journal du 14 -21 aout 2013:hO 8/13/13 2:56 aM Page 1
ENglish PagEs :
11
Kreyòl : Paj 6
haiti observateur Lè manke gid, pèp la gaye !
VOL. XXXXiii, No. 34 New York : Tel : (718) 812-2820; •
Fondé à New York, cet hebdomadaire est édité par la société Haïti-Observateur Group, Inc.
www.haiti-observateur.net Haïti-Observateur P.O. Box 356237 Briarwood, NY 11435-6235 Tél. (718) 812-2820
haiti_observateur@yahoo.com New York: $1,00 Partout ailleurs : 1,50 $ Haïti: 20 gourdes Tél. (718) 812-2820
Montréal (514) 321-6434; • Port-au-Prince: (011 509) 223-0785 • Paris (33-1)43-63-28-10
14 -21 aout 2013
Les partis d’opposition unifiés aux dépens de Martelly ? L’INVITATION DU PRESIDENT REJETÉE EN BLOC… LE RÉGIME AUX PRISES AVEC UNE NOUVELLE CARENCE DE CARBURANT…
Dans la foulée du décès suspect du juge d’instruction Jean Serge Joseph et du rapport du Sénat haïtien taxant de « menteurs » le chef de l’État, le Premier ministre et le ministre de la Justice, le régime Martelly/Lamothe voit les partis d’opposition s’unir à ses dépens. En même temps, il est
En effet, quasiment comme un seul homme, les dirigeants des partis politiques ont défilé l’un après l’autre ou ensemble sur les ondes des stations de la capitale pour déclarer leur intention de bouder l’invitation du président. Plusieurs ont pris la parole, notamment Evans Paul (K-Plim)
même coup, il s’est insurgé contre le traitement dont a été victime le juge instructeur Jean Serge Joseph, imputant la responsabilité de la mort suspecte de ce dernier sur le président Martelly, le Premier ministre Laurent Lamothe et le ministre de la Justice Jean Renel Sanon.
NOUVELLES STRATÉGIES DE MARTELLY
Un « pacte de non-agression » avec les sénateurs… Mettre le Conseil électoral sous coupe réglée
Le Regroupement des démoconfronté à une crise de produits de la KID, déclarant son refus pétroliers à un moment où de d’accéder à la demande du prési- crates nationaux et progressistes la Fusion, telles tracasseries risquent de dent, qui a traité les chefs de file (RDNP), de l’opposition de « voleurs de l’Organisation du peuple en lutte compromettre sa stabilité. En effet, bien que les partis d’op- chevaux ». Il n’a aucune inten- (OPL), Fanmi Lavalas, particuposition au régime en place tion, dit-il, de s’asseoir à la même lièrement, sont montés au crén’aient encore formulé une table avec M. Martelly, tant qu’il neau pour dénoncer l’invitation réplique collective formelle à la n’aura pas retiré ces propos. Du du président Martelly soulignant convocation du président Martelly à une réunion qui serait le coup d’envoi de la concertation autour de la tenue des élections, leur réaction face au pouvoir est identique. L’accueil reçu par cette invitation présidentielle auprès des formations politiques semble indiquer que le Palais national et ce dernières ne sont pas logés à la même enseigne. En tout cas, bien que intervenant séparément dans les média, les chefs de file de l’opposition ont tous tenu le même langage oppositionnel au régime Martelly/ Lamothe. Le trio par qui est arrivé le scandale sur le décés du juge Jean Serge Joseph : le président Martelly à gauche), le Premier ministre Laurent Lamothe (au centre) et le ministre de la Justice Jean Renel Sanon. Collaboration spéciale) Les déclarations apparemment simplistes du sénateur du sud-est,
Edo Zenny, laissant entendre que seul un compromis pourra régler le cas des mises en accusations du président Michel Joseph Martelly par le Sénat de la Répu-
blique, apparaissent de plus en plus comme la seule carte que le gouvernement Martelly/ Lamothe Suite en page15
ACTION HISTORIQUE DE L’EXERCICE DEMOCRATIQUE
Le processus de mise en accusation pour haute trahison du président et du Premier ministre engagé par le Sénat (Collaboration spéciale) Les démarches musclées orchestrées par plusieurs instances du gouvernement Martelly/Lamothe pour circonscrire les dégâts causés par la divulgation de l’enquête du
Grand Corps sur la mort suspecte du juge Jean Serge Joseph n’ont pas produit l’effet escompté. Du conseiller présidentiel et ex-ministre de la Justice du gouvernement de Jean-Bertrand Aristide Gary Lissade au sénateur accusé d’association de malfaiteurs, Edo
Zenny, la liste de thuriféraires frise le ridicule. En désespoir de cause, c’est tout un battage publicitaire et médiatique qui s’est qui est amorcé dans le pays tout entier et les réseaux sociaux. La dégringolade prend tellement d’ampleur que Suite en page 3
tous que le parti au pouvoir n’a aucune intention d’organiser des élections cette année. Alors que les partis de l’opposition ont annoncé leur intention de répondre par écrit à l’invitation du président Martelly, le Dr Sauveur Pierre-Étienne, quant à lui, a diffusé une lettre ouverte (voir Lettre ouverte d’O PL au chef de l’État, à la première page) dans laquelle il expose les griefs de l’OPL, et fait état des motifs de son refus de s’asseoir à la même table que M. Martelly. À noter que le représentant de Fanmi Lavalas a déclaré que cette organisation politique boude l’invitation de la présidence parce qu’il refuse de cautionner le brigandage auquel se livre le parti au pouvoir. Il prétend qu’une tentative d’entente avec l’actuelle administration avait été conclue, mais on a vite constaté les dérives du pouvoir sous forme d’arrestations arbitraires, d’actes d’intimidation et d’autres agissements contraires au rassemblement démocratique prôné par le Palais national. Le message qui se dégage des prises de position véhiculées par les responsables de partis politiques d’opposition est celui du refus systématique de participer à un quelconque dialogue avec un gouvernement dont les actes criminels le rendent indigne de la confiance du peuple haïtien.
Une autre crise de carburant s’est déclarée Une nouvelle crise de carburant
s’est déclarée en Haïti à un moment où le gouvernement remue ciel et terre pour trouver une solution au grave problème créé par le décès du juge Jean Serge Joseph. Car, de toute évidence, les partis d’opposition n’entendent faire aucun cadeau à l’équipe Martelly/Lamothe au moment où celle-ci se trouve confrontée à un mécontentement général suscité par les tendances dictatoriales du régime tèt kale se manifestant surtout par les empiètements éhontés de l’Exécutif sur le pouvoir judiciaire, et qui sont la cause de la mort du juge qui avait la charge du dossier de corruption de la femme et du fils du président Martelly. La mort du juge Jean Serge Joseph, survenue suite à des pressions psychologiques directes faites sur lui par le chef de l’État, afin de l’obliger à fermer définitivement le dossier incriminant la famille présidentielle. Les longues files de véhicules constatées aux abords des stations d’essence, partout à la capitale et dans les villes de province, qui annoncent la carence de carburant ayant un effet direct et immédiat sur les prix des produits de première nécessitée surtout. À Port-au-Prince, en moins de quarante-huit heures les prix de tous les produits en général ont connu une hausse remarquable. Dans les milieux proches du gouvernement haïtien, on craint que la situation ne dégénère en émeute générale.
DÉCÈS SUSPECT DU JUGE JEAN SERGE JOSEPH
Rapport historique de la Commission spéciale du Sénat haïtien (Texte intégral)
En proposant ce document aux lecteurs d’Haïti-Observateur pour leur pleine et entière édification, nous tenons à attirer l’attention de tout un chacun à l’erreur matérielle qui s’est glissée dans le texte, précisément au bas de la der-
nière page. En effet, la réunion fatidique eut lieu le 11 juillet, le juge est mort deux jours plus tard, soit le 13 juillet et l’annonce du lancement de l’enquête du Sénat a été faite le 14 juillet. Or le Rapport historique préparé Suite en page 7
journal du 14 -21 aout 2013:hO 8/13/13 2:56 aM Page 2
2
Haïti-Observateur
14 -21 aout 2013
DÉCÈS SUSPECT DU JUGE JEAN SERGE JOSEPH
Rapport historique de la Commission spéciale du Sénat haïtien Suite de la page 1 par la Commission spéciale du Sénat porte la date du 6 juillet 2013. Nous savons qu’il s’agit d’une méprise, mais il y a à parier que les hommes et femmes à la solde du Palais national et de la primature y trouveront un motif pour récuser ce document qui expose avec éloquence les crimes dont les plus hauts représentants de l’Exécutif se rendent coupables. Nous savons que l’erreur de date n’enlève rien à la pertinence des faits qui y sont rapportés. Aussi invitons-nous tous les lecteurs à éviter de donner dans le panneau par rapport à une nouvelle ronde de propagande qu’auront déclenchée la présidence et la primature concernant ce Rapport. Suite le texte intégral du document rendu public par le Sénat haïtien. introduction Le samedi 13 Juillet 2013, vers les 20 heures, est survenu à l’hôpital Bernard Mevs dans la commune de Delmas, le décès du juge Jean Serge Joseph, magistrat en charge du dossier de l’enquête sur l’épouse et le fils du président de la République, tous deux accusés de corruption, de concussion, de détournement de biens publics et d’usurpation de fonction. En effet, le juge y a été transporté par les soins de sa famille vers les 3 heures le même jour dans un état jugé par les responsables du centre hospitalier de non coopérant, ce qui sousentend dans le jargon médical un état comateux, un état d’inconscience. Passé la phase de triage, le patient a été admis par le docteur Linda Théodore, urgentiste en rotation ce soir-là, qui a immédiatement requis les services du docteur Barth Green, un professeur de l’Université de Miami qui, dans le cadre du partenariat existant entre le centre hospitalier Bernard Mevs et le centre universitaire floridien, assurait la rotation ce soir-là. Le malade a été pris en charge, examiné, et les soins que requérait son cas lui ont été prodigués, selon les indications du dossier médical du patient Jean Serge Joseph. Le diagnostic auquel les médecins sont parvenus à la suite d’un test au scanner réalisé sur place mais interprété par un groupe de médecins travaillant en synergie, tant en Haiti qu’en Floride, a révélé une hémorragie massive au niveau de l’hémisphère droit du cerveau, ce qui a provoqué une hémiplégie gauche. L’imagerie produite par le test au scanner a été communiqué au docteur Ariel Henry, neurochirurgien affilié à l’hôpital Bernard Mevs. Le médecin a décidé d’opérer immédiatement sur la base de l’imagerie qui lui a été communiquée, mais quand il est arrivé à l’hôpital et a vu le patient face à face, et communiqué avec les médecins qui s’en étaient chargés avant lui, il a changé d’avis et préféré attendre que selon la pratique le sang coagule avant d’opérer, car la source du saignement n’avait pas pu être identifiée. Le patient a été maintenu sous observation jusqu’à ce que le docteur Green ait annoncé a la famille que le cas du juge ne leur laissait que très peu d’espoir. L’événement le plus redoutable est arrivé, le soir du même jour, vers les 20 heures, le juge Jean Serge Joseph a succombé des compli-
cations de son accident vasculaire cérébral. Ce décès pour le moins suspect a soulevé un véritable émoi au niveau de toute la nation, et certains secteurs ont immédiatement mis en cause la responsabilité de l’administration Martelly-Lamothe dans l’explication de ce décès. Les rumeurs de toutes sortes on laissé entendre qu’une certaine réunion à laquelle le juge aurait été convoqué et à laquelle auraient participé et le président de la République, et le Premier ministre, et le ministre de la justice ; et pendant laquelle des pressions indues auraient été exercées, et des menaces déplacées auraient été proférées seraient à la base des troubles qui auraient conduit chez le juge Joseph a un accident vasculaire cérébral. La nation a été bouleversée et l’est encore. Des explications sont exigées et des enquêtes réclamées tant par des citoyens s’exprimant en leur nom propre et au nom de leur attachement à la démocratie, que par des organisations de la société civile se positionnant au nom de leur mission de défense des droits et libertés de la personne, et aussi tant par les partis et organisations politiques s’insurgeant contre une possible menace à l’indépendance de la justice, a l’équilibre des pouvoirs publics, et aussi contre une possible atteinte aux acquis démocratiques, et enfin un possible péril de l’état de droit en Haïti. Le Sénat de la République a attendu trois jours durant pour voir si la justice se serait saisie de l’affaire. Le constat ayant été négatif, au cours d’une conférence des présidents de commissions à l’extraordinaire, et sur la demande du président de la commission Justice et Sécurité publique et du président de la commission Droits Humains et Anti-Corruption du Senat, une résolution a été adoptée à la séance en assemblée plénière qui a suivi la conférence des présidents. Ainsi, en date du 17 Juillet 2013, une commission spéciale d’enquête a été formée des sénateurs : Pierre Francky EXiUS, président de la Commission Justice et Sécurité publique ; Westner POLYCARPE, président de la Commission Santé Publique et Population ; François Anick JOSEPH, président de la Commission Intérieur et Collectivités Territoriales ; Steven irvenson BENOiT, premier secrétaire du Bureau ; et Joël Joseph JOHN, deuxième secrétaire du Bureau. Cette commission spéciale d’enquête a pour mission de faire le jour sur les circonstances ayant entouré la mort du juge Jean Serge JOSEPH. Cette commission bénéficiait d’une période de huit (8) jours ouvrables pour enquêter et produire son rapport. Aussi, dès la fin de la séance, cette commission s’est-elle mise au travail, élisant en son sein un président (François Anick JOSEPH) et un rapporteur (Westner POLYCARPE). La méthode de travail a donc été immédiatement adoptée et un agenda bâti. Une correspondance a été adressée au président du sénat lui demandant d’adresser des correspondances à certains dignitaires de l’Etat afin qu’ils se rendent disponibles pour rencontrer les membres de la commission. Les travaux de la commission ont débuté dès le lendemain avec des séances d’audition de témoins et de collecte de données documentaires. Les Faits 1.- Tout a commencé le jeudi 16 Aout
2012, quand Maitre Newton Louis Saint Juste a adressé une lettre au Parquet de Port-au-Prince pour dénoncer des actes que le dénonciateur qualifie de corruption. Le dénonciateur basait son accusation sur le fait que l’épouse du président (Madame Sophia Saint Remy Martelly) et son fils (Olivier Martelly) présidait chacun une commission présidentielle qui disposait de grands fonds issus des caisses du trésor public. Cela a causé un certain émoi dans les medias de la capitale car, c’était la première fois qu’un citoyen osait s’aventurer sur ces sentiers non encore explorés par les bâtisseurs vertueux de la démocratie. 2.- Cela ne devait pas s’arrêter là, car le commissaire du gouvernement près le Tribunal de Première instance de Port-au-Prince allait convoquer Maitre Saint Juste aux fins de fournir plus de détails sur sa dénonciation. Aussi Maitre Saint Juste a-t-il répondu a cette convocation du commissaire du gouvernement le vendredi 24 Aout 2012. Le dénonciateur ayant été entendu, le commissaire du gouvernement a décidé séance tenante de classer l’affaire sans suite. 3.- Quelques jours plus tard, soit le samedi 1er Septembre 2012, Monsieur Joseph Guyler C. Delva, secrétaire d’Etat à la communication a pu être entendu sur les ondes de Radio Quisqueya, précisant avec un brin de certitude, que l’argent que dépensaient l’épouse du président de la République Madame Sophia Saint Remy Martelly et son fils Olivier Martelly provenait de dons du secteur privé. 4.- La famille présidentielle allait contre-attaquer quand le lundi 3 Septembre 2012, par le biais de son avocat Maitre Reynold Georges, elle annonçait sa volonté d’intenter une action en diffamation contre Maitre Newton Saint Juste. L’avocat a précisé qu’aux termes de l’article 196 du Code civil haïtien, les époux se supportant mutuellement, le président avait le droit de passer des ressources à son épouse. 5.- Le lendemain, soit le mardi 4 Septembre 2012, Maitre Saint Juste revient à la charge en adressant une nouvelle correspondance au commissaire du gouvernement pour suggérer qu’il y avait lieu d’ouvrir une enquête judiciaire sur la base des déclarations de Maitre Georges, car de telles déclarations pouvaient être considérées comme preuve de la concussion dont il faisait état. Dans cette même lettre, Maitre Saint Juste fait une nouvelle dénonciation d’usurpation de fonction, infraction punissable par la loi haïtienne. 6.- L’affaire devait par la suite prendre corps au point d’avoir une existence propre à elle-même. La famille présidentielle, selon tous les indices disponibles et découverts, a mis en branle toutes les garnisons qu’elle avait a sa disposition pour essayer d’étouffer l’affaire ou même de la noyer. Aussi des pressions avaient-elles été exercées sur le commissaire du gouvernement de Portau-Prince Maitre Jean Renel Sénatus pour qu’il procède a l’arrestation de Maitre Saint Juste, pour injures à la présidence et diffamation. Maitre Sénatus n’a pas pu résister aux pressions qui, selon ses propres termes, ont été exercées sur lui par le ministre de la justice, Maitre Jean Renel Sanon. Il a démissionné de son poste le 26 Septembre 2012. 7.- Le 11 Octobre 2012, le ministre de la justice a répondu à une invitation de la commission justice et sécurité publique du sénat. Il a, au cours de cette réunion, nié toutes les allégations du commissaire du gouvernement.
8.- L’affaire a connu entre temps une certaine accalmie jusque vers la troisième semaine de janvier, soit le 22 Janvier 2013 quand un citoyen répondant au nom de Enold Florestal fait une citation au correctionnel pour usurpation de fonction. Cette action vise l’épouse et le fils du président, respectivement Madame Sophia Saint Remy Martelly et Olivier Martelly. Monsieur Florestal constitue Maitres André Michel et Newton Louis Saint Juste comme avocats. 9.- Le 19 Mars 2013, l’affaire a effectivement démarré au palais de justice de Port-au-Prince quand le tribunal est officiellement lié. Le juge Jean Serge Joseph est en charge de l’affaire et a décidé de la reporter à la huitaine. 10.- A la huitaine, les avocats Michel et Saint Juste ne se présentent pas. Le juge fait une sommation d’audience au 14 Mai 2013. Les avocats ne se présentent toujours pas, l’affaire est reportée au 21 Mai 2013. A cette date, le juge Joseph a prononcé un jugement avant-dire droit reportant l’affaire au 11 Juin, suivi d’un autre report au 18 Juin 2013. 11.- Le mardi 18 Juin 2013, l’affaire est entendue, mais la plaidoirie se déroule autour des vices de forme contenus dans le jugement du juge Joseph. L’affaire est alors à nouveau reportée au mardi 02 Juillet 2013. 12.- Ce mardi-là, l’affaire est à nouveau entendue par devant le juge Jean Serge Joseph. A cette occasion, les avocats Newton Louis Saint Juste et André Michel plaident et demandent au tribunal de citer comme témoins à comparaître des grands commis de l’Etat tels le Premier ministre, le ministre des Finances, etc. Le tribunal rend un jugement avantdire droit dans lequel il sollicite le commissaire du gouvernement qu’il obtienne du président de la République l’autorisation pour ces grands commis de l’État de comparaîitre par devant le tribunal correctionnel aux termes de l’article 400 du Code d’instruction criminelle. 13.- Mais l’avocat de la famille présidentielle n’encaissera pas le coup. Il interjette appel dès le 08 Juillet 2013. Le commissaire du gouvernement fait de même. Le texte de l’appel précise qu’ils ont demandé à la Cour d’appel de Port-au-Prince de revenir sur ce jugement pour ‘torts et griefs causés à la famille présidentielle par cette décision’. 14.- Le mardi 09 Juillet 2013, le doyen du tribunal de Première instance de Port-au-Prince, Maitre Raymond Jean Michel, prend le juge Jean Serge Joseph dans son véhicule de service et se rend avec son passager (selon le doyen lui-même) au restaurant Table de Cajus au Champ de Mars pour discuter quinze ou vingt
minutes durant d’une question simple. Selon le doyen, le juge voulait seulement savoir si le pouvoir exécutif exerçait des pressions contre lui. Mais selon les récits confiés par le juge à plusieurs de ses amis et connaissances, c’est plutôt le doyen qui l’a amené à rencontrer l’avocat de la famille présidentielle au cabinet de Maitre Gary Lissade. 15.- Rentré de Washington en toute urgence, rappelé, selon ses dires, par le gouvernement, Monsieur Léon Charles rencontre Monsieur Enold Florestal, le mercredi 10 Juillet 2013, et lui propose d’abandonner la poursuite, de laisser tomber l’affaire, de retirer sa plainte contre la famille présidentielle. Monsieur Florestal refuse. Devant son refus, Monsieur Charles fait monter les enchères et appelle au téléphone le Premier ministre, Monsieur Laurent Lamothe. Celui-ci entretient Monsieur Florestal pendant quelques minutes. Il lui propose en outre un poste à l’extérieur du pays et de l’argent pour qu’il se décide à abandonner la poursuite initiée contre la famille du président. 16.- Le juge Jean Serge Joseph confie à son ami, le juge Morin, qu’il a été invité par le doyen à rencontrer de très hautes personnalités du gouvernement autour de l’affaire initiée contre la famille présidentielle et dont il avait la charge. Le juge Morin lui conseille de ne pas s’y rendre. Plus tard, il revient dire au juge Morin qu’il en a parlé à son ami et conseiller, Maitre Samuel Madistin, qui lui a dit qu’il pouvait s’y rendre, mais qu’il n’avait aucune concession à faire. Le juge Morin hausse les épaules et ne dit plus rien. 17.- On est le jeudi 11 Juillet 2013, les services de météorologie avaient annoncé un cyclone et l’alerte rouge a été déclarée le jour précédent. Les travaux des cours d’assises dans la région métropolitaine avaient été momentanément suspendus. Ce jeudi, les locaux du palais de justice de Port-au-Prince avaient été pratiquement presque vides. Mais le juge Jean Serge Joseph qui, aux dires de ses pairs, ne rate presque jamais un jour de travail, était venu sur les lieux. Comme il avait remarqué qu’il n’y avait presque pas d’activités, il est retourné chez lui à Cabaret. Vers 12 h 30, il est en conversation au téléphone avec son épouse quand le doyen, qui n’arrêtait pas de l’appeler au téléphone, appelle à nouveau. Il renvoie son épouse pour répondre au doyen qui lui dit (selon les témoignages concordants et de l’épouse du juge et du doyen) avoir besoin de lui. Le juge Joseph demande que le doyen lui accorde une heure pour qu’il le rejoigne. Arrivé au palais de justice, le
Suite en page 7
Take Out & Catering
We serve a delightful array of dishes for Breakfast, Lunch and Dinner Located Next to MERRICK LAUNDROMAT AT
journal du 14 -21 aout 2013:hO 8/13/13 2:56 aM Page 3
Haïti-Observateur
3
14 -21 aout 2013
ACTION HISTORIQUE DE L’EXERCICE DEMOCRATIQUE
Le processus de mise en accusation pour haute trahison du président et du Premier ministre engagé par le Sénat
Suite de la page 1 depuis Washington et Port-auPrince, ce sont respectivement Stanley Lucas (IRI) et Guyler Cius Delva (Reporters sans frontières) qui ont été appelés à la rescousse lors de l’émission Ranmase (Radio Caraïbes) pour tenter de défendre l’indéfendable.
L’action publique en mouvement
Le processus constitutionnel pour inculper et juger les plus hautes autorités du pays, à savoir le président de la République et le Premier ministre, a été enclenché par le Sénat, le vendredi 9 août dernier. Le Grand Corps est passé à un doigt d’un vote historique qui aurait été le plus bel exercice du jeu démocratique dans le pays. Il aura fallu l’infirmation du quorum par trois sénateurs à la solde du pouvoir, notamment, Wencesclas Lambert, Edwin Zenny et …, pour renvoyer sine die ledit vote. Ceux-ci ne sont pas arrivés à transcender leur malveillante partisannerie pour aboutir à un vote impartial. Le fait qu’il y ait eu mort d’homme en la personne du juge Jean Serge Joseph n’a pas réussi à atteindre leur âme et conscience de citoyens imbus de leur mission. Toutefois, en attendant la reprise des activités au
Sénat de la république pour continuer le débat selon les normes, le gouvernement Martelly/Lamothe se retrouve dans la position inconfortable d’in-gouvernabilité alors que d’autres individus, cités comme complices de l’acte crapuleux ayant mené au scandale, se voient menacer d’être déférés devant les tribunaux.
Edo Zenny admet la possibilité de culpabilité du président Martelly
Pris de court. face à tant d’affirmations compromettantes tendant à mettre en cause la présence du gouvernement Martelly/Lamothe à la tête du pays, un vent de panique envahit tous les secteurs concernés. Le sénateur du sud-est, Edo Zenny, dont le nom figure parmi les élus du peuple qui n’ont en poche qu’un certificat d’études primaires, est passé à l’attaque, selon ses moyens. Proche du président Martelly dont le support reste indéfectible, voire inconditionnel, il a admis que « même si le président Martelly est coupable, seul un compromis pourra régler l’affaire ». Une affirmation, parmi tant d’autres, qui met officiellement sur la défensive un gouvernement déjà en disgrâce. « Qui d’autre pourrait remplacer le président Martelly ? »,
s’est questionné l’ignorant parlementaire ,avant de justifier la présence de la MINUSTHA (forces d’occupation de l’ONU) dans le pays. « Le gouvernement essaie de contrôler l’instabilité. Ce n’est pas facile ! Imaginez un instant que les gens se mettent à se battre dans les rues ».
Martelly et Lamothe condamnés à subir le même sort que Pinochet
Il est de notoriété publique que le rapport de la Commission d’enquête restera bloqué au Sénat par les alliés du pouvoir, qui jouent au chat et a la souris, s’évertuant à obstruer le vote en infirmant le quorum. Cette mascarade ne peut continuer que sur le terrain haïtien où l’absence de vrais patriotes et de véritables institutions autorise le président et ses acolytes à fouler au pied la constitution et les lois de la République. Mais, hors du territoire national, l’effet boomerang de ce petit jeu peut s’avérer dangereux pour les ayant-causes. Parmi les alternatives qui hantent le sommeil des tenants du pouvoir, nous avons appris qu’une plainte déposée au Canada contre ceux qui ont participé à la fameuse réunion du 11 juillet dernier, au cabinet Gary Lissade, pourrait les
255 Eastern Parwy, Brooklyn, NY 11238
neutraliser en territoire étranger. On se rappelle que des pressions auraient été exercées contre le juge canado-haïtien, Jean Serge Joseph, qui a trépassé quelques 48 heures après avoir été conduit par le doyen Raymond Jean Michel. Le fait que le rapport du Sénat n’ait pas encore été entériné, ou bien endossé par la Chambre des députés, n’enlève rien au poids d’une plainte dûment déposée, tant au Canada qu’aux EtatsUnis, ou dans d’autres pays ayant signés un traité d’extradition avec le Canada, pays de citoyenneté du défunt juge Joseph. Le général Augusto Pinochet,
on se souvient, alors ancien président du Chili et sénateur-à-vie de son pays, a vu son avion bloqué en Angleterre. Transféré dans d’autres pays limitrophes, après des semaines de tergiversations, il passa de mauvais jours avant de retourner finalement dans son pays. Le dossier de Michel Martelly, de Laurent Lamothe et d’autres individus dénoncés ouvertement dans le rapport du Snat d’Haïti présente des similitudes avec le cas Pinochet. Donc, ils seraient passibles du même traitement moyennant un mandat d’Interpol, la fameuse police internationale.
DR KESLER DALMACY “Board Certified & Award Winning Doctor”
Cabinet médical Lundi – Samedi MÉDECiNE Examen Physique sur écoliers, Traitements pour douleurs, fièvre, Immigration, familial Infection
CHiRURGiE Tumeur, Hernie Circoncision Tests de sang et de grossesse Grippe Planning
Prix abordable TEL. 718.434.5345 FAX 718.434.5567
(entre Franklin & Classon Aves)
Tél. : 718.636.8291 PAiN MEDiCAL CENTER Centre de traitement des douleurs par suite d’accidents du travail ou d’accidents de voiture, ou de maladie de dos, des pieds, de l’abdomen.
Dr Jean-Claude Compas, M.D., Michena Brooks, D.P.M. Philippe Lauture, M.D., Marthe Abraham, M.D. Getachun Kifle, M.D., Jean Antoine, D.D.S.
GYNÉCOLOGIE Maladies de la femme •Test de grossesse •Avortement • Infertilité • Planning familial
PÉDiATRiE Maladie des enfants • Vaccins •Rhumatisme • Maladies de la peau • Diarrhée
MÉDECiNE pour toutes maladies • Tension artérielle • Diabète • Impotence • Maladies de la peau
CHIROPRACTEUR Maladie de la colonne Vertébrale • Maux de tête, cou, dos • Arthrites •Douleur musculaire • Douleur au niveau des os
PODIATRIE Maladie des pieds et des jambes • Corps, ongles incarnés • Douleurs aux pieds etaux jambes
RÉHABILITATION PSYCHOLOGIQUE Problèmes psychologiques • Dépression • Anxiété
Nous acceptons Blue Cross, Prudential, No Fault Medicaire, Compensation, GHi, 1199
journal du 14 -21 aout 2013:hO 8/13/13 2:56 aM Page 4
4
Haïti-Observateur
« (Offrez) vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu... » (Romains 12: 1) Frères et sœurs en Christ, homosexuels? Combien de fois à Notre Père, Dieu, quand Il a su et compris les complaintes et solitudes d’Adam, ne ménagea point de lui mettre au monde une âmesœur, l’os de ses os, la chair de sa chair. L’Éternel aurait pu former et lui fournir un autre homme, afin de pallier à ces troubles anxieux qui menaçaient déjà Adam. Loin de là. De sa propre chair, Il lui donna pour compagne et pour femme Ève, la désobéissante (Genèse 2: 7, 20-24). Il ne fut jamais mention dans la Bible, ni dans aucun autre livre saint de la planète, qu’un homme a le droit d’épouser un autre homme. Dans Romains 12:1, l‘Apôtre Paul semble appliquer les paroles qu’il a déjà exigées aux Chrétiens, à Rome. Il leur dit alors de présenter leur “corps comme un sacrifice vivant”. Il nous exhorte en sus de protéger notre corps du péché et d’éviter la corruption du monde par le renouvellement de notre foi en Dieu. Et voilà que notre pauvre patelin dénommé Haïti, bourré d’homosexuels de toutes races, d’hermaphrodites et de bisexuels, s’arroge maintenant le droit de se faire entendre et voter des lois contre nature. Il est vrai que la pédérastie ou la lesbiennerie ne date pas d’aujourd’hui. Car il y eut Sodome et Gomorrah, Alexandre-le-Grand, des philosophes grecs, Jules César, des hommes célèbres de la bourgeoisie et de l’Empire romain, Cléopâtre, plusieurs femmes voilées du temps des phaarons, Edith Piaf, certains artistes attitrés d’aujourd’hui, des hommes célèbres tels Gide, Rimbaud, Verlaine, Michel Girouard, Jean Genet, Michel Tremblay, Walt Whitman et consorts. Mais que représentent ces groupuscules d’hommes et de femmes précités devant ces fleuves, ces océans de révoltés sexuels, de transsexuels qui, aujourd’hui, nous entourent carrément et transgressent la Loi d e D i e u ? Bref, la romancière Nadine Magloire, dans sa livraison du 12 août 2013, a aussi manifesté le besoin de se faire entendre à ce sujet. Lisons: “Depuis quelque temps, pas un jour sans qu’à la radio de Radio Canada on ne parle des homosexuels. Et dans plusieurs émissions. Notre station d’État a t-elle reçu le mandat de faire la promotion de l’homosexualité? Pense t-elle que c’est ainsi qu’elle va transformer ceux qu’on a baptisé “homophobe”? Personnellement je suis, disons, neutre sur le sujet. Je suis contre le fait qu’on juge un homme ou une femme selon sa sexualité, celleci étant strictement privée. Dans mon premier roman LE MAL DE VIVRE (1968) qui avait fait scandale en Haïti,à l’époque, il y a une scène où son copain lui dit que sa froideur est peut-être dû au fait qu’elle est une lesbienne qui s’ignore. Elle fait l’expérience de la chose avec une fille facile disposée à n’importe quelle expérience. Résultat négatif; elle n’a aucune attirance pour son sexe. Qu’un homme ou une femme soit homosexuel -elle m’est complètement indifférent. N’empêche, je suis agacée par cette prévalence de la chose à Radio Canada et je ne suis pas la seule. Faut-il rappeler que ce sont les femmes qui constituent la “moitié de l’humanité” et non les
Radio Canada on parle du sort fait aux femmes dans de nombreux pays? Ici même, la discrimination existe encore largement. Les femmes sont en but à la violence masculine et, très souvent, de la part de leurs compagnons. Certaines parfois paient de leur vie le fait d’avoir voulu mettre fin à une relation qu’elles ne souhaitent plus. Pourquoi Radio Canada ne se soucie nullement de campagne pour changer le sort des femmes? Le comble a été atteint quand certains ont réclamé le boycott des Jeux olympiques à cause d’une loi de la Russie contre la propagande en faveur de l’homosexualité! C’est énorme! Il n’a jamais été question d’une telle chose en faveur des femmes (la moitié de l’humanité) ni des noirs longtemps victimes de racisme. Et comme la discrimination faite aux femmes, celle envers les noirs est loin d’avoir disparue. Oh que non! On en a constamment la preuve. Pourquoi ne ciblez que l’homophobie? Pourquoi ne pas faire une campagne contre les discriminations, toutes les discriminations? Et cela doit commencer avec les enfants. On veut aborder directement l’homophobie dans les écoles. C’est normal que des parents protestent. Commencez par apprendre aux enfants à accepter ceux qui sont différents d’eux. Le gros, le petit, le bègue, le boiteux, celui qui n’aime pas le sport et préfère la lecture, le juif, l’arabe, le noir, l’amérindien... N’écoutant que la radio de Radio Canada (je ne supporte pas la publicité) et ne lisant pas les quotidiens, j’ignore si ailleurs aussi il y a cette même propagande en faveur de l’homosexualité. Les collaborateurs de Radio Canada en sont-ils de fervents promoteurs ou sont-ils contraints de manifester un tel zèle? “ (Nadine Magloire). Les homosexuels les plus éduqués ont cherché, comme nous, l’origine de ce mal. Ils ont fait remarquer que le jeune David était homosexuel et que son amant ne fut nul autre que Jonathan (1 Samuel 18: 1-4). Et que Dieu a potentiellement repersonnalisé David après la mort de Jonathan. Le roi Saül, le père de Jonathan, avait tout compris; d’où son amertume et sa jalousie contre David (versets 5-16). Puisqu’il faut bien se défendre, cette défense de mauvais goût et aloi des dits homosexuels peut nous conduire là où l’on sait. Chrétiens, puisse Dieu nous préserver, tous, de ce long Péché! JN de L’AQUARiUM Frère bien-aimé de JésusChrist et de toutes les églises chrétiennes
14 -21 aout 2013
Dieudonné Fardin, la lyre déclassée Dieudonné Fardin (Louis-Marie Benoît Pierre, dit) naquit à SaintLouis du Nord, le 18 novembre 1939. Professeur de littérature haïtienne, il fonda l’hebdomadaire socioculturel Le Petit Samedi Soir et créa le mouvement littéraire « Régénération du Nord-Ouest
dolentes la lune s’est brisée en nappe de miel dans l’éventail des girandoles et mes désirs font escales dans tes yeux moissonnant le bleu du ciel pour vêtir mon automne tes soupirs et ta voix ont l’accent frileux des plaintes d’enfants ravis ta joie veille dans le flot noir de tes cheveux de Sulamite et guette le réveil de tes sens sur le champ sans limite de la concupiscence
Saint-John Kauss d’Haïti ». Depuis les années ‘80, Fardin ne publie plus et fit de la politique. Parmi ses œuvres parues, on peut citer, entre autres, Mélancolie des heures vécues (1958), Lyre déclassée (1962), Létilia (1962), Colliers la rosée (1964), Port-dePaix multicolore (1966), Mon poème de chair (1972), Les grandes orgues (1973). On lui doit également une Anthologie des poètes et écrivains du Nord-Ouest d’Haïti, écrite en collaboration avec Eddy B. Pierre (1961), ainsi que des fascicules d’un Cours de littérature haïtienne, en collaboration avec Hérard Jadotte (4 volumes, 1968-1969). PORT-DE-PAIX MULTICOLORE Il y a des choses que je ne veux pas dire et je parle et je crie et je hurle Je mens les églantiers poussent sur du gland et les fleurs sont toutes mouillées chaque clapotement de mon cœur esseulé ressuscite de bleus souvenirs inédits et la foi des hommes valse valse se lève chaque jour ne se couche jamais belle et têtue comme le soleil et la mort Mais la nuit est triste la nuit est sombre il est toujours minuit au pays du soleil et j’ai grand peur de nommer l’enfant de l’aube (Port-de-Paix multicolore) INFINITIF PRÉSENT Vivre ton image dans les yeux, le soleil dans le cœur Un œillet sur la table et ton nom sur mes lèvres Te parer de tout l’amour du monde et lutter pour ton droit au bonheur toi toujours présente et fraternelle à la jeunesse du temps se coucher avec ta beauté et la lune plein les yeux se réveiller dans tes bras, riche du paysage de ton corps capturer la fidélité toute nue et te l’offrir t’aimer et te le dire vivre, ton image dans les yeux, ton amour dans le cœur (Fragilité grande blessure) LES GRANDES ORGUES (extrait) ton souffle nocturne, susurrement de source mentholée devient murmures de vagues lasses et
ton silence ponctue les râles de l’attente le paysage n’est plus paysage mais grandes ombres lunaires abritant un amour incertain et invite le poète à chanter ta langueur aux sons de quel violoncelle jusqu’aux jaillissements humides des semences spongieuses au parfum d’oranger parle-moi ma chère et tendre le langage de la tendresse et dicte à l’univers aux écoutes les notes et les frissons qui deviendront versets incantatoires dans le grand poème de ta vie je sens renaître et s’agiter dans moi l’odeur tiède du désir flux et reflux d’un amour immémorial que partagèrent nos ancêtres voilà combien de siècles dans la cale empuantie d’un voilier négrier
pakingtonViCTiMES
le sentier de ton village natal s’est élargi jusqu’aux grandes avenues baignées de néon du monde loin du grand faubourg de ton village natal, tu as appris combien la terre est morcelée au profit des grands et des superbes comment nos sœurs se vendent pour un plat de lentilles au sein de richesses inouïes et pourquoi tant de sang, de deuil et de misères pour draper sur des mots creux et pompeux des promesses sans lendemain tes pas débiles de femme curieuse et entêtée t’ont conduite dans toutes les grandes capitales du monde et t’ont fait croiser au passage des monarques imberbes, des touristes drogués, des missionnaires athées, des philanthropes sans boussole, des ambassadeurs en boubou, et ce bel nègre aux dents blanches, Patrice Lumumba des âges nouveaux, venu apprendre l’art militaire aux casbahs des blancs dis, ce bel nègre, l’as-tu reconnu au passage, ou a-t-il fallu qu’il te parlât pour retrouver dans ses gestes lents et superbes la nostalgie de tes cousins des îles ? parle, parle, ma tendresse, le langage des confidences, et redis-moi, entre deux baisers volés, l’aventure de ces hommes sans foi ni loi dictant leur volonté aux hommes sans mémoire. (Les grandes orgues)
D’ACCiDENT
Real Estate, Testament, Divorce, Entreprises CONSULTATIONS SPÉCIALES
ILYA E. PARNAS AVOCAT
2190 Boston Rd. (Suite 1M) Bronx, N.Y. 10462 www.parnaslaw.com e-mail : ilyaparnas@gmail.com Tél. 718.824.8100 Fax : 718.824.4099
PROPERTY FOR SALE Beautiful building in a prime location of Latramblais area, Croix-des-Bouquets; Haiti. New construction, suitable for opening of a school establishment, medical clinic, restaurant/disco, supermarket, hardware store etc… Can also be used for multiple services simultaneously. One vacant lot in prominent location, yards away from main road, well maintained with water reservoir, high fence and security gate in a rapidly developing area also in Latramblais, Croix-des-Bouquets; Haiti. Ideal location to build a dream house or a business of your choice. Please call: Haiti 509-3691-6853 or 5093360-1395 e-mail: robinsoncadet@aol.com
journal du 14 -21 aout 2013:hO 8/13/13 2:56 aM Page 5
Haïti-Observateur
5
14 -21 aout 2013
SUITE À L’INVITATION À UNE RÉUNION LANCÉE PAR LE PRÉSIDEN MARTELLY AUX PARIS POLITIQUES
Lettre ouverte de l’organisation politique OP L au chef de l’État Port-au-Prince, le 13 août 2013 Lettre ouverte à : Son Excellence Monsieur Michel Joseph MARTELLY Président de la République d’Haïti Monsieur le Président, Le Comité exécutif de l’Organisation du Peuple en Lutte (OPL) vous salue au nom de la Patrie commune, legs de nos Ancêtres. Ses salutations s’étendent également au Cabinet de la Présidence qui a cru bon de l’informer que « Son Excellence le Président de la République, Monsieur Michel Joseph MARTELLY, rencontrera les Chefs de Partis Politiques, accompagné chacun d’un membre, le mercredi 14 août 2013, à 9h a. m. au Karibe Convention Center ». Le Comité exécutif de l’OPL a été surpris d’apprendre que le thème de réflexion de cette rencontre convie à un « Dialogue sur les Élections », alors que, de l’avis général, le Pouvoir n’y pense guère. En outre, la conjoncture est dominée par beaucoup de points qui attisent les conflits internes et maintiennent la population dans le plus grand désarroi. Mais attaché aux principes républicains que le Parti a toujours prônés et respectés, et sachant que la lutte pour la conquête et l’exercice du pouvoir d’État doit être menée de façon civilisée, le Comité exécutif de l’OPL remercie tout de même le Cabinet de la Présidence de l’avoir invité à ladite rencontre. Monsieur le Président, Le Comité exécutif de l’OPL ne saurait ignorer qu’en prenant connaissance de sa lettre ouverte, vous allez certainement vous poser deux questions pertinentes : Pourquoi l’OPL choisit-elle de bouder la rencontre ? Pourquoi décide-t-elle de me
signifier sa décision par une lettre ouverte ? Monsieur le Président, le Comité exécutif vous informe, au cas où vos conseillers n’auraient pas pensé à vous le dire, que la conjoncture ne se prête pas à un simple « Dialogue sur les Élections » et que l’heure est grave. Monsieur le Président, le temps presse et la crédibilité nécessaire à tout Dialogue National semble s’évaporer de jour en jour. En d’autres termes, sous peu, pour utiliser la langue de Shakespeare, « Time will be over ». Le franc-parler de l’OPL pourrait vous porter à croire que le Parti aurait choisi son camp, entre l’un ou l’autre des protagonistes du chaos. Monsieur le Président, l’OPL ne peut prendre parti qu’en faveur de l’intérêt national, dans le sens de sa vision de direction et d’accompagnement du peuple dans la lutte pour son émancipation et son bien-être. Monsieur le Président, l’OPL ne supportera aucune démarche qui aboutirait à un coup d’État contre l’Institution parlementaire, le deuxième lundi de janvier 2014, telle que la perpétuation du dérèglement du calendrier électoral pratiquée par l’équipe au pouvoir le laisse présager. Monsieur le Président, le camp de l’OPL a toujours été, reste et demeurera celui des institutions, des normes, des valeurs et des principes républicains. C’est le camp de celles et de ceux qui se battent pour la récupération de notre dignité, pour le recouvrement de notre souveraineté. C’est le camp de celles et de ceux qui luttent pour l’avènement d’une société moderne dominée par la raison, la science, le progrès, l’éducation et la technologie. C’est le camp de celles et de ceux qui
Avis judiciaire Le Tribunal de première instance de Port-au-Prince, jugeant en ses attributions civiles, a rendu le jugement suivant dont le dispositif est ainsi conçu : Par ces motifs, le Tribunal, sur les conclusions du Ministère Public, après en avoir délibéré conformément au vœu de la loi, accueille l’action du demandeur pour être juste et fondée ; accorde défaut contre les ajournés non-comparants à l’audience publique ordinaire et civile du mercredi huit mai deux mille treize (8 mai 2013) ; adjuge au demandeur ses conclusions ; ordonne la révocation de l’adoption ayant existé entre Jean-Wally Ducson et les époux Joseph Gaspard PetitHomme, la femme née Marie Hilane Dixon, conformément aux injonctions des dispositions de l’article 34 du décret du 4 avril 1974, ce, pour enfin sortir son plein et entier effet ; dit que tous les effets nés antérieurement à cette assignation cessent pour les temps à venir ; qu’en d’autres termes, ces effets tombent et deviennent ipso-facto bancaux ; ordonne que l’adopté reprenne d’emblée les noms, prénoms de la famille nucléaire, entre autre : WALLY et DUCSON ; étant né le 05 avril 1980 à Port-au-Prince, en lieu et place de Jean-Wally Ducson qu’il avait adopté avant ce jugement ; dit qu’il sera désormais au corps de l’acte : auquel enfant il avait donné le prénom de Wally ; fait injonction au directeur des Archives nationales d’Haïti de transcrire dans tous les registres y relatifs le dispositif du présent jugement afin de délivrer en temps opportun toute expédition nécessaire au demandeur, avec la mention en marge de son acte de naissance Wally Ducson, né le 5 avril 1980 ; compense les dépens vu la qualité des parties. Commet l’huissier Sony Jean-Baptiste de ce Tribunal pour la signification de ce jugement. RENDU DE NOUS, Jacques Hernon CONSTANT, Juge en Audience civile du mercredi 15 mai 2013 (15 mai 2013) en présence de Me. Yanick Odney, représentant (e) du Ministère public, avec la participation du sieur Raymond Homère, Greffier du siège. IL ORDONNE QUE… etc EN FOI DE QUOI… etc AINSI SIGNE : Jacques Hernon CONSTANT, Juge Homère RAYMOND, Greffier. POUR EXPEDITION CONFORME COLLATIONNEE. Me. Jean Claudy Cherubin Avocat
croient que l’avenir du pays passe par la Refondation de l’ÉtatNation, l’instauration d’un État de droit démocratique, la création d’une société d’inclusion permettant l’intégration de la paysannerie qui représente 72% de la population et de la diaspora qui réunit 87% de nos ressources humaines. C’est le camp de celles et de ceux qui travaillent à l’émergence d’élites politiques, économiques, sociales, intellectuelles, sportives, artistiques et culturelles dynamiques et éclairées, capables de
ce bouleversement politique qui nous engloutira toutes et tous. Monsieur le Président, Le Rapport d’enquête de la Commission sénatoriale sur l’Affaire du juge Jean Serge Joseph, laisse entendre que le Chef de l’État, le Premier ministre et le ministre de la Justice seraient tous des parjures. Le Comité exécutif de l’OPL estime qu’il s’agit-là d’une accusation grave qui, si le Rapport est approuvé par l’Assemblée des sénateurs, provoquera une perte totale de crédibilité,
Le Dr Sauveur Pierre-Étienne. prendre en charge le destin de ce pays exsangue en vue de transformer son présent douloureux en un futur digne d’une Nation responsable. Le camp de l’OPL constitue en fait la troisième voie : celle appelée à nous libérer de la peur, de la misère morale et matérielle ; celle qui nous fera prendre conscience de notre situation dramatique ; celle qui nous portera à nous ressaisir pour comprendre finalement que la société haïtienne possède encore les ressorts et les ressources nécessaires pour se hisser au moins au diapason des pays voisins de la Caraïbe. Monsieur le Président, Depuis votre accession à la présidence de la République d’Haïti, le 14 mai 2011, la vie politique du pays est rythmée par des scandales en cascade. Le processus de normalisation institutionnelle n’est pas entamé jusqu’ici et le vide institutionnel, Monsieur le Président, ne va pas sans son pendant : l’anarchie et le chaos. Certaines de vos déclarations contre l’opposition laissent l’OPL perplexe. L’OPL les juge inacceptables, voire irresponsables. Au lieu de contribuer à établir de bonne foi dans le pays un climat serein, favorable à une rencontre constructive entre des femmes et des hommes d’État, entre des dirigeants politiques responsables, certaines attaques ne font que polluer l’atmosphère et créer un environnement politique délétère, plus propice à un tsunami politique qu’à un compromis politique susceptible de conduire à la « Paix des Braves » : condition sine qua non pour la réalisation du miracle souhaité qui épargnerait au pays
car il est inconcevable que les plus hautes autorités du pays puissent mentir effrontément à la Nation. Jointes au refus des deux branches du Pouvoir exécutif d’acheminer le Projet de loi électorale du CTCEP au Parlement, les conclusions du Rapport d’enquête du Sénat ont porté l’OPL à décliner cette invitation. Monsieur le Président, En vous faisant savoir que le temps presse, l’OPL veut tout simplement attirer votre attention sur le fait que le pays se meurt et qu’on est à la veille d’un tsunami politique. Il est inconcevable, Monsieur le Président, que les autorités du pays puisent des dizaines de millions de gourdes dans les fonds du Trésor public pour organiser des carnavals « Zokiki » pour « Zogaga ». Il est vrai que dans la Rome antique, les autorités savaient utiliser la formule « Du pain et des jeux » pour porter la plèbe à croire que son bonheur se résumait à une question de « ventres et de basventres ». Mais en s’associant aux autorités onusiennes pour demander à la communauté internationale de mobiliser cent millions de dollars américains en vue de sauver deux millions d’Haïtiennes et d’Haïtiens de la famine, après l’organisation du « Carnaval des Fleurs », Haïti est devenue la risée du monde entier. Ses dirigeants ont tout simplement projeté sur la scène internationale l’image d’un peuple composé « d’affamés joyeux », de bambochards irresponsables. Monsieur le Président, vous devriez savoir qu’un peuple qui a fait 1804 ne mérite pas un tel sort. Monsieur le Président, un
peuple qui a produit Pierre Sully, Charlemagne Péralte et Benoît Batraville, finira tôt ou tard par demander des comptes à ses dirigeants. Monsieur le Président, L’OPL sait qu’il existe des dirigeants politiques qui ont choisi de pactiser avec l’étranger en vue de provoquer une occupation directe du pays, ce, dans le but évident d’assurer un contrôle total sur l’exploitation de ses ressources minières. Ces dirigeants ont décidé de fermer les yeux sur l’introduction du choléra en Haïti qui a fait plus de huit mille morts au sein de la population. Yale, la prestigieuse université américaine, vient de confirmer, après de nombreux chercheurs nord-américains et européens, que les troupes onusiennes sont responsables de la propagation du choléra dans notre pays. Malgré tout, les autorités haïtiennes continuent de faire la sourde oreille. Elles ne reconnaissent pas aux familles des victimes du choléra le droit à une réparation juste et équitable de la part de l’ONU. L’OPL se fait le devoir de vous rappeler, Monsieur le Président, que le célèbre romancier haïtien Jacques Stéphen Alexis, dans Les arbres musiciens, écrit cette phrase mémorable : « Les peuples sont comme les arbres, ils fleurissent au printemps ». Le Comité exécutif de l’OPL espère, Monsieur le Président, que cette idée géniale de Jacques Soleil vous aidera à comprendre pourquoi le Parti s’obstine tant à accompagner le peuple haïtien dans sa lutte bicentenaire pour la liberté, la dignité, la citoyenneté, la démocratie et l’amélioration de ses conditions matérielles d’existence qui ne peuvent se cristalliser que dans le cadre d’un État de droit démocratique. Pour terminer sur une note positive, Monsieur le Président, et pour espérer, même contre toute espérance, le Comité exécutif de l’OPL tient à souligner à votre attention que des élections libres, transparentes et démocratiques constituent certes un passage obligé mais elles exigent des préalables. Seul un dialogue national crédible autour des obstacles majeurs à la Refondation de l’État-Nation, impliquant le pouvoir, l’opposition, les organisations de la société civile, la paysannerie et la diaspora, permettra de trouver le compromis nécessaire à la réalisation desdites élections. Il vous revient donc, Monsieur le Président, en tant que Premier Mandataire de la Nation, de sauver ce qui peut l’être encore. Une telle convocation conduirait à l’organisation des états généraux de la Nation. Ce serait là le sens du mandat de votre quinquennat. Une telle démarche recueillerait certainement l’adhésion de l’OPL. Le Comité exécutif de l’OPL vous renouvelle, Monsieur le Président, ses salutations patriotiques et vous souhaite du courage, car nous en avons tous besoin pour assumer les échecs du passé et du présent et affronter victorieusement les moments difficiles qui s’annoncent. Pour le Comité exécutif de l’OPL, Sauveur Pierre ÉTIENNE Coordonnateur général
journal du 14 -21 aout 2013:hO 8/13/13 2:56 aM Page 6
6
Haïti-Observateur
Kreyòl
NAN SAVANN POTOPRENS
Kominike : Sèlman yon ti konsyans peyi Dayiti mande nou tout, souple # 3 (Swit e fen)
Leson pou tout jenerasyon k ap vini yo pou yo pa tonbe nan rizib Manatann, Nouyòk — Malgre presyon nan peyi Dayiti tèlman wo nan demagoji mesye-dam yo ap fè pou anpeche peyi a respire yon bon van fre pou tout moun kapab viv nal lapè, nou oblije fini konplètman avèk kominike a semenn sa a. Anpil koze gaye nan peyi a kote pawòl piman bouk ak piman dous rankontre pou fè yon amalgam chire pit ki reyèlman fè tout moun kwè ke abitan peyi a yo gen gwo pwoblèm, paske yo pa fouti antann yo pou rebati peyi yo ki bezwen konkou tout moun. Nou pa konn konbyen tan k’ap pran anpil dirijan yo pou sispann betize, ranse e dirije peyi a nòmalman. An nou kontinye ak Nimita e Polikap pou nou fini. Yo pa janm fè pepinyè Nimita : Ou gen rezon. Yo pa janm rive fòme kad pou ranplase yo. Madan Maniga te dwe pase lidèship la bay yon jèn, paske li pa gen chans ankò pou l pran mayèt la. Nou pa gen anyen kont pèsonn. Men nou vle mete aksan sou tout « i » yo. Se pou nou tout asepte règ jwèt la. Si gen bon chofè sou wout la, machin nan kapab rive san li pa fè aksidan pou l tonbe nan falèz. Si nou reyèlman konsyan de nou men e konprann reyalite moman an, nou dwe fè yon meya koulpa e reziye nou pou n rekonèt nou pa kapab okipe yon fonksyon, men nou ksapab pote konkou nou nan fòme kad. Polikap : Mezanmi, nou pa kapab kontinye viv jan nou ye a, fòk nou fè yon jefò pou yon jou nou kapab soti nan sèk visye sa a. Jodi a se nou ki mete ansanm pou konplote kont pozisyon an. Demen, se va tou pa w. Se pou nou gen kouraj pou nou wè bagay yo avèk objektivite pou nou pa regrèt aprè. Si nou chwazi Konstitisyon 1987 la kòm bousòl, pinga nou sèvi ak li pou enterè kan nou. Nou dwe sispann youn ap voye toya sou lòt. Sa pa p regle anyen pou nou. L ap voye nou jete nan Lavalas dlo sal pou nou ateri nan lanmè san konesans. Si
yo te pase 20 tan nan malpwòpte, se pa kounye a pou y ap fè odas yo gen pou regle pi bon bagay ke moun sa yo ki pa p renmèt anyen. Nimita : Se ta pi bèl bagay ke nou ta mete tèt ansanm pou nou travay ak gouvènman an ki bezwen konkou nou pou peyi a. Yon siksè nan peyi a ap reflete sou nou e non pa sou gouvènman Mateli/Lamòt k ap travay
pou yon chanjman total-kapital pandan ti bout li gen pou l pase a. Fòk ti mani sa a chanje nan sen nou pou peyi a kapab respire. Nou dwe sispann fè demagoji pou nou kapab pa parèt lèd. Mwen kwè gen anpil nan yo k ap parèt lèd, paske yo antre nan yon pwosè san tèt e san fon pou yo antrave gouvènman anplas la. Se Titid ki te dwe la pou te ba yo monnen pyès yo san epanye pèsonn. Epi, yo pa t ap azade yo ranse konsa lè yo vle sou administrasyon Titid la ki t ap keyi yo ak gòl paspatou li a ke li iktilize lè li pi pito pou fèmen dyòl ak je tout rekalsitran ki konprann yo se yon bon bagay pou peyi a. Polikap : Pagen manti nan sa menm ! Se yon verite ke nou pa fouti denye. Mwen kwè ke bagay yo dwe chanje depi gen volonte nan sen nou pou bagay yo fèt pou liberasyon sosyal ak politik la pa ni nan demagoji ni nan lisans medyokrite. Nou dwe pran konsyans e fè tout sa ki bon pou nou kapab itil peyi nou. Se mechanste ki gaye nan tèt Nèg yo pou elimine pwochen yo k ap vire lòlòj yo. Si yo tout konprann ke yo pa p chanje pou kite peyi a pran wout devlopman an, mwen pa kache di yo ke pèp la ap mache pran yo tout kote yo ye ap betikze e menm fè pwovokasyon.
14 -21 aout 2013
Respè dwe retounen nan peyi a pou nou tout konprann nou se frè nou ye e ki gen menm enterè pou nou tout pa kite politik vire tèt nou e divize nou tou pou nou pa janm fè jefò nou gen pou nou fè pou nou ale ann avan. Pèp la fatige avèk bann mechan yo ki renmen wè mal devan je yo. Nou pa dwe dekouraje e nou dwe siveye tout derapaj pou enterè peyi a nou pa menase jan mechan yo ki gaye toupatou ta renmen wè pou nou ki pa fè pati yo. Nimita : Pale mwad sa, gason ! Depi nou gen ti souf la, nou kapab fè anpil mèvèy. Si yon denmèplè kontinye ap pale sèke li pa gen okenn konviksyon. Se pou nou tout san pitye pou tout sanzave ki pa vle konprann ke chemen yo vle pase a pa p bon pou yo e ke yo dwe prepare pou pwochen eleksyon pou kapab gen chans nan apwòch yo. Michèl pa vin konsa si yo ta vle konprann sa. Pinga touche li pou nou pa efase nan apwòch nou. Si
nou vle, nou mèt kontinye radote pandan li menm ap travay pou yon gran amelyorasyon nan peyi a. Polikap : Peyi Dayiti se yon peyi ki vyèj. Se pa nan politik pou nou rete ap touye tèt nou. Tout doktè yo ki gen anbisyon politik, pran blouz nou pou nou retounen lopital, oubyen nan sant nou vle pou n kontinye sèvi pèp la. Se pa politik k ap fè renonme nou, men se nan bon travay sosyal la k ap penmèt nou rive byen lwen. Pèp la toujou bezwen sèvis sa yo pou li kapab jwi yon bon sante pou l pa malad. Poudi Nèg yo gen zòrèy pou yo tande e pran tout sa nou di la a pou sèvi yo ? Fòk Nèg yo konprann byen pou yo rive se pa nan bay manti chak minit. Avèk tout nanm nou, nou di : « fòk sa fini nan peyi a, paske nou pa p pran yon lòt 300 lane nan malpwòpte, nan delenkans, nan tapaj, nan kriz, nan konplo ak nan tout vye tenten ki pa p mennen nou okenn kote ». Nou kwè pèp la dwe gen jistis li, paske « Jistis Bondye vin nan kabwèt bèf » Se pou dirijan yo pran responsabilite yo, paske « chodyè prete pa janm kwit bon manje ». Nèg yo gen pou yo sezi wè peyi a si yo pa vle mete zam denigreman an atè avèk tout fo temwayaj pou fini avèk pèp la. Si yo konprann se jan sa a pou yo pase, yo mouri vit nan fim nan. Fòk nou kontinye ap lonje dwèt sou dezòd la pou l fini nan peyi a, paske nou pa yon makòm moun tèt anba. Ayiti nan wout pou chanjman san bann vagabon yo Polikap : Tata, koute non, cheri. Mesye yo mèt rete gade. Ayiti gen pou l reprann pye l nan tan k ap vini an. Tankou moun yo di a : « Dlo a tonbe, men kannari a toujou la ». Mwen kwè sa bann vagabon yo pa vle wè a, se sa y ap wè devan je yo pou bay moun lapè. Se yo k ap mete peyi a nan pwoblèm, paske lè gen tout bagay sa yo nan peyi a, yo pwofite pou yo fè dezòd. Ou pa wè yo gonfle yon sèl kote pou y ap pale anpil ? Pou tout frè m ak sè m yo ki vle yon chanjman nan peyi a, nou dwe gen tèt frèt pou nou rive nan kafou libète. Se pou nou pa pran priyè e menm koute bann mèsenè e opòtinis yo ki pa vin regle anyen serye osnon twouble lapè piblik. Na gen repo nou avèk bann komokyèl yo. Epi sa va fini nèt nan peyi a. Nimita : « Sa va fini Sa va fini Vye frè ! Sa va fini ! Sa va fini Sa va fini Vye sè !
Sa va fini ! Yo mèt sote ponpe Peyi a pa p kraze Toutotan pitit li la. O se sa menm ! Se travay n ap travay ! » Polikap, mwen kwè ke Sen Michèl toujou la avèk epe li pou l triyonfe sou demon yo, paske Bondye, sèl wa, deja ba l pouvwa pou l kraze tèt yo. Se pou nou tout san pitye pou demon yo ki vle elimine nou. Nan sikonstans sa a : « se fè koupe fè », paske nou pa vin pou bay piyay. Nou gen dwa di san nou pa pè se : « Èy pou èy, dan pou dan ». Se pa sa nou ta renmen wè sa ki kreye bagay sa a. Men tankou yo di an franse : « À l’impossible, nul est tenu ». Nou deja nan wout viktwa, paske tout satan yo nan move direksyon pou y al touye tèt yo. Bondye ba yo yon bwa long kenbe pou yo sispann anbete nou. Yo bay peyi a kont fatig li e yo toumante nou tou. Fòk yo tout konnen ke : « kochon pa janm fache ak labou ». Se nan malpwòpte yo abitye viv. Se konsa pou yo rete kèlkeswa jan yo ye. Yo gen pou yo kraze yon kite sa, paske tout pitit Granmèt la pa janm rete konsa san yo pa jwen sekou ak gras Bondye rezève pou yo nan tout jan. Yo gen pou yo toumante jiskaske yo tout tounen eskòpyon. Nou pa bezwen fatige nou, paske viktwa a se pou nou ki konsyan e ki gen kouraj pou pran responsabilite nou pou ede manman nou k ap soufri e ki bezwen èd nou san pèdi tan nan moman nou ye la a. Polikap : Se pou nou tout fè yon sèl pou nou konbat tout satan e pran responsabilite nou, paske nou tout se pitit madanm nan ki bezwen nou tankou tè sèk ki bezwen lapli. Tankou pwovèb la di : « Doktè pa chache malad, se malad ki chache doktè ». Nou tout ki konsène, ann fè devwa pitit nou, paske bann akwèkwè yo ki antoure nou e ki pa kon dimanch se malè pandye pou nou. Yo tounen pipirit pou yo sa foudwaye nou. Bondye pou nou, aksyon malonnèt yo klè. Se kòm si nou te kapab di : « Jan pen nou ye, se konsa pou soup nou ye ». Nimita : Bravo, gasson ! Yo konpran n ap pran nan kaponnay yo pou nou kite sa. Jenerasyon k ap vini yo gen pou yo ranplase n. Nou pa fouti rete ap betize san nou pa janm vle reyalize. Nou gen yon obligasyon pou nou tout met men nan pat la pou nou rive byen petri l ansanm. Nou pa dwe janm bliye sakrifis zansèt nou yo te fè pou kite eritaj sakre sa a pou nou. Pa gen kesyon pou « kabrit bwè, mouton sou ». Si yo konprann n ap dòmi pou yo banbile tout jan yo vle, n ap fè yo tout konnen ke piyay la fini e ke « bourik pa p travay pou chwal galonnen ». Deja gen yon chwal la a k ap pare pou l pran daso, paske se sa li abitye fè. N ap di l tanpi ! Tanpi ! E tanpi ankò. Polikap : Nou te toujou konnen se nan inyon pou nou pwogrese e fè bon bagay tou. Zafè tout ipokrit ki konprann se nan daso pou yo fè chita yo. Ya va konprann si yo vle ke : « Jwe ak makak, men pa janm manyen ke l ». Si yo konprann se nan manti ak fo temwayaj pou yo rive mete moun atè k ap travay, yo tout twonpe. Nou tout ki deja pran dispozisyon nou pou fè tout sa ki bon pou peyi a pa p kite nou dekouraje e n ap fè yo tout konnen ke : « Kache laverite, se antere dlo. Epi kay koule ka twonpe solèy, men li pa fouti twonpe lapli ». Nou fout nan degon yo. Nimita : Nou pra l fè sa san demagoji e san rankin. Nou dwe bay tout ensanse yo yon leson pou yo sispann ranse ak moun. Si yo te gen bon sans se tèt-a-tèt pou yo ta viv ak nou. Yo prefere detache pou yo regle zafè yo. Se sa k fè yo rive nan kafou tenten, paske yo se yon bann demagòg, betizè, malfektè, e menm teworis tou ki anpeche nou fonksyone. Nou pa p rete di : « aprè plante mayi, na konte bougon ». Si mesye yo ap aji konsa e nou kite yo nan sen nou, y ap tounen yon kansè pou wonje nou. Pa gen 2 demi mezi se « bat fè a lè l cho ». Se yo menm nan vye ajisman yo ki lakòz : « devan pòt tounen dèyè kay ». N ap lage nan degon yo. Polikap : Se sa li ye menm ! Si vagabon yo te pran konsyans, nou tout pa t ap la ap rele Leyogan nan
dèyè kamyonèt la. Nou gen yon bann epav ki pa vle travay e ki mize sèlman sou pouvwa a pou yo fè fòtin yo san pwoblèm. Se pou konstitisyon nou an amande ankò avèk tèt frèt pou gen balans. Nou pa p kite yo vin maske nou ankò avèk bagay yo pran lakay vwazen pou pote ban nou. Se la pwovèb nou an gen enpòtans li : « Avan w monte bwa, gade si w ka desann li ». Si w pa kapab desann li, ou chaje ak pwoblèm. Se konstitisyon makiye sa a ki mete divizyon nan sen nou. Se poutèt sa mwen toujou fè zanmi m yo konnen li enpòtan pou nou tounen nan sous nou si nou vle pran responsabilite nou. Ayiti pa p janm mouri. Nimita : Nou gen yon pakèt konpatriyòt ensanse ki rann etranje responsab malè peyi nou san yo menm pa sousye yo de reyalite a ke se nou menm ki dwe pran angajman nou. Zansèt nou yo te mande nou pou nou fè linyon paske divizyon pa janm pote bon bagay pou yon nasyon. Nou prefere aji jan nou vle pou nou tounen etensèl. Vwala ke jodi a nou pèdi tout prestij ak diyite nou. Si zansèt nou yo te konnen ke se konsa nou t ap mennen peyi a pou l sèvi bwa dan lòt nasyon, yo pa ta gen rezon pou yo te fè gwo sakrifis sa a. Polikap, msye a fatige e nou pran twòp nan tan li. Mesaj nou an deja pase depi se Jan Bèbè ki pran l, paske m’sye pa sektè. Polikap : Kòm nou toujou di, moun sa yo se yon bann Konze ! Nou kwè nou di ase e nou voye yon mesaj klè e enpòtan pou jèn yo. Si gen tan n a va bay plis detay. Bondye poko ap pran nou youn la paske se pou nou wè chanjman ki deja kòmanse sou administrasyon sa a. N ap di w mèsi pou pasyans ou paske travay sa pa yon travay ki fasil menm nan ramase enfòmasyon. Nou konnen gen moun k ap voye pye pou verite yo. Se bagay ki konsène yo. Kidonk sa ki fache, se zafè yo e nou mande yo pou yo anbake, paske nou nan yon batay sere, gason pa kanpe. « Grenadye à l assaut, sa ki mouri se zafè yo ». Nou menm, nou la djanm, paske anj gadyen nou, Sen Michèl, avèk nou. Nan savann Pòtoprens Nouyòk — Peyi Dayiti divize an 10 depatman kote konsantrasyon yo fèt nan vil Pòtoprens. Depi premye janvye 1804, zansèt nou yo te pran endepandans peyi a pou l te sa yon peyi ki pa gen pou l rete ak lòt. Men pou nou te kapab kenbe peyi a djanm pou l pa gen mwayen pou l fè meya koulpa, fòk nou menm ki eritye richès sa a te antann nou nan fè inyon ki se remèd pou voye pwogrè monte san gade dèyè. Malerèzman, nou pa janm eseye mete ann aplikasyon leson sa a ki t ap sèvi nou anpil. Egoyis, jalouzi, anvi, gouman, medizan, ak tout sa ki pa bon se li nou itilize kòm zam pou touye pwòp frè n ak sè n. Ekzanp yo byen vivan douvan je nou tankou yon boul kistal. Se pa nou ki kreye anyen ni k ap fabrike zen pou simaye nan sen sosyete a. Se Bondye pou nou, istwa toujou la pou rakonte tout sa k te pase. Jodi a nou tout t ap kapab viv yon jan pou kè nou te ka kontan men non pa sote tankou anpil frè nou te toujou nan kouri, paske sitiyasyon lakay pat bon. Nou tout ki te gen yon ti chans pou nou te fè 2 jou lekòl, nou te aprann ke se nan Pon Wouj ennmi anprè e liberatè peyi a, Jan Jak Desalin, te touye li pa bal pou l te tonbe sou fas anba bal asasen yo. Se te dezòd sa a ki te fèt nan jounen 17 oktòb 1806, sètadi 2 zan aprè endepandans peyi Dayiti. Nou tout kapab konprann ki enpak bagay sa a te fè nan peyi a. Se yon bagay k ap kontinye jous jounen jodi a, nan fason ke anpil nan nou ap opere. Pa gen youn nan nou ki kapab pwouve lekontrè, paske fè yo vivan e yo byen klè nan je nou tout k ap gade san deviyasyon. Se nan tenten peyi ap patoje, paske majorite dirijan pyèt nou yo pa rive konprann ke se 2 bon ki fè bonbon e nou te dwe konpòte nou tankou moun e non pa tankou zannimo, daprè refleksyon anpil konpatriyòt. San rayisab la ap koule nan venn nou, paske nou pa janm chita ansanm pou nou reflechi avèk tèt frèt defason pou nou ta elimine tout vye defo
Ale nan paj 14
journal du 14 -21 aout 2013:hO 8/13/13 2:56 aM Page 7
7
Haïti-Observateur 14 -21 aout 2013
DÉCÈS SUSPECT DU JUGE JEAN SERGE JOSEPH
Rapport historique de la Commission spéciale du Sénat haïtien Suite de la page 2 longer à pied la cour du palais vers le sud pour rejoindre le doyen qui l’attend déjà dans son propre véhicule en marche. Le juge était accompagné de son agent de sécurité, l’officier de police Johnny Pierre et de son cousin et confident Berlens Joseph, plus connu sous le sobriquet de Ti Sourit. Le doyen instruit le juge de laisser là ses accompagnateurs car lui n’avait personne avec lui. Au moment de démarrer, le juge plaisante à l’huissier Figaro : « Tu as vu avec qui je suis sorti.» Il était près de 15 heures et le véhicule du doyen file vers l’est de la capitale. Destination : selon le doyen, le même restaurant de mardi (Table de Cajus) ; selon les récits confiés par le juge à son épouse, ses amis et connaissances, le cabinet d’avocat de Maitre Gary Lissade. 18.- Vers 19 h, le véhicule du doyen revient avec les mêmes occupants : le doyen Jean Michel et le juge Joseph. Le juge, qui est déposé là où son véhicule l’attendait (sur la cour du Parquet), ordonne à son cousin de transférer un sac de riz de son véhicule à celui du doyen. Ce qui est vite fait. Au moment de vider les lieux, le doyen s’enquiert : « Qui est en charge de la sécurité du juge ? » Et Johnny Pierre répond par l’affirmative. Alors le doyen lui confie : « Juj la nan men w.» Et le juge rentre chez lui, selon ses proches, visiblement paniqué. 19.- Rentré chez lui, le juge appelle son épouse comme il le lui avait promis avant son départ pour la réunion. Le juge Joseph explique alors à son épouse qu’il ne peut lui faire un compte rendu de la réunion par téléphone, car il a des suspicions que son téléphone est sous écoute. Il promet à son épouse d’aller emprunter un autre appareil de téléphone afin de lui raconter de fil en aiguille la rencontre. 20.- Le vendredi 12 Juillet 2013, le juge, comme à son habitude se rend au palais de justice. Il retient tous ceux qui passent devant son bureau pour leur expliquer sa mésaventure d’hier soir. Il pousse dans son bureau le juge Morin et lui raconte ce qui s’est passé, va au bureau du juge Saint Vil et lui raconte l’histoire, le juge Surpris pénètre dans les bureaux du juge Saint Vil, il lui raconte aussi la même histoire. Mais le juge Surpris le prend à partie pour s’être rendu à une réunion inopportune et pour ne pas avoir averti d’avance ses amis juges. Il prend dans son bureau Madame Ketly Julien de l’organisation IMED et lui raconte l’histoire, celle-ci lui propose de revenir pour enregistrer l’histoire le lendemain. L’avocat Samuel Madistin auquel il avait parlé plus tôt de la question revient à son bureau et juge Joseph lui explique comment la réunion s’était déroulée. 21.- Ce même vendredi 12 Juillet 2013, Madame Ketly Julien de l’IMED s’était rendue au bureau du doyen Jean Michel accompagnée de Madame Jacqueline Charles du Miami Herald. Cette visite devait permettre à Madame Charles d’avoir une entrevue avec le doyen afin de rendre compte des problèmes du Tribunal de Première Instance, des juges d’instruction, et de l’accompagnement de l’IMED au tribunal. Selon Madame Julien, cette entrevue n’a duré que vingt minutes. Selon le doyen, elle aura duré deux heures. L’important dans tout cela, c’est que le doyen a raconté à la commission sénatoriale d’enquête que pendant tout ce tempslà, le juge Joseph n’arrêtait pas de venir à son bureau. Chaque fois, il était occupé et ne pouvait recevoir le juge. Selon le doyen, le juge se serait présenté à son bureau sept ou huit fois de suite. Au bout du compte, le juge
est parti en demandant au doyen de l’appeler et lui passant un numéro de téléphone, avec la précision qu’il s’agit d’un numéro de Natcom que tous n’avaient pas à leur disposition et que c’est le numéro qu’il utilisait pour appeler son épouse. 22.- Le doyen n’a pas appelé le juge ce soir-là. Le juge s’est rendu à l’Estère puisqu’il avait rendez-vous avec son épouse pour ramener celleci à Port-au-Prince le même soir. C’est l’épouse qui prend l’initiative et demande au juge son époux de lui raconter ce qui s’était passé à la réunion du jeudi. Il fait un récit exhaustif à son épouse de la teneur de la réunion, de l’identité des participants et de leur prise de position. 23.- Vendredi soir, le juge Joseph est rentré de l’Estère ramenant avec lui son épouse Rachel (qui devait répondre à un rendez-vous chez un dermatologue), sa fille de 11 ans Jessica, boss Fito (un plombier qui était parti avec lui à l’Estère aux fins d’évaluer les coûts d’un travail à réaliser), et Berlens Joseph, son ange gardien. Ce soir-là, tout semblait calme et rien ne prédisposait quiconque à appréhender l’événement fatal qui allait survenir quelques heures plus tard. 24.- Vers les deux heures, le samedi 13 Juillet 2013, Rachel est tirée de son sommeil par le bruit de quelque chose qui tombe. Elle regarde dans la direction du bruit et voit son mari Jean Serge Joseph essayer de ramasser un récipient dans lequel il pissait. Le récipient tombe une seconde fois. Alors Rachel vole au secours de Jean Serge en prenant elle-même le récipient et le tenir pour qu’il pisse. A ce moment, Jean Serge trébuche et Rachel le retient de son bras droit. Elle lui pose une question à laquelle il ne pouvait répondre. Il n’avait plus l’usage de sa langue. Rachel appelle Berlens qui descend dans la chambre où se trouvaient le couple et l’enfant. Berlens reçoit l’ordre d’aller chercher de l’aide auprès du propriétaire de la maison. Il revient avec une réponse négative. Rachel lui intime l’ordre de rester avec Jean Serge pendant qu’elle partait chercher le propriétaire. Elle le trouva aussitôt sortie dans la rue, et les deux sont allés chercher de l’aide auprès des policiers cantonnés au commissariat de Cabaret. Les policiers viennent avec Rachel et le propriétaire et aussitôt embarquent Jean Serge dans le véhicule de la police qui n’avait pas assez de carburant pour le trajet, et Jean Serge a été descendu du véhicule de la police pour être réembarqué dans son véhicule de service. Il est conduit à l’hôpital Bernard Mevs où il a été pris en charge. 25.- Le fait le plus brut qui ressort de tous les récits et que tous les témoins ont rapporté, c’est que le juge Joseph avait été visiblement paniqué et qu’il était, aux dires de certains, au bord de sombrer dans une quelconque dépression. Il était agité et demandait conseil à tous. Mais il avait une décision arrêtée selon ce qu’il avait confié à certains: celle de siéger à nouveau le mardi 16 Juillet 2013 pour entendre l’affaire et se dessaisir comme, dit-il, on le lui avait demandé. Par la suite, il démissionnerait et quitterait le pays. RESUMÉ DES AUDiTiONS Berlens Joseph, homme de confiance du Juge Jean Serge Joseph, qui aurait aussi été entendu par le RNDDH, quatre juges de la CSPJ, et autres entités dans le cadre de l’enquête, est né le 19-10-1988. Il accompagne toujours le juge dans son véhicule, dans son appartement à Cabaret et dans sa maison, à l’Estère. Berlens
(alyas Ti Sourit) déclare: « se denpi nan lane 1999 mwen konnen jij la. Li voye m lekòl, mwen rann li sèvis, mwen t ap jere yon sibèkafe pou li, enpi li vin mande m pou m akonpanye l lè l ap monte Potoprens… Abitid jij la, nan jou travay, se soti bò 6 zè nan maten li ale nan biwo, jis rive 4-5 kè apremidi. Li pa janm dòmi Pòtoprens, se Kabarè li dòmi. Se jij la ki toujou kondi machin li, li pa gen chofè. « Souvan se ak Mèt Madisten l ap pale sou konsèy kòman pou l abòde dosye ki konsènen madanm ak pitit Michèl Mateli, ansanm ak minis yo ki dwe parèt nan tribinal. « Nan jedi 11 jiyè 2013 nan maten, jij Sèj te nan tribinal la, li di fòk li ale Kabarè, enpi li dwe mande madanm li otorizasyon pou l al rankontre ak minis Jistis la menm jou apremidi a. Dwayen an rele jil Sèj bò 2 zè apremidi konsa pou yo pran randevou nan pakè a. Rive nan pakè a, machin dwayen an pa gen ni chofè, ni sekirite, li gen yon kòstim ble sou li, yon chemiz blan ak yon kòl wouj. Motè machin dwayen an te deja ap mache. Dwayen an, se yon moun ki pale sou pwent lang. Machin dwayen an, se yon Nisann Patwòl blan ak vit tente. Dwayen an di Sèj, li pa bezwen ale ak sekirite, l ap monte nan machin dwayen an. Li te bò 3 zè, 3 zè edmi nan apremidi… Lè yo deplase, gen 2 lòt machin ki derape dèyè yo. « Lè yo retounen bò 6 zè apremidi konsa, jij Sèj mande m pou m pran diri a ki te nan machin li pou m mete l nan machin dwayen an. Diri a se 10 mamit nan yon sak angrè jòn, ki make agro-sèvis. Pandan nou sou wout pou ale Kabarè, m tande jij Sèj pale ak mèt Madisten. M tande jij Sèj di l ap retounen Kanada. Li di mèt Madisten se nan biwo mèt Gari Lisad li te rankontre ak otorite yo. M tande l site non minis Jistis la, Jan Renèl Sanon, prezidan Mateli, Premye minis la, Loran Lamòt, ak yon lòt mesye ankò ki te nan rankont la. Lòt mesye a, se yon mèt, m pa sonje non l. Sou wout la, pandan plizyè fwa telefòn jij Sèj sonnen, m tande l di dwayen, kòmkwa se ak dwayen an l ap pale. « Lè l rive aswè menm jedi a, li di m al achte gatorèd pou li ak yon galon dlo. Pandan lannuit la, li pa janm ka dòmi, li gentan bwè tout galon dlo a, li di m li santi vant li cho. Nan vandredi 12 jiyè 2013, nan maten, Jij Sèj di m dwayen an di l bezwen l ijan. Pat gen tribinal jou sa lakòz tanpèt Chantal. Lè jij Sèj rive nan tribinal la, li fin pale ak dwayen an, m wè jij Sèj rele plizyè lòt jij pou l pale ak yo, tankou: jij Lama Belizè, jij Wilnè Moren, jij Bèj O. Sipri, majistra Yanik. Li pale ak yon madanm ki pa jij, m tande l rele l Keti ou byen Ketli. « Li te bò 2 zè apremidi jij Sèj di nou prale Kabarè, soti Kabarè pou n ale Lestè. Lè nou rive Lestè, li pran madanm li, pitit li Jesika pou nou retounen Kabarè, paske jij Sèj te di l pral mennen madanm li kay doktè samdi13 jiyè 2013 nan maten. « Pandan lannuit la, mwen pa dòmi nan menm chanm lan ak Sèj, se Jesika pitit fiy li a, ki gen 11 lane, ki vin rele m nan chanm kote m ap dòmi an, bò inè di maten pou l di m papa l malad. Lè m desann jij Sèj di m l ap mouri, li pa ka pale byen, l ap pèdi langaj li, li poupou sou li, li pipi sou li, li sye anpil, zye l koule dlo, li di l pa wè byen, li wè doub, li eseye pran papye pou l ekri, li pa ka ekri, men l lage, li vin pèdi konesans. Madanm li gen tan fè demach machin Lapolis. Lapolis di yo pa gen gaz nan machin yo, se nan machin jij Sèj nou blije monte, se pote nou pote jij Sèj ki kontinye poupou sou li, li vomi nan machin li, sou tout rad li ak sou rad
nou k ap pote l la. Nou te prale ak li nan lopital Petifrè, men polisye a di lopital Bèna Mez pi pre. Nou rive nan lopital la bò 2 zè edmi dimaten. Yo konsilte l, yo fè analiz pou li. Se sèl souf jij la k ap monte. Apre yo fin fè analiz la, yo di l pral mouri. Se bò 7 tè edmi nan aswè jou samdi 13 jiyè 2013 la jij la mouri nan lopital Bèna Mez. Apre lanmò a, fanmiy lan deside pran mò a pou n rantre ak li Lestè pou n mete l nan mòg « Merite ». M pa konnen ki kote mò a ye konnyè a». Ketly Julien, responsable de iMED, a rencontré la Commission vers 11 h 30 du matin le 19-07-2013. Elle déclare: « Nan kad apui ak kabinè enstriksyon yo pou yon òganis founi materyèl biwo ak sèvis entènèt, mwen te twouve m nan Tribinal premye enstans Pòtoprens la jou vandredi 12 jiyè 2013 bò midi edmi konsa. Jij Sèj te nan kare dwayen an, lè m kwaze ak li. Lè m gade l, li di m li bezwen m ijan, jodya menm. Mwen al fè ti pale ak li nan koulwa a. Mwen di l: m pa konprann vizaj ou, sanble w malad, ou merite yon ti repo. Mwen wè vizaj li blèm, tankou yon moun ki fatige anpil. Mwen di l m pa ka rete. Li ensiste, li di m se jodya pou n pale. Mwen di l m ap retounen pita. Efèktivman mwen retounen, li te deja bò 2 zè edmi nan apremidi menm jou vandredi 12 jiyè a nan biwo jij Sèj. Grefye a te absan. Li di m te gen yon premye rankont nan semenn lan pou planifye yon lòt rankont ak minis Jistis la nan biwo mèt Gari Lisad. Mwen reponn li: m pa kwè w te ale nan rankont la Sèj. Li di m: pitit, m nan ka, se bagay lanmò. Li di m, se pa sèlman mèt Gari Lisad ki te nan rankont la ak minis Jistis la. Te genyen tou prezidan an, Michèl Mateli, ak Premye minis la, Loran Lamòt. Li di se premye fwa m twouve m nan sitirasyon parèy. Li di pandan Michèl Mateli ap pale ak li, li fè eksprè krache ki soti nan bouch Mateli ap tonbe sou vizaj mwen, enpi l ap pase dwèt li devan vizaj mwen pandan l ap fè m menas, ak tout kalite pawòl pou eseye imilye m. Jij Sèj kontinye pou l di m, li eseye eksplike yo dosye a pa nan men l ankò, men yo egzije l pou l mete bout nan dosye a pou pita madi 16 jiyè 2013 la. jij Sèj rakonte m, se sèlman mèt Gari Lisad ki te yon ti jan pran pitye pou li, apre sa, tout lòt yo te agresif ak li. Pou sa ki konsènen Mateli, li te mechan ak anpil move pawòl. Alòs mwen menm Ketli, mwen mande jij Sèj, kòman li te fè ale nan rankont la. Li reponn mwen, se Dwayen Remon Jan-Michèl ki te konseye l, ki te akonpanye l, enpi se nan machin dwayen an ansanm ak dwayen an li te ale. Enpi li di m: Ketli, m santi m ka mouri. Gen bagay ki pi grav toujou. Se lòd yo pase dwayen an ki dakò pou dosye a fini madi 16 jiyè 2013. Sèj kontinye pou l di: Alò, m t ap gade kòman m te ka kontoune kesyon an, pou m te ka mande moun yo, kidonk ‘Sofya ak Olivye Mateli, ansanm ak minis yo pou yo ta desann nan tribinal la pou m ta fè yo peye amann si yo pa vini, enpi m ta chèche yon jan pou depoze dosye a. Alò, mwen Ketli, m pwopoze jij Sèj, pou m ekri tout deklarasyon l yo sou papye, mwen antann ak li m ap anrejistre l, m ap filme l enpi pou m gaye dosye a nan laprès pou pwoteksyon l…. Li dakò. Nou pran randevou pou m pase lakay li Lestè jou samdi 13 jiyè 2013 bò 8 tè nan maten….. Anvan lè samdi 8 tè maten rive, mwen rele Jij Sèj, se yon dam ki reponn pou di Jij Sèj malad, li lopital. Alò mwen rele dwayen Remon Jan Michèl. Li pa reponn. Mwen rele l ankò, li pa reponn. Se jis dimanch 14 jiyè 2013 dwayen an rele m pou l di se legliz li te ye, se sa ki fè l pat ka reponn.
Mwen tou pwofite di dwayen an, jij Sèj te gentan di m se li menm dwayen an ki te òganize rankont la, enpi se li menm dwayen an ki te akonpanye Sèj nan rankont la. Dwayen an pa reponn anyen. Li pito pale de dosye materyèl biwo ak entènèt nou te tanmen pale vandredi a. Mwen rele jij Bèna Senvil ki di m wi, li konfime se dwayen an ki mennen jij Sèj nan rankont lan. Jij Bèna Senvil menm dakò ak mwen fòk gen komisyon ankèt ki monte pou fikse responsablite yo…. « Mwen menm Ketli, mwen pa t ap pale nan radyo. Se lè m tande deklarasyon dwayen Remon Jan Michèl nan radyo, kote l deklare pat janm gen rankont, mwen santi m endiye, se sa ki fè nan dat madi 16 jiyè 2013 mwen deside di tout sa m konnen de dosye a nan radyo. Mwen dispoze parèt devan tribinal pou m temwaye ». Maître Samuel Madistin a été entendu par la Commission sénatoriale, le vendredi 19 juillet 2013. L’ancien sénateur Madistin nous a rappelé qu’il avait déjà adressé une lettre dans laquelle il a témoigné par écrit, et par conséquent, ’il est prêt à se rendre au tribunal pour confirmer ses érits. Maître Samuel Madistin nous a dit que le juge Jean Serge Joseph lui a confié que lors de la rencontre du jeudi 11 juillet 2013, dans un élan de sympathie et de pitié de Maître Gary Lissade à l’égard du juge Serge, ce conseiller de Michel Martelly a pris soin de compléter à la plume sa carte de visite qu’il a remise au juge Jean Serge Joseph. Cette carte de visite existe….. Maitre Madistin a attiré l’attention des membres de la commission sur un employé du parquet, dénommé Figaro, qui avait parlé à Serge. Le juge Serge a dit ceci à Figaro: « ou wè nan ki machin m monte, pou m soti, se nan machin dwayen an…..» Maître Samuel Madistin nous a promis de nous aider à approcher la famille du regretté défunt pour les suites de l’enquête. Doyen Raymond Jean Michel a été entendu par la Commission sénatoriale, le vendredi 19 juillet 2013, de 1 h 40 à 3 h 29. Donc pendant une période de 1 h 49 minutes. La Commission s’est excusée du fait qu’elle s’est présentée pour lui demander audience, alors qu’elle avait déjà adressé une lettre de demande d’audience pour le lundi 22 juillet 2013. Alors, le doyen a appelé un responsable de la CSPJ pour demander l’autorisation de recevoir la Commission. L’autorisation a été accordée au téléphone, par Maître Elibert de la CSPJ. Le doyen a déclaré: « mwen resevwa nou ak yon doub chapo: kòm majistra asi, ak kòm administratè »… « Asiz kriminèl louvri nan dat 08 jiyè 2013. Jij Sèj vini kote m pou l di m li bezwen m nan dat madi 9 jiyè 2013 nan biwo m pandan m ap resevwa jire yo ak tout difikilte sa reprezante. Jij Sèj ensiste pou l di m se ijan, enpi se konfidansyèl, paske se yon sitiyasyon ki dwòl. Li te anviwon 10 zè 30 nan maten. Mwen pwopoze l pou n ale yon kote pou n pale, san sekirite, san chofè. Nou ale, bò midi edmi konsa, nan tèminis ri Pave, nan ansyen tribinal travay la. Jij Sèj rakonte m li viktim de otorite deja, kote nou ye a pa ofri ase sekirite pou n pale, pito nou ale lòt kote. Alò, mwen ale ak li nan rèstoran Table de Cajus, dèyè mize a. Jij Sèj poze m kesyon pou l mande m, èske m pa resevwa okenn kout fil. Mwen
Suite en page 9
journal du 14 -21 aout 2013:hO 8/13/13 2:56 aM Page 8
8
Haïti-Observateur 14 -21 aout 2013
DIPLOMATIE ET SOCIETE
Jean-Serge Joseph, un cadavre embaumé qui ne parlera plus Par Dan Albertini Entre (). Qui finira par dire la vérité : celui qui l’invente, celui qui la forge, celui qui ment, celui qui la rapporte, ou celui qui sont sous serment ? Contexte, conjoncture et copinage font mentir les faits chez nous. Certains disent que les faits sont relatifs. Fermons les (). il y a deux ans de cela, on aurait beau vouloir avancer la thèse de la main (étrangère) cachée pour expliquer les maux d’Haïti, que la plupart de nos grands penseurs (psychologues) auraient crié à la paranoïa, à de l’irresponsabilité, à la fuite en avant pour servir d’excuse à l’échec made in Haïti. Je m’en rappelle fort bien, alors que j’avançais avec la notion : Haïti nouvelle ou la série des grand procès de l’Histoire. Dans l’affaire de la mort du juge Joseph, il se trouve, inconséquence ou rigoureusement, que ceux-là mêmes qui défiaient cette thèse, avancent à leur tour, la thèse « différente », de la manipulation étrangère, parlant du Canada et des États-Unis d’Amérique. Ce, dans le seul but d’atteindre la présidence. Elle aurait vendu le pays, ou défendrait seulement les intérêts étrangers. Comme si cela
n’avait jamais été dit sous un autre président auparavant. Mais sommesnous sérieux à ce point ? Le cadavre embaumé du juge Joseph est ainsi utilisé pour lui faire dire ce que désormais il ne pourra plus. Ce Canadien ne parlera plus. Accusés et accusateurs, nous devrions tous réviser notre conscience. Faudra-t-on abattre celuici, ou défendre celui-là, à n’importe quel prix, quand, nous savons tous, l’objet de notre motivation personnelle.
Quels sont les faits ? Médicaux. Jean-Serge Joseph est arrivé souffrant à l’hôpital. Le juge est mort (Haïti). Le constat déclare une hémorragie intraparenchymateuse. La famille réclame une autopsie, à Québec. L’autopsie (Québec) confirme la thèse du constat de décès. Enquête et instruction. L’instruction est mise en marche. Le juge Joseph a lancé des subpoena (suppénats) ou citations à comparaître, à des citoyens en fonction et, en politique, l’événement est filmé. Le fils et la femme du président sont accusés mutuellement par devant le juge d’instruction. Le président et le Premier ministre sont accusés mutuelle-
ment avec le ministre de la Justice, d’avoir provoqué la mort du juge Joseph. Constitution. Jean-Serge Joseph siégeait à titre de juge d’instruction assermenté en Haïti. Le citoyen Jean-Serge Joseph était de nationalité canadienne. Les appréciations Les accusateurs estiment les effets de provocation, et, d’empoisonnement, sans aucune preuve formelle. Une rencontre aurait lieu aux bureaux du conseil d’avocats de la famille du président. Les conséquences Les presses haïtiennes et internationales se saisissent du dossier : scandales. Une commission d’enquête parlementaire a été assermentée. Une commission judiciaire aussi. Depuis, les invectives sont lancées par ci et par là. La réalité La justice haïtienne n’est pas outillée pour un pareil cas, nous voulons pour preuve, d’abord : il n’y avait pas d’action de coroner haïtien, et, l’État haïtien doit se fier ou s’inspirer des compétences canadiennes. La justice haïtienne est donc à la merci de l’expertise étrangère, pour ce qui s’est passé
sur son territoire. De plus, les Haïtiens eux-mêmes ne se confient aux compétences haïtiennes. Le cadavre devra donc parler la langue de l’expertise canadienne, celle haïtienne n’existe pas. Cependant, les experts haïtiens de tout acabit, spéculent par mont et par veaux. Entre : désirs, suspicions et réalité, c’est la guerre des mots pour des maux. Mais, enquêtons à notre tour. Superficiellement. L’affaire n’est pas de défendre le président, loin de là. J’ai souvent parlé de la notion du contrat, face aux obligations du président. Cependant, la notion du contrat convoque le cadavre du juge aussi. Comment Jean-Serge Joseph, citoyen canadien, d’ailleurs cadavre, a-t-il pu siéger à titre de juge haïtien ? Parlons de son intégrité à ce titre, a-t-il trompé l’État haïtien et persisté, quand il savait qu’il agissait en tant qu’étranger, face à un élu haïtien ? À qui alors se rapporterait-il ? S’il avait des consignes canadiennes. Sa démarche étaitelle personnelle, dictée ou patriotique, par rapport à Haïti ? Le juge serait allé rencontrer d’autres personnes dont le président, le Premier ministre et le ministre de la justice, au cabinet d’un avocat, sur l’insistance d’une invitation, dit-on. Pourquoi le juge Joseph a-t-il décidé de violer la confidentialité de l’enquête, en allant rencontrer des personnes intimes aux accusés. Pire, en dehors de sa sécurité en fonction de la nature même de cette accusation. Croyait-il , ou accepterait-il un deal, puisqu’étant Canadien,
trahissant l’indépendance de la justice, sinon pourquoi une telle rencontre et non pas en ses bureaux, et sous le couvert de caméra garantissant sa sécurité en cas de dérapage ? La question est plus que pertinente, car un ami le lui aurait déconseillé, d’une part, son frère, qui trahit ainsi la confidentialité de l’enquête républicaine. Se considérait-il alors, plus intelligent que la loi et que la constitution du pays ? De plus il y a eu mort d’homme, d’où le cas complexe. Ou, était-il en mission de déstabilisation de l’État haïtien ? Par infiltration. La mémoire du juge Joseph est-elle compromise par ces vices de procédure et de part sa nationalité canadienne ? Du côté du Parlement et de la justice, recherche-t-on sur une base de mort par poison ou par ACV, ou tout simplement la preuve d’une rencontre qui n’aurait jamais dû avoir lieu ? C’est malheureux, car c’est aujourd’hui : Jean-Serge Joseph ou la Série des grands procès De l’Histoire renvoyée. Sommes-nous une république par défaut, ou par choix ? Par défaut, d’où nos inconséquences ; par choix, c’est le temps d’assumer de plus grandes responsabilités. JeanSerge Joseph ne jugera non plus la presse haïtienne aussi qui s’est inscrite en plagiat, aussi, violant mes droits d’auteur, dans des citations, mieux, dans la copie sans autorisation. Il faudrait repenser à Robespierre, « périssent les colonies plutôt qu’un principe ». lovinsky2008@gmail.com
LA VRAIE AFRIQUE QUE JE CONNAIS/THE REAL AFRICA I KNOW
Glimpses of Ethiopia (Part 2) By Réginald Barthélemy Ever since I have been in Africa, all too often I find myself wondering why we, most Westerners, are not well informed about the reality of the African continent. And then I pause and think to myself, “Perhaps it’s because we have blindly outsourced our need for information to the Western corporate media.” The purpose of The Real Africa I Know is to bring you fresh, up-to-date, and unbiased information about Africa. Last week, in the first part of our report on Ethiopia, we touched on two refreshing characteristics: peacefulness and community living. This week, we want to talk about two unique traits that make Ethiopia stand out.
A deeply conservative and religious society
Unlike many other African countries, Ethiopia is a conservative and religious society. As a Westerner, I was shocked when I first saw male friends or female friends hugging each other, holding hands together, or passing their hands around each other’s waists or necks – I mean the same sex. I began to question these public displays of affection in a society I thought to be old-fashioned. Well, it did not take me long to realize
that these were just innocent gestures. Most Ethiopians are unaware of the “alternative lifestyles” notion as we know it in the Western world. In fact, they have a strong aversion against homosexuality. Ethiopians are very religious people and have very strong regards for moral values. One example is that they uphold the institution of marriage as something very sacred. In Ethiopia, it’s taboo for unmarried people of both sexes to have children out of wedlock. An overwhelming majority of Ethiopians are practicing Orthodoxies (The Orthodox Church is similar to the Catholic Church). Ethiopians are regular Orthodox churchgoers. They go to church several times a day, even in the middle of the night. I lived in a village called Summit, and there was an Orthodox Church nearby my house. Sometimes when I had trouble sleeping during the night, I would get up and look through the windows. I would see people walking in the streets, and I thought that they were poachers. In the morning I would tell a neighbor friend: “Almost every day at an advanced hour in the night I see people in the streets. Where are they going? Are they looking for an opportunity to break into people’s houses in order to steal?” He would laugh out
loud and say: “Not at all! They are Orthodox Christians who are on their way to the church in our village.” I conceded, “Okay, I thought that they were thieves.” The Orthodox Church is a very powerful player in the Ethiopian society. It impacts the upbringing and lifestyle of the people. For instance, giving is institutionalized in the Ethiopian Orthodox Church. The church teaches its parishioners to be generous givers. Hence, in Addis Ababa, you may see a sea of street beggars throughout the city every single day. Unlike Roman Catholics, Ethiopian Orthodoxies celebrate a much greater number of religious holidays. Almost every day they celebrate the birthday of a saint. (Another notable difference is that Ethiopian Orthodoxies do not eat pork meat. Apart from idol worship, many of their teachings are rooted in the Bible. They strongly believe that pork meat eating is a sin and an abomination to God. Most Ethiopians don’t even know what a pig looks like.) Ethiopian Orthodoxies fast every Wednesday. In addition, the church has two long fasting seasons lasting two months each. The first one ends on their Christmas Day (generally in the month of January, 10 days after the Western Christmas Day;) and the second on Easter
Sunday. During the fasting season, practicing Orthodox believers do not consume animal products whatsoever.
A debt-free society
Ethiopia is a debt-free society. After Nigeria, Ethiopia is the second largest African country, with about 89 million people and more than 80 tribes and languages. Demographically, it’s a young population that keeps growing year after year. Ethiopia is believed to be the poorest of the poorest in Africa. Yet, it’s arguably richer than the wealthiest of the Western nations in terms of net financial assets. How is that so? Ethiopians are debt free. All business transactions are made in cash — no checks accepted, let alone credit cards. Ethiopians don’t even know the existence of credit cards. No credit is allowed according to the Ethiopian law. Unfortunately, many non-Westerners are fascinated by the glamorous American lifestyle. They fail to understand that Americans’ net financial assets are minimal. Americans are not wealthy people as perceived by outsiders. Their lifestyle is financed by the credit card. Charles Caleb Colton once said: “Wealth, after all, is a relative thing since he that has little and wants less is richer than he that has much and wants more.”
One of the many lessons I learned as a Westerner while living in Ethiopia is that we can actually become a debt-free society. The so-called advanced and wealthy Western societies can actually learn lessons of financial management from a little African nation such as Ethiopia, on how to put order in their house! This can be accomplished by turning a deaf ear and a blind eye to the everincreased appealing blasts of the advertising industry. Through advertizing agencies, corporate manufacturers compel us to keep buying and desire more of their new products. We should learn to be content with the little we have and say no to instant gratification. The great financial advisor and philosopher Henry David Thoreau put it so well: “We make ourselves rich by making our wants few.” My African journey has taught me many humbling and eye-opening lessons that I am eager to share with you. Stay tuned for more of my glimpses of Ethiopia. Should you have any questions, comments, or suggestions, please feel free to contact me via email at reggiescorner2013@gmail.com.
R. B.
journal du 14 -21 aout 2013:hO 8/13/13 2:56 aM Page 9
Haïti-Observateur
9
14 -21 aout 2013
DÉCÈS SUSPECT DU JUGE JEAN SERGE JOSEPH
Rapport historique de la Commission spéciale du Sénat haïtien Suite de la page 7 reponn: non. Jij Sèj di m Mèt Nyoutonn Senjis ak mèt Andre Michèl evoke atik 400 an, sepandan avoka gouvènman an pa replike pou di pèsonaj sa yo pa ka deplase konsa. Lè n fin pale, nou retounen nan pakè a, nou pa manje nan restoran an. « Nan dat mèkredi 10 jiyè 2013, bò inè apremidi, batonye a di nou dwe fè yon bagay, paske ministè Édikasyon dekrete alèt wouj lakòz ouragan Chantal. Mwen blije sispann tout odyans pou 48 èdtan. Mwen rantre lakay mwen bò 3 zè edmi nan apremidi. Radyo m koute, se radyo Alelouya FM. « Nan dat jedi 11 jiyè 2013 bò 9 vè nan maten, CSPJ rele m pou l otorize m reprann aktivite tribinal la. Nan anviwon 10 zè edmi nan maten, CSPJ rele ankò pou verifye si m rive nan tribinal la. « Bò inè edmi pou rive 2 zè apremidi, Jij Sèj rele m, li di m l ap vini kote m. Li te nan biwo a deja denpi maten, li te ale. M pat wè l. Lè jij Sèj rive nan pakè a, li te bò 3 zè 25 apremidi, li gare machin li. Mèt Rigo Diplan te nan pakè a, men l pat wè m. Bò 3 zè 35 nan apremidi, jij Sèj monte nan machin mwen, enpi l di m ann ale menm ti kote a ankò, kivledi nan restoran Table de Cajus. Jij Sèj poze m menm kesyon an ankò, èske m pa janm resevwa okenn apèl ni dirèk ni endirèk ki soti nan pouvwa egzekitif la. Mwen reponn li: non. Nou pase apeprè 15 a 20 minit nan paking restoran an ki pat gen anpil machin, enpi nou retounen nan pakè a. Nou pa janm rantre anndan restoran an. Lè n retounen, mwen depoze jij Sèj nan paking tribinal la, enpi 2 mesye yo ki te ak li yo mete yon sak ki gen 10 mamit diri, soti nan machin li pou mete nan machin mwen. « Nan dat vandredi 12 jiyè 2013, bò inè edmi nan apremidi, mwen rankontre nan pakè a ak Ketli Jilyen ansanm ak Jaklin Chal, moun Miyami Erald sou pwojè finansman materyèl biwo ak entènèt. Se IMED ak USAID ki ofri finansman an. Jij Sèj rantre plizyè fwa omwen 7 a 8 fwa nan biwo a pandan m ap pale ak medam yo. « Vè 3 zè 25 nan apremidi, menm jou vandredi 12 jiyè a, jij Sèj rele m pandan m te nan tribinal la, pou l di m li ale Lestè. Li bay mwen nimewo telefòn prive madanm li. Mwen kite biwo m bò 4 trè edmi pou rive 5 kè apremidi, enpi mwen rive lakay mwen bò 5 kè edmi pou rive 6 zè aswè. Ant 6 zè edmi ak 7 tè aswè, mwen ale legliz. Se nan legliz batis Chekina, nan dèlma 33 m mache. M pa konn bwè gwo alkòl, menm konn bwè ti byè Prèstij mwen, ak yon byè ki rele “Prezidennte” « Nan dat samdi 13 jiyè 2013, nan maten, mwen mennen madanm mwen al priye Gantye Boje. Mwen rele jij Sèj, mwen pa jwenn li. Mwen rele ankò, se yon vwa fanm ki reponn, se madanm jij la ki di m jij la mete telefòn li nan chaj, lè l retounen l ap rele m, li te deja 9 vè 30 nan maten. Mwen rele ankò, san repons. Apre m ensiste, yo reponn mwen pou di m jij Sèj lopital Bèna Meuz. Lè sa li te 11 zè edmi nan maten. Mwen di m ap vin wè l lopital la. Antretan, mèt Madisten rele m pou l enfòme m sou maladi jij Sèj, li di m se emoraji ki pi pre lanmò. Bò 8 tè 45 nan aswè yo rele m pou di m jij Sèj mouri. Mwen rele mèt Madisten ki konfime m lanmò a. « Dimanch 14 jiyè 2013, mwen rele Ketli Jillyen ki di m jij Sèj te di l se mwen ki te mennen l nan yon rankont ki gen prezidan Mateli ladan l, alòske se pandan 2 sèl fwa m rankontre ak prezidan Mateli. Se nan dat
17 oktòb 2012 nan seremoni Pon Wouj la ak nan dat 26 desanm 2012 pou m te al salye prezidan an. Anplis, mwen jij denpi lane 2001, mwen ponkò janm ale nan kabinè mèt Gari Lisad. Mwen nome sibstiti komisè Pòtoprens nan dat 9 oktòb 1976, apre sa nan Ttribinal travay nan dat 10 jen 2001, apresa jij syèj nan Tribinal sivil nan dat 31 janvye 2003, enpi m nome dwayen nan dat 16 mas 2012. « M pa janm konnen jij Sèj soufri okenn maladi . Maitres Bernard St. Vil et Berge O. Surpris, juges au Tribunal de Premiere instance de Port-auPrince, ont été entendus par la Commission sénatoriale le 19 juillet 2013. Ils ont déclaré: Jij Sèj te ale nan rankont la. Nan rankont la, jij Sej di se yon sèl moun ki te mwen agresif, se mèt Gari Lisad, apre sa tout lòt yo te brital. Li manifèste dezi pou l retounen Kanada. Li te mande pou l syeje madi 16 jiyè 2013 pou l te eseye retounen sou desizyon l te deja pran. Li te mande nou konsèy si l posib pou l retounen sou desizyon an. Nou te di l li pat dwe ale nan reyinyon an. Jij Sèj te panike, li pale ak tout moun sou dosye a, menm moun ki pa nan domèn dwa. Li rele Fanfan. Gen plizyè moun ki te wè lè l te prale nan reyinyon an, tankou Fatal, tankou polisye Djonni Rachelle Acélat Joseph, épouse du Juge Jean Serge Joseph, a été entendue par la commission le 20 juillet 2013 à l’Estère. Elle a beaucoup hésité à s’exprimer puisqu’elle a peur pour sa sécurité et la sécurité de sa fille Jessica, dont le père est le juge Jean Serge Joseph. Après avoir été mise en confiance par la Commission, elle déclare: « Nan dat jedi 11 jiyè 2013 la, Sègo al nan travay. Li rele m bò 2 zè apremidi pou l di m li pral nan reyinyon lakay mèt Gari Lisad, pou l al rankontre ak minis Jistis la. Mwen di l pa ale. Li di m pa enkyete m, paske se dwayen an k ap mennen l, li fè dwayen an konfyans. Lè l sot nan rankont la, li rele m bò 7 tè aswè. Nan aswe jou jedi a Sègo rele m li di m li pa ka rakonte m sa k pase nan reyinyon an kounye a, paske li sispèk gen moun kap koute sa lap di nan telefòn li an. Li dim lap prete yon lot telefòn pou l ka rele m. Li al dòmi Kabarè. « Vandredi 12 jiyè 2013, Sègo al nan travay. Lè l vin chèche nou Lestè nan apremidi, menm vandredi 12 jiyè a, moun ki te nan machin lan, se mwen menm madanm li, m chita dèyè ak pitit nou an Jesika, ansanm ak Andèson ki te vin desann machinn lan lè l rive Boudèt, enpi ti Sourit chita devan. M te gen pou m ale kay yon doktè dèmatològ nan samdi maten 13 jiyè. Denpi vandredi apremidi li te kòmanse rakonte m sa k te pase jou jedi nan reyinyon an. Li di m nan apremidi jou jedi 11 jiyè a, dwayen an bouke rele l pou mande l kote l ye, paske moun yo ap tann li. Li di m, li mande dwayen an ki kote moun yo ap tann li, eske se nan pakè a. Dwayen an reponn pou di non se pa nan tribinal la, se nan kabinè mèt Gari Lisad. Lè Sègo rive nan tribinal la, li di m dwayen an te deja sou volan machin li, enpi dwayen an di l pa ka ale ni ak chofè ni ak sekirite. Li di m se yo 2 sèl ki te nan machin lan. Ti Sourit ak Djonni rete ap tann li nan pakè a. Li di m lè l rive nan reyinyon an li wè mèt Gari Lisad, minis Jistis la, Jan Renèl Sanon, Michèl Mateli, Loran Lamòt ak mèt Vandal. Li di m, Mateli agrese l pou l di l: ki bò w konn wè madanm ak pitit prezidan al jije. Minis Jistis la li menm, li di se mèt Vandal ki lakòz, paske l te mal plede dosye a. Sègo di anfas presyon
l ap pran, li blije dakò l ap fè yon koreksyonèl espesyal pou pase dosye a jou madi 16 jiyè 2013 la. Lè l fin dakò a, mesye yo mande l kisa l ap bwè. Li reponn li pa bezwen anyen. Dwayen an di: « ou ka bwè yon ti bagay, paske m konnen w renmen Sòmting. » Mwen di l, li pat dwe bwè ni manje nan men moun sa yo. Enpi l reponn pou l di m: mwen deja bwè l. Apresa Sègo di m li pa santi l ka kontinye rete dòmi menm kote li abitye dòmi yo, li santi lavi l andanje, li vle retounen ale nan peyi Kanada. Anvan l te kite rankont la, Sègo di m mèt Gari Lisad renmèt li yon ti kat ki gen adrès ak nimewo telefòn li. Mèt Gari Lisad ekri ak bik, yon nimewo espesyal sou kat la menm lè a, anvan l renmèt li kat la. « Nan aswè vandredi a, li te vle nou ale nan relasyon seksyèl, men m pat vle. Mwen kouche sou yon ti kabann ak Jessica, Sègo li menm, li kouche sou yon lòt kabann tou pre. Pandan lannuit la, bò inè dimaten konsa, Sègo leve pou l al pipi, m tande bokit la tonbe yon premye fwa, pandan l bese pou l pran bokit la, bokit la tonbe ankò. Mwen gen tan leve pou m soutni l, paske l panche pou l tonbe, mwen mete l sou kabann mwen te kouche a. Lang li vin lou. Mwen rele mèt kay la ki rete tou pre. Mwen fè Jesika gen tan al rele Ti Sourit ki dòmi nan chanm anlè a, enpi m ale nan komisarya polis la pou m jwenn sekou pou m jwenn machin pou mennen m ak Sègo lopital. Machin polisye yo pa gen gaz, mwen ba yo kle machin Sègo a. Pandanstan, Sègo poupou sou li, li vomi, li sye anpil. Mwen rele plizyè nan fanmiy li ki nan peyi Kanada ak nan peyi Dayiti. Gen nan fanmiy ki di m ale nan lopital Kanape Vè ak li, gen lòt ki konseye m ale lopital Petifrè ak Sè ou byen Lopital Kominotè. Gen younn nan polisye yo nan machin lan ki di m lopital Bèna Meuz la pi pre, al ladan l pou premye swen. « Chak ane Sègo toujou fè tout kontwòl kò l. Li pa janm soufri ni tansyon, ni sik, ni kolèstewòl. Doktè Sèj Vètilis konn kontwole tou. « Lè l rive lopital Bèna Meuz la, li kontinye vomi, yo pran san pou fè analiz, yo di l pa soufri sik ni kè, se tansyon l ki wo. Yo ba li piki, yo mete sewòm pou li. Sègo mouri, Sègo pèdi lavi l. « Mezanmi, se mwen ak Jesika ki pèdi…. Tanpri, ede m jwenn jistis souple »….. 8- Fritz Joseph, entendu le 20 juillet 2013, est le frère aîné du juge Jean Serge Joseph. On s’est entretenu sur la sécurité du cadavre du juge et du processus devant aboutir à l’autopsie médico-légale. L’entente familiale a conclu la nécessité que l’autopsie soit réalisée aux États-Unis et/ou au Canada. Il paraît que certains membres du gouvernement haïtien ont tout fait pour récupérer de force le cadavre du juge. A un certain moment, il y a eu de sérieuses contrariétés empêchant le cadavre de partir pour l’étranger. Ce 20 juillet 2013, le cadavre n’avait pas encore quitté le teritoire haïtien. 9- Docteur Serge Vertilus a reçu la commission, le samedi 20 juillet 2013 à Saint-Marc. Le médecin a confirmé que le juge Jean Serge Joseph n’a souffert d’aucun trouble métabolique ni de problèmes cardio-vasculaires depuis plusieurs années qu’il joue le rôle de médecin de la famille. Le médecin a été voir le juge Jean Serge Joseph à l’hopital Bernard Meuz. Il a constaté une hémiplégie, qui correspond à une atteinte de l’hémisphère cérébrale. Un autre médecin de l’hopital a essayé d’interpréter un cliché
de CT Scan qui correspondrait au patient Jean Serge Joseph, comme une plage ayant envahi presque tout l’hémisphère cérébral droit. 10- Maître Jean Wilner Morin a été entendu par la commission sénatoriale, le 22 juillet 2013, au Palais de Justice, qui nous a déclaré : « Biwo m twouve l anfas biwo Jij Sèj. Biwo jij Sèj toujou rete louvri lakòz li pa gen klimatizè. Jij Sèj toujou rive nan biwo anvan m puiske l ap soti Kabarè, li souvan pran bonè. Mwen menm se bò 8 tè 30- 9 è nan maten m rive. « Denpi apre desizyon l te pran pou mande fanmiy Mateli ak minis gouvènman an parèt nan tribinal, jij Sèj toujou ap mande m si desizyon an kòrèk. Mwen di l desizyon an bon. Mèkredi 10 jiyè 2013, jij Sèj di m dwayen an envite l nan yon rankont nan kabinè yon mèt avoka, ak lòt moun, eske l ka ale. Mwen konseye l pou pa ale nan rankont la. Bò inè apremidi menm mèkredi 10 jiyè a, li di m li fenk sot pale ak mèt Madisten, li di m ki pa opoze ak rankont la, puiske se otorite peyi a, nou kapab toujou dyaloge. Mwen pa rankontre ak li nan jedi 11 jiyè a. « Vandredi 12 jiyè 2013, m t ap pran syèj nan tribinal ti moun, nan ri Petyon. Lè m rive, sal la pa klimatize, m pa ka rete. Mwen deside retounen vin jwenn dwayen an nan pakè a pou l regle zafè syèj la. Mwen tou rankontre ak ansyen komisè Manès ki rele m pou l di m konsa: ou pa tande Sèj te ale nan yon rankont ayè jedi 11 jiyè a ansanm ak dwayen ak yon bann lòt otorite ki fè l menas ak gwo presyon ? Lè m kwaze ak Sèj, mwen santi l panike, enpi l di m: mon chè, se wou ki te gen rezon, m pat dwe ale nan rankont la. Lè m rive kote dwayen an, menm jou vandredi 12 jiyè a, m tou pwofite di dwayen an mwen okouran li te mennen jij Sèj nan yon rankont sou dosye mèt Nyoutonn lan ak lòt moun, enpi m konnen rankont la te mal pase. Dwayen an reponn mwen pou l di : se pa konsa sa te pase, m ap rele w, pou n pale sou sa. Dwayen an pa janm rele m. Se pou rezon sa, lè m vin tande jij Sèj mouri, mwen mande konvokasyon asanble jeneral jij yo. « Lè m rive nan odyans la, mèt Vye mande m depòte m de dosye a. Mwen dakò, mwen deside rantre lakay mwen. « Se nan samdi 13 jiyè 2013 nan apremidi, yon ti fanmiy mwen aprann mwen lanmò jij Sèj. M rele yon lòt jij pou konfimasyon. Ansyen komisè Gasan konfime lanmò a. Mwen rele dwayen an plizyè fwa, li pa janm reponn telefòn. « Nan dimanch 14 jiyè 2013, bò 3 zè apremidi, dwayen Remon JanMichèl rele m pou l di m li te legliz, se sa k fè l pat ka reponn telefòn. Dwayen an di m li tande y ap di anpil bagay sou lanmò jij Sèj la. Lè m mande l eksplikasyon, li reponn mwen pou l di : jij Sèj te vini kote l pou l mande l konsiltasyon sou dosye a. Alò, pou evite twòp monte-desann, li ale ak jij Sèj nan yon restoran pou yo pale. Lè yo fin pale, yo retounen nan tribinal la. Dwayen an kontinye pou l di m li sezi tande yo di prezidan Mateli te menm fache nan rankont la, enpi se dwòg li blije konsome pou l kalme. « Se tout sa m konnen de dosye a »…. 11- Le ministre de la Justice, Me Jean Renel Sanon, qui avait été prié par la Commission sénatoriale de se faire accompagner par les responsables de l’USP, de l’USGPN, de la CAT TEAM, n’avait pas informé le directeur de la Police qu’il devait avertir ces responsables. Le directeur
de la Police a confié que le ministre de la Justice ne l’avait pas mis au courant. Au cours de la rencontre, le directeur de la Police a même essayé d’appeler au téléphone ces responsables. Mais, le ministre de la Justice lui a demandé de ne pas insister, parce que ces responsables sont probablement partis avec Michel Martelly pour le Cap-Haïtien, ce lundi 22 juillet 2013. « Le ministre de la Justice déclare : « M tande nan radyo, yo di m te prezan nan rankont nan biwo mèt Gari Lisad, kote jij Jan Sèj Jozèf ta patisipe. Se yon rankont imajinè. Se yon revelasyon post-mortem, se yon plezantri, se yon blag. Yo menm di jij Sèj ta pote diri pou mwen. Enpi, yon rankont konsa, omwen mèt Vandal, avoka fanmiy lan, ta dwe prezan. « Jij Sèj te desezi de dosye a, alò m pa wè pou ki sa m ta enterese ak jij Sèj. « Anplis, Gari Lisad, se yon avoka, pou ki sa m ta oblije ale nan biwo l pou yon rankont, m te ka envite l nan biwo m. Menm si m konnen adrès kabinè mèt Gari Lisad, ri dèyè rezèvwa, tou pre ministè Planifikasyon an, m pa janm ale nan kabinè mèt Lisad ni lè m te avoka, ni pandan m minis Jistis. « M te pale ak dwayen Remon Jan-Michèl, li di m li pat okouran de okenn rankont konsa. M pa sonje ki dènye fwa m rankontre ak dwayen an. Antouka, m pat rankontre ak dwayen an jou jedi 11 jiyè 2013 la. « Pou sa ki konsènen nominasyon jij Sèj, se minis Pòl Deni ki te nonmen l, se pa Mateli ki te nonmen jij Sèj. M pa di Mateli fè manti, paske l di se li ki te nonmen jij la, men se sou gouvènman Preval la jij Sèj te nonmen. « Se samdi 13 jiyè 2013 nan aswè m te okouran de lanmò jij Sèj ». Maître Lamour, accompagné de maître Théodore nous a confié : «Nan dat vandredi 12 jiyè 2013, bò 10 zè edmi pou 11 zè nan maten, mwen ale nan pakè a, mwen rankontre ak mèt Moren ki mete m okouran de pakèt presyon jij Sèj sibi nan rankont li te patisipe ayè jedi 11 jiyè a nan kabinè mèt Lisad, ansanm ak lòt otorite egzekitif la. Lè m rive nan biwo jij Sèj m wè l piye sou biwo l, l ap pale ak mèt Madisten. Mwen te akonpanye ak yon moun. M santi se yon pawoli konfidansyèl, m pa rete nan biwo a. Pandan m deplase, se Sèj ki rapousuiv mwen pou l di m bagay yo rèd, pouvwa a fache anpil kont li ak kont dwayen an. Yo di yo fache ak dwayen an, paske l distribiye dosye a bay jij ki pa jij pouvwa a. Jij Sèj di m Mateli ak Loran Lamòt fache paske yon jij vle voye madanm ak pitit prezidan nan prizon. Yo egzije pou dosye sa fini wèpawè jou madi 16 jiyè 2013. Jij Sèj di m se nan kabinè Gari Lisad rankont la dewoule, men Gari Lisad ak minis Jistis la pat agresif ak li, se Mateli ak Lamòt ki te agresif. Jij Sèj di m, anvan l deplase, mèt Gari Lisad renmèt li kat vizit li. Jij Sèj te montre grefye Sajès kat vizit la. M konstate jij Sèj te panike anpil. « Samdi 13 jiyè nan maten, mèt Manès rele m pou l di m jij Sèj fè yon stwok, li lopital. Li di m, ou wè kòman nèg yo anraje. M rele mèt Madisten samdi swa ki konfime m Sèj mouri. Mèt Madisten di m l ap pran responsablite l pou l denonse fè a. « Nou pa dwe bliye, lè yo te bay komisè Lyonèl Konstan Bobren, aktyèl direktè egzekitif CSPJ a, lòd pou l arete Gayo Dòsenvil, se nan kabinè Gari Lisad pouvwa a te konvoke mèt Bobren pou fè djòb sal sa.
Suite en page 12
journal du 14 -21 aout 2013:hO 8/13/13 2:56 aM Page 10
10
Haïti-Observateur
14 -21 aout 2013
ÉDITORIAL La mort suspecte du juge Jean Serge Joseph interpelle la nation haïtienne à se montrer sous son vrai jour
A
u moment où le débat fait rage autour des circonstances de la mort du juge instructeur Jean Serge Joseph, la nation haïtienne, par le truchement des institutions du pays, s’expose au jugement de ses voisins et du monde entier. La manière dont nous gérons la crise née de la disparition de ce valeureux homme de droit fera de notre société une collectivité primitive totalement étrangères au concept de démocratie et absolument imperméable aux idéaux qu’épousent généralement les sociétés modernes, et qui font du vivre harmonieusement ensemble et dans le respect mutuel le fondement de leurs institutions. Ou bien ceux qui nous observent comme collectivité humaine reconnaîtront que nous avons le courage et les moyens de surmonter et de vaincre nos démons; mais aussi que nous possédons les facultés de châtier avec la dernière rigueur ceux dont les dérives et les comportements antisociaux et anti-démocratiques nous ravalent au niveau de la bête. Le premier à avoir ouvert une enquête sur les circonstances de la mort du juge Joseph, le Sénat haïtien en a rendu public les résultats avant le Chambre basse, le Conseil supérieur de la police judiciaire (CSPJ) et le parquet de Port-auPrince, ce dernier ayant lancé son propre examen du dossier de la mort du magistrat in extremis. Dans la mesure où les trois autres entités menant enquête sur ce décès suspect sont, dans leur majorité, composées de citoyens obligés du président Martelly, il faut s’attendre à un résultat pour le moins biaisé. Car certains, comme le chef du parquet et certains membres du CSPJ, lui doivent leurs bien rémunérées fonctions assorties d’intéressants avantages; d’autres, tels les députés, lui doivent une dette de reconnaissance pour les fonds supplémentaires mis à leur disposition par la présidence. Il ne serait donc pas surprenant que les résultats de ces enquêtent traînent en longueur ou bien qu’ils blanchissent les membres de l’exécutif, à savoir le président Martelly, le Premier ministre Lamothe et le ministre de la Justice Sanon, tous accusés d’exercer des pressions psychologiques indues sur Jean Serge Joseph. L’analyse des informations fournies par les personnes auditionnées par la Commission spéciale du Sénat haïtien sur les circonstances dans lesquelles survint la mort du juge Joseph présente le chef de l’État, Joseph Michel Martelly, le Premier ministre, Laurent Salvador Lamothe, et le ministre de la Justice, Jean Renel Sanon comme des « criminels », amenant les commissaires à conclure à l’incongruité de ces trois personnages. À la lumière des témoignages concordants des témoins, la version finale de l’enquête du Sénat a déterminé que la réunion fatidique du jeudi 11 juillet au cours de laquelle le juge instruc-
teur Jean Serge Joseph a été l’objet de menaces et de pressions psychologiques inconsidérées de la part du président Martelly et du Premier ministre Lamothe a bel et bien eu lieu. Les enquêteurs ont donc établi, à partir des déclarations faites par les personnes interrogées, que le premier citoyen du pays, le chef du gouvernement et la garde des Sceaux de la République, en déclarant que cette rencontre était le fruit de l’imagination fertile des témoins et en critiquant sans réserve ceux qui affirment la participation de MM. Martelly, Lamothe et Sanon à cette réunion qui s’était tenue au cabinet de Garry Lissade, ils déforment complètement la réalité. Le document émis par cette commission sénatoriale spéciale assimile les plus hautes autorités du pays à de fieffés menteurs, recommandant à la Chambre basse de mettre tous les trois en accusation pour qu’ils soient jugés par le Sénat de la République, Voici en quels termes les commissaires responsabilisent les acteurs. « La Commission finalement conclut que tous ceux qui ont contribué à l’organisation de la réunion, participé à la réunion, menti à propos de la réunion au cours de laquelle le juge Jean Serge Joseph a été torturé jusqu’à ce que mort s’ensuive, sont, à des degrés divers, responsables de la mort du juge. Il demeure entendu que seul l’appareil judiciaire aura à établir les degrés de responsabilité de chacun dans la mort du juge Jean Serge Joseph ». Il demeure donc entendu que la thèse du poison évoquée dans la mort du juge Joseph, dont la confirmation ou l’infirmation est attendue du coroner canadien du Québec élèverait, indéniablement, la culpabilité à d’autres degrés et niveaux. Mais, prisonniers de cette logique de mensonge, il ne reste plus aux accusés et leurs suppôts qu’à persister dans cette voie, à leurs risques et périls. Il n’est pas étonnant que la présidence, par l’intermédiaire de son porte-parole, ait répudié les conclusions de l’enquête sénatoriale. Ni que le Premier ministre en clame sa déception. En effet, selon Lucien Jura, ni le président Martelly ni M. Lamothe ou le ministre de la Justice Sanon ne se laisse émouvoir par ce rapport. « C’est avec calme et sérénité, dit-il, que la présidence accueille les conclusions du rapport de la commission sénatoriale qui enquêtait sur le décès du juge instructeur Jean Serge Joseph ». Se faisant l’écho de l’argument avancé collectivement par ces trois personnalités, Jura persiste à répéter qu’il n’y a pas eu de rencontre entre celles-ci et le juge défunt, deux jours avant sa mort. Aussi n’a-t-il point négligé de relancer l’idée d’un chef d’État « trop occupé » à gérer les affaires publiques pour se laisser préoccuper par de telles banalités. « Au niveau de la présidence, soutient
encore Lucien Jura, nous nous préoccupons de l’avancement du programme de scolarisation universelle gratuite et obligatoire (PSUGO) et rien ne nous en détournera » Intervenant à son tour sur le même sujet, Laurent Lamothe nie encore avoir rencontré « dans sa vie» le juge instructeur Jean Serge Joseph. Il a peut-être raison, s’il ne s’était jamais trouvé dans un contexte où il avait eu à presser la main du juge lors d’une présentation formelle. Il est toujours possible qu’il n’ait eu l’occasion de le faire dans le cadre de cette réunion fatidique du 11 juillet 2013. C’est pourquoi le Premier ministre réaffirme que « Les conclusions du rapport de la commission d’enquête ne me surprennent pas mais j’en suis déçu ». Lamothe assimile le document à une campagne de l’opposition pour ternir l’image du gouvernement. Car pour lui : « La commission est composée uniquement de parlementaire de l’opposition. Son rapport reflète la position politique de ses membres ». Il y a fort à parier que les trois autres enquêtes en cours, dont les résultats ne sont pas encore proclamés, seront mitigés et laisseront tout le monde sur sa faim. Puisque
recevant leurs mots d’ordre du Palais national et de la primature, les autres enquêteurs appelés à examiner les causes de la mort du juge feront tout en leur pouvoir pour éloigner l’opinion publique de la vérité. Toutefois, quoique fassent et disent Martelly, Lamothe, Sanon et leurs alliés, pour dénaturer la réalité en ce qui concerne les causes de la mort du juge Jean Serge Joseph, ils ne pourront réduire au silence les témoins qui ont tous été mis au courant des dures épreuves qu’avait subi le magistrat avant de rende l’âme. Aujourd’hui, nos voisins et les pays qui passent pour les amis d’Haïti, et qui nous accueillent au sein du monde civilisé nous observent avec beaucoup d’intérêt. La manière dont la nation haïtienne, par le truchement de ses institutions, traite ce scandale d’immixtion flagrante et criminelle de l’exécutif par rapport au judiciaire, fera de nous des membres à part entière du monde civilisé ou des brutes et des cannibales qu’il faut « encager ». Aux Haïtiens, donc, de montrer sous quel jour ils veulent se présenter au monde. Haïti-Observateur P.O. Box 356237 Briarwood, NY 11435-6235 Tél. (718) 8122820
journal du 14 -21 aout 2013:hO 8/13/13 2:56 aM Page 11
Haïti-Observateur
14 -21 aout 2013
11
EDITORIAL The suspicious death of Judge Jean Serge Joseph calls out to the Haitian nation to show its true color to the world
W
hile the debate rages around the circumstances of the death of investigative Judge Jean Serge Joseph, the Haitian nation, through the country’s institutions, is exposed to the judgment of its neighbors and the world. The manner in which we manage the crisis resulting from the loss of this brave man of law will make our society a totally foreign and primitive community alien to the concept of democracy; and absolutely impervious to the ideals espoused by modern societies in general, which cultivate living together in harmony and mutual respect as the foundation of their institutions. Or those who observe us as a human community will recognize that we have the courage and the means to overcome and conquer our demons; as well as demonstrate that we have the powers to punish with the utmost severity those whose excesses and anti-social and anti-democratic behavior are susceptible to lowering us to the level of common animals. First to open an investigation into the circumstances of the death of Judge Joseph, the Haitian Senate has released the results of its findings ahead of the Lower House, the Higher Council of the Judicial Police (Supreme Council) and the Office of the Port-au-Prince government prosecutor, the latter having launched, in extremis, its own investigation of the death of the magistrate. Insofar as the three other institutions investigating the suspicious death are, in their majority, composed of citizens noted to be much obliged to President Martelly, there is cause to fear that the result may well be misguided. For many, such as the government prosecutor and some members of the Supreme Council of the Judiciary Police (French acronym CSPJ,) owe their well-paying jobs, along with assorted interesting perks, to Mr. Martelly; others, such as members of the Lower House, owe him a debt of gratitude for additional funds made available to them by the Presidency. It shouldn’t be surprising if the results of the investigation are protracted or that they totally exonerate the executive members, namely President Martelly, Prime Minister Lamothe and Minister of Justice Sanon, outright; all of whom stand accused of exerting undue psychological pressure on Jean Serge Joseph. The analysis of information provided by the persons interviewed by the Special Committee of the Haitian Senate on circumstances of the death of Judge Joseph presents the Head of State, Joseph Michel Martelly, Prime Minister Laurent Salvador Lamothe and Minister of Justice Jean Renel Sanon as ‘criminals,‘ bringing the commissioners to recognize the incongruousness of these three characters. In light of
the consistent and all in agreement testimonies of the witnesses, the final version of the Senate inquiry determined that the fateful meeting of Thursday, July 11, during which the investigating magistrate Jean Serge Joseph was the subject of threats and reckless psychologically direct and indirect pressure from the President Martelly and Prime Minister Lamothe had indeed occurred. Investigators have, therefore, established from the statements made by the respondents, that the first citizen of the country, the head of government and the Minister of Justice of the Republic, by stating that the meeting was the fruit of the fertile imagination of witnesses; and by criticizing those who wholeheartedly affirm the participation of Messieurs Martelly, Lamothe and Sanon in that meeting which was, in fact, held in the office of Garry Lissade, completely distort the facts. The document issued by the Special Senate Committee compares the highest authorities of the country to liars, recommending to the Lower House that all three be charged with treason and tried by the Senate of the Republic. Here is how the commissioners bring charges against the three members of the Executive: “Finally, the Commission concludes that all those who helped organize the meeting, attended the meeting, lied about the meeting at which the judge Jean Serge Joseph was tortured to death, are, to varying degrees, responsible for the death of the judge. It’s understood that only the judiciary will have to establish the degree of individual responsibility in the death of Judge Jean Serge Joseph. “ It remains, therefore, to be understood that the thesis involving the possible poisoning which has been raised in regards to the cause of death of Judge Joseph, whose verification or reversal is expected from the Canadian coroner of Quebec, would undeniably raise guilt to a higher degree or level, should it be scientifically confirmed. But, prisoners of the logic of lies, it only remains for the accused and their henchmen to persist in this way, to their own risk. It will be no surprise if the Presidency, through its spokesman, repudiates the findings of the Senate inquiry; neither when the Prime Minister proclaims his disappointment about it. According to Lucien Jura, neither President Martelly nor Mr. Lamothe or Minister of Justice Sanon is the least bit perturbed by this report. “It’s with peace and serenity, he said, that the Presidency greets the findings of the Senate committee investigating the death of investigative Judge Jean Serge Joseph.” Echoing the argument put forth collectively by these three personalities, Jura continues to repeat that no such meeting had taken place between them and the
deceased judge, two days before his death. Also he didn’t neglect reviving the idea of a head of state who was supposed to have been “too busy” managing public affairs to worry about such trivialities. “At the Presidency, yet proclaimed Lucien Jura, we are concerned about the progress of the program consisting in free and compulsory universal education (PSUGO) and nothing will make us turn away from that.“ Speaking in turn on the same subject, Laurent Lamothe still denies having met “in his life,” investigating judge Jean Serge Joseph. He may be right, if he had never been in a situation where he had to shake the hand of the judge in a formal presentation. It’s always possible that he has had the opportunity to do so in the context of that fateful meeting on July 11th, 2013. That’s why the Prime Minister reaffirmed that “The findings of the inquiry don’t surprise me, but I am disappointed.” Lamothe equates the document to a campaign of the opposition to tarnish the image of the government. For him: “The Committee is composed solely of members of the opposition in parliament. This report reflects the political position of its members.” It’s a safe bet to say that the other three investigations, whose results are not yet announced, will be
mixed and leave everyone unsatisfied. Since receiving their watchwords from the National Palace and the Prime Minister’s Office, other investigators called to examine the causes of the death of the judge will do everything in their power to keep the public ignorant of the truth. However, whatever Martelly, Lamothe, Sanon and their allies may say or do to distort the reality regarding the causes of the death of Judge Jean Serge Joseph, they can’t silence the witnesses who are well aware of huge pressure and humiliation the magistrate had to endure almost immediately before his most untimely death. Today, our neighbors and countries identified as friends of Haiti, who welcome us into the civilized world, are watching with great interest. However the Haitian nation, through its institutions, processes this scandal, which is a blatant criminal interference by the executive in efforts to superimpose its will on the judiciary, will make us full members of the civilized world; or will fail to lay bare the truth and expose us as brute and cannibals that need to be “caged.” Therefore, it’s up to Haitians to decide how they want to be seen by the world. Haïti-Observateur P.O. Box 356237 Briarwood, NY 11435-6235 Tél. (718) 812-2820
journal du 14 -21 aout 2013:hO 8/13/13 2:56 aM Page 12
12
Haïti-Observateur
14 -21 aout 2013
DÉCÈS SUSPECT DU JUGE JEAN SERGE JOSEPH
Rapport historique de la Commission spéciale du Sénat haïtien Suite de la page 9 Pami moun ki te nan rankont sila, te gen: Premye minis Gari Koniy, Gari Lisad, minis Jistis la, minis Zafè etranje a ki se Loran Lamòt ak mèt Bobren. Lè sa a, mèt Bobren te deside renmèt demisyon l, olye l te vyole lalwa. Se lè sa a yo te nonmen Jan Renèl Senatis komisè. La Commission sénatoriale s’est rendue à l’hopital Bernard Mevs pour rencontrer les responsables de ce centre de soins, dont les Dr. Jerry et Marlon Bitar, et Dr. Ariel Henry. Nous avons visité les divers services de ce centre, particulièrement l’accueil, qui nous parraissent fonctionner selon les principes de déontologie médicale. Le patient Jean Serge Joseph a été admis à l’hopital le samedi 13 juillet 2013 à 3 heures du matin par Dr. Linda Théodore. Le patient a été rapidement pris en charge par les services d’urgence. Il était en coma profond, avec myosis bilatéral. Selon l’anamnèse effectuée par le médecin de garde, à partir des parents du patient, il n’y a pas eu d’antécédants personnels d’hypertension artérielle, ni d’autres troubles métaboliques nécessitant un suivi médical régulier. Nous avons lu les images de CT SCAN de la boîte cranienne, montrant un hématome intra-cérébral, avec œdème péri-lésionnel correspondant à une massive hémorragie cérébrale gauche, avec compression ventriculaire. Le diagnostic d’accident vasculaire cérébral hémorragique gauche est posé. Cet A.V.C. provenant probablement d’une hypertension artérielle, étant de pronostic très sombre, n’a pas pu être l’objet d’une intervention chirurgicale, selon l’avis des experts présents, compte tenu de l’état clinique et du bilan des examens pré-opératoires. Malgré tous les soins intensifs, et les tentatives de réanimation, le patient Jean Serge Joseph est décédé ce samedi 13 juillet 2013, à 8 heures du soir. Les médecins et techniciens de l’hopital n’ont pas pu se prononcer sur aucun événement qui pourrait éventuellement précéder ou provoquer la poussée ou la crise hypertensive ayant conduit à l’installation de l’accident vasculaire cérébral. La Commission sénatoriale salue l’esprit d’ouverture des responsables de l’hôpital Bernard Mevs qui ont offert à la commission, leur totale et franche collaboration. La Commission sénatoriale a entendu le mardi 23 juillet 2013, maître Joseph Manès Louis qui a déclaré: « Nan dat 10 jiyè 2013 jij Sèj rele m pou l di m li bezwen m. Mwen reponn li m ap pase kote l Kabarè. « Nan dat jedi 11 jiyè, mwen pale nan telefòn ak mèt Moren, ak mèt Bobren ki di m rankont ant jij Sèj ak otorite yo te fèt kay Gari Lisad. Mwen pale tou sou dosye a ak Fito, ki se vwazen ak pwopriyetè kay kote Sèj rete a. « Vandredi 12 jiyè 2013, Fito di m li wè Sèj, li pale ak Sèj ki di l kòman li regrèt li te ale nan rankont la, paske l santi l pa byen menm. Nan apremidi, Sèj soti Lestè ak madanm li ak pitit li. Rive aswè, li pran zam ki te nan men sekirite l la. « Samdi 13 jiyè 2013, lè m aprann Sèj malad, li ale lopital Bernard Mevs, mwen desann nan lopital la bò 10 zè nan maten pou m al wè l. Men lè m rive nan lopital la yo di m se pa lè vizit ». Analyse des données recueillies lors des auditions des témoins
et acteurs de l’événement De l’analyse des données fournies par les témoins et acteurs de l’événement entendus à l’occasion des auditions tenues, tant au sénat de la République que dans d’autres espaces, selon la personne à auditionner, sa disponibilité et le degré de sérennité nécessaire pour l’audition et le déroulement de l’enquête en général. Les différents témoins et acteurs auditionnés nous ont permis de comprendre qu’à partir du mardi 02 Juillet 2013, le juge Jean Serge Joseph, ayant pris la décision de citer à comparaître des grands commis de l’État, a donné une impulsion toute particulière à une affaire en apparence banale, mais qui avait toutes les possibilités d’imposer un virage à 180 degrés aux faits et gestes légaux et politiques en Haiti. Il faut signaler que dès le départ, la famille présidentielle a pris très au sérieux la dénonciation portée par maître Newton Louis Saint Juste devant le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, maître Jean Renel Sénatus, faisant état de corruption et de concussion aux plus hautes sphères de l’État, indexant à l’occasion l’épouse et le fils du président de la République. La présidence s’est retrouvée dos au mur quand « la femme de Cesar a été vue nue ». Il fallait sortir de l’impasse. Et pour ce faire, tous les moyens étaient corrects et toutes les troupes étaient mobilisées. Une affaire qui peut paraître simple aux yeux de celui qui ne sait pas trop ce que sont les méandres de la politique. Mais compliquée pour qui sait lire avec des lunettes psychologiques les actions et réactions politiques dans un état dominé par le grand banditisme, le mépris du droit et l’indécente impunité. Qui sont-ils les acteurs impliqués dans cette affaire ? I.- Il s’agit, en tout premier lieu, de Me Newton Louis Saint Juste. Jeune et brillant avocat de la capitale, il a pris sur lui d’initier une action en justice contre ce qui, à ses yeux, lui parraissaient inacceptables. Beaucoup de personnes en parlaient, certes, mais très peu de gens pensaient à faire quoi que ce soit à propos de l’affaire. II.- Mais l’affaire a vite été classée sans suite par le commissaire du gouvernement d’alors, Me Jean Renel Sénatus. Elle a rebondi en septembre et a traîné quelque temps, avant de recevoir une impulsion particulière de la part d’un citoyen dénommé Enold Florestal, qui a fait une citation au correctionnel. III.- Quand le 02 Juillet 2013, le juge Jean Serge Joseph, en charge de l’affaire, a sorti son jugement avant dire droit, un peu tout le monde a commencé à pressentir une tempête juridico-politique. Suivent quelques jours plus tard l’appel de Me Vandal et du commissaire Délille. Mais on se souviendra que l’affaire n’a pas été rien qu’une simple action en justice. C’était une affaire éminemment politique. Alors des moyens politiques devaient etre utilisés pour obtenir des résultats probants. IV.- C’est ainsi qu’entreront en jeu les grands négotiateurs qui, a partir du mardi 09 Juillet 2013, imprimeront un autre cours à la reponse de la famille presidentielle. Dans cette saga juridico-politique, certains se positionnaient pour marquer des points politiques, alors que d’autres se trouvaient en position de perdre de serieux points politiques : mais tous sur le terrain du droit. Alors, ceux qui envisageaient la possibilité de perdre des points avaient tout de suite compris qu’il fallait utiliser, même en
apparence, le terrain du droit pour éviter de perdre. L’avocat de la famille présidentielle ayant fait une piêtre prestation, raconte-t-on, il fallait dans cette opération, à la fois étriquée, compliquée et périlleuse, faire appel aux gros cylindrés. Aussi, les services d’un grand cabinet ont été requis pour agencer et coordonner les lignes d’attaque de l’équipe menée au score. V.- Le rôle du cabinet de Me Gary Lissade doit être compris dans sa dimension historique. Ce cabinet a déjà été utilisé par les services gouvernementaux quand il fallait exercer des pressions sur le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince d’alors, Me Lionel Constant Bourgoin. Il avait été demandé à celui-ci de procéder à l’arrestation de M. Gaillot Dorsainvil, ancien président du Conseil électoral provisoire qui avait organisé les élections aux cours desquelles M. Michel Joseph Martelly est parvenu à la présidence du pays. C’est dans ce cabinet qu’a eu lieu la reunion à laquelle avaient participé le Premier ministre d’alors (Gary Conille), son ministre de la Justice (Michel Pierre Brunache), son ministre des Affaires étrangeres (Laurent S. Lamothe), le commissaire du gouvernement près le Tribunal de première instance de Port-auPrince (Lionel C. Bourgoin), etc. Ce cabinet semble être le lieu de prédilection des grands complots contre l’État de droit en Haiti. La commission a eu la chance et le privilège d’avoir l’actuel Premier ministre Laurent S. Lamothe accompagné de plusieurs membres de son cabinet, dont Michel Pierre Brunache. Tous ont confirmé avoir participé à une réunion à ce cabinet du temps où l’un était minstre des Affaires étrangères et l’autre ministre de la Justice. Ils n’ont, certes, pas precisé les raisons de cette réunion en dehors des locaux de l’administration publique. Mais tout le monde sait que par la suite le commissaire Bourgoin a dû démissionner de son poste, car il avait refusé de souscrire aux demandes de ses supérieurs du moment. VI.- L’on comprendra sûrement quelle expertise ce cabinet a dû développer dans la gestion des dossiers gouvernementaux à scandale. Me Lissade, ayant en sa possession un badge de consseiller juridique du président, se doit de justifier son titre et peut-être son salaire. Il doit trouver la sortie juridique d’un dossier jugé politique. Mais, y avait-il un détour juridique possible dans un dossier où le juge en charge a déjà émis un jugement avant dire-droit ? Deux choses sont à retenir ici. A) Le dossier présente une image pas trop propre du président de la République, de sa famille, et de son administration. Il fallait en finir au plus vite pour passer de cette distraction à autre chose. Mais l’affaire allait durer, car les tribunaux étant en vacance avec l’ouverture des assises criminelles le 08 Juillet 2013, l’appel interjeté et par le Parquet et par l’avocat de la famille présidentielle ne serait entendu qu’en octobre, à la réouverture des tribunaux. On courait alors le risque d’endurer le supplice des gorges chaudes pour environ trois mois encore. Donc, il fallait trouver le détour juridique pour sortir au plus vite de l’imbroglio juridico-politique. Ainsi, le ministre de la Justice a confirmé, au cours de son audition, qu’il y avait une sortie juridique simple. Les parties qui ont fait appel feront le retrait de leur appel. Ils adresseront une requête au doyen du Tribunal de première instance pour lui demander un rejugé. Le doyen prendra une ordonnance abréviative
demandant au juge un siège spécial pour entendre l’affaire à nouveau et ainsi obtenir ou bien que le juge se déporte de l’affaire ou qu’il émette un nouveau jugement qui renverrait la famille présidentielle blanchie de l’affront de la plainte. VII.- Rien de tout cela ne peut se faire sans l’aval, le support et l’implication du doyen. Voilà pourquoi le doyen Jean Michel est-il devenu le personnage central de l’affaire. L’appel ayant été interjeté le 08 Juillet 2013, le mardi 09 Juillet 2013 le doyen Jean Michel entre en action. Il raconte à la Commission que le juge est venu le trouver en son bureau pour lui poser une question. Mais c’était tellement sensible et confidentiel qu’ils ont dû tous les deux quitter les locaux du palais de justice pour aller en parler ailleurs. Ils sont d’abord partis vers les locaux de l’ancien Tribunal du travail. Là, le juge déclare ne pas se sentir à l’aise et réclame un espace plus sécuritaire. Ils partent à nouveau vers le restaurant Table de Cajus, au Champ de Mars. Ils n’entrent pas dans le restaurant, ils restent dans le vehicule (celui du doyen) dans l’aire de stationnement du restaurant. Aussi n’est-il pas possible de vérifier avec les tenanciers si ces deux clients remarquables avaient été reçus ce jour-là. Mais ils vont en ce lieu secret pour faire quoi ? Le juge, dit le doyen, n’avait qu’une seule question à lui poser : « Aviez-vous reçu des appels des gens du pouvoir exécutif concernant le jugement que j’ai rendu ? » Personne ne comprend en fait pourquoi cette question en apparence anodine n’aurait pas pu être posée au bureau du doyen. Mais en plus, le doyen affirme qu’ils sont restés là dans l’aire de stationnement du restaurant pendant vingt minutes pour cette seule question. Il faut croire, comme le chante Garou, que : « Le monde est stone.» Cependant, le récit du juge à ses amis ose être différent de celui du doyen. Pour juge Jean Serge Joseph, il a été conduit à une rencontre avec les avocats de la famille en vue d’être persuadé de rencontrer le ministre de la Justice aux fins de trouver une issue à la crise provoquée par son jugement avant dire-droit. Deux jours plus tard, le juge est conduit une fois de plus par le doyen, sans chauffeur ni agent de sécurité au même restaurant, à la même aire de stationnement. Toujours selon le doyen, sur demande du juge. Définitivement, le juge doit avoir été victime d’une foudre amoureuse pour cette aire de stationnement. La conversation dure encore une vingtaine de minutes. Le sujet : la même question angoissante du juge. Mais le récit du juge est différent. Il y a eu progression. Cette fois, il a été sommé de rencontrer le ministre de la Justice qu’il a en maintes instances antérieures refusé de rencontrer. Le juge Joseph, qui s’était rendu à son bureau, ce jour-là, mais est reparti très tôt, car les locaux du palais de justice étaient pratiquement vides à cause de l’alerte rouge déclarée en raison du passage du cyclone Chantal. Il est retourné chez lui à Cabaret. Peut- être pour fuir le doyen qui le harcelait d’appels téléphoniques. Il est environ 13 heures et il parle au téléphone avec son épouse. Le doyen appelle à nouveau, il répond et demande au doyen de lui accorder une heure avant de le rejoindre. Les appels du doyen se multiplient et se font plus pressants. On connaît déjà la suite de l’histoire qui a déjà été exposée dans le point 17 de la section relative à la reconstitution des faits. Que faut-il comprendre de tout cela ?
Que le récit du doyen est confronté à de graves difficultés de cohérence logique. a) Pourquoi un doyen qui a à sa disposition un bureau, qui est censé protégé des intrusions des personnes non-invitées, aurait-il senti la nécessité d’aller d’abord sur une galerie du local d’un ancien tribunal, et ensuite dans l’aire de stationnement d’un restaurant pour répondre à une simple question d’un juge ? Il est finalement revenu le temps des contes de fée. b) Pourquoi cette si simple conversation aurait-elle duré vingt minutes quand la réponse monosyllabique à la question du juge n’aurait duré que l’espace d’une seconde ? c) Pourquoi le doyen qui, selon sa propre déclaration, n’a pas l’habitude d’appeler le juge, n’est pas un ami proche du juge, l’aurait-il appelé, ne serait-ce qu’une seule fois, ce jourlà ? d) Comment expliquer que le doyen fût longtemps prêt, attendant dans son véhicule en marche l’arrivée du juge, si ce n’est rien que pour répondre à une question du juge, aussi pressante et angoissante fût-elle ? e) Pourquoi ne pas rester dans le véhicule et causer quand, ce jour-là, le palais de justice était pratiquement presque vide, donc sans grand risque d’être entendu ? f) Mais, de plus, qu’était-elle cette conversation qui ne pouvait être entendue des intrus ? g) Et le mardi 09 Juillet et le jeudi 11 Juillet 2013, les réunions qui ont eu lieu dans l’aire de stationnement du restaurant l’ont eu à la mijournée, pourquoi sont-ils restés dehors et n’ont pas pensé à prendre le lunch ensemble ? Les différents récits du doyen le présentent comme quelqu’un qui pratique souvent les restaurants de la capitale. h) Mais le vendredi 12 Juillet 2013, pourquoi le doyen, qui a toujours été si prompt à répondre aux supplications du juge — qui semblet-il était obsédé par l’idée que les autorités du pouvoir exécutif auraient pu mettre la pression sur le doyen pour qu’à son tour il la mette sur le juge afin que ce dernier revienne sur sa décision — n’a pas daigné recevoir le juge bien qu’il reconnût que celuici se présentât sept ou huit fois à son bureau ? Pourquoi ne l’a-t-il pas appelé ce soir-là bien qu’il recût du juge un numéro supposé inconnu du grand public ? i) Pourquoi ne l’a-t-il appelé que le samedi 13 Juillet 2013 vers les dix heures AM ? Et pourquoi le doyen a-t-il été si inquiet au point d’appeler plusieurs personnes afin de confirmer la mort du juge ? Ou encore pourquoi ne s’est-il jamais déplacé pour aller voir comment a été le juge durant les heures de son hospitalisation étant donné que dans les jours qui précèdent, il y a eu une telle complicité entre le juge et le doyen ? j) Comment comprendre la réponse du doyen au juge Morin qui l’a vertement repris pour le fait qu’il a conduit le juge à une réunion au cours de laquelle le juge a été malmené. La réponse dialogique tombait : « Ce n’est pas ainsi que cela s’est passé. Je t’expliquerai plus tard.» De quel ‘cela’ s’agit-il ? Le fait d’être malmené ou celui de conduire le juge à une réunion ? Tout compte fait, il n’a jamais rien expliqué à quiconque. k) Comment comprendre également que le doyen ait préféré contourner les remontrances de Madame Julien de l’IMED qui lui a reproché d’être à l’origine de la mort du juge par le simple fait de l’avoir conduit à cette reunion où il a été
Suite en page 16
journal du 14 -21 aout 2013:hO 8/13/13 2:56 aM Page 13
Haïti-Observateur 14 -21 aout 2013
NÉCROLOGIE
Blagues de Louis
En traduisant en français des blagues conçues et écrites en allemand, Louis, citoyen haïtiano-allemand, jette un pont culturel entre la franco-créolophone Haïti et la germanophone Allemagne qui réunit Prussiens et Bavarois.
1961— Un médecin s’adressant au patient : — « J’ai constaté que vous avez un testicule en bois, l’autre en métal ». — « Impossible ! Je n’ai jamais été opéré. J’ai même deux enfants en très bonne santé ». — « Quel âge ont-ils, les deux? » — « Eh bien, Pinocchio a six ans et Terminator sept ». 1962— Après l’examen, le médecin dit au mari : — « Votre femme souffre d’un grave trouble métabolique ». — «J e sais», répond le marri sans être impressionné. Chaque semaine, elle a besoin de trois nouvelles robes ». 1963— Grand déménagement dans le nouveau bureau. Tous les employés transportent deux dossiers dans les nouveaux locaux. Seul Mueller ne porte qu’un seul cartpm. Quand le patron le voit, il lui demande pourquoi. Sans trop réfléchir, Mueller réplique : — « Que puis-je faire si les autres sont trop paresseux pour faire deux voyage ? » 1964— La dame gorille souffre du chagrin d’amour et il n’y a pas un seul gorille mâle disponible. Le directeur du zoo demande de Joe qui, à cause de sa laideur, n’a jamais eu de femme jusqu’ici, s’il serait prêt à faire l’amour avec la dame-gorille pour 300 euros. Après une semaine de réflexion, Joe accepte, mais à trois conditions : 1) Pas de film ou photographie ; 2) Pas de spectateurs ; et 3) trois semaines de délai pour lui permettre de payer les 300 euros en plusieurs versements.
1965— Le médecin demande sévèrement à son patient : — « Que seriez-vous plutôt prêt à abandonner, le vin ou les femmes? » Le patient répond sèchement :
— « Cela dépend de l’age, Docteur ! » 1966 — Le médecin dit à la femme : — « Ce dont votre mari a le plus besoin maintenant est un repos absolu. Je vais vous prescrire un paquet de somnifères très forts, s’il vous plaît, prenez en un tous les soirs ! » 1967— Un jardinier est en route
APARTEMENT À LOUER/ APPARTMENT FOR RENT 3 bedrooms, attic included in one of the bedrooms; 1 bathroom, kitchen, dining area, living room. Price: $1,500.00 negotiable. Rosedale, Queens, quiet neighborhood. Call Edzer at (718) 978-0491.
13
avec sa femme. Soudain, un éclair et la foudre tombe dans le sol, à une dizaine de mètres du couple. — « Eh !! » hurle le jardinier en menaçant le ciel. Un second éclair et la foudre tombe cette fois à cinq mètres à côté d’eux. — « Eh !! », hurle l’homme de nouveau. Un troisième éclair et la foudre tombe directement sur sa femme. — « Et voilà ! » dit le jardinier. 1968— Un homme riche meurt. Il laisse un fils astucieux et un autre assez faible d’esprit. Le fils astucieux hérite de l’argent et des immeubles, tandis que et le stupide reçoit 20 sacs de pupperchen. — « Qu’est-ce que c’est que ça, un pupperchen ? » — « C’est ce qu’avait demandé aussi le fils stupide » ... 1969— Oli le coq va sur dans la rue. Un ami lui demande : — « Hé, où vas-tu ? » Oli : — « Vers la boucherie. Là on peut toujours voir des poules nues à la vitrine ! » 1970 — « Les douleurs que vous avez dans votre jambe gauche sont dues à votre âge », dit le médecin au patient. — « Cela ne se peut pas, monsieur! Ma jambe droite a le même âge et ne fait pas mal ! » 1971— Le juge avise l’accusé : — « Vous avez droit à un défenseur public ». L’accusé de répondre : — «J’aimerais mieux avoir un témoin à décharge... » 1972— Un médecin et un avocat se rencontrent au cimetière. Le premier déclare : — « Eh bien, vous êtes à la recherche de mandats d’héritage ? » L’avocat : — « Et vous, vous faites l’inventaire ...? » 1973— Un homme et sa femme sont assis dans le salon. Il regarde la télévision et elle résout des puzzles de mots croisés. Elle : — « Mmmmh, organe sexuel féminin? » Le mari réagit en disant : — « Horizontalement ou verticalement ? » Elle : — « Horizontalement ! » Et lui d’ajouter : — « Alors . ta bouche ! » 1974— Un homme plutôt petit de taille, triste et pâle, a pris place dans un pub, en face d’une bière. Un gars, grand de taille, costaud et de bonne humeur, entre, lui tape légèrement sur l’épaule, prend place à côté de lui, prend sa bière qu’il boit d’un seul coup. Le petit se met à pleurer. Le Grand : — « Eh bien, ne te comporte pas comme une mauviette ! Cesse de gémir à cause d’une bière… ! » Le Petit : — « Écoute-moi bien ! J’ai mes raisons… Ce matin, ma femme m’a quitté après avoir dépouillé mon compte en banque et pris avec elle tous les meubles de notre maison ! Ensuite, j’ai perdu mon emploi ! J’ai voulu mettre fin à ma vie, qui n’a plus de sens. Je me suis couché sur les rails du chemin de fer… Mais aujourd’hui le train a fait fait un détour…J’ai essayé de me pendre, mais la corde n’a pas tenu, elle s’est cassée. Ma malchance ne semble pas être sur le point de cesser, car avec les derniers centimes qui me sont restés j’ai acheté du poison que j’ai mis dans ma dernière bière, mais voilà que vous venez et…… ! »
Décès de sœur Marie Carmelle Joseph à Brooklyn, New York Nous annonçons avec infiniment de peine la triste nouvelle du décès de sœur Marie Carmelle Joseph survenu à l’hôpital Calvary de Brooklyn, New York, le samedi 3 août 2013. En cette pénible circonstance, nous présentons nos condoléances à son fils, Ralph Alexis et famille, aussi bien qu’à ses tantes, cousins et amis, particulièrement à Marie Josée Dorfeuille et famille, l’ingénieur Garry Dupré, Bernadette Laguerre, Lucienne Dupré et famille, Dr Marjorie Dorfeuille, Jean Polynice et famille, Suze Dupré et enfants. De même qu’au pasteur Yves Figaro, de l’église Christian Church de New York; aussi aux amis de la défunte, de même qu’aux frères et sœurs de l’église Christian Church de New York. La dépouille mortelle de la très regrettée sœur Marie Carmelle Joseph sera exposée le vendredi 16 août 2013, de 4 heures p.m. à 9 heures p.m., à Guarino Funeral Home, sise au 9222 Flatlands Avenue, Brooklyn, New York 11236. Les funérailles seront chantées
le 17 août 2013, de 9 heures a. m. à 10 heures 30 a. m., à l’église Haitian Eben-Ezer Baptist Church, située au 1051 Président
Street (coin Bedford Ave et President St.), Brooklyn, New York. L’inhumation aura lieu immédiatement après le service funéraire.
MAiSON À VENDRE Position Strategique donnant sur deux rues - Propriete Fonds et Batisse situee a Petion-Ville, angle rue Geffrard et Villatte #32, mesurant 76 pieds ou 24 metres 67 centimetres aux cotes nord et sud et 30 pieds ou 9 metres 75 centimetres aux cotes est et ouest. Prix a negocier. Tel. 212-569-4068.
journal du 14 -21 aout 2013:hO 8/13/13 2:56 aM Page 14
14
Kreyòl Soti nan paj 6
oubyen vye bagay k ap wonje nou e menm pote nou ale. Se toujou yon chire pit ki pa p janm mennen nou okenn kote. Nou refize konprann ke reyalite a la vivan e ke se nou ki refize ale nan vrè sous la pou nou kapab tire bon dlo dous pou n bwè e benyen tou. Nou refize pran konsyans e menm ramase karaktè nou kòm moun ki gen dyite ak karaktè moral pou nou kapab pouse pou pi devan. Nou panse ke se yon jwèt ti moun ki la nan zafè politik ak nan aksyon. Desalin tonbe, pat janm gen okenn preparasyon ki te janm fèt pou ranplase l. Tou senpleman se divizyon ki te lonje kò li nan mitan bann degoutan yo. Nou te aprann ke peyi a te divize. Kristòf t ap dirije nan nò e Petyon nan Wès. Se te yon veritab meli-melo ki rete nan peyi a jiskaske Ameriken, ki te pran endepandans li avan nou, swsa 28 an byen avan ki travay pou kenbe diyite yo, te okipe nou pandan 19 van, de 1915 pou rive nan lane 1934 pou l te mete lòd nan dezòd. Toujou nan menm penppenp la, aprè pè Titid te pran yon kou Deta nan lane 1991, pou presize byen 30 septanm, te mande konpayèl li prezidan ameriken Bil Klintonn pou l te anvayi peyi a. Pou l te soulaje ti pè a, prezidan Titid, li te voye yon twoup de 22 mil sòlda pou avili Lame nou an ki jous jounen joldi a an penitans. Yo rantre 19 septanm 1994 a 9 è preziz nan maten pou yo te ranplase nan mwa mas 1995 pa twoup LONI ki chanje non pou l rete avèk non MINISTA a. Mwa pwochen pral fè okipasyon an 19 an sou tè peyi Dayiti. Sa anpil moun pa fouti konprann, pè Aristid rete tankou yon ti sen e pèsonn pa janm lonje dwèt sou li pou kou trèt sa a li fè a e ke Konstitisyon 1987 entèdi. An nou serye pou nou sa kite demagoji deyò si nou vle reyèlman yon solisyon valab pou peyi a. Si jodi a gen anpil moun ki te atake Lavalas e ki twouve y ap benyen nan dlo kowonpi Lavalas la, nou pa fouti nonprann kote diyite moral la ye. Pale de Konstitisyon pou nou regle koze pèsonèl nou se trayizon, paske nou sou okipasyon e nou pa janm vle jistifye okipasyon an. Se malonnèt sa e nou pa fouti konprann kote bann Konze yo vle rive ak peyi a. Tout moun konsène e ki vle wè yon amelyorasyon pou peyi a pa fouti wè lojik ki genyen pou yo rete nan retire w pou m rantre. Nou kapab konstate ke se menm repetisyon nan lane 1806 k ap kontinye e mesye yo vle pratike tou malgre yo wè ke li pa janm pote anyen pou peyi a ke sèlman kolaborasyon ki se zouti pou n sèvi ak li. Nou te kapab demontre lojik yo ankò pi klè, men nou dwe fè vwa lòt yo pase, paske li enpòtan pou nou tande refleksyon Ayisyen k ap viv nan Nouyok yo. Nou te fè yon pelerinaj ki te penmèt nou ramase opinyon tout moun ki te vle pale. Se konsa nou pat pèdi tan pou nou te kapab rive nan BWOUKLIN Senatè Moyiz Jan-Chal fè nou wont kòm Ayisyen Yon gwoup Ayisyen te pran lapawòl pou yo te bay opinyon yo. Yon sèl dam te pale onon yo tout e si l manke yon bagay, lòt yo rafrechi memwa l pou te fè presizyon an. Lea : Mezanmi, senatè Moyiz JanChal ki gen ambisyon prezidan nan peyi a pa ni pale kreyòl ni pale franse. Genlè se Kiba li te fèt nan yon ti zile. Mezanmi, yo gen rezon di : « Bourik Sen Domeng te mèt abiye kon l abiye, kon l midi sonan, fò l ranni pou tout repiblik la tande ». Mezanmi, koze a twòp pou nou. Si nou kenbe l sèl pou nou na gen konjesyon selebral e lang vipè yo va lage pokase a sou lòt moun pou yo kabab danse banda si kou yo a pase. Se poutèt sa, nou pran anpil prekosyon pou n pa gade koze a pou nou sèl, nou oblije kase tout ba ou e si w vle wa pote pwòp konklizyon pa w. Gade yon koze ! Sa k ap pase konsa nan peyi nou an ? Devan pòt tounen dèyè kay vre. Koute non, bagay yo grav tout bon e nou bezwen moun solid e konpetan pou reprezante nou. Paske sa yo nou gen la yo se lawont nan tout sans. Se pa ti ri nou ri madiswa pandan nou louvri òdinatè a pou nou te gade yon espetak gratis ti cheri. Nou pat nan teyat, se vre, men nou ri jiskasake n wont. Senatè Moyiz Jan-Chal fè n reyèlman wont tèt nou, paske m’sye pa gen
Haïti-Observateur
langaj menm pou l fè pwen yo e li te devan 2 sitwayen brezilyen ki pale san ezite. Tandiske Jan-Chal li menm ap mamote, l ap chèche mo pou l kole pandan li t ap bwè yon bokit ji sitwon. M’sye pa respekte ni règ ni fòm gramè. Li itilize le pou la e la pou le devan yon mo. Mo ki pliryèl vèb la osengilye. Se pa manti n ap fè, video nan « You Tube ». Si nou vle enfòmasyon sila a na tcheke byen pou nou wè verite a. Gen yon kote m’sye rive li bat bravo lakontantman poutèt pa l. M’sye pa fòme. Si l te fòme se pa konsa li ta aji. Sèlman, pinga gen rèl lakay Makorèl nan site non Ameriken pou danri kòm mechan. Jan-Chal komèt anpil erè. Li pa twò ta pou l al pran kou diksyon e kòman li dwe konpòte l nan yon entèvyou. Lè yon moun pa gen langaj, li dwe fè anpil efò pou travay sou sa kòm moun piblik. Li te dwe pran yon kòlèg li pou ede l. Li ta pale mwens e kite kòlèg la eksprime l, paske li t ap parèt gran. Si m’sye avèk tout akolit li a konprann Mateli pral remèt pouvwa konsa, yo twonpe paske pouvwa Mateli a kore avèk pèp la e kominote entènasyonal la ki pap kite bann figi di sa yo vin fè dezòd nan peyi a. Mwen kwè panèl la te ri Jan Chal nan kè yo paske m’sye depase pa evènman yo. Anpil moun ap mande si m’sye se yon Ayisyen otantik tout bon. M’sye pa fouti menm kenbe yon konvèzasyon an kreyòl e kreyòl li pale a se yon kreyòl malouk. Pou Franse a, nou konnen gen Franse tankou Ayisyen ki mouri ri pou wè yon Senatè Repiblik Dayiti an difikilte pou l pale e fè yon pakèt fot konsa. Se yon wont pou nou tout Ayisyen. Kòm se Preval ki te chwazi misye pou gratifikasyon, se sa k fè m’sye la tankou anpil lòt. Chanm Sena ak Chanm Depite yo chaje avèk sitwayen san skripil, demagòg e moun tè atè. Sa va fè tout Ayisye pran leson pou yo pa chwazi tout moun pou lal okipe yon fonksyon enpòtan nan peyi a. Mesye yo pa gen konvèzasyon. Yo rete sèlman nan kritike e mande pou Mateli kite pouvwa pou yo fouye kò yo. Se nan daso yo pi fò. Mateli ap travay nan tout 4 kwen peyi a tandiske demeplè yo ap divage. Yo pran nan pwòp pyèj yo paske yo tout se mantè. Sa va fini tout bon vre nan peyi a pou moun de byen okipe fonksyon nòmal. Gouvènman Mateli/Lamòt la pa pran nan pwovokasyon paske l konnen se toujou ti reyaksyonè kalsitran yo ki toujou reponn prezan devan bann nan pou yo fè dezòd. Mateli konnen yo tout kòm ti kriye e bon dasomann. Yo mèt fè sa yo vle, yo pap sis. Pito y al fome yo! Kòm Moyiz Jan Chal pa Ayisyen tou nan langaj li, obsèvatè yo mande pou m’sye prezante paspò li bay nasyon an paske m’sye se yon telegide ki sòti nan yon zile nan lòt peyi. Youn nan yo : Tèlman mwen sezi pandan m ap gade video a, mwen tranble tankou yon fèy bwa. Non, se pa serye sa. Pou mwen se yon aberasyon e menm yon afwon ke peyi Dayiti ap pran toujou. Nou dwe konn ki moun pou nou chwazi. Wi, m’sye Jan-Chal se yon sitwayen ki kapab okipe nenpòt fonksyon nan peyi a, li dwe swaye l avan li pran lapawòl. Li sonnen franse a tankou l ap pale kreyòl, paske li pa janm fè atansyon nan fason li pale. M’sye te gen yon bokit sirèt e menm 6 bokit sitwon. Langaj li a pat bon ditou. M’sye bezwen pase nan yon aparèy diksyon k ap bon pou li. Gen moun ki tande premye fraz la epi yo tou fèmen entènèt la. Moun sa yo pa nan politik. Yo mande kote gran entèlektyèl nou yo ? Se yon enstitisyon an degraba ki pèdi tout prestij li depi mesye yo pa konfòme yo. Mezanmi, seryozite a konte anpil pou bagay yo sa fèt. Mwen gen enpresyon ke entèlokitè l yo ri nan kè yo pou wè se sa ki reprezante peyi a. Lea : Se sa li ye menm. Nou mande pou Konstitisyon 1987 peyi a refèt nèt, paske gen anpil bagay ki manke pou peyi a fonksyone tankou yon peyi. Nou pa bezwen konstitisyon enpòte men yon konstitisyon ki ale ak mès ak koutim peyi a. Se pa tout moun ki kapab vin senatè ak depite si yo pa gen yon konpòtman sosyal avèk yon edikasyon akademik ki solid. Nou regrèt se konsa mesye yo ap betize ak Ayiti, premye peyi nèg nan glòb la ki pran endepandans li avèk pwòp fòs li. Se pa yon bagay pou nou betize avèk li. Se yon kesyon prensip. Mesye Jan-Chal te nan ti soulye li. Nou konprann ke se langaj la li manke è yon gran defo. Menm si li se yon sosyalis, daprè jan li pale, diplo-
14 -21 aout 2013
masi jwe yon wòl enpòtan nan deklarasyon. Jodi a, li kapab sou loup ameriken, paske se pa twòp verite ki bon pou di, sitou lè w ap travay pou reyalize yon bon bagay. Nou konnen ke repwòch nou fè Jan-Chal se yon reyalite, men moun k ap pouse l yo pa gen kouraj ase pou fè l remake sa. Jan-Chal pa konn pwononse e se yon gwo pwoblèm pou yon oratè. Se yon chanm kwoupyon kote mesye yo te kapab antann yo pou regle bon bagay olye fè l tounen yon chanm woywoy kote pawòl fatra ap degaje ki kapab fè mesye yo met men nan vizaj lasosyete. Sa k fè m di sa se jan yo konpòte yo e yo pa gen respè pou pèsonn. Mezanmi, pa gen okenn preparasyon ki fèt pou jenerasyon k ap vini pou pran larelèv. Mesye-dam yo rete nan politik steril pou tout tan an pase san yo pa reyalize anyen. Gen lè se pwen restavèk nou pran, paske nou pral gen 300 an nan salte ak chen manje chen. Tout valè moral nou ale kikte nou, paske dirijan nou yo pa kanpe sou anyen, alevwa pou yo ta chita. Kou yo bezwen fè pase pou avili gouvèman anplas la e gouvèman ameriken an pap pase. Si n te yo menm, nou ta fret. KWINS Ayiti toujou rete yon gwo peyi nan dezòd ak salte Jera : Ayiti Toma se yon gwo peyi. Peyi ki toujou ap fè aktyalite, men ki pa janm kenbe nètale pou bagay yo kapab chanje Bob : Ayiti toujou rete yon gwo peyi depi toutan. Nou toujou rete yon gwo peyi, paske n toujou fè istwa pou moun swiv. Se abitid Nèg yo pou yo mete men san reflechi. Yo aji avèk emosyon e se sa ki reyèlman fè anyen serye pa p janm regle pou te ka gen yon alemye. Yo pa gen anyen y ap regle. Se yon bann epav, dasomann k ap piye peyi a nan kalewès. Trezò peyi a ap fin gaspiye, paske yo tout se sousè. Epi, anyen serye ! Depi 7 fevriye 1986 n ap viv ekzanp pou jèn yo leve nan tout tenten. Jounen jodi a, mesye yo rive nan kafou tenten. A wi, yo nan kafou tenten. Jera : Mwen antyèman dakò ak ou. Yo pa regle anyen. Men yo kanpe sou dezòd sèlman ak bay manti san rete. Bob : Nou mele ! Nèg yo pwonmennen di y ap fè opozisyon. Nou pa konnen ki noun ki advèsè yo, paske yo pa janm demontre yon altènatif. Se fè demagoji tout lasent jounen Bondye mete pou fè dezòd. Yo pa menm bati yon latrin pou pèp la, yo konprann tou yo kapab gouvène peyi a e menm pote chanjman ki nesesè. Yo tout echwe! Jera : Se yon reyalite ! Palman an chaje avèk evade ki vin pou kreye dezòd. Bòb : Pou w pa dakò ak yon bagay, fòk ou kapab pwouve lekontrè de sa advèsè a prezante ki, nòmalman, pa anyen e ke se pa w la ki pi bon e ki bon bagay oubyen rezilta valab la. Ti Nèg Dayiti ap betize, pase tan yo nan fè lòbèy ki pa p itil yo anyen. Yo pa kanpe sou anyen menm, paske y ap kite emosyon vire lòlòj yo pou granmesi. Se chak jou yo vini ak yon sijè ki pa janm gen swit. Se yon wont pou nou, Ayisyen, pou nou wè se nan eta sa a palmantè nou yo ye. Anverite se : « devan pòt ki tounen, reyèlman, dèyè kay ». Jera : Mezanmi, men sa moun ki konsène e ki renmen wè pwogrè pou Ayiti toujou ap klewonnen an. Pa gen anyen serye lakay pifò nan palmantè nou yo. Palman an tounen yon mache rapyay kote yon bann machann voksal vini pou layite kò yo pou demontre ke pa gen anyen k ap regle, paske yo se machann vlenvlen. Achtè yo pa bezwen al Kwa Bosal ankò pou yo achte, paske machann yo pote bon machandiz pou moun ki definitivman pa sivilize avèk moun tè a tè ki renmen wè eskonbrit ak moun woywoy tou. Bòb : Tout moun konstate bagay lèd la anndan palman an kote mesye yo ap mete men nan yon klima tapaj ki prezante yon aspè sovaj kote zannimo rete. Palmantè yo bay gouvènman an rezon ke vrèman, yo se yon bann eskòpyon. Alèkile, pèp la te deja konn sa, li pa p okipe yo tankou chen. Sa w di pou sa, Djonn Joèl Jozèf ki mande opozisyon pou l leve kanpe. An, se figi sa a ki reprezante opozisyon komokyèl la. Nou terib, bann anraje, bann kalomèl ! Jera : Ki bon lwa Nèg yo ka vote ? Ki konsèy Nèg san koutcha ka bay pèp la? Ki moun k ap reyèlman pran yo oserye? Lè n tande vagabon yo ap pran pòz moun debyen, nou deja konnen ke se zafè yo y ap regle, paske « Kochon pa janm fache avèk labou ». Bòb : Nou pa dwe rete ap gade yo pou n pa denonse yo, paske « Kache verite se antere dlo ». Epi, fòk mesye
yo konnen : « Lè yo krache anlè, li tonbe sou nen yo ». LONG AYLANN Kote bann lawon sa yo prale? Patrisya : Nan kalbas tèt yo se pouvwa, bay panzou pou yo pran pouvwa a. Si yo se pouvwa ! Nan tout sa y ap fè se pouvwa, vin chef peyi a. Yo pa janm fè okenn efò pou repare tout fot yo te fè e konpòte yo tankou moun valab. Polèt : Anverite, ou pa manti. Mwen kalifye de move vèmin ki gaye nan peyi a pou kontamine tout moun. Se pa anyen y ap vin regle, paske yo se gate sa. Anbisyon yo pa lòt bagay osnon retire kò w pou yo rantre. Fani : Ou vle fè nou konprann ke ekwasyon yo, ou pi presizeman metòd yo se « RR ». Se yon bagay ki byen klè nan je tout moun, Ayisyen konsyan kit k ap viv ann Ayiti oubyen lòt bo dlo. Mwen kwè se verite sou tanbou nan tout sans. Wozita : Nèg yo ap kreye divèsyon.Yo vin ak yon slogan banal : «Demisyone e remèt kle a ». Janba :Adye ridan ! Si w koute koze nan dyòl ti mal, ya ba l pote kont chay li. Wa va konprann se yon afè serye k ap regle. Wozita : Yo tout se blofè. Si yon moun vle koute yo, se bagay ki konsène yo tout, paske se sa yo vle. Ou fè yon bèl pwen la a pou dekri bann degoutan yo ki pa wè yon nasyon, men tèt yo pou pran pouvwa a daso nan fè vye estrateji malatchonn. Ou wè si MINISTA pat la, se dezas mesye yo ta fè, paske yo toujou di yo ta fè kont yo e menm rale zam yo pou yo fè l chante. Yo pi fò nan bay kou nan do, piske yo se awousa, ti sousou ki pa gen anyen serye y ap regle. Pèp la pa vle manje dòmi Kleli : Politik nan peyi Dayiti tèlman sal li bay moun degoutans. Mesye yo fè tèlman tenten ak voksal, moun serye kwè yo se yon bann demagòg ki lakòz pèp la rejte yo tout. Li repiye yo tout san distenksyon. Malgre tou yo pa konprann repiyans la. Kk jan ou ta vle wè ke bann malonnèt yo kòmanse ap fè move bagay nan mete blakawout nan palman an lè tedeyòm prezidan tou nèf la ki vini pou li fè kichòy pou peyi a avèk bòn volonte l. Yo kontinye nan bauy manti, fè difamasyon e itilize tout mwayen pou yo demontre ke pa gen anyen ka p mache nan peyi a. Poutan, se yo menm ki pa p regle amyen nan peyi a. Se fè malpwòpte chak jou nan radio e menm nan palman an pou yo tonbe goumen. Nèg yo kraze prestij enstitisyon sa a. Nou pa bezwen ni senatè, ni depite, ni youn, ni lòt. Se pa anyen serye ke mesye yo ap regle. Tout dinozò degoutan yo ta byen kontan pou ta gen yon kriz nan peyi a pou yo fè chita yo. Yo pa konprann reyalite a. Jan-Chal pa yon senate, paske li pèdi bon sans li. Si vrè se nan Brezil l ale pote plent. Atansyon vye frè, si w gen yon bagay ki grate w, li ta bon pou w al benyen, paske w pèdi konpa w. Etazini se pi gran pisans nan monn nan. Se pa ti Brezil ki ta vin fè l laleson. W ap rantre nan yon angrenay kote w pa p fouti soti. Si se moun k ap fè w fè tenten, li enpòtan pou w pran men w. San sa w ap boule an pwofondè. Ektò : Alèkile, pa gen moun ki gen etòf gran oratè nan peyi a. Nou gen yon pakèt lòbèy ke jounalis yo pran kòm reprezantan nou nan peyi a. Si se kòb yo y ap defann, tanpi pou yo, paske pèp la ap pran nòt tou. Si yo ta vle ban nou yon reprezantan tout bon vre se pa mesye sa yo pou yo ta ban nou. Dayè, ki dwa yo tou pou yo chwazi moun pou nou ? Pèp la pa vle manje dòmi ankò, paske l ap deranje l. Se yon bann Lavalas ki reyèlman nan palman an ki lakòz tout dezòd sa a n ap viv la. Nèg yo pa gen disiplin menm. Anpil nan yo pa gen fòmasyon sosyal, se poutèt sa yo ranje kò yo pou fè chanm nan tounen yon bwat lòbèy. Tanpi pou moun ke sosyete a te fè kredi e ki rantre nan lojik sa a. Nou pa p di yo anyen, paske yo deja pèdi. Se pou chanm nan fèmen pou reparasyon. Nou kòm pèp vanyan pa dwe aksepte malpwòpte sa a nan je nou. Koripsyon parèt lèd nan je nou e li santi nan nen nou. Menm pale nou pa fouti pale, tèlman nou pa fouti respire. Jenès la pa fouti aprann anyen e se depi 7 fevriye l ap ankese vyolans, jis jounen jodi a. Tout mannigans nou wè y ap fè se pou yo tounen avèk Lavalas ankò. Mesye-dam yo, ki pa konprann jwèt la, pran nan vye lojik la pou yo toujou rete nan opozisyon steril ki pa p menmnen yo nan direksyon pou yo ta reyèlman wè chanjm an ke yo te swete depi
1963. N ap fè tout moun konnen ke nou klè sou pozisyon nou e fè yo konnen tou ke pèp la pa vle manje dòmi. Yo bouke viv nan tentennad sa a. Se pou nou mete tout sanzave k ap kreye pwoblèm nan peyi a deyò. Pèp la bouke avèk yo. Toni : M wen pa konprann rezon ki pouse moun yo pa wè lojik ki genyen nan estrateji pou mete Mateli atè a. Se yon estrateji pou retounen peyi a nan aprè Divalye pou rive nan 10 janvye 2010. Si m ta gen yon chwa pou m ta fè se pa Lavalas mwen ta fè ki pase 20 tan san oken pogrè. Ya va fè m konprann ke lòt 10 an an se Inite ki te pran mayèt la. Tou 2 se 50 kòb ak 2 gouden. Kidonk, se menm kabrit Tomazo, menm plim, menm plimaj ! Dayè, se pa tande vye nouvèl k ap soti, se ale nan peyi a e jete n nan vil pwovens yo pou nou wè travay k ap fèt. Se yè samdi a mwsen sot Ayiti aprè m pase 3 mwa. Mwen vin pou m regle yon bagay pou m retounen touswit. Se pou n pa koute mante yo ki pa gen lojik lakay yo. Mwen te dispose lajan pou m t ale konstate pèsonèlman e mwen te prepare pou sa. Pinga nou ki nan dyaspora pran nan jwèt ke nou rele « bwouye kat la ». Nèg yo pa serye nan enfòmasyon y ap bay yo. Se madan Maniga mwen te vote nan eleksyon an malgre l te desann kilòt li nan deba a. Se verite ke nou pa fouti inyore. Men nou dwe gen kouraj pou nou wè gen bagay serye k ap regle kounye a. Si se madan Maniga ki definitivman te sou pouvwa a pou l t ap pran presyon konsa, li t ap kouri deja. Mateli pa okipe denmèplè yo, li kontinye ap travay pou e avèk pèp la. Si yo konprann y ap vin fè kou pa konprann, ya yan tout bon vre ! BWONX Ki moun k ap manevre pou destabilize gouvènman an Mona :An nou serye sou koze destabilizasyon ak demisyon ke mesye yo ap pale pou yo fè ti moun dòmi. Se pa gouvènman sa a k ap demisyone e jete nan poubèl, bwat fatra. Nou ta pran presyon yo pou yon bagay serye si se te moun nouvo ki t ap fè revandikkasyon sa a. Se toujou menm moun yo, menm figi yo, menm ti sousou yo ki vle kenbe pouvwsa a pou yo toujou fè sifas. Nou pa vle konprann ke mesye sa yo ap menen mannèv pou yo vini avèk Lavalas nan figi moun. Sa pa p pase, paske nou konnen yo tout k ap travay pou Titid. Djonn Joèl Jozèf, Danton Leje, Deras Simon Dyesèl, Stivenn Benwa, Anik Franswa, Byenneme JanBatis, Anel Belizè, Moyiz Jan-Chal, Andris Riche, Sadrak Dyedone, Sorèl Yasent, Levayan Lwijèn, Jan Tòlbè, Nyoutonn Senjis e latriye, se yon bann Lavalas ki konpòte yo an lyon pou devore sen Michèl ki pare pou yo tout. Atansyon, anj gadyen an ki gen pouvwa Letènèl la pa p pran nan pwovokasyon. Si yo konprann se Lavalas la yo vle retounen avèk li, yo chire san yo pa fouti koud nan fè tout efò ki pa p rapòte yo anyen. Se pou anti Aristid yo fè anpil prekosyon pou yo pa kite yo pran yo daso pou yo pa enfiltre yo nan jwèt ipokrizi sa a. Y ap defann Lavalas, paske yo gen enterè yo anje. Alò si nou vle pote tèt nou ale pou nou antre nan lojik krab sa a, se bagay ki konsène nou. Pinga nou kite yo twonpe nou. Vòltè : Nou tande tout bri sapat. Si gen pou arête se Aristid dabò ki trayi Konstitisyon 1987 la e ki vòlè anpil lajan nan fè gagot nan ti pwojè prezidans la, nan kooperatif, lajan Taywann, Petwo Karibe, etc. Si yo te fè mannèv pou arete Titid, Preval, byen avan nou, ta konprann yo. Men ki moun ki pral arête Mateli avèk Lamòt ki sou pouvwa e ki gen otorite sou tout moun nan peyi a ? kite bann chen yo jape pou granmesi. Se pou otorite Leta retabli nan peyi a pou yo sispann ranse avèk moun serye. Lanmò Mirèy Diroche Bèten, pastè Lewa, Gonzalèks e lastriye sou gouvènman Aristid la, ki moun ki responsab li ? Lè na fè sa ki nesesè pou dwa reye nan peyi a na konprann kote nou vle ale. Al arête Mateli si nou gen kran reyèlman, si nou pa wè se sou resif n ap monte. Si aparèy Leta nan men nou pou nou fè sa nou pi pito, se pouse grif nou pou nou pase alaksyon. Nou pa konprann reyaksyon malatchonn bann vagabon ki defibnitivman nan palman an pou kreye dezòd nan tout sans. Kòm bouch yo se pou yo, kite yo ranse, divage, betize e radote. Lè yo tout va gade mont yo, ya va wè, li fè midi mwens ti kras. Jan Bèbè 14 dawou 2013
journal du 14 -21 aout 2013:hO 8/13/13 2:56 aM Page 15
Haïti-Observateur 14 -21 aout 2013
15
NOUVELLES STRATÉGIES DE MARTELLY
Un « pacte de non-agression » avec les sénateurs… Mettre le Conseil électoral sous coupe réglée Suite de la page 1 a en main pour tenter d’apaiser l’ardeur des sénateurs-investigateurs. L’approche entreprise par le conseiller senior du président actuellement sous le couperet d’une accusation d’association de malfaiteurs, Joseph Lambert, n’ayant pas porté fruits, d’autres alternatives sont envisagées. Celui-ci était sorti bredouille de sa rencontre avec des sénateurs dont le mandat arrive à terme en janvier 2014. Mais, il aurait tenté de conclure un « pacte de non-agression » avec lesdits sénateurs qui semblent prendre leur rôle véritablement au sérieux. Tout au moins dans ce cas précis. Le processus de mise en accusation du président Martelly et du Premier ministre Laurent Lamothe est un cas de l’espèce dans un pays où, malgré les balises constitutionnelles, les plus hautes autorités se considèrent encore intouchables. L’enclenchement dudit processus met des fourmis dans les jambes du président principalement, qui feint de se convertir subitement en agneau. C’est peutêtre la première fois que celui-ci
en appelle à la négociation. Fort de l’échec de l’ex-sénateur Lambert, c’est Martelly en chair et en os qui s’amène à la table de négociation. Avec des députés apparemment récalcitrants. Martelly prêt à des sacrifices pour esquiver le pénal La mort suspecte du juge Jean Serge Joseph, et surtout la légèreté avec laquelle le dossier a été traité sont venus changer la donne dans le sens que le président et sa famille se retrouvent actuellement au banc des accusés. Des lors, tous les sacrifices sont envisagés pour sauver la face et surtout éviter la prison aux principaux membres de la première famille du pays, à savoir Sophia et Olivier Martelly, dans un premier temps et, dans un second temps, le président inculpé sans circonstances atténuantes par les puissants sénateurs dans l’exercice de leurs prérogatives constitutionnelles. D’après une source proche du Grand Corps, qui accorde cette « révélation sous le sceau du secret » à Joseph Lambert, « le président est à genoux et serait à la
recherche d’un compromis afin d’atténuer les tords que lui causent ces déconvenues sur la scène internationale » notamment. Voilà pourquoi il veut négocier personnellement, « face à face » avec des interlocuteurs hier encore vilipendés par le président. Lambert (l’ex-sénateur), quand il s’est amené pour tâter le terrain, en lieu et place de Ralph Théano, ministre responsable des Relations avec le Parlement, avait pratiquement la queue sous le ventre et a laissé entendre à ses anciens collègues que « personne ne sait jusqu’où peut aller le président ». En effet, dans les milieux politiques de la capitale haïtienne, on laisse entendre ouvertement que « Martelly est fini ». Donc, un homme du passé. Selon le compromis en question, qui est en quelque sorte un marchandage dégradant, Martelly et Lamothe accepteraient que les sénateurs sortants soient « réélus » sans opposition venant du pouvoir et, en contrepartie, ceux-ci abandonneraient les poursuites contre le président et le Premier ministre. Quant aux plaintes formulées à l’encontre de Sophia et Olivier
Martelly, elles ne relèveraient pas de la juridiction des élus dont les tentacules n’arrivent pas aussi loin. Notre source a été catégorique sur l’abandon de Gary Lissade et du doyen du tribunal civil de Port-au-Prince, Me. Raymond Jean Michel, par le président Martelly. Celui-ci apparaît soucieux de sauver sa peau et ne lèverait pas le petit doigt en leur faveur. Connaissant les revirements et le caractère intempestif du président, un document dûment signé par les intervenants serait à l’agenda des élus du peuple qui craignent de se faire berner une fois de plus par le premier mandataire. Martelly frappe un mur de ciment face aux membres du Conseil électoral Fort du consentement tacite des sénateurs, qui abandonneraient les poursuites risquant autrement d’aboutir au pénal pour lui et sa famille, le président Martelly a solennellement convoqué les conseillers électoraux (lundi 12 août). Mais, il s’est heurté à un bloc de ciment et à des conseillers électo-
raux irréductibles. C’est essentiellement le côté Sweet Micky de son caractère qui a prévalu quand il tenté de les intimider (kaponen), avons-nous appris. Il était à la limite du lancement d’injures, vociférant des propos inaudibles à ses interlocuteurs. Ceux-ci n’ont pas digéré qu’il ait transgressé l’indépendance du Conseil électoral pour tenter de soumettre les conseillers à l’admission que le président de la république nomme le directeur général afin de contrôler le processus électoral. Quant à réaliser les prochaines joutes sous l’empire de la loi électorale de 2008, « il faudrait remettre l’ancienne constitution de 1987 en vigueur », a rétorqué un conseiller électoral face à l’ignorance notoire du président Martelly en la matière. Fait inusité, cette tentative de mise en coupe réglée du Collège transitoire du Conseil électoral permanent (CTCEP) a eu lieu en présence d’un représentant de la MINUSTHA (troupes d’intervention de l’ONU en Haïti) et du nouvel ambassadeur de France accrédité dans le pays, Patrick Nicoloso, avons-nous appris.
journal du 14 -21 aout 2013:hO 8/13/13 2:56 aM Page 16
16
Haïti-Observateur
14 -21 aout 2013
DÉCÈS SUSPECT DU JUGE JEAN SERGE JOSEPH
Rapport historique de la Commission spéciale du Sénat haïtien Suite de la page 12 exposé à toutes sortes de pressions et de menaces ? Il a préféré tourner la conversation sur la question des matériels de bureau que Madame devait acquérir pour le tribunal, bien que Madame Julien admette qu’elle était si dérangée par la mort du juge qu’elle a éconduit le doyen au cours de cette conversation. Mais au delà du fait que le récit du doyen ne tient pas logiquement, certains éléments de son récit confirment d’autres points du récit du juge et qui sont contraires à son propre récit des faits. Par exemple, le doyen admet que c’est lui qui a pris sur lui-même l’initiative d’appeler le juge dans la mijournée du jeudi 11 Juillet 2013. Fait que le juge rapporte à tous ceux qui on reçu son récit. Ce fait apparemment anodin illustre bien la logique que le juge était pressuré de rencontrer des autorités autour du sujet du procès au correctionnel de la famille présidentielle. De plus, le juge a réfléchi ce matin jeudi 11 Juillet 2013 qu’il lui fallait parler à son épouse avant de se décider d’aller à la réunion. Son accompagnateur (Berlens) en fait un témoignage éloquent. Mais, plus que Berlens, le juge Jean Wilner Morin et Maître Samuel Madistin confirment avoir été sollicités par juge Joseph pour leur conseil, à savoir s’il était sage d’aller à cette réunion. Juge Morin a émis un avis négatif, mais Me Madistin n’y voyait pas d’inconvénient. Juge Joseph partage l’avis de Me Madistin avec juge Morin qui ne se prononce plus sur la question. Pourquoi juge Joseph aurait-il cherché et obtenu les conseils de ses amis sur la question ? C’est qu’il lui a effectivement été demandé d’aller rencontrer des autorités. Notons en passant, que juge Joseph ne voyait aucun inconvénient à ce qu’il rencontre les avocats de la famille présidentielle. Mais quand la pression montait et qu’on lui proposait de rencontrer le ministre de la Justice et autres personnalités du pouvoir exécutif, il a songé à l’indépendance du pouvoir judiciaire qui pouvait alors être mise en cause : il prend des consultations. Quand le doyen fait monter la pression pour dire au juge que les autres attendent, le juge se cramponne à son pouvoir et réclame timidement que ce soit au palais de justice. Mais le doyen insiste, il attend dans son véhicule en marche, il congedie chauffeurs et agents de sécurité, il prend les commandes de l’opération. Un autre fait en apparence anodin mais révélateur. Le doyen confirme que le vendredi 12 Juillet 2013 le juge Jean Serge Joseph est venu à son bureau sept ou huit fois. Le juge Joseph confirme cette assertion dans son récit aux juges Bernard Saint Vil et Berge O. Surpris. Il leur explique en outre qu’il lui a été demandé de revenir sur sa décision, Pour ce faire, le doyen rendra une ordonnance abréviative le convoquant en urgence pour un siège spécial le mardi 16 Juillet 2013. Il dit au juge Saint Vil qu’il reconnaît et respecte sa profonde connaissance du droit pénal haitien et des procédures pénales, quel était son conseil par rapport à la faisabilité de telle action. Le juge Saint Vil réplique qu’il se référait encore au conseil qu’il lui avait donné au tout début de l’affaire. De fait, au cours de cet entretien avec le juge Saint Vil, il confirme avoir été plusieurs fois au bureau du doyen pour retirer l’ordonnance en question. Mais il avoue aussi à ses amis qu’il siégerait, ce mardi-là, se déporterait de l’affaire et partirait au Canada avec sa famille. Certains lui
avaient conseillé de le faire avant mardi. Alors pourquoi le doyen n’a-til pas reçu le juge, ce jour-là ? Pourquoi à chaque visite il répondait qu’il n’était pas prêt à le recevoir ? Cette fameuse ordonnance n’était pas encore rédigée ou corrigée ? Pourquoi en quittant le tribunal le juge a-t-il tenu à être joignable pour le doyen jusqu’à lui passer un numéro inconnu du grand public qu’il utilisait pour appeler son épouse ? Pourquoi le doyen n’a-t-il appelé que le samedi matin ? Etait-ce parce qu’à ce moment l’ordonnance était prête ? Et pourquoi n’a-t-il pas daigné rendre visite au juge à l’hôpital ? Parce qu’il croyait en ce moment-là qu’il était en train d’être berné par un juge qui feignait une maladie diplomatique pour éviter de siéger mardi ? Pourquoi dans la soirée s’inquiétait-il à confirmer la mort du juge ? Parce qu’il était surpris par un curieux tour de la nature ? Autant de questions auxquelles la seule réponse est que le doyen a lamentablement menti. Pourquoi a-til dû mentir ? Que voulait-il cacher ? Mais il n’est pas le seul à mentir, le ministre de la Justice aussi a menti. Il a essayé d’avancer l’argument farfelu selon lequel une réunion aurait pu se tenir, mais le fait qu’on ait cité son nom comme participant à cette réunion signifie tout simplement qu’il n’y a pas eu de réunion du tout. Cela aurait pu être vrai dans un autre monde. En effet, le ministre a confirmé sans le vouloir devant la Commission qu’il y avait une raison pour que cette réunion ait eu lieu. Pour lui, technicien du droit, il était possible pour le juge de revenir sur sa décision. Comment ? Les avocats de la famille présidentielle retireraient leur appel. Le commissaire du gouvernement aussi. Ils adresseraient une requête au doyen lui demandant un siège spécial pour un rejugé. Le doyen adresserait une ordonnance abréviative au juge qui prendrait un siège spécial, en raison de la vacance judiciaire. Et alors, il pourrait rendre une autre décision. Et c’est exactement ce que le juge Joseph confie à ses collegues juges. Il lui a été demandé cela et rien de plus. Il a consulté le juge Saint Vil pour être conseillé sur la faisabilité de telle action. Cela n’implique pas encore que le ministre ait été présent à cette réunion.Cependant, dans les récits antérieurs à la réunion, le juge a confié à tous ses confidents que le doyen avait voulu qu’il rencontrât le ministre de la Justice. C’est ce qu’il a confié à son épouse, à juge Morin, à Me Madistin. C’est ce qu’il a confié après la réunion à ceux auxquels il a raconté sa mésaventure. Au juge Morin il déclare : « Si j’avais suivi ton conseil, je n’aurais jamais essuyé tant d’humiliations.» A Madame Julien de l’IMED, qui ne pouvait croire ses oreilles, il confie : « Ces gens m’ont malmené. Seul Me Lissade a été tendre avec moi.» Quand Madame Julien insiste : « Et le ministre ? » « Il n’a pas été aussi arrogant que le president, mais il insistait pour trouver une solution juridique acceptable », répond-il. A son épouse inquiète qui s’enquiert : « Ne me dis pas qu’après que ces gens t’aient aussi malmené, tu as mangé avec eux ? » Et lui de répondre : « Il n’y avait rien à manger, j’ai simplement partagé un coup avec eux ». Le ministre de la Justice, Me Jean Renel Sanon, était bel et bien présent à la réunion. Le président de la République aussi a menti. Il affirme qu’il n’avait pas à prouver qu’il n’était pas à la réunion, mais qu’il revenait à ceux
qui affirmaient le contraire de le prouver. Cela laisse supposer qu’il était là mais qu’il était la, mais que tout le monde a reçu l’ordre de mentir à son sujet, et qu’ainsi personne n’allait pouvoir prouver qu’il était effectivement physiquement présent à cette reunion. On se rappelle que dans le compte-rendu des auditions un rappel avait été fait quant au comportement du ministre de la Justice qui n’a pas daigné informer le directeur général de la Police qu’il devait se faire accompagner par les responsables de l’USPN, l’USGPN, la CAT TEAM, le responsable de la sécurité présidentielle. Il ne l’a pas fait, essayant de soustraire ces responsables détenteurs de précieuses informations quant au calendrier des déplacements du président de la République. Par exemple, un des témoins raconte que le lundi 08 Juillet 2013, en rentrant à Port-auPrince, le juge a été stoppé sur la route nationale # 1, à hauteur de l’Arcahaie, par un véhicule tout terrain, pick-up de couleur blanche. Il s’est arrêté un peu plus loin que l’autre véhicule qui se positionnait dans la direction du Nord, mais sur le côté de la circulation allant vers le Sud. Ainsi, les deux véhicules se trouvaient sur le côté de la circulation allant vers le Sud. Alors, le tout terrain de couleur blanche, qui se positionnait vers le Nord, a fait demi tour et est revenu s’arrêter juste à côté du véhicule du juge. Le chauffeur fait baisser sa portière droite et s’adresse au juge qui a fait baisser sa portière gauche : « Tu m’empêches de dormir, pas vrai ? » Une conversation s’ensuivit au cours de laquelle de sérieuses menaces ont été proférées à l’égard du juge. Il arrive que ce chauffeur a été identifié comme étant le président Martelly lui-même. Il était au volant et avait deux agents de police en uniforme de l’USGPN à l’arrière. L’un d’eux a photographié les trois occupants du véhicule du juge. Après la série d’injures et de menaces, le véhicule est reparti vers le Sud, mais le juge eberlué ne pensait qu’à sa mort. Il a confié à son agent de sécurité Johnny et à son cousin Berlens qu’ils étaient sur le point de mourir. Ce jour-là, le juge, qui ordinairement allait à son bureau en longeant la Route Neuve, puis le Boulevard La Saline et l’Avenue Harry Truman jusqu’au palais de justice, au Bicentenaire, a dû emprunter la nationale # 1 jusqu’au centre-ville évitant ainsi la Route Neuve, puisque le chauffeur du véhicule de l’Arcahaie lui avait dit : « Je m’informe de tous tes déplacements, de tes horaires, et de tes démêlés. Tu ferais mieux de régler cette affaire au plus vite pour que ma famille retrouve son calme. Tu ne sais pas que j’aime mon épouse et mes enfants ? » Alors, ce qui ressort de cette hypothétique rencontre, c’est ce qui a été dit plus tôt : la famille présidentielle était vraisemblablement paniquée. Aussi, le président a-t-il pris sur luimême de régler cette affaire qui l’empêchait de dormir. Toute l’équipe de ceux qui étaient de bons et loyaux serviteurs a été mobilisée pour régler cette affaire au plus vite. C’est aussi pourquoi le président ne pouvait supporter de laisser le ministre de la Justice opérer tout seul. Les divers témoignages recueillis aux abords du cabinet de Me Lissade confirment qu’un nombre imposant de véhicules généralement faisant partie du cortège de la présidence était constaté en position de stationnement dans les parages du cabinet. Une pauvre femme qui généralement tient son commerce dans les parages dit en avoir dénombré dix-huit. Mais pire, une polémique a suivi une phrase
apparemment anodine du président qui disait : « Je ne sais pas si le Premier ministre était présent, comme c’est tout près de ses bureaux au ministère de la Planification. Moi, je n’y étais pas.» Pourquoi celui qui a dit qu’il revenait aux autres (ses accusateurs) de prouver qu’il était présent à la réunion a-t-il tenu à faire cette remarque. Serait-ce pour nuire au Premier ministre ou se dedouaner ? Il n’aurait pas besoin de se dedouaner si la responsabilité de la preuve incombe aux accusateurs. Surement, il était inquiet qu’il pouvait être surpris et que de la sorte il voudrait impliquer le Premier ministre à sa place. Il n’était pas totalement certain que la mort du juge pourrait enterrer ses agissements pour le moins suspects. Un proche du Premier ministre a repondu à la boutade du président en déclarant n’être pas trop certain que le Premier ministre aurait l’habitude d’utiliser le cortège du président. Tout cela, ne fait — au-dela des récits du juge — que confirmer la présence du président à cette réunion. Soustraire les responsables de la sécurité du Palais national et du président de la République au questionnement de la Commission n’a qu’un seul objectif : barricader les acteurs les plus vulnérables pour les empêcher de laisser fuiter des informations précieuses et embarassantes. Mais le crime parfait n’existe vraiment pas. Quant au Premier ministre, il a déclaré tout de go devant la Commission qu’il n’avait jamais eu la chance de rencontrer le juge. Cela aurait pu être vrai. Mais toujours dans un autre monde. Comment explique-t-il le fait que M. Leon Charles ait été rappelé de Washington pour entreprendre une mission de bons offices visant à persuader M. Florestal qu’il laisse tomber sa plainte, qu’il la retire et abandonne l’affaire. Devant le refus de M. Florestal, sa première réaction a été d’appeler le Premier ministre pour le mettre en contact avec M. Florestal. Le Premier ministre a offert à M. Florestal de l’argent et un poste à l’exterieur du pays. Florestal refuse toujours et Léon Charles est parti. Pourquoi le Premier ministre avait-il cru bon de s’impliquer dans cette affaire quand il a lui-même déclaré à la Commission qu’il avait suivi l’affaire comme tout citoyen en laissant le soin à la Justice de sévir ? Mais pourquoi a-t-il été si évasif quant à son occupation du temps, ce jeudi 11 Juillet 2013 ? Si toute l’équipe devait se montrer loyale et solidaire du président, pourquoi se serait-il soustrait à ce petit devoir familial ? Pourquoi aussi avait-il si peur de la Commission qu’il a du se faire accompagner de six des membres de son cabinet ? Pourquoi n’a-t-il jamais soumis cette copie du procès-verbal du Conseil des ministres de la veille qui lui a été réclamé et qui aurait permis à la Commission de vérifier les points à l’ordre du jour et leur relation avec cette épineuse affaire de procès contre la famille présidentielle ? Là encore, on comprend que le Premier ministre non plus ne dit pas la vérité sur le sujet. Conclusions Tout compte fait, il s’est avéré que la Commission s’est retrouvée devant une forteresse de mensonges. Mais, il n’y a pas de forteresse imprenable, il n’y a que des stratégies inappropriées. La Commission a fait de son mieux et a réussi à percer les remparts de refus et de mensonges qui étaient érigés devant elle. Elle a pu reconstituer les faits à partir des nombreux témoignages recueillis des personnes qui avaient senti l’obligation de
confier à cette Commission ce qu’elles savaient et qui, d’après elles, pourraient aider à faire jaillir la lumière sur les circonstances qui ont entouré la mort du juge Jean Serge Joseph, en charge de l’affaire opposant au correctionnel le citoyen Enold Florestal, d’une part ; et l’épouse et le fils du président de la République, d’autre part, pour les faits qualifiés de corruption et d’usurpation de fonction qui leur sont reprochés. La commission a découvert : Le juge Jean Serge Joseph, agissant en toute indépendance, a émis le 02 Juillet 2013 un jugement avant dire-droit dans cette affaire, lequel jugement met en cause la responsabilité d’un certain nombre de grands commis de l’État, dont le Premier ministre. Cette décision a ébranlé les bases de la forteresse de concussion en mettant à nu les velléités d’un pouvoir autoritaire et corrompu. Tous les joueurs vedettes de l’équipe ont été mobilisés aux fins d’enterrer au plus vite l’affaire, car elle avait commencé à gagner en ampleur et l’administration avait commencé à perdre en crédibilité. La première étape de l’offensive de l’administration a consisté à obtenir du plaignant qu’il retire sa plainte et accepte les prébendes qu’on lui proposait. Devant l’échec de pareille offensive, le pouvoir s’est retourné vers le juge lui-même, abandonnant la manière bâton et carotte pour adopter une politique impériale du Sic volo, sic jubeo, sic pro ratione voluntas. Le juge doit donc faire ce que veut le pouvoir exécutif. Des pressions et menaces de toutes sortes ont été exercées sur le juge Joseph pour qu’il revienne sur sa décision. L’expertise du cabinet Lissade a été mise à profit pour préparer la face (ou farce) juridique du projet de baillonnement de la justice et de toutes les institutions républicaines. Le doyen du Tribunal de première instance de Port-au-Prince a servi de pivot central au projet de la présidence en participant à toutes les combines et autres actes de délations devant conduire à cette fameuse confrontation du juge avec les plus hautes autorités exécutives du pays. Le jeudi 11 Juillet 2013, une réunion s’et tenue au cabinet de Me Gary Lissade. Le doyen, Me Raymond Jean Michel, a conduit luimême le juge Jean Serge Joseph à cette réunion. Au cours de cette réunion, le juge Joseph a été soumis à d’intenses pressions et menaces pour le porter à accepter d’ouvrir un siège spécial afin de revenir sur la décision du 02 Juillet 2013. N’ayant pas examiné la these de l’empoisonnement qui, même si elle était prouvée, serait difficile à circonscrire dans l’espace et le temps, la Commission a acquis la conviction que les menaces et pressions ont eu gain de cause de la vie d’un juge honnête mais fragile. L’hémorragie intra-parenchymateuse diagnostiquée serait la conséquence directe d’une forte soumission à d’intenses pressions psychiques. Le juge n’ayant jamais été diagnostiqué comme souffrant de problèmes métaboliques (hypertension artérielle, hyperglycémie, etc), les médecins de l’Hôpital Bernard Mevs ont conclu que la très forte tension artérielle constatée chez le patient à son admission à l’hôpital est peut-être le résultat d’une hypertension intra
A suivre