FESTIVAL DU FILM PEPLUM ET DE LA ROMANITE ALERIA SITE ARCHEOLOGIQUE ET FORT MATRA DU 28 AU 31 JUILLET 2017 Depuis 2007, la Collectivité Territoriale de Corse se consacre à la mise en valeur du site archéologique d’Aleria en organisant chaque dernier week-end de juillet des spectacles à destination d’un large public. Cette année la Direction du Patrimoine propose une nouvelle édition du Festival du Film Péplum et de la Romanité, en collaboration avec la Cinémathèque régionale et en partenariat avec la ville d’Aleria. Cet événement nous replongera au cœur de l’Antiquité, de ses pratiques, de son art de vivre, et de son décorum. La thématique mise en avant dans cette nouvelle édition est celle des gladiateurs, avec Brice Lopez tout d’abord qui ponctuera ces journées de spectaclescombats destinés à un large public et orchestrera également des écoles de gladiateurs pour les enfants. Les combats se poursuivront le soir sur la toile, avec des projections de films prestigieux comme Gladiator de Ridley Scot ou Barabbas de Richard Fleischer, Les Gladiateurs de Delmer Daves, ou enfin Seul contre Rome de Luciano Ricci, astucieusement commentés par Claude Aziza, spécialiste incontournable du péplum. L’art de se vêtir à la romaine se déclinera à travers des ateliers costumes, tandis que l’art de se sustenter fera l’objet d’une dégustation culinaire, à la redécouverte des recettes d’Apicius, conseiller culinaire de Tibère. Un festival, désireux de combler petits et grands, et de s’ancrer dans un site romain des plus attachants, Aleria.
Vendredi 28 juillet, journée inaugurale : 11h et 16h45 : Atelier costume et Ecole de Gladiateurs (Acta, sans réservation) et Atelier de fabrication de lampe à huile (CTC, réservation au 04 95 46 10 92) durée 45 mn, à partir de 6 ans ; site archéologique. 11h45, 16h et 17h30 : Trois spectacles de combats de gladiateurs de 30 mn par Acta (sans réservation), site archéologique d’Aleria.
18h00 : Visite du site par les agents de la CTC pour le grand public ; 19h00 : Buffet d’inauguration organisé par la mairie d’Aleria et la CTC (place du Fort Matra) ; 20h30 : Conférence de M. Claude Aziza, Maître de conférences honoraire de langue et littérature latines à l'Université Sorbonne-Nouvelle, spécialiste du Péplum (place du Fort Matra); 21h30 : Projection de Gladiator de Ridley Scott, 2000, par la Cinémathèque (place du fort Matra) ;
Samedi 29 juillet : 11h et 16h45 : Atelier costume et Ecole de Gladiateurs (Acta, sans réservation) et Atelier de fabrication de lampe à huile (CTC, réservation au 04 95 46 10 92) durée 45 mn, à partir de 6 ans ; site archéologique. 11h45, 16h et 17h30 : Trois spectacles de combats de gladiateurs de 30 mn par Acta (sans réservation), site archéologique d’Aleria. 18h30 -19h30 : Dégustation et présentation de nourriture romaine proposée par Martine Quinot Muracciole, extraite du livre d’Apicius, conseiller culinaire de Tibère, au restaurant Bella Vista, Fort d’Aleria, en partenariat avec le Clos Canereccia, U Granu anticu et le Domaine Casanova ; Possibilité de dîner ensuite au Bella Vista, en restant dans la thématique romaine ; 21h30 : Projection de Barabbas de Richard Fleisher, 1961, par la Cinémathèque (place du fort Matra) ;
Dimanche 30 juillet : 11h et 16h45 : Atelier costume et Ecole de Gladiateurs (Acta, sans réservation) et Atelier de fabrication de lampe à huile (CTC, réservation au 04 95 46 10 92) durée 45 mn, à partir de 6 ans ; site archéologique. 11h45, 16h et 17h30 : Trois spectacles de combats de gladiateurs de 30 mn par Acta (sans réservation), site archéologique d’Aleria. 18h30 : Conférence par Brice Lopez de la Société Acta : « Gladiateurs du Haut Empire, apports de la recherche expérimentale » (Maison Vincentelli) ; 21h30 : Projection des Gladiateurs de Delmer Daves par la Cinémathèque (place du fort Matra) ;
Lundi 31 juillet : 11h et 16h : Atelier de fabrication de lampe à huile, durée 45 mn, à partir de 6 ans (réservation au 04 95 46 10 92), site archéologique. 16h30-18h30 : Signature d’ouvrages par Claude Aziza à la Bibliothèque Municipale d’Aleria : Guide de l’Antiquité imaginaire, éd. Belles Lettres, etc…, en partenariat avec la Librairie La Marge d’Ajaccio ; 18h30 : Conférence par Vincent Maliet, Conservateur en chef du Patrimoine : « Questions autour de l’Amphithéâtre d’Aleria » (Maison Vincentelli) ; 21h30 : Projection de Seul contre Rome de Luciano Ricci par la Cinémathèque (place du fort Matra) ;
PROJET ET PROGRAMMATION : Direction du Patrimoine, Service de la Valorisation du Patrimoine : Valérie Marchi, tél. : 04 95 10 98 06, valerie.marchi@ct-corse.fr ; PROJECTIONS : Direction de l’Action Culturelle, Service de l’Audiovisuel et du Cinéma, Cinémathèque régionale ; CONFERENCES : Claude Aziza, Brice Lopez, Vincent Maliet ; DEGUSTATION CULINAIRE (inspirée de recettes antiques) : Martine Quinot Muracciole ; VISITES DU SITE, ATELIERS : Direction du Patrimoine, Service de la Recherche et de l’Archéologie ; SPECTACLES COMBATS DE GLADIATEURS, ATELIER COSTUME ET ECOLE DE GLADIATEURS : Brice Lopez avec Acta ;
COLLECTIVITE TERRITORIALE DE CORSE, 22, cours Grandval – BP 215, 20187 Ajaccio cedex 1.
LES GLADIATEURS DU PEPLUM « Les combats de gladiateurs sont le pain béni (panem et circenses) du péplum. »
Les combats de gladiateurs, dont sont aussi friands les spectateurs d’aujourd’hui que les Romains d’hier, prennent, au cinéma, les formes les plus diverses. En voici quelques exemples. Les combats de Gladiator (Ridley Scott, 2000) sont spectaculaires, mais souvent fantaisistes ! On voit des gladiateurs à l’entraînement et, ensuite, combattre par paires, dans tous les Spartacus, dans Les Gladiateurs (Delmer Daves, 1954), dans Barrabas (Richard Fleischer, 1962). On trouve, dans ce dernier, une lutte entre un gladiateur à pied, un vélite, et un gladiateur sur char, un essédaire. Dans Seul contre Rome (Herbert Wise, Marco Vicario et Riccardo Freda, 1962) le héros, qui combat parfois avec un bâton, affronte deux chars. Dans Maciste et les cent gladiateurs (Mario Caiano, 1964) a lieu un duel où les deux adversaires ont les yeux bandés (andabates). Une naumachie (sorte de combat naval est montrée dans le Spartacus de Riccardo Freda (1952) et dans Les Derniers Jours d’Herculanum (Gianfranco Parolini, 1962). Bref, les combats de gladiateurs sont le pain béni (« panem et circenses ») du péplum. Bien sûr, il faut distinguer les professionnels, comme le Lyndon, de la version télévisuelle des Derniers Jours de Pompéi (Peter Hunt, 1984) des gladiateurs enrôlés de force, comme le Démétrius des Gladiateurs de Daves. Mais le gladiateur le plus célèbre reste Spartacus que l’histoire, la littérature et, surtout, le cinéma ont allégrement trahi. Mythe à ce point fécond et plastique qu’on l’a, depuis des siècles, accommodé à toutes les idéologies et peint aux couleurs de toutes les fictions. Après les Spartacus du cinéma muet (pas moins de trois, en 1909, 1913 et
1926), le premier Spartacus du parlant, celui de Riccardo Freda, donne, en 1952, une nouvelle version du mythe. Cette même année, un roman d’Howard Fast inspire le Spartacus de Stanley Kubrick (1960). Le film, couronné par quatre oscars, délivre un message libertaire, dû au producteur/acteur Kirk Douglas et au scénariste Dalton Trumbo, lui-même victime des purges du maccarthysme. Aujourd’hui, la série télévisée de Rick Jacobson (depuis 2010) a un sous-titre suffisamment explicite : « Du sang et du sable » ! Le problème, au fond, c’est que la représentation des combats de gladiateurs correspond à une imagerie fantasmatique héritée des siècles derniers. L’exposition Jean-Léon Gérôme (musée d’Orsay, 2010) a montré combien le cinéma et la télévision étaient tributaires des erreurs du peintre. Retenons au moins une idée-force : rarement figure antique, celle de Spartacus (et partant, des gladiateurs), aura été à ce point trahie par ceux-là même qui ont voulu, au mieux, la glorifier, au pire la faire entrer dans un moule anachronique, au service de causes, parfois généreuses, trop souvent commerciales. Le cinéma, pour sa part, a usé de Spartacus - et des gladiateurs - comme d’un produit au label prestigieux, made in Antiquité, et donc dans le domaine depuis deux millénaires. Le domaine des fantasmes, bien sûr. Claude Aziza