2 minute read

Six milliards d'euros, record absolu

Avec 326 millions de bouteilles de champagne expédiées, 2022 devient la deuxième année la plus importante en volume, mais surtout la première en valeur, avec un chiffre d'affaires supérieur à 6 milliards d'euros. Malgré la conjoncture, l'interprofession a foi en l'avenir.

En dépit du Brexit, de la pandémie, la guerre en Ukraine et l’inflation mondiale, le champagne poursuit son irrésistible dynamique. 2020 n’aura été qu’une parenthèse de décroissance dans une ère de valorisation débutée sitôt la crise financière de 2008 passée. Si la baisse du nombre de bouteilles vendues s’est enclenchée dans les années 2010, la reprise post-covid a permis de renouer avec de hauts niveaux d'expédition, atteignant les 326 millions de bouteilles, l'an dernier. Surtout, le montant en valeur, lui, n’a cessé d’augmenter, pour afficher plus de 6 milliards d’euros en 2022. Une première. « On est évidemment très heureux de ces chiffres, même si, avec un produit comme le nôtre, qui a 300 ans d’histoire, une rotation très lente et une production longue et délicate, la conjoncture d’une année ne suffit pas à apprécier la tendance », note David Châtillon, coprésident du Comité Champagne.

Advertisement

Cette tendance, c’est aussi la lente érosion du marché français, au profit de l’export. Depuis 2010, une année où 185 millions de cols avaient été vendus dans l’Hexagone, le déclin est inexorable. Un nouveau repli est constaté en 2022, avec 138,4 millions de bouteilles (-1,7 %), tandis que l’export progresse encore de plus de 4 % (187,5 millions de cols). Aujourd’hui, près de six bouteilles sur dix sont expédiées à l’étranger.

La stratégie de « premiumisation » (montée en gamme) des cuvées, entamée il y a plusieurs années, permet de vendre les bulles plus cher, surtout à l’étranger, c’est la raison pour laquelle le chiffre d’affaires ne cesse de croître.

58 % des bouteilles expédiées à l'étranger

« L’appellation a une bonne image dans le monde entier, confirme David Chatillon. Avec la reprise postcovid, on a constaté que les consommateurs étaient très attachés au champagne, c’est le fruit de nos efforts réalisés sur la qualité des vins, mais aussi sur les paramètres environnementaux. »

Le taux d’échange favorable au dollar a permis de maintenir de hauts niveaux aux États-Unis, plus gros consommateur, et la réouverture du Japon, après la crise sanitaire, a également été favorable à l'export. Néanmoins, le Comité Champagne fait part d’un « optimisme prudent pour 2023 ». Le contexte l’y oblige. « Le champagne est un peu le baromètre de l’humeur des consommateurs, souvent liée à la conjoncture économique, poursuit le président de l’Union des maisons de champagne

(UMC). Des menaces pèsent sur l’économie mondiale en raison de la situation géopolitique et de l’inflation. On est dépendant de ce contexte, on reste donc prudent. »

Autre motif de satisfaction, la vendange 2022 est décrite comme « remarquable en quantité et en qualité ». Elle permettra à la profession de « reconstituer les stocks et ainsi répondre à la demande des marchés ». Sera-t-elle aussi forte en 2023 ?

Simon Ksiazenicki

This article is from: