Francis Mampuya - "Libres pensées" | Catalogue d'exposition

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FRANCIS MAMPUYA

LIBRES PENSÉES




Ce catalogue a été publié à l'occasion de l'exposition individuelle de Francis Mampuya, "Libres pensées", à Kinshasa, à l'Espace culturel TexafBilembo, du 27 avril au 26 mai 2018. Cette exposition a été organisée par Texaf-Bilembo en collaboration avec la galerie Angalia. Organisation de l'exposition Organisation de l'exposition Chantal Tombu Christine Decelle Photographies catalogue Photographies catalogue Alain Huart (p. 13-53) Conception catalogue Conception catalogue Karin Barlet Textes catalogue Textes catalogue Pierre Daubert (p. 4-11) Chantal Tombu (p. 14-50) Couverture Francis Mampuya, Manifestation (2018)

© Angalia © Texaf Bilembo Tous droits réservés

L'Espace culturel et éducatif TexafBilembo fondé en 2013 par Chantal Tombu, historienne de l'art et Alain Huart, écrivain photographe amoureux du Congo, a pour vocation d'initier les publics aux patrimoines naturels et culturels de la RDC. L'Espace soutient durablement la création plastique en organisant régulièrement des expositions individuelles d'artistes majeurs. http://texaf-bilembo.com Angalia est une galerie d'art contemporain fondée par Pierre Daubert et Karin Barlet. Installée en France, elle présente des artistes plasticiens vivant et travaillant en République démocratique du Congo. Angalia les accompagne en leur apportant un soutien au Congo et une meilleure visibilité en Europe. www.angalia-arts.com www.angalia-arts.com


FRANCIS MAMPUYA LIBRES PENSÉES

Catalogue de l'exposition


UN PARCOURS

Francis Mampuya à Kinshasa, 2014

Texte : Pierre Daubert

Francis Mampuya est encore étudiant lorsqu’il fait irruption sur la scène artistique congolaise. Nous sommes en 1996. Etudiant à l’Académie des Beaux-arts de Kinshasa, Francis décide d’en claquer la porte, avec ses deux compères Eddy Masumbuku et Germain Kapend, pour fuir un académisme qui l’étouffe. Le trio crée un mouvement qui sera nommé plus tard le « librisme ». Il sera bientôt rejoint par d’autres jeunes artistes (Tshela, Kayamba, Katembwe, Matuti, Aser Kash). Célestin Badibanga, critique d’art avisé et protecteur des artistes émergents, les accueille dans son espace culturel privé, Akhenaton, tandis que le Centre culturel français leur permet d’exposer à la Halle de la Gombe de Kinshasa. Dès 1997, Francis Mampuya accède à une première reconnaissance en recevant le prix d’art Missio, à Aachen en Allemagne, où il séjourne durant neuf mois. Cette distinction valide sa démarche et encourage d’autres artistes à rejoindre le groupe. Quelques années plus tard, le Centre culturel français soutient à nouveau le mouvement via un concept d’expositions à épisodes intitulé « Emergence ». C’est Francis Mampuya qui inaugure la séquence en 2001.

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Le mouvement se dissoudra peu après, et chacun suivra sa route. Mais le librisme reste un jalon important dans la jeune histoire de l’art contemporain de la RDC. Car au cœur des années 1990, en dehors de la peinture populaire, déjà partiellement reconnue, et de deux ou trois artistes remarquables et inclassables comme le maquettiste Bodys Kingelez, l’art congolais évolue dans un conformisme entretenu par le conservatisme de l’Académie des Beaux-arts. Certains peintres se réclament avant-gardistes, mais leur travail ne résistera pas à l’épreuve du temps. Il faut un saut générationnel et des individualités pour porter le renouveau. C’est le librisme qui cristallisera ce besoin de modernité latent. Bien sûr, tout ce qui est neuf n’est pas nécessairement libriste. Ainsi Freddy Tsimba, qui débute au même moment sa carrière, évolue en dehors du mouvement tout en étant en forte sympathie avec lui. Les œuvres des jeunes libristes de 1996-1997 étaient certes créatives, mais brouillonnes et de qualité inégale. Il ne pouvait en être autrement. Les libristes exploraient beaucoup, ils procédaient par tâtonnements et se cherchaient. Il n’en demeure pas moins qu’ils ont libéré l’abstraction et l’expressionnisme. Ils ont également introduit des pratiques artistiques jusqu’alors inconnues ou très peu pratiquées au Congo : collages, installations (Mampuya), performances artistiques (Masumbuku), utilisation d’objets de récupération.

LE LIBRISME, INSTRUMENT DU RENOUVEAU

Ci-dessous : Francis Mampuya dans la cour de son atelier, Kinshasa, 2007

"On a voulu essayer de parler autrement. Des étudiants ont commencé à utiliser d'autres supports, d'autres moyens techniques pour sortir de ce carcan de l'académisme."

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Francis Mampuya et oeuvres, Kinshasa, 2011

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Après la dispersion des libristes originels, un nouveau groupe a tenté de relancer la dynamique en 2002-2003, sous l’impulsion de Vitshois Mwilambwe, avec le « librisme synergie ». On y retrouve les noms connus de Steve Bandoma et Appolinaire Wantana. Ce collectif se dissoudra à son tour quelques années plus tard. Mais peu importe, le renouvellement était en marche*. Le mouvement libriste étant davantage un acte de rupture et de revendication qu’un mouvement artistique, les artistes ayant débuté sous cette bannière n’ont pas développé une expression artistique commune. Inutile de chercher, il n’existe pas d’école libriste. Ce qu’ils avaient en commun, c’est le refus du carcan et l’attrait de la modernité. C’est trop peu pour générer une cohérence artistique. Leur identité artistique s’est construite séparément, parfois même en dehors du pays. Par exemple Steve Bandoma s’est formé en Afrique du Sud et Vitshois Mwilambwe à la Rijksakademie à Amsterdam. Voilà ce qu’est le librisme, ce beau mot à la définition incertaine, inventé par Francis Mampuya. Et voici pourquoi il fallait commencer par là pour présenter Francis : non seulement la démarche libriste l’a construit, mais elle le définit encore aujourd’hui. Ceci pour au moins deux raisons.

20 ANS APRÈS, LE LIBRISME DÉFINIT ENCORE FRANCIS MAMPUYA

*Pour en savoir plus sur l’histoire récente de l’art congolais, on peut lire le document de Jean Kamba intitulé « Kinshasa contemporain : les arts visuels, première partie » (2014).

Ci-contre : Sans titre, 2015 Acrylique sur toile 58 x 58 cm

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LA CONDITION HUMAINE AU CŒUR

A droite : Sans titre, 2012 Huile et collage sur toile 90 x 90 cm Ci-dessous : Francis Mampuya dans son atelier installé dans les anciennes usines Utexafrica, Kinshasa, mars 2016

Tout d’abord parce que Francis a fait irruption sur la scène artistique en disant non aux conventions. Et d’une certaine façon, on peut dire que depuis lors, il n’a jamais cessé de dire non. Dans ses tableaux, il dit non à l’injustice, à l’arbitraire, au saccage de l’environnement, à l’Afrique qu’on oublie ou qu’on méprise, à l’horreur du parcours des migrants vers l’Europe. Son travail oscille entre le semi-figuratif et l’abstrait. S’il se dégage de ses œuvres abstraites une certaine beauté formelle, il ne faut pas y voir pour autant un simple travail de coloriste. L’abstraction se veut toujours allusive. Chaque tableau porte son sujet. Le plus souvent le propos est sombre, la douleur n’est jamais loin. Les visages n’ont pas de bouche parce que la voix du peuple est muselée ou inaudible, les silhouettes sont floues parce que tout est incertain, tout est désordre. Francis Mampuya est un homme en colère. D’une colère qu’on pourrait qualifier de sociale et citoyenne, parce qu’elle découle tout simplement du vécu. Il n’est pas à proprement parler un artiste engagé. Ou, pour le dire autrement, il n’a pas choisi d’être un artiste engagé. Simplement, étant artiste et partageant les souffrances du peuple, il lui apparaît impensable de ne pas en témoigner dans ses tableaux et de ne pas exprimer ce qu’il ressent. Dans tout cela pourtant, l’espoir n’est pas absent. On peut être en colère, et même découragé par moments, sans être désespéré. Francis sait aussi qu’en dépit des turpitudes et des injustices, les hommes portent en eux bien des possibilités. Alors il espère. Un redressement reste possible.

"L'homme est au coeur de mon travail."

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UN ATTACHEMENT À LA DÉMARCHE EXPÉRIMENTALE Le deuxième élément qui rattache encore Francis Mampuya au librisme est sa fidélité à la démarche expérimentale. Bien sûr, au centre de son travail, il y a la peinture. Francis aime avant tout la peinture, le fort chromatisme qui frappe d’emblée, la couleur projetée sur les toiles en un mouvement rapide, brut. C’est sa marque de fabrique. Mais à côté de cela, il n’a jamais renoncé à la recherche et à la prise de risques. Ces dernières années, dans son atelier, on le trouvait s’essayant tantôt à la peinture sur du carton ondulé, tantôt à une nouvelle technique sur papier. Sans résultat ? Qu’à cela ne tienne : le voici peignant sur bâche ou réalisant des portraits au doigt. Son objectif n’est pas tant de surprendre que d’explorer encore et toujours. Par « démarche expérimentale » il ne faut pas comprendre essais à l’emporte pièce. Sous le masque, souvent énigmatique, Francis Mampuya cogite et construit ses tentatives. Lorsqu’il était étudiant, il se rendait dans les bibliothèques, il s’y documentait sur l’art issu d’autres continents, prenait des notes et remplissait des cahiers. En 1996, les rédacteurs de la mythique Revue noire, en visite à Kinshasa, rendent compte ainsi dans le numéro 21 de leur rencontre avec l’étudiant Francis Mampuya : « Sur son cahier d’étudiant, petite merveille d’intelligence et de finesse, il s’essaie à la théorie des arts pour tenter d’analyser sa propre démarche, mais aussi celle des autres ». Aujourd’hui, Francis ne remplit plus des cahiers entiers, mais il suit toujours le travail d’autres artistes. Sa préférence va à Anselm Kiefer, Georg Baselitz et Soulages.

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A gauche : Le dictateur (détail), 2007 Huile sur toile 157 x 157 cm

Ci-contre : Sans titre (from Lost tribe series) 2015 Technique mixte sur papier 150 x 100 cm (extrait)


Francis Mampuya a ses inconditionnels. Pour sa peinture certes, mais aussi pour ses qualités personnelles : sa prévenance simple et sincère, son calme, son charme discret. A 50 ans, Mampuya le rebelle est une valeur sûre de la peinture congolaise, une référence établie. Cela ne l’empêche pas de devoir lutter, comme la grande majorité de ses pairs, pour financer avec son art toute une vie, en l’occurrence une famille de six enfants. Il y faut un courage et une ténacité assez extraordinaire. Francis mène sa carrière artistique comme il construit sa maison : pierre par pierre, sans bruit, patiemment, avec confiance et détermination. A droite : Vue du stand d'Angalia à la Foire AKAA, Paris, novembre 2016 Ci-dessous : Francis Mampuya dans son atelier installé dans les anciennes usines Utexafrica, mars 2016

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LIBRES PENSÉES 27.04 > 26.05.2018

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Francis le calme, le pondéré, s’assied, pense, réfléchit, intériorise, Francis le pictographe travaille ses supports à plat, étalés sur le sol. Scribe au pinceau, il passe d’une toile à l’autre et esquisse une histoire, qui se tisse de jour en jour, de mois en mois, parfois d’année en année. Pour ce cérébral, l’homme réfléchi est un puissant artisan de paix, de construction et reconstruction. Et pourtant, l’histoire est sombre, assourdie par les clameurs d’une politique éloignée du vécu citoyen, et des souffrances quotidiennes. En exutoire, Francis est pictographe, projette ses aplats rapides de couleurs et ses éclaboussures ; choix des icônes, toile ni Nord Sud, ni Est Ouest, le créateur virevolte au centre. Texte : Chantal Tombu

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L’alphabet de Francis tourne autour de l’homme : pictographie du corps, visage, attributs identitaires, maison, chaise, symboles d’oppression…

Imploration, 2018 Technique mixte sur toile (acrylique, collage) 113 x 98 cm

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Le corps : silhouettes fines, presque abstraites, des idées qui s’envolent, des opinions que l’on ne peut museler ; ombre sombre d’un corps qui incarne une corporation ou l’humanité ; tête coquetier, écervelée ou farcie d’idées, de préjugés, main percutante qui jaillit de la toile, pieds assassins qui foulent la misère…combattants qui courent sous les grenades. Parties signifiantes d’un corps morcelé.

Ci-dessus : Migration, 2018 Acrylique sur toile 150 x 150 cm

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A droite : Hop, 2018 Acrylique sur toile 132 x 90 cm


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Ci-dessous : Portrait 2, 2018 Acrylique sur toile 95 x 85 cm

Ci-dessus : Portrait, 2018 Acrylique sur toile 102 x 80 cm

L’alphabet du visage : anonyme, il se duplique à l’infini ou ils se font un curieux face à face, se tournant le dos : l’opinion publique désire s’exprimer…la révolte gronde. Le visage est un lac impassible. Sous l’apparence apparente, les pensées s’entrechoquent, se libèrent, se bousculent…

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Au départ une sculpture, une simple tête en trois dimensions, presque banale. Aujourd’hui, un pictogramme qui exploite et détaille la confiscation d’un patrimoine.

Méconnaissance, 2018 Acrylique sur toile 90 x 90 cm

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Deux frères, 2018 Technique mixte sur toile (collage, acrylique) 132 x 90 cm

L’histoire belgo-congolaise n’a pas de fin. Lorsque la Belgique s’efforce d’éteindre quelques incendies politiques, les deux capitales se font miroir l’une de l’autre, de Matonge à Matonge. Perspective aussi insolite que celle de l’unique boulevard de la mégapole. 17


Quel est ce crabe qui vide de ses trésors ce crâne ? Notre art ancien est-il si désuet qu’il faut le labéliser par des créateurs africains d’aujourd’hui ? Comment se racontent là-bas, dans les musées occidentaux, les sculptures et objets ethnographiques ? Pour quel public ? Issu de migrations, autochtone européen, métis culturel ? Comment raconter les prises de guerre, les objets payés si peu, dépréciés et aujourd’hui toujours source de revenus pour l’ancienne métropole ?

Restitution, 2018 Technique mixte sur toile (acrylique, collage) 113 x 98 cm

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Le pinceau saisit un détail pour mettre les points sur les i et retracer une identité culturelle : costume à la Miriam Makeba, prisé de tous aujourd’hui, masque démasqué, uniforme, logo de marque ou de foot, toque de léopard, Manneken-Pis. Un rien dévoile l’identité, ou la rend confuse.

Ya Mado (Miriam Makeba), 2018 Acrylique sur toile 70 x 60 cm

Les médailles, 2018 Acrylique sur toile 90 x 90 cm

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La maison qui rassure, qui veille, qui protège s’esquisse en cinq bâtonnets ; lieu pour penser, méditer, réfléchir. Sur une chaise c’est mieux, temps de repos et de réflexion. En cas d'inondation ou d'érosion, c'est la débandade.

Inondation (diptyque), 2018 Acrylique sur toile 116 x 94 cm

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La chaise s’impose dans le vocabulaire de l’artiste. Elle conte son pouvoir de tableau en tableau. Calme et posée, développement et hospitalité l’équilibrent. Qui l’habitera à nouveau cette chaise vide ? Au temps de Mbanza Kongo, elle supportait la royauté Kongo, digne et calme, créatrice d’architecture et d’organisation. Ensuite, des migrations bien involontaires créent la confusion. Il y a peu le Grand Léopard y laissa au peuple qui danse toque et canne. Aujourd’hui le félin ancestral guette. Renversé, bousculé par l’érosion, le siège annonce les perturbations topographiques, climatiques, sociales. Jaune d’or, il revendique sa prospérité, claque comme une menace, lancée dans les airs.

Parcours, 2018 Technique mixte sur toile (acrylique, collage) 132 x 90 cm Ci-dessous : détail

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La chaise jaune, 2018 Acrylique sur toile 100 x 80 cm

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Les souvenirs, 2018 Technique mixte sur toile (acrylique, collage) 113 x 98 cm 24


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Manifestation, 2018 Technique mixte sur toile (acrylique, collage, sĂŠrigraphie) 150 x 150 cm

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Parlophones autoritaires, cordages, croix barrée, rectangle blanc sont autant d’entraves à l’expression et autant d’apports pour créer un monument antiliberté, occulter le regard, dénoncer la parole bâillonnée, l’identité culturelle défigurée ou travestie, symbolisée ici par quelques masques ethnographiques ; parce que la mémoire générale a perdu le sens et garde une forme vidée de substance.

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Ci-dessus : Monument anti-liberté, 2018 Technique mixte sur toile (acrylique, collage) 103 x 96 cm

A droite : Kadogo, 2018 Technique mixte sur toile (acrylique, collage) 100 x 78 cm


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« Paix, justice, travail » : la devise s’envole dans les airs, les yeux regardent ailleurs, les instruments du salongo sont abandonnés : ni râteau, ni rouleau pour peindre les quartiers devenus insalubres.

A droite : Paix, justice, travail, 2018 Acrylique sur toile 94 x 86 cm Ci-dessous : Les instruments oubliés, 2018 Technique mixte sur toile (acrylique, collage) 103 x 96 cm

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États-Unis, États-Unis d’Afrique, Belgique, Royaume Kongo… l’histoire se mêle à nos années 2020 et lève des interrogations cinglantes : les maitres du monde sont en chaos. Le drapeau USA devient le costume d’un vendeur de loterie et la solidarité panafricaine explose. Mondialisation, globalisation, extinction, disparition, migration, invasion… tout est question de mots et de maux.

Pour un autre monde, 2018 Technique mixte sur toile (acrylique, collage) 132 x 91 cm 30


Nature 1, 2018 Acrylique sur toile 130 x 133 cm

Nature 2, 2018 Acrylique sur toile 142 x 160 cm

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Destin, 2018 Acrylique sur toile 150 x 125 cm 32


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Cambiste, métier de la débrouille, article 15 du trottoir. D’où viennent ces liasses de billets neufs ?

Cambiste, 2018 Technique mixte sur toile (acrylique, collage) 100 x 78 cm Ci-dessous : détail

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Etats-Unis d'Afrique, 2018 Technique mixte sur toile (acrylique, collage) 100 x 78 cm

Désordre naturel, 2018 Technique mixte sur toile (acrylique, collage) 113 x 98 cm 35


Agents de la MONUC, policier, quidam… autant de figurants qui ne sont plus en phase avec leurs costumes. Un quidam à la vareuse sportive est acteur de la mondialisation, qui le revêt à peu de frais de nylon. Il cherche ses repères dans quantités de symboles vendus à bas prix sur le marché de la consommation : chapelet, médaille, carte, pendentif… Qui est-on ?

Un ange déchu, 2018 Acrylique sur toile 70 x 60 cm

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Pour la paix, 2018 Acrylique sur toile 70 x 60 cm

Appropriation, 2018 Acrylique sur toile 70 x 60 cm 37


Seule la peau noire marque encore l’appartenance à un continent vaste, riche, peuplé et pauvre. Le sol est jonché des matériaux d’ailleurs, de ce XXe siècle fossoyeur. Les visages se font face, affichent leur mécontentement et leur mal être au vu de la gouvernance mondiale.

Destruction et reconstruction, 2018 Technique mixte sur toile (acrylique, collage) 103 x 96 cm 38


Pour un amour (série Portraits), 2018 Technique mixte sur papier (acrylique, collage) 38 x 28 cm

Fan (série Portraits), 2018 Acrylique sur papier 38 x 28 cm

A droite : Mille visages (série Portraits), 2018 Technique mixte sur papier (acrylique, collage) 38 x 28 cm 39


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L'inconnue (série Portraits), 2018 Acrylique sur papier 38 x 28 cm

Regard (série Portraits), 2018 Acrylique sur papier 38 x 28 cm

Sans titre 1 (série Portraits), 2018 Acrylique sur papier 38 x 28 cm

Nous (série Portraits), 2018 Acrylique et collage sur papier 38 x 28 cm

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Sans titre 2 (série Portraits), 2018 Acrylique sur papier 38 x 28 cm

L'instant (série Portraits), 2018 Acrylique sur papier 38 x 28 cm

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Sans titre 3 (série Portraits), 2018 Acrylique sur papier 38 x 28 cm

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Douceur (série Portraits), 2018 Acrylique et collage sur papier 38 x 28 cm


Sans titre 4 (série Portraits), 2018 Acrylique sur papier 38 x 28 cm

L'ouvrier (série Portraits), 2018 Acrylique sur papier 38 x 28 cm

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Chayeur (sĂŠrie Portraits), 2018 Acrylique sur papier 38 x 28 cm

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Léopold (série Portraits), 2018 Acrylique sur papier 38 x 28 cm

Repos (série Portraits), 2018 Acrylique sur papier 38 x 28 cm 46


Heureusement Francis n’est pas pessimiste : Thomas Sankara, beau, jeune, idéaliste, reste le héros par excellence. L’introspection, se nourrir intellectuellement et réfléchir permet à l’homme de reconstruire. Or et diamant sont bien là. Si la majorité des visages sont brouillés, c’est qu’ils cachent leurs contradictions. Nous rentrons dans une case mais sommes hors cadre, avec l’obsession angoissante ou libératrice de nos idées. 47


A gauche : Sankara, 2018 Acrylique sur toile 70 x 60 cm

Ci-dessus : Kin kiese, 2018 Technique mixte sur toile (acrylique, collage, sĂŠrigraphie) 150 x 150 cm

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Je tiens à vous remercier de m’avoir fait confiance, de suivre mon parcours, d’exposition en exposition, et depuis fort longtemps ! Que vous dire… Mille mercis, mais aucun mot ne saurait vous dire ce que je ressens… Merci à l’Espace Texaf Bilembo avec Chantal Tombu, Alain Huart et Chridé. Merci à Angalia avec Karin Barlet et Pierre Daubert. Merci à VSI Afrique avec Philippe Van Schandevyl. Tous amis de longue date. Francis Mampuya

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