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ZFE : Reims en phase avec la marche arrière opérée par le gouvernement
Le ministère de l’écologie a annoncé l'allègement des restrictions de circulation dans les ZFE. À Reims, les élus rémois avaient anticipé ce choix, dès mars, en renonçant à exclure les véhicules classés Crit'air 3.
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S'appuyant sur le rapport de France urbaine, l'association qui représente l'ensemble des métropoles, communautés urbaines, communautés d'agglomération et grandes villes de France, le ministère de la Transition écologique a indiqué, lundi, que la ZFE de Reims, mais aussi celles de Grenoble, Montpellier, Nice, Saint-Étienne et Toulouse, devenait un « territoire de vigilance » et qu'elle n'a « plus aucune obligation de renforcer les restrictions actuelles ». « On ne peut que se féliciter de l’écoute du gouvernement pour adapter ce dispositif dont la mise en œuvre pénalisait certains habitants, ont réagi Arnaud Robinet et Catherine Vautrin. Nous avons toujours milité pour une mise en œuvre pragmatique du dispositif et l’exemple de notre territoire est aujourd’hui généralisé à l’ensemble du pays, ce qui est une bonne nouvelle. »
À l'origine, 11 agglomérations régulièrement touchées par des épisodes de pollution avaient été obligées de se doter d’une ZFE. Puis la loi Climat et Résilience prévoyait l’extension de l’obligation de mise en place de ZFE au 1er janvier 2025 à l’ensemble des agglomérations de plus de 150 000 habitants.
Désormais, seules cinq métropoles françaises restent donc à ce jour concernées par le calendrier de durcissement des restrictions de circulation. Il s'agit de Lyon, Marseille, Paris, Rouen et Strasbourg dont les émissions de dioxyde d'azote dépassent encore régulièrement les seuils réglementaires fixés au niveau européen.
À Reims, la mise en place d'une ZFE, sur une zone comprenant le centre-ville et l'autoroute urbaine, entre Cormontreuil et Tinqueux, remonte à 2021. Dans un premier temps, à partir de janvier 2022, les véhicules non classés et les véhicules classés Crit’Air 5 se sont vus interdire d'y circuler, puis ce fut au tour des Crit'Air 4, en janvier 2023. Les Crit'Air 3 auraient dû être les prochains en janvier 2024. Ce ne sera donc pas le cas. Devenu « territoire de vigilance », Reims n'est plus obligée d'appliquer les règles établies lors du lancement du dispositif. La cité des sacres n'a d'ailleurs pas attendu les annonces estivales du gouvernement pour renoncer à exclure les véhicules Crit'Air 3. En effet, dès mars dernier, les élus rémois justifiaient leur décision en s'appuyant sur l'amélioration de la qualité de l'air dans l'agglomération.
Selon les données fournies par Atmo Grand Est, l'association agréée par le ministère de l'Écologie pour la surveillance réglementaire de la qualité de l'air dans la région, les concentrations moyennes de polluants enregistrées à la station Paul-Doumer, celles affichant les plus fortes pollutions dans le Grand Reims, sont toutes aujourd'hui en dessous des valeurs réglementaires. Si la ZFE de Reims reste toujours interdite aux véhicules non classés, Crit’Air 4 et 5, les élus rémois rappellent que le dispositif, en plus de ne pas concerner les vignettes Crit’Air 3, « continuera à ne faire l’objet d’aucun contrôle verbalisé et que les 52 dérogations annuelles pour véhicules Crit’Air 4 et 5 sont maintenues ». Par la voix de son directeur général, Tony Renucci, l'association Respire a fait part de sa déception face à ce qu'elle qualifie « de renoncement », mais aussi de son incompréhension, « alors que les seuils européens sont en cours de révision pour mieux correspondre aux recommandations de l’OMS ». Selon l'agence spécialisée de l'Organisation des Nations unies, les concentrations de polluants ne devraient pas dépasser, en moyenne annuelle, 10 mg/m3 pour le NO2, 15 mg/m3 pour les PM 10 et 5 mg/m3 pour les PM 2,5. Des seuils de référence qui visent à la fois, « à mieux protéger la santé des populations et à l'atténuation du changement climatique ». Actuellement, avec 31 mg/m3 pour le NO2, 24 mg/m3 pour les particules PM 10 et 10 mg/m3 pour les PM 2,5, la qualité de l'air de Reims, bien que s'améliorant, demeure donc éloignée des préconisations de l'OMS.
Julien Debant
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