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Premières économies sur les bus de Châlons
En œuvre depuis l'été dernier, la diminution des bus circulant sur le réseau urbain du Sitac porte ses fruits d'un point de vue comptable. Du 2e semestre 2022 à la fin de l'année 2023, les économies réalisées avoisineront les 400 000 euros. De quoi financer d'autres dépenses.
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La réduction de l'offre sur le réseau urbain du Service intercommunal des transports de l'agglomération châlonnaise (Sitac) en avait fait bondir plus d'un dès son annonce, poussant même la CGT à brandir la menace de la grève. A l'époque, les arguments de Châlons Agglo et du groupe Keolis, son délégataire, pour justifier ce plan de rigueur, tenaient plutôt la route : une baisse de la fréquentation évaluée à 30 %, la multiplication des travaux en ville et l'envolée du prix des carburants. Le déficit
47 000 euros de facture pour rouler au colza de plus de 500 000 euros observé depuis trois ans sur les finances du Sitac a également pesé dans la balance. Les kilomètres parcourus par les bus ont ainsi été restreints de 43 % sur la période estivale et depuis septembre, d'autres mesures visent à limiter les coûts : moins de bus le samedi (à hauteur de 34 % des trajets habituels) et en période scolaire (1,3 %), suppression de la ligne « Cité soirée » le vendredi et diminution de l'amplitude horaire les autres soirs, dès 20 h. Les économies réalisées s'élèvent à 174 000 euros HT pour le 2e semestre 2022 et devraient dépasser les 200 000 euros en 2023. Sans surprise, le conseiller communautaire Dominique Vatel (PCF) a voté contre la délibération dédiée à modifier le contrat de délégation pour prendre en compte ces données. « Pense-t-on vraiment augmenter le nombre d'usagers dans les bus, et à hauteur de combien, en réduisant l'offre de transport ? », a-t-il interrogé. « Justement, la fréquentation connaît une belle remontée en janvier, répond Denis Fenat, vice-président de Châlons Agglo en charge des transports et des mobilités. Et l'offre pourra être réaugmentée au fur et à mesure de la fin des chantiers. La Vallée Saint-Pierre, qui a énormément souffert des travaux, retrouvera aussi bientôt son offre de bus. » De quoi revoir à la baisse les gains espérés cette année ? « Il y a encore beaucoup d'incertitudes, tempère l'élu. On fera le bilan fin 2023. » D'autres sources d'économies s'ajoutent à cellesci, à commencer par la suppression des services affectés matin et soir à la commune de Fagnières pour ses écoles. Elle permet tout de même d'épargner 21 000 euros en 2022, puis 53 000 euros chaque année suivante. Epargner, pour mieux ab- sorber les surcoûts de fonctionnement ou financer les investissements. L'expérimentation initiée il y a un an et demi avec le B100 par exemple, un carburant issu des résidus de colza cultivé en région, va perdurer. 13 bus sur les 31 du réseau urbain sont déjà convertis, sans doute davantage à moyen terme. Cette démarche écolo représente néanmoins la bagatelle de 47 000 euros de facture supplémentaire en 2023, 41 000 euros en 2024 et 37 000 en 2025. C'est bien connu, rouler propre a un prix.
Sonia Legendre
S UBVENTION