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HIVER 2017, UN NUMÉRO DÉSOBÉISSANT PEC × CARLOS CAMINO × JEAN-FRANÇOIS MILOU × AL WEIWEI WWW.EGOLAREVUE.COM
édito
Désobéir à l’autre, c’est d’abord obéir à soi-même Harmonie, bienveillance, rêve… dans ses derniers numéros, egolarevue invitait à surfer sur du positif et de belles histoires, pour s’extirper d’un quotidien souvent dense, parfois sombre, voire difficile. La récente sortie de l’essai Désobéir signé du philosophe Frédéric Gros, les mouvements collectifs, certes trop marginaux, mais qui agitent l’ordre établi, les inégalités qui se creusent et l’injustice qui demeure nous ont conduits à poser cette question dans notre sujet société : « Pourquoi continue-t-on d’obéir alors que tant de sujets nous révoltent ? ». Avec cette question, l’envie est née de mieux comprendre ceux qui osent faire preuve de détermination, de résistance, de liberté de penser, d’esprit critique. L’artiste dissident Ai Weiwei expose à Lausanne ses œuvres magistrales pour critiquer le système politique chinois. Le chef péruvien Carlos Camino, installé à Lyon, a décroché son étoile Michelin, témoin de sa pugnacité à faire de la cuisine son métier. D’autres dansent pour dénoncer l’homophobie, à l’instar d’Albert Ibokwe Khoza, ou chantent leur révolte. Hé hé, le groupe Trust, auteur de la chanson Antisocial, revient en concert au Transbo, 37 ans après sa sortie… À tous, nous disons merci ! Merci de nous rappeler que désobéir, c’est offrir une forme à sa liberté personnelle.
ÉLOÏSE GIRAULT, MENEUSE DE REVUE www.egolarevue.com
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sommaire
HIVER 2017 le choix d’ego la liste de mes envies
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ego en société
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ego à nu
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DE L’IMPORTANCE DE DÉSOBÉIR ! PEC TROIS DÉSOBÉISSANTS SE DÉVOILENT
ego a du style
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grand format
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l’objet du désir
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JEAN-FRANÇOIS MILOU, RÉVÉLATEUR DE PATRIMOINE LE PETIT GODIN
ego se cultive ego looké tendance mode
JEAN-CLAUDE LAVOREL, TENDANCE « COLLECTIONNEUR » des hauts et des bas
LA FEMME FRANÇAISE AFFIRME SON STYLE
CES ÎLES QUI VOGUENT À CONTRE-COURANT
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52
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94
à livre ouvert
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NOTRE TRIO DÉCAPANT ! mur du son
QUATUOR IRRÉVÉRENCIEUX 62
un chef au piano
72
mets et vins
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RESTO DIKTATS FREE !
au fil de l’art
LES RENDEZ-VOUS DE L’HIVER
ego à table CARLOS CAMINO, SON ELDORADO LYONNAIS
93
AI WEIWEI, STAR PLANÉTAIRE DISSIDENTE
ego voyage échappée belle
artiste dans le ton
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le choix d’ego
le choix d’ego
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À LA BONNE HEURE !
MA BOÎTE PRÉCIEUSE
Entrer au Magasin du Printemps de Lyon commence par le plaisir de naviguer entre les espaces maroquinerie et beauté tant la circulation y est bien pensée. Un peu comme si le feng shui (le bien-être dans ses murs) s’invitait dans sa séance shopping. Le rayon horlogerie-bijouterie attendait son lifting et cet automne – enfin ! – son heure a sonné. Le talent des architectes a consisté à rendre l’espace plus grand… sur la même surface. Résultat, on passe des panneaux verticaux à l’îlot central, émerveillé par ce choix de montres et bijoux. Parmi les nouveaux venus : Messika, Ole Lynggaard, Pasquale Bruni, Layone, Gresy’s pour la joaillerie, Montblanc, Hamilton, Baume et Mercier, Oris, Tag Heuer pour l’horlogerie. Tenté par une petite folie précieuse ? CPB
AUTEURS CLAIRE DE PROCÉ-BLANCHARD, VINCENT FEUILLET, NANCY FURER, CHARLOTTE PIDOU
© MICHEL FIGUET
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PRINTEMPS LYON 42, rue de la République, Lyon 2e Tel. 04 26 03 44 29 www.printemps.com
MON ESPACE COOLWORKING
MAMA WORKS BIEN SÛR ! Après le lancement réussi du concept Mama Shelter, la famille Trigano réinvente les espaces de travail collaboratif en leur injectant une dose de coolitude. Lancé cet automne à Lyon, Mama Works propose 230 postes de travail en location, ainsi que sept salles de réunions high-tech et modulables, aménagés sur 1 600 m 2 dans un esprit très campus américain. Les moquettes sont épaisses, les plafonds ornés de graffitis, les chaises ergonomiques stylées… Au centre de l’espace, un imposant bar, qui fait aussi office d’accueil, offre à volonté, softs et boissons chaudes. Les coworkers bénéficient de douches, d’une salle
Ho36 sur les cimes MON REFUGE
« Nous rêvions de la montagne depuis notre création », avoue Frank Delafon, cofondateur d’Ho36 Hostels. C’est chose faite depuis le 15 décembre avec l’ouverture d’une adresse aux Ménuires, plus d’un an après le lancement du concept dans le 7e arrondissement de Lyon. Entre hôtel et Guest House, ce refuge du xxie siècle offre 35 chambres (12 partagées, 19 individuelles et 4 lofts privatifs) à l’ambiance cosy, ainsi qu’un restaurant à l’atmosphère fun et décalée. « Nous avons transposé à la montagne l’état d’esprit city et cool qui fait le succès de Ho36 Guillotière, mais en apportant davantage de douceur et de chaleur », souligne Franck Delafon, qui s’est lancé dans cette nouvelle aventure avec son ex-banquier, Johan Didou. Le jeune quarantenaire n’en est pas à son coup d’essai. On lui doit le réveil du Bar américain, la belle endormie de la rue de la Ré, qu’il rachète en 2007. Du haut de ses 29 ans à l’époque, le jeune cadre lyonnais n’a pas hésité à reprendre cet établissement puis à en faire une Institution cinq ans plus tard. Il est aujourd’hui président de Tendances Presqu’île, l’association des commerçants du centre-ville. VF
de sport, d’une boutique de déco pour s’inventer un espace à soi, d’un coin musique insonorisé et équipé d’une batterie, d’une guitare électrique et d’un piano… sans oublier l’incontournable babyfoot. Côté services : connexion internet illimitée, mise à disposition de rangements personnels, imprimantes pro en libre accès, organisation de workshops sur mesure afin d’enrichir ses compétences, programmation d’événements quotidiens pour permettre aux locataires d’élargir leur réseau et de développer leur business… VF
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HO36 LES MÉNUIRES 3 VALLÉES Route de Val Thorens, Les Ménuires www.ho36hostels.com
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MAMA WORKS 92, cours Lafayette, Lyon 3e Tél. 09 80 80 06 69 www.mamaworks.com
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MES NOUVELLES ALTERNATIVES
SOUS LES HALLES
© PIERRE DESCUBES-LESTUDIO3D
ET HYBRIDES…
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L’un était attendu et a fait l’objet d’une mobilisation des habitants ; l’autre est une belle surprise. Les deux ne jurent que par le collectif, les circuits courts et la qualité, aussi bien dans le panier, les assiettes que les relations. Fin du suspense, il s’agit d’abord de la renaissance des Halles de la Martinière, fournisseurs de produits frais depuis 1838. Désormais ouvert sur le quartier grâce à de grandes baies vitrées, le marché répond aux attentes actuelles, avec les fruits, légumes, viandes et fromages bio ou issus de l’agriculture paysanne de l’Épicerie des Halles, en cheville avec la coopérative bio Prairial, la Crêperie des Halles et El bar des Halles, bar à tapas porté par la Cuisine Itinérante. L’opérateur est Etic. Tous sont engagés dans l’alimentation durable.
Des valeurs que partage La Commune, lieu de vie en cours d’installation dans l’ancienne menuiserie Vigne dans le 7e pour une ouverture prévue en mars. Les 3 associés-fondateurs, Déborah Hirigoyen, Damien Doublet et Damien Beaufils, souhaitent créer un site hybride, sympa et plein de goût. Avec une immense cuisine et 15 échoppes, c’est d’abord un tremplin pour des chefs cuisiniers en résidence. Un cadre flexible et clé en main pour régaler les visiteurs évoluant dans le food court ou le grand jardin. Les 1 500 m2 abritent aussi un bar central, des salles, une scène, des gradins. Spectacles, expos, films, soirées, ateliers, rendezvous familles… vont animer ce lieu. CP
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LES HALLES DE LA MARTINIÈRE 21-23, rue de la Martinière, Lyon 1er etic.co/les-halles
LA COMMUNE 3, rue du Pré Gaudry, Lyon 7e Tél. 06 45 90 94 91 lacommune-entrezlibres.com
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MON PLAISIR D’OFFRIR
Des bijoux entre élégance et raffinement
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ELSA LEE PARIS 69, rue Edouard Herriot, Lyon 2e Tel. 04 78 37 77 22 www.elsalee.fr
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© CHARLES-EDOUARD LUGAGNE
Tu es fou. Tu n’aurais pas du ! Souriez humblement la prochaine fois que l’on vous dira ça, alors que vous offrez un bijou signé Elsa Lee et réjouissez-vous ! Avec leurs lignes graphiques et modernes ou plus traditionnelles, rehaussés de perles ou de pierres en oxydes de zirconium sertis qui imitent à la perfection les diamants, ces bijoux à prix doux en argent plaisent à tous les coups. Parures chics, bracelets discrets ou pendentifs raffinés, le choix est tel qu’on en perd un peu la tête. Laissez-vous guider et découvrez aussi la gamme de maroquinerie et d’horlogerie. CPB
MON CHEF
MON ADRESSE DANOISE
Réputé pour sa table, l’hôtel avec vue imprenable L’Ermitage continue sur sa lancée. Depuis la rentrée, le chef Yann Orgebin qui a officié en Angleterre, en Écosse, à Cannes, sa ville d’origine, ou en tant que Toques Blanches à la tête du Poivre d’âne dans le 6e, propose 7 jours sur 7, menus du marché et carte bistronomique composés de produits frais et de saison. Son Paris-Brest via Saint Cyr ou ses viandes rôties aux notes thaïes font mouche à chaque cuillère. La carte d’hiver se déguste depuis début décembre. CP
C’est très coloré, insolite, varié, utile et/ou décoratif et ça nous vient du Danemark. Parmi les nouvelles enseignes du quartier Grolée-Carnot, Flying Tiger Copenhagen a ouvert une boutique de 188 m2 fin novembre. Les rayons débordent d’objets pour la maison, jouets, gadgets, accessoires de mode et autres articles élaborés exclusivement par les designers maison. Des centaines de références débarquent chaque mois. CP
Yann Orgebin me régale
Et le tigre est chez toi
FLYING TIGER COPENHAGEN 8, rue du Président Carnot , Lyon 2e fr.flyingtiger.com
L’ERMITAGE Chemin de l’Ermitage, Mont Cindre Saint-Cyr-au-Mont d’Or Tél. 04 72 19 69 69 www.ermitage-college-hotel.com
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COCKTAIL BIEN DOSÉ
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MON ADRESSE COSY Dans une ambiance tamisée rehaussée par des canapés en velours et une touche design noir et or, les architectes Albert Constantin et Marie Courdouan ont conçu à la Cité internationale un bar à cocktails à l’atmosphère feutrée. Situé à l’emplacement de l’ancien restaurant Blue Elephant, le Barum va s’imposer comme le rendez-vous de tous les Lyonnais amateurs de boissons mélangées / secouées. La carte propose dix cocktails classiques (Old Fashion, Manhattan, Perfect Manhattan Brooklyn…) et 15 cocktails signatures du chef barman, qui a carte blanche pour innover et surprendre. Ouvert tous les jours de 17 h 30 à 1 heure du matin, c’est le bar à cocktails pour sortir le soir à la Cité internationale. VF
a LE BARUM Marriott, 70, quai Charles de Gaulle, Lyon 6e Tél. 04 78 17 51 00 www.barum-lyon.fr
Espaces commerciaux à saisir ! La Zac Ferney-Genève, nouveau quartier moderne, agréable à vivre et dynamique, va sortir de terre sur 65 hectares entre la douane et l’entrée de Ferney-Voltaire, à proximité de l’aéroport de Genève. En plus de la Cité internationale des Savoirs, elle comprend la requalification d’une vaste zone destinée à accueillir des centres commerciaux, un cinéma de sept salles, des lieux de restauration et des espaces culturels et créatifs. Les premières constructions devraient démarrer dans les prochains mois et s’étaler jusqu’en 2030. VF
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MON FUTUR PÔLE SHOPPING MON SHOPPING FESTIF
Surprises au pied du sapin Du 6 au 10 décembre, courez à la vente éphémère de bijoux, textiles, accessoires, décoration… de 20 créateurs de la région rassemblés à l’Hôtel Lyon Métropole. Pour cette « Christmas Boutique », douze chalets en bois blanc dament le pion aux transats sur la chic terrasse de la piscine olympique. Sous les guirlandes lumineuses, on prolonge le moment en dégustant des huîtres, en s’adonnant à un atelier vin, bien-être ou de confection de lumignons. CP HÔTEL LYON MÉTROPOLE 85, quai Joseph Gillet, Lyon 4e Tél. 04 72 10 44 44 www.market-prod.com www.lyonmetropole.com
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MA DÉCOUVERTE
CHALETS DE LUXE ALL INCLUSIVE Vous rêvez de passer Noël à la montagne dans le cocon d’un chalet issu de la grande et saine tradition savoyarde ? Testez le hameau des Portes de Megève, entre l’authentique Praz-sur-Arly et l’exubérante Megève. Au calme, mais proche de tout et facilement accessible, voilà un espace rêvé pour s’évader. Organisé comme une résidence hôtelière, les 18 chalets indépendants et 7 appartements des Portes de Megève conjuguent l’indépendance à une gamme complète de services hôteliers libérant des contraintes et des obligations. Envie de design ? Optez pour le chalet du Dôme du Goûter ! Grand besoin de cocooning, choisissez son voisin au doux nom de Christomet. Dans tous, vous arrivez quand vous voulez, car l’accueil fonctionne ici 24 heures sur 24, et une fois installé vous vous rendez directement au… sauna ou au hammam. Vous en voulez plus ? Une application dédiée à la commande de services complémentaires est à votre disposition ! Côté tarifs, comptez environ 4 000 euros pour un havre de paix de 8 personnes pendant la semaine de Noël. NF
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a LES PORTES DE MEGÈVE 1265, route de Megève, 74120 Praz-sur-Arly Tél. 07 63 49 16 11 www.lesportesdemegeve.com
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MES CRÉATEURS FÉTICHES
LE MÂLE NÉCESSAIRE a LE BLOCK BY SOLIS 7, quai Jules Courmont, Lyon 2e Tél. 04 72 41 72 19 www.solisboutique.com
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© STÉPHANE GUIOCHON
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Faisant face à la maison mère Solis, le Block by Solis s’inscrit dans la même veine d’une mode sans ostentation, axée sur une sélection pointue de créateurs français et étrangers. Depuis septembre, cet espace complémentaire fait la part belle à l’homme et à l’esprit néo-classique : pièces Martin Margiela, LABO.ART, Issey Miyake et Plissé Miyake, les lignes Comme des Garçons Shirt et Wallet ou encore les bombers brodés Samizdat de Yang Li. Cette boutique chaleureuse offre aussi un corner femmes avec les lignes Play et Black de la griffe japonaise Comme des Garçons. CP
MON ITALIEN
MA CONCIERGERIE
La botte secrète de la Confluence
La clé de la location facile Compliqué de gérer la location de son appartement ou de sa résidence secondaire pour des week-ends ? Welkeys s’est installé à Lyon et Hélène en est la super concierge ! De la rédaction de l’annonce en plusieurs langues à la prestation de ménage en passant par la publication sur les plateformes de location, l’optimisation du tarif et l’accueil des voyageurs, l’offre Welkeys Premium prend tout en charge. CP
Jouant avec maestria la carte italienne dans une ambiance de trattoria newyorkaise des années 50, le Fratelli Ristorante réveille l’ancien bâtiment des douanes à renfort de bois, velours et luminaires. L’atout majeur du quatuor d’associés est le chef Maurizio Bullano, Toque Blanche Lyonnaise bien connue des amateurs de cuisine transalpine. Par ici les antipasti, pâtes, risottos et pizzas maison parfaitement exécutés. Et des prix aussi doux que les raviolis au chocolat. CP
WELKEYS Tél. 06 85 81 59 38 helene.lyon@welkeys.com www.welkeys.com
FRATELLI RISTORANTE 45, quai Rambaud, Lyon 2e Tél. 04 37 23 09 23
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MON ÉGÉRIE
a FUSALP 8, rue Gasparin, Lyon 2e Tél. 04 78 82 52 99 www.fusalp.com
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Constance Jablonski est la nouvelle égérie de cette marque savoyarde qui fonce tout schuss. Athlétique, bonne skieuse, chic et glamour, la top-modèle française représente à merveille l’esprit de la griffe au coq. Plébiscitée à l’international, elle apparaît dans une série de 9 clichés tout en dynamisme et séduction réalisés par le photographe Nathaniel Goldberg. Constance Jablonski revêt les pièces phares de la saison, dont l’emblématique veste Montana surmontée de sa fourrure en renard. Cette pièce à la coupe fuselée se décline dans le coloris forest night, un kaki très tendance, parfait à la montagne comme à la ville. CP
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Incarnée par Constance Jablonski chez Fusalp
MA CANTINE
MON ÉQUILIBRE
Depuis septembre, Quai des Oliviers a poussé les murs pour proposer un rayon de charcuteries et de fromages méditerranéens à la coupe et, le temps du midi, 20 places assises pour déjeuner. Le cuisinier élabore des mets simples, de saison, à partir des produits de producteurs du marché Saint-Antoine. Les huiles d’olive, vinaigres, épices et condiments… apportent l’indispensable accent du Sud.
…je l’ai découvert à La Bulle Yoga ! Ouvert fin octobre en plein centre, ce studio atypique de plus de 300 m2 donne un nouveau souffle à cette pratique. Ou plutôt ces pratiques, car la volonté de Solenne, Sophie et Michael est de parler yoga « doux » mais aussi « yoga chaud », accessibles à tous les profils, des enfants aux personnes âgées, des débutants aux sportifs. Une quinzaine d’enseignants dispense près de 90 cours par semaine dans ce lieu ouvert 7 j / 7 de 7 h à 21 heures. Premier cours gratuit, 15 € l’unité, 135 € le carnet de 10. CP
Saveurs méditerranéennes
Le yoga fait pour moi…
QUAI DES OLIVIERS 29, quai Saint-Antoine, Lyon 2e Tél. 04 78 42 86 14 www.quai-des-oliviers.com
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LA BULLE YOGA 29, place Bellecour, Lyon 2e Tél. 04 78 05 91 70 www.labulle.yoga
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MON APPLI D’ÉPICURIEN
RETROUVEZ-MOI CE SUPER VIN… a LE BON GUSTAVE www.lebongustave.fr
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…goûté chez des amis samedi dernier ! Une mission sur mesure pour Le Bon Gustave, l’application qui déniche les nectars que vous aimez et vous les livre. Derrière ce nom qui fleure l’exploration et l’esprit bon vivant se cache la pétillante Clémence Durieux. Cultivant l’amour des bonnes choses comme une évidence, la jeune femme effectue son premier stage d’œnologie à 18 ans. Durant ses études de management et de commerce à l’EM Lyon, elle baigne avec délectation dans différents univers viticoles, au sud de la Californie, au sein de la maison Dom Pérignon, à Shanghai et en Espagne. Son projet de fin d’études la conduit à lancer le site puis l’application Le Bon Gustave, où il suffit d’envoyer la photo de l’étiquette de la bouteille de vin souhaitée pour que l’équipe de dénicheurs se mette en quête dudit breuvage et envoie un devis (pour minimum 6 bouteilles) sous 24 à 48 heures. Si celui-ci est validé, le vigneron envoie directement la commande. Pour des rencontres bien réelles, les rendez-vous « À table avec Le Bon Gustave » vous proposent d’apporter une bonne bouteille à partager autour de savoureux dîners dans quelques endroits de la ville sélectionnés avec délectation. CP
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LE TEMPLE DU TEMPS MON ÉCRIN GÉANT Pour ses 20 ans, la maison Maier s’offre un emplacement supplémentaire dans le carré d’or, à quelques pas de ses adresses historiques. Un lieu de choix de 136 m2 et 27 mètres de façades en angle pour accueillir plus de 30 marques d’horlogerie, dont Ulysse Nardin parmi les nouveautés. Les pièces griffées Rolex, Tudor, Breitling, Chanel, Jaeger-LeCoultre, Longines, Omega, Officine Panerai, Tag Heuer et Zenith bénéficient de corners à leur image. L’étage abrite un atelier de pointe où six horlogers réparent, entretiennent et embellissent les montres grâce à du matériel et des technologies dignes des grandes maisons suisses. Ces espaces mettant en valeur le luxe, le design et les mécanismes de précision ont été pensés avec l’architecte Bernard Aulagne. CP © DR
MAIER HORLOGER 99, rue Edouard Herriot, Lyon 2e Tél. 04 78 42 08 81 www.maier.fr
MON MOBILIER OUTDOOR
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Salon de jardin et bed flottant En 6 ans, Cozip s’est fait un nom dans le mobilier extérieur haut de gamme pour les professionnels. Basé à Caluire, ce spécialiste lance une collection pour particuliers désireux d’aménager comme il se doit terrasse, jardin, pool house… En février prochain, ouverture de la boutique en ligne et découverte du nouveau bed flottant, un vrai matelas en mousse et tissu protégé par un brevet. L’entreprise ne sélectionne que des matières de qualité, résistantes et faciles à entretenir ; tous ses produits sont fabriqués dans la région. CP
MON FUTUR HÔTEL
Le Kopster, dans la ferveur du stade Rendez-vous est pris dans un an pour découvrir la nouvelle création du Groupe Lavorel au sein du Groupama Stadium. Baptisé Kopster Hôtel, en référence aux kops de supporters, ce futur hôtel 3 étoiles « contemporain et branché » accueillera aussi bien des touristes que des supporters ou des voyageurs professionnels. Les 140 chambres donneront directement sur l’allée centrale du stade, tandis que 240 m2 d’espaces modulables seront dédiés aux événements d’entreprises. Un restaurant et un lobbybar doté d’une terrasse compléteront l’offre. VF
COZIP www.cozip.fr
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MON EXPO SOLIDAIRE
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FAUTEUILS SACCO CHEZ RBC
Qui dit nouvelle collaboration prestigieuse dit action d’envergure. Ainsi, à l’occasion de l’entrée de la célèbre marque italienne Zanotta dans son cube orange, RBC Lyon organise une exposition-vente, exceptionnelle à plusieurs titres. Tout d’abord, à partir du 14 décembre, 23 fauteuils Sacco, pièce iconique du design revisitée en créations uniques, sont présentés dans une scénographie épurée au sein du showroom. Le modèle intemporel imaginé en 1968 par Gatti, Paolini et Teodoro affiche ici une palette de styles, matières et couleurs variés puisque les 23 poufs en forme de poire sont le fruit du partenariat entre Zanotta et les éditeurs de tissus italiens Dedar et Missoni Home. Par ailleurs, une partie des bénéfices de cette vente inédite sera reversée à la fondation Les Appentis d’Auteuil Auvergne-Rhône-Alpes et à son incubateur L’Ouvre-Boîte, un dispositif d’insertion de jeunes peu ou pas diplômés grâce à l’entrepreneuriat. RBC soutient les Apprentis d’Auteuil, qui agit auprès des jeunes et des familles les plus fragiles, car le père de Franck Argentin, fondateur de RBC, a été accueilli par les Orphelins d’Auteuil pendant son enfance et a pu bénéficier d’une formation. Par le biais de cet événement, le distributeur de design manifeste son intérêt et son attachement à l’entrepreneuriat des jeunes. CP
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a RBC LYON 42, quai Rambaud, Lyon 2e Tél. 04 72 04 25 25 www.rbcmobilier.com www.rhone-alpes.apprentis-auteuil.org
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Elle sait tout (re)faire MA NOUVELLE AGENCE
IMMOARENOVER Tél. 04 69 67 57 28 – 06 81 84 71 94 www.immoarenover.immo
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Immoarenover, l’agence immobilière nouvelle génération annonce la couleur : une équipe de 3 experts en immobilier, suivi de travaux et architecture d’intérieure ont mis leurs compétences en synergie pour répondre à toutes les questions et réalisations qu’engendrent un achat ou une vente devant passer par la case « rénovation ». Besoin d’un devis, de diagnostics, de réunir des artisans compétents, d’estimer la durée des travaux, de rassembler les bonnes informations fiscales et notariales… tout trouve réponse. Immoarenover peut rapidement vous présenter une redistribution de l’espace, des devis de travaux, des visites virtuelles à l’aide de plans 3D. L’agence s’appuie sur une équipe d’artisans chevronnés et s’engage à ce que vous ne décaliez pas votre installation si vous êtes acquéreur ou le moment où vous mettez votre bien sur le marché si vous vendez. CPB
MON SALON PRIVÉ
MES PRO DU BÂTIMENT
En passant cet été du ballon rond à l’ovalie, le stade Gerland a écrit une nouvelle page de son histoire et s’est offert une cure de jouvence. Rebaptisée Matmut Stadium, l’enceinte du Lou adopte désormais de nouvelles courbes destinées à apporter une meilleure vision et un plus grand confort. Des salons privés remplacent les anciennes loges de la tribune Jean Jaurès. L’un d’entre eux, le Salon Fourvière, s’est paré d’une décoration sobre et épurée signée Boconcept. Le célèbre fabricant de meubles design a créé une ambiance chaleureuse et cosy née de la mêlée de canapés et de fauteuils confortables, pouvant accueillir jusqu’à 300 invités. VF
Architecte d’intérieur et maître d’œuvre, Françoise Michallon a décidé de mettre son expérience au profit des professionnels de l’architecture, du design et de la décoration. Comment ? En fondant Création 57, un lieu multiple de 170 m2 pour soutenir les démarrages d’activité et créer des synergies. À la fois espace de travail et matériauthèque, cette plateforme permet aux particuliers et professionnels de trouver facilement des experts et artisans qualifiés. CP
Boconcept dans la mêlée
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Boîte à outils complète
CRÉATION 57 57, rue Franklin, Lyon 2e Tél. 04 78 58 21 77
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la liste de mes envies ÇA BRILLE, C’EST DOUX, ÇA SENT BON, ÇA RASSÉRÈNE, ÇA FAIT DU BIEN, C’EST MALIN ET CONFORTABLE… DES OBJETS TRÈS UTILES OU SUPER SUPERFLUS QUI TROUVENT LEUR PLACE DANS NOS QUOTIDIENS ÉLOÏSE GIRAULT ET CHARLOTTE PIDOU
Au doigt, la bague Nudo, la plus emblématique de Pomellato, faite d’or rose et arborant une pierre nue élégante telle la topaze bleue. Accro, je fais collection des multiples couleurs. Chez Fabienne Geliot, Lyon 6e
Que personne ne touche à mon éléphant… siglé Charles et Ray Eames ! On peut s’asseoir dessus ou jouer avec lui, c’est tout… RBC Lyon, Lyon 2e
On se presse dans la boutique Caudalie récemment ouverte en Presqu’île pour déguster sans modération Premier Cru, un sérum révolutionnaire au packaging inspiré d’un grain de raisin. Caudalie, Lyon 2e
Sur un jean au quotidien ou pour les grands soirs façon paillette, la veste de smoking en crêpe envers satin Au Printemps Paris me va à ravir et me ravit. Printemps, Lyon 2e
Pas moins de 271 pierres, une rhodolite (famille du grenat) en cabochon puis un essaim de diamants, améthystes et rubis composent la bague en or rose baptisée Gariné Rhodolite de Séda Manoukian. www.sedamanoukian.com
Papillon, fleurs sur un cuir bleu ciel de Provence… ce petit sac Dolce & Gabbana devient mon jardin secret bucolique chic. chez Graphiti, Lyon 1er
Ils nous portent et nous emmènent partout alors oui on peut bien faire plaisir à nos pieds en enfilant les cuissardes Niki 105 à talons coniques griffées Saint-Laurent. Et pas les noirs hein, celles brodées de cristaux blancs all over ; un peu de panache ! ysl.com
Toute de rondeur, d’élégance et d’acier poudré, la lampe de table Mushroom de chez Kare affiche fièrement son chapeau noir et son pied doré. Kare, Lyon 3e – Saint-Priest
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Avec mon Augmented Paper Montblanc bleu électrique, j’écris et je numérise mes notes manuscrites. Génial ce mariage des techniques « à l’ancienne » et numérique ! Mont Blanc, Lyon 2e
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la liste de mes envies
Mais regardez le travail et les finitions de la pochette Tramonto Drive de Natasha Barrault… Comment ne pas adopter l’une de ces pièces en galon satin or vintage et toile coton en édition limitée ? www.natashabarrault.com
De velours et de cuir noirs et surmontées de languettes en fourrure de vison, mes nouvelles baskets Tod’s rendent ma démarche animale. chez Graphiti, Lyon 1er
Délicates et tendance, les boucles d’oreilles en or rose de la collection 180° Access de Beaumont et Finet. Une collection spéciale pour toutes les femmes. Beaumont et Finet, Lyon 2e
Une peluche ? Un cobaye ? Non ! Des pantoufles haute couture en fourrure d’alpaga ultra douillettes. J’enfile le modèle Honey de la collection Express et ne les quitte plus. www.baboosha.com
Dans ma main, le sac Middle de Lolo Chatenay en cuir irisé nude avec le rabat interchangeable assorti Viviane à la douce fourrure de mouton. Le tout made in France. Quelle allure ! Lolo Chatenay, Lyon 2e
Édition limitée Matt Black de la lampe Snoopy par Flos. Créée par Achille et Giacomo Castiglioni en 1967, cette lampe avec son air de chien de Peanuts joue l’équilibre parfait avec son abat-jour en métal émaillé noir et son pied en marbre de carrare blanc. Flos, Lyon 2e
Hwyl. Un nom énigmatique pour la nouvelle eau de parfum Aésop composée par Barnabé Fillion. Respirez, fermez les yeux, vous voilà dans une forêt japonaise moussue et millénaire nimbée d’un fumé persistant. Aésop, Lyon 2e
Indispensable, fourre-tout et toujours de belle tenue, le cabas Ettore en cuir de Mademoiselle Zingara vous suivra partout. Mademoiselle Zingara, Lyon 6e
Watch me, la petite horloge de BoConcept a tout d’une grande. Jolie sous tous les angles… BoConcept, Lyon 6e
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De l’importance de désobéir !
CONVAINCUS de l’inutilité de nos actions, on accepte l’inacceptable. Pourquoi eston si obéissant, si bon soldat, alors que la société nous impose toujours plus de sacrifices et que les raisons de dire « non » se multiplient ? Éclairages avec le philosophe, sociologue et professeur à Sciences politiques Paris, Frédéric Gros, auteur de Désobéir, et avec le collectif Les désobéissants.
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À LIRE
À LIRE
Désobéir, de Frédéric Gros. Ed. Albin Michel et Flammarion
Désobéir, le petit manuel, de Xavier Renou. Ed. du Passager clandestin
En s’appuyant sur des figures et des textes d’Antigone ou de David Thoreau, Frédéric Gros analyse l’urgence qu’il y a aujourd’hui à réapprendre à désobéir. Il s’agit de replacer l’acte de désobéir au cœur de l’humanité et des démocraties.
Les Désobéissants est un collectif qui entend promouvoir et former à l’action directe non violente et à la désobéissance civile. Xavier Renou en est l’un des membres fondateurs ; il dirige la collection Désobéir aux éditions Le passager clandestin.
Pourquoi désobéir en démocratie ?, de Sandra Laugier et Albert Ogien. Ed. La Découverte
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DÈS LORS, SERIONS-NOUS PLUS OBÉISSANTS AUJOURD’HUI QU’HIER ET POURQUOI CETTE RÉSIGNATION APPARENTE ?
Le 8 août dernier, Cédric Herrou, « Le paradoxe, c’est que l’on ne nous a jamais agriculteur, était condamné en 2e instance à autant demandé d’être nous-mêmes alors que quatre mois de prison avec sursis pour avoir l’on n’a jamais été aussi obéissants, poursuit hébergé et nourri des centaines de Frédéric Gros. Une quête de soi migrants sans papiers avant de les médiatisée par des objets comme les aider à franchir la frontière francofameux smartphones dont on nous « Les pires italienne. Principale figure de dit que, plus ils nous ressemblent, choses – qu’il mieux nous irons. Chacun, l’association d’aide et de défense des migrants Roya Citoyenne, finalement, devient prisonnier de s’agisse il ne compte pas s’arrêter là, en son désir. Être soi est devenu « être des guerres, dépit des sanctions imposées reconnu par les autres ». Le besoin par la justice. « L’Europe se doit de reconnaissance, de des génocides d’affirmation, de respecter le droit humain et multiplier les followers fait qu’on celui des enfants avant tout ; ou de l’escla- devient addict à soi-même. Et notre marge de liberté s’en retrouve or la France, qui représente les Droits de l’Homme, ne fait pas vage – n’ont pas réduite. Bien plus que lorsque les générations non connectées son travail », argumente-t-il. été les fruits étaient enfants. Leurs existences Une belle démonstration de désobéissance civile dont le de la désobéis- ponctuées de grands blancs faisaient but citoyen est d’améliorer ou sance, mais de qu’elles étaient moins saturées. de faire évoluer la loi dans l’intérêt Les formes de désobéissances sont d’autrui. À ne pas confondre avec l’obéissance » nouvelles et plus branchées sur des la transgression criminelle ou illusions de liberté, tandis qu’avant délictuelle, dans la perspective la contrainte était visible. Sur d’un intérêt particulier, comme le plan social, pendant l’époque Howard Zinn le fait de ne pas s’acquitter de de la Guerre froide, les grandes ses impôts pour réaliser une historien américain désobéissances sociales pouvaient économie personnelle ou, dans s’appuyer sur un bloc communiste ; le cas des migrants, l’action de les lequel représentait une peur. héberger pour mieux les exploiter. Aujourd’hui, tout est moins coalisé. Nous Outre ces associations ou collectifs, tels sommes héritiers de désillusions politiques Les désobéissants, qui existent depuis majeures qui s’accompagnent d’un repli 10 ans et font valoir les droits des plus vers un certain individualisme. Le monde faibles par des actions non violentes, a changé. Le terrorisme gagne du terrain. La Chine montre que le capitalisme ne va pourquoi l’ensemble de la population continue-t-elle d’obéir alors que tant de pas de pair avec la démocratie ».
AUTEUR CLAIRE DE PROCÉ BLANCHARD
À LIRE
sujets la révoltent ? « Par soumission et précarité certes, mais aussi par conformisme social, par habitude, par confort », explique Frédéric Gros, philosophe et auteur de Désobéir, paru en septembre dernier et coédité par Albin Michel et Flammarion. Un ouvrage qui analyse les ressorts de notre passivité !
Ce livre d’un sociologue et d’une philosophe analyse le sens politique de la désobéissance, en l’articulant à une analyse approfondie des actes de désobéissance civile qui prolifèrent dans la France d’aujourd’hui.
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“Être libre, c’est d’abord s’émanciper du désir d’obéir.”
L’AUTEUR AVANCE NÉANMOINS QUE LA DÉSOBÉISSANCE N’EST PAS INCOMPATIBLE AVEC LA DÉMOCRATIE. LÉGITIME, ELLE POURRAIT CONSTITUER L’ESSENCE MÊME DU CITOYEN. COMMENT ALORS DÉSOBÉIR SANS PASSER POUR UN DÉLINQUANT ?
La Boétie, écrivain et poète français
« C’est l’instauration d’un débat public qui pose la limite entre délinquance et désobéissance civile », explique Frédéric Gros. Quand la transgression est publique et la sanction par ailleurs acceptée, on va faire de ce lien judiciaire, le procès de la société ». Il ajoute qu’il existe des manières de se rassembler autour d’un projet de vie, de société, qui passent par la reformulation de liens avec les autres : « Ce qui a disparu, c’est le plaisir qu’il peut y avoir à faire des choses ensemble. Il faut retrouver ce désir politique de solidarité, renouer avec la joie et de la puissance d’affirmation. Kant disait « Toutes les révolutions sont ratées, mais en même temps, elles sont réussies », car il faut en effet s’entendre pour faire société ensemble. Or, chacun aujourd’hui recherche son profit personnel. La lutte environnementale, qui souvent dépasse les frontières, suppose l’émergence de communautés, comme cela est en train de s’organiser face aux ravages de Monsanto sur la planète et la santé. Dans notre société individualiste, les mouvements contestataires, comme Nuit Debout ou Notre-Dame des Landes, montrent en outre qu’il y a des frémissements, des effervescences. Des solidarités aptes à contrecarrer des systèmes économiques et politiques, à désarçonner les dirigeants. Un jour… ça marche ! ». C’est sur cette conviction que Xavier Renou, président du collectif Les désobéissants, s’appuie pour faire valoir le droit des plus faibles. Ces faucheurs d’OGM, démonteurs de panneaux publicitaires, clowns activistes, dégonfleurs de 4×4 de ville, inspecteurs citoyens de sites nucléaires, intermittents du spectacle, activistes écologistes, hébergeurs de sans-papiers, comme ils aiment à se décrire sur leur site, s’emploient à recréer de la convergence, de la puissance en agissant publiquement et de manière non violente. Dans la répression oui mais pas dans la délinquance. « Il faut de la loi et du règlement, mais également de la transparence et de la possibilité de les contester, explique Xavier Renou, pour qui désobéir en démocratie permet aux lois d’être plus justes. Aujourd’hui, beaucoup de gens ne votent plus « pour », mais « contre » le sortant. Quand ils votent… Un discrédit qui semble propice à la désobéissance, même si trop de gens se contentent de râler ». Grande figure de la désobéissance civile, Henri David Thoreau, poète et philosophe américain du xixe siècle, a inspiré nombre d’insurgés comme Gandhi ou Martin Luther King. Il a écrit : « Personne ne peut penser à ma place et personne ne peut décider à ma place de ce qui est juste et injuste. Si je ne suis pas moi, qui le sera ? Il faut désobéir depuis ce point où l’on se découvre irremplaçable et faire l’expérience de « l’indélégable ». Car je ne peux reporter sur personne d’autre la tâche d’avoir à penser le vrai, à décider du juste, à désobéir à ce qui me paraît intolérable ». À méditer… mais pas que !
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PROPOS RECUEILLIS PAR VINCENT FEUILLET
SES OISEAUX NICHENT UN PEU PARTOUT DANS LYON, LE LONG DES VOIES DE CHEMIN DE FER, DANS LES SKATEPARKS, SUR LES MURS D’IMMEUBLE, LES ABORDS D’AUTOROUTE… CE LYONNAIS COLORE LA VIE – ET LES FAÇADES – DEPUIS PRÈS DE TRENTE ANS AVEC UNE SAINE AMBITION AU BOUT DE SES PINCEAUX : APPORTER DE LA JOIE. RENCONTRE AVEC PEC, ARTISTE, VANDALE, ET FORCÉMENT UN PEU DÉSOBÉISSANT.
C’est quoi cette manie de dessiner des oiseaux ronds sur les murs ? Qu’est-ce que vous aimez dans le graff ?
PEC J’ai débuté à l’adolescence après avoir vu une photo d’un graff sur un mur à Paris. Moi qui adorais dessiner, j’ai trouvé là un moyen d’embellir ma cité grise. C’est mon côté joyeux, toujours positif. Depuis 1989, cette envie et cette énergie me portent. Je pose de la couleur partout où j’ai envie d’en mettre. Rien n’est planifié, je sors la nuit avec mon attirail de bombes et j’improvise en fonction du lieu et du support. Tout dépend de mon humeur ; je me laisse porter par l’endroit. Aujourd’hui encore, je recherche cette adrénaline, ce petit stress avant chaque sortie. J’aime être dans ma bulle et égayer le quotidien de ceux qui trouvent ce monde austère.
Que répondez-vous à ceux qui vous traitent de vandale de l’espace public ?
PEC Qu’ils ont raison ! Quand je dessine des graffiti sur des murs ou du mobilier urbain, je me mets en situation de vandalisme. Je fais quelque chose d’illégal, sans autorisation, répréhensible par la loi. Si je me fais prendre, je risque des amendes, des sanctions… la loi est la même pour tous, je ne jouis d’aucun privilège. Par le passé, j’ai beaucoup couru ce qui m’a permis de m’entretenir physiquement ! Tous ces événements m’ont appris une chose : sortir seul limite les risques.
Vos célèbres volatiles font partie du décor lyonnais. Vous avez le sentiment d’appartenir au patrimoine local ?
PEC Les personnes appréciant mes œuvres sont plus nombreuses que mes détracteurs. Peut-être parce que le rendu s’approche d’une toile ou que la joie procurée est plus forte que la colère ! J’ai de la chance, les autorités n’effacent pas mes dessins… Cela fait plaisir, mais je ne m’attarde pas là dessus. Je n’ai jamais cherché à être quelqu’un de reconnu ou à gagner ma vie avec mes œuvres. Même si aujourd’hui j’en vis grâce à des commandes de toiles pour des particuliers, des entreprises et des institutions. Mais le plaisir prime toujours sur l’enveloppe financière. L’argent, la renommée n’ont jamais été des moteurs, des objectifs à atteindre. J’ai d’ailleurs quitté le collectif Birdy Kids pour cette raison. Au bout d’un moment, l’aspect financier a pris le dessus sur l’art. J’ai préféré poursuivre mon chemin seul. Je ne me retrouvai plus dans cette quête lucrative….
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Avez-vous l’impression d’être une personne désobéissante…
PEC Oui, totalement, et ce depuis mes 14 ans, quand je faisais le mur la nuit pour aller tagger des murs proches de chez mes parents, d’abord sous forme d’une signature avec quelques lettres puis progressivement de dessins. Fils de militaires, j’ai reçu une éducation stricte où l’on ne dérogeait pas à la règle. Mes parents ont mis du temps à accepter ma transgression. Aujourd’hui, je me retrouve dans une situation complexe vis-à-vis de mes enfants. Je dois leur apprendre ce qui est bien ou mal, ce qu’il faut faire ou ne pas faire tout en étant moi-même hors du cadre. L’équilibre à trouver n’est pas toujours évident… D’une façon générale, tout le monde a été un jour désobéissant : il suffit de passer un feu de circulation à l’orange, de marcher hors des passages piétons… J’aimerais d’ailleurs que les citoyens transgressent plus fortement les codes établis, se rebellent contre un système dominé par quelques puissants qui font tourner le monde à leur façon et où la liberté se réduit un peu plus chaque jour.
Vos graffs sont un moyen de revendication ?
PEC Non, surtout pas. Chacun est suffisamment matraqué par toutes les pubs, tous les slogans, tout ce que l’on croise dans la rue. Cet ensemble finit par pourrir le quotidien visuel au lieu de l’enrichir. Je ne vois pas non plus l’intérêt de m’inspirer de l’actualité, qui nous oppresse tous les jours. J’ai pris le total contre-pied. C’est pourquoi je privilégie les dessins enfantins, aux courbes douces, sans agression visuelle. Mes œuvres ne sont dotées que d’une unique mission : procurer de la joie aux passants. Je mets une tache de couleur, elle interagit sur la personne, ça lui donne le sourire. J’ai fait mon job !
Vous venez de vous attaquer à un nouveau défi : graffer sur du cuir pour une collection capsule signée LS Artisan. Pourquoi cette expérience ?
PEC C’est la rencontre de deux artisans grâce à un ami en commun. J’ai travaillé à la conception de sacs avec l’un des derniers maroquiniers lyonnais. Si le processus créatif demeure identique, dans l’improvisation totale, la réalisation de ces pièces inédites représentait un challenge : car le cuir ne réagit pas de la même façon qu’un mur aux couleurs. Il a fallu s’adapter en effectuant des essais, en choisissant les bons tons. Cela m’a rappelé mes débuts, où il m’a fallu une bonne dizaine d’années pour arriver à associer les couleurs correctement et à obtenir un rendu de qualité satisfaisante. Chaque sac est donc unique et possède un dessin propre conçu d’abord à la bombe pour décorer le cuir, puis au marqueur pour dessiner, et enfin au vernis afin de fixer le graff.
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Hormis Lyon, quelle ville offre le bon décor pour graffer ?
PEC Toutes les villes sont bonnes à peindre. Quand tu quittes Lyon, tu ressens cet effet bizarre que tout est permis, que tu es libre. Pour autant, je suis un grand amoureux de Lyon, de son architecture, de son évolution, de ses quartiers…
Né en 1975 à Lyon Rêve de dessiner des graffs jusqu’à sa mort. Éternel insatisfait. Se nomme PEC car ces trois lettres sont les premières de son nom de famille. Sa devise : « Soyons positifs et restons nous-mêmes ! C’est un peu bateau, mais tellement essentiel. » Coup de gueule : contre le streetart, qui est devenu commercial et a donc dénaturé l’ambition originelle de l’art de la rue.
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TROIS
DÉSOBÉISSANTS SE DÉVOILENT
© ALEXIS FRESPUECH
JÉRÉMY JEHAN
Il a travaillé à l’usine, a exercé un tas de petits jobs avant de devenir footballeur professionnel, a suivi un master en communication pour finalement prendre la direction, à 29 ans, de l’antenne lyonnaise de l’agence immobilière ESPACES atypiques, à l’image des biens qu’elle propose : unique. Lofts, ateliers, maisons d’architecte, lieux anciens ou design avec du cachet, une terrasse ou un jardin, il ne sélectionne que des lieux qui ont pour point commun : esprit atypique et coup de cœur. Fort de son parcours peu banal, Jérémy Johan a poussé cette spécificité jusque dans le profil de ses collaborateurs, dont le nombre a crû de manière exponentielle depuis 3 ans. « On ne peut pas être bon si on ne prend pas de plaisir. Je mets le plaisir et les valeurs humaines au centre de tout. Je privilégie la compétence au talent, le groupe à l’individualité, parce qu’il est essentiel qu’il y ait une réelle synergie entre nous », raconte-t-il. Les 18 personnes qui forment l’équipe sont toutes en reconversion : de nombreux ex-sportifs, un musicien de haute voltige, un steward, une hôtesse de l’air… « Ils ont échoué un jour ou l’autre, mais ont montré leur capacité à rebondir », explique ce directeur d’agence pour qui l’immobilier reste l’un des métiers les plus durs : « on ne fait qu’essuyer des refus, des « non » qu’il faut transformer en positif, recommencer à zéro quand on a fini une vente et qu’on passe à la suivante ». Bref, développer des qualités de constance et commerciales hors du commun. Le CV ne l’intéresse pas. À la limite, il lit la ligne des hobbies. « Dans un métier qui connaît beaucoup de turnovers, nos négociateurs restent. Tous ! Chacun y met du sien. On vit un véritable échange de générosité, d’amour et d’énergie. Tout est une question de valeurs », conclut ce recruteur pas comme les autres, qui ose désobéir aux pratiques courantes en la matière ! CPB
RECRUTEUR ATYPIQUE
AUTEURS CLAIRE DE PROCÉ – BLANCHARD, CHARLOTTE PIDOU, NANCY FURER
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© DR
JEAN-LOUIS BRISSAUD
PATRON À CONTRE-COURANT
L’automne a été ensoleillé pour la centaine de salariés de Starterre, centre de distribution automobile multimarque basé à Saint-Fons. Chacun a perçu une prime de 500 € à 35 000 € selon son ancienneté. Au total, Jean-Louis Brissaud, pdg de l’entreprise, a distribué 1,6 million d’euros, une partie des bénéfices annuels, à ses collaborateurs à l’occasion des 25 ans de Starterre. « Ça se fête ! déclare-t-il simplement. Mais surtout, c’est une philosophie, nous jouons la pérennité en impliquant tout le monde ». En effet, il ne s’agit pas d’un coup d’éclat pour faire le buzz, car ce chef d’entreprise pratique le management participatif depuis le début. « Quand on explique la stratégie, pourquoi et comment on veut atteindre un objectif, les collaborateurs comprennent, sont acteurs. Chez nous, on partage des idées et aussi des résultats. Nous fonctionnons avec une part de salaire fixe et une part variable selon l’activité du groupe, en toute transparence. Pour moi, il est normal de partager avec ceux qui oeuvrent au fleurissement d’une boîte ». Un geste saugrenu voire frondeur dans notre monde économique ? En tout cas remarqué et salué, car les réactions sont très positives. Starterre a reçu des courriers de remerciements d’anonymes, tandis que de nouveaux clients font des kilomètres, car cette philosophie leur a plu. « Récemment, un chef d’entreprise m’a interpellé dans une réunion pour me dire qu’il avait suivi mon exemple et récompensé son équipe ». Jean-Louis Brissaud reconnaît être à contre-courant de la vision classique, en dehors du schéma habituel. « Dans nos sociétés occidentales, on reste très axé sur le management vertical, l’individualisme, la compétition, la rivalité, la pression avec une direction égocentrique… alors qu’être dans la bienveillance, l’échange, l’altruisme ne nuit pas aux intérêts de l’entreprise, bien au contraire ! Donc, on peut dire que je suis dans une forme de désobéissance par rapport à des codes qui datent de plus d’un demi-siècle ! Mais la société évolue très vite et si ce n’est pas encore bien intégré, de nombreux patrons de PME ou capitaines d’industrie agissent avec cette ouverture ». On en parle juste assez peu ! CP
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CRÉATRICE DE MODE ENGAGÉE
ANNE DELAIGLE
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tendance mode 50 JEAN-CLAUDE LAVOREL, TENDANCE « COLLECTIONNEUR »
Anne Delaigle, fondatrice de la marque éponyme, exprime ses talents de créatrice de vêtements en zibeline, vison et autres peaux lainées depuis presque 25 ans. Un quart de siècle à combattre les idées reçues et les préceptes à la vie dure. Elle ose s’opposer aux diktats d’une mode qui ne voudrait habiller que des tailles 36 ou 38 et bannir la vraie fourrure de ses collections. « Je crée des pièces qui me font envie, dit-elle, très spectaculaires. En peau lainée, cuir et fourrure… ce qui ne me pose aucun souci, car je mets de l’éthique dans ce que je fais ». Anne Delaigle se fournit dans des élevages français et européens de petites tailles, où les animaux sont bien traités et nourris correctement. Des ateliers bénéficiant de toutes les certifications en vigueur. « Je n’achète jamais en Chine et rémunère convenablement mes fournisseurs, poursuit cette femme passionnée. De la même façon, je fabrique exclusivement dans mon atelier lyonnais. Mon credo, c’est de dire « non » à cette société low cost, sans conscience. Bien sûr, des tas de gens peu regardants par ailleurs viennent me critiquer, mais peu m’importe. À force, je sais fourbir les arguments qui font mouche ». Elle est intarissable sur ces sujets, bien documentée, mais jamais moralisatrice. Une autre de ses batailles, c’est la taille 36. Anne Delaigle aime habiller toutes les femmes : les rondes, les petites, les grandes, les maigres… « Je milite pour l’arrêt des régimes intempestifs, revendique-t-elle. On peut mesurer 1 mètre 75 et entrer dans une taille 42 sans être grosse. Mon bonheur est de constater qu’une cliente se trouve jolie, tout simplement ». Son atelier de la rue Longue ne désemplit pas. Dans cette caverne d’Ali Baba, les cintres plient sous de lourdes et magnifiques pièces, que l’on effleure avec plaisir. La maîtresse des lieux y mène un combat simple : « rendre les femmes, par nature peu indulgentes avec elles-mêmes, plus sereines ». Une quête aussi douce et bienveillante que ses créations. NF
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k des hauts et des bas 52 LA FEMME FRANÇAISE AFFIRME SON STYLE
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tendance mode
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Jean-Claude Lavorel,
AUTEUR CHARLOTTE PIDOU PHOTOS DMKF, DIDIER MICHALET & KAREN FIRDMANN
tendance « collectionneur » LE DIR ECTEUR GÉNÉR AL DE LAVOR EL GROUPE AVOUE UN PENCHANT POUR LES BASK ETS, QU’IL AIME VAR IER SELON LES CIRCONSTA NCES ET L A M ÉTÉO.
Quelle est votre actualité ?
Nous avons racheté Lyon City Boat, dont nous étions déjà partenaires, et allons accroître la synergie avec notre métier d’hôtelier et l’intérêt touristique pour la ville, qui ne cesse de se développer. Notre offre se renforce aussi avec l’arrivée, en ce mois de décembre, du bateau-restaurant Les Célestins, d’une capacité de 150 couverts. Par ailleurs, le Kopster Hôtel, au pied du Groupama Stadium, va ouvrir en fin d’année prochaine. C’est un établissement dans l’esprit lifestyle actuel. Parmi nos autres projets, une prochaine adresse sur les bords du lac d’Annecy… Quel est votre rapport à la mode ?
Sans être passionné des tendances qui passent, j’ai un goût pour les looks. J’aime le style à la fois sportswear, discret et de qualité de Brunello Cucinelli, ainsi que les costumes sobres de Dior. Mais je suis assez éclectique et j’apprécie les touches décalées. Je suis très attaché, aussi, à l’accueil que nous réservent les commerçants… Je m’habille chez Graphiti, au Dressing ou chez N20, il y a du choix et je m’y sens bien. Pourquoi ce goût pour les baskets ?
J’apprécie les chaussures en général et en particulier les baskets, tout simplement pour leur confort et leur diversité. Je n’ai pas de marque fétiche, mais je possède plusieurs paires de Jim Rickey. Elles sont discrètes et agréables à porter. Sinon, des Superga colorées pour l’été, des Louboutin, des Tod’s… et même des couvertes de strass. Mais je ne conserve pas mes paires religieusement. Je dois en avoir une vingtaine pour varier selon l’envie et les contraintes du jour. La dernière paire à avoir rejoint votre dressing ?
Des Dolce & Gabbana noire avec semelles blanches et des boucles. Je suis du genre efficace, ça me plaît ou non, j’essaye et voilà. Mais pas question d’aller loin ou de mettre trop d’argent… ce ne sont que des baskets !
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LA FEMME FRANÇAISE AFFIRME SON STYLE PHOTOGRAPHES DIDIER MICHALET ET KAREN FIRDMANN, DMKF ASSISTANCE PHOTO HÉLÈNE FOURNIER FIGURANTES NATHALIE DELECROIX, CHARLOTTE FONTAINE, LOLA PONZONI FONTAINE, LIA ROUSSET, POME ROUSSET, FANNELY BAL, CHRISTIANNE LEUTERT, LAURENCE BERTON, ANNE BERNARD, ANNE MARIE HARDOUIN, EVELYNE BENKE, LILIANE DUVERNET, FRANÇOISE VIVIAND, HÉLÈNE CERNY, MARIE HÉLÈNE RIVIÈRE, CÉCILE PARAVY, SARAH DIALLO, CAROLINE CLERC, CÉCILE ROY, ISABELLE TISSOT, LAURENCE CARRY, VALÉRIE TOMASICCHIO, THELMA MICHALET, MATHILDE DARCET, AUDREY EBEYER, KAREN FIRDMANN, NATHALIE MONDJIAN, JADE HILAIRE, ELISE QUILICHINI, CINDY GASCHEREAU, CINDY CHAPLAIN, JULIETTE DAUGÉ, LUCIE FOISSOTTE, LISA MARC, ADELINE EON, CARMEN GIRAULT, ELOÏSE GIRAULT, ROMY GIRAULT, LINH-CHI DANIEL, FATHIA BOUCHAMI, SOLÈNE MARTIN, OLGA CAROLINA HURTADO, ALEXIA WITKO, HELKA WITKO & FILOU, MÉGANE POUSSIÈRE ET D’AUTRES… LE CHIEN CRAPSOU ENCADRANTS & ARTIFICIERS KÉVIN TARDY, OLIVIER FISCHER, MICHEL GIRAULT, FLORIAN SABLONE, MANNEQUINS NATHALIE (AGENCE HOURRA !), LAURYN (AGENCE HOURRA !), FIONA (AGENCE VIP MODEL) MUHA AUDREY EBEYER STYLISTE MANUEL HERNANDEZ MATÉRIEL ÉCLAIRAGE CARRÉ COULEUR REMERCIEMENTS À LA VILLE DE LYON, LES SERVICES DE L’OTEP ET LA MAIRIE DU 1er ARRONDISSEMENT...
Doudoune Rick Owens. Chaussures Prada et Gucci chez Graphiti. Bureau Weisweiler, Galerie Michel Descours
LES FEMMES ONT REPRIS LA PAROLE. LE RAZ DE MARÉE EST GIGANTESQUE, UNIQUE, MONDIAL. DES REVENDICATIONS DE RESPECT AVANT TOUT ET PAR LÀ MÊME DE DROIT À ASSUMER LEUR FÉMINITÉ, À AFFICHER LEUR ÉLÉGANCE. PAR SES CHOIX VESTIMENTAIRES, LA FEMME FRANÇAISE DIT AUSSI QUELQUE CHOSE DE SON TEMPÉRAMENT. PLURIEL ET LIBRE !
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Ces îles qui voguent à contre-courant
© MARK CHEW
AUTEUR CHARLOTTE PIDOU
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QUOI DE MIEUX QU’UNE ÎLE POUR VIVRE AUTREMENT, À CONTRE-COURANT DE L’ORDRE ÉTABLI ET SE METTRE EN « OFF » QUELQUE TEMPS OU TOUTE LA VIE ? SURVOL DE CES BOUTS DE TERRE QUI REVENDIQUENT LEUR AUTONOMIE, LEUR SINGULARITÉ OU LEUR TRANQUILLITÉ DE DIVERSES FAÇONS. INDÉPENDANCE ÉNERGÉTIQUE, INDÉPENDANCE TOUT COURT, MODE DE VIE SIMPLE EN ACCORD AVEC LA NATURE. Y’A PLUS QU’À LARGUER LES AMARRES !.
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San Blas
INDÉPENDANCE ET TRADITIONS Archipel de San Blas, PANAMA
Émergeant de la mer des Caraïbes, l’archipel de San Blas est constitué de 365 îlots coralliens dont seuls 60 sont habités, essentiellement par les Indiens Kunas. Ces cailloux, ainsi qu’une bande côtière du Panama constituent la réserve Guna Yala, territoire autonome des Kunas depuis leur révolte en 1925. Cette population amérindienne a ainsi conservé sa culture, sa langue, ses coutumes, son habitat fait de huttes en bambou et son système économique. Elle vit de pêche, de chasse et de cultures, notamment la noix de coco. Cette communauté paisible et amicale défend avec ferveur son territoire et sa culture, mais les partage volontiers avec les voyageurs au moyen d’un langage universel, la danse. Pour rencontrer les Kunas et explorer ces langues de terre et de sable splendides, prenez pour port d’attache le Yandup Island lodge, complexe de cabanes sur pilotis ou au bord de l’eau tenu par une famille Kuna sur une petite île privée. Déconnecté, il ne reste qu’à buller dans la mer des Antilles, farnienter sous les palmiers et savourer poissons et fruits de mer.
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IL FAIT SI BON Y VIVRE VIEUX ! Ikaria, GRÈCE
© WWW.ARTHURARISAIG.CO.UK
UNE BELLE VERTE AUTONOME Île d’Eigg
Située au nord-ouest de l’Écosse, dans la mer des Hébrides, l’île d’Eigg comprend un port, une route, une belle plage de sable de quartz, une réserve naturelle abritant une faune et une flore variées. Elle est recouverte par un plateau de landes et de bruyères coiffé d’un rocher volcanique. Un lieu paisible, en harmonie avec la nature surtout depuis qu’il est 100 % autonome en énergie. Tout a commencé en 1997 lorsque la soixantaine d’habitants a racheté l’île. Ils ont progressivement reconverti les générateurs diesel fournissant l’électricité en un système autonome alimenté grâce au vent, au soleil et à l’eau. Et les ressources renouvelables fonctionnent à merveille. Aujourd’hui, la centaine d’habitants participe à ce mode de vie respectueux de l’environnement. Ils ont ouvert une boutique d’artisanat, un salon de thé et un magasin de locations de vélos. Idéal pour les visiteurs, le cottage Lageorna situé aux abords du village principal de Cleadale comprend une maison en pierres rénovée dans un style contemporain, un bed and breakfast et un restaurant mitoyen servant des produits locaux. Depuis le jardin ou sur la plage, on ne se lasse pas des paysages de falaises ou des couchers de soleil sur la mer.
PARADIS À PRIVATISER
© VISITIKARIA.G
Satellite Island, TASMANIE
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Avec son environnement naturel incroyable, pas étonnant que plus d’un tiers du territoire de la Tasmanie soit classé en réserves naturelles, parcs nationaux et sites du Patrimoine mondial de l’Unesco. Autour de l’île principale gravitent mille autres petites terres plus ou moins sauvages. Située dans le canal d’Entrecastaux, non loin de l’île de Bruny, Satellite Island est une île privée et un hôtel irrésistible aux antipodes du bling-bling. Une fois arrivés en ferry, en bateau de pêche ou en hélico, les voyageurs (8 maximum) sont accueillis par le gardien de l’île et jouissent en exclusivité de ce paradis minéral, végétal et aquatique. Entre la « summer house » et la « boathouse » à fleur d’eau, difficile de faire plus près de la nature. Depuis ces cabanes confortables au style nordique, on rayonne sur « son » territoire pour découvrir ses beautés et points de vue. Le tour de l’île à pieds dure environ 1 h 30, il s’effectue aussi en bateau ; le matériel de pêche, palmes et tubas à disposition invitent à explorer les eaux puis on déguste des huîtres sauvages autour du brasero. De quoi se sentir pleinement comme un électron libre.
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Île d’Eigg, ÉCOSSE
Satellite Island
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© ADAM GIBSON-ISLAND AERIAL
Vaste île qui s’étire sur la mer Égée orientale, Ikaria tire sans doute son nom d’Icare, fils de Dédale dans la mythologie grecque, tombé dans les eaux proches de l’île après s’être brûlé les ailes en volant près du soleil. Ce qui n’est pas un mythe en revanche, c’est bien la douceur de vivre et la longévité des habitants puisqu’elle concentre le plus fort taux de nonagénaires et centenaires d’Europe. Cette caractéristique lui vaut le qualificatif de « zone bleue », seulement attribué à 5 régions dans le monde. L’un des secrets partagés par ces endroits à l’espérance de vie exceptionnelle : la consommation de produits naturels non modifiés. Fruits, légumes, noix, herbes, plantes, vignes, poules, chèvres… tout est à portée de main. Sur cette île où 11 des 12 villages sont montagneux, l’activité physique est quotidienne, de même que les échanges, car l’état d’esprit d’Ikaria est avant tout basé sur la communauté et la solidarité. Pour goûter à cette qualité de vie, enveloppé dans le doux climat méditerranéen, posez-vous au Pyrgos Exclusive à Agios Kirikos. Un quartier traditionnel de 6 villas en pierres et bois avec vue panoramique sur la mer, entouré d’oliviers et de végétation et doté d’une piscine. Un havre au cœur d’une oasis.
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El Hierro
RÉSERVE DE BIOSPHÈRE CLASSÉE
El Hierro, ESPAGNE
Elle a beau être la plus petite des îles Canaries, El Hierro, ou île du Méridien, concentre une végétation luxuriante quasiment intacte qui lui a valu en 2000 d’être classée Réserve de biosphère par l’Unesco. Ce n’est pas le seul atout de cette île, partie émergée d’un volcanbouclier, puisqu’elle est depuis peu indépendante énergétiquement grâce à l’utilisation des énergies renouvelables. Autre bon point important pour une île, 10 % de sa superficie sont cultivés. Ce bijou de nature est aussi apprécié pour la plongée, car il offre 46 points d’immersion pour contempler dans le silence les incroyables paysages sous-marins. Le Parque rural de Frontera invite à lever les yeux sur les arbres de 8 mètres tordus par le vent et le Belvédère de la Pena permet, à 700 mètres d’altitude, de se repaître de cet environnement fascinant. Pour ne rien rater de ces merveilles, on prend ses quartiers au Parador de El Hierro, hôtel au charme suranné enclavé entre la montagne volcanique et l’océan. Balcons baignés de lumière, piscine et jardin parfont cette carte postale idyllique.
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Son eldorado lyonnais AUTEUR CHARLOTTE PIDOU PHOTO DIDIER MICHALET ET KAREN FIRDMANN, DMKF
IL FALLAIT L’ÊTR E « TÊTE DE COCHON », COMME SE DÉFINIT LUI-MÊME LE CHEF CARLOS CAMINO, POUR DEVENIR CUISINIER AU PÉROU PUIS FAIRE SA PLACE DANS UN PAYS INCONNU ET OUVRIR UN RESTAURANT GASTRONOMIQUE FRANCO-PÉRUVIEN À LYON. IL A TENU BON ET SON MIRAFLOR ES A INTÉGR É LE GUIDE ROUGE.
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a MIRAFLORES Menus 70 et 110 € Ouvert du mardi au samedi soir. 60, rue Garibaldi, Lyon 6e. Tél. 04 37 43 61 26 www.restaurant-miraflores.com
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évrier 2017, le guide Michelin publie son palmarès annuel. Parmi les heureux nouveaux auréolés, Miraflores décroche une étoile. Pourtant ce restaurant franco-péruvien implanté à Lyon et incarné par Carlos Camino était pratiquement sur le point de fermer. « Nous avions eu des prix et deux toques au Gault et Millau, mais c’était compliqué, ça ne prenait pas, précise Carlos Camino. Avec cette reconnaissance et la médiatisation, on est vraiment passé de l’ombre à lumière ! ». À tout juste 37 ans, le chef travaille désormais avec une équipe de 6 personnes et le bouche-àoreille fonctionne bien. Mais il en fallut de la détermination depuis l’ouverture en 2013 pour faire connaître et découvrir une cuisine « exotique » dans une ville si « fière de sa gastronomie ». « Mon rôle consiste à démocratiser et expliquer la diversité de la cuisine péruvienne. Au-delà du folklore et des ponchos, mon pays concentre près de 90 % des climats de la planète. Entre l’océan, les déserts, la Cordillère, et l’Amazonie, nous avons donc une riche production de
céréales, légumes, fruits exotiques, vins... Les régions ont des racines et des traditions très marquées ». Attaché à sa culture, Carlos Camino a choisi d’importer des produits de là-bas, en majorité bio ou issus de l’agriculture raisonnée. Une défense farouche de la qualité qui lui vient de son enfance, rythmée par les séjours dans la petite ferme de ses grands-parents sur un haut plateau de la Sierra à 3 600 mètres. Le souvenir de « produits pleins de goûts » l’inspire toujours aujourd’hui. Malgré les moqueries – grosso modo « ce n’est pas un vrai métier » – le jeune homme intègre une école hôtelière à Lima puis multiplie les expériences professionnelles dans un contexte difficile : « On sortait d’une période de dictature, de terrorisme et d’inflation, il n’y avait pas de boulot pour les jeunes. Je bossais souvent sans être payé, mais j’avais envie d’apprendre ! ». En 2003, sa sœur venue faire ses études à Lyon lui propose de la rejoindre et lui trouve même un stage dans un restaurant. Le choc est à la fois culturel et professionnel. « Je ne connaissais ni la langue, ni la cuisine
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française, ni le fonctionnement ou les cris en cuisine ! ». Battant, le jeune Péruvien engrange les postes au sein de brasseries, étoilés, chaînes… dans l’optique de se former au mieux. Afin d’acquérir des connaissances en gestion, marketing, ressources humaines et autres, il effectue un BTS au lycée hôtelier François Rabelais. En 2013, il va de nouveau à contre-courant de l’ambiance frileuse de crise et profite des taux bas pour se lancer et ouvrir son restaurant. Un lieu qu’il crée entièrement pour y servir ses plats à base de quinoa, aji (piment), camu camu (fruit de la forêt amazonienne), huacatay (menthe noire), cacao, cactus, ceviche de poissons… Un lexique, des vins péruviens et les explications de l’équipe accompagnent bien sûr les menus d’initiation ou de dégustation totale. Intrigués ou un peu perdus, les convives se laissent vite séduire. Et la vie à Lyon dans tout ça ? S’il confesse que la mer lui manque, Carlos Camino aime en revanche le flot des discussions sur la nourriture et la cuisine. Un sujet intarissable.
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un chef au piano
La recette de Carlos Camino Duo exquis cacao — maïs violet INGRÉDIENTS Coulis de cacao – 200 g cacao – 200 g de lait – 1 g d’agar agar
Coulis de maïs – 200 g de jus de maïs – 50 g de sucre – 15 g de jus de citron vert – 1 feuille de gélatine – 2 g d’agar agar
Mousse de maïs violet – 500 g de maïs – 400 g de crème – 100 g de maracuya – 4 feuilles de gélatine – Clous de girofle (1 cuillère à soupe) – Cannelle (1 cuillère à soupe) – Sucre (1 cuillère à soupe)
Tuiles de chocolat
– 300 g de chocolat amer 100 % – Huile (1 cuillère à soupe)
Poudre de maïs
– 1 maïs violet entier – Sucre glace (1 cuillère à soupe)
Ganache chocolat
– 200 g de cacao 100 % – 100 g de sucre – 200 g de lait de quinoa – 30 g de beurre – Myrtilles ou autre fruit rouge
PRÉPARATION • Pour le coulis de cacao : faire fondre le cacao dans le lait chaud, verser l’agar agar et faire bouillir, laisser refroidir dans une pipette. • Pour le coulis de maïs : faire bouillir le jus de maïs, le sucre, le jus de citron et l’agar agar, laisser refroidir dans une pipette également. • Pour la mousse au maïs : faire chauffer le maracuya (avec pépin) , la cannelle et clous de girofle, ajouter les feuilles de gélatines préalablement réhydratées dans l’eau froide, mixer et filtrer au chinois pour ensuite verser dans un siphon et maintenir au froid. • Pour les tuiles : faire fondre le chocolat a 33°c avec l’huile au bain marie, étaler sur un tapis en silicone et laisser refroidir. • Pour la poudre : mixer les grains de maïs et le sucre glace jusqu’a obtenir une poudre fine. • Pour la ganache : faire chauffer le lait et le sucre, porter à ébullition et ajouter le cacao 100 % et le beurre pommade, mixer, filmer au contact et laisser refroidir au frais. • Verser goutte à goutte le coulis de chocolat et le coulis de maïs dans l’azote liquide pour former de petites billes, maintenir ensuite dans le congélateur. • Disposer les fruits rouges au fond du plat (froid) et verser la mousse de maïs par-dessus, disposer les billes sur le côté et planter les tuiles de chocolat, enfin saupoudrer la poudre de maïs sur la mousse.
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RESTO DIKTATS FREE ! FACE AU R ÈGNE DU « SANS » ET DU « SAIN », ON OPPOSE LE « AVEC DE LA SAUCE ET DU BEURR E » ! OUI, ON OSE AIMER LA VIANDE, LE GRAS ET LES FÉCULENTS ET SE FAIR E PLAISIR AU SEIN DE R ÉCENTS ÉTABLISSEMENTS QUI FUIENT LES DIKTATS AVEC GOÛT. CAR TOUT EST AFFAIR E DE MODÉRATION, N’EST-IL PAS ?
AUTEUR CHARLOTTE PIDOU
De briques et de frites
© DR
Mi-Bruxellois mi-Français, Alexis Sautreil a concrétisé le projet qui lui tenait à cœur : ouvrir un restaurant de spécialités belges. Le Ketje (homologue bruxellois du Gone) a remplacé la Conciergerie, s’est doté d’un emblématique mur de briques et de quelques photos de paysages et d’artistes du plat pays, clins d’œil à la BD. Dans l’assiette : carbonnade flamande, waterzoi, croquettes aux crevettes ou fromages, tartines à la Bruxelloise, tarte au riz, frites à la graisse de bœuf bien sûr, mais aussi des suggestions moins marquées comme des lasagnes, des brochettes ou des tartares. L’après-midi, l’esprit baraque à frites est vivace puisque le patron sert fricadelles et cornet de frites. Tout est fait maison. Dans les verres : une belle sélection de bières belges d’abbaye, et toute la personnalité qui va avec. LE KETJE Ouvert du lundi au vendredi de 8 h à 22 h, jusque 15 h le mercredi. Plat du jour 10,20 € – Menus de 14 à 30 €. 12, quai Pierre Scize, Lyon 9e Tél. 04 78 83 23 29
Confit et conquis Imprégnés d’un rub (mélange à frotter) de paprika, ail et sucre, les morceaux de porc fermier, bœuf et autres viandes de choix sélectionnées par le boucher du quartier sont saisis puis confits doucement pour être bien tendres et juteux. Macaronis au fromage, maïs beurré, coleslaw et haricots à la tomate escortent la star protéinée. Le tout est servi au comptoir par Brice Fournier, instigateur de Delicatessen, version de l’US barbecue que chérit tant celui qui incarnait Kadoc dans Kaamelott. Temps de fumages, recettes maison et la sauce barbecue parfaite ont été mis au point avec un chef et ami américain. Bons produits côté verre et dans les réconfortants desserts, dont les gourmandes pie.
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© BRICE FOURNIER
DELICATESSEN Ouvert 7 j / 7 midi et soir. Viande 39 € / kg – accompagnements dès 3 €. 38, rue de l’arbre sec, Lyon 1er Tél. 04 78 39 57 04
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Festin à la cervoise Amatrice de grandes tablées autour de viandes rôties, d’archéologie et de l’esprit des irréductibles Gaulois, la famille Pennetier à ouvert La Taverne des 3 Gaules. Carole y attendrit comme à la maison cuisseaux de porcelet, pintades, poitrines de veau, coquelets… qu’elle accompagne de légumes rôtis à la graisse et de céréales bien cuisinées. Le soir, autour des solides tables en bois, on pioche à qui mieux mieux dans la mortadelle de sanglier truffée, la pommade de foies et l’assortiment de viandes à tremper dans la confiture d’oignons et mélasse maison. La soif est étanchée par la cervoise d’Ardèche, les potions à la bière ou l’hydromel. Le décorum donne le ton, les produits sont locaux, la cuisine simple et goûteuse. Quand l’appétit va, tout va !
© DR
LA TAVERNE DES 3 GAULES Ouvert mardi midi, mercredi au samedi midi et soir. Plat midi 11 € – Soir planches 13 à 23 € festin 29 € 10, rue Longue, Lyon 1er Tél. 09 67 54 55 21 www.latavernedes3gaules.com
© AGENCE POLTRED | JULIEN MALABRY
Pancakes au lard à toute heure
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Combien de Lyonnais remercient Marion Bohé d’avoir ouvert ce lieu qui comble un terrible besoin de comfort food ? Des quantités pantagruéliques ! Enfin, on peut manger de bons plats faits maison tout au long de la journée et, incroyable mais vrai, bruncher tous les jours. On se fait plaisir dans ce sympathique Desjeuneur du haut des Pentes, dont le brunch est toujours là pour vous rassasier : pile de pancakes avec lard, sirop d’érable, œufs au plat, yaourt fermier, miel, pain, confitures maison, beurre demi-sel fermier, boissons chaudes et jus, voire champagne. Les joufflus gâteaux sur le comptoir titillent aussi la gourmandise, sans compter le granola, la brioche, le croquemonsieur ou les formules fraîches de chaque midi. LE DESJEUNEUR Ouvert du jeudi au lundi de 10 h à 18 h (service que 17 h). Brunch 17,50 € – Formule midi 13 ou 16 €. 3, rue des Pierres plantées, Lyon 1er www.ledesjeuneur.com
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JEAN-FRANÇOIS
MILOU
RÉVÉLATEUR DE PATRIMOINE
SAINT-ÉTIENNE
LA COMÉDIE
DEPUIS PLUS D’UN QUART DE SIÈCLE, JEAN-FRANÇOIS MILOU SUBLIME LES BÂTIMENTS DU PATRIMOINE, SANS EN CHANGER L’ÂME. UN TRAVAIL DE HAUTE COUTURE QUE CET ESTHÈTE MÈNE AUX QUATRE COINS DU MONDE. DERNIER PROJET : LA RÉHABILITATION, À SAINT-ÉTIENNE, D’UNE FRICHE INDUSTRIELLE EN CENTRE DRAMATIQUE NATIONAL. « J’aime voir un projet architectural comme un problème mathématique et je considère que la bonne architecture est une solution élégante à un problème complexe », voici comment Jean-François Milou présente son métier. Fondateur du StudioMilou Architectures, ce diplômé de l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris s’est octroyé une spécialité : celle de donner une seconde vie à des bâtiments sans changer leur âme : « C’est un art complexe et subtil. J’aime travailler à une forme architecturale qui trouve sa place paisiblement et révèle le patrimoine sous une lumière nouvelle. Telle une robe du soir ajustée sur le corps d’une dame déjà âgée… ». Son intérêt pour le patrimoine commence en 1991 quand l’agence remporte un concours pour construire un musée autour des vestiges d’une chapelle médiévale et d’un site funéraire néolithique à Bougon (Deux-Sèvres). Un bâtiment aux lignes audacieuses, au style moderne, est alors intégré au site de 24 hectares comprenant également les vestiges d’une habitation traditionnelle datée du xve siècle, une grange du xviiie siècle et un patrimoine bâti du xive siècle. « Ce projet m’a permis d’expérimenter cette composition par tissage où le contemporain recherche avec respect le parfait ajustement avec le site archéologique », précise Jean-François Milou. Comme pour ses futurs projets, StudioMilou privilégie alors les matériaux
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StudioMilou a relevé le défi d’intégrer la Comédie de Saint-Étienne, le plus vieux centre dramatique national de France, dans une friche industrielle de la seconde partie du xx e siècle située à deux pas de la Cité du Design, du Fil, salle de musique actuelle, et du Zénith. « Le projet architectural propose une intervention sensible, mesurée, qui se concentre sur la restitution des halles telles qu’elles sont », indique Jean-François Milou. De l’extérieur, les couleurs sont pimpantes : rouge toscan sur le gris métallique des ponts roulants rénovés, blanc d’une cage de scène en polycarbonate qui s’illumine tel un phare les jours de représentation. À l’intérieur, une haute nef laisse voir l’ossature métallique des anciennes charpentes, et accueille des cubes dédiés à la billetterie, au vestiaire, au foyer des étudiants, à la librairie et au restaurant. L’important ici est d’offrir toutes les possibilités de croisements entre les artistes confirmés, les apprentis acteurs, et le public. Aux côtés des deux grands studios pour l’école, de la petite salle de 300 places et de la salle de répétition, l’architecte a imaginé une grande salle de 700 places avec un gradinage descendant en pente douce jusqu’à la vaste scène afin de créer une chaleureuse proximité entre public et artistes.
traditionnels (pierre, bois, acier et verre) pour composer une architecture contemporaine paisible, qui semble glisser dans le site. Ce savoir-faire unique conduit Jean-François Milou à enchaîner de nombreux projets en France, puis en Europe et en Asie. Coup de foudre pour Singapour « Je travaillais en France et je sentais le besoin de développer mes activités à l’étranger, précise l’architecte de 65 ans. J’ai toujours admiré Singapour, son histoire, ses jardins, ses bâtiments, son urbanisme. Un jour j’ai donc demandé à mon assistante de se renseigner sur les différents projets en cours à Singapour ». StudioMilou candidate au concours pour le projet de la National Gallery (lire page 82) et remporte le marché de près de 335 millions d’euros. Afin de répondre aux exigences du projet, son gigantisme et sa technicité, une succursale est ouverte sur place avec une équipe de 20 architectes, essentiellement des jeunes talents locaux. Sept années de réflexion qui poussent Jean-François Milou à s’installer sur place avec sa famille. Depuis, un pied à Singapour, un autre en France, il travaille sur d’autres dossiers, notamment dans le cadre de Réinventer Paris. Cet appel à projets innovants, lancé par la mairie de Paris, ne propose rien de moins que d’imaginer le Paris du xxie siècle…
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© PIERRE GRASSET
© RUI-MORAIS-DE-SOUZA
AUTEUR VINCENT FEUILLET
MUSÉE NATIONAL GALLERY Projet fou et incroyablement complexe : convertir deux édifices historiques parmi les plus prestigieux de Pulau Ujong, le City Hall et la Cour Suprême, en un musée d’art contemporain de Singapour et d’Asie du Sud-Est. Soucieux de l’importance symbolique des deux bâtiments pour les Singapouriens, lieux de la reddition des Japonais et de la déclaration d’indépendance, Jean-François Milou a proposé une intervention respectueuse de l’intégrité architecturale des deux bâtiments : « J’ai imaginé un voile de lumière posé délicatement sur les deux monuments historiques qui révèle le mariage réussi du passé et du futur en plein cœur de Singapour ». Il s’agit d’une structure de verre et d’acier construite entre les volumes et les unifiant symboliquement. Cette toiture symbolise l’entrée dans la National Gallery avant de rejoindre les bâtiments légèrement rénovés. La Cour Suprême de Justice héberge aujourd’hui les expositions permanentes symbolisant de fait l’ancrage historique, tandis que l’Hôtel de Ville présente les expositions temporaires, donnant ainsi un message d’ouverture et de modernité.
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© NATIONAL GALLERY SINGAPORE
SINGAPOUR
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SINGAPOUR
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PARIS
LE CARREAU DU TEMPLE
© JAVIER URQUIJO
MAISON 33 HOLLAND PARK
En plus de la restauration d’une maison coloniale des années 1930, d’une superficie de 300 m 2 en rez-de-chaussée, le projet prévoyait la création de 700 m 2 de nouveaux espaces intégrant une salle de musique, 6 chambres, une piscine, un espace de réception… Principale contrainte : classée à l’inventaire des monuments remarquables par l’Agence d’urbanisme de Singapour, la maison ne pouvait être agrandie ou accolée à une autre. Le projet du StudioMilou a su dépasser cette restriction en imaginant une maison paravent. Pour y parvenir, un mur jouant le rôle d’écran transparent a été conçu tout autour de la structure existante. Composé de tout un jeu de colonnes fines, de verre et de plantations, ce paravent dessine un chemin sillonnant le site au cœur d’une végétation luxuriante, menant d’un côté à la maison et de l’autre aux propriétés voisines. La bâtisse semble ainsi se transformer en un jardin que la végétation envahit.
© JAVIER URQUIJO
« Notre parti pris a été de révéler la structure métallique de la halle, de travailler sur les matériaux et de jouer avec la lumière », explique Jean-François Milou, maître d’œuvre du projet. D’une ancienne halle du xixe siècle située au cœur du 3e arrondissement de Paris, l’architecte l’a transformée en un équipement culturel, sportif et événementiel du XXIe siècle. Le bâtiment de 6 500 m2 restauré fait la part belle au bois. « La structure extérieure étant gris-vert, à l’intérieur, nous avons voulu un effet de contraste avec une couleur blonde, dorée », ajoute l’architecte. Le parquet et les parois en chêne clair renforcent la luminosité ; sur les paravents et la coque de l’auditorium, 14 000 lames en inox ont été insérées entre les lattes de bois. La halle se caractérise enfin par sa très grande modularité grâce aux panneaux mobiles et à des gradins escamotables. A la clé, 16 scénarii d’exploitation différents. « C’est comme si l’on ouvrait 16 bâtiments en même temps ! ».
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MULHOUSE
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« L’objectif majeur de ce projet consistait à passer d’une collection dans un écrin à un musée ouvert sur l’extérieur où néophytes et passionnés d’automobile peuvent découvrir la totalité de l’ancienne filature s’étendant sur plus de 4 hectares », explique l’architecte. Cette métamorphose vise à mettre en valeur la collection exceptionnelle de voitures tout en lui redonnant de la vie. Dès la nouvelle entrée, empruntant une passerelle sur le canal, le visiteur est happé par les maquettes de voitures suspendues entre ciel et terre sur un fond sonore et par le nouvel atrium en verre de 400 m2. Ces nouvelles réalisations intégrées à l’ancien bâtiment déclinent exclusivement des matériaux déjà présents sur le site, comme le bois, la brique et l’acier de façon à respecter la cohérence architecturale initiale. Autre changement : l’ouverture de la grande salle sur une piste permettant l’évolution des automobiles de la collection. Plus ouvert que jamais, le musée est résolument ancré dans son siècle avec des transformations qui lui confèrent un nouvel éclairage.
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LA CITÉ DE LA MER
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LE MUSÉE NATIONAL DE L’AUTOMOBILE
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© STUDIO CHLOROPHYLLE
La réhabilitation de l’ancienne gare maritime transatlantique a donné jour à la Cité de la mer. StudioMilou a pris le parti de conserver au bâtiment son aspect initial : lavage des parements, réfection à l’identique des claustras, rénovation des sols… Pour ce faire, les matériaux utilisés reprennent ceux déjà existants sur le site : béton beige rosé à agrégats granitiques, bois rouge d’origine tropicale, acier noir bronze, verre clair. Quant à l’ajout des nouveaux éléments architecturaux – écrans signalétiques, plantations, boutique, restaurant, médiathèque… –, ils valorisent la nef existante. À l’extérieur, l’architecte a implanté un nouveau bâtiment d’exposition permanente de 1 300 m2, qui utilise lui aussi le béton, les bois exotiques et le verre. Doté de trois niveaux, il offre une vue panoramique sur la majestueuse entrée art déco de la gare et surplombe une darse dans laquelle a pris place Le Redoutable, premier sous-marin nucléaire français.
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Le Godin PETIT
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© PETIT GODIN N° 123, SOCIÉTÉ DU FAMILISTÈRE DE GUISE, COLL. FAMILISTÈRE DE GUISE
AUTEUR CHARLOTTE PIDOU
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Un calorifère qui fait référence
Édition anniversaire modernisée
Le Petit Godin fait son apparition en 1898 sur le catalogue général de la marque. Ce calorifère à combustion complète au charbon ou à bois et à feu visible s’avère parfaitement hermétique et sans rejet de gaz. Si son socle, sa porte et sa tête sont en fonte, son corps de chauffe est uniquement de tôle de fer. Efficace, économique, peu encombrant et robuste, il s’impose vite comme le poêle par excellence, adopté dans de nombreux foyers. Portant au départ les numéros 120 à 126 suivant la dimension, les pièces dont les étalons disparaissent pendant la guerre de 1914-1918 affichent ensuite des numéros augmentés de 2 000. La silhouette de caractère du Petit Godin est aussi devenue un emblème de la marque de la société de poêles en fonte créée par Jean-Baptiste André Godin. Cet industriel ne se contente pas d’établir sa manufacture à Guise dans l’Aisne, il y bâtit le Familistère, un lieu de vie inspiré du socialisme utopique offrant confort et avantages sociaux aux ouvriers et à leurs familles. Ce site, aujourd’hui encore lieu d’habitation et musée, est classé au Patrimoine mondial de l’Unesco.
Pour célébrer le bicentenaire de Jean-Baptiste André Godin, la société Godin, depuis 30 ans intégrée au groupe Cheminées Philippe, a sorti une édition limitée du mythique Petit Godin. Affichant un écusson à l’effigie du fondateur et estampillé « 200 ans », ce modèle est basé sur la nouvelle version de la pièce iconique repensée en 2016. Si l’esthétique de la fin xixe siècle est conservée au maximum avec un fût en acier et des décorations en fonte, le système a été amélioré pour plus de rendement. Le remplacement des briques réfractaires par de la fonte favorise l’échange thermique. D’une puissance de 6,9 kW, le nouveau Petit Godin est ainsi classé 6 étoiles par le label Flamme Verte. La vitre a également été agrandie pour offrir une vision élargie de la flamme. Habillé de noir et gris brillant, cet appareil domestique est à la fois chaleureux et élégant.
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artiste dans le ton 93 AI WEIWEI, STAR PLANÉTAIRE DISSIDENTE
au fil de l’art 94 LES RENDEZ-VOUS DE L’HIVER
à livre ouvert 98 NOTRE TRIO DÉCAPANT !
mur du son 100 QUATUOR IRRÉVÉRENCIEUX
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artiste dans le ton
Ai Weiwei, star planétaire dissidente AUTEUR CHARLOTTE PIDOU PHOTO STUDIO AI WEIWEI, ALFRED WEIDINGER
INCLASSABLE ET ENGAGÉ, AI WEIWEI OCCUPE JUSQU’AU 28 JANVIER LE MUSÉE CANTONAL DES BEAUX-ARTS DE LAUSANNE AVEC D’AILLEURS C’EST TOUJOURS LES AUTRES. UNE RÉTROSPECTIVE D’ŒUVRES PRODUITES DE 1995 À AUJOURD’HUI. L’OCCASION DE REVENIR SUR LE PARCOURS HORS-NORME DE L’ARTISTE CHINOIS QUI N’A DE CESSE DE DÉFENDRE LA LIBERTÉ DE L’INDIVIDU.
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© ALFRED WEIDINGER
MUSÉE CANTONAL DES BEAUX-ARTS Jusqu’au 28 janvier. place de la Riponne 6, Lausanne Tél. +41 21 316 34 45 www.mcba.ch
« C’est quelqu’un qui ne connaît pas de limites, son œuvre est encyclopédique. J’ai suivi son parcours d’artiste engagé et admire son sens d’un travail parfait et son courage civique, déclare Bernard Fibicher, commissaire de l’exposition et directeur du mcb-a qui avait déjà invité Ai Weiwei en 2004 à Berne alors qu’il était encore inconnu. 13 ans plus tard, ils ont élaboré la rétrospective D’ailleurs c’est toujours les autres : une quarantaine d’œuvres passées, récentes et inédites, discrètes ou monumentales, qui utilisent le bois, la porcelaine, le marbre, le bambou, la soie, le papier peint, la photo, la vidéo et autre médium. Investissant les 5 musées et la bibliothèque du Palais de Rumine, elles reflètent le détournement habile de la culture chinoise pour critiquer le système politique, mais aussi son regard sur la complexité des relations internationales et sur les mouvements de population. Il a d’ailleurs présenté à la Mostra de Venise, Human flow, son long-métrage sur le sort des migrants. « Je suis très sceptique devant la vie, avoue l’artiste médiatique. Elle est très précieuse, mais aussi très courte. Je me sens privilégié, mon travail est une réponse à des conditions extrêmes ». Ai Weiwei est né en 1957 à Pékin, fils du célèbre écrivain Ai Qing, il a grandi sous le régime communiste, a vu son père emprisonné, exilé, puis il a connu la Révolution culturelle avant d’émigrer à New York. Dans ces années 80, il baigne dans le monde capitaliste et découvre le ready-made de Marcel Duchamp et le pop-art d’Andy Warhol. De retour en Chine 12 ans plus tard, il soutient ses collègues artistes chinois, publie via les réseaux underground puis tient un blog dès l’arrivée d’internet. Ses critiques de la politique chinoise lui valent d’être emprisonné puis relâché suite à des protestations exprimées dans le monde entier. Ai Weiwei vit depuis 3 ans à Berlin, il est devenu un as dans l’usage des réseaux sociaux. Pour Bernard Fibicher : « Ai Weiwei est l’une de ces voix universelles qui utilisent les médias de la communication. Il est le premier artiste véritablement global. Il ne fait plus de différence entre art et activisme ou engagement en faveur des droits de l’homme. Ce sont les problèmes globaux qui lui fournissent les thèmes de son engagement artistique, ce sont les réseaux globaux qui lui permettent de les diffuser ». Pour ne citer qu’une des œuvres emblématiques à contempler : Sunflower Seeds, 13 tonnes de graines de tournesol en porcelaine peintes à la main par les artisans des manufactures de Jingdezhen embauchés par Ai Weiwei. Ces graines étaient le grignotage favori des Chinois au temps de la Révolution culturelle. L’ironie et la portée politique résident dans le procédé de fabrication à la main, aux antipodes de la production de masse ; chaque grain est unique. Comme le souligne Bernard Fibicher : « Ai Weiwei exprime sa désobéissance de la manière la plus simple, avec notamment le doigt d’honneur, universellement reconnaissable, devenu sa marque de fabrique. Mais son message est moins une exhortation à la désobéissance qu’une incitation à se battre quotidiennement pour les droits humains élémentaires ».
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au fil de l’art UN ÉVÉNEMENT / DU 7 AU 10.12 Attiré par la lumière
Pour la 18e édition de la Fête des Lumières, si le terrain de jeux est concentré sur le centre-ville, l’imagination débordante des artistes offre une cinquantaine de créations étonnantes, féériques ou amusantes. La façade de l’Hôtel Dieu, la collège Jean Moulin, la grande poste et le clocher place Antonin Poncet font partie des nouveaux lieux faisant l’objet de métamorphoses lumineuses. Par ailleurs, le site des jardins de l’Antiquaille concentre les fascinantes expérimentations étudiantes. On se laisse prendre au jeu de l’installation immersive « Spider circus », soit 60 araignées lumineuses dansant sur leur fil, place Sathonay. La place des Terreaux entraîne quant à elle dans un voyage cinématographique extraordinaire du premier film à James Bond en passant par Harry Potter. CP © MURIEL CHAULET
FÊTE DES LUMIÈRES www.fetedeslumieres.fr
UNE EXPO / JUSQU’AU 17.06 Qui es-tu Lyon ?
Avec Lyon sur le divan, les métamorphoses d’une ville, le musée d’histoire de Lyon propose une expo décalée pour comprendre les grandes transformations de la cité. Outre les photos, maquettes ou films, elle va en profondeur grâce aux enquêtes de terrain menées par l’Agence nationale de psychanalyse urbaine. La métaphore psychanalytique court au fil des 4 parties : croissance, coutures (quartiers), santé (hygiénisme, ville industrielle) et rajeunissement (circulation et marketing urbain). Visions artistique, scientifique et historique se complètent. En conclusion, s’imagine la ville rêvée en 2118 avec les travaux d’artistes, de scientifiques et d’habitants. CP © COLLECTION FONDATION BERLIET
LYON SUR LE DIVAN Musées Gadagne 1, place du Petit Collège, Lyon 5 Tél. 04 78 42 03 61 www.gadagne.musees.lyon.fr
UN CONCERT / LE 17.12 Le retour de Trust
Après diverses périodes plus ou moins fastes, de séparations et de rabibochages, Trust, groupe culte de hard rock et heavy metal de la fin des années 70, est reparti en tournée pour fêter ses 40 ans. Les fondateurs Bernie Bonvoisin et Norbert Krief se sont entourés de nouveaux musiciens pour leur « Au nom de la rage » tour. Un nom que ne laisse pas de doute sur la révolte intacte du groupe auteur de la chanson coup de poing Antisocial, toujours choc 37 ans après sa sortie. Fans de la première heure des riffs puissants, du débit énergique et des textes contre les répressions et le système capitaliste reprennent les tubes à s’égosiller ; en attendant un nouvel album… CP © MATHIEU NINAT
TRUST Le Transbordeur 3, boulevard de Stalingrad, Villeurbanne Tél. 04 78 93 08 33 www.transbordeur.fr
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au fil de l’art
UN SOLO / LES 02 ET 03.03 Performance anti-violence
Installée à Berlin, la chorégraphe sud-africaine Robyn Orlin a imaginé une pièce sur mesure pour le jeune artiste sud-africain Albert Ibokwe Khoza. Le danseur, acteur et guérisseur homosexuel de 25 ans aux formes voluptueuses, évolue au gré de 7 tableaux évoquant les péchés capitaux. Sur scène se confrontent le vécu de l’individu, le rôle de la constitution, gardienne de la liberté de chacun et les visions conservatrices. Un plaidoyer sans violence d’une artiste dénonçant le retour de l’homophobie et des actes criminels. CP
© JEROME SERON
AND SO YOU SEE… Maison de la Danse 8, avenue Jean Mermoz, Lyon 8 Tél. 04 72 78 18 00 www.maisondeladanse.com
UNE ARTISTE / LE 09.02 Chanteuse de fantaisie
Déjà 30 ans que Juliette promène sa gouaille, sa poésie, sa simplicité, sa bouille, son exigence, ses lunettes, sa singularité, son humour… sur scène mais aussi au cinéma, à la radio ou à la télé. Car la chanteuse parolière et compositrice est une artiste généreuse aux nombreuses facettes qui aime créer et partager. La voici en tournée anniversaire suite à la sortie de l’intégrale 13 CD plus un CD de raretés, aperçu de son monde fourmillant. Le Radiant vibrera aux sons de Aller sans retour, Rimes féminines, Chanson, con ! et autres succès ou morceaux plus confidentiels. Une soirée réjouissante ! CP
© YANN ORHAN
JULIETTE Le Radiant Bellevue 1, rue Jean Moulin, Caluire Tél. 04 72 10 22 19 www.radiant-bellevue.fr
UNE PIÈCE / DU 17 AU 19.01 Révolte en mouvement
Entraînant dans ses interrogations artistiques et sociétales les danseurs de la Compagnie Dyptik, le chorégraphe Mehdi Meghari évoque le motif de la révolte dans sa nouvelle création, Dans L’engrenage. « J’ai voulu mettre en scène la course sociale effrénée du « toujours plus », la dérive de la norme commune ». Avec le langage du hip-hop, les 7 interprètes racontent comment trouver sa place, se battre, transgresser, construire, s’engager. Finalement, comment parvenir à bousculer les codes une fois pris dans l’engrenage ? Recréant une atmosphère urbaine, la pièce aborde différents conflits marquants de notre histoire. CP
© MEHDI MEGHARI
DANS L’ENGRENAGE La Comédie 1, place Jean Daste, Saint-Étienne Tél. 04 77 25 14 14 www.lacomedie.fr
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à livre ouvert
Notre trio décapant ! PAR CHARLOTTE PIDOU ET CLAIRE DE PROCÉ-BLANCHARD
Faits divers 2 Anouk Ricard
Ceux qui ont dit non Collectif d’auteurs
Point cardinal Léonor de Recondo
Éditions Cornélius
Actes Sud Junior
Ed. Sabine Wespieser
Petit, rose, avec des dessins d’animaux aux traits naïfs… ne vous y trompez pas, cet album sorti en octobre n’est pas à mettre entre des mains tendres. L’auteur-illustratrice Anouk Ricard récidive avec un deuxième tome de ses absurdes et décapants Faits divers. Une interprétation très personnelle, loufoque et au énième degré, de nombreuses perles glanées dans la presse. Des situations réelles (pourtant déjà surréalistes) qu’elle met en image avec la complicité de ses personnages anthropomorphes rivalisant de bêtise et de comportements monstrueux. CP
Cette collection, qui s’adresse aux adolescents dès 12 ans (et plus), compte déjà près de 40 références. Des romans historiques retraçant la vie et le combat d’hommes et de femmes qui, à toutes époques, ont eu le courage de s’opposer, à leur manière, à une injustice, une atteinte aux libertés ou aux valeurs auxquelles ils croyaient. Par la fiction, la volonté est de plonger le lecteur dans un récit d’engagements captivants : Denis Diderot qui a dit non à l’ignorance, Marie Curie, non au découragement, Chico Mendes, non à la déforestation… Les derniers titres parus sont : Angela Davis, non à l’oppression et Jacques Prévert, non à l’ordre établi. Les romans sont complétés d’un dossier documentaire avec photos exposant les raisons actuelles de poursuivre ces combats. CP
POURQUOI J’AI AIMÉ CETTE BD Que c’est bon l’humour, l’irrévérence, le décalage et le second degré ! On se régale de cette compilation de saynètes improbables, drôles, sans filtre mais aussi poétiques. Les dialogues sont acérés, tout sauf conformistes et bien-pensants.
POURQUOI J’AI AIMÉ CES LIVRES Le parti pris romanesque crée une proximité plus forte avec la personnalité que la biographie. On « vit » la révolte ou l’indignation de l’intérieur et on découvre des figures méconnues. L’ouvrage sur Jacques Prévert révèle le visage de cet insoumis anticonformiste qui, au-delà de la poésie, a toujours défendu les pauvres et les exploités.
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Leonor de Recondo raconte dans son dernier roman, comment un père de famille, mari aimant et père de deux ados, va devenir femme, la femme qui vibre en lui depuis toujours. Il va peu à peu se mettre à nu et bouleverser la vie de toute une famille. L’auteure met en scène le cheminement de Laurent vers son changement de sexe. Un pamphlet pour l’amour et la tolérance qui pose la question : combien faut-il de temps pour être soi-même ? CPB POURQUOI J’AI AIMÉ CE LIVRE Remarquablement rythmé en séquences ramassées, il y a une musicalité évidente dans le style d’écriture de cette musicienne de formation. Ce roman, délicat et fragile, sans clichés, traite avec une grande justesse du courage d’être soi, envers et contre tous. Quelle humanité !
mur du son
Quatuor irrévérencieux PAR VINCENT FEUILLET, CHARLOTTE PIDOU
Charlotte Gainsbourg Rest
MC Solaar Géopoétique
Orelsan La fête est finie
Saint Vincent Masseduction
Because Music
Osmose inverse
3e bureau
Loma Vista Recordings
Le 17 novembre est sorti Rest, le dernier album de Charlotte Gainsbourg produit par Sebastian. Six ans après son dernier opus, elle chante en français et en anglais la perte des êtres chers, avec l’apport électro de Guy-Manuel de HomemChristo, un des Daft Punk. Elle est aussi plus proche de l’héritage paternel ; un auteur hors normes qui a marqué par son talent et sa subversion les années 60 à 90 et a influencé de nombreux artistes. Le chanteurcompositeur jonglait avec virtuosité avec les mots, truffant ses textes de double sens, de détournement et d’évocation érotique. Les sucettes, Lemon incest, Aux armes et caetera, Je t’aime… moi non plus... Ces tubes ont choqué, été censurés ou interdits au moment de leur sortie, car outrepassant la bien-pensance, la bienséance et le « comme il faut ». CP
« Passe clean avec peeling et lifting Ça sonne faux, je veux le feu et la forme Déformer le monde monotone et morne Comme chaque printemps me pousse vers l’automne Vers le sonotone, j’perds le sonotone ». Paroles qui font mouche signées MC Solaar, extraites de Sonotone, premier single de l’album Géopoétique sorti début novembre. Après 10 ans d’absence, l’auteur de Bouge de là et Le nouveau western, qui a popularisé le rap en France dans les années 90, revient avec 19 titres évoquant le temps qui passe, la vie des gens, la société. À 48 ans, celui qu’on ne voyait plus qu’avec Les Enfoirés a pris du recul et livre un 8e opus « avec le feu et la forme ». CP
Six ans après Le Chant des Sirènes, le rappeur normand publie son troisième album solo aux textes toujours aussi cinglants. Quatorze titres dans lesquels Orelsan se réinvente et se moque de la vie. Ses raps se nourrissent de sa peur du conformisme. Toujours aussi drôles, crues et méchantes, les punchlines s’enchaînent : « T’es figurant dans le film de la vie d’un autre », « Les adultes n’ont pas compris le jeu, mais ils suivent les règles », « Prévenez tous les couples de lesbiennes, je sais pas quoi faire de tout ce sperme » ou encore « J’ai déjà envisagé des cousines quitte à risquer le triso »… VF
Magnétique, cuissardes en vinyle rose fuchsia, guitare en bandoulière, seule face à son public, l’artiste de 35 ans Annie Clark enflammait la scène du Trianon à Paris en octobre dernier, jouant l’intégralité d’un concert enregistré deux semaines plus tôt. Belle performance pour cette géniale artiste touche-à-tout, plus connue pour ses frasques amoureuses avec les stars Cara Delevigne ou Kristen Stewart. Plutôt rock à ses débuts, Clark plonge dans une armada de styles musicaux (pop futuriste, new wave, rock, electro-pop, techno enivrant...) tout en réussissant l’exploit de conserver une certaine cohérence. Masseduction est à son image, un disque sombre et fantasque, un disque brillant surtout. VF
POURQUOI J’AI AIMÉ CET ARTISTE POURQUOI J’AI AIMÉ CET ALBUM
Derrière la grossièreté de façade se cache
Je retrouve avec plaisir la plume alerte et incisive
un exercice réussi d’autodérision sur la difficulté
et le doux flow du rappeur littéraire. Bien plus subtil
à devenir un homme. Outre des textes percutants,
POURQUOI J’AI AIMÉ CET ARTISTE
que de nombreux « confrères », il manie les mots
la musique d’Orelsan s’ouvre à de nouveaux
Pour sa capacité à surprendre. Elle nous fait
et les rythmes avec brio pour narrer des histoires
horizons : les sœurs Ibeyi partagent un duo
frissonner avec Happy Birthday Johnny, New York
POURQUOI J’AIME LES GAINSBOURG
sur des sonorités contemporaines. L’attrape-
sur Notes pour plus tard, Stromae compose
et l’orchestral Slow Disco ; des pièces sobres qui
Des personnages brillants, entiers, singuliers
nigaud, Eksassaute, Mephisto, Super Gainsbarre…
une musique et fait un featuring sur La pluie
contrastent avec la techno enivrante de Sugarboy,
dans notre culture dont on ne se lasse pas d’écouter
la planète Solaar est à part.
ou encore le rappeur Nekfeu pose son flow
la pop « Nintendo » de Fear The Future ou
l’abondante discographie. Les textes gardent toute
sur Zone. À noter qu’Orelsan sera en concert
l’incendiaire Masseducation. Le meilleur album
leur verve et on redécouvre toujours des perles
le 7 février à la Halle Tony Garnier.
de Saint Vincent ? Sans conteste, le plus maîtrisé.
bien senties.
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egolarevue 37, cours d’Herbouville – 69004 Lyon www.egolarevue.com Directrice de la publication
Éloïse Girault, eg@ego-larevue.com Tél. 04 26 64 34 88 Tél. 06 77 12 11 11
HIVER 2017
Rédactrice en chef
Nancy Furer (NF2), nancy@nf2.fr Tél. 04 72 98 07 90 Rédaction
Vincent Feuillet, Nancy Furer, Charlotte Pidou, Claire de Procé-Blanchard
egolarevue est une revue trimestrielle éditée par les Éditions Rosely Capital de 10 000 € RCS Lyon 500 646 039 ISSN 1964-8871
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Didier Michalet & Karen Firdmann DMKF
Numéro 38 hiver 2017 Dépôt légal 2017
Direction artistique & réalisation
Kojak – bureau de création 11, place Carnot, 69002 Lyon Tél. 07 87 26 39 83 www.kojak-design.com
PHOTOGRAPHIE DE COUVERTURE Didier Michalet & Karen Firdmann, DMKF
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