Domesticite

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De tous les maux dont souffre Haïti, la situation des enfants en domesticité est sans doute l’une des plus négligées. Appelé couramment « Restavèk », la plupart d’entre eux venus souvent des campagnes haïtiennes, travaillent comme domestiques au sein de familles d’accueil, dans des conditions similaires à l’esclavage.

Ces adolescents, mal nourris, maltraités, mal logés, mal vêtus, ont déjà leurs petites mains usées. Les paumes râpées et meurtries, à force de nettoyer, de faire la lessive des autres. Difficile pourtant de percevoir l’ampleur de la souffrance derrière ces regards déchus et ces épaules voutées. Le récit de leurs courtes vies est raconté à voix basse comme si leurs histoires étaient trop lourdes à porter.

Ce fléau est très fréquent dans les pays les plus pauvres du monde, mais pour le cas d’Haïti, c’est une situation qui s’empire de jours en jours.


Dans un rapport de l’Unicef, le nombre d’enfants en domesticité en Haïti était de 300.000 avant le tremblement de terre du 12 janvier 2010.

Selon l’anthropologue Glen Smucker, l’un des auteurs du rapport de 2009 sur les domesticités, près de 35% de ces enfants ont des liens de parenté avec la famille d’accueil.

« Ce phénomène qui s’étend dans tout le pays se nourrit de la misère et du niveau de pauvreté de la population et ce même dénuement est la source absolue des mauvais traitements subis par l’enfant dans sa famille d’accueil », a-t-il fait savoir.

Malheureusement, aujourd’hui certains enfants sont très vulnérables et connaissent des situations difficiles tant à l’intérieur de leurs familles que dans la société.

En vue d’apporter une réponse à ce phénomène, le gouvernement haïtien avait ratifié en mai 2007 la convention 182 de l’organisation internationale du travail sur l’élimination des pires formes de travail de l’enfant. Malgré tout, le fléau persiste.


Haïti-domesticité:l’ONU dénnonce l’esclavage des enfants en Haïti

Actualités

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Nationales

La rapporteuse spéciale de l’ONU sur les formes contemporaines d’esclavage Gulnara Shahinian a achevé une mission en Haïti en dénonçant la domesticité comme une forme moderne d’esclavage dont sont victimes des centaines de milliers d’enfants d’Haïti.

Lors d’une conférence de presse mardi au siège de la Minustah, Madame Shahinian a présenté le phénomène de « restavek » comme un problème grave et préoccupant pour les Nationsunies. Elle a exprimé son inquiétude au sujet de l’exploitation des enfants.

« Des mesures doivent être prises pour corriger cette situation », a déclaré la rapporteuse de l’ONU qui a souhaité que des lois soient adoptées et des mesures comme la scolarisation des enfants et l’amélioration des conditions des familles pauvres.


Selon Amnesty international, environ 500.000 enfants se trouvent en domesticité en Haïti. D’autres institutions parlent de 300.000 ou de plus de 130.000.

Mme Shahinian a noté que l’instabilité politique, la crise économique et le passage des ouragans l’année dernière comme des facteurs qui poussent des familles à confier leurs enfants en domesticité souvent à d’autres familles pauvres.

Elle a appelé les secteurs concernés à travailler ensemble pour éradiquer ce phénomène dans le pays.

HPN


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