Haiti Observateur, 1er mai 2013

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haiti observateur Lè manke gid, pèp la gaye !

VOL. XXXXIII, No. 18 New York : Tel : (718) 812-2820; •

Fondé à New York, cet hebdomadaire est édité par la société Haïti-Observateur Group, Inc.

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New York: $1,00 Partout ailleurs : 1,50 $ Haïti: 20 gourdes Tél. (718) 812-2820 1er- 8 may 2013

Rodolphe Jaar, arrêté par la Police dominicaine, expulsé vers les U.S.A. LE VERDICT DE MAIN LEVÉE EN SA FAVEUR PAR UN JUGE DOMINICAIN NE L’A POINT ÉPARGNÉ Un autre membre de l’élite bourgeoise haïtienne se retrouve aux prises avec la justice, cette fois américaine. Arrêté le week-end écoulé, à Santo Domingo, lors d’une descente menée conjointement par des agents de la Brigade fédérale anti-drogue américaine appuyés par leurs collègues de la « Dirección Nacional de Control de Drogas » (DNCD), Rodolphe Jaar (Haïtien de souche syro-libanaise), a été expulsé du territoire dominicain avant d’être transporté à Miami où il est accusé de trafic de drogue et d’autres activités illicites. Cette arrestation a provoqué

des grincements de dents dans la partie de l’est de l’île d’Haïti, mais surtout à la capitale haïtienne, car

Rodolphe Jaar. le journal dominicain, qui faisait état de l’arrestation de Jaar, a révélé que d’autres personnes ont été

inculpées en même temps que ce dernier. En effet, Rodolphe Jaar a été appréhendé le jeudi 25 avril consécutivement à une opération menée à l’hôtel de luxe situé sur le boulevard Male Malecón, de la capitale dominicaine, après que lui eut été communiqué un mandat d’amener émis par une Cour fédérale américaine de Miami. Selon toute vraisemblance, le prévenu réside en Haïti mais séjourne périodiquement en territoire dominicain. Selon les autorités policières Suite en page 13

LA VACANCE AU MINISTÈRE DES HAÏTIENS VIVANT À L’ÉTRANGER COMBLÉE

Daniel Supplice : Incertitude pour Santo Domingo Est-il victime d’un coup fourré ?

LE DOSSIER THÉANO/MARTELLY RELANCÉ

Le local logeant les bureaux du ministre Théano appartiendrait au président Martelly (Collaboration spéciale)

e ministre des Relations avec le parlement Ralph Théano

Alors que le directeur de l’ONA (Office national d’assurances vieillesse), Bernard Desgraff, passait au crible des sénateurs de la république pour corruption et gabegie administrative, d’autres scandales émergent du gouvernement tentaculaire Martelly/ Lamothe. Plongeant à bras raccourcis dans les dossiers se rapportant

à la corruption, une source proche du Sénat nous a rapporté que le local logeant les bureaux du ministre responsable des relations avec le parlement, Ralph Theano, appartiendrait au président Michel Joseph Martelly. Située à la rue A. François, dans le chic quartier de Musseau (Delmas 48), cette maison avoisine certaines ambassades, des ONG (Organisations non gouverSuite en page 2

Le directeur de l’ONA évite la prison pour le moment

Bernice Fidélia, la nouvelle patronne du MHAVE. À la faveur du remue-ménage effectué au cabinet ministériel, Bernice Fidélia a été choisie pour remplacer Daniel Supplice au ministère des Haïtiens vivant à

l’étranger (MHAVE). Dans ce jeu de chaises musicales que constitue le gouvernement MartellyLamothe, l’ex-titulaire du poste occupé par Mme Fidélia semble se retrouver debout. À moins que le pouvoir prenne des dispositions pour le caser ailleurs, il risque de rester durablement dans l’attente d’une position de prestige où il se sent bien dans sa peau. C’est ce qui se répète dans les couloirs du Palais national. Le dernier remaniement du cabinet ministériel a occasionné la mutation de Daniel Supplice à la capitale dominicaine où il devrait, en principe, remplacer le Dr Fritz (Toto) Cinéas, vestige du gouvernement intérimaire AlexandreLatortue. Ami d’enfance de René Suite en page 15

BANDITISME ET INSÉCURITÉ

Le prêtre canadien Richard Joyal, une victime de trop de l’insécurité

CORRUPTION DANS L’ADMINISTRATION MARTELLY/LAMOTHE (Collaboration spéciale)

Bernard Degraff, directeur de l'ONA dont la tête est demandée par des prlementaires l'accusant de corruption.

Le directeur général de l’ONA (Office National d’Assurances), Bernard Desgraffes, vient d’éviter de justesse d’être écroué à la sortie de la Chambre Haute ou il répondait à l’invitation des pères conscrits. Ceux-ci avaient vainement tenté de le faire comparaitre pour certains éclaircissements se rapportant aux nombreux cas de malversation enregistrés à cette institution mixte de l’état depuis qu’il assure les commandes, ontils affirmés dans leurs cahiers de charge. A l’instar du chef de gouvernement, Laurent Lamothe, qui

résiste encore avec beaucoup de prestidigitations de fournir des explications sur les centaines de millions de gourdes décaissés à l’occasion de la dernière intempérie sous la rubrique de l’état d’urgence, Desgraffes n’a fait pu durer le plaisir au-delà du lundi 29 avril dernier. Comme de fait, flanqué du ministre de tutelle des Affaires sociales, Charles Jean Jacques, et de quelques employés supérieurs de l’ONA, il s’est présenté au Senat de la république comme un bœuf qui va à l’abattoir. Depuis des mois, en effet, le Suite en page 2

Le cadavre du prêtre canadien, Richard Joyal, attend sur le pavé les constats d’usage avant d’être transporté à la morgue (Photo Mirabel) L’assassinat, en plein jour, du prê- tout le territoire national. Et le tre canadien Richard Joyal vient Premier ministre Laurent Lamodémentir les allégations du gou- the, et le président Michel Martelvernement haïtien faisant croire à Suite en page16 une sécurité « gratis ti chérie » sur


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Le directeur de l’ONA évite la prison pour le moment

CORRUPTION DANS L’ADMINISTRATION MARTELLY/LAMOTHE Suite de la page 1 directeur Desgraffes était contesté par la gente politique, toutes allégeances confondues. Des anciens employés révoqués par son administration jusqu’aux élus du peuple, tous réclamaient son renvoi du gouvernement Martelly/ Lamothe. Ces dernières semaines, alors que l’ONA, écumé par des décaissements inappropriés d’un gouvernement corrompu, ne pouvait plus répondre aux factures courantes, il procéda à la révocation de plusieurs centaines de fonctionnaires, dont la plupart faisaient carrière depuis plus de quinze (15) bonnes années. L’astuce employée était de leur faire subir un « test » ou presque tous les fonctionnaires ciblés partaient séance tenante. Des protestations se sont alors élevées à travers le pays contre ces agissements, par les victimes, avant que le gouvernement ne mette une sourdine à

cette mesure disgracieuse. Selon le sénateur John Joël Joseph, Bernard Desgraff est un super macoute et Lucifer personnifié Au fort de son interrogatoire par la commission des affaires sociales du sénat, le directeur de l’ONA, Bernard Desgraffes, a été pratiquement incapable de se défendre des accusations de corruption et de gabegie administrative pesant comme un épée de Damoclès sur sa tête. L’un de ses tombeurs, le sénateur John Joël Joseph, a fait des révélations surprenantes selon lesquelles, 4 automobiles Toyota Prado achetées au cout de soixante seize mille dollars américains 76.000USD) chacune, blindées a raison de trente mille dollars américains chacune, ont été immatriculées aux noms de Bernard Desgraffes et ses acolytes. Quarante et une (41) autres automobiles ont été également achetées

par l’ONA. Nul ne connaît la destination officielle de ces 4X4, mais des soupçons pèsent sur la présidence et la primature dont les écuries automobiles dépassent en nombre et en qualité tout ce que le pays a connu jusque-là. Selon le sénateur John Joël Joseph, une vieille maison a été également achetée par l’ONA au cout de deux millions de dollars américains, pour ensuite être réparée pour plus d’un million de dollars par l’ONA, a Pétion-ville. Face à tant d’irrégularités, le sénateur de l’Ouest qui n’a pas mâché ses mots, a déclaré que « Bernard Desgraffes est un super-macoute et Lucifer personnifié ». Il en a d’ailleurs profité pour réclamer la démission du fonctionnaire nommé à son poste en vertu du copinage par le président Martelly. Le sénateur Francky Exius, quant a lui, a proposé d’interpeller le gouvernement dans son intégralité pour en finir

une fois pour toutes à la gabegie administrative élevée en système de gouvernement. Toutefois, en dernier lieu, c’est l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) qui a été appelée à la rescousse car, l’ordre est venu du palais national de laisser partir le directeur de l’ONA, Bernard Desgraffes, livré à lui-même. Lâché par Présidence et primature, Bernard Desgraff est agressé à la sortie de la Chambre C’est un Bernard Desgraffes en pleine déconfiture qui tenta de sortir de l’immeuble du Bicentenaire logeant la Chambre Haute. Ceux qui devraient procéder à son arrestation ayant reçu l’ordre de déguerpir, ce fut une pagaille organisée qui régnait aux portes de sortie. Même les bandes de rara, grassement payées par M. Desgraffes, n’ont pas eu le temps de

réagir. Des individus se réclamant du regroupement des « employés révoqués de l’ONA » se sont jetés sur le directeur en disgrâce. Les plus entreprenants en ont profité pour lui assener quelques gifles, le frappant notamment à la nuque, avec quelques coups de pieds dans le derrière. Un des porte-paroles des employés révoqués de l’ONA a déclaré sur les ondes de certains postes de radio qu’il ne s’agissait pas de membres dudit regroupement mais plutôt d’une infiltration de kokorat engagés par la présidence. Ce qui paraît vraisemblable quand on connaît la partie de bras de fer engagée entre la présidence et les parlementaires et surtout l’intérêt du président Martelly à jeter le discrédit sur ce qui reste des deux chambres. C’est un secret de polichinelle à la capitale haïtienne, que le président a juré d’écourter le mandat du tiers du sénat qui arrive à expiration l’an prochain.

LE DOSSIER THÉANO/MARTELLY RELANCÉ

Le local logeant les bureaux du ministre Théano appartiendrait au président Martelly Suite de la page 1 nementales) et même une succursale de la FAES (Fonds d’assistance économique et sociale). Une enquête serait menée en catimini par certains sénateurs en vue de déceler le pot aux roses. Donc, y aurait-il collusion pour escroquer l’État, le gouvernement et le pays? Nous ne savons pas encore à quoi pourrait aboutir une telle enquête, mais si la véracité de tels faits se confirme, le président Martelly pourrait tomber d’emblée dans le collimateur des législateurs. D’autre part, nous avons aussi appris que, bien avant que ce local ne serve de bureau au ministre contesté, Ralph Theano, celui-ci s’en servait comme résidence privée, selon des membres du quartier. Déjà, au centre de maints scandales qui ont valu autant de déboires au gouvernement Martelly/Lamothe, le ministre Théano aurait commis la maladresse de s’inscrire en faux dans des transactions se rapportant à la gratuite scolaire. Cheval de bataille du président Martelly, le programme dit de gratuité scolaire est sujet de louanges de la part du chef de l’État qui l’affiche comme bon lui semble. Plus d’un million d’enfants en bénéficieraient, s’il faut croire le président. Ouvertement contestés, depuis des mois, ces chiffres paraissent illusoires quand une enquête du ministère de l’Éducation nationale a révélé la présence dans ledit programme de plus de 700 écoles inexistantes (zombies), dont celle logeant aux bureaux du ministre responsable des relations avec le parlement,

Ralph Theano. Considéré (on ne connaît encore les raisons) comme très proche du président Martelly, le

cupe que de nom. Mais, il ressurgit toujours du chapeau magique du gouvernement avec l’appui sans borne de la première dame,

été incarcérés, le ministre Ralph Theano n’a pas été inquiété et voire interrogé dans le cadre de ce vaste scandale qui ternit l’ima-

Les locaux qui servent de bureaux au ministre responsable des Relations avec le parlement, Ralph Théano et institution recevant des allocations du programme d’éducation gratuite (photo Mirabel). ministre Theano n’est pas un saint tombé du ciel. Seul rescapé du défunt gouvernement Martelly/ Conille, il se la coule douce, contre toute attente, jusqu’à ce jour. Plusieurs députés et sénateurs ont réclamé sa révocation d’un poste de sinécure qu’il n’oc-

Sofia Saint-Rémy Martelly et voire du Premier ministre, Laurent Salvador Lamothe. Entre temps, alors que vingt-neuf (29) directeurs d’écoles soupçonnés de fraudes envers le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle ont

ge déjà négative que projette le gouvernement. A la ville des Gonaïves, le pasteur Roosevelt Augustin subissait les affres d’une persécution politique. Candidat à la mairie de sa ville, le gouvernement, qui veut assurer la victoire de ses

poulains, l’aurait mis sur la liste des directeurs d’école sur qui pèsent des soupçons de corruption. Il n’en fallait pas plus pour que la cité de l’indépendance, debout comme un seul homme, réclame sa libération. Membre du Mochrenah, parti politique d’obédience protestante, on voulait l’empêcher d’aller aux élections, tentative vite déjouée mais qui finit par sa libération après une journée de manifestation (lundi 29 avril). Une situation qui se passe de commentaires, mais dont le professeur Josué Mérilien critiqua amèrement. Le poisson pourrissant par la tête, le professeur Mérilien juge que la base de la corruption est alimentée par le ministre de l’Éducation nationale, d’ordre de la présidence et de la primature. Donc, le ministre Théano dont le nom figure sur la liste des individus en passe d’être incriminés, est assuré de la protection de ses supérieurs. Donc, au dessus de tout soupçon. Ou du moins, tant que dure le bal des corrupteurs. Ces scandales, qui ne finissent guère, ne semblent pas ébranler un gouvernement trop ancré dans les méandres de la corruption, du copinage et de bien d’autres domaines insoupçonnés jusque-là. Il est à espérer que les enquêtes lancées par les divers paliers des Chambres aboutissent pour que la justice, denrée d’une extrême rareté dans le pays, trouve finalement droit de cité. Et, même s’il arrive presque toujours de trouver des explications à ses déboires, le président Martelly peut se retrouver, cette fois-ci, entre l’enclume et le marteau.


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L’Église évangélique des pêcheurs d’hommes célèbre son 40e anniversaire L’Église évangélique des pêcheurs d’hommes, dont le pasteur titulaire est le Rév. Pasteur Philius Nicolas, fête le quarantième anniversaire de sa création. Dans le cadre de cette commémoration, qui s’étire sur deux semaines, des pro-

Dr Philius Nicolas. grammes spéciaux seront offerts au cours desquels des sermons développés autour du thème central de l’événement : « La fidélité de Dieu » extrait

du livre d’Hébreux, chapitre 10 et versets 23-25. C’est ce que contient une annonce portant la signature du Dr Nicolas, au nom du Comité de l’Église, qui a été communiquée en guise d’invitation à HaïtiObservateur. Dans cette invitation, qui s’adresse, en fait, au grand public, le message suivant est véhiculé. « Dans le cadre de la célébration du 40e anniversaire de la Croisade évangélique de pêcheurs d’hommes, nous saisissons cette ultime opportunité de vous inviter à nous joindre en vue de proclamer la Fidélité de notre Dieu. « Le thème est “ La Fidélité de Dieu” (Hébreux 10 :23-25). Cette festivité durera deux semaines, du lundi 13 au dimanche 26 mai. Ce programme débutera par une journée de jeûne et de prière, le lundi 13, de 6 :00 du matin à 2 :00 de l’après-midi. Tous les autres jours, les services auront lieu de 10 :00 A.M. à 1 :00 P.M.; et les soirs, de 7 :30 à 10 :00 P.M. « Le Dr. Eden McGuffie sera l’orateur principal, du lun-

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di 13 au dimanche 19 mai. Tandis que le pasteur évangéliste bien connu Maxo Joseph, venant d’Haïti, assurera la prédication au cours de la deuxième semaine, soit du 20 au 26 mai. De riches bénédictions vous attendent, un événement à ne pas manquer. « (…) nous comptons sur votre présence et celle de vos amis pour la pleine réussite de notre 40e anniversaire. Pour plus d’information, appelez au 718-434-7250 ». L’Église évangélique de pêcheurs d’hommes est située au 557 East 31st Street & Farragut Place, Brooklyn NY 11210; les bureaux se trouvent au 1488 New York Ave & Farragut Place, Brooklyn NY 11210. La commémoration de la fondation de l’Église évangélique des pêcheurs d’hommes est marquée chaque année par une série de manifestations évangéliques riches en couleurs et en messages féconds. Le Dr Nicolas prévoit que la fête de son église sera l’occasion d’abondantes bénédictions pour la communauté. Aussi encourage-t-il tout un chacun à faire le déplacement durant ces deux semaines, afin de participer à ce festin spirituel au cours duquel l’Éternel fait pleuvoir en abondance ses bénédictions sur ses enfants. De toute évidence, sous le leadership du pasteur Nicolas, cette institution s’est développée énormément. De l’assemblée originelle, le 20 mai 1973, qui s’était déroulée à Charité Baptist Church (Bedford Avenue, Brooklyn) à l’enceinte spacieuse abritant l’Église des pêcheurs d’hommes, beaucoup d’eau est passé sous les points. Car après quarante ans que le pasteur Nicolas, entourés des pasteurs Mathieu Cadeau (décédé), Léger Duteau (décédé), Jean A. Réjouis et d’autres fidèles collaborateurs, eut dirigé le service inaugural de son assemblée, il est fier de regarder le chemin parcouru. Avant de déménager son église à sa présente adresse, il avait tour à tour rassemblé sa congrégation à l’Église Baptiste de la Charité, puis au 216 Rogers Avenue (Brooklyn), puis à New York Avenue, aujourd’hui plus d’un millier de fidèles partagent cette fierté avec lui et ses pasteurs assistants. En effet, l’amphithéâtre de la présente Église accueille chaque dimanche une foule de fidèles participent aux trois services offerts, de 8 heures à 10 heures 30 du matin; de 11 heures 30 A.M. à 2 heures de l’après-midi; et de 7 heures à 10 heures du soir. Quarante ans de ministère pour le Rév. Nicolas et d’adoration pour les membres qui ont participé aux différentes pérégrinations spirituelles liées à l’Église évangélique des pêcheurs d’hommes, il y a de quoi afficher sa reconnaissance à l’égard du Seigneur. Voilà ce qui motive la volonté du pasteur Nicolas de célébrer richement le quarantième anniversaire de son église.

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La poésie féminine haïtienne Par Saint-John Kauss « A Bernadette Carré qui m’a suggéré cette étude » A la mort de la poétesse Marie-Ange Jolicoeur, le 1er juillet 1976, on trouva dans sa bibliothèque, à Lille, en France, quelques titres de ses consœurs publiés en Haïti ou ailleurs dont le célèbre Cœur des Îles (1939) d’Ida Faubert, fille du président Salomon (1879-1888). Pour les feuilleter en

Saint-John Kauss permanence, chez soi, leur propriétaire devrait leur accorder une particulière importance. Nous soupçonnons alors Marie-Ange Jolicœur d’avoir cédé au peu de publications des femmes haïtiennes de cette époque, voire d’avoir voulu bouleverser l’ordre des choses, c’est à dire compenser à ce manque de publications féminines par des ouvrages à venir. La poétesse étudiait la philosophie en France à un haut niveau quand la tragédie arriva. Elle fut, à notre connaissance, après la reine Anacaona, la seconde poétesse « maudite »de l’histoire de la littérature haïtienne. Les Saintes de l’ombre Tout se passa dans le milieu haïtien, comme si nos femmes n’ont pas le droit d’écrire, d’exprimer leur amour aussi bien que leurs multiples déceptions face à l’homme haïtien. Nombreuses sont les poétesses haïtiennes qui ont été pétries à la fleur de l’âge par un mariage d’amour ou de raison, que ce soit en Haïti ou dans la diaspora. Leur défaite explique d’ailleurs le maintien du pouvoir de persuasion par le mâle haïtien. Et, à ce propos, l’écrivain Graf Dürckheim écrit : « Le féminin est souvent condamné, non seulement chez l’homme mais aussi chez la femme, à un destin fantôme. Son énergie refoulée prend alors une place importante parmi les forces d’ombre de notre temps, celles qui bloquent le chemin de l’Être essentiel. L’éveil à la vie initiatique contribuera très probablement à rendre au féminin sa place dans la synthèse intégrale de la vie. Pour accéder librement à l’initiation, il faut que soient dégagées les forces émancipatrices du féminin ». Effectivement, il en est de même pour la poésie qui exige autant d’énergie que de volonté dégagées pour accéder à l’Être poétique et devenir le poète qu’il faut avec toutes les qualités inhérentes à un disciple d’Orphée. L’écrivaine haïtienne, cette énergie refoulée, s’accorde à vouloir tout abandonner dans le but unique de se consacrer à son mariage et à la famille. Les plus récalcitrantes, en l’occurrence les poétesses Virginie Sampeur et Ida Faubert, les romancières Marie Chauvet et

Nadine Magloire, peuvent se retrouver seules, abandonnées, condamnées à écrire pendant longtemps ou à devenir une femme de « société » comme Edith Piaf et tant d’autres. Anacaona, la reine poétesse C’est Montaigne qui disait que «philosopher, c’est apprendre à mourir ». Dans le contexte haïtien de l’écriture, on peut, sans risque de se tromper, constater que le fait d’écrire recèle l’inimaginable idée de la mort de l’écriture comme constitutive de la pensée et complément à la vie. Anacaona avaitelle raison de ne rien laisser à la postérité, même sous la transparence de multiples hiéroglyphes, comme ce fut le cas des Égyptiens ? L’histoire rapporte, par contre, qu’elle fut une grande poétesse qui composait sans relâche de poétiques Areytos, même avant l’arrivée des premiers colons espagnols dans l’île. La vie de cette reine indo-haïtienne animée d’un « esprit à la fois dilettante et enthousiaste, débordant de rêve et de poésie », a été retracée par plusieurs écrivains de génération différente dont Émile Marcelin et Jean Métellus. « La jolie songeuse, poétesse et souveraine, (...), imprime un léger balancement à son hamac, originale invention de l’indolence indienne... « Sa gracieuse attitude de nonchalance et de rêverie rompue, des jeunes filles, formant son habituel cortège, l’entourent, et, de leurs voix joyeuses, chantent une chanson aux paroles colorées, évoquant le charme pittoresque des sites montagneux. Elles tournent sur elles-mêmes, dans une danse molle, aux mesures régulières. « Étrange et charmant spectacle, que celui de ces danseuses marquant le rythme de leur musique vocale par des mouvements harmonieux des pieds, des hanches, la tête couronnée de rouges fleurs, exposant exquisément leurs corps sans voiles!” (Émile Marcelin, La Reine Anacaona) Anacaona, la reine-poétesse, était belle. Elle n’avait des yeux que pour celui qui gouvernait le Maguana : Caonabo, l’intrépide. Elle était aussi attachée à la terre des ancêtres et aux dieux. Aucun présage ne lui échappait, car elle consultait les oracles au moindre pressentiment et signe d’inquiétude. Anacaona, comme toutes les Indiennes d’Ayiti de l’époque, était païenne. Écoutons-la implorer les anciens dieux d’Ayiti-Quisqueya-Bohio : « Vous faites, ô Tzémès, le soleil, la lune et les étoiles d’or, la foudre et l’orage, l’air qui nous fait vivre et qui fait palpiter nos coeurs d’enthousiasme. Vous faites le Destin... Vous êtes, ô Tzémès, en tout et partout. Vous êtes le parfum dans la fleur, le rythme dans nos areytos. C’est vous qui faites naître, vous qui faites mourir. Nous avons, ô Tzémès, la plus grande idée de votre puissance, de votre grandeur, des rêves qui se déroulent dans l’infini de vos pensées... Nous venons, ô Tzémès, vous offrir nos coeurs chargés d’in-

quiétudes. L’épouvante d’un présage nous fait souffrir, et l’avenir d’Haïti semble Menacé d’un péril qui nous fera rouler vers le désespoir et la folie. Protégez-nous, ô Tzémès, sauvez-nous ». (E. Marcelin, La Reine Anacaona) Cette imploration aux dieux de la reine Anacaona date de l’ère précolombienne. On aurait dit, en substituant le mot Tzémès par celui de « loas ou mystères », l’invocation d’un patriote d’aujourd’hui face au grand mal d’Haïti. L’assassinat de notre première poétesse par les méchants Espagnols venus d’ailleurs l’a, malgré eux, élevée à la véritable gloire, celle « qui est immortelle et que couronne le martyre ». Au nom de la Poésie (1860-1950) Étrange fut l’évolution de la poésie des femmes depuis Anacaona. Une seule a échappé au mutisme féminin depuis la colonie. Nous citons Virginie Sampeur (18391919), première épouse d’Oswald Durand (1840-1906), le bohème. Son abandon par Durand aura permis à la littérature haïtienne de gagner en écriture grâce à un troublant et douloureux poème publié par la poétesse intitulé L’abandonnée. Ce premier poème écrit par une Haïtienne laissait déjà présager l’avenir de nos futures femmes de lettres. Première poétesse connue, après la reine Anacaona, Virginie Sampeur a le mérite d’avoir ouvert la voie à la poésie féminine écrite d’Haïti. Son amour pour Durand, le « tombeur de ces dames », fait, malgré elle, l’éloge de la masculinité dans un pays où déjà le mâle profite, à ras le sol, de chaque moment accordé par la femelle aimée. Virginie Sampeur n’a publié aucune plaquette de poésie, sinon quelques poèmes éparpillés dans les revues et journaux de l’époque, ainsi que quelques nouvelles publiées en feuilleton. « Ah ! si vous étiez mort ! De mon âme meurtrie Je ferais une tombe où, retraite chérie, Mes larmes couleraient lentement, sans remords (…) Ah ! si vous étiez mort, votre éternel silence, Moins âpre qu’en ce jour, aurait son éloquence, Car ce ne serait plus le cruel abandon (… ) Mais vous n’êtes pas mort ! ô douleur sans mesure ! Regret qui fait jaillir le sang de ma blessure ! Ingrat ! Vous vivez donc quand tout me dit vengeance ! Mais je n’écoute pas ! A défaut d’espérance, Le passé par instants revient, me berce encore… » (L’abandonnée) Le destin de nos femmes de lettres n’est pas sans rappeler celui de toutes les femmes de tous les continents. Mais il va sans dire que quelques-unes d’entre elles ont bien voulu transgresser l’ordre établi, et c’est justement grâce à une de ces rebelles, Ida Faubert

(1882-1969), que la poésie haïtienne au féminin a eu ses lettres de noblesse. Madeleine Gardiner, dans une magistrale étude consacrée à la vie et l’œuvre de la poétesse (Sonate pour Ida, 1984), souligna qu’elle fut « parente par le cœur et par l’esprit de Marceline Desbordes-Valmore, d’Anna de Noailles, de Marie Noël, de Lucie Delarue-Mardrus, d’Amélie Murat, de Louisa Paulu, de Claire Goll ». Son amour de la poésie, de la nature, ses folles et nombreuses aventures amoureuses, sa hantise de la mort, la conduisit à la plus haute espérance de l’être : posséder le don de dire son amour et sa détresse à travers la poésie. Notre Léon Laleau admirait le corps et l’esprit d’Ida Fine Faubert. Car elle était belle et raffinée, riche, cultivée et séduisante. Elle avait tout pour « fuir »la Poésie, vivre sans nul regret, à Paris, des merveilleuses nuits aux Champs-Élysées, des journées trépidantes au Quartier Latin, autant des nombreuses conférences et apparitions en public des grands écrivains de l’époque. Ida Fine Faubert était une bourgeoise qui aimait la vie haute de délices, les fleurs et la botanique tropicale. Son recueil intitulé Cœur des îles (1939) ainsi que ses contes des Tropiques (Sous le ciel Caraïbe, 1959), hauts vestiges d’un cœur amoureux des Antilles, traduisent d’ailleurs l’immensité de ses attaches à la terre de nos ancêtres. Fille du président Lysius Félicité Salomon (1879-1888, à la présidence d’Haïti), Ida, la poétesse, trouva toujours les mots justes pour écrire. Son poème Jacqueline, dédié à sa fille morte en bas âge, est d’une métrique d’une rare aisance et d’une sensibilité à fleur de peau. Les complaintes de la poétesse, de la mère, y trouvent assez d’accent mélancolique d’où Ida n’émergera que pour écrire, à trente ans, des vers célèbres comme : « Qu’on parle tout bas; la petite est morte. Ses jolis yeux clairs sont clos pour jamais ; Et voici déjà des fleurs qu’on apporte... Je ne verrai plus l’enfant que j’aimais. Je ne verrai plus ton joli sourire, Jamais tes regards ne me chercheront, Tes petites mains qu’on croirait de cire Jamais, plus jamais ne me toucheront ». (Pour Jacqueline, Cœur des îles). D’autres vers d’Ida, d’une sensualité et d’une simplicité contenue, relatent avec aisance également la tristesse et la mélancolie de l’amour chez la poétesse qui y “laisse passer ses inquiétudes, ses espérances” dans une poésie “subjective, personnelle où le cœur parle au coeur”. Il n’est que de savourer les vers suivants de notre Ida nationale : « Je t’aime d’avoir eu pitié de mon délire, Et d’avoir, avec moi, souffert de mes douleurs ; Je t’aime d’avoir su les mots qu’il fallait dire Et d’avoir tendrement baisé mes yeux en pleurs ». (Ouverture, Cœur des îles)

« Je me ferai pour toi très douce et très aimante, Pour que vienne l’oubli des mauvais jours d’antan Et tu ne sauras plus que la vie est méchante, Qu’elle meurtrit le cœur et que l’on souffre tant. Pour toi, je deviendrai l’enfant docile et sage, Qui rêve de chansons, d’amour et de beauté, Et qui baise parfois, une fleur au passage, Pour sentir sur sa lèvre un frisson de l’été. Je t’ouvrirai mon cœur que le soleil inonde, Tu connaîtras mon âme et ses désirs ardents, Et tu ne sauras rien de la vie et du monde Sinon que je t’adore et que c’est le printemps ! » (Douceur, Cœur des îles) Si Ida Faubert, à l’instar de Georges Sylvain et Léon Laleau, pratiquait de la poésie d’une facture aristocratique, mais dans ses contes et légendes, Sous le ciel Caraïbe, la poétesse n’avait certainement pas négligé de chanter la richesse du terroir, les mille et une couleurs de la nature haïtienne, la magie des régions tropicales. Ses « contes », écrivit Madeleine Gardiner, sont « enracinés dans son hérédité : les coutumes, les superstitions, le merveilleux haïtien y sont rendus avec une fidélité étonnante et un sens remarquable du fantastique. Ils affirment la parfaite indigénéité de celle que, pour des raisons inconnues, on a si peu mise en valeur dans notre littérature ». Ida Fine Faubert, à l’instar de la reine Anacaona, était d’une grande beauté et d’un talent remarquable. Traumatisée toute sa vie par la mort de sa fille tant aimée, Jacqueline, de même que par les multiples événements qui ont jalonné la carrière politique de son père et, par ricochet, entouré son enfance; secouée par ses divorces et les amours malheureuses qu’elle a vécues, maîtresse suppliante et dépendante de l’amour de ses amants; partagée entre deux peuples et deux nations, Ida Faubert restera, malgré tout, à notre avis, la grande dame des lettres haïtiennes et, selon Léon Laleau, la « Princesse des Lettres», la Princesse de nos lettres. Après les poétesses Virginie Sampeur et Ida Fine Faubert, les lettres haïtiennes auront gagné surtout en quantité avec cette génération de femmes cultivées qui se réunissaient autour de la revue La Voix des Femmes (1935), organe de La Ligue Féminine d’Action Sociale. Les meilleures poétesses des années 40-50 y ont collaboré. Citons parmi elles : Cléante Desgraves Valcin (1891 - ?), Mme Colbert St-Cyr (1899 - ?), Emmelyne CarrièsLemaire (1899-1980), Jacqueline Wiener (? – 1976), Marie-Thérèse Colimon (1918-1997). Il faudrait encore rattacher à cette génération les poétesses Hélène Morpeau et Célie Diaquoi-Deslandes, sœur aînée de Louis Diaquoi, qui fut cofondateur de l’école historico-culturelle des Griots. Célie DiaquoiDeslandes a publié fort tard, en 1963, son premier recueil de poèmes. Suite en page 5


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Haïti-Observateur Suite de la page 4 La poésie des femmes en marche (1950 -1980) Neuf à dix écrivaines haïtiennes, en l’occurrence Célie Diaquoi-Deslandes, Marie-Thérèse Colimon-Hall, Mona Guerin-Rouzier, Janine Tavernier-Louis, Jacqueline Beaugé-Rosier, Rose-Marie Perrier, Michaelle Lafontant-Médard, Marie-Ange Jolicoeur, Marie-Claire Walker, MarieSœurette Mathieu, formeront, pour ainsi dire, l’ossature de la nouvelle poésie féminine (1950-1980). Cette seconde période, plus riche en poétesses que la précédente, viendra surtout marquer la première étape de la modernité en ce qui a trait à la poésie haïtienne au féminin. Célie Diaquoi-Deslandes (1907- 1989) est l’une des plus talentueuses poétesses de cette génération (1950-1980). Pourtant, femme de bureau virevoltant dans l’administration publique port-au-princienne, elle ne saurait aimer les fleurs et les paquebots sur la mer. Le critique Christophe Charles avait raison de faire remarquer que « Célie Diaquoi-Deslandes est une méconnue. Elle mérite d’occuper l’une des toutes premières places dans la poésie féminine haïtienne ». Car à la suite d’Ida Faubert, la grande poésie semblait renaître sous sa plume après de multiples péripéties tant au niveau de la perfection formelle que de la maîtrise de l’expression. Ses poèmes, empreints de nostalgie du pays natal, Gonaïves, s’expriment dans une simplicité où la fraîcheur des chuchotements fait appel à la communion des sources. “ Cet étrange parfum que j’ai cherché comme une folle le voilà fleuri en mon cœur J’en fais un nid et je te l’offre Fraîcheur campée dans l’innocence des sources...”

(Sans partage, Crépuscule aux cils d’or) Marie-Thérèse Colimon-Hall (1918 - 1997), professeur de carrière, qui a publié, à l’instar d’Ida Fine Faubert, des essais poétiques et des contes, produira également des drames historiques et religieux, ainsi qu’un roman, Fils de misère (1974), qui remporta le prix France-Haïti. Son poème célèbre, Mon pays, publié en 1953 dans La voix des Femmes, avait été faussement attribué à l’un des plus grands poètes haïtiens, Jean Brierre. Digne fut le fait de cette incartade littéraire qui fera d’elle la cible de plus d’une. Connue surtout comme conteuse et dramaturge, elle possède par contre toute la flamme d’une grande poétesse. « S’il me fallait, au monde, présenter mon pays Je dirais la beauté, la douceur et la grâce De ses matins chantants de ses soirs glorieux Je dirais son ciel pur, je dirais son air doux (…) Et les soleils plongeant dans des mers de turquoise Je dirais, torches rouges tendues au firmament, La beauté fulgurante des flamboyants ardents, Et ce bleu, et ce vert, si doré, si limpide Qu’on voudrait dans ses bras serrer le paysage. Je dirais le madras de la femme en bleu Qui descend le sentier son panier sur la tête L’onduleux balancement des ses hanches robustes Et la mélodie grave des hommes dans les champs (…) ” (Mon pays, Mon cahier d’écritures) Avec Mona Guérin-Rouzier (1934-2011), institutrice et femme de

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théâtre, la poésie féminine n’a certes pas bougé d’un pouce. Toujours, Sur les vieux thèmes (1958) de l’amour bafoué, les complaintes d’un cœur délaissé, de la solitude, et les vers s’enveloppent d’une atmosphère de tendresse : « Lorsque tu voudras bien déposer ce journal, Et glisser ton regard vers le mien qui te guette, Tu sauras que mon cœur amoureux et loyal Est demeuré pareil au jour de sa conquête ». (Soirée près de la lampe) Dramaturge reconnu, Mona Guérin n’a publié qu’un seul recueil de poèmes. Janine Tavernier-Louis (1935), l’intellectuelle, la poétesse aux accents indigénistes modernes, celle qui conçoit que « nous vivons tant de vies en une », qu’il fut « un temps où (elle) pensait qu’aimer était échanger le galbe parfait d’un sein contre le fini d’une musculature. (Elle a) appris, depuis, qu’aimer c’est animer (...) ce qui se disait mort : une musculature ou un sein ». En d’autres mots, la poétesse ne croit plus à l’amour des hommes. Fille des dieux et de la poésie, Janine Tavernier est le reflet même de la femme sensuelle, mais parée du désespoir comparable à celui d’une Virginie Sampeur (L’abandonnée). A lire son long poème intitulé Sur mon plus petit doigt (1962), l’on y sent le désespoir d’être laissée, d’être seule, déjà abandonnée par l’être aimé : « Non reste ne t’en va pas Seule Je suis seule déjà J’ai porté triomphante ma moisson merveilleuse mais les lauriers qui meurent ont une

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autre senteur la senteur désespérée des adieux sans recours il s’y mêle tant d’âpreté tant de douceur que je n’ai pas remplacé mes pauvres fleurs fanées ». Par contre, son émouvant poème, Causerie Paysanne (1966), qui est d’un humanisme redouté, rappelle les grands élans de l’Indigénisme haïtien et de la Négritude africaine. La poétesse, d’autre part, n’a pas pu résister, elle aussi, à la Révolution : « Comme tout un chacun, j’ai fait la révolution à coups de formules, de théories, de rhétoriques. J’ai compris, depuis, que la révolution et nous, c’est le rapport entre la pierre jetée dans le lac et ses ronds concentriques. Il s’agit de tendre la main reach out -, atteindre pour aider, élargir notre sphère, multiplier nos ronds, dilater nos coeurs à la mesure de la planète. Quel rôle plus noble assigner à l’œuvre ». (Naïma, fille des dieux) . Janine Tavernier-Louis fut très proche du groupe culturel Haïti Littéraire (Voir la revue Rond Point, no 12). L’écrivain et critique Ghislain Gouraige disait, avec raison d’ailleurs, qu’elle «prolonge la veine d’Anna de Noailles et d’Ida Faubert et s’attribue une place prépondérante dans la jeune poésie en soulignant les prestiges et les ressources de la chair ». Dès les années 60, elle publia, en Haïti, dans la collection « Haïti Littéraire », ses premiers recueils de poésie : Ombres Ensoleillées (1961), Sur mon plus petit doigt (1962) et Splendeur (1963). Les ouvrages Naima Fille des Dieux, poèmes (1982) et Fleurs de Muraille, roman (2001) ont été publiés au Canada. Sa thèse de doctorat, Une Tentative de Morphologie du Conte Haïtien (suivi d’une) Analyse Psychologique, fut publiée par l’Université de Californie en l’an 2000. Son dernier roman, La Gravitante, publié par les Presses Nationales d’Haïti en 2007. Son dernier recueil de poèmes Sphinx du Laurier rose, parut en 2010. . Jacqueline Beaugé-Rosier (1932- ), institutrice et poétesse de talent à ses heures, celle par qui le scandale arrive, publia en 1992 D’or vif et de pain, excellent recueil de poésie où la nostalgie du pays natal se trouve exprimé discrètement dans un élan d’humanisme coloré. Ses deux premiers recueils de vers, Climats en marche (1962) publié dans la Collection Haïti Littéraire et A vol d’ombre (1967) publié sous l’étiquette d’Hounguénikon, deux groupes opposés, témoigne de l’instabilité de notre poétesse. Tout à la fois amour, épanchement, quête de l’humain, sa poésie, selon Silvio F. Baridon et Raymond Philoctète, «livre une âme sensible et déchirée qui se libère par l’extériorisation ». « Les rues du silence ont fermé mes lèvres Et je n’ai plus ce soir que tes yeux de lumière Pour enfermer mon ombre Les rues du silence ont rompu mon désir Et je n’ai plus ce soir dans l’espace tranquille Où dialoguent nos coeurs Que l’immense désert de ton absence. » (A vol d’ombre) Michaëlle Lafontant (1949- ), qui est la femme de Rassoul Labuchin (Yves Médard), a publié son premier recueil de vers à quinze ans : Brumes de printemps (1964). Études de lettres à l’École Normale Supérieure, elle a aussi fait paraître, en 1967, Pour que renaisse ma Quisqueya, recueil de poèmes d’un humanisme provoquant à la manière d’Éluard et d’Aragon. L’idéal de la poétesse fait alors corps et rejoint tous les « damnés de la terre ». Ce ne sont plus des vers d’écolière ou d’adolescente retrouvés dans Brumes de printemps. La poétesse a grandi et veut contribuer à la lutte de l’homme. La poésie de Michaëlle Lafontant, c’est l’élan passionné d’un cœur sentinelle

de l’amour; c’est l’emblème de l’union de tous les cœurs au rendezvous de l’espoir. “ Notre amour ce géant qui défie les tempêtes Notre amour ce joyau tissé de tant de luttes Notre amour ce grand rêve cette grande folie A besoin pour survivre que le jour soit plus pur ” (Notre amour, Pour que renaisse ma Quisqueya) Michaëlle Lafontant-Médard, depuis la parution en 1971 de « Le Ficus » (en collaboration avec son mari), a publié trois autres recueils de poésie. Citons : Désert étoilé (1993), qui remporta, en 1995 le Prix Caraïbes décerné par l’Association des écrivains de langue française (AELF), Étoiles d’ivresse (1993), Chants d’amour et de sagesse (2001), et des essais littéraires et cinématographiques. Elle fut conseiller culturel à l’Ambassade de la république d’Haïti en France. On ne saura jamais si MarieAnge Jolicœur (1947-1976), à 29 ans d’âge, avait projeté d’écrire d’autres recueils de poésie ou de se lancer dans des projets philosophiques (romans, essais) puisqu’elle s’était établie en France (Lille) afin d’étudier justement cette discipline. Quelle perte que la disparition de cette femme à la fleur de l’âge ! Poétesse d’une simplicité désarmante, minimaliste du quotidien, le poème chez Marie-Ange Jolicœur est un conte sans devinette. Une poésie faite de nuances et de mélancolie, écrivirent Silvio F. Baridon et Raymond Philoctète, pleine de simplicité et de pureté (...). « Qu’est-ce que l’importance homme debout sur la tranchée des âges Qu’est-ce que mort qu’est-ce que vie sinon le cri la limite le silence l’absurde ! » (Vertige) Marie-Claire Walker (1937- ), arrière-petite fille d’Oswald Durand, a publié, en 1977, à Paris, un recueil de vers au titre bien significatif : Poèmes. Le critique Christophe Charles trouve que « Jolicœur et Walker ont en commun le goût de l’exotisme, l’attente dans la solitude, la mélancolie, les douces nostalgies et la musicalité de leurs vers préservés de la violence idéologique et revendicative. ( … ) . Elle rejoint encore Jolicoeur dans les thèmes du vent, de la neige, de l’île… »: « J’ai cette île dans le cœur Je suis chaude comme sa terre Vivante comme son soleil Profonde comme sa mer ». (L’île, Poèmes) Mais une plus grande assurance, une plus forte maîtrise de l’expression (du dire) semble accompagner MarieAnge Jolicœur : « Douce, douce chanson Croches, doubles croches Aux parapets des ponts ». (Grisaille, Poèmes) « Sur les pianos éteints Quatre croches de silence Pour la romance en deuil ». (Oiseaux de mémoire, p. 35) Même dans la répétition des mots dans les vers et des vers dans le poème, rythme impair que l’on doit surtout à Magloire Saint-Aude. MarieClaire Walker et Marie-Ange Jolicoeur sont les deux meilleures poétesses haïtiennes des années 70. Marie-Soeurette Mathieu (1949- ), qui a publié dès 1971 Lueurs et tout récemment en 1997 Ardémée, parle, à l’instar de ses consoeurs poétesses, d’amour absent chez l’être aimé, de solitude et d’absence, au pire aller d’abandon et d’ou-

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Haïti-Observateur

Kreyòl

Divizyon nan sen nou fè n tounen yon bann bosal Yon prèv vivan nan je sosyete a Manhatann, Nouyòk — Jedi pase, pandan nou te nan kafeterya youn nan kolèj nan Manhatann ke yo rele Bowo Manatann Kominiti Kolèj, nou te gen chans pou nou te asiste yon deba trè anime ant kèk elèv ayisyen ki te panche sou kesyon peyi lakay. Pami yo, te gen ki te fèt nan peyi Dayiti e nan peyi etranje tou. Mesye-dam yo te tèlman byen rezone nou kwè ke Ayiti gen chans pou l reprann figi li te gen lontan aprè 8 fevriye 1986 ki gate imaj peyi a nèt pou tout vye tenten ki enstale k’ap pase. Se poutèt sa nou te chwazi koute yo pou nou te kapab ranmase tout ti detay yo te gen sou peyi nou. Nou pa fouti di se yon misyon spesyal, men nou rive koute rezònman etidyan sa yo sou peyi Dayiti, se yon bagay ekstrèmman enteresan. Ayiti pa yon peyi ki sote vin nan monn nan ni yon peyi ke yo te fasilite yon endepandans pou l te vin yon peyi lib e libè. Se yon peyi ki reyèlman te gen anpil pwoblèm ak peripesi pou li te vin gen dwa granmoun li. Peyi sila a te pran anpil kout ba nan men etranje e menm nan men pwòp pitit li ki bliye ke Ayiti se pwòp enterè yo. Ayiti te pran anpil koutba nan men pitit sila yo ki fè l delala nan tout sans. Si nou pa gen movèz fwa, nou kapab di ke peyi Dayiti te gen moun valab e ki te konprann li e te fè tout sa yo te konnen pou yo te fè l vin endepandan. Yo te toujou kwè ke peyi a t ap devlope si nou menm ki ranplasan yo gen bòn volonte ak lanmou sensè pou li. Malerezman gen yon pakèt dirijan dwèt long e ki gen mil dwèt ki pran pouvwa a pou regle zafè yo. Tandans sila a yo ki gen monopòl la nan men yo, se : « Tout pou yo, anyen menm pou lòt ». N ap viv bagay sa a depi 17 oktòb 1806. Peyi Dayiti tonbe nan tenten depi lè sa a e nou pa janm vle pran responsabilite nou. Nou prefere viv nan youn denigre lòt. Bagay yo, nan tout volonte pa janm chanje paske nou prefere kiltive divizyon olye nou mete tèt nou ansanm pou nou travay nan lanmou pou nou kapab rive bay peyi a mwayen pou li dekole. Nou pa gen yon peyi ki nòmalman pa kapab fonksyone nan jan tout lòt peyi yo ap degaje yo pou yo fè sifas. Nou dwe kolepyese pou peyi nou kapab demare nòmalman nan mouvman devlop-

man an. Jodi a peyi nou tèlman desann ba nan tout sans e menm nan twou dlo Lavalas santi a, nou toujou pa gen volonte pou regle koze peyi nou. Se pou nou tout fè yon chenn solidarite pou n kapab sove peyi nou. Menm si nou vle rete nan dlo divizyon an ki tounen yon kansè 4yèm etap pou pote n ale, se pa sa reyèlman Ayiti bezwen. Pwoblèm peyi Dayiti gen solisyon fèt e founi. Se nou menm ki definitivman pa vle kolabore pou

bagay yo sa tounen yon reyalite. Solisyon an p ap soti lòt kote ke nan sen nou avèk yon volonte pou n demare, yon fason pou peyi a kapab debloke. Ayisyen refize fè abnegasyon pou enterè peyi a. Yo prefere viv nan demagoji ak movèz fwa. Yo kite ipokrizi ak jalouzi pote yo ale pou yo tout pa janm regle anyen serye. Nou toujou rete kwè si Ayisyen vle pou peyi a vanse, yo kapab, paske se volonte ki manke nan sen nou pou nou fè kesyon yo. Se pou nou pran responsabilite n nan tèt frèt pou n pa di si nou te konnen. Nou toujou gen chans pou nou la kote aksyon an ap pase. Nou poko janm rate yon randevou ke yo envite nou oubyen nan pwomennen chèche. Jodi a peyi Dayiti nan yon sitiyasyon malouk, paske pa gen linyon nan sen nou. Jalouzi ak ipokrizi okipe premyè plas nan sen nou. Tout vye tenten anpeche peyi a demare e li lakòz l ap pyetine. Tout fil elektrik peyi a kase pou mete yon blakawout manch long pou lage nou nan tenèb. Moman an rive toutbon pou n pase kòn nan bay jèn yo ki gen koze pa yo pou yo di sou sitiyasyon peyi a. Nou pa regrèt deplasman nou te fè a, paske nou jwenn enfòmasyon premyè men

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ki penmèt nou kontinye travay la pi byen. Toma : Sa fè lontan depi nou pa rankontre apre ti koze anbasadè Ray Jozèf te bay nan Kolèj Sen Fransis nan kè Bwouklin. Sonya : Se te yon bagay ekstraòdinè. « Il a tout dit et a trouvé les mots justes. Je ne savais pas que l’ambassadeur était un historien ». Toma : Gade yon koze ! E pa se bwat franse Sonya ki louvri pou mete pou nou. Mwen pat janm konnen ou te yon fransèz. Ala ou menm sa ! Sonya : Wa gentan konnen. Ou wè ti Sonya ap pwomennen nan lakou kolèj la, ou panse se yon moun lakdislakdat. Se la a ou pa reyèlman fò a. Sonya pa moun ou konprann nan. Se yon fanm ki gen fanm sou li. Toma : Pa ban mwen ! Sonya : M ap ba w pou tout pri ou mande m. Se ti kò a ki piti. Men se yon fanm total kapital ki nòmalman

pa manje anyen ki frèt, malgre l ap viv nan peyi fredi a. Pa etone m, nou gen pou nou retounen Ayiti kote solèy leve chak jou a. Ayiti ap efwonde nan avègleman nou tout.Viv nan atmosfè sa a pa janm bon pou sante ak kondisyon ijèn peyi a. Nou dwe vijilan e mete tout kk chat deyò, tankou anbasadè a te fè anpil moun fremi nan diskou li a. Se te yon sijè byen prepare e yon atikilasyon san parèy pou moun te kapab byen sezi tout mo yo. Mwen felisite l pou travay sa a. Andre : Sonya, Ou pa manti. Anbasadè a te ekstraòdinè pou laj li. Se yon Nèg ki madre nan tout sans. Li delivre yon konferans jèn gason ki gen jarèt ak lasnal pou pale. Anbasadè a louks goud, menn. Foul la : (Moun tonbe ri). Sonya : W ap mande, Andre ! Anbasadè a fè kont dola l nan Washintonn. Se nòmal pou l chanje yo kounnye a an goud. Foul la : (Moun tonbe ri.) Sonya : E pa se ri, nou tonbe ri m. Se verite, sa m di nou an. Anbasadè a pa nan peyi ameriken ankò, l ap viv ann Ayiti kote yo fè epi depanse lajan an goud. Tèlman m’sye se yon patriyòt konsekan e yon lidè tou l’ap travay pou rebwazman peyi a. Men yon lidè e non pa yon ledè ! Men yon konpatriyòt konsekan e konsène ki konn valè ak valè peyi li. Se pa yon nonm ki fin fè yon djòb epi l al chita byen bwè, byen manje e byen wonfle tou. Non, li konnen devwa li pou l ede peyi a ki bezwen èd nou tout. Anbasadè a se yon nonm de karaktè ki pran responsabilite l nan tout sans. Se yon demokrat ki definitivman pa gen èn. Li konnen l ap travay pou voye Ayiti monte. Li te fè sa sou administrasyon Preval la. Nou p ap reveye « le chat qui dort ». Andre : Sonya, ou di tout bagay. Mwen pa gen anyen m ap ajoute. Sepandan, pandan m ap pale la gen yon bagay ki vin nan lespri mwen sou koze sila ke m jije nesesè pou m pataje avèk nou konsa anpil va konnen ke li trè enpòtan pou nou pa gade sou tèt nou sèlman. Nou gen yon peyi ki bezwen konkou nou tout nan tout domèn. Mwen kapab konte sou dwèt mwen pou mwen di nou konbyen moun ki panse peyi aprè li fin travay nan yon fonksyon kèlkonk. Se anbasadè Jozèf sèlman ke mwen rankontre sou wout ki kontinye fè yon travay serye pou sove peyi a. Men yon politisyen valab k ap travay pou enterè kolektif la. Fòk mwen fè nou konnen byen ke se nan Sen Fransis la mwen te rankontre anbasadè a pour premye fwa. Mwen te presye li lamen e mwen te pwofite okazyon an pou mwen te salye li pou kouraj li. Men Ayisyen ke bann vagabon yo te mete etikèt sou li kòm

makout et « j’en passe ». Toma : Atansyon Andre ! Pinga w kite Sonya detenn sou ou pou louvri bwat franse ou a. Talè m pa louvri bwat angle m sou nou tou. Tankou nou gen yon zam pou bonbade m, se konsa mwen gen youn tou pou m fè menm bagay la. Antouka, pwojè anbasadè Jozèf la nòb e nou apresye l anpil. Nou wè si Ayisyen te mete tèt yo ansanm pou regle koze peyi a, anpil bèl bagay t ap regle. Bosejou : Mwen wè nou leve anbasadè a wo. Mwen dakò avèk nou paske lè yon moun fè bon bagay, nou dwe aplodi l, menm si nou pa janm fè menm pati avèk li. Anverite se pa yon pati k ap rezoud pwoblèm peyi a, men yon tèt-a-tèt ki solisyon dirèk la. Refleksyon nou an kòrèk paske gen yon pakèt mèsenè ak teworis blan ak nèg ki gaye toupatou. Mete braslè nan men ak nan pye bann teworis yo Sonya : Ou vin avèk mo a mwen te vle itilize a. Antouka ou fè pas la ban mwen m ap choute dirèk nan kan an pou n fè gòl. Asireman, nou tout tande sa k pase nan Boston, 2 ti Bblan mannan nan zak teworis rive lage yon bonm ki koute lavi 3 moun ki konpoze de 2 ti moun ak yon jèn demwazèl nan yon koze maraton. Bagay sa a revòlte tout moun pou wè jan sekirite nou pa asire 100 pou 100. Yo touye youn nan 2 frè yo. FBI te fè tout moun konnen 2 frè yo releTamerlan ak Dzhokhar Tsarnaev. Nou denonse ak tout kouraj nou tout zak ekstremis sa yo, tout vyolans ke se se a la dwat ou agòch k ap itilize l, ou espere itilize l, pou fè pwen de vi pa yo pase, nou denonse vye pratik touye moun sa yo, paske yo tout pa dakò fason yon lòt wè yon kesyon. Nou denonse tout ekstremis tankou ti Moyiz ki pare pou li fè nenpòt ki zak pou avansman kòz yo pou l montre ki jan li devre pou lidè l. N’ap fè li konnen ke y ap fouke l si li pa sispann vye pratik sa paske teworis pa gen plas li nan sosyete a. L ap gentan konnen! Toma : Sonya byen souche e li konnen byen tout sa l ap di. Li fè yon paralèl ki ekstraòdinè. Konpliman, sè mwen ! Ayiti toujou gen bon pitit. Sonya : Mèsi, Toma. Nou dwe konplimante tèt nou, paske n ap travay pou peyi nou e non pa pou tèt nou. Peyi nou deja nan gwo pwoblèm. Si nou denonse zak kriminèl ki fèt nan Boston an, nou dwe denonse tou zak kriminèl k ap pase lakay tou. Se pou dezammeman fèt nan peyi a kote ansyen prezidan Aristid te distribiye zam bay tout senpatizan li yo pou te kreye pwoblèm ki te lage nou nan yon ensekirite san parèy. Nou tout te kapab sonje trè byen ke prezidan Aristid te di li klè e byen fò pou tout moun te tande li te pote sekirite pou nou. Poutan li te pote « ensekirite maten, midi, swa, agogo ti cheri » nèt al kole. E bagay ke nou te konstate ke zak ensekirite yo te komèt pa patizan li yo ki te devlope zak teworis nan peyi a. Se yon ekip teworis ki pran pye nan peyi ke nou pa fouti tolere. Yo se yon bann kidnapë tout. Andre : Mwen kwè se verite paske nou pa vin pou fè koze. Te gen anpil prèv pou apiye tout sa Sonya di yo. Tout moun konnen trè byen ki jan blan ameriken an ke ansyen prezidan Aristid te envite anndan peyi a te deja ekri yon lèt pou l te fè gouvènman an konnen ke minis li a te sanble nan yon gwo konplo pou touye yon jèn avoka, yon manman 4 pitit, yon dam 35 rekòt kafe. Lèt sa te pibliye nan tout jounal kote se minis Mondezi Bobren. Jiska prezan, fanmi dam sa pa janm jwenn jistis li. Nou mande pou Lajistis kontinye fè travay li e nou felisite plolis yo k ap fè travay yo pou degèpi tout teworis gran kòm piti nan peyi a. Lavalas la pa gen plas li la anko. Toma : Se travay teworis tout zak malonnèt sa yo. Si bann vagabon lakay yo ki lage yo nan yon opizisyon tèt chat te gen mwayen pou yo te itilize bonm, yo t ap fè li san gade dèyè, paske se yon pakèt atoufè, san manman ki gaye nan peyi a. Nou mande pou depatman polis rete vijilan nan sèvis li pou kwape tout terworis, kèlkeswa kote yo ye. Tout teworis se menm, paske yo pote menm non et yo fè menm bagay lèd ki se detwi.

Yon pakèt malonnèt blayi nan peyi a Sonya : Mwen dakò avèk ou nètalkole. Nan moman nou ye jodi a nou kapab remake ke pa gen vrèman patriyòt konsekan nan sen dirijan yo ki toujou ap fè sa ki nòmalman pa sa pou lage peyi a nan tenten. Aktyèlman, nou rive nan kafou tenten, demagoji k’ap lage nou tout sa ki definitivman pa bon pou lemonn antye abandone nou, paske kondisyon n’ap viv la fè konprann ke nou pa gen yon tèt-a-tèt ki te kapab fè nou fè pwogrè. Dirijan nou yo ki konprann yo gen monopòl la nan men yo pa gen lòt objektif osnon travay pou tèt yo ak pou yon ti ponyen moun, olye yo mete tèt yo ansanm pou regle zafè peyi a. Se yon politik tèt chat ki gaye nan peyi Dayiti, paske nou refize konprann nou se Ayisyen e ke nou dwe travay ansanm kòm yon nasyon pou ede peyi nou. Nou divize pou nou pa janm regle anyen serye nan yon peyi ki nan detrès e ki nan yon fayit jeneral malgre tout jefò k ap fèt pou anpeche pwogrè. Nou se yon makon malonnèt e menm ridikil tou. Bosejou : Gen anpil bagay ki te kapab fè nan peyi a pou soulaje doulè pèp la men bann dirijan yo pa konn wòl yo e yo prefere ap grennen jilbrèt pou peyi a rete toujou nan pozisyon : « je vandais à crédit. » Peyi Dayiti pat dwe nan eta sa si nou tout te pran konsyans. Nou pa viv nan sans tout pou moun dwe mete men pou rezilta pozitif la. Nou tounen etensèl tout kote nou pase pou nou simaye divizyon. Zansèt nou yo regrèt anpil e yo konstate tou ke yo te fè yon erè kapital nan te kite san yo koule pou te fè peyi sa endepandan. Yo n bann trèt nan peyi a. Sonya : Depi 1806, nou pa janm regle anyen. Nou prefere ap lonje dwèt youn sou lòt pou kritike sa yo k’ap travay pou devlopman peyi yo. Ayiti toujou okipe dènye pozisyon pandan tout lòt ti peyi ap fè jefò pou yo rive nan kafou lespwa. Nou pa gen volonte ni detèminasyon pou nou ale ann avan. Tout enkonsyan yo prefere mete divizyon, kreye kriz san parèy. Yo pa vle pran konsyans ki ta bon pou yo olye yo rete ap radote, divage pandan peyi a ap fini nan men yo. Sa fè mal anpil pou nou wè ke nou pa vle reyalize yon kole zèpòl ak zèpòl pou chavire tout dwoum lòbèy chaje malpwòpte ak divizyon pou nou kapab rive fè peyi a reprann ray devlopman li avan li two ta nètale. N ap veye yo ! Devan pòt tounen dèyè kay Toma : Mezanmi, se pa ti sezi mwen sezi wè nou e tande tou sa nou avanse aprè midi a. Nou pa manti. Se verite sou tanbou. Kanta pou mete tèt ansanm nan, nou pa gen dwa wè sa. Mwen-menm Toma ki ta renmen retounen nan peyi mwen pou m al ede lòt yo, mwen pa kapab, paske yo vide moun atè tankou ti zwezo, paske nòmalman yo pa bay vi yon moun enpòtans. Yo prefere ap voye monte, fè tripotaj ak vye sèn ki pap itil yo anyen. Lavalas kraze peyi a. Tamara : Sa fè’m mal anpil pou wè n’ap viv nan chen manje chen olye pou nou ta mete tèt nou ansanm pou nou te rive ranje zafè nou. Fòk nou tout Ayisyen pa bliye ke nou gen yon responsabilite pou nou tout ede peyi nou nou tout sans. Ayiti se pou nou tout li ye. Li pa pou yon ti ponyen ki konprann ke se yo sèl ki gen monopòl la. Jan nou aji fè mwen tris e m’ap mande jis ki kote nou vle rive nan malpwòpte nou an. Non, se pa serye sa pou peyi nou an ap fini nan men nou tout san nou pa mete men pou nou tout ki konprann bagay yo rive fè yon jefò. Bagay yo grav ! Sonya : An verite, bagay yo grav tout bon e nou gen pou nou tout regrèt jan n’ap pèdi tan nan moman sa a avèk neglijans nou pote pou nou rive jwenn yon solisyon ansanm ki valab e ki kapab ede nou soti nan voksal sa a. Nou pran tout bon vre. Mwen rive kwè si pa gen yon detèminasyon ki rive fèt san gaspiye tan, n’ap pèdi ni sak, ni krab. Mezanmi, koute m byen pou n pa di ke m pa t janm pale bagay konsa. Se nan kafou tenten sa a nou rive jodi a e nou kontinye ap betize, pale anpil san nou pa pran konsyans e

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LE COIN DE L’HISTOIRE

OBITUARY

Vendredi 26 avril 1963, attentat Marie Méranthe Cadet York New in dies contre Jean-Claude Duvalier Par Charles Dupuy Le vendredi 26 avril 1963, vers les sept heures et demie du matin, une voiture officielle déposait deux des enfants du président, Simone et Jean-Claude, devant le Collège Bird, un établissement méthodiste fréquenté par la jeunesse dorée de Port-au-Prince. Comme les petits Duvalier entraient paisiblement à l’école, on entendait une série de coups de feu qui tuaient le chauffeur de la limousine et trois des gardes du corps affectés à la protection de la famille présidentielle. Les enfants du président sont saufs, mais la terreur punitive que leur père va répandre dans la capitale haïtienne, les crimes et les monstruosités qui vont s’y commettre pendant plusieurs jours, la transformeront en une ville de cauchemar. En un moment, Port-auPrince est parcourue par des voitures bondées de tontons macoutes, les soldats et les miliciens sont sur le pied de guerre. Duvalier est persuadé que l’attentat ne peut être que l’œuvre d’un tireur d’élite, de François Benoît donc, cet officier récemment revenu au pays champion d’un concours de tir panaméricain et maintenant réfugié à l’ambassade dominicaine suite à la conspiration des colonels. Les duvaliéristes de l’entourage présidentiel prennent les lamentations de Duvalier pour un ordre de vengeance et sortent en vitesse du Palais pour aller régler le sort de Benoît. Vers 11 heures du matin, les militaires débarquaient à la résidence des Benoît sise au Bois-Verna, au coin de la ruelle Jérémie. Il y avait là les parents du lieutenant, M. et Mme Joseph Benoît, qui revenaient de la messe, une dame enceinte que les militaires prirent pour Jacqueline Benoît-Édeline, la sœur du lieutenant, et enfin, Gérald, son enfant, un bambin de dix-huit mois avec sa bonne, Amanie Sincère. Armés jusqu’aux dents, les tontons macoutes envahissent la cour et avant que les Benoît ne comprennent ce qui allait leur arriver, ils sont fauchés, de même que le personnel domestique, à coups de mitraillette tirés à bout portant. Immédiatement après, les soldats arrosaient la maison du jet de leur lance-flammes. Le même commando se dirigea ensuite chez le sous-lieutenant Guy Marcel, un autre membre de l’équipe de tir, qui fut arrêté, conduit à Fort-Dimanche et fusillé séance tenante. Pendant que les Port-au-Princiens regardaient l’épaisse colonne de fumée qui montait de la maison des Benoît, au Bois-Verna, les duvaliéristes multipliaient les meurtres et les actes de terreur dans les rues de la capitale. Duvalier dressa une liste d’environ quatre-vingt personnalités considérées comme dangereuses pour son régime et lança ses tueurs à leur poursuite. Pendant qu’on exécutait les prisonniers politiques, les macoutes réglaient leurs comptes avec leurs ennemis : Lionel Fouchard, un ancien militaire, est abattu à la ruelle SaintCyr; à la ruelle Robin, une escouade de tontons macoutes envahit la résidence des Édeline et enlèvent M. Paul René Édeline, le beaupère du lieutenant Benoît; un

joaillier, Jean Chenet, est assassiné dans sa maison par les duvaliéristes qui exposent son cadavre à la vue des passants; un marchand ambulant est tué sans raison apparente à Lalue; l’ancien commandant des Garde Côtes, le capitaine Albert Poitevien, est abattu devant chez lui; les anciens officiers Roland Chassagne, Alfred Forbin, Charles Forbin, Roger de Chavigny, Max Corvington, Georges Lauture, Antoine Multidor, Hamilton Garoute, Lucien Lespinasse, Édouard Roy et le Dr Louis Maximilien, un médecin retraité de l’Armée, subissent le même sort. Un monsieur Armand, Benoît Armand, avocat de son état, est abattu tout simplement parce qu’il se prénomme Benoît. Deux des fils de l’agronome Max Vieux, Didier et Paul, qui, avec leur ami Will Théodore, se rendaient à Mariani, sur l’habitation familiale, s’occuper de la récolte de riz, sont arrêtés à Carrefour, conduits au camp de Lamentin et exécutés. On emprisonne et exécute les anciens militaires, les opposants, les hommes d’affaires, des familles entières. Les Benoît, les Édeline, les Roy, les Villedrouin, les Corvington, les Tippenhauer sont activement recherchés à Port-auPrince. Tout n’est que bruit et fureur dans la capitale livrée à la folie vengeresse des duvaliéristes. Partout on entend des hurlements de sirène et des détonations d’armes à feu. Les patrouilles de miliciens sillonnent les rues, érigent des barrages, fouillent les voitures, les passants, intimident les citoyens, sèment l’horreur et l’épouvante. Pendant que les gardes du Palais incendiaient la maison des Benoît, un détachement de militaires et de tontons macoutes entrait dans les locaux de l’ambassade dominicaine, à Port-au-Prince. Au mépris de toutes les conventions diplomatiques, ils fouillent les lieux de fond en comble, saccagent le matériel, puis entreprennent l’interminable interrogatoire de la secrétaire du bureau, Katia Mena, qu’ils tiennent sous la menace de leurs armes. Quand les policiers comprennent enfin que ceux-là qui cherchaient les asile se trouvaient dans la résidence de l’ambassadeur dominicain plutôt que dans ses bureaux, ils s’empressent d’aller monter la garde aux abords de la maison de ce dernier, prêts à donner l’assaut afin de capturer la vingtaine de réfugiés politiques qui s’y entassaient. Selon le nouveau président dominicain, Juan Bosch, « seul un gouvernement de sauvages et de criminels est capable de violer le caractère sacré d’une ambassade étrangère [...] une telle action est une gifle à la face de la République dominicaine, un affront que nous n’avons pas l’intention d’oublier. [...] Nous avons enduré ces outrages avec une grande patience, mais ils doivent cesser immédiatement. Si tel n’est pas le cas dans les prochaines vingt-quatre heures, c’est nous qui interviendrons pour y mettre fin ». Dans l’après-midi du dimanche 28 avril, pendant que deux unités de l’aviation dominicaine survolaient à basse altitude la ville du Cap-Haïtien, le gouvernement dominicain lançait officiellement son ultimatum à Duvalier. Entre

les deux pays, c’est maintenant la crise ouverte et la tension monte d’heure en heure dans les deux capitales. René Chalmers, le ministre haïtien des Affaires étrangères, nie en bloc les accusations dominicaines et annonce du même coup la rupture des relations diplomatiques et consulaires avec Santo-Domingo. À travers la République dominicaine l’opinion publique est unanime, il faut envahir sans délai Haïti et débarrasser les Caraïbes de l’abjecte dictature duvaliériste. Ce même 28 avril, Haïti demande une convocation extraordinaire du Conseil de sécurité de l’Organisation des États américains (OÉA) afin d’éviter « l’inqualifiable agression que la République dominicaine compte entreprendre dans les vingt-quatre heures contre la souveraineté et les droits imprescriptibles du gouvernement haïtien ». À la séance extraordinaire présidée par le Dr Gonzalo Facio, l’ambassadeur d’Haïti, M. Fern Baguidy, s’exerce à repousser encore une fois les allégations dominicaines, cependant que son homologue dominicain, M. Arturo Calventi, renouvelle fermement les accusations de violation d’ambassade, réitère l’ultimatum de son gouvernement et annonce l’arrivée des bâtiments de guerre dominicains dans la baie de Port-au-Prince pour le lendemain lundi. Abasourdi, l’ambassadeur Baguidy invoque alors le principe de la non-intervention et laisse entendre qu’Haïti saura se défendre par tous les moyens dont elle pourra disposer. Comme à la fin de la séance, le Dr Gonzalo Facio nomme une commission de conciliation qui doit se rendre le lendemain même à Port-au-Prince, Duvalier y voit sa planche de salut. Assuré que l’Armée dominicaine ne franchira pas la frontière, il cède aussitôt à l’ultimatum de Bosch, restaure les garanties diplomatiques de l’ambassade dominicaine et fait délivrer le sauf-conduit aux réfugiés. Exactement comme il s’y attendait, Bosch repousse la date de l’invasion. Dès lors, la guerre haïtianodominicaine se sera plus qu’une guerre des nerfs. La radio officielle dominicaine ouvre son micro à l’ancien candidat Louis Déjoie, annonce que le président Romulo Bétancourt vient de promettre le concours de l’aviation et de la marine vénézuélienne pour en finir avec Duvalier, diffuse des émissions en créole pour demander aux Port-au-Princiens d’évacuer les abords immédiats du Palais et pour expliquer aux Haïtiens que la prochaine intervention dominicaine ne sera pas une guerre de conquête mais une action militaire dirigée uniquement contre la dictature sanguinaire de Duvalier. Les duvaliéristes répliquent avec des émissions en espagnol qui soutiennent essentiellement que le président haïtien est le jouet innocent d’une grossière provocation, que plus d’une fois dans le passé, Haïti est intervenue, et cela au péril de son existence, pour la sauvegarde et le respect de la souveraineté de la République dominicaine. (à suivre) Achetez le livre Le Coin de l’Histoire en appelant au (514) 862-7185 coindelhistoire@hotmail.com

Marie Cadet, née Marie Méranthe Clerveaux died in New York April 5. Born and raised in Jérémie, in Southern Haiti, January 20, 2032, she was 81. She was a wonderful wife and a mother to 3 biological, 4 step-

children, and an adopted daughter. She immigrated to the U.S. in 1970, and finally settled in Philadelphia, PA in 1992. She was affectionately called “manman” by her grandchildren; “manman mé-

pakingtonVICTIMES

mé”, and mémé by friends and family. She was raised in the Catholic Church and remained faithful to God; she loved the Lord and lived by his rules. She was extremely giving, and put everyone’s needs before hers. She was diagnosed with Alzheimer’s in October 2011, and her health rapidly deteriorated. She was at home on Monday April 22, when she suddenly closed her eyes and left this world for eternal life in heavens. She is survived by her husband, Pierre M. Cadet, her children: Michelle, Darly, Jehanne, Guerda, Renel, Jackie, Guilene, Taylor, and her grandchildren: Fritza, Tommy, Alex, Richard, Chris, Ivana, Fatima, Kiana, Sorya, and Alexandra. A viewing will be held on Friday 05/03 6-8pm at John F. Murray Funeral Home in Flourtown, PA. A second viewing on Saturday 05/04 8-10am at Ste Genevieve Parish in Flourtown, PA, followed by the funeral mass and interment at Holy Sepulchre Cemetery in Wyncote, PA.

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DIPL OMAT IE ET SOCIE TE

US unable to perform on war with N Corea; with it concerning the South or Japan Par Dan Albertini Entre (), L’administration américaine à Washington, les grandes agences américaines de sécurité n’ont en rien démontré que l’attentat de Boston n’était préfabriqué. Tant d’indices, après rien. Pourquoi ? Pour étouffer une incapacité face à la Corée Du Nord ? Fermons (). John Kerry. Les mêmes mensonges, la même ignorance, les mêmes manipulations que Powell à l’époque de l’Iraq. Les Américains

Etats-Unis vont-ils rentrer en guerre avec la Russie, en Georgie ? Elle avait souri avant de me dire que : « les Etats-Unis ne possèdent pas les moyens financiers de cette guerre ». L’administration Bush était d’ailleurs démissionnaire, d’après Julianne Smith, et n’aurait pas obtenu le mandat de performer, du Congrès ni de ses alliés traditionnels. C’était en fait la réalité de la Maison Bush2 à l’époque. La présence militaire américaine làbas était en fait une vilaine tentative pour biaiser les données dans un contexte électoral qui devait amener le

Le président américain Barack Obama. savent pertinemment que ce sont principalement des agents russes qui alimentent la Corée du Nord en hostilité et officiellement en technologie nucléaire. La France en instrumentation et en calculs (solidaire en eau trouble, libre en temps calme). La Chine par défaut ne le ferait contre ses propres intérêts, mais serait obligée de ménager la chèvre et chou. Sachant que sa proximité ferait de la Corée du

candidat BHO à la présidence, face à un vieux sénateur, ancien militaire, John McCain, en l’occurrence, plus qu’un support pour la diplomatie américaine. C’est d’ailleurs l’économie qui chassa les républicains de la Maison Blanche plus tard, en novembre 2008. Obama réalimenterait le système. « Yes we can ». La conjoncture a changé, mais le contexte demeure le même.

Park Geun-hye, présidente de la Corée du sud. Nord un État tributaire fournisseur d’uranium et une potentielle annexion rapide en cas de guerre incontrôlable. La machine héritée de la secrétaire d’État Hillary Rodhom Clinton était donc tout simplement en panne bien avant l’arrivée de Kerry. Informations contradictoires, paradoxes, l’affaire de l’ambassade américaine en Libye, le 11 septembre 2001, témoignaient déjà de la faiblesse américaine. Hors de tout doute. Comme à l’époque de la chute de l’empire soviétique. Le nouvel événement tragique de Boston le confirme. BHO avait beau crier, vouloir enquêter jusqu’au bout du monde, que cela ne colore seulement la faiblesse d’un empire malade à l’interne et, incapable de s’assurer socialement malgré les G$ dépensés en sécurité, mais qui aliment en fait que des caisses désignées. Sombre réalité. Quand j’ai rencontré Julianne Smith, un samedi 13 septembre 2008, à la conférence du 50ie anniversaire de l’IISS, à l’Hôtel Intercontinental de Genève, c’était dans le contexte de l’époque de la fin du règne de Bush2. Cet homme semblait partir en guerre pour contrer les Russes en Georgie de Saakachvili. De là ma question : les

L’économie est malade. La dette extérieure souffre désormais d’un plafond imposé. Les politiques du président sont de plus en plus confortables au domestique, tandis que rien ne lui garantit une victoire qui, par exemple, le verrait revenir à court terme avec un quelconque butin du guerrier. Il y a évidemment l’uranium dans le soussol nord-coréen. Mais, il y a aussi la Russie qui annonce ses couleurs en lançant un avertissement sur les manœuvres militaires américaines trop proches de ses frontières. Nous savons tous que le président Vladimir Poutine est un dangereux homme d’action. D’un autre côté, il y a aussi la grande Chine énergivore, et qui mettra de plus en plus les pieds quelque part pour ne plus les enlever. Par exemple, en Corée du Nord. Je pense alors que les manœuvres américaines en Corée du Sud ressemblaient plutôt à l’action rapide de Vladimir Poutine Premier ministre qui avait subitement quitté le G8 pour s’installer en Ossétie du Sud, afin de barrer la route à toute intervention américaine envahissante. Ce qui, soit dit en passant, devrait faire profiter les républicains lors des élections prési-

dentielles qui suivaient, mais niet, rien. En fait ces manœuvres militaires ont cessé cette semaine. Comme par la vertu d’un agenda proposé et accepté. Mais basta pourrait dire la Chine. C’est aujourd’hui la diplomatie américaine qui tourne avec toute une intelligence désorganisée afin d’éviter l’action militaire en Corée du Sud, dans le but de dissuader le Nord d’envahir, à la manière de Saddam en Arabie saoudite et au Kowëit sous Bush1. Avec non en option, négocier sa perte d’influences, mais avec la crainte de se voir contraint de rebrousser chemin avec ses tanks et ses avions de chasse, face à une Chine avec qui elle aurait engagé une bataille économique, pour ne pas sombrer. Même si nous savons tous que la prochaine domination globale sera chinoise si la tendance se maintien. De façon accélérée mais idéalement sans guerre, afin de préserver certaines influences américaines vitales.

Indicateurs et indices importants. « My thirteen rules » de Colin Powell s’adressent au président BHO aujourd’hui, mais il en dévoilerait autant sur l’Amérique attitude. « Leaving the office at night with a winning attitude affects more than you alone; it’s also convey that attitude to your follower. It strengthens their resolve to believe we can solve any problem ». CP poursuit : « At the infantry School, they drilled into us constantly that an infantry officer can do anything... . Or more colloquially, ‘’Don’t let the bastards get you down.». Cela vient de la règle numéro UN « It ain’t as bad as you think. It will look better in the morning». Le secrétaire à la Défense et le secrétaire d’État Kerry y sont moulés dedans, mais savent qu’ils risquent gros, bien plus gros avec un engagement avec la Corée du Nord qu’avec l’Iraq ou le Panama décrit en page 204 de l’ouvrage It worked for me, in life and leadership. Si CP défend l’attaque au Panama, gageons qu’il ne se serait engagé là-bas en Corée du Nord aujourd’hui, car le « bastard » les a souvent défiés sans conséquence parce que, je cite page 204 : « ObjectiveDirect every military operation...., decisive, and obtainable objective ». La Corée du Nord ne serait une proie facile pour prédateur appauvri. C’est de là qu’il faudra tenter de comprendre Boston, mais nous y reviendrons plus loin. Poursuivons avec le baromètre médiatique américain. Un coup d’œil sur le fonctionnalisme de la société américaine suggérait tout simplement un échauffement asiatique et non un engagement de Washington. Celui-ci, qui doit beaucoup d’argents à une Chine dont les produits de première nécessité et de base s’imposent à bon marché sur ses tablettes, ne démontrera pas un agenda thermonucléaire dans la valise. Les média américains ne s’y sont investis que dans la répétition limitée du mot « belliqueux », en parlant de la Corée du Nord. Tout le monde sait que l’administration Obama est à court d’argent, et qu’il aurait intérêt à écouler ses stocks d’armes et de missiles de défense vers le Japon et vers la Corée du Sud, pure équation commerciale militaire rentable. Les média n’ont pas engagé l’opinion publique derrière la présidence en signe de solidarité nationale pour les soldats qui y seraient engagés. La demande n’aurait donc été tout simplement pas placée. Revenons donc avec CP qui évoque Parade Magazine, en matière de flair : « since the story was written and the supplement printed many weeks before its August 13 distribution date, Parade had no way of knowing that the 13th would be just days after I was announced by President Bush. ». « Its author, David Wallechinsky, a highly skilled journalist, needed a hook to close the piece ». Ce qui suggérerait la préparation de plusieurs média, et des recherches de plus d’un journaliste américain qui garderaient malgré tout un certain

Le secrétaire d'État américain John Kerry. silence, en attendant les enchères. Le contraire voudrait que ce crédit accordé par CP à ce journaliste américain (ils ont souvent un frère dans l’administration, dans l’armée), soit de la vantardise pour cacher une fuite, ou ces mangeurs de bacon auraient pris du poids dans l’intelligence. Cela n’est pas possible, d’abord le contexte est différend. On ne parle pas de promotion ni d’évolution ou de révolution. La presse américaine gagnerait à vendre les meilleures images des armes dans un contexte de guerre des nerfs avant l’attaque, comme au Panama de Noriega, en Iraq de Saddam, ou en Afghanistan de Mollah Omar. D’ailleurs, la technologie numérique aurait déjà trahi bien des secrets comme ceux les mieux gardés, au même titre que les espions russes et chinois qui auraient intérêt à détourner

comme allié de la Corée du Nord, sous prétexte d’un soutien logistique potentiel de l’Iran à son allié, et, de leur côté, aux Américains. Cette logique tiendrait la route quand on observe l’attitude mesquine du Canada quim de plus en plus, répond à une attitude monarchique plutôt anarchique du gouvernement Harper. En effet, le ministre Baird a marqué cette provocation gratuite par sa visite à Jérusalem Est. Israël doit certainement souffrir de devoir ronger ses freins dans sa folle envie d’attaquer l’Iran. Si certains se voient obligés de vendre technologies et méthodologies à des acheteurs de plus en plus avertis, faute d’économie stable chez eux, les Américains se voient obligés de partager en déficit une sphère d’influence trop concentrée en Asie. Si l’Améri-

Kim-Jong-un, le leadeer suprem ̂ e de la Corée du Nord. l’opinion des intérêts américains. Ce n’est pas inconfortable non plus que d’évoquer CP en relation au fonctionnalisme américain. C’est lui qui donne en référence, dans sa stratégie personnelle fondamentale de sa première règle, Fat Eddie Felson dans le film’The Hustler. C’est le cinéma dans la haute sphère militaire, c’était un médium très utilisé par Ronald Reagan lors de sa présidence. Les média jouent un puissant rôle dans l’économie américaine, ce pourquoi le président BHO n’avait pas hésité, dès son arrivée en 2008, à financer la reprise, tant par les grandes banques que par les média d’influence internationale. Leur rapport avec une action armée énergique et vitale est timide. C’est une société soudée qui a sa façon de fonctionner. Même le showbiz y est intégré. Si la croyance américaine en la notion de transparence saura aider à influencer le reste du monde, elle a aussi ses faiblesses dans ce monde de sensationnalisme et de showbiz. L’Asie en a tant appris ainsi de ce fonctionnalisme. Le seul allié américain qui pousserait les Etats-Unis vers cette escalade, ce serait donc l’État d’Israël, qui se chercherait une occasion en or pour agresser l’Iran par surprise,

que est tellement prête pour la Corée du Nord, comme tente de se convaincre à son tour, le président BHO, comment Boston pour si peu, a-t-elle pu échapper au système et à l’intelligence américaine ? Je pense de préférence que, comme les rebelles syriens aidés par Washington, les rebelles tchétchènes, qui auraient eu l’aval et l’aide des Américains autrefois, d’où la présence de plus d’un en terre nouvelle, soit le crachat serait retombé sur la face, soit, sachant malgré tout ce revirement de situation de ces enfants tchétchènes, entre encouragé et laissé faire, l’administration s’en serait servi pour étouffer les bruits de guerre et camoufler la gifle magistrale de Pyongyang. Car c’est une. Et, la désamorcée. Puisque la menace de BHO, soit « joué avec le feu », n’aura servi à calmer le jeu offensif du jeune leader qui suit fidèlement la trace de ses prédécesseurs. L’Armée américaine ne peut objectivement gagner une Corée du Nord qui elle-même n’aurait aucun intérêt à lâcher une bombe offensive si proche de son territoire. Sans option de butin du guerrier. lovinsky2008@gmail.com


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Haïti-Observateur Suite de la page 5 bli des doux moments d’ivresse passés ensemble. Tout laisse à croire que le mâle haïtien n’encourage point cette forme de dépendance de la femme de chez nous. Car les écrivaines qui ont progressé sont toujours celles qui ont été libérées de leur mariage, en un mot divorcées, aussi bien que celles qui sont un peu encouragées par leur conjoint. Marie-Soeurette Mathieu fait partie de cette première catégorie de femmes qui réclament la liberté, et par ricochet, la liberté par l’écriture. «Tu éveilles en moi des souvenirs confus De lointains souvenirs qui savent ce que je fus Que longtemps j’ai joué dans la poussière Ignorant le chagrin, ignorant la misère A l’ombre de tes branches j’ai connu le bonheur J’ai connu vraiment des moments de douceur.» (Dédicace, Lueurs et Quinze poèmes d’éveil) « Tunnel de larmes Qui mène au pays du vide Nostalgie sans lendemain Qui balance au pôle du regard Conduis mes lunes au logis fertile de LIBERTE...» (Invitation, Lueurs et Quinze poèmes d’éveil) Les poétesses de l’heure (1980 à nos jours) Elles sont au moins une quinzaine à publier, depuis 1980, soit en Haïti ou dans la diaspora, surtout de la poésie. Elles ont pour nom : Marie-Marcelle Ferjuste, Marie-Laurette Destin, Marie-Claude Guichard, Maggy De Coster, Mercedes Foucard Guignard, Margareth Lizaire, Ludmilla Joseph, Lilian Dartiguenave, Antonine Renaud, Marie-Alice Théard, Marlène Apollon, Marie-Célie Agnant, Farah-Martine Lhérisson, Mozart F. Longuefosse, Carmelle Saint-Gérard Lopez, Marie Flore Domond, Kettly Mars, Évelyne Trouillot, Elsie Suréna, Jeanie Bogart, Joelle Constant, etc. Elles n’ont pas toutes le même talent, mais une volonté certes similaire de « ramasser » les acquis antérieurs. Huit à dix d’entre elles ont déjà bonne presse littéraire et continuent de produire, soit dans le domaine de l’essai, de la poésie ou du roman. Prenons par exemple MarieMarcelle Ferjuste (1961- ), auteur de Le premier jet (1978) et de Jet de mots (1980), qui ne publiait plus, mais qui était considérée au début des années ’80 comme l’une des valeurs les plus sûres de cette littérature féminine. Avec elle, la poésie engagée, du coté féminin, avait franchi un nouveau cap, le cap de bonne espérance et du communisme international. Marie-Marcelle Ferjuste, nommée à juste titre la “ Depestre ” des années 80, nous avait déçus. Son silence et ses métamorphoses nous laissaient croire que la littérature ne peut changer le monde, principalement les hommes. Mais depuis l’apparition, en Haïti, au Québec ou en Europe, de notre long article sur la poésie féminine haïtienne, elle s’est remise à publier le lot de manuscrits ou d’ouvrages écrits, égarés dans son bureau. Ses dernières publications d’excellence, en collaboration avec l’érudit Castel Germeil, prouvent encore le grand talent de la poétesse. Mercedes Foucard Guignard (1935- ), la seule poétesse d’expression créole (Majodyòl, 1981), multiplie, de par ses écrits (poésie, théâtre, contes, essais), les efforts afin de remettre à jour les « racines » de notre folklore. La légende des loas, les contes du pays de “ Ti Toma ” sont tour à tour étudiés, racontés par la poétesse. Mercédes F. Guignard semble avoir abandonné la poésie au profit de l’essai et des contes. Ses nombreuses publications dans ces deux domaines de l’écriture nous

poussent à craindre aujourd’hui le pire. Et pourtant, le genre poétique semblait lui aller à merveille. Maggy De Coster (? - ), la poétesse et l’essayiste d’Haïti et de France, renvoie à une poésie micontemporaine et mi-moderne à l’attention des habitués de la belle poésie des années ’70 pour qui l’écriture consistait à rendre un dernier hommage aux romanciers en déroute, aux écrivains malheureux, aux poètes maudits, morts jeunes pour et dans leur passion. Nous avons relu les lignes essentielles de son œuvre Rêves et folie (1994) ; Analyse du discours de presse (1996) ; Mémoires inachevés d’une île moribonde (1998) ; Itinéraire interrompu d’une jeune femme journaliste (1998) ; Le chant de Soledad (2000 et 2007) ; La tramontane des soupirs (2002) ; Un élan d’innocence (2004) ; Petites histoires pour des nuits merveilleuses (2004) ; Les vendanges vespérales (2005) ; Le chant des villes (2006) ; Comme une aubade (2007) ; Le journalisme expliqué aux non-initiés (2007) ; Bréviaire à l’usage des aspirants aux journalistes (2008) ; Germaine LoisyLafaille (2008) ; Au gué des souvenirs (2008) ; Doux ramages pour petits diablotins (2010) ; Le sémaphore du temps (2010) -, qui plaide l’urgence d’une écriture de circonstance, organisée, d’infrastructures des corps, de traduction des cœurs inconditionnels, pénalisée pour ce qu’elle devrait être sous une accusation remplie de meurtres non prémédités, d’une parole préliminaire à la poésie organisée des « lendemains qui chantent ». « Mille et une pages de livres Lovées dans la dentelle du jour S’offrent à mes yeux Dans la brume hivernale… « Le sort de certains livres Ressemble à celui de certains arbres Qu’on débite pour alimenter Des feux de cheminée Ils sont là impavides Attendant le coup de grâce …» (Sonate pour mille et une pages) Pourquoi pas une longue suite d’amours éternelles, amendées pour le recours collectif des exilés? Pourquoi pas une longe suite de vieux poètes expliquant les règlements de l’art poétique aux plus jeunes et aux plus démunis? Pourquoi ne pas faire le ménage aux chartres des crépuscules pour que le jour se lève dans l’implication des rebelles citadins, veilleurs de la rosée montante? Pourquoi pas, nous les poètes, réclamant l’ordonnance des asilés et bienheureux? Relisons la poétesse : « Repas aux chandelles Au concert des confidences A la belle étoile Émergent les rêves Dans le sacre de l’amour Prodige du ciel ! Réveil difficile Le soleil est déjà là C’est un autre jour… » (Longue suite) Farah-Martine Lhérisson (1970- ), la plus jeune des poétesses actuelles, nous rappelle cette entrée « tapageuse » de Marie-Marcelle Ferjuste sur la scène littéraire à la fin des années 70. Mais contrairement à cette dernière, son recueil Itinéraire zéro (1995) est un rappel de la poésie du silence. Le « degré zéro de l’écriture » semble y trouver son compte à tous les niveaux. Le critique Marc Exavier signalait que « dans la texture des plus beaux vers fourmillent des sanglots qui écorchent le rêve ». Nous dit à son tour la poétesse : “Mon histoire volée parfum d’ananas accroupie au bord de la seine ». « La rue ouvre les jambes

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libre cours à la vie les miennes la sève ” (Itinéraire zéro) La poésie de Farah-Martine Lhérisson est d’un automatisme rempli de souvenirs, de rêves et de fleurs à tête d’hirondelle. Carmelle Saint-Gérard Lopez, l’une des poétesses les plus engagées de cette dernière décennie, a publié en 1996 Crayons de Pastel. Titre très simple qui ne laisse présager aucune prétention. Effectivement, dans une poésie très légère, la poétesse dénonce le « discours délirant de poète inconnu », se confie à Dieu, Allah ou Jéhovah, efface de la nuit la démence que tout fuit. Cette poésie, qui est assez proche de celles de Marlène Apollon (Cris de Colère – Chants d’espoir, 1992) et de Marie-Célie Agnant (Balafres, 1994), privilégie l’inspiration aux dépens de la stylisation. L’amour et l’engagement social ou politique constituent les thèmes principaux de ces trois recueils. Et enfin, avec la poétesse et journaliste Marie Flore Domond, tout a été repris et dit d’une façon singulière sous les auspices de la mémoire et de la bonne poésie (Perle noire, 2006). Écoutons-la parler de son art poétique et de l’écriture dans un texte qui nous fut expédié et intitulé « Quand la Muse se dévoile… » : « Si mes analyses paraissent purement cérébrales, cependant, au service de l’écriture poétique ou autres activités littéraires, c’est ma grande sensibilité qui fait surface : ces ultra fibres émotionnelles et audacieuses qui ne se lassent jamais de prêter main forte à mes pensées fertiles soumises à l’écriture. Je crois que la photographie emprunte les mêmes démarches que l’écriture. Elles se plient presque aux mêmes exigences. L’expression expérimentale des clichés est le trajet du photographe qui agit comme un impénitent pèlerin traquant et captant ses sujets afin de les imprimer. Or, dans le domaine de l’écriture, les sujets ne font-ils pas objet d’une interception dans le dessein d’une transcription manuscrite ? Au bout du compte, ne finit-on pas par lire l’image, l’interpréter tout comme le passage d’un texte ! Les deux Élus, n’ont-ils pas la même mission de longévité ? Sauf que le plumitif a une longueur d’avance par son projet d’éternité. Ce que je pense de la poésie est bien « simple ». Chaque poème est une prière synthétisée, enveloppée d’un degré d’oraison. En fait, l’élan poétique est un don mystique infini, pourtant non statique. La grâce ne peut être interrompue que si le poète n’allège point son serment d’allégeance universelle concernant le rituel de l’hermétisme poétique. L’offrande de la poésie est lumière. Tout chemin obscur menant au cérémonial de la poésie dérive tout droit vers une potion maléfique qui sert à activer la banque route de la créativité poétique. Comme le lien entre le poète et le sort du destin fragile de l’humanité est indéfectible, le poète devient alors le gardien dévoué des quatre éléments connus de la nature. Pour cause, il est constamment à la merci du bien et du mal qui poursuit le monde. Témoin de tous les châtiments et de toutes les bénédictions, le poète les redécouvre au rallie du hasard. La poésie est le cri ultime d’un témoin passionné, amoureux qui jure de valider sa course sur le parchemin des mots paraboliques de l’écriture. Et qu’est-ce que l’écriture ! C’est un ensemble de symboles autonomes, indépendants, fascinants et aimantés qui attirent chaque condamné dans le labyrinthe de son inspiration singulière, le forçant à trouver la formule des oraisons qui pourraient le délivrer, libérer l’univers et nous transporter jusqu’au temple sacré de la félicité. » (Lettre à l’auteur, Nos Archives) Des centaines d’écrivains de l’île, cinq nouvelles poétesses attirent notre attention. Kettly Mars, d’une sensualité enivrante que fouette la page non d’une écriture quelconque mais de celle qui s’entend une poète

unique. Imaginez que cette femme poétesse n’ait guère sa plume pour écrire, mais pour chanter ce qui lui appartient désormais l’homme, son mari et leurs fantasmes. Jeu de mots dans la plénitude du brassage des corps en cybernation. Clivage des textes avec l’avidité de l’imagination, avec l’intensité de l’association des images qu’un néophyte n’aurait pas aimé. Ai-je dit sensuelle et mystérieuse par-delà des vagues de l’amour, et ce fut avec enchantement qu’on entend l’une de nos femmes de lettres chanter l’amour, son amour des épisodes intraitables de l’acte (Feu de miel, 1997; Feulements et sanglots, 2001). « Mon sein nu contre ton épaule...». « Je vais penser à toi/jusqu’à pousser en toi...» « Je vais vous aimer/avec ou sans vous...» «...à l’heure où se soumet l’écume/commence l’odyssée d’un lit,/toutes voiles déployées/sur nos marées intérieures ». Mais Évelyne Trouillot est plutôt racée et nourrit l’obsession de la plénitude, des profondeurs de la végétation d’ombres et de silence. D’ombres pour ce Paradis perdu qu’est maintenant l’île et ses chimères. Silence en bouchée double des mots démocratiques où partager la lumière n’est plus une simple parenthèse, mais l’émancipation de la pluie dans un océan de pudeur. Parle de son pays comme d’un amant aux yeux pressés par la douleur et par les boues incandescentes. Et nul besoin de s’attarder à la publication d’un autre appel, d’un autre cri, d’un autre parapluie pour son peuple...et son pays. Ses poèmes (Sans parapluie de retour, 2001) nous rappellent de loin ceux de l’aîné René Philoctète. « Plus rien ne demeure/si ce n’est ton haleine/aux alentours de mon rire » « Ville d’anses et de fleurs/un enfant du pays/sur la route/couche/cœur en l’air » « Terre café brulant/d’amitié et de baisers tremblants...» Elsie Suréna (1956- ), la plus renfermée en matière d’érotisme, fait penser à la fiancée platonique des écritures de la Rose. D’une voix grave, expéditive mais certaine, elle entreprend des haïkaïs et soupesa l’importance des mots dans une épargne d’opinions qui sous-entend un caractère minimaliste dans la réjouissance des syllabes. Dans des mots familiers aux excursions d’écolière, la tâche de tout hirsute est de s’abimer dans le répertoire des rêves de l’amante qui n’a pas froid aux yeux ...des yeux de grand cauchemar distribué comme un pain généreux. « Ta vie comme un voyage/Et mon amour le chemin refusé au passage » « Je saigne de l’éclisse coincée/Sous l’ongle de mon pouce gauche/Et je pense à toi clou rouillé/Enfoncé droit dans mon cœur » « J’ai les mains vides de ton corps ». Mélodies pour soirs de fine pluie). Cependant, par la lecture des Tardives et Sauvages (2009), on retrouve une poétesse plus responsable et mature, plus dévoilée que secrète, plus généreuse de son corps face à l’amant ou l’ami de PortSalut. Les lignes du corps, du cou, du ventre, du nombril, des lèvres, des aisselles, tout y est schématisé dans les plus simples détails. Savourons : « J’aime le petit goût propre et âcre De la pointe trop saillante de tes seins .. .durcit sous ma langue ». « Vertige de l’harmonique de tes mixtes relents d’aisselles » « L’arôme anisé de ta peau Traine encore Entre mes draps froissés Et garde en otage mes sens…» « Être ta femme douce Et voir mon corps Devenir Ta patrie d’adoption ».

9 « Ta langue joue A lago caché Entre mes cuisses Et mes longues plaintes…» Quel poète, quel être humain n’aimerait être à la place de cet amant voulu, de cet homme recherché sous les pluies froides de Portsalut ? L’une de nos poétesses connues à date n’est pas du tout sans équivoque et sans talent comme elle-même le fait croire. Jeanie Bogart, avec Un jour…Tes pantoufles (2008) et Paradoxes (2011), nous a magistralement démontré que la poésie est partout, surtout dans le lit de l’étrangère, dans les pantoufles de l’amoureux. Dans des courts poèmes sans accent à la limite de l’érotisme permis, la poétesse fait référence à quelque chose de beau, l’amour nu dans tous ses états, sans humanité précise. Qu’elle continue avec cette voix originale et singulière de proférer aux hommes de mauvaise volonté des menaces typographiques en termes d’une subversion préalable au passager anonyme : l’autre, le poète. Et la dernière, une pastoresse, Joelle Constant (1955- ), qui écrit des vers pour Dieu et pour son pays. Ses œuvres, Prières et réflexions (2011), Camp-Perrin Réminiscences (2011), Amour et délices (2012), sont d’une facture affable et de grand cœur. D’une prose poétique considérée, pour ne pas dire remarquable, la poétesse de Dieu a fait une entrée tapageuse dans les lettres haïtiennes. Il faut aussi considérer les conjectures socio-historiques et littéraires qui font d’elle l’unique femme de Dieu à écrire et à faire vibrer les cordes les plus sensibles de nos tirailleurs des lettres et misogynes. CONCLUSION De la malice des femmes, on en parle souvent : « La femme, qu’est-elle d’autre que l’ennemie de l’amitié, la peine inéluctable, le mal nécessaire, la tentation naturelle, la calamité désirable, le péril domestique, le fléau délectable, le mal de nature peint en couleurs claires ». Et à l’Église de l’Inquisition de la condamner à cause de l’immense succès des sorcières : « Je trouve la femme plus amère que la mort ; car elle est un piège et son cœur un filet ; et ses bras des chaînes. Qui plaît à Dieu lui échappe, mais le pécheur y est pris ». Plus amère que la mort, c’est-à-dire que le diable en personne dont le nom est la mort (la peste) selon l’Apocalypse. Il est vrai que le diable conduisit Ève au péché, mais c’est Ève qui séduisit Adam. Ainsi donc, toutes ces accusations portées contre la femme valaient-elles la peine d’être considérées jusqu’à vouloir la répudier en tant qu’être humain et être de Dieu ? Et si la femme ne nous avait pas conduits à la vie, à la naissance (de l’enfant), son péché n’aurait pas eu de sens et l’humanité serait à l’heure actuelle entièrement déshumanisée. Car la naissance d’un être humain qui conduit à la naissance d’un autre être, refuse même à Dieu le droit de fermer la terre pour restructuration. Laissons donc aux femmes le droit de vivre et de partager les multiples plaisirs de l’existence. Profitons plutôt de la vie qu’elles nous ont donnée et de la liberté qu’offre ce plaisir d’écrire avec des mots aimés de tous les jours. Le péché originel n’a-t-il pas été voulu par Dieu pour nous éprouver, Adam l’ancêtre d’abord, et par la suite partager, selon les mérites de tout un chacun, le plaisir de la Vie éternelle ? Ève, comme Judas Iscariote, a été la médiatrice de la volonté divine, et le Diable, s’il existe vraiment, reste le seul coupable dans cette lutte, de cet affrontement entre le Bien et le Mal. La femme doit s’émanciper comme tout autre être vivant et, à ce chapitre, demeure encore le complément de l’homme aussi bien dans le malheur que dans le plaisir. Alors, que la Haute Poésie soit désormais sienne, la Femme, pour le plus grand bien de l’humanité toute entière.


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ÉDITORIAL

Dossier éducation : Le gouvernement Martelly-Lamothe à court de crédibilité

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’unique programme annoncé à grand renfort de publicité par Michel Martelly et ses proches collaborateurs, et qui était, dès le début, universellement accueilli, est victime de la duplicité de l’équipe au pouvoir. La comptabilité des fonds destinés au financement de l’éducation universelle continue de s’entourer du plus grand mystère, en dépit des appels répétés adressés au Palais national pour que ces millions collectés sous forme de taxes de la diaspora soient l’objet d’une gestion transparente. De plus, dans le cadre de l’administration proprement dite de l’éducation universelle, les décideurs haïtiens affichent leur preuve d’escobarderie. Ce qui met à mal la crédibilité du tandem MartellyLamothe. Cela fait déjà deux ans depuis que le président élu Michel Martelly avait annoncé la mise sur pied du programme d’éducation universelle financé par les taxes sur les appels téléphoniques entrants en Haïti faits par les Haïtiens résidant à l’étranger; aussi bien que sur les transferts d’argent effectués par eux. Bien que l’infrastructure de gestion des taxes ainsi imposées (5 centimes/minute) et 50 centimes sur les transferts fasse défaut, la crédibilité dont jouissait M. Martelly au début autorisait l’espoir qu’il allait tout mettre en œuvre en vue de la réussite de ce programme. Même la destination inconnue des fonds recueillis dans de telles conditions n’avait point suscité trop d’inquiétude pour commencer; les rumeurs faisant état du détournement de ces millions à des fins personnelles n’avaient non plus soulevé trop de protestation durant les premiers mois. Mais comme le président haïtien faisaient peu de cas des critiques qui commençaient à s’élever contre le silence affiché à l’égard du Fonds national d’éducation (FNE), après quelque six mois de décaissements effectués au profit du gouvernement par les maisons de transfert et les compagnies de téléphone, en diaspora comme au pays, les citoyens sortaient de leurs réserves. En effet, les média haïtiens et nombre de voix autorisées du pays, sans négliger les interventions dans les média en ligne et sociaux, poussaient le gouvernement à faire la lumière sur ces fonds évalués à des dizaines de millions. De telles revendications venant des milieux émigrés haïtiens étaient d’autant plus pertinentes que les familles en diaspora subissaient exclusivement le poids de ces taxes. Pour apaiser les critiques, le gouvernement, par le biais de la Banque centrale et la CONATEL, a fait publier des bilans fragmentés qui laissent tout le monde sur leur faim. Trop peu trop tard, ces rapports partiels n’avaient rien fait pour écarter les soupçons de détournement de ces fonds qui planaient et qui continuent de planer

sur le régime en place. Si patent était le scandale des fonds générés par les appels téléphoniques et les transferts d’argent que Denis O’Brien, le patron de la compagnie de téléphone cellulaire Digicel, avait demandé que soit ouverte une enquête afin de faire le jour sur ces activités. Mais aucune suite n’a été donnée à cette proposition. En clair, donc, le Palais national n’affiche aucun intérêt à éclairer l’opinion publique sur ces opérations financières occultes. Par la suite, d’autres bribes d’informations lâchées habilement par le ministère de l’Éducation et d’autres entités gouvernementales devaient avertir le public que les millions collectés en diaspora ne peuvent être utilisés à financer l’éducation en l’absence d’une loi du Parlement autorisant leur décaissement à cette fin. Après deux ans, ils continuent de faire l’objet de mille interrogations, les autorités n’ayant pas jugé nécessaire de presser les deux Chambre de voter la loi sur le Fonds national d’éducation. Pourtant, la propagande de Martelly ne cesse de proclamer la réussite de l’éducation universelle, revendiquant l’embrigadement pour la première fois de plus d’un million d’enfants dans le système scolaire. Toutefois, lui et ses collaborateurs demeurent en reste de présenter le bilan des nouveaux enrôlés, d’indiquer où ils ont été recrutés et quelle méthode a été utilisée pour les recenser. De plus, malgré tout le tapage orchestré autour du programme d’éducation universelle, Michel Martelly n’a point indiqué combien d’enseignants additionnels ont été embauchés. À la lumière de tous ces faits, il faut se demander à quelle fin a été créé le FNE. Dans ce même ordre d’idées, le régime Martelly-Lamothe peut-il justifier l’imposition de ces taxes aux Haïtiens vivant à l’étranger ? Mais l’existence du FNE entraîne d’autres questions. Combien de temps faudra-t-il encore avant que soit donnée l’autorisation d’utiliser ces millions ? La diaspora et la nation toute entière ont le droit de savoir à quelle institution réside le Fonds d’éducation universelle et à qui incombe la responsabilité de sa gestion. Au scandale de l’administration occulte du FNE s’ajoute celui du brigandage financier qui bat son plein au ministère de l’Éducation et à propos duquel le gouvernement en place persiste à donner le minimum d’information possible. En effet, l’année dernière a été annoncée la découverte d’un réseau de trafiquants des fonds décaissés par le biais de la représentation départementale du ministère de l’Éducation dans le Nord-Ouest. L’unique personne identifiée nommément était en cavale. Depuis lors c’était le silence. Jusqu’à cette dernière semaine lorsque le ministre de la justice, Jean Renel Sanon, a infor-

mé que « 29 directeurs d’écoles dant une semaine, mais qui s’étiole accusés de détournement de fonds sans sommation après, à l’instar de dans le cadre du programme de la campagne contre la corruption et scolarisation universelle gratuite et la contrebande dont on entend plus obligatoire (PSUGO) ont été incar- parler dans le royaume de Martelly. Toute équipe gouvernementale cérés ». Le ministre Sanon a révélé, sans l’identifier encore, que sur les qui se respecte, et qui se soucie de 29 directeurs d’école accusés de sa bonne réputation, ainsi que de la «détournement de fonds » un seul transparence de son administration, serait de la capitale. Il a indiqué n’a point besoin qu’on lui suggère qu’il a « détourné plus de 800 mille de mettre en place une infrastructugourdes sur son compte person- re solide pour gérer le FND. Dans nel», les autorités lui reprochant de ce cas précis, un intendant indépenprétendre accueillir 300 élèves par- dant revêtu de pleins pouvoirs pour gérer ces fonds, avec la responsabiticipant au programme. Acculés à dénoncer des détour- lité d’en présenter un bilan trimesnements de fonds au niveau du sys- triel serait tout indiqué. L’administème éducatif, les dirigeants haïtien tration Martelly-Lamothe se moque se montrent avares d’informations, de tout le monde, car ses intérêts car ne sachant pas encore si des al- sont ailleurs. Tant que persiste le statu quo, la liés et proches du pouvoir sont impliqués dans le scandale. C’est éga- crédibilité du Palais national et de lement la lutte proclamée sur tous la primature continuera d’être défiles toits contre la corruption pen- citaire. HaïtiObservateur P.O. Box 356237 Briarwood, NY 11435-6235 Tél. (718) 8122820


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EDITORIAL

In the matter of education, the MartellyLamothe government lacks credibility

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he only program announced with great fanfare by Michel Martelly and his close associates, which was universally accepted from the beginning, is a victim of the duplicity of the government in power. Any accounting of funds attributed to financing universal education continues to be shrouded in the greatest mystery, despite repeated calls to the National Palace as millions in taxes collected from the Diaspora should be subjected to transparent management. In addition, as part of the proper administration of universal education itself, Haitian policymakers show evidence of duplicity. This undermines the credibility of team Martelly-Lamothe. It’s been two years since President-elect Michel Martelly announced the establishment of the universal education program funded by taxes on incoming phone calls to Haiti made by Haitians living abroad, as well as on remittances made by them. Although management infrastructure on taxes imposed (5 cents / minute) and 50 cents on transfers was lacking, the credibility enjoyed by Mr. Martelly at first inspired the hope that he would make every effort possible to make this program successful. Even the unknown destination of the funds raised through this announced method had not initially caused too much anxiety, and then rumors of embezzlement of millions for personal use had not raised too many protests in the early months. But as the Haitian president had little regard for critics who began to speak out against the official silence concerning the National Education Fund (French acronym FNE,) after some six months of disbursements to the government by transfer houses and telephone companies, in the Diaspora and at home, people began to break their silence. Indeed, Haitian media and many authoritative voices in the country, without neglecting interventions in online and social media began to prod the government to shed the appropriate degree of light on these funds valued at tens of millions (US). Such claims coming from Haitian immigrant media were particularly relevant inasmuch as families in the Diaspora are shouldering the weight of these taxes. To appease the critics, the government, through the Central Bank and CONATEL, has published partial reports that leave everyone wanting for more. Too little — too late; these limited reports had done nothing to allay suspicions of diversion of these funds that continue to hover over the regime. So evident was the scandal of the funds generated by the phone calls and money transfers that Denis O’Brien, the boss of the cell phone company Digicel, had called for an investigation to shed light on these activities. But no

action was ever taken on this proposal. Clearly, therefore, the National Palace shows no interest in enlightening the public or swaying their opinion on these secret financial transactions. Subsequently, other bits of information dropped deftly by the Ministry of Education and other government entities would inform the public that the millions collected in the Diaspora can’t be used to fund education without an act of Parliament authorizing their disbursement for this purpose. After two years, they continue to raise many questions; the authorities having not considered it necessary to urge both Houses of Parliament to vote law on the National Education Fund. But Martelly’s propaganda continues to proclaim the success of the universal education program, claiming the integration for the first time of more than a million children in the school system. However, he and his colleagues remain at a loss to present an objective report of new enrollees, indicate where they were recruited and what method was used to identify them. Moreover, despite all the fuss orchestrated around the universal education program, Michel Martelly has not indicated how many additional teachers were hired and how they are being paid, if at all. In light of all these facts, we must ask to what end was the FNE created. In the same vein, can the Martelly-Lamothe system justify the imposition of such taxes on Haitians living abroad? But the existence of the FNE raises other issues. How long will it be before this entity is given permission to use these millions? The entire Diaspora and the nation have a right to know in what banking institution the Universal Education Fund is being kept, and who is responsible for its management. To the scandal of the occult administration of the FNE is added that of the financial theft going on full swing at the Ministry of Education and for which the current government continues to give as little information as possible. In fact, last year there was an announcement of the discovery of a network of traffickers of school funds disbursed through the departmental representative of the Ministry of Education in the Northwest. The only person identified by name went missing. Since then there has been total silence. Until last week, when the Minister of Justice, Jean Renel Sanon, informed that “…29 principals accused of embezzlement in the framework of Free and Compulsory Universal Education (French acronym PSUGO) were incarcerated.” Minister Sanon revealed, without identifying even that of the 29 principals accused of “embezzlement” is one of the capital. He

indicated that he “embezzled more than 800,000 gourdes he transferred to his personal account,” while he’s being accused by the authorities of claiming 300 students` participating in the program. Forced to denounce embezzlement in the education system, the Haitian leaders provide very little information, because they may not yet know if allies and people close to the government are involved in the scandal. It’s also the fight proclaimed from the rooftops against corruption for a week, but that’s fading after without warning, like the campaign against corruption and smuggling that are no longer heard about in Martelly’s kingdom. Any self-respecting government

team, and who cares about its reputation and the transparency of its administration, doesn’t wait for anyone to suggest putting in place a solid infrastructure to manage the FNE. In this case, an independent steward given full authority to manage these funds should be called upon, with the responsibility to submit a quarterly report on regular basis. The Martelly-Lamothe administration is taking everybody for a ride, because their interests are obviously elsewhere. As the status quo persists, the credibility of the National Palace and the Prime Minister’s office will continue suffering from a distinct lack of credibility. HaïtiObservateur P.O. Box 356237 Briarwood, NY 11435-6235 Tél. (718) 8122820


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VICTORIOUS ATTITUDE O.S. MARDEN Presented by Irlène Augustin-Whiteman

(Continued) Encourage your children to fall asleep happy and full of love Parents should teach their children how to prepare their mind for sleep, so that their subconscious produce something beautiful, instead of the terrifying images which, that so often terrorize the little ones before they fall asleep, or when they awake during the night. How often have we noticed the disturbed, apprehensive expression on the face of a child who was sent to bed with thoughts of anger or fear, perhaps put into him by severe correction. A child should never be scolded, frightened or worried especially just at bedtime. He should be encouraged to fall asleep in the sweetest, happiest disposition, in the spirit of love. Then his sleeping face will reflect that spirit and he will awake in the same disposition, as if he had been speaking with angels during his sleep. Children are particularly sensitive to the influence of our thoughts, our suggestions during their sleep. Their character can be formed, their skill developed, their defects uprooted and their weak points strengthened. The suggestions which are made to them at this time produce even more effect than those we make to them while they are awake, because while the objective mind often disperses and forgets to reproduce what is presented to it, the subjective intelligence absorbs gradually and reflects each suggestion. Many mothers have found the experience to be true, in particular in the correction of bad habits which seemed almost impossible to reach while the children were awake. If you wish your child to have a beautiful character, a lovely disposition, communicate to him beautiful thoughts at the time when he falls asleep, speak to him about beautiful things while he sleeps. I believe that the time will come when a good part of the education of the child will be done during his sleep. His aesthetic faculties, the love of music, of art, all the noble and esthetic activities, the special talents and latent possibilities of all kinds will be developed by suggestion. It is in the marvelous inner creative forces that the great secret of life resides. Blessed is he who finds it. Doubly blessed is he who finds it at the beginning of his existence. CHAPTER XV How to stay young “We do not count a man’s years until he has nothing else to count.” B.W. EMERSON. (Contemporary of Ralph Waldo Emerson, 18031882, with whom he had a long correspondence) Old age starts in the heart. When the heart grows cold, the skin ages, and the marks of aging imprint themselves on the body, the mind weakens, the ideal tarnishes and the sap of life is lost. Old age and its definition Many people regard old age as the time when, as a writer put it recently, we have “a feeling that no one wants us, that all those we have borne and brought up have been for a long time engaged on roads where we cannot follow, that even the thought-life of the world streams runs by so quickly that we lie in a backwater, feebly, blindly groping for the full of the water, and always being pushed gently, hopelessly back.” There is an old age of this kind, but not for those who faced life the right way. Such a tragic, pathetic end exists not for those who love and are loved, because their heart remains open to the joys and sorrows of life, for those who preserve a sympathetic interest regarding their contemporaries and the progress of the world, who keep their faculties intact by use, and whose mind, constantly alert, broadens in the love and service of humanity. A sad, useless old age belongs only to those who did not know how to live. Each one of us can live longer than expected Our increase in wisdom and knowledge should be the only indication that we are advancing in age. Professor Mechnikov, (Elie (or Ilya) Mechnikov,1845-1916) Russian bacteriologist, director of the Pasteur Institute in France, from 1888 till his death in 1908, Nobel prize winner for his work on immunization, the greatest authority with regard to old age, believes that it is possible to prolong life, while maintaining its maximum strength and freshness until the end of its normal cycle. Then, the individual will accommodate with gratitude what will be for him a happy deliverance. At such time, the instinct of death, according to Mechnikov, will replace the instinct of life, when the body mechanism approaches the natural end of normal exhaustion. This professor believes that men could live and remain useful at least for a hundred twenty years. The author of “Philosophy of Longevity” says to us that man can live to be two hundred years old. Jean Finot (French philosopher and writer, 1858-1922) affirms: “Speaking physiologically, the human body possesses an incomparable solidity. None of the machines invented by man could resist for a single year the ceaseless taxing which we impose on our body. In spite of that, however, it continues to fulfill its functions.” (To be continued)

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L’ATTITUDE VICTORIEUSE O.S. MARDEN Presenté par Irlène Augustin Whiteman

(Suite)

ATITID KI POTE VIKTWA O. S. MARDEN Prezante pa Irlène Augustin Whiteman

(Nap kontinye)

Encouragez vos enfants à s’endormir heureux et pleins d’amour Les parents devraient enseigner à leurs enfants à préparer leur intelligence pour le sommeil, de telle sorte que le subconscient puisse produire quelque chose de beau, au lieu des images terrifiantes qui, si souvent, terrorisent les petits enfants au moment où ils s’endorment, ou quand ils se réveillent pendant la nuit. Combien souvent nous avons remarqué l’expression troublée, craintive, du visage d’un enfant qui s’était endormi avec des pensées de colère ou de crainte, éveillées en lui par une sévère correction. Un enfant ne devrait jamais être grondé, effrayé ou tracassé au moment du coucher. On devrait l’encourager à s’endormir heureux et plein d’amour. Alors son visage refléterait ses bonnes dispositions et il se réveillerait dans le même esprit, comme s’il s’était entretenu avec les anges pendant son sommeil. Les enfants sont particulièrement sensibles à l’influence de nos pensées, de nos suggestions, pendant leur sommeil. Leur caractère peut être formé en grande partie, leur habileté développée, leurs défauts déracinés et leurs points faibles fortifiés pendant le sommeil. Les suggestions qui leur sont faites à ce moment produisent même plus d’effet que celles que nous leur faisons pendant qu’ils sont éveillés, parce que, tandis que l’intelligence objective se disperse souvent et oublie de reproduire ce qui lui est présenté, l’intelligence subjective absorbe graduellement et reflète chaque suggestion. Bien des mères ont fait l’expérience de cette vérité, tout spécialement pour corriger de mauvaises habitudes qu’il semblait presque impossible d’atteindre pendant que les enfants étaient éveillés. Si vous désirez que votre enfant ait un beau caractère, de bonnes dispositions, communiquez-lui de belles pensées au moment où il s’endort, parlez-lui de belles choses pendant qu’il dort. Je crois que le temps viendra où une bonne partie de l’éducation de l’enfant se fera pendant son sommeil. Ses facultés esthétiques, l’amour de la musique, de l’art, de toutes les choses nobles et belles, des talents spéciaux et des possibilités latentes de toutes espèces seront développées par la suggestion. C’est dans les merveilleuses forces intérieures créatrices que réside le grand secret de la vie. Béni est celui qui le trouve. Doublement béni est celui qui le trouve au début de son existence.

Ankouraje pitit ou dòmi ak kè kontan ak lanmou Paran yo ta dwe anseye pitit yo ki jan pou yo prepare lespri yo pou dòmi, de fason ke sibkonsyan yo pwodwi yon bagay ki bèl, olye de kochma, ki souvan, teworize timoun piti yo lè yo tonbe dòmi, oswa lè yo reveye lannwit. Konbyen fwa nou remake ekspresyon boulvèse, krentif sou figi yon timoun ki te dòmi ak panse kòlè oswa laperèz ke yon koreksyon grav reveye nan li. Yon timoun pa dwe janm pou yo pale rèd avèk li, gen laperèz oswa enkyetid nan moman li pral nan kabann. Li dwe pou yo ankouraje’l al dòmi ere e ak lanmou nan kè’l. Lè sa a, figi’l va reflechi bòn dispozisyon, e li va reveye menm jan an, kòm si li te rankontre e pale ak zanj pandan somèy li. Tout timoun patikilyèman sansib a enfliyans panse nou, sijesyon nou, pandan ke y’ap dòmi. Karaktè yo kapabb fòme anpil, kapasite yo devlope, defo yo derasinen e pwen fèb yo fòtifye pandan y’ap dòmi. Sijesyon yo fè bayo nan tan sa a pwodwi menm plis efè ke sa nou prezante yo pandan je yo klè, paske pandan ke entèlijans objektif la gaye souvan e bliye sa ki prezante bali, entèlijans sibjektif la piti piti absòbe e reflete tout sijesyon. Anpil manman fè eksperyans verite sa a, espesyalman pou korije movèz abitid ki te sanble prèske enposib reyalize pandan ke timoun yo te je klè. Si w vle pitit ou a gen yon bon karaktè, bòn dispozisyon, kominike bèl panse bali pandan somèy ap pran’l, di’l bon bagay pandan ke l’ap dòmi. Mwen kwè ke tan an ap vini lè se yon bon pati nan edikasyon yon timoun va fèt pandan l’ap dòmi. Fakilte estetik li, konpreyansyon bon mizik, bagay atistik, tout bagay ki nòb e bèl, talan espesyal ak potansyèl inaktif de tout espès pral devlope pa sijesyon. Se nan bèl fòs kreyatif enteryè ke gran sekrè lavi a egziste. Benediksyon pou moun ki jwenn sekrè sa a. Li gen doub benediksyon moun ki jwenn li nan kòmansman egzistans li.

CHAPITRE XV Comment rester jeune «On ne compte pas les années d’un homme, jusqu’à ce qu’il n’ait rien d’autre à compter.» B.-W. EMERSON. (Contemporain de Ralph Waldo Emerson (18031882) avec lequel il entretint une longue correspondance) La vieillesse commence dans le cœur. Quand le cœur se refroidit, la peau vieillit, et les marques de l’âge s’impriment d’elles-mêmes sur le corps, l’intelligence s’affaiblit, l’idéal se ternit et la sève de la vie se perd.

CHAPIT 15 Ki jan pou rete jenn “Nou pa konte ane yon nonm jiskaske li pa gen anyen lòt pou moun konte.” B.-W. EMERSON. (Kontanporen Ralph Waldo Emerson, 1803-1882), ak ki li te kenbe yon korespondans ekri pandan dèz ane) Fin vye granmoun kòmanse nan kè. Lè kè a vinn frèt, po yon moun plise, e mak laj enprime tèt li kòm rid sou kò li, tèt li febli, ideyal li bese e kouran ki ba’l lavi a pèdi.

La vieillesse et sa définition Beaucoup de personnes considèrent la vieillesse comme un temps où, ainsi qu’un auteur l’écrivait récemment, on a “le sentiment que personne n’a plus besoin de nous, que tous ceux que nous avons portés et élevés se sont depuis longtemps engagés dans des chemins où nous ne pouvons plus les suivre, que même le courant de la pensée coule si vite qu’il nous enserre dans un de ses remous, et nous repousse doucement, mais sans espoir, en arrière, alors que nous essayons faiblement de remonter ce courant.” Il existe une vieillesse de cette espèce, mais non pour ceux qui ont fait face à la vie de la bonne manière. Une fin aussi pathétique, aussi tragique, n’existe pas pour ceux qui aiment et sont aimés, parce que leur cœur reste ouvert aux joies et aux chagrins de la vie, pour ceux qui conservent un intérêt sympathique à l’égard de leurs contemporains et du progrès du monde, qui gardent leurs facultés intactes par l’usage, et dont l’intelligence, constamment éveillée, s’élargit dans l’amour, au service de l’humanité. Une vieillesse triste et inutile n’appartient qu’à ceux qui n’ont pas su vivre.

Chacun de nous peut vivre plus longtemps qu’on ne le croit Notre accroissement en sagesse et en connaissance devrait être la seule indication que nous avançons en âge. Le professeur Metchnikoff, (Elie (ou Ilya) Mechnikoff, 1845-1916) bactériologiste Russe, directeur de l’Institut Pasteur en France de 1888 jusqu’à sa mort, Prix Nobel 1908 pour ses travaux sur l’immunisation, la plus grande autorité en ce qui concerne la vieillesse, croit qu’il est possible de prolonger la vie, tout en maintenant son maximum de vigueur et de fraîcheur jusqu’à la fin de son cycle normal. Alors, l’individu accueillera avec reconnaissance ce qui sera pour lui une délivrance bienheureuse. Ce professeur croit que les hommes pourraient vivre et rester utiles au moins jusqu’à l’âge de cent vingt ans. Victorious Attitude L’auteur de “La Philosophie de la Longévité” nous dit que l’hom© http://www.club-positive.com/ for update and presentation. All rights me pourrait vivre deux cents ans. Jean Finot (Philosophe Français, reserved 1858-1922) affirme: “Physiologiquement, le corps humain possède une solidité incomparable. Aucune des machines inventées par Next week: It is the thought of the decline of our faculties that gets us frightened; l’homme ne pourrait résister une seule année aux au travail incessant Always think that you are young and you will remain so; Eliminate the que nous imposons à notre corps. Cependant, en dépit de cela, il continue à remplir ses fonctions.” negative influences which cause premature aging. (A suivre)

Laj granmoun ak sa sa vle di Anpil moun konsidere fin vye granmoun kòm yon tan kan, kòm yon otè te ekri dènyèman, « nou gen santiman ke pèsonn pa bezwen nou ankò, ke tout timoun nou te fè e elve, angaje nan chemen kote nou pa ka swiv yo, ke menm kouran panse ap koule tèlman vit ke’l antoure nou nan yon toubiyon, e dousman ap pouse nou, men san zespwa, tounen an aryè alò ke n’ap eseye remonte kouran sa a ». Gen yon jan de moun ki fin vye granmoun konsa, men se pa pou moun ki te fè fas a lavi kòmilfo. Yon fen konsa, osi minab ke li trajik, pa egziste pou moun ki renmen e ke yo renmen, paske kè yo rete ouvè a bonè ak lapenn lavi a, pou moun ki kenbe yon enterè zanmitay pou kontanporen yo e pwogrè nan lemond, ki kenbe fakilte yo entak paske yo itilize yo, e ki gen entèlijans yo toujou reveye, ki agrandi li nan renmen ak sèvis limanite. Yon laj vye granmoun tris e initil se sèlman sò moun ki pat konnen kouman pou viv byen. Chak nou ka viv pi lontan ke yon moun panse Kwasans nou an sajès ak konesans ta dwe sèl endikasyon n’ap avanse an aj. Pwofesè Metchnikòf (Elie (ou Ilya) Metchnikoff, 1845-1916) bakteryolojist Ris, direktè Enstiti Pastè an Frans, an 1888 jouk li mouri, pri Nobèl 1908 pou travayli sou vaksen, pi gwo otorite sou sa ki regade laj granmoun, kwè li posib pou prolonje lavi, an menm tan ap kenbe maksimòm fòs ak frechè jiska nan fen sik nòmal yon moun. Lè sa a, li va akeyi ak anpil rekonesans saki pral pou li yon delivrans favorab. Pwofesè a kwè ke moun ta kapab viv e rete itil omwen jiska laj sanventan. Otè liv Filozofi Lonje Lavi di nou ke yon nonm ta ka viv desan zan. Jean Finot (Filozòf Franse, 1858-1922) di: « Kote fizyolojik, kò imen gen yon solidite san konparezon. Pa gen okenn machin lòm envante ki ta ka reziste yon ane eksè pèpetyèl nou mete sou kò nou. Sepandan, malgre sa, li kontinye ap fè travay li ».” (A swiv)

Atitid Viktoryèz L’Attitude Victorieuse © http://www.club-positif.com/ pou enfòmasyon ak © http://www.club-positif.com/ pour la mise à jour et présentation. prezantasyon. Tout dwa rezève. Tous droits réservés. Semèn pwochèn nap kontnye ak: Lisez la semaine prochaine : Se lide ke kapasite nou ap bese ki fè nou pè ; Toujou C’est la pensée du déclin de nos facultés qui nous effraie ; Pensez sonje ke w jenn epi w’a rete jenn ; Elimine enfliyans toujours que vous êtes jeune et vous le resterez ; Eliminez les negativ ki rann ou vye.

influences négatives qui font vieillir.


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Haïti-Observateur

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Blagues de Louis

En traduisant en français des blagues conçues et écrites en allemand, Louis, citoyen haïtiano-allemand, jette un pont culturel entre la franco-créolophone Haïti et la germanophone Allemagne qui réunit Prussiens et Bavarois.

1791— Chaque jour quand Mme Schuster se tient debout à côté de la machine à café, l’employé Klaus Bäumler s’approche très près d’elle, respire profondément et dit : — « Mme Schuster, vos cheveux sentent merveilleusement bon ! » Après quatre jours, elle va se plaindre au comité d’entreprise pour harcèlement sexuel au travail.. Là on lui demande : — «N’estil pas un beau compliment quand on vous dit que vos cheveux sentent bon ? » Mme Schuster de répondre : — « En principe oui, mais M. Baeumler est lilliputien… » 1792— En face de l’immeuble Mme Meier rencontre sa voisine Mme Schulze. — « Dites- moi Mme Schulze, chaque fois que vous avez beaucoup de lessive et que vous pendez vos vêtements à l’extérieur, le soleil brille… D’où avez-vous vos informations ? » — « C’est simple, répond la voisine, chaque fois que j’ai l’intention de faire un grand lavage, je soulève à mon réveil le drap de mon mari…Si son zizi pend vers la gauche, je sais qu’il va pleuvoir, vers la droite, c’est certain qu’il va faire beau temps… » — « Mais que faites-vous quand il ne pend pas ? » — « Alors, je ne suis pas stupide assez pour penser à faire la lessive ! » 1793— (Blague haïtienne) Un petit garçon arrive à Port-au-Prince et sur tout le long du trajet en

taxi il chante : —« Si maman était une vache et papa un taureau, je serais un veau Â. Si maman était une poule et papa un coq, je serai un poussin ». Il continue avec d’autres animaux. Évervé, le chauffeur lui dit : « Si manman w te yon salòp et papa w yon vakabon, sa w ta p fout ye ...? » Sans

hésiter, le petit garçon répond : — « Yon chofè taxi ! » 1794— Un Allemand dans sa Mercedes conduit à travers Sicile. Soudain, un membre de la mafia saute sur la route devant sa voiture et l’arrête en le menaçant avec un fusil. L’Allemand sort de sa limousine et demande à l’Italien d’être miséricordieux. Son interlocuteur de répondre : — « Descendez votre pantalon et masturbezvous ! » L’Allemand obéit et atteind

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l’orgasme après cinq minutes. L’Italien lui ordonne avec un sourire méchant : — « La même chose encore une fois ! » L’Allemand obéit encore, mais cette fois et avec une demiheure pleine de difficultés et dans un dernier effort, il arrive à terminer la dite besogne…Mais l’homme lui dit : — « Et le tout encore une fois ! » L’Allemand réagit : — « Je n’em peux plus. Tuez-moi si vous voulez, mais vous demandez l’impossible… » Le Sicilien répond : — « OK ! Maintenant je vous saurais gré de bien vouloir amener ma fille dans la ville voisine ». 1795— Karlheinz aimerait avoir du sexe oral, et va au bordel. À la réception, on lui propose de visiter Gerda, au troisième étage. — « Bonjour Gerda, dit-il. Je voudrais du sexe oral. T’y connais-tu en fellation ?» Gerda va avec lui à la fenêtre et dit : — « Vois-tu la Ferrari rouge, en bas, dans la cour ? C’est grâce au sexe oral que j’ai pu me l’acheter ». Karlheinz est ravi et doit avouer après que Gerda connaît bien son métier. Deux jours plus tard, il veut essayer le sexe anal. Il retourne au bordel où on lui propose, encore uns fois, de ‘voir’ Gerda. — « Salut Gerda, je voudrais aujourd’hui le sexe anal. Tu t’y connais aussi ? » Gerda le ramène à la fenêtre et dit : — « Vois-tu un peu plus loin, dans le port le yacht de 30 mètres ? C’est grâce au sexe anal que j’ai pu me l’acheter ». Karlheinz est ravi, et il va droit au but. Deux jours plus tard, il revient visiter Gerda pour avoir des rapports sexuels normaux. — « Salut Gerda, je voudrais aujourd’hui avoir des rapports sexuels tout à fait normaux. Pas nécessaire de te demander si tu t’y connais… » Encore une fois, elle l’amène à la fenêtre et dot È — « Vois-tu à l’horizon, le gratteciel de 25 étages ? Cela pourrraitm’a ppartenir si j’avais une chatte ». 1796— Le juge demande au clochard : — « Pourquoi avez-vous cassé avec une pierre la fenêtre de la bonne femme qui vous a donné auparavant un gâteau ? » — « Ce n’était pas une pierre, votre honneur, c’était le gâteau ». 1797— Le modèle d’une académie d’art vient d’accoucher. Sa mère lui a rendu visite à l’hôpital. — « Qui est le père, sais-tu au moins comment il s’appelle ? » — « Oui, il est Américain. Il s’appelle Ayam Sorry ». 1798— Une petite fille blonde vient en courant avec une poignée de merde de chien dans la main et crie : — « Maman, maman, regarde sur quoi j’ai failli tomber… » 1799— Un père dit à sa fille : — « Tina, tu es maintenant presqu’une grande personne. Et pour que tu te sentes comme telle, voilà, prends-le ! Tu as ici ta propre facture de téléphone ». 1800 — « J’ai entendu dire que Hans et Inge ont divorcé ». — « Comme se sont-ils entendu ? » — « Inge garde les enfants et Hans la bonne ».

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Rodolphe Jaar, arrêté par la Police dominicaine, expulsé vers les U.S.A. LE VERDICT DE MAIN LEVÉE EN SA FAVEUR PAR UN JUGE DOMINICAIN NE L’A POINT ÉPARGNÉ Suite de la page 1

de la DFNCD, la justice américain accuse Rodolphe Jaar d’avoir conspiré afin d’introduire de la cocaïne en Amérique du Nord. Roberto Lebron, le porte-parole de l’institution policière dominicaine, a expliqué que Jaar « a des démêlés avec la justice américaine pour activités illicites ». Au moment de son arrestation, Jaar avaient en sa possession un passeport haïtien ainsi qu’une carte de résidence temporaire en République dominicaine. Il avait également sur sa personne 62 600 pesos et USD 327 $. Suite à sa mise aux arrêts le prévenu était emprisonné dans une cellule de la DNCD en attendant son expulsion vers les États-Unis. Par ailleurs, on affirme, dans les milieux proches de la DNCD, à Santo Domingo, que lors de la descente des lieux pour procéder à l’arrestation de Rodolphe Jaar, Kiko SaintRémy, beau-frère du président Michel Martelly, se trouvait dans ce même hôtel. Constatant le déploiement de forces en cours, fait-on savoir, il a vite fait de prendre ses jambes à son cou. Toutefois, les informateurs n’ont pas précisé si SaintRémy était également recherché, ni s’il devait s’inquiéter d’une prochaine visite de ces mêmes agents. Une décision inattendue d’un juge dominicain donnait espoir à Jaar Lors de la comparution du prévenu devant un juge pour que soit finalisé le processus d’expulsion de Rodolpho Jaar vers les États-Unis, le magistrat qui était chargé du dossier a surpris tout le monde lorsqu’il a déclaré que les États-Unis n’avaient point fourni de preuves des accusations portées contre Jaar. Une décision qui rappelle étrangement celle qu’avait prise un magistrat de Honduras, en 1995, en faveur de Michel François, alors sous le coup d’un mandat d’amener qui avait été émis par un juge fédéral de la même juridiction, le district sud, en Floride. Si le juge dominicain n’avait point ordonné la mise en liberté de M. Jaar, son verdict lui avait toutefois donné espoir qu’il aurait pu repousser la requête américaine. Selon toute vraisemblance, une nouvelle procédure a été engagée qui s’est soldée par l’extradition de Rodolphe Jaar vers Miami. Lorsqu’a été rendu le verdict récusant l’ordonnance de la Cour fédérale américaine,

des agents de la Brigade fédérale anti-drogue ont laissé entendre que le prévenu « ne pouvait aller nulle part, car toutes les voies d’accès hors du pays sont bloquées ». Pour lui, Jaar ne peut plus rester en République dominicaine; il ne peut non plus retourner en Haïti, car il serait arrêté avant d’arriver à destination. En plus, le même agent a indiqué que la fuite de l’accusé par air n’était pas possible puisque tous les aéroports de la République dominicaine sont sous haute surveillance. « La chasse sera encore plus fructueuse » Rodolphe Jaar en garde à vue aux États-Unis, des agents de la DEA, tant à Santo Domingo qu’à Port-au-Prince, ont affirmé que, avec ce prévenu en lieu sûr, « la chasse sera encore plus fructueuse ». Selon eux, non seulement les autres personnes dont les noms se trouvent sur la liste des individus recherchés par la justice américaine, l’interrogation de M. Jaar permettra d’en ajouter d’autres. Un proche du pouvoir La nouvelle de l’arrestation de Rodolphe Jaar a provoqué un grand émoi à Port-au-Prince où les rumeurs vont bon train concernant ses attaches aux hommes et femmes du pouvoir. Par exemple, on rapporte comment la compagnie « Petro Gas Haiti », qu’il possède avec des associés venezueliens, colombiens et dominicains avait pu bénéficier des bons offices du Premier ministre pour obtenir les signatures du ministre des Travaux publics et des Télécommunications et du ministre du Commerce pour qu’il commence à fonctionner. On laisse croire que les gros potentats du régime MatellyLamothe détiennent des actions dans des entreprises appartenant à Jaar, par le biais de prête-noms. D’aucuns croient dur comme fer que Rodolphe Jaar ne manquera pas de se « mettre à table ». Cette perspective inquiète plus d’un, à la capitale haïtienne. Le fait par ce dernier de se faire appréhender en République dominicaine n’a laissé aucune marge de manœuvre aux autorités haïtiennes qui auraient pu trouver un moyen d’intervenir pour protéger leurs arrières. À en croire ces mêmes sources, la manière d’opérer contre Jaar sera adoptée comme modèle pour exécuter de futurs ordres d’arrestation de personnes recherchées en Haïti.


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Kreyòl Soti nan paj 6

chita ap radote, ranse, akize e kritike lòt k’ap fè jefo pou yon chanjman dirab. Toma : Se yon makòn malonnèt ki reyèlman pa gen anyen pou yo fè osnon pale anpil san yo pa janm vini avèk yon solisyon valab pou pwoblèm peyi nou. An verite Dye, mwen te kwè ke 12 janvye 2010 la t’ap pote yon chanjman nan sen nou pou nou tout te rive ranmase karaktè nou. Men, se pa sa ki fèt. Nou kontinye ap naje nan demagoji k’ap kraze nou. Si Ayisyen pa pran konsyans aprè sware sa a, nou pa gen dwa janm chanje. Monchè, se pa ou sèl ki fè rezònman sa a. Mwen fè menm refleksyon sa a tou. Lè’m rete m’ap bay opinyon e menm fè analiz sitiyasyon peyi lakay, se ri mwen ri yon pakèt vagabon ki pa janm pran konsyans e menm reflechi yon minit pou yo ta vin ak yon bagay valab pou chanjman nou bezwen an. Yo prefere kontinye ap kreye la twoublay ak tapaj nan sen sosyete a ki reyèlman pa merite saltenbank sa yo. Mwen rete kwè twou manti pa fon, pèp la gen pou’l jwenn jistis li. Tout teworis gen pou vole gadjè. Sonya : Ou di yon pawòl la a ki reyèlman fè mwen panse anpil a reyalite n’ap viv la. Ou pa bezwen fatige’w, moman desizif la gen pou li rive. Yon jou y’a va kenbe yo nan manti ke y’ap fè yo pou anpeche peyi a fonksyone e fè tan an pase pou anyen pa janm regle. Agawou di se bon ! Peyi a gen yon miltip pwoblèm ki dwe jwenn solisyon. Pwoblèm peyi tèlman anpil e nou pa’t dwe nan pèdi tan. Nou gen yon sosyete ki pèdi idantite li e ki nòmalman pa aplike prensip yo. Gen anpil moun ki reyèlman pa gen respè pou lòt. Nou viv bagay sa chak minit. Nou konnen ke se dirijan nou yo ki ta pote baz la pou fòmasyon elit la. Poutan se yo ki fin deraye. Pou dan griyen, yo mete yon bonèt nan tèt lòt paske yo tout ensanse pa renmen fòm tèt li. Jodi a nou nan yon polemik ki nòmalman pa janm jistifye nan reyalite peyi a. Tèlman voksal la klè, li fè dirijan nou yo pèdi tèt yo. Andre : Nou pa wè ke yo tout tounen yon bann machann pwason. Swa y’ap joure youn lòt, oubyen y’ap choute sou lòt branch pouvwa a. Nou nan yon veritab dilèm. Bagay sa a fè sosyete nou an vin tounen yon sosyete jalou e ki definitivman pa vle fè jefò menm pou bagay yo sa chanje e pou yon amelyorasyon nan tout bagay ki konsène peyi a. Mwen kwè tout bon vre gen yon travay ki pou fèt pou nou kapab rive chwazi dirijan ki dwe pran chaj peyi a. Mwen pa gen okenn konplèks enferyorite, men mwen pral di yon bagay la a ki se reyalite e ki kapab blese anpil moun. Pou nou chwazi dirijan valab, nou pa dwe chwazi pòv ki vin pou vòlè e non pou regle anyen serye pou ede peyi a. Se moun ki gen lajan ki pou ede peyi a, paske ti malere pral vòlò. Fòk mwen di tou ke tout règ gen eksepsyon. Sonya : Ou pa manti. Gen konsyans patriyotik ak pwofesyonèl la ki definitivman pa aplike menm nan sen nou. Se yon pakèt awousa ki genyen. Y’ap siveye konsa pou yo rele anmwe lè separasyon an pa byen fè t,paske yo tout pa jwenn nan magou a. Tamara : Se verite sou tanbou ! Si pa’t gen yon enterè k’ap defann pa t’ap gen tout lòbèy n’ap viv pou granmesi. Bagay sa fè nou pèdi tout respè nou e li plonje peyi a nan yon twou ki mande anpil ladrès pou retire l san demagoji. Mezanmi, rakonte se vann. Nou pa gen yon peyi. Mwen kwè, se dwa mwen pou mwen pataje avèk nou sa m sot viv nan peyi a. Andre: Ban nou pou n pa chape, paske nou t’ap tann nouvèl tankou tè chèch ki t’ap tann lapli. Tamara : Nou gen yon peyi tèt gridap. Si nou wè tèt mòn yo kale san pye bwa ak zèb sou yo. Sa fè moun kriye. Si yon moun konn fè lekti desen abstrè, li gen pou wè 2 lèt « M ak P » ki desine nan vizaj peyi a. Se nan chans sa a ke anbasadè Jozèf rantre fon nan kesyon rebwazman peyi a. Nan menm ide sa a, mwen kwè’w nan tout sa’w di a. Nou gen yon peyi ki fini nan men nou daprè tout sa mwen aprann. Gen

Haïti-Observateur

yon zanmi ki te fè’m konnen ke si mwen ale ann Ayiti jodi a, mwen gen pou m kriye, paske pou eta peyi sa a ye la a, li fè lapenn. Ou mèt kontinye fè rapò a. Mezanmi, wout yo kraze e se moun sou moun. Mesye, chofè pran wout sansinik lè yo pi pito. Sa bay anpil kè sote e menm ka lanmò. Nou nan yon peyi kote pa gen respè pou lwa yo. Jenn ti moun ki prale epi tounen sot lekòl pa jwenn anyen pou yo manje. Yon zèl soulye boyo oubyen yon sapat karyoka nan pye yo. Mwen te depanse plis ke 85 pou san nan ti kòb mwen te gen nan men mwen. Gen anpil bagay ki pou fèt pou sa gen yon amelyorasyon. Pa gen swen e moun yo bezwen medikaman ki chè anpil. Gouvènman an dwe kontwole pwodwi famasetik oubyen remèd moun yo ap vann. Pi fò nan remèd yo perime ou ekspire ki kapab koze lanmò ak anpil maladi. Gen yon travay ki tanmen pou yon amelyorasyon nan kondisyon lavi a. Sonya : W’ap mande, sè mwen ! Anpil bagay ki pou fèt e se nan kole zèpòl ak zèpòl na va rive jwenn alemye sa a tout moun konsyan ap chèche a. Nan bann dirijan nan peyi a ki gen responsabilite pou fè bagay yo mache, anpil nan yo se bon jan mètdam ki reyèlman pa renmen wè evolisyon ak pwogrè pou yo kapab vòlè. Yo ta kontan pou gen kriz nan peyi a pou li sa rete menm jan an. Nou antoure avèk anpil ensanse ki definitivman pa ta renmen yon amelyorasyon nan peyi a, pou yo toujou gen monopòl la nan men yo pou regle zafè yo. Si nou gade byen, yo mele nan tout voksal e y’ap tann yon ti enfòmasyon soti pou yo asezonnen li nan mete piman ak pwav. Si nou konprann byen mannèv yo nan ajisman yo nou ka di y’ap touye tan an, sètadi fè li pase pou yo tout pa viktim. Jodi a nou dwe denonse tout sa ki sètènman pa nòmal nan peyi a pou nou pa viktim nan si nou te konnen ki toujou dèyè. Kapital peyi a nan yon pozisyon kritik ki pa penmèt nou envite pensonn al vizite l pou nou pa wont, paske dirijan nou yo p ap regle anyen pou ta ankouraje nou fè deplasman an. Frè m ak sè m yo, mwen konnen reyalite a e mwen viv li tou, paske tout nanm mwen nan peyi Dayiti k’ap pase yon tray. Andre : Pou nou evite tout vye bagay sa yo ki anpeche nou avanse, nou dwe òganize nou nan yon lespri kòve a san nou pa nan fè patizan ni nan demagoji. Nou dwe fè tout sa nou konnen pou nou fè jefò ak sakrifis pou nou kapab reprann dwa nou. Teworis yo pase e yo fini ak peyi a Tamara : Aprè midi sila a, mwen pran angajman mwen pou m fè pase yon mesaj ki ekstrèmman enpòtan pou sosyete a. Yo toujou fè kwè se avèk lepase pou nou travay avèk li pou kapab gen yon bon fiti avèk bon jan koreksyon. Nou menm Ayisyen se pa sa nou fè pou chanje bagay yo. Nou prefere pran pase a pou nou fè li tounen yon litani pou nou konbat, kritike e menm krisifye tou. Rejim Lavalas mete peyi a tèt anba, li fè yon vòlfas ki voye jete e plonje nou nan labou santi a. Nou p ap retounen nan vomisman an. Nou bouke avèk bann kreten, kidnapè ak teworis yo. Toma : Se sou sa mwen t’ap vini la a. Sa pwouve byen ke espri nou kominike pou nou pale byen de peyi nou. Lavalas pran pouvwa depi 1991. Aristid ak Preval se malè peyi a nan tout sans. Pa okipe ti nyouton. Ou pa manti menm. Mesye sa yo reyèlman pa konn administre, yo plonje peyi a nan tenten. Ou di ke Aristid ak Preval se yon malè pou peyi a, mwen menm m ale pi lwen pou mwen di ke 2 mesye sa yo se yon kansè. Toutotan Aristid nan peyi a p ap janm gen lapè e n’ap toujou nan menm salopri a. Se yon andikap pou devlopman peyi a. Lavalas pa janm pote anyen serye. Nou kapab di san nou pa pè anyen ke Ayiti pèdi 20 tan nan demagoji, gaspiyay, brigandaj, ak tèt chaje pandan pasaj Lavalas/Inikite nan peyi a. Se chantaj pou yon moun san konsyans ap vin di mwen ke Aristid ak Preval pa nan anyen k’ap fèt nan peyi a e yo tou lè 2 bèbè nan moman sa a. Sonya : Nèg machiavèl tankou Aristid-Preval ap manevre anba-

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anba pou anpeche bagay yo mache nan peyi a. Nou gen lè pa wè se tout Lavalas ak Inikite k ap mete latwoublab nan peyi a. Si nou pa louvri je nou pou nou wè nan mikwoskòp tout zak brigandaj k’ap pase nan peyi a pou dewoute tout bon bagay k’ap fèt pou chanjman an, nou nayif. Nou dwe veye tout kote. Anpil lajan ap depanse pou destabilize peyi a nan rekonstriksyon li. Manzè Na alchita. Andre : Men koze a ! Ou fè tout. Mwen manke bliye pou mwen fè nou konnen ke tout bagay tris nan peyi a. Mesye sa yo ak tout akolit yo se yon danje total-kapital pou peyi a. Bondye fè pèp la ap siveye pou li pa pran nan kou pa konprann pou lennmi yo pa anvayi teren an pou anpeche travay la fèt. Mesye yo deja avèti si yo tout pa fè respè yo pou yo evite kreye dezòd nan peyi a, yo gen pou yo peye sa chè. Gouvènman k’ap pran brimad depi li monte jiska jounen jodi a dwe pran tout dispozisyon pou ranvèse tout mannèv tèt chaje k’ap vin koze anpil anwi. Sonya : Nou pa kwè ke san wont ak san karaktè yo ap gen kouraj pou di lòt bagay. Yo bliye si tan yo pase e ke Aristi ak Preval pa nan kalandriye kandida yo. Nèg sa yo se pase yo tout ye e ke nou dwe etidye tout move pasaj yo sou pouvwa a pou nou pote koreksyon. Fòk gen yon chanjman nan peyi a nan yon travay eliminasyon nan tout sans pou anpeche tout jalou, raketè, mechan, anbisye, tantafè, kalomèl, konplotè, mantè, koken ak tout alkali 3 degout yo rete nan wòl yo pou travay la kapab fèt. Nou nan yon konba ki cho anpil la a e nou dwe fè tout sa nou konnen pou nou pare move kou. Anpil lajan ap bay pou mete gouvènman an ajenou nnan konplotaj. Si yo konprann ti mannèv sa yo kapab ebranle nou, yo tout chire. Pa bliye ke Moyiz avèg, li pa wè paske baton li a se te yon baton atifisyèl ke tout moun te wè. Moyiz te nan manti e li te dwe dèyè bawo ap pije pèn li kòm difamatè e, akizatè san prèv. Nou deklare tankou anbasadè ameriken an ke Jozèf Michèl Mateli pa sitwayen ameriken, ni sitwayen ialyen, men Ayisyen natif-natal. Ale pwòpte kwen kay nou pou nou retire pousyè ak salte. Men yo rele’m Nini kounnye a. Sa vle di mwen se sitwayèn italyen. Ala moun yo sòt. Yo gen rezon di ke anpil nan bann vagabon yo ki reyèlman te gen chans pase sou ban lekòl pa ka wè pwent nen yo. Se yo menm ki toujou ap fè tenten pou fè moun ri yo. Moyiz, men paspò. Kòm ou pa fouti wè, ou avèg nan 2 gren je, mwen kwè ou pa gen plas ou nan sosyete a, kòm moun k’ap fè latwoublay, vagabon, ensanse e malonnèt. Se yon wont pou mwen pou mwen ta wè mwen se kòlèg ou kòm yon eleman negatif san valè nan sosyete a. Mache pran tout teworis yo pou peyi a kapab gen yon souf tout bon. Ti manzè Nasis ap jape. Tamara : Se avili tout machann peyi nan san sans. Tout konplotè ki konprann yo kapab rete kamyon peyi a ki deja nan bon direksyon malgre tout konplo k’ap fèt pou fè’l pran pan. Se sou fyèl yo li gen pou pase si yo konprann yo kapab rete li. Yo tout konprann ke yo kapab anpeche peyi a fonksyone nòmalman. Si se sa yo panse pou mete bwa nan wou kamyon an, yo tout pral nan ka, paske nou pa bezwen konnen pozisyon w nan konplo sa a, w’ap pase tou, paske « Grenadye alaso, sa ki mouri zafè ayo ». Nan foure tèt yo san yo tout pa menm konnen objektif ak vizyon gouvènans an, yo prepare tout konplo pou yo fin avèk li. Yo gen lè bliye ke mesye-dam yo deside pou chanje figi peyi a e ke « yo deja mouri e yo definitivman pa pè santi ». Nou nan degong yo. Sonya: Ou pa bezwen pè. Moman an ap rive toutalè pou yo kite tout mès. Yo mèt pwofite, paske pa gen anyen ki cho ki pa vin frèt. Sèlman, pinga mwen tande rèl jou ki pral pou zwezo yo. Lavalas la pa ladann. Ou tande yon pakèt chantaj. Y’ap goumen antre yo paske strikti yo tout pa byen etabli. Se yon pakèt mèsenè ki konprann yo kapab fè dappiyan sou pouvwa a. Yo te menm pwopoze yon pwojè lwa pou prezidan an vini prezidan anka anpechman pou yon rezon oubyen lòt. Jodi a ou tande anpil majòjon ki gentan monte okreno pou fè konnen yo bezwen dosye prezidan repiblik pou yo sa konnen si li kapab gouvène ou pa. Politichen yo dwe

rale kò yo Bosejou : Nèg yo se etènèl kandida pou ranplase chèf Deta a, paske yo soufri maladi prezidantit ki kwonik nan san yo. Y ap chèche jete gouvènman anplas la nan pale anpil, fè dilatwa tou, men pa gen youn ki gen kouraj pou yo pa rantre nan lojik sa a. Fòk yo pa bliye tou ke palman an pa jwèt ti moun men yon enstitisyon ki plase ro nan peyi a ki vin jis aprè ekzekitif la. Atansyon mesye pou nou pa regrèt, paske nou vle chanje bagay yo san nou pa pase nan chemen reyèl la, men nou vle fè vis. Gen nan yo ki konsyan e ki renmen avansman pou peyi a. Nou gen yon peyi ki chaje ak yon aritmetik san korije ki bezwen tout tèt pou jwenn solisyon efikas yo, men nou rete ap jwe avèk bagay serye. Jodi a depite yo ki nan kouto tire nan zafè sa a ki reyèlman pou fè pati komisyon an, bliye ke yo gen yon responsabilite nasyonal pou yo travay swa pou ratifye ou non m’sye Lamòt k’ap travay pou peyi a gen yon lòt figi. Sonya : Si mwen byen konprann sa w di a, ou vle fè’m konprann tout sa yo gen pou yo fè nan moman sa a, se ratifye m’sye a pou’l kontinye travay la san konspirasyon e kòm ekipye dewe. Senatè yo deja bay vèdik yo ki pozitif. Nou kwè depite yo tou pa gen lòt chwa pase nan chemen sa pou yo tout pa pèdi ni sak ni krab. Kounnye a, w’ap fè menas paske yo remake yo tout fouti, paske pèp la meprize yo e bay yo yon bwa byen long kenbe. M’ap eseye ankouraje bann komokyèl yo pou yo mete tèt avèk gouvènman an pou fè travay peyi a mache ki pral yon rezilta pozitif pou nou pèp ayisyen. Lè nou rete ap fè bak, rekile toutan san okenn motif valab, li pa bon pou nou tout. Fòk nou tout kapab konpran ke je etranje a brake sou nou k ap fè tenten tout lajounen. Gouvènman sa a p ap tonbe, paske l byen kore. Lopozisyon an pa òganize. Sa va fini tout bon, paske « pwomennen chèche pa dòmi san soupe ». Toma : Dayè pèp la deja boude tout moun ki konprann yo kapab pase l nan betiz e konprann li pa nan fè nwè e fè ti mannèv sa pa fouti ebranle l. Nan fè dilatwa pou ryen sa a pou destabilize gouvènman-an, yo gen pou zo pwason kwoke nan gòj yo. Se yon fè eksprè, paske yo bliye si gen yon gouvènman etabli ki la pou 5 kan k’ap fè travay la. Si se voye yo voye yo pou gate pati, n’ap fè yo konprann byen ke Ayiti bezwen repasyon pou kapital li sispann reprezante yon savann. Devan pòt yon moun kòm salon li se pòtre li, paske se la pou tout moun pase. Mesye yo tèlman sangwen e san pidè, yo reyèlman pa reyalize ke peyi a pouri nan men yo e l’ap fini debou. Nou mande pou tout palmantè enkonsyan yo k’ap fè dilatwa san rezon pran men yo, paske woulo konpresè a ap pase, et li p ap epaye pèsonn. Pinga gen pale anpil, paske yo chita ap fè vye mannèv pou mete latwoublay. Pa fatige nou, prezidan an plas la malad, men li pa malad pou l mouri. Tankou pwovèb di la a,ke yo tout konnen an : « Sa Bondye sere pou ou, Lavalas pa fouti pote i ale ». Nou twouve sa dwòl pou wè ajisman mesye yo ki vle jete gouvènman an san rezon. Yo bliye tout bon ke se pa tout moun ki kapab vini prezidan, paske « Vox popili, vox Dei ». Tankou Rodrig Milyen di nan chante li a : « Maryaj pa revyen tout moun ». Mwen, Toma, kapab chanje li pou mwen di : « Prezidan pa fèt pou tout moun ». Se Bondye ki chwazi pou pèp, paske se moun ki te nan tout vye bagay li chwazi, paske li konnen moun sa a, lè li chanje, li chanje pou bon e l’ap fè bon bagay. Fgi peyi Dayiti gen pou l chanje. Toma : Amenm pas ! Ya gentan konnen si yo tout pa nan erè pou tenten y’ap remèt la. Kite yo tout toujou rete kwè se nan emosyon pou yo rezoud pwoblèm yo. Yo san lè tonbe tout bon nan tenten pou y’al rekonèt yo nan lakou si yo te konnen. Anpil nan vagabon k’ap voye monte san okenn rezon valab pou kreye divizyon gen pou yo bèbè. Y ap bèbè menm, paske yo tout pa fran. Bann jalou yo gen pou yo sezi e menm regrèt pou ajisman yo. Nan lavi a fòk nou tout rekonèt byen ke se pa tout ki dwe prezidan e ke se yon konkou ki gen anpil kandida. Pa bliye ke se te Jid Selesten ki te kandida laprezidans ki tonbe blayi tout longè e ke Mateli ak Madan Maniga te rete nan kous pou prezidans la. Madan

Maniga te voye kont flè li ki reyèlman fè li pa pran chèz boure a. Kounnye a nou dwe koube nou, sispann fè opizyon aziswèl, tèt bòbèch. Si nou te kontante nou pou nou te fè yon bon jan opozisyon k’ap pote bon bagay, mwen t’ap konprann nou vle ale nan yon direksyon pou sove sa ki gen pou sove. Se pou nou sispann kriye e travay ankonsekans pou nou pran mayèt la aprè 5 kan an pou nou ajoute e korije tout sa Mateli pa’t fè byen. Konsa nou kapab travay pou nou retire peyi a nan eta sa li ye a ke tout moun konsyan konsidere kòm yon savann. Y ap pran menm kout baton an nan 5 kan ankò. Sonya : Tout moun te gen chans pa yo, paske enskripsyon an te louvri pou chak grenn Ayisyen ki te reponn a règleman yo. Nou pa dwe jodi a tounen « ti kriye kèske ti fè la ». Nou se yon bann malonnèt tèt loke ki definitivman pa gen vizyon e ki renmen tou pare. Pou nou pran pouvwa sa a, nou fèk kòmanse fè jimnastik. Mwen kwè lè na fin konble lanmè ak wòch na pran pouvwa sa a. Ya yan ! Andre : Se pa fòt yo. Se lwa prezidans lan ki monte yo pou yo al fè gagòt ki lakòz yo fin wè mò. Y’ap pale de eksperyans. Se kòm si yo gen youn tou, paske pa gen youn ki gen eksperyans pou yo dirije, paske yo tout pa janm gen chans pou yo dirije yon administrasyon. Jesyon yo se zewo nètalkole. Pinga nou vin betize ak moun ! Se pou tout anbisye yo ak foli prezidan tann tou pa yo, paske 2012 la pa pou yo ki konprann plas prezidan pa fèt pou yo nan moman sa a. Se pou yo aprann batay. Mare tout teworis anba kòd pou yo sispann ranse Toma : Ou di yon bagay ki reyèlman fè anpil sans. Gen yon pakèt kandida etènèl ki sou mank pou yo vin prezidan. Yo mèt bliye sa, paske pèp la konnen yo trè byen e yo p ap janm fè yo favè sa a pou anbisyon politik tèt chat yo manifeste. Yo tout pa gen okenn kote yo prale, paske yo se yon pakèt tèt cho. Yo tout pa merite avantaj sa a, paske yo se yon bann vagabon e teworis tou. Yo tout fin deraye e yo menm pèdi tèt yo tout bon vre. Se yon bann dirijan mètdam ki nòmalman pa gen konviksyon e yo p ap janm regle anyen pou peyi a.Yo se yon bann eleman negatif ki konnen sèl tèt pa yo ak akolit yo. Yo gen pou yo tout boule nan zak malonnèt yo a. Yo se yon ti ponyen souflantchou ki konprann yo kapab boulvèse yon peyi. Fòk yo tout peye pou tout vye zak yo nan sosyete a. Se sa li ye menm. Jou a ap vini pou Abram di sètase. Mare yo tout bon. Sonya : A la bèl bagay lè moun pa bay okazyon. Tout pale anpil, difamasyon k’ap fèt tout la sent jounen pou destabilize prezidan an, se fè konspirasyon pou jete l. Li pa’t menm konnen li te pral prezidan, li te konfese. Malpouwont yo pa gen okenn jèn ap kontinye di tenten. Bondye fè li pa janm okipe yo k’ap jèjè. Yo pran yon lavman depi 14 me 2011. Sa pral fè yo 2 zan ap ranse e betize tou. Yo tout kote pou yo fè difamasyon e di kont tenten yo. Sa ki pi mal. Moyiz al pote plent nan peyi Brezil kòm yon ti sousou. Men yon trèt teworis ki gen pou l peye tout zak kriminèl li yo. Maladi tonbe sou moun ak pye bwa. Tout moun dwe malad, paske se yon reyalite. Nou oblije di tout sa mwen te gen pou mwen te di nan bagay sa a. Peyi a bezwen demare pou li kapab respire. Tanpi pou tout moun k’ap anpeche travay devlopman an. Tout enkonsyan ak ensanse gen pou yo bwè dlo nan nen paske yo bliye ke responsabilite a sou kont nou tout. Echèk gouvènman anplas la se echèk pa nou li ye tou e viktwa li se pou nou tout, paske nou tout se ayisyen natifnatal. Nou rive nan moman pou nou tout konprann reyalite a k’ap bon pou nou tout pitit peyi a. Pinga kite se jij la ki pral jije nou. « Jij, jije’m byen. Pa jije’m isi, pa jije’m lòt bò. Jije’m la…. » Anverite mesye yo pèdi lakat, paske mannèv yo a pa mache, epi twou manti pa fon. Majò jon an gen pou l sispann ap di tenten k ap fè yo efondwe pi plis e sa kapab antere yo pi fon nan twou kowonpi ke yo renmen an. Ayiti pa gen dwa peri, paske l gen anpil lòt pitit ki la pou pran swen li. Adye pou bann ti teworis kòsmòbè yo. Anverite twa fwa, lantèman an pou 4 trè. Jan Bèbè Premye me 2013


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LA VACANCE AU MINISTÈRE DES HAÏTIENS VIVANT À L’ÉTRANGER COMBLÉE

Daniel Supplice : Incertitude pour Santo Domingo Est-il victime d’un coup fourré ? Suite de la page 1 Préval, M. Cinéas était maintenu en poste en dépit de l’exministre des Affaires étrangères Fritz Longchamp, qui avait tout tenté pour écarter ce « duvaliériste pure laine » du gouvernement Lavalas. Celui-ci s’est vu

tion pendant deux ans ou presque, sous le régime MartellyLamothe, qui a pourtant horreur de sexagénaires ou plus . Daniel Supplice dans l’incertitude Un des personnages engagés Daniel Supplice.

mettre une sourdine par M. Préval. Se faisant rabrouer par ce dernier, Longchamp devait comprendre qu’il ne gagnerait rien à se faire de la bile au sujet d’un autre « duvaliériste » qui a su se recycler dans Lavalas. Qu’il soit dit, en passant, que Fritz Cinéas le diplomate, qui avait également dirigé la mission diplomatique d’Haïti à Santo Domingo, sous le régime de Jean-Claude Duvalier, a la « vie dure », car il a pu rester accroché à cette dernière fonc-

dans la campagne de Sweet Mickey, mais qui était considéré comme un « pestiféré » par les poids lourds de l’équipe du président élu Michel Martelly, Daniel Supplice s’était vu tenir la dragée haute par les hommes de l’ancien chanteur du compas. Après avoir été désigné pour le portefeuille des Affaires étrangères — n’avait-il pas effectué des voyages à l’étranger en jouant ce rôle auprès du président élu ? —, il avait dû se battre, au bout du compte, pour

avoir un poste dans le gouvernement Martelly. Quand fut venu le moment de faire le partage, les proches amis de Martelly et ceux de sa femme, Sophia Saint-Rémy, s’étaient vu attribuer la part du lion. Quant à Supplice il devait se contenter du « minable » portefeuille des Haïtiens vivant à l’étranger. Sous le feu de l’action, sa réaction naturelle le poussait à claquer la porte. Finalement, il devait se raviser et « faire contre mauvais fortune bon cœur ». Car même casé dans le ministère le moins prestigieux cabinet ministériel, n’ayant très peu d’influence (et doté d’un budget de misère), il fait partie intégrante du pouvoir. Cela vaut la peine de se battre de l’intérieur où il serait possible de marquer des pions contre des compétiteurs pour l’instant trop puissants. Victime d’un coup fourré ? Si Daniel Supplice se croyait en mesure de livrer bataille contre ses adversaires politiques au sein de l’équipe Martelly, il semble que les gros potentats du Palais national et de la primature aient eu raison de lui. Car Daniel Supplice s’est laissé entraîner dans un cul de sac. En effet, une fois Bernice Fidélia installée à la place de

Supplice, ce dernier a été désigné ambassadeur d’Haïti à

Dr Fritz Cinéas. Santo Domingo, un poste plus alléchant que le portefeuille des Haïtiens vivant à l’étranger. Mais l’ex-titulaire du MHVAE paraît se laisser jouer un mauvais tour. Puisqu’on rapporte, dans le cercle intime de la présidence et de la primature, que le nom de M. Supplice ne sera pas soumis au Sénat pour ratification. On craint que le Grand Corps, tel qu’il est composé aujourd’hui, ne rejette sa candidature. On explique, en effet, que la gestion du ministère dont a hérité Mme Fidélia accuse des opérations qui rendent impossible l’émission de décharge en sa faveur, document qui figure parmi ceux qu’il doit soumettre à la Commission des Affaires étrangères du Sénat pour lancer le processus de sa ratification. On affirme que cette situation s’explique par la duplicité des hommes du pouvoir, qui

ont agi en connaissance de cause, s’étant servi de cette stratégie « pour glisser une pelure de banane sous ses pieds ». Il faut remarquer que le Palais national ne semble pas trop s’enticher d’intervenir auprès des autorités compétentes en la matière, en l’occurrence, le MHAVE et la Cour supérieures des comptes, afin de faire aboutir l’éventuelle démarche de l’exministre en vue d’obtenir le précieux document. On ne sait au juste quel dénouement aura cette affaire. On sait, par contre, que sans la ratification du Sénat, Daniel Supplice ne peut pas se présenter à Santo Domingo comme ambassadeur d’Haïti. Dans l’entourage du président Martelly, on évoque la possibilité qu’il dirige la mission diplomatique d’Haïti dans le pays voisin en tant que « chargé d’Affaires », jusqu’à ce que soit résolu le problème de ratification. Toutefois, les observateurs sont unanimes à dire que, dans la mesure où le problème auquel se trouve confronté Daniel Supplice s’inspire d’une stratégie mise en place par les hommes et femmes proches du Palais national et de la primature afin de l’ « annuler politiquement », il y a fort à parier que sa candidature ne sera jamais soumise au Sénat pour ratification.


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La formation musicale « Klass » peut-elle ralentir Zenglen dans sa course ? Par Robert Noël L’industrie musicale haïtienne semble sortir de sa léthargie, et la période de vache maigre donne l’impression d’être terminée. C’est la vache qui rit aujourd’hui. Tout ceci confirme bien que la créativité est la clef du succès d’un artiste ou d’un groupe d’artistes. Je ne peux ni affirmer ni infirmer que le groupe Klass peut ralentir Zenglen dans sa course. Le faire serait comme bousculer le temps et aller trop vite en besogne. Toutefois, on peut dire que Klass fait sentir sa présence fortement en produisant un album qui fait couler beaucoup de salive et d’encre aujourd’hui.

que certains groupes allaient sortir leur album au même moment que Zenglen ; mais ce dernier les a pris de vitesse. Remarquant l’intensité de la chaleur qui se dégageait de « Rezilta », ils ont dû retourner en studio pour ne pas être grillés vifs par ce méga opus produit par les musiciens du Zenglen. C’est maintenant l’heure des braves dans l’industrie musicale haïtienne. Je tiens à signaler aussi que le temps a aussi également joué en faveur du groupe Zenglen. S’il avait lancé son album après d’autres groupes musicaux, l’impact pourrait être différent. Il faut comprendre que le public tend toujours à comparer deux ou plusieurs for-

Le groupe Zenglen.

L’avenir nous permettra de mieux évaluer les deux compétiteurs qui ont bravé le temps pour offrir leur œuvre au grand public. L’industrie musicale à l’heure des braves On est unanime à reconnaître que le CD « Rezilta » du groupe Zenglen a hissé très très haut la barre de la compétition musicale. Les membres des autres formations en parlent beaucoup. C’est un phénomène qui attire l’attention de tout le monde. L’on se demandait même si le groupe Zenglen allait continuer seul dans la course sans faire face à un concurrent valable au cours de son périple. Il faut se rappeler que lors de la sortie de son CD, il n’existait aucun concurrent sur la scène, puisque Klass, Disip, Nu Look, Djakout # 1 ne laissaient aucune impression qu’ils étaient prêts pour la compétition. Je sais

mations appartenant à une même période ou à des périodes différentes, comme cela se fait dans le monde littéraire. Tous les CDs qui seront mis en circulation cette année vont être automatiquement évalués à partir de celui du Zenglen « Rezilta ». Certains groupes ont peur de sortir leur album pour le moment puisque Klass et Zenglen ont bravé la tempête et produit un album que ni les compétiteurs ni les critiques ne peuvent négliger aujourd’hui. La compétition devient plus serrée et plus difficile pour les groupes qui comptent produire un nouveau CD dans un avenir pas trop lointain. Actuellement, le groupe Disip a en face de lui Zenglen et Klass, qui se placent à l’entrée de la piste de compétition. Pa gen wout pa bwa. La formation Nu Look semble être encore dans un sommeil profond. On ne voit pas, ni de loin ni de

près, la possibilité d’un nouvel album de Nu Look pour la saison estivale 2013. L’on se demande chaque jour si Nu look va pouvoir produire un CD de même nature que « Confirmation ». T-Vice et Carimi laissent l’impression que tout est fin prêt pour consolider leur place sur l’échiquier. Ils doivent cependant comprendre que le public a soif de nouveauté. Je profite de l’occasion pour leur dire que, d’après un sondage méticuleux scientifiquement conduit, le terrain est piégé d’un bout à l’autre. Il faut qu’ils soient prudents pour faire face aux groupes musicaux de grand format. Le grand secret de la réussite dans ce domaine c’est la créativité et la discipline musicale. Les orchestres de format réduit doivent dynamiser beaucoup plus leur section rythmique pour compenser ce qui leur manque : une section cuivre. Ils peuvent aussi faire usage des accords d’embellissement et d’extension pour créer des harmonies beaucoup plus riches. Le Djakout # 1 prend peut-être son temps pour offrir un produit bien traité. La formule « pa achete kredi » agrémenté de nouvelles couleurs tonales peut les reconduire à la même position qu’ils avaient consolidée pendant longtemps. Roro, vous ne me connaissez pas, mais je vous ai déjà dit au téléphone que le silence est un langage complexe qui met le compétiteur sur le qui-vive. Il ne sait à quoi s’attendre. J’imagine que Djakout # 1 a de bonnes cartes en main. Le batteur de Djakout # 1, a joué au football, il connaît bien la différence entre stratégie, tactique été technique. Je remarque que certaines formations musicales utilisent une nouvelle technique. Elles jouent en retrait pour laisser refroidir les nouveaux produits de Zenglen et de Klass. Je crois que ces formations courent le risque de voir terminer la partie de domino avec le double-six en main. Je trouve que c’est une grave erreur puisqu’il faut battre le fer pendant qu’il est chaud. Plus ces groupes attendent, mieux sera la possibilité d’un long succès pour ceux qui se placent déjà sur l’échiquier.

Les divergences d’opinion après la sortie officielle de Klass Le groupe Klass a fait preuve de bravoure en s’intégrant rapidement dans cet univers musical difficile et clairsemé. Ce groupe vient de faire

Kass CD Coverad II.

être pris en considération. Je remarque que le public tend à comparer toutes les chansons de Klass au morceau « Rezilta » du Zenglen. Ce n’est pas juste, toute proportion gardée. Certaines gens critiquent le titre de l’album de Klass « Fè l vini avan » sans même avoir eu l’opportunité de l’auditionner. Tout est conception et perception, c’est-àdire la façon dont on conçoit l’album varie d’un auditeur à l’autre. Et, la perception c’est l’image qu’on se fait de l’œuvre avant même sa sortie sur le marché. Le préfixe « pré » du mot préjugé signifie « avant » et « juger » veut dire se faire une opinion sur quelque chose ou de quelque chose sans avoir des preuves convaincantes. Spéculation tombe dans la même catégorie. Chacun est maître de sa définition. J’ai seulement auditionne trois musique de l’album et je me garde de tout commentaire pour le moment en attendant que j’achète le CD pour mieux l’évaluer après une audition complète. Je ne peux pas non plus déclarer que le groupe Klass peut freiner Zenglen dans sa course. Il est encore trop tôt pour faire une telle assertion. Entre-temps, le CD de Klass est déjà piraté à New York, New Jersey et Boston. Il n’y a même pas sept jours depuis sa sortie. Il se vend à 2 $ U.S l’unité, ou deux pour 3, 50 $. Les pirates ont eu gain de cause puisqu’ils savent les conditions dans lesquelles l’industrie musicale haïtienne opère depuis plus que 55 ans. Les droits d’auteurs et la propriété intellectuelle ne sont pas respectés. Si Klass opère légalement dans l’État de Floride, il peut mettre fin au piratage de son œuvre sans difficulté. Un membre de Klass m’avait appris que deux avocats avaient préparé le contrat de Pipo lors de son intégration à la formation Klass. C’est le moment plus que jamais d’utiliser les services de ces mêmes avocats en question pour mettre les pirates hors d’état de nuire. La balle est dans le camp de Klass. Je souhaite bonne chance et succès au groupe Klass

sa deuxième sortie officielle, disons mieux sa première prestation, avec Edrese Pipo Stanis comme son chanteur attitré. Il est vrai que les musiciens de cette formation traînent derrière eux des années d’expérience, mais cela n’empêche que Klass soit considéré nouveau dans l’industrie musicale haïtienne. D’ailleurs, « Fè l vini avan » c’est son premier album. L’expérience musicale se ressent plutôt à travers leur touche et la maîtrise de leur instrument. Le samedi 20 avril dernier, le groupe Klass a procédé à la sortie officielle de son premier CD « Fè l vini avan » au Ramada Hotel, à Miami, en Floride. On ne se faisait point de doute quant à la réussite de cette soirée dansante. Toutes les opinions vont plus ou moins dans le même sens. En gros, Klass a satisfait la grande majorité, incluant ceux qui avaient fait le déplacement pour simplement satisfaire leur curiosité. Malgré la performance de Klass, certains laissent refléter leur passion en déclarant qu’aucun groupe ne peut déplacer Zenglen de sa position sur l’échiquier musical haïtien. Tandis que, pour d’autres, le déplacement et le changement de position au classement leur paraissent possibles dans l’immédiat. La dialectique nous permet d’avoir différentes opinions sur un même sujet. On ne peut pas se livrer à une comparaison claire et juste entre les deux groupes puisqu’il est encore tôt. D’autres paramètres doivent

robertnoel22@yahoo.com

aucune réforme n’a été entreprise afin de mettre les effectifs au service des ayants-droits. Alors que plusieurs quartiers de la capitale sont livrés aux voyous, le gros des effectifs est déployé à la sécurité des officiels du gouvernement, dont principalement la présidence et la primature. Une situation qui rappelle drôlement le règne répugnant des Duvalier et que personne dans le pays n’est capable de dénoncer. Matin et soir, des centaines de policiers sont déployés dans les rues qu’empruntent le président, son Premier ministre, ses ministres et leurs acolytes de tous crins.

Imaginez un instant ce que coûte au trésor un tel déploiement, alors que parallèlement, les environs des banques, des commerces et des résidences sont vidés de toute protection. Autant de questions auxquelles Godson Aurélus ainsi que les autorités de ce pays devront répondre tôt ou tard, à l’avènement d’un État de droit. Dans ce moment de peine et de chagrin, H-O présente ses sympathies à la congrégation des Marianistes de Québec (Canada) ainsi qu’a ses membres disséminés dans le pays, et leur prie de croire en ses fermes soutiens.

Le prêtre canadien Richard Joyal, une victime de trop de l’insécurité

Suite de la page1 ly, tous s’évertuent à défigurer la vérité, même quand elle saute aux yeux. Ce crime, qui soulève l’indignation de tous les secteurs éclairés de la nation, laisse perplexe d’autant que M. Joyal, prêtre catholique de son état, était venu nous aider dans la quête perpétuelle de soutien aux plus pauvres de la part de la mission marianiste de la région de Québec (Canada). Il est à remarquer que, malgré l’ordre émanant du gouvernement canadien d’abandonner le territoire haïtien au plus vite, ces mission-

naires tardaient à évacuer les lieux. Comme tant d’autres citoyens d’autres lieux qui sympathisent avec le sort du peuple haïtien, Richard Joyal était devenu un Haïtien de plus. Il est mort trahi par son chauffeur de taxi-moto, un homme en qui il avait placé sa confiance et qui, par avarice, ne pouvait résister à l’appât du gain vite acquis. Le sort a voulu qu’il tombe à son propre quartier (Delmas) où les marianistes apportaient une aide bénévole depuis de nombreuses années. Ses assassins ont emporté sa valise, croyant que le millier de dollars (US) qu’il venait

de décaisser à la Scotiabank s’y trouvaient. Connaissant certains reflexes malhonnêtes, le petit magot était placé dans sa poche. Donc, le crime n’aurait nullement profité aux assassins. Ce crime de trop, vient mettre le doigt dans la plaie béante de l’incompétence de la Police nationale d’Haïti (PNH) qui s’avère nettement incapable d’assurer la sécurité des vies et des biens dans le pays. Son chef, Godson Orélus, aura beau essayer de donner des explications, ses cris ne sauront justifier les lacunes de ses subalternes. Depuis qu’il assure les destinées de la PNH,


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