ONE DROPmag

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n° 1 ITW ANTHOLOGIES ASWAD "LIVE & DIRECT" MICKEY RAS STARR “FIRE & RAIN”

DAVID HINDS La force et l'engagement

JALANI HORTON Bambu Station

VIRGIN ISLAND ARMY TUFF LION

ANDREW "bassie" CAMPBELL Un travailleur acharné

ZEMA RAGGA, DANCEHALL "MIZIK KREYOL LE LA" Otentikk Street Brothers King Kalabash

GROUPES LOCAUX "LES COUPS DE COEUR" I & I Livity The Mighty Lions

Reggae Roots au féminin

MAXXO A coeur ouvert TALL RICH SQUIDLY COLE

CHRONIQUES : David Hinds, The Gladiators, Prince Jamo, Maxxo, Jah Gaïa ... LIVRES : " L'invasion de l’Ethiopie " Hailé Sélassié, “De Babylone à Rastafari” Douglas Mack ... et plus ...

copyright 2012 / I-REBEL Ltd

ONE DROP magazine N°1 / Janvier - Février 2012


Edito 2012 !!! Je suis heureux de vous présenter mes vœux les meilleurs ! Ce début d’année s’annonce plein de nouveautés puisque des sorties d’albums sont prévues, et non des moindres, voyez plutôt ; Bambou Station et Groundation pour l’international – Natty Jean et Jah Gaïa pour le national. A noter que, One Drop magazine, devrait être présent sur de nouveaux territoires, comme les Pays-Bas, riches en concerts et festivals. Et, cerise sur le gâteau, nous serons aussi, en léger différé mais assez régulièrement, en Jamaïque. J’ai souhaité également, que le magazine serve au soutien du Trenchton Reading Centre, qui mène une action qui me touche particulièrement, à savoir l’alphabétisation des enfants du quartier de Trenchtown (Kingston - Jamaïque). Nous promotionnerons souvent cette cause. En ce qui concerne le site onedropmagazine.com en lui-même, je suis conscient des améliorations techniques que nous devrons apporter afin d’obtenir un magazine de qualité. Elles se feront, n’ayez crainte. Pourtant, et ce, malgré un démarrage un peu laborieux ce mois-ci (fêtes obligent), je trouve le bilan de ces trois premiers mois d’existence plus que positif. Sachant que la qualité du contenu était notre objectif principal, les retours des lecteurs et des artistes sur ce point, sont très encourageants. Nous continuerons donc sur cette voie, en gardant un esprit ouvert mais critique car je souhaite que le Reggae reste ce pour quoi il a été créé ; un vecteur de messages et de valeurs. Je continuerai donc à dénoncer les personnes qui s’en servent à mauvais escient même si cela m’oblige à écrire des choses désagréables. Blessed love S.Koyah.C One Drop magazine N° 1 : Janvier / Février 2012. Magazine bimestriel publié par I-Rebel Ltd SIEGE SOCIAL : 223 Regent street - suite 501 - W1B2QD - London UK REDACTEUR EN CHEF : S.Koyah.C (s.koyah@gmail.com) MAQUETTE : S.Koyah.C, Cha. ONT COLLABORé à CE NUMéRO : Rebek Peter (sista Rebek), Fab Antocha, Julien Timotéo feat Sista Joka, Elise Becker (Lisou), Monique Tronchet, Lilou Sélassié, S.Koyah.C, Stéphanie Ansselin, Gail Zucker, Justine Berthon, Simba, Nadeem Ramsing. CREDITS PHOTOS : Lisou, Gail Zucker, S. Koyah.C TRADUCTION : S.Koyah.C ASSISTANTE DE REDACTION : Cha. PHOTO DE COUVERTURE : copyright S.Koyah.C IMPRESSION : HP PRIX DE VENTE AU NUMERO : 8.90 € France.

Aucun élément de ce magazine ne peut-être reproduit ni transmis d’aucune manière que ce soit, ni par quelque moyen que ce soit, y compris mécanique et électronique, on-line ou off-line, sans l’autorisation écrite de I-Rebel Ltd. Le contenu des textes n’engage que la responsabilité de leurs auteurs respectifs.

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SOMMAIRE

n° 1

ONE DROP

magazine

P2 Edito P3 Sommaire

P 22 à 25 Interview David Hinds de Steel Pulse P 28 à 30 Interview Maxxo P 17 Interview Tall Rich P 10 à 13 Chroniques / The Gladiators à Grenoble et à Nancy - Soirée Roots Collective à Grenoble - Montreux Reggae Festhiver - Gre Dub Sessions : Prince Jamo à Grenoble - David Hinds, Kill Dem Crew à Grenoble - Maxxo, Diera, Patko ... à Grenoble, Jah Gaïa à Saint Etienne. P 18 - 19 Interview Zema P 40 - 41 Direct from ... Jamaica / I Wayne's Album Launch à Kingston , Rebel Salute à St Elizabeth P 6 à 9 Interview Jalani Horton de Bambu Station P 16 Interview Squidly Cole P 32 - 33 Les coups de coeur / The Mighty Lions, I & I Livity P 14 - 15 Interview Andrew “bassie” Campbell P 36 - 37 Virgins Islands / Army, Tuff Lion

P 20 - 21 et P 26 - 27 Photos

P 38 - 39 Mizik kréyole lé là / King Kalabash, Otentikk Street Brothers P 5 Anthologies / Fire & Rain - Mikey Ras Starr / Live & Direct - Aswad

P 4 Albums / Jah Gaïa “Retour à l’essentiel”, Sebastian Sturm, Five Points, Bitum & Friends vol.2 P 35 Sound System / Red Lion Sound P 34 Bands/Groupes : Raging Fyah, Dubtonic Kru P 31 Actions / Trenchtown Reading Centre P 42 - 43 Culture / Le patois jamaïcain - Particularités phonétiques, la possession / Recettes : Pak Choy, Tofu en marinade de citron, Soupe I-Tal / Livres : “Le Reggae”, B. Blum - “De Babylone à Rastafari ; origines et histoire du mouvement Rastafari”, Douglas Mack - “Le Reggae ; la voix de la rue”, M. Mira Pons - “Jamaica no problem”, S.Koyah.C.

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ALBUMS

SEBASTIAN STURM

JAH GAÏA La sortie de ce second album de Jah Gaïa était une date très importante pour eux car très attendue. Cela fait un petit moment que l’on cite ces stéphanois comme des espoirs du reggae français juste derrière des poids lourds comme Danakil ou Dub Inc. (issu de la même région). Avec cet opus, on se rend compte tout de suite du travail et du chemin parcouru. Ils mixent astucieusement l’anglais et le français sur des mélodies bien construites et soignées. L’apport des cuivres n’est pas pour nous déplaire et les guitares sont riches et variées. Les titres se succèdent dans des styles différents et l’écoute est agréable. Je citerai en particulier deux titres ; « Rise Up » et « Grow » qui me semblent intéressants. Examen réussit donc. Cet album les place au niveau supérieur ! A consommer sans modération !!!

Après deux albums et cinq ans de succès avec le producteur Martin Pauen, Sebastian Sturm prend un nouveau départ avec ce troisième album "Get up & get going". Ce nouvel opus reste construit sur les mêmes bases que les précédents : à savoir, du reggae roots rock année 70. Néanmoins, il n'hésite plus sur ce dernier, à utiliser quelques éléments plus actuels comme, par exemple, un riff de guitare sur "Responsabilities". On peut dire que ceux qui étaient fans de cet artiste, ne seront pas déçus car, il a su conserver les éléments qui ont fait son succès, mais aussi, trouver d'autres chemins pour ne pas se répéter. Il peut donc espérer intéresser de nouveaux fans.

BITUM & FRIENDS VOL.2 par Simba

FIVE POINTS Fruit de la réunion de Booma Sound et Databass, deux sounds system ultra actifs de la région Rhône Alpes, «Five Points» est un projet hors normes mêlant la culture sound system et une véritable volonté de proposer un réel live show. Composé de trois chanteurs et de deux DJ/Selectors, «Five Points» a su aisément s’écarter des sentiers battus du simple combo DJ/Chanteur en proposant un show plus proche du live band que du traditionnel sound system. Sur scène, c’est un concentré de new roots, hip hop, dancehall et soca qui se déverse sur le public, appuyé par la principale envie du groupe ; vous faire mouiller le maillot ! Loin de se positionner comme prophète, «Five Points», propose des textes dont l’engagement reste simple et dont l’unique but est de faire passer un bon moment à tous les fans de reggae. Les membres de «Five Points» : Bro. Hekima (Aurélien) – chant, Hertical Théos (Théo) – chant, SKZM (Christophe) – chant, Selector Abal (Nicolas) – DJ/Sampler, Selecta Rom (Romain) – DJ/Sampler. Totaal Rez : Booking : Julien Bouvier julien@totaalrez.com / 06.09.93.33.78.

Besoin d’une bonne dose d’énergie ? Lancez la lecture de Bitum & Friends vol.2. Après une intro qui présente le projet, «Come Again» en featuring avec Albinos Williams, c’est parti pour 75 min, soit une vingtaine de combinaisons, des rencontres musicales qui ont porté leurs fruits. En écoutant la street tape, on est pris dans des lyrics conscients, humanistes mais aussi appelant à la fête, parlant de sentiments («L’Amour…» feat E’Ness, «Elles» feat. Dilo), de la société actuelle («La Crise» feat. Sound Dynamik, «Pas Si Rose» feat. Little Ced), des soirées («Bouge Ton Body» feat. Killa Carltoon, «Ca Se Passe Comme Ca» feat. Lord Diamen), posés sur des riddims reggae (Ghetto, Brighter Day), dancehall (Mad Ants, Ho Ho), hip-hop (Greenspace, Tougher Love) ou R’n’B (Octavia). La voix et le flow de Lord Bitum nous emmènent naturellement d’un morceau à l’autre. La langue française ne lui posant aucunement problème, il la manipule astucieusement en toute circonstance. La brochette d’artistes présents est elle aussi enthousiasmante, Dar-K sur «Guerre Civile», Monsieur Lézard sur «Tout Ce Qui Brille», Lionel sur le final acoustique «L’Argent Fait Le Bonheur», Da-Roc sur «Babylone Brûle», Rodjah B sur «Fire Is Burning», Original Tida sur «Le Ciel S’Assombrit (RIP)»… d’autant plus que les titres respectifs méritent tous attention. Le mixage a été confié à Docteur H et les visuels à Tidouz. Rien à dire, le résultat est probant sur tous les plans ! Il ne reste plus qu’à patienter encore un peu pour apprécier son premier album solo. Avec Bitum & Friends vol.2, on fait assurément du bien à ses oreilles, pourquoi s’en priver ! P4


ANTHOLOGIES de Fab. Antocha

Mikey Ras Starr - Fire & Rain (1975-1984) Label: Makasound.

Aswad – Live & Direct

Ils n'étaient pas nombreux à connaître l'identité et le passé de cet artiste avant la sortie de cette compilation en 2008. Mikey Ras Starr de son vrai nom Michael G.Ashley, est un ancien membre de Light Of Saba vivant depuis 1980 aux Etats-Unis où il a rejoint le groupe californien The Rastafarians. Bassiste d'origine, il est aussi auteur, compositeur, arrangeur et chanteur. Sa vocation première l'a amené à jouer sur des albums comme What A Man A Deal With de Winston MacAnuff, ou sur le titre phare du film Rockers, "Graduation In Zion" de Kiddus I. On le retrouve aussi arrangeur sur l'album Black Woman de l'ancienne membre des I-Threes Judy Mowatt, comme sur "Black Roots" de Sugar Minott. Ce Fire & Rain qui comporte 10 titres à l'origine, a été enregistré pour sa plus grande partie en 1979 avec des musiciens de haute volée. Mikey Ras Starr est ici accompagné entre autre, à la basse par Robbie Shakespeare et Val Douglas, Carlton Barrett à la batterie, Peter Tosh au piano ou encore Bunny Wailer aux percussions. Pour cette sortie, le label Makasound rajoute plusieurs singles dont le premier de l'artiste, "Got To Say Love", titre produit en 1975 par Bob Marley. Le reggae de Mikey Ras Starr est très singulier, d'un roots sombre se penchant souvent vers l'Afrique, notamment avec le merveilleux "Coomaya (African Herbsman)". Titre d'une grande puissance dans lequel on ressent bien l'influence de Cedric I'm Brooks, les percussions ancestrales d'ouverture apportent un rythme fort, juste avant que le skank progressivement arrive, et ne dévaste tout sur son passage. "Cumaya is African Herb Man // Oh Cumaya is an Africa In Jamaica". Vocalement très proche de Peter Tosh dont il était l'ami, on sent une certaine influence, en particulier sur le titre d'ouverture "Some Say This", ressemblance troublante par moments. Autre titre prenant, "The Time Has Come" qui prône unité et amour sur un reggae sans cesse en mouvement. "Sing praises to Jah Lord Most High // Israel Unite // Unite For Love".

Originaire du quartier de Ladbroke situé à l’ouest de Londres, ce célèbre groupe formé en autres de Brinsley Forde (chant et guitare), Angus Gaye (batterie et chant) et Tony Robinson à la basse a prouvé au milieu des années 70 que la musique créée en Jamaïque pouvait également l’être en Europe. Si le groupe s’est formé en 1974, ce n’est que deux ans plus tard que leur premier album sort, sous le nom d’‘Aswad’, qui signifie ‘noir’ en amharique. Durant ces deux années, le groupe a engendré de l’expérience en accompagnant, que cela soit en studio ou sur scène, des artistes célèbres comme Burning Spear ou Bob Marley. Pour ce dernier, c’est bel et bien Aswad qui le back sur ‘Keep On Moving’ lors du séjour londonien de la star. Après avoir été numéro un des charts anglais avec le single ‘Back To Africa’ en 1976 et après avoir sorti d’autres albums studio de factures diverses comme ‘Hulet’ ou ‘New Chapter’, c’est en 1983 que le groupe se retrouve sur la scène du carnaval de Notting Hill pour ce live endiablé, qui restera à jamais comme l’un des plus puissants de l’histoire du reggae. L’album commence avec ces mots qui annoncent la couleur : « C’est live & direct, vous savez ce que veut dire live & direct ? Ça veut dire live & direct ! » Et boom les cuivres d’une rare beauté assurés par Eddie Thorton à la trompette et Henry Tenyue au trombone remplissent l’air sur ‘Not Guilty’ et son tonitruant final très « skatisant ». Pas le temps de respirer que le titre suivant ‘Not Satisfied’ ne nous embarque de nouveau pour le même voyage. S’enchaîne ensuite des morceaux tous plus fameux les uns que les autres comme le rub-a-dub ‘Drum & Bass Line’ ou ‘African Children’, terriblement efficace. Par contre, si vous découvrez pour la première fois ces morceaux lors de ce live, autant vous le dire tout de suite, vous serez déçus par les versions studio. Il règne une atmosphère particulière en ce jour de Grace de 1983, Brinsley Forde et l’ensemble des musiciens sont déchaînés et insufflent à cette musique une force incroyable. Comme souvent, le meilleur est pour la fin, et il se présente ici sous la forme d’un medley de 10 minutes formé de classiques comme ‘Revolution’ de Dennis Brown ou ‘Water Pumping’ de Johnny Osbourne avec en prime un solo magistral du batteur Angus ‘Drummie’ Zeb… dévastateur. Même si en 1994, Aswad a obtenu un Grammy Award avec l’album ‘Rise & Shine’, lorsque l’on voit autant de qualité, d’envie et de talent que sur ce live qui est, on peut le dire, l’apothéose artistique du groupe, on est vraiment déçu de voir le niveau de leurs sorties actuelles, vraiment à des années lumières d’une telle prestation, et le départ de Brinsley Forde en 1999 n’y est sans doute pas étranger.

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Interview Jalani Horton Par S.Koyah.C

Je te remercie d’avoir accepté cette interview car les lecteurs français apprécieront d’avoir quelques mots de toi à propos de Bambu Station. Peuxtu présenter le groupe pour le public français ? Comment l’histoire de Bambu Station a t-elle commencée ? Et peux-tu nous parler des autres membres du groupe ? Nous rendons grâce à la famille de France. Les vibrations étaient lourdes et très «Rootical» quand nous avons joué au Jah Sound festival, il y a quelques années. J’ai hâte de revenir faire des spectacles à Paris et dans les autres régions de France qui sentent ces vibrations. La musique est une vibration et c’est de là que vient Bambu Station. J’ai grandi en écoutant les Rockers hors de la Jamaïque et j’ai été très influencé par des compositeurs comme Bunny Wailer et ses albums «Protest» et «Black Heart Man», Third World : «Journey To Addis», «96 degrees», de très grands albums. The Wailers « Catch A Fire » et plus tous les albums de Bob, ils étaient puissants sur l’esprit des jeunes, tu sais. Je dois citer aussi le travail de Burning Spear et les premiers albums solos de Peter Tosh. Et les plus influents sur moi en tant que compositeur, Steel Pulse ; de la poésie massive immergée dans un son tribal. Bambu Station vient de tout cela. Une musique qui vous fait secouer la tête avec joie et des paroles qui vivent, tournent et pénètrent. En 1985, un DJ, avec qui j’ai grandi, m’a emmené dans son studio huit pistes pour enregistrer des poésies que j’écrivais au collège. Ce jour là a changé ma vie. J’ai eu enfin l’occasion d’exprimer mes idées, mes sentiments. Cela a évolué en passion. Plus tard, cela m’a amené à quitter un très bon emploi dans le système judiciaire et à faire de la musique à fond. Au fil des années, plusieurs musiciens ont rejoint et fortement contribué à la musique et au son de Bambu Station. Dan Decastro, Andy Lianos le batteur, Tuff Lion le guitariste, le bassiste Warren Perdersen et Ronald James firent partie de ceux-là. Actuellement, la famille comporte aussi Cat Mitchell au clavier et aux chœurs, Igee Beazer à la basse et Kgo Johnson aux percussions et aux chœurs. J’ai eu la chance de travailler avec beaucoup de talents au fil des ans. C’est dans une pleine compréhension que les temps changent ou que les membres du groupe partent faire d’autres choses, que je maintient, en tant que fondateur et voix de Bambu Station, la cohérence des idées, des paroles et que je m’assure que notre son reste fidèle à la vibe «rockas».

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Pendant un temps, les Européens pensaient que le Reggae était une musique jamaïcaine. Aujourd’hui cela change avec des groupes comme Midnite ou Bambu Station. Etes-vous conscients que vous êtes considérés comme les leaders d’un nouveau Reggae Roots en Europe ? Je ne suis pas au courant si nous sommes considérés comme des leaders là-bas. Si les gens le sentent comme cela, nous sommes humblement honorés. Nous allons de l’avant et construisons constamment. La technologie a rendu les choses plus accessibles, aux musiciens sans dollars, pour produire des albums et faire entendre plus de voix aujourd’hui. La Jamaïque est une richesse, un trésor de talents qui a touché le monde de façon significative et de plusieurs manières grâce à Rastafari, Marcus Garvey, Bob Marley, le Reggae et plus encore. Maintenant, nos petites îles donnent aussi au travers de la musique. Nous sommes environ 100K de résidents entre St Croix et St Thomas. Si peu de population mais tant de talents. Nos petites îles ont toujours été ardentes dans le caractère. Notre compatriote, Edouard Wilmont Blyde, était le premier pan africaniste qui a influencé Marcus Garvey et Web Dubois et qui a été salué en Afrique par les dirigeants du passé et une vraie source d’inspiration pour la jeunesse. C’est l’esprit que nous représentons dans notre musique. Le groupe est souvent cité pour les paroles de ses chansons, beaucoup de gens parlent de poésie. Es-tu le seul à écrire ? D’où te viens ton inspiration ? J’ai écrit toutes les chansons de Bambu Station sauf une ou deux. J’ai commencé ce groupe pour pouvoir sortir de ma tête des idées et y mettre des mots et j’ai gardé cette position de compositeur et de leader. Dans notre nouvel album, Keysman Mitchell chante sur une chanson intitulée «Comment Tings Ah Go». Cat est un écrivain talentueux et vous verrez, dans nos prochains travaux ou sur leurs propres projets, d’autres membres du groupe. En ce qui concerne l’inspiration, ce que j’ai appris de la composition, c’est que c’est une pensée poétique. D’une façon basique, les gens voient et décrivent les choses de façons différentes. Certaines personnes ont développé une façon de s’exprimer en chansons ou dans le langage, qui a une certaine pénétration ; C’est poétique. Je sais que lorsque je le sens, vois ou entends, j’écris des chansons. Le ton d’une corde de guitare, peut-être un piano ou le groove d’une ligne de basse m’inspirent. D’autres fois, c’est simplement en faisant la vaisselle qu’une mélodie me vient et les paroles sont là. Je prie pour que notre musique transcende le temps, les genres, les tendances. C’est un effort et le temps que nous mettons dedans. J’ai écouté beaucoup de musique et les clichés sont très répandus, même pour les chansons à succès. Nous donnons un coup de pied dans la porte de la médiocrité et du superficiel. Nous vivons tous sur la vibe et, avec elle, nous pouvons atteindre des niveaux record. C’est une bénédiction. Vous avez collaboré avec beaucoup d’artistes des Iles Vierges. Etait-ce juste pour la vibes, ou pour les aider et les promouvoir ? Peux-tu me donner quelques noms ? Nous avons collaboré avec beaucoup d’artistes pour ces deux raisons et aussi parce que nos îles sont petites. C’est donc une nécessité de soutenir les talents. Il faut une lutte positive dans notre communauté. La vibe doit être juste. Nous n’avons pas collaboré pour collaborer. Encore une fois, la vibe doit être bénie et Jah apporte ce qui en découle. Certains enregistrements ont été fait avec les sept membres du groupe Star Lion family dans lequel il y a aussi Pressure Buss et Niyorah. Nous avons enregistré l’album mais pas finalisé pour différentes raisons. Peut-être que dans le futur, avec le temps, cela se fera. Nous avons aussi travaillé avec :Dezarie, Iba, Vaughn Benjamin de Midnite, Danny I, Ahnk Watep, Reemah, Batch, Papa Black, Army, Jahhold, Lady Passion, Melame Googe, Kenya, Rafijah, Kimbe Don, Pressure, Red I Bond et Ras Abijah pour n’en nommer que quelques uns. Nous avons aussi recueilli beaucoup de vidéos des sessions au cours du temps et j’ai enregistré la plupart des travaux que nous avons fait. Voir d’autres artistes avancer leur inspiration est très spécial. Tu vois, tu sens puis tu entends. La vibe fait tout. La musique Reggae est si puissante, et dans notre nouveau studio de Griotlife de St Thomas on a déjà commencé à enregistrer beaucoup de choses pour l’avenir.

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Beaucoup d’artistes jamaïcains vont jouer en Afrique, pensant que c’est important de le faire. Quel est ton avis ? C’est très important parce que l’on parle de réunification, de regain d’un peuple ... ittéralement des nations. L’holocauste en Afrique a été une horreur dévastatrice sur nos tribus, villages, familles et races depuis des générations. L’effet de ces horreurs se manifeste de manière trop familière dans nos communautés. La musique transcende tout et si vous ne l’entendez pas, vous pourrez la sentir et la voir. C’est la représentation sonore de la poésie et elle rentre à la maison. Elle aide les gens à guérir leur ADN. Nous devons vivre en Afrique, connaître l’Afrique. Pas simplement chanter une chanson. Le retour à la maison contribue à combler toutes sortes de lacunes, en particulier, physiques et spirituelles. J’ai hâte de l’Afrique et pas d’un point de vue romantique. C’est juste une réalité. Dans notre nouvel album, nous avons une chanson appelée «Learning On Africa». Elle parle à des millions d’entre nous qui vivons nos vies dans l’espoir. Nous demeurons dans les couleurs, les parfums et les sons d’Afrika, n’ayant pas touché son sol physiquement mais se réveillant tous les jours dans son esprit. Imagine ... savoir d’où tu viens et ne jamais le vivre. Blinden, Garvey, Dubois, Woodson et d’autres, nous on aidé à nous rendre notre estime de nous même mais Jah sait que nous avons besoins de générations pour y parvenir. Nous devons nous débarrasser de notre comportement destructeur, exploiteur, de nos habitudes et nous reconnecter avec l’Afrique. Beaucoup parlent et chantent mais la tâche est d’éduquer nos familles d’abord et ensuite engager des efforts pour amener une force à l’Afrique. Nous nous réjouirons un jour prochain. Vous avez joué partout dans le monde et spécialement en Israël, un ami m’a parlé d’un concert mémorable sur une plage. Etaitce un feeling particulier ? Mon frère ... Israël, elle-même est spéciale. Il y a des églises construites dans toute la vieille ville de Jérusalem et Israël tente et prétend être un pays parce que cela a été la fondation de ce que sont les gens, la culture et le langage. Beaucoup de personnes reconnaissent ses qualités uniques et l’histoire de cette terre. Quelle ambiance, quel esprit ! La mer vivante (ce qu’ils appellent la mer morte) a des propriétés curatives que vous ressentez en cinq minutes. Je suis allé en Israël sans aucun préjugé sur l’esprit des gens que nous avons visité et avec qui nous avons vécu. Nous avons partagé, c’était très puissant. Nous avons joué trois ou quatre concerts en Israël. Je ne sais pas qui t’a parlé de cela, mais les concerts ont tous été mémorables ; Ze-Elim, Barbi, la plage et la fête de Pâques de Dimona. Ces concerts étaient fous et bénis. Une vraie communication. Nous avons joué environ trois heures chaque concert et jamais le même. L’esprit de ces shows était à un très haut niveau et très apprécié. La profondeur était là. Le promoteur, Ras Guil et son équipe, vivent vraiment « rootical ». Ils nous ont plongés dans des vibes puissantes. Quand nous sortirons le nouvel album en janvier ou février 2012, nous pourrons nous concentrer sur la route, voyager loin et large. Aucun endroit n’est hors limite. As-tu des connections avec des artistes jamaïcains et quels sont ceux que tu apprécies ? Depuis le collège, je me sers de ces connections pour faire de nombreuses promotions dans les Iles Vierges avec mes amis de Westline Production et de Sholine Internationnal Production. Nous y avons emmené beaucoup d’artistes des Iles Vierges. J’ai eu, à de nombreuses occasions, de bonnes vibrations avec les artistes, sur des termes réels. Jamais de vibes pour signer des autographes. Tu vois ... Donc, j’ai de nombreux contacts et grâce à tous ces liens, il s’est formé de merveilleuses amitiés au fil des ans. Je me souviens de Half Pint qui vivait chez moi aux US et est venu avec nous à la marche « Million Man March »après avoir fait un concert pour nous en Virginie. Voilà le genre de connections dans lequel nous baignons. J’apprécie beaucoup les artistes qui ont une longévité car leur musique a transcendé les tendances et le temps. Quand tu dis « apprécié » je peux aller dans toutes les directions et pour différentes raisons. Je ne te donnerai que quelques noms jamaïcains. Certainement Burning Spear, Buju Banton, Barrigton Levy (intemporel), Richie Spice (stylehurtical), stephen Marley (album « Revelation » source d’inspiration) et Don Carlos (massif) en sont quelques uns. Il y a des artistes des îles vierges aussi, Ras Attitude, Dezari, Mada Mile, Reemah et Ickarus. Il y a aussi quelques artistes que nous avons connu dans le monde comme IJah Menelick (Montserah), Groundation (Californie), Ooclah The Moc (Hawaï), Mato Seco (Brésil), Culture Prefetica (Porto Rico), Gambah Jahbari (Porto Rico), Black Culture (Virginie), Gondawana An Soja (Virginie). Il y a beaucoup de bonnes vibes, là-bas.

Le nouvel album est attendu pour début 2012. Peux-tu nous donner quelques détails ? Oui ! Ce nouvel album s’appelle « Children Of Exodus ». Il est le premier de plusieurs projets sur lesquels nous avons travaillé. Il est inspiré par l’album « Exodus » de Bob Marley & the Wailers. Les gens de ma génération étaient enfants lors de sa sortie et il a eu un grand impact à cause de sa grandeur. Maintenant les autres générations peuvent le ressentir. Notre album est un témoignage de dialogues et de raisonnements de notre génération, à partir de l’album de Bob Marley, jusqu’à aujourd’hui. Pas pour revivre ou réitérer les questions de l’époque mais pour mettre les questions d’aujourd’hui sur la table et en parler avec plénitude. Nous espérons en sortir un grand nombre dans le monde et par tous les moyens. Si vous ne pouvez pas vous le permettre, copiez, gravez, demandez le nous, car le débat est réel. La musique que nous avons joué pour un certain public a obtenu des réponses et une puissante compréhension. Nous l’avons enregistré au cours des deux ou trois dernières années. Nous avons invité certains de nos « Bredrens » à enregistrer avec nous pour ajouter à l’ambiance. Le titre « Children Of Exodus » est aussi spécial parce que nous avons invité un frère qui a vécu l’exode de l’Afrique du Nord vers l’Amérique en 1969. Son nom est Ben Ammi et il a été l’un des plus grands leaders philosophes dans la communauté Afro Américaine. Il a exprimé ses pensées sur cette chanson qui est aussi une ode à Augustus Pablo. Il y a aussi sur cet album Junior Marvin dont la destinée a voulu qu’il soit aussi sur le « Exodus » de Bob Marley. Il y a beaucoup d’histoires sur cet album comme Jah l’aurait voulu. L’embourgeoisement, l’espoir d’Africa, tout ce que nous devons faire en temps, la contradiction de soi, tous les thèmes majeurs sont dans l’album. Il a été mixé au studio Lion & Fox par Jim Fox. Il sera directement distribué de St Thomas par notre compagnie Griotlife Recording. Allons-nous voir le groupe jouer en France pour cet album et peux-tu dire quelques mots au public français ? Oui, nous l’espérons. Le timing est bon pour venir en France. La France est la maison du Roots. La nation Bambu Station de France et d’Europe devra faire part de leur demande de voir le groupe sur les sites forums des nombreux festivals. Inscrivez-vous aussi sur notre Face Book pour qu’une tournée européenne puisse se produire. Les promoteurs ne soutiennent pas beaucoup les groupes comme les nôtres qui ne sont pas chez de grands labels. Il doit y avoir un mouvement du peuple Roots pour que les promoteurs bougent. Si vous n’êtes pas sur des labels comme VP, cela prend plus de temps. Nous n’allons donc pas attendre après eux. Maintenant que l’album est fait nous serons sur la route. En 2012, Jah déterminera si nous serons en France mais pour le public français, nous lui envoyons beaucoup d’amour, de respect et nous lui rendons grâce pour son amour. Peace Steph, nous te rendons grâce, ainsi qu’au One Drop magazine Au plaisir en cette ère de changement, Bless

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C hr onique s Soirée Roots Collective, le 03 décembre 2011 par S.Koyah.C Pour cette soirée, les Roots Collective avaient invité le sound anglais, Channel One. Ras Kaleb et Mickey, nos deux compères du Channel One, étaient déjà venus dans la région (Festival Col des Milles) et avaient particulièrement apprécié l’accueil. Comme ils me l’ont confié, ils se sont empressés de revenir quand l’occasion s’est présentée. Cette affiche était tellement attractive que les organisateurs ont été obligés de refuser du monde. Pour les plus chanceux, c’est de 2 à 5 heures du matin, qu’ils ont pu apprécier les vraies qualités du Channel One. Du Roots jusqu’à n’en plus finir ! Pas étonnant que l’on puisse les voir aussi régulièrement au festival afro-caribéen de Hotting Hill. Ras Kaleb, au micro, fût très à son aise, alliant chant et toast et distillant ses messages en utilisant tout son charisme pour faire sauter et danser le public. Quant à Mickey, concentré sur le son, lui, nous fit profiter de Dubs splendides. Une très belle soirée qui finit assez tard et vit un public et des artistes tout aussi ravis.

The Gladiators conquièrent l'arène, le 10 décembre 2011 par Elise Becker (Lisou) Le 10 décembre dernier, à l'occasion du festival du Jardin d'hiver du Michel, l'Autre Canal accueillait à Nancy (54) l'emblématique reggae band «The Gladiators». Le public lorrain qui attendait cet événement avec impatience ne fut pas déçu. Accompagné des musiciens d'origine de la célèbre formation jamaïcaine, Al Griffiths, le fils d'Albert Griffiths, un des fondateurs, a démontré une fois de plus que la relève de son père était assurée. Les musiciens commencent par un «Rock For Rock» des Skatalites dont les impressionnants solos de trompette et de saxophone vont rapidement envoûter les cœurs et les corps. Al envahit la scène sous les cris et applaudissements d'un public déjà conquis. Il annonce que c’est la première fois qu'il fête un anniversaire hors de Jamaïque. Un «Happy Birthday to you» est repris en chœur par la salle comble avant de continuer sur «No Afraid To Fight» de l'album de 1978 «Symbol Of Reality» suivi de «Guts Guts» tiré de «Babylon Street» sorti en 1982. Le public déjà bien chauffé demande un pull up sur «Teach The Children» qu'il obtiendra, gratifié en plus d'une version dub et basse. Al Griffiths, en mouvement perpétuel, demande aux amateurs de reggae music de frapper dans leurs mains pour accompagner les musiciens. Vont s'enchaîner ensuite des classiques à côté desquels la salle ne veut pas passer. Tous chantent comme une seule âme les paroles de «Mix Up» ou de «Bellyfull». Un spectateur inconditionnel, en transe, aura la surprise et le privilège de se voir tendre le micro par Al Griffiths pour entonner les refrains avec lui. «Looks Is Deceiving» sera pull up et chanté par un public surchauffé. S'enchaînent ensuite plusieurs nouveaux titres. Al Griffiths ne s'arrête pas de jumper, il demande un éclairage supplémentaire pour rendre hommage à ceux qui sont là et se sont déplacés pour voir «l'âme des Gladiators». Il ajoute «je vous aime beaucoup» en français, tout en continuant son show endiablé. «You're hot, I'm hot» ajoute-t-il avant d'entamer «Stick A Bush» qu'il devra légèrement écourter, faute de temps. Il explique qu'ils jouent en Grèce le lendemain et qu'il leur faut aller prendre l'avion. Mais le spectacle ne s'arrêtera pas là. La cerise sur le gâteau arrive pour clôturer avec puissance et émotion cette superbe soirée. Un dynamique et entraînant «Thorns And Pickles», reprise de 1999 du classique «The Struggle» dont les rythmiques ska vont faire jumper et danser la salle entière qui en demande encore. Malheureusement, les emblèmes du reggae vont devoir quitter la scène malgré les inconditionnels qui auraient aimé en avoir toute la nuit, tellement le show était à la hauteur des espérances de chacun. Thanks and blessings for da vibe

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“liv e ” The Gladiators, le 09 décembre 2011 par S.Koyah.C Cette soirée ne pouvait que se dérouler sous les meilleurs hospices car les organisateurs de La Bifurk, à Grenoble, se sont vus obligé de refuser entre 2 et 300 personnes. C’est donc à guichets fermés que se déroula ce concert. Pour débuter, nous eûmes le plaisir de découvrir PATKO, un artiste local déjà bien implanté dans le milieu car il joue régulièrement avec Maxxo et certaines de ses compositions se retrouvent sur plusieurs compilations. Il se produisit, ce soir là, sous une formule sound system et son show, tout nouveau, semble très prometteur. Une fois bien rodé, il sera sans aucun doute de ceux dont on va entendre parler. Un artiste à suivre donc et qui, je pense, va compter sur la scène reggae. Puis vint l’heure des Gladiators. Mélangeant des titres classiques comme «Hello Carol» avec de nouveaux morceaux, c’est à un show bien huilé auquel nous eûmes droit. Al Griffiths menant les débats de tout son charisme, il sut enflammer un public qui n’en demandait pas moins. Belle, très belle soirée donc, à La Bifurk ! Nous espérons revoir, l’année prochaine, de telles affiches.

Montreux Reggae Festhiver, le 31 décembre 2011 par S.Koyah.C Pour terminer cette année, le NED associé de Shiva Babylone, ont organisé deux soirées à Montreux (Suisse) les 30 et 31 décembre 2011. La première était dédiée aux sounds system et la seconde était plus tournée sur une programmation reggae. L’affiche proposée en ce soir de réveillon était très intéressante même si certains des artistes programmés, Winston Mc Anuff et son fils Ishmel pour ne pas les citer, ont dû annuler faute d’obtenir leurs visas. Bronco Knowledge fût invité pour les remplacer et avec la présence de Cedric «Congo» Myton, en tête d’affiche, la soirée était prometteuse. Le moment phare de ce 31, fût la prestation de Cedric Myton, membre des célèbres Congos. Définitivement, cet artiste à la voix très atypique, sait captiver le public. Il nous offrit un show plein de générosité et d’amour, avec des moments très chargés en émotions, comme lors de l’interprétation de «Fisherman». Le groupe, Dread Lockless qui avait la charge et l’honneur de backer Cedric pourrait témoigner de sa gentillesse et de sa grande disponibilité. Ils me confieront avoir passé de supers moments en sa compagnie. Asher Selector, le pionnier suisse du reggae, fût comme à son habitude très à son aise. Il nous fit découvrir un des artistes qu’il soutient : Raldo. Le jeune singjay, très prometteur, enchaîna cinq ou six titres avec brio. Aucun doute, nous le reverrons dans les mois à venir. Seule ombre au tableau ; un Bronco Knowledge assez décevant et qui visiblement avait oublié le sens du mot hospitalité. Il fût en total décalage toute la soirée, pour ne pas dire plus. En conclusion, malgré quelques tensions, ce fût une belle soirée de fin d’année qui, souhaitons-le, en laisse augurer plein d’autres ! Décidément, ça bouge en Suisse !

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C hr onique s Maxxo, Patko, Diera & Robber Band,Yessaï Crew le 26 janvier 2012 par S.Koyah.C Organisée par la Coopérative étudiante de Grenoble et l’UNEF, cette soirée de soutien à la lutte contre le Sida et les MST avait été reportée. Belle affiche encore, à l’Ampérage de Grenoble. Après avoir accueilli David Hinds c’était le tour de Maxxo de venir performer. Le public a encore une fois répondu massivement, preuve qu’avec de bonnes programmations le Reggae rempli les salles. La soirée débute avec Yessaï Crew & Soul Crucial pour un warm-up qui met déjà les premiers arrivants dans l’ambiance. Leur succède Diera, artiste malgache que nous avons déjà vu à plusieurs reprises dans différentes soirées grenobloises. Son style énergique fait monter l’ambiance d’encore un cran. Accompagné de son « Robber Band », il va nous montrer toute l’étendue de son talent. Sa prestation sera empreinte de chaleur et de vérité ce qui ravira le public. Puis vint le moment de choix ; c’est Patko qui se chargera d’ouvrir les débats. Cet artiste est certainement une des valeurs montantes du moment. Pour l’avoir vu à de nombreuses reprises la saison dernière, son évolution est flagrante et constante. Il produira un set de mieux en mieux ficelé, preuve que le travail paie. Le public n’est pas resté insensible à son show. Et ce fût au tour de Maxxo de participer aux débats. Sa prestation fût convaincante. Il performa en double avec Patko et son plaisir fût évident pour tous. Visiblement, cette formule en Sound System engage beaucoup moins de pressions et la prestation s’en ressent ; elle fût généreuse et de très bonne qualité. Je dois dire que j’aie totalement adhéré à cet artiste, comme tout le public d’ailleurs. Bravo donc à tous ces artistes, qui ont comme on le dit « tombé le boulot » mais avec chaleur et générosité, loin des paillettes du milieu et cela est vraiment à souligner.

David Hinds, Kill Dem Crew ..., le 21 janvier 2012 par S.Koyah.C Pour cette soirée à l’Ampérage à Grenoble, le public est venu en masse. Tout le monde veut voir David Hinds, le « lead singer » de Steel Pulse. Le « warm up » débute avec le sound parisien ; Kill Dem Crew. Pour avoir vu de nombreux sound-systems, je peux dire que ce duo, qui performe depuis une dizaine d’années maintenant, à quelque chose d’étonnant et de détonnant. Toutes leurs sélections sont minutieusement choisies et au fur et à mesure de leur set, ils adaptent celles-ci selon la réaction du public. Ils ne se contentent donc pas de faire défiler leurs titres et le public réagit à la moindre sollicitation. Leur show est rodé et le charisme de Manu chauffe la salle. Puis, vers 1h30 du matin, vint l’affiche de la soirée ; David Hinds + Kill Dem Crew. Il débuta son show par un titre en acoustique (guitare-chant) qui teint, d’entrée, le public en haleine. Puis il nous servit un show composé des titres des premiers albums de Steel Pulse (Handworth Revolution, Prodigal Sun ...). Le public était vraiment enthousiaste devant cet artiste à la voix si particulière. Nous eûmes droit à un set de très grande qualité. Cet homme est véritablement une icone du monde Reggae et sa gentillesse et sa simplicité ne font que rajouter au personnage. A méditer !!! Lorsque vous sortez, vers cinq heures du matin, d’une soirée comme celle-là, vous ne pouvez vous dire qu’une chose : « Heureusement, j’y étais ! »

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“liv e ” Colocks et Jah Gaïa, le 28 janvier 2012 à Saint-Etienne par Justine Berthon C'est un an après le concert donné pour la sortie du premier album "Avec les moyens du bord", que Jah Gaïa revient sur la scène du Fil, à l'occasion de la sortie du deuxième album "Retour à l'essentiel". Pour cet évènement, le groupe stéphanois avait invité les Colocks pour la première partie de cette soirée, groupe parisien dont ils avaient rencontré le chanteur, Greg, lors de la Rude Boy Connection le 6 octobre 2011 au Fil. C'est donc les Colocks qui sont chargés d'ouvrir les festivités, pendant que la salle se remplis petit à petit. Nous avons eu la chance de découvrir quelques une des chansons qui se trouveront sur le prochain album du groupe qui sortira le 18 mai. L'ambiance monte, et la joie est au rendez-vous. Puis vient le moment que tout le monde attends, Jah Gaïa arrive pour mettre le faya ! Une intro instrumentale suivie de "Rise Up" extrait du nouvel album, pour leur entrée sur scène. L'ambiance est au top, la température monte, et les morceaux s'enchainent, ils nous font découvrir leurs nouveaux titres, par exemple : "Oxygène", "Politiciens", "Fall in Love", "Grow", "Raggamuffin", et jouent également leur anciens morceaux, "X.X", "Ma France", "Qu’est ce qui les pousse ? " ou encore "High Grade" et "In this world", entre autres. Un coup de cœur personnel pour leur interprétation de la chanson "Assis sur un mur", qui était juste magique. Fin du live sur "Irie" ; on sent une réelle complicité entre les membres du groupe, mais également entre le groupe et le public. Une soirée remplie de bonne humeur et de bonnes vibes, des musiciens souriants du début à la fin, une ambiance au top... En conclusion, une soirée au top. Jah Gaïa s'est imposé comme une valeur sûre du reggae stéphanois; et ils ont parcouru du chemin depuis la sortie du premier album, en janvier 2011, en remplissant cette fois la grande salle du Fil.

Soirée Gre Dub Session, le 21 janvier 2012 par S.Koyah.C Pour cette nouvelle soirée Gre Dub Session, organisée par Roots Collective au Drak-Art de Grenoble, nous avons eu l’occasion de découvrir Prince Jamo, un artiste aux multiples talents (lire ITW), venu directement de Birmingham (UK). Le public est encore venu en nombre ! Il semble que le Roots Collective a drainé, comme à chaque fois, ses propres fans. La soirée était partagée en trois moments, avec en ouverture, le Roots Collective, puis Dawa Hifi venu de Bourges et en point d’orgue, Prince Jamo. Ce dernier nous ravi avec son style très lyrique et nous avons pu nous régaler avec ce « pur » chanteur venu d’Angleterre. Une belle soirée terminée au petit matin avec un public qui, visiblement, en voulait encore !!!

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Interview Andrew “bassie” Campbell Par S.Koyah.C

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Peux-tu te présenter au public français ? Je suis né et j’ai grandi à Kingston. Je suis musicien en particulier bassiste et aussi producteur. Quand as-tu commencé la musique ? J’ai commencé en tant que danseur ... j’ai aimé la danse et le Break Dance à l’époque, devenait très populaire. Mon père utilisait quelques tambours nyahbinghis et j’ai commencé a jouer entre 6 et 7 ans. C’est là que tout a commencé. En 1984 je terminais l’école secondaire à l’école de Papine (maintenant appelée Papine comprehensive school hight) j’ai commencé la guitare après en avoir reçue une de mon père. Peux-tu nous parler de Jolly Stewart ? Que représente t-il pour toi ? Jolly Stewart est la personne qui m’a appris à jouer de la guitare. Il enseignait en même temps à Yami Bolo. Nous avons grandi ensemble et joué ensemble d’abord comme enfants puis dans la musique, professionnellement. Avec quels artistes as-tu joué ? J’ai joué avec Junior Reid et le One Blood Band, j’ai tourné avec les Itals, tony Rebel, Yami Bolo, Les Gladiators. J’ai eu la bénédiction de tourner dans des pays comme la France, le Japon, l’Angleterre, le Canada, la Turquie, le Maroc et de nombreux autres endroits. J’ai joué aussi aux côtés d’artistes comme Luciano, Cappleton, Sugar Minott, Anthony B, Queen Ifrica, Jah Mason et bien d’autres. Tu es aussi producteur. Peux-tu nous parler de tes premières productions et des artistes avec qui tu as collaboré ? Cela a été difficile au début mais je travaillais dessus au Tuff Gong studio et de nombreux artistes étaient là. Certains ont entendu et disaient aimer mes riddims. Ils voulaient que je les produise et c’est comme ça que M Bass All Star est né. Cette première production a eu la collaboration de Jolly Stewart, Steve Tulloch, Grass Fever, Organ et d’autres. Comment vois-tu l’industrie du disque, puisqu’il n’y a plus de production de Vinyl en Jamaïque ? Wow ! C’est une question difficile ! Le nouvel âge et tous ces nouveaux gadgets que vous connaissez font beaucoup de différences aujourd’hui. L’industrie de la musique utilise tous ces équipements modernes dans son approche, maintenant. Disque durs, CD les vinyles tourneront encore même si nous avons maintenant les I-Pod, internet etc. Nous, les producteurs, musiciens et tous les acteurs de la musique devons utiliser tous ces équipements pour nos affaires et nos productions et continuer à faire des progrès. Tu as produit l’album de Niyorah « I Feel Your Presence ». Comment l’as-tu rencontré et comment avez-vous travaillé pour cet album ? Je l’ai rencontré grâce à Conscient Riddim, un label d’Hawaï. Ils ont fait des choses avec lui en 2007 avec quelques uns de mes riddims. C’est comme cela que je l’aie rencontré. Il a obtenu mes coordonnées par le label et il m’a contacté. En 2008, nous nous sommes rapprochés, et nous avons commencé à parler d’un album. Il m’a demandé de produire son album et j’ai répondu « Ok, laisse-moi faire ». C’est comme cela aussi que l’on a appelé cet album « I Feel Your Presence »

Tu as été un temps bassiste des Gladiators. Peux-tu nous en dire un peu plus ? J’ai commencé à jouer avec les Gladiators en 2006. C’est à ce moment que j’aie eu la connexion avec Al Griffiths, fils de Albert Griffiths. On s’est rencontré au studio deTuff Gong où il m’a vu jouer pour d’autres personnes. Il m’a demandé de venir à St Elizabeth pour répéter. Il avait un bassiste nommé « Bagga » qui était tombé malade. Plus tard, il avait un des fils des Abyssinians qui jouait de la basse pour eux et je ne sais pas ce qu’il s’est passé mais ils m’ont appelé en cours de route pour prendre la suite dans le groupe. Cela a été très intéressant pour moi de travailler avec eux. J’ai adoré travailler avec les Gladiators. Tu viens de produire le dernier album de Midnite. Comment cela s’estil passé ? C’était une situation similaire à celle de Niyorah. Vers la même époque Conscient Riddim travaillait un peu avec les Midnite. Niyorah m’a ammené à St Croix en 2009 pour un concert. J’ai rencontré Tippy de I Grade records qui avait produit six albums de Midnite. Je lui ai joué quelques uns de mes riddims et lui ai dit que j’aimerais bien avoir les Midnite dessus. Nous avons donc commencé à faire le lien. Nous avons fait plusieurs tentatives pour rencontrer Vaughn Benjamin, sans succès. Finalement, cela a pu se faire. A l’époque, je ne lui avait apporté qu’un seul riddim, mais il a dit : « Fais l’album ». Il a dit qu’il avait plusieurs fois entendu parler de moi en tant que bassiste ou producteur et qu’il voulait me rencontrer. Ce fût le début de « Kings Bell ». La vibe est-elle différente entre les Iles Vierges et le Jamaïque ? Non ! C’est la même chose. C’est le même peuple. Il y a juste une plus grande activité en termes de production en Jamaïque. Je pense que les musiciens et artistes des Iles Vierges sont très forts. C’est une lutte pour eux d’avoir de la médiatisation. Je sais que tu travailles sur le prochain album de Niyorah. Que peux-tu nous en dire ? Niyorah contrôle le nouvel album. J’ai produit quelques pistes sur cet album et j’ai joué la plupart des parties de basse. C’est une bonne chose. Le nom de cet album est « Let Love Flow » et a été enregistré à l’Aqua Sounds studio à St Croix, le même studio où les Midnite ont fait les voix de « Kings Bell ». Je te remercie pour ton temps et espère te voir très vite à Kingston, bredda. Yes dada. Tu es le bienvenu tout le temps.

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Interview Squidly Cole Par S.Koyah.C

Greetings, Peux-tu te présenter pour le public français ? Mon nom est Wilburn Anthony Cole mais on me surnomme Squidly Cole. Je suis né le 20 août 1968. Ma mère est Pauline Shaw et elle est la sœur de Mighty Diamonds Tabby. Mon père est Stranger Cole légende et pionnier du ska rock steady. Pourquoi avoir choisi la batterie comme instrument ? Pourquoi la batterie ... Et bien, mon père et mon oncle étaient des artistes majeurs, et j’ai pensé que cela serait très bon pour moi. J’ai commencé la batterie à 11 ans après être allé visiter des studios pour voir mon «God Father» mister Gladstone Anderson et mon oncle Tabby Diamonds en 1980. Etait-ce un avantage pour ta carrière d’avoir un père et un oncle aussi réputés ? Oui et non, parce qu’il a fallut que je me prouve à moi même et au monde ce que je valais. Quelles ont été tes plus grandes influences ? Oh ! ... Il y a bien sûr mon père Stranger Cole et Gladstone Anderson. Mais aussi Carlton Barrette, les Wailers et Bob Marley, Mighty Diamonds et Earl China Smith. Tu as joué avec beaucoup de grands artistes. Quel est celui qui t’as le plus impressionné ? Il y a Jimmy Cliff, Ziggy Marley, Mutabaruka et Mickal Rose solo. Tu es batteur, le nom du magazine est One Drop, qu’est-ce que cela évoque pour toi ? Ok, le one drop est un simple 1/4 de temps avec le drop sur le troisième clic. Le hit hat joue un beat up come dans le rock’n roll ce qui rend toujours un drop hypnotique. Tu viens de sortir un album dont le nom est «Blood Line». Avec qui as-tu travaillé ? Oui effectivement, c’est mon deuxième album. Le premier s’appelait «Babylone Day». Pour ce dernier, Stranger Cole, Sizzla Kalonji, et Mighty Diamonds ont participé. Les producteurs sont Rasheem Cole, Notice production, Aston Barrette Jr, Christopher Meredith, Down The Bush prod. (Fr) et Cloak & dagger prod. Il y a aussi les musiciens : Danny Areman, Wrongmove Crosdale, Lamar Brown, Aston Barrette Junior, Phonso Craig et moi-même. Est-ce un changement de carrière pour toi ou une autre expérience ? Non ce n’est pas un changement de carrière, j’ai toujours été arrangeur et producteur, toute ma vie, sur beaucoup de chansons du passé et pour différentes personnes. As-tu des concerts ou une tournée prévus en Europe ? Non pas pour le moment. J’ai juste fait quelques concert dans l’ouest de la Californie pour la promotion de «Blood Line». J’aimerais venir cette année en Europe, donc, si quelqu’un est intéressé, qu’il me contacte. Merci pour cette interview et pour ton temps. contact100studios@gmail.com ....or www.facebook.com/squidlycole for bios, videos & tracks ... please visit YouTube/squidlycole - reverbnation.com/squidlycole for direct link ... www.skype.com/wilburnsquidlycole

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Interview Tall Rich Par Monique Tronchet

Photo : Tall Rich

Tall Rich a grandi en Jamaïque et a commencé à chanter à l'âge de 25 ans. Il a déjà pu monter sur scène avec des artistes comme Beres Hammond, Maxi Priest et Sly & Robbie. De qui t'es-tu inspiré ? Mon mentor et oncle Uplifer m'a montré le chemin de vie. Tes parents vivent-ils toujours en Jamaïque ? Non, ils vivent en Amérique. Pourquoi es-tu allé au Royaume Uni au lieu de rester en Jamaïque ? J'étais dans un groupe à Dublin et plus tard je suis allé à Bristol car il y a un public plus large au Royaume Uni et en Europe. Ton premier album s'appelle "Change". Pourquoi cela a t-il pris aussi longtemps avant que tu ne le fasses ? Simplement parce que je voulais qu'il soit parfait. Quelle est ta chanson préférée sur cet album et pourquoi ? "Jah Priest" parce que sans Lui nous ne sommes rien. La chanson "Love Me" est désormais N°1 dans le sud ouest du Royaume Uni et "Credit Cruash" et également très populaire. Je resses beaucoup de tristesse dans tes chansons. Pourquoi cela ? J'écris simplement sur ce que je vois et je le chante. La musique reggae est plus libératrice pour enseigner aux gens. Elle est un langage universel qui vient du coeur. Tu es très pris avec ton nouvel album. Sera t-il différent du premier ? Oui, cela sera totalement roots. Pas de dancehall, il y aura huit à dix chansons. Certaines sont produites par Ras Muffet, producteur de dub digital pour avoir ce côté roots. Es-tu signé avec une maison de disque ? Non ! Pas encore. J'ai des offres, mais non, je n'ai pas encore signé.

Biographie Tall Rich est né dans l'est de la Jamaïque, en 1969, son vrai nom est Eric Hamilton. En Jamaïque , il a fréquenté l'école de Morant Bay. Sa grand-mère a eu une très grande influence sur lui car c'est avec elle qu'il passa les premières années de sa vie. Elle lui chantait une chanson tous les matins à son réveil. L'autre très forte influence lui est venue de son oncle, connu sous le nom de Uplifter dans l'industrie de la musique. Il était un chanteur-compositeur à la voix puissante qui répandait ses connaissances de la culture Rastafari au travers de sa musique. Tous les membres de sa famille étaient favorables à ce que Tall Rich fasse de la musique et, dès l'âge de huit ans, il a pu évoluer en sound system. Les gens le prenaient en photo à cause de son jeune âge. Un homme de la communauté locale appelé Briggy fut son tuteur en prenant le micro avec lui. C'est à ce moment que Tall Rich eût le désir de devenir un artiste. Il s'échappait souvent de chez lui pour aller voir les affrontements de sound system comme Majesty Aces avec Yellow Man et Fat Head, Soul Power et Black Star. A l'âge de quinze ans il partit pour l'Amérique. Il passa la plupart de son temps dans la région de Tristate autour de New York et grandit dans l'entourage de chanteurs comme Everton Blender, Struggle Ranks, Trevor Sparks, Frankie Paul, Chuck Fender. Il pu faire quelques spectacles avec des artistes comme : Beres Hammond, Judy Mowatt et Sinehead. Il fit aussi quelques enregistrements au studio Wild Sound de Sir Thomas à Brooklyn. Plus tard, en participant à des rassemblements Nyahbinghi, il fit la connaissance de Bronco Knowledge qui le présenta à Stephen Marley et Horace Andy, ce qui lui permit de faire d'autres concerts et enregistrements. Tall Rich utilise ses chansons pour faire passer un message. Il enseigne etprêche la parole de Rastafari et parle aussi du monde d'aujourd'hui. Tout cela lui a permis d'être reconnu et de faire de nombreux concerts ou festivals comme : Le Carnaval de St Paul à Bristol ou celui de Ashton Court et bien d'autres et de partager la scène avec des artistes comme : Maxi Priest, Sly & Robbie ou Cherine Anderson, pour ne citer qu'eux. P 17


Interview Zema Par S.Koyah.C

Considérée comme une instrumentiste talentueuse (piano, guitare), ZEMA a, soit joué soit enregistré pour de nombreux grands noms du reggae tels que ; Alton Ellis, Ras Michael, Carlton Livinsgston, Joe Higgs...Avec cette solide expérience elle se tourne vers une carrière solo avec succès. Aujourd'hui, elle en est à son 7ème opus, enregistré au Harry J studio avec une pléiade de stars du reggae comme Horsemouth, Dean Frazer, Dalton Brown, Sticky Thomson, The Gliadiators ...

Peux-tu te présenter en quelques mots ? "Blessed love". Mon nom est Zema, je suis artiste de Reggae Roots, musicienne, auteur, interprète, concentrée sur un message musical conscient et spirituel. Peux-tu nous expliquer ton parcours musical ? J'ai commencé le piano à sept ans. Je jouais à l'église et pour d'autres événements. Je pense que beaucoup de gens me connaissent seulement comme chanteuse, mais je suis en premier lieu musicienne et je me considère comme telle. Je jouais des claviers et chantais dans de nombreux groupes rock, pop et R&B. j'étais à l'écoute du Reggae pendant des années. Puis je suis allée rendre visite à ma mère en Allemagne. Elle était soignée dans la même clinique de cancérologie où Bob Marley était traité. J'ai eu la chance de rencontrer Bob, de parler un peu avec lui et il m'a invité pour ce qui fût sa dernière fête d'anniversaire. Cette expérience m'a conduit très profondément dans la musique Reggae et j'ai quitté Détroit pour la Californie pour commencer à jouer avec des groupes de Reggae. Pour moi la musique est spirituelle et je sentais que la musique Reggae était la meilleure pour véhiculer un message spirituel. Cependant, après avoir bougé à Los Angeles, j'ai vite compris que personne ne voulait d'une femme, de plus une femme blanche pour jouer dans leur groupe en dépit de mes efforts à développer ma technique et à être professionnelle. Si je voulais jouer du Reggae, je n'avais pas beaucoup de choix que d'être artiste solo et commencer à chanter et à écrire plus. J'ai réalisé longtemps après que les autres ne partageaient pas la vision que j'avais pour ma musique. Je commençais à comprendre, après plein de fausses promesses, que si je voulais que quelque chose se passe, je devrais avoir pour partenaire Le Très Haut et travailler dur.

Comment as-tu choisis ton nom d'artiste, Zema et a t-il une signification ? Zema (prononcé ZAY - MAH) veut dire mélodie en Amharic. Melody est le nom qui m'a été donné mais il y a beaucoup de noms dans le Reggae avec Melody (Melody Beacher, Singing Melody, Courtney Melody, Marquis Melody, etc.) et pour éviter la confusion, il m'a été suggéré d'utiliser un nom africain. J'ai demandé à un frère éthiopien comment se disait Melody en Amharic, il m'a donné une juste traduction et c'était Zema. J'ai utilisé ce nouveau nom pour un nouveau commencement. Depuis, j'ai laissé de côté les claviers et j'ai plus mis en avant ma carrière de chanteuse. Est-ce un chemin difficile d'être une femme dans le Reggae ? C'est TRES difficile, à plusieurs niveaux, d'être une femme dans le Reggae. De mon expérience, tu dois être deux fois plus talentueuse pour obtenir peu. Cela s'est un petit peu amélioré toutes ces années. Tu peux être l'artiste la plus talentueuse en dehors de Jamaïque, tu n'obtiendras jamais le même soutien de la part d'un label ou d'un tourneur en comparaison à un homme. Pour une grande part, cela te donne l'impression que les femmes sont inexistantes dans le Reggae.

Tu es Américaine. Pourquoi avoir choisi de vivre en Jamaïque et étaitce facile de s'adapter ? Premièrement, j'ai fait un rêve prémonitoire d'un désastre, j'ai ressenti le besoin de quitter Los Angeles. De tous temps, je voulais aller en Jamaïque. Je sentais que c'était là-bas que le Tout Puissant voulait m'envoyer. Donc j'ai suivi cette vibration. Pour rentrer dans l'esprit de la musique, pour ressentir vraiment le Reggae car le Reggae n'est que du ressenti. De mon point de vue, l'essence de l'esprit Reggae vient de la Jamaïque et de sa culture. Quand j'entends des artistes comme Gladiators ou Burning Spear, c’est comme si la musique venait de la terre jamaïcaine. Je peux sentir personnellement que je n'aurais pu grandir et m'ouvrir, d'une certaine manière, si je ne vivais pas ici. J'ai vécu longtemps avec les jamaïcains ce qui m'a permis de me familiarisé avec leur culture. Il y a des côtés de la vie en Jamaïque qui te rappelle le tiers monde, mais si le Seigneur me veut ici, il subviendra à mes besoins et tracera ma route.

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Parle-nous de ta rencontre avec les Gladiators. Je travaillais sur mon album "Overcome" dans les studios Tuff gong, à Kingston, et j'ai indiqué à l'ingénieur du son que j'aimerais faire une de mes chansons "Hatred is poison" en duo avec quelqu'un comme Albert Griffiths des Gladiators. En Jamaïque, les Gladiators sont plutôt un groupe "underground" et même la plupart des artistes musiciens d'ici, ne réalisent pas qu'ils vivent pourtant en Jamaïque et ils n'ont aucun contact avec eux. Mais cet ingénieur connaissait Albert et j'ai pu arranger avec Albert et Al, une session studio pour faire les voix. Cela ne c'est pas fait. Mais j'ai pu programmer une autre session et Al m'a dit qu'il ferait tout son possible pour la faire. Alors, le jour de la session, c'était un jour de très grosse pluie. J'étais préoccupée de savoir si la pluie ne les empêcherait pas de conduire les trois heures de route pour venir de la campagne. J'ai appelé Al et il m'a dit être déjà à Kingston. Il m'a demandé dans quel hôtel j'étais descendue et m'a dit être dans le même. Il m'a demandé mon numéro de chambre. Je lui ai répondu que ma chambre se trouvait en façade, puis cela a frappé à la porte et avec mon téléphone dans la main, j'ai ouvert. Se tenaient devant moi Al et Keysie (le claviériste). C'est ainsi que cela a commencé. A cette époque, Al était dans le processus de diriger le groupe de son père, mais il n'avait pas encore beaucoup d'expérience comme leader. Aussi, je lui ai offert mon assistance pour cette transition. La musique des Gladiators est très puissante et c'était important pour moi de garder cette continuité dans le monde pour toucher les gens. J'ai passé près de cinq ans à tourner et à travailler avec les Gladiators. Je suis certainement leur plus grande fan !!! Etre capable d'écouter en live, les Gladiators toutes les nuits et de voir la foule fermer les yeux et chanter est incroyable. J'ai même vu des adultes venir à l'hôtel crier que la musique des Gladiators avait changé leurs vies. C'est si fort ! Je n'aurais jamais pensé avoir le grand honneur d'enregistrer et de tourner avec mon groupe favori. Quelques fois je suis soufflé par les bénédictions que Le Père me donne et je me pense la fille la plus chanceuse du monde. A ce jour, combien d'albums as-tu réalisé et avec qui ? J'ai réalisé six albums et je travaille sur le septième. J'ai eu le privilège de travailler avec quelques uns des artistes de Reggae les plus talentueux de la planète. En plus des Gladiators j'ai travaillé avec Sly & Robbie, Ras Michael, Leroy Sibbles, Dean Frazer, members of the original Twinkle Brothers, Horsemouth, Yabby You, Abijah, Scientist, Dalton Brownie, David Madden, Sticky, Skully, Bagga Walker, Bowie, Ansel Collins, Sylvan Morris et bien d'autres. J’ai tant appris avec chacun d'eux ! Tu as enregistré avec les meilleurs. Etait-ce facile de travailler et avais-tu "la pression" ? La plupart du temps, c'était très bon. Ils sont tous professionnels et en tant que tels ils savent que si la vibe n'est pas bonne, la musique ne le sera pas non plus. Ils ont leur nom sur l'album. Je dirais qu'être une femme dans un monde d'hommes est d'un grand bénéfice si tu es une bonne musicienne, tu obtiens le respect sur ce plan. Quels sont les noms et références de tes albums ? A part divers singles et chansons sur des compilations, tous mes albums ont été réalisé sur mon label, Melchizedek Music : 1. Zema (self-titled) 2. Stranger In the Gates 3. Look at the Heart

4. Black Sheep 5. Overcome 6. Jubilee

This music is available at: iTunes.com/Zema Ernie B’s Reggae – www.ebreggae.com

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Interview David Hinds Par S.Koyah.C

David, le public serait intéressé d’en connaître un petit peu plus sur toi et pas simplement au travers de Steel Pulse. Ma première question sera donc ; peux-tu nous parler de toi, de ta famille ? Es-tu marié, as-tu des enfants, des frères, des sœurs, où habites-tu ...? Ok ! Non je ne suis pas marié mais j’ai cinq enfants maintenant. J’ai trois frères et trois sœurs, ils sont tous toujours en vie et la plupart vivent en Angleterre. Je vis partout dans le monde. Actuellement, mon point de chute principal est Birmingham (UK). Je vis aussi dans d’autres pays comme les USA, les îles françaises caribéennes et je suis aussi quelques fois en Jamaïque. C’est ainsi depuis longtemps maintenant. Peux-tu nous parler de ta période adolescente et ce qui t’as conduit à être un musicien par la suite ? Et bien, il y a eu beaucoup de changements. J’étais dans une école en Angleterre, une école publique, une école d’enfants de travailleurs, une école populaire et dans toute mon enfance j’ai été confronté à beaucoup de racisme. Dans la communauté noire il y avait un grand nombre de chômeurs et beaucoup d’arrestations de la part de la police. Cela m’a fait prendre conscience de mon état, car grandir en tant que jeune noir en Angleterre n’a pas été simple. On n’a jamais eu le sentiment d’être appréciée, d’être les bienvenus. Tous nos efforts et même notre existence en Angleterre paraissaient vains. Ainsi en tant qu’enfant, je n’ai jamais grandi pensant être britannique. J’ai toujours pensé que j’avais un autre destin dans ma vie. Quant à ma famille, ma famille proche, ils sont tous venus en emportant avec eux des idées politiques et sociales, venant de leur île, la Jamaïque, et j’avais pris l’habitude d’écouter ce qu’ils disaient, leur expérience. Je recevais la musique de là-bas, je lisais les journaux, j’écoutais la télé. Je suivais la vie américaine à travers les médias et il y avait une grande similitude avec notre vie. La différence était qu’aux Etat Unis la ségrégation était beaucoup plus dure, plus sévère. Il y avait de grandes violences, il y avait beaucoup plus de noirs parqués dans des endroits restrictifs, mais il y avait aussi beaucoup plus de leaders. A la différence de l’Angleterre où, à cette époque, il n’y avait pas de leader noir. Aux Etats Unis il y avait Martin Luther King, Malcom X, Jessie Jackson et je peux continuer ainsi. Et même Mohamed Ali, ils ont tous eu une influence sur ma vie. Ils avaient tous des choses à raconter sur l’émigration noire et le peuple noir. C’est dans ces conditions que j’aie passé mon adolescence. Cela a été une introduction à ce que j’allais faire ou être dans ma vie plus tard, et allait spécialement orienter mon style de musique avec le groupe Steel Pulse.

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Quels étaient tes centres d’intérêt dans ta jeunesse en dehors de la musique ? Très bonne question !! Mes autres intérêts dans la vie étaient d’étudier l’art. La peinture et la sculpture. C’est à cela que je m’employais avant de devenir un membre de Steel Pulse. J’ai passé deux ou trois ans dans différents collèges à étudier le dessin et d’autres choses similaires. A un certain moment j’ai arrêté par obligation, je n’ai plus eu de chambre où loger. A cette période la musique Reggae commençait à m’influencer de plus en plus. Je ne me suis pas reconnu dans cette société anglaise, j’ai tout arrêté et c’est ainsi qu’est né Steel Pulse. Mais j’aimais bien le tennis de table, le ping-pong, mais tu sais, si je devais jouer aujourd’hui, je serais un piètre joueur. Tu sais aussi, dernièrement, j’ai recommencé à dessiner. Je me suis blessé à l’épaule et j’avais beaucoup de temps. N’étant plus autant actif que d’habitude, j’ai essayé de dessiner à nouveau, de voir si j’avais toujours cette facilité. Et me revoilà, quarante ans plus tard, à dessiner !!! ... rires ... Tu es un rastaman ! A quel moment de ta vie as-tu senti que cela te correspondait et pourquoi devenir rasta ? Woah !!! Très bonne question ! Très jeune, j’ai compris l’existence de Rasta, et comme je te l’ai dit ma famille est venue avec tout l’apport des évènements politiques et sociaux de Jamaïque. L’un des évènements social et politique apparaissant à cette époque était la naissance du Rastafarisme. En Angleterre, nous étions éduqués et programmés pour croire que le Rastafarisme était le diable. C’étaient de mauvaises personnes parce qu’elles étaient contre le système. Alors qu’en réalité, c’étaient des gens avec une grande conscience du problème noir. Ce n’était pas l’esprit du peuple, alors. Les rastas parlaient de choses que personne ne comprenait vraiment. Un rastaman, c’était quelqu’un au cœur noir, un esprit noir, un homme noir avec des dreads. Ce n’était pas bon. Malade, méchant. Tu vois ce que je veux dire ? Personne ne comprenait cette philosophie à cette époque. Dans une chanson, « Rastaman », on dit à un petit garçon ; « ne t’approche pas d’eux car même les lions ont peur d’eux ». Et bien, ça a été la même expérience pour moi en tant qu’enfant. Ainsi, à ce moment, j’avais à peu près dix-huit ans, j’ai pensé qu’il était temps pour moi de me réalisé en tant que Rasta et j’ai laissé pousser mes locks. Mais je ne me suis pas senti totalement imprégné, je n’avais pas cette force se révélant en moi. J’ai donc abandonné peu après, un an et demi après. Puis, j’ai eu la chance de rencontrer des gens qui ont calmé tous mes doutes. Ils m’ont montré les différentes philosophies sur Hailé Sélassié, comment il a senti Dieu à son époque, comment il a vu l’humanité et a fait Sa vie. Je pense que là, j’ai été prêt à m’engager totalement. J’ai donc tout repris dès le début et depuis l’âge de vingt deux ans, je suis un Rastaman et je le serai toujours. Quel était ton état d’esprit au début de Steel Pulse, quel était ton objectif car tes chansons étaient déjà très engagées ? A cette époque, mon état d’esprit était plutôt celui de quelqu’un qui se réveille d’un rêve et qui vient de comprendre la réalité. La vie que nous vivions et celle que nous voulions n’étaient pas les mêmes. Par exemple, à l’école, on nous parlait de la traite des noirs en nous disant que cela avait existé il y a très longtemps. Donc, on ne se reconnaissait pas avec ces gens qui étaient en fait nos arrières grands-parents. On n’était pas comme eux. Tout cela m’a dérangé et peiné. J’ai commencé à écouter les chansons de Burning Spear et j’ai vu aussi un film intitulé « Roots » montrant que nous étions beaucoup plus concernés, en fait. Et il est faux de penser que l’esclavagisme a officiellement cessé dans les années 1800, alors qu’il a continué jusque dans les années 1860 et même après, temps fort de l’esclavagisme, à l’époque de Marcus Garvey. Ce colonialisme là a toujours eu un impact dans nos mémoires et le résultat est que nous sommes encore affectés psychologiquement et que l’esclavage est encore là. Il y a encore de la ségrégation aux Etats Unis et dans d’autres endroits. Il y a le KKK et d’autres groupes raciaux partout dans les villes, les rues dans le monde occidental. Cela me rend furieux et je l’exprime avec le groupe Steel Pulse. Je pense que je ne dois pas être décroché de cela et continuer de mettre l’accent sur mon héritage africain.

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Quelles étaient les conditions de vie d’un jeune homme noir, à l’époque, en Angleterre ? Je vais t’expliquer. Je te donne un exemple. Nos parents sont venus des Caraïbes et ils sont venus avec l’intention de ressembler aux Britanniques. C’est la même chose pour ceux qui sont venus de l’Afrique francophone, en France, avec l’intention de ressembler aux français. Nos parents ont vécus dans la peur que nous, leurs enfants, ayons des problèmes avec la police. Ils ont tout fait pour nous éviter ce genre de désagrément car la dernière chose qu’ils auraient voulu c’est que nous nous retrouvions en prison. Cette société était très raciste. Ca c’est la première chose. Mon père, par exemple, n’aimait pas les vêtements que je portais, ainsi que les chapeaux, parce qu’à cette époque, avoir des tenues pareilles équivalait à de la subversion. En plus, sous nos chapeaux, il y avait nos Dread locks, inévitablement. ... rires ... Je refusais de me peigner, voulant capturer l’essentiel de ma sensualité d’Africain. Mon père avait peur pour moi, car la police allait inévitablement m’arrêter vu mon look. Il ne voulait ni vague, ni confrontation. En 1979, Margaret Thatcher a sorti une loi appelé « Loi contrariante » dans laquelle il est dit que toute personne noire, tout homme noir pouvait être arrêté et jeté en prison pour soixante douze heures, sans aucune raison, sous le principe d’une forte et légale suspicion de son attitude incorrecte ... Ainsi, un policier pouvait te dire : « Je pense que tu vas dévaliser ce magasin alors je t’arrête. » Et cela lui était amplement suffisant et tu te retrouvais en prison. J’ai grandi dans cette atmosphère d’idéologie idiote. C’était des soucis sans fin pour nos parents. Voilà comment j’ai grandi. Cela a été mon adolescence. A cette époque, Bob Marley était en Angleterre. L’as-tu rencontré et à quelle occasion ? Oui, en 1978, en juillet. Il avait quitté les Bahamas pour venir à Londres. Nous devions enregistrer l’album « Handsworth Revolution » ... On s’est rencontré et on s’est parlé un moment. Peux-tu nous parler de ton premier concert en Jamaïque ? Comment l’as-tu vécu ? On s’est sentis légèrement nerveux, un peu timides (en français) parce que c’était notre première fois en Jamaïque et aussi parce que, comme tu le sais, la Jamaïque c’était le pays, où à l’époque, tu avais intérêt à être un bon musicien de Reggae pour jouer. On savait qu’on n’était pas nés en Jamaïque, que notre musique n’était pas une musique qu’ils avaient l’habitude d’entendre. Notre style n’était pas exactement celui de la scène jamaïcaine. Nous ne savions pas quel serait l’accueil du public. Nous savions tout ça et on s’est dit alors : « faisons ce que nous faisons le mieux dans la vie ». Et on l’a fait ! Le public jamaïcain a été formidable et nous n’y sommes plus retournés depuis. Nous avons gardé de grands souvenirs. C’était en 1981, quelques mois avant la mort de Bob Marley. Il y a beaucoup de très bonnes chansons de Steel Pulse. Même si c’est difficile pour toi, choisis-en une et dis-nous pourquoi. Waoh ... Il y en a tellement ... C’est difficile, si difficile. Bon ! Une de mes chanson favorite de Steel Pulse, et le monde entier va le savoir maintenant, c’est « Soldiers ». Je pense que « Soldiers » et d’autres chansons, d’une manière ou d’une autre, traitaient de la peur de l’existence africaine. Elle a été écrite pour l’album « Handsworth Revolution » et j’ai écrit cette chanson après avoir vu le film « Soldier Blue ». Je ne sais pas si tu en as entendu parler ? Je l’ai vu quand j’étais assez jeune en Angleterre et c’était sur le massacre, le carnage des indiens d’Amérique par les soldats américains. Ce massacre est inouï et inimaginable ! J’ai vu donc, cette histoire au cinéma et j’ai comparé cela avec notre vie à nous, notre existence depuis tout ce temps. Nous battant pour notre liberté et nous faisant prendre à chaque fois. Les mouvements d’égalité sociale, les mouvements de droits civiques, les marches, les coups, les marches pour la liberté et notre libération, c’est pour cela que j’aie écrit cette chanson. Maintenant, une autre chanson ! Sur le drapeau national ! Le drapeau national représente pour chaque pays une culture. Et tous les pays ont leur drapeau. Ok ? Tout le monde connaît le drapeau jamaïcain ! Tout le monde sait à quoi ressemble le drapeau Français ou le drapeau Britannique, etc. Bref ! Drapeau égal pays. Mais drapeau égal aussi un peuple. Le drapeau jamaïcain est constitué de jaune, de noir et de doré et 85% des drapeaux africains ont les mêmes couleurs. De même pour les drapeaux caribéens. J’ai donc voulu parler de cela. C’était nécessaire. Quant on parle de Rastafarisme, c’est à l’Ethiopie que l’on pense car c’est là-bas que se trouve la philosophie rastafarienne. C’est l’Ethiopie qui représente l’ultime incarnation du Rastafarisme avec Son Impériale Majesté l’Empereur Hailé Sélassié qui a été le fondateur de l’idée de l’unité africaine. Il a toujours été le meneur de ce mouvement et le principal porte parole, même maintenant. Je te remercie d’avoir pris le temps de me répondre, les lecteurs apprécieront. Je te dis à très bientôt. P 25 Tu es le bienvenu. Blessed love.


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Interview Maxxo

Par S.Koyah.C

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Maxxo, bonsoir et merci de prendre ce moment pour les lecteurs de One Drop magazine. La première chose que je voudrais te demander, c’est ; comment as-tu vécu tous ces bouleversements (le succès, le stress, les tournées, la médiatisation ...) dans ta vie, ces trois dernières années ? Et bien ... pour retracer un peu les choses, la première équipe de musiciens était composée de potes du coin ; 4 mâconnais et 2 lyonnais. Le changement d’équipe s’est opéré début 2009. On n’était pas des pros et il a fallut faire des choix de vie. Il a fallut tout restructurer. Tu sais, depuis le début, cela a toujours été tout le temps plein de décisions à prendre. Je crois que c’était cela le plus difficile. Tu dois faire des choix sans savoir si ce sont les bons et comme tu le sais, de chaque choix découlent plein de conséquences. A mon niveau c’était beaucoup de pression. Ce qui est important aujourd’hui, c’est que je suis en bons termes avec tout le monde. Mais tu sais, c’est vraiment important pour moi car en ce qui me concerne, j’ai toujours fait de la musique par passion et ma plus grande satisfaction était d’être arrivé au bout, tu vois, genre « Je l’ai fait », le succès ce n’était pas cela que je recherchais. Moi je me disais « J’ai posé une pierre là et on ne peut pas me l’enlever » et aussi « si mes potes sont contents, c’est bien ». Est-ce que cette médiatisation a eu une incidence dans ta vie privée ? Bien ... Tu sais, quand tout cela a réellement pris de l’importance moi j’ai pris cela comme un travail et j’ai mis une barrière. J’ai aussi la chance d’avoir une compagne qui n’est pas issue de ce milieu et qui ne s’y intéresse pas plus que ça. Je peux vraiment faire le « break » quand je rentre à la maison. On parle par exemple de tout sauf de mon boulot. Je ne suis pas quelqu’un qui sort beaucoup et cela me va bien de rentrer m’occuper de ma famille. Et lorsque par exemple tu as des critiques négatives dans la presse ? Oh oui, tu sais, c’est arrivé ! Je n’ai pas un niveau de notoriété, tu vois genre grande presse, pour que cela affecte mes proches. Je n’en ai jamais eu le retour. Et toi, comment l’as-tu vécu ? Je me suis dit « prenons ce qu’il y a à prendre ». C’était surtout sur le deuxième album. Je relis plusieurs fois les articles. J’essaie de comprendre et surtout, en toute honnêteté, de voir si c’est justifié. Dans l’ensemble, c’étaient des choses que j’avais aussi ressenties. Mais tu sais, il y a aussi des fois où je me demande. Par exemple quand je lis la critique d’un journal qui dit un truc du genre : « Le second album de Maxxo est carré comme le lit d’un trouffion » tu vois ? Quand tu sais que, par exemple, le premier album est recalé note par note sur tout et que les gens disaient des trucs du genre : « OH ! La vibe ! ». Ca tourne, tu vois mais en fait il est fait comme un album de Hip Hop alors que si tu prends le second, c’est vrai il est plus produit mais il est tout joué en live avec Sly&Robbie les zicos de Tikken. Il n’y a rien de recalé, c’est que du live et pour faire un bon live, tu le sais, il faut de la bonne vibe. Mais bon, tu sais, j’essaye de comprendre et si c’est une bonne critique ; moi je la prends et je m’en sers, voilà ! Penses-tu être arrivé à une certaine maturité, aujourd’hui ? Dans ma vie personnelle, oui ! Dans ma vie professionnelle, je parlerai plus d’expérience. Je n’aborderais pas le troisième album, s’il doit y en avoir un, de la même manière. Quelles sont les valeurs qui sont les plus importantes pour toi ? J’ai peu d’amis car j’aime les gens vrais. L’amitié, c’est important. La sincérité, l’honnêteté et aussi le partage. J’ai eu dans ma vie la chance et la malchance de tomber vraiment très bas à une période, et je m’en souviens. Oui, j’ai besoin maintenant de partager et de vérité. J’aime la vie et ses moments de vérité, tu vois, que ce soit en musique ou dans les moments privés. En dehors de la musique, as-tu d’autres activités ? Non, tu sais, quand j’étais ado, je me suis construit avec la musique. Elle a toujours été dans ma vie. En dehors de cela, je suis comme tout le monde, j’adore regarder des films. J’adore aussi la nature et quand je le peux, j’y vais me balader. J’aime la pêche. C’est des trucs que je faisais avec mon père. Maintenant, dès que j’en aie l’occasion, j’essaie de le faire avec mon fils. Très honnêtement, ma dernière passion c’est ma famille. Tu vois, pour le deuxième album, quand les choses ont pris de l’importance, j’ai commencé à déléguer pour garder du temps pour ma famille. C’est très important.

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Il arrive parfois que les artistes soient déconnectés de certaines réalités. Si je te dis des mots comme, chômage, pouvoir d’achat, Afghanistan, politique ... Cela te parle t’il ? Ah ! Et bien oui ... S’il y a un truc qui m’intéresse, c’est l’actualité. Quand je rentre chez moi, je suis un grand amateur d’actualité. Je lis les journaux, regarde toutes les infos sur plein de chaines télé ou support différents. Tu sais, mon père était dans la lutte syndicale donc j’ai baigné dedans. Distribution de tracts etc. Je l’accompagnais donc tout cela me touche. Sourire ... Je peux même te parler du dernier débat pourri en Hollande et machin... J’ai besoin de savoir ce qu’il se passe en France et dans le monde. Pour en revenir à la musique, qu’est-ce que tu écoutes en ce moment ? En Reggae, pas grand chose à part le dernier Clinton Fearon. Sinon j’écoute du Hip Hop. Quels sont tes projets ? J’ai passé les derniers mois à réaliser l’album d’un rappeur français. Je me suis éclaté et bien vidé la tête artistiquement. Pour moi, j’ai quatre ou cinq riddims maquette. Je commence tout doucement. Je ne peux rien annoncer pour le moment. J’ai envie de prendre du temps pour d’autres, offrir et surtout tenir des promesses que j’aie faites sur des dubs de Sly & Robbie. Je n’ai pas envie d’avoir la pression d’un tourneur et faire des choses de mauvaise qualité. Je prends mon temps et je l’annoncerai. Même sur Face Book ...car un jour, j’avais simplement écrit une pensée, comme ça tu vois ; « tiens ! Si je faisais un album ? » et BING, on me demandais déjà : « Alors, c’est pour quand ? ». Donc, cela arrivera, mais pas de suite. Sinon, j’ai carte blanche offerte par ma ville, Macon, donc il y aura un concert le 12 mai prochain et je ré inviterai tous les musiciens du deuxième album. J’ai une dernière question. Il y a ce que tu montres de toi, donc, ce que les gens perçoivent et ce que tu es en réalité. Qu’aimerais-tu que l’on retienne de toi ? Mon image ne m’importe plus. Je vis pour moi, maintenant. J’ai fait tomber le masque. Mais avant, c’était de la protection et c’est vrai que cela a pu être mal perçu. Mais j’ai fait comme j’ai pu. Bien souvent, je ne savais pas quoi dire et faire le type sympa, c’est pas moi. J’ai aussi été souvent impressionné. C’est tellement allé vite, t’imagines ? J’avais 23 ans à l’époque. Mais c’est vrai, cela a pu être mal compris et j’ai pu paraître autre chose. Mais tu sais, ma famille m’a permis de toujours garder les pieds sur terre. Y a-t-il des artistes avec lesquels tu aimerais collaborer ? Ce qui me ferait kiffer, c’est plus de collaborer avec des musiciens ou alors de pouvoir proposer mes propres créations à d’autres chanteurs. Il y a des voix que j’adore. C’est cool ! Je te remercie pour ton temps et tes réponses. J’ai été ravi de te répondre et j’aimerais que toutes les interviews soient cool comme ça. Maxxo passera encore un peu de temps à l’Ampérage pour remercier les bénévoles et signer quelques autographes avant de rentrer à son hôtel visiblement ravi de sa soirée grenobloise.

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e r t n e C g n i d a e R n w o t h c n e r T ACTIONS

Contact

Photo : Trenchtown Reading Centre Comme annoncé dans l'édito, One Drop magazine a décidé de promouvoir le Trenchtown Reading Centre. Ce projet est né en 1993 de l'initiative de Roselyn Elisson et d’Abri Mills qui ont construit et mis en place ce centre dans le but de combattre l'illettrisme dans le ghetto de Trenchtown (Jam.) d'où est issu Bob Marley. Les enfants peuvent emprunter des livres à la bibliothèque du Centre et pour ceux qui ne sont jamais allés à l'école, apprendre à lire. L'accès est gratuit, bien sûr, pour tous ces enfants. Ce Centre ne fonctionne qu'avec des dons et même si les institutions gouvernementales saluent cette action, elles n'en restent pas moins absentes. De mon point de vue, il serait bon aussi, que plus d'artistes de reggae issus de ce quartier, s'y intéressent. Vous trouverez dans cette page toutes les informations concernant le Trenchtown Reading Centre et nous diffuserons régulièrement des photos ou des vidéos pour vous informer de ses activités. Dernière précision, toutes les personnes travaillant au centre sont bénévoles, certains sont mêmes d'anciens élèves venant à leur tour aider les plus jeunes. Tous les dons perçus sont réinvestis directement et entièrement. Big up à Roselyn et Abril S.Koyah.C

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Les Coups de cœur

k e b e R a t Sis

The Mighty Lions Pour démarrer cette nouvelle année au son du roots reggae, nous allons au confluent du Rhône et de la Saône, à Lyon, où vibre avec force le son des MIGHTY LIONS ! Fidèle aux valeurs jamaïcaines, The Mighty Lions nous présente un reggae chaud et roots à souhait ! Je rencontre Clément et Guillaume pour une interview très intéressante. Pouvez-vous me présenter le groupe ? Le groupe The Mighty Lions dans sa formation actuelle se compose d’El Kaizer à la batterie, Daddy à la basse, Smartie Smith au piano, Dready Mitchell et Smoothie Sugar pour la section cuivre (saxos), Willy London à la guitare et Collie Goodson au chant. Nous avons sorti un album en avril dernier qui s’appelle «In This Time» et une chanson est aussi disponible en vinyle. Le groupe fait partie du label KA-Records. Comment s’est formé le groupe ? Le groupe a pas mal varié depuis ses débuts, la formation actuelle est stable depuis 2 ans. C’est la réunion entre des musiciens qui se connaissaient déjà et des nouveaux arrivants. On est tous sur la même longueur d’onde tant humaine qu’artistique. On veut produire un reggae à l’ancienne, propre, roots, profond et conscient. Quels artistes vous ont influencés ? Beaucoup d’artistes en reggae, mais on attache aussi beaucoup d’importance à écouter d’autres styles, le blues, le jazz, la soul, qui ont d’ailleurs influencés le reggae quand il est né… Burning Spear tient une place importante dans le groupe, mais tous les artistes sont de sources d’inspiration, comme Bob (Marley), mais aussi des artistes beaucoup moins connus en Jamaïque ou en Angleterre. C’est tellement foisonnant d’artistes, qu’il y aurait trop de noms à dire, on parlerait plus d’une époque… Le milieu des années 70 regroupe les enregistrements qui nous ont le plus marqués. Vous avez sorti en avril 2011, votre 1er album « In This Time », où l’on trouve 6 chansons et 6 versions dub, pourquoi ce choix ? L’idée était de faire un album «show case» c'est-à-dire, soit d’alterner chanson et dub, soit de proposer un album à deux facettes, avec les versions chants et les versions instrumentales. Nous avons fait cet album dans la tradition de beaucoup d’albums jamaïcains, où il y a cette idée d’offrir à l’auditeur la chanson et la musique, de lui proposer une expérience plus instrumentale. On ne voulait pas forcément se restreindre à faire 6 chansons, c’était vraiment un choix artistique de notre part de faire ce travail de recomposer, réorchestrer pour les versions dub. Ça nous paraissait intéressant et en ligne avec le style de reggae qu’on propose. C’est un peu la logique du vinyle 7 pouces, 45 tours, avec la chanson et la version, qu’on applique sur ce CD. Quels messages souhaitez-vous transmettre au public ? On essaye de faire en sorte d’offrir aux gens quelque chose qu’ils n’attendent pas forcément. On n’utilise pas les thèmes récurrents comme la weed, la politique ou la police, même s’il y a de grandes chansons sur ces thèmes là ! On essaye de transmettre quelque chose de plus proche de notre réalité, de notre quotidien. On essaye de transmettre ce que nous pensons utile, en gros, ce sont des messages positifs, d’humilité, de conscience, qui font un peu réfléchir les gens. Ce n’est pas une approche globale, de masse, c’est un travail sur les individus, un à un, un message pour la conscience de chacun. Vous avez créé en 2010 votre label : KA Records, comment cela s’est il passé ? Le groupe The Mighty Lions existait déjà, et de nombreux musiciens du groupe font partie du backing band «Soul Agitators» du label. C’est avec ces musiciens là qu’on a commencé à travailler et à enregistrer les 1ers instrumentaux, les 1ers riddims. C’est en rencontrant d’autres artistes de la région lyonnaise (tout les artistes du label sont lyonnais) qu’on s’est dit qu’on pourrait essayer de faire quelque chose ensemble. On a voulu suivre le modèle jamaïcain, en proposant notre propre backing band, avec des artistes locaux, en travaillant à l’ancienne… Ça prouve aussi que localement, on a des choses à dire. Ça fait une petite équipe, un espèce de collectif, ça donne une certaine dynamique, et permet d’avancer ensemble en restant cohérents. Que signifie le « KA » de KA-records ? C’est un concept intéressant, qui mérite d’être creusé, c’est un peu difficile à expliquer comme ça… Le KA vient de l’Egypte Antique et peut être traduit par le spirit, un concept de l’âme. C’est un peu un «Moi Divin» que chaque personne possède. En agissant bien, en ayant une ligne de conduite droite et cohérente, on agit bien pour son KA. Les égyptiens, croyant à la réincarnation, pensaient que le KA était éternel et que c’est pour cela qu’il fallait faire des bonnes choses en étant vivant. L’idée était d’aller plus loin dans les racines, d’où les références à l’Egypte Antique (avec le renouvellement du KA, l’image du pharaon), qui est finalement la mère des différentes civilisations. Ce retour aux sources se rapproche beaucoup de l’idée de la «repatriation» de Rastafari. Vous avez également votre propre studio, vous pouvez nous en dire plus ? L’Ankh studio, c’est là où on enregistre et on mixe toutes les productions du label. Depuis quelques mois, on lance plus de prestations, puisqu’on peut enregistrer des groupes, ou juste mixer s’ils veulent. On travaille en analogique, on enregistre sur bande, on passe par PC s’il faut numériser, selon ce que veulent les groupes. On a vraiment à cœur d’utiliser du matériel analogique, c’est notre choix artistique d’avoir un son chaud, propre, ce son des années 70 qu’on aime. On propose aussi le backing band pour faire des instrumentaux, ou rejouer des classiques, selon les demandes. On n’est pas aptes à tout faire, mais on propose un studio avec une identité sonore bien marquée, avec une patte artistique particulière, et on a voulu ouvrir cela aux groupes ! Quels sont vos projets ? Avec le label, on sort un 45 tours, en janvier. On lance une petite série sur les 7 pouces, puis sur les 10 pouces. Ça avance pas mal ! Avec The Mighty Lions, on va essayer de faire un maximum de dates, et de tourner en dehors de Lyon ! Retrouvez le son roots et profond des Mighty Lions sur : http://www.myspace.com/themightylions69 et leur album «In This Time» sur le site du label : http://www.karecords.com/ Merci au Crew pour cette soirée bien cool, un merci plus particulier à Clément et Guillaume pour cette interview !

Photo : The Mighty Lions

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Parce que le roots reggae a de l’avenir en France, parce qu’ils ont du talent et de l’énergie, et parce que vous méritez de les connaître… Voilà une nouvelle rubrique qui va vous emmener sur les roots de nos régions, à la découverte des groupes émergents, des nouveaux soldats de la paix… Cette rubrique est aussi la votre, n’hésitez pas à me contacter pour me donner vos impressions, échanger, partager… ONE LOVE

I & I Livity

Photo : I & I Livity Ce mois ci, c’est au cœur de la forêt landaise, que nous retrouvons I&I Livity. Ils nous embarquent dans leur univers, avec un reggae frais, énergique, aux influences diverses… Et, pour une fois, on laisse la parole aux filles !!! Place à une interview, 100% filles, avec Cécile, Marine et Valentine ! Vous pouvez présenter le groupe ? I&I Livity compte 9 membres, de milieux différents, de cultures différentes. On s’est réunis pour une seule et même musique, le reggae ! Il y a Simon, le chanteur, Sylvain à la guitare rythmique, Jean Luc à la basse, Simon, à la guitare solo, Alban au clavier, Sylvain à la batterie, Valentine et moi-même ( Marine) aux chœurs, et Cécile claviériste et choriste. Une section rythmique, et une section mélodique, qui se partage au niveau des ambiances entre Simon, Alban et moi (Cécile). A la section rythmique, à l’ossature du morceau, chacun, selon l’inspiration, pourra apporter son univers (plutôt rock pour Simon, plus jazzy pour Alban, et pour moi ce sera plus électro). Quels sont, d’après vous, les avantages et les inconvénients d’être des femmes dans l’univers reggae, qui est assez masculin ? Dans le groupe, comme dans la vie, la communication peut être compliquée, et la tolérance laisse parfois à désirer (rires). Parfois, il faut se mettre en mode guerrières !!! Au niveau du travail, on a parfois du mal à se faire entendre, mais pas forcément parce qu’on est des filles, mais parce que la partie chœurs intervient à la fin d’un morceau, quand la structure est déjà en place. De ce fait, les musiciens sont accaparés par leur travail, leur jeu, et nous avons beaucoup d’attente parfois, avant de pouvoir proposer quelque chose ! Toutes les 3, on se voit à l’écart, pour pouvoir peaufiner, travailler notre partie. Du coup, les gars ne se rendent pas forcément compte du travail que cela nous demande, et il faut parfois claquer du poing sur la table pour proposer nos idées ! C’est pas facile d’être une artiste féminine au sein d’un groupe masculin, on pourrait penser qu’on se fait chouchouter, mais non !!! Mais un jour, ils nous baiseront les pieds (rires) !!! Les avantages, c’est ce que l’on vit, tous ensemble ! On peut aussi se faire des tenues (rires) ! L’avantage d’être des femmes, c’est qu’on peut apporter une partie visuelle, par le côté danse, le côté coloré des tenues… Les filles apportent fraicheur, légèreté, la touche féminine justement !!! Plus sérieusement, dans le reggae, il y a des femmes, mais pas tant que ça, donc nous pensons que c’est un avantage pour le groupe ! Et nous sommes fières, en tant que filles, de représenter un groupe de reggae ! Au niveau du public, on pense que les gars sont contents de voir des filles sur scène, et les filles sont fières, et d’ailleurs, n’hésitent pas à nous féliciter pour les sourires, les costumes, la danse !!! Y’a un réel bonus pour le groupe ! Qu’est ce qui vous a amené à faire du reggae ? Pour moi, Valentine, c’est par Simon, qui est un ami de longue date, que j’ai commencé à suivre le groupe, en mode « groupie » d’abord ! J’ai accroché à leur univers, leur jeu… C’est un peu pareil pour Marine ! On s’est greffé comme ça, par envie ! Avant d’aborder le reggae, on faisait déjà un peu de guitare, de chant ! Puis un jour, on a tripé ensemble, on s’est dit pourquoi pas ? On a travaillé, et cela a porté ses fruits ! Quand à moi, Cécile, j’ai rencontré beaucoup de gens par le biais d’une asso, dont Jean-Luc, le bassiste. Il avait à cette époque là, un groupe de reggae qui s’appelait « Official Roots » que j’ai intégré. Quand celui-ci s’est arrêté, avec Jean Luc, on a voulu monter un autre groupe, et c’est ainsi qu’I&I Livity est né… Comment vous préparez vos chorégraphies, votre jeu de scène ? Pour ce qui est des choré, ça commence en répèt, avec des petits pas qu’on a déjà ! Puis on adapte au tempo, aux univers. Ensuite, on met en place, on se fait filmer pour voir ce que ça donne visuellement, et retravailler… Pour les chœurs, (étant aussi au clavier) c’est Marine et Valentine qui ont les idées qui émergent en répèt, puis on se réunit chez moi, pour travailler les harmonies, se mettre en place. Quels sont vos plus beaux souvenirs de scène ? Il y a eu les fêtes de Dax… une scène immense, un monde fou, comme jamais on a vu ! Grosse pression, gros plaisir, l’émotion était à son comble ! Il y a aussi, notre 1er concert au « cri de la mouette » à Toulouse, c’était pas super préparé, on avait un micro pour 2 ! On avait le regard complice de Cécile, qui espérait que ça le fasse, et qu’on rejoigne le groupe … 3 filles, c’est mieux qu’une fille seule !!! (rires) Il y a eu aussi, la 1ère partie de Danakil à Tartas, et voir tout ces gens qui chante nos chansons, crie notre nom, tout les bras en l’air, ça met les « poils en érections » !!! Il nous tarde de revivre de tels moments ! Groundation, c’était un peu pareil, car à la base, les gens ne viennent pas pour nous, mais ils sont quand même avec nous, et ça fait super plaisir ! Vos pires galères ? Il y a bien sur des galères techniques ! Après, comme nous sommes 9, il nous est arrivé de galérer à rassembler tous les membres avant de monter sur scène !!! Pour les préparatifs aussi, des vrais trucs de filles ! On galère à mettre en place nos turbans, le maquillage… Quels sont vos projets avec le groupe ? L’idéal serait qu’on puisse enregistrer un album, car notre dernier maxi date de 2009 ! On aimerait pouvoir proposer quelque chose de nouveau au public… On n’a pas trop les moyens financiers pour l’instant, mais on compte s’autoproduire et le faire dès que possible !!! Et on espère faire beaucoup de dates !!! Merci à toutes les 3 pour cette interview fort sympathique !!! Découvrez l’univers des I&I Livity sur http://www.myspace.com/iandilivity et allez les voir en live dès que vous pouvez !!!

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Bands / Groupes

U R K C I N O DUBT

Photo : Dubtonic Kru Les membres fondateurs de Dubtonic Kru sont « Jubba » et « Stone », un duo basse-batterie, qui au fil des années, a contribué au développement du Reggae Roots moderne, avec un son unique et une approche qui mèle le Reggae Jazz Fusion de « Jubba » et la batterie « groovie » de « Stone ». Durant une décénie, le Kru a gagné une solide expérience des tournées et des enregistrements avec les légendaires Max Romeo, U-Roy, Burning Spear, Les Mighty Diamonds mais aussi avec des artistes plus modernes tels que Junior Kelly, Richie Spice, Lutan Fyah, Bushman ... L’un des fait significatif de leur carrière fût la composition du riddim « I Swear », un rythme qui a mis l’arene Reggae dans la tempête avec les versions de Chuck Fender « I Swear » et de Richie Spice « Marijuana ».

RAGIN

G FYA

Raging Fyah est un jeune groupe dynamique et talentueux originaire de la Jamaïque. Tous ses membres ont partagé leurs racines musicales à l’église et s’efforcent, avec leur musique, de toucher l’âme de l’auditeur. C’est cette communion des esprits qui a fait naître leur premier album « Jugdement Day ». C’est une musique pour les rebelles. Cet album résonne de vitalité positive avec onze chansons, les paroles sont conscientes, les mélodies accrocheuses. Les sentiments, les mélodies et les arrangements de leur musique semblent rappeler l’énergie d’artistes comme Bob Marley& The Wailers, Peter Tosh et Third World. Certaines de leurs paroles sont des mises en garde. Le travail intensif en studio a permis au groupe d’accumuler beaucoup d’enregistrements originaux tout en travaillant avec leur nouveau chanteur Kumar Bent au début 2010. A découvrir absolument !

H

Photo : Raging Fyah

Contact pour les médias : Andrea Davis / 8460754 / ireggaeday@gmail.com P 34


Sound-system

de S.Koyah.C

Red

d n u o S n o Li Le Roots Collective est né de la rencontre de quelques passionnés de Reggae Roots et de Dub, avant tout désireux de faire découvrir la musique Dub et de permettre aux artistes qu’ils admirent de venir se produire à Grenoble. En 2007, ils ont organisé les sessions à l’ADAEP (aujourd’hui l’Ampérage) avec le mythique Aba-Shanti-I, ainsi que, pour la première fois en France, The Mighty Tabot de Ras Muffet, qui ont tous deux rencontré le Red Lion Sound. En 2008, c’est Vibronics qu’ils accueillent pour la première fois sur un sound system à Grenoble. Aujourd’hui résidents au festival du Col des 1000 et au Drak-Art pour les Gre Dub Session, ils ont partagé des sounds et des scènes avec AbaShanti-I, OBF, Twinkle Brothers, King Alpha, Channel One sound system, Vibronics, The Mighty Tabot, Dawa Hi Fi, Rootical Warrriah, Jah Free, Kanka, Iration Steppas, Improvisator Dub, High Tone, Vital Riddim ... Ils ont aussi joué dans quelques festivals et diverses salles tels que ; le festival Rocktambule au Summum (2500 pers.), le festival Magic Bus (1800 pers.), le festival Radio Campus à Grenoble, le festival Col des 1000 (2000 pers.), le festival des Rencontres Brel, le festival Métissages de Saint-Jean de Bourney (Isère), le festival Exod’Usses à Frangy (Haute Savoie) et pour la fête de la musique de Lyon en plein air, à Gerland. Mais aussi à l’Ampérage (ex ADAEP), au Drak-Art, à La Bifurk à Grenoble, au Sabbar à Annecy et au Boom de Zinc à Paris. Le Roots Collective est composé à ce jour de, Sergio (sélection), Tonio (sélection & bass creator), Nico (prod. & sélection), Yo (prod. & sélection), Dub Cassar (prod. & sélection), Vic Cassar (prod. & melodica) et Sis Ilie au chant accompagnée parfois du «special guest» Mc Missah. Sis Ilie a fait ses débuts dans le Reggae en 2006 en tant que chanteuse du Red Lion Sound. Son style vocal très mélodique se marie très bien avec les beat électro-dubs les plus rugueux, un peu à la manière de Boney L ou d’Aïsha, dont elle a d’ailleurs repris le hit «The Creator» dans une dubplate d’OBF. Son premier single 45 tours, «I See Them», produit par Hatman et Gary Clunk, est sorti en février 2009 sur le Label Storm&Break. A ce jour, deux formules sont disponibles pour les accueillir. En sound system avec leur Red Lion Sound (7kw) ou en live avec les deux chanteurs, le bassiste, melodica et machiniste.

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Virgin Island

de Julien Timotéo feat Sista Joka

Y M R A Army débute les fondations de sa carrière musicale très prometteuse du côté de St croix (Virgin Islands) à l'âge de 5 ans, dans une chorale, celle de l'église fréquentée par ses parents. À cette époque, il est encore "Fritzmaurice Williams". Par la suite, décidé à évoluer dans la musique, il apprend et joue du saxophone, devient membre d'un groupe de jazz et chante dans différents groupes locaux. Ses inspirations sont entre autres Nat King Cole, Dennis Brown et Freddie Mc Gregor. Sa soif d'apprendre le mène à New York où il intègre l'école des Arts Scéniques. Puis il s'engage dans l'US Army et l'école technique militaire. C'est son expérience sous les drapeaux qui lui donnera son surnom "Army". Sa formation achevée, il travaille un peu dans l'Industrie, puis décide de rentrer à la maison, là où tout a commencé "The Virgin Islands", afin de poursuivre d'autres objectifs. Son but : envoyer des messages universels et positifs au peuple par sa musique, sans le business qui l'entoure. À son retour il s'investit donc dans la musique, il fait les chœurs du Front line Band et d'autres groupes locaux. Lorsque l'heure est venue, sous l'influence de son mentor et ami Jahole, il devient le lead vocal du X- Factor band. Ne pouvant plus cacher son talent, les premiers hits d’Army apparaissent sur de très bonnes compilations "Eastbound", très vite suivie de "Homegrown", 3 titres par compilation. La suite logique est la sortie en 2000 de son premier album "Yesterday new's", avec les hits "Arise" et "Shadows", produit par Glamorous Records. En 2002, il sort son deuxième album "Struggler", cette fois-ci produit par Dub Wise Records. En 2003 il enregistre un très bon single "Calling Jah Army" avec "The messanger" Luciano, et place son titre "I don't Know" sur l'indiscutable compilation de Bambu Station "Talking roots vol II". Avec cette base solide de morceaux, Army entreprend d'enregistrer son très attendu troisième album produit par le légendaire Tuff Lion, guitariste et membre de Bambu Station, pour le très bon label I grade en 2005. "Rasta Awake" est un chef-d’œuvre dans le choix des instrumentales, ainsi que dans la poésie des lyrics, le tout suppléé d'un timbre de voix envoutant, gracieux et mélodieux qui place cet album dans la cour des grands. 13 titres Roots Reggae conscients, humanistes et spirituels. Un album doux et mielleux, qui vous plonge dans une atmosphère ensoleillée, aux messages à propager et à partager avec toutes les générations. On notera encore une fois le très bon travail et le caractère spirituel de la pochette, une des empreintes des productions de V.I. Parmi la série de hits, cette sélection reflète l'album: "Give a Youth a trie", "Rasta Awake" et "Share your Love" sont des titres concrètement orientés vers le positif. Suivra en 2008 l'album "Zion Soldiers Chant" (prochainement chroniqué) au niveau du précédent cette fois-ci produit par Tuff Lion. Army Discographie : Albums : Yesterday News, Stuggler, Rasta awake, Zion soldiers chant Single : Calling Jah armyCompilations : Eastbound, Homegrown, Talkin' Roots II

Vous pouvez retrouver régulièrement cet artiste ainsi que ceux du catalogue de "V.I Roots" sur "Radio-Grésivaudan" dans le programme reggae du Jeudi soir "Don du Son" : 21H30/23H http://www.radio-gresivaudan.org/Don-du-son.html Contact facebook : Don du Son reggae

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N O I L F F TU

T.Williams "Tuff Lion" l'original" RootsTafari" guitariste Multi-instrumentaliste chanteur auteur compositeur et producteur. Musicien humble, passionné et fortement respecté, "Le lion" a la réputation de s'investir à fond dans les projets auxquels il participe. L'original "RootsTafari" a activement collaboré aux multitudes de productions sorties ces dernières années du côté de Virgin Islands. Son apport à la musique et au reggae ne s'est pas limité au son de V.I. Il a produit, enregistré et tourné à travers les Etats-Unis et les autres continents aux cotés d'artistes comme The Itals, Junior Murvin, Apple Gabriel et bien d'autres. Le nombre sans cesse croissant d'enregistrements auxquels il a participé atteint déjà plus d'une cinquantaine d'albums. Son inspiration, souhaitons-le, reste inépuisable. On se souvient, pour les plus chanceux, de sa performance tant comme choriste que guitariste, lors de sa venu en France (Jah Sound Festival Bagnols sur Cèze) et en Europe avec Bambu Station et Iba en 2006 pour la tournée Break the soil / Many lives. Son premier album solo sort en 2007 Utterance-A Testamant 13 Titres, un chef d'œuvre musical sorti de son propre Studio. Presque tous les instruments sont joués par Tuff Lion. Aucune programmation numérique mais il invite des amis musiciens en featuring sur certains morceaux. Albums riches doux et complets avec une large palette de ces talents de vocaliste, allant de la Haute Harmonie envoutante au rugissement du Lion, pour nous livrer des paroles conscientes et pleine de sagesse, magnifiquement complétées par ces solos de guitare. On a retenu les titres "Stream of consciousness", "Rootstafari" ,"Pimps &Parasites" "Dreamin" . La pochette de l'album nous donne une vision de l'univers de cet artiste et confirme sa simplicité. Son second album Ten strings 18 Titres exclusivement instrumentaux produits par I-Grade en 2008. La plupart des instrumentales ayant déjà été mises en avant par les différents singers de V.I c'est l'occasion de les redécouvrir et de se rendre compte de l'énorme travail fourni par "Tuff Lion" et ces dix cordes dix doigts prolongement de sa guitare et outils lui permettant d'œuvrer pour le reggae. Il produit plusieurs albums et prête ces talents de Multi-instrumentaliste sur "Zion soldiers chant"de "Army", avec "Bambu Station" "Break the soil" et "One day". Mais aussi sur les albums de "Abja", "Niyorah", "Iba", la liste d'artistes reste trop longue pour vous l'énumérer entièrement, il participe aux compilations "Wadada" "Talking roots I" &"Talking roots II". Le son de sa lead guitare se révèle sur un grand nombre des productions du label" I-Grade" pour des artistes comme " Niyorah, Midnite, Danny I, Dezarie", et bien d'autres. A remarquer que la majeur partie des albums produits du coté de V.I sort en CD, il existe quelques albums en Vinyl 33T et quelques rares 45 tours. P 37


Mizik Kréyole lé là

in l l e s n A e i n a Stéph

King Kalabash Le bien plus fort que le mal Né en Martinique, KING KALABASH part s'installer sur l'île sœur, la Guadeloupe à l'âge de 9 ans. De retour en Martinique est créée l’association BIG FAMILI. Le but de cette grande famille est de découvrir et connecter tous les talents cachés et leur donner une chance de se montrer. Les deux artistes partagent leur expérience et leurs ressources avec les jeunes, afin qu'ils se soutiennent et s’inspirent les uns les autres dans leur activité créatrice. En 1990, ils fondent le ZION SON (Sound of Zion) sound system, ils continuent en parallèle de travailler avec différents matériaux naturels pour stimuler leur créativité. Cela a à voir avec le fait que BIG FAMILI est un groupe reliant, non seulement des musiciens, mais aussi artistes de divers domaines créatifs ... Ensembles, ils font par exemple la production de lampes originales, des bracelets et des peintures, leurs donnant leur propre personnage complètement original et non conventionnel. KING Kalabash avec son collègue et ami Baron Black on gagnés, en 1999, au célèbre Printemps de Bourges, un concours de chanteur. Outre cela, les deux chanteurs enregistrent des sons pour diverses compilations, ce qui les amène à voyager, et à chanter pour toutes sortes d'événements humanitaires. Très réussies également leurs deux visites en République Tchèque, où ils ont été introduits par les sounds system « The French Love Corner sound system » et « roots survival » (damalistik label). Ces expériences leurs donnent encore plus d'énergie et d'inspiration pour des apparitions publiques, comme l'atmosphère qui se met en place spontanément, partout où ils chantent, c'est tout simplement magique. (Ndlr) Invitée par King Kalabash pour cette interview, elle a très vite tourné en discussion autour de la musique, l’art, le mouvement Rastafari, etc. Je vous propose donc, à la place d’un « question réponse » habituel en interview, les paroles de King Kalabash par thème.

Inspiration L’inspiration est naturelle. Bob Marley avait cette force dans ses textes, il parlait de culture, de pacification entre les peuples, de vraies paroles qui interpellent spirituellement. Ca doit rester naturel, tout le monde doit vivre ça, faire des textes pour tous, chanter dans d’autres langues (que le créole) comme le français, l’anglais, permet d’exprimer d’autres choses, d’intéresser les gens.

Mouvement Rastafari Les grands Rastas vivent aujourd’hui loin de la société. Mais il y a le message à faire passer, c’est pour ça que certains sont en ville. Rasta c’est le rapport avec la nature. Je ne suis pas plus Rasta qu’un autre, avant d’être Rasta, je suis humain. C’est une spiritualité personnelle, je n’ai de compte à rendre à personne. C’est un mode de vie, une attitude, une philosophie, un objectif, pour arriver à une certaine sagesse, qui se poursuit toute une vie. C’est un combat de tous les jours pour comprendre les autres, les aider, l’important c’est l’humilité, pour avoir la reconnaissance, il faut être naturel.

Caraïbes Les îles caribéennes sont spéciales, riches d’artistes. Un réel mélange musical. Après ce sont des îles, il n’y a pas de frontière, si tu ne te donne pas les moyens de t’en sortir, c’est la galère. On est français sur les papiers, mais en réalité, c’est comme les banlieues, on nous à mis là, et c’est à nous de nous débrouiller. Les békés (blancs descendants des premiers colons européens) contrôlent 80% du pays, tout est trois fois plus couteux en Martinique qu’en métropole. Les fléaux comme l’alcool et la cocaïne, ce sont les riches qui les importent. Il y a des guerres urbaines dans toutes les îles, des gosses de 10 ans qui sont "killing". La dancehall reflète cette violence, on vit dans un système violent, qui crée de petits monstres qui progressent et évoluent comme ils peuvent. Ce n’est pas seulement la musique qui fait ça, mais il y a aujourd’hui peu d’artistes qui apportent un message positif ...

Convictions Je crois que le bien est plus fort que le mal, quand tu tombes, tu te relèves, jusqu’à la fin. Quant on sent que c’est négatif, il faut oublier ça. Je ne suis pas utopiste, même plutôt pessimiste, j’ai peur pour les enfants, je suis également grand-père, et on a peur pour eux. Ce que nous on a connu c’est du pain béni à côté de ce que les jeunes ont. Il y a une "fucking" violence gratuite, c’est un truc de fou, comment on en est arrivés là ? Elle est partout, elle est mal interprétée par les médias. Le mal du siècle c’est la reconnaissance, on est tous les mêmes. La violence est un langage, aujourd’hui un jeune sera reconnu s’il a fait de la prison, et ils croient ça. A côté il y a ceux qui subissent, et ils sont obligés de devenir violents, pour moi c’est ça le pire, des enfants qui tuent des enfants. Ils ne pensent pas au futur, faut tout faire vite, à n’importe quel prix. Tous les codes sont pétés, tous les jeunes boivent, ils s’envoient des bières et ils commettent des crimes que tu vois que dans les films d’horreur. Je pense qu’on né avec du "love" ou pas, et c’est ça le principal, dans toutes les petites choses, il faut rester dans le "love". Il arrive qu’on se perde, l’important c’est de ne jamais perdre la petite lumière, il faut demander à Jah tout le temps. C’est la complexité de l’Homme, on apprend à se connaitre, on s’accepte, on essaie de s’améliorer, ça c’est bien. Se donner la peine, anticiper, t’attends pas que ton ami se soit cassé la gueule pour lui dire qu’il y a une peau de banane. Il faut un déclic, chacun a un tempo, des fois tu commences bien, et tu finis mal, il ne faut pas juger les autres, tu ne sais jamais comment ça peut se passer.

Musique Je n’ai jamais rien fait d’autre que la musique et l’artisanat. Des artistes comme Baron Black sont très rares, on est très solidaires. La musique est médicinale heureusement qu’elle est là.

Actualité On a tourné dans les pays de l’Est, notamment en République Tchèque, Pologne, Slovaquie, Autriche, Allemagne et en Suède. Je prépare mon premier album solo, ainsi qu’un autre album en préparation avec Mad Mike en Pologne. Baron Black à sorti son album acoustique traditionnel « tradisyon mwen » c’est un autre côté de BIG FAMILI. Sinon je continue mes créations, les calebasses, que vous pouvez retrouver en photos sur mon facebook (King Kalabash) « Just live any second …»

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Les artistes antillais, mauriciens, malgaches ou calédoniens sont nombreux et très peu médiatisés dans l'univers du reggae. Cette rubrique existe pour leur donner un espace et vous faire découvrir le reggae, ragga, dancehall ... des départements d’outre-mer.

Otentikk Street Brothers s m a R m e e d a N

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Le groupe le plus connu dans l'île paradisiaque de Maurice est l’OSB Crew. Il est désormais considéré comme un incontournable sur la scène locale et régionale. Le souvenir de leur tournée Européenne est encore tout frais dans leurs esprits : "C'est un des meilleurs souvenirs du groupe" assure le chanteur du groupe. De mai à juillet 2011, le groupe était présent dans tous les festivals européens. Ils ont voyagé sur tout le continent et joué dans les mêmes festivals que des groupes réputés. Ils étaient sur les mêmes affiches que Sean Paul. Les critiques données par les journaux et les revues internationales concernant le Seggae mauricien ont été positives. Le seggae est un mélange de "Sega" et de rythmes reggae. Par conséquent, afin de continuer ce qu'ils ont commencé, le groupe prévoit de faire la même chose cette année. "Cette expérience nous a rendus plus forts" dit Bruno Raya, considéré comme un prophète dans son pays. Leurs albums sont sur la bonne voie pour trouver une place en Europe et au Japon grâce à d'importantes maisons de production et de distribution. Au niveau local, la reconnaissance est arrivée sous la forme d'un trophée. Bruno Raya et son groupe ont remporté le prix MASA pour la représentation de la musique mauricienne. "Rien n'était certain. Nous avons vécu des moments difficiles." dit Bruno. Lui et son frère sont les membres fondateurs d’OSB. Avec 4 albums et 1 DVD à leur crédit Otentikk Street Brothers jouit aujourd'hui d'une base solide dans tout l'océan Indien.

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Direct from ...

by Gail Zucker

... Kingston / Jamaica I Wayne's Album Launch Respect & Support On December 6, 2011 The Bob Marley Museum in Kingston, Jamaica hosted I Wayne's latest album entitled "Life Teachings". With VP Records as a sponsor, the Hope Road venue bustled with good vibez and positive energy. Music lovers and reggae artists came out to support the conscious I Wayne and hear him perform tunes from his latest album. Many supporters from the reggae music fraternity were on the scene. I was thrilled to see Nadine Sutherland, Protoje, Bongo Herman, Fredlocks, Sizzla, Anthony Selassie, Ras Takura, Influential, Jah 9, Capelton's manager, Claudette Kemp and many international journalists such as Mai Okamai Okamoto, from Japan. Denise "Isis" Miller was the evenings emcee and she did a wonderful job introducing the artists making the event lively. Lee Tafari opened the show with his acoustic guitar and is rendition of "Love Party". He joked saying that was the only party he would be voting for un Jamaica's upcoming election on December 29, 2011. The group Dubcore performed several tunes which included "Little Love Story". Influential gave an uplifting and conscious set. �Haiti 2010", Give a Helping Hand, is a Poem by RasTakura & Influential. This was a tribute to the life of the people that survived the Haitian Earthquake and was getting quite a bit of airplay in Jamaica. Watch out for Jah 9 ! This young female artist has a chrismatic stage presence and in addition to her culturally conscious lyrics, she is bound for success. She was backed by the tight Indignation Band, who did a righteous job. Mutabaruka contributed a conscious endorsement for the event. He spoke about planting food and shared brief story about I Wayne planting food and working in the earth, and how most artists wouldn't take the time to devote to this or get their hands dirty. "Life Teachings" is I Wayne or Cliffroy Taylor's third album for VP records and is a fourteen track endeavor. It includes tunes such as "Real and Clean", "Burn Down�, and "Herb fi Legalize". He spoke about creating a balance in life and about sharing life's joys and works. He states "music is life, so you just have to live on". In the words of I Wayne ... BALANCE!

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... St Elizabeth / Jamaica Rebel Salute 2012 Driving off the main road into the countryside of St. Elizabeth, a parish on the island of Jamaica, one immediately feels a serene, peaceful vibe. Scallion and thyme fields line the roadside and farmers selling fresh fruit in season as well as tomatoes, scallion & thyme. Rebel Salute is held a Port Kaiser Sports Club in the tiny Village of Alligator Pond, on the Southcaast of Jamaica, a small agricultural and fishing village that comes alive in January for Rebel Salute. The beauty of this event is there is no presence of meat or alcohol, so there is a spiritual ambiance at the concert. This years show commemorated Patrick “Tony Rebel” Barrett’s 50th Earthday Celebration as well as Jamaica’s 50th year anniversary of Jamaica’s independence. This year’s show attracted over 15 000 patrons and gained considerable support from the Jamaica Tourist Board. The event was a live stream for $9.99 US, so it could be viewed internationally. This was the first year Rebel Productions did the stream themselves and was a great treat for fans around the world that could not be present for the twelve hour concert. It is the consensus that this year’s Rebel Salute was the best ever! It was well organized and the production part of the event was tight and timely. As a photographer, the stage was extremely high and we had to stand on chairs to get our shots ! Many of the artist’s sets were short, especially the earlier acts. Anthony Selassie delivered a brief but energetic set. He performed tunes from his debut album “Rising Above” and was well received. Young artists Chronixx, Prophecy and gave good performances. Up and coming female artists Cen’C Love and Jah9 did well received tunes. Mother to be, Queen Ifrica excited her audience when she started to sing “Below the Waist”. Other newer artists that performed were Pessoa, the 2011 Jamaican Festival song contest winner, Jah Dore, a musician and a singer, and Jah Cutta Lejahni & Teranchilla. Cali P hailing from Guadeloupe delivered a powerful set as well as Nelly Stharre from the small island of Dominica. Up and coming artist Iba Mahr left a great impression with his audience. Shortly before midnight, Tony Rebel joined his 12 children onstage. Several of his offspring gave short speeches and then helped him cut his 50th birthday cake. He then performed many of his tunes that made him famous such as “Fresh Vegetable” and “Just Friends”, originally a duet with Swade. Earlier in the evening Rebel’s sons Abatau & Davi performed and showed the crowd that the apple doesn’t fall far from the tree. Bands Raging Fyah and C Sharp are graduates of the Edna Manley College of the Visual and Performing Arts. Raging Fyah is one of the most talented and dynamic group coming out of Jamaica right now. C Sharp’s originality and diverse sound has created a demand for them to perform internationally. Foundation artists Johnny Osbourne, Admiral Bailey, Johnny Osbourne, General Trees, Johnny Clarke, Eric Donaldson, Errol Dunkley, Leroy Gibbons & Edi Fitzroy all performed superbly and sang the hits that made them famous. Max Romeo thrilled the audience with his hit “War Inna Babylon” and was joined onstage by his two sons. The vuvuleza horns were deafening as Stephen Marley took the stage and wailed his father’s rendition of “Selassie in the Chapel”. Soon joined by brother Damian, the audience delighted as their collaborations mesmerized the crowd. Digicel’s Rising Star winner Romain Virgo has matured and has proven that his musical career is defiantly on the rise. Superstar Tarrus Riley and his mentor sax player Dean Fraser did an exceptional set. Dean Fraser belted out Buju Banton’s “Untold Story” as the audience listed attentively. Dean Fraser also complimented Duane Stephenson’s memorable set. Maxi Priest sang the hits that make him who he is and Benniton joined him onstage for “Housecall”. Yami Bolo, Luciano, Mikey Spice performed in the wee hours of the morning and Capleton gave the grand finale to the 2012 Pepsi Rebel Salute. The triumphant success of the 2012 Pepsi Rebel Salute was a great achievement for Flames Productions, possibly 2013’s show will be a two day event. P 41


Culture

Le but de cette page est de traiter, au sens large, tout ce qui touche à la culture reggae. Nous y parlerons aussi bien de langage, de cuisine, de vêtements, de livres, d'art en général, etc ... LILOU SELASSIE

Cuisine

La cuisine Ital est une cuisine végétarienne mais certains Rastas sont végétaliens ce qui signifie qu'ils exluent tout produit d'origine animale comme le lait et les oeufs, par exemple. Dans cette rubrique, nous présenterons les deux types de recettes.

Tofu en marinade de citron Pak Choy

Ingrédients 500g de tofu 1 gousse d’ail ou du gingembre frais râpé 1 citron pressé Huile d’olive 1cuillère à café de curry 1 cuillère à soupe de sauce soja Romarin 2 courgettes Riz ou mélange de céréales

Ingrédients (4/5 personnes) 2 carottes 2 grosses tomates 2 échalotes 1 blète 2 pommes de terre 1 piment vert un peu de poivre Epluchez les carottes et les pommes de terre. Coupez grossièrement après avoir tout lavé. Faire la même chose avec les tomates et la blète. Mettre le tout dans une casserole profonde. Ajoutez le piment vert coupé en petits morceaux et un peu de poivre. Faire mijoter à feu doux avec un couvercle, sans ajouter ni eau , ni huile, pendant une bonne 1/2 heure. Remuez de temps à autre. Bon appêtit !

Préparez votre marinade en mélangeant tous les ingrédients avec trois cuillères à soupe d’huile et une cuillère à café de gingembre ou la gousse d’ail écrasée selon ce que vous avez choisi d’utiliser. Coupez le tofu en lamelles épaisses, puis faites les mariner au moins une demi-heure. Cuisez vos courgettes entières, à la vapeur, pendant 15 minutes. Faites cuire le riz. Mettez 3 cuillères à soupe d’huile dans une poêle et faites cuire le tofu 3 à 4 minutes par face à feu assez fort sans que cela brûle. En fin de cuisson, rajoutez la marinade et laissez frémir 1 minute.

Soupe I - Tal Ingrédients (4 à 6 personnes) 450 gr d’Igname 1 poivron vert 225 gr de patates douces 2 gousses d’ail 450 gr de potiron 2 tomates 1 petit chou vert 3 petits oignons 225 gr de carottes

Dans un premier temps éplucher l’igname, les patates douces et le potiron. Couper les oignons en dés. Couper le chou après avoir enlevé les feuilles extérieures. Eplucher les carottes. Mettre le potiron, les carottes, l’igname et les patates douces dans une grosse casserole d’eau. Faire bouillir et laisser mijoter pendant 10 minutes. Ajouter le chou. Finalement ajouter les tomates coupées, l’oignon et les gousses d’ail. Assaisonner avec du sel et du poivre et laisser mijoter au minimum 20 minutes.

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Jamaican patois Bien que la langue officielle soit l'anglais, le patois jamaïquain est plus couramment usité, sur l'île. Il diffère de l'anglais par bien des points. Avec cette rubrique, nous souhaitons vous aider à une meilleure compréhension de cette langue à part entière.

Particularités phonétiques de l’afro-jamaïcain

Vocabulaire Don't bother me It is mine Good looking girl Look at me Leave me alone Take care Turn there Thank you Father Mother Children

Num badda mi A fi mi Criss ting Coo deh Lef mi Walk good Tun deh so Give thanks Fadda Madda Pickni

Les consonnes terminales comme t, d ou p sont souvent ommises quant elles sont précédées par une autre consonne. Exemple : want devient waan, spend devient spen, crisp devient cris Occasionnellement les consonnes sont inversées. Exemple : film devient flim, ask devient aks La lettre b peut prendre la place du v. Exemple : vex devient bex, vittles devient bikl, shove devient shoob Les lettres «dl» peuvent être remplacées par les lettres «gl». Exemple : saddle devient sagl, middle devient migl Les lettres «dr» peuvent être remplacées par un j. Exemple : drum devient jum, drunk devient junk La lettre j peut être remplacée par la lettre d. Exemple : just devient dus

La possession En anglais, on utilise le ‘s ou le s’ pour indiquer le cas de possession d’un nom. En patois jamaïcain, la possession est, soit sous-entendue, soit indiquée par une préposition telle que fi/for Exemples : A di boy boat A di boy – dem boat

It is the boy’s boat It is the boys’ boat

A fi i boy A fi ‘i boy dem

It is the boy’s It is the boys’

A lire Le reggae et ses artistes sont une source inépuisable et ont inspiré de nombreux auteurs. Nous tâcherons, ici, de vous présenter régulièrement des livres qui nous ont paru intéressants. "De Babylone à Rastafari ; Origines et histoire du mouvement Rastafari » Auteur : Douglas Mack Edition : Jahnhoy Un ouvrage magnifique sur ce mouvement dynamique et extraordinaire qu’est le mouvement Rasta raconté par un de ses plus fervents disciples.

"JAMAICA No problem" Auteur : S.Koyah.C Editions : I-Rebel pictures Accompagné d’un DVD, cet ouvrage retrace l’immersion d’un photographe dans le milieu Reggae de Kingston.

"Le reggae - la voix de la rue" Auteur : Michelle Mira Pons Editions : Hachette livre

"Le reggae" Auteur : Bruno Blum Editions : Librio musique

Mini livre qui répond à vos questions sur le reggae puisque les chapitres s'intitulent tout simplement : qui, quoi, comment ...

Un livre écrit comme un roman. On commence par Marcus Garvey, on continu par les sounds, le blues en passant par la musique traditionnelle.

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