Haiti observateur 29 aout 2013

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28 aout - 4 septembre 2013

LES DEUX CHAMBRES APRÈS LE MÊME OBJECTIF

Cap sur la destitution : Martelly, Lamothe et Sanon… Les parlementaires haïtiens bloqués en Haïti… Plus de 60 visas annulés…

PORT-AU-PRINCE, 26 août — Michel Martelly a quitté le pays à la cloche de bois, laissant le pays à deviner où il se trouvait avec toute sa famille et qu’est-ce qui l’avait porté à se déplacer au moment où il devait s’atteler au travail pour gérer la crise née de la mort suspecte du juge instructeur Jean Serge Sanon; mais encore alors que dans tous les coins du pays partent des cris demandant la tenue des élections pour éviter une autre crise. Le président haïtien est retourné au pays, dans l’aprèsmidi du lundi (26 août) pour trouver le Parlement en plein au travail en vue de parer précisément au vide institutionnel pour lequel le locataire du Palais national semble œuvrer de toutes ses forces, un

objectif en vue duquel il a investi toutes les ressources dont il dispose. De retour à la capitale haïtienne, M. Martelly a vite constaté que la donne a quelque peu changé sur le terrain politique. Car la réunion

moins ce changement d’attitude. Plus de 60 visas de parlementaires annulés À la capitale haïtienne, personne ne peut dire avec certitude ce qui inspire l’harmonie trouvée (ou

Jean Thobert Alexis, président de la Chambre des députés.

Un magistrat délinquant nommé au parquet de la capitale FRANCISCO RENÉ, FIGURE FOLKLORIQUE DE LA MAGISTRATURE ASSERVIE Selon des sources proches du Palais, le rapport préparé par Dellile corroborerait les versions des deux Chambres (Colla boration spéciale)

Le nouveau commissaire du gouvernement de Port-au-Prince Francisco René, tout feu tout flamme.

Afin de mettre un terme à la publication de l’enquête entamée par le commissaire du gouvernement Lucmane Delille, sur la mort du juge Jean Serge Joseph, le président Michel Joseph Martelly n’a pas hésité une seconde à le renvoyer de manière brutale. C’est, en effet, sur les ondes de la radio que Me Delille a appris qu’il était congédié. Aussitôt la nouvelle annoncée, il a été systématiquement dépouillé de ses agents de sécurité, livré ainsi à la vindicte des personnes lésées pour service rendu au pouvoir Martelly/ Lamothe. Le magistrat délinquant, Suite en page 2

Simon Dieuseul Desras, président du Sénat et de l'Assemblée nationale.

antérieurement annoncée par le président du Sénat, Simon Desras, invitant les partis politiques, la société civile et les forces vives de la nation ainsi que les diplomates accrédités en Haïti à une période de réflexion devant s’étendre sur trois jours, afin de trouver les moyens de sauver le pays de la crise qui s’annonce, s’est bien déroulée. Les parlementaires haïtiens, les deux chambres confondues, en tout cas une importante majorité, donnent l’impression d’avoir trouvé leur cohésion. Ici et là, on se demande qu’est-ce qui a pu provoquer ce revirement, tout au

retrouvée?) au niveau des deux chambres, au point de lancer cette nouvelle initiative consécutivement à la publication par la Chambre basse du Rapport de la Commission spéciale qui avait été chargée d’enquêter sur les circonstances dans lesquelles le juge instructeur Jean Serge Joseph était décédé. Il est maintenant de notoriété publique que le document diffusé par le Bureau de la Chambre des députés s’aligne sur les recommandations contenues dans le rapport du Sémat, antéSuite en page 2

Le Rapport de la Commission spéciale de la Chambre basse sur la mort du juge Joseph

LA CHAMBRE BASSE ET LE SÉNAT LOGÉS À LA MÊME ENSEIGNE

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Un magistrat délinquant nommé au parquet de la capitale FRANCISCO RENÉ, FIGURE FOLKLORIQUE DE LA MAGISTRATURE ASSERVIE Selon des sources proches du Palais, le rapport préparé par Dellile corroborerait les versions des deux Chambres Suite de la page 1 quant, Me Francisco René, appelé à combler le vide, a été aussitôt installé manu militari. Toutes les portes des différents bureaux du parquet du tribunal civil de Port-au-Prince étaient fermées pour l’occasion et le nouveau titulaire a dî prêter le serment d’usage dans la salle d’attente.

Olivier subissent depuis quelques mois les contrecoups de leurs actions démesurées dans les finances haïtiennes. Toute la force publique, principalement les antennes du président au ministère de la Justice, est utilisée afin de les soustraire des griffes d’une justice chambranle mais forte de ses capacités de défense dans pareils cas. Président autoproclamé de l’Association des magistrats haïtiens

Lucmane Dellile : dé́posé́ sans fracas. Francisco René, une figure folklorique de la magistrature asservie Figure parmi les plus honnies du temple de Thémis, Me Francisco René a été diligenté pour régler les affaires de la famille présidentielle au banc des accusés dans un vaste scandale de corruption et d’usurpation de titres. La première dame, Sophia Saint-Rémy Martelly, et son fils

(ASMAH) qu’il a fondée tout récemment avec son comparse, Me Raymond Jean-Michel, doyen du tribunal civil de Port-au-Prince, impliqué dans l’affaire du décès du juge Jean-Serge Joseph, René n’est pas un homme de tout repos. Juste ce mois-ci, il eut à apporter son appui au juge « chimère » Lamarre Bélisaire qui avait défrayé les manchettes dans une ultime tentative de mettre sous les verrous Me André Michel, l’avocat des

plaignants dans le dossier impliquant des membres de la famille présidentielle. Ainsi, le pouvoir infâme Martelly/ Lamothe a délibérément livré la justice à des voyous capables d’accomplir ses basses besognes sans aucune retenue. Contesté du nord au sud, de Miragoane à Port-de-Paix, en passant par Croix-des-Bouquets, Francisco René a été déclaré persona non grata dans ces différentes localités, laissant derrière lui haine et suspicion. Pas moins de sept femmes l’ont accusé d’attouchements sexuels à Port-dePaix où il a particulièrement laissé des traces. Selon le bâtonnier de l’ordre des avocats de ladite ville, Me JeanMarie Forestal, « c’est un monsieur qui ne comprend rien ». Il a d’abord essayé d’arrêter tous les avocats de la ville avant qu’on lui interdise les portes du parquet. « Il priorise la fonction politique, et le barreau de Port-de-Paix a dû adopter une résolution pour le renvoyer ». Ce personnage hideux, voire crapuleux, sorti du carnaval que Sweet Micky veut imposer au pays tout entier, n’a pas tardé à montrer ses couleurs à la capitale. Pour lui, « la recréation est terminée », tout comme ce qu’il nomme « le théâtre radiophonique », car « le commissaire est dans la vile, prenez des ordres ».

De multiples réactions contre cette nomination qui renvoie le pays au XIXe siècle Aussitôt consommée dans le rire, suivie d’une certaine pitié, la nomination d’un magistrat-chimère à la tête du parquet de la capitale a soulevé l’ap-

préhension de ceux qui pensent encore que ce pays ne mérite nullement le sort que semble lui destiner Martelly et ses comparses. Il apparaît clairement qu’ils se croient à la tête d’une bande de mardi-gras. Il convient de mentionner la prise de position de l’Association nationale des media haïtiens. Dans une déclaration de sa présidente, Liliane PierrePaul, on lit : « Avec un excès de zèle anachronique, le nouveau serviteur du gouvernement prétend faire peser sur la nation la menace de perte de conquêtes fondamentales obtenues au prix d’une longue et infatigable lutte. L’Association nationale des médias haïtiens (ANMH) rappelle que le peuple haïtien dans sa grande majorité a voté en faveur d’un nouveau cadre de vie, la Constitution du 29 mars 1987 qui, même amendée dans des conditions obscures, continue de garantir aux citoyens un ensemble de droits inaliénables. Aucun fonctionnaire élu ou nommé ne saurait prétendre se substituer aux lois, aux institutions pour mettre en péril l’ensemble des garanties auxquelles le corps social est attaché et est prêt à défendre à tout moment, comme cela a été le cas en maintes occasions, ces dernières années ». D’autre part, Me Carlos Hercule, bâtonnier de l’Ordre des avocats de la capitale, assimile la nomination de Francisco René à de la provocation, d’autant qu’elle n’entre pas dans les normes. Le nouveau magistrat est sous le coup d’une plainte déposée au barreau de Croix-des-Bouquets. Quant à Me Newton Saint-Juste, il affirme que c’est « la machine répressive du gouvernement qui est en mou-

vement ».

Limogé, Me Delille appelé à un poste-bidon Dans les couloirs du palais de justice, nous avons ainsi appris que l’enquête, quoique menée tardivement par le commissaire du gouvernement Lucmane Delille, corroborait les résultats des précédentes enquêtes menées successivement par le Sénat de la république et la Chambre des députés. Dans lesdites enquêtes, il était clairement indiqué que le président Martelly, le Premier ministre Laurent Lamothe, le ministre de la Justice Jean Renel Sanon et le doyen du tribunal de première instance de Portau-Prince, Raymond Jean-Michel, étaient les principaux intervenants à la fameuse réunion qui se tenait au cabinet de Me Gary Lissade pour faire fléchir Me Jean Serge Joseph. Les propos injurieux du président Martelly ainsi que des allégations mettant en cause un verre de « something » (whisky populaire dans le pays) sont au nombre des menées ayant conduit au décès du juge Joseph, selon plusieurs déclarations de témoins incriminant les accusés précités. Ayant eu vent des velléités du commissaire Delille à emboiter le pas par rapport aux résultats des enquêtes des deux Chambres, le président Martelly a coupé court à ses prétentions. Son limogeage reste toutefois masqué par une nomination coupée sur mesure au poste bidon de chargé de mission et responsable de la coordination des différents parquets, inventé pour la circonstance.

LES DEUX CHAMBRES APRÈS LE MÊME OBJECTIF

Cap sur la destitution : Martelly, Lamothe et Sanon… Les parlementaires haïtiens bloqués en Haïti… Plus de 60 visas annulés…

Suite de la page 1 diffusé, et qui avait recommandé à la Chambre des députés de mettre en accusation, pour parjure, le président Michel Martelly, le Premier ministre Laurent Lamothe et le ministre de la Justice Jean Renel Sanon. En plus de destituer le doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince, Raymond Jean-Michel; aussi bien de lancer une poursuite judiciaire contre Gary Lissade, un avocat de la capitale à qui on prête le rôle de participer à la cuisine de toutes les sauces politiques — et d’affaires — préparées par les gouvernements, de Jean-Bertrand Aristide à Michel Martelly. Tout comme le Rapport du Sénat, le document préparé par la Commission spéciale de la Chambre basse about aux mêmes conclusions, à savoir la mise en accusation du président Martelly et consorts. Dès lors, des membres des deux Chambres, jadis ambivalents ou nettement pro-Martelly dans leurs prises de position, ont changé leur fusil d’épaule. D’aucuns prétendent que ce qui a l’allure d’un revirement chez les

parlementaires haïtiens a coïncidé avec une visite inopinée des deux Chambres par des diplomates basés à la capitale haïtienne ainsi que la représentante du secrétaire général des Nations unies, visite qui eut lieu jeudi dernier. Immédiatement après cette visite, le député de Desdunes (nord) Levaillant Louis-Jeune, connu pour être un opposant farouche de Martelly, demandait que les deux Chambres se réunissent en Assemblée nationale afin de constater l’abandon de la présidence par Michel Martelly. Presqu’en même temps, le président du Sénat Dieuseul Simon Desras, annonçait le tenue de rencontres, sur une période de trois jours, avec les partis politiques, les représentants de la société civile, puis avec des diplomates, en vue de mettre la nation en mesure d’éviter le chaos vers lequel le président de la République le pousse inexorablement. Toutefois, des diplomates ont déclaré, sous le sceau du secret, que plusieurs parlementaires haïtiens, en grande majorité des députés, ne vont pas pouvoir visiter les États-Unis, car

leurs visas, bien que encore courants, auraient été annulés. Cette affirmation de ce diplomate a été confirmée par deux autres diplomates de carrière se trouvant à Washington, et qui ont précisé que la majorité des députés se trouvant désormais dans l’impossibilité d’effectuer des voyages en Floride, à New York, dans le Massachusetts, ou ailleurs aux États-Unis, ne savent pas qu’ils n’ont plus de visas. Ils finiront par s’en rendre compte au moment de quitter le pays. Seuls ceux-là qui se présentent pour faire renouveler leurs documents de voyage qui ont expiré se rendront à l’évidence de cette situation. Ce dernier informateur a révélé ensuite que le nombre de députés désormais privés de visas américains se situerait à 64. Cette mesure prise par l’administration Obama vise, diton, à punir les représentants du gouvernement haïtien engagés dans la corruption ou qui auraient trempé dans des affaires louches. C’est pourquoi, cette même personne, disposant d’une « antenne sûre », au Département d’État, a souligné que les

parlementaires haïtiens coupables de « brigandage politique » s’imposent une certaine retenue quand ils savent qu’ils ne peuvent pas entrer librement aux États-Unis. Cela voudrait-il dire que des restrictions ont été imposées dans livraison des visas américains dans la perspective d’inciter les parlementaires à faire leur travail. La première réunion couronnée de succès La première réunion qui s’est déroulée sous l’égide du Parlement haïtien a été bien accueillie. Le discours du président de la Chambre basse, Jean Tholbert Alexis, donne le ton à cette initiative. À observer la réaction de l’assistance, il y a à parier que l’initiative a toutes les chances de faire la différence. Voici le texte intégral du discours de M. Alexis. « Le Parlement vous présente ses respects et vous accueille fièrement, le Président et Vice-président de l`Assemblée Nationale, se réjouissent de votre auguste présence et saluent votre attachement à la Res publica et à la Démocratie. Ils vous présentent leurs félicitations pour votre pugnaci-

té, votre constance, dans la lutte pour l’organisation de la vie politique, la consolidation des institutions et la promotion de l’État de droit. Bien que le rôle des Partis politiques soit essentiel dans la construction de la Démocratie et consacré par la Constitution… nombreux sont les tenants du Pouvoir qui l’ostracisent pour justifier leur opportunisme… leur choix d’asseoir la conduite de l’État sur l’informel, l’illégalité et l’arbitraire… « Mesdames, Messieurs, « Le Pays est inhibé par la peur du lendemain. Le spectre du chaos se profile à l’horizon 2014, corollaire d’une gouvernance punitive assassine de l’État de droit. « Ce spectre prend la forme hideuse du chômage, de la famine, de la vie chère, de la turbulence comportementale, de la déliquescence morale, du vandalisme institutionnel. « Le Parlement et l’avant-garde militante des Partis politiques se dressent pour stopper les prédateurs et les soumettre aux fourches cau-

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Le Rapport de la Commission spéciale de la Chambre basse sur la mort du juge Joseph

LA CHAMBRE BASSE ET LE SÉNAT LOGÉS À LA MÊME ENSEIGNE La Commission spéciale de la Chambre basse chargée d’enquêter sur les circonstances de la mort du juge instructeur Jean Serge Joseph vient de diffuser son rapport selon lequel les députés sont logés à la même enseigne que leurs homologues du Sénat. Emboitant le pas au Grand Corps, qui avait, dans son Rapport sur le même sujet, publié il y a deux semaines, avait demandé à la Chambre des députés de mettre en accusation le président Martelly, le Premier ministre Laurent Lamothe et le ministre de la Justice Jean Renel Sanon, pour « parjure », cette dernière suit à la lettre la proposition des pères conscrits. Nous publions, in extenso, le texte intégral du Rapport de cette commission. Monsieur le Président ; Madame, Messieurs les membres du Bureau ; Distingués l’Assemblée ;

collègues

de

Nous, Sadrac Dieudonné, Gluck Théophile et François Louytz Amiot, députés commissaires dûment désignés par notre Chambre, respectivement à titre de Président, de Secrétaire-rapporteur et de membre de la Commission spéciale, aux fins d’enquêter sur les circonstances entourant le décès du juge Jean Serge Joseph, après avoir réalisé des séances d’audition avec des gens spécialement concernés et enquêté sur place et sur pièces, soumettons les résultats de nos travaux suivant le plan ci-après : Objet…………………………… page 2 Justification……………………… page 2 Composition de la Commission et formation du Bureau……… page 2 Cadre juridique…………………………… page 2 Missions………………………… page 3 Méthodologie et technique de collecte des infos…………….… page 3 Présentation des faits………….…………………… …………… page 3 Résumé des auditions…………….………………… …………… page 4 Analyse des auditions et des pièces………….…………………. page 13 La problématique de l’Etat de droit en Haïti…….…………….. page 16 Conclusion et recommandations……………………..……… … page 22 Annexe : Pièces et correspondances…………………….………. page 26 i.- objet La Commission d’enquête sur les circonstances entourant le décès du juge Jean Serge Joseph a pour mission de recueillir des informations sur les faits de pressions politiques qui auraient été exercées par l’Exécutif, au cours d’une réunion, sur le magistrat en charge du dossier de corruption présumée de la famille présidentielle et de faire les recommandations ; ii.- Justification Le bureau de l’Assemblée a décidé de la formation de cette Commission spéciale, sur demande de la Commission Permanente de la Justice et de la Sécurité Publique de

ladite Chambre, pour la raison suivante : Le décès du juge Jean Serge Joseph défraie la chronique ; des informations pertinentes véhiculées dans la presse font état d’une réunion organisée dans un cabinet d’avocats à Port-au-Prince avec la participation des plus hautes autorités politiques du pays au cours de laquelle des pressions énormes auraient été exercées sur le juge pour revenir sur sa décision de convoquer, à titre de témoins, plusieurs grands fonctionnaires de l’Etat et de rejeter au plus vite le recours exercé contre l’épouse du chef de l’Etat, Madame Sophia Saint-Rémy Martelly, et son fils Olivier Martelly pour des faits de corruption présumée dénoncée par Me Louis Newton Saint-Juste et M André Michel, dans un procès historique endossé par le citoyen Enold Florestal, plaignant; les autorités judiciaires et politiques dénoncées ont depuis nié la tenue de cette réunion ; mais l’opinion publique générale reste perplexe. Le problème de l’indépendance du Pouvoir judiciaire par rapport à l’Exécutif est de nouveau posé dans toute son acuité. Ceci interpelle la chambre des députés. La Chambre des députés, dans sa mission de contrôle, a besoin de recueillir le maximum d’informations sur cette affaire aux fins de faire les recommandations nécessaires. Telle est la raison qui a motivé la création de cette Commission spéciale d’enquête.

Pour recueillir les informations, la Commission avait utilisé le procédé de collecte de données discursives en « boule de neige », au sens que chaque personne interrogée et/ou chaque fait examiné avait amené à une autre. A cela la Commission avait associé une méthode de croisement des propos ou discours, ce afin de vérifier les déclarations et les références des personnes auditionnées. Avant d’aller sur le terrain, les enquêteurs avaient d’abord dressé une cartographie préliminaire des sites de collecte d’information. Ils avaient utilisé comme supports d’enregistrement des informations des carnets de notes et des magnétophones électroniques. Ils ont veillé à faire une utilisation discrète de ces supports. Ils avaient enfin privilégié la technique d’entretien semi-dirigé, au sens qu’ils avaient préparé au préalable une grille d’entretien tout en laissant parler les enquêtés. Les informations recueillies ont été traitées et analysées avec la plus grande rigueur et objectivité possible. Compte tenu du caractère sensible des questions sur lesquelles la Commission était appelée à enquêter, il a été décidé que les séances d’audition de la Commission ne seraient pas publiques. Outre les membres de la Commission et les députés non membres désireux d’assister aux travaux sans voix délibérative, seuls les invités et les cadres de la Chambre des députés assignés à cette fin étaient autorisés à assister aux auditions.

iii.Composition de la Commission et formation du Bureau

Vii.- Présentation des faits Le citoyen Enold Florestal avait courageusement endossé une plainte portée contre l’épouse du chef de l’Etat, la dame Sophia Saint-Rémy Martelly, et son fils Olivier Martelly, pour corruption, concussion, détournement de fonds publics et usurpation de fonctions dénoncés par deux avocats du barreau de Port-au-Prince, membres de l’opposition, Mes Louis Newton Saint-Juste et André Michel. Un juge, dans l’exercice de sa fonction, travaillant sur ce dossier, lequel a mis en cause la famille présidentielle, est décédé le 13 juillet 2013 dans des circonstances assez troublantes, quelques jours seulement après avoir rendu, le 12 juillet, un jugement préparatoire demandant au Président de la République d’autoriser des grands fonctionnaires à comparaître au tribunal à titre de témoins. Il s’agit du juge et juge d’instruction Jean Serge Joseph. Une enquête parlementaire a été diligentée dans le seul but d’établir la véracité des faits résultant de plusieurs sources d’informations attestant que le juge Joseph accompagné du doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince, le magistrat Raymond Jean-Michel, a participé, le jeudi 11 juillet 2013, soit quelque quarante-huit heures avant son décès, à une rencontre au cabinet de Me Louis Gary Lissade où étaient présents celui-ci et de hauts dignitaires de l’Etat dont le président de la République, Monsieur Joseph Michel Martelly, le Premier ministre Laurent Salvador Lamothe et le ministre de la Justice, Me Jean Renel Sanon. Des informations, les unes plus accablantes que les autres, ont révélé que le décès du juge défunt, a beaucoup à revoir avec les fortes pressions reçues le jour de ladite rencontre. Le travail de la Commission doit par conséquent lui permettre de conclure soit à la tenue de cette fameuse rencontre, soit à sa non tenue. Si les faits permettent de conclure par l’affirmative, la Commission devra tâcher d’établir le rapport de cause à effet, s’il y en a, entre cette réunion et le décès du juge. Aussi la Commission a-t-elle

Réunie pour déterminer sa modalité de travail, la Commission, composée de trois (3) membres, a constitué son bureau avec le député Sadrac Dieudonné comme Président, le député Gluck Théophile comme Secrétaire-rapporteur et le député François Louytz Amiot comme membre. iV.- Cadre juridique Le pouvoir d’enquêter est conféré à la chambre des députés par l’article 118 de la Constitution amendée, qui stipule : « Chaque Chambre a le droit d’enquêter sur les questions dont elle est saisie. » Le règlement intérieur de la Chambre des députés précise les contours de ce droit en ses articles 49 et suivants, et 207 et suivants, conférant au bureau de ladite Chambre le pouvoir de former soit des commissions spéciales chargées d’enquêter ou de réaliser toutes autres missions jugées nécessaires par l’Assemblée, soit des Commissions d’enquête proprement dites. La Commission dont il s’agit n’est pas une Commission d’enquête, mais plutôt une Commission spéciale chargée d’enquêter sur les circonstances entourant le décès du juge Jean Serge Joseph. D’où la déduction logique : le règlement établit une nette différence entre une commission d’enquête et une commission spéciale chargée d’enquêter. V.- Mission de la Commission Spéciale La Commission spéciale, avant de faire son rapport à l’Assemblée des députés, a pour mission essentielle d’auditionner un ensemble de personnes ; autant que faire se peut, auditionner des bandes sonores utiles à l’aboutissement de l’enquête et, suivant le cas, enquêter sur place et sur pièces. Vi.- Méthodologie et techniques de collecte des infos

auditionné un ensemble de personnes concernées, témoins et acteurs. Les pièces analysées par la Commission ainsi que certaines correspondances se trouvent en annexe du présent document. Au seuil même de cette intervention, La Commission s’excuse de déborder volontairement le cadre de l’enquête diligentée par l’Assemblée des députés sur les circonstances entourant la mort suspecte du juge Joseph pour faire le point, sous forme de réquisitoire, sur d’autres drames publics ayant rapport à la justice, mais qui n’ont cessé aussi de tracasser la vie nationale. Viii.- Résumé des auditions La Commission est parvenue à auditionner un ensemble de personnes. Elle avait projeté d’entendre d’autres personnes, mais certaines contraintes indépendantes de sa volonté lui ont empêché de le faire. Mme Kethly Julien, présidente de l’Institut Mobile d’Education Démocratique (IMED), identifiée au numéro 004-026-649-1. La militante des droits humains a raconté que le vendredi 12 juillet 2013, aux environs de midi 45, elle se trouvait au bureau du doyen du tribunal de première instance de Port-auPrince, Me Raymond Jean-Michel, accompagnant une journaliste internationale qui voulait interviewer ledit magistrat. Quant à elle, elle voulait s’enquérir auprès du doyen du fonctionnement du réseau d’internet que son organisation avait mis à la disposition du tribunal. C’est à ce moment que le juge Jean Serge Joseph a fait son apparition. Mme Julien lui adressa la parole en présence du doyen : « Pourquoi votre visage est si pâle, si défait ? Pourquoi vous ne vous offrez pas des vacances au Canada ? » Le juge répondit : « J’irai au Canada, mais définitivement cette fois. » Et à une autre personne qui lui adressa la parole, le juge rétorqua : « Mais le système a-t-il besoin de moi ? » Mme Julien et le juge Joseph se sont encore vus le même jour, dans les couloirs du tribunal. Le juge l’invita à le rejoindre à son bureau pour pouvoir lui faire des confidences détaillées. Elle s’y rendit sans s’y attarder vraiment. Mais elle y revint vers 2h30 pm sur insistance du juge. Le juge lui a raconté qu’il avait participé, le jeudi 11 juillet 2013, à une rencontre planifiée par le doyen. Cette rencontre a été tenue au cabinet de Me Louis Garry Lissade où étaient présents ce dernier, le chef de l’Etat, le Premier ministre, le ministre de la justice et le doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince. Le juge Joseph avait raconté à Mme Julien que les autorités de l’Exécutif s’étaient montrés très irrespectueux à son égard et avaient fait sur lui d’énormes pressions à cause de l’avant-dire droit qu’il avait rendu, laquelle décision avait demandé au Président de la République d’autoriser les grands commis de l’Etat à témoigner au tribunal correctionnel dans le procès pour corruption engagée par les avocats Newton SaintJuste et André Michel, contre la première dame et le fils du président, Olivier. Les officiels de l’Exécutif avaient intimé l’ordre au magistrat Joseph de prendre siège le mardi 16 Juillet 2013 pour statuer définitivement sur le dossier, en dépit du fait qu’il avait fait valoir son dessaisissement du dossier vu que l’avocat de la défense, Me Patrick Vandal, et le Parquet avait fait appel du jugement préparatoire par lui rendu ; mais ils insistaient et faisaient des pressions tant sur lui que sur le doyen. Le

magistrat Joseph pensait que le Président Martelly avait fait exprès de cracher à son visage en lui parlant. Mme Julien affirme dans son témoignage : « Le juge m’a dit qu’il avait de gros ennuis, qu’il était sous de très fortes pressions et qu’il pouvait même perdre sa vie. » Ne pouvant poursuivre la conversation, parce que dérangés très souvent par des gens qui frappaient sans arrêt à la porte, le juge et Mme Julien avaient décidé de se rencontrer à l’Estère, au cours du weekend, pour d’autres échanges. Mme Julien affirme avoir téléphoné au magistrat Joseph vers 4 heures PM en vue de fixer l’heure du rendez-vous planifié. Ce dernier lui confia qu’il était en conversation avec le magistrat Bernard Saint-Vil sur le dossier quand son téléphone a sonné. Malheureusement, ce rendez-vous n’a pas été honoré. Mme Julien affirme : « Le dimanche 14 juillet, dans l’après-midi, le doyen m’a appelée au téléphone pour m’entretenir d’un projet consistant à doter le tribunal de matériels d’informatique. Je profitai de l’occasion pour lui adresser ce reproche : « Vous savez que vous êtes responsable de la mort du juge. Mais il n’avait pas répondu? » Me Samuel Madistin, Avocat, ancien Sénateur de la République, identifié au numéro…………. Me Madistin soutient qu’il avait trois (3) entretiens avec le juge Serge sur ses ennuis liés au dossier de corruption présumée de la famille présidentielle dont il était en charge. La première fois, c’était le mercredi 10 juillet 2013, vers dix heures du matin. Dans son bureau, le magistrat a raconté à Me Madistin qu’il allait ce jour-là rencontrer Me Louis G. Lissade, conseiller juridique du chef de l’Etat, accompagné du doyen Raymond Jean-Michel, pour débattre du dossier. La deuxième fois, c’était encore le mercredi 10 juillet. Le juge demanda à Me Madistin de passer le voir à son bureau. Il était environ une heure de l’après-midi. Le juge lui confirma qu’il avait été effectivement au cabinet de Me Lissade en compagnie du doyen. Me Lissade lui fit ce discours : « Le Président est rentré de l’étranger. Il n’aurait jamais pensé qu’un juge haïtien ait pu prendre en Haïti une telle décision. Le Président est tellement contrarié et fâché qu’il est obligé de consommer de la drogue pour pouvoir trouver le sommeil. » Le juge avait proposé plusieurs éléments de solution au problème du Président dont l’envoi au tribunal d’un rapport du Président justifiant son refus d’autoriser les grands commis de l’Etat à témoigner dans le procès. Me Lissade objecta que le Président n’aime aucune de ces solutions. Aussi a-t-il décidé la tenue d’une rencontre pour le jour suivant avec les deux chefs de l’Exécutif pour que ces derniers puissent eux-mêmes dire ce qu’ils attendent du magistrat. La dernière fois que Me Madistin avait parlé avec le magistrat sur le dossier, c’était le vendredi 12 juillet, au bureau de ce dernier, vers 11 heures du matin. « Je n’avais pas vu le juge le jeudi 11 juillet, témoigne Me Madistin. Mais jeudi soir il m’avait appelé au téléphone pour me dire que la rencontre prévue a bel et bien eue lieu ; que la situation est grave ; qu’il souhaiterait me rencontrer pour m’en faire un compte-rendu. Il m’appela encore vendredi matin pour me dire la même chose. C’est ainsi que je l’avais rencontré le vendredi 12 juillet, vers 11 heures du matin. Il me confia ceci : “La rencontre avait eu lieu au cabinet de Me Louis Garry Lissade.

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Dieu, l’écrivain suprême

« (Il) y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent ». (Luc 15 : 10)

Frères et sœurs en Christ, Nous avons maintes fois hésité de répondre à l’écrivaine Nadine Magloire dans ses errances athéistes contre Dieu. Nous avons voulu depuis longtemps lui souligner que ces articles ou opuscules seraient davantage à notre aise nonobstant les allusions archi-négatives envers Dieu. L’Éternel est ce qu’Il est, n’a pas vraiment besoin de NOUS. Il nous est venu, à nous tous, afin de racheter ce qui avait été perdu depuis l’Éden. Et nous sommes certain que les différentes maladies acquises par la romancière Nadine Magloire seraient déjà inactives si cette dernière avait au moins consulté Dieu. Ses jérémiades ne nous interdisent pas alors de penser à elle et de prier pour elle, malgré les idées non théocratiques qu’elle lâche souvent en pleine nature. Bref, nous ne comprenons guère pourquoi Dieu n’a pas été à sa porte jusqu’à nos jours pour l’éclairer. Voltaire et Sartre, en fin de compte, ont eu leur lot de bonheur apprécié de Dieu. Lisons cette lettre, d’elle, encore chaude du 23 août 2013 : «....On ne nous a pas encore présenté la charte des valeurs québécoises qu’on parle déjà d’exceptions. Dans les hôpitaux, entre autres. Alors que j’étais hospitalisée à Notre-Dame, une femme est venue me parler. C’était une bénévole. J’étais bien disposée à causer avec elle. Mais quand elle m’a appris qu’elle était une religieuse, je n’ai plus eu envie de le faire. Quelle ouverture d’esprit peut avoir une personne dont la vie et les convictions sont strictement régis par son état ? Dans cette question de signes religieux ostentatoires, on pense seulement aux croyants qui ne veulent pas renoncer à ces signes ostentatoires. Jamais à ceux qui doivent subir leur présence. Quand j’ai devant moi une femme voilée comment puis-je m’empêcher de penser à ce que les femmes musulmanes doivent subir ? Je dis bien “musulmanes” et non “islamistes” car la femme, dans cette religion, est considérée inférieure à l’homme et à son service ! Certaines de ces musulmanes voilées prétendent être féministes. Féministes ! Laissez-moi rire. Le Québec est un pays particulièrement avancé au point de vue de l’égalité de l’homme et de la femme. Comment peut-on accepter l’effroyable inégalité des sexes dans certaine religion ? Souvenezvous de ces trois personnes de l’Afghanistan, un père, une mère, un frère qui avaient froidement tué deux jeunes filles qui désiraient seulement pouvoir vivre comme toutes les jeunes du Québec. La famille avait jugé leur comportement intolérable. Il faudrait donc un signal évident pour ces immigrants que certains comportements ne pouvaient être tolérés au Canada et au Québec. « Si ces croyants tiennent tant à afficher leur foi qu’ils acceptent certains sacrifices, c’est la moindre des choses; qu’ils renoncent à certains emplois. Il y a des tas d’autres qu’ils peuvent exercer. C’est arrivé qu’un diplômé d’université de son pays n’ait pu travailler dans sa branche. Il a dû changer radicalement d’emploi. Il s’est tournée vers la restauration, la cuisine de son pays d’origine. Je

me permets de citer mon cas. Je ne suis pas très différente des Québécois, ayant été élevée surtout dans la culture française. J’ai seulement la peau un peu plus foncée. Tout de suite je me suis renseignée sur les écrivains d’ici. Je les ai lus. J’ai appris l’histoire de ce pays et j’ai compati à leur situation de peuple opprimé. Considérant que tout peuple à droit à son indépendance, j’ai voté “oui” en 1980 et en 1995. J’avais fait du journalisme et de la radio dans mon pays d’origine. Je savais qu’il n’y avait pas beaucoup de chance que je puisse continuer ici. Un emploi étant disponible au quotidien La Presse. Je ne me rappelle plus lequel. Il ne s’agissait nullement de journalisme. On m’a interviewée. Comme j’avais des compétences bien audessus du poste en question, on m’a demandé pourquoi je le postulais, j’ai été assez naïve pour avouer que c’était un moyen pour moi d’entrer dans un journal par la petite porte. Évidemment, je n’ai pas été engagée ! Beaucoup de mes compatriotes on eu de très bons emplois et ont une situation qu’ils n’auraient jamais pu avoir en Haïti. Ça n’a pas été mon cas. Je subsiste grâce au fédéral. Mais je n’ai aucune rancune envers les Québécois qui m’ont si peu accueillie et je continue à me soucier du Québec, le pays que j’ai choisi. Je m’en soucie plus que la plupart des Québécois. Je n’aime pas qu’une réalisation québécoise cesse d’être québécoise: Alcan, Dollarama, Provigo... Je me suis réjouie quand les supermarchés Steinberg ont pu rester québécois. J’aime que les artistes, les écrivains, les films québécois soient appréciés à l’étranger, etc. Moi, qui ai toujours vécu avec peu d’argent, j’écoute chaque jour l’émission d’économie de Radio Canada pour savoir comment ça va pour le Québec. On a fait silence sur mes deux romans AUTOPSIE IN VIVO (2009), AUTOPSIE IN VIVO - LA SUITE (2010). Les Haïtiens d’ici également. Je suis persona non grata à Radio Canada. Mais je suis sereine et Montréal reste la ville où j’aime vivre ». (nadine Magloire). Est-ce une façon, bien à elle, à son âge, de faire la promotion de son passé plein d’abus subis, de dénoncer les autres qui ont étrangement réussi, qui voyagent chaque fin d’année en Haïti afin de voir la famille et faire le plein de mystères ? Elle nous le dit carrément : « Quelle ouverture d’esprit peut avoir une personne dont la vie et les convictions sont strictement régis par son état ? Dans cette question de signes religieux ostentatoires, on pense seulement aux croyants qui ne veulent pas renoncer à ces signes ostentatoires. Jamais à ceux qui doivent subir leur présence ». Tout dépend de la personne domestiquée par et pour l’Église ou la Mosquée, et d’où vient l’individu ? Participer à une congrégation ou une assemblée ne veut pas nécessairement dire — être sous l’obédience de tout ce qui est dit et recommandé comme un jacquot. On peut aussi réfléchir et choisir. Chrétiens, que l’Éternel vous soit à jamais et pour toujours ! Jn de L’AQUARiUM Frère bien-aimé de JésusChrist et de toutes les églises chrétiennes

28 aout - 4 septembre 2013

L’onU en Haïti : Un grave conflit de droits « Les peuples de la terre participent à des degrés divers d’une communauté universelle qui s’est développée à tel point, que la violation du droit, commis en un endroit du monde, se répercute sur tous les autres ». Emmanuel Kant Par Jean Ford G. Figaro * La réflexion que je souhaite développer dans ce texte est le double standard de l’ONU sur la reconnaissance des droits de l’homme en Haïti. Les droits de l’homme, au 21e siècle, se trouvent dans une situation paradoxale : d’un côté, est proclamé dans divers textes juridique un nombre croissant de droits civils, politiques, sociaux, économiques et culturels, qui constituent, dans l’histoire du droit, l’affirmation la plus achevée de la croyance de l’homme en sa propre dignité; d’un autre côté, ces mêmes droits deviennent des idéaux utopiques, dans la mesure où ils sont systématiquement enfreints par des groupes sociaux et des gouvernements. Il paraît saugrenu de parler du respect des droits de l’homme en Haïti quand la réalité haïtienne et la perception internationale affichent le refus de l’ONU de prendre ses responsabilités dans le développement du choléra dans notre pays depuis le mois d’octobre 2010. Grande a été ma stupéfaction de lire un communiqué de presse paru le vendredi 16 mars 2013 sur Alter Presse dans lequel l’ONU demande de respecter les droits des homosexuels en Haïti. Les Nations Unies demandent à tous les « Haïtiens à continuer à travailler ensemble à la construction d’un État basé sur le respect de l’État de droit, le respect d’autrui, la tolérance, la dignité de chacun et les droits de l’homme » (http:// www.alterpresse.org/ spip.php?article15009#.UhomeBa2 n8s). Force est de constater que, depuis l’introduction de l’épidémie en Haïti, malgré les conclusions scientifiques et les preuves irréfutables sur la responsabilité-culpabilité des casques bleus, l’ONU fait la sourde oreille et rejette toute demande de justice des victimes du choléra en deux occasions, y compris toute demande de pourparlers venant des représentants des victimes. Proclamée après la Deuxième Guerre mondiale, la Déclaration universelle des droits de l’homme est le fruit d’un travail de réflexion qui dura près de deux ans. L’idée provenait de Franklin D. Roosevelt, qui avait l’ambition d’écrire après la guerre une grande charte adressée aux peuples du monde. L’humanité fatiguée de guerres et de sang, pétrie de rêves, d’espoirs et d’idéaux, a vu l’Assemblée générale des Nations Unies adopter à Paris ce document, le 10 décembre 1948. Ce texte, inspiré de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, énonce les droits fondamentaux de l’individu, sa reconnaissance, et son respect par la loi. Le préambule de ce texte stipule que « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits ». Composée de trente articles, la Déclaration énumère un ensemble de droits interdépendants et indivisibles. Y sont donc inclus non seulement les droits civils et politiques, dits droits de la première génération et dont fait partie la liberté religieuse, mais aussi les droits économiques, sociaux et culturels, que la doctrine qualifie de la deuxième génération. On notera que la Déclaration a servi de référence ou de modèle dans la formation d’autres textes, qui eux, sont contraignants. A titre indicatif on peut citer la Convention européenne des droits de l’homme et le Pacte international des droits civils et politiques. Ensuite, le fait que la Déclaration soit universellement admise lui confère une force morale et une légitimité inégalées. L’emploi de l’expression « droits de l’homme » ou « droits de la personne » reflète autant cette globalité que l’imprécision conceptuelle qui en résulte dans son utilisation. Elle peut signifier des situations sociales, politiques et culturelles différentiées : elle exprime souvent des manifestations émotives face à la violence et à l’injustice; en fait, la multiplicité de ses usages indique surtout le manque de fondements communs qui pourraient contribuer à l’universalisation de sa signification. Un grand nombre d’auteurs prend l’expression « droits de l’homme » comme un synonyme de « droits naturels », les premiers étant la version moderne des derniers (Finnis, 1989 : 198; Rommen, 1955: 624); d’autres soutiennent que la Déclaration des droits de l’homme s’impose sans doute en raison de la volonté du constituant,

mais que celui-ci n’exprime qu’une conception formelle, laissant de cette façon aux interprètes la tâche de donner un contenu à ces droits (Troper, 1994:328); d’autres encore, considèrent l’expression comme une définition de l’ensemble des droits qui se trouveraient ainsi définis dans les textes internationaux et juridiques, ce qui ne veut pas signifier que de « nouveaux droits ne puissent être consacrés dans l’avenir » ( Mello: 1997:5 ). Dans la pensée sociale contemporaine, l’œuvre de John Rawls (1997: 74-75) se détache par la définition des droits fondamentaux de l’homme comme « norme minimale » des institutions politiques possédant de ce fait un statut spécial, car une norme minimale de conduite doit s’appliquer à tous les États qui intègrent une société politique juste des peuples. La présence de la force onusienne en Haïti est l’objet de plusieurs dénonciations d’abus et d’injustice. En novembre 2007, plus de 100 soldats du contingent sri-lankais ont été rapatriés en raison de diverses allégations d’abus sexuels. En septembre 2011, un groupe de quatre soldats uruguayens ont défrayé la chronique pour harcèlement sexuel sur le jeune Jhonny Jean. Ces exemples et d’autres ont créé des soupçons légitimes sur la mission de l’ONU; la gestion du choléra en Haïti ajoutée à ces cas décrédibilise la MINUSTAH, ainsi que l’institution mère qu’est l’ONU, dans la promotion des droits humains en Haïti, et certainement ailleurs. Les Nations Unies ne peuvent pas prétendre défendre les droits des homosexuels haïtiens, tout en oubliant qu’un grand nombre d’homosexuels fait partie des masses paupérisées qui meurent de cette épidémie importée du Népal. Y-a-t-il donc une hiérarchie des droits à l’ONU ? Certains droits seraient-ils plus importants que d’autres dans les chartes et conventions des Nations-Unies ? Outre le droit de vivre son orientation sexuelle, les homosexuels haïtiens ont-ils également droit à la santé, à être protégés de la bactérie du choléra ? Certains droits humains rendent-ils inopérants d’autres droits fondamentaux ? Toutes les études scientifiques ont démontré que l’ONU est la seule cause de la présence du vibrion en Haïti. Malgré la présence de cette pandémie dans la Caraïbe, au 19 siècle : 1833-1834, 1850-1856, 1865-1872 et plus près de nous, dans la république voisine, en 1867, nos ressources aquatiques ont été toujours épargnées. L’historien Thomas Madiou avait même soutenu l’hypothèse d’une possible résistance environnementale d’Haïti à cette pandémie : « Il est à observer que cette maladie n’est jamais parvenue en Haïti, même quand elle s’est trouvée en même temps tout autour de notre île, à St. Thomas, à Porto Rico, à la Jamaïque et à Cuba, au Vent comme sous le Vent ». Malgré la pauvreté et les conditions de salubrité qui laissent à désirer, il est plus qu’évident qu’Haïti n’a jamais été frappe par le bacille Virgule. Les tremblements de terre de 1842, 1952, les cyclones de 1935, 1936,1954, les inondations qui ont frappé Haïti n’ont jamais, jusqu’ici, été accompagnés ou suivis par une épidémie de choléra. Dans son ouvrage documenté « La santé de la République » paru en 1997, aux Éditions Henri Deschamps, le docteur Ary Bordes a fait le bilan des désastres et épidémies qui ont dévasté le pays, et jamais il n’a fait référencé au vibrion cholérae parmi les fléaux que nous avons connus. Le docteur Rulx Léon, en 1954, dans son ouvrage « Les maladies en Haïti », collection du Tricinquantenaire de l’Indépendance d’Haïti, n’en a pas parlé non plus (Voir aussi une synthèse des rapports scientifiques sur le site www.dossierhaiticholera.com). Depuis son apparition, en octobre 2010, la maladie a déjà tué plus de 8 200 personnes et infecté prés de 700 000 ; et selon les estimations, plus de 100 000 Haïtiens pourraient être contaminés par la bactérie vibrio cholerae durant le reste de l’année 2013. La préoccupation légitime est de savoir pourquoi l’ONU continue de violer ses propres principes d’égalité et de dignité. Le dernier rapport de la prestigieuse Université Yale vient de confirmer ce que le peuple haïtien savait depuis la

genèse de ce fléau. Les Nations Unies sont responsables du choléra en Haïti. Depuis lors, le déni de responsabilité et le mensonge sur la prise en charge de l’épidémie du choléra en Haïti ne font que salir davantage le visage honteux de ceux qui se donnent pour mission la protection des plus faibles. Les spécialistes en droit et en santé publique ont clairement déclaré qu’ « en provoquant l’épidémie puis en refusant de fournir des réparations aux personnes affectées, l’ONU a violé ses engagements envers le gouvernement d’Haïti, ainsi que ses obligations au regard du droit international et des principes humanitaires ». Malgré les conclusions des universitaires américains, les Nations Unies ne reconnaissent toujours pas leur responsabilité dans l’éclosion de l’épidémie du choléra. Les auteurs vont plus loin dans le rapport pour dire que le refus de l’ONU de créer une commission d’indemnisation pour les victimes de l’épidémie viole son obligation contractuelle en Haïti en vertu du droit international. En introduisant le choléra en Haïti et en refusant toute forme de recours aux victimes de l’épidémie, l’ONU n’a pas respecté ses obligations en vertu du droit international des droits humains. Le fait d’avoir introduit le choléra en Haïti et le refus d’en accepter la responsabilité met l’organisme international en situation de violation des principes de l’aide humanitaire internationale. Il est clair que les violations des droits à la santé, à l’accès à l’eau potable et à la vie sont perpétrées contre le peuple haïtien par cette institution supranationale dont la mission suprême est la promotion du respect de tous les droits humains. Je voudrais croire que le droit à la vie détient la primauté sur tout autre droit, y compris celui de vivre son orientation sexuelle. Il faut d’abord être vivant pour réclamer et jouir de tous ses droits. Si l’ONU se préoccupe des droits légitimes des homosexuels haïtiens, elle doit aussi tout faire pour que ces derniers ne soient pas victimes à leur tour du choléra que ses soldats népalais de la MINUSTAH ont importé dans le pays. L’ONU doit d’abord reconnaître les droits de toutes les personnes victimes de cette meurtrière épidémie sur le sol haïtien. Elle doit défendre le droit au respect et à la dignité de la population haïtienne et de toutes les victimes du choléra. Le peuple haïtien attend toujours des excuses et l’investissement nécessaire afin d’éradiquer le choléra dans le pays. La politique de deux poids deux mesures ne fait que compromettre l’honneur et la crédibilité des casques bleus dans l’opinion nationale haïtienne et mondiale. Haïti attend toujours le communiqué de Ban ki-moon qui dira « C‘est notre faute, notre très grande faute et nous allons dédommager les victimes du choléra ainsi que toute la république ». Au cas où l’ONU persiste dans le déni et la fuite, ses déclarations ne seront que pure hypocrisie. Je pense que l’ONU doit montrer au monde entier qu’elle croit en ses principes et qu’elle sait appliquer à elle-même les idéaux prônés dans la Déclaration des droits de l’homme, quand elle commet des actions délictuelles et extracontractuelles. Ces violations répétées, ses conflits de droits mal assumés entre valeurs universelles, textes juridiques et pratiques politico-juridiques vont finir par faire croire que les droits de l’homme ne sont qu’une autre promesse fabuleuse, voués à la disparition dans le monde éthéré des idéaux non réalisés. * Jean Ford G. Figaro, M.D, M.ScHEM jeanfordfigaro@yahoo.com Boston, le 20 août 2013 L’auteur est médecin, diplômé de Boston University, expert en gestion des urgences médicales en santé publique. Il anime également une émission hebdomadaire d’intérêt public à Radio Télé Boston (tous les mercredis à partir de 9h pm sur www.radioteleboston.com) dans laquelle il accorde une place importante à la problématique du choléra en Haïti. Il participe à de nombreuses conférences autour de cette épidémie en Haïti avec pour toile de fond la responsabilisation de l’ONU.


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Haïti-observateur

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Le Rapport de la Commission spéciale de la Chambre basse sur la mort du juge Joseph

LA CHAMBRE BASSE ET LE SÉNAT LOGÉS À LA MÊME ENSEIGNE Suite de la page 3

Y participaient le chef de l’Etat, le Premier ministre, le ministre de la justice, le doyen et moi. Les deux chefs de l’Exécutif se sont montrés très menaçants. Ils m’ont intimé l’ordre de clore au plus vite le dossier, soit à la plus prochaine audience que le doyen devra fixer sur requête de l’avocat de la défense. Tout au cours de la rencontre, seuls le ministre de la justice et Me Louis Garry Lissade tenaient des propos respectueux à mon endroit. Ce dossier peut occasionner mort d’homme.’’ » Me Madistin rapporte que, pendant qu’il conversait avec le juge Joseph, Me Lamour Claudin et le juge Berge O. Surpris étaient apparus et avaient écouté eux aussi les confidences du magistrat. Le juge s’était aussi confié aux juges Jean Wilner Morin et Bernard Saint-Vil, recueillant des conseils de part et d’autre. Me Michel Jean-Raymond, doyen du Tribunal de première instance de Port-au-Prince, identifié au numéro 003-092-661-1 Le doyen a soutenu qu’il n’avait jamais accompagné le juge disparu à aucune rencontre tenue au cabinet de Me Louis G. Lissade. Toutefois, il reconnait qu’en deux occasions, le magistrat Joseph l’avait abordé pour lui dire qu’il avait la nécessité de lui parler en toute discrétion. « Le mardi 9 juillet et le jeudi 11 juillet vers 4h25 de l’après-midi, raconte-t-il, j’avais accompagné le magistrat Serge dans mon véhicule au restaurant La Table de Caius, un endroit que j’avais moi-même désigné. Il n’y avait personne d’autre avec nous. Ce restaurant se trouve dans le jardin du Musée Saint Pierre, au Champ de Mars. Les deux fois, nous sommes restés dans le véhicule pour parler. Magistrat Joseph m’avait tout simplement interrogé en ces termes : « n’avez-vous pas reçu un appel téléphonique du palais national ou du ministère de la justice pour qu’on vous dise que le Pouvoir est mécontent de l’avant-dire droit que j’avais rendu dans le cadre du dossier de corruption reprochée à la famille présidentielle ? » A cette question, le doyen dit avoir répondu par la négative et demandé à son ami s’il n’avait plus rien à partager avec lui. Le doyen affirme que ni le juge Joseph ni quelqu’un d’autre ne lui avait informé des démêlés du magistrat disparu avec le Pouvoir exécutif. Elle rejette aussi les déclarations de la dame Kethly Julien selon lesquelles elle lui aurait parlé du juge après avoir appris son décès. Il soutient que c’est par voie de la presse qu’il a appris qu’une rencontre avait eu lieu le 11 juillet au cabinet de Me Lissade. Madame nadine Alice nicolas De Rougemont, Secrétaire de direction au Bureau du Doyen Raymond Jean-Michel, identifiée au numéro 05-01-99-1967-03-00003 Son bref témoignage est ainsi conçu : « Le jeudi 11 juillet, le doyen m’a appelée pour venir travailler. Je pensais que les portes des tribunaux seraient fermées ce jour-là à cause de l’annonce d’un cyclone sur Haïti. Je suis arrivée au tribunal vers midi et suis repartie avec le greffier Kerry vers trois heures. Je suis rentrée à la maison, laissant le doyen au tribunal. Je ne dispose absolument d’aucune information relative à la rencontre du 11 juillet dont vous parlez. » Me Kerry Semervil, Avocat, Greffier du tribunal de première instance de Port-au-Prince, affecté au décanat, identifié au numéro 003515-347-4 Voici son témoignage : « Le jeudi 11 juillet, je suis venu

travailler comme à l’accoutumée. Je suis reparti chez moi en compagnie de Mme Nadine et d’une réceptionniste. Je n’ai entendu personne parler de la rencontre du 11 juillet ni personne ne m’en a parlé non plus. Je ne me rappelle pas avoir vu le juge Jean Serge Joseph ce jour-là. Mais par contre, le vendredi 12, je l’ai vu et il m’a parlé, faisant la promotion du riz de l’Artibonite. » A noter que la Commission avait projeté d’auditionner l’épouse du doyen, mais celui-ci n’avait pas donné suite favorable à la demande formelle qui lui a été faite en ce sens. Magistrat Bernard Saint-Vil, Juge et Juge d’instruction au Tribunal de Première instance de Port-auPrince, identifié au numéro 003-292098-2 Voici un condensé de son témoignage : « Je me rappelle que le vendredi 12 juillet, vers 3 heures de l’aprèsmidi, j’ai rencontré le magistrat Jean Serge Joseph dans la salle des pas perdus du tribunal. Il m’a dit qu’il avait besoin de moi, qu’il m’avait appelé sans succès le jour d’avant vendredi en vue de solliciter une consultation juridique étant donné que je suis le doyen des juges et des juges d’instruction du tribunal de première instance de Port-au-Prince. Je me suis alors rendu dans mon bureau avec lui et il m’a confié ceci : ‘‘Le dossier que je traite me cause d’énormes ennuis. Le ministère public et la défense vont renoncer à l’appel de l’avant-dire déjà interjeté. Seul Me Lissade s’était montré gentil avec moi. La réunion a tourné au vinaigre.’’ Pendant que nous parlions, le magistrat Berge O. Surpris entra dans mon bureau et ressorti tout de suite. Le juge Joseph s’empressa de le faire revenir. Ne se faisant pas prier, Magistrat Surpris revint sur ses pas. Mais entendant le Magistrat Joseph dire qu’il avait participé à une réunion, que des gens l’ont traité avec mépris, le juge Surpris recula et sortit tout en disant : ‘‘Vous n’êtes pas sérieux. Vous êtes un juge, vous avez rendu une décision. Point barre ! Pas de question de répondre à l’invitation de quiconque.’’ » Le juge Bernard confirme pour la Commission le fait que le Magistrat Serge était toujours jovial et apparemment en bonne santé. Magistrat Berge o. Surpris, juge et juge d’instruction au tribunal de première instance de Port-auPrince, identifié au numéro ……. Voici son témoignage : « Le vendredi 12 juillet, arrivé à mon bureau, je suis allé, comme d’habitude, saluer le magistrat Bernard Saint-Vil dont le bureau se trouve en face du mien. J’ai vu ce dernier en tête-à-tête avec le magistrat Jean Serge Joseph. J’ai refermé la porte et je suis sorti aussitôt, ne voulant pas les déranger. Magistrat Joseph me suivit et me demanda de participer à la conversation. J’ai entendu magistrat Saint-Vil lui dire : ‘‘Mon cher, je vous avais déjà indiqué les points de droit à appliquer. Et le magistrat Joseph de répondre : ‘‘Bernard, mon cher, je regrette infiniment de n’avoir pas suivi vos conseils, parce que j’ai participé à une rencontre où seul Me Lissade était gentil avec moi.’’ Me sentant vexé, je dis à magistrat Joseph : Puis-je croire à mes oreilles ? Tu as accepté de répondre à une convocation sans avoir l’avis de l’Assemblée des juges et sans avoir alerté le CSPJ ; tu as mal agi ; je veux plus t’écouter. Sur ces mots, je sortis à nouveau et fermai la porte derrière moi. » A la question s’il avait constaté une expression d’anxiété sur le visage

du magistrat Joseph, Magistrat Surpris a répondu : « Le magistrat était anxieux, très préoccupé ; il racontait ses déboires à tous, c’est comme s’il faisait du micro trottoir. » Magistrat Jean Wilner Morin, juge et juge d’instruction au tribunal de première instance de Port-auPrince, identifié au numéro 003-555209-1 Il a ainsi témoigné : « Le mercredi 10 juillet, je croisai le magistrat Joseph dans les couloirs du tribunal. Il m’annonça qu’il était invité par le doyen Raymond JeanMichel à une rencontre avec d’autres personnes. Il voulait avoir mon avis, sachant que j’ai l’habitude de traiter des dossiers de grande importance. J’ai dit au magistrat qu’à sa place, je n’irais pas. Car quand un magistrat traite un dossier, il doit rester le plus éloigné possible de tous ceux qui y sont concernés. Sur ces mots, nous nous sommes séparés et je suis rentré à la maison à cause de l’alerte de cyclone annoncé sur Haïti. Le même jour, dans l’après-midi, il m’a appelé au téléphone pour me dire que Me Madistin ne serait pas opposé à ce qu’il participe à cette rencontre. Je lui ai dit qu’il peut faire ce qui lui semblerait bon. Je ne suis pas venu à mon bureau le jeudi 11 juillet à cause du cyclone annoncé. Le vendredi 12, au matin, j’ai reçu un appel émanant de Me Joseph Manès Louis, ancien commissaire du gouvernement, qui me dit : ‘‘Vous n’avez pas entendu la nouvelle. Magistrat Serge était allé participer à une rencontre. On lui a fait injonction de revenir sur la décision qu’il avait prise. On a fait des pressions sur lui. Il a vraiment beaucoup de problèmes.’’ J’ai répondu à Me Manès que j’avais conseillé au magistrat de ne pas répondre à cette convocation. Arrivé au palais de justice, vers 11 heures, j’ai vu le magistrat Joseph debout devant la porte de son cabinet qui se trouve tout juste en face du mien. Il me dit : ‘‘ Magistrat, c’est vous qui avez raison. Je n’aurais pas été dans le pétrin si j’avais suivi vos conseils.’’ Il me prit par la main m’invitant à rentrer dans son bureau. Je lui ai dit que je pourrais lui parler après le siège que j’allais prendre. Prenant congé du magistrat, je suis allé voir le doyen pour l’entretenir d’un autre sujet. Mais j’en ai profité pour lui dire que j’avais appris qu’il a été le facilitateur d’une rencontre au cours de laquelle des pressions auraient été exercées sur le magistrat Serge. Le doyen a préféré différer sa réponse en me disant : ‘‘Les choses ne se sont pas vraiment passées ainsi, je vous appellerai plus tard pour en reparler.’’ Malheureusement, le doyen ne m’avait jamais téléphoné et je n’avais non plus eu l’occasion de revoir le magistrat Serge. » Interrogé sur l’état d’esprit du juge Jean Serge Joseph le vendredi 12 juillet, le magistrat Morin a répondu en ces termes : « Magistrat Serge était toujours gai ; il était toujours, parmi les juges, le premier à arriver au travail. Mais ce jour- là, il paraissait un peu paniqué. Je pouvais constater qu’il confrontait à un petit problème. » Mme Rachelle Acélat Joseph, épouse du magistrat disparu, Secrétaire du tribunal de paix de l’Estère, identifiée au numéro 004-331-300-8 Elle a ainsi témoigné : « Mon mari, Magistrat Serge, habitait à Cabaret et moi à l’Estère. Les jours de congé et les weekends, il me rejoignait toujours à l’Estère. Le jeudi 11 juillet 2013, aux environs de trois (3) heures PM, il m’appela au téléphone pour m’annoncer que le doyen avait planifié une rencontre

pour lui. Le même jour, vers sept (7) heures du soir, il m’appela pour me dire que la réunion a eu lieu. Il rentra à l’Estère le vendredi 12 juillet. Ce jour-là, il me raconta ce qui suit : ‘‘Hier, quand je suis arrivé au Palais de justice, il était 3 heures et demi de l’après-midi environ. Le doyen se trouvait seul dans sa voiture qui était déjà en marche. Il me demanda de prendre place à côté de lui. Il me dit que personne d’autre ne pourrait nous accompagner. Quand nous sommes arrivés au cabinet de Me Lissade, nous avons vu le Président, le Premier ministre, le ministre de la justice, Me Louis Gary Lissade et Me Vandal qui nous attendaient déjà. Le Président Martelly m’a demandé si je m’étais rendu compte de la portée de la décision que j’avais prise, l’ayant obligé à consommer de la drogue pour calmer ses nerfs. Le Premier ministre, quant à lui, a adressé au doyen des reproches du fait qu’il n’a pas le contrôle du dossier comme il l’avait prétendu. Le Premier ministre a même déclaré : ‘‘Ce juge ne veut autre chose que nous donner un coup d’Etat.’’ Le ministre de la justice et Me Lissade, partageant plutôt mon point de vue, ont plutôt déclaré que c’est l’avocat des Martelly qui ne s’était pas élevé à la hauteur de sa tâche. Le Président m’a même prévenu qu’à partir de ce jour-là, chaque minute de ma vie était comptée pour lui. Ils avaient finalement décidé de l’organisation d’une audience correctionnelle spéciale suivant ordonnance du doyen, sur la demande de Me Vandal, sans la comparution des grands commis de l’Etat. A la fin de la rencontre, on avait partagé du du something (whisky). J’en avais bu, moi, sur demande du doyen. J’ai vraiment peur du développement de cette situation. J’ai deux choix devant moi : aller jusqu’au bout avec le dossier ou jeter l’éponge pour retourner avec toi et Jessica [la fille du couple Joseph] au Canada’’. » MeJean Renel Sanon, Avocat, Garde des Sceaux de la République et Me Louis Garry Lissade, Avocat, conseiller juridique du chef de l’Etat: Ils ont été invités à deux reprises à rencontrer la Commission, mais ils ont toujours brillé par leur absence. Voir leurs correspondances responsives en annexe. Le chauffeur et les agents de sécurité rapprochés du chef de l’Etat, de service le 11 juillet 2013, n’ont pas pu être entendus parce que le Président de la Chambre des députés a décidé de ne pas donner suite à la demande de la Commission. Le Premier ministre Laurent Salvador Lamothe, son chauffeur, ses agents de sécurité rapprochés et les agents de sécurité des locaux du MPCE de service le 11 juillet 2013 n’ont pas pu eux aussi être auditionnés par la Commission, le Président de la Chambre des députés n’ayant pas donné suite à sa demande formulée en ce sens. A noter que le Président et le Premier ministre Laurent Salvador se sont déjà prononcé par voie de la presse, sur l’objet de l’enquête. Ils ont déclaré n’avoir pas eu de rencontre avec le juge Jean Serge Joseph. Ils ont même déclaré n’avoir pas eu le privilège de connaitre le magistrat. Le ministre de la justice et le conseiller juridique du Président de la République, dans des déclarations rendues publiques par la presse, nient aussi la tenue de la fameuse rencontre du 11 juillet 2013. Dr Ariel Henry, neurochirurgien, chef du département de neurochirurgie à l’hôpital B. Mevs, Dr Jude Jerry Bitar et Dr Marlon Bitar, co-directeurs et chefs du

département des chirurgies à l’hôpital Mevs, respectivement identifiés aux numéros 003-147-929-5, 003152-690-2, ……………….. Port-au-Prince, le 25 juillet 2013 Rapport médical « Le juge Jean Serge Joseph, âgé de 56 ans, a été admis à l’hôpital Bernard Mevs le 13 juillet 2013 à 2h55 du matin après un malaise survenu 55 minutes plus tôt, aux dires de sa femme. A noter que ce patient n’avait aucun antécédent d’hypertension artérielle ni convulsif. Il était en bonne santé habituelle. Ses antécédents médicaux ne comportaient qu’un traumatisme abdominal remontant à plusieurs années suite à accident de la voie publique à l’étranger. A l’entrée à l’hôpital, il était en crises convulsives de type grand mal. Sa tension artérielle avait été mesurée à 209/11 avec un pouls à 78. Sa température était normale. Un traitement antihypertensif, anticonvulsif associés à une oxygénothérapie lui a été institué. Le scanner cérébral a objectivé un volumineux hématome intracérébral au niveau des noyaux à gauche avec une inondation du ventricule latéral gauche et un engagement de la ligne médiane de la gauche vers la droite. La localisation de l’hématome fait évoquer une origine hypertensive de celui-ci. Sa tension artérielle devait se stabiliser à 160/100 avec un pouls à 88. Les crises convulsives avaient disparu. Son examen clinique alors a montré un patient en coma, en respiration spontanée et une saturation en oxygène à 90 avec des pupilles en myosis et des signes de décérébration ainsi qu’une raideur de nuque. Il était alors en dehors de toute possibilité d’une intervention neurochirurgicale pour l’évacuation de son hématome. Il est décédé le 13 juillet 2013 à 7 heures 45 PM. (Signature : Dr Ariel Henry) interrogé sur les éléments déclenchants ou adjuvants de la crise soudaine du magistrat, le Dr Henry a ainsi répondu : « L’hématome ou l’hémorragie révélée par le scanner traduit pour nous neurochirurgien un problème lié à l’hypertension. Toutefois, n’importe quelle pression émotionnelle peut provoquer une poussée tensionnelle soudaine.» Pour ce qui concerne la conférence de presse donnée par des médecins de l’hôpital Mevs, les co-directeurs dudit centre hospitalier ont fait la déclaration suivante : « Nous n’avons pas convoqué de conférence de presse. Les journalistes nous avaient tout simplement envahis. Les médecins de garde, deux américains qui étaient de passage en Haïti, Dr Vince De Gerinaro et un autre dont nous oublions le nom, ne voyaient aucun mal à parler aux journalistes comme il est de coutume pour les médecins aux Etats-Unis d’Amérique. » A noter que la Commission, après moult démarches, a reçu de la famille du défunt vivant au Canada la copie d’une correspondance émanant de Mme Geneviève Guilbault, responsable des communications et des relations avec les médias du Bureau du Coroner (équivalent du commissaire du gouvernement en Haïti) du Québec Dr Jean Brochu. Ce document, confirmant la thèse de l’ACV du magistrat, est publié en annexe de ce rapport.

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Haïti-observateur

Kreyòl

Yo tout sezi : Pa okipe aryennafè yo ! Bwouklin, Nouyòk — Konviksyon ak detèminasyon se 2 bon asosye ki pa janm separe e ki toujou rete soude youn ak lòt pou pwogrè ak bon rezilta kapab pran plas li san restriksyon e san koze kredi. 2 eleman sa yo mache men nan men e youn pa fouti fonksyone san lòt.Ou pa fouti wè youn pou pa wè lòt. Yo fè yon maryaj etènèl ak yon linyon san ipokrizi, san egoyis e san tèt chaje. Jodi a n ap viv nan yon sosyete divize kote yon pakèt moun konpòte yo kòm enkredil, san konviksyon, san karaktè, san ideyal e yo konsidere yo tankou zannimo sovaj ki lage nan savann nan pou yo fè dezòd, ankouraje kriz, e monte tèt lòt yo pou yo pran lari kòm si lòt yo pa gen tèt yo sou zepòl yo pou yo konprann byen ak mal, sètadi moun ki patizan pwogrè ak lapè e lòt yo ki prefere kouto tire. Bann moun sa yo pa gen okenn respè pou pèsonn, paske yo konprann se yo menm ki sèl kòk chante nan baskou a. Yo prefere kraze-brize, fè manti pou granmesi pou regle zafè yo ak zafè konpayèl yo. Pa gen anyen serye nan tout mouvman bri sapat, tankou lòt yo di a, k ap abouti a anyen. N ap viv nan yon sitiyasyon terib ki plonje sosyete ayisyen an nan tout sa k pa bon, paske dirijan nou yo enkonpetan e yo pa konpòte yo tankou moun ki gen yon responsabilite sou zepòl yo. Nèg yo pa wè pèp vrèman nan tout sans. Pou yo, se pozisyon ak lajan yo wè pou yo fè chita yo e pou fè kont mannigans yo lè yo vle. Pou yo, itilize mo pèp la, se yon pretèks ki penmèt yo pran woulib kòm woulibè, tou pare, pou chavire yon lòt pou yo pran plas li. Nan lang konplotè, yo rele moun sila yo anachis, pouchis, awousa, kale tèt, panzouyis. Nou chaje ak moun sila yo, sitou nan mouvman politik la ki donnen yon bann rat do kale ki pa janm pran konsyans reyalite peyi a, men ki pwofite kreye dezòd, pou mete kriz pou toujou arefè nan peyi a. Kite mele yo, zafè yo ap regle, peyi a mèt redwi a zewo, y ap founi je yo gade pou yo parèt kòm premye moun ki kapab fè reparasyon. Tandiske yo te toujou rete ap kritike san oken motif e opoze ak anyen paske yo pa janm vini avèk yon altènatif pou pwouve ke se yo menm ki kapab fè plis ke lòt yo. Anpil nan obsèvatè k ap swiv rele yo tout :

« fo nasyonalis, apatrid, machann peyi ». Nou sonje trè byen, lè mouvman kiltirèl la te pran chè nan lakou Nouyòk, kote chak samdi ak dimanch te randevou anpil nan sè ak frè nou nan festival pou yo te ale distrè yo aprè 5 jou ap bourike. Te toujou gen yon mizik youn nan sanba yo te chante ki rete pou nou kòm yon souvni e yon verite sou tanbou. Nan refren mizik yo a,

nou te kapte l byen vit, paske l te fè anpil sans pou nou ak anpil lòt tou ke nou te tande k ap fredone nan sal la e lè nou t ap soti tou : « Lajan fè Nèg danse Li retire tout diyite Se chak koukou Klere pou je w Libète egal esklavaj Ti Nèg pa konn sa l vle…. » Nou kapab wè verite a ke n ap viv jodi a. Pa gen okenn senserite lakay anpil yo menm ki deklare tèt yo kòm opozan. Se yon mo ki pa gen okenn sans pou nou, paske opozisyon an pa ekziste nan peyi Dayiti depi 17 oktòb 1806 pou jouk jounen jodi a kote mesye yo aplike « RR » ki pa lòt bagay ; « retire w pou m ranplase w ». Fòk nou pa bay tèt nou manti pou n ap klewonnen nou nan demokrasi tout bon vre. Non, nou pa nan demokrasi paske nou vle tout pou nou e anyen pou lòt yo. Nan demokrasi reyèl kote moun konnen sa ki rele eleksyon, yo pa presipite pou rache moun sou pouvwa a nan touye l tankou yo te fè Jan-Jak Desalin, ki te bay vi li pou nou. Se eritaj touye ak retire moun sou pouvwa ke mesye yo gen nan men yo ki lakòz yo pa fouti pran

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tan yo. Nou pa janm dakò avèk mòd pratik sa e nou toujou konsekan ak nou menm pou nou fè tout moun konnen ke vwa pèp la se vwa Bondye. Si pèp la mete yon gouvènman pou regle zafè li, nou pa fouti ap vin fè konplo pou retire gouvènman sa a. Nou fè tout sa nou konnen pou nou rache pouvwa a. Men nou pa fouti rive mete pèp la deyò paske nou pa chita sou anyen. Se tout moun k ap swiv evolisyon bagay yo ki kwè gen yon pakèt ensanse ki bezwen foure tèt yo pou vin regle zafè yo. Epi se yon pakèt dasoman ki pa gen okenn nosyon de dirije alevwa pou yo administre. Sa bay moun degou pou wè se moun ki pase lekòl k ap fè tenten e menm di vye pawòl pou fè lonje dwèt sou yo. Non, se pa posib sa! Jodi a nou pa konnen ki mache prese ki pran mesye yo ki vle presipite san panse e ki lakòz yo mete kabwèt la devan bèf yo, paske yo pèdi

bon sans yo nan fè tout sa ki pa nòmal. Yo vle konplike bagay yo san yo pa montre sa yo gen nan dyakout yo. Tout moun fin wè yo sou blof. Nou pa janm fè listwa ni bay kont ki pa nan reyalite, nou toujou ale nan sous la pou n kapab tire dlo fre pou tout moun kapab bwè yon gòjè. Se konsa nou te fè yon ti kout pye nan Bwouklin samdi swa pou nou te vizite youn nan kote nou konn ale yo. Nou gen konsyans ke nou te fè yon bon ti bout tan nou pat ale Bwouklin. Tankou anpil moun ap di, nou te sevre yo e menm abandone yo. Travay la pa sipoze fèt yon sèl kote, paske se chak Ayisyen kèlkeswa kote l ye ki bezwen di yon mo e ki gen anpil pou l di, paske l konsène tou. Absans nou te kreye yon pakèt pawòl anpil e yo te menm repwoche n kòm senkyèm kolòn. Kòm nou menm se lanmè, nou pa sere kras, paske nou pa gen anyen pou n kache. Nou te rive nan kwafè a atan, paske koze politik la te kòmanse apèn nou te parèt pou nou te koupe cheve nou. Ou pral gen yon lide ki jan atmosfè a te ye anndan kwafè a ki te konvèti an sal reyinyon politik pou tout koze te pale sou konjonkti aktyèl nan peyi lakay. Frank : Mesye, ti Nèg ayisyen bay gou e li retire gou tou san moun pa atann yo. Yo tout mechan e anraje. Soni : Sa k ap pase w la a, Frank ? Nou pa renmen benyen san nou pa montre lonbrit nou. Se nan peyi Etazini nou tout ap viv e sitou nan Nouyòk, prensipalman basyon Ayisyen tout tandans. Nou pa gen anyen pou n pè, paske gouvènman anba a se yon gouvènman demokrat ki kite tout moun pale san mete baboukèt nan bouch pèsonn. Si se pa sa anpil Nèg t ap deja anba kòd e fè wout pou peyi san chapo. Tout dilatwa k ap fèt yo, anverite kòm prezidan, mwen pa ta p tolere l e m t ap fè yon jan, paske tout mwayen mennen yon moun nan peyi Wòm. Frank :Ala ou menm sa a, Soni. Ou trè kategorik e ou pa renmen pale andaki. Mwen ka konprann lojik ou a, paske bann vagabon nan peyi lakay pa merite pou pale avèk yo kòm moun de byen. Se yon pakèt demagòg san prestij. N ap retounen pou yo paske nou gen anpil koze pou yo. Nou mèt pale pou nou mete tout bagay deyò e si gen pou n nonmen non, fè l san ezite, paske nou ann afè avèk yon bann vagabon abiye ki sezi pou travay k ap fèt nan peyi a. Soni : Mwen apiye w 100 pou 100, paske nou pa dwe kite peyi nou an pa pwofite avantaj sa a ki plane pandan li la nan moman sila a kote tout denmèplè yo pa konn moun e yo pa gen anyen nan men yo pou yo prezante bay pèp la kòm garanti. Yo tout sou

blòf. Frank : N ap vin sou koze sa a, paske nou gen anpil koze pou nou di. Bòs, nou lwe ti sal la aswè a pou nou fè kèk pwen. Mwen gen yon anvlòp pou ou. Sa se sipò nou tout ki la a ki jwenn ospitalite pou nou fè pwen nou. Atansyon, zanmi mwen yo ! Nou pare yon po kann ak tout foumi pou yon sitwayen konsekan, Jan Bèbè ki konprann li fin ban nou gou, pou l retire l ankò. Anverite, mwen pare pou li tankou tè sèk k ap tann lapli. M ap fè l kite tout mès lè s a a. Soni : Monchè Frank, mwen renmen w anpil, kòm frè m, e m renmen Jan Bèbè tou kòm yon sitwayen konsène e yon frè ki konprann doulè lòt yo e vle fè yon rapwochman pou nou sispann divize nan sosyete a. Mwen pa fin kwè w. Men fòk mwen di w ou pa sipoze pale konsa. Nèg la ap fè yon travay kolosal pou l pran enfòmasyon pou l pote ban nou. Nou pa ka peye pou travay sa a. Mwen menm k ap pale la a, mwen pa kache di w, mwen pa t ap fè l. Mwen kwè li pa fouti rete yon sèl kote. Li dwe deplase souvan. Frank : Si m byen konprann sa w di la a, li nòmal pou m’sye abandone nou konsa. Alò, se konsa ou wè li e se rezonman w ? Soni : Se pa sa mwen janm di. Mwen vle fè w konnen ke travay la pa sipoze rete yon sèl kote pou pa gen fòs kote. Mwen pa gen okenn pwoblèm avèk li, paske gato a sipoze separe. Ou pa wè se nan renmen tout pou nou ki lakòz se menm moun sa yo ki toujou la nan politik ayisyen kòm pakapala ? Pa janm gen yon nouvo figi, se toujou bann figi di depi 86 yo ki toujou devan ap fè dilatwa. Yon bann makak. Frank : Mwen dakò avèk ou. Men, fòk m’sye konnen li te kòmanse ak nou. Li dwe rete ak nou pou n sispann soufri. Se moun lòte tankou Manatann, Bwonz, Kwins, Long Ayilann, Esteten Ayilann, Nou Jèze, Oklawoma e latriye l ap sèvi san limit. Fòk li pa bliye nou tankou premye kazak ki te tache l. Soni : Monchè, tout mounn nan sal la deja wè se jalouzi w ap fè, tankou bann mesye lakay yo k ap fè jalouzi poutèt se Jozèf Michèl Mateli ki prezidan peyi a pou 5 an e menm avi tou, paske bann patatis yo pa gen anyen pou regle. Nou dwe pase yo tout nan betiz, paske yo merite l kòm kreten awogan, panzouyis san parèy. Frank : Pou bann vagabon lakay yo, ou gen rezon. Men konsènan Jan Bèbè, fòk ou ban m rezon, paske se verite m ap blayi la a. Soni : Mwen pa p janm dakò avèk ou. Pou mwen se yon pakèt travay Nèg la ap fè la a pou satisfè nou e fè anpil lòt estomake. Frank : Mwen konprann ou. Enfòmasyon se pasyon nou. Ou gen lè pa wè ke se yon bwa long li ban nou kenbe. Si m te konnen kote mwen t ap jwenn li bab pou bab, mwen t ap reyèlman di li sa kasayòl te di bèf la. Soni : Malerèzman, vye frè m pa janm konnen sa kasayòl te di bèf la. E si li menm te di w sa Lopès te di Blan an. Frank : Anverite 3 fwa ! E ki fout tonnè boule ak tout tonnè kraze chen, mwen t ap jwenn vit sa kasayòl te di a pou m ta ba li monnen pyès li pou l pa janm kòmanse pou pa fini. Nou dwe divòse ak tout tenten ki pa bon pou nou. Soni : Ou fè m ri w, Frank. Frank : Soni, pou kisa pou ri m ? Mwen kwè se bann Chaloska nan peyi a pou w ta ri. Bann enkonsyan yo ki pa konn apresye yo. Mwen apresye travay Jan Bèbè a. Pou mwen se twòp ase. Nou pa fouti rete ankò. Soni : Si ou rete konsa, ou wè tout sa n ap di a parèt nan jounal, kòm li toujou fè. Mwen kwè ou pa p gen bouch pou pale, tèlman w ap sezi tankou bann demonkrat nan peyi Dayiti san jèn, san diyite ki pa apresye travay k ap fèt nan peyi a ki an chantye. Nou di mèsi « You tube » ki penmèt nou wè verite a. Mwen sot fè 3 mwa ann Ayiti e m vizite tout peyi a, paske m te dispoze m pou sa. Pa gen manti nan sa. Nèg yo ap travay pou mete peyi a sou wout devlopman. Frank : Se sa m konnen byen ki fè m ap pale konsa. Se pa ti kontan mwen ta kontan pou wè verite a. Atò se konnen mwen pa konnen. Jan

Bèbè se yon nonm m ap obsève depi 1986. Se yon nonm ki gen konviksyon nan ekri l. Li te kòmanse ekri pwezi nan kolòn Kreyòl la pou l te segonde Ti Renm ki te yon lòt maton nan domèn sa a nan ribrik « Men kesyon ». Soni : Ou t ap gade m pou vale m. Bondye fè se byen jwenn, byen kontre. Frank : Se nan menm Jan Bèbè fè wout li pou l te pran yon lòt non « Ti Jan » nan lane 1989 pou 1991 kote Ti Renm te kite jounal la pou l te al ede peyi a nan Wachinntonn, D.C. Lè ti Renm retounen, li reprann non li. Ti Renm te kolabore ak li pou travay la te kapab fèt. Aristid vin oblije kite pouvwa a 29 fevriye 2004. Ti Renm vin bonjan anbasadè e non pa chaje Dafè pou desanm 2010 kote li te kandida pou prezidan. KEP la te ba l kanè. Jan Bèbè kenbe flanbo a depi 2004 jis kounye a l ap feraye. Soni : Ou gen yon memwa fidèl. Se kounye a mwen konprann byen pou ki rezon yo ba w non ti landeng nan. Se pat pou granmesi. Frank : Se sa menm li ye ! Soni : M ap fè nou tout konnen ke depi 2004 Jan Bèbè kenbe kolòn kreyòl la pou pote enfòmasyon yo. Ou wè se yon nonm ke nou pa fouti joure. Okontrè se ankouraje l pou l kontinye travay la. Nou pa gen kòb pou n ta peye l. Li pote enfòmasyon ak opinyon gratis ti cheri. Nou pa gen dwa tann lè l mouri pou n regrèt li. Se depi kounye a pou n bal chapo pou ou ak tout ekip H-O a ki sot fete 42 rekòt kafe. Konpliman, mesye-dam ! Frank : Ou fè tout ! Yo merite louranj ak konpliman ! Alfrèd : Mesye, nou sot fè yon bèl rale la a ki enpòtan e nou mete pwen sou tout i yo. Se lanmou ak linyon ki manke nan sen nou ki fè nou an reta konsa. Nou gen pou n regrèt tout bon pou nou tout di : « Se fòt nou ». Foli pouvwa vire lòlòj yo jis yo tonbe nan di tenten Frank : Nou di w mèsi, frè mwen, pou responsabilite ou pran nan bay opinyon w. Piske nou pa nan benyen pou kache lonbrit, fè nou konnen ki moun k ap pale la a. Soni : Mwen kwè li enpòtan e frè nou pa gen anyen pou kache, piske nou tout ki la a renmen Ayiti e n ap fè tout sa nou konnen pou ede peyi nou. Alfrèd : Se nòmal ! Mwen dakò ak nou, paske n dwe idantifye nou, paske gen anpil dasomann deyò a. Yon pakèt panzouyis ki kache pou yo bay koutba. Se Alfrèd Sente ki pa janm pè pale, paske bouch sa Bondye ba li a fèt pou pale, manje e bwè tou e poukwa pa ? Frank : Nou kontan pou pawòl sa yo e nou swete yon byenveni nan klib k ap panse sou zafè peyi l e di bagay yo jan yo ye a. Soni : Nou kwè gen anpil nan nou ki kapab gen anpil kouraj pou defann peyi l san aryè panse. Nou pa vin la a pou voye monte men nou la pou jistifikasyon paske nou tout gen yon obligasyon patriotik e yon konviksyon tou. Tèlman detèminasyon nou wo, pafwa nou santi nou anlè. Gen moun ki konprann ke nou rete sèlman ap tande-gade. Yo fè erè, paske nou gen yon misyon pou n ranpli. Frank : Se pa yon misyon senp, paske nou gen pou n fòme konpatriyòt nou yo ki refize fè efò pou yon amelyorasyon total-kapital nan tout domèn nan peyi a. Alfrèd : Mesye-dam, tande byen pou nou tout kapab anpeche vye demach k ap fèt pou enpoze peyi a fè yon pa ann avan. Gen yon pakèt souflantchou, aryennafè ki gaye nan savann nan pou kouri monte-desann ki mande pou prezidan an ale kòm si dire ke se yo menm ki te vote l pou gouvène peyi. Yo rive mande prezidan 2 chanm yo pou yo konvoke asanble a pou mete prezidan an deyò. Men Nèg y ap di ki demokrat yo. Mesye sa yo pa fouti demokrat men demonkrat jan nou di a. Paske prezidan an vwayaje pou chache moun ki vle envesti nan peyi a, yo fòme yon ekip chanpwèl pou anbete moun. Yon pakèt mantè ki pa gen anyen y ap regle e tonbe bay manti tankou JanChal ki te fè kwè ke prezidan an se

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Haïti-observateur

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Le Rapport de la Commission spéciale de la Chambre basse sur la mort du juge Joseph

LA CHAMBRE BASSE ET LE SÉNAT LOGÉS À LA MÊME ENSEIGNE Suite de la page 5

IX- Analyse des auditions et des pièces Rumeur ou clameur publique s’accorde pour faire croire que le doyen Raymond Jean-Michel avait facilité et accompagné le juge Jean Serge Joseph à une rencontre tenue le jeudi 11 juillet, au cabinet de Me Louis Gary Lissade, à Bourdon, à laquelle participaient celui-ci, les deux chefs de l’Exécutif et le Garde des Sceaux de la République. Le Président de la République, Monsieur Joseph Michel Martelly, le Premier ministre Laurent Salvador Lamothe, le ministre de la justice, Me Jean Renel Sanon, le doyen du Tribunal de première Instance de Portau-Prince, Me Raymond Jean-Michel, et le conseiller juridique du chef de l’Etat, Me Louis Garry Lissade, jurent tous par leurs grands dieux n’avoir pas participé à une rencontre avec le juge Jean Serge Joseph. Les deux chefs de l’Exécutif soutiennent même n’avoir pas eu le privilège de croiser le magistrat Joseph sur leur chemin. Les témoignages de Mme Kethly Julien, de Me Samuel Madistin, des magistrats Berge O. Surpris, Bernard Saint-Vil et Jean Wilner Morin, tous des confidents du magistrat disparu, confirment pourtant que cette rencontre a véritablement eu lieu, le jeudi 11 juillet 2013, au cabinet de Me Louis Gary Lissade, à Bourdon. Les témoignages des trois (3) juges tels que présentés plus haut font état de pressions subis par le magistrat disparu sans pouvoir identifier les auteurs. Les témoignages de Mme Ketly Julien et de Me Madistin permettent d’identifier ceux qui ont participé à la rencontre du 11 juillet 2013 ainsi que les pressureurs du juge. D’après ces témoignages, ont participé à cette rencontre : le chef de l’Etat, le Premier ministre, le ministre de la justice, Me Louis Garry Lissade, le magistrat Raymond Jean-Michel et le magistrat disparu. Ces témoignages identifient les trois membres de l’Exécutif comme étant les pressureurs. Les témoignages de tous les confidents du magistrat disparu permettent de voir que Me Louis Garry Lissade, et par moment Me Jean Renel Sanon, s’étaient distingués, au cours de la fameuse rencontre du 11 juillet, par leur gentillesse à l’endroit du magistrat Joseph. Ces témoignages pointent du doigt le doyen Raymond Jean-Michel comme celui qui, après avoir facilité la réunion, avait pris le magistrat Jean Serge Joseph dans son propre véhicule pour s’y rendre. Le doyen Raymond Jean-Michel ne nie pas totalement les faits. Il avait, dans son audition, reconnu que le magistrat Serge et lui se sont rendus en deux occasions, le mardi et le jeudi 11 juillet, dans la cour du restaurant La Table de Caius se trouvant dans le jardin du Musée Saint Pierre, au Champ de Mars. Les deux fois, affirme le doyen, le magistrat Serge m’a, comme toute confidence, fait cette question : « n’avez-vous pas reçu un appel téléphonique du palais national ou du ministère de la justice pour qu’on vous dise que le Pouvoir est mécontent de l’avant-dire droit que j’avais rendu dans le cadre du dossier de corruption reprochée à la famille présidentielle ? » A cette question, le doyen dit avoir répondu par la négative et demandé à son ami s’il n’avait plus rien à partager avec lui. Le doyen soutient devant la Commission que le magistrat ne l’a jamais mis au courant des pressions qu’il subissait et qu’il n’avait pas

cherché à comprendre lui-même les motifs de l’inquiétude du magistrat Joseph. Or la question du magistrat défunt est révélatrice de préoccupations, d’inquiétudes et de pressions politiques à cause d’un dossier judiciaire. En plus, les deux amis magistrats seraient venus se réfugier dans un véhicule, celui du doyen, dans un endroit les mettant à l’abri de tout dérangement, pour une question et pour une réponse ! La plupart des témoignages confirment également le fait que le juge Jean Serge Joseph était bouleversé, paniqué, préoccupé et avait peur pour sa vie tant les menaces et les pressions pesaient sur lui. Les témoignages recueillis sont à la fois concordants et accablants. La Commission a eu le soin de vérifier ces témoignages en les comparant l’un avec l’autre, en y cherchant d’éventuelles contradictions, mais elle n’en a pas trouvé. La Commission ne s’est pas basée sur l’audition de l’épouse du magistrat disparu pour former sa conviction. Elle s’en est seulement servie pour vérifier l’exactitude ou l’inexactitude des témoignages des cinq (5) confidents du juge auditionnés. Il en ressort du croisement des discours que les témoignages de ces personnalités importantes, notoires, crédibles, sans lien de parenté avec le magistrat décédé, sont en parfaite harmonie avec ceux de la dame veuve Rachelle Acélat Joseph. Il est toutefois à déplorer que la Commission n’a pu, malheureusement, obtenir aucun témoignage à décharge que ceux des personnalités indexées relayées par la presse. Invités à deux reprises à présenter à la Commission leurs versions des faits, Me Jean Renel Sanon et Me Louis Garry Lissade ont préféré donner une fin de non-recevoir aux demandes de la Commission produites par le truchement du bureau de la Chambre des députés. La Commission a voulu auditionner le Premier ministre ainsi que son chauffeur, ses agents de sécurité rapprochés et les agents de sécurité des locaux du MPCE de service le 11 juillet 2013. Elle a aussi désiré auditionner le chauffeur et les agents de sécurité rapprochés du chef de l’Etat, de service le 11 juillet 2013. Malheureusement, les correspondances destinées au chef de l’Etat et au chef du gouvernement n’ont pas été signées par le Président de la chambre des députés, Monsieur Jean Tholbert Alexis, alors qu’il avait apposé sa signature au bas de treize (13) autres. De toute manière, la Commission a fini par comprendre que le Premier ministre n’aurait pas répondu favorablement à sa demande, son porteparole, Me Kedler Augustin, ayant prévenu dans l’une de ses interventions dans la presse qu’il allait conseiller au Premier ministre de bouder toute invitation en ce sens. En outre, un chef d’Etat irréprochable et pourvu de discernement devait lui-même demander à la Commission d’auditionner ses agents de sécurité rapprochés et son chauffeur de service le 11 juillet 2013 afin de vérifier leur emploi du temps. Mais pourquoi n’ont-il pas saisi l’opportunité en or qui leur a été offerte de prouver que la réunion du 11 juillet n’était qu’une pure invention des juges Berge O. Surpris, Bernard Saint-Vil, Jean Wilner Morin, de Me Samuel Madistin et de la militante des droits humains Mme Kethly Julien et de l’épouse du magistrat décédé, la dame Rachelle Acélat Joseph ? Pensent-ils que les déclarations qu’ils ont faites dans la presse pour rejeter tous ces témoignages concordants aient pu les disculper dans l’opinion publique? Pourquoi ont-ils choisi de

communiquer dans la presse tout en refusant de se laisser auditionner par la Commission ? Que cherchent-ils vainement à cacher ? Comme le veut ce principe de communication, « le refus de communiquer, c’est communiquer », ils ont donc communiqué en refusant de communiquer avec la Commission. Ils ont continué à mentir en refusant de communiquer avec la Commission. Si pour eux parler dans les médias est simple, mais parler avec la Commission est compromettante, parce que la Commission n’aurait pas avalé les balivernes, elle aurait posé des questions gênantes, elle aurait tiré les vers du nez. Elle aurait cherché à savoir où ils étaient réellement le jeudi 11 juillet entre quatre heures et six heures de l’après-midi. La Commission aurait vérifié leurs dires en visitant les lieux indiqués et en auditionnant leurs épouses, leurs agents de sécurité rapprochés, leurs chauffeurs, leurs secrétaires et tant d’autres personnes. Ils ne voulaient pas rencontrer la Commission parce qu’ils n’ont rien à dire qui puisse renverser les témoignages concordants des confidents crédibles du juge. La Commission est donc en mesure de confirmer solennellement que la réunion du 11 juillet 2013, facilitée par le doyen Raymond JeanMichel, a bel et bien eu lieu, au cabinet de Me Louis Garry Lissade sis à Bourdon, au no. 8 de la Rue Louissaint ; que ces derniers ainsi que le Président de la République, le Premier ministre et le ministre de la justice y ont participé. Les témoignages concordants recueillis par la Commission révèlent péremptoirement que les membres du Pouvoir exécutif, rappelons-le, ont brutalement fait pression sur le juge Jean Serge Joseph pour le porter à clore par des voies détournées le dossier de corruption dont il était en charge, ce qui l’a indigné et l’a effrayé au point d’occasionner son accident cardiovasculaire (ACV). Il résulte donc de l’analyse minutieuse et objective des faits que le juge a trouvé la mort, justement parce qu’il a osé montrer son obstination à aller à la source pour faire jaillir la vérité judiciaire en ce qui concerne les faits de corruption reprochée à la famille présidentielle, notamment à Madame Sophia Martelly et à son fils Olivier Martelly. Dans son rapport médical et dans son audition, le Dr Ariel Henry, neurochirurgien, chef du département de neurochirurgie à l’Hôpital Bernard Mevs, l’un des médecins qui était au chevet du patient, a solennellement déclaré, et nous citons : « Il n’y avait aucun antécédent d’hypertension artérielle ni convulsif dans le dossier médical du patient. Il était en bonne santé habituelle. Cependant l’hématome ou l’hémorragie révélée par le scanner traduit pour nous chirurgien un problème lié à l’hypertension. Toutefois, n’importe quelle pression émotionnelle peut provoquer une poussée tensionnelle soudaine. » Nous pouvons donc déduire que le Président Joseph Michel Martelly, le Premier ministre Laurent Salvador Lamothe, le ministre de la justice Jean Renel Sanon, le doyen du Tribunal de Port-au-Prince Raymond JeanMichel et Me Louis Gary Lissade ont tous menti à la Nation. Les membres du Pouvoir exécutif méritent donc l’accusation d’avoir commis le parjure, ce qui constitue un crime de haute trahison, infraction prévue et punie par la Constitution en son article 186, premier alinéa. Me Raymond JeanMichel et Me Louis Garry Lissade ont eux aussi violé la loi. En conséquence, ils s’exposent également à des poursuites judiciaires. D’autant que les faits ont démon-

tré qu’il existe un rapport de cause à effet entre cette réunion où de fortes pressions ont été exercées sur le magistrat et l’ACV de ce dernier qui l’a envoyé dans la tombe. Mais pourquoi ont-ils préféré jouer le jeu du mensonge ? Ils ont menti parce qu’ils savent très bien que l’empiètement du Pouvoir exécutif dans le champ de compétence souveraine du Pouvoir judiciaire – ce qu’ils ont fait – est arbitraire et illégal, donc inacceptable, la Constitution prescrivant la séparation effective des trois (3) Pouvoirs de l’Etat. Ils ont menti parce qu’ils savent que les fortes pressions qu’ils ont exercées sur le magistrat suffisaient pour provoquer l’ACV ayant occasionné le décès du magistrat. Pour eux, la meilleure stratégie, c’est de nier la tenue de la rencontre du 11 juillet 2013. X- La problématique de l’Etat de droit en Haïti La mort tragique du juge Joseph, dans l’exercice de sa fonction, devrait être une bonne occasion pour nous autres parlementaires, les représentants authentiques du peuple, de débattre du respect des règles de l’Etat de droit et aussi du galvaudage de cette notion par un pouvoir qui viole constamment la Constitution. Le pays s’enorgueillira de pouvoir profiter de la tribune du Parlement pour rompre définitivement avec plus de deux siècles de dérives politico-judiciaires, plus de deux siècles de violation systématique des droits de l’Homme, plus de deux siècles de tyrannie infâme. Par de louables actions en faveur de la justice, nous avons le devoir de faire en sorte que la Nation tire profit de la mort du juge Joseph et de celle de beaucoup d’autres compatriotes haïtiens fauchés au grand jour pour la cause de la justice et de l’Etat de droit démocratique. Le pays a droit à une action parlementaire susceptible de corriger, par le biais d’une justice impartiale et indépendante, les déviances d’une société sclérosée, pervertie, ensauvagée, criminalisée. Malheureusement, dans bien des cas, la misère entretenue à dessein par les tenants du pouvoir ne laisse pas la possibilité au peuple affamé de choisir, lors des élections, entre des citoyens honnêtes, intègres, loyaux pour conduire la destinée du pays. Dommage ! Ainsi donc, à la faveur du règne des brigands, une justice aux antipodes des règles fondées sur le principe de la séparation des pouvoirs, l’impartialité et l’indépendance de l’appareil judiciaire a pris corps et nous a interdit le droit de vivre dans un Etat de droit pour l’avènement duquel des milliers et des milliers de vies ont été sacrifiées. Le Parlement doit faire en sorte que la parodie de justice, sous l’empire de laquelle nous fonctionnons depuis notre indépendance, soit bannie. Le pays nous sera infiniment reconnaissant et c’est la façon la plus honorable de rendre justice à des milliers d’haïtiens assassinés pour la cause de la justice. Le déclin de l’Etat est réel. Il se constate dans tous les domaines. Au lieu de combattre avec acharnement pour le respect des grands idéaux révolutionnaires contenus dans l’exploit du 7 février 1986 qui a vu Monsieur Jean-Claude Duvalier abandonner le pouvoir après 29 ans d’une sanglante dictature, nous nous entredéchirons jusqu’à provoquer contre le pays une tutelle qui ne se définit ni dans le temps, ni dans l’espace, ni dans les actes. Aujourd’hui, un pays en guenille est livré à la direction apparente des individus qui font leur noviciat politico-administratif à la tête

de l’Etat. Il n’y a pas de doute, la tendance est de nous infliger une tutelle à vie. La commission convie donc les collègues députés à suivre la trajectoire de l’histoire pour ne pas hésiter un instant à jouer entièrement leur partition dans la lutte quotidienne du peuple haïtien pour reconquérir le sol sacré que nous a légué nos ancêtres et faire régner enfin les règles de l’Etat de droit dans la perspective d’une saine et équitable distribution de la justice tant sur le plan judiciaire que social. Le peuple cessera de nous reprocher de dévier notre mission constitutionnelle, de l’abandonner à ses bourreaux haïtiens et étrangers. C’est le moment de prouver le contraire. C’est le moment plus que favorable d’assouvir sa soif de changement. Le drame de la mort du juge Joseph doit être porteur de ce changement. Il doit avoir la vertu, ce drame, de susciter une action d’envergure d’Etat capable de mettre un terme à des décennies de pratiques cauchemardesques, d’injustice, de blessures, de torts causés à un peuple dont le souci majeur est de vivre dans un Etat de droit. Comme disait l’autre, ‘‘dans un Etat de droit tout est droit’’. Donc, il n’y a pas d’espace pour l’arbitraire, encore moins pour la tyrannie. Nous devons profiter de ce vacarme occasionné par la mort suspecte du juge Joseph pour trancher, une fois pour toute, sur toutes les questions de justice qui restent pendantes depuis la naissance de la nation haïtienne le 1er janvier 1804. Pour être certain de réaliser cette mission patriotique, nous devons, malgré nos différences, en tant que législateurs, être animés du seul souci de servir la cause de la loi. Dans ce moment crucial de notre vie de peuple, nous devons lutter sans relâche pour que force soit restée à la loi. Ne pas assumer sans défaillance aucune cette noble tâche pour sortir le pays de l’impasse constituera un acte de trahison de l’Etat de droit. S’il existe un pays de la planète où les droits des gens sont systématiquement bafoués, il s’appelle Haïti. On dirait que les autorités détentrices du pouvoir de faire respecter les droits ont pris le malin plaisir de se détourner de ce noble but pour agir en bourreau à l’égard de la population. Défenseurs des valeurs républicaines, en dépit de tout, nous sommes condamnés à accomplir ensemble des actions méritoires pour sortir la République de l’impasse. Nous devrions faire tout ce qui est en notre pouvoir pour vaincre définitivement les tenants de l’ancien régime fondé sur le pouvoir absolu dénoncé par Montesquieu dans « l’esprit des lois » et les conduire ensuite à la déchéance totale. Nous devons profiter de cet incident criminel pour extirper le pays de ce mal endémique qu’est la tyrannie. Nous devons faire en sorte qu’Haïti devienne effectivement un Etat de droit. Nous n’avons pas à fuir devant cette responsabilité. Nous devons aller jusqu’au bout et nous sentir obligés d’adhérer à cette démarche en vue de retrouver la paix sociale. Il y va de l’intérêt national que la paix et l’ordre soient restaurés et la loi respectée sur toute l’étendue du territoire. Depuis quelque temps, l’expression « Etat de droit » hante les discours. Tout le monde en parle : simples citoyennes et citoyens, militants dans le domaine de la justice et du droit, notamment L’Amicale des Juristes. Les dirigeants actuels en ont fait un miroir aux alouettes, un sujet de propagande stérile pour enfoncer davantage le pays dans le mensonge. Compte tenu de la fonction assignée par la Constitution haïtienne

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Haïti-observateur

Sur la route du cinema

Le nYADiFF à Washington, une déformation newyorkaise de l’original ADiFF Par Dan Albertini À quoi ressemblera cette édition du festival, là je fais dans la mauvaise foi, NYADIFF ? C’est là une faiblesse pour New York, car cette édition se déroule à Washington. New York est

plongé sa centrifuge dans l’évier. Résultat, boum. Mais c’est une autre histoire bien que réelle. M’y rendre le 16 août à DC pour le cinéma, part d’un mauvais souvenir, car c’était la date de cette lune de miel. Sauf, cette fois-ci, en train. otomo, c’est le titre de mon premier choix. À cause de l’acteur Isaac de Bankolé. L’histoire se passe en Allemagne, à Berlin, je crois. Une affaire traditionnelle du racisme. Mais, attention, nous risquons un exercice de haute voltige plein d’exutoires, c’est un festival international de film black. Isaac de Bankolé me mène immédiatement vers une autre histoire, loin du festival. Ses débuts aux États, le racisme, mais plus doux, par le sexe. La chair du maître en extrait. The Guitar, une courte presta-

Dan Albertini pour décembre. Oh les vilains… de celui-là, vous direz ! Ben, je répondrais à chacun sa passion, telle est la vôtre, moi j’aime New York, pas DC. Washington est pour moi un mauvais souvenir. J’ai dû m’y rendre soi disant en lune de miel, j’ai attrapé une urticaire. Pour autre chose, entendonsnous. Je voyageais en location, bourré de poils de chien. UNE chose amusante, méchante, mais ne jugez, le frère à Chérilus a tout simplement

tion qui lui fait dans la peau, comme pour Comment faire l’amour… de Dany Laferrière. C’est le fond caché dans The Guitar. C’est aussi avec cet œil que je scrute l’écran du festival. Entre sexe, espoir et exil : le Noir. Revenons au festival, mais avec The Pirogue. Le synopsis dévoile une fiction de Moussa Touré. Le film promet avec une mise en scène

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qui reflète des standards commerciaux élevés de vision et qui évite l’image pesante de la culture du misérabilisme confondue avec un esthétisme de l’existence. L’image est grande, coupée, cadrée, le son est bon, l’éclairage permet de voir dans des conditions parfois étonnantes. On y voit la chaleur de l’espoir face à la mort. Oui, c’est la puissance de l’espoir engrené dans une lutte à mort contre la lutte de la mort certaine. Les survivants doivent arriver en Espagne, en défiant les eaux de Poséidon. Motif. Quel est le mal qui dévaste le

Continent au point de vouloir fuir à n’importe quel prix, pour aller contribuer au développement de l’Europe, tandis que la même ardeur, le même génie serait utile dans un autre pays africain plus sécurisé ? Drame existentiel. Si je transpose dans la réalité, ce serait un autre film avec velléité africaine, mieux, continentale. Je vois donc Boni Yayi, le président du Bénin, ancien haut Dahomey, en pleine crise de logement officiel, isolé dans Palais, après avoir convoité un siège au Conseil de sécurité des Nations Unies. Un film sur Yayi serait donc le chemin à l’envers de l’escapade vers l’espoir, vers l’Occident. Quelqu’un aurait été sensibilisé. Tukufu Zuberi nous démontre à sa façon pourquoi l’Afrique est différente d’une localité à l’autre dans African Independance qui ouvrira en soirée, la 7e édition du festival au Goethe Institute, 812 Seventh Street, NW.

LA VRAIE AFRIQUE QUE JE CONNAIS/THE REAL AFRICA I KNOW

Glimpses of Ethiopia (Part 4) By Réginald Barthélemy Have you ever wondered why there are so many conflicts around the world today? A fundamental law of healthy community living — getting along well with others — is the principle of separate realities. This principle stipulates that we behave and respond to others based on the conditioning of our upbringing. I learned about it years ago. But it was not until I came to Africa that it really began to sink in. I used to look at the world through my Western lenses and thought that it was uniform. But that is not true! In this column, I will highlight a few factors that illustrate the social reality of Ethiopia. Name Giving Unlike most Western names, Ethiopian names are carefully chosen. There is a story behind each name. There are at least three things that determine the choice of names in this country. First, it is religion. For Ethiopian Christian believers, the choice of names has a strong connection with Judeo-Christianity and, therefore, carries a biblical meaning. For example, Mesgana (pronounced Mis-gha-na in Amharic) means “Praise God.” Yonas (Amharic) is the English equivalent of Jonah (the runaway prophet in the Bible.) Hachalu (an Ethiopian name but from Oromo tribe/language) means “Let him be great.” Zewdu stands for “His Crow.” It’s, however, different for Ethiopian Muslims. Why? Muslim Ethiopian names, such as Alaina (Safe journey) or Safina (Noah’s Ark) can be found anywhere throughout the Muslim world, whether elsewhere in Africa or the Middle East. This is in contrast to Ethiopian Christian names that are unique to the Ethiopian culture. Second, name giving in Ethiopia may indicate the relic of your childhood. Let us suppose that a boy was

slim during his growing-up years, he would be named or nickname Mamush (pronounced Ma-mouche in French). It means “little boy” in Amharic. For a girl, the nickname or real name is Mimi (little girl). And third, the name may be a reminder of a national event or the day when the person was born. A good example that comes to mind is Enkutatash (pronounced An-ku-ta-tash in Amharic), meaning Ethiopian New Year. It is a national holiday that is celebrated in Ethiopia on September 1 (Ethiopian calendar.) When asked about the meaning of Reginald, I told them that my name does not carry any particular meaning. Ethiopians cannot stand the fact that most Western names have no story behind them. I must say that the Western influence has started to creep in. Some Ethiopian families have become so westernized that they call their children Lydia, Elizabeth, Gina, Robert, etc. Reverence to Seniority Reverence to older people is highly prized in Ethiopia. It’s inappropriate for a younger person to greet or call an older person by his or her first name. If you meet an older man named Dawit (David in English,) you address him by saying Ato Dawit, or Zemetu, an older woman, you say Wezero Zemetu. Ato stands for Mister, and Wezero Madam. The Amharic language doesn’t have an equivalent for Sir. Giving your seat to an elderly is not a matter of courtesy; it’s a must. If there are no other seats available in a park or on a bus, you are expected as a younger individual to give your seat to an elderly person. Elderly folks don’t wait until you show kindness toward them. They remind you of it as a social obligation. In order to speed up my “cultural learning curve,” I oftentimes rode large public buses provided by the Ethiopian gov-

ernment at a lower fare. As a younger person, if you sit comfortably, an elderly man or woman would come and stand next to you. This is a way of politely asking you for the seat. And if you pretended to ignore them, they would push you over and sit. I had been a witness of this on many occasions. Like in Haiti during my childhood and adolescence, in Ethiopia every older man or woman is your uncle or aunt. They don’t have to be related to you. If a man is in his advanced age, you call him Ababa (Grandpa), or an elderly woman, Maye (Grandma). Ethiopian childless women or men consider the children in their community (church or neighborhood) as their own offspring. To this regard, they protect them and care for them. Children don’t misbehave outside their or in the streets. If they do, any adults have the right to correct them. This is in keeping with the African value that it takes a village to raise a child. Patriarchal Society Like the rest of Africa, Ethiopia is a deeply patriarchal society. Women are seen as less important than men in society. It’s believed that their major role in the home consists of rearing children and being good wives to their husbands. Men are highly regarded and have more value than women. As the head of the household, the husband is the breadwinner. As such, he is the one making decision for the family. He has the last word in every area of family life. If the husband comes home from work or from running errands, all the people present must rise up to welcome him back. This is a sign of respect, as the house is considered to be his kingdom. When the meal is ready, he is the one to be served first before everyone else. And his wife bends to serve him.

African Independence est un film de 120 minutes à saveur mixte. On verra l’Amérique, la Tanzanie, l’Afrique du Sud, le Kenya, la Géorgie. Tout ça, en regard comme un flash-back des acteurs qui sont reconnus comme des « Freedom Fighters » et qui ont accumulé les indépendances africaines. Par exemple : de Kwamé NKrumah à sa fille, Samia, aujourd’hui parlementaire au Ghana, dans un contexte de Guerre froide qui aurait suivi la Seconde Guerre mondiale. Ça vaut la peine d’un détour à Washington. Mais sachons avant tout que c’est du cinéma, peut-être, engagé. Le festival n’aura pas non plus perdu la saveur d’un tel événement. Il y a autre chose que ça. Par exemple, avec African Cypher. C’est le poids de l’Afrique du Sud dans les arts de la rue. La danse de rue à Soweto, à Mapetla. Ce qui n’est sans rappeller Backstreet Boys, à Orlando, Florida. Le festival va plus loin avec Tango MacBeth, je préfère vous laisser le découvrir de part vous-même, même si le titre est très évocateur. Il faut parfois faire « contre Close-Knit Society Ethiopia is a close-knit society. Ethiopians have very strong family ties. Unlike Western countries, most Ethiopian homes are not equipped with a dining room. There is a small coffee-like table in the midst of the living room. It serves as the family’s dining table. Ethiopian meals are on one big platter placed on the small dining table. Everyone gathers around and eats off the same plate. Ethiopian mealtime is an occasion for family chatter. Due to this “close-knit” way of life, personal space is a foreign concept in Ethiopia. I vividly remember the first time I invited an Ethiopian friend out for dinner. She came and sat next to me rather than across the table. I was not comfortable with the setting. As Westerners, we like to sit across to keep eye contact. When I asked my friend why she sat that way, she told me that it’s the way she grew up. When Ethiopians speak with you, they have to come right in your face to get your undivided attention. That’s part of their upbringing. Eating with Bare Hands Ethiopians don’t use a spoon, fork, and knife when they eat their meals. They use their bare hands. (This was a cultural shock to me.) They make sure that their hands are washed and clean before they start eating. They use their right hand to eat. They believe that food is a blessing received from God. When they use their bare hands to eat, they in turn bless the food and show appreciation for the blessing received. If you, as a Westerner, are invited for lunch and eat with your bare hands, they are delighted. This is proof that you show respect for their way of life. Personal Hygiene This may blow your mind if I tell you that personal hygiene seems to be “a curse” for many Ethiopians, especially men. They like to dress up, but many Ethiopian men don’t shower every day. As a Westerner, you may have hard time chatting with and standing around them for long. A little less than a week upon

mauvaise fortune, bon cœur ». C’est ce que je me suis tout de même dit, quand j’ai vu l’une des images emblématiques du festival, celle de Jimmy Jean-Louis dans le film sur Toussaint Louverture, au risque de le rencontrer

malgré tout. Ou, Isaac de Bankolé, et mieux, la belle Samia NKrumah. Le détour vaudrait la peine. Merci d’y croire ! lovinsky2008@gmail.com my arrival in Addis Ababa, I boarded a public taxi to go downtown. A nicely dressed, college educated Muslim woman in her late twenties sat next to me in the taxi. She might have been on her way to work. Suddenly, she pulled a small wooden stick (a tree root) out of her handbag. And she started brushing her teeth with the stick. I was the only foreigner in the taxi, and she paid little attention to me. Her behavior bewildered me. As time went on, however, what I thought was an exception was actually the norm. No matter their social status or economic background, most Ethiopians use a wooden stick to brush their teeth, whether in public places, in the streets, in a taxi, or a bus. Punctuality Punctuality is un-Ethiopian. Ethiopians have no concept of time. They don’t even put on a watch. So they don’t have to bother about keeping up with time. An American friend of mine was scheduled to be picked up at 9 o’clock in the morning to attend a special event. He was ready at 8:30 am. The driver didn’t show up until 11:45 p.m. My friend expected an apology, but there was none. With Ethiopians, any time is time. I must say that it’s not just in Ethiopia. Not being punctual is an “African value.” Africans proudly coin it “African time.” I have discovered in my years of living in Ethiopia that cultural differences, while they can be challenging, must be valued if we want to harmoniously live alongside one another. Showing respect for other cultures and traditions is essential to harmonious, respectful, and equal relations among nations and societies. However, there is a temptation in the Western world that Africa must be westernized and that in the name of equality in development all values, lifestyles, cultures, and traditions must be brought to a unique, worldwide model. A constructive approach can’t be a one-size-fits-all process; it must take into account the cultural reality and history of each society. reggiescorner2013@gmail.com


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Le Rapport de la Commission spéciale de la Chambre basse sur la mort du juge Joseph Suite de la page 7 au Parlement, les actions susceptibles de conduire à un Etat de droit relèvent naturellement de nous, parlementaires. C’est pourquoi, la Commission invite le Parlement à se l’approprier en vue d’un usage correct et sincère. Le peuple se plaint de constater qu’il y a, au niveau du Parlement, une absence quasi totale de discours sur la notion « Etat de droit ». Est-ce le cas de dire que l’institution parlementaire abandonne son propre terrain au profit de ceux qui agissent en de véritables usurpateurs pour mieux galvauder cette notion ? En effet, il est temps de nous ressaisir, chers collègues. Au nom de quel « Etat de droit », les élections pour le renouvellement des membres des collectivités territoriales et du tiers du sénat n’ont pas pu avoir lieu après des années d’expiration de mandat des élus concernés. D’aucuns disent regretter que les dérives les plus colossales enregistrées dans l’exercice de la vie publique haïtienne le sont par le fait que le parlement a toujours négligé de jouer le rôle d’avant-garde du droit et de la démocratie que lui confère la Constitution de 1987. Tant que les problèmes de fond ne sont pas évoqués par le Parlement dans toute leur acuité, c’est en vain, vraiment en vain, qu’on parlera de Justice, de droit, d’Etat de droit et de Démocratie. Les mesures de redressement souvent annoncées en grande pompe par les différents chefs de gouvernement lors de la déclaration de leurs politiques générales au Parlement, ne sont que pour faire dormir le

peuple. Malheureusement, dans bien des cas, certains Députés, se laissant prendre au piège des démagogues, ont pris l’habitude de voter inconsciemment pour le maintien du statu quo. La Commission pense que ces députés finiront un jour par se raviser. Seule une volonté politique empreinte de sincérité et de ténacité est susceptible de mettre Haïti sur les rails. Aucune société ne peut prétendre pouvoir gagner la bataille de l’Etat de droit si le Parlement, plaque tournante de la vie publique et de la démocratie, ne juge pas opportun de s’y impliquer à fond. Les diverses requêtes citoyennes abondent en ce sens. De la date de la promulgation de la Constitution de 1987 à nos jours, nous mettons quiconque en défit de nous rappeler à quel moment de notre récente histoire un Président haïtien avait jugé nécessaire d’obtempérer même à une seule disposition de la Constitution. Au lieu d’aménager un terrain propice à l’application de cette Constitution, ils ont préféré se mettre tous en rébellion contre le pouvoir de la loi, oubliant le fait que « les défaites du droit sont toujours provisoires ». Députés du peuple que nous sommes, nous avons suffisamment de provisions constitutionnelles pour redresser la barque comme il se doit. Nous ne pouvons pas accuser la Constitution, comme le font souvent les tenants de l’ordre ancien, d’être une source d’instabilité. D’ailleurs, comment rendre responsables les normes, œuvres des hommes et des femmes sans engager, au départ, la responsabilité de ces derniers. Lors-

qu’un Etat atteint un niveau de déclin pareil au nôtre, au premier chef, on ne doit s’en prendre qu’aux dirigeants. Il est évident que tous manquements, dans le domaine de la vie publique, leur soient imputables. Les simples citoyens ont aussi leur lot de responsabilités dans le déclin de l’Etat pour avoir pris le malin plaisir de le pourvoir de dirigeants non imbus des affaires publiques. Une vue de la présidence de Monsieur Martelly Le président Michel Joseph Martelly a toujours donné l’image d’une personne de nature à la fois intolérante et arrogante. Son comportement à l’égard des membres de la Presse, à celui des leaders politiques et même à l’égard de nous autres Députés du peuple peuvent en témoigner. Pour lui, l’opposition n’existe pas. Si elle l’est, elle ne fait, d’après sa récente déclaration, que regrouper « des voleurs de cabris et de bœufs et de terre ». Plus l’offenseur est chef d’Etat plus grande est l’offense. Dans un Etat de droit, cette déclaration lui aurait valu une action devant la Haute Cour de Justice. Novice dans le domaine de la chose publique, l’obstination à diriger le pays en autocrate le rend souvent arrogant et même maniaque. Naturellement comme ses prédécesseurs, il n’accorde importance à aucune institution nationale. D’après lui, sa présidence est providentielle, il n’a de compte à rendre qu’à lui-même. Cela étant, sa présidence constitue pour le pays une véritable pierre d’achoppement pour la démocratie, un accroc sérieux au fonctionnement de l’Etat

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de droit. D’ailleurs pour lui, l’Etat de droit se réduit à sa volonté de remettre en fonctionnement des institutions constitutionnelles volontairement handicapées par la gestion anarchique du pouvoir sous le règne de René Préval. Une gestion de la chose publique déformée au prisme de la vision étriquée que Monsieur Martelly se fait de l’exercice du pouvoir, de sa volonté de vengeance et de son désir de créer du spectacle pour troubler l’attention des honnêtes citoyens. Une telle justice ne peut qu’exposer au danger les magistrats intègres. En moins de deux ans du pouvoir de Monsieur Martelly, le Parquet de Port-au-Prince a connu une pléiade de commissaires de gouvernement. Certains d’entre eux ont été révoqués parce qu’ils voulaient toujours rester fidèles aux prescrits de la loi et d’autres le sont sous pressions des organisations de la société civile et du parlement pour leur zèle à servir la sale cause du pouvoir. La tentation du pouvoir absolu est certainement à sa phase d’exécution. Malheur à celui qui ne prend pas au sérieux les manœuvres déloyales de monsieur Martelly pour réduire à néant le Parlement et prendre seul le contrôle de la barque nationale pour la basculer dans les abysses. La Commission entend profiter de cette tribune pour faire comprendre à Monsieur Martelly que l’Etat de droit ne saurait être de l’apanage des individus qui, toute leur vie, en qualité de simples bandits ou de bandits dits légaux ne font que défier le pouvoir de la loi pour imposer à la société leur vision anarchique et dévergondée de la vie publique. Des années passent, le mandat des élus, expiré depuis très longtemps, n’a pas pu être renouvelé. Les membres de la société civile, les leaders des partis politiques, bref le pays tout entier réclame la tenue d’élections libres et honnêtes. Mais, de connivence avec les étrangers, Monsieur Martelly fait plutôt la sourde oreille.

En vertu d’un arrêté illégal, il a nommé ses propres partisans aux différentes mairies de la République en attendant les prochaines élections qui risquent de ne jamais arriver. Il a déjà tout mis en place pour déclarer très prochainement caduc le Parlement. Pourvu que le Palais national ait disposé de son « chef suprême et effectif », qu’importe le reste ! En fait, le pays doit prendre acte que depuis sa promulgation le 14 avril 1987, la Constitution est carrément mise au rancart au profit d’une gérance improvisée de l’Etat. Au moment où l’on parle, personne n’est en mesure de savoir sous l’égide de quelle Constitution nous sommes. Tous les actes d’Etat sont réalisés de façon aléatoire. De quel « Etat de droit » ose-t-on parler dans ce pays quand le minimum de ce que représente l’organisation de l’Etat n’est pas respecté ? Avec sa conception sultaniste sinon tribale de l’Etat, Monsieur Martelly a tout chambardé. Ses actes ont souvent donné lieu à un environnement socio-politique terrible et insupportable. Il a brûlé et continue de brûler systématiquement les feux rouges. Députés du peuple, en vertu des pouvoirs que nous confère la Constitution, nous avons pour devoir de le stopper et le sanctionner pour qu’au dernier moment, le souverain n’intervienne pour nous faire revivre une situation pareille à celle de février 1986. La Commission lance un vibrant appel à la résistance parlementaire pour dévier le projet macabre du Président Martelly, celui de réhabiliter le régime des pleins pouvoirs bannis par la Constitution de 1987. Les dérives enregistrées, ces derniers temps, le sont, en raison du fait que le Parlement se montre trop complaisant à l’égard de monsieur Martelly. La Commission invite les collègues Députés à se ressaisir rapidement. Les

A suivre

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L’Église du Nazaréen de la Nouvelle Jérusalem de Brooklyn prend plaisir à inviter le public en général et les chrétiens évangéliques, en particulier, au « grand réveil de fin d’été » qui y sera organisé, du 25 août au 1er septembre 2013 avec le Rév. Ben Chryssostome, pasteur, conseiller et fondateur de « Family Builders Ministries » de Boston, dans le Massachussetts. Dans une lettre d’invitation adressée à Léo Joseph, d’HaïtiObservateur, le pasteur titulaire de cette église, le Rév. Pasteur Luc Pierre, écrit : « Le réveil sera précédé d’une session de 24 heures de prière, du vendredi 23 août, à 6 heures p.m. au samedi 24 août, à 6 heures p.m. ». Dans le cadre de cet événement, avise encore le pasteur Pierre, se déroulera un grand congrès de la jeunesse animé par la distinguée évangéliste Vénus Gassant, du jeudi 29 au samedi 31 août 2013. L’invitation précise également que « Nos services se tiendront du lundi au vendredi soir, à 7 heures 30 p.m. Les services du dimanche se célèbrent à 9 heures a.m. et à 7 heures p.m. ». L’avis informe aussi qu’un programme musical spirituellement riche est prévu à cette occasion.

Service annuel de prière à l’occasion du Labor Day

Les dirigeants de l’Église du Nazaréen de la Nouvelle Jérusalem saisissent l’opportunité pour annoncer le service annuel de prière programmé le lundi 2 septembre 2013, qui est la fête du « Labor Day », date à laquelle est célébrée la fête du travail aux États-Unis. Ce service annuel de prière à l’intention des écoliers et des étudiants, coïncide avec la rentrée scolaire.


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ÉDITORIAL

Les plus hautes autorités de l’Exécutif haïtien, cibles potentiels du processus de destitution

L

a Commission spéciale de la Chambre des députés chargée de déterminer les conditions dans lesquelles est mort le juge instructeur Jean Serge Joseph a rendu public son résultat, le weekend écoulé. Dans ce document, les conseillés se déclarent logés à la même enseigne que leurs homologues du Sénat qui, deux semaines plus tôt, avaient donné leur verdict recommandant à la Chambre basse la mise en accusation du chef de l’État ainsi que du Premier ministre et du ministre de la Justice, pour crime de haute trahison. Cette affaire expose l’état de déliquescence du pouvoir en place, une réalité mille fois dénoncée par des journalistes suicidaires et des citoyens courageux. Sans le moindre doute, ce verdict unanime du pouvoir législatif est l’aboutissement d’une série de comportements illégaux et antisociaux en sus de dérives innommables du régime « tèt kale » ayant culminé à la mort suspecte du juge Jean Serge Joseph. Bien que peutêtre provisoire, la conjoncture créée par ces décisions offre l’occasion d’ouvrir un débat public sur l’attitude égarée d’un chef d’État qui se croit au-dessus de la loi. La nation devrait vivre avec appréhension l’expérience qu’aura suscitée une possible mise en accusation du président de la République. Dans le cas qui nous concerne, où le Premier ministre et le ministre de la Justice sont également sous le coup de l’accusation de « haute trahison », l’inquiétude collective du peuple haïtien connaîtra un niveau jamais atteint depuis l’indépendance. Et pour cause ! Car non seulement le pays n’avait jamais vécu l’expérience du jugement d’un chef d’État pour trahison, mais encore que trois membres de l’Exécutif à la fois n’avaient jamais auparavant été mis en accusation par la Chambre des députés pour être jugés par le Sénat. Une telle perspective risque de plonger le pays dans une série de convulsions aux dimensions et conséquences inconnues. Alors faut-il poser la question de savoir s’il n’est pas plutôt recommandé de passer l’éponge et renoncer à l’idée de soumettre le premier citoyen du pays sous les fourches Caudines, afin d’épargner à la nation un déchirement sociopolitique susceptible de diviser durablement les citoyens. Car, curieusement, la mise en accusation de Michel Martelly ne fait point l’unanimité. Alors que les événements liés à l’affaire du juge d’instruction Jean Serge Joseph ont déclenché une vague de réprobations parmi les authentiques démocrates, aussi bien chez ceux qui respectent la Constitution et les lois du pays, les partisans du régime Martelly-Lamothe, surtout les détenteurs d’emplois et les sinécures montent au créneau contre la proposition de mettre en accusation M. Martelly, son Premier ministre et le

garde des Sceaux. Tenant compte des malheurs que le jugement du chef de l’État et de ses deux proches collaborateurs peut potentiellement attirer sur le pays, ne faudrait-il pas éviter le cahot qu’un tel projet pourrait entraîner ? Mais, d’un autre côté, la nation peut-elle se payer le luxe d’oublier les graves transgressions du président Martelly, du Premier ministre et du titulaire de la Justice, sous prétexte d’éviter de gâcher l’harmonie indispensable entre les citoyens pour favoriser la bonne gouvernance, le progrès social et politique, conditions sine qua non du développement durable ? Vraisemblablement, ceux qui préconisent de passer sous silence les dérogations de l’équipe dirigeante ne semblent pas comprendre que ce faisant équivaut à donner un seing blanc à nos dirigeants pour qu’ils continuent de violer sans la moindre gêne nos lois et nos codes de conduite. Car, par la faute de la nation de ne demander à nos dirigeants de répondre de leurs actes, ils ont fini par s’imaginer que leurs déviations constituent la norme. En effet, les déchoukages perpétrés après la chute du régime des Duvalier, puis suite à la tentative de coup d’État de Roger Lafontant, en guise de représailles contre les malfaisances des régimes de François Duvalier et de celui de son fils, n’ont pas incité les hommes et femmes au pouvoir à revenir à de meilleurs sentiments. Car la corruption, les abus de toutes sortes et les actes criminels reprochés aux Duvalier n’ont pas cessé avec les régimes élus après la chute de la dynastie duvaliériste. Plus près de nous encore, les détournements de fonds, les assassinats perpétrés, en sus d’autres méfaits commis sous Aristide et Préval, n’ont pas été justement réprimés par la justice du pays. Aussi, Michel Martelly se croit-il autorisé à multiplier ses dérives avec effronterie, comme pour défier les lois existantes et mesurer le degré de tolérance des citoyens. Plus que tous ses prédécesseurs, Martelly a affiché avec rage son impatience à fouler aux pieds les pratiques républicaines, les normes et préceptes établis. Aussi n’a-t-il point attendu son investiture pour démontrer ses rares aptitudes pour la corruption et ses propensions à constamment mettre à l’épreuve les initiatives permises par la Constitution. C’est précisément dans le cadre de cette logique qu’il se croit permis d’insulter les gens à tout bout de champ et de choisir de faire à sa guise, dans la gestion des affaires du pays, sans se soucier le moindrement des conséquences de ses actes. À bien considérer, Michel Martelly, doublé d’un Laurent Lamothe extrêmement audacieux, a cru avoir trouvé les conditions idéales pour vivre ses penchants naturels en accédant à la première

magistrature de l’État. Selon ses vues, qu’il imprime à son entourage, les lois du pays, c’est pour les autres, le chef de l’État et sa famille étant plutôt appelés à en jouir pleinement — et à l’abri des contraintes qu’elles imposent à tous les citoyens indistinctement. Voilà ce qui nous amène à cette crise. En clair, tous les événements déclenchés par la présidence actuelle s’inspirent de l’attitude et des initiatives du chef de l’État. Si Michel Martelly n’était pas corrompu jusqu’aux os, il n’aurait jamais pensé à créer les conditions pour faciliter le pillage de la caisse de l’État par la famille présidentielle, avec en tête de liste sa femme et leur fils aîné. En dehors de tels actes, Enold Florestal, les avocats André Michel et Louis Newton Saint-Juste n’auraient jamais lancé cette poursuite judiciaire contre la famille du président. Conséquemment, Michel Martelly, Laurent Lamothe, le

ministre de la Justice, et d’autres qui servent d’auxiliaires dans cette conspiration criminelle visant à faire annuler définitivement l’action judiciaire, et dont le juge Jean Serge Joseph était chargé de l’instruction, ne seraient pas épinglés aujourd’hui. De toute évidence, si le chef de l’État avait la conduite qu’on était en droit d’espérer de lui, dans ce dossier, le juge ne serait pas mort deux jours après avoir été l’objet de pressions psychologiques indues de la part du président et du Premier ministre. Tout compte fait, la mise en accusation des chefs de l’État et du gouvernement ainsi que du ministre de la Justice, telle que préconisée par les deux Chambres, constitue l’unique moyen de laver la souillure faite à la présidence, afin de tracer, une fois pour toutes, l’exemple selon lequel ceux qui nous gouvernement ne sont pas au-dessus des lois du pays. HaïtiObservateur P.O. Box 356237 Briarwood, NY 11435-6235 Tél. (718) 8122820


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EDITORIAL

The highest authorities of the Haitian Executive, potential targets of the impeachment process

T

he Special Commission of the Chamber of Deputies, responsible for determining the conditions under which investigative Judge Jean Serge Joseph died, made public its result the past weekend. In this document, the council members have placed themselves on the same page with their counterparts in the Senate who, two weeks earlier, had given their verdict recommending that the lower House impeach the Head of State as well as the Prime Minister and the Minister of Justice for crimes of high treason. This case exposes the state of decline of the present government, previously denounced a thousand times by suicidal journalists and brave citizens. Without a doubt, the unanimous verdict of the legislature is the culmination of a series of acts of illegal and antisocial behavior in addition to the unspeakable downward spirals of the regime ‘tèt kale’ (literal translation= bald head; virtual translation = especially so — with emphasis,) having peaked with the suspicious death of Judge Jean Serge Joseph. Although, perhaps only temporarily, the situation created by these decisions offers the opportunity to open a public debate on the actions and attitude of the distraught Head of State who believes himself to be above the law. The nation should face with apprehension the experience of a possible indictment of the president of the Republic. In the case at hand, where the Prime Minister and the Minister of Justice are also under accusation for “high treason,“ the collective concern of the Haitian people will experience a level never reached since our independence. And for good reason! Not only the country had never lived through the experience of the impeachment of a Head of State for treason, but yet that three members of the Executive had ever before been simultaneously indicted by the House members, and to be tried by the Senate. Such a prospect could plunge the country into a series of convulsions of unknown dimension and consequences. Then must we raise the question of whether overlooking and abandoning the idea of submitting the first citizen of the country to such humiliation is recommended instead, in order to spare the nation a sociopolitical wrenching apart, which is likely to permanently divide the citizens. For, curiously enough, Michel Martelly’s indictment is not winning unanimous support. While the events related to the case of investigative Judge Jean Serge Joseph have unleashed a wave of criticism among authentic Democrats and those who respect the Constitution and the laws of the country; to the contrary, supporters of the Martelly-Lamothe regime, especially holders of various positions of employment and sinecures

are mobilized against the proposal to impeach Mr. Martelly, his Prime Minister and the Minister of Justice. Taking into account the woes that the judgment of the head of State and his two collaborators can potentially draw on the country, shouldn’t we strive to avoid the jolt such a project could cause to the nation? But on the other hand, can the nation afford to overlook the serious transgressions of President Martelly, Prime Minister Lamothe and Minister of Justice Sanon, ostensibly and simply to avoid compromising the indispensable harmony between citizens for promoting good governance, social progress and create sine qua non political conditions for sustainable development? Presumably, those who advocate ignoring out-of- line conduct from the management team don’t seem to understand that by doing so, they are giving the equivalent of a carte blanche to our leaders to continue to violate our laws and our codes of conduct with impunity. Because as a result of the nation failing to ask our leaders to answer for their actions, they have come to expect that their deviations are, in fact, the acceptable norm. Indeed, uprootings (dechoukage) perpetrated after the fall of the Duvalier regime, then following the attempted coup orchestrated by Roger Lafontant, in lieu of retaliation against the evils of François Duvalier and his son’s governments, have not prompted women and men in power to be in a better frame of mind; because corruption, abuses of all kinds and the criminal acts committed by the Duvaliers haven’t stopped with the regimes elected after the fall of the Duvalier dynasty. Closer still, embezzlement, recent killings, plus other misdeeds committed under Aristide and Préval were not precisely repressed by the justice system. Thus Michel Martelly believes he has full rights to multiply his downward trend with effrontery, as to defy existing laws and measure the degree of tolerance of citizens. More than all of his predecessors, Mr. Martelly displayed with rage his impatience to trample Republican practices, standards and established precepts. So he did not even await his inauguration to demonstrate his rare skills for corruption and his propensity to constantly put to the test the authority allowed by the Constitution. It’s precisely this logic that he believes allowed him to insult people every step of the way and makes him choose to run the country according to his own rule, without worrying the least about any consequences of his actions. Well considering, Michel Martelly, coupled with an extremely impudent Laurent Lamothe, believed he found the ideal conditions to fulfill his natural inclina-

tions by acceding to the presidency. According to his views, as he imparts them to his entourage, the laws of the country are for others to obey, the Head of State and his family being called to enjoy them fully — and free from the constraints they impose on all citizens without distinction. That brings us to this crisis at hand. Clearly, all events triggered by the current Presidency are inspired by the attitude and the Head of State’s initiatives. If Michel Martelly was not completely corrupt to the bone, he would never have thought of creating the conditions to facilitate the looting of State funds by the presidential family, namely his wife and their eldest son. Apart from such acts, Enold Florestal, lawyers André Michel and Louis Newton Saint-Juste would never have initiated their lawsuit against the family of the president. Consequently, Michel Martelly,

Laurent Lamothe, Minister of Justice Jean Renel Sanon, among other auxiliaries in this criminal conspiracy aimed at quashing the judicial case for good, and of which Judge Jean Serge Joseph was responsible to investigatr, would not have been cited as defendants. Obviously, if the head of State had the conduct that we were entitled to expect of him, in this case, the judge would not have died two days after being subjected to undue psychological pressure on the part of the president and the Prime Minister. Ultimately, the indictment of the Heads of State and Government as well as the Minister of Justice, such as advocated by both Houses, constitutes the sole means of washing the Presidency of this taint, to establish, once and for all, the example that those who govern us are not above the law. Haïti-Observateur P.O. Box 356237 Briarwood, NY 11435-6235 Tél. (718) 8122820


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DÉVELOPPEMENT PERSONNEL

Les jeunes filles sans amour-propre (deuxième partie) Par Rosie Bourget La plupart des observations cliniques soulignent bien cet aspect. Les femmes victimes d’abus sexuels éprouvent rarement le plaisir sexuel, suie à leur manque de confiance en ce corps dont on se défie….elles décrivent souvent des pleurs incontrôlables lorsque le plaisir survient. Ou alors, c’est la douleur qui vient tout submerger, douleur assimilée aux dyspareunies et aux vaginites qui n’en finissent jamais. La violence subie va définitivement et irréparablement transformer l’expérience affective du corps. Le corps violé, abusé, victime de comportement incestueux, restera un corps incapable de sentir la vie en soi, devient anesthésié, paralysé. Bref, il sera un corps frigide, impuissant, incapable de communier avec un éventuel amoureux ; il devient comme déboussolé, privé de moyens de trouver le chemin du désir et du plaisir partagé. En effet, beaucoup de parents ne se rendent pas compte à quel point leurs enfants ont besoin à la fois d’un père et d’une mère dans leur vie, afin de ne pas seulement survivre, mais également de vivre dans des conditions satisfaisantes. L’homme a des besoins fondamentaux que Maslow a présentés sous forme d’une pyramide. ¸ mauvais parent, mauvais départ affectif. En général, les filles qui ont grandi sans l’amour d’un père cherchent inconsciemment à combler ce vide de façon malsaine. Nous savons tous combien il est important d’avoir une présence paternelle dans un foyer. Les enfants, qui grandissent dans une maison où il y a des désaccords houleux, et qui entretiennent de mauvaises relations avec leur père depuis le début de leur enfance ont tendance à développer peu d’amour propre. Or, il est un élément essentiel qui correspond à la valeur que nous nous donnons, le jugement personnel que nous portons sur nous-mêmes. Il nous sert alors de boussole et nous aide à avancer vers ce qui nous paraît désirable. Certains parents ne savent pas comment exprimer leurs intentions à l’endroit de leurs enfants. À force de trop vouloir jouer le rôle de surprotecteur, ils ne font que détruire la vie de leurs propres enfants. En peu de mots, les effets du comportement de ces parents ou gardiens sont plus destructifs que toute autre chose. À l’avenir,

ces enfants seront confrontés à des problèmes que seraient liés à l’éducation très laxiste qu’ils auraient reçue. En tout état de cause, le manque d’amour propre a des conséquences profondes dans tous les domaines de notre vie, que cela soit dans les décisions que nous prenons, les amis que nous choisissons, le type de relation que nous entretenons avec les autres ou nos relations sentimentales. De plus, il a un retentissement sur nos attentes et sur les résultats que nous obtenons, ainsi que notre attitude en général face à la vie. Il affecte également notre optimisme, notre énergie et notre joie de vivre. Aussi nous empêche-t-il d’observer ce qui nous entoure, d’avoir notre conscience éveillée. Tout adulte ou enfant qui se sent aimé de façon permanente, même par une seule personne sur terre, est amené à se percevoir comme quelqu’un d’aimable, donc ayant une valeur. Nous avons tous au fond de nous un rêve, un idéal qui nous pousse à aller dans une direction, même si souvent cela se fait d’une manière inconsciente. Cependant il est là et c’est lui qui va donner naissance à notre projet de vie. Ce projet de vie est le moyen que nous nous donnons d’occuper notre place dans le monde, qui nous dicte nos valeurs et nos aspirations. Si nous allons à l’encontre de celui-ci ou si nous n’en tenons pas compte, cela se ressentira sur notre bien-être. Autant dire, notre entourage, nos motivations sont liées à nos valeurs. Pour poursuivre notre chemin en restant en contact avec notre amour propre, il est nécessaire de pouvoir nous faire confiance. Cette confiance repose sur l’acquisition et la mise en action de certaines capacités qui vont nous permettre de faire face aux difficultés que nous rencontrerons. Personne n’a la science infuse. Tout comme vous, qui n’êtes pas parfait, votre enfant a le droit de faire des faux pas. En tant que parent, vous avez pour devoir d’encourager ses efforts. Autant que possible, abstenezvous de déterrer les erreurs du passé. Évitez de le dénigrer quand il adopte des comportements négatifs. Il n’y a rien de plus grave pour l’amour propre que les jugements de valeur que renferment les épithètes malheureuses, tels que : stupide, idiote, imbécile, fainéante… Ces qualificatifs dénigrants et dévalorisants rabaissent l’enfant et l’enferment dans une défi-

AFRICA IN THE NEWS

Egypt in turmoil On July 3, 2013, the Egyptian army forced President Mohamed Morsi out, manu military, leaving the country in turmoil. No single Egyptian seems to see clear and understand what’s going on in the foggy climate surrounding the Egyptian political landscape. The liberal revolutionaries — the proponents of the Spring Uprising against Hosni Mubarak — may now be scratching their head and feel sorry for having given carte blanche to the military for their bloody coup against a democratically elected president elected and sworn in a little over a year ago. Ever since, he has been under arrest in an undisclosed location, and he has been charged with criminal wrongdoings. His family has no contact with him. The military had thought that the coup d’État would have been a fait accompli. But they had been caught off by the relentless and ongoing uprising of Morsi’s supporters. The country has been

brought to a halt. To control the situation, the army declared a state of emergency. And the Egyptian security forces were ordered to use live ammunitions. This has resulted in the massacre of over 1,000 demonstrators since the beginning of the political turmoil. The army generals have put a tight grip on the power. Yet, they have refused to label the brutal push-out of Morsi a coup d’État. In the meantime, an Egyptian court just ordered the release of former President Hosni Mubarak from prison. Since this past Saturday, the military-backed government and the army have been taking drastic steps to legally dissolve the Muslim Brotherhood that had brought Morsi to the Egyptian presidency. They are hoping that the state of emergency and the dissolution of the Muslim Brotherhood will bring social order to the country. Egypt is Kenyan Soap opera

nition négative de lui-même. Un enfant qui sait qu’il a le droit de commettre des erreurs et que ce n’est pas la fin du monde d’en faire aura envie de tenter plein de choses nouvelles et croira en sa capacité de bien faire. C’est, d’ailleursm la base même de l’amour propre. Les parents restent les modèles idéaux pour les enfants. Ils observent les moindres faits et gestes de ceux-là. Si les pères et mères affichent une bonne estime, qu’ils sont optimistes et humbles, vos enfants auront de fortes chances de construire une image positive d’eux-mêmes. L’un des plus beaux cadeaux qu’un parent peut faire à son enfant, c’est de lui donner confiance en ses propres possibilités. C’est avec la certitude de sa propre valeur qu’il sera prêt à adopter des attitudes acceptables sans pour autant être sur la défensive. L’amour propre est une dimension fondamentale de la personnalité. Pour son équilibre psychique, l’enfant a besoin de se sentir apprécié, valorisé et compétent. C’est un besoin vital qui lui procure le sentiment de sécurité nécessaire pour pouvoir aborder les difficultés de la vie avec une certaine confiance. Se sentir accepté dans son entourage facilite également son intégration, dans sa famille, à l’école, au travail et dans la société en général. Lorsqu’on utilise une approche positive et bienveillante, les enfants se comportent mieux, se développent mieux, apprennent mieux sur le plan émotionnel, relationnel et intellectuel. Leurs interactions avec les autres sont plus naturelles. Au lieu de les traiter de « vaurien », essayez, dans la mesure du possible, de les intégrer à vos activités. Le fait d’être parent ne fait pas de vous un bourreau, un tortionnaire, un commandeur. Vous êtes aussi un apprenti, évoluant constamment, apprenez à vous comporter différemment avec vos enfants, à maîtriser votre colère et vos frustrations quand vous leur parlez. Soyez chaleureux dans vos contacts avec eux. Démontrez le plaisir du jeu en leur compagnie. Faites preuve de complicité et d’amour. Et sachez que, être parent est un travail à plein temps sans interruption pour l’enfant, même après le mariage. r_bourget@yahoo.com MSW (Masters in Social Work) CSW/thérapeute (Clinical Social Worker)

Africa is notoriously for being a polygamous continent. As an African country, Kenya is no exception. According to customs and traditions, it’s legal for Kenyan men to have several wives. Early this week, however, an unusual case came under the spotlight. A Kenyan woman in Mombasa County was caught having been secretly engaging in affairs with two men over the last four years. Ironically, she refused to choose anyone of them and wanted to be legally bound to both. The two rivals have had heated arguments over the woman, and the case was brought to the attention of the police chief. The latter persuaded them to sign a contract to marry the woman. The terms of the agreement stipulated that they would take turns in sleeping over at the shared wife’s home based on a pre-established rotation schedule. They also agreed to take care of any children that she would bear. When a woman has more than one husband, the process is called polyandry. Polygamy is commonplace in Kenya, but polyandry is unusual. Réginald Barthélemy

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Haïti-observateur

Blagues de Louis

DIPLOMATIE ET SOCIETE

En traduisant en français des blagues conçues et écrites en allemand, Louis, citoyen haïtiano-allemand, jette un pont culturel entre la franco-créolophone Haïti et la germanophone Allemagne qui réunit Prussiens et Bavarois.

1991 — Un homme regarde sa femme coudre et dit : — « Je ne comprends pas comment tu arrives à effiler cette aiguille dont le chas est si minuscule, pourtant tu n’arrive pas à entrer la voiture dans le garage ? » 1992 — Question : Pourquoi les Russes boivent t-ils la vodka, les Écorçais le whisky, les Français le vin et les Allemand la bière ? — C’est pour que l’on puisse reconnaître les différents peuples par leur haleine ! 1993 — Une vieille dame vient chez le médecin et dit : — «Docteur, je souffre de ballonnements graves durant des jours déjà. La seule chose qu’il y ait de bon, c’est que mes pets ne se laissent ni entendre, ni sentir… J’ai, par exemple, pété au moins 20 fois depuis que je suis ici… Bien que l’on ne sente ou n’entende rien, c’est si gênant…» Le médecin prescrit quelques pilules à la patiente. Une semaine plus tard, elle revient chez le médecin et dit : — « Docteur, quelles sortes de comprimées que vous m’avez prescrits ? Maintenant mes pets puent comme la peste ! » Alors, le médecin de répondre : — « Eh bien, votre sens de l’odorat fonctionne maintenant à nouveau, Je vais donc vous prescrire quelque chose pour le sens de l’ouïe…» 1994- Une entreprise est comparable à un arbre rempli de singes. Ils sont tous perchés sur des branches à des hauteurs différentes. Certains grimpent plus haut, d’autres tombent par terre. Plusieurs d’entre eux font des absurdités pendant que les autres se conten-

tent de s’assoir et de ne rien faire. Les singes d’en haut regardent ceux d’en bas et voient un arbre plein de singes occupés. Ceux d’en bas regardent vers le haut et ne voient rien d‘autre que des trous de culs. 1995— Deux amis se rencontrent : A : — « Eh bien, comment vastu? »

B : — « Assez mal, mon entreprise vient de faire faillite ». A : — « Heu, quoi d’autre ». B : — « Eh bien, ma femme m’a laissé et est partie avec mon meilleur ami ». A : — « Ah, oui ? et en dehors de cela ? » B : — « Mon plus jeune fils a été heurté par une voiture ».

Avis judiciaire Le Tribunal de première instance de Port-au-Prince, jugeant en ses attributions civiles, a rendu le jugement suivant dont le dispositif est ainsi conçu : Par ces motifs, le Tribunal, sur les conclusions du Ministère Public, après en avoir délibéré conformément au vœu de la loi, accueille l’action du demandeur pour être juste et fondée ; accorde défaut contre les ajournés non-comparants à l’audience publique ordinaire et civile du mercredi huit mai deux mille treize (8 mai 2013) ; adjuge au demandeur ses conclusions ; ordonne la révocation de l’adoption ayant existé entre Jean-Wally Ducson et les époux Joseph Gaspard PetitHomme, la femme née Marie Hilane Dixon, conformément aux injonctions des dispositions de l’article 34 du décret du 4 avril 1974, ce, pour enfin sortir son plein et entier effet ; dit que tous les effets nés antérieurement à cette assignation cessent pour les temps à venir ; qu’en d’autres termes, ces effets tombent et deviennent ipso-facto bancaux ; ordonne que l’adopté reprenne d’emblée les noms, prénoms de la famille nucléaire, entre autre : WALLY et DUCSON ; étant né le 05 avril 1980 à Port-au-Prince, en lieu et place de Jean-Wally Ducson qu’il avait adopté avant ce jugement ; dit qu’il sera désormais au corps de l’acte : auquel enfant il avait donné le prénom de Wally ; fait injonction au directeur des Archives nationales d’Haïti de transcrire dans tous les registres y relatifs le dispositif du présent jugement afin de délivrer en temps opportun toute expédition nécessaire au demandeur, avec la mention en marge de son acte de naissance Wally Ducson, né le 5 avril 1980 ; compense les dépens vu la qualité des parties. Commet l’huissier Sony Jean-Baptiste de ce Tribunal pour la signification de ce jugement. RENDU DE NOUS, Jacques Hernon CONSTANT, Juge en Audience civile du mercredi 15 mai 2013 (15 mai 2013) en présence de Me. Yanick Odney, représentant (e) du Ministère public, avec la participation du sieur Raymond Homère, Greffier du siège. IL ORDONNE QUE… etc EN FOI DE QUOI… etc AINSI SIGNE : Jacques Hernon CONSTANT, Juge Homère RAYMOND, Greffier. POUR EXPEDITION CONFORME COLLATIONNEE. Me. Jean Claudy Cherubin Avocat

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A : — « Je suis vraiment désolé, et autrement ». B: — « Ma maison a pris feu ». A : — « Dis-moi, n’y a-t-il rien de positif dans ta vie ? » B: — « Oh oui, mon test du sida ». 1996— À l’entrée du paradis, on frappe à la porte. Saint Pierre se lève, y va et demande : — « Qui es-tu mon fils ? Comment t’appelles-tu ? » — « Je suis Egon Mueller de Ham... » Et hop, il disparaît. Saint Pierre est confus et va se recoucher. Soudain, on frappe de nouveau à la porte, il y va, le même gars est là. — « Je suis Egon Mueller de Ham... » Et hop, il disparaît encore. Quand ça se répète une troisième fois, Saint Pierre va se plaindre auprès de son patron : — « Salut, Bon Dieu, expliquemoi ce que ça signifie ? Trois fois de suite s’est présenté un gars à la porte et a dit : ‘’Je suis Egon Mueller de Ham ...’’ Et hop, il disparaît…» Dieu : — « Oh, il s’agit de Egon Mueller de Hambourg, qui a eu un accident d’auto. Il est à la salle d’urgence où on est en train de le réanimer ». 1997 — Conversation entre deux oiseaux perchés sur une ligne de transmission. Le premier dit : — « Regarde là ! C’est un jet des forces armées de l’airforce en vol de routine ». L’autre oiseau demande alors : — « Pourquoi peut-il voler si vite et nous pas ? » Le premier oiseau : — « Tu le pourrais aussi si tu avais comme lui le feu au cul ». 1998 — Quatre naufragés, trois hommes et une femme arrivent sur une île déserte. Ils décident que chaque jour un homme différent sera le ‘partenaire’ de la femme. Celle-ci n’a pas d’objection à cette décision. Cet arrangement marche vraiment bien, mais malheureusement pendant seulement deux ans. Car la femme meurt. La première semaine qui suit s’est révélé très difficile ; la deuxièmne extrêmement dure ; la troisième excessivement insupportable ; et pour la quatrième semaine, les trois hommes décident de mettre fin à l’arrangement et d’enterrer la femme.... 1999 — Un client veut s’acheter un nouveau pistolet. Pour le tester, il vise contre le plafond et s’apprête à faire feu.— « Ne tires pas ça… hier, un client l’a fait et le projectile a percé le plafond et est passé entre les jambes de notre secrétaire, à l’étage supérieur ! » —« Et elle a été blessée ? » — « Pas elle ! Non, mais notre directeur a perdu depuis lors son index ! » 2000 — Une infirmière s’adresse à à une autre en ces termes : — «Aujourd’hui, nous avons reçu un nouveau patient. Il a toutes les maladies du monde : syphilis, le sida, l’herpès, le cancer, le choléra, l’hépatite, la dysenterie, ... » — « Et que fais-tu faites avec lui?» — « Dans la matinée, il reçoit un toast ; pour dîner, une pizza et le soir une omelette ! » — « Et ça aide ? » — « Non, ce sont les seuls mets qu’on peut glisser sous la porte !»

La Syrie…, mais trop tard pour quoi ? Par Dan Albertini Entre (). Ban Ki moon a-t-il déjà remis sa démission, sinon il faudra le lui rappeler avant qu’il ne soit trop tard. C’est un très haut niveau de salaire sur le dos des pays membres qu’on méprise. Cela devient inadmissible. Fin des (). En 2012, et un peu plus tôt en 2011, je disais qu’il faille intervenir en Syrie contre Assad. Référence : H-O édition du 15 au 22 février 2012 volume XXXXII, No. 24 – Le président de Syrie, Bachar el-Assad, doit partir, la communauté d’origine syrienne en Haïti est concernée. Je réclamais l’implication de la commission sénatoriale sur les affaires étrangères. Je disais par la suite que l’État d’Israël devrait profiter de la situation pour résoudre, une fois pour toute, le problème de la proximité de menace terroriste. Il aurait aidé au rétablissement de la raison dans le contexte d’el-Assad. Référence : H-O édition du 21 au 28 mars 2013 – volume XXXXII No. 29 - Frapper Damas devient incontournable. Israël rendrait service à l’humanité en protégeant des populations civiles syriennes atteintes. Je disais que l’Iran ne peut se permettre de réplique.

Je disais aussi, mais plus tard, que la mission de l’ex secrétaire général Koffi Annan était vouée à l’échec et tout le monde le savait. D’autres bombardements en territoire abritant des populations civiles me poussaient encore plus loin, à dire que l’ONU était démissionnaire. La crise est d’une telle ampleur que le pire est arrivé, la Syrie est détruite au gré des pays qui se font la guerre, en dehors de leur territoire. Résultat aujourd’hui : l’Amérique, qui avait aidé l’Irak à gazer les Iraniens, crie au crime, à l’horreur, quand tout le monde se plaint de son ingérence et de son mépris du simple principe des droits de l’homme dans l’affaire Snowden. Pourquoi maintenant, après tant de rondes pointes avec la Russie ? Je reste et demeure fidèle au principe que « le président Assad doit partir et maintenant ». Je rajoute, il doit payer pour des crimes de guerre. Le gaz, par exemple. Cependant, l’Amérique, qui a menti pour l’Irak, après l’avoir supporté contre l’Iran, dans l’affaire des gaz toxiques dans les années 80’, ne peut se trouver seule sur le terrain, sous aucun prétexte. C’est le dernier espoir des Nations Unies, que d’organiser efficacement la réplique à el-Assad. lovinsky2008@gmail.com

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Haïti-observateur

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Kreyòl Soti nan paj 6

Ameriken. Sa k gen nan sa si l ta Ameriken. Se Nèg deyò ki toujou fè bon bagay nan peyi a. Sa nou di de Anri Kristòf, ki te fèt Lagrenad e ki t ap dirije nan Nò peyi a ? Li te fè anpil mèvèy. Franswa Divalye, yon ti jwen prè nou ke yo toujou di li pa Ayisyen, ke mesye opozan bòkyè te anpeche l fè travay li. Men Mateli k ap travay e gen volonte pou retire peyi a nan sa l te ye la a, y ap ba l pwoblèm depi nan inogirasyon l jous jounen jodi a. Nèg yo se yon pakèt malpwòp, sankoutya ki pa gen okenn lanmou pou peyi a. Frank : Y ap betize e yo pa kanpe sou anyen, bann komokyèl figi di ki gen pou mouri san yo pa janm regle anyen. Yo pa janm ale Sen Domeng pou yo wè mèvèy yon Ameriken fè nan peyi l. Ansyen prezidan Fènandèz te yon Ameriken ki te fè yon bon travay nan Sen Domeng. Se moun tankou Michèl ki gen amou pwòp pou peyi yo. Soni : Pa gen anyen y ap regle nan peyi a. Yo bezwen pran pouvwa a pou yo fè kont abi yo. Pa gen youn nan yo k ap janm prezidan peyi a. Dayè se nou nan dyaspora ki pral kontinye èv Michèl la pou kenbe peyi a toujou an chantye. Ya gentan konnen ! Alfrèd : Yo pral voye pye pou pawòl sa yo, paske yo toujou sou emosyon. Si nou t ap tande emisyon « Moman Verite », nou t ap tonbe sou dèyè pou nou tande koze Polo Dani ki pa gen okenn jèn fè konnen nan yon ali moun desespere e egri tou ke Michèl Mateli pa gen okenn esperyans politik e li pa janm fè pati okenn òganizasyon pou l twouve vin prezidan. Kidonk, li pat dwe prezidan peyi a. Bagay sa a fè Lisyen, pòt pawòl gouvènman an, mouri ri Polo ki tonbe nan yon eta parèy. Sa fè lapenn pou wè ledè mesye yo ki gen foli pouvwa e ke se yo menm ki te dwe nan pozisyon sa a, paske yo se save. Fòk Polo konnen byen li te konn ap monte-desann nan Nouyòk pou demontre ke Aristid te yon kansè pou peyi a. Nou gen dokiman Polo a nan men nou ke yon bon jou m ap vin isi a avèk li pou n fè yon rale sou li. Se pou mesye yo sispann gen memwa kout. Paske Aristid te pè e li te soti nan menm vil ak Polo, Titid te gen dwa prezidan ki piye peyi a nan Voye Ayiti Monte (VOAM $86 milyon dola), nan lajan Tayiwann, $20 milyon dola, te debloke pou peyi a, nan lajan Teleko, 68 nmilyon dola ak kooperativ e latriye. Mesye yo ap pale de krim pou mate Michèl. Sa na di pou Titid ki bezwen vin Premye minis pou fè batay kont Michèl tounen yon reyalite. Se pa m’sye ki mennen twoup ameriken an ki te ranplase pa LONI jous jounen jodi a. Mesye yo gen memwa kout. Fòk li jije pou tout zak li fè yo. Fòl jije pou sa fini atò. Soni : Kanta pou memwa a, yo pa gen sa menm. Sèlman m ap fè yo tout konnen sa y ap chache a y ap jwenn li, si yo pa al dousman. Palman an ap montre diktati li. Fòk mesye yo konnen trè bye ke « Fè koupe fè ». Nou pa bezwen al pi lwen. Tout vagabon yo gen pou yo jije. Frank : Ki pè nou gen pou nou pè. Se sen Michèl ki la pou defann nou. Nou pa gen dwa pè, paske nou gen pwoteksyon nan tout sans. Yo te konprann se te yon gouvènman fèb e ke yo te kapab vin prije l tankou yon zoranj. Yo pa p janm 6 ! Se pou mesye yo konnen ke gen yon travay an pwofondè k ap fèt. Nou gen lè pa remake pandan Nèg yo ap babye,

plenyen e menm divage, gouvènman an ap travay pou bagay yo sa fèt, paske se pa pawòl san aksyon k ap debloke peyi a. Malere a fè tout sa l konnen pou l soulaje pèp la e sitou ti elèv yo pou yo jwenn yon solo bab. Yo ta vle tout kòb la pou yo. Bann depite ak senatè akrèk sa yo bezwen tout pou yo e yo pa vle wè Michèl fè byen pou pèp la. Yo menm fin fou e anraje, yo ta renmen prezidan Obama leve bonjan anbasadris ki konprann Ayiti e ki ta vle wè byennèt Ayiti. Madanm distenge sa a ki pa sanble ak dyòl Nèg opozisyon ni ak machwa dan yo a k ap ranni tout lasent jounen. Madam, notre gid, Pamela (White) Wat, pi bon anbasadris meriken janm voye ban nou ki avèk USAID ap mete travay nan Karakòl, fè wout, fè dispansè, mete lekòl, ede nou fè ayewopò ak teren foutbòl pou pitit pèp la jwi. Mezanmi, devan tout reyalizasyon sa yo, opozisyon an fin fou. Nan 2 zan Mateli ranje peyi a ke 22 an Lavalas te detwi depi 1990, moun Lavalas, inikite OPL ap fè dezòd nan peyi a. Mateli ap mete lòd nan dezòd. Li lè pou Lame tounen pou mete lòd nan dezòd pou chimè Lavalas sispann touye, vòlè, separe kòb la ak mesye yo ki pran chanm nan daso. Aristid pou kont pa l gen lajan peyi a nan men li tankou Preval mètdam, chat mawon, mimi miyaw gen pou peye fòfè yo. Alfrèd : Se pa fòt yo ki fè y ap voye pye, paske van nan fèmen pou yo sispann pran e menm banbile. Se toujou menm lawon gòch yo ki patizan gòch ki konprann peyi a ta tounen nan gòch tankou yo mele tankou rad sal sire. Yo konprann yo ta lage pèp la nan chawony sèch. Si chalè pouvwa ap fè yo depale e tounen avèg, n ap fè yo konnen pou yo pran wòl yo. Jodi a nou konstate nan sosyete nou an ke denigreman se sa ki konte pou bann enkondwit yo. Mesye-dam yo pa bezwen konnen, yo di sa yo pi pito pou avili yon lòt ki deside pou viv avèk frè ak sè l, yo pwomennen akize moun san okenn respè. Non, se pa serye sa. Se yon mantalite nou gen nan sen nou, fòk nou chanje l pou n rive regle yon bagay nan peyi nou. Soni : Mesye yo pa janm vle konprann ke wout sa a pa bon pou yo. Yo lage peyi a nan wout san prestij ak move bagay, yo prefere jete nou nan konfizyon ak tèt chaje. Yo rete nan yon chire pit initil ki pa janm pwodwi anyen pou yo kapab tire pwofi pandan tan an ap pase. Nou kontinye ap fè chemen fè nwè pou nou tout tonbe nan ravin. Y ap betize ak moun. Frank : Mesye yo pa fouti konprann ke nan lojik yo vle rantre a pa p yon bon bagay pou yo. Nou pa kapab kontinye ap viv nan lojik negatif chen manje chen ki pa p janm mennen nou okenn kote. Peyi Dayiti pa pou bann sanwont yo. Olye yo chita ap pale koze kredi, pawòl san sans poutèt nou pa dakò avèk yon lòt ki vle travay pou yon amelyorasyon nasyonal. Se pou nou pran anpil prekosyon pou yo pa mete nou nan ran epav, sètadi moun ki pa konsène e ki pa konnen sa yo rele yon nasyon. Se pa serye sa pou mesye yo ap betize konsa ak peyi a tankou se byen manman ak papa yo. Yo fèk kontinye ap betize Alfrèd : Opozan yo se yon bann vagabon ki pa janm vle regle anyen nan peyi a. Se prezidan pou yo ye pou yo kapab regle yon bagay serye. Gade yo tankou denmèplè ki pa janm regle amnyen serye e ki konprann yo kapab vin pran pouvwa pou

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kreye yon diktati ke y ap klewonnen. Se pou mesye yo mete dèyè yo chita yon kote pou kite travay yo fèt jan sa dwe. Frank : Levanyan men kapon, toujou mantè kòm lwisèl, ap di yon pakèt koze kredi ki pa janm fè sifas. Se yon kesyon lajan bann degoutan yo pa jwenn ki fè y ap radote konsa. Se van nan ki bouche pou yo ki fè yo tonbe nan rizib. Gagòt la fini pou yo. Se sa k fè yo vin rekalsitran. Soni : Bann vòlè yo gen pou bay pèp la lapè li. Gwo sore Yasent, ki gen lè ansent kòm se alamòd, fè kwè ke tout sa prezidan an ap fè la a se pou l kraze chanm yo. M’sye ap fè pwosè entansyon. Yo gen chans se pa Titid ki te sou pouvwa a ki t ap fè yo pran wout pou peyi san chapo. Si yo bezwen jete yon prezidan eli demokratikman e k ap travay pou ede pèp la se pou yo tann tan yo pou yo ale nan eleksyon pou yo wè si pèp la pa p toujou boude yo. Bann ti kriye yo gen pou yo al chita nan yon kwen tann dènye jou yo, paske pa gen anyen serye yo gen pou yo regle. Frank : Ou pa manti menm. Koze sa w ap di la a fè anpil sans. Yo pa wont ap mande pèp la pou l leve kanpe kont gouvènman an. Malgre tout jan yo jape, pèp la pa ebranle, paske li konnen byen ke mesye yo pa kanpe sou yon bagay serye. Yo pa manke san wont, bann denmèplè yo. Alfrèd : Nou ta renmen konnen ki mal gouvènman an fè yo. Titid ki t ap vòlè e fè dezòd ap jwi e byen mennen. Bann vòlè yo bezwen retounen pou yo fini avèk peyi a. Tèlman yo swaf pouvwa a, yo tounen ava pou yo chanje atik 81, 231 ak 231-1 pou regle zafè yo e mande prezidan an pou l pibliye nan Monitè. Yo bliye tout enfraksyon yo fè pou lage peyi a nan pwoblèm. Pa gen sa menm, pou aksepte bann vagabon sa yo kontinye ap banbile konsa. Dayè, moun ki pran pòz yo opoze kont gouvènman an pa gen anyen serye y ap regle. Se pa posib pou nou tolere mank respè nan sen nou. Nou nan plen 21yèm syèk, fòk nou pran konsyans pou twò ta pa bare nou. N ap di yo ke sa yo panse a pa p janm rive. Soni : Bann ti kriye yo pa p janm fini fè degoutan. Ti Jan wonpe nan forè pa gen lòt mwayen pou l ta aji, piske se menm zannimo nan pak la nan savann nan ap fè bri sapat, paske mesye yo nan manti. Depi me 2011, yo chita sou manti san yo pa janm rive bay prèv. Anpil nan yo se mantè ke pèp la konnen e ke yo pa gen kote y ap rive. Yo kontinye ap fè machin yo mache nan bay manti tout lasent jounen. Jodi a yo tout tonbe nan tenten, paske yo pa janm rive bay verite a. Nou pa gen pwoblèm avèk yon akizasyon byen fonde e ki kapab pote bonjan swit. Gwoup represyon ki konpoze de palmantè, avoka, politisyen ak yon bann enkonsyan yo pa gen anyen serye y ap regle. Nou dwe bay tout ensanse yo yon leson pou yo sispann ranse ak moun. Si yo te gen bon sans se tèt-a-tèt pou yo ta travay pou ede peyi a. Bann moun sa yo se yon pakèt machann piskèt, ke nou dwe voye yo nan lekòl fòmasyon. Alfrèd : Nou konprann sa trè byen. Ou pa manti ditou. Yo deja nan kafou tenten ap naje nan salte ak malpwòpte dlo enfekte. Pèp la gen ase de moun sa yo ki pa reprezante anyen ke yo se yon bann awousa, dwèt long, mildwèt e tapajè tou ki pa jwenn okazyon pou yo banboche ankò. Se yon bann jalou. Tèt mesye yo cho paske yo wè tann ap pase sou yo san yo pa janm regle anyen paske y ap fin gran moun. Yo te refize konprann nou gen yon responsabilite pou nou fè tout sa nou konnen pou nou ede peyi nou e fè yon sèl blok. Ti nèg Dayiti mechan e yo pa ta renmen peyi debloke tout bon vre. Frank : Si mesye yo panse se gouvènman sa a y ap bay pwoblèm, yo mèt al konble lanmè kòm yo pa gen anyen pou yo fè. Pandan yo tout ap radote, pèp la ap pran nòt. Nou pa konprann ki sa k anndan tèt bann moun sa yo. Se avantaj pa yo sèlman ke yo Se toujou yon chire pit ki pap janm mennen nou okenn kote. Nou refize konprann ke reyalite a paske nou vle fè sa ki pi bon pou nou. Yo pa kanpe sou anyen menm, paske y ap kite emosyon vire lòlòj yo pou

granmesi. Mwen pa konprann rezon ki pouse moun yo pa wè lojik ki genyen nan estrateji pou mete Mateli atè a. Nou gen yon opozisyon san pye, san tèt, paske li pa janm opozisyon tout bon vre. Nou pa gen yon palman djanm men yon palman lòbèy ki pa konn wòl li etan dirijan nan zak yo gen pou yo poze. Ki valè moral moun sa yo genyen pou jije. Se yon chanm ki definitivman dwe reòganize avèk moun tèt drèt e byen fèt tou. Nou gen anpil rapyay ki pou efase kò yo. Nou konprann yo byen nan mouvman yo. Y ap fè wont sèvi kòlè. Nèg yo jalou e yo refize konprann ke prezidans pa revyen tout moun nan nenpòt peyi sou planèt la. Si gen pou demisyone, se pèp la avèk gouvènman an k ap demisyone, paske mesye ki pran pòz opozan yo pa gen konsyans e se yo menm depi 1986 k ap ranse avèk pèp la ki pare pou yo. Y ap betize e yo gen pou yo kite move mès. Se yon bann fo lidè, nou dwe fini avèk yo. Soni : Mwen kwè sa tou. Yo gen foli pouvwa. Se yon gwo pwoblèm pou yon moun ki gen foli pouvwa. L ap fè tout sa l konnen pou l pran pouvwa a. Si te gen mwayen pou l ta fè tankou Lafontan, ki te vòlè pouvwa a pou kèlke zè, nan lane 1990, li t ap fè l san gade dèyè. Jodi a yo pran nan kou pa konprann. Alfrèd : Jodi a nou gen pami nou yon bann vòlè ki vle itilize tout mwayen pou yo ranplase gouvènman sila. Yo itilize tout estrateji e yo mande pèp la pou l leve kanpe. Soni : Pèp la pa ni cho, ni frèt e li pa pèdi tan l okipe yo. Pèp la pa pran nan blòf sa yo ankò, paske l konstate yo tout se blofè e yo pa gen anyen serye y ap vin fè. Nèg yo pa janm leve yon ti pay, alevwa yon barik. Yo tout sou blòf nètalkole. Yo te soti pou yo te mele pèp la e pou yo te fè yo pran lari. Bondye fè pèp la pa pran nan Tonton Nwèl ankò. Se yon bann tou pare pou pran pouvwa a jan li vini an, paske pèp la pa p janm vote yo. Frank : Kite yo pa fè respè yo nan atake moun san rezon. Yo pran demokrasi a kòm lisans. N ap fè yo konnen ke sa pa p pase. Tèt frèt pou nou aji avèk yo paske bann vagabon sa yo kapab fè nenpòt bagay. Yo pa ta p janm regle anyen pou jistifye kòz yo. Nèg yo pa janm demontre okenn sans de responsabilite, sètadi demontre yo gen yon bagay serye y ap regle. Yo se gate pati, sètadi yo pa konn kote yo prale pou yo fè yon bon bagay. Se pou nou tout konprann ke mesye yo pa gen moun dèyè yo pou ta vote pou yo nan eleksyon, men yo vle pouvwa atoupri, sètadi pou yo depoze yo pou yo vin fè gagòt. Soni : Se pa posib sa pou nou rete ap asiste komedi sa a. Nou mande pou pèp la pran nòt pou wè avèk ki moun li ann afè. Fòk nou bay tèt nou yon sans. Pinga nou pè ! Se yon slogan defen monseyè Ligonde te voye bay pèp fidèl Bondye a. Pa gen anyen Bondye fè, li pa fè. Lavalas te pase e li t al echwe nan lanmè pandan 2 fwa li te pase a. Kite yo pale e bavade tou. Emosyon vire lòlòj yo pou granmesi. Kounye a sa pi rèd pou yo, paske y ap depale. Yo fin deraye e yo tout pèdi konpa yo, paske yo pa fouti kadanse. Alfrèd : Tèlman Nèg yo malonnèt nan fon kè yo, mesye yo pa itilize lojik nòmal, men yo toujou rete nan di tenten, koze kredi ak pawòl moun ki deraye. Peyi a pran twòp kou. Yo tout nan manti. Prezidan an se li ki gen lavwa ochapit, menm si palmantè yo konprann yo ka mete diktati yo a ann aplikasyon. Tout move sije yo gen pou y al dousman, paske nan pwen anyen ki cho ki pa frèt. Soni : Si yo konprann yo pral kreye kriz nan peyi a, yo mèt bliye sa. Si yo konprann se prezidan sa a y ap destitiye, yo twonpe yo anpil. Se yon pakèt figi di ki pa konprann travay k ap fè pou ede peyi a. Yon prezidan ke pèp la mete pou regle zafè l e ki fè tout sa li konnen pou ba li satisfaksyon. Yo bezwen pouvwa a, se prepare w pou tann eleksyon k ap vini an. Yo itilize tout mwayen pou denigre gouvènman an. Se pa sa yo genyen. Frank : Se pa jodi a y ap di tout sa ki pa sa. Kounye a pèp la fatige e li

boude kont yo tout. Jan rasin sa a byen kore anba tè a, pa gen bouldozè ki kapab rale paske chenn nan gen pou l kase. Li ba yo tout yon bwa long plen pikan kenbe. Yo bay pèp la twòp manti. Alfrèd : Nèg yo dane e yo pa gen tèt ankò pou yo panse. Yo lage tèt yo nan demagoji ki lakòz yo nan tout sa ki pa bon. Yo pap janm sispann bay manti malgre yo wè tout sa yo fè pou mete dezòd nan peyi a. Yo vin ak yon rezilta ke bann mantè yo monte pou yo twonpe moun. Se prezidan sa yo wè ke yo kapab mete deyò. Atansyon, mesye ! Si nou konnen byen sa ki rele woulo konpresè a, se pou nou konpòte nou byen, paske lè l desann, li pa epaye pèsonn. Tan nou fin pase e nou pa janm regle anyen kòm radòtè. Tan nou fin pase, bann komokyèl, bann degoutan. Chatiman pou yo tout ! Si yo pa pote, yo gen pou yo t r e n n e n . Soni : Se sa menm ki gen pou rive yo, paske yo konprann sa mal. Pèp la pa p okipe yo. Se pou yo pwouve pèp la sa yo reyalize depi 1986 jis kounye a. Michèl Mateli pa gen doktora nan pale anpil, men li gen bon jan diplòm nan administrasyon ak travay pou yon bonjan amelyorasyon nan peyi a. Se yon bann enkonsyan ki pa renmen reyalite nan je yo. Efò k ap fèt nan peyi a pa anyen menm pou yo. Se kòm si ekip sa a rete chita san fè okenn efò pou soulaje bagay yo nan peyi a. Si yon vagabon rete di pèp la pa bezwen limyè nan lari a, ou tou wè ke moun sa a se youn nan kidnapè ak teworis ki vini pou mete latwoublay ak tèt chaje nan sen sosyete a pou toujou gen kè sote. Mesaj nou an byen klè pou yo, paske nou pa bezwen yo pou okenn rezon, paske moun sa yo se ratyè fè ki tou pare pou mete panik nan peyi a. Antwan Simon, ke yo jije prezidan ki pat gen yon edikasyon kòm Nnèg save, fè pi bon bagay pandan peryòd li nan peyi a. Nou pa reyèlman konprann sa opozisyon sa a pote pou reponn revandikasyon pèp la. Yo di yo pare pou pran pouvwa a, paske Michèl Mateli pa regle anyen pou pèp la. Se yon bann mechan tou pare ki te konprann yo ta pral plwaye gouvènman sa a ke yo di pa gen eksperyans. Yo tout monte sou resif. Mwen bòs la ap fè mouvman pou fèmen pòt li. Men avan mwen ale, m ap li yon ti pwezi pou nou tout ki reyini pou nou pale sou zafè peyi nou. Bagay yo tèlman lèd e ke yo wè yo pèdi tout bon, y ap jape. Yo tout f o u t i . Frank : Ou pa manti, gason, paske ou di bagay yo jan yo ye la a pou bann vagabon yo al chache yon kote pou yo repoze kadav yo. Pèp la fatige avèk yo nan jan yo konpòte yo kòm dasomann. Soni : M ap di yo tout konsa ke pa gen plas pou retadatè ak rekale ki pa janm rete nan klas. « Yo tout sezi 7 fevriye 2011, nan eleksyon Opozisyon vin an dekonpozisyon Yo pran yon gwo desepsyon Pèp la fè Mateli chanpyon. Yo tout pèdi larezon Paske yo chaje madichon Kòm yon bann vagabon Sen Michèl toujou devan Li pa janm nan touman Paske li pa yon san manman K ap viv nan dezagreman. San pè, san krent, li toujou kanpe Pou di yo, sa pap pase Tout moun ki reyèlman fache Yo pa gen lòt chwa, anbake ! Yo pa gen pèp la avèk yo Ya fè tansyon yo monte wo Ki k ap fè yo tonbe sou do. Moun sa yo pa gen drapo ». Frank : Yo fin tounen rat do kale pou manti y ap bay. Yo vin avèg e yo menm rele pou yon bidjè ke yo rele kriminèl. Yon bidjè ke yon prezidans voye pou etidye, se pou mesye yo analize e fè sa yo gen pou fè. Si yo pa vle apwouve l, se dwa yo pou yo fè rektifikasyon. Yo fè sa tounen yon bigdil ki toujou gen rapò avèk emosyon. Se sou kriz yo repoze yo pou yo fè travay pèp la.Yo pi fò nan radote. Tout gen pou al fè wout kòm radòtè, ti kriye e denmèplè. Yo sezi ! Jan Bèbè 28 dawou 2013


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Cap sur la destitution : Martelly, Lamothe et Sanon… Suite de la page 2 dines de la conscience citoyenne. « En fait, la vie politique en Haïti, depuis l’indépendance, connait une animation trépidante renouvelée par le suffrage universel et les droits de l’homme. Elle est aussi marquée par une propension de l’Exécutif à prendre des options dramatiques pour consolider ses projets d’omnipotence. « A moins de deux mois de l’ouverture de l’exercice fiscal 2013-2014, pour l’application d’une loi de finances qui fomente d’asphyxier le contribuable haïtien par l’imposition de toutes ses activités de survie, le pays harassé par les jeux périlleux auxquels s’exerce cet Exécutif peu scrupuleux, bat de l’aile et se cabre. La population poussée dans ses derniers retranchements pourrait se ramasser pour bondir… et faire un mauvais sort à des dirigeants frappés de cécité et d’impéritie. « Mesdames, Messieurs, « Les Partis politiques à ce stade de la situation ambiante sont appelés à jouer un rôle décisif dans la gestion des relations entre la société et les institutions étatiques. S’ils sont perçus par l’Exécutif comme des sujets de la conjoncture, une approche objective nous les révèle sous leur vrai jour d’acteurs de l’histoire, volontaristes, résilients, engagés. « La Constitution amendée en son article 31-1 dispose « que les Partis et groupements politiques concourent à l’expression du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la Démocratie. « Si aujourd’hui, dans l’adresse à la nation du Président de la République, la problématique des Partis est mise en exergue, c’est qu’il est évident que l’organisation de la vie politique dépend de leur ingénierie, de leur outillage et de leur performance. « Le président de la République a abondé sur la face négative des Partis politiques qui occupent l’échiquier…mais n’a pipé mot de leur histoire et de leur légende. Le « Parti de la liberté » de Toussaint Louverture, Le Parti national de Salomon, Le Parti

libéral de Bazelais, notamment ont marqué la trajectoire du peuple haïtien et se sont illustrés par leur capacité de rassembler, de sensibiliser les citoyens et de défendre leur projet sociétal par la prise du pouvoir. « Les Partis politiques doivent aujourd’hui, face au bing bang, ramener les uns et les autres à la paix démocratique. Ils doivent, face à l’échéance fatale programmée, évoquer le déterminisme et agir pour conjurer le sort, changer la donne conjoncturelle promptement. Ils doivent rassurer les populations par la mise en commun de leurs effectifs, de leurs ressources, de leur capacité de propositions etc. Ils doivent, par leur niveau d’organisation, leur orthodoxie, leur discipline, faire échec aux aventuriers en maraude, aux atypiques, aux analphabètes fonctionnels, aux addicts du luxe et de la luxure, enfin à toute cette engeance, voleuse de pouvoir et tapageuse qui entretient de manière éhontée la turbulence au sommet de l’État. « Mesdames, Messieurs, « L’adversaire a franchi le Rubicon. Il avance à grands pas vers la concrétisation de son rêve autoritaire… De l’arrestation du Député de Delmas/ Tabarre au refus d’organiser les élections prévues en passant par la tentative de créer des milices, le Régime Martelly a été constamment une menace pour l’ordre démocratique et constitutionnel. Bien des acquis démocratiques gagnés de haute lutte par le peuple, durant les dernières décennies, sont en péril. « Le Parquet du Tribunal de première instance de Port-au-Prince vient de se défaire d’un énième titulaire. Cette valse des magistrats debout a-t-elle servi les intérêts de l’Etat de droit ou inauguré les champs de la persécution politique ? Le nouveau maitre de l’action publique est-il le factotum choisi par l’Exécutif présidentiel pour asseoir la dictature ? « Les avocats prennent position pour défendre le secret professionnel et refusent de révéler les confessions de leurs clients—- le libre exercice de leur profession s’achoppe aux dispositions d’une loi imposée par l’étranger. En outre, la réalisation des élections avant

la fin de l’année 2013 est dans l’impasse sans le dépôt et le vote de la loi électorale au Parlement. « On se demande à qui se fier ? Les jongleries du Président de la République à propos de la tenue des élections font ressortir sa volonté de consigner ces joutes au plumitif du dilatoire… et de rendre dis fonctionnel le Parlement de la République A Dieu ne plaise ! La réalisation de ce fantasme par le Président de la République pourrait avoir l’effet d’un séisme de haute magnitude. Qui voudrait ramener le pays aux sombres heures des coups d’état ? Qui voudrait astreindre les populations à des souffrances dont elles gardent encore les séquelles ? Qui se propose d’éjecter Haïti des créneaux de la Démocratie pour en faire un État voyou? « La confiance des populations choquées par les excès langagiers, l’absence de déontologie et la course à la gloire personnelle du Président de la République—- s’est envolée par la fenêtre…Comme le fou de la savane, le premier mandataire de la Nation poursuit son équipée, les yeux hagards, le crâne luisant, le visage émacié. « L’indépendance de la justice est compromise par des nominations irrégulières à la Cour de Cassation et les compromissions de la présidence relatives au choix des membres du CSPJ ; les libertés individuelles sont violées à l’aune de démarches revanchardes ; l’argent du contribuable est dilapidé à des fins de propagande et de démonstration. « Partis politiques, le pays est au bord du gouffre. Le Président de la République est en rébellion contre la Constitution et la loi. Les élections ne se tiendront pas à la fin de l’année 2013 ; Face à la montée de tous les périls, nous vous demandons de quoi demain sera fait ? Quelles stratégies mettrezvous en œuvre pour éviter au Pays de plonger dans le chaos ? « Mesdames, Messieurs, je vous invite à une profonde réflexion sur cette conjoncture poignante. Que soient mise en branle toute votre science et votre prémonition ! « Que Dieu bénisse Haïti ».

Jean Tholbert Alexis, président de la Chambre des députés. Initiative bien accueillie : Référence KONAKOM Pour mieux comprendre à quel point l’initiative des parlementaires haïtiens est bien accueillie au sein de la classe politique du pays, il suffit de laisser parler le KONAKOM. L’unique parti politique à avoir décliné l’invitation qui lui avait été faite par le président du Sénat, et qui avait publié une note pour faire part de sa décision de s’abstenir en plus d’expliquer les motifs qui justifiaient sa prise de position, n’a pas tardé à rectifier le tir. Dans un communiqué diffusé à Port-au-Prince, le mardi 27 août, cette organisation politique décrit en ces termes son nouvel agenda par rapport aux démarches des parlementaires. « Nous accueillons avec satisfaction l’initiative du Parlement qui a choisi de rencontrer les partis politiques du pays à l’Hôtel Montana de Pétion-ville et surtout le fait qu’il ait accepté de changer l’agenda diffus et divers initialement prévu pour concentrer les débats autour de la situation de crise politique générée par les agissements du pouvoir Exécutif qui ne correspondent en rien à la démocratie voulue et recherchée par le peuple haïtien. En effet, le Parlement a enfin compris la nécessité de rencontrer et de renforcer la démarche du mouvement patriotique de l’opposition démocratique (MOPOD) qui consiste à élargir le plus possible les consultations avec les différents secteurs de la vie nationale afin de trouver une alternative aux dérives antidémocratiques du gouvernement Martelly-Lamothe. « Les forces démocratiques et progressistes du pays doivent poursuivre leur stratégie en vue d’élargir le plus possible la concertation pour trouver la meilleure formule de remplacement des dirigeants actuels en vue de replacer le pays sur le chemin de la démocratie. Les organisations et partis politiques doivent donc continuer le travail de conscientisation de sensibilisation en vue d’une mobilisation citoyenne qui montrera la porte de sortie à ces apprentis dictateurs. Nous sommes aujourd’hui bien édifiés sur leurs compor-

tements et leurs intentions… « Aucune formule toute faite, aucun positionnement “politiquement correct”, aucun soi-disant compromis politique impliquant les usurpateurs, les parjures, des antipatriotes et des corrompus n’ouvrira la voie à une solution fiable et viable à la grave crise que nous traversons aujourd’hui. « Face à ce projet immoral, inconstitutionnel et antidémocratique supporté par un segment de la communauté internationale il faut opposer un projet national, démocratique et progressiste dont la plupart des éléments se trouvent déjà inscrits dans la Constitution de 1987. Nous sommes donc à la veille d’une convocation nationale des forces vives du pays pour reprendre en main notre avenir, recouvrer notre souveraineté et replacer dignement et de manière lucide notre pays dans le concert des nations démocratiques ». Martelly peut-il compter sur la majorité qu’il détient à la Chambre basse pour arrêter la fureur des parlementaires? D’ores et déjà des observateurs se demandent si Martelly peut encore compter sur ses nombreux « amis », ou alliés politiques, pour tenir en respect les parlementaires qui réclament à cor et à cri sa destitution. La réponse est que depuis quelque temps, « le vent a changé de direction». Les événements constatés à la capitale semblent autoriser cette idée. En effet, la Chambre basse a entériné la loi votée par le Sénat fixant l’expiration du mandat des parlementaires jusqu’en 2014, alors que le président Martelly souhaitait constater la caducité des deux Chambres, à la fin de cette année. Depuis lors, l’administration des deux Chambres a lancé des initiatives qui sont contraires aux intérêts politiques de Michel Martelly, sans que les troupes du président dans les deux Chambres ne soient en mesure d’amorcer la contre-offensive. À la lumière des faits constatés sur le terrain, il y a lieu de croire que le train de la destitution est déjà mis en branle. Léo Joseph


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Renald Mathieu « Game over» du groupe D’Zine : Un chanteur au talent impressionnant

Par Robert noël Tous les hommes naissent libres et demeurent égaux en droits, d’après la Déclaration universelle des droits de l’homme. Cependant, nous ne le sommes pas en talent et en don. Chacun de nous possède des aptitudes et des dispositions différentes. Il ne pourrait en être autrement, car il n’y aurait aucun esprit de compétition et la vie serait trop facile.

du konpa kirèk, qui n’ont pas encore la chance de le voir à l’œuvre, tout aussi bien ceux qui, maintenant, font l’éloge des chanteurs les plus connus dans le monde de la musique dansante haïtienne. Il s’agit bien de « Game over », de son vrai nom Renald Mathieu. « Game Over » est un nom qu’il reçut de ses amis d’enfance, au cours des matches de football de quartier au Cap-Haitien. Depuis, il s’en sert comme son nom d’artiste.

Renald Game Over Mathieu, chanteur du groupe DZine. Les mêmes faits sont observés dans l’univers artistique où le talent joue un rôle primordial. Ce n’est pas sans raison qu’on compare souvent des musiciens d’une même génération ou de générations différentes. Est-ce aussi pourquoi qu’aujourd’hui on établit toujours un parallèle entre les chanteurs de l’actuelle génération des musiciens jouant le konpa dirèk. Même quand on a du talent, on doit déployer l’effort nécessaire pour arriver au succès. À travers mon périple sur les sentiers battus de l’art, je viens de découvrir un chanteur, fils du Cap-Haitien, dont le talent va certainement impressionner les férus

Bref profil de « Game Over »

Renald Mathieu « Game Over », est né au Cap-Haïtien le 23 août. Il est bien Capois pure essence, dans le sang, dans le cœur et dans l’âme, natif natal, comme il dit. Il est très fier de son origine. Il a vécu au Cap-Haitien et habitait à la Rue 22 F. Il a fréquenté le Nouveau Collège du Cap-Haitien. Son amour pour la musique a commencé dès son adolescence. Il a choisi de chanter parce qu’il découvrit très tôt le talent qui sommeillait en lui. Il a fait ses premières armes à l’église, et au fil des ans il a développé ce grand talent qui, aujourd’hui, touche

plus d’un. « Game Over » a vraiment débuté sa carrière professionnelle en 1999, s’inspirant de ses idoles musiciens, notamment le groupe musical « Kazak Eksperyans » du Cap-Haitien. Il a surtout aimé le style de Fred Lamour, un chanteur Capois comme lui. L’artiste est surtout fier des deux grands patrimoines indestructibles : les Orchestres Septentrional et Tropicana, qui, à deux, représentent non seulement la fierté de la Cité christophienne, mais aussi celle d’Haïti. On voit bien que « Game Over » a le goût du beau et du bon. Face à ces deux géants de la musique haïtienne, « Game Over » se considère un simple enfant en voie de développement, bien qu’il ait déjà bouclé 14 ans comme chanteur. La psychologie nous dicte un fait : l’enfant apprend par imitation. « Game Over » rêve de devenir grand comme eux. Il est vrai que personne ne peut atteindre la perfection, mais en suivant la réflexion de la perfection, on peut s’approcher plus près de la source. Notre jeune chanteur se montre très déterminé et se lance à la poursuite du plus grand succès musical. Il réunit tous les atouts qui peuvent le conduire à bon port, ayant appris les techniques vocales qui lui permettent de ne pas détoner en chantant, comme le font certains chanteurskonpa d’aujourd’hui. Renald Mathieu a vraiment du rythme, une excellente articulation, une bonne diction, et surtout une solide connaissance musicale qu’il a acquise de Nasser Chéry et de Joe Charles, qui ne marchandent pas leur assistance/service, d’après une source proche de ces deux musiciens. Bien d’autres avant « Game Over » sont passés à travers la grande porte que ces deux bassistes laissent grande ouverte aux musiciens, particulièrement aux chanteurs et guitaristes/bassistes intelligents qui sont à la recherche de bonnes techniques instrumentales et vocales. Contrairement à ceux-là, « Game Over », maîtrise non seulement le konpa dirèk, son style favori, mais il embrasse tous les genres musicaux. Sa tessiture, sa grande technique vocale et son dynamisme le placent dans un autre monde par rapport aux chanteurs traditionnels, qui, pour la plupart, s’affaissent déjà sous le poids de l’âge. « Game Over » a aussi appris les principes de composition et il possède toutes les qualités d’un excellent parolier. Il se tient ferme sur la voie du succès qui lui fait des yeux doux à n’en plus finir. Certains vont se demander qui est vraiment ce « Game Over » ? À cela, je réponds : sa w pa konnen pi gran pase w ». Il faut partir à la découverte de cet artiste. Ceux qui ne peuvent pénétrer les mystères de l’inconnu, c’est-à-dire tout ce qui dépasse l’entendement humain, souvent les qualifient de « magie ou miracle ». Pourtant, le talent et le don sont innés. Ce n’est pas sans raison que dans notre langage vernaculaire nous disons souvent : se pa maji, se don, à chaque fois qu’on réalise des prouesses, quand le naturel fait surface. Le public va certainement découvrir ou redécouvrir les grands

mystères de l’univers « Game Over ». Le nom « Game Over » convient bien au chanteur puisque le public va contempler toutes les merveilles de son univers et découvrir tous les secrets qui lui confèrent une telle particularité. Et les incrédules pourront satisfaire leur curiosité et diront que : « The Game is really Ove r — le jeu est vraiment fini » pour les traditionnalistes. Une jeune voix émerge. Dans mon for intérieur, je me pose la question à savoir : comment se fait-il qu’un groupe musical de Miami qui, aujourd’hui, fait face à un problème de chanteur ne courtise-t-il pas encore « Game Over » ? Ce chanteur, à mon avis, constitue un grand atout, un capital assuré. Je l’ai vu à l’œuvre sur le vif.

« Game Over » n’est pas né de la dernière pluie

Le chanteur traîne derrière lui des années d’expérience qui trahissent son jeune âge. Il faisait partie des groupes musicaux suivants : « Magic Band », « Tapaj du CapHaitien », « Pikliz de JacquesVille » du Nord-est. Il fit un passage éclair au sein de la formation « Feeling ». On le retrouva un peu plus tard, pendant un court temps, évoluant avec « Gamax ». Il mit aussi son talent au service de la formation musicale « Top Talent » de Limonade, Haïti. J’ai eu la chance d’auditionner quelques unes de leurs chansons en live. Toutes ces formations avaient le gabarit de grands groupes musicaux, mais il leur a été impossible de franchir toutes les frontières à cause, peut-être, du manque de promotion de leurs responsables/ managers, et surtout de l’incompréhension des promoteurs/producteurs des autres villes d’Haïti, qui accordent priorité seulement aux groupes de Port-au-Prince ou ceux établis aux États-Unis ou ailleurs. Il leur manquait l’encadrement qu’il fallait pour se placer plus solidement sur l’échiquier musical haïtien. Leur musique défiait l’imagination et elle leur aurait valu une grande reconnaissance nationale si les nécessaires avaient été faits.

Après toutes ces expériences qu’il a vécues, « Game Over » laissa Haïti et se rendit à Miami où il intégra le groupe « Alamòd ». Son amour pour son pays le força à retourner au bercail. Baba et Zagalo le font rentrer d’Haïti pour qu’il fasse partie du groupe D’Zine à Miami (Floride). Il accepta leur proposition et est aujourd’hui chanteur du groupe. Au cours d’une interview qu’il m’a accordée, il a déclaré qu’il aime le style de musique que joue D’Zine. Je lui ai posé une question complexe pour évaluer son degré de sentiment pour D’Zine. Je lui ai dit qu’il a un registre vocal que recherche ce groupe de Miami, que dirige un Capois comme lui. La question a été la suivante : si les responsables de ce groupe en question te font une offre considérable, accepterais-tu de devenir membre de la formation en question ? Sa réponse fut : « je veux faire la route avec D’Zine, quelles que soient les conditions : vent, tempête, tsunami ou autres ». Une pensée que j’interprète comme « kite m viv ak D’Zine mwen, D’Zine nan tout san m, D’Zine nan tout kò m ». Quelle sincérité, quelle loyauté d’un jeune artiste Capois! « Game Over » reste confiant que D’Zine va briller de mille feux, puisque tous les musiciens partagent les mêmes aspirations et les mêmes rêves. Pour eux, la priorité n’est pas axée sur l’argent. Renald « Game Over » renouvelle fermement sa loyauté envers D’Zine et aimerait que son groupe suive les traces de Septentrional et de Tropicana, qui ont transcendé des générations. Il se dit décidé et prêt à faire la route avec D’Zine jouk mayi mi. Il se sent bien dans sa peau au sein de sa formation musicale, déclare t-il. Il m’a fait part de deux chansons que D’Zine avait interprétées au cours d’une récente soirée dansante. Elles ont pour titres « Di Mwen » et « Enkyetud » qu’il m’invite à auditionner. Il ne me reste qu’à souhaiter du succès à « Game Over » et également au groupe D’Zine, qui est actuellement en studio préparant un album. robertnoel22@yahoo.com


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