Études sur l'histoire d'Haïti ; suivies de la vie du général J.-M. Borgella / par B. Ardouin,... Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Ardouin, Beaubrun (1796-1865). Études sur l'histoire d'Haïti ; suivies de la vie du général J.-M. Borgella / par B. Ardouin,.... 1853-1860.
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ËTUDES tUB
L'HISTOIRE
DHAITI.
(~ u-
KTBMOAtB. SAtMT-MNM. TYPOGRAPHIE M!PMVQT
J. ~L BOI~iEILlL~, (.)'H~)~tU\tS!0. ~iP!inccJ~~cMarsi814.
9
ÉTUDES
St'R
LHtSTMM
DHAIÏ!
SUtVtNDELA
VIE
DU
GÉNÉRAL
PAR
J
M.
B.
BORGËLLA
ARDOUIN
AttClEK M!f)!8TttE D'HAM! PRÈS L)! COOVERftntEXT MAttÇAtS, ANCtE~EmÉTAtBE D ÉTATDE LA JCaTtCE, DE L trtSTBOenOK PtJBUQtJE ET DES CULTES.
TOME
PREMIER
f PARIS
DEZODRY
ET
E.
MAGDELEINE,
LIB.-ÉDITEURS,
KUE HES MACOXS-SOBBONNE, t.
1853
AVERTISSEMENT.
En
publiant
avouer de
des
je n'ai pays, bien
que
mon
<Mr
f~o~
la prétention que ces études
pas
<fFo~, d'écrire doivent
je crois l'histoire
l'embrasser
entièrement. J'ai
voulu
seulement
de l'examiner au point essayer de vue naturel à un Haïtien, et par opposition & tant d'auteurs étrangers considéré qui ont eux-mêmes cette histoire à leur point de vue. Je prépare ainsi des matériaux qui serviront, peutà l'avenir. être, Telle
n'était
pas ma première. Dé~rcux d'épensée. crire uniquement la Vie du général Borgella, je m'étais mis à l'œuvre. Mais, dès mes premières pages, je me trouvai en face des grands événemens il a auxquels pris part, comme tous les hommes presque de la gênération dont il a fait partie. Pour expliquer ces évéMil me fallait entrer dans certains mens, détails ann de les rendre sinon me borner intelligibles, à une simple biographie. le général ~pendant. s'est trouvé Borgella acteur
i
2
ÉTUDES
1
SUR
L'HISTOIRE
D'HAtTI.
dans plusieurs circonstances important et ces circonstances elles-mêmes n'ont de faits antérieurs.
quence
Pour
remarquables; été que la consé-
en parler,
je me voyais
à ces faits. obligé de remonter Cette nécessité a décidé mon Une
autre
rénexion
entreprise. déterminé. J'ai
pensé
alors
que mon pays pourrait, peut-être, tirer quelque de cet ouvrage, si j'examinais consciencieusement antérieur de l'ancienne colonie de Saint-Domingue, situation des diverses classes d'hommes respective en formaient la population et les actes publics
fruit
autorités
m'y
l'état la qui des
et de la métropole qui ont tant inûué sur les événemens, et qui ont fait naître, pour ainsi dire. un nouveau des An-. pays au milieu de l'archipel tilles.
coloniales
En effet,
comment
le nouvel ordre comprendre de choses qui y a prévalu, si l'on ignore tous ces aniécédens ? Comment Haïti elle-même à parviendrait-elle se dégager
des
entraves
Je dois
dire
encore
au libre dés'opposeraient de sa civilisation, si elle fermait les yeux veloppement sur son passé? Le passé est le régulateur du présent comme de l'avenir il enseigne aux peuples des choses de connaître, d'autres qu'il est de leur intérêt qu'il faut à fonder leur prospérité éviter, afin de parvenir sur des bases solides et durables. qui
une que. si je trouve des actions de l'homme
personnelle à parler nère la mémoire, je n'en celles
de tant
dans
nos
d autres
annales, à la reconnaissance
citoyens et qui ont de leurs
j'ai adopté pour cet ouvrage la saisis avec empressement.
pas moins qui ont figuré plus ou moins
éprouve
concitoyens. m'en procure
satisfaction dont
je vé-
à rappeler avec éclat des
Le plan l'occasion
droits que je
AVERTISSEMENT. Puisse mon pays me savoir bon gré de mes intentions et de mes efforts pour rehausser la gloire de tous Quelenvers que sévère que puisse ou que doive ètre l'histoire ils ne sont
quelques-uns, des générations de
imparfaits
qui leur leur nature.
3
pas moins dignes du souvenir ont succédé. Les hommes sont Mais
en se ressouvenant toujours défenseurs.
des
une
nation
s'honore
rendus
services
ses
par
Ainsi
ces pages, mon que je l'ai déjà fait, en écrivant but est d'exciter s'il en est besoin, en mes concitoyens, le désir de connattre sous leur vrai jour les événemens ont
qui
amené
ces défenseurs
patrie pour nous. Mais l'histoire événemens.
Elle
utiles
au peuple doit être d'indiquer
ne
doit
comporte dont elle
raconte
damnable
dans
rage les du mal.
hommes
à faire
Celui
une qui se donne fin, s'il veut obtenir
occasionné
des actes
une
récit
des
toujours Son objet
ou de cony a eu de louable C'est par là qu'elle encoule bien, les détourne qu'elle telle
mission
doit se proposer de ses contemil
y parvenir,
de toutes
les passions qui ont les rivalités entre les hommes
les animosités, reculés qu il décrit.
des temps duite et les sentimens
à créer
les actions.
l'approbation de la postérité. Pour
et l'estime porains doit se mettre au-dessus
louer
droits
pas être un simple des enseignemens
ce qu'il ces actions.
cette
de nos
qui
généreux, mais s'il y découvre des hésiter à les ûéttir.
En
les animaient, il doit y mettre motifs
La louange ou la flétrissure seulement un hommage rendu
leur
appréciant
honteux,
s'il
con-
trouve
à
son
bonheur; il ne doit pas
de l'histoire à la vérité;
ne sont elles
pas sont
1
1 }
4
1:'l'UUES ETUDES
SUIT SUR
encore
L'tIISTOIRI: L'HtSTOmU
de
I)'HAÏTI. D'HAÏTI. 1
la postérité. un témoignage respect Tels sont les principes qui m'ont guidé dans mon trad'ait!eurs cette règle constante de vail, où j'ai appliqué ma conduite
envers
ce que dois, advienne que pourra. Dans les premiers livres que je publie aujourd'hui, n'est question que de !a luttf entre deux races d'hommes. Cette
lutte
Fa~
sera
il
encore
l'obJ3t de quelques publications. essentiellement a celle qui a été opprimée, Appartenant ses droits les armes à la main, en se (lui a revendiqué des longues peut-être mis dans
injustices qui ont pesé sur elle, mon langage une certaine j'ai énergie du sujet que j'avais à traiter. Mais, je le déqui naissait animé contre le système, clare hautement, je suis surtout contre le détestable dont les Haïtiens ont régime colonial vengeant
secoué
le joug. Fondé il a méconnu ses vrais de tous
sur
la cupidité la plus il a été la cause intérêts
aveugle, évidente
les maux
Pouvaisque la race noire a endurés. à la plus haute indignation contre !<js je ne pas m'élever actes que cet infernal a fait commettre, régime lorsque consciencieux les Européens des hommes les ont parmi eux-mêmes Ponr
flétris? composer
vrage, j'ai par Garran
les deux
puisé surtout de Coulon,
livres de mon oupremiers dans le rapport si impartial, fait au nom de la commission des co-
lonies
Poivérel et. Soatbonax, se défendant qui a entendu les accusations des colons de Saintcontre passionnées C'est a ce travail conqu'on doit la précieuse Domingue. des faits révolutionnaires, de 1789 à 1794. Sans ce rapport, les Haïtiens ne pourraient établir une base car ils ne possèdent certaine pour leur histoire; pas la naissance
des documens qui ont passé sous les yeux de plupart cette commission et ensuite, les débats entre les accu-
AVERTISSEMENT.
sateurs
1
et les accusés
seraient J'ai
restées
tions
orales,
ont dévoilé
btcn
des turpitudes
toujours ignorées. aussi d'autres documens,
consulté
au lecteur
1
de l'apercevoir.
Je
facile
n'ai
pas négligé les tradiles fois qu'elles m'ont
toutes
populaires,
et il sera
qui i
mais en citant celles qui paru offrir quelque certitude; n'étaient de les pas dans ce cas, je me suis cru obligé ne présentaient aucune réfuter. puisqu'elles probabilité. aucune
de la vérité historique. !1 faut souvent garantie se défier de cette manière de faire de l'histoire; car les bruits du moment les acteurs ou les témoins égarent des événemens. ensuite comme faits qui les racontent Si les documens eux-mêmes sont quelquefois positifs. à plus forte raison, ne doit-on pas combien, mensongers, se prémunir contre les traditions orales? Ainsi je continuerai à faire, dans les livres les deux premiers. Je
dois
sans
doute
que j'ai établie dans Il m'a semblé que lement deux grandes
qui suivront
une
la division
explication pour ces études historiques. l'histoire
d'Haïti
renferme
naturel-
périodes. Je nomme la première, la période française. N'écrivant que sur les faits révolutionnaires, je la fais commencer en 1789 pour la conduire novembre où 1803, jusqu'en l'ancienne colonie de la France a cessé de lui appartenir pour passer en notre possession. Je nomme la seconde, la période mence en novembre par rapport La
1803
pour
haïtienne.
s'arrêter
à ce que je me propose
en
Elle mars
com1843,
d'écrire.
me parait elle-même offrir période française division en M.c époques distinctes, a cause des grands
une évé-
ÉTUDES St!H L'HtSTOtRË D'HAÏTI.
nemens é'é
s'y sont produits. motrice de tous
qui la cause
révolutions
La révolution les
qui se sont succédé deviennent donc comme
de 1789 de
troubles,
a
toutes
les
â Saint-Domingue. Ces des étapes à la marche
époques de ce pays vers son indépendance politique. où la nouAinsi, la première époque part du moment velle de la prise de la Bastille arrive à Saint-Domingue et met en mouvement EUe~ cherchent
les classes
toutes
métropole pour le despotisme du
à profiter leurs conquérir
de
d'hommes
libres.
la révolution
droits,
-.les
de unes
la sur
les autres colonial, gouvernement La lutte qui a créé le préjugé de la couleur. elles toutes et ce gouvernement, et entre
sur le régime s'ouvre entre elles
toutes
encore,
par
de
opposition
races.
La
métropole,
finit par proclamer après bien des tergiversations, l'égalité civile et politique entre <OM~ A<ww~ ~M, à quelque couleur ces troubles Mais, pendant qu'ils appartiennent. les masses
civils, tations
d'abord
enfin sur
révoltées elles.
attribuer
Peu
hommes
insurrection a occasionné
libres
d'accorder
de toutes
à une faible
c~MM~Mt~M nécessaires. 1792. septembre La deuxième commence saires
civils
se sont
livrées
a de faibles
agise sont
et violentées, elles comprimées contre le régime qui pesait si cruellement à quelle cause première il faut importe
cette elle
main,
esclaves
elle a eu lieu
les armes
à la
de
et les désastres grands les classes se sont vus contraints portion Cette
alors,
des
des o~raMépoque finit en
insurgés,
première à l'arrivée
des commis-
l'exé envoyés par la métropole pour assurer cution de la loi de l'égalité, et elle se termine au moment où ils sont rappelés en France. Pendant leur séjour a de graves événemens Saint-Domingue, s'y sont passés.
AVERTISSEMENT.
Ils
ont
7
anéanti
la puissance des colons ils ont blancs; eux-mêmes tous les esclaves, a~ro~t ta pour sauver colonie de l'invasion de la Grande-Bretagne et de l'Esde quolques pagne coalisées, qui s'emparent points. La soumission a leur autorité de !'un des chefs de? noirs est venue
insurgés
Cette
çaises. 1794.
faire
époque
La troisième
offre, suivans
événemens les Espagnols.
La
Saint-Domingue veaux, général d'HédouvilIe, verture.
présager le succès des armes francourt de septembre 1792 à juin de juin 1794 à octobre 1798, La guerre contre les Anglais cession de la partie espagnole
et de
à la France. en
chef,
de LaL'éloignement deSonthonax et l'expulsion
agens de la métropole, par Toussaint L'évacuation de tous les points de
Domingue par les Anglais. La quatrième, d'octobre dissensions
les
LouSaint-
1798
à juillet 1800 Les entre Toussaint Louverture
et la guerre civile La fuite de ce dernier.
et Rigaud. La cinquième,
de juillet 1800 et l'administration
à janvier 1802 Le de Toussaint Louver-
gouvernement ture.– La prise de possession de la partie espagnole par ce chef. La constitution de Saint-Domingue politique qui le crée gouverneur général. La sixième, enfin, 1803 de janvier 1802 à novembre L'invasion
de la colonie
de Leclerc. gouvernement saint Louverture en France. Rochambeau. clavage. lines. Leur
La tentative La guerre
par
l'armée La du
française.
Le
de Tousdéportation Le gouvernement de rétablissement
de l'es-
de l'Indépendance par J.-J. Dessades Français de la partie française. L'expulsion maintien dans l'ancienne partie espagnole.
S
ÉTUDES
Quant sion non
SUR
L'HISTOmE
D'HAÏTI,
à la période moins facile
elle onre aussi une divihaïtienne, à saisir, par les événemens qu'elle ce qui constitue des époquu bien distinctes.
présente La première
de novembre
comprend, La déclaration
1806
1803
de l'Indépendance et la constitution impériale
Le gouvernement lines. La tentative Français nistration
dans
infructueuse
l'ancienne
d'Haïti. de Dessa-
de
des l'expulsion L'admiespagnole.
partie La révolution
de Dessalines.
à octobre
qui occasionne
sa mort. La deuxième, d'octobre 1806 A juin 1812 La constitution de la République d'Haïti. La guerre civile entre H. Christophe et A. Pé<ton. –La constitution de l'État d'Haïti. des Français dans l'Est L'expulsion d'Haïti, sous la dominapar les naturels qui se replacent tion espagnole.–Be retour de Rigaud en Haïti et la scission
du
Sud.
départementale d'Haïti. Royaume
La
mort
scission
Le
siége
du
Sud.
La
constitution
de Rigaud et la fin du Port-au-Prince
du de la
par lui et Pétion.
H. Christophe, où finit la guerre active entre La troisième, de juin à octobre i812 1820 Le et l'administration de Pétioa. gouvernement Legoavernement et l'administration de Christophe. Les premières avec la France. La révision de négociations la constitution de la République d'Haïti, qui institue une Chambre de Représentans. La mort de Pétion. Le de J.-P. L'extinction de l'M~ gouvernement Boyer. surrection qui
de la Grande-Anse.
occasionne
guerre d'Haïti.
civile
La quatrième,
La révolution
la mort
de Christophe. et la réunion du Nord d'octobre
1820
à juillet
do Nord
La à
la
fin de la
RépmMiq~e
1825
L'in-
AVERTISSEMENT
<)
de l'Est d'Haïti, dépendance contre proclamée l'Espagne La réunion par les naturels. de cette partie à la Répud'Haïti. L'administration blique de l'i!e entière par De nouveUes Boyer. avec la France, et la négociations reconnaissance de l'Indépendance d'Haïti par équivoque cette puissance. La cinquième, de juillet 1825 à février 1838 La continuation des négociations avec la France. -La codification des lois civiles et crimin ~IIes. La réclamation infructueuse
de la partie de t'Est d'Haïti par La reconnaissance explicite, par la France, et de la Souveraineté pendance d'Haïti. La sixième, de février enfin, 1838 à mars L'opposition Boyer.
parlementaire Divers traités avec
l'Espagne. de F Indé1843
contre
l'administration de la France et la Grande-Bre-
La révolution tagne. de Boyer qui amène l'abdication et son départ pour l'étranger. Chacune de ces époques d~s deux périodes formera un livre divisé en chapitres. Si cet ouvrage verront beaucoup
trouve
quelques d'incorrections
lecteurs dans
à Paris, le style,
ils y encore
les règles de la grammaire plus de fautes contre il ne leur onrira aucun mérite littéraire. Mais ils ne devront pas oublier les Haïtiens ne bégaient les qu'en général, mots de la langue en quelfrançaise, que pour constater que sorte leur origine dans les Antilles.
1
INTRODUCTION.
H y a quelques années encore un de ces que vivait hommes courageux de la grande révoluqui profitèrent tion de 1789, pour faire entendre leur voix & Saint-DoIls réclamèrent
mingue. travaux là race Vieux
débris
de cette
gella tion
une parcourut d'un honnête
brave
et intrépide,
son pays. Cependant, cendu dans !a tombe, lui,
d'une
par nouvelle J'ai
droits
et guerriers politiques de la France, une patrie africaine.
colonie
tume
leurs
injuste une autre
fière
carrière
pour
arrivé
à un
ancienne
militaire zélé
de
le général Boracquis la réputa-
pour
valeureux, le bien de
il est desâge avancé, toute l'ameréprouvé
après avoir accusation d'incivisme qui
et leurs
les descendans
génération, où il avait
d'un homme, d'un patrioto
génération Haïti.
ère pour assisté à son
méconnus ont fait de cette
aspirait
portée contre à ouvrir une
et calme, trépas; je l'ai ~u mourir à tout ce qui lui était personnel, mais soucieux résigné du présent et de 1 avenir de sa patrie. J'ai recueilli ses
ETUDES dernières
SUR ses
paroles,
L'H!STO!RE
la mémoire
vœux
derniers
pris dès lors l'engagement En me dévouant à cette
D'HAtH.
d'écrire
pour sa vie.
et j'ai
elle,
œuvre
où j'espère réhabiliter de bien, j'avoue néanmoins
de cet homme
une certameappréhension. que j'éprouve J'ai à parcourir toutes les phases des diverses révolutions qu'a subies Haïti, des luttes intestines ont produites qu'elles je crains de rester au-dessous de la tâche que je m'impose. Ce sujet est si intéressant et si difficile en même temps et l'étude de toutes les causes à constiqui ont contribué tuer ce pays en Ëtat libre, et souverain, est indépendant si délicate, que je me déne de mes appréciations des des événemens choses, et des hommes. Mais. je puis à mes lecteurs ce qui dépend certainement promettre de mot –d'être vrai et sincère en tout ce que je dirai, selon mes propres impressions. La carrière
du général n'a pas été toute miliBorgella taire comme celle de plusieurs de nos célébrités guerrières, elle a eu son côté politique. Sous ce dernier rapport, deux circonstances l'ont distingué enimportantes tre ses elles ont valu à ce vétéran contemporains de nos
armées
une
destinée
bien
fluant
tout en indinérente, de son pays. Je veux par-
sur celles puissamment ler de la scission du département 1812. et de la révolution de 1843. dominent cette vie si pleine de elles viendront
en leur
lieu
du
Sud,
de
1810
à
Ces deux circonstances
sentimens généreux se soumettre au creuset
de
l'examen. Et ce n'est respect
tout
pas seulement pour filial envers la mémoire
cet ouvrage que j'entreprends faire de la conformité prétends
témoigner du général
c'est aussi
de
mon
Borgella, un aveu qaej~
do principes
et de senti-
ÏNTRODUCTtON.
mens
qui cissemens
a existé
certaines
circonstances
nationale.
C'est
qu'il
entre
m'avait
encore
lui et moi. donnés
par suite
depuis
deséctair-
sur longtemps, de notre histoire
importantes comme enseignement
à mes que j'offre concitoyens me je propose d'émettre. En effet, il faut que notre
t'exposé
politique des opinions que
postérité
profite de toutes tes teçons qui résultent des glorieux efforts que nos pères ont faits, leur liberté naturelle pour conquérir et l'égalité des droits sur le régnne cotonia~et enfin pour affranchir notre pays de la domination de la France. M faut qu'elle profite des fautes que nous avons également commises, des torts que nous avons eus dans notre liberté d'action, comme nation indépendante. C'est à ces conditions que les peuples dans la voie tracée à progressent l'humanité, la Providence par qui veille au salut de tous. Les peuples sont si souvent le jouet des passions des chefs qui les il importe tant à leur bonheur dirigent; qu'ils soient éclairés sur les faits, pour apprécier convenablement les actes de ces directeurs, de la perversité pour se garantir des méchans, qu'on ne saurait-trop au grand produire jour Je fond des choses, en les sous cet aspect envisageant qui en fait une étude utile à la société. L'Mstoire a cet objet pour but, l'historien doit s'honorer en essayant d'y atteindre. La souveraineté principe nations à celles
du peuple
est, pour Je x!x' siècle, un fécond, et proclamé vivifiant adopté par les les plus civiiieées du monde. ti n'est pas permis à la vie qui naissent de méconnattre, politique
ce principe, d'abjurer sans tomber dans ~médiatement une décadence sans se déshonorer précoce, aux yeux des autres.
~4
ETUDES
Membre
du
d'examiner ment
L'H!STO!RE
souverain
dans
D'HAÏTI.
mon
ce qui, dans son le droit d'examiner
j'ai Mon devoir
avenir.
SUR
pays, j'ai le droit a nui à son avance-
passé, ce qui peut profiter à son est de le dire franchement, librement
à mes
concitoyens. Descendant de cette
race
africaine
qui a été si longsur le sol où j'ai pris naisfjmps persécutée, méprisée dans tous les États du sance, qui l'est encore presque Nouveau-Monde, mou orgueil je dois faire consister à contribuer
de ses droits, à la par mes idées, par l'exposé relever de ces outrages dans l'estime des hommes généreux qui liront cet ouvrage. C'est peut-être une rement aux Haïtiens. s'est
dévouée
obligation imposée plus particulièParmi eux, une génération entière à la conquête de ces droits par les armes.
Elle a rempli sa tache avec éclat, avec un glorieux succès. Elle a déjà disparu. La génération qui a hérité de ses travaux doit à sa mémoire de recueillir ses hauts faits pour les transmettre pas remplir Déjà, dans
à la postérité ce devoir sacré. un faible
à nos devanciers. ceux ont
serait
essai, j'ai tâché Je viens de nouveau
coupable
de ne
de payer cette dette unir mes efforts à
de deux de mes compatriotes qui, tout récemment, fait des publications dans les mêmes vues l'un, en
écrivant
la Vie
traçant sième
l'Histoire
lois
elle
de
de Toussaint d'Haïti
Louverture
dans
son
en publiant le Recueil notre son pays depuis
M. Snint-Remy.
i) trnvaille
à la vie
ensemble
général
des
indépendance,
d'Alexandre
Pétion.
en l'autre, Un troiactes
et des
élève
un
2 M. Madiou. It a le mérH.ed'avoir, le premier, publié des faits intéressant ignores
jusqu'ators.
M. S. Linstant, auteur de plusieursouvrages estimés.
INTRODUCTION. 1
monument
du plus grand historique prix; car l'histoire d'un est en grande dans sa législation peuple partie celle-ci fait connattre son aptitude à la civilisation et l'esprit qui a guidé ses gouvernans. Ce n'est pas une lutte que je viens ouvrir avec eux c'est un concours dans une œuvre que je leur apporte S'il m'arrive de différer patriotique. et d'apd'opinions avec les deux premiers, préciations sur quelques points de notre histoire nationale sur quelques hommes qui ont marqué dans son cours, ce ne sera toujours que dans !e dessein d'être utile à notre pays qui a droit à tout notre dévouement. eux, Jusqu'à je ne crains pas de le dire, l'histoire d'Haïti n'était à peu près connue des hommes qui s'intéressent au sort de ce pays, même de beaucoup d'Haïtiens, que par les publications faites par des étrangers qui, à diverses époques, y ont passé comme voyageurs. Recueillant des données fort incomplètes sur les faits, soit par de soit pour y avoir manque documens, séjourné trop de et n'avoir peu les acteurs temps pu interroger ou les témoins des événemens. ces auteurs ont dû étrangers souvent se fourvoyer. Parmi eux, il en est dont les écrits évidemment le cachet de portent préoccupations, d'opinions préconçues contre le jeune peuple qu'ils visitaient. D'autres dévoilent des arrière-pensées au manifestes, point
de vue des nations
plupart. qu'il
enfin, est
mêlent
auxquelles
quelques de trouver
impossible de cette impartialité
ils appartiennent. La vérités à tant d'erreurs, dans
leurs
œuvres
ta
preuve qu'ils semblaient promettre. et que l'on a droit d'exiger de quiconque entreprend d'écrire surtout celle d'un l'histoire, on pays auquel n'appartient pas.
i6
ÉTUDES
SUR
L'HISTOIRE
D'HAiTI.
1
Le temps est donc arrivé où les Haïtiens eux-mêmes doivent s'efforcer de découvrir dans leurs traditions dans le peu de documens la nationales, qu'ils possèdent, filiation des événemers sur les destinées qui ont inûué de leur patrie. En dégageant la vérité de l'erreur, par des appréciations ils auront examen
raisonnées fait
une
approfondi à cimenter
propres en eux
sur les choses
œuvre
d'utilité
doivent
résulter
l'union
entre
un
et sur les hommes, De cet publique. des enseignemens
les citoyens, à exciter à cette patrie. C'est
plus grand dévouement en dirigeant leur esprit vers les moyens d'atteindre but généreux, s'animeront de plus en plus qu'ils
désir
de contribuer
qu ils intéresseront qui n admettent se recommandant
ce du
à sa prospérité, à sa civilisation, et à son existence les vrais philanthropes, aucune différence entre les hommes. En ainsi
à la considération
de ces amis
de
ils les porteront à aider, par leurs lumières l'humanité, et leur influence, à la complète des inforémancipation tunés qui gémissent encore dans les liens de la servitude, ou qui subissent l'effet des absurdes préjugés qu'elle engendre. Des circonstances m'ont
qu'il
est inutile
de mentionner
ici,
amené
à m'occuper de l'histoire de mon pays, dans la capitale do cette grande nation qui en avait fait la plus florissante de ses colonies. Jouissant de cette sécurité sont toujours que tous les étrangers assurés d'y de la sérénité trouver, biend'esprit que son hospitalité me laisse loin de ma patrie, veillante je croirais manquer à la haute
estime
la France, si mon travail que m'inspire devait se ressentir de la moindre gêne, lorsque j'ai à dévoiler les fautes commises & Saint-Domingue par ses
INTRODUCTION.
i7
antérieurs. Ces gouvernemens gouverhemens n'ont pas seulement commis des fautes; ils ont été injustes envers les hommes de la race noire dont Des je fais partie. crimes, leurs
imputables vrais intérêts,
surtout ont
aux colons produit
qui ont les révolutions
amené
méconnu
la séparation, absolue l'indépendance ancienne colonie de sa métropole. Je les signalerai, être avec quelque mais sans rancune, chaleur,
qui ont de cette peutsans
haine. La France,
a noblement
d'ailleurs,
Sous injustices. sous le ministère
le règne d'un d'un homme
connue
la France
de tous,
toutes ces réparé éclairé et juste, monarque d'Etat dont la loyauté est
a compris ses idées
que ce jeune peuavaient à la appelé qu'elle porte à toutes
et que ses principes était digne aussi du respect liberté, les nationalités. Elle a compris que ce pays, où elle a le germe de sa civilisation déposé. méritait avancée, l'aidât à développer la sienne qu'elle encore dans l'enfance. Elle a reconnu ses droits à l'indépendance et à la souveraineté politique. ple,
En
agissant mission dans que~ue Elle
sorte a fait
la France différemment, eût manqué a sa le monde. n'est-elle 1789, Depuis pas en le phare de la liberté pour les peuples? plus
encore
elle
est entrée
cette
voie de protection généreuse qu'en elle accorde aussi à la race l'Angleterre, dernière
dès lors digne
dans
émule
de
et sa africaine; dans ses colonies.
révolution
a porté la liberté En disant ce que je crois être vrai sur les anciens procédés de la France, je ne puis donc me proposer qu'une chose relativement à elle c'est de démontrer la: convenance, l'utilité tes entre Haïti T.
du maintien et elle,
t.
parce 1
des bonnes qu'elles'sont
relations
existan-
en harmonie a
-=~1-1~
1
18
ÉTUDES
avec
1
u u
_1
.:1
SUR _d
les grands desseins vouloir que les hommes et les animosités
relles
'1
1
D'HAtTL 1
de la Providence,
qui ne peut éternisent entre eux les quede races car elle les a créés tous
les y oblige. à prouver cette nécessité morale, J'espère parvenir des relations quand j'arriverai à parler du rétablissement entre la France et Haïti, de séparation. après dix années pour
s'aimer.
L'HISTOIRE
Je réussirai
La loi naturelle
à démontrer
que le gouvernement mon pays à cette époque, comrépublicain qui dirigeait prit lui-même qu'il devait au peuple qui lui avait confié peut-être
ses destinées, de rétablir dont ce peuple tirait son lumières
de son
ancienne
devait
marcher
de bons
rapports
origine,
pour
avec
la nation
des qu'il profitât en obtenant de sa
métropole, deux part le grand acte de justice qui en a fait désormais pays amis, liés par des intérêts qui ne peuvent que s accroître avec le temps. Pétion
dans
la même
voie
qu'a suivie Haïti de
Car, les intérêts Washington. qui rapprochent sont fondés sur ce qu'il la France y a de plus puissant les nations conformité de religion, de lanparmi de principes, de législation, de mœurs, d'idées, gage, outre'le goAt conservé d'usages, pour les produits français. Car,
enfin,
américaine révolution fière qu'un Génie
de la France, comme l'Union procède de l'Angheterre. Haïti est née de la procède de 1789. C'est de la Bastille qu'est partie cette
Liberté joug
Haïti
de la torpeur sa population qui a réveillé affreux tenait dans les fers. Si ce flambeau du
ce n'est point français a embrasé Saint-Domingue, a la Liberté c'est au contraire qu'on doit le reprocher au régime à l'Esclavage dont les inique qui y existait, colons voulurent le maintien. toujours Toutefois,
en retraçant
les événemens
de l'histoire
de
INTRODUCTION.
i$
mon
pays, si je reste dans le vrai quant à leurs causes, si de nos pères, je ioue l'énergie je ne dissimulerai pas néanmoins les actions criminelles la qui ont accompagné de leurs droits. Je ne les justifierai conquête pas. parce une telle justification, que la morale réprouve et que les crimes n'ennoblissent Mais jamais la cause de la Liberté. en raison je les expliquerai, je les excuserai peut-être, des atrocités
qui les provoquèrent. Au tribunal de l'Histoire comme
l'excuse
l'Histoire, considération
elle ne fait pas acquitter. absoud~ de même de~a Justice, prend toujours l'état intellectuel et moral des hommes,
pour les juger équitableme~t. Je ne redoute point son On connaîtrait on
saisirait
bien
révolutions, quelle
était,
de la Ju~ ice,
faire
peut
Mais en
à celui
jugement
pour
mon
pays.
bien
l'histoire imparfaitement d'Haïti difficileme,at les causes de ses diverses
de s€<s guerres en 1'789, l'crga
intestines, ~isation
si l'on
ignorait de Saint-
politique sous le rapport d la société et du gouverneDomingue, ment. Cette société et ce gouvernement ont exercé une influence immense sur l'orcire de choses qui a prévalu en ce pays. Ainsi les Etats-Unis sont devenus ce qu'ils devaient le régime être, d'après dans <Xa qui existait anciennes
colonies
anglaises.
anciennes
colonies
en Amérique. espagnoles en en~t, dans l'existence
Tout s'enchaîne, ils subissent plus ûoence
Ainsi
ou moins, et quoi des traditions antérieu ras.
encore
qu'ils
de toutes
les
des peoples l'infassent,
Hatti éprouve encore bien d Es embarras que lui a légués le faneste régime établi à Saint-Domingue. Une revue entre donc dans rétrospective à ce sujet
1
20
ÉTUDES
SUR
L'HISTOIRE
D'HAÏTI.
Elle me donnera lieu d'explique je me propose. bien des faits et des actes de nos quer, sinon de justifier, le commencement de nos luttes jusgouvernans, depuis nos mœurs, qu'à ces derniers les temps. Elle expliquera habitudes de notre société nouvelle érigée sur les ruines de l'ancienne société coloni île. Peut-être alors pourrai-je mieux défendre mon pays contre les accusations insenl'objet
sées
de certains
fait abstraction haïtien
peuple
auteurs
avoir étrangers, qui semblent de tous les tintécédens, !e pour accabler de leurs reproches et malveillans. injustes
d'abord
Voyons coloniale.
comment
était
constituée
On sait
de la race que les hommes dominaient à Saint-Domingue péenne et leurs privilèges, tandis que ceux de africaine étaient courbés sous le joug plus dur, ou sous attirait la couleur Le temps des richesses
avait
celui
des préjugés de leur peau. consacré cependant,
de la colonie,
de classes, dans l'une des intérêts différens.
et l'autre
blanche
de l'esclavage le humilians que leur avec
chaque
Ainsi, parmi les blancs, on distinguait 1" Tous les agens supérieurs et inférieurs tous les fonctionnaires militaire, publics civil.
Cette
maintien métropole.
classe
était
ou euro-
par leur pouvoir la race noire ou
des distinctions race,
la société
le progrès de rangs et classe
dans dans
ayant
l'ordre l'ordre
intéressée particulièrement du gouvernement colonial et de l'autorité
au de la
INTRODUCTION.
8* Les planteurs, c'est'&'dire les colons propriétaires. Cette classe se subdivisait en grands planteurs et simples Les premiers planteurs. possédaient les grandes propriétés rurales et comptaient dans leurs rangs de beaucoup nobles ils formaient la haute aristocratie coloniale, bien que la féodalité de la métropole n'y fut pas établie. Les autres possédaient les propriétés rurales de moindre ou celles des villes. Les intérêts importance des uns et des autres tien
étaient
du
régime
ils désiraier tous le mainet à ses quant à l'esclavage
semblables colonial
hideuses
mais ils formaient des vœux pour conséquences, se soustraire au despotisme des administrateurs et occules emplois per exclusivement publics. 3" Les commerçans, les capitaines, commis, des navires la colonie.
marchands Cette
les négocians, leurs subrécargues et les équipages
comprenant
les habituellement
classe
dans
les ports de les intérêts du com-
représentait merce et de la navigation de la métropole, monopolisant à peu près toutes les transactions. 4" Les artisans, ouvriers des villes et des campagnes; des propriétés les gérans, les économes non prorurales, de terres, mais possédant priétaires souvent des esclaves; les nombreux les aventuriers arrivans, de toutes les nations qui venaient chercher fortune dans la colonie tous rangés
dans
moins
un
la classe
vulgairement appelée petits ~OM<~ la position enviant, sociale de tous les propriéjalousant blancs comme eux. taires, Tous ces hommes de la race blanche avaient néancelui à-dire
qui
intérêt consistait
commun, identique, qui ies unissait à maintenir le régime c'estcolonial,
de la race l'oppression préjugé de la couleur.
noire,
par l'esclavage
et le
ETUDES
Et parmi tinguait i~ Les relle, lâtres.
les hommes
affranchis
comprenant Cette classe,
cohabitation foule
avec
d'individus
Cette
L'H!STO!RE
de cette
du noir
ou du blanc
dénominations
privée
de
de MM~-w~es. intermédiaire entre
et les esclaves, possédait et même des esclaves urbaines, port, elle avait colonial.
on dis-
natumu-
et par sa par sa propre reproduction les blancs, avait dans ses rangs une dont la couleur était plus ou moins
peau
Mais,
race opprimée
de couleur, classe
D'HAÏTt.
de l'esc'~vage par la liberté les nègres et leurs descendans
de celle rapprochée indifféremment tes d'hommes
SUR
aussi
un
intérêt
on lui donnait gem
d'o~roMC~M les privilégiés
des propriétés de son sang au
de coM~Mr,
maintien
ne jouissant de pas complètement de l'exercice de certaines professions
de
rurales sous du
ce
la et
rap-
régime
la liberté purement
ne pouvant exercer que les arts et métiers; n'ayant aucun droit politique, les dispositions formelles malgré de l'édit de 1685, Code noir., non abrogées et appelé dans les actes d'anranchissement toujours rappelées r civiles;
supportant buables
toutes
les charges de la société comme contriconcourant a la formation des milices, sans
« Suivant les degrés plus ou moins rapprochés par lesquels cette race » intermédiaire tenait aux blancs on aan noira, le <btorgueH des colons Manea » s'était plo à les humilier par les dénominations méprisantes de <HMM~e<~ MgTt/t, gMOfteyotM, Ntoro&otM,<MfcerotM,Mt~M, tnanM~cs, etc.; sans sonc'était leur fami!te et leur propre saag qn'i!s outrageaient Moai. M ger qoe ? Tous les degrés étaient confondus sous t'expression commune d'A<wnMM de » couleur. » (Rap. de Garran, t. < p. <7. Voyezaussi la page 18.) « En conséquence, ordonnons qu'il sera et demeurera libre et affraocbt » de <.outeservitude et esclavage, qu'il jouira à ï'eKXMtret pour toujours dey » pWctMyMetp~t~tCM de la Me~, ainsi que les antres affranchis de cette Hîte, eonbnnément à l'édit du mois de mars 1685 et à Farrêt du cooseil Md'État en interprétation d'icelui, sans qu'il puisse y ~tre troub!é ni inquiète » soas quelque prétexte que ce soit. Sera la présente enregtstrée, etc.
tKTRODUCnON. les places pouvoir occuper les compagnies de blancs 1
des entrailles
des
ni se mêler d'officiers, cette classe d'hommes
malheureux
esclaves
avait
un
daas sortis intérêt
à se rapprocher de ces derniers, à s'unir avec briser le joug colonial. La politique devait leur commander cette marche, alors même que les liens de puissant eux pour
ne leur
parenté minant
en faisaient
en eux l'intérêt
2* Eniin,
pas
un devoir
moral,
de la propriété. et mulâtres esclaves,
les nègres des maîtres de toutes
courbés
en do-
sous
le joug couleurs, privés de tous les droits que la nature a départis à l'espèce forhumaine, maient la grande majorité de la population. On comptait à Saint-Domingue, en 1789, environ au moins blancs, 40,000 affranchis, esclaves. Mais les états de recensement
40,000 600,000 laient
la force
toujours
des
numérique
et plus de dissimu-
deux
dernières
classes Telle social,
était
enfin
au moment
la composition où la philosophie
de ce singulier ordre du xvnï* siècle viat
éclairer
le peuple français et le porter à secouer le joug du pouvoir absolu en Europe. On conçoit iaoiiement cette révoquel retentissement lution opérée en France, dut par la prise de la Bastille, avoir dans sa riche colonie de Saint-Doi Là, iogue. comme
dans la mère-patrie, soaûraient plus 00 moins son
point
de vue
toutes du
les classes
de la société
<~acuae à absolu, chacune avait parlant,
régime
politiquement ses justes la race prétentions à un sort meilleur; surtout devait ardemment désu'er <m changement
noire dans
« Suivant une lettre du marquis de la F'euillade ao~ Ëtats.Geaeraax, ta ? population des hommes de couleur est même portée & 40,000. » (Note da » Bap. de Garran, t. i'~ p. t8.)
"t,¥<
">
2~ sa
ÉTUDES
misérable
SUR
L'HISTOIRE
car elle
condition,
D'HAiTt.
était
devenue
insuppor-
table.
IL
Pour
ce désir général, apprécier plus convenablement du gouvernement coloquelle était l'organisation
voyons nial.
fonié
Saint-Domingue, ce rapport un reflet
on sait
onrait
comment,
sous
du despotisme la méqui gouvernait avec cette différence des mœurs tropole, que la puissance et de l'opinion l'exercice du pouvoir en Eutempérait dans cette colonie, où rope, tandis que leur insuffisance le régime de l'esclavage de l'autorité, donnait ment
colonial
contre
exigeait plus d'action une nouvelle force au tous
ses administrés,
de la part
gouvernesans distinc-
tion. Deux
relevant agens supérieurs, nistre de la marine et des colonies, nistration coloniale un gouverneur
directement
du
mi-
l'admidirigeaient général et un inten-
dant. Le
gouverneur
principale nait celle tl
général, dans cette
part de l'intendant,
avait
direction; agent civil.
le commandement
et même alors
toujours
des escadres, pour la défense
des
avait
militaire, son autorité
troupes,
en temps de guerre, de la colonie.
des
la
domi~
milices.
dirigeant
tout
séance et voix délibérative aux conseils Ayant supé~ rieurs indubitablement les jugede justice, il influençait mens rendus soit présent, soit absent. Il par ces cours, les causes civiles de contestaévoquait à lui. à volonté, tions
averses
entre
les particuliers;
arrêtait
ou susp~n~
INTRODUCTION.
~g
la contrainte
dait
par corps prononcée lui-même cette contrainte
prononçait ter militairement, attribution
lui
selon donnait
qu'il un
par les tribunaux et la faisait exécu-
le jugeait
convenante.
pouvoir
immense
Cette sur
les
babitans. En
réunissant
avec
l'intendant,
taires
a ce pouvoir de nommer
le droit à tous
qu'H les
partageait miliemplois
et civils,
à l'exception d'un petit nombre des plus réservés au ministre; de distribuer importans les concessions de terres aux colons; de permettre ou de refuser les aaranchissemens tion
des impôts
par
ordonnances,
des esclaves de contribuer à la fixa. de diriger la police de décider de tout ou conçoit combien était puissant te
entouré du prestige et de l'éclat des gouverneur général armes, dans un pays où l'organisation des milices tenait à celle des troupes, où les habitans, imbus des beaucoup idées belliqueuses de la France, accordaient tout à la puissance militaire. Quant attributions de
à l'intendant, il la manutention
avait
particulièrement pour des finances, la surveillance
la
des impôts avoir concouru à perception après leur fixation, la destination des fonds, le règlement des des receveurs de la colonie, les marchés des encomptes de travaux Il était président-né des contreprises publics. seils
de justice; il évoquait à lui, de même supérieurs et jugeait seul les causes qu'il lui plaique le gouverneur, sait de retenir. Il était, de finances, de enfin, intendant de police, justice, Sous les ordres placés
des
pour chaque culiers pour
officiers
de guerre et de marine. directs du gouverneur
général commandans en
étaient
second militaires, de la colonie, commandans province partiles grandes de quartiers villes, commandans
ÉTUDES
comprenant
SUR
D'HAÏTI.
des majors, aides-maparoisses, dans les villes secondaires et les
plusieurs
jors,
sous-aides-majors Ces officiers bourgs.
L'mSTOmE
formaient
le faisceau
militaire
à la
tête duquel était le gouverneur général. Au Port-au-Prince et au Cap, se trouvaient deux régimens formés dans la colonie ils d'Européens envoyés se recrutaient de la mette manière. En temps de guerre, on envoyait qu'on
d'autres
augmentait
formaient
habituellement, de la colonie. Les milices
étaient
divisés
affranchis, en bataillons, dans gnies,
de la métropole, de même des navires de guerre qui, la station navale dans les ports
troupes le nombre
formées
des
habitans
d'abord
en régimens, puis et en dernier lieu seulement les paroisses. Ces compagnies
blancs et des simplement par compaétaient dis-
selon la couleur des hommes, tinctes, blancs, mulâtres libres et nègres libres le système colonial le voulait ainsi. Dans l'origine, de grenail y avait des compagnies diers, de carabiniers, de fusiliers, de chasde canonniers, à pied, de dragons seurs, de dragons à cheval et de gendarmes l'uniforme chaque compagnie adoptait qu'elle voulait; c'était, pour les assaut de luxe. En dernier que des compagnies gons à cheval. Toutes ordres
ces forces
lieu,
d' infanterie, vives
une occasion
blancs,
de
en
de
faire
il n'y eut plus d'artillerie et de dra1788,
la colonie
étaient
sous
les
du gouverneur comme nous venons de général, le dire; et tandis que les habitans blancs se plaignaient du despotisme de ce chef, ils couraient au-devant de ce despotisme par leur vanité qui les portait à singer le militaire les places d'officiers étaient recherchées comme une-faveur du gouverneur général qui les accordait.
INTRODUCTION. M
il y avait aussi pied et à cheval et des
dire
.<
une
maréchaussée
ou gendarmerie. a des mulâtres particulier
c'était
le lot' Elle servait
nègres libres. a la chasse donnée
surtout
27
aux malheureux
aux
à la police
coloniale. c'est-à-
marrom,
M~r~
esclaves
dans les forêts qui fuyaient de leurs mattres, en protestant ainsi contre de leurs droits naturels.
la tyrannie la violation
Si le gouverneur les conseils général présidait supérieurs de justice, les commandans en second, les commandans les majors particuliers, à aussi, présidaient les tribunaux volonté, inférieurs sénéchaussées, appelés dans les lieux de leur résidence. Deux conseils supéen dernier rieurs, sauf appel en cassajugeant ressort, tion au conseil d'Etat du royaume, avaient longtemps existé.
Ils furent
Dix
réunis
sénéchaussées
instance.
étaient
ciaire
la justice en première du procureur du roi, placés dans
bourgades,
juridiction. Sous les ordres
directs tous
placés
instrumentaient
seuls
ou la surveillance les magistrats
sous
de l'ordre
judiles com-
notaires, etc., procureurs, ordonnateurs de finances, les contrôleurs et cette foule d'employés secondaires,
la marine, formant l'administration Il n'y avait <<Kre dirigeait
point tout.
civile
Les municipalités par le fait des
qu'à la révolution, à l'imitation de ce qui s'était Les deux agens supérieurs pour consécutives
proprement
d'administration
leur
de l'inten-
les avocats,
missaires
voyés
en 1787.
seul,
rendaient
Des substituts
les moindres
dant,
en un
tous
dite.
municipale ne furent habitans
de
le fMtKétablies
eux-mêmes,
passé en France. étaient ordinairement
en-
leurs fonctions durant trois années occuper ils avaient ainsi un court espace de temps
ÉTUDES
SUR
L'HISTOIRE
D'HAiTi.
la colonie pour connaître et s'occuper des moyens de la la faire prospérer; et, disaient les colons, pour faire leur fortune ou la réparer, si elle avait souffert en Europe. Aussi étaient-ils souveat accusés de tout par ces colons, employer pour y arriver promptement. L'administration de la justice, ce premier besoin des entachée de su bordination peuples, aux volontés des deux hauts de Ja métropole, agens de iauto-ité ne .pouvait guère être impartiale, dans un pays où le mépris pour une race d'hommes habituait à ne respecter les droits d'aucun. Avec ce vice radica!, elle coûtait annuellement aux administrés, environ 10 millions de livres des colonies' pour frais, dans leurs et ces administrés procès; accusaient les magistrats d'une vénalité, d'une corruption ruineuse pour leurs intérêts. La
coloniale
police
était
divisée
police. La haute
au
police appartenait aux commandans en second, liers et aux commandans de La basse des
police
sénéchaussées, commandans
aux
était
autres stations
ou rades, aux commissaires Tous ces agens divers selon les lumières lonté, tous
les
les
édits,
instructions
de
haute
et
gouverneur commandans
officiers
basse
général,
quartiers. confiée principalement
aux des
aux
en
particuaux juges
de
l'état-major, pour les ports
maritimes des classes.
suivaient de leur
toutes
les
ministérieHes
à peu raison,
près leur au travers de
ordonnances, concernant
vode
toutes
les
colo-
nies. Dans La livre
!a haute des
colonies,
police monnaie
attribuée de
compte, la livre tournois, ou franc, de la métropole.
au gouverneur ne
valait
que
les
généra! deux-tiers
da
INTRODUCTION. était
la surveillance
comprise le
lique, fussent
seul
ministres
l'autre, l'Ouest
et
réduits
en
du
à
tion
des
culte
dont les
catholique
A nous
à
ce
parler
tableau,
possédons,
sous
le colonies
de
en
do
du
apostoliques.
l'espèce
du
cures
esclaves
des
ministres
à
hommes
tant à
ces
relicontri-
la
civilisa-
ministres
du le
Saint-Domingue, des
pro-
d'une a
Aussi
parties des
humaine,
généra!
Jes Nord;
des
possédaient
inauence
dérèglement
ceux-ci
partie
les
des
bénigne
catho.
l'une,
la
Des
profit
mœurs
dont
pernous
bientôt
fidèlement
tracé cette
joignons
rapport
préfets
derniers
donnaient-i!s.
exemple
aurons
fers
la
culte
communautés;
esclaves. au
nations
nicieux
des
servitude,
briser
de
cures
ces
du quoique
desservait
Sud et
charitable
bué
les
ministres colonie,
deux
dominicains,
foncières
priétés
ia
direction
formaient
les
gion
la
desservait
capucins,
de
dans
sous
places
Ces
les
admis
des
gg
et
politique espagnoles,
moral
portugaises
d'après
les
observation c'est et
écrits
que
essentielle que,
anglaises,
tandis
que
offraient
préfet apostolique de l'Ouest et du Snd nn écnt où il publia exposait la situation financière et les ressources de son ordre I! cet ordre possédait y avouait que <50 esclaves. On y lit ces étranges lignes, ou pL o~ propr ~r .1 naturelles, toutes raison de la participation des t ère au crime de l'esclavage Cependant, dit-il, ''étoignementdu cime»tière dans tontes les paroisses, devoir nécessiter paratt on du moins favoriser les enterremens des blancs et ceux des gens de couleur »libres. Il convient sans doute, à tous égards, les que sans exaeption, blancs, 5~ le eén\l'a1Onial ordinaire. Mais si ce cérémonial est accord' à tous les gens »également il y aura des jours où le curé et decooleur, les s~~ suffire è la flltigue des voyages à faire au cimetière. » II serait possible, en prenant en considération le motif dont on a parte » de restreindra le cérémonial ordinaire des enterremens P~e »couleur. » t~~n~ munaate.
C'était
l'abbé
Dugué,
préfet
le de plusieurs mulâavec des négresses osclaves de se comdes apo«to!iqae dominicains.
ÉTUDES
~0
D'HAÏTI.
L'HISTOIRE
d'instruction
établissemcns
nombreux
de
'SUR
des connaissances puisaient colonie de Saint-Domingue riche et puisante écoles ou la lecture, et chétives de pauvres leurs
habitans
où
publique variées,
la
n'avait
que l'écriture et
donnés aux libres enseignemens Circonstance de toutes couleurs. les colons qui obligeait à envoyer, à aisées des mulâtres blancs et les familles en France, frais, leurs enfans pour y acquérir grands le calcul
des
étaient
les seuls
Et les mulâtres
lumières.
se virent
Louis
du rot/OMHM, en 1777, par sur les instances XVI, rendue
leurs
instances,
~'eM~e
Ainsi colonial inûuence la suite
était
et nous réglée comme
une
encore
défendre
ordonnance
des colons
Oui,
de sur
le prouverons.
l'organisation on le verra,
qui, sur les gouvernemens des temps. Nous notons
de ce gouvernement a exercé une si grande qui lui ont succédé cette conséquence
daM toute
tous les actes qui les constipour justifier car nous aurons tuèrent, probablement plus d'un reproces actes qui mais pour expliquer che à faire à cet égard; non
naturelle,
à la nature
tiennent trop
servilement
des choses,
copiés
aux précédens
coloniaux
et imités.
m.
Nous
venons
de voir
niale
la composition de la société colodu gouvernement à Saint-Do-
et l'organisation Ecoutons ce que disait, en 1776, des w<BMr< de mingue. la classe blanche, un Européen qui y a vécu longtemps, Il a publié Hilliard d'Auberteuil. alors des Co~MMra<MMM<Mf présenté,
colonie un
<~ <SoM!<-D<M!MM~, ouvrage qu'il avait an auparavant, au ministre de la marine.
INTRODUCTION. 3i
« Accablés
1
et les travaux, si les par les embarras dit-il, colons se livrent encore à des vices, la mort les atterre comme la faux renverse les épis. Presque tous abreuvés du
poison rien n'est
de l'envie, si douteux
ils- sont
écrasés
sous
mille
jougs; dans leurs
que leur sort. Ardens dans leurs pertes, désirs, et furieux loin de s'aider muils sont tous ennemis, tuellement, semblables à des entre eux, sous la griffe des tigres, qui se déchirent lions. » Lescr~o~
de Saint-Domingue. si la nature du gouvernement
social, lien
de la société.
Ils auraient
s'ils pouvaient vaincre qualités, le tempérament est ordinairement vices ne sont que les vices du
auraient n'avait
e"t l'esprit pas nui au
d'excellentes beaucoup leur tempérament mais le plus fort leurs accrus climat, par des
désordres
politiques. » Ils n'ont point
de penchant au crime, il est rare de les voir s'y livrer; mais de douze crimes commis depuis cent ans par les créoles, il n'en est pas un seul où la brutalité, la colère et la vengeance n'aient guidé la main du ils coupable M~~o~MtM &ar&or~ à demi. » Ils sont humains et bienfaisans envers tous blancs; la vertu qai embellit le plus l'homme, c'est l'humanité qui
ne
qu'on avec
plaint
et ne
le plaigne M~TM,
secourt
ne mérite personne, pas ou qu'on lui donne du secours; mais ils oublient souvent toute espèce de
vertu. » Les /<MMMMcr~M. sont aères avec ceux qui leur so&t inférieurs. compatissantes pour ~M M<MMW,elles n'ea ont pas moins de rigueurs pour ~r< iaM~ao~ » Les mœurs des EMfo~fM qui sont dans la coton le ne ressemblent
poin<
à celles
des créoles
qui sont
ceux qui
ETUDES
SUR
L HISTOIRE
t)
HAITt.
Ce sont, en grande passent a Saint-Domingue? partie, des jeunes gens sans principes, paresseux et libertins, à la main les corriger échappés paternelle qui voulait d'autres sont des fripons ou des scélérats qui ont trouvé le à ta sévérité de la j ustice quelquesmoyen de se soustraire uns se font honnêtes gem. que devient le plus grand nombre ?. On y voit des wotM6< déguisés et fugitifs, des pr~ïrcs ennuyés de leur état, des officiers réformés, remerciés ou
cassés, des leurs mœurs?. dans
laquais,
'les
Cependant, le peuple
!a colonie
peu de meurtriers a déjà beaucoup de fripons, justice fait croire que dans
viennent
chez
qui et de voleurs
recèle
tage. » On
banqueroutiers; que dire de les grands crimes sont rares
y trouve chercher
règne
l'abondance
mais il y publics; et le défaut de police et de
la suite
il y en aura
davan-
de jeunes gens laborieux beaucoup qui des ressources que le lieu de leur naisleur offrir, des ouvriers et des marchands,
sance ne pouvait tous chargés d'abord n'entendant échauffée
des préjugés de leur province; mais de l'enfer plus parler que l'imagination de leur curé ne cessait de leur peindre, et con-
sidérant leur
les punitions civiles rend moins à craindre,
de la colonie
à une
société
dans
un éloignement qui les livrés d'ailleurs dans les villes
il nya point de vices perverse, s'abandonner. Leur ~roMMtce'M-
ils na puissent auxquels vers les esclaves leur parait un droit, acte de puissance; ils tirent vanité
leur
injustice
un
d'une
friponnerie ils n'ont point de mœurs. M y en a qui font réadroite, étonnant d'avarice, gner dans leurs actions un mélange de débauche, de bassesse et de cruauté ils ontp~tMMtM~ esclaves ira veiller
avec
dont
ils font leurs concubines; ils les font tant que dure la journée i!a les rigueur
INTRODUCTION.
33
ils ne les habillent et leur peine; point, arrachent encore de la nuit l'argent qus dans le silence elles acquirent par des prostitutions. à
nourrissent
» Il est cependant
quelques mais villes
les plus grandes leur probité conserver ont point.
même
honnêtesgens, ils ont bien
au milieu
dans
de la peine à de gens qui n'en
de tant
» Les ~'o~ot< de la cour pour remplir diSeenvoyés rens emplois dans la colonie, forment, pour ainsi dire, une classe & part ils se persuadent que les n~TM, méchans
par
conduits tirer rens
instinct, plus que comme des animaux utilité.
quelque idiomes
qui
maitres.
fait
dans
ce qu'on
leur
et la
à
c'est
tic~M
cette la
la colonie,
leur de reconnaitre
dominer,
veut
haine
haine
des
de leurs
et la présomption, ils par l'orgueil et au lieu de s'instruire avec docilité
tout savoir, croyent de ce qui est particulier dans petits tyrans chacun veulent
on
des diRéd'intelligence contribue & leur employent,
naître
Aveuglés
» Mais avant
dont
être
Le défaut
que les nègres défiance cruelle,
une
inspirer esclaves
doivent
par esclavage, malfaisans
place. les objets
il est difficile
qu'ils
a donné
du mal, l'exemple Ces vérités affligeantes tre dans les dinérentes
de pouvoirs ils s'accoutument prouvent
ils
qu'on
s'érigent
en
sur lesquels ils n'abusent pas de
ils ont
devant
à le croire ne devrait
eux
permis. admet-
se rapporter places qui peuvent à l'administration ou au maintien de la colonie, que <~ créoles ou des sujets OMCMtMdans le pays. La colonie dû et très-préSaint-Domingue exige des lois très-étendues En. général, les habitans de cette colonie sont voyantes. violents
e< tMMt~;
dépassions. T.
HtM~m<tH~M.u .n,
ils sont
tourmentés
par toutes
sortes
1 3
1
~4
ÉTUDES
SUR
L'IIISTOIRE
D'HAtTI.
» L')!e
de Saint-Domingue est favorable à !a populamais labo~ono~ y sont rare,. Les Français fortune ne se marient qui viennent y chercher
tion. rieux presque femmes
jamais; blanches
convient
mieux
leurs
ie
ne les attachant aux co~&tM~ ou noiros que par des liens très-légers, a leurs projets ils sont moins gênés dans ils ont moins
à remplir, iissont toutes ce~ complaisances, de toutes ces tendres les bons maris, devieninquiétudes qui, pour nent des devoirs; ils n'ont point à s'occuper de toutes entreprises, débarrassés de
ces bienséances la perte t'intérét
qoi
entraînent
de soins
à la fois les dépenses
et
S'it se fait quelques c'est temps. mariages, Souvent ils dont bizarres; de qui les conclut. vieux colons épuisés font à de jeunes par le libertinage filles moins riches qu'eux, l'offre d'un de cœur b!asé, vieilles femmes que leurs appas ont abandonnées plutôt que
du
teors
désirs,
servent
de ressources
à des adolescens.
» Quand ta paix rendent
les mariages ont paru d'abord mieux les femmes n'y est guère plus durable; les maris jaloux. toujours
assortis, galantes
» La tyrannie hommes ont exercée sur la que quelque colonie s'est toujours t~a opposée à la population. crainte de dépl&ire et le besoin de se concilier un pouvoir forcé les pères à donner qui s'étend sur tout, ont souvent en
les nites les plus riches, aux parons, mariage aux secrétaires amis, aux protégés, des gouverneurs des intendant rien ne doit être si libre cependant, te mariage, pères. » Pour
t
et rien
encourager
pays les particaïiers soutenir de grandes
de
si
respecté
que
l'autorité
aux et que des
la population et retenir dans le et en état de former riches. M de entreprises,
on
pourrait
f~pM~r
iNTRODUCTtON.
ceux
er~o~.
qui entrée
ne donner les chambres
dans
bien tes
mérité
conseils
d'accès d'agriculture. de commandans places
aux
trature,
auraient
gg »
de !a -colonie,
1
et
jdo justice) et dans aux places de magisuu de syndics des
quartiers, qu'~ <~ créoles, ou à ceux que leur probité et leur bonne conduite auraient fait réputer tels. Par un avocat serait créo!e exemple, s'être réputé après dix années dans la profession distingué pendant du t et pourrait
barreau, conseiller, l'auraient
à s'asseoir au rang de prétendre cejx qui qui jamais ne serait ~accordé quà mérité comme lui. et à <~ cr~o~ propriétaires habitations.
de grandes » Le travail entre
doit
être
en honneur,
et il ne doit
pas y
les hommes
avoir, d'autre distinction ~nc~. que celle qui résulte des emplois et du mérite personnel il ne faut dans !e colonie, ni grands, ni nobles, ni corps de peuple il ne faut que des tM~MM, des des affranchis, MC&ÏCMet des lois; il n'y faut point de préférence dans les familles, point de droit d'aînesse. Des
lettres
OM<c ~n!M~e~. ses mais cette vue d'accroître
en 1727, ont permis les terres des colonies françaiavait été portée sans doute dans la
patentes, de cultiver loi qui la pop!
données
~ion, n'a pas attiré beaucoup colonie. du tégistaL'inexpérience
dans la ~'étrangers tourne leur laissait point de confiance, parce que si, par une erreur MMMtMc <MM?nationaux, on permettait «Ma; la propriété <~ ~n' on pouvait. étrangers de pr~te~~ deux
ou
trois
ans
erreur après, par une autre plus indu champ juste, les chasser tertiJisé. qu'ils auraient » Si FEtat cherche des sujets ~M, ce doit étte sans docte les cultivateurs; il fallait donc choisir ces parmi cultivateurs
parmi les ~oM~m,
et MOMpu
parmi
<!M ~OM-
HTUDF.S
SUR
L'HtSTOTRE
n'HAtTÏ.
<<. que la diversité de leurs opinions et de leurs principes r<'7:t< toujours <<~ ~OM~cnïer. A présent que les ~o~OtïaM.c sont dans ia colonie, en nombre suft~nt ia culture de toutes pour entreprendre les terres, peut d'un
que la population s'accro~e davantage
et s'accro!tjourne!!ement, fortunées par les influences
modéré, nécessaire gouvernement ~para~ d'abroger cette loi, et de ne plus permEttre dcMCMMCM< que des étrangers des ~TM, à moins ne deviennent propriétaires qu'ils hommes en prenant nationaux, des lettres de naturalité sera permis cas, il leur d'acheter auquel nom de leurs enfans nés dans la colonie. » Les lettres patentes de 1727 offraient plus singulier; à des étrangers de ia colonie, étrangers
~me
négocians marchands
car en même
naturalisés,
d'y
le
le commerce, et aux ou c(WMMM. Les facteurs
d'Auberteuil
d'y
et commis, ne sont ils ne sont: point.
établir
avait
composé sa résidence
les Mt~CMt~ à permettre des
son
au volumes, pendant Moreau de Saint-Méry, il y avait la réputation et s'est quelquefois laissé emporter au désir reuse.
le contraste
faire
pour les facteurs
naturalisés,
deux
et ses détails
au
temps
dans la colonie; que passagèrement comme les propriétaires des habitations, pays; il n'y a donc point d'inconvéniens
Hilliard
terres
qu'elles permettaient d'envahir la propriété de tous les terrains elles défendaient 3 et 4) aux (art. 1,
de les employer ou négocians,
tous les étrangers commerce. ?
des
maisons
du à de
en ouvrage Cap. Suivant de critique, de censurer,
ne sont
d'une exactitude pas toujours rigoudans cet ouvrage, dont la distribution
Toutefois, fut défendue à Saint-Domingue
à cause
de sa hardiesse
à
!NTRO)t)u<ynox.
dévoiler
le despotisme des peinture
curieuse
des dînerons
péens. lation avec
blanche ce qu'en
des administrateurs mœurs
é!émens
dans
~7
cette
des dont
colonie
créoles
il lait et
des
une
Euro-
se composait la popuet en cela, il s'accorde
dit
M. de Saint-Méry dans lui-mème, sa avec ce que d'autres De<cWp~<~ StM~-DoM~Mc, auteurs ont publié postérieurement à ce sujet avant eux, i abbé avait représenté Raynal cette population sous le même aspect, avec cette verve qui animait sa plume. On peut remarquer à cette époque étaient, quelles les prétentions reculée, des créoles, dont l'auteur se fait relativement aux emplois l'organe, publics dans la colonie. Cette disposition s'était accrue de 1776 à d'esprit elle fait comprendre i789 l'ardeur avec laquelle eux et tous les grands la révolution, planteurs Ils acceptèrent espéraient y arriver au moyen de cette révolution. On peut encore dans ce passage d'Hilliard remarquer d~Aube~euit qui, dans la.colonie, par son ancienneté se considérait, se réputait selon son expression, ~o~, quelles préventions, existaient quel égoïsme dans le cœur des colons, à l'endroit des Européens et surtout des Nous
étranger,. nouveau
aurons
plus tard
l'occasion
de relever
de
cette
observation, quand il s'agira de la formation, de la constitution de la société haïtienne. Nous exalors les motifs pliquerons des exclusions politiques portées contre les étrangers. Nous dirons ensuite pourquoi elles ont été maintenues, et pourquoi elles devraient 'Cette défenseeut lieu par un arrêt du coaseH d'État, du 17 décembre il y est dit « que < 777; cet ouvrage a fait sensation dans tes colonies » d AmérMj[ae S. M. ayant reconnu qu'indépendactSMQt de ce qu'il contient » de r<<p~~MtMe avoir dévuité les horreurs du régime colonial) t'au(pour
»
leur
s'y
est
permis
par
des
contraires à la vérité, graves, M d'attaquer l'administration desimputations de chefs Saint-Domingue; elle a jugé qu'il était de sa sagesse et de sa justice d'arrêter te "-s dudit ouvrage < [<
1
~8
ÉTUDES
cesser,
aujourd'hui
SUR
L'IIISTOIRE
que
ces
H'îfAITt.
motifs
n'existent
f.
plus
IV.
comment cet auteur Voyons maintenant ~a~<M des blancs contre le gouvernement
formulait
les
de la colonie.
» Les
ftits depuis la paix jusqu'en règlemens 1769, à an'rnnchir dit-il, tendaient la colonie du joug dangereux et accablant de l'autorité militaire. Les villes françaises de Saint-Domingue étant autrefois villes de réputées il y avait dans chaque ville un lieutenant guerre, de roi, un major et un aide-major; leur établissement avait été annoncé comme un gage de la protection du souverain et de la sûreté on ne tarda pas à être dépublique; les officiers trompé majors ne cherchaient qu'à s'enriehir
en ruinant
la colonie; ils persécutaient les habitans, ils se mêlaient de leurs différends, de leurs dettes, de leurs affaires; ils opprimaient les magistrats, les menaet ils empêchaient le cours de la justice çaient, en s'attri. buant ~e droit d~M~r; ils vendaient dans leurs départemens la permission de tenir des jeux et de faire toutes sortes de commerces ils se servaient illicites; de leu~ richesses,
fruit
du
et des
brigandage
t~atM~M,
pour
se
En t 838, envoyé en mission près le gouvernement de Loois-Phitippe, je répondis à un homme d'État, un ministre qui me parlait de ces exclusions « Que la France rende à la liberté nos frères qui août esclaves dans ses colo» nies, et Haïti n'aura plus de motifs pour perpétuer ses préventions. ? A un jurisconsulte qui ~'entretenait de la même question, en me disant t.) d'H~ti que jeune peuple devrait tracer l'exemple des idées libérâtes dans ses institutions politiques, je répondis encore « C'est aux nations qui sont w piacéesà ia tête de la civilisationdu monde, à tracer eUea-ïbèmescet exemM pie. Voyez la Grande-Bretagne qui émancipe dénnitivement les esclaves <!c ses
colonies.
Que
la
France
en
fasse
autant,
et
Haïti
tes
imitera,
w
C'éttuent du moins mon opinion personnelle et mon espoir. J'y persiste.
!NTKODUCT!OK. 1..
perpétuer dans Les états-majors
leurs
places et en obtenir
furent
par une ont été
Cependant, états-majors
39
et le calme
supprimés ordonnance
rétablis
de nuu voues.
du
avec
15
!es
mars
mêmes
ies abus se sont reproduits. qu'autrefois. » Si la liberté de l'homme social consiste
rétabli. les
1769,
fonctions
à n'être
gouil que par les lois, n'y a point de liberté à SaintDomingue, puisqu'il n'y a point de législation, et que les hommes aux décisions de quelques y sont soumis officiers qui ne savent aucune e~cc lois, <.<.font profession /M mépriser <9M~ » C'est en se mêlant de toutes les affaires, que les gêné. raux, les commandant en second, les iieutenans de roi et leurs sous-ordres, traitent souvent les colons avec dureté. Ce n'est poinit assez d'ouvrir les prisons. les cachots sous prétexte de miHcee. ou de secret minore. de police ou de dettes, on leur fait éprouver des outraverné
ges
et publics,
sanglans
d'injures. » Aux
menaces,
gnent les plus grossiers torité du monarque.
pouvait
du
pouvoir militaire, dans la forme actuelle même
dans
les
accable
aux
d'invectives
injures, plusieurs de la co!ère et descendent
rivresse
» Rien
on
l'état
c'est abuser
ofuciers
et
joi-
aux juremens de l'audangereusement
êtr~
à l'accroissement plus favorable des milices que Je rétabtissement chaque à autant
habitant
est subordonné.
de supérieurs civi!, que peut en avoir un soldat et le malheur des conjonctures, en des places d'officier éloignant et de commandant les plus riches colons, a bouleversé et changé les déférences que les mercenaires et les agens du commerce doivent n~urellement aux propriétaires des grandes habitations.
"ft~iII:t"("J\f,I\t'J:
~0
ÉTUDES
SUR
L'HISTOIRE
D'HAiTL
» Des économes, des courtiers et des facteurs le plus grand nombre des officiers de milices. » Chacun
de ces officiers
un habitait et peut déplacer à quinze ou ~ingt lieues de sa résidence, porter ou une lettre à un autre officier et s'il déso-
l'envoyer un ordre béit,
il serait
en prison
de cet esclavage que jour. » Soumis d'une
forment t
infinité
elles
difficile
de tracer
:;ont incertaines
comme
~oMû~s
aux
de commandans
les emprisonner,
ou
et s étendent volontés
militaires,
les mettre
aux
ici les bornes
arrêta
cha-
arbitraires qui
peuvent un pendant
les colons sont. d'un autre côté, revendiillimité, et les lois ma~ comme on n'a qués par les magistrats fixé le terme où doit cesser le devoir du pas absolument temps
soldat,
et qu'il, n'y ce dernier l'officier,
a pas
de juge qui est revêtu
entre
le magistrat et de la force, en use et
se fait obéir. » Les
colons
attendent
tous
veuille les délivrer de qu'on et de consternation; et lorsà donner à la s'empresseront
ces objets d'épouvanté ils rassurés, qu'ils seront de nouvelles métropole preuves
de zèle et de fidélité.
»
M. de Saint-Méry, il est impossible d'admettre n'étaient car on que ces plaintes pas fondées sait tout ce que peut le pouvoir militaire. Ces assertions, Quoi
qu'en
dise
ont été répétées dans une foule d'écrits publiés par des colons, dans les premiers T jours de la révolution et dans son rapport sur les troubles de Saint-Domingue, d'ailleurs,
Garran
de Coulon
constate
ce despotisme dont les colons était en quelque sorte puisqu'il de l'esclavage.
profitaient eux-mêmes, nécessité par le régime A notre tour, nous constatons
l'existence
du despotisme
INTRODUCTIOn.
Mt~atre
des gouverneurs
'ldo cette importante généraux colonie, appartenant à une nation éclairée, civilisée, qui avait des agens dont les lumières ne pouvaient être révoquées en doute..Cette trouvera son applicaremarque tion.
On
toutefois comment les colons, comprend enorgueillis de leurs richesses, conçurent l'espoir de réformer les abus dont ils se plaignaient, en s'emparant du pouvoir législatif à Saint-Domingue, en y établissant l'administration De cette révolution municipale. ils coloniale, devaient bientôt passera l'idée de secouer le joug de l'autorité de la métropole, pour rendre la colonie indépendante de la France, la gouverner eux-mêmes au profit de leur orgueil, ou la placer sous le protectorat de la Grandede cette puissance Bretagne, parce qu'ils le espéraient maintien du régime colonial. Ils sentaient que ce régime était menacé de dissolution, de rénovapar les principes tion sociale contenus dans la célèbre déclaration des ~rot~ de f homme, en même temps que la société des Amis des à Paris, se déclarait noirs, constituée et à l'abofavorable, lition de la traite et à l'abolition de l'esclavage, graduelle dans les colonies françaises. V. Nous
avons
la condition
entendu des
Hilliard
d'Auberteuil
parler
blancs.
sur
Ecoutons-le, lorsqu'il s'agit des nègres et des mulâtres. Examinons ses opinions, ses sontimens à leur égard car ils ne sont que l'expression des sentimens et des opinions en professés par les colons général exceptions
existât
quoiqu'il parmi
eux.
certainement
d'honorables
1
ETUDES
avant
Mais,
de
mettons
jet, articles noir.
Il
du
fut
rendu
par
pour
tel
mat,
feront
miers
l'avait
que
suite.
nous
Car,
en
aux
colons
Article et
Tous
MM~-Mt~
dans aux
Enjoignons d'en
la
loi
voulurent
les
religion habitans qui Jes
ces
fondamentale
la
avertir
chose
imputer
catholique, achèteront et
gouverneur
les
huitaine
au plus tard, à peine d'amende ront les ordres nécessaires pour les faire temps convenable. 6. Enjoignons à tous nos sujets, de
dans
colonies
cololes
colons
pre-
si des res-
dispositions
été
la
par
que,
c'est
exécutées,
modifications
dans
et la
régime
c'est
des
seront
code
fétat les
le royal
plus
su-
colonies.
pouvoir
n'ont
qui
dans
si
ce
principaux
régler
ces
à
appelé
connaître
une
/<M esclaves
les
pour
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2.
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légalement,
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livre
1685,
de
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vigueur,
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affranchis
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modifications tées
tel
son
lecteurs
XtV,
voulu
et
temps,
de
des la
de
nos
Louis
règle-
dispositions
de
mois
et
D'HAtH.
passages
yeux
l'édit
esclaves
L'HISTOIRE
les
les
de
françaises, Ces
citer
sous
des
qualité
SUR
et
cette
colonies.
nos
îles seront et
apostolique des nègres intendant arbitraire, instruire
baptisés romaine.
nouvellement
desdites lesquels et baptiser
îles
dans
donnedans
le
et condition quelque qualité d'observer les jours de dimanches qu'ils soient, et fêtes quisontgardés de la religion par nos sujets et romaine. Leur cathoUque., apostolique défendons de travailler, Mt faire travailler leurs esclaves lesdits jours, l'heure de minuit depuis l'autre soit à la jusqu'à minuit, culture de ia terre, à la manufacture des sucres, et à tous autres à ouvrages, d'amende peine et de punition arbitraire contre les maîtres, et de contiscation tant des sucres esclaves que desdits qui seront surpris nos officiers dans leur par travail. 7.
Leur
défendons
tous
autres
marchés
tion
des marchandises
arbitraire 9.
Les
contre hommes
pareillement lesdits jours,
de
tenir
sur
pareilles
qui se trouveront les marchands.
alors
libres
qui
auront
un
ou
le
marché
peines, au marché,
plusieurs
des
et nègres et de confiscaet d'amende enfans
de
leur
ÏMRODUCTtOX.
avec
concubinage
seront
souffert, livres
eu lesdits
l'esclave de
profit toutefois point esclave, <'M/aM
et
mariages,
des
à une
sont
les
voulons
amende
de
maîtres
de
l'esclave
de
eux
personne les formes par
tant
observées
ce M~eM
prescrites la déda.ation du observées
lorsque durant son
deux
soient
au confisqués N'entendons
r/MWMM~ qui concubinage par
l'Église, et les enfans ~M~M
par l'ordonnance mois de novembre
à t'égard des le consentement
mille
ils laquelle ils seront privés
l'amende et
l'auront
qui
une
MM~~waMp~a~Mc/~M. article avoir lieu autre
maîtres
à
qu'elle
solennités
et par seront
les
qu'outre
et
enfans;
dans <pOM~~<ï, qui sera a~ra~AM
et légitimes. tO. Lesdites 42,
s'ils
condamnés
enfans,
l'hôpital, !e présent
marié
41,
et
ensemble
esclaves,
chacun
de sucre
auront de
leurs
de Blois,
n'était avec son <ad~ libres
art.
~0.
1639, pour les libres que des personnes du père et de la mère
sans néanmoins escLves, que de l'esclave mais celui du maître y soit nécessaire, seulement. il. Défendons aux curés de procéder aux mariages des esclaves,. s'ils ne font apparoir du consentement de leur maitre. aMM/ Défendons aM.C WM~ d'user d'aMCMMM contraintes stir leurs <'jM-&K-M, pour les ~Mor~r <'o~~ leur gré. 12. Les enfans de mariages qui naitront entre esclaves, seront esclaves et appartiendront aux maîtres des femmes et non à ceux esclaves, de leur marié, si le mari et la femme ont des maîtres différens. 13. Voulons esclave a épousé que, si le mari une yëMMMelibre, les tant ~/aMS tK<~ suivent la condition que filles, de leur et Mtw< e<MM~ nonobstant la ser ~ude de leur père; et que ~t&~s père est libre et la mère esclave, les enfans seront ~c/acM pa~ t~e~. t4.
Les maîtres
cimetières ceux nuit
qui dans
15.
donnés mourront
seront
tenus
de faire
mettre
en terre
dans sainte, esclaves baptisés; et, à t'~ard ils seront enterrés reçu le baptême, voisin du lieu où ils seront décédés.
à cet effet, sans avoir
quelque champ Défendons aux esclaves
leurs
les de la
de porter aucunes armes ni offensives, de gros bâtons, à peine du fouet et de confiscation des armes au profit de celui qui les en trouvera a saisis; seulement de ceux qui l'exception seront envoyés à la chasse par leur maître, et qui seront de porteurs leurs billets, ou marques connues. 16. Défendons aux esclaves pareillement à difTérens appartenant de maîtres, soit te jour ou la nuit, s'attrouper, sous prétexte de noces ou soit chez un autrement, de leurs maîtres ou aiHeurs, et encore
~<
44
ÉTUDES
moins
SUR
L'HISTOIRE
D'HAÏTI.
dans
tes grands chemins ou lieux écartés, à peine de punition corporelle, qui ne pourra êtro moindre que du fouet et de la fleur de récidives et autres circonstances lys; et en cas de fréquentes aggravanêtre punis de mort tes, ils pourront ce que nous laissons à l'arbitrage des juges. Enjoignons à tous nos sujets de courir sus aux contrevenans, de les arrêter et conduire en prison, bien qu'iis ne soient et officiers, ait contre eux encoie aucun qu'il n'y décret. 17.
Les maîtres
18.
Défendons
seront
convaincus
ou toléré telles permis assemblées d'autres esclaves que de ceux qui leur composées appartienseront condamnés en hur propre et nent, de tout privé nom, réparer le dommage qui aura été fait a leurs voisins à l'eccasion desdites assemet en dix écus d'amende blées, pour la première fois, et au double en cas de récidive.
cause
quelque peine
aux
esclaves
qui l'auront permis, Leur défendons aussi
19. ter dans
de
que ce soit, mémo contre les esclaves,
du fouet
maîtres
qui
les maisons
et
vendre
maîtres
cannes
do sucre, pour de leur maître, à
la permission et de dix livres tournois
contre
leurs
de
amende contre l'acheteur. pareille en vente au marché, ni de pord'exposer aucunes sortes de denparticulières pour vendre, à brûler, sans
revendication
ou par des par un billet, des choses ainsi vendues,
leurs
et de six
maîtres, acheteurs.
des
avec
rées, même des fruits, bois légumes, ture des bestiaux à leurs manufactures, leurs
d'avoir
livres
tournois
herbes permission
marques connues, sans restitution
d'amende
à leur
la nourri-
pour
de
expresse à peine du
profit
prix contre
de par les
articles concernant la nourriture et le vêtement plusieurs des esclaves, à la charge de leurs maîtres. ) 26. Les esclaves vêtus et entretenus nourris, qui ne seront point selon que nous l'avons par leurs maîtres, ordonné par ces présentes, en donner pourront avis à notre procureur et mettre leurs mémoires (Suivent
entre
ses mains,
d'aitteurs,
sur
lesquels, seront
les maîtres
et même
si les avis en viennent d'o/ à sa requête et sans frais ce c~'e~'Ms et traitemens barbares
poursuivis
être observé pow que nous voulons et ~MWMM?M des tMa~r~ envers leurs 28.
Déclarons
maître; d'autres
et tout
puissent
rien
les esclaves ce
qui ou
leur
ne
Mc/ac~t.
pouvoir
rien
vient
avoir
qui ne soit à leur ou par la libéralité
par industrie, à quelque titre que ce soit, personnes autl ament, être à leur maître, sans que tes enfans acquis en plaine propriété des esclaves, tejrs et tous autres libres ou esclaves père et mère, leurs parens prétendre
par succession,
disposition
entre
vifs ou à cause
INTRODUCTION.
4~
..J!a:u
de mort,
1
nous déclarons lesquelles dispositions ensemble nulles, les promesses et ot igations auraient comme qu'ils faites, étant des de et contracter par gens incapables de leur chef. disposer 30.
Ne pourront
sions
ayant
autres
que
quelques par leurs
les esclaves fonctions
être
d'offices
pourvus ni
publiques,
maîtres,
être
ni
de
toutes faites
commis-
constitués
agens
par
et
administrer pour agir aucun négoce, ni se porter témoins, tant en matière civile que criminelle; en cas soient et, ouïs en témoignage, qu'ils leurs dépositions ne serviront que de mémoires pour aider les juges à s'éclaircir sans d'ailleurs, que l'on en puisse tirer aucune ni conjecture, ni adminiprésomption, cule de preuve. 31. Ne pourront les esclaves être partie, ni en jugement, ni en matière tant en demandant civile, ni être qu'en défendant, partie civile, en matière ni en matière criminelle, poursuivre criminelle la des et excès qui auront réparation été commis outrages contre les esclaves. ni arbitres,
32.
Pourront
soit besoin et seront
les esclaves
de rendre lesdits
leur
esclaves
être
poursuivis
maître
partie,
accusés,
criminellement, sinon en cas de en
jugés première et au juges conseil par appel souverain, avec les tM~ws /br~M~s instruction, les que personnes 33. L'esclave ou la femme qui aura frappé son maître, sa maîtresse, ou leurs enfans, avec contusion de sang, sera puni de mort. ordinaires
sans
qu'il
complicité; instance par sur
la
même
libres. de son maître, ou au visage,
34.
Et quant aux excès et voies de fait commis qui seront par les esclaves contre des personnes voulons soient sévèrement libres, qu'ïis punis, même de mort s'it y échoit. 35. Lesvotsquaiinés, même ceux des chevaux, cavales, mulets, bœufs et vaches auront été faits les qui ou par ceux par esclaves, seront de affranchis, même de mort, punis peines afflictives, si le cas le requiert. 36.
Les
vols
de
moutons, chèvres, cochons, cannes de volailles, sucre, pois, manioc, ou autres faits par les esclaves, légumes, seront selon la du punis, vol, par les juges qui pourront, s'il y échoit, qualité les condamner à être battus de verges de la haute par !'exécuteur et à l'épaule justice, d'une fleur de lys. marqués 37. Seront tenus les maîtres, en cas de vol ou autrement, des dommages réparer à celui
~!?~t'M~<t.~<
causés
outre la peine corporelle par leurs esclaves, des esclaves, les torts en leur nom, s'ils n'aiment mieux abandonner l'esclave le tort a été fait; et qu'ils seront tenus auquel dans d'opter
4tï
HTUnES
trois
à compter jours, seront déchus. 38.
L'esclave
SU)t
du jour
fugitif qui son maître
ter du
L'H!STOmE
b'HAtTf.
de !a condamnation,
aura
été en fuite
autrement
ils en
un mois, à comppendant en justice, aura les oreilles
t'aura dénoncé jour que et sera marqué d'une fieur de lys sur une épaule; coupées et s'il récidive un autre mois, à compt3r du jcur de la dénonciapareillement tion, ii aura le jarret coupé et sera marqué d'une fleur de lys sur l'autre et la troisième fois, il sera puni dé mort. épaule; 39. Les affranchis donné retraite dans leurs maisons qui auront aux esclaves seront <;ondamnés fugitifs, par corps envers les maîtres desdits en l'amende de 300 livres de &ncre par chacun esclaves, jour de rétention. 42.
Pourront
esclaves
l'auront
ou de cordes, aucune /at~
leur
de ~~r défendant ~M~~MMt de membre,
43.
<~MMer
que leurs de verges <~ leur
<o~M~,
des escla-
procédé contre à nos officiers Enjoignons
ou les commandeurs
sance
croiront lorsqu'ils et les faire battre
à peine de confiscation les wa%!res extraordinairement.
et d'être
ves, <~s
les maîtres, pareillement les faire enchaîner mérité,
ou sous
qui
de poursuivre criminellement auront M~ esc~ce sous
les tMa<i3ur
puis-
leur
et de punir le maître selon l'atrocité direction, des circonstances; et, en cas qu'i! à y ait lieu à Fabsotution, permettons nos officiers de renvoyer, tes maîtres tant qut. commandeurs absous, sans qu'ils aient besoin de nos grâces. 47. Ne pourront être saisis et vendus ~M~t e< la séparément, s'its sont tcus soa~ la puissance femme et leurs enfans t~pM~r~, du même maître; déclarons nulles les saisies et ventes qui en seront faites, ce que nous voulons avoir lieu dans les aHénatioRsvotontair~s, sur d'être privés de celui ou de ceux qu'ils peine que feront les aHénateurs auront aux acquéreurs, cardés, qui seront soient adjugés sans qu'ils tenus de faire aucun du prix. supplément 55.
Les maîtres
de vingt ans pourront ou à cause de ves par tous oc~ cM~s tenus de rendre raison de leur affranchissement, d'avis 56.
âgés
de parens, encore Les <sc~apM qui
maîtres, leurs <<
ou
nommés seront
<<<tHC'tM. 57. Déclarons
leurs
lieu
dans
de naissance
qu'ils auront exécuteurs
soient
<ew<s et réputés, a~atM'MWMMs nos îles,
qu'ils aient
ni qu'ils
mineurs
de vingt-cinq M~cers~ ~<~M~s
été faits de
leurs
affranchir sans mort,
leurs et
<es<aweM<, les «?to~s
ou
esclasoient besoin
ans. par leurs tuteurs de
?'~<o~
pour
faits <~TM nos lies, leur tenir esclaves a~Mc/t~s M'a~~ bewin
INTRODUCTION.
~J
de nos lettres de M<t<M~ pour jouir des ocaM~M a<! M<M~e~ 'naturels dans Mo~e pw/aMMM, terres et pays de notre obéissance, encore qu'ils soient ~s dans les pays étrangers (en Afrique, par exemple). 58. Commandons aux affranchis de porter un respect singulier à leurs anciens maîtres, à leurs veuves, et à leurs enfans, en sorte que l'injure qu'ils auront faite suit punie plus grièvement que si eJte était faite à une autre personne; les déclarons toutefois francs et quittes envers eux de toutes autres charges, services et droits utiles que leurs anciens maîtres voudraient prétendre, tant sur leur personne que sur leurs biens et successions, en qualité de patrons. 59. Octroyons aux affranchis les mêmesdroits, pWc~M~ M~tM/M~ dont jouissent les pf~OMM~ nées libres; voulons qu'ils méritent M~ M~~<~Mt~, et qu'o!ie produise en eux, tant pour leurs ptrs~leurs les Wt~MS que pour biens, ~« que le <~M~M" naturelle cause d nos autres SM~C~. Tel
fut le code
Il
ne faut
noir.
dit Hilliard p&~ s'étonner, d'Auberteuil, nos esclaves, que les nègres, en devenant contractent une mnnité de vices ~M't~ n'avaient pas dans i'état naturel; ils perdent envers nous le sentiment de la pitié, il est certain également que nous M'o~o~ point ce sentiment pour eux, parce que nous sommes de !a nature, Soignés ei que nous ne sommes nous sommes réduits pas libres; à soutenir une politique inhumaine, par une suite d'actions crMc~M; nous sommes attachés à une société dont les charges sont immenses, à des emplois dans appelés no~re ambition nous porter tesqnets nous élever de plus en plus, et entrainés par une foute de passions que nus voulons assouvir; ne pouvant briser tant de chaînes, nous voulons les poliretles rendre brillantes, et nous employons cet des miHiers de bras, nature avait /ht~ ouvrage ~e ~~r~. pOMt et cepenLes pAt~opAc~ en murmurent,
ÉTUHES
SUR
L'HISTOIRE
D'HAÏTI.
dant
ils participent a cette iniquité, ne se sont puisqu'il point encore retirés dans les déserts. La société humaine a montré de tout temps, et montrera toujours la violence hômmes pMMM~M et la ~OMWtMtO~ des faibles. » A la bonne exprimée avait déjà
et
heure!
Voilà
la loi <<Mplus /br< clairement Mais un de ces philosophes
proclamée.
dit
« Si je ne considérais que la force, et l'effet qui en dérive, je dirais Tant qu'un est contraint d'opeuple béir et qu'il obéit, il fait bien; mais sitôt qu'il peut » secouer le joug et qu'il le secoue, il fait encore mieux: » car, recouvrant sa liberté par le même droit qui la lui ? a ravie, ou il est fondé à la ou l'on ne reprendre, » l'était point à la lui ôter. » Un autre, contemporain annoncé en jes ensuite, veau
d'Hilliard
termes, ces nègres
d'Auberteuil, l'avénement d'un
avait nou-
Spartacus parmi courbés sous le joug: « Nations de l'Europe. Vos esclaves n'ont besoin » ni de votre ni de vos conseils, générosité, pour briser le joug sacrilége La nature parle qui les opprime. plus » haut que la et philosophie que l'intérêt. Déjà se sont » établies deux colonies de nègres fugitifs, que Ie$ trai. » tés et la force mettent à l'abri de vos attentats. Ces » éclairs annoncent la foudre; et il ne manque aux nè< » gres qu'un chef assez coM~CMa? pour les conduire à la » vengeance et au Où est-il, ce grand carnage. homme. » que ia nature doit à ses enfans vexés, opprimés, tour» mentés? Où est-il' Il paraitra, n'en doutons il point, » se montrera, lèvera l'étendard sacré de la liberté. Ce » signai vénéraMe rassenïblera autour de lui les compa» gnon~ de son infortune. Plus impétueux que les tor-
INTRODUCTION.
» rens,
ils laisseront
leurjM~r~ Français, » la proie
partout
les
Espagnols, tous leurs
traces
inenaçabïes
Portugais,
Hollandais, du fer et de la flamnie.
» ricains s'enivreront » attendaient depuis
de
Anglais, deviendront
tyrans Les champs améavec transport d't~ sang qu'ils si longtemps, et OMCtH~ de
» tant d'infortunés entassée trois siècles trenaildepuis » monde joindra liront de joie. L'ancien ses applaudisse» mens au nouveau on bénira le nom du /~o< partout » qui aura rétabli les droits de l'espèce humaine, partout »on des trophées à sa gloire. » érigera Poursuivons
nos
citations
tirées
du
livre
d'Hilliard
d'Auberteuil. « Ceci posé sans m'arrêter à des distinctions inutiles, vais considérer à la fois les nègres je de cette colonie dans l'état politique, naturel et législatif. Je parlerai de nos intérêts, de leurs mœurs, et de leurs inclinations, enSn de la manière dont ils sont gouvernés, c'est-à-dire, de nos M~tM<tc~. » Les nègres sont &OMSet faciles à conduire: iissoat ~net~. quand ils ne sont pas découragés; aucune espèce d'hommes n'a plus d' elle se développe même chez eux avant qu'ils soient civilisés, parce qu'ils ont beaucoup de cette bonne volonté qui donne en même temps la force de travailler et les dispositions nécessaires pour le travail. Si nous vouions en ouexiger de grands il faut les traiter vrages. humainement et les accoutumer gradativementa une discipline exacte et invariable. » Les sont en général nègres M~ P~ c<po<MM. les nègres sont heureux et r~,r,y -1 uw sont ~on'M~. av~ao plus rv,nu ·1,6VVi-T.~GTA~:G. T.
mm
~0
ETUDES
SUR
L'HISTOIRE
D'HAÏTI.
Donnons-leur
de grands terrains, afin qu'ils aient l'aml'ition de les cultiver et d'en retirer du profit. Sous un bon mahre. le nègr€ laborieux est plus heureux que ne l'est en France, !e paysan qui travaille à la journée. N'allez point chercher en France un bonheur qui vous fuit, créoles voluptueux! 1 adoucissez le sort de vos esclaves, vous
le trouverez des
que
da1s
visages riang, il deviendra
vos demeures; vous n'y le travail n'aura plus un facile et même agréable.
verrez aspect
révoltant, » Le pays où règne est l'écueil de l'homme l'esclavage de la vertu. L'habitude qui n'a que les apparences de se faire obéir rend le maître fier, prompt, indur, colère, juste, cruel, et lui fait insensiblement à toutes manquer les vertus morales. s'il les oublie; la crainte Cependant, propres esclaves le tourmente au milieu de ses ennemis. de
ses
sans cesse
il est seul
» Les nègres n'ont atroce que l'ignopas le caractère rance et la crainte leur ont attribué; i ils n'ont presque jamais porté sur leurs maîtres une main homicide, et e'<~ de nous qu'ils ont appris l'usage du poison. Cependant on M~ sans miséricorde, même sans preuves, quelquefois sans indices, tout nègre accusé de poison des la plupart blancs ne vivent que dans la crainte; ils sentent presque tous combien leurs esclaves soM< en droit de les haïr, et se re~ .ont justice; ~WM~re bienfaisant n'éprouve point de semblables et ses esclaves sont ses amis. terreurs, » On peut voyager nuit et jour, M?M armes, dans toute la colonie; on n'y rencontre les nègre, pas de voleurs warywM font de mal à per~OMMc. » On peut juger, par la bonne conduite c~a~ ~'d<a< de liberté, de ce dont ils seraient bien d~rt~
<~M'~ tiennent capables étant
INTRODUCTION,
» La bienfaisance est
une
les nègres. fte~rme~
L'édit
tant
formalité;
Saint-Domingue, les noirs. Leur leurs
qui
maîtres
Et dans
la sévérité
pas que des nègrel ou sous ~/bM~<,
~'e/Mp~e <M ~c/to~~
M~ étouffés, reste toujours,
de cruautés
qui de contenir
les moyens
de 1685
journellement soient OMO~
ne
qu'ils
les cœurs,
gagne de la justice, sont
suite
~i
sans
aucune
impunie.
A
quiconque est blanc maltraite impunément situation est telle, qu'ils sont esclaves de et du public. »
le 2" volur i3 de son
notre
ouvrage,
auteur
dit
encore
« On a introduit plus de 800 du produire
dans
mille
la colonie, depuis l'année une pépinière aussi forte
nègres millions
des
1680, aurait
il n'en cependant existe dans la colonie (en 1776) que 290 mille. Ce ne sont pas les maladies ce point qui ont affaibli jusqu'à la population des noirs; c'e!< la ~raMMtc des Ma~r~ elle a triomphé des efforts de la nature » Quand même on ne voudrait les nègres regarder des êtres physiques utiles à nos jouissances, que comme il ne faudrait sans nécessité; pas les détruire pourquoi donc les faire périr ou dans des traitemens barlanguir bares ?. leurs
que
des
les
pendant ne peut l'enfant
1 « Il est
prouvé
maîtres
avides
n'aiment
on est, disent-ils, derniers mois de leur
enceintes;
négresses
travail l'on
Mais
d'esclaves;
en retirer soit que
sevré; 14
ou
à voir
pas privé
de leur
grossesse, services jusqu'à
que de légers le bénéfice des 1500
mille
noirs,
crues
ne
et ce
suffit
dans aujourd'hui les épars » colonies européennes du Nouveau Monde, sont tes restes infortunés de 8 oa » 9 millions d'esclaves qu'elles ont reçus. » méthodique, etc., citée par Garran dans le f vol. du rapport, p.(Encyclopédie 16.)
1
f
52
ÉTUDES
SUR
L'HISTOIRE
D'HAÏTI.
1
point bares,
à réparer le temps n qui la cruauté
Il y a des hommes barperdu. est fortifiée par l'avarice; et l'a-
varice
ne prévoit rien. » Si les négresses se font souvent
c'est
avorter,
presque la faute de leurs maîtres; ils M'(Mt<pas le droit de toujours les en punir, parce qu'tl n'y a que l'excès de la tyrannie elles les sentimens maternels. qui puisse étouSeren » J'ai vu 53 nègres, et négrites négresses, négrillons de la mémo famille; le père vivait encore, il était né dans le Sénégal il avait 87 CMx d'esclavage; il avait eu 22 enfans de 3 négresses qui çait à voir sa quatrième » En Jésuites
exécution
toutes
étaient
et commen-
mortes,
génération. de l'édit de 1685,
les missionnaires
la partie du Nord) avaient entrepris de marier légitimement tous les nègres esclaves mais cette la faculté méthode, de diviser ses qui était au maître nuisait au droit de propriété esclaves, et à la soumission (établis
nécessaire.
Un
dans
mauvais
une famille, nègre corrompait cette famille tout l'atelier. et la coM~ra~o~ de <~Ma! ou troïs familles pouvait <~<n~re les plus grandes ~o~<to~, la révolte le poison, por~r l'incendie, » Les nègres sont superstitieux autant ne point qu'il est possible, de se livrer à ces vices dangereux.
et fanatiques; il faut, leur donner d'occasion Les Jésuites
pas dans cette vue; ils prêchaient, les nègres, forçaient les maîtres à retarder faisaient des catéchismes, des cantiques, tous les esclaves au tribunal de la pénitence duisaient
expulsion, parmi les
les nM~oy~ ao~ nègres des grandes
rares,
ne se con-
t attroupaient leurs travaux, et appelaient
depuis ne s'en fait
il
leur plus
habitations.
plus .) deux esclaves de séparer pour rêt et leur salut de celui de l'atelier;
On n'y permet leur intétoujours plus
de prières
pu-
t
IMROÛUCHON.
bhques, pour Ces
53
de cantiques ni de d'attroupemens, mais il y a toujours des catéchismes. eux; aveux
d'HiUiard
d'Auberteuil
sont
~woH< H
extrêmement
ils nous dépeignent la misérable condition des précieux noirs dans l'esclavage, tout en établissant leur droit à un traitement bons et tacites plus doux; car il les reconaatt à conduire laborieux et intelligens, sobres et patiens, en même la temps qu'il ne dissimule pas les injustices. la cruauté de la plupart des maitres. tyrannie, Que penser, en effet, de ces colons qui n'aimaient pas & voir les femmes esclaves enceintes, ces infortunées qui forçaient à se faire un
avorter!
dire
de ces maitresqui 87 ans dans l'esclavage,
Qae
homme
gardèrent alors qu'il
pendant était ie père commun d'one famille de 53 individus Par l'article 2 du code noir, Louis XIV ordonnait faire
instruire
les esclaves
son
successeur
immédiat
mais
les maîtres
dans
la religion renouvela cette
se refusèrent
Ainsi, la religion et la résignation
à l'exécution du
1 de
chrétienne prescription; de cette dis-
Sauveur
la qui enseigne ceux qui souffrent, patience qui moralise les hommes, nuifut jugée par ces despotes cruels, sible à teur prétendu droit de propriété; et le mariage, cet acte qui contribue tant A la pureté des mœurs, à l'esposition.
à la paix des États, et prit de famille, à la conservation à la propagation de l'espèce le mariage fut humaine, eux-mêmes proscrit pM* eux 1 Ces maîtres qui donnaient le pernicieux du libertinage, du <;oncubinage, exemple pouvaient-ils, des unions ainsi
légitimes à condamner leurs
On peut
l'ú<'I\>
-en effet,
inférer
permettre, encourager leurs esclaves, parmi propres
de l'ouvrage
la sainteté et les porter
mœurs? que nous citons,
comme
S4
ÉTUDES
SUR
L'HISTOIRE
D'HAÏTI.
de beaucoup d'autres des motifs donnés documens, dans les actes de la métropole, et de la conduite des colons durant tout le cours dE la révolution. une chose qu'il est extrêmement de constater c'est que, si le important code noir, dans ses dispositions re~a~mcM< favorables aux esclaves, a été modifié successivement par Louis XIV lui-même, cefutàla
Louis
par
XV surtout,
même
à la sollicitation
suggestion,
verneurs
les intendans généraux, se rendaient plupart, propriétaires tions à Saint-Domingue, devenant subissant l'influence de ce régime admirablement rendaient
vues
de nouveaux
par
ou par
royale,
conseils
des
se prêtaient
barbare,
possesseurs d'esclaves, à cet effet et les faisaient
édits
émanés
instructions
de justice
supérieurs
de grandes habitacolons eux-mêmes et
de ces
des ordonnances
consacrer sance
aux
par Louis XVI, descolons. Les goude la colonie qui, la
agissaient
de la toute-puisministérielles. Les dans
le même
sens. C'est
donc
où nous
à tort,
selon
trouvons
non,
que dans
des pensées judicieuses, un auteur moderne a dit
honorables,
son des
ouvrage sontimens
« On
en Fr~ïce, s'aperçut, que le germe déposé dans » le code noir se développait et comme rapidement, » l'esclavage semblait une institution aussi précieuse » alors, qu'elle on enparait embarrassante aujourd'hui, » raya l'œuvre de s'accomplir. On fit deux qui menaçait » ppr<s de l'édifice de Colbert celle des disposil'une, tions généreuses et libérales, que l'on se prit à saper et )) à détruire celle de la pénalité, l'autre, que l'on étaya M. LepeOotierdeSamt-Rémy. ~M~e et solution nouvelle de la ~uM<tun /«u(tc~tc,
t.
t",
p
105
et
t07.
INTRODUCTION.
S5
M chaque et nouvelles. dispositions jour de quelques » qui seule s'est perpétuée nous. Pour ceux qui jusqu'à » n'étudient ~M'eM courant et dans les livres tout faits, ce » sont
les colons,
ce sont
les <tM<on~
coloniales,
» tout
qui ont L'entral-
en ce sens. Erreur accompli grossière » nement du climat, la continuité la facides rapports, » lité malheureusement des mœurs, tout trop grande » tendait » blait
à auaiblir avoir
cette démarcation
voulu écrire
sur
que la nature semCe fut !a métro-
~/roM~.
» pole, ce fut la France qui, l'érigeant » qie, à l'élargir se prit à la creuser, » persistance de la monomanie. » Veut-on
en système politiavec l'inflexible
avoir la pensée compoursuit-il, Nous aUons la faire connaître.
maintenant,
» plète de ce système? » Et comme nous ne procédons jamais que document en ainsi que le lecteur a pu le remarquer, nous main. » termiuerons cet examen en laissant se dérouler dans ? toute » sa
sa franchise,
naïveté,
» litain
la
à l'endroit
nous
dirions
dans
presque
du gouvernement politique des classifications sociales
toute
métropoaux colo-
du roi écrivait aux )) nies. Le ~7 mai 1771, le ministre » administrateurs de Saint-Domingue « J'ai rendu compte au roi de la lettre de MM. de No? livos
et de Bongars, du 10 avril » réflexions sur la demande qu'ont » lettres patentes qui les déclarent
1770, faite
contenant les
leurs
sieurs.
de
issus de race indienne.
» S. M. n a pas jugé à propos de la leur accorder; elle a » jugé qu'une la dineà détruire pareille grâce tendrait ? rence que la nature a mise entre les blancs et les MMr!, » et que le préjugé politique a eu soin d'entretenir comme » une
distance
» descendans
à laquelle ne devaient
les gens jamais
de couleur atteindre;
et
entin,
leurs qu'il
~6
ÉTUDES
i
SUR
L'H!STO!RE
D'HAÏTI.
» importait au bon ordre de ne pas affaiblir l'état d'humi» liation attachée à l'espèce ~a~M quelque degré qu'elle se trouve; préjugé <<'aM<~< plus utile qu'il est dans le cœur » même dps esclaves, et qu'il contribue principalement » au S. M. approuve en conséquence repos a~co~M. » que vous ayez refusé de solliciter pour les sieurs. la » faveur d'être déclaras issus de race indienne; et elle » vous recommande de ne /cwon~ sous aucun prétexte » les alliances des ~oMc;< avec les Ce que filles de ~a~ » j'ai marqué à M. le comte de Nolivos, le 14 de ce mois, » au sujet de M. le de. d'une commarquis capitaine » pagnie de dragons, en France une fille de qui a épousé » sang-mêlé, et qui, par cette raison, ne peut plus ser» vir à vous prouve combien S. M. est Saint-Domingue, » déterminée à maintenir Je principe qui doit écarter a » j~a~ les gens de couleur et leur postérité de tous » les avantages attachés aux blancs. « Est-ce clair? » ajoute l'écrivain distingué que nous citons.
Non,
dirons-nous,
ce n'est
car cet auteur a pas clair; du remarquer transmettant au ministre qu'en français la demande des sieurs. MM. de Nolivos et de Bongars ont refusé de solliciter cette faveur, cette grâce or, ce gouverneur grands maintien
et cet
intendant
étaient
co?o~M eux-mêmes.
propriétaires a Saint-Domingue, intéressés au de l'avilissement de la race noire. M. de Nolivos, descendant d'un autre colon, une riche possédait sucrorie dans la plaine de Léogane, M. de Bongars la caféterie plus grande de la paroisse du Port-au-Prince. Ces deux administrateurs n'avaient pas besoin d'ailleurs d' une autorisation la grâce solliciroyale pour accorder
ÏNTROnUCTKW. 1
iée;
car
vaient
avant
statuer
décision
eux, sur'de
le gouverneur pareilles
et
demandes,
de Larnage, par le marquis deux des meilleurs Maillart,
prise
l'intendant
l'intendant en
vertu
poude la
gouverneur,
et
administrateurs
Ce fut sous eux que l'on faqu'ait eus Saint-Domingue. cilita l'admission dans la classe blanche, de beaucoup de sang-mêlés, se disant issus de race indienne. Mais, au temps de MM. de Nolivos et de Bongars, le préjugé avait fait des progrès, et ces deux administrateurs vou!urent ordre ministériel qu'un vint le fortifier. Ce fut donc a la suggestion, a la sollicitation des colons, que l'autorité royale consacra de plus en plus le préjugé de ta couleur. Comme
toutes
les autres
puissances qui ont fondé des colonies en Amérique, la France a eu sans doute sa part de torts dans l'établissement de l'esclavage des noirs, dans le maintien de cette horrible institution et dans l'institution du préjugé de la couleur; elle a eu d'autres torts,
et nous
se dérouteront. venues reuse
les signalerons Mais c'est
les demandes condition
descendans Hilliard
a mesure surtout
réitérées,
des esclaves, I'e<ïet du préjugé
pour
que les événemens des colonies que sont la malheuaggraver étendre contre leurs
pour de la couleur.
d'Auberteuil, son ouvrage qui a publié pendant que le comte d'Ennery gouvernait Saint-Domingue, avait saisi cette occasion au ministre pour dénoncer de la marine cet administrateur telleintègre qui s'indignait ment des abominations commises dans par tes blancs cette colonie, qu'il dit à cette occasion ~a~Oc~n~ e~ une ~pco~e .S(~WM' ~Mc ~M du ciel doit d~orcr. Paroles prophétiques qui se sont réalisées quinze ans Les noirs se sont rendus plus tard les agens du ciel et
~8
ÉTUDES
SUR
LHtSTO!RE
D'HAÏTI.
nu ne,n nrsinnainnf "iliiDrA ."1' .!nho.ton;l ce Hilliard d'Aube'rteuil que craignaient la conspiration de deux ou trois nègres
cyt y portant
habitations.
grandes
l'incendie
W
et <1.0<:> ses w>I" pareils, a détruit toutes
les
e< la révolte.
VI.
Prétons
une égale attention aux étranges de cet auteur, concernant les affranchis. « La classe esclaves
intermédiaire
qui ont
obtenu
propositions
de la colonie, dit-il, celle des ou acheté leur affranchissement,
est trop considérable; et le ministère a eu plusieurs fois l'attention de la diminuer. Il a autorisé en difïérentes les administrateurs
circonstances
de la colonie
à vendre
à prix d'argent, mais cette méthode était elle a été proscrite. mauvaise, ? Le conseil supérieur du Cap, par un arrêt de règlement rendu en 1767, a déclaré nuls tous les affranchisseles libertés
mens
à l'avenir donnés et qui seraient par testament l'année suivante une ordonnance ce (royale) co~rwa~t a voulu qu'on ne pût. -non-F-eulement donner règlement, à l'avenir aucun ble du
de liberté
esclave,
par testament, sans en avoir obtenu
mais même
affranchir
la permission préalatl en est résulté que
et de l'intendant général de semblables ont été vendues ou beaucoup permissions données à la faveur, et que les anranchissemens ne sont pas devenus plus rares. » On a renouvelé le système de vendre à prix d'argent les permissions d'affranchir to ttes sortes d'esclaves; ce est maintenant les système plus accrédité que jamais; Ce conseil, composé de colons, annula donc l'art. 55 du code noir, avant que l'autorité royale se prononça), à ce sujet!
INTRODUCTION.
permissions encore bien
sont
taxées,
g<)
et l'objet
de cet impôt
n'est
pas
connu.
» Le premier motif qui puisse un maitre à engager affranchir son esclave, c'est !a reconnaissance des services en a reçus ce motif devrait qu'il être le seul cepenil en a deux autres, dant, savoir y les liaisons illégitimes du maître et de l'esclave, ou l'attachement qu'il a pour les enfans provenus de ces liaisons, et l'argent offre à son maitre que l'esclave se racheter luipour même. » Chez
tous les peuples ou petits-fils des affranchis à Saint-Domingue, r~M
qui ont étaient
eu des es laves,
les fils
mais réputés ingénus e< la ~r<~ veulent que nous accablions la race des noirs d'un si grand mépris, que quien conque soit couvert descend, jusqu'à la sixième génération, d'une tache ineffaçable. » Les mulâtres, ou métis sont respectueux quarterons et soumis envors les blancs, et les aiment tous en généra! ils Me permettent de haïr que ceux qui leur ont fait beauun coup de mal. S'ils osaient frapper ils en sont frappés, ils seraient punis est la force du contre eux. préjugé
m~ blanc, avec rigueur que leur mort,
quand telle en
ce
cas, ne para~raK pas un trop grand supplice. Cette sévérité sera peut-être trouvée mais elle est nécessaire. injuste, » ces dernières un blanc qui se croyait Jus~j'~ années, offensé par un mulâtre, ïe maltraitait et le battait impumais a nément; les commandans militaires ont présent, rc~.i d'i général l'ordre de ne plus (le comte d'Ennery) souffrir se rendent que les blancs justice à eux-mêmes d'une manière eussi violente (a) et quiconque frappe un (a) Le Roi, dit-on, ne veut pas ~u'aucu~ c~ ses sujets soit maltraité. «On » no se trompe point dans le principe, mais on !'nppUque mal. La tthp~ et
M~
CO
HTUDES
mulâtre
est
dant
le e
qu'il
est
forte
raison
les
mais
il
faire
un
par
nègre ce
qu'en
le
d'une sans
pas de
à
fouet
trop
cruel
huit
ou
d'ailleurs,
insulte
au
afuige,
endurcit, des
à tout,
pour un
de
les
c'est
et ne sert
M les bons traitemens ne peuvent ? conservation des rangs a
faire
elle
ruine
une
invention
à rien; exister
no
mépriserait ~0
que
le maintien
prison ~'acotr de
peine
de prison
peuple
la tMpcnor~ sans
serait
pendad en
le
coups
il
travail
La
voie. répara-
!iègre),
w<ï<
lieu
même
mettre
très-grand remplir.
révolte; geôliers
le
au
donner
son
et
nègre,
avoir
il
au à
onensé
ce
la
pour
plus
justice;
blanc
pas
faire
mulâtre
toujours et
n'a
(comme
que à
esclave,
police,
pas
autre
même
de
cependant
pouvant
ce
la
son il
à la
insolent
à
maitre
punir
que
jours,
c'est prisons
nuit
Ne
d'arracher quinze
au
retenir.
violence,
qu'un
mulâtre,
~M~tce,
mulâtre
grandes
enrichir
u~
légère,
danger?
droit
pen-
l'y
un
par cette
différence,
doit
la
de
ont-ils
maître
de
battu
plaindre
par
S'adressera-t-il tion
se
militaires
prisons
commandant
plaindre
cette
insulté
qu'étant
au
mulâtres
D'UAtTt.
ou
nègre
se
peut
cas
forts
qu'un
puisse
faut
les plait
juste
maître,
L'ÏHSTO!RE
dans
temps
S'il
son
mis
SUR
barbare
pour qui
des blancs d$ Tordre
et
la
Nous
le repétons Hittiard d'Auberteuil son ouvrage sous le gouverpublia du conr-te d'Ennery; nement c'est à ce générât ces paroles elles qu'il attribue font preuve de ce sentiment de justice durant le pen de temps qu'il montra la On le fait colonie. connait suivant de ce générât qu'il gouverna Un mulâtre était créancier d'un blanc; à celui-ci son argent, ayant demandé le débiteur l'assomma à coups de b&ton. Le mulâtre ne tui indigné, pouvant rendre les coups, porta plainte directe au gouverne'r. Ce dernier, indiplus ta manda le avoir créance au motatM. Le goablanc, gné encore, après payé substitué tiasi aux droits dn créaMcier le débiverMur, orig taire, interpette teur pour avoir battu le mulâtre !e blanc lui répond avec arrogance, se fondant sur ie droit du matAtM t'insetenoe qo'U avait de répnnMr qut a ose lai demander
son dû. et exige
Le son
lui fait savoir alors qu'i~ est devenu son gouverneur immédiatement le blanc d'arn'avait point créancier, payement sur tui. tt est sans à son le comte tour, gent frappé pitié par d'Ennery qui !e contraint a aller chercher de suite te montant de la créance. Aussi était-it détesté des colons! Mais son tombeau est respecté au Port-au-Prince.
INTRODUCTION.
6<t
exige que le mulâtre qui leur manque et il y a une sorte d'humanité champ, l'humilier puissent par un châtiment à l'insulte portionné » H serait donc
soit
puni
sur-le-
à permettre
qu'ils et
prompt
pro-
(~).
et plus juste, que le plus convenable de la colonie continuât à garder, comme gouvernement le silence <Mr les insoiences autrefois, des particulières WMM<rMet sur les suites qu'elles sauf& punir auraient, les blancs
en les maltraitant, qui, envers eux d'une violence
pables
se rendraient
couet à les
dangereuse,
comme meurtriers. poursuivre » Les WttMtr~MM sont en général bien moins se sont attribuées que les mulâtres, parce qu'elles des blancs un empire plupart Elles aimont les blancs. » Elles
sont
qui rendent qui viennent tout dans » Les beaucoup retrancher
les maladies
le plus
qu'ils
de
sang.mélé filiale. piété sur leur luxe
mulâtres avant
et compatissantes services aux jeunes fortune
que les de mourir, précieux,
éprouvent. comme ont a
vu
des
acheter pour (blancs) n'avaient
pères et faire celui
la
il y en a gens
à Saint-Domingue,
On
sur
sur le libertinage.
charitables
de grands chercher
gens de
fondé
dociles
à ces enfans
(blancs) sur-
les
nègres, mulâtresses
des
encans
pu affranchir le don délaissés,
de la liberté.
(b) « A Paris, où te manquement d'un homme du &<M peuple envers son est Msupérieur toujours puni de priMa, y a-t-il un seul cocher de fiacre qui M ne préférât dit coups de canne à dis jours de pr~oo? Et oombien de fois H subit-iU'un et l'autre? n y a cependant une grande différence politique M entre un cocher de /!<Mreet <«ttn<tM<fedt~ co~onM. M Assnrément, si Hilliard d'Aunerteuit vivait encore, it trouverait une plus grande différenceentre Haïti et Saint-Domingue; et nous ne savons si, à Paris, il lui serait faeite <ie trouver des cochers de fiacre qui préférassent dit coups de canne à dix jours de prison.
~SOS<W~t;MM.
62
ÉTUDES
SUR
L'HISTOIRE
D'HAÏTI.
~/M MOMC qui Cp~M~<! ~tMMMMtCM< une mulâtresse descend du rang des blancs et devient l'égal des affran»
ceux-ci
le regardent même cet homme est méprisable.
chis
comme
leur
inférieur
en effet, » Celui
se manquer à luiqui est ass3z lâche pour est encore de manquer même, aux lois de plu:, capable la société; et l' on a n:MO~, non-seulement de mépriser, mais
encore
de
par intérêt sallier.
ou
la
soupçonner par
probité descendent
oubli,
de
ceux
jusqu'à
qui, <e w~-
» Il y a dans la colonie environ 300 hommes blancs ~on~ à des filles de sang-mêlé; sont nés plusieurs ils rendent malheureuses ces femmes gentilshommes la CMptd~e leur a fait épouser; encore, plus malheureux quoique Tout ce qui les entoure devient que
de regret, tout les plonge dans
ce qui doit la tristesse;
ils sont moins
eux-mêmes
dignes de pitié. eux des objets
pour consoler les autres
ils éprouvent rien de plus
sans
hommes, cesse les
du ca?Mr. Est-il accablant supplices pour des pères, l'être à des enfans que la honte de donner de remplir aucunes fonctions et conciviles, incapables damnés à partager l'humiliation des esclaves (c). Il devrait affranchis blancs, nuls,
ou quant
être
aux dé f endu sous des peines sévères, et filles de sang-mêlé, de se marier à des du moins, de tels mariages devraient être aux
effets
civils;
la police
et les
lois de la
(c) « Des enfans procréés de semblables mariages ont cependant quelquefois » servi en qualité d'officiers dans la maison et dans les troMpMdu roi; mais » à présent il y a trop de cr~ote~en France, pour qu'ils puissent conserver » l'espoir d'en imposer à l'avenir sur leur origine. n Avons-nous raison de dire que ce sont les colons qui ont toujours provoqué de t'autorité royale des exclusionscontre les affranchis et leurs descendans, qui ont poussé aux rigueurs contre eux dans les colonies, aux barbaries contre les esclaves?
INTRODUCTION.
colonie
ne
doivent
avouer
point » Il est vrai que l'édit code noir, aux permet
(~
de semblables
unions.
de 1685, vulgairement appe!é blancs d'affranchir leurs néet de légitimer ainsi les er<fans
gresses en les épousant, naturels en auraient mais cette loi e~ M<qu'ils eus; de négresses jette à de grands abus. Combien n'en ontelles pas profité toute la fortune de pour s'approprier leurs maîtres abrutis dans le libertinage, et incap&bles (le se soustraire à l'empire donne sur les 4mes qu'il faibles et séduites sans rougir? Les qui s'y sont livrées biens
à la passion f amilles ont été sacrifiés sont devenus le prix de la débauche, et des ~o~M yMpcc<a~ sont échus avec les plus belles terres, à des ~MM~'M Il faut prévenir la suite un abus auss~ ~t~ pour et si contraire à l'esprit des anciennes dangereux lois, eu pour qui ont toujours nécesobjet la conservation saire des <~M et des rangs 1. » On a déjà voulu réprimer cet abus, et l'on a défendu aux affranchis et gens de sang-mélé, lei t de prendre noms des blancs (r~~CM< rendu en 1773, par le général et l'intendant, MM. de Vallièreet de Montarcher, et enregistré éviter croyait
dans
les
deux
conseils
On supérieurs). la confusion des rangs et
par ce moyen des familles; mais est-il quelque autorité d'emcapable les mulâtres et leurs descendans pêcher de porter les noms qui leur appartiennent de la naispar le droit mariage
qui leur de leurs
puissent
à l'avenir
sance,
En
t790,
Bauvois,
ont
été
transmis
par
une
suite
du
pères? Il faut donc ~M~cAct' qu'ils ne se prévaloir de ces droits, e< ne point membre
du
conseil
supérieur
et
de
l'assemblée
pro-
vincialedu Cap, fit un livre où il propo'Mntde retirer aux hommes de couleur tous les biens qu'ils possédaient, pour tes réduire à la domesticité.
64
ÉTUDES
SUR
L'HISTOIRE
D'HAtTT.
eMa?-nt~MM, en épousant M'M~Wr que des blancs se ~radeM< des négresses ou des filles de MM~flégitimement » Non-seulement il ne doit point être permis aux et quarteronnes mulâtresses à négresses, de se marier des MoMM,
est yeceMa~
qu'à l'a venir, ~s<eM< dans l'esclavage.
griffes et marabous » Si la liberté
ost pour un esclave compense que l'on puisse imaginer, qu'il est peu d'actions dignes de cette faut
tous les nègres,
la plus grande réi! faut convenir il ne
récompense;
les aCranchissemens, donner pas ItipHer la liberté à un nègre pour avoir bien fait la cuisine ou frotté les meubles dix ou vingt ans; c'est un pendant abus.. donc
» Les seuls dans
des
exemples celui qui, évident, sienne esclave
doivent être ceux qui, affranchis nègres occasions auront donné de grands urgentes, de respect et d'attachement pour les blancs
aurait dans un péril sauvé, par exemple, la vie d'un homme de la aux risques blanc serait de la liberté. tel Le prix d'un digne
serait
remboursé
à son
sur
maître
ies deniers
il lui serait permis de se marier publics; légitimement à une MtMMtr~e (d) (non pas à une M~rcMe, remarquezle motii bientôt). le on en verra et on lui assignerait une gratification
de le faire
capable
subsister
dans
l'état
Ce voeu a été entendu sous le gouvernement de Louis XVI en <778. deux ans
la publication
après
du
livre
de l'auteur,
une
ordonnance
fut
rendue
a cet
effet. Et à i'assemb!ée coloniale de Saint-Marc, en i790, Thomas Millet fit la motion de contraindre tous les blancsqui épouseraient une femmede conteur. à prendre un nom africain, comme les mulâtres y avaient été contraints par t'ordonnance
de
MM.
de
Vallière
et
de
Moutarcher.
(d) « En faisant considérer la permission de se marier légitimement comme Mune récompense, ce lien, trop profané de nos jours, le mariage, deviendrait M plus
respectable;
il deviendrait
l'objet
des
désirs
de
presque
tous
les jeunes
M amans; ma;s il sera dans l'avilissement, tant que l'on ne joindra pas les » ressorts politiques aux commandemens religieux. 1)
INTRODUCTION.
63
de liberté.
A l'égard des nègres qui leurs maîtres, ne sont-ils pas assez vie douce que la reconnaissance, qui de
leur
maîtres? ni
leur
affranchissement, Il ne faut donc
à quelque
pas
auront
servi
récompensés par la aurait été le motif
fera
que
bien
trouver
sous
aucun
chez
ces
prétexte,
les maîtres que ce soit, puissent, des services ordinaires, pour récompenser et dont tout homme est capable, obtenir la permission d'affranchir des nègres encore se mariant jeunes, avec des qui. prix
ou négresses libres, acheter des négresses droit
du
libres
abusant esclaves
forment
mariage, semblables
d'8 l'édit
en tout
et les
de
1685,
pour par le
affranchir
une
d'hommes population à la race des esclaves.
» Mais la colonie sans
ne pouvant pas être bien constituée une classe intermédiaire entre les esclaves il faut que cette classe soit absolument
conserver
et les ingénus, <MMc<e de celle des esclaves, comme
individuels,
par
par les signes les droits civils.
que cette classe soit ~m~, c'est-à-dire et pour la rendre posée de t~MM~; mencer par marier tous les nègres ~7dans la colonie à des fMMM<r~~ négresses la liberté
~'M à tous
il faut
ensuite
les mulâtres,
Il faut
et donc
entièrement
com-
il faut comtelle, à présent existans
assurer enfans
extérieurs
les MM~M
da
les avantages de la faiblesse
de des
Hilliard d'Auberteuil se récriaU contre la toute-puissance des gouverneurs et des intendans, qui portait bien des pères de famille, parmi tes blancs, à donner leurs filles en mariage A des créatures de ces mais il trouvait tout s)mp!c de contraindre les nègres et les administrateurs; mulâtres à des femmes de leurs classes, contrairement à leurs sentimens. C'est épouser nègres et mulâtres n'étaient pas des êtres sembtabtes aux blancs.Le code que, noir défen dait cependant d'user de contrainte à cet égard. Et voyez comme le préjugé U venait J'aveuglait de dire qu'il fallait que tous les yW~ fussent esclaves. Or, tes liaisons qu'il indiquait entre les deux classes libres de couleur, devaient produire seulement ce que les blancsappelaient griffes ceux-ci seraient cependant des hommes libres. Il'I\
T.
1. g
<
>>
06
ÉTUDES Il.
SUR
L'!HSTO!RE
D HAtTï.
et qu'ils doivent aimer puisqu'ils En les laissant en esclavage, c'est des nègres le respect qu'il faut leur
colons naître.
les ont affaiblir
fait dans
l'esprit les blapes ~ac~.
inspirer pour tout ce qui proche des blancs doit leur paro~rc e'ïx-mémes ce qui pro(Et les blancs méprisaient
cédait
d'eux!) » Tous les affranchis
étant
ainsi
muldtres
ou
fils de les escla-
on ne pourrit
avec plus les confondre ne pourront ves, et les nègres qui seront en marronnage Le:i deux classes seront distinctes et séplus se dire libres. et il ne peut en résulter qu'un grand bien. Jamais por~, muldtres,
aucun
muldtre
n'a été accusé,
poison.
L'attachement
jamais mêmes
relâché;
l'espèce » îl
ils
ni
du crime de complice des ?MMM~es pour les blancs ne s'est
conserveront
à
plus forte encore plus
raison
les
<~<ac~ de quand ils seront ne l'ont été jusqu'à nègre, qu'ils présent*. ne peut donc pas y avoir d'inconvénient à déclasentimens,
rer <OM&les muldtres à la charge compagnies d'y servir
même, a~a~c/tM par leur naissance dé fournir des hommes dans les pour servir de maréchaussée et de police, c'est-à-dire
trois ans, et de pendent fournir dans chacune des parties du Nord, de l'Ouest et du Sud, une compagnie de chasseurs, de 50 composée hommes, pour donner la chasse aux nègres marrons (voilà le but,
chacun
clairement
à leur
tour
des avantages
exprimé,
à accorder
aux
Diviser pour t'<~<y/ « Ajoutons que, bien diffërettta de ~a législation M française, ia tcgistation » aux proportions d'un
» » » »
espagnole système
n'avait
potitiqna.
!e préjugé pas élevé KHR nv~it pensé que
de
la coM~r
~armottM,
et,
autant que possible, la fusion des différentes classes de la population, étaient un moyen de gouvernement, pet~trc moins profond, mais pour le moins aussi rationnet et aussi politique que la combinaison traditionnelle du divide et impera. » (M. Lepelletier de Saint-Remy, p. 5? du t. i") a dit le générât Pamphite de Lacroix (page M5 du GoMf~Mcr, c'est f~MMM, tome t~.), moins que cette maxime ne doive pas être appliquée & la race noire.
INTRODUCTION.
mulâtres),
CI
généraux,
~7
et garder, sous le commandement les frontières qui nous séparent pt
l141Tl1~n
a~»n
~n,
1'11.]-
1
.1--
1-~
des prévôts de la colonie
espagnole. ». D'ailleurs,
et d'après ce que je propose, on pourra s'en fier sur la distinction des rangs et le degré de nuance, à l'orgueil qui ne perd jamais ses droits, et à l'exactitude des registres publics. » L'affranchissement frein
à l'avarice
blent
tenir
dans
de
naturel
quelques leurs maisons
des hommes
mulâtres
serait
(~OMC~) qui
un sem-
fabriques <~WM~rc<, et qui, mettant à contribution ceux que la faiblesse en a rendus le plus méprisable pères, font authentiquement de tous les commerces que l'on puisse imagiper (ils vendent ordinairement 3000 livres un mulâtre à la mamelle). D'un autre côté, il arrêterait tous les abus qui résultent de ces
de ces fidéi-commis indirects, avantages tacites faits en faveur des négresses et de leurs enfans bâtards, que-dans l'état actuel on ne saurait et qui enempêcher, lèvent OMa? légitimes ~r~te~ des biens co~t~a~, pour les donner à ceux dont la condition est de travailler per» sévéramment.
en voyant le soin qu'a pris Hilliard Yr'ument, d Au. berteuil de constater le despotisme du gouvernement colonial à de ne dissimuler en rien les Saint-Domingue, mœurs vicieuses des blancs en général, leur avarice, leur cupidité, leur orgueil. leur tyrannie, leur cruauté envers la race noire; et, d'un autre côté, la peine qu'il s'est donnée la bouté native des nèpour faire ressortir leurs gres et des mulâtres, sociales. qualités tachement on serait pour leurs oppresseurs, se demander si cet Européen instruit, éclairé,
leur tenté
atde
observa-
i
ETUDES
tour n'a
des faits pas
eu
SUtt
lumes
la secrète
non;
il suffit
d'Ililliard
que tout ce qu'il pres dont
convictions,
conque fortune, nés.
D'HAtTt.
monstrueux
en écrivant colonial vient de lire, et qui ironie. Mais,
L'HISTOIRE
la pernicieuse
sous ses yeux, 1 qm se passaient intention de foudroyer le régime les étranges propositions qu'on ne seraient alors amère qu'une
do lire
avec
attention
les deux
vo-
d'Auberteuil, a dit n'était du
rester convaincu pour de ses proque le résultat suivi dans les colonies, système
influence
l'âme de quipervertissait y passait pour s'établir, pour courir après cette ces biens, objet de tous les désirs les plus euré-
en soit, nos lecteurs Quoi qu'il reconnaîtront facilement que, dans la crainte d'affaiblir les pensées orgueilleuses des colons, et pour mieux inferexposer le régime nal à l'aide duquel ils tenaient sous le joug la race noire tout entière, nous avons dû citer tout au long les passages du livre publié d'Auberteuil. Une anapar Ililliard étendue lyse, quelque qu'elle pût être, n'aurait jamais convenablement le texte de cet auteur; remplacé elle eût pu paraître exagérée, même. Partie intémensongère ressée dans les questions de que nous nous proposons nous avons dû présenter traiter, le régime colonial dans toute
sa nudité,
le faire
Et d'ailleurs, apprécier. écrivant d'éclairer notre pour essayer pays sur ce passé si fertile en enseignemens et n'ignorant précieux, pas les documens sont rares en Haïti, que nous ne devons d'être pas craindre long dans l'exposé de ces antécédens pour
de son histoire, parce que notre but est de faire ressortir aux yeux de nos le mérite, la gloire qu'ont concitoyens eus nos pères en brisant les liens qui les tenaient en-
R
tNTRODUCHON. chines
1..In~"
J1la servitude,
dans
d'hommes
trop
longtemps
pour
~)1(~)
s'élever
a leur
dignité
méconnue. vu.
Dans
ce but,
nous
allons
faire encore
les
compléteront maintenant
mais précédentes; dans les écrits qui ont au début de la révolution.
opprimés, Le plus
constant
des citations
nous
qui
les
prendrons la cause des
plaidé
des
Amis des no~ Henri Grégoire, curé d'Embermenil, devenu évêque de Blois, en présentant en 1789, à l'assemblée nationale dont il était membre, un mémoire en ~cMr couleur ou M~-f~~ de établissait ainsi les privations Saint-Domingue, imposées à cette classe « Défense » vrerie. » Défense » Défense
d'exercer
d'exercer
certains
métiers,
la médecine
de porter des noms des noms o/Wcot?~
» prendre » Injonction
aux
et la chirurgie. européens,
injonction
de
notaires
et autres hommes )' publics, de dans leurs actes les consigner qualifications » de WM~r~ libres, quarterons etc. libres, sang-mêlés, » Défense de manger avec les blancs. » Défense de danser après 9 heures du soir. » Défense d'user des mêmes étoiïes que les blancs. » Des archers de police furent commis à l'exécution de les ~cnus
d'Afrique
curés,
comme l'orfé-
donnaient des noms n~w~ aussi
prodiguaient-ils
le
nom
des
~<.Mà tettrs escta~s des
des
Sylla, Scipion, César, des Socrate, des Cnton, des rumpcc. des SaU.rnc, des Mentor, des Télémaque, etc., etc.
1
70
»
ÉTUDES
ce décret
on
SUR
L'HISTOIRE
les a vus
sur
» portes même des églises, » personnes du sexe, qu'ils
b HAtTt.
les
places
arracher
aux
publiques,
les
laissaient
vétemens sans
a des
autre
voile
»
que la pudeur. Défense de passer 3n France. » Exclusion de toutes et emplois charges publics, » soit dans la judicatu re, soit dans le militaire; ils ne » peuvent aux grades plus aspirer d'officiers, quoiqu'en » général on les recon naisse pour gens très-courageux » On ne veut pas même dans les compagnies de que, »
ils
milices,
soient
confondus
avec
les
blancs.
» que soient leurs leurs vertus, richesses, » admis aux assemblées point paroissiales. » spectacles, ils sont à l'écart, le mépris » jusqu'à » hommes, »
Des
ne
qui
aux
leur
blanc
qu'on
faisait
trembler
par
France,
autre,
non
content
autre
» huflemens les
arrachait
libertinage. faisait sans
de
ses
plantaticns,
poursuit
leurs
que
les
tous
rapproche
égaux.
»
connu
par
les esclaves
sa férocité,
désobéissans.
a ce tigre.
en
» négresses, leur » d'un honteux
dans
menacé
les
les
malheureux
plus
tous
Dans
assignées.
si bien
renvoyé
» nègres. » Tel
Tel
était
de les vendre fut
sont
encore
nègres
maitre
). en parlant » Tel autre
religion y trouver
doivent
« Tel
)) d'être
la
distinctes
places
Et quant
»
où
l'église,
ils
Quelles ne sont
M. d'Ennery, s'il continuait
d'accabler encore
cesse
gouverneur,
de le
à /M~r
ses
travaux
ses
honteux
salaire
des plaine dont le sang ruisselait esclaves, celui il crie ou, comme d'Abel, repentir
la
INTRODUCTION.
» »
table
»
lambeaux. »
» »
son
vengeance;
Tel
de
autre
écrit
et
et
les
de
couleur.
le
du ce
ensuite
de
dont
les
jambe
à
laissait
en
sur
des
~r~M~~ mulâtre
faire
chairs
servir
à
tombaient
nègre
p!ace
en
coupable ce
jusqu'à
que
»
1791
janvier
titre
pour
se
tout
l'amputation.
publié
portant
progrès
vénérable
Julien
par
0~n;a~(MM
CO~~M
confirme
blancs toutes
Ray-
sur COf~rc les
fon~me les
hommes
assertions
du
Grégoire.
fait la
remarquer
colonie
les
d'e~o~),
quaient
Julien
pas
que de
sous
(connus tiers,
et exigeât
un
mond'
une
cassait
gangrène
Dans
de
malheureux
marronnage,
la
Il
ces
par
était
plaisir
7{ .o
les
dénominations
préjugé
de de
basse
de
l'origine
Saint-Domingue,
gens ce
dans
de
sociale, parce
colons
premiers
boucaniers,
extraction
la couleur,
rétablissement
que,
de ne
prati-
dépourvus
homme de couleur, Raymond, avait été envoyé en France où il une brillante éducation. reçut De retour il fut en butte à Saint-Domingue, des vexatioos de la part de quelques blancs moins instruits qui, que hu et jaloux de son mérite, se pturent à lui faire sentir le poids du de In préjugé couleur. M. de BeUecombe était alors gouverneur cat généra) homme juste et généreuï, aux nègres qui venait de garantir établis dans la montagne fugitifs de Bahoruco, nne liberté leur acquise par J. Raymond courage, a engagea retourner en France pour y plaider la cause de sa ct.sse. Riche propriétaire, il se dévoua à cette œuvre et se rendit à Paris, ~n t784; et bientôt. M. de Bellecombe, relevé de ses fonctions à Saint-Domingue, y fut aussi. Ce généra! le présenta au maréchal de Castries, alors ministre de la marine et des co)omes à qui J. Raymond remit un mémoire où il exposait la condition avi)i<~nt! de ta classe des affranchis. La révolution étant survenue, .i se joignit A Vn~ont Og~ et aux autres hommes de couleur aux ~M des fw<~ a Brissot faire surtout, pour admettre les rédamntio~. des affranchis a l'assemblée nationale d fit beaucoup d'écrits à cette époque, (tans te but qu'il puursu.vait. C'était néanmoins un esprit systématique, ne connaissant que les formes légales, recommandant sans cesse aux affranchis de prendre et ,h. tout ~a~tce attendre de ta~hcc et de la <~<~«e de t'as~mbtéc ne co.nprenationale, "a.tt peut-ctre <).. la révolution pas t.i port.c A qui s'o~r.nt Saint.!)ominruc. "y a joué un r~)c ttoHtiqxp, ('< nous en parlerons on'orc.
ÉTUDES
de
femmes
européennes avait envoyées
leur
qu'on
paraissaient tachaient
SUR
L'HISTOIRE
D'HAtTI.
ou agréant peu de la métropole,
plus que suspectes, ~i~ ~rt~a~~oo ~~m~ut
ces hommes 1 uu
i a
-t-ucs
prirent
quelques-unes dont les vertus grossiers p amumues
s'aty
au iis Ces femmes
de leurs pour compagres plaisirs. soin d'eux et prenaient leurs travaux et leur partageaient condition delà l'attachement colons que ces premiers eurent muiâtres pour les enfau< nés de cette cohabitation.
Ce fut
de 1685 time
là l'origine, lequel Louis
par entre les deux
administrateurs
motifs
de
l'édit
le mariage légiraces édit prcvoqué'du reste par les des colonies et les conseils supérieurs
à cette époque viron 500 affranchis, qui,
la cause, les XIV autorisa
reculée,
où l'on
ne comptait qu'enétaient favorables à cette classe. J. Raymond « Les colonies, ajoute que un peu avant » ia guerre de 1744, avaient uxé davantage les yeux de » la métropole, parce qu'elles produisaient déjà beauIl y passa coup. les femmes beaucoup d'Européens; » même franchirent les mers en grand nombre, pour » y chercher la fortune dont el!es étaient dépourvues » des mères y menèrent leurs filles pour les marier à de » riches colons. Leurs vœux furent souvent trompés. » Comme elles venaient sans fortune, bien des jeunes » gens qui passaient dans les colonies pour y acquérir )~ des richesses, des filles de coupréféraient d'épouser » leur qui leur en dot des terres et des esclaportaient » ves valoir. Ces préférences qu'ils faisaient commencè» rent à donner de la jalousie aux femmes blanches. » Inde mp. Ces se changèrent en haine. jalousies On » voyait alors de jeunes gens de famiiïe et r't beaucoup » grand nombre de cadets de noblesse des filles épouser » de couleur dont tos parctis ctan'nt d<j\cnus et riches,
INTRODUCTION.
73
se trouver,
1
par ce moyen, aisés et à même d'augmenter » leurs fortunes. Une partie des enfans de couleur de ces mariages et associations » qui résultèrent était en France ? envoyée par leurs pères, soit pour les faire ') élever, soit pour leur faire des professions apprendre aux facultés de leurs » analpgues parens. » La paix de 1749 attira dans les Iles un grand nom»bre de familles blanches bientôt le qui adoptèrent » ressentiment et le préjugé blancs comque les anciens à manifester contre les gens de couleur, ? mençaient et » que leurs » menter. » La )) cette
paix époque,
fortunes
croissantes
de 1763 on
lui vit
donna revenir
ne
faisaient
de nouvelles dans
les
qu'augforces.
colonies
A
toute
)) cette jeunesse de couleur qui avait reçu une bonne dont plusieurs )) éducation, avaient servi dans la maison » du roi, et comme officiers dans diSérens régimens. » Les talens, les qualités, les grâces, et les connais)) sances que la plupart des ces jeunes gens possédaient, » et qui faisaient la censure des vices et de l'ignorance » des blancs des lies, furent la cause même de l'avilis» sement où on les jeta. Les so~ ~e pardonnent » pn<, ni les ucr<M. Aux humiliations ~rotM )) blancs accablèrent cette jeunesse de couleur, chèrent » nassent
à joindre des ces opprobres,
» et l'industrie » Il y avait, grande » couleur.
de cette
lois qui classe.
oppressives étouaassent
pas f~dont les ils cher-
qui sanctiontous les talens
comme
une je l'ai dit, a Saint-Domingue, de blancs mariés à des personnes de
quantité On accabla
ces blancs
» qu'on arrêta subitement )) nature des lieux, et qui
de
si cruels
ces associations nuraictn
mépris,
dictées
par la
fait rapidement
peu-
74
ÉTUDES
SUR
L'HIST(MRE
D'HAÏTI.
» pler et prospérer ces ites. Vous observerez combien » une pareille marche a dû faire propager le concubi_II~·· Nlnnn.11'1_1..1.1_ UVI." JO¡; arruria;r3 "{;)UI{;)U" J(11l {;) nu.:¡v,
A °JOUJU'.
U!«IIULtHUHJ
t
» Ja peine sur les fr lits innocens qui en sont provenus. » Plusieurs blancs ayant eu des enfans avec des filles » de couleur, voulant eux et leurs enfans. à s'arracher, » ce mépris injuste, s'établirent en.France avec elles, et » par un nouveau » fans. Qu'imagina )) arrêt du conseil
ils légitimèrent leurs en"nariage, .a jalousie des blancs ? On surprit un défend ces mariages. TM~me en qui
» ~roMce; et depuis, » de marier ici des » ches. »
« Que
dire
de
on
vit des
hommes
l'arrêt
refuser a Paris, avec des blan-
curés, de couleur
du
du
conseil,
5 avril
1778
» (se us Louis XVI), par lequel-S. M. étant informée » que quelques-uns des noirs de l'un et de l'autre sexe, » qui se trouvaient en France avant l'édit du 9 août 1777 » (sous le même leur roi), par lequel F~t~cdu royaume » est interdite, se proposaient de contracter avec mariage » des blancs, ce qui serait contraire au bon ordre de toléo rer, /hï<d~/e~e tous ses sujets blancs, de l'un et de » l'autre avec les noirs, musexe, de contracter mariage » M<r~, ou autres gens de cot~eMr On peut dire,
comme
on
peut
prouver
par
des actes
M. LepeneticrdeSaint-Rémy, tome t"~ page <07. extrait du tome 5 des Los e~cofMtttuttOtMdes colonies, page 821. Cet cdii ou déclaration dn 9 août ~777, fait connaître qui a ~)~u'! de t'autorité royale ta défense fatUau?
noirs
«
Il nous
»
<~
et
aux
a donc
d'entrer
paru'qu'il de ~M co~n«:
habitans
') /PA' HO~s',
mulâtres
étoit
en de
France. ttu<re
r~ d~/c~dHNf
Dons
ses
considerans.
il est dit
aux .w«t<;t<<t<< M<yeMf} de de/'cfet' rcn~'< de tx~fc <t~"<s t'o/funfx'
C'<
.j
INTRODUCTION.
officiels,
75
le gouvernement royal et par conséquent nranchis,
que
tion dec 1
car si i on ne voulait
a aggravé ta condicelle des esclaves les premiers, c'était
pas favoriser encore plus les fers des autres.
pour pouvoir river est avéré aussi, d'après que les créoles suivaient les hommes teuil,
le témoignage blancs résidans de couleur
d'Hilliard
Mais. il d'Auber-
en France, de
y pourhaine et de
leur
leurs
Au commencement de la révolution, les préjugés. colons n'ont que trop redoublé d'intrigues pour égarer favorable à l'émanl'opinion publique qui s'y montrait de cette classe. C'est donc à ces colons, cipation politique créoles ou Européens, devenus riches et puissans, enorsociale dans ces contrées où la gueillis de leur position main de l'esclave faisait fructifier les terres, que l'Africain et ses descendans ont dû leur avilissement. Que
les colons
français
en fait à Saint-Domingue c'est ce que personne
aient
trouvé
établi l'esclavage par les Espagnols,
déjà colonisé ne révoque en doute.
aient Qu'ils maintenu et
de ce fait accompli, l'aient qu'ils étant guidés et la cupidité, empiré, par l'intérêt ne peut non plus contester. que personne pronté
Moreau
de Saint-Méry
qui,
c'est
ce
dans
son précieux ouvrage fois au sort plus d'une
sur Saint-Domingue, a compati des esclaves et des affranchis, et qui s'est faits honorables les uns et pour pour aussi
plu à citer les autres,
des dit
« La première observation l'existence de qu'inspire » cette classe c'est que ce fut au sein de (les affranchis), » la France de la serqu'on fit des lois pour le maintien » vitude des Africains en Amérique que ce fut la France les produits du commerce qui songea à s'approprier de la traite des noirs interdit <mx <'oloqu'il <~st même
ÉTUDES
» nies
SUR
L'HISTOIRE
I/HAÏT!.
de faire
directement; que le gain de ce privilé~ » exclusif a été pour la France, et que les colons ne doi? vent qu'à eux seuls ft~c de l'affranchissement, de eo heureux » pacte qui i rétablit un esclave dans les droits » de l'humanité, qui donne au maître le moyen de satis)) faire sa justice ou un sentiment de générosité qui » tourne au profit de l'esclave et qui ajoute à la force des colo nies, etc. » politique Si les colons français ont trouvé l'esclavage déjà établi ils ont trouvé aussi l'affranchissement parles Espagnols, en cours d'exécution, un siècle avant leur établissement à Saint-Domingue. Ce n'est donc pas à eux que l'on peut attribuer l'initiative de cette mesure réparatrice. qui rétablit un esclave dans les droits de mais l'humanité, aux Espagnols. Mais, n'est-il « Octroyons
» » » »
pas vrai aussi aux affranchis
que le code noir disait les M~tes droits, priviléges et immunités dont jouissent les personnes nées libres; voulons une liberté qu'ils méritent et qu'elle acquise, en eux, tant produise pour les personnes que pour leurs biens, les w~t~ de la liberté effets que le bonheur naturelle cause à nos autres sujets. Déclarons les affran-
» chissemens
faits
»sance
nos
dans
» besoin » ges »pays » les Ces
de lettres
de nos autres de notre
dans Hes
nos lies leur et les esclaves
tenir
lieu
affranchis
de naisn'avoir
de naturalité sujets
obéissance, » pays étrangers.
pour jouir des avantadans notre royaume, terres et encore qu'ils soient nés dans
libérales dispositions n'étaient autre chose que l'adoption par le monarque des dispositions français, des lois espagnoles du i5 avril ~0, 31 mars 1563, 26 octo. brci6U.
INTRODUCTION,
voulait
Que favorable in fusion
7 y 1
donc
le code
à l'affranchissement des deux races
noir,
dans
cette
des esclaves? d'hommes
colonies
si
partie
Evidemment. habitaient les
qui accordés
françaises, par les avantages à ceux qui à la liberté. En cela, ce code parvenaient les développait du christianisme principes aux hommes qui enseigne à se considérer comme des frères pl usieurs de ses articles de cette louable témoignent du !é"isiapréoccupation teur. notamment celui qui est relatif à l'observation des dimanches
et des fêtes,
ne devait
exiger aucun le mariage prescrivait esclave
dont il
Mais,
si les
aurait premiers
où le maître travail entre
ne pouvait,
de ses esclaves, homme libre
ou plutôt et celui qui
et la femme
eu des enfans. administrateurs
des
colonies
se
montrèrent
à seconder les vues du gouvernedisposés ment royal à cet leurs successeurs ne furent égard, que à trop empressés les préjugés nés dans ces adopter pays lointains, par l'effet de cette corruption morale que l'esLa plupart clavage engendre. d'entre eux, partageant les idées matérialistes qui ont signalé le siècle de Louis XV, étant grevés de dettes ou officiers sans fortune, avaient un intérêt à favoriser les injustices puissant des colons On peut même dire qu'à mesure relique les sentimens gieux perdaient de leur empire dans la nation française. tous tes vices de l'égoïsme, de la cupidité, qui résultent de l'avarice, les cœurs des dominateurs gagnaient des colonies. Pour s~en convaincre, il suffit de comparer les colonies françaises à celles de l'Espagne, où les hommes <!e la race africaine ont toujours été mieux traités, par l'inuuenee de la religion Et de nos jours, n'est-ce pas à H est bien constant que les Espagnols n'ont jamaisconnu les distinctions » ce couleur; car, dans tes possessions espagnoles, les btancs, les hommes de
"O"
1
78
MHM;S
SUR
L'HISTOIRE
D'HAÏTI.
a dû l'honneur l'esprit religieux que la Grande-Bretagne d'être entrée si franchement, si libéralement dans la voie de
de cette
1 émancipatioo formée en çaise,
race?
La commission
a démontré
1840,
cette
fran-
vérité
d'une
manière
dans son lumineux incontestable, de rapport 1843. Mais, si les prêtres catholiques à Sainteux-mêmes, oublièrent leur mission sur la terre pour deDomingue, venir
possesseur;
vices
> d'esclaves,
nant
dans qui régnaient que les gouverneurs,
aient
subi
l'influence
tous les pratiquer cette colonie, il est pas étontes intendans, les magistrats pour
de atmosphère
corruptrice
où ils
vivaient.
lit les réflexions
rsqu'on
judicieuses sur les actes qui honorent buint-Méry, la race noire, qu'il reconnaît susceptibles élevés, en qui il démontre l'intelligence
de Moreau
de
les hommes
de
de sentimens leur
qu'on
dé-
niait
lit les passages où cet esprit éclairé lorsqu'on l'utilité de ces hommes la prospérité proclame pour matérielle des colonies, leur dévouement à la métromême, on ne peu!, que déplorer pole et à Saint-Domingue du préjugé de la couleur l'aveuglement (qui dégrade encore ceux qui s'en font une sorte de religion plus en apprenant politique que ceux qui en sont l'objet), n'a
qu'il M
pas
montré
dans
sa
en
conduite,
France,
..r et les noirs libres parviennent indistinctement aux emplois civiis.
unitaires, » dans leurs
et même
car
ecclésiastiques; de l'Amérique possessions
t. 2, p. 1 t 2.) « Des hommes, dit-il,
il y n des noirs revêtus du Sud. de » (Paroles
de l'épiscopat Sonthonax aux
Débats,
tels
que
Lnsneau
(mu!ahe)
accusent
de
rigueur
un
» pr~u~ qui ne leur permet jamais, ni a tour descendance, l'espoir de se con» fondre
avec
ceux
dont
une
oohte
et
onéreuse
hospitaHté,
et
une
conduite
» que tout le monde estime, tes rapproche sans cesse, » (Description de SaintDomin~u'\
t.
?,
p.
794.)
INTRODUCTION.
t 7<)
cette
sensibilité
dont
il a fait preuve dans son ouvrage de Saint-Méry s'est réuni aux autres
En effet, Moreau colons du c~ ~a~Mtc.
à Paris,
et aux
membres
de la
faisaient,
auprès les commissaires
aux démarches pour s'opposer que de rassemblée nationale constituante. des affranchis, dans le but d'obtenir
leur
aux
députation
coloniale,
assimilation
comme le voulait blancs, le code noir. Dans le bureau de la députation de particulière en 1789. il a protesté contre l'imputaSaint-Domingue, tion qui lui avait été faite, de s'être montré favorable à l'abolition de la traite et à l'affranchissement des esclaves, en faisant
n'avait remarquer qu'il pas fait la motioh, M~Me pour améliorer leur sort. Il s'est fait ensuite un mérite d'avoir réfuté le plaidoyer de l'abbé Grégoire en faveur de l'admission des gens de couleur à l'assemblée natioil a encore des écrits contre nale la société publié des ~MtM des noirs, dans le même but. Eh bien 1 que prouve cette conduite homme
indigne
d'un
éclairé?
C'est
créoles ou Européens que les colons, comme nous l'avons dit, ont toujours été les persécuteurs de la race noire, les provocateurs des actes de la métropole la condi::cn par lesquels malheureuse de cette race s'est de plus en plus aggravée. Moreau de Saint-Méry membre du Martinique,
était
créole
pt député de la de Saint supérieur
conseil
dans ces deux iles, par consépropriétaire d'un de ces privilégiés de la peau 1 qui, colon,
Domingue. quent
noirs
Dans l'avertissement mis en tÈLcd'une adresse de la sociétédes ~tn« des rassemble
nationale,
en
date
du
4 avril
cettesociété,dit « Nous d~oHerons comptctcment ce c<t
t7~t,Ctavièrp,
membre
de
(Moreau de Snïnt-Mery) Jo-x les
1
80
ÉTUDES
ie'trs
malgré
SUR
L'HISTOIRE
R'HAiT!
subissaient
lumières,
l'influence
du
préinté-
ini-méme à !a raison, qu'il dénonçai étant au maintien de la condition servile des opprimés n'admettait auct ne transaction avec ie siècle éclairé
jugé ressé il
tous
qui appelait tion. Moreau
tos hommes
de Saint-Méry, des Bonrsel,
Cocherel
à une
complète
était
enfin,
régénéra-
de la classe
des Hilliard
des
d'Auberteuil, des Dillon
des
des
des Page, des Brulley, etc. Ce dernier Pons, etc., dans une brochure disait, qu'il a publiée en i790 « Les efforts de la société des Amis des noirs, dont Gouy
d'Arcy,
» l'enthousiasme
mal
entendu
trouvait
dans
les prin-
» c~ de rassemblée les moyens de proppger nationale, » sa doctrine, encore aux dangers ajoutaient auxquels ? nous étions Les colonies ne peuvent exister exposés. M MMx <ra~; a démontré l'expérience que leur des» truction » MO~
totale
serait
la suite
de
r~aM~~eweMf
»
C'était ions
le règne des principes les coque redoutaient Aussi ont-ils mis tout en œuvre pour faire coma i'assembL
prendre
» <r(ït~ du ~M</< »
Mtt
celle
en note » qui
est
des
druit.s
e
nationale
constituante
la
coM~w de la peau /btt( ~ou~ontMr M~ double (r~t-
de
l'homme
et
de
ses
frères
« Si le sang africain ne coule pas d'" etc.
problématique,
que
dits.
proprement
M Et
les veines de M. Moreau, ce
»
Brissot, adressant une lettre a Barnave, en novembre i790, y dit « Il est tel député des fles à l'assemblée nationale(MM. Moreaude Saint') Meryet Cocherel par exemple), qu'il est impossible do des muM M(rM.On m'assure que dans les assemblées coloniales, etdistinguer dans les places les ptus distinguées,
il
existe
de
vrais
sang-m~tés.
mais
qui
ont
su
déguiser )) eur origine. Croirait-on que ces frères des muldtres sort les p!us ardens et » de leurs es pus hautains ~eta se eonroit fort bien,
ennemis?. parce
M
que,
déguisant
leur
its
se
mon-
origine, taient ptxs acitarnés, pour que l'on ne pût pas ;a soupçonner: catcut infAmc, ttxus
to;;iqub!
-11I1ROO:TIO:
déclaration
INTRODUCTION.
ni à
quée
m.
des droits
de l'homme
Saint-Domingue sans les perdre
françaises,
de
portunaient dans
l'ancien
auprès
des
législateurs
colons
sont
devenus
lait
au salut
noire
que
a été le résultat
clameurs,
bien
trop
gré, les instrumens
de ses
De même
qu'ils iml'autorité
opprimés.
n'y ont Contre leur
malheur.
ni
de même ils ont intrigué régime, de la France, les pour entraver d'entre eux monque beaucoup
généreuses dispositions traient en faveur des Les
ne pouvait être invodans les autres colonies
à jamais. cris, de leurs
leurs
royale
8i 81
réussi
pour
et passionnés, aveugles de la Providence qui
créatures.
Le
triomphe
leur ils veil-
de la race
de
la longue injustice du régime colonial. On l'a contrainte de recourir aux armes, et les leurs propriétés et leurs colons, richesses ont disparu de cette terre si longtemps abreuvée de larmes et de sang. Tout y a disparu, même la souveraineté l'autorité, du la France Et à qui
la laute?.
n'anticipons pas sur les événomens. en leur lieu démontrer les torts qui a provoqué résolution l'énergique
Mats, viendront
de l'entre-
prise
de rendre
Saint-Domingue loin de regretter
de
la
et alors France déli ait été jeté ainsi qu'un méprisant a toute la race africaine de la liberté, jugée indigne nous à cette pensée d'un Génie applaudirons extraordinaire, irrésistiblement desseins
indépendant
Les faits
amené
de la divine
à faciliter Providence
l'accomplissement sur cette race. Car,
des qui
peut ne pas voir la volonté de Dieu dans les étonnantes mesures à cette époque? employées est-il un D'ailleurs, seul peuple dans le monde w,vav 1 1: vvaW àll se av .r.i~ qui soit rua parvenu 1-C~ti~ régé'l' 1 6
1
M
KTU!~S
sans
nérer,
SUR
passe"
L'HISTOIRE
des
par
D'HAÏT!.
vicissitudes
enroyahtes
'?
exposées
sur
~ftt
Aux
notions
i état
a
lation remarques
1
faire
la
situation sur en
la
nous
que
des
toutes le
choses;
sur
son faites
les
désir
aux sur
composition,
particulières
et
que
éprouver
générai,
avons
i~aint-Dominguc,
concevoir
devaient
pulation
donnés
de
politique
propres
dans
générales
les
classes
d'un
aperçus
de
bien la
po-
changement que
mœurs
sont
qui
de
nous cette
chiffre
total,
joignons
dans
rancien
régime,
avons popules sur
< « J'ai A me reprocher one tentative sur cette cûtoniejora du Consulat. une grande Jetait faute que d'avoir voulu la soumettre la par force; je devais de ta gouverner m'3 contenter t'intermédiatre de par Toussaint. )) L'Empe. rpur avait d'autant cette faute, disait-il, plus à se reprocher vue qu'il l'avait <'t qu'eiïe était contre son inclination. H n'avait fait que céder à l'opinion du Conseil d'État et cette de ses ministres, entraîna criailleries des par formaient a Paris un < u~tM, qui et qui do ptus. ajoutait-it, gros parti, étaient tous et vendus à la faction ') (Mémcris! presque royalistes de Sainteanglaise.
1.
Hotcne.) « Une des plus grandes folies que j'aie faites, a continue a été l'Frnpereur, cette armée à Saint-Domingue. d'envoyer J'aurais dû ôter pour toujours la Je commis une grande possibihté d'y parvenir. une faute en ne erreur, grande déclarant pas Saint-Domingue libre, en ne reconnaissant le pas gouvernement tics hommes de c< )ieur. Si je l'eusse d'une fait, j'aurais manière agi plus conforme aux principes de ma politique. de Saint.PominL'indépendance );UH une fois reconnue, une armée je n'aurais pu y envoyer la paix; pendant mais lorsque la paix fut signée, les anciens les marchands et les spécucolons, /o<cur$ m'assi~gërent continuellement de leurs demandes; en un mot, la nation avait la rage <te recouv.er et fus forcé d'y céder. Saint-Domingue, Mais si je avant la paix j'eusse reconnu les noirs, me serais trouvé autorisé je par là ù refuser de faire aucune tentative cette pour reprendre chercolonie, puisqu'en chant à la recouvrer contre mon propre j'agissais jugement. M (O'Méara, dans l'exil.) Napoléon
1
('.es aveux honorent tn mémoire de l'Empereur f ils font savoir Napoléon tes colons furent les des rigneurs qu( toujours provocateurs contre employées la race noire. De notre cote. nous prouverons que le régime de fer étahti par Toussaint Looverture des tn nn du l'aunée <8(h). sous l'inspiration des colons, contribua à la conception de l'expédition beaucoup de <809.
i j j
j
INTRODUCTION.
83
de chacune des provinces plus ou moins prospère de cette colonie, sur les inclinations et les idées rédans chacune d'elles. Elles trouveront leur applignantes l'état
1
cation
dans
la suite;
causes
des événemens
et peut-être accomplis
ces renseignemens sur le commerce
Complétons
les productions, cette colonie, en
les
expliqueront-elles dans ces localités. par ceux fournis et sur les finances
sur de
1789.
Le territoire
de Saint-Dotuingue était divisé français en trois parties ou provinces celle du Nord, celle de l'Ouest et celle d~ Sud. Ce territoire une comprenait surface
d'environ
2,000
lieues
carrées,
tandis
lonie
que la code 3,200
une superficie espagnole représentait lieues carrées. Il était subdivisé en 52 paroisses plus tard le nom de communes.
portant
La partie du Nord était évaluée à 480 lieues carrées il y avait 21 paroisses. La partie de l'Ouest, à 820 lieues carrées, comprenant 17 paroisses. La partie roisses.
du Sud,
à ~00
lieues
« La partie du Nord, dit Moreau réels sur celles de l'Ouest avantages
carrées,
ayant
14 Fa-
de Saint-Méry, a des et du Sud. Il en est
à la nature de son sol et de son climat, et d'auqui tiennent tres qui sont dus à sa position géographique. Parmi les pré celui d'avoir de rivières, miers, on doit compter beaucoup de ruisseaux, de ravins, et de recevoir des pluies réglées. Le sol de cette celui dans
des
partie est généralement deux autres. Ce n'est
les parties
de l'Ouest
plus
productif que ne trouve pas qu'on et du Sud, d~ t .i~us aussi
84
ÉTUDES SUR L'HISTOIRE D HAtiTI.
fermes
que dans celto du Nord, mais ils veulent toujours 1 arrosement. de la partie du L'avantage géographique Nord c'est de se trouver placée au vent des deux autres. Le Cap reçoit et attire ports de la colonie. ment
plus de batimens que les autres Les denrées y sont avantageuseLa circulation du numéraire y est plus
vendues.
forme qu'elle quelque prendre, est presque sûre d'y être encouragée. )) La partie du Nord est la première que les Français aient établie, et elle est encore la plus importante par sa rapide veuille
et l'industrie,
qu'ailleurs,
militairement et par situation, parlant, par ses richesses sa population. On peut y compter a peu près 16,000 blancs de tout âge, dont p~M< des ~~a? tiers sont du MM masculin;
9,000
bre
d<MM chaque
<~
lesquels comme <net~c loin
gens
de couleur scjce;
et
libres, 170,000
presqu'en
nom-.
esclaves,
parmi
le rapport des M~r~ est à celui des négresses, 9 est à 7. Les nègres, en général, sont plu, indusmieux </a~. La culture est aussi poussée plus
dans
des progrès la colonie,
le Nord, qu'on tl faut
et l'art
de fabriquer point encore
n égale dire de plus,
y a fait dans le reste de
le sucre
parce que c'est la vérité, qu on y trouve une plus grande ~octa~t<~ et des dehors plus po~x. n y a même une sorte de rivalité jalouse, de la part de tOuost et du Sud à cet égard, et elle servirait, au bede preuve à cette observation. La plus grande frédes bâtimens quentation européens y place les premiers et partout où il y a des Français, succès de la mode; la Le luxe y a donc un culte trèsmode a ses adorateur~. soin,
du Cap, comme d un centré, qu'il répand ses jouissances et ses maux. » La partie de 1 Ouest, contenant le Port-au-Prince, de la colonie, elle renferme ainsi le qui est la capitale suivi,
et c'est
tNTRODUCTiOK. siège
du gouvernement
principal
8S
et de l'administration
générale. » Si la partie de l'Ouest de la partie du supériorité
est obligée de reconnaître la Nord sur elle, cette supérioà son tour sur la partie du Sud. Moins
rité, elle l'exerce éloignée rope
de l'abord qu'elle moins dangereusement
vaisseaux
venant
d'Eu-
la guerre, placée durant pas aussi voisine de la Jamaïque; plus le siège du ayant dans son étendue
parce qu'elle n'est et mieux cultivée;
la résidence
gouvernement,
des
d'une
cour
souveraine,
la
d'un habituelle elle tire de ces cirgarnison riment. une plus grande réunion constances, qui produisent et par conséquent d'individus, plus de consommateurs, des avantages » Les 820
la partie lieues carrées
du Sud
est privée. de la surface de la partie de l'Ouest contiennent à peu près 1~,000 blancs de tout âge, dont dcMd: tiers sont du sexe t?MMCM~; 12,500 gens de
couleur
dont
libres,
dont
culin;
les neuf seizièmes sont du ~ec masle rapport des esclaves, parmi lesquels des ~rc<M<, à peu près comme 8 est à
et 168,000 M~TM est à celui 7. I! résulte de ce calcul de l'Ouest partie celle de la partie que cette dernière face de l'autre.
totale de la que la population comme peut être considérée égale a du Nord, mais avec cette dinerenco
n'a
que les trois
cinquièmes
» La partie du Sud, prise en masse, a été établie des trois de la colonie. Aujourd'hui du Sud a réellement un peu plus partie blancs, dont les deux tiers sont mdla;
6,500
de la surla dernière i (1~89) la de 10,000 affranchis
Au chiffre admis par Moreaude Stint.M~ry pour la population de couleur, "a trouve të.OOO âmes, tandis qu'il accuse 40,000 âmes pour ta poputattoo bouche. L'intendant Ma~boifétablissait pn'tr la même anMee i7<9, ~6,600
(
.1 ¡ J
86
ÉTUDES
SUR
L'HISTOIRE
dont tMOt~à dans
peu prèsdechaque~ea?c; la proportion de 8 pour
»
est aisé de
D'HAÏTt.
et 114,000
esclaves.
7 femelles.
voir par
ces résultats, que ia partie du Sud n'est ni aussi bien établie que les poup!ée ni aussi deux autres, de plus de la puisqu'avec près de moitié surface de la partie eu Nord, elle n'a que les deux tiers de sa population, et qu'avec seulement un septième de surface de moins quo celle de la elle partie de l'Ouest, n'a que les deux tiers de sa population. Z'opMMO~pc~ son sol soit moins que productif. » Le fait vrai, c'est que la partie du Sud ~'a jamais été aussi encouragée que celles du Nord et de l'Ouest, et le désavantage de sa situation sous le vent géographique de ces deux autres et les dangers de la que le voisinage fait courir à son commerce Jamaïque pendant ia guerre. en sont les véritables causes. » C'est
en quelque
sorte
au commerce
étranger qu'elle ses premiers et sans ce commerce, succès, contre les négocians de France ont poussé des cris, les lequel vont maintenant avantages qu's n'existey recueillir raient pas. » d'abandon où a été laissée L'espèce la partie du Sud, y a produit des effets qui sont encore sensibles. La culture y est moins perfectionnée qu'ailleurs, parce doit
pour h première, et 35,400 pour la seconde. Celui-ci avouait 509,600 esclaves, eU'autre, seulement 4b9,000. Le fait est que le dissimulaittoujouM la population des affranchis et desgouvernement-colonial esclaves, pour ne pas donner
n.tx
hommes
ectairé-s
parmi
eux
l'occasion
de connattre
leur
vrai nombre. t.. soc.ëté des Amis des noirs a prétendu, au contraire, que la classedes affranch.s comptait de 40 a 4 mitte âmes, et en ceta elle a été d'accord avec les nm.)t)tresinstruit des faits et avecdes blancs raisonnablesqui ont écrit sur la mot~ra, nolnmment le ancrât de Lacroix. M. Lepettetier de Pamphite ~amt-Hemy avoue .'gaiement qu'on accusait un chiffre Motw«wet~t e~o~ et il accorde avec celui fourni par Morcaude Saint-Mery.
!NTRODUCTtON. les
que les
forces
cultivatrices
denrées
n
y
obtiennent
y
87 et
manquent
pas
un
prix
Sud
ont
parce
aussi
que
avanta-
geux. »
Les les
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Vent,
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Sud, et
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L'œn
la
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reste
des
de
colonie
OM.B
entière
seul
il y avait deux conseils supérieure t70t, Depuis ou coura de justice soul'uo au Cap, l'autre veraines, à Léogane, et de ta au Port-au-Prince. En t787, celui du Cap fut et réuni à l'autre, sous le titre de Con~ supprimé supérieur de vettéitéa de la Saint-Domingue. de celui du Quelques d'indépendance part sous le Cap, de MM. de la Luzerne et de Marbois, gouvernement avaient occasionné cette mesure avec M. de Lamardelle, provoquée par eux, d'accord procureur générai au Port-au-Prince de là !'irritation des colons du Nord contre ces trois En janvier t790. t'assemblée du Cap le rétapersonnages. provinciale Mt par l'initiative révolutionnaire. Excités de~ par tes anciens magistrats, btaacsds cette ville s'étaient rendus au Port-an-Prince, dès le mois d'octobre 1789, pour arrêter MM. de Marbois et de Lamardette. le temps de qni curent s enfuir an France. M. de la Luzerne était alors ministre de la marine et des cotonies. Les cotons le dénoncèrent ensuite n t'nssemhtée nationate constituante.
1
ETUDES
SUR
» lis ~~o~~< qu'on ment du Port-au-Prince, postes de la partie 7~ demandent
du aussi
L'H!STO!RE
ajoute qui
D'HAIT!.
un 3' bataillon au régiaura pour garnison les
Sud. des
écoles
publiques
et
des
moyens d'éducation. » Et, s'il le faut, ils de supporter la dépense o~~< que ces objets peuvent occasionner. » a cet égard, ob8ervent, que les octrois (droits des denrées) d'exploration OMa! CayM, s'élèvent perçus a 800 mille livres, dont il ne reste que 280 mii!e livres dans la partie du Sud et que les frais pour sa dépense, de justice payés par elle au Port-au-Prince, s'élèvent a 300 mille livres, ce qui absorbe, et au-deiA, la portion la dépense gardée. d'une ~d~que cour souveraine et d'un bataillon donnerait de la vie à la partie du Sud et des convenances de plus d'un genre. » Voità
ce que
dispositions colonie de
constatait
particulières
Moreau à chacune
de des
Saint-Méry,
des
provinces
de la
avant ios premiers Saint-Domingue, trou. bles occasionnés de 1789. par la révolution On trouve encore dans un écrit au anonyme, publié commencement de 1790. et intitulé Lettre d'un citoyen du Por<-aM-PW~ député à l'assemblée coloniale, les pa sages suivans que nous transcrivons «
Depuis que j'habite la colonie, j'entends, et ce n'est M~M raison, tous les habitans de la du <M partie ~aM~ cris. ~cr » Déterminez i'assembtée à porter un décret qui statue que toutes les denrées cotoniates qui s'exporteront di.-cctcment !a métropole, pour (les ports des
INTRODUCTION.
» Cayes; de Jérémie » le tiers des droits
et de
parties » Je ne vois qu'une
~t~r~aux-deux » nie, pour les faire » vers
Saint-Louis,
sur imposés deia colonie.
? autres
celle
du Sud.
» vue cette
image
Suivantles
états
~9
difncutté.
ce!!es
no paieront du cru des
c'est d'inspirer
que deux
assez de
autres
de la coloprovinces concourir à cet acte endejustice Mais. Monsieur, ne perdez pas de
que la colonie ne forme » qu' une famille composée de trois individus; n'oubliez point que pendant !a minorité ~e la cadette des filles, » les tuteurs ont <~ r<.t~M a doter employé les aînées: cette dernière aujourd'hui a atteint sa majo» rité avant qu'elle le demande, que les deux premières » lui offrent un dédommagement qui lui fasse oublier » Mo~ dans lequel on l'a iaissée. et te peu de soins donnés a son éducation remarquez qu'elle t'~< aperçue » que e!!o a très-peu depuis longtemps OM~r~participé et par un acte tel MMteofH~ que cetui que je vous » propose, faites-lui oublier ses ~o~ ou ses droits; évitez MMM~; que les trois sœurs restent unies, ne fassent » qu'elles qu'une maison, ensemble qu'un » .étroitement iié. et gémissez avec moi sur !a colonie, si !a dissension et si chacune s'étaMissait. d'elles voulait MefM d ta tMOMt~c.. r~r
paux
étabiissemeas
janvier
agréable,
publiés par M. de Marbois. les princide au Saint-Domingue présentaient,
1789:
< habitations produisant 70 millions de livres pesant de sucre blanc. 341 » » de sucre brut. 2810 » 68 » de café. » » de coton. <L'U~7 » < » M d'indigo. dtndtgo.
1
90
ÉTUDES
SUR
L'HISTOIRE
D'HAÏTI.
wT_
Nous
de la production présentons ces chiffres en nombre rond, en les autres produits. négligeant La valeur totale des terres, bâtimens, plantations, etc., s élevait à 1,500 millions de livres des colonies, valant un milliard de livres tournois. La valeur s'élevait
totale
à 193
Celle
des
vires ceux-ci
produits
exportés
de la colonie,
millions.
marchandises
pays étrangers, à 200 millions. Ce
des
reçues
particulièrement
mouvement nationaux
de la métropole et des des Etats-Unis; montait
commercial occupait et autant de navires
plus
de 700
étrangers,
namais
d'un
moindre tonnage que les premiers. Les recettes diverses de la colonie, classées en dînerons montaient à près de 15 millions chapitres, de livres ou 10 millions de francs, sur les droits d'octroi ou lesquelles d'exportation des denrées, s'étevaientà 7 millions de hvres. Les dépenses étaient de 13 minions générales de livres. I1 était agens
dû
aux
diverses
caisses
livres,
comptables retardataires, et cet exercice de 1788
trésor
une somme
Lorsque bre 1785, livres le partie
de
de la colonie, par les environ 9 millions de laissait à la disposition du
de plus d'un million en réserve. M. Barbé de Marbois en novemprit charge, les comptables devaient de plus de 15 millions désordre le plus complet dans cette régnait l'administration coloniale. Cet homme éclairé, d'une fermeté inébranlable, réussit a débrouil-
intègre et ler ce chaos, en les agens infidèles à rendre contraignant leurs comptes et verser une portion notable de ce qu'ils avaient. Il put ainsi acquitter toutes le<; dettes de la colonie et, payer tous les achats et les services divers au comp-
!NTROBUCT!0! ~J. o_L
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rr
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1-
une foule' d'édifices après avoir construit publics, élevé des monumeas dans l'intérêt Maïs il devint généra!. odieux à la plupart des comptables et a ceux qui profitant,
taient
de leur
autant seul,
mauvaise
que la réunion contribua & lui ceux du Nord
colons,
Sa rigidité si louable, gestion. des deux conseils supérieurs en un valoir surtout,
Saint-Domingue. Les corps populaires, vinciales et assemblées de la direction ner
un
gaspillage
cette qui
haine
de la part
i'oMigèrent
à quitter
assemblées
municipalités,
des
pro-
alors coloniales, qui s'emparèrent des affaires, ne tardèrent pas à occasionaffreux
des deniers
publics.
tembre
En
sepet de trou-
1792, après trois années ~'agitations bles, il avait été déjà tiré, sur la métropole, des traites de livres. pour la valeur de 60 millions On conçoit facilement si graves qui que les événemens durant étaient s'accomplirent la période révolutionnaire, à inspirer de l'intégrité peu propres financiers de la colonie. La plupart sans rendre aucun compte. quivèrent Ces
données
nous
économiques
aux administrateurs d'entre
eux s'en
suggèrent
es-
diverses
observations. D'abord, c'est
une
chose
qui frappe au premier coup-d'œil, qui existait dans la classe blanche,
la disproportion entre les hommes et les'femmes, tandis esclaves, que les deux nombre sement étaient
de même
que parmi les sexes étaient presqu'en des affranchis de là l'accrois-
égal dans la classe rapide de cette dernière
puisque les blancs des compagnes ou des femmes classe,
obligés d'y prendre noires esclaves dont les enfans, nés la classe intermédiaire. augmentaient
de cette Et
habitude, si le régime
1
ÉTUDES 1
1
n'avait
co!onta!
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1
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l Í
SUR
8-
L'HISTOIRE
D'HAÏTt.
l'Jo
et avili l'union pas défendu des légitime blancs avec les femmes de la race noire, cette classe se serait accrue davantage; car on sait toute l'inflnence du sur la population. C est ce résultat mariage prévu qui y mit obstacle, du préjugé indépendamment système qui condamne tes vues étroites et l'injustice également du de la métropo!e, et la jalousie gouvernement et l'égoïsme des colons. Et quant aux esclaves, on sait que la cause de entre les deux sexes était dans l'inégalité l'insatiable désir des colons de produire une plus grande quantité des denrées cultivées dans tes colonies, les hommes in. troduits par la traite y étant plus propres que les femmes. En second lieu, nous remarquons que l'immense production de la partie du Nord, ses richesses, sa population agglomérée sur une surface plus circonscrite, y une plus grande ayant occasionné sociabilité et plus de politesse que dans l'Ouest et le Sud, et excité une rivalité de la part de ces deux provinces, le germe des dissensions intestines éclater que nous verrons plus tard se trouvait dans cette disposition des esprits, la poparmi blanche et ensuite pulation d'abord, dans la population colorée, des traditions par l'effet naturel locales. ne c
!e pas, cependant, que le Nord fût exempt contre l'Ouest et le Sud. Ce sentide jalousie du Port-au-Pri'nce, naquit à la fondation ville créée
Qu'on tui-méme ment
pour être
la capitale elle devint
de la colonie, à cause de sa position centrale; dès lors le siège du gouvernement. jadis fixé au Cap, bien que le Petit-Goave et Léogane eussent eu tour à tour le nom de avant l'étacapitale, b!issementdu Port-au-Prince. Ni l'une ni l'autre de ces petites prospérité
viHes
de l'Ouest
qu'offrait
ne
pouvaient
le Port-au-Prince,
avoir par
l'avenir sa proximité
de
INTRODUCTION.
()~ t
de la riche
de la cette jalousie plaine du Cul-de-Sac du Cap et de tout le Nord. Et ia preuve de cette assertion. c'est que si, par des considérations à la déqui tenaient fense militaire de la colonie, les gouverneurs généraux devaient habiter le Cap en temps de il guerre maritime, leur était néanmoins recommandé enjoint, par l'autorité ministérielle, d'y passer au moins quatre mois dans l'année pendant la paix La jalousie du Nord était la cause de ces instructions. Elle éclata plus à la particulièrement de son conseil supérieur suppression dont les membres, riches et influens sur l'opinion, étaient daller obligés siéger au Port-au-Prince absurde que prit disposition ie gouvernement alors que la royal, de ia 'prospérité colonie eût dû faire sentir, au contraire, la nécessité de la création d'un nouveau conseil aux Cayes, supérieur pour rapprocher la justice des administrés. La jalousie du Sud contre le Nord, étendue contre l'Ouest,
trouva
un
nouvel
aliment
dans
les plaintes des habitans du Cap à l'égard du Port-au-Prince. Chacune de ces trois en était arrivée au point de consiprovinces dérer, qu'elles avaient pour ainsi dire des intérêts dis. tincts,
oubliant
alors
que Saint-Domingue, colonie française, était nécessairement soumis à cette loi, à ce principe d'MMt~ qui a constitué la force de sa métropole. Cette fermentation des esprits était arrivée à son apogée, lorsque survinrent en France les premiers troubles révolutionnaires. La formation de l'assemblée de générale Saint-Marc, des planteurs les plus influens, composée contribua à arrêter ce mouvement désordonné des esprits. Mais ce fut aux de la métropole dépens que cette assemMoreaude Saim.Méry, tome i~, page 494.
94
bléc
ÉTUDES
reconstitua
SUR
l'union
L'HISTOIRE
entre
D'HAiT!.
les trois
de la provinces colonie. Sous prétexte de la réforme des abus du gouvernement elle ne visait qu'à la direction colonial, polien dehors de toute influence tique de Saint-Domingue de la métropole, et même à son indépendance de la France, à l'instar
des anciennes
septentrionale. Dès ses premiers ceux
qui profitaient semblée provinciale
colonies
anglaises
de l'Amérique
pas dans cette voie, elle heurta des abus de l'ancien régime. du Nord, au Cap, siégeant
tous L'asétant
des gens de justice, composée principalement des emet des commercans, ployés du gouvernement fut effrayée des tendances des planteurs. Par une lettre du ~i décembre elle les avait bien excités à 1789, une prendre de l'assemblée position nationale constiindépendante mais elle ne sut aucun gré à l'assemblée tuante générale de prétendre à réformer les abus existans dans l'ordre dans l'administration des finances; judiciaire, ou plutôt, elle comprit ne -justifieraient que les planteurs point leurs prétentions Une scission à cet égard. éclata entre ces deux corps Le gouvernement colonial populaires. saisit habilement cette circonstance et appuya l'assemblée provinciale du Cap. Celles de l'Ouest et du Sud, où dominaient d'autres se dévouèrent planteurs, entièrement aux vues de l'assemblée à générale qui, croyant la puissance de cet appui, ne mit aucune borne à ses prétentions. De ce conflit, de cette division des esprits, résultèrent des mesures militaires de la part du gouvernement colonial, la dissolution de l'assemblée pour appuyer générale qu'il ordonna. Une démonstration suffit simple à s'embarquer pour porter 85 de ses membres se pour
INTRODUCTION, 1 lmnngiàik .,t rendre rli, on en IlFrance et l'former nationale constituante.
Mais avant
confédérant en
leurs
de se dissoudre, à tous les habitans
fait un appel ceux du Sud surtout
portant
I~
avec armes
qui
~g _1_
plaintes
1
à l'assemblée
l'assemblée
avait générale Ce furent propriétaires. se hâtèrent en se d'y répondre,
quelques
paroisses
de l'Ouest, en se où ils apprirent le
jusqu'à Léogane, des membres de l'assemblée départ De là, ils générale. notifièrent au gouverneur, comte de Peinier, une sorte de protestation formulée en articles, contenant leurs conditions et leurs réserves. La modération de cet officier général. toutefois de la menace appuyée qu'il leur fit de diriger des forces contre eux, les porta à dissoudre leur armée; mais ils maintinrent le principe de leur confédération. En remontant
aux premiers de la colonie, temps on pourrait cette cette promptitude expliquer facilité, à à se s'armer, révolter contre le gouvernement colonial, de la part des habitans de ces localités, parlesprécé~ dens qui eurent lieu lors de la révolte contre la compades Indes, gnie monopoleuse et à propos de la formation des milices, sous le de Rohan. prince Eh bien en observant encore le cours des événemens, ne voit-on de cette idée de pas naître arconfédération dite de Léogane, te conseil de sûreté et <fe~cM~ la vraie confédération ~'OM<e. armée entre les paroisses de cette partie du Sud, contre organisée l'autorité nasuivant les erremens tionale, des planteurs de rassemblée générale de Saint-Marc, et livrant la ville de Jérémie aux en 1793~? Anglais, 1 Voyezle à l'isolement.
volume du Rapport de Garran, p. 5t7,sur!atendancedaSad
r
U6
ÉTUDES
Veut-on traditions
SUIt
L'HISTOIRE
D'HAtTI.
une
de plus, de l'influence preuve locales? Nous allons la fournir.
des
A ce sujet, on peut certainement ajouter aux observations de Moreau de Saint-Méry, sur les noirs de la partie ~du Nord, qu'il représente comme p~ industrieux et mieux traités que ceux du reste de l'ancienne colonie, réellement par les colons, que ces hommes participaient de la sociabilité, de la politesse des blancs. Cela résultait aussi de ce que le Nord ayant été établi plus tôt la richesse que les deux autres provinces, des colons y étant plus grande, le commerce il s'enplus florissant, suivit que les filles des planteurs furent recherchées en dans la métropole comme dans la colonie, mariage, nombre de nobles, chefs de ces familles par un grand considérables les plus belles qui possédaient propriétés de cette province. Le ton, les manières de distinguées ces nobles, leur leur politesse luxe, s'étendirent des maîtres aux esclaves, et furent encore plus imités par la classe plus éclairée des affranchis. De là ce ton, ces manières a toujours aristocratiques qu'on remarquées les hommes parmi sur le gouvernement de Henri Christophe
du
exercé
sur
leur
esclaves Jean litres
empire du Nord
François fastueux,
Louverture,
surtout.
habitudes
Ces
l'organisation le placés sous
décorèrent encore
Ces
inCuer sur celui
ont
même
de la révolte commandement
deux
chefs
de cordons,
des de
des prirent de croix de
à ces étrangetés par les contrerévolutionnaires et par les agens du gouverfrançais nement en France une croix de espagnol. Ogé acheta l'ordre de mérite du Lion de Limbourg, pour simuler celle des chevaliers de Saint-Louis. Saint-Louis,
excités
a vues
de Toussaint
et de Biassou. se
et qu'on
Nord,
INTRODUCTION.
Avant une
la
foule
de familles mariage, éclairés,
révolution de noirs
97
on
coloniale, parmi
respectables, offrant des
les affranchis
presque
toutes
citait
avec
raison
du Nord, chefs liées en légitime
des hommes distingués, de la dignité ayant de la représentation, dans les manières comme de la régularité dans les mœurs, mais ayant aussi des inclinations M. de aristocratiques. Saint-Méry qui, à des
parle titres
sidération
publique deux
nommément
sujets
avec
de plusieurs d'entre éloge méritèrent différens, la toujours même noirs,
eux con-
de la part des blancs, Il cite Vincent Ollivier et Étienne
des milices de leur qui, étant devenus capitaines dans les paroisses couleur, eurent la qu'ils habitaient, de porter faculté leur mort l'épée du roi (sic) jusqu'à Auba,
arrivée viagère
et obtinrent a un âge avancé, même une pension sur les fonds coloniaux*. Ces exemples vivans
respectabilité acquise par une conduite honorable, contribuèrent des mœurs que nous beaucoup a la pureté venons de signaler. d'une
Mai" dans blancs
avait
l'Ouest moins
et dans le Sud, de représentans,
où l'aristocratie où
les
des
mulâtres
étaient
c'est dans cette classe qu'on plus nombreux, redes hommes des familles marquait éclairés, resplus pectables par leurs mœurs, t étant la plupart mariées comme
les affranchis
du Nord.
Ce sont
ces familles
qui le en France envoyaient plus d'enfans une pour recevoir éducation libérale. ne s'attende Qu'on pas à trouver, dans l'ouvrage de M. de Saint-Méry, la mention de ces VincentOllivier mourut à la Grande-Rivière. à l'âge de t!0 ans, et Etienne Auba, à t'age de 98 ans. (Voyez M. de p. ~9 et M4.) Sain~'M~-t~t", A cause de sa haute stature, Vincent OH~er fat prësofj~ Louis XIV it fit ensuite tes guerres d'Allemagne, sous Vithrs. < T.
t.
7
t ¡ 1 ~8
KTUDES
individus.
Par
SUR
tout
à la couleur
douteuse
sant
contre
cette
ment
les
ce que
motifs
de son
d'Aquin~.
jours après dières. Guillaume
reuse
ses
de ce coton
à cet égard. de Lasneau que
de
Julien
Il n'a nous
dans
à cause
Vénérable, et
lumières~,
Raymond,
qui de
la faculté
de tuer, de Bau-
de
son
même, régime de la pureté de ses hospitalité été officier
les petits blancs. Il avait il se vit le milieu du XVIIIe siècle;
brevet et interdire
avons
l'ancien
envers
lice vers
fait
Il se garde, par exemple, ce Guillaume d'autres, Labadie,
Labadie,
surnommé de
dit
que des colons tentèrent tranché la tête de Ferrand
avoir
huit
mœurs,
avons
silence
parlant
citer, entre beaucoup vieillard septuagénaire,
était
nous
celle
exceptions et en citée, habitant
n'HAiTt.
de Clavière), (selon l'assertion agisclasse en France, on concevra facile-
que deux déjà était
L'HISTOIRE
de porter
généde mi-
retirer
son
l'épée du roi, tancolonial l'auto-
que dans le Nord, le gouvernement avec justice, en faveur de deux noirs. risait avec raison, année 1768, où cette injustice Dans la même fut comelle eut également mise envers lieu Labadie, envers dis
Boury, Jacques autres hommes officiers
et plusieurs comme eux,
de milice.
Si, dans idées
Davesne Jacques Delaunay, de couleur qui avaient été,
le Nord,
an~ocra~gMe.s,
les affranchis dans
t'Ouest
subissaient et dans
des l'empire le Sud, ils su-
Tome2, p. 6)8. 2 « Cependant, dit Brissot dans une note de sa tettre à Barnave, en 1790. ?
on
peut
dire
aux
blancs
qu'il
existe
à Saint-Domingue
même
des
mulâtres
H très-instruits, et qui ne sont jamais sortis de cette fie. Je peux leur citer. M par exemple, M. Labadie, vieillard respectable, qui doit à ses travaux et » son intelligence dans la culture, une fortune immense. M. Labadie connais» sait les sciences, l'astronomie, la physique, l'histoire ancienne et moderne, » dans un temps où pas un blanc de la colonie n'était à t'A, B, C de ces » sciences, etc.
.<a«~
INTRODUCTION.
celui
bissaient
des idées
99
d'endémocratiques que beaucoup dans leur éducation en Europe.
tre eux avaient
puisées d'ailleurs les seules
C'étaient
idées qui fussent conciliables de parvenir à l'égalité avec leurs justes prétentions des dont jouissaient les blancs. droits politiques Ils se pénétrèrent de la révolution des principes dont ~'efrançaise galité était chefs qu'ils été presque
la base,
comme
se choisirent tous
ces principes, river ensuite
en France en
faveur
de toute
justice. Les de la révolution avaient
au début
élevés
d'abord
source
ils étaient de leur
imbus
de
pour aren faveur
classe,
au même résultat, graduellement des esclaves de toutes couleurs. Cette marche méthodique leur était commandée par leur position, par la nature
des choses, par les conseils de la société des Amis des noirs, ni la métropole dont l'appui leur pour ne pas effrayer, ni les colons eux-mêmes dont les paraissait nécessaire, intérêts
menacés
été un obstacle
eussent
invincible, puisliés à ceux de la France,
semblaient être que ces intérêts de son commerce pour la prospérité
et de
sa
naviga-
tion.
De ces observations révolution, respective
homme
Que voyons-nous A l'ancienneté berté, Rigaud vince du Sud général. ter Montbrun, vait rendu
sur les faits antérieurs
rapide passons à un examen homme du Sud, de Rigaud,
Louverture,
neur
fondées
à la
de la conduite et de Toussaint
du Nord. de la part de l'un et de l'autre? dans la cause de la lide ses services
avait
réuni
la mission
de défendre
la pro-
sous le titre de gouverles Anglais, en l'excitant à arrêEn l'autorisant encore, l'agouverneur général <~ FOMM~ Polvérel contre
en quelque
sorte
l'arbitre
des
événemens
dans
t
!00
ÉTUDES
ces deux
SUR
L'H!STO!RE
c'était
provinces
du
D'HAtTt.
reste
une
des
nécessité
se fit un devoir de déférer aux circonstances, quoiqu'il officier européen, ordres de Laveaux, gouverneur génédans sa méfiance ral de <Sa~<-D()MMM~Me. Mais Polvérel, contre
et pour
Montbrun,
inconsidérément, de Rigaud. Toussaint Bauvais. gueil
arriver
à ce résultat,
avait flatté
la vanité intentionnellement, Devenu simple ~~ra~c~~a~c Louverture
et l'orcomme
et Villatte, mais toujours s'est vu contraint Rigaud
de la défense du Sud, chargé de Sonthonax de résister à l'injustice qui, revenu en 1796 contre les hommes et par ressentiment de couleur en gévoulut le remplacer Dans son néral, par Desfourneaux. Sonthonax
étrange
aveuglement, d'abord Louverture,
ayant
élevé
Toussaint
au grade de général de division, puis en chef de l'armée au rang de général coloniale, Rigaud, mécontent de cette partialité, s'est vu ensuite justement à désobéir à ce chef de l'armée. autorisé par Hédouville 3 1
les dissensions
Pendant
qui
s'ensuivirent
ambitieux, rivaux, également également succès contre les ennemis leurs briUans
pour Subissant
partialité son concurrent. alors
l'influence
insu, contre
le Nord;
saint
lui, malgré de la jalousie
placé sous
pulsion timens
méritans de
par la France,
de la.part
de
même à son peut-être traditionnelle du Sud
avec son adversaire,
Tous-
à son tour, en chef, de général
Louverture,
son titre
coupable
ces deux
des principes démol'empire si Rigaud s'est cru légitime-
l'animaient, à entrer en lutte
cratiques qui ment autorisé
deux
vu une
a encore
Rigaud Roume
entre
des principes jaloux
autres,
se prévalant avec raison de n'a pas moins éprouvé l'imdu Nord, des senaristocratiques
contre les préexistans dans cette province alors qu'il avait encore des vues rétrogrades,
tNTRODUCTtOrs. :1 il faut
liberticides
le dire
iOt
parce
qu'on
1
!<'
pourra
prouver. De là, la cause
de cette guerre fraréelle, originelle, tricide allumée entre eux, attisée encore, et par la haine des colons et par la malveillance du Directoire implacable exécutif
contre
de Saint-Domingue population Guerre a jamais déplorable, inévitable mais peut-être, dont l'origine, la cause vraie, atteste l'influence des traditions locales sur les peuples. Poursuivant
la vraie
nos observations,
nous ferons
on a encore époque postérieure, des mains de la police française et revenu dans échappé son pays, réveiller la jalousie surannée du Sud contre l'Ouest sentiment presque éteint par la transformation qu'à
une
remarquer vu Rigaud
politique produite ministration de
par l'indépendance Pétion. Rigaud,
d'Haïti
et par l'adrévolution-
toujours l'idée de prononcer naire, n'a pas reculé alors devant scission du Sud, du territoire soumis au Président la République, événement Enfin, taine
plus iaûueoce
le mouvement contre ment
malgré les funestes pouvait avoir
de
que cet
tard encore,
cn a pu reconnaitre une cerde ces regrettables traditions dans locales, révolutionnaire
le gouvernement de ce chef, des
cesse dans
conséquences
la
entrepris
dans
le
Sud
de Boyer; et, après le renversetroubles sans renaissant politiques
ce département
2.
Dans a~ de ses actes, Rigaud disait aux citoyens de l'Ouest « Ayez un Msénat, si vous voulez; mais que votre sénat soit celui de t'Ouest. Ayez un M préaident, si voos voûtez mais que votre président soit celui de l'Ouest, etc. » Si l'on a bien voulu croire que dans la lutte entre Rigaud et Toussaint Louverture, il y avait antipathie entre le mulAtreet le noir, qu'on explique, si l'on peut, la scission Ju Sud par tes mêmes motifs Rigaud et PéUon étaient tous deuxmutâtres. 2 En entrant au Port-au-Prince, en t843, Charles Hérardaïné, chef d'uécu-
A I.
102
SUR
ÉTUDES
L'HISTOIRE
D'HAÏTI.
On ne sent,
les populations subispeut le nier, en effet sans s'en douter sans le vouloir, même, l'influence
des habitudes,
des mœurs, des traditions
sentimens,
des idées,
des principes, des dans les locaprévalu
qui ont Elles agissent,
lités qu'elles habitent. instinct il suffit de la moindre entraîner
pour ainsi circonstance
souvent
à des résolutions
dire, pour
par les
funestes.
des faits ne comprenons pas dans rénumération comque nous citons ici de la part du Sud, l'insurrection mencée aux Cayes, dont le succès a occasionné la chute Nous
que nous aurons à prouver que cette eut pour moteur Henri Christophe principal la pensée. Ce fait est acquis à qui en suggéra C'est du Nord que sortit l'inspiration de cette
de Dessalines, révolution lui-même l'histoire. prise En
parce
d'armes.
constatant
donc
les sentimens
les prinles SMpdWoW<ds des deux clascipes opposés qui animaient ses colorées dans les trois anciennes divisions du pays, et la jalousie préexistante déduire avec justesse entre
le système
<to<t de l'armée
populaire,
entre
contraires,
on peut,
elles,
selon
nous,
de cette
politique
disait
opposition, l'antagonisme Louverque suivait Toussaint
« Le gouvernement
de
la République
est
un
gdteau à partager. » Ce citoyen du Sud exprimait ainsi la pensée-mère de cette révolution, du moins dans son esprit. Boyer et lui étaient deux mulâtres ce n'était donc pas une question de couleur entre eux. A son tour, Acaau, chef des réclamations de ses concitoyens, terminait par se proposer de mettre en pratique la doctrine communiste du partage des propriétés partage bien autrement dangereux que celui dont goûta le chef d'exécution. Acaau disait aussi « Tout mulâtre qui ne possède rien est nègre; tout » nègre qui possède des propriétés est mulâtre. » Cet audacieux voulait donc faire la guerre à la propriété, et non pas A la couleur des propriétaires. En France,
tout
récemment,
les
communistes
n'en
voulaient
pas à
la couleur
des
propriétaires, mais à leurs biens. Tous les hommes ne sont-ils pas sujets aux mêmeserreurs, aux mêmes tentations?
INTRODUCTION.
et celui
ture guerre venons
i0:~
cause de la première Rigaud des autres motifs que nous civile, accompagnée de signaler; et plus encore, entre l'antagonisme que
suivait
le système politique de H. Christophe seule et unique cause de la seconde termina C'est
de Pétion,
civile guerre de ces deux chefs.
à la mort
du premier que les étrangers
à tort
et celui
deux guerres une querelle cette détestable question
ont
cru
voir
de castes,
une lutte
n'en
point
fut
se
qui
dans
ces
de couleurs
la cause
réelle.
Sans
doute, ces mots de nègres, de ?MM~<re~, ont été emces luttes désastreuses; sans doute, des ployés durant actes barbares ont donné lieu à égarer des l'opinion observateurs des Haïtiens eux-mêmes, superficiels peu des vrais motifs de ces dissensions peu instruits l'ont cru aussi sur la foi des écrits publiés intestines, à ces époques surtout à l'étranger, sans songer reculées, réfléchis,
que, de part combattaient opposés, affreuses
et
qu'ils périrent également fureurs. Mais la vérité historique incontestables
particularités accréditées
absolument
Résumons
opinions, des faits de notre
Par tout.ce anciennes
dispositions
victimes fondée
de
ces
sur des
justice de ces erreurs, des choses. par l'ignorance
nos
sciencieuse des
et d'autre, les hommes des deux couleurs les uns contre les autres dans les rangs
fera
nées
de
histoire
l'observation
con-
nationale.
de chacune que nous avons dit des habitans divisions territoriales de leurs d'Haïti,
des sentimens respectives, des idées traditionnelles
hommes, plus ou moins
que Dans le Nord,
d'influence les principes
sur
eux,
qui animaient
ces
avec qui agissaient on peut reconnattre
aristocratiques
dominaient
ETUDES
ils prédisposaient
Srn
!/HtSTO!HE
D'HAHt.
naturellement
les populations
à subir
du despotisme, jougdu pouvoir absolu, qui ve.ut toude là la tendance jours être obéi aveuglément constante de cette partie à la soumission les lumièpassive, malgré res de ses habitans. le
Dans
le
c'étaient
Sud,
les
mais avec un esprit d'agitation, sition, dont la vivacité irréfléchie ser les populations volutionnaires. Dans
l'Ouest,
à des
c'étaient
principes démocratiques; ou, si l'on veut, d'oppodevait
mouvemens
aussi
les
toujours
disporédésordonnés, démocrati-
principes
mais éclaires, ques tempérés par la pratique du gouvernement résidé. Le caractère qui y a presque toujours de cette 'ocalité propre aux populations exige cependant. de la part des chefs, un esprit libéral, de la modération, un sentiment de justice pour toutes les parties de l'Etat, sinon ils excitent leur méconpour tous les individus, tentement.
De cette divisions
entre l'esprit des trois anciennes comparaison du pays, résulte encore de ce fait l'explication
capital Que l'Ouest, par ses principes avec les besoins tton
son
par ses idées, modérés, peut-être plus en harmonie réels de la société haïtienne, par sa posipar
tempérament,
centrale, une toujours
par ses ressources, intluence sur grande
jeune nation l'avenir.
dont
le génie
Ce grand citoyen avait de la population générale constamment
voulu
posséder
a exercé
les destinées
politique reconnu du
et exercera
de Pétion
a préparé
toutes
les classes
que
pays. ~cr<c
de cette
depuis
1791,
l'égalité.
ont
tt avait
tNTRODUCTtOK.
~}
le gouvernement fondant il qu'en républicain, mieux leur en assurer la jouissance. pourrait C'est certainement à ce système politique, à son administration est redevable libérale, de son in que l'Ouest pensé
fluence
et des succès
d'Haïti
un
éclatans
firent
qui
Etat
paisible durant avait jeté les bases de ces succès dans la pacification tuelle, surtout
trente
de la république ans. Car, Pétion
habipar sa modération du Sud, après la mort
de Rigaud. Boyer, système tinction du Nord
son
successeur
et acheva
continua
le
même
l'œuvre
de l'insurrection la chute
après
immédiat,
L'exqu'il avait commencée. de la Grande-Anse, la réunion de H. Christophe, la réunion de
aussi pacifiquement, constituèrent ~MM~e opérée La pensée des héros politique d'Haïti par l'unité territoriale. de l'indépendance nationale fut réalisée en 18~. Leur l'Est,
définiglorieuse entreprise reçut enfin sa consécration tive en 1838 les usages du monde civilisé l'exigeaient ainsi.
C'est à la fin 1807 à 1843, ritoire d'Haïti,
de ce gouvernement républicain qui, de a rayonné successivement sur tout le ternous
nous
d'arrêter nos proposons études historiques, parce que là finit aussi la vie politide l'homme dont la mémoire, chère à que et militaire notre cœur, nous a fait prendre la plume. Notre
conclusion
que
alors,
nous
pouvons conclusion
dans cette introduction, notre doivent tirer Que les Haïtiens ce passé si plein leur indulgence
le dire sera
de précieuses
de grands événemens; est commandée, afin
d'avance leçons de mutuelle
qu'une de se préserver
des
106
ÉTUDES
erreurs,
des
fautes,
SUR
L'HISTOIRE
des
torts
D'HAÏTI.
respectas
de leurs
devan-
ciers. Non,
ne les imitons
pas sous ce rapport 1 Soyons, restons toujours unis C'est !e gage de notre force, c'~ le secret Mrc c'est le moyen le plus sûf de ~MMC~, parvenir à la prospérité et à la civilisation de notre pays.
PÉRIODE 1
FRANÇAISE.
PREMIÈRE EPOQUE.
LIVRE
PREMIER.
CHAPITRE t.
Révototioaen France. Ses premiers effets A Saint-Domingue. Députa tion des colons à rassemblée nationale constituante. Ctnb Massiacà Paris. Commissairesdes hommes de couleur à Paris. Assassinatscommis sur ceux de la colonie. Tentative de résistance de leur part. Assemblée Autres assemblées des cotons et générale de Saint-Marc et ses actes. leurs actes. DecMtsdel'assemMée nationale des < et M mars t790. bissototion de t'assemMée de Saint-Marc par le gouverneur générât, comte de Peinier.
Dans
la premïère parité sufÛsaûMnent nos préparé vont surgir France.
a Saint-Domingue,
de cet ouvrage, nous avons lecteurs aax événemens qui de la révotution opérée en
Ils ont vu quelle était ia situation des diverses politique classes d'hommes la population de cette qui composaient belle et Corissante ils ont vu quelles étaient ~es oolonie; d'eMes & aeoepter tout ee qui dispositions de chacune tendrait
A amener
NatareHetnent, rée que les autres,
un changement la niasse blanche,
dans
l'état
des choses.
en général piuséeiaiétait et devait et privttégiée,
ptus riche être la première survends dans~a a profiter des événemens métropote, depHts pour wét~Mer les désirs qu'elle ~rmMt de :se «ntstratre au despotisme du gouverne' longtemps mentcotoniaL dans ses intérêts,
~~H"
Mais,
divisée
ainsi
qu'on
d~asses
ptéteations eomme la vu, :elle devait aussi, iné-
~i0
ÉTUDES
SUR
L'HISTOIRE
D'HAÏTI.
7
faciliter
les prétentions des classes colorées, dans son sein, bien que son par les conflits qui naitraient intérêt dominant fût de les contenir dans la sujétion au vitablement,
régime colonial. Il était également naturel que la classe des affranchis, désormais que nous désignerons par la dénomination d' hommes de couleur, plus éclairée que celle des esclaves matériel distinct ayant un intérêt par l'effet de ce régime cherchât à profiter de la révolution odieux, de la mèresa position sociale et politique, patrie pour améliorer trop humiliante,
trop
avilissante,
pour
des hommes
qui pos-
sédaient
des lumières, des capitaux et des propriétés. aux malheureux Quant courbés sous le joug esclaves, des maîtres de toutes couleurs de leur qui profitaient dans une profonde labeur, ils n'aplongés ignorance, en quelque vaient sorte à attendre que de la Providence uhe
amélioration
réitérés,
mais
maintes
occasions
chefs
audacieux,
à leur isolés, que
sort
affreux,
individuels, de leur sein
des actes quoique eussent en prouvé sortir des pouvaient
énergiques, pour les diriger des droits qu'ils tenaient de la nature, conquête leurs maîtres. Ce secours
dans
la
comme
ne leur manqua il fut providentiel point; le résultat de la lutte des passions et des orgueilleuses intérêts la classe supérieure égoïstes qui animèrent de la société coloniale. En vain a-t-elle seule essayé de profiter de la grande commotion du produite par les lumières XVIIIe cette révolution siècle; qui a régénéré l'empire en appelant les masses en Europe, français au partage de tous les droits, de tous les biens cette conquis par elle, révolution a produit les mêmes effets à Saint-Domingue que dans sa métropole.
CHAPITRE 1.
[i789] .& Ainsi
.1 111 1 l'humanité procède vers la civilisation. Lorsque abus de leurs gouvernemens,
dans
qui, les premières, les attaquer et les
supérieures
rang pour fisantes pour
obtenir
iU t sa marche
ascendante
les nations
se fatiguent des ce sont toujours les classes se mettent réformer.
la victoire,
elles
au
premier Souvent insuf-
ne tardent
pas
à appeler à leur aide les classes inférieures de la société celles-ci posent alors leurs conditions de concours, ou le plus souvent comme si elles n'avaient aucune agissent et en définitive, elles profitent arrière-pensée; également de la victoire par leur nisation
si elles ne se substituent obtenue, pas, et leur nombre, par l'effet de la désorga-
force
momentanée
des classes
qui
de l'autorité, à la position sociale leur imprimer une direction espéraient
arbitraire. Tel a été dans
opérées prétentions leuse,
l'heureux l'ancienne contraires
trop
culaire
préoccupée avait qu'elle
résultat Reine
des
diverses
révolutions
des Antilles
en dépit
des
de la race
blanche, trop orgueildu maintien de l'oppression séétablie au détriment de la race
noire.
la nouvelle Quoique eût raux, en France,
de la convocation produit
une
grande
des
Etats
généfermentation
dans les esprits à Saint-Domingue, dans principalement la classe des grands.planteurs, ce fut surtout en apprenant la prise de la Bastille par la population parisienne, que toutes les têtes s'enflammèrent. La révolution était faite en France
elle commença dès lors dans sa colonie. les grands résidans en Mais, déjà en 1788, planteurs France avaient fait des tentatives du gouverneauprès ment royal, la représentation de la colonie pour obtenir
1
H2
ÉTUDES
aux
Etats
généraux sollicitaient
Domingue mission de s'assembler
SUR
en
L'HISTOIRE
même
D'HAtTt.
ceux
temps,
du gouvernement pour y nommer
-de Saint-
colonial
la perDé-
des députés des deux côtés, ceux de la colonie ne persissappointés tèrent dans leur projet. Ils se réunirent en pas moins secret et, nommèrent dix-huit députés pris dans leur sein presque tous étaient en France ils furent
nobles,
comme
ceux
doléances,
à l'instar
de cahiers chargés de ce qui s'était fait
pole
les
ordres
pour
trois
généraux.
Ces cahiers
semblées
privées
qui devaient résumaient leurs
qui agissaient contenant leurs dans
former
la métroles Etats
prétentions arisd'accord avec ceux qui résidaient en France, tocratiques ils aspiraient de la noblesse. à siéger dans l'ordre Ils tenaient peu compte des autres blancs de la colonie. nommés à Saint-Domingue dans ces asLes députés à se faire admettre l'asparvinrent semblée dans sa réunion au Jeu de paume; nationale, c est'a~dire furent admis d'abord au nombre de qu'ils les autres étant comme considérés puis à six, à raison de deux pour chacune des trois prosuppléans, vinces de la colonie. douze,
d'autres
Toutefois, en France, tions.
et qui se réunirent
réstdans aussi grands propriétaires n'avaient à ces nominapoint concouru en une société qui tenait ses séances à
l'hôtel
la réMassiac, à Paris, d'où lui est venue ensuite de Club MaMMïc. Cette association, dès son orisignation fut divisée de vues avec la députation admise à gine t'assemblée
nationale.
La députation
considérait
la colonie
comme
représen-
Le marquis Du CbiHeaa était alors gouverneur généra). H partit de la colonie en juillet t789, et fut remplacé deux mois après par le comte de Feinter.
CHAPITRE 1.
ti789] tée dans
cette assemblée, en faisaient partie. Le club
dans
le sein
seul
que
ses membres
au contraire, ne voulait
Massiac, de la colonie,
dance
par cela
H 3
à l'indépenaspirant d'aucune représentation dont les princisouveraine,
de l'assemblée
lui paraissaient pes libéraux la colonie. dangereux pour Il voulait bien des députés et non auprès de l'assemblée, à l'assemblée. Ces colons pensaient pas des députés ainsi, mieux agir dans leur pour pouvoir du maintien projet absolu du régime colonial, de la race quant à la servitude sauf
africaine,
à introduire
ce régime les modificaaux vues des habitans blancs, et l'administration de la colonie
tions qui conviendraient pour le gouvernement
dans
et relativement
aux rapports commerciaux à établie désormais entre la France et Les colons Saint-Domingue. en général, étaient endettés envers le commerce français dont le monopole les écrasait; ils voulaient en secouer le jo~ Si le gouvernement vues, de cette division
de royal fut aise de cette diversité entre la haute aristocratie colo-
la perspective du maintien qui lui laissaient de son à Saint-Domingue, il s'entendait despotisme néanmoins avec elle pour la continuation de l'avilissement de tous les hommes à la race noire par la couleur, qui tenaient niale,
par les liens du sang. Ses agens dans la colonie dirigèrent leur conduite dans le même sens ils s'entendirent avec tous les blancs pour maintenir cet état de choses. Après
avoir
secrètement
les colons
généraux,
chaque paroisse, Nord, dans l'Ouest former
une T.
des
nommé
formèrent assemblées
et dans
assemblée
!e Sud, coloniale.
des députés des
aux Etats dans
municipalités
provinciales et résolurent
dans
le
enfin
de
«~
ÉTUDES
SUR
rr-–i')
L'HISTOIRE
D'HAÏTI.
i1
Tandis
se faisaient que les grands propriétaires admettre à l'assemblée des hommes nationale de couleur qui se trouvaient en France, se constituèrent commissaires de leur classe, et essayèrent mais s'y faire admettre aussi ils
ne
saires
poussa. Parmi mond
y réuss les aya~ ..t
purent naturels
ces
qui, 1784,
on
commissaires, comme
on
de leurs intrigues écarter. Le préjugé
t'a
les re-
Julien
distinguait demeurait
vu,
adver-
Rayà Paris de-
et Vincent Ogé qui s'était rendu en France puis au commencement de 1789. Ils s'étaient un adjoint blanc nommé avocat au conseil du roi, qui leur Dejoly, d'un esprit éclairé prêta toute l'assistance et d'un cœur Ils étaient encore soutenus généreux, des avis, des conséils
de
la société
puis
1787
des
ses
principaux
Clavière, Grégoire, dorcet, Robespierre, Ces commissaires Massiac, grands
pour planteurs
justice par la démarches. Dans
~m<
des noirs, membres
Mirabeau, etc.
les
prudence
une des séances
Brissot, Con-
Pétion,
vainement les
de-
au club
sympathies
des
par ta raison, par la à ne pas entraver leurs
porter, enfin
de ce club
le 7 septembre 1789, Vincent leur dit ces paroles tocrates, « Ce mot de liberté qu'on
à Paris
étaient
Lafayette,
se présentèrent de gagner essayer et
formée
Ogé,
où ils furent s'adressant
admis,
à ces aris-
ne prononce pas sans en» thousiasme. cette liberté, le plus grand, le pre? mier des biens, est-elle faite pour tous les hommes? » Je le crois. Faut-il la donner à tous les hommes. Je » le crois,encore. » les en doivent
Mais comment être
faut-il
les conditions?.
la donner? »
Quel-
1. CHAPITRE!. Il n'hésita tout ce qu'il prévoyait pas à déclarer de funeste pour l'avenir de Saint-Domingue, si les colons à maintenir Je régime persistaient tel que le colonial et en cela, fait; il plaidait temps l'avait la cause des noirs, dans l'esclavage, contre tous les maîtres sans distinction de couleur. Mais cet aveu loyal, cette déclaration franche des droits de toutes les races à la de jouissance la liberté, de la bouche de ce jeune homme échappés ardent, qui /M< presque le seul colon ~t daignaiéter Mn de pitié sur les esclaves noirs', loin de persuader les membres du club Massiac, furent au contraire ce qui porta ces colons encroûtés de préjugés, à résister aux davantage réclamations des hommes de couleur, reparce qu'ils connurent dès lors qu'il était impossible que ces hommes ne fussent à agir en faveur pas amenés des esclaves. dès que leurs propres prétentions auraient été reconnues fondées.
[1789]
En
même
temps que ces commissaires en agissaient en faveur de leur classe, les hommes Europe de couleur, à Saint-Domingue, faisaient des efforts pour également être admis aux assemblées formées qui furent par les blancs. Au Cap, un mulâtre nommé fut pendu par Lacombe, eux, pour avoir présenté une humble où il résupplique clamait du principe des droits de l'homme en l'application faveur de sa classe. Cette fut jugée incendiaire, pétition parce qu'elle commençait Au nom du Père, par ces mots du Fils et du Ainsi, cette formule <SotfK-F~. religieuse que cet infortuné imagina pour les toucher, pour leur Rapport de Garran, tome 4, page<0. Ogé avait 33 ans alors.
j J
tt6
ETUDES SUR L'HISTOIRE n'HAtTI.
rappeler égaux, venus
tous les hommes qu'aux yeux de la Divinité cette formule fut son crime; car les blancs,
sont
de Saint-Domingue, n'admettaient du Christ. proclamée par !a religion
pas
les dieux
cette
égalité Au Petit-Goave.
un
blanc
doué
de sentimens
de-
généen6n,
de principes Ferrand de Baudières libéraux. du lieu, vieillard eut la tête ancien sénéchal respectable, reux,
blancs comme lui, pour pardesénergumènes, avoir rédigé une pétition pour les hommes de couleur de ne demandait cette ville. Cette pétition pas même l'égatranchée
lité de droits gistrat était A Aquin,
avec
leurs
le crime de ce maoppresseurs; compati au sort de cette classe 1
d'avoir
de Ferrand de jours après le meurtre avait une sous le prétexte Baudières, que G. Labadie une troupe de blancs cernèrent copie de cette pétition, la nuit ils l'appellent, et au moment sa maison pendant où
huit
sa porte, ces forcenés font une de fusil. Un jeune esclave de Labadie
il ouvre
coups côtés,
de décharge est tué à ses
trois blessures en cet état. ce reçoit cet homme vénérable est attaché à la queue septuagénaire, d'un cheval et traîné a une longue distance! lui-même
le Nord,
dans
dans le Sud, la ful'Ouest, Sur tous les reur des blancs se signale par des assassinats. d'autres faits vexatoires, inhumains, points de la colonie, de la classe la haine blanche contre les prouvèrent Ainsi,
hommes de
dans
de
couleur.
Ces
faits
eurent
lieu
sur
la fin
1789.
L'année cités
contre
Ceux dans
1790
avait
vu commencer
de nouvelles
atro-
eux.
des Vérettes,
l'Artibonite,
réunis subirent
au mois
de janvier à Plassac, des humiliations pour avoir
.I.(t:
CHApn~E i.
[i790] de
refusé
le serment
prêter la formule
du
ajouté de Peinier,
respect
ii7 ou avait
civique, auquel envers les blancs.
Le comte
ut marcher contre eux gouverneur généra!, un détachement du régiment du Port-au Prince, qui en arrêta
ils furent mis à Lord des vaisseaux de plusieurs; ou emprisonnés. Dans presque toutes les autres
l'Etat,
ce sérment localités, attira des vexations, Cependant, dominateurs gique
exigé des hommes des outrages inouïs. actes
quelques
superbes, qu'it de la part de cette c!a~
dages. A Plaisance, à faire l'arrêter
une
cepter
suffirait
révélera
d'une
Atrel,
~es
vo!ontééner-
a rrèter leurs
pour
leur
brigan-
fut le premier
a une
pendant Son crime
fut tué.
vinrent
nommé
un mutàtre,
résistance
isolés
de couleur
troupe de forcenés qui voulaient Ja nuit; il en blessa plusieurs, mais il était
créance
sur
d'ê re riche
et d'avoir
le président
du
osé ac-
comité
de ce
bourg. Au Fond-Parisien, une nombreuse famitie de mulâtres, les Desmares, les Poisson, les Renaud, de propriétaires belles habitations f~ contrainte sucreries, aussi de résister aux vexations
des blancs,
en avoir soius
tué plusieurs furent forcés de
mais après injustice; et blessE: d'autres, cep hommes rése
dans la colonie réfutgier incendièrent leurs habitations.
pagnole. donnèrent
Les blancs
leur haine
les empèchant d3ns cette aveugle
tôt imités A la
ainsi
nouvelle
Fond-Parisien,
le signal
de
à leur
esIls
de la destruction des propriétés, de prévoir bienqu'ils seraient fureur.
la résistance
il ne fut question,
Marc, que d une proscription tout entière.
générale
de
ces
mulâtres
l'assemblée contre
du
de Saintcette
classe
~S
ETUDES
J 1
« Il est
» » » »
des
SUR
L'HISTOIRE
t/HAtTI.
individus
dans cette coupables classe, dit le colon Suire mais je ne me serais jamais consolé d'une abomination de cette espèce, ordonnée par MMtribunal de sang, dont j'aurais eu le malheur d'être membre »
Presqu'en Sud faisait couleur cours
même comparaître
des
par-devant Son
Cayes.
président termina ainsi
hautain,
qu'il « Gardez-vous de faire
compatibles deï~ rester
avec
l'assemblée
temps,
l'état
elle, leur
des demandes
de subordination
provinciale les hommes adressa
qui dans
~c~er
de
un
dis-
seraient
in-
lequel vous et de la dé férence pas l'orgueil ni le
et persévérer avec les blancs, respectueuse que ~OM~leur devez; et n'ayez délire de croire que t?OMspM~tM~aM marcher patrons,
du
l'égal de vos
de vos ~ï~/ot<6M~, vos anciens Ma~re~, parà toutes les charges publiques et ~OMSles droits politi»
ques. De quel côté De nouvelles
étaient
l'orgueil et le délire ? vexations exercées contre ceux de l'Artiles portèrent bonite, à se réunir de nouveau à Plassac, dans le voisinage de la ville de Saint-Marc. On déploya des forces considérables contre ce rassemblement la pluétaient sans armes. part des mulâtres ils s'enDispersés, les uns dans les bois, d'autres fuirent, dans la colonie sans avoir tenté de résister espagnole, à leurs persécuteurs, qui coupèrent la tête à tous ceux qu'ils atteignirent. Et cependant, ces hommes de couleur ne s'étaient réunis à Plass8c, entre eux sur les outrages que pour délibérer qu'on leur faisait subir de toutes parts, et sur l'emprisonnement récent de l'un d'eux qui avait refusé de prêter un Débats,
t. 3,
p.
<o<.
Marc et colon du Sud.
Suire
était
membre
de
l'assemblée
génëra!e
de Saint-
CHAPITRE t.
[i790] nouveau
serment
tt9
de soumission,
de rc~cc< aux blancs, et de verser pour eux ~~M'o dernière ~OM~ de son sang 1. A la Petite-Rivière de l'Artibonite, non loin de Plassac, un détachement de vingt-cinq blancs poursuivait un mulâtre ne le trouvant ses deux pas, ils assassinent enfans en bas âge. Chez un autre, ils massacrent, sans pitié et le père et les enfans. Dans le même quartier,
un frère
de Vincent
Ogé
ré-
fugié chez une de ses parentes, et que sa tête a été mise à prix ment
assassiné
un
par
parce qu'il été proscrit dans sa paroisse, est lâcheblanc à qui cette femme avait
donné
C'est dans cet asile même où il est l'hospitalité. traité avec bonté et générosité par la veuve Bigeon et par sa victime, Il a que cet ingrat commet ce crime horrible! la cruauté encore de trancher la tête du cadavre, et se fait un mét:te de la porter à ceux qui avaient une répromis 1 compense pour de tels actes Dans un autre lieu, un nègre libre qui prenait soin d'une vieille négresse, sa mère adoptive, revenant de ia à remplir ce pieux devoir, est assassiné pêche qui l'aidait par des blancs fortuitement. qui le rencontrent Interil honora sa. tin si triste rogé avant de mourir, par ces seules de ses pénibles paroles, expression sentimens « Si je ne laissais la misère cette pauvre pas dans » vieille que je faisais vivre par ma pêche, je mourrais » sans regret. » Dans contre
la ville un autre
du
Cap,
nègre
à propos d'une injuste attaque comme libre, enrôlé, tous les au-
Dans son rapport, Garran ne porte ce rassemblement qu'à 80 hommes, dans un mémoire que Rigaud, en dit publié t797. étaient 300. qu'Ut L'un et l'autre conviennent qu'ils ne firent aucune résistance. ~Méaoire susdit de R)gaud,pago.6.
tandis
1
ETUDES
tres
affranchis
SUR
de cette
L'HISTOIRE
sous
ville,
dans
les rues
les ordres
~aeten
parce que ce nègre courageux un massacre a tien générât et mulâtres libres, nègres contrent
D'HAÏTI.
fuite
des blancs,
ses bourreaux, de tous les
immédiatement
par les blancs ou qui les atteignent
qui les rendans leurs
demeures. Ces actes injustes et barbares, commis par des hommes qui se disaient civilisés, en qui se croyaient supérieurs et en vertus morales à ceux de la race noire, intelligence ces actes servent de signal à de nouveaux sur forfaits, tous
les points
leur
partout
s'empressent sang humain
de Ja colonie, on met leurs
au poids de l'or pas déjà un trafic de chair
les hommes
têtes
de gagner cette devient une sorte
payée
Nous
contre
à prix honteuse
de cou-
et des assassins
1 Le récompense de marchandise qui est
La traite
des noirs
n'était-elle
humaine?
avons
Les planteurs parlé du club Massiac. qui le composaient étaient à s'entendre avec M. de parvenus la Luzerne, ministre de la marine, et à obtenir du gouvernement de former une assemblée royal l'autorisation a Saint-Domingue elle devait se borner à ~MCMre de< ~cpt~c et à faire co~Mo~rc les besoins de la colonie. Mais, en elle arbora le drapeau s'établissant, de toutes les prétentions des colons à se gouverner eux-mêmes. Réunie à Saint-Marc le ~5 mars 1790, elle se. constitua, le 15 avril suivant,
en
assemblée
~<KM(-Dom~Me. Ce titre avait
générale
été suggéré par du Nord, siégeant au Cap, dans comités de l'Ouest et du Sud, bre 1789. On y lit:
de la
partie
l'assemblée une en
de
provinciale adressée aux
lettre date
/rai~aMe
du
24
décem-
CHAPITRE 1.
[~790]
« Aujourd hut, Messieurs, que vos vues et les nôtres s'accordent avoir une assemblée pour nous coloniale, devons entrer dans de plus grands détails sur le mode de convocation aux administraprescrit par le ministre teurs,
et vous faire connaître
nos principes, et, en quelque sorte, notre profession de foi, sur l'organisation et les de cette assemblée. pouvoirs » Il faut une c~K&~ et cette générale de la colonie, tenue doit avoir lieu le plus tôt possible. Voilà le mot. Il faut donner aux colons une représentation parfaitement libre, pour qu'ils sans contrainte, puissent et proposer avec la plus entière ce qui leur paraîtra confiance, le plus avantageux assemblée tans
aux intérêts doit
être
de l'ile;
uniquement
et en conséquence cette de représencomposée
des différentes
et sénéchaussées librement paroisses élus. Voilà quel en est l'esprit. » La colonie fait sans doute partie de la con/edcratMW unit toutes les provinces qui de l'empire c'est français; donc comme alliée, et non comme M~Mc, qu'elle ngure dans l'assemblée de.la grande famille. » La colonie a donc le droit de ta cotM~faire c~-M~M tution, en tout ce qui regarde son régime intérieur ce n'est que dans la métropole, ~it en ce rapports.avec les impositions, qui touche soit en ce qui concerne le ou enfin en tout ce qui tient à l'union commerce, commu ne et générale, des pro~o~o~M que son droit se borner de la métropole qu'il dépendra de re/M~er; d'occ~roM et à cet égard, on doit tout espérer, tout attendre de l'esprit de justice qui dirige l'assemblée nationale. » en effet, à la métropole Qu'importe, que la colonie ait un régirne différent de celui de toutes les autres provinces du royaume, comme elles à pourvu qu'elle contribue
ÉTUDES
i22
SUR
L'HISTOIRE
D'HAÏTI.
1' u tilité générale ? C' est là tout ce que la France peut c.c~ parce qu'elle n'a pas intérêt d'exiger autre chose; car F intérêt est la mesure des droits de société à soct~. comme il est la mesure
de particulier
des actions
à particulier. » les colons. Nous
Tels furent
les principes qui guidaient le lecteur d'en prendre note, à cause
prions
ques que nous aurons à -faire, lorsqu'il tution de Saint-Domingue, en 1801.
générale
entra
gouvernement pour réformer
colonial,
en rendant
de la consti-
s'agira
bientôt
L'assemblée
des remar-
en
lutte
avec
le
de décrets
une foule
de ce gouvernement; et sous le de ces réformes, ou craignant prévoyant que la prétexte amènerait des droits de l'homme, en France, déclaration tôt
ou tard
les
abus
modifications
des
au
de la race
faveur
noire agissant du club Massiac, elle
inspirations
prit de l'assemblée
vis-à-vis
dépendance en tuante,
en'
colonial,
régime d'ailleurs
les
suivant
une
attitude
nationale
d'inconsti-
soumise ne paraissant royale. qu'a l'autorité le 28 mai, elle décréta les bases de la constitution
Enfin,
qu'elle prétendait tant seulement nationale
et
donner cet
du
Dès le 20 avril,
acte
a Saint-Domingue, & Faccepïotto~
en soumetde
l'assemblée
roi. elle
avait
eu
connaissance
du décret
rendu le 8 mars par l'assembientôt, parlerons blée nationale; mais elle rusa, en ne l'enregistrant que le 10 juin, après avoir rendu son décret du 28 mai que voici dont
nous
t/sssembtée générate, considérant que les droits de la partie française de Saint-Domingue, pour avoir été longtemps M~cowMts oubliés, n'en sont pas moins demeurés dans toute leur intégrité;
[i790]
CHAPITRE
I.
1~3
r
Considérant que l'époque d'une régénération générale dans l'empire d'une manière juste français, est la seule où l'on puisse déterminer, et invariable, tous ses droits, dont les uns sont particuliers, et les autres relatifs Considérant que le droit de statuer sur son régime intérieur appartient essentiellement et nécessairement à la partie française de Saintdont elle est séparée par Domingue, trop peu coMMM~de la France, un immense intervalle; Considérant que les représentans de Saint-Domingue ne peuvent renoncer à ce droit imprescriptible, sans manquer à leur devoir le plus sacré, qui est de procurer à leurs constituans des lois sages et bienfaisantes; Considérant que de telles lois ne peuvent être faites qu'au min tMcwe de cette fle, d'abord en raison de la différence du climat, du genre de et ensuite, parce que ceux-là popM~MM, des mœurs, des habitudes, seulement qui ont intérêt à la loi peuvent la délibérer et la consentir; Considérant que l'assemblée nationale ne pourrait décréter les lois concernant le r~t~M tM~We~f de Saint-Domingue, sans renverser les principes qu'elle a consacrés par ses premiers décrets, et notamment par la dec<ofa<MM des droits de r~MWMMe; Considérant que les <~cfe<s émanés de t'assemblée des représentans de Saint-Domingue w peuvent ~re soumis à d'OMtre MMC~t<Mtqu'à celle du roi, parce qu'à lui seul appartient cette prérogative inhérente au trône, et que nul autre, suivant la constitution ne peut française, en être dépositaire; le droit de sanctionner ne que conséquemment, peut être accordé au gouverneur général, étranger à ceMe contrée, et n'y exerçant qu'une autorité précaire et subordonnée Considérant qu'en ce qui concerne les rapports commerciaux et les autres rapports communs entre et la France, le nouSaint-Domingue veau coMt~ doit être formé d'après les voeux, les besoins, et le consentement des dpM~B portes contractantes; Considérant que tout décret qui aurait pu être rendu par l'assemblée nationale, et qui contrarierait les principes qui viennent d'être exposés, w saurait lier &MM<-DowM~Me, qui n'a point été consulté, et n'a point consenti à ces mêmes décrets; Considérant enfin que l'assemblée nationale, si constamment attachée aux principes de justice, et qui vient de manifester le dessein d'assurer la prospérité des lies françaises de l'Amérique, n'hésitera pas à feco~Ma~e droits de S<wt<-D<WM~<yMepar un décret solennel et authentique.
1
i24
ÉTUDES
SUK
D'HAtTt.
L'H!STO!HE
dans ses séances des 22, 26, 27, Après avoir délibéré de ce jour, a décrété et décrète à ~'MTMMMw~ ce qui suit Article l". Le pouvoir en ce qui concerne législatif, ~~Mr
de Saint-Domingue, constitués en assemblée mingue. 2. Aucun ne
rieur,
réside
dans
t'assemblée la
de
~~r<t~
partie
et dans
celle
~WM inté-
de ses représentans, de Saint-Dofrançaise
acte du corps législatif, en ce qui concerne loi définitive, être considéré comme pourra
le régime tM<es'il n'est fait
de la partie de Saint-Domingue, par les ~pf~M~a~M française ment et légalement élus, et s'il n'est sanctionné par le roi. 3. Tout acte législatif, fait par l'assemblée dans générale nécessité et en ce qui concerne le régime intérieur, urgente,
sera
sidéré
notifié
comme
gouverneur
loi provisoire général qui, dans
et dans
ce cas,
les
le gouverneur inscrites sur
aussitôt
le contenu
décret.
remet
général le registre du décret
à la révision procédé les observations seront
livrés
sera
la notification,
4. L'urgence l'exécution qui déterminera un décret séparé qui ne pourra être rendu tiers des voix prises par l'appel nominal. Si
le cas de
dix jours de à son exécution,
et tiendra la main promulguer blée générale ses observations sur
5.
ce décret
libre-
de
des
ou remettra
audit
conau
le fera à l'assem-
sera décidée par provisoire, des deux la majorité qu'à elles
observations,
l'assemblée
Il sera
générale. observations.
ces d'après à la discussion
dans
seront alors
Le décret
trois
et
différentes
les voix seront données séances; pour maintenir par oui ou par non, ou annuler de la délibération sera signé par le décret. Le procès-verbal tous les membres et désignera la quantité de voix qui auront présens, été pour l'une ou pour l'autre Si les deux tiers des voix opinion. maintiennent
le décret,
il sera
promulgué
par
le
gouverneur
général,
et exécuté
sur-le-champ. 6. La loi devant être elle est faite,
qui plans
muns;
concernant et
tM~MtMt~,
les ne
du
consentement
de tous ceux
la partie française de Saint-Domingue e< autres les rapports comm~cMM~c
a~crc~< Mf~
WM~Me, que lorsqu'ils de OM T~M~MM<O~M. 7. Ne seront
le résultat
rendus à cet égard par faMMttM~ qui seront de Saint-Doea~d~ dans la partie française auront été consentis l'assemblée par générale
dans la classe des rapports point compris avec la France, les o~e<s de subsistance
Saint-Domingue sité fondra d'introduire;
mais les décrets
par l'assemblée
seront
générale,
pour les proposera comrapports
aussi
communs que
do
la néces-
à cet égard qui seront rendus soumis à la révision, si le gouver-
CHAPITRE
[i790]
1
1 1 1
t.
i25
neur général présente des observations sur Je contenu auxdits décrets, dans !e délai fixé par l'article 3 et seront au surplus observées toutes les formalités prescrites par l'article 5. 8. Tout acte fait par l'assemblée générale et exécuté provisoirement dans le cas de nécessité urgente, n'en sera pas moins envoyé sur-lechamp à la sanction royale; et si le roi refuse son consentement audit acte, l'exécution en sera suspendue aussitôt que ce refus sera légalement manifesté à l'assemblée générale. 9. Chaque législature de l'assemblée générale sera de deux ans, et le renouvellement des membres de chaque législature sera fait en totalité. 10. L'assemblée générale décrète que les articles ci-dessus, comme faisant partie de la conititution de la partie française de Saint-Domingue, seront incessamment envoyés en France, pour être présentés d foccep~MM de t'assemblée nationale et du roi ils seront en outre envoyés à toutes tes paroisseset districts de la partie française de SaintDomingue. Seront au surplus lesdits articles notifiés au gouverneur général comme la lettre de ce décret, de même que L'esprit tous ceux qui le précédèrent ou le suivirent, notamment celui qui suspendait les aoranchissemens, celui qui ouvrait les ports au commerce celui qui licenciait étranger, les troupes de ligne, prouvèrent évidemment l'intention des colons
grands
propriétaires, de la métropole,
de rendre
Saint-Domin-
et de ne lui conserver gue indépendant tout au plus qu'une de suzeraineté à l'égard apparence du pouvoir ces actes révélèrent la volonté royal. Tous de maintenir liante
des noirs et la condition l'esclavage de la classe des hommes de couleur.
humi-
de Saint-Marc, les générale trois parties de la colonie, dans les paroisses redoublè-
A l'exemple de l'assemblée assemblées des provinciales les municipalités
formées
Ce décret fut rédigé principalement par Daugy et Larchevesque Thibaud, deux cotons du Nord, où ils jouissaientd'nne grande considération. Cette rédaction prouve leur capacité. Haont joué on rote important dans les premiers temps de la révotMtion.
1
i26
ÉTUDES
de fureur
rent
couleur
contre
surtout
l'autre
SUR
elles
dans cette haine
des petits
blancs
L'HISTOIRE
les esclaves,
se manifesta
en tous lieux
de toute empreint la plupart iMettrés.
siècle
à cette
contre
les hommes
de
se distinguèrent à l'envi l'une de La classe aveugle et imprévoyante. la brutalité
nement,
pour Habitués
D'HAïTI.
domination
par son acharde ces hommes
tyrannique que depuis un sur les hommes de la race
et demi
ils exerçaient les blancs ne se rappellent
plus les prédictions des philosophes qui les avaient avertis des dangers qu'ils ils ne pouvaient croire à ces paroles de l'oracouraient africaine,
teur
éminent
de
la révolution
Habitam des française Antilles, vous dormez au pied du F~Mt?e du volcan a justifié les prévisions de MiraL'éruption mais elle n'a eu lieu que par les divisions entre les beau blancs classe vu.
les différentes de cette eux-mêmes, catégories ainsi que nous l'avons distincts, ayant des intérêts
Elle
a eu
lieu
et du par l'injustice persévérante, gouvernement royal, et de ses agens à Saint-Domingue, et des assemblées des blancs, contre les affranchis; car, s'ils avaient à ces derniers voulu reconnattre les droits à il est à présumer des politique, que l'esclavage l'égalité noirs eut été maintenu encore, longtemps par la coalition libres. un des Intérêts de tous les hommes San~ doute, au sort des masses, les hommes de couleur leurs désirs et leur intenayant prouvé tion à cet égard; mais on n'y aurait procédé qu'avec adoucissement
eût été porté
lenteur. La liberté cette
injustice La Providence
et Ihumanité
doivent
donc
qui a accéléré l'émancipation veillait pour eux.
se féliciter
de
des noirs.
~r.
t.
CHAPITRE
[1790]
427 1
Cependant, cret du 8 mars,
rassemblée
nationale
par
elle
accordait
qu'elle
aux
à Paris,
rent
cause
à leur
Voici
assemblées
un
membre
et le fameux
et qui
influença
distingué
par
rendu
déunissait coloniales
Ce décret
françaises.
possessions les colons,
il était
lequel
avait
avait
son
les dans
pouvoirs toutes
été concerté
Barnave le comité
dé-
les
entre
qu'ils
gagnée colonial dont
ses talens.
ce décret
L'assemblée nationale déclare que, considérant les une partie de l'empire français, et désirant les faire de l'heureuse régénération qui s'y est opérée, elle jamais entendu les comprendre dans ~a constitution tée pour le royaume, et les assujettir à des lois qui
colonies comme jouir des fruits n'a cependant qu'elle a décré-
être pourraient tMc<wtpo~MM avec leurs cf~oeMOMCM locales et po~tCM~TM Article f. Chaque colonie est autorisée à faire connaître son t<BM sur la constitution, la législation et l'administration qui conviennent à sa prospérité et au bonheur de ses habitans, à la charge de se conformer aux principes généraux qui lient les colonies à la métropole, et qui assurent la conservation de leurs intérêts respectifs. 2. Dans tes colonies où it existe des assemblées coloniales, librement élues par les citoyens, et avouées par eux, ces assemblées seront admises à exprimer le vœu de la colonie; dans celles où il n'existe pas d'assemblées semblables, il en sera formé incessamment pour remplir les mêmes fonctions. 3. Le roi sera supplié de faire parvenir, dans chaque colonie, une instruction de l'assemblée nationale, t* les moyens de renfermant, parvenir à la formation des assemblées coloniales, dans les colonies où il n'en existe pas; 20 les bases générales auxquelles les assemblées coloniales devront se conformer, dans les plans do constitution qu'elles présenteront. 4. Les p~MM préparés dans lesdites assemblées coloniales, seront .soumis à l'assemblée nationale, pour dire MKMtMM~, décris par elle, et pf~~ à racc<p<o<MM et à la M~c<MW du roi. 5. Les décrets de l'assemblée nationale sur l'organisation des muC'est-à-dire, en d'autres termes, que les principu de la déclaration des t~ot<<de r~owme n'éta!ent pas applicables aux hommes de ta race noire.
~28
SUR
ÉTUDES
et
nicipalités assemblées desdits
des assemblées
décrets
décision tions
qui
dénnitive
pu y
être
gouverneur pour l'exécution blées administratives. 6.
Les
assemblées
mêmes
modifications commerce
de la France
sous
la s~MM~arde
coloniales
énonceront
jugeant colonies,
elle
avec
de
nies,
le
droit
à plus
sanction
ccBM sur
les
~M!M
pro/ttM~~M sur leurs pétipour être, du commerce français, appartiendra. n'a qu'elle
entendu
déclare
rien
soit
indi-
propriétés envers la
criminel,
le maintien de la tranquillité, patriotisme, à la nation, à la loi et au roi.
reconnaître comme
d'écarter
les
forte
exécutif, donnait
nistratives,
cet
puisque voulait, <le la
hommes
selon couleur,
COMU~tOMM~
commissaires
des
au
les
arrêtés
les qui
suivait
municipaLa du
agent
à
maintien que
admi-
cette
instructions
même
toutes
assemblées
le de
de
les
force les
colo-
coloniales.
des
antécédens, était,
couleur
toutes
colo-
autres
gouverneur,
nouvelle
agent
des
assemblées
réservée
une
l'assemblée
celles de
de
raison
pour
a à
administratives,
provisoire
pouvoir
Les
leur
de leur
Saint-Domingue,
assemblées
dans
met
du
les assem-
soit direct, les co~oMs et leurs
lanation;
implicitement
niale
jugé
ses colonies;
inviolable
C'était
tion,
par
du commerce
Np~cM~e de
attend
fidélité
lités,
des branches
les modificapropMOt~e
pris
au
apportées
sur
travaillerait à exciter des soulèvemens contre MttC; quiconque favorablement des motifs qui ont animé les citoyens desdites elle déclare a lieu co~t~'e eM<c d aucune tMCM~n'y qu'il
nation,
pation; et une
la partie sauf la locales,
sanction
qui seront
ainsi qu'il nationale, l'assemblée nationale déclare
rect
qui
la
et la métropole, les représentations
entendu
Au surplus, innover dans aucune
les
mettre
et
auxdites
envoyés à exécution
apportées, da arf~s
être
qui pourraient entre les colonies
et après avoir par l'assemblée
tions, statué
do
pouvoir
seront
aux convenance.s peut s'adapter de l'assemblée nationale et du roi,
auraient
qui
D'HAÏTI.
administratives
avec
coloniales,
L'HISTOIRE
disposidu du
roi pré-
l'esclavage,
locales.
des
hommes
de
couleur,
alarmés
de
~790]
CHAPITRE
ces
du décret dispositions réclamations à rassemblée
colonial.
Alors
du 8
accompagner décrétées le 28 mars. « Immédiatement
~g
mars,
nationale
Barnave
vaient
I.
adressèrent et a son
comité
les tM~M~to~
prépara le décret
ces
Leur
article
4 portait
après
la proclamation
qui defurent
instructions
du
des
décret
et
» de l'instruction, <OM~ p<f~~ âgées de 25 ans » accomplis, propriétaires <fwwM'M~ ou, à défaut d'une » telle propriété. domiciliées dans la paroisse depuis » deux ans, et payant une contribution, se réuniront » pour former l'assemblée coloniale. » Lors de la discussion de ces instructions dans l'assemblée le colon nationale, membre Cocherel, de la députation MM:~Mt<~ actifs.
de
Saint-Domingue, /MW~M couleur,
Sa couleur
Mais,
équivoque les termes
quoique favoriser pu largement Grégoire,
après demanda
Cocherel, dement
formel
l'injustice les députés
des
avoir
les
~c~rc proposa forde la classe des citoyens lui dictait cette injure. de l'article 4 ci-dessus eussent prétentions
de ces
hommes,
vu
la proposition repousser de au contraire l'insertion d'un amenà cet égard, se dénant de la ruse et de colons et du gouvernement. Barnave et
de
eurent la mauvaise Saint-Domingue foi de lui répondre que c'était le résultat t~ccMo~ ~M~ 4. e< qu'on ne devait ~<M y mettre une énonciation qui pourrait faire supposer que le droit du hommes de couleur était contestable et contesté. Sur cette déclaration faite publique, en présence de toute l'assemblée. retira Grégoire son amendement. Or,
dans
les colonies
le régime françaises, qui avait ne considérait prévalu et les pas les mulâtres nègres libres comme M,t,. des personnes à ~c~vwtpa a peine pcmo leur reconnaissaitreconnaissait. T I T.t. g
i~
HTU!)RS
on ht qualité pouvaient
SUH
d'hommes,
L'HtSTOIRE
la désignation nègre libre. L'édit sait certainement
de
jours
dans
puisque,
des
produire
eiïets
D'HAtTt.
tous on
civils.
les actes
iou
employait
de quarteron non abrogé, !cur
mulâtre,
de 1685,
qui de
libre, reconnais.
la qualité mais depuis de personnes, H était foulé aux pieds. longtemps Aussi la députation de~ colonies, dans l'assemblée naet les colons du club Massiac, tionale, combinant leurs
Il. t
avec le gouvernernent écrivirent-ils aux intrigues royal, colons de Saint-Domingue de se prévaloir des usages établis et des termes des deux décrets du mois ambigus de mars,
pour ne pas exécuter de couleur.
¡
hommes
j j
Le gouverneur ment ces décrets
J
ministre de cette plus les tl écrivit
1
convoquer donne
1
»
celui
du
28 à l'égard
des
général, qui n'avait pas reçu officielleou qui, les reçut du probablement, avec injonction de ne pas les exécuter en faveur en les promulguant, classe, n'admit pas non hommes de couleur à faire partie des assemblées. aux marguilliers des paroisses, de les chargés « A l'égard de l'interprétation l'on que à l'article 4 des instructions qui accompagnent
le décret
du
8
elle est sans
mars,
et si les fondement; » gens de couleur se à l'assemblée de paroisse, présentaient » vous étes en droit de ne les » y pas recevoir. Comment l'assemblée à qui l'on donnait coloniale, le pouvoir de mettre à exécution la partie des décrets qui pouvait s'adapter elle admis les hommes et
les assemblées
ment
lui-même
aux
convenances
de couleur
administratives, les repoussait?
dans
auraitlocales, les municipalités
lorsque
Rapport de Garmn sur J. Raymond, en t795. pages <et de Tarbë, en i79t, page 9.
le gouverne-
20.
Rapport
r
CHAPITRE!.
[i790]
Comment la couleur.
ces colons,
imbus
auraient-ils
pu être
i3i ~[
des injustes justes envers
de préjugés les mulâtres
et les nègres libres, ces préjuges les portèrent puisque à refuser, même aux blancs mésalliés, la qualité de citoyens ac<~ ? Et l'assemblée en
souveraine,
nationale
slle-méme,
mettant,
par l'article
8 mars,
les colons
spéciale
de la nation
et leurs
contre
le régime colonial sition comminatoire
dans
de couleur,
mer
les
noirs?
6 du
décret
du
son
sous
ne maintenait-elle intégrité?
Cette
pas dispo-
n'avait-elle
les hommes contre
toute
constituante
la sauvegarde envers criminel, la i exciter des soulèvemens
propriétés en décorant
travaillerait quiconque nationatê eux. l'assemblée
nation,
cette
blancs
pas pour but d'eûrayer s'ils avaient l'intention de s'arou d'unir le~ir cause à celle des
N'était-elle
de la société des pas encore à l'adresse accusée ~Mt~<~n<w<, par les colons de rêver au soulèvement des esclaves? La secrète intention de cette assemblée
n'était
des
hommes
donc
pas de favoriser de couleur.
les justes prétentions
Les colons treprise demnité
se voyaient ainsi rassurés contre toute ende leur part. Ils recevaient alors un bill d'inpour tous les excès, pour tous les forfaits com-
mis par eux, depuis contre les esclaves mois, plusieurs et contre les hommes de couleur. Plucés désormais sous la
de la nation, ils n'avaient spéciale plus de ménagement à garder envers les opprimés. En vertu de ce décret, l'assemblée générale appela les habitans blancs à contirmer ses pouvoirs. Son propre décret du ~8 mai flattait trop leurs prétentions, pour sauvegarde
Rapport deGarron, tome ?, pages <9 et 30.
!32
SUR
ÉTUDES
dans
sanction
sa
Mais de
leux
les
l'assemblée
rité,
prononça de provinciale contre
s'agitant
l'Ouest cette
Le 13 juillet,
il reçut
paroissiales.
irrité
par les actes orgueilannulaient son auto-
qui le 27 juillet. L'assemblée et ie comité du Port-au-Prince,
générale, sa dissolution
proclamation
de
dissolution,
le
de du régiment de dissoudre le comité par la force des armes. événement eut lieu dans la nuit du 29 au 30. Mauordonna
gouverneur cette ville, Cet
assemblées
de l'einier,
le comte
D'HAÏTI.
pas à ce vœu.
ne cédassent
qu'ils
L'HISTOIRE
à Mauduit,
colonel
de la garde civique des blancs, y enleva les drapeaux chez lui. Cet outrage, fait aux blancs du qu'il fit porter dans l'action, lui dont plusieurs Port-au-Prince, périrent ce de leur part. Nous verrons valut une haine implacable duit
qu'il en recueillit. avaient Le gouverneur et Mauduit imaginé d'un corps de contre-révolutionnaires, formation des fonctionnaires publics. posé principalement donnèrent membres de
un un
Saint-Marc
comme colore
signe
de ralliement,
pompon blanc. Les se distinguèrent
signe de la révolution fut dès lors négligée.
déjà la comIls lui
en faisant partisans par un coloniale.
porter à ses de l'assemblée
pompon rouge, La cocarde tri.
CMAMTHE !).
VtucentOgé et Jean-Baptiste Chavanne. Pretuiers combats des hommesde couleur contre tes blancs. Emprisonnement des principauxd'entre eux.
du décret c'est pour réclamer l'exécution Cependant, du 28 mars, que Vincent de quitter Ogé prit la résolution la France et de retourner à Saint-Domingue. t! avait été ainsi que les autres commissaires des hommes témoin, de couleur, de la déclaration faite par Barnave sur le sens de l'article cette
assurance
colonial,
4 de ce décret et il savait que donnée il Grégoire, au nom ou
les hommes
de couleur
étaient
encore
malgré comité
repoussés
des assemblées. Contrarié
gr ''reux dessein par le ministre de la marine avec les planteurs, donna qui, d'accord orure dans les ports de ne laisser partir aucun homme de couleur; forcé de prendre un autre nom que le sien, de passer d'abord en Angleterre et de là aux États-Unis, il
arriva
bre 1790
dans
son
de Charleston au Cap. le dimanche 16 octoà onze heures du matin; il y débarqua dans
J'avertis le lecteur que tout ce que je vais citer de t'entreprioe d'Ogé et de Chavanne, reposasur des documens authentiques que j'ai en ma possession. En t8!8, je fus à Santo-Domingo où je restai deux mois le gênerai
i~4
ETUDES
la
soirée, se
Après
avoir au
lui,
à
le
D'HAITÎ.
attendu
reconnu, aussitôt
pendre
d'heures
peu
passé
dans
Avis
mystère. minait
la
en
fut
au
furent
Averti
du
braves de
aux
prises lui
qu'on
chez
Rivière,
ne
il se
Cap,
les
que
son
du pour
arrivée.
rendit
chez
Nord
mulâtres
s'étaient
qui en
son
sous
disposi-
à la
Grandel'un
ami,
enrôlés
Géorgie,
pour
les
do-
arrestation
rendit
Chavanne,
où
Cap des
son
il se
un
longtemps du
opérer
réservait,
Jean-Baptiste
Savannah.
être
put autorités
provinciale
aussitôt sort
colonie donné
l'assemblée
tion
être
pas
préparaient
retour
tions
L'HISTOIRE
Dondon.
Son
ces
ne
pour
blancs
SUR
de
l'expédi-
ordres
du
comte
d'Estaing. En
se
concertant
pour
atteindre
prit
plus
de
blancs,
tous
général
jusqu'au de
les
son but,
clairvoyant,
convaincu
tien
sur
mesures
Ogé trouva
la
forte
entre
dernier
la
servitude
hommes
de
la
soulever
immédiatement
race
des et
que eux,
du
africaine, les
le
que
organisation
d'accord
depuis
petits
le
blancs,
sien
escar, les
gouverneur
pour contre
Chavanne
lui afin
un
possédaient
préjugé
esclaves,
prendre
en Chavanne
déterminé
plus
fallait
qu'il
le tous
proposa d'arriver
mainles de avec
commandant de l'arrondissement, Borgella, habitait le palais national, ancienne demeure des gouverneurs où se trouvaient tes archives du espagnols, de cette gouvernement colonie, restées intactes, des diffémalgré la succession rens pouvoirs dans cette partie. Mon frère, C. Ardouin, y avait découvert déjà l'instruction suivie par Don Joachim Garcia contre Chavanne et leurs Ogé, outre une infinité de docnmens relatifs compagnons, aux troubles de SaintNous eûmes la curiosité de traduire les principaux Domingue. interrogatoires et de faire l'analyse de cette procédure nous copiâmes tes opinions également émises au sujet de l'extradition des accusés. Je pris ensuite de quetques-uns ces documens, du générât par l'autorisation Borgella. Débats sur tes colonies, tome ter, page 35't. Voyez ce que dit Verneuil de l'ordre donné arrêter cetui.ci pour et le fit lire à ce Ogé l'intercepta colon furibond, alors son prisonnier, traila avec beaucoup qu'il de ménagemens, d'après son propre aveu it le retacha ensuite.
CHAPITRE
~1790]
sûreté
I
1
1
1
I
1
·
à la liberté
v
des
11.
v
v
masses
i35 n
v
et à l'égalité
de tous
avec
les blancs. Mais,
qui avait
Ogé,
reux,
éclairés,
patir
sincèrement
vu en France
des
sur l'opinion puissans au sort des mulâtres
hommes
génécom-
publique, et des nègres
et
de nombreux écrits en leur faveur, où ils expopublier saient la justice des réclamations des hommes de coude l'abolition de la traite des noirs leur, la nécessité sans secousse, sans trouparvenir graduellement, à la liberté des esclaves; générale Ogé, qui savait des hommes non moins qu'en Angleterre, généreux de produire de semblables s'efforçaient résultats; Ogé pour bles,
ne pouvait pas, ou plutôt les vues révolutionnaires sidération
doit grandement
ne croyait pas pouvoir adopter de son compagnon. Cette conl'excuser
aux
yeux
de la pos-
térité. D'autres peut-être
motifs
venaient
à l'appui de la promesse que il avait faite aux Amis des HOM* Il n'ignorait les hommes de couleur étaient en nombre
que égal à la population les fatigues d'une pas
blanche, guerre,
plus aptes à supporter s'il iallait la subir; et il
renouveler avec eux merpeut-être pouvoir de la liberté avait opérées en France veilles que l'amour contre les pn~e~ son départ Mais, depuis pour la tyrannie des blancs contre les hommes de l'Europe, couleur avait tellement ils prenaient de augmenté, croyait
telles cette
pour se préserver des entreprises à une grande qu'elle était contrainte
pru-
avait
cette
précautions classe,
de
dence. Chavanne
donc
raison
Rapport de Garrau, tome ?. page 46.
il
fallait,
dans
É'UDES
SUR
L'HISTOIRE
actualité leur
suprême, répondre barbare injustice, par
deux
cent
mieux
mille
valu
nulé
que
glorieusement déclarait criminel
esclaves tous
dans ceux
l'article
D'HAÏTI.
à la haine
des
!e soulèvement le Nord.
Un tel
blancs, soudain
à de
décret
eût
la métropole; il eût 6 do celui du 8 mars
an-
de
qui des
travaillerait à exciter quiconque soulèvemens contre les colons car, presque toujours le droit n'est respecté que est appuyé par la force. /o~M'~ Les événemens ultérieurs l'ont prouvé, et l'assemblée nationale n'est devenue juste, que par ces considérations. Obéissant
à ses Idées préconçues, Ogé adressa une lettre au comte de Peinier, en date du 21 octobre qu'il terminait ainsi « Non, non, monsieur le comte, nous » ne resterons point sous le joug, comme nous avons » été deux siècles la verge de fer depuis qui nous a est rompue. Nous réclamons frappés l'exécution de ce décret; évitez donc, un mal par votre prudence, » que vous ne calmer. Ma profession pourriez de foi » est de faire exécuter le <~cre< que j'ai concouru à ob» tenir; de r~OMMcr de force par la force, et enfin » faire cesser un aussi injuste » préjugé que barbare. Chavanne en adressa une également au gouverneur générât. dans le même probablement sens. Nous re1 Dans la procédure suivie à Santo-Domingo, it est fait mention de la lettre du comte de Peinier, do ? novembre, accusant à de la <!e<ne en date du :< octobre. Garran dit quec'est le 25réception Ogé, qu'il écrivit, les colons ayant établi en fait qu'il n'arriva que le :3; mais dans son interrogatoire du 5 novembre,Ogé dit tes choses de manière è faire admettre qu'il était arrivé le dimanche 16 octobre, pour pouvoir écrire le St. Voyezle Rapport de Garran, tome <. page 6t, où il est question d'M onr<Mdnle :< octobre par) assemblée. oM~om~t de rat-rtM<f<.d'0~. Une lettre de Saint.Domiogue, msérée sur le Moniteur universel du 25 décembre dit t790. qu'il arriva le 17 octobre.
[i790]
CHAPITRE
n.
~37
1
de ne pouvoir grettons transcrire ses idées. Chavanno avait vu sur aux États-Unis,
que les blancs
supérieurs
aux
cependant,
au
persécutions
mulâtres, mois
des
de
ici
de l'expression le champ de bataille,
n'étaient
pas des hommes en bravoure et en courage; mai 1790, il avait du fuir les
avoir blancs, réuni chez lui pour hommes de couleur, quelques et il se réfugia à Hinche où il resta deux mois et demi Chavanne a dû tenir au comte de Pointer un langage non moins énergique en raison de ces que celui d'Ogé, persécutions. Ces deux lettres furent au Port-au-Prince, expédiées par Joseph l'aine des frères Ogé, de Vincent, qui lui la réponse rapporta également du comte de Peinier; mais cette-ci ne lui parvint sa défaite dont qu'après nous allons parler. Le gouverneur une feinte modéragénéral employa tion envers Ogé, parce que dans sa lutte avec l'assemblée de Saint-Marc et les colons en général, qui visaient à l'indépendance de il avait senti la Saint-Domingue, nécessité de natter tes hommes de couleur par quelques de témoignages bienveillance, à se ratpour les porter tacher et à être fidèles à la il convenait métropole donc à sa politique d'exhorter à être Ogé et Chavanne plus calmes. Mais. outre qu'il .savait que la force organisée au Cap, et la configuration du topographique Nord laissaient de succès à une prise peu de chances d'armes des hommes de couleur de cette il partie, d'écrire à toutes s'empressa les municipalités, en leur envoyant copie des lettres et de Chavanne. et d'Ogé les engageant à suspendra toutes discussions pour pouvoir se défendre contre ~'ewMMM coMMMtM. Ogé avait donné aussi à son frère une lettre pour les
~8
ÉTUDES
hommes
SUR
de couleur
L'HISTOIRE
D'HAÏTI.
du Mirebalais,
par où il devait passer pour se rendre au Port-au-Prince, et une autre qu'il adressait à ceux de cette capitale, les priant d'aider et de faciliter le messager dans sa mission. Les uns et les autres lui répondirent, en le félicitant d'avoir contribué à obtenir,
lui disaient-ils,
cause;
le décret
du 28 mars
car ils le comprenaient
ainsi.
favorable
Ceux
du
à leur Port
au~
Prince
ajoutèrent, cependant, les que son projet d'armer hommes de couleur était prématuré. Placés sous les yeux du gouvernement, récemment de triompher qui venait du comité de l'Ouest, Mauduit avait disque le colonel de l'assemblée quer sur le vaisseau sous,
de Saint-Marc
qui avait du s'embaret de la confédération de
le Léopard, que le gouvernement
Léogane triomphe même par le concours ralliant
sous
hostile
à leur
qu'ils
lui
intempestive de sa part, nagement constance. était
déjà arrêté.
éprouvant ce langage contraint
trop
du
puissant
position d'ailleurs prudent à
obtenu
en donné, cette faction
renverser pour les hommes de couleur
treprise
Ogé
avaient
ses ordres
classe Prince ce gouvernement voyaient moment, leur pour compromettre
Mais
avait
prendre
se si
Port-auen
par une
ce en-
quelque méétait de cirles
armes,
pour ne pas être il était Depuis plusieurs jours, chez Cbavanne, après avoir visité divers habitans de couleur et reçu d'autres chez lui, au Dondon. Tous ceux de cotte paroisse et de la Grande-Rivière, sachant son arrivée et ses intentions, se préparaient ils a la lutte, quand une lettre écrite par le président de l'asinterceptèrent semblée du Cap, au président provinciale de la munici~ de la Grande-Rivière, palité qui lui prescrivait d'aples hommes de couleur peler à préter serment, afin de
.~MttOiHtt
CHAPITRE U.
[i790]
i39
le moyen de les arrêter, ainsi la nuit du 27 au 28 octobre,
trouver Dans blancs
vinrent
dormait
dans
chez
qu Ogé lui-mème. une vingtaine de
Cbavanne
si Ogé y pour s assurer était ils y trouvèrent une dizaine de mulâtres qui se eux. armés présentèrent Ogé se tenait dans une pièce Dans ses interrogatoires, il déclara particulière. qu'il Chavanne rèrent
confirma
sans
rien
à madame seul.
ce moment cette faire
Chavanne
Informé
et qu'on déclaration.
d'offensif;,mais que leur but
de cette circonstance, résolut de commencer
retirés, Ogé tous les blancs
de
ne
le réveilla
pas se reti-
Les blancs d'eux
l'un était
déctara
d'arrêter
Ogé se furent
après qu'ils le désarmement
de
la Grande-Rivière
et au jour, cette eut lieu. Sa troupe se grossit dans la journée opération du 28 et fut portée, le lendemain, 250 homà environ de Chavanne. mes, selon la déclaration Dans ce désarmement, les hommes de couleur ne firent
aucun
mal
mais l'un d'eux, de la résistance,
aux blancs un boucher fut tué.
qui remirent nommé Sicard,
Ce fut
un
leurs
armes
ayant opposé assassinat. Vincent
aucune Ogé n'y prit personnellement part; ce crime fut point commis en sa présence, et il le bt&ma. Le sang avait Et cependant, étaient
naguère res, eux et leurs
la guerre était commencée des mutatres et des nègres libres quand assassinés lâchement dans leurs demeu-
coulé,
enfans,
cette
considéré
classe d'hommes
mis
la guerre commencée Mais ici, il s'agissait d'un
crime
était
C'est
irrémissible
alors, de président qu'il
écrivit
ne
entre
n'avait
eux et leurs
privilégié
pas enne-
de la peau
le
1
le 29 octobre, qu'Ogé i'assembtée provinciale il M. de Vincent,
adressa du
commandant
sa lettre
Nord,
au
et celle
militaire
de
ÉTUDES
SUR
L'HÏSTOtRE
cette
Dans l'une et l'autre, province. cution du décret du 28 mars. « Messieurs,
disait-il
D'HAÏTI.
il demandait
à t'assembtée,
t'cxé-
un
préjugé trop Je vous somme
soutenu v~ enfin tomber. » longtemps » de faire promulguer dans toute la colonie le décret de » rassemblée nationale du 28 mars, sans qui donne, » distinction. tous ie~ citoyens le droit d'être ~r~. »admis
dans
toutes
les charges et fonctions. Mes pré. »tentions sont justes, et j'espère que vous y aurez égard. » Je ~/er<Mp~M MM~r ce moyen est indiateliers » gne de moi. » Apprenez le mérite d'un homme à apprécier dont » l'intention
est pure. Lorsque à l'assemblée j'ai sollicité »nationale un décret en faveur des que j'ai obtenu » colons connus américains, anciennement sous t'épithète de Mî~ n'ai point compris, injurieuse » dans mes n~aMMt<t<MM, sort des M~rM qui vivent dans Vous et nos adversaires avez empoisonné <'M~oM~. » mes démarches des habitans pour me faire démériter honnêtes. Non. non, nous tt'<!uo~M que réMessieurs, » clamé pour tlne classe <f~ww~ sous K&rM, qui étaient » le joug de l'oppression Nous voudepuis deux siècles. » lons
l'exécution
du décret
du 28 mars.
Nous
persistons » à sa promulgation, et nous ne cessons de répéter à » nos amis, que nos adversaires sont injustes, et qu'ils » ne savent point c~tHcr leurs <M< avec les ndgres. » Avant mes moy~M~, je fais usage de la d'employer » douceur. Mais si, contre mon attente, vous ne me » donniez de ma demande, pas satisfaction je ne réponds » pas du désordre où pourra m'entraîner ma juste ven» geance. » Les deux de Limonade ont fait ce qu'ils ont dragons
1 1
CHAPITRE
[1790J
Il
i4i
r
» pu pour remettre la lettre dont vous les avez chargés. des troupes » pour annoncer qui étaient prêtes à voler » contre nous. S'ils m'ont remis la lettre à M. Lambert, » ils
y ont
été
contraints
mérite » vigilance » Ils sont porteurs « Nous exigeons, du
» gation
)) électeurs, »fortifierons, » l'on nous » trouverait M a-t-on
par
une force
des égards et des éloges de la présente. » disait-il à M. de Vincent,
décret
du
28 mars
nous
nous
rendrons
nous
nous
» ser les mille
Examinons
celui et un
repousserons
des nobles abus
ce manifeste
leur parti.
la promulnommerons des
à Léogane, nous nous la-force par la force, si des
inquiète. L'amour-propre insulté si nous siégions
consulté
majeure; de votre
à côté
colons
se mais
d'eux
etdu
clergé pour redresen France? ? qui existaient
et disons franchement d'Ogé, Le devoir de celui qui étudie l' his-
ce que nous en pensons. toire de son pays et qui s'efforce d'en utile à la postérité, consiste toujours rité
faire jaillir la vérité, à aider cette postédoit porter sur les hommes
dans
le jugement qu'elle et les choses. C'est par là qu'il son peut recommander œuvre et inspirer de la confiance en ses propres sentimens. L'impartiaiité fait le mérite de l'historien alors même qu'il se trompe dans ses appréciations, le lecteur lui sait gré de sa loyauté. Nous
dirono
donc
que
nous
trouvons
<1 Ogé une présomption que nous main y apparaît trop ouvertement.
Sans
ces lettres le moi
doute,
c'est
hule
mais ce qui se fait le chef de son parti était-il autorisé Réduit a langage par les circonstances? sa prise d'armes, sans avoir eu le temps de précipiter s'entendre avec toute la classe de couleur, à n'avoir sous langage
de celui
blâmons
dans
ÉTUDES
SUR
L'HISTOIRE
ses ordres
que deux à trois sa confiance en lui-même, au
pas parier qu'en son commissaires réclamer Nous
nom?
de sa part,
aimé,
moins
de personnalité. la proposition
empreint s'il avait adopté
quelle que fût pas, ne devait-il entière,
plutôt ies autres
a-t-il omis Pourquoi concoururent France, avec
qui. en contre les dispositions
aurions
milliers
hommes,
ne pouvait-il de cette classe tout
nom
propre
cents
U'HAtTÏ.
du
décret
lui à
du 8 mars?
un
langage plus modeste, Nous l'en excuserions, de Chavanne à la tête de
la loi à toute la pouvant imposer classe blanche et dicter ses volontés, il eût eu l'approbade l'histoire. tion, la sanction de Ogé avait évidemment et ce n'est pas co que nous blâmons l'ambition, en lui; car,
d'hommes,
sans
une
noble
ambition
on ne fait rien
d'utile,
rien
de grand. Mais cette passion des âmes ardentes eut été plus louable en ce jeune homme, si, a ce moment décisif, il se fût placé à la tête de tous les hommes de ia race noire, pour les mener à la liberté et A l'égalité politique. en faisant Toutefois, cette déclaration de guerre qui semble, au premier abo<d, exclure tout sentiment de sympathie pour les esclaves, à Ogé était loin d'être contraire leur émancipation il restait seulement avec conséquent la mission fidèle
trop
il restait fidèle, peut-ètre qu'il s'était donnée a~x antécédens de sa conduite en France, aux dominé qu'il avait pris avec J. Raymond,
engagemens par les mêmes.idées. facilité put
avec
ses réclamations.
croire
que
les
les Amis des
noirs
Dans
colons
sa fougueuse auraient poussé
et l'injustice dans leur résis-
au point de persévérer l'imprévoyance, tance à reconnaître aux hommes de couleur actifs; car, citoyens avaient voulu céder,
qui avaient il ne ardeur,
les droits
de
des décret, s'ils malgré l'ambiguïté les désastres qui s'en sont suivis ne
.««d
1
CHAPITRE
[i790]
pas arrivas.
seraient
Il.
sentait
Ogé
à jouir des parvenaient les blancs. ils influenceraient
couleur que tions
de toutes
les assemblées
i43
que si les hommes de mêmes droits politiques facilement les résolu-
de la colonie,
pour
amélio-
à leur et parvenir graduellement Le langage qu'il tient à l'assemémancipation complète. son discours au club du Nord. blée provinciale après rer
le sort
des
esclaves
auparavant, prouve, non son égoïsme mais le raisonnement comme d'esclaves. propriétaire les colons de leurs à désarmer d'un homme qui cherche Massiac
une année
préventions, par leur propre était la cause prépondérante
intérêt.
du régime les blancs
qu'avaient pas l'intérêt esclaves dont le travail les enrichissait? tait-ce
Car,
enfin, quelle colonial? N'édes
à posséder
« II est vrai, dit Garran, qu'Ogé pensait en 1790, avec et les Amis des )) les philosophes les plus respectables, » noirs eux-mêmes, ne pouvait tout qu'on pas donner » d'un coup la liberté aux esclaves; il ne croyait ~&s que » cette
tentative
» l'étendue
fût
alors
et il fallait
toute
que ce grand acte » de justice naturelle si promptement. pût être effectué » tant les plus horribles difficiles à deviennent iniquités » détruire
de notre
praticable; révolution pour
en s'invétérant.
» M~couMa~re » les deux
droits
Mais Ogé était bien éloigné de des nègre., et de vouloir, comme
esct~coloniales, que leur éternel » vage fût la base de la constitution des colonies il avait » senti la nécessité d'adoucir leur sort, dans le mémoire » qu'il
assemblées
eut l'
imprudence
de présenter
au club Massiac
»
Rapport deGarratt, tome t, page 55. Dans la séance d'~ 11 toréât an tH (Débats, tome &. page~7.). Sonthonax a dit de V. Ogé, qu'il est mort pour la liberté de ses /r~< (les hommesJe couleur) e<mdme pour la liberté de,
it
ÉTUDES
i44
Dans
leur
adresse
mars
1791,
les
pages
75 et 76
SUR
L'HISTOIRE
à 1 assemblée
Amis des noirs
« Dans tous les pamphlets, » été publiés contre nous,
°
t
D'HAÏTI.
nationale, disaient
sur
en
publiée
l'esclavage,
dans tous les libelles qui ont on nous a. sans preuve et
M îHo~r~ nos démentis accusés de demander perpétuels, » l'affranchissement subit tous les esclaves. Nous le répé' » tons, c'est un odieux mensonge. Nous croyons bien M que tous les hommes naissent libres et égaux en droits, » quelle que soit la couleur de leur peau, quel que soit le M pays où le sort les fasse naître. Mais nous croyons M aussi que cet a~e de justice exige de grands ménageme-ns. » Nous croyons gM'a~raMc~r subitement les esclaves noirs, » serait une opération. non-seulement les colo/a<a~pOMr » M~, mais que. dans l'état et de nullité où d'abjection )) la cupidité a réduit les noirs, ce serait leur faire un » ~r~e~/MMe~c. » Dans hommes tition
le
même
mois
de couleur aussi
à
de
restés
l'assemblée
les commissaires
1791, à Paris
adressèrent
nationale,
où
des une
pé-
ils disaient,
page 7 « Zcs citoyens de couleur ne voient qu'avec déchirement x triste sort des noirs esclaves; mais ils sentent, comme )' vous, la ~ccMi<~ de ne précipiter aucune tMMOt?a<to~ a M leur ~ora; vous les verrez, p~MOM't~ ~!< ~Q~eMreM~)' ?~M< possesseurs d'esclaves comme les blancs, vous les verrez
concourir
les premiers
à tous
les moyens
que
wtrt. On peut en cro!reSonthonax qui eut l'honneur de proctamer,!epremier, la tiberte g~nerato des esclaves.
j ar
CHAPITRE
[1790] [i790]
» votre
sagesse et votre » adoucir leur M, » /er< ))
Il. H.
humanité
iAK 145-1
vous
aM~M~yK
dicteront,
uoM
~tM
Quoi qu'il en soit, à la nouvelle du désarmement blancs par Ogé et sa l'assemblée troupe, provinciale Nord, concertant ses mesures avec les chefs militaires M. de Vincent Cap, fit marcher contre eux avec 6 à et
hommes,
mit
à prix
la tête
d'Ogé
une douzaine
relâchés ment,
ensuite
par
de concourir
Ce succès
de blancs
furent
Ogé, après & l'exécution
avoir du
du du 800
portueut engagement
Un premier piastres. lieu, dans lequel les hommes de couleur blancs avec avantage; ou cinq quatre furent tués dans le combat, et du côté libre
des
500
pour
ou 4,000
gaises,
pour ~Mr~
les repoussèrent de ces derniers
un nègre opposé, faits prisonniers et
sous serpromis, décret du 28 mars.
des
porta l'assemblée à provinciale retirer des troupes à M. de Vincent, a M. de Cambefort. pour le donner colonel du régiment du Cap, qui marcha contre eux avec 1,500 hommes munis, cette fois, de canons. Un second combat décida du insurgés le commandement
sort des hommes avoir
résisté
de couleur
avec
bravoure
qui furent vaincus, à leurs ennemis.
non
sans
La troupe
d'Ogé avait déjà diminué, après le premier engagement, On fit plusieurs prisonniers par des désertions. qui furent conduits dans les prisons du Cap. Vaincu par des forces supérieures, au Ogé se porta Dondon avec une soixantaine d'hommes pour en retirer sa mère et sa famille là, ils échangèrent encore quelques coups de fusils avec les blancs qui s'y trouvaient. Ogé,
en organisant o CI
sa faible
armée,
avait ""U.. ~.utt~
été reconnu *cuuuHU
1. <0
1
<46
ETUDES
SUR
L'HISTOIRE
D'HAÏTI.
Il s'était muni d'apar c!~e au grade de colonel général vance do deux épaulettes d'or, qu'il porta sur une veste de la garde nationale d'uniforme de Paris, dans laquelle il s'était incorporé son séjour en cette ville. Il pendant était en outre
décoré
d un(
Lion
de Limbourg, J.-B. Chavanne,
de l'ordre
qu'il s'était procurée son lieutenant dans
de mérite
du
en France. cette
mémorable
avait
le rang et le titre de major général un était a6~aM< d'autres étaient d'Ogé major, etc., etc. capita.ines, lieutenarts,
entreprise, des frères reconnus
Du
croix
moment
revenait qu'il d'armer les hommes
l'intention
lu force
obligé, pour opposer les blancs à l'exécution
à
avec
Saint-Domingue de couleur, s'il
à la force
du décret
du
y était et contraindre
28 mars,
Ogé avait du se préparer au rôle de chef militaire de là sa prévoyance à se munir d'or, comme d'épautette~ signe du commandement. Il est
vraisemblable de la noblesse
insignes
sa-chant que, l'importance à Saint-Domingue, il aura
des jugé l'or-
convenable de se procurer la croix de égatement dre du Lion de Limbourg qui, aux yeux de beaucoup d'hommes de sa classe, être considérée comme pouvait de la croix de Saint-Louis, si commune dans l'équivalent la colonie. Cette décoration n'était pas indispensable; elle ne pouvait même être de plus que nous pensons ception
de
la part
d'aucune
utilité.
Nous
disons
était une pauvre conqu'elle de Vincent Ogé, qui venait réclamer
Le 7 novembre t789, il avait écrit de Pa is <!< l'une de ses sœurs qui était a Bordeaux,
q~'it
était
co~teL
Interrogé
à ce
sujet,
it
déctara
que
c'était
ponr
natter la vanité de ses sœurs et de sa mère. Le brevetqui lui accordait la croix du prince de Limbourg lui donnait cette qudite.
CHAPITRE
[i790]
les droits
Il.
i47
civile et politique pour ses frères et ses séance de l'assemblée égaux, surtout après la mémorable nationale où les titres de noblesse furent abolis en France. Cette vanité de sa part aurait une fâcheuse pu avoir l'égalité
influence
les siens, s' il avait eu le succès parmi Les principes de la révolution promettait. française, il poursuivait la réalisatiot à Saint-Domingue, basés sur r égalité des conditions parmi les hommes, dire sur la justice; c'était cette précieuse égalité affranchis
voulaient
la fausser
au
conquérir de cette
début
il
ne
révolution
qu'il se dont étaient c'est-à-
que les fallait donc pas sociale et poli-
tique. Mais, si le lecteur se rappelle ce que nous avons dit, dans la première partie de cet ouvrage, sur les idées qui caractérisaient les hommes de la province du Nord, il trouvera dans ce fait que nous reprochons à reencore, de cet intrépide gret, à la mémoire jeune homme, l'explication naturelle de cette erreur, de cette faiblesse. Ogé a eu cela de commun avec Jean François, Biassou et Toussaint Louverture, déterminés à idées, par les mêmes des décorations
prendre
libres
de noblesse.
de l'Ouest
et du Sud
Les mulâtres
et les
se sont
inégalement mais on ne vit dominer surgés contre les blancs; parmi eux que les principes et ils n'adoptèrent républicains, ces principes. que les grades militaires que comportent nègres
A part que nous duite. même qu'il telle
les deux
reproches que nous faisons à Ogé et croyons justes, on ne peut que louer sa conH s'est montré et digne de sa mission, généreux
chevaleresque a eus en son
entreprise, au grand nombre
dpns
pouvoir, brave sur
ses procédés
envers
les vaincus
dans son courageux le champ de bataille.
de ses ennemis;
vaincu
par
immorCédant la puis-
ÉTUDES
sante
L'HISTOIRE
D'HAÏTI.
militaire
au Cap, par l'uqui existait nion entre qui régnait l'assemblée et les provinciale agens du gouvernement colonial, où par i'impossibi~é il se trouvait de se concerter avec tous les hommes de couleur de la colonie, dans le peu de temps qu'il passa au Dondon et à la Grande-Rivière, il se réfugia avec Chavanne et plusieurs autres de leurs sur compagnons, le lerritoire où ils pénétrèrent le 6 novembre espagnol un plus grand au moment nombre, d'y passer, changèrent de disposition et restèrent dans !a co!on;e française où ils durent se cacher. de son brave lieuSéparé bientôt tenant qui s'égara dans la route, Ogé fut arrêté à Hinche. tandis que Chavanne l'était à Saint-Jean On les achemina
organisation
SUR
tous
a
où ils furent Santo-Domingo, dans déposés les cachots de la Tour de cette ville. La mère d'Ogé et ses autres parentes restèrent à Banica. Les fugitifs, devenus étaient prisonniers, Vincent Ogé et trois de ses frères Joseph Ogé, i'ainé de tous, Jacob Ogé, ou dit Jacquot, et Alexandre Jacques frère utérin des autres. Couthia, Jean-Baptiste et Joseph frère, et Joseph-Louis ~h< Armand autres
Hyacinthe Chavanne, fils de ce dernier.
Cbavanne, Pierre Angomard,
Ensuite
trois
Chavanne,
Jean-Pierre
son
Angomard Pierre Joubert
trois frères; Angomard, Joubert et Jean-Baptiste Joubert Louis Suar, Alexis Barbault, frères;
jeune, dit Boi-
Un procès-verbal dressé à Hinche, le "0 novembre, fait ainsi le signalement de V. Ogé Un homme de 6 pieds 3 pouces, de couleur brune, cheveux crépus, nezaquilin, grands yeux, manquant une dent dans la mâchoire supérienre,
etc.
Interrogé ensuite par DonGarcia, V. Ogédéc!ara êtreF~o~, âgé de 34 ans (en t790). cétibataire. de la religion apostoHque et romaine. J.-B. Chavanne déclara être âgé de 49catholique, ans et marié. On ne fit point son signalement.
j
CHAPITRE
[i790]
ron,
Pierre
Arceau,
Toussaint
I!.
~Q
Parvoyé;
Jean-Baptiste
Louis
Grenié,
Grégoire, Jean-Baptiste Chevrier, Joseph Louis Labonté, Palmentier, Jean Picard et François Miot: l'esclave à Ogé, Louis, et l'esclave plus, appartenant Olandes,
Nicolas-François Cha vanne.
Le lettre
11
adressait mais
pagnole,
étant
novembre,
qu'il
appartenant
au
à Banica
gouverneur
ne fut pas dans papiers,
qui
à Jean-Baptiste
Ogé rédigea de la colonie
es-
elle se trouva expédiée une cassette. On trouva
d'autres parmi aussi plus de deux cents pièces manuscrites ou dans sa valise qu'avait à Saint-Jean. Chavanne, Par
une
imprimées
la lettre
au gouverneur, et qui ne qu'Ogé écrivait fut qu'un pro~, il offrait, en son nom et au nom de ses en fuite, de prêter serment de Sdélité et de compagnons Cette offre était commandée vasselage au roi d'Espagne. par leur
de fugitifs. Ils n'ignoraient pas que le colonial demanderait leur extradition gouvernement et ils voulaient pour ne pas être livrés à leurs bourreaux, avoir recours à ce moyen qu'ils croyaient propre à inspirer la sympathie des Espagnols. D'un autre côté. ils savaient que les hommes de couleur du Fond-Parisien et d'autres de l'Artibonite avaient trouvé refugeet protection sur le territoire ils pouvaient donc espérer d'êespagnol tre traités aussi favorablement. position
Etait-ce
un
tort
de leur
de concevoir part, d'ailleurs, l'idée de changer de patrie, de se soumettre à un autre à un autre souverain, leur pays gouvernement, lorsque ne leur
offrait
et injustice? Le droit naqu'humiliations turel de l'homme n'est-il pas de renoncer à sa nationalité, lui en fait en quelque sorte un devoir? quand la tyrannie
~SO
ÉTUDES
l'f
Ce
tout
que peut pas aussi? Les colons de
lettre
firent
SUR
un
L'HISTOIRE
peuple,
un
D'HAtT!.
homme
à Ogo un reproche
ne
outré
le peut-il
de son projet
au
mais il n'appartient gouverneur espagnol; pas aux tyrans, qui ne savent que proscrire et tuer, non, ce sentiment jamais il ne leur appartiendra d'apprécier vivace qui attache l'homme à son pays natal, le citoyen à sa patrie. Du reste, ce moyen qu'imagina à Ogé pour échapper ses persécuteurs n'était et Faura, pas sérieux qui a émis une opinion si bien raisonnée en cette circonstance iml'a démontré dans son admirable portante, argumentation. Ogé était trop enthousiaste de la révolution et de la nation française, pour avoir conçu sincèrement le désir de devenir le sujet du roi d'Espagne Le gouverneur
Don Joachim
Garcia
à l'interrogatoire des fugitifs, dévoués horribles Cette procédure supplices. ment. allaient
pour être
commencée
préparer bientôt
celle soumis
le 23 novembre
arrivé Chavanne, Baptiste fut achevée le 12 décembre Ogé.
Diverses
confrontations
procéda d'avance qu'il
lui-même aux
plus
fit spontanéces infortunés
à laquelle dans la partie
française, de Jean-
par l'interrogatoire le premier à Santo-Domingo. de Jacob par l'interrogatoire eurent lieu entre V. Ogé et
de ses compagnons. plusieurs Ses réponses, comme celles des autres, aucune ni même aun'exprimaient crainte, cune haine contre les blancs de la colonie ils française avouèrent tous le but de leur prise d'armes, qui était de Voyezt'énergiqne défense que Sonthonax a présentée en faveur dans le tome 3 des Débats, page47 et suivantes. !) a soutenu !e droit d'Ogé,et de d'Ogé ses compagnons de changer de patrie, pour fuir la des colons. tyrannie
r
CHAPITRE
[i790]
Il.
i~i 1
contraindre
à l'exécution
les colons
tous, ils honorèrent Chavanne étant
du décret
du 28 mars:
leur
leur infortune. captivité, sur le point d'être retiré de son cachot
d'une sentinelle la propour passer à un autre, apprit chaine arrivée d'Ogé qui devait y être mis à sa place sur le mur, quelavant d'en sortir, il traça au charbon, de renseignemens à son ami, à ques notes pour servir celui qu' il appelait son chef. Noble cour 1 ce n'est pas le seul en ton honneur! 1 enregistrer
trait
que nous
ayons
à
cet esprit logique altier, qui devançait son époque, par ses idées révolutionnaires qui lui faisaient entrevoir l'heureux moment où tous les hommes En effet,
de la race berté
et de
ce caractère
à Saint-Domingue, de la lijouiraient du fond de son Chavanne adressa, l'égalité;
noire,
lui captif, deux lettres au gouverneur espagnol. l'une le 28 novembre, l'autre le 2 décembre, pour lui dire fièrement n'avait drotï de le p<M que le gouverneur r~Mtr était venu ainsi aux fers; qu'il que ses comcachot,
la protection de l'Espagne et un asile contre les blancs français rebelles à la de la France. de l'assemblée souveraine
réclamer pagnons, sur son territoire, volonté Cette
protestation la postérité doit lui son estime,
son
en
gré. On ne peut refuser à un homme, quel qu'il les droits sacrés que l'espèce
pour a reçus
de la nature,
de ses ennemis, l'injustice sait encore vaincu. Et lorsqu'on tre
de Cbavannc
savoir
admiration,
qui, combattant humaine tout entière soit,
la mémoire
honore
alors
proteste conest même qu'il
sur l'éque Chavanne, on ne peut du martyre, a montré le courage cbarfaad, méet regretter amèrement, que l'esprit que regretter, n'a:t de son célèbre et malheureux compagnon thodique
~S2
ÉTUDES
SUR
L'HISTOIRE
D'HAlT!.
comme le sien, l'avenir pas saisi, de sa race infortunée sur cette terre, ou tant de victimes devaient être immolées avant que les décrets de l'éternelle Providence fussont-
accomplis.
Mais, peut-être fallait-il ce sacrifice ler ces décrets. Dans l'eifantement ne peuvent peuples du sang; l'histoire vérité.
Dans
l'ordre
se soustraire de
toutes
humain
scel-
de leur
les liberté, à la nécessité de verser
les
nations
des idées
morales, veut des victimes
religion politique qui se développer. Le christianisme, hberté des hommes, a compté
pour
qui
atteste
la liberté
cette est une
pour s'asseoir a tant influé sur
également
de
et la
nombreux
martyrs. La Paris,
chaleur
et la
le dévouement
que montrait de la cause des hommes
Ogé, à de cou-
défense pour les menaces, leur peut-être imprudentes, que ce caractère ardent de se rendre à Saint-Domingue y faisait, pour faire un appel aux armes a ;a classe, avaient porté les colons du club Massiac, dès le mois de février 1790, à avertir ceux de la colonie de ses projets, pour l'arrêter et le tuer. Le 12 avril suivant, le baron de Cambefort. les troupes qui a commandé de la petite vainqueurs armée écrivit au commandant de Monte-Christ d'Ogé, en cas q~'Il y débarquât, pour le prier de l'arrêter, et au Fort-Dauphin. Pareil avis. pareille l'envoyer ré~uisition furent adressés à tous les commandans des boursur les frontières, gades de la partie espagnole, par d'autres autorités Elles les renouvelèrent françaises. aussitôt la prise d'armes de la Grande-Rivière et après la défaite Le marquis de Rouvray, d'Ogé. de la grand planteur du Trou, écrivit paroisse à cet enct. également Alors,
[1790]
CHAPITRE
]
l'assemblée neur
Il.
du Nord
provinciale
i53
et te nouveau
de
la partie le général française, d'écrire a Don Garcia, s'empressèrent son extradition et celle de ses compagnons Blanchelande surrection
était
au
Port-au-Prince
Blanchelande, pour
réclamer
pendant les rênes du
en ce moment, il recevait des mains du comte colonial,
vernement
gouver-
de Peinier
l'ingouqui du 16
le 8 novembre. Sa lettre pour la France à Don Garcia, lui serait remise qu'elle par M. de commandant de la corvette la Favorite, Négrier, qui se rendait à Santo-Domingo à son bord ces pour recevoir mulâtres M~rg~ elle lui parlait d'une écrite par autre, lui-même à ce gouverneur dont M. Desligneris, capitaine au régiment du Port-au-Prince, était porteur c'était par cette dernière l'extradition des insurgés. qu'il réclamait partit disait
Garran
se trompe, dit que ce fut l'assemblée en prenant sur mation, Ainsi,
neur.
C'est
sonniers, jour,
il
faute
de documens, il quand provinciale qui fit cette récla-
M. Desligneris au nombre de 26,
signa
un
lettre
suivante,
également, tout entière
mandant
de Las Caobas.
ner une
idée
prêté
ce même serment,
par /OHMM légales dans
eux.
adressa écrite
le nom du gouverfut faite des pri-
le 21 décembre
avoir après o~nwot<
acte,
lequel il promit que l'on le procès à instruire contre Blanchelande
d'emprunter que remise
Nous
le 18
la novembre, de sa main, au com-
la transcrivons
pour donde ce goudans colons,
à nos lecteurs, des sentimens verneur qui servit si bien les passions des cette circonstance et dans tant d'autres. Nous
copions
textuellement NoutpoMëdoM ces lettres originales que nouaavons prises dans tea archivu de SW~o-Domiojto.
1
~S4
ÉTUDES
SUR
L'HISTOIRE
D'HAiT!.
Au Port-au-Prince, «
Don Arrata,
cowwaM~a~
le i8 novembre i790.
a Caoba.
» Monsieur, » J'apprends que !o nommé Ogé, c/~y des brigands qui ont manifestés une révolte dans la partit française du Nord et que Fassistance de nos bons voisins ont fait arrêter, est encore avec de quelques-uns ses complices dans les prisons de Banica ou vous commandés; j'écris, Monsieur, au juge ou alcade de Banica pour le prier d'acheminer ces brigands pour San-Domingo j'ay fait partir une corvette du Roy et j'ay envoyé un officier a San-Domingo pour réc!amer auprès de son Excellence le gouverneur de la partie espagnole tous ces r~o~ pour en faire bonne justice. J'ay l'honneur de vous prier, Monsieur, de vouloir bien donner protection et escorte pour faire arriver a San-Domingo ces criminels le plutôt qu'il sera possible. Sans cette précaution, je craindrais fort que ceux des complices de ces brigands qui sauroient qu'ils sont encore a Banica n'aillent en force pour les délivrer, ce qui seroit très désagréable pour vous, Monsieur, et encore plus pour la tranquillité de la partie francoise de t'isie, je compte beaucoup sur votre prudence et vos bons secours. » J'ay l'honneur d'être avec beaucoup de considération et une parfaite estime, Monsieur, Votre très humb!e
et très obéissant
serviteur,
BLANCHELANDE. » Je vous prieray, Monsieur, de permettre lorsque je sauray fMM brigands rendus à San-Domingo, que je fasse addresser ~ec~n~e~Me aux troupes et personnes qui les auront escortés. » Ne car
commentons
les co!~ns,
leurs
cruautés,
tomber ont
péri
sa tête en
Cependant,
pas pour l'ont sur
cette
lettre
de
tous une
Blanchelande
de sa condescendance prix accusé des terroristes auprès Féchafaud où tant d'illustres
à toutes et fait victimes
1793.
Don
Garcia,
qui
exigea
un
servent
et
CHAPtTRE H.
[i79C] écrite
une déclaration
<SS
de
M. Desligneris, obserqu'on verait les formes légales envers les prisonniers, employa lui-même f~M /<)nMM avant de les livrer il soumit la de l'extradition question concourir qui devaient Le 19
à l'examen avec
une opinion motivée sonniers il se nommait émit
fondait
sur
personnages
lui
à en juger. oidor (procureur
le fiscal
décembre,
des
et conclut
du
roi)
à la remise
Fonserada.
des prise opinion
Cette
les puissances qu'avaient qui ont à ne pas favoriser des colonies, les prétentions des hommes de couleur de devenir les égaux des blancs; elle
l'intérêt
réclamait
passé entre des criminels. Le
aussi
Vicente
20,
Antonio
du
traité
du
l'application la France et l'Espagne,
pour
de Faura, aussi une
de
police l'extradition
avocat,
assesseur
lui remit motivée, gouverneur, opinion les concluant à ne pas livrer les prisonniers et à attendre en serait ordres de la cour à qui rapport d'Espagne, fait. Cette opinion, fondée sur les plus hautes considérations trouvait
politiques la colonie
(en
torité
mettait royale), si la cour d'Espagne de police, l'extradition rappelait
n'était qu'on réclamé
des
où
circonstances
se
et de la grande révolution française, l'auen France qui avait modiné et restreint
survenue
Elle
raison
déjà une des
en
doute
voudrait
1777,
contracté
avec
des
criminels
de
la question de savoir de maintenir le traité le roi de France, l'une
et l'autre
pour colonie.
au gouverneur Garcia, qu'en /<M<, le traité dans la colonie voisine, puisplus observé circonstance récente on avait vainement criminels
espagnols, qui encore remarquer
Faura faisait refuge. tion faite contre Ogé et ses
compagnons
trouvé y avaient que la réclamaportait
qu'ils
<S6
ÉTUDES
SUR
L'HISTOIRE
D'HAtT!.
avaient
contre la sûreté des deux colonies, conspiré et que pour ce motif il fallait les garder, afin d'instruire contre eux. ï! déguisait ainsi la sympathie que ces infortunés lui inspiraient Le 21,
de plus de six heures, après une séance présidée par Don Garcia, o~ « ce gouverneur déclara verba» lement à l'audience ~c~Mt~ et royale, 1 l'importante » l'utilité de remettre les m~M~e~ au gouvernement colo» nia!, éviter de pour funestes consébeaucoup » quences, » l'audience ce fait, royale. qui rappelle étant émit son opinion consultée, des pour la remise Elle déclara prisonniers. oidors ou que sur les trois deux partageaient juges qui la composaient, l'avis du et
gouverneur-président, faire rapport à la cour
que
le troisième
concluait
à
et à attendre ses ordres. d'Espagne Comme le fiscal, l'audience le traité de royale rappela police, et cita une réclamation adressée par le gouvernement de Porto-Rico à celui de Saint-Thomas, pour un cas de /OMMe-wo~a~, dans les accusés laquelle furent remis. Telle fut l'analogie forcée emqu'elle fallait livrer Ogé et ses comploya pour prouver qu'il Le régent de cette cour pagnons. royale se nommait t Urisar, n'indique Ainsi, Garcia, prévalut;
et les
deux oidors
Catani
et Brabo
le document
de ces juges. pas les opinions personnelles sur les cinq consultés personnages par Don trois étaient du même avis que lui. Cet avis la politique
et le
préjugé
l'emportèrent
sur
NOMregrettent d'être force à une simple analyse de cette opinion de FaoM, où it a donné deapreavea d'nn esprit solide et étendu, en même tempt qoe de ses MntimeM d'humanité. Faura était un homme rexpectabte par <ea mœuraet par Matomièrea. Quand la cour d'Espagneconnut son opinion. elle l'approuva, non à caaM de M sympathie pour les prisonniers, mais par les cooMdératioM politiqua que Faura avait expoaéea; elle l'éleva A <!e< charMx aupérieurM.
j
CHAPITRE
[1790J
sur
1 humanité,
le droit
et positif; car les droits de criminels sur reposaient
que t'en qualifiait des titres incontestables. était-il
157
naturel
de ceux
Mais,
Il.
ces hautes considéd'apprécier ce gouverneur rations, qui eut la bassesse, en livrant ces infortunés, de témoigner le désir d'avoir la croix de Saint-Louis mander
capable
pour
il osa
la de-
1,
Et l'assemblée
du
provinciale nationale et
à t'assemblée tion
L'incarne!
r~cow~Me?
à
Nord Louis
écrivit XVL
à cet effet, Une décora-
instituée
être la récompense d'actions honopour rables, devint le prix du sang humain r Et de tels hommes se croyaient à mépriser autorisés les nègres
et les mulâtres!
Le 5 janvier M. Desligneris du 1791, adressa, une lettre à Don Garcia où il lui annonça l'arrivée FauoW<e dans
ce port,
le 29 décembre
1790.
santa
Cap. de la
ïl y plaicomme les
du général Ogé qui était attendu, dit-il, II ajouta JMt/~ attendent le ~e~e. qu'il y avait près de trois cents complices dans les prisons, au nombre desquels se trouvaient et que ~Mra~Mr~c
quatre
poursuivait
~M't~ ne ~a~Mtf(~ En effet, livrés à leurs
dit il,
Cap, ils subirent de commissaires
blancs
sans
aveu
OM :~aMt~;
vigoureusement.
Je crois,
pas
longtemps. juges, au Conseil une instruction ténébreuse,
du supérieur en présence
nommés
par l'assemblée provinciale, et veiller à ce que les victimes ne pussent pour y,assister Cette précaution était inutile. échapper. vainement un défenseur on le lui reOgé demanda fusa. Cette demande était également inutile. Pouvait-il espérer
qu'aucun
blanc
de la colonie
de Saint-Domingue
1
~8
ETUDES
eût
eût
voulu,
destiné
aux
osé
mois
»Baptiste
Chavanne
»
cuisses
jambes,
le
défendre?
de
et
~CM~OM
»
des
»
la
»
et
à être
3t
leur
de
son.
du
»
Leurs
le
sur
un
~Mr
le
des
les
bras,
échafaud
de~
ce
sur
qui conduit
outre
leurs
celle
de
au Don-
sur
le
en face l'habitation en
tant
fait,
savoir,
Chavanne,
furent
à
y rester
vie
po~OMa;;
chemin
Jean-
bourreau
pour la
Jean-Baptiste
biens
ciel,
et
Ogé
par
conserver
c~o~M
celle
mis
vers
» min de la Grande-Rivière, »
était
qu'il
à avoir vifs,
rompus
Ogé sur le grand
et
don,
« Vincent
condamnés
tournée
à Dieu
coM~dM
Vincent
pas
au cd<d opposé à l'endroit
face
plairait
<~M
savait-il
procédure,
reins
~oMM,
roues,
» qu'il
D'HAÏTI.
Ne
furent
M dressé à cet effet, ))
L'HISTOIRE
gémonies?.
deux
Après
SUR
Poisau
confisqués
che-
profit
roi.
ils
Tels
furent
Ces
deux
de
cette
furent
honorèrent
sentence
exécutés Les
courageusement.
qu'ils
tion
termes
martyrs
périrent
tent
les
leur
fin
le
de 25
traditions tragique
mort.
février du
1791 pays
par
une
foi
ardente
attes-
résigna-
héroïque Toutefois,
l'avenir faud.
Chavanne, de
en
sa
race,
appela
à
Edwards dit Bryand ,ans se permettre un la force << 0~ a~nJ~ aux t/eMT, etc., et qu'il tout ce ,H dit de co on commentateur de de V. ~er.e.~p..ce
qui
avait en
Chavanne, la
postérité
que Chavanne
une
montant
pour subit
son sort
venger
sur leur
dans l'échamort.
avec
une fermeté rare, pendant toute la ~<' mais que «~cn<.<:T~cn(, .ro ~Jncorde, avait un secret tmportafK à communiquer, elc. Mais 0~ h prouve confond qu.. t'histo.re de Bryand dit seulement qu'on fut forcé de
0~. il refusa de prendre parce qu'étant condamné, de nourriture. ~'7 Après Bryand Ma.enf.nt Ed~rds, prétendit qu'O~ dentamla un sursis le matin du jour de l'exécution, en ~c'x pourendre le. plus grands etc. j, services, dit pas qu'il montra aucune d~t narration prouve qu'il confondu é~eme..tV. Ogé avec Jacques Ogé dont les blancs prétendent avoir reçu un testament de mort. et t'elu-cxn.u tion duquo) ils avaient sursis..
1
CHAPITRE
[1790]
Dans
la
même
cette
année,
Il.
~gQ
hâtive
postérité
accomplit
son vœu Leurs tournée
bourreaux
avaient
vers le ciel.
voulu
qu'ils
eussent
la face
Le ciel leur
envoya des vengeurs! r Le Dieu dont ils le nom auguste consignèrent dans leur atroce jugement, en recueillant le dernier soupir de ces victimes de la haine coloniale, fit sortir du Dondon et de la Grande-Rivière des hommes impitoyables qui les têtes d'Ogé remplacèrent et de Chavanne par de nombreuses têtes de blancs exposées à leur tour sur des poteaux. Ces hommes se rappelèrent le généreux énergiques dessein de Chavanne à leur égard. C'étaient des noirs r Les membres de l'assemblée du Nord asprovinciale sistèrent rent
en
repaître casionnerait reau
brisa
Douze
corps leurs
à cette
affreuse
exécution
ils voulu-
de douleurs yeux du spectacle qu'ocla mort de deux hommes le bourauxquels les membres tout vivans! 1
années
plus tard,
dans
cette
même
ce fut un autre
ville
du Cap, de ces Eu-
spectacle qui attira les regards ropéens qui se flattent de leur civilisation avancée. Celte fois, ce n'étaient mais un nègre qui fut pas des muldtres, dévoré vivant par des dogues anamés Et quand des mulâtres, des nègres eurent asquand souvi leurs vengeances les par des actes cruels, atroces, les accusèrent de barbarie Européens Ne sont-ce pas les ce criminel Européens qui tracèrent exemple?. Deux jours après l'exécution et de Chavanne, d'Ogé un autre fut vif, comme rompu eux, et vingt-un pondus treize autres furent condamnés aux galères peret d'autres pétuelles, encore à des peines différentes. Jacques
Ogé
ne fut
condamné
que
le 5
mars,
A ta
1
~60
ÉTUDES
même
peine
que
SUR
Vincprt.
L'HISTOIRE
D'HAÏTI.
H fut exécuté
le 10 du
même
mois. Il para!t qu'il eut la faiblesse de dénoncer beaucoup d'hommes de couleur,, si toutefois on peut se rapporter aux procès-verbaux de ses juges, intéressés à y consigner, dans les ténèbres de cette procédure, tout ce qui pouvait
motiver
cusés
dont
l'arrestation
et la mort
des
nouveaux
ac-
résidaient dans l'Ouest'. plusieurs Le procès fut iait aux contumax et durant plusieurs tous ceux qui étaient mois, on exécutait arrêtés et qui avaient été condamnés à la peine de mort. Ainsi
se termina
« Sa
conduite,
» des égards. » donc qu'on
la glorieuse dit Garran,
Il fut vaincu
entreprise d'Ogé. fut imprudente
à bien
et sacriné.
Quelque opinion sur la témérité des démarches
puisse avoir » d'Ogé; si l'on se porte aux premières années de la » révolution, si l'on se rappelle de la que les blancs » colonie lui avaient montré de s'armer les l'exemple » uns contre les autres, et qu'il ne réclamait mêma les » droits les plus légitimes contre des autorités iiiégates, » à 2,000 lieues de la sur les métropole, qu'en se fondant » décrets de l'assemblée on ne pourra refuser nationale, » des larmes à sa cendre, en abandonnant ses bourreaux » au jugement de l'histoire. » Et encore « La catastrophe de cet infortuné ne servit » pas moins la cause des noirs, que celle des hommes » de couleur; comme si la nature, par une sorte d'ex» piation, eût voulu du moins attacher à sa mémoire M la régénération » tilles. »
de
l'espèce
humaine
dans
les
An-
Voye/.ce que dit Sonthonax aux Débats, tome 3, pages 48 et 50, sur la fausseté
de ce
testament.
CHAPITRE H.
[t790j Nous
avons
sans
toutes les opérainterruption, dans le Nord, jusqu'à leur d'Ogé et de Chavanne Nous avons dit que le premier écrivit aux hommes
tions mort.
de couleur
du
suivi,
i6i
Mirebalais
et à ceux
du. Port-au-Prince,
lui répondirent, que les uns et les autres sur l'opportunité d'une pas son opinion dans la moment. Mais ceux
de l'Artibonite
formèrent
contre Vérettes, Mauduit lequel comte de Peinier, avec un détachement alors
ployaient persuasion
Le système envers cette
pour dissiper des armes.
ne partageant prise d'drmes
un rassemblement
aux
Port-au-Prince.
et
fut du
envoyé régiment
de
ménagement les porta classe
ce rassemblement,
le
par
du
qu'ils emà user de
plutôt
que de
l'emploi En même
ceux de quelques du Sud temps, paroisses se réunirent sur l'habitation à la Ravine-Sèche. Prou, dans la plaine des Cayes ils y formèrent un camp sous les ordres d'André l'un des mulâtres Rigaud, qui, comme J.-B.
Chavanne,
avaient
avait
fait la campagne de Savannah. lieutenans J. Boury, Faubert,
pour ses et Guillaume Bleck, Rémarais et N. RoHin. et Hyacinthe dans sa petite armée environ 500 hommes. comptait Destiné à devenir le plus grand personnage militaire parmi les hommes de couleur, il débuta dans cette carrière en repoussant les blancs des Cayes, qui marchèrent contre le camp Prou le drapeau rouge: après avoir arboré ils abandonnèrent, en fuyant, leurs canons et leurs munitions. Rigaud
Cette
affaire
ment
même
avait
pu
présumer f. t.
se passait au mois venait d'être oùOgé
se maintenir que
seulement
sa résistance
et
de novembre, vaincu.
au mo-
Si ce dernier
il est quelques jours, le succès n de Rigaud
1
<6~
ÉTUDES
auraient des
donné
autres
SUR
L'HISTOIRE
de la résolution Mais
quartiers.
D'HAiTL
aux hommes
la défaite
de couleur
d'Ogé porta le déle camp Prou.
eux, même dans couragement parmi Immédiatement avoir terminé ses arrangemens après avec ceux des Vérettes, Mauduit partit pour les Cayes, à la tête de quatre cents hommes. Il les débarqua au Port-Salut, le 28 novembre. Poursuivant le plan de modération calculée
de Peinier,
il laissa sa adopté par Blanchelande, et se porta de sa personne au camp Prou, troupe avec sans doute pour ne pas officiers, quelques à une s'exposer résistance de la part des hommes de couleur. Cependant il leur adressa le discours suivant, de morgue empreint et de menace « Gens de couleur, leur dit-il, je vous au nom de la nation, de la loi et du roi. Vous » parle » avez été égarés par de folles Vous ne devez prétentions. » joîMOM de franchir la ligne de démarcation espérer qui » vous sépare des blancs, vos pères et vos bienfaiteurs. Rentrez )' paix,
dans
le devoir.
Je vous
d'une
porte
main
la
et de l'autre
la guerre. » et ses camarades mirent
Rigaud bientôt après,
Mauduit
des
chefs principaux envoya dans les cachots
bas
les armes.
opéra l'arrestation secondaires de cette du Port-au-Prince,
Mais
de Rigaud
et
troupe, qu'il par ordre de
BIanehelande Là se trouvaient Daguin lande, natif
déjà P. Pinchinat,
et quelques autres, pour avoir correspondu
de Saint-Marc,
Labastille,
emprisonnés avec Ogé.
est devenu
le chef
J. Rebel, Blanche-
par P. Pinchinat, politique
de
sa
Dans aon Mémoire, Rigaud prétend que Mauduit leur fit mettre bas les armes, plutôt par ta voie de la persuasionque par le développement des forces qui l'accompagnaient. Le fait est que Rigaud agit avec prudence en cette occasion, pour éviter uue lutte intempestive.
CHAPITRE H.
[i790]
t âme des conseils
classe, dans
cette
communauté
ses liaisons Dans exercer
des
~3
hommes
de malheur
avec Rigaud. les révolutions, souvent
de couleur. que
C'est
commencèrent
intimes
les hommes
destinés
à
une
influence sur le sort de leurs semgrande doivent blables, de la persécupasser par les épreuves tion, pour acquérir le droit de les diriger. Nous verrons si Pinchinat et Rigaud comprirent leur mission.
1
CHAUTRE 111.
Revue des actes de l'assemblée générale de Saint-Marc. Fuite d'one partie de ses membres en France. Décrets de l'assemblée nationale constituante, du octobre 1790, i'~ février et 15 mai 1791. Discours de l'abbé Résistance
Manry.
des
cotons,
et
formation
d'une
nouvelle
assemblée
coloniale. Conseilpolitique des hommes de couleur dans l'Ouest. paratifs de la lutte de <79t.
Revenons
sur les actes
de l'assemblée
générale
Pré-
de Saint.
Marc. Nous
avons
parlé de ses décrets de celui colonial,
réformant
les abus
du
du 28 mai 1790 qui gouvernement const.ituait de l'assemblée Saint-Domingue indépendant nationale constituante. Ces actes avaient sufti pour ouvrir la lutte entre elle et le gouvernement. L'intention de rendre la colonie même de la France, indépendante, avait
encore
d'un paquet venant percé dans ïa réception de la Jamaïque et adressé au président de t'assemblée la résistance générale à ce Prévoyant qu'opposeraient et la métropole et son gouvernement à Saint-Doles colons s'étaient dès lors la protecmingtie, ménagé tion de l'Angleterre. Cette intrigue même avoir parait projet,
commencé
dès 1789,
en
Europe,
Rapport de Harrau, tome t", page 846.
par
les planteurs
du
N
(.HAPiTRE
[1790]
club
Massiac
Ili.
<6~
à Londres l'un le envoyèrent d'eux, La Grande-Bretagne ne pouvait laisser occasion de se venger de la perte de ses
qui de Guiton.
comte
cette
échapper colonies
de l'Amérique septentrionale, leur rébellion par la France surtout. C'est ment
cette
opéré
circonstance qui entre le gouverneur
fut
soutenues
cause
de Peinier
dans
rapprocheet l'assemblée législanatio-
mais
restât attaché à pourvu que Saint-Domingue la France. Cette assemblée était composée en partie de du gouvernement et de commergens de loi, d'officiers de Saint-Marc domiçans, tandis que dans l'assemblée naient dance
les planteurs. Ceux-ci, absolue avaient encore
dettes
envers
dans leurs pour
motifs
d'indépenl'excès de leurs
le commerce
devait, embrasser le parti du gouvernepar politique, ment colonial, concourant à maintenir la dépuisqu'on de la colonie envers la France, pendance elle devait d'obtenir
la reconnaissance
de
ses droits
de la
de l'assemblée justice tandis n'avait nationale, qu'elle rion à attendre des colons dont la haine antérieure s'était accrue dès le commencement de la révolution. On verra les hommes de couleur dans celte conduite, persévérer qui s'accordait J. Raymond, quels
avec
les
conseils
qu'ils
1
vues
de s'en libénational, l'espoir rer, et le désir de secouer le joug du monopole qu'exerdans la colonie. çait ce commerce Le comte de Peinier sentit alors la nécessité de quelenvers la classe des hommes de couques ménagemens leur, dont le nombre celui des blancs, et qui balançait
espérer
1
du
du Cap, bien que la provinciale qui voulait ture coloniale fût indépendante de l'assemblée nale,
1
recevaient
de
etque leur bon sens leur indiquait d'ailleurs, tes torts du gouvernement cotonia! fn que tussent
1
<66
ETUDES
vers eux.
La suite
Saint-Domingue La puissance Saint-Marc,
SUR
L'HISTOIRE
des événemens eût échappé d'opinion
n'étant
pas
prouvera que sans eux entièrement à sa métropole. l'assemblée de qu'exerçait
assez
du gouvernement l'organisation core aider de la classe d( s petits A l'approche des de M. de Vincent, ordres
sur
France,
forte
pour
colonial,
de triompher qui se fit en-
elle fut vaincue.
blancs,
sorties du Cap sous troupes et de celles du Port-au-Prince,
de M. de Mauduit, membres prirent
cipaux
D'HAtT!.
les ordres sous les
de ses prinquatre-vingt-cinq la résolution de se rendre en
le vaisseau
le Léopard, dont ils subornèrent Mais, en apprenant sa dissolution l'équipage. par le gouverneur de Peinier, elle avait fait un appel à tous les habitans blancs. Ceux du Sud et de quelques de paroisses l'Ouest
1
se confédérèrent
et se réunirent
A Léogane,
ainsi
que nous l'avons dit dans l'introduction à cet ouvrage. Avant de se mettre en les blancs des Cayes campagne, tranchèrent la tête à M. de Codère, major pour le roi dans cette ville. Ils promenèrent cette tête comme un sur le parti du gouvernement triomphe Les Léopardins étaient déjà rendus semblée nationale rendait un décret,
colonial. en
et 1 asFrance, le 12 octobre, au
moment
où Ogé allait Ce décret, tout en
dont d'une moins le 5' donner
au Cap. débarquer cassant l'assemblée de Saint-Marc, il annula les actes tout en ordonnant la formation nouvelle assemblée ne maintenait coloniale, pas à celle-ci les pouvoirs qu'attribuait à l'ancienne article du décret du 8 mars. Le roi y était prié de ses
instructions
ordres
pour
l'exécution
de celui-ci
et des
du 28 mars, et MM. de Peinier, de Mauduit et de Vincent, et l'assemblée du Nord furent provinciale loués pour k'ur conduite.
CHAPITRE m.
[i790] Mais Barnave,
s'était
qui
<67
entièrement
dévoué
a la cause
des colons, et qui était t âme du comité colonial & t'assemblée ce décret du 12 octobre et fitt nationale, rédigea déclarer « Que pour calmer » blée nationale avait » tendre
leurs
vœux
les alarmes annoncé sur
des
d'avance
toutes
les
l'assem-
colonies, l'intention
d'en-
modifications
qui du com-
» pourraient être proposées aux lois prohihitives » merce, et la ferme volonté d'établir comme article con» <tt<M<tonfM~ dans leur lois sur organisation. qu'aucunes » rd<a< des personnes ne seraient les co~îM<<. t~cr~~ex~oMr » que sur la demande précise et formelle de leurs assemblées » CO~MO~.
?
Quel que soit le soin que prend Garran, de défendre l'assemblée il est impossible constituante, d'admettre que la majorité de ce tout ce que comcorps n'ait pas compris une telle portait un grand nombre hommes
de
de ses membres
et aux noirs faisait en rendant
de couleur
bien ce qu'eiïe qui confirmait l'assemblée
déclaration
sa part. Sans doute, était favorable aux
mais la majorité savait le décret du 12 octobre
les
pouvoirs précédemment coloniale de Saint-Domingue.
attribués
à
ne pouvait ignorer du décret du 8 mars, comment, à la faveur cette assemblée avait dénié aux hommes de couleur tous droits comment elle les avait fait persépolitiques; comment les assemblées cuter et les muniprovinciales et le gouverneur s'étaient tous encipalités, lui-même, tendus
ne pas les admettre pour réclamés si justement. Et la preuve de ce que nous c'est que le décret du 12 octobre
Elle
à exe~< <?r ces faisons disait
remarquer également,
droits
ici, qu'eu
~68
ETUDES
attendant
que
aux
anciennes,
Or,
nous
SUR
de nouvelles
avons
celles-ci
interdit
beau
été à être
substituées
j
exécutées,
j
déjà qu'en vertu de l'ancienne les hommes de couleur ne poudroit politique. De plus, dans la
où ce décret
fut
discussion, Pétion, lorsque voulurent réclamer contre les
coloniale
allait
de nouveau
Ces défenseurs
conférer
de la cause
Miradroits à l'as-
des noirs
et
des mulâtres tous les maux qui allaient prévoyaient naître de l'injustice des colons; ils voulaient que l'assemblée souveraine de la France son autorité imposât tutélaire ces despotes à être justes ils pour contraindre ne furent pas écoutés. Bientôt
on apprit en et le procès
Chavanne, nationale
rendit
France
la tentative
qu'ils subissaient. un décret, le 1" février
quel « le roi était prié d'envoyer » Saint-Domingue trois commissaires » maintenir l'ordre et la tranquillité » de quoi it leur serait donné tous mème
saires,
» venable, ? raient été eu
lieu
de ceux » dus.
et de d'Ogé L'assemblée 1791,
le-
la
de
par colonie
civils
chargés d'y à l'effet publique, à ce nécespouvoirs s'ils l'estimaient con-
de suspendre, jugemens des o~aM'M
qui auintentées à raison des troubles qui avaient dans cette ainsi l'exécution colonie, que desdits jugemens renqui auraient pu être
cW~MM~M
»
Non-seulement
Rapport
celui
dans
deCarrxn.
il eut
(onx'
)",
été
trop
paRn ?R<.
tard
pour
j
l'assemblée
rendu,
toute
et Grégoire exorbitans que ce décret semblée
lois eussent
fait voir
du 12 octobre
nationale
D'HAÏTI.
continueraient
coloniale, législation vaient exercer aucun séance
L'H!STO!RE
empècher
la
)
CHAPMRE H!.
[<79t] 1
169
J 1 -IR 1 mais à quelle d'Ogé et de ses compagnons, époque ces commissaires furent-ils Au mois d'octobre, envoyés? huit mois après le décrett Tesintr'f'esdes vcc!cns W vilJ prémort
·
sens à Paris
avaient
ment
à ces
cédait
leur
empêché
~,11G-
le gouverne-
départ
Ce gouvernement pouvait-il avoir de la compassion lors. pour ces mulâtres rebelles, la décoration de la croix de Saint-Louis à qu'il envoya Don Garcia, de les avoir lâchement pour le récompenser livrés à leurs bourreaux ? intrigues!
Suivant
leur odieuse d'accord avec toujours tact.ique, Barnave, qui a tant servi leurs passions et qu'ils ont enà l'échafaud des terroristes, voyé aussi les planteurs étaient sur le point d'obtenir de l'assemblée nationale la consécration de toutes leurs prétentions, la nouquand velle de l'exécution
d'Ogé
en France.
et de ses compagnons parvint horribles, infligés à des hommes
Ces supplices un droit créé qui réclamaient nière assez claire, par l'article excitèrent laires. sèrent
les
sympathies
Celles
de couleur.
J.
à cette pathétique exécutions barbares
aux vengeances sailles, les blancs les hommes qu'eux.
La déclaration
4 du décret
que de même
et
firent
que
pas MM~er dans ses mains
pourrait
pour
bouleverser nale comprit
réfléchir
adressa
reprécontre
exercer
6t Ogé M~~M, un
en faveur
aux
aussi
couleur,
s'adres-
lui-même
pourraient
ma-
du 28 mars, sociétés popu-
réclamèrent
Raymond assemblée.
tres, qu'il ne ferait cette classe tenait se servir
d'une
plusieurs de Bordeaux, deChalons,
une lettre Ces
faveur
de
d'Angers, à l'assemblée nationale
des hommes
en leur
nombreux dans
ses let-
prouva levier dont
que elle
le régime colonial et l'assemblée natioAlors,
renverser
Saint-Domingue. In danger d'une
telle
situation
e!to
~nM-
i70
HTUHESSUR L'H!STO!RE H'HAtTÏ.
M~eo avec les circonstances sur ses pas pour revenir
elle dans
céda
dans
la même
le moment,
année,
traçant
une ligne de conduite à une législature postérieure à !a race opprimée tous les qui ne rougit pas de retirer droits qui lui avaient été reconnus, à pour complaire ses éternels ennemis. am:)t
On
en
vint
les dispositions pensée bien
donc
à la concession
du décret arrêtée
de
du
15
laisser
dans qui se trouve mai 1791. mais avec la
latitude à grande l'assemblée dans une cause où elle était juge coloniale, et partie. Il fut dit que « le corps législatifs délibére» rait jamais sur l'état des gens de couleur qui politique » ne seraient » préalable » assemblées
une
pas nés de père et de mère libres, sans le <~M libre et ~OM<aMc des colonies; que les coloniales actuellement existantes subsiste-
» raient, mais que les gens de couleur nés de père et mère » libres seraient admis dans toutes les assemblées parois» siales et coloniales s'ils avaient d'ailleurs les futures, » qualités requises. » Ainsi
Garran « Tout respire dan~ que le remarque » ce décret l'affection la plus paternelle pour les colonies, » et la condescendance la plus grande pour ïe~jM'~tto~ des » blancs. » Et pour mieux prouver cette condescendance, t'assemblée souveraine de la France, loin de dicter la loi était en droit de donner à ses possessions coloqu'elle nialos,
se crut
d'avoir
rendu
de se justifier en quelque sorte elle fit un exposé de ses motifs, peu de jours après, le 29 mai. « Tous les citoyens libres qui habitent les
obligée cet acte
qu'elle publia, On y lit que » colonies doivent )' btées destinées
prendre à exercer
part pour
à l'élection eux le droit
des assentd'initiative
..i
1
[i79i]
J
CHAPITRE
Hï
<7t t
» que c'est là le vœu de la raison, de Fédit de 1685 » du décret du 28 mars qu'il ne dépendait pas des légis» lateurs de ne pas prendre: nationale que t'assemblée » aurait d'une pu repousser la proposition classe inter» médiaire et se renfermer dans le sens littéral du décret » déjà rendu sur les personnes libres (celui du 28 mars); » mais qu'elle avait les représentans des préféré de traiter » fondateurs des colonies successeurs des fli(les blancs, » bustiers) comme une mère tendre, qui non-senlement » veut le bien de ses enfans, mais se plait à le faire de la » manière dont ils ont contracté rAo6t<t~e; a conqu'ette » senti à former la classe intermédiaire que sollicitaient » les colons blancs. Elle ajoute et fait remarquer cn» core, dit Garran, dans cet exposé, qu'en assurant aux » colonies l'initiative des personnes non Mret, elle leur » garantit leurs moyens de culture, le point fondamental » et le seul véritablement L'assemblée conimportant. » stituante, continue de justifier Garran, ce s'efforçait » dernier acte de condescendance, en observant qu'il ne » s'agissait que d'individus dune nation étrangère (les nè» gres) qui, par leur profonde les malheurs de ignorance, » leur la considération de leurpropre expatriation, t~M. » loi de la nécessité, l'impérieuse ne pouvaient espérer que » dM temps, du progrès de l'esprit public et des lumières, t~ » changement de condition, qui, dans l'état actuel des cbo» ses, serait contraire au bien général, et pourrait leur de» venir » funeste. également t/éditde t685 voûtait que même les ~attc/nf fussent égaux <!Mdroité. pnot~M, etc., aux blancs. L'assembléedu xv)n' <ièc)e n'accordait donc pns autaHtque le despote du xvn'. Quelle <na)adressede la part de cette assem"'ce, d'avoir cit~ cet <~ditde Loui~ XtV qui condamne ses décrets!
i7'2
Sl'It L'NI;l'1)Ilil: KrUDt:SSt'RL'M!STOttU-:D'HAm. h:fl'DI?~
Î`'~
D'li,lï'fl.
¡
souveraine l'autorité Lorsque transige à les méconnaître. droits, elle autorise Aussi
furent-ils
jamais
pas condescendre fut pas de même nous parlerons manière
d'une
à son tour du décret bientôt,
voulait
les
du 24 septembre celui qui abrogeait
eurent
diaire,
enfin
lesasserrblées
de j
do
reconnaître, à la liberté
autres
trahissant.
ceux-ci,
de leur patrie, une puissance
claré 1
aux frères,
ces
que
vues 06~~ des uns et des
rivale,
ce sont
et que et commerciaux
et leurs descendans
qui
belle possession, par il est arrivé doute, eux-mêmes
monde,
de la race
de ses colonies
ces nt~Mes individus surent
d'une, à
conserver
leur
fidélité
et leur
un
moment
où
par
la
Raynal a désont ~ra~er.s
que les Français africaine, qu'ils ne .~t<
ne ~OMn'OM<~a~at.s
à
de prononcer l'indéde sa métropole;
de Saint-Domingue si le Héros Libérateur prédit
~~t~
concession
se sont
politiques la plus riche
absolue
/(o~n~<
15 mai
les colons,
les intérêts
a la face du
du
les droits proclamer et à l'égalité avec les blancs,
Sans courage. France les a contraints pendance et alors,
dont
i791,
les esclaves,
contre
de France
livrèrent
~a< e<raM~re la France cette j i
les armes
pris nationales
pour ne Il n'en
torssoulevés; la classe intermé-
à former
destinés
mulâtres,
le main-
et de l'esclavage, au vœu des colons.
en passant, que lorsque Remarquons, individus dune nation c<raM<yere, se furent que
bien
trop
en retirant la faible formelle, des hommes de couleur.
faite aux droits
ses
15 mai et cet exposé de motifs ne à Saint-Dominenvoyés o/~cïe~!CM<
Le gouvernement royal du préjugé de la couleur
gue tien
avec
du
décret
ce
ainsi
<e ~eu~tr.
la
pas leurs postérité
)<.);'))")(t!<'t.orrfU),t. '?. ['n~c ')t, ';t Happurtsot'.). Haynmhti, po;
'!('.
M!
jj N
[i79ij .)t~
CHAPITRE
]
111.
n'aura-t-elle
pas trouvé une pxcuse pour ces expressions exclusif, s dans les termes mêmes dont se servit ta puissante assemblée dont nous citons les actes? Pourquoi. s'inclinant devant la volonté des colons, a-t-elle tracé ce fâcheux exemple ? Ce décret
du
mai et l'exposé de ses motifs furent .'ncore le fruit des intrigues de Barnave avec les planteurs. Dans la séance de l'assemblée nationale du 13 mai, où ces questions furent discutées avec beaucoup d'agitation, Barnave le concours du talent reçut remarquable de l'abbé Maury, toujours au service du Nous privilége. avons sous les yeux son à cette époopinion imprimée sur la législation que. Elle se fondait coloniale des An15
où les hommes glais, sur celle des Etats-Unis de couleur. encore moins les nègres, nr~ droit pouvaient jouir d'aucun On y remarque ces passages politique. « J'observerai
d'abord,
libres sont
beaucoup ou hommes
les MMM<r~, un homme qui a mérité conduite, par son maître, ciable
bienfait
couleur, /n~
au
honteux
descundans
dit
t'abbé
Maury, que les M~à mes yeux que plus intéressans de couleur. Un nègre libre est
personnellement par son travail, par les services qu'il d'obtenir de sa reconnaissance de
l'auranchissement.
contraire,
sont
tous, de leurs
du libertinage des maîtres et des
Les ou
sa bonne a rendus
l'inappréhommes de
tous, presque maîtres. Ce sont
les les
par un méont engendré cette race intermédiaire lange coupable, entre les blancs et tes noirs. Ils doivent tous leur liberté à ces mêmes hommes blancs qui les ont ~~M~HCM< Franchis. )' Le décret national cette qui établirait aujourdhui esclaves,
qui,
s ) ¡
HTt:))ESSURL'HtSTOIRED'HAlTt.
i74
politique maîtres
égalité anciens
entre
les hommes
serait
du
de
couleur
et leurs
grand danger pour les Hélas! il blancs. Vous me demandez quel est ce danger? sans est bien facile de le découvrir, quand on le cherche et avec
prévention, Le danger
d'établir de couleur
hommes
plus
le courage si rare de la bonne foi. sur le même niveau les politique et les hommes vient d'abord blancs,
de ce que la p~Mpar< de ces a~ra~chts ont encore leurs parens, leurs oncles, leurs ~cueM.c, leurs frères et peut-être de l'esclavage. J'examine leurs pères, dans les ateliers s'il ne serait pas infiniment d'appeloyalement dangereux ler tous les mulâtres à l'exercice de ces droits politiques, entre leurs mains. qui finiraient par mettre nos colonies J'en
conclus
de couque ces hommes leur, qui domineront par le MOM~e dans toutes les assemblées électives, dès que vous les aurez reconnus citoyens incessamment les maîtres de vos colonies, et actifs, seront bientôt tous les blancs à leur merci. Les qu'ils auront blancs ne pourront ainsi, en nombre jamais se recruter invinciblement,
des l'inévitable pour balancer multiplication de couleur. Ceux-ci deviendront roM de WM
suffisant, j" mmes co~Mtc~
Si vous appeliez de couleur aux privilèges ceriez nies
tous leur
les blancs deviendrait
soudainement
tous les hommes
de citoyens actifs, à s'expatrier. Le séjour dès qu'ils intolérable,
le joug de leurs anciens esclaves. » Le jour où vos Iles ne seront plus
vous
for-
de vos colose verraient
sous
habitées
et admi-
n'aura par des blancs, la France plus de coloelles ne seront plus peuplées classe de nies que d'une <tt:~re< et de WM~rcs, qui ne sont pas, quoi qu'on en dise, de ~r~a&fes n'ont jr'ra~ats, puisqu'ils pas même vu la nistrées
/'Va~('c.
Cc.'< t~M~'c.s',
du~
~/h<~<cc~
la ~T!<a~cp(~n<
t i
[i79i]
CHAPHRH
]
!H.
mourront
de faim dans le pays le peut-être plus fertile en se livrant l'univers, à l'incurie, à l'ImprévoYance. 1 impéritie et à l'incurable paresse de leur caractère. » Que des hommes qui ont à peine brisé les fers soient revêtus indistinctement. l'esclavage, de toute la puissance du droit politique sur leurs anciens concitoyens, maîtres, dont
ils sont
les
rivaux,
de à
de
le même
jour, sur leurs
de cité, sur des hommes
sur
mille cinquante Français à chaque instant exterminer, qu'ils pourraient en se met<aM~ la <e~ d'une armée de six cent mille nègres, ~Mrs véritables concitoyens, ce n'est point là une j'ose le dire mesure que des législateurs français puissent jamais adopter. Messieurs,, Imaginez, met que la nation française dans ce moment une balance entre vos mains. Dans l'un des bassins, mille blancs; et dans l'autre je vois cinquante mille noirs ou hommes de couleur. j'aperçois sept cent Si vous ne vous hâtez de mettre du côté des blancs les prérogatives libre.
de la puissance
politique,
il n'y a plus
» Une révolution dans vos colonies mais tion dans vos colonies en serait ftM~CMda~cc, l'anéantissement. de domination;
Une elle
ferait
révolution rentrer
une
d'équirévolu-
c'est-à-dire
y serait un changement tous les esclaves dans !d les hommes de couleur
tous jouissance de leur liberté, dans l'exercice mais peu durable, inouï, de leurs droits et <on.<les blancs, politiques proscrits par ccMe MMMn'ccfto~ inévitable, esclaves de leurs dépouillés de leurs propriétés, esclaves, n'auraient plus à opter qu'entre la l'émigration, servitude ou la mort. Vous leur substitueriez des tttd~MMétrangers à la nation, des hommes qui ne vous sont unis par aucun Tï~t/d, ni par ~'M~Mdc du. c~ta<, ni par les liens du des hommes enfin M~, 7<~ar ~sre~tOMS dMpa<nu<tswe;
t7C
ETUDES
SUR
L'H!STO!RËD'MAiTt.
de
ce nouveau
)
1 éblouissement
que
trop dangereux pour que vous deviez turément une loi, ~M<re~MS<e dans les circonstances ~po~~Me
Soyons
~M~c nous-meme que les colons
impossible adroit, plus
habile
que
envers
privilége leur accorder en
rendrait
e~e-Mt~e, » actuelles.
prémamais
l'abbé
Maury. Il était trouvassent un défenseur plus c lui, et l'assemblée stituante
un jurisconsulte de résoudre la question plus capable dont posée devant elle. Aussi cette éloquente péroraison, sur une assemblée l'effet a dû être prodigieux française par le débit oratoire tout le succès désiré. M</
déplorons, de la couleur
jugé naissait
de cet homme
en
éminent,
obtint-elle
même
l'influence du prétemps, sur un esprit aussi vaste, qui recondes réclamations à ce haut triportées
la justice et qui ne put cependant bunal, Cette étonnante sagacité dont
se décider
à y satisfaire. en cette occa-
il fit preuve sion, n'aurait-elle pas dà lui faire découvrir que la justice était le seul moyen d'éviter tous les malheurs qu'il préne peut-eHe donc pas voyait si bien? La vraie politique s'accorder avec la justice? Cette science n'est-elle pas, du moins
ne doit-elle
en grande la morale partie, au gouvernement des États; et y a-t-il une appliquée morai~ <~ns justice? La base de la politique ou art social pas être,
~Ot<~
j 1 l'¡ 1
)MM~ce<MS<C/ Reconnaissons encore que, dansée en faveur plaidoyer du privilége de la peau, le savant abbé aperçoit, indique d'une manière mais contrairement à ce qu'il admirable, désire, quel sera le résultat des colons, ce que les temps do la métropole cité-même
de
l'injustice consacreront ftde~tt~
persévérante par l'injustice dM tM~r~s ~Mt
i ~<«tt.~
CHAPtTRE tt!.
[1791] doivent
--1
MMtr un jour les nègres et WMM~'M, l'intimité de leurs a~cfto~, fondée sur les liens du sang, de la parenté, du malheur de leur condition servile sous le joug des blancs. N'en déplaise à la mémoire de l'abbé mais son Maury; discours du 13 mai 179J dictait d'avance à Dessalines la page mémorable du 1" janvier 1804, où ce Soldat valeureux
(malheureusement
proclamé
l'Indépendance, en faisant remarquer
d'Haïti,
cruel) a consacré la Souveraineté
les droits, a des Indigènes
à ses concitoyens qu'ils n'ont rien de commun avec leurs adversaires qui se firent volontairement leurs ennemis. Ces t~MM~tr~ dont <rtque est la véritable patrie, ces indigènes étrangers à la nation /rOM~MC, ces ~OWtMM qui ne lui sont MMMpar aucun ~MPt~, ni par l'habitude du climat, ni par les ~tCM du satig, ni par les ~~«ow du patriotisme, se sont vus dans l'impérieuse nécessité de se constituer MM~ dans leur état politique, les a constamment puisqu'on avec dédain, repoussés avec n'a pu se faire à l'idée d'être mépris; puisqu'on juste et humain envers eux puisque la souaprès avoir défendu veraineté de la France sur contre des Saint-Domingue ils se sont encore puissances rivales, vu traiter en ~nwseulement gers, dignes des fers honteux de l'esclavage. quoique le décret du 15 mai eût Hmiïé les de la classe des hommes prétentions de couleur; quoique cet acte de justice à mécontonter incomplate fût de nature tous ceux qui n'étaient pas nés libres, ils l'acceptèrent avec reconnaissance ne fut élevée de leurs pas une plainte rangs. Mais, il n'en fut pas de même du coté des blancs tous Cependant,
de no pas t'exécuter, jurèrent de ne pas souffrir race M<ardc vint prendre siège à côté d'eux. T · T.
que ceM<?
1
~78 °
ÉTUDES SUR L'H!STO!RE D'HAIT!.
Alors
fut
de leur part, repris, à la Grande-Bretagne,
Domingue a vouloir
exécuter
ce décret.
<
Nord
informa
l'assemblée à leur
j
do résister menaçant verneur Blancbelande informa
de la
en
le ministre
L'assemblée constituante volonté
abonda
dans
souveraine. le même
!a suite
encore
ce faible
Le gousens; il en
et des colonies. Il fit que si ce décret lui était
publiquement il en suspendrait 0/j~eMetM~.
envoyé Excusons
du provinciale et le roi, en
marine
il déclara
plus
le projet de livrer Saintsi la France persistait
gouverneur,
accuser
l'exécution. se vit par refusé l'exécuqui
par les colons, pour avoir tion de ce décret ses représentations n'étaient nullement car il n'était nécessaires, du pas dans la pensée de la métropole de le faire exécuter. gouvernement Avec le dessein pervers de livrer la colonie aux Anglais, recommencèrent les persécutions contre les hommes de contre les noirs. couleur, Ce fut dans les derniers jours de juin 1791, que parvint la nouvelle du décret du 15 mai toutes les paroisses do la colonie alors des élections s'occupèrent pour la formation de la nouvelle assemblée coloniale qui devait celle de Saint-Marc. La plus grande remplacer partie des anciens membres de celle-ci furent réélus en haine du
j j
i )
i
décret
et d'autres
colons, qui s'étaient prononcés contre toutes concessions en faveur des hommes de couleur, y obtinrent aussi une place, en cette considération tels furent Bauvois et Page.
1 t)e prirent
leur
côté,
les hommes
la direction
'piortt!cCa)ran.
des
de couleur
affaires
totneS.pa~c t&8.
de l'Ouest,
et des destinées
qui de leur
ft79<]
]
CHAPITRE
HI.
179
1
classe,
se préparaient
à ce rôle honométhodiquement rable. Agissant les conseils de Pinchiuat, d'après dont les lumières étaient supérieures à celles de ses frères « et » qui, dit Garran, dans une carrière si neuve pour lui, » n'a cessé de avec le patriotisme montrer, le plus reune sagesse et des connaissances commandable, qui » démentent bien tout ce que les colons blancs répan» daient en France sur l'ignorance et l'incapacité des M hommes de couleur, » ils le nommèrent président d'un conseil composé d'une d'entre quarantaine eux, dont le était dans la paroisse siège principal du Mirebalais Cette paroisse avait été préférée par eux. à cause de sa toute militaire position et de la force de sa numérique de couleur. population D'autres hommes supérieurs par leur intelligence étaient membres de ce conseit politique c'étaient André Bauvais, Rigaud, LabastUte, Daguin Marc Borno, Renaud Desruisseaux, Desmares. Faubert, J. Boury, etc. Plusieurs d'entre eux étaient du Sud. Ceux du Nord ne rien en faveur pouvaient de leur classe ils étaient contenus sous le joug de la puissance militaire du Cap, où se trouvait le gouverneur Blancheet lande, par les échafauds dressés en permanence. depuis la mort d'Ogé et de Chavanne. Ceux
du Sud, dispersés depuis la dissolution Prou, ayant leurs chefs dans l'Ouest, étaient réduits à attendre Jes événemens.
1
1
¡
du camp également
'Pierre Pinchinat, né ASaint-Marc, le <: juillet <746. fut envoyé en France où il reçut une brillante éducation. parlait avec beaucolip de facilité et écri? Il revint dans la colonie en pour se. frères appui de ses connaissances dans leurs réclamations.H était prCt.r d'une t.H)G~ ~eetd'unphy~e .c~b!e, d'un c.r.ctère doux, patient, mais ferme. Ga haute inte.t.eencc le faisait toujours incliner vers la modération. ~r.non. u Il etatt était sincèrement attache la France.
1
6 f i80
ÉTUDES
SUR
L'HISTOIRE
l
Tous dans
de cette classe
les efforts dont
l'Ouest,
pulation succès.
la situation en nombre
supérieure
Une
lutte
D'HAiTt.
sérieuse
allait
étaient
commencer.
d'Ogé et de Chavanne sur la révolte des noirs du Nord auxiliaires. des
d'armes tendit
mulâtres
bientôt
Mais avant
révolte
Cette
dans
d'un
de
dont
homme
boucliers,
qui pour
cinquante-deux suite cette vie événemens notre sortir
qui
histoire ce
remarquable,
que
consécutives.
la
le lecteur
nous
et
nous
per-
et
de la jeunesse dans cette levée de son
pays pendant Nous suivrons en-
et politique, à travers tous les diSerentes marqué époques
nationale.
prise s'é-
et guerriers l'insurrection des
militaire ont
d'ar-
politiques
va prendre rang servir constamment
années
avec
et l'insurrection
l'Ouest,
la naissance
de
néanmoins
ils devinrent
coïncida
après dans le Sud. de parler des actes
l'entretenir
Les contumaces
influèrent
qui signalèrent plus particulièrement hommes de couleur de l'Ouest, que mette
concentrés
et la potopographique étaient une condition de
de l'affaire
dens
donc
tacherons
les de
de faire res-
~on caractère
et ses principes ont eu de lui attirer l'estime et la considération
pour dont il a joui générale verné notre pays.
sous
tous
les chefs
qui
ont
gou-
CHAPITRE tï.
N.isMnce de Borge))a. Examen des reprochesfaits aux mutatre. par les colons. Occupations de Borgella pendant s. jenoeMe.- Educationde t hommede couleur. Borgella abandonne le toit maternel pour commencer
sa carrière
militaire.
Jérôme-Maximili~o le 6 mai 1773, d'un ture
qui,
et africaine, de manière
dans
au Port-au-Prince, Borgella naquit blanc et d'une quarteronne. La nal'union entre les deux races, européenne
se plaisait à confondre
souvent
à combiner
ses couleurs
de la première, fit du l'orgueil un être dont le jeune Maximilien physique était en tout semblable à celui des blancs. Devenu homme pubtio, il eut occasion de rectifier quelquefois l'erreur où se à ce sujet, trouvaient, des Européens le qui visitèrent pays. Son
père, Bernard Borgella grand avocat planteur, au conseil du Port-au-Prince, supérieur devint maire de cette ville au commencement de la révolution et fut ensuite de l'assemblée président centrale de Saintsous le gouvernement Domingue, de Toussaint Louverture, dontHétait le principal conseiller. C'éta~un homme d'une grande nous trouverons capacité occasion J eu encore. parler
~82
ÉTUDES
La
mère
de
vouée
couleur, gella droits
n'eût
qu'ils
disaient
pu lui
L'H!STO!RE
Maximilien
d'une
hautière
SUR
famille au
mépris
l'épouser donnait
U'HAlTf.
se nommait
Cécile
de cette respectable de la classe blanche. sans
se mésallier
La
Ma-
classe
de
M. Bor-
et perdre
les
son origine que Les européenne. mœurs du temps, le besoin d'une faisaient protection ces alliances natureHes auteurs des lois que les blancs, flétrissaient ensuite. On a vu plus avant ce coloniales, du
et l'absence
réglées
concubinage de femmes
que
européennes
portés à établir dans la colonie. Maximilien était donc un enfant selon
l'expression et il ne pouvait fit même
aucun
ses qualités sa bravoure découvrant dans
les
leurs
naturel,
en usage à cette époque. être reconnu par son père cas de lui dans son enfance.
dépassions les avaient un bdtard, Il ne fut pas, celui-ci
ne
Mais quand
l'eurent fait distinguer, personnelles quand sur le champ de bataille eut été remarquée, alors que son sang n'avait pas dégénéré
veines
sez pour saisir saint Louverture.
de ce mulâtre, M. Borgella l'occasion de le protéger auprès
l'aima
as-
de Tous-
qui n'était pas autorisé par la loi civile à porter le nom de Borgella, l'a pris cependant, comme l'ont fait la plupart des mulâtres, la loi du 4 lorsque avril 1792 eut établi la parfaite égalité entre tous les Maximilien,
hommes
libres
de
la
colonie
en
cela,
ils
voulaient
humilier
des blancs, l'orgueil qui les contraià porter des noms gnaient auparavant a/WcotM, que s'abaisser eux-mêmes. le jeune Borgella, en Toutefois, voyant son père le rechercher, après les premiers sucplutôt
E)b ctnit In n!)e natttreHedo M. Duvivier do La MahauHere,'nombre du 'mxcit 'marieur d't Port-au-Prince.
CHAPITRES.
[i79i] 1
~9~!o
I.
ces des fl4c'
lleC
1111W
affection
IfntW
ii~
.I.
1_
lui
u.
1'.
affection
pour déjà le
celui dont il honorait respecta devait honorer encore H plus dans la suite. ou il étendit son affection sur des temps
blanches,
vers
elles
res
ce fut dans
habitant
en leur
il fut
Bordeaux;
faisant
des
parvenir
généreux
moyens
) 1 1
M
rendit
il
nom qu'il arriva un sœurs
1de couleur
hommes
483 ~3
en-
pécuniai-
1
1 1 i
les années
du rétablissement
i8t5. qui suivirent époque des relations entre Ilaïti et la France. î
C'est
ici le lieu
de fondé Ions
de
dans
blée
s'it
les reproches aux Saint-Domingue
qui revendiquaient donnance de 1685 des droits
d'examiner
leurs
mulâtres
de cette
chose les eu-
l'orpolitiques, d'après de la déclaration principes
publiée
en France
par
j
colonie
droits
et les
de l'homme
y a eu quelque amers adressés par
i
i'assem-
constituante.
Ils
leur
d'être reprochèrent ~o<Mf~, d~ qui méconnaissaient leurs pères, leurs auteurs ~ï~/at~M~, de leur liberté et de leur ils les insuttèrent, fortune; en leur disant les fruits honteux du liberqu'ils étaient tinage, une roc~ M<orde qui ne pouvait pas, qui ne devait pas aspirer à être leurs ils prétendirent égaux; enfin avaient droit à leur que les blancs u respect, et ils urent leur loumission; de cette prétention inique le texte d'un serment voulurent qu'ils d'eux, exiger dès le début de la révolution, en persécutant ceux qui se refusèrent à le prêter. Ces reproches, ces injures, nous venons de les voir dans le discours de l'abbé consignés nous les Maury retrouverons bientôt dans les actes officiels de Blanchece faible et coupabte lande, gouverneur qui encourut ~i-mémo
tant
de reproches
fnn~
i j t
184
ÉTtJUËS
Eh
bien ces
hommes
l'avilissement
système former
une
classe
avaient-ils
ves,
noirs?
des
SUR
D'HAIT!.
orgueilleux des perpétuel
intermédiaire
le droit
Si
L'HtSTOtRE
de
érigèrent mulâtres, pour
entre
parler
en
qui
ainsi
en
eux
et les escla-
aux
descendans
les lois coloniales,
exécutées race,
par eux avec leur défendaient
noires
ou
porter ra!son,
leurs
provoquées par eux, tout l'acharnement du préjugé de de se marier avec les femmes et de reconnattre, même comme
de couleur, ceux qu'ils avaient de leur cohabitation <~atM naturels, avec ces femmes; si ces lois défendaient a ces enfans de avec
qu'importe ils lonial, et
noms, t les
aux
justice, que, dans
qu'ils
dire
avec
pères? l'établissement
Et
pouvaient-ils étaient leurs
de l'origine donné l'anrancbissement
aient
enfans,
blancs
qu'ils
leur
aient
fait
aux
obtenir
des
comères terres
du domaine
public, alors qu'il était si facile d'en avoir? Le bienfait de la liberté, à tous les homqui appartient violé par les blancs mes, qui est un droit de la nature, au détriment des nègres; celui de la propriété, qui n'est un droit naturel, n'étaient-ils pas moins la race par les services que leur rendait faits si vantés, si cruellement reprochés, une
pas compensés noire? Ces bienaccordés
comme
sorte
de réparation aux injustices elle auxquelles était en butte l'humiliation, pouvaient ils racheter le mépris le partage de cette l'avilissement, qui étaient racA? Sans
tout ce que la morale et la conçoit dans les relations du père et de l'enreligion prescrivent de respect et fant, tout ce que la nature inspire à celui-ci d'attachement de ses jours; mais, à quelle pour l'auteur condition? n'oublie
doute,
C't'st jnmnis
on
à la condition tout
ce qu'il
doit
que le père lui-même de tendresse et d'anec-
r
~79i]
CHAPITRE
]
ÏV.
t8~
tion à celui
Dans l'ordre de la nature qu'il a procréé. comme dans l'ordre le père est le premier social, instide son fils; tuteur il lui doit des bonnes l'exemple de la justice, de tous les bons sentiment mœurs, que Dieu a placés dans le cœur de l'homme. On peut même dire que la piété Rliale ne saurait jamais égaler lasollicitude incessante de la tendresse et c'esl la paternelle, nature qui le veut ainsi car, sans ce dernier sentiment, comment
concevoir
la propagation à l'homme permis
l'espèce? que l'on
Est-il
les saints
commandemens
admire
dans
la conservation de
s'affranchir
de de ce
toutes
les espèces d'animaux? A leur tour, ses enfans le même devoir envers rempliront les familles Ce devoir, ce sentiment qu'ils se créeront. est tellement inhérent à la nature humaine, que, dat<s de Dieu,
dicté aux pères précepte pour aux enfans pour leurs parens
leurs du
on
ne
voit
enfans, code sacré,
pas un mais bien ce pré-
cepte a passé au code civil. Lors donc qu'un ses obligations au père méconnaît son fils, de lui refuser son nom, de point de mépriser lui interdire à jamais de le porter; lorsqu'il le condamne à être éternellement dans la dégradation civile et poliun profond mépris tique lorsqu'il ajoute à ces injustices chère et respectable aux pour sa mère. bien autrement yeux de l'enfant qu'elle a porté dans son sein, qu'elle a nourri de son lait, qu'elle a constamment entouré de soins dévoués, cet enfant n'est-il pas autorisé, par l'exemde son père, à se croire de tout ple odieux dégagé devoir sance
de
respect, envers celui
et politique, de la nature,
pour Pt
de
soumission
et
de
reconnais-
qui a mésusé de sa position enfreindre les lois les plus
qui couvre
ensuite
sa mère,
sociale sacrées
lui-même
1
ÉTUDES SUR L'HISTOIRE U'HAtTt.
et !1~
tous
ses
'r.8',n
n~r.
_7
Io
'1
descendans, et d'ignomiuio? d'opprobre Mais, est-il bien vrai que les mulâtres des colonies aient manqué, dans leurs relations privées, au respect et à la reconnaissance devoir aux blancs qu'i!s sentaient le jour? De ce que, comme une classe qui leur donnèrent notable de la population de ces pays, ils ont aspiré a des droits qui leur étaient jouir garantis par les lois netureHes et positives, s'ensuit-il des ingrats, qu'ils étaient des fils dénaturés? Si, d'un côté et malgré le préjugé il y a eu incontestablement politique, de bons pè-s parmi les blancs colons, de l'autre n'y a-t-il pas eu aussi de bons fils parmi les mulâtres? Ce que nous venons de relater de la part de Maximilien en est une des Borgella, mille preuves que nous pourrions administre!. Que les colons aient persévéré dans leur afït'eux en dépit système, des lumières du siècle, il n'était pas raisonnable qu'ils de la exigeassent de couleur part des hommes le renoncement
à tout
sentiment
que cette classe, accrue par tait éclairée et avait acquis
de
leur
dignité,
alors
sa propre reproduction, des richesses par son
s'é-
propre
indus-
trie. Concluons reproches
donc adressés
que rien ne fut plus injuste à ces hommes par les colons.
Le jeune Borgella mère. Celle-ci avait
que les
n'avait
an quand il perdit sa qu'un une sœur, Filletto La Mahautière, neveu avec toute la tendresse mater-
qui prit soin de son nelle elle le mit à l'école de bonne heure. En t783, son pupiHe ayant atteint sa dixième elle quitta année, le Port-au-Prince les Cayes. Elle voupour aller habiter lait l'y emmener avec elle, mais la grand'mère de cet Olive Lebeau, ne enfant, put consentir t'étoigncmcnt
~7~]
J
CHAPITRE
!V.
~y
de l'orphelin une fille chérie. qui lui rappelait Cohabitant avec un blanc, M. Ithier, qui était procureur-gérant de plusieurs sucreries au Cul-de-Sac, et qui demeurait sur l'habitation elle le garda Lathan, d'elle. Le auprès jeune Borgella y passa trois autres années, continuant à à lire de M. Ithier, apprendre qui était son parrain, et à ce titre vénéré qui, dans les colonies, devint son proun vrai père. tecteur, Les principes d'honneur de cet homme de bien passèrent au cœur de délaissé l'orphelin son par père nature! cette éducat on de famille y germa avec fruit. Sa constitution robuste se fortifia, son séjour pendant à Lathan, par des exercices il y apprit a journaliers conduire un cheval, à le maîtriser. Aussi ses premières armes furent-elles dans la cavalerie; il en devint un officier remarquable. En
1786,
M. Ithier
son âge avancé quets. Le jeune
résigna il fut alors
ses fonctions habiter
à cause
de
la Croix-des-Bou-
Borgella il le fit n'ayant que 13 ans, continuer à apprendre à lire, écrire et calculer. Ce digne homme eilt-il voulu faire davantage pour son protégé, qu'il ne l'aurait le régime colonial pu n'admettait pas qu'il y eût à Saint-Domingue des étabHssemens d'instruction on l'intelligence des mulâtres publique et des nègres pût se développer. En violant, à leur égard, tous les droits de la on devait arriver nature, fatalement à ce mais logique; Infâme, car, pour perpétuer l'eset le de la couleur. davage H fallait dégrader préjugé ces hommes les empêcher par l'ignorance, de s'éclairer afin q't'Hs ne découvrissent de leur situation pas l'horreur 'nutne dans la société. système
Toutefois.
r<-ffpt des révo!utions
étant
de
développer
1
ËT~KS
i88
»
l'esprit
ptomptcment <pt'elles anciens
engendrent, et nouveaux
SrRL'H!STOnŒn')tA)Tt. t
des
hommes, a vu les
on
libres,
t~
4
par les innovations et les nègres. mulâtres une
expérience les mener à leurs
acquérir sur pour
un jugement fut les blancs eux-mêmes. uns, qui étonnèrent Borgella sous ce rapport un de ces hommes q n se distinguèrent il était doué d'un bon sens qui vaut autant que l'esprit
dans
les affaires,
supérieure. développé que donn'~ une instruction mettait au déPar les entraves colonial que le régime des mulâtres et des nègres, de l'intelligence veloppement était de savoir le complément obligé de leur éducation un
Cette quelconque. faits. Du moment
métier
gique vaient
des
nécessité
que à l'exercice
point
prétendre et aux emplois, aux charges que certaines professions il était convenable qu'ils
dans
était
les affranchis droits
des
qui en dérivent; même leur étaient
la lone
de-
politiques du moment
interdites, des à l'exercice
se livrassent
libre parvient, dans l'homme par lesquels à l'indéà la propriété, à la richesse, partant touhonore Le travail, d'ailleurs, personnelle.
arts et métiers la société, pendance jours celui
qui occupe ses bras pour gagner honnêtement leur il accélère il moralise les peuples, son existence; des lois (liil devient une sorte de sanction civilisation, et qui ont pour but la conservation Un pays où le travail le progrès incessant des sociétés. ne serait pas honoré par les classes les plus intelligentes, se doit Chacun est condamné a périr dans l'anarchie. 11 lui-même de rechercher ce qui est plus dans ses apti<\ la prospérité tudes, par la générale, pour concourir Ce n'est donc pas sous ce rapport sienne qu'il propre. vines
faut même
et humaines,
condamner temps
le régime il s'opposait
colonial;
mais,
fi l'établissement
pa~ce qu'en d'institutions
r
CHAt'mŒ
]
[i7!X]
!v.
t89
il développer des affranchis, de propres l'intelligence tonte la race noire qui habitait les colonies, afin de per* H faut le condamner, comme pétuer leur asservissement. été le résultat
ayant
de sentimens
haineux
envers
les op-
primés. cette nécessité du temps, fut placé, D'après Borgella il seize ans, à l'apprentissage du métier de charpentier, sous un blanc qui ne savait ni lire ni écrire. Cet homme était
de la classe
des petits blancs, et Européen. C était à son apprenti propre à n'occasionner reconnaissait puisqu'il par là qu'en
une circonstance aucune
humiliation, Europe même, il y avait tait pas mieux partagée
du peuple qui n'éportion des colonies. que les affranchis du préjugé de la couleur était que
Mais le désagrément ce maître charpentier che,
de son
une
se croyait, un homme
à cause bien
origine, à un teint
de sa peau blanà cet apsupérieur
au sien du identique joignait de posséder les premiers élémens des l'avantage connaissances humaines. Borgella devint enfin le commis prenti moins
qui,
'te son
maître
fois ce maître
il lui faisait
ouvrier, ne
dut-il
étant humilié, orgueil <Iece jeune homme 1 Nous 'lu travail ntjssi un '!ans leur icnie.
lutte
affranchis; dont physique,
armée
Le travail
les
contre
les
fortifiait,
en
moral mais
de l'habitude elle
ils surent dominateurs les rendant
C'est ainsi fatigues. dans la maréchaussée
les plus
rudes
qu'on
exigeait
d'eux
Jarmurie,
pendant
trois ans,
supporter
J'effet
aux
imposée effet tout
de
Que
intérieurement son pas sentir de recourir à la plume contraint
de constater
venons
ses écritures.
leur
donnait
produisait tirer parti de
co-
propres M que le serou
t'habitude
gendes
1
t
i90
ÉTUDES
armes
et la facilité
SUR
L'HISTOIRE
à les nlanier
D'HAtTI.
ils se servirent
encore
de cet avantage, dans les combats qu'ils livrèrent pour la de leurs droits naturels. En général, ces hommes conquête étaient d'excellens et Moreau de Saint-Méry chasseurs; à qui nous avons reproché ses préjugés lui-même, au commencement
de
la
avant révolution, reconnaissait, cette époque, l'utilité dont ils pourraient être pour la défense de la colonie 1. C'est à cette aptitude incontestable aux
reconnue
sans doute
suggérée verneur cents
hommes
de
lorsque
l'on
que
dut
ancien goud'Estaing, six qui en a fait enrôler en partie de son expédition
la France
soutenait
les
contre leur métropole glaises insurgées Sous le même maître charpentier métier à Borgella, il y avait un autre
colonies
des
tion
dispositions contre eux. Avant a son
et Borgella
compagnon,
"it passer, Lorsqu'il ment au qui allai'
enseignait jeune homme
faisait
garda
de
qui, homme
en
avertir
ses
au
il confia en
le
qui
se
Port-au-
son
inten-
le secret.
à la Croix-des-Bouquets, le détacheil éprouva une vive Fond-Parisien,
de l'injustice
indignation
que l'on de partir,
an-
2.
de l'une des familles du Fond-Parisien couleur, avril 1790, résistèrent aux blancs. Ce jeune sauva de la Croix-des-Bouquets aller pour parens Prince
l'idée,
le comte
par
Saint-Domingue, eux pour faire
d'entre
Géorgie,
de couleur,
qui
armait
ces blancs.
Ses idées
Moreau de Saint-Méry, Description de la partie française, tome i"\ page
6S5,
et tome
2,
pages
4t,
4:
et 55.
Avant cet enrotemeat, qui eut lien en i779, it y en avait eu on autre formé par M. de Belzunce, en i76<, la En de la guerre dite de 7 ans alors ces chasseurs de couleur étaient au nombre de 5&0. (Moreau de Saint-Mëry, tome ter, page i7!.) Le comte d'Estaing succéda à M. de Belzunce, et les trouva encore réunis, en i7g4, dans un camp formé dans la paroisse du Trou, dans
le
Nord.
En
1783,
M.
de
Bellecombe
composa
un
nouveau
corps
de
chasseurs de couleur pour la défense de la culonie la paix survint, et il fut licencié.
r [<79i]
CHAPITRE
1%
jeunesse
1
et dès lors
exagèrent les hommes
!V.
de sa classe
il soupirait pourraient
arriva,
qu'elle dans comptait il le saisit et abandonna
métier,
pour
jusqu'à Dans fut
commencer
celui
ses
Le moment rangs. le toit maternel et le
des
armes
qu'il
nous
allons
voir
des
hommes
sa mort. le
amenée
mulâtres
le moment après où faire un appel à cette
chapitre la prise
et nègres
suivant, d'armes libres.
de
professa
comment couleur,
CHAPITRE
Y.
Organisation des hommes de couleur dans t'Ouest. dans
le canton
de
Combats
la Charbonnière.
Phse d'armes de Diègue, de
Nëret
et
de
Pernier.
Concordats du 7 septembre t79i avec la paroisse de la Croix-des-Bouquets, du 99 septembre a du 11 septembre avec celle du Port-au-Prince, Traité de paix du :3 dans d'autres localités du Sud. Saint-Marc, octobre, entre <4 paroisses de la province de l'Ouest, à Damiens, dans la du
plaine
Cnl-de-Sac.
Pendant d'infortune, Mirebalais adressés
le procès suivi contre Ogé et ses compagnons de couleur du en février 1791, des hommes qui avaient Blanchelande
s'étaient avec eux, correspondu de la justice du pour réclamer du décret du 28 mars l'exécution
colonial gouvernement en termes modérés, 1790. Leur pétition, prouva rédigée laissé abattre ne s'étaient néanmoins par point qu'ils de leur cause. de ces martyrs de la tentative l'insuccès Mais,
loin d'avoir
égard
le gouverneur aussi méprilettre
à ces réclamations,
leur avait répondu par une général et cW~tMe~ il traitait d'absurde sante que menaçante de coude confondre la caste des hommes leur prétention Sa lettre leurs bienfaiteurs. leur avec la classe des blancs, la plus innextbie du respect que les » rigueur contre ceux qui s'écarteront » lois leur commandent envers les blancs, et les tribunaux
se terminait
ainsi
« Je
sévirai
avec
j
CHAPtTRE
[i79i]
»
feront
» public. Il était
V.
justice »
de
ceux
193
oseront
qui
alors au Cap et ne tarda
troubler
pas à se rendre
l'ordre au Port-
au-Prince. Bientôt
survint
dans
cette
dernière
ville
l'assassinat
de
Mauduit
et !a fuite de Blanchelande dans par les blancs, le Nord. La veille de ce crime, où la fureur des blancs contre cet ardent contre-révolutionnaire égala celle qu'ils mettaient à poursuivre les hommes de couleur, Pinchiet les autres nat, Rigaud mulâtres et que Blanchelande Mauduit
avaient
furent relaxés en même emprisonnés, détenus. Ces mulâtres temps que des blancs, également de ce moment d'enthousiasme profitèrent anarchique, de ce foyer d'atrocités et se rendre, pour s'éloigner soit à la Croix~des~Bouquets, soit au Mirebalais où ils se trouvaient
plus en sûreté. Nous avons dit que, le 30 juin, la nouvelle du décret rendu le 15 mai par l'assemblée constituante était arrivée au Cap, et que, dans le mois de juillet, les hommes de couleur du Mirebalais avisèrent à l'organisation d'un conseil
politique qui aurait feraient pour obtenir
la direction
des
l'exécution des qu'ils ~aMiB, et qui inspirerait militaire l'organisation ils étaient résolus de recourir pour réclamer leurs
démarches ~a<t0à laquelle et appuyer
droits.
Ce fut !e 17 ou le Ê3 juillet, Mirebalais Le 7 août, réunis
au
constituèrent
la
leur
conseil
qu'ils se rassemblèrent à l'église de ce bourg, dont les membres prirent
de rep~e~aMS qualincation stitution de cette représentation
la co~MM~e.
L'acte
de la classe
ils
de con-
de couleur
D'après Sonthonax, c'est le t7 (Débats, tome 3, page :<&); d'après on Mémoiredu ~Mtv.tc uu 9*' < uammuu bataillon uu da ue cc'est est le ::s te'!3 régiment de tc~Micm nurmanatet Normandie, \page ~page t3). t3). T.
13
1 1
r D4 lui
HTUnRSSU)tL'H!STOtREt/HAtTf. donna
membres
les pouvoirs les plus étendus, sous la sauvegarde immédiate
hommes toutes
de couleur, qui s engagèrent leurs forces et de toutes leurs
et
plaça de tous
à la soutenir facultés.
ses les de
Cet
acte, invocation
rédige dans ce saint lieu, se terminait par une a l'Etre Suprême ils qui les voyait et qui les entendait en sa présence de le maintenir, et de rester injurèrent violablement fidèles « à la loi et au roi, c'est-à~0~, dire A la France Le premier acte extérieur du conseil fut politique d'adresser a Blanchelande. alors au Cap, une copie de celui de sa constitution, avec une lettre pleine d'énergie, de raison
et de respect, dit Garran. Ses membres se plaià lui-même de la partialité gnirent qu'il montrait pour leurs ennemis en révolte ouverte contre les décrets de la nation,
manifestant
hautement
leurs
et d'indépendance; ils lui rappelèrent faire exécuter ces décrets. Leur lettre
projets de scission que c'était à lui de portait
la date du
1i août. Le 2~, Blanchelande leur répondit qu'il désapprouvait leur conduite et leur assemblée illicite; il leur enjoiet d'attendre avec résignation gnit de se séparer et paisiblement la promulgation de toutes lois qui pourraient les concerner,
et surtout
de ne jamais oublier les égards, ~M'~s deua~Mt aux Ma~c~, auteurs
respect e< ~0 ~e~ya~OM ~CMrliberté et de leur fortune.. De leur exécuter hommes
le de
les colons, qui avaient juré de ne pas le décret du 15 mai, enrayés de l'attitude des de couleur, de semer la diviessayèrent partout côté,
1 Rapport de Garrran, tome 2, page t30esuivantes.
[~~]
CHAPITRE
sion entre compris pas nés
eux, dans
en tenant
le bénéfice
V.
à ceux qui ne se trouvaient pas de cet acte (parce qu'ils n'étaient
de pères et mères des paroles libres), à propres les aigrir contre les autres. Ce fut en vain. Ils eurent le bon sens de reconnaître le piège colonial, tandis que ceux qui étaient favorisés agissaient pour obtenir l'exécution, non-seulement du décret du 15 mai, mais des décrets émanés de l'assemblée nationale, t comprenant ainsi celui du 28 mars 1790 et bien qu'une prévoyant fois armés les hommes régulièrement, de couleur parviendraient facilement à obtenir tous les droits réqu'ils clamaient.
Si le conseil de manière de
couleur
du
Mirebalais
à ne pas trop éveiller du Port-au-Prince,
s'adressa
à Blanchelande, ses craintes, les hommes
étaient auxquels réunis des principaux quelques-uns du Sud dans poursuivis leurs paroisses, n'agirent pas avec moins de prudence dans les préparatifs qu'il fallait faire pour arriver à leur militaire. organisation Ils se réunirent secrètement, sans sur une petite habitation armes, de Louise Rateau (femme de couleur de parente située aux environs Bauvais), de cette ville c'était le 21 août 1791. On y décida de nommer Bauvais chef de l'insurrection il était alors au Midu conseil des quarante rebalais, représentans. Bauvais avait fait partie de de Savannah l'expédition et s'y était distingué par sa bravoure. Elevé en France, il avait une y bonne reçu et il était doué d'un éducation, caractère modéré et de beaux sentimens ses principes étaient sévères. Ce choix fut généralement Il approuvé. avait y la classe des hommes avantage pour de couleur d'avoir a la tète de leur armée, à leur prise un d'armes,
t!~
~TUt)ES
homme
SUR
de la trempe
L'UrSTOHŒ
D'HAtT!.
de Bauvais, avaient Pinlorsqu'ils de leur conseil politique c'étaient
chinat pour président des conditions de succès. Dans cette un
lieu
située
réunion
chez Louise
pour s'assembler à la Charbonnière,
on choisit
Rateau,
en armes
l'habitation
canton
voisin
aussi
Dièg~, Port-au-
du
fut désignée a cet enet. Dans le même temps, les membres de la réunion décidèrent avertir d'envoyer Bnuvais du choix qu'ils avaient fait de lui, pour qu'il se Prince,
à Diègue le ~6 août, jour nxé po~T le rassemblement. Ceux qui eurent i'hon'n~~r de remplir cette mission furent Caneaux et Ferdinand Pétion, Deslandes, trois jeunes hommes animés d'une noble ardeur pour rendit
cette
sainte
La prise les d iverses
cause. d'armes paroisses
du ~6 août
devait
être
de 1 Ouest et du Sud,
de couleur
l'enectuer; pcuïraient rantir le succès. En conséquence~ tisOe Marmé et Eliacin Dub~sc,
dans générale où les hommes
cet ensemMe ~urdain,
devait Gérin.
to~s
gaBapdu
quatre réfutés de Nippes par les persécutions des biancs, quartter quittèrent immédtatement le Port-au-Prince, dans !& nuit du au Peti't-Trou 21. pour se rendre ~)t mettre leur 'q~arti~r en armes expédiés l'Ouest
au jour con~e'nu. D'autres émissaiMs furent en même te'mps dans toutes les paroisses de voisines de la capital et dans d'autres ioc&iités
du Sa~d. De~à, aux Trois-Rtg~les
eu lieu
~sï~Biohs~répà~to~es~v~ieat et~ux Palmistes-clairs~
dans
~t aux -conSïts
de la grande d'~ Cat-de-Sac plaine trouvé aux PaImistes-Ciaifs.
gelta s'était Il faut noter
comme
l'armement beaucoup la désorganisation l'Ouest,
une
ciwonstaace
des
hommes des forces
le centre Bor-
qui favorisait d<e couleur dans
militaires
du Port-
r [i79ij
]
CHAPITRE
V.
t<)7
j
arnvec
au-rrmce, Blanchelande
à la mort
dans,le
cet assassinat.
Nord,
Les soldats
ville avaient
été poussés
de Mauduit,
an moment
et la fuite
de
ou se consommât
du régiment à le commettre
colonial par
de cette
les factieux
qui représentaient assemblée de parti de l'ancienne Saint-Marc. Les troupes arrivées alors de France se trouvaient eUes-mémes soust'inuuence de l'esprit turbulent de la populace blanche, dirigée au Port-au-Prince par un Génois nommé Pratoto. Les blancs, enfin, étaient en ce moment~à
divisés
il leur manquait !e~r triomphe va une. Lea
d'opinions cette unité
contre
hommes
de
dans
ville, et grande qui, au Cap, assura
d'action
la prise couleur
cette
d'armes
trouvaient
d'Ogé encore
et de Chadans
les
Mânes: de la paroisse de la des enneCroix-des-Bouquets, mis du système des ~p<M~tM~ qui voulaient l'indépendance de la colonie, tandis qu'ils étaient, eux, des partisans de la contre-révolution. Et comme le gouverneur était lui-même géHéral et qu'il pour ce dernier parti, avait cru avoir endoctriné les hommes de couleur pour la réussite de ce projet, les blancs contre-révolutionnaires de la Croix'des-Bouquets, dirigés par HanusdeJumécourt et Coustard, deux chevaliers de Saint .Lou's, ne s'enrayèrent pas beaucoup des démarches qu'ils faisaient auprès de m&ncbelande, ni des réunions fréquentes qu'ils tant avaient, dans cette paroisse qu'au Mirebalais. Ils surent donc mettre à profit cette disposition, avec une habileté
dont
Le soleil
du
les blancs
ne les croyaient
86 août éclaira
en6n
leur
pas capables. rassemblement
a Diègue. Là se trouvèrent tous les Inulâtres et nègres libres appelés à former ï'arméc de cette classe d'hommes.
!98
ETUDES
Bauvais
fut
désigna
Lambert
SUR
L'HISTOIRE
D'HAtTL
acclamé
Mais cet capitaine général unique. homme de bien que tous les partis estimèrent, ce digne frère des noirs, pénétré d'un haut sentiment de justice, demanda la nomination d'un second capitaine et général cette charge il reçut pour occuper de l'universalité de ses compagnons. était venu denègre libre de la Martinique,
l'approbation Lambert,
à St-Domingue il était l'un des hommes puis longtemps les plus recommandables de ?a classe au Port-au-Prince, même
respecté, Cette
des blancs,
pour déterminée
nomination,
ses mœurs
par un au commandement
un qui prescrivait d'appeler noir aussi honorable que Bauvais, pour repréles nègres libres compris dans la dénomination
justice homme senter
d'hommes effet issus
et sa probité. sentiment de
de couleur cette nomination de prouver aux blancs politique
eut encore que
les
pour mulâtres
n'entendaient leur nègres poin? séparer de celle de la plupart des nègres affranchis qui trouvaient dans le décret du 15 mai, pas compris rable seulement aux gens de couleur nés de pères et libres.
des
en
C'était,
haut, l'esprit au Mirebalais. La cette
qui
nomination raison,
claves,
l'idée
effet, animait
de
comme
le conseil
Lambert,
fallait qu'il de l'inévitable
nous
donner,
l'avons politique
cause ne se favomères
dit
plus constitué
fut inspirée même aux noirs
enfin,
réhabilitation
de leur
par es-
classe,
dans
Saint-Dominl'organisation politique que subirait et par là, gue dans un avenir plus ou moins éloigné; la classe des hommes de couleur se donnait une grande influence à laquelle étrangère.
et un elle
d'action sur celle des esclaves, moyen ne pouvait et indifférente pas rester
m-
~+"
1 ) ~!79i] t
<:tL\piTrn:v.
]
r't.).
l, M hommes
Ces
),,1.
t'-
éclairés réhabilitation
leur
propre
mot
prononcé
à la
qui
dirigeaient
d'abord
tribune
les
de la paroles échappées de la discussion du décret
lors Maury, Ils avaient vu t'assemblée
mai.
pas le
n'ignoraient
nationale
de l'abbé
du 15
de
l'entreprise
par Dupont (de ~M ou la justice, il mcn/<er colonies <~M'MM principe 1; » Ils
« S'~ fallait Nemours) vaudrait mieux sacn~r n'ignoraient pas non plus bouche
t;)<)
nationale
consti-
dans
tuante,
de ses motifs, en partie l'exposé adopter de ce fougueux athlète du privilége, en qualil'opinion fiant les noirs d'individus d'une nation ils ~ra~rc; avaient vu cette assemblée, tout en citant dans cet acte supplémentaire le code noir de 1685, restreindre ses cependant droits politiques de pères et des craintes du 15
mai
Hbéraies
dispositions qu'à ceux
mères
d'entre
libres
pour ne leur
et eux
surtout
accordait
ces droits
les
nés qui étaient donc concevoir
ils devaient
l'avenir
n'accorder
le décret
lorsque que pour
particides assemblées per à la formation futures, qu'il n'était point de la envoyé officiellement par le gouvernement et que son représentant à Saint-Domingue métropole, avait déclaré ne l'exécuterait publiquement qu'il pas, alors qu'il en suspendrait même qu'il l'exécution, le recevrait de la métropole.
Sur mot
la foi d'une « Pcn'M~tt
pierre;
mais
le
lettre les
Moniteur
de Daugy,
colonies,
un
plutôt
-universel
des que
rend
(.arran
~cu~~dtw, de violer
la chose
a attribué
M~prtttCtpe/H d'une autre manière.
Dupont (de Nemours) le premier, cette qui, exprima bre de la Société des ~WM des noirs. dit après lui » s'il doit vous en coûter votre bonheur. \otre{;toire,
»
RobesC'est
idée.
mem-
Robespierre, « Périssent les votre
ce
liherlé!
colonies, Je le
» répète périssent les colonies, si les colons veulent, par les menaces, nous » forcer a décréter ce qui convient te mieux à leurs intérêts! » (Séance du <4 mai
t79t.)
Ces
débats
t'mnmcs de couleur.
eurent
Heu
;')
t'occ.fsion
(:u
décret
du
relatif
aux
t
200
ETUDES
Aussi
SUR
les hommes et dans
le Sud,
esclaves
devenus
libres
sur
leurs
D'HAÏTI.
de couleur,
l'Ouest
fluens
L'HISTOIRE
destinées
les anciens
restèrent-ils à leur
liés
libres
dans
avec les noirs
ils devinrent
tour;
communes.
C'est
in-
à partir de au rassemble-
de Bauvais, aussi juste que politique de Diègue, le travail de l'unité ment que commence consommée en 180~ par l'union de Dessalines haïtienne, l'acte
et de Pétion. Ces principes dirigèrent chefs principaux des anciens libres, l'influence perverses elle-même.
Après pléta André
sur politique combinaisons
avoir
acclamé
les affaires des
militaire
l'organisation
et leur
les
donnerez
du pays, malgré les et de la métropole
colons
et
Bauvais
constamment
on
Lambert,
de l'armée
en
com-
nommant
Pierre colonel Rigaud, Daguin, major général; Coustard et Marc Borno, ~iné, commandans Doyon Sannon Obvan, Pétion, Lafontant, Faubert, Doyon, LabasLarose, Moriet,Tessier, Lozier Cambe, GUlard, tille et Fouguy, cap~atMM; Baptiste Boyer, por~~M~M~. dans les rangs d'autres et Là se trouvaient hommes se recommandèrent des jeunes gens qui, par la suite, par des branches
services tels
rendus furent
à leur Zami
Caneaux Labbée, Dupuche, B. Médor, etc. A. Ardouin,
pays
dans
différentes
Pierre Michel, Lafontant, J.-B. A. Nau, Bayard,
devenus des également Lys et Borgella, et. politiques. L'un des plus jeunes, notabilités militaires alors âgé de quinze le plus J.-P. ans, devint Boyer, Là
étaient
carrière parmi ces derniers, par une longue ou il a accompli des choses qu'il eût été impospolitique sible de concevoir a cetm époque.
remarquable
CHAP!TKE j
V.
~Qt
[i79i]
A la même de Jacmel,
date sous
sous
Goave,
la direction
ces hommes
et Gérin les armes
prirent
sera
du
l'acte
peut voir que commune si voisine hommes de couleur
du
Je l'Arcabaie,
Petitsous
du Petit-
Chanlatte;
des Cayes, sous Boury et se donnèrent aussi une
organisation militaire, pour commencer cette lutte glorieuse dont le dénoûmenf de nombreuses de cruelles péripéties, ques, On
de couleur
de Vissière;
et Saingla; et Juste Lapointe
sous Jourdain
Trou,
les hommes
août,
Ignace
J.-B.
Cameau,
du 2fi
en mémo
temps à travers
final, calamités
180~. janvier nous ne mentionons
politi-
f
du
Port-au-Prince, de ce lieu suivaient
pas
Léoganc, parce que les de l'impulsion
Labuissonoière, la force opposer
timide, esprit à qui ne pensa jamais du droit à la force de la violence. Nous
aurons
de parler
occasion
Nous
de lui.
avons
vu en quels termes Blanchelande avait réle pondu, août, à la lettre du conseil du politique Mirebalais~ en date du Il. A une réponse aussi insolente, il n'y avait plus la force des armes, qu'à opposer pour contraindre et le gouvernement et les colons, a colonial reconnaître des droits si vainement réclamés. Toutefois, informé agissant sident, lution
du rassemblement sous l'inspiration sachant
opéré à Piègue, de la haute raison
le conseil, de son pré-
bien
du droit, la résoque la conviction de le soutenir avec fermeté et énergie, n'excluent pas les formes que commande une bonne cause, le conseil consentit alors à adresser au gouverneur, le 29 août, une
dernière
lières
idées
Dans
lettre insérées
cette
lettre,
où
il releva
avec
dans
la sienne.
les
représentans
dignité disaient
les singu« C'est
~02
SUR
ETUDES
» lorsque » et celle
n'A)T!.
L'tHSTO!FŒ
la protection du gouvernement des lois anciennes et nouvelles, que vous nous » prescrivez d'attendre et avec résignation paisiblement nous
réclamons
» la promulgation nous concerner, des lois qui peuvent » comme si, depuis l'établissement des colonies et sur» tout
la révolution, les lois anciennes et noudepuis » velles autorisaient les citoyens blancs à nous persé» cuter et à nous égorger. C'est lorsque nous nous plai» gnons amèrement » que vous nous
de nos tyrans et de nos persécuteurs oublier les ordonnez de ne jamais » égards, le respect et la vénération que nous devons » aux citoyens blasrcs. » Ils la terminèrent, en lui anà leur sûreté, nonçant qu'ils vont s'armer pour pourvoir et g~'t~ abandonnent le soin du reste à la Providence. Le gant était jeté! Ils ne pouvaient pas descendre dans l'arène. plus dignement Le
à Diègue indes hommes de couleur campement des craintes aux blancs sur les habitaspirant répandus et du Grand-Fond tions, ceux des montagnes voisines, de Beilevue, nommé
se réunirent
sous
les ordres
de l'un
d'eux,
se rendre en ville. Au camp pour on apprend qu'ils vont bientôt passer sur la grande route de Diègue; Bauvais Néret, voisine qui borde l'habitation de s'y rendre ordonne à une cinquantaine d'hommes Lespinasse,
les observer, l'animosité voyant, pour
très,
excitée
amène
afin
de ne
préexistante
encore
un engagement
par
Obran,
la plus grande vitesse adroits chasseurs de couleur. un
de chaque
d'un
où les blancs,
avec
!a vie,
pas être entre
cote
Mais en se surpris. les uns et les aucaractère tous à cheval,
ardent, fuient
éviter les balles des pour Deux hommes y perdirent des cavaliers te trompette
fi79i]
j
CHAPtTRE
]
blancs
dont
l'instrument
V.
~03
fut le trophée
de l'action, et un avait élevé comme
blanc, jeune orphelin, qu'Obran son fils, et qui avait suivi son bienfaiteur ses dangers. La perte de ce jeune une vive peine à Obran qui résolut trouva l'occasion peu après. A l'arrivée cence
pour partager homme fit ressentir de le venger
au Port-au-Prince, fuyards la classe blanche fut à son comble.
de
assemblées,
des
municipale
il en
l'effervesLes
deux
et provinciale, une organisèrent centaines d'hommes des régimens
de quelques troupe d'Artois et de Normandie,
et de matelots
de
plusieurs et Praloto,
sous les ordres du Génois embrigadés en mémoire désignés sous la dénomination de flibustiers, des premiers fondateurs de la colonie. Cette troupe sortit de la ville avec deux pièces de canon de campagne, pour aller prendre sur l'habitation située position Pernier, dans la plaine, au bas des mornes de la Charbonnière. nations,
Cette
devait donner aux blancs le moyen de position mettre les mulâtres entre deux feux, auraient lorsqu'ils fait sortir d'autres du Port-au-Prince troupes pour les Bauvais comprit leur dessein et porta son camp attaquer. sur l'habitation située dans la montagne Métivier, de avec celle de la Charbonnière. Bellevue, limitrophe Avant la réunion de Diègue, ateliers d'esplusieurs claves s'étaient agités dans la paroisse du Port-au-Prince; mais les blancs avaient facilement ces mouveréprimé mens qui n'étaient point concertés. Après cette réunion, d'autres montagnes taines de
mouvemens abandonnées ces esclaves
séditieux
avaient
par les blancs vinrent se réunir
eu
lieu
dans
cenQuelques aux hommes de
LeHrede Hanus de Jumécourt à Blanchelande, du 30 septembre t79t.
~s~
les
ETUDES
~C4
SUR
t)'HAtTL
L'mSTOtRR
a Miégue et à Métivier; ils furent accuoUtis comoM des <itMa;~tre~, et se rangètrent sous les ordres des mulâtres et nègres libres qui av~eDt aveo eux leurs conteur
on n,oirs propres domestiques le nom de ~M~, quel on donna par allusion ont l'habitude
d'auxiliaires,
en Eupope~ service de la France
forma
a cause
corps aude cette qualité
enfans
considérer
de cou-
tes hontes
leur
leurs protecteurs can)me nature~~ si ces derniers bientôt leurs co<nprirent leurs
un
de rHetvetliCqu~ de s'engager cofnme tels au et d'au très puissances. Ces esclaves
et devatent
considéraient
aux
en
N~us
verrous envers
devoirs
aUies.
A peine
arrivée
position
lui
succès,
qu'elle
des
M'~ivier,
o~ïra~t moins n en aurait
rarmée,
de chances
au Tro'u~Cannan,
trouvé
tnUita~rea
posons
qu'oS'rait aut M~ebalais.
adossée (j<rands'BoIs~ le camp de Métivier levèrent pour 11 Miait passer, pour se rendre vant
l'habitation
Le chefs
fernier
ordonnèrent
de
j:ngea que cette de! résistance et de l'une
des montagne Bauvais et t~ambert la
s'y porter. au Tr~u~Ca~man,
de-
et par la Cro~-des-B~quets. ne pas attaqua les blancs ou Qu centre; de t'armée
et
se plaçant à l'avant-garde en ils c~nS~rent marche, au commandement rarnèFe~gM'do de ï)oyon a)né sur la prudence ils camptai~nt. duquel m~pcbMt le fougueux Mais, pe~ avant cette apriéFergarde, Obran de
déjà irrité,
apn jeujne
provoquer Le combat pour
ae
comme
protégé
et attaquée s'engagea pas laisser
nous
l'avons
dit,
par
la mort
il excita
quelques j~nes gens les blancs au ca,mp de Pernier Doyon! tut fop<?é d'y prendre écraser ces ~p!~MA'tM. Au bruit
à
part, de la
Dans sa lettre du 30 septembre, H, de Jumécourt dit que ce sont les blancs qui attaquèrent.
[i79t]
]
CHAPITRE
V.
205
1
et de l'artillerie, se porter au feu.
mousquet'efi<6 chemin pour miers
t s'y
cette
occasion
toute Pétion
t'armée fut
rebroussa un
des
pre-
rendre.
comme tous les autres ~orgella, ~ui étavent déjà rendus à une longue distance, accourt avec eux et partage le danger ~e ses camarades. Ces jeunes hommes, furent pleins ardeur, heureux de trouver Le feu mis pa~er de leurs personnes. par eux aux ch~mpts de oannes a sucre de Pernier achève de dérouter les blancs attaqués avec résolution et intréils sont dispersés et se sauvent pidité dans toutes les en lassant directions, sur carreau plus de cent morts ou Messes. De nombreux tombent au pouprisonniers voir des cavalier de couleur. La défaite était vengée 1 d'Ogé et de Chavanne D&ns cet assaut donné au camp, un officier du régiment d'A~t~ a!Mt être tué, Pétion accourt lorsque lui, le saisit
et
contre i~ fureur de ses camaprotège rades, en risquant sa propre vie il réussit dans ce noble mouvement de générosité. À ce trait, tous applaudissent. et !<eea'mage 'cesse. Aihst
débats
Pétion
da~s
cette
carrière
des
artnes
si ~rieusement et qui fut rempMe d'éne le céda ~n nen a la valeur. pisodes où l'humanité Là aussi c<atnm~nça cette inOuence immense qu'il a exercée sufsescohcitoyen's. A vingt-sept aM de M, sut dans point de descendre la tombe, sa derrière action fut encom déterminée par un sentiment humain et généreux. Président tout-puissant d'une il réclama République le qu'i! avait fondée, qu'il
p~ourut
consentement
d'un colonel noir sous ses ordres. préalable le droit de grâce, qui était dans les attripour exercer butions de son autorité envers un presque souveraine,
1
~06
ÉTUDES
noir
soldat
SUR
L'HISTOIRE
D'HAÏT!.
avait
dont ce colonel régiment et qui avait frappé son chef'. commencé sa carrière militaire
mandement,
du
Il avait
vie à un blanc; la vie à un
il termina
sa carrière
en sauvant
la
en sauvant
politique
noir.
En fuyant, les blancs avaient abandonné les deux pièces de canon Et leurs munitions en outre,
le com-
dans
le camp
de Pernier,
leurs on
armes, trouva
une
grande quantité avaient de sacs que les ~M~ers et que les priapportés destinés à contenir les têtes des sonniers déclarèrent hommes torités prix, riche
qu'à tinrent
été vainqueurs. Port-au-Prince les avaient
du populaires et ces brigands
respectée pénétrés la guerre aucun
s'étaient
du
du
principe
on épargne de compte
du 2 septembre. Les deux canons
prisonniers de vainqueurs
les
par
droit
le vaincu. cette
Les aumises
d'obtenir
proposé
La vie de ces
récompense.
moins née,
s' ils avaient
de couleur,
à
une
ne fut
pas
cette
jourdes gens qui veut Les blancs ne leur
modération
dans
la vic-
toire
pris
sur
l'ennemi
fournirent
l'idée
d'un corps d'artilleurs de l'organisation pour les hommes de couleur on en forma deux compagnies sous les ordres de Pétion
et de Gillard.
De bonne l'arme serne
heure, de l'artillerie
Pétion
avait
il aimait
du corps d'artillerie, située au Port-au-Prince, en de-Mars,
montré à se trouver
du
goût pour dans la ca-
sur la place du Champface le palais du gou-
Le colonel Zacharie Tonnerre, commandant du i 4"régiment des Gonaïves. Il était alors au Port-au-Prince, en <8i8, par sa défection en faveur de Pétion. pendant le siège de <8t9 formé contre cette ville par H. Christophe. J'ai va ce militaire, gracié par Pétion trois jours avant sa mort les larmes qu'il versait autour du cercueil du Président touchaient tous les assistans. Le colonel Zacharie n'en versait pas moins il était heureuxde cet acte humain.
j r
CIIAPITRE CHAPITRE
(1791] [i79~]
vernement
V.
:!O7 ~07
Jeune
d'une adolescent, physionomie douce, d'une figure belle et attrayante, il fréquentait ces soldats européens et assistait souvent à leurs exercices, dans la caserne et au polygone, qui était situé au nordest de la ville. nombreux pour
Il
jeunes
organisa gens
le corps
s'incorporèrent
d'artillerie, par
où
de
attachement
lui. aux
de Diègue et de Métivier, camps de ceux qui furent à cheval, prit service dans la compagnie deGiUard. Borgella qui, était du nombre
la victoire
Après couleur
se
rendit
chanter
un
Te Deum
ses succès
pour sur les hommes
reconnaître l'Auteur
de Pernier, l'armée des hommes à la Croix-des-Bouquets où elle
les droits
que
remercier
le Tout-Puissant
de fit de
injustes qui, loin de vouloir la classe de couleur tenait de
de toutes
tir. Le conseil
s'étaient de l'anéanchoses, proposé du Mirebalais avait écrit à Blanpolitique
chelande,
cette classe abandonnait s'armant, qu'en le soin du reste à la Providence. Le premier sentiment les vainqueurs de Néret et de Pernier, qu'éprouvaient était celui de la reconnaissance envers le Dieu des armées, qui leur avait donné le courage et la force pour appuyer leurs droits. Ce sentiment honore leur mémoire. cette armée poursuivit Ensuite, sa route et fut camper au Trou-Caïman.
Dès leur
réunion
à Diègue, les hommes de couleur avaient reçu des envoyés de la part de Hanus de Juméchef de la paroisse court, reconnu de la Croix-des-BouCette place est devenue la P~occPétion où est le tombeau de ce chef. La caserne devint cette de sa garde à pied.
N???0~
ÉTUDES
208
SUR
L'iHSTOtRE
D'HAtT!.
étaient Ces envoyés quets par les blancs du CuMe-Sac. et de leur prise d'armes, des motifs venws s'informer obtenir t'exéavaient reçu pour t'épouse, qu'Us voulaient sanctionnés nationaux par 1~ roi, et cution des décrets rien craindre ne devaient que les blancs du Cul-de-Sac seulement armés de leur part; qu'Us étaient pour pou~ aux persécuaux outrages, et résister voir à leur sûreté des blancs du Port-au-Prince. membre ancien Cr. Hanus de Jumécourt, s'en ét~it retiré de Saint-Marc, blée générale
tions
de l'assemdès
qu'elle et son inten-
ses projets d'indépendance Il comte de Peinier. le gouverneur, tion de subjuguer de ce était entré dans les vues contre-révolutionnaires MHié à leur parti. etde Mauduit, qui avaient gouvern'euf de de couleur hommes étudiés, par des méïM~m'ens tan très-dévoués a leur projet, l'Ouest, croyaient qu'ils au gouvefn~ réunis ne s'étaient dis que ces deniers des fureurs ment colonial, que pour pouvoir se préserver de Jumécourt Hanus de Sain~Marc de l'assemblée mal étaient du Cul-de-Sac des planteurs et la plupart de les partisans où dominaient vus au Port-au-Prince ceux qui cette semblée. Depuis la mort de M~uduit, avait
manifesté
~isa~nt
partie
des poN~OtM~aw~ des vexat~nsdont
contre~révotutionnaire de la corporation dû fuir de cette ville, a ~aa~ raient ils étaient
à la Croix-des-Bouquets, de couleur, des familles H-anusde nement
col~l
Jumécourt
où
l'objet; s'étaient
présécutées et les autres
au CuI-de-Sac,
ils s'étaient
réfugiés rendues
également par les blancs.
d<t gouverpartisans done pM éloi' ne fufent
< On connatt le mot de Bauvais à Roame « It nous fallait conquër:r nos » droits; nous avions besoin A'anmhairtss 4c dtab!eM sefatt p~9ent6, que » nous l'aurions enrégimenta. »
r"
[i79i]
(,HAPITRE CHAPtTRE
]
V. V.
209 ~Q9
à un arrangement avec les hommes gnés do souscrire de couleur s'étaient qui, même après leur victoire, montrés si modérés. En conséquence, ils s empressèrent d'envoyer le planteur Caradeux de la Cayo, auprès d'eux porter des paroles de paix et de conciliation. Les chefs de l'armée
ces ouvertures, et la firent rentrer à la à l'effet de stipuler une convention. Croix-des-Bouquets, Des commissaires furent nommés de part et d'autre, dans ce but du côté des blancs, H. de Jumécourt, d'Esacceptèrent
pinosse, Proquau, de couleur,
de Lépine, Drouillard Turbé et de Lamarre; Bauvais,
dor, Joseph Labastille, Pierre Pellerin.
Manneville, Rigogne, du côté des hommes
MéRigaud, Daguin, Barthélemy Desmares ainé, Pierre Coustard et
Un concordat fut signé par ces commissaires, le 7 septembre 1791, par lequel les blancs à ne pas s'obligeaient des décrets de l'assemblée s'opposer à l'exécution nationale, en tout ce qui était favorable aux hommes de couleur. Un article la paroisse à réparer spécial obligeait l'honneur et la fortune des familles du Fond-Parisien, dont les propriétés avaient souffert en avril 1790, dont les membres avaient été condamnés par contumace, par un arrêt du conseil supérieur du Port-au-Prince. C'était
obtenu par la modécléjà un résultat heureux, ratton et par la puissance des hommes de couleur. Ce fut le fruit de la victoire de Pernier. Les blancs d'opinions vers eux la nécessité mée des T. t.
de la Croix-des-Bouquets, avec ceux du Port-au-Prince,
des
commissaires
chargés
de
quoique leur
de prendre un pareil arrangement hommes de couleur, '1' qui avait dans
divisés
députèrent faire sentir avec l'arses urangs au
SUR
ETUDES
~0
L'HISTOIRE
D'HAÏTI.
dit. nous l'avons comme esclaves, de noirs beaucoup à leur faire comprendre Ces commissaires parvinrent au de couleur, ne dépendait que des hommes qu'il tous les esclaves de soulever de ces auxiliaires, moyen la race et d'anéantir a l'autre, d'un bout de la colonie blanche
par ces pervers, apprécié de l'Ouest, les mulâtres temps que et avaient incendié soulevés s'étaient mieux
tant
fut d'au-
Ce raisonnement
a Saint-Domingue.
que déjà, en même esclaves les nègres toute la riche plaine
du Nord. alors envoya ils signèrent,
Le Port-au-Prince Croix-des-Bouquets; concordat nouveau
avec
des
à la
commissaires
un le 11 septembre, de couleur, des hommes
ceux
forts
concordat, Dans ce dernier par Pinchinat. de les hommes succès et de leur nombre, de la en raison leur qui avaient plus d'exigences imposèrent des blancs du Port-au-Prince, duite dans contenues les stipulations outre conditions,
présidés de leurs
du
couconpour celui
7 1° Que
droits politiques loi naturelle, les décrets
reconnaîtraient
leur
blancs
les
avec eux, droits les
principes du 28 mars 1790
la
liberté
et 15 mai
tions,
Que toutes de couleur, etc.,
5" Qu'ils
de la presse
1791,
inviolable
serait
consacrée,
de
même
les blancs sauf
la
légale;
responsabilité mes
des
la que leur garantissaient de la révolution française,
de 1685; que le code noir 2" Que le secret des lettres serait en avaient abusé a leur égard 3" Que
l'égalité
contre prononcées proscriptions soit par décrets, jugemens,
seraient
les homconfisca-
annulées;
se réservaient
de faire
dans
un autre
moment
[i79i]
CHAPITRE V.
et envers
qui il appartiendrait, mations relatives aux jugemens Chavanne et leurs compagnons,
2ii
toutes protestations prononcés
contre
et réclaOgé,
dès à présent regardant les arrêts prononcés contre eux, par le conseil supérieur du Cap, comme ~/a~ et dignes Mrc voués à l'exécration contemporaine et f uture. Ils déclarèrent en outre
et qu'ils resteraient armés, en leur possession toutes les armes et munigarderaient tions tombées en leurs mains, à Pernier; renqu'ils daient communes à toute la classe de couleur dans la co~oMte. les stipulations du présent et enfin, que concordat; rien au monde ne pouvait les empêcher de faire came coMtMMMcavec ceux de cette classe qui avaient été écartés par le décret du 15 mai. Toutes ,saires du ticulière
ces conditions Port-au-Prince.
furent
acceptées Ce concordat
par les co~MMMfut 1 œuvre par-
de Pinchinat.
A l'imitation
de ceux
de
F armée
réunie
à la Croix-
les hommes de couleur des-Bouquets, de Saint-Marc, sous la direction de Savary aine, s'étaient aussi armés. Les événemens du Cul-de-Sac portèrent les blancs des paroisses de l'Artibonite à souscrire avec eux un concordat le 22 septembre. semblable, Mais celui du II. et signé, ne fut pas ratifié accepté par les blancs du Port-au-Prince l'inqui subissaient fluence de Praloto et de Caradeux le plus féroce aîné. des blancs de Saint-Domingue. planteurs C'était un noble un marquis. Nommé capitaine général des gardes nationales de l'Ouest, Caradeux marchait d'accord avec de ce corps, avec la l'état-major et rassemmunicipalité blée provinciale du Port-au Prince. Les motifs
de ces
partisans
de
l'ancienne
assemblée
1
sur
fondés
étaient
dp. Saint-Marc,
D'HAÏTI.
L'HtSTOtRE
SUR
KTUDES
<~
qu'Us avaient En même
l'espoir
de la Grande-Bretagne. protection en se réunissaient de couleur hommes les que temps des réclamer deux députés ils avaient envoyé armes, étant et deux frégates anglaises à la Jamaïque; secours leur parut se espoir au Port-au-l'rince, alors venues de couleur aux hommes Ils tirent réaliser. proposer indérendre Saint-Domingue à eux, pour de se réunir ils promettaient à cette condition, de la France pendant de ratifier le concordat. être admise ne pouvait par les Une telle proposition de aux principes dont l'attachement de couleur hommes cause était sincère, parce que leur la révolution française ils étaient trop éclaiD'ailleurs, ne pouvait qu'y gagner. alliance quelque toute rés pour ne pas comprendre du serait le maintien la avec Grande-Bretagne conque à Saint-Domingue, par le maintien de la couleur préjugé de l'esclavage. de couleur L'état de guerre subsista entre les hommes mais sans hostilités du Port-au-Prince et les blancs de plus la paix se consolida En même temps, ouvertes. la
dans
en
plus
entre du
quels, qui avaient
et
eux
Mirebalais adhéré
blancs
les
et des autres aux
concordats
de
la
Croix-des-Bou-
paroisses des 7
de l'Ouest et
11
tembre. circonvenu
Blanchelande, municipalité faiblissant
du
par
Port-au-Prince
une
députation
ordonner
à l'armée
de la
au Cap, qui le joignit de la nonles exigences ville, dans cette dernière
jour devant chaque réunie coloniale velle assemblée aux concordats refusa aussi son adhésion une même !1 lança Croix-des-Bouquets. pour
sep-
des hommes
signés
à In
proclamation de se de couleur
[i79i]
CHAPITRE
]
V.
~i3 1
dissoudre.
Sur
Hanus
par
les observations
qui il rétracta
de Jumécourt,
par ses lettres confidentielles, dont il était revêtu.
Dans
cet intervalle, portée à quatre
s'était blancs
qui
étaient
lui
furent
cette
avilissant
l'armée mille
des
avec
proclamation ainsi l'autorité
hommes
de couleur
sans
hommes,
d'accord
adressées
les compter et les esclaves
eux,
armés
sous le nom de suisses. Les concordats désignés avaient été adoptés dans diverses paroisses du Sud où les hommes de couleur avaient réussi à s'organiser. Une autre circonstance les fortina ce fut le départ des du Port-au-Prince. En même temps. frégates anglaises le progrès de la dévastation produite par le soulèvement des noirs blancs
dans
au-Prince
finit
la paix. La force
coloniale
la paroisse du Portelle-même, à traiter définitivement de par consentir
des
que Pinchinat nable d'imposer cordat général.
hommes et les
servirait
leurs pour
l'habitation fut
Damiens,
et
Ils discutèrent
voisine
chefs
couleur de
toutes
était
telle
alors
1 armée jugèrent convedans un nouveau con-
conditions
des
Goureau,
définitivement
de
toute
pour
conséquence, de part et d'autre Prince.
de plus en plus les effrayant comme ceux du Cap, et la nou-
Nord
du Port-au-Prince
velle assemblée
lequel En
le
les leur
paroisses de l'Ouest, classe dans la colonie.
commissaires
furent
nommés
se réunirent.
le 19
octobre,
située
lieues
du
à deux
les articles
signé le 23 de Goureau.
président
des commissaires
président
de ceux des blancs.
sur
Port-an-
de ce <rat~~pat.B qui sur l'habitation octobre, Pinchinat
de couleur,
fut Caradeux
reconnu aine,
SUR
ÉTUDES
214
Cet acte fut basé
sur les concordats
toutes
les
même
dans
déjà signalés. de couleur hommes
des
de l'admission
convenu
DHAtT!.
L'HISTOIRE
à égalité coloniale.
assemblées, l'assemblée
avec
parfaite Toutes
Il fut dans
les blancs,
ces assemblées
par des élections. de Chavanne de la mémoire La réhabilitation d'Ogé, et du de la passion victimes les autres et de toutes et consacrée fut stipulée spécial. par un article préjugé, de l'Ouest devait dans les paroisses Un service solennel de ces infortunés les mânes être célébré pour apaiser veuves à leurs être accordées devaient des indemnités devaient
être renouvelées
enfans.
et à leurs
lieu
avoir
minels
devait
rieurs
à la révolution,
couleur,
rixes
les
même
également, intentés
des
raison
pour
criprocès de ceux anté-
de tous
révision
Une
contre entre
de citoyens et les blancs,
des eux
eml'aurait où le préjugé que tous jugemens de sur la justice qui est due à tous les citoyens porté Te Deum il fut arrêté qu'un Enfin français. l'empire en au Port-au-Prince, chanté solennellement serait de la paix, et pour appeler les bénédictions réjouissance des troubles du ciel sur la cessation politiques. du traité de paix du 23 octobre article Le dernier de même
1791
de
à l'approbation s'en rapporter insérés
cet
soumettait
dans
et les
acte
l'assemblée
absolument
concordats
nationale,
à sa décision
précédens en déclarant
sur
les
articles
ces actes.
les éclairés que fussent que, quelque il leur leur classe, de couleur hommes qui dirigeaient à ensuite encore qu'ils acquirent l'expérience manquait dans la confians leurs dépens. Attachés a la métropole, dans les lumières souveraine, justice de son assemblée tous les prinrecueilli de ses représentans qui avaient Il faut
avouer
r t t
V.
CHAPITRE
[i79i] i
du
<
droit
des nations, cipes public eu pour proclamer face du monde les dro~s de ~o~ïe, ils ne pouvaient s'ien signant le traité du 23 octobre, maginer, que déjà nationale depuis un mois l'assemblée était revenue sur ses décrets des 28 mars 1790 et 15 mai 1791, pour reconnaître OMa: colons seuls ie droit de statuer sur le sort de tous les hommes de la race noire. L'empressement même toutes
que les colons leurs conditions
foi qui les animait, leur correspondance, d'opinion Avant
dans
de
était de
l'espo de voir
l'assemblée
d'examiner
l'Ouest
mirent
~n
indice
à souscrire de
la mauvai
r qu'ils avaient, d'après e réaliser ce revirement
nahjnale.
le décret
le soulèvement, voyons comment a eu lieu dans le Nord.
du
24
1791, septembre l'insurrection des noirs
à j
CHAMTRE
VL
Insurrection des nègres esclaves dans la province du Nord. Ses diverses causes. Désastres qu'elle occasionne. Rapprochemens entre eUe et l'insurrection des hommes de couleur dans t'Onest.
Nous tion
venons
de voir
de la classe
connus
sous
la
Voyons
maintenant
comment
des affranchis, dénomination
l'insurrecs'organisa libres, nègres et mulâtres d'hommes
de quelle
manière
de s'opéra
couleur. celle
des
esclaves.
nègres Nos
lecteurs
tiendront
sans doute, de l'incompte, struction avancée des uns, de l'ignorance des générale autres. Ils remarqueront la diSérence également qui devait nécessairement exister dans la manière de d'opérer la classe
intermédiaire
les procédés vaient rien,
possédait
qui
que devaient
employer
qui nje~sej~ossedaientjMs étaient la chose d'autrui.
des propriétés, avec les hommes qui n'aeux-mêmes,
puis-
qu'ils On a été réduit
à beaucoup de conjectures sur la cause de l'insurrection des esclaves. Selon diverses nous, causes ont dû y concourir. Mais d'abord, à l'honneur de la nature remarquons à l'honneur à de cette race africaine réduite humaine, la condition
servile,
avilie,
opprimée
pendant
trois
siè-
[i79i]
j
CHAPITRE
VI.
~~y
de la liberté que le sentiment n'a jamais cessé de se manifester parmi les nègres amenés d'Afrique et rendus esclaves à Ils peuvent réclaSaint-Domingue. mer avec orgueil il y a eu parmi que toujours eux des hommes qui, par leur ont protesté contre énergie, la des Européens. tyrannie En effet, dès l'établissement de la colonie espagnole, des nègres y furent introduits leur esclavage, déjà praen et en Espagne, tiqué en avait fo trni l'idée. Portugal En 1503, onze années après la découverte de l'lle, « Je » gouverneur O~ando avait défendu d'importer d'Afrique » des esclaves, ceux parce que avait déjà introqu'on » duits travailler aux mines (pour du Cibao) s'étaient » enfuis chez les Indiens. On prétendait même qu'ils » pervertissaient ccM<B-cte< les portaient à la r~o~ ? « Ce gouverneur craignait, les dit Charlevoix, d'après » auteurs espagnols, que ccMe~o~, indoqui paratMa~ » cile et si elle se ? f~O~ n'enWM~MM~ » <ra~~ tMSM~rM dans sa révolte » Le cacique de race indienne, Henri, rendu esclave aussi, ayant fui la tyrannie de son maître et s'étant établi avec un certain nombre d'Indiens dans la montagne de Bahoruco, en 1520, les nègres désertaient par bandes l'aller joindre. Le 27 décembre ceux qui 1522, étaient esclaves de Don Diégo Colomb, se joignirent à d'autres appartenant à un licencié et se dirigèrent sur la route d'Azua, la même pour atteindre et se montagne ranger sous les ordres du cacique. Ces malheureux furent des
entiers,
poursuivis
et défaits,
après
une
rencontre
avec quelques
M. Moreau de Jonnès, cité par M. Lepelletier de Saint-Remy, tome page88. 2 Charlevoix,tome t", page S87.
S~)~~
ÉTUDES
2i8
SUR
D'HAÏTI.
L'HISTOIRE
en de la résistance. où ils opposèrent Entin, Espagnols, sous les ordres 1533, ii y en avait un assez grand nombre du cacique Henri il y a eu des nègres toujours Depuis ces temps reculés, ainsi contre dans la colonie espagnole, protestant fugitifs leurs le » » »
leurs
maîtres,
Charlevoix
constate,
d'après de M. Butet, « qu'outre les père Le Pers et le journal consiil y en a un nombre esclaves français fugitifs, donnés aux Espagnols, dérable qui ne se sont point où ils vivent dans des montagnes et se sont cantonnés
» également Le même
tyrans.
des deux
indépendans auteur nous
en 1679, française, ves au Port-de-Paix,
que dans la colonie apprend de nègres esclail y eut une révolte nommé Padirigés par l'un d'eux,
originaire drejean, tous d'exterminer
de la colonie
à les vaincre.
1691,
En
des
rent
être
voisine.
Leur
des boucaniers
les blancs une
autre
but
était
réussirent
conspiration les blancs,
pour détruire ils furent sévèrement
par deux cents nègres dans l'Ouest couverte 1718,
2. »
nations
formée fut
dé-
En punis. ne pufrançaise fugitifs de la partie à leurs maitres, parce que les Espa-
nègres ramenés
et les délivrèrent.
gnols s'ameutèrent En confirmant
les
faits
cités
par Charlevoix, autres de même
Moreau
nature, de plusieurs animé a souvent de la liberté que l'amour et les a portés à fuir la tyrannie des nègres esclaves qui la conclusion les accablait. Telle n'est pas cependant qu'il des crimicomme ces hommes en tire car il représente leur imdes forfaits nels qui fuyaient, a raison qu'on
de Saint-Méry tous attestant
parle
putait. Chartevoix.
tome
t".
pages
~7&td. tome 2, page 48?.
40t,
423,
470.
1
r t
CHAPITRE
[17911
Le reCUûM recueil
auteur
d6S J~M des lois
a publié, des nègres
V!.
et ~ntM<~Mf*nM< constitutions ~!<
fourmille
~i9
des ~n//Mt<~e colonies ~'t
~~t
que cet rendus
de jugemens atroces contre des idées de liberté, qui manifestèrent sous l'accusation de crimes qu'on dissimulait toujours civils. Le code noir lui-même, en établissant des peines si terribles contre les esclaves assez fugitifs, indique de la liberté. qu'on voulait punir en eux le sentiment
Le plus fameux parmi eux fut Macandal, qu'on accusa d'avoir conçu le projet de de tous les l'empoisonnement blancs de la colonie,' vers le milieu du xvm" siècle Moreau de Saint-Méry dit que, devenu manchot dans le travail de la sucrerie Le Normand de Mézy, située dans la paroisse du Limbé, Macandal se rendit fugitif, et que c'est pendant sa désertion, rendit célèbre par des em< dans les bois il se vengea pOMOMMeîMetM On le traquait à la manière
des faibles
cruels l'emqui sont toujours est un horrible poisonnement moyen. Cet auteur cite enfin la peuplade des fugitifs ou M~re< MarroMt réunis à la montagne les de~ahoruco. auxquels des deux colonies gouverneurs accordèrent la liberté, tentatives faites pour les soumettre après de vaines par la force. Ces hommes étaient restés plus de quatre-vingts ans dans ce lieu presque les hainaccessible, inquiétant dévastant leurs plantations bitans, et portant la terreur chez eux. Ils continuèrent mais en vertu d'y demeurer; du tratté ils consentirent, ils cessèrent leurs auquel M. de Bellecombe était alors gouverneur irruptions. général. On n'ignore et dans la pas non plus qu'à la Jamaïque 1 Hilliard d'Aoberteuii lui-même réduit cette imputation à des proportions moindres,en disant que « JM<MOttde~ ne fit empoisonnerque dee nègru et <~<peu de 6~<MM<. « Tome f, page 137, dans une note. Description de la partie française, tome i"\ pages 65< et 652.
1
220
ÉTUDES
SUR
L'HISTOIRE
D'HAiTI.
tugttns sont restes les blancs de ces
des nègres esclaves hollandatse, et libres, en contraignant indépendans
Guyane
Comme à les respecter aussi dans leurs retraites. ils gardèrent fidéceux de Bahoruco à Saint-Domingue, souscrites avec leurs lité aux conventions avaient qu'ils
colonies
anciens gitifs
persécuteurs, et les rendant
ne même
fuplus de nouveaux il s'en maitres, quand convenu.
recélant à leurs
un salaire moyennant dès le principe de l'établissement
échappait, Ainsi, dans les
deux
colonies
qui
divisaient
de l'esclavage lu territoire de
de la révolution de la jusqu'à l'époque de temps à autre, les noirs prouvèrent, en eux que de la liberté était aussi puissant que l'amour Ceux de cette qle furent les preparmi les autres hommes. Saint-Domingue, colonie française,
miers
tracèrent
qui
aux
autres
l'histoire doit Toutefois, toutes les causes accessoires
cet
honorable. exemple ici de réunir à la vérité, au qui ont pu concourir
les phases. événement dont nous allons décrire grand C'est au lecteur de les apprécier pour se former lui-même une opinion raisonnée à ce sujet. Notre devoir en cette n'est comme en toutes autres, circonstance, pas d'imles faits d'après en éclairant poser notre propre opinion les documens
existans
tons
nous a son aise lui est réservé.
le lecteur
le travail
Sans obligés
qui nul
et les traditions
de se cacher
de sortir faits
de
trouver
de leur
imputables
affreuse aux
dans
un
metdans
seulement
l'affaire
d'Ogé, à la se soustraire
les bois pour aux esclaves du Nord
dans
mort, ont dû souffler se révolter, afin de moyen Des
l'aidons
les contumaces
doute,
nous
orales,
le conseil
tel événement
position. colons paraissent
aussi
de !e
y
CHAPITRE Vt.
[<79i] ]
j
u
avoir contribué.
J.
Raymond,
dans
un
écrit
publié en du 15 mai,
« qu'immédiatement 1793, dit après le décret » il fut envoyé avec profusion à une Saint-Domingue, )) lettre imprimée, sous le nom d'un membre de la déde cette cobnie » putation (Gouy d'Arcy, grand planau » teur, propriétaire dans laquelle ce Port-Margot), » conseil était donné aux colons. perfide Cette lettre, contenait les diatribes » qui d'ailleurs les plus virulentes )) dirigées contre les membres de l'aspurs et patriotes semblée constituante, fut dénoncée et un par Biauzat, »des six ou sept exemplaires en France qui parurent » fut déposé au comité colonial. » J. Raymond attribue encore
un pareil projet aux contre-révolutionnaires « qui » conseillèrent à ces colons, dit-il, de faire mettre quelateliers en insurrection, »ques pour prouver à l'assem)) b!ée constituante un effet du décret du que c'était » 15 mai, et l'obliger à le retirer par ce moyen et à )) rendre ensuite le prétendu décret constitutionnel du )' 24 septembre. Nous savons aujourd'hui, ajoute-t-il, » la part active de concert prise par la cour d'Espagne, » avec les contre-révolutionnaires, à tous les désastres » de notre colonie de Saint-Domingue. Dans un » autre
écrit
à la fin de 1794, il confirme cette imà la lettre de Gouy putation d'Arcy, en ajoutant « qu'après le décret du 15 mai, les députés des colonies » se retirèrent de l'assemblée constituante et protestèrent » contre le décret qu'elle venait de rendre. des Ensuite, » placards, signés des colons blancs, furent afnchés dans » tout Paris. Dans ces placards, on disait que si foMc~» blée nationale ne retirait pas son décret, les colons feraient » .«~M~cr ~M~ MC~M et ~C~Cr<MCM< /i~< » CO~tC. )) publié relative
.r.
ÉTUDES
222
Dans
son
Jeannot,
un
Jeannot
récit
SUR
L'HISTOIRE
historique, chefs des
des
reprocha
_r.
la mort
D'HAÏTI.
Gros,
fait
prisonnier par dit que ce insurgés,
nègres d'Ogfe à lui et aux autres
Plus loin, il dit prisonniers. égaiement avaient M évidemment que les esclaves
blancs
« Je reconnus été excités
à la
les t~MM~r~, et que ceux-ci l'avaient été par à sou» le gouvernement; que Ien premiers, pour réussir » lever tant d'ateliers, avaient été obligés de recourir M révolte
par
» des moyens, tels que les ordres du roi, pour le rétablir du roi qui leur accordait » sur le trône, et les promesses ? trois jours par semaine de leur zèle. pour récompense de religion les animèr, lorsqui paraissait nous reprochaient la destruction du clergé; tant » qu'ils » de raisons accumulées ne pouvaient un coup qu'être » des aristocrates contre-révolutionnaires. » Ensuite » Le motif
il prétend mulâtre qu'un « Notre caste s'est livrée
nommé
Aubert
lui aurait
dit
à des excès, mais elle, n'est pas et parmi les coupables, il en généralement coupable, » est de plusieurs d'abord les conespèces. Je distingue » <MMMtce< ils le sont étrangement; d'0<~ pour ceux-là
» ce sont
eux
qui
ont soulevé
les ateliers.
» causes » pas » des
de cette révolution, primitives douter un instant ne partent qu'elles gens de la plus haute distinction.
aux Quant vous ne devez de France
et
Je vis claire-
de Saint-Doajoute Gros, que le gouvernement n'en était pas le moteur direct ni le principe » mingue mais qu'attentif à tout ce qui se passait au » primitif » dedans et au dehors de la colonie, ne perdant jamais » ment,
)) l'espoir » conder,
d'une
il avait
le principal » )) gique. » jouer
voulant
contre-révolution, cru, rôle
en se tenant dans
une
même
derrière
pièce devenue
la se-
le rideau, si tra-
j
CHAPITRE
[i79i]
Gros indique
du
reste
VI.
l'influence
~23
très-grande qu'exerles abbés Bienvenu, de
çaient quelques prêtres, tels que La Haye, Sulpice, etc., sur les noirs insurgés, de même des bourgades que les Espagnols voisines des lieux en révolte, qui, en échange du riche mobilier pillé chez les colons, qu'ils recevaient des esclaves, leur fournissaient de la poudre et des armes. A son tour, Blanchelande, accusé devant le tribunal criminel révolutionnaire de Paris, dans son discours jusle ~ca<t/' prononcé « Cependant, 15 mars 1793, dit » le préjugé M funeste à cette i!e, blancs que des hommes » conservèrent contre des hommes d'une autre couleur » que la leur, et dans l'origine, la prise d'armes, les » démarches illicites et les demandes de prématurées » ceux-ci, au mois d'août amenèrent, la révolte 1791, » des esclaves qui, après avoir été les t~rM~~M de l'un » et foM<rc finirent parti, par réclamer pour eux-mêmes » la liberté et des droits l'égalité politiques. ? Dans son rapport, Garran remarque que, dès 1789, il fermentation y eut une grande les esclaves, sur parmi différens
de la colonie, au moment où les noupoints velles venues de France mettaient les autres classes en Des mouvemens séditieux agitation. s'étant manifestés parmi des ateliers dans le Sud, plusieurs nègres furent immolés
sur
i" octobre
!'écbafaud 1789,
de François
lien Raymond. Cette compression malheureux tèrent
ii cite
à briser
à ce sujet Raymond
une
lettre
du
a son
frère
Ju-
ne fit leurs
sourdement ces qu'exciter fers. Les blancs, qui redoules affranchis, ne pouvaient
de rigueur contre traiter les esclaves. pas mieux des mouvemens insurectionnels
En juin eurent
et juillet 1791. lieu parmi (Jes
ÉTUDES
224
SUR
L'HISTOIRE
B'HAtTI.
aux Vases et au au Cul-de-Sac, au Trou-Bordet, ateliers, sur le littoral du Port-auMont-Rouis. Au Trou-Bordet, lieu
Prince,
fréquenté d'Artois
des régimens pes dont l'arrivée
agitation l'habitation
et par les soldats (ces mêmes trou-
la mort
occasionna
cette
attribua
par les matelots et de Normandie
a leurs
de Mauduit), on Dans le mouve-
discours.
au Cul-de-Sac, Fortin-Bellanton, tua plula maréchaussée près de la Croix-des-Bouquets, furent sieurs chefs; les uns furent rompus vifs, d'autres sur
ment
pendus, Dans
comme
ceux du Trou-Bordet.
en 1802, par Félix publié à Bordeaux, sous le titre ancien colon de Saint-Domingue, Carteau, la révolte de Soirées bermudiennes, etc., ce colon attribue des
un livre
esclaves
à diverses
causes, du xvin*
mais
principalement qui fit plaider
à
en siècle l'esprit philosophique et de la leur faveur devant le public éclairé de l'Europe aux partisans de la cour, contre-résociété française; d'avoir voulaient les colons qui punir embrassé la révolution de la métropole; à la société de nombre des Amis des noirs qui fit répandre d'écrits, volutionnaires
et d'images, gravures timent dé la liberté;
en eux le senpropres à réveiller aux matelots des navires fran-
çais, leur
ceux de Bordeaux,
particulièrement à vendre profit
étant
pour la plupart naires dans les ports puger à Saint-Domingue droits
de
agens ou du supplice ils
avaient
hommes
l'homme; instrumens d'Ogéet favorisé
de couleur
ces
objets des habitués
aux des
de la métropole, les doctrines
qui trouvaient esclaves et qui, clubs révolution-
à prose plurent des et les principès
aux hommes de couleur, –enun, des négrophiles irrités européens, dont de Chavanne, d'Ogé surtout aux les réclamations en France qui,
eux-mêmes,
voulaient
trouver
j
[179IJ
VI.
CHAPITRE
]
225
de se venger des blancs, moyen par le bouleversement des propriétés dans le Nord. Félix Carteau impute néanmoins cette révolte à l'initiative du parti contreun
révolutionnaire
du
chelande
et tous
dans
mesures
les
il confond BlanCap, dans lequel les officiers militaires: car il dit que, les prises par ceux-ci pour combattre
étaient noirs, les militaires d'intelligence 11 cite enfin curés plusieurs prêtres, Nord, lution
qu'il désigne il cite aussi
comme
des
agens
avec
les r~o~.
des
paroisses du de la contre-révo-
l'abbé
fopd~ le plus ardent encore pas de signaler cusé devant rassemblée
de la Haye, curé du Dondon, de la liberté des MOtfs, et il n'oublie le
de Cadusch marquis qui, accoloniale dut s'en qu'il présidait, défendre en comité attribuant à ce colon, secret, ruiné de la révolte comme un moyen de se parle jeu, l'idée soustraire à ses créanciers. et président de l'assemblée Edwards, Bryand planteur coloniale de la Jamaïque, qui vint au Cap un mois après l'incendie de la plaine du Nord, dans son histoire de de 1789 à 1794, attribue aussi la réSaint-Domingue volte
des esclaves,
à l'influence noirs,
de
des Paris,
comme principes et même
l'insurrection
des
de la société de
celle
il reproche d'avoir fait répandre des images et des gravures. anglaises n'aient que les esclaves de la Jamaïque
de
quelle
mulâtres,
des
Amis
des
Londres, à la. dans les colonies
Il s'étonne
même
pas tracé en convenant
l'exem-
tout d'ailple à ceux de Saint-Domingue, leurs que d'eMa~~M a pu naître l'idée de la révolte, c<wIl dit « qu'à Saint-Doconséquence WïtMre~e de l'esclavage. » une partie très-considérable des insurgés mingue, non des Africains, mais des créoles ou des étaient, » naturels; la rplupart des we~M~ U_ e(ateM< des domestiques .-rv
~wr.w.
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i5
1
226
ETUDES
» pnu~c~t~ )) /amt~e;
SUR
L'HISTOIRE
/<a~~a~
~a?ïcs,
D'HAÏTI.
?~
et c~cu~
dans
leur
même avaient eu l'avantage quelques-uns lire et à ~cnrc, avantage d'apprendre que leurs pré)' cepteurs firent servir à les rendre car plus méchans; » ils les choisissaient ces principes, pour propager qui » conduiront au renversement de tout gouvertoujours » nement et de tout ordre'. » une
Enfin, rection
des
dernière
version
attribue
encore
l'insur-
esclaves
au parti contre-révolutionnaire à la nouvelle assemblée coloniale
du
Cap, opposé qui venait pour y siéger, et dont les membres étaient en grand comme nous l'avons nombre, assemdit, de l'ancienne blée de Saint à laquelle ce parti avait Marc déjà résisté. Nous
transcrivons
ici
de CéHgny Ardouin, nouveau jour, parce mens
de l'un
un
extrait
sur cette
des œuvres
version
que l'auteur des anciens soldats
sous un présentée a reçu ces renseignede la troupe des noirs
insurgés, qui résidait à Santo-Domingo jours été au service du roi d'Espagne. « L'as3emb!ée Ardouin,
ayant
coloniale résolu
inédites
et qui avait
tou-
réunie
à Léogane, ditCéiigny sa translation au Cap, l'insurrec'
tion
des esclaves y fut organisée et provoquée. Un homme fameux dans nos fastes révolutionnaires, un chef illustre sa destinée qui manqua par sa trop fatale condescendance envers les colons, Toussaint TousBreda, depuis saint Louverture esclave mis en rap(a), fut le premier Préface fait
de l'auteur,
pages'28
et 29.
(o) Différentes versions existent sur !a cause de ce changement de nom. Un à constater,
c'est
qu'il
existe
des
documents
signés
par
Toussaint,
les
uns
yoMïMtut jCrcdft, les nutrcs Toussaint Louverture. On a prétendu que c'est après la prise du Uoudon, parc<; que Potvére) aurait dit « Cet hommefait
jr
[1791] [i79i]
avec
port
le
comité
cette
opérer
était
de
était
laquelle du
comte
le
en
Breda.
H
de
un
par
les
adopta calmes
et
volonté cœur
de
maître
il
bronze. qui
devenu
de
résignés, et
son
ces
Pierre
cachait
une
Il
avait sur
comptait ami,
su
après
de
son
neveu parrain,
Celui-ci,
des
principes Toussaint
sous ambition
des
dehors une
ardente,
un
malheureusement, la
bienveillance
le
dévouement
de
avoir
été
capter
Noé,
prêcheurs.
et,
persévérante,
de
Baptiste.
parrain
Liber-
Haut-du-Cap,
hérité
frères
son
lire
de
Bayon au
à
appris
pour
degardeur
comte
avait à
principes
ferme
au
nommé
propres
M.
Breda,
missionnaire,
cagotisme
de
partage
un noir de ce quartier, élevé
cocher
avait
Cap
Toussaint,
l'habitation
échue
de
du
insurrection. devenu
procureur
227 ~7
contre-révolutionnaire
terrible
d'animaux, tas,
Vt. VI.
CHAPITRE CHAPITRE
]
ie
de son
compagnon
son
cocher, néces-
saire de ses fredaines. »
Un
des
adversaires
de
la
nouvelle
assemblée
coto-
ouverture partout, » que Toussaint Louverture à son nom. Comment ajouta donc Toussaint aurait-il ce Et appris propos ? peut-on supposer que cet homme célèbre eût changé de nom pour nn si pauvre motif? La veuve de Sonthonax, qui a connu Toussaint dans l'esclavage, a dit t'un de nos amis que Toussaint Louverture avant la prise d'armes, s'appelait lui avait parce que ce sobriquet été donné sur l'habitation Breda, à cause de plusieurs dents qui lui manquaient sur Je devant de la bouche. S'il en était ainsi, Toussaint pourquoi signait-il Toussaint Breda, dans les rangs des insurgés? lorsqu'il figurait Nous avons cherché la cause de ce changement de nom nous nous sommes adressé à l'un des compagnons de Toussaint, à l'un de ses amis, le vénérable Faut Aly, aujourd'hui colonel du (t84<) et commandant la place de Santo31'régiment Ce vétéran nous a dit que Toussaint Domingo. prit le nom de Louverture, pour exprimer fut mis en qu'il fut le premier avant qui les esclapour soulever ves du Nord; et que, s'il tarda a prendfe ce c'est surnom, qu'il ne put ravoir tetau/condu~ qui lui avait été donné et qu'il avait conné à son ami Biassou, ce chef eut encouru que quand la défaveur de Jean-François, qui fit surprendre son camp et enlever ses papiers des preuves de trahison pour y chercher dont il accusait Biassou. M Alote de l'auteur cité. Garran dit « On prétend ce nom de Breda était celui de t'habitation que où il avait été esetave, et qu'il ~M< celui de l'Ouverture de la facilité qu'il mettait à toutes les ouvertures de conciliation. (Note de la page 313, t. 12 du RapMais Toussaint port.) Louverture sans mettre l'apostrophe. signait
1
~2S
t:TMDESSrHL'M!STO!RED'HAtT!.
niale,
devisant
avec Bayon de Libertas, sur les événements Toussaint,
discret échapper lèvement trevoir
quelques d'esclaves. tout
paroles
d'abord
une insurrection
dans
ayant
trait
en
présence
du
de l'époque, laissa à ce projet de sou-
ne pas enTrop perspicace pour les chances d'avenir pour sa classe Toussaint hasarda générale, quel-
du plan projeté, et ajouta ques mots approbateurs que la seule promesse de la /fa~c/Mse de trois jours par semaine c< l'abolition de la peine du fouet suffiraient pour soulever les ateliers;
mais
aussi,
il demanda
la liberté
des princià faire agir les autres, paM.c <~cwc.s qui réussiraient pour aux volontés bienveillantes de prix de leur soumission ceux qui daigneraient de leur bien-être. Sur s'occuper l'attestation
de Bayon de Libertas, Toussaint obtint la confiance du comité de Blanchelande qui lui procura un sauf-conduit le mettre à l'abri de toutes pourpour suites
ultérieures.
» Toussaint
fit choix
de ses plus
intimes
amis,
Jean-
Boukman Biassou, Papillon, Georges Dutty et Bullet. Les conjurés se réunirent et se distribuèrent les rôles. Plus rusé que les autres, Jean-FranBiassou le second; çois obtint le premier et Boukrang, man et Jeannot, se chargèrent de diriger plus audacieux, les premiers mouvements. Toussaint se réserva le rôle François Jeaunot
d'intermédiaire
les conjurés et les moteurs secrets de l'insurrection il ne voulait d'ailleurs se prononcer être assuré du succès de l'entreque lorsqu'il pourrait une fausse gazette qui rapportait prise. On fabriqua que le roi
et l'assemblée
entre
nationale
avaient
accordé
aux esclaves
et l'abolition de la peine du fouet; trois jours par semaine mais que l'assemblée coloniale et les petits blancs ne voûlaient pas exécuter cette loi de la France. Un jeune homme
.MX~~
~w_
t~9i] j.
]
CHAPITRE t
V!.
~f)
~.t
de couleur, candide, fut gagné et donna par Boukman, lecture de cette gazette à des enclaves de la réunis plaine. le 14 août, sur l'habitation secrètement, Lenormand de Mézy, au Morne-Rouge la majeure des esclaves partie réunis étaient des commandeurs. Boukman annonca à ces conjurés de nouvelles que l'on attendait troupes d'Europe qui venaient les lois de la pour exécuter métropole. et qu'alors les esclaves se soulèveraient afin que cette exécution ne manquât point, et que lui-même donnerait le sigcu! en se soulev&nt avec l'atelier de l'habitation dont il était l'un des commandeurs. Turpin Cette information donnée de la prochaine arrivée de nouvelles troupes qui devaient agir de concert avec les esclaves, n'était ruse des chefs de cette fameuse qu'une ruse conjuration, inventée les esclaves pour décider car, ces hommes encore timides redoutaient la force e. la puissance de leurs maîtres. » Boukman
eut aussi
recours
à ia magique influence ces hommes crédules au bois cette habitation Lenormand
du fétichisme. Il conduisit nommé situé sur Caïman, de Mézy là, une prêtresse dans les plongea le couteau entrailles d'un cochon noir; la victime le sang bondit, les conjurés ruissela en burent avec avidité. A genoux, Boukman le terrible prêta serment de diriger l'entreserment prise, commandé les assistants par la prêtasse jurèrent après lui, dans la même attitude, de le suivre et d'obéir à ses volontés. » Les esclaves des habitations Chabaud et Lagoscette, réunis sur l'habitation Lenormand de Mézy, comprirent mat les explications de Boukman dans la soirée ils mirent le feu à ces deux habitations. L'insurrection devait commencer de ces palais somptueux par l'incendie
f
ÉTUDES
230
SUR
L'HISTOIRE
D'HAÏTI.
sur des cadavres, et de ces riches Ou arrêta du sang de ces infortunés.
¡
élevés
moissons
~ui furent
esclaves quelques tant on redoutait
avec
exécutés
promptitude,
arrosées
les aveux.
j
» Enfin, j
1 ¡
le 22 août,
à dix heures
du soir,
Boukman,
se mit à la tête de l'atelier de l'haBoukman l'intrépide FIavUle bitation entraîna ceux des habitations Turpin, et Clément, et se porta sur l'habitation Noé. Là. le feu fut
mis aux
l'Acul
cases
en
un
du Limbé
et celui
ves se levèrent
armés
tout
instant,
furent
embrasés
de torches,
le quartier de tous les esclade bâtons,
de haches,
de manchettes, etc.; toutes espèces d'armes sarésister furent Les blancs qui osèrent la haine des esclaves crinés d'autres, par désignés En quatre leurs atrocités connues, périrent également.
t
de couteaux, leur servirent.
j
jours, le tiers de la plaine » ceau de cendres.
Pour
omettre
ne rien
à Toussaint
Louverture
du
Nord
n'offrait
qu'un
mon-
la part attribuée ici, concernant sur l'insurrection des esclaves,
à un suivantes, empruntées lignes le 20 frucKerverseau, rapport présenté par le général de la marine tidor an IX (7 septembre 1801), au ministre nous
¡l 1 i
citerons
les
et des colonies. au mafaçonné par un long esclavage sut masquer et de la dissimulation, nége de la flatterie ses sentimens sa marche, et n'en fut qu'un et dérober « Toussaint,
instrument teurs.
plus Ce fut lui
clamer quelques avantages
chefs
terrible
dam
qui présida de l'insurrection
Jean-François, leur force taille,
que leur semblaient corporels
autres,
les waMM des désorganisaoù il fit prol'assemblée
désigner
Biassou
et
et d'autres
pour
le com-
CHAPITRE Vt.
[i79i] ] mandement.
~31
Pour
lui, faible et cbétif, et connu de ses camarades il se trouvait par !e nom de Fatraa fM~. trop honoré de la place de secrétaire de Biassou. C'est de ce poste obscur où il se plaça lui-même, que, caché derrière le rideau, il dirigeait tous les fils de l'intrigue, la révolte et préparait organisait Il savait l'explosion. lire et écrire, et c'était le seul. Cet avantage lui en donna était,
un
immense
et le rendit
l'oracle
des conjurés. qui autorisaient
ou M disait
Il
la dépositaire de pièces rébellion et les moyens atroces qu'on employait pour la son répertoire était garni do lettres des princes, soutenir d'ordres du gouverneur, d'édits et de proclamations du roi. Il para~ c<MM<OM< que le ~OMUcrMeM~~ ne fut pas étranger aux premiers tMOMt~c~M. et qu'il voulut à Pilnitz et à Paris d'anéantir plan formé mingue pour amener par le bouleversement tière
du commerce,
en
dupe de ces jeux qu'il y a de sûr, c'est qu'il faire mouvoir les Africains, monarchique dt ~'éclatdu trône, a 1 idée de laquelle M s'élever.
En
voilà
assez,
en-
de celle de la colonie; ces titres furent presque
que et jusqu'à
la
lâtrie
Saint-Do-
la contre-révolution, de la ruine inséparable
infaillible
et il est assez vraisemblable tous son ouvrage. Jusqu'où fut-il
le
France
total,
suite
exécuter
politiques? s'en servit naturellement
Toussaint quand On l'ignore. Ce habilement pour portés à l'idonom d'un roi et
et plus frappés du d'une république, que de la majesté ils sont pour la plupart de incapables
sans
de toutes
doute,
pour prouver que plusieurs révolte des esclaves; qu'il blancs contre-révolutionnaires
causes est
ces
contribuèrent fort
probable
y ont grandement
citations à cette que
les
trempé;
t
232
ÉTUDES
SUR
L'H!STOfRE<D'MAm.
de maintenir son autorité que Blanchelande, incapable dans l'Ouest et dans le Sud, où le système de l'assemblée de Saint-Marc la nouvelle dominait, assemblée voyant déserter son siège au Cap, ne se Léogane pour établir sentant
la puissance nécessaire de ses membres, unis
pas
prétentions
dans
comptaient soulevant
le Nord;
résister aux pour aux partisans qu'ils Blanchelande aura cru qu'en
les esclaves, il pourrait les maîtriser, et contenir la nouvelle assemblée par
riger, n'en était
pas
militaires
attachés
les dieux.
S'il
les esclaves ainsi, et leurs chefs pourquoi arborèrent-ils le drapeau et tous les insignes de la manifestèrent-ils la plus grande déroyauté? Pourquoi férence et les autres officiers pour le gouverneur général des
hommes
pas
moins
à sa cause?
Il
est
de couleur, dans l'Ouest, ces représentans de pour
vrai
que
l'armée
n'en
témoignait l'autorité de la
marcha d'accord avec les contremétropole, qu'elle révolutionnaires de cette province, sans qu'on puisse dire cependant que ce sont ces contre-révolutionnaires l'ont
car, dans les camps de l'Ouest le organisée blanc ne flottait pas, la cocarde drapeau blanche ne remplaça pas la cocarde tricolore. qui
Quoi qu'il en soit, les esclaves des disposiprofitèrent tions de tous les partis à se servir d'eux comme des des instrumens, et agirent auxiliaires, sous cette imà obtenir leur liberté pulsion, de manière par les armes, de même que les hommes de couleur à pour parvenir civile et politique. l'égalité Si ces struction libres berté
derniers et leur
les moyens que leur inemployèrent éducation à des hommes prescrivaient
et propriétaires, les esclaves, privés des avantages naturelle, que donnent
de leur
li-
les lumiè-
[~9i;]
CHAPITRE
la propriété conservation et de res,
de
~3
des idées de toujours en proie, modération; un depuis siècle et demi aux maux les plus affreux les esclaves mirent en usage d'autres à leur moyens pour atteindre but. Incendier les plantations de cannes et les usines a produire qui servaient les immenses richesses qui faisaient des l'orgueil blancs, qui les rendaient si durs envers leurs victimes; tuer, massacrer leurs maîtres, les faire mourir dans des tourmens le qui épouvantent cœur humain; ne respecter ni vieillards, ni femmes, ni enfans; les uns, scier d'autres empaler entre deux planches, les rouer ou les brûler ou les écorcher vifs; violer les femmes et les jeunes filles tels furent les horribles moyens dont se servirent les esclaves du Nord qui, au dire de Moreau de étaient mieux traités que Saint-Méry, les autres. Nous
ne
prétendons
qui
V!.
inspire
pas justifier
ces crimes
atroces;
car, quel esprit raisonnable, quel cœur sensible peut ne au récit de toutes ces horreurs? pas frémir Mais nous les expliquons, nous les excusons même, par la nature des choses, de dégradation par l'état ou ces hommes épient tenus dans étant privés l'esclavage, systématiquement de toute instruction morale et religieuse, qui est le frein le plus sûr qu'emploient les sociétés humaines pour contenir les masses dans la subordination. Dans la première partie de cet ouvrage, nous avons cité le livre d'Hilliard d'Auberteuil qui nous apprend que, contrairement aux prescriptions du code noir, les colons à ce que les s'opposaient la religion prêtres enseignassent du Christ aux esclaves. Comment donc ces horreurs ne se seraient-elles pas produites de la part de ces hommes, dont une notable étaient des Africains arrachés portion
234
SUR
ÉTUDES
L'HtSTOtRË
inhumainement
de leur
les vents récoltent
la <ewp~. inouïs furent
Si des
crimes
ces crimes
soulevés,
D'HAtT!.
barbare?
pays
Ceux <~Mt~Me?~
commis
par les esclaves aux colons eux-
sont
imputables ne servit envers les opprimés mêmes dont la méchanceté aux Européens marceux-ci que trop d'exempte chands
de chair
inventa
le trafic
dont
humaine sacrilège
enfans
de l'Afrique; tous blancs, de l'autorité, révolte leurs pour servir
qui à ces qui
la
insatiable
cupidité
a peuplé l'Amérique colons encore, aux
des
agens les esclaves à la
excitèrent
leurs intérêts politiopinions, eux tous releurs adversaires. En 1791, ques contre cueillirent le fruit de tous les forfaits commis depuis trois siècles
dans
la traite
malgré
les sages avertissemens
moquaient. Et eu ce moment du
eSroyabtes mingue maintenir sévère qu'ils
côté
des noirs
le régime
des philosophes
même des
et dans
où
noirs,
colonial, dont ils se
ces choses se passaient de Saint-Doles blancs
de leur côté, pour pas autant en dépit de cette leçon leur odieux régime, ce bientôt a leur orgueil? Nous dirons donnée n'en
firent
Avant
faisaient-ils
dans
ce but. la singuce chapitre, remarquons à l'insurrecfaits relatifs de quelques
de terminer
lière
coïncidence
tion
des
noirs
l'insurrection vées toutes
dans
le Nord.
des hommes deux
dans
avec
d'autres
de couleur
le môme
mois
dans d'août
faits relatifs l'Ouest,
à
arri-
1791.
le 7, du Mirebalais se constitua politique Le conseil des commansous la présidence de Pinchinat. de le 14 sous la direction deurs d'ateliers se réunit Le
conseil
Boukman.
j
CHAPITRE
VI.
235
le bois, le lieu appelé Caiman, de la conjuration du Nord. L'armée
pour des
[i79i]
Celui-ci être
choisit
le théâtre
hommes
de
quets C'est
dans
ses premiers à après campemens finit par préférer de s'établir Diègue et à Métivier, au à quelque distance Trou-Caïman, de la Croix-des-Boucouleur,
la maison
isolée
d'une
femme
que, le 21, se forma la conjuration de l'Ouest. C'est une femme qui servit de prêtresse, le 14, dans la du Nord. conjuration Dans tous les grands de l'histoire des nations, événemens une
femme
une apparait presque toujours pour exercer sorte d'influenéo sur les résolutions des hommes. Au Mirebalais, les hommes de couleur, réunis à l'église, droits,
Dieu prirent et remirent,
dence.
Dans en
combattre
aide, avec
Remarquons de Mézy, au
de
abandonnèrent
le bois de l'habitation
les commandeurs veair
à témoin
d'ateliers
la légitimité de leurs leur sort à sa proviLenormand de Mézy,
esclaves
prièrent Dieu de leur et prêtèrent serment en sa présence de de leur liberté. courage pour la conquête encore Lenormand que cette habitation
choisie Morne-Rouge, par les conjurés, au même appartenait maitre de Macandal. colon, H semble que les conjurés, en s'y réunissant, aient voulu des souvenirs s'inspirer homicides de cet Africain impitoyable. Il est temps
d'examiner
le dernier
acte do l'assemblée
tt faut avouer que les flibustiers français, fondateurs de l'ancienne colonie de Saint-Domingue, donnèrent les noms les pins bizarresAcertaines localités de ce pays. De nos jours, ces noms motivent quelquefoisdes plaisanteries dtri~es
contre
les
Haïtiens.
Leurs
auteurs
semblent
oublier
ne se sont permis qu'une suute substitution do nom OOtîtt-DoHttn~MC.
que
ces
derniers
~<M<t,en place de
236
constituante
ÉTUDES
SUR
de France,
L'HISTOIRE
terminant
D'HAtTt.
ses travaux
législatifs une nouvelle
en léguant à la colonie de Saint-Domingue Il est temps de parler de son décret source de calamités. le peu du 24 septembre 1791, par lequel elle abrogea conde couleur, aux hommes de dispositions favorables à l'assemblée tenues dans celui du 15 mai, et octroya dos décisions coloniale la souveraineté plairait qu'il.lui de prendre
à l'égard
des mul&tres
et des nègres.
CHAPITRE VH.
Décret de l'assemblée nationale constituante, dn 7 juHtct ï79<. Rëu:tionde la seconde assemblée coloniale. Ses actes. Ses dispositions Ase soumettre à la Grande-Bretagne. Décret de l'assemblée nationale, du :9 ao&t et dH ~< septembre.
Le décret
dn 12 octobre
de Saint-Marc, générale d'une nouvelle assemblée; pas reçu son exécution,
1790,
en
avait
ordonné
mais
cette
parce que seulement
cassant
l'assemblée la
formation
disposition ce décret,
n'avait parvenu
en février 0/j~~M~aBlanchelando, 1791, dans le temps où~ce gouverneur, suivant le plan de Peidétruisait les corps nier, de concert avec populaires il n'avait voulu se donner Mauduit, l'embarras point dun
corps constitué, représentant Marchant d'accord avec l'assemblée de contre-révolutionnaires
composée
la colonie
entière.
du Nord, provinciale comme lui, il ne se
de le faire après l'assassinat pressa pas davantage de Mauduit, qui le contraignit à fuir du Port-au-Prince, livré alors à une réaction furibonde en faveur du système de l'assemblée
de Sain~Marc.
D'un
autre
côté,
gagnées
aux
doctrines
M~B"M"
les
de l'Ouest provinces de cette assemblée,
et du
Sud, attendaient
des
l'effet
de celles
D'HAMI.
L'HISTOIRE
SUR
ÉTUDES
238
de ses membres
intrigues du club
Massiac,
pour
restés
et
nal'assemblée porter des j~opardtMS. Dans le
le compte l'assemblée provinciale, Nord, où dominait assemblée nouvelle d'une pas non plus sur
à revenir
tionale
en France,
on ne voulait eût
qui
eSacé
celle-ci. alors
arriva
tl
Barnave nouveau
1<!S intrigues
que
à déterminer
l'assemblée
portèrent prévues un nationale à rendre
le 7 juillet 1791, qui déclara de l'assemblée contre les membres
avoir
décret,
lieu à suivre
de Saint-
à Saint-Doà ceux-ci de retourner et qui permit en France. retenus ils étaient car, jusque-là, mingue les obligea Barnave préalablement Toutefois, à rétracter
Marc,
acte du 28 mai 1790. Mais avant ce décret du 7 juillet, arrivé au Cap le 30 juin, les colons
leur
de former
cette
nouvelle
assemblée
celui
du 15 mai étant
sentirent coloniale,
la nécessité pour pouaux hommes
voir y résister et régler ce qui avait rapport Un autre motif les y excitait et aux esclaves. de couleur de couleur alors les hommes c'était l'attitude que prirent dans
l'Ouest, du 15 mai.
aussitôt
l'arrivée
de la nouvelle
du
décret
de juillet 1791, les colons procédèrent bien assemblée, de la nouvelle des membres à l'élection de couleur ceux des hommes qui, résolus à ne pas admettre à en faire habiles au terme du décret du 15 mai, étaient nés de pères et de mères étaient 1° parce qu'ils partie, 2° parce que ce décret voulait qu'ils fissent partie libres sous le préIls furent des assemblées repoussés, ~rM. texte que ce décret, pas été envoyé o/j~M~MM~ n'ayant d'adevait se former l' assemblée coloniale uniquement dans les décrets des 8 mars consignés près les principes Dans
le courant
j
w
CHAPtTRE
[<79t] .1
VH.
~gQ
r.t.
et 12 octobre à cette
1790.
Blanchelande
se prêta compléternent
manœuvre.
La nouvelle
assemblée
se réunit
à Léogane et se constitua le l'août. était le lieu 6xé Léogane par l'assemblée nationale mais elle jugea pour ses séances plus convenable de s'assembler au Cap, où elle deva:t trouver de dominer, plus de chances parce devenue le siège du gouvernement, saires civils annoncés y résideraient
que cette ville était et que les commis-
indubitablement. ie 9 août, en s'ajournant
Elle prit un arrêté à cet effet, pour la fin du mois. Elle allait s'y réunir, quand d'armes de Diègue et l'insurrection des esclaves éclatèrent en même temps. Tous
autres
la prise du Nord
hommes
que les colons de Saint-Domingue eussent reconnu dans 'ces faits extraordinaires la nécessité de modifier le régime colonial, t surtout lorsqu'ils le droit que leur concédaient revendiquaient les décrets du 8 mars et du 15 mai, de le régime régler eux-mêmes intérieur de ta colonie. Mais loin de là ces hommes qui n'ignoraient pas que la classe de couleur celle des égalait blancs en nombre, qui savaient que les noirs étaient encore infiniment tout de la plus nombreux, espérant de l'organisation puissance de l'appui coloniale, de la de celui des commissaires France, civils et du gouverneur général, ces hommes orgueilleux s'imaginèrent qu'ils pourraient facilement l'une et l'autre comprimer insurrection. A la première nouvelle de l'incendie des habitations <te la plaine voisine du une Cap, les blancs supposèrent vaste conspiration de la part des mulâtres et des noirs de cette ville, d'accord avec les esclaves et pour l'incendier
~40
HTUHES
les
Egorger mulâtres.
1
1
tant
SUR
et ils
blancs.
Ceux
H'HAtTt.
massacrèrent
une
foule
à ces assassinats, échappèrent l'assemblée coloniale eut l'église,
de s'é-
qui
dans
réfugiés
L'HISTOIRE
l'air
de les prendre sous sa sauvegarde, les conpour pouvoir traindre à concourir avec les blancs à combattre les
j <
de la plaine. De3 malheureux tenus insurgés qui étaient sous l'appréhension d'une mort se fussent prochaine, bien gardés de refuser leur concours à cette répression ils acceptèrent ou sollicitèrent de marcher, avec toutes les
apparences sous les ordres ter le
parti
doute
qu'ils
d'une
vive
des blancs.
qui leur eussent
S'ils
eût
et
satisfaction, avaient
mieux
préféré aux esclaves
s'enrôlèrent
imiter
été libres d'adopil n'y a nul convenu, ceux
de leur
classe
1
les blancs. qui se joignirent pour combattre Dans son Récit At~oW~Me, Gros signale chaque page le concours des mulâtres et des nègres aux donné libres, Peut-on en effet, que ces hommes, insurgés. supposer, vu rouer Ogé et Chavanne qui avaient pour leur cause
a
commune,
j
vengés par lâtres libres?
`
j
Nous
<
n'éprouvaient pas une joie secrète de les voir les nègres esclaves, réunis aux nègres et mu-
n'entrerons
pas dans le récit de tous les combats lieu alors et qui continuèrent entre les blancs qui eurent et les noirs insurgés du Nord; car notre but est surtout de chercher
à découvrir
situation
pays les actes
du
la métropole. Que Blanchelande naires
aient
esclaves, conseils il Paris,
été ou non
l'influence
qu'exercèrent des autorités coloniales
et les
autres
les auteurs
sur
la
et de
contre-révolutionde
l'insurrection
des
les suivant que ce soient les colons eux-mêmes, de Gouy d'Arcy et des autres résidans intrigans les est-il que les blancs combattirent toujours
.t~
[~9i]
CHAPITRE
insurgés
à outrance,
nrent
VU.
pendre et rompre Deux écbafauds
prisonniers qu'ils faisaient. plice de la roue, et cinq potences manence au Cap. Ces malheureux tombaient au pouvoir de leurs niers
eurent
furent
brûlés
immédiatement vifs. L'assemblée
vifs tous les
pour le supfurent dressés en perdès qu'ils périssaient
Des prisonvainqueurs. la tète tranchée, d'autres coloniale
institua
des corn-
missions
elle donna le droit d'emprévôtates auxquelles ployer la torture pour porter les noirs prisonniers à faire des aveux. Celle du Cap en faisait périr vingt et trente chadans les premiers que jour, momens de l'insurrection. Si les blancs furent véritablement les premiers instide la révolte, gateurs ils durent être d'autant plus furieux, que ceux dont ils croyaient faire de simples inallaient strumens. au-delà de leurs desseins, en incendiant leurs propriétés et en la plupart des blancs égorgeant entre leurs mains; qui tombaient car il est à remarquer dans cette lutte désespérée. que, les noirs épargnèrent souvent la vie de leurs prisonniers, tandis que leurs ennemis agissaient tout autrement. rares Quelques prisonniers noirs que les blancs étaient épargnaient marqués sur la joue, d'une êtampe à feu portant la lettre R, révolté. signifiant Sans doute, et nous l'avons déjà dit, des actes barbares, cruels, féroces même. furent aussi commis par les et noirs, en particulier, Jeannot, tout ce que surpassa J'esprit humain de la fureur de la venpouvait concevoir geance. Mais Jeannot fut bientôt /M~ par Jean François, à cause de ses atrocités, tandis blanc ne fut qu'aucun puni pour ses cruautés envers les noirs, tandis que dans le même brûlaient <7<te fameux Bouktemps les blancs man qu'ils firent en citant ce dernier prisonnier. Garran, T.
j
¡
r
~4~
HTUOES
SUR
L'HISTOIRE
D'HAtTt.
de nèremarque que Gros cite lui-même beaucoup d'une grande hugres dont il avait reçu des témoignages il dit « ~M'a la /tOM<edes blancs manité ~M qui n'avaient aucun meurtre, r~n~er chefs des noirs punirent le prin~a~ coM~t~e. » fait,
Les membres le titre
de la nouvelle
assemblée,
(ra~cM&~e
qui avait repris française de Saint-
~era<c partie et ceux de l'assemblée du Nord ~~M~MC, provinciale <-tui<.nt tellement animés contre l'assemblée constituante. au décret du 15 mai, par rapport cequi ne favorisait de la population pendant que le Sty~e de couleur alors la cocarde nationale qu'ils abandonnèrent tricolore la cocarde en faisant pour noire aux adopter porter blanches des cocardes troupes blanches, jaunes et ~cr~, de l'aristocratie signes esfrançaise qui, en ce temps-là, de replacer la royauté dans les condisayait en France tions un
de l'ancien certain
ment
des
circonstance
régime
qui la coïncidence
point, expliquer noirs attribué à Blanchelande dans
contre-révolutionnaires, Saint-Domingue La formation coiome. premier,
la
aux
autres aussi
d'opérer
à
contre-révolution.
de deux
fut décrétée la régimens pour Les drapeaux de ces troupes devaient le être, blanc, avec des cravates ~OHC/!M, noires et rou-
ayant une salamandre vis dans le feu. Le second et blanc, avec des cravates Le colon
et
but
le
peut, jusqu'à du soulève-
Page
afHrma
aux
au
milieu,
devait
drapeau
Débats
blanches, (tome
avec
ayant <
mots
ces
être
Je
noir,
rouge un phénix dans que
le
décret
du
pa{jc96<) t5 inti ne devaitprofiter qn'au vingtième de la population de couleur, à quatre ou cinq cents. Sur une poputattondo 40,000 Ames, les colons trouvaient que c'ntfnt
encore
t< Pr~iuence?
7~M< ~)t r<c~semb)e trop! /<t~t/
avoir
été
teurvn'u
que
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J
,.a,w,w.
~w,r,r,m-wr. 1
oup-
[~79<]
le la
CHAPITRE
iannn
n~"·E
blanc,
.».
portant
coiffure
des
avec
à
blanc.
mois
et
de
dira
autres
cendre à
bientôt à
les
que
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rond,
chapeau
après,
tricolores
~Mat.<<
chapeau
On
le
prendre
plusieurs
cocardes
et
un
--]
·
Je
était
noir
anectation
.2~-
mots
soldats
panache
que
ces
VU.
La
Fa~ cette
pourquoi Ce
l'anglaise.
troupes
des
reçurent
de
insignes
n'est
1
ia
nationalité
française. Chose temps,
les
blanche
et
dans
le
Jean
» »
» » » »
un
drap
avec
il
de
et
le
portait
la
brevet et
croix
de l'adoption des Haïtiens, de ceux tricolores représentaient
de
et
des
des
insurgés
cordon
»
armées
du
croix
autres d'autres Leur
ces
d'une les
la
plusieurs
toujours
rouge
Qui
seulement
épauiettes.
cra-
ceints
lis.
et
de
d'un
corps,
Louverture
portaient brigadiers
du
cocarde
costume
enrichi le
même
décoraient
des
et
rouge;
Toussaint de
l'armée
fleurs
cordon
le
jauue,
gardes
se
ainsi
Saint-Louis
« Biassou
subalternes,
C'est
de
remplie
Saint-Louis
néraux
de
la
chefs
indique
douze
dit-H
fournies?
leur
leurs
parement
croix
bandoulière
et
Gros
gris,
la
avait,
décorés
blanc;
le
aussi
adoptaient
drapeau sens.
dans
significative;
généralissime
de
chat
bien
révoltés
même
habit
avait »
esclaves
François,
« »
mais
étrange!
lui de
chefs étaient
passeport 1
mots roi,
1
en
de ces couleurs née, parmi le plus qu'est du Nord surtout, l'idée que le drapeau la couleur des trois ctasses d'hommes
Nous,
gé-
vertu
des
nombre grand et la cocarde
qui habitaient les 6~tc<, les muldt-res Saint-Domingue, et les nègres, bien que le drapeau tricolore «tt le bleu au lieu du noir. Dans la guerre de l'indépendance, Dessalines retrancha le blanc du drapeau, les pour indiquer ne que btaocs devaient plus faire partie de la nouvelle société & créer. En t805, il changea le bleu en et le drapeau noir, haïtien fut noir et rouge. H. Christophe conserva ce et en se faisant drapeau; roi dans le Nord, il adopta le phénix au milieu de ses armoiries, comme emblème de sa royauté, de son pouvoir, avec la même Hev.M Je rctMM mes cendres. Dessatines. avait le coq Empereur, adopté gaulois. en fondant la répuhHque PéUon. rétabtit le bleu et le t-oM~ d'Haïti, <inns son drapeau ces couleurs du drapeau provenaient tricolore. Toutes ces choses indiquent t'influence des traditions parmi les peuples
ÉTUDES
~44
SUR
D'HAtT!.
L'HISTOIRE
» pouvoirs
? Jean etc., etc qui nous ont été délégués, en outre le titre de grand a~M~ de François prenait France, et Biassou celui de ~~M~ro~M~e pa~ coMOMts ils qualifiaient leur armée de gens du rot~. Les
membres
des
deux
assemblées
au
siégeant
Cap d'autres
en outre de la cocarde noire, adopté, antinationaux. Ceux de l'assemblée
avaient insignes
générale
une écharpe noire, en signe du deuil qu'éprouportaient des deux branches vait la colonie par les insurrections et ceux de rassemblée de la race noire; provinciale en signe du sang euroune écharpe rouge, adoptèrent péen que ces deux combats. De
à des
cotons
verser
dans
les
«
idées
telles
faisaient
insurrections
naturellement
devaient
insensées.
résolutions
les
amener
Dès
les
premiers
dans une séance en comité secret, de septembre, jours de rassemblée de Cadusch, le marquis généprésident à ce corps de livrer la colonie à la Granderale, proposa la lui, et des
selon seule qui pouvait, Bretagne, puissance et des mulâtres, des nègres sauver de la fureur mauvaises
intentions,
disait-il,
de
consti-
l'assemblée
En conséquence, elle déà l'égard des colons. de la Jamaïque du gouverneur général puta auprès des secours. On a déjà vu que l'aspour en recevoir du de l'Ouest et la municipalité semblée provinciale tuante
aussitôt
Port-au-Prince, couleur,
colons
envoyé de leur et dans le même but.
avaient
gouverneur il en paru;
agirent
vint
des
l'insurrection
également de la même
côté.
auprès Des vaisseaux
au Cap. manière.
ReuH de Gros, pages 59 et 60. Pamphitede Lacroix, tome < page <0t.
hommes
même
y avaient les le Sud,
Dans Il
du
de
est
vrai
qu'en
t~9i]
CHAPITRE VH.
même
i assemblée temps s'adressa générale aussi aux États-Unis et porta Blanchelande à s'adresser aux gouverneurs de Cuba et de la colonie de Saintespagnole mais ce fut uniquement Domingue la pour masquer avec celui de la négociation Jamaïque. A propos de cette une chose est à remarnégociation, quer, qui prouve la passion < l'inconséquence des colons de c'est que, dans la demande Saint-Domingue de secours adressée au gouverneur de la Jamaïque, ils. déles signaient de la t~~o~M Bleue, montagne comme propres à leur être envoyés ia pour comprimer révolte des nègres de Saint-Domingue. En
même
réclamait temps qu'elle son intention pour cacher
des secours
de la
Jamaïque, de livrer la colonie à la Grande-Bretagne, du Cap !'assemb!éegénéra!e fit mettre sur tous les navires l'embargo afin français, ne fut pas informée que la France de ce qui se passait à La nouvelle de ces événemens Saint-Domingue. n'y arriva que par la voie de On en douta même, l'Angleterre. tant il paraissait extraordinaire que ni le gouverneur ni l'assemblée Blanchelande ne se fussent générale pas d'en donner empressés avis à la métropole. Cependant, vres odieuses de l'assemblée en6n
nommé
Mirbeck mingue. de Brest, août,
~iS~
qui
toutes les intrigues malgré et les manœude la part du club Massiac et des membres de Saint-Marc restés en France, on avait commissaires
et de Saint-Léger, Ces commissaires lorsque suspendit
Barnave leur
MM. civils, pour se rendre étaient nt départ.
sur
rendre
de Roume, à Saint-Do-
le point de partir un décret, le 29
Poursuivant
son
plan
1
246
il
criminel, de
SUR
ÉTUDES
le décret
rendre
du
clusivement
aux
blancs
les
de
couleur
hommes
du
sanction
absolue
soustraite
à la
la France.
L'article
roi.
et
» libres, » de ces
mêmes
j ex-
sur la législation sous la seule esclaves,
les
Cette
assurait
qui
septembre, des colonies
était importante de des législatures futures matière
3 de ce décret
politique ainsi que
» coloniales
24
connaissance
fut ainsi
conçu
non libres, des personnes et nègres des hommes de couleur à l'exécution relatifs les règlemens l'état
« Les lois concernant )' et l'état
constituante
de rassemblée
bientôt
obtint
D'HAlT!.
L'MSTOmE
seront
lois,
actuellement
faites
existantes
par les assemblées et celles qui leur
avec l'ap» succéderont; s'exécuteront provisoirement l'esdes colonies » probation des gouverneurs pendant et pen» pace d'un an pour les colonies d'Amérique, au-delà » dant l'espace de deux ans pour les colonies » du Cap de Bonne-Espérance, » tement absolue à la sanction »
cret antérieur
» du droit
puisse
conféré
» coloniales.
par
direcportées «MM qu'aucun
et seront du roi,
au plein exercice obstacle porter aux assemblées le présent décret
»
les désastres de Saintqui devait accroître bien qu~ la constifut déclaré constitutionnel, Domingue, le 3 septution du royaume eût été achevée depuis tembre. L'assemblée constituante voulait, par cette quaCf
décret,
liûcation, qui allait
enchainer
la volonté
la remplacer, afin ni même le modifier.
voquer ces législateurs,
de l'assemblée qu'elle Étrange
qui ne prévoyaient coM~t<M~o?M eHes-mèines se succéderaient
ne p&t
législative pas le ~ré-
présomption que pas ~ors
de les
dans leur beau
[i79fj
CHAPITRE
V!t.
1
1
aussi
pays, seuls de
facilement
ennemis
faire
les mains
des
éternels lois
qui des hommes
les
que de
<Mc~
la
race
la concernaient
Confier noire
le
Abdiquer
aux droit entre
à perpétuer l'esclavage et le de la couleur, le droit préjugé souverain de la du royaume législature Le roi s'empressa d'accepter, de sanctionner ce décret il n'en pouvait être autrement de sa part. Mais,
comme
intéressés
l'observe
le rapporteur judicieusement des débats sur les colonies, déjà les faits qui se passaient à détruisaient le décret Saint-Domingue du 24 septembre. Les concordats dictés dans l'Ouest par les hommes de couleur leur assuraient plus que ne leur concédait le décret du 15 mai. Ils entraient dans la plénitude des droits octroyés par l'édit de Louis X!V. et muNègres lâtres libres étaient égaux aux blancs. Dans le Nord, le de l'esclavage joug avilissant était secoué par les noirs, la torche et le dans les mains 1 poignard La force moins
appuyait
le droit
elle le faisait
respecter,
du
en apparence.
Blanchelande, la perfidie de la faiblesse, qui avait écrivit le i2 octobre à Hanus de Jumécourt, le 20 aux hommes de couleur, et lui vouque t'assemblée générale laient ~CM«<~ du décret du 15 mai. Préalablement, il avait déclaré qu'il ne le ferait alors même pas exécuter, qu'il le recevrait o/)ïctc~MeM</ 1 En voici la raison. Cette assemblée, effrayée de l'incendie qui se propadans le Nord, des massacres geait toujours que faisaient les noirs en révolte, voulant de cougagner les hommes leur la cause des blancs tes noirs, pour combattre rendit divers arrêtés tes 5, 6 et 14 septembre, pour leur
~1-
_v~r.ir
ÉTUDES
248
SUR
L'HISTOIRE
D'HAÏTI.
de pétitionner, de faire connaître leurs vœux permettre à l'exécution elle pro~tt< de ne point s'opposer du décret du 15 mai. serait connu o/~CteMc~ lorsqu'il mauvaise foi Car elle était assurée Insigne que le sa correspongouvernement royal ne l'enverrait pas; dance
avec le club
la connivence
certaine rassemblée dans
Massiac
se
septembre. L'assemblée tembre,
d'obtenir
promettaient
générale
décernés avantages à ceux qui n'étaient affranchis. simples Les concordats
manière
du gouvernement et de dont les colons résielie-même, le décret
du
24
du 20 seppar un arrêté d'adoucir le sort de ceux des
ajouta,
qu'elle pro~~ai< de couleur qui
hommes
d'une
appris
coupable
constituante
à Paris
lui avait
par
ne
pouvaient le décret du 15
aux participer mai, c'est-à-dire
pas nés de pères et mères avaient
voué
à l'exécration
rité
libres,
aux
de la postéleurs compa-
les juges d'Ogé, de Chavanne et de L'assemblée rendit une amnistie concergnons. générale nant ceux de ces malheureux encore et qui qui vivaient étaient à la chaîne; elle fit grdce provisoirement à Marc Chavanne,
l'un
combattre
les noirs
contumaces frère blancs
étaient pour
des
condamnés, pour
de
les blancs,
l'entreprise dans les rangs venger
la
qui
eut tandis
que d'autres son infortuné
de glorieuse des noirs, combattant
mémoire
de
de
la bassesse
cette
illustre
les vic-
time. Elle accorda
de cougrdce pleine e< entière aux hommes leur du Fond-Parisien de leurs dans les rangs qui, s étaient réhabilités eux-mêmes frères, par leurs armes et leur valeur. Eux tous étaient au combat de Pernier, l'un
des Desmares
était signataire
du concordat
du 7 sep-
CHAPITRE
[i79i]
tembre. leurs
L'assemblée biens,
concordats
qui avaient
VII.
les réintégra dans avaient été confisqués,
~0
la possession de tandis que les
non-seulement la remise déjà stipulé, légale de ces biens, mais une indemnité en leur faveur. De même que pour Marc'Chavanne, la grâce était provisoire les commissaires de l'assemblée, en France, étaient chargés de la solliciter définitivement de l'assemblée nationale et du roi. Ces
insolens
rendus le 27 septembre arrêtés, et le 7 octobre, détruisaient les concordats ils implicitement prouvaient n'en admettait que l'assemblée générale pas la légitimité. la légalité et en les rendant, elle était évidemment contrainte par les circonstances. les premiers la noujours de novembre, velle du décret du 2~ septembre était parvenue au Cap. En apprenant aussi la prochaine arrivée des commissaires civils avec des troupes. l'assemblée générale, qui vepait de recevoir une humble des hommes de pétition couleur de cette ville, lesquels la priaient respectueusement d'étendre a tous ceux de leur classe le bénéfice du Maij,
dans
décret
du 15 mai, se croyant assurée de pouvoir comprimer et les mulâtres et les nègres rendit armés, l'arrêté suivant. II est u. '3 de le ici en son entier, consigner afin de prouver jusqu'à quel point la haine et le préjugé les colons. Il fut rendu le 5 novembre. aveuglaient Sur la motion faite par un membre, relativement à l'état politique des hommes de couleur et nègres libres, L'assemblée générale de la partie française de Sain~Domingue, Considérant que ce n'est pas dans un temps de troubles, de confusion et de révolte, qu'elle peut s'occuper de l'objet de cette motion Considérant que ses arrêtés des 5, 6, 14 et 20 septembre dernier leur ont été insidieusemont interprétés;
1
._r.
2SO
ÉTUDES
SUR
L'HISTOIRE
D'HA!Tt.
Considérant que tes hommes de couleur et nègres libres ont été méchamment excités à des opinions erronées sur les décrets nationaux. et notamment sur celui du 15 mai, qui n'a jamais été envoyé o/~M~ew~Mt dans cette colonie; Considérant que te décret c<MM~<M<tOM~de l'assemblée constituante, du 24 septembre dernier, ne peut manquer de dessiller leurs yeux et de les ramener à leurs devoirs; Et, dans ce cas, voulant les prendre tous sous sa sauvegarde spét'M~e, a arrêté et arrête t Qu'elle ne s'occupera de l'état politique des hommes de couleur et nègres libres ~M'd ocssa~M~ <~ <roM&~ occasionnés par la révolte des esclaves, et qu'après que lesdits hommes de couleur et nègres libres, rentrés dans leurs paroisses respectives, sous l'autorité de l'assemblée générale, ou réunis dans les divers camps sous les ordres du représentant du roi, auront coopéré avec tes citoyens blancs à ramener l'ordre et la paix dans ta colonie. 2" Que les hommes de couleur et nègres libres seront tenus de se conformer au précédent article, sous peine d'être poursuivis et jugés par les tribunaux, comme séditieux et perturbateurs du repos public. 3" Ordonne que tous les projets et plans déjà proposés concernant l'état politique des hommes de couleur et nègres libres, seront remis à son comité de constitution, pour lui présenter ses vuef<, aussitôt que la tranquittité rétablie permettra de s'occuper de cette question. Déclare l'assemblée générale qu'elle m~ ntient de plus en plus ses arrêtés des 6, <! et 14 septembre dernier; n conséquence, autorise de nouveau les hommes de couleur et nègres libres de chaque paroisse à lui présenter leurs pétitions, qu'il leur sera loisible de faire parvenir l'un d'entre choisi les par eux, parmi propriétaires nés de père et mère libres, lesquels pourront rester dans le lieu de la résidence de t'assemblée générale pour y faire telles autres pétitions que t'intérêt desdits hommes do couleur et nègres libres pourra exiger. 4" Qu'elle accorde amnistie générale; aux hommes de couleur et nègres libres, qui pourraient s'être portés à dea actes de vioteoee, tant contM des citoyens que contre des corps populaires, et qui se seraient armés illégalement, toutefois qu'ils rentreront danser devoir aussitôt après la promulgation du pfésent Mrété. En conséquence, t'Msombtée prend sous sa sauvegarde spéciale lesdits hommes de couleur et nègres. Arrête en outre, qu'U sera fait procès-verbat, des hommes do couleur
<MM<M~/«MM~o&~ dans sor. et nègres libres du Cap et autres
omCHAPITRE VU.
[i79i]
g5<t
quartiers, qui ont concouru avec les blancs à la défense commune contre les ~t<j~MM~. Arrête enfin, que le représentant du roi sera invité à faire une proclamation, conformément à l'esprit du présent arrêté. Il ne suffisait cet acte
inique;
lit les
passages 7 novembre.
d'avoir pas à t'assembteegénérate rendu elle d'une adresse où on l'accompagna suivans cette adresse !a date du portait
Ce n'est point sur la sédition et la violence que vous deviez fonder votre espoir; les traités arrachés par la /brc<' et la pc~MM ne peuvent avoir qu'un succès passager, et le retour doit être terrible. L'assemblée générale vous avait tracé une route plus heureuse et plus sure c'est dans le sein de M~M~~ct et de sa toH~ que vous deviez voler et vous réunir. Cessez d'invoquer des c~ aveuglément qui vous les portaient coups les plus rigoureux. Cessez de croire que le sage sénat de la France, que le roi, que le peuple français puissent approuver un moment te désordre et !e crime; de craignez plutôt &tjM<B ~f~ cette assemblée auguste dont <M ae~MM~M « <Mc~ ont ~té calomnieusement
interprétés, craignez la juste et terrible M~M~Me peuple entier, dont les intérêts ont été si cruellement outragés; craignez la terrible et juste ce~M~t~e d'une colonie tombée en un instant du faite de ta ~ans tome la profondeur de t'intbrtune; prospéra craignez enfin t'éetat de cette chute et le ressentiment inévitable de toutes les puissanoes qui nous et qui ont le même intérêt environnent, que nous.: tremblez surtout que vous ne soyez reconnus et jugés comme tes auteurs et les complices do tant de malheurs et de forfaits. Le jour de ta ctémence n'est pas encore t'assemMée voas ouvre passé; gënéntte ses bras protecteurs, venez-y déposer vos chagrins et vos espérances sur M loyauté e< sa Me~/aMaMce; mais comptez entièrement comptez aussi irrévocablement sur toute l'étendue de sa justice et de sa termeté. Salut 1. Le nommes
i3
novembre, de couleur
Blanchelande sa proclamation,
adressa pour
teur
Le fameux Page était un des rédacteurs de cette adresse Débat)), tome f,pn;;e8<7.
aussi
aux
ordonner c'est tout dire.
2S2
ÉTUDES
soumettre
de se
SUR
aux
'L'HISTOIRE
volontés
D'HAiTI.
de
l'assemblée
générale Il les in-
de leurs pères et bienfaiteurs. disait-il, composée, vitait à se joindre. aux blancs pour combattre les nègres en leur faisant envisager révoltés, que leurs Mt<er~ étaient des esclaves. avaient tout à redouter semblables, qu'ils Il suivait
la base le plan machiavélique qui formait de Mettre la divison entre les hommes colonial,
ainsi
du régime de couleur lande
et les
insinuait
Cet acte de Blanchenègres esclaves. aurait de ces derniers eu que la révolte
lieu
à l'instigation Plût à Dieu
tivement des
de la classe
intermédiaire.
l'histoire que pût insurrection des noirs
cette
hommes
de couleur!
la seule
à proclamer le verrons plus tard. blancs
Peu 24
de jours
septembre.
de couleur,
nous
à cette
qui pouvait enfin la liberté générale,
la
même
favorable, ni
Mais
celui
du
manière
dans
action
ainsi
ni
ses termes,
15 mai 1791
avons
dit
hardie les
contraindre
après arriva o/~Ct~~em~i Le gouvernement royal de
point expédié 28 mars 1790
qu'effecne fut que l'œuvre leur plus beau titre
Ce serait
de gloire aux yeux de la postérité. toutes les causes qui ont contribué des esclaves,
constater
que nous
le décret
du
qui n'avait du le décret aux
encore
hommes plus
favo-
de à une portion expresses, d'encette royal s'était empressé avec ordre au gouverneur r voyer celui du 24 septembre, mide le faire exécuter. Une lettre de Delessart, général et rénistre de la marine fut imprimée et des colonies, rable,
par classe
ses dispositions le gouvernement
citait aussitôt dans toute la colonie. Le ministre pandue les paroles de Louis XVI aux commissaires de l'assemblée
constituante,
chargés
de présenter
ce décret
à son
CHAPtTRE
~79<]
Vtt.
~S3
Le roi avait dit « qu'il le décret du acceptation. regardait » 24 septembre comme le complément de la constitu» tion, dans les rapports de la France et de ses co» lonies. » Ainsi conférât
Louis aux
XVI approuvait colons le droit
entièrement
que le décret seuls du sort
de disposer
des mulâtres C'était
et des nègres relativement toujours,
auteur monarque avons déjà citées. nationale,
de tant
On aperçoit
M~
la main
ordonnances
de même
que nous l'assemblée
qua de la France à Saint-Do-
le régime colonial l'une et l'autre dans de Dieu
le même
dans
tous
dans leurs les actes
toute bases
1
de la
1802. Lorsque les goudepuis 1790 jusqu'à sont injustes, il sait les punir de leurs mausentimens, par l'eHet même de leurs actes.
métropole, vernemens vais
d'autres
Il croyait, maintenir l'autorité
en maintenant mingue, sa rigueur; et il sapait
à ces derniers,
'nOtXf~
CHAMTKE VHt.
Kntree
des
de
hommes
couleur
au
Port-au-Prince.
Les
Suisses
et
leur
déportation. Affaire du 2 novembre <79i. Expulsion des hommes de couleur.- Incendie du Port-au-Prince. -Crimes commis par les blancs.
On a vu le 23 En
les blancs
du
Port-au-Prince
à signer le traité article particulier, des députations de'la
octobre, vertu d'un
habitation, bataillons
contraints,
de
paix de Damiens. on fit venir sur cette
des garde nationale, de l'artillerie royale, royale et marchande
et de Normandie, de celle de Praloto, de la marine à M. de Leremboure, qui, réunies maire de la ville, à Caradeux aîné et autres commissaires blancs signataues du traité, jurèrent de l'observer et de le maintenir dans tout son contenu. En
d'Artois
agissant une confiance n'hésitèrent
ainsi,
les blancs
cherchaient
aux hommes aveugle pas a faire leur entrée
à inspirer de couleur. Ceux-ci au
Port-au-Prince.
1)'ailleurs, le traité, t il fallait pour exécuter que leur armée y pénétrât le renouvellement de toutes les munides paroisses confédérées de l'Ouest, cipalités de l'assemblée provinciale et de l'assemblée nécessitait coloniale, leur présence en cette ville.
[~79<] N
r.ft Le
CHAPITRE J. !ttn<t* lundi
~~t 24
les apparences bras à Bauvais
ViH.
r~~t~
cette entrée octobre, d une joie commune. on se rendit a
s'en-eetua Caradeux
avec toutes donna
le
où le Te D.~ révise dans lendemain, un repas patriotique auquel assistèrent les des hommes principaux de couleur et des blancs, Caradeux fut de nouveau proci.mé capitaine des gardes général nationales de l'Ouest, et Bauvais, commandant en second. L'armée de couleur, forte de mille cinq cents hommes, occupa diverses Un poste établi sur le positions. au haut de la rue Belair, à l'abreuvoir qui conduit et passe devant fut confié l'église, au commandement do Lambert, avant sous ses ordres les capitaines Lafontant Sannon et Obran. Doyen. Fouguy Un autre à poste, l'entrée du chemin de la derrière les grandes Coupe, fut conné casernes, au capitaine Doyon aine. Un troisième fut établi dans l'ancienne maison sur Ja Duvai place d'Armes ou en f~ce du Champ-de-Mars, palais du et les compagnies gouvernement; de FArcahaie l'occupèrent. Enfin, au palais se tenaient Bauvais et les autres chefs et le gros de l'armée. P'n~paux Pétion et son art'Heno y étaient aussi. fut chanté.
Nous
avons
Le
dit
du Port-au-Prince que les blancs avaient mis puur condition à ia ratification du concordat t septembre, signé à la Croix-des-Bouquets par leurs le concours commissaires, des hommes de couleur' ù leur projet de séparer do la France. Saint-Domingue Les hommes de couleur et les frégates s'y étant refusés, an~'sus alors dans !e port, qui étaient étant retournées il les blancs s'étaient Jamaïque, enfin décidés à con~e lu paix qui eut lieu à Damiens. Mais. durant les
ÉTUDES SUR L'HtSTOIRE D'HAtT!.
2!)C conférences dans
de Goureau,
des entretiens
repris ce projet avec Bauvais et Pinchinat.
Caradeux
particuliers
avait
ne s'y prêtant pas, Caradeux espéra encore les y tes cajoleries dont il les entoura à entrainer par toutes se montrant au Port-au-Prince. Les mulâtres leur entrée
Ceux-ci
toujours plus fidèles à la France que le blanc, ce dernier à une autre combinaison non résolut alors de les amener moins
et cette
perfide; et de Pinchinat. Pour
décider
les blancs
du 11 septembre, Hanus le danger de mécontenter
il réussit
fois,
au concordat
du Port-au-Prince de Jumécourt
leur
les hommes
de Bauvais
auprès
avait
exposé
de couleur
qui, leurs
dans suisses qu'ils avaient nègres et soulever tous les ateliers d'esclaves rangs, pourraient du occasionner les mèmes ravages que dans la province Nord. Or, pendant les conférences relatives à ce concorau
ô
moyen
tenues
dat,
des
sur
la place de blancs avaient
commissaires aurait
à retenir
ces
esclaves
la Croix-des-Bouquets, le danger allégué dans
l'armée
de
les y qu'il couleur,
dont ils déyeux des ateliers vivant de l'aet de tous autres, un exemple pendaient de la sédition. Ces commissaires demandèrent vantage donc que les suisses fussent remis à leurs maîtres respecparce
tifs,
i ¡
pour convenable pour être Mais
} 1 1
1
qu'ils
meut,
aux
seraient,
les punir selon que ces derniers le jugeraient ou qu'ils fussent livrés aux tribunaux,
poursuivis les hommes
de révolte. coupables de couleur, et Uigaud principaleà l'une et l'autre proposition. Rigaud
s'opposèrent demanda formellement
comme
déclarés que les suisses fussent du concordat. Les blancs ayant
par un article dans leur demande, persisté Daguin, saires de couleur, aussi fougueux que libres
un
des
Rigaud
commisdégaina
-{~
r–
j
CHAPITRE
[i~9ij
vm.
son épéeetcria &aM~ Tambours, les blancsdéclarèrent renoncer à leurs ils demandèrent
257
1 A ce cri,
générale
mais
propositions;
de
des suisses
ne pas consacrer l'anranchissement le concordat. Cette observation amena
de Jumécourt
à l'égard rendant
par mezzo termine
du
lettre
de ces hommes. compte
30 septembre
1791,
Ecoutons
à Blanchelande, des événemens
un
Hanus par
sa
survenus
alors «
» » » » » »
habitations
à peu près en ~oi de révolte leurs gérans, et ce n'est qu'à force de de patience et de surveillance douceur, que rien n'éclate. De ce grand nombre de les nègres qui ont quitté ateliers l'armée de couleur, pOMr joindre sont partie retournés de gré chez leurs maîtres (on ne peut se dissimuler suivant un qu'ils y sont suspects) partie, Sept contre
» concordat » roisses
passé
entre
(Port-au-Prince se trouvent
» l'armée, » coMdt<tOM< » berté
sont
les commissaires
des
deux
paet de
et Croix-des-Bouquets) dans l'armée, tt~o~or~ assurent
parftCM~~rM qui OM bout de huit ans de service
à des
à ces nègres lidans les maréchaua-
» Mes de la Je dois aux hommes de couleur province. » toute sorte de ils ont non-seulement ~e~M justice les ateliers dans le devoir, mais ils les ont surveillés » d'eux-mêmes et pénipar des patrouilles fréquentes » blés; ils m'ont à chaque instant du jour et indiqué, » de la nuit, de surveillance l'espèce que j'avais à rem» plir plus pressamment. ? En décidant ainsi du sort des ~Mt~M, verbalement sans doute, écrite, autant 'dées '~coa
car
il ne parait pas qu'il y eut les hommes de couleur avaient satisfait les circonstances, que le permettaient
~cucujm~uem généralement T.
reçues rf~uos
alors alors
en en
faveur iaveur
}
i
x i¡ t
1
1 1 1r
convention à la~M~ce les d'après ud'une une
liberté ~t~rM t7
1
1
ETUDES
SUR
L'IIISTOIRE
D'HAÏTI.
tes suisses n'étaient graduelle. ni remis la discrétion de leurs ni !ivrés maîtres, révoltés leur affranchissement pour s'être prix d'un service public de la maréchaussée. Lors
du
puisque,
traité suivant
rendu
de Damiens, Hanus
de
à la colonie, il n'en
fut
en
esclavage,
aux
tribunaux, devenait le
dans
à
le corps
pas question, la chose était
Jumécourt, Mais se voyant dicter la loi déjà réglée. par les hommes de couleur, les blancs non sans raison, pensaient, que leurs adversaires sentaient leur force de de l'adjonction ces auxiliaires, de leur présence à leurs camps, et de la facilité pour eux de les à soulever tous les ateemployer liers les blancs résoturent alors de mettre tout en usage de couleur pour porter l'armée à sacrifier ces vaillans ou plutôt à la peur nègres à la tranquillité, qu'ils éprouà cause de l'insurrection vaient, du Nord. Caradeux et Leremboure
revinrent
de Bauvais, de Lambert, auprès de Pinchinat, sur les considérations à la déjà exposées mais ces chefs de l'armée Croix-des-Bouquets; résistèrent il en fut de même de de Rigaud, de PéDaguin, tion, et pour mieux dire de toute l'armée. A!ors survint une grande agitation au Port-au-Prince, parmi les <de Praloto, des actes désorqui. déjà, commettaient donnés soufflée par Caradoux agitation et Leremboure, et à laquelle tous les blancs do la prirent part presque ville. Dans ce moment, Leremboure fit proposer à Bauvais d'examiner cette affaire, en comité Mcrc< entre les chefs, afin d'éviter le tumulte Cette proposipopulaire. tion acceptée, se calma. l'agitation ce que dit l'auteur d'une lettre écrite du Port!o 27 octobre, au-Prince. à des négocians de Nantes, et insérée parmi les pièces citées à la suite du rapport de Voyons
CHAPtTRE
VIII.
~g 259
1
Tarbé,
fait
à rassemblée
nationale
en
décembre
vant
sui-
« Enfin, dit l'auteur » tenant les hommes
de la lettre, nous main. possédons de couleur dans notre vii!o- ils y sont entrés lundi dernier en armes, conformément à » un article du concordat. à présent, ils n'ont Jusques » rien commis contre le traité; mais ils ont amené et » introduit avec eux en ville leurs suisses (c'est ainsi les esclaves » qu'ils appellent les plus ingambes qu'its ont retenus parmi eux, et ~M~ » pas voulu remettre aux Ma~M qui les ont réclamés), et » ils paraissent MM~r traiter ~< ce qui » serait pernicieux. Déjà ces ~t'~ disent à nos « nègres tu avais fait comme F<~M. moi, tu » ~M comme moi nous en <ïMn~~M~<o~ les blancs. » Vous sentez combien » ce langage peut être dangereux. Les blancs et les hom» mes de couleur doivent tenir un comité secret pour décider sur Je sort de ces S'ils sont remis a » leurs maîtres, qui seront alors dans le cas d'en faire te! exemple ou s'ils sont remis à la qu'il leur plaira, alors il n'y aura justice, pas de mal. Mais si, comme » on le craint, les hommes de couleur tiennent à ce qu'ils Ote~ ~Mf K~ alors nous avons tout a craindre de » Vous sentez la des gens de couleur politique Fe~ qui. dans le cas de quelque tentative de la part des » blancs, pour opérer ici une contre-révolution, veulent se conserver la troisième classe, en favorisant ceux qui » les ont suivis ce qui nécessairement en encouragerait » d'autres à les suivre de même dans une semblable » occasion. ? ~e
comité
secret
fut
en
effet
tenu.
Leremboure
et
ÉTUDES
260
eurent
Caradeux
soin
L'HISTOtRE
D'HAtTt.
introduire
d'y
suffisamment
une
posèrent pas eu le même en nombre
soin
les
hommes
de couleur
y étaient
inférieur.
L'astucieux
Leremboure,
on avait auquel au dire de Sonthonax
de FtCMa: Tigre, sobriquet de sa méchanceté, fit la proposition, tre les ~MM~< à leurs maîtres ni aux leur
de
de la municipalité et d'autres corps pour s'asstidans le vote par assis e< levé qu'ils promajorité au comité. Bauvais et ses compagnons n'avaient
membres rer
SUR
donner
la liberté
de
Saint-Domingue. d'unenet dangereux,
non plus
donné
le
a cause de remet-
mais de tribunaux, en les éloignant immédiatement, où leur présence serait toujours en
les
emmenant
dans
la baie et
sur les côtes leur pour enfin
des ~fo~tM<os dont il vanta la fertilité, et des instrumens aratoires et des vivres procurant en outre des grains et des semences, trois mois, tout ce qui serait nécessaire à l'établissement d'une sur ces côtes.
colonie
Il est certain,
toutes d'après chefs supérieurs
vais et Lambert, à cette
les traditions, de l'armée,
que Bauadhérèrent
des voix. Il qui passa à la majorité son assentiment, y donna également dirons nous pensons ainsi. Mais pourquoi
proposition que Pinchinat
parait et bientôt
nous
Pétion Daguin, quanta Rigaud, qui, quoique font jeune alors (il avait vingt-un ans), était écouté dans Ies<'onseils, et quelques autres officiers de l'armée de couleur; ceuxci furent
d'une
contraire et opinion en faveur des malheureux
giquement avait été déjà
réglé
protestèrent tMMMt, dont
énerle sort
à la Croix-des'Bouquets.
Débats, tome 3, page t*:3. Eabaie des Mosquitos eat située dans l'Etat actuel de NicaM~M. La ville de Saint-Jean de Nicaragua ou Grey-Town est au pouvoir de la GrandeBretagne, à cause du protectorat qu'elle exerce sur k Roi def J~M~M~M.
.w"rec,
XtttMOOX~tf"
r~ j
[i79i]
CHAP!TRE
]
VIII. V!H.
CHAPITRE
cette opposition, les chefs prinmatgré la proposition, cipaux il fut résolu d'emayant admis ces infortunés. Ils décidèrent barquer néanmoins d'envoyer avec ces expatriés quatre commissaires de couteur Cependant,
pour s'assurer situation des d'en
faire
furent et Juste
de l'exécution lieux
leur
Cadet
où
rapport
Chanlatte,
Hugonin
du projet et de la le débarquement se ferait, afin à leur retour. Ces commissaires parfaite
Charles ce dernier
Harran,
Louis
Bonneau,
sa pu remplir fat nommp à sa place. de la lettre citée ci-dessus, n'ayant
mission, Richiez Barthélémy On lit dans un post-scriptum en date du 30 octobre « Le comité secret pour les <MWM a été tenu avant» hier (le 28); ils furent d~an~ et envoyés à bord d'un x navire toute la garde nationale était armes On pense qu'il s'en est évadé » (les blancs). beaucoup » avant leur désarmement; et cela parait trèa-vraisembtabte; mais enfin on en tient à bord une quantité » d'environ deux cent trente. ~K<co«p de <~M de cew~r » WM~o~ ~r mais l'avis contraire ~~po~ ~f<, » a prévatu ils devaient mettre A 1a voile cette nait, » si la brise ne leur eût Vous dire où ils pas manq< » vont. M< un Mc~< qui n'a Le pas encore pénétré. )' soupçon le plus général, c'est qu'on va les conduire » dans la baie des où on les débarquera avec Mosquitos, » des vivres pour trois mois. C'est bien une liberté qu'on » leur donne, mais au moins ils n'en donneront pas le aux yeux de nos nègres. » spectacle Bien des personnes craignent, » de couleur
dans de
ce cas, qu'il les r~fodMtre
soit
très-Me
ici par
aux
gens le cabotage. Du
Juste Hugonin qui fat un des officiers supérieurs sous H. Christophe, et son procureur générât à la cour suprême.
1
SUR
ÉTUDES
~62
» reste, » avons
notre
est assez
ville
ces
depuis que nous et que nous som-
tranquille
messieurs
nous, parmi de leurs suisses. »
» mes débarrassés Un second
D'HAÏTI.
L'HISTOIRE
de la même
post-scriptum
en date du
lettre,
3 novembre, porte « Les <MM<Mont été embarqués de Nantes, )) dans l'Emmanuel,
et sont partis ce matin Colmin, pour capitaine avec des doit les y déposer
on » la baie des Mosquitos à la culture, » outils propres ». rechanges » » treize.
Ils sont
à chacun.
mois de vivres
trois
« Le 24 »tion. »de » du
octobre,
cents quinze couleur entrèrent triomphe,
2" bataillon
du
en France,
on lit
de cette
en vertu
de deux cent
au nombre
du A la page 15 du Mémoire dit de Normandie, publié giment, hommes
et deux
de
dernière
au Port-au-Prince,
pacifica-
des
l'armée
9' ré-
citoyens
avec l'appareil
au général quartier le reste de leur troupe distribuèrent de la ville avec eux, ils avaient endroits
et ils établirent
leur
» gouvernement, » dans plusieurs M introduit plusieurs )) avaient
ils non libres, auxquels nègres mis les armes à la main et qu'ils îM consentirent à l'ile Moustique (baie peine à faire conduire
» qu'avec »des Mosq uitos) » Dans un écrit présenté et Saint-Léger, Mirbeck,
civils Roume,
aux commissaires intitulé
Production
historique,
etc., on lit encore « Le M escortée
lendemain, des
nègres sous le nom
toute
cette
soulevés
armée et armés
entre
en
contre
ville, J nous,
A la vue de cet appareil, les bons de tous (les » la frayeur citoyens 8'empara et chacun trembla pour ses propriétés et pour ses » blancs), Il peut même se faire que nous nous fussions »jours.
» connus
de suisses.
j
]
~79i]
CHAPITRE
ViH.
~3
» opposes à leur entrée, si on ne nous avait nattés » l'arrestalion de ces esclaves » armes. prochaine Garran son Rapport qui cite dans (tome 3. page et suivantes~, ces divers écrits c*
de
65 n
constate possédons pas, Garran MO~~c des qu'un grand ~ow~~de couleur pensaient que ies~MM~ étaient couverts mais que « les c~ par le traité de Damiens, des blancs, » redoutant les suites d'un exemple si résodangereux, » lurent de se ~/otrc des nouveaux libres, et que ~c~/< a ~o~~t couleur eurent la ~~e<c d'y consentir. n Il ajoute que « dentre eM.c néanmoins, plusieurs et Bois» rond le jeune en condamnèrent particulier, cette perIl rend M ~e. ? compte de toute ia perversité qui guida les meneurs blancs dans cette infâme affaire. Nous ajoutons ici quelques particularités que nous écrites de la main tenons, de Barthélémy Richiez, t le dernier survivant des quatre commissaires avec envoyés les ~Mt~. Cette note fut écrite le 16 décembre 1828, de ce citoyen depuis la guerre Seybo, où habitait civile du Sud. Voici ce qu'il dit Tandis
que les suisses (au nombre de deux cent dont cent vingt, noirs et vingtquatre-vingt-dix-sept trois mulâtres) étaient sur l'Emmanuel, les quatre commissaires étaient sur le brick de guerre la Philippine, capitaine mandant
Bélanger, envoyé par M. de Grimouard, du vaisseau le Borde et chef de la station
comnavale
au
Port-au-Prince, le navire pour accompagner marchand. Arrivés devant le port de Jérémie, ies deux capitaines eurent entre eux une conférence, à laquelle les commissaires restèrent dans la nuit suivante, étrangers chacun /~csc
des navires rendit
La Philipprit une route différente. à la baie des où l'Emmanuel ne Mosquitos
264
ÉTUDES
SUR
L'HISTOIRE
D'HAtTi.
le capitaine se dirigea pas; Bélanger des côtes du voisinage l'entrée jusqu'à
parut
points de Carthagène.
apprit !a faculté
de descendre
de
divers
de la baie
s'étant écoulés jours ii se tendit à Pu~-Royal de la Jamaïque là il aux commissaires de couleur (qui n'eurent pas
«tus!,
Plus
sur
quinze
à terre
ni de communiquer le capitaine Colmin, après
qui que ce soit), que tenté de vendre les smM~; dans
une
ile
ces infortunés s'étant récriés maïque), sur une presqu'île cité, il les débarqua peu de provisions qu'heureusement
avec avoir
anglaise (la Jacontre cette atroavec
inhabitée ces
pour
malheu-
anglaise qui vint goëlette faidans ces parages, les signaux qu'ils ayant aperçu saient et les ayant reconnus à de près, en lit son rapport de la station de laJamaïqueenvoya Port-Royal d'où l'amiral une frégate et les amena dans ce port, qui les recueillit ainsi
reux,
où
ils
furent
gardés six semaines
y passa de jours après qu'une remettre les suisses eux-mêmes
une
abandonnés,
car la Philippine quelque temps; et de là se rendit au Cap, peu frégate anglaise s'y fut rendue pour à l'assemblée
coloniale.
au Cap, les quatre commissaires où ils restèrent l'arrivée jusqu'à
en
prison du 4 avril
1792
tre en liberté.
Blanchelande
et Roume
Débarqués mis furent du
les firent
décret met-
»
au amenés ajoute que « les sMtMM furent » Cap, les en février et l'assemblée coloniale 1792, » envoya dans la rade du Môle, sur un navire où ils » étaient constitous enchaînés. La haine des autorités Garran
» tuées
du
Port-au-Prince
les y poursuivit
la muni-
Cet Hot c'a pas été déMgné, du moins daa* les documens que noua avons MtMteayeox. Il est probable que c'est sur l'un de ceux qu'on trouve entre la JMMiqoe etto côte des Mosquitoset de HondurM.
t
CHAPITRE VHt.
[i79i] » cipalité de » condamnât » rats
cette
à mort.
montent
M avoir
ville
» choisissent
absolument
de temps le navire durant
sur
reniermé
voulait
~65
Peu
Je
capitaine des plus
soixante
» heureux
après, la nuit;
dans
les qu'on des scélé-
et, après ils chambre,
sa
de
vigoureux la tête,
ces
mal-
leur coupent les uns après nègres, » les autres, et les jettent dans la rade du Môle où » l'on vit pendant plusieurs jours flotter les cadavres » de ces infortunés, sans que les autorités constituées » ni l'assemblée coloniale aient rien fait pour la pu»nition des coupables. Le surplus des <MMM< périt de )) misère sur ce bâtiment, à l'exception de dix-huit que Sonthonax » plus de deux
retira
))
M embarqués. Les scélérats
cents
en
1793
c'était
avaient
qui
été
le
reste
de
originairement
?
les soixante <MWM étaient qui tuèrent blancs de l'Artibonite, appelés Saliniers. Tel fut le sort de ces infortunés. On voit dans diverses relations des faits toute la méchanceté blancs
du Port-au-Prince.
Ils ne se contentent
tenir
des
ces des
pas d'obplage étran-
de faim. Échappés à cette pour qu'ils périssent horrible mort par hasard, et conduits au Cap et ensuite au Môle, on en fait assassiner une partie. Ni l'assemblée coloniale, ni Blanchelande, ni les commissaires venu,
sent
depuis
environ
trois
moi<
ne s'intéres-
à eux.
Les do
arrivés
blancs
l'armement
du
Port-au-Prince
avaient
des SMMSM. Cependant,
t
l,
1 1 ¡ j
la déportation de ces hommes sur une et sous le prétexte que les hommes de couleur gère les réintroduire dans la colonie, pourront ils les font jeter sur un point autre on était conque celui dont
civils,
1
paru enrayés un mois apr~
266
ÉTUDES
leur
déportation,
dont
nous
les
armèrent
claves,
une
qu'ils
les
Dans
le
même
armaient
nommé
tier
la
de
Que
les
Grande-Anse
le
de
conçoit
une
haine
chefs
de
camps d'eux-mêmes
En de
à
des
c'est
donner.
dans
part
implacable l'armée
affreux,
du
ce
la
il
enet, et
Diègue se
est de
le de
ces
la
race
couleur'. de
Tiburon
conduite
de
but.
l'un
Le
Métivier, l'armée,
les
sacrifice
quar-
du
blancs des
~MtMcs,
hommes
qui
vouaient
noire.
Mais
que
les
à cet
acte
leur
par-
consenti ne
postérité
à
de
tous
aient
inutile
joindre
le
Cayeman,
même
et
la
dont
même.
affranchis
que
cette d'es-
nommé
quartier
le
demandé la
à une de
hommes
Leremboure aient
recours
d'Africains,
sous
de
novembre
centaines
noir
colons
agit
Caradeux,
eurent
nom
des
A~MO,
'3l
plusieurs
un
esclaves,
Jean
Port-au-Prince on
à
massacre
des
du
populaires
le
confié
temps,
aussi
d'eux
sous
au
employait
ils
de
troupe
fut
l'affaire
assemblées
désignaient
commandement qui
de
U'HAÏT!.
bientôt.
parler
semblable
ville
L'MtSTOÏRE
suite
par
allons
mesure
SUH
de les
peut
rechercher suisses ou
s'ils
aux
si, sont y
venus ont
été
des Débats, t et 3<3. En décembre un Voyez le 7" votume pages Il t79:, an a{)W;s ta formation des ~/ftcatn$, ces hommes furent placés sous têt ordres de Philibert suivant était ancien de Jacmel, Sonthonax, supérieurs qui, prévôt de Bore). (Voyez le même vol. page 343.) S'il avait été prévôt, il protégé serait donc un blanc. Cependant, dans !e se vol. du Rapport de ces Débats, dit que Philibert était un homme de couleur; it le répète à page 309, Garran la page34<. en disant « Tel est même le bouleversement d'idées que produi» sent tes dissensions civiles, que l'un de ses principaux agens (de Borel) était » un homme de couleur nommé tes Africains enlePhilibert, qui commandait » vés 8 leurs » tes enrôler. S'it est maîtres vrai que Philibert fut un pour homme de couleur, été prev<!< de Jacmel? Quand Sonthonax comment aurait-il a dit c<'ta, tes colons ne t'ont pas contredit; et l'on sait que ni mulâtre, ni être p~t)<)(. Ces ~/Wcatn< été originairement nègre ne pouvait enrôlés ayant les hommes pour troquer < leur tête un mulâtre.
de couleur,
il est vratsembtabtc
qu'on
n'eut
pas mis
~7!)i] ] -)'-
appelés.
CHAPtTtŒVnh ~j
Admis
placés tecteurs
sous
succès,
par
la
naturels. leur
qui se passaient concordats qui
t
dans
ses
~y
nombre,
ils étaient dès lors rangs des affranchis, leurs prola loi aux blancs par leurs par l'effet des circonstances
dans
Nord;
sauvegarde Dietant
leur
!e
les
contraignant à tous sans
aux
reconnaissaient, disia plénitude tinction, des droits les chefs politiques de l'armée devaient au moins maintenir à l'égard des suisses, !a convention prise à la Croix-des-Bouquets et dont parle Hanus de Jumécourt. ce dernier. D'après ils exerçaient assez d'influence sur les ateliers pour avoir pu les retenir dam le devoir; ils auraient donc pu, en stipulant l'affranchissement des ~~M, se servir de ces mêmes auxiliaires cette utile pour continuer influence.
Leur
1
dans ia maréchaussée incorporation en faisait nécessairement des agens de l'autorité à l'éEn outre, gard des ateliers. la révolte des noirs dans la province du Nord, les désastres suiqui s'en étaient vis, auraient dû faire comprendre à ceux qui dirigeaient 1 armée des hommes de conteur, qu'il serait impossible de longtemps d'ajourner, encore, ~ra~MMW~t< gé~T~ des esclaves, et que toute idée d'affranchissement graduel devenait dès lors une de ces impossibilités que les circonstances proclament impérieusement. Mais, consentit' à la des <MM~ sur une déportation plage éloignée, ou ils devaient défricher la terre pour vivre, combattre les Indiens les séparer pour de leurs s y maintenir; de leurs enfans, femmes, de tous lF,urs parens; les arracher d'un leur patrie; les livrer, pays devenu enfin, à la merci de leurs oppresseurs de pourchargés voir à tous leurs ce fut besoins, une grande faute un vrai crime politique, dont rhistuirc ne peut la-
1. 1
Il'
ri
1
~C8
KTUDËS
la mémoire
ver
Quant l'estime
SUH
L'HtSTOHŒ
de Bauvais,
b'HAtTt.
de
à Bauvais, hommo de tous les partis dans
ces
homme vertueux par tempérament, coutume, selon l'expression de Roume,
stater
a su conserver
luttes
na i res
par de s'étonner, la déportation
de Pinchinat.
Lambert, de bien qui
révolution-
par principes et on aurait lieu
de son avis favorable à après un tel éloge, des ~MMtM, si l'histoire n'avait pas à confaits de sa conduite politique, qui prouvent.
d'autres
nuisait à la misquo son caractère, par trop scrupuleux, sion qui lui était dévolue dans la révolution entreprise En euet, on l'a vu toujours soumis aux par sa classe. sacrifier à un formes, des devoirs importans souvent
à un
chef
outré respect pour que les circonstances
révolutionnaire.
la légalité, imposent conclusion
La seule
de Bauvais dans l'affaire qu'on puisse tirer de la conduite des suisses, c'est qu'il crut devoir tout sacrifier, en cette au désir de maintenir la paix qu'on venait circonstance, de faire
à Damions.
persister concordat
dans
fallait
leur
du 23
l'assemblée
Voyant demande octobre
nationale
donner
une
leur
cause
concilier a ses yeux,
de
les blancs
du Port-au-Prince
d'éloigner étant déféré
France,
hommes, à la sanction
Bauvais
du désir des preuve avec celle des colons.
l'autorité
ses motifs personnelles, ceux qui déterminèrent <t~<?, en présence tévututionnam'dc
d'une Bi~u'i
ne peuvent son collègue situation
cru qu'il de anranchis, Car,
pour lui, tout. Il lui a
de cette
de-
armée
par ses qualités avoir été antres que
qui
ctdcDaguin,
de
aura
de la métropole était semblé fallait sans cesse se courber toujours qu'il vant elle ou devant ses agens à Saint-Domingue. A l'égard de Lambert, second général de 1791, homme non moins respectable
le
ces
faiblesse ~tla fougue exigeait pour
intimider
1
t~I
J
les
colons
CHAPfTREVHt.
du
Port-au-Prince.
Lambert, d'un dégoûté fait, se laisse entrainer, classe les
des affranchis,
colons
livrèrent
lors de la scène qu'à
sa
mort,
partis Peut-on
Voyez
ensuite
comment
rôie
il n'était pour lequel pas comme d'autres hommes de la à se soumettre aux Anglais auxquels cette ville en 1794, dès s'effaçant
politique pour conserver toujours, jusl'estime des honnêtes gens de tous les
dire, de Bauvais ont été mus par
généraux l'affaire des suisses
et de Lambert, des prc~
ces
que
couleur,
deux dans
? Après les colons si perfides, toujours Sonthonax et Toussaint Louverture sont venus soutenir cette thèse, de ia supériorité indigne de leur esprit. Mais la postérité ne les croira pas; car si la majorité des suisses était composée de noirs, il y avait parmi eux des WM~r~. Lambert, nègre libre, ne pouvait sacrifier les uns comme tnuld!res; Bauvais, mulâtre libre, ne pouvait sacrifier les autres comme ~otr<. Examinons
maintenant
ce patriote chinat, édairé la vénération de son pays. Cinq années après Sonthonax revint à commission il !ança
une
ce qui est personnel à Pinqui a mérité à tant de titres
la déportation
t des
suisses,
lorsque chef de la
comme Saint-Domingue civile dont Julien faisait Raymond en date du 23 frimaire proclamation
i
partie, an V
(13 décembre contre 1796), les hommes de couleur du «ccasionnés fructidor
aux
Pinchinat et tous Rigaud Sud, à propos des troubles au mois de par sa délégation.
Cayes p.n IV (août et septembre
1796).
Dans
cet acte,
Lambert cet mort an Port-au-Princo, sous )e règne de D<MMHne<. Noua .Jt.s connu cet homme vcncrahtc que les blancs eux-mêmes ava.cnt toujour<< ''espèce.
}
~70
KUJUKS
accusa
Sonthonax
SUK
Pinchinat
de la dépor-
principalement il le fit en ces termes
des SMM.~s
tation
D'HAtTt.
!HSTOmE
« Ce Pinchinat
qui, en 1791. a sacrifié des factieux du Port-au-Prince,
» à la rage » leur déportation
à la baie
» leur ~d~t~ aux hon~nes » avaient versé pour leurs Mais
en
Rigaud,
France,
publiant an V (5 août
dor cette
diatribe
« Que
droits.
rougisse
» front
en stipulant
pour prix de et du sang qu'ils
Pinchinat
en
nous
cents noirs
»
de
mémoire
1.797), que par ce passage
Sonthonax
date
avons
de honte,
du
parti pour 18 thermi-
déjà
cité,
non,
réfuta
si toutefois
d'accuser Pinchinat encore, noirs à la rage des factieux ne les a pas sacn~. Pinchinat
peut rougir » sacrifié trois cents » au-Prince
de couleur,
1 absence
son
Honduras,
trois
son
d'avoir du Porta pu été si sou-
» être trompé par ces factieux (eh nous l'avons » vent!) une plus grande ~tro~en< qu'il en résulterait » somme de bonheur et pour tous les citoyens en général, » pour ces noirs en particulier; on devait leur procurer » tous les moyens possibles pour couler des jours paisibles et heureux. jP~cAtMO< et nous tous en étions si convain» eus, que nous envoyâmes avec eux quatre de nos fré» res pour être les témoins C'est donc de leur bonheur. » contre s'éces factieux devrait seuls que Sonthonax » lever; mais non, ce sont aujourd'hui ses bons amis; » il est leur plus zélé partisan et leur plus chère idole. » Mais, tous » un
voici
un dilemme
ses
auquel
de répondre partisans scélérat en 1791, ou il ne
» Sonthonax » 1793,
est un
ce même
grand Pinchmat
et je défie Sonthonax ou Pinchinat était l'était
pas. S'il l'était, en scélérat d'avoir nommé, <ic non-seulement nombre
t
[!j
CHAPtTREVH!.
~j
i
» la commission
intermédiaire. non-seulement procu» reur îrénéral au conseil du Port.au.Prinep, supérieur » maib encore son délégué. son représen~nt. S'il ne » l'était pas, Sonthonax est un grand scélérat d'accuser » aujourd'hui Pinchinat d'un crime dont il n'est pas » coupable donc Sonthonax est un grand scélérat. » Selon
1 1
1
ce sont là de mauvaises c'est de la raisons déclamation et rien de plus. Sonthonax et ses collègues, envoyés en 1792 pour faire exécuter le décret du 4 avril de cette année, enfin tous les hommes de qui admettait couleur libres aux mêmes droits politiques que les blancs, et trouvant ceux de l'Ouest et du Sud en armes, en possession d'une réelle et de la confiance puissance des nous,
préeédens commissaires civils, alors que les colons voulaient livrer à la et que Saint-Domingue Grande-Bretagne les contre.révolutionnaires entravaient la marche de la révolution Sonthonax française. et ses collègues ne pouvaient se dispenser de s'appuyer sur les hommes de couleur pour maintenir la colonie dans la fidélité à la France, et d'employer les principaux d'entre eux, les plus dans les positions influens, de t'administrasupérieures tion civile et de la guerre de là la nomination de Pinchinât a la commission intermédiaire et aux autres emplois, do Bauvais comme générai do l'armée. déjà reconnu La déptorabte anaire des ~Mt.Me~ ne pouvait être un empenhemont. Mais Rigaud dire autre chose il devait pouvait seulement avouer le tort, la faute commise alors politique par ceux des hommes de couleur a la qui consentirent <!<'portntion de ces infor:unés, en vue seule de la paix couctuc de honnc fui a Damions. Lus Hunes avant été
¡ r
.j
~7~
ÉTUDES
SUR
L'HISTOIRE
D'HAtT!.
dans que les chefs de l'armée qui donnèrent il fallait avouer cette faiblesse, le piège, ce crime car la des <MM~, dise, est un crime déportation quoi qu'on condamne, que la conscience qui révolte également adroits
phjs
et le cœur
l'esprit
humain.
C'est
la
raison
d'Etat
qui
ces chefs de prendre cette mesure, persuada après qu'ils eurent en réglé le sort (tes suisses. Ils se condamnèrent sorte eux-mêmes quelque quelques mois après, en faisant garantir Fo~'OMC/MMe~te~ de cent noirs dans la paroisse de la Croix-des-Bouquets, dans celle de l'Arcahaie, la gendarmerie donc, ils devaient
et de quarante-quatre pour servir pendant
dans
eurent
1 heureuse
court.
Sinon,
guerre mencer
d~Daguin la lutte
En
octobre
maintenir
il fallait
la même au
initiative,
dire
de
nouveau
Fc~oMr~,
battez
dans
1791,
l'enceinte
autres cinq ana
ils pouvaient mesure dont ils
de Hanus pousser la générale
du Port-au-Prince,
de Juméle cri
de
recomalors
Si, quelques jours plus que toute l'armée y était présente. ils l'ont soutenue tard, do beaumalgré l'éloignement d'aller au sein de leurs eux, trop pressés ce ~p d'entre ou cinq jours fah Ules, que n'eussent-ils pas fait quatre du traité de paix? après la signature ne pouvait-il Ensuite, Sonthonax Rigaud ~d8 réfuter aveux faits devant la commission des copar ses propres dans
les Débats
avec
les colons
qui accusèrent Polvérel et lui? En effet, dans la séance du 19 pluviôse an III (7 février 1795), qu'a dit Sonthonax, à propos des dix-huit suisses qui avaient survécu à l'égorgement comlonies,
mis dans
la rade
qui moissonnèrent
du Mule, les autres?
rapport <!c Honme, page 46.
et aux
à la misère maladies, Transcrivons ici les propres
t<791]
CHAPITRE
–t~-ift
-1-
paroles volume
m
VtH.
~1 .1
1
de Sonthonax.
On
lit à la page 3i4
du
des Débats
« J'observe
sur
encore,
» que les nègres )) été envoyés à
ce qu'a ~MtMM étaient trois la
dit
premier
Thomas
cents,
Millet, ont lorsqu'ils
baie
des Mosquitos, et que dans la du Môle, il y en a eu soixante de décollés; que, la rade du il s'est mis parmi Cap, eux une ma-
»rade » dans » ladie
qu'on
M avoir
communiquée;
accuse
des
» cents
gens
malintentionnés ces malheureux,
de leur
que en moins
de trois
qu'ils étaient', d'un an, ont été ré» duits à dix-huit, qui sont ceux qui ont été mis a bord du ils eussent jMpt~r péri jusqu'au ils auraient dernier, ? expié, par ia mort du dernier d'entre eux, le tort d'avoir » soutenu la réclamation des droits des hommes de cou» leur, si notre AtWMttM~ ne tes avait à bord pas envoyés » du vaisseau le ~er, leur donnant fo~'o~t~et en w~<, leur ordonnant en même et au temps » contre-amiral de leur faire faire te service en Cambis, )) qualité de matelots. ~o~ tfMor<?OMM~~M< » ~r~ coMpo~M MOM w MM~M /roMc~. pot~ alors les tMcorpor~Sawt-Do<roM~ » MtM~MC, parce ~M'OM aMrOt< dt< que noua VOM~OM MM/~ » la révolte ou encourager la f~o~ esclaves. C'est » pour cela que nous les mimes à bord du vaisseau de »l'amiral Cambis sa proclamation en fait foi. Peut~rc sont-ils morts ~M; je ne sais ce qu'ils sont de» venus ils ont p~M~~ fM~~ocr~ ~r matelots, peut-être
paHes
ordres
de ceux qui étaient
a bord\
»
C)«,~n. un dea colons accusateurs, habita du Port-au-Prince, afnrm. que les ~MMM< déport n'étaient qu'au nombre de deux cent trente. Voyez lex Débata, tome t' page 3 H. Il reatait effectivement vingt-neuf ~MM dans la rade du uu Cap. Voici TOtC) UOC une T T. il
~ap.
1 <
2~
ÉTUDES <T
')'
Voilà
SUR
L'HISTOIRE
rt
D'HAtT!. a
ce que firent Sonthonax et Polvérel, commissaires civils exerçant le pouvoir dictatorial dans sa plénitude. Ces commissaires eu assez d'autorité qui avaient et de puissance pour déporter Blanchelande, Desparbès, Cambefort et beaucoup -le colons dissous qui avaient l'assemblée coloniale et j'autres n'acorps populaires, vaient-ils et d'autorité pas assez de puissance pour sauver ces suisses, en les plaçant à côté des homm~ de couleur formaient
les compagnies franches? Et pourquoi ce de leur part envers les colons abattus, ménagement alors tout faire? Pourquoi qu'ils pouvaient cette crainte d'~rc qui
accusés rager
des noirs, de vouloir souffler, cMco~. par ces tyrans la révolte des esclaves ? Avant eux, Roume n'avait-il
maintenu secondé, p~ approuvé, cent quarante-quatre noirs dans haie et de la Croix-des-Bouquets, vaient
fait exactement
demment,
Sonthonax
i'ranebissement
de
les paroisses de l'Arcade ces noirs qui n'aque ce que firent les suisses ? Eviet Polvérel ne prirent cette dé-
termination
que par des co?m~ra<to~ politiques, par la raison d'Etat, souvent cause des crimes les plus affreux. Ce fut la même raison, les mêmes considérations q'ti déterminèrent les chefs des hommes de couleur. Dès lors, en 1796, Sonthonax r~inat sa participation
était-il
autorisé
à la déportation
à reprocher à Pindes suisses, à faire
lettre nroove « A borddu Jupiter, le <7 mai t793 J'ai l'honneur » de compte au citoyen général commandant les forces navalesdes îtes » sou vent (Cambis) que, conformément à son ordre, j'ai reconnu l'état des ~res suisses détenus à bord du bateau le Coureur. Sur le nombrede » vingt-neuf, j'en ai trouvé dix-neufbien portans et dix qu'il est indispensable M de soumettre à un traitement suivi, étant tous <c~r6u~ue<. Nomsdes mala» des, etc., etc., <MMn~ff;<.Bien portans, etc., etc., dix-huit ~re< et un » tMMM<r<. (Signé) Letondu, chirurgien-major. H Les $UMfMembarqués sur le Jupiter suivirent ta flotte aux Etats-Unis, après l'affaire de Galbaud, en juin suivant; s'ils ne furent pas tués à bord, ils auront été peut être vendua par les colons qui s'y trouvaient.
t r
[1794] [i79i]
CliAPITRE CHAPITRE
VIII.VtH.
gyg 275 r
peser sur lui seul cette immense de cette affaire une ~to~cot~.?
I
but
n'a
été
que de
me
rendre
odieux
aux
par cette proclamation publiée et répandue dans les parties de it Saint-Domingue. Cependant, » a beau faire, ses efforts seront inutiles. Les noirs, tes suppose » quoiqu'on le sont néanmoins peu éclairés, » assez pour reconnattre leurs vrais amis. leurs vais MO~, » toutes
1 j
responsabilité, à tirer Il n'appartenait
si souvent qu'à Sonthonax, de commettre inconséquent, une telle injustice. Nous venons de citer ce que dit Rigaud pour la défense de Pinchinat. Rigaud avait assisté à la délibération du comité secret tenu à cette il semble occasion; donc qu'il a connu le vote émis par l'opinion, il Pinchinat; semblerait même convenir que lui aussi, il consentit à cette mesure, tandis qu'H ne parle ainsi qu'en prenant ~défense de tous les hommes de couleur; car son Mémoire n'a été publié que dans le but de réfuter les calomnies dont ils étaient de la part de Sonthonax l'objet et de ses agens. le publia, Lorsqu'il Pinchinat, envoyé en France, avait été fait prisonnier par les Anglais. A son arrivée en France, il eut connaissance de la proclamotion de Sontbonax où ce dernier l'avait accusé. tt publia un écrit où il se défend lui-même de cette imputation. Il y convient que ce fut un acte liberticide, un crime, une atrocité, en disant qu'il n'en fut pas f<ïM<e«r. ït termina ce plaidoyer par ce qui suit « Ceux qui ne connaissent pas bien Sonthonax sima gineront se propose peut-ctrc qu'il de ~aire valoir » contre moi un tel chef d'accusation. Point du tout » son intention est bien de me noircir et de me dinamer » en France des amis de la liberté; auprès mais son » principal
V
1 1 1
1
~76
ETUDES
SUR
L'HtSTOmE
D'HAtTI.
» défenseurs; et quoique Sonthonax ne néglige rien » pour exclusivement la gloire d'avoir s'approprier fondé » la liberté dans les Antilles, les blancs, les noirs et les » hommes de couleur savent parfaitement que j'ai con» tribué plus que lui (et c'est là mon vrai crime) aux » opérations sublimes à Saintqui ont fait proclamer » Domingue la déclaration des droits de l'homme. La » preuve de cette dernière » moignages d'attachement » donnés, dans la confiance
vérité
se trouve
dans
les té-
~Mc les noirs ~'OM< toujours de toutes que les républicains
» les couleurs
à qui sont actuellement Saint-Domingue, » m'ont accordée et m'accordent encore. » Nous le disons à regret à Pinchinat, mais par rapport nous disons que s'il s'est défendu suffisamment de n'avoir de l'embarquement pas été l'auteur des suisses, c'est-àdire qui
que ce ne la proposa,
fut
pas lui néanmoins
qui imagina il ne nous
cette
mesure,
semble
pas à son consentement
se
quant à son avis personnel, au comité secret pour effectuer cette déportation, ainsi que firent Bauvais et Lambert. Nul doute ne reste à l'histoire que ce sont les blancs du Port-au-Prince qui la proposèrent, la populace inqui ameutèrent pour fluer sur les hommes de couleur, cette qui firent décider
justifier donné
fatale
en comité question il n'est pas moins prouvé et Pinchinat vais, Lambert sentir,
uniquement ne tardèrent
Ils
ble condescendance, la preuve en leur fluence tiers
que
d'esclaves,
ces
secret
et par assis et levé; mais Bauque les chefs de l'armée, eurent ta faiblesse d y conla paix. par le désir de maintenir de cette regrettapas u se repentir et le rapport de Roume en donne faveur.
mêmes dans
les
C'est chefs deux
ce
qui conservèrent provinces
l'inexplique sur les atede
l'Ouest
et
1
t~~I -1
du
J
Sud.
CHAPITRE _1
De
leur
côté,
très-grande majorité à la déportation des à eux contre
des
les
VIII.
esclaves,
~t~.
avait
n'hésitèrent
parce à balancer libres
convaincus
affranchis
les blancs,
il n'y avait pas et mulâtres nègres
~yy
été
point à s'unir ces deux classes
qu'entre leur préférence
était
dictée
son,
que !a contraire
autant
pour les par la rai-
que par le sentiment qui les rapprochait naturellement des hommes de leurs rangs. L'abbé qui sortaient Maury avait fort bien prévu cette union des opprimés contre les oppresseurs. C'est ainsi dans le même que, on voyait temps, dans les rangs des noirs du insurgés Nord, tous les nègres et mulâtres libres des paroisses de l'intérieur concourir avec eux a cette révolution. en terminant Remarquons, ce long examen de l'affaire des ~tMM. que ce n'est pas la première fois que les en agirent Européens ainsi. En
euet.
les fastes
de
l'histoire
de
Saint-Domingue nous apprennent les blancs espagnols qu'en 1533, emles mêmes ployèrent manœuvres des Indiens auprès campé, dans la montagne de Bahoruco, sous les ordres du cacique Henri. On se rappelle avons dit que nous des que esclaves nègres s'étaient des réfugiés auprès aborigènes qui eux-mêmes avaient fui la tyrannie de leurs oppresseurs. forcés de traiter Ceux-ci, avec les Indiens, exigèrent livrassent qu'ils ces infortunés pour être replacés dans l'esclavage, et les Indiens y consentirent. L'égoïsme ces insulaires! politique persuada On trouve malheureusement ce triste sentiment dans !e cœur de tous les hommes, éclairés ou ignorans l'histoire des nations générale offre plus d'un exemple de ce genre. Ne vit-on pas ensuite, à une époque de rapprochée la révolution de en 1784, les nègres Saint-Domingue,
1 1 1 j ¡ i 1 1 1
ÉTUDES
278 rn
esclaves
·
SUR
'1
réfugiés
dans
D'HAUT!.
L'HISTOIRE
_1.
même
cette
de
montagne en
Bahotraitant
ruco,
le Doco,
Bellecombe,
le gouverneur général tous les nouveaux désormais
qu'ils appelèrent de leur affranchissement de
livrer
promettre,
avec
Avant eux, les joindre? gitifs qui viendraient les nègres même motif, fugitifs de la Jamaïque avaient hollandaise pris de semblables Guyane tions,
exécutées
ûdèlement dans
Enfin,
la déportation noirs surgés
de leur
de fu-
et par le et de la conven-
part.
de Saint-Domingue, peu après on vit aussi les c~e/< des indes ~M~, civils Roume, aux commissaires proposer le Nord
dans l'esclavage de f aire rentrer et Saint-Léger, de la concession la masse de cette armée, moyennant d'entre eux; en faveur des principaux l'affranchissement dont Toussaint Louverture, à cette époque, et certes, dont les talens poétait déjà remarquable, l'intelligence Toussaint se développer, n'avaient pu encore litiques de se ranger tout commode trouvait parmi Louverture du sort do leurs ces privilégiés trafiquer qui voulaient n'avait coloniale Et si l'assemblée pas mis semblables. dans ses procédés, et de méchanceté autant d'orgueil de le rétablissement on eût vu ces chefs noirs faciliter aurait Cette conduite des ateliers. servile la condition dans ses dissensions Louverture, Toussaint dû empêcher la classe des mulâtres à toute d'étendre avec Rigaud, à Pinchinat adressait seul le reproche que Sonthonax lui mais la ligne politique qu'il suivait en 1799 semblait
Mirbeck
cette
conseiller
Passons départ Le
des traité
injuste
apostrophe. aux
maintenant
événemens
qui
suivirent
le
recevoir
sa
<M<MM. do paix
du
23
octobre
devait
V!
CIIAPITRE
[i79i]
~79 1
1
dernière
un mois après sa date. exécution délibération de la commune du Port-au-Prince vait
ses députés à l'assemblée rappeler l'Ouest dans la même ville, siégeant coloniale
de provinciale et à l'assemblée
au Cap, afin de réorganiser ces assiégeant et l'admission des affranchis. par le concours
semblées Pour
par une qui de-
faciliter
cette
on avait
délibération,
divisé
la ville
en
sections. Le 21 novembre, trois des sections quatre votèrent et adoptèrent le traité; presque unanimement mais la quatrième, où dominaient les petits blancs et
la troupe de Praloto, un sursis. proposa cet ajournement, par Leremboure, suggéré et les autres était évidemment meneurs, nouvelle tembre, missaires le 28
civils
novembre.
dubitablement
eiïectivement,
qui,
Dans
leur
annulé
autorités, des jorité du traité.
avait blancs citoyens les meneurs voulurent
leur
Ils
avait
subi
pour Sud.
une
confiant
de
cette
de Praloto, nommé
le
les cou-
par l'empresà retourner
dans
le
rétablis-
la veille depuis de couleur du
tirent les blancs nattre pensée, canon nier de la compagnie d'eux, de l'armée de couleur, et un noir, tambour
Scapin.
Cet
homme
libre,
¡
maintien
perfide entre l'un
rixe
j
la ma-
brusquer l'armée de
d'affranchis
était parti la paix. Rigaud hommes les Cayes, avec plusieurs
Dans une
pour encore
remarqué que notable diminution,
beaucoup que mirent sein de leurs familles,
sement
voté
1
nouvelles
comme
Mais,
avaient
sement au
lieu.
ces
par
<
par la 24 sep-
au Cap serait in-
débarquèrent le traité espoir,
improuvé comme cela eut
événemens.
Caradeux
au Cap, du décret du de la prochaine arrivée des cnrn-
déjà parvenue et par l'attente
l',
de
Le motif
dicté
1
aftram'h!,
payait
1
~S~
dans
ËTUDHS
la rue
SUR
L'HtSTOtRE
D'HAÏTI.
et fut
il réprovoqué par le canonnier sista, et des soldats de la maréchaussée se trouvèrent à l'arrêter et le conduire portée pour à la municipalité. toute la Là de Praloto vint bientôt compagnie demander fût jugé prMa~e~, impérieusement qu'il à l'instant même. Avertis de l'arrestation de Scapin les chefs de l'armée à la envoyèrent demunicipalité mander fussent que des informations et qu'il prises, fut jugé après en alléguant l'enquête était un qu'il homme mais la municipalité libre; laissa emmener à un réverbère Scapin, que les blancs pendirent du voisinage de l'hôtel de ville. Cette hommes
infâme
exécution
de couleur.
Un
soulève blanc
nommé
des
l'indignation Cadeau,
de
la
de Praloto, ose venir sur la place d'armes les Valmé. mulâtre de l'Arcahaie, du poste établi sur cette place, l'abat d'un il n'est que coup de fusil; et Bauvais a la générosité blessé, de le faire porter à militaire. l'hôpital En apprenant cette juste repfésaille, Praloto fait battre compagnie insulter.
la générale. et toute la garde nationale blanche prend les armes, étant déjà préparée au combat par Caradeux Ce sinistre qui la commandait. met également anpel sous les armes les bataillons d'Artois et de Normandie, et l'artillerie renfermés dans les casernes, et la royale des hommes de couleur. Des offfciers troupe de ces viennent de Bauvais, corps comme auprès médiateurs, tandis
que la municipalité à la garde nationale, joindre à ~~M<tcc celui qui avait
ces troupes de se requiert et somme Bauvais de livrer
Cadeau. Elle n'avait frappé pas voulu soumettre aux formes de Scapin protectrices la loi, elle veut exiger que Valmé lui soit remis! C'était
f" [~79i]
VH!. n_- CHAPtTRE une affaire préparée
évidemment ture
des concordats.
de marcher
pour
arriver
à la rupelle ordonne
Sur le refus
contre
de Bauvais, de l'armée général
le quartier
de cou-
leur. Praloto
débouche
une nombreuse
aussitôt
artillerie.
sur
la place
d'armes
avec
L'artillerie
de sa caroyale, serne, dirige deux pièces de canon contre le palais, tandis que les corps d'infanterie viennent la place occuper et que la garde nationale, d'armes, conduite par Caraveut deux, contourner le palais. De là, Pétion .r~ deux pièces de camdirige le ieu pagne prises à Pernier, et arrête tous les assaiiians que l'infanterie foudroie de coups de fusil. Des chasseurs du de Jacmel quartier neutralisent le feu de l'artillerie royale. Tandis la troupe de Caradeux, que Doyon contient les sous les ordres compagnies de Lambert descendent du Belair, pour prendre en flanc les assaillans du palais. Mais un détachement de la garde nationale sous les ordres de Taillefer les attaque elles font par derrière; volte-face contre Taii~efer et elles enlèvent qui est tué, une pièce à Pratoto. La est néanmoins troupe de Lambert forcée de reprendre son poste du Belair où elle se maintient. Les
munitions de
n'ayant
plus pavés de la cour position protégé donner
de
Bauvais
projectiles, du palais.
étant est
épuisées, Pétion, forcé de se servir des
Bauvais
abandonne
cette
et se replie sur Je chemin de ia Charbonnière, dans sa retraite par Doyon. Il est obligé d'abanles canons de Pétion, les avoir fait enaprès
c!ouer. Lambert
abandonne
aussi
le Belair,
on mettant
le feu
~M
SUR
ÉTUI)ES
au corps poste
de
qu'au
L'tHSTOHŒ
D'tiAiT!.
mais
garde
qu'il
occupait;
jour,
pour
rejoindre
des-Bouquets. L'incendie
du corps à aucune autre
de garde
il ne quitte ce Bauvais à la Croix-
isole,
qui
ne se commu-
l'idée à peut-être de Praloto, de tous les mauvais composée sujets de la populace de mettre le feu, à dix heures blanche, nique !a troupe du
maison,
fournit
à plusieurs maisons du quartier du commerce celles des négocians de Bordeaux) et à (principalement du Morne-à-Tuf quelques maisons qui en est fort éloigné. Ces brigands, tous blancs, et dévalisent les habipillent matin,
tans de toutes Les
la municipalité de se réfugier
constitués,
corps
sont
provinciale, des troupes °
couleurs.
forcés
et l' dans
assemblée
les casernes
La population blanche se trouve régulières. de sa perGdie. Uets de la ville, punie Vingt-sept le quartier le plus commerçant, deviennent la proie
ainsi dans
des flammes. Dans nent tous
rencontrent de
ces
confusion,
Elles
ne se borles pilleurs ils assassinent habitais
étaient
vain
voudrait-on
étaient
troupe
d'assassins
tente
(M*"
de son sein
Prince
t'hab,
les rues.
de couleur
L'infâme
Beaulieu) il la tue
on noires
Larousse
enceinte
de
voit huit
et blesse sa mère. coup de fusil, à leur fenêtre le monstre pénètre dans arraouvre le ventre de M'"° Beaulieu,
l'appartement, che l'enfant En
dans
femmes
d'un
mois;
1 )¡ i t
horrible
le biendes pas à prendre les hommes, toutes les femmes
qu'ils l'une
J
cette
dominés était
3, paj;<* <5t).
et le jette dans les Hammes dire que les blancs du Port-aude Praloto. Cette par lu troupe sans cesse poussée aux crimes les
[<79ij
1
<.HAPtTRE\H).
1
plus affreux,
par
les planteurs,
par
Caradeux
le c~M~.
par Le:emboure ville s'entendaient
de cette tigre. Les corps constitués avec ceux du Cap. La des conrupture cordats, du 21 novembre, par affaire n'était que le résultat de l'arrêté de l'assemblée coloniale du 5, de son adresse du 7, de la proclamation de Blanchelande du 13, ces deux autorités refusant de ratifier ces traités de paix. ordonnant aux hommes de couleur de désarmer, de se dissoudre
et de
tout
attendre
Et ces actes &ot<cMr<. niales n'étaient que le fides des colons résidans semblée
nationale
de la
eux-mêmes résultat
des des
leurs pères et autorités colo-
machinations
à Paris, qui avaient et le roi a rendre le décret
perl'as-
porté du ~4 sep-
tembre. Après de tels actes, alors que les colons du Port-auPrince et tous ceux de attendaient les Saint-Domingue commissaires avec des troupes civils, de faire chargées exécuter le décret de la métropole, les concordats pouvaient-ils être maintenus? Oui, si les colons étaient animés de sentimens de justtce. si leurs passions ne tes rendaient pas imprévoyans. uu point de tout sacrifier à leur haine séculaire pour tous les hommes de la race noire. Mais nous avons vu qu'ils étaient de tels sentimens, incapables que leur présomption fortifiée de l'appui orgueiHeuse, de la France, les aveuglait. Le régime colonial étant basé sur l'infé. riorité de la race noire, sur son avilissement perpétuel, et la métropole lesoutenant de ses actes buuverains et d.: sa puissance, les colons ne pouvaient agir que de cette manière.
Le eux
décret
du
8 mars
et leurs propriétés, placés, ciale de la nation française?
1790 sous
ne les avait-il
la sauvegarde N'avnit.it pas déclaré
pas spé«t
~84
ÉTUDES
minel des
envers
de
criminels criminels fureurs,
D'HAÏTI.
travaillerait à exciter quiconque contre eux? Eh bien 1 au point de vue cr.)é en faveur des colons, les hommes
légal de l'Ouest
couleur
L'HISTOIRE
la nation,
soutèvemens
de ce droit
SUR
et du
Sud
n'étaient-ils
pas aussi aussi soulevés;
qu'Ogé et Chavanne, pour s'être que les nègres esclaves du Nord qui, dans incendiaient les propriétés et immolaient
leurs les
propriétaires? Concluons
donc
de Saint-Domingue que les désastres étaient et que la ruine inévitables, de cette colonie était en partie de la métropole l'ouvrage qui, par ses actes, les diuérentes classes d'hommes poussait à une extermination générale.
"n.
-0'
CMAPtTREIX.
Dispositions pacifiques des insnrgés du Nord. Arrivée des comm.ss.,re. civils Roume,Mirbecket Saint-Léger. Objet de leur ~Jf~~ duite de l'assemblée colonible. le le Nord, dans l'oneet et dito!'le Sud.
Un
mois
était à peine des habitations du Nord,
)
après le grand incendie quand les esclaves insurgés proà posèrent Blanchelande de faire la paix avec lui, comme du roi; représentant mais les conditions qu'ils posèrent étaient telles, que le gouverneur ne pouvait général les accepter. Cet empressement mis par eux à obtenir une solution semble pacifique encore une fois. indiquer, et les autres que Blanchelande du gouvernement agens ont été réciïcment les promoteurs de cette terrible insurrection. Les esclaves auront pensé que. conformément à leurs promesses, ces agens de l'autorité royale seraient alors ~sez leur faire accorder puissans pour les avanêtre le prix de l'exécution tages qui devaient du plan qu'ils s'étaient afin d'arriver formé, au rétablissement de l'ancien régime à savoir, ~o~M~~desprinchefs de cipaux l'insurrection, Mouton de la peine du fouet, et ;M~ par semaine pour se livrer à teurs travaux. propres Voici
en
quels
termes
écoulé,
ils proposaient
ia paix
~8(;
ETUDES
SLK
L'HISTOIRE
D'HAtTt.
Monsieur, Nous
n'avons
nous
jamais prétendu devons au représentant
écarter
du
devoir
et
du
respect la à que personne du roi, ni même tout ce qui dépend de Sa Majesté; nous en <M?(~s dM preuves par </<'rrr.s ~M.s; mais vous, t'M/t générât, /M)~~e descendez vers ou bien nous voyez cette terre que nous avons arrosée de notre sueur, de notre sang; ces édifices et ce dans plutôt que nous avons élevés, nous
d'une
l'espoir Le roi,
juste'rccM~pe~ ont gémt l'univers,
nous
auraient
qui
L'avons-nous sur
notre
dû
nous
servir
ainsi
Pour
vous cruels
aussi notre
âme, soit Mows,
voilà
notre
devise
jusqu'à
dt~
que
à des Non,
voulez, allions
que nous il est trop <a~. Dieu, qui il ne nous abandonnera brebis,
guide; Vaincre OM mourir.
respectable général, que nous ne sommes pas le croire, nous désirons, du meilleur do pouvez faire la paix; mais aux clauses et conditions que tous les (~ la p/a~~ ou des mornes, se retireront par devers MM dam;
et p<t?' conséquent qu'ils emportent cette chère liberté,
w<~
abandonner leur
or
et
sans
et croyez voie.
effusion
de sang alors en coûte beaucoup
qu'il
tous
nos
à nos
le leurs
objet si précieux. nous soutiendrons
notre profession de foi, que générât, la dernière de notre sang. Il ne nous manque goutte et de canons ainsi la wo~t au la liberté. Dieu veuille
poudre faire obtenir plis, cette
prêts à tout, me trompe c'étaient des
Dieu, pères, après fruit de nos travaux; et vous
/<'M?'s /b!s, sans c?~ excepter un seul; Cap, ~t;MMc; nous ne courons qu'après Voilà,
étions
prouver, que vous
se retirer
~Mr
nous
généra!? les chaînes que
de
des monstres du tyrans, indignes brave général, que nous ressemblions nous jeter dans la gueule du loup? est notre combat l'innocent, pour jamais;
sort,
mon
obtenue, et ont brisé
et nous, humbles victimes, a6a~o~Mcr nos ?tM~~rca;
portions; ?<c t'M~e~ p< ceux
de
vœux
cœurs
point de r'ous la
seront pour
accomavoir
pris
do la en vous assurant je finis, que tout te contenu vous. Ce resest aussi sincère présente que si nous étions par devant n'allez et que nous jurons de maintenir, pect que nous vous portons, croire que c'est faiblesse, en ce que nous n'aurons pas vous tromper, bêtas
Mais,
jamais
d'autre
devise
Vaincre
ou mourir pour la M&<*f~. et tres-obéissans serviteurs,
Vos trés-bumbtes Tous
C<n<'
lettre
les généraux d'un
sty!c
et
chefs
incorrect,
qui
composent
qui
ne
notre
porto
armée.
le
nom
CHAPITRE
J
)i79i]
tX.
287 1
d'aucun
des
ou la forme
du pluriel se mêle à celle du singulier, où le nom de Dieu parait trois fois, où le du roi est si clairement respect pour la personne exprimé, ne semble-t-elle de Toussaint Louverpas être l'œuvre ture
initié,
lutionnaires sons
chefs,
ainsi
qu'on
des
agens
d'autant
plus,
coup de respect mettre à même
!'a dit,
aux
projets
du gouvernement?
qu'en
pour
témoignant Blanchelande,
contre-révoNous
le penbeau-
également il aura voulu
le
les promesses dont nous d'accomplir avons parlé plus haut, par même des conl'exagération ditions posées à la conclusion de la paix car, Toussaint a pu penser qu'il fallait paraitre beaucoup exiger, pour obtenir cà que lui et les autres chefs désiprincipaux raient réellement. Cette combinaison n'était certainement
pas au-dessus
esprit
jésuitique
de sa remarquable son intelligence, Il aura cru s'y prêtait admirablement. muni de ces étranges propositions,
que Clanchelande, à convaincre parviendrait nécessité de faire
t'assemblée
des concessions
aux
coloniale
de
la
pour obtenir leur soumission et le retour à la tranquillité, et par eux s'assurer dès lors une grande innuence sur les anc:a coloniales. Mais si ces conjectures ne que nous faisons sont pas dénuées de fondement, ii est du moins certain esclaves,
faible de Blanchelande le mettait que le caractère dessous d'une telle tache il était incapable d'user envers les colons. quelque vigueur Aussi surgés, exhortait
aude
aux propositions des chefs des inrépondit-il du 23 septembre, où il par une proclamation les esclaves à la soumission, en les engageant
à livrer
leurs chef'. C'était bien le seul cette soumission qu'il recommandait. avec la même
fureur.
moyen d'empêcher La guerre continua
ÉTUDES
288
SUR
en
Cependant,
L'HISTOIRE
D'HAÏTI.
ia
nouvelle
apprenant
du
décret
du
24 septembre et la prochaine arrivée des commissaires civils avec des troupes, les insurgés se disposèrent à formuler des propositions leur souplus favorables pour mission. Ce fut surtout les conseils des hommes d'après de couleur l'atteste Aubert, dont
dan3 leurs rangs répandus d'une manière incontestable. nomme
qui! il faisait
le
KMro~r
le récit Outre
le
de Gros mulâtre
des blancs
pfM<MWten sur les causes
avec qui il s'entretint partie, de la révolte des esclaves, il cite Després, autre «armurier du Fort-Dauphin, aide de camp de
présumées mulâtre, » Jean François
» généralissime » des mouvemens
et investi
la confiance
de ce
» accélérer
se donnait, dit-il, bien et qui tout son possible pour les instans de la paix. ? ïl en cite d'autres
encore
après
qui,
vembre,
purent
des
de toute
noirs,
la mort faire
qui faisait
de Jeannot
entendre
leur
arrivée voix
le 1" node la
en faveur
« Ils étaient, et dit-il, remplis d'attentions, pacification. » généralement nous n'avons eu qu'à nous louer parlant, » de la conduite des gens de couleur qui ont toujours » cherché » cheux.
à nous
mettre
Les gens
à l'abri
de couleur
de tout étaient
événement
anectés
fa-
de la loi
» du ?'
mais tous voulaient et leurs obéir, septembre, » démarches ne nous ont laissé aucun doute à cet égard.» Gros ajoute que les abbés Bienvenu, curé de la Marmedonnèrent lade, et de La Haye. curé du Dondon, conseils à Jean François. Nous possédons une adresse à l'assemblée rédigée par l'abbé de La Haye, écrite les hommes de couleur main, pour les noirs. Cette adresse, faite parmi sens,
informait
l'assemblée
coloniale
tout
de bons
coloniale,
entière
de sa
qui se trouvaient de avec beaucoup de la position de ces
tr
CHAPITREIX. ~79i] hf~mïMne <~nr*ct~a nommes ~.n. dans lM les ~M~<. camps des insurgés, les
considérations
influer les
sur
morales
sa détermination faites
propositions
tionner
les
tenir
d'un
dans
toute
commis même ce
concordats
la
a en
Biassou, double'droit
la
le
M~
faute
blée
nous les
dans
peser
c'est
couleur, leur
admission 1" La
bien
les
disent
sommes
grâce et dûment
sur
termine
coloniale
Voici,
juge
les chargés votre tout
de vous sagesse; ce qu'ils
sera
l'époque et entière pleine
de
ou
par
faire
proposer, c'est le ont
de
du
retour
tous
et
qui
savoir des
les
chefs
nom
des
de
François
~~or<
chefs
résultat
obtenir
pu
fixe
au
crimes
désastreuse
ce
vie
couleur,
les
Jean
la
des
d'ob-
les mulâtres
puissance
ror~tee,
propositions
hommes
retrace
de
enfin
sanc-
de la tranquillité
commirent
que
prononcer
L'adresse
la
à afin
Sud,
les blancs,
attribue
toutes
pouvaient
mais
du
document
contre
nommant
de
et
o..
non-seulement
noirs,
le rétablissement
par Jeannot,
scélérat
chefs
l'Ouest
Ce
il
qui
politiques
les
de
colonie.
nègres
et exposait
à accepter,
par
seul coup
les
et
289
lui
doMMa~
des
prison-
a l'asseminsurgés.
de
demande
généraux. combiné des daignez
de l'ordre
!es états-majors,
et
que
Veuillez
considérer dans
de
gens
que
la colonie leurs
libertés
enregistrées.
Garran se trompe en disant que Jean François livra bataille à Jeannot aux environs de Vattière, et que l'ayant fait prisonnier, il le fit mourir. Gros dit le fit arrêter que Jean François le t~ novembre, et le fit fusiller le même jour, ao Dondon où on le conduisit. Le document que nous citons ici, de l'abbé de La Haye, confirme ce fait en ces termes « Jeannot sous les commandait, » généranx Jean et tous Biasson, tes François de la Grande-Rivière camps » Dondon et Quartier-Morin. Sa dernière fnt cette de Vallière expédition » où quatorze blancs forent faits prisonniers; une plus grande quantité perdi» rent la vie dans cette les prisonniers journée forent condoita dans le camp, » huit furent tes six autres attendaient suppliciés, à chaque instant le même » sort le ciel en avait autrement ordonné. Le dimanche ter novembre, joar » destiné pour le dernier arrivèrent tes sacrifice, Jean François généraux et » Biassoa ils avaient été instruits des cruautés et leur premier exercées, soin » fut de dérober à la mort tes infortunés qui existaient ensuite encore, de » sacrifier le monstre qui se faisait un jeu de la vie des hommes il fut par » leur ordre fusitté. »
T.jt.
.J
290
ETUDES SUR L'HtSTO~E
b'HAtTÏ.
2" Amnistie
générale pour tous les nègres. 3° La faculté aux chefs de se retirer où bon leur seinblera, pays étrangers, s'ils se déterminent à y passer. 4° L'entière jouissance des effets qui sont en leurs mains.
dans les
Promettons que si ces conditions sont acceptées, de faire rentrer de suite les esclaves dans le devoir nt de se référer, en ce qui concerne leur sort, à la décision des commissures du roi <<o~ /'am~ peut ~~B éloignée. Nous devons vous porter, au ant pour vous que pour nous, à accorder les chefs de demande que nous prenons la liberté de vous former au nom des généraux qui nous ont chargés de leurs intérêts, et confié ce qu'ils appellent leur dernière résolution. Pour nous, Messieurs, animés du plus pur patriotisme, nous sowmes unis de ccsMT'e< d'intention avec nos frères de ~'OM~s< du Sud le même serment qui les unit aux blancs, nos frères, est déjà prononcé chacun de nous et gravé dans le fond de nos cœurs en caractères par ineffaçables; comme eux, nous défendons vos propriétés et les nôtres; comme eux, nous porterons avec orgueil le nom de Français régénérés, et serons les fermes soutiens d'une constitution trop longtemps inconnue et le pacte que vous avez formé avec nos frères de l'Ouest et du Sud devient tout naturellement le nôtre.
Les
signataires
l'assemblée
par En
temps
cette
assemblée
çois
en envoyait de Gros. de
nègres.
? ce »
~<rc
a
une de
ses
parait
qui
Celui-ci
cite
sanctionnés
me qui en avaient
CeMa? qui en prenant
colonies,
pour
les la tant que
adresse
était
de couleur, avoir
à envoyée Jean Fran-
été F œuvre
paroles
de
suis
institué
le pouvoir
qu'il cause on
le
par
le danger
besoin
le
Nord.
des <~ro~ tM'OM< rcc~M de
armes, je n'ai liberté générale,
par
princi-
ce chef,
à quelle indiquer des esclaves dans
révolte
moi
chimère,
des
pour
la
teM~M combattre
» être »
par une
que cette les hommes
recueillir
attribuer peut « Ce n'est pas »
concordats
coloniale.
même
pale est bon
les
croyaient
jamais
présais
que je que la France qu'i!
y aurait
r
~~1
CHAPITRE
tX.
» à procurer à des hordes incivilisées un droit qui leur » deviendrait infiniment et qui entraînerait dangereux, » indubitablement l'anéantissement de la colonie; que » si les avaient été tous sur leurs habipropriétaires » tations, la révolution n'aurait peut-être pas eu » Heu. Si ce ne sont pas là textuellement les paroles que Jean a François c'en prononcées, doit être le sens et l'on pourrait probablement; douter de la véracité de si Gros, toute ia conduite de ce ~ro~f~ postérieure bavait de même que celle de pas prouvé, Biassou, que ni l'un ni l'autre n'avaient cette élévation d'âme qui eût pu les rendre les bienfaiteurs de la classe des esleurs frères. claves, en outre Car. de leurs dispositions à faire rentrer ces masses sous le joug de l'esleur anrancbissement clavage, moyennant et personnel celui d'un certain nombre d'autres chefs sous leurs ordres, généraux
notamment ont
fait
Toussaint vendre,
des femmes, hommes, qui les transportèrent Vainement voudrait-on, mes,
Louverture
ces
deux
à leur
profit personnel, des des enfans noir8 aux Espagnols soit à Cuba, soit à la Jamaïque. pour les disculper de ces cri-
de leur ignorance arguer elle n'était pas telle qu'ils ne pussent discerner le bien du mal, et savoir que contraindre leurs frères à rentrer dans l'esclavage, ou les vendre pour être transportés sur la terre étranc'étaient gère, des crimes de leur part. à Toussaint Quant dont Louverture. nous aurons occasion d'examiner la conduite politique plus tard, il eut participé à l'affranchissement t personnel demandé pour les chefs, et contribué à remettre le grand nombre dans si les colons avaient l'esclavage, leurs accepté
1~11WILVN.n..
~92
ÉTUDES SUH L'HISTOIRE D'HAtTL
propositions.
Mais,
hâtons-nous
dire
ne trafiqu'il Jean François et
de
comme qua point de ses semblables, L'observation Biassou. ici, que nous faisons au projet c'en est l'occasion, relativement contribua,
la soumission
pour
que il auquel des noirs in-
de la masse
parce
a pour but de prouver dans l'esclavage, que, surgés les idées dans ces premiers temp:} de l'insurrection n'étaient de Toussaint Louverture pas plus généreuses à
de
l'égard Lambert
ses
et de des
déportation novembre
frères,
Pinchinat,
que
reprochons lutionnaires.
Quoi qu'il en soit, l'assemblée coloniale, reille l'intérêt guerre. tembre,
de
de
Bauvais,
souscrivaient le même
à la mois
de
les deux actes que passaient de ces premiers révoa la mémoire
1791
colons
lorsqu'ils C'était dans
~Mt~M.
nous
les
celles
que
se
ces
deux
adresses,
parvenues à ne furent accueillies point par ils auraient dû le faire en une pa-
comme
dans
conjoncture,
leur
propre livré aux
intérêt
et dans
de ce pays horreurs de la général le décret Fiers et hautains, du 24 sepdepuis ils attendaient l'arrivée des commissaires civils
avec les troupes mettre a merci que d'une part dats de l'Ouest
ils espéraient profiter, pour soutous les esclaves tandis Ainsi, insurgés. ils refusaient de sanctionner les concordont
de l'autre ils rejetaient les Sud, faites par les chefs noirs leur mépris pour propositions les mulâtres et les nègres était trop enraciné pour qu'ils autrement. se conduisissent Le
28
et du
novembre,
arrivèrent Saint-Léger d'abord civils, pour
MM. au
Roume,
Cap. l'exécution
de
et de
Mirbeck
Nommés du décret
commissaires du
15
mai
F*
CHAPITRE
[i79i]
IX
293
1
1
qui avait avait été
suivi
celui
quittèrent à l'exécution de donc
leur
février,
départ du 29
de Brest
décret et par un autre août la France venir concourir que pour celui du 24 septembre. Leur mission
ajourné
ils ne
avait
du 1"
de
changé
nature
cette
par
nouvelle
réso-
lution
de la métropole. avec eux, Ayant peu de troupes de rétablir la paix et la tranquillité l'ordre, chargés il leur fallait un désir bien sincère de rempublique, mission plir une telle pour la continuer, puisqu'ils allaient
se trouver
nécessairement
pendance de l'assemblée féré le droit de statuer colonie,
tandis
regards
étonnés
placés
sous
la dé-
coloniale sur
à laquelle était déintérieur de la régime
le
ils étaient que primitivement chargés de notifier à ces despotes des dispositions à se conpropres cilier la classe des hommes de couleur et a se donner une force morale. grande En arrivant, le premier spectacle qui s'offrit à leurs potences
fut
dressées
au
celui Cap,
des où
deux l'on
roues voyait
et des toujours
cinq ex-
de nègres et de mulâtres, posés des cadavres le depuis commencement de l'insurrection. Ils apprirent tous les événemens survenus dans la colonie et dont on n'avait en France avant leur départ. D'un pu avoir connaissance côté, pour
le soulèvement auxiliaires
des
esclaves
beaucoup qui en était
guerre affreuse d'armes des affranchis
dans
d'hommes
le Nord, ayant de couleur, la
de l'autre, la prise dans l'Ouest et dans le Sud, la suivie et les concordats passés en-
guerre qui s'en était tre cette classe d'hommes
résultée;
et les blancs
de ces deux
pro-
vinces. Fatalement missaires
)~-
voués ne
pouvaient
à l'impuissance qu'user
du
de
o.
ces combien, conseils de auprès
1
294
ÉTUDES
l'assemblée
SUR
L'HISTOIRE
D'HAÏTI.
à la modération pour la porter et ils ne négligèrent rien dans ce but;
coloniale,
et à la justice, mais cette position
subordonnée,
qui
était
le fait
du
de la métropole, fut jugée aussitôt, et gouvernement et par tous les blancs comme par cette assemblée, par le caractère les mulâtres et les noirs Toutefois, public dont
ils étaient
revêtus
ea qualité de commissaires naderniers à accueillir favorablement
ces tionaux, disposa toutes leurs décisions,
le même effet sur produire les blancs comme toujours, qui tenaient, peu compte des pouvoirs de la métropole dont ils n'étaient que trop à secouer le joug. disposés Avec
toute
une ~A septembre, ils apportaient à une aHMM~6 générale, relative royale, libres de les faits passés entre les hommes
le décret
proclamation tous pour
couleur.
esclaves
dont
s'efforcèrent à l'étendre sement.
mises
Cette on
aux
n'avait
pas prévu de porter l'assemblée
Ils
donnèrent l'acte
ne
pas le soulèvement.
coloniale
qui combattaient de tels conseils
avantageusur l'esprit
sur
forces
pro-
de la métropole? de leurs alors la mesure
pré-
pouvaient
qui comptaient le gouvernement
dans
tentions,
s'étendait
amnistie
cependant à ces hor
par Ces colons
sages. En
du
Mais que
des colons
sans
dont
de nouvelles
nous
citons
ici quelques
pas-
se réunissant
à Léogane où elle se constitua, nouvelle assemblée coloniale avait pris, le 5 août, même titre d'assemblée de la partie /ra~aMC générale Saint-Domingue peu de jours sur
que après
portait l'arrivée
leur
observation à changer ce titre
elle
en
celle des
de
Saint-Marc.
commissaires
se décida, celui d'oMCf~de
la le de
Mais civils,
le 10 décembre, co~MMe~e.
et
r~
~791]
LHAPtTRE
]
Elle
avait
tuante
obtenu
le
tout
ce
décret
corps
cet
esprit,
que
l'un
dans
elle de
ses
lative
colonies,
où
la
sans
ne
la
par
Nous
réserves en
dans formation admis
bre
1791,
du
roi,
considérant
générale,
ont été officiellement
Dans n'écrivons posait
qu'elle de
prévision la
métropole,
de
rassemblée
les
tout à
l'é-
tégis-
anciens
accepté se servent
manifestés, le 28 du même
décrets
que les notamment
membres
que
des expressions, particulièrement de désigner rassemblée est question
lorsqu'il
de cette
de l'empire français. revenant sur conséquence,
nationaux
le décret
ainsi
mois,
niale,
du
qui
lui
24
septemles proclamations assemblée colodes
représentans
portion
approuvé, Elle change
sa dénomination
blée coloniale
de la partie
N'entendant
néanmoins,
atteinte
nationale.
doute
être
pouvaient
être
pas
constituante.
L'assemblée
En
les
surviendrait
qui
des
et
ce
paraître
devait
suivant.
considérans
accordait
voulut
l'assemblée
t'arrêté
dispositif,
changement
ne
consti-
lui
qui Elle
qu'elle de
prit
nationale
septembre désirer.
indépendant
son
gard
24
ce
pas,
~98
l'assemblée
pouvait
n'était
un
de
du
qu'elle
qu'elle
de
tX.
à ses travaux
son
du
arrêté
d'a~MtMee
geM~'a/e
5
en
de SaM~-DoMtM~M~française par l'effet de ce changement, et aux
droits
août
dernier,
ceUe d'assem-
porter aucune de la partie
politiques notamment dans tous les points de conde Saint-Domingue, française avec la métroet de ~M~MW stitution qui ne lui sont point communs ladite assemen tant que de besoin, se réservant pole spécialement, précédens
ou blée, que des mots coloniale aucune erreur sur l'établissement soit
jamais aliénable
inférer puisse jamais de cette contrée, ni que qui que ce en soit une cette partie de l'empire
colonie
on
ne
prétendre que statuant €? manière p~opW~ ~M~coMÇMc; ladite assemblée de plus fort, d'après la constitution décrétée française par l'assemblée 1791. nationale et acceptée constituante, par le roi, le 14 septembre irrévocade Saint-Domingue est et demeure Que la partie française de l'empire sous les modificablement une portion français, intégrante tions
puisse
constitutionnelles
nécessaires
aux
convenances
locales
et por~tCM-
296
ÉTUDES
SUR
L'HISTOIRE
D'HAÏTI.
.s,r. _f contenues au~1,5.nrdécret cMM~M~w~ res, utet nnnfnn..no rendu par l'assemblée nationale constituante, le 24 septembre i79ï, accepté par le roi le 28 du même mois. ,peu
las
du Nord, avisés de l'arrivée insurges des commissaires, furent encore plus disposés à la soumission. Le pcre Sulpice, curé du Trou, leur fit parvenir la proclamation royale et le décret du 2~ septembre, pour les y engager, sans doute lui-même espérant Cependant,
de la part de l'assemblée quelque modération coloniale. De ce qu'il parait assez prouvé avait que l'insurrection été suscitée par les contre-révolutionnaires, par Blanchelande les esclaves, surtout, le drapeau qui arboraient blanc,
qui prenaient le règlement le roi par
attendre envoyés capables coloniale.
d'exercer
le titre de leur ils les quelque
En
conséquence, mulâtre et le nègre Raynal d'une seconde chis, porteurs cette
assemblée.
(tome
2,
très-pur, l'abbé de
Cette
pages 308 et semble La
Haye
de gens sort par
naturellement
supposaient influence
sur
l'assemblée
ils
au envoyèrent anciens Duplessis, adresse
pièce,
à 311), avoir été elle
durent du roi, ces commissaires
des
rapportée est écrite
Cap le affran-
chefs
noirs
dans
Garran
dans
un
également rédigée la date du 4 porte
à
style par dé-
cembre et Duplessis Raynal un blée, et subirent
comparurent
par devant La hauteur
l'assem-
dédaiinterrogatoire. contrasta avec la bienveillance gneuse de cette assemblée des commif~saires civils envers ces deux envoyés, Ils de ces derniers un sauf-conduit reçurent pour rêve' Les signataires sont trois noirs, Jean François, Biassou et Toussaint, et trois montres, Desprez, Manzeau et Aubert. A cette époqae, Toussaint ne signait pas encore LoMfertM~e.
t r
[ 1791 ]' [i79i]
CliAPITRE tX. CHAPITRE IX.
297
nir
dix jours après chercher la réponse de l'assemblée. Dans cet intervalle, les chefs noirs délibérèrent sur le ils fixeraient point de savoir & quel nombre les ~er~ à réclamer en voulait trois cents, pour eux. Jean François Biassou
fut du même
avis,
non
compris Louverture
sa propre /<MMt~. Toussaint suivant Gros, le décida à réduire qui fut accepté aussi par Jean Ainsi
Toussaint
Louverture
ce nombre
les membres fut
celui
de qui,
à cinquante,
François. aurait été moins
prodigue
d'a~roMcAMMW~M que les autres. Au bout des dix jours, et Duplessis retournèRaynal rent au Cap. Ils reçurent du président de l'assemblée coloniale la réponse dans la séance du 16 désuivante, cembre « Emissaires
» » » » » » »
des nègres en révolte, vous allez entendre les intentions de l'assemblée coloniale. L'assemblée, fondée sur la loi et par la loi, ne peut correspondre avec des gens armés contre la loi, coM<re toutes les lois. L'assemblée pourrait faire grdce à des coupables repentans et rentrés dans leurs devoirs. Elle ne demanderait à même de reconnaître pas mieux que d'être ceux qui ont été entraînés contre leur volonté. Elle
» sait toujours » VOUS. » A leur
mesurer
et sa justice;
retirez-
le rapport qu'ils firent de cette insolente Biassou se mit en fureur; et sans réponse. l'influente intervention de Toussaint il eût Louverture, fait fusiller les blancs prisonniers du camp des insurgés. Gros dit cependant conseilla à Biassou de que Toussaint les faire mettre aux fers, pour être ensuite jugés par un retour,
et sur
&o~
298
ÉTUDES
conseil
de guerre.
SUR
L'HISTOIRE
D'IlAiTI.
Toussaint
Probablement,
voulait
ga-
afin que Jean François, aussi doux que gner du temps, Biassou était emporté, « Dans une circonpût intervenir. » stance aussi malheureuse, ajoute Gros, notre espoir ne » gisait que sur les citoyens de couleur qui nous avaient pris » en affection précisément Candy était à la Grande» Rivière avec une » Auparavant, partie de ses gens. il déclare avoir eu de grandes à ce chef de obligations couleur,
ainsi
monstre,
ou
qu'au
mulâtre
Doré.
néanmoins, Candy, s'est montré d'une fois cruel dans cette guerre, plus étant sous les ordres de Jeannot; mais peut-être était-il dominé alors par la crainte de périr de la main de ce n'exécutait-il
que ses instructions, dont parle Gros, Jeannot
que, dans la circonstance été déjà fusillé. Pamphile cette opinion.
de Lacroix
semble
tandis avait être
de
et Duplessis avaient une lettre des Raynal apporté commissaires civils qui invitaient les chefs noirs à une entrevue sur l'habitation à la Petite-Anse, Saint-Michel, tout près du Cap. Au jour désigné, Jean François seul s'y rendit. Biaset soupçonneux, sou, méfiant mécontent de l'assemblée ne voulut point coloniale, accoms'y trouver, quoiqu'il non loin du lieu de la conférence. pagnât Jean François coloniale contre les commisLa jalousie de l'assemblée saires civils éclatait déjà à tel point, qu'ils se virent obliavec eux des commissaires gés de la prier d'envoyer pour être
témoins
tres colons ancien François féroce,
de leur entretien
avec
les chefs
et parmi eux, s'y joignirent, maître de Jeannot. Oubliant
noirs.
le nommé
D'auBullet,
Jean que c'était si de cet homme
qui avait purgé la colonie Bullet fut assez hardi pour frapper
le généralissime
CHAPITRE
[i79i] 1
IX.
299
w
de son
1
fouet 1 Il ne craignit la vengeance pas d'exciter dans le cœur de celui le frapper de mort à qui pouvait l'instant même, ou faire retomber sur la tête des prisonniers blancs, des commissaires objet de la sollicitude civils,
le poids
Jean
de sa colère.
se retirait indigné, déjà de la conféle commissaire rence, lorsque seul Saint-Léger s'avança, et sans armes, auprès de lui et de sa troupe. Cet acte de et les paroles obligeantes confiance, lui que Saint-Léger le fit revenir adressa, des commissaires et auprès civils alors, dans l'effusion de son excessif respect pour les rede la France et de son roi, ce chef s'abaissa présentans François,
devant jusqu'à s'agenouiller voix les demandes formulées Les commissaires l'exhortèrent bonne
eux,
en renouvelant
dans
les adresses
à donner
des
de vive précitées. gages de sa
en
les prisonniers blancs. Jean renvoyant et en échange il demanda François y consentit, une grdcc ce fut qu'on lui rendit sa /<wttMe qui avait été particulière: condamnée à mort par la commission du Cap, prévôtale et qu'on n'avait pas exécutée, dans la crainte de l'exasLes commissaires civils pérer. mais cette promirent. foi,
de l'assemblée grâce dépendait Dès le lendemain de cette les prisonniers blancs renvoya noire
ne
coloniale entrevue, au Cap,
Jean mais
François sa femme
lui fut
accompagnés tous presque
Les prisonniers étaient pas rendue 1. par une escorte de cent cinquante dragons, mulâtres ou nègres libres Toussaint Lou-
verture
était
de cette
durent
faire
preuve
escorte.
Ceux
d'énergie
pour
la composaient les prisongarantir
qui
Dans son Rapport do M mai <79X, à i'assemMée nationale, Mirbeck n'en dit pas un mot, de même qu'il n'a point parlé de l'action impertinente de Bullet; mais ces faits sont constatés dans Garran.
300
ÉTUDES
niers
des insultes
les arrangemens même partageait saint
SUR
L'HISTOIRE
D'HAÏTI.
de quelques noirs qui désapprouvaient Biassou luipris par le généralissime. leur avis, et Gros dit encore que Tous-
Louverture
en éprouvait des regrets, en attribuant cette fâcheuse à la visite nocturne disposition <fMM officier haute <a~, portant épaulettes sec et d'or~<, noireau, joues enfoncées. Cet officier était, suivant Garran, le major du régiment du Cap, nommé les Poitou, qui dissuada nègres de se prêter révolutionnaire.
à un arrangement.
Après ce fiit inqualifiable, par Gros des bons sentimens Toussaint
Louverture,
« Nous fûmes,
pour
C'était
un contre-
après le témoignage de Jean François
rendu et de
écoutons
ce que dit ce narrateur cette fois, convaincus d'une grande
» vérité
que le nègre ne rentrera jamais dans le devoir que » par la contrainte e< sa destruction partielle. » Voilà bien le colon encroûté de préjugés et de haine 1 C'est à l'humanité des chefs noirs doit sa déliqu'il tandis que les chefs blancs vrance, ne rendent aucun de leurs
prisonniers, pas même la femme de Jean et Gros ne pense qu'à la destruction partielle dans le devoir, c'est-dire pour les faire rentrer de l'esclavage gnominie Le mécontentement chefs ou teur
subalternes,
de l'assemblée
des conseils
François des noirs dans
l'i-
1 de Biassou n'était-il coloniale,
et des
pas le résultat de l'insolence
autres
noirs,
de la haude Bullet,
perfides de Poitou ? Et puis, les blancs colons de se sont Saint-Domingue de la haine des noirs, des ont plaints vengeances qu'ils exercées 1 Ces hommes qui ont tant abusé de leur pouvoir et de leurs tant de mal, ont encore privilèges, qui firent écrit, publié des livres a profusion, dans le but d'égarer
t t
[<79iJ
CHAPITRE
IX.
gQ~
t'
de lui donner
l'opinion, le change sur leurs for. propres faits, en imputant des horreurs aux noirs. Mais, quelles été ces horreurs, qu'aient les colons ne sont-ils pas encore heureux que les hommes de la race noire n'aient pas eu à leur tête, à cette époque, des chefs comme la France en eut depuis en 1793? On peut juger de ce que nous disons ici par le atroce que Bi!propos laud-Varennes adressa à Pétion, de qui il reçut des secours et l'hospitalité qu'il ne pouvait trouver nulle part, des blancs comme lui. Chassé, la restauration après des Bourbons en France, de Cayenne où il avait été déporté, au Mexique poursuivi et aux Etats-Unis, à cause de ses antécédens, trouvant enfin un asile sur le territoire de l'ancien il dit à Pétion Saint-Domingue, « La plus grande » faute que vous dans le cours de la révoayez commise » lution de ce pays, c'est de M'~otf~M Mcn~d <o~ » dernier. En France, co~M~MOM nous avons fait la » même faute, /a~ p<M p~r~M'aM dernier des » Bourbons 1. M Non 1 ainsi roles
sanguinaires
que
Pétion, n'approuvons de. l'ancien membre
pas ces du comité
pade
salut
public. des injustices, Plaignons-nous des excès, des crimes des colons; à la postérité, signalons-les afin quelle leur conduite à celle de leurs victimes compare privées de lumières, des siècles opprimées sous depuis un joug de fer, et donnant à ces oppresseurs cependant de sentimens l'exemple aux principes plus conformes du droit des gens, à la nature de l'homme. Laissons à ce BiHaad.Varennes est mort au Port-au-Prince, en <8t9. Il recevait âne pension du gouvernément de la république d'Haïti, qui ne voyait en lui qu'un homme &qui il fallait un asile. tt était dans le dënûment. Billaud-Varennes ignorait que le chef de ce gouvernement avait sauvé plusieurs colons en <804
"«.
1
~2
ÉTUDES
juge
que
nous
Les prisonniers le 24 décembre, des
quelques-uns
L'HISTOIRE
D'HAÏTI.
le soin
impartial
procès
SUR
de prononcer avec équité à son jugement. présentons blancs
rendus
à la barre chefs
au Cap de l'assemblée
de l'escorte
dans
le
se présentèrtnt.
coloniale, qui les conduisit.
avec Le
dit à ces derniers président « Continuez à donner des preuves de votre repentir, » et dites à ceux de les adresser à qui vous envoient, » MM. les commissaires civils ce n'est que par leur in» tercession que l'assemblée peut <'cayKgMer sur <?o~e » sort. » Au retour
de l'escorte
saint
dont Louverture, cilement l'insuffisance civils,
dans
le camp
la perspicacité des pouvoirs
en fit la déclaration
des insurgés, Tousavait découvert fades
commissaires
& Jean
et à Biassou. François Ce dernier devait se rendre à son tour à une nouvelle entrevue avec ces commissaires; il résolut dès lors de s'en et il fit bien. abstenir, Dans.
le même
M.. de Touzard, lieutenant-cotemps, au régiment du Cap, et les blancs de la Marmelade, jlcnel les noirs. C'était attaquaient par eux que ces insurgés avaient fait passer leurs adresses à l'assemblée premières coloniale. la guerre!
Les blancs
voulaient
donc
la continuation
de
1
Cependant,
les commissaires
la jalousie que leur montrait lurent une amnistie proclamer
et civils, malgré l'orgueil l'assemblée voucoloniale,
la générale pour obtenir soumission des esclaves; mais l'assemblée s'y opposa. le ministre de la marine, Quelque temps après, éclairé en envoya par les avis de la commission une au civile, nom du ~i; et cette fois, rassemblée n'osant coloniale,
[<79i]
]
CHAPITRE
IX.
303
r
pas paraître mit de telles restrictions s'y refuser, à cet acte du souverain de la France, inefficace. qu'il devint Elle d'un arrêté l'accompagna elle déc!ara par lequel « que c'était elle qui pardonnait, au nom de leurs mattres, » aux esclaves révoltés; que leurs chefs seraient tenus, » pour obtenir leur pardon, de remettre à l'assemblée coloniale tous les papiers en leur posqu'ils avaient » session, et de lui donner tous les renseignemens pro» pres à éclaircir les causes de la révolte actuelle. » Convenons se montrait que si cette assemblée arrogante, décret
elle intraitable, du 24 septembre,
était
du
moins
conséquente.
Le
prétendu ne lui comtitutionnel, avait-il pas délégué l'initiative des mesures qu'elle voudrait prendre à l'égard des esclaves, sous la seule sanction du roi? Le roi avait donc sur ses attributions, empiété il avait violé son droit! 1 La logique entrainait les colons, tl était écrit dans le livre du Destin qu'ils devaient perdre Saint-Domingue, et ils le perdirent. même Presqu'en temps que les négociations pour la de la part des noirs, paix s'ouvraient les hommes de couleur de l'Ouest, l'arrivée des commissaires apprenant civils auxquels ils portaient le même respect, en leur qualité de délégués de l'assemblée nationale et du roi, leur envoyèrent des députations les pour leur soumettre concordats qu'ils avaient passés avec les blancs et en obtenir leur approbation. Mais ces commissaires n'avaient pas le pouvoir leur supposaient le décret qu'ils du laissait encore 24 septembre toute latitude A cet égard, à l'assemblée coloniale. Les commissaires civils improuvèrent les concordats passés tant dans l'Ouest que dans
w
3~
ÉTUDES
SUR
L'HISTOIRE
D'HAÏT!.
le Sud
ils ne pouvaient Et l'assemblée agir autrement. coloniale, aux hommes de couleur pour mieux prouver de toute la colonie que leur sort d'elle dépendait seule, fit arrêter mises
ces députations à bord des navires
du Cap. C'est à peu près à cette colonie anciens plusieurs
ou emprisonnées qui furent ou de guerre sur la qui étaient
rade
Saint-Ma~c obtenu tembre.
les intrigues à Paris, incessantes, de l'assemblée constituante le décret du On conçoit combien ils durent exciter
les membres Tant
dans la époque qu'arrivèrent membres de l'assemblée de
dont
de l'assemblée
de causes
devaient
avaient ~sepencore
coloniale. concourir
à rallumer
se fit de nouveau avec plus de violence qu'elle mais. Elle continua dans le Nord, dans l'Ouest, Sud, et Saint-Domingue devoir s'abimer parut poids des crimes qui souillèrent de toutes parts heureux pays.
la guerre, que jadans le sous
le
ce mal-
CHAPITREX.
Conduite des hommes -de couleur de t'Oaest, après !eof MpaMon dn Port. an-Prince. –Condaite deceox do Sod. Rv~meot dan« tes dem pMvinces. se dans Saint-Léger transporte FOnest. La commtssion civile se décide &retoomer en France. de Mirbeck et deSaint-Leeer. Départ Reame prend ta r&MlotMOde rester à Ses moti~ Saint-Domin~ne.
Après lenrexputsion duP~rt-au.Pftnce, ~eehomaMe de couleur se réfugtèFent à ~Cfo~-des-Bouq~ts, où ils continuèrant la con~déjratton qu'~s avaie~ ~Me avec les blancs de cette paroisse et des autres par<Masos de la province de l'Onest. Moas avons vu que Haons de Jumécourt et Coustard n'é~ie~ pas BM~a exMa~ !a haine des factieux qu eux du Port-au~uco, <~s contro-révoiutipnnaires. blissement de l'ancien
qui
à leur
qu'alors
française;
ils avaient
irancais,
en
maintien
de
T.
projet
ce
l'autorité
a~o~
de
a~~H~at
de la conMwatMn. te~ contfer~~)Iw~Bnaires, de refouler
mais
un certain sens
aa éta-
toujo~M
ré~Mne de la co~oaM, étaient, forcés de tes
changer d'opinion, de maintenir les principes On a beaucoup accusa par rapport la révolution
visaient
à ~ainmotmngue il nous sem~ que jj~m~te, commo~toyens
voulaient qu'ils de la -r~ métropole
nea~n~i~s te dw 1*, colonie,
20
306
ÉTUDES
tandis
que Saint-Marc pour furent
colons
les
n'avaient
à parvenir constamment
maintenir nussent
SUR
L'HISTOIRE
de
la faction
paru
accepter
ilans
de la Grande-Bretagne crétion, pourvu que cette ancienne
de l'esclavage des hommes de couleur.
raient
maintenir
soit cet
de soumettre
torat
l'assemblée
ou
qu'ils
la race
se
espérassent
ou qu'ils reconétat, la colonie au protecde la lui livrer à disconservât
puissance des noirs
noire
que ils
auquel
et de
la forme
l'abaissement
les contre-révolutionnaires
côté,
de
la révolution projet
fidèles,
eux-mêmes
si d'un
de
t'indépendance
la nécessité
Ainsi,
D'HAtTÏ.
dans
l'avilissement,
espé' de
la faction léopardine s'accordait aussi avec eux l'autre, dans le même but final. Les uns et les autres avalent donc une égale horreur de la révolupour les principes tion
dont française, ment la réhabilitation Quant
les
étaient
conséquences de cette race.
aux hommes
de
ils
devait jouissaient jouissance de la liberté
couleur,
la liberté
nécessairement
les
naturelle-
civile amener
dont à la
et de l'égalité avec les politique même des principes de la révoblancs, par l'influence lution. C'est ce qui explique leur profond attachement à la France, mais à la France révolutionnaire. Le but d'atteindre leur commandait de se qu'ils se proposaient rattacher à celui des deux partis, les blancs, parmi qui voulait la conservation de St-Domingue à sa métropole, parce qu'ils étaient assez éclairés pour reconnaître que la contre-révolution était impossible, soit en France, soit Ils sentaient dans la colonie. que ce parti, avec lequel ils se liguèrent, il serait forcé désiraient
n'avait de leur
obtenir.
point d'avenir, faire toutes les
Voilà
les
motifs
et que tôt ou tard concessions qu'ils de leur confédéra-
j
r
CHAPITRE
[i79i]
tion
avec
les
blancs
des
les concordats.
d'accepter l'illusion
X.
307
paroisses qui s'empressèrent Ils voulurent bien leur laisser
où ils étaient, les manœuvres de Peidepuis nier et de Mauduit, la conduite tortueuse de jusqu'à Blanchelande et des autres du gouvernement. agens La déclare~ion
de Bauvais
à Roume
ici avançons enrégimenter le ~M~, Un autre motif avait guidé les chefs couleur. les
Il était
blancs
refusé
essentiel
restassent
l'alliance
des
au
divisés
ce que
prouve
succès entre
présente. des hommes
de
leur
eux.
contre-révolutionnaires,
nous
de
cause
que avaient
S'ils
qui étaient ces contre-révolu-
tous propriétaires presque d'esclaves, tionnaires se seraient vus forcés, d'abprobablement, leurs principes, de renoncer à leur projet, jurer pour se liguer avec les autres colons, ainsi qu'ils firent plus tard. Alors, les hommes de couleur auraient eu à combattre toute la race blanche à Saint-Domingue. Or, comme
la métropole avait tout naturellement ses sympathies fallu combattre pour cette race, il aurait également les forces qu'elle n'eût pas manqué d'y envoyer à son aide. La conduite de Pinchinat, de Bauvais, de fut donc habile. Sachons en tenir compte à ces Rigaud, révolutionnaires,
premiers
furent
qui
d'abord
mis
en
civils envoyés en 1791, suspicion par les commissaires à cause de leurs principes mais qui leur desapparens, sillèrent les yeux. ne croie
Qu'on couleur leur
étaient
classe,
au sort devait
des leur
politiques,
pas,
guidés
et qu'ils esclaves faire
de que ces hommes par un sentiment d'égoisme pour étaient insensibles ou indifférens néanmoins,
noirs.
En
poursuivant
l'ouvre
qui droits
la jouissance de !durs acquérir ils n'étaient à travailler pas moins disposés
à
ETUDES
:~08
de la
l'amélioration
l'Ouest
que nombreux
de
neur
d'avoir
rale.
Nous
ces
infortunés
auxavons
Si nous
des sujet surent réparer
qu'ils
dans
Rigaud, esclaves, civils.
commissaires
nouveaux
cet
bientôt
même;
à
liberté
de
condition
par des liens sacrés. au leur faiblesse
quels ils tenaient a leur reprocher nous démontrerons dans
U'HAtTt.
L'HtSTOiRE
SUH
Ils
suisses, ce tort assura
le Sud,
l'arrivée
avant eurent
eu
ainsi
la des
l'hon-
de la liberté la déclaration généprécédé à lui-même un aveu de Sonthonax citerons
égard, quelques .Et remarquons
du Nord insurgés dans l'Ouest tenue
mois encore fut
après
son
la que entièrement
au
arrivée
Cap. des noirs
conduite conforme
à
celle
Nous de couleur. par les hommes et de faits qui prouvent avons cité assez de documens contre-révolutionavec les agens des noirs l'alliance de vues de la part des conformité et la même naires, hommes comme comme suivre,
de
couleur
auxiliaires. pour dans
qui C'est
servaient
dans
leurs
rangs les uns
effet pour qu'en marche à il n'y avait pas d'autre les autres, de la révolution de momens ces premiers
Saint-Domingue. La telle, ville,
du Port-au-Prince des factieux duplicité la municipalité que, dès le ~4 novembre, dans avait été si odieuse dont la conduite
était de cette l'affaire
de la Croix-desune lettre aux confédérés du 21, adressa où elle leur disait que le traité de paix du 23 Bouquets et comme être considéré détruit, ne pouvait octobre Elle au Port-au-Prince. à rentrer les engageait qu'elle avait rapleur disait en outre (ce qui était faux) qu'elle pelé les députés et de l'Ouest
de la paroisse à l'assemblée
à l'assemblée coloniale;
provinciale et elle invitait
11.
les
CHAPITRE
J
~79i]
hommes
une
de
couleur
à se réunir
nouvelle
Le
municipalité. le temps aux blancs
donner
~09
X.
fait
1..
de la part
voulant
Ceux-ci, dée dix reste été
emprisonnées, leur fussent qu'elles ces familles
leur
prouver
la position
par
furent
Croix-des-Bouquets. Mais, reconnaissant
effet
des esclaves
comman-
modération,
de leurs
pose<ent remises. en
ses for-
de la ville d'achever
et qu'elle l'insurrection redoutait des hommes de couleur.
tifications,
n
à elle pour former voulait est, qu'elle
familles
pour condition Cette condition envoyées
sous
qui avaient préalable acceptée, escorte à la
que le choix qu'ils avaient fait de Caradeux la Caye, frère du Cruel, était peu propre à inspirer de la confiance aux hommes de couleur, les M. de Grimouard, commandant blancs lui substituèrent
du
vaisseau
quets. homme
La
aussitôt
le Borée, qui condescendance
se rendit de
cet
à la Croix-des-Bouofficier
honorable,
à se prêter & ce rôle de médiateur, de sa mort. fut cependant cause provoquée par les révolutionnaire de Rochefort. Ils ne colons au tribunal de
bien,
lui pardonnèrent dans sa mission En
recevant
point
ses communications,
leurs posèrent la paix et de leur leur
la modération
conditions rentrée
dont
il fit preuve
les hommes
de cou-
de pour le rétablissement au Port-au-Prince. Elles
dans les points suivans principalement de des troupes et des canonniers 1° l'embarquement et autres incendiaires et des chefs de brigands Praloto, consistaient
C'est une remarque a faire que, Rapport de Garran, tome 9, page430. dans beaucoup de circoMtanN.s, des officierssupérieurs de la marine française se sont conduits honorablement dans leur position ou dans tes missions dont ils ontété chargés, soit dans le cours de la révolution, soit depuis !'indépec'tonoed'Haïti. Les faits successifs le prouveront.
:r:
310
ÉTUDES
SUR
du
actes
d'une
comme
l'Ouest,
de couleur,
nouvelle
et aux
hommes
de
garde nationale l'annulation des
4"
provisoire;
municipalité portant atteinte
et mu-
et de Binse, 2" la remise du
de la justice; celui de Belair aux
municipalité l'ancienne
de
armes
Praloto
a ix mains
et de Saint-Joseph 3° la formation couleur; d'une
de leurs
et la remise'de
fort
et
D'HAÏTI.
la restitution
Port-au-Prince nitions à l'arsenal, son lieutenant,
L'HISTOIRE
de
l'assemblée
droits
de
des citoyens
etc.
Les blancs
ne souscrivirent
à ces conditions et de la part de M. de Grimouard après de vaines tentatives les prétentions les négociapour concilier respectives, tions cessèrent. Elles furent entièrement rompues parla notification hommes
que firent de couleur,
point
les blancs de l'arrivée
du Port-au-Prince
aux
des commissaires
civils
au Cap et de la publication du décret du 24 septembre, les concordats étaient virtuellement and'après lequel et le sort des hommes de couleur et des esclaves nulés, remis
à la décision
Pendant
de l'assemblée
ces infructueuses
hommes
de
couleur
n'étaient
négociations, pas restés
frères
de
avaient
écrit
à
l'Ouest,
de
venir
la force
des
armes,
connaitre dats.
leurs
Ceux
tibonite accoururent
du
coloniale.
leurs
à leur
droits quartier
secours
les blancs déjà
toutes
inactifs.
Ils
paroisses
de
pour contraindre, du Port-au-Prince
par à re-
sanctionnés
par les concordu Mirebalais, de l'Ar-
populeux et de Saint-Marc, de l'Arcahaie à leur
les
les chefs des
et de Jacmel, qui était parti
André Rigaud, appel. aux Cayes, le jour précédant l'affaire avant d'y arriver, la violation apprit,
se rendre pour du 2i novembre, du traité de Damions
« Je fus instruit
dans
ma route,
t
CHAPITRE X.
[t79i]
3ii
» dit-il, de la violation du traité par les colons blancs du » Port-au-Prince, de leur trahison et des moyens atroce, » qu'ils avaient les hommes de employés pour anéantir » couleur.
J'écrivis
» instruisis
de suite
à mes frères
de ce malheureux
événement
» évidemment » gageai à se » tentions
qui
le projet de nous exterminer méfier des colons des Cayes,
étaient
aussi
» du Port-au-Prince » sure, pour repousser
je les
annonçait je les en-
dont
les
in-
perverses que celles des scélérats à se mettre en meje les invitai
par la force une agression injuste; me réunir à ceux de mes frères qui se à une nouvelle défense
» et je revins » préparaient Mais
du Sud,
le même
déjà,
l'assemjour du 21 novembre, du Sud et la municipalité des Cayes une rixe entre un blanc et un mulâtre,
blée provinciale faisaient naitre
arriver au même résultat Port-au-Prince. pour qu'au La sortie des hommes de couleur des Cayes fut donc occasionnée ils allèrent se par cette rixe particulière sur
camper
diverses
habitations.
d'armer s'empressèrent les hommes ves, pour détruire
le dM~Me
partie
temps, buron lâtres
ceux
des
quartiers la même
avaient
de couleur.
de
de leurs Dans
de la Grande-Anse
cette escla-
le même et de Ti-
contre organisation « Mais, dit Rigaud,
opéraient de ces quartiers.
» les colons
Les blancs
les
mu-
noirs
que
à leurs côtés, pour combattre ? clairvoyans sur leurs vrais intérêts, coMcotMCtM que leur cause était liée à celle de ~MfipordM, M réunirent ?
armés
etM!, et conçurent, » conquérir leur liberté ne doit
s'entendre
à leur
exemple, ? Ce qu'il dit
que de ceux
Mémo.rede Rigaud déjè cité, page <<. 'Ï /M.,page t9.
des Cayes
le projet de ici des noirs et des parois-
1
ÉTUDES
3i2
~o
~~tc!n~a
ses
~t et
voisines,
SUR
nnn non
L'HISTOIRE
ft~ de
D'HAÏTI.
<tfde
<~nY ceux
ta la
et et
f~t'Hnde-AnSf~ Grande-Anse
de
Tiburon. Tandis une
dérés de
de
libres
toyens
la
de
des
frère
la
datée
quelle
ment tes
les
de
sa
en
son
circonstances
mal
aux
ce
André
le
à Cette Nous
lecteur en
juge ce
mo-
connattre
faut
cette
accompagnèrent
hommes
effet.
Rigaud il
confé-
moment.
que
ci-
attribuée
son
afin
entier,
les
propos
en
impartial,
qui
à
il était
était
être
pour
lettre
produisait
où
d'Aquin
impression
car,
a
de
aider
pour sa
(qu'on
avec
l'Ouest,
composée
couleurs,
Rig~ud)
ici
donnons
sous
Cayes
Augustin
fut
lettre
toutes
hommes,
Croix-des-Bouquets,
couleur
son
mille
d'environ
armée
vers
avançait
Rigaud
qu'André
tou-
provocation.
part. te 24 novembre
Aquin,
Mes
chers
frères
et bons
t79i.
amis,
(le 20); j'avais tout laissé tous. et vous embrasser en paix. diligence pour vous joindre Étant à Saint-Michel, qui m'annonce je reçus un exprès du Petit-Goave ont été assassinés par leur trop grande que nos frères du Port-au-Prince Je suis
parti du Je faisais
confiance. assuré.
Je l'avais Bauvais
dimanche
Port-au-Prince,
tué,
de nos /r~*M s~W~. loir bien les secourir
bien bien marqué, je vous l'avais d'autres Faubert égorgé sur son lit, et beaucoup surtout ma promesse de vouOn me demande à la première et je ne suis arrivé à réquisition;
bien
prédit,
et vous prévenir surprise, de ne est bien Anses. Ma douleur grande, ~CM<être vengé, je veux arriver le sang de mes camarades pouvoir t~OM~r portant le souvenir qu'il est MM< et du Petit-Goave de Léogane Je viens d'apprendre que nos frères Aquin que pour aussi aux Fonds
prévenir et aux
ont désarmé
les blancs,
tous
nos
frères
et
de la
se préparent
à marcher
contre
le Port-
au-Prince. La paroisse aMCMW s~<~ concerné
aux
vient d'accepter d'Aquin avec des hommes aussi Cayes,
et partout.
Prenez
le traité pervers. garde
de paix; Le coup à vous
mais il n'y est ~r~Mt~
quittez
a
la vine; 9
CHAPITRE
[i79i]
X.
3i3
aux moindres mouvemens. Tuez, saccagez, ~û/M, ëinon de salut pour vous. H ne faut pas que nos ennemis profisurtout, qu'après les instrucperfidie. Point d'arrangemens dit Garran, de la Croix-des-Bouquets). Je vole attendait, à la vengeance. Si ma destination n'est point de mourir dans cette expédition, je reviendrai aussitôt vous joindre. Campez-vous, et nous vaincrons les brigands qui veulent égorger notre parti, et le réduire à campez-vous il n'y a plus tent de leur tions (qu'on
vous embrasse l'esclavage. 1~M</6aMcc/~M~M~e/je TMer mot est (~ me M~er ~e ces barbares.
tous
woM der-
A. RïGAt~. P. S. Au moment où ma )et'; ) allait partir, je reçois un courrier de la Croix-des-Bouquets. J'appren :s que nos frères ont eu !e dessus cette fois. Nous allons si bien faire, ( ue nous serons désormais à l'abri de toute surprise. Envoyez-nous le ~!us de monde que vous pourrez, commandé par de bons officiers. Vous prendrez partout des chevaux sur la route. Volez ai secours e!e vos frères égorgés. Nous allons terminer. Vive la liberté Vive t'égalité! ~MMW t P. P. S. Prêtons-nous secours, tous à tous. Acceptons-en partout. On
voit
que
Rigaud par les
assassinés
tres,
eut
qu'il ~es pas moius
couleur,
et nous
égorgées virulentes
au Port-au-Prince.
l'attention
de Garran,
de cette
ils l'ont
lisation, Mais
nécessité Tuez, rément maient
d'un
Rigaud
l'amour
avons
délire n'aura-t-il
M~, saccagez, ils expriment Rigaud,
explique de
l'amour
a
la
d'une
preuve la
furent
part de entendre
après démora-
son
ne roule
attiré
auteur.
do parler que sur la
t ses frères. se at
dont
qui
de
les expressions
Vive
pas voulu toute sa lettre
les
femmes
de Lacroix
de
premier le con-
la classe
Pamphile
comme
fraternel ? Car de porter secours
André
Cela
de
d'esprit
dans
des
Le cri et
considéré
victimes
parlé
dej~
lettre.
et d'au-
son Cependant, avait dû apprendre
annonce
post-acriptum traire. Il n'y
lui
blancs.
Faubert
Bauvais,
croyait
idées
des de
!a colère
termes
affreux
assu-
vengeance qui aniétait souvent portée
j
3<4
ÉTUDES
à la violence.
Mais,
SUR
L'HISTOIRE
D'HAÏTI.
n'avait-il
Raynal
pas prédit
la ven-
et le carnage qui signaleraient des opl'entreprise le joug ignominieux primés, pour secouer que les Eurosur eux? Mais Sonthonax, le foupéens appesantissaient geance
gueux Sonthonax, n'ordonna-t-il pas un jour a Laveaux, de M~er, de saccager, tous les lieux que par conséquent cet officier général serait forcé d'abandonner aux Anglais et aux traîtres la colonie? Il n'ordonna qui leur ~vraient de tuer;
pas, certainement, à son honneur, même
reçu de Polvérel lui adressa à cette
ce dernier
a fourni
sentiment
de
la prouve
la vengeance
il ne tarda
mieux, ces ordres
de rétracter
d'avoir
thonax
disons
la lettre occasion.
barbares,
pas, avant
de reproches que SonToutefois, un moment où le
qu'il arrive entraine les
esprits
les plus
fermes Et chinat,
les
chefs
Bauvais
des hommes et les autres,
de couleur
de l'Ouest, ne lancèrent-ils pas
à peu près dans le même temps vait sa lettre, l'appel suivant qui plus
qu'André respire
Pinaussi,
Rigaud la vengeance
écrila
cruelle?
Amis, la patrie est en danger; de tous côtés nos frères armés marchent à la défense de leurs droits méprisés, et à la t~M~ de la foi des traités violés. Il n'y a pas un instant à perdre quiconque diffère ou balance à marcher dans ce moment, est, à trop juste titre, suspect, coupable du crime de lèse-ration, déclaré traître à la patrie, indigne de vivre, ses biens connsqués, jt son nom voué à l'exécration contempor&ine et future. Volons, chers amis, vers le siége du Port-au-Prince; plongeons nos « La rupture da concordat do t3 octobre a été le signal d'une nonveHe » guerre civile dont t'OMM<et dont le Sud dé Saint-Domingoe. Le sang des » femmeset des ett/ow des hommes de coulenr eyof~, criait ce~ea~ce; ils » écoutèrent la voix de cette passion impériease; ils reprirent les armes. » (Paroles de Sonthonax aux Débats, tome 3, page i7t.)
CHAPITRE X.
1
3i5 [i79i] ] bras ensanglantés, du po~Mfe <?<de la ~er/MM, datM e~eM~ «tM de ces ?MOMs~M Assez et trop longtemps nous avons servi de d'Europe. jouet à leurs passions et à leurs manœuvres insidieuses; assez et trop nous longtemps gémissons sous un joug de fer. Détruisons nos <~<MM, ensevelissons avec eux jusqu'aux moindres de notre vestiges ignominie arrachons, jusqu'à ses racines les plus profondes, ce<ar~ dM~/M~. Engagez les uns, intimidez les autres; f promettez, menacez, entraînez dans votre marche les citoyens blancs et vertueux; mais surtout, chers amis, union, courage et célérité: amenez-nous bagages, canons, munitions de guerre et de bouche, et venez de suite vous rallier sous l'étendard c'est là que nous devons commun tous périr ou D~M, la nature, la loi et l'humanité, si longtemps dans ces climats d'horreur. outragés Juste dans
toute
la vigueur il révélait déjà
lent,
de J.-J.
général 28
avril
des
du
de
canon les
eaux
côté
l'intérieur plus sur
de
de bornes les
blancs
forma
à Martissans
toutes
ville,
à
leur qu'ils
où les
alimentent
la
le
siège
du
de la plaine au Nord, et à l'Est, du côté Rigaud
inquiétaient
qui
viHe,
rage
couleur
et
qui
et empêchèrent et le dehors.
mirent leur
de
à Bizoton
campé
Dans
de la proclamation du des pensées plusieurs
retrouvent
Bauvais
détournèrent
elle
se
de la Charbonnière
pièces
cette
auteur
hommes
Port-au-Prince,
Sud,
alors
1791
des
des mornes
était
adresse,
de la jeunesse. D'un caractère viodans cette le futur secrétaire pièce
où
en
L'armée
de cette
Dessalines,
1804
exprimées
du
rédacteur
Cbanlatte,
les
il établit
communications
Praloto
Ils
assiégés. fontaines
de entre
et ses sicaires
scélératesse.
Assouvissant
soupçonnaient
d'être
ne
des
C'est à la même époque que J. Chanlatte nomma le Port-au-Prince, Portaux-Crima. Il loi app!:qaa de nouveau ce nom, en t807, dans une diatribe qu'il poblia contre les membres da sénat de la répubtique. Il était alors un des secrétaires de H. Christophe.
1
ÉTUDES
~i6
SUR
L'HISTOIRE
D'HAtT!.
de la confédération de la Croix-des-Bouquets, partisans et forcèrent d'autres ils en tuèrent à. fuir, soit plusieurs sot à !'étranger. Les meneurs dans cette paroisse, qui les poussaient aux fureurs contre les hommes de couleur, no
pouvaient plus les contenir; l'assemblée coloniale n3 pouvait
de
même
souvent
cette sujets que renfermait servi d'instrumens contre les
Cap, tous
ville
et qui lui mulâtres et les
les mauvais avaient
qu'au maitriser
au Port-au-Prince, les pe~s ~OMM, Là comme nègres. classe ignorante et dépravée par la haine et la jalousie. d'une foule de bandits arrivés dans la s'étaient accrus colonie
et
des Cayes Dans rations
venant
de
renfermait
le Sud,
les hommes
des deux
La ville
plusieurs pays étrangers. aussi de ces misérables.
Rigaud, acharnés
de couleur, résistaient
suivant avec
les inspiavanquelque
contre eux. Après avoir été tage aux blancs l'un des battus au camp Mercy où périt Narcisse Rollin, de la ville de Saintchefs du camp Prou, ils s'emparèrent Louis sines.
et devinrent
puissans dans les paroisses le rétablissement On les accusa de vouloir
circonvoi-
cien régime, les municipalités parce qu'ils abolirent leur substituer de police. Mais cette des bureaux devenait
une
nécessité
de l'anpour mesure
dans puisque la colonie, les corps populaires, de colons, composés taient contre eux tous les malfaiteurs. impérieuse,
toute exci-
La preuve que ces corps populaires, dans le Sud comme dans l'Ouest~ n'acquiesçaient qu'à regret, que par la aux concordats force des circonstances, signés entre eux et les hommes « Ces traités,
de couleur,
dit-il,
se trouve
avaient
dans
été arrachés
Garran
par
la force,
[<79t]
X.
CHAPITRE
]
3<7
1
1
et tout taient
indique pas les
qu'en exécuter.
écrivit
à l'assemblée
les
les blancs ne compsignant, La municipalité de Cavaillon
coloniale,
que
ses
n a-
commissaires
vaient
le traité de paix que pour avoir la tranaccepté aux lois. L'assemblée du Sud quillité, et conformément fait le même aveu, à plusieurs dans une lettre reprises, à rassemblée coloniale. La ville des Coy~ ~e<at< pas plus sincèrement réconciliée avec les hommes de couleur. On peut en juger par une lettre que le commandant du Sud, Mangin moigner Cayes. » parce
écrivait d'Ouence, ses perplexités sur
à Blanchelande le traité
fait
« Si je le reconnais, disait-il, des Cayes, que la commune n'a pas le droit de déroger
» ment, » tionnelles
de l'Etat.
D'un
autre
côté,
lui tépour avec la ville des la loi, isolé-
j'enfreins considérée aux
lois
mon
constiturefus
peut extré-
» porter les hommes de couleur aux plus cruelles » mités; la torche brûle dans leurs mains. Je crois » qu'il serait bien à désirer à livrée pour cette province, » ses propres de défense, moyens que MM. les commis» spires ~M'<f(MMM< ~Mce~M~M'M ~'am~OM~; » actuellement nous sommes assurés que les gens de » couleur, reconnaître ni les commisqui ne veulent » saires venus de France, ni l'assembi ni nationale, » celle coloniale se porteront existante aux dernières » extrémités, < entrevoient que leurs traités ~e soient pas » ~CM~. « Les troubles
les paroisses qui ne cessaient d'agiter voisines de l'Ouest, continue ne fournirent Garran, que une paix si mal assurée. trop de prétextes pour rompre On pCM< induire de quelques ot~Ma? des blancs CMa?-M~M~, que les hommes c~coM/eMf ~c furent pas les agresseurs; tous les me noires que nous avons sous les yeux
mais attes-
ÉTUDES
3i8
tent
SUR
à des
se livrèrent qu'ils '» font frémir.
qui
D'HAÏTI.
L'HISTOIRE
cruautés
et des perfidies 1
D'après avait pas
ces passages de Garran, foi de ~a part bonne
il est démontré des
blancs
du
~uand ils souscrivirent Cayes particulièrement, cordats avec les homme}; de couleur. Comme
qu'il Sud,
n'y des
aux conceux
du
ils les s gnèrent dans la pensée perfide Port-au-Prince, de la confiance à leurs adversaires, afin de poud'inspirer ces conventions; voir mieux les accabler. Ils violèrent ils les premiers hommes de couleur furent
L'intérêt politique à les rompre. n'était-il ces pas de maintenir
dans le Sud comme dans qu'ils avaient signés, les premiers, Ils ne pouvaient donc pas violer, cordats.
des actes
l'Ouest? ces con-
de couleur du Sud se soient livrés à Que les hommes de la paix par des actes cruels, atroces, après la rupture c'est un fait acquis à l'histoire. Mais la faute, les blancs, en sont
le tort
à ces derniers, de même que que, dans le Nord, les crimes
imputables
avons
fait remarquer commis par les noirs insurgés haine de l'assemblée coloniale, nous
les blancs sitions
qui
ne voulurent
de paix que firent que les cruautés
ne sont imputables qu'à la aux crimes commis par sanctionner
les propoIl reste donc dé-
point
les insurgés. commises dans
le Sud par des hommes de couleur contre les femmes et les enfans blancs, de celles commises là même ne furent que les représailles et au Port-au-Prince par des blancs, su~ les femmes et les montré
Rapport, terne 2, pages 531 et &32. Voyezaussi le 3* votoma des Débats. pages
9"
et 98,
où
Sonthonax
soutient
que
les
~o~MMM
de couleur,
tow
d'être
les agresseurs, ont été cofMtoMWM~t attaqués; bien loin d'avoir été perfides, ~<fM, ont cotMtotnnKtttété (ro~M par les blancs.
·
.M..W.
~79i]
enfans
CHAPITRE
]
de cette
classe;
X.
3~9
et l'adresse
rédigée par Juste Chanlatte, signée de lui, de Pinchinat, de Bauvais, etc., ne les excitait que trop à ces actes -détruisons nos ~ra~M, plmadu pa~Mre et de la yeoyM nos bras ensanglantés, vengeurs pcr~Mtc, dans le sein de ces wofM<rM <fEMro~c, telles furent les instructions dictées par les chefs de la classe de couleur. Ceux du Sud les prirent à la lettre, tandis que ces disons-le à leur honneur, chefs, différemment agirent ils surent mettre qu'ils ne l'ordonnaient dans leurs actions, dans leur conduite, une louable modération qui ne se trouve pas certainement dans leur adresse. Et Garran ne dit-il pas encore, à la page 533 du 2" volume de son rapport « Si ces atrocités paraissent » peu conformes à ce que l'on a dit des hommes de » couleur au commencement de cet ouvrage, on doit » songer des brigands du Por<que les /MMM<M ea~ïp~ » au-Prince e< du Trou-Coffi n'avaient été que trop » propres à les démoraliser. » Et à la page 536 « De leur côté, les blancs les (dans !e Sud) traitaient » hommes de couleur avec une grande barbarie ils ne » faisaient aucune Partout des grâce aux prisonniers. » commissions dans le Nord) juprévôtales (comme » geaient ceux qui avaient été pris les armes à la » main, et les condamnaient aux supplices lu plus cruels, » après les avoir à la question ordinaire et appliqués » extraordinaire. Un des chefs des hommes de couleur, » nommé Bleck, fut ainsi brdlé vi f, quoique la procé» dure instruite contre lui, et son procès-verbal de » <or<Mfc en particulier, n'indiquent pas même qu'on » lui eût reproché d'avoir commis des personnellement » atrocités » ou des incendies. Joseph Bleck, ne à SaiMt-LonMdu Sud, avait été étevë A Bordeaux, où
&K.t!
1
1
i 1
320
ÉTUDES
StJR
L'HISTOIRE
D'HAÏTI.
est prouvé que ce sont les blancs qui rompirent dans dans le Sud comme pre~tïerx les cunccrdais,
SU
s'ils
l'Ouest;
les hommes en
aient
ont commis de couleur,
commis
des actes est-il
de
cruauté
étonnant
que Fallait-il
de semblables?
contre
ces dernier' donc
qu'M! blanche à
de la peau, donnait à la race qui les droits et la faculté Saint-Domingue politiques
privilége tout
de tout
faire,
du crime
contre
oser,
la race
elles
de
elle
encore le privilége joignit noire? Les représailles ne sontde la guerre les ? Les nations
pas dans le droit n'en exercent-elles plus civilisées guerre que celle qui armait et les mulâtres et les nègres,
Et quelle pas souvent? les blancs, d'une part, de l'autre? Quel en fut
le principe, nécessités? » qu'il » fallait
le but, quelles en furent les causes et les Si Augustin a dit, a proclaméRigaud Ma~ de composer, plus temps de feindre ~M'~ ~MMtm'e~~
deux
qu'une
» dire
des deux rac~j qu'une place n'a eu en cela que l'avantage, nous d'avoir ce qui arriverait mérite, prévu
classes
(mieux il à ~'QM~; ? dire le n'osons en 1804.
Toute
cette
histoire de la révolution de Saint-Dominlongue malheureusement cette impérieuse nécesgue démontre de ses pages, du moment sité, à chacune (observons-le son éducation fut soignée. Prisonnier dans l'attaque dirigée par les blancs contre le camp Mercy, le 8 février 1792, il fut d'abord roué, goudronné et ~n~Mencore vivant. « Je ne puis me refuser à une réSexion dont la justesseet l'évidence vont, » j'espère, vous frapper. Qu'on entasse dans les deux bassina d'une balance, M d'an côté, les crimes que l'on reprocheaux blancs, de l'autre ceuxdes hom»
m<'t d< couleur;
qu'on
suppose,
si
l'on
veut,
que
les
plus
grandes
horreurs
» ont été commisespar les hommes de couleur, cela n'empêchera pas de penH ser que ceux qui, les premiers, ont manifesté des prétentions injustes, ceux M qui ont ~< premiers refusé d'accorder une chosejuste, ont été ~prettttcft )) ~~t-eMeMM,les premiers ~r~t'occKcu~ do la guerre civile, par conséquent » 6CM{$ rc~uMa&!exde toutes les représailles qui en ont pu être la suite. » (P.ir')tet de Polvérel aux Débats,tome 9, page85.)
1
1
CHAPITRE x.
ti79i] bien) que sur leurs noirs
les
blancs
colons
3~t
ne voulurent
à maintenir
prétentions
les mulâtres dans l'esclavage, les droits tenaient que ceux-ci
malgré comme
tous
les
autres
elle-même
métropole
céder
point
les
perpétuellement
dans
hommes, consacrait ces
du
tèrent
en soit, qu'il des confédérés respectivement
les
blancs
moment
la
que
du Port-au-Prince,
de la Croix-des-Bouquets des commissaires auprès
à l'impuissance de faire le bien, s'enbrcèrent, et des exhortations, par des conseils ramener le calme dans les esprits, de désarmer haines. Ils prêchaient dans le désert 1
ils de les
de cet aveu profita d'impuissance de leur comme part, pour déclarer, eux, M«&, t~coM<t<M<towt~ e< a~<o<otr~ à <~ prérogaillégaux, <t~<, tous les concordats les blancs et les passés entre hommes actes
de
avaient T. t.
coloniale
couleur,
dans
toutes
les
paroisses
f
dépucivils
Réduits
L'assemblée
1
et
les blancs, les hommes de couleur pour signaler comme des forcenés aucune qui ne méritaient commisération les hommes de couleur et les blancs contre-révolutionnaires unis à eux, pour demander l'approbation des concordats et solliciter surtout leur présence dans afin d'y interposer leur autorité. l'Ouest, Ces commissaires, liés par le décret du 24 septembre des pouvoirs si exorbitans à l'assemblée qui attribuait ne purent coloniale, contre les conque se prononcer cordats.
1
l'avilissement. de la nature
prétentions par une aussi odieuse, dans le temps de sa législation régénération et sociale, politique sous que celle qui existait l'ancien régime. Quoi 1 armée
1
où
été signés. M
ces
t ¡
ÉTUDES
322
SUR
D'HAtTI.
L'HISTOIRE
1
cette
déclaration
Après commissaires
civils
renouvelèrent
ne
fut
1792, en
y lit ces
« Des
motifs
estimables
» par des passions, » l'égarement. Vous )) depuis que vous
pas
ont
ne
combattez
des
comble
de
!L'étes-vous
Français
Français pour faire Inexécution d'MMe ~Ot obéir
aux
1
décrets
emplus. Vous prétendiez dans les provinces de l'Ouest donc être malheurs pourraient
par
votre
incendies
)' ce~tic du
contraire parti aviez l'intention
» mes de couleur,
et les
assassinats,
oc-
pas à coM/~d~roitOM? N'avez-vous non-seucrimes qui se commettent
)) ~OMSreprocher les » lementpar des scélérats M Vous
altérés
les reconnaissez
» pêcher des malheurs » et du Sud 1 Quels que les » plus anreux » casKWM~
au
conduits
rester
désiriez
pour
mais
eux-mêmes,
» adopter vos pac! eu empêchant vouliez » constitutionnelle ? Vous » vous
de partialité
étranges
passages
vous
la paroisse leur lettre, du
mais
exempte
en
aux
et de
la Croix-des-Bouquets dans le Sud Fond-des-Nègres,
8 janvier ies blancs
les
coloniale, exhortations
leurs
de
confédérés du
rassemblée
de
qui
de ~o~pard.
mais
votre que provoque des droits d'accorder
et qui pouvaient de la révolution
encore
par coalition ?
aux
devaient
homparti-
Ne les exposezaux avantages sous pas même perdre l'état dont ils jouissaient les protégeait et ne entière roMCte~ re~t~e? La France elle ne » voyait en eux que les t~c~Htes f~MM préjugé; )) les verra plus que cow~c des ~ra~ dont ~'aMdace doit
» ciper » vous
» c~rt~~cr son &r<M~c~cur. Après
cette
lettre,
?
Augustin
Rigaud n'avait-il pas raison « Nous savons de Torbeck
à la municipalité de répondre a <roK blancs de plus dans la co/owc. q~
»
CHAPITRE
[1792]
x.
3~3
les termes de la lettre des commismaigre saires, empreinte d'une si criante les hommes injustice, de couleur de 1 Ouest furent disposés plus que jamais à faire la paix avec le Port-au-Prince. Ils s'empressèrent de faire des propositions à ce sujet, aux blancs de cette ville qui repoussèrent, à coups de canon, Pinchinat et le blanc Chancerel qui y allaient pour les leur soumettre. Alors, ils écrivirent de nouveau aux commissaires civils et insistèrent sur la nécessité de leur dans présence l'Ouest leur lettre du 26 janvier 1792 fut signée par Hanus de Jumécourt et Bauvais. Cependant,
C'est
à cette
se rendit au Portépoque que Saint-Léger où il arriva le 29 janvier. au-Prince, Pendant son séjour en cette ville, s'il obtint quelque heureux résultat des hostilités, pour la paix, pour la cessation ce ne fut que du côté des confédérés à son inqui s'empressèrent, de rétablir la circulation vitation, des eaux et des approvisionnemens du dehors. Les blancs de la ville continuèrent à se montrer récalcitransà toute recominjustes, mandation
qu'il leur faisait en faveur du bien général de Léogane Requis par les habitans d'y venir pour le~: soustraire à l'oppression dans cette paroisse qu'exerçait le fourbe connu sous le nom de Romaine la Pro~~M~ entrainait qui, à l'aide du fanatisme les ateliers religieux, d'esclaves dans toutes sortes de crimes, ne Spint-Léger des blancs aucune force pour put obtenir s'y transporter. tl fut obligé de s'adresser à Pinchinat et à Bauvais qui lui fournirent un détachement de cent hommes de couleur.
commandé
par Baptiste du Boyer, le porte-étendard A.ec ce détachement et les secours qu'il camp de Diègue. de couleur du Petit-Goave et du Grandreçut des hommes Goave, il parvint, non sans quelque difficulté, à traquer
ÉTUDES
~4
SUR
L'HISTOIRE
et ses bandes,
Romaine
D'HAtT!.
et à délivrer
des
Léogane
rava-
ges de cet imposteur. était à Léogane, que Saint-Lé~er et aux aux blancs la modération
Pendant d'inspirer
les corps populaires du Port-au-Prince la Croix-des-Bouquets. sortie contre
couleur, rer
une
s'efforçant hommes de firent Leur
opéarmée
de ligne, des gardes nationales des troupes se composait et des :!es canonniers soldées par la commune, dePraloto, de Cayeman. nègres esclaves déjà armes sous la conduite Un colon, Cette
nommé
se divisa
armée
le chemin Cul-de-Sac.
secondait La Villandry en deux corps dont l'un
Praloto.
Breton
de la Coupe, Le premier
et l'autre reçut
passa par route du
par la grande une forte résistance
de la
de couleur campés à la Charbonnière part des hommes furent enfoncés. ces derniers La colonne néanmoins, directement sur marcha une résistance moindre succès
ne furent
l'armée
la Croix-des-Bouquets éprouva et s'empara Ces d~ ce bourg. que parce que par les blancs,
obtenus
de couleur
donnée probation civils, notamment
qui
s'était aux
presque concordats
depuis
l'arrivée
par la désaples commissaires
dissoute,
par de Saint-Léger
au Port-
au-Prince. Les habitans et les enfans
du Cul-de-Sac, avaient
dans
les vieillards, les femmes dû fuir cette plaine pour se porter des Grands-Bois et au Mirebalais. En
les montagnes vain ces féroces vainqueurs
leur
signifièrent d'y revenir, à la patrie; ils préfétraîtres sous peine d'être réputés choisis. rèrent de rester dans les asiles qu'ils s'étaient dea injusde couleur, Mais alors les hommes fatigués tices de tous ces blancs, source.
Ils soulevèrent
mirent
en usage leur denuèfe les esclaves, en leur donnant
respo~MT
j
CHApmŒ x. 3~5 [1792] chef un jeune noir intelligent, esclave nommé Hyacinthe, du colon Ducoudray. sous l'inflence des hommes Agissant modérés l'armée de couleur et de Hanus qui dirigeaient de
ne permit aucun Hyacinthe assassinat, Cette levée de boucliers des esclaves se
Jumécourt, aucun incendie. fit avec autant Dans
leurs
d'ordre rangs
que Garion Santo, Bélisaire Bonnaire, Les d'en
de couleur. que celle des hommes des chefs secondaires, tels figuraient Ha!aou, mutatre.
marchèrent insurgés ils chassèrent l'armée de
prodiges
aussi
perdirent la viiie. Dès
valeur
lors
Bébé
trois
Coustard,
sur
et
noirs,
!a
Croix-des-Bouquets du Port-au-Prince, après des et beaucoup de pertes. Les blancs
du monde
les hommes
et rentrèrent
en désordre
dans
de couleur
une préacquirent dans l'Ouest. pondérance A l'instar de ce qu'ils marquée avaient pratiqué dans la plaine du Cul-de-Sac, ils firent soulever les ateliers de l'Arcabaie et de l'Artibonite. Ils enfin recommencer purent Ceux de l'Arcahaie avaient Chan~atte, de couleur.
du
Port-au-Prince.
Juste pour chefs Cameau. J.-B. Leroux et J.-B. Lapointe, tous hommes Ce dernier était sans contredit le plus habile
et le plus énergique. Pendant
le siège
Nous le verrons
son séjour
voyé André Rigaud mation où il invitait
reparaître
plus
tard.
avait ena Léogane, Saint-Léger dans le Sud, porteur d'une proclales blancs et les hommes de couteur
de cette
& la paix, à la modération. n'aprovince Rigaud vait pas réussi dans cette mission; il revint alors dans t Ouest et s'étabtit à Bizoton tvec son corps d'armée. Ces faits se passaient en avril 1792. Dans
le même
temps,
la commission
civite,
fatigués
du
1
326
ETUDES
SUR
passif et impuissant et reconnaissant mingue, désir
la résolution
prit pole
D'HAITt.
'1.
rôle
lons et leur
L'HISTOIRE
a Saint-Doqu'elle remplissait la perversité croissante des co-
de se rendre d'y retourner
de la France, indépendans afin d'éclairer la métro-
sur la situation
do
la colonie.
Cette
le 27 mars,
entre
Roume
et Mirbeck
arrêtée, restés
au
De son
Cap.
la même Marc, prenait le 1" avril, Saint-Léger mois. Roume il reçut aveu qui
côté, Saint-Léger, résolution. Mirbeck partit
devait
s'embarquer de F un des membres
résolution
fut
qui étaient venu à Saint-
de Saint-Marc
le Cap quitta le 8 du même
le 4 mais de l'assemblée
à ce moment, coloniale un
le porta à différer son départ, le pour déjouer contre-révolution à Saint-Domingue, projet formé d'une semblable à celle qui venait de s'opérer à la Martinique. Ce projet.
selon
lui,
devait
amener
une effroyable
cata-
il resta pour la conjurer. strophe Il en reçut l'aveu de Dumas, membre du côté Est de l'assemblée coloniale, qui se rapprochait, par ses opides agens du gouvernement, tous partisans de nions. l'ancien naires.
et conséquemment contre-révolutionrégime, Le côté Ouest était formé des anciens membres
de
l'assemblée
de Saint-Marc générale qui avaient été réélus à la nouvelle assemblée et d'autres membres coloniale, adhéré à leurs principes, étaient en qui avaient lesquels faveur de 1 indépendance de la colonie ou de sa soumission
à la Grande-Bretagne. cette époque Jusqu'à
avait
dominé
dans
du
1er avril
l'assemblée;
1792.
mais
cette
le côté
Ouest
assemblée,
les commissaires civils pour la France, fut partir des conséquences des rapports ne manenrayée qu'ils queraient pas de faire contre elle et contre tous les colons voyant
m-
CHAPITRE
[1792J
X.
327
o~ n,et m.trn., a~n.~:I 1. _h L n_ >>_ -1 en Elle général. n ignorai pas d'ailleurs que depuis l'admissi n de Brissot et des Girondins à l'assemblée natio-
nale dans
législative, la législation
mée
des discussions et du
1791.
deux
une côtés
résister blée
du
sorte
nationale.
dans
circonstances de fusion
des opinions (oloniale, pour
qu'ils redoutaient C'est ce qui donna
la colonie
pour Dans son
combinées.
pouvoir
d'emde cou-
contribuèrent
à des
respectives
pouvoir mieux de la part de l'assemalors
une grande insorte le chef quelque
qui s'était fait en Son aveu à tourne détermina
Est.
dans
changement Elle était infor-
le mois de décembre
réunies
à Dumas
côté
rester
colonies.
un
~)ar lequel il était défendu nationales contre les hommes
de l'assemblée
aux actes
fluence
survenues
amener
décret
les forces ployer leur. Toutes ces amener
ils pouvaient relative aux
celui-ci
leurs déjouer à la convention
à
intri-
narapport du 28 janvier tionale, 1793, il dit « qu'il craignait un » engagement dans le. ville du Cap général engagement » dont le succès, quoique douteux relativement au parti » vainqueur, soit une contrenécessairement, produirait gues
» révolution, » peut-être
soit
la formation
ces deux
états
l'un
d'une après
nouvelle l'autre.
Guinée, »
ou
1l
CHAPITRE E Xt.
Innueuce des ~4tHM des noirs dana FassemMée nationale législative.–Décrets do 7 décembre t79t et du 4 avril t79:. Lettre du colon Côognac Mion. Décret dn M juin. Nomination de Polvérel, Sonthonai et AUhand, commissaires nationaux civils. Instructions do roi. Décrets des t7, <t et <5 août, 8 novembre et 0 décembre < 79!.
L'assemblée
constituante,
dont
la
grande
majorité
n'avait
été que trop favorable aux prétentions injustes des cotons, du 24 septembre après avoir émis le décret avait fait place a la nouvelle nationale 1791, assemblée sous
connue
le nom
de
la législative. en étaient membres.
parti de la Gironde naires éclairés, qui montrèrent à l'égard de leur teur de la société
Brissot
et tout
le
Ces révolution-
des sentimens
si généreux de l'esprit du fondapays, s'inspirèrent des Amis des M0tr< et des bonnes dispo-
avait toujours montrées que la ville de Bordeaux en faveur des mulâtres et des nègres libres, pour leur admission à l'égalité des droits politiques avec les blancs.
sitions
Ils
apportèrent de leurs talens, soutonue
par
de Coulon noirs.
Julien
au triomphe et trouvèrent des lumières
qui n'était
de cette une
cause
généreuse
incontestables,
le concours assistance, dans
Garran
ni de la Gironde, ni des ~WM et les autres hommes de couleur Raymond
r
CHAPITRE
L~792]
XI.
3~9
r résidans
France
en
droits
à ces défenseurs de leurs prêtèrent des renseigncmens qui résultait et
tout
l'appui des informations qu'ils D'un anciens loniales colons
autre
les
côté,
et les nouveaux auprès résidans
recevaient membres
de Saint-Domingue. du club Massiac,
commissaires
de l'assemblée
des assemblées
les co-
et tous les autres
nationale,
en France, veillèrent plus que jamais au maintien du préjugé de ia couleur et de l'esclavage. Ne se dissimulant pas que le progrès des idées révolutionnaires amènerait un changement dans la législation sur les colonies, ils disposèrent toutes leurs intrigues accoutumées pour capter les membres de la nouvelle assemblée, et les faire tomber dans les mêmes piéges qu'ils avaient tendus a ceux de la constituante. Ils redoublèrent d'activité
pour
publier
des journaux
et des
pamphlets
qui pussent ment celle celle
et particulièreégarer l'opinion publique, des villes de commerce, afin de réagir sur de la législative. Mais Barnave, leur insidieux co-
n'en était pas membre. ryphée, La première assemblée avait décidé qu'alun de ses membres ne pourrait faire partie de la législative, et ce fut heureux pour les hommes de la race noir~ ce généreux Br~ot, enan, dé~nseur de leur cause, introduisit par lui seul un nouvel esprit et des idées plus libérales dans la nouvelle assemblée, que celles qui avaient prévalu jusqu'alors. Dans eet état de choses, dès le mois d'octobre où commencèrent les travaux de l'assemblée législative. la nouvelle de l'insurrection des esclaves dans le No~d, et bientôt après celle de l'insurrection des hommes do cou~r sentiment
dans
l'Ouest
qu'éprouva dans immédiatement,
ea France.. parvinrent cette assemblée fut le mois
de novembre,
J~e premier de décréter des secours
j
1
ÉTUDES
330
des
considérables
aux
victimes
l'insurrection
dans
le Nord
surtout
ter
dans
D'HAUT!.
L'HISTOIRE
SUR
désastres
produits par devaient consis-
ces secours militaires
les forces
enverrait
à
les causes
de
qu'on
Saint-Domingue. ces
lorsqu'on insurrections,
divisés
du
ces événemeos
tribuèrent
des
les prétentions augmenté tous les troubles. et fomenté
avait
eux, couleur
furent
l'assemblée
de
des colons, exclusifs partisans atdu 24 septembre, décret à celui du 15 mai qui, selon
Le:;
d'opinions. le maintien
voulant
rechercher
de s'occupa les membres
Mais,
de
hommes adversaires
Leurs
nés
dans
de ce dernier
dé-
les
maux
conclurent, la colonie
contraire, que tous venaient de l'inexécution
cret
mesure prise par celui du 24 l'impolitique consentis Ils firent valoir les concordats par
et de
septembre. les colons
au
de couleur,
avec les hommes
eux-mêmes
la nécessité prouver demandèrent enfin
de rapporter la ratification
pour ils ce dernier décret; telle des concordats,
telle qu'ade couleur, les hommes que l'avaient espérée soumirent les colons, vaient semblé y consentir lorsqu'ils à la Damions, fait sur l'habitation celui du 23 octobre, sanction
de
était
d'empêcher que ne fussent l'assemblée, couleur. « en
déclarant,
» serait )) elle
en
Guadet
dit
responsable tardait plus
» question. ? CharlesTarbc, faire un rapport le ciub Massiac
Leur
nationale.
l'assemblée
secours
les
employés fit
l'objet
Garran, de tout longtemps
en
cela,
votés militaires, les hommes contre d'une
motion
par de
expresse nationale
que l'assemblée le sang qui serait versé, si sur cette à se prononcer
député de laSeineJnférieure, de la colonie, sur les troubles et les autres
but,
colons,
chargé
de
et gagné par naturelleconclut
CHAPITRE
[i792]
XI.
33i
)
ment
au.maintien
du
de constitutionnel.
Son
bre
fut
1791,
suivi
décret
du
rapport, d'un autre
~4 septembre, quaHtié en date du 10 décemqu'il
présenta
le 10 jan-
vier 1792. Mais
les
l'opinion Dans un avait
dit
membres
de
l'assemblée
contraire,
avaient
combattu
discours
prononcé
le
qui cette
partageaient
proposition. 7 décembre, y Garran
« C'est
et la tyranmettent les
l'injustice, l'oppression soulèvent les hommes, qui leur
» nie
qui » armes à la » droits, le
main
c'est
respect
pour
» rent la paix publique » en reconnaissant aux » lles, les mêmes » y rétablirez la
droits paix
la reconnaissance la foi
et qui hommes
des les
traités
de
leurs
qui
assu-
désarment.
de
couleur
C'est dans
coions blancs, qu'aux et le règne des lois.
nos
que vous Et qu'on
» ne vous dise
est l'ouvrage <ïc la pas que ce concordat a été dicté les armes à la main. Citez-moi
» force, qu'il » l'exemple d'un » ses droits » qui l'en » suivi
seul
peuple
autrement
qu'en Les
dépouillait.
votre
opprimé qui ait recouvré se ressaisissant de la force hommes
de
Las de soUiciter
exemple.
couleur
vainement
ont une
» demi
seule aurait dû leur -justice, que la politique » obtenir, ils ont proûté du besoin avait d'eux qu'on » pour assurer leurs droits tous les oppriet, comme » mes, ils n'ont exigé par la force que ce que la rai)' son et la justice les autorisaient à demander. » les intrigues des Malgré la justesse de ces argumens, colons furent telles qu'ils réussirent a faire traîner cette affaire en longueur. Les efforts des hommes généreux qui
plaidaient obtenir purent lequel
il était
la cause
des
hommes
alors
que le déc~t
défendu
d'employer
du
de
couleur
1 ne
7 décembre, par les forces envoyées à
33~
ÉTUDES
contre
Saint-Domingue
L'HISTOIRE
SUR
D'HAÏTI.
cette classe;
mais
c'était
un
déjà
triomphe. Ce ne fut qu'à la fin du mois de mars 1792, après une discussion solennelle dans l'assemblée législative, que, des principes de la déclaration des droits et s'étayant de ceux dtns le décret du 29 mai 1791. consignés constituante avait exposé tes mopar lequel l'assemblée tifs de celui du 15 dudit des hommes mois, les partisans de couleur réussirent à l'emporter sur leurs adversaires. Barnave
auteur des de&x décrets du mois lui-même, mai, avait écrit ce qui suit, en parlant du décret du mars 1790 qui reconnaissait les droits implicitement hommes de couleur « qu'il ne dépendait pas » l'assemblée » cret
du
constituante 28
mars;
» re~r~TM~e
de se refuser ne dépendait
qu'il en portant
sens, des
» une
de l'empire faculté à qui actifs, des hommes
citoyens;
ces droits
» les droits » lui
des ctïoy~M servent de base;
» pu que ? l' heureuse Les colons pour
ainsi
dans
digeant tembre mêmes Ett
le décret
du
propres sans s'en douter, des 29
hommes
mai
1791.
frappé d'annulation dans le précédent.
conséquence,
le 28 mars
es-
1792,
à de
des lois co~t<M<MM-
se trouvaient
se trouvait énoncés
droits
entier;
que
société
qu'ils n'a nationale
l'assemblée que et les déclarer, qu'elle » de les enfreindre.
leurs
avait, pable Barnave le triomphe des droits
de
accorder pouvait <f~Mre des droits
dans
impuissance et leurs partisans
dire,
aux
l'empire sont o~W~M~
fecoyMM!~
des
ne
qu'elle
partie
» citoyens » ~Mc< Msurent
28
le déà rendre pas d'elle d'~M
atteinte
» sentiels
de
est dans
donc
pris, cou-
filets.
Le trop préparé lui-même
de couleur, Celui du par
e~ ré24
sep-
les principes
l'assemblée
légis-
[~792]
CHAPITRE
lative
rendit
le
décret
suivant,
XI.
qui
3~3
fut
sanctionné
1
le
par
roi,!e4avrii. L'assemblée
nationale,
Considérant
qu'elle
de la chose puque les ennemis de discorde Mique ont profité des germes dans qui se sont développés les colonies, d'une pour les livrer au danger subversion totale, en soulevant les ateliers, en désorganisant la force publique et en divisant tes citoyens, dont les efforts réunis seuls préserver leurs pouvaient des horreurs du pillageet propriétés de l'incendie; Que cet odieux complot de conspiration parait lié aux projets qu'on a formés contre la nation et qui devai nt éclater à la fois française, dans les deux hémisphères; pour
considérant
a lieu
leur
de l'amour de tous les colons d'espérer les causes de teur désunion et les ïorts
patrie, qu'oublient ils se livreront respectifs qui en ont été la suite, ceur d'une réunion franche et sincère, qui peut bles dont ils ont tous été également victimes, avantages Décrète
d'une
/a~
nationale
Article
avoir l".
à la dou-
seule
arrêter
les trou-
et
les
faire
jouir
des
homma
de
coM-
blancs,
de
et durable
~c<wtM~
et M~fM M~ doM?~ des droits politiques
Et après
réserve
y a urgence.
qu'il
L'assemblée leur
solide
paix
sans
décrété
d~ore ainsi
jouir,
l'urgence,
décrète
que que
les
ce qui
colons
suit
Immédiatement
du présent après la publication décret, it sera procédé dans chacune des colonies des îles du vent françaises et sous le vent, à la réélection des assemblées et des municicoloniales dans les formes palités, du 8 mars prescrites par le décret et 1790, l'instruction de t'assemblée nationale du 28 du même mois. 2. Les hommes toutes
de couleur
les assemblées
réuniront lorsqu'ils l'instruction du 28 3. tt sera
nommé
et nègres
libres
et seront paroissiales, d'ailleurs tes conditions
seront éligibles prescrites
admis
à voter dans
à toutes
les places, 4 de par l'article
mars.
par le roi, des commissaires civils au nombre de trois pour la cotontê de SaimrDomingue, et de quatre pour les îtes de la Martinique, de la Guadeloupe, de Sainte-Lucie, de Tabago et de Cayenne. 4. Ces commissaires sont autorisés à prononcer la <M<petMt<w et même la dMM~Mw des asgemblées co~Mo~a actuellement existantes,
) 334
ÉTUDES
SUR
D'HAÏTI.
L'HISTOIRE
à prendre toutes les ~t~Mrcx nécessaires la convocation pour accélérer des assemblées et ~pOM?; ~'M~M~, l'ordre paroissiales, et y eM~r~M~ comme aussi à prononcer sauf le recours à l'assemblée prov isoirement, sur toutes nationale, rité des convocations,
les quesiions qui pourront la tenue des assemblées,
des citoyens. sont également
l'éligibilité 5. Ils
autorisés
se procurer pourront et leur continuation, mingue sonne des coupables, à les
su r les
qu'ils
traduire
en France
semblée
nationale
à
sur
la régulades élections et
la forme
toutes les prendre auteurs des troubles
si elle avait mettre
s'élever
en
à
lieu,
état
informations de Saint-Do.
s'assurer
d'arrestation
de la
et
à les
perfaire
en vertu d'un y étr€ mis en état d'accusation, décret du corps législatif, s'il y a lieu. 6. Les commissaires civils seront tenus à cet effet, d'adresser à l'as-
auront
pour
une
expédition et des déclarations
dressés
prévenus. 7. L'assemblée
nationale
la force
toutes
pour
qu'ils
autorise les
des procès-verbaux auront reçues concernant
les commissaires
propre en vertu
donnés, 8. Le pouvoir une force armée
à requérir soit convenable,
fois
exécutif
est chargé de et composée suffisante,
faire
qu'ils lesdits
civils
le jugeront qu'ils soit pour l'exécution des ordres sûreté, des précédons articles.
publique
leur
en forme,
passer
en grande
auront
qu'ils
dans
les colonies
partie
de
gardes
nationales. 9.
Immédiatement
leur
après
assemblées
coloniales
particulier conviennent
sur
la
émettront,
formation au la
constitution,
à ce qui eet prescrit du 28 du même mois.
l'instruction 10.
Ausssitôt sans
parvenir
que délai
les colonies
de
présenter. 11. Le comité ment
à
auront
que
son
colonial
l'assemblée
des dis))ositions
bases
émis
du
comité
est également nationale un projet
présent
décret
dans
leurs
le décret
par
les vœu
qui de ses httbitans, la à charge à la qui liens les colonies
au
les
d'après
installation, leur colonie,
de chaque et l'administration législation
corps législatif. à l'assemblée représentans qui se réuniront bre proportionnel qui sera incessamment nationale,
leur
nom
à sa prospérité et au bonheur de se conformer aux principes généraux et qui assurent la conservation métropole, conformément
et
leur
Elles
intérêts du
8 mars
respectifs, 1790,
et
elles le feront vœu, nommeront aussi les
nationale, déterminé colonial
suivant
le nom-
par l'assemblée est chargé de lui
de présenter incessamchargé de loi pour assurer l'exécution les colonies asiatiques.
CHAPtTREXt.
[i792]
33S
r 12. L'assemblée
nationale, désirant venir au secours de la colonie de Saint-Domingue, met à la disposition du ministre de la marine, une somme de six millions, pour y faire parvenir des subsistances, des matériaux de constructions, des animaux et des instrumens aratoires. 13. Le ministre indiquera incessamment les moyens qu'il jugera les plus convenables, de ces fonds, pour l'emploi et le recouvrement afin d'en assurer le remboursement à la métropole. 14. Les comités de législation, de commerce et des colonies, réunis, de la rédaction d'un projet de loi, pour s'occuperont incessamment assurer aux créanciers l'exercice de l'hypothèque sur les biens de leurs débiteurs dans toutes no~ colonies. 15. Les officiers généraux, administrateurs ou ordonnateurs, et les commissaires civils qui ont été ou seront nommas, pour cette fois seulement, pour le rétablissement de l'ordre dans les colonies des îtes du vent et sous le vent, particulièrement pour l'exécution du présent choisis parmi les citoyens ayant ~Mp~oprM~ décret, ?M pourront t~~M les colonies d'~tM~~M~. 16. Les décrets antérieurs, concernant les colonies, seront exécutés en tout ce qui n'est pas contraire aux dispositions du présent décret. On
va
sans
croire,
éclairés Domingue, avaient détruit leurs massacres vont
qui désormais
et
la
à
Mais par
aveuglés
ce
de
préjugés et la haine.
nés
les
colons
de
incendiaires
dans
le
Saintqui par les
Nord,
connaître de
ces
pour
lettre
l'exé-
préparer
depuis longtemps, à la rivale de la France. la
Mion,
Cougnac
conçue
1792,
hommes dominés
l'esclavage,
L un d'eux,
en Angleterre
Saint-Domingue <te Londres, le 20 juillet semblée coloniale Je vous remets,
torches
propriétés
peu
la trahison,
vrer
les
serait
par l'injustice passa immédiatement cution
par
"les
que
ces affreux accompagnèrent désastres, se soumettre à l'empire des circonstances souveraine de la nouvelle assemblée
volonté
nationale.
doute,
suivante
Messieurs, un décret de t'assemblée
de
li-
Il écrivit à l'as-
nationale,
qui
33C
SUR
ÉTUDES
D'HAÏTI.
L'HISTOIRE
le secret des opérations par lesquelles ses (~nwtMMM'M les nègres à ~MC/ttM~te~ <~r< doivent~conduire N'en doutez pas, Messieurs, j'en suis sûr, et je vous le jure sur le travail est pt6t à l'assemblée nationale, et il sera prol'honneur, noncé aussitôt que des commissaires se seront emparés de toutes les nègres autorités. Le projet de cette assemblée est d'a~YMM~M' <OM dans toutes les colonies fiançaises, de poursuivre l'affranchissement dans toutes les colonies étrangères avec les premiers affranchis, et de dans tout le l'indépendacse porter ainsi la révolte et successivement ce qui, s<lon elle, lui redonnerait encore la préponNouveau-Monde; et ce plan atroce qui dérance sur toutes les puissances de l'Europe; vous donnera
doit faire couler tant de sang sera exécuté, si vous ne mettez toute la célérité possible dans vos résolutions, le c&ncert le plus parfait dans vos mesures, et l'intrépidité d'un peuple au désespoir dans votre résisde MMg; tance. HepOMMM, Messieurs, ~epoMMM ces <tgfM o~~ ~fa pr<~ &<M'6orM, et méritez <~<M~Md<MM coMM*de CM sc~o~ et bientôt bientôt les bénédictions bénédictions de de l'univers l'amour de vos compatriotes, et des convulsions
sauvé, par votre courage, Les
même avec
ports
vues.
battirent décret
ils
temps
ne
à engager mars. 28
Heureusement du
auprès
fut
sanctionné
roi
de auprès consiqu'ils
absolument
discontinuèrent de la marine
ministre
Lacoste,
coloniale à celle-ci
comme
mission
pour le porter du au décret leurs
écrivirent
nationale leur
déraient en
de l'assemblée
commissaires
l'assemblée
atroces de ces forcenés.
Louis
XVI
Ce
ministre
mais
finie;
rappas leurs et des colonies,
à refuser était
s~ sanction
ministres que les autres de ces intrigues. l'influence par
contre-signé
à
favorable
Roland,
com-
l'un
Le des
Girondins. Ces cèrent
Garran,
Gironde, le
Brissot,
qui
Pastoret
particulièrement du décret adopté
projet Ils les représentèrent préparaient
dans
écrivirent
commissaires
la colonie
et tous
Gensonné
de la les députés qui avait présenté
par l'assemblée les ennemis comme
l'émancipation
des
et dénon-
nègres
législative. des colons, eux-mêmes.
CHAPITRE
[1792]
XI.
337
j
il est vrai,
Pastoret, » mités
méditent
avait
dit
à l'assemblée
« Vos co-
les
les dernières moyens de couper » racines de l'esclavage. » Peut-être entendait-il parler de l'abolition de la traite, comme mesure essentielle à l'abolition de l'esclavage, et à laquelle les Amis c~ MOtft
la formation de depuis allusion à l'émancipation en faveur également conçue
songeaient Peut-être faisait-il
leur
qu'ils avaient et qu'adoptèrent
des esclaves,
société. graduelle
et presque tous les Ogé, J. Raymond hommes de couleur comme éclairés, mesure indispensable pour amener la liberté des nègres, sans générale sans commotion secousses, violente en
des nègres dans après la révolte le Nord, après le refus fait par l'assemblée coloniale, d'affranchir les principaux chefs qui offraient, moyennant cette faible concession de faire rentrer les politique, masses dans les liens de la servitude la guerre continuant à les tenir sur pied, n'était-il pas évident pour tous les hommes les esclaves sensés, que parviendraient à conquérir eux-mêmes leur Liberté par la force des armes? Et ces hommes justes qui faisaient admettre les Quoi
qu'il
mutatres
et les
soit,
nègres
libres
tes blancs, ne pouvaient-ils les malheureux qui, courbés
à l'égalité pas être aussi
politique
a~c
envers justes près de deux siècles
depuis sous le joug affreux et humiliant de l'esclavage, avaient fait la prospérité des colonies? Du moment ne qu'on la qualité d'hommes, pouvait plus leur dénier n'avaientVoyez une lettre curieuse de Page tui-même à ce sujet, dans le volume <<eaDébats, pnges M3 et 9!4, et ce qu'il dit encore à la page ::&. Ce colon haineux avait nni, alors, par adopter l'idée de l'affranchissement <yro< Dans un autre endroit, il émit l'opinion d'une indemnité Adonner aux maître< dëpoMédës de leurs esdfves. On ne peut que regretter qu'un hommeoussi <~ctair~n'ait pa<«~ anitnede mciHeurs !<en)it))ens. 1.
j
~(8
EtTUES
ils paa autant chis en vertu
de droits
lâtrea
des
SUK
L'HtSTCmK
que leurs coloniales,
lois
égaletnent sortis de h'ur
mais
femme duit
noire
avait
doiné
par sa copulation rendu a la liberté
avait
]'esclavage des noirs Nous
nègres affranleurs enfans mu-
frères,
que ou nés de père et do mère sein? A partir du jour où une naissance à un entant, pro-
affranchis
libres,
!/HA)Tt.
avec
un
blanc,
et
la mère
naturelle
que celui-ci et l'enfant,
dans sa base, l'affranchissement n'était plus qu'une affaire de temps. avons vu par quelles dérogations a l'édit était
frappé
les rois 1685, J'affranchissement
ae France,
de
entravèrent
successivement,
nous avons favorisait; que cet édit des colons eux-mêmes prouvé que ce fut à la sollicitation furent édictées, alors que que ces nouvelles dispositions le préjugé Aussi ces
de la couleur
contre
mulâtres,
dans les colonies. commençait d'esclaves devinrent-ils furieux
possesseurs
les
contre
les
dès que libres, nègres leur obtenir assimilation
ceux-ci
pour
aux
clairement,
pétitionnèrent Ils virent blancs.
que l'émancipation née du régime colotôt ou tard, celle des
de la classe intermédiaire politique nial amènerait inévitablement, tant esclaves, par l'effet des mêmes les liens par Car,
qui attachaient los sentimens qui il était
principes, que par affranchis aux esclaves, et
les
naissaient nous
de ces liens
de famille.
libres, nègres il est vrai, eux-mêmes,
que les mud'esclaves quoique possesseurs ces n'éprouvassent pas pour
derniers
aux
làtres
impossible,
et
des
sentimens
avaient
détermine
femmes
noires
été
le comble
lu dnssc
les
intermcdiaire
moins
colons
et les enfans de toutes
le répétons,
issus
à ceux égaux blancs à affranchir de leurs
les monstruosités, moins généreuse,
œuvres.
qui les C'eût
que de voir moins juste
CHAPITRF j
[<79~]
1.
voutons-nor,
dire, eux-mêmes.
envers
XI
leurs
pat eus. que les Euroest la cause péens Quelle de originelle si ce n'est l'intérêt? est la cause du l'esclavage, Quelle désir qu'éprouvaient les colons de perpétuer cet état de si ce n'est choses, né de l'intérêt? Et Jes i'égotsme mulâtres
et les nègres libres auraient été plus Mt~rcM~. plus égoïstes que les blancs! des hommes Lorsque justes et généreux ces derniers, leur parmi un si traçaient noble exemple de la sympathie qu'on doit à ses semblables, ils n'auraient voulu imiter que les cotons! Toutefois ici que, malgré cette remarquons sympathie éclairée des Girondins, la cause des mulâtres et des libres n'eût su tribunal nègres pas triomphé politique de la nation française, de la raison par la seule puissance et des principes, si les hommes de couleur n'avaient pas les s'ils armes, n'avaient pris pas combattu avantageusement les blancs dans la colonie leurs pour assurer si la révolte des noirs, droits, n'était par ses désastres, venue en aide à leurs succès. La force, ainsi que l'a dit la puissance Garran, des armes est donc un toujours auxiliaire utile, nécessaire, du droit. indispensable Ainsi nous verrons le triomphe de la cause des noirs à son tour, de leur force, de leur résulter, de nombre, la puissance de leurs armes, et du concours que leur auront de la classe prêté les hommes intermédiaire, soit qu'ils se mêlent avec eux, comme dans le Nord, soit qu'ils les dirigent, comme dans l'Ouest et dans le Sud. Ces
deux
causes
et ensemble; mieux encore, de
la race
cette
étaient vérité
donc
essentiellement
irréfutable
ressortira
te jour où il faudra que tous noire luttent ensemble contre
liées bien
les hommes tes
troupes
~40
ÉTUHF.S
la
que
aguerries
Pendant leur
en
France
et
les
éclairait
sentimens
des arrivé
iirma
son
par
Des
juin.
vinrent
encore
foi
de
de
leurs
der
la
les
dit
les
la
la
colonie,
informations. de
la
mauvaise
le
on à
ou
colonie, rendit
par des
pouvoirs
dans
dispositions
la
roi
le
commissaires
con-
à rassemblée,
présenta
ces
26
lui,
après
resté
toutes
leurs
France,
sanctionné
jours
Roume,
du
rapport
convaincue
dans
de
pendante
son
l'esprit
contre-révolutionnaires
de
révolution
fut
qu'il
à
colons,
méfaits,
de
arrivait sur
législative par
législative,
tous
qui
de
conti-
Mirbeck
colonie,
peu
ajouter
L'assemblée
cette
celui
lettres
Saint-Domingue.
révolutionnaires
colons,
Saint-Léger,
2
à
t'assemblée
mai.
le
enverra
dans
rapport
U'HAiTÏ.
éyéaemens
cours et
L'HtSTOtRE
France
les
que
nuaient
SUR
faire
à la
son
décret
22,
par
civils.
non,
rétrogra-
rendre
indé-
du lequel Voici
15 elle
juin éten-
cette
loi:
L'assemblée
considérant au succès des dinénationale, qu'il importe ordonnées expéditions de les accélérer, et de pour les colonies, déterminer avec précision les pouvoirs donnés aux commissaires civils ramener la chargés d'y paix, décrète qu'il y a urgence. L'assemblée nationale, décrète ce qui après avoir décrété l'urgence, suit rentes
Article
ter.
Les
commissaires
civils
des colonies, en vertu du décret du dre etd dissmdre non-seulement encore !es <MM~6~s p7'OMMCM~M, les corps
od~tMtM~a~ dénomination qu'ils 2.
Les
ou soient
commissaires
à !a souveraineté ralement raient
dans s'élever
la pacification pour 28 mars, sont autorisés dsM~tles assemblées mais coloniales, /M
municipalités, se disant populaires,
ain&i sous
que
tous
quelque
établis. civils
et sauf
provisoirement, des arrêtes desdites
autres,
nommés
sont
le recours
assemblées
autor'sés
également à l'assemblée
ou
nationale,
a suspendre l'exécution
contraires jugeraient de !a paix; et génédans les doutes qui pour-
corps, qu'ils au rétab'issement
ou nationale, tous les conflits des pouvoirs, sur la nature ou l'étendue de ceux
desdits
commissaires
CHAPMRE
[i792] 1
on
civils, sauf
te~u
les
de
naux
dans
mort
ou
l'ordre en
provisoirement instance que
de
déférer
commissaires
tels lieux démission
que des
en
civils, dans
judiciaire activité les
de dernier
à leurs
provisoirement nationale.
à i assemblée
Pourront
dénnitive
34{ 1
sera
le recours
3.
Xï.
attendant
les colonies,
anciens
réquisitions,
l'organisation et remettre
rétablir tant
tribunaux,
de
première desd!ts tribu-
transférer les séances ressort, les circonstances En cas d'absence, exigeront. ci-devant les commissaires civils titulaires,
au
un nombre de sujets gouverneur les général ayant qualités double requises de celui des places par la loi pour être juges, et le gouverneur vacantes, sera tenu de choisir entre les sujets préet de leur donner sentés, des commissions provisoires. présenteront
4. Dans
le cas où les commissaires
difncuttés éprouveron' quetques la part des troupes de terre et de par des avisos qu'its enverront
les colonies, de ils requerront qui s'y trouveront, tant à terre qu'à bord des vaisseaux et frégates dans généraux et particuliers, administrateurs pour mer
dans
débarquer
les comman-
stationnés,
assemblées
civils,
colo-
et autres corps administratifs, ainsi municipalités desdits vaisseaux et frégates, que les commandans de faire proclamer et reconnaître dans l'intérieur des colonies et à bord des vaisseaux et Je caractère et l'autorité tant desdits commissaires frégates, civils que du gouverneur nouvellement nommé général par le roi, sur les copies de leurs commissions enverront d'eux certifiés et qu'ils véritables, d'obéir aux ordres donnés sur la réquisition desdits qui leur seront commissaires. niales,
provinciales,
5. Za désobéissance et ceux
qui
s'en
sera
rendront
pièces qui constateront la rigueur des lois. 6. Les
seront
coupabtes le délit,
commissaires
comme
regardée
pour
cW~M envoyés
être
de haute en France
<raAMo avec les
et jugés
poursuivis
suivant
civits
dans l'exercice de leurs foncporteront tions un ruban tricolore sera suspendue une passé en sautoir, auquel médaille d'or portant d'un côté ces mots la ~VatMw, la Loi et le lioi, de l'autre, ceux-ci CowwtMMtrM civils.
Ce
nouveau
missaires dans suspendre
décret, obviait
civils, celui
du et
de
4
avril, dissoudre
en
étendant à
les
une ne
qui que
notable leur les
des
pouvoirs
donnait assemblées
com-
omission le
faite droit
coloniaies.
de
f
1
342
ÉTUt)ES
Ce dernier
SUR
aussi
comprit
les
municipalités C'eut été ne rien et de
la paix,
L'HISTOIRE
D'HAtTI.
les assemblées
et antres faire
corps qualiûés le rétablissement
~.our si la loi laissait
et
provinciales populaires. de l'ordre
ces dernières
assemblées
les lutter de Saint-Léger avec les asseminattaquables blées du Port-au-Prince cette nécessité. Mais indiquaient aussi la confédération d la Croix-des-Bouquets, celle de devenaient
Saint-Marc,
des commissaires tait juste. Le jour trôna décret,
civils
mènie
Louis
soumises qui
également a l'autorité les dissoudre. C'épouvaient
de la révolution
XVI, l'assemblée fut canctionné
du
10
nationale
Ce décret provisoire. saires civils envoyés ceux qui avaient révoquait
rendit
été
attribués
aux
res
dans les autres colonies. envoyés honorable Sonthonax Polvérel. pour étaient et partis, devait déjà nommés dont
factions août
qui déclarai
» militaire, » qui était nière leurs pour
avec
ils avaient
troublaient
besoin
commissai-
Cette
exception
et Ailhaud,
qui ajouter a la condes pour triompher
la colonie.
Le décret
du 17
« <ra~r6~ et due
tout aux
à la patrie tout corps civil et l'obéissance citoyen qui refuserait commissaires
civils.
? Cet~e
der-
la dictature remise entre disposition complétait mains. Il fallait ce pouvoir en effet, extraordinaire, assurer le succès de leur mission; et nous verrons
comment, lons,
qui déun autre
le 17 par le conseil exécutif confirma les pouvoirs des commisà Saint-Domingue, tandis qu'il
qui
sidération
août
malgré voulaient
cela,
ils eurent
qui l'indépendance les contre-révolutionnaires
renversement la mère-patrie.
de l'infortuné
à lutter
contre
de la colonie, mécontens
monarque
qui
les coco&tisés
et irrités régnait
da dans
j
[i792]
CHAPITRE
La nomination sous
des
le ministère
de Potvérel
Polvérel
commissaires
le caractère
de Saint-Domingue, n'y a joué qu'un même
343
civils
eut
}
lieu
de Roland.
dont
Ailhaud,
trois
XI.
faible
a décidé
son départ son arrivée,
peu de temps rôle secondaire.
après Il n'en
est
pas de
et de "onthonax.
avant la révolution distingué de 89, tant au parlement de Bordeaux celui de qu'à où il s'attira Paris, quelques persécutions par son zèle à défendre les libertés nationales Tt fut membre des Etats
était
un avocat
de !a Navarre
qui le chargèrent mission constituante, près rassemblée siégeant Versailles. Il remplit ensuite diverses fonctions généraux
dont
la plus relevée était de cette commune
néral
celle c'est
d'écrits Sa
de l'assemblée
en
alors
à
à Paris,
du conseil
faveur
là qu'il
géêtre
fut pris pour en qualité de commissaire il fit temps de la révolution,
à Saint-Domingue, envoyé civil. Durant les premiers beaucoup national.
de membre
d'une
de
ce
mouvement grand divers membres colons,
réputation porta de Saint-Marc, à s'adresser
à lui, en 1790,
détendre les actes de cette assemblée c étaient pour Valentin de Cullion Bacon La Chevalerie et Borel Thomas Son
Millet
refus
de
tous, qui, se charger
un si grand rote. y jouèrent de leur défense, la condam-
nation
eut la franchise au contraire, de porter, qu'il contre les prétentions de l'assemblée de Saint-Marc, le mirent en suspicion dans l'esprit des colons en général, dès qu'ils a.pprirent sa nomination, due à l'influence des et des Amis de~MOM~. Dans
Girondins Nous
avons
ouï
dire,
qu'interdit
puur
qu~tque<
l'un mois
de ses écrits
par
le parlement
Paris, Polvéret fit cette fière réponse après la lecture de l'arrêt plus pnMMutque la eour, je m'interdis pour toujours. M
de
« Et moi,
HTU!)HS
~44
intitulé
Tableau
St)K
L'mSTOtRE
D'HAÏTI.
des re~~M~ « La nature
du xvni*
siècle, il avait a fait l'homme pour la société. Nul homme
posé ce principe )) ta liuerté, pour l'égalité, pour » n'a reçu de la nature le droit de commander à d'autres )) hommes, ni de dispose d'eux. » il exerçait la profession Quant à Sonthonax, également d'avocat au parlement de Paris et au tribunal de cassatoin.
Il avait
chaudement
tion,
et était
l'un
MoMS
Esprit il était d'un
fougueux, plus révolutionnaires.
la cause
des collaborateurs
de Paris.
collègue,
embrassé
porté Tous
non
de la révolu-
du journal
des ~euo-
distingué plus ardent
que son et n.éme
moins
caractère que Polvéret deux avaient
aux
mesures
été admis
de la société des Amis de la Constitution, plus le nom de CM des Jacobins, au premier alors
formation,
recommandables sa nomination d~
membres
connue
sous
de sa temps des hommes
que ses principes portaient à en faire partie. Sonthonax
dut
à l'influence
des Girondins
réunies
hommes, révolutionnaire
aussi
et des Amis
noirs. Les
de leur nax, les
extra-
lumières caractère,
tempérée rendirent
mngue. rattachés
la fougue souvent par influens
A leurs des
de ces deux
noms,
sur
la modération les
célèbres
actes
destinées
la fermeté de Sonthode Polvérel.
de
Saint-Do-
dans
ce pays, se sont ont décidé du sort des
importans qui deux classer d'hommes de la race noire, les mulâtres et les nègres libres dont ils étaient chargés, par leur d'assurer les droits mission, décrétés politiques par la loi du 4 avril, et les esclaves des deux couleurs dont ils ont proclamé l'affranchissement Julien dont les Raymond, hommes
de
couleur
étaient
général. conseils pacinques connus,
avait
été
aux
proposé
.<«~t~
CHAPITRE
[i792]
XI.
345 1
plusieurs pour être l'un gues des colons par
rine
à le faire
des Girondins des
et par Brissot commissaires civils;
réussirent écarter.
auprès Ce projet,
du
en particulier, mais les intri-
ministre
connu
de la ma-
d'avance,
avait
Charles Tarbé à proposer l'article porté 15 de la loi du 4 avril, de la commission qui excluait civile, comme des emplois d'officiers d'administrateurs ou généraux, tous citoyens ordonnateurs, des propriétés dans ayant les colonies. On ne peut nier que ce fut une disposition daus l'état de division convenable, où étaient les partis à Il ne fallait Saint-Domingue. pas qu'un seul de ces agens de la métropole de se laisser pût être soupçonné influencer dans ses actes par esprit de parti. Le ministre
Lacoste
à la nos'opposa particulièrement mination de Sonthonax mais son opinion dans le conseil fut combattue surtout par les autres ministres, par ministre de la guerre. Servan, fût Lacoste Quoique tout à fait dévoué aux intérêts des colons, il rédigea assez convenablement les t~rMc~o~ servir qui devaient de règle de conduite aux commissaires civils. Quelle soit la longueur de l'insérer dispenser que
la situation qu'il nax.
de cet acte, ici, à cause
nous
ne pouvons
nous
de l'exposé qu'il fait de la colonie, et de l'influence
des partis dans a pu exercer sur la conduite Le voici
de Polvérel
et Sontho-
La colonie de Saint-Domingue, objet de la jalousie de toutes les nations de l'Europe, par 1 étendue de son territoire et par la richesse de ses produits, n'offre plus à t'œil consterné qu'un vaste champ de désordres, de pillages, d'incendie, de carnage, de crimes, de désolation. Un pr~M<~ fatal à ceux qui se sont armés pour le combattre, comme à ceux qui prétendent le maintenir, a fait également le malheur de tous. De premiers germes de divisions en ont successivement
ETUDES
;;46
SUR
L'mSTOtRË
D HAtTi
en difet subdivisé de nouveaux. Chaque parti s'est divisé dé~ioppé dans tous les sens, semet se choquant croisant férents partis qui, se à l'envi cette belle et florissante blent ne s'accorder que pour précipiter d'autant avec une rapidité vers sa destruction, plus effrayante contrée de a en raîné un'3 grande du désordre partie des ateliers que l'exemple le plu~ effréné. es excès du brigandage et à tous noirs au soulèvement de l'égalité les droits ont revendiqué libres de couleur Les hommes et les blancs se sont les blancs, contre ils se sont prévalus politique, lois dont ils s'opposent de quelques eux à leur tour, contre prévalus des se sont formés, Des camps c iverses. mutuellement les dispositions des et ensuite renouvelés; locaux ont été passés, violés, concordats dans les se sont établies de couleur de blancs e-, d'hommes coalitions dans les de citoyens blancs coalitions contre d'autres campagnes, à la honte de des deux a coulé le sang parts avec profusion, villes; Toute ainsi que des va'ncus. et à celle des vainqueurs t'bumanité, on y est en dévastée; de l'Est et du Nord a été brûlée, la plaine les brigands et contre révoltés qui contre les noirs continuelle guerre sur toufléaux se sont plus ou moins rendus Les mêmes les dirigent. les tribuL'anarchie tes les parties ds la colonie. y est à son comble, les lois y l'autorité au silence; naux y est sans force; y sont réduits difficiles de subsistance les moyens sont sans vigueur; y sont rares, ceux que le fer et la faim avaient Les maladies et précaires. emportent sont interrompues; les cultures l'industrie reste sans actior épargnés; le de ces plages désolées; se retire et étranger le commerce national les contribuleurs propres désertent le gérant foyers propriétaire, et le faix des dépenses énormes tions locales ont cessé d'y être perçues, un état de choses si déplorable pèse en entier aujourque nécessite ci-devant légère sur la métropole qu'une d'hui supportait qui n'en des cris gémissans De toutes pousse parts Saint-Domingue portion. des des secours, de lui faire en la conjurant vers la France, passer et de l'argent. Tel est en abrégé
forces tion
présente commissaires dernier,
vont
le tableau
sieurs
trop fidèle de la situaet Ailhaud Sonthonax
du
où
travailler
de la par le roi pour l'exécution de l'ordre de la paix, au retour
pays nommés
les
malheureusement Potvérel,
loi du ~t
4 avril
de la pro-
Fut-il plus imporplus grande, jamais do mission publiques. spérité Sa Mad'écueils. Sans doute elle est environnée tance et plus auguste! Jes obstacles commissaires aux sieurs point dis~muler jesté n'entend courage on ne doit rien cacher au véritable qu'ils auront à surmonter; et sur leur zèle. Elle s'associera sur leur patriotisme mais oue compte
.18
)
CHAptTRE
~792] .WhO.
elle-méme
à leurs
en
efforts,
leur
ront
sur
la
conduite
qu'ils nationales de
loi et la volonté encore
rencontrer
~47
procurant soutiennent
en son pouvoir, pour qu'ils son choix, et pour qu'ils remplissent de la nation Elle va, dans française. tentions
xt.
avec
tous
moyens qui sel'honneur de dignement succès l'attente et les vœux
cet esprit, auront à tenir
leur
pour les résistances
toutes
à Saint-Domingue,
0
de la part
les
ses indévelopper faire triompher la qu'elles
de quelque
pourront réfractaire
ce soit.
que
Les
sieurs
commissaires
commissaires derniers
dont
n'ont
stances
vement
ont
mesures aux
se renfermer de cette
rend
ne leur
meilleures
l'envoi
réussi
Le roi ne leur
droits dans
classe
savent avait
succèdent qu'ils été décrété le il
à de février
précédents ces 1791;
dans l'objet deteurdétégation. qu'imparfaitement la justice qui leur est due. Les circonpas moins le bien qu'il était réservé à de pas permis d'opérer
de produire. Placés entre des lois contraires relatides hommes de couleur ils ont dû politiques libres, les dispositions de la plus récente, le sort qui mettait
d'hommes
à la discrétion
de t'assemblée
coloniale.
Ils
n'ont
les représentants de la colonie à prononcer pu qu'inviter promptement et favorablement sur des droits jusqu'alors w~co~MMs, qu'il imd'autant cet acte de ~Mportait de fixer. Ils avaient plus lieu d'espérer tice et de coMDCMMce, que déjà t'assemblée eite-méuic avait annoncé des satisfaisantes sur ce point. Il est malheureux dispositions que ces dispo~MMM aient été tout à coup refroidies par l'impatience et la prise d'armes des gens de couleur, cimentés dans des par des concordats et enfin, des meurtres, co?/ par des ~oo/<M d'ateliers, des t~cc~dt~ iM~M~M~s. Cette affligeante est devenue le signal d'une déépoque d'un et de torts respectifs. nance, Dans ce aveuglement réciproque, les commissaires civils ont interposé connit, la médiation la plus acmais les partis étaient t trop échauffés, tive les esprits trop aigris; elle avait eu quelque néanmoins, de la. partie de effet sur les mulâtres ~~M~<. t'OMe~M~ M~MMt/e a pC~SM~ d <'a! ~Mf désarmement elle a twproMc~ la conduite des commissaires elle s'est refusée civils; à leurs
~«j~MtM~MMM e~ a dec~Mtc ~Mr <Mt<oW<c, WM /<Mrs poM~otrs <'M dMCMM~ .en un mot, elle les a ~'cda, à ouverte, par une rupture abandonner la s~ite de leur mission, et à repasser en Europe. Au sureussent bientôt cessé de droit par les dispositions plus, leurs fonctions de la loi du de fait, roi ne stcurs
4 avril
dernier, réunion des
par la les retrace commissaire
ici
quand
conjonctures sommairement
.tctoots
combien
même
ettcs dont
n'avaient
on
vient
que pour leur simation
faire
pas
de
parler. observer
a Saint-Domingue
cesse Le aux
j
348
ÉTUDES
sera
différente
de
celle
Les
avaient premiers soumettait les hommes seconds noMe
sont
L'H~TOtHE
SUR
des
commissaires
couleur
de mettre
chargés des l'égalité
les ont qui la loi du 24 septembre
fait exécuter de
droits
D'MAiT!.
libres
à t'assemblée
à exécution
1791,
coloniale
la loi du
entre
politiques
précèdes.
cette
4 avril, qui classe ";< celle
qui les prodes
blancs. Les
avaient à co icitier la rigueur premiers et les sollicitations de ~e<~t~, entre deux sont forts d'une loi nouvelle, qui ne permet ni aux autres de refuser ou de ~wpWMev. Les premiers et peu épuisées
partis p~
de persuasion,
irrités: aux dans
les uns
des
seconds d'exiger,
garnisons
à requérir et à emque de faibles moyens soit pour aux factieux, soit pour rentrer les imposer faire révoltés dans le devoir e< la s()M~nsst<Mt.' les seconds trouve-
ployer, ateliers ront
au défaut
n'avaient,
de la loi avec les conseils
à leur
de la force
nombreuses,
arrivée armée
à six mille
cinq qui
existait
déjà
dition
hommes
de troupes en sus réglées, dans la colonie et la même expéce nombre de quatre mille volon-
qui les y porte, augmentera taires de la garde nationale, ainsi que de deux mille soldats de ligne, des garnisons et des équipages des bâtimens de indépendamment aux {tes sous le vent. l'État, Sa Majesté qui sont stationnés a pensé que cette masse de forces de treize à quatorze mille hommes, pourvus de
toutes
remplir assurer contient
les
munitions
le vœu
particulier
nécess de
tires,
serait
'article
plus que 8 de la loi du
SM/~MM<e pour 4 avril, et pour
en générât Jamais
Français pour d'une résistance
de toutes les dispositions l'exécution parfaite qu'elle le roi ne pourra en doute d'un le respect révoquer les commandement de la loi si la supposition mais,
autant à !.on cœur qu'au caractère national, répugne il est néanmoins dans les plans de h sagesse de prévoir jusques à l'imafin d'étoun'er de l'obéissance. possible, jusques aux murmures Or, si
les deux
se 60~ tpaMM< avant l'envoi de forces sucpartis principaux cessives et nouvelles à Saint-Domingue, ne doit-on pas croire que l'un de ces partis, accru d'un renfort de près de quatorze mille hommes, constituera
l'autre
dans
l'heureuse
et la voix de ses organes? L'appareil investira les sieurs commissaires, d'en
faire
aucun
usage.
de nn'connaitro la loi impuissance seut des moyens de réduction qui tes dispensera donc inévitablement
Le roi se repose,
!"n à sept mille hommes avaient nie, tvant l'arrivée des commissairex (Dehx~, tome 6, page !< t.)
dans
cet espoir
consolant,
de
été effectivement envoyés dans la colocivils. Il en vint six mille avec eux.
ppl-
CHAPITRE
[~792] la nécessité
où
force
même
en vain
épuisé
de mettre
à des
doive
leur
les ressources
en
tout
menaces
de l'honneur, suasion, 7 de la loi du 4 avril. qu'il
349
il est de diriger vers Saint-Domingue Les sieurs commissaires ne sont
publique. du devoir privilégié des voies,
xi.
leur
marche
Sa Majesté
coûter
du
leur
enjoint même en
de s'y
dans
une
évidence
des sieurs
s'y
au rétablissement
de l'ordre
motifs
de
de la liberté
la
et
de
à la conservation
moral
et
ils
social,
au
quoi elle ne frères,
que de ne loi commise feront qui
mutuelle ainsi
(&? leurs
possessions,
de leur
Ils t'égatité. des proprié-
respect de l'état
sûreté
sentir
les réta-
ne qu'ils de s~pt-
envers ceux qui les ont tirés doivent jamais perdre tude. Ils persuaderont aux habitans blancs l'intérêt réel qu'ils e/~c~ los hommes de couleur libres à la même hauteur qu'eux, la garantie
à
avaient
conformant, l'on doit à des
ils conséquence, la gTCMt~Mr dM bienfait
<tMT /MW!WM de COM/eMr libres, blit dans l'exercice de tous les droits les rappelleront par la reconnaissance, tés,
les
palpable commissaires. En
venir
conformer,
les ménagemensque peut trop leur recommander tout en les punissant et le salut de la patrie. pour l'intérêt Ce serait négliger la plus puissante de toutes les armes pas mettre aux soins
d'en
de la perpatriotisme, est tracée dans l'article
ultérieure
mais,
partie de la moins pénétrés
pas avant que Si cependant
en œuvre,
de rigueur. de la raison,
une
ont d pour
intérieure
et
des mouvemens séditieux pour la répression de leurs o~ers. n'oublieront pas de leur représenter que c~ classe d'/KWtt~s leur est presque toute unie par les liens de la nature et du sang chercheraient-ils à ~r<td~ leur propre oupourquoi '? H ne sera vraisemblablement aux sieurs commisvrage pas difficile saires de convaincre les uns et les autres par les pertes de toute espèce ont éprouvées, n'est qu'ils et qu'il plus pour eux qu'une ressource, n'existe sincère et inaltérable. qu'elle que dans une réunion franche, extérieure,
A't~r~
que Ils
le commande,
la patrie
veulent
impérieusement de la loi p~Mtca~t
t'ordonne,
déjà les esprits du 4 avril, dont
la loi, la nation et le roi la doivent y être disposés par la le gouverneur a été générât
avec ordre de s'y conformer et de la faire exécuter, en tout ce chargé, réservé à l'action directe des sieurs comqui n'est pas textuellement missaires. Si Sa Majesté eût retardé cette publication jusqu'à l'époque de leur arrivée dans la colonie, il eût été très-dangereux de donner occasion
à de nouveaux
Les temps fruits.
étaient
bien
excès,
dans
changes! )«
un
intervalle
ruvohttion
de
temps
francxise
avait
où d'un
porte
ses
HTUHEF _(
côté
1'
l'on
hommes
aurait de
1
abusé
SUR 1
de
la
L'HtSTOtRE
D'HAtTt.
t..
loi
du
couleur
24
si on l'avait libres, de la notoriété de h nouvelle loi,
septembre pour et de l'autre pu,
accabler
tes
on se serait
prévalu se maituunir
non officiello, quoique pour dans les prétentions la flamme et le par glaive. avoir aux sieurs commissaires Après appliqué les faits principaux dont il était nécessaire de h s instruire, leur avoir développé les intentions générales du législateur, tour avoir exposé les fondamenprincipes taux sur lesquels ils doivent à Saint-Domingue, régler leurs opérations il faut descendre dans les détails de la toi même du 4 avril, et prévoir les difficultés d'exécution qu'ils pourraient y rencontrer. L'article niales dant
etdes
10r ordonne
municipalités, l'article 4 autorise
la
réélection
immédiate
des
assemblées
colo-
nussitôt tes
dota loi cepenaprès la publication sieurs commissaires a prononcer la susdes assemblées actuellement existantes.
et même la dissolution pension Ces deux dispositions une sorte de contrariété pourraient présenter entre elles, en ce que l'une est et l'autre facultative impérative seuleet encore en ce que la ment une exécution première la suppose subite, seconde une exécution retardée la présence des commissaires jusqu'à civils. !t faut les concilier, en observant aura dû procéder surqu'on aux réélections selon les formes le-champ prescrites des lois des 8 et 28 mars mais que dans l'espace 1790, de temps nécessaire pour y les assemblées parvenir, coloniales et autres auront continué leur actide manière vité si les sieurs que commissaires les trouvent encore existantes et les réélections non achevées, ils auront le pouvoir de ou de dissoudre ces assemblées suspendre ils accéléreront la convocation des assemblées si elle n'avait paroissiales, ils y pas été faite; feront l'ordre et la paix régner ils jugeront sauf provisoirement, le recours à l'assemblée toutes les questions nationale, qui pourraient s'ctever sur la régularité des convocations, la tenue des assemblées, la forme des élections, et l'éligibilité des citoyens. !t y a toute apparence il ~'y aura Wett qu'à leur arrivée, encore d'~<~ sur c<~<' ~M ce sera à eux de tn mettre c~cM~M; en mouvement avec tes précautions leur dictera. Ils auque la prudence ront attention de ne pas la sûreté et la police intérieure compromettre par des mesures dont t'effet serait de détruire précipitées brusquement sans avoir de c'est ici quoi remplacer le pouvoir qu'ils appliqueront fucukatif leur est de suspendre qui conféré, ou de dissoudre l'assemblée !U)s ..ttundre cotoniftjc, la formation do t'assemblée ils pèsenouvette; ront les motifs pour et contre, les dispositions d'après que ~'<MM~~ ac~V~ aura manifestées si r~~ e~ p<M~M.
.»~4,~
[i79~]
<:HAPtTKE
XI.
3~~
1
seront ~Mpof~M~M ptu les sieurs commissaires néanmoins ainsi
vant,
il y a lieu de ptew~ que ~e <a~<~<~ la it sera pas à dissoudre; s'en soient fait reconnaître indispensable qu'ils auparade tous les que des tribunaux corps administratifs, et des de la force ils s'adresseront a cet effet au sieur publique
dépositaires de Blanchelande
ainsi
coMCt<M[?~<;
ou à celui
dans les fonctions qui le représenterait de intérim de la colonie gouverneur par de Saint-Domingue. Quoique cet officier ait o~M san rappel, général ses fonctions ne cesseront aura satisfait à ce devoir, et qu'il aura que brsqu'it ensuite à procédé l'installation du sieur d'Esparbès, lieutenant des armées, dans générât l'exercice de la place de gouverneur des îles sous le vent. général H serait
de penser que les sieurs commissaires et le sieur se voir d'Esparbes à éprouver pussent de la résistance exposés à cet si ce malheur égard alors la coaction arrivait, à l'obéissuppléerait on passerait à un enregistrement sance d'autorité. Un malheur plus et tout à la grand, fois plus invraisemblable encore, est aussi dans l'ordre des choses c'est celui du refus possibles; do Cap, l'admission des sieurs du nouveau commissaires, et gouvernement, même de la force armée It leur sera aisé de qui les accompagne. s'aperavant cevŒr, dans la passe, si on leur que de s'engager une prépare amicale ou hostile dans le premier réception cas, ils mouilleront et débarqueront de la portée
douloureux
;ans des
difficulté; forts
dans
le second
et enverront
cas,
ils se tiendront
hors
en
à t'assemblée parlementaire au et à la place, une réquisition coloniale, gouverneur de les recevoir, libellée au nom de la loi, de la nation et du roi. Si elle ne produit aucun ils se transporteront effet, avec le convoi, soit à Saint-Marc, soit au Port-au-Prince, soit à Léogane, selon la détermination qu'ils les avis qui leur seront prendront donnés d'après sur la côte, et principalement par des bâtimens de l'Etat, dont les commandans seront tenus, sur la réquisition des sieurs commissaires, de protéger et d'assurer la marche et le débarquement conviendra de préférer. Ce que les qu'il sieurs commissaires auraient fait au Cap, de même que le gouverneur de leurs pour la reconnaissance et caractères, ils le feront pouvoirs dans le lieu où ils aborderont, des tribuprès des corps administratifs, naux tions
et des garnisons locales, à toute la colonie.
Le même le choix
en
tact do circonstances
derendroitoù
la nouvelle
voquée pour y tenir ses séances. En ordonnant la tenue des
l'étendant
de suite
décidera
les sieurs
assemblée
assemblées
coloniale
paroissiales
par des
proclama-
commissaires devra
pour
sur
être conles
'-é-
ÉTUDES
:~2
S~K
L'HISTOIRE
D'HAÏTI.
A-
élections
des
la disposition hommes de éligibles conditions ils
à
impérative couleur et toutes
les
prescrites ces énonceront
prescrites aux sieurs
et
municipalités
assemblées
de ta loi du
ils
rappelleront dernier, qui veut que les admis à voter, et~ soient
4 avril
libres
nègre3
coloniales,
soient
les réunissent d'ailleurs qu'ils places., !pourvu du 28 mars 1790 par l'art de 4 des instructions
conditions;
ils
8 du
même
par la loi du com~ssaires;
elle3
instruiront mois;
des formes peuple ces deux lois sont connues le
ils les dans la colonie publiées Pour que encore d'ici des exemplaires. tous éludé par le fait, ils emploieront
ont été
et en emportèrent y trouveront, te vœu de ces lois ne soit p< tant le libre accès, assurer les moyens plus efficacement qui pourront et le couleur, aux assemblées primaires des blancs que des hommes toutes et provisoires ils aplaniront autres promptes par des décisions ils y les assemblées à s élever dans les contestations qui viendront des délibérations et de la liberté les règles de l'égalité feront observer la loi du 4 avril
ne faisant
aucune
de couleur
acception
ni partialité. et dès le premier
ni préférences i!s ne se permettront ils s'occuperont essentiellement,
et de personnes, instant
de leur
soit avec les corps administrais subsistants, tranà faire des dispositions pour rétabtirla le travail la sûreté la confraternité, la confiance, domestique, quittité, avec ces mêmes ils se concerteront des ateliers; corps et la soumission les rasles camps, et avec le gouverneur général pour faire disparaître ou défend'armes offensives les dépôts semblemens hostiles, privés traces de la s'il est possible, jusqu'aux sives, en nn mot, pour effacer, ils sol ce malheureux intestine ensanglanté qui a si souvent guerre et le ramèneront à des foyers rassureront le co~w justement effrayé, ils le mettront sous la sauvede la mort l'avait exilé; d'où la crainte soit avec débarquement, ceux qui leur succéderont,
des bras armés par la mère-patrie, pour voler à son garde de la toi et dans chaque soldât de ligne, dans chaque ils lui montreront secours; de frères; autant d'CMWM, autant des bataillons nationaux, volontaire avec eux et entre ces militaires ils feront vivre en bonne intelligence eux-mêmes;
nul
motif
et les sieurs
commissaires
de concorda
qu'ils auront ils en m~'me temps autre
ministère
plus <-ctui 'te la r~chercho
à acquitter; ne perdront
que
aigris
la raison,
inspirer; il leur sera pas
ne sera
de consolation à des coeurs
proc~wr~,
tous les adoucissemens /~M~, leur sauront nité compatissante devoirs
et
par l'inl'huma-
la persuasion, ce sera le plus constant
do vue
pénible, plus rigoureux, auteurs des coupables
oublié,
des
mais de le remplir; d'un sont chargés qu'ils salutaire, et non moins
doux
des
troubles
de Snint-Do-
CHAHTRE Xt.
~i79~] cette
mingue 4 avril;
tâche
leur
est imposée par les articles la fournir non-seulement avec
ils devront
encore
~5~
se conformer
ce point au genre a jugé à propos de leur prescrire. législatif L'assemblée coloniale une fois formée sur
et 28 mars
en
1790, et ceux la sollicitent
commissaires !a constitution, colonie
c'était
cte~ne~
avoir
de la lui du sans
la législation
mais
inflexibilité, d'instruction que les étémens
4 avril,
il faudra
retâche
le corps
des lois des 8 que les sieurs de son vœu sur
pour l'émission et l'administration la plus favorable à la coloniales grand objet que les assemblées
plus fMe; et c'est
en
5 et 6 de la loi du
la
chose
!t importe occupées jusqu'à pr~sc~. leur propre le retour à l'ordre intérêt,
dont
elles
se sont
de les rattacher
tion
en
dépend commissaires
le
moins
à ce travail et cette
par
considéra-
ne pourra manprésentée avec force par les sieurs ils savent quer de produire l'effet que l'on est en droit d'en attendre n'ont sur cela que les voies de l'excitation ils n'ont qu'ils point d'ailleurs à concourir activement avec l'assemblée délibérante mais Sa Majesté
ne doute
alors s'empressent de leurs lumières
point
qu'ils
ne soient
souvent
le résultat
à communiquer S'il acquises.
arrivait
que aux
et qu'ils consultés, de leurs sages conseils
ne
l'assemblée
de
se permît fondamentaux
et
des arrêtés contraires prendre qui fussent principes de la constitution et de la législation ou aux lois décrétées française, les sieurs commissaires ne pourparticulièrement pour les colonies, raient
les passer
sous
dans s'opposeraient et à l'exécution neur,
ils silence; la même forme de
ces actes
en requerraient à la sanction illégaux
sous leur responsabilité, même, tion par des proclamations clairement au ministre de compte sur-te-champ iraient
ils la rectification du gouverprovisoire
d'une
autorité
jusque
ils usurpée; cotte exécu-
suspendre et ils en rendraient tibettées, la marine et des colonies, qui
les ordres de t'assemblée nationale et du roi ils se prendrait enfin, diron sans cesse que le salut public et la tranquillité de Saint-Dosont commis à leurs soins. La force armée, le gouverneur mingue les tribunaux, les corps administratifs, général, pire (~ leur 'réquisition, peur qu'ils puissent au but que la nation et le roi sp sont proposé
tout est soumis
sans obstacle parvenir dans leur mission ils
fe;~M~rON< <~ /Wp/M ~M'?7s <MW)M~fait c!'MM<'aussi grande Sa Majesté laisse à leur prudence M (~wf, lorsqu'à des voix w~w réunis,
à l'em-
ils auront
<M~<Mt~ la pturattto de bion en
jugé utile do le faire pour opérer plus et c~ (~Mrs mais ils coMnM'tM~'0~ temps pot'~s par se tenir afin do se tracer uno marche et ils finiront certaine, de même
par se recueillir T.' 1.
sur
t'onaembte
de tours
opérations. ~3
S!
HtTm.S
:{~
L'H!STO!HK t/HArn.
c<Md< par<<~< d'acM cM~e e?~c, ~<~Mt<Mtdit p~MSow~M d pr~aM~fO. Si tes doux ne croyaient pas devoir attendre le suffrage du troisième absent, et dans ne cas où l'un des trois commissaires ne sera motiver son son opinion de l'avis de la et majorité, rle pourra pourra consigner et motiver troisième pas absent, sur les registres de la comm ssion, mais MMSpo~Mf lui ~Mt~er OMcttne publicité. Telles
les
furent
émanées
instructions
du
roi.
Nous
de détails concerdispositions quelques supprimé et financièadministratives nant les mesures purement dont nous avons souhgné res. Ces instructions, à desbeausein certains supposaient, pour l'avenir, passages, des colons, qu'ils n'en coup plus de sagesse de la part fort d.ans le passé; car elles établissent avaient montré avons
bien
leurs
torts
et nous
passé, durent
au à cet égard. Mais l'avenir répondit les commisssires civils verrons pourquoi l'assemblée coloniale et les totalement
supprimer assemblées provinciales, mise
entre
En
leurs
des
1792,
l'assemblée
la formation
d'une
convention
10
re-
de la dictature
Bourbons
août
du
crété
d'user
mains. le trône
renversant
née
afin
dans
la jouravait dé-
législative nationale pour
juger
XVI.
Louis
il fut décrété
Le 2~ août,
que des députés cette convention.
dans françaises siégeraient décret même mois, un nouveau de ces colonies, des gouverneurs
détermina e
un
des colonies Le 25
du
les fonctions autre
fut rendu
qui durent possédaient les émigrés, sauf les au profit du trésor <~re saisis public, non émigrées. droits des tiers et des familles rendit un nationale la convention Le 8 novembre, sur
les
décret civils
biens
qu'y et vendus
qui, envoyés
en
des commissaires le rappel prononçant les remdans les autres colonies, pour
CHAPITRE
[i792]
par d'autres,
placer
confirma dont
pour Saint-Domingue, ce décret. Le
10
lequel
de ces réservant tard
actes de
bornons, émis parler
dans de
de ceux nommés est reco~MM, dit
le patriotisme en
les mesures approuva ces commissaires, J et
nous
3M
la mission
elle
gue par nattre. Nous
elle
décembre,
XI.
rendit
un
prises que
nouveau,
par
à Saint-Dominnous
ferons
con-
à la mention pour le moment, le cours de l'année nous 1792, ceux
qui
furent
rendus
plus
OtAPtTXE
Assemblée coloniale.
X)L
Projet de constitution pour Saint-Domingue,
produit par la nouvelle sa sanction par !e roi.
arrivée
au Cap. du décret Roume et Blanchelande
du
28
le font
mars
Effet et
t79:,
de
Per-
publier.
sécutions continuées contre les hommes de couleur. Coalition et traité de paix et d'union à Saint-Marc entre les hommes de couleur et les blancs. Roume
et
~)anche)ande
vont
dans
l'Ouest.
et
Voyage
lande dans le Sud. Son retour au Cap. Rigaud noirs aux Cayes. Résumé de la première époque.
Dans expliqué à rester taient
le
les motifs
ment, deux
de
ce
sur
l'appui
des
de
Blanche
affranchit sept cents
nous
livre,
le commissaire
qui
coloniale,
avons Roume
que ses collègues
comme
on l'a vu, avait
forces
que
par-
toujours consti-
l'assemblée
et
le gouvernement constamroyal promirent la domination des colons sur les pour assurer de la race noire. classes d'hommes Mais, lors-
les qu'elle apprit sein de l'assemblée cembre
chapitre
portèrent à Saint-Domingue, tandis pour la France.
L'assemblée compté tuante
dixième
actes
1791
discussions
législative, et janvier 1792,
contre les hommes d'employer devait expédier que ht métropole au moment le 31 murs. décida,
qui
eurent
pendant et qu'un
lieu les
dans
mois
décret
le
de dé-
défendait
les troupes de couleur dans la colonie, elle se du départ
de Mirbeck,
[~792]
CHAPITRE
XII.
3~7
1
à envoyer en France six commissaires « doMt la mis» sion était, suivant de peindre Roume, le< hommes de couleur et nègres libres sous des traits si odieux, se flattait d'en qu'elle la destruction toprovoquer » tale. » Roume
et
Mirbeck,
l'autre,
avaient
obstinée, du droit
de statuer
après de l'espèce qui
sur
siégeaient
le sort
conférait
Je départ transaction
Mais,
de Blanchelande sollicité cette assemblée côté.
vainement
lui
que
d'un
dans
de cette
le décret de
Mirbeck
survenue
du
24
en vertu septembre.
et de Saint-Léger, entre les deux partis
fut
t'assemblée,
classe,
cause
s'ocqu'etto de la cond'avril,
cupa alors, dans le courant du mois stitution voulait donner à qu'elle Saint-Domitgue. Dumas, dont les confidences à Roume avaient déterminé celui-ci à rester au Cap, fut principalement chargé de la rédaction du projet. Le 12 mai, il le présenta ? établir à Saint-Domingue dans laquelle » subalterne, » approuverait nu refuserait
« ce une
projet
espèce
consistait
à
de monarchie
un gouverneur mannequin les arrêtés de l'assemblée
» coloniale, et signerait les dépêches de trois espèces » de secrétaires d'Ë.at, la finance et la pour le militaire, ce dernier n justice; était le but vers ledépartement de loi) dirigeait » quel Dumas toutes ses ac(homme »tions Gault,
1.
» autre
membre
de l'assemblée
coloniale, prode constitution,
posa un autre projet, au nom du comité sur l'état des hommes de couleur particulier il émanait du côté Est de l'assemblée, des colons composé Rapport de Roume, pa~e i a.
1
3S8
HTUf)ES
SUR
L'STO)RR
b'itAiii.
1
moins de prévention contre qui avaient eux témoigné « ce projet, n'admettait, dit Garran, à la jouissance des » droits politiques, de sang-mélé chez que les personnes » lesquelles les traces de la couleur noire ne seraient » plus » apparentes. Enfin,
de Torbeek,
Léaumont,
député n'était a~tre
autre
chose
projet qui converti en loi constitutionnelle. Mais,
ce
que
un proposa l'ancien régime
me'
la frégate l'Inconstante jour 12 mai. arriva au Cap. où elle apporta la nouvelle du décret du ~8 mars et de sa sanction !1 sempar le roi, le 4 avril. ble qu'en cette occasion, le ciel voulut donner aux colons une leçon, un avertissement de leur impuissance à résister
à ses volontés
hommes,
en
faisant
souverain
de
la France,
favorables
coïncider
aux droits
la connaissance
avec
celle
à la loi du
resta
indécise
comme
du
projet de l'assemblée
élaboré dans le sein longtemps Loin de reconnaitre la nécessité médiatement
de tous
les
de l'acte si injuste, coloniale.
de se soumettre
im-
4 avril, l'assemblée coloniale sur la question de savoir si elle
ou
de résister à la volonté non, des deux de la métropole. Le côté Ouest de l'assemblée pouvoirs s'entendit avec la municipalité du Cap, pour susciter dans cette ville une émeute dont l'effet, espérait-il, sur les résolutions de l'assemblée elle eut lieu péserait le ~2 mai. Cette cabale était membres digne des anciens de l'assemblée de Saint-Marc. tenterait,
factice qu'elle L'agitation occasionna, pénétrant effectivement dans le sein de l'assemblée coloniale, l'espèce de trêve conclue entre les deux partis fut rompue ils ne purent s'accorder. 27 mai, l'assemblée
Il
résulta
déclara
de ce désaccord
qu'elle
se soumettrait
que,
le à la
CHAPITRE X!L
ji79~j 1
loi
du
4 avnt. dès qu'elle résolution fut évidemment avaient
eu
nouveaux
ment
le
temps
comm'sssïres
nommés
sous
de
arriverait forcée, réfléchir
civils,
l'influence
3o9
que
l'envoi
seraient
qm
Cette
o/j~t~~HeM<. parce que les
de Brissot
colons de
trois
iuuubttabte-
et
des
Giron-
et qui seraient hommes de appuyés par six mille et de gardes troupes une volonté nationales, indiquait bien décidée, de ta part de l'assemblée de législative, faire respecter ses décrets dans la colonie. dins,
ne se méprenne qu'on crètes des colons. Ils étaient informés France des complots qui s'ourdissaient Toutefois,
pas sur les vues separ leurs agens en
là et à l'étranger, au moyen des armées
la contre-révolution opérer que les puissances se préparaient à y faire européennes La résolution pénétrer. de l'assemblée dictée colonise, surtout de l'ancien par les partisans n'était régime, mesure en attendant qu'une dilatoire, des temps meHleurs. Ils avaient d'ailleurs tant appris à compter sur les sentimens du roi et sur les personnels tergiversations de l'opinion, durent encore dans qu'ils les espérer événemens ultérieurs. Voici un extrait de l'arrèté pris le 27 mai pour
Quoique ce décret soit diamétralement opposé ai~c aMpo~~M <~ la toi co~Mttowt~ du 28 septembre 1791, néanmoins i'assemb!ce coloniale, ne voulant pas co~rc~e, par la ~M~Mcc, le salut des restes de Saint-Domingue, qu'il importe de conserver à la France, puisque son commerce et l'existence de six millions d'hommes reposent entièrement sur leur conservation; ne voulant pas non plus mettre en opposition la loi qu'elle a le droit de faire, avec la a~cMttwqui est émanée de l'assemblée nationale, parce que de ce a'aM~t~~ c< na!tre des divisions et des désordres qui accétérer~ient la pourraient ruine de cette malheureuse colonie L'assemblée déclare qu'attendu la connaissance certaine qu'elle a du
~SO
ETUDES
SUK
!/H!STOtRE
U'HAtTt.
décret de t'assemblée nationale législative, du 28 mars dernier, sanctionné par le roi te 4 avril suivant, elle s'a~M~ de p~oMo~ sur l'état politique des hommes de couleur et nègres libres, et qu'elle reconnaît la ~c~e se s~Mwp«~ à la volonté de l'assemblée M~torni, ordonnant la nut.cation de cette déctaration, invite le gouverneur générât à faire une j'roctamatiot! pour ordonner aux hommes de coute:]!' et nègres s libres (~veM~r ('a~s l'ordre et de se )'e<~ra!~cMaMCs dans leurs paroisses respective! pour faire cesser la révolte des esclaves. Pt.
9lO.Lf' M~'
On
111~I.
Im··cny~~lln !squ'c!!c
mt.~
sent
tout
frein
lui
qui des
l'empire elle
grâce,
ce qu'il
4 avril,
qui
enjoignaient
un
de
tout
ce qui
des
nouveaux
au
lettres
du
à Blanchelande de suite
ie
cette le
de
mauvaise
et
de
porteur
ministre
de
aux
la
la marine
de cette réservé
ci-
provisoire de quelques
gouvernement
en
loi, à l'action
mis
L'empressement
exécution
loi
commissaires
à l'exécution
pas expressément commissaires civils.
dans
en en
i t'assmnuiée, a!sseiiit)iee,
fit
Cap,
n'était
ordonner
présence
elle
arriva
des
procéder
EÏliJJI, Erunj,
insolence.
aviso
avec
vils,
ffiâÏtifasMtJ. n.5nifcsto<
circonstances
Le 28 mai,
à faire
était
le St avec
du
ra
de contraint dans cette y avait La morgue cotouiMie rongeait Il lui fallait céder à imposé.
déclaration.
impudente ie
!u: I :;¡:¡û 3;
indique ~w~
la des
MO! Le 29,
Roume de
coloniale,
fidèle
constamment
date ne
et
sur
de l'an pas
de les /P
augmenter
dans
le
sein
provinciale
de
l'assemblée
u Nord
et requit Cap, l'enregistrement à l'esprit de conciliation qu'il
dans
condescendance tion
rendit
l'assemblée du
municipalité loi. Mais,
se
le
cours
de
supprimer,
instances
de
~er~ ~< ~r~~to~
cette
mission,
dans
l'acte
l'assemblée que
et
de
la
de
la
montra il eut
de
la
publica-
coloniale,
la
la loi, afin de portait des esclaves insurges.
[~792]
H II
CHAPITRE
fll~Â~WnW
n.
préludait fatates
plus Le
mai,
1
condescendances
l'assemblée assurer
pour
colonie.
h.au
A d'autres
furent
qui
Saint-Domingue.
15
décret
1..J'-
ainsi
XII.
coloniale
la
avait de
pcr~M~
rendu
un
dans
feM/~a~e
la
Lisons-!e
L'assemble
colonialo
de
la
de Saint-Domingue française en vertu de la loi constitutionnelle législative, du 28 septembre 1791, reconna:t et déclare la colonie de que w peut exister Saint-Domingue MMs~wat?~~ l'esclavage; que l'esclave est la propriété du ~M?et tre, aM<< w qu'aucune atteinte à cette pro~r~c. por~r En conséquence a décrété et décrète ce qui suit Article l". A l'assemblée coloniale seule il appartiendra de prononcer les a~-o~/tMMtK~s des ~oMs, sur la demande des expresse propriétaires, et suivant pour les causes, le mode qui sera déterminé la loi. par L'arrêté qui prononcera l'affranchissement sera soumis à l'approbation du gouverneur. 2. L'assemblée coloniale fera incessamment tous les règlemens nécessaires le woM~ poMr et la ~Mc~Mc des Mc~e<w. l'esclavage Sera le présent décret, présenté à l'approbation de M. !e provisoire lieutenant au gouvernement et envoyé générât, à la pour être présenté sanction directe et absolue du roi.
A
cette
occasion,
nouveaux ment
l'assemblée
commissaires A
la
partie
coloniale
pour
sanction
du
ce
porter
roi
nomma
c'étaient
décret Page,
trois directeet
Brulley
Lux. Vain en
existait qui
premier plus!
obtinrent
saient
chaque
la
1 D'ailleurs
dans jour;
20
commissaires
la
le
royauté;
révolte les
à
juin,
les !a
accompagnèrent
qu'ils
du à
coup
ces
que
l'émeute
France,
un
avant
espoir!
combats secrète
avait
Paris, 10
incendies, des
arrivassent
août,
elle
tes
massacres les
esclaves; et
qui
excitation
porté
les
n'y
succès
aguerris-
qu'ils
rece-
362
ÉTUDES
vaient
des
SUR
L'HÏ&TOtRE
D'HAiTt.
contre-révolutionnaires
agens
tout
présaun avenir
le triomphe de leur cause sainte dans Celle des mulâtres et nègres libres sortant peu éloigné. victorieuse des obstacles lui également que les colons geait
avaient
opposés, l'émission d'une
les
Si l'assemblée
coloniale
noirs
n'avaient
besoin de pas loi, p~ur savoir autant Qu'ils avaient de droits que leurs frères et leurs enfans. La révolution Les colons prévue semis par l'abbé Maury était faite. encore sur ce point. pouvaient s'aveugler se vit contrainte
la loi du
d'enregistrer que l'arrivée
elle ne calcula avril, pas moins des nouveaux commissaires avec les civils, devaient les accompagner, subirait encore mettre à profit pourrait sécutions contre les hommes elle
écrivit
de
redoubler
à tous
les
leurs
un
qui retard
ses perpour continuer de couleur. En consé-
qu'elle
quence, colonie
forces
de la
populaires contre rigueurs corps
cette
classe. Au
à
Port-de-Paix,
au
Jérémie,
Port-au-Prince,
les colons se prêtèrent enfin, à ses vues, à partout ses affreux tout en publiant comme désirs, elle, la loi du 4 avril. Des violences eurent que la rage animait lieu contre leurs victimes. Il est inutile d'entrer dans de ces
les détails nous
avons
fait
actes
connaitre
de Saint-Domingue aux lecteurs prendre sité
la
était nous
dirions
François
Lavaux,
barbarie déjà
ce que
coloniale
de la part
suffit,
rafûnée plus nécessaire encore qu'au
de
des
despotes faire com-
peut-être, pour tout ce que la haine et la perverà ces hommes. S'il suggérèrent d'ajouter
Port-de-Paix, offrit trente
aux
précédons récits, un colon, du nom de mille francs à la munici-
CHAPITRE.
[i792] 1
XH.
363
n.
palité environ
de cette deux
ville, cents
pour
A Jérémie, des hommes
étaient
également ruse et par force.
parmi Un
la petite t~'o~ autre colon nommé
la lettre
sur
pour
un
entassés
autre
de couleur
Les colons
eux
Domingue a accordé
niale,
où étaient
de tout âge et de tout personnes les hommes de couleur, disaitafin d'avoir, de /otrc couler bas ce bàteau avec ces mal-
sexe, parmi ït, le plaisir heureux proscrits. par
un bateau
de ce lieu
navire
embarqués inoculèrent
les moissonner. arrivant
Barillon,
de
à Bordeaux,
apprend que la loi du à la classe de couleur; politique
l'égalité suivante
aux
commissaires
Saint4 avril il écrit
de l'assemblée
colo-
à Paris
« Nos bourreaux, » fertilisé phent » fonde
la terre donc
Mon
nos assassins, des
affliction.
de nos
qui ont triom-
est pénétré décret du 28
proune
ossemens
cœur Le
les monstres
frères, de la plus mars
est
» horreur, une turpitude. Plus » claves 1 Le décret du ~8 mars
de colonies, plus d'esest un brevet de liberté
» pour cent soixante-six » une MtOM~rMMt~ aux
révoltés.
» crime
aux
yeux
mille
Ce décret
est
c'est un yeux de la politique; de la saine il coûtera philosophie; mille individus. Le salut de Saint-
» la vie à quarante » Domingue est impossible,
si l'on
» d'~rc
ne
le parti prend en les e.c~er~t-
juste et sévère envers les mulàtres, » nant ou du moins en les déportant dans ~e de l'As» cemion, en leur en Guinée, près des lies du Prince » fournissant des vtw~ pour un an et des t~rMtneyM » aratoires. » tablir
!1 est encotc
Saint-Domingue » le premier point est
possiblo
de sauver
et de ré-
~'at conçu un plan à cet égard la (~p0t'(tt<t0~ des MtMM<r~, et la
~4
KTUDËS SUR L'iUSTOtRË D'MAÏTt.
» confiscation » diés 1. »
~c
On
ie voit
cauchemar
leurs
biens
la classe
qui
pèse
au
profit
des muldtres
eux
l'affreux
droit
femmes
noires
réellement
nègres, de les maintenir deux classes est donc
t.es prétendus identique. voient avec horreur l'existence pour
est
~c~t-
le
la poitrine des colons et l'emdétruisez les mMM<re~, et il déportez,
tiellement
venue
blancs
sur
pêche de respirer sera facile de M~t~M~ La cause de ces tesclavage. lâtres
des
le plus
essen-.
des mubienfaiteurs de cette classe, de-
obstacle
grand
dans
au maintien
de
de pt'opriété que le régime co!oniat leur a créé sur les noirs. Dans l'origine des colonies, privés de femmes de la race blanche, les colons ont dû s'unir a des mulâtres
dont
de la
cette
classe
union s'est
naturelle accrue
sont
nés
par sa propre maintenant
elle gêne, elle embarrasse production hommes blancs qui n'ont pas eu le sentiment
les reces
de l'amour
et de ce que les mulâtres réclament pour leurs esclaves les droits qu'ils tiennent de la nature en leur qualité de ce que des hommes d'hommes, et justes, généreux dans la métropole, soutiennent leurs réclamations et les font
les colons ne songent triompher, qu'à la destruction de ceux qu'ils appellent des dénaturés Qui donc forfait aux bons sentimens de la nature, entre eux ou colons
vous, C'est tout
une
à fait
proposer nègres
de Saint-Domingue?. chose remarquable, du
tout libres,
Happort de Karr
goût haut ou
qui
de
ces
la destruction avaient
la t~por~tOtt qui n'osaient
que hommes des
honte
tume 3, pa~M 36 et
37.
mulâtres
d'exprimer
était
et
pas des
ce vœu,
~792]
ce
CHAPITRE
I
désir
cruel
En lent
dans
déporter communications,
de toutes
XII.
36S
une
1791. les nègres
détruire
race), et ils proposent !a baie des ~o~Mt<o< tout à la fois, et contre mais ils sauvages; l'une des tles désertes
suisses
isotée
déserte,
bien à tuer.
équivaut les blancs du
octobre
Ïfe
Port-au-Prince
veu-
la même toujours de les déporter sur les plages de où ils auraient eu à combattre (c'est
la faim
ont
soin
de ces
et contre de
les
côtes,
les
Indiens
faire
sur jeter en finir plus
pour
vite. En
1792,
Barillon
dans l'ite de F~cc~MtOM, Et en 1814, Malouet, ancien
colonies, hommes
de
les îMMMtre~ déporter près des côtes de Guinée. ministre de la marine et des
propose
colon
de Saint-Domingue, un de ces rien oublid ni rien appris, Malouet qui n'avaient se proposait de déporter les WMM~. et lu n~TM ~aM tes Haïtiens, à i'ite de Ratan, dans la baie de parmi Honduras, des infortunés
sans
dès lors
ce dernier
de la part
n'avoir
de la loi du 4 avril
restreint ayant et relevé celui
Btanchetande.
réminiscence
par
suisses et pour
trajet Les dispositions obligée, loniale
doute
des
pas à faire
Roume
du concours de
t'aûaire un
long
et sa publication de t'assemblée co-
le pouvoir du commissaire profita hommes
de
couleur
et
de
qu'it reçut du Nord,
En t8t4, auMitût l'arrivée à King )n du colonel Mauxion-LawayMe. principal agent de la mission d'espionnage envoyée à Haïti par Malouet, it y parut un livre où la population d'Haïti était divifëe en six classes. Le sort des mulaires et des nègres éclairés, y était-il dit, '~it d'aire transporté ou déporté à )t!e de Ratan, dans la baie de Honduras Cet ouvrage fut publié sous t'influence de Dauxion-Lavaysse. ainsi que l'a dit Pédon. dans sa lettre du 6 octobre t8t6 aux commissaires français envoyéa alors proa de lui puisque les mêmes cat~~ories étaient insérées dans les instructions secrètes trouvéet par H. Christophe sur Franco de Médina,l'un de ces espions.
366
ÉTUDES
rétablir
pour
SUR
L'HISTOIRE
la
du
puissance paroisses de
des plupart ces mesures,
D'HAïTI.
militaire
régime
cette
dans
la
Au
moyen de l'Ouest et le
province.
il put songer à passer dans la loi du 4 avril, et Sud, pour y faire pubi ier et exécuter los factieux dans ces réprimer également qui résistaient provinces. dans
les hommes de couleur l'Ot.est, les blancs de la Croix-des-Bouquets, les esclaves du Cul-de-Sac pour refouler
Lorsque, dérés avec soulevé
au Port-au-Prince, de marcher quis
de
par la vallée teur de cette
mettait
campé aux Vérettes, s'y de l'Artibonite. Ce noble,
les hommes
instant,
de l'Arcabaie
l'Artibonite,
pour se liaient
les ordres
à ceux
leurs
alors
il a été parlé A Jacmr)!, aux Cayes-JacmoIetà aussi
les
coloniale,
au Môle réfugia assassina les soixante
l'offensive
dans
l'Artibonite,
succès
nisèrent
une nouvelle
contre-révolutionnaires
Marc, des Gonaives,
de
se
Baynet, contre
ces paroisses. Par suite de leurs
les blancs
soulevèrent
qu'il dans le 8* chapitre.
~M.<M dont
à Saint-Marc
com-
de la plaine Borel, dont
de l'assemblée
Dumontellier
C'est
reprirent
et
du camp de la Saline, f.ous Ils réussirent à les chasser de
membre
Borel, positions. se rendit au Cap, et
de couleur
plaine
de couleur
et quelques-uns combattre également
de Dumontellier.
avec ses saliniers.
cette
planla ré-
affreux.
les ateliers
mouvemens
aussi
porterait
grand et endetté avant
des assassinats
Au même
Praloto
se proposait alors que ce brigand eux au Mirebalais, tandis que le mar-
paroisse, déjà ruiné de toute pillait les habitans
volution,
eurent
c'est
contre
Borel,
confé-
coalition
les hommes !es blancs
de
~s orgaentre eux et
des paroisses de Saintde la Petite-Rivière et des Vérettes.
~792]
CHAPITRE
xn.
367
)
Cette de
coalition
sure.
fut
Du
côté
Fontanges le médiateur
secondé
Le traité vit
de
paix
le 21 avril de base
dénonçait de l'Ouest teurs
à et
de tous
de confondre nègres
libres,
qu'ils en cette
Guyambois, ou nègres
blancs,
propriétaire entre les ·
leur
Marc
des
de
toute
la province Ce fut encore aux
excepté.
de Pinchinat
politiques Pinchinat
J.-J. Savary, Laplaine, et Esnard, tous mulâtres nite.
maîtres
le Port-au-Prince
l'Ouest,
talons
les rendit
ce fut
cette
blancs
et
1792.
cette
me-
circonstance
par Petit-Bois
Charles libres
surtout
dans
et d'union
durent
de l'Artibole vicomte
de
plaine, qui devint les hommes de cou-
qui fut signé à Saintd'un autre qui lui ser-
précédé et qui fut signé le 14, à la Petite-Ri.vière, la nation et au roi l'assemblée provinciale i'assembtée comme étant les aucoloniale, les maux de la colonie. N'oubliant jamais la cause commune de tous les mulâtres et Pinchinat une disposition y fit insérer
de tous ceux qui étaient par laquelle dél'élargissement tenus prisonniers dans divers quartiers, serait demandé en retour de la mise en par les blancs de l'Artibonite, liberté de cent cinquante blancs qui étaient prisonniers tombés au pouvoir des hommes de couleur, dans les combats livrés contre Borel, et qui se trouvaient détenus au fort
élevé
devenir
célèbre
ou concordat la détention
à la
Cr~Ptcrrc<, dans nos annales.
du
14 avril,
de cet blancs
il fut prMOWM~
monticule Dans
cette
reconnu n'avait
destiné
à
convention
et constaté rien
que de cruel,
avec ~M~e par la ~droM~ furent traités. Et c'étaient des hommes de la troupe d'assassins et de pilcependant lards commandée par Borel C'Mt)e m~tth' Fonto~cs qui vint eil <8t<<,en quatitc de cuttoni'~aircttc
~68
ÉTUDM
Cet acte
SUR
D'HAtTt.
L'HtSTOtRE
de la coalition
ayant été déféré n'hésita pas à ainsi que dans
de Saint-Marc
à l'approbation de Roume, ce commissaire à des hommes l'accorder qui n'agissaient les vues d'épargner à in province de l'Ouest survenus
dans
le NorJ.
les
ravages donnée par
Cette
approbation de la nouvelle
la réception de la loi du des hom4 avril, produisit le neiHeur effet sur l'esprit mes de couleur elle les porta à persévérer dans la moavant
Roume.
dération
ceux de l'Ouest.
qui distingua Marchant d'accord,
leur
donnait
la loi
et forts du
de toute
4 avril,
Roume
la puissance que et Blanchelande
et du Cap le 16 juin sur le vaisseau le Jupiter, le 20. Ils y furent à Saint-Marc reçus avec des Les de respect par les hommes de couleur. témoignages blancs de la coalition trouver en Blancheespérèrent
partirent arrivèrent
lande
un
des
vengeur
humiliations
et
des
violences
de l'ancien qu'ils avaient subits, comme partisans régime, du sous ce gouverneur et Mauduit, de la part des factieux De leur côté, les hommes de couleur vouPort-au-Prince. laient
aussi
à la rentrée le témoignage do leur part
et Blanchelande que Roume de leur armée dans cette ville de Roume, que de celle
concourussent mais, suivant d'acharnement
il y eut moins des pompons blancs
~e Saint-
Marc.
Après le départ Unis, on il emmena
de Caradeux une
y fonder une habitation tieux du Port-au-Prince général
de la garde
pour les Étatsde ses esclaves pour cinquantaine dans la Caroline du Sud, les facavaient
nationale
le Cruel
nommé de cette
LoQisXVtH.Guyamboitt,t)<:groHbre,étnitdès bonite. Nous en parleronsplus lard.
Borel ville,
capitaine Ils envoyè-
lors tr<'a-innuentdan<Artt-
CHAPITRE 1
I<792]
rent
trois
XH.
3$~
j
au Cap l'informer de sa nomina~on et l'inviter à se rendre d'eux. Parti du Cap auprès sur un bateau, Borel entra au Môle où il Dumonjoignit tellier et ses sicaires, et une infinité d'autres misérables tels qu'on en brigands, voyait dans toutes les villes de la colonie à cette époque de ceux de sa quelques-uns des Vérettes troupe aussi. La municipalité s'y trouvaient du Port-au-Prince avait expédié bâtimens plusieurs pour les recueillir. Borel forma au Môle une flottille de onze voiles et se mit en route. Mais arrivé dans le petit golfe de il fut personnellement l'Ouest, capturé par le vaisseau le ~o~ M. de ~rimouard. que montait à qui amena Saint-Marc le navire sur lequel il se trouvait. Roume et Blanchelande le livrèrent au jugement de ia sénéchaussée de cette tres
commissaires
ville, avait
qu'il
à raison
des
déprédations
commis
dans
l'Artibonite.
blée
dont coloniale, clamer sa mise en la faiblesse
qualité clamation
et fut
il était
comme liberté, de Blanchelande
cause
que,
au Port-au-Prince ganiser vérel et Sontnonax, dont parler. Roume
et
Port-au-Prince. nattre
les
Blanchelande
Savary, ~M<t~r~ leur <
Lapointe dit-il,
ne tarda inviolable céda
par la suite, une résistance nous
aurons
l'assempas à réen cette
à cette
Borel
réor-
put
contre
Pol-
occasion
de
à aller au disposèrent dans son rapport, fait conpar Jes coaiiséb de Saint-
avec
eux
il
y rend
et Morin, qu'il la haute réputation
leur M~Me
Mais
meur-
se
Le premier, conditions posées
pour concourir à leurs ordres
Marc, Prince
membre,
et des
e<
à soumettre
le
Port-au-
à Pinchinat, justice vit à Saint-Marc, et
qui
que lui <MWMt MM~~c <o~M politiqua « mi-
~ww. T
t
~TUnES SUR L'HISTOIRE D'HAtTÏ.
370
iuin dans dans Le 22M juin les forces maritimes;
route
terre
par
la soirée, soirée.
Blanchelande Blanchelande
le lendemain, se
pour
rendre
Escorté
Croix-des-Bouquets. coalisés commandés
1 Arcahaie
une
par
se mit en
Roume à
avec
oa partit
et à la
soixantaine
des
il reçut de ce dernier, pa Lapointe, les plus propres a-t-il dit, tous les avis et les conseits a ses opérations. H trouva une grande soumission faciliter de la part des chefs roisse de l'Arcahaie, contre
les
d'ateliers et du
blancs
il trouva Bouquets, » par tempérament,
noirs
réussit
soulevés
à calmer
leur
Port-au-Prince.
en Bauvais
« un
dans
la paanimosité
A la
Croix-des-
homme
vertueux
et par coutume, par, principes qui » trouvent dans son cœur la morale la qu'il prêchait, » propageait, secondé par les chefs de son armée, parmi » les hommes de couleur et nègres libres qui y venaient » de tous
cotés.
Je voudrais,
» le même » qui C'est
témoignage se trouvaient la; une
sorte
bouche ceux qui lui-même, les
et sous ont
en mais
de gloire qui choisirent
et nègres libres m <r général, de trouver
ajoute-t-il, faveur de
tous
Bauvais
les
blancs
leur prepour homme dans la
l'éloge de cet de tous les blancs,
si furieux
à rendre
que j'en suis éloigné » pour la classe des mulâtres
la plume été leurs ennemis
ce colon
avoir
même
de
les plus acharnés. Page contre cette classe et contre
cet
énergumène qui professa sous Robesles plus odieuses, d'emqui conseilla pierre les maximes leurs chefs. Page a dit dans son ployer le pOMOM contre a publié en 1799, en diacoura hMtongMe qu'il a Paris, de Bauvais et de l'affaire du 21 novembre partant i?9t « C'est aussi avec justice que chacan rend b<MMesclaves,
» mage aux vertus » mes de couleur.
de Bauvais, chef Ce brave citoyen
milttaipe a, plus
des homd'une
fois,
~792]
CHApmuE xn.
» arrêté
le poignard dans bien des mesures
Après Blanchelande
firent
des confédérés de ceux gaud.
de ceux
ie 5 juillet. aux forces
tés, se prêtèrent à tout civil et le gouverneur tion
prirent hommes de
main
rang couleur
de
ses
frères.
Roume conciliatoires, et au Port-au-Prince t'armée
de ia Croix-des-Bouquets. venaient de la plaine
qui à la tête
pénétrèrent vant résister
rentra
la
37
qui étaient Les blancs
à la tête
Bauvais, du
RiCul-de-Sac, à Bizoton, campés y de la ville, ne pou-
de tous côqui les menaçaient ce que voulurent le commissaire Ceux de la confédéragénéral.
dans
la garde continuèrent
mais
nationale; de rester
unis
les entre
parce qu'il était évident ne pouvaient qu'ils compter sur la sincérité de la soumission de leurs ennemis au nouvel ordre de choses produit par la loi du 4 avril. eux,
Une dizaine au-Prince
des
furent
plus arrêtés
en France
ie fameux
montellie'r,
l'égorgeur
des agitateurs furieux du Portet condamnés à la déportation Praloto était de ce nombre. Dudes malheureux M~M au Môle,
obtint
un passeport aux pour se rendre barqués sur le navire t'~o~c qui fut Marc. les dix déportés allaient partir
États-Unis.
Em-
envoyé à Saintpour la France, dans la nuit du i0 au 11 juillet, lorsque Praloto en fut retiré par un blanc nommé Roi de la assisté de Grange, autres quatre le chargèrent
assassins
ils le mirent
dans
un
canot
et
de fers; dans la baie. ils le sacrifièrent et le cadavre à la mer. Roi de ia jetèrent avait été Grange secrétaire du comte de Peinier et de Blanchelande, et alors à Saint-Marc les fonctions remplissait de prévôt de la maréchaussée. Comme Praloto avait joué Je principal rôtc dans t assassinat de Mauduit, ta qui oecasionna
372
ÉTUDES
de
fuite
Blanchelande
ticipation bandit méritait
pompons blancs fut soupçonné général
mais,
de
leurs
de couleur
1 jr
les vues contre-révolutionnaires tant
confédérations,
nos
de parmisérable
pas assassiné. des confédérés au Port-au-Prince
Roume
qu'à Saint-Marc, « Je puis vous les aMpM des » nr
Port-
et non
Ce fut après l'entrée s'adressant aux hommes que, contre
du
ce Certes, pour tous les forfaits qu'il dû être jugé et condamné
punition il aurait
les tribunaux,
munir
D'HAÏTI.
et des
une
commis;
par
L'IHSTOÏRE
le gouverneur à !a mort de Praloto.
au-Prince,
avait
SUR
reçut
à la
Croix-des
de Bauvais
cette
les prédes blancs Bouquets réponse
que nous n'avons jamais été blancs il nous fallait conqué-
répondre
pompons nous droits,
avions
besoin
le
d'auxiliaires
» diable se serait p~eM<e que nous l'aurions enrégimenté. » Ces messieurs se sont o~ef~, et nous les avons em)) ployés, en leur de croire nous permettant qu'ils )) dupaient. Mais comptez que nous sommes incapa» bles
la nation,
de trahir
ni
de nous
refuser
a ce que où la franchise
M vous toute
elle. » Réponse exigerez pour aussi militaire de Bauvais décelé
bile de Pinchinat,
fit le succès
qui
la politique hades hommes de cou-
leur. au surplus, à la louange de de vouloir des circonprofiter
Ce commissaire cr
~mes
s<n
es pour modérés que même femme dont
atteste,
loin que, se venger de leurs les
car
généreux; encctnte l'enfant
blancs
avait avait
novembre
1791.
se venger,
s'il
de la confédération.
l'un Benulieu, été si atrocement
été
Beaulieu t't'ncontnut
ils furent
ennemis,
jeté
dans
promit l'auteur
Ils
plus furent
dont
d'eux,
la
tuée et éventrée,
les
flammes,
Roume de
de
ce féroce
le 21 ne
pas assas-
t~~J
CHAPITRE
XII.
gyg
1
sinat.
Ce blanc, nommé ZoroMM, était au Port-au-Prince; Beaulicti le vit, et il tint sa parole r Cette abnégation de l'époux, du père privé des plus chers objets de ses affections, n'est-elle à pas sublime côté de la basse exercée par Roi de la vengeance Grange sur la personne de i'iniame Praloto? L'infortuné
Beaulieu, n'en devint
que fût Je mérite de sa noble action, pas moins victime de la haine des colons un jour arriva où elle arma le bras coupable de Toussaint Louverture contre lui et les siens, et il périt à côté de son beau-père. Et alors, Roume qui fut témoin de sa générosité, abaissant l'autorité nationale devant les volontés de ce chef, Roume ne fit rien ou ne put rien pour le sauver 1 Larousse ne fut point poursuivi ni Blanpar Roume à l'entrée chelande, des hommes de couleur ce n'est que l'année suivante, qu'il fut livré aux tribunaux par ordre de Potvére! et Sonthoaax; mais aucun document ne constate fut puni de sa féroce action. qu'il Les confédérés avaient demandé le renvoi en France des bataillons d'Artois et de Normandie il n'y euï que ce dernier qui fut embarqué tout entier et expédia dans la métropole. Les ateliers
d'esclaves
Croix-des.Bouquets leurs travaux. Cette franchissement du Cul-de-Sac, l'Arcabaie,
quel
soulevés
et
de
dans
l'Arcahaie
soumission
fut
les paroMs~ rentrèrent
de la
obtenue
l'af-
par
dans
de cent des chefs parmi ceux principaux et de autres parmi ceux de quarante-quatre à condition qu'ils serviraient pendant cinq
Beaulieu fut fusillé nu Port-nu-Princeavec les premiersm.~eM de t. guerre civile entre Cameau..on beaupré Toussaint Louverture et
dans R~ud.
j
ÉTUDES
374
dans
ans
continua
de
à résider
septembre, au Cap.
débarquer
mamttendratent
dans
commissaires
des nouveaux le 19
D'HAÏTt.
et qu'ils
gendarmerie dans les ateliers.
Roume
Marc,
L'HtSTOfRE
la
discipline
rivée
SUR
quand H se
la
l'Ouest
l'arjusqu'à Il était à Saint-
civils.
il apprit venaient qu'ils rendit acd'eux, auprès des
de Savary le Washington qu'i appelle compagné hommes en m~me temps qu'il nomme de couleur, chinat leur Franklin. C'est avec raison que Garran de lui,
ses écrits
que
recevaient
peu romanesque, qui paro~ son caractère. On pourrait comparaison à Washington,
relative
~rc
de sa plume fMM des traits
encore
à Pinchinat;
Pindit
<~f!~
la
un
d~<tfM:<t/< de à Roume la
passer mais comparer
Savary fait de Bauvais Sa-
l'éloge qu'il il a vanté la sagesse, n'en furent pas avec les colons a qui contribuèrent
après dont
vary et Lapointe moins des traîtres
de replacer tous les noirs domination de la Grande-Bretagne. tenter
dans
l'esclavage,
sous
la
la nuit
du 11 au 12 juillet, Blanchelande partit le Jupiter et le Cor~e, ie avec les vaisseaux pour Jéréï la loi du 4 avril que les blancs du. afin d'y faire oublier de la Grande-Anse refus ient encore de reconquartier Dans
nattre.
voyage était de couleur des hommes
Le but
en liberté
de son
à bord
sonniers
depuis plusieurs le commandant ment officier blancs
du
d'un
aussi
de iaire
qu'ils retenaient pricomme au Port-de-Paix,
navire,
Déjà, il y avait vainement à la tête d'un Rochefbntaine, mois.
de Berwick,
régiment avait été
paralysé
employèrent
auprès
mettre
dans
par les de cette
le même séductions troupe.
envoyé détachebut;
cet
que les André Ri-
CHAPITRE XH.
f~92]
Blanchelande
gaud accompagna hommes de couleur
du Sud
présence de ces forces soumirent à la nécessité et enfans sur
étaient
ce navire. mais
ment Dès qui
avait
Ils
les
des partie ses ordres.
sous
ils se
blancs,
femmes,
vieillards
et chargés de fers liberté en ce mo-
pêle-mêle recouvrèrent leur
ils en furent
une
les
contraignit hommes,
entassés
la fin de 1791,
formaient
avec
qu'il
La
37$
privés de nouveau. les blancs des diverses
paroisaes la Grande-Anse et de
de
quartiers
s'étaient Tiburon, ligués. un conseil d"aa~MM<ira~oM
En
février
1792,
ils créèrent
des aSairee pour la direction Ce conseil tenait ses séances à Jérémie; publiques. il ne coloniale dont il obtint correspondait qu'avec l'assemblée l'assentiment. Isolés du reste de la province du Sud, ces deux
quartiers
autre
autorité
dont
leurs
rester
purent
que de celle habitans partageaient
De Jérémie, Blanchelande resta heures vingt-quatre arriva
aux Cayes dans au reçu, comme
les
ainsi
de toute
indépendans l'assemblée
de
cotoniato,
les principes. se rendit il
à Tiburon
poursuivit
sa
où ronte
il et
derniers
de ju~iet. li jours y fut avec de grandes Port-au-Prince, démonstrations de joie. Les blancs prontèrent de sa présence pour le porter à essayer de les esclaves comprimer qui,
depuis quelque aux Platous, campés de là, leurs incursions paroisses. Avant
temps, hauteurs
étaient
en pleine
révo~et
de la paroisse des Cayes s'étendaient dans toutes les autres
les forces dont il pouvait d'employer disposer, Blanchelande se ménagea entrevues avec les plusieurs chefs de ces révoltés il resta convaincu que des mcvont de dou~euc et de justice seraient plus efucaces que ceux
j
376
ÉTUDES
SUR
L'HISTOIRE
D'HAtTt.
de la guerre. Peu de temps avant son arrivée, ces chefs avaient de faire rentrer tous les révoltés leurs proposé travaux, faveur, lition
du
fouet du
provinciale ditions elles son
trois
moyennant la concession
entrevue
cevant
en
faveur
Sud
avait
furent
des
masses.
Mais
renouvelées des
les blancs, par
à ces con-
à Blanchelande, révoltés. Ceux-ci,
et les refoulèrent aux
faiblesse,
et fa6o-
l'assemblée
rE fusé de souscrire
avec les chefs
alors,
en leur
affranchissemens de <roM jours par semaine
n'avait que le gouverneur général du camp à cet effet, s'emparèrent
pouvoir se tenaient Cédant
cents
pas
dans s'aperassez de
Bérault,
où
en ville.
demandes
pressantes contraicolons,
de l'assemblée
et des autres provinciale rement aux avis de Mangin de Thiballier et d'Ouence, de Rigaud, de juger des opérations miliplus capables Blancbelande fit marcher trois colonnes contre taires, les
révoltés.
Elles
furent
successivement
défaites.
Le
où il se tenait, fut bientôt quartier général attaqué par les révoltés et mis en complète déroute. Blanchelande rentra aux Cayes à la débandade, avec les orgueilleux colons
à cette campagne imprudente. qui le poussèrent C'était dans les premiers i792. jours du mois d'août combattant à côté de son frère, fut Augustin Rigaud, blessé dans la déroute. Le lendemain
de sa rentrée
aux Cayes, Blanchelande, confus de sa défaite, au Cap où pour se rendre repartit il arriva dans les derniers jours du mois d'août. Il prit la voie de mer.
Après nullement
son départ souffert
s'empressèrent
des Cayes, les révoltés, qui n'avaient dans les attaques contre eux, dirigées
de renouveler
leurs
propositions
de paix,
CHAPITRE
[4792]
xn.
377
1
1
en demandant
d'abord
semaine,
par
puis
à quatre de promettaient
la liberté
en
chissemens ci
leur
avaient
donnés
réduisant
faire neuf en les
le
au
cents,
et de remettre
vaux,
de <OM et les trois nombre
profit
rentrer
les
cents
bons
organisant
des
des
fusils contre
auranet ceux-
chefs
autres
jours
à
leurs
tra-
que les colons les hommes
de couleur. Mais sion. de
les Les
tous
colons révoltés
les
refusèrent
de
demandèrent
combattans.
Ces
nouveau alors
toute
conces-
la liberté
générale
se
passaient
négociations
un mois. Le 16 septembre écrivit depuis 1792. Rigaud à Roume la lettre dont nous donnons ici un extrait. Monsieur
le Commissaire
national
civil
Étant chargé de pouvoirs de l'assemblée provinciale du Sud, nour aller faire un arrangement avec les nègres insurgés et réfugiés dans les montagnes du Platon, il est de mon devoir de vous instruire où en sont les choses; si je ne l'ai pas plus tôt fait, monsieur, c'est que je n'avais pas encore l'espoir de terminer avec eux. Mais, après un mois de à ramener ces nègres à des peines et do risques,~ suis e~ parvenu principes de paix. On accorde la liberté à sept cents; je leur délivre (~MMnpfMn~ (f<t~'<Mtc/M~MMMM< au nom de la province du Sud, en vertu des pouvoirs qui m'ont été donnés. Je m'occupe à &M M~a~r de cent hommes en compagnies chacune, pour faire !e service et protéger la plaine et les mornes, et se porter partout où besoin sera dans la province pour arrêter les insurrections, les incendies et les brigandages une partie sont déjà en activité dans ce service; les habitans à rentrer chez eux, et j'espère que sous peu ces mêmes commencent habitans seront à même de réparer les pertes considérables qu'ils viennent d'essuyer. Vous avez vu, monsieur, l'adresse que j'ai faite à la commission nationale civile, sous le couvert de M. de Saint-Léger, où je parlais d'accorder la liberté a une partie de nègres que les habitans blancs avaient armés contre les hommes de couleur~ et qui ont profité du moment qu'ils étaient armés pour secouer le joug f"< n~rob, iurmés en compagnies de gendarmerie, anra!cnt maintenu tout le reste, seul moyen d'empochy
t'inb~t~uuu
générate.
Mais, monsieur
)o ccmmis-
~78
ÉTUDES
SUR
L'HISTOIRE
U'HAtT!.
xaire national civil, il suffisait que j'avais donné cet avis (qui aurait bien moins coûté, et on aurait évité tous les malheurs qui sont arrivés) pour qu'il ne fût pas adopté. Les habitans disaient alors ~VbM atwoîM Je voyaiste tMMt~c<<Mt< mat qui se M~rte d'M~ <eM~~gre. perdre préparait; ÇM<de c~t-sen~r Je voyais le mal qui se préparait; jeje voûtais voulais !ele bien, voûtaisl'opérer bien, etet voulais t'opérer au péril de ma vie; mais, monsieur, que d'entraves, que de résistances n'ai-je pas trouvées! lue d'orgueil, que de préjugés il fallait encore vaincre, malgré que la loi du 4 avril était promulguée Tel des
fut
l'heureux
noirs
dans
résultat
le Sud,
obtenu
secondé,
morale
et politique des hommes des droits avec les blancs.
lité
font ces hommes
des
la loi du 4 avril,
c'est
dans
&er~,
droits
l'Ouest,
l'insurrection
par
appuyé de couleur
de
l'influence
admis
à l'éga-
Le
premier usage leur sont reconnus
qui d'obtenir
la consécration
en faveur
de cent
que
par de la li-
quarante-quatre dans insurgés,
des
chefs parmi les noirs principaux le Sud, en faveur de sept cents. la première Dans de ces provinces, les affranchis sont enrôlés dans la gendarmerie;
nouveaux dans
la
enrôlés en un corps de trouégalement à maintenir l'ordre et ie travail des ateliers.
ils sont
seconde,
pes destinées Bientôt on
verra
ces
derniers
former
de r~ya~ créée dan~ le Sud, formée au Port-au-Prince, également légion
le
noyau de la a~l'instar de la légion et par Potvérel
Sonthonax. Le
lecteur
l'influence et nègres arrivèrent
mieux maintenant la cause de comprend exercée par les hommes de couleur, mulâtres
sur les nègres encore esclaves, mais qui un an après à la liberté générale comme leurs
libres,
frè<rea, tant
dans le Nord,
t Ou~at que dans le Sud. tl comprend les révoltes successives des nègres pourquoi dans ces deux dernières des furent provinces exemptes Pit(M juatiNct~M «one!~
dans
au Ktppoft de Boume, p<~e<3.
CHAPITRE
[i792]
XH.
~79
immenses l'insurrection de ceui ravages qui signalèrent du Nord, occasionnée principalement par tes intriguer des blancs contre-révolutionnaires, partisans du gouver. nement rétablissement de l'an. roya!, ne visant qu'au cien
colonial. régime Dans le Nord, ce sont
européens qui et du poignard, blancs comme excès
un
l'Ouest
entans
de
triompher et qui eux-mêmes,
et dans qui
u murs
nouveaux
Les hommes
la servitude.
ie Sud,
ce sont
soulèvent
de
de
Une
la marche
réparent des ~MtMM.
assurer
autre
les
observation
ascendante heureux
à tirer
dans
ce.
qu'ils
onl
les frères
et les
pour arriver les propriétés,
couleur
des progrès de la révolution qu'il De l'autre domine le sentiment pour en nombre.
se ménagent
dans
le
adversaires,
instrumens,
à l'égard qu'ils ont commise D'un côté domine le sentiment
profite
leurs
à la liberté, en conservant l'ordre autant que possible, pour libres plus -dignes de la conquête
maintenant droits.
de
pour
l'esclave
duellement
passions des aristocratef de l'esclave de la torche
le bras
cuxt argument de maintenir
l'intention Dans
arment
les
gra. en
rendre de
ainsi
de
for~M~, veut arrêter.
ces leurs
la faute
irrité
de la /ro~nM~, qui de cette révolution,
résultats
au
plus
grand
des faits
la que signale lettre d'André c'est que, dès le mois de septem. Rigaud, bre 1792, avant l'arrivée des nouveaux commissaires ce révolutionnaire civils, aux noirs du Sud apparait comme
le protecteur
particulière l'attachement jour,
quand
de leurs
droits.
De là l'inRuence
qu'tl exerça personnellement et le dévouemeht qu'ils lui il eut
~re Toussaint
sur eux;
de là
montrèrent
un
Louverture.
380
SUR
ETUDES
D'HAÏTI.
L'HISTOIRE
devenu le générât en chef de Saint-Domingue, des infernale le trop fa~te de la politique instrument de la métropole, colons et du gouvernement essaya-t-it lui faisait la de persuader aux noirs du Sud que Rigaud était fc~Mc~t des guerre parce qu'il était noir, que Rigaud En
vain
ils ne le crurent
noirs avec
ardeur
pes,
ils combattirent
pour Rigaud
et ûdétité.
affrandes noirs qu(' fait Rigaud, la persévérance chis en compagnies, nous prouve encore de ses idées à cet égard. On se rappelle qu'au concordat il fut du 11 septembre de la Croix-des-Bouquets, 1791, l'afarticle !e premier à vouloir spécial garantit qu'un le s'ensuivit franchissement des WMr< <MtMM, et qu'H Cette
projet merie, années contre
organisation
dans
de les enrôler
la
ou
maréchaussée
gendar. de huit
bout leur liberté qu'au pour n'obtenir aussi qu'il protesta On se rappelle de service. à la baie des Mosde c~s infortunés la déportation
quitos. t'entrée
Après
donné
tan'ranchissement
au-Prince,
leur
quatre esclaves entraine darmerie. Dans le Sud, des Cayes,
fait
Rigaud
après encore
de la classe
des
à cent
quarantedans la gen-
incorporation le départ de Btancheiande
hommes
cette
prévaloir
génie d'organisation qui te distingue lui l'homme qui est devenu ensuite militaire
au Port-
et de Blanchelande
de Roume
fait
idée.
découvrir
Ce en
la personnification ït a conde couleur,
du moment à l'exclusion de Bauvais, quis cette position, de de Pumphiie le témoignage qu'il eut créé, suivant do petite guerre « le système élémentaire qui a Lacroix, » fini
par
» mingue Mémoifet.
armés de Saint-Doaux esclaves apprendre et des soldats des hommes étaient qu'ils etc.,
t~me
<
pa~o
t93.
38i
CHAPITRE XH.
[1792] En
ce chapitre,
terminant
quer une vérité Si l'ancienne tacle
des
historique province
nous
importante. du Sud a offert
lutionnaires
(nous les hommes
remar-
faire
souvent
le specrévo-
mouvemens
des
politiques, l'avons dit
agitations
devons
dans
du
l'introduction),
sa population peuvent qui composent avec orgueil, réclamer que c'est de leur sein que jaillirent En 1789, c'est de la liberté. les premières étincelles moins
noirs de cette province que se révéla parmi les esclaves à la jouissance le désir des masses de parvenir d'abord il y eut des mouvemens de ce droit sacré de l'humanité séditieux du Nord combattre sous
les
victoire
de couleur En 1790, si les hommes a Id voix d'Ogé et de Chavanne pour du Sud qui, ce sont encore ceui les colons, la première de Rigaud, ordres remportèrent parmi eux. se levèrent
contre
leurs
ennemis.
communs
En 1792.
c'est
dans le Sud que sept cents esclaves noirs, parégalement et venus à leur affranchissement énergie par leur propre sorte à annoncent en quelque de Rigaud, sous l'égide frères que la liberté ne de leurs cinq cent mille autres à les émanciper peut tarder H y a donc dans l'esprit Notre tiative incontestable. de la signaler. nous du Sud, Mais,
comme
haïtienne, sont idées, dans
du
Sud
devoir,
eux-mêmes. une
personnel, aussi à revendiquer
porte membre
de les plus
l'Etat,
de
ardents
d'ini-
puissance
comme
sentiment
Notre
no~ vœux
comme
historien, comme cet
la grande et les plus
est natif
honneur. famille sincères
sa vivacité à modérer et ses que le Sud apprenne au maintien de l'Etat contribuer aOn de pouvoir l'union,
dans
son
unité
politique.
~82
HTUnES
SUR
L'MtSTOiRK
D'HAm.
RESUME DE LA PREMIÈRE
Parvenu de notre Dans
à la fin de c'~tte première s'ia. pays, résumor
l'introduction
ÉPOQUE.
de l'histoire
époque
à cet ouvrage, nous avons fait cond(: la société coloniale en 1789; les
nattre
la composition mœurs et la position
dos diverses
classes
d'hommes
qui
ta formaient;
du gouvernement l'organisation despotique de Saint-Domingue et ses abus; les justes plaintes de toutes les classes contre cet ordre de choses; le désir qu'elles colonial.
Nous pectifs. trois provinces agricole, Nous des
d'un
éprouvaient chacune au avons
point eiposé
diverses
la situation
de la colonie, moral
commercial, avons
dans le régime changement de vue de leurs intérêts res-
ainsi
sous
particulière
le rapport
physique,
et politique. le lecteur à saisir
préparé révolutions et des
guerres
qui
des
les causes
ont surgi a la révolution
Saint-Domingue, à comprendre pourquoi a si puissamment ioÛué sur ce pays. française Cette première époque nous montre la classe des blancs divisée
dans
ses
vues
intérêts
divers;
contenir
les hommes
les uns dans autres Elle
dans nous
mais
comme
l'était
déjà
dans
ses
unie dès qu'il toujours s'agit de de la race noire, et de maintenir
la dégradation l'humiliation
fait connattre
elle
du préjugé de la couleur, les et les rigueurs de l'esclavage. tes moyens affreux qu'employè-
rent
ces privilégiés de la peau à l'égard de leurs victimes, les crimes qu'ils commirent contre de elles, les atrocités touto
nature
~XCïTtpIf.
dont
< s donnèrent
le coupable
et honteux
CHAPITRE XH.
[1792J Mais
cette
époque sanglan'e incessans de la classe
efforts venir
a
civile
nous des
montre
affranchis,
et
avec politique les tentatives infructueuses
l'égalité de la colonie
teurs
~83 aussi
pour parles dominade quelleur le-
des autres; intelligente succès sur le champ de bataille; non moins grands dans le champ de la polileur inexpérience fautes, ces compromettant
ques-uns l'organisation vée de boucliers; !eurs leurs
succès
tique
leurs leur
succès; crimes leur
dont lutte
Ensuite, ter sur
à rép< "er leurs torts; et enfin, les se souillèrent une partie d'entre eux dans habileté
désespérée. nous voyons
divers
points
également de la colonie
le joug qui les opprime. le poignard d'une main, leurs
impitoyablement tueuses demeures
les esclaves leur
désir
manifesde secouer
Nous
les voyons se lever enfin, la torche de l'antre, frappant
maîtres;
et leurs
embrasant
leurs
sompafin de les
riches
plantations, à être justes, contraindre, par ces dévastations, accorder la liberté naturelle, objet de tous leurs
à leur vœux,
ou tout
au moins
dans
de cette
terre
et de leur
quelques jours de repos de leur sueur qu'ils arrosent
deux siècles. depuis A la fin de 1792, colonie
qu'une
les
ruinée
la culture
ne présente Saint-Domingue en grande marchant partie,
sang
plus cha-
total. Trois années sont que jour vers son anéantissement à peine écuulées le commencement de sa terrible depuis révolution, dans toutes les classes que déjà les victimes d'hommes coule bats
se comptent par milliers. abondamment sur tes échafauds
l'instinct
aMmer laborieuse,
toute
abominable eette
Le sang et dans
de la destruction
popetation, si industrieuse.
naguères
humain tes com-
semblé si paisible,
seul si
384
ÉTUDES
SUR
L'HISTOIRE
H'HAÏTI.
Sur qui doit retomber la responsabilité de cet affreux état des choses? devant Qui doit répondre Dieu, père commun de tous les bommes, qu'il a créés pour s'aimer et se secourir les uns les autres dans les peines inévitables de
la vie; qui doit répondre été répandu, de toutes les horreurs
de
tout
le sang qui a souillent ce beau
qui
et fertile
pays? Sont-ce les de
siècles, cial,
souffraient
opprimés qui toutes les injustices
réclamaient
qui
les
deux depuis dans l'état so-
connues
droits
tiennent
qu'ils
de
la
nature? Ne
sont-ce
pas à leurs
ajoutaient fantent la cupidité, nées de l'intérêt? Ne la
sont
leurs
plutôt
oppresseurs qui la haine qu'enles vîles passions
séculaires
injustices l'avarice
et toutes
ce pas encore révolutionnaire.
France
cruels
les
habitué à décréter longtemps les fers des opprimés ? sans doute, c'est à l'assemblée Oui, tuante
de France,
surtout
aux
nationale
au gouvernement
Dieu,
de
tous
les désastres
si river
consti-
royal, mais c'est qui les ont con-
colons
de Saint-Domingue c'est circonvenus, égarés;
stamment devant
c'est
de
premiers législateurs et son gouvernement des ordonnances pour
& eux qui
de répondre ont désolé cette
colonie. Heureusement survient des
dans
hommes
membres fenheurs
qu'une
nouvelle.
la métropole. aussi généreux,
de la constituante de la race
Elle
compte
nationale
dans
son
sein
aussi
justes quo quelques se firent les ardens dé-
qui mais plus
noire de la révolution,
par les progrès sur les résolutions .somment
assemblée
favorisés
que ceux-ci
ils influent
plus puisilseMtrai-
de la législative;
j
CHAPITRE
J
[179~]
nent
dans
les voies
XH.
de la justice le trop va bientôt cesser.
que dont le rè~ne La ~tM<tC6 est donc
rendue
classes en ral
de tous
seront
rendus
uns des
que
bientôt
Tels époque Une
sont
le sort
des
proclamée génétous
dignité esclaves
leur
tour
les
résultats
viendra.
que nous présente la première de l'histoire qu~ nous éludions. nouvelle ère, pour ainsi dire, s'est ouverte pour
Saint-Domingue. à Polvérel et à Hâtons-nous
Elle a préparé Sonthonax~ de passo~a
FIN
!.t.
portion
originelle. Déjà, quelquessont appelés régulièrement de ces élus fait pressentir aux autres
malheureux
à la liberté
et po~t~MC,
monar-
ro~-OMc~M~M~K de la race noire bientôt
hommes à leur
infortuné
à une notable
opprimées. L'égalité civile faveur des a~rc~c/ïM, prépare les
?5
t.
DU
TOME
la noble
se~OfO~e -r
mission
confiée
époque.
PREMIER.
25
j
TABLE
DES
CONTENUES
MATIÈRES
DANS
CE
VOLUME.
PagM. AVHRTISSEMKNT. INTRODUCTION. ~1. tH.–Des
t
De ta constitution De l'organisation mœurs
de la société coloniale en du gouvernement colonial.
de la classe
IV.
Des plaintes de la classe ment colonial.
V.
Des mœurs
Vt. VII. VI!
et
de
blanche blanche
1789.
en général. contre les abus
s 4 30 du gouverne3S
l'état
des nègres esclaves. Des mœurs et de l'état des mulâtres et nègres.. affranchis, Des plaintes de la classe ~es affranchis. De la situation des trois particut~re de Saintprovinces sous le rapport Domingue, physique, agricole, commercial, moral etpoHtique.
PÉRIODE BnZBMÈnE
LIVRE CHAPITRE
300
41t 58 69
822
FRANÇAISE. ÉBOqUE.
PREMIER. PREMIER.
H~otution en France. Ses premiers effets à Saint-Domingue. Députation des cotons à l'assemblée nationale constituante. Club Massiac à Paris. €ommissa;res des hommes de couleur à Paris. Assassinats commis sur ceux de la colonie. Tentative de résistance de leur part. Assemblée de Saint-Marc et ses actes. générate Autres assemblées des cotons et leurs actes. Décrets de l'assemblée des 8 et 28 mars <790. nationale,
TABLE Dissolution de comte de Peinier.
l'assemblée
DES
MATIÈRES.
de Saint-Marc
CHAPITRE
387 générai, ~o
1!.
Vincent Ogé et Jean-Baptiste Chavanne. Premiers couleur contre tes blancs. Emprisonnement CM. CHAPITRE
le gouverneur
par
combats des hommes de des principaux d'entre ~3 3
III
Revue des actes de t'assemblée de Saint-Marc. Fuite d'une générale partie de ses membres en France. Décrets de l'assemblée nationale constituante, do 19 octobre t" février et <5 mai t79t.– 1790, Discours de l'abbé Résistance des colons et formation d'une Maury. nouvelle assemblée coloniale. Conseil politique des hommes de couleur dans l'Ouest. Pré~4 4 paratifsdeta!uttedet79t. CHAPITRE de Borgella. Naissance colons. Occupations l'homme de couleur. mencersacarrièremititaire.
IV.
Examen des reproches faits aux mulâtres par les de Borgella sa Education de pendant jeunesse. abandonne le toit maternel Borgella pour com)8t t CHAPITRE
V.
des hommes de couleur dans l'Ouest. Organisation Prise d'armes de Diègue, dans le canton de la Charbonnière. Combats de Néret et de Pernier. Concordats du 7 septembre i79i avec la paroisse de la Croix-des-Bouquets, du H septembre avec celle du Port-au-Prince, du 39 septembre à dans d'autres localités Saint-Marc, du Sud. Traité de paix du 23 entre 14 paroisses octobre, de la province de l'Ouest, à Damiens, dans la p!aineduCut-de-Sac.
~93 CHAPITRE
VI.
Insurrection des nègres esclaves dans la province du Nord. causes. Désastres occasionne. qu'elle Rapprochemens l'insurrection des hommes de couleur dans l'Onest. CHAPITRE
VII.
Décret de l'assemblée nationale du 7 juillet constituante, la seconde assemblée coloniale. Ses actes. Ses mettre à la Grande-Bretagne. Décrets de l'assemblée etdu94 septembre. CHAPITRE Entrée
des
hommes
déportation. mes de couleur.
i79t. dispositions nationale,
Réunion de à se soudu 29 août 337
VIII.
de couleur au Port-au-Prince. Affaire du 21 novembre t791. Incendie du Port-au-Prince.
blancs. CHAPITRE
Ses diverses entre elle et ?<c
Les
Suisses
Expulsion Crimes commis
et
leur hompar les 3~
des
IX.
des insurgés du Nord. Dispositions Arrivée des commissaires pacifiques civils Roume, Mirbeck et Saint-Léger. ConObjet de leur mission. duite de t'assemblée coloniale. Continuation de la guerre dans le Nord, dans l'Ouest et dans le Sud. 98&
j
388
TABLE
DES
MATIÈRES. X.
CHAPITRE
coûteux de l'Ouest, teur expulsion du Portaprès de ceux du Sud. Evénemens au-Prince. dans les deux provinces. se dans l'Ouest. La commission civile Saint-Lé~er transporte se décide à retourner en France. de Mirbeck et de Saint-Léger. Départ de rester à Roume la résolution Ses moprend Saint-Domingue. tifs. 305
Conduite
des
hommes -Conduite
de
CHAPtFRE
XI.
tnftuence des Amis des not~ dans l'assemblée nationale Décrets tégistative. du 7 décembre 1791 et du 4 avri! )79?. Lettre du colon Cougnac Mion. Décret on de du 22 juin. Nominat Sonthonax et Ailhaud, Potvére), commissaires du roi. nationaux <;ivi!s.–tn~.tructions Décrets des t7, 99 <;t 25 août. 8 novembre 338 et tO décembre t792. CHAPITRE
XH.
coloniale. de constitution Effet pour Saint-Domingue. Projet au Cap du décret du 28 mars 1792, et de produit par la nouvelle arrivée sa sanction le roi. Roume et Btanchetande le font publier. Perpar contre les hommes de et traité de sécutions continuées couleur. Coalition à Saint-Marc les hommes entre de couleur et les blancs. paix et d'union Roume et Blanchelande vont dans t'Onest. Voyage et actes de BlancheSon retour au Cap. lande dans le Sud. RigaudaUcanchit sept cents noirs aux Cayes. la 356 Résumé de première époqu~
Asse:nb!ée
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H?t
DE
LA
TABLE
SAÏttT-DENM.–TYPOGRAPHIE
DES
MATtËKES
DE
1)~'
PRETOT
TOME
ET
PHEMiER.
DROOARD.