d’autres voies, d’autres modèles de société que les réponses simplistes développées par les extrêmes de l’échiquier politique. La génération actuelle de jeunes, tant en Belgique qu’à l’échelle européenne, se trouve dans une position d’incertitudes et de tentations similaires à leurs homologues du siècle dernier. Si les questions sociales et le nationalisme restent d’actualité, d’autres enjeux majeurs sont venus compléter le tableau. Ainsi, la problématique climatique couplée à la révolution digitale et aux violences terroristes reconfigurent le paysage politique global. De nouveaux populismes fleurissent selon le même leitmotiv de remise en cause d’élites politiques et intellectuelles défaillantes.
Dans ce contexte, la jeunesse actuelle doit elle aussi développer de nouvelles voies pour éviter l’écueil des populistes contemporains, incarnés notamment par les partis qualifiés d’extrême-droite et d’extrême-gauche. Dans une perspective strictement électoraliste, la jeunesse est une cible prioritaire, car elle représente les forces vives et l’avenir d’un État. D’une certaine manière, la survie de nos démocraties libérales dépend avant tout du choix politique des nouvelles générations. Ce choix se manifeste notamment par le vote au suffrage universel, mais aussi par un véritable engagement militant. L’éveil politique de la Jeunesse est certes un objet de recherche à part entière. Toutefois, certaines tendances et actualités plaident en faveur d’une
implication accrue et visible des jeunes, particulièrement au niveau européen. Rappelons les manifestations durables en faveur du climat ces derniers mois, toutes tendances idéologiques confondues. En Belgique, les récentes élections locales et fédérales ont porté au pouvoir des représentants de la Jeunesse. Au sein même des partis traditionnels, la voix des jeunes est entendue avec l’arrivée de nouvelles figures à l’instar de la nouvelle présidence du Mouvement Réformateur incarnée par Georges-Louis Bouchez selon un processus de démocratie interne. Ces divers éléments contribuent à soulever l’hypothèse d’un phénomène contemporain de « nouvelles relèves ». Face à des élites considérées comme défaillantes en raison de leurs échecs écologiques, économiques et géopolitiques, les générations actuelles semblent plus enclines à proposer de nouveaux modèles de société fondés sur la bonne gouvernance, la transparence, le développement durable, le progrès technologique… dans un contexte globalisé. De manière similaire à l’entre-deux-guerres, ces potentielles nouvelles relèves se construisent essentiellement au sein de groupements politiques internes aux organes idéologiques traditionnels. Cette contribution elle-même s’inscrit dans la mouvance libérale tout en souhaitant lui transmettre le point de vue et le potentiel de sa jeunesse. Enfin, n’oublions pas également les leçons qui doivent être tirées de l’expérience des « nouvelles relèves » Une alternative historique aux populismes ? | 51