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De Venoge sacre un Louis XV de bronze

CHAMPAGNE Louis XV statufié à Épernay

La maison de Venoge, installée dans l'avenue de Champagne, a dévoilé une sculpture du Bien-Aimé, réalisée par un artiste châlonnais. L'occasion de rappeler les liens qui unissent la région et le roi, sacré à Reims il y a trois siècles.

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Il n’est pas le plus célèbre des souverains français, mais son influence sur le développement du champagne a été considérable. Le 25 octobre 1722, Louis XV était sacré et couronné en la cathédrale de Reims, à l’âge de 12 ans. Trois siècles plus tard, cet événement est célébré un peu partout en France, du château de Versailles à la cité des sacres, et la maison de Venoge, installée à Épernay depuis 1837, a décidé, elle aussi, de rendre hommage à l’arrière-petit-fils de Louis XIV. Mardi, une statue du roi, siégeant sur un fauteuil, plume dans une main, flûte dans l’autre, a été révélée dans la cour de la maison, à l’issue d'une cérémonie un brin baroque, lors de laquelle un acteur en costume doré a trinqué avec son alter ego de bronze. Cette sculpture est l’œuvre de l’artiste franco-péruvien Juan Carlos Carrillo. Il avait déjà réalisé, l’an passé, un Dom Pérignon géant pour la commune d’Hautvillers. Dès avril, accompagné de son fidèle apprenti Mathias Galichet, l’artiste châlonnais s’est attelé à la tâche, réalisant un modelage en terre, devenu statue de bronze après un passage par la fonderie Paumelle, située près de Montmirail. « C’est un travail classique de la figure du roi, mais dans une composition très moderne, a expliqué Juan Carlos Carrillo. Cette pièce restera à Épernay pour toujours et les visiteurs du monde entier pourront s’asseoir

Une cérémonie un brin baroque a précédé le dévoilement de la statue. © l'Hebdo du Vendredi

ŒNOTOURISME à côté d’elle et prendre des selfies qui feront le tour de la planète. » Si la maison de Venoge a choisi ce roi et pas un autre, c’est qu’elle entretient un lien particulier avec Louis XV. Depuis 2005, une cuvée porte son nom, afin d'honorer un édit décisif dans l'histoire du roi des vins. « C’est grâce à lui que le champagne existe aujourd’hui, affirme Gilles de la Bassetière, président de de Venoge, dont un ancêtre a été chevau-léger de la garde du roi, sous Louis XV. Avec tout ce qu’il a fait, c’est étonnant qu’un hommage ne lui ait pas été rendu plus tôt en Champagne. » Le 25 mai 1728, grâce à l’édit signé par le Bien-Aimé, « les vins gris de Champagne »

Le sculpteur châlonnais Juan Carlos Carrillo a réalisé le modelage de ce roi en bronze. © l'Hebdo du Vendredi

sont autorisés à être tirés « en bouteilles […] afin de les rendre mousseux », et non plus en tonneaux, mais également à être expédiés en Angleterre, en Hollande et dans le reste du monde. Le commerce du champagne était né. Un édit de 1728 décisif pour le commerce du champagne Présent lors de la cérémonie, l’historien rémois Patrick Demouy confirme : « C’est le premier roi sacré au champagne, nous avons la preuve que du vin mousseux a été servi lors de son sacre. C’est aussi sous son règne que le champagne s’est développé à la cour de France. Ce n’est pas un hasard si les maisons Ruinart, Chanoine, Moët et Veuve Clicquot Ponsardin, notamment, sont fondées sous son règne. » Et le médiéviste, de conclure : « C’est parfaitement légitime d’associer Louis XV au roi des vins ! ».

Simon Ksiazenicki

La startup Winalist lève 1,3 M€

Winalist, c’est un peu le Airbnb de l’œnotourisme. Site internet et startup éponyme lancés en 2017, à Aÿ, cette plateforme en ligne offre la possibilité de réserver des activités en lien avec le vin, en France et en Europe, à travers un design et un fonctionnement qui rappellent fortement le célèbre service de location de logements. En cinq ans, le bébé de Nicolas Manfredini, originaire de Mareuil-sur-Aÿ, a bien grandi et vient d’annoncer une nouvelle levée de fonds de 1,3 M€, auprès de plusieurs « business angels » Nicolas Manfredini, fondateur et PDG de Winalist. (investisseurs privés), comme la famille Cointreau, et d’investisseurs institutionnels tels que la BPI (banque publique d'investissement), la Caisse des dépôts et la région Grand Est. Dans le sillage de la reprise du tourisme mondial, Winalist met en avant une croissance de 270 % en 2022 et plus de 1 200 professionnels de l’œnotourisme partenaires en Europe (France, Espagne et Italie principalement), dont quelques maisons et domaines prestigieux. L’entreprise de 10 salariés, installée à Bezannes, avait déjà réalisé, en 2019, une première levée de fonds de 500 000 €. Elle entend désormais poursuivre son développement en Europe et lorgne également les vignobles et les consommateurs d’Amérique du Nord.

VENDREDI 28 OCT.20H

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FINANCES

Le Grand Est veut rassurer les acteurs culturels

Le conseil régional veut changer, à partir de 2023, les modalités de versement des subventions aux acteurs de la culture qui s'inquiètent d'une baisse des dotations. La région assure que son soutien restera intact.

Un vent de panique souffle sur les acteurs de la culture du Grand Est depuis quelques jours. La faute à une crainte, réelle ou supposée, de voir les précieuses subventions, que leur accorde le conseil régional, baisser. Jeudi 20 octobre, avant une séance plénière des élus régionaux, à Metz (Moselle), une centaine de manifestants ont fait part de leurs inquiétudes, répondant à l’appel de la CGT spectacle. Selon elle, la région envisagerait de baisser de 10 % les subventions culturelles pour les structures et événements les plus dotés. Le président du Grand Est, Jean Rottner (Les Républicains), aurait officieusement abordé la question, l'été dernier, lors du festival d’Avignon, tandis que le syndicat en aurait eu la confirmation par Arnaud Robinet, encore vice-président en charge de la culture et du tourisme du Grand Est, il y a quelques jours, avant sa démission, le 18 octobre. Devant le tollé suscité, le conseil régional a joué l’apaisement. La veille de la manifestation, Jean Rottner a rencontré les organisations professionnelles représentatives des métiers vivants. « Ils nous ont fait part de leurs inquiétudes et difficultés qui sont de renouer avec le public suite à la crise covid, de mobiliser des entreprises mécènes qui se sont un peu éloignées et de réaliser des productions et coproductions », détaille Martine Lizola, présidente de la commission culture du Grand Est. Selon le conseil régional, le budget consacré à la culture, en 2023, sera identique à l'année précédente. « Il n’y a pas de baisse de budget », martèle Martine Lizola. Celui-ci devrait s’établir à 72 M€, soit 41 M€ pour les dépenses de fonctionnement et 31 M€ pour l’investissement. « Il était de 54 M€ en 2016 », tient à rappeler la Châlonnaise. La subtilité, qui inquiète les professionnels du secteur, est le mode distribution des subventions. Pour les opérateurs qui perçoivent plus de 100 000 € de dotations régionales et les événements qui touchent plus de 250 000 € (comme les festivals), soit 46 structures, la région propose que 10 % de ces crédits soient versés non plus intégralement en fonctionnement, mais servent pour des investissements. Par exemple, pour une scène nationale, de l'achat d’équipement scénique. Le diable est dans les détails. « Comme dans un ménage, moins vous dépensez en fonctionnement, plus vous dégagez de l’épargne et des capacités d’investissement, explique Martine Lizola. Cela permettra, par ricochet, au conseil régional de rationaliser ses dépenses de fonctionnement. » Cependant, devant les inquiétudes suscitées par ce nouveau mode de soutien, l’élue

Les plus gros festivals, comme ici La Magnifique Society, seraient concernés par les nouvelles modalités de subventions. © l'Hebdo du Vendredi

régionale précise : « Cela se fera dans un dialogue individualisé, partagé, sur mesure. Là où une structure nous dira que ce n’est pas possible de réduire ses dépenses de fonctionnement pour faire de l’investissement, on s’adaptera. » La région vise également la création d’un fonds de transition énergétique pour des travaux d’isolation, de chauffage ou d’éclairage, doté de 10 % des subventions versées pour de l'investissement 3 M€, et entend aussi lancer des conventions de soutien avec les structures, sur trois ans, et mener une campagne d’incitation pour le mécénat culturel des entreprises. Des gestes qui visent l’apaisement. Toutes ces annonces seront conditionnées au vote du budget pour l’année 2023, prévu en décembre prochain.

Simon Ksiazenicki

POMPIERS

Le plein de projets sur le bassin châlonnais

Le Service départemental d'incendie et de secours (SDIS) de la Marne concrétisera, ces prochaines années, plusieurs projets d'envergure sur le secteur châlonnais. Un investissement global estimé à environ 40 M€.

La direction départementale du SDIS s'est installée à Fagnières, près de Châlons, en 1999. Elle rassemble aujourd'hui 89 agents dévolus à ses missions supports, contre 35 au commencement, ainsi que 28 sapeurs-pompiers présents 24h/24 pour répondre aux appels téléphoniques du centre de traitement de l'alerte et organiser les interventions dans la Marne. Sans oublier Flam (clin d'œil au capitaine), un chat recueilli sur le site il y a deux ans et devenu la mascotte des lieux. Très vite, l'évolution des effectifs a conduit à pousser les murs et même à aménager des bungalows pour certains services. Le projet d'agrandissement qui s'y dessine est donc attendu de pied ferme, d'autant que les travaux auraient dû débuter en 2020, avant le covid. « Ils dureront deux ans et demi et seront lancés en décembre, voire en janvier », annonce le lieutenant-colonel Jean-Luc Cordier, chef du pôle ressources au SDIS. Sous réserve, toutefois, que les fouilles archéologiques préventives réalisées d'ici là ne nécessitent pas de recherches complémentaires, ce qui prolongerait les délais. Particularité de ce

© Cabinets Pouget‐Delasalle et Lamour Architecture

chantier, il s'orchestrera sur un site déjà occupé. « L'idée, c'est de réhabiliter et d'isoler le bâtiment existant, de réorganiser nos espaces de travail et de construire trois nouvelles entités. » Les bungalows laisseront ainsi place à un bâtiment neuf dédié aux bureaux. Une extension du pôle logistique et des ateliers offrira davantage de place aux véhicules, au stockage des tenues et du matériel ainsi qu'à la pharmacie à usage intérieur. « On dispose de 43 m2 pour ranger environ 80 % de ce dont on a besoin pour équiper les ambulances, indiquent les responsables. Demain, on passera à près de 80 m2 . » Enfin, un nouvel « espace vie » se dotera de salles de réunion et de cérémonie, d'un réfectoire et d'une salle de sport. « A terme, on multipliera notre superficie par 2,5, chiffre le lieutenant-colonel. Les architectes sont choisis et les lots viennent d'être attribués. » Seul changement à noter, et non des moindres : l'évolution du coût prévisionnel de l'opération, que finance le Conseil départemental de la Marne, également maître d'ouvrage. Initialement estimée à 10 millions d'euros, dont 1,8 million émanant de la dotation de l'Etat en soutien aux investissements départementaux, cette enveloppe a été revue à la hausse à deux reprises, augmentation des prix des matériaux oblige. D'abord en janvier lors du vote du budget de la collectivité, à hauteur de 2 millions. Ensuite au mois de mai, à hauteur de 3 millions, via une décision modificative actée par l'assemblée délibérative. Soit 15 millions d'euros à l'arrivée et un surcoût de 5 millions dont se seraient bien passés les deniers publics. Une troisième revalorisation n'est pas à exclure si l'envolée des prix, matières premières et énergies confondues, se poursuit dans le contexte qu'on connaît. Elle aussi prévue à Fagnières, à l'arrière du site, la construction d'un centre de formation pourrait intervenir durant le deuxième semestre 2024. Elle sera auto-financée par le SDIS et était évaluée, en 2021, à 11,8 millions d'euros au total. « Le plan local d'urbanisme intercommunal a été modifié et le rachat des terrains représentant une surface de 5 hectares est en cours, détaille JeanLuc Cordier. Seuls 3,5 hectares seront utilisables, car une parcelle est réservée aux travaux de l'INRAE (Institut national de recherches pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement). Les fouilles démarreront en 2023. » Chaque année, plus de 400 formations ou stages s'organisent au sein du département et concernent environ 4 000 sapeurs-pompiers. Hormis l'antenne de Reims-Vitry et un terrain mis à disposition à Mourmelon, il n'existait pas encore de centre dédié dans la Marne. Ce complexe proposera des locaux adaptés aux cours et aux mises en situation professionnelle, ainsi que des équipements spécifiques : caissons, maison dite « à feu », espaces de manœuvre, garage pour les véhicules, etc. Quant à un éventuel déménagement du centre de secours de Châlons, évoqué depuis plusieurs années déjà, rien n'est acté pour l'heure. Cette caserne est implantée rue du DocteurMaillot depuis une quarantaine d'années maintenant. « Elle a déjà fait l'objet d'une rénovation, mais elle vieillit, forcément, concède le référent. C'est un projet d'ampleur, évalué à 14 millions d'euros si nous partons sur une construction neuve, qui mérite donc encore réflexion. » Un temps pressenti pour l'accueillir, l'ancien quartier militaire Corbineau n'est plus en lice. L'emprise de 2 hectares située au nord de l'hôpital, le long de la RN44, en revanche, semble toujours alimenter les discussions avec la mairie et l'agglomération. « On étudie également d'autres pistes, notamment une réhabilitation du centre in situ. » A suivre.

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