Le Comité condition féminine Baie-James (CCFBJ), Table régionale de concertation en condition féminine, est un organisme à but non lucratif qui vise à favoriser la circulation de l’information, la mise en commun et l’approfondissement des expériences en matière de condition féminine sur le territoire de la Jamésie. Le Comité tend également à développer la solidarité et la concertation entre les groupes préoccupés par la condition féminine, et ce, en vue d’améliorer et de changer les conditions de vie des femmes sur le plan économique, politique, social, et de la santé.
Responsable du projet Me Manon Fortier Concept, recherche et rédaction Me Manon Fortier © Comité condition féminine Baie-James
La reproduction est autorisée à condition de mentionner la source. Ce document peut être consulté et téléchargé sur le site Internet du CCFBJ : www.ccfbj.com Janvier 2013
Rapports égalitaires
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Table des matières
LES RAPPORTS ÉGALITAIRES
P. 03
LES OBSTACLES AUX RAPPORTS ÉGALITAIRES HOMME/FEMME
P. 07
LES STÉRÉOTYPES
P.
07
HYPERSEXUALISATION ET LES MÉDIAS
P.
14
LA VIOLENCE DANS LES COUPLES
P.
20
Rapports égalitaires
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Les rapports egalitaires Définition
Les rapports égalitaires prennent diverses formes. Ils peuvent se jouer entre deux individus, entre deux individus, d’ethnies, de religions, de sexe et d’âges différents. À cela, peuvent aussi s’ajouter d’autres paramètres comme le budget, le lieu de naissance… Bref, un rapport égalitaire c’est une situation qui oppose (conflit) deux individus ou plus, mais dans laquelle les parties ont des émotions similaires, il y a égalité des forces et un pouvoir comparable. À l’inverse, dans un conflit où l’un des individus se croit légitime dans son action et utilise la violence pour éventuellement obtenir des gains personnels, nous nous retrouvons face à une relation de pouvoir ou à un rapport inégalitaire. Gain personnel
Émotions similaires
Rapport de force Violence
Relation égalitaire Légitimité
Pouvoir comparable
Égalité des forces
Source : Nicole Maillé, UQAM. 18/10/03 Remerciements au Regroupement provincial des maisons d’hébergement
et de transition pour femmes victimes de violence conjugale pour l’utilisation des concepts « conflits et rapport de force ». Programme de prévention à la violence 2002.
Rapports égalitaires
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Au cours de notre vie, nous vivrons tous des situations où les rapports de force seront présents. Toutefois, les relations égalitaires homme/femme feront partie de notre quotidien. C’est pourquoi le présent document s’attarde uniquement à cette problématique et plus particulièrement chez les jeunes.
Activité 1
Rapports égalitaires/Rapports de force
Source : Nicole Maillé, UQAM. 18/10/03 Remerciements au Regroupement provincial des maisons d’hébergement
et de transition pour femmes victimes de violence conjugale pour l’utilisation des concepts « conflits et rapport de force » . Programme de prévention à la violence 2002.
DURÉE : 15 à 30 minutes DÉROULEMENT : Définir pour chacune des situations s’il s’agit d’un rapport de force ou d’un rapport égalitaire en soulevant la carte correspondante. Les participants se mettent en ligne. Ceux ayant la bonne réponse avancent d’un pas, les autres sont éliminés et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un seul participant : le vainqueur. MATÉRIEL : Reproduire le nombre nécessaire de cartes pour que les participants puissent les soulever après l’énoncé. (Voir le jeu de cartes dans la Boîte Rose)
Rapport égalitaire Rapports égalitaires
Rapport de force Page 4
Mise en situation 1
Deux enfants de 8 ans jouent au jeu vidéo. L’un deux insulte l’autre et tente de lui faire perdre contenance en riant de sa manière de jouer. Il se moque de sa console de jeu qui n’est pas dernier cri et essaie de lui enlever la manette pour lui apprendre à jouer. Blessé dans son orgueil, l’enfant refuse de continuer à jouer. En colère, il quitte le jeu et lance la manette. Rapport égalitaire ou rapport de force? Réponse : C’est un rapport de force, parce qu’il y a obtention de gains personnels, un sentiment de légitimité et une utilisation de la violence.
Mise en situation 2
Deux enfants de 8 ans étaient les meilleurs amis du monde. Cependant, ils ne se parlent plus sans s’insulter, car en jouant au jeu vidéo, le gagnant a ri de celui qui perdait. Piqué au vif, ce dernier a refusé de continuer à jouer. Frustré, son ami l’a traité de mauvais joueur. Rapport égalitaire ou rapport de force?
Réponse : C’est un conflit dans lequel se vit un rapport égalitaire puisque leur action empêche, nuit ou interfère avec l’action de l’autre, il y a
égalité des
forces, les pouvoirs sont comparables et les émotions similaires
Rapports égalitaires
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Mise en situation 3 33
Michèle n’aime pas le sport. Personne ne veut d’elle dans son équipe. Lorsqu’elle entre dans le gymnase, les autres filles chuchotent un sourire en coin. Elle s’est même fait demander si elle était née grosse. Au dernier cours, les filles d’un air dégoûté refusaient d’utiliser la raquette de badminton que Michèle avait touchée auparavant. Le professeur a obligé une fille à jouer avec elle. Rapport égalitaire ou rapport de force? Réponse : C’est un rapport de force, parce qu’il y a obtention de gains personnels, un sentiment de légitimité et une utilisation de la violence.
Quand je vois une situation où un
rapport de force se joue, JE
DÉNONCE, au directeur, à mon supérieur, à la police, à un adulte en qui j’ai confiance.
MOI J’AGIS
Rapports égalitaires
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Les obstacles aux rapports egalitaires hommes/femmes Plusieurs obstacles empêchent les femmes et les hommes d’avoir des rapports égalitaires. Certains viennent de notre société et de notre culture parce qu’ils ont modulé la façon dont nous nous comportons dans la société. D’autres viennent de notre éducation, des croyances et du vécu de nos parents. Quoi qu’il en soit, ces obstacles font en sorte que les hommes et les femmes vivent des situations inégales tout au long de leur vie. Certains obstacles, plus spécifiques, peuvent cependant être identifiés et ainsi combattus. Cette section s’arrêtera sur certains d’entre eux soit les stéréotypes, l’hypersexualisation dans les médias et la violence faite aux femmes.
Nous croyons qu’avec les bonnes armes, le combat pour des
relations hommes/femmes plus égalitaires peut être gagné.
LES STÉRÉOTYPES Définition
Source :
STÉRÉOTYPES SEXUELS: la construction sociale du féminin et du masculin, Conseil du statut de la
femme, Mireille Gagnon, responsable, Nord-du-Québec, Abitibi-Témiscamingue
Un stéréotype est une opinion toute faite (jugement ou préjugé) partagée par une population donnée.
C’est une généralisation simplificatrice et abusive d’idées
préconçues ou de croyances partagées, concernant les traits de personnalité ou les comportements d’un groupe de personnes. C’est également une économie de réflexion, basée sur des a priori qui servent de filtre entre l’individu et le réel. Les stéréotypes sont nocifs puisqu’ils sont : réducteurs: ils simplifient à outrance en ne permettant pas les nuances (noir/blanc; homme/femme); rigides; durables; Rapports égalitaires
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subjectifs: ils ne reflètent pas la réalité, mais un jugement a priori, sans connaissance ni évaluation; un préjugé (rarement neutre, en plus d’être erroné) sur : le sexe, l’orientation sexuelle, la race ou la classe sociale; interprétatifs : ils provoquent l’interprétation non nuancée et rapide des faits; prescriptifs (normatifs) : ils signalent les comportements à adopter; prohibitifs : ils induisent des interdits intensifiés (ou assouplis) par le sexe. Bref, les stéréotypes décrivent succinctement des éléments complexes. Des descriptions sont ensuite véhiculées largement, pour finalement prescrire les comportements attendus, et donc, acceptés socialement.
Les stéréotypes sexuels Définition
Les stéréotypes basés sur le sexe évoquent des différences physiques ou psychologiques entre les femmes et les hommes ou de leur rôle (ou une orientation sexuelle) distincts pour chaque sexe s’ils ne sont pas a priori négatifs, ils témoignent d’une conception sociale sur le genre et les comportements attendus (avantageuse pour les garçons, réductrice pour les filles). Par exemple, les hommes aiment les voitures et les filles aiment la mode. Dans la réalité, certaines filles aiment les voitures et certains hommes aiment la mode. Qu’est-ce qu’une vraie fille? Qu’est-ce qu’un vrai gars? La réponse est qu’il y a autant de vraies filles et de vrais gars qu’il y a d’individus sur la terre.
Nous
sommes tous uniques, nous ne pouvons et nous devons refuser d’être catégorisés par une société qui désire réduire au minimum notre façon de penser.
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Exemple
Femme
Homme
Douce
Fort
Soumise
Dominant
Sentimentale
Énergique
Fragile
Aventureux
Les stéréotypes sexistes Définition
Ces stéréotypes sont basés sur une comparaison et une discrimination entre les sexes sous forme virulente du stéréotype sexuel. C’est un jugement négatif ou une conception négative.
Une attitude méprisante et dénigrante à l’endroit des
femmes. Ayant pour but une intention discriminatoire.
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Exemple
Femme
Homme
Elle a eu plusieurs
C’est une putain! Il a eu plusieurs
relations sexuelles.
Quel tombeur!
relations sexuelles.
Elle change
On ne peut jamais Il change
d’employeur.
Il va faire beaucoup
se fier aux femmes! d’employeur.
Elle travaille 60 heures
Elle est ambitieuse Il travaille 60 heures
semaine.
d’argent! Il travaille dur pour que
et une mauvaise semaine.
ses enfants ne
mère.
manquent de rien.
LES CONSÉQUENCES Les stéréotypes ont un impact direct sur plusieurs plans de notre vie.
Par
exemple, sur le plan scolaire, les stéréotypes veulent que les filles aient des difficultés (réelles ou supposées) en maths et en sciences. S’il y a une adhésion forte aux stéréotypes, une moins bonne performance scolaire est possible. Quant à l’orientation professionnelle, les filles pourront vivre une ségrégation : une fille désire étudier en mécanique et son entourage la décourage parce que c’est un métier de gars. Au moment de l’embauche, la discrimination est encore courante. À
compétence
égale,
souvent,
on
embauchera
l’homme
à
cause
des
responsabilités que la femme doit assumer et qui augmentera son taux d’absentéisme (congé de maternité, rendez-vous des enfants).
De plus, les
promotions seront plus difficiles à obtenir en raison de ce même taux élevé d’absentéisme.
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Activité 2
Mythes ou réalités
DURÉE : 15 à 30 minutes DÉROULEMENT : Définir pour chacune des situations s’il s’agit d’un mythe ou d’une réalité en soulevant la carte correspondant. Les participants se mettent en ligne. Ceux ayant la bonne réponse avancent d’un pas et les autres sont éliminés et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un participant : le vainqueur. MATÉRIELS : Reproduire le nombre nécessaire de jetons suivants pour que les participants puissent les soulever après l’énoncé. (Voir jeu de cartes dans la Boîte Rose)
Réalité
Rapports égalitaires
Mythe
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Mise en situation 1
Anne-Sophie désire devenir mécanicienne, mais son amie Marie lui dit qu’elle ne peut pas parce qu’elle n’a pas les caractéristiques biologiques pour y parvenir. Mythe ou réalité? Mythe : Le corps biologique d’Anne-Sophie est conçu à quelques exceptions près comme celui d’un garçon. Elle peut donc occuper l’emploi qu’elle désire.
Mise en situation 2
Maryse convoite un poste plus élevé dans l’entreprise où elle travaille. Marco aussi le convoite. Il indique à Maryse que celle-ci ne peut pas avoir le poste puisqu’elle est enceinte. Mythe ou réalité? Mythe : Selon les lois du Québec, il est interdit de discriminer une femme en milieu de travail, du seul fait qu’elle est une femme. Marco pourrait s’absenter durant un an parce qu’il subit une chirurgie et pourrait avoir le poste convoité quand même. ATTENTION bien que la loi l’interdise, il n’est pas rare de voir des entreprises appliquer ce type de discrimination. Dans ce cas, il faut contacter la Commission des normes du travail puisque des recours existent.
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Mise en situation 3
Thomas veut être infirmier, mais il a peur de se faire « écœurer » par les autres garçons de sa classe. Ceux-ci diront certainement qu’il est homosexuel parce qu’il veut faire un métier de « fille ». Mythe ou réalité? Réalité :
Malheureusement,
la
majorité
des
jeunes,
d’aujourd’hui,
ne
comprendront pas le désir de Thomas. Cependant, Thomas peut se consoler, car une fois formé, les infirmières l’accueilleront à bras ouverts.
C’est en
sensibilisant les jeunes que l’on arrivera un jour à ce que ce genre de situation n’existe plus.
Je vais sur le site :
Pour m’informer et prendre conscience que l’égalité ça se travaille tous les jours.
MOI J’AGIS
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HYPERSEXUALISATION ET LES MÉDIAS L’hypersexualisation est généralement définie comme incluant non seulement l’habillement, des jeunes filles, très évocateur et explicite, mais également les mœurs sexuelles de plus en plus jeunes (sexualité précoce). Ce mot a été inventé par des Québécoises qui ont constaté que de plus en plus de jeunes filles s’habillaient légèrement, que les vêtements qui leur étaient offerts dans les magasins imitaient ceux des artistes les plus « sexy » et surtout à quel point personne ne réagissait devant cette démesure. Les médias et les publicités traitent le corps des jeunes filles, et de plus en plus des jeunes hommes, comme des objets sexuels.
Publicité pour des chaussures
On projette des images de jeunes filles ou de jeunes hommes aux corps parfaits, de préférence les plus dénudés possible et avec des poses sexuellement explicites et souvent misogynes. L’homme domine la
Simule une
femme
relation sexuelle
Corps dénudés Publicité pour des chaussures
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Comment fonctionne l’hypersexualisation? LE SCHÉMA DE L’HYPERSEXUALISATION
Ça touche Qui?
• Les jeunes • Les adultes • Les aînés •L'estime de soi •L'alimentation •Nos rapports face à la consommation •Rapports sexuels précoces •Banalisation des corps •Le corps devient objet et non sujet •Les adultes n'ont plus de repères pour élever leurs enfants •Les stéréotypes •L'Économie •Les prédateurs sexuels
Ça touche Quoi? HYPERSEXUALISATION
Comment? Ça rapporte à qui?
Renfocement des stéréotypes
Surconsommation
Industrie Mode
Anorexie, boulimie
Hausse des MST
Toutes industries qui fait de la pub
Au patriarcat
Industrie des régimes
Rapports égalitaires
Trouble de santé physique
Problème d'éducation de la part des parents
Trouble de santé mentale
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De plus, cette propagande entraine chez les jeunes des comportements sexuels de plus en plus précoces. Malheureusement, ces comportements, étant influencés par les médias et les publicités, seront inégaux entre les deux partenaires puisqu’ils reproduiront ce qu’ils auront vu à la télé, sur le web et ailleurs.
Je prends le temps de m’informer sur l’hypersexualisation en
consultant le site de la Table de concertation du mouvement des femmes du Centre du Québec au Quand je vois une publicité, sexiste, dégradante, stéréotypée, j’écris à la compagnie pour lui faire part
http://www.femmescentreduque bec.qc.ca/
MOI J’AGIS
de ma désapprobation et j’achète avec discernement.
MOI J’AGIS
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Activité 3
Mythes ou réalités
DURÉE : 15 à 30 minutes DÉROULEMENT : Définir pour chaque situation, s’il s’agit d’un mythe ou d’une réalité en soulevant la carte correspondante. Les participants se mettent en ligne. Ceux ayant la bonne réponse avancent d’un pas et les autres sont éliminés et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un participant : le vainqueur. MATÉRIELS : Reproduire le nombre nécessaire de jetons suivants pour que les participants puissent les soulever après l’énoncé. (Voir jeu de cartes dans la Boîte Rose)
Réalité
Rapports égalitaires
Mythe
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Mise en situation 1 Les femmes qui s’habillent d’une manière aguichante (sexy) et qui sont provocantes méritent de se faire agresser : elles l’ont cherchée. Mythe ou réalité? Mythe : Aucune femme ne mérite ou ne cherche à se faire agresser sexuellement. Peu importe son apparence, ses attitudes, ses comportements, la victime n’est pas responsable de l’agression. Les femmes ont le droit de refuser des contacts sexuels à tout moment et on se doit de respecter ce droit.
Mise en situation 2 Seules les jeunes femmes belles, minces et séduisantes se font agresser sexuellement. Mythe ou réalité? Mythe : Toutes les femmes courent le risque d’être victime d’agression sexuelle, peu importe leur âge, leur apparence physique, leur origine raciale ou ethnique, leur statut économique, leur religion, etc. En fait, une femme sur quatre vivra une agression sexuelle dans sa vie.
Mise en situation 3 Les hommes qui commettent des agressions sexuelles sont des hommes normaux et ordinaires. Mythe ou réalité? Réalité: L’agression sexuelle est un crime de pouvoir et de contrôle, et non une pulsion sexuelle incontrôlable ou le résultat d’une maladie mentale. Les études démontrent que les agresseurs sont des hommes normaux et ordinaires. Rapports égalitaires
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Mise en situation 4
L’industrie des régimes et de la jeunesse éternelle rapporte 1 milliard de dollars par année, seulement aux États-Unis. Mythe ou réalité? Réalité : Les compagnies faisant la promotion des régimes et de la jeunesse éternelle font des affaires d’or. Seulement 3% des femmes correspondent aux modèles de beauté que nous vendent les autres industries soit celui de l’extrême maigreur. Les 97% restantes devront toujours suivre des régimes qui au bout de la ligne leurs feront prendre encore plus de poids. Que dire de la jeunesse éternelle inatteignable pour toutes.
Petit exemple
Même produit, mais traité différemment si la « vedette » de la publicité est un homme ou une femme. Rapports égalitaires
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LA VIOLENCE DANS LES COUPLES Source : http://violenceconjugale.gouv.qc.ca/
Il y a cinq expressions possibles de la violence conjugale : verbale, psychologique, physique, sexuelle ou économique. L’utilisation de ces formes de violence permet à l’agresseur d’adapter ses stratégies de contrôle selon les réactions de sa partenaire. De plus, les formes de violence qu’il utilisera ne suivront pas nécessairement un parcours linéaire. La violence conjugale est basée sur une relation de domination. Les victimes peuvent souffrir d’isolement, de harcèlement, de dénigrement, d’humiliation, d’intimidation, de dévalorisation, de menaces, de violence physique et sexuelle, de chantage affectif ou d’injures. Le conjoint ayant des comportements violents peut aussi abuser de sa victime en gérant ses revenus et ses dépenses afin de lui enlever son autonomie. L’emprise du conjoint peut s’exercer sur le plan psychologique en essayant de s’immiscer même dans les pensées de sa victime, en cherchant à contrôler ses paroles et ses gestes ou en surveillant ses allées et venues. LE CYCLE DE LA VIOLENCE CONJUGALE Source: REGROUPEMENT PROVINCIAL DES MAISONS D’HÉBERGEMENT ET DE TRANSITION POUR FEMMES VICTIMES DE VIOLENCE CONJUGALE. La violence conjugale… C’est quoi au juste? 1er trimestre 2006 et http://violenceconjugale.gouv.qc.ca/
Les
agressions
commises
dans
un
contexte
conjugal surviennent à l'intérieur de ce qu’on appelle le « cycle de la violence conjugale ». Ce cycle, qui est mis en place et orchestré par l'agresseur, permet à celui-ci de maintenir sa domination sur sa conjointe. Dans une relation conjugale marquée par la violence, ce cycle se répète plusieurs fois et s’accélère avec le temps.
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PHASE 1 : Climat de tension L’agresseur a des excès de colère, menace l’autre personne du regard, fait peser de lourds silences. La victime se sent inquiète, tente d’améliorer le climat, fait attention à ses propres gestes et paroles.
PHASE 2 : Crise L’agresseur violente l’autre personne sur les plans verbal, psychologique, physique, sexuel ou économique. La victime se sent humiliée, triste, a le sentiment que la situation est injuste.
PHASE 3 : Justification L’agresseur trouve des excuses pour justifier son comportement. La victime tente de comprendre ses explications, l’aide à changer, doute de ses propres perceptions, se sent responsable de la situation.
PHASE 4 : Lune de miel L’agresseur demande pardon, parle de thérapie ou de suicide. La victime lui donne une chance, lui apporte son aide, constate ses efforts, change ses propres habitudes.
DES CHIFFRES QUI FONT PEUR (Source : Ministère de la Sécurité publique, La violence conjugale statistiques 2008).
Les jeunes femmes de 15 à 24 ans sont celles présentant le plus grand risque d’être tuées par le conjoint ou l’ami intime (Statistique Canada 2000). C’est dans cette catégorie d’âge qu’on retrouve le deuxième plus haut taux de signalement d’affaires de violence conjugale à la police. En 2008, 17 321 infractions contre la personne commises dans un contexte conjugal ont été enregistrées par les corps policiers. Plus de 8 victimes sur 10 étaient des femmes, soit 14 242 femmes et 3 079 hommes.
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Outre le fait que les victimes étaient surtout des femmes, quelle que soit la catégorie d'infractions, le profil général était le suivant : près de 9 victimes sur 10 étaient âgées de 18 à 49 ans. 45 % étaient les conjointes de l'auteur présumé, tandis que 41 % étaient des ex-conjointes; 43 % ont été blessées lors de l'infraction et parmi les personnes blessées, 88 % ont subi des blessures légères. En 2007, le nombre d’homicides a diminué avec 8 homicides de moins qu’en 2006, ce qui porte leur nombre total à 12. En 2008, leur nombre total est passé à 11 homicides, soit 9 femmes et 2 hommes. Il s’agit du nombre d’homicides commis dans un contexte conjugal le plus faible depuis 10 ans. On comptait 1 677 autres victimes lors des événements criminels commis dans un contexte conjugal. Environ le tiers de ces autres victimes étaient des jeunes, et la majorité de ces derniers étaient les enfants de l'auteur présumé.
Faites passer le message. En plus d’encourager les victimes à dénoncer leur situation, parler ouvertement et prendre position contre les actes de violence conjugale permet de conscientiser la collectivité
MOI J’AGIS Afin qu’une personne prisonnière du cycle de la violence conjugale arrive à se libérer, l’intervention des proches est souvent nécessaire. Offrez-lui votre appui pour faire cesser la répétition d’actes inacceptables ET, SOUVENT, CRIMINELS.
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Activité 4
Mythes ou réalités DURÉE : 15 à 30 minutes DÉROULEMENT : Définir pour chaque situation, s’il s’agit d’un mythe ou d’une réalité en soulevant à main levée le jeton correspondant. Les participants se mettent en ligne. Ceux ayant la bonne réponse avancent d’un pas et les autres sont éliminés, ainsi de suite MATÉRIELS : Reproduire le nombre nécessaire de jetons suivants pour que les participants puissent les soulever après l’énoncé. (Voir jeux de cartes ci-joint)
Réalité
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Mythe
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Mise en situation 1
La violence conjugale est un problème d’ordre privé. Personne ne devrait attaquer la « sainteté » de la famille. Mythe ou réalité? Mythe : Certains actes de violence sont de nature criminelle, qu’ils se passent à l’intérieur ou à l’extérieur du couple. Le fait de croire que la violence conjugale est privée condamne les victimes à rester sous l’emprise de leur agresseur et rend plus difficile l’intervention des autres; ce qui, par conséquent, perpétue la violence. La violence conjugale est un problème d’ordre social important. Mise en situation 2
Les femmes provoquent, elles poussent les hommes à la violence. Mythe ou réalité? Mythe : Personne ne cherche ou ne provoque la violence de l’autre. C’est son comportement et lui seul qui en est responsable. Personne ne mérite de subir la violence. Mise en situation 3
L’homme est le seul responsable de sa violence. Mythe ou réalité? Réalité: Il est responsable à 100 % de ses comportements violents. Il va cependant chercher à rendre sa conjointe responsable de sa violence pour qu’elle ne le quitte pas et ne le dénonce pas.
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Liste d’outils
DOCUMENTS NUMÉRIQUES
Titre À quoi tu joues?
Auteur
Type de document
Commission
Européenne Charte québécoise pour PDF une image corporelle saine et diversifiée Clip mai clip égal! Ministère de l’Éducation PDF du Québec Comment promouvoir UNESCO PDF l’égalité entre les sexes par les manuels scolaires Égalité internationale République Française PDF Comparaison EuropeGouvernement du Amérique du Nord Québec Filles et garçons… Accordons-nous!
Direction de l’adaptation PDF scolaire et des services complémentaires
du
ministère de l’Éducation Filles et garçons Bougez Groupe académique PDF vos idées sciences et technologie de Lille Filles et garçons à l’École, Académie clichés en tous genres Fernand Gazette des filles
Clermont- PDF
Conseil du statut de la PDF femme
Guide des métiers traditionnellement masculins Image corporelle et hypersexualisation : Répertoire des outils et documents existants Inégalité des sexes dans Rapports égalitaires
Comité
condition PDF
féminine Baie-James Table du
de
concertation PDF
mouvement
des
femmes de la Mauricie Nicole Mosconi
PDF Page 25
l’éducation familiale et scolaire Le couple à l’adolescence Régie régionale de la PDF santé et des services sociaux
de
Montréal-
Centre Le harcèlement sexuel en Coordination à milieu scolaire condition féminine Léo et Léa
la PDF
Réseau des groupes de PDF femmes
Chaudière-
Appalaches Les filles et les garçons à la Habilo Médias télévision Osez être soi-même Francine Duquet
PDF PDF et PowerPoint
Geneviève Gagnon Mylène Faucher SEXE/MÉDIAS Le sexe dans les médias : obstacle aux rapports Conseil du statut de la PDF égalitaires femme Publicité sexiste Chantal Locat
PowerPoint
SEXISME Ensemble contre toutes LUCIDE les discriminations Outils pour une éducation non sexiste
Association Adéquation
Stéréotypes et préjugés Mathilde Borgne dans le monde du travail… Léa Carpentier
PDF PDF
Perrine Klinger Stéréotypes sexuels
Conseil du statut de la PowerPoint femme
Vers qui vers quoi?
Coordination
à
la PDF
condition féminine VIOLENCE Trousse Ruban blanc Rapports égalitaires
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Violence entre enfants
Gouvernement
de PDF
l’Ontario
Viraj Nicole Maillé
PowerPoint
Coordination à condition PDF féminine
SITES INTERNET www.ccfbj.com www.csf.gouv.qc.ca www.maisons-femmes.qc.ca www.fede.qc.ca violenceconjugale.gouv.qc.ca tclcf.qc.ca/trousse/accu.html www.femmescentreduquebec.qc.ca www.tcmfm.ca www.femmesca.com www.recif02.com www.femmes-bsl.qc.ca
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DOCUMENTATIONS Ces outils sont disponibles pour un prêt au CCFBJ
Trousse de promotion des valeurs égalitaires : Cette trousse contient un DVD de l’humoriste
Boucar Diouf avec un guide
d’animation ( bas-saint-laurent.org/immigration ), un Guide pratique d’information et d’action (www.rqcalacs.qc.ca ) et 12 portraits de femmes qui exercent un métier traditionnellement masculin (www.unebonnetete.com )
Premières amours : Il s’agit d’une trousse d’intervention sur les relations amoureuses des jeunes. Qui contient 2 DVD, deux CD-ROM deux cahiers d’animations et du matériel complémentaire.
ÉgalE et DifférentE : Ce document est le résultat de recherche fait dans Lanaudière pour connaître les perceptions sur l’égalité entre les femmes et les hommes.
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552, 3 Rue, Bureau 203 e
Chibougamau (Québec) G8P 1N9 Téléphone : 418-748-4408 Télécopieur : 418-748-2486 Courriel : direction@ccfbj.com www.ccfbj.com
Ce guide est rendu possible grâce aux partenaires de l’Entente spécifique 2010-2011 et autres.
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