Haiti observateur 13 juin 2013

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haiti observateur Lè manke gid, pèp la gaye !

VoL. XXXXiii, no. 24 New York : Tel : (718) 812-2820; •

Fondé à New York, cet hebdomadaire est édité par la société Haïti-Observateur Group, Inc.

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ESCROQUERIE SUR TOUS LES FRONTS CONTRE HAÏTI

Contrat sans appel d’offre pour un cousin du Premier ministre 32 millions pour remplacer les lampadaires de Port-au-Prince La campagne de l’équipe Martelly-Lamothe visant à escroquer Haïti est menée sur tous les fronts. Si le coût de l’acquisition d’un système de radar pour l’aéroport Toussaint Louverture de la capitale haïtienne a été majoré de près de 300 %, afin de grossir le somme détournée, une opération du même genre a été déclenchée afin de faciliter l’enrichissement du cousin du Premier ministre au détriment de la caisse publique. Son nom est ajouté volontiers à la liste des hommes d’affaires proches du pouvoir bénéficiant de contrats de gré à gré, dans le cadre du pillage systématique des ressources du pays par le Palais national et la primature. En effet, des sources proches du bureau de Marché public ont révélé qu’Évans André Vieux, cousin de Laurent Lamothe, serait bénéficiaire d’un contrat conclu de gré à gré au terme duquel il remplacera tous les lampadaires de la capitale. Bien que les termes de ce contrat n’aient été clairement explicités, il est indiqué qu’Évans André touchera la rondelette somme d’USD 32 millions $. Bien que des informateurs

Sur l’autoroute de Delmas, les nouveaux lampadaiares installés par le cousin de Laurent Lamothe sont posés à moins de dix mètres de distance l’un de l’autre (photo Mirabel). provenant, tant du Palais national que de la primature, aient confirmé l’octroi de ce contrat au cousin du Premier ministre haïtien, ils

n’ont pu ni confirmer le coût des travaux, ni le pourcentage des fonds devant être décaissés pour l’ouvrage ont été versés à l’«

A L’OUVERTURE DE LA DEUXIEME SESSION DE L’ANNEE LEGISLATIVE

Malgré la piètre performance de son gouvernement, Lamothe appelle au dialogue pour un nouveau départ

entrepreneur ». Les contribuables haïtiens arnaqués par

A la 1ere Impasse Lavaud, à la capitale, les travaux s’éternisent sans aucun motif valable et visible (photo Mirabel).

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LE GOUVERNEMENT HAITIEN CONTRE FRANCK CINÉ ET LA HAITEL

Les instances internationales saisies du dossier, une nouvelle partie d’échecs s’annonce Par Léo Joseph

(Collaboration spéciale) L’incapacité d’arriver à des résultats probants et un déficit budgétaire de quelques trente (30) milliards de gourdes pour les six premiers mois de l’exercice fiscal 2012-2013 n’apparaissent pas comme une préoccupation, voire un sujet d’inquiétude pour le gouvernement Martelly/Lamothe. C’est, du moins, ce qui transpire dans le message que le Premier ministre Laurent Lamothe a adressé à l’Assemblée nationale, le lundi 10 juin dernier, à l’ouverture de la deuxième session de l’année législative. Habitué à la

l’équipe au pouvoir ? Dans la mesure où les contribuables haïtiens seront forcés de payer les factures des contrats, conclus dans de mauvaises conditions ou non, ils sont les victimes passives d’une équipe d’homme dont le comportement démontre clairement qu’ils ont pour objectif de gruger la nation, d’arnaquer le peuple haïtien. En effet, selon ces mêmes informateurs évoluant dans l’orbite du pouvoir, Évans André, qui n’a aucune expertise dans le domaine où il est engagé, ni ne possède une compagnie spécialisée dans la vente et l’installation de ces lampes technologiquement avancées, est en état de réaliser des profits d’environ 700 % sur le prix de revient du matériel. Les lampes dotés de panneaux solaires et pilonnes coûteraient un total de USD 1 380,00 la pièce. Elles seraient vendues au gouvernement haïtien pour USD 8 000,00 l’unité « franco à bord » livrés à Port-au-Prince. Cela signifie que les 1 380,00 $ que coûte chaque lampe au cousin de

Franck Ciné lors d'une récente inervention publique concernant ses démel̂ és vec l'État haiẗ ien

Dans le cadre de l’action déclenchée par le gouvernement haïtien contre Franck Ciné et la Haitel, la compagnie de téléphone cellulaire de la famille Ciné, les autorités haïtiennes ont eu le monopole des décisions arbitraires et illégales, au cours des six dernières années. L’affaire portée par devant la Cour internationale de La Haye par les avocats du patron de la Haitel, en plus d’être soumise à la juridiction d’arbitrage de Bermudes, l’allure de l’affaire va indubitablement changer. Dans la lettre de couverture de la requête adressée au procureur de la Cour internationale par Me Guy A. Lewis sont exposés les Suite en page 15


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ESCROQUERIE SUR TOUS LES FRONTS CONTRE HAÏTI

Contrat sans appel d’offre pour un cousin du Premier ministre 32 millions pour remplacer les lampadaires de Port-au-Prince pourquoi le prix du travail a Lamothe est le prix de revient été calculé à la pièce, au lieu net. D’où un profit net de 6 d’en fixer un montant global. L’explication se trouve dans 620,00. le fait que l’installation des La vente à la pièce pilonnes, qui doivent servir rapporte davantage à de socles aux panneaux solaires et aux lampes, sont install’entrepreneur D’aucuns se demandent lés plus proches que d’ordinaire. On peut s’en faire une

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idée en longeant l’autoroute de Delmas. Les travaux d’installation des nouveaux lampadaires ont débuté à la capitale depuis plusieurs semaines. Les nouveaux pilonnes s’alignent jusqu’à six là où il devait y en avoir seulement deux. De cette manière, M. André a la possibilité de ven-

dre plus de lampes à l’État haïtien. Selon les mêmes informateurs, en octroyant unilatéralement ce contrat à son cousin, et en contournant le bureau des Marchés publics, le Premier ministre haïtien n’est pas à son coup d’essai. On laisse croire que d’autres compagnies ont été engagées dans les mêmes conditions. On parle, par exemple, de la firme bénéficiaire du contrat de construction des aéroports des Cayes et de l’Île-à-Vache, dans le département du sud. Pour nombre d’observateurs, cette manière de procéder de Laurent Lamothe doit lui accorder des avantages monétaires, comme, par exemple, le paiement de commissions sur les contrats signés. En attendant, les lampadaires récemment installés sur l’autoroute de Delmas commencent déjà à tomber victimes de malfaiteurs qui emportent les panneaux solaires et les lampes. À peine quelques semaines depuis que ces lampadaires ont été installées, on commence à voir les panneaux aménagés dans des résidences privées à la capitale. Cette activité illicite pourrait faire fructifier l’entreprise d’André qui verrait s’offrir une nouvelle opportunité d’augmenter ses affaires avec

l’État haïtien en remplaçant les panneaux et lampes volés. Avec un prix de revient d’USD 180,00 « franco à bord » livré à Port-au-Prince, chaque panneau est vendu à l’État pour USD 1 200,00 pièce.

Maison Gingerbread en très bon état à affermer au No. 33 angle Titus et Charles Jeanty à la Place Jérémie. En face de l’hôtel Oloffson. 4 grandes chambres et 2 petites. 2 grandes toilettes. Confort moderne. A l’étage, galerie donnant sur 2 rues. Excellente pour bureau Tels.: 3796-4080; 3647-6420 (Proprietaire)

Les nouveaux lampadaires, dont les premiers sont installés sur l’autoroute de Delmas, transformeront la capitale en une vaste forêt de panneaux solaires, sans tenir compte des exigences d’urbanisme (photo Mirabel).


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LID JURISCONSULTING

Cabinet d’avocats 103, Rue des Casernes, Port-au-Prince Haïti.509-3610-3625/4251-9968. Jbdernio2002@yahoo.fr ……………………………………………………………………………………

AViS Il est porté à la connaissance du public en général et des intéressés en particulier que la HAITI TELECOMUNICATIONS INTERNATIONALES S.A. (HAITEL S.A), représentée par l’Ing. Franck N. CINE, s’oppose à toute éventuelle vente à la criée publique des biens et propriétés de la HAITEL S.A et des époux Franck N. CINE et la femme née Marie Ginette JACQUES, annoncée par l’Etat haïtien, suivant l’avis-placard paru dans les colonnes de Le Nouvelliste des 27 et 28 Mai 2013, No. 38995, fixée au Mercredi 12 Juin 2013, en l’Etude du Notaire Jean Henry CEANT de la résidence de Port-au-Prince, vu qu’une action en nullité de signification est pendante entre la Haïtel S.A et l’Etat Haïtien, action introduite par assignation en date du sept (07) Juin deux mille treize (2013), dont copie est annexée au présent. Et du même coup : Afin que nul n’en ignore, il est porté à la connaissance de tous les notaires de la République d’Haïti, dans quelque juridiction où ils se trouvent sur le territoire haïtien, que la Haïtel S.A, Représentée par l’Ing. Franck N. CINE, s’oppose d’ores et déjà à toute éventuelle déclaration de vente reçue et/ou à être reçue en leurs études, relativement à un quelconque bien appartenant soit à la Haïtel S.A soit aux époux Franck N. CINE, la femme née Marie Ginette JACQUES. Ing. Franck N. CinE PDG de la HAITEL

Le Cabinet , par : _______________________________________ Me. Evel FAnFAn Avocat / Mandataire Tel : 509-37548022 LID JURISCONSULTING Cabinet d’avocats 103, Rue des Casernes, Port-au-Prince Haïti.509-3610-3625/4251-9968. Jbdernio2002@yahoo.fr …………………………………………………………………………………………………

noTE DE PRESSE LE CONSEIL D’ADMINISTRATION DE LA HAITI TELECOMMUNICATIONS INTERNATIONALES S.A (HAITEL S.A), représenté par l’Ing. Franck N. CINE, INFORME le public en général, la presse et les intéressés en particulier qu’il s’oppose à toute éventuelle vente à la criée publique des biens et propriétés de la HAITEL S.A et des époux Franck N. CINE et la femme Née Marie Ginette JACQUES, annoncée par l’Etat Haïtien, suivant l’avis-placard paru dans les colonnes de Le Nouvelliste des 27 et 28 Mai 2013, No. 38995, fixée au Mercredi 12 Juin 2013, en l’Etude du Notaire Jean Henry CEANT de la résidence de Port-au-Prince, vu qu’une action en nullité de signification est pendante entre la Haïtel S.A et l’Etat Haïtien, action introduite par assignation en date du sept (07) Juin deux mille treize (2013), dont copie est annexée au présent. Et du même coup : Afin que nul n’en ignore, ledit Conseil porte à la connaissance de tous les notaires de la République d’Haïti, dans quelque juridiction où ils se trouvent sur le territoire haïtien, que la Haïtel S.A, Représenté par l’Ing. Franck N. CINE, s’oppose d’ores et déjà à toute éventuelle déclaration de vente reçue et/ou à être reçue en leurs études, relativement à un quelconque bien appartenant soit à la Haïtel S.A soit aux époux Franck N. CINE, la femme née Marie Ginette JACQUES. Ing. Franck N. CinE PDG de la HAITEL Le Cabinet , par : Me. Evel FAnFAn Avocat / Mandataire

LID JURISCONSULTING Cabinet d’avocats 103, Rue des Casernes, Port-au-Prince Haïti.509-3610-3625/4251-9968. Jbdernio2002@yahoo.fr ………………………………………………………………………………………………… Port-au-Prince, le 11 Juin 2013 Aux

:

Responsables de la salle des nouvelles de la Radio/Télé ……

objet :

invitation à une conférence de Presse.

Madame/ Monsieur, Le Conseil des Avocats de la HAiTi TELECoMMUniCATionS inTERnATionALES S.A (HAiTEL S.A), représentée par le Président de son Conseil d’Administration, l’Ing. Franck N. CINE, vous présente ses compliments et a l’avantage de vous inviter à une conférence de presse qu’il compte organiser le Mercredi 12 Juin 2013, à Delmas 49 # 16. à dix heures du matin (10 :H 00), ce, pour une mise au point relative à l’Affaire L’Etat Haïtien- Haitel S.A. Comptant sur votre présence à cette conférence de presse, ledit Conseil vous prie d’agréer, Monsieur /Madame, ses remerciements anticipés.

Le Cabinet, par : ______________________________________ Me. Evel FAnFAn Avocat / Mandataire Tel : 509-37548022


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A L’OUVERTURE DE LA DEUXIEME SESSION DE L’ANNEE LEGISLATIVE

Malgré la piètre performance de son gouvernement, Lamothe appelle au dialogue pour un nouveau départ

Suite de la page 1 surenchère, quand il s’agit de brosser la situation générale de l’administration du pays, le chef du gouvernement ne s’est pas écarté de ce qui devient une tradition pour l’équipe au pouvoir depuis mai 2011. En effet, les grands travaux d’infrastructure présentés pour alimenter la thèse d’un « gouvernement au travail » masquent le coulage facile de

loisirs pour la majorité du peuple haïtien. Il en va de soi des USD 10 millions $ débloqués pour la rénovation des salles de spectacles Rex et Triomphe, dans l’aire du Champs-de-Mars. Des engagements que le ministre Rousseau endosse et qui le décrédibilise, aux yeux de ses pairs et de la population en général. Quant a la construction d’un aéroport à l’Ile-à-Vache, à quelques

Cette voie du quartier de Delmas, dont des travaux d’asphaltage ont commencé, a été abandonnée depuis des semaines (photo Mirabel). l’argent au détriment d’un contrô- kilomètres de la construction en le strict de finances publiques. cours d’un aéroport international Rien qu’a la capitale, ces à la ville limitrophe des Cayes, travaux piétinent depuis leur lan- aucun débat public n’est venu à la cement. Les principales artères rescousse de la décision gouverengagées dans ces dits travaux nementale. Même nos législaattendent inlassablement leur teurs ne l’ont appris que tardiveachèvement. L’astuce employée ment, sinon que la bagatelle de est d’ouvrir le chantier pour dé- USD 2 millions $ ONT été bloquer les fonds disponibles, et détournés des allocations pour la ensuite d’abandonner les travaux construction d’un autre aéroport aux calendes grecques. Le minis- situé au Nord-Ouest. tre des Travaux publics, l’ingéCes simples exemples sornieur Jacques Rousseau, qui, jus- tis du chapeau magique du Prequ’à présent, passait pour un mier ministre Laurent Lamothe, fonctionnaire sérieux, est en train lors de son allocation à la deuxiède perdre sa crédibilité dans cette me session de l’année législative, ultime aventure de l’ère Martel- mettent à nu sa propagande menly/Lamothe. Plusieurs centaines songère, d’ailleurs dénoncée de de millions de dollars sont enga- vives voix par le président du gés dans le trou sans fond des tra- Sénat, Dieuseul Simon Desras, vaux publics sans qu’aucune ins- lors de son intervention à la séantance n’arrive à fournir des éclair- ce de convocation du Premier cissements sur leur utilisation. Si ministre, le 4 juin dernier. l’opinion publique a favorable- La vie chère aux ment réagi pour la réfection de trousses du gouverPlace Boyer (Pétion-Ville), aux nement : le rizcoûts d’USD 2 millions $, il n’en Lamothe repoussé demeure pas moins vrai que l’ur- par la population gence ne pointe pas en termes de La cherté du coût de la vie est un

problème récurent pour nos gouvernement successifs. Le Premier ministre Jacques Edouard Alexis a perdu son poste à l’occasion des émeutes de la fin. Il lui manquait l’audace d’un Laurent Lamothe qui gesticule à propos du riz importé du Vietnam par son gouvernement. Actuellement, ce riz, de très mauvaise qualité, est repoussé dans les marchés publics. Il se dit ouvertement que « même les malheureux refusent de le consommer ». Ceci, malgré son coût abordable. Le sac de 50 kilos du Riz-Lamothe (Vietnam), comme on l’appelle, se vend à 170 gourdes, alors que le riz populaire s’écoule à 1 150 gourdes. L’importation de ce riz de mauvaise qualité n’a pas contribué à faire baisser le coût de la vie. Au contraire, le riz populaire a remonté dans l’estime des Haïtiens, qui repoussent de manière énergique le Riz-Lamothe. Mais, la cherté du coût de la vie ne se mesure pas uniquement en matière de riz. La fermeture de la zone franche fait hausser les prix Des mesures drastiques ont été prises pour fermer la zone franche de la frontière haïtiano-dominicaine aussitôt la menace de la fièvre H1N1 décrétée, le 6 juin dernier. Coup sur coup, le ministre du Commerce et de l’Industrie, ainsi que celui de l’Agriculture annonçaient que « l‘importation et la vente de produits carnés, et en particulier de volailles, d’œufs et d’animaux vivants potentiellement contaminés ou porteurs de la grippe aviaire, en provenance de République dominicaine sont interdites jusqu’à nouvel l’ordre », suite à l’alerte déclenchée par le titulaire de la Sante publique et de la Population. Bénéficiaires directs de cette mesure concoctée en haut lieu, et le premier ministre Lamothe, et le président Martelly, ne se sont pas prêtés à ce petit jeu, laissant le rouleau compresseur aux titulaires des postes ministériels concernés. Selon une source proche de la chancellerie dominicaine, le gouvernement dominicain était « prêt à interdire l’accessibilité desdits produits aux points de chute de son territoire ouverts aux Haïtiens ». Il apparaît clair que cette mesure, quoique péremptoire, vient frapper les couches les plus vulnérables en butte aux coûts exorbitants des produits de première nécessité, tout en favorisant les proches des grandes familles du pouvoir Martelly/Lamothe dont les dépôts regorgent de marchandises en provenance de la République dominicaine. Ces marchandises, rentrées au pays par des moyens frauduleux, font une concurrence déloyale aux vrais commerçants. Comme on le répète couramment en Haïti : « lajan an rete anwo », c’est-adire, l’argent reste dans les hauteurs. Comme de fait, tous les produits de consommation subissent une hausse vertigineuse depuis cette fermeture excessive, acculant les gagne-petits à se serrer les reins davantage. Laurent Lamothe lit un discours préparé par des subalternes

Entre-temps, personne, à la capitale haïtienne, ne prend au sérieux le chef d’un gouvernement qui n’a pas réussi à se défendre des accusations de malversations lancées contre lui. À l’Assemblée nationale, c’est comme le chant du cygne que délivrait Laurent Lamothe en lisant le discours que des subalternes plus intelligents lui avaient écrit. Sans conviction réelle et peu convainquant, ses

ministres attendent le collimateur des sénateurs. On cite les noms de Magalie Adolphe Racine dont le mari Georges Racine a été évincé du cabinet ministériel en raison de sa citoyenneté américaine ; de Stéphanie Balmir Villedrouin, qui serait à la fois Dominicaine et Américaine par naturalisation ; et surtout du secrétaire d’État a la sécurité publique Reginald Delva, dont le nom refait surface

Alors que Laurent Lamothe et Michel Martelly appellent à l’unité, leur association marginale « Aba bawon » ciblent le secteur Lavalas à travers des slogans sur des murs de la capitale (photo Mirabel). paroles sont tombées dans les après des mois de purgatoire. Sur oreilles de sourds. Certains dépu- le banc de touche depuis l’an dertés n’ont pas attendu la tombée du nier, Reginald Delva, qui était jour pour exprimer leur dégout devenu une vedette au sein du face à la dilapidation des fonds g o u v e r n e m e n t publics. Plusieurs parlementaires Martelly/Lamothe, a vu son étoidu PRI (Parlementaires pour le le baisser au voltmètre présidenrenforcement institutionnel) sou- tiel. La possession d’un passeport haitent un consensus pour l’inter- américain le mettrait dans la mire pellation de Laurent Lamothe, des législateurs. afin de faire table rase de la gabeDonc, la fin des hostilités gie administrative. entre les chambres et l’exécutif, Ces difficultés surviennent réclamée par le chef du gouverneau moment où Bernice Fidélia, ment, est loin d’être une réalité, ministre responsable des Haïtiens les dérogations gouvernemenvivant à l’étranger, annonçait sa tales appelant toujours les législadémission. Son tombeur à la teurs à la vigilance. D’autant que Chambre Haute, le sénateur John c’est de bonne foi qu’agit le gouJoël Joseph, l’a qualifiée de vernement dans ses actions illé« ministre responsable des étran- gales, frauduleuses et inconstitugers vivant en Haïti ». D’autres tionnelles.

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Pierre Mauroy : Un homme de l’idéal socialiste Par Yves Saint-Gérard Homme politique français, Pierre Mauroy était l’incarnation d’une certaine idée du socialisme qu’il voulait proche des ouvriers. Il a eu une belle carrière politique et a fort bien rempli les nombreuses fonctions occupées : Premier ministre de 1981 à 1984, maire de Lille de 1973 à 2001, sénateur du Nord de 1992 à 2011, Premier secrétaire du Parti socialiste français et, enfin, président de l’Internationale Socialiste, de 1992 à 1999. Décédé le vendredi 7 juin 2013, à l’hôpital de Clamart, les socialistes lui rendent unanimement hommage et ils ne sont pas les seuls puisque l’on note, çà et là, des témoignages anonymes des plus émouvants. Étonnamment, toute la classe politique française, loin des habituelles flagorneries post-mortem, admet qu’il méritait légitimement cet hommage parce qu’il laisse à son pays et au mouvement socialiste international un héritage incontestable. Loin de l’hypocrisie des uns et de l’idolâtrie des autres, tous ceux qui l’ont connu ne tarissent pas d’éloges à son endroit et ses collègues de la droite ne font pas exception à la règle. Même Marine Le Pen de l’extrêmedroite n’a pu s’empêcher de saluer cet authentique socialiste qui a toujours été très proche des gens. Quant à ses administrés de Lille, aussi bien ceux de gauche que ceux de droite, ils admettent collectivement qu’il a été un bon gestionnaire qui a métamorphosé la métropole lilloise. C’est l’occasion pour nous de souligner qu’il a été, avant tout, un

homme de consensus, qui savait aussi bien « dénoncer sans faiblesse les socialistes de la compromission » que travailler sans compromission et sans complexe avec ses collègues politiques du camp adverse. Simple, honnête et humble dans sa vie politique, Pierre Mauroy savait bien écouter et respecter ses interlocuteurs. Il est, en quelque sorte, la conscience de la gauche française parce qu’il a incarné à sa manière le « socialisme du “faire” et du “possible” », tout en restant sans cesse proche des ouvriers. Le fait demeure que, Premier ministre de François Mitterrand, il a réalisé 93 des 110 propositions du programme du candidat à la présidence et certaines de ces réalisations sont, de toute évidence, comme l’abolition de la peine de mort, des réformes qui ont marqué son époque. Son passage à la présidence de l’Internationale Socialiste a été surtout caractérisé par un élargissement de cette institution à des partis d’Amérique latine, d’Asie et d’Afrique. À ce titre bon nombre de militants socialistes du tiers monde ont eu la chance de l’approcher et de l’apprécier. C’est d’ailleurs le cas des responsables du mouvement socialiste haïtien qui l’ont très bien connu et qui perden aujourd’hui un très grand ami d’Haïti. Dans les controverses actuelles autour du socialisme et de la socialdémocratie, certains observateurs confondent à tort socialiste et sociodémocrate, mais nous ne sommes pas de cet avis parce qu’il s’agit bel et bien de deux entités différentes : la social-démocratie n’étant, en effet, qu’une des tendances du socialisme.

Ceux qui rendent hommage à Pierre Mauroy reconnaissent qu’il a été toute sa vie un authentique socialiste resté fidèle à ses origines ouvrières et à l’idée de justice sociale.

Pierre Mauroy Pourtant, il ne s’est pas figé dans le dogme d’une gauche chaotique et ne s’est nullement laissé phagocyter par une certaine déviance idéologique social-démocratie qui l’éloignerait des masses laborieuses. Selon nous, il avait, de manière lucide, opté pour un « socialisme du “faire” et du “possible“ » sans pour autant s’éloigner des ouvriers. Cette nuance faite, nous rendons hommage à ce vieux socialiste qui a été un des artisans du nouveau Parti socialiste français qui a accédé au pouvoir avec l’élection de François Mitterrand, en

DIPLOMATIE INTERNATIONALE ET SOCIÉTÉ

La loi Taubira.fr dans notre cour comme l’esprit de république, un esprit en chute libre Par Dan Albertini Entre (). Paradoxe. Israël et ses misogynes du judaïsme au pied du mur : estce encore la faute de la critique ou l’intolérance se loge à quelle enseigne ? Fermons les (). Taubira. Pourquoi s’interroger si nous sommes en Amérique ? Erreur Considération. Le président Obama tente d’influencer, vers l’imposition du mariage pour tous, dans une histoire plus que millénaire. Grande réforme sans conséquence ? Non, carrément sans capacité de penser aux conséquences. La France républicaine ainsi met un autre pied dans la cour du roi de la monarchie perdue. La loi sur l’immigration, que l’administration politique veut produire, parlerait de réforme moderne d’une loi désuète qui favoriserait l’inclusion légale d’environ 12 millions d’immigrants sans document. Oups, déjà sur le sol et travaillant dans une économie souterraine. Évasion fiscale quelque part, c’est la face ouverte. Lequel projet américain voit une volonté conservatrice américaine s’inscrire en faux contre. Mais, la vraie notion protégée tenue sous silence, serait-ce les vrais leitmotive ? Qu’en est-il de l’idéal français ? France. Quel est le sens profond de la loi Taubira sur les mariages ? L’intérêt n’est de tenter de prouver quoi que ce soit contre ou en faveur des mœurs. Le sujet est fondamentalement libre. Nonobstant la raison d’État. Par exemple, celle évoquée par le président Obama, pouvant mener à faire descendre un ennemi dangereux. Exemple antérieur évoquée par Bill Clinton à Fox News, commentée par CNN le 25 septembre 2006 - http:// www.cnn.com/2006/PoLiTiCS/09/24/clinton.b inladen/, pour parler de Bin Laden). Cependant, le poids d’une décision ne doit par contre pénaliser un autre tiers. Mieux, en démocratie politique. Quel est donc l’essence du problème s’il n’est d’ordre moral ? L’adoption légale d’une loi impose nécessairement des coûts en études préparatoires. Où sont-elles ces études ?

L’action politique se poursuit dans un contexte sociétal qui implique encore : économie, finances publiques à long terme. C’est aussi la rentabilité en fonction de l’économie du droit par rapport à ses effets. C’est-à-dire, le coût de la loi, en rapport à celui de son application, plus les conséquences légales d’interprétation, et de la finalité, de ce qu’elle va rapporter à l’État, ou de ce qu’elle va coûter, pour aller plus loin, même en terme de paix sociale ou de turbulence à posteriori. L’État doit donc demeurer autonome en matière de capacité. Une loi stupide, illégale ou désuète peut provoquer de graves dysfonctions dans les garanties républicaines. Exemple de conséquences, un Etat en faillite, la Grèce. Si Taubira met alors la viabilité de l’Etat en péril par cette loi, si ce n’est un acte de trahison, c’en est un d’irresponsabilité politique. Que dire de ceux qui imiteront aveuglément ? En quoi s’interrogera-t-on ? Équation simple. Millions (5) d’homosexuels, profitant de l’espace suspensoir de la loi votée, partent se marier dans des pays généralement reconnus pour produire de la prostitution par faute de moyen économique. Donc des gens qui ne travaillent pas et qui généralement ne possèdent aucune qualification standard ni d’expériences pour leur pays. Que dire pour la France ? C’est dans les faits, (5) millions de parrainés qui risquent d’émigrer vers la France, à très court terme. Et sans préparation ni prévision de l’État. Il suffit d’un cas type et la vanne s’ouvrira comme une boîte de pandore. Deuxième volet. Ces homosexuels ne bénéficiant encore de l’accès à l’adoption légale à l’étranger, que dire de les faire venir en France, pourraient profiter, en passant par leurs nouveaux compagnons étrangers depuis leurs pays d’origine, d’adopter rapidement en moyenne deux enfants. Ce qui ferait grossir le nombre d’immigrés non autonomes à l’intérieur d’un an, à (15) millions, inclusivement deux enfants nécessairement en bas âge. L’État français n’arrive pas à nourrir tous ses enfants en 2013. Les risques de violence conjugale ne font que croitre depuis longtemps. C’est donc un besoin immédiat de travailleurs sociaux à embaucher en matière de prévention. D’éducation, de sou-

tien familial, etc. Où va-t-il trouver cet argent quand la 5e République patine dangereusement en économie ? Troisième volet. Si l’immigration ou l’émigration provoque de sérieux problèmes de réadaptation dans une société, que dire d’un rapport social renversé. L’opposition est évidente, et importante. Quelles seraient donc les conséquences en matière de santé mentale de citoyens voyant leur univers millénaire basculer par cette loi, causant : intolérance, contestation judiciarisée, soins en santé mentale, etc. ? Ils auraient droit eux aussi à des services thérapeutiques et de réintégration. Qui paierait alors, pour l’État en faillite ? La réponse risquerait de se formuler ainsi : accusation pour intolérance. Mais de quoi ? Dernier volet. Le taux de chômage va grimper rapidement, cassant les statistiques dans un pays qui a déjà du mal à attirer les grands investisseurs. Aux États-Unis, l’État risque de se retrouver avec plus de 50M de nouveaux immigrants sans plan d’intégration, ce qui coûterait autant et conséquemment plus qu’une guerre inutile en Iraq ou en Afghanistan. Puisque ces gens, à coup sûr, se retrouveraient sur des réseaux d’aide sociale par défaut et sans préparation pour intégrer le marché du travail. Et, pire, même des terroristes s’y infiltreraient aisément. Ce serait plus qu’un déficit, mais une perte sèche pour le pays, qui se retrouverait, une fois de plus, en situation de besoin vital par rapport à la Chine. Si un terroriste d’une cellule endormie, ou en mission, se faisait passer pour un gai et ainsi rentrait au pays de France, sans difficulté. Effet pervers qui écarte tout profilage, tout préjugé défavorable. Et, diplomatiquement, la souveraineté du Nigeria est-elle légitime au même point que celle de la France ? Car, si nous voulions parler de mœurs, il serait tellement plus facile pour nous de poser la question suivante : quelle est la description profonde de la nature de la relation sexuelle entre deux hommes qui se marient. Gageons, malgré tout, que ce sont les intéressés qui resteraient muets. Pourquoi alors ? La réponse étonnerait ! lovinsky2008@gmail.com

mai 1981. Notre hommage s’adresse à un socialiste authentique qui a constamment assumé un véritable ancrage à gauche. Aussi a-t-il eu toute la confiance des vieux communistes qui n’ont pas trouvé chez lui la déviance idéologique de certains socio-démocrates qui négligent trop souvent les masses laborieuses au profit du statu quo d’une mondialisation terrifiante. Il convient d’ajouter également, qu’homme de gauche et de conviction, Pierre Mauroy a été de ceux qui ont accepté le principe d’une cohabitation dynamique au sein du parti socialiste français où hommes et femmes issus d’une diversité sociale et idéologique ont appris à travailler ensemble et, au-delà de leurs motions et synthèses, ils ont su mener à bien bon nombre de projets... Dirigeant de la majorité présidentielle ou municipale, Pierre Mauroy a su respecter et travailler avec ceux de l’opposition et a mené à bien un très grand nombre de réformes promises par le candidat Mitterrand. N’empêche que, face à l’inflation, au chômage et à la crise monétaire, il a aussi su assumer une politique de rigueur tout en évitant l’austérité aux masses laborieuses. Aujourd’hui il s’éclipse définitivement de la vie politique de son pays et laisse, comme tant d’autres hommes de conviction avant lui, un héritage à faire prospérer aussi bien en France qu’ailleurs. L’idéal socialiste qui l’animait est l’idéal humain de tous ceux qui sont en quête de justice sociale et de dignité humaine. Au-delà de l’utopie socialiste, cet idéal est un rêve à portée de mains pour tous ceux qui œuvrent

comme lui en faveur d’un « socialiste du “faire” et du “possible” » en mettant constamment l’accent sur ce qui est nécessaire et possible pour relever les défis d’une mondialisation devenue de plus en plus déshumanisante. À la manière de Pierre Mauroy, les socialistes haïtiens doivent changer progressivement leur pays pour que l’humain reste au cœur de leurs préoccupations. Sans nul doute, il leur faut faire renaître le socialisme pour que demain ait un avenir, car l’idéal socialiste en Haïti, c’est d’abord tout faire pour créer une fraternelle égalité des chances dans leur pays. Seule l’approche pragmatique du « socialisme du “faire” et du “possible” » offrira à Haïti ce changement fondamental qui tiendra compte du fait que tout ce qui est possible n’est pas nécessaire et tout ce qui est nécessaire n’est pas possible. Pierre Mauroy était un grand ami d’Haïti et il fait partie de ces hommes et femmes socialistes auxquels les socialistes haïtiens doivent rendre hommage en s’inspirant de son exemple pour changer profondément Haïti et mettre un terme à cette guerre fratricide du chacun contre tous. Au nom de l’idéal socialiste, il leur faut enfin donner à l’État et à la Nation un sens en Haïti car, après plus de deux siècles d’indépendance nationale fictive, il est grand temps que les socialistes haïtiens relèvent le défi pour offrir à leur peuple toute sa dignité à travers l’instruction, l’alimentation, la santé, le travail et les loisirs pour tous.

IN MEMORIAM Raymond Chassagne Par Saint-John Kauss Raymond Chassagne naquit à Jérémie (Haïti) le 13 février 1924. Officier de l’Armée haïtienne en tant que Cavalier de l’Infanterie militaire, jusqu’au mois de mai 1957, il la servit royalement en respectant les normes de cet ancien et grand Corps. Raymond Chassagne a longtemps séjourné aux ÉtatsUnis et étudié par la suite au Canada où il obtint un doctorat en littératures française et québécoise. Ses premiers poèmes parurent dans les revues Optique et Conjonction, entre 1955 et 1956. Il a également publié à Montréal, Mots de passe (1976), qui a été endisqué et dit par Anthony Phelps. Il vivait en Haïti quand il a fait paraître un recueil d’une prose poétique, Incantatoire, en 1996. Il consacra ses derniers jours dans l’île comme éducateur. Raymond Chassagne est mort le jour du Memorial Day USA, ce 27 mai 2013. INCANTATOIRE (Extrait) Passage, ma forêt noire à toi O mon entière, d’où venait la fanure du temps lorsque j’entrai malgré moi en la forêt humide et noire où dansaient des squelettes et où pourtant tu demeures mon bain de lune ? Ni l’arbre ni l’oiseau ne le diront je ne sus moi-même si je chantais ni comment pourrissaient les feuilles jamais n’avions-nous lu, au cœur de cette forêt-désastre et de bras de croix sans cannaies, l’édit de fin d’errance couronnant les paladins du monde, encore moins les percées fuyant la menace (prends garde mon amour, les mots s’affadent les mots se fanent les mots vont tomber, serait-ce l’automne?) Nous ne savions ni les clameurs du vent ni ses couleurs éclatées qu’on ne voit Il

n’y avait de fanaux qu’éteints et tous ces sentiers toujours à refaire Il pleuvait, quelque part un lac, le frémissement de l’eau sous les gouttelettes et l’oiseau qui compatit, il pleuvait je te souhaitais enroulement de liane autour de moi et moi en toi, maïs et récolte, avec chemins et frissons, avec l’odeur des prières et la brûlure jamais cruelle de la cire sur les doigts de l’enfance à la fête Dieu Je te disais c’est l’amour qui fait le bruissement des sens à partir des débuts de pluie: alors la senteur de terre se lève de terre – prends-moi prends-moi, je suis déjà humide – alors les toits s’émeuvent les enfants cherchent des chants de province en Nordé On ne sait où sont passés les oiseaux les politiciens dans la menterie ont des airs de soldats en bivouac simplement parce qu’il pleut Moi, mon dos se voûte je te voudrais contre moi baignée de serments, un vrai rendez-vous de novembre enfanté On ne sait quel paradis à naître tu sentirais enfin ce souffle avide, comment poussent les saisons toutes fleurs réunies – de quoi nourrir la disette de l’homme, aussi humaine que l’opulence – et tu verrais enfin à quoi dansent les tiges quand la brise les atteint Ce que mes mains de prière ont pu graver de figurines sur les portraits de toi que fait la polka des feuilles! Il y en a qui ressemblent à ta joie sans moi d’autres à ta voix quand elle fait le tour des transhumances d’autres à l’amande de ton œil où je voudrais boire et conter l’extase Il y en a qui me brûlent la paume jusqu’à crucifixion, de Christ à Sorellina Quoi te dire encore, sinon que le temps tourne les choses en fol amont d’épreuves et que, n’y pouvant rien, ma tête suit, ton image aussi? Alors je crie aux amis restés dans la vie calme, qui plus ne m’entendent ni ne me voient: je te porte en moi, femme et pays, comme un vœu troué qui s’entête à chanter les démences…


journal du 12- 19 juin 2013

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Haïti-observateur

Kreyòl

Bann ensanse: Bay peyi Dayiti yon chans pou l dekole Elizabèt, Noujèze — Pèp ayisyen pa pran priyè nan men okenn vagabon abiye ki konprann yo kapab vin vire lòlòj li nan bay manti nan yon pakèt rakonta ki pa baze sou anyen serye, ke sèlman sou demagoji ak koze kredi san swit e san fondman. Se pa ni jodi a, ni ayè ke bann machann peyi yo, ki pa gen okenn jèn lakay yo, daprè tout Ayisyen konsyan e ki kwè nan chanjman ki dwe fèt nan peyi a san detou. Pèp la fè konnen ke l pa konprann ki priyè Nèg yo ap resite la a, paske pa genyen l ni nan Bib la oubyen nan liv priyè ke Legliz katolik pibliye bay fidèl li yo, oubyen nan bann ti fèy ke Legliz pwotestan yo kon distribiye tou. Menm nan relijyon vodou a, pa gen bagay konsa, paske inisye yo konnen byen se nan linyon pou yo fè sèvis la, yo konnen byen ke rele lespri yo pa yon jwèt konsa e menm yon bagay banal. Mesyedam yo, ki anvye e ki jalou poutèt se pa yo menm ki nan pozisyon sa a, ap fè tout sa yo konnen pou yo dezabiye gouvènman an. Peyi Dayiti tounen yon jwèt foutbòl. Bon, ki sa k te gentan gen la a pou mesye-dam yo fin wè mò e menm anraje pou yo devore yon jenn ti bèf ki pa pran nan pwovokasyon. Lanmou pou peyi pa ekziste ankò, paske nou gen yon bann konpatriyòt ki kwè se nan retire-mete ke bagay yo kapab mache. Yo twonpe yo anpil, paske yo kondane pou yo rete nan opozisyon malatchonn ki pa jann pote anyen serye pou yo. Emosyon fin anvayi nanm yo e yo pa konnen ki sen, oubyen lespri pou yo rele pou ede yo. Tèlman yo fè tenten ki pa janm abouti a anyen serye pou avni peyi a. Nou nan yon eta ijans paske bann denmèplè yo vle fè peyi a fè bak paske mannèv yo a pap bon pou peyi a avèk pèp la. Pèp la kanpe nan figi yo pou ri yo tout k ap betize nan naje nan manti. Li fè konnen malgre yo nan dlo kòwonpi a, figi yo lèd tèlman li di e yo kimen tou. Yo eseye tout bagay pou yo fè dilatwa. Yo pa janm reyisi nan youn. Si yo konprann se konsa yo pral koupe tèt la, yo chire, paske y ap tounen eskòpyon an. Se tris pou gade tout politisyen yo ki pa janm regle anyen serye dcpi plis ke 50 an nan voye monte san panse monte yon baz solid pou kontrekare tout mannèv pou anpeche yo pèse. Opozisyon ayisyen an pa janm grandi e li pa gen matirite, paske l pa janm gen yon baz solid,

sètadi yon gwoup moun ki pran tout bagay pou ale ann avan e non pa pou fè bak. Nou regrèt pou nou konstate anpil jenerasyon pase san yo pa regle anyen, paske yo pa kwè nan evolisyon ak òganizasyon ki penmèt tout manm fè yon jefò konsiderab. Nou gen yon palman ki te dwe yon enstiktisyon serye nan peyi a. Malerezman li tounen yon mache kote se piskèt, aran, pwason mapotcho ki etale atè a. Pa menm gen achtè ki vin machande, paske yo gen move odè pou kontamine moun. Se koze sa a ki gaye toupa-

tou nou pase, paske yo pa pran oserye koze kredi bann malpouwont yo ki fè yon pakèt deklasyon depi lè ti poul te fèt e ki pa janm kapab fè dan pou devore tout bagay li santi li ta manje. Mesye yo pa gen vizyon, paske yo pa janm pase nan yon sant enfòmasyon pou fòme yo nan sans reyèl. Yo annik plonje nan yon pozisyon pou yo fè chantay ak lajan. Yon bann mechan pran avni peyi a pou pase l nan betiz, rizib ak demagoji. Yo pa vin regle anyen serye, paske yo pa konnen kote pwent nen yo plase, tankou anpil obsèvatè etranje di. Yo lage tèt yo nan tenten e yo santi yo alèz pou yo viv nan malpwòpte. Yo pa vle rekonèt li akòz movèz fwa yo demontre kont yon gouvènman ki monte avèk vòt pèp ayisyen pa fouti konnen tout twou ki genyen yo, paske pa gen tèt ansanm. Yo vle demonte gouvènman anplas la pou yo ranplase l avèk yon lòt. Men moun yo ki gen yon konstitisyon, manman lwa peyi a nan men yo, ki pa konprann lojik ke lwa yo dwe aplike, kèlkeswa sikonstans la. Yo pa gen yon pwogram ni yon plan pou amelyore mizè pèp la, men yo rete nan fè politik ki pa bay anyen ke santi di pou odè a monte nan nen moun pou fè moun vomi. Anpil sitwayen yo gen

12- 19 juin 2013

rezon lè yo fè konnen ke palman sa a chaje avèk yon bann idyo, vagabon abiye, apatrid, vòlè, kidnapè nan tout sans, paske yo vle kidnape Premye minis la nan je sosyete a k ap swiv yo de prè. Yo dwe pran anpil prekosyon pou yo pa di si yo te konnen. Nan tout peyi ki ekziste, depi gen mannèv pou eklatman sosyal, otorite yo prepare yo pou devye tout move kou ki makonnen avèk pwovokasyon. Pèp la mande bann malveyan yo pou yo al dousman, ki se remèd kò. Epi, li fè yo konnen sa l wè pou yo nan moman k ap vini an, Antwàn Nangonmye pa wè l tou, paske mennen koulèv la lekòl se youn, fè l chita se yon lòt. Nou gentan pran yon ti kou nan kolòn zanmi nou yo ki pale aklè san kache lonbrit pou benyen. Nou fè yon ti kanpe pou nou penmèt ekip nan Elizabèt, Noujèze a di tout sa yo santi nan moman sila a. Kòm toujou, nou santi nou kontan pou okazyon sa a ki

penmèt nou jwenn kichòy pou ou. Bagay yo grav pase aksan grav Jakson : Jodi a apre yon jounen kote nou te anvayi anba dlo, ki te tounen yon inondasyon, mwen kontan ke lanati reprann eskanp figi l pou l penmèt nou retounen aswè a pou nou vin brase lide kòm nou abitye fè l toutan. Jera : Monchè, mwen pa kache di w mwen te santi m tris pou m wè m rete anndan kay la nan entènèt sèlman pou enfòme mwen. Li reyèlman bon pou wè kote twou manti pa fon nan deklarasyon anpil vagabon, ensanse ap fè pou mete latwoublay nan peyi a. Mwen kontan ke siklòn Andre a al fè wout li pou penmèt nou degaje konsyans nou aprè 5 jou travay pou n jwenn pen chak jou a. Mwen di Bondye mèsi pou gras sa a li fè m avèk tout fanmi m ak zanmi m, ennemi m ak tout lòt mwen pa konnen yo. Jakson aprann anpil e li wè tou ke mesye tèt anba yo pa kanpe sou anyen, paske yo nan manti. Jakson : Jera, ou pa manti, frè m. Se verite w ap bay la a. Mwen wè, mwen tande e m aprann tou, gras a ou menm ki penmèt mwen wè verite yo. Se Bondye ki fè gen entènèt pou pwouve reyalite yo, menm si enkonsyan yo fè konnen ke pa gen anyen serye k ap regle nan peyi a depi gouvènman 2011 lan ap fonksyone. Si mesye yo gen kouraj ap di lekontrè, pèp la gen rezon boude yo e menm meprize yo. Yo vle depoze gouvènman sa a atè san okenn preparasyon pou aprè l. Eseye mande yo ki sa yo gen kòm rezèv. Ou pa p jwenn anyen serye, paske se yon pakèt tèt chat ki renmen wè peyi a fè bak. Pèp la gen rezon boude yo, paske mesye yo se mantè pwofesyonèl yo voye kòm ravèt azèl pou gate manje a. Ou tande yo di yo pral koupe tèt. Si yo jwen mwayen pou yo fè l, se yon bagay y ap fè san ezitasyon, piske yo se yon bann jalou, ipokrit ki egri tou. Nan pale koze kredi, Estiven Bennwa pèdi tout prestij li, paske li pa kanpe sou anyen. Palman an chaje ak gason makonmè. Se pa etonan ou wè demen yo vini avèk yon pwojè lwa pou yo aksepte gason marye ak gason e fanm marye ak fanm. Olye pou yo okipe bagay ki esansyèl e enpòtan nan peyi a, yo prefere ap eseye fè kou koupe tèt pou yo fini ak yon eleman pwogresis nan peyi a pou chak sitwayen peyi a. Jera : Ou gen rezon, Jakson. Nèg yo dane nan fè makakri, paske yo pa konn valè yo. Se yon makòn kochon ki prefere ma labou a pou yo raboure ladan olye yo chèche kote dlo pwòp la ye. Pap gen chanjman pou peyi sa a nan fason bann Nèg sa yo ap opere. Se pou pèp la leve kanpe pou defann

peyi a e pou mete bann figi di, tèt loke yo deyò. Yo merite pou ba yo yon bwa long kenbe, paske depi se makòn sendenden sa yo ki okipe palman an, peyi a pa p janm fè yon pa ann avan. Nèg yo pa manke mechan. Anjèl : Ou mèt di sa byen fò, paske bann degoutan, ensanse yo pa vin regle anyen serye nan peyi a ke fè dezòd. Sèdomaj ki reyèlman fè domaje ke Lajistis ann Ayiti pa okipe pozisyon reyèl li. Tout vagabon yo ki kache dèyè iminite yo te dwe nan prizon. Anèl Betizè ki nòmalman pa fouti fanmi Belizè yo ak tout Jan sal te dwe nan prizon tou. Mwen gen dosye yo tout. Rezon ki pouse yo ap betize ak gouvènman an se paske yo konnen sò yo aprè tèm yo. Y’ap sipòte pou Lavalas la retounen pou grasye yo. Ya yan ! Mwen di sa paske aprè nou se nou nan tout sikonstans. Lavalas la pa gen plas li pou l pote dlo sal nan peyi a ankò. Mari : Anjèl, ou byen enfòme. Nou pa nan malpwòpte sa a ankò pou vin anmède lemonn. An nou serye nan rezònman nou pou nou wè e menm konstate nou fè tout moun konprann tout bon ke mesye yo pa vin regle koze pèp men zafè pa yo. Jakson ak Jera pale de entènèt ki se yon bon zouti pou pwouve reyalite yo. Mwen pral pi lwen pou fè nou konnen ke bagay yo ap fèt pou peyi a bloke. Si nou al nan « You Tube, Haiti Metro, Le Noluveliste, Radyo TV Giinen 2013 » na va wè ke mesye yo se yon bann odasye lè y ap fè konprann pa gen anyen serye ki fèt nan peyi a. Twou manti pa fon, paske si nou koute bann mantè sa yo n ap dane avi. Mwen priye nou angras pou nou ale fè yon ti koudèy, na va wè bagay yo nan tout sans. Anjèl : Nou pa kite moun vin di nou paske n ap viv nan peyi etranje, sitou nan peyi Etazini kote ki se yon lekòl pou tout moun. Mwen pa kache di nou, mwen aprann anpil e pa gen okenn avadra ki konprann li kapab vin maske m. Tèlman mesye yo koken e yo pa gen vizyon, yo ta ankouraje travay k ap fèt yo non pa pou gouvènman an men pou peyi Dayiti. Se pa yon bagay ki bèl nan je tout moun pou nou toujou rete nan kafou tenten san nou pa esye sekwe kò nou pou aksyon yo tounen yon reyalite. Mezanmi, mesye yo mechan e yo malonnèt tou tankou majorite moun nan pèp la konn sa trè byen pandan tout lòt nasyon ap travay pou yo jwenn yon solisyon valab pou peyi yo. Tandiske nou menm ki reyèlman liberatè Nèg, Nègès ak Blan toupatou ap fè bak olye nou fè gran pa an avan. Nou kapab remake travay EDH, konpayi elektik k ap eseye mete kouran nan peyi a. Direktris la ale nan etènèt nan pwogran « Jounen prezidan an » pou fè yon trè bèl ekspoze pou penmèt konpayi an fè yon travay kolosal. Mari : Ou pa manti. Dam nan konn pale e li merite pozisyon an. Se moun sa yo ki devwe pou peyi yo. Ou mèt kontinyem Anjèl. Anjèl : Mari, ou t ap swiv tou. Men sa ki rele lanmou pou peyi. Nèg yo se yon bann machann peyi. Nou gen pou nou pran yo tout an senkyèm. Si yo te renmen peyi a, yo te dwe vin avèk yon pwojè lwa pou apiye dam nan k ap fè yon travay serye pou peyi a e non pa pou li. Men vagabon k ap mande pèp pou leve kanpe kont gouvènman an. Gen yon kesyon ke moun yo pa vle peye bòdwo eletrik yo. Si yo te entèlijan tout bon vre, yo ta apiye travay sa a nan pase yon lwa ke tout moun ki refize peye kouran yo itilize, y ap pije pèn ki pa p bon pou yo. Epi tout moun k ap pran priz gen pou pije yon pèn tou. Se sa men! Mari : Se sa li ye vre. Piske se Mateli ke yo pa vle wè nan je yo, pral gen bagay kon a k ap fèt. Mesye yo pa janm wè peyi, men tèt yo ak antouraj yo. Malpwòpte sa a gen pou l fini nan peyi a paske gen yon kofeksyon ki pral fèt. Se yon avilisman e yon desepsyon pou nou tout ki konprann reyalite a. Ayiti pa merite tout tribilasyon sa yo, paske zansèt nou yo pat janm travay pou vye tenten sa yo ki etale nan peyi a. Mesye yo refize kenbe diyite yo. Yo tout bliye ke yo gen yon eritaj byen prepare e ki reyèlman estraòdinè ke tout moun jalou ta renmen nan pozisyon zansèt nou yo. Sa fè mal anpil pou bann ensanse yo

pa konprann reyalite y ap viv jounen jodi a. Olye pou yo ta mete tèt ansanm pou yo kenbe flanbo linyon pou nou rive fè mèvèy tout bon vre, yo prefere divizyon ki se gate pati. Mwen pa kache di nou tout ki la a, frè m ak sè m, tout malveyan sa yo gen pou yo regrè e y ap vin mande padon pou malveyans yo fè pandan pasaj yo nan palman an. Nou dwe lage koukou wouj nan degon yo pou ajisman yo.Yon bann sanvègòy ap pale anpil pou eksite pèp la ke je l kale e l pa pran nan « ti dife boule » ke yo vle li antre pou fè tapaj. Dayè, yo konnen ke divizyon pa janm pote bon rezilta. Selya : Nou nan tout sa ki pa bon si nou pa rele sou kò nou pou nou reveye anba kokenn somèy sa a ki vle pote nou ale tout bon. Nou nan yon sitiyasyon kote nou ta di : « devan pòt tounen dèyè kay » jounen jodi a. Non, se pa serye sa pou nou konsanti e menm reziye nou rete nan kondisyon okipasyon sa a. Nou gen yon grav pwoblèm ke nou dwe jwenn yon solisyon enpòtan pou li. Se pa chemen sa a ke zansèt nou yo te kite pou nou depi 18 novanm 1803. Yo te mande nou pou nou fè yon sèl e non pa pou nou te viv nan prejije, chen manje chen, patipri ak denigreman pou elimine nou nan je tout moun sou latè. Se pou nou meprize tout vagabon ki konprann y ap vin ban nou kou. Ki kote yo vle mennen nou ? Sebasyen : Nan vye ajisman yo, mesye yo rann lavi a difisil nan peyi a pou fè pèp la leve kanpe. Si pou gen yon leve kanpe se nan degon bann malfektè yo l ap dirije pou bay peyi a yon chans. Se pa jodi a bann dirijan yo ap pase pèp la nan tenten nan pran pòz yo avèk li. Poutan, se zafè yo y ap regle pou yo fè chita yo. Se nan pa konprann pèp la ki lakòz li toujou pran nan gonm, sètadi nan pongogon. Depi 1986, peyi nou nan yon soufrans terib. Tout bagay nan peyi a nan soufrans paske makònn senden yo pa vin regle anyen serye. Se pas zafè peyi y ap regle e mwen dakò avèk nou tout. Nou tout dakò pou MINISTA kite peyi a. Men ki sa nou prepare pou aprè li ale. Nou pa janm pale de bagay sa ki trè anbarasan. Tout moun konnen ke senatè sa a, tèt li loke e li pa kanpe sou anyen ditou. MINISTA pa p fè wonn dèyè pòt, paske poko gen okenn aranjman ki fèt alevwa pou dat ta bay. Se demagoji ki layite kò l nan peyi a. Mesye yo pa manke kreten. Nou gen yon chanm Sena kwoupyon ki pa janm fè travay li pou amelyore sitiyasyon nan peyi a. Yo rete nan politik tèt chat. Nan sans sa a li preferab pou mete konstitisyon ke yo vyole nan tout towou kò l pou yo regle zafè yo. Demon anvayi peyi Dayiti pou anyen pa janm rive fèt. Elize : Depi pa gen linyon ant moun ki responsab yo pa fouti gen yon solisyon valab. Peyi a bò falèz pou l tonbe nan ravin si nou pa fè yon jan pou nou sove li. Nou dwe òganize nou pou nou pa pèdi peyi nou. Peyi Dayiti bezwen nou kounnye a san pèdi tan. Nan sans sa nou dwe ramase Karaktè nou. Pa bliye ke nou gen yon responsabilite pou fè kesyon yo nan tout sans. Nou pa pral a la bouchri. Se lojik sa a ke mesye yo itilize pou gen konfwontasyon. Se pou pèp la toujou rete tèt frèt nan demach li. Moman pou nou fè tenten an pase, paske nou pran anpil kou avan e nou gen kontwòl nou. Mita : Nou dwe mete ann aplikasyon deviz nou an ki reyèlmasn fè anpil sans. Divizyon se gate sa e li pa janm pote bon bagay. Ou wè si Nèg yo pat mechan, yo ta travay ak gouvènman pou bagay yo kapab mache. Fòk nou pa janm bliye ke nan sen nou gen anpil trèt, vagabon, voryen ki pa p regle anyen, men ki la pou anpeche pwogrè. Se pou nou denonse yo tout. Nou konprann jwèt y ap jwe a e n’ap siveye yo pou yo pa fè koken. Jodi a si nou te kwè nan linyon se pa la nou ta ye. An nou chanje fizi nou zepòl pou nou pa fatige, paske tach la difisil. Nou kapab remake ke nou gen anpil bagay pou nou fè pou nou reprann idantite nou tankou lontan. Nou pa fouti rete ap gade san bouje. Nou pèdi tout prestij nou, se vre, e nou depann

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EN GUISE DE LA SOUTENANCE D’UNE THÈSE DE MAÎTRISE

Yveline Dalmacy a opté pour un exposé de recherche Dans l’édition du 29 mai-5 juin 2013, dans lequel a été annoncé que Yveline Dalmacy, l’épouse du Dr Kesler Dalmacy, avait terminé ses études en diplomatie et figurait parmi une quarantaine de diplômés présents lors de la remise des diplômes, à Seton Hall University, il a été avisé qu’elle avait soutenu sa thèse à la satisfaction du jury. Dans la chronique sur la remise des diplômes antérieurement

min, elle avait la faculté de soutenir une thèse ou de présenter un exposé. Aussi avait-elle opté pour le second choix. Dans le cadre des recherches nécessaires pour la rédaction de son récit, elle s’est inspirée de ses expériences au sein des groupes de travail au programme de recherches d’« Organization for America » (Organisation pour les États-Unis). Celle-ci réunit cha-

Yveline Dalmacy lors de sa visite en Éthiopie, Jardin zoologique d’Adis Abeba.s présentée, il a été indiqué que que année, durant l’été, des uniMme Dalmacy avait présenté versitaires des grands centres du avec brio sa thèse de maîtrise. savoir des États-Unis pour réfléMais pour recevoir son parche- chir aux affaires politiques, diplo-

À l'église Sainte Marie d'Adis Ababa, la plus ancienne église catholique d’Éthiopie. matiques et sociétales afin de for- les participants ont eu l’avantage tion pour les États-Unis ainsi que muler des propositions concrètes de rencontrer des hommes poli- les documentations glanées en de solutions aux grands dossiers tiques qui ont guidé leurs pensées Afrique et aux États-Unis, ont larsur lesquels se penche l’adminis- vers la recherche de problèmes gement contribué au grand succès diplomatiques et sécuritaires à qu’a connu son exposé titré «Setration américaine. curity for the Horn of Africa » La participation d’Yveline l’échelle planétaire. Les expériences acquises grâ- («Sécurité pour la Corne de Dalmacy à ce programme l’a conduite ainsi que son groupe de ce à sa participation à Organisa- l’Afrique »). réflexion en Éthiopie, Afrique où

JoB oFFER in JACMEL, HAiTi Artists for Peace and Justice (APJ) - www.apjnow.org Position open at The Artists institute of Haiti in Jacmel, Haiti Position: Director – Audio Engineering and Music Production Division Location: Jacmel, Haiti Length of position: Minimum one year commitment Salary: Competitive Language Requirement: Fluency in spoken and written Haitian Creole, English & French organizational Summary The Artists Institute is a free college for art and technology in the city of Jacmel, and is a partnership with Cine Institute, the We Are the World Foundation, and Artists for Haiti. The Institute creates modern opportunities for Haiti’s underprivileged youth to foster entrepreneurship and business development in local creative industries. It currently offers programs in film, and soon will offer programs in music, audio engineering, and design. Position Summary We are seeking a School Director for the Artists Institute’s new audio engineering and music production division opening in Fall 2013. The ideal candidate will have experience in education and/or education administration, will be a dynamic and effective leader and will have proven experience working in Haiti with local communities. Music or audio industry background or interest is a plus though not a pre-requisite. The candidate will need to be extremely organized and passionate about the project. He or she should also be looking to make a long-term commitment toward the success and growth of the Artists Institute. interested Applicants Please Request for information or Send CV and letter to: recruiting@apjnow.org *Please be sure to include your name and the position you’re applying for in the subject line.

DR KESLER DALMACY “Board Certified & Award Winning Doctor”

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Sur la route du cinema White House Down ou US Numeric la tour de Babel Coup d’œil sur l’avant première du film de Roland Emmerich mettant en vedette : Jamie Foxx dans le rôle du président, Garcelle Beauvais, dans le rôle de la première dame. Channing Tatum est l’agent John Cale.

Dan Albertini Cent fois. Vingt fois sur le métier, remettez votre ouvrage. Je me renforce en égo, en dehors des citations. Mais, celle-ci plus qu’un « boulevard » tricentenaire, est un monument qui avise. Boileau ne dit-il pas : « Hâtezvous lentement, et sans perdre courage… » ? Quand j’ai parlé à l’éditeur principal du contenu de l’article initial, j’ai ressenti un léger sou-

rire apeuré dans la gorge de Léo. Nous étions au téléphone. Je le sentais crispé, pris au piège. Sa promesse : Presse libre, non censurée. Ce n’était pas la première fois. Mais Léo n’est agent de la CIA, il ne peut donc que craindre comme tout le monde. Ah oui ! Ecoutes, représailles poli-

tiques venant d’une administration Obama. J’avoue mon autocensure. Alors, voilà enfin cet article adapté au film, sur la route du cinéma. Michael Murphy est le vice-président, crinière moins dégarnie, il ressemblerait à Joe Biden. Aurait-il intérêt à faire tomber la Maison-Blanche en la personne de James Sawyer, pour prendre sa place ? Question ! Curieuse ressemblance avec les traits de Barack Obama et son histoire. Roland Emmerich est devenu monsieur scénario catastrophe, il excelle dans le genre. Il n’épargne personne. Mais, cette fois-ci, il vient à notre secours pour un article sur : « Diplomatie internationale et Société ». Comment, ce qui ne pouvait se dire sans risque d’interprétation politique par l’administration, à Washington, peut se dire sous le couvert du cinéma ? Emmerich y va fort d’ailleurs, mon titre autocensuré depuis trois semaines, US Numeric la tour de Babel, devient White House Down, sur la route du

cinéma. Oups ! Mieux, une Haïtienne dans le casting, Garcelle Beauvais offre ses charmes dans le rôle de la première dame. Attention, si Emmerich est le réalisateur, James Vanderbilt en est le scénariste Comprenons d’abord la conjoncture internationale. Paradoxes. Le pape François dénonce le travail d’esclave au Bangladesh, hypocrisie papale après la lâcheté sur le mariage, pourquoi ne dénonce-t-il pas la cause profonde et les acteurs impliqués en les citant. N’est ce pas ce qu’avait fait Jésus en chassant les voleurs dans le temple ? Craindrait-il autrement qu’il ne se l’applique la parabole de la première pierre, et craint de la jeter. Car, médiatiquement dénoncer l’image de la « victime est si bête et le crime est si gai…» cela ne fait que renforcer le sentiment des prédateurs. C’est la morale vaticane. L’utilisation d’un drone sur une cible humaine est aussi lâche qu’un acte terroriste criminel. Question de principe en matière de droits humains fondamentaux. C’est en fait un signe de déchéance qui déshumanise. Autre aspect moral mais onusien.

La Chine prépare-t-elle une guerre de domination contre les ÉtatsUnis d’Amérique, et sous quelle forme serait-ce ? La guerre des nerfs ferait-elle partie d’un plan élaboré avec des échéanciers calculés, d’occupation progressif de terrain acquis ? Le bouddhisme est-il si méconnu, mais tellement efficace sur le terrain de l’espionnage et du corps à corps ? C’est la diplomatie internationale d’un nouveau géant. Domination. Quand la pensée saxonne menait par son pragmatisme, le nouveau monde l’avait haussée au rang du génie. Le miracle produit était cette grande Amérique qui défiait les frontières avec son slogan favori : « freedom ». Le monde entier l’avait suivie, faisant des Yankees des capitalistes internationaux enviés. Y avoir vécu un jour yankee était devenu une formation en soi. Profession homme d’affaires. Américain, passez, semblait-on vouloir dire ! En Haïti aussi. C’était en fait le génie de ceux qui venaient d’ailleurs, apporter : savoir, blé, à cet immense grenier mondial. Mais, d’aucun avait aussi d’autres objectifs. Ceux de l’espionnage, on y trouvera le compte, malgré l’étalage d’une si puissante machine armée jamais connue auparavant. Elle était, en effet, au service des affaires américaines. Roland Emmerich semble refuser ce scénario, il puise carrément dans une tour de Babel. Des groupes d’extrémistes de la droite américaine. L’histoire semble refléter le quotidien de l’Union républicaine. Nervosité, scandale sur scandales, interrogations sans réponse, folle dette, menace de crime officiel par la présidence.

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La Nation ne mise plus sur son essence de rails bâtisseurs qui attirait tant. Aujourd’hui, alors ? Les pires ingrédients sont là pour un menu de faillite ailleurs. Différence majeure, c’est le numérique qui représente le tendon d’Achille des services secrets américains. Alors qu’ils se croyaient forts. Un véritable capharnaüm se dessine dans la gestion de ce qui dépasse largement l’intelligence Big Brother. Le génie est parti, ou la semelle des grosses bottes est-elle usée par le fait

carrément une domination chinoise. Son présent suggère une puissance économique européenne subtile, capable de négocier à profit, avec son principal rival continental les UK. L’esprit saxon, qui motive donc tant de déplacements du prince Harry, à travers le monde, ne fonctionnera, car d’un temps révolu. Cette monarchie n’a grandi, elle est restée nain. L’Amérique voudrait s’identifier aujourd’hui à ce concept dépassé. Immigration !

de se piétiner. La maxime de l’autre produit donc : « cordonnier mal chaussé ». C’est-à-dire intelligent pour les autres, mais mal outillé pour soi-même. En effet, le message du président sur la fin de la guerre mondiale contre le terroriste est donc un besoin vital d’air frais. Interne. Emmerich l’a compris dans White House Down, mais la MaisonBlanche regarde ailleurs. Les accusations américaines d’attaques cybernétiques chinoises La population dans son ensemble a perdu confiance. L’indomptable Navy laisse la place à un constat de dépendance envers l’Asie, et, on se le dit, car on se sent surtout dépassé dans ce monde numérique. La mentalité de vendeur de produits Avon ne suffit qu’aux commérages, ce commerce ne fait pas de scientifiques, et épate seulement dans des pays nouvelle-

La carte du pétrole américain portera-t-elle les fruits espérés par le président ? Le doute s’installe. Impossible de provoquer un profilage racial contre les espions chinois. Certains secteurs névralgiques seraient opérationnellement nuls de fait, à moins d’une loi martiale. Elle briserait évidemment l’argument économique électoral. Car, à considérer le métissage, les Asiatiques sont numériquement imposant en Amérique. Ils sont encore plus imposants en sciences et en emploi de haute qualification. L’ouverture des vannes de pétrole ne passerait certainement pas sous leur nez. Que se passera-t-il donc si les Chinois prennent certains contrôles ! Analyse à risque dans le contexte de la loi Taubira en France. Les Chinois ont-il la capacité, ou l’instrument argumentaire de négocier une prise en charge de ce pétrole par la faute de la dette américaine ? Si les informations de la presse américaine locale sont exactes, il y a lieu de s’interroger sur les intentions chinoises, d’une part, et, d’autre part, pourquoi les Américains se plaignent sans volonté de réagir ou d’y répondre quand on connaît l’agressivité gratuite américaine envers Cuba, envers le Venezuela et envers l’islam ? Remarquons que les États-Unis

que les Américains travailleraient une arme absolue agressive par désespoir de cause ? Les nations à risques Le Venezuela tiendra-t-il alors longtemps si le prix du pétrole baisse par la nouvelle stratégie américaine, et sa diplomatie du pétrole aussi ? Haïti, Cuba, sont-ils bien assis pour l’avenir ? Celui qui remettra son avenir entre les mains des Chinois risque de récolter plus tard. Cependant, les États Unis d’Amérique ne garantissent plus leur sécurité nationale. Des tueries au fusil automatique, des faillites incontournables, des assistés sociaux traduits dans un communisme à peine camouflable. Que dire de garantir la sécurité d’une autre nation ! Non, rien de tout ça. Certains acteurs conservateurs de la politique américaine risquent de mésinterpréter cet article, parce qu’ils veulent à tout

prix destituer le président. Ils sont comme Boehner, les seuls responsables de cette faillite en tant qu’acteurs. En tant que penseurs démodés pour un monde qui irait voir ailleurs. C’est la démarche de siècles d’His-

ment sous occupation. Il est improbable pour l’Américain de rattraper le temps perdu. À l’image de la chute des empires du passé. Les autres on grandi aussi, et mieux. L’Amérique a perdu ce sens de l’autocritique. GWB a le culot de se réclamer de l’histoire pour des guerres qui ont piétiné les droits fondamentaux des autres nations, alors que le président en fonction… n’arrive pas à colmater les brèches à l’interne. On se plaint donc de la Chine, mais c’est tout. Une lecture à la lumière de la carte allemande L’Allemagne a-t-elle développé, à défaut d’une armée offensive interdite, une capacité de prise de contrôle d’unités de fantassins, de techniques de communication, de gestion logistique militaire ? Pour quoi faire en fait dans une Europe de plus en plus en crise socioéconomique grave ? La question devient dès lors importante, le passé de cette Allemagne rejette

n’oseront jamais de drones en Chine, d’autant plus qu’une capture ou un échec serait, plus qu’un embarras, mais un acte de crétinisme aux frais du contribuable électeur. Cependant, cette hyper activité chinoise trahit-elle une inquiétude à partir d’éléments d’informations qui démontreraient

toire. Ils n’ont qu’à se regarder alors dans White House Down de Roland Emmerich. Moi, j’apprécie déjà ce nouveau film, rien que pour l’Haïtienne Garcelle Beauvais. Merci d’y croire ! lovinsky2008@gmail.com


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ÉDITORIAL

Lamothe convoqué, les sénateurs insatisfaits doivent insister jusqu’à ce que jaillisse la lumière

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aurent Lamothe a enfin répondu à la convocation du Parlement, afin, surtout, de faire le jour sur l’utilisation des 5 milliards de gourdes de l’état d’urgence décrété après le passage du cyclone Sandy, en octobre 2012. Mais aussi pour bien d’autres raisons. Après une séance houleuse, qui a duré quasiment toute la journée — et jusqu’à fort tard la nuit —, les sénateurs sont restés sur leur faim. Le document relatif à la gestion des fonds d’urgence soumis par le chef du gouvernement n’a pas su éclairer la lanterne des pères conscrits. Non plus les éclaircissements apportés par les membres du cabinet ministériel intervenant à cette occasion. Au moment où le sénateur Moïse JeanCharles s’apprêtait à introduire une résolution appelant à l’interpellation du gouvernement, le président du Sénat ordonna la levée de la séance, visiblement terminée en queue de poisson. Le pays reste dans l’expectative, à l’heure où plus d’un affirme que Lamothe a échappé à une résolution d’interpellation. Il faut alors poser la question au Sénat : Si les sénateurs sont insatisfaits des réponses de Lamothe, dans quelle direction se proposent-ils d’orienter l’enquête sur l’utilisation des fonds d’urgence post Sandy ? D’entrée de jeu, Dieuseul Simon Desras, a voulu rappeler aux membres du gouvernement leurs responsabilités constitutionnelles de répondre aux questions des parlementaires et de fournir les informations sur les différents sujets qui suscitent les interrogations des citoyens. Il devait préciser : « Votre présence ici aujourd’hui devait suffire pour faire jaillir la lumière sur des points d’ombre. Longtemps, les citoyens attendent des informations sur la gestion des fonds publics. (…) Nous savons tous que l’impression est très mauvaise ». L’absence de certains ministres, pour cause de voyage à l’étranger, rassurait le Premier ministre; d’autres présents au pays, mais ayant décidé de ne pas se présenter pour éviter des ennuis liés à leur probable double nationalité, n’ont pas plu à la majorité des sénateurs. Surtout que, lors d’une réunion, la veille, était évoquée la nécessité de la présence de tous les membres du cabinet. Mais le menu des parlementaires était trop riche pour qu’ils s’attardent sur l’absence, sans doute voulue, de presque la moitié des ministres. Bien que la séance de convocation du Premier ministre Lamothe avec onze sur vingt-et-un de ses ministres se soit étirée sur plus d’onze heures, les sénateurs n’ont pas obtenu les résultats qu’ils souhaitaient. Car ni les documents soumis par le chef du gouvernement soi-disant pour expliquer les dépenses effectuées dans le cadre de l’urgence décrétée après le passage de l’ouragan Sandy, ni les interventions des ministres pour faire la lumière sur ce dos-

sier n’a su écarter les zones d’ombre, encore moins éliminer les soupçons de détournement de fonds qui pèsent sur le gouvernement. Déjà très remontés contre Laurent Lamothe et ses ministres, les sénateurs convocateurs surtout n’ont pas ménagé le Premier ministre, particulièrement par rapport à la question relative à la double nationalité. À sa réponse « À ma connaissance, tous les ministres ont la nationalité haïtienne », M. Lamothe a vu se diriger contre lui, tel un sermon, ces déclarations du sénateur Jean-Charles : « Il y a plusieurs ministres de votre gouvernement qui ont la nationalité étrangère. C’est le cas de la ministre des Haïtiens vivant à l’étranger, Bernice Fidélia, qui a en sa possession un passeport américain. Des suspicions pèsent aussi sur la ministre des Sports, Magalie Racine, et celle du Tourisme, Stéphanie B. Villedouin.... ». Mais ce dossier est loin d’être clos, car le sénateur de l’Ouest, Steven Benoit, a annoncé que les parlementaires ont lancé une investigation sur la question. Laurent Lamothe et son équipe n’ont pas édifié les sénateurs sur toute la ligne. L’intervention du ministre des Finances déclarant ignorer l’origine des fonds utilisés pour organiser des festivités gigantesques commémoratives du deuxième anniversaire de la présidence de Martelly est mal accueillie, car ne faisant jaillir aucune lumière sur ce sujet. «Je ne suis au courant d’aucun budget dégagé dans le cadre des festivités du 14 mai », s’est contenté de répondre Wilson Laleau. De même que celle du titulaire de l’Agriculture et des Ressources naturelles répondant également à la question du sénateur Francky Exius concernant les réalisations post Sandy. Après l’interrogation de Lamothe et ses ministres, le coût de l’installation de lampadaires sur la route de Delmas continue de rester un mystère. Pourtant des informations circulant dans les milieux proches du gouvernement font état de l’octroi d’un contrat sans appel d’offres à un cousin du Premier ministre pour USD 32 millions $. Même réaction produite par le ministre de l’Intérieur qui s’en est lavé les mains. De toute évidence, les fonctionnaires responsables de la gestion des affaires publiques n’ayant pas été à même de rendre compte de l’état des lieux, les membres du Grand Corps n’auront donc pas trouvé les grands commis de l’État à la hauteur de la tâche. Ce qui a porté le sénateur Benoît à dire : « C’est dommage que nous restons sur notre soif ». Ce dernier devait souhaiter qu’un jour Laurent Lamothe puisse faire « le rapport définitif de sa gestion ». Pour sa part, le sénateur Jocelerme Privert, président de la Commission Finances, a résumé en ces termes l’impression du Sénat de la convocation du gouvernement dirigé par Laurent Lamothe : le document distribué aux sénateurs par le Premier

ministre ne saurait être le bilan de l’état d’urgence, mais plutôt un simple rapport d’activités. Tout compte fait, la tentative des sénateurs de faire la lumière sur la gestion du budget national par l’administration Lamothe s’est achoppée à l’incompétence flagrante des fonctionnaires publics. La convocation du gouvernement semble confirmer l’impression de tout un chacun que les administrateurs dévalisaient la caisse. Face à un tel constat, il in-

combe aux parlementaires d’aller jusqu’au bout du processus mis en train. À la lumière de ces faits, on ne peut plus troublants, députés et sénateurs sont tenus de prendre des mesures conservatoires immédiates pour sauvegarder les intérêts de la nation. Pour mémoire : Jacques Édouard Alexis, Premier ministre, a été destitué par le Parlement pour des fautes moins graves.

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EDITORIAL

After convening Lamothe, dissatisfied senators should continue until the truth comes out

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aurent Lamothe has finally responded to the convening of Parliament to, most importantly, shed light on the use of 5 billion gourdes of the state of emergency declared after Hurricane Sandy in October, 2012; but also for many other reasons. After a stormy session, which lasted most of the day — and well into the night —, members of the Upper House remained unsatisfied. The document on the management of the emergency funds submitted by the Head of government failed to enlighten the Senators. Not any more by so-called clarifications made by members of the government intervening at this occasion. As Senator Moïse Jean-Charles was preparing to introduce a resolution calling for the interpellation of the Government, the president of the Senate ordered the adjournment of the session, which apparently ended in a draw. The country remains in limbo, at a time when many are saying Lamothe escaped being subjected to an interpellation resolution. We must then ask the Senate: If senators are dissatisfied with Lamothe’s answers, in which direction do they propose to focus the investigation on the use of the post Sandy emergency funds? From the outset, Simon Dieuseul Desras, the president of the Senate, wanted to remind the government to meet their constitutional responsibilities by providing answers to questions posed by parliamentarians as well as furnishing information on various topics raised by the citizens’ questions. He said specifically: “Your presence here today should suffice to bring forth light on shadow points. For a long time, people have been expecting information on the management of public funds. (...) We all know that the impression is very bad.“ The absence of some ministers, due to traveling abroad, reassured the Prime Minister and others present in the country; but for those who had decided not to show up in order to avoid problems relating to their dual nationality, has not pleased the majority of Senators. Especially since at a meeting the day before, it was mentioned that attendance at this meeting was mandatory for all members of the Cabinet Ministry. But the menu was too rich for Senators to linger on the absence albeit deliberate of nearly half of the ministers. Although the meeting which convened Prime Minister Lamothe, along with eleven out of twenty-one of his ministers, stretched over more than eleven hours, the Senators did not get the results they required. That was because neither the documents submitted by the Head of government ostensibly to explain the expenditures under the emergency declared after Hurricane Sandy; nor interventions of ministers to shed light on this issue succeeded in removing doubts, much less eliminating signif-

icant suspicions of embezzlement facing the government. Already very angry against Laurent Lamothe and his ministers, most convening Senators did not spare the Prime Minister, particularly in relation to the issue of dual nationality. In his reply to the question in his regard, he said: “To my knowledge, all ministers have Haitian nationality.“ Mr. Lamothe was faced with what amounted to a lecture in the statement made by Senator JeanCharles: “There are many ministers of your government who are foreign nationals. This is the case of the Minister of Haitians Living Abroad, Bernice Fidélia, who has in her possession a U.S. passport. Minister of Sports Magalie Racine is also under suspicion of being a foreign citizen; as well as Minister of Tourism, Stéphanie B. Villedouin ... “ But this case is far from over, as the senator from the West, Steven Benoit, has announced that Congress has launched an investigation into the matter. Laurent Lamothe and his team have not satisfied the Senators from start to finish. The intervention of the Minister of Finance saying he ignores the origin of the funds used to organize the huge commemorative celebration of the second anniversary of President Martelly coming to office is unwelcome for not shedding any light on this subject. “i am not aware of any funds made available for the festivities of May 14,” merely responded Wilson Laleau. It was the same for the Minister of Agriculture and Natural Resources also answering the question of Senator Francky Exius on post-Sandy works. After querying Lamothe and his ministers, the cost of installing street lights on Delmas road continues to remain a mystery. Yet the information circulating within government circles report the awarding of a contract without tender to a cousin of the Prime Minister for USD $ 32 million. Same reaction produced by the Interior Minister who washed his hands like Pilate. Obviously, the officials responsible for the management of public affairs having been unable to account for funds they spent, members of the Senate, therefore, haven’t found the high officials of the State up to the task. Which brought Senator Benoit to say: “it’s unfortunate that we are left unsatisfied.“ The latter expressed the wish that one day Laurent Lamothe will present “the final report on his management.” For his part, Senator Jocelerme Privert, chairman of the Finance Commission, summed up the feeling of the Senate on the convening of the government led by Laurent Lamothe: document distributed to Senators by the Prime Minister can in no way be the assessment of the state of emergency, but a simple statement of activities. Ultimately, the attempt by Senators to shed light on the man-

agement of the national budget by the Lamothe administration stumbled over the gross incompetence of these public officials. The order for the Government to appear in front of the Senate seems to confirm the impression held by nearly everyone that the administrators have robbed the bank. Faced with such a situation, it’s up to Parliament to go

through with the process set in motion. In light of these most troubling facts, Congressmen and Senators are required to take immediate precautionary measures to safeguard the interests of the nation. For the record: Jacques Édouard Alexis, Prime Minister, was dismissed by Parliament for less serious offenses. Haïti-

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ViCToRioUS ATTiTUDE

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L’ATTiTUDE ViCToRiEUSE

ATiTiD Ki PoTE ViKTWA

o.S. MARDEn

o.S. MARDEn

o. S. MARDEn

Presented by irlène Augustin-Whiteman

Presenté par irlène Augustin Whiteman

Prezante pa irlène Augustin Whiteman

(Suite)

(nap kontinye)

(Continued)

Brothers in spite of differences and distances In spite of all the external differences, this invisible bond which makes of all humanity one great family, appears even on the battlefields. There, men who fought and wounded one another become friends, and learn to feel their fraternity. How many times soldiers who had been enemies in battle, and had tried to kill one another, have discovered, while they lay one beside the other in hospital beds, that they were brothers at heart, without their knowledge. If these men had been able to read in the others’ heart before the battle, as they now did in the hospital, never would have they fire and try to injure themselves mutually. In spite of our errors, our faults, our crimes, the nations are coming closer together. Scientific discoveries, wonderful inventions, the increasing and more widespread use of vapor and electricity, the conquest of the air, all this binds and unifies the interests of humanity, and puts in close proximity the most distant regions of the globe. The Occident and the Orient are not opposite any more. They are beginning to know each other and show mutual respect, and learn one from the other. They have started to realize, in its broadest sense, the truth emitted by Kipling: “But there is neither East, nor West, border, nor breed, nor birth, When two strong men stand face to face, tho’ they come from the ends of the earth.” our indestructible union with the Creator of life Scientists are piling proof upon proof of the unity, not only of mankind, but of all that exists in the universe, the oneness of all life. They show that there is only one substance, that there is only one eternal force or essence in the universe, and that all we see is only the varied expression of it. Everything around us, is a mere modification, a change in form of this universal substance, exactly like electricity expresses its force in various forms, in its unchained power which splits giant trees and destroys the largest buildings, or in its power, controlled by man, which is used to move trains, light our houses, provide heat, and its use for domestic or industrial applications. The supreme lesson we must draw from all this is our indestructible union with the Creator of life, this eternal oneness of the spirit, this union with the Father whom Christ came to reveal to us. “I and my Father are one.” “I am the vine, ye are the branches.” We are as closely related one with another, and everyone is related to the Father, as the branches are to the stalk. When we are conscious of our union with the Infinite, we feel an additional power, exactly as the branch feels the power of life that circulates between them and the vine. Separated from the stalk, the branch would be desiccated; it would discover that it could do nothing of itself, and within a short time would die. Separation from the Source takes us along the roads of suffering and death When we separate a flower from its stem, it starts to fade because it is separated from the source of its life, and it dies at the end of a few hours. As soon as we separate from the divine Source, we start to shrivel, decay, and soon die; nothing can stop this process of deterioration. Separated from the Source of our life, we are like branches cut off the stalk, like the flower torn off its stem. Experience has shown me that people who, for diverse reasons, feel separated from their Divine Source suffer from intense fear. They are filled with a vague, but overpowering terror which oppresses them, more especially, as its cause is unseen and unknown. They feel obscurely that, similar to meteors which escape the limits of the law of gravitation, they are but isolated human atoms, which do not have the assurance to be under the protection of a power which would guide and support them. never forget that the divine force is in you The victims of certain nervous illnesses are often overwhelmed by a feeling of utter isolation, of being cut off from any support, and are terror stricken as a child having lost his way, does not know where to turn. To a lesser degree, and temporarily, people who are afraid of thunder suffer from this feeling of separation, of aloneness. All those who suffer in this manner would experience great relief by dwelling on biblical texts such as these: “In Him, we live, and move and have our being.” “The Father is in me and I in the Father.” These passages contain an absolutely scientific truth. We cannot have life, movement and being apart from the Power that made us, sustains and supports us, and when we become aware of it, we have a feeling of perfect safety and security that nothing else could give us. Our individual strength comes from the consciousness of our oneness with Omnipotence, just like our national strength derives from our union with the other people. Each human being is like a drop of water in the ocean; he is not independent; he cannot work alone. Consciously or unconsciously, he is part of the masses who surround him, and his existence, his success, depend largely on his union with the others. (To be continued) Victorious Attitude © http://www.club-positive.com/ for update and presentation. All rights reserved next week: We are the most significant part of the extraordinary whole created by God; Faith in the Divine Cosmic Intelligence; Divine

Energy.

Frères malgré les différences et les distances En dépit de toutes les différences extérieures, cet invisible lien qui fait de toute l’humanité une seule et grande famille, se manifeste même sur les champs de bataille. Là, des hommes qui se sont battus et blessés deviennent amis, et apprennent à sentir leur fraternité. Combien de fois des soldats qui avaient été des ennemis acharnés dans la bataille, et avaient essayé de se tuer mutuellement, ont découvert, alors qu’ils gisaient les uns à côté des autres dans des lits d’hôpital, qu’ils étaient frères par le cœur, sans le savoir. Si ces hommes avaient pu lire dans l’âme des autres, avant la bataille, comme ils le font maintenant à l’hôpital, jamais ils n’auraient tiré et essayé de se blesser mutuellement. En dépit de nos erreurs, de nos fautes, de nos crimes, les nations se rapprochent les unes des autres. Les découvertes scientifiques, de merveilleuses inventions, l’usage toujours plus répandu de la vapeur et de l’électricité, la conquête de l’air, tout ceci unit et unifie les intérêts de l’humanité, et met en rapport les contrées les plus distantes du globe. L’Occident et l’Orient ne sont plus opposés. Ils commencent à se connaître et à se respecter mutuellement, à apprendre l’un de l’autre. Ils commencent à réaliser, dans son sens le plus large, la vérité émise par Kipling: « Il n’y a plus ni est, ni ouest, ni frontières, ni races, quand deux hommes se rencontrent, même s’ils viennent chacun des extrémités de la terre ». Notre union indestructible avec le Créateur de la vie Les savants amoncellent preuve sur preuve de l’unité, non seulement de l’humanité, mais de tout ce qui existe dans l’univers, de l’unité de toute vie. Ils démontrent qu’il n’y a qu’une substance, qu’il n’y a qu’une force éternelle ou essence dans l’univers, et que tout ce que nous voyons n’en est que l’expression variée. Tout, autour de nous, n’est qu’une modification, un changement de forme de cette substance universelle, exactement comme l’électricité manifeste sa force sous des formes diverses, dans sa puissance déchaînée qui fend les arbres géants et détruit les plus grands bâtiments, ou dans sa puissance, maîtrisée par l’homme, qui sert à faire mouvoir les trains, à éclairer nos maisons, à fournir la chaleur ou la force pour les usages domestiques ou industriels. La leçon suprême que nous devons retirer de tout ceci est notre union indestructible avec le Créateur de la vie, cette unité éternelle de l’esprit, cette union avec le Père que le Christ est venu nous révéler. « Moi et le Père nous sommes un ». « Je suis le cep, vous êtes les sarments ». Nous sommes aussi étroitement unis les uns aux autres, et tous unis au Père, que les sarments le sont au cep. Quand nous sommes conscients de notre union avec l’Infini, nous ressentons une force additionnelle, exactement comme les sarments ressentent la force de la vie qui circule entre eux et le cep. Séparé du cep, le sarment se dessécherait; il découvrirait qu’il ne peut rien produire de lui-même, et au bout de peu de temps, serait mort.

Nou tout se frè malgre nou diferan e distans separe nou Malgre tout diferans nan aparans nou, lyen envizib ki fè tout limanite yon sèl gwo fanmi, parèt menm sou chan batay. La, gen moun ki te goumen, kote youn blese lòt, vin zanmi, epi aprann santi fwatènite yo. Konbyen fwa sòlda ki te lènmi achane nan batay, e te eseye youn touye lòt, dekouvri, pandan yo te kouche youn akote lòt nan kabann lopital, ke yo te frè nan kè yo, san yo pat konnen sa. Si mesye sa yo te kapab li nan nanm lòt moun nan, anvan batay la, menm jan yo fè kounye a nan lopital la, yo pa ta janm te tire e eseye youn fè lòt mal. Malgre erè nou, fòt nou, krim nou, nasyon ap rapwoche youn ak lòt. Dekouvèt syantifik, envansyon ki mèvèy fè, sèvi de pli zan pli toupatou. tankou vapè ak elektrisite, konkèt lè ak avion k’ap vole, tout sa ini e inifye enterè limanite, e mete an rapò peyi ki pi lwen sou glòbo tèrès la. Loryan ak Loksidan pa opoze ankò. Yo kòmanse youn konprann e respekte lòt, aprann youn de lòt. Yo kòmanse ap reyalize, nan sans laj li, verite a ki soti nan bouch Kipling : « Pa gen ni Lès, ni Lwès, ni frontyè, ni ras, lè de moun kontre, menm si yo vinn chak de dènye bout latè a ».

Nou nan yon inyon endestriktib ak Kreyatè lavi Savan yo anpile prèv sou prèv sou inite, non sèlman limanite, men tout sa ki egziste nan linivè, inite tout lavi. Yo demontre ke genyen yon sèl sibstans, gen yon sèl fòs etènèl ou esans nan linivè, e ke tout bagay nou wè se sèlman ekspresyon li ki varye. Tout alantou nou se yon modifikasyon, yon chanjman nan fòm sibstans inivèsèl sa a, jis tankou elektrisite manifeste mèvèy li sou kalite fòm diferan, nan pisans dechennen li ki fann gwo pyebwa wo e detwi pi gran batis, oswa nan pouvwa li, kontwole pa lòm, e ki itilize pou avanse tren sou ray, nan klere limyè nan kay moun, nan bay chalè oswa pouvwa pou izaj domestik oswa endistriyèl. Pi gwo leson final ke nou dwe aprann de tou sa se inyon endestriktib nou ak Kreyatè lavi a, inite sa a ki p’ap janm fini, inyon sa a avèk Papa no unan Syèl ke Kris vini revele bannou. « Mwen menm ak Papa’m a se youn ». « Mwen se pye rezen an, nou se branch yo ». Nou ini tou kole kole ak chak lòt, e nou tout ini otan ak Papa nan Syèj la, ke branch li yo ak pye rezen an. Kan nou konsyan de inyon nou ak Lenfini, nou santi nou yon fòs anplis, egzakteman menm jan branch yo santi fòs la lavi ki koule ant yo ak pye rezen an. Separe soti nan pye rezen an, yon branch ta vinn sèk; li ta dekouvri ke pa gen anyen li ka pwodwi pa pwòp tèt li, e apre yon ti tan, ta La séparation avec la Source de notre vie mouri. nous emmène à la souffrance et à la mort Quand nous séparons une fleur de sa tige, elle commence à se faner Separasyon ak Sous lavi nou mennen parce qu’elle est séparée de la source de sa vie, et elle meurt au bout de nou nan soufrans ak lanmò quelques heures. Dès que nous nous séparons de la Source divine, nous Lè nou separe yon flè soti nan tij li, li kòmanse fennen paske commençons à dépérir, à nous ratatiner et à mourir; rien ne peut arrêter li separe de sous lavi li, epi li mouri apre kèk èdtan. Depi nou ce processus de dépérissement. Séparés de la Source de notre vie, nous separe tèt nou soti nan Sous, Bondye, nou kòmanse deperi, sommes comme le sarment détaché du cep, comme la fleur arrachée de nou rakorni e mouri; pa gen anyen ki ka rete pwosesis deperisman sa a. Separe soti nan Sous la lavi nou, nou tankou sa tige. Mon expérience m’a démontré que les personnes qui, pour diffé- branch ki detache de pye rezen an, tankou flè a kir ache soti rentes causes, se sentent séparées de la source divine des choses, souf- nan tij li a. Eksperyans fè’m wè ke moun ki, pou plizyè rezon, frent intensément de la peur. Elles sont remplies d’une terreur vague, mais insurmontable, qui les opprime d’autant plus qu’elle dépend de santi yo separe de sous divinn tout bagay, soufri de laperèz l’invisible. Elles sentent obscurément que, semblables à des météores entans. Yo plen ak yon terè vag, men ki twòp pou yo, ki opriqui ont dépassé les limites que la loi de la gravitation leur imposait, elles me yo dotan plis ke li vini de lenvizib. Yo santi vagman ne sont plus que des atomes humains isolés, qui n’ont pas l’assurance andedan yo, ke, tankou meteò ki depase limit lwa natirèl grad’être sous la protection d’une puissance qui les guiderait et les soutien- vitasyon te enpoze yo, yo se sèlman atòm imen izole, ki pa gen asirans yo anba pwoteksyon yon pouvwa ki ta gide soutdrait. ni yo. N’oubliez jamais que la force Pa janm bliye ke fòs Bondye nan ou divine est en vous Les victimes de certaines maladies nerveuses sont souvent accablées par Moun ki viktim sèten maladi nè, byen souvan akable pa yon une sensation d’isolement complet, par la sensation d’être séparées de santiman izòlman konplè, pa sansasyon yo separe de tout tout soutien, et elles éprouvent la même terreur qu’un enfant ayant perdu sipò, e yo fè eksperyans menm terè ke yon timoun ki pèdi son chemin et ne sachant de quel côté se tourner. À un moindre degré, wout li e pa konnen ki kiote pou’l vire. Nan yon degre pi piti, et temporairement, les gens qui ont peur de l’orage souffrent de ce sen- e pou yon ti tan, moun ki yo pè loray soufri de santiman sepatiment de séparation, de solitude. Tous ceux qui souffrent de cette rasyo sa a, de solitid. Tout moun ki soufri konsa ta santi yon manière éprouveraient un grand soulagement en s’appuyant sur des gwo soulajman apiye yo sou tèks biblik tankou sa yo : « Nan textes bibliques comme ceux-ci : « En Lui, nous avons la vie, le mouve- Li (Bondye) nou gen lavi, mouvman ak nanm nou » « Papa mwen nan mwen e mwen nan Papa’m ». ment et l’être ». « Le Père est en moi et je suis dans le Père ». Pasaj sa yo gen ladan yon verite syantifik absoli. Nou Ces passages renferment une vérité absolument scientifique. Nous ne pouvons avoir la vie, le mouvement ou l’être en dehors du Pouvoir pa ka gen lavi, mouvman ak nanm nou an deyò Pouvwa ki qui nous a faits, qui nous soutient et nous supporte, et quand nous avons te fè nou, soutni nou e bannou sipò, e kan nou rive pran konspris conscience de ce fait, nous éprouvons une sensation de sécurité par- yans de reyalite sa a, nou fè eksperyans yon santiman sekirite konplè ke anyen lòt paka ba nou. faite que rien d’autre ne pourrait nous donner. Fòs endividyèl nou vini de konsyans inite nou ak Notre force individuelle vient de la conscience de notre unité avec l’Omnipotence, tout comme notre force nationale dérive de notre union Lomnipotans, menm jan ke fòs nasyonal nou vini de inyon avec les autres peuples. Chaque être humain est comme une goutte d’eau nou avèk tout lòtpèp. Chak moun se tankou yon gout dlo nan dans l’océan; il n’est pas indépendant; il ne peut travailler seul. loseyan; li e pa endepandan e pa ka travay pou kont li. Consciemment ou inconsciemment, il est une partie des masses qui l’en- Konsyaman oswa enkonsyaman, li se yon pati de mas moun tourent; et son existence, son succès, dépend largement de son union ki antoure’l; e egzistans li depann lajman sou inyon li ak lòt. (A swiv) avec les autres. (À suivre) Atitid Viktoryèz © http://www.club-positif.com/ pou enfòmasyon ak L’Attitude Victorieuse prezantasyon. Tout dwa rezève. © http://www.club-positif.com/ pour la mise à jour et présentation. Tous droits réservés. Semèn pwochèn nap kontnye ak: Nou se pati ki pi enpòtan nan tout bagay ekstraodinè ki kreye Lisez la semaine prochaine : Nous sommes la partie la plus importante du tout prodigieux créé par pa Bondye; Lafwa nan entelijans divinn kosmik; Enèji Divinn. Dieu ; La foi en l’Intelligence divine cosmique ; La Divine Énergie.


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Haïti-observateur

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Blagues de Louis

En traduisant en français des blagues conçues et écrites en allemand, Louis, citoyen haïtiano-allemand, jette un pont culturel entre la franco-créolophone Haïti et la germanophone Allemagne qui réunit Prussiens et Bavarois. 1856— La vendeuse demande au client : — « Que désirez-vous, monsieur ? » Le client : — « Mon désir le plus ardent est de vous serrer très fort dans mes bras, vous donner un long baiser, vous amener chez moi et passer une nuit inoubliable avec vous…Mais ce dont j’ai besoin est un pot de confiture, du sucre, du sel et un litre de lait ... » 1857— Un agent fiscal est envoyé chez un homme qui soi-disant distille illégalement du whisky afin de déterminer le montant d‘impôt correspondant. L’accusé se défend en prétendant que depuis qu’il a été interdit de distiller en privé, il y a 20 ans, il n’a pas fabriqué une seule goutte d’alcool. — « Cela n’a pas d’importance, déclare le précepteur du fisc. Vous avez dans votre cave les dispositifs pour le faire. Vous êtes donc assujetti à l’impôt ! » — « Si c’est le cas, répond le bootlegger, alors je vais devoir payer. Mais alors je réclame également une pension alimentaire pour mes enfants ». — « Pourquoi donc, demande le représentant du fisc, surpris, il n’est pas connu que vous avez des enfants…» — « C’est vrai, répond l’homme, je n’ai pas d’enfants, mais le dispositif est nécessaire… » 1858 — L’urologue recommande: — « Vous devez immédiatement cesser de masturber, jeune homme ! » Le patient de répondre : — «Pourquoi ? » L’urologue : — « Parce

qu’autrement je ne peux pas vous consulter ! » 1859— Le lave-vaisselle de Mme Miller est en panne. Pour le faire réparer, elle fait appel à un plombier, qui annonce son arrivée pour le lendemain matin. Mais comme elle avait déjà eu un rendez-vous important pour la même heure,

elle lui dit : — « Je vais laisser une clé sous le paillasson à la porte d’entré… Réparez le lave-vaisselle, laissez le bordereau sur la table de cuisine. Vous n’avez rien à craindre de Pluton, mon chien de garde, il vous laissera tranquillement travailler. Il est très obéissant, mais prenez garde à mon perroquet. Vous ne devez en aucun cas lui parler !!! » Quand le plombier arrive le lendemain, tout était comme annoncé. En fait, le chien était le plus

grand et le plus effrayant qu’il ait jamais vu. Mais il était tout à fait pacifique et le regardait tranquillement faire son travail. Par contre, le perroquet ne cessait de le bombarder de noix, des mots sales et des cris intolérables. Enfin, le plombier, ne pouvant plus se retenir plus longtemps, lui cria : — «Tais-toi, stupide, vilain oiseau ! » Sur ce, le perroquet réagit instantanément : « Pluton, prends le! » 1860 — « Maman, pourquoi ai-je autant de mal d’estomac ? » — « C’est parce que, ma chérie, tu as faim, tu n’as pas encore mangé, tu as le ventre vide ». — « Maintenant, je sais pourquoi papa a toujours mal à la tête ! » 1861— Que dit une lèvre de la vulve à l’autre après quatorze jours de vacances à Ibiza ? – « Enfin de nouveau ensemble! » 1862 — « Maman, comment écrit-on pénis, avec un ou deux ‘n’ ? » — « Mets y trois ‘n’. Il ne peut être long assez ». 1863— Un cycliste ivre est arrêté par un agent de police. — « Comment vous appelezvous ? » — « Max Schmeling ! » — « Vous voulez vous vous foutre de ma gueule ? Le champion de boxe Max Schmeling est mort dernièrement…Encore une fois : Comment vous appelezvous ? » —« Albert Einstein ! » Le policier : — « Eh bien, alors, pourquoi pas tout de suite ? » 1864— Qu’est-ce que un cercueil et un préservatif ont en commun? -Dans chacun des deux il ya un rigide! Et quelle est la différence ? L’un vient et l’autre va ! 1865— Un homme pisse par la fenêtre du 5e étage d’un bâtiment directement sur la tête d’une vieille dame. Celle-ci porte plainte à la police et dit : — «Quelqu’un m’a versé un seau d’eau sur la tête ». — « L’avez-vous vu, pouvez-vous le décrire ? » demande le fonctionnaire. — « Oui ! répond la dame. Il avait un très long nez et une barbe… Je n’ai pas pu voir plus… » 1866— Un homme entre chez lui avec une nouvelle connaissance après avoir suffisamment bu dans un pub. La nuit, elle se réveille et constate qu’elle a ses règles. Elle file à l’anglaise. Quand il se réveille le matin, voivant le lit plein de sang il s’écrie. — « Oh, man, dans mon état d’ivresse, je l’ai tuée…Je suis un meurtrier ». Il cherche partout dans son appartement mais ne trouve nulle part ni cadavre, ni couteau ensanglanté ou autre instrument de mort. Rien. Pour en avoir le cœur net, il se rend à la salle de bain pour se laver, il regarde dans le miroir et s’exclame : — « Merde, je l‘ai mangée ! » 1867— Devoir pour le niveau avancé d’un lycéen en biologie : ‘Décrire les avantages de la nutrition de l’enfant par le lait maternel’. La réponse élaborée vint promptement : ‘ Le lait maternel est facile à digérer, peu coûteux, ne brûle pas, ne déborde pas, ne peut être atteint par le chat et l’emballage est de très bon goût.

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MinUSTAH : Partira ou partira pas ?

Par Michel Léandre PORT-AU-PRINCE, 10 juin 2013 — Une fois de plus, le débat sur le retrait des contingents de la Mission des Nations Unis pour la stabilisation d’Haïti, vieille déjà de 9 ans, était relancé au Senat haïtien, la semaine écoulée, lors de la convocation du Premier ministre Laurent Lamothe. Chaque fois que cette question est agitée, c’est le sempiternel argument portant sur un retrait graduel des forces onusiennes consécutivement à l’augmentation graduelle de l’effectif de la Police nationale, qui devra atteindre au moins 15 000 agents. D’ou la question : la MINUSTAH partira ou partira pas ? En effet la Police nationale d’Haïti a un effectif de près de 10 500 agents; et il faudra en former environ 5 000 autres pour favoriser le départ de la Mission. S’il faut se référer aux archives de la force de police haïtienne, qui annuellement a la capacité de former 600 agents, compte tenu des contraintes logistiques et budgétaires, du processus d’évaluation du nouveau policier et du temps réglementaire nécessaire a sa formation, il faudra huit ans pour mettre le corps de police en mesure d’assurer la sécurité du pays suite au retrait des troupes onusiennes. Le concept MINUSTAH ne se réfère pas simplement à une question de bottes sur le macadam, c’est aussi une mission de protection et de contrôle strict du territoire. Car depuis le début de cette année, le budget de la mission est réduit à 30 %, forçant les responsables à rapatrier 2 690 soldats, 1 740 policiers et 543 employés de bureau. Cette coupure budgétaire n’affecte pas visiblement le rôle de la MINUSTAH, omniprésente sur le sol haïtien à des

endroits où la Police nationale n’arrive pas à faire acte de présence. Après neuf ans de présence ininterrompue, la mission commence s’intégrer à la société haïtienne et à entrer dans les mœurs haïtiennes. On observe des interactions entre les agents de l’ONU et la population, notamment : des enfants sont nés de leurs unions avec les jeunes filles du pays, les propriétaires de maisons font leur beurre dans les loyers, les restaurants fixes ou ambulants nourrissent les soldats de l’organisme mondial, au point où la diète alimentaire des étrangers change du tout au tout. Partira ou partira pas est une simple équation politique, car les différentes chefs d’État, de l’acabit de Préval ou de Martelly ne donnent pas l’impression d’être gênés par la présence de ces étrangers patrouillant le pays en conquérant, le plus naturellement du monde. En ce qui concerne les agents de la Mission onusienne, qui perçoivent de gros salaires, ils ne sont pas prêts à mettre fin à leur séjour paradisiaque, dans un pays à l’abri de luttes armées et de factions armées rivales qui s’entredéchirent. Dans les officines de l’ONU, on apprend qu’il est plutôt question de réduire le bras armé de sa mission en Haïti, au profit du Mali sur pied de guerre, Car, le 1er juillet, des contingents de plus de 12 600 devront y commencer une mission musclée pour apaiser surtout les rebelles islamistes et pacifier le pays en vue de nouvelles élections. La Mission onusienne en Haïti devra coûte que coûte perdre en effectif. En clair, la Mission de l’ONU ne partira pas de si tôt, comme semble vouloir le faire croire quelques parlementaires peu informés de la complexité de la présence des forces militaires et policières de l’ONU, en exhibant souvent la carte de la souveraineté nationale avec une pointe de démagogie. La présence de la MINUSTAH est une question de gros sous et d’intérêts stratégiques des décideurs haïtiens et étrangers. Mais assimiler ce départ à une simple opération de charme équivaut à se fourrer le doigt dans l’œil. Ce n’est que le début du commencement d’un dénouement qui sera long et pénible. mleandre51@gmail.com


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Kreyòl Soti nan paj 6

n de kominote entènasyonal la k’ap dikte nou sa yo vle, se pa manti. An nou tout òganize nou. Malèn : Mesye yo pa gen sa ki rele konsyans patriyotik e moral ki te kapab gide yo nan bon direksyon. Se chak jou n ap batay pou youn choute sou lòt san nou pa mete nan tèt nou ke nou gen menm idantite. Nou pa reprezante anyen menm devan sosyete a. Nou prefere lage kò nou nan jalouzi pou fè konnen ke entèl pat dwe nan pozisyon sa a pandan pòt la te louvri pou tout moun. Ki kote bann ipokrit sa yo te ye ? Yo manke ideyal ak prensip. Jis jounen jodi a yo refize òganize yo pou yon bon demen. Se toujou yon ti ponyen reyaksyonè, kidnapè k ap fè dezòd nan peyi a. Nou pa dwe dekouraje nan konviksyon nou pou nou kapab rive nan kalfou delivrans kote gen tout bon bagay, pou nou kapab viv anpè. Nou dwe vanse nan chimen viktwa a san nou pa pè anyen menm. Kantav : Ou gen rezon, monchè. Tèlman sa’w di a fè anpil sans, mwen kapab di konsa : « Gen lespwa nan sen nou pou bagay yo sa fèt nan bon ti mamit. Nou pa dwe dekouraje », tankou defen papa m te konn di. Nou gen anpil pitit peyi a ki pa dakò avèk fason mesye palmantè yo ap aji nan pale anpill, di koze raje san yo pa panse ke yo gen yon responsabilite. Mezanmi, endiferans ki nan sen nou tèlman fò e aktif, li lage nou nan divizyon toupatou. Si nou pran konsyans tout bon, nou kapab elimine l. Egoyis devize nou e li lage nou nan tenten. Se yon tèt ansanm ki pou fèt pou nou kapab jwenn rezilta nou bezwen an. Youn dwe respekte lòt pou pa lage n nan gagòt. Bagay yo pa nan plas yo. Pamela : Nou gen twò lontan n ap pale vrèman san nou pa fè aksyon

pou demaske bann vagabon abiye yo ki kenbe peyi a nan otaj. Yon bann imoral ki tounen yon kansè pou peyi a nan fè divizyon. Bagay yo pa fouti kontinye konsa. Mwen kwè se nou menm ki mete tèt nou nan pwoblèm sa yo. Kidonk : « Jan chache, Jan twouve ». Fòk nou denonse yo menm jiskaske nou avili yo tout pou aksyon malonnèt yo. Gistav : Sa w di la a, se yon bon koze. Pèp la jwenn tout bon sa li t ap chache a, yon makònn sendenden, malandren abiye ki la sèlman pou simaye rankin ak tèt chaje.Si nou te konn chwazi bon moun e pran responsabilite n pou moun pa janm fè nou laleson, jodi a se pa bann moun ak tach sa yo ki ta reprezante nou. Prezidan Préval mete nou nan ka. Bondye si Gran e menm Pisan tou, L ap fè nou jwenn jistis nou. Anverite, nou gen pou nou delivre e peyi Dayiti gen pou l devlope tou malgre vagabon yo ap fè tout sa yo konnen pou anpeche pwogvrè a rive tout bon. Kamela : Mwen kwè Nèg sa yo konnen byen sa y ap fè pou pase nou nan rizib. Nou bay yo travay pou yo fè, yo refize fè l. Nou dwe revoke yo paske se yon bann chwal k ap galonnen pandan bourik ap travay. Nou chaje ak pwoblèm avèk bann mechan sa yo. Nwen kwè fe yo a ap bese. Lewa : Mezanmi, mwen gen yon plè nan kè mwen pou aksyon medyòk anpil nan dirijan lakay yo. Mwen santi m pakapab kontinye an kò. Si bagay sa kontinye m ap mouri. Kamela : Rete la, Lewa ! W ap betize, monchè, si se konsa ou reyaji. Nou pa dwe bay legen, paske depi nou gen tèt, n ap toujou mete chapo. Mesye tèt chaje yo se pou yon pastan. Y ap fini pa rale kò yo, paske plas yo pa la. Wa tande koze e menm rèl lakay Makowèl. Ou konnen mwen jouche wo e m konnen byen sa m ap di la a. Mwen gen konfyans ke yo pa

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p rive okenn kote, paske pèp la pa apiye yo nan voksal yo a e yo tout konn sa byen tou. Se menm pèp sa a k ap mande yo de ki prevyen, de ki manigans ? Yo chaje ak pwoblèm e yo gen pou yo vole gagè nan tout sans. Plas yo pa la a ankò e n ap mache pran yo, kèlkeswa kote yo ye la a. Nou konn valè nou e nou konn valè sosyete tou. Lewa, mete gason sou ou pou nou fè travay la ansanm, paske nou konnen vrèman sa nou vle pou nou fè kesyon yo. Lewa : Ala ou menm sa, Kamela ! Ou fè tout, sè mwen. Ou pale nan sans Mari Jan, Katlin Flon e latriye. Se moun tankou nou peyi n bezwen pou fè kesyon yo. Si bann malonnèt yo, ensanse yo ak denmèplè yo bezwen kreye pwoblèm pou peyi pase yon lòt tan nan esklavaj, n ap fè yo konnen sa pa p rive. Anverite, nou di yo avèk tout fòs nou, sa pa p pase menm. Nou deja prepare pou tout konfrontrasyon. N ap fè yo aprann respekte moun. Jezila : Mwen dakò ak nou, paske nou pa vin sou tè a pou nou bay legen. Nou vini pou pase ti bout tan nou nan lapè ak lajwa ki se sèl mwayen endispansab pou nou kapab byen viv. Mwen rete kwè ke chanjman an ap fèt kanmenm, depi gen volonte pou nou fè bon bagay pou peyi nou e pou tèt nou. Nou dwe leve kanpe kont yo Mari : Mezanmi, se pa ti mechan Ayisyen mechan pou mesye yo gen kouraj pou yo fè konnen pa gen anyen ki regle nan peyi a. A non, ipokrizi a ak manti a inaseptab. Fòk mesye yo konnen ke twou manti pa fon e ke sistèm enfòmatik la pou detekte tout bagay. Nou rete kwè ke bouch yo gen pou fèmen nèt tèlman sezisman ap pote yo ale.Wi, gen la. Mwen pa wè rezon pou lòt yo san vizyon e menm san pèsonalite gen kouraj pou di lekontrè. Se tout moun pou mete men yo nan pat la pou fè bon jan biswit pou tout moun kapab pran yon bouche nan lespri fratènite. Moman pou nou rete nan voye

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monte, kritike youm lòt pase pou letan e letènite. Nou dwe travay ankonsekans pou nou rive nan kafou kè kontan. Nou kwè ke tout satan Lavalas yo gen pou peri nan wout delivrans peyi a. Nou pa p aksepte satan-demon ak kriminèl nan sen nou pou gate pwojè nou. Viktwa a se pou pèp la. E tout blofè ap vole gagè. Pèp ayiksyen gen lontan ap soufri e priye tou pou delivrans li. Se pou pèp la rele chalbari dèyè tout reyaksyonè yo ki pa p regle anyen nan peyi a. Gen yon apèl ki pou fèt pou tout reyaksyonè yo absan. Nou pa p di yo anyen. Sa ki fè yo cho a gen pou l fè yo frèt tou. Anjèl : Se ri mwen ri bann avadra yo ki pa gen anyen pou yo fè. Se nan eta sa a yo ta renmen peyi a rete pou pa gen okenn pwogrè. Yo fèmen je yo sou bon bagay yo. Se pou yo fè yon ti kout pye nan pwovens yo pou yo sezi. Se pou Kannik Franswa retire mas labou nan figi l pou l kapab wè klè. Nou gen dlo pou l lave figi l ak bon savon santi bon pou retire lodè dlo santi a sou li. Se pou Janbatis dyòl dore malmennen pran men li pou l pa regrèt. Ayiti pa gen Taliban. Se twouve youn nan yo enstale nan chanm nan. Jan Wsanti ale sou yon move pant. Ti Jo pa gen mwayen pou mennen ti fiyèt la nan ravin nan. N ap siveye w pou sa kite tout mès. Ti

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Nènè, je twèt, yo mete randevou pou l ale nan salon kwafi a. Se pou bann mantè, malonèt yo e ensanse yo aprann respekte moun. N ap tann yo tout nan kalfou danjere, kafou, tenten, M a r i . Mari: Se sa menm, Anjèl. Yo deklare lagè kont pèp la. Nan kondisyon sa a, yo pral twoke kòn yo avèk li pou yo konprann byen ke : « Byen monte pa di byen chita pou sa ». Nou pa bezwen okipe yo, paske yo tout pèdi konpa yo. Fòk yo konnen ke mechan yo deja echwe avèk pisans Granmèt la. Pito yo al dousman nan vye mannèv yo k ap abouti a disparisyon yo nan tout domèn. Ki moun ki te vote prezidan an ? Ya va ban nou repons la. Anjèl : Nou pa gen kouraj pou nou kite Ayiti disparèt nan je nou. Se pou nou mete men nan men e tounen sou moun ankò. Toutotan moun sa yo anndan enstitisyon peyi a, se yon andikap ak tèt chaje pou sosyete a. Nou kwè ke kan sa monte pou bay pwoblèm pou yo retounen sou moun pou yo fè plis ke sa. Nou sèmante n ap jwenn jistis nou, paske nou gen tout atou yo pou nou mache pran yo e fè kè yo tout bloke pou yo sispann nwi moun serye. Yo gen pou yo tout sezi.

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LE GOUVERNEMENT HAITIEN CONTRE FRANCK CINÉ ET LA HAITEL

Les instances internationales saisies du dossier, une nouvelle partie d’échecs s’annonce

motifs par lesquels la firme d’avocats dont il fait partie saisit cette dernière de l’affaire demandant à celle-ci d’ouvrir une enquête sur les dirigeants du gouvernement haïtien accusant ces derniers d’abus excessifs, d’emprisonnement, de torture et autres actes illégaux perpétrés contre leurs clients qu’ils déclarent « en violation des principes de base de droit international ». La plainte déposée à la Cour international est un document de 109 pages dans lequel les avocats de Ciné exposent les injustices dont M. Ciné et sa compagnie ainsi que sa famille ont été victimes. En effet, dans la vue d’ensemble présentée par les avocats de l’accusation, ces derniers mettent en évidence les dénonciations du gouvernement haïtien mille fois répétés par ses critiques aussi bien que ses victimes. La plainte portée par les avocats de la famille Ciné débute ainsi « 1. Depuis 1986, la République d’Haïti est tombée sous le contrôle d’un gouvernement violent, immoral, corrompu et anti-business. Particulièrement le président haïtien, Michel Martelly, son Premier ministre, Laurent Lamothe, le gouverneur de la Banque centrale, Charles Castel, de même que l’ex-président René Préval ont pris part à un complot visant à emprisonner injustement et à dépouiller les citoyens opposés au mépris flagrant du gouvernement haïtien des droits humains de l’ensemble de la population. Le gouvernement haïtien a dirigé ses attaques contre une célèbre famille haïtienne, les Ciné, en raison de l’opposition politique énergiquement exprimée par ces derniers contre la corruption de ces officiels gouvernementaux. Bien que ces actes cruels visent les Ciné, ils ont porté préjudice à tous les citoyens haïtiens. « 2. La famille Ciné représente les actionnaires de la Socabank, à un moment donné la troisième plus grande

d’Haïti, et la Haitel, la première compagnie de téléphone mobile du pays. La Socabank cherchait principalement à consentir des prêts aux petits entrepreneurs et patrons qui n’avaient point d’accès auparavant au crédit. En 2004, le gouvernement chercha à s’emparer de la Haitel au nom de ses partisans. Les Ciné s’opposèrent ouvertement à cette prise de contrôle; ils réussirent un court instant. Cependant, le gouvernement haïtien y voit un contretemps mineur, cherchant plutôt à détruire les deux compagnies de la famille Ciné. En 2006, Préval, alors président, ordonna l’arrestation de Franck Ciné, le patriarche de la famille Ciné ainsi que d’autres membres du conseil d’administration de Socabank sous l’accusation d’avoir provoqué la faillite de celle-ci. Nonobstant le fait que cette accusation était complètement infondée et s’inspirait simplement d’une mesure de représailles contre la famille Ciné pour son opposition au gouvernement haïtien, M. Ciné a passé plus de deux ans à subir les horribles conditions des prisons haïtiennes. Il n’a été libéré de prison qu’après que la Cour suprême d’Haïti eut rendu un verdict déclarant que les preuves fournies par le gouvernement ne confirment points ses allégations. Toutefois, ignorant l’ordonnance de la Cour suprême, le gouvernement continue de garder les biens saisis des entreprises, y compris les comptes en banque privés des Ciné, occasionnant la destruction de la compagnie de télécommunications Haitel ». Références de base sur Franck Ciné Tandis que dans leurs différentes interventions dans les média, en Haïti, sur la Haitel et son PDG, les autorités haïtiennes présentent M. Ciné comme un «criminel », les avocats chargés du dossier Franck Ciné/Haitel par-devant la Cour internationale de La Haye dépei-

gnent l’image d’un exécutif qui a consacré une bonne tranche de sa vie au service des grandes sociétés spécialisée dans le domaine de la téléphonie. One ne peut donc s’empêcher de relever les contrastes qui se dégagent des deux appréciations de M. Ciné, diabolisé par les autorités haïtiennes et porté aux nues par ces étrangers. Voici en quels termes les avocats de la Haitel parlent de Franck Ciné. « Durant près de 35 ans qu’a duré la carrière professionnelle de M. Ciné, il s’est appliqué à aider les pays sousdéveloppés. M. Ciné a débuté sa carrière avec Western Union International, en 1972. » Les avocats de Franck Ciné ont précisé que, dans le cadre de ses responsabilités à MCI, leur client négociait le financement et l’activation de services téléphoniques dans les pays sous-développés. Une de ses principales tâches consistait à rendre disponibles les équipements, à entraîner les techniciens, en plus d’assurer la formation des autochtones pour que ces pays puissent avoir accès aux télécommunications. Ils ont ajouté qu’éventuellement M. Ciné accéda au poste de vice-président à MCI. Transféré à New York, il a travaillé pour la compagnie pendant 25 ans. Vers la fin de sa carrière à MCI, M. Ciné représentait Haïti et opérait à partir de ce pays. La nature de la dispute entre l’État haïtien et Franck Ciné Dans la plainte déposée à l’instance médiation de Bermudes, les avocats de Franck Ciné ont fait état de la nature de la dispute entre l’État haïtien et leur client. Cet exposé préliminaire s’inspirant des documents constitutifs de la Haitel a pour objectif d’établir l’ignorance du dossier par les autorités, sinon leur mauvaise foi, confirmant ainsi l’accusation avancée par le propriétaire de la compagnie selon laquelle les décideurs haïtiens cherchent à accaparer les

biens de sa compagnie aussi bien que les siens et ceux de sa famille. Voici, en effet, comment ils expliquent l’origine du litige. « Le 25 juin 1998 ou à peu près, les parties s’engagèrent par contrat stipulant que la Téléco accorde à la Haitel un contrat de quinze ans l’autorisant à utiliser la bande 1,9 GHZ en Haïti (voir Accord de licence exécuté le 25 juin 1998 ci-joint comme pièce à conviction “ A ”). L’accord de licence stipule qu’en échange de la licence, la Haitel s’engage à verser 14,5 millions $ en plus de payer à la Téléco 5 % de ses profits (voir Accord de licence, article 2,5 “ chiffre d’affaires net”. Le 24 novembre 1998 ou à peu près, les parties s’associèrent à la Société générale de distribution S.A., la Société caribéenne de banques S.A. et MCI Global Ressources, Inc. Un Accord des actionnaires amendé et reformulé (“Accord des actionnaires”). Une copie de l’Accord des actionnaires ci-joint comme pièce à conviction “ B ”. L’accord des actionnaires s’étend encore sur l’Accord de licence et stipule en outre que la Haitel émette des actions de la Haitel à la Téléco à titre de sécurité pour le montant dû sur l’Accord de licence (voir Accord des actionnaires, article 3,04). « En octobre 2007, la Téléco exigea de la Haitel le versement d’un paiement additionnel de 46 millions $ sur la licence. Quand la Haitel refusa d’accéder à l’exigence à allure d’extorsion de la Téléco, celle-ci, en tant qu’entité gouvernementale, secondée par la DGI (l’organisme du gouvernement haïtien ayant la responsabilité de collecter des impôts), gela les avoirs de la Haitel. En sus de geler les actifs de la Haitel, la Téléco et le gouvernement haïtien commencèrent à effectuer la saisie des biens privés de M. Ciné, prétextant que cette mesure visait à satisfaire le paiement de la dette inventée. M. Ciné possédait des

maisons, des terrains, véhicules et autres biens totalisant plus que la valeur de la dette inventée, et qui ont été saisis soi-disant pour couvrir le montant dû. Finalement, la DGI saisit la Haitel, évaluée à plus de 150 millions $. Pourtant, ni la Téléco ni la DGI n’avait mené une enquête sur les biens de la Haitel ou de la famille Ciné. La Haitel engage cette action en vue de trouver justice pour préjudices causés par la violation de contrat et fraude de la par de la Téléco». Le dossier Haitel pourrait se révéler compliqué À la lumière des données contenues dans la plainte formulée par les avocats de Franck Ciné, tant auprès de la Cour de La Haye que par devant l’instance de médiation de Bermudes, les mesures prises jusqu’ici à l’encontre du PDG de la Haitel et de sa compagnie pourraient avoir un effet boumerang, dans la mesure où sera remise en cause la compétence des tribunaux haïtiens pour trancher l’affaire. En effet, selon les avocats des Ciné « Conformément à l’article X de l’Accord des actionnaires, “ il est de la compétence de ADR Associates of Washington, D.C. U.S.A.” de désigner un médiateur unique de nationalité autre que celle des parties en litige. En 2004, ADR Associates s’est fusionné avec “ Judicial Arbitration and Mediation Services (JAMS)”. C’est pourquoi cette demande de médiation a été soumise à JAMS ». Il n’y a aucun doute que le déballage de l’affaire Haitel par-devant une instance judiciaire internationale aura la vertu d’exposer l’asservissement du système judiciaire haïtien par l’exécutif, qui en fait son instrument de répression, de persécution politique et de représailles personnelles. C’est le cas de dire qu’une nouvelle partie d’échecs s’annonce.


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Le retour en force des anciens groupes musicaux haïtiens Par Robert noël Dans le domaine artistique et littéraire, trois étapes nous permettent d’évaluer les conditions d’existence ou bien l’état de santé du marché où les artistes, les écrivains et les poètes exhibent leurs œuvres. La musique demeure l’une des composantes principales de la culture haïtienne. Ces déterminantes étapes sont donc le passé, le présent et le futur. Le premier nous sert de référence fiable pour évaluer le présent. Celui-ci nous met en face d’une réalité décrivant l’actualité que nous vivons au quotidien. Je considère le futur comme la résultante des deux premiers temps. Il est directement proportionnel à l’effort conjugué que doivent consentir les artistes d’aujourd’hui pour garantir le succès collectif qui servira de tremplin pour faire avancer et changer la nature de l’industrie. La maigre production aujourd’hui de nos groupes musicaux nous

Shleu-Shleu, du Bossa Combo, du DP Express, du Scorpio, du SkahShah établit la différence entre les générations. Les musiciens d’aujourd’hui gèrent plutôt leur vedettariat plutôt que de s’occuper de créativité et de production. Un nouvel horizon s’ouvre Tout le délabrement de l’actuel univers musical contribue au retour en force des anciens groupes musicaux : Les Frères Dejean de Pétion-Ville, le Skah-Shah # 1, le Scorpio de PétionVille, le DP Express, le Djet-X, l’Original Shleu-Shleu avec Tony Moise, Les Ambassadeurs, Les Fantaisistes de Carrefour, Les Loups Noirs, le Shupa Shupa, le Volo-Volo de Boston, etc. Ces groupes nous reconduisent au jardin de l’histoire où s’entassent les souvenirs qui ont marqué l’existence de plus d’un. Aujourd’hui, ils nous rouvrent les tiroirs poussiéreux de l’histoire de l’art pour

sociation des anciens élèves des frères du Sacré-Cœur et du Collège Canado-Haïtien. Je me découvre. Chapeau à tous les membres de cette association ! ! Cubano n’a pas participé à cette soirée pour raisons indépendantes de sa volonté. Je tiens à souligner que son retour au sein de l’authentique Skah-Shah #1 (ex-Shleu-Shleu) va certainement apporter l’ingrédient dont cette celle-ci aura besoin pour reconquérir le monde, amant du bon compas-direct. Vérité absolue. En première loge, on aura Cubano et Zouzoule. En back-up, on retrouve les musiciens accompagnateurs suivants : Loubert Chancy, Johnny Frantz Toussaint « Ti-Frère », Rodrigue « Ti-Crane » Gauthier, Lesly « Kòkò » Lavelanet, Arsène Apollon, Camille Armand, Robert Charlot, etc. Voilà donc une belle formation musicale où l’expérience et la créativité priment. Il est temps que ces musiciens cessent de s’accuser les uns les

Arsène Apollon, Jean-Michel Saint-Victor « Zouzoule », le maestro Loubert Chancy, Rodrigue « Ti Crane» Gauthier et Lesly « Kòkò » Lavelanet. permet de faire un état des lieux impartial. Malgré la mise en circulation des nouveaux CDs de quelques groupes phares, tels que Zenglen, Klass, T-Vice, la santé de l’industrie musicale haïtienne reste encore précaire. En effet, les CDs de ces groupes sont en demande, mais cela suffit-il pour dire que tout va bien ? Si l’on se réfère aux soirées dansantes qu’animent ces formations musicales, on aurait tendance à croire que tout est rose pour nos groupes musicaux. Les groupes Zenglen, Klass et TVice sont en demande et marchent bien. L’industrie musicale haïtienne ne se compose pas seulement de ces trois. Il y aussi Nu Look, Djakout #1, Mass Kompa, Trankil, Harmonik, Disip, Gabel, Anbyans, K Zino, Ekzotik, Karizma, Dola Mizik, etc, qui font partie intégrante de cet univers en question. Quand on revisite le passé, on contemple encore, à travers des œuvres bien inspirées, la belle époque de Tabou Combo de Pétion-Ville, des Frères Déjean de Pétion-Ville, des Shleu-Shleu, du Skah-Shah #1, des Difficiles de Pétion-Ville, des Gypsies, du DP Express, du Scorpio, des Ambassadeurs, des Fantaisistes de Carrefour, du Bossa Combo, des Loups Noirs, du Shupa Shupa, des Légendaires de Delmas, de l’Accolade de New York, du Shoogar Combo, de Djet X, etc. on se rend bien compte de l’abîme qui existe entre deux mondes distincts : l’ancienne et la nouvelle génération. C’est un fait qu’on peut, par extrapolation, traduire comme un délabrement de cet univers musical, quand on prend en compte la pauvre structure de l’industrie et les productions musicales. La discographie du Tabou Combo, du Skah-Shah, des Frères Dejean, des

nous faire revivre de beaux moments scellés sous l’empreinte du temps. Certains de ces groupes font toujours salle comble à toutes leurs soirées dansantes. Les promoteurs sympathisent grandement avec ces formations musicales puisqu’elles leur offrent des contrats plus accessibles leur permettant de faire un profit considérable. Je remarque que les associations à caractère philanthropique embauchent beaucoup plus ces anciens groupes pour animer leurs soirées d’entrée de fonds au profit d’une cause humanitaire. Le Skah-Shah #1 des années 7080 refait surface et bénéficie de contrats alléchants. Le samedi 25 mai dernier, cette formation musicale a animé la soirée traditionnelle de levée de fonds de l’association des anciens élèves des Frères du Sacré-Cœur et du Collège Canado-Haïtien. Le Skah-Shah a été superbe et il a reconfirmé sa grandeur. Tous les invités étaient satisfaits de la prestation de l’orchestre des amoureux, qui fait toujours danser « aux pas de chat ». Le lundi 27 mai, j’avais reçu la visite de trois anciennes élèves du Collège Canado-Haïtien qui, par leur présence à la soirée, avaient supporté une bonne cause. Le temps n’a pas vraiment d’emprise sur ces jolies fleurs du parterre haïtien que j’ai eu l’honneur de recevoir à la maison, en ce jour du Memorial Day. Elles n’ont pas vieilli, elles ont plutôt changé avec le temps. Je me garde de citer leurs noms puisque je n’ai pas leur autorisation. Ces rencontres annuelles soudent encore plus solidement l’amitié, la fraternité, la sororité qui lient les anciens élèves de cette institution. Je ne saurais laisser passer inaperçu ce grand et excellent travail qu’entreprend l’as-

autres. Il faut qu’ils considèrent le côté business de la musique aujourd’hui et ils doivent savoir que le grand public a longtemps souffert de leur longue absence. Ils réussiront dans leurs démarches et cela s’ils veulent apprendre des erreurs du passé qu’ils ont collectivement commises. Je connais bien l’histoire du Skah-Shah # 1. Si vrai que j’ai rédigé un document d’une centaine de pages sur l’existence du Skah-Shah #1, qui parle de sa création à aujourd’hui, en passant par la rupture et la première réconciliation des membres du groupe. J’ai connu le temps de Fréderic Mews « Dodo », d’Edouard Léon (tom bassiste-gongiste), de Marc Edmé (tambour), de Reynold Duverglas, Jessica, de Preston, d’Edy Cohen, de Dany Block, de Christopher, d’Anderson Cameau, de Jean Alcindor (paix à son âme !), etc., au sein du vrai Skah-Shah #1. Je sais que les musiciens constituant le noyau du Skah-Shah sont maintenant au studio d’enregistrement « C & C Recording and Production Studio » de Nasser Chéry, à Miami Gardens, en Floride, où ils préparent un CD. Le gros du travail est déjà fait. On aura la chance peut-être d’écouter la voix de Cubano dans une ou deux nouvelles compositions de la même facture d’antan. Le public espère retrouver les voix de Cubano et de Zouzoule. Le Skah-Shah a des chansons qu’il n’a pas eu le temps de mettre sur CD et qu’il va peut-être nous offrir un jour. Par exemple, une chanson qui a été enregistrée au studio de Kòkò, à New York, et qui met en exergue la beauté d’une Haïtienne qui, un dimanche matin, déambulait sur une jolie plage d’Haïti, attirant tous les regards, dans la ville natale d’Emile Roumer. J’ai

eu la chance, un soir d’été, d’auditionner cette chanson au studio de Kòkò Lavelanet, en compagnie de Loubert Chnacy, de Zouzoule et de Ti- Frère. Cette créature dont il est question était aussi belle que « The Girl from Ipanema-Garota de Ipanema », aussi connue comme la « Menina que pasa — « The Girl Who Passes By — La fille d’Ipanema qui passe ». Mais celle découverte dans ce joyau de la caraïbe est bien un trésor échappé des mains de Dieu, une beauté créole, que j’appelle « The Girl from Haïti-Garota de Haïti- La jolie fille d’HaïtiJean Élie Telfore (Cubano). ». Elle a l’éclat du soleil et heureusement, Dernst, pris de découla beauté de l’aurore. C’est une chan- ragement, s’est retiré de la commuson que ces musiciens doivent consi- nauté haïtienne et ne veut plus y revedérer et produire. nir, même pour tout l’or du monde. Il s’adonne à d’autres activités plus renLe pardon est un tables. Avec lui, la musique populaire témoignage d’amour haïtienne avait une chance de réussiJe prie les musiciens et membres du te. On a raté le train de l’art en route comité de l’actuelle administration du vers le succès que nous recherchons Skah-Shah de mettre tout orgueil encore. dans le coin et de procéder à la réintéVraiment, on ne peut parler des gration de Cubano au plus vite. Celui- grands succès du Skah-Shah sans ci n’a aucun problème qui pourrait mentionner Dernst Emile. Skah-Shah l’empêcher de rejoindre ses anciens était imbattable au point que certains collègues-musiciens. Messieurs, musiciens des autres formations se vous jouez votre dernière main. Il cachaient et faisaient croire qu’ils faut bien tenir vos cartes et jouer pour étaient en voyage en dehors des Étatsgagner — byen jwe pou n genyen. Unis. Ils ne sortaient que le soir, Admettez que vous avez commis des comme des chauves-souris qui ne erreurs collectivement. C’est le temps voient que le soir. Je les surveillais de du pardon collectif aussi. Je vous invi- près et les regardais sortir de leurs te à écouter la voix de votre conscien- pénates à Brooklyn, New York, pour ce et, sans tricher, à pointer du doigt aller visiter leurs parents, leurs amis/ les miasmes qui vous lestent et vous amies du quartier ou bien ils se renempêchent d’avancer en paix et dans daient à Queens. Avec l’arrivée du l’unité. Vous avez passé toute une vie Skah-Shah, le 24 juin 1974, date de la à jouer ensemble. Vous êtes donc fondation de cet orchestre, l’industrie membres d’une seule et même famil- musicale haïtienne avait connu un esle. Il est temps que vos enfants et pe- sor qu’elle n’a jamais connu depuis tits-enfants se reconnaissent les uns lors. Le Skah-Shah gratifiait son pules autres. Permettez que je vous dise, blic au moins d’un disque par année. chers messieurs du Skah-Shah, que Le Tabou Combo en faisait de même. l’équation sera incomplète sans Les pirates n’existaient pas encore ou Cubano (Jean-Élie Robert Telfort). n’étaient pas si bien équipés électroAvec vous et comme vous, il a connu niquement. Les disques se vendaient un passé glorieux que le temps ne sans difficulté. Les disquaires et les peut ni falsifier ni effacer. Apprenez promoteurs n’avaient aucune crainte donc à contrôler vos émotions et à d’investir. L’économie était forte et vaincre vos passions, pour vivre bien meilleure à celle d’aujourd’hui. ensemble et continuer votre mission Au pays de Dessalines, cinq (5) inachevée : semer la joie et l’amour gourdes valaient encore bien un dolau cœur du monde, à l’épicentre du lar américain. Grand Jardin de l’Éternité. Nos enSi les musiciens de la soi-disant fants et les générations futures pour- «nouvelle génération » ne se conforront en bénéficier. Conjuguons le ment pas aux principes gouvernant le verbe « aimer » en tout temps et en business de la musique, ils iront plus tout lieu. Si vous avez des appréhen- vite en aval et les anciens s’imposesions envers un autre musicien, c’est ront plus solidement. D’ailleurs, les le temps du pardon, car le pardon est contrats des groupes de l’ « ancienne un témoignage d’amour, la musique génération » pour animer une soirée étant vie et amour. dansante n’exigent pas tout ce que Le 31 décembre 2012, au cours ceux de la « nouvelle génération » d’un jam familial à Long Island imposent aux promoteurs ou aux (N.Y.), j’étais en compagnie de Pres- associations à caractère philanthroton, qui avait fait un passage-éclair au pique. Leur présence des aînés sur sein du Skah-Shah # 1. Il a une touche scène et leur tenue reflètent mieux le et une connaissance musicale aujour- professionnalisme et le respect dû au d’hui que ses anciens collègues du public. La jeune clientèle commence Skah-Shah ne peuvent imaginer. Ce à supporter les anciens groupes musisoir-là, il jouait du pur jazz en com- caux. Elle va en masse à leurs soirées pagnie de Dernst Emile et des jeunes dansantes, c’est ce qui fait que cerétudiants de celui-ci. C’était une am- tains groupes connus de la « nouvelle biance extraordinaire. A rappeler que génération » ne peuvent plus faire Dernst Emile a été l’arrangeur du salle comble. La vie est vraiment un Skah-Shah. Avec lui, cet orchestre cercle. On revient au point de départ. avait atteint une autre dimension, sur- Les anciennes formations musicales tout avec l’introduction d’une puis- vont certainement réussir dans leurs sante section cuivre. Le disque démarches puisqu’elles jouent de la « Message » du Skah-Shah, arrangé bonne musique et comprennent par Dernst Emile, en est un témoigna- mieux le côté business de l’art. En ge vivant et il représente le Magnum plus de tout cela, elles assurent bien Opus de ce groupe musical qui a fait une bonne promotion de leurs actividanser des générations. Ce disque tés et font ressentir leur présence dans abonde en triolets, et la dialectique l’industrie musicale haïtienne. Le mélodique-rythmique, qui se dégage Skah-Shah #1 célébrera son anniverà travers tout le disque, constitue la saire de fondation de façon grandiose marque déposée du vrai Skah-Shah cette année. À se rappeler que ce #1. Ô temps, suspends ton vol ! C’est groupe prit naissance le 24 juin 1974, un disque que je recommande pour jour de la fête de Saint Jean-Baptiste. audition aux jeunes musiciens de la « nouvelle génération ». Malrobertnoel22@yahoo.com


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