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La vie d'un pâtissier sparnacien sur grand écran

Cinéma La folle histoire d'un pâtissier sparnacien en tournage

La réalisation de « À la belle étoile » a démarré lundi à Epernay. Ce film, attendu pour 2023, racontera la vie de Yazid Ichemrahen, un jeune sparnacien que rien ne prédestinait à devenir l'un des meilleurs pâtissiers de sa génération.

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Connaissez-vous le destin incroyable de Yazid Ichemrahen ? Né de parents marocains à Épernay, où il a grandi placé dans une famille d’accueil, le jeune homme a fait partie, en 2014, de l’équipe de France championne du monde des desserts glacés, alors qu’il n’était âgé que de 25 ans. Aujourd’hui, il est à la tête de sa propre marque et de plusieurs établissements, travaille comme consultant en pâtisserie dans le monde entier et s’est déjà raconté dans une autobiographie, « Un Rêve d’enfant étoilé », qui sera prochainement adaptée au cinéma. Le tournage de « À la belle étoile » a d'ailleurs démarré cette semaine du côté d’Épernay, là où tout a commencé pour le jeune Yazid, qui salivait devant les gâteaux de Vincent Dallet, lorsqu'il avait 8 ans. Mercredi matin, dès 7 heures, les caméras s’affairent autour de la célèbre pâtisseriechocolaterie sparnacienne, filmant inlassablement un jeune garçon devant la vitrine de l'établissement. Il s’agit de Marwan, 12 ans, qui incarne le jeune Yazid, vit là son premier rôle dans un long-métrage. Sa maman capture avec son smartphone chacune des prises. « Je suis très contente de le voir jouer, même si je ne réalise pas encore », nous confie-t-elle. Originaire des Yvelines, le garçon a été repéré dans « Le Repaire des contraires », qui raconte comment une association tente depuis 25 ans de faire vivre les arts du cirque et du théâtre dans une ville sensible, Chanteloup-les-Vignes. Sa performance dans ce documentaire, diffusé lors du Marché du Film de Cannes, en juillet dernier, a tapé dans l’œil de la productrice Laurence Lascary. « Marwan capte la caméra, il a beaucoup de charisme », dit la jeune femme, à la tête de la société de production De l'autre côte du périph'. Créée en 2008 avec pour objectif de mieux représenter les quartiers populaires au cinéma et à la télé, sa maison de production a connu un grand succès en 2017 avec « L’Ascension », une comédie dans laquelle Ahmed Sylla campe un jeune banlieusard qui se lance le défi fou de gravir l’Everest pour im-

pressionner la fille dont il est amoureux. Une adaptation libre du livre de Nadir Dendoune, « Un Tocard sur le toit du monde », dans lequel ce Franco-Algérien raconte son incroyable ascension, sans aucune expérience particulière en alpinisme. C'est la sortie d'une autre autobiographie, celle du jeune pâtissier sparnacien, qui aiguille Laurence Lascary vers son nouveau projet, en 2017. « Je me suis dit que c’était une superbe histoire pour le cinéma, raconte la productrice. Dans l’histoire de Yazid, il n’y a pas de fatalité, mais un message d’espoir. Il n'a pas eu un parcours simple et pourtant, il s’est quand même accroché. J’aime raconter cela au cinéma, que le spectateur reparte avec le cœur léger, mais aussi une motivation. » En effet, rien ne prédestinait Yazid Ichemrahen à devenir un grand pâtissier. De familles d’accueil en foyers, l’un à Avenay-Val-d’Or, l’autre à Épernay, le jeune adolescent connut un triste quotidien, devenu malheureusement banal. Trafics, violence, juge des enfants... À 14 ans, il finit par trouver un Le jeune Marwan joue le rôle de Yazid Ichemrahen lorsqu'il avait 8 ans et passait devant apprentissage, pour imiter les deux enfants de sa la Maison Dallet. © l'Hebdo du Vendredi famille d’accueil. D'abord chez Christophe Viltard, boulanger à Épernay, puis auprès de Vincent Dallet, donc. C'est ce qui le sauva. À force d’abnégation, grâce à son talent et au terme d’histoires incroyables, le jeune homme côtoya les plus Foyers, familles d'accueil, juge des enfants... grands noms de la gastronomie (Pascal Caffet, Angelo Musa, Joël Robuchon, Thierry Marx…), avant de finalement se faire le En apprentissage sien. « Ce que j’aime dans cette à 14 ans histoire, c’est qu’un jeune d’origine maghrébine de province arrive à se hisser au plus haut niveau mondial, s’enthousiasme Laurence Lascary. Aujourd’hui, il symbolise l’excellence française. La France, c’est aussi des Yazid Ichemrahen. » Et c’est à Épernay que tout a commencé.

Simon Ksiazenicki

À Épernay, avant Paris et Nice

Le tournage du film « À la belle étoile » a débuté lundi, à Épernay, la ville où est né et a grandi Yazid Ichemrahen, le protagoniste du film réalisé par Sébastien Tulard. Assistant ou second assistant réalisateur sur de nombreux films (« Supercondriaque », « Babysitting », « Neuilly sa mère, sa mère ! »…) et séries (« Guyane » et « Validé ») et auteur de plusieurs clips, notamment celui du tube « Jolie nana » d'Aya Nakamura, le cinéaste s’attaque ici à son premier long-métrage. À Épernay, l’avenue de Champagne, le quartier Bernon, la rue Maurice-Cerveaux, la brasserie Le Progrès ou encore la pâtisserie-chocolaterie de Vincent Dallet seront sollicités avant que l’équipe ne rejoigne Paris et sa région, puis Nice. Le tournage doit se terminer à la fin de l'année et le film devrait sortir en 2023.

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