RENCONTRES INTERNATIONALES DE CAUX 2016 GOUVERNANCE ÉQUITABLE POUR UNE MEILLEURE SÉCURITÉ HUMAINE LE FACTEUR HUMAIN DANS LE CHANGEMENT GLOBAL
12 - 17 JUILLET 2016 CAUX SUISSE 1
UNE OCCASION RARE Les rencontres de Caux se concentrent sur les qualités nécessaires pour des changements efficaces. Elles font le lien entre la manière dont nous choisissons de vivre et notre impact sur la société. Elles proposent des critères d’honnêteté, pureté, oubli de soi et amour comme guides pour notre intégrité personnelle et objectif pour la société. Les participants viennent de cultures, religions et milieux très divers. Ils discutent et travaillent ensemble dans la préparation et le service des repas. L’espace sécurisant de Caux donne une occasion sans égal d’interagir profondément, au-delà des différences. Ces conférences offrent la possibilité rare de comprendre les événements du monde, leur cause, et souvent la manière dont différentes personnes y apportent des solutions. Caux réunit des gens qui sont engagés à mettre fin à l’injustice, guérir les blessures, promouvoir la confiance. Ce lieu résonne des histoires de personnes créatives qui apportent le changement, même dans des circonstances tragiques. Beaucoup arrivent désespérant de leur situation mais en entendant les expériences des autres, ils trouvent de l’espoir et découvrent qu’ils peuvent agir. Et ils découvrent cela dans la réflexion silencieuse, une pratique au cœur de chaque conférence. Caux est situé dans un superbe écrin de montagnes, avec la vue sur le lac Léman. Un décor idéal pour se mettre à l’écart des pressions de la vie et envisager de nouvelles manières de faire. De ces conférences naissent des initiatives qui rassemblent des gens qui veulent mettre fin aux situations d’injustice et de méfiance. Certaines de ces initiatives se trouvent dans ce rapport.
En écho à la migration Guérir l’histoire Les qualités pour instaurer un climat de confiance Le combat pour une gouvernance éthique Réponses à la radicalisation Les défis du 21ème siècle Améliorer ses compétences
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Photo de couverture : Centre de rencontres de Caux. Echange avec Susan Savage, ancienne maire de Tulsa, en Oklahoma. (voir page 7)
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SIX FENÊTRES OUVERTES VERS LA SÉCURITÉ HUMAINE
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L’objectif de la conférence fut de donner des outils à chacun afin qu’il/elle puisse jouer son rôle unique pour faire avancer la sécurité humaine. C’est en examinant les causes fondamentales des hostilités et des conflits et en essayant d’y faire face par des solutions qui tiennent en compte les besoins humains, que cet objectif a été poursuivi. Six fenêtres ont été ouvertes dans ce but:
LA GOUVERNANCE ÉQUITABLE
LA GUÉRISON DE LA MÉMOIRE
La corruption et l’abus du pouvoir sèment la méfiance aussi bien au nord qu’au sud. Seule une gouvernance qui pratique la transparence pour tous les citoyens, qu’ils soient minoritaires ou pas, offre un chemin à une paix durable.
Les blessures de l’histoire laissent dans la mémoire des victimes des traces qui perpétuent le conflit, parfois pendant des générations. Ces blessures ne seront jamais totalement guéries, mais cependant assez pour briser le cercle de la violence.
UNE ÉCONOMIE POUR TOUS
UN MODE DE VIE DURABLE
La grande inégalité de la répartition des richesses suscite des ressentiments. La cohésion sociale dépend d’une économie qui prend en compte les besoins de base de chacun et partage les richesses équitablement.
Le réchauffement climatique menace de créer une destruction environnementale massive et un monde diminué pour les générations futures. De nouvelles sources d’énergie doivent être trouvées de toute urgence.
LA SÉCURITÉ DE L’ALIMENTATION
L’ATTENTION AUX RÉFUGIÉS
Nourrir la communauté humaine et un défi majeur des décennies à venir. Sans nourriture il n’y aura pas de paix. Sans paix, il n’y aura pas de nourriture.
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La migration de masse va croitre dans les années à venir, avec les changements climatiques qui forceront des millions de gens à se déplacer. Ce n’est que par une compréhension accrue des autres cultures et la compassion pour les nécessiteux que le conflit sera évité.
Parmi les participants à la conference se trouvaient 22 Caux Scholars (voir page 15) et 25 étudiants de l’Institut pour la transformation des conflits et l’instauration de la Paix (voir page 11)
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EN ÉCHO À LA MIGRATION Nombreux sont les participants à la conférence qui ont pris des initiatives pour répondre au défi de la migration de masse. Parmi eux, on trouve des réfugiés qui ont surmonté d’immenses difficultés pour fuir un conflit. Nous présentons quelques-unes de leurs contributions : DES RÉFUGIÉS QUI RECONSTRUISENT Que peuvent gagner des réfugiés dans leur exil forcé ? Une réunion s’est tenue au centre d’Initiatives et Changement à Londres, où des réfugiés de 11 pays ont assisté à un cours intitulé « Des réfugiés qui reconstruisent ». A l’initiative d’une réfugiée somalienne, Muna Ismael, le cours a traité de la gouvernance, de la construction d’une communauté et de consolidation de la paix. Pour MarieChristine Nibagwire du Rwanda, « cette formation et les valeurs présentées vont nous permettre de rentrer et de reconstruire nos pays déchirés par la guerre”.
S’ADAPTER À LA CULTURE D’ACCUEIL
Sauvetage de réfugiés en Méditerranée
PAS DE PAIX SANS NOURRITURE, PAS DE NOURRITURE SANS PAIX
Amina Khalid vient de Somalie. Elle avait 7 ans quand sa famille a été forcée de quitter son pays. Elle s’est retrouvée en Grande Bretagne. « J’ai été victime de racisme et de discrimination à l’école » raconte-t-elle. « Je blâmais mes parents qui n’avaient pas trouvé le refuge sûr qu’ils nous avaient promis. Mais je n’ai rien dit parce que je savais qu’ils avaient traversé une expérience traumatisante. »
Les « Artisans de paix » est un programme d’Initiatives et Changement international qui aide les femmes à trouver comment contribuer à la paix là où elles vivent. Au Mali, des Cercles de paix permettent à des femmes divisées par le conflit, de se réunir et de retrouver la paix. C’est maintenant un programme national qui a été adopté par la commission Justice et Réconciliation dans son objectif d‘unir à nouveau un pays divisé.
Une nouvelle attitude lui a été proposée au contact d’Initiatives et Changement. « J’ai vu la souffrance de Somaliens plus âgés, qui ne comprenaient pas la culture britannique et voulaient que leurs enfants se comportent comme en Somalie, alors que ceux-ci voyaient les choses très différemment. Cela provoquait des discordes. Avec l’aide d’amis, j’ai mis sur pied une initiative appelée « Dialogue entre générations : la paix commence à la maison. » La communauté somalienne s’est ainsi retrouvée dans des réunions ou chacun pouvait parler franchement ce qui ouvrit la voie à la compréhension.
Au Burundi, les Cercles de Paix permettent à des hommes et des femmes de partager ce qu’ils ont vécu durant les massacres ethniques, et d’être guéris de ces haines qui sont à la base de continuelles attaques. « Mais ce n’est pas assez », dit Daphrose, qui dirige ce travail. « Au Burundi, il ne peut y avoir de paix sans nourriture et pas de nourriture sans paix. Alors nous travaillons pour les deux. » Son mari Angelo pilote une action qui vise à améliorer les cultures de subsistance, dont le manioc, et la construction de toilettes sèches en réponse à l’absence d’installations sanitaires.
Quand les émeutes ont éclaté à Londres en 2011, nous avons proposé cette formation à d’autres communautés ethniques touchées par ces événements et les dialogues se sont répandus dans d’autres villes britanniques. Maintenant, d’autres pays s’intéressent à cette action. »
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Les Barampama ont été forcés à quitter le Burundi en 1973 et ont trouvé refuge en Suisse. Angelo est devenu professeur de géographie à l’université de Genève et Daphrose a été élue présidente des Artisans de Paix. Maintenant retraités, ils sont de retour au Burundi où ils ont lancé des programmes pour une paix durable.
L’EFFET MULTIPLICATEUR DES ONG Pendant des milliers d’années, les gens ont émigré pour trouver une vie meilleure. Maintenant ils sont très nombreux à se déplacer à cause de conflits. La société civile a une immense responsabilité face à cela. Les organisations non-gouvernementales multiplient les activités humanitaires de l’ONU. Quand je travaillais dans les projets humanitaires de l’ONU, 60% des projets étaient initiés et soutenus par des ONG. En même temps, nous devons résoudre le conflit à sa source, c’est le seul moyen de ne pas être écrasés par toutes ces souffrances. David Chikvaidze, chef de cabinet du directeur général des Nations Unies à Genève.
Amina Khalid
Nataliia Holosova
DES HISTOIRES VÉCUES AIDENT DES ENFANTS RÉFUGIÉS Nataliia Holosova est une enseignante ukrainienne qui travaille à l’intégration d’enfants réfugiés en Ukraine de l’ouest. La guerre à l’est du pays a forcé 2,6 millions d’Ukrainiens à fuir, soit en Russie soit à l’ouest de l’Ukraine. Les enfants se retrouvent dans de nouvelles écoles, souvent avec une langue étrangère, et ayant parfois perdu des membres de leur famille. « Nous apprenons la valeur d’utiliser des histoires vécues dans notre enseignement. L’histoire n’est pas toujours ce qui figure dans les manuels, mais ce que les gens ont vécu. En racontant leurs histoires de vie, ils aident à créer la compréhension et l’intégration. »
Noemi Mena
Angelo Barampama
LA PRISE DE CONSCIENCE EUROPÉENNE En 2015, 65 millions de gens dans le monde sont des réfugiés. Mais en Europe nous sommes conscients de la crise des réfugiés quand ils sont à nos portes. En 2014 le Programme alimentaire mondial n’avait pas assez d’argent pour s’occuper des 1.1 millions de Syriens réfugiés au Liban, ce qui en a poussé beaucoup à venir en Europe. Cette crise nous a ouvert les yeux sur les nombreux réfugiés hors d’Europe et a convaincu nos gouvernements que nous devons les aider. Noemi Mena, chercheuse spécialisée dans les médias de la migration, Espagne
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GUÉRIR L’HISTOIRE Nombreuses sont les situations où les conflits se déclenchent à nouveau car à la base, les causes ne sont pas guéries. LES TURCS ET LES ARMÉNIENS FONT CONNAISSANCE Agos, journal arménien d’Istanbul, a publié un article de 2000 mots sur le dialogue Arménien – Turc - Kurde qui s’est tenu à Caux. « Les participants ont parlé du génocide arménien, leur passé commun, la situation actuelle et des voies pour la réconciliation » a écrit Vardhul Balyan, Arménien faisant ses études post graduées en Turquie. « Ils ont pu aussi entendre ce que ‘ l’autre’ avait à dire. » Un étudiant turc a écrit : « J’avais quelques notions historiques de ce qui était arrivé aux Arméniens, mais je n’avais jamais compris ce que cela voulait dire. Les histoires personnelles parlent d’une manière que les données historiques ne peuvent pas faire. » Une étudiante arménienne reconnut qu’elle avait passé de la certitude que la paix entre Arméniens et Turcs était une notion absurde à celle que la paix pouvait exister entre les deux nations, ou du moins entre la plupart de leurs habitants. Un autre Arménien dit avoir appris beaucoup en entendant la manière dont les citoyens de Tulsa, en Oklahoma travaillent pour guérir les conséquences durables des massacres de 1921 (voir page ci-contre).
Participants arméniens, turcs et kurdes
LA SOCIÉTÉ CIVILE – UN GRAND ESPOIR POUR L’UKRAINE Un défi urgent pour l’Ukraine est de combler le fossé qui sépare l’Ukraine de l’ouest, où les gens parlent ukrainien à celle de l’est où beaucoup parlent le russe. La Russie mène une guerre contre l’Ukraine et les médias russes amplifient cette division. Pour y faire face, un réseau d’Ukrainiens se sont formés au dialogue et à la médiation et sont en Ukraine de l’est. Oleh Ovcharenko fit état, dans un atelier à Caux, des 53 dialogues animés par une équipe de 16 personnes, chaque dialogue durant 4 jours. Ils ont bénéficié pour cela du soutien financier du programme de développement des Nations Unies. Dans bien des cas, les dialogues ont rassemblé des soldats ukrainiens - qui viennent principalement d’Ukraine occidentale – avec des habitants locaux. Parfois le changement d’attitude a été immédiatement apparent. Dans une ville, quand les habitants ont critiqué le comportement des soldats, leur commandant leur a donné le numéro de son téléphone portable afin qu’ils l’atteignent immédiatement si un
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problème survenait. Peu après, le conseil de la ville invita les soldats à participer à une fête de la ville. Certaines personnes ont développé le projet « L’histoire commence dans la famille » avec la Fondation du Memorial Bergen-Belsen en Allemagne et le Centre international de la jeunesse à Auschwitz. Ainsi ils rassemblent des jeunes d’Allemagne, Pologne et Ukraine pour qu’ils « apprennent les leçons du passé afin de faire le lien entre ce passé et le présent et l’avenir. » D’autres récoltent des histoires de mineurs en Ukraine de l’est et de l’ouest. Ils les font connaître par des films présentés dans le pays. « Ainsi, les gens découvrent qu’ils ont beaucoup en commun » dit Oleh. « Ils ont une nouvelle compréhension et un sens de solidarité pour les familles de mineurs de tout le pays. »
Oleh Ovcharenko
DES HABITANTS DE TULSA FONT FACE À LEUR PASSÉ POUR RÉPONDRE À LA CRISE ACTUELLE Susan Savage a été la première femme maire de la ville. « Quand j’ai grandi, les émeutes de 1921 n’étaient jamais mentionnées. Ce n’est que plus tard que j’ai appris le mal commis et les vies détruites. » Elle a été la première élue à exprimer des excuses officielles pour cet horrible événement.
Anthony Marshall
John Franklin
Un des massacres le plus sanglant et le moins évoqué dans l’histoire des Etats-Unis a eu lieu en 1921. A Tulsa, en Oklahoma, la majorité blanche se retourna contre la minorité noire, les attaquant même par avion. Environ 300 personnes moururent et 1256 maisons furent détruites par le feu. Dans un effort courageux de faire face à une histoire douloureuse et de promouvoir un dialogue honnête, une délégation de 10 habitants de Tulsa parlèrent de cette tragédie. Ils avaient été réunis par John Franklin, qui vient de Tulsa et travaille pour le Musée national de l’histoire et la culture Afro-américaine à Washington. Son père, historien, co-écrivit un manuel d’histoire pour les écoles qui inclut le massacre de Tulsa et d’autres épisodes de l’histoire américaine où les minorités ont souffert. Il dut faire face à des protestations et reçut des menaces de mort. Le professeur d’histoire Anthony Marshall décrivit les obstacles qu’il rencontra à Tulsa quand il essaya d’enseigner le massacre. « Beaucoup pensent que cela a démarré avec l’agression d’un Noir contre une fille blanche. Cela ne s’est jamais passé. La vérité est qu’une communauté noire aisée menaçait le pouvoir économique des blancs et peut-être aussi leur pouvoir politique. Quand j’ai écrit cela, j’ai été mis à l’écart. Mais si la vérité ne vous dérange pas, elle ne vous changera pas. »
« Quand je pense à la gouvernance éthique et l’extrémisme, le mot responsabilité me vient à l’esprit, ajouta-t-elle. Nous ne pourrons nous guérir de 1921 que par un effort sans relâche pour améliorer les vies de ceux qui ont été marqués par cette atrocité. Aujourd’hui, je suis la directrice générale du centre de santé qui a été créé après les émeutes, le seul endroit où les gens de couleur pouvaient se faire soigner. Il est prospère maintenant. Je dois être sûre que mon travail fait avancer la justice et l’égalité. » La délégation de Tulsa ne se connaissait pas avant d’arriver à Caux cet été. Peu après leur retour chez eux, 125 personnes se retrouvèrent à la société d’histoire de Tulsa pour entendre les récits de Caux. Le lendemain, un événement tragique rappela le défi racial de la ville, quand un policier tira sur un Afro-Américain non armé et le tua. Depuis, la délégation a organisé des réunions dans différents endroits de la ville et y ont invité des gens de toutes les races.
La délégation de Tulsa parle en public à son retour
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LES QUALITÉS POUR INSTAURER UN CLIMAT DE CONFIANCE Comment instaurer la confiance dans des situations d’intense méfiance ? VERS UN CONSENSUS APRÈS LE CONFLIT ENTRE LE TCHAD ET LA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE La Tchadienne Ramadji Beguy est une de celles qui a contribué à la création d’un « comité de surveillance en faveur de la paix et la réconciliation » après le conflit armé de 2013 entre le Tchad et la République centrafricaine. Ce comité organisa une rencontre entre les dirigeants de la société civile et politique de ces pays, à Yaoundé, au Cameroun. Mme Beguy, en tant que haut responsable du Bureau de la Coopération suisse avait participé aux conférences de Caux et elle exhorta le comité à se retrouver dans cet endroit. « Nous voulions utiliser l’espoir que nous trouvons à Caux pour établir la confiance entre nos deux pays. » Cette réunion a eu lieu à Caux, en janvier 2015, organisée par le Département des Affaires étrangères suisse et la Fondation de Caux, et co-facilitée par l’ancien Ministre des Affaires étrangères de Mauritanie. Après quelques jours, un consensus fut trouvé sur un certain nombre de d’étapes conduisant à la paix et un document fut
rédigé intitulé « la Déclaration de Caux ». Quatre mois plus tard, lors des négociations de paix se déroulant à Bangui, 9 (des 10 groupes armés) se mirent d’accord sur un processus de désarmement et un accord fut trouvé pour un « Pacte pour la Paix, la Réconciliation nationale et la Reconstruction ». Ce pacte contenait plusieurs propositions formulées dans la Déclaration de Caux. La mise en œuvre de l’accord est un défi constant et des flambées de violence n’ont Ramadji Beguy pas cessé. Mais un degré de confiance s’est installé et des deux côtés, on travaille à renforcer cette confiance.
Le comité de surveillance
« La confiance nous force à prendre des risques : abandonner notre besoin de contrôler, accepter notre inter-connection avec celui que nous pourrions appeler « l’ennemi »., et créer des espaces sûrs où ceux qui ont commis des actes répréhensibles et leurs victimes peuvent raconter leur histoire. »
Carl Stauffer, professeur associé d’études de droit et développement, Eastern Mennonite University, Etats-Unis. 8
FAIRE FACE À NOS FAUTES Monica Spooner est médecin à la retraite en Ecosse. En 2008, elle se rendit en Israël et Palestine. « J’ai vu les réalisations d’Israël mais ai senti aussi une grande anxiété. J’ai vu la souffrance des Palestiniens et découvert leur colère contre la Grande Bretagne. Ils se sont sentis trahis par la Déclaration de Balfour de 1917, où le gouvernement britannique affirmait son soutien pour un état pour les Juifs de Palestine pour autant que cela ne porte pas préjudice aux habitant d’alors, dont 90% étaient arabes. Cet état est maintenant une réalité.
joints à nous et nous avons eu des conférences dans des villes et université britanniques. Nous avons fait un film, intitulé « la Grande Bretagne en Palestine 1917 – 1948 » et l’avons montré au Parlement britannique. Nous découvrons tout un réseau de gens dans tout le pays qui voient ainsi une manière de travailler pour la paix et la justice en Palestine et en Israël ».
« Mais les Palestiniens n’ont aucune liberté. En étudiant cette époque, j’ai vu que les Britanniques avaient agi avec duplicité et fait des promesses contradictoires, avant de finalement se désintéresser de la Palestine. On ne nous a jamais enseigné ces événements honteux. « J’en ai conclu que le centenaire de la Déclaration de Balfour, qui sera célébré l’an prochain, doit mettre en lumière notre responsabilité dans le conflit israélo-palestinien. Notre honnêteté pourrait permettre à la Grande Bretagne d’être digne de confiance dans cette région et de respecter l’engagement que nous avions pris en 1917. « D’autres personnes pensent de même et nous avons lancé le Projet Balfour. Des universitaires, politiciens, membres du clergé, personnel humanitaire se sont
Monica Spooner
UNIR LES BURUNDAIS EN EXIL J’avais deux ans quand ma famille a fui vers la Tanzanie pour éviter le génocide au Burundi. Nous avons vécu pendant 12 ans dans un camp de réfugiés, entourés de violence et de vols. Quand mon père a voulu s’attaquer à ces vols, on l’a menacé de le supprimer. Nous avons été envoyés aux Etats-Unis dans le Kentucky. Là j’ai appris des Quakers comment faire la paix et résoudre des conflits. A cette époque, la communauté burundaise de ma ville était unie et nous étions nombreux à prendre des cours sur la culture du Burundi. Mais la division s’est installée dans le groupe et les cours ont été interrompus. Grâce à ma formation, j’ai pu rassembler de nouveau les jeunes en offrant des cours de percussion. Maintenant nous avons créé « Tuwugane » qui veut dire « parlons », comme moyen de réunir toute la communauté. Amos Izerimana, Burundi 9
LE COMBAT POUR UNE GOUVERNANCE ÉTHIQUE Comment pouvons-nous tous aider à combattre la corruption, guérir les divisions et créer une gouvernance qui soit juste pour tous ? LE CHANGEMENT COMMENCE AVEC MOI ET MAINTENANT L’an dernier, Leela Mani Paudyal a pris sa retraite de son poste de Chef secrétaire du gouvernement du Népal. Il est connu dans son pays pour vouloir nettoyer le Népal. Il a lancé l’immense campagne pour nettoyer la rivière Bagmati. Pour cela, il mobilisa des milliers de gens et ils retirèrent des milliers de tonnes de détritus de la rivière. De la même manière, il s’est attaqué à la corruption. Dans son rôle dans le gouvernement, il s’assura que l’attribution des contrats se ferait dans la transparence. Il a souvent dû faire face à de puissants intérêts. Après sa retraite, il continua, réunissant une équipe dans un petit bureau avec un ordinateur. Quand ils découvrirent des transactions malhonnêtes dans la vente de terrains appartenant au gouvernement, ils publièrent cette information dans les réseaux sociaux. En 24 heures, 120’000 Népalais se manifestèrent et la vente fut annulée. L’approche de Paudyal est simple : le changement commence avec moi et maintenant. « Nous devons créer une société magnifique et viable et nous le ferons avec honnêteté et détermination. Je peux changer beaucoup de choses. Si je ne fais pas partie de la solution, je suis le problème ».
UNE ÉCOLE POUR LA BONNE GOUVERNANCE À KIEV Victoria Vdovychenko, fondatrice de l’Institut de politique et gouvernance, Ukraine Depuis la révolution de l’Euromaïdan en 2014 en Ukraine, où la société civile a commencé à être un élément moteur pour la nation, nous avons vu des avancées positives dans le combat pour vaincre la corruption. Mais le chemin est encore long. En 2014, à Caux, nous avons conclu que si la société civile ne prend pas la responsabilité des réformes, elles échoueront. Nous avons conclu que la solution était de former de jeunes Ukrainiens à être justes, transparents, responsables, efficaces et participatifs. Nous avons alors créé une école pour la Bonne gouvernance et la démocratie. Les places furent prises d’assaut et les premiers cours ont réunis des Ukrainiens de 12 régions. Ce n’est que le début. Nous cherchons des collègues qui peuvent nous aider à offrir ce cours dans tout le pays. 10
INVESTIR DANS LA COMMUNAUTÉ MAROCAINE Abdellatif Kissami, directeur, Responsabilité sociale des entreprises, Groupe Managem, Maroc
Après avoir travaillé pour l’UNESCO et le Développement islamique, j’ai été engagé par une compagnie minière marocaine. J’y suis allé afin d’aider la compagnie – qui opère dans 6 pays africains- à développer le dialogue avec ses employés et les communautés où elle est installée. En Afrique, les mines sont souvent dans des régions pauvres en écoles et hôpitaux. Ainsi c’est à la compagnie minière de construire ces infrastructures pour ses employés. Cela peut créer des conflits avec la population locale qui veut aussi bénéficier de ces installations. Aucune communication n’a été développée entre les mines et la communauté. Nous avons donc mis sur pied un projet pour 9 sites industriels au Maroc, qui rend les employeurs responsables du développement de la communauté, à commencer par les écoles. Nous faisons connaître aussi cette initiative ailleurs en Afrique. Si cela marche, chaque intervenant – la communauté, les compagnies privées et l’état – doit prendre ses responsabilités. Voilà ma mission – faire comprendre aux employeurs les bénéfices d’un investissement dans la communauté. M. Kissami a participé à une rencontre parallèle entre des compagnies privées et des gouvernements africains, avec une interaction avec la conférence principale.
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Viktoriia Mryshuk et Maryna Dadinova, responsables de l’initiative ukrainienne SwitchOn, qui rassemble des citoyens et experts dans de nombreuses localités afin de lutter contre la corruption, les dégâts dus à l’environnement et d’autres problèmes de la communauté. 11
RÉPONSES À LA RADICALISATION
La radicalisation qui conduit à la violence est une menace dans de nombreux pays. Des citoyens confrontés à cette menace se sont retrouvés à la conférence UNE ALTERNATIVE AUX TALIBANS Ajmal Khan Zazai est le chef suprême de la province de Paktia en Afghanistan. Sa famille s’est toujours battue pour la liberté de leur pays. Dans sa jeunesse, Zazai a lutté contre l’invasion russe. Ensuite les Talibans ont pris le pouvoir et ils ont assassiné son père. Zazai a instauré une police tribale pour lutter contre les Talibans. Il a aussi développé toute une série de projets d’infrastructure pour la province, a obtenu un prêt de 20 millions de dollars et a offert 6$ par jour à ceux qui souhaitaient travailler à ces projets. Son objectif était d’offrir à des jeunes gens une alternative viable à se joindre aux Talibans. Plus de 46’000 personnes répondirent positivement , et ainsi contribuèrent à une paix et prospérité relative de la province de Paktia.
LES MÉDIAS SOCIAUX OFFRENT UN RÔLE À CHACUN Des journalistes d’Europe et du Moyen Orient se sont exprimés dans un atelier sur « Le rôle des medias pour faire face à des défis mondiaux. » Oleksiy Matsuka, présentateur à la TV ukrainienne évoqua la nécessité de parler avec intégrité de l’Ukraine de l’Est, divisée par la guerre. Exposer avec courage la corruption lui a valu des menaces et sa maison et sa voiture furent incendiés. L’association des journalistes canadiens pour la liberté d’expression lui attribua le Prix international de la liberté de la presse. Hiwa Osman, un ancien producteur de la BBC, devenu le conseiller pour les médias du président irakien Jalal Talabani, est convaincu que les médias sociaux ont un rôle crucial à jouer pour battre ISIS. « Nous avons dépensé près de 10 milliards de dollars pour les médias en Irak. Mais il a suffi d’un seul tweet d’ISIS pour faire fuir les gens des grandes villes. » Son travail est de faire comprendre aux médias et aux citoyens comment y répondre de manière efficace. « Au Moyen Orient, 139 millions de personnes utilisent les médias sociaux. Leurs téléphones ont des caméras. Les médias ne sont plus un moyen de communication unilatéral.Tout le monde peut saper la propagande en transmettant des informations justes. »
CONFRONTER BOKO HARAM Une figure éminente de l’opposition au Tchad, Gali N’Gothe Gatta, a déclaré que la société civile a un rôle essentiel à jouer pour combattre Boko Haram. « Les stratégies actuelles des gouvernements locaux et de la communauté internationale ne visent que les extrémistes. Mais ceci n’est pas suffisant. Qu’est-ce que nous, la société civile, faisons actuellement ? Dans la région du lac Tchad, de nombreux jeunes rejoignent les rangs de Boko Haram pour trouver des solutions à leurs problèmes qui pourraient en fait être résolus par les organisations de la société civile. « Nous vivons avec l’extrémisme qui est le résultat d’une mauvaise cohabitation entre les jeunes, les notables, les chefs traditionnels et les autorités administratives et militaires, les jeunes se sentant marginalisés. On ne prend conscience de la situation dangereuse dans laquelle nous 12
Oleksiy Matsuka
Hiwa Osman
nous trouvons que lorsque les jeunes reçoivent des armes et commettent de terribles violations des droits de l’homme. Malheureusement, certains membres de nos services de sécurité leur vendent des armes. Boko Haram est devenu une industrie qui aide certains à faire fortune, y compris au sein de nos gouvernements. « Nous devons nous attendre à plus de violence tant que nous ne saurons pas tarir le flux de personnes et de ressources qui alimente Boko Haram. Nous avons besoin d’une stratégie qui permette aux gouvernements et aux ONG du Tchad, du Nigeria et du Cameroun de travailler ensemble. »
LES DÉFIS DU 21ÈME SIÈCLE
La conférence a examiné quelques-uns des défis majeurs auxquels nous serons confrontés durant les 30 prochaines années : LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE Durant les 70 prochaines années, étant donné l’augmentation de la population, le monde devra produire autant de nourriture que durant les derniers 10’000 ans. Cette statistique ahurissante a été présentée par le Dr Ed Mabaya, directeur adjoint de l’Institut Cornell pour la nourriture, l’agriculture et le développement aux USA. Il souligna que nous devrons produire cette nourriture dans un climat changeant, où de nouvelles maladies des cultures, des sécheresses et des inondations perturbent l’agriculture. « J’en fait des nuits blanches ».
LA HAUSSE DU NIVEAU DE LA MER Kristin Weiss, spécialiste du changement climatique, a animé une session sur les réponses à donner à la hausse du niveau de la mer. Selon l’Organisation internationale pour la migration et l’université des Nations Unies, cette hausse va probablement forcer jusqu’à 200 millions de gens à abandonner leurs logements en 2050. Elle a parlé des solutions nombreuses à ce problème, dont des maisons flottantes et la création de barrières artificielles qui protègeraient les côtes de vagues importantes.
SOINS PRÉVENTIFS A LA CAMPAGNE
Dr Mabaya a grandi dans un petit domaine au Zimbabwe et il se consacre particulièrement aux besoins des petits agriculteurs. Il a créé et coordonne le Programme des semences de développement, qui met à la disposition des agriculteurs des semences de bonne qualité. Il estime qu’en combinant des méthodes traditionnelles et de nouvelles technologies, la catastrophe peut être évitée. De nombreux pays africains consacrent d’importantes ressources dans la recherche agricole, et obtiennent des résultats impressionnants. «Une carte de la qualité du sol a été établie à grande échelle dans tout le continent » a-t-il expliqué. « Si nous constatons par exemple que le sorgho pousse bien dans une région particulière du Botswana, nous pouvons le recommander pour une région où la qualité du sol est identique au Sénégal. »
Le réchauffement climatique contribue au développement de maladies, comme la malaria dans de nouvelles régions, s’ajoutant à l’urgence de trouver comment prévenir et guérir cette maladie. Mais souvent, une meilleure santé passe par des actions simples, comme d’enseigner aux enfants à se laver les mains avant de manger. Cela ne va pas de soi dans des régions qui n’ont pas d’eau courante. En Inde, le programme de développement rural Grampari, développé au centre d’Initiatives et Changement Asia Plateau s’attaque à ce défi. La directrice, Jayashree Rao, a expliqué comment on enseigne aux villageois à créer des « tippy taps » (robinets basculants) , un système facile à construire pour se laver les mains. Ce système peut être installé dans une école ou un endroit central dans un village. Près de 1000 « tippy taps » sont maintenant utilisés dans les régions rurales qui entourent Asia Plateau. Grampari visite les écoles régulièrement, et explique à des centaines d’élèves chaque mois l’importance de se laver les mains pour réduire les maladies.
« Nous sommes trop habitués à de la nourriture bon marché. A l’heure actuelle, on jette 50% de la nourriture que nous produisons. La société doit être prête à payer le prix réel de ce qu’elle mange ». 13
AMÉLIORER SES COMPÉTENCES Les participants ont pu profiter d’augmenter leurs compétences dans différents aspects de sécurité humaine. MÉDIATION AUX NATIONS UNIES Enrico Formica, expert en médiation aux Nations Unies à Genève, a arbitré des conflits entre et dans de nombreux pays, particulièrement le Moyen Orient. Il fit part des approches qu’il avait trouvées efficaces, s’appuyant sur de nombreux exemples.
UNE ISSUE POSITIVE POUR TOUS John Carlisle, anciennement professeur invité à la Businesss School de Sheffield, en Grande Bretagne a conduit des sessions, avec un exercice intitulé rougebleu, qui fait progresser les participants d’une approche compétitive gagnant-perdant à une approche participative de gagnant-gagnant. Les participants ont découvert des stratégies qui permettent une conclusion positive pour tous dans une négociation. Plusieurs personnes ont reconnu que cette manière de faire avait changé de façon étonnante leur méthode pour résoudre des problèmes..
NÉGOCIATION
Paul Gutteridge, de Grande Bretagne, a animé des sessions sur les qualités nécessaires à la négociation. Avec son expérience dans le coaching, la facilitation et la communication non-verbale, il a beaucoup travaillé avec des ONG, des gouvernements et le secteur privé. 14
RESOLUTION DE CONFLITS
Parmi les participants de 20 pays africains il y avait une délégation du Mali, Tchad, Niger, Mauritanie et Nigeria sponsorisée par le Département Fédéral des Affaires Etrangères suisse. (DFAE). Plusieurs d’entre eux sont restés pour participer à un atelier de résolution de conflit organisé par la Fondation Cordoba de Genève en partenariat avec le DFAE.
LE DÉFI D’UNE GOUVERNANCE ÉTHIQUE Plusieurs ateliers se sont intéressés à la manière de développer des critères éthiques dans la gouvernance. Ravindra Rao, directeur du centre d’Initiatives et Changement indien, Asia Plateau, a décrit les cours de gouvernance éthique proposés dans le centre à des hauts fonctionnaires du Service civil indien, des chefs d’entreprise, et des responsables d’ONG. L’Ukrainienne Mykoly Khavroniuk, Directrice du Centre de réformes légales et politiques, a raconté comment ils forment des employés du gouvernement à lutter contre la corruption. D’autres font face à ce défi en mettant au jour des irrégularités. Farai Maguwu, du Zimbabwe a créé un Centre pour la gestion des ressources naturelles. C’est une plateforme où la société civile peut exposer la corruption dans l’extraction minière et peut proposer des améliorations. Dans un atelier consacré à la gouvernance éthique, Christian Golden, un professeur américain a fait remarquer que « dans une société qui a une histoire d’esclavage et de ségrégation, les Américains blancs et noirs ont des expériences très différentes du système de justice criminelle. » C’est un défi crucial pour les USA.
MERCI - THANK YOU - شكرا- DANKE धन्यवाद - GRACIAS - MAZVIITA
Cette année, comme chaque fois, nous avons été grandement aidés pour notre conférence. Nous adressons nos remerciements chaleureux aux personnes et organisations qui nous ont conseillés, qui ont co-animé, présidé et facilité des événements et qui ont été nos partenaires. Ils ont soit parrainé des individus ou des groupes, contribué financièrement ou par leur talents à la conférence et ils ont soutenu des initiatives nées lors des forums. Ils sont : La Fondation Konrad Adenauer, Le ae-centre pour la médiation et le dialogue en Afrique du Nord, John Carlisle, le Programme de Caux pour les artistes, la Fondation Caux Initiatives et Changement, le Caux Scholars programme, l’Institut pour la Transformation des Conflits et le développement de la Paix, Frédéric Chavanne, David Chikvaidze, Vincent Conus, Les Artisans de Paix International, Enrico Formica, John Franklin, Gali Ngothe Gatta, Pascal Gemperli, la Division de la Sécurité Humaine du Département suisse des Affaires étrangères, Initiatives et Changement international, Initiatives et Changement Inde, Suède, Norvège, Cameroun, Nigéria, Australie, Grande Bretagne, Professeur Katherine Marshall, Ruth Mackenzie, Tanjy Mirabile, Michael Moller, la commune de Montreux, Taras Mykhalniuk, the Next Century Foundation, le Trust Irene Prestwich, Cornelio Sommaruga, Matthias Stiefel, Kathy Taylor, la Bibliothèque des Nations Unies à Genève, Samira Kumba Usman, le Fonds Silvia Zuber, et d’autres trop nombreux pour les nommer.
Shon Abegaz, John Bond, Marianne Spreng et toute l’équipe responsable de cette session.
Les “Caux scholars” de 2016 ont apporté leur aide dans de nombreux aspects de la conférence. Nous les voyons ici avec d’autres participants pour célébrer les 25 ans de leur programme
Mohamed Gure, bâtisseur de paix somalien L’an dernier, Mohamoud Mohamed Gure, membre du parlement somalien a parlé à Caux de son travail pour réconcilier les différentes factions en guerre dans son pays. En mai de cette année, il a été assassiné par des membres du Al Shabab. Nous lui rendons hommage et à tous ceux qui travaillent pour la paix et la coopération en Somalie. 15
CAUX FORUM 2017
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GOUVERNANCE ÉQUITABLE POUR LA SÉCURITÉ HUMAINE DÉVELOPPER LE POTENTIEL HUMAIN, MOTEUR DU CHANGEMENT GLOBAL
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DU MARDI 4 JUILLET 2017 À 16.45 AU SAMEDI SOIR, 9 JUILLET 2017 Inscriptions: dès le 1 février 2017
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CAUX-Initiatives et Changement Centre de rencontres internationales Rue du Panorama, 2 1824 Caux, Suisse Tel: +41 (0)21 962 91 11 Bureau de Genève Rue de Varembé, 1 1202 Genève +41 (0)22 749 16 20
Photos: Equipe de communications de CAUX-I&C, Andree de Leon, Shontaye Abegaz, Karen Ridley, John Bond, Grampari, Tulsa Newson6.com, Woodlands Church, Creative Commons
Les conférences de Caux respectent la confidentialité. Toutes les personnes citées dans ce rapport ont approuvé le contenu les concernant. L’espace limité de ce rapport ne nous permet pas de rendre compte de tout ce qui s’est dit. Le site web de la conférence, www.justgovernance.net vous offre des rapports plus complets du contenu de la session et des ateliers. (En anglais)
INITIATIVES ET CHANGEMENT (I&C) I&C est un mouvement international regroupant des personnes de cultures et d’origines diverses engagées à transformer la société à travers le changement des motivations et des comportements en commençant par soi-même. FONDATION CAUX-INITIATIVES ET CHANGEMENT Établie en 1946, la Fondation CAUX-Initiatives et Changement (CAUX-I&C) réunit des personnes de tous horizons lors des conférences, formations et séminaires locaux ou internationaux qu’elle organise en Suisse, principalement dans son Centre de Rencontres, l’ancien Caux-Palace. CENTRE DE CONFERENCES ET SEMINAIRES DE CAUX Propriété de la Fondation CAUX-Initiatives et Changement, le centre de rencontres de Caux offre un espace privilégié permettant d’inspirer, de former et de mettre en réseau des individus, des groupes et des organisations du monde entier, afin qu’ils puissent s’engager de manière efficace et novatrice dans la promotion de la confiance, du leadership éthique, d’un mode de vie durable et de la sécurité humaine.