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Jean-Louis Devaux, « un homme de conviction »
Agriculteur de métier et homme politique très impliqué sur le territoire châlonnais comme marnais, Jean-Louis Devaux est décédé le vendredi 3 février. Sa disparition brutale a donné lieu à de nombreux hommages, en premier lieu celui de Bruno Bourg-Broc, son mentor et ami de longue date.
Jean-Louis Devaux est décédé le 3 février à l'âge de 65 ans, emporté par une crise cardiaque. La veille, il participait au conseil communautaire de Châlons Agglo, en tant qu'élu conseiller, et s'exprimait en fin de séance sur la nécessité d'achever la construction du boulevard périphérique nord-ouest, dossier qu'il défendait de longue date, et plus récemment avec cinq autres conseillers départementaux. Par le passé, il fut vice-président délégué au développement économique de l'agglomération. Il a également siégé durant de nombreuses années à la mairie de
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Châlons en tant qu'adjoint, successivement en charge du commerce, de l'urbanisme et du loge ment, puis de la santé et des affaires sociales de puis les dernières élections en 2020. Jean-Louis Devaux était aussi 3e vice-président du Conseil départemental, en charge de la voirie, et secrétaire départemental du parti Les Républicains. Il avait d'ailleurs été investi pour porter ses couleurs dans la 4e circonscription de la Marne, lors de l'élec tion législative de juin 2022. Une figure emblématique marnaise et un élu de terrain qui, au-delà de ses différentes casquettes politiques, s'engageait toujours pour l'intérêt général et au service des administrés. Bien sûr, les hommages de celles et ceux qui l'ont connu se sont multipliés sur la toile, ou de façon plus personnelle auprès de son épouse et de ses filles. Et il y avait foule, ce mercredi 8 février, lors de ses funérailles en la collégiale Notre-Dame-en-Vaux.
Bruno Bourg-Broc, ancien maire et président de l'agglomération de Châlons, ne peut contenir son émotion en évoquant l'allié politique et l'ami qu'était pour lui Jean-Louis Devaux. Leur pre- mière rencontre, c'était en 1982. Une vie... « Il est venu faire campagne avec moi pour les législatives partielles, retrace-t-il. J'ai découvert un militant extraordinaire. Nous ne nous sommes plus quittés ensuite. J'ai été élu député cette année-là, mais nous avons aussi connu plusieurs défaites.
Jean-Louis était toujours à mes côtés. Il est resté loyal, fidèle à ses valeurs. » En 2008, BBB l'encourage à se présenter aux élections cantonales et lui assure un soutien sans faille. Naturellement, il l'embarque dans l'aventure municipale dès 1995, puis communautaire, en 2000. « D'une certaine façon, c'était un « bébé Bourg-Broc ». Je l'ai comme « enfanté » en politique. » À l'heure des adieux,
D ON DU SANG
Bruno Bourg-Broc se remémore les souvenirs heureux partagés avec Jean-Louis Devaux. Les fêtes d'anniversaire, leur rencontre avec les plus hautes autorités de l'Église lors d'un voyage au Vatican, les soirs de victoires électorales, etc.
« Son grand-père était lui aussi extrêmement combattif, glisse-t-il. Il fut l'un des adversaires de Pierre Schneiter (ancien ministre et maire de Reims) en 1955. Ça s'est même soldé par des procès. Jean-Louis était un homme de foi, de conviction, qui possédait un sens aigu de la famille et de l'action publique. Quelqu'un d'élégant et de respectueux. » L'Hebdo du vendredi adresse ses plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches.
Sonia Legendre
Trois collectes à Châlons, Suippes et Mourmelon
Avec l'aide logistique de l'Association des donneurs de sang bénévoles (ADSB) de Châlons, l'Établissement français du sang organise trois nouvelles collectes sur le bassin châlonnais : mercredi 15 février au palais des sports Pierre de Coubertin (de 10 h 30 à 13 h et de 14 h 30 à 18 h 30), jeudi 16 févrierau centre culturel Jean-Huguin de Suippes (de 16 h à 19 h 30) et mardi 21 février à la salle Louisiane de Mourmelon-le-Grand (de 15 h 30 à 19 h 30). Plusieurs conditions doivent être remplies pour donner son sang : avoir entre 18 à 70 ans, peser au moins 50 kg, être muni d'une pièce d'identité et reconnu apte par le médecin lors de l'entretien préalable réalisé sur place. La prise de rendez-vous en ligne (sur mon-rdv-dondesang.efs.sante.fr) reste conseillée, notamment pour réserver un créneau horaire spécifique, mais il est également possible de se rendre à l'une des collectes sans inscription.
EN BREF
Des permanences pour informer les entreprises sur les aides de l'Etat
En présence de Dominique Mari, conseiller « sortie de crise » rattaché aux Finances publiques de la Marne, plusieurs permanences sont organisées dans le département pour informer les entreprises sur les dispositifs d'aide mis en place par l'Etat. Prochains rendez-vous, de 14 h à 17 h : mercredi 15 février en sous-préfecture de Reims, lundi 20 février à la mairie de Fismes, mardi 21 février à la salle intercommunale d'Anglure et mercredi 22 février à la communauté de communes de Sainte-Ménehould. Infos : marne.gouv.fr.
Le député de la 4e circonscription de la Marne est élu depuis 1993. © l'Hebdo du Vendredi
Le député centriste de la Marne, Charles de Courson, a fait sensation en réclamant la fin des régimes spéciaux de retraite des parlementaires, que le texte actuel, qu'il récuse, ne prévoit pas.
Vous réclamez la suppression des régimes spéciaux de retraites, notamment pour les parlementaires. Pourquoi ?
Cela fait un tiers de siècle que je le réclame ! Je plaide pour la mise en extinction des régimes spéciaux, c’est-à-dire que ceux qui y sont, y restent, et que tous les nouveaux recrutés passent au régime général. La réforme ne propose de mettre en extinction que cinq des 17 régimes spéciaux, il en reste 12, dont celui de l’Assemblée nationale et du Sénat. L’Assemblée nationale a déjà réformé son système de retraite qui fait qu’on est assez proche de la fonction publique d’État. Un député qui a fait un mandat de cinq ans touche, à ses 62 ans, 684 € net de pension mensuelle. Un sénateur qui a fait un mandat de six ans a droit à 2 400 €. On gagnerait à passer au régime général.
Comment vos pairs jugent-ils cette demande ?
Ça n’a pas été accueilli à bras ouverts, mais les parlementaires doivent montrer l’exemple. On me traite de populiste, mais c’est cette non-réforme qui porte le populisme. On ne peut pas demander des efforts importants aux couches sociales les plus modestes, pendant que les parlementaires s’exonèrent de ces efforts. Ce n’est pas défendable de réformer les autres régimes et pas les nôtres. D’un point de vue de l’exemplarité et de la dignité du Parlement, ça aurait de la gueule.
L’examen du texte a débuté, lundi, dans un climat houleux. Quelle image cela donne-t-il de l’Assemblée nationale ?
Ça donne une image détestable. Certains groupes
Plus de 4 000 personnes mardi à Reims, combien samedi ?
participent plus que d’autres à cela, je pense à La France insoumise. Ces milliers d’amendements sont contre-productifs. Notre groupe (Libertés et territoires) a été raisonnable, avec 160 amendements déposés. Chacun sa stratégie.
Quelle va être la stratégie du gouvernement qui ne dispose que d’une majorité relative ?
Le gouvernement a failli être battu, mardi soir, lors du vote sur l’article liminaire. Il a été sauvé par les 27 Républicains qui ont voté pour, mais quinze ont voté contre et huit se sont abstenus… De toute façon, il n’y aura pas de vote sur l’ensemble du texte en première lecture puisqu’il y a 20 500 amendements et nous n’avons que huit jours (les débats s'achèveront le vendredi 17 février et le texte sera transmis au Sénat). On en examinera peut-être 2 500… Ce qui pose problème, c’est que la présidente a refusé la motion référendaire que nous avons déposée et de réunir la Conférence des présidents. Tout est fait pour qu’il n’y ait pas de débat sur le fond. Il y a un déni de démocratie.
Pensez-vous que l’exécutif doit écouter la rue ?
Le président de la République et les députés parlent d’une légitimité démocratique qu’ils n’ont pas. C’est un texte qui coupe le pays, avec des manifestations qu’on n'a pas vues depuis des années. Qui appuie le gouvernement ? Pas un syndicat, y compris les réformistes qui ont l’impression de s’être fait rouler dans la farine. Ils sont tous vent debout contre la réforme. Les organisations patronales sont extrêmement discrètes, ce n’est pas pour rien. Et dans les courants politiques, les seuls sur lesquels le gouvernement comptait, Les Républicains, se déchirent. Tant que le gouvernement ne renonce pas à l’article 7, qui prévoit le passage de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans, nous voterons contre. C’est une situation très périlleuse.
Propos recueillis par Simon Ksiazenicki
Alors que les débats entre députés sur la réforme des retraites ont débuté, lundi, à l’Assemblée nationale, dans une ambiance extrêmement tendue, l’atmosphère était presque plus calme, mardi matin, dans les rues de Reims. Il faut dire que le consensus était de mise parmi les 4 000 manifestants (comptage syndicats + journalistes) qui réclamaient tous, en chœur, le retrait du projet de loi. Emmené par quelque 200 jeunes à l’avant, le cortège était un peu moins garni que lors des deux précédentes mobilisations, lorsque environ 6 000 personnes avaient défilé, le jeudi 19, puis le mardi 31 janvier, dans la cité des sacres. À Châlons comme à Épernay, la baisse de la fréquentation était du même ordre, avec approximativement 1 500 personnes mobilisées dans les deux villes ce mardi. Alors que l’inflation touche tout le monde, certains y ont sans doute réfléchi à deux fois avant de se déclarer en grève pour retourner battre le pavé. Gilles, retraité de la Sécurité sociale, n’a pas eu ce problème, mais ce militant de Force ouvrière (depuis 47 ans !) compatit : « C’est sûr que trois jours de retenue sur salaire, ça se ressent, concède-t-il. C’est pour cela que c’est une bonne chose que les prochaines manifestations aient lieu le week-end, pour ceux qui ne peuvent pas se permettre de se mettre à nouveau en grève. » Comme partout en France, la prochaine manifestation contre la réforme des retraites à Reims aura lieu ce samedi 11 février. Gilles sera à nouveau de la partie : « Sauver notre système de retraite vaut bien de sacrifier quelques heures de son week-end ! ». S.K