Juanma Carrillo
Mon travail a commencé par une recherche naïve et utopique afin de concrétiser avec des images mes idées sur la vie, basées sur l’amour comme message et réponse à tout. Si mon discours a été poli par les effets du temps, l’essence reste ce postulat: tout le monde a besoin d’aimer pour vivre, et on ne peut pas vivre sans aimer, sans se soucier des manières, du sexe ou des mots. Passion, est le mot que j’utilise le plus souvent pour décrire ce travail, qui a commencé à prendre forme avec COSMOTIQUE, (Paris 2001) ma première compilation d’idées et d’images, et qui peu à peu s’est concrétisé dans diverses séries, comme INTIMITÉ (2002), où j’ai centré cette recherche de l’amour quotidien dans les relations sentimentales, en commençant par mes propres sentiments. La SOLEDAD ARTIFICIAL (2003), série dans laquelle je me suis interrogé sur les lieux de calme apparent, en cherchant dans la perfection de l’architecture, la partie obscure de l’être humain traque sa continuité dans cette recherche. SERES QUERIDOS, projet que j’ai commencé en 2003 et qui se terminera en 2006, mon père comme point de départ et représente la recherche d’un être aimé perdu à travers le cérémonial que cela entraîne, et l’excessive dramatisation iconographique de la mort dans mon pays. Et finalement STATUES en 2004, qui tend a imiter la sculpture à partir d’images, en cherchant dans les volumes et les formes externes du corps et de la peau, les désirs et les peurs les plus intimes.
Je ne connais pas la réponse du pourquoi j’éprouve ce besoin de transformer la réalité. J’expérimente… Je suis conscient que mon travail abouti à une transformation du réel… que la « prise » d’images rend toujours la réalité photographiée « théâtrale ». L’amour comme une présence presque insoutenable que j’explore à la première personne et que je retrouve dans tout ce qui m’entoure. Les sentiments des proches, de mes contemporains, leurs souffrances racontées me permettent de poser un regard « voyeur ».
La mirada del otro, paris 2001
Le début.
COSMOTIQUE… Et si, après tout, ce travail se devait d’agir comme une thérapie me permettant de vaincre des peurs : celle du temps qui passe, de l’absence de souvenirs à venir. Je vole au passé des moments pour vivre le présent. Conscient du « délit » que je commets, je capture des instantanées de vie. Cependant, je prends conscience que l’on ne peut pas tout posséder et, par la même ,je suis rassuré. Tout au plus, je commence à me construire un passé… embelli, esthétique car j’existe à travers ce sentiment de possession.
Je ne peux pas ou ne veux pas répondre à cette question sur le pourquoi de mon travail. Je peux suggérer, évoquer des pistes de réflexions. Et, au final, je me rends compte que Cosmotique est un univers improvisé, non prémédité, que je construis comme un héritage pour moi-même et qui m’aide à avancer vers un futur forcément incertain...
Arrêt dans la troisième dimension
La herencia americana de Olivier
Froid exterior
Stephanie matin
***
Cinco paginas llenas de esperanzas y reproches
*** Je t’aime moin non plu
Reflejos con luna
La suite.
LA SOLEDAD ARTIFICIAL
Le project.
STATUES ÉPHÉMÈRES
L’ avenir.
REFLEJOS SERES QUERIDOS MON COTE FEMENIN
Mon travail est marqué par la recherche du moi-même ; Ainsi dans les prochaines séries j’ai une démarche réellement obsessionnelle et narcissique : les autoportraits. Une présence affirmée ou parfois simplement suggérée, qui se verra augmentée par la recherche d’images du Moi plus profond et surtout dans la projection du Moi à travers les images des autres. La recherche de repères qui, jusqu’au maintenant s’est manifestée par la constance et un réel besoin d’ancrage par une présence « accumulatrice » d’images de fenêtres, de portes et de bâtiments, passe par la recherche de moi-même à partir des autres. En plus des femmes (mon côte féminin), j’irais chercher chez l’être aimé disparu (seres queridos) en prenant mon père comme point de départ, ma propre présence, pour construire avec mon passé un avenir mieux construit.