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L'éradication des pigeons en question

Salubrité Bientôt un pigeonnier contraceptif à Châlons

Si elle n'envisage pas de remettre en question sa politique de régulation des pigeons en ville, la mairie de Châlons expérimentera prochainement le concept de pigeonnier contraceptif pour limiter la prolifération de ces oiseaux.

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La proposition émane de la conseillère municipale d'opposition Agnès Guyot (LFI) et semble avoir trouvé écho auprès de la majorité : opter pour des pigeonniers contraceptifs afin de limiter la prolifération des pigeons, et donc, leur éradication par l'homme. Une solution éthique déjà éprouvée à Paris ou Nice, bien loin des méthodes traditionnelles jugées irrespectueuses du bien-être animal, aussi radicales soient-elles. « En clair, on les capture et on leur tord le cou pour leur briser les vertèbres, précise l'élue insoumise. C'est sans doute moins douloureux que les caissons à vide d'air qu'on avait à l'époque à la Cité Tirlet, désormais interdits, et qui consistaient à faire exploser leurs poumons. Mais ça reste indigne. » Pour cohabiter avec plusieurs oiseaux et avoir elle-même apprivoisé un pigeonneau tombé du nid par le passé, Agnès Guyot figure parmi les plus fervents défenseurs de la cause animale. « On est au XXIe siècle ! On ne voit pas de campagne d'extermination aussi massive chez les chiens ou les chats

Un couple de pigeons peut donner naissance à une dizaine de nichées chaque année. © l'Hebdo du Vendredi

errants. En tuant les pigeons adultes, on laisse les petits grandir et on réduit le processus de régulation naturelle via la nourriture. » Le principe desdits pigeonniers ? Offrir le couvert et le gîte à ces volatiles dans un lieu propice à la nidification et contrôler le nombre d'oeufs pondus, soit en les détruisant, soit en les remplaçant par des leurres. De sorte à éloigner les pigeons des zones urbanisées pour préserver le patrimoine des dégâts qu'ils occasionnent. « Les fientes, dont la poussière peut être très nocive, mais également la dégradation des bâtisses, illustre Jean-Louis Devaux, adjoint au maire en charge de la santé. Ils ont un impact sur l'étanchéité des toits et bloquent parfois les évacuations. Sans parler du bruit d'enfer qu'ils font. Chaque individu produit de 10 à 12 kg de fientes par Plus de 30 000 pigeons an. Ce n'est pas pour rien à Châlons et alentour qu'on les surnomme les rats volants des villes. » Et à raison de deux jeunes par nichée, de dix nichées par an pour un couple et d'une espérance de vie d'au moins six ans en milieu urbain, leur population augmente de façon exponentielle. Chaque année, les services municipaux euthanasient environ 1 500 spécimens, sachant que Châlons et ses communes alentour en comptent plus de 30 000. « Nous menons une réflexion sur des moyens d'action complémentaires depuis une dizaine d'années déjà. Celui-ci nous semble intéressant. Pour autant, nous ne baisserons pas la garde. Au même titre que d'autres nuisibles, les pigeons doivent être surveillés de près et régulés. » La mairie mise sur la compétence de ses agents pour construire en interne la structure, assurer le nettoyage et nourrir les pigeons, avec une vocation pédagogique. Reste à trouver l'endroit idéal pour que le pigeonnier soit assez haut et protégé des éventuelles dégradations. Un projet estimé à 15 000 euros.

Sonia Legendre

Des tirs à la carabine pour protéger Saint-Etienne

La scène a surpris bon nombre d'habitants et suscité beaucoup de réactions sur les réseaux sociaux. Fin octobre, les pigeons nichés sur les hauteurs de la cathédrale Saint-Etienne, en centreville, ont été la cible de tirs à la carabine à air comprimé. Une opération légale, réalisée par un prestataire privé à la demande de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac), en charge de l'entretien des cathédrales.

Sondage L'enquête auprès des jeunes livre ses résultats

Moral, habitudes de consommation, emploi, etc. Les résultats du sondage lancé auprès des jeunes par la Mission locale et l'UCIA de Châlons apportent de précieux enseignements et tordent même le cou à certaines idées reçues.

Le sondage initié par la Mission locale et l'UCIA au printemps dernier, puis relancé fin septembre, a trouvé écho auprès de 154 jeunes du territoire châlonnais. Ils ont principalement entre 15 et 25 ans et leurs réponses s'avèrent parfois surprenantes. « Elles révèlent d'autres facettes de ce public et sont plutôt rassurantes, dixit Karine Paroissien, qui dirige la Mission locale. C'est peut-être lié à l'effet Covid, mais la santé arrive largement en tête lorsqu'on leur demande ce qu'est le bonheur pour eux, avec 78 % des réponses. » Toujours au chapitre du bonheur, le fait d'être amoureux n'est évoqué que par 34 % d'entre eux. Le top de leurs priorités dans la vie se compose de l'emploi (coché par 62 % des jeunes), suivi du permis de conduire (55 %) et de la famille (42 %).

« Ils ont confiance en eux et se sentent bien pour la majorité, malgré la pandémie. » Quant à leurs habitudes de consommation, 57 % indiquent faire leurs emplettes dans les boutiques locales, 28 % sur des sites internet et 12 % via des applications d'achat en ligne. Plus étonnant encore, 40 % des sondés estiment que Châlons ne manque pas de commerces. Les autres souhaiteraient davantage de structures dans les secteurs du prêt-à-porter, des chaussures et du fast-food, ainsi que des activités de loisirs comme le karting ou le paintball. « Contrairement aux idées reçues, et même s'ils sont très branchés virtuel, ils restent aussi attachés au contact physique, analyse la directrice. Quand on leur demande comment ilsrecruteraient les jeunes s'ils étaient chefs d'entreprise, près de 62 % choisissent l'entretien en Consommer local face à face plutôt que la lettre de motivation, le téléphone ou les et recrutements en réseaux sociaux. On sent qu'ils ont présentiel besoin de concret et d'échanges en direct avec le monde du travail. On veillera donc à faire évoluer nos pratiques en ce sens pour les accompagner dans leurs recherches d'emploi. » Les notions de tutorat et de soutien sur le plan professionnel apparaissent également au fil des résultats. Parmi les choses que ces jeunes n'apprécient pas au sein d'une entreprise : être pris de haut (pour quasiment 50 % d'entre eux)

Près de 160 jeunes châlonnais ont accepté de répondre au sondage de la Mission locale. © l'Hebdo du Vendredi

et manquer d'explications pour comprendre ce qu'on attend d'eux(31 %). « On pense souvent, à tort, qu'ils ne se projettent pas. Or, ils sont aussi nombreux à se projeter sur une semaine que sur un an ou même cinq ans. Ça prouve qu'on peut tout à fait travailler avec eux sur des projets à long terme, en procédant par étapes. » D'ores et déjà, la Mission locale prévoit de partager ces enseignements avec les acteurs de la formation et les entrepreneurs du bassin local.

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