Histoire édition mars 2013

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HISTOIRE MARS 2013

Guerres de Yougoslavie Guerre du Golfe Terrorisme



EDITO / SOMMAIRE

HISTOIRE Rédacteur guerres de Yougoslavie Julien Verschelde Rédacteur guerre du Golfe Pierre Vilain Rédacteur guerre du Terrorisme Edouard Lafrenoy Designer / Illustrateur Julien Verschelde

1991, la Yougoslavie s'ébranlait. Les indépendantistes prenaient le pouvoir, les ethnies s'entretuèrent, le bloc éclata. Il s'agissait du conflit le plus sanglant d'Europe depuis la seconde Guerre Mondiale. Dans cette édition, nous vous proposons un dossier entièrement dédié aux conflits yougoslaves de 1991. 1991, l'Irak poussée à la guerre par un dictateur raciste, semait le trouble aux portes de l'Europe Orien­ tale. Le Koweït était envahi par intérêt économique et les puissances internationales se moblisaient pour la défense du précieux pétrole. 2001, les conséquences de la guerre du Golfe se faisaient ressentir. Les extrémistes d'Al­Quaïda causaient la mort de 3000 personnes au centre de New­ York. L'État le plus puissant du monde déclarait la guerre au terrorisme.

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Lors de ces trois événements, les rôles de l'Europe et des États­Unis furent capitaux dans la finalité des conflits. L'établissement de paix durables ou non dépen­ dit en grande partie des manœuvres internationales. Nous vous souhaitons une lecture instructive et plaisante. L'équipe de rédaction 14 16

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LES GUERRES DE YOUGOSLAVIE

En 1945, la « République fédérale socialiste de Yougoslavie » était dessinée arbitrairement par les communistes.

De 1945 à 1980, la Yougoslavie fut menée par un homme fort, le maréchal Tito. Homme politique et militaire communiste, il eut toujours le rôle d'unificateur. Il assurait d'une main de fer, la cohabitation pacifique des peuples. Sa mort en 1980, et la fragilisation progressive de l'URSS jusqu'en 1991, laissèrent libre cours aux volontés indépendantistes au sein des républiques. Le 23 décembre 1990, la République Slovène organisait son referendum en faveur de l'indépendance. Les résultats furent probants. 88 % des votants souhaitaient l'autonomie Slovène. Accepter une telle auto­proclamation aurait jeter le discrédit sur le Gouvernement Central. Le refus fut catégorique.

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es slovènes sont un peuple slave qui appartint à l'Autriche­Hongrie jusqu'en 1918. Lorsqu'elle fut dissoute à la fin de la seconde guerre mondiale, les Slovènes en compagnie d'autres peuples slaves du Sud obtinrent leur indépendance. Ils formèrent « l’État des Slovènes, Croates et Serbes ». En 1929, l'État fut renommé « Royaume de Yougoslavie ». Puis en 1945, sous le nom de « République fédérale socialiste de Yougoslavie ». L'établissement des frontières se fit sans aucune prise en compte de la localisation des ethnies. La Bosnie­Herzégovine, la Croatie, la Macédoine, le Monténégro, la Serbie et la Slovénie étaient les états fédéraux qui composaient la Yougoslavie. Ils avaient leur propre capitale et disposaient de pouvoirs locaux. Cependant, plus de la moitié de la population Yougoslave était Serbe. Les peuples étaient mélangés et d'un Etat à l'autre, il existait de fortes disparités économiques et culturelles.

« La guerre de dix jours » La Yougoslavie avait une armée principale, la JNA. Les états fédéraux disposaient de forces militaires locales, plus restreintes et limitées. Ayant préssenti un arrangement diplomatique impossible, les Slovènes, 3 mois avant le referendum, le 28 septembre 1990, firent voter un amendement qui stipulait que les forces slovènes se chargeraient seules de la défense du territoire.

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LES GUERRES DE YOUGOSLAVIE

La décision s'accompagna de la création secrète du MSNZ. Une structure de commandement autonome des armées qui permettait de se passer de la JNA. En réponse, le pouvoir central tenta dès 1991 de remplacer les institutions militaires territoriales par un poste unique de commande­ ment situé à Belgrade. En vain. Le 25 juin 1991, la Slovénie déclarait officiellement son indépendance. La date initiale annoncée était pourtant le 26 juin 1991. Cette anticipation eut pour but stratégique de surprendre l'ennemi, avec brio. En effet, les forces Slovènes étaient nettement sous­équipées et militairement beaucoup plus faibles que la JNA. Ce fut une guerre asymétrique (des forces militaires puissantes opposées à des forces insignifiantes). Pour pallier sa faiblesse, l'armée slovène adopta la stratégie de la guérilla. Elle frappait vite et fort sur les points faibles de la JNA avant de se replier et de disparaître aussitôt. Le conflit diplomatique devint militaire l'après­ midi du 27 juin 1991. 2 hélicoptères yougoslaves furent abattus au dessus de Ljubljana, la nouvelle capitale Slovène. Cet événement marqua le début de la guerre. Jusque­là, pour de ne pas endosser le rôle d'agresseur aux yeux du monde, aucun des deux camps n'avait attaqué.

Les combats se menèrent sous forme d'escarmouches multiples sur les lieux stratégiques du pays et sur les déplacements militaires. Près de 5000 soldats yougoslaves furent fait prisonniers. Les slovènes évitaient les affrontements directs, préférant les assauts de faible intensité à des fronts fixes et coûteux. En territoire hostile et sans le soutien de la population, les forces de la JNA furent rapidement submergées et contraintes de se replier. Les convois interceptés servaient la cause ennemie et le commandement, en proie à de graves indécisions précipita la défaite. Le 7 juillet 1991, 10 jours après la déclaration de guerre, les accords de Brioni étaient signés. La paix était de retour. Un moratoire de 3 mois fut négocié. Moratoire durant lequel la République Slovène créa les institutions qui lui manquait pour être indépen­ dante. Le 26 octobre 1991, toutes les unités militaires yougoslaves avaient quitté le pays. La guerre eut un bilan humain et matériel modéré. 40 morts estimés du coté yougoslave et 20 du coté Slovène. Il n'y eut pas de conflits ethniques ni de crimes de guerre contrairement à la Croatie, où les dissensions furent bien plus sanglantes. Moins de 5% de la population Slovène était Serbe.

« L'homogénéité des Slovènes fut leur salut. »

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LES GUERRES DE YOUGOSLAVIE e 30 mai 1990, au terme du second tour des premières élections libres en Croatie, le HDZ (Hrvatska Demokratska Zajednica – Parti de l'union démocratique croate) remportait les élections. Le parti, mené par Franjo Tudjman, un indépendantise avéré, alimentait le rejet des populations croates pour les nationalistes serbes. Il désirait une Croatie libre. Depuis 10 ans, les volontés nationalistes progressaient et divisaient le pays. Depuis 1990, les revendications d’indépendantisme serbes avaient trouvé voix au gouvernement avec la création du SDS (Parti démocrate serbe) installé à Knin. Le 1er juillet 1990, soutenue par la Serbie, la minorité serbe de Croatie s'autoproclamait "Conseil national serbe" à Knin, ville peuplée essentielle­ ment de Serbes. Cette proclamation entraina le 17 août 1990, la "Révolution de Rondins". Les Serbes nationalistes coupèrent tous les accès terrestres reliant la Dalmatie du Nord, peuplée majoritaire­ ment de Serbes, du reste de la Croatie. Lorsque les forces Croates voulurent intervenir, la JNA fit feu, étant elle­même composée d'une majorité de Serbes. Cette première tentative d'affranchisse­ ment fut un des prémices à l'auto­proclamation de la "République serbe de Krajina". Le 21 décembre 1990, la "Région autonome serbe de Krajina", SAO Krajina était créée. Elle occupait 12,5 % du territoire croate et justifiait sa création par le referendum mené en août 1990. 99,7% des votants s'étaient prononcés pour la création d'une région autonome. Bien qu'invalidé par le gouvernement croate, les Serbes persistèrent. En effet, majoritaires au gouverne­ ment central, ceux­ci disposaient d'appuis solides. Ils désiraient la création d'une « Grande Serbie », un espace de vie qui réunirait tous les Serbes de Yougoslavie. Le 31 mars 1991, eut lieu le premier conflit qui opposa Serbes et Croates. La police croate, qui menait une opération pour chasser des fauteurs de troubles serbes dans les bois des lacs de Plitvice, fut prise en embuscade. Il s'ensuivit la mort de deux Croates et d'un Serbe. Cet événement représenta le premier accrochage mortel et fut sans doute planifié pour justifier l'intervention de la JNA sur le territoire Croate. Le 1er mai 1991, la Krajina faisait sécession et SAO Krajina devenait RSK « République de Serbie Krajina ». Le jour suivant, la JNA créait une zone tampon, afin, officiellement, de prévenir tout affrontement. Il s'agissait cependant surtout de fixer le front et de permettre à la minorité serbe de s'organiser.

Le 25 juin 1991, la Croatie déclarait son indépendance. Dès juillet, la JNA aux cotés des forces serbes de la RSK commença l'invasion de la Croatie. L'armée de la JNA qui était composée des différentes ethnies yougoslaves vit ses membres déserter en masse, la rendant de plus en plus homogène en Serbes. En août 1991, un tiers du territoire était aux mains de la RSK. Les non­Serbes qui s'y trouvaient subissaient la mort, l'emprisonnement, la torture ou l'exil. Dans leur avancée, les Serbes furent accompagnés de groupes paramilitaires et de mercenaires. Ils bombardèrent les villes, sans soucis de protection des civils. Chateau d'eau de Vukovar après novembre 1991

Le 18 novembre 1991, la ville de Vukovar tombait après plus de deux mois de siège et 2000 morts. Les blessés situés dans son hôpital furent méthodiquement assassinés d'une balle dans la tête puis jetés dans des fosses communes. 22 000 personnes furent expulsées de la ville. Les efforts internationaux pour endiguer le conflit étaient vains. Les embargos d'armes en application depuis 1989 étaient inutiles. Ils affaiblirent la Croatie et ne permirent pas à la population de se défendre.

« Non coupable, votre Honneur »

L'ex­président de la République serbe de Krajina, Goran Hadzic, répondait devant le TPIY, Tribunal Pénal International de l'ex­Yougoslavie, pour les massacres de Vukovar de 1991. 06


LES GUERRES DE YOUGOSLAVIE Milan Babić, ex­président de la République serbe de Krajina condamné pour contre l’humanité et crimes de guerre le 17 novembre 2003

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e 27 août 1991, la CEE (Commu­ nauté Économique Européenne), affirmait que l'établissement de nouvelles frontières ne pouvait se faire que par la négociation et la diplomatie. L'implication internationale ne débuta cependant, vraiment qu'à partir du 2 janvier 1992, avec l'adoption d'une énième proposition de cessez­le­feu de l'ONU. L'accord fut transgressé 5 jours plus tard avec la destruction d'un hélicoptère d'obser­ vation de la CEE. Le 15 janvier 1992, l'indépendance de la Croatie fut reconnue par les membres de la CEE et elle entra dans l'ONU le 22 mai 1992. Les casques bleus, bien que ne pouvant empêcher les expulsions, assuraient déjà depuis le 21 janvier 1992 la sécurité relative des populations croates dans la RSK. Les opérations militaires décrurent considérable­ ment grâce à l'intervention de l'armée de la paix. Début 1993, les hostilités reprirent. Les Croates contre­atttaquèrent la RSK. Les opé­ rations « Poche de Medak » et « Maslenica » restituèrent à la Croatie une partie de ses territoires. Cependant les ambitions de la Croatie furent tempérées par l'ONU. Ses troupes furent soupçonnées de crimes contre l'humanité motivés par la vengeance. De plus, des casques bleus canadiens et français, venus établir un cessez­le­feu pour la nuit, furent pris pour cible, causant de graves pertes croates. La reconquête n'eut pas lieu avant 1995, un nouveau conflit était apparu en Bosnie­ Herzégovine et nécessitait le soutien de l'armée croate. Les différents partis ne faisaient désormais plus la guerre comme bon leur entendait, l'opinion internationale était devenue une contrainte qu'ils ne pouvaient plus se permettre d'ignorer.

En mai 1995, avec l'approbation des États­Unis et de l'OTAN, la Croatie lançait son « Opération Éclair » dans la Slavonie orientale (Milieu – Sud du pays) . En 40 heures, 15 000 serbes furent chassés du territoire. Cette première mission, annonça la seconde vaste opération : « L'opération Tempête ». Le 5 août 1995, « L'opération Tempête » entraina la quasi­annihilation totale de la RSK. Menée par 100 000 soldats croates, cet opération fut celle dont l'ampleur fut la plus importante depuis la seconde Guerre Mondiale en Europe. Malgré l'invitation de Tudjman aux populations de la RSK de rester, entre 100 000 à 200 000 Serbes quittèrent leur foyer pour s'installer dans la région de la Voïvodine en Serbie. Des soupçons de crimes contre l'humanité suite aux bombardements « accidentels » des populations serbes firent l'objet de procès d'intention. Récemment conclus, ils aboutirent sur des acquittements. Ces succès s'expliquèrent par l'abandon progressif de la RSK par le gouvernement central. En effet, sous la pression internationale, il fut contraint de retrouver sa fonction initiale, la protection des peuples yougoslaves. Le 12 novembre 1995, l'accord Ernut était signé. Les portions restantes de la RSK furent rendues à la Croatie au terme d'une période transitoire de deux puis trois ans. Les organisations internationales de la paix veillèrent jusqu'en décembre 2002 au respect de l'accord et à la pérennité de la paix. Le bilan officiel fut de 12 000 tués et 35 000 blessés. Entre 196 000 et 247 000 Croates déplacés et 370 000 Serbes chassés de Croatie (chiffres officiels croates et serbes). Contrairement à la Slovénie, le bilan financier catastrophique de la guerre se ressent toujours aujourd'hui. En effet, il y eut la mise en place d'une économie de guerre : 81% des fonds yougoslaves en 1992 et 60 % du PIB croate en 1994 alloués à l'effort de guerre. Similaire à la guerre de Croatie, la guerre de Bosnie­Hérzégovine fut encore plus sanglante et brutale pour les populations civiles.

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LES GUERRES DE YOUGOSLAVIE e 24 octobre 1991, l'« Assemblée serbe de Bosnie » fut créée. Elle représentait les Serbes de Bosnie­Herzégovine soit environ 31,4% de la popula­ tion. Comme en Croatie, des factions serbes s'opposaient à l'indépendance et désiraient la création d'une « Grande Serbie ». Cependant, le pays regroupait 3 principales ethnies dans les proportions suivantes ; les Croates, catholiques – 47 %, les Bosniaques, musulmans, 26 % et les Serbes, orthodoxes – 21 % . Seuls 4 % de la population se considéraient comme Yougoslaves. Le 18 novembre 1991, la communauté croate d'Herceg­ Bosna était déclarée. Elle avait pour but d'assurer le cohésion des Croates sur le territoire de la Bosnie­Herzégovine et de se dissocier des autres ethnies. La communauté se transforma en république le 23 août 1993, mais ne fit jamais sécession. Elle se rattacha à la Bosnie­Herzégovine dès la fin de la guerre. Le 9 janvier 1992, sans personnalité morale reconnue ni assentiment international, la « République des Serbes et de Bosnie­et­Herzégovine » s'auto­ proclamait. Les Serbes adoptaient la même stratégie que la SAO Krajina de Croatie et déclaraient les régions à majorité serbes autonomes. Dès janvier 1992, les ethnies s'étaient donc regroupées et avaient séparé le territoire en trois. Le 29 février 1992, le referen­ dum sur l'indépendance de la Bosnie­Herzégovine débutait. Adopté à 99 % par les électeurs, il fut boycotté par les Serbes et ne fut reconnu ni par la Yougoslavie ni par la République des Serbes. Le 5 avril 1992, l'indépendance de la Bosnie­Herzégovine était tout de même déclarée et le 6 avril 1992, reconnue par la CEE.

Le 6 avril 1992, en réponse, le gouvernement yougoslave envoyait la JNA, accompagnée par des milices serbes. L'objectif était de mater l'indépendance et d' « épurer » le territoire. Les forces yougoslaves et serbes, chassèrent tous les non­Serbes au sein de la République Serbe. L'intention était de « laver » le territoire. Les civils étaient pris pour cible et il s'ensuivit d'horribles massacres et génocides raciaux. Mi­mai 1992, l'apartheid institutionnalisé était mis en place dans les territoires de la République des Serbes. Comme pour les Juifs sous le troisième Reich, les non­Serbes se voyaient privés de leurs droits et déportés dans des ghettos. Ils étaient considérés et traités comme des ennemis.

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Le 12 mai 1992, 6 lignes de conduites furent instituées. Elles établissaient les directives pour la conquête et l'agencement des territoires. À cette même date, la VRS, l'armée de la République des Serbes et de Bosnie­et­Herzégo­ vine fut créée. Elle participa très activement aux massacres.

Le pont de Mostar


LES GUERRES DE YOUGOSLAVIE Le 12 août 1992, la République des Serbes de Bosnie­et­ Hérzégovine devint la Republika Srpska. Son armée occupa jusqu'à 70 % de la Bosnie­Herzégovine. En son sein, le gouvernement travaillait à effacer toutes Alilja références croates ou bosniaques. IZETBEGOVIC Bosniaque Les cultures non­serbes furent écrasées par les destructions systématiques des lieux de cultes et des bibliothèques. Près de 500 000 personnes fuirent jusqu'en 1994. Sa composition alla jusqu'à 96,8 % de Serbes. De 1993 à 1994, l'ONU s'employa à proposer divers plans d'entente entre les Serbes, Croates et Bosniaques. Tous furent rejetés. Malgré les 38 000 casques bleus dépêchés sur place, les forces de la paix ne parvinrent pas à éviter les massacres et autres atrocités qui eurent lieu dans les trois camps. En effet, tous étant nationalistes, les Bosniaques et Croates éliminèrent les ethnies étrangères à leur territoire. Chaque ethnie était en guerre contre les deux autres. Le 18 mars 1994, les accords de Washington permirent la fin du conflit entre Croates et Bos­ niaques. Les deux peuples firent front commun aux Serbes et cela permis notamment à la Croatie voisine de rediriger ses forces vers la RSK et non plus sur la Repu­ blika Sprska et les Bosniaques. D'avril 1992 à fevrier 1996, Sarajevo, capitale de la Bosnie­ Herzégovine, fut assiégée par les Serbes.

Alilja IZETBEGOVIC Bosniaque Franjo Slobodan TUDJMAN MILOSEVIC Croate Serbe

Le 14 décembre 1995 Signature des accords de Dayton

Dès le début du conflit, la JNA avait encerclé la ville de ses troupes et établissait un blocus complet. La ville était bombardée continuellement. Les batiments vitaux, hôpitaux, industries, sièges de médias étaient détruits. Des snipers serbes, Snajper, gardaient la périphérie de la ville. Les civils étaient des cibles mouvantes qui couraient pour rejoindre leur travail ou se déplacer. Les Croates pour se défendre, se postaient en sniper dans le rues pour empêcher les offensives et faisaient passer les armes de contrebandes à travers les lignes ennemies. Le salut de la ville pour être alimentée fut l'aide international accordée par l'ONU. L'aéroport de Sarajevo était continuellement approvisionné par les Nations Unis afin de contourner le blocus. Pour une ville qui accueillit les Jeux Olympiques de 1984 et qui était en pleine croissance, ces 4 années de sièges furent désastreuses et marquèrent un recul considérable. Encore de nos jours, elle tarde à retrouver son niveau des années 1980.

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En juillet 1995, eut lieu le massacre de Srebrenica, perpétré par la VRS. Entre 6000 et 8000 Bosniaques trouvèrent la mort. Il s'agissait d'une ville enclavée qui fut assiégée par les Serbes et qui devint progressivement un mouroir à ciel ouvert. La VRS, malgré la présence des forces de l'ONU, força l'entrée dans la ville et tua tous les civils. Durant cette même période, plusieurs centaines d'observateurs de l'ONU furent pris en otages par les Serbes et des dépôts d'armes furent pillés. Cela déclencha le début des offensives directes de L'OTAN (Organisation du Traité de L'Atlantique Nord) contre les milices et forces serbes. Le 14 décembre 1995, la Republika Srpska, sous les pres­ sions militaires et diplomatiques, signait les accords de Dayton dans l'Ohio. Les Croates, Bosniaques et Serbes se reconnaissaient mutuellement des territoires et entreprirent le retour à la normale. La Republika Srpska et la Fédération de Bosnie­et­Hérzé­ govine se voyaient respectivement attribuer 49 % et 51 % du territoire initial. Une force de maintien de la paix fut déployée et les criminels de guerre furent poursuivis. Le nombre de victimes estimé s'élève à 97 000 personnes : 60 000 Bosniaques, dont la moitié de civils, 30 000 Serbes de la Republika Srpska et 7000 Croates dont respectivement 2000 civils furent tués.


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LES GUERRES DE YOUGOSLAVIE n 1992, la Yougoslavie n'était plus composée que du Monténégro, de la Serbie, des provinces autonomes de Voïvodine et du Kosovo. Le Kosovo possédait le statut de province autonome appartenant à la Serbie. Dans les faits, la province ressemblait plus à un état fédéral émancipé qu'à une entité serbe. Elle disposait de ses propres administrations et depuis 1970, était peuplée majoritairement d'une ethnie albanaise. En 1989, Slobodan Milosevic rejeta l'autonomie du Kosovo pour s'efforcer de l'intégrer à la Serbie. Le peuple albanais se sentit trahi et en 1991, au terme d'un referendum clandestin, déclarait le Kosovo république libre. Cette proclamation fut ignorée par l'opinion internationale et par la Yougoslavie, pour n'être au final reconnue que par l'Albanie. À la tête des mouvements nationalistes, Ibrahim Rugova s'était nommé président de la République du Kosovo. En 1996, l'UÇK, Ushtria Çlirimtare e Kosovës, l'armée de libération du Kosovo menait des actions terroristes contre les dirigeants serbes et collaborateurs albanais. C'était une organisation paramilitaire albanaise qui voulait « libérer le pays ». Elle se renforça considérable­ ment en mars 1997 grâce à des pseudo­pillages d'armureries albanaises perpétrés en toute impunité. Le groupe, perçu comme libérateur par les Albanais et comme terroriste par les Serbes, menait une stratégie de guérilla pour se faire entendre. En février 1998, les mesures de répressions yougoslaves et serbes s'intensifièrent. L'UCK avait attiré l'attention du gouvernement et se révélait au grand public. Pendant le printemps 1998, elle avait, en outre grâce à l'assentiment populaire, conquit près d'un tiers du territoire Kosovar.

Milošević a été au centre de chacune des crises en ex­ Yougoslavie pendant la décennie écoulée. Il n'est pas seulement un élément du problème ; Milošević est le problème Madeleine Albrigt, Secrétaire d'État des États­Unis, le 1er janvier 1998. Les Serbes lancèrent d'importantes offensives dans l'ouest du pays dès fin mai 1998 afin de reprendre le contrôle des terres. À partir de juin 1998, les organisations internationales de la paix, OTAN en tête parvinrent à temporiser le conflit grâce à des négociations et pressions militaires. Le groupe de contact, composé de l'Allemagne, des États­Unis, du Royaume­Uni, de la Russie et de la France, était créé pour gérer le conflit. Début 1999, les Serbes reprirent leurs offensives. Le 15 janvier 1999, ils massacrèrent 45 Albanais dans le village de Račak. Membres de l'UCK et civils présents furent éxécutés et mutilés. Il s'agissait de venger la mort de 3 policiers serbes, abattus une semaine avant. L'évènement se fit avec l'approbation prouvée du gouvernement central.

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La communauté internationale qui fut écoutée de septembre à octobre 1998, fut obligée de réagir à cet affront et crime de guerre. La conférence de Rambouillet qui débuta le 7 février 1999, apparut comme étant l'ultime démarche avant la mise en place de mesures coercitives. L'OTAN avait prévu, dans le cas d'une impasse diplomatique, un déploiement militaire agressif. Les négociations se prolongèrent par deux fois. D'une date de fin initialement prévue le 17 février, elles se terminèrent le 24. Sans résultats probants. Cet échec s'expliqua par le fait que les deux camps occupaient des positions radicalement opposées. Les Serbes refusaient une quelconque présence militaire de l'ONU sur leur territoire et les Albanais exigeaient une promesse d'indépendance. La situation était bloquée.


LES GUERRES DE YOUGOSLAVIE Au dernier moment, les Kosovars déclarèrent cependant vouloir renégocier l'accord et promettait de s'y soumettre après un délai de réflexion de 15 jours. Le 9 mars 1999, la conférence de Paris débutait donc. Et le 15 mars, une promesse de paix était signée. En échange le Kosovo bénéficiait d'une protection internationale et conservait temporairement du moins, son statut de province. Les Serbes opposèrent un refus non négociable et de ce fait, endossèrent le rôle d'ennemis de la paix. Le 23 mars, le secrétaire général de l'OTAN, Javier Solana, ordonnait le début des frappes aériennes sur les complexes militaro­industriels yougoslaves. L'opération Allied Force qui à ses début devait durer 4 jours, était engagée. Les centres de commandement de Slobodan Milošević étaient pris pour cible.

Durant 78 jours, les forces de l'OTAN et du groupe de contact détruisirent les bâtiments stratégiques serbes. Ce qui devait être une opération de disuasion courte était devenu une guerre d'usure contre l'entêtement de Milosevic. Plus de 37 500 opérations aériennes furent menées. Il y eut de nombreux dommages collatéraux dont l'OTAN fut vivement critiquée. En parallèle, 7000 soldats avaient été déployés pour évacuer les Kosovars, victimes des répressions sanglantes serbes. Le 9 juin 1999, à Kumanovo, en Macédoine, le gouvernement yougoslave finissait par rendre les armes et signait le retrait de ses troupes. La paix fut imposée à Milosevic. Le 10 juin 1991, l'OTAN arrêtait ses frappes aériennes et la résolution 1244 de l'ONU était adoptée.

La KFOR, Kosovo Force, était créée. Il s'agissait d'une armée multinationale sous contrat avec l'ONU forte, un temps durant, de 50 000 hommes chargés du maintien de la paix au Kosovo. Elle est toujours en place de nos jours. Lors de l'opération Allied Force, entre 1200 et 5700 civils furent tués. La TPIY estima le nombre de victimes des Serbes à 10 000 tués dont 800 suite à des crimes de guerre. Les pertes militaires serbes s'élevèrent à 450 morts contre 1000 pour l'UÇK. Au cours des élections de septembre 2000, Milosevic fut destitué. Il fut arrêté par la TPIY le 31 mars 2001. Les soupçons de crime de guerre furent l'objet d'enquêtes et restent à élucider. Le 17 février 2008, le Kosovo proclamait officiellement son indépendance. Elle fit l'objet de nombreuses polémiques et n'était reconnue que par 99 État au 17 janvier 2013.

« We declare Kosovo to be a democratic, secular and multiethnic republic, guided by the principles of non­discrimination and equal protection under the law. »

Extrait du discours d'indépendance du Kosovo, le 17 février 2008, par Fatmir Sejdiu, président du Kosovo. 11


LES GUERRES DE YOUGOSLAVIE

Début janvier 2001, des attentats fragilisaient la paix autour de la Macédoine. Dans les États voisins, la Serbie et le Kosovo, les affrontements causés par l'UÇK­M et l'UCPMB enclenchaient la logique de guerre. L'UÇK­M, Ushtria Çlirimtare Kombëtare était une guérilla qui se considérait comme l'héritière de l'UÇK, l'Armée de Libération du Kosovo de 1999. Ses actions se concentrèrent essentiellement sur la frontière kosovarde contrairement à l'UCPMB qui agissait dans le Sud­Ouest de la Serbie. Comme l'UÇK­M, l'UCPMB, Ushtria Clirimtare Presheve Medvedjes Bujanovc, était un groupe militaire composé d'Albanais qui se battaient pour la représentation de leurs droits au sein de la Macédoine. En effet, depuis l'indépendance de la Macédoine le 8 septembre 1991, la République n'avait pris aucune mesure en faveur des minorités présentes sur son territoire. Les Albanais, qui représentaient 25% de la population, connaissaient le rejet de leur culture par le gouvernement, du fait de l'imposition du Macédonien comme langue officielle. L'UCK­M, menée par Ali Ahmeti, voulait la reconnaissance du peuple Albanais en tant que peuple constitutif du pays, au même titre que les Macédoniens. De janvier à février 2001, le conflit eut lieu essentiellement à l'extérieur du pays, sous forme d'affrontements de petite ampleur et d'escarmouches menées aussi bien par les Albanais que les Serbes, encore facteurs de troubles. Durant cette période, l'UÇK­M regroupait ses forces dans la zone tampon de 5 km, définie par le KFOR, à la frontière Kosovo­Macédoine.

Le 26 février, des tirs nourris furent échangés entre l'armée Macédonienne et l'UÇK­M dans cette même zone­tampon. Les civils présents furent contraints de se réfugier. Skopje, dénonçait la non­ application de la résolution 1244 par la KFOR et affirmait que les rebelles étaient ravitaillés par le Kosovo. L'armée yougoslave fut sollicitée par l'OTAN pour lutter contre l'UPCMB dans le sud de la Serbie. Cette décision fut vivement critiquée étant donné les antécédents de la JNA. Le 4 mars, la frontière entre le Kosovo et la Macédoine était fermée. Un accord de coopération entre la KFOR et l'armée macédonienne était signé. Le pays était sur le pied de guerre. Cependant le Nord du pays était fortement composé d'Albanais, la stratégie de guérilla fut particulièrement efficace. Le gouvernement n'avait certe estimé le nombre de re­ belles qu'à 300 individus, mais il ne put les vaincre. Le 8 mars 2001 eut lieu la première intervention de la KFOR. Elle ne trouva pas d'ennemis à combattre. Seulement une population albanaise innocente. Le fait que l'opération fut préparée 5 jours durant laissait cependant à penser que le véritable objectif était plus de communiquer l'opinion interna­ tionale aux guérilleros que de déclencher un affrontement. Le 10 mars 2001, l'UÇK­M transmettait ses revendications au gouvernement macédonien. Elles furent entendues le 11 mars, par la création du NDP, Parti National Démocratique, parti sensé mieux défendre les intérêts des Albanais. Cela ne suffit pas à satisfaire la population et provoqua un engoue­ ment considérable pour la voie des armes. La voie politique était abandonnée, l'UÇK­M vit ses rangs se gonfler prodigieusement.

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LES GUERRES DE YOUGOSLAVIE Le 12 mars 2001, l'OTAN parvint à négocier un cessez­le­feu avec l'UCPMB. L'organisation était temporairement dissoute et ses membres amnistiés. Son retrait n'eut qu'un impact limité sur le conflit macédonien, ses actions étant majoritairement concentrées en Serbie. Cela permit aux forces yougoslaves de se concentrer sur la frontière du Kosovo. Du 15 mars au 25 mars 2001, d'intenses combats eurent lieu dans la ville de Tetovo. Chacun des deux camps grossissaient ses rangs en vue d'un affrontement final. L'UÇKM comptait 6000 guérilleros contre 120 000 soldats (y compris les réservistes) du coté macédonien. La KFOR, en sous­nombre, s'était retirée de la région. Durant le conflit, des manifestations allant jusqu'à 30 000 participants eurent lieu à Skopje afin de soutenir l'armée de libération et sa cause.

« L’Assemblée condamne dans les termes les plus vifs l’action des groupes extrémistes armés d’origine albanaise, leur demande instamment de mettre un terme à leur action militaire et d’accepter de déposer les armes. [...] Par ailleurs, l’Assemblée condamne résolument les actes de représailles exercés contre la population de souche albanaise, qui se traduisent sous forme d’incendies volontaires de maisons, d’intimidation par la violence et d’autres manifestations de harcèlement. » Extrait de la resolution 1255, du 28 juin 2001, de l'assemblé parlementaire du conseil de l'Europe. Le 27 mars, le conflit connut une accalmie durant laquelle les négociations politiques reprirent. La pression internationale s'accentuait sur Skopje et l'UCKM avait cessé, le temps des pourparlers, de lancer ses offensives. La situation restait tendue. À partir du 5 mai 2001, l'UCKM, devant l'impasse politique, recommençait ses actes terroristes. Les conflits qui débutèrent par de simples escarmouches s'intensifièrent au fil du mois pour devenir une guerre d'usure. Dans la région de Kumanovo les combats furent particulièrement âpres. Malgré la pression de l'Europe sur Skopje pour empêcher la proclamation de l'état de guerre, les 400 km² de territoire sous contrôle albanais furent bombardés sans relâche. La situation n'évolua pourtant pas. Les forces macédoniennes étaient incapables de contenir l'UCKM. Le 10 juin 2001, l'organisation se trouvait aux portes de Skopje et y pénétrait sans même faire usage de la force. Le 11 juin, l'UCKM annonçait un cessez le feu, le temps de nouvelles négociations et le 17 juin, la guerre reprenait...

Le 5 juillet 2001, un nouvel accord de cessez­le­ feu fut négocié. Bien qu'il ne fut respecté que de manière très relative, il permit la reprise des négociations. Elles aboutirent le 13 août 2001 aux accords d'Orhid, à Orhid, en Macédoine, loin des zones insurgées. Les 7 mois de guerre causèrent la mort de 70 personnes et l'exil de près de 70 000 civils. Les accords d'Orhid ne signifièrent pas l'arrêt immédiat des affrontements. Ils décrurent graduellement à partir de sa signature. L'UCKM devait être désarmée et le gouvernement macédonien reconnaissait les Albanais comme peuples constitutif de la république. Ils étaient obligatoirement représentés dans les institutions publiques et leur langue devenait officielle. Un déploiement de 3500 soldats de l'OTAN était mis en place afin d'assurer le respect de la paix. La population albanaise cohabitait désormais pacifiquement avec les Macédoniens. Le seul pays d'ex­Yougoslavie qui obtint son indépendance sans conflits inter­ethniques sanglants, fut le Monténégro, le 3 juin 2006.

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Saddam HUSSEIN Ex­premier ministre Irakien

Début de l'Opération Tempête Frappes Aérienne dans le Koweït

A

«L'autoroute de la mort»

la fin de la longue guerre qui opposa Iran et Irak jusqu'en 1988, l'Irak ressortit financiè­ rement très affaibli. Il ne lui restait qu'une industrie pétrolière très faible et une dette de plus de 150% de son PIB (Produit Intérieur Brut). La baisse massive des exportations de pétrole de l’Iran comme de l’Irak, pays de l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole), profita à l'Arabie Saoudite et au Koweït, auprès desquels l’Irak était endetté respectivement de 45 milliards et de 15 milliards de dollars. Saddam Hussein, alors président irakien, réclama une annulation de ses dettes, ainsi qu'un don de la même valeur sans quoi, la guerre serait déclarée. Le Koweït, qui, abusant de sa situation géographique, restreignait l'accès de l'Irak au Golfe Persique, produisait sans cesse plus de pétrole et ne respectait pas les quotas. La tension atteint son paroxysme lorsque le Koweït fut accusé de forer du côté irakien de la frontière. Le nom de « Guerre du Golfe » fut donné, en référence au Golfe persique, Golfe Arabo­Persique ou Golfe Arabique selon les appellations. Le terme « Guerre du Golfe » fut adopté, car neutre. Les pays impliqués étaient l'Irak, le Koweït, l'Arabie Saoudite et l'Israël.

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LA GUERRE DU GOLFE Le jeudi 2 août 1990 : l'Irak de Saddam Hussein envahissait le Koweït avec l'élite de ses troupes. L'armée koweïtienne fut vaincue, en 4 heures seulement ! Automne 1990 : les effectifs de la coalition, composée de près d'un million d'hommes et de 34 pays se lançaient dans les préparatifs de l'Opération « Desert Shield » (Bouclier du désert). Cette opération avait pour but de protéger l'Arabie saoudite voisine d'une éventuelle attaque irakienne. Le 6 août 1990, l'ONU condamna l'Irak pour l'invasion de l'Iran et appliqua les résolutions 660 et 661, instaurant un embargo international. La coalition se prépara à une éventuelle attaque à partir de l' Arabie Saoudite contre l'Irak. Le 29 novembre 1990, l'ONU posait un ultimatum à l'Irak et lui ordonnait de quitter le territoire avant le 15 janvier 1990 sans quoi les forces internationales feraient parler les armes. L'ultimatum rejeté, l'offensive n'eut lieu dans un premier temps que sous forme d'une longue préparation aérienne. L'utilisation de l'aviation avait pour but de limiter les pertes en vie humaine du côté de la coalition. Les forces Irakiennes furent bombardées 210 jours durant. La bataille de la Highway of Death marqua les esprit du fait que de nombreuses unités Irakiennes furent défaites sur l'autoroute qui reliait le Koweït à l'Irak par l'aviation américaine, sans aucune pertes alliés. Les États­Unis avaient mobilisé 400 000 militaires, l'armée Saoudienne 100 000, l'armée anglaise 28 000, l'armée Syrienne 21 000, l'armée égyptienne 19 000 et l'armée française et d'autres nations 18 000. La raison d'un tel déploiement fut sans doute la dépendance au pétrole des pays engagés. Le 24 février 1991 l'offensive terrestre eut lieu. Les États­Unis et leurs alliés entraient en Iran et chassaient l'occupant. Ce fut la fameuse opération « Tempête du désert ». Elle balaya l'armée Irakienne et libéra le Koweït en quatre jours. Du 25 au 27 février 1991, par dépit, les Irakiens préférèrent détruire volontairement les puits de pétrole sous leur contrôle plutôt que de les laisser aux mains des Kowétiens. Le 3 mars 1991, un cessez­le­feu fut adopté par les représentants des forces coalisées et irakiennes à l'aéroport de Safwan, à 10 km de la frontière du Koweït. Malgré l’opération « Tempête du désert », il subsistait en effet quelques poches de résistance et les échanges de tirs étaient encore courants. Les casques bleus investirent le pays et assurèrent la protection des civils.

Il existe un flou autour du nombre exact de victimes. En effet, les chiffres donnés par les différentes autorités divergent et manquent de précisions. Cependant, selon l'ONU, entre 85 000 et 130 000 soldats irakiens et entre 50 000 et 100 000 civils auraient été tué. Les pertes alliés s'estiment à 378 morts et 3000 blessés. Les Irakiens dans leur retrait, avaient par vengeance déversé plus de 20 millions de litres « d'or noir » dans le golfe. Les conséquences écologiques furent considérables. 200 000 Chiites et 500 000 Kurdes firent l'objet des génocides vengeurs menés par Sadam Hussein à cause de l'aide qu'ils apportèrent à la coalition. Ces actes furent sources de rancunes fortes. Au terme des accords de Safwan, l'Irak devait adopter une attitude plus transparente et laisser les inspecteurs de l'ONU surveiller les programmes nucléaires et chimiques du pays. Un embargo sur les armes était installé, mais le pays resta dirigé par le dictateur Sadam Hussein et l'État policier était toujours en place. La guerre s'accompagna de l'apparition du « syndrome de la Guerre du Golfe ». Du fait de l'utilisation d'uranium enrichi ou appauvri dans les munitions. Les populations exposées aussi bien militaires que civils, furent sujettes à des malformations et cancers dont les effets sont encore aujourd'hui des sujets d'études. La paix mal définie, les conflits ethniques et les politiques despotiques irakiennes ne permirent pas à la paix de persister. La Seconde Guerre du Golfe débuta en 2003.

"Je ne suis pas venu pour négocier avec les Irakiens, mais pour leur dire exactement ce que nous voulons qu'ils fassent." Norman Schwarzkopf, chef de la délégation alliée La guerre du golfe fut l'exemple d'un échec monumentale de l'influence de la CEE. Les 12 pays qui la composait n'avaient réussi ni à collaborer ni à prendre de décisions concrètes afin de limiter le conflit. La guerre fut aussi l'objet de dissensions entre l'Europe et les États­Unis, pour le réglement des coûts des opérations en effet, l'Amérique aurait réclamait 54 miliards de dollars alors que la guerre n'en aurait coûté "que" 30 à 45.

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L

LA GUERRE CONTRE LE TERRORISME e 11 septembre 2001, les États­Unis furent la cible d’attentats meurtriers menés par les terroristes islamistes de Ben Laden. 19 kamikazes d'Al­Qaïda détournè­ rent et précipitèrent 4 avions au sol et sur des bâtiments symboliques américains. Deux avions s'écrasèrent sur les tours jumelles à New York, un à côté du Pentagone à Washington et le 4ème dans la campagne de Pennsylvanie. Le bilan de ces attentats : 2977 morts. Les terroristes islamistes kamikazes sont des fanatiques de l'islam qui pour prêcher et imposer leur idéologie au monde emploient la peur et la violence lors d'attentats suicides. Al­Qaida est une organisation qui naquit en 1980 des mains de Abdullah Azzam. Avec le soutien de la CIA, elle formait des moudjahiddins avant de les envoyer en Afghanistan et combattre l'URSS. Il avait une « école » de combattants ; le Djihad. En 1986, Oussama Ben Laden rejoignait le groupe et prenait sa tête en 1989. L'idéologie première était la haine du Juif, « le mauvais musulman ». Ils cherchaient à reconquérir la péninsule Arabique pour l’expansion de l’Islam. La guerre du Golfe de 1991 fut décisive. Pour Al­Qaïda les troupes américaines avaient envahit la terre sainte de l’Islam, offerte aux musulmans par Dieu lui­même. Les actions contre les États­Unis se multiplièrent alors. On peut notamment citer l’attentat contre le destroyer USS Cole, dans le port d’Aden au Yémen, le 12 octobre 2000. L’organisation a fait appel aux milliers de Djihadistes qu'elle avait formés pour « Libérer les lieux saints musulmans ».

« Ground Zero »

8h46, heure de New York ; Un Boeing 767, de la compagnie American Airlines percutait la tour nord du World Trade Center, à New York. L’immeuble fut secoué par de fortes explosions. Environ 350 entreprises y avaient leurs bureaux. Plus de 40 000 personnes y travaillaient. 9h03, un 2ème Boeing 767, de United Airlines percutait la tour sud du World Trade Center. Après l'impact, l'immeuble s’embrasa et prit au piège les employés situés dans les étages supérieurs. Plusieurs employés, parmi les milliers de personnes présentes, se jettèrent par les fenêtres. 9h43 ; à Washington, le Pentagone, qui abritait le ministère de la Défense et l’état­major de l’armée américaine, fut touché par un Boeing 757 d’American Airlines. La Maison­Blanche, résidence du président des États­Unis, le Congrès, l’assemblée des députés américains, furent évacués par précaution. Peu après, l’état d’alerte était déclaré. Le trafic aérien était interrompu et les immeubles symboliques susceptibles d'être attaqués étaient évacués.

9h59 ; 102 minutes après avoir été percutée, la tour sud du World Trade Center s’écroulait. Dans son effondrement, d'autres bâtiments avoisinants furent également touchés (notamment le WTC 7 qui s'écroula, heureusement, sans causer de victimes). Toute la zone alentours est encore de nos jours en reconstruction. 10h10, un 4ème avion de ligne, un Boeing 757 de United Airlines qui assurait la liaison Newark (New Jersey) ­ San Francisco (Californie), s’écrasait en Pennsylvanie, à 130 km environ de Pittsburgh. L’avion visait sans doute la Maison­Blanche. Mais grâce à la révolte des passagers, l'avion n'atteignit jamais sa cible. 10h28, la tour nord du World Trade Center s’effondrait elle aussi. Des milliers de tonnes de débris furent projetées dans les rues. Un énorme nuage de poussière recouvra tout le sud de l’île de Manhattan. Les équipes de secours virent arriver des milliers de personnes manquant d’air. Les rues furent le théâtre de gigantesques mouvements de panique. Le chaos était total.

« Comme 1914 a marqué l'entrée dans le XXe siècle, le 11 septembre 2001 marque l'entrée dans le XXIe siècle. » Jean­François DENIAU, Ex­commisaire européen.

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LA GUERRE CONTRE LE TERRORISME La collision du second avion sur la tour nord fut visualisée par des centaines de miliers de per­ sonnes de par le monde. Les journalistes new­ yorkais filmèrent le crash et l'effondrement des deux tours. Ces images choquèrent les téléspectateurs et mobilisèrent considérablement l'opinion publique contre le terrorisme. Il existe aux Etats­unis depuis 1960 un plan de protection de l'espace aérien selon lequel tout avion détourné serait abattu. Lors du 11 septembre 2001, le dispositif de repérage des avions fut débranché, les avions à réaction ne purent donc pas intervenir à temps, faute de connaître la localisation exacte des cibles. Cependant, un important dispositif de sécurité fut mis en place juste après le crash sur le Pentagone. Tout les avions de ligne furent détournés ou forcés d’atterrir et l'espace aérien fut couvert par plus de 200 avions militaires.

Le World Trade Center de nos jours

« Le 11 septembre a été un jour de haine. Aujourd’hui, nous pleurons, nous portons le deuil et nous réfléchissons. » Stephen HARPER, Premier ministre du Canada, le 11 septembre 2009 Non préparés à des événements d'une telle ampleur, les unités de secours de New York furent débordées par le nombre de victimes. La ville fut sur le pied de guerre et mobilisa toutes le unités disponibles. Ce jour­là, près de la moitié des pompiers de l'État de New York intervinrent. Lors d'opérations de sauvetage, 343 pompiers et 50 policiers perdirent la vie. Les sauveteurs et civils exposés ce jour­là aux nuages émanant de l'effondrement des tours souffrent de problèmes respiratoires et une indemnisation de 712,5 millions de dollars a été débloquée en 2010 pour les dix­milles personnes atteintes de troubles respiratoires. 7 milliards de dollars furent déboursés pour venir en aide aux familles des victimes. La couverture médiatique qu'eut l'événement fut sans précédent. Les puissances mondiales s'enga­ gèrent aux côtés des États Unis dans la guerre contre le terrorisme. Le Secrétaire général des Nations unies condamna au nom de tout les membres de l'ONU les groupes terroristes et la résolution 1368 officialisa cette entrée en guerre. Dès octobre 2001, les forces armées américaines envahissaient l'Afghanistan consi­ dérée comme le siège d'Al­Quaïda.

Le régime Taliban fut renversé avec la participation des forces armées internationales et 80 % des membres d'Al­Quaida furent tués. L'Irak fut aussi envahi, bien que sans preuve de l'implication du régime de Saddam Hussein. Cette guerre ne fut pas approuvée par l'ONU et fit l'objet de nombreuses controverses. Les mesures de sécurités dans les aéroports furent renforcées. Le contrôle des bagages devint obligatoire et les grandes villes des États­Unis furent survolées en permanence par des unités d'intervention. De nouvelle organisations en charge de la sécurité du territoire furent créées. Le National September 11 Memorial & Museum at the World Trade Center fut créé le 11 mars 2002 en commémoration aux victimes. Le 11 septembre devint aux États­Unis un Patriot Day durant lequel le peuple américain observe une minute de silence pour se recueillir. Les deux tours ont été remplacées symboliquement par deux faisceaux de lumières dirigés vers le ciel. Ben Laden a été tué le 2 mai 2011. Cependant, sa mort ne signifie pas la fin du terrorisme. Il était entouré de centaines de personnes qui désiraient poursuivre son combat et son idéologie. Al­Quaïda est de nos jours, moins puissante.

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Nous mettons à la disposition de nos aimables lecteurs, les sources qui ont activement contribué à la publication de cette édition. Nous vous invitons à explorer celles­ci et à nous faire part de vos avis et remarques. Merci de votre lecture !

http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerres_de_Yougoslavie http://www.planete­libertes.info/nettethngen.htm http://jacqueline­devereaux.blogspot.fr/2011/03/guerres­en­ex­yougoslavie­origine­et.html http://www.nato.int/cps/fr/natolive/topics_48818.htm http://republiquedemacedoine.com/cms/index.php?option=com_content&view=article&id=84%3Ala­ macedoine­en­guerre&catid=43%3Aautrefoispoints­de­vue&Itemid=58&lang=fr http://leuropedeslibertes.u­strasbg.fr/article.php?id_article=388&id_rubrique=72 http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_du_Golfe_(1990­1991) http://carlpepin.com/2011/03/15/la­premiere­guerre­du­golfe­1991/ http://www.herodote.net/17_janvier_1991­evenement­19910117.php http://guerredugolfe.free.fr/aout90_3.htm http://fr.wikipedia.org/wiki/Attentats_du_11_septembre_2001 http://conflits.revues.org/795

(NDLR : Nos informations provenant de wikipédia ont été collectées puis recoupées avec d'autres sources. Notre investigation s'est établie sur l'analyse méthodique des motivations et évolutions de chaque bélligérant au fil des conflits.) Pour aller plus loin, nous vous incitons à consulter les points de vues des pays de l'Est, de Slobodan Milosevic, des Irakiens, d'Al­Quaïda et les supposées théories conspirationnistes : http://french.ruvr.ru/radio_broadcast/54259610/54366618/ http://liberezmilosevic.free.fr/smilosevic.htm http://www.michaeljournal.org/irak.htm http://etudesgeostrategiques.com/2013/01/31/al­qaeda­etat­des­lieux/ http://www.11septembre2001.org/

Mise en page inspirée de : http://issuu.com/hotmedia/docs/air_jan_13?mode=window&pageNumber=1 Logiciel : Scribus 1.4.1.svn sous Debian 6.06 Contact : Julienv1196@gmail.com 18


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