Joachim Pech 07 | 02 | 1991 +33 6 84 54 35 86 joachim.pech@gmail.com 4, rĂŠsidence du parc 78770 Autouillet FRANCE
SOMMAIRE 4
Curriculum Vitae
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Slow Living Hermitage
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L’intimité, en mille et une nuances
La métropole oubliée
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Au contact du canal 94
Entre deux murs
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Empreintes musicales
Entre-deux 3 (au cube)
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Littoral urbain
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À fleur de peau
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Expériences professionnelles
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Travaux personnels
CURRICULUM VITAE ÉTUDES ET FORMATION
2015 | Diplôme d’État d’Architecte avec mention Très Bien (Master) 2013 | Diplôme d’études en Architecture (Licence) 2009 - 2015 | École Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles 2009 | Diplôme du Baccalauréat Général avec mention Bien, série Littéraire (arts plastiques en option de détermination)
COMPÉTENCES INFORMATIQUES
AutoCAD SketchUp Pro V-Ray Photoshop
LANGUES
Anglais Espagnol
VOYAGES À L’ÉTRANGER
Japon, Thaïlande, Canada, États-Unis, Mexique, Royaume-Uni, Belgique, Pays Bas, Hongrie, Italie, Espagne, Grèce, Turquie
CENTRES D’INTÉRÊT
Arts visuels, musique, voyages, environnement, cuisine, etc.
Illustrator InDesign Premiere Pro Suite Office
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EXPÉRIENCES 2015, 2014, 2013 | Stage puis missions au sein de l’agence Robinson Architecte PROFESSIONNELLES (Neauphle-le-Château, 78) qui conçoit et construit des maisons individuelles ainsi que des extensions. Les projets de l’agence sont essentiellement des constructions à ossature bois. Participation au développement des projets : conception, relation clients, suivis de chantiers. 2014 | Collaboration au Japon puis en France avec des étudiants en architecture du Kyoto Institute of Technologies ( Japon), principalement sur des projets de logements. 2013 | Stage au sein de l’agence d’architectes JJ Masson (Versailles, 78) qui intervient dans la construction mais aussi la rénovation de logements individuels et collectifs, de bureaux, d’hôtels, de collèges, d’hôpitaux... Participation à l’activité de l’agence : conception de projets, suivis de chantiers, études de prix, conseil auprès de clients. 2012, 2011, 2010, 2009 | Travail saisonnier au sein du Parc Zoologique et de Loisirs de Thoiry (78), au service “clientèle” (accueil des visiteurs, tenue de caisses aux entrées du parc et en boutique) ainsi qu’au service technique. 2011 | Stage auprès de l’architecte Pavlos Pavlidis (Clamart, 78). Suivis de plusieurs chantiers de maisons individuelles. 2010 | Stage auprès de l’architecte Aurélie-Anne Vionnet Woodcock (Dampierre-en-Yvelines, 78) sur le chantier d’un prototype de maison écologique destiné à une production en série à l’attention des auto-constructeurs. 2008 | Stage au sein de l’agence d’architectes JJ Masson (Versailles, 78). Suivis de chantiers de bâtiments en construction et en rénovation, travaux photographiques.
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SLOW LIVING HERMITAGE
2015 | Projet de diplôme (mention Très Bien) Muna (Murzo), Corse
L’origine de ce projet est une problématique affectant de plus en plus notre société et les modes de vie qu’elle génère : il s’agit du rythme intense qu’elle impose à nos existences. Le tempo sur lequel nous vivons est dynamique mais il a tendance à nous faire oublier le plaisir et la nécessité de savoir prendre notre temps, d’en apprécier l’écoulement sans chercher à l’optimiser à tout prix. Ce projet consiste donc en un lieu de retrait qui vient redonner vie à un village abandonné en Corse. Il offre aux personnes qui viennent y séjourner un mode de vie prônant une certaine lenteur, la simplicité et la proximité avec l’environnement.
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Notre époque aime la vitesse. Elle nous incite à en faire toujours plus, et à le faire toujours plus rapidement. Les outils technologiques qui nous entourent vont dans ce sens et ils nous permettent de suivre cet emballement de la pulsation qui rythme notre quotidien. Ce rythme et cette assistance technologique ont indéniablement du bon, mais ils peuvent aussi se révéler pesants, allant parfois jusqu’à nous étouffer sous un excès d’information, d’échanges, de divertissements, et même parfois de confort. Ce qui était du dynamisme se transforme ainsi en source d’angoisse et de stress, et nous en oublions d’apprécier la vie. Cette problématique est très actuelle. Les études sur cette facette néfaste de notre modernité se multiplient et des mouvements se forment pour lutter contre cette overdose, comme celui de la Digital Detox. Dans cette perspective, le projet consiste en un lieu qui permet de mettre à distance la société, aussi bien réelle que virtuelle, de manière à s’éloigner de ses contraintes ainsi que de celles du quotidien. Les personnes qui viennent
y séjourner, pour une semaine ou davantage, se prêtent donc à une sorte de cure architecturale, au cour de laquelle leur cadre de vie les amène à re-découvrir la simplicité et la sérénité qui l’accompagnent. Le mode de vie prôné est dépouillé, ayant quelque chose d’ancestral, d’essentiel, allant parfois même jusqu’à être physiquement éprouvant. Le confort moderne est donc loin, compensé par un minimalisme apaisant, dont l’authenticité s’approche néanmoins d’un certain luxe. Le site choisi pour ce projet est le village de Muna, situé en Corse, au cœur d’un paysage montagneux au relief spectaculaire. Ce village a été progressivement abandonné peu après le Seconde Guerre mondiale, en raison de son isolement très prononcé. Et c’est justement cet isolement qui consititue le fondement du projet, permettant de lui redonner vie et donc de le préserver. Muna est un village agro-pastoral situé à flan de montagne dont les maison, plus ou moins délabrées, sont accolées à des espaces de culture en terrasses, ce qui lui a permis d’être presque autonome pendant un peu plus d’un siècle.
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Le projet est principalement composé de deux ensembles qui correspondent aux usages individuels pour l’un, et aux usages collectifs pour l’autre. En effet, les personnes séjournant au Slow Living Hermitage sont incitées à passer une partie de leur temps seules, dans leur maison, afin de s’isoler et de profiter des bienfaits de la solitude (lorsqu’elle est consommée avec modération). Cela peut être pour se reposer, se concentrer sur une activité quelconque, rêvasser, contempler le paysage... C’est le village existant qui accueille les espaces individuels, son caractère diffus faisant écho à l’idée de l’isolement. En plus des logements, les maisons de Muna accueillent des ateliers ainsi que des jardins. L’église existante a été convertie en l’unique lieu d’échange du village, gardant ainsi sa dimension sociale mais perdant son sens religieux. L’aspect “urbain” du village est volontairement laissé tel quel, rustique et quelque peu éprouvant. Il s’agit en effet d’un des visages de la simplicité. Séparée du village par les cultures en terrasses dont l’entretien peut être assuré par ceux qui séjournent sur place, les espaces collectifs sont quant à eux rassemblés dans un même édifice, relativement compact. Le projet instaure avec ces deux ensembles un double dialogue avec le paysage et l’existant : il est assez brutal et tranché dans un cas, modéré et plus délicat dans l’autre. Mais pour ces deux éléments du projet, la même matérialité se fait sentir : elle est rude et austère à l’extérieur (granit local pour le village, béton banché teinté pour le bâtiment collectif ) mais chaleureuse et protectrice à l’intérieur, le bois y étant très présent. Par ailleurs, le projet inclut quelques refuges, situés à plusieurs heures de marche du village et totalement perdus dans le paysage naturel. Ils offrent ainsi à ceux qui le souhaitent une sensation d’isolement encore plus forte.
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L’investissement du village par les espaces individuels se fait par le biais d’un jeu d’enveloppes. Les murs extérieurs des maisons existantes sont doublés par une enveloppe en KLH (protégée par un bardage) qui est plus ou moins visible selon l’état de la maison initiale. Telle une mue de serpent qui se dégrade pour révéler une peau fraîchement formée, les ruines de Muna semblent s’effriter pour laisser s’épanouir de nouvelles constructions. Les enveloppes dialoguent entre elles, se masquant par moment pour se découvrir à d’autres, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Pour répondre aux attentes d’une clientèle variée, le projet propose plusieurs typologies de maisons, instaurant différents rapports au paysage (s’ouvrant sur lui, le mettant à distance, le faisant rentrer dans la maison) et créant ainsi différentes atmosphères, qui comblent des besoins variées. En effet, de nombreux profils peuvent être attirés par le Slow Living Hermitage : un artiste ayant besoin de calme et de dépouillement pour s’exprimer, un couple fragilisé par un quotidien surchargé, une personne venant de passer par un burnout et ayant besoin de se ressourcer, ou tout simplement quelqu’un voulant prendre des vacances reposantes... 12
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«CE
PRINTEMPS DANS MA CABANE, ABSOLUMENT RIEN AABSOLUMENT TOUT» (YAMAGUCHI
MAISON
"JARDIN"
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SODÔ)
MAISON
"COCON"
MAISON
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"FENÊTRE"
MAISON
"SEUILS" 16
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ATELIER
JARDIN
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ÉGLISE
REFUGE
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Le monolithe est l’espace du collectif et du relationnel. Il prend la forme d’un élément imposant tout en étant très étroit, créant un immense belvédère qui s’élance vers le paysage spectaculaire du site. Les usages y sont organisés par strates, la plus grande rassemblant des espaces conviviaux et de détente : restaurant, bar, bibliothèque, salons. Sous celle-ci se trouve le spa puis un ensemble de salles destinées à l’apprentissage (autour de thématiques liées à l’environnement par exemple). Le monolithe comprend également les locaux du personnel du Slow Living Hermitage, des cuisines, des espaces de stockage et une serre. L’ensemble s’ouvre majoritairement sur la vallée que surplombe le village de Muna, grâce à une ouverture monumentale qui s’affirme comme une profonde entaille dans la massivité du bâtiment. Seules de petites fenêtres, invisibles de l’extérieur, viennent apporter un surplus de lumière à l’intérieur de l’édifice. De manière à respecter l’ouverture unique sur le paysage depuis l’ensemble du bâtiment, le cloisonnement intérieur est resté minime : ce sont de larges voûtes qui viennent partitionner l’espace, matérialisant différentes zones sans occulter la vue sur le lointain. 20
MONOLITHE 21
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2014 | Projets de logements à Nantes
ENTRE-DEUX3
Ces trois projets ont été développés à partir de l’idée d’adapter une “même architecture” à trois sites différents. Ces trois sites se trouvent en milieu rural, en milieu urbain peu dense et en milieu urbain assez dense. La conception des trois projets a commencé par la mise en avant d’un « entre-deux », un espace de transition entre l’extérieur et l’intérieur, entre l’espace public et l’intimité du logement. Par ailleurs, le développement des bâtiments à été accompagné par l’utilisation du logiciel ArchiWizard, permettant de mesurer la consommation énergétique d’édifices, d’en repérer les points faibles et les atouts, et donc de les optimiser d’un point de vue environnemental.
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(AU
CUBE)
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Le premier projet est situé au sein d’un cadre rural, dans la banlieue de Nantes. Dans ce type d’environnement dominé par le logement individuel, les maisons sont généralement séparées de l’espace public en étant placées au milieu de leur jardin. Celui-ci devient dans la plupart des cas une sorte de vide résiduel découlant de l’implantation du bâti sur la parcelle et n’est pas qualifiable de véritable espace. C’est ce lieu de transition, que l’on peut qualifier d’« entredeux », qui a servi d’élément de base à la conception des trois projets. Avec ce premier ensemble de logements, l’« entre-deux » est une sorte de colonne vertébrale, liant cinq plots. Il comprend des espaces conviviaux et de détente, prenant la forme d’une immense terrasse végétalisée, incluant des éléments de mobilier et plusieurs potagers. La progression vers l’espace privé est ainsi mise en valeur, permettant de renforcer l’idée d’intimité que se doit d’offrir un logement et créant des espaces collectifs extérieurs. Le projet est marqué par une dimension modulaire assez forte, ce qui lui permet de varier facilement de configuration en fonction du site qui l’accueille. Il propose plusieurs types de logements (T2, T3, T5 et logements pour étudiants), s’imbriquant en plots. Leurs lignes sont simples mais enrichies par un jeu de fenêtres permettant de distinguer les logements grâce à des ouvertures différentes. À l’exception des T2, tous disposent d’un espace principal largement ouvert au sud et marqué par une double hauteur dans laquelle vient s’épanouir un “meuble architectural”. Celui-ci inclut la cuisine, les escaliers et sculpte le volume intérieur. Dans le cas des logements étudiants, l’accent est mis sur l’espace collectif, plusieurs chambres avec salles d’eau s’ouvrant sur un même espace partagé aux dimensions généreuses.
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LE SEUIL ENTRE LE PUBLIC ET LE PRIVÉ DEVIENT UN VÉRITABLE ESPACE, SERVANT DE COLONNE VERTÉBRALE AU PROJET 31
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Le second projet est situé en milieu urbain peu dense, au centre d’un ensemble de logements collectifs rassemblés dans un grand espace vert. Celui-ci s’avère très spacieux mais également très vide, se résumant presque à une simple pelouse à l’allure assez monotone, le travail paysager ayant été de toute évidence négligé. L’« entre-deux » vient ici structurer cet espace, brisant sa monotonie grâce à sa présence linéaire et percutante, à sa végétation foisonnante et à la convivialité qu’il appelle. Les logements, émergeant de l’« entre-deux », gagnent avec ce projet en compacité, prenant de la hauteur et s’ouvrant d’avantage sur leur environnement. Pour permettre ce gain en hauteur, des éléments abritant des circulations verticales y sont ajoutés, incluant également des loggias et offrant à de nombreux logements des espaces extérieurs privatifs. Comme le premier projet, celui-ci bénéficie d’une structure en KLH, alliant aux qualités énergétiques du bois une dimension structurelle performante et offrant une certaine souplesse formelle qui autorise le jeu de fenêtres mis en place. L’ossature bois est isolée extérieurement par une quinzaine de centimètres de chanvre puis enduite à la chaux.
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Le troisième projet est situé dans le centre de Nantes, en bordure d’un îlot aux contours assez incertains, faisant face à la Loire. Les plots incluant les logements sont disposés de manière à marquer la bordure de l’îlot, affirmant son identité et libérant de l’espace au cœur de celui-ci. L’idée de « l’entre-deux » vient creuser le sol du site pour y laisser s’épanouir un jardin à la végétation dense et foisonnante. Les logements surplombent cet espace et s’ouvrent sur celui-ci: les espaces de jour en duplex sont orientés vers ce jardin et des terrasses le dominent. Par ailleurs, les blocs qui accueillent les logements sont soulevés du sol par des pilotis, ouvrant ainsi l’espace vers la Loire et permettant à la lumière d’atteindre abondamment l’« entre-deux ». S’ouvrant sur le jardin et enfouis sous terre, des commerces l’agrémentent d’une dimension urbaine, invitant les nantais à venir en profiter.
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2014 | Projet pour un ensemble incluant du logement, des équipements publics et des espaces commerciaux Kyoto, Japon
L’INTIMITÉ, EN MILLE UNE NUANCES 色合いの多数で親密
Ce projet s’inscrit dans le cadre d’un voyage d’étude au japon, au cours duquel sa conception a pu être éclairée par le regard d’étudiants et d’enseignants japonais, leur point de vue sur le développement d’un bâtiment étant très nuancé par rapport à celui qui ressort de l’enseignement français. Il s’agit avant tout d’un espace dont la conception a permis de jouer avec l’ambiguïté du rapport à l’intimité au Japon, dont la richesse est une des forces de l’architecture que l’on y trouve.
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ET
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Le développement du projet a été précédé par des recherches sur l’architecture japonaise, aussi bien traditionnelle que contemporaine, et principalement sur celle qui concerne l’espace domestique. L’architecture japonaise bénéficie aujourd’hui d’une excellente réputation et celle-ci est méritée : à l’image de la culture japonaise en générale, elle est généralement caractérisée par une simplicité pleine d’élégance et de subtilité. Ces particularités sont très présentes au sein de l’espace domestique. C’est par exemple le cas avec le travail de la lumière. Traditionnellement, elle est littéralement sculptée par des panneaux coulissants, dont les éléments en papier de riz agissent comme des filtres et modulent la lumière. Mais c’est peut-être la relation de l’architecture à l’intimité qui en montre toute la subtilité. Il faut préciser que l’intimité au Japon est particulièrement ambiguë : elle est par moment très affirmée (inviter des amis chez soi n’est pas dans la culture locale) et à d’autres moment presque inexistante (il est courant d’être nu devant des inconnus lorsque l’on se rend dans un bain public). L’architecture, à l’aide de jeux de seuils, de filtres, d’ouvertures ou encore de parcours, exploite donc toute cette ambiguïté pour la distiller spatialement. L’idée initiale du projet était donc de mettre en relation plusieurs usages afin de pouvoir expérimenter plusieurs facettes de la relation des japonais à l’intimité.
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L’INTIMITÉ AU JAPON ET SON AMBIGUÏTÉ
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ESQUISSE
DE
SCENARIO 49
DE
PROJET
Le site choisi pour développer ce projet se trouve à Fushimi-Ku, un arrondissement du sud de Kyoto. Il est situé à l’intersection d’un des axes commerciaux principaux et d’un axe historique réputé (pour ses anciennes distilleries de saké notemment). Malgré cette position stratégique, le site est en grande partie occupé par une sorte de parking, partiellement utilisé de surcroît. Le bâti l’entourant est très représentatif de l’espace urbain japonais, mêlant les usages et les échelles sans dialogue apparent mais dont l’aspect désordonné a quelque chose de très vivant. Un temple bouddhique et ses annexes se trouvent au nord de la parcelle, répondant à une porte située au sud de celle-ci. Il est donc probable que l’ensemble religieux était auparavant bien plus vaste, occupant le site choisi pour le projet. On y trouve par ailleurs une petite école en mauvais état.
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ANATOMIE 52
DU
SITE
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Le projet est avant tout une mise en relation d’usages variés, ceux-ci s’articulant autour d’un espace central ouvert sur le temple. Ces usages sont globalement exposés les uns aux autres (la culture japonaise le permet) mais ils forment un ensemble peu ouvert sur l’extérieur de l’îlot : le bâti forme une sorte d’enceinte qui s’affaisse progressivement lorsque l’on va vers le cœur de la parcelle, jusqu’à disparaître partiellement sous terre. L’inclinaison des toitures accompagne ce déclin de l’échelle du bâti, imposante en contour d’îlot puis modeste en son centre. Par ailleurs, le lien au passé du site refait surface, le temple et la porte sud étant reconnectés visuellement.
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LE BÂTI FORME UNE SORTE D’ENCEINTE QUI S’AFFAISSE PROGRESSIVEMENT LORSQUE L’ON VA VERS LE CŒUR DE LA PARCELLE
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Un des objectifs du projet est donc de faire vivre la parcelle, en y faisant rentrer les flux piétons qui passent à proximité, mais tout en y préservant une certaine intimité : malgré sa nouvelle dimension publique, l’îlot est assez introverti, l’espace y est assez fragmenté et les accès sont plutôt discrets. L’ensemble comprend des logements, une école, des espaces commerciaux (qui incluent un café ainsi qu’un bar à sushis) et un espace communautaire associé au temple bouddhique. Ces différents éléments sont tous composés d’une partie faisant office de socle et de plusieurs boîtes situées sur ce socle. Cela participe à un morcellement de l’espace, qui associé à des jeux de transparence, de seuils et de chicanes, permet de mettre en place une certaine intimité tout en créant des relations visuelles, plus ou moins fortes, nuançant justement cette intimité. Les logements, dont le socle accueille des espaces de stationnement, présentent une certaine variété dans leur offre, allant du T2 au T4 et prenant plusieurs formes. Ceux qui sont les plus classiques se distinguent par leur séjours s’ouvrant sur une large terrasse et dont les deux espaces s’interpénètrent, faisant rentrer l’intérieur à l’extérieur et réciproquement. Certains d’entre eux disposent d’une pièce au sol couvert de tatamis, comme cela arrive au Japon, dans un souci de continuité avec les traditions. Les logements les plus atypiques sont ceux qui se situent aux sommets des trois plots et dont les espaces de jour et de nuit sont séparés par un patio. Cela oblige les occupants à passer par l’extérieur pour aller d’une partie à l’autre, s’exposant ainsi à ses conditions (froid, humidité...). En effet, au Japon, la proximité avec la nature est très présente et elle se traduit fréquemment par une exposition aux sensations qu’elle offre.
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AU JAPON, LA PROXIMITÉ AVEC LA NATURE EST TRÈS PRÉSENTE ET ELLE SE TRADUIT FRÉQUEMMENT PAR UNE EXPOSITION AUX SENSATIONS QU’ELLE OFFRE.
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2013 | Projet d’urbanisme pour la communauté de commune de l’Arpajonnais (Essonne)
LA
MÉTROPOLE
Ce projet prend le parti de toucher un type de territoire habituellement délaissé par les urbanistes : il s’agit de l’espace rural. La ville est en effet leur aire d’expérimentation favorite et les campagnes se retrouvent souvent livrées à elles-mêmes, évoluant sans le soutien d’une pensée globale et durable, défigurant parfois le paysage. Par ailleurs, un grand nombre de ces espaces possède un potentiel indéniable, offrant un cadre de vie qualitatif et se situant à proximité de grandes villes.
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OUBLIÉE
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Le village de Marolles-en-Hurepoix fait partie de la communauté de communes de l’Arpajonnais, situé au sud de Paris, dans l’Essonne. Ce village dispose d’une gare, desservie par la ligne C du RER, qui permet d’atteindre Paris en une demi-heure. Cela donne de toute évidence une certaine valeur à Marolles. Le PLH (Plan Local de l’Habitat) de l’Arpajonnais prévoit une augmentation importante du nombre de logements au sein de la communauté de communes. M a l heureusement, dans ce type de contexte, cela se traduit fréquemment par un empiétement sur le territoire agricole. Or celui-ci représente une certaine richesse qu’il est regrettable de réduire d’année en année. Au cours du XXe siècle, Marolles-en-Hurepoix a vu sa surface bâtie croître de manière très significative, principalement en multipliant les lotissements. Le tissu urbain de Marolles est en effet majoritairement
composé de logements individuels récents, entourant un cœur de village ancien qui accueille un certain nombre de commerces de proximité. Les logements individuels sont pour la plupart repliés sur eux-mêmes. Ils sont entourés d’un jardin puis d’une haute haie, formant un microcosme coupé du monde extérieur. Même les maisons situées face aux champs ignorent ce paysage pourtant bucolique, leur préférant un jardin souvent peu travaillé. Les espaces collectifs et conviviaux sont presque inexistants, l’espace public étant dominé par des voies de circulation automobile. La gare de Marolles semble coupée du village. Elle en est séparée par une supérette et son grand parking, créant une sorte de no man’s land. Elle n’est approchée ni de logements ni de commerces de proximité et matérialise une entrée de village peu définie et assez austère.
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Le projet s’appuie sur le PLH de l’Arpajonnais qui met en avant la nécessité de construire un nombre conséquent de logements au sein de la communauté de communes. Le projet prend le parti de développer le village de Marolles-en-Hurepoix en raison de la gare qui s’y trouve et dont le cadre offre encore un important potentiel d’évolution. La première ambition du projet est de faire de la gare une réelle polarité urbaine, venant étirer le centre-ville existant jusqu’à son emplacement. La gare présente ainsi un nouveau visage : elle était peu accueillante, sans vie et entourée de grands parkings ; elle devient spacieuse, mêle les usages et s’entoure de logements (collectifs pour la plupart) et de commerces de proximité. La supérette est toujours là, investissant un nouveau bâtiment, et les espaces de stationnement sont rassemblés dans un édifice situé juste à côté de la gare. Une place (qui accueille désormais le marché) laisse respirer l’ensemble, encadrée par les nouveaux bâtiment d’un côté et par un alignement d’arbres de l’autre qui vient souligner un des axes historiques de Marolles, comme c’était le cas avant la construction du pont enjambant les voies ferrées. Les remaniements définissent par ailleurs une nouvelle entrée au village, plus affirmée. Un autre axe historique ayant perdu son poids urbain est remis en valeur. Il s’agit de celui qui faisait face au château de Marolles, situé à quelques minutes de la gare. Auparavant souligné lui aussi par un imposant alignement d’arbres, il est aujourd’hui assez indéfini, peu d’arbres étant encore debout et le bâti étant très éparse. La végétation retrouve avec le projet sa place prépondérante et des logements viennent soutenir l’axe historique. Le projet vise également à contenir l’expansion incontrôlée du village sur les espaces agricoles en affirmant plusieurs de ses limites actuelles ainsi que celles mises en place par le projet. La frontière entre village et champs devient un véritable espace (elle était avant réduite à un alignement de haies) allant dans le sens d’une ouverture urbaine sur le paysage agricole. Tout un réseau de circulation piétonne est mis en place, offrant une alternative au réseau automobile et prenant un statut d’espace public. Il est surtout composé de “decks” longeant les champs et qui évoquent ceux des bords de mer, proposant la contemplation d’une autre étendue.
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AU CONTACT DU CANAL
2012 | Projet pour un ensemble incluant des équipements publics, un espace commercial et du logement collectif Aubervilliers (Seine-Saint-Denis)
C’est dans la ville d’Aubervilliers, située au nord de Paris, que se trouve le site de ce projet qui jouxte le Canal Saint-Denis. Ce projet est composé d’équipements publics qui forment un socle sur lequel trois ensembles de logements collectifs sont posés. Le projet s’ouvre sur le canal et va dans le sens d’une mise en valeur de cet espace en transformation : sous le regard impassible de silos industriels qui semblent appartenir à un temps qui touche à sa fin, les promeneurs commencent à prendre possession de cet espace au potentiel social et paysager indéniable.
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Le quartier d’Aubervilliers où se trouve le projet est situé en périphérie du centre-ville. Placé juste après un pont qui enjambe le Canal Saint-Denis et qui laisse passer un flux automobile important reliant la ville à Paris, le site fait ainsi office d’entrée majeure pour ce centre-ville. Il est d’ailleurs traversé par l’axe routier qui va vers Paris, et se décompose donc en une grande parcelle ouverte sur le canal et en une partie plus exiguë et toute en longueur. Le site est également encadré par un autre axe important : celui du canal Saint-Denis, qui rime avec un rythme beaucoup plus lent que celui de la route et où la végétation commence à remplacer progressivement un tissu industriel sur le déclin. La topographie marquée du site lui permet d’être en relation directe avec ces deux axes pourtant situés à des niveaux différents, mais aussi avec un carrefour par lequel passe la route venant de Paris et qui est assez stratégique à Aubervilliers. Par ailleurs, la construction d’une station de métro sur le site est prévue. Le projet répond tout d’abord à sa situation avec un aspect sculptural prononcé. Il s’agit par là de marquer l’entrée vers le centre-ville avec un ensemble architectural singulier. Celui-ci encadre la route qui va vers le cœur d’Aubervilliers avec une tour et une barre au style assez monumental. Il est en effet composé d’un socle qui inclut les équipements publics ainsi qu’une supérette et sur lequel sont placés trois ensembles de logement collectif qui prennent la forme des trois typologies principales que celui-ci prend : la barre, la tour et la nappe. Le socle s’ouvre sur la canal et vient dialoguer avec lui grâce à une longue façade vitrée qui ondule et dilate l’espace du quai. Sa toiture est accessible depuis le carrefour pour y faire venir les piétons puis les faire descendre jusqu’au canal. L’intérieur de la partie publique donne elle aussi sur le canal et creuse le terrain avec irrégularité pour y créer différent espaces, plus ou moins repliés sur eux-mêmes.
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LE SOCLE S’OUVRE SUR LA CANAL ET VIENT DIALOGUER AVEC LUI GRÂCE À UNE LONGUE FAÇADE VITRÉE QUI ONDULE ET DILATE L’ESPACE DU QUAI
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Les logements collectifs de la tour et de la nappe ont été simplement esquissés mais ceux de la barre ont été réellement développés. Au delà de l’organisation en longueur qu’impose la typologie de la barre, la conception de ces logements a été basée sur l’idée de récupérer certaines des qualités généralement propres au logement individuel, à savoir une certaine indépendance et surtout une relation forte avec un espace extérieur privé. Cela a abouti a une sorte “d’étagère à maisons”, faisant évidemment écho aux projets d’immeubles-villas imaginés par Le Corbusier. L’ensemble est orienté vers le sud, les circulations collectives étant placées au nord, isolant les logements de la circulation. Ceux-ci donnent surtout sur leur espace extérieur, l’espace collectif en double hauteur s’ouvrant sur celui-ci largement. A l’intérieur, les espaces individuels sont placés à l’étage, supportés par une boîte en bois qui accueille la cuisine et des sanitaires. Le “jardin” accentue par ailleurs la distance avec l’espace public en faisant office de seuil dans la progression vers l’intime. Extérieurement, l’idée de “l’étagère à maisons” se fait ressentir avec un jeu de matières contrasté : le bois des logements se détachant nettement de la structure principale en béton blanc. 86
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2012 | Projet d’urbanisme à Ivrysur-Seine (94)
LITTORAL
Le site sur lequel porte ce projet d’urbanisme est un quartier de la ville d’Ivry-sur-Seine dont le tissu urbain est particulièrement hétéroclite. Les restes d’un passé fortement marqué par l’industrie côtoient du logement sous toutes ses formes ainsi que plusieurs bâtiments publics. Mais c’est surtout un vaste îlot à la topographie prononcée qui apporte sa singularité au site : celui-ci est en partie occupé par des espaces verts et sa dimension publique est évidente. Malheureusement, son accès est assez limité sur plusieurs de ses côtés, restreint par des fronts bâtis imposants ou par des espaces extérieurs privés. Par ailleurs, certaines de ses bordures sont très ouvertes mais cela donne à l’îlot un aspect incertain et quelque peu bancal. Le projet consiste avant tout en une densification des contours de l’îlot qui vient leur donner une certaine continuité mais tout en mettant en place une porosité prononcée vers le cœur de l’îlot. Le projet joue également avec la topographie du site en la considérant comme une sorte de littoral urbain sur lequel vient se poser le nouveau bâti, qui s’ouvre ainsi sur une mer de toiture. 90
URBAIN
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2010 | Projet de logement individuel
ENTRE
Ce projet de maison a été développé à partir de la contrainte suivante : la largeur de l’espace intérieur ne devait pas dépasser trois mètres. L’idée était donc de compenser l’étroitesse du logement par une hauteur sous plafond importante et par un cloisonnement limité. Le projet prend ainsi la forme d’un espace verticalement généreux, fluide et ponctué par la présence de trois boîtes “suspendues” qui accueillent les espaces intimes : les chambres et les sanitaires. Elles s’articulent autour d’une circulation verticale et viennent délimiter plusieurs zones : séjour, salle à manger et cuisine (ainsi qu’un bureau en mezzanine). Par ailleurs, l’ouverture sur la rue est limitée par une sorte de claustra en lattes de bois qui forme un filtre qui s’estompe en prenant de la hauteur, pour laisser passer abondement la lumière.
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DEUX
MURS
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2010 | Projet de logement individuel
À
Cette maison a été dessinée dans le cadre d’un exercice imposant de placer le logement à concevoir sous terre, celui-ci ne pouvant qu’affleurer la surface du terrain. La maison est structurée par deux patios, s’articulant en S autour de ces espaces qui deviennent les extérieurs sur lesquels s’ouvrent les différentes pièces qui reçoivent ainsi lumière naturelle et vues. Les espaces collectifs sont situés au centre de l’édifice et bénéficient d’une double hauteur, faisant office de pivot, spatialement, comme pour la vie familiale. Les chambres sont quand à elles placées aux extrémités du bâtiment, en retrait. L’arrivée dans la maison se fait en passant par une terrasse située au niveau intermédiaire, puis par une circulation qui surplombe l’espace collectif avant d’y descendre.
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2013 | Projet expérimental
EMPREINTES
Ce projet a été développé dans le cadre d’un atelier visant à mettre en relation les nouvelles technologies avec la création d’espaces ou de formes. Le système mis en place pour ce projet permet ainsi de modéliser des formes à partir de morceaux de musique. Mais c’est avant tout une dimension spatiale de la musique qui est génératrice de formes: le déplacement des mains sur un instrument. Cela donne ainsi de la matérialité à quelque chose qui n’en a pas. Par ailleurs, la musique est évanescente (elle n’existe qu’au moment de sa perception) et ce projet permet de la rendre perceptible (ou du moins visible) dans sa globalité.
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MUSICALES
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Stages et travail en agence
EXPÉRIENCES PROFESSIONNELLES
2015, 2014, 2013 | Robinson Participation au développement de projets (maisons individuelles et extensions, en général à ossature bois) : conception, relation clients, suivis de chantiers... 2013 | JJ Masson Participation à l’activité de l’agence : conception de projets (logements individuels et collectifs, bureaux, extension d’hôtel), rénovations, suivis de chantiers, études de prix, conseil auprès de clients… 2011 | Pavlidis Suivis de plusieurs chantiers de maisons individuelles. 2010 | Vionnet Woodcock Participation au chantier d’un prototype de maison écologique destinée à une production en série à l’attention des auto-constructeurs.
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Dessin, peinture, design, photographie...
TRAVAUX
Avec les nombreux outils infomatiques qui nous assistent dans le développement de projets architecturaux, nous avons parfois tendance à négliger le dessin “à la main”. Celui-ci est pourtant fondamental car il y apporte quelque chose qu’aucun outil informatique ne peut fournir: une relation directe entre le geste de la main et le support qui en garde la trace, entre l’intention et son expression formelle.
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PERSONNELS
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