Haiti observateur 25septembre 2octobre 2013

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LE SCANDALE DE LA DROGUE DE DANIEL EVINX

Michel Martelly comme partie prenante

D’autres agents américains déployés sur le terrain

PORT-AU-PRINCE, 24 septembre — La stratégie mise en place par le régime MartellyLamothe afin d’entretenir le mystère, sinon le secret, autour du scandale de la drogue dont son ami Daniel Evinx était le destinataire, semble avoir achop-

pé sur la vigilance des Américains. Ces derniers avaient, apprend-on, des agents dans la région où devait s’effectuer le lâchage du cargo interdit. On croit savoir que Martelly et Evinx ont été pris au piège de s’imaginer qu’ils pouvaient don-

ner le change quant à la manière dont s’était opéré le ramassage des sacs qui flottaient non loin de Port-Salut, à moins de deux kilomètres de la plage. Ce qui a rendu possible l’observation de l’opération de ramassage des colis flottants par des yeux indis-

BASTION D’INDIGÈNES MENACÉ D’EXTINCTION EN HAÏTI:

crets. Quand Martelly s’est rendu compte que la version officielle de la récupération de la drogue, qui a été concoctée pour semer la confusion, avait immédiatement provoqué une vague de protestation et un démenti formel, sur-

tout de la part de son ex-délégué départemental, Gabriel Fortuné, il ne pouvait plus faire marchearrière. Aussi ne restait-il plus au Palais national qu’à observer le silence afin de ne pas aggraver la Suite en page 15

SUITE À LA MORT SUSPECTE DU JUGE JEAN SERGE JOSEPH

L’Île-à-Vache revisitée en colonisateur Le Rapport de l’enquête de par le régime de Port-au-Prince, la Commission sénatoriale après deux siècles d’absence ratifié par le Grand Corps Une nouvelle étape franchie vers la destitution de Martelly ?

Voir page 12

BILL DE BLASIO, CANDIDAT À LA MAIRIE DE NEW YORK, ET LA COMMUNAUTÉ HAÏTIENNE

Quand les époux Dalmacy rencontrent le candidat démocrate à la mairie du Big Appel

Soulette, petit village côtier en passe de relocalisation (photo Mirabel/H-O). Par Etzer M. Depestre Pire que tous les prédateurs qui semaient la terreur à l’Île-à-Vache,

au XXVIIe siècle, le gouvernement de Port-au-Prince arrive aujourd’hui en colonisateur à ce coin abandonné du territoire.

« Destination touristique : Ile-àVache », l’ambitieux projet voulant faire de cette région paradiSuite en page 3

Martelly assène des crocs en jambe à l’opposition démocratique (Collaboration spéciale)

Fidele à sa manière de gouverner, en divisant pour régner, le président Michel Martelly vient d’assener un coup terrible à l’opposi-

tion démocratique en Haïti. Celleci avait décidé, dans un geste unanime, de s’abstenir de rencontrer le président de la République, qui l’avait fustigée d’être composées « de voleurs de poules, de cabris et de bœufs ». Mais, connaissant

les faiblesses des uns et des autres, le président s’est avisé de les rencontrer chacun à tour de rôle. Quoique jugé hasardeuse par les membres de certains partis Suite en page 7

Le candidat à la mairie de New York City Bill de Blasio, au centre, Mme Yveline Dalmacy à sa droit et le Dr Kesler Dalmacy à sa gauche.

Par Dr Kesler Dalmacy Après deux décennies d’administration républicaine, à la municipalité de New York City, le démocrate Bill De Blasio semble être en bonne position pour changer la donne. C’est la perspective qui s’ouvre après qu’il eut remporté la

victoire aux primaires du 10 Septembre dernier, devenu, de ce fait le porte-étendard du Parti démocrates appelé à affronter le candidat du Parti républicain, Joseph Lotha, aux élections municipales prévues pour novembre prochain. Suite en page 7


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L’Île-à-Vache : Un paradis à devenir, aux dépens de ses habitants Lever du jour romantique à l’Îleà-Vache

Un luxueux yacht ancré à Port Morgan.

Le complexe de la station balnéaire Abaka Bay, vu magnifique à partir du transporteur.

Vue surprenante des voiliers au large de la grande baie.

L’entrée d’Abaka Bay.

Une maison de résidence qui accueille des villégiateurs à l’année longue. Port Morgan, l’une des principales destinations à l’Île-à-Vache challenge of

D’immenses espaces de sable blanc attendent de potentiels investisseurs.

Une luxueuse résidence nichée sur la colline.


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BASTION D’INDIGÈNES MENACÉ D’EXTINCTION EN HAÏTI:

L’ile-à-Vache revisitée en colonisateur par le régime de Port-au-Prince, après deux siècles d’absence

Suite de la page 1 siaque la première destination touristique des Caraïbes, ne se concrétisera pas sans heurter les us et

centenaires n’ont pas été épargnés par tracteurs et pelles mécaniques. On ne compte plus les hélicos qui charrient prospecteurs et autres investisseurs potentiels dans le

C’est ici, à Balairase, une localité située entre Pointe-Est et Bois Bouton, que sera construit le nouvel aéroport international de l’Île-àVache. Si, toutefois, le projet arrive à terme (Toutes photos Mirabel/HO) bleu et vers les plages cristalcoutumes de ceux qui devraient en ciel lines de ce joyau des mers du sud. ête les premiers bénéficiaires. Ces des kilomètres de sable derniers n’ont même pas été con- blanc,Avec une eau limpide à tempéra-

De nombreux arbres ont été ravagés par tracteurs et pelles mécaniques pour faciliter le projet « Développement touristique Ile-a-Vache ». sultés. Des mastodontes ont déjà ravagé des kilomètres de terres cultivables pour transformer un

ture idéale garantie à l’année, les investisseurs devraient se ruer à l’ancien domaine des pirates d’avant la colonisation d’Hispa-

Précédemment, les autorités projetaient de construire l’aéroport à cet emplacement situé aux environs d’Anse Figuier, au centre de l’île. chemin de campagne en route carrossable. Des centaines de cocotiers, d’arbres fruitiers plus que

niola. Bien sûr, dans le sillage de Port Morgan dont le charme dépasse les limites de l’imagina-

tion. Et surtout d’Abaka Bay Beach Resort ! Un fond de mer immaculée et une vue surprenante sur cette partie de l’océan charment les plus sceptiques. On peut y rester des heures bouche bée. Pas plus tard qu’au mois de mai 2013, une évaluation de la chaîne américaine CNN plaçait cette dernière au 57e rang parmi une centaine de meilleures plages du monde. Pour atteindre un tel sommet, les propriétaires ont dû certainement consentir d’immenses sacrifices. Pendant de nombreuses années. C’est le prix de l’effort, du travail ardu, de la patience et du professionnalisme qui conduit à cette reconnaissance internationale, la première depuis qu’Haïti disparaissait de ce créneau à la veille du déchoukage (1986). Cayo Paradiso, en République dominicaine, devance Abaka Bay Beach Resort avec la 34e position. Avec plusieurs décennies d’avance dans le domaine, et un investissement nettement supérieur, cette plage la mérite bien. Parvenir au titre pompeux de « Première destination touristique des Caraïbes » ne tombera pas du ciel du jour au lendemain en offrant uniquement le soleil et la mer aux visiteurs. Pour le moment, en l’absence d’un projet concret capable de protéger les derniers indigènes d’Hispaniola, de façonner l’imagination et tuer le doute, l’amateurisme prime. Dans le contexte d’un État de droit, une telle initiative, engageant plusieurs centaines de millions de dollars des contribuables, aurait sollicité un débat national avec l’assentiment des Chambres. Et surtout la transparence obligée dans les appels d’offre et l’octroi des contrats. Il s’agit donc d’une opération strictement d’affaires.

Deux aéroports séparés de quinze kilomètres Ceux qui doutent de la faisabilité de « Destination touristique Ile-à Vache » estiment que l’Aéroport international des Cayes risque de supplanter celui projeté à l’Île-àVache. Mais les deux projets piétinent lamentablement. Lancés en février 2013, les travaux du projet des Cayes connaissent des difficultés dans le paiement des indemnités aux propriétaires qui jonchent la principale artère débouchant à l’Avenue Quatre-Chemins. Selon des officiels de la cité d’Antoine Simon, leurs chèques ont tout simplement rebondi. De ce fait, Estrella, la compagnie dominicaine en charge de l’exécution des travaux préliminaires, adopte un profil bas pour ne pas subir les contrecoups des mécontents. Tout comme les principaux maîtres d’œuvre du Palais national et de la primature, qui jouent sur l’usure du temps. A l’Île-à-Vache, les problèmes sont d’une autre nature. Initialement prévue aux environs d’Anse Figuier, au centre de l’ile, la construction de l’aéroport international et des locaux de douane et d’immigration a été repoussée à l’extrême pointe de l’île. Une situation ambigüe, due aux titres de propriété, contraint les autorités gouvernementales à transférer le

projet d’accueillir de gros transporteurs aériens à Balairase, une localité située entre Pointe-Est et Bois Bouton. Anse Figuier offrait

gine américaine, canadienne et française, notamment, sont propriétaires de la majorité des terrains de plage visés par la prési-

Une coquette petite maison paysanne. Elle est réellement typique à l’Île-à-Vache. l’avantage d’être au cœur de quatre ou cinq plages potentiellement susceptibles de satisfaire les desiderata des investisseurs. Que ce soit à Source Bombara, Sable Blanc, Anse Figuier ou à La Source, il s’agit de belles étendues

dence, qui hésite à désavouer que « Haiti is open for business ». Un slogan qui devient subitement une arme à double tranchant. Une île infestée de moustiques

Au passage de l’équipe d’H-O, seulement deux camions vétustes à bascule, dont l’un en panne, servaient à transporter du sable vers le terrain de Balairase. Un travail de protection de sol est rendu nécessaire pour faciliter les aménagements du complexe aéroportuaire. de plage de sable blanc unique au monde. Des négociations sont actuellement en cours pour convaincre les propriétaires de se désister. Les villageois, qui vivent depuis plusieurs générations chezeux, ne se résignent pas encore à abandonner leurs positions, malgré le décret du président de la république. D’après plusieurs notables de la région, quand il fallait se faire nommer président-àvie, Papa Doc Duvalier avait banni le paiement de leurs obligations envers la Direction générale des impôts, ci-devant Service des contributions. De fermiers de l’État, ils sont devenus propriétaires dûment légalisés par l’ancien dictateur. L’Ïle-à-Vache n’intéressait personne. L’actuel décret présidentiel d’expropriation viendrait renverser la décision de Doc Papa, idole incontestée de l’actuel président haïtien. Ce fameux décret donne des maux de tête à qui veut l’entendre, car des citoyens d’ori-

Hormis Port Morgan, Abaka Bay Beach Resort et d’autres poches de villégiatures dont le professionnalisme de leurs dirigeants épargne les visiteurs des maux endémiques qui ravagent la majorité des Haïtiens, l’Île-à-Vache est infestée de moustiques. Grande oubliée de tous les gouvernements, sa population est encore condamnée à subir les affres d’une existence misérable. Partout dans l’île, de véritables mares infectes multiplient le nombre d’anophèles capables de propager leurs maladies endémiques que le SNEM (Service national d’éradication de la malaria) avait combattu dans les années 60. Aujourd’hui, où l’État est démissionnaire à tous les niveaux, la population est abandonnée à son propre sort, comme d’ailleurs partout dans le pays. À l’Île-à-Vache, les mousSuite en page 5


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Pour une alternative républicaine en Haïti (2e partie) Par Yves Saint-Gérard Michel Martelly et les néo-duvaliéristes sont prêts à toutes les contradictions, et comme les mêmes causes produisent les mêmes erreurs, la situation détestable de 2004 pourrait facilement se rééditer si les actuels dirigeants reprenaient suffisamment à leur compte toutes les déviances de l’ancienne dictature des Duvalier. Néanmoins, rien n’est encore rigoureusement prévisible puisque le renversement possible de l’actuel gouvernement avec le soutien de la communauté internationale pourrait rapidement s’imposer au secteur démocratique haïtien, qui a pourtant tout intérêt à prendre une initiative républicaine pour éviter au pays une nouvelle régression sur le plan politique. À cet effet, une initiative franchement républicaine permettrait au pays de faire l’économie d’une période d’instabilité politique et/ ou sociale, car il est actuellement trop ravagé par les élans narcissiques de ces hommes politiques incapables d’assumer leurs limites. Contrairement à Nelson Mandela, qui s’est retrouvé au pouvoir par nécessité historique, les hommes politiques haïtiens sont, pour la plupart, incapables de gérer leurs limites et leurs ambitions. Élu président d’Afrique du Sud, Mandela s’est relativement bien entouré pour éviter le chaos et, au moment venu, il a tout fait pour passer le pouvoir après un mandat qui s’imposait. Certainement la pathologie de l’anonymat ne cesse de compliquer la situation haïtienne, qui aurait pu évoluer autrement si les Haïtiens

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avaient décidé de donner le pouvoir aux plus capables d’entre eux, en vue d’une fraternelle égalité des chances qui offrirait le plus grand bien au plus grand nombre. Une alternative républicaine à l’arbitraire socioculturel est à portée des mains de tous ceux qui veulent faire échec au chaos institutionnel qui enkyste le pays dans une médiocrité voulue par des gouvernements qui ont laissé proliférer ONG et sectes, lesquelles exploitent cyniquement la misère ambiante et créent une mentalité d’assistés intolérable pour un peuple comptant tant de braves gens prêts à tout mettre en œuvre pour s’en sortir par eux-mêmes et pour eux-mêmes. Dans cette circonstance historique, Haïti n’a pas besoin d’une droite et d’une gauche à l’européenne. Elle n’a pas non plus besoin de prophète : il lui faut plus un pacte patriotique pour ne pas laisser le pouvoir à la merci de la racaille néo-duvaliériste. De toute évidence, nous proposons des démarches prospectives républicaines qu’il faut définir comme un temps d’échanges entre tous ceux que le devenir du pays intéresse. Ces démarches prospectives républicaines s’occupent tour à tour d’un problème donné à l’initiative, d’une part, d’intervenants politiques, syndicaux ou associatifs ; et, d’autre part, de techniciens ayant une formation dans des domaines concernés. On se dit tout dans ces démarches prospectives républicaines et même des supposées absurdités parce qu’elles peuvent permettre de mieux cerner certains aspects de la situation et de proposer des solutions alterna-

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tives qui sont régulièrement réévaluées et réadaptées. Quoi qu’il en soit, l’un des traits les plus marquants de la problématique haïtienne réside dans le fait que tout le monde parle d’une seule et même constitution de 1987, mais chaque interlocuteur de la classe politique tente de privilégier une interprétation singulière qui lui permet de dire et de faire tout et son contraire. Naturellement, les tenants de l’idéal démocratique en Haïti ne peuvent pas tout accepter après avoir eu le courage de mettre un terme à la dictature duvaliériste, car ils se sont battus à leur manière et ont catalysé l’éveil de la conscience nationale qui a donné naissance à cette journée mémorable du 7 février 1986. Le peuple haïtien libéré a retrouvé sa dignité mais, comme en 1804, il fallait « relever moult défis » dans ce pays miné aussi bien par trois décennies de dictature duvaliériste que par deux siècles d’incurie et de précarité sublimée. Néanmoins, le seul idéal démocratique de quelques Haïtiens ne saurait empêcher l’enlisement du pays dans les anciennes aberrations duvaliéristes si aujourd’hui ils ne trouvaient pas un consensus honorable qui ne doit pas être une soumission inconditionnelle à des dirigeants aussi médiocres qu’inconscients. Certes, il faut sans nul doute éviter à tout prix cette nouvelle crise en filigrane parce qu’il risque d’emporter tout ce qui reste des institutions déjà chaotiques du pays. Tout est encore possible et il faut surtout craindre une restauration de l’ère Duvalier : le pays est sérieusement menacé et le questionnement de très nombreux Haïtiens nous porte à rédiger cet appel en faveur d’un sursaut national haïtien qui éviterait une telle restauration, car la dictature des Duvalier a déjà lourdement endeuillé les familles haïtiennes et dilapidé toutes les ressources du pays au détriment des masses populaires confrontées à des conditions de vie de plus en plus inhumaines. Sans trop d’illusions de notre part, nous pensons qu’une alternative républicaine peut se dessiner, mais elle impose un préalable : un vrai débat républicain à tous les niveaux et portant sur tous les sujets prioritaires du pays. À ce sujet, la constitution de 1987 apporte des éléments de réponse décisifs puisque, d’une part, elle recommande la séparation des pouvoirs et, d’autre part, impose le maintien de l’actuel président jusqu’au terme de son mandat, si celui-ci acceptait de la respecter intégralement et de créer avec la classe politique toutes les conditions adéquates pour la réalisation des prochaines élections dans la transparence démocratique la plus complète. Alors, pourquoi une telle situation ? Parce que trop d’Haïtiens compétents ne se sentent pas suffisamment concernés par la dérive institutionnelle qui est une constante en Haïti. Pourtant, c’est une situation qui interpelle légitimement tous les tenants de l’idéal démocratique. Alors que va-t-il arriver si d’aventure les pouvoirs exécutif et législatif haïtiens ne trouvaient pas un compromis respectable dans le cadre de leur vision simpliste, voire simplette ? C’est l’interrogation de très nom-

breux Haïtiens qui pensent que le vrai problème est de savoir qui des deux pouvoirs va l’emporter sur l’autre, car il ne s’agit pas de sauver seulement la tenue prochaine d’élections sous la supervision d’un « collège transitoire du conseil électoral permanent » qui est dépourvu de légalité. La première erreur à éviter est celle de faire plaisir à la communauté internationale qui veut imposer un calendrier électoral par M. Matelly interposé. De toute façon, il faut remettre les pendules à l’heure haïtienne et assumer le prix à payer après trois décennies de gageure néo-duvaliériste : les Haïtiens doivent oser aujourd’hui être libres par eux-mêmes et pour eux-mêmes. D’où notre proposition d’organiser des démarches prospectives républicaines pour tout remettre en question, dans le cadre d’une alternative franchement républicaine. Tout en comprenant les remous de l’actualité en Haïti, nous nous devons de faire connaître notre position sur la probable caducité à venir du parlement, en l’absence de consensus entre les pouvoirs exécutif et législatif. En effet, confrontés à la vision autocratique du gouvernement de Michel Martelly, des parlementaires veulent faire de la résistance et les puissances tutrices réduisent cyniquement la « démocratie haïtienne » à la seule tenue d’élections qui, de 1988 à nos jours, ont toujours été des simulacres. Des politiques ont constamment truqué le verdict des urnes sous la supervision bienveillante de la communauté internationale, qui se donne bonne conscience en finançant des élections qui se sont toutes terminées en queue de poisson de la manière la plus ubuesque. D’ailleurs, la dictature des Duvalier avait de son temps organisé des élections et référendums sur mesure pour avaliser des états de fait inacceptables. Il est sans doute évident que le pouvoir exécutif peut toujours faire référence à la loi électorale de 2008 pour tenter de créer une situation institutionnelle des plus inconfortables, afin de pouvoir prononcer à très brève échéance la caducité du parlement. Confronté à une mobilisation d’ampleur, M. Martelly pourrait aussi rentrer dans la légalité républicaine s’il entend rester président jusqu’au terme de son mandat. Pour cela, il lui suffirait aux démocrates de poser le problème haïtien selon la constitution de 1987 puisque seul le CEP prévu dans cette constitution peut légitimement organiser des élections, parce que les amendements de 2010 et 2012 de la constitution citée en référence n’ont aucune valeur juridique et ne peuvent pas réellement changer la donne. Nous ne pensons pas qu’il appartienne au président de la République de se réfugier derrière une loi électorale inconstitutionnelle pour congédier le parlement et gouverner le pays inconstitutionnellement sans parlement. Sans nul doute René Préval l’avait fait en 1999 et les tenants de la démocratie n’ont pas su faire échec aux appréciations erronées qui circulaient. Quoi qu’il en soit, tout est dit et son contraire. Par exemple, la constitution de 1987 a bien été amendée sans l’être. Et, pour mettre de l’ordre dans les idées, rappelons que c’est la constitution

de 1987 non amendée qui demeure la seule référence juridique du pays, dans la mesure où, avant de faire publier les amendements légalement votés par le parlement, en 2010, le président Préval a frauduleusement changé le texte et cette altération de l’amendement 2010 le rend globalement caduc. Cette publication au journal officiel constitue un faux et usage de faux qui rend cet amendement illégal et c’est le statu quo constitutionnel. Dès lors, c’est la seule constitution de 1987 qui est intégralement en vigueur en Haïti. Manifestement, « la constitution n’est pas une loi qu’on peut changer par convenance conjoncturelle ». L’amendement 2010 de la constitution de 1987 était régulièrement prévu et devait entrer en vigueur à l’installation du futur président de la République, le 14 mai 2011, après publication au journal officiel, Le Moniteur. Il suffit de se référer à l’article 284.2, qui précise que : « L’amendement obtenu ne peut entrer en vigueur qu’après l’installation du prochain président élu. En aucun cas, le président sous le gouvernement de qui l’amendement a eu lieu ne peut bénéficier des avantages qui en découlent ». De ce fait, le président Martelly n’a aucun pouvoir constitutionnel de modifier la constitution de 1987, sans se référer aux recommandations de cette constitution, c’est-àdire, les articles 282, 282.1, 283, 284, 284.1, 284.2, 284.3 et 284.4. Dès lors, tout est explicitement dit et M. Martelly n’a aucune compétence pour bénéficier des amendements qu’ils revendiquent puisque, d’une part, selon l’article 284.4, « aucun amendement à la Constitution ne doit porter atteinte au caractère démocratique et républicain de l’Etat »; d’autre part, selon l’article 282.1, la déclaration d’amendement « ne peut être faite qu’au cours de la dernière Session ordinaire d’une Législature et est publiée immédiatement sur toute l’étendue du territoire ». Sauf incompréhension de l’esprit et/ou de la lettre de la constitution de notre part, aucun des supposés amendements (2010-2012) n’est juridiquement en vigueur sous l’actuel gouvernement, puisque, d’une part, l’amendement publié par René Préval est nul et non avenu, parce qu’il s’agit d’un faux ; et, d’autre part, l’amendement publié par M. Martelly n’est pas conforme aux recommandations de la constitution en vigueur. Ainsi, les tenants de l’idéal démocratique haïtien doivent fermement interpeller le président Martelly et le parlement pour qu’ils admettent l’invalidité des prétendus amendements dépourvus de tout fondement juridique. C’est la raison pour laquelle le supposé Collège transitoire du CEP n’a aussi aucun fondement constitutionnel et ne peut juridiquement organiser d’élections légales. D’ailleurs, M. Martelly a bien prêté serment en « jurant, devant Dieu et devant la Nation, d’observer fidèlement la Constitution » et, de ce fait, il devra se soumettre ou se démettre si la classe politique haïtienne est suffisamment cohérente et mobilisée pour le respect strict de la constitution de 1987 : il n’y a donc aucune nouvelle donne constitutionnelle à ce sujet. (à suivre).


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BASTION D’INDIGÈNES MENACÉ D’EXTINCTION EN HAÏTI:

L’ile-à-Vache revisitée en colonisateur par le régime de Port-au-Prince, après deux siècles d’absence

Suite de la page 3 tiques représentent une véritable calamité que les visiteurs d’un jour remarquent difficilement. Le simple traitement de ces mares aurait épargné nos concitoyens ces fléaux indignes du XXIe siècle. L’ABC d’un projet viable consisterait prioritairement en l’élimination de ces larves que d’éventuels investisseurs ne manqueront pas de répugner ouvertement. Surtout quand il s’agit de négocier à la baisse. Des dirigeants désintéressés peuvent faire de l’Île-à-Vache le joyau inespéré d’un paradis retrouvé. Bref, la véritable « Perle des Antilles ». Avec seulement 46 km2, il s’agit pratiquement d’un hameau qui ne demanderait pas de grands investissements à l’État. Une bagatelle dans l’océan PetroCaribe. 20 000 habitants vivant à l’état primitif menacés d’extinction Disséminés à l’intérieur de vingtsix (26) villages, la majorité des habitants de l’Île-à-Vache vivent pratiquement à leur état premier. Ils sont restés majoritairement loin des soubresauts de la ville. Pour simple exemple, le cochon dit créole évita majestueusement son élimination dans les dernières

années du gouvernement de JeanClaude Duvalier. Des légions de ce fameux cochon sanglier gambadent allègrement dans des mares de boue. On y cultive principalement le manioc, le maïs, diverses variétés de bananes et de patates, le petit mil… Les hommes pour la plupart s’adonnent aux activités de pêcherie mais la coupe systématique des arbres, pour produire le charbon, assure une certaine survie à l’ensemble de la population. Des Madame Sarah viennent régulièrement récupérer des sacs au marché public de Madame Bernard, qui ouvre les jeudis. Achetés à raison de 200 gourdes, ces sacs sont revendus 300 gourdes au wharf de cabotage des Cayes. L’absence des autorités dans cette région et surtout l’insouciance du gouvernement à protéger cette merveille de la nature contribue à accélérer la dégradation de l’environnement. Sans aucun système de distribution d’eau potable, voire d’alimentation en électricité, l’Îlea-Vache reste le dernier bastion d’Indigènes d’Haïti. Pourtant, seulement 10 kilomètres la sépare de la grande terre, principalement de la ville des Cayes. Jusqu’à récemment, il fallait aller à la métropole du sud pour trouver des services publics plus ou moins acceptables. Grâce à la diligence du

Comité général pour le développement de l’Île-à-Vache (COGEDI), la MINUSTHA (Troupes de l’ONU en Haïti) aménagea un abri provisoire pour loger la mairie, une caricature de police nationale et d’autres services de l’État embryonnaire. Il s’agit du seul « édifice » électrifié de Madame Bernard, considérée comme la capitale de l’Îe-à-Vache. Un marché public digne de ce nom est en construction grâce à l’aide bénévole des soldats onusiens. Il faut aller à Madame Bernard pour comprendre le drame de ce pays. Au mépris du bon sens, de toute notion d’hygiène et de salubrité, le centre-ville regorge d’immondices. Une mare nauséabonde occupe tout l’espace de ce qui devrait être une place publique. A première vue, la plus grande « ville » de l’Île-à-Vache semble être au bout du monde. Nous nous excusons de penser que ce gouvernement, à l’instar de ceux qui l’ont précédé, veut vendre la pauvreté. Justement, à l’Île-à-Vache, tout est « à l’oral ». « Ti manman cherri, Ede pèp, l’Éducation gratuite » et d’autres programmes sociaux tonitruants brillent par leur absence. Pourtant, des hélicos débarquent souvent les officiels qui viennent faire des mamours aux villageois dans le but d’acca-

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parer leurs terres, depuis que le projet « Destination touristique Ile-a-Vache » l’emporta haut la main face aux concurrents tenaces de la région jacmélienne et de Port-Salut, après de cuisants revers enregistrés dans ces agglomérations. Des intérêts inavoués semblent guider le choix de l’Île-à-Vache pour remettre Haïti sur la carte

touristique internationale. Une noble intention, qui méprise, toutefois, les droits des derniers Indigènes de ce pays, qui doivent être protégés du vice et de la corruption, dénominateur commun du pays de Dessalines et de Pétion. Les abandonner aux casinos et à d’autres effets pervers du soidisant « développement touristique » serait un sacrilège.

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CHIROPRACTEUR Maladie de la colonne Vertébrale • Maux de tête, cou, dos • Arthrites •Douleur musculaire • Douleur au niveau des os

PODIATRIE Maladie des pieds et des jambes • Corps, ongles incarnés • Douleurs aux pieds etaux jambes

RÉHABILITATION PSYCHOLOGIQUE Problèmes psychologiques • Dépression • Anxiété

nous acceptons Blue Cross, Prudential, no Fault Medicaire, Compensation, GHi, 1199

Nous n’avons pas de subventions. Merci alors pour tout. SJK (KAUS


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Haïti-observateur

Kreyòl

Bonè pa janm vini avan lè YON FÈ REYÈL NAN TOUT SANS

Kwins, Nouyòk — Jedi pandan lajounen, nou te fè yon kout pye nan yon pak nan Kwins pou yon ti obsèvasyon ki te bon anpil pou nou. paske nou te jwenn yon enfòmasyon trè enteresan ke nou oblije pataje avèk ou, lektè nou yo, ki renmen okouran de tout bagay ki konsène peyi nou e menm konpatriyòt nou yo tou. Nou te santi nou alèz pou respire bon jan van k ap anonse soupe rantre otòn nan pou nou kapab rantre danble nan ivè a ki sanble ap demonte nou lane pwochèn. Antouka, nou dwe prepare kot nou. oubyen manto nou. pou n kapab reziste anba fredi a k ap maymoulen kò li tou piti pou l di : « Men mwen ! Sa k pa ranje kò l, m ap tou pati avèk li ». Kòm yo toujou di nan langaj pwovèb lakay : « Malè avèti, pa touye kokobe ». Nou kwè sètènman, nou tout ap fè yon efò pou nou pa kite twòta bare n. Si n konn koute mizik Nemou Jan-Batis yo, nou kapab byen sonje yon mòso ki gen refren li konsa : « Ou kite twòta bare w Ou pa wè w pèdi chemen w Kabrit fin manje jaden w Ou parèy w tonbe nan tenten… » Kidonk, nou pa p kite okenn malè rive nou, paske nou trè pridan e nou pa janm renmen pwoblèm. Nou eseye mennen bak nou byen pou nou pa rete ap di : « Si nou te konnen ». Nan sans sa a, nou kapab fè yon sèl vwa pou nou tout di : « Pi bonnè se granm maten ». Lavi a se yon faktè chans li ye, kèlkeswa nan peyi n ap viv. Chak moun gen yon zetwal ki klere pou li nan nenpòt sikonstans. Gen zetwal ki klere e ki pwojekte byen lwen. Gen ki klere yon ti jan bwouye, pal e menm twoub. Gen yon seri ki pa briye menm e ki lakòz moun ap di yo pa gen chans e yo tonbe plenyen tout lajounen, tout lannwit nan yon mizèrere ki pa janm fini. Yo vin tounen yon jamè dodo. Nan monn n ap viv la, nou toujou jwenn okazyon pou nou eseye twouve yon fason pou fè lavi a gen sans e fè nou tout kwè gen lespwa. Se sa ki fè n di toujou : « Lespwa fè viv ». Wi, fòk nou viv depi nou gen ti souf la ki se yon garanti e nesesè anpil pou nou tout, kèlkeswa ran sosyal nou. Se nou kòm moun ki gen lespwa e ki renmen viv pou n pa mete tèt nou nan refleksyon pou n pa vin soufri avèk depresyon pou n pa tonbe nan ka e menm nan tenten ki envante yon seri de mo ki fò ki rete pou nou yon litani e yon

mwayen pou nou simonte tout obstak ki ta vle fè n pèdi tèt nou. « Lavi a rele pa sa konnen. Dòmi pòv, leve rich ! » Se sa nou tout leve jwenn pou n sa konprann reyalite a. Se nan sans sa a yon moun pa janm konnen sa Bondye, Papa nou, sere pou li pou l al jwi, oubyen pase kont mizè l anba syèl ble a. Se sa ki fè gen moun ki viv san oken pwoblèm maladi, jiskaske yo vwayaje nan lòt monn nan ke nou youn ki prezan la a pa konnen. Tandis ke gen anpil kamarad ki soufri e ki pati avèk gwo soufrans pou peyi san

chapo kote yo fè nou konnen ke tout moun ki fè wout sa a se bèbè tankou Jan Bèbè ki bèbè. Kòm nou tout konn tande ti pwovèb sa a ki fè anpil sans pou nou : « Lavi sila a konn bay, men li pa konn separe ». Gen moun ki gen ti moun, yo fè tout sa yo konnen pou li okipe yo e ba yo tout swen ki nesesè pou yo kapab itil nan lavi. Gen yon pòsyon moun ki gen pitit, yo maltrete yo, fè yo pase kont mizè yo, jiskaske yo mouri. Moun sa yo pa lòt bagay ke « kriminèl malonnèt ». Gen yon pòsyon moun ki ale legliz, al lakay bòkò, al lakay doktè pou yo fè pitit, men yo pa janm manke ansent nan vi yo pandan y ap depanse lajan adwat, agòch. Gen lòt ki gen pèseverans e toujou mete lafwa yo sou nonm anlè a ki kapab byen fasilite yo nan sa y ap chache. Anpil fanm lakay sibi anpil desepsyon poutèt yo pa janm pote yon bebe, sètadi ansent. Pa gen yon fi ki marye oubyen k’ap viv nan plasaj ki pa ta renmen gen yon ti souke lanmen, tankou anpil nan nou renmen di. Si li pa fouti ansent, pa gen rezon pou mari a neglije l, meprize l, jiskaske l kite madanm nan pou l tchatcha avèk yon lòt ki gen chans pou l ansent, menm lè li tape a. Nou twouve ke se yon enjistis e yon desepsyon, pou yon

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gason rive fè yon bagay konsa. Gason visye yo pa p rete, paske yo sou vis, sou tout kalite aksyon pou yo jete yo kote dlo a koule fre a e kote ki gen kras la. Nou pral gen okazyon pou nou li yon fè reyèl ki pa ni istwa fabrike paske nou viv sitiyasyon an e nou gen tout prèv yo ki parèt tankou yon pwi kote verite a ye. Kòm nou te sou plas la, nou fè yon ti pwoche bò yon pèsonaj ke nou te dekri kòm Ayisyen. Choz di, choz fèt. Konpatriyòt la te yon natif-natal ki te pran plezi pale ak nou vant deboutonnen, paske l te gen yon koze pou l te mete deyò kòm yon kesyon moral, imoral, byenseyans, mirak e chans tou. Alò, li kite lektè nou yo bay pwòp opinyon yo. Sofi se yon dam ki gen 47 an e Soni se yon gason ki gen 67 an sou bwa tet li tou. Moun sa yo vin antann yo pa mirak Bondye, paske se sèl Granmèt la ki kapab eksplike jan

bonè sa a vini pou Sofi, ki te imilye pandan 10 zan lan vi l. Nou pa p di plis ke sa, paske nou pat temwen, men yon repòtè ki vle nou tout okouran sa ki te pase. Se yon reyalite e non pa yon fab, paske nou gen tout prèv yo. Nou pral ba w enfòmasyon an jan li ye a. Nou rive sou plas la e nou rankontre yon pèsonaj ke nou te gen chans fè yon ti koze avèk li. Pou li te demontre nou ke li pa nan manti, li itilize telefòn nou pou l rele Sofi ki te pale avèk nou tou pou pwouve ke se verite tout sa li di yo e li santi se yon bonè e yon favè Granmèt la fè li pèsonèlman paske li t ap travay pou engra yo. Monchè, gran moun tankou mwen pou m ta nan bay manti. Mwen se yon Nèg ki fran e onèt, ki pa gen dwa pou bay manti. Mwen pa tankou dirijan payas nan peyi nou an ki refize konprann ke se linyon ki pou mennen nou nan wout verite a e non pa rete ap rablabla san regle anyen k ap bon pou peyi a. Se pa nan retireranplase ke n ap jwenn yon solisyon reyèl, men nan bonjan rasanbleman tèt plase sou zepòl pou nou rive debloke peyi a. Yo refize aprann ke divizyon pa janm pote bon bagay. Peyi Dayiti ta lwen nan mouvman devlopman an si nou pat rete ap betize, ranse, fè fo temwayaj, fè tenten, demeplè e jije lòt san panse ke jijman temerè pa janm nan enterè okenn pati. Nou kwè si nou rete nan menm tentennad sa a, nou pa p janm regle anyen serye. Ti Nèg ak ti Nègès nan peyi a pi fò nan voye monte ke travay pou yon amelyorasyon. Bagay sa a ban m degoutans. Se pa rete mwen pa ta rete nan peyi a, men moun yo bay degou, paske se toujou yon rayisman ki pa janm fini. Tankou pwovèb la di, oubyen chante Twopikana a : « Tout sa k pa bon pou yon moun, bon pou yon lòt ». Si m te rete ann Ayiti, Sofi pa t ap gen chans sila a pou l rive jwenn trezò sa a ke Bondye te sere pou li a. Mwen kite koze politik la pou m pase nan sa ki enpòtan pou mwen, ki se yon ekzanp pou moun pa janm dekouraje nan lavi a. Mwen deside pou m di tout sa ki te pase jous moman m ap pale avèk ou la a. Sa ap pran yon bon ti bout tan, paske se verite sou tanbou ki pral tonbe. Konsidere ke mwen memn Soni ak Sofi se 2 aktè sou sèn nan e ou menm reprezante spektatè yo ak piblik la ki gen pou gade e pote kritik li. Nou derape pou bon. Trezò malerèz Soni : Adye ridan ! Gade mwen, Soni, ansyen gason vanyan, ki te konn mete fi sou 2 ran ap gade m k ap pase nan lari a. Jodi a mwen twouve m fèmen anndan yon kay ap gade lè

4 fasad chak jou Bondye mete. A la yon doulè, se traka ! Soni, rele sou kò w, tande. Soni : Nostalji, dous ak melankoli… O, o, ki koze sa a ! Mwen, Soni, pitit Dayiti, twouve fènmen nan yon kay san pran lari. Televizyon louvri, m ap gade imaj moun k ap pale san konprann yon mo. Mwen tande gwo angle ap tonbe sou mwen. Yo fè m soud tankou moun zòrèy bouche. Mwen pa konprann ni a, ni z. Mwen mele nan lakou Nouyòk kote tout Ayisyen vle vini pou sekwe pye lajan an ! Alatraka lè moun pa konnen e pa wè verite a. Avan m te rantre isit, mwen te toujou konprann peyi sa a se yon peyi ki te fasil. Poutan, se pa sa ditou. Nan Nouyòk, Lavi a pa fasil, tankou chante ansyen Ska Shah di, ki dekri byen lavi nan Nouyòk sitou. Soni : Anverite, peyi Etazini, se yon peyi pou tout Ayisyen ta pase pou yo wè verite a e pou yo konprann tou ke moun pa repoze sou lòt. Mwen ta p travay kòm chofè. Mwen te alèz, pa tankou Blèz, men mwen te ka viv jan mwen te kapab. Mwen byen kontan, mwen isi pou lavi miyò, men mwen manke wè bèl moun santi bon ki konn antoure m yo. Se lakay ki di verite. Lakay vwazen pa lakay pa nou. Nou dwe òganize n pou n fè peyi n vin bèl tankou lakansyèl. Lè m pran bwa volan m pou m monte-desann kafou-lavil pou m te fè 2 gouden m, mwen te vrèman ap fè kesyon yo e mwen te wa. Mwen te konn manje bon manje ki soti nan tè a tou fre e non pa manje konsèv ki rete nan frijidè pou youn ou 2 jou ou menm plis. Se pa mal m ap pale Nouyòk mal. Lavi a pa pasil nan Nouyòk siti. Soni : Pandan ti bout tan mwen la a, rete nan kay, pòt fèmen, mwen pa wè deyò ke lè frè m nan ki fè m rantre a soti avèk mwen chak samdi ak dimanch. Lavi a pa fasil nan Nouyòk siti. Soni : Gade Soni k ap betize la a. Soni ap pran repo a laj 66 an nan peyi Nouyòk. Mwen bezwen respire lè natirèl pou m pran bon jan van, tankou Webè Siko te di nan kanaval la. Non, mwen pa fouti rete anndan la a ap konsantre. Mwen pral fè yon ti mache deyò, paske mwen gen kle m e m kapab oryante m. Menm si yo di mwen se yon « Just come », sètadi yon moun ki fèk debake. Soni : Mwen pa pral twò lwen, ma rive nan kafou a pou m kapab respire yon ti van. M ap annik rive sou pak la malgre tanperati a pa fin kòdyòm, nou nan otòn. Kite m mete yon chandrèy sou mwen pou m sa pa twò frèt. Yo gen rezon di ke peyi Nouyòk gen tout lè 4 sezon yo. Talè konsa se ivè a k ap rantre pou moun kòmanse fimen san sigarèt, tankou yo fèm konnen. Anverite se yon chatiman moun ap pase depi nan mete kot sou do w. Frè m al travay chak jou pou l bourike, bèl sè m al lakay doktè. Rete fèmen anndan an, pa gen sa menm. Bondye fè mwen enganm, m ap mete m deyò. Soni : Bondye, Papa mwen, se ou menm ki sèl gid mwen. Wa va gide m pou m pa gen okenn tèt fè mal e pou m pa vin bay moun bò isi ak lakay oken pwoblèm. Mwen pa pral twò lwen e m pa p kite tantasyon mache pou wè bèl bagay monte m pou m al pèdi. Sa fè lèd anpil lè yon gran moun pèdi. Papa mwen, ou devan e mwen dèyè ap swiv ou. Chita lakay pa bon e li pa bay tou. Se ou menm ki gid mwen e se ou ki konnen tout bagay, se ou ki sèl sovè mwen. Mwen di w mèsi pou favè sila a. Nèg tounen yon evanjelis pa fòs. Soni : Mwen santi m kore kounye a, paske Papa m avèk mwen e l ap voye zanj gadyen li akonpaye m. Ou pa janm konnen ki sa mwen va jwenn nan soti a, paske sa pa t janm vin nan lide m depi m rantre isi an desam ki sot pase a. Ou pa janm konnen paske pwovèv la di : « Dòmi pòv, leve rich. » Soni : Pa gen yon lide ki di m rete anndan an. M ap soti kanmenm, paske gen yon bagay m ap jwenn, oubyen yon rankont m ap fè. Se pa premye fwa mwen gen sentòm sa a. Kòm mwen pa moun isi, antouka Bondye va fè tout sa l konnen pou mwen. Nan lavi sila a gen 2 chans. Se swa ou rive oubyen ou tonbe. Mwen menm, mwen vle rive, paske mwen pa vi m pote, se chache mwen vin

chache. M ap jete m kounye a ! Soni : Kou manman, gade yon van frèt li fè la a ! Sa pa fouti anpeche m fè ti mache a. Li fè m sonje Forèdèpen, kote mwen renmen ale. Sa fè m sonje tou Fonvèrèt, Firsi, Kenskòf ak Payan nan Miragwan, kote ki toujou fè frèt nan zòn sa yo. Mwen abitye avèk ti fredi konsa. Si m ta reyèlman frèt ma retounen lakay. M ap sèlman rive pou m gade e si gen mwayen ma fè yon ti chita pa pou lontan pou m sa gade sa k ap pase douvan je m. Yo toujou di : « Gade pa boule je ». Soni : Deyò pa si tèlman mal. Mwen kapab sipòte. M ap travèse lari a. Pwen repè m pou m pa pèdi kay la. Epi m gen nimewo a ekri ki pa kay kraze nimewo efase. M ap kapab retounen kanmenm. Depi Granmèt la avèk mwen sou wout la, mwen pa pè satan. Soni : Mwen remake se prèske nan tout katye gen yon plas pou moun chita pou pran bon van. Mwen reyèlman kontan wè bagay sa a paske gen mwayen pou moun respire. Kounye a mwen rive. Van an ap vante e briz la bon pou mwen. Sa se bèl bagay. Gade moun k ap mache. Gade lòt moun ki pral nan makèt pou al achete tout sa yo bezwen. Si m gen tan, ma fè yon ti kout pye pou m al gade anndan an e pou m achte tout bon bagay mwen bezwen e mezi kòb mwen tou. Alò sa vle di : « Mezi lajan m, mezi wanga m ». Soni : Kou manman ! Gade yon bèl dam k ap vini la a ! Li banm lafyèv frison. L ap pase kote m nan kanmenm. Sa se yon bebe tranzistò, yon marabou, fanm peyi m. Pa gen tankou fanm ayisyèn. Li sanble yon Ayisyèn e non pa yon lòt nasyonalite. Si m merite yon bonjou, m ap jwenn li kanmenm, paske : « Merite pa mande ». Sofi : Good morning ! Soni : Goud monnin ! Sofi : M’sye, ou se Ayisyen ? Soni : Natif-natal ! Mwen pa fouti lòt nasyonalite, paske mwen renmen nasyon mwen an anpil e m ap mouri pou yo, sitou pou fanm peyi mwen. W ap vin devann nan se tankou Lavyèj Mari ki briye devan je m. Ou tankou yon lakansyèl pou bote w. Yon bèl marabou tankou w pa ta fouti pa yon Ayisyèn, bèl chè madam. Se menm kabrit Tomazo, menm plim, menm plimaj. Sofi :A la ou menm sa ! Ou gen nan kò w mesye. Mezanmi si peyi lakay te bon e te bay moun chans pou te vin chita pou pran bon frechè konsa chak maten, peyi a t ap toujou rete paradi nan Karayib la. Moun yo fin kraze peyi a nan tentennad politik ki pa janm regle anyen serye. Chak moun ap batay pou pozisyon pandan peyi a ap efondre. Yon pakèt enkonsyan, dasomann ki pa vle travay e ki vle vin vòlò. Yo pa vle moun rete sou pouvwa a. Yo kontante yo rete nan retireranplase pou yo vin fè fòtin yo. Gade yo tankou chen ki fou. Soni : Ou pa manti, chè madam. Se yon pakèt bagay ou di la a. Ou merite yon gwo bravo ak yon beze tou. Sofi : Pa ban mwen. Tout sa tou sou plas la ! Soni : Antouka, mwen sere pou ou jiskaske ti poul fè dan. Sofi : Enben, mwen pa ladann menm, paske ti poul pa p janm fè dan, depi jodi a jiska fen monn nan n ap viv la. Mwen pa p janm jwenn bo sa a. Ou gen yon pedal ki pa mache. Soni : Bondye fè w wè sa byen bonè. Antouka, kouman ou rele, madam ? Sofi : Mwen rele Sofi, Nègès Dayiti. E ou menm ? Soni : Nou se twokay. Senpman retire f la, ranplase pa n e nou kore nèt. Sofi :Ala m’sye radòtè, papa ! Ou ta fè yon bon jan komedyen e ou t ap jwe sèn yo byen. Si m ba w non mwen san pwoblèm, mwen pa wè rezon pou ap pase nan pòt pou rantre jis nan chanm nan fè chemen kwochi. Soni : Ou fè kòm si w pa konprann ! Fanm ki posede 10 dwèt li e ki konn bon bagay pa fouti pa konprann ekwasyon an. W ap pran mwen nan fent. Sofi : Koze mande chita. Kite m fè yon ti chita. Men avan m chita sou

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Yvelyne Dalmacy fête Martelly assène des crocs en jambe à l’opposition démocratique un nouveau printemps Suite de la page 1 politiques, les plus perspicaces n’avaient pas accepté de jouer le jeu du chef de l’État qui, toutefois, s’est avisé de se présenter tout simplement à leurs bureaux ou à leurs résidences, dans certains cas. Tel est le cas d’Evans Paul du KID, d‘Himmler Rébu, de l’ex-président Jean-Bertrand Aristide et de Mme Edmonde Supplice Beauzile, du parti politique Fusion des sociodémocrates. Mais, ceux qui doutent ouvertement de la bonne foi de M. Martelly se sont regroupés autour du Mouvement patriotique de l’opposition démocratique, MOPOD, (composé du RDNP, du PLH, du PROP, d’Ayisyen pou Ayiti) pour repousser l’offre du président et exprimer clairement leurs exigences en six points bien précis. Seul le regroupement de M. Rebu a accepté une faveur présidentielle, soit un job de directeur général au ministère des Haïtiens vivant à l’étranger. Un geste combattu avec énergie par la classe politique qui

considère ce croc en jambe du président comme une manœuvre pour diviser l’opposition. Un membre puissant de Fanmi Lavalas a déclaré à la presse que le président Aristide a décliné toute participation de son mouvement aux menées de M. Martelly. Nous publions ci-dessous la déclaration du MOPOD : Le MoPoD fixe ses préalables avant toute rencontre avec le président Michel Martelly Le Mouvement patriotique de l’opposition démocratique (MOPOD) veut tester la bonne foi du chef de l’État qui tente un rapprochement avec l’opposition. Les exigences du MOPOD qui se résument en six points. Publié le vendredi 20 septembre 2013 PREALABLES À TOUTE RENCONTRE AVEC LE CHEF DE L’ÉTAT Plusieurs dirigeants du MOPOD ont été contactés par des proches du président de la République pour

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une rencontre avec le chef de l’État. Réuni sur la question, le comité de pilotage a décidé qu’il ne faut pas fermer la porte au dialogue, mais qu’il faut envisager la question dans un cadre collectif et non individuel et que certains préalables sont absolument nécessaires pour juger de la bonne fois du chef de l’État à établir un vrai climat de dialogue pour faire avancer le pays sur la voie du progrès et de la démocratie. Ces préalables sont au nombre de six. Le chef de l’État doit : 1.- Ordonner la libération des prisonniers politiques, en particulier Enold Forestal, Josué Florestal et Jean Robert Vincent; 2.- Ordonner le retrait du mandat d’amener et de l’ordre d’interdiction de départ émis contre Me André Michel et s’engager à respecter le droit de l’opposition, des autres secteurs de la société civile organisée et du peuple haïtien en général à manifester sur la voie publique pour exprimer son désaccord sur la gestion de la chose publique; 3.- Présenter des excuses publiques pour les propos désobligeants tenus à l’ endroit des leaders de l’opposition; 4.- Reconnaître publiquement que la réunion tenue avec le juge Jean Serge Joseph au Cabinet de Me Louis Gary Lissade sur le dossier de corruption présumée impliquant les membres de la famille présidentielle a été un abus de pouvoir et s’engager à ne plus continuer sur cette voie. 5.- S’engager à se séparer de ses proches partisans dénoncés par la clameur publique dans le trafic illicite de stupéfiants. 5.- Ordonner le retrait de l’ordonnance gracieuse prise par le doyen du Tribunal civil de Portau-Prince, Me Raymond Jean Michel, contre Radio Kiskeya et la journaliste Liliane Pierre-Paul dans l’affaire opposant le juge Lamarre Belizaire et le Barreau de l’ordre des avocats de Port-auPrince étant donné que cette décision constitue une grave atteinte à la liberté de la presse et à la liberté d’expression. 6.- S’engager à publier sans délai la loi sur les partis politiques déjà adoptées par le parlement. L’assemblée générale extraordinaire du MOPOD convoquée à cette fin a entériné à l’unanimité cette position du Comité de pilotage. MOUVEMENT PATRIOTIQUE de l’OPPOSITION DEMOCRATIQUE(MOPOD).

Yveline Dalmacy.

Le 22 Septembre courant ramenait l’anniversaire de naissance de

Mme. Yveline Dalmacy, une figure très connue de notre communauté. Malgré les longues années passées hors de son pays natal, elle n’a jamais cessé de participer aux activités organisées par nos compatriotes en diaspora au profit de différentes communautés d’Haïti. Elle partage son temps entre ses obligations familiales et académiques sans jamais rater une occasion de contribuer au bien-être de ses concitoyens restés au pays. En cette occasion, ses parents et amis se joignent à ses filles et à son époux, le Dr. Kesler Dalmacy, pour lui souhaiter un joyeux anniversaire !

BILL DE BLASIO, CANDIDAT À LA MAIRIE DE NEW YORK, ET LA COMMUNAUTÉ HAÏTIENNE

Quand les époux Dalmacy rencontrent le candidat démocrate à la mairie du Big Appel Suite de la page 1 Originaire de Brooklyn, New York où il est né et issu d’une famille d’origine italienne, il vit dans le borough de sa naissance, M. de Bliasio a réalisé une percée politique dans quasiment toutes les catégories sociales et ethniques. Aussi ambitionne-t-il de gagner le vote des Blancs, des citoyens d’origine hispanique ainsi que de la forte population des Afro-Américains, y compris des Afro-Caraïbéens. Au cours de sa campagne électorale pour obtenir l’investiture du Parti démocrate, Bill de Blasio a, d’abord, supplanté tous ses concurrents démocrates, mieux connus que lui. C’est, en tout cas, ce qu’avait indiqué les sondages effectués au cours de la mi-août. Ensuite, la stratégie électorale qu’il a mise en place a fini par attirer dans son camp les communautés noires grâce à l’appui de sa famille qui s’identifie à la gent interraciale de la ville de New York; mais aussi à cause de sa position en faveur des pauvres et les couches laborieuses de cette méga municipalité. Son opposition à la politique dite “Stop and Frisk” (arrêt arbitraire suivi de fouille de la tête aux pieds (surtout

des membres de groupes minoritaires) lui a valu un apport extraordinaire. Il est présentement un médiateur de la ville de New York chargé de la supervision de la gestion municipale; il se présente aussi comme un critique intraitable de l’administration sortante non réélue de Michael Bloomberg. En effet, il n’a cessé de dénoncer ce qu’il qualifie d’inégalités sociales et économiques imputables celleci, promettant d’augmenter les impôts des plus riches. Dr. Kesler Dalmacy et sa femme, Yveline M. Dalmacy, ont eu l’opportunité d’être présents à un des réunions du candidat avec la communauté de Brooklyn. À l’entendre parler il donne l’impression d’être très sensible aux problèmes auxquels se trouvent confrontes les citoyens d’origine haïtienne dans cette ville. D’ailleurs bon nombre d’entre eux le supportent pour le scrutin prévu en novembre prochain. À une question posée par Mme Yveline Dalmacy en tête à tête avec le candidat démocrate à la mairie de New York City, sur le sort des ressortissants haïtiens, il a répondu sans ambages que sitôt élu Maire, il va se pencher sur ce dossier avec beaucoup d’intérêt.

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Qui est pour moi Arsenio Hall ? Loin du showbiz hollywoodien, il est peut-être d’un autre standard qui remonte aux temps lointains quand les rois noirs se faisaient avoir pour les bling blings des navigateurs blancs à la recherche d’épices nous et d’arôme. Allez donc voir Senio aurait-il pu exister de avions vogué au gré de l’heure combien princes zoulous part lui-même, ou Eddy Mur- 007 James Bond, agent de sa qui vivent de aux États, avec leurs phy a-t-il inventé le personnage d’Arsenio Hall ? Par ailleurs,

Sur la route du cinema

Arsenio Hall personnage emblématique de l’écran

Dan Albertini

loin de tout ça, mais pourtant si près, je ne peux m’empêcher de penser à Daniel Marcelin quand j’évoque l’étiquette Arsenio Hall Show. Rien à voi,r diriez-vous. Pas tout à fait vrai. Même faciès, même démarche, même profil, la mimique du comédien. Malheureusement, pas le même pays. L’un, celui de la chance,

l’autre, de la malchance. Si l’emblème est à partir d’un film, Senio n’a pas raté son Rdv du cinéma. L’époque, une époque estelle favorable à l’émergence de tel ou tel type de comédien ? Je ne parle pas de la chance offerte par un studio ou un impresario. J’évoque par là, soit un événement particulier, soit une demande particulière pour un visage particulier. Nous y reviendrons plus loin, car je crois que le cas s’expliquerait. Cependant, poser la question sur la route du cinéma n’est pas nécessairement y répondre tout de go. La semaine dernière

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tout son poids dans la balance de la sympathie en faveur de Clinton, ce jour-là. Contre Bush. Sachant pertinemment que cela pourrait le mener vers

Une autre sorte d’ombre, mais qui ne l’a pas complètement effacé. Senio demeure emblématique. Si, je dis bien si. Si Arse-

la présidence au déplaisir de Bush. Bon, d’accord, espérant. C’était un risque, et, le principal instrument du cinéma qui précède l’écran, la caméra a tout montré. Il ne devait pourtant rien à ce gouverneur saxopho-

nio Hall s’en allait en Haïti, d’abord, où irait-il ? Mais, seraitil le bienvenu pour accompagner la naissance d’un cinéma haïtien, comme Marco Amerigo Montagutelli pour les Arts plastiques, à Port-au-Prince ? Il

niste qui avait avoué souffler du pot dans sa jeunesse. Clinton ne lui a jamais rendu la pareille, dans toute sa gloire. C’est comme dire que l’ingratitude trouve aussi sa place sur la route du cinéma. Arsenio Hall est resté dans l’ombre pour avoir péché contre une certaine communauté religieuse, dit-on.

pourrait tout de même rencontrer Daniel Marcelin, qui lui expliquerait ce que c’est que de rester dans l’ombre toute la vie.

M… . Je ne dirais pas le mot. Ça a dû prendre un peu de malice et de bonne recette pour réussir à accrocher pendant si longtemps. Le profil est resté, mais les visages se complètent. Je veux donc parler d’un visage qui parle plus que l’organe dédié. Je m’explique. En matière de comédien,

couronnes de plastique et leur dantam (trésor pacotille) sans valeur. Nous les croyons tous fous le plus souvent dans cette mégapole qu’est New York. Cependant, Coming to America nous a fait voir une certaine réalité, autre que la folie, mais le prestige perdu d’un autre standard. C’est là mon opinion personnelle, Arsenio ne l’avouerait jamais, mais c’est là la récupération de son rêve caché, de peur qu’il ne lui soit enlevé une fois de plus. On retrouvera le dessous profond de cette conversation dans son édit (débat) sur le « Black Movie » qui a sauvé le cinéma à Hollywood, sur BET. Ce génie embarrassé se dévoilera évidemment autrement sur le plaje replongerais dans les person- teau. Un autre plateau. nages de Marcel Pagnol, de Le rendez-vous. Alors Louis de Funès-Galabru, les l’Arsenio Hall de Comming to Charlot, pour mieux comprendre Arsenio dans le cadre de cette quête qui risque de faire dans une esthétique particulière. Beauté et laideur sont solidaires comme deux roues sur des rails parallèles. Ce sont des visages avant tout qui font les personnages, les talents viennent en conséquence, Arsenio en a à revendre, avec ou sans Murphy. La caméra en rajoute

évidemment. Bien évidemment de Funès ne marchera pas sans son compagnon Galabru, tout en étant indépendant. Ni même Fernandel sans Totò (Antonio Focas Flavio Angelo Ducas Comneno De Curtis di Bisanzio Gagliardi). Je repense, Arsenio sans Eddie Murphy est un autre type de caméra. Parce que je risque de me perdre, je me méfie donc de moimême malgré tout. Non pas sans raison.

America, suite. La photo fétiche de la carrière de « Senio » n’est cependant pas celle que j’ai soulignée avec Eddie Murphy, là je reviens sur l’interrogation posée. Mais, celle avec le doigt pointée sur Clinton s’exécutant au saxophone le soir de son passage chez Arsenio. Arsenio a fait basculer

Merci d’y croire ! lovinsky2008@gmail.com


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ÉDITORIAL

Le peuple haïtien a-t-il élu un bandit pour le diriger ?

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uand le président haïtien s’est déclaré « bandit légal », cette proclamation a été accueillie comme une boutade de mauvais goût. Même les détracteurs de Michel Martelly assimilaient cette expression à l’excès de langage du chanteur de compas refusant de céder la place au chef de l’État et affichant son air de musicien sous l’empire de l’alcool, et qui débite des âneries et des grossièretés sans aucune retenue. Personne ne pouvait s’imaginer que Michel Martelly décrivait objectivement le personnage que le peuple haïtien a élu pour le diriger. Les dérives successives du président haïtien et les événements scabreux qui ont jalonné la première partie de son mandat ne font que confirmer les pires épithètes que le président tèt kale s’est auto-décernées. De toute évidence, à moins qu’on soit viscéralement anti-Martelly, personne n’était disposé à prendre le président haïtien au mot lorsqu’il se disait être un gredin. Les scandales les plus grossiers qui ont marqué la présidence de Martelly ont apporté davantage d’eau au moulin de ses adversaires tout en réduisant au silence nombre de ses apologistes. Toutefois, l’événement de l’autre semaine, à Port-Salut, dans le sud d’Haïti, met le premier citoyen du pays en compagnie d’un personnage dénoncé à la criée publique pour trafic de drogue. Sur ces entrefaites, le chef de l’État se voit accuser de se retrouver, en compagnie de son « grand ami » Daniel Evinx, à l’endroit où ce dernier avait récupéré une cargaison de drogue. Ce qui ravale le chef de l’Exécutif haïtien au niveau de l’acte criminel reproché à M. Evinx. En effet, le fait de se retrouver en compagne de ce personnage constitue une preuve irréfutable de l’association de Michel Martelly aux actes dont son « grand ami » est accusé. La situation du président haïtien devient encore plus précaire lorsqu’on apprend que Daniel Evinx était recherché par la Police, même avant le scandale des « 23 paquets de marijuana » qu’il prétend avoir récupérés quelque part dans la baie des Cayes. Une source proche du parquet des Cayes a affirmé que, n’était-ce l’amitié du président de la République dont jouit Évinx, il aurait été déjà appréhendé par les forces de l’ordre pour son rôle présumé dans le commerce de la drogue. De cette manière, Michel Martelly protège son ami de l’arrestation, se rendant ainsi, une fois de plus, coupable d’intrusion dans les affaires judiciaires. Ce scandale, qui constitue une violation de la constitution, s’ajoute à toute une série de contraventions du président haïtien par rapport à la Charte fondamentale du pays.

Cette dernière déviation du président Martelly était précédée d’une longue série de comportements anti-démocratiques et anticonstitutionnels, qui ont été évoqués dans la proposition de mise en accusation du président Martelly, du Premier ministre Laurent Lamothe et du ministre de la Justice Jean Renel Sanon. Dans ce document, paraphé par treize députés, ces derniers ont suggéré à l’Assemblée générale de la Chambre basse de voter l’acte de mise en accusation du président afin que le Sénat puisse siéger en haute cour de justice pour juger M. Martelly. Les députés qui ont signé cette proposition pensent que leur prise de position se justifie pour les motifs suivants : « Immixtion du chef de l’État, du Premier ministre et du ministre de la Justice dans l’exercice souverain du pouvoir judiciaire aux fins d’obtenir que des décisions de justice soient prises en leur faveur ; « Le caractère parjure de ces autorités du pouvoir exécutif qui ont tous nié leur participation à la réunion du 11 juillet 2013, alors que l’enquête confirme leur participation effective à ladite rencontre ; « La trahison du chef de l’Etat qui avait juré de faire respecter la Constitution et les lois de la République ; « Mise en accusation le chef de l’État pour crime de haute trahison ». Le président Martelly, d’un bout à l’autre de la première moitié de son mandat, est accusé de violer la Constitution. Ses dérives dans ce domaine dépassent les transgressions commises par tous ses prédécesseurs. Dans son discours devant le Black Caucus (Comité de députés noirs des États-Unis), à Washington, la semaine dernière, le sénateur de l’Ouest Steven Benoît cite tous les articles de la Charte fondamentale violés par le chef de l’État. M. Benoît souligne les différentes violations de la Constitution perpétrées par M. Martelly, en commençant par l’article 114.2, quelque six mois après son investiture, soit le 26 octobre 2011, quand il ordonna l’arrestation d’Arnel Bélizaire, un parlementaire en fonction. De surcroît, pour se disculper, il mentit avec effronterie en déclarant qu’il n’avait rien à voir avec une telle décision. Dans la foulée, signale encore M. Benoît, trois mois plus tard, d’abord, le 24 janvier, ensuite le 15 juin 2012, Martelly devait violer les articles 200 et 236 en désignant sa femme et son fils comme gestionnaires de fonds public en dehors des normes constitutionnelles. Violation également, accuse Benoît, de l’article 153 lorsque Martelly tenta de déposséder un voisin

de sa maison familiale en faisant un usage abusif de la Direction générale des impôts (DGI) dont il ordonna au chef d’accuser faussement ce citoyen de n’avoir pas payé d’impôts locatifs. Le sénateur de l’Ouest relève aussi l’article 218, que le président Martelly a violé lorsqu’il décida unilatéralement d’imposer des taxes sur les appels téléphoniques intrants et sur les transferts d’argent effectués sur Haïti à partir de la diaspora. En sus de ces manquements mentionnés par Steven Benoît, dans le même discours, il attire l’attention des congressistes noirs américains sur d’autres violations de la Charte fondamentale par le chef de l’État haïtien, suite aux nombreuses nominations de hauts fonctionnaires de l’État en dehors des règlements arrêtés. Dans la gestion des affaires

publiques, Michel Martelly se comporte comme s’il avait pour mission de démanteler les garde-fous mis en place par la Constitution. Autrement dit, comme s’il était chargé de rétablir la dictature des Duvalier. Le peuple haïtien n’avait pas opté pour se laisser diriger par un bandit. Dès lors, Michel Martelly s’est fait élire président sous de faux prétextes. Dans la mesure où les dérives du chef de l’État se succèdent de manière continue, rien n’autorise à croire que le locataire du Palais national entend s’amender. Heureusement que la Constitution haïtienne donne les moyens de traiter avec une administration dévoyée et un chef d’État qui s’érige en violateur systématique de ses prescrits. Il incombe donc aux institutions créées à cette fin de se mettre en condition pour relever le défi que constitue Michel Martelly. HaïtiObservateur P.O. Box 356237 Briarwood, NY 11435-6235 Tél. (718) 8122820


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EDITORIAL

Did the Haitian people choose a bandit to lead them?

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hen the Haitian president said he was a “legal bandit,” this proclamation was welcomed as a joke in poor taste. Even critics of Michel Martelly equated the term with the immoderate language of a compas singer refusing to give way to the Head of State, and displaying his musician attitude while under the influence of alcohol; in addition to spouting nonsense and profanity without any restraint. Nobody could imagine that Michel Martelly was objectively describing the person the Haitian people elected to lead them. Successive excesses of the Haitian president and lurid events that marked the first half of his term only confirm the worst epithets the “tèt kale” (bald headed) president conferred on himself. Obviously, unless one is viscerally anti-Martelly, nobody was willing to just take the Haitian president’s word when he referred to himself as a scoundrel. The grossest scandals that marked the Martelly presidency added more weight to his opponents’ argument while silencing many of his apologists. However, the events of the previous week in Port-Salut, in southern Haiti, put the first citizen of the country in the company of a person denounced by public outcry for drug trafficking. In the meantime, the Head of State finds himself in the company of his “great friend” Daniel Evinx , when the latter had recovered a drug shipment; which brings the Haitian Chief Executive to the level of the alleged crime perpetrated by Mr. Evinx. Indeed, the fact of his having been in the company of this character is irrefutable evidence of Michel Martelly’s association with these very same acts of which his “great friend” is accused. The situation of the Haitian president becomes even more precarious when we learn that Daniel Evinx was wanted by the police, even before the “23 packets of marijuana” scandal he claims to have collected somewhere in the Bay of Les Cayes. A source close to the prosecutor’s office in Les Cayes stated that were it not for the friendship of the president, that Evinx clearly enjoyed, he would most certainly already have been arrested by the police for his alleged role in the drug trade. In this way, Michel Martelly would have protected his friend from having been arrested, thus making him, once again, guilty of having interfered in court cases. This scandal, exemplifying a clear violation of the Constitution, adds to a series of prior violations of Haiti’s fundamental Charter perpetrated by the president. President Martelly’s latest deviation from the law was preceded by a long series of anti- democratic and unconstitutional conduct,

which were discussed in the proposed impeachment of President Martelly, Prime Minister Laurent Lamothe and Minister of Justice Jean Renel Sanon. In this document, the thirteen Congressmen who signed suggest to the General Assembly of the Lower House to vote the act of impeachment of the president to allow the Senate to serve on the High Court as Mr. Martelly is put on trial. Members who have signed this proposal believe that their position is justified for the following reasons: “Interference by the Head of State, the Prime Minister and the Minister of Justice in the sovereign exercise of judicial power in order to obtain that court decisions are taken in their favor; “The perjury nature of the executive authorities which have denied their participation in the meeting of July 11, 2013, while the investigation confirms their effective participation in such a meeting; “The betrayal of the Head of State who had sworn to uphold the Constitution and the laws of the Republic; “The impeachment of the Head of State for crime of high treason.” President Martelly, for the entire first half of his term, is accused of violating the Constitution. His excesses in this area go beyond the transgressions of all his predecessors. In his speech to the Black Caucus (Black members of the United States Congress) in Washington, last week, the senator from the West, Steven Benoît, enumerated all the articles of the Basic Charter violated by the Head of State. Mr. Benoît highlights the many violations of the Constitution perpetrated by Mr. Martelly, starting with Article 114.2, which occurred some six months after his inauguration, on October 26, 2011, when he ordered the arrest of Arnel Belizaire, a seated parliamentarian. In addition, to exonerating himself, he lied brazenly declaring he had nothing to do with such a decision. In the aftermath, Mr. Benedict reports again, three months later, first, January 24, then June 15, 2012, he was violating Articles 200 and 236, naming his wife and son as managers of public funds outside the constitutional norms. Another violation Benoît accuses him is of Article 153 when Martelly tried to deprive a neighbor of his family home by a misuse of the Direction Générale des Impôts (the equivalent of the U.S. IRS) ordering its chief to falsely accuse that citizen of not having paid his property taxes. The Senator from West also notes Article 218 as having been violated by President Martelly, when he unilaterally decided to

impose taxes on incoming phone calls and money transfers to Haiti from the Diaspora. In addition to these shortcomings mentioned by Steven Benoît, in the same speech, he drew the attention of the Black American Congress people on other violations of Haiti’s fundamental Charter by the Head of State; as a result of numerous senior appointments he made outside constitutional regulations. In the management of public affairs, Michel Martelly behaves as if he had a mission to dismantle the safeguards put in place by the Constitution. In other words, as if he was responsible for restoring the

Duvalier style dictatorship. The Haitian people did not choose to be led by a bandit. Michel Martelly was elected president under false pretenses. Insofar as the excesses of the Head of State are going on continuously, there is no reason to believe that the tenant of the National Palace is about to change course. Fortunately, the Haitian Constitution provides the means to deal with a misguided government and a Head of State who stands as a systematic violator of its regulations. It’s, therefore, up to the institutions created for this purpose to move into their proscribed position and role to meet the Michel Martelly challenge.

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SUITE À LA MORT SUSPECTE DU JUGE JEAN SERGE JOSEPH

Le Rapport de l’enquête de la Commission sénatoriale ratifié par le Grand Corps

Une nouvelle étape franchie vers la destitution de Martelly ?

Le Sénat de la République se rapproche de la mise en accusation du président de la République après avoir ratifié le Rapport sur les conditions dans lesquelles avait succombé le juge instructeur Jean Serge Joseph. Le vote est survenu au moment où l’on s’y attendait le moins, car le public n’avait pas été informé que les sénateurs allaient passer au vote la proposition de la Commission qui avait été chargée de mener l’enquête sur la mort du juge. Ce dernier avait la responsabilité d’instruire le dossier de la femme et du fils du président Martelly, accusés d’usurpation de titres et de détournement de fonds publics. En effet, le Rapport, qui conclut par suggérer à la Chambre basse de mettre le président Martelly, le Premier ministre Laurent Lamothe et le ministre d la Justice Jean Renel Sanon pour parjure, trahison et abus de pouvoir, est approuvé par sept voix pour, une contre et neuf abstentions. Le Rapport de la Commission d’enquête du Sénat avait

été acheminé à la Chambre des députés. Après l’analyse du document, treize députés ont paraphé l’acte de mise en accusation du président Martelly suggérant à l’Assemblée générale des députés de ratifier ce document. Étape obligée avant que le Sénat puisse se constituer en Haute Cour de justice pour faire le procès du président de la République. Le vote d’aujourd’hui, qui s’est tenu au Sénat de la République, signifie que le Grand Corps est prêt à siéger comme Haute Cour de justice pour juger Michel Martelly quand et si une majorité des députés, soit les deux tiers, ratifie l’acte de mise en accusation du président, du Premier ministre et du ministre de la Justice qu’avait signé treize de leurs collègues. Les députés étant en congé, il faut attendre la réouverture de la Chambre basse, en janvier 2014, pour que celle-ci puisse, à son tour, passer au vote l’acte de mise en accusation du président. Après la diffusion de l’acte de mise en accusation du chef

AVIS Le 9 Septembre 2013 Aux amis de partout : Nous sommes heureux de vous convier à la 40e Fête Annuelle de la Moisson de l’Eglise Croisade évangélique de Pêcheurs d’Hommes. 40 ans de lutte, 40 ans de victoire sur les forces du diable, nous vous invitons à glorifier avec nous le Créateur de l’Univers dans une Fête de reconnaissance. Nous serons réellement heureux de vous voir avec nous en vue de remercier le Très-Haut qui nous fait grâce d’être à l’œuvre avec Lui. Durant cette semaine de réveil, de nombreuses personnes seront délivrées de la maladie physique, de la puissance démonique et d’autres passeront des ténèbres à la glorieuse lumière. Ce réveil mettra fin à la célébration du 40e Anniversaire de l’église. Le thème sera : « Levez les yeux, et regardez les champs qui déjà blanchissent pour la moisson…» Jean 4 :35-38. Le Révérend Dr. Eden McGuffie traitera ce thème évangélique chaque soir, de 7:30 à 9:45 du dimanche 6 octobre au dimanche 13 octobre 2013 au local de l’église (557 East 31st Street, Brooklyn nY 11210). Pour plus d’information, veuillez nous sonner au 718-434-7250 ou visitez notre site : www.evangelicalcrusade.org. Dans l’anticipation de vous rencontrer, une fois de plus, je demeure votre serviteur dans le Seigneur. Votre Frère en Christ, Evêque Philius Nicolas, Pasteur titulaire

de l’État, Haïti-Observateur avait interrogé un des députés signataires du document pour lui demander quelles étaient les chances de voir la proposition faite par les treize députée voter par une majorité de ses collègues. Il devait répondre que rien n’est assuré quant aux possibilités de voir se ratifier ce document. Toutefois, il a précisé que « la politique étant dynamique, on ne peut exclure cette possibilité ». Il a fait remarquer, toutefois, que le Parlement est en « pleine mutation » et que personne ne peut lus prétendre détenir « le monopole de la majorité ». En effet, il y a à peine quelques mois, il était impensable que la Chambre basse puisse

rédiger l’acte de mise en accusation du chef de l’État. De même, on ne pouvait s’attendre à un vote du Sénat ratifiant un rapport d’enquête d’une Commission spéciale du Sénat recommandant la mise en accusation du président Michel Martelly. Moult observateurs estiment que la donne a changé au niveau des deux Chambres et que le président Martelly ne peut plus prétendre avoir la certitude qu’il a encore le bras suffisamment long pour influencer les décisions prises au niveau des deux Chambres. Quoiqu’on puisse dire et faire, pour l’instant, on est obligé d’attendre la réouverture de la Chambre basse pour

savoir exactement dans quel sens le vent politique va souffler. En tout cas, on peut affirmer d’ores et déjà que Michel Martelly commence à comprendre la précarité de son cas. C’est sans doute ce qui explique ses mamours aux responsables de partis politiques avec lesquels il s’acharne à avoir « un dialogue ». De toute évidence, les chefs de partis politiques ne sont pas sur le point de faire un quelconque cadeau à Michel Martelly, qui persiste à faire la sourde oreille aux demandes des opposants, notamment pour qu’il leur adresse des excuses pour les avoir traités de « voleurs de bœufs, de cabris et de cochon ».


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Blagues de Louis

En traduisant en français des blagues conçues et écrites en allemand, Louis, citoyen haïtiano-allemand, jette un pont culturel entre la franco-créolophone Haïti et la germanophone Allemagne qui réunit Prussiens et Bavarois.

2041 — Une blonde, totalement désespérée dit à son médecin : — « Je crains de recevoir une seconde colonne vertébrale ! » Après l’examen, le médecin lui déclare : — « Vous devez à l’occasion remplacer vos tampons au lieu d’y ajouter chaque fois d’autres… » 2042 — Le professeur fait la remarque suivante : — « Il n’ya aucune excuse acceptable pour s’absenter à un examen final, sauf si, bien sûr, dans un cas d’événement extraordinaire, comme la mort d’un membre de la famille, etc. » Pierre, un étudiant demande : — « Et qu’en est-il dans le cas d’une fatigue extrême causée par le sexe? » Toute la classe s’est mise à rire. L’enseignant garde son calme et dit : — « Pour écrire, vous pouvez utiliser votre autre main ! » 2043— La brunette s’écrie : — «Regarde ! Un oiseau mort ! » La blonde regarde vers le haut et demande : — « Où est-ce ? » 2044— Un homme dans un bar boit tant de bières qu’il en ressort ivre mort. Sur son chemin, un clochard saisit l’occasion et l’entraîne sous un pont où il a violenté sexuellement l’ivrogne. Cet incident s’est répété durant les deux jours qui suivent. Le jour d’après, l’homme retourne au le bar et commande un coca. Sur ce, l’hôte lui demande : — « Pourquoi ne

buvez-vous pas de bière aujourd’hui ? » Le client répond : — « Eh bien, chaque fois que je bois de la bière, les fesses me font mal ! » 2045— Comment peut-on sauver un avocat qui se noie ? — En faisant feu sur lui ! 2046— Un cannibale visite le sorcier guérisseur et lui parle ainsi : — « Ces derniers temps, je sui en

butte à une paressepermanente. Je me lève seulement à 11 h. du matin, et à 14 h. je suis déjà fatigué ». Le sorcier d’expliquer : — « Hmm. Ça vient probablement du fait que vous avez mangé trop de fonctionnaires ces jours derniers ! » 2047 — Un automobiliste est en

panne sur la route. Quand il s’arrête sur l’aire de piquenique, il remarque que l’un de ses pneus a perdu de l’air. Il commence à changer la roue quand, soudain, s’amène un Polonais qui commence à démonter la radio de sa voiture. Il crie à l’intrus : — « Hey es-tu fou ? » Le polonais réplique : — « Pssst ! Ne crie pas si fort…Tu prends le pneu, et moi, la radio! » 2048— Quelle est la différence entre une blonde et une toilette ? — La toilette ne te court pas après l’avoir utilisée. 2049 — En lui caressant tout le corps, il ne cesse de répéter : — « J’adore tes collines et tes vallées ». Elle réplique impatiente : — «Si enfin tu ne commences à labourer la vallée, le terrain sera affermé! » 2050 — Un petit de trois ans dit à sa mère, qui vient de rentrer à la maison : — « Maman, il y a des souris dans la chambre à coucher ! » La mère de réagir : — « Oh, ce n’est pas possible ! » — « Oui, oui, j’ai clairement entendu papa lui dire : ‘ Oh, ma petite souris, que tes fesses sont froides’ ! » 2051 — Un homme s’adresse à la belle inconnue : — « Je suis nouveau dans cette ville. Pouvez-vous me montrer le chemin qui mène à votre appartement ? » 2052— Une femme sort fraîchement de la douche et se regarde, coquette, au miroir. Elle dit malicieusement à son mari, dans l’espoir d’être contredite : — « Chéri, je trouve que mes seins sont trop petits…Toi aussi ? » Sans même regarder dans sa direction, il répond : — « Pourquoi ne te frottes-tu pas de temps à autre avec du papier hygiénique entre les seins pour les faire grossir ? » Elle demande, perplexe : — « Penses-tu vraiment que ça va aider ? » Il répond avec une poine de méchanceté : — « Ça a bien marché avec ton derrière !… » 2053— Bill Gates meurt et va au ciel. Saint Pierre lui dit qu’il a le choix entre l’enfer et le ciel. Il lui explique aussi que dans le ciel il n’y a rien de significatif en cours et lui montre une vidéo sur l’enfer. Il peut voir de belles femmes nues courir un peu partout et des hommes qui boivent du vin. Il y a aussi des cigares, des piscines, etc. Gates se dit alors : — « Eh bien, je ne suis pas stupide » ; aussi a-t-il choisit l’enfer. Après avoir couru en vain trente minutes après les femmes, un petit diable l’attrape et le met dans une bouilloire qu’il chauffe d’une manière ordonnée. Bien sûr que Bill se fâche : — « Mais c’était différent sur la vidéo ! » Satan lui explique : — « La vidéo montre seulement la version démo! » 2054— Le jour de Saint-Nicolas, toute la famille est assise à dîner. Alors le petit Pierre dit : — « Avezvous entendu que Saint-Nicolas a envoyé une lettre à toutes les jeunes vierges de notre ville ? » Sa sœur de quatorze ans demande : — « Quelle en est la teneur ? » Peter répond : — « Pourquoi ? N’en as-tu pas reçu une ? »

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La prostitution en milieu urbain en Haïti (Enquête)

Par Michel Léandre CAP-HAITIEN, 17 septembre — Il faut un courage de titan pour soulever le drame de la prostitution dans les grandes villes d’Haïti, un pays qui gère une crise sociétale profonde, dans un décor fait de misères, de catastrophe environnemental et de tensions politiques alimentant le vécu quotidien. Poser le problème dans le contexte actuel c’est chercher tout dabord à savoir qui, de nos jours, au pays, est un (e) prostitué (e); pourquoi il ou elle l’est devenu (e)) et comment cet être humain parvient-il à franchir cette étape de dégénérescence morale dans sa vie. Les données recueillies au cours d’une enquête sommaire menée par le reporter d’H-O, vont permettre de mieux saisir l’ampleur du drame et ses conséquences sur la société toute entière. Sur un échantillon de 14 personnes interrogées, au cours de notre randonnée de Port-au-Prince au Cap-Haïtien, ponctuée d’arrêts sur la Côte des Arcadins (zone Montrouis), à Saint-Marc, aux Gonaives et au Limbé, nous avons pu constater une tendance accélérée des jeunes à se prostituer pour raisons diverses et parfois même impensables. Si la misère qui sévit au pays, et qui a existé depuis la proclamation de notre Indépendance, sert souvent de toile de fond ou d’explication facile à ce drame, les nouveaux paramètres découverts lors de nos entretiens nous aident à mieux exposer le phénomène de la prostitution dans toutes ses composantes. En effet, la prostitution est en train de refaire notre société, vu sa propagation agressive à l’échelle nationale et la manière dont elle est pratiquée. Il faut se référer aux expressions utilisées par les Haïtiens pour identifier un (e)) prostitué (e). On entend dire « brasseur ou brasseuse », car les deux genres s’y prêtent. Les données changent d’un genre à l’autre. Mais le fond reste invariable, qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme. Donc le brasseur ou la brasseuse est une personne prête à toute éventualité, c’est-à-dire ouvert (e) à s’engager à n’importe quelle relation sexuelle de nature à lui apporter de l’argent. À Port-au-Prince, particulièrement, des écoliers et écolières sont présentent aux abords des hôtels de renom, après les classes, notamment du côté de Pétion-Ville où se concentrent les activités commerciales, après le tremblement de terre du 12 janvier 2010. En quête de plaisir et d’argent, ces jeunesses prostituent avec des étrangers et des Haïtiens de la diaspora, particulièrement attirés par cette clientèle. Dans ces milieux, la débauche s’affiche quotidiennement et totalement sous les yeux des autorités qui semblent porter délibérément des lunettes noires, feignant de ne pas voir cette image avilissante de notre société montrant des jeunes de moins de 15 ans se livrer à cette sale besogne. On ne peut s’empêcher de remarquer le caractère national de ce fléau. Car, le soir venu, les night clubs de certaines de nos villes, telles que Pétion-Ville, Gonaïves, Cap-Haïtien rappellent étrangement les boîtes de nuit de Thaïlande et de Singapour où le plaisir se donne libre cours. Pour les habitués de ces lieux, le peu de touristes qui visitent le pays, de par leurs agissements, laissent voir leurs tendances en fréquentant ces bars, à la recherche de jeunes partenaires, mâles ou femelles. Parmi eux, on trouve des homosexuels, des hétérosexuels ou des lesbiennes qui initient les jeunes à leurs pratiques. Car l’essentiel pour ces jeunes est

de réaliser le plus d’argent possible, sans se faire le moindre souci de l’impact de cette pratique sur leur vie et la société. Les quelque 14 personnes interrogées, dans le cadre de cette enquête, assument leur statut avec une expression très à la mode : « Se ti bras ma p fè, met la ».Une façon bien gentille de montrer leurs droits de trouver un moyen de subsistance. Et quelle subsistance ? Un mode de vie dans le déshonneur, et que leurs proches assimilent à un fait normal, car la nouvelle donne, en Haïti, semble consister à accepter cette réalité. Une vraie complicité constatée quasiment à tous les niveaux de la vie sociale, dirait le sociologue. En fait, la structure sociale du pays a changé du tout au tout. Même la paysannerie, généralement plus réfractaire au changement, a subi de profondes mutations avec la ruée de nos paysans, spécialement ceux du Nord et du Nord Ouest, vers les côtes de la Floride et des Bahamas. D’autres paysans vont en transit dans les grandes villes proches de leurs patelins avant d’émigrer définitivement à la capitale. En proie à des difficultés de tous ordres, ces derniers vont grossir la bande des sans-logis et des chômeurs avec la forte possibilité d’une candidature à la prostitution. Histoire de suppléer à l’absence d’emplois et de moyens de survie dans une Port-au-Prince où le chômage bat son plein. Avec l’immigration massive des couches paysannes dans les grandes métropoles du monde , notamment du Canada, des États-Unis, de France, et des Antilles, aux Bahamas, à Saint Martin, aux Guyanes, etc. en sus du retour au pays de bon nombre de ressortissants haïtiens ramenant avec eux certaines mœurs et habitudes acquises en terre étrangère où ils ont résidé durant de longues années, les Haïtiens restés au pays subissent leurs influences. Ils ne peuvent résister à la tentation d’épouser certaines valeurs qui ne collent pas avec nos us et coutumes. De plus, il faut signaler la présence sur le terrain, depuis bientôt dix ans, de la mission onusienne en Haïti avec ses différents contingents militaires et civils d’une vingtaine de pays des sept continents. Il y a, évidemment, interactions entre les composantes militaires et civils de l’organisme international, des relations personnelles et sentimentales qui donnent lieu à de nouvelles naissances, des mariages et même des relations homosexuelles, tels que décrites dans la presse, à la faveur de chaque agression sexuelle dénoncée dans les rangs des casques bleus. Le cas de Johnny Jean, en août 2011, un jeune homme sodomisé par quatre militaires uruguayens, à Port-Salut, dans le sud du pays, avait donné lieu à un scandale international. Cette affaire, qui avait suscité les manchettes dans la presse nationale, aussi bien que dans la grande presse, s’est terminée sans issue favorable à la victime. Les quatre casques bleus impliqués étaient jugés dans leur pays d’origine puis et acquittés par un tribunal de Montevideo, capitale d’Uruguay. La semaine écoulée, à Léogâne, un autre soldat onusien, cette fois du contingent sri-lankais, a défloré une jeune fille de 18 ans, et en profité pour lui administrer également le supplice de la sodomie. Un vrai « plat complet » décrit dans l’édition du 17 septembre d’H-O. La semaine précédente, un Ivoirien du contingent civil de la MINUSTAH a été arrêté, à Pétion-Ville, pour avoir contamine une jeune fille de 17 ans, testée séropositive et devenue enceinte par les œuvres de celuilà, qui a été dénoncé par des voisins qui observaient ses activités sensuelles aux abords de la piscine, tous les jours avec de jeunes nanas. On estime à plus d’une vingtaine le nombre de jeunes filles contaminées par ce Jean Paul, dont le nom de famille n’est pas cite dans les medias. Ils sont nombreux les cas de viols et d’abus sexuels perpétrés par ces gens en uniformes, qui circulent dans des véhicules blindés de l’ONU. À côté de ces faits illustrant l’état de déliquescence morale de la société haïtienne devront s’ajouter les résultats de notre enquête, qui seront publiés la semaine prochaine. Cela permettra de lever le voile sur la face cachée de ce phénomène qui gangrène le tissu social haïtien. (À suivre). mleandre51@gmail.com


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Haïti-observateur

Kreyòl Soti nan paj 6

menm ban avèk ou, se pou w fè m konnen si se posib pou evite dezagreman-tèt chaje. Soni : Pa gen pwoblèm menm ! Mwen se yon vizitè ki fèt rantre nan peyi a nan mwa desanm ki sot pase a. Mwen gen sèlman yon mwa bò isi. Mwen kite madanm mwen Ayiti e m gen gran ti moun ki marye tou k’ap viv Kanada e ann Ayiti tou. Mwen se yon pèsonaj k ap viv lakay youn nan frè m yo ki fè m rantre. E ou menm, ki van ki mennen w bò isi a ? Sofi : Nou gen lè nou se yon pè zo byen monte, paske nou prèske idantik nan apwòch nou. Mwen gen 6 mwa depi m rantre Ozetazini. Se yon sè m k ap viv Miyami, nan Forid, ki te voye chache m. Ou menm se yon frè. Kidonk, nou idantik. Monchè, Soni, pa gen moun sa yo ankò. Se bèl bagay lè yon frè ak yon sè fè jès sa a. Se yon bagay mwen apresye anpil. Se chak jou m ap mande Bondye pou l konsève lavi l paske mòd krèm moun sa yo, pa gen yo ankò. Mwen sot Miragwàn e paran nou te montre nou ki jan moun viv. Mezanmi, afè konn viv la se yon pakèt bagay, paske fòmasyon se yon bagay ekstraòdinè pou tout pèp sou latè. Soni : Sonya, ou pa manti kòm yon moralis. Ou di yon pakèt bagay la a. Mwen pa kache di w ke m gen bon frè bò kote papa. Mwen pa konn si w marye, men mwen marye. Sofi : Mwen byen kontan pou ou. Mwen te marye tou avan mwen te rantre isi. Mwen te pase 10 an nan touman, paske m’sye sa a te konn rele m milèt, paske mwen pa t janm gen chans pou mwen te ansent. Soni : Se pa serye sa ! Se pa ou menm ki pa ta vle ansent, paske se Bondye ki bay pitit. Si Bondye vle w ansent kounye a, yon ti kole w fè, ou pran. Gen yon zanmi ki te gen yon ti mennaj sou kote. Yon jou li annik al depoze l lakay li. Yon senp ti kanpe, tout bagay te gen tan fèt, jiskaske dam nan rele nan chal sipòt. Mwen fè respè m pou m pa tonbe nan dlo sal. Mwen rete lwen ap gade. Sofi : Gade mo ou gentan konnen ! Ou pa pral Ayiti ankò. Piske ou gen tan konnen « Child Support », ou pa fouti di m ou gen sèlman yon mwa nan peyi a. Monchè, mwen dakò ak ou, paske « Malè avèti pa touye kokobe ». Lavi a chaje ak pwoblèm, menm si w pa chache l. Tèlman mwen te gen pwoblèm avan mwen rantre Miyami, mwen te menm konnen mwen t ap fòl. Nèg la leve l ‘ale plase avèk yon fi ki tounen yon pongongon pou mwen. Mwen annik divòse avèk li pou m te sa gen lapè. Lè m’sye aprann m ap rantre Ozetazini li fè tout jan pou l ta retounen ak mwen pou l te kapab benefisye patans la. Li pat konprann anyen nan anyen. Li te konprann li t ap vin pran piyay. Se la li pa fò a. Kounye a, mwen pa t milèt ni mwen pat gen okenn defo, se lòt dam nan ki t ap fè tout tenten yo. Sa rele gason visye. Sa’w di pou sa, Soni ? Soni : Mwen dakò ak ou. Se yon gason san klas e san ideyal tou. Mwen pa janm renmen moun ki gen karaktè plat. Li te konprann ou pat gen okenn avni. Poutan li te twonpe l, paske fanm se kajou. E ankò plis, yo se wozo, yo mèt pliye, yo pa p kase. Sa w di pou sa. Sofi : Ou mèt di sa fò. Si m te gen nan lespri m pou m fè malpwòpte, chache gason pou betize ak mwen, mwen, Sofi, pa t ap janm kite Miyami pou vin nan Nouyòk e fè va e vyen de Boston avèk Nouyòk. Mwen konn gou bouch mwen e se pa prensip sa a paran m te ban mwen. Sè m vle pou m rete ak li, paske l kapab okipe m. Mwen menm, ki

konnen tout mizè malerèz la pase pou l fè nou tout 5 rantre, mwen dwe ba l satisfaksyon pou m ede tèt mwen. Se rezon sa a ki fè m isi a. Kòm jodi a se jou òf mwen, ou pi presizeman jou konje m, se rezon sa a ki fè w rankontre m. Mwen isi a pou sèlman yon jou, paske fòk mwen ale travay demen. W ap travay, ou menm Soni ? Soni : Travay ranjistre isi nan konpayi Chomeko ke tout moun konnen. Laj mwen pa penmèt mwen travay isi, paske pa gen opkenn patwon ki t ap anplwaye m. Ou se yon fanm ki gen chans. Sofi : Mwen gen anpil chans ke mwen rankontre w e twouve moun pou m dyaloge. Se pa yon bagay fasil pou jwenn moun chita pale ak ou. Monchè, felisitasyon pou konpreyansyon w. Sa fè plezi. Ou se yon moun ki gen pwayn. M ap travay, touye tèt mwen pou engra, paske mwen pa gen pitit pou m ta kite byen yo. Fanmi yo kapab e yo pa bezwen anyen nan men mwen.Mwen dekouraje e m pa konn sa pou m fè. Soni : Ou pa dwe dekouraje, bèl fanm byen kokèt tankou w. Mwen ka konprann rezon ki fè w di ou konplètman dekouraje. Sofi : Mwen dezole e mwen pèdi lespwa tout bon vre. Soni : Nan lavi, moun dezole lè yo voye 3 priz tè sou ou. Bondye fè ou byen anfòm, se pou w chache yon jenn ti kopen mezi pye w pou w tchatcha nan fè bon bagay pou gen yon fwaye solid e dirab. Pinga chache yon magouyè, yon vivè, yon san kouthcha pou pa vin fè « devan pòt tounen dèyè kay ». Sofi : Mwen konprann ou trè byen, Soni. Se pa yon bagay fasil. Soni : Sofi, koute m. Mwen, Soni, k ap di sa. Bondye konn doulè pitit li e li wè tout sa w merite. Ou pa gen dwa dekouraje ! W ap gen gwo lo a kanmenm Sofi : W ap banm kouraj. Mwen konprann ou ta renmen yon bon bagay pou mwen. Men nan peyi isi, se bon mas mele ak move mas ki vin fòme yon galimatcha. Se pou yon moun gen bon chans pou l rankontre yon bon moun. Zanmi mwen an ki enterese antre a, fè m konnen li gen yon travay pou mwen. Li pase m chanm kay li a e travay li t ap fè nan Boston an. Moun yo renmen m anpil e yo banm machin yo pou m fè trajè Boston-Nouyòk ki 4 trè-d-tan. Ou wè mwen se yon moun ki alèz tankou madan Blèz. Men se yon sèl remò mwen genyen. Soni : Ki remò pou w genyen Sofi ? W ap travay e w ap byen mennen. Mwen pa wè pou ki rezon pou w gen remò. Pwovèb la di : « Sa Bondye sere pou ou, Lavalas pa fouti pote l ale ». Pasyans, cheri ! Alèkile, mwen pral taye yon bonèt pou ou. Si w te konn mizik lontan, te gen yon chante konsa. Enbyen w ap gen yon gwo lo ke Bondye rezève pou ou. Lo sa a pa lwen, li nan wout. Sofi : Mwen te konn tande mizik sa a. Men nou pa nan epòk sa a ki pase ale. Soni, zanmi m nan toujou di m : Sofi, li vo mye ou pran yon pèsonaj ki konprann byen lavi olye w pran yon jèn flannè k ap vin jwe nan bab ou e fè w pase mizè nan piye w e fè sa ki pa bon. Soni : Se pou degaje w tankou mèt Jan-Jak pou w jwen yon boubout ki pou pran swen de ou. Mwen dakò avèk zanmi w la ki rezone byen. Se moun konsa yon moun dwe gen pou zanmi. Moun ki pa pote w ale e ki konprann ou. Sofi : Nou byen depi ann Ayiti e nou te viv tankou sè. Soni : Se bèl bagay pou wè amitye

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25 septembre - 2 octobre 2013

sa yo ki kenbe djanm e ki pote fri pou toutan. Mwen ta renmen konn zanmi w la pou m ta ba li yon akolad sensè. Mwen pa di yon bo, paske m rezève yon bon pou ou. Se pou Granmèt la fè w jwenn yon konpayon pou konprann e pou ba w trezò ke w vle a. Mwen pa yon majisyen, ni yon bòkò ou prevwayan. Men Bondye ban m yon don pou m kapab santi sa ki pral pase pou yon zanmi e yon pwòch. Ou gen pou w jwenn sa w ap chache a e espere resevwa a. Sofi : Genlè ou tou la, Soni ! Soni :Anmwe ! Mwen fèk vini nan Nouyòk apèn yon mwa pou m ta responsab fanm nan lakou Nouyòk. Mwen pa ladann menm ! Gade laj mwen, 66 an pou m ta nan fè ti moun ankò. Mezanmi, k0te bagay sa soti. Sofi : Ou pa bezwen pè. Mwen pa p rele w nan Child Support pou Leta lage 2 gidon nan kò w. M’ap travay, mwen kapab okipe tèt mwen ak ti moun lan. Lesansyèl se yon ti moun mwern bezwen non pa pou vagabon, men pou yon pèsonaj onèt tankou w ki konprann lavi. Se pa ni movèz vi ki nan kòm. Tou senpman, se Bondye ki voye m ba ou pou nou pale e fè mirak ki sipoze fèt la. Ou pa konnen mwen e mwen pa konnen w, Soni. Mwen si, ke se ou menm ke Bondye chwazi pou ba m yon pitit. Soni : Sa se yon mirak, travay Sentespri a k ap fèt la. Antouka, pitit fi mwen, ou mete m nan yon gwo pwoblèm. Bondye, se travay ou k ap fèt. Se pa mwen ki ta vle sa. Ou te voye anj Gabriyèl anonse Mari li t ap pote yon ti moun pou sove limanite, malgre Mari te ak Jozèf. Si se volonte w pou Sofi pote yon ti moun, se pou l fèt san oken pwoblèm. Mwen pa p dezobeyi w, paske se ou menm ki vle sa. Mwen pa janm vin bò isi a. Gade nan ki sa mwen vin mete tèt mwen kòm yon just come. Mwen pa p ofanse w, Granmèt la. Mwen lage tout bagay nan menm w pou sa ede Sofi. Sofi : Mwen pa t konnen ou te yon relijye. Mwen byen tonbe. Se sa nèt ! Soni, ou pa gen yon pa w ap fè la a. Gade kouman Soni ap tranble ! Ou kòmanse frèt. Men avan nou separe, n ap fè yon echanj telefòn. Eske w gen plim ak papye sou ou ? Soni : Se sa m pa manke. Men youn avèk yon mòso papye. Banm make pa m nan pou ou e wa va make pa w la apre. Tou make adrès ou. Sofi : Se nan bilding nan mwen rete. Soni : Enben nou prèske rete menm kote. Se anfas bilding nan mwen rete. N ap kominike kòm vwazen ak vwazin. Ou fini ? Sofi : Kouman, ou vle ale ? Soni : Mwen santi m frèt kon yon mab. Sofi : Mwen pa vle papa pitit mwen malad sou kont mwen, an ale. Soni : Ki wout w ap fè la a ? Sofi : Menm wout ak ou. Piske ou rete anfas lakay mwen, ann pase sou wout sa a, wa depoze m devan bilding nan epi wa travèse. Soni : Sofi, ou mete m nan gwo pwoblèm la a. Mwen santi m pa menm moun nan. Mwen gen nostalji pou tèt mwen pral kite w la. Sofi : Fòk mwen ale, papi. Lè a rive pou m ale. Mwen pral prepare sa m gen pou m fè pou mete lòd nan dezòd. Mwen rete nan 4yèm etaj nan fenèt ou wè rido ble syèl la. De tanzantan m a vin nan fenèt la pou nou voye men e m ap rele w tou. Frè w la ak madanm li pa p ba w pwoblèm ? Soni : Pa gen sa menm ! Nou pa gen pwoblèm sou bagay sa yo. Se tankou mwen te lakay mwen. Mwen pral kite w, Soso. Sofi : Kòm ou te pè pou w te ban m bo a, mwen menm pran devan pou m ba w pa m nan devan antrans bilding nan kòm yon souvni. Ya va kenbe l jiskaske mwen retounen nan 8 jou. Kòm jodi a se jedi, na va pale nan telefòn, paske w timid. Soni : Ma rele w ! Babay, Soso ! Sofi : Bòn joune, kè mwen ! Na pale. Bagay yo fèt nèt Soni : Mezanmi, ala Nèg gen chans fanm ! Mwen ta renmen konnen avèk ki bann manmanm te mare lonbrit mwen lè fanm saj la te koupe kòd lonbrit la. Se pa posib, pou m gen chans fanm konsa. Mwen pa

menm sou koze konsa. Mwen vin isi pou m konnen peyi a, men mwen twouve m mete yon kwòk nan kou m ki se travay Granmèt la. Mwen pa fouti konprann deklarasyon sa a. Mwen pa kwè se yon fi ki nan movèz vi pou jan li pale. Kòm Bondye konnen tout bagay. Li pa p fè m pran nan pongongon. Mwen pral montre l sètifika bòn sante m nan pou l sa montre m pa l la tou. Atansyon pa kapon ! Mwen pral rele l kounye a. Gade mwen gentan damou ! Se pa vagabondaj non paske mwen lwen lakay. Mwen pral fè yon te la pou m rechofe m. Soni : (Telefòn nan sonnen chak 5 minit e chak jou Bondye mete. Youn ap rele lòt). Soso, ou mete m nan pi gwo pwoblèm. Mwen fèk fin bwè yon ti te cho pou kore m, paske m pa vle malad. Sofi : Si w te la mwen ta chofe w tou. Granmèt la si bon. Ou pa p gen anyen. Soni : Sa gen pou l vini, paske twò prese pa fè jou louvri. Tout bagay gen lè yo e w ap gen sa w t ap chache a. Sofi : Ou si sa ? Mwen pa konn konbyen mwen ta peye w pou trezò sa a ke Bondye ap ba w pote pou mwen an. Soni : Ou pa bezwen fatige kò w, paske Letènèl pa bay pèn san sekou. Ou te mèt gen 99 an, sou baton, w ap gen yon pitit kanmenm. Sofi : Piske w di m sa, mwen kwè w e mwen sèten tou ke rankont nou an siyifi yon pakèt bagay. Se vizyon nou m ap fè la a e m ap mande ki sa ki sot pase la a antre nou. Granmèt la konn doulè malerèz e m mande li favè sa a avèk tout kè mwen. Mwen pa konn si w konprann sa. Kòm anpil gason konprann ke lè yon fi fè yon deklarasyon, se vèmin li ye. Non, se pa sa ditou, paske lanmou pa yon bagay vèbal ni yon bagay ke w kapab achte konsa, e li pa gen fwontyè. Se pa mwen ki vin konsa pou nou te rive konvèse e pale tou. Si sa ta nan imajinasyon w, mwen mande w pou w pa panse konsa. Sa se yon bagay mwen pa fouti konprann ki rete yon mistè pou mwen, tankou w te di laba a. Soso : Parèt nan fenèt la pou m sa wè w. M ap kanpe lan pòt la pou m voye men ba w. Kòm ou gen travay pou fè, parèt pou m wè w e wa va kontinye travay ou. M ap tann ou. Pa rakwoche, parèt pou m wè w, amou mwen. Sofi : Mwen wè w, ti kè mwen. Soni : Mwen wè tou, amou. Ale kontinye fè tout sa w gen pou fè, na va pale pita. 8 jou a rive pou yon vizit espektakilè e pou trezò a Sofi : (telefòn nan sonen) Soni : Alo ! Sofi : Se Soso ki te rele w pou di w mwen tounen. Soni : Mwen byen kontan ou retounen yè swa. Se pa ti sonje mwen te sonje w. Mwen pa konn ki lè m ap wè w ? Sofi : Èske w ka vin kote mwen pou yon minit. Se trè enpòtan pou m wè w kounye a. Soni : Kòm mwen te gen yon kote pou mwen t ale avèk youn nan sè m yo, m ap oblije kite sa tonbe. Pa fatige w, m ap di yo mwen pa prale ankò. Yo konnen mwen gen lòt obligasyon, paske m pa kache yo anyen. Yo pran kont plezi sou mwen. Sofi : Li pa p fache ? Soni : Mwen pa kwè. Se pa yon bagay enpòtan. M ap gen kont tan mwen pou m ale. Chèf mwen an premye, paske mwen respekte chèf mwen, m pa gen kò pou m pran makak. Sofi : Mwen pa vle mete anpèchman nan fanmi an. Soni : Pa gen pan menm. N ap wè toutalè. Soni : Yon envitasyon ke mwen t ap tann, depi anlè, pou m ta jwenn li atè pou m ta kite l ale. Mwen kite tout bagay tonbe pou m rann mwen imedyatman lakay mennaj mwen. Kòm mwen toujou pare pou tout bagay, se pran kle a e kite yon nòt pou bèl sè mwen. M ap jete m ! Soni : Ding, dong ! Sofi : Who is here ?

Soni : Se Soni. Sofi : Mwen te konprann ou pa t ap vini. Soni : Ki dwa m, chèf mwen rele m pou m pa ta vini. Epi tou ! Kòmande pou m obeyi. Sofi : Sa fè m plezi, cheri, tande pawòl sa yo ki soti nan fon kè w. Ou mèt chita san ezitasyon, paske se mwen ki mètrès kay mwen. Se pa chak jou mwen dòmi isi a akòz travay mwen. Mwen pral fè yon kle pou ou pou w kapab siveye kay la pou mwen pou yo kapab wè gen moun k ap rantre-soti. Se pa yon obligasyon, se yon sèvis w ap rann ti kè w. Mwen fè yon ti manje pou ou. Soni : Ou pat bezwen fatige w, paske mwen pa yon Nèg ki manje anpil. Ou ban m 2 gwo pwason wòz ak 4 bannann. Li twòp. Retire yon pwason ak 2 bannann. Sofi : Se pou papa pitit mwen gen fòs pou l pa fèb. Mwen te fè yon ji pou ou tou. Ou mèt manje bwè san enkyetid. Soni : Mwen pa gen pwoblèm menm. Si w te yon move moun mwen t ap gen tan wè sa byen vit. Kòm mwen deja di w, mwen se yon malere. Sofi : Bliye bagay konsa, Soni. Sa Bondye vle pa gen yon moun sou tè a ki kapab defèt li. Mwen cho, mwen pral pran yon ti beyn pou m sa fre. Lè w fini, ou mèt mete w alèz tankou se lakay ou ou ye. M ap mete mizik pou w distrè w. Soni : Nou pa gen pwoblèm menm. Al degaje w, Soso, mwen la. Sofi : Ou gen bon mizik la. Mwen pa di se yon Soso total kapital. Se sa nèt ! Sofi : M ap vini ! Soni : Al mete frechè sou ou. Mwen deja gen pa m. (Mizik ap jwe e Soni pafwa fredone tou). Yon ti gason mete pye nan menm jou a Sofi : Ala bon bagay se benyen. Mwen santi m leje la. Sèlman mwen manke Soni ki ta fè pi fre e mete nan paradi sou tè. Soni, kay se pou ou. Mwen ba w manda apati jodi a, paske se sa Bondye vle ant mwen menm avèk ou. Mete w alèz pou n al tchatcha ! Soni : Se pa mwen ki fè sa Se Bondye ! Se sa Sofi te mande Li mete yon ti gason. Soni : Sofi, m ale, na wè pita. Mwa mas la rive van nan seche Sofi : Ou konnen mwen pa wè règ mwen pou mwa fevriye a. Gen lè Bondye fè m ti favè a. Mwen pral konsilte jinekològ mwen pou m konnen sa k rive. Soni : Se pou w ale, paske mistè a konkretize. Bondye ba w sa w te bezwen an. Ale dousman. Sofi : Si rezilta a se sa mwen te bezwen an, mwen pral akouche Miyami. Soni : Tout sa w vle mwen vle li tou. Sofi : Vant la ap monte e trajè a rèd pou mwen. M ap fè lòt sè m nan rantre pou l rete lan kay la pou mwen e mwen pral montre l travay mwen an pou l sa kenbe pou mwen. Soni : Se pa pwoblèm sa. Mwen gen pou m al Kanada, lakay youn nan pitit mwen yo. M ap eseye wè yo tout, menm sè m nan. Sofi : Li bon pou konn plizyè peyi. Al dousman sèlman. Pandan m ap pale ak ou, mwen gen yon lide rete nan Boston pou m aleje aktivite m. Sa w di nan sa ? Soni : Mwen toujou di w ke tout sa w fè bon. Nou nan mwa dawou la a. Ou gen pou akouche an oktòb. Ide a pa move. Lè w retounen Kanada, ma vin lòt bò a. Sofi : Cheri, se yon trezò ou ban mwen.Mèsi cheri de mon kè.ß Soni : Se Granmèt la pou w di mèsi pou kado sa a. Pa bliye m ap kite Nouyòk le 3 septanm pou m retounen mekredi 18 septanm. M ap rantre Boston nan Dimanch 29 septanm. Al repoze w, manmi. Aswiv Jan Bèbè 25 Septanm 2013


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LE SCANDALE DE LA DROGUE DE DANIEL EVINX

Michel Martelly comme partie prenante

D’autres agents américains déployés sur le terrain

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situation du président. C’était évident que la version officielle faisant croire qu’il n’y avait que 23 paquets de marijuana, qui ont été ramassés puis transportés chez Daniel Evinx, ce dernier ayant procédé à appeler la Police à qui il a expliqué comment il avait découvert fortuitement quelques paquets de marijuana qu’il avait décidé de récupérer afin d’éviter qu’ils ne tombent aux mains de jeunes. La version non officielle contredit les faits présentés par Evinx et la Police La version non officielle donne des précisions que les autorités policières, sous les ordres

du ministère de la Justice et du Palais national, ont délibérément cachées au public. En effet, d’autres témoins, qui observaient l’opération de récupération de la drogue, ont informé qu’il y avait l’équivalent d’un container qui flottait sur les eaux. Contrairement à ce qu’ont rapporté Evinx et la Police, celui-là était prévenu de la présence de la drogue à l’endroit où il l’a ramassé, alors qu’il avait le président Martelly à bord de son yacht avec lui. Bien souvent M. Martelly vient passer le weekend à Port-Salut. Ce weekend là il s’y trouvait. Toutefois, des témoins ont fait savoir que Evinx a attendu que le président retourne à la capitale avant d’appeler la Police pour l’informer de sa trou-

vaille. Autre fait important dont ne parle ni Daniel Evinx ni la Police : où se trouve la plus grande partie de la cargaison ? On rapporte qu’elle a été enterrée sur une propriété qui appartient à un allié de l’intéressé. Ridiculisant le volume de drogue que Daniel Evinx a déclaré qu’il a récupéré, un observateur, qui connaît bien la manière dont opère la gent du monde interlope, s’est demandé quel profit peut réaliser le trafiquant qui fait transporter cette cargaison de 23 paquets seulement du point d’embarquement, et qui doit se trouver à des centaines de kilomètres, pour ne pas dire des milliers, jusqu’au point de chute, dans les parages de

Port-Salut. On apprend, par ailleurs, que le président Martelly est sérieusement préoccupé par le fait qu’il est au courant que des agents de la DEA, ou des limiers travaillant de concert avec cette institution, sont au courant qu’il se trouvait avec Daniel Evinx à bord du bateau quand a été ramassée la drogue.

La décision de ne pas se rendre à New York serait liée à l’affaire de drogue de PortSalut Dans les milieux proches des agents de la DEA, à la capitale haïtienne, on affirme que la décision du président Martelly de ne pas se rendre à New York, pour participer à la

soixante huitième session ordinaire de l’Organisation des nations Unies, se faisant remplacer par le Premier ministre Laurent Lamothe, n’est pas étrange à cette affaire de drogue de Port-Salut. Ignorant de ce que savent les Américains, par le truchement de leurs agents sur le terrain, en Haïti, Martelly craint qu’ « il ne soit interrogé » sur ce scandale. Entre-temps, des personnes proches de certains diplomates étrangers, à la capitale haïtienne, ont affirmé que le nombre des agents de la DEA en poste en Haïti a été renforcé immédiatement après l’éclatement du scandale de drogue de Port-Salut.


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Haïti-observateur

25 septembre - 2 octobre 2013

Gazzman « Couleur » Pierre et Arly Larivière face à l’opinion publique

Par Robert noël

Personne ne sait ce que lui réserve le futur. Pourtant dans l’industrie musicale haïtienne, le public se pose en clairvoyant et fait des prédictions qui ne se confirment pas. Dans un temps, il faisait croire qu’avec les nouveaux disques mis en circulation cette année, cette industrie aurait changé de couleur et de visage. Tel n’est pas le cas. Le public a donc échoué dans ses démarches puisque aujourd’hui il déclare que seul le retour de Gazzman au Nu Look apportera un grand et vrai changement à l’industrie qui dégringole de jour en jour. Ce grand public fait des avancés sans vraiment vérifier les faits qui leur auraient permis de se prononcer sur la véracité de leurs hypothèses / leurs suppositions. On tombe bien dans le monde des rumeurs puisque Gazzman Pierre et Arly Larivière n’ont, jusqu’a présent, fait aucune déclaration publique, insinuant la possibilité d’une réunion entre eux. Est-ce l’orgueil qui les empêche de le faire ? Cependant, cela parait probable, car tout ce que l’esprit conçoit est réalisable. Plus d’un souhaitent que ce rêve va se concrétiser au plus vite, considérant que la parole crée. Ce retour va t-il vraiment aider l’industrie musicale haïtienne à reprendre force et vigueur? Les intérêts personnels de Gazzman et d’Arly sont en jeu Tout le monde sait que Gazzman / Disip vient de produire un CD que beaucoup jugent être meilleur que le précédent « Mission ». Pour la majorité des gens, la mission n’a pas été accomplie avec ce premier CD de Disip. Je veux simplement dire qu’il n’est qu’une question de goût, et nous savons tous que les goûts et les couleurs ne se disputent pas. Gazzman et ses disciples s’étaient rendus à l’église pour recevoir la bénédiction divine. Cependant, le chanteur n’a pas pu comprendre que lui et ses collègues devraient être en état de recevoir un tel bienfait de Dieu. Il peut connaitre son état d’âme mais pas celui de ces musiciens qui l’avaient accompagné à l’église ce jour-là. On peut violer les lois conçues et écrites par l’homme (man-made laws) mais la violation des lois naturelles peuvent entrainer des conséquences graves. Certains interprètent les difficultés auxquelles confronte le groupe Disip comme des épreuves rudes, attribuées à une dette karmique. Superstition des uns! Spéculation des autres ! Je crois que Gazzman les a déjà subi ses épreuves avec courage, au point de me faire dire qu’il a complété son chemin croix. Il est descendu de la croix, mais épuisé de fatigue et ne pouvant prédire l’avenir, il s’appuie encore contre elle pour essayer de s’orienter. J’admire l’esprit combattif et la résilience du chanteur vedette de Disip, qui malgré vents et marées a su tenir ferme jusqu’à produire un autre CD. Tous les disciples qui se rangeaient à ses côtés au début de sa nouvelle aventure ont déserté le camp. Le deuxième disque de Disip « Viktwa » a suffisamment d’étoffe pour prendre place dans cette compétition musicale d’aujourd’hui. Si aujourd’hui on demande à Gazzman « Couleur » Pierre son opinion sur le premier CD de Disip, il n’hésitera pas à dire que c’est un excellent disque. Et il n’y trouvera aucune faiblesse ou lacune tant sur le

point de structure musicale que de substance. C‘est une attitude que beaucoup de gens auraient trouvé normale. Que l’on juge de la qualité ou de la nature de ce premier opus, cela importe peu. Ce disque avait confirmé l’existence de cette formation musicale qui reçut son baptême de feu le 4 avril 2010, jour de la fête de Pâques. Il avait au moins atteint son but. Il avait fallu que Gazzman le fasse pour entrer sur le marché musical haïtien. Grâce à ce premier CD titré « Mission », son groupe a connu des moments de gloire et de succès, même si c’était éphémère. Certains les qualifient de phénomène de curiosité attirant la foule à ses soirées.

Analyse des faits importants Je remarque que les groupes musicaux haïtiens ne savent pas comment consolider un succès. Leur succès s’envole au premier cillement des paupières-kon w bat je w siksè vole gagè. Actuellement un groupe phare se trouve dans l’obligation de rebattre les cartes et reconcevoir sa stratégie de promotion. Les medias ont fané très vite sa chanson fétiche à force de la diffuser à longueur de journée. Le groupe a produit un CD de 11 chansons et les stations de radio ne diffusent que deux, et cela à la demande des musiciens gérants de ladite formation musicale. Il faut rendre hommage à la vérité. Aucun groupe ne peut concurrencer la formation Klass de Richie en ce qui a trait à la promotion de son œuvre. Je pense que le second CD de Disip devrait faire bouger cette formation musicale et lui valoir des contrats alléchants un peu partout. La question que je me pose est celle-ci: quels sont donc les facteurs qui jouent contre Gazzman / Disip? Je ne connais pas les problèmes internes de ce groupe musical et je ne veux pas non plus spéculer. Le faire serait comme entrer dans le monde des rumeurs. Je remarque une faiblesse liée à cet inconvénient: le manque de promotion du produit de Disip. Un autre facteur affecte ce groupe. On se rend compte qu’au bal, les musiciens de Disip n’interprètent pas les chansons fidèlement comme les pièces musicales enregistrées sur le CD. Les solos sont modifiés aux soirées dansantes, et le public qui chante en chœur avec Gazzman se prépare toujours pour exécuter les solos par onomatopée. Il se montre très déçu quand les riffs et les solos ne sont pas reproduits comme ils sont présentés sur le CD. Quand même, il faut dire que le groupe Disip a su tenir au cours de sa tournée l’été dernier. D’après la réaction du grand public, Gazzman est en position de faiblesse et les gens pensent que le chanteur n’a qu’une porte de sortie où trouver la veste de sauvetage pour s’accrocher à Nu Look. Je sais que Gazzman et Arly se parlent souvent, mais l’orgueil d’homme les retient loin de la réalisation du désir et de la volonté du public, qui rêve de les voir au sein du Nu Look animant une soirée. L’on se demande si vraiment la réunion de Gazzman et d’Arly est la priorité du moment ?. Gazzman contrôle son propre business et Arly Larivière s’occupe des questions administratives de Nu Look, même si on laisse l’impression au public que Dòf Chancy et Francis ont la voix au chapitre. On parle encore de mauvaise gestion du groupe Nu Look. Au-

jourd’hui, on fait les mêmes déclarations au sujet de Gazzman, en ce qui a trait au salaire et paiement des musiciens. Etant propriétaires de ces formations musicales, Gazzman et Arly gagnent beaucoup plus d’argent. Un patron gagne toujours beaucoup plus qu’un subalterne, et cela dans tous les pays du monde. Le public n’arrive

quadruplé. Qu’on ne se trompe pas. Les conditions de vie deviennent plus dures aux États-Unis. Dans l’Etat de New Jersey, il y a actuellement 650, 000 enfants dont les parents vivent en dessous du seuil de pauvreté et ils ne peuvent répondre à leur besoin immédiat, et dans cette catégorie on compte des Haïtiens. Personne n’aurait ja-

Arly Lariviere maestro , chanteur clavieriste de Nu Look. Gazzman Couleur chanteur vedette du groupe Disip. pas à comprendre les intérêts person- mais pensé qu’une telle situation nels que défendent ces deux hommes. pourrait exister aux Etats-Unis au Ils assurent le paiement de leurs em- XXIe siècle. Point n’est besoin de ployés via un manager, qui n’est pas signaler que les priorités de nos comvraiment maître des décisions finales. patriotes ne sont plus les mêmes. J’ai souvent entendu des membres de la Une double affiche nu Look – communauté haïtienne de New York, Disip pourra t-elle drainer une de New Jersey, de Boston et de la Floride dire : « konye a pitit, mwen ta grande foule aujourd’hui ? La grande majorité du public essaie gen yon lajan nan men m, ou kwè se de comparer la situation de Disip à bal mwen ta al peye avè l ». Toutes celle de Nu Look. Ils opinent que Nu ces raisons affectent le business de la Look et Disip sont tous deux en péril musique dansante aujourd’hui. Si Arly et Gazzman pensent exià bord du même bateau. La première raison qu’on a évoquée est le fait que ger une fortune à un promoteur ou des Disip ait produit un CD et que Nu promoteurs, ou si un promoteur croit Look n’a rien mis en circulation pouvoir fixer l’admission à un prix depuis la sortie de son dernier disque dépassant le normal, ils risquent tous « Confirmation ». L’opinion publique d’échouer dans leurs démarches. Les signale que le CD de Disip ne marche gens vont certainement bouder cette pas bien, un fait que les disquaires ne double affiche. Les musiciens ne font peuvent prouver, n’ayant aucune pas la psychologie des masses, et ils méthode de sondage scientifique. se reposent soit sur leur popularité ou Tout se fait à l’arbitraire, et souvent celle du groupe musical pour réussir des compétiteurs enflent les nombres dans leur projet collabo. Disip n’est de disques vendus pour montrer que pas en position de force pour l’instant, tout marche bien et que leur travail a et, malgré la bonne qualité de son derété fructueux. Ils vivent dans un mode nier CD de rêves incessants. Même au niveau « Viktwa », Disip ne peut convaindu nombre de participants aux soirées cre, ni attirer la grande foule. Il semdansantes, les promoteurs et les musi- ble que ces artistes ne prennent pas en ciens inventent des chiffres qui ne compte l’effet de la crise économique concordent pas avec ceux que relève sur les membres de la diaspora haïle public. Comme tout le monde, je ne tienne. Même les transferts d’argent comprends pas la logique d’un pro- vers Haïti ne se font plus avec la mêmoteur déficitaire qui fait croire que me fréquence-lajan monte bwa. Aujourd’hui, les groupes musicaux haïla soirée qu’il a offerte a réussi. Une double affiche Disip –Nu tiens se trouvent en pleine période de Look ne pourra pas drainer une gran- vache maigre. L’argent devient rare. de foule aujourd’hui, surtout en Et les priorités du consommateur ont Floride où l’effet de la crise écono- changé. Il faut aussi souligner que le mique se ressent beaucoup plus dure- public se plaint beaucoup de l’admisment. Et si les formations musicales sion exorbitante aux soirées danqui viennent de s’imposer en Haïti santes. En plus de cette considération, animent une soirée dans la même il dit que les formations musicales ne zone, les musiciens de Nu Look et jouent que les mêmes morceaux au Disip pourront, du podium étant, bal-men m ti bagay la. compter les tables et les chaises installées dans cette salle clairsemée. Ce Le retour de Gazzman sera comme une séance de répétition Couleur au nu Look pour eux. Le moment n’est pas vrai- Dans l’industrie musicale haïtienne ment propice pour une telle affiche. tout est possible. Depuis la création de C’est la période nuageuse de l’indus- Disip, Gazzman « Couleur » Pierre trie et de la diaspora haïtienne. Et fait des sauts périlleux, au point que cette situation va durer jusqu’à la fête certains pensent qu’il avait bien raison de dire : Mwen men m Gazzman de Noël et du Nouvel An. Le taux de chômage est très élevé mwen tèt anba. Il y a des gens qui en Floride et le salaire d’un employé arrivent même à déclarer qu’il doit est moindre que celui qui travaille au plier bagages et rejoindre Nu Look. même titre à New York. Les prix des Les choses ne sont pas aussi faciles produits de première nécessité ont que le public le pense. Certaines con-

ditions doivent être satisfaites avant de voir et vivre une telle réunion. Rien n’écarte la possibilité que Gazzman, s’il rejoint Nu Look, ne va pas démissionner une deuxième fois après un certain temps. Arly et Gazzman peuvent collaborer dans l’esprit business mais pas pour être associés au Nu Look. L’histoire des groupes « Zenglen Plus », et du premier D’Zine composé de Gazzman, d’Arly Larivière, etc, confirme qu’une fois n’est pas coutume et que l’habitude est bien une seconde nature. Les mêmes causes produisent les mêmes effets et cela a été démontré à travers des siècles et se révèle encore vrai aujourd’hui. Si Arly doit accepter le retour de Gazzman ce sera après que le maestro de Nu Look aura fini de prouver au public qu’il peut être chanteur de pointe et rendre le compas direct traditionnel comme le faisait son compère-chanteur Gazzman Couleur. Orgueil d’homme ! Arly crie souvent qu’on minimise sa capacité de chanteur konpa uptempo . Ne dit-il pas : yo di Arly paka chante konpa, bon se mwen k te fè yo, se mwen k te fè yo » ? Certains attribuent une signification différente aux déclarations d’Arly faisant croire qu’Arly a formé les anciens chanteurs de Nu Look. C’est hors contexte puisqu’il parlait des chansons konpa dur qu’il avait composées. La façon dont Arly chante et le fait qu’il parle trop longuement après chaque morceau, pour essayer d’animer et dialoguer avec le public, il ne pourra pas tenir le coup pendant toute une soirée sans que sa voix craque. Peut-on imaginer Nu Look ayant trois soirées successives, vendredi, samedi, dimanche, d’après mes observations, Nu Look sera obligé de jouer des chansons instrumentales. Arly a certainement besoin d’un autre chanteur. D’après une source digne de foi, Oky Jems du groupe « Anbyans du Cap-Hatien » l’assiste pour le moment. Pourtant, Arly est voisin d’un excellent chanteur « fèt e founi , ki ak tout founiti klasik li» qui habite à six blocs de lui. Il possède toutes les qualités que recherchent Arly Larivière et Nu Look. On dirait un chanteur fait sur mesure pour Nu look. J’ai auditionné une chanson, à caractère konpa dirèk dur, chantée par Arly Larivière. Je trouve qu’il peut tenir et concrétiser son rêve. C’est ce qui permet de dire avec assurance que le succès de Nu Look ne dépend pas de Gazzman et vice versa, si toutes les conditions sont réunies. Il faut qu’ils aient de bons musiciens, de bonnes compositions musicales, de beaux textes et des lignes mélodiques qui ne reflètent pas le concept « son lari a ». Contrairement à l’opinion publique, Nu Look pourra réussir sans Gazzman et celui-ci a aussi des atouts importants qui permettront au groupe Disip de survivre et se bien placer également sur l’échiquier musical haïtien. La situation parait beaucoup plus critique pour Disip que pour Nu Look, même si ce dernier n’a pas un nouveau CD sur le marché. Gazzman et le comité d’administration de Disip doivent changer de stratégies et inclure la promotion dans sa liste des priorités, s’ils veulent aller loi. Et qui veut aller loin ménage sa monture. Personne ne sait vraiment ce que demain peut enfanter. Fans de Gazzman « Couleur » Pierre et ceux d’Arly Larivière, soyez patients. robertnoel22@yahoo.com


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