Artiste : Altazer Âge : 23 ans Ville : Lyon
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Peux-tu nous parler de ton parcours? Où as-tu grandi, et où habites-tu maintenant ? J’viens du sud de la France, petit village perdu près d’Avignon. En ce moment je suis sur Lyon. Comment as-tu choisi ton nom, y a-t-il un signification derrière ? Pour faire court, j’ai été un fervent «hater» des musiques électroniques. J’étais musicien et les mecs qui produisaient sur des ordinateurs ne l’étaient pas. Quand j’ai commencé à toucher à un séquenceur «juste pour rire», j’ai découvert que c’était carrément excitant mais tout sauf facile. Ont suivis les découvertes musicales classiques, Amon Tobin, Aphex, etc... qui ont fini de me prouver à quel point j’avais eu tort. «Altazer» c’est un mélange entre l’«Alter», parce que j’ai changé de point de vue, et «Azer» pour les 4 premières touches d’un PC, (sous entendu la MAO). Pour me rappeler à quel point je peux être le dernier des cons et que de ne douter de rien est la pire des pathologies artistiques. Comment as-tu commencé à faire de la musique ? Dans ma famille la musique c’est comme les maths ou l’histoire à l’école, c’est obligatoire. On m’a mis devant un piano à 5 piges et tout est parti de là. Je suis resté au conservatoire pendant presque 10 ans ensuite. Comment décrirais-tu les sons que tu produis ? Si on a des jokers c’est le moment où j’en sors un ^^ . En ce moment j’aime que mes morceaux soient groovy, efficaces, qu’ils skankent ! Mais savoir si je réussi le pari ou pas, je suis le plus mal placé pour le dire. Quand as-tu eu le sentiment que tu avais enfin trouvé ton propre style ? Haha Je sors mon deuxième joker du coup ! J’ai jamais ressenti ça, et j’espère ne jamais le ressentir... L’art de manière générale, la musique dont il est question ici, et surtout les musiques électroniques qui sont en continuelle mouvance, sont des formes d’expression où la remise en question est super importante. On m’a souvent dit que j’avais une griffe et c’est inévitable à court terme, j’ai qu’un seul cerveau voir moins que ça... Mais je pense que le jour où on est pleinement satisfait de sa «touche», est le même jour que celui où on arrête d’apprendre. Peux-tu nommer trois morceaux qui ont particulièrement influencé ton style ? La question qui fait peur... Suffit de penser à un morceau pour en avoir le triple à mettre et ainsi de suite... Je vais me cantonner a mes débuts dans le dubstep. Déjà, un des premiers qui me vient à l’esprit c’est Trigger Finger de Dream (http://www.youtube.com/watch?v=XwfUTn3b648), une putain de claque la première écoute de ce morceau. Ce groove de génie, ces synthés qui crient, complètement torturés, et une efficacité aux frontières de la folie. Aujourd’hui ça pourrait paraître commun, mais y’a 2 ans, c’était la folie furieuse et c’est une des seules tracks que je joue encore après tout ce temps. Dans le même registre/époque j’aurais pu citer de la même manière les premiers EP de Doctor P, de Roksonix, (C’mon !!!) Brown and Gammon et son groove inimitable et plein d’autres... C’est vraiment toute cette école qui m’a influencé quand j’ai commencé la bass music. Dans un tout autre registre Somnium de Congi, (http://www.youtube.com/watch?v=0IUqQ0Dzfp4). Je me souviens quand j’ai découvert cette track, je pense que je l’ai écoutée au moins 15 fois. J’arrivais plus à m’arrêter. Je produis beaucoup de track chill / garage juste pour moi, des choses plus calmes et musicales pour se reposer les oreilles des gros drops et dans ce morceau, il y a mille et une leçons sur le sujet, avec entre autre la gestion du silence qui y est magique. Un vrai Diamant. Encore une fois on ne peut pas ne pas citer Enigma Dubz, Roughtmath, Asa, Kasket et tant d’autres.. (C’est vraiment de la torture ta question..) Pour la dernière, on va dire Ono de Culprate (http://www.youtube.com/watch?v=s_rcrKDgzwk), des skills de production effrayants, un univers super maîtrisé.. Cette track est un des chefs d’oeuvre de la bass music, de ceux qui ne vieilliront jamais. Évidement, j’écoutais déjà pas mal de glitch avant cette sortie (opiuo <3) mais c’est seulement après ça que j’ai fait mes premières tracks glitch et que j’en ai intégrées dans mes sets en live. Depuis j’en compose quasiment autant que du 140 bpm bien que j’en sorte moins. Ce type de sonorité c’est plutôt ce vers quoi je tend à long terme, du groove, du mouvement en synthèse, y’a de la vie ! Après Il faut compter les années de travail sur deux mains pour obtenir de tels résultats. Dans ce type d’univers, Teknian, Jayglo, Opiuo et la liste pourrait encore une fois être beaucoup plus longue... Chaque artiste pourrait écrire un livre sur ses influences j’imagine. Vu qu’on est pas du tout là pour ça, je vais arrêter, cette réponse et déjà beaucoup trop longue ^^ Comment expliques-tu ta musique aux membres de ta famille ? J’ai beaucoup de chance de ce côté là, mes parents ont été intermittents du spectacle la majeure partie de leur vie, donc j’ai pas trop de mal à faire accepter ce choix. Pour ce qui est d’expliquer la musique c’est tout autre chose. Évide-
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ment Ils écoutent, apprécient parfois je pense, mais quand on a grandi avec les Stones ou les Doors, c’est dur d’assimiler et d’apprendre à apprécier les codes d’un style qui a une toute autre fin. Les musiques électroniques (EDM) sont faites pour vivre sur un dancefloor, et quand on les fait écouter à quelqu’un de non convaincu, sur des enceintes de PC, dans un salon, c’est tout de suite compliqué de trouver les bons mots pour exprimer le plaisir qu’on y trouve. Sais-tu quel type de morceau tu veux faire dès le début, ou essaies-tu des choses jusqu’à ce qu’une mélodie arrive ? Ça dépend vraiment. Pour gangsta dubz, par exemple, j’avais cette mélodie qui me traînait en tête en rentrant de chez des potes, et en ouvrant mon séquenceur le morceau était déjà quasi composé. Les instruments, la structure, tout ça c’était déjà articulé bien avant le début du travail «rationnel». D’autre fois, pour ne pas dire la majorité du temps, je pars d’un bpm et j’essaie, je trifouille dans mes samples, je joue avec mes synthés, je traîne on pourrait dire. C’est comme ça qu’une idée intéressante fini par pointer le bout de son nez, et une fois qu’on la sent, on la lâche plus jusqu’à épuisement. Ca peut venir d’une mélodie, d’un drop, d’un groove sur des drums, ça dépend vraiment de l’humeur. Quand tu débutes un projet de maxi ou d’album, comment l’abordes-tu ? Je compose à temps plein, environ 4, 5 tracks par mois. Souvent après avoir sorti quelques premiers final cut, une articulation commence à apparaître d’elle-même, entre 2, 3 ou 4 morceaux. Si en écoutant l’ensemble, on sent un univers, une idée, c’est là qu’on sait qu’on tient un EP/Maxi. Du coup je «débute» pas vraiment un projet de maxi, mais je fini par trouver une cohésion entre plusieurs productions. Que trouves-tu le plus difficile dans l’élaboration de ce type de projet ? Le temps définitivement. Quand on en fait son métier, on se rend compte qu’il y a un public à contenter, des dates à trouver qui demandent une actualité fournie et intéressante. À coté de ça on est artiste, c’est a dire par essence instable ^^. Il m’arrive de finir 1 morceaux en 24h, tout autant que de rester 3 semaines sur le même. J’ai constamment le sentiment d’être en retard, ça en est parfois maladif ^^ Apprendre à ne pas regarder la date et composer comme si rien ne comptait à part le plaisir qu’on y prend, c’est une de mes bonnes résolutions 2013. En quoi consiste actuellement la configuration de ton studio de production ? Rien de bien exceptionnelle, un ordinateur (PC!), un clavier midi Roland, et des Yamaha HS 80, un casque Ultrasone 900 pro, pour bosser hors studio (quand un producteur dit studio en général il parle de sa chambre ^^). En soft, je bosse sur Ableton live, et j’utilise de manière quasi exclusive FM8 pour la synthèse, et des plugs tout ce qu’il y’a de plus classique. Que fais-tu quand tu ne mixes pas ? J’adore voyager ! Dès que je peux et que le calendrier le permet, je me barre aussitôt ^^. Je pars au Mexique à la fin du mois par exemple. Sinon je suis un gosse de la vingtaine tout ce qu’il y a de plus normal, je fais la fête à outrance et j’aime les grasses matinées. Quand tu fais un concert, est-ce que tu mix des morceaux, est-ce que tu joues tes tracks en live, ou les deux? Comment décrirais-tu tes sets ? J’ai longtemps mixé vinyls et quand je me suis rendu compte de la quasi impossibilité d’avoir une paire de vinyls correcte en salle, je suis naturellement passé au CD. En tant que producteur, je joue principalement mes morceaux sur scène. On va dire que je compose un set à 40% avec mes prods, 30% avec des tracks que je considère comme incontournables et 30% avec des dubplates (morceaux exclusifs) de potes avec qui je taffe pas mal comme Telmini, Broad Rush, Alex Sin (big ups à eux en passant ^^) etc.. C’est vraiment primordial d’avoir une prestation personnelle et originale quand on se veut «artiste», c’est le vrai baptême du feu et surtout la suite logique du travail de studio. Qu’est-ce que les gens ne savent pas à propos de toi ? Je porte des lentilles de contact ^^ Bière ou whisky ? Sans hésitation whisky, un de mes vices... XTC ou LSD ? Toujours whisky ^^ Où penses-tu que tu seras musicalement dans quelques années ? Loin je l’espère. On va dire au Dour Festival ^^ Le simple fais que je sois encore là dedans dans quelques années voudra dire que je suis là où je veux être. Si j’arrive à en vivre à long terme, je me considérerais comme vernis ^^ Un dernier mot… «My Bad» Mon dernier EP sorti il y a quelques jours sur Dub All Or Nothing, pour ceux qui l’ont pas encore checké, je vous invite à le faire par là (link soundcloud que je te donnerai à l’upload ;)) Sinon un LARGE UP à mes potos du True Lyon Crew, (Phazz, Sulkap, Mc Fly, Leto, Nasty G et Volodm) avec qui j’organise des sessions radio tous les mardi soirs ! On a déjà eu l’occasion de recevoir Von-D, Jay Robinson, ainsi que la crème des producteurs Lyonnais et ils sont nombreux ! (https://www.facebook.com/TrueLyonCrew) soundcloud.com/altazer Sinon merci à vous !
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