Haiti observateur 24 juillet 2013

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24-31 juillet 2013

LA THÈSE D’EMPOISONNEMENT DU JUGE JOSEPH ACRÉDITÉE

« Arrivé ingambe à la réunion fatidique, le juge Jean-Serge Joseph est sorti abattu et succombe 48 heures plus tard » Les responsabilités des uns et des autres…

(Collaboration spéciale)

Les différentes commissions d’enquête instituées pour établir les circonstances du décès du juge instructeur Jean Serge Joseph n’ont pas encore terminé leurs travaux. Mais d’ores et déjà, des fuites importantes établissent une main criminelle derrière cette affaire qualifiée pour le moins de crapuleux. Il ne s’agirait pas d’une mort accidentelle, affirme-t-on, mais plutôt d’un cas d’empoisonnement classique, comme ceux enregistrés par le passé dans maints gouvernements dictatoriaux qui ont dirigé ce singulier petit pays. Par analogie, des spécialistes en la matière y voient des similitudes avec le décès du général Antonio « Thompson » Kebreau, au début du gouvernement

de François « Papa Doc » Duvalier. C’est, en effet, au lendemain d’un gala offert en son honneur, au Palais national, que le « faiseur de président », comme on le dési-

qu’on prit Kebreau ». Le général, grand amateur de ce met créole, ne pouvait résister devant le griot de porc qu’on lui offrit, dit-on. Dans le cas du juge d’instruc-

Le président Michel Martelly (à gauche) et le Premier ministre Laurent Lamothe. gnait alors, décéda en se faisant la barbe. Plusieurs individus qui prenaient part à cette réception, notamment des duvaliéristes de la première heure, ont soutenu la thèse que « c’est dans un griot

tion, Jean Serge Joseph, une confusion créée de main de maître par le pouvoir exécutif (Palais national et primature) confondus, respectivement les compères Martelly et Lamothe, tente de

L’AUTRE SCANDALE QUI SECOUE LE RÉGIME MARTELLY/LAMOTHE

Les badges Molòskòt/Palais national : Plusieurs millions de dollars encaissés

Le président Michel Martelly (à gauche), Ernest Édouard Laventure, alias Konpè Molòskòt (au centre) et Jojo Lorquet.

(Collaboration spéciale) La distribution massive de cartesprivilèges (badges) par Ernest Édouard Laventure, alias Kompè Molòskòt, et ses partenaires du Palais national, n’était pas l’œuvre de bons samaritains. Les multiples déclarations de personnes victimes de cette entreprise montrent clairement qu’il s’agit d’une vaste supercherie pour leur soutirer de l’argent avec la certitude d’être un

« chef ». Quel Haïtien du milieu n’a pas rêvé un jour d’avoir un laissez-passer universel tel que celui offert a l’effigie du Palais national par des individus connus et reconnus comme amis du président Michel Joseph Martelly et/ou nommés par celui-ci à des postes de l’administration publique ? En Haïti comme en diaspora, plusieurs milliers de personnes ont été ainsi écumées par la bande à Kompè Molòskòt,/Palais national, avons-nous appris. Pour la

modique somme de mille cinq cent (USD 1 500 $) dollars américains, un badge vous était délivré avec votre photo et tous les avantages conférés aux amis du président de la république. Parmi les privilèges offerts par lesdits badges figurent un permis de port d’armes, l’autorisation de circuler avec gyrophares et vitres teintées, entrée 24 h/24 au Palais national, admission instantanée aux maniSuite en page 2

semer le doute dans les conditions entourant la mort de celui qui était chargé d’établir la responsabilité de la première dame de la république, Mme Sofia Saint-Rémy, et le fils ainé du couple présidentiel, Olivier Martelly, dans des cas de corruption et d’usurpation de titres. Alors que le procès languissait devant les tribunaux, une réunion au sommet (11 juillet) à laquelle prenaient part le président de la république Michel Joseph Martelly, et son Premier ministre Laurent Salvador Lamothe, ne put convaincre Me. Jean Serge Joseph d’abandonner les poursuites pénales. Selon le puissant sénateur du nord, Moise Jean-Charles, « c’est dans un verre de whisky qu’une substance mortelle a été servie au juge Jean Serge Joseph ». Ce qui est certain, c’est que cette fameuse

réunion a bel et bien eut lieu, car le jeudi 11 juillet dernier, un embouteillage monstre entravait la circulation à Bourdon, dans la périphérie du Cabinet Lissade, lieu présumé de ladite réunion. Maintenant qu’on débroussaille cette affaire, il n’y a plus de doute sur la tenue de cette réunion, puisque le président de la commission spéciale d’enquête de la Chambre des députés, Shadrac Dieudonné, et les membres de cette commission ont effectué « une visite des lieux », à Bourdon, en vue d’éclaircir certains détails. Outre le Premier ministre Laurent Lamothe, le ministre de la Justice, Jean Renel Sanon, les juges Bernard Saint Vil et Bergeau Surpris, le doyen du tribunal de première instance de Port-auPrince, Raymond Jean Michel, Suite en page 3

Un des tombeurs de la Haitel aux prises avec le Sénat DANS UNE RÉSOLUTION, LES SÉNATEURS DEMANDENT UNE ACTION JUDICIAIRE CONTRE LE DIRECTEUR DU CONATEL

Un des hauts fonctionnaires haïtiens les plus visibles dans la mise en œuvre de l’action du gouvernement haïtien contre la compagnie de téléphone cellulaire Haitel est tombé en difficulté avec le Sénat haïtien. Dans une résolution, le Grand Corps demande non seulement que Jean Marie Guillaume soit révoqué, mais encore que l’appareil judiciaire soit mis en mouvement contre le directeur de cette institution accusé de détournement de fonds publics. Les griefs des sénateurs contre M. Guillaume sont exposés dans la résolution. En effet, la résolution en question, adoptée sur proposition

de la Commission des Travaux publics, Transport et Communications, « demande expressément et solennellement à l’exécutif » de : nommer le Conseil d’administration du CONATEL, après approbation, conformément aux dispositions de la loi organique de l’institution. Par ailleurs, le Sénat demande au Premier ministre de « sanctionner » le directeur du CONATEL « pour avoir enfreint les dispositions de la règlementation des marchés publics ». La résolution a été adoptée le 20 juin 2013.


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L’AUTRE SCANDALE QUI SECOUE LE RÉGIME MARTELLY/LAMOTHE

Les badges Molòskòt/Palais national : Plusieurs millions de dollars encaissés

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festations publiques et officielles, franchise douanière sur toute l’étendue du territoire national et, fait non banal, déroger aux règlements de la circulation en ignorant les sens uniques et les droits des automobilistes. Certains bénéficiaires des cartes-privilèges avaient une escorte motorisée et armée, ou back-up, comme on les appelle. Avec un actif de plus de 5 millions $, Konpè Molòskòt n’a pas mangé tout seul Alors qu’a l’éclatement de ce vaste scandale, on déclarait officiellement que seulement quatre cent (400) cartes étaient récupérées sur le millier mis en circulation, le doute planait sur le nombre exact de documents émis. Rien que la semaine dernière, le chiffre de cinq milles cartes (5 000) dument livrées à leurs propriétaires a été avancée par des officiels en catimini. Seule une poignée de privilégiés n’avaient aucun frais à défrayer alors que la foule des récipiendaires se faisait soulager de mille cinq cent dollars (1 500 USD) pour le service. On estime que plus de cinq millions de dollars ont été ainsi empochés, sans bruit sans compte, par le pouvoir et ses acolytes. Toutefois, selon des sources proches des affaires, Molòskòt n’a pas agi tout seul. Ses associés, qui courent encore les rues, sont logés au Palais national, converti, depuis deux ans et des poussières, en une sorte de lieu où se brassent toutes les affaires louches et crapuleuses du pays. Il s’avère, en effet, impossible pour le président Martelly d’être resté en dehors de cette opération de ramassage d’argent impliquant ses sempiternels associés d’affaires et amis de longue date. Donc, fait-on remarquer, s’il est de notoriété qu’il nageait dans un océan de requins, Molòskòt n’a pas mangé tout seul. Maillon visible de cette grande nasse, « il n’a même pas eu la part du lion». Victime d’une

machination diabolique du traitre, Jojo Lorquet pourrit à « Bois-Verna » L’arrestation de Jojo Lorquet et Patrick Maître, respectivement ami personnel et chauffeur attitré du président Martelly, serait l’œuvre d’une vaste machination diabolique pour « couvrir » le président et les autres potentats qui servaient de courroie de transmission dans cette opération frauduleuse. Alors que Konpè Molòskòt a pu bénéficier de la complicité du pouvoir pour échapper aux griffes du commissaire du gouvernement, Jojo Lorquet, qui avait été, pendant 17 ans, le manager de Michel Martelly dans sa carrière musicale, a été appréhendé pour faux, usage de faux et association de malfaiteurs, dans le cadre d’une enquête sur ce réseau de faussaires dont le président Martelly a été le « facilitateur ». Cueilli au macadam de l’aéroport international Toussaint-Louverture, à son arrivée des États-Unis d’Amérique, il a été conduit à « Bois-Verna », zone privilégiée à l’intérieur de la prison civile de Port-au-Prince, plus connue sous le vocable de « Grand-Prison ». Logiquement, on conçoit mal que Jojo ait opéré sans l’aval, sinon l’approbation de son bon ami Michel. Habitués à se partager femmes et maîtresses, joies et misères de la vie d’artistes, pourquoi donc l’un ou l’autre ferait abstraction de plus de dix-sept ans (17) de collaboration dans l’union qui fait la force ?

Le chauffeur préféré du président sert d’épouvantail L’inculpation du propre chauffeur du président entrerait dans le cadre d’une stratégie pour arrêter le scandale à un niveau moindre, tout en aménageant l’idée qu’un président de la république ne saurait se commettre avec un subalterne. Moyennant un montant raisonnable, il ne serait pas étonnant de voir Patrick Maître prendre les devants en tentant de laver son patron et bienfaiteur, le président Martelly. Pour le rame-

ner à la raison, il subit l’humiliation d’être largué au poulailler de « Grand Prison ». Mais, les faits restent et demeurent que toutes les conjectures mènent au président Martelly et au Palais national. Surtout que dans les différentes listes de personnes impliquées dans cette vaste opération frauduleuse figurent les noms de membres de la famille présidentielle, Martelly et Saint-Rémy confondus. Toutefois, plusieurs dizaines d’amis du président croupissent dans les cellules du Pénitencier national de Port-auPrince. La main agissante et revancharde de Martelly s’y trouverait afin de feindre d’écarter momentanément certains intrus, de petits vicieux ou de prétendus amis qui avaient travaillé a visage découvert pour des candidats rivaux, lors de la bataille électorale 2010/ 2011. Ou encore qui restent tiède à l’égard du pouvoir rose.

Des milliers de victimes qui n’ont pas eu pour leur argent La majorité des individus «écorchés » par la bande Molòskòt/Palais national n’avait pas eu le temps de récolter les fruits de son investissement. Mille cinq cent dollars (1 500 USD) paraissent comme une misère pour quelques-uns, mais reste une petite fortune pour bien de pères et mères de famille acculés à vivre au jour le jour. Tel est le cas de ceux qui font le trafic par conteneur à partir des points névralgiques de la diaspora. Le souci d’alléger les coûts faramineux de dédouanement les a forcés à se procurer ce badge empoisonné, capable de leur attirer bien des malheurs, puisque délivrées dans l’insouciance la plus totale par des « bandits légaux » parachutés au Palais national par une décision unilatérale des forces d’occupation sous le couvert de l’Organisation des États américains. M. Martelly ne doit son pouvoir que par la reconduction d’élections entachées de fraudes pour arriver présentement aux résultats actuels. Le besoin de se remplir les

poches au détriment de la caisse publique, tout en jouant au « chef », montait à la tête de la grande majorité des détenteurs de cartes. Ils n’ont pas hésité à faire d’énormes sacrifices pour arriver à cette fin, et voire d’accéder au cercle convoité des amis du président. On retrouve ces assoiffés de pouvoir et d’argent dans toutes les couches de la société. Qu’ils soient juges, politiciens ou ex-politiciens, commerçants, industriels ou simples affairistes, ils vivent présentement avec la hantise d’être à la merci d’un pouvoir dément qui n’hésitera pas à les soumettre au chantage, à la moindre occasion. Leur élargissement en catimini par le président Martelly prouve que le régime des « ti zanmi» entrave une justice impartiale et retarde l’avènement d’un État de droit dans le pays.

Martelly considéré comme un traitre La tournée des media entamée par le président Martelly, dès le lendemain de son retour de la 104e convention annuelle de la National Association for the Advancement of Colored People (17 juillet) n’a pas eu l’effet escompté de désamorcer les différentes crises que traverse le gouvernement Martelly/ Lamothe. Tout au contraire, cette tentative de M. Martelly aura renforcé les thèses l’y impliquant personnellement. Le très médiatisée Ernest Édouard Laventure, crie sur tous les toits d’avoir été « trahi par celui pour lequel il travaillait, son chef, le président Martelly ». Une façon de mettre le président de la république face à son obligation de le protéger, ainsi que ses partenaires, dans « ce qui n’a été qu’une opération d’affaires ». Voila pourquoi, tant du côté des milliers de victimes écorchées que de la majorité silencieuse, on assimile le président Martelly à un traitre. « Il a trahi et trahira », répète-t-on. Patrick Maître aurait été libéré Entre-temps, on apprend, de sources pénitentiaires, que Patrick Maître, chauffeur de Mi-

chel Martelly, serait élargi. D’aucuns prétendent qu’il aurait bénéficié d’une intervention présidentielle auprès des autorités judiciaires. Ces mêmes sources ont précisé que Jojo Lorquet continue de faire le pied de grue, toujours incarcéré dans sa cellule dans le « quartier » dénommé « Bois Verna » du Pénitencier national. À noter que sans mentionner son ami Lorquet nommément, le président Martelly, parlant de l’affaire des cartes Molòskòt/Palais national, avait fait remarquer qu’il entendait laisser les coudées franches à la Justice pour qu’elle traite ce dossier en toute liberté. Par ailleurs, M. Martelly a laissé entendre qu’il était complètement étranger aux activités de ce réseau de faussaires, allant jusqu’à déclarer qu’il n’avait jamais nommé Konpè Molòskòt à aucune fonction. D’autres sources du Palais national ont pris le contre-pied des déclarations du chef de l’État en précisant qu’Ernst Édouard Laventure avait été nommé « inspecteur général des Douanes ». Quant à Jojo Lorquet, il était casé comme directeur à la Douane de Miragoâne. Mais il était affilié au personnel du Palais et circulait à bord d’un véhicule du parc automobile de la présidence. D’ailleurs lorsque les policiers haïtiens firent irruption sur le tarmac, à l’aéroport international Toussaint Louverture, au moment où il retournait au pays, en provenance de New York, via Miami, un véhicule du Palais était venu le chercher. Pour Konpè Molòskòt, il n’affiche aucun amertume, suite à ses déboires. Il semble qu’il veuille rester conséquent à lui-même et intègre par rapport à son ami Mickey, sinon à manifester sa reconnaissance envers lui. Par contre, il avait déclaré, au quotidien Le Nouvelliste qu’il avait pris le maquis pour échapper au juge d’instruction Lamarre Bélizaire. Il s’est toutefois plaint d’avoir été lâché par le président Martelly


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LA THÈSE D’EMPOISONNEMENT DU JUGE JOSEPH ACRÉDITÉE

« Arrivé ingambe à la réunion fatidique, le juge Jean-Serge Joseph est sorti abattu et succombe 48 heures plus tard »

Les responsabilités des uns et des autres…

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ainsi que Me. Samuel Madistin, avocat de la famille du juge, ont été également auditionnés par différentes commissions d’enquête. Quant au président Michel Joseph Martelly, dont les nerfs sont à fleur de peau depuis quelques temps, on ne sait encore ni le lieu, ni le moment de son audition. Au moment d’écrire ces lignes, nul ne s’est encore aventuré à l’entretenir d’une telle possibilité, craignant de subir ses injures. Mais, comme on le dit couramment, « nul n’est au-dessus de la loi » et, il devra faire face à la réalité alors que son esprit est présentement dominé par le carnaval des fleurs, sa priorité avant toutes les priorités. Cette confusion atteint aussi les rangs des médecins qui avaient accueilli le défunt moribond aux petites heures du samedi 13 juillet, tout comme du doyen du tribunal civil de Port-au-Prince, Me. Raymond Jean Michel. On ne peut compter le nombre de fois celui-ci, pourtant proche du juge Jean Serge Joseph, a changé sa position dans cette affaire. Tantôt il n’avait pas assisté à la réunion, au Cabinet Lissade, tantôt il avait « pris

part à une réunion ». C’est ce que le grand public qualifie de « mache gaye », une attitude qui défie les lois de l’équilibre. Toutefois, l’enquête du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) avance, selon Me. Max Élibert, membre de cet organisme. Et une certaine lueur semble vouloir poindre dans le bon sens. Surtout avec une nouvelle autopsie pratiquée hors du territoire national, à Miami, affirme-t-on dans les milieux proches de la famille du défunt. D’après une fuite émanant de membres d’une des commissions d’enquête, « arrivé ingambe à la réunion fatidique, le juge Jean-Serge Joseph est sorti abattu, et succombe 48 heures plus tard ». Cette nouvelle a été corroborée par diverses sources, notamment dans les couloirs du Palais de justice où la disparition du juge Jean Serge Joseph laisse un vide réel. Ces sources mentionnent également que Me. Joseph, sentant un malaise, avait ingurgité des bouteilles d’eau traitée pour essayer de noyer « quelque chose ». Homme affable, n’ayant aucun problème avec ses pairs, même après de longues années de service, il avait prévenu plu-

sieurs membres de la basoche de ses déconvenues émanant de la tentative d’intimidation qui l’affligeait. Aujourd’hui où tous se sentent menacés par la main invisible qui a frappé, plusieurs juristes parmi ceux qui ont reçu les aveux du défunt, prennent des petites précautions telles que embaucher un agent de sécurité. Une dépense supplémentaire qui gruge le salaire déjà maigre des membres du pouvoir judiciaire. En attendant que les commissions d’enquête divulguent les résultats de leurs démarches, l’inquiétude se lit sur tous les visages et une certaine panique envahit tous les secteurs du gouvernement.

Les responsabilités des uns et des autres dans le décès du juge Joseph La thèse originalement avancée de mort suite à un accident vasculaire cérébral provoqué par des pressions psychologiques démesurées du président Martelly et du Premier ministre Lamothe sur le juge semble faire place à celle d’empoisonnement. Car certains journalistes, citant des membres de la famille du défunt, font état des

résultats de l’autopsie effecQuant à Gary Lissage, en tuée en Floride, et qui aurait tant que hôte de cette (ou ces révélé l’existence de substan- réunions) aura de lourdes resces toxiques dans le cadavre. ponsabilités aussi. On n’invite Une telle idée change totale- pas les gens chez soi pour les ment la donne, aussi bien que empoisonner, ou pour les faire les responsabilités des per- empoisonner Tel serait sans sonnes impliquées dans le dos- doute l’argument que véhicusier, du président Martelly au leront les amis du juge défunt, doyen du tribunal de première probablement sa famille aussi. instance de Port-au-Prince. Il reste, toutefois, que selon des Pour le président Martelly, témoignages rapportés encore le principal concerné, le décès dans la presse locale, en Haïti, du juge par le poison va dé- Me Lissade avait « fait preuve clencher une vague de protes- de compréhension » à l’égard tations, qui pourraient même du juge Joseph au moment où déboucher sur la demande du ce dernier subissait les avanies gouvernement Martelly de que lui infligeaient le président déposer la clef du Palais natio- et le Premier ministre. Il en nal sous la porte. Dans la serait de même pour le mesure où les cas des deux ministre de la Justice. Dans de chefs de l’exécutif sont liés telles conditions, ces deux dans cette affaire, la chute juristes semblent avoir tout fait éventuelle de Mickey entraîne- pour établir les bases de leur rait le départ également du Pre- défense lorsque le scandale mier ministre. Aussi Laurent éclate sérieusement. Dans le Lamothe verrait-il voler en même ordre d’idées, le doyen, eclats ses velléités d’occuper le qui avait pris la responsabilité fauteuil présidentiel au cas où de conduire le juge Joseph le président serait rendu indis- pour qu’il tombe victime de ponible. Martelly et de Lamothe, ne Tout compte fait, la confir- manquera pas de brandir mation des rumeurs faisant état comme défense l’ordre qu’il d’un empoisonnement du juge avait reçu de faire en sorte que est de nature à entraîner des le juge instructeur du dossier conséquences extrêmement de corruption de Sophia et graves pour le tandem Mar- d’Oliver Martelly soit présent telly-Lamothe. à la réunion.

NÉCROLOGIE Thony Bélizaire, journaliste photographe, est décédé à Port-au-Prince Nous annonçons avec énormément de peine, le décès survenu à Port-au-Prince, Haïti, du journaliste photographe Thony Bélizaire, survenu le 21 juillet, à la suite d’une longue maladie, chrétiennement supportée.

Haïti-Observateur ainsi que la Rédaction et le personnel tout entier s’inclinent devant la dépouille mortelle de ce grand combattant. Nous prions sa famille de trouver ici l’expression de nos plus sincères condoléances.


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Franck Fouché et les lambis de la Sierra Par Saint-John Kauss Franck Fouché naquit à SaintMarc (Haïti) le 27 novembre 1915, quelques mois à peine après l’occupation militaire par les Américains. Étudia le Droit, de 1936 à 1939, à Port-au-Prince. Au début des années 40, il fît paraître dans une revue à Saint-Marc ses tout premiers poèmes, Les Billets à Florelle. Entre 1953 et 1954, il est rédacteur en chef au quotidien

Saint-John Kauss Le National. En 1957, il fut mandaté par le Conseil de gouvernement comme conseiller culturel auprès de l’ambassade d’Haïti à Mexico. Fit un voyage en Chine et en Russie en 1959. Et en 1965, profitant d’un voyage à Montréal, il s’y établit définitivement et y enseigna le français au Collégial, de 1965 jusqu’à sa mort survenue le 3 janvier 1978, des suites d’un fâcheux accident de voiture.

Marxiste endurci, Franck Fouché fut principalement un homme de théâtre et nourrissait un très profond respect pour la culture populaire haïtienne. Il a écrit, publié ou fait jouer de nombreuses pièces de théâtre : Un fauteuil dans un crâne (anti-farce, 1957), Trou de Dieu (1968), Bouqui au paradis (1968), Général BaronLa-Croix (tragédie moderne, 1974), Adjipopo (1977), Évangile Selon Saint-Marc (1977), etc. Il a également publié des œuvres poétiques : Message (1946), Symphonie en noir majeur (1961). Son poème Les lambis de la Sierra fut traduit en espagnol par le poète cubain Nicolas Guillén et publié en russe dans Le Temps des Flamboyants (Moscou, 1960). Il a laissé plusieurs inédits, dont Espace du vide (écriture, avril-septembre 1973) et un poème dramatique (Un toit de soleil pour Charlemagne Péralte). Il a collaboré à diverses revues haïtiennes, dont principalement Optique. Il a aussi publié un Guide pou l’étude de la littérature haïtienne (1964), et un essai pour un nouveau théâtre populaire: Vodou et théâtre (1976). Franck Fouché était partisan de l’intégration du créole dans les lettres haïtiennes. Il a d’ailleurs traduit en créole haïtien Yerma, la pièce de Federico Garcia Lorca. LES LAMBIS DE LA SIERRA (fragment)

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LE COIN DE L’HISTOIRE

Quand les Américains nous apportaient l’Honneur et le Bonheur. Par Charles Dupuy Les enfants qui naissaient au de début l’Occupation américaine appartenaient à la cinquième génération d’Haïtiens et l’on pouvait estimer la population du pays à quelque deux millions et demi d’habitants à l’époque. La paysannerie en constituait la partie largement dominante, mais les équipements et les techniques de production dépassés, la dégradation des sols, la détérioration des termes de l’échange avaient complètement ruiné les conditions d’existence du cultivateur haïtien dont les taux de rendement agricole comptaient désormais parmi les plus bas du monde. À cela, il faut ajouter une dilatation démographique inexorable qui entraînait le morcellement continu de la petite propriété agraire une génération après l’autre, et qui portera la situation matérielle du paysan à un tel état de délabrement, que l’on peut considérer que dès cette période, le monde rural haïtien atteignait le seuil critique de la crise de production et de subsistance. Haïti offrait déjà toutes les caractéristiques reconnues des pays sousdéveloppés : prédominance de l’agriculture, analphabétisme généralisé de la population, bas niveau des revenus per capita, écart immense des conditions de vie entre la ville et la campagne, exportation exclusive de produits agricoles et importation massive de produits manufacturés. Depuis le début de la Grande Guerre, l’État haïtien continuait à traîner péniblement ses vieilles dettes accumulées, ses dettes flottantes et le déficit chronique de son budget. Cependant, malgré l’aggravation de la situation économique mondiale qui forçait certains pays à reporter le règlement de leurs dettes, le ministre haïtien des Finances, Edmond de Lespinasse, annonçait, en 1914, le paiement de toutes ses obligations visà-vis de l’étranger. En effet, l’emprunt de 1910 et la dette intérieure de 1912 avaient été rétribués par anticipation pour toute l’année, intérêts et amortissements compris. En juillet 1915, la cote de solvabilité d’Haïti était encore excellente, le pays payait régulièrement ses dettes et le cours des valeurs haïtiennes s’était considérablement raffermi sur les marchés parisiens

des obligations étrangères, après l’acquittement des annuités sur les emprunts de 1875, de 1896 et de 1910. Haïti était donc parfaitement en règle avec ses créanciers étrangers au moment où les Américains invoquaient sa prétendue banqueroute pour envahir son territoire et contrôler ses finances. De tous les pays occupés par les États-Unis en Amérique centrale à cette époque, Haïti se révélera l’un des plus rétifs à l’intrusion militaire. C’est, en effet, son petit peuple des rues et des campagnes qui offrira la plus solide et la plus longue résistance à la présence étrangère sur son sol. Cette intervention, qui prétendait apporter aux Haïtiens « l’honneur et le bonheur », ne devait leur laisser vraiment ni l’un ni l’autre. Quand on examine le bilan global de l’Occupation qui, après dix-neuf années de présence continue, n’aura réussi à organiser durablement dans le pays qu’une gendarmerie, un service technique d’agriculture et une administration centralisée d’hygiène publique, on peut considérer cette intervention militaire sanglante et prolongée comme un fiasco pour le gouvernement américain et un réel désastre pour Haïti. Dans les villes, les classes cultivées avaient tellement chevillé dans le tempérament l’idée d’une indépendance chèrement acquise au prix du sang des glorieux ancêtres de 1804, qu’elles envisageront le débarquement des Marines et leur présence sur le sol sacré de la patrie comme un affront permanent. Très vite d’ailleurs, des esprits troublés par cette épouvantable souillure à la dignité nationale entreprenaient de dénoncer les coupables, les vendeurs de pays, les traîtres à la nation. On n’hésitait pas à accuser les nantis, les grands bourgeois, lesquels auraient, semble-t-il, télégraphié un appel au secours à la flotte américaine pour protéger leurs intérêts menacés. D’ailleurs, cette polémique inattendue où se dégorgeait la rancune accumulée par les deux élites du pays, à ce moment dramatique de l’histoire nationale, allait bien servir les objectifs impérialistes de l’envahisseur. Plus tardivement, les érudits marxistes-léninistes et, avec eux, une certaine gauche humaniste, considéreront l’invasion américai-

ne comme une manœuvre délibérée des classes possédantes haïtiennes et de leurs alliés étrangers pour arrêter le processus de lutte engagé par les masses paysannes dépossédées, afin de résoudre les conflits de classes et les contradictions historiques du régime économique haïtien..Ou plus simplement dit, les bourgeois réactionnaires auraient réclamé l’arbitrage américain pour écraser une révolution paysanne de type bolchevique en Haïti. L’élite intellectuelle de l’époque, après avoir vainement tenté de sensibiliser l’opinion publique américaine en faveur de leur pays envahi, se regroupera dans des organisations de défense des libertés citoyennes et renouvellera son patriotisme dans des réflexions aussi stimulantes que douloureuses sur les fondements de la société haïtienne, sur ses valeurs et sur ses origines. C’est à ce moment qu’elle découvrira, après maints détours et spéculations, les grands thèmes de la culture nationale authentique, de l’africanisme, du folklore et de l’indigénisme. Dans les campagnes, l’Occupation américaine provoquera bientôt de féroces guérillas paysannes, que les compagnies de la U.S. Marine Corps réprimeront par des opérations de pacification de la dernière sauvagerie et dont le nombre des victimes se chiffre par milliers. Il s’agissait pour les occupants de réduire les quelque quinze mille hommes de l’ancienne armée de Bobo répartis dans le Nord et l’Artibonite. Malgré une entente de soumission signée par Charles Zamor avec les Américains, les Cacos de Benoît Rameau, d’Antoine Morency et de Pétion Jean-Baptiste refuseront d’adhérer aux propositions de paix et continueront la lutte avec un acharnement irréductible pour leur idéal patriotique. Ils attaquaient les Gonaïves, assiégeaient le Cap et ne se débanderont qu’après l’écrasement brutal de leur mouvement par les forces bien plus disciplinées et combien mieux équipées de la U. S. Marines Corps. Le secrétaire d’État américain de l’époque, Lansing, déclarait que la « race africaine est incapable de s’organiser politiquement [...] il y a en elle une tendance inhérente à retourner à la barbarie, à secouer le vernis de civilisation à laquelle sa nature physique est allergique». Il n’est donc pas surprenant que le désarmement de l’habitant et l’élimination de la résistance caco furent menés par les Marines avec des excès inouïs de brutalité et de sauvagerie. Les exactions sans nombre contre la paisible et inoffensive population paysanne et les campagnes systématiques d’extermination cacos finiront par alarmer le secrétaire d’État américain de la Marine, Josephus Daniels lui-même qui, atterré par le nombre de rebelles tués après le débarquement de 1915, ordonna personnellement l’arrêt du massacre. (à suivre).

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Haïti-observateur

Kreyòl

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chans pou li fè chemen li pou yon devlopman dirab e djanm. San pèdi tan, nou pase espas la bay konpatriyòt nou yo.

Ki lè peyi Dayiti ap vrèman soti nan zapzap sa a ki dire twòp ?

Bagay yo mele nan chimen jennen Igèt : Pwovèb la gen rezon di : « Avan dòmi nan je n, fòk nou ranje kabann nou ». Se yon verite ke nou pa fouti neglije ni denye. Se chak jou n ap viv epizòd sa a, paske Ayisyen, souple, pa janm pran yon minit pou reflechi defason pou fè bon analiz e kontoune bagay yo nan bon ak move direksyon pou rive jwenn rezilta a ki pa lòt bagay ke reyalite moman an. Se pa sa yo vle men kraze-brize, retire kò w pou mete pa m paske m reprezantab e m gen piston. Klebè : Ou pa manti, sè Igèt. Mwen kwè se yon defo kapital ki dwe chanje tout bon pou nou ka jwenn yon solisyon pou tout pwoblèm nou yo.

paran yo ke yo toujou la pou pou travay akèk yo nan edikasyon sosyal jèn yo. Ale lakay nou, prepare ti moun yo pou yo toujou pwòp, paske lapwòpte se youn nan pwodwi evolisyon. Kòm nou tout konnen ke Ayisyen toujou renmen konpayi sitou lè li pase plizyè lane li pa janm rankontre yon manm fanmi ou zanmi, se moman sa yo tonbe pale sou tout bagay jiskaske yo tonbe sou peyi lakay pou yo bay opinyon yo nan konjonkti aktyèl la kote Ayiti tounen yon savann pou towo san kòn tonbe ap gwonde senpman san yo pa gen anyen y ap regle. Tèlman yo gwonde, yo tounen yon vonvon nan zòrèy pèp la ki pa menm okipe yo paske se toujou menm repetisyon an ki pa janm gen yon swit alevwa pou li ta gen yon rezilta valab. Yon gwoup de 5 moun te kanpe anba yon pyebwa ki t ap bay bon jan van. Apre yo te fè yon ti bwose sou reyinyon an, yo te chankre sou politik peyi lakay ki enterese yo anpil. Yo pat kanpe pou granmesi, paske yo tout te gen pwen pa yo pou te fè pase, yon fason pou fè tout moun konnen ke peyi Dayiti pa pitimi san gadò e jou delivrans peyi sa a nan wout pou fè tout Satan disparèt pou bay peyi a yon

Nou prefere aji avèk emosyon pou nou fè tout sa ki pa bon pou yo pase nou nan rizib. Gabriyèl : Nou pa konn sa nou vle ditou. Si nou te pran prekosyon pou nou tout ale nan sous verite-reyalite a, se pa la nou ta ye. Nou t ap tire bon dlo fre e klè. Se pa Lavalas dlo kowonpi nou ta pran nan lòt sous. Nou gen yon malediksyon ki anraje e se sa nou fè n ap peye, paske mantalite nou depase limit e nou tonbe tou nan pololo. Jesi : Moun nan peyi Dayiti pi byen pase nou. Yo gen tan pou yo pale koze kredi, di tenten tout lasent jounen, san yo pa menm panse yo gen yon gwo responsabilite. Chak jou se menm repetisyon an, ki pa janm abouti a anyen ki serye. Yo vin tounen yon bann demeplè, ti kriye devègonde. Yo gen pou yo bay talon yo. Sesilya : Mwen menm Sesilya m ap toujou di sa. Nèg nan peyi Dayiti toujou konnen se yo menm sèl ki kapab taye bonèt pou mete nan tèt moun. Se yon banm mantè, reselè ki pa p regle anyen nan peyi a depi se konsa y ap aji. Mwen gen konfyans ke Granmèt la gen pou l frape pye l pou l di : « Mwen di ase nan peyi a ». Gabriyèl : Mwen pa t janm konnen ke madan Jera te konn pale konsa. Yo gen rezon di : « Jan chat mache, se pa konsa li kenbe ra ». Ayayay, kòmè ! Sesilya : A la ou menm sa, Gabriyèl ! Gabriyèl : N ap founi kalite ak verite. Ou konn bagay yo. Sesilya : Gabi, ou mèt rele m « Sesilya » olye madan Jera. Mwen pi alèz avèk zanmi m lè yo rele m non mwen. Mwen kwè ou konprann. Gabriyèl : Pa konprann menm se pwazon ! Janm konprann sa a, Sesi, Sesilya. Sesilya : Ou toujou ap fè komedi, fè moun mouri ri. Gade non, Gabi, se gran moun w ap gran moun, gason ! Gabriyèl : Ma koute sousi lavi a pou m bay tèt mwen pwoblèm, pa gen sa pyès ! Se pou m wè ki kote Nèg yo pral ak peyi m nan, Ayiti ke mwen renmen anpil. Tèlman mwen pote peyi a sou kè mwen, m’ap toufe, mwen kofre tout bon ke m tounen yon ti rasi tankou biswit gwo mit. Igèt : Si nou koute Gabriyèl n ap fè tout jounen la a ap ri. Gabi, se yon komedyen diplome nan fè moun ri. Gabriyèl : Alò, nou wè se mwen k ap fè komedi pou fè moun ri. Tandiske dirijan nan peyi Dayiti pwofite espas la pou fè pèp la kriye nan enjistis ak koze kredi. Yo kanpe ankwa pou anpeche peyi a fonksyone tout bon vre. Men demagog yo! Sesilya : Peyi a pa merite tout tribilasyon sa yo. Mesye yo ba moun serye degou. Tèlman yo radote, yo

Bwouklin, Nouyòk — Vandredi ki sot pase a, nou te nan kè Bwouklin, prensipalman nan Kanasi, kote yon pakèt Ayisyen abite. Nou te gen randevou ak yon zotobre lekòl nan Kanasi Ayskoul, ki te bezwen rankontre nou pou ti elèv nan lekòl sa a kapab bay rannman. Te gen kèk paran ki te vini pou rankont sila a ki te byen pase e ki te penmèt fanmi elèv yo, kit yo se Ayisyen ou etranje, te soti satisfè nan fason responsab lekò yo te pale pou sèvi jèn yo ak fanmi yo. Se yon preparasyon k ap fèt pou ane lekòl k ap rantre a kapab yon siksè pou elèv yo, paran, pwofwesè ak tout manm edikasyon nasyonal ki toujou kontan lè gen pwogrè. Malgre li te fè cho anpil, jou sa a, paran yo te fè sakrifis la pou yo te reponn prezan kanmenm. Nou te remake anpil souri, kè kontan nan mitan gwoup sa a ki te reyini pou prepare avni ti moun yo ki enpòtan nan sosyete a. Youn nan responsab edikasyon ti moun yo te resevwa paran yo avèk yon koutwazi san parèy nan yon atmosfè paradi pou te desann chalè beton an. « Se nan lanmou ak kè kontan mwen resevwa nou aprè midi a pou m aprann de nou. Jodi a se tou pa nou, paske nou mande w pa pè di nou de tout sa w vle pale. Pinga pè di li, paske nou pare pou nou pran nòt. Nou pral fè sa nan rapò moun sivilize, nan amoni, nan lanmou youn pou lòt, nan kolaborasyon e nan konpreyansyon total-kapital, ke direktè a te pale ». Nou te kapab remake jwa ki t ap manifeste nan kè moun yo paske yo tout fè konnen se pa jodi a ke yo t ap tann moman sa a pou yo te dyaloge avèk manm direksyon lekòl la pou yon kominyon fratènèl ak yon solidarite eksepsyonèl. Yo te fè konnen tou ke rankont sa a penmèt yon pakèt bagay e menm yon chanjman nan lekòl la. Nou pa regrèt nou te vini pou nou te kapab jwenn tout enfòmasyon yo k ap sèvi nou. Tèlman rankont la ap pote fwi, nou kapap di se Bondye ki te rezève bagay sa a pou yo. Aprè yo fin rankontre ak paran yo ansanm, yo te pwofite wè yo youn pa youn pou yo te pran lòt son klòch, si te genyen, paske travay direksyon lekòl sa a vle fè a dwe nan avantaj tout moun san eksepsyon. Paran yo te aplodi staf la ki te kontan anpil e ki te fini rankont la avèk pawòl sa yo : « Paran, se travay lakay ou nan yon siveyans byen dirije. Kidonk, tout elèv yo gen devwa

lakay pou yo fè e ke pa menm gen tan pou gade fim pandan jou lekòl yo. Travay sa a tèlman enpòtan, se li menm ki pou fè bonè ak avni ti moun yo ki gen wòl yo nan sosyete a. Se yon travay pozitif e pwofitab, men nan moman sa a, nou bezwenen anpil bra pou nou kapab petri pat la. Si nou kenbe la e nou pa janm kite dekourajman ak sezisman pran plas nan sen nou, bagay yo pa p detoryere e nou tout pa p nan ka nètal ». Nan sans sa a, yo mande solikdarite nan travay la e yo pat neglije di

tounen denmèplè. Sa ki pi rèd la, se manti nèt ale. Tèlman yo pale nan di radòt, bouch yo kimen avèk yon odè tèt chaje ke mwen pa bezwen dekri la a. Si yo konprann tout bon ke y ap mete bwa nan wou tout moun ki vle fè kichòy pou peyi a kapab gen yon bon jan amelyorasyon, yo twonpe, paske pèp la boude yo tout e li fatige ak yo. Sèlman : « Bèt ki gen ke pa janbe dife », se sa pwovèb lakay la di. Klebè : Mwen te konprann nou te bliye m. Nou degaje konsyans nou byen e se sa ki fè bote lavi a, lè chak sitwayen gen chans pou bay opinyon l. Se nan tout rakwen peyi a ke moun yo pa vle wè vagabon k ap bay peyi a pwoblèm yo. Non, se pa serye sa pou nou rete nan pozisyon sa a tankou zonbi. Gen yon Bondye pou malere. Igèt : Wi, gen yon Bondye pou malere e ou konn sa w ap di a. Kèlkeswa pwoblèm nou rankontre nan lavi nou, pa gen rezon pou nou dekouraje. Bondye toujou rezève yon sipriz pou detounen Satan yo. Li vle pou lavi nou gen sans. Pa gen manti nan sa ! Klebè : Ou pa manti. Se yon gwo pawòl ou di la a nan non Jezi, pitit Papa a. Yo mèt sote ponpe, y ap chaje ak pwoblèm. Mwen menm Klebè, san rankin, ap fè nou konnen jodi a ke peyi Dayiti gen yon chans pou l reprann eskanp figi l, paske delivrans li pa lwen, kèlkeswa mannèv bann vagabon abiye yo ki rete ankwa pou anpeche bagay yo fèt. Yo tout ap sezi Igèt : Se sa li ye tout bon vre ! Mantalite nou pa penmèt nou fè mèvèy tankou zansèt nou yo, paske pretansyon anrasine nan nou, ipokrizi mete pye paske nou kwè nan zen olye nou mete konfyans nou nan linyon ki definitivman se yon nesesite pou pwogrè a pran jarèt. Kouman w vle kwè yon peyi tankou Ayiti kapab fonksyone pandan majorite sitwayen yo ap viv nan manti e yo pi fò nan divizyon ki se gate sa. Sesilya : Depi 7 fevriye 1986, peyi Dayiti pèdi tout sans li e li vin tounen yon malad kondane, paske pa t janm gen yon preparasyon an pwofondè ki te janm fèt pou mete kad reyèl pou kesyon yo kapab fèt. Peyi Dayiti pa gen chans pou l gen yon devlopman nòmal k ap fleri pou boujonnen defason pou antere tout divizyon ki anpeche nou fonksyone tankou yon sosyete ki rezone. Klebè : Lavi nou dwe gen sans e sa nou gen devan nou antan ke moun enpafè pa bèl ditou devan je nou. Solisyon pwoblèm peyi nou nan men nou. Lè bann vagabon yo va rekonèt ke linyon se sa nou bezwen pou avansman peyi a, ya va rete dousman pou pichon pa anvayi yo. Gabriyèl :Yo toujou pran pòz ke se yo menm ki gen monopòl pouvwa peyi a. Yo bliye ke tout bagay gen limit ak fen. Bann manti y ap fè a pa p mennen yo okenn kote. Pa gen lòt moun ki kapab fè plis ke sa. Sa fè mal pou nou wè ke nou lib nan yon sans kondisyonèl e nou pa janm rive konprann ke nou gen yon gwo responsabilite pou nou kole zèpòl pou nou ede peyi sa a ki bezwen èd nou nan tout sans. Jodi a nou konstate avèk lapenn ke bann vagabon yo vle frennen mouvman rekontriksyon peyi a. Na p mande si reyèlman bann demon yo se Ayisyen konsekan ki gen lanmou pou peyi yo. Nou pral chase yo avèk epe zanj gadyen nou an. Jesi : Se pou nou serye, mesyedam, e pou nou sispann viv nan patipri. Yon nasyon dwe gen lwa pou sanksyone tout sitwayen ki depase limit li. Ann Ayiti, nou pa fouti konprann sa k ap regle, paske mo respè a efase nan vokabilè peyi a. Nou dwe ap viv nan emosyon pou nou fè tout moun konprann nou se patriyòt konsekan. Tout se kwendenn, paske nan peyi Dayiti se yon moun ki gen men fè pou boule ak malandren yo. Ajisman ke yo manifeste chak jou anndan peyi a se yon ajisman ipokrit san parèy. Nou fè egoyis nou an parèt twòp. Si se pitit Bondye nou ye tout bon e nou se frè Jezi, nou dwe viv byen. Jezi te gen yon lavi ki gen sans tout bon. Klebè : Se fason nou konpòte nou ki lakòz ke nou pa gen dwa janm regle anyen. Malerèzman gen yon lòt jenerasyon k ap travay pou yo ranplase nou, paske nou se yon bann kreten

ki pa p regle anyen serye. Se regretan pou nou wè ke nou rive nan kafou malediksyon, kafou tenten, ki pa yon siy pou nou tout Ayisyen. Pèp ayisyen bouke ak vye mantalite nou an e yo fè nou konnen ke tout vye apatrid k ap viv nan peyi a gen pou yo bay talon yo. Y ap chache tout mwayen pou yo bouye kat la, paske yo deja remake ke yo pa ladann menm. Gabriyèl : Mezanmi, an nou klè e serye nan domèn obsèvasyon. Ki sa mesye sa yo regle pou peyi a e ki nan avantaj tout moun ? Menm yon latrin santi nan figi moun pa janm rive monte. Mwen menm k ap pale avèk nou la a, mwen pa janm fanatik pèsonn. Dayè, mwen pa gen figi okenn moun pou m achte. Se konpatriyòt ki te anbasadè ayisyen nan Wachintonn nan ki te jwe yon wòl enpòtan lè tranblemann tè a ki kòmanse yon travay rebwazman ki pwouve ke m’sye te gen yon objektif byen detèmine pou ede peyi a. Apre sa, pa gen ankò. Si gen ankò, yo gen lè poko fèt, oubyen yo nan kazak. Sesilya : Yo poko fèt, paske se yon pakèt rechiya ki gaye nan peyi a ap di radòt ki p ap rapòte yo anyen. Nou dwe savonnen bann figi di yo ki se san wont, san karaktè e san diyite tou. Jodi a gen pakèt ipokrit k ap pale koze kredi ki pa p mennen yo okenn kote. Nou pa vle vini sou koze sa a, paske mesye yo pèdi tèt yo pou tonbe fè fo akizasyon san prèv e san fondman. Yo gen pou yo tounen eskòpyon. Jounen jodi a, nou pa bezwen ipokrit karesan k ap vann peyi a. Nou konprann entansyon ti byen e tout mannèv y ap fè pou yo fouye kò yo. Ti bagay sa yo pa p pase menm. Igèt : Sa yo pare pou fè a pa p rive, paske « chat konnen, rat konnen, barik mayi a ap rete la ». Pèp la madre kounnye a, li pa p pran nan trik sa yo ankò ke bann vagabon yo konn fè. Ki sa yo janm pote kòm kontribisyonpou pou ede peyi Dayiti ? Yon bann kale tèt ak pwovokatè ki vini avèk yon sèl entansyon : pou piye. Se pa kounnye a peyi Dayiti ap soufri nan vye ajisman bann mechan yo. Pèp la di li fout bouke ak bann malveyan yo ki la sèlman pou konplike bagay yo. Li bezwen lapè li e non pa lagè. Peyi a bezwen dekole pou l sa sispann patinen. Jesi : Depi enterè pa yo atake, yo bay nenpòt manti. Pèp ayisyen deja pran nòt ak foto yo pou ba yo monnen pyès yo san manke yon santim. Yo mèt ranje kò yo, paske woulo konpresè a ap pase pran yo kanmenm. Pèp la te kominye san konfese Sesilya : Tèlman peche fèt nan peyi a, yo te kominye pèp la san konfese. Yo te l.age yon konstitisyon nan fiftiwann li pou l te kapab bwè losti anpwazonen an. Mesye-dam, mwen pa fouti konprann sa k ap pase nan je nou la a. Bagay sa a fè m mal anpil pou wè se nan eta sa a peyi nou tonbe. Yon demagoji tout lajounen ki pwouve ke mesye yo pa gen travay pou yo fè. Peyi Dayi te gen Konstitisyon ke pèp la te vote 29 mas 1987 an mas pou tout lidè nou yo te respekte nan tout sans. Malerèzman, dirijan nou yo pase l anba pye lè lide yo di yo. Se yon veritab dezòd Klebè : Se sa li ye menm ! Dayè, pa gen konstitisyon nan yon peyi ki okipe. Se pou yo fè yon jan ak palman an pou Nèg yo sispann ranse ak moun. Y ap pwofite fè tout derapaj avèk kostim iminite a. Se konnen yo pa konnen nan ki sa yo rantre la a. Mwen pa kache di nou, lapli gen pou tonbe pou tout chen bwè dlo nan nen. Pa gen okenn respè pou konstitisyon an, tankou yo pa gen respè pou pèsonn. Jesi : Yo pwofite ap pase nou nan betiz, tankou yo toujou di yo gen pouvwa. Gen yon travay ki pou fèt pou yon amelyorasyon nan kondisyon lavi pèp la k ap trennen pandan ke dirijan yo ap byen mennen. Se tèt ansanm pou nou tout ki konsyan fè pou nou ka kraze tèt satan yo. Ayiti pa merite tout desepsyon sa a ki plane sou tèt peyi a pandan anpil tan. Nou dwe ankouraje pèp la pou l konnen dwa l nan tout sa k ap fèt nan peyi a. Li pa dwe kite okenn vagabon abiye

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Gazzman Couleur a mis fin à la longue attente Par Robert noël

La patience est l’une des vertus que doit avoir un artiste qui veut réussir dans ses entreprises, surtout quand la compétition devient plus dure. Un vrai artiste doit toujours rêver et essayer dans la mesure de ses possibilités de trouver des moyens efficaces pouvant lui permettre de concrétiser ses projets à court ou à long terme. Il faut cependant se rappeler qu’outre la patience et le rêve, l’assiduité au travail, la persévérance, la foi, la croyance, la détermination représentent des paramètres indispensables dans l’équation de la réussite. Gazzman Couleur a donc réuni toutes les conditions, qui lui ont permis de « nager pour sortir » du vaste océan en crue et arriver sur le rivage, aux côtés de Zenglen et Klass, Jwèt rèd.

Gazzman Couleur : Du rêve à la réalité

Rêver c’est méditer, vivre en dehors des confins du temps et de l’espace pour entrer dans la réalité intérieure, où la voix de la conscience résonne fort et dicte la bonne voie débouchant dans l’univers réel où se matérialise le succès recherché. À travers la réverbération, je vois Gazzman Couleur qui vient de réaliser son rêve le plus cher, celui de produire un CD capable de replacer fermement le groupe Disip sur l’échiquier musical haïtien. Il l’a enfin réalisé puisqu’il nous offre un disque qu’il titre « Viktwa » sur lequel on retrouve 12 composi-

tions qui ont pour titres: « Leader », « Poukisa », « Forever », « Ban m Bagay la », « Madan m mwen te met pa bon », « Urgence », « Pour le meilleur et pour le pire », « Men Diferans la », « Sweet Love », « Ekilib » et « Judah ». Pour réaliser un tel projet, Gazzman a bénéficié de l’étroite collaboration de musiciens connus dans le monde du Konpa Dirèk d’aujourd’hui. On compte plus que vingt cinq artistes invités. Faute de temps, j’ai jugé bon de ne pas les nommer. On ne peut reprocher une telle approche / stratégie à Gazzman Couleur, puisque tous les groupes musicaux haïtiens utilisent une telle modalité de nos jours. On n’est plus au temps des Frères Dejean de Pétion-Ville, de Tabou Combo, des Difficiles de Pétion-Ville, du Scorpio, du D P Express, des Ambassadeurs, de Skah-Shah, des Shleu-Shleu, du Bossa Combo, de l’Accolade, où les musiciens de ces groupes réalisaient leur enregistrement sans l’aide d’artistes invités. Les Orchestres Septentrional et Tropicana utilisent encore leurs propres ressources humaines. Les musiciens attitrés de Disip doivent maintenant apprendre à interpréter les 12 chansons inscrites sur ce CD-studio pour pouvoir les rendre fidèlement aux soirées dansantes ou aux festivals. Gazzman est maintenant au four et au moulin, assurant la promotion du disque et les séances de répétitions intensives pour que ces musiciens soient capables de ren-

dre ces morceaux authentiquement dans les conditions voulues. Il serait bon qu’ils les interprètent selon les versions originales présentées sur le CD, avec l’aide des invités, et cela sans essayer de les modifier avec des solos encombrants. Stratégie oblige ! Si cela se fait, le public notera la différence facilement. Certains musiciens peuvent manquer l’esprit de créativité, mais ils ont le don d’interpréter les chansons composées par d’autres artistes. J’ose croire qu’avec l’aide de Felder Antoine, actuel maestro du groupe, les musiciens de Disip vont pouvoir rendre les nouvelles compositions à la satisfaction de tous.

Le concept universel de composition musicale

Il y a un principe universel qui définit une composition musicale. Une composition musicale est comme une dissertation historique ou littéraire, où les différentes parties sont liées : introduction, corps du sujet ou développement et la conclusion. En matière de composition musicale, il est important de structurer ses idées de manière à offrir un résultat agréable à l’auditeur. Le but d’une chanson c’est de raconter une histoire et convier un message. La structure musicale doit être respectée pour satisfaire une telle fin. On doit surtout se rappeler que la structure représente la colonne vertébrale de la chanson, qui lui permet de se tenir debout et ferme. On distingue plusieurs parties / sections dans une

JoB oFFER in JACMEL, HAiTi Artists for Peace and Justice (APJ) - www.apjnow.org Position open at The Artists institute of Haiti in Jacmel, Haiti Position: Director – Audio Engineering and Music Production Division Location: Jacmel, Haiti Length of position: Minimum one year commitment Salary: Competitive Language Requirement: Fluency in spoken and written Haitian Creole, English & French organizational Summary The Artists Institute is a free college for art and technology in the city of Jacmel, and is a partnership with Cine Institute, the We Are the World Foundation, and Artists for Haiti. The Institute creates modern opportunities for Haiti’s underprivileged youth to foster entrepreneurship and business development in local creative industries. It currently offers programs in film, and soon will offer programs in music, audio engineering, and design. Position Summary We are seeking a School Director for the Artists Institute’s new audio engineering and music production division opening in Fall 2013. The ideal candidate will have experience in education and/or education administration, will be a dynamic and effective leader and will have proven experience working in Haiti with local communities. Music or audio industry background or interest is a plus though not a prerequisite. The candidate will need to be extremely organized and passionate about the project. He or she should also be looking to make a long-term commitment toward the success and growth of the Artists Institute. interested Applicants Please Request for information or Send CV and letter to: recruiting@apjnow.org *Please be sure to include your name and the position you’re applying for in the subject line.

composition musicale. Ce sont donc l’introduction, le (s) couplet (s), le refrain, le pont, le solo et l’outro (la fin / la conclusion). L’intro permet de poser les bases et elle reflète l’atmosphère de la chanson. Elle prépare l’auditeur pour ce qui va suivre en établissant une combinaison de matériels mélodique, harmonique et rythmique liés au corps de la composition musicale. Tandis que le couplet (verse en anglais) représente la partie primordiale du son et il établit le concept d’idée. C’est lui qui aide à raconter l’histoire. Le refrain (chorus) définit la raison d’existence des autres parties du morceau. Il faut qu’il soit très percutant et facile à être retenu à l’esprit de l’auditeur. Pour attribuer une plus grande puissance au refrain, on peut faire durer plus longuement la mélodie et laisser l’intervalle pour qu’un instrument répète la ligne mélodique, par exemple la guitare qui aura le soin de doubler cette mélodie à l’octave. Une hausse de sonorité instrumentale à la capacité d’annoncer l’arrivée du refrain. Un break de batterie peut le faire aisément. Le refrain doit être en rapport étroit avec le titre de la pièce musicale. C’est là que se répète le titre de la musique ou un mot ou encore une phrase ayant un lien avec le titre en question. Le pont (bridge) marque un changement aidant à rebondir sur un couplet ou sur le refrain. Les accords du pont doivent être différents du reste de la chanson. L’outro est l’opposé de l’intro, elle permet de bien conclure le morceau, soit en baissant progressivement la chanson ou en jouant une dernière phrase musicale qui conduit à la conclusion. Un musicien qui ne comprend pas à fond le concept de composition musicale ne peut pas être vraiment un bon arrangeur. Aujourd’hui, tout le monde se dit arrangeur mais fous qui s’y reposent. Que ceux qui ont des yeux voient, que leurs oreilles entendent et que leur esprit comprenne.

La musique à travers la forme et le genre

De nos jours, le mot forme devient synonyme de structure. Le hasard n’existe pas en musique. Le musicien doit savoir comment mettre en place les différentes parties pour bien créer une musique riche en substance et bien structurée. En principe, il existe deux (2) principales structures musicales : la forme AABA et la combinaison couplet-refrain. Dépendant du genre, on peut aussi employer la forme ABAC La première forme AABA parait plus facile. Elle exige qu’on compose deux couplets, un couplet A et un couplet B. On peut utiliser le couplet A deux fois au début, le B une fois et on revient au A. Le A représente le (s) couplet (s) et le B peut désigner le pont (le Bridge). Souvent, le A s’étend sur 8 mesures et le B aussi sur 8 mesu-

res. Quand on considère l’ensemble de la forme AABA, on obtient un total de 32 mesures. Cependant, il n’y a aucune restriction au niveau de la forme. L’artiste jouit d’une certaine liberté d’expression. Mais l’application du principe de composition musicale peut aider à faire la différence. Toute cette théorie musicale me permet d’évaluer le CD-studio de Gazzman Couleur / Disip et elle peut aussi aider le lecteur à mieux comprendre et évaluer la musique dans sa forme et son genre. Je remarque que la théorie touchant la composition musicale s’observe dans la majorité des chansons gravées sur le disque « Viktwa » de Gazzman Couleur / Disip.

Évaluation du disque

La chanson « Leader » est une bonne pièce musicale, mais le texte présente quelques failles comme je l’ai déjà noté. Le morceau « Poukisa » que Gazzman et Richard Cavé ont chanté en duo me parait excellent. Le texte décrit une réalité humaine. La couleur tonale fait la différence et confère une certaine particularité à cette composition musicale. C’est une jolie chanson tant au niveau du texte que de la structure. Le phrasé Rock & Roll de la guitare reflète bien le style de Makarios Césaire, originaire de Port-de-Paix. Chassez le naturel, il revient au galop. Quand Richard Cavé chante une phrase très colorée et poétique, cela fait penser à un chanteur ainé caribéen, qui eut à dire aussi « nou ka travèse les interdits…. ». C’est beau et cela met en relief une poésie musicale. Tout ce qui est a été déjà dit, mais la façon de le dire établit la différence. C’est une musique tout-terrain que tout le monde peut aimer. Nos frères et sœurs guadeloupéens s’y retrouveront aussi. La chanson « Viktwa » décrit une atmosphère de fête, de réjouissance, célébrant l’accomplissement collectif. Le concept de mode y trouve son application directe. Le mode majeur exprime bien l’idée, et le groove fait bouger les endormis. Le concept de composition musicale est respecté : intro, couplets, refrain, pont, solo et outro. Félicitations, messieurs ! La pièce « Forever » a un goût d’éternité. La structure musicale et le texte s’accordent bien. « Ban m bagay la » est une bonne chanson où la théorie ayant à voir avec le refrain et les autres composantes se voit clairement. Cependant, Ti Joe Zenny a été obligé de chanter une octave plus haut que sa tessiture naturelle lui aurait permis. Cela pourrait être évité, mais c’est un morceau bien rendu en duo avec Gazzman. Malgré sa bonne structure, cette chanson ne sera pas un des hits de l’album. « Pour le meilleur et pour le pire » annonce une nouvelle vie. En Intro, Gazzman entre en mode français. Il s’exprime dans la Suite en page 15


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Sur la route du cinema PoSEiDon Un film de Wolfgang Petersen, 3e adaptation de la nouvelle de Paul Gallico, mettant en vedette Andre Braugher dans le rôle de Captain Michael Bradford Par Dan Albertini Si vous êtes claustrophobe, ce film ne s’adresse pas à vous, les scènes, du milieu vers la fin, peuvent vous mettre facilement

un paquebot géant, donc plusieurs scènes. Les étages illuminés. Noyades, immersion, mais cette fois-ci, ce n’est pas un accident de pilotage qui cause la mort, mais la nature par une vague géante qui fait changer de cap. Trop tard ! De toute façon, impossible de manœuvrer, c’est la cata. Ça ramène un terme qui n’est pas de la scène : simulation de noyade. Cependant, c’est en collectif et non politique. Le film présente tout de même des faiblesses dues à un certain esthétisme. Il a fallu garder les lumières allu-

le capitaine Bradford, qui est un Noir. Aujourd’hui encore, ça donne un p’tit spasme, serré serré quelque part, surtout dans des situations périlleuses. Remonter en 1972, ce n’est pas la même sensation. Nous avons

mées pour renforcer la scène, mais c’est une erreur qui réduit, échappe à l’intelligence du metteur en scène. On n’a pas exploré l’univers du possible en 1972, en 2006 non plus. En effet, on ne peut repro-

l’habitude de regarder Star Trek, l’Odyssée de l’espace, mais je n’arrive pas à définir si c’est à cause de l’affaire Trayvon Martin que je mets en état, en regardant ce film aujourd’hui. Ce n’est vraiment pas un film sans intérêt en ce sens, il

Dan Albertini

en état de crise. Si par contre vous êtes un activiste qui milite contre le water boarding procedure ou simulation de noyade en français, c’est un film à voir pour mieux saisir la sensation de la noyade. La peur de se noyer peut en fait tuer avant même l’effet de la noyade en soi. Mais, attention, le film n’est pas une nouveauté, il est en salle depuis 2006, et, a déjà été replâtré dans une vie antérieure, on parle de 1972. Ce n’est pas non plus un film sur Posidon, un des douze dieux du panthéon de l’Olympiade dans la mythologie grecque. Même

si son grand domaine demeure les océans, d’où son nom : «dieu de la mer ». Ce n’est pas une raison de l’ignorer dans le film, certaines considérations font foi. Le film. The Poseidon Adventure. C’est le scénario classique d’un film sur l’eau. Un grand bateau,

cher aux producteurs de ne pas avoir désobéi à la règle de 1972, en gardant la rhétorique des artifices qui alimentent la scène, soit en curiosité par l’adaptation du téléphone cellulaire de cet architecte qui s’impatientait après un appel qui n’arrivait, soit en surprise avec

est toujours bon de réévaluer ses réflexes sociaux. Le metteur en scène l’a d’ailleurs fait dans le film. Il y a d’autres registres encore. La maternité. Le monde a toujours voulu pousser l’instinct maternel plus loin que

celui du père. Le film obéit à ce canevas, avec Connor, le fils de Maggie. L’importance se vivra vers la fin, dans ce tunnel ascendant de la ventilation, quand le paquebot est en position renversée. C’est déjà un espace sensible pour les claustrophobes, mais amplifié par cette sensation de panique quand on voit l’eau inonder les couloirs en dessous. C’est la noyade assurée dans une position d’impuissance. Maggie aura beau vouloir se montrer forte et déterminée à protéger son fils, qu’un autre registre fait son apparition. Il n’est pas évi-

vu ses charmes à l’écran, soit l’ancien maire de New York puisqu’on a connu New York et ses fabuleuses élégantes, soit parce qu’on veut protéger le petit Connor qui est innocent et paraît intelligent. Le paquebot, c’est trop tard, Poséidon l’a abandonné à son sort. Mais personne ne saura rester indifférent. Frisson. Je me sens personnellement concerné quand je lis que le film aurait coûté la bagatelle de $160 million de dollars, aux Studios associés, pour une affaire de dieux grecs. Je ne parlerai de la somme amassée

dent. Mais pourquoi le titre du film, s’il n’est pas suggestif ou inducteur ! Quoi, en fait ? Le cinéphile, l’amateur averti, ou même le simple amateur, tous se verront obligés d’évoquer Dieu dans cette situation, dans la salle. Pourtant, l’action se passe sur l’écran. C’est de la pure fiction. Autrement dit, autrefois, de la mythologie si vous y portez foi. C’est exactement là où interviennent les dieux. Posidon. Toute la mythologie grecque y fait surface. On souhaite l’intervention d’un bras légendaire d’une divinité pour sauver. Soit une belle fille puisqu’on aurait

par contre. Je n’aimerais pas, mais je dois blâmer les adeptes des dieux haïtiens qui n’ont déployé aucun effort en vue de civiliser les leurs. Les rendre exportables vers d’autres cultures. C’est une perte sèche de ressources quand ce dieu ignare ne permet déjà pas de récolter outremer. On aura entendu seulement leurs vertus dans nos latifundia. Attention aux critiques exégètes, nous n’y sommes pas, nous sommes dans la mythologie, dans le cinéma. Merci d’y croire ! lovinskky2008@gmail.com


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ÉDITORIAL

Si les enquêtes sur la mort du juge Joseph incriminent le gouvernement, Haïti est foutu

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es enquêtes annoncées sur la mort suspecte du juge d’instruction Jean Serge Joseph tour à tour par une commission spéciale de la Chambre des députés et le Conseil supérieur de la police judiciaire (CSPJ) poursuivent leur cours. Tandis que le pays tout entier tient son souffle, dans l’attente des résultats, les autorités du pays, notamment le président de la République, le Premier ministre et leurs alliés politiques sombrent dans l’anxiété. Et pour cause. Car les différents témoins ayant eu des conversations avec le défunt font chorus autour d’un seul thème : le juge instructeur a succombé à une crise vasculaire cérébrale provoquée par des « pressions psychologiques excessives » du président Michel Martelly et du Premier ministre Laurent Lamothe. Pour le forcer à revenir sur sa décision d’appeler le chef du gouvernement et des membres du cabinet ministériel à témoigner, dans le cadre de l’action déclenchée contre la première dame et le fils aîné du couple présidentiel pour corruption et usurpation de titre présumées. Si les conclusions de ces recherches débouchent, tel que anticipé par plus d’un, sur les responsabilités de l’Exécutif, le pays est foutu. Car il sera universellement reconnu qu’Haïti est dirigé par une équipe dévoyée appelés à être mise à l’index par tous les États qui prônent et vivent l’État de droit dans leurs pays respectifs. Ceux qui ont la responsabilité de mener ces enquêtes vont devoir démêler la vérité du mensonge, trier le vrai du faux, afin que jaillisse la lumière sur ce décès, qui pourrait se révéler le vrai talon d’Achille de Sweet Mickey. Car, en dépit des reniements du premier citoyen du pays, dans l’esprit de la majorité des Haïtiens, au pays aussi bien qu’en diaspora, la mort du magistrat est imputable aux injonctions du président Martelly, s’ingéniant à forcer M. Joseph « à fermer au plus vite le dossier d’accusation de corruption » portée par les avocats André Michel et Newton SaintJuste, à l’encontre de Sophia SaintRémy Martelly et d’Olivier Martelly. Le décès du juge Joseph a déclenché une polémique dont les déclarations des acteurs se contredisent, selon qu’ils fassent partie du gouvernement Martelly-Lamothe et des proches du pouvoir; ou bien amis et collègues du défunt. Au point où les arguments se confirment et se contredisent au rythme des intérêts des deux camps en présence. En l’absence du juge Joseph pour témoigner des abus dont il a été l’objet, l’opinion publique compte sur les enquêteurs pour établir la vérité. Dans l’instruction des conditions dans lesquelles a eu lieu le décès de ce magistrat, plusieurs facteurs militent contre le président

Martelly et son Premier ministre. L’opacité qui caractérise son style de gestion du gouvernement rose œuvre contre lui. Certes, dans toutes les crises qui ont éclaté durant sa jeune administration, de l’affaire Bélizaire au décès du juge Joseph, en passant par la question de la double nationalité présumée du président lui-même, de son Premier ministre et de certains ministres et secrétaires d’État du gouvernement, M. Martelly affiche son tempérament de baroudeur. Loin de chercher le compromis dans un dialogue constructif avec ses accusateurs, il est toujours prêt à provoquer une rixe à coups de poing, sinon à invectiver ses détracteurs dans le pur style de Sweet Mickey. D’autre part, s’il n’y avait pas mort de juge jusqu’à présent, on peut trouver la raison dans le fait que des rencontres pareilles à celles qui se sont vraisemblablement tenues avec Jean Serge Joseph n’avaient pas leur raison d’être. Car les magistrats triés sur le volet pour rendre des décisions dictées par la présidence de Martelly ne se faisaient pas prier pour jouer le rôle de chiens couchants du Palais national et de la primature. En effet, peu après avoir prêté serment, le nouveau président ordonna que soit trouvé un magistrat accommodant pour renvoyer hors de cause, à la cloche de bois, un haut gradé de la Police nationale qui se trouvait en prison préventive, sous l’accusation d’avoir joué un rôle dans l’assassinat de sa riche concubine, qui était une trafiquante de drogue. Même chose pour Calixte Valentin, conseiller du président Martelly affecté à la Douane de Malpasse, à la frontière haïiano-dominicaine, où il assurait la bonne marche des «transactions » en faveur de la famille présidentielle. Suite à une altercation avec le commerçant Octanol Derissaint, résident de Fonds Parisien, et dont la nature n’a jamais été explicitée, Valentin abattit l’homme d’affaires. Le grand tollé déclenché par l’incident aboutit à l’incarcération du conseiller du président par le commissaire du gouvernement de Croix des Bouquets, après que ce dernier eut interrogé les témoins. Après quelque six mois de détention, le cas de Calixte Valentin fut confié à un autre juge sous l’ordre du Palais national spécifiquement pour libérer celui-là. Quand le président de la République vassalise ainsi le système judiciaire en vue d’assurer l’impunité à ses partisans, on peut s’imaginer aisément jusqu’où il est capable d’aller pour protéger sa femme et son fils par rapport à l’intégrité professionnelle d’un juge récalcitrant. Les défenseurs de la présidence et de la primature, dans le décès du juge Joseph, s’insurgent contre ceux qui réclament justice pour la victime, les accusant de salir l’image du président en créant un scan-

dale qui n’existe pas. Cet argument est pour le moins spécieux, car ceux qui le véhiculent feignent d’oublier des assassinats perpétrés antérieurement, sous l’administration Martelly, et dont certains pourraient avoir un lien direct avec la mort du juge d’instruction Joseph. En effet, tout au début, quand avait éclaté le scandale de la nomination par le président Martelly de la première dame et de son fils comme gestionnaires de fonds public sans que de telles attributions leur soient accordées par la constitution et la loi, le ministre de l’Intérieur et de la Défense nationale, alors dirigée par Thierry MayardPaul, était signalé comme une des sources d’approvisionnement en millions de la famille présidentielle. Des sénateurs opposés au président Martelly avaient pris des dispositions pour mener enquête en interrogeant les hauts fonctionnaires de l’État. Le 27 septembre 2012, le comptable en chef de ce ministère, Manès Monchéry, âgé de 54 ans, avec sa femme Carline Guillaume, 48 ans, ainsi que leur deux enfants, Olivier et Sanika, âgés respectivement de 18 et de 12 ans, furent assassinés dans la rési-

dence familiale à Thomassin 38. Sans l’ombre d’un doute, ces crimes crapuleux avaient été commis dans le but de réduire M. Manès définitivement au silence. Car, non seulement aucun communiqué officiel du gouvernement n’avait annoncé la mort tragique de ce haut cadre de l’administration publique avec sa famille, les autorités n’avaient point ordonné une enquête afin d’identifier les coupables et leur infliger leur juste punition, puisqu’elles savaient qui avait perpétré cet acte odieux. Avec de tels crimes et attitudes à l’actif du président Martelly, on ne peut que conclure à son intervention, cette fois directe, dans le décès du juge Joseph. Il y a peut-être une possibilité de conclusion erronée. Il faut le souhaiter pour le plus grand bien du pays. Mais si les jugements portés jusqu’ici se confirment par les enquêtes en cours, il faut alors craindre que le pays se retrouve dans de vilains draps. Puisque le monde entier aura constaté qu’Haïti est dirigé par des politiciens dévoyés qui n’ont pas leur place parmi les défenseurs du droit, de la démocratie et de la bonne gouvernance. Haïti-Observateur P.O. Box 356237 Briarwood, NY 11435-6235 Tél. (718) 8122820


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EDITORIAL

if the investigations in the death of Judge Joseph criminalize the government, Haiti is ruined

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nvestigations announced in the suspicious death of investigating Judge Jean Serge Joseph ultimately by a special committee of the Lower House and the Supreme Council of the Judicial Police (French acronym CSPJ) continue their course. While the entire nation holds its breath awaiting the results, the country’s authorities, including the President, Prime Minister and their political cronies sink into anxiety. And for good reason! Because, various witnesses who had conversations with the deceased, prior to his demise, are speaking up with one voice saying: the investigating judge died of a cerebral vascular crisis caused by “excessive psychological pressure“ put on him by President Michel Martelly and Prime Minister Laurent Lamothe. To force him to reconsider his decision to call the head of government and Cabinet members to testify in the lawsuit initiated against the first lady and the eldest son of the presidential couple accused of corruption and usurpation of title. If the findings of this inquiry lead, as expected by many, to faulting the Executive, the country is doomed. Because it will be universally recognized that Haiti is led by a rogue team susceptible to be blacklisted by all States which promote democracy and good governance, in addition to living by the law. Those who are responsible for conducting these investigations will have to sort out truth from falsehood, fact from fiction, so that light may be shed on this death, which may turn out to be Sweet Mickey’s true Achilles’ heel. Because, despite the denials of the first citizen of the country, in the minds of the majority of Haitians, both at home and in the Diaspora, the death of the judge results from orders issued by President Martelly aiming to force Mr. Joseph “to close without delay the corruption case“ entered by lawyers André Michel and Newton Saint-Juste against Sophia SaintRémy Martelly and Olivier Martelly. The death of Judge Joseph sparked a controversy in which statements of the actors contradict each other, depending on whether they belong to the Martelly-Lamothe Government and close to the National Palace; or friends and colleagues of the deceased; to the extent that the arguments confirm or contradict each other according to the interests of both sides in the conflict. In the absence of Judge Joseph to bear witness to the abuse he was subjected to, the public relies on investigators to establish the truth. In statements made within the framework of the inquiry in the conditions in which the death of the magistrate occurred, several factors militate against President Martelly and Prime Minister Lamothe. First of all, the opacity that characterizes

the management style of the rose government will certainly work against him. For in all the crises that erupted during Martelly’s young administration, from the Belizaire case to the death of Judge Joseph, including the issue of the alleged dual citizenship of the president himself, his Prime Minister, some ministers and secretaries of etate, Mr. Martelly shows his temperament as an adventurer. Far from seeking compromise in a constructive dialogue with his accusers, he is always ready to pick a fistfight, if not to berate his critics in the true style of Sweet Mickey. On the other hand, if there was no dead judge until now, the reason may be found in the fact that such meetings like those held with Jean Serge Joseph, did not have their raison d’être before. For judges handpicked to render decisions dictated by President Martelly did not need to be convinced to fawn at the National Palace and the Prime Minister’s office. Indeed, shortly after being sworn in, the new president ordered that an accommodating judge be found to set free, in flying the coop, a senior officer of the National Police imprisoned on remand on charges of having played a role in the murder of his rich mistress, who was a drug dealer. Same for Calixte Valentin, advisor to President Martelly assigned to the Customs in Malpasse, at the Haitian-Dominican border, where he was responsible for ensuring the smooth running of “transactions“ in behalf of the presidential family. Following a dispute with merchant octanol Derissaint, a resident of Fonds Parisien, the nature of which has never been explained, Valentin gunned down the businessman. The great outcry over the incident led to the imprisonment of the advisor to the president by the Government prosecutor of Croix des Bouquets, following him interviewing the witnesses. After about six months of detention, the case of Calixte Valentin was assigned to another judge by order of the National Palace specifically to see to his release. When the president of the Republic so vassalize the judicial system to ensure impunity to his supporters, one can easily imagine how far he would be willing to go to protect his wife and son over the professional integrity of a recalcitrant judge. Defenders of the president and the Prime Minister, in the matter of the death of Judge Joseph, criticize those seeking justice for the victim, accusing them of smearing the image of the president by creating a scandal that doesn’t exist. This argument is specious to say the least because those who convey it seem to forget previously committed murders, under Martelly’s watch, which could have a direct link to Judge Joseph’s death. Indeed, at the beginning, at the time the scandal broke out regard-

ing the appointment by President Martelly of the first lady and their first son as managers of public funds without such powers being granted to them by the Constitution and the law, the Minister of Interior and National Defence, then headed by Thierry Mayard-Paul, was reported to be a supplier of millions to the presidential family. Senators opposed to President Martelly were gearing themselves up to conduct an investigation by interviewing officials of the State. On 27 September, 2012, the Chief Accountant of that Ministry, Manès Monchéry, aged 54, with his wife Carline Guillaume, 48 years-old, and two of their children, Olivier and Sanika, respectively 18 and 12, were murdered in the family residence in Thomassin 38. Without a doubt, these heinous crimes were committed in order to permanently silence Mr. Manes. For, not only no official government statement had announced the tragic death of this

high official of the government and his family, the authorities had not ordered an investigation in order to identify and punish the perpetrators , because they already knew who had committed this odious act. With President Martelly not being strange to such crimes and attitudes, one can only conclude that he did intervene, this time directly, in the death of Judge Joseph. There is an outside chance that this conclusion may be erroneous. We must hope so for the greater good of the nation. But if the opinions emitted up to now about the death of Judge Joseph are confirmed by the investigations, there are reasons to fear that the country will find itself in ugly trouble. For the whole world would have found that Haiti is run by rogue politicians. They don’t have their place among defenders of the law, democracy and good governance. Haïti-Observateur P.O. Box 356237 Briarwood, NY 11435-6235 Tél. (718) 8122820


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ToURiSM in HAiTi Presented by irlène Augustin-Whiteman

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LE ToURiSME En HAÏTi Présenté par irlène Augustin Whiteman

ToURiS An AYiTi Prezante pa irlène Augustin Whiteman

(nap kontinye)

(Continued)

(Suite)

From Our Cities and Our Villages by Constantin Henriquez, foreword by Luc Grimard, Port-auPrince, 1932

De Nos villes et nos bourgades, par Constantin Vil nou ak tout ti bouk nou yo pa Constantin Henriquez, prefas pa Henriquez, préface de Luc Grimard, Port-au-Prince, Luc Grimard, Pòtoprens, 1932 1932: Nan kòmansman liv la, mwen deja pale de analoji. Men nou rankontre J’ai déjà, dans mon Avis au lecteur, parlé de l’analogie. youn nan ka sa yo. Annefè, an Frans, Chateaurenault, Boulogne-surNous voila en présence de l’un de ces cas. En effet, en Mer, Saint-Valery-en-Caux, Bourg-Saint-Andéol ak Bourg-de-Pège France, Châteaurenault, Boulogne-sur-Mer, Saint-Vale- kenbe sèlman yon pati nan non ry-en-Caux, Bourg-Saint-Andéol et Bourg-de-Pège ne yo. Egzanp : Renoden, Boulonè, conservent qu’une partie du nom. Exemple : Renaudins, Valerikè, Bougessan, Peyajwa. Boulonnais, Valéricais, Bourguessans, Péageois. Il nous sera donc loisible, nous basant sur 1e même Se poutèt sa, nou pral gen tout principe, de désigner les habitants de l’Anse-d’Hainault lwazi, baze nou sou menm prenet de la Baie-de-Henne par les vocables euphoniques et sip sa a, pou’n rele moun Ansbrefs : *Hainaudins, *Hainaudines, *Hennois *Hennoi- Deno ak Bè-de-Hèn avèk non ki ses.(1) Comparez ces choix avec ceux de Lhérisson. Il e ki sonnen byen tou : *Henodénommait les habitants de l’Anse-d’Hainault et de Baie- den, *Henodèn, *Henwa * Hende-Henne, par les expressions « Änsehainois » et « waz.(1) Konpare chwa sa yo ak Baieshennois »... Les deux sont fort drôles. Passe encore sa Lerison (Justin Lhérisson, pour le premier, mais quant au deuxième, il est pour 1e ekriven ayisyen) teLi te rele moun Ans-Deno ak Bè-de-Hèn moins équivoque... Dans les mots hennois, hennoises, l’h est aspiré. pa ekspresyon “Äns-Enwa” ak “ Par ailleurs, certains noms se terminant en ais, é, ée, Bè-Henwa “ ... Tou de non sa yo ay, eaux se changent généralement en éens. Arcahaie: trè komik. Pas ankò pou premye *Arcahéens; Fort-Liberté: Fortlibertéens; Limbé: *Lim- a, men dezyèm lan, pi piti yon béens; Thomazeau: *Thomazéens. moun kab di de li, sè ke’l pa Mme Whiteman a travaillé Cette formation est également usitée en France où klè... trente et un ans comme membre du l’on dit avec élégance: Äcahéens (de Achaïs); Annonéens Nan mo henwa henwaz, h la Corps Enseignant du Département (d’Ännonay); Quimperléens (de Quimperlé); Scéens (de aspire. de Chimie à Hunter College de New Sceaux). Anplis, gen kèk non ki mete York. Je ne peux admettre celle peu harmonieuse de mon Madan Whiteman te pase tranestimable prédécesseur. Pour Arcahaie, il avait, en effet, fen yo nan è, e, ay, o jeneralman proposé « Arcahiens » et pour ‘Fort-Liberté, « Fortliber- chanje nan yen; Akayè: * Aka- teyennan ap travay kòm Asistan tiens », et pour Thomazeau, « Thomazonais ». Je crois heyen, Fò-Libète: Fòlibètéyen; Chimi nan Depatman Chimi Onntè qu’il est impossible que l’on s’attache à cette formation Lembe: * Lembeyen; Tomazo: * Kolèj (Hunter College) nan Nouyòk T o m a z e y e n . Ms Whiteman worked thirtyqui n’a eu pour se constituer aucune règle précise. De Baradères, il a formé « Baradois ». Si l’on doit Fòmasyon sa a se men isaj ki one years as an Instructional Staff amputer d’une syllabe Baradères quand il faut désigner egziste an Frans kote non sa yo member at the Chemistry Departses habitants, Badérois, n’est- il pas un choix plus judi- byen bròdè: Akaheyen (pou ment of Hunter College, New moun Achaïs) Anoneyen (pou Yorkew York. cieux ? Pareillement les deux mots Bainétains ou Bainétiens moun Annonay) Kenpèleyen (de Bainet) valent mieux que « Bainois » formé encore (pou moun Quimperlé), Seyen (pou moun Sceaux). par pure fantaisie. Mwen pa ka admèt fòmasyon ke predesesè’m nan, kwake’m estiNous atteignons Bayeux. Ce mot existe ailleurs et ses me’l anpil, te bay e ke mwen panse pa twò bèl, pa sonnen byen. Pou habitants répondent au joli nom de *Bajocasses. D’au- Akiayè li te pwopoze annefè “Akayen” e pou “Fò-Libète,” “ Fòcuns disent aussi *Bayeusains. Libèteyen” ak Tomazo” Tomazonè “ Mwen panse ke’l enposib atache Et voilà que le Cap-Haïtien se présente enfin. De tout nou a fòmasyon sa a ki, pou konstitwe tèt li, pa swiv okenn règ espetemps le Cap a eu des Capois et nom des Capoix. Pour- sifik. quoi s’acharne-t’on à substituer l’x à l’s ? C’est pourtant Ak Baradè, li te fòme “Baradwa.” Si nou dwe koupe yon silab nan de très vieille notoriété, que le Capois fait pendant à la Baradè lè pou deziyen popilasyon li, èske Badewa pa yon pi bon Capoise. Pour qu’on n’oublie pas que nos anciens voisins chwa? Parèyman 2 mo sayo Beneten oswa Benesyen (moun Benè) pi bon furent des Castillans, je désire attirer votre attention, lecteur, sur les noms Capotille et Lascahobas. Nous en pase “Benwa” ki fòme tou pa pi fantezi. Nou rive nan Baye. Non sa a egziste yon lòt kote e moun la tirons: Capotillans, Capotillanes, Lascahobans, Lascaho- reponn a bèl non Bajokas. *Gen kèk ki di tou Bayezen*. Epi, koulye a Kap-Ayisyen finalmanprezante’l. De tout tan, Kap banes. Rejetons « Lascahobiens » dû à l’ami Lhérisson. Près de la frontière se trouve une bourgade du nom te gen Kapwa (an franse, Capois e non Capoix. Alò, otè a ap mande de Castilleur. Toujours, d’après les principes précédem- poukisa nou dezespereman vle ranplase s la pa x) Sa gen lontan ke ment énoncés, je formerai Castillanais, Castillanaise. tout moun konnen Kapwa ale ak Kapwaz. Pou nou pa bliye ke ansyen vwazen nou yo te Kastiyan, mwen Quant à Cerca-la-Source, on a proposé « Cercasourciens ». Comme on dit en créole, c’est un peu longon. vle atire atansyon ou, lektè mwen, sou non Kapoti ak Laskawobas. Nou tire de yo: Kapotiyan, Kapotiyann, Laskawoban, Nous avons substitué Cercassiens, Cercassiennes. Chardonnières donne de prime abord l’idée d’un Laskawobann. Annou rejte “Laskawobyen” ke zanmi nou Lerison lieu planté de chardons. Qu’on ne s’y méprenne pas, car te pwopoze. Tou pre fontyè a gen yon bougad yo rele Kastillè. Toujou daprè il s’agit ici d’une variété d’échinodermes vulgairement appelés chardons et très répandus sur cette plage. Aussi prensip nou dekri pi wo a, mwen pral fòme Kastiyanè, Kastiyanèz. ai-je fait Chardonésiens, Chardonésiennes. Kanta Sèka-la-Sous, yo te pwopoze “Sèkasousyen.” Kòm yo di Dame-Marie, déjà transformé par vocalisation, était an kreyòl, se yon longonn. Nou ranplase li pa Sèkasyen, Sèkasyèn. à l’origine Dalmari. C’est un mot de provenance indienChadonyè bay iou dabò lide yon kote ki plante ak chadron. Ke ne désignant un gros arbre. Nous en tirerons pa gen okenn erè, paske sak gen la a, se yon varyete de ekinodèm Dalmaristes pour les deux genres. (ousen) ki byen souvan yo jwenn toupatou sou plaj sa a. Se konsa Cayes-Jacmel. Voilà un nom composé de deux mwen te fè Chadonezyen, Chadonezyèn. vocables connus. Les habitants des Cayes sont des CaDam-Mari, ki deja transfòme pa vokalizasyon, te orijinèlman yens, et ceux de Jacmel, des Jacméliens. Qui oserait for- Dalmari. Se yon mo ki gen orijin endyen pou yon gwo pye bwa. mer Cayes-Jacméliens sans être taxé de mauvais goût ! Nou pral tire Dalmaris pou tou de sèks yo. N’est-il pas agréable à l’oreille de dire par contraction Kay-Jakmèl. Vwala ke se yon non konpoze ak 2 vokab moun Caïméliens, Caïméliennes ? Qu’en pensez-vous, ami konnen byen. Moun OKay rele kayen, moun Jakmèl se jakmlyen. lecteur ? Ki moun ki ta oze fòme Kay-Jakmelyen san y opa akize’l de rnove Grand-Bois — par analogie avec la coutume fran- gou! Eske’l pa sonnen mye nan zòrèy di pa kontraksyon çaise — devrait faire *Magnibosiens ou Kayimélyen, Kayimélyèn? Ki sa wpanse, lektè zanmi mwen ? *Grandbosiens, non « Magniboisiens » (Lhérisson). Gran-Bwa - pa analoji ak koutim franse – te dwe fè *MagniGrand-Gosier, ainsi désigné à cause de l’affluence bozyen oswa *Granbwazyen, men pa “Magnibwazen” (Lhérisd’oiseaux du même nom qui vivent dans ce lieu, a, son). certes, une formation difficile. Sans doute, tous nous Grand-Gozye, yo deziyen konsa akòz de foul zwazo ki gen savons que le pélican est l’oiseau aquatique dénommé chez nous grand-gosier à cause de sa constitution orga- menm non sa a e ki viv nan kote sa a, gen sètènman yon fòmasyon nique. Par ainsi.il semble que Pélicanais devrait l’em- difisil. Pa gen dout, nou tout konnen ke pelikan se zwazo akwatik porter sur « Grangosiens », un peu rude, vous l’avoue- ki lakay nou rele grangozye poutèt nati òganik li.Konsa, li sanble Pelikanè dwe pase sou “Grangozyen” yon ti kras manke manyè, ou rez, ami lecteur. Comme vous le savez, Irois est synonyme d’lrlan- dwe admèt, zanmi lektè. Kòm ou konnen, Iwa kanpe pou Ilandè, Irish nan lang angle, dais, en langue anglaise Irish. Je tire alors de ce vocableci Irissiens, Irissiennes. De celui d’lrois, je forme Mwen ka tire de tèm sa a Irisyen, Irisyèn. De lwa mwen fòme Iwasyen, Iwasyèn. Irosiens, Irosiennes. La semaine prochaine, nous continuons avec la Semèn pwochen, n’a kontinye ak fòmasyon non popilasyon vil formation des noms des habitants de nos villes et ak bouk nou yo bourgs

In my Notice to the Reader I spoke of analogy. Here is one of these instances. Indeed, in France, Châteaurenault, Boulogne-sur-Mer, Saint-Valery-en-Caux, Bourg-SaintAndéol et Bourg-de-Pège keep only part of the name. For example: Renaudins, Boulonnais, Valéricais, Bourguessans, Péageois. It will be easy then for us, taking as a basis the same principle, to designate the inhabitants of Anse-d’Hainault and of Baie-de-Henne by the euphonic and concise terms: *Hainaudins. *Hainaudines: “Hennois,“ “Hennoises.” (1) Compare these options with those of Lhérisson. He named the inhabitants of Anse-d’Hainault and of Baiede-Henne by the denominations: “Ansehainois” and “Baieshennois”. Both are rather odd. The first term could suit, but as to the second, it is somewhat equivocal... In the words Hennois, Hennoises, the letter h is aspirate. Besides, certain names ending in ais, é, ée, ay, eaux generally change into éens. Arcahaie: *Arcahéens, FortLiberté: *Fortlibertéens, Limbé: *Limbéens, Thomazeau: *Thomazéens. This formation is likewise used in France where it is said with elegance: Acahéens (from Achais), Annonéens (from Annonay), Quimperléens (from Quimperlé), Scéens (from Sceaux). I cannot admit, for their lack of harmony, those chosen by my estimable predecessor. He proposed in fact “Arcahiens” (for Arcahaie), “Fortlibertiens” (for FortLiberté), “Thomazonais” (for Thomazeau.) It is impossible to accept. I think this formation, as it is, is not based on any precise rule. Out of Baradères, he formed “Baradois.” If out of Baradères a syllable must removed when it is necessary to designate its inhabitants, is not Badérois a more judicious choice? Similarly, the two words Bainétains or Bainetiens (from Bainet) are better than “Bainois” formed once more by mere fancy. Now comes Bayeux. This word exists elsewhere and its inhabitants are called by the pretty name of *Bajocasses. Some say also *Bayeusains. Finally, comes Cap-Haïtien. At all times, the Cap had Capois and not Capoix. Why persist in substituting the x for the s? As it’s been known for the longest time, Capois has its counterpart in Capoise. It must not be forgotten that our old neighbors were Castilians. I wish to draw your attention, reader, on the names Capotille and Lascahobas. We deduce: Capotillans, Capotillanes; Lascabobans, Lascabobanes. Let’s put aside “Lascahobiens” due to our friend Lhérisson. Close to the frontier exists a village by the name of Castilleur. As usual, according to the principles previously cited, I will form Castillanais, Casrillanaises. For Cerca-la-Source, “Cercasourciens” was proposed. As it’s said in Creole, it’s a little longon, meaning rather long. We have chosen Cercassiens, Cercassiennes. Chardonnières gives at first the impression that it’s a place planted with thistles. We must not be misguided as it is a case here of a variety of echinoidea commonly called chardons and widely spread on the beach. So I formed Chardonésiens, Chardonésiennes. Dame-Marie, already transformed by vocalization, was at the origin Dalmari. It’s an Indian word meaning a big tree. We will draw Dalmaristes for the two genders. Cayes-Jacmel. Here is a compound word of two known names. The inhabitants of Cayes are called Cayens and those of Jacmel, Jacméliens. Who could venture to say Cayes-Jacméliens without being accused as being unpleasant? Does it not sound better saying by contraction Caïméliens, Caïméliennes! What do.you say, dear reader? Grand-Bois — by analogy with the French custom — should form Magnibosiens or Grandbosiens, not “Magniboisiens”(Lhérisson.) Grand-Gosier, so called on account of the affluence of birds of the same name that breed in this locality, has certainly a difficult formation. No doubt. we all know that the pelican is the aquatic bird known as grand-gosier in Haiti because of its organic structure. So, it seems that Pélicanais should replace “Grangosiens,” rather harsh, as you see, dear reader. As you know, Irois is synonymous with Irlandais in the English language Irish. I draw out then from this word: Irissiens, Irissiennes. From that of Irois, I form Irosiens, Irosiennes. Next week, we continue with the formation of the names of our inhabitants


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Haïti-observateur

24-31 juillet 2013

Blagues de Louis

DIPLOMATIE INTERNATIONALE ET SOCIETE

En traduisant en français des blagues conçues et écrites en allemand, Louis, citoyen haïtiano-allemand, jette un pont culturel entre la franco-créolophone Haïti et la germanophone Allemagne qui réunit Prussiens et Bavarois.

1918— Après plusieurs années passées sur une île déserte, un naufragé voit, enfin, un beau jour, une femme dans une combinaison de plongée sous-marine sortir de l’eau, et qui se dresse devant lui. — « Combien de temps s’est écoulé depuis que vous avez pu fumer une cigarette ? » lui demande la blonde. — « Dix ans». Elle ouvre une poche de sa combinaison de plongée et lui donne un paquet de cigarettes. L’homme s’empresse d’en allumer une. — « Mon Dieu, que ça fait bon ! » dit-il en fermant les yeux avec délice. Elle continue : —« Et combien de temps s’est écoulé depuis que vous n’avez bu du whisky ? — « Dix ans». Elle ouvre une autre poche de sa combinaison de plongée, en sort une bouteille de whisky, la lui tend avec un large sourire. Il se presse de déguster une grande gorgée du précieux liquide… — « Mon Dieu, quel goût fantastique! » Cette fois, la femme ouvre la fermeture éclair de sa combinaison et lui demande : — « Combien de temps s’est écoulé depuis que vous n’avez vraiment eu un grand plaisir ?» Il ne croit pas ses oreilles ; et avec les yeux agrandis à l’extrême, tremblant d’impatience, il demande : — « Mon Dieu, dites sincèrement : avez- vous aussi un équipement de golf avec vous ? » 1919— Après beaucoup d’insistance de la part de sa femme, un chasseur se laisse persuader de l’emmener une fois avec lui la prochaine fois qu’il va à la chasse. Dans la forêt, il lui explique alors comment elle doit utiliser le fusil et la meilleure façon de se camoufler. En outre, il lui dit qu’il est très important, dans la chasse, de se précipiter immédiatement après le tir vers l’animal abattu pour manifester son droit de possession sur la proie. Ces instructions commu-

niquées, ils passent de la théorie à la pratique. Les deux se séparent et attendent respectivement dans leur cachette. Après un court laps de temps, le chasseur entend un coup de feu de son épouse. Il se

précipite rapidement pour voir si elle a tout fait comme il faut. Même de loin, il peut voir comment un homme visiblement en colère et fou de rage discute avec sa femme à côté d’un cadavre. Comme il se rapproche, il peut entendre l’homme dire : — «D’accord, vous m’avez persuadé : C‘est votre cerf, je le vois…Il vous appartient, vous l’avez abattu, mais je vous saurais gré de bien vouloir me permettre au mois de garder la selle de mon cheval ! » 1920— Deux couples amis jouaient aux cartes ensemble, un beau soir de dimanche. Horst dont une carte est tombée par terre s’est baissé pour la ramasser. Sous la table il a pu remarquer que Dagmar, la femme de son copain Anton, qui était assise en face de lui, avait écarté largement les jambes et … ne portait pas de sousvêtements. Bien sûr que Horst fit semblant de n’avoir rien remar-

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qué. Plus tard, quand il alla dans la cuisine pour prendre quelque chose à boire, Dagmar l’a suivi et lui a demandé : — « As-tu vu tout à l’heure sous la table quelque chose que tu aimerais avoir ? » Surpris par son ouverture d’esprit, Horst, répondit que oui et elle ajouta : — «Tu peux l’avoir, mais ça te coûterais 500 ». Horst a accepté le deal. Dagmar lui a dit alors que son mari Anton rentre les vendredis toujours assez tard du travail et qu’elle l’attend à 14 h. Bien sûr, Horst était à l’heure, il lui a remis 500 € et les deux ont pu jouir de deux heures inoubliables. Anton rentre comme d’habitude à 18 h à la maison et demande directement à sa femme : — « Horst était-il ici cet après-midi ? » Dagmar fut choquée, mais réussit quand même à cacher les tremblements de ses genoux et répondit, apparemment calme : — « Oui. Pourquoi ? » Son cœur battit comme fou quand Anton continua : — « T’at-il donné 500 € ? » Dagmar vit là la fin de son ménage, mais elle réussit à garder son sang froid et affiche un visage impassible en disant : — « Oui, il m’a donné 500 € ». Anton sourit de contentement et dit : — « Eh bien, on peut se fier à Horst. Ce matin, il est venu à mon bureau me prier de lui prêter 500 € qu’il a promis de me rembourser aujourd’hui même… » 1921 — « Chaque fois que je te dis que je voudrais coucher avec toi, tu baisses les yeux...Es-tu tellement timide ? — « Non, je regarde plus bas, je veux seulement voir jusqu’où tu es déjà prêt… » 1922— Dans le train, un homme ayant de diarrhée cherche frénétiquement une toilette, mais elles sont toutes occupées. Dans le dernier wagon, il frappe à la porte de la toilette en criant désespérément: — « Dépêchez-vous ! Je ne peux plus ! » Un cri répond: — « Soyez

Lopez Rodriguez vs Guire Poulard : Mépris ou crainte catholique Par Dan Albertini Entre (), Question : Jean-Serge Joseph, jouissait-il d’une bonne santé ou, souffrant parfois, il aurait été en traitement ou, en consultation, à Montréal, depuis ou vers 2001-2002 ? Fin de (). La consigne du silence est-elle de rigueur à l’archevêché de Port-auPrince, tandis qu’à l’archidiocèse de

prêter beaucoup plus d’attention car, de nos jours, beaucoup d’argents circulent en Haïti. Mauvais gestionnaire paiera, par ignorance, ou par manque de prévision. Poulard est-il concerné par l’économie ? Nous ne voulons à ce stade mêler pintades et autres gallinacés, car l’intervention de Rodriguez évêque (1989) consistait à défendre le Clergé catho-

Santo Domingo c’est l’auto-panégyrique dominicain ? Guire Poulard serait trop absorbé par la reconstruction pour y voir clair. La critique est aisée, certes, mais nous ne sommes pas tendancieux comme certains semblent l’interpréter. La République dominicaine ne prend jamais rien à la légère avec Haïti, les intérêts matériels passent avant tout, même chez Lopez Rodriguez. Il y a de cela quelques semaines, je commentais la prise de position du cardinal Lopez Rodriguez dans l’affaire des poulets à risque pour les Haïtiens. J’avais, en effet, souligné le fait que le cardinal, trop pressé, n’aurait pas consulté ses pairs à Port-au-Prince.

lique haïtien accusé par Namphy dans l’affaire du massacre du 29 novembre 1987. C’est même à son honneur que de défendre ses pairs en Haïti. D’autant plus que le général Namphy a su prouver sa cruauté, plus tard, envers même ses pairs militaires. Le gouvernement haïtien n’est pas dans nos ondes de compassion, certes, cependant, la santé des Haïtiens ne peut faire l’objet de mesquineries dominicales dominicaines, sous prétexte de les léser en terme commercial. Quand ils traitent nos frères comme des esclaves dans les bateys et ailleurs aussi, c’est dommage d’avoir un ambassadeur makout, malgré Poulard, personne ne

Même si Poulard n’est encore cardinal, mais il y a tout de même un Bernardito nonce apostolique au pays. Quelle importance semble-t-on vouloir dire dans certains couloirs ? Erreur, les archives d’H-O parlent mieux que nous. 1988-1989 démontrent d’une part l’engagement politique de Poulard évêque, et la position politique et diplomatique de Lopez Rodriguez Nicolas de Jésus, un an plus tard, dans l’affaire Namphy en République dominicaine. D’où ma question : pourquoi Poulard n’a pas répondu à De Jesus, quand l’affaire risque de prendre des dimensions trop larges, et connaître d’autres dérapages par la faute du cardinal Rodriguez. La RD voudrait-elle réellement attaquer Port-au-Prince à l’OMC, par action préventive, ou par réaction mal guidée ? Il nous faudrait

peut placer en lui confiance comme à un enfant de cœur, et espoir comme à un expert. Cependant, Lopez Rodriguez ne peut donc renier l’intelligence dont il s’armait quand il disait : « Henry Namphy a laissé son pays comme lâche, pour échapper à la prison que méritent les délits commis par son gouvernement ». C’est là la loi du temporel et non la notion du pardon. Lequel pardon acceptons-nous que ne méritait Namphy. Où est donc passée cette intelligence Rodriguez pour ne pas aller sonder dans les faits scientifiques, avant de saupoudrer la République d’Haïti de sa verve devenue dangereuse sur l’île. Si Poulard n’offre de réplique, alors là. Quel berger, quel mépris et, quelle crainte ! lovinsky2008@gmail.com

heureux de ne pas souffrir comme moi de constipation ! »

1923— Le patron s’adresse ainsi à l’ouvrier : — « J’en ai assez ! Vous êtes révoqué ! » L’ouvrier de répondre : — «Révoqué ? Et moi, j’ai toujours cru qu’on vendait les esclaves… ! » 1924— Trois gosses discutent duquel de leurs pères est le plus rapide. Le premier affirme : — « Mon père conduit une voiture de course. Il est certainement le plus rapide ». Le second lance : — «Oubliez ça ! Mon père est pilote dans l’armée de l’air, il est donc beaucoup plus rapide. ». Le troisième s’écrie : — « Non, mon père est encore plus rapide ! Il est fonctionnaire d’État, il va si vite que les vendredis où le travail finit à 4 h, il est déjà à 3 h à la maison ! » 1925— Le prêtre veut visiter le couple de jeunes mariés. Quand il entre doucement dans l’appartement, il trouve la femme nue, couchée sur le canapé et soupire : — « Est-ce toi, mon ange ? » — « Non, répoond t-il, mais je viens de la même société ».


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Kreyòl Soti nan paj 6

Li pa dwe kite okenn vagabon abiye ap ranse ak li. Bagay yo pa nan plas yo. Klebè : Pèp la konprann jwèt vagabon yo trè byen. Gen yon bagay mesye yo pa reyalize k ap bon pou peyi a, se fè moun respekte lotorite Leta nan tout sans. Ki kote moun sa yo vle nou ale nan kreye kriz nan peyi a tout lasent jounen ? Tout manti y ap bay nan peyi a ap gen konsekans grav si bagay sa yo pa sispann, paske sosyete nou an ap tounen yon pèp mantè. Se pou bagay yo chanje nan peyi nansèt nou yo. Gen yon travay an pwofondè ki bezwen fèt pou retire bann sangwen yo nan sen nou. Jesi : Adye, sè mwen ! Bagay sa fè m ri kont mwen, pou wè se moun ki gen lalwa nan men yo k ap bay manti. Sa pouse moun serye di nou gen yon sosyete pouri e santi nan nen nou. Se pou nou rele koukou wouj dèyè tout san manman yo ki vle Ayiti fouti. Igèt : Sa pa gen dwa janm fèt nan peyin nou an. Tout bagay bezwen yon preparasyon ak yon kòmansman pou li rive nan bout li. Nou dakò, Ayiti se yon peyi lib e souvren. Men se pa sa ki pou fè youn pa respekte lòt. Nou dwe fè anpil efò pou nou chanje bagay yo. Gabriyèl : Se pou gen yon leve kanpe kont bann senden yo ki enpoze peyi a fonksyone. Mesye yo vin pou fè politik santi e non pa pou fè travay pèp la ki voye yo ranpli yon misyon. Gen landan yo ki pa fouti mete pwent pye yo nan zòn yo soti a, paske yo pa vin regle anyen. Yo prefere ap kreye dizizyon pou fè youn rayi lòt olye yo tout okipe sa yo gen pou yo fè a. Sesilya : Mwen kwè ou di yon bon bagay la a. Chak jou nou leve nan lakou peyi Dayiti se zen k boule, se tripotaj ak jalouzi k ap mennen pou yo rive dekapote travay yo gen pou

yo fè byen lontan. Non, se pa posib pou nou kontinye ap gade san nou pa reyaji kont bann enkonsyan yo. Klebè : Mwen pa fouti konprann nan ki saltenbank peyi nou an tonbe jodi a nan men yon bann vakabon, mèsenè e menm teworis. Mwen konkli ke se dirijan nou yo ki pa pran bagay yo oserye e k ap penyen lage pou tout valè moral nou yo disparèt. Se pa posib ! Sa fè mal e menm tris pou nou konstate detoryasyon sa a ki gaye nan peyi nou. Sesilya : Linyon fè lafòs la se li menm ki te yon zouti pou nou, ke nou pèdi depi 17 oktòb 1806. Gen anpil travay ki pou fèt pou nou jwenn li. Nou refize ini nou nan sans reyèl mo a. Se ini pou tout Ayisyen ini yo san demagoji pou nou rive rezoud tout pwoblèm nou. Se pou nou mete tout vagabon deyò san paspouki. Se pou tout Ayisyen konsekan degaje yo pou yo sove peyi a k ap trepase. Mwen pa kwè m gen plis bagay pou m ajoute, paske twòp literati pa p mennen nou okenn kote. Se pou nou pran konsyans pou nou reprann endepandans nou definitivman. Nou konnen plis bagay pase m. M ap kite nou pou nou kontinye konvèzasyon nou yo sou peyi a. Gabriyèl : Endepandans nou an pase nan dezòd akòz deblozay ki gen nan sen nou. Se sa k fè nou pa fouti fè okenn pa pou nou soti nan zapzap sa a nou tonbe a. Jesi, Klebè, Sesilya ak Igèt : Yo tout tonbe ri. Gabriyèl : Mwen pa wè rezon pou nou tonbe ri. Gade ki jan ti Gabriyèl fè yo tout tonbe ri pou yo pa chape. Sesilya : Ou konnen byen, Gabi, depi sè w pa konprann yon bagay, fòk li mande eksplikasyon. Gabriyèl : Men kounye a, Gabriyèl, ti Gabi, tounen yon pwofesè lèt. Sa k ta di sa ! Bondye, nan majestge l, gen tout pouvwa.

24-31 juillet 2013

Sesilya : Ale non, Gabi ! Ou konnen byen ke Sesilya pa fè mank e li pa p fè sòt pou l soti san yon bagay nan men l. Mwen pa sipoze mouri sòt an espri. Nou anvayi ak lòbèy, sètadi zapzap, jan pou di l la. Gabriyèl : Yo gen rezon rele w Sesilya. Se pa pou granmesi yo te ba w non sa a. Ou fè tout, sè mwen. Devlopman imajinasyon w se yon òdinatè, yon konpitè detektè pou kenbe tout kidnapè, vòlè bèf pou tounen youn nan palmantè yo. Se yon enstitisyon kowonpi chaje ak vòlè, kriminèl, machann lòbèy ak radòtè. Peyi Datyiti pa gen chans vre pou se moun sa yo yo mete sou moun. Di m non, ki moun ki fè bagay pi lèd nan vòlè ak yon atis k ap mete distraksyon pou l fè lajan li. Sesilya : Tout moun sa yo sou blòf. Yo pa gen anyen serye y ap regle nan peyi Dayiti. Yo vin pou yo vòlè. Se pou yo mare tout anba kòd pou peyi a kapab respire. Gabriyèl : Bagay yo pa janm nan plas yo, paske nou gen 2 bagay ki atache nan sen nou tankou yon gren pis sou chen. Nou gen emosyon nou kite anvayi kè nou pou nou fè tenten pou nou pa janm reyalize anyen. Epi, nou eseye viv nan yon sèk visye ki rann nou koken. Jesi : Nou chaje ak yon bann koken ki bezwen vòlè pouvwa e ki bezwen rete fè plis tan san yo pa ale nan eleksyon. Sesilya : Nou gen yon seri de moun la a ki fouye e ki fè enfòmasyon anpil pou konn reyèlman sa k ap pase nan peyi nou. Sa parèt reyèlman wont pou nou. Nou vin pa gen okenn valè kòm kretyen vivan, paske nou tounen koken, odasye e menm vòlè. Anpil vòlè san karaktè antoure nou. Klebè : Mwen remake yon bagay la a. Se sou fent Jesi t ap pran nou. Yo gen rezon di ke : « Nan dine koukou, ou sipoze manje kaka chwal ». Jesi : Se sa li ye ! Pa gen rezon pou m te pote tèt mwen ban nou san mwen pa konn san nou panse. Ti Nèg

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Dr Jean-Claude Compas, M.D., Michena Brooks, D.P.M. Philippe Lauture, M.D., Marthe Abraham, M.D. Getachun Kifle, M.D., Jean Antoine, D.D.S.

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RÉHABILITATION PSYCHOLOGIQUE Problèmes psychologiques • Dépression • Anxiété

nous acceptons Blue Cross, Prudential, no Fault Medicaire, Compensation, GHi, 1199

Dayiti twò mechan e yo pa respekte moun ditou. Nou gen yon bann dirijan sèvèl poul ki bezwen rete sou pouvwa a pou yo kontinye ap voye piman bouk. Si Konstitisyon an pa ekziste, mesye yo ap depase 4 an yo a pou yo fè 6. Men si konstitisyon an aplike, se pou mesye yo jete yo. Si yo pa vle, baton ap fè yo kouri. Kòm yo renmen baton, yo pra l pran baton kòm san wont, san santiman e san karaktè. Gabriyèl : M ap rive lakay vwazin nan pou m prete ti chèz li a. Moun sa yo mechan tout bon e yo konn sa y ap fè. Se pou m pran ti chèz ba m pou m gade yo nan betize, paske yo se koken. Yo chita ap fè zen san yo pa janm vin ak prèv. Yo tout gen reyalite a devan je yo, men yo refize pran konsyans. Yo vle voye pèp la alabouchri. Pèp la deja konnen kout grif yo. Li pridan pou l pa di si l te konnen. Y ap mande pèp la pou l leve kanpe. Enben, se nan dengon yo pèp la gen pou l leve kanpe, paske li pa fouti kontinye viv nan sitiyasyon sa a. Mwen pa fouti rete tann jou sa a kote Nèg ap vle kouri, yo pa p fouti fè sa, tèlman yo gen pou yo sezi. Menm si yo pote fèy vèvenn pou yo, yo pa p refè, paske se yo tout k ap aneyanti pou bay peyi a yon chans. Kòm pèp la se jibye e yo menm, yo se chasè, ya regrèt. Igèt : Si mwen byen konprann tout bon tankou pwovèb la di : « Yon jou pou chasè, yon jou pou jibye ». Anverite, jou a gen pou l vini pou peyi Dayiti jwen chans li pou l respire bon jan van. Moun sa yo se yon bann kolon mantè ki toujou ap di sa k pa sa toutan. Li ta reyèlman bon ke tout moun konsène yo fv yon jefò. Fòk nou toujou ankouraje moun k ap fè pwogrè. Nou gen dwa konstate nan ki nivo bann vagabon nan peyi a vle pini pèp la nan voye l al nan palè pou kout fizi elimin anpil nan yo. Tout sa se pawòl vagabon, Nèg san moral, san diyite. Se pou mesye sa yo al pote tèt yo ale pèsonèlman san pèp la ki pa t manje lapire, pou l al rann lapire. Ale mesye sa yo laprit ! Sesilya : Yo pa ta demerite l. Nèg sa yo se yon pakèt moun fou e ke pèsonn pap okipe. Tout moun wè kounnye avèk ki moun pèp la ann afè. Se menm ekip konplotè yo ki te touye lanprè Jak premye, pou m pa di Jan Jak Desalin, nan Pon Wouj, 17 oktòb 1806. Nou pa fouti bliye dat sa yo ki enpòtan pou nou. Yo pa gen jèn e yo pa gen nen nan figi yo non plis pou yo kontante yo ap bay manti nan tout radyo nan peyi a. Yo pa gen tyravay pou yo fè. Yo vin tou cho-tou bouke pou fè landyèz. Se yon bann reselè, vagabon ki pran pouvwa a daso pou yo konpran yo kapab mele moun. Se yon bann blofè ki konprann yo kapab devye pèp la nan wout li. Yo twò piti pou yo rete pèp la ki pa ni pran, ni bay. Nou bouke ak bann malveyan sa yo ki pran pòz yo avèk pèp la, poutan se pakèt yo ke yo vin mare pou yo jete yo. Se yon bann blofè ki pran pòz inosan yo, k ap senpatize ak pèp la pou yo vale l. Pèp la jire ke li pa p pran nan kou pa konprann. Jesi : Pa gen manti nan sa ! Mesye yo pa vin pou konstwi, men pou detwi tout bon valè ki rete nan peyi a. Gen yon seri de akizasyon ki fèt andeyò limit yo. Se pou Lajistiks pran plas li pou evite tout derapaj sa yo. Je pèp la kale pou l swiv tout move bagay k ap pase ozalantou li. Nou kwè pèp la dwe pran yon fèm desizyon pou bay tout move sije sa yo monnen pyès yo, yo menm ki anpeche peyi a devlope e fonksyone nòmalman pou gen lapè nan vant. Sesilya : Anverite, ti Nèg Dayiti anraje pou fason yo opere e yo aji tou. Se pou Ayiti dekole pou l rive nan yon pozisyon kote bagay yo kapab benefisyue l nan tout sans. Nou pa p kite bann bagabon yo ap banbile tout lasent jounen pou fè peyi a tounen yon ribanbèl. Se pou nou pare pou tout move kou, kèlkeswa kote l soti pou nou ede peyi nou nan tout sans. Peyi a bezwen bourad nou pou li itil e k ap penmèt li dekole. Jodi a, bann mechan nan peyi a yo nan tout kwen ap banbile, fè tout move bagay pou yo rete okipe fonksyon yo genyen an. Yo pa manke odasye ! Jesi : Mesye yo malonnèt tout bon. Pou yo, pouvwa a etènèl. Men yo pa janm reyalize ke tout bagay sou tè a se

vanite e se pou yon ti bout tan. Pa gen nou youn k ap kite tè a avèk lajan e tout sa li genyen. Nou gen pou n vwayaje avèk 2 men e 2 pye nou. Nou pa dwe bliye : yon jou pou chasè ki toujou kontante yo touye jibye e ke demen se pral tou jibye yo. Jou a ap vini pou tout bagay vin nòmal nan peyi a, non pa ak mounn yo k ap fè dezòd ak divèsyon, men ak bon sitwayen ki renmen wè yon amelyorasyon pou peyi a, defason pou pèp la kapab jwenn yon ti moso pen pou l pase grangou l. Klebè : Mezanmi, konpreyansyon avèk obsèvasyon mennen pwogrè. Si tout vagabon yo te vle reflechi tout bon pou ede peyi a, nou t fè anpil pwogrè. Yo prefere ap fè tout demakaj pou defann tèt yo. Pèp la konnen tout vagabon yo ki se yon ti ponyen. Medam, wen kwè nou fè yon bon pwen lè nou bay egzanp chasè avèk jibye a. Tout jefò k ap fèt la a pou yon bon jan amelyorasyon pa yon bon bagay pou bann volè ak ensanse yo ki ta renmen ke se yo menm ki dwe ap jwi privilèj sa yo. Ayiti gen lè nan wout pou l fouti. Gabriyèl : Ou gen lè fou, oubyen ou nan wout pou pèdi yon fèy, tankou bann malveyan yo ki kontante yo sèlman ap jwi e byen mennen pandan pèp la jemi. Pap gen sa pyès, menm si pantaloon nou chaje ak pyès nan tout kò li. Igèt : Lè nou rete ap gade sitiyasyon lakay, sa fè nou tris pou nou konstate ke devan pòt tpounen dèyè pòt akòz ke bann madigra mal maske yo kraze peyi a ki gen pou l reprann figi l. Nou tout konnen ke Ayiti se wozo. Sesilya : Sere koze w, Igèt, pou l pa vante, paske gen move zòrèy k ap tande pou al pote rapò bay bòs yo nan Taba. Pa fatige w, sa gen pou l fini nan peyi a, paske se yon lòt mantalite pwogresis ki pral sou beton an. Si yon vagabon konprann pou l vin mete dezòd, sa l pran se pa l. Li lè pou nou tout Ayisyen konsekan leve kanp pou n pran peyi nou nan men nou pou bagay yo kapab fèt. Fòk nou pa dekouraje ni desespere nan lit pou viktwa asire a. Fòs dyab la ap bese, paske l pa janm fè sa ki bon. Igèt : Alelouya, sè mwen, pou pawòl sa yo. Bondye sèl ki konnen sa li rezève pou bann malpouwont yo. Nou pa bezwen pè ni fè bak nan lit la, paske pitit Bondye pa janm pèdi lagè. Nou mèt kontinye fè tout sakrifis ki genyen, paske viktwa a se pou nou li ye, tale konsa, tout demon pral mare anba kòd pou yo pije menm moman an. Se pa sa nou ta swete pou yo. Men se sa yo vle. Kidonk : « Jan chèche, Jan twouve ». Klebè : Ou kòrèk nan tout sa w di la a, paske se verite sou tanbou ke tout moun kapab wè e menm verifye pou wè ke nou pa p pale vag ni di koze kredi, e pale djèdjè, tankou anpil vagabon k ap fè fo temwayaj. Nou pa fouti lese yon ti ponyen reyaksyonè figi di anpeche peyi a fonksyone. Se pou nou mete tout anba kòd pou yo aprann respekte moun. Nou pa bezwen okipe ipokrit karesan yo ki pa konnen valè yon peyi tankou Ayiti ! Gabriyèl : Koute non, mezanmi. Tout radòt n ap tande yo pa verite, paske mesye yo pa janm vin ak prèv. Yo pa vle wè pwogrè, paske se nan kriz pou yo fè kapital politik yo ak lajan pou yo kenbe pwotokòl yo. Nou pa bezwen pè denonse yo pou yo sispann ranse avèk moun debyen. Jesi : Alakoze nou gen pou nou tande koze ak tout tenten nan bouch bann tenmerè yo ki vle mele pèp la pou yo regle zafè yo. Se nan lòbèy yo pi fò e se sa y ap kontinye fè pou kapote tout bon bagay. Y ap siveye yo tou nan tout derapaj y ap fè yo. Pèp la deja vijilan e mobilize pou denonse tout voryen ki konprann yo kapab vin fè dezòd nan peyi a. Y ap gentan konnen po piman an ak grenn nan kilès ki pi pike Klebè : Ou di yon bagay la a ki ekstrèmman fò e m apiye w 100 pou 100. Mesye yo se yon kansè pou peyi zansèt nou yo kite pou nou jere l nan bon kondisyon pou yon bon amelorasyon nan kondisyon lavi nou. Nou dwe denonse tout malveyan yo. Nou oblie

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Haïti-observateur 24-31 juillet 2013

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langue de Voltaire, mais sa voix reflète une grande timidité. Il a pris toutes les mesures et précautions pour éviter qu’un lapsus ne se glisse (sirèt). Dans

ge en application dans leur vie. Quant à « Ekilib », elle décrit un problème social exigeant une prise de conscience collective. Me référant au principe de composition musicale,

Gazzman Couleur et son disc Disip

cette chanson, il y a un message fort et sincère qui nous exhorte à la compréhension mutuelle dans les bons comme dans les mauvais moments d’une vie conjugale. « PMPP » est une excellente composition à tous les niveaux. Cette chanson ferait beaucoup plus de sens, si les musiciens mettent le messa-

le titre « Dezekilb » conviendrait mieux à cette chanson puisque ce mot est le refrain autour duquel gravite toute la chanson. Le mot « dezekilb » est répété plus souvent. Cet écart de la ligne parait net et clair. A travers la chanson « Judah », le chanteur vedette

de Disip rend hommage à ceux qui lui sont loyaux, indépendamment du temps. Il accuse et fustige ceux sur lesquels il comptait le plus et qui lui ont faussé compagnie « Urgence » fait état d’une brillance rare. Les paroles décrivent la réalité du moment. Cependant, le refrain s’écarte un peu du principe. Le texte est bien écrit et l’idée qui se dégage atteint le but fixé. Elle siège au plexus solaire, le centre des émotions. La chanson reflète un certain patriotisme et le groove accuse d’un dynamisme incroyable. Au niveau des voix, des arrangements et de l’orchestration, le CD replace Gazzman Couleur et son groupe sur l’échiquier musical. Pour que cela dure, il faut que les musiciens de Disip apprennent bien les chansons et les exécutent en toute perfection pour ne pas décevoir les fans et les invités aux soirées dansantes. Déjà, en référence, certains se servent d’une soirée dansante que le groupe Disip a animée en Floride le samedi 20 juillet dernier pour montrer que la situation de ce groupe n’est pas rose, simplement à cause du nombre restreint des invités qui ont pris part à cette soirée. Le succès d’une soirée dansante ne dépend pas toujours du nombre de participants. Même si la soirée n’a pas été un succès, je

Gazzman Couleur

crois que le groupe Disip est gagnant puisque le promoteur doit acquitter sa dette envers lui. Gazzman face à la réalité et sa conscience Je recommande ce CD aux mélomanes et cela même à ceux qui n’aiment pas Disip et /ou Gazzman. Son effort mérite d’être applaudi. Sa résilience, sa longue militance lui permettent de se replacer sur l’échelle de la compétition dans une industrie musicale sans structure ni grand future. Même si Gazzman ne veut pas l’admettre, il était au bord de l’abîme et jouait sa dernière carte. Si ce n’était pas le cas pourquoi at-il exigé l’expertise des plus talentueux musiciens de l’univers Konpa-Dirèk d’aujourd’hui ? Gazzman a réussi dans ses démarches, même s’il s’agit

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d’un sauvetage collectif. Gazzman n’avait pourtant pas caché sa faiblesse musicale au cours d’une interview qu’il accorda en septembre 2010, quand on lui demanda s’il sait jouer à un instrument. Il eut à dire : « tous ceux qui se disent maestros ou grands musiciens, se rans, mete yon patisyon devan yo, ya p wè nwa, nou fè sa nou vinn jwenn ya p jwe, nou jwe tou ». Gazzman fait ici preuve d’honnêteté et de sincérité. Mais il refuse aujourd’hui d’admettre qu’il avait le dos au mur. J’ose croire qu’il a bonne mémoire. Attention ! Il y a déjà en circulation un disque piraté-bootlegged de « Viktwa », où le pirate producteur a ajouté trois chansons à celles parues sur le tout nouveau disque. Ce sont « Bòbè Pa Papa », « Sexy Love » et « Pa Kondane m ». Certains disquaires ont aussi piraté le CD « Viktwa » et, malgré tout, le vendent à $10, prix de l’original, comme c’est le cas également pour l’album du Zenglen. Les détaillants de rue le liquident déjà à 2.00 $ U.S. Je souhaite bonne chance et succès à Gazzman Couleur / Disip. Je veux profiter de cet instant pour présenter mes sincères félicitations à tous les musiciens qui ont contribué à la réalisation de cet album. robertnoel22@yahoo.com


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Cérémonie de remise des diplômes à la promotion « Saphir » de CEFEC-EK La cérémonie de remise des di- ravissantes jeunes femmes, plômes à la promotion « Sa- elles rayonnaient dans tous phir » du Centre de formation leurs atours. En effet, les récipiendaires allaient, dès l’heure du midi, faire leur apparition sous les applaudissements de l’assistance. Dès lors, ce ne fut que moments de réjouissance entremêlés de propos élogieux, de chants de circonstances et de quelques dis- Guedly Jasmin, presidente de la cours dont ceux du promotion et 1ere Laureate parrain, M. Patrick CEFEC-EK, Mme Kattelyne Numa, de la mar- Edouard Vaval, qui ne cesse de raine, Mme Kenchina Lajoie, de la présidente de la promotion et première lauréate, Guedly Jasmin et de la deuxième lauMme Kattelyne Edouard Vaval, pdg de réate, Sherley CEFEC_EK Charles. de l’éducation et des cadres d’Edouard Kattelyne (CEFECEK) se tenait, le samedi 20

tiative et de créativité des jeunes. Notre nation nécessite un changement de mentalité en définissant son «concept de soi». Pour que cela soit possible, l’éducation est de mise avec des enseignants formés, avisés, prêts à accepter les différences individuelles. Lorsqu’on lit le sigle de CEFECEK, il n’y a que mon nom qui apparait et cela me rend toute drôle parce que ce n’est pas mon travail, c’est l’œuvre de toute une équipe. Je veux adresser mes remerciements à toutes ces personnes qui ont travaillé si durs ; le corps professoral pour sa patience et son dévouement, nos partenaires, et un remerciement spécial au conseil administratif. Je veux citer: Mme Ghislaine Edouard (Conseillère pédagogique),

Sherley Charles, 2e Laureate

toujours un prof comme un pauvre, moi je dis : « je suis une multi milliardaire» parce que ma formation me permet de connaitre, de comprendre, et d’apprendre à vivre avec ceux

Sofonie Desir

se dévouer à la formation des maitres. Nous publions intégralement son discours de circonstance. Marie-Claudette Ticot

Catherine Cesias

Bechedad Divina

qui m’entourent et porter du Ing. James Kens Doxima (Di- nouveau dans ma communaurecteur Technique), M. Carlet

Peu après la remise des parchemins, ce fut la passation du Celisca Jovanie flambeau, un rituel réellement juillet dernier, à l’Eglise du émouvant au cours duquel la Christ, située à Delmas 43. Plusieurs dizaines de parents et d’amis des étudiantes assistaient à cette cérémonie emRosita Elisme

Cher Parrain, Chère Marraine, Chers collègues, Distingués invités, Manouska Castille

promotion sortante cède solennellement la place aux étudiantes et étudiants de la Jomise Joseph deuxième année. Tout en soupreinte d’émotion. Quant aux haitant une fructueuse besogne diplômées, au nombre de seize aux seize diplômées qui ont réussi avec succès les examens de fin d’études de norma-

Edelyne Osias Marie-Marthe Camille

té. Un enseignant est un innoGeffrard (Directeur des étu- vateur, il porte sa réflexion sur des), Mme Astride Alain (Se- les faits, les événements, sur la crétaire), M. Etzer Depestre (Consultant), Mme Marie Carmel Edouard (Consultante).

Filosia Fenelon Juline Ocean

Chers récipiendaires, C’est un honneur de vous voir réunis si heureux ce matin pour encourager ces jeunes dans leur cérémonie de remise de diplômes qui marque la fin des 3 années d’études à l’école Normale CEFEC-EK. Seize ans déjà, j’optais pour d’autres domaines. Seize ans Lurienne Leveus déjà, j’observe l’évolution de système éducatif. Ce qui liennes et de jardinières d’en- anotre donné sance à CEFECfants, H-O présente également EK, pournais promouvoir ses félicitations à la PDG de gration sociale, l’esprit l’intéd’ini-

Marimose Pierre

Mes remerciements et félicitations s’adressent aux parents pour la confiance qu’ils nous ont témoignée pour la formation de leurs jeunes et l’assistance donnée au cours de ces trois années. CEFEC-EK est une école chrétienne, qui ne veut agir sans Dieu, parce que nous savons et croyons qu’avec Dieu tout est possible. On conçoit

vie. J’apprends des bébés, des enfants, des ados, des adultes, des vieillards. Ils me donnent la sagesse, je vous passe cette sagesse, mes filles. Prenez-la, utilisez-la bien au profit de notre nation et de votre réussite. Je vous déclare « Graduer » et que Dieu vous accompagne dans cette mission. Merci à tous !!! Kattelyne Edouard Vaval PDG CEFEC-EK


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