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Près de 34 000 projets de recrutement dans la Marne en 2023
L'enquête annuelle « Besoins en main-d’œuvre », réalisée par Pôle emploi, révèle des intentions d'embauche légèrement inférieures en 2023 par rapport à l'année dernière dans le Grand Est. Même constat dans la Marne, dont le dynamisme est porté en partie par les emplois saisonniers des secteurs vinicole et agricole.
Depuis plus de 20 ans, l'enquête « Besoins en main-d’œuvre » fait le point, chaque année, sur les intentions de recrutement des entreprises au niveau national, régional et départemental. À l'échelle du Grand Est, 2023 succède à une année 2022 record, avec des intentions d'embauche évaluées à 203 244 projets. Un chiffre légèrement en retrait par rapport à l'année dernière (216 480), mais qui demeure, selon Pôle emploi, « particulièrement élevé » (+18 % par rapport à 2018).
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Parmi les secteurs d'activité souhaitant embaucher le plus au niveau régional, on trouve les services aux particuliers qui représentent 34,1 % des projets de recrutement, suivis des services aux entreprises (19,9 %), de l'agriculture (14,3 %), de l'industrie (11,4 %) du commerce (11,2 %) et de la construction (9,2 %). Si bien que les profils les plus recherchés par les employeurs sont ceux des aides à domicile et aides ménagères, des agents d’entretien de locaux, des aides-soignants, des apprentis et employés polyvalents de cuisine et des infirmiers, cadres infirmiers et puéricultrices.
Avec 33 769 projets de recrutement recensés cette année, en légère baisse de 4,7 % par rapport à 2022 (35 283), la Marne est le 2e département le plus dynamique du Grand Est, derrière le Bas-Rhin (46 950), un territoire qui compte deux fois plus d'habitants. Avec
15 352 projets (16 229 en 2022), le bassin d'emploi de Reims concentre presque la moitié des intentions d'embauche dans la Marne. Il est suivi par celui d'Epernay avec 8 856 projets (9 197 en 2022), puis de Châlons avec 4 394 (4 338 en 2022), Sézanne avec 3 065 (3 191 en 2022) et Vitry-le-François avec 2 101 (2 328 en 2022). Des chiffres globalement encourageants, mais qui sont ternis par la part très importante des emplois saisonniers. Du fait de l'importance des secteurs de l'industrie agroalimentaire, de l'agriculture et de la viticulture, la Marne est d'ailleurs le département du Grand Est comptant le plus grand nombre de projets saisonniers, soit 16 192. Une caractéristique que l'on retrouve dans tous les bassins d'emploi, en particulier dans celui d'Epernay, avec 75,7 % des projets de recrutement
Dans la Marne, la moitié des projets de recrutement sont saisonniers
concernés, contre 46,8 % pour le bassin de Châlons et 38,5 % pour celui de Reims. Problématique déjà très importante depuis quelques années, les difficultés rencontrées par les employeurs de la région pour recruter restent à un niveau élevé. Ainsi, 57,9 % des intentions de recrutement sont jugées difficiles par les employeurs, soit un niveau comparable à celui de 2022 (- 0,4 %). Parmi les métiers présentant les plus forts taux de difficulté de recrutement, on trouve notamment ceux du bâtiment (couvreurs, plombiers-chauffagistes, électriciens...), des services à la personne (aides à domicile et aides ménagères, employés de maison...), de la maintenance (mécaniciens et électroniciens de véhicules, ouvriers qualifiés de la maintenance en mécanique), de la santé (infirmiers, cadres infirmiers et puéricultrices) et des trans- ports (conducteurs de véhicules légers, taxis, ambulances, conducteurs routiers et grands routiers et conducteurs de transports en commun sur route).
Julien Debant
Les 15 métiers les plus recherchés en 2023 dans le Grand Est
1.
Quels métiers dans le Grand Est en 2030 ?
Dans une étude publiée en début d'année, France Stratégie et la Dares mettent en évidence les métiers qui seront les plus créateurs d'emplois d'ici 2030 dans la région Grand Est : l'objectif étant de prévoir ceux qui risquent de manquer de main-d’œuvre. En effet, les projections indiquent que tous métiers confondus, 36 700 postes ne seraient pas pourvus d'ici sept ans, principalement en raison des départs massifs à la retraite prévus sur cette période (615 000), biens supérieurs à ceux des arrivées des jeunes sur le marché du travail (575 800). Parmi les métiers qui seront les plus touchés par les départs à la retraite, on retrouve les agents d'entretien (42 300), les enseignants (22 400), les conducteurs de véhicules (25 200), les employés administratifs de la fonction publique (19 100), les aides à domicile (16 200) ou encore les aides-soignants (14 200). Cependant, les besoins évoluant, les métiers les plus impactés par les retraites ne seront pas ceux qui manque- ront forcément le plus de bras. En effet, en plus d'être compensé par les jeunes, le deuxième élément pouvant influencer le vo- lume de postes à pourvoir est la création d'emploi. Les métiers qui en créeront le plus d'ici 2030 sont les infirmiers et sages- femmes (9 400), les aides-soignants (8 200), les aides à domicile (7 000), les ouvriers qualifiés (6 340) ou les médecins et assimilés (4 030). Le troisième élément à prendre en compte est la destruction d'emploi à la suite de départs à la retraite non remplacés. Il concernerait principalement les métiers d'employés administratifs de la fonction publique (12 900), les enseignants (7 200), les secrétaires (5 200), les employés administratifs d'entreprise (5 100) et ceux de la comptabilité (4 900). Au final, en agrégeant ces différents éléments, les métiers pour lesquels les recrutements pourraient être plus difficiles dans la région Grand Est d’ici 2030 sont, selon France Stratégie et la Dares : les aides à domicile, les employés de maison, les ouvriers qualifiés de la manutention, les professions intermédiaires administratives de la fonction publique, les dirigeants d'entreprises, les assistants maternels et les agents d'entretien.