Le MIA3J s'installera au grand Jard

Friche militaire Chanzy, tout un quartier à réinventer

Plusieurs projets se dessinent sur l'ancienne caserne militaire de Chanzy, mais sa réhabilitation globale, estimée à 60 millions d'euros, s'étendra sur du long, voire du très long terme. Visite des lieux avec Châlons Agglo, heureuse propriétaire d'environ sept hectares sur les 23 que compte ce site au total.

1er août 2015. La 1re Brigade mécanisée, implantée à Châlons depuis 1999, quittait officiellement le quartier militaire Chanzy, laissant derrière elle des bâtiments que n'ont pas épargnés les aléas du temps : infiltrations, incrustation de la végétation, invasion de pigeons, etc. Le 13 juillet dernier, un décret ministériel actait la cession d'une partie de ce site - 7 hectares - par l'armée à Châlons Agglo. Et à l'euro symbolique. « Il nous reste à acquérir l'espace situé à l'angle de l'avenue Valmy et de la rue du général Jansen, précise Jacques Jesson, qui préside l'agglomération. Il appartient à la Direction générale des finances publiques. Les bâtiments qui s'y trouvent devront être démolis, car ils sont trop dégradés. Nous aimerions ensuite y construire un musée du cirque, en lien avec la Ville. » Le Palc, déjà installé temporairement sur place pour soutenir les compagnies circassiennes, pourrait aussi s'y ancrer définitivement. Autre projet structurant mené par les deux collectivités : la création d'une administration unique qui réunira 250 agents de leurs services administratifs respectifs dans le bâtiment central de la caserne. Soit 5 000 m2 sur quatre niveaux à reconvertir. « Il faut imaginer ce qu'on va créer dans ce quartier pour les trente ans à venir. On ne s'interdit pas de rêver, mais on aura aussi des

La végétation a repris ses droits sur le site depuis le départ de l'armée en 2015. © l'Hebdo du Vendredi

contraintes techniques et financières. » Pour l'heure, peu de choses sont actées, hormis l'enveloppe nécessaire pour transformer l'édifice en question. « Environ 12 millions, chiffre l'élu, dont 10 millions financés grâce à des subventions. » Il permettra également d'accueillir les fonctionnaires Environ 300 fonctionnaires parisiens rattachés aux Finances publiques. « Une cinquantaine d'entre eux s'installera à la Cité Tirlet châlonnais et parisiens l'an prochain, les cinquante autres arriveront à Chanzy en septembre 2023 », détaille Camille Maillard, directrice adjointe de l'aménagement du territoire pour l'Agglomération et la Ville. Dès la rentrée, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) explorera les cavités souterraines du site. Les fouilles archéologiques préventives prendront le relais en octobre. Parallèlement, les collectivités lanceront un appel à projets consacré aux aménagements extérieurs. « Le défi, c'est de dessiner les liaisons pour trouver l'équilibre entre le piéton, l'automobile, les vélos, les trottinettes, etc. On réfléchit sur l'installation d'un parking aérien à étages. Il se matérialisera par une structure métallique qu'on pourra faire évoluer et bien sûr démanteler à long terme. » Avec, plus globalement, une volonté d'ouvrir le quartier vers le reste de la ville, en y intégrant des services comme une conciergerie, une cantine collaborative, un dépôt de colis ou une station de lavage automobile. Le tout en préservant les codes militaires des lieux, ce à quoi veillera l'Architecte des bâtiments de France (ABF). « On conservera l'aspect minéral de la place d'armes, assure la cheffe de projet. Mais il y aura des négociations sur la présence du végétal. » Le maître d'ouvrage envisage la création d'îlots de fraîcheur et d'un miroir d'eau, sur le modèle d'une caserne réhabilitée à Grenoble.

Sonia Legendre

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chael Boudot - Coll. ADT Marne - agencepulsi.com i ©photos : M

La réhabilitation de deux bâtiments pour les archéologues de l'Inrap se poursuit. © l'Hebdo du Vendredi

Une réhabilitation engagée en 2002

Depuis 2002 déjà, des structures comme Match, Pôle emploi et la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) ont réinvesti une partie des zones Forgeot, qui composent le quartier Chanzy. Le maître d'ouvrage de ces opérations, à savoir la Société d'économie mixte de Châlons (Semcha), pilote également la réhabilitation de deux bâtiments de l'ancienne caserne, à destination de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap). Son équipe – environ 80 agents - devrait emménager sur place à l'horizon 2022 et y installera ses ateliers ainsi que ses hangars de stockage. Coût de l'opération : 2,7 millions d'euros HT.

EN BREF Dix jeunes proposent leurs services cet été

Né au Québec en 1988, le modèle de la « Coopérative jeunesse services » s'installe à Châlons cet été et réunit une dizaine de jeunes mineurs autour d'une aventure collective, basée sur l'entraide et le travail. Garde d'animaux, petits travaux, distribution de flyers, lavage automobile ou encore tonte de pelouse : ils pourront rendre service aux particuliers, aux entreprises ou aux collectivités, moyennant une rémunération. Contact : cjschalonsenchampagne@gmail.com.

Manifestation « anti-pass » ce samedi

Trois citoyens « en colère » lancent un appel à la mobilisation ce samedi 24 juillet à Châlons. Objectif : manifester « pour les libertés » et contre le pass sanitaire imposé par le gouvernement. Le rendez-vous est fixé à 13 h 30 au kiosque du grand Jard, pour un départ à 14 h.

Arts urbains Les fresques de Pablito Zago au Verbeau

Durant trois semaines, Pablito Zago et Richard ont œuvré de part et d'autre du nouveau pôle 0-6 ans, au Verbeau, sur la thématique du cirque et des arts urbains. Plusieurs fresques colorées égaient désormais les murs du bâtiment, de sa cour et de son préau, selon une scénographie pensée en accord avec l'architecture globale. « Ça représente une surface Les fresques de Pablito Zago s'étendent sur l'ensemble du bâtiment. © l'Hebdo du Vendredi d'environ 300 m2 au total, précise Pablito. On a volontairement repris sur les poutres différents personnages ainsi que les couleurs qui se reflètent au sol grâce à ces éléments en polycarbonate. L'idée, c'était aussi que ces dessins soient à hauteur des enfants. » Des dessins conçus à la main, principalement réalisés au pinceau. « On utilise de l'acrylique au rez-de-chaussée et de la bombe aux étages. Les contours sont faits au rouleau, puis on travaille les détails et les dégradés au spray. Ça donne une belle brillance et un meilleur rendu. » Et la thématique, imposée par la Ville de Châlons, l'a particulièrement inspiré : un univers acidulé et enfantin, des formes arrondies, des personnages espiègles qui se répondent, etc. « J'ai détourné certains clichés, comme la présence des animaux dans le cirque par exemple, en explorant des images d'Epinal et mes souvenirs d'enfance. » Graphiste et illustrateur originaire d'Avignon, Pablito connaît également bien les arts de la rue. Il est d'ailleurs intervenu au festival Furies avec la compagnie KompleX KapharnaüM il y a plusieurs années. « Je travaillais sur la partie graffiti de certains de leurs spectacles. Ce qui nous plaît sur un chantier comme celui du Verbeau, c'est d'échanger avec les habitants qui viennent nous voir. Ça permet d'expliquer nos métiers, de faire un peu de médiation. » A contempler sans modération, de loin comme de très près.

Sonia Legendre

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Service public Un bureau de poste sans boîte aux lettres à Châlons

C'est un concours plutôt insolite que lance cet été la section châlonnaise du Parti communiste français (PCF) : vérifier si d'autres villes que Châlons possèdent un bureau de poste principal sans aucune boîte aux lettres disponible depuis l'extérieur du bâtiment. « Si vous trouvez, prenez des photos, ironisent les instigateurs. Nous les rassemblerons lors de la Foire pour savoir si ce manque d'intérêt pour le courrier est uniquement lié à la direction de La Poste Châlons ou si c'est habituel. Les usagers sont sommés d'aller poster leur courrier ailleurs. » Par le passé, le bureau ChâlonsCathédrale, situé rue de la Marne, était effectivement doté de boîtes extérieures. Un choix stratégique ? « Elles ont été condamnées lors de travaux en 2015 », rappelle la communication du groupe. Une cure de jouvence bien méritée à l'époque, moyennant près de 650 000 euros d'investissement. Mais plutôt que d'intégrer d'autres boîtes à l'édifice, La Poste prévoit d'en installer aux alentours. « Une demande d'implantation sur le domaine public a été faite auprès de la mairie. Nous sommes en attente d'une réponse. L'accord des Bâtiments de France est également obligatoire, du fait de la proximité de la cathédrale. » Six ans, tout de même. On a rarement vu une telle lenteur pour quelques boîtes aux lettres, d'autant que d'autres ont été supprimées ou déplacées sans difficulté ces derniers temps. « Il en existe 50 dans la commune de Châlons, justifie le groupe. Le parc de boîtes s'adapte aux mouvements démographiques et aux modes de vie. Il ne diminue pas proportionnellement à la baisse des volumes de courrier. » A suivre.

Les boîtes extérieures du bureau de poste Cathédrale, condamnées depuis 2015. © l'Hebdo du Vendredi