DOSSIER DE PRESSE 3 novembre 2016
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SOMMAIRE
© Alain Herzog / EPFL
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CONTACTS COMMUNIQUÉ DE PRESSE
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CONCEPT ARCHITECTURAL
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L’ARCHITECTE: KENGO KUMA
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MONTREUX JAZZ CAFÉ AT EPFL
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ESPACE D’EXPÉRIMENTATION MUSÉOGRAPHIQUE
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DATASQUARE
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HISTORIQUE: D’OBJECTIF CAMPUS À ARTLAB, EN ROUTE VERS LES HUMANITÉS
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LE BÂTIMENT ARTLAB : FAITS ET CHIFFRES
© Jamani Caillet / EPFL
CONTACTS
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© Jamani Caillet / EPFL
© Jamani Caillet / EPFL
EPFL Emmanuel Barraud Chargé de communication +41 21 693 21 90 emmanuel.barraud@epfl.ch
Marti Construction SA Jacques Dessarzin Directeur général et administrateur jacques.dessarzin@martisa.ch +41 79 580 41 61
Montreux Jazz Festival Marc Zendrini Attaché de presse +41 21 966 44 39 m.zendrini@mjf.ch
Bureau d’architecture Kengo Kuma & Associates Javier Villar Ruiz Architecte javier@kkaa.co.jp
Jean-Hugues Marchal Directeur Entreprise générale jean-hugues.marchal@martisa.ch +41 79 777 55 06
Fondation Claude Nobs Thierry Amsallem Président +41 79 212 81 13 thierry.amsallem@ claudenobsfoundation.com
Fondation Gandur pour l’Art Karen Saddler Relations publiques k.saddler@fg-art.org +41 58 702 92 15
Rolex SA Virginie Chevailler - de Meuron Porte-parole +41 22 302 22 00 virginie.chevailler@rolex.com
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COMMUNIQUÉ DE PRESSE
3 espaces publics au carrefou
KENGO KUMA signe le bâtiment ArtLab, inauguré aujourd’hui sur le campus de l’EPFL. Long de près de 250 mètres, son toit d’ardoise recouvre trois espaces distincts, tous dédiés au dialogue de la science et de la culture. Le conseiller fédéral Alain Berset participe à la cérémonie d’inauguration, en compagnie de Patrick Aebischer, président de l’EPFL, et des partenaires du projet. Un nouveau domaine de recherche prend son envol dès aujourd’hui sur le campus de l’EPFL. Le bâtiment ArtLab et les programmes scientifiques qui lui sont associés déclinent sous plusieurs formes le dialogue fructueux que peuvent nouer la science et l’art. Il est l’œuvre de l’architecte japonais Kengo Kuma, lauréat du concours lancé en 2012. La construction, démarrée en août 2014, a été assurée par l’entreprise générale Marti Construction SA. Près de la moitié du bâtiment est financée par des fonds privés. Son coût de construction, équipements compris, s’élève à 35,5 millions de francs.
«Au-delà d’une enveloppe architecturale, ArtLab est une initiative de recherche par laquelle l’EPFL se lance, avec ses partenaires, dans l’exploration d’un nouveau monde : celui des humanités numériques», se réjouit Patrick Aebischer, président de l’École. «C’est un domaine émergent, riche en questionnements et en défis scientifiques qui se jouent à de nombreux niveaux. Par exemple, ces travaux génèrent souvent de gigantesques quantités de données informatiques. A elles seules, ces big data demandent des recherches considérables pour se révéler utiles et exploitables – c’est extrêmement stimulant.» Longtemps connu sous le nom de projet Under One Roof, le bâtiment ArtLab se compose de trois espaces distincts, tous ouverts au public.
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© Joël Tettamanti/ EPFL
ur de la science et des arts Tout au sud, le Montreux Jazz Café at EPFL est dédié à la mise en valeur des archives du célèbre festival, inscrites au Registre de la Mémoire du monde de l’UNESCO. Responsable de la numérisation et de la conservation des enregistrements dans le cadre du Montreux Jazz Digital Project, l’EPFL a également mis au point des dispositifs d’écoute, de navigation et de visualisation des archives qui seront à la disposition des visiteurs. Le Montreux Jazz Heritage Lab II, notamment, permet de se plonger en immersion complète dans les concerts montreusiens. Le Montreux Jazz Digital Project, auquel participent de nombreux laboratoires de l’EPFL, peut compter sur le soutien de plusieurs partenaires. Au centre du bâtiment, dans un espace d’expérimentation muséale, la Fondation Gandur pour l’Art propose une première exposition organisée conjointement avec l’EPFL et visible du 5 novembre 2016 au 23 avril 2017. Cinq laboratoires de l’EPFL et les start-up qui en sont issues mettent leurs recherches et leurs technologies au service d’une approche inédite des Outrenoirs de Pierre Soulages – faisant appel notamment à des caméras hyperspectrales. L’exposition intitulée Noir, c’est noir ? souhaite explorer les interactions de la lumière sur les œuvres de l’artiste français.
Tout au nord enfin, le DataSquare est dédié à une exposition de longue durée sur la thématique du big data, ici incarnée par deux grands projets scientifiques de l’EPFL : Blue Brain Project et Venice Time Machine. Ces deux projets, particulièrement complexes, partagent un même rapport aux données et un besoin de diffusion vers le public. Ils sont ici mis en valeur dans des présentations interactives. L’exposition propose également une interface inédite générant des visualisations de données-clés de l’EPFL : l’école se passe ici elle-même au crible du big data. Le DataSquare bénéficie tout particulièrement du soutien de la marque horlogère Rolex. Ces trois nouveaux espaces publics donnent une nouvelle vie au campus de l’EPFL. ArtLab borde la Place Cosandey qui s’étend de l’Esplanade au Rolex Learning Center. Ce vaste espace est appelé à devenir un point de rencontre et de détente apprécié de la communauté grâce à une complète réorganisation, en cours. Ses plans ont été créés par des étudiants de l’Atelier de conception de l’espace (ALICE), l’un des laboratoires d’architecture de l’EPFL, sur la base de desiderata collectés auprès de la communauté du campus.
–> Pour plus d’informations sur chacun des espaces composant ArtLab, veuillez vous référer aux pages suivantes. Ce dossier est également disponible sur go.epfl.ch/ArtLabInauguration
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CONCEPT ARCHITECTURAL
Un trait d’union entre les espaces du campus Le site du projet est une vaste pelouse, un espace vide au milieu de l’EPFL. Il sépare la partie nord du campus (où se trouvent l’Esplanade, cœur social du campus, et le tramway) de la zone résidentielle des étudiants du côté sud. Il sépare aussi la dense partie occidentale du campus de la partie orientale, qui est en pleine évolution et qui s’articule autour de la présence impressionnante du Rolex Learning Center. Ce vaste site nous offrait la possibilité d’implanter les pavillons en de nombreux endroits et dans diverses configurations. Finalement, nous avons décidé de réunir les trois pavillons nécessaires en un seul bâtiment, très long et étroit, capable de faire passer le site de l’état de vide dysfonctionnel à celui d’interface de connexion du campus : • Le toit, de 250 mètres de longueur, abritera et accompagnera le flot des étudiants qui marcheront, plusieurs fois par jour, de l’Esplanade, au nord, à leurs résidences au sud.
• Les portiques ménagés entre les volumes, sous le toit, seront alignés avec la rue principale venant de l’ouest, conduisant aux parkings publics principaux, et avec la nouvelle avenue arborisée venant de l’est, en construction actuellement. De la sorte, les portiques offriront une perméabilité à travers le bâtiment, de manière à rapprocher et relier les deux côtés du campus. Par la transformation du site en un lieu où étudiants, professeurs et visiteurs circuleront avec plaisir tous les jours, tout en profitant des activités culturelles qui prendront place sous ce toit, nous croyons que cet ensemble deviendra le nouveau centre du campus, et apportera une dimension sociale et culturelle supplémentaire à l’EPFL. Kengo Kuma, 2012
© Kengo Kuma & Associates
PORTRAIT
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Kengo Kuma & Associates Kengo Kuma, né en 1954, suit des études d’architecture à l’Université de Tokyo avant de rejoindre Columbia University (New York). Il fonde le «Spatial Design Studio» en 1987 puis, en 1990, le bureau Kengo Kuma & Associates (KKAA), qui compte aujourd’hui plus de cent collaborateurs à Tokyo et plus d’une vingtaine à Paris. Kengo Kuma a enseigné à Columbia University, à la University of Illinois at Urbana-Champaign, et à Keio University, où il obtient également un doctorat en architecture en 2008. Il est actuellement professeur à la Graduate School of Architecture de l’Université de Tokyo, où il supervise des projets de recherche en architecture, urbanisme et design au sein de son propre laboratoire, le Kuma Lab. Sa vision entend redonner vie aux traditions architecturales japonaises et les réinterpréter pour le 21e siècle. Il aborde les matériaux de manière scientifique et les exploite de manière à conférer grâce et légèreté à ses projets. La pierre peut ainsi paraître aussi aérienne que du bois ou du verre. «Un lieu, c’est l’aboutissement du travail du temps et de la nature, estime-t-il. Je pense que mon architecture encadre ces œuvres, ce qui permet d’éprouver plus profondément et plus intimement la nature. La transparence étant l’une des caractéristiques de l’architecture japonaise, j’essaie d’utiliser la lumière et des matériaux naturels pour développer de nouvelles sortes de transparences.» © Kengo Kuma & Associates
© Joël Tettamanti/ EPFL
Plusieurs musées comptent parmi ses nombreuses réalisations au Japon et dans le monde, y compris le Nezu Museum de Tokyo ainsi que la Cité des Arts et de la Culture de Besançon et le Fonds régional d’art contemporain (Frac) de Marseille, tous deux ouverts en 2013. Le bâtiment ArtLab (nom de projet : Under One Roof) est sa première réalisation en Suisse. Aux côtés de David Chipperfield, Kengo Kuma est également le vice-président du jury supervisant le concours d’architecture de la phase 2 du projet «Plateforme 10» (anciennement Pôle muséal vaudois).
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MONTREUX JAZZ CAFE AT EPFL
Plongée dans les archives du Festival Tout au sud du bâtiment ArtLab, le Montreux Jazz Café at EPFL offre, en plus d’une gastronomie moderne, saine et variée, un écrin pour divers projets liés à la mise en valeur de la collection audiovisuelle du célèbre festival, inscrite au Registre de la Mémoire du monde de l’UNESCO. Responsable de la numérisation et de la conservation des enregistrements dans le cadre du Montreux Jazz Digital Project, l’EPFL a également mis au point des dispositifs d’écoute, de navigation et de visualisation des archives qui seront à la disposition des visiteurs. LA VALORISATION DES ARCHIVES En 2007, Montreux Sounds, conservatrice des archives du Montreux Jazz festival, a réuni ses forces et compétences avec l’EPFL pour créer le Montreux Jazz Digital Project. Aujourd’hui soutenu par les trois partenaires que sont le Metamedia Center de l’EPFL, la Fondation Claude Nobs et le Montreux Jazz Festival, le projet a pour mission d’assurer la pérennité du patrimoine mondial des archives du Montreux Jazz Festival.
D’Aretha Franklin ou Ray Charles à David Bowie en passant par Prince, ce sont pas moins de 5’000 concerts qui ont été enregistrés, à la fois en audio et en vidéo et en différents formats, par le visionnaire qu’était Claude Nobs. Et cela dès les débuts du Festival, en 1967. La rencontre de Patrick Aebischer et de Claude Nobs a donné naissance à un projet audacieux : une collection audiovisuelle numérique unique mise à disposition des chercheurs. Actuellement, de nombreux projets sont en © Montreux Jazz Café
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La base de données du Montreux Jazz Digital project, c’est :
• 11’000 heures d’enregistrements vidéos • 6’000 heures d’enregistrements audio haute-qualité • plus de 80’000 photographies du festival numérisées • les éditions actuelles du Festival archivées dans un mode «Live Archiving» qui en permet l’exploitation dès le lendemain du concert cours comme l’enregistrement des concerts du Montreux Jazz Festival en vidéo 360° et son 3D pour la découverte de concerts en mode réalité virtuelle, la création de la version 2 des SounD Dots («parapluies sonores»), la remasterisation des concerts en partenariat avec le Berklee College of Music ou encore diverses analyses automatiques dans les enregistrements (détection de solos musicaux, instruments, etc.). Désormais, une partie de cette archive vivante est accessible au grand public au sein du Montreux Jazz Café at EPFL. L’École a mis au point des dispositifs d’écoute, de navigation et de visualisation des archives qui sont à la disposition des visiteurs. Une manière de valoriser et de faciliter l’accès à la culture et au savoir mais aussi de promouvoir l’innovation développée à travers ces projets. Deux cabines – avec station de recherche via la base de données créée spécialement pour naviguer – permettent au public de voyager à travers l’archive dans l’espace du Montreux Jazz Café. Les visiteurs pourront aussi découvrir les concerts sur des tablettes associées aux SounD Dots, des projecteurs sonores développés par le laboratoire d’acoustique LTS2 et désormais commercialisés par Hidacs. Le Montreux Jazz Heritage Lab II, sis dans un espace dédié attenant au Montreux Jazz Café, permet de s’immerger dans les concerts montreusiens. Cette
© Joël Tettamanti / EPFL+ECAL Lab
installation propose une nouvelle vision du patrimoine numérisé. En s’interrogeant sur la manière de redonner vie aux archives désormais disponibles sur des supports numériques et sur les nouvelles perspectives culturelles que cela ouvre, l’EPFL + ECAL Lab, le Metamedia Center et le laboratoire ALICE ont travaillé sur un projet de recherche interdisciplinaire. Le fruit de leurs recherches a pris corps dans cette installation immersive. Le Heritage Lab propose, dans un espace conçu pour une vingtaine de personnes, de revivre les concerts. Un écran d’une géométrie sophistiquée donne une impression de proximité et de profondeur avec la scène et en restitue les images. Le son en «3D audio» a été orchestrée par les start-up Audioborn et Illusonic (toutes deux lancées par d’anciens membres du Laboratoire de Communication Audiovisuelle, LCAV), par le groupe Acoustique d’Hervé Lissek (LTS2) ainsi que par l’entreprise yverdonnoise Relec et ses hauts-parleurs PSI-Audio de haute précision. L’immersion est renforcée par les parois latérales de l’espace, qui reflètent l’image par des miroirs et affichent de l’information et des visuels grâce à une trame de LED. Des anecdotes révélatrices de l’histoire du festival complètent l’expérience en jouant sur les différents écrans. Le Montreux Jazz Digital Project bénéficie du soutien de : Audemars Piguet, Fondation Ernst Göhner, HGST (a Western Digital Brand) et Amplidata, Logitech, France et Thierry Lombard, Loterie Romande, ainsi que de mécènes privés.
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ESPACE D’EXPÉRIMENTATION MUSÉALE
Les Outrenoirs de Soulages à la lumière des technologies
Pour sa première exposition, l’espace d’expérimentation muséale instaure un dialogue entre des œuvres du peintre Pierre Soulages et des chercheurs de l’EPFL. Les technologies employées permettent de proposer un nouveau regard sur les célèbres Outrenoirs. Organisée conjointement par la Fondation Gandur pour l’Art (FGA) et l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), l’exposition Noir, c’est noir ? Les Outrenoirs de Pierre Soulages comporte un fort caractère expérimental. Conçus en collaboration entre la Fondation et des chercheurs de l’EPFL, des dispositifs scénographiques suggèrent de nouvelles pistes quant à la compréhension, la présentation et la conservation des œuvres. L’exposition sera visible du 5 novembre 2016 au 23 avril 2017. Figure majeure de l’art abstrait, Pierre Soulages explore les propriétés de la couleur noire. Il ne vise pas la valeur noire en elle-même mais la lumière qu’elle révèle et structure à travers la déclinaison des nuances et des aspects de la matière picturale. En s’aventurant en Outrenoir, c’est-à-dire au-delà du noir, l’artiste cherche à traiter la lumière comme une matière. Sa démarche rejoint à bien des égards l’appréhension scientifique du phénomène de la lumière. Le projet ne relève pas d’une exposition classique. La FGA, cinq laboratoires de l’EPFL et des start-up qui en sont issues mettent leurs recherches et leurs technologies au service d’une approche inédite des Outrenoirs. Le commissariat artistique de l’exposition est assuré par Eveline Notter, conservatrice de la collection beaux-arts de la FGA, tandis que le co-commissariat scientifique est assuré par les directeurs des laboratoires Nicolas Henchoz, Mark Pauly, Martin Vetterli et Pierre Vandergheynst ainsi que par Joël Chevrier de l’Université Grenoble Alpes. Réalité virtuelle et médiation L’EPFL+ECAL Lab invite le public à appréhender le contenu de l’exposition sous une forme immersive et interactive. L’installation explore comment une immersion visuelle interactive réalisée au moyen d’images de synthèse en 3D peut élargir la compréhension d’une ex-
position. Le design du dispositif est également central : les lunettes de réalité virtuelle, montées sur un pied fixe, rappellent les jumelles pour touristes, un objet à la manipulation familière. S’inscrivant dans une recherche globale sur les usages de la réalité virtuelle, Into the Black propose une appréhension inédite et sensorielle d’une démarche artistique.
EPFL+ECAL Lab : Tommaso Colombo, Joëlle Aeschlimann, Marius Aeberli, Delphine Ribes, Nicolas Le Moigne, Nicolas Henchoz, Yves Kalberer
La «polyvalence chromatique» du noir La bibliothèque de pigments noirs du conservateurrestaurateur Pierre-Antoine Héritier est d’une extraordinaire diversité. Selon leurs propriétés, la perception du noir se modifie. L’expérience conduite par l’EPFL+ECAL Lab souhaite révéler cette «polyvalence chromatique» du noir. Entreprise avec le concours de la start-up Gamaya et du Laboratoire de traitement des signaux LTS5, elle recourt à l’utilisation d’une caméra hyperspectrale – une technologie habituellement destinée à l’astronomie, l’imagerie biomédicale ou à l’agriculture. Alors que l’œil humain perçoit la lumière visible comme blanche, la caméra hyperspectrale capte de manière distincte le flux de lumière visible renvoyé par un Outrenoir, couleur par couleur. EPFL+ECAL Lab : Joëlle Aeschlimann, Tommaso Colombo, Delphine Ribes, Nicolas Henchoz Gamaya : Luca Baldassarre, Manuel Cubero-Castan Laboratoire de traitement des signaux LTS 5 : Jean-Philippe Thiran Egli Studio : Yann Mathys, Thibault Dussex Atelier Héritier : Pierre-Antoine Héritier
La mise en lumière d’un Outrenoir Pour Pierre Soulages, l’espace compris entre le tableau et le spectateur fait partie de l’œuvre. Mais c’est aussi là que son potentiel est le plus souvent restreint par le dis-
Peinture 137 x 222 cm, 18 octobre 2011 : © Pierre et Colette Soulages. Photo : Vincent Cunillère
positif d’exposition : éclairages standardisés, uniques et statiques, maigre variabilité des points de vue possibles sur l’œuvre. Des aspects que Soulages a toujours cherché à maîtriser. Le Laboratoire de traitement des signaux LTS2 et le studio fragment.in, issu de l’ECAL, se confrontent à cette problématique en réalisant un environnement d’accrochage variable. Grâce à un système capable de détecter notre positionnement et nos déplacements face au tableau, il est possible de moduler l’éclairage d’un Outrenoir et d’expérimenter ainsi physiquement notre rapport à l’œuvre. La toile est entourée d’un dispositif animé offrant plusieurs types d’éclairage (lumière frontale, rasante ou directionnelle) qui s’animent selon des modes programmés. Laboratoire LTS2 : Maximilien Cuony, Fabien Willemin, Johan Paratte, Pierre Vandergheynst Fragment.in : Marc Dubois, Laura Perrenoud, Simon de Diesbach
Acquisition en ultra-haute définition et visualisation interactive La photographie ne réussit pas à reproduire la réalité matérielle d’une peinture. À cela s’ajoutent les différentes réactions des pigments à la lumière : un élément de plus qui rend particulièrement difficile une restitution fidèle. Cela est d’autant plus vrai avec les Outrenoirs de Pierre Soulages. La technologie de la start-up ARTMYN, issue de l’EPFL, dépasse les limites traditionnelles de la reproduction pho-
tographique. Elle capte non seulement l’œuvre, mais en génère également une visualisation interactive en cinq dimensions : en plus des trois dimensions connues, il est en effet possible de changer la perspective et de modifier numériquement l’angle d’émission de la lumière qui éclaire le tableau.
Laboratoire LCAV et start-up ARTMYN : Martin Vetterli, Loïc Baboulaz, Alexandre Catsicas et Julien Lalande
Ray of Light: les caustiques et la maîtrise de la lumière Certains chercheurs de l’EPFL partagent la fascination de Pierre Soulages pour le comportement de la lumière. Issue de l’École, la start-up Rayform est ainsi entièrement dédiée à l’application de technologies de calcul permettant de contrôler les caustiques. Les caustiques sont les courbes sur lesquelles concourent les rayons successivement réfléchis ou rompus par une surface – par exemple, les motifs lumineux qui se dessinent lorsque la lumière traverse un verre d’eau ou la surface d’une piscine. Rayform contrôle ces motifs aléatoires en utilisant une série d’algorithmes informatiques développés à l’EPFL. Comme dans un Outrenoir de Soulages, le cœur du travail se situe dans l’interaction entre surfaces et lumière. L’installation comprend quatre surfaces caustiques, illustrant avec des degrés divers de réalisme et de poésie le rapport qu’entretiennent les Outrenoirs avec la lumière. Laboratoire LGG et start-up Rayform : Mark Pauly, Yuliy Schwartzburg, Romain Testuz
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DATASQUARE
© Alain Herzog / EPFL
Exploiter et faire parler les big data
L’espace DataSquare est dédié à la mise en valeur des projets de recherche phares de l’EPFL, en particulier Blue Brain Project et Venice Time Machine. Dans un esprit de partage et d’interaction avec le public, cette exposition permanente didactique met en perspective de manière novatrice les grands enjeux scientifiques, technologiques et sociétaux auxquels ces projets cherchent à répondre. L’exposition de l’espace DataSquare met en scène des projets liés à la tendance des big data. Auparavant, l’humain n’utilisait que ses cinq sens et quelques instruments rudimentaires pour étudier le monde extérieur. Aujourd’hui, des millions de capteurs sophistiqués enregistrent en permanence des quantités astronomiques de données. L’informatique permet de les stocker, de les organiser et de les partager. Cette révolution du big data a donné naissance à une nouvelle façon d’étudier les systèmes complexes comme le cerveau ou la dynamique des villes: la recherche basée sur la simulation. Dans cette approche, les scientifiques se servent de vastes quantités de données pour créer des modèles numériques à même de simuler des systèmes complexes. Les chercheurs peuvent ainsi tester leurs hy-
pothèses dans le monde virtuel et explorer des scénarios qui n’auraient jamais pu être étudiés auparavant. Cette approche est celle de deux des plus importants projets de recherche de l’EPFL : Blue Brain Project et Venice Time Machine (lire ci-contre). Ces deux projets constituent la partie centrale du DataSquare, qui les présentera comme des exemples phares du potentiel du big data dans la science et les humanités. Pour donner vie au DataSquare, l’EPFL a confié la réalisation de sa scénographie à l’agence barcelonaise MediaPro Exhibitions. Celle-ci a mis sur pied l’exposition en étroite collaboration avec les laboratoires de l’EPFL, l’équipe EPFL ArtLab et les équipes techniques du campus.
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LE BLACK BOX :
immersion introductive au big data Un film immersif introduit l’approche big data pour étudier le monde qui nous entoure, présentant le Blue Brain Project et Venice Time Machine comme exemples. Introduction immersive aux contenus approfondis présentés plus loin dans l’exposition, le film suit l’évolution de notre rapport aux données jusqu’à l’ère actuelle.
© Alain Herzog / EPFL
LE MONOLITHE :
l’EPFL dans le prisme du big data L’exposition propose également une interface inédite générant des visualisations de données-clés de l’EPFL : avec ce «Monolithe», l’Ecole se passe elle-même au crible du big data. Fruit d’échanges intensifs entre l’EPFL et Moritz Stefaner, spécialiste en visualisation de données, l’installation permet de mieux comprendre, données à l’appui, les grandes orientations stratégiques de l’EPFL. On relève par exemple l’importance que l’Ecole accorde aux collaborations interdisciplinaires, tout comme le poids de ses réseaux internationaux, jaugés ici via les données bibliométriques des publications scientifiques. Le Monolithe présente également la diversité de la population de l’EPFL, étudiants et employés. On voit ainsi qui sont et comment se répartissent les personnes qui font l’Ecole. La représentation couvre non seulement la Suisse, mais aussi l’international, avec le campus mondial qu’ont contribué à construire les MOOCs – ces cours en ligne que l’EPFL a été la première à offrir en Europe et en français.
LE LAB :
plongée dans la complexité du Blue Brain Project et de Venice Time Machine Articulée autour d’une table de près de dix mètres de long, la composante centrale de l’exposition déroule en parallèle des présentations de fond de deux recherches phares de l’EPFL : Blue Brain Project et Venice Time Machine. Le premier cherche à simuler le cerveau humain en se basant sur une vaste collection de données neurobiologiques et cliniques ; le second vise à reconstituer près de 1’000 ans de l’histoire de Venise à partir de la numérisation de plus de 80 km de manuscrits anciens conservés dans les Archives d’Etat vénitiennes et d’autres sources historiques. Les projets sont présentés dans toute leur spécificité, mais surtout au travers de leurs points communs. Si leur domaine est différent (biologie pour l’un, histoire pour l’autre), la manière dont les données sont collectées et utilisées présente de nombreuses similarités. Ainsi, les deux projets s’articulent autour de quatre étapes identiques, soit la collection des données, la modélisation, la simulation et, finalement, l’application des résultats. En plus d’une navigation linéaire, le Lab propose plusieurs interfaces interactives pour les deux projets. Ils se laissent ainsi aborder de manière connectée, chaque thème à explorer étant lié à des éléments visuels, des concepts, et des commentaires filmés des principaux chercheurs impliqués. Ces contenus sont diffusés sur deux imposantes parois de projection.
© Alain Herzog / EPFL
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HISTORIQUE
D’Objectif Campus à ArtLab, en route vers les Humanités Le bâtiment ArtLab, inauguré ce 3 novembre 2016, est le fruit d’une longue réflexion amorcée par la direction de l’EPFL dès 2010. Il s’agissait essentiellement de redonner vie à la Place Cosandey, vaste esplanade de près de 3 hectares au cœur des bâtiments de l’Ecole, afin d’en faire un nouveau centre névralgique. Nom de code : «Objectif Campus». Trois pavillons distincts étaient au programme du concours d’architecture lancé début 2012 – tous trois s’articulant autour de la rencontre entre la science, et le public et les arts. Le premier, dédié à l’accueil des visiteurs du campus, présentant les grands travaux de recherche de l’EPFL ; le deuxième, culturel, abritant un espace d’exposition susceptible d’accueillir les développements muséographiques les plus innovants ; le dernier enfin dédié à la conservation et à la valorisation des archives du Montreux Jazz Festival, agrémenté d’un café. En filigrane de toute la démarche, il s’agissait de rapprocher le monde de la science «dure» de celui des Humanités, déjà représenté à l’EPFL au sein d’un Collège qui leur est dédié, et dont l’importance ne cesse de croître. Fin 2012, le jury du concours a désigné vainqueur le projet de Kengo Kuma, qui a eu l’audace de rassembler les
trois pavillons dans un seul et long bâtiment – d’où le nom de son projet, Under One Roof. Pour l’École, la démarche s’inscrit dans la longue dynamique de création d’un campus vivant, matérialisé déjà par la réalisation de plusieurs logements d’étudiants à proximité immédiate, et par les activités commerciales et événementielles du Quartier Nord. En plus de donner un point de convergence aux activités culturelles et artistiques du campus, ArtLab marque aussi la naissance de la nouvelle Place Cosandey, dont les plans ont été réalisés par des étudiants de l’Atelier de conception de l’espace (ALICE), sous la direction de Dieter Dietz. Tout en cercles, la nouvelle place se veut un lieu de vie multifonctionnel associant détente, restauration et manifestations culturelles. Son inauguration est prévue pour le printemps 2017.
© Joël Tettamanti/ EPFL
FAITS ET CHIFFRES
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Détails techniques du bâtiment
ARCHITECTES • Kengo Kuma and Associates, Tokyo, Japon • Architecte local : CCHE Architecture et Design SA, Lausanne ENTREPRISE GÉNÉRALE Marti Construction SA, Lausanne MATÉRIAUX DE CONSTRUCTION PRINCIPAUX Toiture en plaques d’ardoise ; structures porteuses bois-acier ; façades bois-verre. COÛTS • Coût de construction : CHF 30’900’000 • Coût des équipements, démonstrateurs et scénographies fixes CHF 4’600’000
DIMENSIONS ET SPÉCIFICITÉS • Volume total de 17 ’ 586 m3 • Surface nette totale de 3 ’ 360 m2 • Espace de mise en valeur des grands projets de l’EPFL (DataSquare) : surface nette de 629 m2 dont 260 m2 de surface d’exposition ; volume 3 ’ 932 m3 • Espace de recherche et d’expérimentation muséale : surface nette de 1836 m2 dont 618 m2 de surface d’exposition ; volume 9 ’ 676 m3. • Montreux Jazz Café at EPFL : surface nette de 895m2, dont un espace d’immersion audiovisuelle de 55 m2 et un espace d’accueil et de réunion de 87 m2 ; espace de restauration comprenant des démonstrateurs EPFL de valorisation des archives du Montreux Jazz Festival, d’une capacité de 73 places en intérieur + 40 places en terrasse ; volume 3 ’ 978 m3
© Alain Herzog / EPFL
jchaymoz.com design © Jamani Caillet / EPFL
–> Ce dossier de presse ainsi que de nombreux compléments multimédia (images et vidéos) peuvent être téléchargés à l’adresse go.epfl.ch/ArtLabInauguration