LOFT - JANVIER 2015

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LOFT : MODE D’EMPLOI P.14 PRODUIT DE LUXE DANS UN MARCHE ATYPIQUE P.6 ENVIRONNEMENT : CONDAMNATION DES LOFTS P.18 REGARDS CROISES DE DEUX DESTINEES RÉHABILITATION DE DEUX SAVONNERIES P.10



L’édito La conscience collective nous dicte que les lofts sont des biens luxueux, offrant de grands espaces, harmonisés de manière minimaliste. Si l’inconscient le conçoit, il est certain que cela se confirme en partie. Mais il n’en a pas toujours été comme ça. Mais les lofts ont-ils toujours eu la réputation de s’adresser aux élites ? Au travers de ce magazine, vous découvrirez comment les lofts se sont imposés à Bruxelles, comment des quartiers ont revu le jour grâce à la rénovation d’anciennes industries laissées à l’abandon, pourrissant le long du canal, en logements d’un nouveau genre. Le marché du loft n’est plus ce qu’il était il y a 15 ans, quand cette mode a percé. Vous en saurez davantage sur son évolution, et pourquoi il est difficile aujourd’hui de retrouver l’authenticité des premiers mouvements dits « loft »,

contrairement au « style loft » très minimaliste que l’on retrouve de plus en plus chez le particulier. Il semblerait en effet que le loft tel que conçu à l’origine n’ait plus tant de succès… Le marché s’essouffle lentement, au profit de ces nouvelles tendances « déco », dont la paternité est injustement – et pourtant unanimement – associée aux premiers lofts. Or celles-ci se développent hors des murs d’anciennes industries, s’en affranchissent. Le loft perd donc de son originalité. Un loft n’est pas quelque chose que l’on s’approprie du jour au lendemain. La création d’un tel produit peut changer votre vie, votre destinée. On ne décide pas de faire du loft comme on décide d’acheter une maison. Tout un processus est nécessaire à sa création, accompagné d’un suivi de longue haleine. La facette historique et contextuelle de la

conception d’un loft est trop souvent négligée. Vous trouverez dans ces pages un dossier portant sur les fondements de l’arrivée des lofts à Bruxelles, quels ont été les projets importants qui ont façonné le paysage urbain de la capitale. Le produit qu’est le loft ne peut se confondre avec les habitations classiques. Une pléthore de permis est nécessaire, d’un point de vue de la pollution, du terrain, ou de l’urbanisme. Côté vente et location, il faut compter sur un budget assez important. On ne loue pas non plus un loft comme si c’était un simple appartement. De plus, les lofts sont bien sûr accompagnés de clichés, non seulement au sujet des personnes qui y habitent, mais aussi de concernant la façon dont ils sont décorés. Vous en apprendrez davantage en parcourant notre magazine de long en large.

Loft, numéro unique, janvier 2015. Comité Rédactionnel : Margaux Bardiaux Océane Biart Laure Goedert Raoul Grün Aline Rodrigues Tatiana Schyns Joël Stouffs Crédit photos : Océane Biart Ont collaboré à ce numéro : Ahmed Bouhnani Emmanuel Degrève Jean-Marc Delacroix Marie Demanet Mr Eaton Zoltán Jánosi Rebecca Langrand Maïté Persyn Vincent Pierret Steve Van den Eynde Claude Verhaeren Marlène Zurstrassen Création graphique : Joël Stouffs Impression : Miser Copy.

Sommaire

Édito...............................................................................................................................................................3 Comment Bruxelles a découvert les lofts.......................................................................................................4 Le loft, un produit de luxe dans un marché atypique......................................................................................6 Loft : logement, mais pas seulement..............................................................................................................8 Réhabilitation de deux anciennes savonneries............................................................................................10 Le périple du loft, de l’artiste bohème vers le collectionneur d’art en vogue................................................12 Loft : mode d’emploi.....................................................................................................................................14 Histoire d’amour entre un homme et des lofts..............................................................................................16. Environnement : condamnation des lofts.....................................................................................................18 3


Comment Bruxelles a découvert les lofts LOFT : Un loft c’est un bâtiment industriel, un entrepôt ou une construction atypique très grande, au départ non prévu pour le logement, qui s’en retrouve recyclé, avec une notion de nouvelle vie par rapport à sa fonction d’origine. observé très rapidement tout ce patrimoine, ce bâti qui se vidait. Les entreprises étaient déjà en train de partir depuis vingt ans avec la désindustrialisation de Bruxelles ».

Les lofts ont fleuri partout à Bruxelles. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Marie Demanet, coordinatrice à l’ASBL ERU – Centres d’Etudes et de Recherches Urbaines a suivi ce phénomène de près. Tout commence en 1995, le centre ville était dans un état moribond, problématique, plus de 1000 habitants s’en allaient chaque année. On était passé en dessous de la barre des 40.000 habitants. Henri Simons, futur échevin de l’urbanisme, décide alors de mettre en place un service pour revitaliser le centre historique. L’ERU a donc été chargé de préparer cette stratégie. Elle ajoute ensuite : « on a dans notre travail 4

nombre de mètres carrés. Un mécanisme a été mis en place pour faire rencontrer l’offre et la demande, propriétaires et acquéreurs. Les bâtiments étaient sur le site internet de la SDRB – Société de ERU se charge donc d’établir Développement pour la Région un programme, avec comme de Bruxelles-Capitale, l’actuelle constatation que dans le centre CityDev - depuis des mois historique, les constructions voire des années sans qu’ils ne sont largement abandonnées, soient occupés. Le centre ville que ce soit l’industriel ou le était un très mauvais produit résidentiel. Cependant la culture immobilier. Plus personne ne continuait d’attirer au sein de la voulait de ces immeubles. ville ; l’opéra, les théâtres et les cinémas accueillaient toujours Les propriétaires vendaient le autant de monde. mètre carré pour une bouchée de pain. Dès lors, un immeuble Dans les années 80, de 1000 mètres carrés devient InterEnvironnement avait accessible si 10 personnes se réalisé une liste de patrimoines regroupent, offre d’énormes architecturaux vacants, surfaces et permet de laisser comprenant les sites industriels. cours à l’imagination. Les documents mentionnaient, rue par rue, les descriptifs Ces immeubles industriels de ce qu’étaient les usines étaient dotés de grosses salles, auparavant. celles des machines, de petites salles, celles de bureaux, ou Les observations sont sans encore d’annexes. Des pièces équivoque : le potentiel des très éclairées, ou très sombres. locaux est incroyable ! « On Marie Demanet raconte ensuite avait un bâti industriel reconnu : « On a pris contact avec les comme patrimoine architectural propriétaires, et assez vite ils de qualité, on appelait ces ont été d’accord pour vendre. surfaces les ‘Châteaux de On a fait un petit catalogue et l’industrie’ » rajoute-t-elle. Il on a préparé une soirée, en 96, fallait reconvertir un grand à la Bourse. LOFT


On attendait 40 personnes, tout au plus. Ce sont 400 personnes qui se sont présentées le soir même ! » Le lendemain de cette soirée, les journalistes étaient présents pour demander combien d’immeubles avaient été vendus. Un groupe s’est formé pour l’achat d’un premier immeuble, avec vue sur le canal. Suite à cela, de par leur retour d’expérience, un vade mecum a été réalisé pour permettre à d’autres collectivités de se lancer dans l’acquisition de surfaces industrielles à se partager.

l’époque, dans Bruxelles, l’eau était synonyme de déplacement.

idées et du savoir.

Marie Demanet explique ensuite : « Nous, on a fait Le processus d’achat collectif des lofts comme un projet est avant tout une expérience collaboratif, on n’a pas fait sociale, car il faut s’accorder comme les promoteurs avec des personnes que l’on immobiliers. L’autopromotion ne connaît pas toujours, il faut demande un investissement, déterminer qui occupe quel de la réflexion qualitative. Les espace, en fonction de l’argent gens qui veulent un logement que chacun investit. dans les trois mois ne peuvent De plus, une entraide collective pas suivre ce système. Les se met en place car des travaux gens investissent socialement. sont à prévoir. Il s’agit d’un Tout le monde est curieux et ça enrichissement social puisque ouvre des portes sociales. Ces c’est une aventure qui est vécue bâtiments donnent l’opportunité communément. Le centre d’usage et d’imprévus. Il ne Le canal, anciennement historique c’est aussi le lieu où s’agit pas uniquement d’acheter quartier industriel du il peut y avoir une condensation un loft. » pentagone, a été très propice de fonctions différentes qui à la reconversion du bâti cohabitent et qui organisent les industriel puisqu’historiquement flux dans la ville. Il en sort des Joël Stouffs

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Le loft, un produit de luxe dans un marché atypique Il y a une quinzaine d’années, un phénomène bien connu de tous a fait son apparition aux abords du canal à Bruxelles : les lofts. Ces habitations branchées ont un coût très variable dépendant de différents facteurs. Lesquels sont-ils ? Quelle est la rentabilité pour le client et pour l’investisseur ? D’après une étude de l’Institut National des Statistiques, les lofts représentent 1% des nouveaux logements en Belgique. L’INS dénombre 400 à 500 nouveaux lofts sur le marché immobilier chaque année. Ainsi, depuis une dizaine d’années, ces nouvelles habitations se sont multipliées dans la capitale belge. Les lofts sont, selon leur définition, aménagés dans des anciennes manufactures ce qui explique leur concentration dans la zone industrielle de Bruxelles. Celleci se situe aux abords du canal qui comprennent les communes d’Anderlecht, MolenbeekSaint-Jean et Bruxelles. Les quartiers résidentiels du sud de la ville offrent quant à eux, peu de bâtiments propices à ces habitations alternatives. Les rares lofts que l’on y trouve sont vendus à des sommes astronomiques. Un exemple : un loft de 220 à Uccle sur l’avenue Brugmann coûte 1.200.000€ ! Dans ces circonstances, il est difficile de définir un prix moyen d’un loft à Bruxelles tant le marché est irrégulier. Plusieurs facteurs font varier le 6

prix: le quartier, la commune, la mobilité, la lumière, la rue, l’étage, la superficie (une très grande superficie se vend moins chère au qu’une petite superficie), … Mais la plus importante des variables à prendre en compte reste la renommée de la localisation du bien car le client recherche généralement un quartier sûr à bonne réputation. Un marché immobilier en difficulté qui arrive peu à peu à maturité Malgré un effet de mode évident, le marché immobilier des lofts arrive peu à peu à maturité. Les agences Immobilières 4ème Génération et Immo-Loft évoquent quelques raisons qui justifieraient ce tassement. Un : pour des raisons économiques ou de conscience au niveau de l’énergie utilisée dans un loft. « Il est en effet plus compliqué de chauffer ces bâtiments qui sont très ouverts et qui possèdent de hauts plafonds. » explique Marlène Zurstrassen gérante de 4ème Génération. Deux : Ces types de logements ne sont souvent pas appropriés à la vie de famille. Ils contiennent LOFT

peu d’espaces séparés et offrent peu d’intimité. Trois : les superficies proposées aujourd’hui à Bruxelles sont beaucoup plus petites: environ 300 il y a 10 ans et entre 90 et 150 désormais. « Il y a eu une explosion du phénomène, mais c’est fini. Le client n’achète plus tout et n’importe quoi. On constate que le marché des lofts s’essouffle tout doucement. » conclut Marlène Zurstrassen. La rentabilisation de l’investissement se réalise par la vente du bien Le marché locatif des lofts n’est pas très florissant dans


la capitale. Côté client : les loyers souvent élevés des lofts incitent les clients à acheter le logement. Côté investisseur : selon de nombreux témoignages, la rentabilisation de l’investissement se réalise par la vente du bien. En conclusion : louer un loft à Bruxelles nécessite a priori un gros budget et rares sont les personnes qui le possèdent. Enfin, peu de propriétaires sont aptes à louer leurs lofts car souvent, les clients ne souhaitent y rester qu’un petit temps (on pense ainsi aux jeunes célibataires ou en couple avant la vie de famille et aux personnes d’un certain âge après la vie de famille).

en logements ou bureaux dans la capitale. A l’époque, le montant à débourser pour un site propre à la reconversion en loft n’était pas élevé. Aujourd’hui, rénover coûte presque autant que de construire. Sont en cause de nombreuses normes que les investisseurs doivent désormais respecter : l’étude du sol (dépollution), le recouvrement des poutres en fontes, l’isolation, … De plus, les bâtiments industriels sont devenus rares et la reconversion en logements n’est pas toujours possible. Les prix ont bien augmenté ces dernières années ce qui conforte les propriétaires de sites industriels à ne pas solder leurs biens. Toutes ces raisons Aujourd’hui, rénover coûte nous poussent à croire que presque autant que de les temps sont durs pour les construire investisseurs. Depuis presque 20 ans, plus de Le « style loft » s’impose petit 550.000 m² ont été reconvertis à petit JANVIER 2015

Du logement alternatif, le loft a évolué en habitation branchée. . « Dans les années 90, le vrai loft avait fort la cote mais maintenant on découvre d’autres variantes. On modernise le principe. » constate Zoltán Jánosi, chef de produit chez Immovlan. En effet, un autre type de logement s’impose petit à petit: le style loft. Celui-ci met en avant un côté plus épuré ce qui change considérablement l’idée de départ du loft brut. Cependant, l’incertitude qui règne dans le marché immobilier des lofts ne peut que rendre l’avenir du loft tout aussi incertain.

Aline Rodrigues 7


Lofts: logements mais pas seulement Coups de coeur à Bruxelles... Si vous appréciez le charme des anciennes usines mais ne souhaitez pas investir dans un loft, vous pourrez toujours loger quelques nuits à l’hôtel Meininger, installé dans l’ancienne brasserie Bellevue. Le lieu qui a conservé l’apparence brute de l’usine s’est reconvertit en hôtelauberge de jeunesse. Détail amusant : avant son changement de fonction, le bâtiment servait d’exposition aux artistes de street art. Vous retrouverez d’ailleurs certaines de ces œuvres dans l’hôtel, et pourrez vous-même y participer en laissant votre empreinte sur le « free wall ».

La Fondation A Stichting s’est installée sur une partie du site des anciennes usines de chaussures Bata. Cette galerie de photos organise trois expositions par an, ainsi que des ateliers à destination des plus jeunes. L’occasion de profiter d’un décor inouï tout en enrichissant sa culture. En mémoire de la grande époque de l’industrie Bata, vous retrouverez en grandes lettres rouges le mot « Chaussures », reconstitué tel qu’il était autrefois.

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Vous vous installez et rêvez des intérieurs design de type loft ? Certes, vous ne pourrez pas changer l’histoire de votre maison, mais vous pourrez toutefois tendre vers cette décoration tendance. C’est ce que propose le « dépôt design », installé luimême quai du Hainaut dans un ancien lieu de stockage de matériaux de l’entreprise Ackermans. Ce show room design conserve encore quelques vestiges de ce passé, comme de grosses aérations apparentes, ainsi que des infrastructures métalliques extérieures le reliant au canal.

Au 12 rue Notre Dame du Sommeil, petite rue falote, nous retrouvons le restaurant LA MANUFACTURE. Installé depuis 1990 dans l’ancienne unité de production de la célèbre maroquinerie Delvaux, ce lieu insolite a gardé l’aspect authentique. « Bois, métal, pierre bleue, tables de granite tout a été reconverti dans le respect du passé, » nous confirme Rebecca Langrand, gérante des lieux. Les visiteurs raffolent de cet endroit intemporel à l’atmosphère hype.

Le Loft 202 situé à la chaussée de Boondael, anciennement exclusivement utilisé comme studio de photos, a été reconverti par son propriétaire Alain RICHARD. Aujourd’hui, il s’agit d’un endroit original qui s’apprête à tout genre d’événements : que ce soit une fête familiale, une conférence de presse, un vernissage ou encore un lancement d’un nouveau produit. Une atmosphère clean, chic et minimaliste y règne. N’hésitez pourtant pas trop longtemps à fixer vos dates, car comme nous le confie Monsieur Richard, « bien que l’endroit soit caché, il est très prisé. »

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Réhabilitation de deux anciennes savonneries Regards croisés de deux destinées : deux savonneries hier, deux complexes de lofts aujourd’hui. Et pourtant deux projets que tout oppose… Les lofts dit-il. Il réalise alors les plans Transformation de la des futurs lofts – dont celui savonnerie du Savon d’Or dans lequel il habite désormais à temps partiel – ainsi que Résultat de l’investissement les bureaux dans lesquels d’un entrepreneur aux idées s’installe notamment sa société visionnaires : 9 lofts et des « Deg&Partners ». bureaux. Il les pense dans un style minimaliste qui lui est cher, Il y a dix-huit ans de cela, préservant avant tout les vous n’auriez trouvé au 68 matériaux nobles d’origine, tels rue Waelhem qu’une vieille que le bois, les briques rouges savonnerie ensevelie sous et le béton. C’est également cinquante centimètres de dans cet esprit de sauvegarde savon. L’espace abandonné de l’âme du bâtiment qu’il rebute systématiquement pense à conserver les courbes tout acheteur, seuls quelques des anciennes cuves à savon squatteurs daignent y mettre les pour les réhabiliter en pièces pieds. Quelques squatteurs… habitables. Ainsi qu’Emmanuel Degrève, Il décrit et vante d’ailleurs qui voit dans ce dépotoir un l’authenticité de ses lofts énorme potentiel. Grâce au comme une force. « Ça n’a pas talent de ce conseiller fiscal, les d’âge ». lieux sont transformés plus tard en magnifiques lofts et bureaux. Un public ciblé Aujourd’hui, la majorité des lofts Authenticité et Modernité d’Emmanuel sont occupés par Traversant une époque plutôt des locataires, qu’il sélectionne calme de sa vie lors du projet, avec le plus grand soin : « c’est Emmanuel prend lui même les aussi une question de gestion choses en mains. « J’ai dessiné : on choisit ses locataires ». moi-même l’essentiel du projet Nous y rencontrons surtout pour qu’il me convienne » nous des Parisiens, disposant d’un

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certain pouvoir d’achat. Et au vu de l’aménagement rudimentaire qui conserve par exemple des structures métalliques à claire voie, les occupants s’y installent principalement sans jeunes enfants. Un projet difficilement renouvelable Emmanuel convient que si c’était à refaire, il se lancerait de préférence dans une tout autre entreprise. « Aujourd’hui, faire du loft, c’est plus un calcul qu’une idée ». Il nous confie également sa désapprobation concernant les normes de dépollution existantes qu’il juge «farfelues », auxquelles il n’a heureusement lui-même pas été contraint. Emmanuel Degrève • 47 ans • Propriétaire de la Savonnerie du Savon d’Or • Depuis 1977 • Conseillé fiscal • Vit en alternance dans un loft de la Savonnerie et à Marrakech.


Les logements sociaux Transformation de savonnerie Heymans

la

Un projet du CPAS de Bruxelles dans le cadre du contrat de quartier : l’aménagement de 42 logements sociaux. Si l’imaginaire collectif se représente essentiellement les lofts comme des logements destinés aux plus riches, il en existe pourtant d’un tout autre type. C’est le cas exceptionnel du projet réalisé sous l’égide du CPAS de Bruxelles, dans le cadre du contrat de quartier. Des logements installés dans l’ancienne savonnerie Heymans, afin de faire revivre un espace à l’abandon, s’adressent directement aux populations précaires du quartier, dans le but de leur offrir un habitat convenable. Des lofts pour tous… S’il s’agit de logements sociaux, pourquoi dès lors parler de lofts ? Car ceux-ci sont effectivement construits sur un site industriel désaffecté, et correspondent, architecturalement parlant à la définition du loft. On retrouve par exemple l’ancienne cheminée de l’usine, conservée et désormais utilisée comme aération. « On a décidé de conserver les matériaux d’origine autant que possible, pour créer une atmosphère loft», nous précise-t-on au bureau d’architecture MDW, qui

fût sélectionné par concours pour rénover l’endroit. Et les espaces intérieurs, bien que repensés pour abriter toute une famille, restent ouverts. Les prix s’adaptent à des locataires inscrits au CPAS, avec des lofts de une à six chambres, allant de 450€ à 1200€ par mois. Nous sommes donc très loin des lofts « de haut standing » éparpillés dans Bruxelles. Il est d’ailleurs intéressant de voir que les locataires s’y installent d’avantage en raison de l’environnement calme et verdoyant plutôt que pour profiter d’un logement de type « loft ». Un locataire nous confie d’ailleurs : « C’est sûr qu’on est bien ici, ancienne savonnerie ou pas. »

… dans un environnement de biodiversité Et les familles qui s’y établissent bénéficient d’un environnement on ne peut plus privilégié... C’est le résultat de nombreuses initiatives mises en place par le concierge des lieux depuis JANVIER 2015

l’ouverture des logements : Ahmed Bouhnani. Celui-ci ne s’est en effet pas cantonné aux devoirs classiques que l’on attend d’un concierge, mais s’est également chargé de concevoir différentes actions de sensibilisation à destination des habitants, afin de former des liens sociaux entre eux. « Tout un travail a été mis en place pour dynamiser l’habitat ». C’est ainsi que l’espace concentre potager collectif, bac à composte, nichoirs, marre, cabane à outils, plaine de jeux et lavoirs communs. Et ça fonctionne plutôt bien ! Projet écologique Si Ahmed a tenu à aller si loin, c’est parce que déjà à l’origine les rénovations avaient été pensées de façon écologique, notamment en passant par une dépollution importante des sols, une bonne isolation des murs et un système commun de consommation d’énergie, afin que chacun se sente concerné par l’effort. « On essaye qu’il y ai quelque chose d’utile derrière ». Il a donc voulu renforcer cet esprit de préservation environnementale auprès des résidents. C’est d’ailleurs le sourire aux lèvres qu’Ahmed nous exprime encore une fois, juste avant notre départ, l’importance que revêt pour lui un tel investissement personnel. Océane Biart Ahmed Bouhnani • 43 ans • Concierge de la Savonnerie Heymans • Depuis 2011 • Vit dans un des logements de la Savonnerie 11


Le périple du loft : de l’artiste bohème vers le collectionneur d’art en vogue L’habitant d’un loft à Bruxelles de nos jours : s’agit-il toujours d’insouciants vagabonds ou plutôt d’hommes d’affaires affirmés ? Voici l’essai d’un portrait type de cette espèce originale et semblet-il inclassable. Le phénomène des lofts s’est d’abord développé outreAtlantique, plus précisément à New York dans les années 70. Les anciens dépôts et manufactures abandonnées ont attiré tout genre d’artistes, principalement à cause de la taille généreuse de ces lieux, des énormes baies vitrées avec leur lumière naturelle et abondante et bien sûr des loyers abordables. Ceci explique la connotation d’art, de culture, d’excentricité que nous rattachons souvent au concept du loft et à leurs habitants. Ce n’est que vers la fin des années 80 que le marché immobilier européen commence à suivre les tendances étatsuniennes, et à l’instar de ce moule, les premiers adeptes du loft sont plutôt issus du monde de l’art. « DINKS » branchés Mais aussi bien aux Etats-Unis, que sur le vieux continent, une explosion de la demande des lofts à la fin des années 90 mène à une hausse des loyers et des prix, au point que beaucoup d’artistes se voient contraints d’abandonner leurs domiciles insolites. Suite 12

à un réaménagement et un embellissement des quartiers originalement industriels et de mauvaise réputation, un autre genre de clientèle fait surface : « des jeunes célibataires ou des couples branchés avec beaucoup de moyens et peu d’obligations » comme nous le confirme Maïté Persyn, directrice de l’agence immobilière Century 21. Son homologue de l’agence Engel&Völkers, Monsieur Eaton, appuie : « Dorénavant ce sont les collectionneurs d’art fortunés qui s’installent, passionnés de la décoration et des voyages. » Pour cette nouvelle clientèle, le loft constitue l’habitation parfaite pour laisser libre cours à leurs frénésies. Des investissements conséquents sont dégagés, des meubles sont choisis avec amour et beaucoup de goût, leur vie cosmopolite servant de source d’inspiration. La génération des DINKS (ndlr : double income no kids) se caractérise par un haut pouvoir d’achat, ainsi que par un style de vie indépendant et décontracté allant de pair avec une haute mobilité professionnelle. Couples homosexuels, hommes et femmes d’affaires ou encore expatriés peuplent LOFT

les lofts des grandes villes européennes et notre capitale ne semble pas faire l’exception. Ces rebelles urbains très connectés «mènent une vie sociale animée» nous confie l’agent immobilier Jean-Marc Delacroix de l’entreprise Quatrième Génération. En tant qu’habitués de la vie nocturne et des réceptions conviviales, ils profitent de leurs domiciles généreux pour tisser leurs réseaux d’amis et de collègues. Perte d’authenticité des habitants et des immeubles Ces derniers temps pourtant, on observe que le clivage s’estompe et que peu à peu le loft s’impose chez d’autres types de clients très variés. Un premier exemple d’une telle réorientation sont les retraités. N’ayant plus vraiment besoin d’une maison individuelle avec une panoplie de pièces à entretenir, ils sont prêts à sacrifier une partie de leur intimité afin de pouvoir profiter du plain-pied et du grand espace ouvert, faisant du loft une réelle alternative pour tous les gens du 3e âge restés modernes et jeunes d’esprit. Une autre catégorie constitue les familles avec enfants à la


recherche de l’originalité qui s’installent de plus en plus dans ces demeures incomparables, s’immergeant ainsi dans l’aventure des grandes villes. Pour eux le cachet l’emporte sur le côté fonctionnel.

savonnerie ou manufacture de cuir, cède la place aux nouvelles constructions de « type loft», une tendance qui semble également s’affirmer en Belgique. Dans ces immeubles flambant neufs, les traits caractéristiques, Par contre, force est de comme « l’open space », le constater que de moins en style apuré, minimaliste et moins de véritables lofts sont industriel, sont conservés, proposés sur le marché. L’idée mais couplés aux avantages originale et romantique des des nouvelles constructions, aventuriers urbains de vivre tel qu’une meilleure isolation, dans une ancienne chocolaterie, un plan d’aménagement plus

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pratique et tout autre confort dernier cri. Il s’agit ici de la réaction logique du marché face la demande immobilière. Mais dans cette dynamique, l’idée de l’utilisation détournée est entièrement abandonnée et avec elle, l’authenticité de la vie en loft.

Laure Goedert Nnganyadi

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Loft : mode d’emploi La transformation d’un ancien bâtiment industriel en logement habitable est devenue une véritable tendance. Mais à quoi s’attendre lorsque l’on se lance dans ce genre de projet ? Voici les étapes incontournables de « l’aventure loft ». 1. Dénicher un potentiel site à acquérir. Cela semble tomber sous le sens, mais n’est pourtant pas chose aisée. Autrefois considéré comme un logement marginal bon marché, destiné à répondre au manque d’habitations conventionnelles, le loft a aujourd’hui acquis un caractère luxueux et est devenu un vrai phénomène de mode. Dans un tel contexte, force est de constater qu’il est désormais difficile de trouver un bâtiment industriel salubre et bien localisé. « Il est fréquent de tomber sur des endroits complètement ravagés. Même les sites les plus sinistrés sont vendus à des prix exorbitants », confie Steve Van den Eynde, propriétaire d’un loft à Bruxelles. Si l’occasion d’acquérir un espace potentiellement habitable se présente, il ne faut pas tarder à investir car il est fort probable qu’il attire rapidement d’autres intéressés. Il est important de se poser les bonnes questions concernant le lieu : y a-t-il une bonne luminosité ? N’est-il pas trop en périphérie ? Avant tout achat, une prise de contact avec le service d’aménagement du territoire de la commune sur laquelle se situe l’emplacement est nécessaire, les normes changeant d’une zone à une autre, pour savoir ce qu’il est possible d’entreprendre ou non lors de la rénovation. 14

2. Contacter l’urbanisme Avant toute acquisition et le début de quelconques travaux, il est opportun de se renseigner sur la législation en vigueur et de ne pas foncer tête baissée dans des projets qui se révèleront irréalisables. Il est également indispensable d’obtenir un permis d’urbanisme. Ce document est octroyé par la commune, mais peut également être fourni lors de la vente par le propriétaire si ce dernier a réalisé les démarches requises. Dans le cas de la revitalisation d’un espace en plusieurs logements, l’appel à un architecte est nécessaire pour constituer le dossier de demande de permis. Il faut aussi se renseigner sur les normes concernant la sécurité du bâtiment et la dépollution des sols, étape inévitable lorsque l’on a affaire à une ancienne entreprise qui utilisait des produits toxiques, comme LOFT

l’amiante par exemple. «Ces réglementations peuvent décourager beaucoup d’entrepreneurs tant elles se sont renforcées ces dernières années », affirme Steve Van den Eynde. 3. Définir la vision de son loft Ici, les possibilités sont nombreuses. Il convient de s’interroger sur le caractère que l’on veut donner à ce nouvel espace de vie. Certains préfèreront les styles minimalistes, bruts, désireux de préserver de cette manière l’âme du bâtiment. « Vous pouvez utiliser les éléments industriels en place et les intégrer dans l’aménagement moderne comme décoration ou en leur attribuant une certaine fonction.», suggère Steve Van den Eynde. D’autres choisiront d’entreprendre des transformations


être une bonne source de créativité. On pense alors au site www.notreloft.com, dont la rubrique «Déco» regorge d’idées originales afin de donner du caractère à son habitat. Pour jouer la carte de l’authenticité, il est possible de se procurer du mobilier de type industriel et d’adopter des couleurs telles que le blanc ou l’orange-brique qui rappelleront l’aspect primitif du bâtiment. Après cette étape, il sera temps de profiter de ce nouvel espace de vie. plus importantes pour répondre à des attentes actuelles et parfois pratiques. Il faut faire preuve d’inventivité, mais l’appel à un professionnel est bien sûr envisageable. Les travaux pourront alors débuter avec l’aide d’un architecte ou d’un entrepreneur selon le besoin.

4. Habiller l’espace Une fois les travaux terminés vient le moment d’agrémenter l’intérieur du lieu. Là encore, il n’y a pas de règles définies. « L’esprit loft » étant recherché dans beaucoup d’habitations, il n’est pas compliqué de trouver de l’inspiration. Internet peut

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Tatiana Schyns

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Histoire d’amour entre homme et les lofts

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PORTRAIT : Claude Verhaeren, 55 ans, a vécu ce que l’on pourrait appeler une « loft story ». Tombé amoureux de bâtiments industriels laissés à l’abandon à Uccle, il décide du jour au lendemain de leur offrir une seconde vie et même d’y habiter.

Hasard des rencontres Claude affirme avoir toujours été intéressé par l’esthétisme des choses qui l’entourent. C’est de par cette attirance pour la beauté des choses et l’art que celui-ci, alors jeune entrepreneur de 30 ans, décide d’ouvrir son magasin de mobiliers : Forma. Créé dans les années 80 pour son côté plus abordable que le mobilier traditionnel sans être « cheap », le « high-tech » entre très fort dans l’esprit loft : le type industriel et épuré. Un mobilier accessible à (presque) toutes les tranches de la population et dont l’esthétisme brut ressemble à celui du loft. Son affaire grandissant de jours en jours, il recherche 16

rapidement un endroit où il pourrait entreposer les invendus. Il découvre alors une petite mine d’or à Uccle : un endroit totalement laissé à l’abandon où d’anciens bâtiments industriels très mal entretenus se font face. Parti pour acheter un bâtiment où placer les stocks, il finit par acheter plusieurs dizaines de bâtiments, ne doutant pas du potentiel non négligeable de ceux-ci. Les considérables travaux de réhabilitation lui permettent d’acheter le complexe pour, confie-t-il, une bouchée de pain. La plupart des espaces vont être transformés en bureaux-lofts. Les Lofts Le plus passionnant est la rénovation en elle-même : c’est voir de très grands espaces à l’abandon être transformés en bels immeubles. Les étapes suivantes restent, d’après lui, moins importantes.

temps où les lofts étaient des habitations pour les artistes, aimant les nouveautés architecturales, vivant dans la simplicité et l’art ». La popularité montante de ce nouveau type d’habitation a fait grimper extrêmement vite les prix, chassant une partie de la population plus modeste, étant d’ailleurs première à s’intéresser aux lofts. « Le projet que j’ai entreprit à l’époque serait beaucoup plus cher de nos jours », ajoute-t-il. Les lofts de Claude étant très épurés, il dit avoir déçu certains visiteurs, les espaces qu’il propose étant considérés, parfois, comme trop bruts, trop « loft », en fait.

Une passion Sa vie est depuis lors en grande partie consacrée à la restauration ainsi qu’à la location de ces espaces vides. Il décide de déplacer son Néanmoins, même si la phase entreprise dans un des bureauxtransformation est primordiale, lofts, y installe ses stocks et le loft est selon lui « un bâtiment démarre le processus de mise industriel qui doit garder la en location des autres espaces. trace de son ancienne utilité ». Ces derniers sont des lofts mais Transformation, oui, mais ne l’esprit en change à chaque plus reconnaître les anciens fois au vu des aménagements lieux, non ! variés des locataires. Claude regrette, dit-il, LOFT

« le

Il aime souligner le fait qu’ils sont


occupés par des artistes, des graphistes, des photographes, des agences de communication, des architectes: des métiers souvent à vocation créative. En 2005, cet homme fait face à la terrible perte de son épouse, maman de ses deux fils qui n’ont à l’époque que 11 et 14 ans. Lui vient alors l’idée d’habiter dans un des lofts encore vide, qu’il va devoir conceptualiser en habitation pour pouvoir à la fois être près de ses enfants (son bureau étant juste à côté) et à la fois tourner une triste page de sa vie. Le loft est alors pensé comme une habitation, ce qui est fondamentalement différent d’un lieu de travail.

Il a donc décidé d’en faire un endroit confortable, coloré, très lumineux et agréable à vivre. Les meubles sont du type « high-tech » dans un esprit brut et minimaliste.

d’investissement a grimpé et le côté administratif beaucoup plus lourd. Aujourd’hui, Claude vit toujours avec ses deux fils et sa nouvelle compagne dans ce loft. Un nouveau « cocon » a donc été Aujourd’hui aménagé. Mais malgré tout, S’il avait été plus jeune, il ce type d’habitation continue aurait sûrement renouvelé d’évoquer froideur et grandeur l’expérience avec plusieurs inappropriée. La chaleur du loft copains, partageant de cette famille semble pourtant l’investissement de vieux indéniable. bâtiments industriels qu’il voit, dit-il, tous les jours. Il souligne néanmoins que ces bâtiments sont plus difficilement exploitables qu’auparavant : les courageux sont beaucoup moins nombreux car le prix

Margaux Bardiaux

AVANT

APRES

JANVIER 2015

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Environnement : condamnation des lofts Les lofts sont souvent associés au luxe et à la modernité. Mais l’on oublie de prendre en considération la question environnementale, qui suscite pourtant d’énormes hésitations chez l’acheteur. Alors que le réchauffement climatique fait de plus en plus la Une, penser aux pertes énergétiques d’un domicile lors de son acquisition semble évident. Il est donc surprenant que le loft, qui est toujours perçu comme moderne et à la mode, ne convienne pas du tout au concept de l’habitation écologique. Architectes, agents immobiliers et propriétaires ; tous sont d’accord à ce propos. Pour évaluer le niveau énergétique d’un logement, le PBE (voir encadré) peut être un bon outil. « Les lofts reçoivent plus souvent des notes aux alentours de G que de A. », commente Marlène Zurstraassen, agente immobilière spécialisée dans le domaine. « Si on compare un loft avec un nouvel appartement, tous les deux situés en plein centre et vendus à peu près au même prix, le loft est dans la plupart des cas gradé plus bas que l’appartement.» Une architecture non conçue pour un logement Si c’est aujourd’hui un loft, c’était précédemment un bâtiment industriel, souvent constitué de grands espaces. « Pendant la transformation en surface habitable, on essaye d’avoir le moins de séparations possible pour ainsi pouvoir garder une sorte « 18

d’open space ». Ceci rend les lofts beaucoup plus difficiles à chauffer, augmentant par la même occasion énormément les charges.», explique Vincent Pierret, architecte. A côté de ça, s’ajoutent de simples problèmes d’isolation ou des fenêtres souvent trop petites conduisant à une exploitation de l’éclairage artificiel plus importante.

mon avis, quelqu’un qui habite dans un loft a les moyens financiers nécessaires. C’est souvent des gens qui vivent seuls, qui ont un bon travail et qui ne sont pas très souvent à la maison. »

Malgré leur manque de respect pour l’environnement, les lofts ont toujours eu un certain succès. Cela montre que pour bénéficier d’un meilleur style de vie, les habitants sont prêts à Un budget qui oublie souvent augmenter leur budget destiné l’écologie au logement. « Quand un promoteur achète Certificat de performance une usine pour la transformer et énergétique de bâtiments la revendre plus tard, il investit très peu dans l’isolement Ce certificat (P.E.B. en abréou dans d’autres travaux gé), est le « bulletin énergéqui influencent la qualité tique » d’un énergétique du loft. C’est logement. comme partout, on veut faire Il indique beaucoup d’argent sans en la classe investir trop», observe Marlène. « Il est claire que l’habitant du énergétiloft est une personne d’une que classe plus aisée. Après avoir d’un bien acquis son loft, les charges sur énergétiques sont de petite une échelle importance dans le budget de qui va de A (très économe) l’acheteur. », poursuit-elle. Pour Christian, propriétaire d’un loft depuis 5 ans, ces coûts sont négligeables. « Je paye définitivement plus de charges depuis que j’ai déménagé dans mon loft. Mais j’en étais conscient dès le début et j’ai quand même franchit le pas. A LOFT

à G (très énergivore). A Bruxelles-Capitale, depuis 2011, toute habitation mise en vente ou en location doit être munie d’un tel certificat.

Raoul Grün



LOFT


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