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12 congrès des Jeunes Socialistes Texte d’orientation proposé par le Bureau National et soumis aux amendements des adhérents
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TITRE
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Ce texte s’adresse à tous les jeunes dont le cœur bat à gauche, qui veulent avec nous transformer la société et réveiller la gauche.
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Nous sommes des milliers de Jeunes Socialistes, partout en France, qui consacrons du temps et de l’énergie à défendre nos convictions. Chaque jour, nous voyons dans nos propres vies et autour de nous l’étendue de la crise de défiance démocratique vis-à-vis de responsables politiques perçue comme une « classe » qui se sert avant de servir l’intérêt général. Cette défiance se traduit aussi par un rejet de la gauche parmi les jeunes. Mais nous voyons aussi la richesse de l’engagement et l’aspiration à l’égalité, qui imprègne la société.
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Notre génération a connu la joie du 6 mai 2012, elle a bénéficié parfois de mesures de gauche : mariage pour tous, augmentation des bourses, encadrement des loyers, ou encore loi sur l’économie sociale et solidaire. Mais elle a connu trop de renoncements, de promesses abandonnées en cours de route, et de désillusions qui l’ont éloigné de la gauche. Elle se sent trop souvent abandonnée voir même trahie par une social-démocratie qui ne mène pas les batailles politiques et culturelles et France et en Europe, laissant gagner dans les urnes et les esprits, les libéraux et les réactionnaires. Trop souvent, les choix économiques et sociaux faits par notre famille politique ne traduisent pas nos engagements.
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Pour beaucoup de jeunes, trop peu de choses ont changé depuis 2012. Peu à peu, c’est le sentiment de fatalité qui s’impose.
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Notre génération, traversée par les mêmes inégalités que la société, connaît aujourd’hui le taux de pauvreté le plus important, rencontre les plus grandes difficultés pour trouver du travail, un logement, se soigner et étudier. Elle est la première victime de l’austérité en Europe, mais aussi la plus vulnérable aux dérèglements climatiques et celle qui a le plus le sentiment que son bulletin ne peut rien changer de son quotidien.
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Notre génération est celle qui assiste à la montée des tensions provoquées par les réactionnaires, qui veulent stigmatiser, discriminer et diviser les citoyens. Elle voit la montée de l’extrême droite à travers toute l’Europe, et dans nos territoires.
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Partout en Europe, les partis sociaux-démocrates sont en déclin à cause de leurs contradictions et de compromis avec la droite qui deviennent trop souvent des comprimissions.
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Ces constats, loin de nous décourager, nous invitent au contraire à nous engager pour transformer la société et à convaincre qu’une politique de gauche peut transformer la société.
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Des jeunes nous montrent l’exemple aux quatre coins du monde, en faisant gagner la démocratie et en combattant la misère. En Europe, ils sont au cœur des mouvements qui incarnent l’alternative à l’austérité et un nouveau souffle démocratique.
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Ici, et maintenant, nous voulons transformer la société, nous voulons réveiller la gauche au pouvoir, qui ne réussit malheureusement pas aujourd’hui à incarner l’alternative progressiste à l’austérité et à l’autoritarisme défendus par la droite et l’extrême droite. L’aspiration à l’égalité est bien vivante, elle ne demande qu’à se traduire dans les faits.
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Nous avons la conviction que la gauche au pouvoir ne sera pas jugée sur des indicateurs macroéconomiques usés et obsolètes, mais sur sa capacité à réduire les inégalités et à changer le quotidien de celles et ceux qui lui ont permis de gagner en 2012. C’est auprès d’eux que nous devons être crédibles, plus qu’auprès d’agences de notation antidémocratiques ou d’une commission européenne habitée par les dogmes du néolibéralisme.
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Être socialiste en 2015, c’est porter des valeurs et vouloir les transcrire dans le réel. Ces valeurs sont combattues par une droite radicalisée et une extrême droite qui cherche à se banaliser. Notre valeur cardinale, c’est l’égalité, dans tous les domaines et à chaque étape de la vie. Notre identité, c’est la République qui émancipe et protège, celle qui a besoin du socialisme pour ne pas rester une coquille vide. Nous portons l’exigence de démocratie, qui est une fin en soi et pas une simple méthode d’organisation de l’espace public. Nous sommes les militants de la solidarité, du commun, et de la transformation sociale et écologique.
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Les valeurs de la gauche ne sont pas abstraites, elles impliquent la recherche systématique du progrès, et d’abord de la justice sociale. Notre premier devoir est d’améliorer les conditions de vie des individus.
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Notre vocation est de représenter dans l’espace démocratique les intérêts de ceux qui n’ont pour seul bien que leur force de travail et leur bulletin de vote, auprès de qui nous avons fait en 2012 une promesse de changement. Nous voulons aussi convaincre la gauche au pouvoir que sans le soutien de la jeunesse, elle est vouée à être balayée par ses adversaires.
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Nous serons de tous les combats, au cœur de la gauche et de la société engagée, avec pour seule destination le socialisme.
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Nous sommes des militants de la dignité
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Nous sommes un pays riche, dans le continent le plus riche de la planète. Et pourtant, sur ce continent, 25 millions de personnes sont au chômage et 80 millions vivent dans la pauvreté. Dans notre pays, des millions de femmes et d’hommes, dont de très nombreux jeunes, tentent chaque jour de survivre, sont touchés par la précarité ou désespèrent de trouver un emploi.
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Parce qu’une société des égaux garantit la dignité de chacun, les minimas sociaux doivent être revalorisés au niveau du seuil de pauvreté et permettre à chacun de vivre dignement. Nous voulons également l’augmentation des salaires et d’abord du SMIC, porté à 1500 Euros bruts, pour redonner du pouvoir d’achat à la majorité des Français et partager les richesses.
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Notre système de protection sociale, issu du Conseil national de la résistance et des luttes du mouvement social doit faire face aux mutations familiales, démographiques et sociales. Mais nous refusons que ces dernières soient un prétexte pour affaiblir de quelque façon que ce soit la solidarité qui lie les citoyens de notre pays entre eux. Nous voulons qu’il puise sa force dans de nouvelles sources de financements, avec des cotisations qui ne reposent pas uniquement sur le travail, dont l’assiette serait élargie et par une suppression de nombreuses niches sociales. Les cotisations sociales ne sont pas des « charges », nous ne céderons rien sur la bataille des mots. Ces cotisations sont un salaire différé et donc
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une source de solidarité mais aussi de répartition des richesses, nous refusons la logique qui pousse à leur diminution.
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Nous rappellerons sans cesse que les aides apportées aux plus démunis, les allocations ou les dispositifs d’insertion ne sont pas, comme le dit la droite, de l’assistanat, mais bien de la solidarité.
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Nous refuserons la stigmatisation des chômeurs et des pauvres, qui sont trop souvent les boucs émissaires de ceux qui veulent opposer les misères pour mieux justifier les privilèges de quelques uns.
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Il est nécessaire de réduire le coût des loyers par le rétablissement de leur encadrement et de réduire encore les frais de santé qui empêchent beaucoup de personnes à renoncer aux soins, notamment chez les jeunes. Nous soutenons la généralisation du tiers payant, et demandons la mise en place de chèques santé pour tous les jeunes.
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Les plus pauvres sont aujourd’hui ceux qui ont le plus à souffrir des injustices. Ils sont moins bien protégés, moins bien soignés, moins accompagnés à l’école, dans le travail et sont mêmes, de fait, mis à l’écart du champ démocratique. Le combat pour la dignité des individus sera une de nos priorités et un élément déterminant dans le bilan de la gauche au pouvoir.
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Nous avons l’ambition de l’égalité
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Nous voulons une société d’égalité qui donne davantage à ceux qui en ont besoin et qui permette à chacun de s’émanciper. Les inégalités de revenus et de patrimoine retrouvent les niveaux qu’elles avaient à la fin du 19ème siècle, il faut donc répartir les richesses.
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Pour briser la spirale de la reproduction sociale, il est essentiel de taxer davantage la rente qui privilégie l’accumulation et l’accaparement du patrimoine.
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Comment pouvons-nous accepter que dans notre société, les inégalités préexistent, avant même la naissance des individus ? En France aujourd’hui, le tiers de la population le plus riche possède les trois quarts du patrimoine. Nous devons briser cette éternelle reproduction, par la taxation plus forte de l’héritage.
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L’égalité passe également par la limitation des hauts revenus, l’encadrement des salaires et une réforme fiscale qui permette à l’impôt d’être véritablement progressif et plus redistributif. Cette réforme ne sera pertinente que si elle se traduit par la fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG, le doublement du nombre de tranches et la baisse de la TVA comme nous en avions pris l’engagement en 2012.
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Aujourd’hui, l’obsession de la baisse du coût du travail a passé sous silence le coût du capital, qui est moins taxé, encourageant la rente et l’accumulation. Il est indispensable, pour la justice fiscale, de rééquilibrer cette situation.
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L’égalité, c’est aussi et surtout la capacité de chacun de s’émanciper et pour les jeunes, l’accession à l’autonomie. Nous voulons donc pour tous les jeunes en formation, une allocation d’autonomie universelle et individualisée, s’inscrivant dans un parcours d’autonomie qui permette d’étudier sans avoir à se salarier et donc sans augmenter les risques d’échec. L’accès à l’autonomie est une réponse à la reproduction sociale qui mine notre société. Nous militons pour l’accès de tous les jeunes au droit commun avec notamment l’extension du RSA-socle aux moins de 25 ans.
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Nous voulons aller plus loin encore pour lutter contre la reproduction sociale à l’Ecole. Adapter les rythmes scolaires au bien être des élèves, réformer le collège, rétablir la formation des enseignants, créer des dizaines de milliers de postes dans l’Education nationale sont de bonnes mesures que nous devons défendre face à une droite aveuglée par son obsession de la réduction des dépenses publiques. Mais il nous faut passer à la deuxième étape, celle de la révolution pédagogique pour sortir du tout magistral, de la notation qui exclut, mais aussi celle des moyens supplémentaires pour donner à notre ambition d’égalité à l’Ecole toutes les chances de devenir réalité.
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Nous voulons augmenter le budget de l’Enseignement supérieur et de la recherche et sortir du système de sélection avec notamment la fusion des grandes écoles et des universités.
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Pour que la République redevienne un espace d’engagement, nous militons pour un service civique universel qui permet à chaque jeune de partager une expérience commune au service de l’intérêt général.
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La lutte contre toutes les discriminations est au cœur de notre engagement et de l’identité de la gauche. Elle est une des raisons de sa victoire de 2012. Trop de promesses ont été trahies dans ce domaine. Les discriminations se cumulent trop souvent. Nous voulons nous saisir des outils législatifs pour qu’enfin nous combattions plus fortement les discriminations. Nous voulons que la République passe de l’invocation à la traduction concrète dans la vie des citoyens. Nous voulons lutter contre les amalgames, les stigmatisations. Nous demandons notamment la mise en place d’une attestation de contrôle d’identité pour lutter contre les contrôles au facies. Plus globalement nous soutenons les initiatives parlementaires pour étendre l’action de groupe au champ des discriminations.
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Le maintien de l’ordre ne peut être un prétexte à des atteintes aux libertés publiques et individuelles via par exemple la surveillance généralisée et à des violences policières.
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La République ne peut rester un slogan creux pour des millions de citoyens qui se sentent exclus et perçoivent la devise républicaine de liberté, d’égalité et de fraternité comme une incantation abstraite. Nous voulons une société du devenir ensemble, dans laquelle la laïcité protège et ne sert pas de prétexte à l’extrême droite et à la droite extrême pour stigmatiser et développer le racisme anti musulmans. Nous refusons la suppression des menus de substitution dans les cantines et demandons leur généralisation à travers des menus végétariens. L’Ecole ne peut pas être le lieu de l’exclusion et de la discrimination.
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La République ne peut pas s’arrêter aux portes des prisons, nous voulons y garantir l’accès à la santé, au travail et à la culture. Il est temps d’en terminer avec le tout carcéral et d’engager une nouvelle politique pénale conforme à notre idéal de justice.
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Nous militons pour une politique migratoire de gauche en France et en Europe et refusons la mise en concurrence des misères et des souffrances. Que l’on souffre en France ou ailleurs, que l’on fuie la guerre ou la misère, le devoir d’humanité et de solidarité est le même. Nous sommes pour la régularisation des travailleurs sans papiers et de leurs familles, le droit de vote des étrangers, la fin des politiques du chiffre et la reconnaissance du statut de réfugié climatique. Une politique migratoire de gauche implique une harmonisation européenne, avec une véritable solidarité entre les Etats membres. Il est inacceptable que dans l’Union européenne, un Etat comme la Hongrie conduise une politique xénophobe et construise des murs pour empêcher l’afflux de migrants.
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La mondialisation accentue les fractures territoriales, la société est de plus en plus clivée entre des territoires métropolitains attractifs et dynamiques qui concentrent la culture, les emplois et la richesse, et de l’autre côté des territoires ruraux, périurbains et les quartiers populaires des zones urbaines qui subissent de plein fouet la désindustrialisation et le recul des services publics.
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La gauche au pouvoir doit agir pour les quartiers populaires, dont les habitants ont fait la victoire de François Hollande. La construction de logements décents et abordables est un impératif, tout comme l’est la réimplantation des services publics et des investissements pour l’emploi ainsi qu’une vraie démocratie locale qui associe les habitants des quartiers populaires aux choix d’aménagement de leur cadre de vie. Nous voulons renforcer le monde associatif qui subit les baisses de subventions, le privant d’emplois et de moyens pour agir concrètement auprès de ceux qui en ont le plus besoin.
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Les services publics sont le patrimoine de ceux qui n’en n’ont pas. Nous voulons leur protection face à l’obsession de la réduction du périmètre d’intervention de la puissance publique. Nous voulons les préserver de la voracité des intérêts financiers, pour n’être que l’instrument de la promesse républicaine d’égalité, partout et pour tous dans les mêmes conditions.
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L’égalité se décline dans tous les territoires, du village isolé aux quartiers populaires des grandes métropoles. L’instrument de cette égalité des territoires est le service public. Nous militons pour son renforcement plutôt que sa désagrégation progressive. L’accès égal à la santé doit être garanti partout, à travers des maisons médicales et la fonctionnarisation de la médecine, pour lutter contre les déserts médicaux.
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Être socialiste, c’est être féministe. Nous soutenons l’action de la gauche au pouvoir pour renforcer les droits des femmes et réduire les inégalités femmes-hommes partout. Nous poursuivrons notre militantisme pour déconstruire partout les stéréotypes sexistes, les propos inacceptables, et les violences symboliques ou physiques à l’égard des femmes. Nous demanderons que le caractère sexiste d’un crime soit reconnu comme une circonstance aggravante. Face aux attaques des réactionnaires contre le droit des femmes à disposer librement de leur corps et d’avorter, nous ne baisserons pas notre vigilance et dénoncerons toutes les tentatives de remise en cause de ce droit fondamental. Nous réaffirmons notre engagement pour l’abolition de la prostitution.
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Les militants de l’égalité ont été fiers que la gauche ouvre le droit au mariage à tous les couples. Ils attendent désormais, l’ouverture du droit à la PMA aux couples lesbiens et la fin de toutes les discriminations officielles ou sociétales, subies par les personnes LGBTQI. Le combat contre l’homophobie doit être amplifié, notamment à l’école.
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La culture est un patrimoine commun, elle est diverse et riche. Elle est un des instruments de l’émancipation. Il faut renforcer le statut des intermittents, trop souvent frappés par la précarité. Alors que les politiques de réduction des dépenses publiques conduisent à réduire les subventions qui font vivre la culture sur tous les territoires, nous disons à l’inverse qu’il est nécessaire d’augmenter le budget national de la culture et les subventions des collectivités.
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Alors qu’arrivent les élections régionales, nous en appelons à l’arrêt des baisses de dotations des collectivités territoriales, qui investissent pour l’emploi, les jeunes, la culture, la formation, la transition énergétique et les transports.
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Nous voulons changer de modèle de société
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Le capitalisme exploite les êtres humains et la terre d’un même élan. Ce système, fondé sur la recherche permanente du profit et le règne de l’hyperconsommation, engendre chaque année plus d’inégalités, et plus de gaz à effet de serre que les ecosystemes ne peuvent en supporter. Pendant qu’une minorité consomme à l’excès, une majorité vit difficilement. Les plus pauvres sont aussi ceux qui subissent les premiers la précarité énergétique, la pollution de l’air, l’obésite résultant de la malbouffe et les maladies liées aux matériaux toxiques.
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L’urgence climatique est une réalité. Elle doit être affrontée, tant dans les cadres de négociations internationales comme la Conférence de Paris qui aura lieu dans quelques semaines, que dans la transformation de notre modèle de développement en France et dans chaque région.
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Nous voulons une société écologiste, qui se détache des mythes économiques des années 80 de l’obsession productiviste, et du recours aux énergies fossiles. La transition énergétique est une priorité. Elle doit se mener en France et en Europe à travers un investissement massif et donc des centaines de milliers d’emplois créés dans ce domaine. Le secteur de l’énergie doit échapper à la sphère privée pour être soumis à la seule exigence de l’intérêt général. Nous voulons développer la planification décentralisée pour faire la transition énergétique sur tous nos territoires, dans lesquels les collectivités de gauche innovent déjà et participent au changement de modèle. Cela nécessite de sortir du nucléaire.
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Nous militons contre l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste et la culture des OGM.
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La crise agricole démontre la nécessité de changer pour un modèle d’agriculture paysanne, locale et biologique.
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Dans une économie sans croissance, où la productivité augmente, la réduction du temps de travail s’impose comme une évidence pour partager le travail. Elle contribue aussi à l’émergence d’un autre rapport au travail et au temps, permettant aux individus de s’émanciper dans une société du temps libéré, de la culture, des loisirs et de l’engagement. C’est dans ce sens que nous voulons réduire le temps de travail hebdomadaire avec le passage aux 32 heures, une sixième semaine de congés payés mais aussi tout au long de la vie, notamment à travers une année sabbatique rémunérée tous les dix ans ou encore la baisse des annuités de cotisation. Nous réaffirmons notre opposition à l’extension du travail du dimanche.
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Cette politique de partage du temps de travail doit être conduite à l’échelle européenne pour limiter la mise concurrence des salariés des Etats membres.
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Ce changement de modèle implique de repenser le travail, dont les souffrances qu’il génère sont plus variées et les réalités plus complexes que par le passé.
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Nous voulons renforcer les droits des salariés et conquérir de nouveaux droits pour répondre aux réalités du temps présent. Notre modèle social doit être repensé face aux mutations du marché du travail pour que les droits sociaux soient rattachés aux personnes et non plus à leur statut socio-professionnel. Les travailleurs sont soumis à des risques plus complexes et variés qu’auparavant, lesquels génèrent de nouvelles formes de souffrances qu’il convient de prendre en compte. Nous militerons pour la reconnaissance des
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nouvelles souffrances au travail comme le burn out, et demanderons la reconnaissance d’un droit à la déconnexion.
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Simplifier le code du travail revient trop souvent à affaiblir les protections des salariés. Nous voulons faire du CDI la norme pour limiter la précarité, créer plus de postes de médecins et d’inspecteurs du travail pour protéger les salariés. La loi doit primer sur le contrat, parce qu’elle protège l’intérêt général. Nous demandons l’interdiction des licenciements boursiers.
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Une économie qui n’est pas tournée vers le seul appât du gain existe déjà : l’économie sociale et solidaire. Nous appelons à la défense du modèle coopératiste, à la possibilité pour les salariés de reprendre leur outil de travailet de l’administrer. Une réforme fiscale doit rendre incitatif l’investissement dans l’économie sociale et solidaire.
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Nous voulons aider par tous moyens financiers et légaux, les initiatives concrètes qui font vivre des alternatives au libéralisme et à la société de consommation. Les circuits courts en sont un exemple.
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La transformation d’un modèle ne serait pas complète si elle ne produit pas un nouveau souffle démocratique. La démocratie est une fin en soi et pas seulement un moyen, elle implique le partage les pouvoirs.
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Répondre à la défiance démocratique passe bien évidemment par la mise en places des politiques d’égalité et par une bataille culturelle et politique acharnée contre l’extrême droite, mais aussi par une évolution radicale des institutions.
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Nous voulons une 6ème République qui mette le Parlement au centre du pouvoir, en réduisant considérablement les prérogatives du Président de la République. Cette 6ème République devra aussi garantir le non-cumul des mandats dans le temps, supprimer le sénat et permettre une véritable expression populaire à travers l’initiative de référendums.
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Mais l’exercice de la démocratie ne s’arrête pas aux seules institutions. Il convient d’irriguer l’ensemble des sphères de la société de plus de démocratie. La démocratie locale doit devenir plus participative et ne plus être confondue avec la communication. Nous croyons dans la force de la décentralisation qui rapproche le pouvoir des citoyens et leur donne des leviers pour agir sur leur quotidien.
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La démocratie doit s’exercer dans l’entreprise, dans l’accès des usagers aux services publics, mais aussi dans les universités et les lycées.
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Dans l’entreprise, elle sera garantie par une représentation conséquente des salariés au sein des Conseils d’administration, des chèques syndicaux, la gestion paritaire des organismes et le rétablissement d’une justice prudhommale qui protège les salariés. A nous d’inventer un nouveau modèle d’entreprise fondé sur la co-gestion pour faire vivre la démocratie sociale.
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Nous voulons la solidarité entre les peuples
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Pour mettre en place ce nouveau modèle, seuls nous serons impuissants. Nous voulons donc agir en Europe pour la réorientation de la construction européenne et sa démocratisation. Aujourd’hui, elle est bureaucratique et figée sur des règles libérales qui l’empêchent de fonctionner dans la solidarité et éloignent les peuples du rêve européen.
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La confrontation entre la gauche et la droite est nécessaire en Europe pour mettre fin à l’indifférenciation et faire reculer les nationalistes, afin de gagner demain un rapport de force qui nous permettra de mettre à exécution nos vieilles promesses d’Europe sociale et écologiste. Aucune gauche ne peut réussir seule en Europe, c’est pourquoi la socialdémocratie européenne doit se ressaisir, et renouer avec son ambition d’harmonisation sociale et fiscale par le haut, de juste-échange par un protectionnisme européen aussi bien utile pour nous que pour le reste du monde.
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Nous serons aux côtés des grecs, des espagnols, et des autres militants de gauche qui luttent en Europe pour le respect de la souveraineté populaire et une alternative à l’austérité.
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Nous sommes attachés à la monnaie unique, qui est une chance pour l’Europe, mais voulons qu’elle fasse l’objet de choix. Il est indispensable de remettre en cause le statut de la banque centrale, de l’obliger à prêter à faible taux aux Etats membres et d’intégrer l’emploi et la transition énergétique dans ses objectifs, aux côtés de l’inflation.
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L’Europe doit lutter contre la toute-puissance de la finance par une taxe sur les transactions financières pour ralentir ses rouages, et enfin s’unir pour la fin des paradis fiscaux et contre la spéculation.
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La dette grecque doit être restructurée et en grande partie annulée. Il ne s’agit pas seulement d’une question économique, mais aussi d’un choix politique et moral, pour ne pas asphyxier encore plus un pays qui a souffert des ravages imposés par la troïka.
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La gauche au pouvoir en France doit remettre en cause les règles d’inspiration ordolibérale, contenues notamment dans le TSCG, qui condamnent l’Europe à l’impasse économique et démocratique parce qu’elles figent dans le marbres des principes dogmatiques et dangereux.
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Si la gauche européenne n’est pas capable d’incarner dans ses alliances et ses choix programmatiques l’alternative à l’austérité et un projet progressiste et fédéraliste pour l’Europe, elle laissera le champ libre à ceux qui veulent briser le projet Européen.
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Le combat dont la gauche européenne doit se saisir avec force est celui du traité transatlantique de libre échange avec les Etats Unis. L’émergence d’un nouveau modèle est incompatible avec projet qui affaiblirait la démocratie, la justice, l’environnement et les protections sociales des citoyens en Europe comme en Amérique. Nous continuerons à réclamer l’abandon des négociations sur le TAFTA.
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Nous sommes internationalistes et continuerons à militer avec nos camarades du monde entier pour soutenir la démocratie et les combats sociaux. En Afrique, des camarades s’organisent et ont besoin de notre soutien, lucides sur l’Histoire de la France sur ce continent et conscients des défis à relever pour le développement économique, social, écologique et démocratique.
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Dans un monde où les conflits se multiplient, nous demandons une démocratisation des institutions internationales et la suppression du Conseil de sécurité de l’ONU qui n’a pas de légitimité aujourd’hui.. Le pacifisme demeure notre boussole.
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Nous voulons réveiller la gauche
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La gauche est divisée, fragmentée. Pourtant, à côté d’elle, la société engagée est mobilisée dans des collectifs, des associations, des luttes, pour promouvoir des alternatives ou défendre des droits et des progrès.
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Nous voulons l’union de la gauche. Elle implique une réorientation de la politique conduite actuellement par le gouvernement, qui divise la gauche, mais aussi la construction d’un projet ambitieux et novateur, d’alternative aux politiques libérales, pour la transformation sociale, écologique et démocratique. Nous travaillerons à faire se rassembler toutes celles et tous ceux qui luttent pour la transformation sociale dans des mouvements politiques, associatifs, syndicaux, dans des collectifs. Avec eux, nous construirons des propositions communes pour 2017 et impulser des dynamiques dans la société pour être systématiquement utiles à la transformation sociale.
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Rassembler la gauche ne se décrète pas, c’est une construction qui implique des actes forts de la part des socialistes pour réorienter la politique menée depuis 2012. Rassembler la gauche, c’est redonner du sens au clivage en réaffirmant des oppositions fortes avec la droite et son modèle libéral et autoritaire. Rassemblée, la gauche sera plus forte électoralement mais surtout plus forte dans les débats qui traversent la société.
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Réveiller la gauche implique de la rappeler sans cesse à ses engagements et à ne pas dévier de nos convictions. Notre force pour maintenir notre cap, c’est notre autonomie.
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Nous voulons rénover notre Mouvement, c’est imposer la parité dans ses instances, permettre l’expression de chaque militant, le partage des savoirs, donner plus de poids à la délibération collective.
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Nous voulons poursuivre notre engagement pour que notre organisation échappe à tous réflexes sexistes et à la domination masculine qui s’exerce trop souvent dans la sphère politique, comme ailleurs.
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Nous rénoverons notre Mouvement pour le rendre plus utile à notre engagement, plus ouvert encore sur la société et les jeunes. La rénovation, nous la ferons pour nous mêmes, pour transformer notre organisation et lui donner un nouveau souffle démocratique, mais aussi et surtout pour faire des Jeunes Socialistes l’instrument de tous les jeunes qui veulent transformer la société, s’émanciper et bouger la gauche.
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Ce texte d’orientation est le dernier élaboré selon cette procédure de congrès. Nous engagerons la rénovation de nos procédures et de nos pratiques, à travers une charte de la rénovation.
Document de travail