TELS QUELS MAG 287

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UE 3,39€ / CANADA 5,88 CAN$/ USA 5 US$ - MENSUEL - DÉPÔT 1000 BRUXELLES - BELGIQUE / BELGÏE

Une rentrée haute en couleurs pour nos régionales

Une nouvelle maison pour Tels Quels Verviers, l’ouverture de celles de Charleroi et de Tubize Un bibliothécaire pour le centre de documentation SEPTEMBRE 2010

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2,65 €

POUR VIVRE HEUREUX, VIVONS TELS QUELS


Bruxelles les bains


2. UNE RENTEE PLEINE DE NOUVEAUTES ! 4. TELS QUELS VERVIERS 8. TELS QUELS à TUBIZE 9. DU NOUVEAU à CHARLEROI Une fois n’est pas coutume, c’est l’actualité de nos régionales qui domine ce numéro de rentrée… Les moissons ont apporté quelques changements à notre structure. Tout d’abord, nous bénéficions de trois nouvelles implantations. Notre régionale verviétoise qui fêtera bientôt ses cinq années d’existence, déménage dans un nouveau lieu plus adapté à ses besoins, plus proche du centre également. Nous ouvrons une nouvelle maison communautaire à Charleroi, la capitale sociale de la Wallonie où, depuis les Rainbow Days, un groupe de volontaires s’est créé autour de Clémentine. Et puis, jamais deux sans trois, nous avons pu bénéficier d’un local mis à notre disposition à Tubize, où la demande est déjà présente, preuve du besoin d’y avoir un lieu de rencontre. Les volontaires de ces trois régionales se mettent en quatre pour rendre ces lieux accueillants et agréables. N’hésitez pas à venir les découvrir lors de leurs inaugurations respectives ou à tout autre moment…

10. DERNIERES SOIREE AVANT LA

Je m’en voudrais de ne pas parler de Bruxelles, où durant les mois de juillet et d’août, nous avons, à nouveau, participé à l’événement Bruxelles-les-bains. Durant deux mois, nous avons mené tout un tas d’activités, de la sensibilisation à l’homophobie, aux animations de jeunes, en passant par des rencontres avec d’autres organismes, le tout dans une ambiance très détendue, mais parfois trop hivernale à notre goût… A plusieurs reprises, des groupes d’oasissiens (notre groupe de demandeurs d’asile gays et lesbiennes) sont venus y passer la journée. Le simple fait de pouvoir profiter d’une journée de détente, loin de leur centre leur donnait le sourire…

11. MA PREMIERE PAILLOTTE

Je voudrais finir par une dernière bonne nouvelle, l’Argentine est devenue, pendant l’été, le dixième pays au monde à avoir légalisé le mariage entre personnes de même sexe. Il s’agit du premier pays d’Amérique latine a sauté le pas… souhaitons que d’autres suivent la même voie.

22. RETOUR SUR L’ETE D’OASIS

Je vous souhaite un excellent mois de septembre et une très bonne inauguration aux Verviétois et aux Tubiziens…

28. CGLN

Philippe Artois Rédacteur en Chef

30. LES BONNES ADRESSES

RENTREE à TOURNAI

12. BRUXELLES MULTIFACETTES 14. UN PIED DEDANS UN PIED DEHORS... HAMEDINE NOUVEAU MEMBRE DE TELS QUELS 16. EGLISE CATHOLIQUE ET PEDOPHILIE 18. LES BREVES INTERNATIONALES

24. ELOGE DES JOUVENCEAUX, par Charles Adam. Focus sur les “jeux de garçons” pratiqués en afghanistan.

29. NOS SERVICES

SEPTEMBRE 2010

Dans le même ordre d’idées, je voudrais signaler que notre Centre de documentation et d’archives complète sa mise à jour. Nous atteignons près de 10.000 références (et c’est loin d’être fini!) et cela sans compter les archives dont l’inventaire suit son cours. La décentralisation dans chacune de nos maisons associatives, ainsi qu’au Centre gay et lesbien de Namur se poursuit. Pour améliorer sa

gestion, un éducateur bibliothécaire a été engagé, il s’agit d’Hamedine, je lui souhaite la bienvenue dans l’équipe.

287 Le magazine de Tels Quels asbl ne paraît ni en juillet ni en août • Publié avec l’aide du Ministère de la Communauté française • Tels Quels est une association de gays et de lesbiennes reconnue comme Centre d’éducation permanente par la Communauté française. Agréé par la Commission communautaire française comme Centre d’action sociale globale • Membre de l’international Lesbian and Gay Association (ILGA), de Bruxelles-Laïque, d’Arc-en-ciel Wallonie et de la Commission LGBT d’Amnesty internationnal et du CGLN • Siège social 81 rue Marché au Charbon à 1000 Bxl • www.telsquels.be • Président: Michel Verbruggen Vice-présidents: Gisèle Closset, Angelo Sferrazza, Philippe Artois Rédacteur en Chef: Philippe Artois Rédaction: Alain Bossuyt, Michel Duponcelle, Nathalie, Julie, Clémentine, Guillaume, Philippe, Luzau Basambombo (Correspondant de Tels Quels pour l’Afrique équatoriale), Luc Legrand, Charles Adam, Valérie Dureuil et bien d’autres Graphisme: Guillaume Buquoy Editeur responsable: Luc Legrand – 3/17, Place de la Vieille Halle aux Blés – 1000 Bruxelles Photographie: avec la collaboration bénévole d’Alain Bossuyt et de Michel Verbruggen Publicité et abonnements: les tarifs d’insertion des publicités sont communiqués sur simple demande. Le contenu des encarts publicitaires engage la responsabilité exclusive des annonceurs. Vous pouvez payer vos abonnements au compte bancaire de Tels Quels Magazine 132-5159655-72. Le courrier est à adresser à Tels Quels Magazine 81, rue Marché au Charbon, 1000 Bruxelles • Courriel: mag@telsquels.be • Les articles publiés expriment uniquement le point de vue de leur auteur. Le fait d’être cité ou d’apparaître en photo dans Tels Quels n’implique aucune orientation sexuelle précise. Tous droits de reproduction réservés sauf accord écrit préalable du comité de rédaction.


Notre dossier

une rentrée pleine de nouveautés

Dans les pages qui vont suivre, vous verrez qu’à l’approche de ses trente ans, notre association fait montre d’une dynamique extraordinaire pour cette rentrée académique: trois nouvelles implantations, trois nouveaux groupes locaux qui se constituent, un employé supplémentaire, le centre de documentation qui s’épanouit et des projets plein la tête… une grande cuvée! par Michel Duponcelle, Directeur du Service d’Education permanente

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Notre dossier

A

u mois de septembre, mes collègues de la province de Liège et du Brabant wallon, vous proposeront de venir découvrir et inaugurer, en grandes pompes, leurs nouveaux locaux à Verviers et à Tubize; en octobre, ce sera au tour de nos volontaires de Charleroi, avec Clémentine, de vous inviter à découvrir leur nouveau lieu de réunion. Pendant ce temps, un groupe local s’est constitué à Tournai qui se réunit à la Maison de la Laïcité et Namur a vu son centre de documentation mis en route et animé par un nouveau membre de l’équipe. Pour les premiers, la rue des Raines où ils avaient pourtant accumulé de nombreux souvenirs, était devenue inexploitable, ils rêvaient de lieux mieux adaptés à leurs activités et à la présence, depuis janvier, de deux membres du personnel, Jonathan y ayant rejoint Julie, sans compter les permanences sociales de Valérie. Ils désespéraient un peu, après de nombreuses tentatives désolantes jusqu’à ce qu’ils découvrent la perle qui les a tous convaincus. Le mois d’août fut mis à profit pour tout rafraîchir, pour faire quelques modifications d’espaces, pour déménager aussi… et voilà toute l’équipe prête à vous accueillir 24 rue Xhavée à Verviers, à deux pas de la Place Verte, sur cette rue qui la relie à la gare: un jeu d’enfant à trouver! Ils vous donnent rendez-vous: le mardi 21 septembre dès 14 heures pour toute une après-midi d’inauguration À Tubize, c’est surtout le rêve de Chantal Tripet, la maman Slongo, qui se réalise, volontaire depuis de nombreuses années de Tels Quels, au Festival et lors de la gay pride, elle nous demandait souvent si on la suivrait au cas où elle trouverait des locaux dans sa commune. À notre réponse positive, elle a répondu par son acharnement à ouvrir des portes et à convaincre, jusqu’à obtenir que la Présidente du CPAS s’intéresse au projet, le tour était joué. Une première réunion fut programmée en juin sous la houlette de Christine qui voit ce nouveau groupe entré dans son aire d’action, pour évaluer si le projet pouvait rallier quelques bonnes volontés, une réunion qui fut un succès, preuve que l’ouverture de ce nouveau lieu d’activité était attendue. Dès septembre, le groupe local naissant vous proposera des activités mensuelles, une projection-débat pour commencer, début septembre, et le mardi 28 septembre, dès 14 heures, ils vous proposent de les rejoindre pour l’inauguration officielle de leur local, 125

rue de Mons, au 1er étage, à Tubize.

convivialité rime avec bonne humeur.

Le groupe né des Rainbow Days à Charleroi s’est quant à lui emballé, après avoir tenté –pourtant avec succès- de pouvoir occuper les locaux d’autres associations par intermittence, il a décidé de prendre son sort en main et a fait le pari de convaincre l’association d’ouvrir une maison communautaire supplémentaire. Le groupe a, dans ce but, envoyé plusieurs délégués à l’assemblée générale de Tels Quels, afin de montrer son sérieux et sa détermination, il s’est ensuite mis en chasse d’un local que l’on ne pourrait pas refuser, pari gagné! Du coup, le groupe a plein de projets dans la tête, une belle émulation les agite qui, pour l’instant, est toute tournée vers l’inauguration officielle de leur petit nid, ce sera le jeudi 21 octobre dès 14 heures, dans notre nouvelle maison située: 9 Boulevard Jacques Bertrand à Charleroi.

Me reste à vous parler de Namur, désormais, nous vous y accueillons tous les jours de la semaine, sauf le jeudi. Le lundi, c’est Clémentine, le mardi Julie, le mercredi votre serviteur et le vendredi à nouveau Clémentine. La nouveauté, c’est que désormais le centre de documentation est opérationnel, une équipe de volontaires, Gisèle, Pierre et Philippe, a mis la main à la pâte pour que tout soit fin prêt pour accueillir un nouveau membre de l’équipe, Hamedine, notre nouvel éducateur-bibliothécaire. Il se présente dans ces colonnes, je n’ai donc pas à le faire, il s’est instantanément intégré à l’équipe, a pris ses marques dans les maisons de Bruxelles et de Namur… pour l’instant. C’est lui qui va assurer le système tournant des livres du centre, c’est-à-dire le système mis en place pour que, quelle que soit la Régionale que vous fréquentiez, vous puissiez emprunter tous les ouvrages réunis dans le centre de documentation où qu’ils soient entreposés habituellement. Venez lui demander conseil, venez surtout découvrir les trésors qu’il vous propose.

À Tournai aussi, dans le sillage de la décentralisation du Festival, en février, un nouveau groupe local est né des efforts d’animation de Christine et de Mélanie, qui se réunit à la Maison de la Laïcité, un groupe qui propose, chaque mois, des activités très diversifiées, vous en verrez un exemple dans ce numéro, mais surtout beaucoup de convivialité. N’hésitez pas à les contacter pour les rejoindre, ils se feront une joie de vous accueillir. Le prochain rendez-vous, ce sera le vendredi 17 septembre à partir de 19h30, à la Maison de la Laïcité, 13 rue des Clairisses à Tournai. Je m’en voudrais de ne pas évoquer Bruxelles dans ce petit tour d’horizon, notre principale régionale, même si elle ne fait pas la Une de l’activité de l’association pour le moment, n’a pas à rougir de son activité, le Tels Quels Café a fait peau neuve, il vous a proposé, durant tout l’été, deux expositions remarquables et ne s’arrêtera pas là puisque Pierre, son coordinateur dont on vient de fêter les cinq ans de gestion, a déjà tout un programme artistique jusqu’à… la prochaine gay pride. Vous en découvrirez les prochains éléments dans ce numéro. Son atelier transformiste fonctionne merveilleusement grâce à la houlette de Benjamin et de Pierre (le même!), ses spectacles réunissent désormais un public fidèle et insatiable… venez pousser la porte, notre équipe bénévole sera aux petits soins pour répondre à vos questions et pour vous installer dans cet endroit où

Comme je vous le disais en commençant, une rentrée pleine de nouveautés, pleine de projets aussi que j’aurai l’occasion de vous présenter dans nos prochains numéros: la création d’un Réseau francophone international des acteurs culturels gays, lesbiens, bis et trans, la mise sur pied d’un groupe théâtre pour les oasissiens, de nouvelles animations… et la liste est bien longue, tout cela au moment où nous planchons pour organiser les trente ans de notre maison, un rendezvous que nous voulons inoubliable, pétillant et plein de… jeunesse! Bonne rentrée à toutes et à tous!

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Mouvement

Le Tels Quels à Verviers, bientôt 5 ans! par Alain Dureuil - Fondateur de Tels Quels Verviers

En mars 2004, Jean-Marie et moi avons le coup de foudre mutuel. Bien vite, une vie commune s’impose, mais où? J’habite Bruxelles et lui, Verviers. Après réflexions, je viens m’installer à Verviers. Bien sûr, je savais qu’une vie gaye comme à Bruxelles, je ne la trouverais pas ici, la plus proche se trouvant à Liège. A Bruxelles, je fréquentais le Tels Quels… alors?

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ers la fin 2005, en rentrant des courses, je passe rue Lucien Defays où je remarque un panneau devant un immeuble et j’y lis: “Maison de l’Egalité des Chances”. Je me dis: “la lutte contre l’homophobie fait partie des objectifs de l’Egalité des Chances”. L’idée germe: si je faisais quelque chose ici? Et si, en plus, je demandais à Tels Quels de s’investir ici? Je vais à la Maison de l’Egalité des Chances et parle du projet, les permanents n’y voient aucune objection, mais me demandent d’avoir l’aval de l’Echevine de l’Egalité des chances (en l’occurrence Madame Dupuis) pour avoir accès aux locaux de la maison. Le Tels Quels est approché à son tour et appuie ma démarche. Un rendez-vous est pris avec madame Dupuis, il est fixé au 16 janvier 2006. Michel Duponcelle est de la partie pour apporter la caution de l’association.

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Mouvement

Madame Dupuis marque tout de suite son accord. Une convention est signée nous octroyant un local pour y organiser des réunions. Entre-temps, j’écris un article pour le Tels Quels magazine où j’annonce que l’association ouvre une antenne à Verviers. Une personne se manifeste et, bien vite, se montre très enthousiaste pour le projet. Il s’agit de Daniel Lelarge qui devient le moteur, l’animateur, la cheville ouvrière du petit groupe. Au début, on n’est guère nombreux, avec le temps, le bouche à oreille fonctionne. Bien vite, une dynamique s’installe. On finit par se trouver un peu à l’étroit, on voudrait avoir un local bien à nous. On finit par en trouver un rue des Raines: notre première maison communautaire, avec un espace d’accueil, de réunion et de convivialité, une cuisine et un bureau pour le personnel de Tels Quels quand il travaille à Verviers. Les services de l’ASBL commencent à être connus, l’aspect social, d’aide surtout, est mis en exergue. Une bibliothèque se constitue. Des repas communautaires sont organisés, des conférences, des débats électoraux autour de nos droits, des soirées cinéma et des soirées réservées aux filles… L’ASBL s’investit dans la Gaystreet de Liège, dans la journée mondiale du lutte contre le sida, dans une décentralisation du Festival gay et lesbien. On réussit même à convaincre la ville d’apposer sur un mur de l’Harmonie, une plaque commémorant le martyr des gays et des lesbiennes victimes du nazisme. Une grande fierté pour notre régionale. Mais, comme dans tous les groupes, il y eut aussi des divergences, des conflits entre personnes, des départs… ils finissent par se résoudre et ne font pas disparaître l’association. Avec le temps , un Tels Quels Wallonie voit le jour ainsi qu’un Tels Quels Jeunes, et puis, nos amis du groupe oasis (le groupe qui réunit les demandeurs d’asile suivis par notre service social), de plus en plus nombreux. Voici alors arrivé le temps de déménager vers un autre local correspondant mieux à nos besoins, mais Pierre vous en parlera mieux que moi. Je crois toujours qu’une association comme la nôtre est nécessaire et d’actualité. Même si l’homosexualité n’est plus un sujet tabou, comme il y a 30 ou 40 ans, elle est pourtant toujours très mal vécue par nombre d’entre nous.

Les préjugés ont la vie dure, combien d’entre nous n’ont pas été victimes de railleries, de moqueries ou de brimades à cause de cela. Même dans les familles, cela reste pénible. Bien sûr, on se dit tolérant quand il s’agit du fils ou de la fille du voisin ou des amis, mais quand on découvre ou l’on apprend que son fils ou sa fille est “comme ça”, la donne est nettement différente… on n’est pas raciste mais quand on apprend que son fils ou surtout sa fille veut épouser un Africain ou un Chinois, on est nettement plus réservé, quand ce n’est pas de l’hostilité qui se manifeste.

C’est contre tout cela que je voulais et veux lutter. Faire savoir à d’autres gays, aux lesbiennes de ma région que l’on peut vivre bien comme on est, qu’il n’y a aucune raison de le vivre mal, voire très mal, qu’il faut en être fier aussi. Je terminerai en profitant de cette occasion pour remercier tous ceux et toutes celles qui se sont investis, qui s’investissent et qui s’investiront dans notre projet.

L’ÉQUIPE DE TELS QUELS VERVIERS EST HEUREUSE DE VOUS INVITER

L’INAUGURATION

À DE SA NOUVELLE MAISON ASSOCIATIVE, avec le soutien DES ÉCHEVINES, MMES MICHELLE DUPUIS ET CATHERINE LEJEUNE

LE MARDI 21 SEPTEMBRE

14h : prise de contact avec les professionels LOCAUX et exposé de nos projets autour d’un verre 16h : OUVERTURE OFFICIELLE EN PRÉSENCE des autorités communales et des membres de l’équipe suiviE d’un cocktail DÎNATOIRE ouvert à toutes et à tous

24 RUE XHAVÉE -VERVIERS VERVIERS@telsquels.be 087 33 41 13

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Mouvement

Tels Quels Verviers: un chapitre se clôt, mais l’histoire s’emballe désormais. par Pierre Nanoux Coordinateur régional Province de Liège.

Après presque 5 années dans notre maison associative de la Rue des Raines, Tels Quels Verviers déménage dans de nouveaux locaux entièrement rénovés et beaucoup plus accueillants, et c’est en plein cœur de la ville et de son quartier commerçant que débute ce nouveau chapitre de la Régionale de la Province de Liège.

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Mouvement Petits résumé des épisodes précédents C’est le 16 janvier 2006 qu’Alain Dureuil (voir article précédent) et son compagnon Jean-Marie signent la convention avec l’Echevinat de l’Egalité des Chances pour utiliser un lieu d’activité et d’accueil pour les gays et les lesbiennes de la région verviétoise, dans la maison des associations. Bien vite, un local est trouvé rue des Raines. Un petit groupe de braves se forme et grandit rapidement, étoffant les activités proposées... C’est ainsi qu’en 2007, je rejoins l’aventure au milieu de projets assez motivants. Le 17 mai 2007, nous avons réussi à faire reconnaître la déportation des homosexuels sous le régime nazi, par la ville de Verviers. Verviers est ainsi devenue la 3e ville d’Europe à réaliser cette démarche après Berlin et Amsterdam. Une grande victoire pour notre régionale. Nous avons également participé à la Fête de la Musique en Juin 2007, puis, à la Gaystreet de Liège, en septembre. Bref, nous étions de plus en plus occupés. C’est à ce moment que Julie fut engagée pour nous aider dans nos tâches. Au-delà de son travail d’éducation permanente, Julie est toujours présente à nos côtés pour les animations et même les soupers communautaires et ne ménage pas ses horaires pour être disponible. Le départ de Dan –notre coordinateur régional- va bientôt me précipiter vers de plus en plus de responsabilités alors que je ne suis encore qu’étudiant. Ce qui explique peut-être que les grands événements tels que nous les avons connus, n’ont pu se répéter qu’à quelques occasions. Surtout, l’équipe de volontaires est désormais composée de gens qui travaillent, ce qui implique moins de disponibilité et plus de travail pour nos employés (car Jonathan a rejoint Julie entre-temps). Le savant équilibre entre volontaires et employés explique que nous ayons “survécu” dans un local qui était de moins en moins adapté: les rigueurs des deux derniers hivers et les problèmes de chauffage nous faisant travailler avec des gants. Et les claviers d’ordinateurs ne sont pas équipés de chaufferette pour les doigts. Pourtant, nous avons assuré avec succès les deux dernières éditions de la Gaystreet. Il faut aussi souligner notre très bonne collaboration avec les partenaires locaux: Info-Sida, les Jeunes MR, les plannings socialistes, le tissu associatif verviétois, tout le monde se retrouve

autour de l’organisation de la Journée mondiale contre le sida et les IST. Chaque année, nous affrontons les rigueurs de l’hiver avec l’aide, en 2008, de la première échevine de la Ville qui a même rangé les barrières Nadar quand tout était fini! Les L-Week sont aussi l’occasion de nombreux débats et de projections de films chaque année. Très riche -et de temps en temps mouvementée- la Table des Femmes animée par Marie-France a lieu tous les deuxièmes vendredis du mois. La Gaystreet 2010 Pour ceux qui estiment que les Liégeois n’ont rien à envier à la capitale, vous serez servis: imaginez une rue où le toutvenant se promène, la principale artère commerçante de liège – la rue Pont d’Avroy - transformée aux couleurs de l’arc-en-ciel. Nos amis hétéros se voient alors accostés par de charmantes “dames” aux rondeurs et au maquillage avenants. C’est une ambiance à part. La musique, les associations, la prévention des IST et surtout la tolérance et les échanges se font pendant tout un long Week-end. Ce n’est pas le défilé des gays, c’est les hétéros qui, au cours d’une rencontre, d’une discussion, se rendent compte de la diversité et de la bonne humeur régnant au pays de l’arc-en-ciel. En 2007, l’atelier chant fit un spectacle complet sur des chansons dont les paroles évoquaient les thèmes gays et lesbiens… avec voix en direct, SVP! En 2010, ce sera le 11 septembre et son thème sera “ambiance mexicaine”. Rejoignez-nous! Un avant-goût de la suite Nous déménageons donc, à 5 minutes de la gare et à 30 secondes à pied de la place Verte. Le groupe de volontaires a un peu changé mais l’ambiance d’une grande famille bigarrée reste la même. En septembre, nous aurons étrenné notre nouvelle maison lors de la Fiesta-city et ses concerts en plein air dans le centre de Verviers. La Gaystreet nous permettra de faire connaître notre nouveau lieu d’activités à un grand nombre de personnes intéressées par nos activités dans la province de Liège et le Grand Verviers.

vendredi du mois, j’assurerai un ciné-club avec des films variés: films gays, lesbiens, mixtes, trans et films cultes. Il y en aura pour tout le monde. Le deuxième vendredi du mois est réservé à la Table des Femmes avec Marie-France qui n’attend que vous pour proposer des animations à votre goût mesdames! Le 4e vendredi du mois, nous organiserons une soirée à thème avec souper ou brunch… et bien d’autres choses pour vous satisfaire. Dans les prochains jours, nous aurons fini de déballer tous les cartons, un groupe sportif devrait naître de toute cette énergie physique, la bibliothèque, également, remise à jour, sera à la disposition de toutes et de tous: chercheurs, lecteurs de roman, grand public intéressé par la thématique de l’homosexualité, étudiant en quête de documentation. Un système de prêt à prix hors concurrence sera instauré et vous permettra même d’obtenir les ouvrages de la bibliothèque de Bruxelles sans vous déplacer. Et tout ceci, nous mènera au cinquième anniversaire de la Régionale de Tels Quels Verviers, en 2011, qui coïncidera avec le trentième anniversaire de notre association. Une vraie inauguration Avant cela, nous vous invitons le mardi 21 septembre à venir inaugurer officiellement, en présence de la marraine de la maison, Michelle Dupuis, Echevine de l’Egalité des Chances, et de plusieurs membres du Collège échevinal, ces prestigieux locaux, 24, Rue Xhavée, avec toutes les personnes qui nous ont soutenus dans cette ville où vivre son homosexualité n’est pas aussi simple qu’à Bruxelles ou dans une autre grande ville. Dès 15h, vous êtes tous conviés à venir échanger, discuter, boire et manger à ce nouveau chapitre de l’histoire de Tels Quels Verviers qui prolonge cette belle épopée aux portes de l’Ardenne.

Quelle seront-elles? L’équipe assure déjà des activités régulières. Outre les accueils individuels par les employés, le lundi, le mercredi et le vendredi, de 10h à 17h, Tels Quels Jeunes ouvre sa permanence le mercredi de 14h à 17h et le café associatif est ouvert, tous les mercredis et vendredis de 17h à 21h, voire plus... Le premier

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Tels Quels à Tubize ! par Christine Leroy Animatrice de Tels Quels Hainaut-Brabant wallon

Le 28 juin dernier a eu lieu, à Tubize, la première rencontre de Tels Quels. Il s’agissait d’une première prise de contact afin d’expliquer qui nous sommes, ce que nous proposons, mais aussi, et principalement, d’écouter les diverses demandes et les propositions de partenariats.

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ette rencontre, exclusivement féminine, fut très positive et riche en conversations. Après s’être toutes présentées, chacune a expliqué ce qu’elle attendait de Tels Quels, que ce soit une aide et un soutien par rapport à l’homosexualité de son enfant, des idées d’activités à proposer, un partenariat ou une proposition d’animation chez les jeunes, ou même, un échange, une discussion, un moment de détente… Il a été décidé d’organiser une activité communautaire une fois par mois pour commencer (le premier lundi du mois). Nous disposons d’un bureau où se tiendra une permanence tous les lundis et d’une salle pour y organiser nos activités de groupe. Si le Tels Quels a pu s’implanter à Tubize, c’est, d’abord, grâce à l’acharnement et au dévouement de Chantal Slongo-Tripet (oui, oui! La maman de Nathalie). Ce

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projet lui tenait tellement à cœur, qu’elle a fait jouer ses relations pour obtenir un local. Elle a retroussé ses manches, fait appel à l’équipe (sa famille entière!) et est prête à passer à l’action! Merci Chantal pour ta ténacité et ta volonté d’aider ceux qui en ont besoin. Il faut, également, remercier la commune de Tubize et sa présidente du CPAS, madame Najat Mohdad, qui a tout de suite adhéré au projet et nous a mis en relation avec le plan de cohésion sociale qui nous prête ses locaux, rue de Mons. Voilà, nous sommes prêts à vous accueillir! Deux dates sont déjà à retenir: Le lundi 6 septembre à 19h30, une projection de film suivie d’une rencontredébat sur le thème “mon fils, ma fille est homo, qu’est ce que ça change?” est organisée dans notre local.

Le mardi 28 septembre, ce sera l’inauguration officielle de notre local. Nous serions très heureux de vous y retrouver nombreux! Nous ouvrirons les portes de la “maison” vers 14 heures pour une rencontre avec les professionnels de la région: plannings, centres de jeunes, services sociaux… Ensuite, vers 17heures, aura lieu la cérémonie protocolaire en présence des autorités municipales, quelques discours marqueront l’événement qui seront directement suivis par un cocktail dînatoire préparé par les volontaires de la régionale et un grand moment de convivialité. Notez déjà ces deux dates et pour toute information, n’hésitez pas à me contacter via christine.leroy@telsquels.be Il reste à souhaiter longue vie au Tels Quels à Tubize! Tels Quels Tubize: 125 rue de Mons (1er étage) à Tubize.


Mouvement

Du nouveau à Charleroi ! par Clémentine Sadzot Animatrice de Tels Quels Jeunes Namur-Charleroi

C’est non sans émotion que j’ai l’immense plaisir de vous annoncer que, dès le mois de septembre, une nouvelle maison associative ouvrira ses portes à Charleroi, consécration de la naissance d’un nouveau groupe local très dynamique…

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ne maison à nous! Même si notre collaboration avec la Maison de la Laïcité –que je remercie pour toutes ces années où elle nous a accueillis- fut une aventure fructueuse et sympathique, nous en rêvions à Charleroi, d’un espace bien à nous, d’une “maison” comme en ont nos amis Montois ou Verviétois. Alors quand les administrateurs de Tels Quels et de Tels Quels Jeunes ont accepté de signer le bail de notre nouveau local, ce fut l’explosion de joie. Située boulevard Jacques Bertrand, à proximité des transports en commun et à 100 mètres de la rue de la Montagne, notre maison associative est un ancien rez-dechaussée commercial, elle dispose de 4 pièces en enfilade et d’une petite cour, de quoi aisément agencer l’espace pour accueillir les usagers dans les meilleures conditions, pour passer ensemble des bons moments conviviaux, pour programmer de nombreuses activités socioculturelles et pour permettre aux employés de jouir d’un espace de travail adéquat afin de fournir un travail de qualité. De plus en plus de demandes chez les jeunes Cela fait maintenant un an que je suis employée chez Tels Quels Jeunes et je peux dire qu’en un an, les demandes des usagers n’ont fait qu’augmenter sur Charleroi. De plus en plus de jeunes me contactent, que ce soit pour une question liée à leur orientation sexuelle ou à celle d’un proche, une aide administrative, une demande d’animation dans leur école, des informations pour leurs travaux scolaires ou simplement un endroit où rencontrer d’autres jeunes gays, lesbiennes, bisexuels ou transsexuels. Je pense qu’il est primordial pour un jeune qui se découvre, d’obtenir un

accueil de qualité lorsqu’il fait sa première immersion dans notre communauté. Nous savons toutes et tous à quel point il faut une bonne dose de courage pour passer, pour la première fois, la porte d’un établissement ou d’une association aux couleurs arc-en-ciel. Imaginez un seul instant qu’un jeune ressorte d’un établissement dans un état d’esprit encore plus négatif que lorsqu’il est rentré, parce qu’il s’est senti jugé, observé voire rejeté? Cela peut gravement nuire à son bien être, à son acceptation de soi, à son épanouissement social et à sa vie affective. Il va de soi que ce genre de situation n’est pas une généralité et que, pour beaucoup de jeunes, ce premier contact est très positif. Mais n’oublions pas que le taux de suicide chez les jeunes gays et lesbiennes est 6 à 8 fois plus élevé que chez les hétéros. D’où l’intérêt d’un lieu où le jeune gay ou la jeune lesbienne se sentira accueilli, écouté, pas jugé, non discriminé, en sécurité.

Du point de vue associatif… Il est clair qu’en disposant d’un point de chute avec une adresse et des horaires d’ouverture bien précis, il sera beaucoup plus facile, constructif et productif de créer des liens avec les partenaires locaux. Ils auront enfin une adresse où réorienter leurs usagers et pas juste un numéro de Gsm ou une adresse mail. Ils pourront voir concrètement en quoi consiste notre travail, ils pourront facilement rencontrer les employés et mettre un visage sur un nom et mieux cerner les spécificités de nos associations et leur structure.

Charleroi, ville morte? Ce n’est plus un secret, les lieux de sortie pour les gays et les lesbiennes sur Charleroi se font de plus en plus rares, les établissements ferment les uns après les autres et les Carolos doivent parcourir de nombreux kilomètres pour s’amuser et rencontrer d’autres gays et d’autres lesbiennes. Ceux qui ont les moyens de se déplacer sortent à Mons, Tournai ou Bruxelles, mais que reste-t-il pour les personnes non motorisées ou ayant peu de revenus?

Désormais, tout le monde saura que le lundi après–midi, de 14 à 17h, se tiendront les permanences sociales, le mardi de 10 à 18h et plusieurs soirs par mois les permanences du centre d’éducation permanente et le mercredi, celles de Tels Quels Jeunes.

De mon côté, il sera plus facile d’organiser mon temps de travail. Fini le temps où je jonglais avec les rendez-vous aux quatre coins de la ville en transportant des sacs remplis de brochures et de magazines, fini les longs moments d’errance entre deux réunions et les rencontres d’usagers à la terrasse d’un café parce que c’était le seul endroit disponible.

Alors, à vos agendas: nous vous attendons le jeudi 21 octobre pour l’inauguration de notre nouvelle maison associative, 9 boulevard Jacques Bertrand, dès 14h30. Tout le programme dans notre prochain numéro.

Je pense que l’ouverture de notre maison va permettre à tous les gays et toutes les lesbiennes de Charleroi et des alentours de trouver leur compte. Rencontres conviviales, projection de films, débats, soirées, sorties, ateliers, musique, chant, lecture… il y en aura pour tous les goûts!

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Dernière soirée avant les vacances d’été à Tournai Pour marquer les esprits avant les congés, Christine et moi avons pris le risque d’organiser une soirée sur l’improvisation. Contrairement aux idées reçues, l’improvisation ne s’improvise pas. Afin de proposer une animation de qualité, nous avons fait appel à Etienne, jouteur expérimenté dans l’improvisation. Malgré son agenda bien rempli, il a pu se libérer et nous assurer un coaching très agréable. par Mélanie Assistante sociale à Tels Quels

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omme il y avait des nouvelles têtes à Tournai, l’entraînement a débuté par le traditionnel tour des prénoms. A ceci près qu’il y avait une difficulté supplémentaire, nous devions associer un geste à notre nom de baptême. Après s’être éveillé l’esprit, on s’est attaqué au corps. Sur un fond musical entraînant, nous avons endossé les rôles de Véronique et de Davina de Gym Tonic. Ces quelques exercices d’échauffement terminés, nous étions prêts à nous initier aux bases de l’improvisation. Pour commencer, le verbal a été réduit au silence. Nous avons fait des exercices axés sur l’équilibre de plateau. Ensuite, le langage est revenu en force avec des associations de mots, des mots à Prochaines rencontres à Tournai compléter et pour finir des lieux 17 septembre : BLIND TEST à vider. Première partie terminée, la (voir affiche cipause est la bienvenue. On discute contre) des exercices précédents, on se parle de la prochaine activité, des vacances à venir.

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La seconde partie débute avec un petit échauffement physique, d’écoute et de concentration. Puis, on se raconte des histoires et tout bascule. Nous sommes répartis en deux groupes et chacun va mettre en scène sa propre vison de l’histoire. Nous voilà au cœur de l’impro. La séance se termine par un débriefing où chacun s’exprime librement sur les exercices qu’il a aimés, ceux qu’il a trouvés difficiles et sur la manière dont il s’est senti dans le groupe. Les timides sont surpris de ce qu’ils ont fait, les autres contents de leurs performances. Tout le monde est ravi de cette rencontre et prêt à recommencer.

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Ma première paillotte! Après “Mon premier jour chez Tels Quels Jeunes”, “Mon premier festival”, “Ma première gay pride”, et j’en passe… je terminerai la série avec mon expérience de la paillotte de Bruxelles-les-bains. En effet, lorsque celle-ci se terminera, j’entamerai ma deuxième année au sein de l’association. J’entends encore Michel me présenter à l’équipe et me proposer de faire un article, dès mon premier jour, afin de me faire connaître via le Tels Quels magazine! Que le temps passe vite quand on s’amuse! Un an déjà… par Christine Leroy Animatrice de Tels Quels HainautBrabant wallon.

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evenons à nos moutons, je ne suis pas là pour faire le bilan de mon année passée et je vous épargnerai cette année les “mon deuxième festival”, “ma deuxième gay pride”… mais pour parler de Bruxelles-les-bains… encore une chose dont j’avais entendu parler longuement, dont on me disait “t’as pas encore fait, toi, la paillotte!” Durant ces journées, j’ai pu mieux comprendre (au cas où ce n’était déjà fait…) pourquoi Julie définit notre travail comme un “couteau suisse” (d’ailleurs, cela pourrait être un sujet d’article intéressant tiens…). La paillotte à Bruxelles-les-bains n’est pas simplement un bar… même si j’y ai appris à faire des “mojitos” et des “caïpirinhas”, c’est d’abord un lieu de rencontre convivial, une façon de nous faire connaître et de montrer que nous sommes présents.

Certaines personnes s’arrêtent pour discuter, demander des informations, des renseignements… D’autres connaissent déjà et viennent simplement prendre un verre, manger un morceau et prendre des nouvelles de tout le monde. Les oasissiens, eux, découvrent une facette de Bruxelles différente et viennent discuter avec nous dans un cadre plus agréable que les bureaux. Nous avons organisé plusieurs rencontres et réunions à la paillotte afin de faire découvrir à nos partenaires ce lieu de détente et parce que discuter autour d’un verre avec le sable, les transats et, parfois, le soleil est quand même moins pénible qu’enfermés au Tels Quels… C’est l’occasion aussi pour nous de nous retrouver entre collègues et d’échanger nos points de vue, nos expériences, nos projets… chose que nous n’avons pas toujours la possibilité de faire pendant

l’année car, vu le planning chargé de chacun et notre dispersion géographique, nous ne sommes que très rarement, tous en même temps à Bruxelles. Alors, on se retrouve par 2 ou 3 et, quand il n’y a pas trop de monde, on a le temps de partager des idées, de préparer des activités ou parfois, simplement, de discuter et d’avoir l’avis de nos collègues sur tel ou tel questionnement personnel. Même si j’avais perdu l’habitude de travailler en juillet et en août, le fait d’être à Bruxelles-les-bains à faire des “mojitos”, avec le soleil, la musique et l’odeur du barbecue est quand même un dépaysement par rapport au restant de l’année! Maintenant, le mois de septembre est de retour, on range les colliers de fleurs, les tongs et les cocktails, on prend son cartable et on repart pour de nouvelles aventures!

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Bruxelles multifacettes Tout d’abord, pour cette rentrée, le Tels Quels Café s’est une fois de plus métamorphosé puisque tout son éclairage a été revu et perfectionné pour mieux s’adapter aux différentes fonctions du lieu. A la lumière de cette rénovation électrique, pleins feux donc sur les différentes activités qui s’y déroulent. Par Pierre Mottet Coordinateur régional de Bruxelles, responsable du Tels Quels Café

En effet, nous avons installé des spots spéciaux qui font découvrir, non pas seulement les murs, mais tout ce qu’on y accroche. Et justement, c’est là tout un programme. Pendant les vacances, ces spots ont eu l’honneur d’éclairer les toiles de Jay C, très colorées et animées par différents mangas desquels différentes parties du corps sont mises en valeur comme le visage et l’expression du regard et dont les émotions sont transparentes de lisibilité… Au moment où ces lignes s’écrivent, l’exposition suivante, d’un tout autre style, s’apprête à détrôner les chers mangas de Jay C pour prendre possession des cimaises. Il s’agit de Toma’ qui nous revient tout juste du Brésil, avec un trésor photographique qui, pour lui, représente bien autre chose que de l’impression sur du papier, mais des impressions. Voici d’ailleurs ce qu’il en dit: “La photographie me donne la puissante faculté de regarder le monde et d’en restituer une partie de ma perception”. En effet, ses photos sont faites au gré de ses promenades, où que ce soit, et des vents. Le programme des expos ne s’arrête pas là, puisque mi-septembre débutera celle de Lo et Ada qui nous présenteront des modèles féminins en version photographique et en interprétation acrylique. Du 15 octobre au 15 décembre, nous participerons, pour la deuxième fois, aux “Rainbow Arts”, concept qui réunit une douzaine d’artistes dans quinze lieux différents simultanément, à savoir principalement des établissements du Petit Marais. D’autres lumières, glamours et colorées cette fois, éclaireront la facette “spectacle”

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de notre régionale. En effet, notre atelier transformiste, le Tels Qu’Elles Show, est devenu une véritable troupe d’une dizaine d’artistes, qu’ils soient en herbe ou confirmés. Cet atelier est vraiment multi-facettes également, nous voilà bien dans le thème de l’article. En effet, l’atelier propose, non seulement, des répétitions de numéros, des observations de clips pour bien saisir les mimiques et poses des artistes à interpréter, des séances de maquillage, mais aussi une partie infrastructure, puisque cet atelier a également un “département” menuiserie et ses membres ont fabriqué une nouvelle scène amovible d’un format plus que confortable. N’oublions pas aussi l’adaptation de vêtements, la recherche de perruques… et la réparation de chaussures! Le prochain spectacle est programmé pour mi octobre.

Quittons les feux de la rampe, et abordons la facette “balade découverte” qui reprend dès ce mois de septembre avec notre participation aux Journées du Patrimoine de Bruxelles, le week-end des 18 et 19, le rendez-vous étant fixé à 10 heures à la maison associative de Bruxelles les deux jours. Voilà donc tout un programme que nous nous proposons d’étoffer lors du comité de la régionale, ouvert à tous et à toutes suggestions qui aura lieu au Tels Quels Café le jeudi 23 septembre à 19h30. Au plaisir de se retrouver autour de nouveaux projets.


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Un pied dedans, un pied dehors! De membre du groupe Oasis, je suis devenu un employé de Tels Quels Jeunes. Comme disait l’autre, à chaque fois que ma vie prend une direction bien tranquille, le destin s’amuse à venir la titiller et à lui donner de petits coups de côté pour la faire changer complètement de direction.

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l y a huit mois quand je suis arrivé en Belgique, débarquant de mon pays à mille lieux d’ici et cela à tous points de vue, je n’imaginais pas une seconde ce qui m’arrive aujourd’hui ni toutes les choses intéressantes que je fais dans mon nouveau boulot avec l’équipe de Tels Quels... Donc, ce n’est pas derrière ce bureau et devant cet énorme écran d’ordinateur, qui m’ont été assignés, avec

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ce titre flatteur d’Éducateur-Bibliothécaire que j’essaie de vous dire qui je suis et ce que je fais là. Pour moi -et cela est valable pour tout le groupe oasis- le contact avec l’association s’est fait, la première fois, avec le service social de Tels Quels. L’accueil est toujours chaleureux et le personnel très à l’écoute, même si le début est souvent empreint

d’hésitations. Ce qui se comprend: la plupart du temps, c’est la première fois que l’oasissien se confie, qu’il a en face de lui quelqu’un qui l’écoute, le comprend, essaie de l’aider, lui donne des conseils. Bref! Quelqu’un qui vient en ami... Généralement cette première rencontre est très marquante, cela change de la peur des arrestations par la police,


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des violences et des injures, des condamnations à des peines de prison et même, souvent, des peines capitales (même si elles ne portent pas ce nom), des tracasseries en tous genres, de cette vie où chaque jour est un combat perpétuel pour rester en vie et libre. Pour le groupe oasis, le plus grand soulagement après le choc thermique (vous n’imaginerez jamais ce que cela fait de découvrir Bruxelles sous la neige à votre sortie d’avion), le choc culturel et bien d’autres que j’aurai l’occasion de développer dans un prochain article, c’est d’entendre de la bouche de Valérie, de Fabian ou de Mélanie qu’en Belgique, nous pouvons avoir des idées et les défendre, jouir de nos droits fondamentaux et, surtout, vivre notre homosexualité sans tabou, dans la quiétude, sans que cela ne nous conduise en prison ou à la morgue... J’ai découvert d’autres membres de l’équipe au travers des animations du groupe oasis auxquelles sont associés les éducateurs de Tels Quels. C’est ainsi qu’un jour, j’en vins à discuter avec Michel de mes études de bibliothécaire et de mon expérience professionnelle dans le domaine de la lecture publique et des techniques d’animation. Il m’a juste dit: “peut-être qu’on aura besoin de toi”... Quand finalement j’ai rencontré Philippe et Michel pour l’entretien d’embauche et qu’ils m’ont exposé les objectifs et les priorités de l’association, ce qu’ils attendaient de moi et de ce que je pouvais leur apporter, j’ai tout de suite su que c’était ce qu’il me fallait. C’est-à-dire faire le métier qui me passionne, et défendre les idées qui me sont chères au quotidien. Comme je l’ai dit, je connaissais déjà certaines têtes de ma nouvelle famille professionnelle grâce aux animations Oasis à Namur et à Bruxelles, et je pense que ça a rendu l’accueil de toute l’équipe de Tels Quels encore plus chaleureux, il y a eu beaucoup d’enthousiasme à l’idée de m’avoir parmi eux... J’espère ardemment répondre à leurs attentes et, vu comment c’est parti, le doute ne m’est pas permis... J’ai tout de suite mis la main à la pâte, après la visite de la bibliothèque et la présentation de mes outils de travail par Gisèle (responsable du centre de documentation), je me suis retrouvé à la paillote de Tels Quels, à Bruxelles les bains, après une séance d’information

au public qui s’arrête au stand, j’ai eu l’occasion de servir mes premiers “mojitos” sous l’œil amusé de Nathalie, de Clémentine et de Christine. J’ai ensuite participé à une réunion à la Plate-forme de Prévention, avec nos partenaires, pour la préparation de la journée mondiale du Sida, ce qui m’a permis de voir les visages, de mettre un nom dessus et savoir qui fait quoi et où. J’ai aussi participé à une réunion avec un partenaire de l’Insertion sociale, SIMA, pour la mise sur pied d’un atelier de théâtre-action destiné au groupe oasis, qui doit déboucher sur la représentation d’une pièce où certains d’entre eux raconteront leur histoire. J’ai eu beaucoup de mal, lorsque j’ai tenté d’expliquer le projet à certains oasissiens, à leur faire comprendre que je suis usager de Tels Quels au même titre qu’eux et, en même temps, employé, responsable de ce projet, je ne suis pas sûr qu’ils aient compris… vu leur mine, j’ai des doutes... Après une journée très fructueuse encore, avec Michel, Gisèle, Philippe et Pierre, nous avons fini de mettre la bibliothèque du CGLN sur les rails, elle est prête à vous accueillir, alors n’hésitez pas! La liste des tâches que j’ai exécutées, en si peu de temps, est longue et variée, je ne pourrais pas tout vous relater. J’ai saisi tout le sens de l’image du “Couteau Suisse” dont me parle Julie depuis mes premiers jours... Au Tels Quels, ils savent ce dont je parle!!!

Remerciement : Les Fiertés Namuroise 2010 Julie Bierlaire, Animatrice socioculturelle Tels Quels provinces de Namur et de Liège.

Dans le numéro 286, nous vous avons détaillé, dans un article, cette belle journée du 8 mai à Namur. Dans l’enthousiasme qu’a suscité cet évènement, un texte fut de suite rédigé. Dans mon geste précipité, j’ai omis de remercier nos partenaires. En particulier la Ville de Namur et la province de Namur, deux institutions qui nous ont apporté un soutien financier et logistique mais qui, surtout, croient en nos projets et en nos objectifs de faire de Namur une ville ouverte, une ville arc-en-ciel. Voici ce oubli réparé.

Hamedine

R.d.v. Hamedine vous attend au centre de documentation de Tels Quels à Bruxelles, les mardis, mercredis et jeudis jusque 18 heures, ou sur rendez-vous au CGLN (02.275.06.05.), n’hésitez pas à lui rendre visite, à lui demander un conseil de lecture, à venir voir les trésors qu’il vous fera découvrir. BIBLIO@TELSQUELS.BE

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Dossier

Eglise catholique et pédophilie: bouc émissaire et retour du refoulé Par Claude Vandevyver Psychanalyste, psychothérapeute

L’effervescence médiatique récente à propos des affaires de pédophilie dans l’église catholique me fait immanquablement songer à ce que Freud appelle joliment le retour du refoulé. Lorsqu’une réalité est rejetée hors de la conscience parce qu’inavouable ou dérangeante, elle tend à resurgir sous forme de symptômes. En l’occurrence la sexualité de certains clercs et leurs passages à l’acte qui apparaissent brutalement dans la réalité.

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ouc émissaire? Mais avant d’examiner cela, il est bon de s’interroger sur l’ampleur médiatique qu’a prise depuis quelques années tout ce qui touche à la pédophilie. Au point que, depuis l’affaire Dutroux, le mot même de pédophile, désignant simplement celui qui peut avoir une attirance sexuelle à l’égard des enfants, est devenu, sous la plume de nombre de journalistes, synonyme de violeur, prédateur, voire assassin d’enfants.

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Comme le remarque le psychanalyste Jean-Pierre Lebrun, l’unanimité sociale autour de la condamnation du pédophile, en ces temps d’incertitudes concernant les repères, mérite d’être interrogée. Selon lui, ce dernier est pris dans des enjeux sociaux qui dépassent largement les actes pour lesquels il a été condamné. Il fonctionnerait comme bouc émissaire du dysfonctionnement social de tout ce qui représente une autorité, rendu responsable du mal en lieu et place


Dossier peut faire la Une des journaux alors que, chaque jour, à quelques kilomètres de chez nous, des mariages arrangés avec des jeunes filles à peine pubères ne semblent déranger personne… Mais c’est également une autre question! Incontournable Les affaires récentes dans l’église catholique nous rappellent simplement l’existence de la sexualité chez tout un chacun. La pulsion sexuelle est une donnée anthropologique incontournable. Ce qu’un certain discours romain admet difficilement, ou du bout des lèvres. Et depuis Freud nous savons que, chez les humains, la sexualité n’est pas purement biologique: prise dans le langage, elle est d’abord fantasmatique et peut développer des composantes les plus diverses. Les attirances pédophiles, tout comme l’homosexualité, en font partie. Chaque humain a à se débrouiller au mieux avec cela, en se donnant des satisfactions socialement acceptables dans un projet de vie responsable. Ne pas faire la place qui lui revient au désir sexuel expose à des effets retards ravageurs. Il est évident que l’institution catholique, imposant le célibat des prêtres et des religieux, peut attirer certains profils particuliers qui y cherchent un lieu protégé à l’abri du sexuel. Cette réalité sociologique aide à comprendre certaines réalités statistiques! Si, pour ceux qui s’y engagent, leurs possibilités personnelles de sublimation fonctionnent bien, ils peuvent y développer une vie réussie et généreuse orientée vers l’humanitaire, l’éducation et le spirituel. Mais si leur équilibre psycho-sexuel reste fragile, tourmenté, instable, la paix recherchée sera illusoire, les exigences de la pulsion se faisant de plus en plus fortes. Jusqu’à certains passages à l’acte dont la violence peut être à la mesure des tensions intérieures.

de ceux qui ont la charge de tenir cette place avec ce qu’elle implique de violence psychique. Il est plus simple de condamner un soi-disant prédateur et d’imaginer une enfance vierge de toute sexualité, qu’assumer ce qu’impliquent les différences de places en éducation et la sexualité de l’enfant. Mais ceci est un autre débat. Ajoutons encore qu’une supposée relation sexuelle avec un “mineur” de 17 ans

Un lieu tiers Les séminaristes, prêtres et religieux doivent avoir un lieu pour parler de leurs difficultés. Que ce soit un conseiller spirituel, un aîné compétent, un psy, un confesseur. L’important, c’est qu’il y ait la possibilité d’une liberté de parole totale. Cela signifie que tout ce qui est échangé, l’est sous le sceau du secret professionnel (et donc pas de dossier!). Cela signifie aussi que la personne à qui l’on se confie, ne soit pas un supérieur hiérarchique. J’ai l’impression qu’il y a souvent une confusion des rôles et des places à ce sujet. Lorsqu’un prêtre se confie à son

évêque, à qui parle-t-il: à un confesseur, un guide spirituel ou un supérieur hiérarchique? Pour travailler ce qui fait souffrir, il faut en parler en s’autorisant à aller jusqu’au bout de ce qu’on a à dire. Cela n’est possible que dans un lieu tiers, offrant la possibilité de pouvoir se positionner un jour comme adulte responsable. Si je connais beaucoup de prêtres et religieux en souffrance, j’en connais aussi qui semblent heureux et épanouis, allant paisiblement leur chemin après avoir fait ce travail sur eux-mêmes. Victime toujours? Dans le prolongement des affaires actuelles, je m’interroge également sur ce désir qu’ont certains d’être reconnus comme “victimes”. Que cherchent-ils? Une reconnaissance de culpabilité de la part de l’abuseur? Sa condamnation? Un dédommagement financier? Régler des comptes avec l’institution Eglise? Que peut signifier ce genre de demande lorsque les faits sont très anciens? Je pense que, comme adulte, il faut à un certain moment prendre acte de tout ce qu’on a pu vivre de douloureux dans sa jeunesse, y compris, par exemple, des parents que l’on n’a pas choisis et dont il est vain de se plaindre indéfiniment. Ce sont les aléas de la vie. Si les blessures restent profondes, on peut en parler à quelqu’un, mais je me méfie de cette tendance à rechercher des “psys spécialisés”. Il y a le risque de focaliser le travail sur un seul aspect du parcours de la personne alors que les choses sont complexes et en interaction. Quelques pistes à explorer et approfondir…

Ce texte est paru dans son intégralité dans La Libre Belgique du 2 août.

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International

L’ILGA lance un répertoire mondial des organisations LGBTI et leurs alliées. Stephen Barris Coordinateur général de l’ILGA

Ce répertoire mondial, unique en son genre est gratuit et ouvert à tous

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e service qui offre une liste des groupes membres et non-membres de l’ILGA, inclut les syndicats et les organisations des droits des femmes ou des Droits humains, dans le but de créer des ponts avec les ONG qui ne travaillent pas spécifiquement sur les droits des gays, des lesbiennes et des minorités sexuelles, mais qui incluent ou soutiennent ce combat. Adhèrent par exemple à l’ILGA des villes comme Barcelone ou Amsterdam, ainsi que l’Internationale des Services Publics, une fédération mondiale de syndicats qui compte plusieurs millions de membres. Ce répertoire mondial, unique en son genre et créé grâce à une subvention d’IBM, est gratuit et ouvert à tous, disponible sur http://ilga.org/directory/ fr/. Il a pour but de rendre compte de la diversité et de la richesse des nombreux groupes et personnes de bonne volonté qui font campagne de par le monde en faveur de l’égalité des droits pour les lesbiennes, les gays et les personnes bi, trans et intersexuées. Renato Sabbadini, co-secrétaire général de l’ILGA C’est un service et un défi tout nouveaux dans les trente ans d’histoire de l’ILGA. Comment fonctionnent les organisations lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes à travers le monde? Comment

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s’organisent les gens? Quelles sont leurs activités? Quels services proposent-ils à leur communauté? En ce moment, personne ne peut offrir de réponse précise à ces questions. Le répertoire est la première phase d’un projet plus large qui vise à offrir une plateforme internationale aux groupes LGBTI pour qu’ils se rassemblent et partagent leurs informations avec un nombre toujours plus grand de personnes se souciant de plus en plus de ce qui peut arriver aux gays, aux lesbiennes, aux personnes bi, trans et intersexuées dans le monde entier. Gloria Careaga, co-secrétaire générale de l’ILGA L’ILGA est maintenant un réseau de plus de 600 groupes à travers le monde, des groupes qui ont une activité politique dans leurs pays. Avec ce répertoire, nous voulons aller au-delà et entrer en contact avec les groupes encore plus nombreux qui font partie de notre communauté. La plupart d’entre eux sont politiquement actifs et, avec leurs actions et leur présence, ce sont eux qui organisent les changements sociaux, ce sont eux qui les font se produire. Nous espérons qu’en établissant un contact avec eux et en les impliquant dans nos campagnes, nous serons alors capables de toucher un bien plus grand nombre de personnes à travers le monde et de démultiplier l’impact des campagnes de l’ILGA.

Pour plus d’information, contactez l’ILGA au +32 (0)2 502 24 71, stephenbarris@ilga.org

ILGA salue l’Argentine pour sa Loi “Mariage égalitaire”. ILGA a félicité le peuple argentin par la voie de la présidente de la république argentine pour la promulgation de la “Loi sur le mariage égalitaire” qui fait, de ce pays, le premier de la région Amérique latine et Caraïbes à reconnaître le mariage entre personnes du même sexe.

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ne première en Amérique latine Pedro Paradiso Sottile, cosecrétaire régional de l’ILGA pour l’Amérique latine et les Caraïbes, militant gay reconnu de la Comunidad Homosexual Argentina (CHA), a remis, au nom de l’ILGA, une plaque commémorative à la Présidente Cristina Fernández de Kirchner, le 22 juillet dernier, dans le bâtiment présidentiel argentin, connu sous le nom de “Maison rose” (cela ne s’invente pas!). C’est la première fois en trente ans d’histoire de l’ILGA que la fédération mondiale reconnaît ainsi le rôle d’un Chef d’État. Présentée au nom des 700 organisations membres de l’ILGA, la plaque immortalise la contribution de la Présidente Cristina Fernández de Kirchner à l’avancement des droits universels, au principe d’égalité et de non-discrimination des personnes en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, aux niveaux national et international.


International L’exemple argentin Il est utile de rappeler que, durant la Présidence actuelle, l’Argentine a reconnu le paiement de pensions aux veufs et aux veuves de couples de même sexe (2008), a élaboré un plan national contre les discriminations qui inclut les celles fondées sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, a fait publiquement campagne en faveur des résolutions sur la non-discrimination en raison de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre auprès des Nations-Unies (de 2004 à 2008) et de l’Organisation des États américains (OEA, de 2008 à 2010) et,

enfin, a promulgué la “Loi sur le Mariage égalitaire” qui reconnaît, dès maintenant, les familles argentines dans toute leur diversité (juillet 2010). L’ILGA est un réseau de plus de 700 groupes issus de 111 pays, qui se bat depuis 1978, pour l’égalité de droits des lesbiennes, des gays et des personnes bisexuelles, intersexuées et transgenres. Le travail de l’ILGA est soutenu par les organisations hollandaises HIVOS et NOVIB, par IBM, par l’Agence suédoise internationale pour le Développement et par la fondation ARCUS.

ARDHIS - Communiqué du 26 juin 2010

Le sort de Saïd Saïd est algérien. Il est arrivé en France il y a maintenant 4 ans. Depuis 3 ans, il forme un couple, à Lyon, avec René, avec qui il est pacsé.

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l y a 2 ans, Saïd a demandé l’asile du

fait de craintes de persécutions en tant qu’homosexuel en Algérie, mais sa demande a été successivement rejetée par l’OFPRA puis par la Cour nationale du Droit d’Asile, en décembre dernier.

La préfecture du Rhône lui a alors notifié une obligation de quitter le territoire français sous un mois. Saïd et René ont déposé un recours gracieux devant le Préfet du Rhône en sollicitant l’annulation de la décision de l’expulser, faisant valoir la réalité de leur situation de couple pacsé dont la vie commune est “solidement attestée” depuis plus de 3 ans. Mal conseillés, ils n’ont pas déposé de recours contentieux devant le Tribunal administratif. Le Préfet n’a pas donné suite à ce recours gracieux et a donc confirmé sa décision de l’expulser. Il y a 3 semaines, la police est venue interpeller Saïd au domicile du couple et l’a placé en détention. Malgré les interventions de nos associations et malgré les éléments fournis à la préfecture par l’avocat du couple, l’expulsion n’a pas été suspendue.

Parallèlement, Saïd a fort heureusement pu faire valoir son droit à la demande d’asile en urgence. Il a donc demandé un réexamen de sa situation à l’OFPRA. Hier, Saïd a été reconnu en tant que réfugié au sens de la convention de Genève. Il est donc libéré, son expulsion est annulée et il a obtenu une protection durable. Nos associations sont rassurées pour Saïd et elles saluent une décision particulièrement forte de l’OFPRA. Cependant, nous ne manquons pas aussi de noter que, si l’OFPRA ne lui avait pas octroyé le statut de réfugié, Saïd pourrait être aujourd’hui en Algérie, séparé de son

compagnon avec qui il vit pourtant depuis maintenant 3 ans, et mis en danger du fait de son homosexualité. Pouvons-nous accepter que les autorités de ce pays séparent un couple parce que l’un d’entre eux n’a pas de papiers? Qu’en est-il du droit fondamental à la vie privée et familiale? Pouvons-nous accepter que ce pays brise, en quelques jours seulement, la vie d’hommes et de femmes, parfois installés ici depuis de nombreuses années, et cela seulement pour atteindre un objectif chiffré qui n’a pas d’explications?

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Oasis

Retour sur l’été des Oasissiens Lorsque le mois de juin se termine, ce qui implique le début des vacances pour certains, l’équipe d’Éducation permanente et le service social préparent les activités d’été pour le groupe Oasis. Au programme, pour le mois de juillet, une visite culturelle du Gay Bruxelles et, pour le mois d’août, visite de Bruxelles-les-Bains et du stand arc-en-ciel, sans oublier des activités sportives et autres jeux de société ou de coopération. Flash-back sur un été rempli d’animation, contrasté météorologiquement. Mélanie Assistante sociale

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e gay Bruxelles En juillet, sous une chaleur allant crescendo, Michel a endossé le rôle de guide touristique. En petits groupes, de 8 à 20 personnes, les Oasissiens ont pu visiter Bruxelles sous un angle différent que celui des visites touristiques traditionnelles. La visite commence par l’histoire de Tels Quels (Antenne Rose, le festival du film gay et lesbien, le Tels Quels Magasine…), l’origine des mots “gay” et “lesbien”, quelques mots sur le drapeau arc-en-

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ciel. Ensuite, première halte à l’église du Bon Secours et précisions sur le pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle avec l’explication des coquillages dorés éparpillés dans le tout Bruxelles. Petit détour folklorique pour aller voir la statue de “Madame Chapeau”, le plus célèbre travesti de Bruxelles, et direction le Manneken Pis dont la statue aurait (ce fut peut-être son frère) été sculptée par Jérôme Duquesnoy qui fut condamné à mort pour homosexualité. C’est la dernière personne à avoir été exécutée à cause

de son orientation sexuelle en Belgique. Direction la rue des Brasseurs où s’est passée une dispute amoureuse célèbre, celle qui a vu Verlaine, ivre et déchiré car son jeune amant, Rimbaud, avait décidé de le quitter, le blesse d’un coup de pistolet. Ensuite, progression (oui! Ça monte!) jusqu’à la rue Duquesnoy, où se trouvent, notamment, les locaux d’Aide Info Sida et ascension encore vers l’église du Sablon et son Saint-Sébastien. Visite aussi du parc de Bruxelles où l’on peut voir le buste de Pierre le Grand (le tsar russe) qui tourne le dos au palais royal pour d’étranges


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raisons… A la sortie du parc, quelques mots sur le Parlement et sur la statue dédiée aux enfants disparus. On redescend vers la gare centrale, petit arrêt à la place d’Espagne et direction la Grand’Place et ses splendides bâtiments. Enfin, retour au Tels Quels… épuisés, mais contents! Ces quelques lignes sur la visite sont très succinctes par rapport aux connaissances, aux détails et aux anecdotes que Michel peut raconter. Plusieurs oasissiens lui réclament des notes d’ailleurs. A la paillotte! Le mois d’août fut plus participatif, chacun y a mis du sien, excepté le soleil qui nous a boudés par moment. Comme les

Oasissiens n’ont pas l’occasion de partir en vacances, nous leur avons proposé quelques heures de détente au bord de l’eau et, pour certains, les pieds dans le sable. Nous avons visité le stand du Petit Marais –tenu par l’équipe de Tels Quels les après-midi, à Bruxelles-les Bains, qui était joliment agencé. Comme activités, il y avait du Beach volley, de la pétanque et des jeux de société. A ma grande surprise, la pétanque a eu beaucoup d’adeptes. Moi qui pensais que

la pétanque était un sport méditerranéen réservé aux français qui le pratiquent en dégustant du pastis ou une acticité destinée aux campings. A la poubelle mes images préconçues de cette discipline! Ce jeu s’est exporté en dehors des frontières de l’hexagone et se pratique dans beaucoup de pays d’Afrique, d’après ce que j’ai pu observer. Certains oasissiens jouaient avec une dextérité et une précision impressionnante du point de vue d’une débutante. Au niveau du classement des travailleurs de l’équipe du service social, c’est Valérie qui remporte la pole position, ensuite Fabian et puis moi. Côté beach-volley, la compétition été omniprésente, sous l’œil d’un arbitre. Le score et les contacts physiques entre

inscrit. Au niveau du classement des travailleurs, il y a du changement, désormais Valérie partage la première place avec moi. Pour Fabian, il n’a malheureusement pas participé au Beach Volley. Les jeux de société ont eu moins d’adeptes. C’était souvent par curiosité et de manière individuelle que les oasissiens y ont participé. Même si peu y ont adhéré, leur attitude était espiègle, avec une pointe de tricherie et de bluff. Encore quelque chose qui a traversé les frontières des Etats...

joueurs furent parfois rudes. Malgré cet “enjeu”, la bonne humeur et les rires sont restés bien présents. Ici, j’ai également constaté que la non-communication entre les joueurs avait traversé les frontières. Bien que nous pratiquions la même langue, nous n’arrivions pas à nous mettre d’accord sur qui réceptionnait la balle. Malheureusement, cela s’est souvent soldé par un télescopage entre joueurs et la perte du ballon. Un élément qui a également traversé les frontières, c’est la contestation du score lorsqu’un point est

pouvoir faire leur connaissance et discuter avec eux. Je les ai vus débordant d’énergie, de joie partagée, heureux de nous retrouver.

De mon point de vue, la période des vacances a été le moment idéal pour rencontrer davantage les Oasissiens,

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Interview

Gérard Coudougnan: le Père Docu La “Bibliothèque rose du Père Docu” fait désormais partie, depuis un an, du blog français “Les Toiles roses”, initialement consacré au cinéma. Ce blog a 5 ans d’existence, 35.000 pages de lecture disponibles en libre accès. Plus de 50.000 connexions individuelles par mois. Rencontre avec le Père Docu. Propos recueillis par Katty D.

B

onjour Gérard, pourraistu nous présenter cette fameuse Bibliothèque rose? Il n’y a qu’une petite année que la “Bibliothèque rose du Père Docu” est ouverte: elle ne représente que l’infime partie d’une somme culturelle et de l’œuvre militante d’une équipe où chacun travaille avec une volonté proche de celle qui vous anime depuis si longtemps au Tels Quels. Nous serions fiers si nous pouvions, puisque vous êtes dans la capitale de l’Europe, contribuer à des avancées en ce domaine. Même si, tout comme votre équipe de terrain, un simple commentaire de remerciements, une seule rencontre avec une personne riche en questions ou en réponses est pour nous la seule motivation importante. Je me souviens, l’an dernier, quand je t’ai demandé si je pouvais écrire un article sur ta rubrique, tu m’as répondu: “qui ça peut intéresser?” or, il y a peu, le site a été élu “Meilleur blog gay Culture et Société” sur le site français “VeryFriendly.fr” Tu as dû être étonné, non, comme tes collègues? C’est mon chef adoré qui va être content... il va encore multiplier par un chiffre incroyable mon salaire (de bénévole). Commençons donc par rendre à César ce qui lui appartient. “Les Toiles roses” sont un blog communautaire, fondé il y a cinq ans par Daniel Conrad Hall. Il gère une équipe sérieuse et motivée dans laquelle on trouve (parfois cachés sous des pseudonymes) de grands noms du monde

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du cinéma, du roman, de la presse et de l’édition. Comme son nom l’indique, le blog fut d’abord essentiellement cinéphile puis évolua vers la création littéraire avec la saga de l’incroyable Zanzi, “Zanzi And The City”. Les cinéphiles ayant encaissé le coup, la porte s’ouvrit vers d’autres formes de culture LGBT sous un angle militant. La reconnaissance par ce sondage doit être relativisée: nous cherchons plus à travailler la qualité que la quantité. Il est vrai que cette distinction est flatteuse et que nous l’arborons fièrement sous notre logo. Il n’empêche: beaucoup de messages reçus et non publiés sont infiniment plus touchants, plus constructifs qu’un scrutin “internautique”. Par exemple, nous soutenons actuellement l’association Le Refuge (Voir TQM 286), seule en France

à prendre en charge de jeunes majeurs chassés de chez eux par des parents qui refusent l’homosexualité de leur enfant. A l’occasion de cette série d’articles, une “lettre à mon père”, anonyme et bouleversante, nous a été envoyée... qui valait plus qu’une place en tête d’un sondage! On peut dire qu’à travers ta rubrique “Père Docu”, tu exerces une forme de militantisme? Le mot n’est peut-être pas correct? Le mot est tout à fait correct et assumé à 100% par l’équipe. Si l’on regarde notre logo, le premier symbole est un poing levé. Notre sous-titre est “De l’art de faire évoluer les mentalités”. Nos choix sont donc militants pour être reconnus tels que nous sommes, “tels quels”. Je lis sur la présentation qui te concerne sur le site que tu es enseignantdocumentaliste, tu n’as pas lu et écrit des critiques que pour des ouvrages à thématiques LGBT... Les livres, c’est indispensable pour toi? Tu veux valoriser cet outil qui tend à disparaître, auprès des jeunes notamment? Nous sommes des passeurs de culture. La vie gaye et lesbienne ne se limite pas au “Marais” ni à quelques cercles fermés, professionnels ou intellectuels. Nous sommes partout et nous avons une histoire. Puisque nous ne pouvons transmettre et échanger que de façon marginale, je veux dire en marge de la culture hétérosexuelle, sans le relais de la famille, de l’école ou des médias, le livre peut encore être un outil efficace de


Interview transmission de repères. Je ne pourrai jamais oublier le bouleversement que fut pour moi la lecture du roman de Dominique Fernandez, “L’Etoile rose”. C’est aussi un clin d’œil de la vie de jouer le rôle d’intermédiaire dans des lieux qui portent ce nom. Tu pousses où ta réflexion à ce sujet (le livre et la lecture)? J’ai commencé à écrire des critiques littéraires sur le site d’Handigay (voir TQM 286). J’étais sous le coup d’un handicap alors récent et sous le choc d’une lecture qui venait de me montrer qu’un “handicapédé” pouvait être “aimable” au sens propre du terme: j’ai ouvert la rubrique littéraire du site avec “L’Or d’Alexandre” d’Olivier Delorme (H&O Editions) et fait partager mon enthousiasme. Ce fut une initiative vitale: je venais de découvrir, puisque c’était écrit dans un livre, pourquoi et comment mon compagnon (depuis 1984...) pouvait continuer à m’aimer et l’auteur du livre est devenu un ami cher. La boucle était bouclée, ma vie pouvait recommencer, toujours entourée de livres, juste un peu plus en amont! Tu sélectionnes les livres en fonction de quels critères? Livres pas spécialement écrits par des gays ou des lesbiennes... Tu écris systématiquement sur les livres que l’on t’envoie spontanément? Tu vas à la pêche aux livres, parfois? Les livres à thématique gaye et lesbienne sont bien sûr ceux qui retiennent mon attention, dans cette optique de “transmission”. Au début, il a fallu contacter les attaché-e-s de presse, puis les livres ont commencé à arriver tout seuls. Avec un lectorat ciblé comme le nôtre, il est évident que nous jouons un rôle de prescripteurs. Nous ne souhaitons pas faire partie des plans promo des auteurs, nous privilégions la réflexion sur le long terme. Les livres sont lus, entièrement lus, et chaque recension est subjective, personnelle et mûrie: il n’est pas question de recopier le communiqué de presse ou la quatrième de couverture. Comme nous sommes un media internet, nous jouons cette carte à fond, en donnant au lecteur les liens les plus pertinents dans notre rubrique “Pour en savoir plus”. A la découverte aussi de talents cachés comme on dit? Il est possible que nous découvrions des talents cachés. Il est certain que nous ne massacrerons personne sous le simple prétexte que son texte ne nous a pas enthousiasmés: dans ce que tu appelles joliment la pêche aux livres, l’idée est de faire partager des joies ou des ouvertures.

Pas de tirer sur un auteur honnête dont le style ou la forme ne serait pas conforme à nos goûts! Si tu compares les livres que tu as lus quand tu étais ado et ceux qui paraissent aujourd’hui, il y a une grande marge au niveau information et réflexion... Au bénéfice de la “communauté” et de l’ouverture d’esprit de tout un chacun... J’ai 47 ans. Ado, je cherchais dans les bibliothèques des livres où je pourrais trouver des hommes aimant les hommes qui ne soient pas des caricatures. Il y avait une part de hasard dans cette quête: si Yves Navarre et Dominique Fernandez étaient faciles à trouver, je n’ai pas été peu fier de découvrir Maurice Périsset, un auteur de polars tout à fait gay-friendly! Quand Daniel C Hall, rédacteur en chef des “Toiles roses” m’a proposé de gérer la “Bibliothèque rose”, j’ai senti que j’avais la possibilité d’offrir au lecteur d’aujourd’hui ce qui m’avait manqué, des fiches de lecture dans un monde où les outils et les mentalités ont évolué mais où, pour qui cherche des repères littéraires, les pistes sérieuses sont encore en construction. Nous sommes en train d’ouvrir “La petite Bibliothèque rose”, plus centrée sur les livres de la littérature jeunesse, un vrai créneau, un vrai genre littéraire où l’on aborde sans crainte les thèmes les plus variés, dont ceux qui touchent de près ces ados qui se sentent différents. Des ouvrages t’ont marqué à jamais? J’en citerai deux, sans répéter pourquoi: “L’Etoile Rose” de Fernandez et “L’Or d’Alexandre” de Delorme. Deux tournants de ma vie. Certains ouvrages suscitent parfois des polémiques, je suppose. Tu as des exemples? Comme je te l’ai dit, je ne cherche pas la polémique: il est évident que, si je parviens à me procurer le prochain ouvrage que Christine Boutin prétend être en train de rédiger sur les homosexuels (il est hors de question qu’elle reçoive un centime de moi), je serai polémique. Je pense l’être un peu prochainement à propos d’un roman que la critique parisienne a encensé, l’an dernier, sans que je comprenne, pauvre petit provincial, en quoi “La meilleure part des hommes” serait un chef-d’œuvre et Tristan Garcia un nouveau Marcel Proust... Tu connais la Belgique? J’ai plusieurs amis belges mais je confesse ne pas y avoir mis les pieds depuis mon enfance. Je suis l’actualité belge sur le net et j’essaie d’aller au-delà des gros titres du style Dutroux ou affrontements

entre francophones et néerlandophones, vous êtes pour moi qui vis à trente kilomètres de la riviera italienne, éloignés géographiquement mais proches par le cœur... Tu connais les droits des gays et des lesbiennes chez nous? Nos acquis? C’est justement pour cela que je sais que la Belgique a plusieurs années d’avance sur la France: mariage, adoption... nous sommes à la traîne! Tels Quels en tant qu’association reconnue? En tant que magasine? Avezvous un magasine de ce type lié à une association bénéficiant de subsides pour son fonctionnement et une partie du personnel tel que des assistants sociaux, du secrétariat, des animateurs dans les écoles… (Faut savoir qu’il y a aussi beaucoup de bénévoles cela dit). Tu as déjà consulté notre site? Je ne connaissais pas, soyons francs, Tels Quels, avant que nous ne nous rencontrions. D’après ce que j’ai vu, nous n’avons pas, en France, de structure regroupant éducation et publication. Nos associations se battent pour obtenir des subventions (j’ai déjà parlé du “Refuge” qui ne reçoit pas d’aide directe de l’Etat) et le premier mensuel gay, Têtu, est la danseuse du milliardaire militant Pierre Berger, veuf d’Yves Saint-Laurent. Tu as déjà commenté des livres d’auteur-e-s belges? Oui, je pense au fameux livre du Professeur Balthazart au sujet des origines biologiques de l’homosexualité. Tu as un avis posé sur son contenu? Ce n’est pas le cas de tout le monde dans la population gaye. Tout ce qui fait référence au “Pourquoi” de l’homosexualité, agace plus d’une personne. Ce livre est assez difficile à lire: c’est un livre scientifique, rédigé par un vrai vulgarisateur avec une attitude tout à fait bienveillante vis-à-vis des homosexuels. Je comprends que ses avis énervent, il y a toutes sortes de réactions hostiles, ceux qui voient l’orientation sexuelle comme une construction sociale intellectuelle, ceux qui sont fiers d’avoir osé vivre leur sexualité, ceux qui craignent un eugénisme, etc. A tous, je ne dirai qu’une chose: lisez le livre et réagissez sur les hypothèses que suggère Jacques Balthazart, pas sur un commentaire ni une appréhension personnelle.

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Interview

éloge des jouvenceaux En avril dernier, la chaîne de télévision britannique More4 diffusait un documentaire intitulé “The dancing boys of Afghanistan”. On y parlait du “bacha bazi”, littéralement: “jeu de garçons”, une danse effectuée par des adolescents pour un public exclusivement masculin. Par Charles Adam, correspondant de Tels Quels à Londres.

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es hommes de pouvoir et d’argent, qu’ils soient médecins, avocats, riches hommes d’affaires, hauts gradés de l’armée ou, plus sinistrement, trafiquants de drogue, partent pour ainsi dire en reconnaissance, à la ville comme à la campagne, en vue d’y trouver des garçons qu’ils vont prendre en charge en vue de leur procurer des cours de danse auxquels s’ajoute dans bien des cas la pratique d’un instrument de musique. Ces garçons convoités par les hommes en question sont appelés “bacha bereesh”, ce qui veut dire “garçons entre 14 et 18 ans”. On ne peut donc parler ici de pédophilie, d’autant plus que l’âge post-pubertaire de ces garçons est perceptible à leur voix qui, chez tous, a déjà mué. Pour être précis,

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la relation qui unit ces hommes matures et ces garçons adolescents relève de ce qu’on appelle l’éphébophilie. En termes encore plus appropriés, on peut parler d’éphébolagnie, c’est-à-dire d’érotisation de l’éphèbe (1). Le choix des “éclaireurs” à la recherche de danseurs se porte sur des garçons pourvus d’un corps svelte et souple, idéal pour danser, mais aussi dotés d’un beau visage. Ces quêteurs de “bacha bereesh” savent parfaitement dans quelles régions ou villes du pays, ils trouveront les “perles les plus prisées”. La ville de Kandahar, entre autres, regorgerait de ces trésors tant convoités. Pour les hommes dont nous parlons, “avoir” et être vu avec un “bacha bereesh”, à la fois beau et danseur

accompli, lui confère un prestige sans pareil et renforce son statut social. Les danseurs en action évoquent une fusion entre un derviche tourneur et un danseur du ventre. La sensualité qui se dégage de leurs mouvements fascine à l’évidence leurs admirateurs, surtout lorsque le tintement des clochettes ornant leurs bracelets vient accompagner la musique. Ce qui est navrant, c’est qu’au lieu de vêtir le danseur de l’habit virevoltant propre au derviche tourneur, on l’affuble d’une robe de femme, certes virevoltante, mais qui mettrait davantage en valeur le corps d’une jouvencelle que le sien. De surcroît, on le grime d’une manière qui, au lieu de souligner la beauté du jouvenceau (2), la brouille. En fut-


Interview Le gouvernement afghan est conscient des tenants et aboutissants du “bacha bazi”. Le phénomène a même été soulevé à l’ONU où l’on a mis en place une “Madame bacha bazi” à qui a été confiée la responsabilité de s’y colleter. Mais rien n’est simple en l’occurrence. Les pires d’entre les “propriétaires” sont les trafiquants de drogue, lesquels sont sans scrupules et exercent à merveille l’art de soudoyer ou esquiver la police. Au demeurant, celle-ci est de mèche non seulement avec lesdits grands barons de la drogue, mais Selon “The dancing boys of Afghanistan”, aussi avec les “propriétaires” de “bacha le “bacha bazi” existe depuis trois bereesh” exerçant une activité légale. La millénaires; il préexiste donc de loin à situation est donc bloquée, pour ne pas l’avènement de l’islam. Durant le règne dire inextricable. D‘autre part, le danger des talibans, cette coutume fut interdite, ne pointe-t-il pas de mettre la charrue ce qui signifie clairement qu’elle va devant les bœufs? Il y a fort peu de à l’encontre de l’éthique islamique chances que l’actuel état des choses évolue Selon le documentaire, les “bacha fondamentaliste. Malgré les propos parfois si, à la place de grandes et souvent creuses bereesh”, une fois atteint l’âge de dix-huit contradictoires et confus que véhicule indignations morales, l’on ne s’attaque printemps, ne seraient plus désirables le documentaire, on peut néanmoins pas aux racines du problème, à savoir pour leur “maître”. Pour autant, sont-ils y relever une explication. Primo, la la pauvreté des familles qui pratique du “bacha bazi” est acceptent que leurs fils soient intrinsèquement liée à la danse Le phénomène du “bacha bazi” “embrigadés” dans ces réseaux et à la musique, deux “œuvres de Satan” exécrées par les serait parvenu à la connaissance de “bacha bazi”. Peut-on les condamner parce qu’elles ont talibans. Secundo, pour ce de l’Occident par l’entremise recours à un tel expédient pour qui est des deux principaux s’en sortir un peu, elles aussi, “propriétaires” de “bacha des soldats américains qui furent les de leur mouise économique? bereesh” interrogés dans le premiers à s’installer en territoire film, l’un ne porte pas de barbe, afghan.” Comme les “bacha bereesh” ce qui prouve qu’il n’est pas sont recrutés dans les milieux un musulman très observant; miséreux et jamais parmi la l’autre, un riche homme classe moyenne, il est évident d’affaires, arbore une barbe qu’il serait hypocrite d’isoler cet esclavage alors purement et simplement répudiés? soigneusement taillée, ce qui ne semble sexuel des conditions de travail auxquelles Les plus généreux de ces maîtres guère être la règle actuelle chez les barbus d’autres individus sont soumis, conditions comptent, au terme de la relation, leur fondamentalistes. Sans doute parce que tout autant apparentées à l’esclavage. Il procurer soit une épouse, soit une maison cela dénoterait, à leurs yeux, une marque n’est que de songer à ces usines ou ateliers ou de l’argent avec lequel ils pourront se trop prononcée d’occidentalisation... de pays comme l’Inde, où l’on emploie payer des études, ce dont leur famille est dans des conditions proprement infernales financièrement incapable. Nous parlons Pour les “bacha bereesh”, l’apprentissage des enfants quelquefois d’à peine six ici des plus chanceux d’entre les protégés. de la danse et de la pratique musicale ans dont la place devrait être à l’école. A D’autres, qui seraient tombés sur des va de pair avec un commerce charnel, l’aune de cette comparaison, les réflexions individus se révélant plus maquereau mais pas nécessairement, selon les sur les talibans qui “balaieraient tout que “maître”, auraient été totalement propos de certains de leurs “maîtres”. ceci”, sont proprement obscènes, surtout soustraits à leur famille, souvent violés, Quoi qu’il en soit, ces garçons perçoivent lorsqu’elles émanent d’Occidentaux dans les pires des cas tout bonnement des émoluments qui servent à subvenir exhibant sur la Toile une bonne conscience tués. Ce sont ces exemples terribles qui, aux besoins de leur famille. On ne à bas prix qu’ils enveloppent dans un on s’en doute, amènent d’aucuns à parler s’étonnera pas que les “bacha bereesh” pharisaïsme sans complexes. du “bacha bazi” comme d’un esclavage soient tous recrutés au sein de familles sexuel. Certains vont même jusqu’à dire indigentes. Culturellement, il n’est pas D’autres remarques quelque peu que les talibans, au moins, avaient le exagéré de comparer ce phénomène à hâtives, peuvent être entendues dans ce mérite de vouloir nettoyer le pays de cette celui des castrats en Europe. Les jeunes documentaire. Ainsi une commentatrice “honteuse tradition”... garçons destinés à devenir castrats de l’émission affirme que, dans une Le phénomène du “bacha bazi” serait étaient quasiment toujours recrutés société islamique où les femmes sont parvenu à la connaissance de l’Occident dans des familles sinon pauvres, du obligées de porter la burka et où les par l’entremise des soldats américains moins modestes. Le livre de Dominique rapports entre hommes et femmes sont qui furent les premiers à s’installer Fernandez, “Porporino ou les mystères tellement clivés et régimentés, il ne en territoire afghan. Ayant assisté de Naples”, et “La Castafiore” d’Albert faut guère s’étonner que des hommes personnellement, pour certains, à des Algoud (3) en fournissent des témoignages se rabattent sur les garçons plutôt que fêtes de “bacha bazi”, ils auraient eu un éclairants. d’entretenir des relations sexuelles aperçu de cette coutume et de ses aspects avec les femmes. Une telle remarque, les plus détestables. il toujours ainsi dans le “bacha bazi”? Cette féminisation, plutôt ratée, vise-telle à gommer le fait que nous sommes bel et bien en présence d’une mise en scène de l’érotisme masculin éphébien? C’est précisément en ayant recours à ces artifices d’un goût douteux, que l’on frise la caricature. Heureusement, la grâce alliciante des gestes de ces danseurs évite à leur performance de sombrer dans le grotesque.

Les “propriétaires” des “bacha bereesh” sont certainement très entichés de leurs protégés et, au cours du documentaire, on entend même l’un d’eux chanter les beautés de son bien-aimé. On ne peut s’empêcher de songer à ces poètes qui, sous les mêmes latitudes, avaient coutume de faire l’éloge non seulement du vin, mais aussi de l’échanson qui versait à boire. Une tradition honnie par les mollahs, les talibans et autres tyrans de l’esprit et du corps! Quand les mollahs se sont emparé du pouvoir en Iran, en 1978, ils ne furent guère longs à bannir des programmes scolaires de grands poètes nationaux, comme Saadi, le célèbre auteur du “Gulistan” (4), qui allaient à l’encontre de leur totalitarisme puritain.


Interview poursuivre ceux qui enfreignent la loi. Dans la réalité pourtant, cette charte est loin d’être appliquée. Le scandale récent de l’affaire Frédéric Mitterrand en est l’exemple le plus achevé. On peut, à juste titre, être sceptique face à l’impact qu’aura cette “Madame bacha bazi”. En comparaison, les dames-pipi du bâtiment onusien sur les rives de l’Hudson peuvent se prévaloir d’une utilité tangible!

séduisante a priori, et même vaguement féministe, oublie cependant plusieurs éléments:

et ce, même si ces dernières sont voilées, donc faisant preuve de pudeur selon l’éthique islamiste?

- La tradition du “bacha bazi” ne concerne, d’un côté, que des hommes jouissant à la fois d’une aisance matérielle et d’un pouvoir social assez fort pour suborner la police, de l’autre, des garçons pauvres, voire miséreux. La composante de classe liée au phénomène du “bacha bazi” saute aux yeux.

- La tradition du “bacha bazi” a des origines antérieures à l’islam. Elle ne peut donc être imputée à l’extrémisme sans nom des talibans, puisque ces derniers eux-mêmes veulent l’éradiquer. Mais la raison pour laquelle ils veulent en finir, ne gît certainement pas en priorité dans l’échange sexuel marchand entre maîtres riches et “bacha bereesh” pauvres. On peut gager que c’est avant tout le mariage de la danse et de la musique, leur caractère festif et ludique, qui constitue à leurs yeux la plus grande offense. Et les talibans n’ont eu de cesse de vouloir littéralement mettre à mort tout ce qui, en Afghanistan, ne relève pas de l’islam, du moins tel qu’ils l’entendent. Rappelonsnous la destruction des bouddhas géants de la vallée de Bamiyan, au prétexte que cette statuaire bouddhique était préislamique et que la faire disparaître était une injonction de l’islam!

- Vu que la majorité de ces hommes sont mariés et pères de famille, on peut supposer que l’homosexualité ne représente pas pour eux une sexualité de substitution, un ersatz faute de mieux. Quant aux autres laudateurs de “bacha bereesh” dans le film, ils admettent tout simplement que leur désir ne les pousse pas vers le sexe opposé. Nous sommes bien en présence d’hommes qui reconnaissent leur bisexualité ou leur homosexualité, ce qui n’est pas rien, surtout dans une société islamique. La commentatrice susmentionnée oserat-elle s’interroger sur ce que font les mâles qui “ne se rabattent pas” sur les garçons? Vivent-ils des rapports homosexuels honteux et furtifs et ce pas forcément entre adultes? Vont-ils demander les services de prostituées, même de prostituées mineures tout aussi misérables que les “bacha bereesh”? Harcèlent-ils en bandes, comme cela se passe en Egypte, les femmes dans les rues

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Et tant qu’à faire, poussons les contradictions jusqu’au bout! Pourquoi soudainement l’ONU, juge-t-elle bon de nommer une responsable chargée de la question du “bacha bazi”, alors qu’elle n’a jamais mis en place par exemple une “Madame lady-boys et bordels de Bangkok”? Beaucoup de pays ont signé, avec la Thaïlande, une charte contre le tourisme sexuel et la promesse de

Bien que brouillon et parsemé de contradictions, “The dancing boys of Afghanistan” est intéressant, ne seraitce que par les informations inédites qu’il révèle à un spectateur étranger à la culture afghane. Mais le message que laissent transparaître ses réalisateurs peut induire des sentiments mitigés, tant ils n’hésitent pas à opérer des amalgames qu’il serait, au contraire, urgent de désembrouiller. Il laisse parfois planer l’impression -mais est-ce une pure impression ou un message subliminal?que, dans un nouvel Afghanistan libéré, tout le monde serait beau, tout le monde serait hétéro, que c’est, en quelque sorte, l’homosexualité qui serait répréhensible et donc à combattre. Si l’on était cynique, on aurait envie de rétorquer: “Ah bon? Et avec l’appui des talibans comme alliés objectifs?” Si l’on peut tirer une conclusion de ce documentaire, cela serait essentiellement celle-ci: ce sont les conditions de contrainte sociale dans lesquelles baigne le “bacha bazi”, et elles seules, qui sont insupportables et inadmissibles; certainement pas la charge homoérotique qui l’irrigue et s’exprime par la musique et la danse.

(1) Pour simple information, le Petit Larousse Illustré mentionne l’urolagnie comme érotisation des fonctions urinaires. (2) J’emploie à dessein le mot “jouvenceau” par référence au livre d’Al Jâhiz (776-869), “Le livre des mérites respectifs des jouvencelles et des jouvenceaux” (Editions Philippe Picquier, 288p; ISBN: 87730-493-0). (3) Cf. Tels Quels n°269. (4) Saadi: Gulistan ou le Jardin des roses (Editions Robert Laffont, collection Miroir du monde; ISBN: 2-221-50 183-7).


festival

ELLES TOURNENT Festival de films de femmes Le festival invite des réalisatrices du monde entier, de toutes les cultures. Elles brisent les stéréotypes, changent notre vision des choses par le biais de documentaires et de fictions. Leurs œuvres emplies de révolte, d’humour, d’impertinence et de sensibilité nous ouvrent les yeux sur d’autres réalités. Réalisatrices belges

En collaboration avec CINEMATEK, une rétrospective de la carrière de Marleen Gorris (Pays-Bas), avec Antonia (Oscar du meilleur film étranger en 1995) et son récent Within the Whirlwind (2009), en sa présence.

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De nombreuses cinéastes belges seront de la partie: en avant-première le nouveau film documentaire de Marie Mandy: Mes deux seins, en présence de la réalisatrice. Du monde entier

ELLES TOURNENT donne rendezvous au Botanique du 16 au 19 septembre pour sa 3e édition, une occasion unique de découvrir pendant quatre jours des œuvres de femmes: avant-premières, films inédits, grands classiques, autant de créations intéressantes et de petits bijoux cachés.

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Des débats, des rencontres avec un grand nombre de réalisatrices invitées, une fête, et encore beaucoup d’autres choses… Découvrez déjà notre site http://www.ellestournent.be/, avec la sélection 2010.

En avant-première: Na Putu (Le Chemin) de Jasmila Žbani (BosnieHerzégovine), qui avait déjà marqué les esprits avec Sarajevo mon amour (Ours d’Or à la Berlinale en 2006). Blessed d’Ana Kokkinos (Australie), dont on se rappelle l’impressionnant Head On. She, a Chinese de Guo Xiaolu (Chine) qui confirme sa renommée internationale, et beaucoup d’autres....

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cgln CENTRE GAY ET LESBIEN DE NAMUR a.s.b.l

Six associations actives en province de Namur vous proposent un lieu de convivialité, d’accueil, d’écoute, d’aide sociale, d’activités collectives et de débats… Le Centre gay et lesbien de Namur, 13 rue des Brasseurs Renseignements auprès de Clémentine au 081.22.85.52 clémentine.sadzot@telsquels.be Le centre est ouvert: Le lundi, le mardi et le vendredi, par Tels Quels, de 9h à 16h, pour toute information et toute documentation concernant l’homosexualité ou l’identité de genre. Tous les mardis à 15h, rencontre du Club de Tels Quels Namur avec Lena. Les 1ers et les 4es mardis du mois, à 18h, Table interculturelle, à 20h, rencontre conviviale de Tels Quels Namur. Le mardi de 14 à 16h, par Tels Quels Wallonie pour sa permanence sociale – RDV et renseignements au 02.502.00.70.

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Le mercredi de 10 à 17h, par Tels Quels Jeunes pour un accueil des jeunes gays et lesbiennes, activités de groupe dès 14h. Le mercredi à 19h, par le CHEN avec une rencontre d’étudiants gays et d’étudiantes lesbiennes, au programme, soirées à thème, projections-débats, conférences, activités de groupe (voir pg. sur www.chenamur.be). Le 1er vendredi du mois à 20h, avec Activ’elles, pour une rencontre des femmes qui aiment les femmes. Accueil, activités de convivialité… (voir pg. sur www.activelles.org). Contact: Thérèse sur thamtilou@hotmail. com Les 2e et 4e samedis du mois, à 19h45, avec la rencontre conviviale de Tandem, soirées à thèmes, rencontres informelles, soupers… (voir pg sur www.tandemasbl. org)


Tels Quels•nos services TELS QUELS

SERVICE D’EDUCATION PERMANENTE

asbl

SECRETARIAT GENERAL

T. 02 512 45 87 • F. 02 511 31 48 www.telsquels.be info@telsquels.be 81, rue Marché au Charbon, 1000 Bruxelles Président: Michel Verbruggen Vice-présidents: Gisèle Closset, Philippe Artois, Angelo Sferrazza Comptabilité: Martial Kairet martial.kairet@telsquels.be 02 275 06 06 • mag@telsquels.be Rédacteur en chef: Philippe Artois Direction: Michel Duponcelle. Comité de rédaction, le premier mardi du mois à 20h. à la Maison associative de Bruxelles Production: Guillaume Buquoy

CENTRE DE DOCUMENTATION ET D’ARCHIVES

02 275 06 03 • biblio@telsquels.be Dans la Maison associative de Bruxelles. Prêt du livre et consultation d’archives : Lundi : 17h > 19h Mercredi : 16h30 > 17h30 ou sur rendez-vous Décentralisation dans les autres maisons associatives sur rendez-vous Contact: Nathalie Slongo

(CENTRE D’ACTION SOCIALE GLOBALE)

T. 02.502.00.70 service.social@telsquels.be 81 rue Marché au Charbon 1000 Bruxelles

Direction: Valérie Dureuil Accueil du lundi au vendredi de 9h à 13h. L’après-midi sur rdv jusqu’à 19h Accueil individuel pour toute question d’aide sociale ou administrative, écoute et soutien psychologiques, accompagnement à la parentalité et des candidats réfugiés gays, lesbiens ou trans.

PARENTS d’ENFANT HOMO

02 502 00 70 • d.delande@skynet.be Responsable: Danielle Delande Rencontres à Bruxelles ou en province sur rendez-vous.

OASIS

02 502 00 70 • oasis@telsquels.be (Groupe des candidats réfugiés gays & lesbiennes) Rencontre tous les mois sur invitation

Direction: Michel Duponcelle Le service est ouvert de 9h. à 17h. du lundi au vendredi, accueil dans les quatre maisons associatives de Tels Quels. Activités de groupes, rencontres thématiques, conférences, ateliers créatifs.

FESTIVAL GAY & LESBIEN de BELGIQUE

MAGAZINE

SERVICE SOCIAL

T. 02 512 45 87 michel.duponcelle@telsquels.be

02 512 45 87 www.fglb.org • info@fglb.org Contact: Michel Duponcelle : Coordinateur: Michel Verbruggen Réunions périodiques durant le 2e semestre.

AU FEMININ

02 512.45.87 (ou 02 512 32 34 le lundi de 19h30 à 21h) tellesquelles@telsquels.be Responsable: Gisèle Closset. Rencontres hebdomadaires de femmes dans les différentes régionales

TELS QUELS BRUXELLES

T. 02 275 06 03 ou 02 512 32 34 bruxelles@telsquels.be Coordinateur: Pierre Mottet. Contact: Nathalie Slongo Accueil tous les jours de 9h à 17h à la Maison associative de Bruxelles.

Maison associative de Bruxelles 81 rue du Marché au Charbon Salle de réunion Suzan Daniel. Groupes de parole pour les femmes: tous les lundis de 18 à 20h. Table interculturelle: tous les 2e et 4e mardis du mois de 18 à 20h. Atelier artistique: transformisme, Le Club: rencontres conviviales et culturelles, tous les jeudis à partir de 15h. Projections / Débats périodiques

Tels Quels Café Ouvert tous les jours de 17h à minuit. Vendredi et samedi jusqu’à 2h. Expositions, table de jeux conviviale Table de paroles de femmes: mercredi et dimanche à partir de 18h

TELS QUELS HAINAUT

T. 065 36 35 40 clementine.sadzot@telsquels.be christine.leroy@telsquels.be Coordinateur: Angelo Sferrazza Contact: Clémentine Sadzot et Christine Leroy Permanences à la Maison associative de Mons. tous les jours, sauf le jeudi, de 10h. à 17h. Prêt du livre, documentation, infos, animation de groupes.

Maison associative de Mons 065 36 35 40 • mons@telsquels.be http://telsquelsmons.skyblog.com Responsable: Jonathan Dubuisson 4 Place du Parc. Activités de groupe, convivialité: tous les mercredis à 18h et vendredis à partir de 20h

Activités à Charleroi charleroi@telsquels.be Rencontres mensuelles CAL, 31 rue de France • voir agenda.

Activités à Tournai 065 36 35 40 • tournai@telsquels.be

TELS QUELS PROVINCE DE LIEGE

T. 087 33 41 13 julie.bierlaire@telsquels.be Coordinateur: Pierre Nanoux Contact: Julie Bierlaire Permanences à la maison associative de Verviers, le lundi, le mercredi et le vendredi de 10h à 17h - Prêt du livre, documentation, infos, animation de groupes.

Maison associative de Verviers

087 33 41 13 • verviers@telsquels.be http://telsquelsverviers.skynetblogs.be Responsable: Samuel Lelarge Contact: Julie Bierlaire 80 rue des Raines. Permanences tous les jours, sauf le jeudi, de 10h. à 17h. > Rencontres thématiques: le 2e mercredi du mois à 20h, > Atelier d’écriture & prêt du livre: le 4e lundi du mois, de 19 à 21h > Rencontres conviviales: mercredi et vendredi de 17 à 21h, > Le Club, pour les gays et les lesbiennes plus âgés: Les 2e et 4e mercredis du mois, de 17 à 19h, > Table de parole au Féminin: le 2e vendredi du mois, de 19 à 21h. > Rencontre avec le secteur parents d’enfant homo: le mardi de 14 à 17h sur rendez-vous.

TELS QUELS LOTHARINGIE (Namur, Luxembourg, Brabant wallon)

T. 081 22 85 52 julie.bierlaire@telsquels.be Coordinateur: Michel Verbruggen Contact: Julie Bierlaire Permanences au Centre gay et lesbien de Namur, tous les jours, sauf le jeudi, de 10h. à 17h. Prêt du livre, documentation, infos, animation de groupes.

Maison associative de Namur 081.22.85.52 • namur@telsquels.be 13 rue des Brasseurs Tels Quels est membre du Centre gay et lesbien de Namur où est établi désormais son centre d’activités pour la Lotharingie (voir promotion du centre). Soirées thématiques: les 1er & 4e mardis du mois à 20h. (le centre est également ouvert lors des permanences de Tandem, de Tels Quels Jeunes, d’Activ’elles, de Tels Quels Wallonie et du CHEN)

Tels Quels Luxembourg 063 41 34 10 • Luxembourg@telsquels.be Responsable: Marie-Ange Cornet Permanence téléphonique du lundi au vendredi de 19h30 à 20h30 Activités-rencontres mensuelles sur agenda

Rencontres Brabant wallon 02 512 45 87 nathalie.slongo@telsquels.be Contact: Nathalie Slongo Activités de groupes, échange des expériences et prêt du livre à Tubize.

TELS QUELS JEUNES

asbl

SECRETARIAT GENERAL

T. 0496 33 41 66 www.tqj.be jeunes@telsquels.be 81, rue Marché au Charbon 1000 Bruxelles Président: Philippe Artois Vice-présidente: Nathalie Slongo Secrétaire: Julie Bierlaire Trésorier: Michel Duponcelle. Animation scolaire, formation d’intervenants des milieux d’accueil de la Jeunesse Rencontre tous les mercredis de 15 à 19h. (à Ottignies le lundi de 16h à 19h). Accueil individuel, activités de groupe, conférences. Voir l’agenda pour d’autres activités.

CONTACTS REGIONAUX Bruxelles: 02 275 06 03 nathalie.slongo@telsquels.be Charleroi: 0496 33 41 66 clementine.sadzot@telsquels.be Mons: 065 36 35 40 christine.leroy@telsquels.be Namur: 081 22 85 52 nathalie.slongo@telsquels.be Ottignies: 0496 33 41 66 clementine.sadzot@telsquels.be Verviers: 087 33 41 13 jonathan.bovy@telsquels.be

TELS QUELS WALLONIE

asbl

SECRETARIAT CENTRAL

T. 087 33 41 13 service.social@telsquels.be 80 rue des Raines, 4800 Verviers Présidente: Gisèle Closset Secrétaire: Philippe Artois Trésorier: Michel Verbruggen. Direction: Valérie Dureuil

PERMANENCES SOCIALES EN REGION WALLONNE. Rendez-vous pour toute la-Région au :

02 502 00 70

service.social@telsquels.be Bastogne: uniquement sur rendez-vous au planning familial, rue P. Thomas, Contact: Valérie Dureuil. Charleroi: uniquement sur rendez-vous à la Maison de la Laïcité, 31 rue de France Contact: Fabian Giliard Mons: les lundis de 15h30 à 17h30 065 36 35 40 durant la permanence à la maison associative, 4 Place du Parc Contact: Fabian Giliard Namur: les mardis de 14 à 16h, 081 22 85 52 durant la permanence au CGLN, 13 rue des Brasseurs Contact: Fabian Giliard Verviers : Sur rendez-vous 087 33 41 13 durant la permanence à la maison associative, 80 rue des Raines. Contact: Valérie Dureuil

A la maison de la laïcité, 13 rue des clairisses

Tels Quels 287

29


NATIONAL ASSOCIATIONS AIDE INFO SIDA Ecoute-Accueil 45, Rue Duquesnoy 1000 Bruxelles. Vendredi de 20h à 23h. Permanence de 18h à 21 h au 0800/20120 T. 02 514 29 65.

ILGA EUROPE (gay/lesbien) 17, rue de la Charité 1210 Bruxelles M. info@ilga-europe.org www.ilga-europe.org T./F. +32 (0)2 502 24 71

ARC-EN-CIEL WALLONIE Fédération wallonne des associations LGBT 7, Rue Hors-Château 4000 Liège www.arcenciel-wallonie.be T. 04 222 17 33

MSC BELGIUM Club Cuir SM. Réunion tous les premiers vendredis du mois à partir de 22h au Duquesnoy T. 02.203.08.48 • BP 6991000 Bruxelles 1

CHRETIENS ET SIDA En Wallonie BP 22, B-5500 Dinant T. 082 21 37 32 F. 082 21 37 28

SOS INCESTE asbl Groupe de paroles pour lesbiennes ayant vécu un inceste. les jeudis de 10h à 16h 65A, rue Jean Pacquot 1050 Bruxelles. T. 02.646.60.73

COORDINATION LGBT Amnesty International 9, rue Berckmans, 1060 Bruxelles M. lgbt@aibf.be T. 02 5388177 la COMMUNAUTE Groupe de chrétiens gays, BP 104 -1000 Bruxelles. Réunions à namur et à Liège. www.ccl-be.net T. 0478 35 19 03 EGALITE Equality for Gays And Lesbian in The European institutions. Contact Bernard Lonnoy Bemard.lonnoy@cec.eu.int T. 02 296 93 29 ENGLISH SPEAKING GAY GROUP (EGG) M. tomhoemig@skynet.be T. 02 537 47 04

TELS QUELS Voir page “Nos services”

MEDIA BANG BANG Emission sur PureFM tous les dimanche de 21 à 24h. www.purefm.be GUS magazine (gay/lesbien) T. 02.539.21.59 • F. 02.538.8150 www.gusmag.com TELS QUELS magazine (gay/lesbien) Voir page “Nos services”

SHOPPING

EX AEQUO Information et prévention du sida auprès des gays. Rue Locquenghien 1000 Bruxelles wwv.exaequo.be T. 02 736 28 61

JUWELEN POELMAN (mixte) Bijouterie, sur rendez-vous T. 04965 28 29 27

GIRTH - MIRTH Les gros et ceux qui les aiment BP 1014, 6000 Charleroi www.biggerworid.com 071 56 05 80

SHOWTIME (mixte) (Artist management; événements, graphie design, photos) Congostraat 6 3500 Hasselt www.show-time.be T. 011 23 55 85

HOLEBIFOON Elke dag van 18 tot 22u - Woensdag van 14 tot 22u op 09.238.26.26, de lijn van de doven en de slech-thorenden via Deaftel op 09 238 35 26 HOMOPARENTALITES BP 5,1040 Bxl homoparentalité@ hotmail.com

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ILGA (Inter. Lesbian and Gay Association) 17, rue de la Charité 1210 Bruxelles www.ilga.org T./F. +32 (0)2 502 24 71

RAINBOW ACCESSORIES Shopping gay via Internet 24h/24 www.rainbowac.com

VOYAGES TOUR OPERATOR ARC-EN-CIEL (gay/lesbien) Camping et possibilité de logement Langouhem, F-56500 Bignan T. +33 2 97 46 71 38

BED & BREAKFAST (gay) B & B central et chaleureux (gay/lesbien) Chambres d’hôtes à Paris www.apinkfroggy.org T. +33 6 32 71 66 70 le CASSINI (mixte) Hôtel de ski entre les 2 Alpes et l’Alpe cfHuez, Chambres en demi-pension. Hôtel Le Cassini, 38142 Le Freney d’Oisans M. info@hotel-cassini.com www.gayski.fr T. +33 476 80 0410 GAY PLANET HOLIDAYS (gay/lesbien) 11, ArmeDuivefetraat 2000 Antwerpen www.gayplanetholiday.com T. +32 3 231 15 55 F. +32 3 231 17 77 a GAY ROOM PARIS B&B (gay) Ch. d’hôtes GL à Paris www.agayroomparis.net T. +33 6 07 31 45 24 HOLIDAY PRIDE (gay) Agence de voyage: 53, Rue du Midi 1000 Bruxelles Lundi au vendredi de 10h à 19h. Samedi de 12h à 16h. Réservation à l’agence ou www.holidaypride.be T. 02 502 73 77 F. 02 502 73 11 JOY DREAM (gay/lesbien) Camping naturiste, domaine de la Serquière, 81140 Vieux (entre Toulouse et Albi) T. +33 5 63 33 96 02 SFERA TOURS ANVERS (mixte) ArmeDuivelstraatll à 2000 Antwerpen sferatours@antwerpen.be T. +32 3 231 15 55 F. +32 3 231 17 77 SFERA TOURS BXL (mixte) Agence de voyage spécialisée 22, Rue Grétry 1000 Bruxelles sferatours@skynet.be T. 02 223 49 48 SFERA TOURS SINT-AMANDS (mixte) Heidestraat 109 à 2890 Sint-Amands-a/d-Schelde T. 02 523 34 52 02 F. 02 52 34 52 03

ANVERS ASSOCIATIONS het ROZE HUIS VAN ANTWERPEN Maison associative Draakplaats 1, 2018 Anvers wvw.hetrozehuis.be

BOUTIQUES FIFTIE-FIFTIE (mixte) Librairie KJoosterstraat 156 & 187 à Anvers T. 03 237 43 72 WASE FLORA (mixte) Fleuriste. Keskstraat 51 9120 Vrasene-Beveren. T. 03 775 90 61

DISCOTHEQUES SOIREES THE BOOTS (GAY) Van Aerdstraat 22 à 2060 Anvers. De 22h30 à 5h du ven au sam www.theboots.com T. 03 233 21 36 NUTSVILLE (gay) Nutsville Dance club. Sudermanstraat 20 2000 Anvers. Vendredi, samedi et dimanche de 23h à 7h. RED&BLUE (gay) Tous les samedis Schipperskapelstraat 11 2000 Anvers. www.redandblue.be T. 03 213 05 55 le CACHET DE CIRE (gay/lesbien) Grote Maria 12 2300 Turnhout Restaurant (nouvelle cuisine bio) avec terrasse, galerie d’art au 1 er étage et un magasin d’antiquités au 2ème étage. Fermé le mercredi T. 014 42 22 08. De FOYER (mixte) Hanswijckstiaat 65 2800 Mechelen, dès 10h30 en semaine, dès 18h le samedi, fermé le dimanche. T. 015 43 43 31 KOUROS (gay) Botermelbaan 50 900 Schoten, de13h à 01h T. 03 658 09 37 SAUNAPARK (gay) Florisstraat 10 à 2000 Anvers, de 13h à 24h. T. 03 226 03 93

BRUXELLES BRABANT ASSOCIATIONS ACTIV’ELLES Groupes de lesbiennes, BP 1450 Chastre www.activelles.be T. 0475 42 5015 BRUSSELS GAY SPORTS (BGS) 32, Rue du Midi 1000 Bruxelles www.bgs.org T. 02 514 50 88 F. 02 514 51 09 Centre ELISA CHU Saint-Pierre Site César De Paepe 11, Rue des Alexiens 1000 Bruxelles Tous les lundis de 8-13h15 les jeudis de 16h30-19h15 T. 02 535 30 03 CHE (Cercle Homosexuel Etudiant) 38, Avenue Jeanne 1050 Bruxelles. Réunion tous les jeudis à 20h www.che-ulb.be GENRES d’A COTE asbl Association culturelle 42, Rue Marché au Charbon lOOO Bruxelles. www.gdac.org MAGENTA Lesbiennes, bisexuelles ou transgenres. (Aide et accompagnements spécifiques, formation, recherche) T. 047254.15.71 MAISON ARC-EN-CIEL (MAC) Rue Marché au Charbon 44, 1000 Bruxelles T. 02 503 59 90 www.rainbowhouse.be

BORIS BOYS 95, Rue du Midi B-1000 Brussels - Belgium Mer-Dim : 12 -19h Dim-Lun: 14 - 18h www.borisboy.com T. 070 35 00 62 F. 02 502 66 28 DARAKAN (mixte) Librairie spécialisée. 9, Rue du Midi 1000 Bruxelles Du lundi au samedi de 11 h à 18h30 T. 02 512 20 76 EROT’X (gay) Vidéo 28, Rue de Malines 1000 Bruxelles Lundi au samedi de 11 è 20h. Dimanche & jours fériés de 12 à 18h T/F: 02 217 77 37

CAFE / BAR BELGICA (gay/lesbien) 32, Rue Marché au Charbon 1000 Bruxelles Du jeudi au samedi de 22h à 3h, de18 à 3h le dimanche www.lebelgica.be BOYS BOUDOIR (gay) 25, Rue Marché au Charbon 1000 Bruxelles Tous les jours dès 20h wvw.leboysboudoir.be LE BAROQUE 44, Rue Marché au charbon, 1000 Bruxelles LE CANCAN (gay) Rue des pierres 55 à 1000 Bruxelles www.lecancan.be DOLORES Rue Marché au Charbon 40 à 1000 Bruxelles.

MERHABA (gay/lesbien) Gays du Maghreb, de Turquie et d’Orient 42, Rue marché au Charbon, 1000 Bruxelles www.merhaba.be

DUQUESNOY (gay) Bar + backroom. 12, Rue duquesnoy 1000 Bruxelles De 21 h à 3h. dim. après midi à thèmes de 15h à 18h T. 02 502 38 83 www.duquesnoy.be

TELS QUELS, TELS QUELS JEUNES, TELS QUELS WALLONIE Voir page “Nos services”

EXKEET (gay/lesbien) Nerviërstraat, 3000 Louvain T. 016 22 30 42

BOUTIQUES ARGOS (gay/lesbien) Vidéo 13, Rue des Riches Claires 1000 bruxelles Ouvert tous les jours de 12 à 22h www.argosvideo.be T. 02 502 92 49 ARLEQUIN (mixte) Disquaire. 7, Rue du Chêne 7 1000 Bruxelles F. 025143064 arlequin@brutele.be

FONTAINAS (mixte) Rue Marché au Charbon 91 à 1000 Bxl. L’HOMO ERECTUS (gay) 57, Rue des pierres 1000 Bruxelles. 7J/7 dès 15h. T. 02 514 74 93 www.lhomoerectus.com L’HOMO ERECTUS CLASSICUS (gay) 5, Rue Marché au Charbon 1000 Bruxelles 7J/7 de 17h à 3h www.lhomoerectus.com


CHEZ MAMAN (mixte) 7, Rue des Grands Carmes 1000 Bruxelles. Spectacles travestis jeu, vend, et sam. www.chezmaman.be Nexx (mixte) “Mademoiselle reçoit” 8, chaussée de Boondael (Place flagey) Tous les dimanches de 21h à 1h, dans un lieu cosy pour prolonger le week-end le PLATTESTEEN 41, Rue Marché au Charbon 1000 Bruxelles la RESERVE (gay) 12, Petite rue au beurre 1000 Bruxelles SAINT-NICOLAS (gay/lesbien) 8, Petite rue au Beurre 1000 Bruxelles

WIND SURF 14, Rue des Pierres 1000 Bruxelles De midi à l’aube T. 02 511 63 22

DISCOTHEQUES SOIRÉES le BOX 7, Rue des Riches Claires 1000 Bruxelles Bar lounge 22-24h (entrée gratuite), Dance club 24-8h. www.boxclub.be T. 0475 70 79 00

SAUNAS Club 3000 9, Boulevard Jamar 1060 Bruxelles www.club3000.net la GRIFFE 41/43, Rue de Dinant 1000 Bruxelles le MACHO SAUNA Rue du marché au charbon, 106 1000 Bruxelles www.machosauna.com l’ OASIS Rue van Orley, 10 1000 Bruxelles www.oasis-sauna.be T. 02 218 08 00 SPADES 4 BRUXELLES 23/25, Rue Bodeghem 1000 Bruxelles www.saunaspades4.be

HOTELS AMAZON 59 B&B (gay/lesbien) Infos et réservations: T. 02 479 54 4136 de 10 à 17h www.amazon59.com

KOKOB Cuisine Éthiopienne Réservations uniquement par téléphone au T. 02 511 1950 (sauf pour les groupes) l’ELEMENT TERRE (mixte) Ch. de Waterloo 465 1050 Bruxelles T. 02 649 37 27 ESTAMINET DE STER (gay/lesbien) 169, Herdebeekstraat 1701 Dilbeek Fermé le lundi et le samedi midi T. 02 569 78 08 le FILS DE JULES (mixte) 35, Rue du Page 1050 Bruxelles www.filsdejules.be T. 02 534 00 57

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TELS QUELS CAFE (gay/lesbien) 81, Rue Marché au Charbon 1000 Bruxelles Tous les jours de 17h à minuit Ven & Samedi jusqu’à 2h Happy hours tous les jours de 17 à 18h. Tables de jeux les mercredis et dimanches dès 18h www.telsquels.be T. 02 512 32 34

NAUGHTY PARTY (gay) 25, Rue des Chartreux 1000 Bruxelles. Tous les 3e samedis du mois au Steel Gâte www.naughtyparty.com

www.holidaypride.be

Rue du Midi 53 - 1000 Bruxelles Tél. : 02/502.73.77 info@holidaypride.be

BRUXELLES MA BELLE Bruxelles chambres d’hôtes www.bruxellesmabelle.com T. 0496 93 92 52 les ECRINS (mixte) 15, Rue du rouleau 1000 Bruxelles T. 02 219 36 57 RAINBOW GUEST HOUSE 8, Avenue de la Métairie 1420 Braine l’Alleud

RESTO / SNACKS

la DEMENCE (gay) 208, Rue Blaes 208 1000 Bruxelles Soirées mensuelles dès 23h www.lademence.com T. 02 511 97 89

l’ACHEPOT (mixte) 1, Place Sainte-Catherine l000 Bruxelles Fermé le WE T. 02 511 62 21

GAY TEA DANCE gay/lesbien) Au You 18, rue Duquesnoy 1000 Bruxelles Dimanche dès 17h www.leyou.be

la CANTINA CUBANA (gay/lesbien) 6, Rue des Grands Carmes à 1000 Bruxelles. De 19h à 23h30 Fermé le lundi T. 02 502 65 40

L PARTY (lesbien) 1 vendredi par mois www.lparty.be

le CAPRICE DES FILLES (mixte) 1427, Chée d’Alsemberg 1181 Bruxelles De 12 à 15h et 19 à 23h. Fermé mer et dim midi (sauf banquet) T. 02 332 44 54

Tels Quels 287

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PROVINCE DU HAINAUT ASSOCIATIONS CENTRE SIDA IST CHARLEROI-MONS Boulevard Zoé Drion complexe Gailly, 1 6000 Charleroi T. 071 92 54 11 TELS QUELS Voir page “Nos services”

DISCOTHEQUES SOIREES BAHAMAS 13, Rue Vauban 6000 Charleroi www.groupe-babylon.eu l’ECLIPSE 18-20 Boulevard de l’Yser 6000 Charleroi www.groupe-babylon.eu NEW HALF AND HALF Rue de la poterie, 2 7000 Mons www.halfandhalf.be le STARMANIA 12, Rue de la place 7604 Braffe (Perwez) www.groupe-babylon.eu

CAFE BAR BAD BOYS Place de la digue, 20 6000 Charleroi le GOSSIPY 9, Rue de France 6000 Charleroi www.legossipy.com LOS CHICOS 69, Rue de la régence 6000 Charleroi www.groupe-babylon.eu QUESTION DE GENRES 79, Rue d’Havré 7000 Mons www.questiondegenres.com

PROVINCE DE LIEGE ASSOCIATIONS CHEL-JEUNES HOMOS LIÉGEOIS Groupe de jeunes liégeois. Rue Soeurs de Hasque 9,4000 Liège. Jeudi de 17h à 19h T. 04 222 33 76 F. 04 222 33 76 ALLIAGE ASBL En hors château, 7 4000 Liège www.alliage.be T. 0422 365 89

TETE SAINT JEAN 9, Rue de la clef 7000 Mons

LALUCARNE.ORG ASBL 7, Rue Hors-château, 7 4000 Liège T. 0486 732 764

l’ENTR’2 14, Rue Dorez 7500 Tournai

SPORTY LIEGE www.sportyliege.be

BIEN-ÊTRE INSTIUT POUR L’HOMME 9, rue Pierre Hennebert 7030 MONS info@lespe.be www.instituthomme.be T. 065 33 88 45

CENTRE DE REFERENCE SIDA CHU Liège polyclinique Bull 45, Quai Godefroid Kurth 5ème étage 4020 Liège T. 04/270.31.90 CENTRE SIDA CHLPT Rue du parc hôpital de jour G2 4800 Verviers T. 087 21 23 20 TELS QUELS Sur rendez-vous 087 33 41 13 durant la permanence, à la maison associative, 80 rue des Raines. Verviers

CAFE BAR CHEZ DANY Place Xavier Neujean, 15 4000 Liège

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Tels Quels 285

LE MOUSTACHE Rue de la casquette, 31 4000 Liège OPEN BAR Rue des mineurs, 19 4000 Liège le Petit Paris Place du marché, 31 4000 Liège le RELAX CAFE 22, Rue pont d’Avroy 4000 Liège le SPARTACUS 12, Rue Saint Jean en isle 4000 Liège THE CHAPS 68, Rue bonne femme 4020 Liège

DISCOTHEQUES SOIREES LA MAMA ROMA 16, Rue des célestines 40O0 Liège CAVES DE CORNILLON 8b, Route de Robermont, 4020 Liège

SAUNA L’AQUARI’HOM Rue d’Arscamp, 20 4020 Liège

RESTO / SNACKS

PROVINCE DE NAMUR

ETRANGER FRANCE

ASSOCIATIONS

ASSOCIATIONS

ACTIV’ELLES Association lesbienne Au CGLN www.activelles.be

POLYCHROMES Espace des Associations 45, Promenade du paillon 06000 NICE

CHE NAMUR Carrefour Homosexuel Etudiant de Namur. Au CGLN www.chenamur.be

FACE À FACE 8, rue de la valse 42100 SAINT-ETIENNE

Centre Gay & Lesbien de Namur (CGLN) Rue des brasseurs 13 5000 Namur COORDINATION SIDA ASSUETUDES NAMUR Rue Château des Balance 3, bte 12 - 5000 Namur. Tel: T. 081 721621 TANDEM (gay/lesbien) Au CGLN www.tandemasbl.org TELS QUELS les lundis de 15h30 à 17h30 065 36 35 40 durant la permanence à la maison associative, 4 Place du Parc Namur

CAFE BAR

BIJI Esplanade, 2 4050 Chaudfontaine

L’ENTRE NOUS 71a, Chaussée de Namur, 5070 Sart-Saint-Laurent

LE BRUIT QUI COURT Boulevard de la sauvenière, 142 40O0 Liège

BABY BOY BAR Rue des brasseurs, 112 5000 Namur. www.chenamur.be.tf

LE RIQUET Rue Goffart, 37 41O0 Seraing

LE GROOVE CAFE Rue de la halle, 5 5000 Namur www.groovecafé.be

GAY KITSH LAMP 49, rue Faidherbes 59260 Hellemmes


Tels Quels Quels Café Café présente, présente, Tels

ARCHITECTURE & PAYSAGES 23.08 > 15.09

Vernissage mercredi 25/08 à 20h Présence de l’artiste tous les mercredis de 19h à 21h .

ÉDITEUR RESPONSABLE : LUC LEGRAND, 3/17 PLACE DE LA VIEILLE HALLE-AUX-BLÉS - 1000 BRUXELLES

Une exposition de Toma’

Tels Quels 287

33


TELS QUELS CAFE 81, RUE DU MARCHE AU CHARBON 1000 BRUXELLES


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