#2 avril 2016
Supplément gratuit à L’Equipe n° 22 530 du dimanche 27 mars 2016
Christelle Daunay et Pascal Martinot-Lagarde
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À la une
CHRISTELLE, RÉGINE ET LES AUTRES
Christelle Daunay et Pascal Martinot-Lagarde par Pauce
Régine vient de Bretagne. Oh, pas à pied, rassurez-vous : le marathon de Paris suffit largement à occuper 6 heures 33 de son temps. La Costarmoricaine a fait douze fois la route pour venir courir le long des berges de Seine. La dernière fois, c’était en 2014. Elle a terminé bonne dernière du Schneider Electric Marathon de Paris et la voilà qui, dans nos pages, côtoie Christelle Daunay, cheftaine de file du marathon français féminin, et Pascal Martinot-Lagarde, tout frais vice-champion du monde de 60 m haies en salle ? C’est que le running puise sa force dans ces lignes de départ et d’arrivée, partagées entre amateurs et professionnels, le même jour, mais pas les mêmes heures, sur la même distance, mais pas avec le même chrono, avec pas le même maillot, mais avec la même passion. Avec ou sans mur des 30 kilomètres. Avec le même sourire pour le vainqueur et les finishers. Si Journal du Runner parle ainsi de Christelle, c’est que les deux s’alignent dans le même exercice que les hommes, expression victorieuse d’un combat pour l’égalité. Free to Run, docu passionnant sur l’histoire du running et sur nos sociétés civiles qui ont longtemps asséné que courir, ce n’était pas fait pour les jupons, sort ce mois-ci sur grand écran. Un intense travail de recherche de témoignages et d’images d’archives met en lumière l’âpreté de ce combat. L’augmentation du nombre de femmes inscrites sur le marathon de Paris, qui atteindra des records cette année, inspire quelque chose qui ressemble au soulagement. Encore une bonne raison de respirer l’air du temps à pleins poumons.
Frédéric Pelatan
DIFFUSION :
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Supplément gratuit à L’Equipe n° 22 530 du dimanche 27 mars 2016. Ne peut être vendu séparément.
Frédéric Pelatan 01 40 93 25 32 fpelatan@gmail.com
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Président fondateur : Frédéric Schmitt 4, cours de l’Île Seguin 92102 Boulogne-Billancourt BP 10302 infos@journaldugolf.fr
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JOURNAL DU GOLF SAS est une filiale du groupe
SOMMAIRE
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28
36 52
Dossiers 12 – Schneider Electric Marathon de Paris 64 – Salon du Running
Interview 28 – Christelle Daunay et Pascal Martinot-Lagarde
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Reportages 6 – Liberté, égalité, foulée Le running, 40 ans de combat pour l’égalité. 16 – Marathoniens Mille et une façons d’aborder l’effort. 36 – Héros du quotidien Eux aussi courent à longueur de journée. À cause de leur métier. 38 –Sédentarisation Le mal du siècle ? 52 – Trail Ça grimpe, de l’île de La Réunion aux terrils du Nord.
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FREE TO RUN
Texte de
Cyril Pocréaux – photos de DR
DES HIPPIES AUX DIRECTEURS MARKETING EN CINQUANTE ANS, LA COURSE À PIED EST PASSÉE DU STATUT DE CONTRE-CULTURE VECTRICE DE TRANSFORMATIONS SOCIÉTALES À UNE PRATIQUE DE MASSE, AUX LOURDS ENJEUX MARKETING. UN PHÉNOMÈNE QU’ÉVOQUE FREE TO RUN, RICHE DOCUMENTAIRE EN FORME DE FRESQUE, DU RÉALISATEUR PIERRE MORATH.
On courait, on était des excentriques. Personne ne nous prenait au sérieux. » Excentriques ? « Des fous, oui, des farfelus complets. » C’était l’époque où les coureurs sortaient de nuit, gênés d’apparaître au grand jour, se « jetaient dans le fossé quand ils voyaient les phares d’une voiture ». C’était à la fin des années soixante. « On était vus comme des bêtes curieuses, des extraterrestres. » « J’ai même été une fois arrêté par la police. Ils me prenaient pour un pervers. » Ils s’appellent Roger Robinson, Noël Tamini ou Gary Muhrcke. Ils sont, ou furent coureurs. Dans le documentaire Free to run, réalisé par l’historien et journaliste Pierre Morath, ces pionniers témoignent d’une époque qui semble renvoyer à la préhistoire, quand quelque 9 millions de Français galopent aujourd’hui régulièrement, que le même phénomène court outre-Atlantique, s’étend à la planète entière. Que des fortunes colossales sont dépensées chaque année pour mettre un pied devant l’autre – plus de 400 millions d’euros rien qu’en chaussures, l’année dernière en France*.
« COURIR EST MAUVAIS POUR LE CŒUR DES FEMMES ! » Retour en arrière, à l’aube des seventies. « Courir, c’était l’équivalent d’aller à Woodstock. Pour certains, le moyen d’expression, c’était drogue, musique. Pour moi, c’était la course », poursuit Roger Robinson. Les médecins déconseillent alors de courir – mauvais pour le cœur – l’interdisent aux femmes avec la menace de ne pas pouvoir enfanter. En quatre décennies, la course à pied va pourtant passer d’une contre-culture marginale et radicale, cheveux longs et torse nu, à un sport de masse, terrain de jeu des experts en marketing. Pendant les années soixante-dix et quatre-vingt, elle accompagne, soutient parfois des révolutions sociétales. « Tous les sports sont des miroirs de la société, en particulier la course, estime Pierre Morath. Mais attention : les révolutions féministe et écologiste, ou la libération des corps sont venues de la société civile. La course a prolongé ces conquêtes. Parce que c’est le sport le plus simple à pratiquer, entre dépouillement et puissance des valeurs. Une métaphore quasi mystique. » 1970 : les premiers « extraterrestres » qui usaient le bitume dans le Bronx, à New York, organisent un marathon annuel, qui va bientôt traverser les cinq boroughs, innerver la Grosse Pomme, intégrer son ADN. D’autant qu’un boy de l’Oncle Sam, Frank Shorter, remporte les Jeux de Munich en 1972 : l’Amérique profonde tombe amoureuse. « Et l’Amérique va démultiplier le phénomène, le rendre mondial, sans aucun complexe par rapport à l’argent », tranche Pierre Morath. Max Weber et son éthique protestante du capitalisme ne sont jamais bien loin. Faire de l’argent, c’est la preuve que Dieu nous aime, non ? À ce stade, un personnage comme Fred Lebow, l’un des créateurs du NYC Marathon, décédé en 1994, joue un rôle central. « Il est au cœur de l’ambivalence du système, martèle le réalisateur. Toute chose positive ou négative porte les germes de son envers. Fred Lebow aime sincèrement les coureurs… et le marketing. Il veut faire les choses en grand, et invente tout : la pasta party, les puces, les couvertures chauffantes, les courses à thèmes. Il crée un monstre malgré lui. »
SPIRIDON, CANARD DÉCHAÎNÉ
« COURIR, C’ÉTAIT L’ÉQUIVALENT D’ALLER À WOODSTOCK. POUR CERTAINS, LE MOYEN D’EXPRESSION, C’ÉTAIT DROGUE, MUSIQUE. POUR MOI, C’ÉTAIT LA COURSE »
D’autant qu’entre-temps, le marathon et le running qui lui collent aux basques se sont mondialisés. Un tourisme se met en place. « Toutes les métropoles internationales ont soudain eu besoin d’un marathon pour être reconnues », observe la sociologue Martine Segalen (voir page 10). Berlin (1974), Paris (1976), Madrid (1978) et Londres (1980) s’offrent le tracé de leur future ligne bleue. En Europe, le mouvement de la course à pied grossit lui aussi en marge, en particulier des institutions. La revue suisse Spiridon, mythique référence dans le Landernau, lance le cri de rassemblement, en mode « Courons hors des sentiers battus ». André Giraud, aujourd’hui vice-président de la Fédération française d’athlétisme, a créé en 1979 la course MarseilleCassis, à l’origine footing de copains, dossards écrits au feutre sur du papier. « Les gens, dans les années soixante-dix, voulaient se démarquer de la pratique performance, se souvient-il. Ce fut l’explosion. » * source NPD
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journaldurunner avril 2016
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FREE TO RUN FREE TO RUN, FRESQUE À GRANDES FOULÉES 6 000 heures d’archives visionnées, dont beaucoup inédites, 80 heures pour quelque 50 interviews… Free to run est une sorte d’ovni cinématographique, ciselé et scénarisé à la seconde, bercé par une bande-son qui fera se dresser les poils des amoureux de la course. C’est surtout le fruit « d’un travail et d’une maturation de sept ans », calcule le journaliste et historien Pierre Morath, 45 ans. Lui-même ancien coureur sur piste, version 1 500 m (il fut l’un des meilleurs juniors suisses), désormais entraîneur, il réussit la gageure : prendre du recul pour jeter sur le milieu de la course un œil tout aussi critique que bienveillant. Et reste optimiste sur l’avenir d’une discipline qui lui colle visiblement à l’âme.
ACH, MARKETING ! La société de cosmétiques Avon flaire le coup, prend la foulée, organise un circuit féminin et le tout premier 42,195 km pour ces dames à Londres en 1980. Un soutien de poids pour l’arrivée des femmes sur la distance aux Jeux de 1984. Jusque-là, elle leur était proscrite. Parallèlement, Avon développe la discipline en Afrique, fait courir des gens jusque-là « trop pauvres pour qu’on [leur] dise [qu’ils] étaient quelqu’un ». « Il y a ces apports, réels, et l’envers du décor, estime Pierre Morath. Quand les vannes ont été ouvertes, les entreprises ont voulu prendre tout ce qu’il y avait à prendre. Cela s’est traduit par ces « écuries » de coureurs africains qu’on fait venir en Europe pour gagner de l’argent, et dont beaucoup restent sur le carreau. »
« C’ÉTAIT À LA FIN DES ANNÉES SOIXANTE. ON ÉTAIT VU COMME DES BÊTES CURIEUSES, DES EXTRATERRESTRES » À New York, ça tonne aussi quelque peu. Fred Lebow avoue qu’il offre des dessous-de-table aux meilleurs – pratique interdite à l’époque. La mairie se sent piégée, puis accepte finalement de continuer l’aventure, à condition de toucher sa part du gâteau. Un gâteau de plus en plus alléchant : les femmes s’y sont mises. Longtemps interdites de course, elles se sont engouffrées dans la brèche créée par Bobbi Gibb ou Kathrine Switzer, passagères clandestines du marathon à la fin des années soixante.
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En Europe aussi, « la boîte de Pandore s’est ouverte », rappelle Martine Segalen. Noël Tamini, fondateur de Spiridon, qui s’est ouverte à la publicité, préfère arrêter l’aventure, « pour rester pauvre, mais libre ». « On a basculé dans le marketing quand les équipementiers ont compris qu’il y avait une demande grandissante, considère André Giraud. Les gens veulent aujourd’hui entretenir leur forme en tout confort. Les marques ont commencé à adapter leurs produits pour assurer le confort et l’autonomie du coureur. Pour les organisateurs d’épreuves de masse, cela suppose des moyens financiers : il faut des ravitaillements, des petits sacs avec la barrette de chocolat… Les gens ont envie de ça, ils peuvent dépenser 60 euros pour se faire peindre en rouge tout en courant. » Selon une étude de l’agence Kantar, 69 % des derniers participants au marathon de Paris appartenaient aux CSP+. « Les mentalités ont évolué : on est face à des consommateurs, et les spécialistes en marketing l’ont bien compris. » À New York en 2012, le système a trébuché. Dans une ville ravagée par l’ouragan Sandy, où la moitié du périmètre est privée d’électricité, on veut utiliser les générateurs pour permettre au marathon de s’élancer, coûte que coûte. « C’est un symbole de l’excès du marathon, succès qui nous aveugle, regrette Pierre Morath. Cette année-là, on voulait que les pauvres applaudissent les riches sur le bord de la route. » Le temps des babas cool semble loin. « La révolution s’est diluée dans la masse », souffle JeanNoël Clavère, de la branche française de Spiridon, dans Free to run. Reste qu’« on a toujours le choix de choisir le chemin le moins emprunté, assène Pierre Morath. Il y a une telle introspection dans la course à pied qu’on ne doit s’arrêter jamais de penser, même quand on ne fait que mettre un pied devant l’autre. »
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REGARD Propos recueillis par Cyril Pocréaux – Photos Running Social Club
Martine Segalen
« ILS NOUS VOYAIENT COMME DES MAMANS QUI COURENT… »
SOCIOLOGUE, PROFESSEUR ÉMÉRITE À PARIS OUEST NANTERRE ET DIRECTRICE DE LA REVUE ETHNOLOGIE FRANÇAISE, MARTINE SEGALEN NOURRIT UNE PASSION : TRANSPIRER EN COURANT. DANS SON LIVRE, LES ENFANTS D’ACHILLE ET DE NIKE, ETHNOLOGIE DE LA COURSE À PIED ORDINAIRE*, ELLE POINTAIT L’UNIVERSALITÉ DE LA DISCIPLINE, DES BORORO D’AMAZONIE AUX CADRES SUP DES MÉTROPOLES. ENTRETIEN À GRANDES FOULÉES POUR DÉCRYPTER UN PHÉNOMÈNE, ET COMMENT LES FEMMES S’Y SONT FRAYÉ UNE PLACE DANS NOTRE SOCIÉTÉ. Comment en êtes-vous venue à travailler sur le running ?
Martine Segalen :
« Pendant des années, j’ai séparé ma vie privée et mon travail sur le mariage, la parenté, la place des femmes dans les sociétés traditionnelles… Côté vie privée, c’était famille et course à pied. En 1970, à 30 ans, je me suis mise à courir avec un groupe d’amis. Peu à peu, j’ai vu le mouvement gonfler, les courses se multiplier. Pourquoi autant de gens se mettaient à courir ? C’était un objet d’étude passionnant, et j’avais la chance d’en faire partie, car il était essentiel de
pratiquer pour bien comprendre. J’ai commencé à regarder courir les autres. L’ethnologie, c’est s’intégrer dans une famille, une société, pour l’étudier. J’ai dû prendre du recul, comprendre que courir dans la rue avait des causes sociologiques, culturelles.
Le running était alors loin d’être une mode…
M. S. :
Dans les années soixante-dix, courir était un mouvement Flower Children. À cette époque, on sort des Trente Glorieuses. Une période heureuse, avec des progrès technologiques fantastiques. Comme on passe de l’usine au bureau, on veut pouvoir bouger à nouveau son corps. En parallèle se développe un mouvement de patrimonialisation : on prend conscience qu’on vit une période de changements, et on veut retrouver la nature telle qu’elle était. Or, pour courir dehors, une paire de chaussures suffit. Pas besoin d’un stade ni d’un prof. Il n’existe pas beaucoup de sports comme ça…
Vous avez étudié la famille. Des liens avec le running ?
Quels étaient alors les derniers freins à la pratique
M. S. : Bien sûr. Dans les années quatre-vingt, on a féminine ? par exemple assisté à un phénomène connu dans M. S. : Il y en avait un, en particulier : prouver que le cadre d’autres passions : les maris drogués à la course finissaient par ne plus voir leurs épouses. Cela devenait pour eux une quête interminable.
Aujourd’hui, 53 % des coureurs sont des femmes**…
M. S. : C’est avant tout lié aux transformations
profondes de la condition de la femme, et en premier lieu à la maternité. À partir du début du XXe siècle, les enfants ne meurent plus en bas âge. Inutile d’en avoir cinq pour s’assurer une descendance. Plus tard, dans les années soixantedix, la légalisation de l’avortement et la contraception chimique permettent aux femmes de mieux contrôler leur corps. En parallèle, la libéralisation des mœurs tend à faire d’elles les égales des garçons, tandis que l’augmentation de la scolarisation des filles amène à l’égalité des conditions. Les femmes se sont emparées de la course à pied.
Quand vous avez commencé à courir, le pari n’était pourtant pas gagné…
M. S. :
Courir me semblait pourtant tellement naturel que je ne m’en suis rendu compte qu’après coup. C’est vrai que les hommes tournaient un peu cela en dérision. Ils nous voyaient comme des mamans qui courent… En 1992, lors du marathon de New York, je n’avais en tout cas plus l’impression d’être une Jeanne d’Arc isolée.
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« LES FEMMES ONT DÛ PROUVER QUE COURIR N’ÉTAIT PAS INCOMPATIBLE AVEC LA BEAUTÉ. AUJOURD’HUI, IL EXISTE UN VRAI CÔTÉ FÉMININ CHEZ UNE COUREUSE. IL A FALLU CONQUÉRIR CELA, L’AUTONOMIE DE NOS CORPS »
courir n’était pas incompatible avec la beauté. Aujourd’hui, il existe un vrai côté féminin chez une coureuse. Il a fallu conquérir cela, l’autonomie de nos corps. Je cours quand je veux, où je veux, et mon corps s’exprime particulièrement bien dans la course à pied. À ce titre, un exemple comme celui de Raymonde Cornou (l’une des pionnières du marathon en France, ndlr) fut important : elle a prouvé qu’on pouvait rester jolie tout en transpirant.
Ces barrières qu’il aura fallu transgresser existaient dans tous les milieux ?
M. S. : Nos mères ne couraient pas. Les modèles
qu’elles nous proposaient étaient différents. Dans le milieu ouvrier, c’était le travail. Dans les milieux bourgeois, les femmes ne travaillaient pas, mais ne pratiquaient pas de sport non plus. Elles auraient eu le temps, pourtant, mais leur rôle était de cultiver les relations sociales. Quand je me suis mise à courir, que je laissais mes enfants chez mes parents pour qu’ils les gardent pendant que je courais, ils pensaient surtout que je mettais ma santé en péril pour quelque chose de pas vraiment glorieux. Cela n’a pas empêché mon père de m’offrir une médaille quand j’ai bouclé mon premier marathon… »
* Éditions Métailié, 1994 ** Étude Fédération française d’athlétisme, janvier 2015
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Texte de
Raphaël Godet, photo DR
LA DER DES DERS APRÈS ELLE, IL N’Y EUT PLUS PERSONNE, SINON LES BALAYEUSES. NOUS AVONS RETROUVÉ RÉGINE LE CORRE, LA DERNIÈRE DU MARATHON DE PARIS EN 2014. LA BRETONNE A MIS 6 H 33, TROIS FOIS LE TEMPS DU VAINQUEUR. SI RÉGINE A PU PORTER UN AUTRE REGARD, ELLE EST AUSSI UNE RUNNEUSE. COMME LES AUTRES. était pile l’heure de la sieste ce dimanche 6 avril 2014 quand le quartier a été réveillé par le bruit de la sono. Le speaker du marathon de Paris s’époumone : « Régiiiiiiiineeeeeee Le Cooooorrrrreeee ! » Des centaines de spectateurs sont encore là pour accueillir le petit bout de femme qui ne sait pas trop où se mettre. Régine a l’impression de ressembler à un pantin désarticulé. Elle veut sautiller, mais les crampes l’en empêchent. Alors, elle s’essuie la bouche et le front, histoire de faire joli sur les photos. Puis elle lève les bras en l’air. Pendant quelques instants, c’est elle la star du jour. Elle passe la ligne, « biiiiiip » ! La puce s’arrête. Fin de l’aventure. Sa montre indique 6 heures et des poussières, « mais elle a tendance à déconner ». Une médaille, la bise des bénévoles, un verre de Coca, et voilà Régine Le Corre qui vient de terminer son douzième marathon de Paris. Elle jette un coup d’œil derrière. Pas de coureur. Elle se retourne encore, mais toujours rien à l’horizon.
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Elle vient de comprendre : elle est dernière. « Au début, ça m’a fait bizarre. Il y a 50 000 coureurs au départ, et dans le lot, ce serait moi la dernière ? On aurait dit une loterie qui tourne mal. Il y avait peu de chances que ce soit moi, quand même. » Et puis Régine s’est rappelé qu’elle n’a jamais couru pour la gagne. Elle avait toujours réussi jusque-là à échapper à la queue de peloton, sur des petites courses locales dans les Côtes-d’Armor. « Mais c’était toujours ric-rac. » Fallait bien que ça lui tombe dessus un jour. « Ça m’arrive sur le marathon de Paris, ça va, il y a pire ! » Régine travaille comme cuisinière dans une maison de retraite près de Saint-Brieuc. Le lendemain, quand elle a raconté son arrivée triomphale aux résidents, quelqu’un lui a demandé si elle avait déjà eu droit à autant d’applaudissements. « À part pour mon mariage, je ne vois pas. »
« JE N’AI VU LE VAINQUEUR QU’À LA TÉLÉ »
Pour parcourir les 42 kilomètres qui emmènent les coureurs dans les rues de Paris, la coureuse bretonne a mis précisément 6 heures et 33 minutes. C’est long, autant que neuf épisodes de la série « Plus Belle la Vie » sur France 3, qu’elle aime bien regarder. On peut aussi se dire que Régine Le Corre est arrivée à l’heure du goûter, et le vainqueur à celle de l’apéro. Cette année-là, en 2014, c’est Kenenisa Bekele qui a franchi la ligne en premier. 2 heures 5 minutes et 3 secondes. La star éthiopienne aurait eu le temps de s’infliger trois fois le parcours avant que Régine ne pointe le bout de ses godasses. De toute façon, elle ne l’a jamais croisé. Ni au départ ni à l’arrivée. « Je l’ai vu juste à la télé et dans les journaux le lendemain. J’aurais bien aimé lui parler quand même. Pour lui dire qu’on a la même passion, mais pas le même moteur », se marre la Costarmoricaine. « Si ça se trouve, pendant que je galopais dans le bois de Vincennes, lui il avait déjà pris sa douche ? » On a vérifié, et c’est bien le cas. D’ailleurs, Régine a parfois eu peur qu’on l’oublie. Elle imaginait les organisateurs en train
de démonter le tapis, de ranger le chrono dans le camion. Elle se représentait des cartons de médailles entièrement vides. Elle se voyait arriver aux derniers ravitaillements et tomber sur des assiettes « avec trois morceaux de banane qui se battent en duel. Genre liquidation totale ». Ouf, ça n’est pas arrivé. En revanche, ça lui a fait bizarre quand elle s’est fait doubler par des voitures. « Eh oui, à un moment donné, elles étaient de nouveau autorisées à circuler par endroits. Là, je me suis dit qu’il fallait que je me dépêche. J’entendais aussi les balayeuses derrière moi. »
« À UN MOMENT, J’ÉTAIS AVANTAVANT-AVANT-DERNIÈRE » Pour tuer le temps, elle pense à ses copines, à ses collègues de travail qui la prennent pour une folle de faire des marathons à 54 ans. Elle regarde les panneaux de rue. Elle scrute les stations de métro, et notamment la ligne 1 qu’elle devra reprendre après la course pour rentrer chez sa sœur qui l’héberge chaque année pour l’occasion. Et quand elle rattrape un coureur qui est dans le dur, elle le motive pour qu’il aille au bout. S’il abandonne, ça lui fait une personne de moins avec qui papoter. À ce propos, elle tient à préciser qu’elle n’a pas toujours été dernière. « À un moment, j’étais avant-avant-avant-dernière. » Et puis comme les difficultés sont les mêmes pour tout le monde, arrive le mur du 30e kilomètre. « Chez moi, ça ressemble plus à une paroi d’immeuble tellement ça dure des plombes », sourit celle qui ne s’est mise à courir qu’à 40 balais passés. Quand le bois de Boulogne pointe le bout de ses feuilles, Régine sait que son corps va sérieusement commencer à grincer. Pas manqué, les genoux encore. Mais elle n’abandonne pas. Elle n’a d’ailleurs jamais abandonné dans la vie. La preuve, elle pensait bien prendre le départ cette année encore, s’il n’y avait pas eu cette fichue opération. Son docteur lui a dit que ce serait bon pour 2017. Comptez sur elle. En attendant, Régine Le Corre aligne les longueurs dans la piscine du coin. « Elle aime bien. Dans l’eau, c’est plus difficile de voir qui est à la traîne. »
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SCHNEIDER ELECTRIC MARATHON DE PARIS Texte de Cyril Pocréaux - Photos DR
PALÉOLITHIQUE VIEILLE CATIN ? OU
SI LA LIGNE BLEUE RESTE LE TRACÉ LE PLUS COURT ENTRE LE DÉPART ET L’ARRIVÉE, LE MARATHON CONNAÎT AUSSI SES CHEMINS DE TRAVERSE. PORTRAITS DE CES GENS QUI NE COURENT PAS COMME TOUT LE MONDE, MAIS DONT LES EXEMPLES, À L’ÉCOLE BUISSONNIÈRE DU BITUME, POURRAIENT RAPIDEMENT FAIRE DES ÉMULES.
PHILIPPE, EN MODE PALÉOLITHIQUE « Je vends à longueur de temps le fait que la technologie change le monde. Je crois que me ressourcer en courant à poil dans les bois, ça me fait du bien. » Ne vous fiez pas au ton abrupt de la sentence. Philippe Delanghe, 55 ans, directeur marketing dans une entreprise de logiciels, vit la course à pied comme le prolongement d’une philosophie de vie. Des convictions chevillées au corps et à l’âme, qui renvoient loin, très loin en arrière. « Nos corps sont optimisés pour la manière dont on vivait il y a 50 000 ans, et ne savent plus comment fonctionner dans les conditions actuelles. Si on leur impose un stress, les muscles et l’organisme réagissent pour se renforcer en conséquence. Alors… » Alors, Philippe mange une fois par jour, de manière totalement irrégulière. Court avec des chaussures minimalistes – évidemment. Et, surtout, nu, ou presque, qu’il fasse 30 ou -15 °C. « Cela m’est venu après une course avec des copains, par un froid très vif, -5 °C. Moi, j’avais chaud ! J’ai tout enlevé, et j’ai continué à courir juste avec mon short et mes gants. J’ai été surpris du confort que je ressentais. » Notre coureur se renseigne, consulte les tests en hypothermie d’un adepte de la méditation tibétaine qui augmente sa température corporelle. « 75 % de l’énergie que l’on produit est transformée en chaleur et évacuée en transpirant. Elle ne sert à rien ! » Toute l’énergie qu’il garde, Philippe (record à 3 h 10 sur les 42 bornes), lui, l’utilise : « J’ai couru tous mes marathons, Paris, Londres, New York, Chicago… torse nu, même par -15 °C. Et je ne suis plus jamais malade, plus une rhinite, alors qu’ancien fumeur. Courir dans le froid, c’est un boost colossal pour le système immunitaire. » D’autant que les rayons du soleil viennent l’envelopper. « Du coup, je garde un niveau de vitamine D très élevé, même en hiver, alors qu’on est généralement en carence dans les pays occidentaux. » Mais quand même, ce froid… « Le froid, j’ai appris à l’apprécier, à le sentir, coupe-t-il. Comme une substance matérielle. Il ne me gêne plus. » Ses proches ne sont pas convaincus, ses amis ne se sont pas laissés tenter. Il le regrette, lui qui vulgarise sa pratique via un blog, paleophil.com, pour « paléolithique ». « Les gens devraient essayer de s’imposer ce mini-stress. Cela rend plus fort, et plus heureux, grâce à une meilleure estime de soi. »
HAMLILI, TOUT POUR LES AUTRES Des marathons, il en court toujours, bien sûr, lui qui a raboté la barrière des 3 heures voilà quelques années. Mais rarement juste sur deux pieds. Hamlili Masmoudi, 45 printemps, galope toujours près d’une joëlette, ce drôle de fauteuil à roues conçu à l’origine pour la montagne et qui fleurit de plus en plus sur la route. « Un jour, on me demande d’encadrer un trail dans le Jura, se souvient-il. Et je vois des personnes handicapées mentales qui poussent une joëlette pour d’autres personnes, handicapées moteur. Un super-moment. » Hamlili, aujourd’hui chauffeur de car, travaille alors dans un Centre d’Aide par le Travail. « Cela m’a réveillé, électrocuté. On était tous là dans notre pratique individualiste, à courir avec nos petites chaussures, nos petits vêtements, nos sacs de sport à la mode, quand eux s’entraidaient. » Il demande à sa ville, Nanterre, d’acquérir des joëlettes, introduit la pratique dans son club, bouscule les habitudes. Le bouche-à-oreille fait le reste. Sur cinq ou six courses par an depuis dix ans, dont les marathons de Paris 2014 et 2015, il pousse et tire autant qu’il court, flanqué d’amis (comptez-en bien cinq ou six pour mener l’effort à terme) et de l’enfant ou de l'adulte handicapé qu’il accompagne. « Certains passent leur course à dire “Je suis heureux”… Courir avec une joëlette, c’est encore plus de couleurs, de joie, de fête et d’applaudissements des gens sur le parcours. Certains accompagnateurs font même leur premier marathon avec nous ! Moi, ça me fait tenir, je ne peux pas flancher quand j’accompagne, pas le droit. » Il s’arrête, des étoiles dans les yeux, quelques larmes dans la gorge, aussi. Sur le récent semi de Marrakech, il a assisté à une scène qu’il pensait « ne jamais vivre un jour ». Le peloton des coureurs, participants anonymes, qui spontanément se rassemblent autour du fauteuil, poussent, tirent, se relaient, oublient leur chrono, finalement.
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Il paraît que certain(e)s ont encore des ampoules ?
MICHEL, L’HOMME TOUR EIFFEL Commencez par porter des pin’s, puis une casquette à plumes ou un sac couvert de médailles (18 kg, le sac, tout de même), vous finirez peut-être comme Michel Bach à voir le déguisement comme un art de vivre. Ne cherchez pas à reconnaître ce septuagénaire, ancien camelot de son état, dans les pelotons. Mission impossible. Il n’a jamais la même allure, jamais la même forme. Les mots s’enchaînent à un rythme aussi régulier que les foulées. « Je peux me déguiser en Brésilienne, marquise, danseuse de french cancan, ou vieille catin. Quand je me déguise en femme, je ne fais pas dans la dentelle. Enfin, si on peut dire. » Il raconte ses voyages sportifs, Népal, Java, Amazonie, en oubliant de répondre à la question première : pourquoi ? Mais pourquoi donc se déguiser de la sorte ? « J’ai remarqué que c’était une manière de se singulariser, de toucher les gens. J’attire l’attention, ce qui facilite le contact et provoque des sourires. » Il y a la phase préparation, aussi. « Je peux me déguiser en bateau, en montgolfière… Là, la phase de recherche et de préparation m’intéresse. C’est vraiment du travail. Parce que courir un marathon sous une montgolfière, s’il y a du vent, c’est compliqué. » Son dernier gros succès ? La Tour Eiffel. Une réplique exacte au 1/100e, huit kilos de carbone, élaborée par des apprentis d’Eurocopter. Il en est au troisième modèle. « Ils ont vraiment bien bossé. C’est un symbole, je l’emmène dans toutes les grandes capitales. À New York, c’était grandiose. J’arrive vraiment à faire bouger les gens, à avoir leurs encouragements. Parfois, les filles soulèvent leur T-shirt pour me montrer leurs seins, ça ne rigole pas : quand je dis que je les bouge, je les bouge. » À 70 ans, Michel est toujours en quête de nouveaux projets. Il organise le marathon Marne et Gondoire, en Seine-et-Marne, course évidemment déguisée. Voilà trente ans qu’il court – il avalait un semi en 1 h 18 min à sa belle époque. « Je n’ai pas l’air de me calmer… Mais c’est vrai que je commence à avoir du mal à finir les marathons, déguisé, dans les chronos impartis. » Est-ce vraiment si important ?
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SCHNEIDER ELECTRIC MARATHON DE PARIS
CHRISTIAN, VA-NU-PIEDS C’est une sorte de fantasme que tout coureur a un jour imaginé : courir en lien direct avec la nature, épiderme au sol, contre la terre ou le béton. Pieds nus. Christian Harberts, lui, y est venu contraint et forcé, et même « en désespoir de cause ». À l’aube de la quarantaine, blessé récurrent à cause de ses chaussures, il tente le coup « à l’instinct ». « Je suis tombé sur cette pratique, je me suis renseigné, j’ai trouvé des sources aux États-Unis… Je me suis donné un an de transition pour arriver à courir un semi, deux pour un marathon. » Le coup d’essai a révolutionné la technique de ce quinqua qui œuvre dans la communication en ligne et aujourd’hui la section France de la Barefoot Runners Society. « Cela m’a obligé à une attaque du sol différente. Impossible d’attaquer par le talon, il faut le faire par le milieu du pied. Du coup, tout le corps devient un ressort. La foulée est plus rapide, la cadence plus élevée, ça tire sur les adducteurs. Il ne faut trop en demander à l’organisme dans les premiers temps. Il m’a fallu un an et demi pour maîtriser le geste. » Peu à peu, il voit ses pieds changer, comme un mutant en pleine adaptation. « Des coussinets se sont formés sous mes pieds, pas de la corne, des coussinets, comme les chats. Ils me protègent du sol et du froid. » Restent les débris de verre, bouts de métaux et autres réjouissances pavées… « On apprend à regarder le sol devant soi, et cela devient un réflexe. Un détail de quelques millimètres, on le voit. » Les autres aussi le voient. Les remarques, parfois sympas mais pas toujours agréables, se multiplient dans le peloton. « Cela a changé aujourd’hui, mais à mes débuts, cela choquait beaucoup… », soupire-t-il. Pourtant, il veut bien le jurer : il n’a subi aucune blessure depuis six ans et a avalé quelque 10 000 km. Et, accessoirement, il a noté un gain de temps de 15 à 20 % par rapport à l’époque où il usait des chaussures. Il termine désormais son marathon en 3 h 51 min. Et espère faire mieux à Paris dès cette année.
ÉLODIE, JAMAIS SANS SA FILLE Parfois, la vie de femme active, double ou triple journée sur le dos, ne laisse pas trop le choix. Élodie Bernascon, directrice d’une agence de communication, adore la course à pied. Débuts à 20 ans, une vraie passion. « Et ma petite fille est arrivée… J’ai arrêté de courir avec un seul objectif : reprendre. Le seul moyen, c’était de le faire avec une poussette, de l’emmener. Deux mois et demi après l’accouchement, le médecin me disait que c’était bon. J’ai acheté une poussette spéciale, avec amortisseurs, freins à disque, dragonnes… » C’était il y a quatre ans. Depuis, Élodie, 31 ans désormais, aligne bon an mal an 1 500 km derrière le fauteuil de la petite Maoline, rompue aux balades avec maman. « Je cours parfois avec mon mari, parfois avec des amis qui m’aident. Parfois sans poussette, mais c’est rare : plus je peux l’emmener, mieux c’est. » Il aura fallu, au fil du temps, s’adapter aux conditions, gérer les courbes, se passer de l’équilibre des bras. Occuper la petite, également. « C’est amusant de voir sa progression. Au début, elle dormait tout le long, maintenant elle discute avec moi. Je lui parle tout le temps, lui chante des chansons – bonjour le souffle, d’ailleurs. » Une forme d’entraînement supplémentaire, puisqu’Élodie s’est mis en tête de s’aligner sur de grandes courses. Pas sur marathon, où certains organisateurs préfèrent ne pas accepter les poussettes pour des raisons de sécurité, plutôt sur des semis, ou sur MarseilleCassis. Six kilomètres de montée, 10 kilos de poussette et la petite, 4 ans et 15 kilos aujourd’hui. Faites le calcul : « Ça brûle les jambes », résume la jeune femme. Elle bouclait un semi en 1 h 32 libre de ses mouvements, en quinze ou vingt minutes de plus avec la poussette, entre regards admiratifs ou plus perplexes des autres concurrents. Bientôt, de toute façon, il faudra passer à autre chose. « Après, elle me suivra à vélo. Jusqu’au jour où elle viendra courir avec moi, et me dépassera. Pour mon plus grand plaisir. »
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MENEURS D’ALLURE Texte de Raphaël Godet - Photos DR
QUI M’AIME ME SUIVE
EN COURSE, C’EST EUX QU’IL FAUT SUIVRE, QU’IL NE FAUT PAS PERDRE DE VUE POUR ATTEINDRE SON OBJECTIF. C’EST À EUX QUE VOUS AUREZ ENVIE DE CRIER « MAIS RALENTISSEEEEZZZZZ ! » MAIS LA MISSION DES MENEURS D’ALLURE PEUT AUSSI RÉSERVER QUELQUES MAUVAISES SURPRISES. PORTRAITS.
ROMUALD THENAULT Super-zéro « Le plus souvent, j’essaie d’assortir une perruque aux couleurs de ma flamme. L’an dernier, j'ai couru avec un déguisement de super-héros, avec un masque intégral de Batman. J’ai eu extrêmement chaud, j’ai sué à grosses gouttes, et j’ai parfois eu du mal à respirer. »
I have a dream
Âge : 42 ans Meilleur chrono : 2 h 55 à La Rochelle en 2013
« Pour me reconnaître ? J’aurai une flamme de couleur accrochée dans mon dos. Ou un ballon de baudruche. La flamme, c’est mon pire cauchemar. La nuit qui précède chaque départ, j’imagine qu’elle se casse dès le 2e kilomètre, et je me vois en train de la trimbaler jusqu’à l’arrivée. Une amie a fini avec une tendinite au coude. »
Allo docteur ! « La pire des tuiles, c’est quand même la défaillance technique. Quand j’ai commencé à être meneur d’allure, je me demandais si je devais caler mes séances sur mon meilleur niveau (2 h 55) ou plutôt sur le rythme que j’allais imprimer le jour de la course. Si vous gérez mal ce paramètre, vous n’êtes pas à l’abri de douleurs, voire de crampes… »
JEAN-MICHEL BESNARD Soufflez dans le ballon s’il vous plaît « Les choses ont bien changé chez les meneurs d’allure. Au tout début, on ne portait pas de flammes, mais des ballons de baudruche. S’il t’en restait un à l’arrivée, c’était presque un exploit. Il y a ceux qui s’envolaient, ceux qui se dégonflaient. La solution que j’ai trouvée, c’était de tout coller avec des sparadraps ! »
On ne passe pas à l’orange « 10e kilomètre, je suis bien. Le groupe que je mène est top. Arrive un ravitaillement. J’aperçois plein de peaux d’orange par terre. Je préviens tout le monde de faire attention. Et devinez qui s’est vautré ? Moi. Comme un bleu. Hop, la tête dans Âge : 68 ans le caniveau. Autour de moi, 2 000 personnes qui se marrent. Je me relève Meilleur chrono : sans rien dire. La honte. » 2 h 32 à Nantes
Tu es libre ce soir ?
« Pour motiver les troupes, j’ai l’habitude de faire des blagues tous les cinq kilomètres. À ce petit jeu, les femmes m’incitent à aller dans le vulgaire, le sexuel. Ça ne me met pas à l’aise, mais je le fais. Et puis, vlan, les voilà qui me lancent : “Tu es marié ? Tu es célibataire ? Tu es libre ce soir ?” Et ces mêmes coureuses me prennent dans leur bras une fois la ligne passée. Déstabilisant. »
Vit à Arnage, près du Mans
« Des pâââââtes, des pâââââtes… » « Une année, Lustucru était l’un des sponsors du marathon de Paris. Alors, pour faire passer le temps, on chantait. Pour marquer le coup, on avait customisé la célèbre réplique “des pâtes, des pâtes, oui mais des Panzani !” Là, ça donnait : “des pâtes, des pâtes, oui mais des Lustucru !” À côté de moi, un type n’arrêtait pas de se marrer. Je trouvais ça étrange. À l’arrivée, je vais le voir. Il me dit : “Vous savez qui je suis ? Je suis directeur commercial de Panzani.” »
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FRANCK REDO Cassée, la flamme « C’était lors ma première expérience de meneur d’allure à Lyon en 2013. Ma flamme s’est prise dans les branches, elle s’est arrachée. J’ai fait les dix derniers kilomètres avec ce truc à la main… Décidément, je crois que j’ai un problème avec les flammes. Sur le marathon de Nice-Cannes, la mienne n’a pas arrêté de manger le bitume Âge : 42 ans tellement il y avait de vent. » Meilleur chrono : Sécurité, s’il vous plaît ! 2 h 38 à Boston en 2014 « Il y a souvent des frictions entre les coureurs car ils n’ont pas l'habitude de courir en masse. Je ne supporte pas les coups de coude. Il y a deux ans, sur le marathon de Paris, j’ai dû gentiment demander à un marathonien de faire attention car il n’arrêtait pas de me coller et de me mettre des petits coups. Si en plus de courir, il faut jouer les maîtres-chiens… »
KARIMA BELLILI C’est quand qu’on arrive ?
Âge :47 ans
« Coup de feu du départ. Hop, je mets en route mes trois montres. Je me rends compte que l’épreuve va être longue, très longue. 6 minutes Âge : 47 ans 27 secondes au kilomètre... Meilleur chrono : Aïe, ce n’est pas du tout mon 3 h 13 à Paris rythme ! Alors, je me mets à en 1999 papoter, à poser des questions pour faire passer ces 4 heures et demie à trottiner sur le bitume. Ça me fait rire quand on me demande : “Et vous, quel est votre meilleur temps sur marathon ?” »
Meilleur chrono : 3 h 6 à NiceCannes en 2012
CLARIS DENIS Elle débloque, ta montre « Il y a des coureurs qui ne vous respectent pas, qui vous ignorent. Et ils s’emportent quand la montre leur indique un autre chrono. Les meneurs d’allure ne sont pas des machines ! Le problème, c’est que je dois rester calme, même si je ne vous cache pas que ça me démange. »
On fait pipi où ? « Je me prépare toujours à des questions malvenues. Il y a forcément un coureur pour te demander s’il est possible d’arrêter tout le peloton pour qu’il puisse faire son besoin naturel sur le bas-côté. Mais bien sûûûûr ! »
LAURENT MICHELLIER Allo, y’a quelqu’un ? « Au Maraisthon, dans le Marais poitevin, l'organisation m'avait convié à être meneur d'allure en 3 heures. Ça se passait bien, j’étais accompagné Âge : 40 ans de quatre coureurs. Meilleur chrono : Puis, 32e kilomètre, 2 h 28 à Berlin ces derniers ont lâché en 2007 prise tour à tour. Ce qui fait que je me suis retrouvé tout seul, sans plus personne à mener. C’est ballot pour un meneur d’allure ! J’ai alors cédé au 36e kilomètre en abandonnant la course et en décidant de rejoindre l'arrivée… à pied. »
journaldurunner avril 2016
nike.com/paris
SCHNEIDER ELECTRIC MARATHON DE PARIS
Texte de
Servane Dorléans - Photos DR
UN LEADER EN PLEINE SANTÉ 57 000 COUREURS DE 160 NATIONALITÉS SONT ATTENDUS CE 3 AVRIL SUR LA LIGNE DE DÉPART DE LA 40E ÉDITION DU SCHNEIDER ELECTRIC MARATHON DE PARIS. LA COURSE, QUI BÉNÉFICIE DU LABEL GOLD DE L’IAAF POUR LA 9E ANNÉE CONSÉCUTIVE, CÉLÉBRERA SON ANNIVERSAIRE AVEC UNE SCÉNARISATION ENCORE PLUS FESTIVE DU PARCOURS.
OBJECTIF RIO 2016 Le Schneider Electric Marathon de Paris figure dans la liste des épreuves qualificatives pour les jeux Olympiques de Rio 2016. La Fédération française d’athlétisme a fixé les minima à 2 h 11 pour les hommes et à 2 h 30 pour les femmes. À ce jour, seule la championne d’Europe en titre Christelle Daunay est qualifiée pour le 42,195 olympique.
DES ANIMATIONS TOUT AU LONG DU PARCOURS De nombreuses animations, qui contribuent à en faire l’un des événements les plus populaires du calendrier sportif parisien, viendront rythmer la 40e édition du Schneider Electric Marathon de Paris. Outre les animations spéciales mises en place au 40e km pour marquer le 40e anniversaire de la course, une centaine d’orchestres se répartiront sur l’ensemble du parcours afin d’encourager les coureurs.
LES CHIFFRES CLEFS 57 000 inscrits de 160 nationalités, dont 75 % d’hommes et 25 % de femmes 5 arrondissements traversés 11 postes de chronométrage 32 meneurs d’allures 3 000 bénévoles 250 000 spectateurs attendus 187 pays de diffusion TV, 20 diffuseurs, 10 chaînes en direct
ANIMATIONS Les événements périphériques Le Haribo Marathoon’s
Ouvert aux enfants de 5 à 10 ans, le Haribo Marathoon’s proposera gratuitement aux enfants – répartis en deux catégories, Minis Marathoniens (5-7 ans) et Petits Marathoniens (8-10 ans) – de découvrir les joies du running sur deux parcours entièrement fermés et sécurisés. Un petitdéjeuner et une médaille seront offerts aux enfants à l’issue des courses. Date : 2 avril Lieu : Champ de Mars Heures de départ : 10 h 15 pour les Petits 8-10 ans, 10 h 40 pour les 5-7 ans Distance : 1,2 km pour les 5-7 ans, 2,2 km pour les 8-10 ans
Le Paris Breakfast Run Plus de 4 000 coureurs sont attendus sur le Paris Breakfast Run, un footing non chronométré de 5 km sur un parcours fermé à la circulation entre l’avenue Foch et l’École Militaire. Ouverte aux participants du Schneider
EN BREF LE SCHNEIDER ELECTRIC MARATHON DE PARIS Date : 3 avril 2016 Départ : Champs-Élysées, entre la rue Marbeuf et l’avenue Georges V Heures de départ : 8 h 35 pour les handisports et 8 h 45 pour le peloton Accès : uniquement par la place Charles-de-Gaulle – Étoile Arrivée : en bas de l’avenue Foch, au niveau des rues Pergolèse et Spontini Heure d’arrivée estimée du 1er coureur : 10 h 52 Heure d’arrivée estimée du dernier coureur : 16 h 13 Informations complémentaires : www.schneiderelectricparismarathon.com
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Electric Marathon de Paris et à leurs proches âgés de 12 ans et plus, cette grande classique se conclura en beauté par un petit-déjeuner face à la Tour Eiffel. Date : 2 avril Départ : 9 h, avenue Foch Arrivée : Champ de Mars Distance : 5 km Tarif : 10 €
GÉNÉRATION MARATEENS Ce nouveau dispositif, porté par les équipes d’A.S.O. en collaboration avec la Mairie de Paris, a pour vocation de faire découvrir la course à pied à 450 jeunes Parisiens âgés de 11 et 12 ans dans les 11e, 18e et 19e arrondissements via des ateliers sportifs et pédagogiques, dont le point d’orgue sera un relais réunissant l’ensemble des participants le 30 mars à l’Insep, suivi par une découverte des coulisses du marathon le 3 avril. Une déclinaison de ce programme sur les 20 arrondissements de Paris est envisagée pour 2017.
UN MARATHON CONNECTÉ À l’heure où les coureurs sont de plus en plus nombreux à utiliser une application de tracking lors de leurs entraînements, le Schneider Electric Marathon de Paris se met à la page en proposant une application inédite permettant aux 12 000 concurrents inscrits de s’étalonner avec des milliers d’autres coureurs de leur niveau. Compatible avec la majorité des applications déjà existantes, cette première mondiale, créée pour le Schneider Electric Marathon de Paris, est accessible depuis tous les supports. Son but ? Permettre aux coureurs ayant le même profil de comparer leurs données d’entraînement et se motiver tout au long de leur préparation. L’application propose également des challenges ludiques, des défis et des challenges éphémères, permettant de gagner des cadeaux offerts par les trois partenaires de l’application, Schneider Electric, TAG Heuer et Asics. Opérationnelle jusqu’à la veille du Marathon, elle se transformera le jour J, après une mise à jour, en une application de tracking live, qui facilitera le suivi des coureurs.
LES RAVITAILLEMENTS 3,2 tonnes de fruits secs 7 tonnes de pommes
UN ÉVÉNEMENT ÉCORESPONSABLE Bénévoles et coureurs se mobiliseront pour faire du Schneider Electric Marathon de Paris un événement écoresponsable, ce qui se traduira notamment par une collecte des vêtements abandonnés dans les SAS de départ par les coureurs, l’utilisation de voitures électriques sur le parcours, ou encore la présence d’équipes à chaque point de ravitaillement, qui auront pour mission de superviser le tri sélectif mais également le nettoyage de leur zone. L’an dernier, ce dispositif, associé à la présence de poubelles à proximité de chaque point de ravitaillement, a permis de collecter 16,16 tonnes de bouteilles en plastique et de cartons et 41,5 tonnes d’ordures ménagères, ce qui a évité que 36 tonnes de CO2 ne se répandent dans l’atmosphère. En outre, les coureurs seront incités à utiliser les transports en commun ou à faire du covoiturage pour venir.
LE HANDISPORT À L’HONNEUR Comme chaque année depuis plus d’un quart de siècle, le Schneider Electric Marathon de Paris accueillera des athlètes handisport, avec un départ donné dix minutes avant celui des valides. Course fauteuil et course des athlètes debout.
LA SOLIDARITÉ AU CŒUR DU SCHNEIDER ELECTRIC MARATHON DE PARIS La solidarité sera de mise sur cette 40e édition du marathon de Paris. En effet, les coureurs sont de plus en plus nombreux à donner une résonance caritative à leur pratique sportive. Chacun a en effet la possibilité d’obtenir un dossard solidaire en soutenant une association via une collecte de dons sur la plateforme Alvarum. Le Schneider Electric Marathon de Paris soutient également l’association Mécénat Chirurgie Cardiaque, qui s’est fixé comme objectif de collecter 24 000 euros sur l’événement, ce qui permettra d’opérer et de sauver deux enfants malades du cœur.
16 tonnes d’oranges 24 tonnes de bananes de Guadeloupe & Martinique 11 000 gels Booster 24 000 barres énergétiques Isostar 412 500 morceaux de sucre 482 112 bouteilles d’eau Vittel
LES PARTENAIRES
Partenaire titre : Schneider Electric Partenaire majeur : Asics Partenaires officiels : Air France, La Banane Française, Isostar, Tag Heuer, Vittel Fournisseurs officiels : Alltricks.com, Compex, Power Pistachios, RATP, Scholl, Tiger Balm Diffuseur officiel : France TV Sport/France 3
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SCHNEIDER ELECTRIC MARATHON DE PARIS
Texte de
Servane Dorléans - Photos DR
UN MARATHON, ÇA CHIFFRE ÉNORMÉMENT CRÉÉ EN 1976, LE SCHNEIDER ELECTRIC MARATHON DE PARIS, QUI EST MONTÉ EN PUISSANCE AU FIL DES DÉCENNIES, CÉLÉBRERA SON 40E ANNIVERSAIRE LE 3 AVRIL PROCHAIN. L’OCCASION DE REVENIR EN CHIFFRES SUR LES ÉVOLUTIONS QUI ONT MARQUÉ LA COURSE AVEC THOMAS DELPEUCH, RESPONSABLE DES ÉPREUVES GRAND PUBLIC D’A.S.O., L’ORGANISATEUR DU MARATHON DE PARIS.
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Ou le nombre de kilomètres courus sur les berges de Seine aujourd’hui, entre le pont de Grenelle et la sortie des quais à l’amorce du boulevard Bourdon, juste avant de remonter vers Bastille. Ce n’est pas si nouveau, mais les trois premières éditions s’étaient courues uniquement dans le bois de Boulogne. Ce n’est qu’en 1979 que la Mairie de Paris a permis au défilé de traverser sa municipalité. « Le Marathon a fait un temps le tour des arrondissements de Paris avant de se fixer sur une voie traversante il y a une vingtaine d’années. Aujourd’hui, le parcours emprunte des axes touristiques importants, ce qui offre aux coureurs une belle visibilité sur les monuments et sur les quais, et permet d’avoir un bel équilibre entre espaces verts et urbains. »
Au niveau des performances, Paris fait également la course en tête, avec des records de 2 h 21’4’’ pour les femmes et de 2 h 5’4’’ pour les hommes, respectivement détenus par Boru Tadese (2013) et Kenenisa Bekele (2014). Ces records figurent parmi les meilleurs chronos de tous les temps, tous marathons confondus. « Au-delà des records, il est intéressant de s’intéresser à la barre des deux heures. On observe un vrai décalage de performance entre les Élite et les coureurs lambda. Pour se rendre compte de la vitesse à laquelle courent les meilleurs, le public peut essayer de se tester sur un kilomètre et essayer de le parcourir en trois minutes. Cela permet de se jauger par rapport aux meilleurs. »
Que d’inscrits ! Dauphin du marathon de New York en termes d’affluence, le marathon de Paris a connu une évolution fulgurante au cours des deux dernières décennies. « En 1976, il y avait à peine 200 inscrits. L’évolution du nombre de concurrents reflète celle de la pratique du running, qui est arrivée en force dans les années 1990, avant de connaître un gros boom dans les années 2000. Entre 2000 et 2016, la participation, qui a fait un bond de 41 % entre 2006 et 2016, est passée de 32 500 à 57 000, et de 27 400 finishers à plus de 40 000 l’an dernier. Aujourd’hui, le Marathon séduit de nouveaux coureurs qui se lancent un défi, mais également les femmes. Cette année, 35 % des inscrits courront leur 1er marathon. » Absentes lors des deux premières éditions, elles représentent désormais un quart des inscrits.
Près de 37 % des inscrits cette année résident hors de l’Hexagone. Un chiffre qui laisse rêveur et qui confirme le côté très international du marathon de Paris, qui attire des coureurs de 160 nationalités. « Paris est une ville internationale, qui attire beaucoup de touristes. C’est ce qui fait la force de la course. Au-delà du Marathon, les gens viennent courir dans la plus belle ville du monde, d’autant plus que le parcours permet de découvrir de nombreux monuments, lieux et rues emblématiques de la capitale. » Avec l’un des plus forts pourcentages de coureurs étrangers au monde, le marathon de Paris s’inscrit ainsi pour beaucoup dans une démarche à la fois sportive et touristique.
Près de 3 000 bénévoles, hommes et femmes viennent renforcer chaque année l’équipe d’organisation. Leur rôle ? Apporter aux coureurs le meilleur service possible. Présents à tous les niveaux, de la vérification des certificats médicaux à la sécurisation du parcours, en passant par la gestion des flux, la supervision des ravitaillements ou de la consigne à bagages, la remise des dossards, des médailles et des T-shirts « finishers », les bénévoles, qui suscitent de plus en plus de bienveillance et de respect de la part des coureurs, jouent un rôle primordial dans la réussite de l’événement, avec comme arme principale leur sourire. « Ils sont de plus en plus au service des coureurs. Certains marathoniens deviennent d’ailleurs bénévoles sur d’autres épreuves. »
Autrefois considéré comme un sport secondaire, le running séduit toujours plus de jeunes, ce qui contribue à faire baisser année après année l’âge moyen des concurrents. « Avant, il y avait très peu de jeunes et d’étudiants. La moyenne d’âge était encore de 45 ans il y a sept ou huit ans. Elle a baissé parallèlement à la démocratisation de la pratique. On devrait bientôt passer sous la barre des 40 ans. »
journaldurunner avril 2016
COMME VOUS, NOUS SOMMES DES PASSIONNÉS
FRANCISCO, 18 ANS CHEZ DECATHLON,
35 ANS DE RUNNING, 3H28 AU MARATHON
VOTRE NOUVEAU DECATHLON À PARIS XIXÈME (À PARTIR DU 6 AVRIL 2016) 203, boulevard Mac Donald / RER E + Tram T3b, arrêts Rosa Parks
PARTENAIRE
Texte
d’Arnaud Blanc - Photo DR
EN VERT ET CONTRE TOUS
POUR SCHNEIDER ELECTRIC, PARTENAIRE DU MARATHON DE PARIS DEPUIS TROIS ANS, L’OPÉRATION DE PUR SPONSORING S’ACCOMPAGNE D’UNE FORTE INVITATION À S’ACTIVER AU SEIN DU GROUPE. AU POINT DE TRANSFORMER UN CHEF DE PROJET EN COACH DE RUNNING.
S
i le pays des Schtroumpfs a ses petits êtres bleus, le marathon de Paris possède, lui, ses petits bonshommes verts. 3 175, pour être précis. Autant de dossards dédiés à Schneider Electric, spécialiste mondial de la gestion de l’énergie, et sponsor principal depuis 2013 de la course parisienne. Pour la 40e édition, le 3 avril prochain, le groupe envoie parmi ce bataillon des clients, des journalistes, des invités mais, surtout, 1 100 de ses employés. « Une fois que tout le monde a revêtu sa tenue de coureur, on ne fait plus la différence entre le patron, le technicien et le client ; on est tous à la même enseigne, celle du marathon », explique Olivier Collignon, responsable sponsoring de la marque. Cette démarche sportive, qui est également une activation marketing, est vectrice de cohésion au sein de l’entreprise. Celle du vivre ensemble. Well Being et E for She sont deux programmes internes à la société axés sur le bien-être et l’égalité des genres ; ou l’émulation par le sport. L’autre intérêt de cette activation privée, c’est justement le rayonnement extérieur. Soixante nationalités seront représentées sous ces 3 175 maillots verts alignés en bas des Champs-Élysées. C’est 30 de plus que l’année passée. Le bénéfice tiré est totalement humain puisqu’il permet d’engendrer d’autres démarches relationnelles que celles du travail. « Certains
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collègues ont même passé des diplômes, dont ceux de la Fédération française d’athlétisme (FFA, ndlr), pour prendre en charge des entraînements collectifs. »
UN POUR TOUS… En réalité, niveau running, il n’y a qu’un seul employé agréé par la FFA : Marcel Barelli, chef de projet au service téléphonie. Un « vieux » runner de 44 ans qui a « repris sur le tard », comme il dit. Depuis 2012, il est coach FFA 2e degré hors stade. Son choix de devenir l’entraîneur de ses collègues est parti d’une initiative personnelle. « Je venais d’arriver à Paris et je me suis rendu compte que je connaissais ceux qui travaillent à deux mètres de moi, mais pas ceux au bout du couloir. J’ai entamé cette démarche pour le côté social », explique-til. Ses programmes, ses temps, sa pédagogie, il tient tout de son goût prononcé pour la discipline ainsi que de sa formation. Et depuis trois ans maintenant, il encadre une trentaine de personnes, pour la plupart débutants, une fois par semaine pour courir un marathon hebdomadaire. Pour ce qui est de l’objectif final, il ne leur fixe pas de chrono. « Comme je leur dis, le Marathon, c’est la cerise sur le gâteau et jusque-là, vous allez manger », plaisante-t-il. Très impliqué, il exige que
chacun d’entre eux trouve son allure de course et arrive à le garder tout du long. « De toute façon, la course commence réellement au 26e km, c’est là que ça devient stratégique. » Une situation parfois insolite pour lui puisqu’il se retrouve parfois à passer des savons à des supérieurs. « On en bave tous de la même manière en courant et, dans cet environnement-là, on oublie vite les grades de chacun dans la boîte », relativise Olivier Collignon, qui participe parfois à ses entraînements. Seul bémol pour Marcel Barelli, le manque de résonance au sein de l’entreprise. « J’espère le contraire, mais je ne suis pas sûr que les entraînements existeraient encore si je décidais d’arrêter demain. » Loin de toute prétention, il souligne d’une part son espoir de voir la société monter elle-même un projet et également le lien de cause à effet de ce sponsoring. « Le fait que Schneider Electric soit le sponsor principal a logiquement poussé les employés à courir. » Mais il prend toujours plaisir à voir le concept exister, pour le plus grand plaisir de ses équipiers et de la bonne santé de la compagnie.
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INTERVIEW
Propos recueillis par
Frédéric Pelatan - Photos Pauce
Christelle Daunay et Pascal Martinot-Lagarde
« NOUS SOMMES DE LA MÊME FAMILLE »
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L’UNE A DÉJÀ SON BILLET EN POCHE POUR LES JEUX OLYMPIQUES DE RIO. L’AUTRE PRÉSENTE SON PASSEPORT AVEC DE SOLIDES ARGUMENTS POUR DÉCROCHER LE VISA. MARATHONIENNE, CHRISTELLE DAUNAY PRATIQUE UNE DISCIPLINE PEU TÉLÉGÉNIQUE, MAIS QUI SUSCITE DE LA FASCINATION CHEZ DES MILLIONS DE RUNNERS. HURDLEUR, PASCAL MARTINOT-LAGARDE PRATIQUE UN ART, LE 110 M HAIES, QUI FASCINE MAIS AUQUEL BIEN PEU SE FROTTENT. SONT-ILS SI DIFFÉRENTS ? Vos deux disciplines sont à l’opposé l’une de l’autre, vos tempéraments semblent très différents, vos physiques également et, pourtant, vous êtes tous deux membres de la même famille, l’athlétisme…
Pascal Martinot-Lagarde : « Comme le dit si bien Ghani Yalouz, il est directeur technique national de 15 spécialités très distinctes, ce qui rend sa tâche bien plus difficile que celle du DTN du basket-ball, par exemple. Du sprinteur au marathonien, du lanceur au sauteur, nous faisons des choses extrêmement différentes, mais on se retrouve totalement sous l’appellation d’athlètes. On est une grande famille nourrie par tous les mondes ! Christelle Daunay : « On est du même monde, Pascal a raison, et on se reconnaît mutuellement. Le jour des compétitions mondiales, on forme une unité, un groupe qui se nourrit des victoires ou des belles performances de chacun. Une victoire française sur le sprint me donne autant de forces que s’il s’était agi d’une victoire sur le fond. Ce qui nous oppose plus, c’est peut-être le fait qu’il y a un monde physique entre les spécialistes du stade et les athlètes hors stade. Et j’ai adoré vivre avec les Dieux du stade lors du stage de l’équipe de France en Afrique du Sud, en début d’année. C’était comme si la famille se retrouvait après une longue séparation. Admirez-vous quelque chose en particulier dans l’art de l’autre ?
P. M.-L. : Vous êtes en train de me demander ce que j’aime dans le
marathon ? Rien ! Christelle pourra toujours tenter sa chance, jamais je n’irai tenter de courir 42 kilomètres. Mais le fait qu’elle ait le même maillot que moi, et qu’elle réussisse, ça me parle et m’attire, oui, très clairement.
C. D. :
Même si j’ai essayé les haies à l’école d’athlétisme, je suis totalement incapable de reproduire le geste de Pascal. Souplesse, explosivité, passer au-dessus d’une haie… Ce geste est absolument magnifique. Je sais ce qu’il faut de coordination, de tempo… Et tout ce qui me manque. Si on devait se retrouver autour d’un point particulier, hurdleur et marathonienne, c’est l’importance du pied.
esthétisme, mais les chronos sont moins bons. Mais les coureurs les plus rapides, à haut niveau, viennent des États-Unis, et ils ne sont pas beaux à voir.
Christelle, vous avez un gabarit menu et, vous, Pascal, êtes très grand et hyper musclé. Le profil morphologique prédestine irrémédiablement l’athlète à telle ou telle spécialité ?
P. M.-L. : Soit on est prédestiné, soit, en pratiquant telle ou telle discipline, on influence notre profil. Si ce n’est pas trop tard, un jeune né très musclé, un peu bouledogue, peut choisir le fond alors qu’il a plutôt un profil de sprinteur, tout en explosivité, à condition que l’orientation se fasse avant que le corps ait trop changé naturellement. Pour Christelle, qui doit faire la moitié de mon poids, c’était sans doute naturel d’aller sur le fond. Guy Drut, immense hurdleur, a commencé par la perche. Moi, j’ai eu de la chance, j’ai toujours voulu sauter les haies. C. D. : J’ai, comme tout le monde, lancé des poids et le disque ! Mais la
réalité est là… (elle sourit). Ne penser que profil morphologique, c’est quand même oublier un paramètre très important : l’envie, qui peut être plus forte que tout.
« ON EST DU MÊME MONDE. LE JOUR DES COMPÉTITIONS MONDIALES, ON FORME UN GROUPE QUI SE NOURRIT DES VICTOIRES OU DES BELLES PERFORMANCES DE CHACUN » Christelle Daunay
Courir beau fait courir vite ?
Qu’est-ce qu’être athlète de haut niveau ?
situe au niveau du pied. Même si on court sur un temps plus long que Pascal, on doit diminuer le temps passé au sol, afin de ne pas ralentir. Et on doit chercher à être économe en efforts. Quant à la beauté… Voyez à quoi on ressemble à la fin d’un marathon, quand on se désunit, qu’on ne fait que ce qu’on peut…
C’est une exigence de tous les instants, des sacrifices en permanence. Le niveau est tellement élevé qu’il ne tolère pas la faiblesse. Pour moi, c’est beaucoup de kilomètres, de rigueur, d’investissement, pour soutenir le niveau qu’imposent les coureuses africaines. Et il faut savoir être là le jour J, sans le moindre droit à l’erreur.
P. M.-L. : On se désunit de la même manière sur la dernière haie, la tête part dans tous les sens, plus rien n’est vraiment beau… Pour nous également, beauté ne rime pas avec efficacité. Certaines écoles des haies – dont la France et l’Allemagne – sont réputées pour leur
P. M.-L. : C’est ça, ce sont les sacrifices quotidiens, les courbatures, le kiné… Il y a quelque chose d’ingrat dans notre vie : des milliers de gens s’entraînent à fond tous les jours… et il n’y a qu’une médaille d’or. Axer nos vies sur la compétition pousse l’exigence loin : dire non
C. D. : Pas chez nous. On cherche l’efficacité et, j’y reviens, elle se C. D. :
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INTERVIEW à des soirées entre copains, habiter à la porte du stade, rater des mariages… L’arrière-scène est moins joyeuse, il m’arrive de ne plus parvenir à bouger après un entraînement tellement ça a été dur.
C. D. : On fait moins de lactique dans le fond, mais il y a une usure nerveuse,
mentale, qui survient. Il m’arrive souvent de rester bloquée sur un livre, parce que le cerveau s’est usé. La clé, pour Pascal comme pour moi, c’est de préserver l’idée du plaisir, et se souvenir qu’on a la chance immense de vivre de ce qu’on aime faire le plus au monde.
P. M.-L. : C’est là qu’est la magie de la compétition : en un instant, toute cette souffrance de l’entraînement s’efface dans l’excitation de l’instant.
Vos attitudes dans le stade sont très différentes : le sprinteur est dans le show-off, le marathonien affiche la joie des humbles.
C. D. : C’est la durée de l’effort qui dicte ces attitudes. Après 10 ou 13 secondes
d’effort, le sprinteur évacue toute l’adrénaline contenue. Après 2 h 30 d’effort, on a bien donné et on est resté dans la retenue, l’intériorité pendant un temps très long. C’est aussi notre façon de nous entraîner, notre solitude. L’adrénaline, chez nous, vient au coup de pistolet, pas à l’arrivée.
P. M.-L. : Les sprinteurs sont de grands nerveux et, d’un coup, la pression retombe. Bien souvent, quand les marathoniens entrent dans le stade, ils savent déjà quelle performance ils ont réalisée et ils ont déjà eu le temps d’en profiter. Vous préparez déjà votre joie, pour les JO de Rio ?
P. M.-L. : Le mode de qualification du 110 m haies fait qu’on saura deux mois
avant Rio si on est qualifié ou pas, à l’occasion des Championnats de France. Ma stratégie de saison est définie par rapport à cette échéance : j’ai fait une courte saison hivernale, pour enchaîner par une grosse préparation. D’habitude, je fais cinq ou six meetings l’hiver, je me contente cette année d’un meeting (3e performance mondiale de l’année sur 60 m haies en 7’’49, entretien réalisé avant les Championnats du monde indoor, ndlr) et des Championnats de France et du monde. Je me suis blessé l’an dernier lors d’un meeting, j’ai bien retenu la leçon.
C. D. : J’ai la chance de m’être qualifiée lors du marathon de New York en
novembre, je vais avoir le temps de me préparer comme il faut, notamment en travaillant le sprint ou des distances inférieures, pour garder de la vitesse.
Christelle, vous avez déjà disputé les jeux Olympiques. Donnez envie à Pascal !
C. D. : C’est la grande union de tout le sport ! C’est vivre ensemble dans un village
où tous les sports se côtoient. De Pékin, j’ai le souvenir de Rafael Nadal qui vient au self-service des athlètes, des basketteurs américains qui circulent, des handballeurs français qu’on a accompagnés vers leur médaille… J’espère que tu seras du voyage, il faut que tu mettes le paquet !
Dire que vous êtes tous les deux des aspirants aux podiums n’est pas une bêtise ?
PASCAL MARTINOT-LAGARDE Né le 22 septembre 1991 à Saint-Maur-des-Fossés 1,89 m, 85 kg Détenteur du record de France du 110 m haies en 12’’95 (2014) Champion d’Europe du 60 m haies Champion du monde junior, vice-champion du monde en salle.
Pascal Martinot-Lagarde sera le héros d’une session Nike Running Club au stade Charléty, le 19 avril. Rendez-vous à 20 h 34. Pile-poil. Au menu, une session de vitesse et d’intensité. Inscriptions : nike.com/paris. 30
C. D. : Il faut que je retrouve le niveau que j’avais lors de mon titre de championne
d’Europe, à Zurich, en 2014. À New York, où je me suis qualifiée en novembre dernier, je sortais de blessure, mais j’ai fait les minima olympiques. Ça reste la compétition d’un jour, et tout est possible sur le marathon. Il faut être au contact des meilleures, calculer ses propres sensations, celles des autres, il faut être stratège et sauter sur les opportunités en fonction du parcours, des adversaires, des situations. À Pékin, en 2008, j’étais très contente de faire les Jeux, mais je n’étais pas capable d’aller chercher une médaille. J’aurais pu y prétendre à Londres, mais je me suis blessée avant. J’ai hâte d’être à Rio dans un autre contexte, une autre façon d’aborder la compétition, avec l’ambition d’aller chercher la perf’ et, peut-être, de suivre l’exemple des escrimeurs, qui ouvrent la compétition et le tableau des médailles.
P. M.-L. : Le meilleur chrono de ces deux dernières années est à 12’’94 sur le 110 m haies, les Championnats du monde se sont gagnés en 12’’98 l’an dernier… et mon record personnel est à 12’’95. Cela m’ouvre des espérances légitimes, à condition que je me qualifie. Tout le travail consiste, pour moi, à arriver aux Jeux au moment de mon pic de forme.
Être dans le jour J le D-Day, c’est ça, la complexité ?
P. M.-L. : Voilà. Un coureur de fond est en forme sur une période de plusieurs semaines. Nous, sprinteurs, nous parvenons à connaître ce pic de forme au milieu d’un temps où les performances sont proches de notre record personnel. C’est exactement ce qu’il s’est passé pour Christophe Lemaitre quand il a effacé le record de France du 100 m : quelques jours avant, il s’approchait déjà de ses meilleurs chronos personnels. Et, un jour, d’un coup, il a effacé les 10 secondes.
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Vous sentez-vous reconnus à votre juste valeur, dans un pays qui manque un peu de pratiquants de l’athlé ?
P. M.-L. : Je pense que oui. Je suis dans une discipline binaire : tu gagnes…
ou pas. Le premier est idolâtré ? Le deuxième est inconnu. Mais, même en n’ayant pas été champion du monde, je reçois énormément de messages sur les réseaux sociaux, et c’est très stimulant de se rendre compte que les gens sont derrière nous.
Christelle, vous êtes peut-être un peu plus méconnue du très grand public, mais vous avez la chance de faire un sport qui a le vent en poupe.
C. D. : La communauté des runners augmente de façon épatante, notamment
grâce aux femmes, c’est un vrai bonheur ! Je suis ravie qu’elles parviennent à se libérer du temps pour courir. Les réseaux sociaux et le travail des marques qui organisent des sessions d’entraînement font que le running prend une dimension nouvelle, au cours de ces dernières années. C’est vraiment bien. Je cours dans les bois de Vincennes ou Boulogne et on me reconnaît, on m’accoste, et c’est clair que le titre de championne d’Europe a donné un coup de zoom à ma discipline, et sur moi en particulier.
Si on résume : le marathon est plus obscur que le 110 m haies mais il a plus de pratiquants, et le sprint attire la lumière bien qu’ayant peu de pratiquants ?
C. D. : On a la chance de partager la même compétition. Qu’on coure en 2 h 20 ou en 5 h 30, on a la même ligne de départ.
P. M.-L. : Celui qui court un marathon considère dans l’ordre du possible le fait de courir avec Christelle. Moi, mis à part un jeune athlète, je n’inspire pas des adultes à faire des haies. Quand les gens viennent nous voir à l’entraînement, ils “bugguent” sur la hauteur de la haie, 1,06 mètre. Ça fascine pas mal, mais ça fait aussi une barrière.
« CELUI QUI COURT UN MARATHON CONSIDÈRE POSSIBLE LE FAIT DE COURIR AVEC CHRISTELLE. MOI, MIS À PART UN JEUNE ATHLÈTE, JE N’INSPIRE PAS DES ADULTES À FAIRE DES HAIES » Pascal Martinot-Lagarde Finalement, nous avons réuni une super-Terrienne et un Martien ?
P. M.-L. : C’est un peu ça, mais ils sont de la même famille, celle de l’athlétisme ! Et, grâce au développement spectaculaire du running, de plus en plus de gens s’intéressent à cette famille. Vous pensez porter une responsabilité vis-à-vis de ces gens qui courent partout ?
C. D. :
Bien sûr ! On me demande souvent des conseils, comment s’y prendre pour progresser, et je partage alors mon expérience. Même si ça paraît relativement simple de courir cinq heures à faible allure, ça ne l’est pas. On ne peut pas se lancer sur un marathon sans réflexion ni préparation. Je guide les gens, mais je leur explique aussi que c’est un effort accessible, envisageable et passionnant. Et puis c’est une question de bien-être de faire du sport. Quand on voit le nombre de personnes que je croise le week-end, les pratiquants sur les différentes compétitions, c’est effarant. Il faut continuer dans cette voie et privilégier le plaisir et le désir de continuer. »
Pascal, prime à la « positive attitude » qu’offre en cadeau le sport ?
P. M.-L. : C’est sûr ! Je suis grand adepte de la motivation. J’aime, je m’éclate
quand je suis invité dans des écoles, avec des mômes face à moi ; j’adore leur parler du plaisir de faire du sport. Mais nous connaissons nos limites : on peut motiver les gens le plus qu’on peut, si les outils scolaires et la considération pour le sport ne changent pas, rien ne changera. C’est par ça que changera l’attitude et qu’on se battra contre la sédentarisation. Après les Championnats d’Europe d’athlétisme à Zurich, en 2014, on avait eu écho d’un boum d’inscriptions vers l’athlétisme. Ce fut un des rares sports à avoir connu une telle croissance cette année-là. C’est là qu’on se rend compte de notre responsabilité de sportif et de l’impératif qu’on a à être exemplaire. »
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CHRISTELLE DAUNAY Née le 4 décembre 1974 au Mans 1,63 m Qualifiée pour le marathon des JO de Rio Record personnel : 2h24’22’’ sur le marathon de Paris 2010 (2e), record de France. Championne d’Europe sur marathon en 2014
FAMILLE
Texte de
Véronique Bury, photos Annelise Parada
MARATHONIENS DOUBLE FACE ILS SONT FRANGINS ET ADVERSAIRES, JUMEAUX ET PARTENAIRES ET RÊVENT TOUS DEUX DE DÉCROCHER ENSEMBLE UNE SÉLECTION INTERNATIONALE SUR MARATHON. EUX ? CE SONT LES FRÈRES MICHAEL ET DAMIEN GRAS, DEUX ATHLÈTES DISCRETS AUX AMBITIONS BIEN RÉELLES ET UN BINÔME PRÊT À ÉCLORE.
L
orsqu’on les voit arriver droit, baskets aux pieds, en rythme, difficile de savoir qui est qui, tant Michael et Damien Gras se ressemblent physiquement, tant leurs foulées sont similaires. Quasi symétriques, « à un demi centième de seconde près », précise l’un d’eux. Il faut dire que ces deux-là sont nés jumeaux, un jour de septembre 1991. Ils ont choisi de faire route ensemble vers leur rêve de gamins : participer aux jeux Olympiques. Des mots, des aspirations qu’ils avaient couchés autrefois, il y a plus de dix ans, sur un petit bout de papier que leur entraîneur a précieusement conservé et… parcouru. « Lorsque j’ai lu ces quelques lignes, je me suis dit que ces gamins avaient de jolies ambitions et que ce serait bien de les prendre au sérieux en essayant de les emmener le plus loin possible. Peutêtre même jusqu’au bout de leurs rêves », sourit Patrice Lagarde, l’entraîneur des débuts, l’entraîneur de toujours, celui qui a commencé à révéler au grand jour ces deux jolies pépites. Car Michael et Damien Gras, 25 ans cette année, sont bel et bien en train de réussir à se frayer un chemin vers le plus haut niveau et ce rêve qui les animait jadis. Après avoir égrené les podiums dans les catégories jeunes en cross, en course de montagne et sur 10 km (8 titres pour Michael) et décroché leurs premières sélections internationales en équipe de France Junior et Espoir (9 sélections pour Michael, 4 pour Damien), ils ont en effet commencé à se faire remarquer aussi chez les seniors. En 2014, d’abord, où ils ont créé la surprise sur le
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Marathon des Sables, l’un des ultra-trails les plus difficiles au monde et alors qu’ils n’avaient jamais ni l’un, ni l’autre, couru auparavant plus qu’un semimarathon en compétition. Michael y termine premier Français à la 8e place devant le très expérimenté Christophe Le Saux, et Damien, 28e, malgré une préparation perturbée par une fracture de fatigue. Rien que ça ! Le tandem a ensuite essayé le marathon, en 2015. Certes, Damien a abandonné à Paris, perclus de crampes au 30e kilomètre, mais il terminait au pied du podium des championnats de France de la discipline à Rennes six mois plus tard en 2 h 23’40. Mieux encore, son frère, Michael, blessé en début d’année 2015, s’adjugeait carrément le titre national senior en 2 h 18’32 pour son premier 42,195 km. « Vu la concurrence (les meilleurs Français étaient absents), je n’ai pas été étonné de ce titre, je savais que j’en avais les capacités. La seule incertitude était de savoir comment j’allais tenir sur la distance pour mon premier marathon, mais l’objectif était bel et bien de descendre sous les 2 h 20 », a-t-il confié après coup, un peu déçu tout de même par son chrono. « J’espérais faire un peu mieux. »
EN MÉDECINE AUSSI Ambitieux les frères Gras ? Oui. Mais en toute discrétion, sans faire de vagues. « Ce sont des garçons plutôt timides, admet leur entraîneur. Mais
très rigoureux et très sérieux dans ce qu’ils entreprennent. » Que ce soit dans leurs études de médecine, qu’ils mènent de main de maître à Bordeaux, que dans 1,80 m – 57 kg leur choix de carrière sportive et leurs entraînements… Leur potentiel sur Ses records : 2 h 23’40 marathon ? Ils en ont pris conscience sur marathon (2015), 1 h 5’49 rapidement, au lendemain de leur sur semi (2013), 29’47 aventure dans le désert marocain. sur 10 km route (2014). « On sait que l’on aura plus de chances sur cette distance que si l’on reste sur la piste à faire du 5 000 m ou du 10 000 m », expliquent-ils. Pourquoi ? « Parce que la vitesse est notre point faible et que l’on se sent beaucoup plus à l’aise dès que la distance s’allonge. » Leur objectif en janvier dernier était d’ailleurs « d’intégrer le collectif France de marathon en vue des jeux Olympiques de Rio. » Certes, un an plus tard, le pari n’est pas encore gagné, loin de là, mais les deux frangins n’ont pas baissé les bras pour autant. Après cette première année « expérimentale » sur marathon, ils se sont en effet envolés début janvier au Kenya pour six semaines d’entraînement intensif en altitude afin de continuer à engendrer de l’expérience en se frottant aux meilleurs internationaux. Car le défi est de taille : « On veut descendre sous les 2 h 15 lors de notre prochain marathon au printemps (Nantes ou Annecy, ils n’avaient pas encore décidé fin février), » confie Damien. « Voire même tenter de s’approcher au plus près des minima pour les jeux Olympiques de Rio », poursuit Michael.
DAMIEN GRAS
« Rio ? On y croit toujours », ose d’ailleurs Patrice Lagarde, le coach. « On est peut-être les seuls à y croire, mais on s’est mis dans cet état d’esprit. On n’a pas le choix. » Car le temps presse aussi un peu pour ces deux étudiants actuellement en 5e année de médecine. « On essaie de retarder au maximum l’internat afin de se donner toutes nos chances en course à pied (ils ont dédoublé leur 5e année et devraient essayer de faire de même pour la 6e année qui les mènera au concours), car on a vraiment envie de réussir », confirme Michael, tandis que s’approche le coup de frein à leur carrière sportive.
ITEM, EUX AUSSI En calant leurs foulées dans celles des Kényans durant leur stage hivernal cet hiver, en partageant leur quotidien et leurs entraînements avec quelquesuns des meilleurs Français sur marathon, dont Jean-Damascène Habarurema (2 h 12’40), Timothée Bommier (2 h 16’36’’), James Theuri (2 h 18’19’’), mais aussi du champion d’Europe 2014 sur 3000 m steeple, Yoann Kowal, aux côtés de qui ils ont notamment travaillé leur vitesse, les deux frangins ont construit la base de leur préparation, acquis une certaine autonomie loin de leur coach « en prenant des initiatives sur le choix de leurs séances d’entraînement » et gagné encore un peu plus en confiance. « À Item, on était à 3’06 au kilomètre sur nos séances spécifiques à allure marathon, soit l’allure qu’il faudra tenir pour espérer faire les minima. » Reste maintenant « à intensifier le travail spécifique ». Et à y croire en s’épaulant l’un l’autre. Même foulée, même chrono à l’entraînement, mêmes qualités… Et surtout, même volonté. « Ils sont également le parfait partenaire d’entraînement pour l’autre. Ce sont deux gros moteurs, 1,80 m – 57 kg deux gros travailleurs. Quand ils veulent Ses records : 2 h 18’32’’ quelque chose, ils savent se donner les sur marathon (2015), 1 h 6’11 moyens pour y arriver », assure leur sur semi (2013) et 29’28’’ père qui les a entraînés jadis à frapper le ballon rond. À Annecy (ou Nantes), sur 10 km route (2014). mi-avril, c’est donc à deux que Michael et Damien s’attaqueront à leur rêve. À deux qu’ils chercheront à garder le bon tempo « en se relayant l’un l’autre régulièrement ». Mais sans se mettre de pression. « Si on échoue ? Ce n’est pas grave, on se fixera d’autres objectifs pour les prochaines années », lâchent d’une même voix les deux compères, bien décidés à vivre un jour un grand championnat en famille sous le maillot de l’équipe de France.
MICHAEL GRAS
NEURONES
Texte de
Renaud Moncla – Photos de Sku/Science photo/AFP
ELLE COURT, ELLE COURT LA PENSÉE LE RUNNING EST BON POUR LE CORPS MAIS SERAIT AUSSI STIMULANT POUR LE CERVEAU. DE NOMBREUX COUREURS ONT DÉJÀ RESSENTI SES EFFETS POSITIFS AU COURS D’UNE SORTIE ET MÊME APRÈS…
Courir ! S’il existe une activité plus réjouissante, plus euphorisante qui nourrisse davantage l’inspiration, j’ignore laquelle. Lorsqu’on court, l’esprit file aussi vite que le corps. » Vous n’êtes pas obligé de la croire mais sachez que la femme qui se cache derrière cette déclaration enflammée n’a rien d’une illuminée. À 77 ans, Joyce Carol Oates sait mieux que personne de quoi elle parle. La plus prolifique des romancières américaines peut revendiquer plus d’un demi-siècle de pratique, une cinquantaine de romans, le double de nouvelles… Si aucune étude scientifique faisant autorité ne vient étayer ses propos, une pléiade de coureurs anonymes a connu comme elle, ce moment rare où le temps paraît se ralentir et l’imagination s’échapper. Une parenthèse synonyme de déconnexion propice à la réflexion. Épris de ce sport depuis plus de trente ans, Antoine de Gaudemar a compilé en 2011 dans un petit recueil bleu intitulé Le goût de courir (Éditions Mercure de France) une trentaine de textes littéraires sur le thème de la course à pied.
Partir se dépenser et revenir avec les idées plus claires, moment de lucidité très fort, sensation de sérénité qui se prolonge bien après l’effort : Bérénice Mayoti, 26 ans, qui travaille dans le Web marketing, peut elle aussi en témoigner. Confrontée à des choix cornéliens liés à ses études et à des projets professionnels, elle a mis plus d’une fois à profit ses sorties dans la nature pour faire le vide, avant de trancher ou de valider une prise de décision. « À une époque, je m’interrogeais sur l’opportunité de partir dans un pays que je ne connaissais pas et dont je ne maîtrisais pas la langue. Finalement je me suis lancée », explique cette jeune blogueuse qui a « l’impression que l’esprit s’affranchit de tout ce qui peut nous freiner, des pensées parasites » quand il est en mouvement.
L’ACTIVITÉ DOPERAIT LE RAISONNEMENT ? Directeur technique dans l’informatique, Éric Blum a pu observer depuis plusieurs années de l’impact de la course sur ses capacités cognitives et mentales. Adepte de l’ultra-trail, il n’hésite pas à
UNE ÉVASION QUI POUSSE À LA RÉFLEXION Certains comme celui de l’écrivain japonais Haruki Murakami présentait le running comme un moyen de s’évader qui pousse à la réflexion. Une expérience personnelle dans laquelle le journaliste s’est lui-même retrouvé. « Parfois je peux être enfermé dans mon univers. Mais dès que je chausse mes baskets, je me sens plus disponible pour observer la vie autour de moi. Il y a une espèce de liberté de la pensée qui s’opère avec le relâchement. Lorsque j’étais à Libération, il m’est arrivé d’écrire des éditoriaux. Le dimanche, je profitais du déjeuner pour aller m’entraîner. Plusieurs fois, j’ai construit mon billet dans ma tête en courant », confie l’ancien directeur de la rédaction qui reconnaît que ses séances l’ont souvent « aidé à résoudre des questions du quotidien qu’il se posait ».
« MES PENSÉES DORMENT SI JE LES ASSOIS, MON ESPRIT NE VA QUE SI MES JAMBES L’AGITENT » Montaigne
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comparer les bienfaits de la discipline à ceux de la méditation. « Quand on pousse loin un effort sur de longues heures, on atteint un état de bien-être, cet instant parfait où l’on rentre dans sa bulle. La course offre cette possibilité-là alors que dans la vie de tous les jours, on ne prend pas assez le temps de se retrouver avec soi-même », avance ce quadra qui, depuis trois ans, a constaté une amélioration significative de sa concentration avec l’entraînement. « La manière dont je prends aujourd’hui mes décisions a été nettement influencée par tout ce que j’ai vécu en course », assure l’intéressé. « Il y a sans doute des composantes chimiques derrière tous ces phénomènes, révèle le Dr Sébastien Le Garrec, médecin du sport à l’Insep. Cela a été démontré chez l’animal, pas encore clairement chez l’homme, mais on peut dire sans trop s’avancer que certaines activités physiques permettent de doper le raisonnement. »
journaldurunner avril 2016
ILS COURENT AUSSI Propos recueillis par Raphaël Godet – Photos AFP et Biosphoto
« ET LÀ, LA VACHE M’A DÉPASSÉ » ILS NE SONT PAS SPORTIFS DE HAUT NIVEAU, NE PRENNENT JAMAIS DE DÉPART, NE PASSENT JAMAIS DE LIGNE D’ARRIVÉE. S’ILS GALOPENT TOUS LES JOURS, C’EST À CAUSE DU TRAVAIL. OÙ LES CRAMPES ET LES COURBATURES LES GUETTENT SANS RELÂCHE. JOURNAL DU RUNNER LEUR REND HOMMAGE.
UN SERVEUR
Sarah Touitou, 27 ans, dans le 7e arrondissement de Paris « Et quatre pintes de bière pour la table 17 au fond ! Plateau dans la main gauche, je dois traverser toute la salle. Véritable course d’obstacles. Je jongle entre les tables, je prends des virages serrés. À ma gauche, un client qui recule sa chaise d’un coup, sans me voir. Sa chemise a frôlé la catastrophe. Dernière difficulté, les quatre marches. De la rigolade quand vous portez six kilos de liquide. Rebelote 150 fois dans la même soirée. Résultat : des courbatures aux fesses le lendemain. Pas besoin d’aller à la salle de sport. »
UN LIVREUR DE PIZZA
Pierre Sidibé, 33 ans, à Bondy en Seine-Saint-Denis « Pas de chance, ce soir-là, le scooter est en panne. Et la commande doit être livrée dans 20 minutes. Hop, footing. Devant l’immeuble, un écriteau : “Ascenseur en panne.” La tuile. Me voilà parti pour 15 étages à pied, avec deux fichues pizzas. En haut, tu bafouilles un “bonsoir” au client, tu es en sueur. En face, monsieur a pitié. Quelques pièces de pourboire, un “merci, bon courage”. Et c’est reparti pour les 200 marches. »
UN AGRICULTEUR
Julien Bitaud, 28 ans, exploitant agricole à La Verrie, en Vendée « Je compte les vaches dans l’écurie. Comme par hasard, il en manque une, toujours la même. Elle est partie dans la ferme voisine. Pas le choix,
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je dois courir après pour la ramener avec le reste du troupeau. Elle est très joueuse, s’amuse à partir à droite, à gauche. Et là, je la vois qui double… Allez-y, vous, courir dans de l’herbe haute de 10 centimètres, avec des bottes en caoutchouc ! C’est du saut de haies quand en plus il faut enjamber la clôture. »
UN POMPIER
Maxime Pasquier, 32 ans, pompier en région parisienne « Je dors comme un loir. Et soudain “tuuuuuut”. Le bip qui retentit. Il y a une alerte. Déjà, je saute du lit en essayant de ne pas tomber. J’enfile un pantalon, le pare-brise de ma voiture est gelé, pas le temps de nettoyer. Je sprinte en pleine nuit jusqu’à la caserne. Je suis déjà cramé avant même d’avoir commencé l’intervention. Il s’agit d’un incendie qui nous nargue en changeant constamment de direction. Je n’arrête pas les allers-retours entre les champs. Sur moi, une tenue de feu, un casque, une bouteille d’air comprimé, des bottes. Soit 25 kilos de matériel. Et un fichu tuyau d'eau qui n'en fait qu'à sa tête. »
UN TORERO
Juan Bautista, 34 ans, près de 600 corridas à son actif « J’ai beau maîtriser mon sujet, je sais que j’ai en face de moi une bête de 600 kilos, qui va plus vite car elle a quatre pattes. Disons que ça rassure de savoir que j’ai les jambes pour me mettre au chaud en cas de coup dur. Pour être au top, je fais quatre ou cinq séances par semaine, entre une
heure et demie et deux heures à chaque fois. Footing, cardio, étirement, récupération… Je fais des sprints sur 40 ou 50 mètres, sans forcément penser que c’est la distance qu’il me faut pour me mettre à l’abri. »
PHOTOGRAPHE…
« J’ai passé ma vie à shooter les grands de ce monde. Et je me suis parfois fait quelques frayeurs. Comme cette fois à l’hippodrome de Longchamp. J’attendais que Jean Gabin arrive dans sa vieille Mercedes. Quand il m’a vu, il s’est mis à me courir après, sur 300 mètres. Heureusement, j’étais plus vif que lui à l’époque, il ne m’a jamais rattrapé. Une autre fois, ce sont les gardes du corps d’un richissime homme d’affaires qui se sont mis à mes trousses. Là aussi, j’avais intérêt à détaler fissa ! » (À lire : Vies privées : 40 ans de photographie, chez Gründ)…
UN BRANCARDIER
Vincent, 35 ans, brancardier dans un hôpital à Paris « J’arrive à 8 heures à l’hôpital. Les yeux à peine ouverts. 8 h 3, première urgence. Je dois dévaler tous les escaliers pour aller chercher un patient, le mettre sur le brancard, et le remonter le plus vite possible en salle d’opération. Et rebelote 30 minutes plus tard. Je dois me “farcir” huit bornes par jour, et toujours garder le sourire, même quand un malade ose me dire : “Dites, ça doit être lourd de porter des corps toute une journée !” »
UN SURVEILLANT D’ÉCOLE
Marie Morand, 25 ans, dans un collège du 16e arrondissement de Paris « Hop, des élèves qui prennent la fuite. Course-poursuite dans les couloirs. Un escalier, puis un deuxième, puis un troisième. Tu arrives en haut essoufflée, toute rouge, limite les mains sur les genoux. Et tu sais qu’il te reste encore une récré à assurer. La cour, c’est comme un stade, elle fait 100 mètres de long, je dois la traverser en courant une quarantaine de fois par jour. Pour récupérer un ballon ou pour séparer des bagarreurs. »
UN GENDARME
Benjamin, 27 ans, gendarme en région parisienne « En intervention, je sais que je peux à tout moment devoir détaler. C’est sur des courtes distances, on ne peut pas poursuivre un type sur trois kilomètres. Donc c’est du sprint pur et dur, sur 100 ou 200 mètres. Le truc, c’est qu’on fait ça souvent à froid, on n’a pas le temps de s’échauffer, de s’étirer, de lever les genoux… Vous imaginez bien qu’il faut foncer d’un coup. La consigne est de ne jamais intervenir seul. Il faut toujours être deux au moins, question de sécurité. Il m’est donc déjà arrivé de laisser filer un mec parce que mon collègue ne suivait pas le tempo. »
… de stars : Daniel Angeli, 72 ans
… ou animalier : Fabrice Simon, 51 ans « Moi, je passe ma vie à courir après des bêtes improbables. Comme cette fois en Alaska où j’ai fait une course-poursuite avec une meute de loups pendant plusieurs heures. Ils étaient en train de chasser un mouflon de Dall. Évidemment, je suis arrivé trop tard. La bête était déjà toute dépouillée, il ne restait que la colonne vertébrale. »
UN HORLOGER
Yohanna Arvaud, 35 ans, directrice générale au sein de l’Horlogerie Arvaud à Paris « Je cours après le temps dans tous les sens du terme. Ma mission est de remettre les pendules à l’heure de lieux emblématiques de Paris. L’Élysée, le musée du Louvre, le Quai d’Orsay, la Cour de cassation, la Cour des comptes, des ambassades… C’est une histoire de réglage. Sauf quand se profile le changement d’heure ! Là, ce n’est pas la même histoire. J’ai une semaine pour régler entre 300 et 400 horloges. Je dois aller vite, je monte des centaines de marches. Je fais facilement mes 20 kilomètres de course sur la période. J’ai deux bêtes noires : les dédales du Louvre et les interminables couloirs du Palais de justice. »
SANTÉ Texte d'Arnaud Blanc – Photos Nicolas-Alain Petit / Biosphoto
SÉDENTARITÉ, LE TIERS ÉTAT UN TIERS, C’EST CE QU’IL RESTE DE L’ACTIVITÉ PHYSIQUE DES ADOLESCENTS DES ANNÉES SOIXANTE-DIX AUJOURD’HUI EN FRANCE. UNE NÉCESSAIRE MOBILISATION COMMUNE DES ÉCOLES, DES ENTREPRISES ET DE NOUVEAUX ACTEURS SE MET EN PLACE, PARFOIS AVEC DES IDÉES D’OUTRE-ATLANTIQUE, POUR LUTTER CONTRE LE TRIPTYQUE CANAPÉ, ÉCRANS, MALBOUFFE.
LE GAULOIS DE L’EPS Olivier Plicot, professeur de sport au collège privé Saint-Joseph de Saint-Cloud (92), résiste encore et toujours au manque de considération pour sa matière. « Depuis 2015, j’ai instauré trois heures hebdomadaires supplémentaires dans le programme de mes classes, soit 7 à 9 heures par semaine avec les associations sportives. » Très engagé dans cet univers, il a même créé en 2006 l’association Nitrogliss, organisée lors des vacances d’hiver et d’été. Une semaine en montagne et deux semaines en camping pour des séjours composés à 90 % de sports ; le ski d’une part et la planche à voile, du e 7 à 77 ans, cette maladie-là n’est VTT ou encore le football en juillet. « L’idée pas du genre à courir. À l’heure est de leur inculquer des valeurs qui leur À l’instar de la lucha du Che Guevara, de où les overboards et leurs acolytes serviront pour la vie et qui concernent nombreuses start-up et entreprises se mobilisent technologiques révolutionnent les aussi bien l’équilibre mental que pour réduire la sédentarisation sur le lieu de travail, moyens de locomotion, la sédentarité celui de leur corps. » « point névralgique de ce mal pour les inactifs mais s’installe un peu plus dans notre quotidien. En aussi les sportifs », selon Frédéric Dutheil, spécialiste moyenne, c’est plus de 7 h 17 par jour à être assis ou devant de la sédentarité au CHU de Clermont-Ferrand. Une lutte un écran selon le professeur et médecin du sport au CHU de moderne puisqu’elle se déroule surtout via les objets connectés. Outre Rennes, François Carré. Sportivement parlant, sur une course de 800 mètres, les applications de sport – Runtastic, Runkeeper, Applewatch, etc. – reposant on est passé de 3 à 4 minutes au chrono entre le début des années soixantesur la (seule) motivation et le temps libre des particuliers, d’autres s’adressent dix et la décennie en cours. Mais est-ce aussi effrayant qu’on le dit ? « Si nous directement aux entreprises. Bouge ! ou la plateforme Web Wittyfit proposent ne changeons pas notre mode de vie, pour la première fois dans l’histoire de un suivi et un coaching personnalisés pour les salariés : « On veut inciter les gens l’humanité, nous vivrons moins vieux que nos parents », s’alarme François Carré à se bouger, on ne donne pas des conseils juste pour en donner », estime le dans son livre Danger sédentarité. C’est dit. cofondateur de Wittyfit, Thomas Cornet. « Notre principe repose sur l’équilibre Considérée comme première maladie évitable, cette tendance est définie de trois facteurs primordiaux du bien-être : activité physique, nutrition et par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) telle « l’état dans lequel les sommeil » à partir d’un questionnaire qui établit votre profil et vos besoins. mouvements sont réduits au minimum et la dépense énergétique est proche De son côté, Bouge ! créée par le médecin du sport Yannick Guillodo, et des de celle au repos ». 59 % des Français sont concernés. spécialistes du coaching, permet à ses utilisateurs de respecter la fameuse barre Et les risques, pour les sédentaires que nous sommes, sont le surpoids, des 7,5 km (équivalant des 10 000 pas) quotidiens dans un programme étendu à l’obésité, le diabète, l’hypertension ou certaines pathologies cardiovasculaires. 12 semaines moyennant 25 euros. « Il s’agit de changer les mauvaises habitudes Quatrième facteur de mortalité dans le monde, la sédentarité a été responsable par des choix d’objectifs hebdomadaires », livre son fondateur. Ici, on cible le de 550 000 décès dans l’Hexagone en 2014. À l’échelle internationale, ce sont remède le plus simple à la sédentarisation : la marche. Bouge ! se destine aussi plus de 5,3 millions de morts l’année précédente selon la revue scientifique aux mutuelles pour délivrer les statistiques anonymes des adhérents. britannique The Lancet. Plus que le tabagisme (5 millions la même année). Premier bémol à ces solutions : la continuité. Rares sont ceux qui arrivent à L’OMS et les acteurs de la santé recommandent 10 000 pas et/ou 30 minutes garder la motivation sur le long terme. Difficile aussi pour les technophobes d’activité physique par jour, cinq fois par semaine ; sauf que trois Français sur de se sentir totalement concernés. D’où la création d’événements comme le quatre ne s’y tiennent pas par faute de temps ou de motivation. Toujours envie challenge interentreprises BeWalk (10-17 mai) au sein duquel François Carré de rester dans le canapé ?
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SMARTPHONE, COSTUME, BASKET
intervient. Alizeum, boite de marketing sportif, en est à l’origine et pousse les salariés de n’importe quelle entreprise en France à former une équipe de quatre, à télécharger l’application, puis à marcher le plus possible sur la semaine. De nombreux cadeaux sont à la clé, une bonne motivation selon Maguy Nestoret, ex-sprinteuse et directrice de communication pour Alizeum - BeWalk : « Le côté ludique rajoute à l’idée que ce n’est pas une contrainte, chacun participe à son rythme et surtout c’est un challenge en équipe qui implique la solidarité. » Cette tendance s’ancre dans un double gain : avoir des sociétés qui prennent soin de leurs salariés pour que ceux-ci travaillent mieux en retour.
Bouge avec les Zactifs est un site lancé par l’organisation Assureurs Prévention qui se destine aux 6-11 ans. Par des dessins animés, il passe les mêmes messages que les autres acteurs anti-sédentaires mais adaptés à son public. La chaîne Gulli en a fait un programme jusqu’en novembre 2015. « C’est l’histoire de Lulu qui veut faire partie des superhéros, les Zactifs, et pour ça il doit faire du sport, bien manger et dormir », résume Chloé, 8 ans. On retrouve sur le site le côté divertissant de l’apprentissage avec des mots croisés, des coloriages et rébus thématisés sur l’équilibre de la santé. « Il est important d’encourager les enfants à devenir les adultes de demain en bonne santé », conclut Nicolas Moreau, président d’Assureurs Prévention.
UN NOUVEAU PRINCIPE DE L’ÉDUCATION
Dans sa globalité, la « dé-sédentarisation » est d’abord un combat contre la volonté et la prise de conscience de notre société. Un principe parfois sédentaire lui-même : proposer au travers d’une tablette ou d’un smartphone de se bouger est un paradoxe même s’il se cale sur l’avancée technologique. On se repose un peu dessus, quoi. Mais avec ces différentes solutions, la sédentarité au travail est en passe d’être correctement réduite. Au fait, vous avez passé environ dix minutes à lire cet article, l’équivalent de 2 kilomètres de footing lent !
À côté de la sédentarité professionnelle, les instances publiques comme l’INPES se démènent aussi pour nos marmots et le milieu (extra) scolaire car, selon son dernier rapport de 2015, un enfant sur deux ne pratique pas l’heure d’activité physique quotidienne recommandée par l’OMS. Et pourtant, notre système est le plus important d’Europe en Éducation physique et sportive (EPS). Au collège, ce sont 108 heures par an contre 35 heures en Espagne mais, paradoxalement, la France est le bon élève suffisant de la classe : l’EPS est un des moins évolutifs de l’Union européenne face à la sédentarité. Malgré cela, le Programme national nutrition santé (PNNS) est mis en place depuis 2001 par l’INPES et le ministère de la Santé, puis prolongé en 2006, 2011 et cette année jusqu’en 2020. Disponible sur mangerbouger.fr, il est composé du Plan Obésité (PO) et du Programme national pour l’alimentation (PNA) qui eux, s’articulent principalement sur la nutrition et le dépistage des maladies liées à la sédentarisation. Le fameux « Cinq fruits et légumes par jour », c’est eux. Une large partie est consacrée aux étudiants par le biais d’interventions « Icaps » de l’INPES auprès des collégiens ; et par la communication des enseignants à leurs élèves grâce à des outils pédagogiques comme le guide « J’aime manger, j’aime bouger ». Mot d’ordre : sensibilisation. Sauf qu’il y a un hic, le PNNS existe depuis 15 ans et la sédentarisation touche 10 % de Français en plus par rapport à 2009. Sans accuser les parents, le souci viendrait donc du mode de vie familial.
SOLUTION 2.0 L’université de Stanford a démontré en 2014 que marcher ou être en mouvement stimulait la créativité. En évolution avec leur époque, les start-up américaines se sont donc axées sur des solutions technologiques comme Altwork, qui crée un siège de bureau adaptable à quatre positions ergonomiques différentes. Steelcase propose, elle, une walkstation : un tapis roulant sous les postes de travail pour marcher tout en travaillant. Outre-Atlantique, la sédentarité laisse place à une floraison de bureaux intelligents pourvus de détecteurs de mouvements ou d’alarmes pour rappeler à leurs utilisateurs le besoin de bouger. Une mode que certaines start-up françaises commencent à peine à adopter et qui impose une contrainte, le prix : 3 500 euros en moyenne pour un bureau.
SANTÉ Texte d'Arnaud Blanc – Photo Jeff Pachoud / AFP
NIKE ET PL4Y S’ACTIVENT À L’ÉCOLE PAS DE SEMELLE NI LACET. CETTE FOIS, NIKE S’ASSOCIE À L’ONG PL4Y ET LANCERA D’ICI QUATRE MOIS UN PLAN POUR LUTTER CONTRE LA SÉDENTARITÉ. CE PROGRAMME CONÇU SPÉCIALEMENT POUR LA FRANCE POURRAIT AVOIR UN SUCCÈS TONITRUANT.
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n 2000, le groupe Silmarils l’annonçait avec son single – Va y avoir du sport – et suivait en quelque sorte l’idée des programmes antisédentaires qui se mettaient en place à l’entrée du nouveau millénaire. Ce qu’on n’imaginait moins, c’est que la suite des paroles était aussi révélatrice de la vraie situation : « Mais moi j’reste tranquille. » Seize ans plus tard, pour remédier encore et toujours à l’affaissement chronique de nos canapés, des partenariats ont fleuri entre des entreprises de l’univers sportif et des Organisations non gouvernementales (ONG). Une parmi d’autres, la marque Nike s’est investie aux côtés de plusieurs ONG. Dernière en date, PL4Y International (anciennement Sport Sans Frontières, jusqu’en 2014), avec qui la multinationale travaille depuis deux ans et est en passe d’appliquer son programme Active School en France. Une première. « L’objectif est d’utiliser le sport dans les écoles comme moyen d’éducation et de changement social grâce aux professeurs », explique Mathias Monge, directeur communication France de Nike et en charge du programme. Leur cible est bien précise : les 6-12 ans. « Généralement, les enfants se détachent du sport vers 13 ans car ils n’ont pas eu l’habitude de beaucoup en pratiquer avant. On veut vraiment changer ça. » Habile. Cet impact sociétal a la particularité de viser les pays développés et émergents en priorité. Encore une preuve d’un nivellement par le haut, diront les rabat-joie ? Eh non, pas cette fois. En effet, l’évolution de ces nations est telle que les enfants sont plus enclins à se laisser aller devant les écrans, de profiter de la facilité des transports et au final d’avoir une vie moins saine. L’action paraît donc logique. « Nike est un acteur majeur et vectoriel du Depuis 1999, PL4Y International s’active secteur sportif, on s’est donc pour appliquer ses programmes aux simplement demandé ce qu’on écoliers et pour pouvoir les financer, la course pouvait jouer comme rôle pour caritative Vertigo fait son retour le 20 mai pour améliorer ce mauvais mood », la quatrième année consécutive. Le principe : livre Mathias Monge. monter seul ou en relais à deux ou quatre les 954 marches de la tour First de La Défense, Si Active School est déjà pour collecter des fonds reversés entièrement ancré outre-Atlantique, il n’en (on insiste, à 100 %) à l’organisation. La est encore qu’à la genèse dans participation est de 48 euros pour les particuliers et 381 euros pour les entreprises.
VERTIGO, EN AVANT, MARCHE !
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l’Hexagone : l’Université Paris Descartes réalise actuellement les études nécessaires, pour des résultats livrés début avril. Pour ce qui est du contenu, il s’agit de fournir l’équipement et les outils indispensables aux écoles participantes. Dans l’idée, Nike appliquera le même programme que dans les établissements américains.
PL4Y, PARTENAIRE PARTICULIER Il ne manquait plus qu’un appui-clé made in France à la marque à la virgule pour qu’Active School puisse voir le jour chez nous. Qui de mieux que PL4Y International et son système de « playdagogie » – l’éducation par le sport – pour ça ? Déjà réunis en 2014 pour un premier partenariat, les deux acteurs se sont retrouvés sur cette problématique commune. Une formidable opportunité selon David Blough, directeur de PL4Y : « C’est une rencontre parfaite entre le savoir-faire de notre ONG et la puissance de leur marque », se réjouit-il. D’autant plus que c’est l’une des premières fois que son organisation ne fait pas lui-même la demande auprès d’un mécène pour développer un programme. « Ce qui est aussi intéressant, c’est que cette collaboration s’inscrit dans une démarche structurée de Nike, avec des moyens et en lien avec son business. » Car, à l’instar de sa commercialisation, la firme américaine capitalise sur une mondialisation de ses programmes scolaires depuis 2015. Design To Move, grand frère d’Active School, en est l’exemple. « Une fois développé aux États-Unis, le plan s’est vite étendu en Grande-Bretagne, Chine, Inde ou Russie », détaille Mathias Monge. Cette première action a répondu à un rapport mené par 90 organisations expertes dans la recherche sur les bénéfices de l’activité physique ; lequel estimait que, d’ici 2030, les sédentaires anglais et indiens coûteraient deux à huit fois plus cher à leur pays respectif. Avec notre vin et nos fromages, nous sommes les suivants sur la liste. En fonction du rapport de l’Université Descartes, un projet pilote prendra effet dans cinq écoles parisiennes. Nike et PL4Y espèrent un succès pour fournir un kit de pédagogique aux enseignants actifs dans le programme et lancer officiellement Active School d’ici quatre mois. Un bon coup de pied au derrière, et en basket en plus ! Va effectivement y avoir du sport !
journaldurunner avril 2016
Spécial préparation
Courses de printemps WWW.STIMIUM.COM
Clémence Calvin & Yohan Durand
REPRISE Texte de Sylvie Marchal – Photo Frédérique Bidault / Biosphoto / AFP
QUAND LA PRIORITÉ
PORTE DES COUCHES…
BÉBÉ A TROIS MOIS ET ÇA ROULE CÔTÉ RÉÉDUCATION POSTNATALE ? VOUS VOICI PRÊTE À RECHAUSSER LES BASKETS. RESTE À GÉRER LA REPRISE DU TRAVAIL, LA NOUNOU QUI FAIT DÉFAUT, LA MAISON À FAIRE TOURNER ET – IL FAUT BIEN L’AVOUER –, UNE FLEMME AIGUË. HALTE AUX ARGUMENTS BIDON ! VOICI QUELQUES ASTUCES POUR ENFIN VOUS Y METTRE… MALGRÉ BÉBÉ.
CHOISISSEZ UNE BONNE NOUNOU Si votre conjoint n’est pas très présent ou, pire, s’il rechigne à s’occuper de votre petit bout, « Changez-en ! », proclame avec humour la fondatrice du Woman’s Forum, Aude de Thuin, auteure du livre Femmes, si vous osiez. Sinon – si vous êtes encore un peu amoureuse –choisissez une bonne nounou qui saura vous rassurer. « C’est primordial de trouver quelqu’un en qui on a confiance, confie l’ancienne sprinteuse Christine Arron, maman de Ethan, 13 ans, et de Cassandre, 2 ans et demi. On est toujours accrochée à son bébé quand il a quelques mois, c’est pourquoi il faut quelqu’un de sérieux et de compétent. » Une fois la perle rare dénichée, vous pourrez sereinement faire votre séance running.
ÉQUIPEZ-VOUS BIEN ET BEAU ! Si toutes les femmes ne sont pas matérialistes, beaucoup aiment posséder un bel équipement pour courir. « C’est toujours un petit plus, avoue la championne d’Europe 1998 du 100 m. Les femmes ont besoin de se sentir jolies dans leur tenue. » Au-delà du traditionnel legging et du t-shirt, vous pouvez vous équiper de nombreux accessoires comme ces semelles chauffantes et connectées pour être sûres de ne pas avoir froid aux petons ou encore ces chaussettes ou manchons de compression dits « anti-fatigue » que l’on voit fleurir sur toutes les gambettes. Vous pouvez aussi vous abonner à des box spécial running comme Box Run & Co ou Jogg Box. Chaque mois ou tous les deux mois, vous recevrez une sélection de produits running (au sens large)
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tels un tour de cou, une barre de céréales ou une huile chauffante… De quoi vous rendre plus forte ! Une fois bien équipée, vous aurez de toute façon dépensé tellement d’argent que vous culpabiliserez à l’idée de laisser tout ce matériel au placard… et vous irez courir.
COUREZ POUR LA BONNE CAUSE Odyssea pour faire avancer la recherche contre le cancer du sein, Humarathon au profit du Secours populaire français, Course du Cœur pour soutenir les dons d’organe… De plus en plus d’événements sportifs s’affichent solidaires et reversent une partie des droits d’inscription à des associations. Y participer est donc une bonne manière de s’impliquer dans une action responsable. Et pour les allergiques aux compétitions, vous pouvez faire un don simplement en vous entraînant. Avec « Qui court donne », un mouvement lancé en partenariat avec Running Heroes début mars et destiné à favoriser l’accès des enfants au sport, on court utile en transformant ses kilomètres en accès au sport. Il suffit d’avoir une application GPS et de s’inscrire sur la plateforme Web. Des challenges sont régulièrement proposés !
COUREZ GROUPÉS C’est bien connu, on n’est jamais aussi poussé que par le groupe. Retrouver une copine, un voisin ou même des runners inconnus se révèle bénéfique pour le moral et permet de garder le cap. On vous conseille de vous inscrire dans les 2 380 clubs affiliés à la Fédération française
d’athlétisme répartis dans l’Hexagone. Mais si les horaires ne sont pas adaptés à votre mode de vie, tournez-vous vers les plateformes comme Jogg. in ou Cojogg.fr qui proposent de rejoindre des runners situés dans votre zone géographique « pour ne plus jamais courir seul » et partager un bon moment. Enfin, si vous aimez jouer, vous pouvez aussi vous inscrire sur SquadRunner, une appli mobile qui permet de se mesurer à d’autres coureurs, de constituer des équipes et de relever des défis.
PRENEZ UN COACH SPORTIF Vous avez toujours rêvé de faire appel aux services d’un coach ? Certes, cela reste cher comparé à une licence d’athlétisme (150 €/an) mais il est désormais possible de s’en offrir un pour un tarif moyen de 60 euros de l’heure, avant réduction d’impôt. Mieux, pour 30 à 40 euros par mois, vous pouvez bénéficier d’un coaching à distance. C’est ce que propose Julien Rancon, multiple champion de France de course en montagne et de trail. « Grâce aux montres GPS qui nous donnent des données précises, je peux analyser les séances et proposer un plan d’entraînement adapté », explique le coach basé à Lyon. Une ou deux fois par semaine, il débriefe la séance avec son athlète… et le remotive si besoin « Son ressenti est primordial. On fait du sur-mesure. » Pour les jeunes mamans, Julien préconise une reprise progressive. « Une fois que la condition physique est redevenue solide, on pourra greffer plus d’intensité. »
journaldurunner avril 2016
LE CONSEIL AU CŒUR
DU RUNNING
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RENDEZ-VOUS sur le stand J’aime Courir-FFA au salon du Running et tentez de gagner
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LE MATCH DES MARATHONS Texte de Renaud Moncla – Photos Klaus Sletting/CatchUphoto.com et Marathon-photos.com
RENNE
Le spot : Tromsø, nichée à 350 km au nord du cercle
La difficulté : N’allez pas vous en faire une montagne : le
polaire arctique. Jusque dans les années 1900, la huitième ville de Norvège était le point de départ des expéditions vers le pôle Nord, d’où son surnom de « porte d’entrée vers l’Arctique ». Aujourd’hui, la chasse au phoque a disparu, sous la pression internationale, mais son ancienne capitale abrite le plus septentrional des marathons européens, un des plus surréalistes aussi.
circuit n’a rien d’insurmontable. Au contraire. Hormis quelques rues montantes bordées de maisons en bois coloré et le passage pentu sur l’impressionnant Tromsø Bridge, le Midnight Sun Marathon sait se montrer plutôt doux.
L’intérêt :
Partir prendre l’air – pur – et passer une nuit blanche… à courir. Le 42 km viking possède en effet la particularité de se disputer de nuit – départ donné à 20 h 30 – mais en pleine clarté. De la mi-mai à la fin juillet, au moment du solstice d’été, le soleil ne se couche jamais dans cette région du globe. Une aventure magique qui permet de découvrir la cité côtière sous une lumière éthérée avec un panorama saisissant sur les îles norvégiennes, les glaciers et les sommets enneigés qui se reflètent dans l’eau calme des fjords.
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Les dangers : La chair de poule provoquée par la beauté des paysages et des températures un peu frisquettes toujours possibles même en cette saison ; croiser des malabars un peu trop éméchés aux terrasses des cafés. Le record :
La meilleure marque est détenue depuis vingt ans, une éternité dans la course à pied, par un coureur norvégien en 2 h 20 min 56 s.
L’info qui tue : La ville de Tromsø s’est fait une spécialité des courses déroutantes puisqu’en janvier elle organise le semi-marathon de la Nuit Polaire qui se court, on vous le donne dans le mille ? En pleine journée, mais dans la nuit noire.
Rendez-vous le 18 juin 2016.
Renseignements : www.msm.no
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PANDA
Le spot : La Grande Muraille de Chine, rien que ça ! L’édifice le plus important jamais construit par l’homme avec ses 6 250 km de fortifications. Rassurez-vous, le marathon qui serpente dans la province du Tianjin n’emprunte qu’une petite portion (3,5 km à parcourir deux fois) du gigantesque ouvrage militaire. La majeure partie de l’épreuve se déroule à l’ombre de ses murs millénaires, le long de rizières et de villages reculés.
L’intérêt :
On y va pour prendre une claque monumentale en courant – le terme escalader serait peut-être plus approprié – sur l’une des sept (nouvelles) Merveilles du monde noyée dans un décor végétal grandiose. L’expérience historique se double d’un défi un peu fou. Le Great Wall Marathon est l’une des épreuves les plus exigeantes qui soit pour les mollets. Par endroits, le tracé ressemble davantage à un trail qu’à un marathon classique avec sa succession d’ascensions et de descentes abruptes.
Un entraînement spécifique s’impose. C’est le prix à payer pour venir à bout du circuit et rallier l’arrivée dans un état physique décent.
Les dangers :
les risques de chute avec la fatigue et en raison de l’étroitesse des marches ; la déshydratation due à la chaleur étouffante (les températures peuvent facilement atteindre les 30 degrés).
Le record : Oubliez le chrono ! Pour vous donner une petite idée du challenge qui vous attend, le meilleur temps jamais établi est de 3 heures 9 minutes et 18 secondes.
L’info qui tue : Contrairement à une idée reçue, la plus La difficulté : « À vos marches, prêts ! » Il le faudra, car 5 164 marches de toutes les tailles sont à gravir. Le final est particulièrement corsé avec un escalier en pierre qui grimpe de manière continue sur plus de 300 mètres. Certaines sections sont très raides, obligeant les concurrents à monter à quatre pattes.
longue construction humaine au monde n’est pas visible à l’œil nu depuis la Lune.
Rendez-vous le 21 mai 2016.
Renseignements : www.great-wall-marathon.com
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RENDEZ-VOUS
DE BONNES RAISONS DE COURIR ORGANISATEUR DU SCHNEIDER ELECTRIC MARATHON DE PARIS, A.S.O. A BIEN D’AUTRES RAISONS DE VOUS FAIRE COURIR. VOICI LES RENDEZ-VOUS !
9 avril – THE MUD DAY PAYS D’AIX
Il faut être un peu fou pour brûler d’impatience à l’idée d’aller se vautrer dans la boue, les épaules en feu à force d’effacer la vingtaine d’obstacles qui jonche la route, et d’augurer avec un peu de vice le moment où votre ami, qui n’a jamais affronté de Mud Day, prendra sa petite décharge électrique au détour d’un chemin. Fous, nous le sommes un peu tous au point que, devant son succès, le Mud Day a décidé de se démultiplier. Huit rendez-vous sont organisés à travers l’Hexagone en cette année 2016. La boucle débute ce 9 avril au Pays d’Aix, autour du lac de Peyrolles et le site industriel de Durance Granulats et ses mètres cubes de terre boueuse… Suivront Paris (5, 7 et 8 mai), Métropole Nice Côte d’Azur (22 mai), Bretagne (4 juin), Amnéville (2 juillet), Lyon (3 et 4 septembre), Cabourg (17 septembre) et, pour finir, le tout nouveau Mud Day Bordeaux au cœur d’un vignoble (1er et 2 octobre). Parce qu’on peut se prendre pour G.I. Joe avant de se fantasmer G.I., The Mud Day Kids by Fruit Shoot, course dérivée de l’épreuve adulte et destinée aux enfants de 7 à 11 ans, revient sur six éditions en 2016. Plus d’infos : themudday.com
23 juin - RUN AT WORK
Oui, les journées sont longues, le patron est ce qu’il est, les salariés sont ce qu’ils sont et le business, ma foi… Vivement la session de running pour fuir tout ça ! Run at work vous fait aborder le problème dans l’autre sens : et si vous courriez tous ensemble ? Cet événement se déroule au pied des bureaux et propose aux salariés des entreprises de la région parisienne et plus particulièrement de La Défense, de former leur équipe. Pour l’égalité des chances, pas de chrono, mais des défis lancés dans la Run at Work Box que chaque capitaine d’équipe recevra après son inscription. Le village, point de départ et lieu de rassemblement à l’arrivée, sera établi sur le parvis de La Défense. Un volet caritatif, Give at Work, permettra également à l’entreprise de choisir de se mobiliser pour la cause de son choix. Plus d’infos : www.asocorporatechallenges.fr
28-29 mai – MARATHON DU MONT-SAINT-MICHEL
C’est tout d’abord un rassemblement sportif et festif au cœur d’un lieu emblématique en France et à l’étranger chargé d’histoire et de culture. Chaque année 5 000 coureurs viennent vivre un moment magique et sportif dans un environnement exceptionnel entre Cancale et le Mont-Saint-Michel. Au programme, cinq courses uniques : le Marathon des Loustics, la Malouine réservée aux femmes, le 10 km de Saint-Malo, le duo-marathon et le marathon. Plus d’infos : www.marathondumontsaintmichel.com
2 octobre – RUN IN LYON
Run In est plus qu’une simple course : c’est un concept, un festival de running qui se déroule dans les plus belles villes de France et propose plusieurs parcours pour que tous aient la possibilité de se joindre à la fête. Au menu, un 10 km, un semi-marathon et un marathon, mais personne n’attend que vous courriez les trois le même jour. C’est bien là qu’est l’as : libre à vous de choisir à quelle distance vous souhaitez vous confronter. Si Run In Marseille devait se courir fin mars, Run In Lyon aura lieu le 2 octobre, Run In Reims le 9 du même mois.
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29 mai – 10 KM DE L’EQUIPE
L’édition 2015 avait fait tomber bon nombre de records : celui de la participation (18 219 partants), du nombre de finishers (18 152 à l’arrivée) et 32 % de femmes dans le peloton ! Un quart des participants s’alignait pour la première fois ? Ils seront peut-être plus nombreux encore à l’occasion de la 6e édition, organisée le 29 mai. Le petit plus ? Vous ferez la Une de votre journal favori ! Plus d’infos : www.10km.lequipe.fr
LES AUTRES RENDEZ-VOUS 12 février 2017 – e-Dreams semi-marathon de Barcelone 12 mars 2017 – Zurich Marathon de Barcelone
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FUN RUN Texte de Arnaud Blanc – Photos Guillaume Pannetier
COLORE-MOI SI TU PEUX L
TOI QUI N’AIMES NI SOUFFRIR NI PENSER AU CHRONO LORS D’UN RUN, CE CONCEPT EST POUR TOI. PARTIE D’INDE, OPTIMISÉE PAR LES AMÉRICAINS, COLOR ME RAD A DÉBARQUÉ EN FRANCE EN 2014. LE VAINQUEUR EST CELUI QUI EN SORT LE PLUS PEINTURLURÉ. e vert pour l’harmonie, l’orange pour l’optimisme, le bleu pour la vitalité et le rouge pour la joie et l’amour. Ça, c’est la Holi, célébration indienne de l’équinoxe de printemps. Chaque année depuis l’antiquité, l’Inde s’asperge de pigments colorés à l’occasion de cette fête nationale avec une étiquette à suivre : le plaisir. En 2012, ce rite traditionnel croise le goût du sportainment (sport et spectacle) de nos amis américains pour devenir la Color Me Rad, une course de 5 km dans laquelle tout le monde se jette de la poudre colorée et fait son décrassage sur le dancefloor d’un festival musical. Deux ans plus tard, Color Me Rad traverse les 5 000 kilomètres d’Atlantique pour venir saupoudrer la France de sa bonne énergie. C’est l’agence événementielle Iphitos et son directeur David Mignot qui ont repris l’idée pour animer les villes de Rennes, Lyon, Montpellier et d’autres. Pas vraiment d’objectif sinon de s’éclater et d’écouter de l’électro. « On est sur une course ludique qui s’apparente plus à un fractionné qu’autre chose mais, globalement, c’est l’amusement qui prime, il n’y a pas de vainqueur », résume-t-il. On ne vient pas pour exploser son record personnel ? Il tranche : « De toute façon il n’y a pas de chrono. » Ce rendez-vous n’attire pas tellement les compétiteurs, mais un public plus large. En 2015, 90 000 runners ont pris le départ dans les différentes villes organisatrices et parmi eux, 67 % de femmes mais aussi 44 % de familles (au moins un parent et un enfant). « On a une vocation plus populaire que les courses classiques ou que nos confrères de la Color Run (à Paris et Marseille, ndlr). On cherche à étendre au maximum ce genre de rassemblements », poursuit David Mignot. Le prix s’y colle : 22 euros par tête.
Les dates de chaque Color Me Rad sont disponibles sur le site de la course. Montpellier donnera le départ, suivie de Nantes (17 avril), Lyon (8 mai), Rennes (22 mai), Villeneuve d’Ascq (11 juin) et Nantes (26 juin). Il est également possible de rejoindre les centaines de bénévoles sur colormerad.fr
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VENEZ COMME VOUS ÊTES
David Mignot le dit lui-même, le slogan du célèbre fast-food représente parfaitement l’univers de la course. Déguisé en cheval, torse nu, en rollers, trottinettes ou fauteuils roulants, la Color Me Rad s’ouvre à tout le monde. Et c’est tout ce qu’il aime. « Si Color Me Rad incite déjà à faire la fête, ce sont surtout les participants qui amènent eux-mêmes toute l’atmosphère positive », se réjouit le quadragénaire qui, pour une fois, ne coloriera pas ses runnings avec les participants, ses ligaments d’un genou s’étant… décroisés. On veut, pour preuve du sens de la fête, le constat que de nombreux futurs mariés sont venus y faire leur enterrement de vie de garçon. « Le fait de pouvoir se salir et surtout de salir les autres sans engendrer de réactions négatives, c’est ça qui est génial. » Armé de Color Bombs et Color Blasters, chacun est alors libre de faire sa petite guéguerre arc-en-ciel avant l’armistice de DJ’s locaux et nationaux. « À chaque kilomètre, il y a également des Color Stations où les gens sont littéralement ensevelis sous les nuages multicolores des canons. » En fait, c’est Tchernobyl en couleur, radioactivité en moins : les poudres sont tout ce qu’il y a de plus inoffensif. Occidentalisation et dérives loufoques mises à part, l’événement rappelle implicitement le dicton indien de la Holi « Bura na mano, Holî hai » (Ne soyez pas fâchés, c’est la Holi). Sur ces 5 km, les valeurs humaines accompagnent les coureurs : PL4Y International, acteur majeur de l’éducation par le sport présent sur de nombreuses courses, est là encore partenaire. Des liens qui ont amené Arnaud Assoumani, champion paralympique et recordman de saut en longueur en 2008, à devenir parrain. « Le plaisir et le partage sont deux notions qui me tiennent à cœur », livre-t-il. Prochaine Color Me Rad, à Montpellier le 10 avril. Faites parler la poudre.
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VIVONS SPORT
VOYAGES Texte et photos Jean-Philippe Rodenburger
LES BONNES ONDES DE
SALAZIE DEPUIS 2014, LE CIRQUE DE SALAZIE EST LE DÉCOR PRIVILÉGIÉ DE LA PREMIÈRE STATION DE TRAIL DE LA RÉUNION. UNE INFRASTRUCTURE DE TERRAINS BALISÉS POUR PRATIQUER ET S'ENTRAÎNER SANS SE PRENDRE LA TÊTE. SI SALAZIE EST LA PREMIÈRE DU GENRE SUR L’ÎLE, LA STATION REJOINT LE RÉSEAU MÉTROPOLITAIN ET EUROPÉEN QUI COMPREND PAS MOINS DE 21 STRUCTURES.
Le trail est le sport national. » Quand on évoque La Réunion, Benoît Laval est enthousiaste. Deuxième du Grand Raid 2003, le président fondateur de Raidlight et père du concept des stations de trail n’a pas milité longtemps pour qu’une station voie le jour sur l’île volcanique. « À La Réunion, les choses se font naturellement. Ayant fait le Grand Raid à huit reprises, je connais tout le potentiel de l’île. À la base, on devait peut-être faire la station ailleurs, mais la préfecture de Salazie nous a contactés et on a foncé. » C’est donc à Hell-Bourg, seul village de l’île labellisé « plus beau village de France », que la station de trail de Salazie a vu le jour en 2014. La structure propose des circuits de différents niveaux dans le cirque, mais aussi des zones dédiées à l'entraînement. « L’idée, c’est vraiment de faire partager et découvrir de beaux endroits aux trailers de passage sur l’île. Nous voulons répondre à tous les publics : à la fois au débutant qui veut goûter à la discipline en étant guidé grâce aux panneaux explicatifs, mais aussi au coureur confirmé qui sait s'entraîner et qui cherche un parcours balisé sans avoir à se prendre la tête avec des cartes. » À Salazie les anciens thermes ont ainsi été aménagés pour permettre aux trailers de s'entraîner aux côtes, alors que sur le plateau de Bélouve, on trouve des boucles de 600 à 2 000 m pour travailler sa VMA. Pour les parcours, on trouve un système similaire aux pistes de ski avec un code couleur allant de vert à noir selon la difficulté du terrain.
UN OUTIL TOURISTIQUE DE CHOIX Si la station de trail de Salazie est une nouveauté à La Réunion, le concept existe depuis 2011 en métropole. Sous l’impulsion de Benoît Laval, c’est en Chartreuse que la première structure a vu le jour. « L’idée est venue grâce à
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l’équipementier Raidlight. En 2010, on a souhaité faire un nouveau siège social où les clients pourraient venir tester les produits et les concevoir avec nous. On souhaitait être en pleine montagne pour avoir des sentiers adéquats. On a cherché dans différents massifs et on a atterri en Chartreuse. Une aubaine pour la région, qui découvre un autre tourisme. » Bingo : en 2011, près de 10 000 personnes se sont rendues sur les sentiers de Chartreuse, une réussite qui a forcément donné envie aux autres régions du territoire de développer leur propre station. « Les collectivités locales financent le projet et voient directement l’impact sur leurs régions avec l’augmentation de fréquentation des commerces, restaurants, hôtels, etc. C’est un vrai outil touristique », précise Benoît Laval. Un outil qui s’est même exporté avec l’apparition de stations dans les pays limitrophes de la France. « Depuis 2014, un développement international a commencé par la Belgique, l’Espagne et bientôt la Suisse. Fin 2016, nous aurons 28 stations », explique Francis Dujardin, directeur du réseau Station de trail.
DES STATIONS CONNECTÉES De la Chartreuse à La Réunion en passant par les Alpes où les Pyrénées, on trouve des stations de trail un peu partout en France, grâce à un réseau centralisé sur un site Internet et une application pour Smartphone en phase de modernisation. « On est en train de développer une nouvelle application, précise Francis Dujardin. Elle proposera un guidage GPS pour se rendre aux stations, les cartes détaillées des parcours, un chronométrage en direct, l'annonce d’événements, etc. Le site Web vient compléter le tout avec notamment un service de Web coaching. » « Le site est un vrai catalyseur de toutes les stations, nous n’avons qu’un seul logo et, quand on communique, c’est pour promouvoir tout le réseau. On se renvoie mutuellement les clients et on nourrit le réseau naturellement », conclut Benoît Laval.
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TRAIL - ÎLE DE LA RÉUNION Propos recueillis par Jean-Philippe Rodenburger – Photos IRT /Lionel Ghighi
« TU PASSES PAR TOUTES LES ÉMOTIONS » ULTRA-TRAILER DEPUIS 2004, PASCAL BLANC A PARTICIPÉ À PLUSIEURS REPRISES AU GRAND RAID DE LA RÉUNION ET A MÊME DÉCROCHÉ UNE 2E PLACE EN 2011. LE NATIF DE BRIGNOLES EST TOMBÉ AMOUREUX DE L’ÎLE AU POINT DE S’Y INSTALLER EN 2014. TOUJOURS EN QUÊTE D’AVENTURES, LE RECORDMAN DE LA GRANDE TRAVERSÉE DES ALPES PAR LE GR5 (621 KM ET 41 000 M D+, NONSTOP EN 172 HEURES ET 35 MINUTES) NOUS RACONTE SA PRATIQUE DU TRAIL DANS L’ÎLE ET ÉVOQUE SES SOUVENIRS DE COURSES. Pourquoi la Réunion est-elle une destination à part pour pratiquer le trail ?
Philippe Blanc : « La première fois que je suis venu
faire le Grand Raid, ce qui m’a le plus surpris, c’est la diversité des paysages. La nature et les points de vue sont fabuleux. En l’espace de seulement quelques kilomètres, on se retrouve dans des environnements complètement différents. C’est une nature qui donne vraiment envie de crapahuter. Toute la côte est est très arrosée. La nature y est luxuriante. Dans le Sud Sauvage, on peut voir les coulées de lave noires recouvertes par des forêts de Vacoa (une grande plante en forme de parasol aux racines aériennes, ndlr) qui vont jusqu'à l’océan sur lesquelles les vagues s’échouent. C’est un paysage extraordinaire. Ensuite, si l’on suit le parcours du Grand Raid, on traverse des champs de canne à sucre et on se retrouve dans des forêts de bois de couleur (forêt
typique des moyennes altitudes humides de la Réunion, ndlr). Il y a évidemment aussi le volcan et son environnement lunaire. La Plaine des Cafres est assez unique, on découvre des paysages qui ressemblent un peu à l’Auvergne. C’est un environnement très riche pour une petite île. Mais La Réunion, c’est aussi une culture très orientée vers la performance et la montagne.
Quels sont les meilleurs endroits pour pratiquer la discipline ?
P. B. : Sans hésiter, les cirques et le volcan, même si les sentiers littoraux sont très beaux. Mais les cirques de Cilaos et Mafate sont des endroits typiques de l’île. On y trouve des sentiers techniques, escarpés, mais très bien aménagés. C’est très bien entretenu et du coup ça se prête très bien à la course.
Quand on prend de la hauteur, on découvre des vues magnifiques. C’est vraiment grisant. À Mafate comme dans pas mal d’autres endroits de l’île, l’accès se fait uniquement à pied. Même si quelques endroits sont accessibles en VTT, ce n’est pas comme à l'île Maurice ou en NouvelleCalédonie où l’on peut trouver de grandes pistes. À La Réunion, on trouve plus de sentiers sauvages et le seul moyen de transport, ce sont les jambes. On se retrouve donc en totale communion avec la nature et l’on peut courir quatre jours de suite sans croiser une voiture.
« EN L’ESPACE DE SEULEMENT QUELQUES KILOMÈTRES, ON SE RETROUVE DANS DES ENVIRONNEMENTS COMPLÈTEMENT DIFFÉRENTS. C’EST UNE NATURE QUI DONNE VRAIMENT ENVIE DE CRAPAHUTER »
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TRAIL - ÎLE DE LA RÉUNION
Depuis 1989 se déroule le Grand Raid appelé aussi La Diagonale des Fous ; est-ce vraiment une course de dingues ?
P. B. :
À l’origine, les mecs qui faisaient ça étaient un peu fous. Ils partaient avec des grosses chaussures, la marmite dans le sac… Ils avaient des sacs de 20 kg et un seul but : se dépasser. C’est devenu une course, mais c’était une aventure à la base. Même si maintenant on connaît la course et que l’on peut mettre en place des stratégies, on a le temps de passer par toutes les émotions. Mais ce qui domine, c’est le partage : avec la nature, les autres concurrents et surtout le public. Sur l’île c’est une institution, tout le monde vibre pour ça. L’accueil est incroyable. J’ai de grands souvenirs de partage avec les gens. Je suis plus connu là-bas que dans mon village natal.
Sur La Diagonale des Fous l’an passé, il y avait 1 728 finishers sur une plage horaire de 65 heures. C’est unique non ?
P. B. : La grosse différence entre La Réunion et le reste
du monde, c’est qu’une personne qui termine le Grand Raid dans les délais voit son statut social changer. Beaucoup de personnes sur l'île se mettent à la course à pied uniquement pour faire cette course. Terminer le Grand Raid témoigne de qualités de courage, de ténacité, de dépassement de soi en plus des qualités athlétiques. Les barrières horaires sont très importantes et c’est ça aussi qui en fait une course populaire.
C’est une course destinée à quels types de coureurs ?
P. B. : Un bon randonneur peut terminer dans les délais.
Mais ça reste une course physiquement éprouvante. Il faut être habitué à évoluer dans la chaleur humide par exemple. Quand on monte Le Maïdo en plein après-midi ou à 9 heures du matin, avec la roche noire qui absorbe la chaleur, ça peut vite devenir une fournaise. Il ne faut pas sous-estimer l’épreuve. Chaque année, beaucoup de Réunionnais brûlent trop vite les étapes en se lançant tout de suite dans le Grand Raid. C’est une course où il faut être très patient. Je vois plein de trailers de métropole qui abandonnent trop tôt et qui regrettent. Il faut savoir prendre son temps car, si l’on marche bien, on peut aller au bout.
Et si l’on ne peut pas faire le Grand Raid, quelles sont les alternatives ?
P. B. : Il y a le Trail de Bourbon et La Mascareignes. Ce
sont déjà de grosses courses où l’on peut bien s’amuser. Cette année, le Trail de Bourbon est rallongé et passe à 120 km et La Mascareignes, même si elle ne fait que 64 bornes, a des barrières horaires pas aussi larges que le Grand Raid. Il ne faut pas traîner en route. Mais pour commencer en ultra, le Trail de Bourbon est parfait. »
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« LA GROSSE DIFFÉRENCE ENTRE LA RÉUNION ET LE RESTE DU MONDE, C’EST QU’UNE PERSONNE QUI TERMINE LE GRAND RAID DANS LES DÉLAIS VOIT SON STATUT SOCIAL CHANGER » 56
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TRAIL - ÎLE DE LA RÉUNION
LES CHOSES À FAIRE :
SI LA RÉUNION EST UNE TERRE DE TRAIL, L’ÎLE REGORGE D’ACTIVITÉS À PRATIQUER ENTRE DEUX SENTIERS.
Le volcan C’est le passage obligé quand on séjourne à La Réunion ; prenez le temps d’explorer les rampes du Piton de la Fournaise. Avec ou sans guide, partez à l'ascension du volcan. Admirez de près le cratère et laissez-vous surprendre par les paysages lunaires de l’enclos. Au retour, faites une escale au Tican pour déguster une cuisine locale succulente. On vous conseille sans hésiter le rougail saucisse et la tarte de patate douce, histoire de reprendre les calories perdues durant votre randonnée. Pour des randonnées sur toute l’île et toute l’année, avec un guide local et sympathique, contactez 06 92 17 91 16 ou fontainefred@yahoo.com
Frédéric Fontaine :
Voyage au centre de la Terre Attraction numéro un, le volcan s’explore à la fois sur, mais aussi sous la Terre. Rendez-vous près de la coulée de lave 2004 pour une visite des tunnels de lave. Une expérience unique réalisable sur deux heures où même à la journée. N’hésitez pas à faire un stop à l’issue de votre visite à la Terrasse du Volcan, l’un des derniers camions snack de l’île.
Plus d’infos : www.speleocanyon.re
Vu du ciel Découvrez La Réunion comme un oiseau et faites en toute sécurité votre baptême de parapente. Végétation luxuriante, lagons aux eaux turquoise ou autres ravines, planez au gré des alizés
Plus d’infos : www.parapente-reunion.fr La reine vanille Partez à la découverte du fruit vedette de La Réunion : la vanille. La Vanilleraie de Sainte-Suzanne propose une visite ludique et olfactive, au cours de laquelle se dévoile l'histoire de la vanille. Des champs aux ateliers de production, toujours en activité, votre guide vous rendra incollable sur le fruit. Après avoir fait un saut à la boutique, profitez de l'occasion pour faire un détour à la Cascade Niagara située à quelques kilomètres de là.
Tarif : 5 € la visite
La Vanilleraie Sainte-Suzanne - 2 ter Domaine du Grand Hazier Tel +262 262 230 726
Plus d’infos : www.lavanilleraie.com
Le Sud Sauvage
PRATIQUE : VENIR À LA RÉUNION Un vol par jour au départ de Paris via la compagnie Air Austral. Décalage horaire : + 3 heures en hiver (fin oct. à fin mars) et +2 heures en été (avr. à oct.)
Plus d’infos : Rendez-vous sur www.reunion.fr
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En voiture ou à vélo, partez à la découverte du Sud Sauvage. Entre champs de lave et falaises à couper le souffle, ne ratez pas entre autres la plage de Sable Noir de l’étang Salé, le Trou du Souffleur à Saint-Leu ou encore le panorama du Cap Méchant à Saint-Philippe. Privilégiez la fin de journée pour profiter du coucher du soleil et faire des photos.
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TRAIL Texte de Sylvie Marchal – Photos DR
BIENVENUE CHEZ LES CH'TRAILERS DANS LE NORD-PAS-DE-CALAIS, RÉGION POURTANT PLATE, LE TRAIL CONNAÎT UN VÉRITABLE ESSOR GRÂCE AUX TERRILS, RÉHABILITÉS DEPUIS LA FIN DES ANNÉES QUATRE-VINGT. LIEUX INSOLITES, CES PETITES MONTAGNES NOIRES SONT EN TRAIN DE SÉDUIRE BIEN AU-DELÀ DU NORD.
L
es jambes sont lourdes, un peu poussiéreuses. Le visage cramoisi et dégoulinant. Jérémy est satisfait. Comme tous les dimanches matin, il a bouclé sa séance d’entraînement d’1 h 30, avec le sentiment d’avoir bien fait tourner les jambes. Derrière lui se dressent deux petites montagnes noires, dont une, envahie par les vététistes, randonneurs et coureurs. L’autre est interdite d’accès. Ces buttes, qui sculptent le paysage du Nord-Pas-de-Calais, sont les terrils jumeaux de Loos-en-Gohelle. Jérémy y vient chaque semaine. « Ce sont les plus hauts d’Europe (187 m). C’est très raide, explique ce conseiller en fitness et remise en forme de 29 ans, originaire de Bully-les-Mines. Les terrils sont des endroits très recherchés par les runners pour travailler le dénivelé et améliorer leurs performances. » Constitués de déchets miniers, issus de l’extraction du charbon, les terrils – prononcez « terri » –
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éléments emblématiques du paysage régional, sont devenus, en quelques années, des lieux de promenade et d’entraînement incontournables pour les habitants alentour. Après la fermeture des sites miniers au début des années quatrevingt, ces collines de schiste ont peu à peu été réhabilitées, devenant des terrains de jeu idéaux pour tous les sportifs.
PREMIÈRE COURSE DES TERRILS : TERRAIN INSTABLE ET FUMEROLLES « Lorsqu’on a lancé la première édition de la Course des Terrils en 1984, nous étions dans l’illégalité complète, se remémore Philippe Vandeville, à l’origine de cette épreuve pionnière dans le Parc naturel régional Scarpe-Escaut. Les Charbonnages de France ne voulaient pas qu’on coure ici parce que le terrain était instable et il y
avait des fumerolles de gaz. Mais 250 coureurs étaient quand même venus. » Trente-deux ans plus tard, pas moins de 7 000 volontaires se sont inscrits aux sept épreuves proposées en septembre au départ de Raismes (Nord). « C’est un paysage à part. Il y a des parties boisées puis au bout de 5 ou 6 km, c’est lunaire. On est ailleurs », raconte Philippe Vandeville, fier de pouvoir proposer des courses sur les vestiges de « nos grands-pères mineurs ».
INSCRITS AU PATRIMOINE MONDIAL DE L’UNESCO Réaménagée et revalorisée par les communes et les départements, une bonne moitié des 330 terrils du Nord-Pas-de-Calais s’avère un espace privilégié pour toutes sortes d’activités physiques, dont le running. Un constat dont la
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cord ! Venez battre votre re
Mission Bassin Minier s’est saisie pour élaborer sa stratégie de développement, « Bassin Minier destination sports et nature ». « On veut faire de cette particularité topographique un atout en termes de destination touristique », déclare Gilles Briand, directeur d’études développement opérationnel à la Mission bassin minier. D’autant que l’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco en 2012, au même titre que le Mont-Saint-Michel, a donné un coup de projecteur à ces symboles de l’histoire industrielle régionale. « Les terrils (qui ne sont pas tous de forme conique, ndlr) sont des lieux de pratiques très diversifiés, très atypiques. Les paysages sont bluffants », renchérit Gilles Briand.
UNE MULTIPLICATION DES ÉPREUVES DEPUIS 2000 En 2014, la Mission Bassin Minier a lancé le Trail des Pyramides Noires : un ultra de 105 km, 22 terrils et 1 500 m de dénivelé ; un succès – 750 participants – dès la première édition. « On va rapidement atteindre la limite des 1 000 », assure le directeur d’études. En 2015, un trail nocturne a été créé à Noyelles-sous-Lens (10 et 21 km). Il fait partie de l’Artois Trail Challenge qui rassemble 14 courses avec le terril comme principal terrain de jeu. Le Trail des Pyramides (8 ou 16 km) au départ de la base de loisirs de Wingles (Pas-de-Calais) est également né l’an dernier pour répondre à la demande. Depuis les années 2000, des dizaines d’épreuves ont vu le jour. « Les terrils, ce sont nos montagnes à nous, gens du Nord, confie Grégory Hober, président de l’association Les foulées des Écoles implantée à Loos-en-Gohelle. On aime y aller. Les parcours sont au calme, dans la végétation et en dehors de la pollution, sur un terrain souple. » La faible altitude ne semble pas décevoir les trailers habitués aux dénivelés vertigineux des épreuves alpines. En quête de nature et de beaux paysages, ils sont de plus en plus nombreux à venir escalader les collines noires. « Le pic de fréquentation viendra dans les années à venir », prédit Gilles Briand.
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LE MARATHON VERT CAP MALO - RENNES 23 OCTOBRE 2016
TROIS COURSES À NE PAS MANQUER 5 mai – Trail Les Bours Six Côtes (62) – 8e édition – 8, 12, 18 ou 24 km 12 septembre – Trail des Terrils Loossois (62) – 16e édition – 7,5 ou 15 km (en nocturne)
24 au 25 septembre - La Course des Terrils (59) – 33e édition – 3, 9, 16, 25,
MARATHON MARATHON DUO McDonald’s MARATHON RELAIS Ouest France FEMININE Yves Rocher MARCHE NORDIQUE Lamotte Promoteur
42 ou 59 km
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re planté couru = 1 - arb 1 km parFondati on Yves Rocher Institut de France avec la
THE BARKLEY MARATHONS Propos recueillis par Jean-Philippe Rodenburger – Photos DR
« C’EST LE KOH-LANTA DU TRAIL » LE PREMIER WEEK-END D’AVRIL, BENOÎT LAVAL DOIT PRENDRE PART AU TENNESSEE, ÉTATS-UNIS, À LA 29E ÉDITION DE LA BARKLEY, ULTRA-TRAIL AUX STATISTIQUES EFFROYABLES : 40 PARTICIPANTS PAR AN, PLUS DE 16 000 MÈTRES DE DÉNIVELÉ POSITIF SUR 160 KM, ET UN DÉLAI QUE SEULS 14 PARTICIPANTS ONT SU TENIR EN 28 ÉDITIONS. IMPRESSIONS. En quoi la Barkley est-elle si spéciale ?
Benoît Laval :
« C’est un peu le Koh-Lanta du trail. L’épreuve est certes très difficile, mais il y a beaucoup de second degré. Les organisateurs se sont inspirés de l’évasion de l'assassin de Martin Luther King, d’une prison qui se trouve à l’endroit où se situe la course et qui a été finalement retrouvé 54 heures plus tard après avoir parcouru seulement 13 kilomètres dans la forêt. Lazarus “Laz” Lake et Raw Dog, les organisateurs, se sont dit : “En 54 heures, nous aurions au moins fait 100 miles.” L’idée est partie de là.
Beaucoup de mystères entourent la course…
B. L. : Cela rajoute du piment. Il faut se débrouiller
pour trouver le bon e-mail et le bon jour pour envoyer sa candidature. Si on a la chance d’être sélectionné, on reçoit un mail sous forme de lettre de condoléances. On ne découvre que la veille du départ le parcours qu’on doit reproduire sur notre propre carte. Quant à l'heure de départ, on sait seulement qu’à partir de minuit, il sera donné sur une plage de 12 heures. Une heure avant, “Laz” souffle dans une conque et tout le monde se prépare. On se retrouve près de la fameuse barrière jaune et le départ est donné quand Lazarus allume sa cigarette. On valide son passage en trouvant des pages de livres qui sont déposées à des endroits précis du tracé hors sentiers. Tout est mystère, au Frozen Head National Park.
« ON NE DÉCOUVRE QUE LA VEILLE DU DÉPART LE PARCOURS QU’ON DOIT REPRODUIRE SUR NOTRE PROPRE CARTE. QUANT À L'HEURE DE DÉPART, ON SAIT SEULEMENT QU’À PARTIR DE MINUIT, IL SERA DONNÉ SUR UNE PLAGE DE 12 HEURES »
D’où vient cette réputation de course la plus dure du monde ?
B. L. :
C’est une culture. La première année, il fallait faire seulement trois tours de 20 miles. Il n’y eut un finisher dans les temps que la quatrième année. Les organisateurs ont décidé d’allonger la course à cinq tours, puisque le défi n’était plus impossible. Il a fallu presque cinq ans avant qu’il y en ait un autre. Désormais, on doit faire les boucles dans différents sens, il n’y a plus de point ravitaillement. Les coureurs flirtent avec leurs limites physiques et mentales, c’est l’idée. Mais ce qui en fait une course compliquée, c’est l’orientation. Quand il pleut et que l’on frôle les 40 heures de course, évoluer de nuit devient très difficile.
Lazarus “Laz” Lake
Le pilier et l’identité de la Barkley restent Lazarus Lake. C’est un personnage mystérieux non ?
EXTRAITS DE LA CONFIRMATION D’INSCRIPTION REÇUE PAR BENOÎT LAVAL
Je pense que c’est une personne normale et très sensible, mais qui cache bien son jeu. Il entretient le mythe avec sa grosse barbe, son coquillage et sa cigarette. Mais je pense qu’il fait le maximum pour que l’événement soit le plus inoubliable possible. À mon avis, c’est quelqu’un qui a beaucoup de respect pour les coureurs. Il organise la course bénévolement, le droit d’entrée est de seulement 1,60 $. Quand on participe pour la première fois il faut ramener la plaque d'immatriculation de son pays. Il demande aux “récidivistes” de lui ramener des vêtements (chemises, chaussettes, etc.).
B. L. :
« Cher Benoît,
Quel est votre objectif pour cette première année ?
(…) Cependant, comme aucun non-Américain n’a terminé cet événement depuis 1995, il serait probablement préférable de passer ce temps à mettre de l’ordre dans vos affaires. Mettez à jour votre dernière volonté, visitez des amis et des parents. (…) Ne faites pas attention aux informations de quelqu’un d’autre que moi-même (sur cette liste), les ex-Barklers peuvent avoir été mentalement endommagés lors de leurs tentatives de participer à la course, et ne sont plus fiables. (…) Si vous dites au monde que vous allez faire cette course, ne soyez pas surpris de trouver vos héritiers vous demander de leur léguer vos possessions, et de faire l’inventaire de vos objets de valeur.
B. L. :
Je me donne une chance sur deux de boucler la Fun Race (trois tours) et une chance sur 10 de faire cinq tours. Pas plus. Je suis plutôt dans l’idée de faire ma course et de ne pas suivre untel ou untel. Il faut gérer avant tout son effort. Comme je maîtrise l’orientation, la complexité viendra de la gestion de mes efforts et de mon mental. »
J’ai le regret de devoir vous informer que votre nom a été choisi pour la Barkley 2016 qui se tiendra du 2 au 4 avril 2016 à Frozen Head State Park, dans l’État du Tennessee, USA. Je vous préviens que cette entreprise ne sera rien de plus qu’une longue période de souffrances indicibles, à la fin de laquelle vous ne finirez par trouver que l’échec et l’humiliation. Au mieux, vous pourriez en réchapper sans encourir des dommages physiques permanents et des cicatrices psychologiques, qui vous tourmenteront pour le reste de votre vie.
Que votre Dieu vous protège, Laz »
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DOSSIER SALON DU RUNNING
LE RENDEZ-VOUS DES TENDANCES
IL PARAÎT QUE LES CHAUSSURES DE RUNNING N’ONT ÉTÉ JAMAIS ÉTÉ AUSSI EFFICACES, QUE LES MONTRES CONNECTÉES RECÈLENT DÉSORMAIS UN COACH DANS LEUR PUCE ET QU’ÊTRE BEAU FAIT COURIR PLUS LONGTEMPS. VISITE GUIDÉE.
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SALON DU RUNNING Texte de Servane Dorléans – Photos DR
VOUS ÊTES TENDANCE ! LE SALON DU RUNNING EN BREF Salon numéro 1 du running en France Jeudi 31 mars : 15 h à 22 h Vendredi 1er avril : 10 h à 20 h Samedi 2 avril : 9 h à 19 h
LA PLANÈTE RUNNING SE RÉUNIRA DU 31 MARS AU 2 AVRIL PROCHAIN PORTE DE VERSAILLES, À PARIS. UNE OCCASION EN OR, POUR LES 90 000 VISITEURS ATTENDUS, DE DÉCOUVRIR TOUTES LES NOUVEAUTÉS ET TENDANCES DU MILIEU.
A
25 000 m2 consacrés au running 211 exposants 90 000 visiteurs attendus
« un développement concomitant entre l’augmentation des inscriptions aux courses, le développement des communautés running mais également l’essor des réseaux sociaux comme Instagram, outil très important pour les marques de mode ». Selon elle, « tout cela fait que la mode occupe une place de plus en plus importante dans le running. Aujourd’hui, les marques haut de gamme proposent du sportswear qui se porte aussi bien en ville que pour le sport, comme la dernière Asics MetaRun, qui est un vrai objet mode. Je pense que la tendance va aller de plus en plus dans ce sens-là. »
LES GRANDES TENDANCES DU RUNNING
NOUS LES FEMMES
Oui, nous voulons être beaux dans l’effort également ! Cette ambition se retrouve au niveau de l’offre des équipementiers, qui proposent un total look, avec des hauts, des bas, des chaussures et des chaussettes de compression assorties avec des rappels de couleur. Géraldine GravierRichter, fondatrice du site RunChic observe
lance la LunarEpic Flyknit, la tendance chaussure connectée chez Altra, ou encore du côté d’Enko, qui a équipé son étonnante chaussure de deux amortisseurs.
LE BOOM DES APPLICATIONS MOBILES
u menu de la grand-messe des acteurs du running : des défilés de mode pour découvrir les grandes tendances de 2016, des tests de chaussures sur une piste d’athlétisme de 80 m, des séances d’entraînement encadrées par des athlètes et des coaches spécialisés, deux expositions célébrant les 40 ans du marathon de Paris, mais également une nocturne inédite le jeudi avec la soirée « Fun & Run ». La beauté et le bien-être y trouveront toute leur place, comme l’outdoor et le trail.
Comme chaque année, toutes les grandes tendances du running, qui évoluent à mesure que la pratique se démocratise, seront présentées au Salon du Running. « Dans les années 1990, on était plus dans une recherche de performance et de chronomètre. Aujourd’hui, la pratique du running s’inscrit dans une vraie logique de bienêtre et de santé, et une approche plus globale de son corps. On observe d’ailleurs des croisements entre les pratiques, notamment avec le fitness ou le yoga, le SUP ou le crossfit », commente Simon Deleplanque, responsable Salons/Expo chez A.S.O.
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Lieu : Hall 1 du parc des Expositions. Paris, porte de Versailles
Il faut s’y faire : les femmes représentent 50 % des pratiquants. « New Balance a depuis plusieurs saisons mis en place un département produit dédié à la femme qui imagine, conçoit et développe les produits les plus adaptés pour pouvoir proposer à la femme active et sportive des chaussures et des vêtements pour l’accompagner au mieux dans la pratique du running, confirme Claire Boulanger, responsable marketing de New Balance France. Chaussant adapté, coupes et matières spécifiques, les produits sont pensés pour s’adapter à la pratique des consommatrices à la recherche de performance, confort et style. »
DES CHAUSSURES DE PLUS EN PLUS INNOVANTES Le segment de la chaussure suit la même tendance que les vêtements niveau innovation, avec de nombreuses nouveautés, comme chez Nike, qui
Les réseaux sociaux ont multiplié les usages des applis mobiles. « Running Heroes, connecté à l’ensemble des applis de course à pied qui font du tracking d’activité, telles que Garmin, Strava et Polar, est, avec sa communauté de 200 000 coureurs activés et motivés, la 1re communauté de runners en France », explique Quentin Franque, responsable des partenariats du site. Lancé en 2014, le site a connu une croissance fulgurante en quelques mois, notamment sous l’impulsion des femmes. « Aujourd’hui, le coureur lambda présente un profil plus lifestyle, pour qui riment plaisir, rire et courir, poursuit Quentin Franque. L’objectif n’est plus uniquement de connaître son temps, la distance parcourue ou le dénivelé, mais de vivre une vraie expérience autour du running. C’est ce que nous proposons à notre communauté, en lui permettant de gagner des cadeaux offerts par nos partenaires grâce à des challenges. » « Nous récupérons les données de ce genre et les centralisons dans l’application dédiée au marathon de Paris, afin de permettre aux coureurs de se comparer par rapport aux autres », indique Simon Deleplanque.
LES OBJETS CONNECTÉS L’essor du marché des objets connectés est intimement lié au développement des applications dédiées au running. Le bracelet ou la montre connectée permettent de suivre ses performances et de les partager sur les réseaux sociaux. La finalité des objets connectés est très communautaire. Toutes les grandes marques telles que Garmin, TomTom ou Polar, jouent désormais la carte du coaching via leurs montres connectées.
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T IC TAC C ’ ES T L’ HEU RE.
L’heure de prévoir vos prochaines courses. L’heure de prendre le rythme.
L’heure de relever vos défis. L’heure de prendre son envol… , parce qu’une minute immobile est une minute de perdue.
L’heure pour la VA NQU I S H 2 de s’élancer, la chaussure avec l’ amorti maximal le plus léger. hokaoneone.com
SHOPPING CONNECTÉ
LA CASE DE L'ONCLE RUN POLAR BALANCE
GARMIN FORERUNNER 630 Le leader des montres de running propose la gamme la plus complète du marché, du débutant au professionnel. Parmi ses nombreux modèles, la Forerunner 630 se distingue par une interface graphique améliorée et l’enregistrement de nombreuses données liées à sa qualité de foulée et son état de forme physique. La montre la plus complète du secteur, réservée aux coureurs expérimentés, offre notamment la fonction Running Dynamics, qui permet une analyse de la foulée (longueur, symétrie, ratio vertical). La montre compile différentes données physiologiques, comme le seuil de lactique, le stress score et autres indicateurs de performance. Aussi, un téléchargement automatique vers l’appli Garmin Connect, qui s’est enrichie de Garmin Connect Insights, outil de coaching intelligent au quotidien.
La marque finlandaise complète son offre avec un pèse-personne intelligent et connecté. Bien plus qu’une simple balance, c’est tout un univers de coaching que Polar propose. Pour une utilisation optimale, il faut associer Polar Balance aux produits Polar dotés d’un tracker d’activité et du service Polar Flow. Grâce à cette interface ludique et fonctionnelle, l’utilisateur détermine des objectifs de perte de poids réalistes dans un temps raisonnable. La Balance Polar est compatible avec Polar Loop 2, Polar Loop Crystal, Polar Loop, A300, M400 et V800. Disponible en noir ou en blanc.
Prix : 99,90 euros Renseignements : www.polar.com
Prix : À partir de 399 euros Renseignements : www.garmin.com et www.runningwarehouse.fr
TANITA BC-545N La balance impédancemètre Tanita BC-545N est le moyen simple et intelligent de connaître sa composition corporelle (poids, muscle, graisse, eau…) et, ainsi, de mettre toutes les chances de son côté pour prendre le meilleur départ lors d’une course. Elle mesure instantanément le poids, le taux de graisse corporelle, le taux de masse hydrique, de graisse viscérale, la masse minérale osseuse, le besoin calorique quotidien, l’âge métabolique, la masse musculaire et l’indice de masse corporelle. Le suivi sur ordinateur se fait via le logiciel BodyVision (gratuit).
Prix : 199,95 euros Renseignements : tanita.fr/bc-545n
TOMTOM RUNNER 2 C’est par son sens du rythme que la TomTom Runner 2 se distingue de sa grande sœur. Grâce à un lecteur sans fil intégré, qui permet de s’affranchir de son Smartphone, le runner peut embarquer plus de 500 titres dans les 3 Go de stockage de sa montre, également livrée avec Running Trax, une playlist de plus de 30 minutes élaborée par les DJ’s du club londonien de Ministry of Sound. Côté performance, elle dispose d’un cardiofréquencemètre intégré, d’un GPS (distance, parcours, vitesse, allure) et d’un capteur d’activité quotidienne qui compile distance, calories brûlées et durée du sommeil. Enfin, un mode multisport permet de valoriser toutes vos activités sportives. Plusieurs déclinaisons possibles.
Prix : TomTom Runner 2 Cardio + Music : 249,95 euros (prix constaté) Renseignements : www.tomtom.com/running
POLAR M400 Avec différentes fonctionnalités comme le GPS intégré, le tracker d’activité, l'altimètre via GPS, les « smart notifications » et les fonctions « smart coaching », la montre M400 s'annonce comme le partenaire indispensable pour progresser quel que soit son niveau, et de manière ludique. Associée à votre Smartphone, la Polar M400 vous permet de consulter vos SMS, appels entrants et votre agenda.
Prix : 159,90 euros (seul) 199,90 euros avec émetteur de fréquence cardiaque (H7 Bluebooth) Renseignements : www.polar.com/fr
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MUSIQUE Texte de Renaud Moncla – Photo maindruphoto.com
JAMAIS SANS MA PLAYLIST ? CHAQUE SEMAINE, LES FRANÇAIS SONT DES MILLIONS À BATTRE LE BITUME AU RYTHME DE TUBES. LA MUSIQUE AUGMENTERAIT LE PLAISIR ET LA TOLÉRANCE À L’EFFORT. UNE MANIE QUI N’EST PAS SANS FAUSSE NOTE…
C
’est la petite mélodie du bonheur. Celle qui vous trotte dans la tête, vous prend aux tripes et ne vous lâche plus la semelle. Légère ou puissante, elle met en joie, elle vide l’esprit. Ses refrains lancinants vous donnent des ailes sur le plat, ses « beats » vous portent dans les montées. En détournant l’attention et en occupant votre cerveau, elle a même les moyens, dit-on, de vous faire oublier la fatigue et la douleur en faisant
L’écoute musicale possède d’indéniables qualités. Elle permet de donner un coup de boost, de briser la monotonie d’une séance, elle présente aussi l’avantage de faire passer le temps plus rapidement. Pour beaucoup, rien ne vaut un blockbuster signé Beyoncé ou David Guetta (deux artistes incontournables dans les playlists running) pour digérer l’exercice solitaire du dimanche matin sous des températures glacées en tournant en rond autour d’un parc.
de courses hors stade et formateur à la Fédération française d’athlétisme. Dans l’apprentissage de la course à pied et la gestion de la course, être attentif aux réactions de l’organisme est un paramètre essentiel. Et un coureur distrait va perdre non seulement en sensations – il devient plus compliqué pour lui de sentir les effets réels de l’effort sur ses jambes, son souffle, ses appuis – mais ses repères d’allure vont se trouver eux aussi bouleversés.
BEAT OU TEMPO ? « Des études ont montré que l’on avait tendance à calquer notre foulée sur le rythme de la musique. Le problème, c’est qu’elle va générer des vitesses différentes. Or la fréquence du pied est très importante dans ce sport. Tous les programmes d’entraînement sont construits sur des allures spécifiques afin de pouvoir viser un chrono, explique le technicien, qui ajoute : la douleur est un signal d’alarme efficace dont on doit tenir compte. En nous avertissant que notre intégrité est menacée, elle nous protège. La course à pied n’est pas une punition. Si vous vous lancez, c’est que vous en avez envie. Emporter un MP3 avec soi pour décompresser, c’est un raisonnement que je trouve un peu étrange. Regardez les têtes de peloton, personne ne court avec des écouteurs ! ».
PAS DE « PISTE DE LECTURE » SUR LES COURSES FFA
travailler vos muscles plus longtemps… Certains prêtent à la musique le même type de superpouvoirs que celui de la pile alcaline sur le lapin rose au tambour : amplificateur d’énergie, aide à l’endurance, anesthésiant à la souffrance… Un authentique dopant naturel. Avec autant d’atouts, on comprend qu’il soit difficile de lui résister. Et peut-être encore davantage quand la tentation est savamment entretenue par la stratégie marketing d’équipementiers et de plateformes musicales en streaming qui surfent sur l’esthétique de la cool attitude. Quand les premiers complètent la coolitude de la panoplie du runner en lançant leurs collections par des systèmes ingénieux de poches intégrées, de brassards et de ceintures de Smartphones toujours plus légers, les secondes proposent des playlists scientifiquement élaborées pour « performer » !
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L’usage du MP3 ou du baladeur n’est pas autorisé sur les courses officielles labellisées par la Fédération française d’athlétisme. « L’IAAF (la Fédération internationale, ndlr) les a interdits pour des raisons de sécurité », avance Michel Huertas, Catherine s’était en charge de la commission fixé comme objectif de nationale des courses hors passer sous les deux heures lors du stade à la FFA. « La musique Fitbit semi-marathon de Paris. Bingo : isole de l’environnement 1 h 59’48 ! Son arme fatale ? « Eye of the immédiat. Un Smartphone Tiger du groupe Survivor », raconte la jeune peut aussi être considéré restauratrice qui testait les écouteurs Adidas comme une aide. Un Sport by Monster. Isolée du brouhaha alentour par les oreillettes intra-auriculaires, et du souffle court coach peut s’en servir des voisins, plongée dans son monde, elle s’est pour faire passer des laissée aller à l’introspection : « La musique fait conseils à son athlète. » Pourtant à en remonter des souvenirs et me fait penser à autre Si le coureur encourt croire les pros du chose quand arrivent les petits moments de une disqualification, dans running, on serait lassitude. » Ses playlists sont organisées : les faits, la sanction est bien plus inspiré de un tempo rapide pour la course, un rarement appliquée. « Il est limiter son usage aux tempo lent pour les étirements. d’abord averti plusieurs fois », échauffements et aux Tellement feng shui ! précise Michel Huertas. Sur le étirements. Car en dépit marathon de Paris, les risques sont du gain de confort qu’elle quasi nuls. « C’est un cas à part. Il nous apporte, la musique souffre d’un faudrait beaucoup plus de juges arbitres, on ne handicap de taille : elle modifie notre les a pas. Et puis c’est l’épreuve n° 1, elle fait rêver. façon de courir. « Elle joue un rôle de diversion. Il y a une tolérance… » C’est une source de perturbation sonore et de l’équilibre. Elle gêne la perception des différents signaux physiologiques envoyés par le corps. Faire plus de bruit au sol est par exemple un indice de fatigue », prévient Jean-Marc Delorme, entraîneur
ROMPRE LA MONOTONIE
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E N PA R T E N A R I AT AV E C
RYTHME
COMMUNIQUÉ
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NIKE+ RUNTASTIC Grâce à ces trois applis, Runtastic, Runtastic Me et Runtastic Results, voilà de quoi accompagner la totalité de votre activité sportive. Dernière-née, Runtastic Results propose un plan d'entraînement de renforcement musculaire sur trois mois, avec plus de 135 vidéos HD et en adaptant le plan à votre niveau. L’abonnement Premium, en débloquant notamment les fonctionnalités de Runtastic (course à pied) et de Runtastic Results, permet d’allier des entraînements de course à pied et de renforcement musculaire…
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SCHNEIDER ELECTRIC MARATHON DE PARIS Entre le 1er décembre et le 1er mars, pas moins de 13 000 coureurs s’y sont connectés pour suivre le programme d’entraînement et partager leurs performances. Issus de 53 pays différents, ces runners ont parcouru pas moins de 1 967 006 kilomètres. Leur âge moyen : 39 ans. Les plus endurants ? Les 36-45 ans, avec 245,9 km en moyenne. Réservée aux inscrits au marathon et compatible avec la majorité des trackers, elle deviendra le Jour J une application de tracking live accessible aussi aux proches des coureurs.
Les multiples fonctions de l’appli justifient le +. Oui, elle vous permet de suivre votre itinéraire, de noter vos allures, temps et distances, dans une interface optimisée qui vous permet une gestion mains libres, mais elle vous coache, également, en distillant des commentaires audio en fonction de vos objectifs prédéfinis. Enfin, côté musique, l’appli Nike+ se connecte à votre source audio favorite et vous permet aussi de choisir la Powersong, qui vous accompagnera à chaque fois que vous en aurez besoin !
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COMMUNIQUÉ
« CHACUN PEUT
ATTEINDRE SES OBJECTIFS » APRÈS RUNTASTIC ET RUNTASTIC ME, VOICI RUNTASTIC RESULTS, LA NOUVELLE APPLI DE RENFORCEMENT MUSCULAIRE ! CETTE DERNIÈRE VIENT COMPLÉTER L'ABONNEMENT PREMIUM DE RUNTASTIC, QUI ALLIE DORÉNAVANT LES ENTRAÎNEMENTS DE RENFORCEMENT MUSCULAIRE ET DE COURSE À PIED. VISITE GUIDÉE AVEC FLORIAN GSCHWANDTNER, COFONDATEUR DE RUNTASTIC.
de coaching sportif global. Qu'apporte cet abonnement Premium ?
F. G. : En effet, après l'appli de course à
Qu'était Runtastic à l'origine, comment est née l'application, avec quels objectifs ?
Florian Gschwandtner : « Runtastic est née d’un
projet universitaire sur la fin de nos études avec mes cofondateurs René, Christian et Alfred. Nous voulions exploiter toutes les technologies qu’un Smartphone offre pour permettre aux runners de mieux suivre leurs performances, mieux se connaître et donc s'améliorer. Aujourd’hui nous avons un peu élargi notre écosystème avec plusieurs applications (autres sports, renforcement musculaire, nutrition, sommeil, fréquence cardiaque etc.) et souhaitons accompagner nos utilisateurs jour et nuit pour un mode de vie plus sain.
Comment comprenez-vous que les runners aient tant envie de partager leurs performances ?
F. G. :
Je crois que, pour certains runners, les encouragements des proches jouent beaucoup sur leur motivation. Cela fait toujours plaisir de recevoir un “Bravo, continue !” en commentaire d’un post. Pour d’autres, cela permet aussi de se challenger entre amis pour repousser ses limites. C’est aussi la raison pour laquelle nous avons créé récemment un classement des activités de course à pied au sein de l’application (et de marche au sein de Runtastic Me).
Runtastic dispose maintenant de nombreuses applications (running, cyclisme, marche, renforcement musculaire etc.) et son abonnement Premium propose un service
pied Runtastic, nous en avons sorties de nombreuses autres, notamment pour le vélo, la marche, la musculation, le sommeil, la nutrition etc. Les trois applis au cœur de notre écosystème sont aujourd’hui Runtastic, Runtastic Me et Runtastic Results. Cette dernière est toute nouvelle et elle propose un plan d'entraînement de renforcement musculaire sur trois mois, avec plus de 135 vidéos HD et en adaptant le plan à votre niveau. L’abonnement Premium, en débloquant notamment les fonctionnalités de Runtastic (course à pied) et de Runtastic Results, permet d’allier des entraînements de course à pied et de renforcement musculaire… le combo idéal pour perdre du poids, ou atteindre son objectif chrono à la prochaine course !
Chaque runner a ses spécificités (âge, taille, poids, performances). Comment l'appli les prend-elle toutes en compte ?
F. G. : L’application Runtastic propose des plans
d’entraînement de course à pied différents en fonction de l’objectif de l’utilisateur, que ce soit pour les premiers kilomètres, pour perdre du poids, ou pour se préparer pour un semi ou un marathon. Les exercices de renforcement musculaire proposés au sein de l’application Runtastic Results sont eux adaptés au niveau de l’utilisateur suite à un petit test physique et à un questionnaire sur son âge, poids, ses habitudes de vie ; ils varient ensuite au cours des semaines en fonction des retours de l’utilisateur.
Est-ce qu'on peut considérer que, grâce aux datas que vous avez compilées, vos programmes d'entraînement sont aussi performants que ceux d'un coach IRL (in real life) ?
F. G. :
Le bon côté de nos applications est qu’elles vous donnent la possibilité de vous entraîner quand vous le souhaitez, où que vous soyez, en vous proposant une somme d’exercices divers qui sont adaptés à votre niveau. Nous offrons aussi à nos utilisateurs des guides Santé et Nutrition, comme c’est le cas au sein de notre appli Runtastic Results, pour les informer un maximum sur le fonctionnement du corps humain. Avec
tous ces conseils et ses données personnelles, l’utilisateur devient capable d'être son propre coach, et d'intégrer des communautés d’autres utilisateurs pour trouver des encouragements. En utilisant régulièrement nos appli, un utilisateur retrouve nécessairement la forme, et nous avons de nombreux témoignages qui le prouvent sur notre blog. Un coach IRL s’adresse davantage à des personnes qui recherchent en priorité du contact humain et qui ont aussi forcement un autre budget.
Quels sont les atouts de votre plateforme aujourd'hui ?
F. G. : Nos différentes applis, nos objets connectés,
nos conseils sous diverses formes (chaîne YouTube, blog, guides au sein des applis) et notre abonnement Premium forment un écosystème complet. Que vous ayez besoin de fun ou de challenge, de données très précises ou d’un aperçu global de vos performances, d’exercices individuels ou d’un entraînement individualisé à long terme, que vous soyez débutant ou très sportif, vous saurez y trouver votre bonheur. C’est ça, la force de notre écosystème, il permet à nos utilisateurs de faire leurs propres expériences pour voir ce qui leur convient le mieux.
Avant d'être mise sur le marché, votre nouvelle appli Runtastic Results a été testée au sein de l'entreprise. Quelles sont les leçons que vous en avez tirées ?
F. G. : Pendant trois mois, nous avons en effet donné
la possibilité à nos employés et leurs proches de tester les entraînements de l’application. Au programme : deux séances de bodyweight training deux fois par semaine sur les horaires de travail, à compléter d’une à trois autres séances les soirs et week-ends. Nous voulions simplement engager nos employés dans la création de cette appli, que chacun se sente responsable et investi dans le succès de celle-ci. Et puis de très beaux résultats ont été au rendez-vous : les employés ont perdu en moyenne 5,2 % de masse graisseuse, certains d’entre eux entre 6 et 10 kg en trois mois. L’impact a été aussi extrêmement bénéfique sur leur équilibre de vie personnelle ou professionnelle et leur motivation à travailler chez Runtastic. Nous avons d'ailleurs été récompensés par le Comité National Olympique et Sportif Français pour cela à l'occasion des trophées Sentez-Vous Sport, en 2015. »
SAGA Texte de Cyril Pocréaux – Photo Kobal / The picture desk
À VOS PIEDS DEPUIS CINQUANTE ANS L’IMAGE VIENT DE CES VIEUX POSTERS AU CHARME SURANNÉ, DE CES CLICHÉS PRIS À LA LISIÈRE DES EIGHTIES, RETRAÇANT LES EXPLOITS DES PIONNIERS. DES COUREURS AUX BASKETS PLATES, SEMELLES FINES. STAN SMITH VERSION « EN AVANT, MARCHE ! », À S’EN FAIRE CRAQUER LES GENOUX, PENSE-T-ON INSTINCTIVEMENT (À TORT ?). PRÈS DE CINQUANTE ANS PLUS TARD, LES COUREURS ONT LE CHOIX ENTRE UNE RIBAMBELLE DE MODÈLES ET D’INNOVATIONS TECHNOLOGIQUES POUR LEURS PIEDS. RETOUR SUR UN DEMI-SIÈCLE D’ÉVOLUTION.
Années 70
LES PIONNIÈRES, VRAIES STARS Depuis la fin des années soixante, plusieurs marques osent proposer des chaussures grand public pour courir. Mais le leader en la matière siège au pays du Soleil-Levant. Asics, alors encore Onitsuka, possède quelques foulées d’avance. Plutôt que de continuer à importer les modèles japonais, Nike décide de créer sa propre basket. Ce sera la Nike Cortez, apparue en parallèle de l’Adidas SL72. Les grands principes de ces modèles, comme de leurs concurrents ? Un « drop » (la hauteur du talon, qui grandira au fil des décennies) très faible, des coutures un peu partout, et une coque assez rigide. Elles sont d’ailleurs destinées longtemps aux courtes distances, pas assez souples pour le long – Nike sortira une Nike Marathon quelques années plus tard. Mais ces dames restent des stars : la Cortez connaîtra une seconde vie grâce au film Forrest Gump, quand la SL72 chaussait Starsky, le pote de Hutch, himself. S’il vous plaît.
Années 80
DÉJÀ À LA MODE La 576 de New Balance résume bien l’histoire. « Ce modèle, les coureurs n’en voulaient pas aux ÉtatsUnis, où elle avait été conçue pour eux, rappelle Mathieu Le Maux, journaliste et auteur de divers ouvrages* sur le sujet. Un coureur allemand passe au siège, à Boston, rachète le stock. Quelques années plus tard, il écoulera tout dans les rayons mode. » La tendance est là : la chaussure de running devient peu à peu, au fil de la décennie, un objet de mode, bientôt coloré, délibérément streetwear. Mais les changements techniques sont déjà à l’œuvre, pour la Jazz Saucony comme pour ses copines : le talon de la semelle devient de plus en plus important, les matériaux s’assouplissent pour plus de confort. D’autres sont déjà en gestation, annonçant une révolution.
« DÈS 1979, LA MARQUE À LA VIRGULE AVAIT INVENTÉ LE CONCEPT DU NIKE AIR, BULLE D’AIR DANS LE TALON, MAIS ILS N’ARRIVAIENT PAS À LE FAIRE COMPRENDRE. LEUR DESIGNER STAR, TINKER HATFIELD, A EU L’ILLUMINATION EN VISITANT LE CENTRE POMPIDOU À BEAUBOURG : FAIRE VOIR L’INTÉRIEUR. ET ILS ONT CRÉÉ LE HUBLOT DANS LE TALON » 74
Années 90
LA RÉVOLUTION EST EN MARCHE Au début de la décennie, les designers planchent : comment enlever un maximum de coutures aux chaussures ? « Les chaussons sans coutures internes, d’abord refusées par les commerciaux, vont changer la santé du pied, assure Mathieu Le Maux. À partir de là, tous les équipementiers vont chercher l’innovation. » Et c’est une déferlante, avec des gadgets parfois restés longtemps dans les tiroirs : Reebok commercialise le pump pour adapter la semelle au pied, Asics le gel dans le talon. Adidas sort ses baskets avec semelle à torsion, Puma la mollette pour régler le serrage. Et Nike ? « Dès 1979, ils avaient inventé le concept du Nike air, bulle d’air dans le talon, mais ils n’arrivaient pas à le faire comprendre, poursuit Mathieu le Maux. Leur designer star, Tinker Hatfield, a eu l’illumination en visitant le centre Pompidou à Beaubourg : faire voir l’intérieur. Et ils ont créé le hublot dans le talon. » Les Air Max restent l’un des objets symboles de la décennie.
Années 2000
ESCALADE ET DÉBATS
Les modèles se multiplient, suivent les modes, épousent ou font les tendances, surfent sur la vague de millions de coureurs qui battent le pavé un peu partout dans le monde. La chaussure devient traileuse, légère, s’adapte aux distances plus ou moins longues. Les matériaux respirent et pèsent toujours moins. Les best-sellers comme la
Pegasus de Nike ou la Nimbus d’Asics comptent leurs années. Le débat prend sur le fameux « drop » : et si, finalement, la hauteur du talon et son amorti trop prononcé provoquaient des douleurs, des blessures ? Et s’ils n’étaient pas aussi efficaces qu’une bonne vieille semelle plate ? Médecins, podologues ou kinés s’écharpent. Quelques rares coureurs pensent déjà aux chaussures minimalistes, quasi-pied nu.
Années 2010
EN QUÊTE DE L’ÉQUATION PARFAITE Plus loin, plus fort, plus précis : la chaussure devient le centre de toutes les attentions, de recherches d’ingénieurs toujours plus qualifiés. Le « drop » a diminué, certes, mais les innovations se poursuivent. Mathieu Le Maux : « Aujourd’hui, certains modèles sont tellement complexes que les gens n’y comprennent rien. En magasin, les vendeurs sont particulièrement bien mis au courant, disposent de tapis pour tester la foulée des clients… Les marques sont en quête de l’équation parfaite entre le besoin de maintien, qui alourdit la chaussure, et l’indispensable légèreté. » Et chercher, cela coûte cher. Les prix s’enflamment, dépassent depuis peu pour certains modèles, les 300 euros. Trop ? « Je crois qu’on est un peu trop concentrés sur nos chaussures, estime Le Maux. On sait tous ce qu’il faut pour aller plus vite : s’entraîner plus. Ce ne sont pas les chaussures qui courent. C’est le coureur. » C.Q.F.D. * Le Dico du Running (Flammarion) et 1 000 baskets cultes (Hachette pratique).
LE MONDE EST MA GYM
Runtastic.com
SHOPPING
LA CASE DE L'ONCLE RUN NEW BALANCE M1080 BG6 La nouvelle 1080 v6 intègre désormais la technologie Fresh Foam pour plus de confort, d’amorti et de sensations. Dédiée aux entraînements réguliers et intensifs, pour foulée universelle, elle se décline en versions homme et femme.
Prix : 160 euros Renseignements : www.newbalance.fr
NIKE LUNAREPIC FLYKNIT Inspirées de la chaussure de football Nike Magista, la Flyknit évoque pour la marque l’avenir du running. Avec sa tige haute et son empeigne révolutionnaire, la nouvelle Lunarepic Flyknit offre la sensation de ne faire qu’un avec le pied, permettant ainsi un maintien parfait et un mouvement fluide et léger. Mais le must, c’est la semelle en mousse Lunarlon, conçue au laser avec des pistons géométriques, dans une forme inspirée de l’empreinte du pied. De multiples coloris hommes/femmes à découvrir.
Prix : 180 euros Renseignements : www.nike.com
SAUCONY EVERUN Si la Guide 9 a vocation à être une partenaire d’entraînement tout en stabilité, la Triumph ISO 2 démultiplie les technicités pour les courtes et longues distances : l’Everun répartit les pics de pression et le Powergrid+ complète l’amorti.
Prix : 140 euros (Guide 9) et 170 euros (Triumph ISO 2) Renseignements :www.runningwarehouse.fr
KALENJI KIPRUN LD ASICS FUZEX PARIS Partenaire du Schneider Electric Marathon de Paris ©, Asics présente pour l'occasion son modèle collector : la fuzeX PARIS en édition limitée, avec seulement 1 900 paires disponibles en France. Cette chaussure présente les mêmes technologies que la dernière fuzeX : la semelle fuzeGel pour l’amorti et la recherche de la connexion au sol. Un modèle pour tous, performant et stylé !
Prix de la fuzeX Marathon : 130 euros Renseignements :www.runningwarehouse.fr
Exclusif, le concept K-Only fait de Kiprun 2016 une gamme forte de deux modèles (Kiprun SD et Kiprun LD) convenant à tous les types de foulées, qu’elles soient neutre, pronatrice ou supinatrice. La Kiprun LD accompagne les sorties longues en compétition comme à l’entraînement. Par le concept Arkstab, cette Kalenji stabilise et maintient le pied en ligne dans sa phase de déroulé. Côté amorti, elle bénéficie du concept K-Ring et de la nouvelle mousse exclusive Kalenji.
Prix : 89,99 euros Renseignements : www.kalenji.fr
MIZUNO WAVE PROPHECY 5 Une sensation de course unique grâce à la combinaison Wave Infinity et U4iC. Mizuno a développé le premier amorti entièrement mécanique et écologique pour offrir au coureur l’une des chaussures les plus dynamiques et protectrices.
Prix : 220 euros Renseignements :
MIZUNO ULTIMA 7
www.mizuno.eu
Amorti maximum, maintien du pied, confort et stabilité sont améliorés par la semelle intermédiaire U4icX. Pour coureur universel et l’entraînement longue distance.
Prix : 130 euros
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SHOPPING SKECHERS GO KNIT LIGHTWEIGHT MSTRIKE Chaussure légère à rembourrage neutre dotée des Power Pillars™ Resalyte® au niveau de la zone de contact entre le sol et la voûte plantaire. Le dessus doux semblable à une chaussette. La semelle intercalaire rembourrée en Resalyte® protège contre les chocs et offre une grande réactivité. Pour pied universel.
Prix : 109,95 euros Renseignements : www.fr.skechers.com
ALTRA IQ À l’occasion du Salon du Running, Altra, spécialiste de la chaussure Zero Drop, présentera sa chaussure connectée. Combinée à la montre FIT Ridge et le bracelet FIT Axis HR, la Altra iQ restitue le temps de contact de votre foulée, la force de l’impact, la cadence et la zone de réception. Une chaussure intelligente qui permet d’analyser votre type d’appui.
NEW BALANCE VAZEE PACE Conçue pour l’entraînement et la compétition, elle procure un amorti maximal grâce à la technologie RevLite et assure un dynamisme accru. Le drop de 6 mm alloue des foulées proches du sol et plus naturelles.
Prix : 199,99 euros Renseignements : www.altrarunning.fr
Prix : 130 euros Renseignements : www.newbalance.fr
ASICS GEL-FIT VIDA MIZUNO WAVE MUJIN 2 Accroche, stabilité et confort, tels sont les engagements de cette chaussure de trail. Les plus : la flexibilité de la semelle au niveau du medio-pied, amorti et stabilité médiale et latérale et crampons en X. Pour coureur universel et pronateur modéré.
La semelle souple dotée de points de pivot facilite tous les mouvements ; la semelle intermédiaire renforcée protège le pied lors les déplacements latéraux et amortit l’impact dans vos séances de running.
Prix : 110 euros Renseignements : www.asics.com/fr
Prix : 140 euros Renseignements : www.mizunoshop.fr
HOKA SPEEDGOAT La Speedgoat répond aux courses les plus exigeantes : quelles que soient les conditions, sa légèreté, son accroche grâce à sa semelle Vibram®, son confort et sa stabilité en font une alliée de poids quand les kilomètres et le relief du trail commencent à se faire sentir.
SIDAS RUN SPEED TWO Avec ses zones d’amortissement et ses canaux de ventilation, les chaussettes Sidas sont pensées pour les moyennes et longues distance. Le plus : un système breveté protège le tendon d’Achille.
Prix : 18 euros Renseignements : www.x-socks.com
Prix : 140 euros Renseignements : www.hokaoneone.eu
BV SPORT BOOSTER ELITE Le manchon de Compression Booster Elite a demandé deux ans de recherche et apporté cinq innovation techniques et scientifiques, condensées dans 25 grammes de textile NextGen. Les pressions spécifiques et adaptées sur les mollets favorisent l’élimination rapide des toxines, tout en limitant les mouvements oscillatoires parasites et les vibrations. Fabriqué en France.
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GOLF DU BOIS DE BOULOGNE Ouvert à tous
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A chaque heure, un nouveau cours est proposé pour chaque membres de la famille
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du Bois de Boulogne Hippodrome de Longchamp Route des Tribunes, Paris XVIe
Réservations et renseignements
01 44 30 70 00 contact@golfduboisdeboulogne.fr
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LA CASE DE L'ONCLE RUN THUASNE TOP’STRAP X-BACK La bande de contention Thuasne Top'Strap® permet de réduire significativement les accélérations du sein et procure un maintien ultra-performant. Les larges bretelles matelassées et le design dos croisé offrent confort et liberté.
RYWAN ATMO SOCKS Fournisseur officiel de l’Insep, partenaire de la FFSki, Rywan propose une gamme complète de chaussettes adaptées à chaque sport. Atmo Run et Atmo Trail ont toute leur place dans Journal du Runner.
Prix : 13,39 et 13,99 euros Renseignements : www.rywan.com
Prix: 49,95 euros Renseignements : www.thuasnesport.com
SAUCONY FREEDOM JACKET Cette veste ultra-légère n’est lourde qu’en style ! Longue, ajustée et équipée d’un trou pour votre queue de cheval, elle résiste à l’eau, au vent, et aux heures de course. Son empiètement en matière ultralégère dans le dos vous aide à respirer.
NEW BALANCE
Prix : 90 euros Renseignements :
Ce T-shirt manches longues, zippé au niveau du col, est réalisé dans un tissu léger, respirant et très agréable au toucher. Il vous assurera un look moderne lors de vos séances de course à pied.
www.saucony.fr
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Prix : 60 euros Renseignements :
Affichez votre sang-froid dans cet ensemble sauvage.
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Prix : T-shirt 6,95 euros, collant 16,95 euros Renseignements : www.newyorker.de
GORE RUNNING LES MILLS Et voici la brassière Les Mills Strappy, avec sa coupe ajustée et un soutien idéal, pour les séances intensives à niveau d'impact modéré. Le shorty Les Mills Foundation, en coupe standard, vous accompagnera dans toutes vos activités sportives.
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Ce collant 7/8 Sunlight Lady revendique le confort : extensibles, ses matières suivent le mouvement. Parfait pour le running, le fitness et le yoga. Le shorty a les mêmes ambitions, pour les runneuses orientées fitness.
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ANITA DYNAMIX STAR Énergique, hautement fonctionnel et innovant, ce soutien-gorge de sport. En plus des versions blancmétallique, peacock-anthracite et noir-anthracite, existe aussi en édition limitée un ensemble vertanthracite idéal pour le sport.
Prix : 59,95 euros Renseignements : www.anita.com
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LA COMPRESSION DE GRADIENT DYNAMIQUE SKINS AMÉLIORE RÉELLEMENT VOS PERFORMANCES. C’EST LA SEULE TECHNOLOGIE CAPABLE DE VOUS APPORTER DES RÉSULTATS. Il est temps d’admettre la vérité : les base-layers n’ont rien à voir avec la compression. SKINS a déjà prouvé sa capacité à augmenter votre endurance, votre force et vos performances tout en réduisant les douleurs musculaires ainsi que les risques de blessures. Comment ? Notre technologie de compression de gradient dynamique associée à notre coupe Precision Fit fournissent plus d’oxygène et de soutien aux muscles et aux zones qui en ont besoin. Sérieusement, si vous ne portez pas de vêtements SKINS, vous pourriez tout aussi bien être nu.
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SHOPPING HOMMES
LA CASE DE L'ONCLE RUN SHORT HOMME BOA FRENCH
NIKE HYPER SHIELD LIGHT
Faites-vous remarquer un jour de course avec le short BOA Elite French Flag. Le short extérieur possède un drapeau français alors que le caleçon intérieur évacue l'humidité de votre peau. Disponible sur RunningWarehouse Europe.
Le tissu Storm-FIT 5 vous apporte une protection totale contre le vent et la pluie (résistance jusqu'à 5 000 mm de pression d'eau) et vous garde au sec en toutes conditions. Les éléments réfléchissants vous permettent de rester visibles. Existe aussi pour femmes.
Prix : 250 euros
Prix : 29,90 euros Renseignements : www.runningwarehouse.fr
NIKE POWER SPEED TIGHT ODLO T-SHIRT RUNNING YOCTO Conçu en mesh doté de micro alvéoles offrant une respirabilité maximale, ce T-shirt est le plus léger jamais proposé par Odlo. Bande dorsale et logo réfléchissants pour les sorties nocturnes. Combinaison parfaite entre fonctionnalité et style. Idéal pour une session running dans la chaleur de l’été.
Ce collant est conçu pour encourager chaque mouvement avec une sensation de maintien et arbore un motif imprimé pour un gainage ciblé. Le tissu Dri-FIT ultra-extensible vous permet de rester au sec, à l'aise et en mouvement.
Prix : 125 euros Renseignements : www.nike.com
Prix : 65 euros
NEW BALANCE SPACE DYE QUARTER
SHORT RUNNING KOPTER
Ce tee-shirt manches longues, zippé au niveau du col, est réalisé dans un tissu léger, respirant et très agréable au toucher. Il vous assurera un look moderne lors de vos séances de course à pied.
Mélange de polyester et d’élasthanne, le short Kopter est le complément parfait pour une sortie running légère et fonctionnelle. Bandes et logos réfléchissants sur l’extérieur de la cuisse.
Prix : 55 euros
Prix : 60 euros
Renseignements :
Renseignements :
www.odlo.com
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COMPRESSPORT Les manchons Pro R2 Swiss sont conçus pour soutenir les mollets et offrir un niveau de compression optimal, le nouveau manchon Pro R2 Swiss est idéal pour les efforts intenses.
Prix : 45 euros Renseignements : www.compressport.com
ASICS Restez au frais lors des sessions les plus intensives avec ce T-shirt Zero Distract, grâce à son maillage dans le dos et à son tissu extrêmement doux qui évacue la transpiration. Les pièces en bas du T-shirt vous permettent de vous essuyer les mains.
Prix : 40 euros Renseignements : www.asics.com
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RÉSEAUX SOCIAUX Texte de Julie Lévy-Marchal – Photos Adrien Hourquette-basket.com
LE DIGITAL
SUR LE BOUT DES ONGLES ASSISE À CALIFOURCHON SUR LE DIGITAL, MAIS LES PIEDS BIEN SUR TERRE, CHLOÉ ANIME SON PETIT MONDE VIA SON BLOG, LA PENDERIE DE CHLOÉ, ET LE HASHTAG #HAPPYRUNNINGCREW, QUI FAIT FUREUR.
INSTAGRAM, PICS ÉPIQUES ET PERDS DES GRAMMES Onestenseptembre 2014, le #HappyRunningCrew est lancé sur Instagram. L’idée ? « Recenser des photos de gens qui courent par plaisir et avec le sourire. » L’engouement est réel et dépasse les attentes de Queen C au point de lui « mettre du baume au cœur. C’est hyper touchant qu’autant de runners souhaitent partager cette bonne humeur et ces ondes positives. » Le crew grandit, évolue et se construit en fonction des envies et des expériences de ses membres. À ce jour, au royaume de Chloé, on recense 14 800 photos avec le #HRC, et le compte Instagram @ happyrunningcrew, créé en juin 2015, est suivi par 5 800 abonnés ! Viral, le hashtag déborde les frontières bordelaises pour « s’exporter » dans toute la France… Voire même au Canada ! Nombreux sont les runners qui veulent « s’amuser sur le bitume, un chemin, une plage, mais ensemble. Le sport, ça peut être fun ! »
I
l était une fois un hashtag qui grossit, grossit, grossit… Tout commence en 2010 quand la reine du royaume, Bordelaise de 20 ans, Chloé, décide de créer son blog – La penderie de Chloé – pour parler de mode et rencontrer une communauté de personnes qui apprécient le shopping. Les premières années restent consacrées à la mode, aux bons plans shopping et voyage. Mais la reine grandit, mûrit, et fait évoluer ses posts sur des sujets lifestyle, dont le running qu’elle pratique depuis cinq ans. Ancienne basketteuse, Queen C se retrouve en Angleterre sans équipe, sans partenaire, mais avec « un énorme besoin de [me] défouler ». Sa philosophie ? « Ne rien s’imposer, écouter ses sensations et prendre autant de plaisir que possible. » Ça ne l’empêche pas de participer à des courses officielles, type semi-marathons, ou trails « où [je] prends beaucoup de plaisir, même si [je] sais que [je] ne ferai jamais de podium ! » Queen C se sent rapidement étriquée dans les discours autour du running « trop psychorigides, trop prescripteurs, sans fun ». Elle réagit : « Et si la course à pied était un moment de détente, de partage, un passe-temps plaisant et agréable ? »
Surtout, le petit # déborde rapidement du Net pour créer une vraie communauté de runners qui se retrouvent pour courir ensemble. « Il était important de casser la barrière virtuelle », confie Chloé. Queen C organise désormais tous les mois des rencontres running sous le haut patronage #HappyRuningCrew, et conclut ces sessions par des moments amicaux et conviviaux autour d’un pique-nique, d’un brunch, ou même une pinte de bière ! « Ces rendez-vous donnent envie de sortir et de chausser les baskets même si la motivation n’y est pas. On a créé un vrai groupe à Bordeaux, et certains runners sont devenus des amis. » Son compagnon, le King Adrien, qui la soutient et se mue en photographe pour shooter sa reine pour le blog, avoue qu’il était sceptique : « A
priori, je ne suis pas très branché réseaux sociaux. Quand on a créé le #HRC avec Chloé, je ne savais pas à quoi m’attendre. Moi qui arrivais du Jura, où j’avais fait mon BTS gestion et protection de la nature, j’avais peur d’être confronté à des petites nanas hyper lookées et fans de mode. Je m’étais trompé. L’osmose se fait au sein de ces groupes, quels que soient l’origine ou le milieu, on s’entend tous bien et on s’est vraiment fait des amis. Grâce à la formation de guide accompagnateur de montagne que je suis en train de finir, je m’amuse à organiser des runs et créer des parcours ludiques. Au final, le vrai but de ces rencontres, ce n’est pas de courir, mais de retrouver des copains. »
HASHTAG AU PAYS DE L’IRL Le succès est là et Queen C structure son royaume. À Nantes, elle adoube Tiffany, qui s’est donné pour mission de faire vivre le #HRC dans sa ville : « Je suis super-touchée d’avoir été choisie par Chloé comme ambassadrice. Elle me fait confiance et reconnaît ma rigueur. J’essaye d’être à la hauteur. Le groupe nantais commence à prendre forme et mon but est surtout de transmettre ma passion et le plaisir. Quand j’ai commencé à courir, je n’aimais vraiment pas ça. Mais quand j’ai réussi un 10 km, j'ai atteint le Graal ! Quand les filles que je motive se dépassent et atteignent ce palier, elles me remercient et je suis vraiment fière d’elles. » Même envie de partager du côté de Lille avec l’autre dauphine, Laure : « Quand Chloé s’est mise à chercher des ambassadrices, je me suis proposée. Je suis passionnée et j'étais complètement d’accord avec son credo : ne pas courir pour juste courir mais pour s’éclater. Et ça fonctionne, on commence à avoir un bon petit crew. » Et Tiffany de renchérir : « Peu importe où on veut courir en France. Grâce au #HRC, on ne courra plus seule. » Les Happy Runners se retrouvèrent et coururent heureux longtemps…
Une soirée HappyRunningCrew après un run à Bordeaux
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SHOPPING
LA CASE DE L'ONCLE RUN AKILEINE
APURNA
Sart Gel est un gel thermoactif qui agit sur une longue durée. Il facilite l’échauffement dynamique en activant la micro-circulation cutanée et permet ainsi de limiter les blessures et d’éviter les claquages musculaires. Idéal pour les sportifs exposés au froid, à l’humidité ou souhaitant reprendre une activité sportive après une longue interruption.
Fini le sucre, place au salé ! Durant de longs efforts, il est courant de consommer 3 ou 4 gels, et cela mène souvent à une saturation du goût sucré ! C’est fini, variez les goûts !
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Renseignements:
N.A !
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In the Pocket, un petit paquet 100% nature. Sans sucres ajoutés, sans conservateurs, les fruit sticks apportent un coup de boost à tout moment.
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COMPEX Voici les premiers électrostimulateurs musculaires au monde avec une solution professionnelle, sûre et efficace de contraction musculaire, et ce, sans fil !
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Gérer votre effort et votre récupération PENDANT L’EFFORT
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Chaussettes , de compression UP Elles se portent après l’effort pendant la phase de récupération. Elles stimulent le retour veineux et participent à une meilleure récupération, contribuent à réduire les courbatures.
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FABRICATION FRANCAISE Made in France
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Championne du monde de Trail 2013 et partenaire de Thuasne Sport
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GAGNEZ UN AN DE COURSE À PIED !
Vous aimez courir ? Mais connaissez-vous vraiment votre niveau, votre vitesse, votre forme ? Autant d’éléments importants pour pouvoir optimiser vos séances de course à pied et progresser sans vous blesser ! J’aime Courir vous donne donc rendez-vous sur le stand de la Fédération française d’athlétisme au Salon du Running, du 31 mars au 2 avril, porte de Versailles. Les coaches de J’aime Courir seront là pour répondre à toutes vos questions quel que soit votre niveau, et des médecins pourront vous faire tester gratuitement votre forme. En 10 minutes, vous saurez tout sur votre taux de protéine et vos pourcentages de masses graisseuse et musculaire ! Enfin, vous pourrez participer au jeu-concours J’aime Courir pour tenter de gagner un an de course à pied !
Prix : 24,95 € Plus d’infos : ed-amphora.fr
Plus d’infos : www.jaimecourir.fr
MARTINIQUE
DU 17 AU 2161 NOVEMBRE 20 LIMITÉ À ES 60 ÉPAQNTUESIP PAR ÉQUIPE
3 PARTICI
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SA LI ZE S. CO M
RAID DES ALIZÉS EN MARTINIQUE
Le Raid des Alizés, aventure nature, solidaire et 100 % féminine, revient en Martinique du 17 au 21 novembre. Après le succès de sa 1re édition, le Raid est réservé à 60 équipes de trois participantes, pour une durée de cinq jours. Les équipes participent chaque jour à différentes épreuves de l’univers des raids-aventure (trail, canoë, VTT) et les nuits se passent en bivouacs, au cœur de sites naturels préservés. Le parcours traverse les plus beaux paysages de la Martinique, et promet une aventure sportive et humaine forte. Chaque équipe représente une cause caritative dont elle défend les couleurs, et toutes les causes reçoivent un don à l’issue du Raid, en fonction du classement final. En 2015, ce sont plus de 20 000€ qui ont été reversés. Une raison de plus de repousser ses limites dans le cadre somptueux de la Martinique. Plus d’infos : www.raiddesalizes.com
SUS AU BÉLIER !
Les 19, 20 et 21 août 2016 à La Clusaz se courra Le Bélier, l’événement pionnier du trail/ rando en HauteSavoie. Né en 1986, Le Bélier n’a pas l’intention de modifier son esprit pour sa 31e édition, et il prend le parti de conserver son identité et ses valeurs pour renforcer son image d’événement initiatique et accessible à tous. Chacun pourra opter pour des distances et dénivellations selon ses possibilités. Près de 4 000 personnes sont attendues pour ce week-end festif avec un seul objectif, faire découvrir leur terrain de jeu : les Aravis. Cette année, un nouveau trail de 7 km s’ajoute au programme, pour rendre accessible à tous les plaisirs de la course à pied en montagne. Le village exposants se transformera en véritable « village test ». Des boucles de 2 km et 5 km seront spécialement tracées pour tester en grandeur nature, le matériel des marques présentes. Plus d’infos : http://lebelier-laclusaz.fr
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GO SPORT RUNNING TOUR
Depuis cinq ans, les organisateurs proposent cinq courses dans le cadre du Go Sport Running Tour de Versailles : la Course Royale de 15 km, pour les plus aguerris, avec 1,5 km de course dans les jardins du Grand Trianon, la Course des Princesses, 8 km ouverte exclusivement aux femmes, la Course des Chevaliers, soit 400 m pour les petits. La sixième édition aura lieu ce 19 juin. 20 000 coureurs sont attendus pour cet événement familial et festif mais toujours placé sous le signe du mécénat en partenariat avec le château de Versailles. L’année dernière, une des statues du jardin royal avait pu être entièrement restaurée grâce au système de dons mis en place par les organisateurs. Le GO Sport Running Tour de Versailles surgit sur les réseaux sociaux cette année, via un compte Instagram, @GOSportRunningTour, et sur Twitter par le hashtag #GSRT16. Plus d’infos : www.gosportrunningchateaudeversailles.com
GRAND RAID DES PYRÉNÉES
La 9e édition pour le Grand Raid des Pyrénées (« GRP » pour les intimes) aura lieu du 26 au 28 août prochain ! Au menu, trois parcours : L’Ultra (160 km), le Tour des Cirques (120 km) et le Tour des Lacs (80 km) qui traversent les plus beaux paysages et les plus beaux sites des Hautes-Pyrénées. Les 2 700 coureurs de trail vont progresser dans des zones pastorales, sur des chemins forestiers assez roulants, mais aussi sur des sentiers très techniques ou dans des vallons restés sauvages. Le passage dans le secteur du Néouvielle, réserve aux mille lacs, la fameuse montée au Pic du Midi (2 877m) ou au pied du Cirque de Gavarnie, site majeur classé au patrimoine mondial de l’Unesco, sont autant d’émerveillements. C’est sans compter sur les cols, hourquettes et autres villages typiques du massif. Mais aussi sur l’incroyable accueil des 450 bénévoles qui font le charme de ce rendez-vous mythique. Autant d’endroits magiques à venir (re)découvrir au plus vite.
- F L EU RY PO U I L LY METZ -
I - MONT AU G N Y
G N Y- L È
rathon w w w. m a
- C U V RY
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-metz.fr
FÊTE
CONVIVIALI
TÉ
PARTAGE
Plus d’infos : www.grandraidpyrenees.com
MARATHON 42.195 km
Sandra Kientz
MARATHON RELAIS THERMAPOLIS FOULÉES HAGANIS
course ouverte aussi à la marche nordique et sportive
UEM RUN KIDS
RUNNING WAREHOUSE EUROPE
Connu pour être l’un des principaux distributeurs en ligne spécialisés running, Running Warehouse Europe fait partie du groupe Running Warehouse (USA). Avec une expédition le jour même de votre commande, la garantie des prix les plus bas, une expédition gratuite à partir de 50 € et un retour gratuit, nous offrons la meilleure expérience d’achat en ligne possible. De plus, Running Warehouse Europe propose un service unique : l’analyse en ligne de votre foulée. Envoyez une vidéo de vous en train de courir sur un tapis de course. L’un de nos spécialistes en running RWE analysera votre vidéo et pourra vous dire si votre foulée est supinatrice, neutre, légèrement sur-pronatrice ou extrêmement surpronatrice.
PARTENAIRE PRINCIPAL
PARTENAIRES EPREUVES
PARTENAIRES MEDIAS
PARTENAIRES THEMATIQUES
, MR WY et LA COMÉDIE DE PARIS PRÉSENTENT
Plus d’infos : www.runningwarehouse.fr
MARATHON POITIERS-FUTUROSCOPE
La 12e édition du Marathon Poitiers-Futuroscope aura lieu le dimanche 29 mai 2016. Pour cette édition, le marathon s’offre un départ dans le centre-ville historique et une arrivée au Futuroscope, via un tracé plus urbain et plus roulant. Les petits plus du rendezvous ? Deux entrées gratuites au Futuroscope par marathonien, la meilleure de toutes les Pasta Party, avec la possibilité d’assister au spectacle nocturne du Parc du Futuroscope, un accès facile et des multiples facilités d’hébergement, et un 5 km et 10 km gratuits pour s’échauffer les gambettes la veille de la grande échappée.
journaldurunner avril 2016
Licence n°1-1043278 & 2-1043279 / Photo et affiche :Thomas Braut
Plus d’infos : www.marathon-poitiers-futuroscope.com
DU MERCREDI AU SAMEDI À 21H15
42 R UE PIERRE FONTAINE - 75009 PARIS - MÉTRO : BLANCHE OU PIGALLE
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KM 42,196 ODYSSEA
Odyssea a commencé à fêter ses 15 ans en mars à Nantes, première des neuf étapes de la tournée caritative. L’association propose aux adultes (femmes et hommes), et même aux enfants, de prendre part à des épreuves de 5 ou 10 km (1 km pour les enfants) dans l’objectif de collecter des fonds en faveur de la lutte contre le cancer du sein, qui touche près d’une femme sur 10. Neuf villes sont concernées par cette vague rose : Auxerre, Dijon, Nantes, Chambéry, Toulouse, Ile de la Réunion, Bayonne, Brest et Paris. À sa création en 2002, Odyssea était le fruit d’une idée et d’une volonté communes de deux amies aux parcours différents, Frédérique Quentin et Frédérique Jules, respectivement kiné et athlète. Depuis 14 ans, 5 241 770 € ont été collectés grâce à 508 900 participants. Plus d’infos : www.odyssea.info
TRIATHLÈTES DU COEUR
En 2012, deux triathlètes amateurs de l’ACBB s’étaient lancé le défi de terminer l’Ironman de Roth 2012 (3,8 km de natation, 180 km de vélo et 42,195 km de course à pied) pour soutenir l’action de l’association Mécénat Chirurgie Cardiaque. Le défi validé, quatre ans plus tard et pour les 20 ans de l’association, Charlotte et Christine ont souhaité relancer le projet, en lançant la communauté de « Triathlètes du Cœur ». Tous les défis de ces triathlètes doivent permettre de collecter les fonds nécessaires à l’opération de Ahou Marie Chance. Cette petite ivoirienne souffre d’une malformation cardiaque et vient se faire opérer en France, en juillet prochain. Chacun peut soutenir le projet à sa façon : porter les couleurs du projet à l’entraînement et sur les courses, faire un don, ou soutenir l’association sur les réseaux sociaux. Plus d’infos : www.triathletesducoeur.fr et sur Facebook
ULTRA TRAIL D’ANGKOR
Pari réussi pour Jean-Claude Le Cornec lors de la 1re édition de l’Ultra Trail d’Angkor. Avec 307 participants inscrits dont plus de 40 % de femmes pour quatre distances proposées, (128 km, 64 km, 32 km et 16 km). Cette course a amené les coureurs à travers le site archéologique de Siem Reap, plus grand site archéologique religieux du monde, classé au Patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco. Entre magie de la forêt tropicale où se mêlent cris d’oiseaux et de singes, majesté des temples au contournement de Ta Prohm, le tracé est proprement fabuleux. Les coureurs devront également franchir les 700 marches du Temple de Phnom Bok avant de traverser les rizières arides et le plateau désertique pour rejoindre le temple de Chau Srei Vibol. La prochaine édition de l’Ultra Trail d’Angkor aura lieu le 21 janvier 2017. Plus d’infos : www.ultratrail-angkor.com
UNDERWEAR RACE
À Faverges, aux sources du lac d’Annecy, aura lieu le 16e trail Faverges Icebreaker. L’événement se mobilise pour le dépistage du cancer du sein avec l’association Keep a Breast. Cette année encore, trois parcours sont proposés afin de satisfaire tout le monde. Un maratrail pour les plus courageux, 48 km et 2 900 m D+, un 29 km avec 1 500 m D+ et enfin un parcours découverte de 12 km, 550 m D+. La nouveauté, c’est l’Underwear Race, organisée en faveur du dépistage du cancer du sein. Comme son nom l’indique, les participants devront réaliser le parcours de moins de 1 km en sous-vêtement. Une course en toute simplicité où l’on court pour se faire plaisir mais aussi et surtout pour la bonne cause, la totalité des frais d’inscription étant reversée à l’association Keep a Breast. VO2Maxvoyages, société spécialisée dans les sports d’endurance (course nature, running, triathlon), organise Les Foulées du jeudi, un nouveau rendez-vous en partenariat avec la Triathlon Team de Lemon Grass. Le concept ? Des sessions de running dans une ambiance conviviale un jeudi soir par moi, pour tous niveaux. Le petit plus ? Ces sessions se passent le même jour à la même heure dans quatre pays différents : en France, Italie (Bologne), Luxembourg et USA (Los Angeles). Les dates à venir : 14 avril, 19 mai, 23 juin, 7 juillet, 15 septembre, 13 octobre, 17 novembre et 15 décembre. Rendez-vous, à Paris, sur l’esplanade du Trocadéro ! Plus d’infos : vo2maxvoyages.com
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Plus d’infos : www.trail-faverges.com Crédits : Barbara Stortz, Photo : Icebreaker
LES FOULÉES DU JEUDI
SOUTENEZ LA LUTTE contre le cancer du sein, VENEZ COURIR... en sous-vêtement !
CARIOCAR
RENDEZ-VOUS POUR LA 1ÈRE ÉDITION
Lors du Trail de Faverges
Samedi 2 juillet 2016 TRAIL FAVERGES ICEBREAKER
Cariocar, c’est le covoiturage des sportifs, Inscrivez-vous sur www.trail-faverges.com pensé par des sportifs, pour les sportifs. Partager les coûts d’un trajet en voiture, cela est devenu monnaie courante dans notre société. Aujourd’hui, la jeune startup française Cariocar propose d’aller plus loin dans l’approche avec le covoiturage sportif. Partager bien plus qu’un trajet en voiture, mais une histoire, une course, un défi, une aventure ! Plus d’infos : www.cariocar.fr
journaldurunner avril 2016
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Photo fournie par EVA/ASO
Vivez l’expÊrience du Schneider Electric Marathon de Paris, rejoignez-nous le 3 avril 2016 !
schneiderelectricparismarathon.com