Triste époque que celle dans laquelle nous vivons. On peut penser aux stars du show-biz françaises qui partent couler des jours heureux à l’étranger par exemple, pour payer moins d’impôts. Inutile de citer les noms de ces personnes qui n’en valent pas la peine, mais vous vous imaginez bien. On peut également penser aux patrons voyous, qui aiment délocaliser leurs usines pour payer moins de taxes et de charges. Encore une fois, inutile de citer les noms. On peut enfin penser à ces deux hommes politiques, qui se sont appliqués à salir l’image de la politique en France, comme s’ils n’avaient pas terminé leur tâche après l’élection de François Hollande le 6 mai dernier. Oui, triste époque, car la cupidité remplace l’humanité. Nous connaissions déjà la place importante de l’argent dans notre monde. Comme de tous temps, certains préfèrent fuir mais cela prend une saveur particulièrement amère en cette période de crise. Peut-être que ces personnes en avaient assez de cacher leur fraude, après tout, cela coûte également de l’argent. Ou peut-être est-ce une mode dans les milieux un peu trop huppés que d’aller s’installer à l’étranger, non loin de la frontière française. Drôle de mode direz-vous, mais apparemment elle est assez rentable. Oui, triste époque, avec ces patrons qui en ont assez de payer des cotisations salariales, et qui aimeraient pouvoir licencier plus facilement. Il faut dire qu’ils avaient pourtant bien été aidés par Nicolas Sarkozy, qui, en 2008, avait pris un malin plaisir à démanteler la législation sociale telle qu’elle fût construite par les socialistes. Tous nos espoirs reposent donc sur la Majorité Parlementaire, le gouvernement et sur le Président de la République, François Hollande. Oui, car les socialistes ont promis de mettre en place des mesures sanctionnant l’évasion fiscale, ils ont promis de punir les patrons voyous, en améliorant le droit social. Ils ont promis de tenir une politique de gauche, en s’intéressant aux questions de société, telles que le mariage pour tous. Ils ont promis de consacrer ces cinq prochaines années aux français, et ils le feront. Soyez confiants, nous le sommes.
Grand format sur …………………………………………………………………………………………………………………………. 2 La parole est à….............................................................................................................................. 6 Notre point de vue sur l’actualité …………………………………………………………………………..…………………… 7 La procréation médicalement assisté …………………………………………………………………..…………………. 7 L’exil fiscal de Gérard Depardieu ……………………………………………………………………………………………… 8
Imprimé par nos soins, ne pas jeter sur la voie publique, donnez le à vos amis !
Le mariage pour tous ……………………………………………………………………………………………………………… 9 Nous contacter, connaître nos avis, suivre notre actualité …………………………………………………….. 10 Le Manifeste des 3013 …………………………………………………………………………………………………………… 10 1
« Les partis politiques sont une sorte d'aboutissement de l'activité associative. On ne peut guère imaginer le fonctionnement d'une société démocratique sans eux » Vaclav Havel
Le Parti Socialiste et ses alliés ont placé la Jeunesse au cœur de la Campagne et en ont fait un des axes majeurs de la politique qui sera menée durant le quinquennat. C’est l’occasion pour nous d’évoquer les arguments favorables à l’un des grands chantiers du Gouvernement et de la Majorité Parlementaire : la « refondation du système éducatif » pour paraphraser Vincent Peillon, Ministre de l’Education Nationale. Nous avons décidé d’aborder ce thème d’une manière originale : faire témoigner nos militants scolarisés dans le Secondaire. Ces points de vue se focalisent principalement sur les effectifs en classe. Chose qui paraît simple mais qui résume bien l’ensemble des problèmes que vit l’Education Nationale. Ces témoignages révèlent bien l’un des aspects les plus flagrants : l’oubli d’un certain Humanisme que ce système se doit d’inculquer à chacun des futurs citoyens de notre pays. Sans non plus vivre un enfer, les élèves et personnels encadrant sont dans une cocotte minute dans laquelle la température augmente doucement et dont il faut s’occuper rapidement. La situation actuelle suffit pour mettre à mal des projets individuels et collectifs, des individus ainsi que leurs espérances et leur bonne volonté. Cet article est un argument en faveur d’une réforme profonde de ce mode de fonctionnement. Ce travail de témoignage fait partie des objectifs de formation du Mjs. Il doit leur servir dans leur vie de tous les jours pour exprimer leur opinion, soutenir ce qui leur semble juste et combattre ces non-dits, ces injustices que les mots aident à faire disparaître.
Témoignage d’une lycéenne de seconde générale et technologique : Au lycée Clément Marot, à Cahors, les classes de seconde sont composées de plus de 30 élèves, sauf une qui en compte 23, j’en fais partie. Dans cette classe, les enseignants s’y sentent bien et sont plus à l’écoute lorsque nous avons des problèmes. Ils consacrent du temps à chacun d’entre nous pour nous réexpliquer les choses non acquises et/ou non comprises. Les classes de langues (espagnol et anglais essentiellement) sont elles aussi divisées. Au début de notre année de seconde, nous passons un test de niveau et nous ne sommes pas plus de 25 par classe de langue vivante étrangère. Ce faible effectif permet une acquisition plus poussée et minutieuse des éléments de vocabulaire, de grammaire mais aussi des cultures des pays étudiés. Nous pouvons y parler librement avec facilité et nous pouvons échanger avec le professeur sans avoir de contraintes horaires trop oppressantes ni pesantes. Aussi, nous améliorons plus aisément nos compétences. Mais il n’y a pas que des points positifs dans ma situation. En cours de Sciences de la Vie et de la Terre (SVT) et de Physique Chimie, une classe normale est divisée en 2, ce qui fait donc 2 groupes de 15 élèves. Sauf qu’en étant 23 dans la mienne, ce n’est pas possible. Nous sommes donc trois
par
paillasses [les ateliers pour réaliser les expériences] alors que les autres sont seuls ou à deux, ce qui facilite la réalisation des travaux pratiques. Pour finir, ma classe est souvent moins bruyante et agitée que celles constituées de 30 élèves. Cela contribue fortement à établir de meilleures relations avec le professeur, et une attitude qui facilite notre travail mais aussi celui de ceux qui nous encadrent.
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Témoignage d’un lycéen de 1ère Scientifique : Je suis élève dans une classe de Première Scientifique comptant 34 élèves. J’étais en classe de CM2 lorsque le gouvernement Fillon a commencé à mener une politique de réduction du nombre de fonctionnaires en France, notamment dans l’éducation nationale (Loi du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux). J’ai pu constater, depuis ma sixième, une sensible augmentation du nombre d’élèves dans mes différentes classes. Ce que l’on peut appeler un sureffectif joue un rôle important dans la vie des élèves et influence sensiblement leur réussite. Tout d’abord, cette situation est le terreau idéal pour de mauvaises conditions de travail pour tous, sans exception. D’une part, pour les élèves. Les professeurs, bien qu’ils fassent de leur mieux, ne peuvent pas répondre aux questions de tous, cela prendrait trop de temps. Le temps est très précieux pour boucler des programmes de plus en plus difficiles à travailler. Nous sommes donc toujours sur la corde raide. Par conséquent, il se crée une inégalité inévitable entre les élèves. En effet, certains peuvent être efficacement accompagnés par leurs proches, peuvent plus facilement travailler leurs cours alors que d’autres accumulent les difficultés. D’une part, ils ne disposent pas de cette aide hors du temps scolaire et, en parallèle, ne bénéficient pas d’un soutien efficace au sein de l’établissement et ce, faute de temps et de moyens. Les difficultés touchent aussi les professeurs. En effet, lorsque, par exemple, les élèves chuchotent, cela fait beaucoup plus de bruit que lorsqu’une vingtaine d’élèves discutent. Le contrôle social exercé par le professeur dans les classes nombreuses est beaucoup moins aisé. De plus, les salles de cours ne sont parfois pas adaptées pour accueillir une trentaine d’élèves. Le professeur doit donc se débrouiller pour trouver une autre salle de classe, ce qui amputera son cours et diminuera un peu plus ses chances de finir le long programme inhérent à sa discipline. Nos formateurs sont donc contraints de partager la classe en deux parties afin de pouvoir pratiquer des expériences (très importantes dans mon cursus scientifique et dans les résultats scolaires). Vous l’aurez compris, si un professeur partage une classe en deux, il a deux fois plus d’heures de cours à assurrer avec cette classe Ensuite, le nombre d’élèves joue un rôle sur l’ambiance générale au sein de la classe. Premièrement, les relations entre élèves peuvent parfois être tendues en raison de la diversité des caractères. Il est clair que moins le nombre d’élèves est important, plus la facilité à créer des relations cordiales et de coopération sera forte. Par conséquent, on voit apparaître, au sein de ma Première, des tensions entre les élèves qui se font ressentir au niveau du travail scolaire. Les capacités à s’entraider sont affaiblies et l’énergie dépensée pour calmer les uns et les autres ne peut être consacrée au travail. Deuxièmement, les bonnes relations nécessaires entre les élèves et le professeur sont parfois mises à rude épreuve. Les conditions ne sont pas idéales pour bien s’entendre. Les professeurs sont fatigués par le bruit, les mauvaises conditions de travail et les tensions passagères entre élèves. Certains d’entre eux peuvent parfois se montrer désagréables. Bien que parfois injuste, leur réaction est parfaitement et humainement compréhensible. [… suite à la 4]
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Témoignage d’un lycéen de 1ère Scientifique (suite) Enfin, nous arrivons à un moment clé de notre vie avec un choix d’orientation très important (notamment dans notre système éducatif et social). Or, l’accompagnement pour le réaliser dans de bonnes conditions n’est pas toujours à la hauteur. Nous avons récemment participé à une séance d’orientation d’une heure avec la conseillère d’orientation du lycée. Il lui était parfaitement impossible de mener à bien sa mission dans ce laps de temps. Il était en effet inenvisageable de consacrer l’attention nécessaire pour aider et conseiller chacun d’entre nous. Cela vaut aussi pour le professeur principal. Il ne peut pas se souvenir du projet de chacun. Par conséquent, le suivi ne peut être assuré de manière continue et individuelle. Cela peut être pire pour les élèves qui n’ont aucune idée de projet et qui sont quasiment livrés à eux mêmes. Malheureusement, les classes nombreuses sont, depuis 2007, de plus en plus fréquentes. Elles participent à l’échec scolaire des élèves déjà en difficulté.
«
Si la Jeunesse n’a pas toujours raison, la société qui la méconnait et la frappe a toujours tort François Mitterrand
»
Témoignage d’une lycéenne de Terminale Littéraire : Je suis dans une classe de Terminale L à effectif assez réduit ; nous sommes seulement 22. Lorsque j'étais en première, j'étais dans le même type de classe. Cette opportunité s'explique par une politique particulière menée par l'établissement. Effectivement, un grand nombre d'élèves viennent au en internat pour profiter des options artistiques (théâtre, arts plastiques et musique) que propose le lycée Clément Marot. Ces dernières sont d'une grande qualité mais ne sont que proposées que par quelques cités scolaires. A titre d’exemple, Cahors est la seule ville du département où l'on peut y accéder. Ainsi le lycée a fait le choix d'ouvrir une troisième classe de L (Littéraire), ce qui a permis de réduire le nombre d'élèves dans chacune d'entre elles et de promouvoir et de valoriser les options artistiques. Faire partie de ce que l'on appelle une "petite classe" a de nombreux avantages lorsqu'on est élève de terminale. Les deux heures d'accompagnement personnalisé (dues à la réforme) deviennent vraiment utiles, ce qui n'était pas le cas en seconde quand je faisais partie d'un groupe de presque quarante élèves. En philosophie, matière que nous étudions 8h par semaine, l'enseignant à choisi de mettre ce temps d'accompagnement à profit pour aider plus spécifiquement chaque élève. Par exemple, nous revoyons nos copies de devoirs, notamment les Bac blancs, pour les améliorer et en faire profiter la classe. A cette occasion, le professeur passe dans les rangs pour cibler l'objectif et les difficultés de chaque élève, comme revoir l'introduction, la manière de faire un plan ou de choisir des exemples. [… suite à la page 5]
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Témoignage d’une lycéenne de Terminale Littéraire (suite): Il a été souligné au conseil de classe que notre groupe bénéficiait de conditions de travail exceptionnelles, ce qui est l'avis général des élèves. Etant déléguée j'ai eu l'occasion d'en discuter avec la plupart de mes camarades. Ces derniers n'avaient pas eu la chance d'avoir de telles conditions l'année passée. Ils soulignent tous la qualité de la concentration générale en classe, apprécient le silence, et relèvent que l'ambiance n'en est que grandement améliorée. Il y a une forme d'entraide et de cohésion, ce qui permet de se diriger vers l'objectif du bac plus sereinement. Nous avons réellement le temps de poser des questions et d'être mieux connus par nos enseignants. Les professeurs sont plus efficaces et perdent moins de temps en discipline avec une petite classe, et pensent tous qu'il est très agréable de travailler avec seulement 22 élèves. De plus, il y a une élève handicapée dans ma classe. Son tuteur a fait part de la satisfaction de cette élève au conseil de classe en disant qu'elle se sentait bien intégrée dans le petit groupe et que cette classe lui permettait d'être moins stressée par rapport aux éventuels problèmes de rythme qui pourraient la préoccuper. Comme dans toutes les classes le niveau est hétérogène, mais chacun fait des progrès et aucun élève n'est en décrochage ou n'a une moyenne médiocre. Notre professeur principal se sert des heures de vie de classe et d'accompagnement pour aider personnellement chacun. Nous nous sommes inscrits au bac ensemble, nous avons exploré le logiciel d'inscription post bac APB (qui est abscons lorsque l'on n’est pas guidés), et nous avons efficacement préparé le conseil de classe. La conseillère d'orientation a pu tous nous interroger lors de son heure d'intervention, et prendre des rendez vous. En conclusion je suis très satisfaite de pouvoir faire partie d'une classe à petit effectif, car cela me permet de profiter de conditions que je n'aurais jamais eues dans une classe bien plus nombreuse.
François Hollande a fait de la jeunesse sa priorité En 5 ans, 60 000 postes dans l’éducation nationale devraient être (re)créés (CPE, Professeurs, Conseillers d’Orientations…), c'est-à-dire 12 000 par an. Il est temps de réparer les erreurs commises lors du quinquennat de Nicolas Sarkozy dont la politique a entraîné pour partie les conditions de travail et de vie qui viennent de vous être décrites. La réforme de l’ensemble du système éducatif va être longue et sujette à de nombreux rebondissements et difficultés. Nous devons tenir bon. Cet ensemble de mesures est nécessaire pour pouvoir mettre en place un système moins tendu, moins injuste et apportant de meilleures solutions tant à chacun qu’à la collectivité. Bien que l’économie ne soit pas en forme, nous entendons faire de notre mieux pour redresser la France d’ici 5 ans et pouvoir offrir de meilleures conditions de travail aux jeunes Français. Les Emplois d’Avenir qui viennent juste d’être officialisés constituent une très bonne mesure et une bonne illustration de notre volonté. Ils permettent l’intégration au marché du travail ainsi que la formation. S’ils représentent un très bon début, ils doivent être rapidement suppléés et étayés par d’autres dispositifs.
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Laurent Fabre, nouveau 1
er
Secrétaire Fédéral
(le plus haut responsable) de la Fédération du Parti Socialiste du Lot. Elu à une très large majorité dès le 1er tour en octobre dernier, il intervient dans ce numéro pour esquisser sa vision de la jeunesse et le rôle que va jouer le Mouvement des Jeunes Socialistes dans sa vision de la Fédération. Ceci n’est qu’un apéritif. En effet, vous entendrez souvent parler de Laurent et vous aurez souvent l’occasion de nous voir à ses côtés dans de très nombreuses situations. Nous lui adressons nos félicitations pour cette promotion et nous tiendrons avec plaisir à sa disposition ainsi qu’à celle de tous nos autres Camarades.
La jeunesse autorise toutes les audaces et suscite tous les espoirs. « Ce sont les forces de la jeunesse qui mettent l’histoire en mouvement », disait François Hollande pendant la campagne présidentielle. Et l’histoire des peuples est jalonnée de ces combats des jeunes de 20 ans, et parfois moins, qui ont brandi sur des barricades ou dans des manifestations de rue, les drapeaux de la résistance et de la liberté. Mais, dans notre société malade, une part importante de la jeunesse est confrontée à de multiples inégalités familiales, scolaires et sociales. Le constat est glaçant : un jeune sur quatre vit en-dessous du seuil de pauvreté, 150 000 jeunes sortent du système éducatif sans qualification. A la crise, la droite sarkozyste, conservatrice et ultralibérale, a ajouté une politique de saccage de l’école et de la formation. Elle a alourdi les problèmes des jeunes, entravé leur marche et, en définitive, assombri leur horizon. Pour rompre avec cette spirale infernale, François Hollande a placé la jeunesse au cœur de son projet présidentiel, en prenant l’engagement de renouer avec « le rêve français », qui permet à chaque génération de vivre mieux que la précédente. Pour lui redonner foi dans son avenir, le gouvernement a récemment dévoilé un premier arsenal de mesures qui concerne prioritairement la formation et l’insertion professionnelle, mais couvre également les champs du logement, de la santé, des loisirs, de la mobilité internationale, de la participation aux mouvements associatifs, syndicaux et politiques. Avec l’arrivée de la gauche aux responsabilités, l’histoire s’accélère. C’est maintenant que tout commence ! Nous devons soutenir, accompagner, « booster » le projet mis en œuvre par notre président de la République et son gouvernement. Notre ambition : faire réussir notre pays et gagner le pari d’une France réconciliée et à l’avant-garde de la modernité, contre une droite revancharde et oublieuse de son échec, contre une extrême droite en embuscade et plus que jamais dangereuse. Si le MJS est une bonne école de l’engagement et de la citoyenneté, il offre aussi la possibilité de faire de belles rencontres amicales, solides et durables. Il invite au combat désintéressé pour des idées qui plongent leurs racines dans les valeurs républicaines de progrès, de défense des plus pauvres, de laïcité. Il permet de s’ouvrir aux réalités exaltantes et souvent difficiles de la vie politique. [… suite page 7]
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J’adresse tous mes encouragements à Alexandre Charpy et à vous tous, jeunes militants, pour le travail de terrain effectué dans notre département. Sachez que je serai à vos côtés pour toutes les actions que vous mènerez. Vous avez, à mes yeux, une double mission : d’abord, celle d’être le catalyseur et le relais des énergies d’une jeunesse avide de liberté, d’égalité et désireuse de bousculer l’ordre établi, ensuite, celle d’être des « empêcheurs de tourner en rond », notamment auprès de vos aînés qui pourraient être tentés de devenir trop sages. Jeunes socialistes, gardez intact votre esprit de révolte contre toutes les injustices ; il est au cœur de notre idéal. Soyez fiers de vos convictions ; elles portent l’espoir d’un monde meilleur, d’abord pour les plus fragiles, les bannis et les relégués. La force de l’engagement n’est heureusement pas l’apanage d’une classe d’âge. Face aux difficultés et aux doutes, ensemble, socialistes de toutes les générations, restons mobilisés pour le changement !
La PMA, ou Procréation Médicalement Assistée, est un enjeu important, puisqu’elle est intégrée au projet de loi pour le mariage pour tous récemment adopté à l’Assemblée Nationale, la PMA devant être étudiée en septembre prochain. Qu’est-ce que la PMA ? Il s’agit d’une méthode médicale permettant aux femmes d’avoir des enfants alors qu’elles ne le pourraient pas naturellement. Elle existe déjà pour les couples hétérosexuels afin de pallier les difficultés que peuvent rencontrer les couples à concevoir un enfant. Pourquoi l’autoriser aux couples homosexuels ? La critique qui est faite à la PMA, c’est pourquoi forcer la nature ? Pour certains, si deux personnes de même sexe ne peuvent pas avoir d’enfant par la voie naturelle, c’est tout simplement parce que leur union serait tout simplement contre-nature. Cette idée est simple à réfuter, puisque des couples hétéros ont recours à des méthodes similaires, cela veut-il dire que ces personnes n’étaient pas censées pouvoir s’unir ? Refuser la PMA à des personnes en raison de leur orientation sexuelle est donc discriminatoire. Ainsi, ce dispositif accorderait aux couples homosexuels le droit d’avoir des enfants au même titre que les couples hétérosexuels. De quel droit ? Pourquoi accorderait-on aux couples homosexuels le droit d’avoir des enfants ? L’article 1 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen déclare que les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Ainsi, si les couples hétéros ont des droits relatifs à la parentalité, il est nécessaire d’en accorder de similaires aux couples homos. Si la loi ne prévoit pas de mécanismes pour que ces derniers aient des enfants, ils ont dans la pratique recours à tout un tas de méthodes pour en avoir. Il est donc nécessaire de donner des droits à ces couples sur leur(s) enfant(s), mais aussi de donner une protection au sujet de la filiation de l’enfant. Ainsi, il est nécessaire de respecter le droit à une vie familiale et le droit d’avoir des enfants et ce qu’elles soient homo ou hétéro. Le droit à mener une vie familiale normale peut être déduit de l’article 10 du préambule de la Constitution de 1946, quant au droit d’avoir des enfants, la question se pose encore. Il est donc nécessaire d’accepter la PMA pour les couples homosexuels, afin qu’ils disposent des mêmes droits que les couples hétéros, comme cela devrait être le cas dans toute démocratie.
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Dimanche 16 décembre 2012, le départ en Belgique de Gérard Depardieu n’aura échappé à personne. Des critiques s’en sont suivies, l’acteur ayant notamment été qualifié de « minable » par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. L’acteur, dans une lettre adressée au Premier ministre français, explique son départ de manière, il faut le dire, peu convaincante. En effet, il invoque le fait, entre autres d’avoir suffisamment payé ses impôts en France, des millions d’euros durant sa carrière. Les classes moyennes disposent t elles d’un tel droit ? Non et cela ne leur viendrait pas à l’esprit de se l’arroger. Première leçon de modestie et de respect que l’on peut infliger à l’acteur. On ne peut pas dire que Gérard Depardieu ait eu des difficultés pour boucler ses fins de mois, puisqu’il engrange sûrement encore aujourd’hui des sommes considérables au titre de son droit à l’image. De plus, il possède plusieurs enseignes parisiennes qui lui rapportent des rentes mensuelles probablement conséquentes. Enfin, et surtout, on peut penser qu’en cas de difficultés, il aurait vendu son hôtel particulier de Saint-Germain-des-Prés beaucoup plus tôt, puisque cette vaste habitation de 1800m² a été estimée par certains à 50 millions d’euros. Autrement dit, ce ne sont certainement pas les difficultés financières qui étreignaient Gérard Depardieu contrairement à beaucoup de citoyens dont la colère est considérablement plus justifiée et dont nous devons tenir compte. On peut alors se poser la question, faut-il demander à Gérard Depardieu d’abandonner la nationalité en guise de sanction, ou demander une harmonisation fiscale pour les exilés en Belgique. La première mesure comme la deuxième sont, il faut le dire, difficiles à mettre en œuvre, et peu efficaces. De plus, cette question ne s’est plus posée puisqu’il a finalement décidé de partir en Russie, cette « grande démocratie », paroles tendant à nous faire croire que Depardieu ne vit pas dans notre monde. Ainsi il ne nous reste plus qu’à le blâmer, et à blâmer tous ceux qui partent à l’étranger pour payer moins d’impôts, car ne l’oubliez pas, l’article 13 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, inscrite dans notre bloc de constitutionnalité, nous rappelle que chacun est tenu de payer l’impôt en fonction de ses moyens. Il n’est en revanche nulle part écrit que celui qui estime avoir assez payé peut demander à être dispensé de l’effort national. Nous vivons en période de crise, et chacun doit participer au redressement de la nation, notamment par l’impôt, il est donc normal que les citoyens les plus aisés versent une contribution plus importante. La situation de Gérard Depardieu est paradoxale puisque sa fortune a été assurée par des entrées de cinéma payées par des gens disposant de beaucoup moins que lui et qui ne cherchent pas à échapper à l’impôt. C’est une insulte à des millions de français. Nous tenons tout de même à remercier Philippe Torreton pour sa lettre engagée contre Gérard Depardieu, il a ainsi pris le parti d’une cause beaucoup plus noble, celle de la solidarité. Ce geste patriote a d’ailleurs aussitôt été fustigé par Fabrice Luchini, ou encore Catherine Deneuve… En effet, cette dernière, pour ne pas employer ses mots, choquants au demeurant, trouve que Depardieu ne méritait pas un tel traitement. Elle compare alors l’élection de François Hollande à 1789, et à la Révolution française. Madame Deneuve regrette t elle que 1789 ait eu lieu ? Il y a des moments où ce type d’individus finit par être coupé des réalités. C’est ce genre de situations exaspérantes qui a conduit à la Révolution. A méditer pour éviter que l’Histoire ne se répète. La nationalité française amène à autant de droits que de devoirs. Les jeunes socialistes du Lot, considèrent que celui qui ne paye pas l’impôt parce qu’il fraude, n’est pas français non dans les actes juridiques mais de fait.
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Le 6 mai 2012, François Hollande a été élu Président de la République, avec l’engagement de donner le droit au mariage et à l’adoption aux couples homosexuels. Cet engagement est avant tout motivé par le principe d’égalité entre les couples hétérosexuels et homosexuels, selon le principe de la devise de la République : Liberté-Egalité-Fraternité. Aujourd’hui, 8 mois après l’élection de François Hollande, malgré l’adoption du texte, le débat est encore sur la table avec une très vive opposition qui persiste. Cependant, les contestataires doivent revoir leurs arguments car si on regarde de plus près la Loi Française, on s’aperçoit que les couples homosexuels ont déjà la possibilité d’adopter des enfants et ce grâce à un dispositif de juillet 1996, qui autorise les personnes célibataires à adopter. Cela signifie qu’actuellement, un couple homosexuel peut adopter un enfant, il suffit juste qu’un des deux futurs parents demande l’adoption en son nom propre. On constate également que la grande différence entre le mariage et le PACS, c’est qu’avec le mariage les couples peuvent adopter ensemble, ce que ne permet pas le PACS.
Vous l’aurez donc compris, la volonté des socialistes en autorisant le mariage pour tous est d’ouvrir un droit complet pour tous les couples à l’adoption d’enfants avec les mêmes droits et devoirs. Certains Etats ont d’ailleurs déjà autorisé le mariage et l’adoption pour tous. C’est le cas par exemple en Europe qui semble, de par certains de ses membres, être en pointe sur le sujet, certains étant allés jusqu’à autoriser la Procréation Médicalement Assistée.
Les opposants craignent que les enfants soient moins heureux et ne souffrent d’être élevés par un couple d’homosexuels. Toutefois, nous n’avons jamais entendu de plaintes particulières par rapport à l’homoparentalité dans les pays où ce droit existe déjà. Les terribles maux prédits tant pour la société que pour les individus n’ont toujours pas pointé le bout de leur nez. Existent seulement des échecs, des succès qui ne sont que tout à fait normaux. Mais en aucun cas les bouleversements détestables qui ont été annoncés. Le principal pour un enfant n’est pas d’être élevé par deux hommes, par deux femmes ou par un homme et une femme mais bel et bien d’être heureux, ce qui recouvre de très nombreuses et diverses situations. La France, par le vote de l’Assemblée Nationale a fait un pas de géant. A ceux qui en bénéficient de démontrer, par leur vie de tous les jours, qu’ils en profitent avec le plus grand sérieux et la plus grande bienveillance pour faire taire les sceptiques une fois pour toutes.
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Dans le Nouvel Observateur du 22 au 28 Novembre 2012, Clémentine Autain, initiatrice du « Manifeste des 313 », lance un appel. Clémentine, que l'on dit « féministe » et « égérie de la gauche radicale », ose lever le voile sur une réalité peu glorieuse : le viol. L'hebdomadaire y consacre huit pages, avec pour objectif de faire prendre conscience de la vérité du viol en France. Aujourd'hui, ce sont 75000 victimes par an, soit un viol toutes les huit minutes, et 80% sont commis par des proches (famille, amis, entourage). Une femme sur dix est victime de viol au cours de sa vie, pour autant seul un viol sur huit fait l'objet d'une plainte. Et au final, seuls 1 à 2 % des auteurs poursuivis sont condamnés aux assises. Dès lors, il devient urgent d'oser se manifester, d'oser dénoncer la réalité de ce délit. Le manifeste souligne : « le viol est un crime dans lequel la victime se sent coupable, honteuse » et les préjugés qui entourent le viol sont légion : commis par un inconnu dans une ruelle sombre, par un psychopathe, un marginal ou encore est provoqué par une tenue trop légère ou provocante... Dans la réalité, les violeurs sont le plus souvent issus de l'entourage de la victime, sous couvert de chantage affectif, de menace professionnelle ou financière. Encore plus tabou, le viol concerne aussi des victimes masculines. En 2008, une étude menée conjointement par l’Inserm et l’Ined montrait que 5% des hommes confient avoir été victimes de violences sexuelles. Hommes ou femmes, le dire, dénoncer, se plaindre revient encore trop souvent à affronter la doxa, la morale publique et pour préserver leur image ou pour se protéger, trop de victimes renoncent à leurs droits. Le parcours judiciaire long, difficile, éprouvant physiquement et moralement contribue à les dissuader de faire valoir leur droit à la reconnaissance du viol qu'elles ont subi. Aujourd'hui, il est urgent d’interpeller les pouvoirs publics pour que ce parcours judiciaire ne ressemble plus à un long parcours du combattant et pour qu'enfin la honte change de camp. Je me joins à l'appel de Clémentine Autain, je soutiens le Manifeste des 313, pour en finir avec le viol, pour qu'enfin les victimes et leurs bourreaux soient reconnus comme tels. Source : Le Nouvel Observateur, n°2507 Plus d'infos : tempsreel.nouvelobs.com/viol-le-manifeste/
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