Sciences Economiques et Sociales 2nde - Nouveau Programme 2010

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C o l l ec t i o n A l b e r t Cohen

Sciences 2 Economiques et Sociales de

Enseignement d’exploration Introduction Première Partie MÉNAGES ET CONSOMMATION Chapitre 1. Comment les revenus et les prix influencent-ils les choix des consommateurs ? Chapitre 2. La consommation : un marqueur social ? Deuxième Partie ENTREPRISES ET PRODUCTION Chapitre 3. Qui produit des richesses ? Chapitre 4. Comment produire et combien produire ? Troisième Partie MARCHÉS ET PRIX Chapitre 5. Comment se forment les prix sur un marché ? Chapitre 6. La pollution : comment remédier aux limites du marché ? Quatrième Partie FORMATION ET EMPLOI Chapitre 7. Le diplôme : un passeport pour l’emploi ? Chapitre 8. Le chômage : des coûts salariaux trop élevés ou une insuffisance de la demande ? Cinquième Partie INDIVIDUS ET CULTURES Chapitre 9. Comment devenons-nous des acteurs sociaux ? Chapitre 10. Comment expliquer les différences de pratiques culturelles ? 14 Fiches méthodes

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10 Comment expliquer les différences de pratiques culturelles ?

Découvrir

La musique : une affaire de goût personnel ?

DOC 1 Chacun son Mozart

Cécilia Bartoli et l’Orchestre philarmonique de Vienne le 28 janvier 2006 à Salzbourg pour le 250e anniversaire de la naissance de Mozart.

«Mozart, l’opéra rock» lors d’une représentation au Zénith de Lille, février 2010.

Questions 1. Comparer. Comment caractériseriez-vous ces deux types de musiques ? 2. Déduire. Ces deux concerts ont-ils le même public ? 3. Déduire. Les goûts musicaux se répartissent-ils au hasard ?

2 Individus et cultures

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DOC 2 Choix musicaux et niveau de diplôme En %

N’écoutent pas de musique

Genres de musique écoutés le plus souvent Chansons ou variétés françaises

Pop, rock

Jazz

Musique classique

Aucun diplôme ou CEP

18

77

12

13

29

CAP, BEP

5

72

29

15

21

BEPC

6

69

24

16

24

BAC

4

68

30

20

33

BAC + 2 ou + 3

1

69

47

26

34

BAC + 4 ou plus

2

58

43

35

45

ENSEMBLE

8

68

28

17

27

Questions 1. Lire. Que signifient les nombres surlignés ? 2. Distinguer. Les très diplômés ontils les mêmes préférences musicales que les moins diplômés ? 3. Déduire. Peut-on dire, d’après ce tableau, que la musique dépend simplement des goûts personnels ?

O. Donnat, Les pratiques culturelles des Français en 2008, ministère de la Culture et de la Communication, 2009.

DOC 3 « La musique classique, ce n’est pas pour moi ! »

C

hristophe, 18 ans, d’origine favorisée, lycéen dans la banlieue sud [de Paris], dit « écouter vraiment de tout ». Pour le prouver, il donne un exemple : « Le matin je me réveille même avec du jazz, pourtant voilà, quoi, le jazz c’est quand même… C’est space, quoi, il faut aimer cela. » Comme il réaffirme quelques minutes après écouter tous les types de musique, je lui demande alors : « même de la musique classique ? » Il se récrie alors : « Ah non ! Ah non… […] Non je ne suis vraiment pas un amateur de musique classique, j’ai pas de potes qui écoutent de la musique classique. » Lorsqu’on s’intéresse à ce rejet, on s’aperçoit vite que la musique classique […] est associée […] négativement à un style de vie : « […] C’est une culture qui est propre à euxmêmes, quoi. C’est comme quelqu’un qu’écoute que du reggae, ça va être quoi, ça va être un rastaman […] J’en connais qui écoutent de la musique classique vraiment, mais […] ils ont besoin de tristesse, ils ont besoin de se foutre un peu le cafard, quoi. […] J’sais pas, je me vois pas écouter du classi-

que. » Que retenir de ces propos ? Le problème du classique est finalement moins un problème musical qu’un problème social. Ces lycéens ne disent pas ne pas écouter de classique parce qu’ils n’aiment pas ce type de musique, mais parce qu’ils perçoivent les amateurs de musique classique comme des individus trop différents d’eux ou, pour être plus exact, trop différents de ce qu’ils aiment montrer d’eux. Dominique Pasquier, Cultures lycéennes. La tyrannie de la majorité, © Editions Autrement, 2005, pp. 46-47.

Questions 1. Lire. Pourquoi Christophe rejette-t-il la musique classique ? 2. Expliquer. Que signifie la phrase soulignée ? 3. Déduire. Comment comprenez-vous le titre du document ?

Sommaire Découvrir ◗ La musique : une affaire de goût personnel ? Analyser 1 ◗ La culture s’hérite-t-elle ? Analyser 2 ◗ Sexe, âge et génération : quelle influence sur les pratiques culturelles ? Aller plus loin ◗ Les diplômés peuvent-ils préférer le karaoké au musée ? L’essentiel ◗ Expliquer les différences de pratiques culturelles Travaux dirigés ◗ Mener une enquête sociologique sur les pratiques culturelles Exercices 10 Comment expliquer les différences de pratiques culturelles ? 3

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Analyser 1

La culture s’hérite-t-elle ?

Pour commencer Baudelaire au supermarché Questions 1. Expliquer. Que signifie le slogan « la culture est partout à sa place » ? 2. Expliquer. Qu’entend-on ici par culture ? 3. Analyser. Quel est le but de cette campagne publicitaire ? 4. Déduire. Pensez-vous que cela incite à lire les poèmes de Baudelaire ? Justifiez votre réponse.

Définitions Culture de masse : désigne la culture produite par les industries de la communication et diffusée massivement, c’est-à-dire s’adressant à de très nombreux individus, en dehors de toute appartenance professionnelle ou sociale. Culture : au sens courant, désigne la connaissance des œuvres intellectuelles, scientifiques ou artistiques (celles qui font l’homme « cultivé »). La définition sociologique est plus large puisqu’elle correspond à l’ensemble des représentations, des valeurs et des normes propres à un groupe (on pourra ainsi parler de « culture populaire », de « culture jeune », de « culture urbaine », etc.) Le sens courant correspond donc pour les sociologues à une définition restreinte de la culture, appelée dans ce cas culture « savante ». Campagne de pub Leclerc « La culture est partout à sa place »

DOC 1 La télévision, une culture de masse ? Cadres et Professions Intellectuelles supérieures

Ouvriers

Ensemble des Français

Ne regardent jamais la télévision (%)

6

1

2

Durée hebdomadaire d’écoute (moyenne heure/semaine)

12

20

21

Regardent le plus souvent TF1 (%)

19

54

47

Regardent le plus souvent Arte (%)

21

5

9

27

45

36

Emissions regardées plusieurs fois en entier (en %) : • Les Enfants de la télé (TF1) • Qui veut gagner des millions ? (TF1)

24

46

45

• Stade 2 (France 2)

24

39

15

• Les mercredis de l’histoire (Arte)

26

11

16

• Capital (M6)

58

54

53

Questions 1. Lire. Que signifient les nombres entourés ? 2. Analyser. Les cadres et les ouvriers regardent-ils les mêmes programmes à la télévision ? 3. Déduire. Peut-on dire que la télévision produit une culture de masse ?

O. Donnat, Les pratiques culturelles des Français en 2008, ministère de la Culture et de la Communication, 2009.

4 Individus et cultures

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DOC 2 Les pratiques culturelles selon le niveau de diplôme (%) Au cours des 12 derniers mois… 100

97 87

90

82

80

72

70 60

66

70

81 72

56

47

85

69

54

50

60

57

47 37

40 29

30 17

20 9

10 0

Questions

Aucun diplôme ou CEP CAP, BEP BEPC BAC BAC + 2 ou + 3 BAC + 4 ou plus Ensemble

ont lu au moins un livre

20

19

12

sont allés au théâtre

23

26

30

31

D Voir Fiche méthode no 3

15

sont allés au musée

1. Lire. Que signifie le nombre entouré ? 2. Déduire. Quel est le type de pratiques culturelles retenu ici ? 3. Déduire. Quel constat pouvezvous tirer de ce document ? 4. Analyser. Retrouve-t-on les mêmes écarts pour toutes les pratiques culturelles ?

sont allés au cinéma

O. Donnat, Les pratiques culturelles des Français en 2008, ministère de la Culture et de la Communication, 2009.

DOC 3 Le poids de l’origine sociale

G

undur est fier de ses résultats en français. […] « J’ai eu 9 à l’écrit, 15 à l’oral […] ça me fait une réputation d’intello en français… Ca me fait rire parce que je suis pas très bon, quoi ! ». Son professeur de lettres de première lui a fait aimer la poésie. […] « J’aime bien la façon dont ils écrivent tout ça, je sais pas… Je sais pas comment ils font… Ils sont intelligents, les gars ! Quand il se dit : « Baudelaire, il a mis ça, il a pas mis ça… Et pourquoi il a pas mis cette phase ? Pourquoi il a pas mis ce mot-là ici ? » Et puis, avec les sonnets, il fallait faire des recherches sur chaque mot… Ca m’intéressait de trouver un peu comment il avait fait… Ses secrets, quoi ! J’aimais bien ça… » […]. Cependant, il est frappant de voir qu’il parle de ces auteurs à l’imparfait comme si la rencontre avec les classiques de la littérature ou de la poésie n’avait été qu’une parenthèse dans sa vie, un moment heureux où un professeur exigeant […] l’avait fait temporaire-

ment accéder à la « haute culture ». Par la suite, faute d’une inculcation continue, de sollicitations extérieures et de projet intellectuel, son goût pour un certain type de littérature est tombé. Stéphane Beaud, 80 % au bac… et après. Les enfants de la démocratisation scolaire, ©La Découverte Poche, 2003, pp. 63-67.

Questions 1. Lire. Quel rapport Gundur entretient-il avec la culture scolaire ? 2. Expliquer. Pourquoi l’école ne semble pas suffire à modifier durablement les pratiques culturelles de Gundur ? 3. Analyser. À partir du texte, montrez le rôle déterminant de la socialisation familiale dans les pratiques culturelles à l’âge adulte.

Le saviez-vous ?

Le saviez-vous ?

En France, les « pratiques culturelles » recouvrent des activités de consommation ou de participation liées à la vie intellectuelle et artistique (lecture, fréquentation des équipements culturels — musées, bibliothèques, théâtres, etc. —, pratiques culturelles amateurs), mais aussi l’usage des médias et les sorties. Ces « pratiques » englobent donc aussi des activités de loisirs. Les enquêtes sociologiques sur les « pratiques culturelles » portent ainsi sur des pratiques qui mêlent certaines activités de loisirs et des activités liées à la culture dite « savante ».

Pour le sociologue Pierre Bourdieu (1930-2002), les jugements de goût révèlent les positions qu’on occupe dans la société et nous distinguent ainsi les uns par rapport aux autres. Plus on s’élève dans l’échelle sociale, plus on a des goûts « rares », car c’est par là qu’on se différencie. Or ces goûts sont reconnus comme la référence par les membres de la société : c’est la « culture légitime ».

Faire le bilan Pourquoi la culture de masse n’a-t-elle pas aboli les différences de pratiques culturelles ? 10 Comment expliquer les différences de pratiques culturelles ? 5

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Analyser 2

Sexe, âge et génération : quelle influence sur les pratiques culturelles ?

Pour commencer Boîte de nuit ou thé dansant

Questions 1. Distinguer. Après avoir repéré ce que ces deux activités ont en commun, vous direz ce qui les oppose. 2. Expliquer. Pourquoi certaines pratiques culturelles sont-elles le fait de classes d’âge précises ? 3. Illustrer. Donnez d’autres exemples de pratiques culturelles ou de loisirs influencées par l’âge.

DOC 1 Pourquoi les garçons préférent les jeux vidéos à la télévision

A

u début, le rapport des garçons au petit écran n’est pas différent de celui des filles. Chez les plus jeunes, tout le monde aime la télévision et personne ne s’en cache. Les enfants des deux sexes ont leurs programmes cultes. C’est l’âge des panoplies, des collections d’images tirées des séries qu’on achète en librairie, des objets dérivés, fournitures, accessoires, tee-shirts. A cet âge, on montre beaucoup ses préférences télévisuelles, garçons comme filles. […] Mais il existe déjà un net clivage entre les programmes aimés par les filles et ceux que préfèrent les garçons. […] Dès l’âge de 8-9 ans, les positions se radicalisent : la société des garçons délaisse la télévision pour se centrer sur les jeux vidéo ; et ceux qui ont des goûts atypiques pour leur sexe font tout pour que cela ne se sache pas. Car le problème n’est pas tant de regarder que de dire regarder. De nombreux garçons s’intéressent aux séries sentimentales et sont aussi émus que les filles par les déclarations

d’amour ou les scènes de baiser. Mais ils encourraient le risque du ridicule auprès des autres garçons – y compris de ceux qui partagent les mêmes goûts – s’ils avouaient ce penchant. Alors, soigneusement, ils se taisent, ou se réfugient derrière de multiples prétextes (« Ma sœur regardait » ; « Le poste était allumé, je suis tombé dessus »). Dominique Pasquier, Cultures lycéennes. La tyrannie de la majorité, © Éditions Autrement, 2005, pp 82-83.

Questions 1. Illustrer. Donnez des exemples de programmes télévisés que préfèrent les filles et d’autres que préférent les garçons. 2. Analyser. Répondrez à la question du titre. 3. Expliquer. Expliquez la phrase soulignée.

6 Individus et cultures

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DOC 2 Les pratiques culturelles se féminisent

L’

intérêt des femmes pour l’art et la culture est aujourd’hui supérieur à celui des hommes : elles sont plus nombreuses à privilégier les contenus culturels à la télévision ou dans la presse, lisent plus de livres, surtout quand il s’agit de fiction, ont une fréquentation des équipements culturels à la fois plus diversifiée et plus assidue et font preuve dans l’ensemble d’un engagement supérieur dans les activités artistiques amateur. Cette situation, loin de traduire une prédilection séculaire (ou naturelle…) des femmes pour le beau et le sensible […], est le résultat des profondes mutations sociales qu’a connues notre société de-

puis la fin des années 1960. […]. Les femmes des générations nées à partir des années 1960 sont plus diplômées que leurs homologues masculins, avec une formation plus souvent littéraire ou artistique, elles sont plus nombreuses à occuper des emplois induisant un rapport privilégié aux loisirs culturels, et sont souvent dans l’espace domestique en charge de la

(re) production du « désir » de culture auprès des enfants. Bref, autant d’éléments qui laissent penser que la féminisation des pratiques culturelles risque fort de se poursuivre, à mesure que les générations les plus anciennes […] vont disparaître. Olivier Donnat, « La féminisation des pratiques culturelles », © Développement culturel, n° 147, mai 2005.

Questions 1. Justifier. Pourquoi ce titre ? 2. Expliquer. Que signifie la phrase soulignée ? 3. Déduire. Pourquoi l’auteur pense-t-il que cette féminisation des pratiques culturelles va vraisemblablement se poursuivre ?

DOC 3 Les effets complexes de l’âge Sur 100 personnes de chaque groupe Sont allés au cinéma… au cours des douze derniers mois dont au moins une fois par mois

(%) 100 90

88

80 69

91 85 78 66

60

56

50

52

50

44

40

38

40

30

0

Sur 100 personnes de chaque groupe Ont utilisé l’internet… au cours du dernier mois dont tous les jours ou presque

70

66

60

10

90 80

70

20

(%) 100

26

57

58

57 42

20

29 15 18-24 ans

30

25-34 ans

12

14

7

35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans

34

27

10 5 65 ans et plus

0

1519 ans

2024 ans

2534 ans

3544 ans

4554 ans

5564 ans

14

10

7 4

6574 ans

75 ans et plus

O. Donnat, Les pratiques culturelles des Français en 2008, ministère de la Culture et de la Communication, 2009.

Questions 1. Lire. Que signifient les nombres entourés ? 2. Analyser. L’âge a-t-il une influence sur la fréquentation du cinéma ? et sur l’utilisation d’internet ? 3. Distinguer. Distinguez ce qui relève d’un effet d’âge à proprement parler d’un effet de génération.

Ne pas confondre…

effet d’âge et effet de génération L’effet de l’âge renvoie à l’effet du vieillissement proprement dit. L’effet de génération renvoie à l’influence du contexte qu’ont connus les individus nés à une même époque. Par exemple, on observe que la pratique religieuse est plus forte chez les plus âgés. On pourrait croire à un effet d’âge, mais il s’agit surtout d’un effet de génération (les générations anciennes ont été élevés dans un contexte où la pratique religieuse était plus importante qu’aujourd’hui).

Faire le bilan Peut-on parler d’une culture propre aux jeunes ? 10 Comment expliquer les différences de pratiques culturelles ? 7

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Aller plus loin

Les diplômés peuvent-ils préférer le karaoké au musée ?

DOC 1 Le mélange des genres culturels

U

ne même personne peut-elle jouer aux boules, aller à l’Opéra, visiter expositions et musées et être accro à « Plus belle la vie » ? Les gens des classes élevées peuvent-ils avoir des loisirs considérés comme bas de gamme ou, à l’inverse, peut-on s’adonner à des pratiques culturelles très sophistiquées si l’on appartient aux milieux populaires ? Pourquoi le karaoké attire-t-il tous les groupes sociaux, quoique les cadres y prédominent ? […] Force est de constater que la culture, surtout la haute, est en train de perdre de sa sacralité et que les groupes dominants y recherchent désormais un loisir, voire un moyen de décompression parmi d’autres, dans un univers social stressé de trop coller aux valeurs de rentabilité et de performance. […] Par-delà les milieux, les jeunes sont évidemment les moins fixés dans leurs préférences et leurs pratiques, et une rencontre amoureuse ou amicale peut induire chez eux des fléchissements culturels durables, vers le haut aussi bien que vers le bas. […] La télévision illustre bon nombre de ces changements. Naguère, la grille entendait répondre à la demande de publics différenciés ; maintenant, c’est souvent la même émission qui pratique le mélange de genres, d’invités, de sujets, et finalement des spectateurs.

Concert des élèves de la Star Academy dans une université parisienne en 2005. Source : Sciences Humaines n° 170, avril 2006.

Questions 1. Discuter. Ce concert de la Star Academy à l’université vous paraît-il étonnant ? Pourquoi ? 2. Expliquer. Expliquez la phrase soulignée. 3. Analyser. Pourquoi les plus diplômés peuvent-ils aussi « avoir des loisirs considérés comme bas de gamme » ?

Jean-Baptiste Marongiu, Libération, 26 février 2004.

DOC 2 Le temps passé au musée selon le diplôme Niveau de diplôme

Inférieur à 29 minutes*

Entre 30 et 47 minutes*

Supérieur à 48 minutes*

Total

Inférieur au bac

23

51

26

100

Bac à bac + 3

28

39

33

100

Bac +4 et plus

40

36

24

100

ENSEMBLE

31

41

28

100

* Temps moyen pour une visite

Enquête menée durant 3 mois auprès des visiteurs du musée Granet d’Aix-en-Provence. Source : J.-C. Passeron et E. Pedler, « Du musée aux tableaux », Idées, n° 155, mars 2009.

Questions 1. Lire. Que signifient les nombres entourés ? 2. Analyser. Quel constat ressort de ce tableau ? 3. Déduire. En quoi ce constat peutil relativiser les conclusions tirées du document 2 p. 5 ?

Faire le bilan Les pratiques culturelles des individus sont-elles toujours homogènes, c’est-à-dire conformes, en tous domaines, à celles de leur groupe social ?

8 Individus et cultures

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L’essentiel Expliquer les différences de pratiques culturelles On croit souvent que les pratiques culturelles sont une simple affaire de goûts personnels. Pourtant, on se rend compte – comme en matière de musique par exemple –, qu’elles sont influencées par de nombreux facteurs.

Des différences liées à des facteurs sociaux 3 Analyser 1

● Les différences de pratiques culturelles — que ce soit en matière de lecture, de cinéma, de fréquentation des musées, des théâtres, etc. — restent fortes selon le milieu social, malgré le développement d’une culture de masse. Ces disparités sont d’autant plus remarquables qu’elles sont largement liées entre elles. ● Les pratiques culturelles des classes supérieures se distinguent de celles des classes populaires par leur nature, leur niveau et leur nombre. ● Le rôle de l’école ne compense pas totalement le poids de l’origine sociale et de la socialisation primaire (socialisation durant l’enfance).

Des différences liées au genre, à l’âge et aux générations 3 Analyser 2

● Mais le milieu social n’explique pas tout. D’autres facteurs, comme le sexe ou l’âge, interviennent aussi.

Définitions des notions au programme Culture de masse : désigne la culture produite par les industries de la communication et diffusée massivement, c’est-à-dire s’adressant à de très nombreux individus, en dehors de toute appartenance professionnelle ou sociale. Culture : au sens courant, désigne la connaissance des œuvres intellectuelles, scientifiques ou artistiques (celles qui font l’homme « cultivé »). La définition sociologique est plus large puisqu’elle correspond à l’ensemble des représentations, des valeurs et des normes propres à un groupe (on pourra ainsi parler de culture populaire, de culture jeune, de culture urbaine, etc.) Le sens courant correspond donc pour les sociologues à une définition restreinte de la culture, appelée dans ce cas culture « savante ».

● Par ailleurs, si certaines pratiques culturelles dépendent de l’âge (cinéma, musique, audiovisuel…), une part d’entre elles sont plutôt le fruit de générations spécifiques.

Des pratiques culturelles hétérogènes 3 Aller plus loin

● Ces observations sociologiques ne doivent cependant pas conduire à la caricature. Les amis, les relations familiales, les mobilités scolaires ou professionnelles, influencent la culture des individus.

Chiffres clés

● Le contexte (de la pratique) est déterminant : on n’a pas les mêmes activités culturelles si on les pratique par obligation scolaire, familiale ou professionnelle, par besoin de défoulement, par désir d’enrichissement personnel, etc.

30 % des Français sont allés dans un musée en 2008. C’est le cas de 72 % de ceux qui possèdent au moins un bac + 4.

● Beaucoup d’individus combinent ainsi une variété d’activités culturelles, à la fois savantes et populaires.

1959. Création du première Ministère de la Culture en France avec André Malraux.

21 heures : c’est le temps moyen passé par Français chaque semaine devant la télévision. Les plus de 65 ans la regardent 27 h en moyenne. 16 livres : c’est le nombre moyen de livres lus par Français et par an en 2008. Mais 30 % des Français n’ont lu aucun livre.

10 Comment expliquer les différences de pratiques culturelles ? 9

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D

Voir fiche méthode no 2

Travaux dirigés

éaliser une enquête par questionR naire  p. XXX.

1. M ener une enquête sociologique sur les pratiques culturelles Les séries télévisées chez les lycéens A Le questionnaire 1. Quel est votre sexe ? 2. Quel est votre âge ? 3. Quelle est la profession de votre père ? de votre mère ? 4. Combien de temps regardez-vous, chaque jour, la télévision en moyenne : – Moins d’1 heure – 1 à 2 heures – Plus de 2 heures 5. Quelle chaîne de télévision regardez-vous le plus souvent ? 6. Quelles sont vos genres de séries préférées ? – Policière – Comédie – Sentimentale – Fantastique – Psychologique – Autre 7. Regardez-vous régulièrement certaines séries ? Si oui, lesquelles ? 8. Vous sentez-vous directement concerné par une série ou personnage de série ? Si oui, lequel ? 9. Vous arrive-t-il de parler de cette ou ces séries avec certaines personnes ? Série : Personnes : 10. Vous arrive-t-il de regarder cette ou ces séries avec certaines personnes ? Lesquelles ? Série : Personnes : 11. Les membres de votre famille approuvent-ils votre goût pour cette ou ces séries ? 12. Vos amis approuvent-ils votre goût pour cette ou ces séries ?

B Le travail sur le questionnaire Vous devez réaliser une enquête auprès de lycéens à partir du questionnaire précédent. 1. À partir de ce questionnaire, proposez une problématique qui peut résumer l’objectif de l’enquête (autrement dit, quelle est la question à laquelle on tente de répondre grâce à ce questionnaire ?). 2. Quelles sont les différentes hypothèses que ce questionnaire doit permettre de tester ? 3. Essayez ce questionnaire sur quelques personnes cobayes pour en évaluer la clarté et la pertinence. Certaines questions méritent-elles d’être reformulées, supprimées ou ajoutées ?

C L’administration du questionnaire Chaque élève doit interroger 20 personnes en veillant à respecter les recommandations de la fiche méthode « réaliser une enquête par questionnaire ».

D Le traitement et l’analyse des données

Après avoir saisi et traité les données recueillies à l’aide d’un logiciel approprié, quelles conclusions pouvez-vous tirer de l’enquête ? Certaines hypothèses sont-elles confirmées ?

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Exercices 1 Répondez par vrai ou faux en justifiant votre choix. 1. Le rap est une pratique culturelle. 2. Les pratiques et préférences musicales sont uniquement déterminées par des goûts personnels. 3. Les goûts artistiques sont innés. 4. La culture de masse a entraîné un rapprochement des pratiques culturelles des individus. 5. Le niveau de diplôme influence les pratiques culturelles. 6. La socialisation familiale joue un rôle déterminant dans les pratiques culturelles menées à l’âge adulte. 7. On peut repérer des comportements culturels spécifiques aux jeunes. 8. Les pratiques culturelles des filles et des garçons sont identiques chez les jeunes. 9. Un même individu peut avoir des pratiques culturelles savantes et populaires. 10. Les plus diplômés sont ceux qui fréquentent le plus les musées et ceux qui y restent le plus longtemps.

2 Pour chacun des facteurs suivants, donnez un exemple de pratique culturelle que ce facteur influence.

Exemple : Le niveau de diplôme influence la fréquentation des salles de théâtre. Facteur

(influence) exemple

Le niveau de diplôme Le groupe social L’age La génération Le sexe Le groupe de pairs (influences amicales)

3 Choisissez la ou les bonnes réponses. 1. 2. 3. 4. 5.

Les pratiques et préférences musicales sont : a. uniquement déterminées par des goûts personnels. b. influencées par l’âge des individus. c. différentes selon le niveau de diplôme des individus. La culture de masse : a. a effacé les différences de pratiques culturelles selon le milieu social. b. rend les gens plus cultivés. c. n’est pas reçue de la même manière par tous les groupes sociaux. La socialisation familiale : a. joue un rôle déterminant dans les pratiques culturelles menées à l’âge adulte. b. détermine une fois pour toutes les pratiques culturelles des individus. c. contribue à différencier les pratiques culturelles selon le milieu social d’origine. Les jeunes : a. ont des pratiques culturelles qui les différencient des autres. b. ont des pratiques culturelles homogènes. c. sont moins cultivés que les autres. Les plus diplômés : a. fréquentent plus les musées que les autres. b. sont ceux qui restent le plus longtemps au musée. c. se distinguent toujours des autres par leurs pratiques culturelles.

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