SPÉCIALE MISSION INTERVI E W D ÉCALÉE Terence Chevrin

Terence Chevrin est un réalisateur et producteur aguerri du territoire qui va aujourd’hui répondre sans détours à une série de missions, plus ou moins impossibles, pour en savoir plus sur lui, sa carrière et la situation de l’audiovisuel sur le territoire calédonien.

Quelle a été ta première MISSION cinématographique ?

Après mes études de cinéma en métropole on a fait un film de pote qui a pris beaucoup plus d’ampleur que prévu. NI 28 est né : un film d'1h10 ! On était 6 ou 7; moi réalisateur, cadreur et scénariste, un ami à la fois perchman et acteur et un autre au clap, aux accessoires et à la régie… Il n'y avait pas de poste défini, on a fait ça sans prise de tête et finalement c'est ça la vraie liberté. Avec un canon 7D, 2 cartes de 16 Go et une batterie on a fait un film ! Peux-tu nous en dire plus sur les origines de ta : ROB MISSION ?

Je voulais parler des calédoniens en cette période référendaire, via la comédie pour en parler tout en étant bienveillant. D’expérience pour tester l'entente des calédoniens il faut nous mettre dans un endroit neutre : d’où l’idée de la station spatiale ! Le thème est les calédoniens et leurs problématiques et même si les référendums sont passés la situation politique reste la même. Et dans 20 ou 30 ans le film sera toujours d'actualité.

Ta MISSION pour les futures générations du cinéma calédonien ?

L’ACPF : Association Calédonienne des Producteurs de Fiction. Nous avons bien conscience que ce que nous construisons aujourd'hui servira aux générations de demain. Il faut faire partie des discussions de fond pour faire changer les choses dans le pays et nous voulons même aller plus loin en montant un studio de cinéma. Nous avons besoin d’un endroit où les projets peuvent se développer avec un décor unique et des studios. Je serai probablement vieux quand on en profitera mais je serai très fier de dire que j'y ai contribué.

Ta mission la plus personnelle ?

C’est NIAOULIWOOD, ma société de production. Quand tu te lances dans un projet cinématographique il faut être structuré et monter une boite de prod fait partie de la professionnalisation. C'est une société qui développe des projets perso ou musicaux comme l’album 10 titres de Slimane Wenethem qui sort sous peu. Peut-être qu’un jour si je trouve une pépite - un jeune réal très talentueux alors je le produirai !

Quelle est pour toi la MISSION du Festival de Cinéma de La Foa ?

C'est le grand RDV incontournable pour les créateurs calédoniens de courts métrages. D’aussi loin que je me rappelle au mois de mars on accélérait tous pour que notre film soit prêt pour La Foa. Là-bas on redécouvre notre film en le voyant en format cinéma sur un grand écran dans une salle avec des gens qui réagissent. Et y gagner un prix est un immense encouragement. Longue vie au Festival de Cinéma de La Foa !!

Ta mission si tu l'acceptes est de faire un remake du film de ton choix ?

Faire un film calédonien mais sérieux. Où nos particularités de langues ne soient pas risibles. Avec l'accent québécois ou antillais on ne rigole pas, mais au son de l'accent calédonien malheureusement les gens se marrent. Nous ne sommes pas encore capables aujourd'hui d'utiliser nos composantes locales pour faire quelque chose qui ne soit pas une caricature. Alors pourquoi pas un remake sérieux d’Indiana Jones en caldoche. Avec Stéphane Piochaud dans le rôle principal que ça reste dans la famille !

THE mission impossible selon toi ?

La mission impossible est celle que tu n'oseras pas faire. Si tu oses : rien n’est impossible.

PAR CINDY JOHNSTON