Crassulaceae

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CRASSULACEAE



CRASSULACEAE DC., 1828 Appareil végétatif. Les Crassulacées sont des plantes herbacées succulentes ou suffrutescentes. Leur métabolisme est de type CAM (métabolisme de l’acide crassulacéen). Les plantes renferment des tannins, des alcaloïdes, et parfois des hétérosides cyanogénétiques. La poils sont simples mais généralement, les espèces sont glabres et glauques. Les feuilles peuvent être alternes, opposées ou verticillées, parfois en rosette basilaire ; elles sont simples, rarement composées pennées, entières à crénelées, dentées-serrées ou simplement dentées, succulentes, à nervation pennée (les nervures sont toutefois peu apparentes) ; elles sont exstipulées. Appareil reproducteur. L’inflorescence des Crassulacées est déterminée, terminale ou axillaire, mais parfois réduite à une seule fleur solitaire. Les fleurs sont généralement hermaphrodites, actinomorphes, dépourvues d’hypanthium. Il y a 4 ou 5 sépales, libres ou soudés, 4 ou 5 pétales imbriqués, libres ou soudés en une corolle plus ou moins tubulaire. L’androcée en formée de 4 à 10 étamines, à filets libres ou légèrement soudés, séparés ou adnés à la corolle ; les anthères sont poricides, et libèrent des grains de pollen tricolporés. On compte 4 ou 5 carpelles, libres ou légèrement soudés à la base ; les ovaires sont supères, à placentation pariétale ou axile à la base, si les carpelles sont soudés ; les stigmates sont réduits. Chaque carpelle est sous-tendu par une glande nectarifère. Le nombre d’ovule est variable. Les fruits sont des follicules, plus rarement une capsule. Distribution. La famille est cosmopolite avec une préférence pour les endroits arides. Biologie. Le métabolisme de l’acide crassulacéen est une adaptation à la croissance dans les habitats arides. Les stomates s’ouvrent la nuit principalement, et se ferment durant la journée, pour réduire la perte d’eau. L’assimilation du carbone s’effectue dans les feuilles la nuit, en produisant de l’acide malique. La journée, le carbone est réduit en glucides. D’autres éléments témoignent d’une adaptation à la sécheresse : feuilles succulentes (grande proportion de tissus aquifères), présence fréquent d’un épais revêtement cireux sur l’épiderme. Utilisations. Les Sedum, les Echeveria, les Kalanchoe, et les Sempervirum sont ornementaux et cultivés pour leurs feuilles succulentes typiques.



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La classification cladistique distingue deux groupes « naturels », les Crassuloideae et les Sedoideae. Ici, on conservera une classification plus ancienne, basée sur la morphologie des fleurs et plus commode.

Sous-famille Cotyledonoideae. Deux rangées d'étamines, pétales formant un tube, fleurs pentamères.

Sous-famille Sedoideae. Fleurs pentamères ( l e p l u s s o u ve n t ) , o b d i p l o s t é m o n e s , dialypétales.

Sous-famille Crassuloideae. Une seule rangée d’étamines

Genre Sedum S. anglicum ; S. rubens ; S. spurium ; S. acre ; S. anopetalum

Genre Umbilicus U. rupestris

Genre Crassula C. tillea



DESCRIPTIONS


Genre Sedum L.,1753 Les Sedum sont des plantes herbacées annuelles ou vivaces, souvent gazonnantes. Les feuilles sont alternes le plus souvent, parfois opposées ou verticillées, succulentes, planes ou cylindriques. Les fleurs sont regroupées en cymes corymbiformes, ordinairement tétra-pentamères, diplostémones, rarement isostémones. Les sépales sont brièvement unis à la base. Les fleurs sont jaunes, blanches, purpurines ou bleues. Les pétales sont libres jusqu’à la base. Les fruits sont des follicules à plusieurs graines. Du latin sedare, apaiser, en raison des vertus apaisantes des espèces du genre, ou de sedere, s’asseoir, allusion au port.

Sedum anglicum. Juigné (49), juin 2008


Sedum anglicum

Huds., 1778

Orpin d’Angleterre L’Orpin d’Angleterre est une espèce vivace, glabre, verte, souvent rougeâtre, à souche grêle et rameuse. Les tiges sont nombreuses, et gazonnantes, radicantes à la base. Les tiges florifères sont dressées ascendantes, et mesurent entre 5 et 8 cm ; les stériles sont plus courtes et couchées. Les feuilles sont alternes, ovoïdes, obtuses, gibbeuses sur le dos, imbriquées, prolongées à la base audelà du point d’insertion. Les fleurs sont blanches ou d’un blanc rosé, subsessiles, en petites cymes corymbiformes. Comme le genre, elles sont pentamères et

diplostémones. Les sépales sont ovales, prolongées à la base, 2-3 fois plus courts que les pétales lancéolés-aigus. Les follicules sont étalés-dressés. La floraison est estivale (juin-juillet). L’espèce apprécie les terrains siliceux pierreux, les rochers, les murs, les toits. Formation végétale

Hémicryptophytaies

Ecologie

Pelouses vivaces des lithosols compacts (dalles), acidophiles, euatlantiques

Juigné (49), juin 2008


Sedum andegavense

(DC.) Desv., 1818

Orpin d’Angers, Vermiculaire d’Angers

Angers (49), avril 2010

Cet Orpin est assez rare, et ne se trouve que dans la région d’Angers dans quelques stations, et en Corse. Il est annuel, glabre, à racine fibreuse, grêle. La tige est dressée, courte (1-5 cm), simple à la base, mais divisée en 3 au sommet. Les feuilles sont alternes, grosses, ovales-arrondies, obtuses, prolongée à la base au-delà de leur insertion. Les fleurs sont d’un blanc sale, à pédicelle égalant le calice, en petites cymes p a u c i f l o re s . E l l e s s o n t t é t r a m è re s , isostémones. Les sépales sont largement ovales, aigus. Les follicules dressés sont rugueux et chagrinés. La floraison est précoce et brève (mi-avril à mimai). L’espèce apprécie les rochers schisteux. En France elle semble présente uniquement en Corse, Maine-et-Loire et Deux-Sèvres.

Formation végétale

Thérophytaie

Ecologie

Tonsures annuelles acidophiles, mésothermes, mésoméditerranéennes

Angers (49), avril 2010


Sedum andegavense. Angers (49), avril 2010


Sedum rubens

L., 1753

Orpin rougeâtre

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Juigné sur Loire (49), mai 2009

L’Orpin rougeâtre est annuel. La plante entière est rougeâtre, à racine fibreuse. La tige est dressée, 4-12 cm, simple ou rameuse dès la base, pubescente glanduleuse au moins dans le haut. Les feuilles sont alternes, linéaires, cylindriques, obtuses, glabres, étalées à dressées. Les fleurs sont blanc rosé, sessiles, unilatérales, en cymes cor ymbiformes pubescentes-glanduleuses. Elles sont pentamères, isostémones. Les sépales ovales-triangulaires, 3 fois plus courts que les pétales lancéolés, aristés, rougeâtres sur la nervure. Les follicules sont divergents, rougeâtres, tuberculeux à granuleux, ouverts en coeur.

Formation végétale

Thérophytaie

Ecologie

Annuelles pionnières des clairières et lisières européennes

La floraison est estivale, en juin-juillet On trouve cette espèce dans les lieux arides, les talus, les murs, dans les vignes. Elle se trouve dans presque toute la France. Juigné sur Loire (49), mai 2009


Sedum spurium

M.Bieb., 1808

Orpin bâtard en un court pétiole, obtuses, dentées au dessous du milieu, ciliées. Les fleurs sont rouges à rose foncé, subsessiles, en cymes corymbiformes terminales, denses. Elles sont pentamères, diplostémones. La floraison est estivale, en juillet-août. C’est une espèce échappée des jardines, où elle était cultivée en bordure ou en rocailles. Elle s’est naturalisée sur les vieux murs et parfois sur les rochers. L’espèce est originaire des cailloutis rocheux de montagnes d’Europe centrale. Elle est surtout représentée dans la moitiée nord-est de la France.

Asnois (86), juillet 2006

L’Orpin bâtard est une espèce vivace croissant en larges coussins d’une quinzaine cm de h a u t e u r. L e s t i g e s s o n t c o u c h é e s ascendantes, radicantes, les florifères mesurant jusqu’à 15 cm et les stériles plus courtes. Les feuilles sont opposées, planes, obovales voire cunéiformes, atténuées

Formation végétale Ecologie

Hémicryptophytaie Parois européennes, basophiles


Sedum acre

L., 1753

Orpin âcre, Poivre de muraille, Vermiculaire

Formation végétale

Hémicryptophytaie

Ecologie

Pelouses vivaces des lithosols compacts (dalles) et mobiles (sables), médioeuropéennes à méditerranéennes, basophiles

Cette espèce est vivace. Elle est glabre, verte, et possède un goût très âcre. La souche est grêle. Les tiges sont groupées en gazon serré, ascendantes, assez courtes (5-10 cm), radicantes à la bases. Les feuilles sont alternes sur 6 rangs, très serrées sur les rejets stériles, ovales, bossues, obtuses, non ou à peine prolongées à la base. Les fleurs sont jaune vif, sessiles, par 2 à 5 sur chacune des 2 à 3 cymes formant un corymbe. Elles sont pentamères, diplostémones. Les sépales sont ovales, obtus, 1 fois plus courts que les pétales. Les follicules sont divergents. La floraison est estivale, en juin-juillet. C’est une espèce que l’on trouve sur les murs, les rochers, dans les terrains sableux, où elle pousse en coussin. Elle est commune, surtout en région maritime. Sainte Gemmes sur Loire (49), juin 2008


Sedum acre. Sainte Gemmes sur Loire (49), juin 2008


Sedum anopetalum

DC., 1808

Orpin à pétales dressés, Orpin à pétales droits

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L’Orpin à pétales dressés est une plante vivace. La plante entière est glabre, glauque, à souche fruticuleuse émettant des rejets stériles à feuilles imbriquées, serrées, redressées. Les tiges sont ascendantes, couchées, radicantes à la base. Les feuilles sont cylindriques, un peu comprimées, mucronées, prolongées à la base, ponctuées, dressées, les caulinaires remontant en fausses bractées. Les fleurs sont d’un jaune très pâle, subsessiles, en corymbe toujours droit, à rameux étalés dressés. Les sépales sont lancéolés à aigus. Les pétales sont dressés, linéaires en alêne, 1 fois plus long que le calice. Les étamines glabres.

Saint-Savinien (17), juillet 2010

La floraison a lieu de juin à août. La plante apprécie les pelouses sèches. Les fleurs très pâles de cette espèce permettent de l’identifier assez facilement. Attention toutefois à S. sediforme, dont les pétales et les sépales sont obtus. On trouve cet orpin dans le sud, l’ouest et l’est (remonte jusqu’en Haute-Savoie, dans le Jura et le Doubs, l'lndre-et-Loire).

Saint-Savinien (17), juillet 2010

Formation végétale

Hémicryptophytaie

Ecologie

Pelouses sabulicoles médioeuropéennes, subméditerranéennes, de l'intérieur des terres, dolomiticoles


Genre Umbilicus DC.,1808 Le genre Umbilicus regroupe des espèces herbacées, glabres. Les feuilles sont alternes, charnues. Les fleurs se regroupent en grappe terminale. Elles sont pentamères. Les pétales sont soudés en un tube cylindrique. L’androcée est de type diplostémone (rarement isostémone). Les follicules sont pluriséminées. Du latin umbilicus, ombilic : allusion à la forme des feuilles de l’espèce principale.

Umbilicus rupestris

(Salisb.) Dandy, 1948

Nombril-de-Vénus commun, Ombilic, O. de Vénus, des rochers Le Nombril-de-Vénus est une espèce vivace, glabre, à souche tubérifiée et subglobuleuse. La plante ne porte le plus souvent qu’une seule tige florifère, dressée, de 10 à 30 cm. Les feuilles sont alternes, presque toutes radicales, longuement pétiolées, à limbe orbiculaire, large de 2 à 6 cm, pelté, concave, souvant crénelé. Les feuilles caulinaires sont peu nombreuses, cunéiformes. Les fleurs sont d’un blanc jaunâtre, pédicellées, pendantes, en longue grappe terminale, parfois rameuse à la base, à bractées entières égalant environ le pédicelle. Les sépales sont lancéolés, aigus, égalant environ le quart de la corolle. Les pétales sont unis en une corolle gamopétale, tubuleuse, longue d’environ 0,8 à 1 cm, à 5 lobes courts, ovales. Les étamines sont insérées sur le tube de la corolle, et incluses. Les fleurs éclosent entre le mois de mai et le moi de juillet. L’espèce, comme son nom l’indique, apprécie les rochers, les haies pierreuses sur terrains siliceux, vieux murs. Elle est retrouvée largement dans l’ouest de la France. Cette espèce est caractéristique et aucune confusion n’est possible.

Juigné-sur-Loire (49), juin 2009

Formation végétale

Hémicryptophytaie

Ecologie

Parois européennes, acidophiles,planitiaires-montagnardes


Genre Crassula L.,1753 Les espèces appartenant à ce genre sont de petites herbes annuelles, glabres. Les feuilles sont opposées, connées, souvent rougeâtres. Les felurs sont très petites, axillaires, isolées ou en petites cymes, dialypétales, tri- ou tétramères, à androcée isostémone.

Crassula tillea

Lest.-Garl., 1903

Crassule mousse, Mousse-fleurie

JAngers (49), juin 2010

La Crassule-mousse est une espce annuelle, de très petite taille (5 cm max.) rougeâtre. Les tiges sont rameuses, étalées ou ascendantes, filiformes, florifères dès la base. Les feuilles sont ovales-aiguës, concaves, peu succulentes, rapprochées imbriquées. Les fleurs sont blanchâtres, très petites, axillaires, solitaires, sessiles. On compte 3 ou 4 sépales, ovales et mucronés, 3 ou 4 pétales aigus, 3-4 étamines. Les fruits sont des follicules (3-4), étranglés au milieu, à 2 graines.

La floraison est assez précoces (mai-juin). L’espèce apprécie les lieux humides au printemps, sablonneux ou pierreux, les sables maritimes, et est présente souvent en gazons denses.

Formation végétale

Thérophytaie

Ecologie

Tonsures annuelles acidophiles,mésothermes,mésomédit erranéennes,subhygrophiles


Crassula tillea. Angers (49), juin 2010



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