A la découverte des dernières épaves échouées sur le littoral breton

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Couleurs d’Epaves


ISBN : 2-913555-98-5 978-2-913-555-98-3 © J.P. Dupuich - C. Louf - Fabriqué en Communauté Européenne

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Un livre de photographies et de textes poĂŠtiques Jean-Pierre Dupuich & Charlotte Louf

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Chers vieux bateaux Chers vieux bateaux de pêche, Souvent vous étiez surpris, étonnés de me voir, me revoir, vous prendre en photo. De loin, de près, de très très près, et vous ne compreniez pas que l’on puisse encore s’intéresser à vous.

Au travers de ses textes nous revivons vos lointaines aventures, nous ressentons vos bonheurs et blessures. Car elle décrit avec pudeur les liens, le respect, la complicité réciproque que vous aviez avec les marinspêcheurs et vos ports d’attache. Elle nous fait rencontrer, aimer : Jules le vieux matelot, la Vieille, les Goélands, les Femmes de marins, une histoire d’amour.

Détrompez-vous, vous êtes d’une beauté émouvante, tous d’un charme particulier. Ces photos, je les ai agrandies, encadrées, exposées et certaines se sont envolées à Montréal, à la Nouvelle Orléans, en Irlande, Hollande, Espagne... où les questions fusent : mais où se trouvent ces surprenants bateaux ?

Ses poèmes vous iront droit au cœur, et des larmes d’émotion couleront sur les veines de vos étraves. Alors, de ces photos et de ces textes poétiques, nous avons voulu réaliser un livre pour que l’on ne vous oublie pas. Vous faites partie de notre patrimoine maritime. Ce livre nous vous le dédions ainsi qu’à vos compagnons marins-pêcheurs.

En France, en Bretagne, à Etel, Audierne, Camaret, Lorient, Douarnenez, dans le golfe du Morbihan... tout simplement. Chers vieux bateaux, après avoir vu l’exposition “Couleurs d’Épaves” à Baden (56), un poète, Charlotte Louf, a été émue, sensible à votre charme et a écrit des textes poétiques d’une extrême sensibilité. À cœur ouvert, elle magnifie la palette de vos couleurs, la beauté de votre âme, la richesse de votre passé.

Chers vieux bateaux de pêche, nous souhaitons vous voir et vous revoir longtemps sur notre littoral breton, vous reposant en toute sérénité. Kenavo Jean-Pierre Dupuich

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Ce bois de nos racines C’est en Bretagne, à Saint-Goustan, au creux du petit port d’Auray, que Jean-Pierre Dupuich a posé son sac. Et depuis, des heures durant, il arpente les chemins de douanier, flâne le long des côtes, marche sur les sentiers sablonneux et cherche le chemin des épaves. Sur l’estran désert, il trace une route émaillée de bois laissés, d’étoiles de mer, et laisse courir son regard d’artiste au gré des petites criques isolées et des anses perdues. Ainsi, à travers son objectif, c’est tout un passé maritime qui resurgit, montrant les vestiges et les richesses d’un patrimoine marin trop souvent oublié.

Tous ces bateaux, rongés par le temps, battus par les flots, dépecés par les marées, portent en eux la mémoire des équipages courageux qui firent leur gloire. De ce bois de nos racines, Jean-Pierre Dupuich a su saisir l’essence même. Et s’il a su en montrer les cicatrices, les tatouages ou la peinture écaillée, délavée, rouillée par la morsure du temps, il gomme une certaine nostalgie par un festival de couleurs inattendues. Ses clichés d’une réelle beauté nous révèlent les charmes insoupçonnés, les couleurs chatoyantes et fascinantes, les derniers feux jetés par ces coques rongées, avant l’ultime assaut. Étraves burinées qui, avant de céder à la morsure des dernières lames, nous fusillent de leur chaleureuse beauté.

Du Morbihan jusque Camaret, il a retrouvé des joyaux enchâssés dans leur lit de sable ou de vase, les épaves abandonnées de vieux thoniers, de sardiniers, de langoustiniers ou même d’une goélette.

Charlotte Louf

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A fleur de Mer

À fleur de Mer, dans cette frange de terre balayée par les eaux, Ou sur le sable froissé par les vagues, entre terre et flots, Repose un monde endormi, fragile et merveilleux : Celui où dorment les épaves comme de grands oiseaux blessés.


Le

Cimetière de bateaux

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Le

Cimetière

Voulant toucher terre pour enfin s’y reposer, Dans un dernier effort ils ont donné l’assaut, Mais fatigués, épuisés, les vieux bateaux ont échoué. Les pieds dans la vase, ils ont glissé au ras des flots Et oubliés de tous, ils dorment là, au bord de l’eau. Côte à côte sur le sable Comme de vieux cachalots échoués, Et lourds de secrets inavouables, Ils étalent leur coque éventrée. Usés par les eaux et le vent, Tannés par les embruns et les marées, Ils s’offrent à la morsure du temps Et tendent vers le ciel leurs oripeaux effrangés. Les vieux bateaux ont une âme Et au creux de leur cale éventrée Sous la rouille et les planches burinées Pour qui saura découvrir leur charme, Se cachent des trésors à peine voilés

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de bateaux Et dorment les fantômes mystérieux du passé. Peinture écaillée, cordages effilochés, Parfums d’aventure et de varech mêlés, Tatoués comme de vieux pirates Par le sel ou la pointe d’un couteau, Ils dessinent mieux qu’une carte Leur histoire à fleur de peau.

Maintes fois pillés, Les vieux bateaux sombrent dans une pose alanguie. Sachant que nul ne viendra troubler La paix de ce dernier mouillage, Ils glissent sur le sable endormis. Seule une mouette Vient de temps à autre les visiter, Aussi curieuse qu’indiscrète, Elle écoute la complainte de ces vieux bois, Épie leurs secrets, guette leur désarroi, Et se rit de leur grand âge. Puis elle s’envole, s’empressant d’aller colporter Dans une danse folle, les confidences volées.

Parfois, pour se réchauffer, Ils appuient l’un contre l’autre Leurs silhouettes bancales, Joignent leurs cales éventrées, S’épaulent et se réconfortent. Afin d’oublier quelque peu leur mal, Ils partagent des secrets éventés, Et, puisant dans leur mémoire incertaine, Ressassent des histoires insensées Où se mêlent aux rêves d’îles lointaines, Les Couleurs parfumées d’improbables rivages.

Et puis, au fil du temps, Mordus par le sel, le sable et la rouille, Fers élimés et bois rongés par la mer et le vent, Il ne restera plus que leur dépouille. Alors, épurés jusqu’à l’extrême, Nus d’avoir tout donné, Ils seront prêts pour la dernière marée Et doucement, s’en iront à jamais, l’âme sereine. Charlotte Louf - Baden 2005

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Voulant toucher terre pour enfin s’y reposer, Dans un dernier effort ils ont donné l’assaut, Mais fatigués, épuisés, les vieux bateaux ont échoué. Les pieds dans la vase, ils ont glissé au ras des flots Et oubliés de tous, ils dorment là, au bord de l’eau. Côte à côte sur le sable Comme de vieux cachalots échoués, Et lourds de secrets inavouables. Lisés par les eaux et le vent, Tannés par les embruns et les marées,

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Dans un dernier effort ils ont donné l’assaut, Mais fatigués, épuisés, les vieux bateaux ont échoué. Les pieds dans la vase, ils ont glissé au ras des flots Et oubliés de tous, ils dorment là, au bord de l’eau. Côte à côte sur le sable Comme de vieux cachalots échoués, Et lourds de secrets inavouables, Ils étalent leur coque éventrée. Usés par les eaux et le vent, Tannés par les embruns et les marées, Ils s’offrent à la morsure du temps Et tendent vers le ciel leurs oripeaux effrangés. Les vieux bateaux ont une âme Et du creux de leur cale éventrée Sous la rouille et les planches burinées Pour qui saura découvrir leur charme,

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Et lourds de secrets inavouables. Lisés par les eaux et le vent, Tannés par les embruns et les marées, Ils s’offrent à la morsure du temps Et tendent vers le ciel leurs oripeaux effrangés. Les vieux bateaux ont une âme Et au creux de leur cale éventrée Sous la rouille et les planches burinées Pour qui saura découvrir leur charme, Se cachent des trésors à peine voilés Et dorment les fantômes mystérieux du passé. Peinture écaillée, cordages effilochés, Parfums d’aventure et de varech mêlés, Tatoués comme de vieux pirates Par le sel ou la pointe d’un couteau, Ils dessinent mieux qu’une carte

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Et du creux de leur cale éventrée Sous la rouille et les planches burinées Pour qui saura découvrir leur charme, Se cachent des trésors à peine voilés Et dorment les fantômes mystérieux du passé. Peinture écaillée, cordages effilochés, Parfums d’aventure et de varech mêlés, Tatoués comme de vieux pirates Par le sel ou la pointe d’un couteau, Ils dessinent mieux qu’une carte Leur histoire à fleur de peau. Parfois, pour se réchauffer, Ils appuient l’un contre l’autre Leurs silhouettes bancales, Joignent leurs cales éventrées, S’épaulent et se réconfortent.

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Parfums d’aventure et de varech mêlés, Tatoués comme de vieux pirates Par le sel ou la pointe d’un couteau, Ils dessinent mieux qu’une carte Leur histoire à fleur de peau. Parfois, pour se réchauffer, Ils appuient l’un contre l’autre Leurs silhouettes bancales, Joignent leurs cales éventrées, S’épaulent et se réconfortent. Afin d’oublier quelque peu leur mal, Ils partagent des secrets éventés, Et , puisant dans leur mémoire incertaine, Ressassent des histoires insensées Où se mêlent aux rêves d’îles lointaines,

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Parfois, pour se réchauffer, Ils appuient l’un contre l’autre Leurs silhouettes bancales, Joignent leurs cales éventrées, S’épaulent et se réconfortent. Afin d’oublier quelque peu leur mal, Ils partagent des secrets éventés, Et, puisant dans leur mémoire incertaine, Ressassent des histoires insensées Où se mêlent aux rêves d’îles lointaines, Les Couleurs parfumées d’improbables rivages. Maintes fois pillés, Les vieux bateaux sombrent dans une pose alanguie. Sachant que nul ne viendra troubler La paix de ce dernier mouillage, Ils glissent sur le sable endormis.

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Ils partagent des secrets éventés, Et , puisant dans leur mémoire incertaine, Ressassent des histoires insensées Où se mêlent aux rêves d’îles lointaines, Les Couleurs parfumées d’improbables rivages. Maintes fois pillés, Les vieux bateaux sombrent dans une pose alanguie. Sachant que nul ne viendra troubler La paix de ce dernier mouillage, Ils glissent sur le sable endormis. Seule une mouette Vient de temps à autre les visiter, Aussi curieuse qu’indiscrète, Elle écoute la complainte de ces vieux bois, Epie leurs secrets, guette leur désarroi,

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Maintes fois pillés, Les vieux bateaux sombrent dans une pose alanguie. Sachant que nul ne viendra troubler La paix de ce dernier mouillage, Ils glissent sur le sable endormis. Seule une mouette Vient de temps à autre les visiter, Aussi curieuse qu’indiscrète, Elle écoute la complainte de ces vieux bois, Épie leurs secrets, guette leur désarroi, Et se rit de leur grand âge. Puis elle s’envole, s’empressant d’aller colporter Dans une danse folle, les confidences volées. Et puis, au fil du temps, Mordus par le sel, le sable et la rouille,

Fers élimés et bois rongés par la mer et le vent, Il ne restera plus que leur dépouille. Alors, épurés jusqu’à l’extrême,

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Elle écoute la complainte de ces vieux bois, Épie leurs secrets, guette leur désarroi, Et se rit de leur grand âge. Puis elle s’envole, s’empressant d’aller colporter Dans une danse folle, les confidences volées. Et puis, au fil du temps, Mordus par le sel, le sable et la rouille,

Fers élimés et bois rongés par la mer et le vent,

Il ne restera plus que leur dépouille. Alors, épurés jusqu’à l’extrême, Nus d’avoir tout donné, Ils seront prêts pour la dernière marée Et doucement, s’en iront à jamais, l’âme sereine.

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Sur le bois de nos racines

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Sur le bois de nos racines Sur le bois de nos racines Des touches de couleur Quelques notes de douceur Des ombres qui se dessinent Ou qui se posent Tel un souffle sur une rose. Des gouttes de tendresse Qui d’un instant de bonheur Viennent comme une caresse Vous parfumer le cœur.

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Bleu Bleu Celui de la mer et de l’azur Celui de la peur et de la colère Bleu qui fait rêver ou qui rassure, Indigo, Prusse, cobalt, outre-mer, Bleu des mers du sud, bleu roi C’est l’encre de la mer qui tatoue le bois.

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Vert Vert Un peu de jaune pour mouiller Cette mer si bleue et le tour est joué Voilà que le vert apparaît, Vert d’eau, vert de gris,

Fait de mousses et de varech

Vert couleur de frais et de pluie.

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Rouge Rouge Couleur de la vie et du vin Celle des fards, celle des balises, Rouge sombre, vermillon ou carmin, Parfum de grenade ou de cerise Le rouge aime qu’on le voie C’est le sang des marins qui coule dans le bois.

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Au Grand arc en ciel Au grand arc en ciel de la vie Il y a du bleu et du rose Un peu de gris aussi C’est la couleur des choses C’est la couleur du temps Sanguines et fusains que patine le vent.

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Mieux qu’en

noir et blanc Mieux qu’en noir et blanc Les bateaux écrivent sur leurs flancs Les couleurs de la vie Et de tons pastel en rouge sang D’éclats de lumière, tout en nuances, Ils dépeignent avec nostalgie Les tourments de leur existence.

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Les vieux bateaux ont une 창me

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Les vieux bateaux ont une âme Les vieux bateaux ont une âme, Poudrés de sel et de vent Et brûlés par les embruns, Livrés à la morsure du temps Les vieux bateaux ont du charme. Sur leur peau tannée par le noroît Ils ont, gravées à la pointe d’un surin, Les cicatrices de leurs aventures d’autrefois.

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Sur leurs

peintures

écaillées

Sur leurs peintures écaillées Sur leurs flancs délavés, on lit Des cartes à l’improbable géographie, Plans oubliés d’îles au trésor Ou serments mille fois parjurés. Abandonnés à leur triste port Les vieux bateaux ont du charme.

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Dans

leur costume

élimé

Dans leur costume élimé, Sur les étraves aux fards abîmés, Dans le bois gonflé de chagrin Et dans leur soute aux couleurs surannées Où plane encore l’ombre des marins, Auréolés d’un passé glorieux Et lourds de la mémoire de ces équipages courageux Les vieux bateaux cachent leur âme.

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Des Chiffres et des Lettres

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Des chiffres et des lettres Des chiffres et des lettres Rien de plus pour le béotien Mais une signature pour le marin Il en est fier comme un soldat peut l’être De son régiment ou de son bataillon Ou même d’un terroir pour le vigneron. C’est un permis pour l’aventure Tatoué dans le cœur tel un imprimatur.

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Sous ses airs d’agent secret M 23 a pas mal bourlingué, Abonné aux missions périlleuses, Contre vents et marées, Il a sillonné les côtes brumeuses Et esquivé bien des rochers acérés. Vieux baroudeur éclopé, Bardé de larmes et de cicatrices, Il revêt ses peintures de guerre Pour venir, harassé mais fier, Rendre enfin les armes Avant de plonger au fond des abysses.

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Sous ses airs d’agent secret M 23 a pas mal bourlingué, Abonné aux missions périlleuses, Contre vents et marées, Il a sillonné les côtes brumeuses Et esquivé bien des rochers acérés. Vieux baroudeur éclopé, Bardé de larmes et de cicatrices, Il revêt ses peintures de guerre Pour venir, harassé mais fier, Rendre enfin les armes Avant de plonger au fond des abysses.


Quand

on navigue

loin

des

phares 86


Quand on navigue loin des phares Ou que perdu au milieu de nulle part On lit soudain aux trousses d’un thonier Son port d’attache : Lorient ou Camaret, Le Guilvinec, Brest ou Morlaix, On se sent soudain le cœur plus léger. Au grand scrabble de la mer Il nous suffit de deux lettres Pour sentir un parfum de terre.

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Deux

lettres

Deux lettres qui nous rassurent comme un amer Et suffisent pour nous faire apparaître La ville close de Concarneau, Morlaix et sa baie, Vannes et son golfe si beau. Deux lettres pour nous faire rêver Et déjà, on imagine, les yeux fermés, Les reflets dansants de la rivière d’Auray.

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Sur la coque trouée Sur la coque trouée Quelques lettres que le temps a effacées Mais on devine encore ces noms Qui firent la gloire des équipages La fierté d’avoir arpenté leur pont. Gravés sur le bois de l’étrave Étoile de Marie, Rose de la Mer, Méaban, Kassoumai, Le Mané Morin, Autant d’oriflammes qui disaient naguère La vaillance et le cœur des marins.

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Sur l’estran désert

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Sur l’estran désert Dorment à fleur de mer Des souvenirs évanouis : Les restes d’un plat bord Une hélice envasée, une bouée racornie, Des cordages élimés, une vieille poulie, Un safran blessé Des bois laissés Et cent mille trésors Tels une étrave burinée Une proue ensablée Qui, dans le sable et la vase, encalminés Veulent dans un dernier effort Rejoindre cette mer tant aimée Qui les engloutira à jamais.


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Cordages

emmêlés

Cordages emmêlés, Trémails oubliés, Poulies et vieux filets Qui viendra vous ravauder ? Le remailleur de filets S’en est allé. Entassés dans une cale Posés là sur un quai, Dérivant sur une mer étale Ou accrochés à une bouée Ils vont au gré du temps Liens entre les générations

Fils tenus entre passé et présent.

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Les vieux bateaux ont du charme

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Le

René - Joël

e ou face aussi, Mais la vie se joue à pil la lumière, Et s’ils étaient l’ombre et ers. Toute médaille a son rev lie. fut fauché par une embo er mi pre C’est René qui le ux, Alors Joël, le cœur boite Ne sut plus marcher, Leur bateau resta à quai.

itié sans faute, Ils étaient amis, d’une am doigts d’une même main, Et unis comme les deux l’autre On ne pouvait penser à n. l’u à Sans penser aussitôt eux que des frères, De bordée en bordée, mi ne même paire. Ils étaient les deux as d’u

tre deux eaux, Inconsolable, toujours en nd corps, Le marin traînait son gra rouver son compère Il cherchait en vain à ret et les bistrots du port, Dans tous les caboulots rin au fond d’un verre. Espérant noyer son chag fort, N’y trouvant nul récon itaire, bord de l’eau, triste et sol au Il chaloupait souvent , flottant ave ép e retrouva, telle un Et c’est sa casquette qu’on sants. Là-bas, au creux des bri

me galère, e, embarqués sur une mê Patrons du même navir ées, aîn me ou les vagues déch Dans les pièges de la bru rent. lle, toujours ils s’épaulè D’une complicité sans fai x filets, L’un à la barre, l’autre au rins, toire d’hommes et de ma Entre eux c’était une his marée après marée, Seuls au creux des flots, savaient bien e du mot, d’un regard ils mm co te ges du es om on Éc es d’un même reflet. Qu’ils étaient les deux fac

is uveau réunis, les deux am Alors aujourd’hui, à no ns les bras du temps, Trinquent à tue-tête da mort, à la vie, Au vent, à la pluie, à la souvent je les entends, Et les jours de tempête, Écho joyeux qui danse Sur les flots impétueux.

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Vague

à l’âme

Comme un rocher battu par les flots, Comme une barque entre houle et clapot, Je lutte désespérément Vent debout, droit devant, Combien de tempêtes et de vents mauvais, De coups de chien, de coups du sort Me faudra-t-il encore affronter Avant de toucher le port ? Combien d’orages et de grains ? Mais si loin est la plage !

Mais le vent forcit et le temps passe, Il faudra quitter le mouillage Et reprendre le voyage. J’ai la coque qui prend l’eau Et le cœur à marée basse, Je ne suis plus qu’un vieux rafiot Je ne suis plus qu’une vieille barcasse Trop loin est la plage Attention naufrage !

Le cœur mouillé d’embruns Je viens toutes voiles blessées M’échouer au creux de tes bras, Et j’amarre mon chagrin.

Finie la galère,

Bien ancrée au fond de toi Je pose doucement ma misère.

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Ce matin ils prennent la mer Et le cœur lourd, serrées sur le quai Elles sont là, femmes, sœurs ou mères, À regarder ces visages aimés, Ne sachant pas, dans dix mois, Lequel d’entre eux manquera. Coiffes blanches sur la jetée Qui lancent un dernier adieu De leurs petits mouchoirs agités, Elles serrent entre leurs doigts noueux, Les grains de leur chapelet Et prient pour l’homme qui s’en va Très loin là-bas, Au pays des vagues déchaînées. Maintenant que le bateau à l’horizon N’est plus qu’un point blanc, Jouet des vagues et du vent Le cœur serré, elles s’en vont Et descendent sans parler jusqu’au calvaire, Sachant que dix mois durant L’absence et la peur les habiteront Leur faisant des genoux de prière Leur brodant un temps trop long.

Bretagne

1890


Petite barque trouée Ballottée au gré des vents Cherche rivage désespérément...

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La Vieille

La Vieille Tête baissée Elle marche à petits pas Et le dos voûté Elle avance, le cœur las. Hier encore elle trottinait, Aujourd’hui elle compte ses pas. Et demain ? pense-t-elle. Où est le temps béni Où en sabots et dentelles Elle arpentait la vie À grands pas ? Le front lourd de pensées Cahin-caha, Elle va sur trois pieds, Toute ridée, Un peu cabossée, Et s’étonne encore une fois Que plus on vieillit, Plus on va doucement Comme si On voulait retenir le temps.


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Jules Dans le caboulot enfumé Pauvre silhouette solitaire Le vieux marin reste attablé Des heures durant devant son verre. Parfois lorsque le vent est moins mauvais Le vieux loup de mer Invite l’un d’entre nous à partager Ses souvenirs embrumés, Parfumés aux couleurs de naguère Et qu’il ressasse marée après marée . Puis soudain il repousse sa chaise Et de sa démarche chaloupée S’en va, pour que sa douleur se taise, Faire le tour des quais.

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Mais le vieil homme avait un secret Et je le surpris un matin Agenouillé dans la vase et le sable mouillé Caressant doucement du plat de la main La coque pourrie d’un vieux navire abandonné. Nos regards se croisèrent, il me sourit Et avec ce regard si beau et si fier, Il m’avoua que ce vieux thonier échoué Avait été son meilleur ami. Il me raconta les campagnes passées, Les mers, les grains et les vents salés, Les jours difficiles et gris, Les embruns, le vent et le froid affrontés. Jamais ce bateau ne l’avait trahi.

Puis les jours passèrent Et je vis moins souvent le vieil homme solitaire. Un jour, dans le caboulot enfumé Sa chaise resta vide. Le vieux loup de mer s’en était allé. Sa grosse pipe culottée Restait orpheline, pendue au râtelier Et plus personne pour me raconter Ces histoires de mousses et de marins intrépides. Alors l’envie me vint de retourner Auprès du vieux thonier échoué Et là, sur l’étrave burinée Je vis se dessiner soudain, Fait de mousse et de varech Le visage du vieux marin.

Réchauffé par la caresse, Le bois pourri semblait renaître. Sous les doigts noueux et pleins de tendresse, Le vieux bateau reprenait un peu de vie, Comme un chien fidèle qui sourit Une dernière fois dans les bras de son maître Avant de s’en aller vers l’autre vie.

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Aimons Nous L’heure de la retraite a sonné Et nous voilà doux complices D’une tendresse partagée, Et nous voilà les deux artistes D’une vieillesse naufragée. Redoutant que le temps ne nous désaccouple

Frileusement, l’un contre l’autre serrés,

Nous ne sommes plus en somme qu’un vieux couple. Vieux rafiots fatigués mais tendres alliés, Aimons nous, aimons nous encore Pour que dans le lit défait Encore tiède des rêves de la nuit

Flottent douillets

Un parfum de douceur et des rires évanouis Aimons nous, aimons nous encore Pour étoiler de soleil nos derniers jours de pluie, Aimons nous, aimons nous très fort Pour enrubanner le reste de notre vie.


N’être qu’un goéland Et planer des heures durant, Se perdre entre Ciel et Mer Se perdre entre Ciel et Terre, Voilier de plumes Qui vire volte au gré du vent Ou ventre blanc Qui danse sous la lune, Venir à fleur de mer Caresser l’embrun,

Flirter avec la vague

Ou jouer avec l’océan, Dieu que c’est bien ! Dieu que c’est bon ! N’être qu’un goéland Et voler au fil du temps, Voler jusqu’à l’horizon N’être plus rien Qu’un ventre blanc

N’être qu’un Ou qu’un nuage Perdu entre deux rochers, Perdu entre deux rivages, Puis soudain, fendre la vague Et les ailes irisées d’écume

Frôler la plage,

Épouser la dune Et planer, planer, Planer encore...

goéland

N’être qu’un goéland Et planer des heures durant. Être un goéland et voguer, Voguer des heures durant...



LE Bienheureux solitaire

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Le

Bienheureux Solitaire

Dans la petite anse perdue Le vieux bateau a choisi de jeter l’ancre Et sur le sable couleur ambre Il a posé définitivement sa coque ventrue. Marée après marée Doucement il se dépouille De ses guenilles effrangées Et offre à l’eau qui le fouille Des souvenirs échoués Ou quelques bois laissés. C’est ici dans cette crique isolée Qu’il veut se reposer. Il a toujours aimé ce petit abri côtier

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Et offre à l’eau qui le fouille Des souvenirs échoués Ou quelques bois laissés. C’est ici dans cette crique isolée Qu’il veut se reposer. Il a toujours aimé ce petit abri côtier Qu’un sentier herbeux vient aborder. Le sable froissé, les cris des goélands, Tout cela le rend heureux. Les caresses des vagues et leur chant, Le soleil qui joue dans les pins noueux, Autant de petits bonheurs Qui lui ont fait préférer ce paradis isolé À quelque lieu plus fréquenté Où il lui eût fallu affronter le voisinage importun De quelque vieux langoustier grincheux. Aux jérémiades et aux lamentations De ces baroudeurs éclopés, A la proximité de ces vieux bougons,

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A quelque lieu plus fréquenté Où il lui eût fallu affronter le voisinage importun De quelque vieux langoustier grincheux. Aux jérémiades et aux lamentations De ces baroudeurs éclopés, À la proximité de ces vieux bougons, À la morosité contagieuse, Il préfère la caresse d’un embrun salé Ou celle des mouettes rieuses. Loin des silhouettes blessées De ces vieux rafiots radoteurs, De ces vieilles barcasses,

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A la morosité contagieuse, Il préfère la caresse d’un embrun salé Ou celle des mouettes rieuses. Loin des silhouettes blessées De ces vieux rafiots radoteurs, De ces vieilles barcasses, De ces éclopés râleurs Et des plaintes qu’ils ressassent, Il préfère reposer dans sa petite anse dorée Et prendre son temps. Regarder la lune danser le soir Dans les reflets d’argent de son miroir, Prendre son temps Et écouter les sirènes qui l’appellent de leur chant. Ici personne ne vient troubler sa paix Et doucement, bercé par les marées, Il s’endort, bienheureux, tel un gisant

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Dans les reflets d’argents de son miroir, Prendre son temps Et écouter les sirènes qui l’appellent de leur chant. Ici personne ne vient troubler sa paix Et doucement, bercé par les marées, Il s’endort, bienheureux, tel un gisant Glissant sans bruit dans les bras de l’océan.

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Un sourire

qui prend l’eau

Un sourire qui prend l’eau, Un cœur qui chavire, Et comme un vieux rafiot, Comme un bateau ivre Noyé au creux des flots, Il s’échoue doucement. 130


Comme un

voilier

Comme un voilier amené par des vents capricieux À défier les tourmentes océanes, Comme une vieille barcasse perdue sur les flots bleus Glissant entre vagues et lames Le cœur à marée basse... Il va, ballotté au gré des vents, Cherchant rivage désespérément.

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Perdu au creux des eaux, Les soutes gonflées de chagrin Il écoute la mer battre ses reins Dans un bruit de sanglots.



Dans une anse isolée

Dans une anse isolée où s’ancre la noblesse altière des bateaux échoués, se cachent des coques éventrées, une hélice brisée, une bouée racornie, des morceaux de fer rouillés, du bois pourri ou mille autres trésors abandonnés au partage des eaux.

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Entre brumes et embruns

DĂŠrivant doucement...

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Partir, Partir vers de nouveaux horizons Vers d’autres océans, Simplement partir Pour ne pas toucher le fond, Prendre de nouveaux navires, Goûter d’autres vents.

Et comme un bateau reprend la mer, Partir, Partir pour enfin toucher Terre, Pour changer de peau, Pour changer de quart, Simplement gagner d’autres eaux, Chercher d’autres phares, Partir pour se remettre à flot.

Partir, Partir sans un regard, sans un regret, Et au gré des vents, Sans remords ni bagage, Simplement s’en aller Vers de nouveaux voyages Vers d’autres brisants. Partir, Partir vers d’autres errances, D’autres pays, D’autres sourires, Laisser la souffrance, Laisser les souvenirs Et gagner l’oubli.

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Lieux d’échouages


MORBIHAN Golfe du Morbihan :

Presqu’île de Rhuys - Anse de Logéo Rivière du Vinçin - Ile d’Ars Baden - Pointe du Blaire Moulin de Pomper Bois-Bas Larmor-Baden : Île de Berder Rivière d’Auray : Crach Rivière du Bono : Le Bono - Kervilio Plougoumelen - Le Traon

Autres (56) : Saint Philibert Plouhinec : Le Magoüer Gâvres Port-Louis Riantec Locmiquelic Lorient : Rivière du Blavet Larmor-Plage

FINISTÈRE : Merrien - Brignau Rivière de l’Aven : Kerdruc Forêt-Fouesnant : Anse Saint-Laurent Anse de Pouldohan Benodet : Anse de Penfoul Le Guilvinec - Léchiagat Audierne : Rivière du Goyen Douarnenez : Port Rhu Camaret : Port

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Dernières Couleurs d’épaves Après avoir été longtemps le jouet des vagues et du vent, après avoir transporté inlassablement dans leur soute : les espoirs, la richesse et la force des marins bretons ; un jour vient où les vieux navires rendent les armes. Ils sont fatigués et se laissent échouer le long d’une côte, dans les bras du sable ou au creux d’un abri aimé. Souvent les hommes s’imaginent que ces vieux bateaux sont tristes, ils leur prêtent une détresse infinie, une désespérance cafardeuse ou quelque neurasthénie. Mais les vieux bateaux échoués ne sont pas désespérés, ils ont simplement une lassitude légitime et veulent se reposer. Ils prennent leur temps pour pouvoir enfin souffler, rêver, dormir et se laisser bercer par les vagues.

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Ils pensent, réfléchissent, se souviennent des vents et des grains affrontés, des rivages abordés et des embruns parfumés. Puis un jour vient où ils sont enfin prêts. Alors ils se déshabillent, se dépouillent de leurs dernières guenilles et jettent leurs oripeaux. Puis ils s’en vont l’âme nue, retourner dans l’océan pour dormir dans les bras accueillants des sirènes. Souvent on n’ose pas troubler leur paix de peur d’y trouver une tristesse contagieuse, on les évite, on détourne le regard, on passe son chemin, on craint leur ennui. Pourtant, à qui sait les aimer, à qui sait les approcher, les écouter et les entendre, les vieux bateaux échoués montrent avec fierté l’éclat de leur beauté.


Dans cette promenade à fleur de mer, nul ennui ni tristesse, mais plutôt un chemin de lumière à peine empreint de quelques gouttes de nostalgie. Là où certains ne verraient que des bois léchés par les vagues et sucés jusqu’au sang, des silhouettes efflanquées et des os rongés par la mer et le temps, nous n’avons voulu voir que des fantômes souriants qui cachent douceur et charme sous leurs formes alanguies. Ces fantômes aux fards éclatants, auréolés de couleurs vivantes et de cicatrices émouvantes sont des îles au trésor d’une richesse insoupçonnée et inattendue. Parés de mousse, de varech et de rouille, poudrés de sel et de vent, nos vieux bateaux échoués déposent leurs attributs comme une dernière offrande laissée au partage des eaux.

Dans leur cale oubliée on devine aussi l’ombre des marins dont on entend battre le cœur au rythme du clapot. Par cet ouvrage nous souhaitions rendre hommage à ces bateaux courageux et aux valeureux marins qui leur prêtèrent vie. Avant que ces vieux bateaux échoués ne soient engloutis à jamais, nous souhaitions en montrer la fascinante beauté afin d’empêcher ces fantômes souriants de glisser à jamais dans les tiroirs d’un patrimoine oublié. À l’ère du plastique et de la résine, que puisse survivre encore un peu le bois de nos racines ! Et c’est ainsi que sur l’estran désert nous vous avons emmené au pays des bateaux endormis, là où ils sourient juste avant de s’en aller vers l’autre vie.

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Remerciements :

À Franck pour son enthousiasme et sa créativité Pour leur accueil lors des expositions : M. Nicolazic, Mairie de Baden 56 me M C. Simon, Le Petit Château - Auray 56 N. et L. Le Tailleur, Moulin de Pomper - Baden 56 F. Tellosa, Nicéphore 66 - Perpignan

© 2006, Jean Pierre Dupuich pour les photographies © 2006, Charlotte Louf pour les textes poétiques © 2006, J.P. Dupuich, C. Louf & M.D. Lejeune pour l’ensemble de l’ouvrage Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées dans le présent ouvrage, faite sans l’autorisation des auteurs est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées les reproductions strictement réservées à l’usage du copiste et non destinées à une utilisation collective.

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Sur un concept original de :

J.P. Dupuich / Ch. Louf / M.D. Lejeune

Documentation : M.D. Lejeune

Conception graphique :

Studio Graphique Kaolin Pixel E-mail : kaolinpixel@free.fr

Fabrication :

Liv’Editions 56320 Le Faouet E-mail : Liv.editions@wanadoo.fr Site : www.liv-editions.com

Diffusion :

Coop Breizh Kerangwenn 29540 Spezet E-mail : info@coop-breizh.com Site : www.coop-breizh.com E-mail : jp8dupuich@aol.com

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Infos Associations M 56

orbihan

Association du cimetière de bateaux du Magouër à Plouhinec Mr M. THOMAS

29F

inistere

Association de sauvegarde du cimetière de bateaux du Guilvinec-Léchiagat Mme LE BRIS DU REST

Les Sauveteurs en Mer 31 cité d’Antin 75008 Paris E-mail : contact@ snsm Site : www.snsm.net



Les bateaux de pêche bretons : sardiniers, thoniers, langoustiers, après une vie mouvementée, se reposent dans des anses de rivières ou dans des cimetières de bateaux et offrent un spectacle de couleurs inattendues et de matières insoupçonnées évoluant au rythme des marées et des éléments. Mais ce patrimoine maritime breton disparaît, le nombre de bateaux en activité diminue, les bateaux actuels ne sont plus en bois. Aujourd’hui, les épaves sont coulées, brûlées ou broyées dans un dramatique et cruel anonymat. Ce livre de photographies et de textes poétiques de Jean-Pierre Dupuich et Charlotte Louf veut rendre hommage à ces dernières épaves et à leurs vaillants marins-pêcheurs. En proposant des photos originales pleines de couleurs et de surprenants poèmes, les auteurs montrent que si ces épaves ont du charme, elles ont aussi une âme.

ISBN : 2-913555-98-5 978-2-913-555-98-3


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