Regards de jeunes libéraux sur le populisme

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Déjà durant la période 2000-2010, ces besoins ont été compensés à 70% par l’immigration11 . D’autant plus que le vieillissement démographique12 et la baisse de natalité contribuent à l’inversion de la pyramide des âges des sociétés européennes, réduisant ainsi le groupe de travailleurs actifs sur le marché du travail. C’est à partir de cet état de fait que les autorités politiques européennes devraient profiter de cette augmentation de la migration économique pour combler les besoins spécifiques de leurs marchés de l’emploi. D’ailleurs, comme le rappelle Jérôme Vignon13, entre 2010 et 2020, selon les projections faites pour l’exercice Europe 2020, l’apport estimé à 9 millions d’immigrants actifs équilibrera tout juste la baisse de la population active européenne due au vieillissement. Il est donc plus que temps de renforcer des politiques migratoires du travail et ce, tant au niveau européen qu’au niveau national. DES SOLUTIONS POUR L’UNION EUROPÉENNE Une étude14 de l’OCDE et de la Commission Européenne souligne plusieurs points d’amélioration pour affiner les politiques migratoires européennes. Parmi ceux-ci, nous retrouvons, tout comme évoqué précédemment, l’orientation de politiques où les besoins sont grands et l’attractivité faible. Les compétences des migrants devraient être évaluées le plus vite possible afin de les orienter vers des emplois conve-

nant à leur niveau d’éducation et où il y a des manques de main d’oeuvre. Pour mettre en place cet objectif, il est également nécessaire d’établir des canaux légaux de migration pour empêcher le recours à l’illégalité. Par exemple, une approche sectorielle pourrait être plus développée. Elle permettrait d’abord d’identifier des catégories de migrants économiques et des standards pour leur recrutement. Cette approche sectorielle pourrait ensuite établir des procédures législatives européennes permettant aux migrants économiques de s’établir dans un État-Membre depuis un autre afin d’y acquérir un emploi. Une autre solution consiste à rendre la Carte Bleue Européenne plus attractive et efficace. Cette carte est un permis de travail délivré aux résidents d’un pays non-membre de l’Union qui lui permet, suivant certaines conditions, de venir travailler plus facilement sur le territoire européen. L’objectif de ce permis est d’attirer des travailleurs hautement qualifiés. Malheureusement, peu de pays européens l’utilisent si ce n’est l’Allemagne et le Luxembourg. Pour rendre cette carte plus attrayante, le seuil salarial requis pourrait être diminué afin d’inclure les troisièmes et quatrièmes déciles de revenus et maintenir les critères d’emploi et d’éducation. Cette mesure permettrait de tripler le nombre de personnes potentiellement éligible. En effet, des entreprises européennes nécessitant de recruter hors UE faute de profils adéquats (on pense aux entreprises high-tech) se

Immigration et populisme en Europe | 41


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