Chapitre 03 : Les inondations dans la ville algĂŠrienne.
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Chapitre(03) : Les inondations dans la ville algérienne.
Chapitre 03 : Les inondations dans la ville algérienne
Introduction :
Les risques naturels sont omniprésents en Algérie. Les inondations sont rarement dues à des perturbations météorologiques de grande envergure, mais sont le plus souvent causées par des tempêtes localisées. Ces orages sont souvent accompagnés de pluies torrentielles qui ne durent pas longtemps, mais peuvent être d’une extrême violence, et qui sont responsables de fortes inondations parce qu’elles font monter le niveau des fleuves. Toutefois, dans un pays qui soufre particulièrement de sécheresse, les inondations sont parfois perçues comme salvatrices car elles alimentent les nappes aquifères et les nappes d’eaux de surface.
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1)-Risque des inondations littorales en Algérie : Le sable qui est fourni par la mer en 76 ans est volé en 5 ans, en Algérie. Le rasage des dunes littorales et le vol du sable côtier ont rendu le littoral algérien nettement exposé aux risques des inondations marines et le " prix à payer " continue de progresser. Voilà comment on provoque les inondations littorales en Algérie 1 ! :
Le risque des inondations littorales est omniprésent sur le littoral algérien. On peut assister à des débordements instantanés et des destructions par les vagues des ouvrages de protection (digues) et des bâtiments proches du front de mer. Mais un littoral non-agressé peut facilement faire face à ces phénomènes météorologiques rares surtout quand la côte est assez chargée en sable, cela va lui permettre de bien se défendre contre les inondations littorales et Figure N° (25) : destruction flagrante des dunes à Ain el Benian l’avancée de la mer.
Est-ce que c’est de l’alarmisme et quelles sont les régions littorales qui courent ce risque ? : Maladroitement, l’avancée de la mer est remarquablement incontestable en Algérie. Alors sont-ils alarmistes ceux qui tirent la sonnette d’alarme pour faire bouger nos politiques ? La réponse est sur notre littoral car la mer envahit progressivement notre pays et plusieurs plages ont déjà disparu comme (Sidi fredj, Zeralda, Club Hippique de Béjaia, Boumerdes, Mostaganem….) et les risques des inondations littorales instantanées est à son apogée.
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- LE MATIN Yacine HEMDANE Chercheur en dynamique côtière et en environnement littoral et marin (recherches doctorales). Dunkerque. France. Algérie. 18-07-2004
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Bien que des lois soient arrêtées par le gouvernement algérien afin de faire face à ce problème qu’on risque de payer cher un jour, on assiste malheureusement à des agressions à l’encontre de l’environnement par l’Etat transgressant ainsi les lois arrêtées par lui-même.
Figure N° (26) : exemple sur le rasage des dunes des côtes.
Qui est ce qui a rendu et rend notre littoral inondable ? :
Photo 2 : Après le rasage on est passé d’un littoral bien équilibré à un littoral inondable dont le niveau est au-dessous de celui de la mer !! L’un des facteurs qui ont généré ce désastre sur notre littoral est le rasage des dunes bordières et le non-respect de la loi de l’inconstructibilité sur le littoral arrêtée en 1990 par le gouvernement algérien et signé par Mr le président de la république qui interdit de construire sur la bande des 100 mètres longeant le littoral. La même loi est corrigée en février 2002 où cette fois-ci interdit de construire même à 300 mètres de la mer. Loi n° 02-02 articles 18. Cependant, ces lois ne sont pas respectées et on assiste à une insouciance devant la destruction des dunes littorales et du vol du sable du littoral.
Comment les dunes littorales mettent le pays à l’abri des inondations littorales et quelles sont les conséquences en cas de leur destruction et rasage ? :
les conséquences de la destruction et le vol du sable des dunes qui bordent notre littoral, suite à un constat fait en février 2004 sur l’une des régions côtières devenue inondable après la destruction des dunes littorales et le vol de leurs sables. Mais avant, il est souhaitable d’expliquer ce que c’est qu’une «dune littorale».
Figure N° (27) : surcreusement du littoral.
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Tout simplement, c’est un stock de sable qui borde la mer et qui a pour rôle de récupérer le sable pris par le vent pour que ce dernier n’atteigne pas l’arrière pays. Elle réagit comme un être vivant. Lors des tempêtes, la dune bien engraissée reçoit le choc énergique des vagues dévastatrices et comme réaction elle relâche, immédiatement, son sable pour édifier dans les petits fonds une barrière naturelle en sable pour casser l’énergie des vagues de tempêtes. Ainsi, le littoral s’auto défend tout seul contre les inondations littorales et met à l’abri l’arrière pays du débordement de la mer. Alors maintenant imaginez la grande et volumineuse dune de Club-des-Pins que l’inconscience a rasé pour édifier un luxueux hôtel comme le Sheraton. Alors que la loi interdisait, à l’époque de sa construction, de construire à 100 mètres de la mer. Puisqu’on a rasé la dune qui protégeait le littoral de cette région et bien maintenant la mer à tellement envahi la région au point où le Sheraton a ses pieds dans l’eau.
2)- Les cas d’inondations en Algérie 1: Les inondations peuvent se montrer aussi dévastatrices que les sécheresses. Parmi les inondations récurrentes que le pays a subie, on peut citer : • Les inondations exceptionnelles de l’automne 1969, qui ont fait 50 morts et 62.000 sans-abri, ont détruit 23.000 maisons, noyé 10.000 moutons et 500 dromadaires, détruit 300 puits et 4.000 hectares de cultures. Pendant ces inondations, on a enregistré le 28 septembre 1969 une pluviosité de 208 mm sur 24 heures, ce qui dépasse celle d’un pays tropical comme la Martinique. • Les inondations qui se sont produites du 25 au 31 mars 1974 ont été parmi les plus graves du siècle dernier. La plupart des records de pluviosité ont été battus et les précipitations quotidiennes maximales ont atteint de 80 à 224 mm. Ces inondations ont fait 45 morts, 11 disparus, 11 blessés et 22.000 sans-abri. En outre, 2.000 animaux ont péri noyés, 7.000 foyers ont été détruits, 154 villages ont été évacués ou isolés, 16 ponts ont été détruits, 14 routes nationales et 34 routes secondaires ont été endommagées. Les terres cultivées ont été inondées, et il y a eu des glissements de terrain. Enfin, 23 écoles et beaucoup d’infrastructures inondées ont été dévastées (électricité, télécommunications, ouvrages hydrauliques, et de nombreux dispensaires).
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• Le 10 novembre 2001, des précipitations à Alger ont atteint un cumul de 204 mm en 24 heures et généré des crues de plusieurs centaines de mètres cubes/seconde. Le quartier de Bab El Oued a été le plus touché et les pertes humaines se sont élevées à 800 morts et 100disparus. Tous les quartiers bas de la zone ont été dévastés par des torrents de boue et d’eau du versant d’Oued Koreiche situé en amont. En octobre 2002, il est tombé 28,5 mm en 45 min dans la région de Tamanrasset et la région d’Arak. Les eaux de plusieurs bassins versants ont afflué vers les gorges d’Arak et ont formé une crue très violente qui a emporté la route sur 20 km. A titre indicatif, le tableau 7 donne le nombre d’inondations enregistrées en Algérie de 1989 à 1992. En moyenne, on enregistre plus de 30 cas d’inondations par ans. Celles-ci sont susceptibles de se produire n’importe où dans le pays, et à n’importe quel mois de l’année.
Année
1989
1990
1991
1992
Cas d’inondations recensés
23
65
37
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Table N° (01) : Nombre d’inondations enregistrées en Algérie de 1989 à 1992
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Conclusion :
Avec un membre d’habitants grandissant et les valeurs élevées des objets menacés par ce risque. L’Aguerrie est confrontée a une gestion de territoire de plus en plus difficile. Certes, les inondations ont une dimension planétaire (changements climatiques) mais ils ont des origines naturelles autant qu’anthropiques. En Algérie, et malgré les fréquentes catastrophes qu’elle a subies. L’absence d’une législation claire en matière des risques naturels, outre les actions aggravantes de l’homme a amplifié les impacts socio économiques et humains. Nous estimons qu’il est temps de dépenser quelques dinars au profite de; prévention, prévision et protection au lieu des milliards de dinars d’indemnisations et de restaurations. Il va falloir adopter une politique claire et efficace en vue de prévenir, prévoir et protéger contre les inondations (il est a noter que l’Algérie compte 0 d’équipe de prévention de crues et que le PPRI n’a été adopté que voila quelques mois après avoir compté des milliers de victimes et des milliards de dinars).
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Conclusion de la première partie :
La réalité nous oblige à suivre une politique de sensation et de prévention contre les dangers naturels. La communauté internationale reconnaît le besoin d'améliorer plusieurs points: -la compréhension des processus physiques liés aux différents risques naturels -l'analyse de l'impact du risque sur les constructions et leur vulnérabilité -la définition de mesures de protection optimales, incluant les systèmes rapides d'alerte -l'harmonisation de la cartographie de risques -l'estimation de l'intensité des phénomènes, des seuils d'alerte et des périodes de retour -l'insuffisance des outils permettant d'évaluer intégralement le risque et d'établir les procédures pour le réduire -l'implication de tous les acteurs sociaux dans la diminution du risque. Ainsi donc, un développement efficace de la prévention et des stratégies d'atténuation nécessite une connaissance réelle des véritables raisons de cet accroissement du risque.
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