Geek tribute - First Edition

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geektribute First Edition

Ureptam fuga Ed magnis sende Ullabo consedi Ut ulparcid Volorrum quamus

Fake adress Los Angleles USD price 20 ISSN 1837 - 7807

Feature The Force Awakens Fallout 4 Suicide Squad Being a geek is now a thing Why you shouldn’t go watch the last 007 Nowadays in the street

geektribute First Edition



Slang term originally used to describe eccentric or non-mainstream people. In current use, the word typically connotes an expert or enthusiast, or a person obsessed with a hobby or intellectual pursuit.

geek /gik /

geek /gik /

Passionné(e) d’un ou plusieurs domaines précis, plus souvent des domaines liés aux « cultures de l’imaginaire » (le cinéma, la bande dessinée, les jeux vidéos, etc.).

Le Geek Tribute vous apporte le meilleur de la culture geek, centrée sur les fans, les créateurs et leurs créations qui sont à la base de cette communauté.

Pouvoir faire la différence avec une génération qui devait se procurer une revue spécialisé de cinéma, une autre de high-tech, un magazine télé ou encore des comics, afin de retrouver des bribes de tout ce qui fait la culture geek. Une approche plus “généraliste” qui converge avec l’explosion grand public des œuvres et personnages geek, tout en ne perdant jamais de vue que c’est à la marge que naissent les plus grandes idées.

The Geek Tribute brings you the best of geek culture, focusing on the fans, the creators and their creations that are the base of the community. Unlike a generation which has to get a specialized magazine for cinema, one for the high-tech, a TV magazine or comics to find bits and pieces of everything that makes up the geek culture. A more «general» approach converges with this explosion of public works and geeky characters, while never losing sight that it’s in the margins that the brightest ideas are born.



Série d’affiches réalisées pour l’exposition Star Wars – Identities par l’agence de graphistes canadiens Bleublancrouge. Les portraits (Dark Vador, Boba Fett, Yoda,etc) sont composés de différents éléments marquants de leur propre histoire, créant ainsi une campagne très bien réussie.

©Bleublancrouge /Canada

© Poster by BLEUBLANCROUGE AGENCY


DĂŠcembre 2015

geektribute First Edition /6


PÉPITES P.06 DIX SÉRIES À RATTRAPER EN 2016

COLONISATION DE MARS

P.08

GAME OF THRONES

P.16

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

P.24

STAR WARS : THE AWAKENING

P.28

SORTIES / EXPOSITIONS

P.42

UNE MISSION SANS RETOUR

JON SNOW IS COMING

WHAT ARTIFICIAL INTELLIGENCE IS NOT

POUR LE MEILLEUR ET POUR L’EMPIRE

MARVEL AVENGERS S.T.A.T.I.O.N.


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Stanley Lieber / Stan Lee, né le 28 décembre 1922 à New York, est un scénariste et éditeur américain de comics. Principalement connu comme créateur des super-héros Spider-Man, Les Quatre Fantastiques et Hulk, son nom est associé à Marvel Comics. Il se surnomme lui-même « Stan the Man ».

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Stan Lee est (avec des artistes tels que Jack Kirby et Steve Ditko) le cocréateur de plus d’une centaine de super-héros qui sont le fondement de l’univers partagé dans lequel évoluent les personnages de la firme Marvel Comics. Le succès de ses personnages propulsa Marvel Comics du rang de petite société d’édition à celui de groupe industriel multimédia.

Stan Lee (born Stanley Lieber, December 28, 1922) is an American comic book writer, editor, publisher, media producer, television host, actor and former president and chairman of Marvel Comics. In collaboration with several artists, including Jack Kirby and Steve Ditko, he co-created Spider-Man, the Hulk, the Fantastic Four, Iron Man, the X-Men, and many other fictional characters, introducing complex, naturalistic characters and a thoroughly shared universe into superhero comic books. Lee subsequently led the expansion of Marvel Comics from a small division of a publishing house to a large multimedia corporation.


Stan Lee Happy Birthday


10 séries à rattraper en 2016

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Oublions « Empire » et les autres cartons cathodiques pour s’intéresser aux pépites de l’année, passées plus ou moins inaperçues dans ce flux continu de fictions. Voici dix séries qui vous donneront envie de troquer la dégustation de foie gras pour une séance intensive de « binge watching ».

The Last Man on Earth Série créée par Phil Lord et Chris Miller (Jump Street, Lego Movie) revient sur la Fox le 27 septembre prochain. L’histoire est dans le titre : nous suivons les aventures de Phil Miller, le dernier homme sur Terre. Ce brave Phil, donc, s’occupe comme il peut jusqu’au jour où… Si vous n’avez pas encore vu la première saison, nous vous laissons la surprise. Si vous êtes un adepte, pas besoin de vous faire un résumé. Drôle, décalée, mais parfois un peu lourdingue (on a souvent envie de baffer le héros), The Last Man on Earth se montre agréable à suivre. Nous attendons cette deuxième saison avec impatience.

Arrow/The Flash On triche un petit peu, ici, puisque nous n’avons pas une, mais deux séries. Deux séries, certes, mais très liées, puisqu’elles se déroulent dans le même univers et qu’elles se répondent entre elles. Arrow et The Flash reviennent sur CW à la rentrée 2015, donc, pour respectivement une quatrième et une deuxième saison. Dans Arrow, Oliver Queen devra retourner à Starling City parce que… bah parce que c’est un peu le bordel quand il n’est pas là, tandis que Barry Allen devra faire face à un nouveau problème : les mondes parallèles qui s’entrechoquent. Au GT, nous avons été déçus de la saison 3 d’Arrow. Même si la saison 4 peut remonter le niveau, nous sommes tout de même plus enthousiastes concernant le retour du bolide écarlate. Retour de The Flash le 6 octobre. Arrow reviendra le lendemain.

Gotham On reste chez DC, mais on passe chez la Fox avec la saison 2 de Gotham. Les méchants seront mis à l’honneur dans cette saison, notamment avec Robin Lord Taylor en Pingouin. Si certains méchants font un peu cheap (Victor Zsasz, par exemple), Taylor a su trouver ses marques en tant que Cobblepot et nous sert une performance très sympathique. Bien entendu, même si les méchants sont sur le devant de la scène, l’inspecteur Gordon sera toujours le héros attitré de cette série assez exceptionnelle. Rendez-vous le 21 septembre.

Agents of SHIELD Pas de jaloux, puisque nous passons maintenant dans l’univers Marvel avec la saison 3 d’Agents of SHIELD. Comme d’habitude, la série nous permettra de suivre l’évolution du Marvel Cinematic Universe en parallèle des films. Et comme à chaque saison, nous devrons avoir des références aux films du studio. Si vous suivez un peu les films, vous savez que la prochaine étape n’est autre que Civil War, gros morceau en perspective. Que va nous servir Agents of SHIELD pour nous mener à cet événement ? Rendez-vous le 29 septembre sur ABC.


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The Walking Dead

Cet article est extrait du magazine en ligne Journaldugeek

A-t-on encore besoin de présenter The Walking Dead ? Non. La série d’AMC revient cet octobre pour une sixième saison avec un Rick plus énervé que jamais, des zombies plus affamés et un Daryl toujours plus… bah toujours plus Daryl. Les fans attendent le premier épisode avec impatience tandis que les autres continuent d’ignorer superbement ce phénomène.

Jessica Jones On repasse maintenant chez Marvel avec Jessica Jones. C’est un cas à part dans cette liste, puisque Jessica Jones sera une série Netflix. Suite logique de Daredevil, cette nouvelle série nous permettra de suivre les aventures de Jessica Jones (forcément…), détective privée canon spécialisée dans les super-héros.

Publié le 16-09-2015

Dix séries à rattraper en 2016 Par Pierre

Notons que Jessica Jones est la deuxième série Netflix (après Daredevil) réalisée en partenariat avec Marvel. En 2016, nous aurons droit à une série sur Luke Cage, une autre sur Iron Fist et enfin une dernière qui réunira tous les personnages : The Defenders. Rendez-vous le 20 novembre pour la sortie de tous les épisodes.

The Man in the High Castle Alors cette série là, on l’attendait depuis un moment. À la rédaction, le pilote diffusé il y a quelques mois nous a conquis. Et lorsqu’Amazon a indiqué qu’il lançait la production d’une saison complète, nous avons sauté partout.

Pépites / Séries télé

Reprenons depuis le début. The Man in the High Castle est une série adaptée du roman de K. Dick (encore lui). Amazon a diffusé le pilote en janvier dernier en demandant aux spectateurs s’ils voulaient voir la suite. Et l’épisode a été largement plébiscité, ce qui a convaincu la société de développer une saison complète. Les dix épisodes seront disponibles sur Amazon le 20 novembre prochain. Mais de quoi ça parle ? The Man in the High Castle est une uchronie qui nous amène dans un monde où les nazis ont gagné la deuxième guerre mondiale. Les États-Unis ont été divisés et partagés entre le Japon à l’est et l’Allemagne à l’ouest. Et sous cet ère de terreur, la jeune Juliana va trouver une bobine (qui était un livre dans le roman) qui raconte une autre histoire : la nôtre. L’auteur du film (roman, bref) ? Le maître du Haut-Château, qui vit reclus dans le Colorado encore libre.

Heroes Reborn Heroes est de retour ! La série de Tim Kring va se refaire une beauté avec cette saison à mi-chemin entre le reboot et la suite. Il faut dire que la série mère a marqué toute une génération. La saison 1, hein, puisqu’après, c’est vite devenu n’importe quoi avec la grève des scénaristes. On espère que ce retour sera digne de la première saison. Premier épisode le 24 septembre !

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Minority Report Minority Report fera directement suite au film de Spielberg, qui était adapté de la nouvelle de K. Dick. Nous suivrons les aventures de Dash, l’un des précog du film. Un pitch intéressant pour une série de SF à gros budget. On espère juste que la Fox ne va la pas la déprogrammer comme une malpropre, comme ce fût le cas avec la sympathique série Almost Human, par exemple. Rendez-vous le 21 septembre pour le premier épisode.


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Colonisation de Mars Pépites / Séries télé / Sciences

Uneséries Dix mission à rattraper sans retour en 2016 Par Sylvie Rouat Par Pierre Publié le 26-09-2015 Publié Mis à jour le 16-09-2015 le 29-09-2015

Cet article est extrait du magazine Sciences en ligne et Avenir Journaldugeek n°823, en kiosque durant le mois de septembre 2015. /12


Pépites / Séries télé Publié le 16-09-2015

Dix séries à rattraper en 2016 Par Pierre

Une mission sans retour

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Cet article est extrait du magazine en ligne Journaldugeek

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Cet article est extrait du magazine Sciences et Avenir n°823, en kiosque durant le mois de septembre 2015.aa Une mission sans retour Par Sylvie Rouat Colonisation de Mars / Sciences

Colonisation. Cela sonne comme le slogan d’une émission de téléréalité. Ils sont 100 en lice : 50 hommes et 50 femmes de cinq continents, dont un Français, Jérémy Saget, médecin de 37 ans. À la fin de l’été 2016, il n’en restera plus que 24… Il s’agit en fait de la troisième étape de l’ambitieux programme de colonisation martienne, baptisé Mars One et lancé en 2012 par les Néerlandais Bas Lansdorp et Arno Wielders, ingénieur et physicien. Ces deux passionnés d’espace ont longtemps cru qu’une agence étatique (américaine, européenne, russe ou asiatique) organiserait un jour un vol habité vers Mars. Mais ils n’ont rien vu venir. Certes, les robots arpentent bien déjà la planète Rouge, mais ils resteront seuls pendant encore des décennies. Alors, Lansdorp et Wielders ont eu des fourmis dans les jambes. Qu’y a-t-il de si difficile et coûteux dans un voyage martien ? se sont-ils demandé. Réponse : le retour. Dès lors, l’idée leur est apparue, lumineuse. Il «suffit» d’organiser un aller simple : muni d’un billet sans retour, les voyageurs vers Mars deviendront de fait des colons, voués à passer le reste de leur (brève ?) vie à plus de 56 millions de kilomètres de la terre. Les organisateurs de Mars One sont passés à l’action. Ils ont ainsi officiellement l’intention d’établir, d’ici la prochaine décennie, la première colonie martienne «permanente» peuplée de volontaires. Le plus fou étant que les candidats se sont bousculés pour cet aller simple planétaire ! 202 586 personnes originaires de tous les continents ont en effet postulé. Après deux premiers rounds de sélection, les 100 candidats retenus ont été réunis au début de l’été 2015 dans un lieu tenu secret à l’heure où nous écrivons ces lignes, pour former 6 à 10 équipes de 10 à 15 membres selon les affinités. Seul impératif : respecter la parité hommes/ femmes. Une série d’épreuves en équipe devra éliminer les « maillons faibles » pour ne garder que 40 candidats qui, dans les prochains mois, subiront un programme d’isolement pendant 9 jours dans deux habitacles de la Planetary Society. 2026. Cette organisation privée, fondée notamment par l’astrophysicien américain Carl Sagan, aujourd’hui disparu, possède en effet des installations de simulation spatiale dans le désert de l’Utah (États-Unis) et le Grand Nord canadien. Et les 24 élus seront enfin embauchés à plein temps pour s’entraîner à leur future mission vers Mars... qui verra s’envoler une seule équipe de quatre lors du premier départ prévu en 2026. Des vols se succéderont ensuite tous les deux ans. Fantasme de doux rêveurs ? Pas si simple. Les fondateurs et leur équipe ont déjà fait plancher les ingénieurs de trois entreprises spatiales américaines, dont Lockheed Martin, l’un des principaux groupes de défense et d’aéronautique. « Ce projet a été pensé par des gens sérieux, reconnaît Alain Souchier, président de l’association Planète Mars, branche française de la Planetary Society américaine qui s’est fixé pour objectif d’encourager les projets spatiaux. Ils ont une mentalité de “fonceurs” à l’américaine : on essaie, et ça va peut-être marcher. »

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Sur la planète Rouge, la colonie devra vivre de manière totalement autonome, se nourrissant de ses propres récoltes (les futurs « Martiens » seront donc végétaliens), extrayant l’eau du sol et régénérant l’atmosphère intérieure des modules habitables avec des plantes afin d’éviter toute mission de réapprovisionnement coûteux depuis la Terre. Début juillet, Mars One a dévoilé son concept d’habitat, l’Environmental Control and Life Support System (l’ECLSS). Ces modules étanches seront équipés de systèmes permettant de surveiller la qualité de l’air en contrôlant notamment le niveau de dioxyde de carbone et autres contaminants, de produire de l’oxygène grâce à l’électrolyse de l’eau. L’eau elle-même sera extraite par chauffage du régolithe (une couche de poussière du sol) martien, l’azote et l’argon seront séparés de l’atmosphère de la planète. Les déchets humains (urine) seront recyclés pour obtenir de l’eau purifiée, etc. Problème : l’habitacle pèse 7.500 kg.


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Cet article est extrait du magazine Sciences et Avenir n°823, en kiosque durant le mois de septembre 2015.aa Une mission sans retour Par Sylvie Rouat Colonisation de Mars / Sciences

Et il en faudrait 6 pour une colonie de 24 habitants. Beaucoup plus que ce qui était prévu. Bref, le concept est encore sur la planche à dessin. D’autant qu’il ne répond pas entièrement aux critiques émises par le Département d’aéronautique et d’astronautique du Massachusetts Institute of Technology (MIT), qui a mené une étude indépendante quant à la faisabilité de la mission, présentée au Congrès international d’astronautique de Toronto en octobre 2014. Ce rapport notait, par exemple, que « si la récolte est utilisée comme seule source alimentaire, cela produira des niveaux d’oxygène dangereux dans l’habitat », qui amèneraient les colons à suffoquer rapidement. Pour éviter ce scénario, il faudrait utiliser un système d’extraction de l’oxygène en excès, une technologie qui n’existe pas encore. Les ingénieurs du MIT émettaient également des doutes sur les systèmes d’utilisation des ressources in situ qui sont loin d’être au point, notamment pour ce qui est d’extraire l’azote, l’oxygène et l’eau de l’atmosphère et du sol. Enfin, le nombre de lancements pour préparer l’arrivée des colons serait, selon le MIT, sous-estimé. La protection des colons dans l’environnement peu riant de la planète Rouge n’est pas encore vraiment maîtrisée à ce jour. Le voyage de 6 à 7 mois pour y parvenir exposera l’équipage d’abord aux rayons cosmiques de haute énergie, facteurs de cancers. En apesanteur, ils seront confrontés à une perte importante de masse osseuse et musculaire. Alors dans quel état arriveront-ils au moment d’entreprendre la partie la plus compliquée : apprendre à survivre en milieu hostile ? Car Mars n’est pas accueillante. Elle possède en effet une atmosphère ténue qui laisse passer les radiations solaires. Certes, selon Bas Lansdorp, les volontaires effectueront leurs sorties avec un scaphandre comportant de l’eau, l’un des meilleurs moyens d’arrêter ces rayons cancérogènes, et les modules d’habitation seront recouverts d’une épaisse couche de régolithe. Mais la fine poussière orange qui tapisse la planète contient des éléments toxiques tels que le perchlorate qui agit sur la fonction thyroïdienne, des silicates qui affectent les voies respiratoires, du gypse nocif pour les poumons, la peau et les yeux. Elle s’infiltrera partout à la faveur des tempêtes de sable, au risque de gripper nombre de systèmes vitaux, dans les habitats et les scaphandres. Mais le premier écueil de la mission reste financier. Les fondateurs ont évalué les coûts à 6 milliards d’euros pour le premier vol et à environ 4 milliards pour chacun des suivants. Bas Lansdorp a reconnu en février qu’il n’était pas encore possible de faire construire les deux premières sondes robotiques de reconnaissance (un atterrisseur et un orbiteur), censées partir en 2018. Résultat ? Les délais ont glissé de deux ans. «Ce n’est pas bon signe, même si les délais initialement annoncés étaient irréalistes», estime Alain Souchier. « Il est normal que le projet ne soit pas encore financé puisque le principe même est de tirer des revenus de l’exploitation de la préparation ! » tempère Florence Porcel, blogueuse française et volontaire au départ, qui a traversé plusieurs étapes de sélection avant d’en être écartée il y a quelques mois. Une série documentaire doit ainsi être diffusée sur la sélection et l’entraînement des équipes.»

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Bas Lansdorp part du constat que les jeux Olympiques de Londres en 2012 ont engrangé à eux seuls quelques 4 milliards d’euros en seulement trois semaines de diffusion et en a extrapolé qu’une émission de téléréalité à l’échelle mondiale ferait tomber bien plus d’argent dans son escarcelle. Problème ? La société de production néerlandaise Endemol vient de se retirer du projet. Et l’opération de financement participatif lancé en 2014 n’a pas atteint les 400.000 euros attendus. Reste la vente de tee-shirts, mugs et autres produits dérivés dont on peine à croire qu’elle puisse rapporter rapidement 6 milliards d’euros, une somme par ailleurs jugée très insuffisante par Alain Souchier pour qui « il faudrait plutôt miser sur 100 milliards d’euros ».


/Ridley Scott

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/Matt Damon in The Martian

Colonisation de Mars / Sciences Publié le 20-10-2015 Mis à jour le 22-10-2015

« The Martian », le décryptage des scientifiques Par Sylvie Rouat

Cet article est extrait du magazine Sciences et Avenir n°823, en kiosque durant le mois de septembre 2015.aa /16


Le film de Ridley Scot, avec Matt Damon dans le rôle principal, offre une plongée exceptionnelle dans l’univers martien. Pour Sciences et Avenir, des scientifiques de l’ESA, la Nasa, le Cnes et l’association Planète Mars en font une revue de détail.

L’échec de la mission Apollo 13 avait mobilisé toute l’ingéniosité des ingénieurs de la Nasa pour ramener avec succès l’équipage sur Terre en 1970. Dans le film «Seul sur Mars», sorti sur nos écrans le 21 octobre, c’est à un défi autrement plus complexe qu’ils doivent désormais de confronter : sauver Mark Watney (Matt Damon), un astronaute laissé pour mort à la surface de Mars ! Son scaphandre a en effet été transpercé par une antenne éjectée par des vents violents, alors qu’au plus fort d’une tempête le reste de l’équipage a été contraint d’évacuer en urgence. Mais l’astronaute est en réalité vivant, le froid martien ayant coagulé son sang et refermé le trou dans son équipement. Mark Watney se retrouve donc seul sur une planète hostile, avec des vivres pour seulement 300 jours, sachant que la mission suivante ne doit arriver que... quatre ans plus tard ! Comble de malchance, les moyens de communication avec la Terre ont été détruits par la tempête. Il va alors devoir mettre en œuvre toutes ses connaissances scientifiques - et un humour infaillible pour tenter de survivre. En devenant tout d’abord le premier agriculteur extraterrestre, cultivant un champ de patates plantées dans le sol martien mélangé... aux déjections laissées par l’équipage. Car la vie sur Mars est loin d’être un fleuve tranquille. Le film est une adaptation du livre d’Andy Weir, geek américain passionné d’espace et de technologies, qui a commencé à poster régulièrement sur son blog les épisodes de cette épopée dès 2009. Pour chaque épisode, il a réalisé des recherches exhaustives sur la physique en jeu, les technologies disponibles, etc. Un travail de bénédictin qui fait de ce roman un remarquable concentré de vulgarisation scientifique et technologique ! De plus, ses lecteurs corrigeaient en direct les éventuelles erreurs scientifiques – notamment en chimie - ou apportaient leurs propres solutions aux problèmes rencontrés par Mark Watney. «Cela a donné un scénario très réaliste», s’enthousiasme Rudi Schmidt, chef de projet pour la mission européenne Project Manager for Mars Express. L’exercice achevé, le romancier américain décida de vendre son livre sur Amazon au prix le plus bas possible (0,99 dollars). Et c’est ainsi que le phénomène s’emballa ! En quelques mois, l’ouvrage a pris la tête des ventes dans la rubrique science-fiction du site. Et dans la foulée de ce succès providentiel, Weird a signé dans la même semaine un contrat pour l’édition de son livre... et un autre pour la réalisation d’un film ! C’est Ridley Scott qui s’est emparé du sujet. Pour réaliser un film le plus réaliste possible, celui-ci a sollicité les conseils d’experts de la Nasa et de l’Esa. Le film nous transporte ainsi dans un paysage martien époustouflant que décryptent pour S&A des spécialistes, de la Nasa, Esa, Cnes et Planète Mars.

Dès les premières minutes du film, une violente tempête fait hurler les vents, soulever de gros débris, secouer la base martienne et surtout... dangereusement pencher le vaisseau d’évacuation de l’équipage. Celui-ci est alors contraint de décoller au plus vite, sans Mark Watney dont les «constantes» (pouls, respiration...) sont tombées à zéro. Or «une telle tempête ne peut avoir lieu sur Mars, explique Rudi Schmidt, chef de projet pour la mission européenne Project Manager for Mars Express, qui a participé au tournage à Bucarest. L’atmosphère est si ténue que des vents soufflant à 150 km/h ne vous feraient pas plus d’effet qu’une fumée de cigarette sur la joue». Francis Rocard, responsable du programme d’exploration solaire au Cnes, renchérit : «Les vents ne soulèvent que des poussières fines d’un dixième à un centième de millimètre qui montent dans l’atmosphère et obscurcissent l’environnement. On n’y voit plus très bien, c’est vrai, mais les bidons de la base, extrêmement solides, et les antennes n’ont aucune raison de s’envoler pour venir blesser le héros. Les robots Spirit et Opportunity, qui se sont posés sur Mars en 2004, ont subi de nombreuses tempêtes sans problème, si ce n’est dus à la poussière qui se déposait partout». Andy Weir reconnaît lui-même que cette scène n’est pas réaliste, mais il avoue n’avoir pas trouvé d’autre prétexte pour qu’un équipage abandonne sur Mars un équipier porté disparu. «Ils sont très réalistes, selon Dave Lavery, spécialiste du programme d’exploration de la Nasa qui a participé au design des vaisseaux, rovers, systèmes de propulsion et autres équipements et réalisé une revue technique précise. A peu près tout, dans ce film, repose sur des technologies réalistes, existantes ou en développement dans nos laboratoires». Francis Rocard, de son côté, émet une réserve concernant les panneaux solaires. «Le champ de panneaux solaires me semble insuffisant pour alimenter la base. En réalité, pour fournir assez d’énergie, il faudrait l’équivalent d’un terrain de football à nettoyer chaque jour. Dans la réalité, il faudra un réacteur nucléaire pour alimenter une base martienne». «La Nasa a fourni de nombreuses photographies pour reconstituer un paysage martien extrêmement proche de ce que les sondes et les rovers ont observé en termes de texture, de couleur, reliefs, etc., explique Dave Lavery. Le rendu est incroyable. On s’y croirait !» A nouveau, Francis Rocard émet quelques doutes : «Le paysage entre les sites Ares III et Arès IV offre un paysage lisse. Or, les terrains observés par Curiosity, le dernier rover de la Nasa, sont bien plus «méchant» avec partout des cailloux pointus qui percent les roues, des dénivelés, etc». Dans le livre, cet aspect est pris en compte, Marc Watney subissant même un renversement de son rover tandis qu’il descend à flanc de cratère. Cette péripétie n’a pas été retenue pour le film. «En outre, les régions dans lesquelles évolue Marc Watney, notamment l’environnement de la base Ares III et celle où il retrouve Pathfinder, sont entourées de montagnes. En réalité, on préfère faire atterrir un vaisseau sur une aire dégagée, en cas d’atterrissage imprécis» poursuit Francis Rocard. Sur Mars, la pression correspond à environ un centième de la pression terrestre. «Les effets qui en découlent sont sous-estimés dans le film», souligne Alain Souchier, président de l’association Planète Mars. Ainsi, à la suite de l’explosion d’un élément de la base, Mark Watney obture


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Colonisation de Mars / Sciences

Publié le 20-10-2015 Mis à jour le 22-10-2015

« The Martian », le décryptage des scientifiques Par Sylvie Rouat

Cet article est extrait du magazine Sciences et Avenir n°823, en kiosque durant le mois de septembre 2015.aa

l’écoutille de l’habitat par une bâche renforcée d’un adhésif. Rappelons qu’il y a 1 bar de pression à l’intérieur de la base et 8 millibars à l’extérieur, «soit 30 tonnes d’effort sur cette bâche, note Alain Souchier. Une bâche ayant une structure en fibres de carbone assez épaisse pourrait convenir mais celle du film, transparente, ne peut tenir le choc. De plus, les coups de vent extérieurs font battre la bâche, ce qui est tout à fait impossible ! » Francis Rocard émet également des doutes sur la combinaison souple portée par Matt Damon : «Elle n’est pas crédible, car la pression est tellement faible qu’il faudrait utiliser plutôt un scaphandre rigide, comme sur la Lune.» «Il me semble improbable de pouvoir faire pousser quoi que ce soit dans le sol martien qui est très oxydant. Les sondes Viking ont montré qu’un tel sol tue toutes les bactéries et a fortiori celles des selles. Il n’est pas sûr que patates puissent pousser dans un tel milieu, remarque Francis Rocard. De plus, pour la photosynthèse, il faut une lampe à UV comme celles qu’emploient les aquariophiles pour faire pousser les plantes dans un aquarium. Or Mark Watney n’a pas ce genre de matériel. Dans la réalité, on procèdera probablement à des cultures hors sol sur du matériau synthétique.» Pour rétablir une communication avec la Terre, Mark Watney a l’idée de partir à la recherche de l’atterrisseur martien Pathfinder qui fonctionna de juillet à septembre 1997. «Il est vrai que Pathfinder avait la possibilité de communiquer directement avec la Terre», approuve Francis Rocard. «Cependant, la probabilité de «ranimer» Pathfinder me parait très faible, signale Alain Souchier. L’engin a subi tant de cycles saisonniers avec des écarts thermiques très importants qu’il est impossible qu’il n’y ait que la batterie d’endommagée contrairement à ce que l’on peut voir dans le film». Pour rejoindre le vaisseau venu le chercher, Mark Watney embarque à bord d’un véhicule d’ascension – le MAV (Mars Ascent vehicle) – qui a été allégé de tous ses panneaux extérieurs, y compris de son nez de protection, remplacé seulement par une bâche protectrice. Réaliste ? «Oui, selon Souchier. L’engin vidé de tout équipement de pilotage effectue une manœuvre de rendez-vous hyperbolique avec le vaisseau qui passe près de Mars sans s’arrêter. Selon le livre, ce vaisseau à une vitesse de 5,8 km/s. Le MAV, lui, est fait pour se mettre en orbite à 4,1 km/s et doit être très allégé pour atteindre 5,8 km/s. Le départ avec des panneaux enlevés et une bâche de protection est tout à fait possible. L’atmosphère de Mars correspond au sol à la nôtre à 35 km d’altitude, donc le MAV pas besoin d’être très aérodynamique».



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Game of Thrones / Débrief Publié le 15-05-2015 Mis à jour le 23-10-2015

Game of Thrones : le debrief de la saison 5 lieu par lieu Par GeekObs

Cet article est extrait du magazine en ligne GeekObs et est disponnible en ligne /20


Game of Thrones / Débrief


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Game of Thrones / Débrief

Part 1

Publié le 15-05-2015 Mis à jour le 23-10-2015

Game of Thrones : le debrief de la saison 5 lieu par lieu Par GeekObs

Cet article est extrait du magazine en ligne GeekObs et est disponnible en ligne

Sept mois après la diffusion mondiale du dernier épisode, que peut-on dire de ce cinquième volet de la série adaptée du best-seller de G.R.R. Martin? Mérite-t-elle l’Emmy Award de la meilleure série dramatique obtenu seulement après cinq nominations consécutives ? Et surtout, que peuvent bien nous réserver les showrunners pour la saison 6 qui cette année, c’est sûr, dépassera le point où s’est arrêté l’auteur dans son récit ? Lieu par lieu, c’est l’heure (tardive) du debrief tant attendu.

Tywin Lannister est mort, emportant avec lui les espoirs de voir le roi Tommen sauver les sept couronnes de la situation misérable dans laquelle la guerre les a plongées. D’un côté, Cersei tente de jouer de son statut de reine mère pour contrôler le conseil restreint. Pas de Main du roi : elle en occupe les fonctions, disposant comme bon lui semble de conseillers plus incompétents et inutiles l’un que l’autre. Quand Kevan, le frère du défunt Tywin, souligne l’illégitimité de Cersei dans le rôle qu’elle prétend occuper, elle le laisse partir, se privant ainsi d’un conseiller de poids. De l’autre côté, Margaery entend bien profiter de sa nouvelle fonction. En tant que reine, elle ne compte pas laisser Cersei influencer Tommen. Tiraillé, le jeune roi se révèle assez impuissant. Sauf au lit… La guerre des deux reines s’installe progressivement dans cette première partie de saison, culminant déjà avec l’arrestation pour motif d’homosexualité de Loras Tyrell, le frère de Margaery, sur les ordres du nouveau grand Septon, nommé et armé par Cersei. Le Grand moineau, comme l’appelle ses fidèles, prône un retour aux valeurs propres à la religion des Sept. Excédée par les privilèges et les pêchés des puissants, la population se rallie aux discours de rigueur. Le fanatisme religieux fait son entrée dans la série, avec force. Pour le moment, la situation profite largement à Cersei, aux dépens d’une Margaery incapable de faire libérer son frère bien-aimé, malgré ses tentatives de culpabilisation sur Tommen. Le roi tente bien de consulter le nouveau Grand Septon, mais l’accueil par les fidèles de ce dernier est pour le moins glacial. « Bâtard », l’appelle-t-on. Cersei devrait se méfier de ses nouveaux alliés : à Port-Réal, personne n’ignore qui est en réalité la plus grande pécheresse de tous. La rivalité présente entre les deux reines n’a jamais été aussi forte que dans ce début de saison 5. Libérées de l’ombre leurs parents et grands-parents manipulateurs (Tywin est mort, Olenna repartie pour Hautjardin), Cersei et Margaery sont toutes deux prêtes à mener le royaume à sa perte, trop promptes à nourrir leurs ambitions personnelles. Et entre elles, Tommen. Beaucoup plus doux, plus humain que Joffrey. En parfaite opposition avec son défunt frère, le plus jeune des Lannister démontre bien qu’un bon roi n’est pas forcément un homme bon. Ou qu’il ne peut pas être que ça. Dark Sansa revient à la maison. Après avoir éconduit la maladroite Brienne, qui se proposait de l’éloigner du néfaste Littlefinger, Sansa découvre avec angoisse le sort que lui réserve son « protecteur ». Il l’emmène à Winterfell, son foyer, pour épouser Ramsay Bolton, le fils bâtard récemment légitimé de Roose, gouverneur du Nord et au passage l’assassin de Robb Stark. Tordu ? Attendez. Ajoutez-y un Théon « Reek » Greyjoy condamné à observer la louve Sansa sauter à pieds joints dans la gueule de l’écorché, sans pouvoir avouer qu’il n’a pas tué Bran et Rickon. Ajoutez aussi une Miranda jalouse, prête à toutes les bassesses contre celle qu’elle considère sa « rivale ». Saupoudrez de serviteurs fidèles aux Stark, et qui n’ont pas oublié leurs serments d’allégeance. Vous obtenez une poudrière qui devrait exploser très rapidement. Heureusement, Brienne s’accroche. Près de Winterfell, elle attend son heure pour porter secours à Sansa et ainsi tenir la parole donnée à Catelyn avant sa mort.


/23 Game of Thrones / Débrief

Publié le 15-05-2015 Mis à jour le 23-10-2015

Game of Thrones : le debrief de la saison 5 lieu par lieu Par GeekObs

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Qu’ont-ils fait de Sansa? J’imagine très bien d’ici les cris d’horreurs des book purists quand ils ont vu l’aînée des Stark se diriger vers Winterfell pour aller épouser ce grand sadique de Ramsay. Énorme changement par rapport au récit original. C’est vrai. Énorme amélioration. Vrai aussi. Dans les livres, Sansa reste cachée sous l’identité d’Alayne, et apprend auprès de Littlefinger à manipuler et monter des alliances. Ce qui passe très bien dans trois chapitres du livre aurait été beaucoup moins intéressant à l’écran. Donner au personnage une intrigue normalement destinée à un second rôle à peine évoqué dans la série : l’idée est brillante. Et remarquablement menée, puisqu’elle permet à Brienne de connaître elle aussi un sort inédit, et sans doute moins déconnecté du reste des personnages qu’elle ne l’est dans les livres. Tout ça ajouté à une performance magistrale de Sophie Turner, décidément bien meilleure que dans les premières saisons, et on se retrouve avec une des meilleures intrigues de la saison… voire de la série. Sur le Mur, on se remet tout doucement de la bataille qui a vu la défaite des Sauvageons menés par Mance Rayder. Stannis, en position de force après avoir sauvé la Garde du désastre, tente difficilement d’influencer le Lord Commandant fraîchement élu : Jon Snow. Mais le jeune homme n’est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds. Très vite, il fait bien comprendre à ses ennemis potentiels qu’il vaut mieux ne pas le chercher (adieu, Janos Slynt). Tout en mettant au point une alliance contestée avec les anciens ennemis sauvageons. Une stratégie qui ne fait pas l’unanimité au sein de la Garde. Pendant ce temps, Mélisandre joue avec le feu, même si ses tentatives de séduction répétées auprès de Jon se heurtent à un mur... Longtemps préparé, forgé par l’expérience : Jon Snow prend enfin le pouvoir dans la Garde de nuit. Kit Harrington, dont le jeu s’était considérablement amélioré la saison dernière, gravit un nouveau palier. Bien aidé par un Stannis enfin à la hauteur de son alter ego des romans. La famille Barathéon profite de cette saison 5 pour se dévoiler et donner de grands moments d’émotion. Les simplifications et changements nécessaires à l’adaptation sont cohérents et bien amenés. On attend juste que ça pète. Parce qu’il ne peut pas en être autrement… Ellaria Sand est rentrée de King’s Landing avec dans ses bagages la tête éclatée d’Oberyn. Et elle est toute colère. Ce qu’elle veut ? La guerre avec ces Lannister qui jouent depuis trop longtemps avec l’honneur et les vies de la famille Martell. Ça tombe bien : dans les Jardins Aquatiques, une jeune et jolie princesse se balade en toute innocence, main dans la main avec Trystan, fils et héritier du seigneur des lieux, Doran. Ellaria a bien quelques idées de l’usage que Dorne pourrait faire de la jeune Myrcella, fille chérie de Cersei. Mais Doran ne veut rien entendre : la mort de son frère Oberyn ne les autorise pas à torturer une enfant. Loin de là, Jaime décide de rattraper ses erreurs passées en partant pour Dorne, à la rescousse de sa nièce qui est en fait sa fille. Vous connaissez la chanson. Accompagné de Bronn, il espère passer incognito… avec ses cheveux blonds et sa main en or, bon courage…

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Poudrière numéro 4 : à Dorne aussi, tout va péter. Mais là, on est loin d’avoir de quoi se réjouir dans la première partie de la saison. Les éléments sont connus mais très peu développés, et l’intégration de Jaime au schmilblick est légèrement ratée. On attend de voir ce que ça donnera dans la suite de la saison. Pour l’instant, c’est sûrement l’intrigue la plus faible des cinq épisodes diffusés. Arya a fini de vadrouiller. Enfin ! Elle pose ses valises à Braavos, dans la Maison du Noir et du Blanc, où sont formés les mystérieux Sans-Visages, dont Jaqen H’ghar était membre. Problème : pour devenir un Sans-Visage, il faut être Personne. Et Arya reste fidèle à elle-même. Peut-on oublier qui on est pour obtenir des compétences qu’on veut acquérir justement parce qu’on est …qui on est ? Le dilemme d’Arya est intenable.


/24 Game of Thrones / Débrief

Tuer le père. Tyrion n’est pas tout à fait serein. Et quand il ne va pas bien, Tyrion boit. Il boit durant le trajet en bateau qui l’amène de King’s Landing à Pentos. Il boit sur le chemin en carriole de Pentos à Volantis. Avec tout cet alcool, on se demande ce qu’il a retenu des discours de Varys sur son plan génial : aider Daenerys à monter sur le Trône de fer (en vrai dans les livres le plan est un brin plus complexe. Ici, malheureusement, Varys passe un chouïa pour un benêt…). Finalement capturé par un mystérieux chevalier, Tyrion s’attend à être envoyé à sa charmante sœur (qui, il est vrai donnerait tout pour recevoir sa tête sur un plateau).

Publié le 15-05-2015 Mis à jour le 23-10-2015

Game of Thrones : le debrief de la saison 5 lieu par lieu Par GeekObs

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On imagine très mal la jeune fille renoncer à ce qu’elle est et à sa famille. Un sentiment confirmé par une très belle scène où elle tente en vain de se débarrasser d’Aiguille, l’épée offerte il y a bien longtemps par Jon Snow. Le fait qu’elle la cache est symbolique : ok, elle va être Personne. Mais seulement le temps d’apprendre. Le retour d’Arya sera inévitable. Et gare alors à tous ceux encore sur sa liste. Cersei, Meryn Trant, The Mountain, Walder Frey… Qui va y passer le premier?

Mais Jorah Mormont a d’autres plans : faire présent du Nain à Daenerys pour lui prouver sa loyauté. Un plan tout aussi désespéré que celui de Varys, mais là, ça peut se comprendre. Les deux hommes, très méfiants l’un envers l’autre, commencent tout juste à sympathiser à la faveur d’une promenade en bateau dans les ruines de l’antique Valyria, quand des hommes de pierre les attaquent. Passé à deux doigts de la noyade, Tyrion ne remarque pas le poignet infecté de son compagnon de route. Vite, Jorah, il ne faudrait pas se présenter à Dany tout de pierre couvert. Au concours de l’intrigue la plus lente et la moins passionnante, on ne s’attendait pas à retrouver Tyrion. Pourtant, le personnage emblématique et charismatique de la série n’y échappe pas. Dans la saison 5, Tyrion nous emmerde. Il boit, se plaint, vogue avec Jorah. Heureusement, leur excursion touristique dans les ruines de Valyria apporte un peu d’action. Sinon, il faut signaler la beauté des décors que traverse le nain. Volantis, Valyria : de vrais décors de carte postale, et certainement à mettre du côté des plus belles réussites artistiques de la série. Il est tout de même temps que The Imp rencontre The Mother of Dragons. Grand temps. Rien ne va plus à Meereen. Incapable de contrôler ses dragons, Daenerys est confrontée à l’apparition d’un groupe de partisans de l’ancien régime : les fils de la Harpie. Bien déterminée à se débarrasser de ces gêneurs en respectant la justice, la reine est confrontée à des choix douloureux. Déjà haïe des anciens maîtres, elle s’attire les foudres des affranchis en exécutant (en toute justice) un des leurs. Comme si ça ne suffisait pas, les actions des fils de la Harpie mènent à la mort (gasp) de son plus fidèle conseiller, Barristan Selmy. Le vieux chevalier pousse son dernier soupir à la suite d’un combat épique dans les rues de la cité contre une horde d’assassins masqués (grosse surprise pour les lecteurs, puisque dans les bouquins, Barristan est toujours vivant, occupant même une place de premier ordre dans l’intrigue de Martin, puisque c’est de son point de vue que sont décrits certains événements).

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Face à la violence de ses ennemis, Daenerys choisit de répondre de même, tirant profit de la crise d’adolescence de ses chers enfants aux crocs acérés et au souffle ardent. Elle réalise cependant que cette réponse ne la mènera nulle part. Elle prend le chemin de la diplomatie en choisissant d’accorder à un noble meereenien la réouverture des arènes de combats… et en lui accordant sa main (accessoirement). Les événements de Meereen ont de quoi énerver plus d’un téléspectateur : déconnectés du reste des intrigues, ils ne préfigurent en rien l’arrivée de Daenerys sur les rives de Westeros. En apparence. Car la série l’a prouvé, il ne suffit pas de conquérir pour régner. La dernière des Targaryens l’apprend à ses dépens à Meereen : pas évident de gouverner un peuple qui ne veut pas de vous. Sa détermination à agir honorablement et de manière juste sera peut-être la cause de sa chute prématurée.


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Part 2

Game of Thrones / Débrief

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Tel est pris qui croyait prendre. Il n’aura pas fallu longtemps pour que les magouilles de Cersei lui retombent sur le coin de la figure. Après avoir donné énormément (trop ?) de pouvoirs au Grand Moineau, Cersei fait en sorte que Margaery se fasse arrêter. Une manœuvre que la matriarche Olenna ne peut pas contrer… Sauf qu’avec l’aide de Littlefinger, elle parvient à...Euh, non, en fait, Cersei se fait avoir par Lancel, son cousin devenu sbire de la Foi. Olenna peut aller se rhabiller. Donc Cersei est arrêtée pour inceste et meurtre du roi Robert. Si, si. Il était temps. Et une fois bien humiliée par des septas qui la tapent à coup de louche, la voici contrainte de marcher entièrement nue dans les rues de King’s Landing pour rejoindre le château où son fils fait une grève de la faim. Non, décidément, c’est trop. On en vient presque à ressentir de la pitié pour ce personnage qui l’a peut-être bien cherché… Mais à ce point ? Une des plus belles intrigues de la saison, mais pas sans défaut. On ne comprend rien à ce que font Olenna et Litlefinger. On se demande même pourquoi ce dernier est rentré. Et le motif de l’arrestation de Margaery semble un peu léger. « Ouh, la menteuse, elle savait que son frère était gay »… En gros. Mais la performance de Lena Headey en reine déchue, devant subir les pires humiliations reste une des meilleures de la saison. Dommage que les Emmys aient préféré récompenser Peter Dinklage (alors que c’était beaucoup moins mérité…) Sansa fait un mariage malheureux. Un de plus. Mais au moins, elle a droit a une belle robe. Comme d’hab. Séquestrée, elle se décide après un long moment à faire appel à Brienne. Sauf que la femme-chevalier a appris que Stannis était dans le coin, et elle a quelques comptes à régler avec lui. Un roi qui doit faire face à plusieurs déconvenues : après avoir brûlé sa fille, il perd tout. Comme quoi, au jeu du Lord of Light, on ne gagne pas à tous les coups… Tout s’enchaîne un peu trop vite dans cette partie du monde, et on a du mal à s’attacher aux personnages. Une fois passé le choc du viol de Sansa, il ne se passe plus grand chose pour elle. Elle qui semblait vouloir se venger se complaît dans la passivité. Un point commun avec Brienne, qui … attend. De son côté, Stannis Baratheon prend une décision totalement illogique avec le développement de son personnage et se retrouve défait et mort en moins de temps qu’il ne faut pour dire « R’hlor »… On n’a pas tout compris, et on reste clairement sur notre faim. Pour ces intrigues, c’est mal de comparer… mais le bouquin est dix fois plus captivant, et maîtrisé.

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Pendant que Stannis chevauche vers le Sud, Jon part au Nord, dans l’espoir de sauver quelques sauvageons partis se réfugier à Hardhome, un port bien au-delà du Mur. Sur place, il tente de convaincre un maximum d’entre eux de le suivre, mais il est déjà trop tard. Les Marcheurs Blancs débarquent et causent un véritable petit massacre. Jon se révèle durant l’affrontement, capable de détruire un des monstres avec son épée, Long Claw. De retour sur le Mur, rien ne va plus. Sam, en danger, décide de partir pour devenir un Mestre. Seul, Jon fait face à l’hostilité de ses Frères. Jusqu’à ce que plusieurs d’entre eux décident d’en finir avec ce Lord Commandant qui les mènent droit au mur. Même Olly participe à l’assassinat, c’est dire ! Hardhome et sa bataille ont marqué les esprits pour de très bonnes raisons. Quel bonheur d’assister enfin à une séquence digne de la série dans cette saison. On en a beaucoup parlé et on en entendra encore beaucoup parler à l’avenir. Une vraie réussite sur tous les points. Par contre la mort de Jon est désespérante. La comparaison avec le bouquin joue clairement en la défaveur de la série. Toute la charge émotionnelle que contenait l’événement part en fumée devant la rancœur qu’on peut deviner chez Ser Alisser Thorne. Et ce panneau « Traitor »… Non mais on nous prend pour des buses. C’est nul. Et la saison finit sur cette nullité.


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Game of Thrones / Débrief

Pire intrigue de la saison, immense gâchis. Du remplissage, du très vite fait, très mal fait, de la merde scénaristique. Heureusement que l’Espagne est belle, et que ses décors nous en mettent plein les yeux.

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Jaime et Bronn débarquent comme des roses dans le château privé du grand seigneur local (équivalent d’un roi à King’s Landing). Mais comme ils sont « bien » déguisés personne ne les arrête. Alors bien sûr, ils arrivent au même moment que les Aspics des sables, qui ont décidé de tuer Myrcella le jour ou papa/tonton vient la chercher. S’en suit une course-poursuite débile entre une ado pas futée, un chevalier manchot et des gonzesses avec des tétons sur leurs armures… Faîtes entrer l’accusé : Bronn, qui trouve le moyen de presque mourir/presque baiser dans les geôles, avant de se prendre un uppercut dont personne ne sait le nom… Vous n’y comprenez rien? Nous non plus. Je sais juste qu’à la fin, Myrcelle fait une déclaration lannisterodégueu à son papa/tonton et puis… meurt. Nous voilà sauvés.

Arya continue sa formation à la Maison du Noir et du Blanc. Elle découvre comment les sans-visages peuvent en changer autant qu’ils veulent et surtout, retrouve une vieille connaissance dans les rues de Braavos, qu’elle prend un malin plaisir à énucléer et larder de coups de poignards. En guise de vengeance, on a rarement vu plus beau. Mais comme c’est pas bien, elle finit aveugle. Boooouuuuh! Mis à part le moment fort sympathique de pure jouissance revancharde, Arya n’a pas brillé cette saison par l’intérêt de ses intrigues. Daenerys rencontre Tyrion, bien aidée en celà par la réouverture des arènes de combats (comme quoi). Le petit homme a à peine le temps de la briefer sur la manière de gérer son royaume que la voilà déjà partie à dos de dragon. Elle n’a plus qu’à se faire capturer par des dothrakis (quoi… encore?!?!) et Tyrion n’a plus qu’à gouverner avec Varys à ses côtés (quoi… encore?!?!) Dany monte sur son dragon. C’était attendu, mais qu’est ce que c’est bon. Une très belle scène mais là encore, il faudrait que les choses avancent pour elle. Parce qu’elle n’est pas loin de ne jamais voir Westeros à ce train là. On tourne légèrement en rond, mais peut-être pour mieux sauter. HBO a annoncé sa volonté de réaliser au moins huit saisons de Game of Thrones. Face à la baisse de qualité des intrigues (mais pas des décors, ni des musiques, ni du jeu des acteurs), une question se pose : la série ne va-t-elle pas atteindre dès la sixième saison ce qu’on appelle souvent « la saison de trop »? Difficile à dire. Pour la première fois, les créateurs devront se passer du bouquin pour imaginer ce qui arrive aux personnages. Une discipline dans laquelle ils se sont révélés plutôt faibles jusque là : chaque intrigue nouvelle ou modifiée de la série souffre d’un manque de cohérence, de trop de voyeurisme ou de simplicité dans le traitement. Attention aussi à la surenchère dans le gore. Au-delà de ces points, il faut remarquer la maîtrise parfaite de la grandiose séquence de fin de l’épisode 8. La bataille de Hardhome restera l’une des plus belles de Game of Thrones. Tout n’est donc pas perdu. Les premières annonces de casting laissent espérer beaucoup de bonnes choses. Réponse en avril.


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Game of Thrones / Débrief Publié le 15-05-2015 Mis à jour le 23-10-2015

Game of Thrones : le debrief de la saison 5 lieu par lieu Par GeekObs

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Artificial Intelligence / Sciences

Cet article est extrait du site CRUNCH NETWORK Rob Smith is CEO of Pecabu

What Artificial Intelligence Is Not Par Rob Smith Publié le 13-12-2015

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The Artificial Intelligence

Il n’y a pas que Stephen Hawking et Elon Musk pour s’inquiéter (à raison ?) du développement fulgurant de l’intelligence artificielle. Si beaucoup y voient la suite logique au progrès technologique : Mark Zuckerberg veut créer la sienne pour son domicile, IBM et Watson, Google qui développe à tout va et son président exécutif Eric Schmidt y croit, mais voudrait éviter ses « effets indésirables »,etc., d’autres craignent que l’élève ne dépasse le maitre et ne remplace à terme l’espèce humaine à la surface du globe (dans le pire des scénarios catastrophes). L’observatoire B2V des Mémoires publie aujourd’hui les résultats d’une enquête IFOP, « Les Français et le Big Data », réalisée auprès de 1004 Français* pour avoir leur sentiment sur « l’essor de l’intelligence artificielle et des masses de données ». Si la majorité des Français s’accordent sur l’importance que le Big Data va prendre dans les années à venir et ses avantages sur le court terme pour la santé et le bien-être des individus, l’intelligence artificielle « caractérisée par l’autonomie croissante des machines (comme les drones armés ou la voiture Google) » les inquiète à 65 %. Des résultats qui ne sont pas véritablement surprenants, l’I.A. souffre encore mlaheureusement d’une image fantasmée (films et romans d’anticipation/science-fiction) et peu, mis à part les acteurs du secteur et ceux gravitant autour, seraient capables d’en définir véritablement les tenants et les aboutissants réels (applications, fonctionnalités, risques réels, etc.). Cependant, les résultats de l’étude montrent que toutes les catégories de la population s’inquiètent du développement de l’intelligence artificielle, la part est même plus élevée chez les personnes de niveau d’éducation supérieur, les trentenaires et les urbains. Rejoignant ainsi Stephen Hawking ou Bill Gates, « préoccupés par la superintelligence ».

*

« L’étude a été menée auprès d’un échantillon précis de 1004 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée), stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne (CAWI – Computer Assisted WebInterviewing) du 6 au 10 novembre 2015 ».


Publié le 13-12-2015

Rob Smith is CEO of Pecabu

/30 Cet article est extrait du site CRUNCH NETWORK What Artificial Intelligence Is Not Par Rob Smith Artificial Intelligence / Sciences

L’intelligence artificielle a beaucoup été dans les médias dernièrement. Tellement qu’on n’est qu’à un article du buzz médiatique vide de sens, de termes et concepts à la mode tels que « big data » et « cloud ». En temps je serai un grand fan. Étant moimême dans l’industrie de l’intelligence artificielle, toute attention portée à notre travail trop souvent dénigré est la bienvenue. Mais il semblerait qu’il y’ait plus de désinformation que de faits dans ce qu’on peut lire. Le public semble considérer l’I.A. comme une mystérieuse licorne violette mythique de la technologie. Insaisissable, puissante, mystérieuse, dangereuse et même très probablement fausse ou irréalisable. Et même si le débat fait rage au sein de la comunauté scientifique sur de nombreux points, je peux au moins vous dire ce que l’I.A. n’est définitivement pas. Tout d’abord, l’intelligence artificielle n’est pas quelque chose dont on doit avoir peur, que l’on doit craindre. Ce n’est pas un être sensible comme SkyNet ou une ampoule bleue maléfique comme HAL. Initialement, l’I.A. n’est rien d’autre qu’un programme suffisament évolué pour accomplir des tâches qui nécessitent en temps normal une analyse humaine. C’est tout. Ce n’est pas une machine de guerre mécanique et omniprésente. Deuxièmement, les I.A. ne sont pas vivantes. Même si elles sont bien capables de réaliser des tâches exécutées d’ordinaire par des êtres humains, elles ne sont pas « vivantes » comme nous le sommes. Elles n’ont pas de créativité, d’émotions ou de désir autres que ceux pour lesquels elles sont programmées ou qu’elles détectent dans leur environnement. Contrairement à ce qu’en dit la science-fiction, les I.A. n’auraient aucun désir de trouver un compagnon, de se dupliquer ou d’avoir une petite famille d’I.A. Ensuite, les intelligences artificielles ne sont généralement pas ambitieuses. Il est vrai que dans un contexte extrêmement limité , une I.A. peut penser exactement comme nous et définir ses propres tâches. Mais son but premier et sa raison d’être sont finalement définis par son créateur. Comme tout programme ou technologie, nous définissons le rôle qui sera le sien au sein de notre société. Soyez assurés que les I.A. n’ont aucunement l’intention d’asservir l’humanité. De plus, l’I.A. n’est pas une entité unique. Les programmes informatiques, même artificiellement intelligent, fonctionne nettement mieux en tant que spécialistes, plus qu’en généralistes. Le scénario le plus probable pour aboutir à la création d’une intelligence artificielle pendant notre vie est à travers un réseaux de programmes prenant en charge la vision (vision numérique), le language (NLP), la capacité de s’adapter (la machine peut apprendre), le mouvement (robotiques)..etc. L’I.A. n’est pas un « lui », un « elle » ou même un « ça », c’est plutôt un « eux ». Pour finir, l’I.A., comme tout programme informatique, est au final contrôlée par un être humain. Bien sûr, une intelligence artificielle peut être designée avec de mauvaises intentions et être armée d’armes nucléaires ou biotechnologiques, mais ce ce ne sera alors pas la faute de la science mais la notre. Et même si j’admire énormément Elon Musk et qu’il est un génie sur de nombreux plans, son récent commentaire à ce sujet était loin d’être brillant. Il y fait mention de l’I.A. comme d’une menace encore plus grande que les armes nucléaires et que l’on risque même d’invoquer un « démon » I.A. (ses propos, pas les miens). La seule explication plausible est qu’il a dû s’endormir devant Terminator. Dans le même temps, des compagnies telles qu’IBM, Google et Apple développent la prochaine génération d’application contrôlée par une I.A. pour remplacer l’humain dans de nombreux jobs fatiguant, dangereux ou chronophages.

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Selon moi, nous sommes encore à des décennies d’atteindre l’intelligence artificielle « singulière » dont parle Musk, et même là, son tempérament sera limité par nos intentions. Si l’Histoire nous a appris quelque chose, c’est que le moment venu, ce n’est pas l’I.A. qu’il faudra craindre, mais ceux qui la contrôlent.


Rob Smith is CEO of Pecabu

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The general public seems to view AI as the mythical purple unicorn of technology; Elusive, powerful, mysterious, dangerous and most likely made up. And while there is plenty of debate in the scientific community, I can at least tell you what AI is definitely not. First of all, AI is nothing to be frightened of. It’s not a sentient being like SkyNet or an evil red light bulb like HAL. Fundamentally, AI is nothing more than a computer program smart enough to accomplish tasks that typically require human quality analysis. That’s it, not a mechanized, omnipresent war machine. Secondly, AIs are not alive. While AIs are capable of performing tasks otherwise performed by human beings, they are not “alive” like we are. They have no genuine creativity, emotions or desires other than what we program into them or they detect from the environment. Unlike in science fiction (emphasis on the fiction) AIs would have no desire to mate, replicate or have a small AI family.

Publié le 13-12-2015

Cet article est extrait du site CRUNCH NETWORK What Artificial Intelligence Is Not Par Rob Smith Artificial Intelligence / Sciences

Artificial Intelligence has been in the media a lot lately. So much so that it’s only a matter of time before it graduates to meaningless buzz word status like “big data” and “cloud.” Usually I would be a big supporter. Being in the AI space, any attention to our often overlooked industry is more than welcome. But there seems to be more misinformation out there than solid facts.

Next, AIs are generally not very ambitious. It’s true that in very limited context, an AI can think similarly to us and set tasks for itself. But its general purpose and reason for existence is ultimately defined by us at inception. Like any program or technology, we define what its role in our society will be. Rest assured, they will have no intention to enslave humanity and rule us as our AI overlord. Additionally, AI is not a single entity. Computer programs, even artificially intelligent ones, work far better as specialists rather than generalists. A more likely scenario for achieving artificial intelligence within our lifetime is through a network of sub programs handling vision (computer vision), language (NLP), adaptation (machine learning), movement (robotics)…etc. AI is not a he or a she or even an it, AI is more like a “they.” Finally AI, like all computer programs, are ultimately controlled by humans. Of course AI can be designed with malicious intent and weaponized like nuclear or biological technology, but that’s not a fault of the science but of ourselves. While Elon Musk is a personal hero of mine, a genius on so many levels, his recent comments on artificial intelligence have been a little less than brilliant. He mentions that AI is more dangerous than nuclear weapons and that we may summon an AI “demon” (his words, not mine). My only explanation is that he must have fallen asleep watching Terminator. In the meantime, companies such as IBM, Google and Apple are developing the next generation of AI-powered applications, using small bits of specialized AI code to replace the human element in many tiring, dangerous or time-consuming jobs. These are very specific, almost tunnel-vision-like programs that only improve our society and should instill fear in no one.

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In my opinion we are still decades from reaching the AI “singularity” Musk speaks of, and even then, its ultimate temperament will be bound by our intentions. If history has taught us anything, when that time comes, we should not fear the AI, but the people behind it.


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STar Wars : The Awakening / Culture pop & cinéma Publié le 16.12.2015 Mis à jour le 16.12.2015

Star Wars, épisode VII : pour le meilleur et pour l’empire Par Bruce Handy

Cet article est paru dans le numéro de juillet 2015 de Vanity Fair France. /32


Star Wars : The Awakening


/34 STar Wars : The Awakening / Culture pop & cinéma

Publié le 16.12.2015 Mis à jour le 16.12.2015

Star Wars, épisode VII : pour le meilleur et pour l’empire Par Bruce Handy

Cet article est paru dans le numéro de juillet 2015 de Vanity Fair France.

Moins d’effets spéciaux, plus de personnages d’origine et, surtout, de l’humour : J. J. Abrams a dévoilé à Bruce Handy les ingrédients secrets de « Star Wars, épisode VII ». Un après-midi de mars, dans les bureaux de Bad Robot, la société de production de J.J. Abrams située dans un petit immeuble de Santa Monica, le réalisateur fait le point sur son prochain film – souvent présenté comme « le-nouvel-opus-trèsattendu-de-La-Guerre-des-étoiles », plus officiellement intitulé Star Wars, épisode VII : Le Réveil de la Force. Abrams, 48 ans, allure de jeune homme, cheveux un peu crépus et lunettes de nerd à montures noires, est assis dans une petite salle de projection très luxueuse en compagnie d’une douzaine d’associés, parmi lesquels Roger Guyett, responsable des effets spéciaux, et Bryan Burk, producteur qui travaille depuis longtemps au côté du réalisateur. Tout ce petit monde est en téléconférence avec Industrial Light & Magic, une société d’effets spéciaux de San Francisco, et une seconde équipe installée à Londres. Les artistes et les techniciens ­commentent en voix off leurs travaux en cours diffusés à l’écran. On pourrait imaginer cette réunion très tendue, voire orageuse, étant donné les enjeux considérables de ce film tant attendu : premier Star Wars depuis dix ans, c’est aussi le tout premier volet de la série réalisé sans George Lucas, son créateur et souffre-douleur préféré des fans. En 2012, il a vendu à Walt Disney Company sa société de production Lucasfilm Ltd., et avec elle tous les droits de la saga. Disney attend beaucoup du film – en particulier qu’il justifie les quelque 4 milliards de dollars du rachat de Lucasfilm en relançant durablement la franchise. Abrams et son équipe semblent pourtant bien supporter la pression, à supposer qu’ils la ressentent. Le groupe passe en revue les plans, séquences et dessins préparatoires et le réalisateur (qui compte à son actif les séries Alias et Lost qu’il a créées, ainsi que les deux derniers Star Trek) a l’air content du peu qu’il voit. Son enthousiasme est contagieux, ce qui ne l’empêche pas de faire des remarques. Il suggère de modifier très légèrement la silhouette d’un personnage généré par ordinateur, précisant qu’il veut un « muscle trapèze très développé ». Disséquant une scène de course-poursuite, il s’interroge sur l’amplitude du vol plané numérique d’un droïde propulsé par une explosion bien réelle – il craint que l’effet ne donne l’impression d’un personnage « un peu trop léger ». Il demande aussi que la courbe décrite par un vaisseau spatial soit plus « parabolique » afin que la scène ait l’air vertigineuse. Mais dans l’ensemble, ses remarques se limitent à des commentaires du genre « putain, c’est excellent ! » ou « c’est du pur génie ! » Un seul effet ne fonctionne pas, selon lui : deux plans séparés – un gros plan sur la main d’un acteur et un plan plus long sur son visage et ses épaules – raccordés en postproduction par un astucieux mouvement de caméra auquel mon œil de béotien ne trouve vraiment rien à redire. Mais même là, il ne tarit pas d’éloges sur la prouesse. « C’est incroyable que vous ayez réussi à faire ça », s’émerveille-t-il avant de s’excuser, presque, de ne pas retenir la proposition.

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Je pense qu’on peut dire sans se tromper qu’Abrams et son équipe s’amusent – et quand on est fan, que les films de Lucas ont enflammé l’imaginaire de votre enfance et alimenté vos jeux, c’est exactement ce qu’on attend de tout ceux qui travaillent sur Star Wars : qu’ils se fassent plaisir. Le Réveil de la Force sera peut-être un mauvais film mais les futurs spectateurs – et les actionnaires Disney – devraient être rassurés d’apprendre qu’il est réalisé dans l’esprit ludique, inventif qui convient. Le casting réuni par Abrams et Lucasfilm est lui aussi très prometteur. Harrison Ford, Carrie Fisher et Mark Hamill reviennent interpréter, trente ans après, les personnages qu’ils campaient dans la toute première trilogie : Han Solo, la princesse Leia et Luke Skywalker. À ces vétérans s’ajoute une liste impressionnante de nouveaux, parmi lesquels Oscar Isaac, Adam Driver, Lupita Nyong’o, Andy Serkis, Daisy Ridley, John Boyega et Domhnall Gleeson – sans compter Max von Sydow qui apporte la même gravité à l’ancienne qu’Alec Guinness dans le film d’origine. Anthony Daniels et Peter Mayhew sont également de retour, enrubannés l’un de métal et l’autre de mohair et de fourrure de yack, dans les rôles respectifs de C-3PO et de Chewbacca.


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STar Wars : The Awakening / Culture pop & cinéma

Publié le 16.12.2015 Mis à jour le 16.12.2015

Star Wars, épisode VII : pour le meilleur et pour l’empire Par Bruce Handy

Cet article est paru dans le numéro de juillet 2015 de Vanity Fair France.

Comme d’habitude, l’intrigue du Réveil de la Force est tenue secrète, tout comme certains détails capitaux, tel que le montant du budget. (Michael Kaplan, le créateur des costumes, a même refusé de s’exprimer sur l’éventuel retour des macarons de la princesse Leia, mais Carrie Fischer a laissé échapper lors d’une convention de fans que sa coiffure culte aurait disparu.) Je peux néanmoins révéler une chose qui ne manquera pas, je pense, d’émoustiller les fans : pendant la téléconférence sur les effets spéciaux, alors qu’il visionnait une séquence montrant des vaisseaux spatiaux rasant le sol d’une planète déserte, Abrams a demandé qu’on appuie sur pause. Avec un crayon lumineux, il a alors dessiné un petit gribouillis sur une dune. « Et si on plaçait les ossements de Jar Jar Binks ici, dans le désert » a-t-il lancé. Tout le monde a ri. Abrams aussi, mais il a insisté : « Je suis sérieux ! » Avant de faire valoir que, de toute façon, le plan durait à peine une seconde. « Ils seront trois à le remarquer mais ils vont adorer. » Si vous ignorez qui est Luke Skywalker ou pourquoi certains pourraient se réjouir de la mort de Jar Jar Binks, c’est que vous n’êtes probablement pas non plus en train de lire cet article. Mais juste au cas où, quelques rappels de base. Luke est le héros des films de la trilogie originelle de Star Wars, sortis entre 1977 et 1983 et rebaptisés désormais officiellement Épisode IV : Un nouvel espoir, Épisode V : L’Empire contre-attaque et Épisode VI : Le Retour du Jedi. Dans ce dernier volet, Luke et ses camarades rebelles renversent le très malfaisant Empire galactique et Luke Skywalker offre à Dark Vador, son ennemi juré, l’occasion de se racheter. On a appris au passage lors d’un célèbre rebondissement de L’Empire contreattaque qu’il était son père – Anakin Skywalker, un ancien gentil devenu méchant. Ce dernier est le héros tourmenté des épisodes I, II et III, sortis entre 1999 et 2005 – La Menace fantôme, L’Attaque des clones et La Revanche des Sith – qui retracent la mise en place et l’essor de l’Empire ainsi que les raisons pour lesquelles Anakin est devenu Dark Vador. À moins que ce ne soit l’inverse, comme préfèrent peut-être le penser les purs fans de la trilogie d’origine qui se fichent bien de la chronologie. Bien qu’il occupe une position périphérique dans ce drame familial, Jar Jar Binks est indéniablement le personnage le plus honni de la saga – d’où la soudaine idée d’Abrams. Cet extraterrestre à l’allure d’amphibien affecte une démarche traînante et une fâcheuse tendance à enchaîner les gaffes et les regards ahuris, le tout dans un sabir à l’accent jamaïcain prononcé – d’où les accusations de promouvoir des stéréotypes racistes. Apparu dans La Menace fantôme, Jar Jar Binks symbolise ce que de nombreux adeptes considèrent comme les défauts de la plus récente trilogie : des personnages dont on se désintéresse plus ou moins vite, un humour s’adressant aux jeunes spectateurs et des scénarios consacrés à des machinations politiques alambiquées qui ne dépareraient pas dans des adaptations de Moi, Claude de Robert Graves (1934, Gallimard) ou Le Troisième Reich, des origines à la chute de William L. Shirer (1962, Stock), mais qui jurent avec des protagonistes comme Jar Jar Binks. Il est parfois difficile de savoir pour qui George Lucas a réalisé ces films sinon pour lui-même. (Il faut reconnaître que le cinéaste ne manque pas d’humour : dans l’un des vestibules de Lucasfilm, on trouve une statue du Gungan fabriquée par un admirateur et, sur le mur le plus proche, épinglée à la demande de Lucas, la photocopie d’un sondage britannique qui a élu Jar Jar Binks « personnage le plus agaçant de tous les temps », devant Mr. Bean, Ace Ventura et – qui l’eût cru ? – Carrie, interprétée par Andie MacDowell, dans Quatre mariages et un enterrement.) Ce que l’on oublie souvent au sujet du premier Star Wars, c’est que l’onde de choc provoquée par sa sortie en salle en 77 ne tenait pas seulement à ses effets spéciaux révolutionnaires, mais aussi à son comique décomplexé. Après dix années de films tourmentés, pessimistes, voire nihilistes comme Bonnie and Clyde (Arthur Penn, 1967), Easy Rider (Dennis Hopper, 1969), French Connection (William Friedkin, 1971), Le Parrain (Francis Ford Coppola, 1972), Chinatown (Roman Polanski, 1974), Vol au-dessus d’un nid de coucou (Miloš Forman, 1975), Network, main basse sur la télévision (Sydney Lumet, 1976) et Taxi Driver (Martin Scorsese, 1976) – des films dans lesquels les « héros » finissent le plus souvent meurtris, vaincus ou morts –, il y avait quelque chose de radical à réaliser un film où les gentils remportent une victoire claire, assumée et reçoivent des médailles dans la scène finale sur fond de John Williams.


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LA MENACE ÉSOTÉRIQUE

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Cet article est paru dans le numéro de juillet 2015 de Vanity Fair France.

Comme l’a écrit le Time en 1977 dans un long article consacré à George Lucas et à La Guerre des étoiles : « Réaliser un film dont le seul objectif est de procurer du plaisir était une idée bizarre. » Selon le magazine, les pairs de Lucas, sceptiques, l’avaient poussé à faire « un film profond, avec une signification, une véritable portée, un symbolisme ésotérique ». Ces cinéphiles, quelle belle bande de snobs ! Mais, ironie de l’histoire, les années ont passé et Lucas a pris sa saga de plus en plus au sérieux – comme lui-même peut-être. Les livres se sont multipliés qui décortiquaient des idées vraiment très simplistes sur le bien et le mal, la mythologie, les archétypes et bla-bla-bla, etc... « Ésotérique », c’est bien le terme qui convenait : ce qui paraissait simplement naturel, probablement intuitif dans le premier film remontait à la surface et transformait le squelette en carapace. Dans ce contexte, en 2012, que George Lucas, alors âgé de 67 ans et songeant à la retraite, fait nommer Kathleen Kennedy présidente de son entreprise qu’il va vendre à Disney en octobre. Outre ses projets personnels – il lance un musée d’art narratif, épouse en juin 2013 Mellody Hobson, présidente d’une société de gestion financière de Chicago, qui, quelques mois plus tard, lui donne une fille, Everest (il est déjà père de trois grands enfants) –, les critiques parfois très dures suscitées par ses derniers films ont pu le pousser à vendre. La deuxième trilogie a bien rapporté des tonnes d’argent mais aussi beaucoup de commentaires ulcérés. « Avant Internet, ça allait, a-t-il confié à Bloomberg Businessweek après la vente de Lucasfilm. Mais maintenant... tout ça est devenu très vicieux, très personnel. Vous vous demandez : “À quoi bon s’infliger ça ?” » On pourrait alors lui rétorquer que les nababs multimilliardaires du cinéma devraient savoir encaisser mieux que ça, mais rares sont ceux qui doivent essuyer des critiques telles que : « George Lucas a violé mon enfance », une triste formule souvent reprise par les fans inconditionnels de la première trilogie. Un documentaire sur le sujet est même sorti en 2010, Le Peuple contre George Lucas, dissertation désenchantée toute en possessivité mal placée.

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LA BOMBE DE GEORGE LUCAS Kathleen Kennedy, 61 ans, mariée, deux enfants, a produit plus de soixante films dont, à un titre ou un autre, la quasi-totalité des Steven Spielberg depuis Les Aventuriers de l’arche perdue, sorti en 1981. Avec son mari Frank Marshall, elle est également la cofondatrice d’Amblin Entertainment, la société de production de Spielberg. Avant qu’elle rejoigne Lucasfilm, elle possédait par ailleurs avec son mari une deuxième société de production, la Kennedy / Marshall Company, qui compte à son catalogue des films aussi variés que Sixième Sens (de M. Night Shyamalan, 1999), la série des films Jason Bourne et Persepolis (Vincent Paronnaud et Marjane Satrapi, 2007). Elle ne cherchait donc pas de travail, ce jour d’avril 2012 où George Lucas,

collègue et ami depuis la saga des Indiana Jones, lui a proposé de déjeuner. « Je pensais vraiment qu’on allait seulement se donner des nouvelles et parler de nos familles, comme d’habitude, raconte Kathleen Kennedy. Mais au lieu de ça, au milieu du repas, George amorce sa bombe et me dit : “Tu sais sans doute que je m’apprête à prendre ma retraite.” Ce n’était pas le cas, et même si je l’avais su, je ne l’aurais pas cru. » Lucas insiste et lui dit qu’il veut recruter quelqu’un pour lui succéder. « Bien sûr, je me demande où il veut en venir, poursuit-elle, et je me dis qu’il attend que je lui suggère un ou deux noms. Mais voilà qu’il me sort : “J’aimerais que ce soit toi.” C’est un choc ! Il me demande si je suis prête à étudier sa proposition. » Kennedy en est à sa troisième surprise de la journée lorsqu’elle s’entend lui répondre « oui » du tac au tac. Ce n’est qu’avec le recul qu’elle peut analyser ses motivations : un mélange de respect pour Lucas et pour sa société, et d’excitation à l’idée de relever un nouveau défi.


Photo ANNIE LEIBOVITZ POUR VANITY FAIR J.J. Abrams dirige l’actrice Daisy Ridley dans une scène où son personnage, la jeune Rey, pilote son engin volant à travers un marché animé sur la planète Jakku.


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Star Wars, épisode VII : pour le meilleur et pour l’empire Par Bruce Handy

Cet article est paru dans le numéro de juillet 2015 de Vanity Fair France.

Née à San Francisco, Kathleen Kennedy se réjouit à l’idée de retravailler dans cette ville. Et on la comprend : les locaux de Lucasfilm, au beau milieu du Presidio – superbe et atypique base de l’armée américaine désaffectée et transformée en véritable parc –, donnent à la fois sur le Golden Gate et sur le centre-ville. Bien que les bâtiments n’aient que dix ans – la société s’est installée là en 2005 après avoir déménagé du Skywalker Ranch de Lucas, situé une cinquantaine de kilomètres au nord –, ils ont un côté vieille Californie aux proportions exquises avec des pignons, des porches, des treillis, du bois en abondance et du mobilier Arts & Craft. Tout est faux ou presque et a été conçu selon les instructions de Lucas, mais la réalisation est impeccable – une esthétique Disneyland de tout premier ordre. On imagine très bien Leland Stanford travaillant autrefois dans ce cadre. Très vite, Kathleen Kennedy se révèle parfaite pour ce poste consistant donc à diriger un studio quasi indépendant au sein d’un gigantesque conglomérat du divertissement. Elle est capable de débattre de questions purement artistiques avec intelligence et passion. (Faites-la donc parler d’AI : Intelligence Artificielle de Steven Spielberg, film très cérébral mais aussi très obsédant qu’elle a produit, inspiré d’un projet avorté de Stanley Kubrick ; c’est l’un de ses films préférés.) Elle parle aussi couramment le jargon entrepreunarial et peut débiter à toute allure des phrases comme : « La société évoluait beaucoup en termes d’infrastructure, si bien qu’une transition stratégique était envisageable, consistant à abandonner ce qui était vraiment devenu un modèle de licences pour revenir à un modèle de production. » À l’usage des profanes, cela signifie que pour préparer la vente de son entreprise, qui vivait alors en grande partie de l’exploitation des droits sur les jouets et autres produits dérivés, Lucas avait décidé de lancer de nouveaux films. Il avait notamment avancé quelques idées pour les épisodes VII, VIII et IX, censés se dérouler plusieurs décennies après Le Retour du Jedi, et pris langue avec Harrison Ford, Carrie Fisher et Mark Hamill. Pendant sa phase d’approche de Disney, il en a esquissé les grandes lignes à l’acquéreur. Mais, une fois le contrat signé, « Disney et Kathy ont décidé qu’ils devaient envisager d’autres options », comme le dit J.J. Abrams (pas encore impliqué dans le projet à l’époque) avec beaucoup de diplomatie. Selon lui, les synopsis de Lucas tournaient autour de personnages très jeunes – des adolescents, m’a précisé Lucasfilm – que les cadres de Disney ont peut-être jugés trop proches de ceux de l’éisode I La Menace fantôme, où Anakin Skywalker est âgé de 9 ans et la reine Amidala de 14. « Nous sommes repartis [des idées de Lucas], reconnaît Kennedy, mais exactement comme on l’aurait fait dans n’importe quel processus d’élaboration », ni plus ni moins. La réaction de George Lucas semble rester un sujet délicat à propos duquel Disney et lui-même refusent toujours de s’exprimer. Il y a plusieurs

dizaines d’années, après les coupes effectuées contre sa volonté par Universal dans American Graffiti, son deuxième film, Lucas a mené sa carrière de façon à ce que personne ou presque ne se mette en travers de son chemin. Comme il l’a déclaré à Bloomberg Businessweek à l’époque où ses nouvelles idées pour Star Wars étaient encore en lice, « à la fin, tu te retrouves à leur dire : “Écoutez, je sais ce que je fais. L’idée de ce contrat, c’est aussi d’acheter mes histoires. Ça fait quarante ans que je fais ce métier et j’ai plutôt bien réussi.” » Mais l’idée du contrat, c’était surtout qu’on le paie une coquette somme pour passer la main et, quelle que soit l’amertume que lui laisse l’abandon de ses synopsis, tout le monde affirme que Lucas (qui a refusé ma demande d’entretien au sujet de cette affaire) soutient les nouveaux films et se montre très impatient de les découvrir au cinéma, comme n’importe quel spectateur. « Je le vois et je lui parle très souvent, assure Kathleen Kennedy. Et je peux vous dire qu’à chaque fois que je lui demande s’il veut savoir quelque chose, il me répond qu’il préfère avoir la surprise. » Peu après le rachat de Lucasfilm (qui comprend aussi Industrial Light & Magic, le complexe de postproduction Skywalker Sound et la société de jeux vidéo Lucas­ Arts, aujourd’hui presque à l’agonie), en 2012, Disney annonce une ambitieuse liste de sorties annuelles sous la franchise Star Wars, dont une nouvelle trilogie mais aussi une série de films « indépendants ». Le groupe semble vouloir exploiter à fond la poule aux œufs d’or, tout comme elle l’a fait, de manière très rentable, avec Marvel Entertainment, acquis en 2009, également pour 4 milliards de dollars. La sortie du premier film est alors programmée pour l’été 2015 – une échéance très proche pour un long-métrage bourré d’effets spéciaux qui n’a alors même pas le commencement d’un scénario. « J’ai levé la main pour dire : “Eh, vous êtes marrants, mais ça risque d’être légèrement compliqué étant donné que, pour l’instant, on n’a rien du tout, pas d’histoire, pas de réalisateur et pas le moindre plan de développement” », raconte Kennedy. Elle commence alors à monter ce qui deviendra un service « scénarios » chargé de trouver des idées pour les nouveaux films mais aussi pour des séries télévisées, des jeux et d’autres produits dérivés. Ce genre de boîte à idée est monnaie courante dans l’animation mais très rare dans le monde du cinéma classique – du moins depuis l’âge d’or des studios – où, en général, les équipes se font et se défont au gré des films. Au départ, le groupe de Kennedy, composé d’anciens de Lucasfilm et de nouveaux venus, compte, entre autres, Kiri Hart (de longue date responsable du développement pour Kennedy), Michael Arndt (scénariste de Little Miss Sunshine que Kennedy a fait venir pour travailler sur les nouveaux films avant même que la vente ait lieu), Lawrence Kasdan (réalisateur et scénariste de La Fièvre au corps, des Copains d’abord et de Silverado, et coscénariste de L’Empire contre-attaque et du Retour du Jedi) et Simon Kinberg (scénariste et producteur, auteur des scénarios du Sherlock


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Cet article est paru dans le numéro de juillet 2015 de Vanity Fair France.

Holmes de Robert Downey, Jr., de Mr. & Mrs. Smith et de trois X-Men) apportant ainsi à l’équipe un soupçon de magie Marvel. (En achetant la société, Disney a aussi acquis les droits, pour le meilleur et pour le pire, de titres moins prestigieux de Lucasfilm comme Willow et Radioland Murders. La franchise Indiana Jones, beaucoup plus intéressante, fait également partie du lot. Kennedy confirme d’ailleurs la rumeur selon laquelle un nouveau film de cette série « sera un jour réalisé ». Mais tempère : « Quand ? Je ne sais pas exactement. Nous n’avons pas encore commencé à travailler sur un scénario mais c’est en discussion. ») À entendre Kennedy raconter les efforts de son équipe pour trouver un moyen de relancer une « IP » (propriété intellectuelle) de 4 milliards de dollars et de renouer un lien fort avec le public, on croirait qu’elle a supervisé des ateliers de thérapie de groupe. « Je dirais, en toute franchise, que ça nous a pris au moins un an, ce qui a constitué une première étape de développement au cours de laquelle on s’est plongés dans l’univers Star Wars pour essayer de comprendre les valeurs que George avait injectées dans sa mythologie, de saisir ce que ça signifiait pour lui et pour nous tous. Les gens parlaient de l’âge qu’ils avaient quand le premier film est sorti et se demandaient si c’était ce qui les avait poussés à faire ce métier. Ils parlaient de la façon dont ils avaient fait découvrir Star Wars à leurs enfants, qu’ils soient en bas âge ou déjà à l’université. » Certains trouveront la démarche stimulante, d’autres mièvre, mais la vérité, c’est qu’on ne peut pas créer du grand art populaire sans s’investir de manière émotionnelle. Transformers et Thor, c’est une chose mais « les gens ont les larmes aux yeux quand ils parlent de Star Wars, dit Kennedy. Vous voyez souvent quelqu’un verser des larmes en parlant d’un film ? »

TROP D’ÉTOILES POUR UN SEUL HOMME Avec de tels critères, Abrams – qui a fait enrager les fans de Star Trek après avoir rejoint la franchise en confiant dans une interview qu’il avait « toujours été beaucoup plus Star Wars que Star Trek » – est l’homme idéal pour réaliser l’Épisode VII. À la sortie du premier film, Abrams était un gamin de Los Angeles âgé de 11 ans obsédé par la science-fiction et déjà déterminé à faire du cinéma. « Je me rappelle seulement être entré dans cette salle et en être ressorti avec plus d’imagination, raconte-t-il. C’était tellement marrant, tellement mignon et tellement généreux. C’était une histoire d’opprimés et une aventure palpitante, entraînante, pleine d’émotion, drôle. On y croyait à fond. » (C’est, dit-il, son problème avec Star Trek : le côté carton-pâte de la série d’origine.) Adolescent, il réalise ses propres films en Super 8. À 15 ans, il reçoit un prix pour l’un de ses petits courts-métrages et, de fil en aiguille, il rencontre Kathleen Kennedy qui l’embauche avec un autre lauréat, Matt Reeves (qui réalisera plus tard Cloverfield avec Abrams à la production et La


Photo ANNIE LEIBOVITZ POUR VANITY FAIR


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Planète des singes : L’Affrontement) pour archiver des films d’étudiant de Steven Spielberg. Avant même l’Épisode VII, la boucle est déjà bouclée en 2011 quand Spielberg produit Super 8, le film d’Abrams qui se passe en 1979 et raconte l’histoire de gosses en train de tourner un film de zombies qui tombent sur un véritable extraterrestre. Malgré tous ces signes du destin, Abrams répugne à accepter l’offre quand Kennedy lui en souffle l’idée fin 2012, en pleine postproduction de Star Trek Into Darkness, son deuxième voyage à bord de l’USS Entreprise. D’une part, il a prévu six mois de vacances en famille pour 2014 – un repos bien mérité après un enchaînement ininterrompu de projets. D’autre part, dit-il, « j’avais déjà travaillé sur ces Star Trek et je partageais le sentiment de certains, que j’avais pu lire ici ou là, selon lequel quelqu’un ayant travaillé sur Star Trek ne pouvait pas travailler sur Star Wars. Ça faisait – comment dire ? – un peu trop d’étoiles pour un seul homme. » De plus, après les deux Star Trek et Mission impossible III, qu’il a écrit et réalisé en 2006, ç’aurait été la troisième fois qu’il se greffait sur une franchise. Enfin, dit-il – et c’est peut-être le plus important : « C’était Star Wars, quand même ! Ça comptait tellement pour moi ! Je me disais que je préférais mille fois aller voir le film au cinéma que de devoir imaginer la suite moi-même. » Il accepte néanmoins d’en discuter et Kennedy part le retrouver à Santa Monica. Si les locaux de Lucasfilm sont presque trop beaux et d’un goût trop irréprochable, les bureaux de Bad Robot sont un joyeux bordel savamment orchestré. Les murs et les étagères sont couverts de jouets récupérés de vieux films de science-fiction ou de monstres. Les connaisseurs reconnaîtront quelques originaux du magazine de bande dessinée Mad. Le bureau d’Abrams est décoré des planches de la première histoire du comic strip Spy vs. Spy. On trouve aussi, sans grande surprise, un flipper Star Wars vintage devant la salle de projection et la salle d’attente du premier étage est pleine de crayons, marqueurs, pastels et rames de papier

sous une pancarte comminatoire : « Prière de créer ». On a l’impression de voir ce qui se passerait si on donnait quelques millions de dollars à un gamin pour qu’il construise un fort ou une cabane dans les arbres – ce qui, d’une certaine manière, est peut-être la façon dont on s’imagine qu’un Star Wars devrait être réalisé, avec, bien sûr, quelques zéros de plus au budget. « J’étais très touché par la sollicitude de Kathleen Kennedy mais je comptais décliner son offre », raconte Abrams. Mais quand elle lui explique que le film n’est encore qu’une toile blanche, sa curiosité est piquée. Surgissent des questions irrépressibles : « Que s’est-il passé pendant ces trente et quelques années ? Où est Han Solo ? Qu’est-il arrivé à Leia ? Luke est-il toujours vivant ? Ces interrogations ont commencé à tourner dans ma tête et je me suis retrouvé pris soudain d’une envie irrésistible de faire partie de cette aventure. » Il ajoute : « Ma réticence initiale a été complètement balayée par l’émotion que j’ai ressentie. » Pour le dire comme Kathleen Kennedy : « Il est redevenu un petit garçon de 11 ans. » Bien sûr, tous les fans ayant atteint la majorité sexuelle attendent la même chose d’un nouvel épisode : retrouver la virginité de leur première rencontre, ce qui, j’imagine, est une autre façon de dire que tout le monde veut que la saga le fasse retomber en enfance. Dans l’esprit d’Abrams, cela suppose de rivaliser avec l’esprit de la première trilogie. « Je sais que beaucoup de gens adorent les préquels et même que certains les préfèrent aux premiers films. Je sais aussi pourquoi ceux-ci étaient nécessaires pour George. Mais il y avait une sensation que je n’avais pas ressentie depuis la toute première trilogie, qui m’était extrêmement familière et qu’on pouvait tout à fait retrouver : l’impression d’être transporté dans un lieu où tout est possible, mais qui reprend l’esthétique, l’histoire, les décors, la qualité du son et la musique si particuliers de Star Wars. C’était un univers exceptionnel et bien précis. Et j’en avais encore le goût dans la bouche. »


conçus lors de l’étape précédente, leur travail, à entendre Kasdan, ressemble surtout à une déconstruction en règle : « On n’avait rien du tout, dit-il. Des milliers de personnes attendaient des réponses et on ne pouvait rien leur dire, si ce n’est : “Oui, ce personnage y sera.” C’était à peu près tout. On n’en savait pas davantage, vraiment. »

Après « avoir très égoïstement imploré » sa femme de repousser leurs six mois de vacances en famille et persuadé Paramount, avec qui il est sous contrat, de le mettre en disponibilité, Abrams rejoint le projet. George Lucas, raconte-t-il, se montre alors « incroyablement bienveillant » à son égard. Les deux hommes se côtoient depuis des années – Abrams et sa femme assistaient même au mariage de Lucas avec Mellody Hobson. Le vieux réalisateur l’a appelé quelque temps plus tôt, raconte Abrams. « Il m’a dit : “Tu devrais faire le film. Tu vas le faire ?” Il a ajouté : “Si tu fais ce film, ce sera ton truc. Je serai là si tu as besoin de moi, mais ce sera à toi de jouer.” » Selon Lawrence Kasdan, le service scénario de Lucasfilm partage déjà l’avis d’Abrams : le nouveau film doit être plus proche de l’esprit de la première trilogie que de celui des préquels. « C’était un sentiment général, confie Kasdan, même quand George était encore là, je crois. On voulait tous obtenir un effet légèrement plus rétro – plus analogique, avec moins de personnages créés par ordinateur.  » Restait néanmoins le problème de savoir ce qui allait effectivement se passer à l’écran. « On se démenait pour trouver une histoire, se souvient Kasdan. On trouvait des éléments qui nous semblaient très bien, très forts mais on n’arrivait pas à les ramasser en un tout cohérent. » Lorsque J.J. Abrams rejoint l’équipe, l’échéance de la sortie annoncée de l’été 2015 s’est dangereusement rapprochée et Michael Arndt a du mal à terminer le scénario dans les temps. « On avait bien des tonnes d’idées et d’ébauches, plein de fiches sur le mur, beaucoup de choses écrites sur des tableaux blancs », raconte Abrams, mais pas de scénario. Alors que le travail de préproduction est déjà bien avancé à Londres, où doit être tournée une grande partie du film, dans les locaux de Pinewood Studio, Abrams et Kasdan reprennent l’écriture du scénario plus ou moins de zéro. « On s’est dit : “Page blanche – page no 1. Qui veut-on voir à tout prix  ?” » se souvient Abrams. Même s’il assure avoir voulu réintégrer des personnages

On est alors en novembre 2013, six mois avant le début du tournage, désormais programmé pour mai 2014. (C’est à ce moment-là que la date de sortie a été repoussée à décembre 2015). À la mi-janvier 2014, Abrams et Kasdan disposent d’un brouillon, résultant en grande partie de conversations en plein air enregistrées sur un iPhone tandis qu’ils discutent des heures d’affilée en arpentant, au gré de l’emploi du temps d’Abrams, la plage de Santa Monica, les allées d’un Central Park glacial à New York, les rues de Londres et de Paris... Un jour, les deux hommes passent huit heures aux Deux Magots, boulevard Saint-Germain, où les clients sont entassés les uns sur les autres. « On était obligés de crier pour s’entendre dans ce brouhaha et on parlait des détails du scénario, de tel personnage qui ne pouvait pas faire telle chose – en espérant qu’il n’y aurait personne de CinemaBlend [un site de potins pour les fondus de cinéma] dans la salle », raconte Kasdan. Heureusement, personne ne les espionnait, mais ceux que les spoilers intéressent trouveront néanmoins leur bonheur sur Internet. Le planning devient tellement serré que – comme le prouve une photo que Kasdan m’a montrée – Abrams et lui discutent encore du tempo de l’histoire tandis que des figurants en tenue de stormtroopers s’entraînent autour d’eux.

LES GARDIENS DE LA GALAXIE Au final, le scénario que finissent par inventer Abrams et Kasdan semble satisfaire tout le monde – à ce stade, de toute façon, il n’y a plus vraiment le choix. Kathleen Kennedy analyse l’équilibre des personnages anciens et nouveaux dans le scénario du point de vue des attentes du public : «  C’est un peu comme aller au concert d’un groupe pour écouter leurs derniers morceaux, quand ce qu’on désire en fait, c’est surtout entendre leurs vieux titres. Pour ce film, on a reformé le groupe et on sait que les gens vont vouloir qu’on leur rejoue ce qu’ils aiment, même s’ils s’attendent aussi à vivre une nouvelle expérience. » Lorsqu’il évoque le tournage, Abrams félicite bien sûr sa jeune équipe d’acteurs mais il semble surtout excité par sa rencontre avec les fantômes du passé  : «  C’était aussi incroyable qu’on peut se l’imaginer. On parle quand même de fouler le décor du Faucon Millenium [le vaisseau spatial de Han Solo] ! Être à l’intérieur, c’est assez hallucinant. Certains se sont carrément mis à pleurer. » J. J. Abrams côtoie Harrison Ford depuis des années puisqu’il est le scénariste d’À propos d’Henry, un film réalisé par Mike Nichols en 1991 dont l’acteur est la vedette. Il connaît aussi Carrie


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Publié le 16.12.2015 Mis à jour le 16.12.2015

Cet article est paru dans le numéro de juillet 2015 de Vanity Fair France. Star Wars, épisode VII : pour le meilleur et pour l’empire Par Bruce Handy STar Wars : The Awakening / Culture pop & cinéma geektribute First Edition

Fisher et Mark Hamill. Et lorsqu’il les a retrouvés, avec Kathleen Kennedy qu’il fréquente depuis plus longtemps encore, «  on a eu l’étrange impression que tout convergeait d’une manière imprévisible, raconte-t-il. J’étais terrifié à l’idée de diriger Harrison dans le rôle de Han Solo. Pas seulement parce que c’est un des plus grands acteurs de l’histoire du cinéma mais parce que c’est un des plus grands acteurs de l’histoire du cinéma dans l’un de ses personnages les plus emblématiques. » Abrams avait rencontré Ford au moment de l’écriture du scénario : « Je lui ai parlé de ce qu’on avait en tête et il a aimé. L’idée d’enfiler à nouveau ce costume l’enthousiasmait. Ça m’a surpris parce que je pensais qu’il n’était pas très satisfait de ce rôle. J’avais encore à l’esprit les rumeurs qui couraient quand j’étais enfant. » Selon elles, Harrison Ford aurait trouvé les films puérils et demandé à plusieurs reprises à George Lucas de tuer son personnage. Il se serait même plaint un jour des dialogues : « George, tu peux bien écrire cette merde, mais la dire à haute voix, c’est impossible. » Indépendamment de son respect pour l’acteur et pour le personnage, Abrams nourrissait quelques inquiétudes sur la façon dont Ford allait appréhender son rôle. « Il a adopté un style un peu plus bougon dans certains films [il n’y a qu’à le voir dans 42 et Morning Glory] et je ne voulais pas que Han Solo ronchonne. Je voulais quand même qu’il ait un peu évolué : quand on approche les 70 ans, on n’est plus celui qu’on était à l’aube de la trentaine. Mais il fallait qu’il soit toujours le personnage qu’on connaît et qu’on aime. Il fallait chercher un juste milieu : retrouver ce qu’on connaît mais pas tout à fait non plus. » Le tournage a duré presque six mois, de mi-mai à novembre, d’Abou Dabi à l’Irlande, au pays de Galles et à une base de l’armée de l’air en Angleterre. On a frôlé la catastrophe quand, au bout d’un mois de tournage, une partie du décor du Faucon Millenium s’est effondrée sur Harrison Ford et lui a cassé la jambe. Le tournage a été suspendu pendant deux semaines, avec des bénéfices inattendus. « C’est une des meilleures choses qui pouvait arriver au film, raconte Abrams, la façon dont l’équipe s’est ressoudée dès qu’on a su que Harrison allait s’en remettre. Jamais je n’avais vu ça. Je n’exagère pas en disant que Harrison est revenu plus en forme et plus fort qu’avant. Il avait une étincelle dans le regard qui se voit dans le film. » L’interruption a également permis à Abrams de remanier certaines séquences qui, en temps normal, auraient été arrangées en postproduction ou en tournant de nouvelles scènes, ce qui est toujours très coûteux. « Tous ceux à qui j’en ai parlé et qui ont travaillé sur un long-métrage me l’ont dit : tous les films devraient s’octroyer une pause après le premier mois de tournage pour faire le point », théorise Abrams. (Le gros du travail de Harrison Ford était terminé le 5 mars, lorsqu’on a appris que l’acteur, pilote à la ville comme à l’écran, souffrait de plusieurs fractures après avoir dû poser en urgence, sur un terrain de golf de Californie du Sud, le petit avion d’époque qu’il pilotait en solo !)

La communauté des fans, électrisée par les deux premières bandes-annonces de l’Épisode  VII, semble avoir accepté la passation de pouvoir. La campagne promotionnelle du film est en cours d’élaboration et devrait s’accompagner d’une apparition au Comic-Con de San Diego, en juillet. Étant donné l’expérience de Disney et de Lucasfilm dans le domaine, l’été et l’automne promettent une longue et délicieuse mise en bouche pour quiconque a dans son placard un T-shirt « Han shot first » (une scène du premier film de 1977 – dans laquelle Han Solo tirait sur un chasseur de primes –, remaniée par George Lucas en 1997 – Han Solo ne faisait alors que se défendre –, a cristallisé la colère des puristes de la trilogie originelle). Si les sceptiques acceptent un avis pas tout à fait désintéressé sur le travail d’Abrams, qu’ils entendent celui du compositeur John Williams, récompensé par cinq oscars, dont un pour la BO du premier film de la série. Williams est l’auteur de la musique de tous les épisodes suivants et il est de retour, à 83 ans, pour Le Réveil de la Force. Lorsque je lui ai parlé en avril, Abrams lui avait montré les trois quarts du film dans une version bout à bout : « Ce que j’ai vu, m’a-t-il confié, est absolument charmant et plein d’esprit, drôle et attachant. Les prolongements de la mythologie sont intelligents et merveilleusement écrits, je trouve. Pour citer Steven Spielberg, dit-il avant de reprendre une des expressions favorites du réalisateur, “J. J. a trouvé la lucarne.”, rit-il, Je m’amuse beaucoup à travailler sur ce film. »


« MERVEILLEUSEMENT GROTESQUE » Les quelques minutes de film que j’ai vues corroborent les dires de Williams. En voici un bon exemple  : pendant la réunion sur les effets spéciaux, j’ai pu constater les efforts constants d’Abrams pour que le résultat final paraisse vraiment plus rétro et plus analogique que ne l’étaient les préquels, comme me l’avait expliqué Kasdan. Dans une scène précise, une créature extraterrestre apparaît au milieu d’un paysage désert avec des yeux brillants comme des éclairs qui lui donnent l’air d’être un lointain cousin des Jawas de l’Épisode IV : Un nouvel espoir. Abrams l’a décrite comme une « marionnette façon vieille balançoire à bascule ». « On l’a enterrée dans le sable, raconte-t-il, et Neal Scanlan, le type qui s’occupe de toutes ces bestioles, l’a enfoncée en appuyant d’un côté et le truc est ressorti de l’autre côté. » Pendant la réunion, la scène où la tête de l’extraterrestre surgit de derrière une dune a provoqué de gros éclats de rire. Certains perfectionnistes ont suggéré quelques retouches numériques, mais Abrams y était peu enclin  : « C’est tellement vintage et barré. On pourrait l’embellir un peu mais est-ce qu’on ne risque pas, à force, de perdre ce côté merveilleusement grotesque  ?  » La question reste posée, mais «  merveilleusement grotesque  » n’est pas une mauvaise manière de décrire la philosophie de Star Wars à son meilleur. Pendant le visionnage d’une autre scène, dans laquelle des vaisseaux

spatiaux se tirent dessus à coups de phasers ou je-ne-sais-quoi, on a pu entendre Abrams, l’espace d’un instant, imiter le bruit d’une arme laser – comme le ferait un gosse en train de dessiner sa propre flotte spatiale, allongé par terre dans sa chambre. La galaxie lointaine, très lointaine, semble vraiment entre de bonnes mains.

Photo ANNIE LEIBOVITZ POUR VANITY FAIR


Sorties / Expos.

The Victory Hill Exhibitions, en collaboration avec Marvel Entertainment, annonce l’exposition «  Marvel Avengers S.T.A.T.I.O.N. », inspirée de la série de films événements des Studios Marvel Avengers.

Après New York et Séoul, cette exposition axée sur la science, la technologie, l’ingénierie, et les mathématiques, s’installera pour la première fois en Europe, à Paris sur l’Esplanade de La Défense le 15 avril 2016. L’exposition Marvel Avengers S.T.A.T.I.O.N. (Formation Scientifique et Réseau d’Exploitation des Services Secrets Tactiques) est une expérience immersive qui plonge les visiteurs dans le monde des Avengers. Les visiteurs de tous âges pénètreront dans le quartier général de la base scientifique du S.H.I.E.L.D pour plonger dans l’univers cinématographique de Marvel. Ils découvriront une vaste collection de dossiers secrets, d’études et d’expériences sur les origines historiques et scientifiques des Avengers. Ils pourront retrouver la collection exclusive des équipements des Avengers : le costume et le bouclier de Captain America, le laboratoire de Bruce Banner, les uniformes et les armes de Hawkeye et de Black Widow, « le berceau de la Vision », le casque d’Ant-Man, un Chitauri conservé de la bataille de New York et les costumes d’Iron Man MK 45 et Hulkbuster. Ils pourront aussi cartographier les étoiles pour déterminer la position de la cité Asgardienne, apprendre à faire fonctionner l’armure d’Iron Man, étudier tous les effets neurologiques lors de la transformation de Bruce Banner en Hulk et toutes les choses importantes à savoir pour devenir un agent officiel de l’Avengers S.T.A.T.I.O.N.

Tarifs : Adultes : 21,99 € Enfants (-12 ans) : 16,99 € – Gratuit pour les enfants de moins de 4 ans Pack famille (2 adultes + 2 enfants) : 69,99 € Horaires d’ouverture : Du lundi au vendredi hors vacances scolaires: 10h30-19h30 (Dernière entrée 18h30) Samedi, dimanche, jours fériés et vacances scolaires: 09h30-20h00 (Dernière entrée 19h)


geektribute First Edition

Sorties / Expositions À partir du 15-04-2016

Marvel Avengers S.T.A.T.I.O.N.

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