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Quand notre cœur
fait
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SCOP Le journal - L’ âge de faire . La Treille . 04290 Salignac . Tél. 04 92 61 24 97 redaction @ lagedefaire-lejournal.fr - www.lagedefaire-lejournal.fr
« Quand le couvain éclate au printemps, c’est des odeurs, ça me donne du bonheur. Les larves baignent dans la gelée royale. C’est érotique. On sent la vie. J’aime ces grands moments. C’est un bonheur inouï ». Michel Habert (à lire page 12)
© L’ÂGEDEFAIRE
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Numéro 76 . Juin 2013
NumĂŠro 76 Juin 2013
lagedefaire-lejournal.fr
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Un rucher partagĂŠ contre le dĂŠsert vert
Des habitants d’un village de Loire ont mis en place un rucher mutualisÊ : les abeilles appartiennent au groupe, qui doit s’organiser pour en prendre soin. RÊcit d’une aventure prometteuse.
Fabien Ginisty Tasse bien ! Si la fumÊe est trop chaude, ça peut les brÝler, et ça, elles aiment pas.  Sur les conseils de Gilles, Nelly ajoute une poignÊe de mÊlange de lavande et de foin dans l’enfumoir. Elle compresse le tout avec sa main gantÊe, ferme le couvercle, et pompe VXU OH VRXIÀHW 5DSLGHPHQW OœDSSDUHLO dÊgage une Êpaisse fumÊe à l’agrÊable parfum. A quelques mètres de là , le long du sentier qui mène au rucher, Jean-Louis et JÊrôme paillent la plantation des arbres qui constitueront la future haie. A l’arrière de la camionnette, Michèle prend le soleil et contemple le bocage de la plaine du Forez, en contrebas. On y devine SaintEtienne, à l’horizon, dans la brume. Sur les hauteurs du village de Boisset-SaintPriest, ils sont sept en ce dimanche de printemps, aux petits soins de quelques 300 000 abeilles. Sept amateurs parmi un groupe comptant au total une dizaine de passionnÊs d’apiculture, la plupart dÊbutants, qui ont dÊcidÊ de se rÊunir pour assouvir leur passion en crÊant ce rucher. A l’image des lÊgumes d’un jardin partagÊ, ici, les abeilles sont collectives.  Je voulais m’inscrire dans un rucherÊcole pour apprendre l’apiculture et me lancer seul, en amateur. Mais c’est plus facile et plus motivant de se retrouver à plusieurs. Et puis c’est une initiative locale, cela nous permet de rencontrer du monde, tout simplement.  Fabien est le compagnon de Nelly. Le jeune couple s’est installÊ rÊcemment à Boisset-Saint-Priest. DÊbut 2012, ils font partie des premiers à rÊpondre à l’annonce, publiÊe dans le bulletin communal. CHACUN APPORTE UN  BOIS  A l’origine de l’aventure, il y a la rencontre entre JÊrôme et Gilles. Le premier, jeune Êlu au conseil municipal du village, cherche un moyen de valoriser l’ancienne carrière, alors utilisÊe par certains habitants comme
avec des essaims achetÊs aux apiculteurs locaux. Ainsi,  les abeilles appartiennent au groupe, et chaque adhÊrent apporte un  bois  (ruche sans essaim), de manière à ce qu’il y ait, au dÊbut, autant de ruches que d’adhÊrents  prÊcise Fabien, prÊsident de l’association. Pour l’avenir, il envisage un cheptel d’une vingtaine de ruches. La vente du miel supplÊmentaire permettrait ainsi de couvrir les frais liÊs à l’activitÊ. Mais pour l’heure,  le but, c’est de mieux structurer l’association, d’amÊliorer nos mÊthodes d’organisation  explique-t-il. DE LA TISANE DE CONSOUDE DÊsorganisÊ, le groupe ? Ce n’est pourtant pas l’impression qui s’en dÊgage en ce dimanche après-midi. Attentifs aux conseils de Gilles, Nelly, Fabien et Yohann s’activent calmement à  dÊdoubler  une ruche, malgrÊ le nuage impressionnant d’abeilles qui tente de les en dissuader. Un cadre sur deux est disposÊ dans un autre  bois , pour provoquer l’Êlevage par les nourrices, grâce à la gelÊe royale, d’une nouvelle reine, et, à terme, la formation d’un nouvel essaim. Gilles montre à Yohann, pour sa première "sortie". comment nourrir une ruche Š LÂGEDEFAIRE
dÊcharge publique. Le second, instituteur UHWUDLWp HW DSLFXOWHXU FRQ¿UPp YHXW WUDQVmettre sa passion autrement qu’en donnant des cours - de manière plus conviviale. L’idÊe d’un rucher partagÊ prend forme, l’annonce est publiÊe, et un groupe d’une dizaine de personnes se constitue.  Des gens qui, comme nous, sont intÊressÊs par l’apiculture, mais ne se seraient jamais lancÊs tout seuls , assure Nelly. En juillet dernier, les membres du rucher ont partagÊ leurs premiers kilos de miel. Avant, il a fallu nettoyer et amÊnager la parcelle, avec l’aide des agents municipaux. Le groupe a formÊ une association, et a achetÊ le matÊriel adÊquat. En relation avec les pompiers, il s’est fourni de quelques colonies  sauvages , et a complÊtÊ le rucher
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Une abeille, plusieurs vies On sait que la sociÊtÊ des abeilles est très organisÊe, que chaque membre de la colonie  se dÊvoue  à une tâche particulière. Mais on sait moins que chaque abeille (à l’exception de la reine et des faux-bourdons) remplira ces diffÊrentes tâches au cours de sa vie. Dès sa naissance, l’ouvrière nettoie les cellules de l’essaim. Au 3e jour de sa courte vie (6 semaines), la voilà nourrice pour les larves. Elle met ensuite en route, pour une semaine, ses glandes cirières, et se fait bâtisseuse. Du 13e au 16e jour, l’ouvrière stocke dans les rayons les provisions de pollen et de nectar remises en  langue propre  par les butineuses. Ensuite, elle se rapproche doucement de la sortie pour devenir gardienne et ventileuse les 3 jours suivants. Enfin, les 3 dernières semaines, elle est butineuse. Elle rÊcupère le nectar des fleurs, qui, malaxÊ et mÊlangÊ à d’autres substances auto-produites, deviendra du miel. Les fleurs lui fournissent
Êgalement le pollen, riche en protÊines, qui permet de nourrir les larves. Le pollen est aussi l’ingrÊdient central de la gelÊe royale, une  potion magique  dont la composition prÊcise demeure une Ênigme pour les chercheurs. La gelÊe royale est utilisÊe par la colonie pour  fabriquer  une reine à partir d’une larve  quelconque , puis pour la nourrir. Enfin, les butineuses font le plein d’eau, qui, une fois rÊgurgitÊe dans la ruche, sera ventilÊe par les collègues et assurera la climatisation. Selon les besoins de la colonie, les agendas s’adaptent : il faut plus de nourrices au printemps, quand la reine est la plus fÊconde ( jusqu’à 2 000 œufs par jour). L’ÊtÊ, pour assurer le stockage du nectar sous forme de miel, les butineuses sont à l’honneur. Enfin, les abeilles qui naissent à l’automne ont un destin particulier : elles vivront 6 mois, et assureront l’hivernage.
s o m m a i re n ¸ 76 - juin 2013 Savoir
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Dossier
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BANGLADESH : APRĂˆS L'ACCIDENT
QUAND NOTRE COEUR FAIT BZZZ
Dans le pays à la main d'oeuvre la moins chère du monde, les journÊes sont à rallonge, la libertÊ syndicale bafouÊe, et le salaire minimum lÊgal est de 30 euros.
Actrices incontournables de la pollinisation, les abeilles sauvages et domestiques dĂŠclinent. Rencontres avec ceux qui les aiment.
Comprendre
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Agir
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COMMERCE ÉQUITABLE
LA DOYENNE DE KOKOPELLI
Gros plan sur Artisans du monde et la coopĂŠrative Andines, deux pionniers H[LJHDQWV PLV HQ GLIÂżFXOWp SDU OD grande distribution.
Ancienne grainetière, Marie-Madeleine Gripouilleau, 87 ans, dÊfend bec et ongles l'association Kokopelli. RÊcit d'une vie dans le commerce des plantes.
2 ¸ Insecticides : le verre à moitiÊ vidÊ / Transhumance anti-puces 3 ¸ Transition Êcologique : une chance pour l'emploi des jeunes 4 ¸ PÊnurie d'abeilles en Chine / Bangladesh : le casse-tête de l'eau 5 ¸ Et si on passait aux 30 heures ? / Bure : le dÊbat truquÊ 7 ¸ Quand les avions fabriquent des nuages 10 ¸ Lire, Êcouter, voir / Vivre sans huile de palme, c'est possible ! 16 ¸ Bretagne : un parc Êolien citoyen / Le pesto de plantain 17 ¸ La santÊ par le miel / Une seconde vie pour les huiles de friture 18 ¸ TrÊmargat, le village des possibles / L'Êlevage bovin à Parthenay 19 ¸ Abeilles : les identifier et les hÊberger 20 ¸ Apiculture, pourquoi pas moi ? 21 ¸ 22 ¸ 23 ¸ Courrier / Agenda / Annonces / Coin des diffuseurs 1
s avo i r
ĂŠdito
L’âge de faire n° 76 t juin 2013
surlegril Lisa Giachino
La date d'entrÊe en vigueur de la suspension des molÊcules a ÊtÊ repoussÊe du 1er juillet au 1er GpFHPEUH FH TXL ODLVVH GX WHPSV DX[ ¿UPHV TXL FRPPHUFLDlisent les pesticides, notamment Syngenta et Bayer, pour produire des Êtudes la remettant en cause , regrette Olivier Belval, prÊsident de l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf). Mais pour le syndicat apicole, il n’en demeure pas moins que le 29 avril 2013 est  un grand jour  : la Commission europÊenne a annoncÊ qu’elle suspendrait, au 1er dÊcembre, l’autorisation de mise sur le marchÊ des insecticides nÊonicotinoïdes, dont les effets sont ravageurs pour les abeilles. Des dizaines de pesticides seront donc interdits à la vente dans toute l’Union europÊenne. Parmi eux, le Gaucho, le Cruiser et le Poncho, aujourd’hui encore massivement utilisÊs en enrobage de semences dans quatre grandes cultures : le maïs, le colza, le tournesol et le coton. La Commission interdira aussi l'emploi de ces molÊcules en traitement du VRO JUDQXOpV HW HQ SXOYpULVDWLRQ GDQV XQH FLQTXDQWDLQH G DXWUHV FXOWXUHV 'œXQH HI¿FDcitÊ redoutable, les nÊonicotinoïdes agissent sur le système nerveux des insectes, provoquant la paralysie et la mort. Leur mise sur le marchÊ, au milieu des annÊes 90 en France, a correspondu à une forte accÊlÊration du dÊclin des insectes pollinisateurs, dont les abeilles : selon l'Unaf, le nombre de ruches est passÊ de 1,45 million en 1996 à 1 million en 2003. Et entre 1995 et 2001, la production moyenne de miel s'est effondrÊe, passant de 40 000 tonnes à 25 000 par an. Car les abeilles, confrontÊes aux rÊsidus, même LQ¿QLWpVLPDX[ GHV QHXURWR[LTXHV SHUGHQW OH QRUG VH UHIURLGLVVHQW HW QH UHWURXYHQW SOXV leurs ruches. Leur système immunitaire Êtant affaibli, elles peuvent aussi dÊvelopper des maladies neurodÊgÊnÊratives qui entraÎnent la mort en quelques jours.
L
’effondrement d’un immeuble au Bangladesh, qui a fait le 24 avril plus de 1 100 morts parmi les ouvriers du textile, a (brièvement) attirÊ l’attention sur les conditions de travail dans les usines qui fournissent les marques occidentales de vêtements. InsÊcuritÊ des bâtiments mais aussi journÊes de travail à rallonge, salaires dÊrisoires, absence de libertÊ syndicale‌ L’ironie de l’histoire est parfois cruelle : le Bangladesh, pays à la main d’œuvre la moins chère du monde, est aussi celui auquel ont ÊtÊ destinÊes, dans les annÊes 70, les premières actions de  commerce Êquitable . Les  comitÊs communaux  solidaires du Bangladesh ont donnÊ naissance au mouvement Artisans du monde, qui a mis sur pied 150 boutiques gÊrÊes par des associations locales, et mène depuis trente ans un travail d’information sur les Êchanges commerciaux internationaux. Que peuvent cependant ces bÊnÊvoles, aussi motivÊs soient-ils, face aux puissantes marques de prêt-à -porter ? Et par quel bout prendre le problème quand, de l’autre côtÊ de la planète, des milliers d’emplois dÊpendent de cette industrie ? Un accident comme celui du Rana Plaza suscite un certain dÊcouragement. Le premier rÊflexe serait de boycotter les marques concernÊes, mais le collectif Ethique sur l’Etiquette, qui rÊalise un travail de fond en lien avec les syndicats des pays concernÊs, rappelle que  les travailleurs ont besoin d’un revenu et risqueraient de perdre leur emploi . Les associations du collectif misent plutôt sur un renforcement des syndicats locaux. Fortes du soutien d’un million de personnes, elles ont obtenu d’une trentaine de marques internationales qu’elles signent un accord les engageant à amÊliorer les conditions de sÊcuritÊ dans les usines de leurs fournisseurs. Une avancÊe importante pour les ouvriers du Bangladesh, mais qui ne remet pas en cause l’organisation globale de l’industrie du prêt-à -porter, basÊe sur l’exploitation la moins coÝteuse possible des travailleurs les plus vulnÊrables de la planète. Autre piste d’action: le rÊseau Minga, qui cherche à construire des filières Êconomiques transparentes et Êquitables, est ouvert aux citoyens et aux professionnels. Producteurs, commerçants ou usagers, ses membres se rÊunissent pour dÊcortiquer leurs coÝts, leurs rÊmunÊrations, leur fonctionnement et leurs relations avec leurs partenaires. Une dÊmarche intÊressante pour mieux saisir les enjeux de l’Êconomie, qui questionne en profondeur la division internationale du travail : peut-on sortir d’un système oÚ les pays les plus pauvres produisent pour les plus riches ? En Normandie et en Bretagne, une dizaine de producteurs de lin textile bio, des teilleurs (qui extraient la fibre) et un fabriquant de tissus bio vont tenter de dÊmontrer que c’est possible. Ils sont en train de monter une filière dans laquelle seule l’Êtape du filage sera effectuÊe en Hongrie, faute d’usine dans l’Hexagone. L’enjeu n’est pas tant de dÊfendre le  made in France , en passe de devenir un slogan politique. Mais de s’intÊresser à ceux qui nous habillent, quels qu’ils soient et oÚ qu’ils travaillent, quitte à refaire de l’achat du vêtement un acte rare, rÊflÊchi et souvent onÊreux.
lesmots L
L’INTERDICTION N’EST PAS TOTALE
.Š LAGEDEFAIRE
Puces ĂŠlectroniques
es ĂŠleveurs du Collectif pour la libertĂŠ de l’Êlevage de Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur ont marchĂŠ de Forcalquier Ă Digne-lesBains, dans les Alpes-de-Haute-Provence, Ă la tĂŞte d’un troupeau de 350 brebis. Ils protestaient contre l’obligation d'ĂŠquiper leurs animaux de puces ĂŠlectroniques leurs troupeaux et contre la FHUWLÂżFDWLRQ REOLJDWRLUH GHV PkOHV UHSURGXFWHXUV Ă partir du 1er janvier 2015. Ils entendaient aussi exprimer leur solidaritĂŠ envers les ĂŠleveurs sanctionnĂŠs pour avoir refusĂŠ de pucer leurs bĂŞtes. Cette action de ÂŤ RĂŠsistranshumance Âť, organisĂŠe du 24 au 29 mai, s’inscrit dans la continuitĂŠ de la Transhumance festive organisĂŠe en fĂŠvrier dernier dans la DrĂ´me. Mais cette fois, c’est Ă la prĂŠfecture de Digne-les-Bains que les ĂŠleveurs des Alpes-de-Haute-Provence et Hautes-Alpes ont portĂŠ leurs revendications. La dĂŠcision de StĂŠphane Le Foll, le 2 ministre de l’Agriculture, de reporter Ă
Abeilles : le verre d’insecticides à moitiÊ vidÊ
¿Q DX OLHX GX er juillet 2013 l’obligation de pucer brebis et chèvres, ne change rien aux yeux des Êleveurs : ils rÊclament la suppression d’une obligation qu’ils jugent inutile.  Sur des troupeaux de petite taille, comme les nôtres, l’argument de pucer pour la traçabilitÊ n’a aucun sens , explique Laurence, Êleveuse de brebis pour la viande à Forcalquier.  Mais ce qui est plus important, c’est notre opposition à l’obliJDWLRQ GœDYRLU GHV PkOHV FHUWL¿pV /j FœHVW XQH SHUWH GH QRWUH DXWRQRPLH $FWXHOOHPHQW FKDTXH Êleveur sÊlectionne comme il l'entend, sur ses propres critères, ce qui apporte une variÊtÊ gÊnÊWLTXH DX[ WURXSHDX[  Les Êleveurs estiment que le travail de sÊlection rÊalisÊ depuis des siècles HVW PLV HQ GDQJHU SDU OD FHUWL¿FDWLRQ TXL UHSRVH pour le moment sur un argument sanitaire (rÊsistance à une maladie, la tremblante du mouton) et sur la productivitÊ. NG
Mais la dÊcision de la Commission europÊenne est le fruit d’un compromis : quinze pays, dont la France et l’Allemagne, ont votÊ en faveur de cette interdiction. Huit, dont le Royaume-Uni, l’Italie et la Hongrie, ont votÊ contre, et quatre se sont abstenus. Cette division n’a pas permis de recueillir une majoritÊ pour ou contre l’interdiction des nÊonicotinoïdes. La Commission a donc gardÊ le pouvoir pour en interdire leur usage, mais de manière limitÊe. L’Allemagne a ainsi obtenu que l’interdiction prenne effet au 1er dÊcembre, et non au 1er juillet, comme la proposition initiale le prÊvoyait. De quoi donner du temps à %D\HU OD ¿UPH DOOHPDQGH TXL FRPPHUFLDOLVH QRWDPPHQW OH *DXFKR HW OH 3RQFKR GH prÊparer la contre-offensive ? Par ailleurs, l’interdiction n’est pas totale : par exemple, les cÊrÊales à paille, semÊes en hiver (blÊ et orge), qui reprÊsentent en France un million d’hectares dont un tiers sont traitÊs aux nÊonicotinoïdes, ne sont pas concernÊes par l’interdiction. Ces cultures sont pourtant souvent utilisÊes en rotation avec le tournesol, très attractif pour les abeilles. Et les nÊonicotinoïdes prÊsentent une très grande persistance dans le sol, les rendant capables de contaminer les cultures suivantes ou les plantes adventices. Par exemple, la substance active du Gaucho, l'imidaclopride, peut être absorbÊe par des cultures non traitÊes, jusqu'à deux ans après la première utilisation.  Ces cultures constituent un risque pour les abeilles en raison de l'accumulation des pesticides dans le sol qu'elles entraÎnent , souligne Olivier Belval. Cette accumulation s’arrêtera donc partiellement au 1er dÊcembre, mais pour combien de temps ? Si elle n’est pas renouvelÊe en 2015, l’interdiction de la Commission ne vaudra que pour deux ans. Pas assez pour percevoir une amÊlioration de la santÊ des abeilles, estime Dave Goulson, professeur à l'universitÊ de Stirling, au Royaume-Uni. La mesure a cependant un avantage à ses yeux : elle donnera l'opportunitÊ de mesurer le rôle rÊel de ces insecticides dans l'augmentation des rendements agricoles – ce rôle est selon lui loin d'être prouvÊ. Fabien Ginisty avec Le Monde Lire aussi notre dossier sur les abeilles pages 10 à 14
lechiffre C
’est le nombre de kilomètres de la chaÎne humaine contre le projet d'aÊroport de NotreDame-des-Landes lors de la grande manifestation du 11 mai, en se tenant la main. Preuve que la mobilisation ne faiblit pas depuis cet automne, oÚ dÊjà 40 000 personnes, selon les organisateurs, s’Êtaient retrouvÊes. Il s’agissait alors de rÊoccuper la  Zone d’amÊnagement diffÊrÊ , suite aux expulsions musclÊes qui avaient eu lieu quelques jours auparavant. Le 11 mai,  nous Êtions toujours aussi nombreux, alors que la tension sur le terrain est un peu retombÊe  indique l’Acipa, l’Association citoyenne intercommunale des populations concernÊes par le projet d'aÊroport. Depuis, le rapport remis dÊbut avril par la commission du dialogue a donnÊ un peu d’air aux opposants au projet. Celle-ci recommande dans ses conclusions la rÊalisation d’une sÊrie de nouvelles Êtudes, qui, de facto, rendent impossible l’ouverture de l’aÊroSRUW SRXU ¿Q FRPPH LQLWLDOHPHQW SUpYX 'HV
25 conclusions qui  permettent de gagner du temps et de dÊsamorcer en partie la grogne des opposants , commente le &DQDUG HQFKDvQp. Au vu du succès de la manifestation du 11 mai, il semble au contraire que la mobilisation perdure face au projet, pour l’instant simplement dÊcalÊ de quelques mois. Il semble aussi que le slogan  Non à l’aÊroport et à son monde  fasse des Êmules. Les projets de  Zones à dÊfendre  contre la bÊtonisation des terres se multiplient. A Avignon par exemple, l’association LEOpart, qui combat un projet de FRQWRXUQHPHQW DXWRURXWLHU /(2 VDFUL¿DQW GHV terres agricoles, annonce l’inauguration de la  Maison des luttes  pour le 1er juin. Autre mÊthode : à Grenoble, le collectif contre l’autoroute A51 dans le Trièves organise une grande  vÊlorution historique  le 15 juin. Tandis qu’à NotreDame-des-Landes, les bÊnÊvoles s’activent dÊjà pour le grand rassemblement des 3 et 4 aoÝt. FG
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L’âge de faire n° 76 t juin 2013
Un rucher partagÊ contre le ‡ ‡ ‡
suite du reportage
Tandis que Nelly enfume l’atmosphère pour apaiser les insectes, Yohann savoure sa première  sortie , fascinÊ par l’univers qu’il dÊcouvre dans le corps de la ruche :  On n’a pas l’impression qu’elles sont 20 000.   50 000 !  corrige Gilles passionnÊment, qui scrute chaque cellule de cadre avec ardeur, indiquant aux novices là le couvain, là la propolis. Gilles parlerait des heures entières de ce monde qu’il aime tant.  Ce qui m’intÊresse, c’est le vivant , rÊpond-il quand on lui demande d’oÚ lui vient ce goÝt immodÊrÊ de l’apiculture. Alors, pour lui, naturellement, passion et militantisme se confondent. Le rucher partagÊ est l’occasion de transmettre des savoir-faire, mais le rÊsultat, très concret, compte aussi : la multiplication du vivant, animal et vÊgÊtal.  Dans notre rÊgion, on ne s’en aperçoit pas, mais on vit dans un dÊsert apicole. Les SUpV VRQW WRXW YHUWV LO Qœ\ D SDV XQH ÀHXU $ WHUPH s’il n’y a plus de pollinisateurs, toutes les petites plantes sauvages disparaÎtront. Et ce processus a dÊjà commencÊ  assure-t-il. Ainsi, pour le jeune retraitÊ, chaque abeille qui dÊcolle du rucher pour
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aller butiner est un acte de rÊsistance à l’appauvrisVHPHQW GH OD ELRGLYHUVLWp HW DX GHOj OœDI¿UPDWLRQ d’un choix de sociÊtÊ. Ce sentiment est partagÊ par tous les membres du groupe, de 25 à 65 ans. Si l’on y trouve notamment des retraitÊs, une journaliste, un technicien de laboratoire, une conseillère de clientèle, ou encore un Êlectronicien,  en plus de l’apiculture, ce qui nous rassemble, c’est la conscience environnementale , assure Nelly. Par exemple, la question du choix des traitements anti-varroa ne s’est pas posÊe : la lutte contre le parasite ravageur se fait au moyen d’huiles essentielles, même si cela demande plus de travail et d’argent. Pareillement, pour renforcer les abeilles et permettre, pourquoi pas, le dÊdoublement des ruches au printemps, Gilles remplace la traditionnelle eau sucrÊe par de la tisane de consoude sucrÊe,  un rÊgÊnÊrant cellulaire , prÊcise-t-il.
 PLUS DE CHANCES D’ASSURER LA PÉRENNITÉ DES RUCHES  Si le groupe partage ainsi la même vision de l'apiculture, les questions qui ne sont pas directement liÊes au domaine apicole font parfois dÊbat au sein
de l’association :  Nous avons plantÊ un arbre au centre du rucher pour procurer de l’ombre aux colonies. J’aurais souhaitÊ planter un acacia, car il donne une ombre lÊgère, et prÊsente un intÊrêt pour le miel. Mais le groupe a soulignÊ l’aspect invasif de l’espèce, et prÊfÊrÊ planter un frêne trouvÊ dans le coin, qui a l’avantage de ne pas craindre l’Êlagage  concède-t-il. La demande et l’acceptation des subventions communales fait aussi l’objet de discussions : faut-il DYRLU GHV OLHQV ¿QDQFLHUV DYHF OD FROOHFWLYLWp Š DX ULVTXH ª GH YRLU OœDVVRFLDWLRQ HQGRVVHU XQ U{OH RI¿ciel d'  animateur communal , ou rester autonome ¿QDQFLqUHPHQW TXLWWH j QH SDV DYRLU VXI¿VDPPHQW de fonds pour agrandir le rucher ? Une autre question très  politique , a ÊtÊ rÊsolue :  Le partage du miel restera Êgalitaire, sans tenir compte de l'implication de chaque adhÊrent , assure Fabien, qui poursuit, plus pragmatique :  Pour l’instant, la prioritÊ, c’est d’avoir des abeilles ª FRQ¿UPH )DELHQ satisfait de l’hivernage : sept des huit ruches de la saison prÊcÊdente ont survÊcu, et trois d’entre elles sont VXI¿VDPPHQW SHXSOpHV SRXU rWUH GLYLVpHV Š Entre les pertes de colonies malgrÊ tous les soins apportÊs et
la nÊcessitÊ d'en crÊer de nouvelles pour renouveler les reines vieillissantes, deux à quatre ruches au fond du jardin, c’est très compliquÊ , souligne Gilles.  Mettre en commun les ruches, c’est aussi se donner plus de chances d’assurer leur pÊrennitÊ. 
DES PETITS BÂTONS L’après-midi a ÊtÊ bien rempli : de nouveaux  bois  peuplent le rucher, au cas oÚ un essaim sauvage chercherait un gÎte. Les haies bordant le sentier sont paillÊes, certaines ruches ont ÊtÊ nourries de sirop de consoude, l’une d’entre elles dÊdoublÊe... Le groupe se rÊunit à quelques mètres des abeilles, autour d’un pichet de thÊ d’Aubrac et d’un clafoutis aux fruits rouges.  La Une a 8 ruelles occupÊes  glisse Fabien à Michèle, qui tient le carnet de bord. Les soins prodiguÊs à chaque colonie, ainsi que les observations de chacun y sont notÊes. Le cahier permettra aux autres membres du rucher, qui ne sont pas prÊsents aujourd’hui, de se tenir informÊs. Et pour ceux qui voudraient passer à l’improviste, des bâtons posÊs sur le toit des ruches signalent celles qui ont ÊtÊ nourries. Comme les tÊmoins d’un printemps moins silencieux.
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La transition Êcologique : une chance pour les jeunes et l’emploi Par Mireille Bruyère, Economiste atterrÊe
onn'estpasdesconcombres! Les actionnaires reconnaissants Arbre à billets  La rÊmunÊration variable annuelle brute de M. FrÊdÊric OudÊa au titre de 2011 s’Êlève à 682 770 euros. Elle est en baisse de 43 % par rapport à l’exercice prÊcÊdent , annonce le document transmis en mars par la SociÊtÊ gÊnÊrale j Oœ$XWRULWp GHV PDUFKpV ¿QDQFLHUV (Q mai, la banque actualise le document et indique les revenus du PDG de la multinationale pour 2012 : la part variable s’envole de 75% par rapport à 2011, passant à 1 194 000 euros. Si on ajoute à cette part variable le million d’euros GH UpPXQpUDWLRQ ¿[H HW GLYHUVHV Š FRPpensations , les Êmoluments de M Ou-
dÊa avoisinent les 2,5 millions d’euros pour 2012. Mais attention :  Le montant Gp¿QLWLI GH FH ERQXV UHVWH FRQGLWLRQQp à la rÊalisation de certains objectifs ¿QDQFLHUV FRPPH OH UHQIRUFHPHQW GH OD VROYDELOLWp ¿QDQFLqUH HW OD SHUIRUPDQFH boursière de l’action de la banque , prÊcise la SociÊtÊ gÊnÊrale... Y auraitil un lien entre l’augmentation de la rÊmunÊration de Monsieur OudÊa et la dÊcision prise par la banque de supprimer un millier d’emplois, dont 500 en France, comme annoncÊ rÊcemment, et qui assurera  la performance boursière de l’action de la banque  ?
Horaire choisi Le lundi 13 mai, de 13h45 à 16 heures à Rennes, dans le cadre de la ConfÊrence bretonne de l’Ênergie, s’est dÊroulÊe une sÊance plÊnière extraordinaire, en prÊsence de la ministre de l’Ecologie Delphine Batho, pour Êchanger sur le Pacte Êlectrique breton.  Cette rencontre se situe dans la droite ligne du DÊbat national
de la transition ÊnergÊtique qui, rappelons-le, doit donner à la population l’opportunitÊ de s’informer et de s’exprimer. On ne peut qu’ironiser sur cet horaire  parfaitement  compatible avec les activitÊs professionnelles des citoyens , remarque le collectif Gaspare, opposÊ au projet de centrale à gaz de Landivisiau.
Et si l’argent poussait sur les arbres ? Tel est le titre accrocheur d’une publicitÊ pour l’antenne française de la sociÊtÊ allemande Forest Finance, qui s’est ouverte en janvier dernier. AutoproclamÊe  crÊateur de forêts , elle propose des  produits d'Êpargne Êcologique, sociale et surtout rentable , aux rendements  ÊlevÊs , qui permettront la plantation de forêts au Panama, en Colombie, au PÊrou et au Vietnam. Sur son site internet, Forest Finance prÊsente sa dÊmarche : promouvoir des forêts mixtes et non des plantations en monoculture, crÊer des emplois stables et rÊmunÊrateurs dans les pays concernÊs, associer les populations locales‌ Alors, d’oÚ vient ce sentiment de malaise ? Peut-être de la virtuositÊ avec laquelle les promoteurs du capitalisme vert parviennent à faire passer une opÊration de spÊculation et d’accaparement des terres pour une action d’intÊrêt gÊnÊral‌
A
l’heure oÚ le chômage des jeunes bat des records en Europe (24 % des moins de 25 ans), les dirigeants annoncent vouloir faire de l’emSORL GHV MHXQHV XQ Š Gp¿ HXURSpHQ ª Le conseil europÊen de fÊvrier dernier avait dÊjà proposÊ de mettre en place une  garantie pour l’emploi . Il s’agit GœXQH DLGH DX[ UpJLRQV D¿Q TXœHOOHV puissent proposer à chaque jeune europÊen sans travail ni formation depuis quatre mois une offre d'emploi, de formation ou de stage de qualitÊ. Plus rÊcemment, les ministres allemands et français du travail ont lancÊ une initiative visant à orienter les crÊdits de la Banque europÊenne d’investissement vers des entreprises s’engageant à embaucher des jeunes. Mais l’outil principal de la Commission europÊenne et de nombreux pays europÊens reste une politique gÊnÊrale de lutte contre le chômage, qui vise surtout le dÊveloppePHQW GH OD ÀH[LELOLWp GH OœHPSORL HW GHV VDODLUHV 2U QRXV VDYRQV TXH FHWWH ÀH[LbilitÊ ne rÊduit pas le taux de chômage : elle prÊcarise les populations les plus fragiles comme les jeunes, les femmes HW OHV QRQ TXDOL¿pV L’alternative est de mettre en place des politiques dites de relance. Elles agissent au niveau macroÊconomique et non au niveau du seul marchÊ de l’emploi, et cherchent à augmenter la demande adressÊe aux entreprises en faisant croÎtre les salaires et la dÊpense publique. On ne peut cependant se
contenter d’une relance quantitative. La crise est aussi climatique, et les solutions pour en sortir doivent initier la transition Êcologique. Cela n’est pas une contrainte coÝteuse, mais bien une chance, en particulier pour l’emploi des jeunes. L’association NÊgaWatt1 vient d’estimer l’impact sur l’emploi de son scÊnario 2011-2050 de transition Êcologique alliant la sobriÊtÊ ÊnergÊWLTXH OœHI¿FDFLWp HW OH GpYHORSSHPHQW des Ênergies renouvelables. Au total, ce scÊnario gÊnÊrerait 235 500 emplois de plus en 2020 par rapport à la poursuite des tendances actuelles, et 632 000 emplois en plus en 2050. Ces emplois seront une opportunitÊ pour les jeunes qui sont pourvus, au contraire des salariÊs plus âgÊs et expÊrimentÊs, de compÊtences principalement gÊnÊrales, et donc transfÊrables. Le solde positif de ce scÊnario est remarquable car il est obtenu non pas en cherchant des politiques de croissance Êconomique, mais seulement en engageant la transition Êcologique. Cela rompt avec l’idÊe que la sortie de crise passera nÊcessairement par la croissance Êconomique. La sortie de crise passera SDU OD Gp¿QLWLRQ GœXQ QRXYHDX SURMHW GH sociÊtÊ alliant une meilleure rÊpartition des richesses, une transition Êcologique et un renouveau dÊmocratique, et dans ce projet les jeunes auront un rôle central. Peu importe si la mise en œuvre de ce projet conduit à la croissance 3 Êconomique ou pas.
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L’âge de faire n° 76 t juin 2013
baromètre > Le BrÊsil annule les dettes
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Dilma Rousseff, prÊsidente du BrÊsil, a annoncÊ la renÊgociation ou l’annulation par le gouvernement brÊsilien de la dette bilatÊrale de 12 pays africains, un geste qui engage une somme de 900 millions de dollars. Cette mesure va profiter principalement à la RÊpublique dÊmocratique du Congo, qui doit 352,6 millions de dollars au BrÊsil, et à la Tanzanie, dont la dette s’Êlève à 237 millions de dollars. Leurs dettes vont être renÊgociÊes tout comme celle de la Zambie (113,4 millions de dollars).
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> Les nanomatÊriaux toxiques Une administration indÊpendante amÊricaine (National Institute for Occupational Safety and Health) vient de mettre en Êvidence dans le cadre d’une grande Êtude menÊe sur des rongeurs que les nanomatÊriaux Êtaient toxiques pour les voies respiratoires. En France, les industriels sont tenus, depuis janvier, de prÊciser si leurs produits contiennent des nanoparticules. On retrouve celles-ci dans des produits de grande consommation, comme les crèmes solaires. Leur nombre est en pleine expansion.
> Trafic de radioactivitÊ Des dÊchets radioactifs sous forme de roches ont ÊtÊ dÊcouverts le 9 avril par les douaniers du port d'Alger. Ils Êtaient stockÊs dans des conteneurs en provenance de Chine, ayant fait escale à Malte, et dont le navire battait pavillon antiguais. Les enquêteurs travailleraient sur la piste d’un rÊseau international, qui transporterait puis disperserait sur le continent africain des substances radioactives produites dans des pays dÊveloppÊs, a indiquÊ 4 le Soir d’AlgÊrie.
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Pratiques EthnovĂŠtĂŠrinaires: soigner par les plantes
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UN LAIT PLUS SAIN POUR UN FAIBLE COÛT $LQVL OHV pOHYHXUV GH YDFKHV ODLWLqUHV TXL XWLOLVHQW GHV UHPqGHV WUDGLWLRQQHOV SRXU VRLJQHU OHXUV YDFKHV HW REWHQLU XQ ODLW SOXV VDLQ REWLHQQHQW GH ERQV UpVXOWDWV SRXU XQ FR€W WUqV IDLEOH (Q HIIHW OHV SODQWHV PpGLFLQDOHV VH UHQFRQWUHQW GDQV OœHQWRXUDJH GLUHFW GHV PDLVRQV GDQV OHV MDUGLQV HW OHV KDLHV (OOHV VRQW GLVSRQLEOHV JUDWXLWHV HW QH FR€WHQW TXH OH WHPSV QpFHVVDLUH j OHXU UpFROWH HW j OD SUpSDUDWLRQ GHV UHPqGHV /D FDPRPLOOH HVW XWLOLVpH HQ DQWL LQÀDPPDWRLUH HW DQWLPLFURELHQ OœDORH YHUD D GHV YHUWXV FLFDWULVDQWHV OHV FORXV GH JLURÀHV VRQW DQWL LQÀDPPDWRLUHV DQWLPLFURELHQV DQDOJpVLTXHV /œHXFDO\SWXV OH SLVVHQOLW HW OœDLO VRQW DXVVL FRQQXV UHVSHFWLYHPHQW SRXU OHXUV FDUDFWpULVWLTXHV DQWLELRWLTXHV GLXUpWLTXHV HW DQWLPLFURELHQQHV /D PpGHFLQH HWKQRYpWpULQDLUH HVW SRXU FHUWDLQV SHXSOHV OD VHXOH RSWLRQ SRXU PDLQWHQLU OHXUV DQLPDX[ HQ ERQQH VDQWp TXDQG LOV QœRQW SDV RX SHX DFFqV j OD PpGHFLQH YpWpULQDLUH FRQYHQWLRQQHOOH 'DQV XQ FRQWH[WH GDQV OHTXHO LO QœHVW SDV GHPDQGp DX[ DQLPDX[ OHV PrPHV SHUIRUPDQFHV SURGXFWLYHV TXH GDQV XQ V\VWqPH GH SURGXFWLRQ LQWHQVLI OD PpGHFLQH WUDGLWLRQQHOOH SHXW SDUIDLWHPHQW UpSRQGUH DX[ EHVRLQV GH OœpOHYDJH ,O QœHVW SDV TXHVWLRQ GH UHMHWHU XQH PpGHFLQH SRXU XQH DXWUH GDQV OD PHVXUH R HOOHV VRQW VRXYHQW FRPSOpPHQWDLUHV (Q RXWUH OHV SODQWHV PpGLFLQDOHV UHSUpVHQWHQW XQH VROXWLRQ LQWpUHVVDQWH IDFH DX[ pYHQWXHOV ULVTXHV GH SpQXULH GHV PpGLFDPHQWV GH V\QWKqVH TXH FH VRLW SRXU GHV SUREOqPHV GH WUDQVSRUW GH EORFDJHV FRPPHUFLDX[ YRLUH j SOXV ORQJ WHUPH GH FR€W GX SpWUROH
AVSF, extrait d'Habbanae n°107, mars 2013
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Bangladesh : le casse-tête de l’eau potable
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RES
A la demande des Amis de la Terre, plusieurs chaines de supermarchÊs Êtasuniennes, reprÊsentant environ 2 000 points de vente, se sont engagÊes à ne pas vendre de saumon gÊnÊtiquement modifiÊ, si celui-ci est autorisÊ à la vente. La Food and Drug Administration devrait prendre sa dÊcision  dans les tous prochains mois   a dÊclarÊ la sociÊtÊ AquaBounty,  fabricante  du saumon en question.
A partir du reportage de FrĂŠdĂŠrique Zingaro, Li Jing Jing, et BenoĂŽt Guivellic, 2010, Ă voir sur chine.aujourdhuilemonde.com
Š LES REPORTERS SOLIDAI
> USA : les saumons mutants
En Chine, on tente de remplacer les abeilles
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> Un colosse de bois et de paille Le plus haut immeuble en bois et paille dâ&#x20AC;&#x2122;Europe est en construction Ă Saint-DiĂŠ-des-Vosges, en Lorraine. Pour construire ses 8 niveaux et ses 26 logements, il a fallu 950 m3 de bois et 500 m3 de paille. A lâ&#x20AC;&#x2122;origine du projet, la sociĂŠtĂŠ Le toit vosgien s'est fait une spĂŠcialitĂŠ de la construction d'immeubles passifs ou basse consommation. Le coĂťt annuel pour le chauffage, la fourniture d'eau chaude et les ventilations devrait s'ĂŠtablir, hors maintenance, Ă 90 euros par appartement.
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Thibault Simonet et Fabienne Thiry www.lesreporterssolidaires.org
Â&#x2021; s avo i r
Lâ&#x20AC;&#x2122;âge de faire n° 76 t juin 2013
dugrainĂ moudre En Allemagne, des ĂŠconomistes relancent le dĂŠbat sur la semaine de 30 heures
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es ĂŠconomistes allemands ont lancĂŠ un appel en fĂŠvrier dernier, dans lequel ils prĂŠconisent la semaine de 30 heures sans diminution de salaire pour retrouver le plein emploi. Š /H FK{PDJH D DWWHLQW HQ (XURSH XQ QLYHDX LQVXSSRUWDEOH ÂŞ ĂŠcrivent-ils dans une lettre ouverte adressĂŠe aux directions des V\QGLFDWV GHV SDUWLV HW GHV pJOLVHV Š /H FK{PDJH GHV MHXQHV TXL dans certains pays dĂŠpasse 50 % est particulièrement effrayant. Aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui en Allemagne, si nous incluons les employĂŠs travaillant Ă temps partiel de manière contrainte, environ six milOLRQV GH SHUVRQQHV VRQW DX FK{PDJH RX VRQW VRXV HPSOR\pHV ÂŞ poursuivent les ĂŠconomistes. 'ÂśXQ DXWUH F{Wp LOV IRQW YDORLU TXH Š OHV VDODULpV GRLYHQW DVVXPHU un surcroĂŽt de travailâ&#x20AC;Śprès dâ&#x20AC;&#x2122;un million de travailleurs pauvres font aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui des semaines de 50 heures et plus pour gagner XQ UHYHQX LQVXIÂżVDQW SRXU YLYUH ÂŞ Face Ă ce constat, les signataires de lâ&#x20AC;&#x2122;appel sont convaincus quâ&#x20AC;&#x2122;ÂŤ une rĂŠduction du temps de travail Ă 30 heures par semaine est nĂŠcessaire et urgente. Le temps de travail moyen en Allemagne est de toute façon aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui dĂŠjĂ en moyenne de 30 heures par semaine, mais le travail est rĂŠparti de manière inĂŠgale. Lâ&#x20AC;&#x2122;exigence dâ&#x20AC;&#x2122;une semaine Ă 30 heures prend en compte toutes
les formes de rĂŠduction envisageables (allongement des congĂŠs payĂŠs, sortie plus prĂŠcoce de la vie active, annĂŠes sabbatiques). Cette revendication est Ă poser pour tous les ĂŠtats europĂŠens car OH FK{PDJH GH PDVVH HVW SDUWRXW SUpVHQW ÂŞ Pour les ĂŠconomistes, seule une rĂŠduction collective du temps de travail Ă 30 heures, Ă un niveau macroĂŠconomique, constitue ÂŤ une clĂŠ dĂŠcisive, si ce nâ&#x20AC;&#x2122;est la plus importante, pour la perspective dâ&#x20AC;&#x2122;un plein emploi. Âť InvitĂŠ Ă sâ&#x20AC;&#x2122;exprimer sur la proposition des ĂŠconomistes allemands, Didier Porte, secrĂŠtaire confĂŠdĂŠral Ă Force Ouvrière, estime que ÂŤ lâ&#x20AC;&#x2122;approche du temps de travail nâ&#x20AC;&#x2122;est pas mĂŠcanique. On a toujours dit que 1+1 ne fait pas deux. Si par exemple une entreprise a besoin dâ&#x20AC;&#x2122;un temps plein, on sâ&#x20AC;&#x2122;aperçoit que si on divise ce temps plein par deux, on ne va pas forcĂŠment retrouver mathĂŠmatiquement dans les deux mi temps, lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠquivalent du temps plein. Pour nous le partage du travail est le partage de la misère Âť.
UN DĂ&#x2030;SASTRE EN PRĂ&#x2030;PARATION En prĂŠsentant le projet CigĂŠo comme sĂťr, lâ&#x20AC;&#x2122;Andra (Agence nationale pour la gestion des dĂŠchets radioactifs) occulte les ĂŠtudes indĂŠpendantes qui montrent que tous les enjeux de sĂťretĂŠ nâ&#x20AC;&#x2122;ont pas ĂŠtĂŠ pris en compte. Le projet CigĂŠo (Centre industriel de stockage gĂŠologique) est destinĂŠ Ă accueillir les dĂŠchets les plus radioactifs, qui pour certains resteront radioactifs pendant plusieurs millions dâ&#x20AC;&#x2122;annĂŠes. Mais sur de si longues pĂŠriodes, qui peut avoir la prĂŠtention de garantir la stabilitĂŠ du sous-sol ? 4XL SRXUUD SUpYHQLU GÂśpYHQWXHOOHV LQÂżOtrations dâ&#x20AC;&#x2122;eau comme cela sâ&#x20AC;&#x2122;est produit sur le site dâ&#x20AC;&#x2122;Asse, en Allemagne, pourtant prĂŠsupposĂŠ stable et ĂŠtanche et dĂŠjĂ envahi par des mètres cubes dâ&#x20AC;&#x2122;eau, conduisant Ă la remontĂŠe en surface de la radioactivitĂŠ ? La soi-disant ÂŤ rĂŠversibilitĂŠ Âť est un leurre : si un problème survient dâ&#x20AC;&#x2122;ici quelques siècles, il sera tout simplement impossible de rĂŠcupĂŠrer les dĂŠchets et de contenir la radioactivitĂŠ. Le dĂŠbat public qui a commencĂŠ mi-mai nâ&#x20AC;&#x2122;est pas destinĂŠ Ă remettre en question le projet. Cette procĂŠdure
DP : La solution, câ&#x20AC;&#x2122;est la relance de lâ&#x20AC;&#x2122;activitĂŠ ĂŠconomique par lâ&#x20AC;&#x2122;augmentation du pouvoir dâ&#x20AC;&#x2122;achat. Si on ne consomme pas, on QH SURGXLW SDV ,O IDXW UHFRQVWUXLUH XQH ÂżOLqUH LQGXVWULHOOH HW UHODQcer les grands travaux, comme les lignes TGV. En France, on crĂŠĂŠ des emplois quand on dĂŠpasse 1,5 point de croissance.
Vous prônez la croissance alors que le modèle Êconomique actuel nous conduit dans le mur.
DP : De toute façon on va continuer Ă construire des voitures et des machines Ă laver mais en tenant compte du dĂŠveloppement durable Didier Porte : Quand on est passĂŠs des 39 aux 35 heures, lâ&#x20AC;&#x2122;augmenta- et des recherches menĂŠes dans ce domaine. Il faut se donner les tion du salaire horaire a ĂŠtĂŠ de 12,7 %. Elle a ĂŠtĂŠ compensĂŠe pour moyens dans la production industrielle de respecter les normes Propos recueillis par Nicole Gellot OHV VDODULpV SDU GDYDQWDJH GH Ă&#x20AC;H[LELOLWp GHV SDXVHV VXSSULPpHV XQH environnementales.
Le dĂŠbat truquĂŠ sur lâ&#x20AC;&#x2122;enfouissement des dĂŠchets
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Quelles solutions pour crĂŠer de lâ&#x20AC;&#x2122;emploi ?
Quel bilan du passage aux 35 heures en France ?
NuclÊaire :
e dĂŠbat public sur CigĂŠo, le projet dâ&#x20AC;&#x2122;installation destinĂŠe Ă lâ&#x20AC;&#x2122;enfouissement des dĂŠchets nuclĂŠaires Ă 500 mètres sous terre, a commencĂŠ le 15 mai et se terminera le 15 octobre Ă Bure, dans la Meuse. Pour le RĂŠseau Sortir du nuclĂŠaire, ce nâ&#x20AC;&#x2122;est quâ&#x20AC;&#x2122;une mascarade et une vaste entreprise de communication destinĂŠe Ă mieux imposer lâ&#x20AC;&#x2122;enfouissement des dĂŠchets pour permettre la poursuite du nuclĂŠaire. Aux F{WpV GH QRPEUHXVHV DVVRFLDWLRQV ORcales, le RĂŠseau Sortir du nuclĂŠaire appelle au boycott de ce dĂŠbat.
polyvalence demandĂŠe, un blocage des salaires. Ce sont les salariĂŠs qui se sont payĂŠs leurs 35 heures et revenir dessus, ce serait la ÂŤ double peine Âť. Aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui, lâ&#x20AC;&#x2122;opposition remet en cause les 35 heures. Pourtant ils les ont amĂŠnagĂŠes avec des dĂŠrogations, des accords dâ&#x20AC;&#x2122;entreprises qui permettent de travailler de 39 Ă 40 heures, du fait des heures supplĂŠmentaires.
Colo sans textos ?
constitue avant tout une opĂŠration de communication destinĂŠe Ă marteler que lâ&#x20AC;&#x2122;enfouissement est ÂŤ LA Âť solution au problème des dĂŠchets et que lâ&#x20AC;&#x2122;Andra maĂŽtrise tous les risques !
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UNE VASTE OPĂ&#x2030;RATION DE COMMUNICATION Il nâ&#x20AC;&#x2122;y a quâ&#x20AC;&#x2122;Ă lire le dossier de presse de lâ&#x20AC;&#x2122;Andra sur le dĂŠbat pour sâ&#x20AC;&#x2122;en apercevoir. Elle nâ&#x20AC;&#x2122;est pas non plus destinĂŠe Ă poser la question majeure, celle de la production des dĂŠchets. Imposer cette poubelle nuclĂŠaire est avant tout un moyen pour lâ&#x20AC;&#x2122;Ă&#x2030;tat et lâ&#x20AC;&#x2122;industrie nuclĂŠaire de faire croire Ă la maĂŽtrise des dĂŠchets, DÂżQ GH SRXYRLU SRXUVXLYUH OD SURGXFWLRQ dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlectricitĂŠ nuclĂŠaire le plus longtemps possible.
SIMULACRE DE DĂ&#x2030;MOCRATIE Le nuclĂŠaire sâ&#x20AC;&#x2122;est toujours imposĂŠ par la force et les dĂŠbats publics sur le sujet ne sont quâ&#x20AC;&#x2122;un leurre. En 2005, les conclusions dâ&#x20AC;&#x2122;un prĂŠcĂŠdent dĂŠbat prĂŠconisaient de ne pas enfouir les dĂŠchets. Un an après, la loi votĂŠe est allĂŠe Ă lâ&#x20AC;&#x2122;encontre de ces prĂŠconisations, prĂŠsentant cette option comme la seule solution ! En 2013, tout laisse penser que notre parole ne sera pas mieux entendue. Dernière ĂŠtape avant la phase industrielle du projet, ce nouveau dĂŠbat nâ&#x20AC;&#x2122;est quâ&#x20AC;&#x2122;un simulacre de dĂŠmocratie pour faire croire que les citoyens ont ĂŠtĂŠ consultĂŠs. $X[ F{WpV GH QRPEUHXVHV DVVRFLDWLRQV locales, le RĂŠseau Sortir du nuclĂŠaire dĂŠnonce cette imposture oĂš ÂŤ lâ&#x20AC;&#x2122;important, câ&#x20AC;&#x2122;est de participer Âť. Il nâ&#x20AC;&#x2122;existe quâ&#x20AC;&#x2122;une solution au problème des dĂŠchets : arrĂŞter dâ&#x20AC;&#x2122;en produire au plus vite. NuclĂŠaire : de la mine aux dĂŠchets, nous sommes tous concernĂŠs !
bonnesfeuilles... dechoux luJoduarnnasllede la CCAS
La parole au RĂŠseau
Sortir du nuclĂŠaire
A propos du dĂŠbat public autour du projet CigĂŠo prĂŠvu Ă Bure, Ă la limite de la Meuse et la Haute-Marne. Y seraient stockĂŠs Ă terme, sur 15  km2, Ă 500 mètres de profondeur, 80 000 m3 de dĂŠchets radioactifs, dont 10 000 m3 de dĂŠchets dits ÂŤÂ Ă haute activitĂŠÂ Âť. Certains dâ&#x20AC;&#x2122;entre eux, tels que le neptunium 237, ont des durĂŠes de vie très longues (environ 2 millions d'annĂŠes).
Câ&#x20AC;&#x2122;est, selon une rĂŠcente ĂŠtude menĂŠe par lâ&#x20AC;&#x2122;Arcep (AutoritĂŠ de rĂŠgulation des communications ĂŠlectroniques et des postes), le nombre de SMS quâ&#x20AC;&#x2122;envoie un adolescent par jour. Soitâ&#x20AC;Ś 2 500 par mois ! Quand on sait que les 16-17 ans sont ĂŠquipĂŠs Ă 95 % (49 % pour les 12-13 ans), on prend la mesure de la forte utilisation que font les jeunes des nouveaux modes de communication. Et des mutations que cela implique quand ils quittent leur famille pour trois semaines, le temps dâ&#x20AC;&#x2122;un sĂŠjour en colo. [â&#x20AC;Ś] ÂŤ Les parents sont souvent les premiers acteurs de lâ&#x20AC;&#x2122;achat de tĂŠlĂŠphone mobile : câ&#x20AC;&#x2122;est un moyen de contrĂ´ler, de sĂŠcuriser lâ&#x20AC;&#x2122;enfant, quand ce dernier en a besoin Âť, assure Fabienne FrĂŠmeaux, psychologue sociale. Quand il ne sâ&#x20AC;&#x2122;agit pas de rassurer en premier lieu des adultes angoissĂŠs : ÂŤ Il y a une vraie inquiĂŠtude qui pourrait sâ&#x20AC;&#x2122;expliquer sociologiquement. Jâ&#x20AC;&#x2122;ai très nettement vu un pic lors de ÂŤ lâ&#x20AC;&#x2122;affaire Dutroux Âť par exemple. Comme si le tĂŠlĂŠphone mobile permettait de dĂŠceler un problème Âť, expose Armand de Soto, thĂŠrapeute et mĂŠdiateur familial qui encadre ĂŠgalement pour la CCAS [Caisse centrale dâ&#x20AC;&#x2122;activitĂŠs sociales, Ndlr] des sĂŠjours de vacances pour enfants. ÂŤ Les enfants partagent le moindre petit coup de blues avec leurs parents qui ne voient plus que ça. ConsĂŠquence : ces derniers veulent
venir les chercher. Câ&#x20AC;&#x2122;est très ÂŤ polluant Âť lors de sĂŠjours Âť analyse Dina Bogos-Helfer, mĂŠdecinconseil au service de santĂŠ de la CCAS. Le lien, la retenue quâ&#x20AC;&#x2122;instaurent le tĂŠlĂŠphone mobile et les rĂŠseaux sociaux ne peuvent constituer quâ&#x20AC;&#x2122;un ÂŤ frein Âť Ă cette libertĂŠ de grandir en dehors de la cellule familiale. [â&#x20AC;Ś]
ÂŤUNE FENĂ&#x160;TRE DE COMMUNICATIONÂť Pareillement confrontĂŠ Ă ce phĂŠnomène, FrĂŠdĂŠric Rosmini, prĂŠsident des Vacances LĂŠo-Lagrange, anticipe : ÂŤ On peut imaginer des sĂŠjours Ă thème ÂŤ sans portable Âť ! Âť Avec dans lâ&#x20AC;&#x2122;idĂŠe de contrer ce qui sâ&#x20AC;&#x2122;apparente Ă une vĂŠritable ÂŤ addiction Âť. Pour transmettre de bonnes pratiques, encore faut-il que les jeunes animateurs ne soient pas eux-mĂŞmes ÂŤ accros Âť de ces moyens de communication. Armand de Soto, lui, a pris le parti lors de sĂŠjours de bannir les tĂŠlĂŠSKRQHV PRELOHV DX SURÂżW GÂśXQH ÂŤ fenĂŞtre de communication Âť ouverte quotidiennement. Le prinFLSH j KHXUH Âż[H HW j WRXU GH U{OH les enfants ont la possibilitĂŠ dâ&#x20AC;&#x2122;appeler leurs parents depuis le tĂŠlĂŠphone du centre. Toute une organisation, concertĂŠe avec les principaux intĂŠressĂŠs, qui a le mĂŠrite de satisfaire la majoritĂŠ. Anne-AurĂŠlie Morell, Journal de la CCAS (Caisse centrale dâ&#x20AC;&#x2122;activitĂŠs sociales des salariĂŠs des industries ĂŠlectriques 5 et gazières), n°341
s avo i r Â&#x2021; En Bref ¸ RĂŠpit pour les forĂŞts
indonĂŠsiennes ?
Le prĂŠsident indonĂŠsien, Susilo Bambang Yudhoyono, a annoncĂŠ, le 15 mai, la reconduction pour deux ans du moratoire pris en 2011 sur l'exploitation des forĂŞts primaires et des tourbières. 43 millions dâ&#x20AC;&#x2122;hectares sont concernĂŠs. Un revers pour les industries de lâ&#x20AC;&#x2122;huile de palme, dont lâ&#x20AC;&#x2122;IndonĂŠsie est le premier producteur. Les associations environnementales et les Nations Unies dĂŠnoncent cependant les nombreuses dĂŠrogations qui ont ĂŠtĂŠ accordĂŠes depuis 2011.
¸ La bière sans gazâ&#x20AC;Ś de schiste ! Dans une lettre envoyĂŠe aux ministres dâ&#x20AC;&#x2122;Angela Merkel, la fĂŠdĂŠration "BrauerBund", qui regroupe la majoritĂŠ des brasseurs allemands, demande que le projet de loi prĂŠsentĂŠ en fĂŠvrier, et destinĂŠ Ă rĂŠguler l'usage de la fracturation hydraulique, soit repoussĂŠ. Les brasseurs estiment que cette mĂŠthode d'extraction â&#x20AC;&#x201C; susceptible de polluer les nappes phrĂŠatiques â&#x20AC;&#x201C; pourrait menacer leurs ressources en eau et, en bout de chaĂŽne, la qualitĂŠ de la bière.
lesaviezvous ? &PÂ&#x2020;AC ?S AGCJ AMSTCPR
en ce printemps 2013, près de
9 nappes phrĂŠatiques sur 10 affichent des taux de PCKNJGQQ?EC Â?E?SV TMGPC supĂŠrieurs Ă la normale.
Lâ&#x20AC;&#x2122;an dernier, Ă la mĂŞme pĂŠriode, moins de la moitiĂŠ des nappes atteignait la normale.
¸ ,?J?BC BCQ NCQRGAGBCQ
La Russie va Êvacuer d'urgence les 16 personnes occupant sa station polaire installÊe sur la banquise du Pôle Nord, en raison de la fonte anormale des glaces, a annoncÊ fin mai le ministère russe des Ressources naturelles et de l'Ecologie. Cette dÊcision s'explique par  un dÊveloppement anormal de processus naturels dans le bassin Arctique qui a abouti à la destruction des champs de glace autour de la station  a-t-il indiquÊ. Naturel, le 6 rÊchauffement climatique ?
Suite Ă lâ&#x20AC;&#x2122;effondrement du Rana Plaza, au Bangladesh, une trentaine de marques ont signĂŠ un accord sur la sĂŠcuritĂŠ dans les usines textiles. Le point avec DorothĂŠe Kellou, du collectif Ethique sur lâ&#x20AC;&#x2122;Etiquette. Recueilli par Nicole Gellot
Q
uand nous achetons un tee-shirt Ă quelques euros, une robe chic et (pas) chère, ou un jean, que savons-nous des conditions imposĂŠes aux ouvriers par les fournisseurs locaux des marques de prĂŞt-Ă -porter ? Depuis lâ&#x20AC;&#x2122;effondrement du Rana Plaza, qui a fait plus de 1 100 morts le 24 avril Ă Dacca, au Bangladesh, il nâ&#x20AC;&#x2122;est plus possible dâ&#x20AC;&#x2122;ignorer les graves violations des droits des travailleurs pratiquĂŠes dans ce pays et quelques autres. Entretien avec DorothĂŠe Kellou, de lâ&#x20AC;&#x2122;association Peuples Solidaires, pour le collectif Ethique sur lâ&#x20AC;&#x2122;Etiquette.
Comment expliquer quâ&#x20AC;&#x2122;un drame comme celui du Rana Plaza, au Bangladesh, qui a fait plus dâ&#x20AC;&#x2122;un KGJJGCP BC KMPRQ N?PKG JCQ MSTPGÂ&#x152;PCQ BS RCVRGJC puisse se produire ? DorothĂŠe Kellou : Il y a un vĂŠritable boum de lâ&#x20AC;&#x2122;industrie textile au Bangladesh. Les usines se sont construites très rapidement et ne rĂŠpondent pas aux normes. Les mesures de sĂŠcuritĂŠ nâ&#x20AC;&#x2122;ont pas ĂŠtĂŠ mises en place. Le Bangladesh a 20 inspecteurs pour 5 000 usines... Face aux incendies Ă rĂŠpĂŠtition, des organisations (1) ont dĂŠveloppĂŠ depuis 2008 un Accord sur la prĂŠvention des incendies et la sĂŠcuritĂŠ au Bangladesh. On demande que des inspections indĂŠpendantes soient menĂŠes dans les usines qui fournissent les multinationales, et quâ&#x20AC;&#x2122;elles fassent lâ&#x20AC;&#x2122;objet de rapports publics. Lâ&#x20AC;&#x2122;accord exige quâ&#x20AC;&#x2122;en fonction de ces rapports, les entreprises rompent leur contrat, imposent des rĂŠparations et maintiennent les salaires pendant les travaux. Ce sont essentiellement les multinatioQDOHV TXL FRQWULEXHURQW ÂżQDQFLqUHPHQW DX[ rĂŠparations dans les usines.
La veille du drame du Rana Plaza, les ouvriers avaient quittÊ les ateliers en raison de fissures apparues dans les piliers du bâtiment, mais ils ont ÊtÊ contraints de regagner leur poste de travail.
La situation dĂŠcrite en 1989 par Amirul Haque KGL QWLBGA?JGQRC @?LEJ?BCQFG ? R CJJC Â?TMJSÂ? #?LQ JÂłMSTP?EC $AF?LECMLQ Â?OSGR?@JCKCLR PRG-
le salaire qui est passĂŠ de 17 Ă 30 euros, ce qui est le salaire minimum lĂŠgal au Bangladesh. Mais le salaire minimum ÂŤ vital Âť est de 50 euros.
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Quels sont les degrĂŠs de responsabilitĂŠ ? DK : Les marques exercent une pression
A ce jour, 31 marques ont signĂŠ lâ&#x20AC;&#x2122;accord. Est-ce dĂť Â&#x201E; TMQ ?NNCJQ CR NÂ?RGRGMLQ DK : Suite aux nĂŠgociations que nous avions menĂŠes avec diffĂŠrentes marques, Tchibo et 39+ &DOYLQ .OHLQ HW 7RPP\ +LOÂżJHU avaient acceptĂŠ de signer lâ&#x20AC;&#x2122;accord. Mais pour nous, il fallait davantage dâ&#x20AC;&#x2122;entreprises signataires, pour que cela couvre le parc de sous-traitants au Bangladesh. Ensuite, H&M HW ,QGLWH[ =DUD RQW ÂżQL SDU VLJQHU SRXU SUpserver leur image. Câ&#x20AC;&#x2122;est le rĂŠsultat des appels urgents et des pĂŠtitions que nous avons lancĂŠs suite Ă lâ&#x20AC;&#x2122;incendie du Rana Plaza - on a obtenu en tout un million de signatures. Dâ&#x20AC;&#x2122;autres marques ont alors suivi (C&A, Tesco, Marks & Spencer, Primark, El Corte InglĂŠs, Hess Natur, jbc, Mango, Carrefour, KiK, Helly Hansen, G-Star, Aldi, New Look, Next, Mothercare, Loblaws, Sainsburyâ&#x20AC;&#x2122;s, Benetton, N Brown Group, Stockmann, WE Group, Esprit, Rewe, Lidl, Switcher et Abercrombie&Fitch), ce qui permet Ă lâ&#x20AC;&#x2122;accord de sâ&#x20AC;&#x2122;appliquer dans plus de 1 000 usines au Bangladesh. Carrefour est Ă ce jour la seule marque française Ă sâ&#x20AC;&#x2122;ĂŞtre engagĂŠe. On regrette que Gap et Walmart nâ&#x20AC;&#x2122;aient pas encore signĂŠ. Tout comme le français Auchan, sollicitĂŠ après que des ĂŠtiquettes de sa marque ÂŤ In Extenso Âť ont ĂŠtĂŠ retrouvĂŠes dans les dĂŠcombres du Rana Plaza.
Q?LQ BS KMLBC GJ Â?TMOS?GR JÂłGLQ?JS@PGRÂ? BC lâ&#x20AC;&#x2122;usine, ses portes fermĂŠes, lâ&#x20AC;&#x2122;absence de contrat BC RP?T?GJ DKÂ : Non, la situation nâ&#x20AC;&#x2122;a pas ĂŠvoluĂŠ, Ă part
Â&#x2021; 1 - Peuples Solidaires, le Collectif Ethique sur lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtiquette, leurs partenaires europĂŠens de la Clean Clothes Campaign, lâ&#x20AC;&#x2122;ONG amĂŠricaine Workers Rights Consortium et les syndicats internationaux IndustriALL et UNI.
constante sur les fournisseurs et leur imposent des dĂŠlais courts de fabrication, des prix très bas, et donc des salaires indĂŠcents qui maintiennent la population dans une grande prĂŠcaritĂŠ. Le gouvernement a sa part de responsabilitĂŠ car il est prĂŞt Ă toutes les concessions. Les lois qui protègent les droits des travailleurs au Bangladesh existent, mais elles sont bafouĂŠes. Il nâ&#x20AC;&#x2122;y a pas de libertĂŠ syndicale et la durĂŠe de la journĂŠe de travail nâ&#x20AC;&#x2122;est pas respectĂŠe.
Quâ&#x20AC;&#x2122;en est-il de la responsabilitĂŠ du consommateur ? Vous nâ&#x20AC;&#x2122;appelez pas au boycott des marques  ? DK : On appelle le consommateur Ă faire
E
pression en signant des appels urgents et des pĂŠtitions. On a lancĂŠ une campagne au Cambodge pour que les ouvrières aient droit Ă un salaire vital. Les travailleuses sâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠvanouissaient car elles ĂŠtaient sous-alimentĂŠes, nâ&#x20AC;&#x2122;ayant pas les moyens de se nourrir convenablement. On nâ&#x20AC;&#x2122;appelle pas au boycott dâ&#x20AC;&#x2122;une marque, car les travailleurs ont besoin dâ&#x20AC;&#x2122;un revenu. Ils risqueraient de perdre leur emploi et de se trouver dans une situation encore plus prĂŠcaire. La seule ĂŠventualitĂŠ serait un appel au boycott souhaitĂŠ par les travailleurs. Câ&#x20AC;&#x2122;est arrivĂŠ une fois en Birmanie, il y a plusieurs annĂŠes, pour la marque de sousvĂŞtements Triomphe.
0SCJQ QMLR JCQ N?WQ MÂ&#x153; JCQ BPMGRQ BCQ MSTPGCPQ CR BCQ MSTPGÂ&#x152;PCQ QMLR N?PRGASJGÂ&#x152;PCKCLR @?DMSÂ?Q DK : Le Bangladesh est le pays qui a la main dâ&#x20AC;&#x2122;Ĺ&#x201C;uvre la moins chère du monde. On peut dire que câ&#x20AC;&#x2122;est le pire pour les conditions de travail et de sĂŠcuritĂŠ. Il y aussi le Pakistan, oĂš un incendie dans une usine en septembre 2012 a fait 300 morts. Dans d'autres pays, comme l'IndonĂŠsie et le Sri Lanka, on rencontre aussi de graves abus.
uâ&#x20AC;&#x2122;est-ce
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Â&#x2021; Lâ&#x20AC;&#x2122;appel ÂŤ Drame de Dacca, trop câ&#x20AC;&#x2122;est trop Âť sâ&#x20AC;&#x2122;adresse aux marques qui sâ&#x20AC;&#x2122;approvisionnaient auprès dâ&#x20AC;&#x2122;une des usines du Rana Plaza, pour leur demander de prendre des mesures instaurant des conditions de travail dĂŠcentes, et de financer un fonds dâ&#x20AC;&#x2122;indemnisation des victimes et de leurs familles. Lâ&#x20AC;&#x2122;appel ÂŤ Cambodge, pour un salaire vital Âť demande Ă H&M, Gap, Leviâ&#x20AC;&#x2122;s, et Zara dâ&#x20AC;&#x2122;adopter un plan dâ&#x20AC;&#x2122;action visant Ă verser un salaire vital et Ă amĂŠliorer les conditions de travail dans leur chaĂŽne dâ&#x20AC;&#x2122;approvisionnement. A signer sur peuples-solidaires.org Â&#x2021; Aucune marque de prĂŞt-Ă -porter nâ&#x20AC;&#x2122;a les mains propres, alors que faire  ? Lisez les ĂŠtiquettes, câ&#x20AC;&#x2122;est le premier conseil que donne le collectif Ethique sur lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtiquette. Vous pouvez aussi interroger le personnel et les directeurs des magasins sur les conditions de fabrication des produits. Le collectif a rĂŠdigĂŠ un petit mĂŠmo et trois guides pour des achats collectifs ĂŠthiques Ă lâ&#x20AC;&#x2122;intention des collectivitĂŠs locales, entreprises, associationsâ&#x20AC;Ś A dĂŠcouvrir sur ethique-sur-etiquette.org
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¸ +? 1SQQGC B�AMSTPC JC rÊchauffement
0SC A?AFC JÂłÂ?RGOSCRRC BC LMQ TÂ&#x17D;RCKCLRQ
fait
Après dix ans de bataille judiciaire, le Tribunal des affaires sociales du Vaucluse a reconnu que le cancer du sang dĂŠveloppĂŠ par Jean-Marie Bony, ancien salariĂŠ dâ&#x20AC;&#x2122;une coopĂŠrative agricole, ĂŠtait dĂť aux manipulations de pesticides quâ&#x20AC;&#x2122;il appliquait dans le cadre de son travail, de 1969 Ă 2002. La dĂŠcision du tribunal prouve le caractère professionnel de la maladie du plaignant, et condamne par consĂŠquence la MutualitĂŠ sociale agricole Ă le prendre en charge, indique lâ&#x20AC;&#x2122;association GĂŠnĂŠrations futures.
Lâ&#x20AC;&#x2122;âge de faire n° 76 t juin 2013
Â&#x2021; s avo i r
Lâ&#x20AC;&#x2122;âge de faire n° 76 t juin 2013
0S?LB JCQ ?TGMLQ NPMTMOSCLR JCQ LS?ECQ Certains sont surpris par le nombre et la persistance des traĂŽnĂŠes occasionnĂŠes par les avions. Face Ă la rumeur conspirationniste, le climatologue Olivier Boucher donne des explications.
En Bref ¸ 4LC @CRRCP?TC *CX?AM Nommer les fruits et lĂŠgumes est un vrai casse-tĂŞte pour de nombreux enfants ! Câ&#x20AC;&#x2122;est ce que rĂŠvèle une enquĂŞte de lâ&#x20AC;&#x2122;Association santĂŠ environnement France (Asef). AgĂŠs de 8 Ă 12 ans, 87 % des 910 ĂŠlèves interrogĂŠs ignorent ce quâ&#x20AC;&#x2122;est une betterave, et un tiers dâ&#x20AC;&#x2122;entre eux a ĂŠtĂŠ incapable de dĂŠsigner un poireau, une courgette, une figue ou un artichaut. Lâ&#x20AC;&#x2122;enquĂŞte dĂŠmontre ĂŠgalement que les enfants mĂŠconnaissent lâ&#x20AC;&#x2122;origine des chips, du jambon et autres nuggets qui garnissent leurs assiettes.
iladit
ÂŤ L'homme descend du songe Âť
&CMPECQ ,MSQR?IG AF?LRCSP AMKNMQGRCSP BÂ?AÂ?BÂ? CL K?G
¸ +CQ QSNCPK?PAF�Q Q³W KCRRCLR
Fabien Ginisty
L
Ă oĂš enfant, on contemplait, ravi, les traĂŽnĂŠes ĂŠphĂŠmères des avions Ă rĂŠaction (pirouette, cacahuète !), aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui, de plus en plus de personnes scrutent ces traĂŽnĂŠes avec inquiĂŠtude. A lâ&#x20AC;&#x2122;image de Sylvie Rulekowski. Comme elle, nâ&#x20AC;&#x2122;avez-vous jamais constatĂŠ, en regardant le ciel, que des traĂŽnĂŠes dâ&#x20AC;&#x2122;avions persistaient ? Que certains jours, ces traĂŽnĂŠes sâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtalaient jusquâ&#x20AC;&#x2122;Ă former un ÂŤ voile Âť dans le ciel ? Aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui, au sein de lâ&#x20AC;&#x2122;association Ciel voilĂŠ, quâ&#x20AC;&#x2122;elle a crĂŠĂŠe en 2011, elle veut ÂŤ interpeller le public Âť sur ce phĂŠnomène et ÂŤ avoir des rĂŠponses Âť. Mais les tracts et le site internet de lâ&#x20AC;&#x2122;association, sans jamais lâ&#x20AC;&#x2122;afÂżUPHU GRQQHQW GpMj HQWUH OHV OLJQHV XQH explication.
"'$,31 (+2 Les traĂŽnĂŠes persistantes ne seraient pas des traĂŽnĂŠes de condensation (contrails en anglais) ÂŤ normales Âť. De nombreuses vidĂŠos prouveraient, selon Ciel voilĂŠ, quâ&#x20AC;&#x2122;il sâ&#x20AC;&#x2122;agit de traĂŽnĂŠes chimiques (chemtrails), dont ÂŤ lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠpandage Âť volontaire serait rĂŠalisĂŠ Ă lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠchelle planĂŠtaire. Lâ&#x20AC;&#x2122;organisation en charge de ce projet nâ&#x20AC;&#x2122;est pas clairePHQW LGHQWLÂżpH PDLV GHV GRFXPHQWV HQ ligne font le lien avec des projets militaires amĂŠricains (bien rĂŠels). Idem pour les motivations de ces ÂŤ ĂŠpandages Âť : encore une fois, rien nâ&#x20AC;&#x2122;est dĂŠmontrĂŠ, mais les tracts de Ciel voilĂŠ ĂŠvoquent frĂŠquemment la gĂŠo-ingĂŠnierie, c'est-Ă -dire un ensemble de techniques visant Ă manipuler le climat Ă grande ĂŠchelle, dont certaines consistent Ă projeter des particules dans la VWUDWRVSKqUH DÂżQ GÂśDXJPHQWHU OD UpĂ&#x20AC;H[LRQ solaireâ&#x20AC;Ś Des techniques elles aussi bien rĂŠelles sur le papier, mais qui nâ&#x20AC;&#x2122;ont jamais ĂŠtĂŠ mises en Ĺ&#x201C;uvre Ă grande ĂŠchelle (lire lâ&#x20AC;&#x2122;AdF n°73). Apparue dans les annĂŠes 2000 aux EtatsUnis, la thèse conspirationniste des FKHPWUDLOV D WUDYHUVp OÂś$WODQWLTXH j OD ÂżQ des annĂŠes 2000, et fait aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui de
nombreux ĂŠmules en Europe. A tel point Comment expliquer la persistance que sur internet, quand on tape ÂŤ gĂŠoingĂŠ- de certaines traĂŽnĂŠes laissĂŠes par nierie Âť dans la barre de recherche google, les avions ? Š CC IKEWINSKI le site ÂŤ chemtrails France Âť arrive en 6e position. Mais si la thèse des traĂŽnĂŠes chimiques ne semble pas crĂŠdible, il nâ&#x20AC;&#x2122;en demeure pas moins que la question reste posĂŠe : ÂŤ ,O VXIÂżW GH OHYHU OHV \HX[ SRXU VÂśDSHUFHYRLU TXÂśLO \ D XQ SUREOqPH Âť, insiste Sylvie Rulekowski. Olivier Boucher, climatologue dans un laboratoire du Centre national de la recherche scientiÂżTXH &156 FRQGXLW GHV WUDYDX[ DX VXjet de lâ&#x20AC;&#x2122;impact de lâ&#x20AC;&#x2122;aviation sur le rĂŠchauffement climatique. Il connaĂŽt bien le phĂŠnomène des traĂŽnĂŠes de condensation .
9.-$2 241 2 341o$2 ÂŤ 8Q PRWHXU G DYLRQ UHMHWWH GX &22, de la vapeur dâ&#x20AC;&#x2122;eau, et des particules. Quand les conditions sont favorables, la vapeur G HDX pPLVH SHXW VH FRQGHQVHU HW IRUPHU XQ QXDJH GH JODFH 6L OÂśDWPRVSKqUH HVW VqFKH OHV DYLRQV QH IRQW SDV GH WUDvQpHV GH FRQGHQVDWLRQ RX DORUV OD WUDvQpH VÂśHIIDFH UDSLGHPHQW FDU OD JODFH TXL V HVW IRUPpH GHUULqUH O DYLRQ V pYDSRUH Âť, explique le climatologue, qui poursuit : ÂŤ 3DU FRQWUH TXDQG OÂśDWPRVSKqUH HVW KXPLGH OHV WUDvQpHV GHV DYLRQV YRQW SHUVLVter. Âť VoilĂ pour lâ&#x20AC;&#x2122;explication des traĂŽnĂŠes persistantes. Mais quâ&#x20AC;&#x2122;en est-il des ÂŤ ciels voilĂŠs Âť, qui semblent ĂŞtre provoquĂŠs par le passage des avions ? ÂŤ 'DQV OD KDXWH DWPRVSKqUH HQWUH HW NLORPqWUHV GÂśDOWLWXGH Oj R SDVVHQW OHV DYLRQV OÂśDWPRVSKqUH HVW SDUIRLV VXU VDWXUpH HQ KXPLGLWp &H VRQW GHV ]RQHV R PDOJUp OD YDSHXU GÂśHDX WUqV DERQGDQWH OH QXDJH QH VH IRUPH SDV IDXWH GH Š QR\DX ÂŞ GH FRQGHQsation Âť, explique Olivier Boucher. ÂŤ 1RXV FRQQDLVVRQV PDO OHV PpFDQLVPHV TXL FRQGXLVHQW j OD IRUPDWLRQ GH FHV ]RQHV SDUIRLV WUqV pWHQGXHV 3DU FRQWUH QRXV FRPSUHQRQV ELHQ OD UpDFWLRQ SURYRquĂŠe par le passage dâ&#x20AC;&#x2122;un avion : la vaSHXU GÂśHDX TXÂśLO GpJDJH YD SHUPHWWUH G DFWLYHU OHV QR\DX[ H[LVWDQWV HW SURYRTXHU XQH UpDFWLRQ HQ FKDvQH VXU OD YDSHXU
Â&#x2021; 1 - /?P CVCKNJC BÂł?NPÂ&#x152;Q JCQ AFGDDPCQ BMLLÂ?Q N?P J? #GPCARGML EÂ?LÂ?P?JC BC JÂł?TG?RGML AGTGJC JC LMK@PC BC TMJQ CR QSPTMJQ BC JÂłCQN?AC ?Â?PGCL DP?LÂ&#x2039;?GQ ? BGKGLSÂ? BC CLRPC K?PQ CR K?PQ (J ?T?GR BÂ?HÂ&#x201E; BGKGLSÂ? BC QSP JÂł?LLÂ?C NPÂ?AÂ?BCLRC
GÂśHDX DWPRVSKpULTXH $LQVL OH SDVVDJH dâ&#x20AC;&#x2122;un avion peut ĂŞtre Ă lâ&#x20AC;&#x2122;origine dâ&#x20AC;&#x2122;un voile de cirrus. Âť
#$2 "($+2 5.(+o2 /+42 %1o04$-32Ăľ Mais pourquoi les ciels voilĂŠs en altitude semblent-ils se multiplier ? ÂŤ ,O Q \ D SDV G REVHUYDWLRQV QL YUDLPHQW GH UDLVRQ GH SHQVHU TXH O RFFXUUHQFH GHV FLHOV YRLOpV RX GHV WUDvQpHV SHUVLVWDQWHV DXJPHQWH RX GLPLQXH ÂŞ FRPPHQWH OH VFLHQWLÂżTXH $XWUHPHQW GLW DXFXQH pWXGH QH FRQÂżUPH QL QÂśLQÂżUPH OD PXOWLSOLFDWLRQ GHV Š FLHOV YRLlĂŠs Âť. Et si cette impression venait tout simplement du fait que lâ&#x20AC;&#x2122;on y prĂŞte plus dâ&#x20AC;&#x2122;attention aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui quâ&#x20AC;&#x2122;auparavant ? Câ&#x20AC;&#x2122;est ce que sous-entend un autre ÂŤ connaisseur Âť du ciel : Thierry Masson est pilote de ligne (lire encadrĂŠ). Depuis 25 ans quâ&#x20AC;&#x2122;il parcourt le ciel europĂŠen, il nâ&#x20AC;&#x2122;a jamais remarquĂŠ la moindre ĂŠvolution allant dans le sens dâ&#x20AC;&#x2122;une augmentation des nuages ou traĂŽnĂŠes causĂŠes par les avions. Lui pense mĂŞme le contraire, et ĂŠvoque une baisse du nombre des traĂŽnĂŠes persistantes. Une diminution qui serait logique selon lui, SXLVTXH OÂśpYROXWLRQ GX WUDÂżF DpULHQ DX GHVsus de la France est Ă la baisse depuis une dizaine dâ&#x20AC;&#x2122;annĂŠes (1). Conclusion : quâ&#x20AC;&#x2122;en est-il de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠvolution des traĂŽnĂŠes persistantes ? Contrairement Ă ce que lâ&#x20AC;&#x2122;on peut SHQVHU LO QH VXIÂżW SDV GH OHYHU OHV \HX[ RQ nâ&#x20AC;&#x2122;en sait rien !
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_Ăľ 0S?LB ML RP?TCPQC SLC RP?Â&#x2019;LÂ?C BC AMLBCLQ?RGML J?GQQÂ?C N?P SL AMJJÂ&#x152;ESC AÂłCQR CV?ARCKCLR AMKKC QG ML RP?TCPQ?GR SL LS?EC Ăľd 3FGCPPW ,?QQML CQR NGJMRC BC JGELC B?LQ SLC EP?LBC AMKN?ELGC ?Â?PGCLLC NPÂ&#x152;Q ?LQ BC A?PPGÂ&#x152;PC QMGR Ăľ FCSPCQ N?QQÂ?CQ Â&#x201E; IGJMKÂ&#x152;RPCQ ?S BCQQSQ BC JÂł$SPMNC JCQ RP?Â&#x2019;LÂ?CQ BC AMLBCLQ?RGML DMLR N?PRGC BC Q? PMSRGLC _Ăľ#?LQ BCQ A?Q ACQ RP?Â&#x2019;LÂ?CQ QMLR GLTGQG@JCQ A?P JÂł?RKMQNFÂ&#x152;PC CQR RPMN QÂ&#x152;AFC NMSP OSC JÂłC?S Â?KGQC N?P JCQ PÂ??ARCSPQ QC AMLBCLQC ,?GQ KÂ&#x17D;KC GLTGQG@JCQ JCSP RP?TCPQÂ?C OSG BSPC CL EÂ?LÂ?P?J Â&#x201E; QCAMLBCQ CLRP?Â&#x2019;LC BC RPÂ&#x152;Q JÂ?EÂ&#x152;PCQ RSP@SJCLACQ SL KMSTCKCLR BC PMSJC?S "C BCPLGCP CQR JGÂ? ?S BÂ?NJ?ACKCLR BCQ K?QQCQ BÂł?GP A?SQÂ?CQ N?P JÂł?TGML Â&#x201E; JÂłMPGEGLC BC J? RP?Â&#x2019;LÂ?C 0S?LB ML KMLRC Â&#x201E; Ăľ KÂ&#x152;RPCQ J? T?NCSP BÂłC?S OSG QMPR Â&#x201E; Ă " QC RP?LQDMPKC CL APGQR?SV BC EJ?AC ?S AMLR?AR BC JÂł?GP OSG ?RRCGLR JCQ Ă " d
Lâ&#x20AC;&#x2122; enseigne Franprix livre quotidiennement par voie fluviale, des produits alimentaires dans une centaine de magasins, Ă Paris et Boulogne-Billancourt. Chaque jour, ce sont 20 km parcourus du Port de Bonneuil-sur-Marne (94) au Port de la Bourdonnais (Paris 7ème), 450 palettes de marchandises acheminĂŠes ainsi que 26 conteneurs. Le transport fluvial occasionne une consommation ĂŠnergĂŠtique trois fois moindre que celle dâ&#x20AC;&#x2122;un poids lourd sur une mĂŞme distance.
¸ +CQ NÂ?RPMJGCPQ B?LQ J? EJ?GQC Shell, BP, et le norvĂŠgien Statoil se sontils rendus coupables de manipulation des prix, au dĂŠtriment des consommateurs? Câ&#x20AC;&#x2122;est ce que tente de dĂŠterminer la Commission europĂŠenne, qui a procĂŠdĂŠ le 15 mai Ă des perquisitions dans les bureaux des gĂŠants pĂŠtroliers.
¸ _ (LAGBCLR d LSAJÂ??GPC ?S )?NML Laboratoire de physique nuclĂŠaire de Tokaimura, Ă 120 km au nord de Tokyo, sur la cĂ´te Pacifique. Jeudi 23 mai, 30 chercheurs ont ĂŠtĂŠ exposĂŠs Ă des radiations ÂŤ lors d'un incident dans un laboratoire nuclĂŠaire Âť a annoncĂŠ lâ&#x20AC;&#x2122;agence japonaise de lâ&#x20AC;&#x2122; Ênergie atomique (JAEA), 4 jours après les faits. L 'exposition aux radiations s'est produite pendant une expĂŠrience, ÂŤ Ă cause d'une surchauffe provoquĂŠe apparemment par des problèmes techniques Âť a expliquĂŠ la JAEA. Toujours selon les fonctionnaires, les doses reçues reprĂŠsentent ÂŤ un peu plus que l'ĂŠquivalent d'un examen radiologique Âť.
¸ +C JMSN _ PÂ?ESJÂ? d 24 loups maximum pourront ĂŞtre abattus l'an prochain, selon un arrĂŞtĂŠ signĂŠ mi-mai. Associations ĂŠcologistes et ĂŠleveurs de moutons sâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtaient entendus en mars sur ce chiffre, qui est plus du double du plafond actuel (11 pour 2012-13). Depuis son retour dans les annĂŠes 90, le nombre de loups (250 aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui) est en croissance constante, ce qui explique la multiplication des attaques de troupeaux (5 848 bĂŞtes tuĂŠes en 2012, 7 contre 2 680 en 2008).
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Aux sources du commerce ĂŠquitable
En France, le mouvement doit ses origines au rĂŠseau Artisans du monde, nĂŠ dâ&#x20AC;&#x2122;actions de solidaritĂŠ avec le Bangladesh, et Ă la coopĂŠrative Andines, qui veut rĂŠhabiliter le mĂŠtier de commerçant. Deux acteurs mis en difficultĂŠ par la grande distribution. Lisa Giachino
1971
RavagĂŠ par les inondations et la guerre civile, le Pakistan oriental accède Ă lâ&#x20AC;&#x2122;indĂŠpendance et devient le Bangladesh. En France, suite Ă un appel de lâ&#x20AC;&#x2122;abbĂŠ Pierre, une cinquantaine de comitĂŠs communaux se forment pour soutenir les habitants du nouveau pays. Ils VRQW ÂżQDQFpV SDU XQ LPS{W YRORQWDLUH SDU OD rĂŠcupâ&#x20AC;&#x2122; dâ&#x20AC;&#x2122;objets mis au rebut, par la vente de produits du ÂŤ tiers-monde Âťâ&#x20AC;Ś Lâ&#x20AC;&#x2122;artisanat ÂŤ exotique Âť permettant de sensibiliser un public plus large, des relations se nouent avec des producteurs dâ&#x20AC;&#x2122;Asie, dâ&#x20AC;&#x2122;Afrique ou dâ&#x20AC;&#x2122;AmĂŠrique latine : câ&#x20AC;&#x2122;est la naissance, en France, de ce que lâ&#x20AC;&#x2122;on nommera plus tard ÂŤ commerce ĂŠquitable Âť. Lâ&#x20AC;&#x2122;Ucojuco (Union des comitĂŠs jumelage coopĂŠration) fĂŠdère le mouvement et ouvre en 1974, Ă Paris, la première boutique Artisans du monde. PortĂŠ par une nouvelle gĂŠnĂŠration de militants, dont la vision politique se dĂŠmarque de lâ&#x20AC;&#x2122;approche plus caritative des fondateurs, Artisans du monde devient indĂŠpendant en 1975. Près de trente ans plus tard, la fĂŠdĂŠration compte 150 boutiques gĂŠrĂŠes par des associations locales et a fondĂŠ sa propre centrale dâ&#x20AC;&#x2122;achats (1), mais son activitĂŠ ĂŠconomique connaĂŽt ÂŤ un recul important Âť selon Jean Huet, coprĂŠsident. ÂŤ Il y a eu un gros pic de dĂŠcouverte du commerce ĂŠquitable par le public depuis 2000, mais aussi un VHQWLPHQW GH GpÂżDQFH TXL VÂśHVW GpYHORSSp ces dernières annĂŠes Âť, dit-il. Une situation paradoxale liĂŠe Ă la rĂŠcupĂŠration du concept par des multinationales qui redorent leur image, vendant plus cher leurs produits Š pTXLWDEOHV ÂŞ VDQV TXH OH EpQpÂżFH UpHO SRXU OHV SURGXFWHXUV QH SXLVVH rWUH YpULÂżp Š Des FLWR\HQV RQW HVVD\p GH UHPRQWHU OHV ÂżOLqUHV ÂŤ ĂŠquitables Âť de grandes marques Âť, tĂŠmoigne Michel Besson, cofondateur de la coopĂŠrative Andines et du rĂŠseau Minga.
 On peut obtenir le prix des matières prePLqUHV j OœH[SRUW PDLV MDPDLV OD UpPXQpration des producteurs. 
ÂŤÂ PARTOUT ET POUR TOUSÂ Âť NĂŠe en 1987 en Colombie, le coopĂŠrative Andines estime que le sens de lâ&#x20AC;&#x2122;expression ÂŤ commerce ĂŠquitable Âť a ĂŠtĂŠ dĂŠtournĂŠ par les gĂŠants de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠconomie, Ă tel point quâ&#x20AC;&#x2122;elle a choisi de ne plus lâ&#x20AC;&#x2122;utiliser. Ironie du sort, câ&#x20AC;&#x2122;est elle qui a commencĂŠ, en 1989, Ă associer les deux mots - elle les a mĂŞme dĂŠposĂŠs en 2000 Ă lâ&#x20AC;&#x2122;Institut national de la propriĂŠtĂŠ intellectuelleâ&#x20AC;Ś ÂŤ Nous nous sommes inspiUpV GÂśXQ OLYUH GÂś$ULVWRWH /Âś(WKLTXH j 1LFRPDTXH TXL LO \ D VLqFOHV SDUODLW GpMj GH
Ci-dessus et page de droite : semis et rÊcolte du quinoa, en Equateur, par des partenaires de la coopÊrative Andines. Š ANDINES
Â&#x2021; 1-Solidarâ&#x20AC;&#x2122;Monde, dĂŠtenue Ă 51 % par Artisans du monde.
MXVWLFH HW GÂśpJDOLWp GDQV OHV pFKDQJHV Âť, explique Michel Besson. ÂŤ Pour nous, OÂśpTXLWp GDQV OH FRPPHUFH GRLW rWUH SDUWRXW HW SRXU WRXV OHV RSpUDWHXUV &ÂśHVW TXHOTXH FKRVH GÂśXQLYHUVHO TXL H[LVWDLW ELHQ DYDQW TXH OÂśRQ FRPPHQFH j SDUOHU GH commerce ĂŠquitable, et que de nombreuses entreprises pratiquent sans le dire. Âť La FRRSpUDWLYH $QGLQHV MRXH XQ U{OH GH JURVsiste pour des magasins, associations, collectivitĂŠs locales ou encore des groupements dâ&#x20AC;&#x2122;achats. MalgrĂŠ des problèmes de trĂŠsorerie rĂŠcurrents, elle travaille aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui avec une dizaine de pays, tout en dĂŠveloppant ses relations avec les producteurs français et en sâ&#x20AC;&#x2122;interdisant dâ&#x20AC;&#x2122;importer
des denrĂŠes qui pourraient leur faire concurrence. Elle est Ă lâ&#x20AC;&#x2122;origine du rĂŠseau Minga, qui rĂŠunit des professionnels et des citoyens autour dâ&#x20AC;&#x2122;un objectif de ÂŤ transformation sociale Âť. MalgrĂŠ leurs approches très diffĂŠrentes, Andines et Artisans du monde partagent un mĂŞme refus de monter dans le train de la grande distribution ; une volontĂŠ GH SUHQGUH HQ FRPSWH OHV ÂżOLqUHV GDQV leur ensemble ; et une dĂŠmarche dâ&#x20AC;&#x2122;information citoyenne sur les rouages de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠconomie. Nous leur avons donnĂŠ la SDUROH DÂżQ GH PLHX[ FRPSUHQGUH OHV enjeux posĂŠs par la dĂŠmarche de commerce ĂŠquitable.
Au-delĂ du slogan, une dĂŠmarche exigeante A lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠcart des supermarchĂŠs, des entreprises et des associations cherchent, non sans dĂŠbats et questionnements, Ă construire une ĂŠconomie plus juste. Tour dâ&#x20AC;&#x2122;horizon avec Michel Besson, cofondateur de la coopĂŠrative Andines et du rĂŠseau Minga, et Jean Huet, coprĂŠsident de la fĂŠdĂŠration Artisans du monde. QUEL COMMERCE Ă&#x2030;QUITABLE ? Contrairement Ă lâ&#x20AC;&#x2122;agriculture biologique, le commerce ĂŠquitable ne fait pas lâ&#x20AC;&#x2122;objet dâ&#x20AC;&#x2122;une rĂŠglementaWLRQ VSpFLÂżTXH /HV VWUXFWXUHV TXL VÂśHQ UpFODPHQW Âż[HQW HOOHV PrPHV OHV FULWqUHV TXÂśHOOHV VRXKDLWHQW respecter. Pour Jean Huet, dâ&#x20AC;&#x2122;Artisans du monde, cela consiste avant tout Ă proposer aux producteurs ÂŤ un SUL[ MXVWH XQ SDUWHQDULDW GXUDEOH HW XQ SUpÂżQDQFHment de leur production Âť. Pour Michel Besson, de la coopĂŠrative Andines, ÂŤ OH SULQFLSDO FULWqUH FÂśHVW OD transparence. Tous les ans, avec nos partenaires, on VÂśpFKDQJH QRV FRPSWDELOLWpV FH TXL SHUPHW GH YRLU TXHOOHV VWUXFWXUHV VRQW HQ GLIÂżFXOWp /HV SUL[ VRQW pODborĂŠs par la rencontre. Âť La transparence et le dialogue permettent dâ&#x20AC;&#x2122;amĂŠliorer pas Ă pas le 8 IRQFWLRQQHPHQW GÂśXQH ÂżOLqUH &DU Š le com-
PHUFH WRWDOHPHQW pTXLWDEOH QÂśH[LVWH SDV FÂśHVW XQH GpPDUFKH Âť, souligne Michel Besson.
EQUITABLE SUR TOUTE LA FILIĂ&#x2C6;RE ? Dans le petit monde du commerce ĂŠquitable, on parle GÂśDSSURFKH SDU ÂżOLqUH LQWpJUpH RX SDU SURGXLW QRQ intĂŠgrĂŠe). Andines et Artisans du monde sâ&#x20AC;&#x2122;intĂŠressent j FKDTXH ÂżOLqUH GDQV VRQ HQVHPEOH GHSXLV OD SURGXFtion jusquâ&#x20AC;&#x2122;Ă la commercialisation - câ&#x20AC;&#x2122;est ce qui explique leur refus dâ&#x20AC;&#x2122;utiliser la grande distribution. Chez Artisans du monde, ce choix a fait lâ&#x20AC;&#x2122;objet dâ&#x20AC;&#x2122;un ÂŤ GpEDW ULFKH HW KRXOHX[ Âť en 2005. ÂŤ /HV VXSHUPDUFKpV FRQVWLWXHQW XQ pQRUPH GpERXFKp FDU GHV Français y vont Âť, admet Jean Huet. ÂŤ Mais cette dĂŠFLVLRQ HVW OÂśDIÂżUPDWLRQ GÂśXQH YLVLRQ SROLWLTXH GX FRPmerce ĂŠquitable. Ce serait compliquer de lutter
contre les pratiques de la grande distribution tout en y ĂŠtant. Âť Le transport des marchandises, qui se fait essentiellement par bateau, est lâ&#x20AC;&#x2122;un des gros points faibles. ÂŤ GH OD PDULQH PDUFKDQGH QDYLJXH VRXV GHV pavillons de complaisance, souvent sans contrat de travail Âť, indique Michel Besson. ÂŤ Ces gens sans FRQWUDW V LOV PHXUHQW j ERUG LOV VRQW MHWpV j OD PHU FÂśHVW FH TXH QRXV DYRQV DSSULV JUkFH DX[ V\QGLFDWV GH PDULQV 0DLV RQ QÂśDUULYH SDV j IDLUH FKDQJHU OHV FKRVHV 7RXW FH TXH OÂśRQ SHXW IDLUH FÂśHVW FKRLVLU GHV compagnies - souvent allemandes ou françaises - qui respectent les droits des travailleurs. Âť Jean Huet fait la mĂŞme analyse : ÂŤ Nous pesons trop peu pour faire bouger les lignes. Nous serons certainement amenĂŠs Ă solliciter les gouvernements sur ce point. Âť
DU COMMERCE Ă&#x2030;QUITABLE NORD/NORD ? Pour Andines, qui dĂŠfend une conception universelle de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠconomie ĂŠconomie, rĂŠserver cette forme de commerce aux seuls producteurs du Sud nâ&#x20AC;&#x2122;a pas de sens - câ&#x20AC;&#x2122;est ce qui a poussĂŠ la coopĂŠrative Ă quitter la Plateforme française pour le commerce ĂŠquitable. Grossiste en artisanat et en alimentation, lâ&#x20AC;&#x2122;entreprise noue des relations avec des producteurs français et europĂŠens, tout comme elle travaille avec des Latino-AmĂŠricains et des Africains. ÂŤ &ÂśHVW H[DFWHPHQW OD PrPH GpPDUFKH Âť, souligne Michel Besson. Quant aux boutiques Artisans du monde, elles mettent souvent en place des partenariats avec des associations locales (Jardins de Cocagne et Amap). ÂŤ Mais dans un souci de pĂŠdagogie, nous parlons alors de commerce Nord/Nord et non de
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commerce ĂŠquitable Âť, prĂŠcise Jean Huet.
BĂ&#x2030;NĂ&#x2030;VOLES OU PROFESSIONNELS ? Les fondateurs dâ&#x20AC;&#x2122;Andines revendiquent leur statut de commerçants indĂŠpendants et veulent rĂŠhabiliter leur mĂŠtier. ÂŤ Il y a un mĂŠpris entre les diffĂŠrents secteurs professionnels Âť, regrette Michel Besson. ÂŤ Les petits commerçants sont souvent considĂŠrĂŠs FRPPH GHV SURÂżWHXUV DORUV TXH OD SOXSDUW VRQW GHV travailleurs comme les autres. Ce mĂŠtier est très LPSRUWDQW PDLV LO IDXW TXÂśLO DGRSWH GHV UqJOHV GH transparence. Âť DĂŠsireux de ÂŤ dĂŠpasser le petit monde du commerce ĂŠquitable Âť, Michel Besson nâ&#x20AC;&#x2122;est pas favorable aux modèles ĂŠconomiques qui reposent sur le bĂŠnĂŠvolat pour assumer les tâches commerciales. ÂŤ NRXV VDYRQV FRPELHQ LO HVW GLIÂżcile de monter une boutique et de salarier TXHOTXÂśXQ Âť, reconnaĂŽt-il. ÂŤ 0DLV OÂśpTXLWp FÂśHVW DXVVL HPEDXFKHU GHV MHXQHV HW FUpHU GH OÂśHPSORL Âť Chez Artisans du monde, qui salarie 70 personnes pour son siège et ses 150 boutiques, on rĂŠpond que ÂŤ FÂśHVW SDUFH TXÂśLO \ D XQ IRUW HQJDJHPHQW EpQpYROH que nous pouvons employer des personnes. Nous sommes avant tout un rĂŠseau militant Âť.
solidaritÊ fonctionne dans les deux sens :  /œDQ GHUQLHU OHV SURGXFWHXUV FRORPELHQV RQW YX TXH QRXV pWLRQV HQ GLI¿FXOWp HW QRXV RQW DLGpV HQ VROOLFLWDQW OHXUV UpVHDX[ , tÊmoigne Michel Besson.  Et en QRV SDUWHQDLUHV Gœ(TXDWHXU RQW SUp¿QDQFp notre première commande de cafÊ. 
LA DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL CafĂŠ en Afrique et en AmĂŠrique latine, sucre en Guadeloupe, cacao en CĂ´te dâ&#x20AC;&#x2122;Ivoireâ&#x20AC;Ś Pour le rĂŠseau Minga, dont est membre Andines, le commerce ĂŠquitable doit remettre en cause la division internationale du travail, en encourageant la souverainetĂŠ alimentaire des pays. Autrement dit : cesser de favoriser la monoculture en demandant de gros volumes aux producteurs pour remplir les rayons. ÂŤ 2Q SUpIqUH LPSRUWHU GH SHWLWHV TXDQWLWpV GH FDIp et travailler avec des producteurs qui ont conscience TXH OD SUHPLqUH IRQFWLRQ GH OÂśDJULFXOWXUH FÂśHVW GH nourrir la population locale Âť, explique M. Besson. ÂŤ 2Q VÂśHQJDJH DXVVL j LPSRUWHU GHV SURGXLWV WUDQVIRUPpV DÂżQ TXH OD YDOHXU DMRXWpH UHVWH VXU SODFH 7URS VRXYHQW GDQV OH FRPPHUFH pTXLWDEOH RQ LPporte des matières premières qui comptent seulePHQW SRXU j GDQV OH SUL[ GH YHQWH Âť
QUELLES RELATIONS AVEC LES PRODUCTEURS DU SUD ? Pour admettre des producteurs du Sud dans le circuit ÂŤ ĂŠquitable Âť, les acteurs occidentaux exigent souvent quâ&#x20AC;&#x2122;ils soient reprĂŠsentĂŠs par une organisation collective dĂŠmocratique. Cette exigence est rĂŠgulièrement critiquĂŠe comme une nouvelle forme de relation inĂŠgale, dans laquelle lâ&#x20AC;&#x2122;un des partenaires vient dicter Ă lâ&#x20AC;&#x2122;autre ce qui est bon pour lui. Pour construire des ĂŠchanges sur un pied dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠgalitĂŠ, la question du contrĂ´le est crucialeâ&#x20AC;Ś et sensible. Artisans du monde fait partie de lâ&#x20AC;&#x2122;Organisation mondiale du commerce ĂŠquitable, qui rĂŠunit des producteurs du Sud, des organisations du Nord, et prĂŠvoit des ĂŠvaluations croisĂŠes entre ses membres. ÂŤ /ÂśDQ GHUQLHU QRXV DYRQV pYDOXp GHX[ JURXSHPHQWV GH SURGXFWHXUV HQ &{WH GÂś,YRLUH HW DX &DPHroun Âť, indique Jean Huet. ÂŤ 0DLV LO QÂś\ D SDV HQcore de producteurs du Sud qui viennent ĂŠvaluer les RUJDQLVDWLRQV GX 1RUGÂŤ /H V\VWqPH HVW ORQJ j mettre en Ĺ&#x201C;uvre. Âť De son cĂ´tĂŠ, Andines se refuse Ă pratiquer toute forme de contrĂ´le unilatĂŠral. Entre la coopĂŠrative française et ses partenaires dâ&#x20AC;&#x2122;AmĂŠrique latine, la
QUELLES GARANTIES ? /ÂśRUJDQLVPH GH FHUWLÂżFDWLRQ (FRFHUW OD PDUTXH Max Havelaar et la fĂŠdĂŠration Artisans du monde sont en attente dâ&#x20AC;&#x2122;une reconnaissance par lâ&#x20AC;&#x2122;Etat de leurs systèmes de garantie pour le commerce ĂŠquitable. Le rĂŠseau Minga a quant Ă lui travaillĂŠ sur un système de garantie participatif inspirĂŠ de Nature & Progrès (lire notre prĂŠcĂŠdent numĂŠro). ÂŤ Des comPLVVLRQV FLWR\HQQHV FRQWU{ODLHQW HW MXJHDLHQW OHV pratiques Âť, explique Michel Besson. ÂŤ Mais ça ne QRXV D SDV SOX GH FRQWU{OHU HW GH MXJHU $ORUV QRXV DYRQV FUpp XQH PpWKRGRORJLH DSSHOpH 6\VWqPH GÂśDQDO\VH GHV ÂżOLqUHV ÂŞ &KDTXH HQWUHSULVH G XQH Âżlière doit rĂŠpondre Ă 280 questions, qui permettent de rĂŠdiger un document de synthèse. Une rĂŠunion HVW HQVXLWH RUJDQLVpH HQWUH OHV LQWHUYHQDQWV GH OD Âżlière (producteur, transformateur, usagerâ&#x20AC;Ś) pour avancer sur des sujets comme le respect de l'environnement, la rĂŠmunĂŠration du travail... ÂŤ Le but est GÂśDPpOLRUHU QRV SUDWLTXHV WRXW HQ SHUPHWWDQW DX[ FLWR\HQV GH FRPSUHQGUH FRPPHQW IRQFWLRQQH OÂśpFRnomie. ÂŞ 'L[ ÂżOLqUHV RQW GpMj pWp DQDO\VpHV LG
En savoir + > La prochaine assemblĂŠe gĂŠnĂŠrale dâ&#x20AC;&#x2122;Artisans du monde est organisĂŠe le 14 juin Ă Strasbourg. > Les ĂŠtudes de filière dâ&#x20AC;&#x2122;Artisans du monde : artisansdumonde.org (rubrique rĂŠsultats et impact) Contact : 01 83 62 83 93 Carte des boutiques : artisansdumonde.org > Les ĂŠtudes de filière de Minga : analysedesfilieres.net > CoopĂŠrative Andines : andines.com - 5, rue de la Poterie, 93200 Saint-Denis - 01 48 20 48 60 Une Porte ouverte est prĂŠvue le 22 Juin. > Le texte critique dâ&#x20AC;&#x2122;un ĂŠconomiste sĂŠnĂŠgalais, Ndongo Samba Sylla, sur le site Mediapart : ÂŤÂ Le commerce ĂŠquitable: beaucoup de bruit au Nord, peu dâ&#x20AC;&#x2122;impact au Sud , 14 mai 2013 > Une enquĂŞte très documentĂŠe : ÂŤÂ Les coulisses du commerce ĂŠquitable , Christian Jacquiau, Mille et une nuits, 2006
Š ANDINES
Le cas Max Havelaar Un cafĂŠ pour dormir tranquille.  LancĂŠ au dĂŠbut des annĂŠes 2000 par Max Havelaar, ce slogan trahissait les rĂŠalitĂŠs dâ&#x20AC;&#x2122;un certain commerce ĂŠquitable : des produits plus chers, vendus par des multinationales qui amadouent les consciences sans rien changer (ou si peu !) Ă leurs pratiques inĂŠquitables. La marque Max Havelaar, nĂŠe vers 1990 Ă lâ&#x20AC;&#x2122;initiative de deux Hollandais, met en relation des producteurs du Sud et des entreprises du Nord qui, en contrepartie du respect des standards quâ&#x20AC;&#x2122;elle a ĂŠlaborĂŠs et du paiement dâ&#x20AC;&#x2122;une redevance, peuvent apposer son logo sur leurs produits. Chez Artisans du monde, qui commercialise des produits de la marque, ses partenariats avec des multinationales comme NestlĂŠ, McDonaldâ&#x20AC;&#x2122;s, Starbucks ou le groupe hĂ´telier Accor ÂŤÂ provoquent des dĂŠbats entre les bĂŠnĂŠvoles , indique Jean Huet. ÂŤÂ On sera amenĂŠs Ă discuter de nos relations avec Max Havelaar Âť, poursuit-il. Michel Besson, de la coopĂŠrative Andines, reproche Ă cette marque privĂŠe de se prĂŠsenter comme un label. ÂŤÂ Câ&#x20AC;&#x2122;est grave, car selon la loi il nâ&#x20AC;&#x2122;y a quâ&#x20AC;&#x2122;un seul label par domaine. Du coup, les nombreuses entreprises qui ont une dĂŠmarche dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠquitĂŠ mais qui nâ&#x20AC;&#x2122;adhèrent pas Ă Max Havelaar, ne sont pas considĂŠrĂŠes comme conformes aux critères du commerce ĂŠquitable. Cette confusion nous a fait perdre deux gros clients associatifs en 2007, ce qui nous a obligĂŠs Ă licencier. 
Comment vivre en temps de crise ?
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Le philosophe Patrick Viveret nous aide Ă comprendre les mutations de notre monde et Ă agir pour relever les dĂŠfis quâ&#x20AC;&#x2122;elles impliquent. Dans cet ĂŠpisode, il est question de sagesse interhumaine, de barbarie intĂŠrieure et de dĂŠmocratie.
N
ous disposons de toutes les potentialitĂŠs grâce auxquelles des rĂŠponses positives peuvent ĂŞtre apportĂŠes aux trois questions radicales : quâ&#x20AC;&#x2122;allons-nous faire de notre planète, de notre espèce et de notre vie ? Ces rĂŠponses peuvent se dĂŠployer du cĂ´tĂŠ de lâ&#x20AC;&#x2122;essentiel, câ&#x20AC;&#x2122;est-Ă -dire du cĂ´tĂŠ dâ&#x20AC;&#x2122;un dĂŠveloppement dans lâ&#x20AC;&#x2122;ordre de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŞtre plutĂ´t que dâ&#x20AC;&#x2122;une croissance dans lâ&#x20AC;&#x2122;ordre de lâ&#x20AC;&#x2122;avoir. Cette question de la sagesse devient une question politique massive. Cette question ne demande pas simplement si le mammifère rationnel que lâ&#x20AC;&#x2122;on appelle espèce humaine est capable dâ&#x20AC;&#x2122;assurer sa survie biologique, mais si lâ&#x20AC;&#x2122;humanitĂŠ peut vivre pleinement sa propre humanitĂŠ. Une humanitĂŠ debout, une humanitĂŠ consciente et qui, selon la belle phrase de Martin Luther King, lie la question de lâ&#x20AC;&#x2122;amour Ă celle de lâ&#x20AC;&#x2122;intelligence : ÂŤ Nous devons apprendre Ă nous aimer comme des frères et sĹ&#x201C;urs, ou nous prĂŠparer Ă pĂŠrir comme des imbĂŠciles. Âť
LE MAL, Câ&#x20AC;&#x2122;Â EST Lâ&#x20AC;&#x2122;Â AUTREÂ ? Comment accĂŠder Ă un degrĂŠ dâ&#x20AC;&#x2122;humanitĂŠ qualitativement supĂŠrieur ? Nous ne pouvons y parvenir que si nous affrontons la question de la barbarie intĂŠrieure. Le politique sâ&#x20AC;&#x2122;est construit sur son cĹ&#x201C;ur de mĂŠtier, le traitement de la violence interhumaine, en extĂŠriorisant cette question de la violence. Quâ&#x20AC;&#x2122;est-ce qui caractĂŠrisait la construction dâ&#x20AC;&#x2122;une tribu, dâ&#x20AC;&#x2122;une citĂŠ au sens dâ&#x20AC;&#x2122;une citĂŠ grecque, dâ&#x20AC;&#x2122;un Etat ou dâ&#x20AC;&#x2122;un empire ? ÂŹ FKDTXH IRLV OH SURFHVVXV GH SDFLÂżFDWLRQ GH civilisation, utilisait le danger que reprĂŠsentaient OHV EDUEDUHV OHV pWUDQJHUV HW OHV LQÂżGqOHV &HV trois grandes formes dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtrangetĂŠ permettaient de constituer la paix et la civilitĂŠ Ă lâ&#x20AC;&#x2122;intĂŠrieur dâ&#x20AC;&#x2122;un espace restreint. Quand vous vous situez Ă lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠchelle de la mondialitĂŠ elle-mĂŞme, en dehors des chutes dâ&#x20AC;&#x2122;astĂŠroĂŻdes qui ne reprĂŠsentent tout de mĂŞme pas un risque majeur pour lâ&#x20AC;&#x2122;humanitĂŠ, les risques qui menacent lâ&#x20AC;&#x2122;humanitĂŠ de disparition ne sont pas extĂŠrieurs, mais intĂŠ-
rieurs. Lâ&#x20AC;&#x2122;idĂŠe que le mal ce sont les autres est une reprĂŠsentation qui empĂŞche lâ&#x20AC;&#x2122;humanitĂŠ de traiter sa propre barbarie intĂŠrieure. Lâ&#x20AC;&#x2122;auto-gouvernance de lâ&#x20AC;&#x2122;humanitĂŠ nâ&#x20AC;&#x2122;est possible que pour autant que lâ&#x20AC;&#x2122;humanitĂŠ accepte de considĂŠrer que le problème rĂŠside dans sa propre inhumanitĂŠ.
CONSTRUIRE LES DĂ&#x2030;SACCORDS La dĂŠmocratie devient alors un enjeu majeur car elle est lâ&#x20AC;&#x2122;espace oĂš lâ&#x20AC;&#x2122;on travaille sur sa propre division intĂŠrieure. Câ&#x20AC;&#x2122;est un espace privilĂŠgiĂŠ de travail des communautĂŠs sur elles-mĂŞmes. La dĂŠmocratie qualitative peut ĂŞtre lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠquivalent du travail sur soi dâ&#x20AC;&#x2122;un individu en quĂŞte de sagesse. Dans sa dimension quantitative, le suffrage universel, la dĂŠmocratie reprĂŠsente un progrès historique incontestable dans la mesure oĂš elle permet de sortir des logiques de pouvoir tyrannique ou ROLJDUFKLTXH PDLV OD ORL GX QRPEUH QH VXIÂżW SDV Hitler est arrivĂŠ au pouvoir dans des conditions lĂŠgales, il nâ&#x20AC;&#x2122;a fait son coup dâ&#x20AC;&#x2122;Etat quâ&#x20AC;&#x2122;après, tout
comme Louis NapolĂŠon Bonaparte. Lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠvolution des rapports au pouvoir nous oblige Ă penser la mutation qualitative de la dĂŠmocratie, câ&#x20AC;&#x2122;est-Ă -dire la citoyennetĂŠ qui se caractĂŠrise par la qualitĂŠ de la formation du jugement, car on ne se contente pas dâ&#x20AC;&#x2122;agrĂŠger des opinions, des humeurs, et des passions. Comment un citoyen, parce quâ&#x20AC;&#x2122;il forme son jugement, est-il amenĂŠ Ă entrer en rapport avec autrui ? Câ&#x20AC;&#x2122;est lĂ que la dĂŠmocratie se nourrit ontologiquement, dans son ĂŞtre mĂŞme, de la difIpUHQFH YRLUH GH OD GLYHUJHQFH /H FRQĂ&#x20AC;LW GHYLHQW une alternative Ă la violence, la construction des dĂŠsaccords devient un ĂŠlĂŠment dĂŠcisif du progrès de la connaissance dans une collectivitĂŠ.
Patrick Viveret Le texte intÊgral est publiÊ chez Bayard sous le titre :  Comment vivre en temps de crise ? , 1ère partie signÊe E. Morin. P. Viveret a poursuivi sa rÊflexion dans son dernier ouvrage :  La cause humaine , Êd. LLL
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lire, ecouter, voir En Bref Pour rire et rĂŠflĂŠchir ÂŤÂ Ce que tu fais Ă la nature, la nature te le rendra.  Câ&#x20AC;&#x2122;est la conclusion de ces petits albums pour enfants, grinçants et facĂŠtieux, qui tournent en dĂŠrision lâ&#x20AC;&#x2122;absurditĂŠ de nos relations aux animaux.
> Jâ&#x20AC;&#x2122;ai adoptĂŠ un crocodile et Un mur sur une poule, Baum et Dedieu, Gulf Stream, 2013, 18 p., 11 euros chacun
Compost et paillis Vous croyez tout savoir sur le compost ? DĂŠtrompez-vous ! IngĂŠnieur ĂŠcologue et agronome, Denis PĂŠpin publie une ĂŠdition revue et augmentĂŠe de son ouvrage ÂŤÂ Composts et paillis . Une vĂŠritable bible avec un ÂŤÂ dictionnaire des dĂŠchets compostables , des conseils dâ&#x20AC;&#x2122;utilisation prĂŠcis, des indications en fonction de lâ&#x20AC;&#x2122;odeur du compostâ&#x20AC;Ś > Composts et paillis, Pour un jardin sain, facile et productif, Denis PĂŠpin, Terre vivante, 2013, 311 p. 25 euros
Enfer vert ÂŤÂ Tandis que la technocratie verdit, la verdure se technocratise.  Tomjo est rĂŠdacteur Ă La Brique, journal ÂŤÂ impitoyable  et bĂŠnĂŠvole de Lille. Il anime aussi Horssol, un site ÂŤÂ contre les RFID et le meilleur des mondes . Dans ÂŤÂ Lâ&#x20AC;&#x2122;enfer vert , il sâ&#x20AC;&#x2122;appuie sur lâ&#x20AC;&#x2122;exemple de Lille MĂŠtropole pour montrer comment lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠcologisme politique peut dĂŠboucher sur une vision normative, intrusive et sĂŠcuritaire de la sociĂŠtĂŠ, sous couvert dâ&#x20AC;&#x2122;optimiser la gestion des dĂŠplacements et de simplifier la vie des habitants. Un texte qui dĂŠcoiffe, suivi dâ&#x20AC;&#x2122;une critique de la ÂŤÂ Planification ĂŠcologique  du Front de Gauche. > Lâ&#x20AC;&#x2122;enfer vert, Tomjo, Un projet pavĂŠ de bonnes intentions, Lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠchappĂŠe, 2013, 125 pages, 9 euros
Cynisme et nuclĂŠaire Alors que la population japonaise a ĂŠtĂŠ victime des bombes atomiques amĂŠricaines lancĂŠes sur Hiroshima et Nagasaki en 1945, le rĂŠgime dâ&#x20AC;&#x2122;après-guerre promeut, Ă la suite des Etats-Unis, la politique dite ÂŤÂ Atoms for Peace  qui fait du Japon un pays largement nuclĂŠarisĂŠ. Après Fukushima, le gouvernement gère la catastrophe avec un rare cynisme, autorisant des seuils de radiation rĂŠservĂŠs auparavant aux travailleurs nuclĂŠaires : ÂŤÂ Ce que les ĂŠtats-majors des armĂŠes avaient honte de faire au grand jour sur des soldats et classaient secret dĂŠfense, le gouvernement japonais lâ&#x20AC;&#x2122;impose aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui sans mauvaise conscience Ă des enfants.  >Jean-Marc SĂŠrĂŠkian, Pourquoi Fukushima après Hiroshima ? (Une ĂŠthique pour sortir du nuclĂŠaire), Sang de la Terre/MĂŠdial, 10 2012, 154 p., 14,50 euros
Lâ&#x20AC;&#x2122;âge de faire n° 76 t juin 2013
Un an sans huile de palme, câ&#x20AC;&#x2122;est possible ? En juillet 2011, Adrien Gontier, un strasbourgeois de 25 ans, se lance dans une idĂŠe folle : passer les 12 prochains mois sans consommer ni utiliser de produits contenant de lâ&#x20AC;&#x2122;huile de palme. Pari tenu ! S'interroger sur ma propre consommation ÂŞ YRLFL OH point de dĂŠpart de l'expĂŠrience G $GULHQ GRFWRUDQW HQ JpRFKLPLH ,QVFULW GDQV GLIIpUHQWHV $PDS DVVRFLDWLRQV SRXU OH PDLQWLHQ GÂśXQH DJULFXOWXUH SD\VDQQH OH MHXQH KRPPH SRVH GHSXLV ORQJWHPSV XQ UHJDUG DWWHQWLI VXU O RULgine de ses achats : ÂŤ J'aime les produits locaux et je les savoure d'autant plus quand je connais leur histoire ! Âť 8Q MRXU HQ GLVFXWDQW DYHF GHV DPLV VXU les dĂŠsastres environnementaux causĂŠs SDU O KXLOH GH SDOPH $GULHQ GpFLGH GH OD supprimer de son quotidien pour saisir O DPSOHXU GX SKpQRPqQH Š Au dĂŠbut, je pensais vivre des galères et que cela allait ĂŞtre croustillant Ă raconter, mais j'ai vite remarquĂŠ que la vie sans huile de palme n'ĂŠtait pas seulement une succession dâ&#x20AC;&#x2122;anecdotes. ÂŞ ,O GpFLGH DORUV de partager ses dĂŠcouvertes dans un EORJ Š qui ne prĂŠtend en aucun cas publier la vĂŠritĂŠ absolue ÂŞ &DU ORLQ GH VH FRQVLGpUHU FRPPH XQ PLOLWDQW DFWLI $GULHQ SUpIqUH VD SRVLWLRQ GH Š citoyen lambda Âť communiquant sur son expĂŠULHQFH SRXU HQ IDLUH SURÂżWHU OHV DXWUHV ÂŤ Je me vois plutĂ´t comme un partageur ÂŞ FRQÂżH W LO HQ VRXULDQW Š $u quotidien, je constate des choses en me renseignant et je tente de les expliquer
pour que les gens puissent se faire leur propre opinion ª & HVW SRXUTXRL VRQ blog est principalement composÊ d'arWLFOHV G DFWXDOLWp GH OLYUHV EODQFV j WpOpFKDUJHU GH VRXUFHV j FRQVXOWHU HW GH VWDWLVWLTXHV HQ WRXW JHQUH SODQWDWLRQV GpIRUHVWDWLRQ SURGXFWLRQV SDU SD\V VXVFHSWLEOHV G DLJXLOOHU OHV LQWHUQDXWHV L'HUILE DE PALME SE CACHE PARTOUT 3RXU $GULHQ OHV SUREOpPDWLTXHV OLpHV j O KXLOH GH SDOPH VRQW XQH IDoRQ SDUPL WDQW G DXWUHV GH FRPPHQFHU j VH SRVHU GHV TXHVWLRQV VXU OD WUDoDELOLWp O pWLTXHtage et le marketing des produits agroalimentaires :  Au delà des mÊfaits de l'huile de palme et de la culture du soja, c'est le blanchiment que subissent ces substances qui est le plus grave. Les discours des lobbies et des publicitaires, essayent de dÊmontrer  scienti¿TXHPHQW ª OH ELHQIDLW GH OHXUV SURduits. On ne sait pas ce qu'on achète et l'impact que ça a. Le repÊrage est d'autant plus pÊrilleux que l'huile de palme et l'huile palPLVWH SURYHQDQW GH OD FKDLU GX IUXLW HW GH O DPDQGH sont utilisÊes et WUDQVIRUPpHV SRXU GRQQHU G DXWUHV SURGXLWV OH ( TXL SHXW DXVVL rWUH LVVX G KXLOH GH WRXUQHVRO OH VRGLXP ODXU\O VXOIDWH La mention  huile
Celui qui continue de vivre sans huile GH SDOPH QH FDFKH SDV TX DX TXRWLGLHQ la tâche est complexe car  l'huile se retrouve partout ª GDQV OHV UD\RQV DOLPHQWDLUHV SODWV SUpSDUpV JkWHDX[ PDUJDULQH FKLSV ODLW LQIDQWLOH PDLV DXVVL GDQV OHV UD\RQV FRVPpWLTXHV HW G HQWUHWLHQ $ FHX[ TXL VRXKDLWHQW WHQWHU O DYHQWXUH $GULHQ ODQFH XQH LQYLWDWLRQ j bien se documenter et à s'armer de patience  pour dÊchiffrer les Êtiquettes de composition des produits  OphÊlie Zaegel
grâce aux
dâ&#x20AC;&#x2122;amour
plantes
et de
vigilance Calanques. Un siècle dâ&#x20AC;&#x2122;amour et de vigilance (Comment un territoire de passions devient parc national), Jacky Plauchud Vaucher & Barney Vaucher, Parole, 2012, 216 p., 15 euros O \ D XQ SHX SOXV GÂśXQ DQ OH 3DUF QDWLRQDO GHV &DODQTXHV pWDLW RIÂżFLHOOHPHQW FUpp DSUqV XQ VLqFOH GH FRPEDWV 0HPEUHV GX &OXE DOSLQ IUDQoDLV 0DUVHLOOH 3URYHQFH HW GHV ([FXUVLRQQLVWHV PDUVHLOODLV -DFN\ HW %DUQH\ 9DXFKHU participent depuis quarante ans Ă la GpIHQVH GH OD VHXOH F{WH VDXYDJH HQWUH OÂś(VSDJQH HW OÂś,WDOLH ,OV HQ RQW WLUp XQ livre qui permet de comprendre comPHQW DX[ SRUWHV GÂśXQH YLOOH TXH OÂśRQ GLW SHX VHQVLEOH DX[ TXHVWLRQV GÂśHQYLURQQHPHQW HVW Qp OH SUHPLHU SDUF QDWLRQDO SpUL XUEDLQ GÂś(XURSH 'qV XQH PRELOLVDWLRQ PDVVLYH VÂśRUJDQLVDLW FRQWUH OÂśH[WHQVLRQ GH OD FDUULqUH GH 3RUW 0LRX Š 3DU OD VXLWH GHV DQQpHV DX[ DQQpHV OD menace rĂŠcurrente a ĂŠtĂŠ le projet de Š URXWH GHV &DODQTXHV ÂŞ NP GH URXWH DX F°XU GX PDVVLI ÂŞ QRXV RQW H[SOLTXp OHV DXWHXUV ORUV GÂśXQ HQWUHWLHQ ,O \ D HX HQVXLWH Š GHV SURMHWV GH
vĂŠgĂŠtale Âť dissimule aussi souvent de O KXLOH GH SDOPH Š Jâ&#x20AC;&#x2122;ai dĂť trouver des crèmes au beurre de karitĂŠ et jâ&#x20AC;&#x2122;ai toujours un savon naturel, Ă base dâ&#x20AC;&#x2122;huile GÂśROLYH VXU PRL DÂżQ GH OÂśXWLOLVHU GDQV les lieux publics Ă la place des poussemousse traditionnels ÂŞ DMRXWH $GULHQ 3DUDOOqOHPHQW O H[SORLWDWLRQ GH FHWWH matière grasse pose ĂŠgalement des problèmes ĂŠcologiques et sociologiques GpIRUHVWDWLRQ VSROLDWLRQ GH WHUUHV qui soulèvent de nouvelles interrogaWLRQV TXH O pWXGLDQW WUDLWH VXU VRQ EORJ
En forme toute lâ&#x20AC;&#x2122;annĂŠe
Calanques : un siècle
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vivresanshuiledepalme.blogspot.fr
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En forme toute lâ&#x20AC;&#x2122;annĂŠe grâce aux plantes - A chaque saison ses remèdes naturels, Jacques Labescat, Ulmer, 159 pages, 2012, 16 euros
C
e livre est dĂŠcoupĂŠ en quatre grands chapitres comme autant de saisons qui apportent leur lot de proEOqPHV VSpFLÂżTXHV $X SULQWHPSV cela peut ĂŞtre les allergies ou les kilos j SHUGUH HQ pWp OHV FRXSV GH VROHLO RX OHV SLTÂ&#x20AC;UHV G LQVHFWHV HQ DXWRPQH OHV UKXPHV OHV PDODGLHV LQIDQWLOHV HW OHV SRX[ HW HQÂżQ HQ KLYHU OD JULSSH HW DXWUHV YLUXV OD GpSUHVVLRQ VDLVRQQLqUH OHV UKXPDWLVPHV TXL YLHQQHQW DVVDLOOLU XQ RUJDQLVPH IDWLJXp &RQWUH WRXV FHV SHWLWV WUDFDV GHV VROXWLRQV QDWXUHOOHV HW HIÂżFDFHV H[LVWHQW 0DLV DYDQW PrPH TX LOV DSSDUDLVVHQW QRXV SRXYRQV QRXV HQ prĂŠmunir grâce Ă quelques mesures simples que Jacques Labescat nous SUpVHQWH GDQV FH OLYUH ,O QRXV JXLGH
vers des  plantes ressources  adapWpHV j OD VDLVRQ SRXU VH VHQWLU ELHQ et contre chacun des maux saisonQLHUV XQH RUGRQQDQFH Š YHUWH ª j EDVH GH SODQWHV PpGLFLQDOHV HQ YUDF HQ JpOXOHV RX VRXV IRUPH GH WHLQWXUHV PqUHV 'HV SUpSDUDWLRQV DERUGDEOHV GLVSRQLEOHV IDFLOHPHQW GDQV OH FRPPHUFH HW PrPH SDUIRLV GDQV OD QDWXUH 8Q OLYUH VLPSOH SUDWLTXH HW XWLOH DX TXRWLGLHQ 0pGHFLQ SK\WRWKpUDSHXWH HW RVWpRSDWKH -DFTXHV /DEHVFDW VH SDVsionne pour le  mieux-être  de O KRPPH GDQV VD JOREDOLWp ,O LQWHUvient dans la presse Êcrite (Notre WHPSV 9LYUH SOXV %UXQH HW j OD UDGLR )UDQFH %OHX FrÊdÊrique Motel
L’âge de faire n° 76 t juin 2013
Quand vient le printemps, Apis mellifera, l'une des 1 000 espèces d'abeilles de France, va quérir du pollen pour nourrir les larves de la ruche, et du nectar pour reconstituer ses réserves de miel.
les dossiers de
Elle aspire le nectar et accroche des pelotes de pollen à ses pattes. Son corps se couvre de pollen et, butinant de fleur en fleur, elle assure leur pollinisation.
Transmis d'abeille en abeille qui l'enrichissent de leurs sécrétions, le nectar devient miel. Le pollen sert à fabriquer la gelée royale, la "potion magique" qui permettra à l’une des larves de devenir reine.
t i a f r u e o c e r t o n Quand
BZZZ !
Mais la tâche se complique pour les butineuses : certains insecticides leur font perdre le nord et le chemin de la ruche.
Les apiculteurs perdent en moyenne, chaque année, 30 % de leurs colonies. Entre 2004 et 2010, 40 % d'entre eux ont jeté l'éponge.
Mal nourrie, la reine ralentit son rythme de ponte. La ruche ne parvient plus à fabriquer de jeunes reines. Elle cesse d'essaimer, décline, et parfois meurt.
80 % des plantes cultivées en europe dépendent des insectes pollinisateurs - essentiellement les abeilles, qu'elles soient sauvages ou mellifères.
Le bétonnage et la monoculture réduisent la nourriture des abeilles en quantité et en diversité. Le parasite varroa et le frelon asiatique font aussi des ravages.
Leurs poils branchus, leur alimentation à base exclusive de pollen et de nectar, et le fait qu'elles butinent une espèce de plante par voyage, font des abeilles les insectes pollinisateurs les plus efficaces.
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les dossiers de
Lâ&#x20AC;&#x2122;âge de faire n° 76 t juin 2013
Il nâ&#x20AC;&#x2122;y a pas de routine, sinon on va au fiasco Michel Habert a rĂŠalisĂŠ son rĂŞve en devenant apiculteur en Haute-Provence. A lâ&#x20AC;&#x2122;heure de la retraite, il ĂŠvoque les hauts et les bas dâ&#x20AC;&#x2122;un mĂŠtier riche en rebondissements, qui lui a procurĂŠ de vrais moments de bonheur. En 2003, jâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtais au volant de notre FDPLRQ DYHF PRQ ÂżOV 6DPXHO 1RV DEHLOOHV DYDLHQW SDVVp OÂśpWp VXU OHV ODYDQGHV On transportait nos ruches pour les mettre VXU OD VDUULHWWH &ÂśpWDLW OD GHX[LqPH DQQpH FRQVpFXWLYH GH VpFKHUHVVH /HV DEHLOOHV pWDLHQW GDQV XQ pWDW /HV Ă&#x20AC;HXUV pWDLHQW UDUHV OD UpFROWH GH SROOHQ HW GH QHFWDU GLIÂżFLOH 6DPXHO D GLW Š 2Q DUUrWH WRXW ÂŞ Âť Michel Habert, qui a pratiquĂŠ lâ&#x20AC;&#x2122;apiculture pendant DQV DYDQW GH SDVVHU OD PDLQ j VRQ ÂżOV raconte que ce jour-lĂ , il a arrĂŞtĂŠ le camion sur la route. ÂŤ Il faut repartir Âť, a-t-il tranchĂŠ. ÂŤ /ÂśDQQpH SURFKDLQH FH VHUD PHLOOHXU Âť Une vie construite autour de lâ&#x20AC;&#x2122;abeille, ça ne sâ&#x20AC;&#x2122;arrĂŞte pas comme ça. Surtout quand câ&#x20AC;&#x2122;est la concrĂŠtisation dâ&#x20AC;&#x2122;un rĂŞve â&#x20AC;Ś
DU MIEL DE CARACTĂ&#x2C6;RE Michel Habert et sa femme Elisabeth se sont installĂŠs en 1976 au hameau de La Bonne Chère, près de Forcalquier, dans les Alpesde-Haute-Provence. Ils avaient fait le choix de quitter Paris pour vivre de lâ&#x20AC;&#x2122;apiculture, au contact de la nature. ÂŤ On se sentait bien dans ce pays de Forcalquier, on ĂŠtait sĂťrs GH SURGXLUH GX PLHO GH FUÂ&#x20AC; GH FDUDFWqUH (W VÂ&#x20AC;UV GÂśHQ YLYUH Âť Le couple bâtit sa maison et commence avec 50 ruches. Aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui, il en a 280. ÂŤ &ÂśpWDLW GLIÂżFLOH 2Q D UDPp 2Q pWDLW GHV LPSODQWpV 2Q IDLVDLW ÂżJXUH GÂśRULJLQDX[ Âť Le couple vit chichement et cultive son jardin. Elisabeth se lance dans la poterie. Quand Ă Michel, il fait ses premiers pas dâ&#x20AC;&#x2122;apiculteur auprès dâ&#x20AC;&#x2122;un voisin, Monsieur Joseph. ÂŤ 2Q D JDJQp OD FRQÂżDQFH SXLV OÂśDPLWLp &ÂśHVW TXHOTXH FKRVH OÂśDPLWLp HQWUH OHV KRPPHV ,O PÂśD EHDXFRXS WUDQVPLV Âť Michel Habert ne connaissait lâ&#x20AC;&#x2122;apiculture quâ&#x20AC;&#x2122;au travers des ouvrages dans lesquels il sâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtait jetĂŠ, une fois prise sa dĂŠcision de quitter son mĂŠtier de cadre en entreprise. ÂŤ Je lisais beaucoup GDQV OHV WUDQVSRUWV Âť Michel Habert marche dans lâ&#x20AC;&#x2122;herbe mouillĂŠe, parmi les touffes mauves de thym en Ă&#x20AC;HXU Š 5HJDUGH] FRPPH FÂśHVW EHDX Âť Celui qui ne rĂŞvait que de jardins est comblĂŠ, mais lâ&#x20AC;&#x2122;apiculteur est soucieux. Ce printemps frais QÂśHVW SDV ERQ SRXU OHV Ă&#x20AC;HXUV TXL RQW EHVRLQ de chaleur pour donner leur nectar. ÂŤ Et le pire ici, câ&#x20AC;&#x2122;est le vent marin Âť, poursuit-il. ÂŤ /HV abeilles sont amorphes, elles nâ&#x20AC;&#x2122;ont pas la SrFKH Âť Un apiculteur ne peut intervenir sur la ruche que par temps ensoleillĂŠ, lorsque les tempĂŠratures sont supĂŠrieures Ă 18 ou 20 degrĂŠs, et en lâ&#x20AC;&#x2122;absence de vent. Lorsque ces deux conditions sont rĂŠunies, les abeilles sont j OÂśH[WpULHXU SRXU EXWLQHU OHV Ă&#x20AC;HXUV Š Il y a des MRXUV R OH WHPSV GÂśLQWHUYHQWLRQ HVW WUqV FRXUW FH TXL HVW DQJRLVVDQW SRXU OÂśDSLFXOWHXU Âť A dâ&#x20AC;&#x2122;autres moments, lâ&#x20AC;&#x2122;apiculteur rĂŠclame la pluie. Les orages du 15 aoĂťt en Provence sont attendus comme le messie, pour faire repartir les sarriettes sur les landes dessĂŠchĂŠes et offrir de nouvelles corolles appĂŠtissantes. Ainsi, les abeilles pourront nourrir des larves, permettant la rĂŠgĂŠnĂŠration de la ruche avant lâ&#x20AC;&#x2122;hiver.
ÂŤÂ UNE ABEILLE NE DORT PAS  ÂŤ Il ne faut pas oublier quâ&#x20AC;&#x2122;une abeille ne sâ&#x20AC;&#x2122;arUrWH MDPDLV (OOH QH GRUW SDV Âť, prĂŠcise Michel Habert. Lâ&#x20AC;&#x2122;apiculteur se serait-il inspirĂŠ de la butineuse, ouvrière infatigable dĂŠvouĂŠe Ă la ruche, pour construire son propre parcours ? On peut le croire car lâ&#x20AC;&#x2122;homme avide, 12 curieux, insatiable, a ĂŠtĂŠ continuelle-
"En apiculture, on a une grande autonomie. C'est beaucoup de travail mais quelle chance".Š LAGEDEFAIRE
ment animĂŠ par lâ&#x20AC;&#x2122;envie de glaner du savoir et de sâ&#x20AC;&#x2122;enrichir dâ&#x20AC;&#x2122;expĂŠriences - comme celle de Marc Gatineau, apiculteur dans les HautesAlpes. ÂŤ (Q DSLFXOWXUH RQ HVW REOLJp GÂśDOOHU GH lâ&#x20AC;&#x2122;avant, il nâ&#x20AC;&#x2122;y a pas de routine, sinon on va au ÂżDVFR ÂŞ DIÂżUPH W LO (Q LO HVW LPPRELOLVp suite Ă une hernie discale, un accident professionnel frĂŠquent chez les apiculteurs amenĂŠs Ă porter les ruches : ÂŤ Quand on porte un sac de patates, on fait corps avec le sac, mais DYHF XQH UXFKH FÂśHVW LPSRVVLEOH Âť Lâ&#x20AC;&#x2122;apiculteur en tire deux enseignements : il dĂŠcide de mĂŠcaniser le transport des ruches par camion HW SDOHWWHV HW SURÂżWH GH FH WHPSV OLEUH LPSRVp pour lire lâ&#x20AC;&#x2122;ouvrage de Raymond Zimmer. Cet apiculteur alsacien est un grand connaisseur de lâ&#x20AC;&#x2122;abeille Buckfast, qui porte le nom de lâ&#x20AC;&#x2122;abbaye anglaise, oĂš cette race fut crĂŠĂŠe par hybridation (lire lâ&#x20AC;&#x2122;encadrĂŠ). ÂŤ $YHF 6DPXHO RQ D IDLW OH YR\DJH j &ROPDU SRXU UHQFRQWUHU 5D\PRQG =LPPHU 2Q HVW UHQWUpV FRQYDLQFXV 2Q D DFKHtĂŠ des abeilles Buckfast, et on a commencĂŠ les FURLVHPHQWV SRXU UHQRXYHOHU QRWUH FKHSWHO Âť
PAS FACILE, L' ABEILLE NOIRE ÂŤ Au dĂŠbut, les abeilles noires tuaient les UHLQHV %XFNIDVW 0DLV RQ DUULYDLW j HQ VDXver, et quand le croisement marchait, câ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtait IDEXOHX[ (QVXLWH RQ D IDLW YHQLU GHV DEHLOOHV GH 6ORYpQLH (OOHV VH IDLVDLHQW Š SDWDWHU ÂŞ SDU OHV DEHLOOHV QRLUHV ORFDOHV 2Q D VDXYp WURLV UHLQHV VXU OHV GL[ HW OHV FRORQLHV FÂśpWDLHQW GHV PHUYHLOOHV 8QH UHLQH RQ OÂśD JDUGpH FLQT DQV FÂśHVW H[FHSWLRQQHO HOOH VH WUDvQDLW PDLV HOOH pondait encore. Âť /ÂśDSLFXOWHXU GpFULW OD %XFNIDVW WUqV SUROLÂżTXH mais gourmande en miel. La Caucasienne, originaire de Marseille, a migrĂŠ vers la Russie ; très organisĂŠe, elle garde ses provisions pour l'hiver. Quant Ă la Carniolienne, c'est une excellente ĂŠleveuse qui donne les meilleurs UHQGHPHQWV (W FÂśHVW HQ ÂżQ FRQQDLVVHXU GH
FH SHWLW PRQGH TXH 0LFKHO DIÂżUPH Š Dans l'ĂŠvolution, les abeilles câ&#x20AC;&#x2122;est le prĂŠalable de OÂśLQWHOOLJHQFH KXPDLQH Âť A 75 ans, Michel Habert nâ&#x20AC;&#x2122;a rien perdu de lâ&#x20AC;&#x2122;enthousiasme de ses dĂŠbuts, mĂŞme sâ&#x20AC;&#x2122;il a ÂŤ tout connu Âť. En 1980, il venait dâ&#x20AC;&#x2122;investir quand est arrivĂŠe la crise de la lavande. Les prix faisaient le yoyo, les lavandiculteurs hĂŠsitaient Ă planter. Et sans lavande, câ&#x20AC;&#x2122;est la meilleure partie de la production de miel qui sâ&#x20AC;&#x2122;en va. La crise passĂŠe, dâ&#x20AC;&#x2122;autres problèmes subsistent : lâ&#x20AC;&#x2122;apiculteur est un ÂŤ sans terres Âť, qui recherche en permanence des emplacements pour poser ses ruches. ÂŤ On a toujours peur de se faire virer Âť, si un lavandiculteur arrĂŞte sa production ou sâ&#x20AC;&#x2122;il cède Ă la demande dâ&#x20AC;&#x2122;un riverain qui ne veut pas de ruches Ă proximitĂŠ de sa maison, malgrĂŠ le respect des distances rĂŠglementaires.
ÂŤÂ DES REINES EN GRANDE QUANTITĂ&#x2030;Â Âť Quand on le questionne sur le varroa, cet acarien parasite qui sâ&#x20AC;&#x2122;attaque aux abeilles adultes, aux larves et aux nymphes, il rĂŠpond tranquillement quâ&#x20AC;&#x2122;il est prĂŠsent dans ses ruches : ÂŤ /HV DEHLOOHV QÂśRQW SDV WURXYp la parade pour sâ&#x20AC;&#x2122;en dĂŠbarrasser, alors notre VROXWLRQ FÂśHVW GH IDLUH GH OÂśpOHYDJH 2Q IDLW QDvWUH GHV UHLQHV HQ JUDQGH TXDQWLWp Âť pour compenser les pertes. Câ&#x20AC;&#x2122;est le destin de lâ&#x20AC;&#x2122;apiculteur de ne jamais dormir sur ses deux oreilles. Pourtant, MiFKHO +DEHUW DIÂżUPH TXH VL FÂśpWDLW j UHIDLUH il ne changerait rien : chaque printemps lui apporte le mĂŞme ĂŠmerveillement. ÂŤ Quand le couvain ĂŠclate au printemps, câ&#x20AC;&#x2122;est des RGHXUV oD PH GRQQH GX ERQKHXU /HV ODUYHV EDLJQHQW GDQV OD JHOpH UR\DOH &ÂśHVW pURWLTXH 2Q VHQW OD YLH -ÂśDLPH FHV JUDQGV PRPHQWV &ÂśHVW XQ ERQKHXU LQRXw Âť Nicole Gellot
Quand le couvain ĂŠclate au printemps, câ&#x20AC;&#x2122;est des odeurs, ça me donne du bonheur. Les larves baignent dans la gelĂŠe royale. Câ&#x20AC;&#x2122;est ĂŠrotique. On sent la vie. Jâ&#x20AC;&#x2122;aime ces grands moments. Câ&#x20AC;&#x2122;est un bonheur inouĂŻ. Michel Habert
Comment lâ&#x20AC;&#x2122;abeille Buckfast fut crĂŠĂŠe par un moine bĂŠnĂŠdictin Le frère Adam, nĂŠ en 1898 en Allemagne, est entrĂŠ Ă lâ&#x20AC;&#x2122;âge de 12 ans Ă lâ&#x20AC;&#x2122;abbaye bĂŠnĂŠdictine de Buckfast, dans le Devon, au sud de lâ&#x20AC;&#x2122;Angleterre, pour devenir moine. A lâ&#x20AC;&#x2122;âge de 17 ans, il prend la direction des ruchers de lâ&#x20AC;&#x2122;abbaye, dont les abeilles noires natives sont dĂŠcimĂŠes par la maladie. Le moine constate que lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŽle de Wight a en revanche gardĂŠ ses abeilles, des insectes jaunes dâ&#x20AC;&#x2122;origine italienne. A Buckfast, les mĂŞmes abeilles ont survĂŠcu, ainsi que celles qui sâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtaient hybridĂŠes avec les noires. Le frère Adam fait donc travailler les 350 moines de lâ&#x20AC;&#x2122;abbaye sur les hybridations, de manière Ă combiner les meilleures qualitĂŠs des diffĂŠrentes races en une nouvelle ÂŤÂ super abeille , permettant dâ&#x20AC;&#x2122;obtenir des rĂŠcoltes maximales avec de fortes colonies. Pendant plus de 70 ans, il a multipliĂŠ les croisements Ă partir dâ&#x20AC;&#x2122;espèces du monde entier et est parvenu Ă fixer les caractères dâ&#x20AC;&#x2122;une nouvelle race, la Buckfast.
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A Montreuil, les habitants hĂŠbergent des ruches
Comme Hildegarde, une quinzaine de citoyens de cette ville de banlieue parisienne ont ouvert leur jardin Ă un apiculteur, et les habitants sont de plus en plus nombreux sur la liste dâ&#x20AC;&#x2122;attente. La commune compte en tout, plus de cent ruches.
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epuis 2009, les ruches se multiplient Ă Montreuil, dans la banlieue Est de Paris. A lâ&#x20AC;&#x2122;origine du phĂŠnomène, un apiculteur, en recherche dâ&#x20AC;&#x2122;un terrain proche de son lieu de vie, a obtenu lâ&#x20AC;&#x2122;accord de la mairie pour installer ses butineuses dans le parc des Beaumont, au nord de la ville. Ayant eu vent de lâ&#x20AC;&#x2122;afIDLUH GHV FROOqJXHV OÂśRQW LPLWp 'H ÂżO HQ aiguille, la commune compte aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui 15 apiculteurs, dont les 80 ruches sont hĂŠbergĂŠes sur des terrains prĂŞtĂŠs par la ville en ĂŠchange dâ&#x20AC;&#x2122;animations pĂŠdagogiques. Après avoir mis Ă disposition ses parcs, ses terrasses et une ĂŠcole, la commune sâ&#x20AC;&#x2122;est tournĂŠe vers les particuliers en 2011. ÂŤ Lâ&#x20AC;&#x2122;originalitĂŠ Ă Montreuil, câ&#x20AC;&#x2122;est lâ&#x20AC;&#x2122;appel lancĂŠ aux habitants pour accueillir des ruches chez eux Âť, explique Pierre-Luc Vacher, chargĂŠ de mission environnement et biodiversitĂŠ de la municipalitĂŠ. Câ&#x20AC;&#x2122;est en rĂŠpondant Ă cet appel quâ&#x20AC;&#x2122;Hildegarde Ă rencontrĂŠ HervĂŠ PĂŠon, lâ&#x20AC;&#x2122;un des apiculteurs de Montreuil. ÂŤ Il est venu voir sur place, mon jardin convenait, et me voilĂ avec une ruche depuis plus dâ&#x20AC;&#x2122;un an ! Âť Le terrain dâ&#x20AC;&#x2122;Hildegarde, plein de recoins et parsemĂŠ dâ&#x20AC;&#x2122;herbes folles, fait partie de la quinzaine ÂŤ dâ&#x20AC;&#x2122;heureux ĂŠlus Âť, rĂŠpondant au besoin de bien-ĂŞtre des butineuses.
Aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui, 40 personnes attendent le verdict des apiculteurs.
AU FOND DU JARDIN ÂŤ La plupart des participants sont dans une dĂŠmarche dâ&#x20AC;&#x2122;apprentissage, câ&#x20AC;&#x2122;est un moyen pour eux de faire un premier pas Âť, souligne Pierre-Luc Vacher. ÂŤ Et recevoir en ĂŠchange des pots de miel de sa propre rĂŠcolte nâ&#x20AC;&#x2122;est pas dĂŠsagrĂŠable ! Âť Mais pour Hildegarde, la motivation ĂŠtait diffĂŠrente : ÂŤ Jâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtais curieuse dâ&#x20AC;&#x2122;en apprendre plus sur lâ&#x20AC;&#x2122;apiculture mais sans lâ&#x20AC;&#x2122;envie particulière de connaĂŽtre le mĂŠtier, ni dâ&#x20AC;&#x2122;avoir du miel : je ne suis pas très sucreâ&#x20AC;Ś Âť Cette Hollandaise Ă la retraite, amoureuse de la rĂŠgion parisienne oĂš elle rĂŠside depuis ses 22 ans, sâ&#x20AC;&#x2122;inquiĂŠtait de la disparition des abeilles. ÂŤ Jâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtais sensible Ă cette question, et en ayant une ruche chez moi je pensais faire du bien. Âť Tel est lâ&#x20AC;&#x2122;objectif visĂŠ par la ville : ÂŤ En plus de dĂŠvelopper la biodiversitĂŠ, le but est de sensibiliser les habitants aux questions environnementales, et notamment Ă lâ&#x20AC;&#x2122;arrĂŞt des pesticides Âť, explique Pierre-Luc Vacher. Derrière le bon goĂťt rĂŠputĂŠ du miel de Montreuil, se cache lâ&#x20AC;&#x2122;intention de repenser lâ&#x20AC;&#x2122;alimentation locale et urbaine. Le lien crĂŠĂŠ entre le citoyen et lâ&#x20AC;&#x2122;apiculteur y participe : Hildegarde, en
rencontrant ce monde quâ&#x20AC;&#x2122;elle ne connaissait que par les livres et les revues, a pris conscience de participer au dĂŠveloppement dâ&#x20AC;&#x2122;une consommation plus locale. ÂŤ HervĂŠ est ravi de pouvoir poser une ruche ici, et je suis ravie de pouvoir lui offrir cet espace. De temps en temps, il tĂŠlĂŠphone pour voir si tout va bien, et pour diverses tâches. Il prĂŠvoit dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlaguer pour laisser respirer les abeilles, et quâ&#x20AC;&#x2122;elles aient lâ&#x20AC;&#x2122;exposition quâ&#x20AC;&#x2122;il faut. Âť Hildegarde assiste avec plaisir HervĂŠ, dans ses travaux : ÂŤ Pour moi ce nâ&#x20AC;&#x2122;est pas contraignant du tout, puisque ce nâ&#x20AC;&#x2122;est pas moi qui mâ&#x20AC;&#x2122;en occupe. Jâ&#x20AC;&#x2122;oublie par-
Pour le plaisir, Hildegarde assiste HervĂŠ, l'apiculteur, dans ses travaux. Š FLORE VIĂ&#x2030;NOT
fois mĂŞme que jâ&#x20AC;&#x2122;ai une ruche au fond de mon jardin ! Âť Lâ&#x20AC;&#x2122;idĂŠe fait des ĂŠmules Ă Montreuil : ÂŤ Les ruches se sont multipliĂŠes. Si on compte celles des particuliers et des lieux prĂŞtĂŠs par la ville, il y en a plus de 100 aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui ! Plus celles qui ne sont pas comptabilisĂŠes et quâ&#x20AC;&#x2122;on dĂŠcouvre au compte-goutte Âť, se fĂŠlicite Pierre-Luc Vacher. Les abeilles ont donc un bel avenir devant elles Ă Montreuil, mĂŞme si elles nâ&#x20AC;&#x2122;empĂŞchent pas les cambrioleurs de faire leur travail ponctuel chez Hildegarde â&#x20AC;&#x201C; qui avait ÂŤ secrètement osĂŠ lâ&#x20AC;&#x2122;espĂŠrer Âťâ&#x20AC;Ś Flore ViĂŠnot
Des butineuses plus près des hommes ÂŤÂ Abeille sentinelle de lâ&#x20AC;&#x2122;environnement  est une initiative lancĂŠe par un syndicat dâ&#x20AC;&#x2122;apiculteurs pour nous alerter sur les dangers qui menacent les abeilles, et nous inviter Ă les protĂŠger. Pernes-les-Fontaines, petite ville du Vaucluse, s' est lancĂŠe.
P
ernes-les-Fontaines, petite ville situĂŠe au pied des monts du Vaucluse, a fait sienne la cause des abeilles. Depuis 2010, elle sâ&#x20AC;&#x2122;est engagĂŠe dans le programme ÂŤ Abeille sentinelle de lâ&#x20AC;&#x2122;environnement Âť, lancĂŠ par lâ&#x20AC;&#x2122;Union nationale de lâ&#x20AC;&#x2122;apiculture française (Unaf). ÂŤ En tant que petit apiculteur, je nâ&#x20AC;&#x2122;ai pas eu de mal Ă convaincre le maire Âť explique François Vachet, chargĂŠ de communication de la municipalitĂŠ. Ce partenariat a permis lâ&#x20AC;&#x2122;installation de six ruches bien visibles, en sortie de ville, sur le bord de route. Un apiculteur rĂŠfĂŠrent en assure le suivi et lâ&#x20AC;&#x2122;entretien.
DES FLEURS MELLIFĂ&#x2C6;RES, PAS DES PELOUSES
Les enfants assistent Ă la rĂŠcolte du miel, Ă Pernes-les-Fontaines, dans le cadre du programme Abeille sentinelle de lâ&#x20AC;&#x2122;environnement et des journĂŠes nationales de sensibilisation ÂŤÂ Apidays . Š F.VACHET.
ÂŤ On se sert des ruches comme support de sensibilisation et dâ&#x20AC;&#x2122;information sur les enjeux liĂŠs Ă la pollinisation Âť, explique Henri ClĂŠment, porte-parole de lâ&#x20AC;&#x2122;Unaf. ÂŤ Il ne faut pas oublier que 35 % de nos ressources alimentaires dĂŠpendent des abeilles. Âť En mettant les ruches au cĹ&#x201C;ur des villes, lâ&#x20AC;&#x2122;idĂŠe du syndicat apicole ĂŠtait de rapprocher le public de lâ&#x20AC;&#x2122;abeille pour mieux la dĂŠfendre. ÂŤ En 1995, un changement sâ&#x20AC;&#x2122;est produit dans lâ&#x20AC;&#x2122;apiculture Âť, poursuit Henri ClĂŠment. ÂŤ Avant, le taux de mortalitĂŠ des abeilles ĂŠtait de 5 % mais avec les insecticides nĂŠonicotinoĂŻdes, on est passĂŠs Ă 30 % par an. Âť Lâ&#x20AC;&#x2122;Europe a interdit, en avril dernier, trois insecticides de cette famille, mais pour le porte-parole de lâ&#x20AC;&#x2122;Unaf, il ne faut pas sâ&#x20AC;&#x2122;arrĂŞter lĂ : ÂŤ Il faut davantage de diversitĂŠ et de rotation dans nos cultures, et une remise en cause de lâ&#x20AC;&#x2122;agriculture productiviste. Âť A Pernes-les-Fontaines, une nouvelle dĂŠmarche a ĂŠtĂŠ mise en place : ÂŤ Depuis que
nous sommes partenaires du programme ÂŤ Abeille, sentinelle de lâ&#x20AC;&#x2122;environnement Âť, nous avons supprimĂŠ tous les traitements phytosanitaires dans lâ&#x20AC;&#x2122;espace public, et chaque fois quâ&#x20AC;&#x2122;on crĂŠe un espace vert, on pense aux insectes pollinisateurs Âť, tĂŠmoigne François Vachet. Fini les pelouses, place aux SUDLULHV Ă&#x20AC;HXULHV $ OÂśDUULqUH GX UXFKHU XQ MDUdin public a ĂŠtĂŠ amĂŠnagĂŠ Ă partir dâ&#x20AC;&#x2122;espèces locales mellifères et pollinifères. ÂŤ On fait passer le message aux habitants de planter du tilleul riche en pollen, plutĂ´t que du mĂťrier platane, qui en est pauvre Âť, ajoute le chargĂŠ de communication. &KDTXH DQQpH j OD ÂżQ GX PRLV GH MXLQ OD rĂŠcolte du miel fait lâ&#x20AC;&#x2122;objet dâ&#x20AC;&#x2122;une manifesta-
tion nationale sur deux jours, les ÂŤ Apidays Âť, organisĂŠe localement par chaque partenaire. ÂŤ Il faut voir les enfants, observer un faux bourdon Ă la loupe ou assister Ă lâ&#x20AC;&#x2122;extraction du miel qui sera offert ! Âť sâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠmeut Henri ClĂŠment. Aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui, le programme qui a dĂŠbutĂŠ en 2005 rassemble 60 participants, dont les deux tiers sont des collectivitĂŠs locales et OH UHVWH GHV HQWUHSULVHV /D SDUWLFLSDWLRQ ÂżQDQcière annuelle va de 8 000 Ă 16 000 euros. Cette somme consĂŠquente peut ĂŞtre dissuasive, mais Ă lâ&#x20AC;&#x2122;Unaf, on explique que lâ&#x20AC;&#x2122;argent UpFROWp SDUWLFLSH DX ÂżQDQFHPHQW GHV QRPbreux combats que le syndicat mène en justice contre les grosses pointures de la chimie et des produits phytosanitaires. NG
CrĂŠer un rucher collectif ou parrainer des ruches Vous voulez contribuer Ă la sauvegarde des abeilles ? Vous pouvez proposer la crĂŠation dâ&#x20AC;&#x2122;un rucher collectif, sur un terrain prĂŞtĂŠ par la mairie ou par un habitant sensibilisĂŠ Ă leur disparition. Les membres du groupe - souvent organisĂŠs en association - entretiennent les ruches, partagent les frais et le miel â&#x20AC;&#x201C; lâ&#x20AC;&#x2122;objectif est la protection des abeilles et non lâ&#x20AC;&#x2122;activitĂŠ mercantile. Il est prĂŠfĂŠrable que certains membres du groupe aient des connaissances en apiculture et puissent transmettre aux autres ce savoir-faire. Une autre façon de participer Ă la prĂŠservation des abeilles est le parrainage. Avec lâ&#x20AC;&#x2122;association ÂŤÂ Un toit pour les abeilles , vous choisissez le nombre dâ&#x20AC;&#x2122;abeilles que vous souhaitez parrainer. Lâ&#x20AC;&#x2122;association installe votre ruche chez un de ses apiculteurs partenaires, et vous recevez en ĂŠchange le miel produit par ÂŤÂ vos abeilles . Si vous parrainez 4 000 abeilles (une tranche de parrainage dans une ruche qui compte une colonie de 40 000 insectes environ), vous recevrez six pots de miel de 250 g pour 8 euros par mois, soit 96 euros sur une annĂŠe. Lâ&#x20AC;&#x2122;Unaf recommande dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŞtre vigilant : certains parrainages proposeraient des tarifs annuels allant de 500 Ă 13 1000 euros !
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Lâ&#x20AC;&#x2122;âge de faire n° 76 t juin 2013
Il faut aussi des abeilles sauvages Bernard Vaissière est responsable du laboratoire ÂŤ Pollinisation et ĂŠcologie des abeilles Âť Ă l'Inra. Le chercheur nous explique en quoi les abeilles sauvages sont tout aussi utiles et menacĂŠes que leurs cousines domestiques. L'abeille mellifère, ou domestique, est gĂŠnĂŠralement considĂŠrĂŠe comme le principal insecte pollinisateur. Est-ce justifiĂŠ ? Bernard Vaissière : L'abeille mellifère est traditionnellement utilisĂŠe en agriculture car c'est une abeille sociale qu'il est facile, grâce aux apiculteurs, de dĂŠplacer sur les cultures lĂ oĂš on en a besoin. En outre, elle pollinise un très grand nombre de plantes diffĂŠrentes. On connaĂŽt moins bien les mille espèces d'abeilles sauvages qui vivent en France, dont seule une autre espèce â&#x20AC;&#x201C; le bourdon terrestre Bombus terrestris â&#x20AC;&#x201C; est aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui ĂŠlevĂŠe Ă grande ĂŠchelle. Mais il \ D DXMRXUG KXL j OD VXLWH GH WUDYDX[ VFLHQWLÂżTXHV XQH prise de conscience forte sur le fait qu'on ne peut pas tout rĂŠsoudre avec les seules abeilles domestiques : il faut aussi des abeilles sauvages pour optimiser la pollinisation.
Quel rôle jouent ces abeilles sauvages par rapport à l'abeille domestique ? BV : Il existe deux visions. D'un côtÊ, plusieurs publications VFLHQWL¿TXHV RQW FRQFOX TX HQ SUpVHQFH G DEHLOOHV VDXYDJHV O HI¿FDFLWp SROOLQLVDWULFH GHV DEHLOOHV GRPHVWLTXHV DXJmente : il y aurait une interaction entre les unes et les autres, liÊe notamment aux diffÊrences de comportement. Ces trois Êtudes ont ÊtÊ menÊes respectivement sur la production de semences hybrides de tournesol aux Etats-Unis et en Afrique du Sud, et sur amandiers en Californie. D'un autre côtÊ, un travail global sur les donnÊes de 41 Êtudes menÊes à travers le monde, est arrivÊ à la conclusion qu'il n'y a pas d'interaction : abeilles sauvages et domestiques seraient juste complÊmentaires.
En quoi leur rĂ´le dans la pollinisation est-il diffĂŠrent ? BV : La plupart des abeilles sauvages, Ă la diffĂŠrence des abeilles mellifères et des bourdons, nâ&#x20AC;&#x2122;agrègent pas le pollen avec du nectar pour le transporter : elles le rĂŠcoltent sec GDQV GHV SRLOV &H SROOHQ QRQ KXPLGLÂżp HVW HQFRUH GLVSRnible pour la pollinisation lorsque les abeilles sauvages viVLWHQW OHV Ă&#x20AC;HXUV ' DXWUH SDUW GH QRPEUHXVHV DEHLOOHV VDXvages se sont adaptĂŠes Ă des plantes prĂŠcises avec des poils, XQH ODQJXH RX XQH VWUDWpJLH GH EXWLQDJH VSpFLÂżTXHV (Q FRQVpTXHQFH O HIÂżFDFLWp SROOLQLVDWULFH LQGLYLGXHOOH GHV abeilles sauvages est souvent supĂŠrieure Ă celle des abeilles domestiques. Mais les abeilles domestiques ont le nombre pour elles ! On devrait donc aborder la pollinisation des cultures sous deux angles : d'un cĂ´tĂŠ, maintenir la prĂŠsence ou introduire des colonies d'abeilles domestiques, et de l'autre, favoriser la faune sauvage.
L'abeille domestique est-elle la seule Ă faire du miel ? BV : Au sens lĂŠgal, oui : seul le produit d'Apis mellifera peut
être vendu comme du miel. Mais le bourdon fait lui aussi un "miel" - au goÝt pas très agrÊable - et en AmÊrique du Sud, on rÊcolte le "miel" des abeilles sans dard (mÊlipones et trigones). Pour nourrir leurs larves, la plupart des abeilles sauvages confectionnent une boule avec un mÊlange de nectar et de pollen dans une cellule oÚ elles pondent un oeuf, avant de fermer le tout. Plus de 80 % d'entre elles sont solitaires. Quelques espèces ont des habitudes sociales, mais elles pondent tout de même dans des cellules individualisÊes.
Dans quelle mesure le dÊclin des pollinisateurs menace-t-il les cultures ? BV : Plus de 80 % des espèces cultivÊes en Europe dÊpendent des insectes pollinisateurs, mais l'estimation du degrÊ de dÊpendance des diffÊrentes espèces reste grossière. Par exemple, pour le pêcher que nous pensions dÊpendant, les mesures effectuÊes en 2012 sur deux variÊtÊs n'ont montrÊ aucun impact des insectes pollinisateurs sur le rendement et la qualitÊ des fruits. Il faut travailler pour obtenir des donnÊes plus prÊcises. Ce qui est certain, c'est que plus la taille des parcelles cultivÊes est importante, plus il est nÊcessaire de s'assurer de la prÊsence d'insectes pollinisateurs.
Au niveau international, l'inquiĂŠtude est de plus en plus forte. La FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et lâ&#x20AC;&#x2122;agriculture) s'intĂŠresse dĂŠsormais au rĂ´le des insectes. dans la pollinisation. Mais quels sont les moyens allouĂŠs Ă la recherche publique dans ce domaine ? BV : Nous sommes très peu nombreux dans le monde Ă travailler sur le sujet. En France, nous sommes deux chercheurs dans le laboratoire Pollinisation et ĂŠcologie des abeilles, qui fait partie du dĂŠpartement Abeilles et environnement de l'Inra (Institut national de la recherche agronomique). Des ĂŠcologues publient de nombreux travaux, mais le problème est que les chercheurs publient chacun dans leurs revues spĂŠcialisĂŠes. Actuellement, rares sont les agronomes qui prennent le sujet de la pollinisation des cultures par les abeilles au sĂŠrieux.
Toutes les abeilles sont-elles touchĂŠes de la mĂŞme façon par ce phĂŠnomène de dĂŠclin ? BV : Les abeilles domestiques sont mieux armĂŠes pour rĂŠsister. Elles vivent en colonies populeuses avec une reine qui assure la reproduction, et leur alimentation est très diversiÂżpH (W TXDQG HOOHV VRQW LQWR[LTXpHV SDU GHV SHVWLFLGHV VH sont souvent dâ&#x20AC;&#x2122;abord les ouvrières butineuses qui trinquent tandis que la reine peut survivre et continuer Ă pondre. Leur
Plus efficace sur une visite que l'abeille domestique pour polliniser les vergers, l'osmie rousse est souvent prĂŠsente parmi les pommiers. Š CC FRĂ&#x2030;DĂ&#x2030;RIC BRIDOUX
point faible, c'est qu'elles ont des besoins importants : une colonie, c'est 30 kg de pollen par an ! Les abeilles sauvages sont plus fragiles car leur alimentation est souvent restreinte Ă quelques plantes, voire Ă une seule. Elles sont aussi plus vulnĂŠrables aux pesticides car elle sont solitaires et câ&#x20AC;&#x2122;est le mĂŞme individu qui assure butinage et reproduction, de sorte que les individus contaminĂŠs n'auront pas de descendance.
L'extinction d'une abeille peut-elle conduire à la disparition de la plante qui lui est associÊe ? BV : Il n'y a pas de cas avÊrÊ. Une abeille peut être très dÊpendante d'une plante, mais la plante, elle, est le plus souvent pollinisÊe par plusieurs insectes diffÊrents. Mais il est vrai TXH SOXV OH UpVHDX GH SROOLQLVDWLRQ HVW GLYHUVL¿p SOXV LO HVW souple et solide. Or, la diversitÊ des pollinisateurs a considÊrablement diminuÊ ces dernières annÊes. Propos recueillis par LG
Accueillir des abeilles dans son jardin
Quelques exemples de plantes sauvages Ă laisser vivre dans un coin ¸ +C RSQQGJ?EC 3SQQGJ?EM D?PD?P? L ĂľCQR N?Q B SLC RPÂ&#x152;Q EP?LBC PGAFCQQC K?GQ GJ DJCSPGR BÂ&#x152;Q DÂ?TPGCP CR HSQOS CL ?TPGJ ¸ +CQ DJCSPQ B Â?NGJM@C CL Â?NG HSGJJCR Â&#x201E; ?MÂ&#x17E;R CR J? KMJÂ&#x152;LC D?SV @MSGJJML @J?LA HSGL Â&#x201E; ?MÂ&#x17E;R offrent en abondance nectar et pollen. ¸ +C LCAR?P BS NGQQCLJGR ?TPGJ Â&#x201E; HSGJJCR CQR RPÂ&#x152;Q ?NNPÂ?AGÂ? BCQ ?@CGJJCQ ¸ +? PMQC RPÂ?KGÂ&#x152;PC HSGJJCR Â&#x201E; QCNRCK@PC CQR ?QQCX PGAFC ¸ +? QA?@GCSQC BS "?SA?QC ? SLC JMLESC DJMP?GQML HSGL Â&#x201E; MARM@PC RMSR AMKKC JC RPÂ&#x152;DJC blanc qui fleurit de juin Ă novembre.
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Source : RĂŠmi Bacher, Lâ&#x20AC;&#x2122;ABC du rucher bio, Terre vivante, 2011 Lire aussi notre fiche pratique sur les abeilles domestiques et sauvages, p.19
En savoir +
Š LAGE DEFAIRE
Dans un jardin ou mĂŞme un balcon, vous pouvez Ă votre ĂŠchelle faire beaucoup pour les abeilles en leur fournissant le gĂŽte avec des nichoirs (urbanbees.eu), et le couvert en semant des plantes nectarifères, en rĂŠservant des coins aux herbes folles et en ĂŠvitant les traitements insecticides. Les plantes riches en nectar et/ou en pollen se comptent par centaines. PrĂŠfĂŠrez les vivaces rustiques, adaptĂŠes Ă votre sol et au climat de votre rĂŠgion. Pour fournir de la nourriture aux insectes pollinisateurs toute lâ&#x20AC;&#x2122;annĂŠe, organisez vos semis afin dâ&#x20AC;&#x2122;avoir des fleurs Ă la sortie de lâ&#x20AC;&#x2122;hiver pour stimuler la ponte et nourrir les jeunes larves ; Ă partir de la fin juillet lorsque les fleurs de printemps sont moins nombreuses ; et en automne pour permettre aux abeilles domestiques de faire des provisions pour lâ&#x20AC;&#x2122;hiver. Soyez patients, car les fleurs vivaces ont besoin de temps pour sâ&#x20AC;&#x2122;installer.
¸ Union nationale de lâ&#x20AC;&#x2122;apiculture française (Unaf ), 26 rue des Tournelles, 75004 Paris TĂŠl.  01 48 87 47 15 www.unaf-apiculture.info/ www.unaf-apiculture.info/
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Le bel âge
gros plan
Â&#x2021; agir
desgraines Marie-Madeleine a 87 ans, de lâ&#x20AC;&#x2122;ardeur et de la malice. Ancienne grainetière, elle est un fervent soutien de lâ&#x20AC;&#x2122;association Kokopelli. Lisa Giachino 0RQ ÂżOV YRXV D GLW TXHO HVW PRQ kJH " Âť Marie-Madeleine Gripouilleau est ÂŤ OD GR\HQQH GH .RNRSHOOL Âť, l'association de ÂŤ libĂŠration des semences et de l'humus Âť, qui cultive grâce Ă ses adhĂŠrents un patrimoine de 5 000 variĂŠtĂŠs potagères anciennes. A 87 ans, elle nâ&#x20AC;&#x2122;a rien perdu de son ardeur : ÂŤ -H GpIHQGV .RNRSHOOL EHF HW RQJOHV ÂŞ V HQĂ&#x20AC;DPPH W HOOH DX tĂŠlĂŠphone. ÂŤ 4XDQG M DL DSSULV TXH OD &RXU HXURSpHQQH QH OXL D SDV GRQQp UDLVRQ GDQV VRQ SURFqV FRQWUH OH VHPHQFLHU %DXPDX[ MH VXLV HQWUpH GDQV XQH UDJH IROOH &HWWH &RXU F HVW GH OD JQRJQRWWH Âť Si la dame est aussi combative, ce n'est pas seulement parce que l'un de ses enfants, Jocelyn Moulin, est l'un des fondateurs de Kokopelli. ÂŤ /HV JUDLQHV F HVW WRXWH XQH SDUWLH GH PD YLH Âť, explique-t-elle. ÂŤ (W OD YLH FRPPHQFH DYHF OHV JUDLQHV 6 LO Q \ D SOXV GH JUDLQHV LO Q \ D SOXV GH YLH Âť Les milliers de semences qu'elle met en sachets, en tant que bĂŠnĂŠvole de l'association, sont un joli pied de nez Ă son histoire personnelle - toute une existence, ou presque, passĂŠe dans le commerce des plantes et des semences.
LES LĂ&#x2030;GUMES SUR UNE CHARRETTE Fille d'agriculteurs en Touraine, la petite Marie-Madeleine a huit ans lorsqu'elle accompagne sa grand-mère paternelle, qui vend ses lĂŠgumes en porte-Ă -porte. ÂŤ ,O Q \ DYDLW SDV GH PDUFKp Âť, se souvient-elle. ÂŤ /HV OpJXPHV pWDLHQW VXU XQH SHWLWH FKDUUHWWH WLUpH SDU XQ SRQH\ 4XDQG MH VRQQDLV DX[ SRUWHV OHV GDPHV PH GRQQDLHQW GHV ERQERQV ÂŞ /D ÂżOOHWWH REWLHQW VRQ &HUWLÂżFDW G pWXGHV j DQV HW UHVWH TXHOTXHV annĂŠes de plus sur les bancs de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠcole. ÂŤ 0DLV OHV pWXGHV FH Q pWDLW SDV PRQ WUXF DORUV PD PqUH P D GLW Š $OOH] DX ERXORW ÂŞ $ DQV 0DULH 0DGHOHLQH GHYLHQW GRQF PDUDvFKqUH FRPPH VD JUDQG PqUH HW QH V HQ SODLQW SDV ÂŤ 2Q JDJQDLW ELHQ VD YLH RQ pWDLW j O DLVH 0RQ SDSD IDLVDLW XQ SHX GH EOp G DYRLQH GH FpUpDOHV HW VXUWRXW EHDXFRXS G DVSHUJHV 0D PDPDQ DYDLW WURLV YDFKHV GHX[ FKqYUHV LO \ DYDLW XQ SHX GH EHWWHUDYHV 2Q WUDYDLOODLW DYHF GHV FKHYDX[ Âť $ DQV OD MHXQH IHPPH pSRXVH XQ grainetier. Auprès de son mari et de ses beaux-parents, qui ont une petite boutique au nord de Tours, elle apprend son nouveau mĂŠtier. ÂŤ -H FRQQDLVVDLV GpMj ELHQ OHV JUDLQHV 2Q OHV YHQGDLW HQ YUDF DYHF XQH EDODQFH HW XQ SHWLW Ă&#x20AC;pDX 2Q SURSRVDLW OHV JUDLQHV GHV JUDQGHV PDUTXHV GRQW OHV UH-
SUpVHQWDQWV YHQDLHQW QRXV YRLU Âą FHV JURV VHPHQFLHUV TXL PDLQWHQDQW VRQW FRQWUH .RNRSHOOL $ OÂśpSRTXH RQ FRPSWDLW TXDWUH JUDLQHWHULHV VXU 7RXUV Âą DXMRXUGÂśKXL LO QÂś\ HQ D SOXV XQH VHXOH Âť Le couple fait les marchĂŠs avec son camion, ouvre une boutique, puis se sĂŠpare alors que les trois enfants sont encore petits. Marie-Madeleine laisse le commerce Ă son mari et se consacre Ă leur ĂŠducation. &ÂśHVW ELHQ SOXV WDUG GDQV OHV DQQpHV que les graines font leur retour dans sa vie. Jocelyn, qui autrefois lâ&#x20AC;&#x2122;accompagnait sur les marchĂŠs, est devenu adulte. ÂŤ $SUqV DYRLU ERXUOLQJXp LO D FUpp XQ PDJDVLQ GLpWpWLTXH j 0RXOLQV GDQV OÂś$OOLHU -H PH VXLV WURXYp XQ SHWLW DSSDUWHPHQW SRXU PH UDSSURFKHU GH OXL Âť Quand Jocelyn fait la connaissance de Dominique Gillet, lâ&#x20AC;&#x2122;actuel prĂŠsident de Kokopelli, qui vend alors des semences biologiques dans le cadre de son entreprise Terre de semences, la mère HW OH ÂżOV VH SUHQQHQW GH SDVVLRQ SRXU OD sauvegarde des variĂŠtĂŠs vĂŠgĂŠtales locales et anciennes. MenacĂŠ par la RĂŠpression des fraudes parce quâ&#x20AC;&#x2122;il commercialise GHV VHPHQFHV QRQ LQVFULWHV DX &DWDORJXH RIÂżFLHO HW UHIXVDQW GH VRXPHWWUH VHV plantes aux critères lĂŠgaux de stabilitĂŠ et dâ&#x20AC;&#x2122;homogĂŠnĂŠitĂŠ, Dominique Gillet dĂŠcide de relancer son projet dans un cadre associatif. Jocelyn participe Ă la naissance de .RNRSHOOL HQ
Marie-Madeleine sur le marchĂŠ de Tours, vers 1960.
On rencontrait beaucoup de gens qui nâ&#x20AC;&#x2122;avaient jamais semĂŠ une graine. Ils ne savaient pas, par exemple, que la graine de courge a un cĂ´tĂŠ pointu et que le germe sort de lâ&#x20AC;&#x2122;autre cĂ´tĂŠ. Ma rĂŠcompense, câ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtait quand ils revenaient lâ&#x20AC;&#x2122;annĂŠe suivante et quâ&#x20AC;&#x2122;ils me remerciaient car ils avaient bien rĂŠussi leur semis !
Š DR
Marie-Madeleine
ÂŤ JE ME PAYE DU CULOT Âť ÂŤ 3HQGDQW DQV MÂśDL SDUFRXUX OD )UDQFH DYHF OXL SRXU WHQLU GHV VWDQGV GH 7HUUH GH VHPHQFHV SXLV GH .RNRSHOOL Âť, raconte sa mère. ÂŤ 2Q SDUWDLW OH YHQGUHGL VRLU HW RQ UHQWUDLW GDQV OD QXLW GX GLPDQFKH FDU PRQ ÂżOV GHYDLW rWUH OH OXQGL j VRQ PDJDVLQ 2Q UHVWDLW WRXWH OD MRXUQpH GHERXW j SDUOHU PDLV MÂśDGRUDLV oD 2Q UHQFRQWUDLW EHDXFRXS GH JHQV TXL QÂśDYDLHQW MDPDLV VHPp XQH JUDLQH ,OV QH VDYDLHQW SDV SDU H[HPSOH TXH OD JUDLQH GH FRXUJH D XQ F{Wp SRLQWX HW TXH OH JHUPH VRUW GH OÂśDXWUH F{Wp 0D UpFRPSHQVH FÂśpWDLW TXDQG LOV UHYHQDLHQW OÂśDQQpH VXLYDQWH HW TXÂśLOV PH UHPHUFLDLHQW FDU LOV DYDLHQW ELHQ UpXVVL OHXU VHPLV Âť Aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui, Marie-Madeleine prend plus rarement la route, mais elle ne dĂŠsarme pas pour autant. En vieille professionnelle, elle nâ&#x20AC;&#x2122;aime rien tant que taquiner les vendeurs des jardineries, qui ont remplacĂŠ les grainetiers. ÂŤ -H PH SD\H GX FXORW HW MH OHXU GHPDQGH GHV H[SOLFDWLRQV ,OV QH VDYHQW SDV PH UpSRQGUH FH QÂśHVW SDV OHXU PpWLHU $ORUV MH OHXU GLV FH TXH MH IDLV DYHF .RNRSHOOL HW LOV PH UHJDUGHQW DYHF GHV \HX[ URQGV dD PÂśDPXVH Âť, avoue-t-elle dans un petit rire. ÂŤ -H VXLV PRTXHXVH Âť
Huit ans de procès
Š KOKOPELLI
BasĂŠe Ă Alès, dans le Gard, lâ&#x20AC;&#x2122;association Kokopelli compte près de 8 000 adhĂŠrents. Elle est en procès depuis 2005 avec la sociĂŠtĂŠ Graines Baumaux, qui lâ&#x20AC;&#x2122;a poursuivie devant le Tribunal de Grande instance de Nancy pour concurrence dĂŠloyale, lui reprochant notamment de vendre des semences non inscrites au Catalogue officiel. Le tribunal a condamnĂŠ Kokopelli au paiement de 10 000 euros de dommages-intĂŠrĂŞts. Lâ&#x20AC;&#x2122;association a fait appel de ce jugement et demandĂŠ Ă ce que la Cour de justice de lâ&#x20AC;&#x2122;Union europĂŠenne soit saisie sur la validitĂŠ de la lĂŠgislation europĂŠenne sur le commerce des semences. En janvier 2012, lâ&#x20AC;&#x2122;avocat gĂŠnĂŠral de la Cour europĂŠenne a rendu un avis favorable Ă Kokopelli, conseillant Ă la Cour dâ&#x20AC;&#x2122;invalider certaines dispositions de la lĂŠgislation europĂŠenne, en particulier celles qui rendent obligatoire lâ&#x20AC;&#x2122;inscription de toutes les semences au Catalogue officiel. Mais la Cour nâ&#x20AC;&#x2122;a pas suivi lâ&#x20AC;&#x2122;avocat gĂŠnĂŠral, et a jugĂŠ que la lĂŠgislation ne prĂŠsentait aucun ĂŠlĂŠment de nature Ă affecter sa validitĂŠ. La procĂŠdure devant la Cour dâ&#x20AC;&#x2122;appel de Nancy a donc repris, et lâ&#x20AC;&#x2122;audience de plaidoirie est prĂŠvue le 21 octobre prochain.
Pour connaĂŽtre les arguments prĂŠsentĂŠs par Kokopelli dans ce procès : kokopelli-semences.fr/juridique/kokopelli_vs_baumaux Sur les semences paysannes, lire aussi notre dossier dans le n°73 de lâ&#x20AC;&#x2122;ADF (mars 2013)
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agir Â&#x2021;
ça donne la pêche !
larecette maligne
Lâ&#x20AC;&#x2122;âge de faire n° 76 t juin 2013
Š LAGE DEFAIRE
Bretagne : un parc Êolien 100 % citoyen
LE PESTO DE PLANTAIN
Le plantain est une plante très courante que vous avez sĂťrement rencontrĂŠe dans les prĂŠs ou le long des chemins. Elle comporte de très nombreuses variĂŠtĂŠs dont le plantain lancĂŠolĂŠ, appelĂŠ aussi herbe Ă cinq coutures, car si on tire sur une feuille on voit comme cinq fils ĂŠlastiques qui rĂŠsistent. Les feuilles de plantain hachĂŠes procureront un très bon pesto. Pour cela, il vous faut une vingtaine de jeunes feuilles, une gousse dâ&#x20AC;&#x2122;ail, 1c.Ă soupe de poudre de noisette (ou dâ&#x20AC;&#x2122;amande), de lâ&#x20AC;&#x2122;huile dâ&#x20AC;&#x2122;olive, 1c.Ă soupe de parmesan moulinĂŠ, du sel et du poivre. Hachez tous les ingrĂŠdients, mĂŠlangez et dĂŠgustez sur des tartines ou avec des pâtes. Les feuilles de plantain, prĂŠparĂŠes en tisane soignent les maladies respiratoires et frottĂŠes sur la peau elles calment les piqĂťres dâ&#x20AC;&#x2122;orties.
L'a ssociation Energie des fĂŠes a rĂŠuni 200 000 euros de fond citoyens. Š ENERGIE DES FĂ&#x2030;ES
L
'idĂŠe de crĂŠer la sociĂŠtĂŠ FĂŠĂŠole, dans le pays de la Roche aux FĂŠes, en Bretagne, a ĂŠmergĂŠ en 2010, sous l'impulsion d'une quinzaine d'habitants qui souhaitaient garder la maĂŽtrise de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠnergie locale : ÂŤ Si nous ne le faisions pas, des investisseurs nationaux, voire ĂŠtrangers, l'auraient fait Âť, explique Annick Lemonnier, prĂŠsidente de l'association Energie des fĂŠes. Celle-ci a commencĂŠ par matĂŠrialiser le projet sous forme de vĂŠritable cahier des charges, Ă savoir l'installation de cinq ou six ĂŠoliennes de 3 mĂŠgawatts chacune. ÂŤ Nous partions de zĂŠro. Il y avait tellement de paramètres Ă prendre HQ FRPSWH SRXU GpÂżQLU OD PHLOOHXUH ]RQH gĂŠographique sur laquelle travailler Âť, se souvient-elle. Les principaux obstacles ĂŠtaient d'ordre naturel (espaces protĂŠgĂŠs GH IDXQH HW GH Ă&#x20AC;RUH VLWHV SHX YHQWpV HW humain : ÂŤ Certains opposants pensent TX RQ YD GpÂżJXUHU OH SD\VDJH DYHF OHV ĂŠoliennes Âť, regrette Annick. La petite ĂŠquipe continue malgrĂŠ tout Ă sillonner les villages pour prĂŠsenter son
Pour sauver La Cathode Le mois dernier, nous vous parlions de La Cathode, cette association de Seine-Saint-Denis qui anime notamment des ateliers de rĂŠalisation de films et la webTV Regards2banlieue. Mise en cessation de paiement, elle passera devant le Tribunal de Grande instance de Bobigny le 20 Juin. Pour pouvoir signer un moratoire avec les organismes sociaux et entrer en redressement, il lui faut trouver 50 000  euros  dâ&#x20AC;&#x2122;ici le 20 juin.  Un appel Ă souscriptions est lancĂŠ. ÂŤÂ Chaque souscripteur aura un reçu fiscal, sera tenu au courant de la situation et sera associĂŠ Ă la Web TV du territoire.  Contact : 01 48 30 81 60 - contact@lacathode.org
Juste tourisme Lâ&#x20AC;&#x2122;actualitĂŠ au Nord-Mali et au Cameroun a provoquĂŠ une baisse drastique du tourisme en Afrique de lâ&#x20AC;&#x2122;Ouest, affirme lâ&#x20AC;&#x2122;association Sakado. ÂŤÂ Cet ĂŠtĂŠ, la baisse devrait se situer autour de 50 %. La crise ne sâ&#x20AC;&#x2122;arrĂŞte pas aux pays touchĂŠs par les troubles, mais sâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtend Ă des destinations sĂťres comme le Ghana, le Togo ou le BĂŠnin. Restaurateurs, artisans, hĂŠbergeursâ&#x20AC;Ś De nombreuses structures liĂŠes au tourisme pĂŠriclitent.  Depuis dĂŠbut 2012, Sakado propose des circuits touristiques ÂŤÂ responsables, justes et ĂŠducatifs  en lien avec les communautĂŠs locales. En difficultĂŠ elle aussi, elle lance un appel : ÂŤÂ Si nos projets vous plaisent, dĂŠcidez-vous et parlez-en autour de vous !  voyagessakado.com â&#x20AC;&#x201C; 06 62 62 25 57
Une ĂŠpicerie associative Ă Digne Une ĂŠpicerie associative vient dâ&#x20AC;&#x2122;ouvrir Ă Digne-les-Bains, prĂŠfecture des Alpes-de-Haute-Provence. ApprovisionnĂŠe en circuits courts auprès de producteurs locaux, elle prĂŠvoit une double tarification en fonction des revenus, et ÂŤÂ un espace de mixitĂŠ sociale et de rencontre autour d'ateliers et d'animations . Episol Digna, 3, rue du Docteur Honnorat, Digne-les-Bains - 04 86 49 66 42 16 episoldigna.e-monsite.com
projet aux ĂŠlus et aux habitants. ÂŤ Nous avons rapidement obtenu la validation symbolique de la communautĂŠ de communes, qui soutient rĂŠgulièrement des initiatives locales Âť, se souvient Annick. L'enjeu est grand pour les collectivitĂŠs locales : ce type de projet pourrait rĂŠduire la dĂŠpendance ĂŠnergĂŠtique de la Bretagne, qui produit Ă peine 12 % de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlectricitĂŠ quâ&#x20AC;&#x2122;elle consomme. La sociĂŠtĂŠ FĂŠĂŠole est crĂŠĂŠe pour porter le projet ĂŠconomique.
200 000 EUROS D 'AIDE CITOYENNE Après avoir passĂŠ des contrats avec une vingtaine de propriĂŠtaires terriens installĂŠs sur la zone de travail considĂŠrĂŠe, FĂŠĂŠole dĂŠcide d'ouvrir le projet Ă tous les citoyens du territoire : ÂŤ L'objectif est de crĂŠer une dĂŠmarche collective vers une autre façon de consommer, de produire et de vivre Âť, assure Annick, qui souhaite ÂŤ anticiper collectivement les mesures Ă mener pour lâ&#x20AC;&#x2122;avenir. Âť Au terme de trois rĂŠunions publiques, près d'une centaine de citoyens ont dĂŠcidĂŠ de participer Ă l'aventure en fonction de leurs
moyens. Pour valoriser leur action, dix Cigales (Clubs dâ&#x20AC;&#x2122;investissement pour une gestion alternative et locale de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠpargne VROLGDLUH VH VRQW FRQVWLWXpV Š En l'espace de quelques mois, nous avons dĂŠbloquĂŠ 200 000 euros de fonds citoyens pour ÂżQDQFHU OHV pWXGHV QpFHVVDLUHV DX GpS{W du permis de construire, qui se fera dĂŠbut 2014 Âť, se fĂŠlicite Annick, en remerciant au passage les ÂŤ 167 personnes Ĺ&#x201C;uvrant Ă la rĂŠussite de ce projet Âť. En attendant, les rĂŠunions mensuelles FRQWLQXHQW DÂżQ GH EDOD\HU WRXWHV OHV problĂŠmatiques en cours et dâ&#x20AC;&#x2122;envisager celles Ă venir : ÂŤ Quels investissements, quels plannings... Âť Dans le cadre du partenariat mis en place avec un dĂŠveloppeur de parcs ĂŠoliens, P&T Technologie, la sociĂŠtĂŠ FĂŠeole ÂŤ reste maĂŽtre dâ&#x20AC;&#x2122;Ĺ&#x201C;uvre du projet et P&T apporte son savoir-faire Âť. En parallèle, l'association Energie des FĂŠes poursuit ses actions pour sensibiliser les habitants aux ĂŠconomies dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠnergie, et autres petits gestes ĂŠcologiques de la vie quotidienne. OphĂŠlie Zaegel
La chronique dâ&#x20AC;&#x2122;Alain Duez
C
e dernier week-end de mai, un ĂŠvènement important a animĂŠ Cluny, en SaĂ´ne-etLoire. Douze structures de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠconomie sociale, solidaire et ĂŠcologique (1) (Esse) se sont constituĂŠes en Collectif pour une transition citoyenne. Un Forum ĂŠtalĂŠ accompagnait cette crĂŠation durant lesquels 4 grands acteurs tenaient leurs AssemblĂŠes gĂŠnĂŠrales. La Nef, Terre de liens, Enercoop et Energie partagĂŠe ont en commun de collecter de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠpargne citoyenne afin de financer des projets ĂŠcologiques, sociaux et/ou culturels peu prisĂŠs par les banques traditionnelles. La montĂŠe en puissance de ces structures, rĂŠcentes pour les 3 dernières, tĂŠmoigne dâ&#x20AC;&#x2122;une rĂŠelle attente, mais force est de constater quâ&#x20AC;&#x2122;elles opèrent essentiellement dans les cercles militants. Les Français sont parmi les plus ĂŠpargnants du monde ! Et, bonne nouvelle, en majoritĂŠ, ils nâ&#x20AC;&#x2122;en attendent pas de revenus supplĂŠmentaires mais plutĂ´t de la sĂŠcuritĂŠ. Ce qui correspond bien au profil de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠpargne solidaire, avec en prime le sentiment de compter au sein dâ&#x20AC;&#x2122;une communautĂŠ dâ&#x20AC;&#x2122;idĂŠal et surtout, dâ&#x20AC;&#x2122;avoir lâ&#x20AC;&#x2122;assurance que son argent servira lâ&#x20AC;&#x2122;intĂŠrĂŞt gĂŠnĂŠral. Il doit donc y avoir lĂ en rĂŠserve un vivier important qui, sensibilisĂŠ, viendrait grossir les rangs des adeptes dâ&#x20AC;&#x2122;une ĂŠconomie juste. Lâ&#x20AC;&#x2122;association lâ&#x20AC;&#x2122;âge de faire compte parmi les douze fondateurs du Collectif pour une transition citoyenne. Notre pierre Ă lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠdifice sera naturellement de porter le message au-delĂ des cercles de convaincus, câ&#x20AC;&#x2122;est notre crĂŠdo. Il est devenu ĂŠvident que, dâ&#x20AC;&#x2122;un cĂ´tĂŠ, la dĂŠshĂŠrence des pouvoirs publics face Ă une conjoncture ĂŠconomique quâ&#x20AC;&#x2122;ils ont abandonnĂŠs aux marchĂŠs financiers et la prise de conscience des rĂŠalitĂŠs ĂŠcologiques laissent de moins
en moins de gens vraiment indiffĂŠrents. Et dâ&#x20AC;&#x2122;un autre cĂ´tĂŠ, comme ils en tĂŠmoignaient Ă Cluny, les acteurs de lâ&#x20AC;&#x2122;Esse sont en mesure de prĂŠsenter des solutions. Ce sont certes des modèles rĂŠduits quant au volume mais largement suffisants pour dĂŠmontrer que ce sont de vĂŠritables alternatives. Interconnecter ces deux mondes dans un dĂŠlai assez court ĂŠtant donnĂŠ les urgences est un problème non rĂŠsolu et pour cause ! Nous lâ&#x20AC;&#x2122;avons dĂŠjĂ dit, câ&#x20AC;&#x2122;est un chantier dâ&#x20AC;&#x2122;une telle ampleur que nos ÂŤ prisons mentalesÂť ont beaucoup de mal Ă lâ&#x20AC;&#x2122;envisager. Pourtant, portĂŠ collectivement, toutes tâches bien partagĂŠes, il est tout Ă fait Ă notre portĂŠe, telle quâ&#x20AC;&#x2122;en tĂŠmoigne lâ&#x20AC;&#x2122;offre du Plan Esse. Face aux puissances financières et aux lobbies, nous avons le nombre mais nous ne savons pas en user. Câ&#x20AC;&#x2122;est le moment de tenter le coup, innovons ! ¸ Attac, Bio Consomâ&#x20AC;&#x2122;acteurs, Compagnie financière ĂŠthique (CfĂŠ), Mouvement Colibris, Enercoop, Energie partagĂŠe, Jardins de Cocagne, lâ&#x20AC;&#x2122;âge de faire association, Miramap, la Nef, Ville en Transition, Terre de liens.
INVITATION : ThĂŠo Fixary se propose dâ&#x20AC;&#x2122;accueillir notre AssemblĂŠe gĂŠnĂŠrale dans son village de Valay en Haute-SaĂ´ne. Ce sera le samedi juillet 27 juillet. Mais lâ&#x20AC;&#x2122;accueil sera organisĂŠ depuis le vendredi jusquâ&#x20AC;&#x2122;au dimanche pour avoir du temps pour lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠchange. Venez nombreux mĂŞme sans ĂŞtre adhĂŠrents ! Covoiturage sur notre site internet. Câ&#x20AC;&#x2122;est mieux de vous annoncer. le-plan-esse.org - 04 92 61 60 28
agir
L’âge de faire n° 76 t juin 2013
Ce mois-ci, la santé par le miel Le miel est un « sucre » qui a sa place dans une cuisine variée et gourmande. Certains miels ont même des propriétés santé. Mais comme tout « sucre », il faut savoir raison garder ! Le miel est un édulcorant naturel, riche en minéraux et vitamines, qui est bien sûr préférable au sucre raffiné du fait de sa richesse en nutriments. Avec 300 calories pour 100 grammes, il est moins calorique que le sucre de canne complet (350 cal, et 400 pour le sucre blanc). Toutefois, il conserve un index glycémique élevé (environ 60), ce qui n’en fait pas un ami pour les régimes. Préférez dans cette optique le sucre de coco ou le sirop d'agave (entre 15 et 30). Enfin, comme tous les sucres concentrés, il favorise le développement des caries, n' oubliez pas de vous brosser les dents après une petite douceur !
Anti-tumoral ? Hippocrate recommandait le miel comme remède de longévité et le prescrivait en cas de fièvre, d’ulcères et de plaies. Les études scientifiques confirment aujourd’hui ces propriétés. Le miel est reconnu pour renforcer le système immunitaire : grâce à ces antioxydants, il atténue les maux comme le rhume et la grippe. Il aurait même des propriétés anti-tumorales, des recherches scientifiques sont en cours à ce sujet. En cas de rhume accompagné de toux, le miel est un adoucissant idéal pour la gorge. Il fait également fonction d’antitussif. Par ailleurs, les propriétés antibactériennes et antifongiques du miel inhibent la
mapetiteentreprise
croissance bactérienne. Plusieurs études ont montré que l'application de miel de thym sur les brûlures et les plaies ouvertes prévenait l'infection et favorisait la cicatrisation. Il est utilisé dans certains hôpitaux pour cela. Le miel (et surtout le fructose qu’il contient) accélère l'oxydation de l'alcool dans le foie…. Ce qui en fait un excellent traitement anti « gueule de bois ».
Plusieurs miels, plusieurs propriétés Le miel de Manuka, originaire de Nouvelle-Zélande, est très en vogue actuellement. De nombreuses études (néo-zélandaises) démontrent en effet ses propriétés cicatrisantes et antimicrobiennes… ce qui justifie un surcoût astronomique ! Pourtant, nous avons en France des miels très efficaces (mais moins documentés scientifiquement). Le miel de thym pour la cicatrisation, mais aussi celui d’eucalyptus contre les maladies respiratoires, de bruyère contre les infections urinaires, de lavande contre les irritations de la gorge ou pour préparer au sommeil dans une tasse de lait chaud…
Stéphane Tetart, naturopathe, a étudié la nutrithérapie, la diététique et la médecine chinoise. Il accompagne particulièrement les intolérances alimentaires, les problèmes de cholestérol, de baisse d’énergie (physique et mentale) et de surpoids.Il organise des ateliers de cuisine bio-végétarienne, d'huiles essentielles et des conférences sur Paris. www.tetart.com
L
e potager conservatoire de Beaumesnil, en Normandie, a rouvert ses portes au public, après une interruption hivernale. Installé sur quelques 6 hectares du parc du Château de Beaumesnil, dans l’Eure, ce potager, géré par l’association 1001 Légumes, cultive près de 500 variétés de légumes, dont quelques 125 tomates différentes, plus de 90 variétés de courges et « seulement » 7 à 8 variétés de carottes. « Nous faisons beaucoup de légumes feuilles, car ils sont plus visuels, et donc plus accessibles pour le public », explique Frédéric Lamblin, initiateur du projet, initié en 2008. Membre de l’association Kokopelli, qui défend la diversité des semences, le potager de Beaumesnil n’œuvre pas seulement à la conservation des légumes anciens : il est aussi devenu un lieu incontournable de la vie du canton. Situé au cœur de l’une des deux seules Zones de revitalisation rurale de l’Eure, à l’écart des axes de communication importants, doté d’un taux de chômage important, le canton de Beaumesnil offre peu d’activités culturelles ou de loisirs à ses habitants. Les projets qui se sont montés ces dernières années autour du potager n’en prennent que plus d’importance...
Clowns à l’hôpital Sans financement public, l’association Clowns Z’hôpitaux s’appuie sur les dons de particuliers et d’entreprises. L’année dernière, ceux-ci lui ont permis de visiter plus de 20 000 enfants, personnes âgées et handicapées hospitalisées, et d’assurer la formation continue de 40 clowns à l’hôpital. Pour soutenir l’association : Clowns Z’hôpitaux, Hôpital St Jean, 20 avenue du Languedoc BP 49954, 66046 Perpignan Cedex 9 ou clown-hopital.com
les huiles
de friture
onner une seconde vie aux huiles de friture : dans le Nord-Pas-de-Calais, où la frite est reine, l’idée semble promise à un bel avenir. La société Gecco collecte les huiles usagées dans les différents restaurants de Lille et de sa région en vue de les transformer en bio diesel. « L’idée nous est venue de la question du dérèglement climatique, et on a pu constater qu’on pouvait rouler à l’huile de friture », explique Julien Pilette, 33 ans, gérant et fondateur de l’entreSULVH TXL D EpQp¿FLp GX VRXWLHQ G¶XQ &LJDOH &OXE G¶LQYHVtisseurs pour une gestion alternative et locale de l’épargne solidaire). Le liquide gras est collecté à l’aide « d’un vélo triporteur, ou en partenariat avec des entreprises d’insertion », souligne le gérant. Julien Pilette a conçu un logiciel à partir GXTXHO WRXV OHV UHVWDXUDQWV VRQW JpRORFDOLVpV HW SHXYHQW ¿[HU le jour de la collecte. Plus de 200 tonnes d’huiles de friture et autres graisses alimentaires sont ainsi récupérées chaque année par l’entreprise. Les produits rassemblés sont ensuite acheminés vers les industries spécialisées dans le biocarburant, pour y être transformés. « Nous sommes dans le bio diesel classique. Nous développons aussi de l’huile pour les chaînes de tronçonneuse », précise le gérant. Avec ses cinq salariés et son budget de 300 000 euros, la petite entreprise souhaite s’installer dans d’autres régions pour développer ses activités. « Nous sommes en train de changer notre modèle économique pour pouvoir fabriquer localement, faire en sorte que les huiles ne voyagent pas trop. Bref, nous voulons faire de l’essaimage », conclut Julien Pilette.
Le potager travaille avec les écoles de la région et la Caf de l’Eure.
Faïssoili Abdou
© POTAGER CONSERVATOIRE DE BEAUMESNIL
laires. Le potager attire près de 4 500 visiteurs par an, dont près de 800 scolaires, et a boosté la fréquentation du château de Beaumesnil voisin. « Nombreuses sont les personnes qui « font » les deux visites dans la journée », remarque Frédéric Lamblin. Au mois d’août, une exposition de photos de Joële Dollé, Des Légumes et des hommes, devrait s’installer pour quelque temps dans les allées du potager. Juliette Lakits www.1001legumes.com
Blaireaux en détresse
© ASPAS NATURE
DE TOUS HORIZONS
pour
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A Beaumesnil, un potager qui fait bouger le canton
Des ateliers de jardinage ouverts à tous ont ainsi été mis en place. Un samedi par mois, ils réunissent 25 adultes venus de tous les horizons : « On y trouve aussi bien des ouvriers que des cadres, des jeunes et des moins jeunes », se félicite Frédéric Lamblin. La Caisse d’allocations familiales de l’Eure a signé une convention avec l’association, et ces ateliers font désormais partie des activités qu’elle propose en animation locale. Les enfants ne sont pas en reste, qui peuvent participer le mercredi après-midi à un club de Jardiniers en herbe. Tous les enfants de la région ou presque s’y rendent par ailleurs régulièrement dans le cadre de sorties sco-
Une seconde vie
L’ Association pour la protection des animaux sauvages demande la suppression de la période complémentaire de chasse au blaireau qui a démarré le 15 mai, « en pleine période de reproduction », dans 74 départements. Elle plaide aussi pour l’interdiction de la vènerie sous terre, le « mode de chasse le plus violent d’Europe » qui consiste à faire entrer les chiens dans le terrier, à creuser puis à attraper l’animal avec de longues pinces métalliques. Alors que le blaireau d’Eurasie est une espèce protégée dans la plupart des pays voisins, on recensait en France, en 2006, 1 500 équipages (soit 40 000 personnes) de vènerie sous terre. Pétition sur aspas-nature.org
u o m
ban public u a x re u
Amoureux depuis 2009, Clotilde, de nationalité française, et Abdou, étudiant de nationalité tunisienne, ont décidé de se marier et se sont rendus en 2013 à la mairie de Toulouse. Mais une personne de l'entourage de Clotilde, estimant que cette union ne devait pas avoir lieu, l’a dénoncée au Procureur de la République. Depuis, le couple est entraîné dans les rouages de l'administration et a été séparé : Abdou a été placé en centre de rétention, en vue d’une expulsion. C’est ce genre d’histoire absurde que dénonce et cherche à résoudre le mouvement Les amoureux au ban public, créé par la Cimade pour répondre aux « difficultés croissantes auxquelles sont confrontés les couples mixtes dans un contexte de durcissement des politiques et des lois migratoires ».
Les a
faire... de vieux os !
s conseils Chaque mois, retrouvez le tart Té du naturopathe Stéphane pour devenir centenaire.
Pour en savoir plus et signer la pétition contre l’expulsion d’Abdou : amoureuxauban.net
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agir Â&#x2021;
collectivitĂŠs
Lâ&#x20AC;&#x2122;âge de faire n° 76 t juin 2013
Dans lâ&#x20AC;&#x2122;avenir, les Français mangeront moins de viande mais ceux qui en mangeront exigeront de la qualitĂŠ et seront prĂŞts Ă payer plus cher pour cette qualitĂŠ.
lemairedumois Parthenay prend Ă cĹ&#x201C;ur son ĂŠlevage bovin
Le maire Xavier Argenton Š MAIRIE DE PARTHENAY
A 40 kilomètres autour de Parthenay, nous avons au moins 2 000 familles qui vivent de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlevage. Ces gens veulent continuer Ă vivre de leur activitĂŠ. Le rĂ´le de la collectivitĂŠ locale est de les accompagner. On ne peut se contenter de leur donner des primes comme cela se passe ailleurs. Âť Pierre Dessons dirige le service DĂŠveloppement ĂŠconomique et prospective de la communautĂŠ de communes de Parthenay, dans les Deux-Sèvres, en Poitou-Charentes. Filière ÂŤ de tradition et dâ&#x20AC;&#x2122;excellence Âť selon les mots du maire (UDI) de Parthenay, la viande bovine constitue la principale ressource agricole de cette commune. DominĂŠe jusquâ&#x20AC;&#x2122;au milieu des annĂŠes 1990 par de grands groupes DJURDOLPHQWDLUHV HOOH QH EpQpÂżFLDLW FHSHQGDQW SDV UpHOOHPHQW j OÂśpFR-
Pierre Dessous service DÊveloppement Êconomique et prospective de la communautÊ de communes de Parthenay, dans les Deux-Sèvres, en Poitou-Charentes.
Parthenaises, race bovine locale.Š MAIRIE DE PARTHENAY
nomie de la rĂŠgion. ÂŤ Les animaux partaient pour ĂŞtre tuĂŠs et vendus DLOOHXUV 7RXWH OD YDOHXU DMRXWpH QH SURÂżWDLW SDV DX[ pOHYHXUV Âť, raconte Pierre Dessons. A partir de 2001, la communautĂŠ de communes a donc dĂŠcidĂŠ de sensibiliser les ĂŠleveurs, et de leur proposer son soutien pour redynamiser le secteur. ÂŤ Le but est que nous arrivions Ă dimensionner un modèle ĂŠconomique durable oĂš tout le monde investit : privĂŠ et public Âť, poursuit le chef de service. Un partenariat entre la communautĂŠ de communes et les groupements et coopĂŠratives dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠleveurs a ainsi permis de moderniser le marchĂŠ aux bestiaux de Parthenay, de mettre en place un abattoir privĂŠ et un atelier de dĂŠcoupe Ă lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠchelle du territoire. Lâ&#x20AC;&#x2122;une des nouveautĂŠs introduites dans le cadre de ce projet est aussi la procĂŠdure de vente au cadran (un
système dâ&#x20AC;&#x2122;enchères ĂŠlectroniques qui se tient tous les 15 jours), jugĂŠe SOXV HIÂżFDFH TXH FHOOH GX JUp j JUp HQ FRXUV MXVTXÂśLFL ÂŤ Tous nos outils participent aux activitĂŠs de la vente directe, c'estĂ -dire avec le moins dâ&#x20AC;&#x2122;intermĂŠdiaires possibles Âť, soutiennent les autoritĂŠs locales. Cette initiative a permis la crĂŠation de ÂŤ 80 emplois directs supplĂŠmentaires Âť, indique Pierre Dessons qui prĂŠvoit que ÂŤ dans lâ&#x20AC;&#x2122;avenir, les Français mangeront moins de viande mais ceux qui en mangeront exigeront de la qualitĂŠ et seront prĂŞts Ă payer plus cher pour cette qualitĂŠ Âť. En attendant, les ĂŠlus gardent un Ĺ&#x201C;il sur les gros cĂŠrĂŠaliers qui fragilisent les zones dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlevage en proposant de les acheter Ă prix dâ&#x20AC;&#x2122;or (6 Ă 8 000 euros par hectare au lieu de 3 000 euros) DÂżQ GÂś\ GpYHORSSHU OHXUV DFWLYLWpV FaĂŻssoili Abdou
TrĂŠmargat, le village des possibles Dans les CĂ´tes d'A rmor, cette commune de 170 habitants multiplie les projets grâce Ă l'implication de ses habitants : chantiers communaux collectifs, assainissement par phytoĂŠpuration, crĂŠation dâ&#x20AC;&#x2122;une ĂŠpicerie localeâ&#x20AC;Ś Reportage. Marie-Emmanuelle Grignon - Bretagne Durable
E
n plein cĹ&#x201C;ur du Kreiz-Breizh (Centre Bretagne), entourĂŠ de forĂŞts, de champs, de collines et dâ&#x20AC;&#x2122;un chaos rocheux, se situe TrĂŠmargat, petit village de 170 habitants. Sur la place centrale, de rares voitures. 7RXW HVW FDOPH SDLVLEOH XQ SHLQWUH HQ SURÂżWH SRXU LPPRUWDOLVHU OD SHWLWH pJOLVH 0DLV QH SDV VH ÂżHU DX[ apparences : ici, la commune et les habitants s'activent ! ÂŤ Nous lançons un chantier de rĂŠfection du parking central Âť, annonce le maire Eric BrĂŠhin, la quarantaine, professeur de Sciences ĂŠconomiques et sociales au lycĂŠe, qui vient Ă notre rencontre. Le chantier nâ&#x20AC;&#x2122;est pas tout Ă fait comme les autres, puisqu'il s'agit de remplacer le goudron par du gazon et des arbres, et que ÂŤ les habitants sont invitĂŠs Ă participer Ă l'opĂŠration, lors de chantiers coopĂŠratifs qui ont lieu le samedi Âť, prĂŠcise lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlu. Une dĂŠmarche dâ&#x20AC;&#x2122;implication des habitants qui ne date pas dâ&#x20AC;&#x2122;hierâ&#x20AC;Ś ÂŤ Dans les annĂŠes 70, la population dĂŠclinait et beaucoup de terres ĂŠtaient Ă vendre. Des nĂŠo-ruraux sont venus s'installer, attirĂŠs par le faible prix des terrains et l'envie de monter des projets, souvent en lien avec l'agriculture Âť, relate Eric BrĂŠhin. ÂŤ Beaucoup souhaitaient dĂŠvelopper un certain style de vie, qui s'apparentait dĂŠjĂ , Ă l'ĂŠpoque, Ă l'ĂŠcologie. Âť Les annĂŠes ont passĂŠ, le nombre d'habitants s'est stabilisĂŠ, et la dĂŠmarche s'est renforcĂŠe. ÂŤ Aujourd'hui, parmi nos principales actions, on peut citer la mise en place d'un système d'assainissement communal Ă base de plantes, l'ĂŠlaboration d'un Plan local d'urbanisme inscrit dans une dĂŠmarche de dĂŠveloppement durable, et plus rĂŠcemment, le contrat passĂŠ avec Enercoop pour la fourniture d'ĂŠlectricitĂŠ Âť, dĂŠtaille le maire. Toute l'ĂŠlectricitĂŠ utilisĂŠe par les services municipaux est donc dĂŠsormais d'origine renouvelable, et fournie par la coopĂŠrative â&#x20AC;&#x201C; TrĂŠmargat est la première commune bretonne Ă se fournir chez Enercoop.
RESTAURANT BIO ET CAFĂ&#x2030; ASSOCIATIF Ce n'est pas Nathalie qui dira le contraire. La jeune femme a lancĂŠ il y a deux ans, en complĂŠment de son activitĂŠ de traiteur, le restaurant bio Coriandre. ÂŤ Ici, tout le monde va de l'avant, dans le mĂŞme sens Âť, 18 lance-t-elle après avoir terminĂŠ son service. Elle
explique avoir trouvĂŠ Ă TrĂŠmargat un lieu idĂŠal pour proposer, dans un bâtiment construit en matĂŠriaux ĂŠcologiques, son activitĂŠ de restauration Ă base de produits bios et locaux : ÂŤ Il y a beaucoup de producteurs en circuit court, ce qui facilite lâ&#x20AC;&#x2122;'approvisionnement de proximitĂŠ. Âť Dans la grande salle chauffĂŠe par un poĂŞle Ă granulĂŠs, elle souhaite faire de ses tables un lieu de convivialitĂŠ pour la population du village. Autre lieu de rencontres, un peu plus loin en revenant vers le bourg : le TrĂŠmargad KafĂŠ. Aujourd'hui, c'est Claire, l'une des salariĂŠs de l'association, qui gère le lieu. Elle s'affaire derrière le bar. PlutĂ´t tranquille en journĂŠe, le cafĂŠ s'anime lors des nombreux concerts, pièces de thÊâtres et autres animations qui y sont organisĂŠs. ÂŤ Des bĂŠnĂŠvoles sont appelĂŠs en renfort quand il y a besoin, surtout le week-end Âť, explique-t-elle, alors que des bruits de travaux se font entendre derrière elle. ÂŤ Ce sont les amĂŠnagements de la future ĂŠpicerie qui se tiendra dans un bâtiment mitoyen au bar Âť, poursuit-elle. Car la mairie a dĂŠcidĂŠ de crĂŠer une nouvelle ĂŠpicerie au village. Elle sera gĂŠrĂŠe par une association et proposera des produits locaux, voire bio, et issus de circuits courts.
La commune procède actuellement à la rÊnovation du bâtiment destinÊ à la future Êpicerie, gÊrÊe par une association, et qui vendra des produits bio et locaux. Š MEG-BD
Ici, tout le monde va de l'avant, dans le mĂŞme sens.
Retrouvez sur www.bretagne-durable.info des interviews vidĂŠo et audio rĂŠalisĂŠe Ă TrĂŠmargat.
Nathalie, gĂŠrante du restaurant bio Coriandre, Ă TrĂŠmargat (22)
Eric BrÊhin, maire de TrÊmarget, explique que les habitants participent aux chantiers en cours dans la commune, comme celui de rÊfection de la place centrale.Š GJ-BD
ÂŤÂ UN CERTAIN STYLE DE VIE  Du local en circuit court, c'est ce que proposent, dans un autre registre, Pierre-Yves Morvan et sa femme, tous deux artisans-potiers sur la commune. A quelques HQFDEOXUHV GX YLOODJH LOV VH VRQW LQVWDOOpV j OD ÂżQ GHV annĂŠes 70 dans un ancien moulin Ă eau, qu'ils ont rĂŠnovĂŠ eux-mĂŞmes. Cuisson au feu de bois, fabrication des ĂŠmaux grâce Ă des cendres vĂŠgĂŠtales locales et vente directe sont les piliers de leur dĂŠmarche, qu'ils veulent la plus intĂŠgrĂŠe possible au tissu ĂŠconomique local. ÂŤ Ici, il y a un certain style de vie qu'on ne retrouve pas ailleurs ÂŞ DIÂżUPHQW LOV TXDQG RQ OHV LQWHUURJH VXU OHXU LQVtallation dans la commune. Une bourgade oĂš les nombreux projets ont ĂŠtĂŠ rendus selon eux ÂŤ possibles, par la volontĂŠ des habitants Âť. Un propos que semble ĂŠgalement partager Emmanuel Blouin, le peintre que nous retrouvons sur la place, venu en voisin de MaĂŤl-Carhaix. Il s'apprĂŞte Ă ranger ses pinceaux après une journĂŠe sur le terrain. ÂŤ Un lieu comme TrĂŠmargat vit grâce Ă sa population très active. Ă&#x2021;a vaut vraiment le coup de les mettre en valeur ! Âť conclut-il dans un sourire.
Pour son assainissement, la commune de Tremargat utilise les plantes. Š MEG-BD
DÊnoncez votre maire !
Votre commune mène une politique intĂŠressante en matière de relocalisation de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠconomie, de solidaritĂŠ entre les habitants, dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠnergie, dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠcologie, dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠducation, de cultureâ&#x20AC;Ś Vous pouvez cafter en ĂŠcrivant Ă redaction@lagedefaire-lejournal.fr â&#x20AC;&#x201C; Lâ&#x20AC;&#x2122;âge de faire, La Treille, 04 290 Salignac â&#x20AC;&#x201C; 04 92 61 24 97
fiche pratique
L’âge de faire n° 76 t juin 2013
agir
Abeilles :
Outre l’abeille domestique, plusieurs centaines d’espèces sauvages fréquentent la France. En voici quelques unes parmi les plus communes. Cette fiche présente surtout des abeilles femelles, car on les identifie mieux grâce aux fleurs qu’elles visitent. Les femelles seules transportent le pollen. Le mode de collecte varie selon l’espèce : sur le ventre ou sur les pattes arrière. Ces abeilles recherchent les galeries du bois mort ou les tiges creuses des végétaux afin d’y construire leurs cellules de ponte. Elles adoptent facilement les nichoirs.
Chélostome des renoncules* Chelostoma florisomne
Hériade des troncs* Heriades truncorum
Corps svelte, élancé. Il existe une espèce, très proche, la chélostome des campanules, C. rapunculi, visible sur les campanules et en été. Fleurs visitées : renoncules. Ponte : Dans les nichoirs, les roseaux, les galeries creusées par des coléoptères dans le bois mort ; Ø galerie 3-5 mm. Nid fermé par un bouchon de mortier contenant du gravier. Taille : 8-12 mm - 2 cellules cubitales
Ressemble aux chélostomes : corps élancé, bandes blanches sur l’abdomen. Fleurs visitées : astéracées dont buphthalme, tanaisie, marguerite et pâquerette. Ponte dans les nichoirs, les galeries du bois mort, les tiges creuses ; Ø 3-4. Cloisons en résine pure, bouchon en résine avec du gravier. Taille : 8-10 mm - 2 c. cubitales
Longues mandibules
AUTRES ABEILLES
ABEILLES DES NICHOIRS
La plupart des abeilles sauvages n’ont pas de nom français. Une astérisque (*) signale les noms « officieux » tirés directement de l’appellation latine ou de leur écologie.
2 épines latérales à l’arrière du thorax
brosse ventrale jaune
brosse ventrale crème
Anthidie à manchettes* Anthidium manicatum
Noire, pilosité blanche
Grosse abeille poilue et trapue. Diverses fleurs, arbres fruitiers, érables. Ponte dans les cavités : bois mort, fissures. Bouchon et cloisons en boue ; Ø 7-9. Taille : 12-15 mm - 2 cellules cubitales Abdomen à longue pilosité rousse
Thorax et tête noirs
brosse ventrale rousse
Deux cornes à l’avant de la tête
Osmie bleuissante* Osmia caerulescens Petite taille. Fleurs visitées : surtout fabacées et lamiacées. Ponte dans les nichoirs, les galeries de bois mort, les cavités ; Ø 4-5. Bouchon et cloison en mortier végétal . (feuilles mâchées). Taille : 8-10 mm 2 c. cubitales
Brosses sur les tibias et les métatarses
Avec leurs fortes mandibules, les femellesdécoupent dans les feuilles des plantes (par ex. des rosiers) des demi-cercles qu’elles roulent en cigares pour garnir leur nid. Fleurs vistées : principalement fabacées, campanules. Dans les cavités, les galeries du bois mort. Parfois en nichoirs ; Ø 6. Taille : 12-16 mm - 2 c. cubitales
Cératine bleue* Ceratina cyanea
Abdomen noir avec bandes étroites claires
Petites abeilles élancées. Les adultes apparaissent en été, puis hivernent de façon isolée ou en groupe (jusqu’à 30 insectes) dans des tiges creusées. Accouplement au printemps. Fleurs visitées : variées. Ponte dans les tiges avec moelle (ronce, sureau, chardon) creusées par l’abeille. 6-7 mm - 3 c. cubitales
brosse ventrale rousse
Hylaé ponctué* Hylaeus punctulatissimus
Petite et peu velue, corps allongé. Les femelles transportent le pollen dans leur jabot. Fleurs visitées : ails et oignons. Ponte : dans les nichoirs, les galeries du bois mort et les cavités du sol ; les femelles sécrètent une substance ressemblant à la cellophane pour construire les cellules, le bouchon et un seuil Reflets bleu à l’entrée du nid. métallisé Taille : 6-9 mm - 2 c. cubitales
Brosses sur les tibias et les métatarses
Corps noir brillant avec des taches jaunâtres sous le front
Pilosité blanc-gris brosse ventrale noire
Andrène vagabonde* Andrena vaga
Halicte rubicond* Halictus rubicundus
Les femelles transportent le pollen sur les tibias et les fémurs de leurs pattes postérieures. Fleurs visitées : uniquement les saules, au premier printemps. Ponte dans le sol sableux. Taille : 11-15 mm - 3 c. cubitales
Chez les halictes, on trouve des espèces solitaires et d’autres sociales. L’halicte rubicond vit en petite colonie annuelle fondée par une reine. Piqûres douloureuses. Tête et thorax à Fleurs visitées : plantes variées. poils gris-blanc Ponte dans le sol sableux. Taille : 8-11 mm - 3 c. cubitales
Abdomen noir brillant
Corps noir à reflets métalliques bleutés, sans poils ; abdomen élargi vers son extrémité ; tache jaunâtre sous le front
Bourdon des champs Bombus pascuorum
Ce groupe d’abeilles creuse des galeries dans le sol pour y pondre.
ABEILLES DES SOLS
L’une des plus grosses abeilles d’Europe. Les adultes apparaissent à la fin de l’été, hivernent, puis s’accouplent au printemps. Fleurs visitées : variées. Ponte dans une galerie creusée dans le bois mort ; cellules en sciure de bois mâchée et agglutinée avec de la salive. 20-28 mm - 3 c. cubitales
Mégachile de Willughbiella* Megachile willughbiella
Osmie cornue Osmia cornuta
Anthophore à pattes plumeuses* Anthophora plumipes
Bandes de poils clairs sur le bord arrière des segments abdominaux (≠ lasioglosses)
Comme l’abeille domestique, les bourdons (35 espèces en France) sécrètent de la cire pour construire leurs cellules et transportent le pollen dans une «corbeille», à l’extérieur des tibias postérieurs. Ils vivent en société avec une reine, des ouvrières et des mâles. La colonie est fondée en avril par une jeune reine ayant hiverné dans le sol. En août, le goupe peut compter 150 individus. Il disparaît à l’automne. Fleurs visitées : plantes variées. Ponte dans les cavités du sol, sous du bois mort ou de grosses touffes d’herbe. 9-18 mm - 3 c. cubitales
Brosses à pollen sur les pattes postérieures, en partie aussi sous l’abdomen
Lasioglosse à ceinture1- blanche*
Ressemble à un bourdon. La femelle transporte le pollen sur les tibias et les tarses de ses pattes postérieures. Ponte dans les galeries creusées dans le sol sableux . Les parois des cellules sont revêtues d’une sécrétion blanche. Taille : 14-16 mm - 3c. cubitales
Lasioglossum leucozonium
Très proches des halictes par l’allure et les mœurs. 8-10 mm - 3 c. cubitales
Abeille mellifère, abeille domestique Parfois bandes de poils sur le bord antérieur des segments abdominaux
Apis mellifera
L’espèce la plus évoluée de toutes les abeilles. Forme des colonies comptant jusqu’à 80 000 individus. Fleurs visitées : variées. Pond dans des rayons de cire accrochés dans des cavités : arbres creux, anfractuosités de rochers, ruches. 3 c. cubitales
Collète commun* Colletes daviesanus
www.catalogue.salamandre.net
Xylocopa violacea
brosse ventrale jaunâtre
brosse ventrale blanche
Transporte le pollen sur les tibias et fémurs de ses pattes postérieures. Fleurs visitées : tanaisie commune, achillée millefeuille. Ponte dans des galeries creusées dans le sol, de préférence sableux. Jusqu’à un millier, d’abeilles peuvent nicher sur un espace restreint. Taille : 8-9 mm - 3 c. cubitales
Xylocope violette, abeille charpentière
Grosse abeille trapue avec des marques jaunes faisant penser à une guêpe. Les mâles montent la garde en volant près des plantes nourricières des femelles, repoussant les autres insectes. Fleurs visitées : amiacées, fabacées, scrophulariacées. Ponte dans les cavités, les galeries du bois mort, plus rarement les nichoirs ; cellules faites de poils végétaux. 11-16 mm - 2 c. cubitales
Osmie crochue Osmia adunca Mode de vie proche de celui des chélostomes. Fleurs visitées : Vipérine. Le mortier du bouchon fermant le nid ne contient pas de gravier; galerie Ø 5-7 mm. Taille : 11-13 mm - 2 c. cubitales
Les abeilles suivantes n’utilisent pas les nichoirs et ne creusent pas de galeries dans le sol.
Macropis européenne* Macropis europea
Abdomen pointu et à bandes de poils clairs
Textes : Marc Tourette - Conseil scientifique : Christophe Praz - Dessins : Jérôme Gremaud Extrait du Miniguide « Abeilles sauvages » de La Salamandre, 2008
La Salamandre se penche tous les deux mois sur la nature de proximité, alliant la précision des textes et des photos à la poésie des dessins. Dans chaque numéro, un dossier complet ainsi qu’un Miniguide sur le même thème, mais aussi des escapades, des enquêtes de terrain, des interviews, des conseils de lecture... Diffusée par abonnement. La Salamandre, BP 275, 25304 Pontarlier Cedex - 03 81 39 24 24
Solitaire, fréquente surtout les terrains humides, au bord des fossés et des étangs. Fleurs visitées : lysimaque commune. Ponte dans le sol. Imperméabilise le nid avec une huile récoltée sur la lysimaque. 8-9 mm - 2 c. cubitales Brosses blanches sur les tibias et noires sur les métatarses
Cellule radiale allongée sur l’aile avant (≠ avec toutes les autres espèces) Mâle ou faux bourdon : 13-16 mm ; gros yeux contigus
Eucère noircissante* Eucera nigrescens Les mâles se reconnaissent à leurs antennes plus longues que le corps. Ils ont souvent une tache jaune sous le front. On les voit voler plusieurs semaines avant les femelles. Ils patrouillent autour des plantes hôtes. Les femelles ont un abdomen ovale, aplati, avec des bandes de poils clairs. Fleurs visitées : fabacées, surtout vesce des haies. Ponte dans une galerie creusée au sol. 13-15 mm - 2 c. cubitales
mâle
Ouvrière : 11-13 mm ; corbeille
femelle
Reine : 15-18 mm ; abdomen très allongé
19
fiche pratique
L’âge de faire n° 76 t juin 2013
Apiculture : pourquoi pas moi
Apiculture : pourquoi pas moi ? ©LÂGEDEFAIRE
L’apiculture amateur est à la portée de tous. C’est ce qu’explique, en substance, Gilles Legat (photo ci-dessous), animateur au rucher-école de L'Etrat, dans la Loire. Mais avant de courir acheter un essaim, autant prendre le temps de lire cette fiche pratique qui permettra aux novices de partir du bon pied, grâce à ses bons conseils. Aimer s'occuper du vivant
Apprendre les savoir-faire de base Il est tout à fait possible de se former à partir des livres (voir la boîte à outils en bas de cette page). D’autres préfèrent voir et toucher : ils se rapprocheront alors de leur voisin apiculteur ou du syndicat apicole le plus proche de chez eux.
Est-ce dangereux ? Pour l’apiculteur et ses proches, à moins d’embêter l’abeille durant son envol ou son atterrissage, il n’y a, théoriquement, aucun problème : contrairement à la guêpe, l’abeille ne viendra pas siroter votre jus de fruit, même si vous êtes situés à 5 mètres de la ruche. Pour éviter de croiser une abeille en phase d’atterrissage, des apiculteurs en milieu urbain tendent un filet vertical devant l’entrée de la ruche, de manière à habituer les abeilles à décoller et à atterrir verticalement.
© CHRISTEL BONNAFOUX
© DR
L’apiculture, c’est comme le maraîchage ou l’élevage : il faut aimer s’occuper du vivant, ce qui requiert un peu de patience et de curiosité. De même, l’apiculture n’est pas une chose complexe, mais il existe quelques règles à suivre, et il faut maitriser les savoirs de base pour éviter les erreurs grossières. Comprendre par exemple quel est le rythme saisonnier de la ruche, pour apporter le plus grand soin aux abeilles qui assureront l’hivernage.
Seul ? Oui, mais… On peut trouver un certain plaisir à commencer seul, à ne s’appuyer que sur les livres. Mais on s’enferme vite dans ses certitudes. En comparant les pratiques, on progresse beaucoup plus vite, mais surtout, commencer avec une ruche isolée augmente le risque : aujourd’hui, même une ruche bien entretenue a pratiquement 30% de « chances » de mourir. Et si l’on perd l’essaim, il faut en racheter un ! A plusieurs, même si chacun dispose de sa ruche au fond du jardin, si un membre du groupe perd sa ruche, d’autres pourront diviser la leur pour lui permettre de la repeupler. L’union des pratiques apicoles fait donc la force des abeilles !
Quel emplacement choisir ?
DOMAINE PUBL
IC
Le terrain idéal n’est ni toujours à l’ombre, ni toujours au soleil, et protégé des vents froids. Les abeilles craignent l’humidité, il faudra donc surélever la ruche d’au moins 20 cm, et disposer son entrée plutôt au sud-est. Légalement, il y a des distances avec les habitations voisines (en général 15 mètres) et la voie publique à respecter, à moins d’avoir une bonne haie ! Ces règles peuvent varier en fonction des départements, il faut donc se renseigner auprès de sa mairie par exemple.
© CC SOPHIE MICHEL
Des livres...
Il existe plusieurs modèles de ruches qui ont tous leurs avantages. On peut très bien, si l’on est bricoleur, © CC POKRAJAC fabriquer sa propre ruche à partir de © CC TAMORLAN plans disponibles sur internet. Sinon, il faut compter 100 euros pour un « bois » complet. Quant aux abeilles, il faut savoir que le marché des essaims est devenu un tel business que l’on peut acheter des abeilles, qui viennent souvent de l’hémisphère sud, par paquets, au kilo ! Je conseille de faire plutôt appel à un apiculteur voisin. Selon les pertes qu’ils ont subies durant l’hiver, les professionnels seront prêts à céder un essaim au printemps. Il faut donc prendre contact dès l’automne. Le professionnel local aura à cœur de vendre un essaim résistant, et l’abeille sera déjà acclimatée au milieu. Il faut compter 130 euros. Vous pouvez aussi vous lancer dans la chasse aux essaims sauvages ! C’est gratuit et très agréable, encore faut-il oser le faire !
Considérée par beaucoup comme « la bible » de l’apiculture : > Le traité Rustica de l’apiculture, éd. Rustica, 528p, 46 euros.
Combien ça coûte ?
2 livres moins épais : > L’apiculture mois par mois, de Jean Riondet, éd Ulmer, 160p, 20 euros. > L’ABC du rucher bio, de Rémy Bacher, éd Terre vivante, 140p, 20 euros.
Des contacts...
20
Il existe de nombreuses associations d’apiculteurs amateurs, souvent regroupés sous forme de syndicats départementaux. L’occasion de se former, d’échanger, de participer à des commandes groupées, pourquoi pas se faire prêter des livres, du matériel. Pour trouver l’association la plus proche de chez vous, le mieux reste l’annuaire téléphonique, ou le voisin apiculteur. DOMAINE PUBLIC
Pour se protéger, il faut compter 100 euros pour une combinaison de « pro » . Une simple « vareuse » avec un voile (40 euros), des gants Mapa, un pantalon en tissus épais et 2 épaisseurs de tissus, de couleur claire, font aussi l’affaire. Pour le petit outillage indispensable (enfumoir, brosse, lève-cadre…), il faut prévoir une centaine d’euros supplémentaires. Compter environ 20 euros pour les frais d’entretien d’une ruche sur une saison (traitements anti-varroa, renouvellement des cadres…). Les premières années, il vaut mieux se faire prêter le gros outillage comme le maturateur et l’extracteur. Là encore, l’union permet de réduire les frais.
DOMAINE PUBLIC
Boîte à outils
Et la ruche ?
Nos comptes en prose
En partenariat avec Via Brachy, L’âge de faire ouvre ses pages au partage d’expériences : vous expérimentez, ou fréquentez au quotidien une hétérotopie ? Vous souhaitez faire connaître le lieu, et expliquer les motivations et la démarche ?
P
arce que beaucoup d’entre vous ont un attachement particulier à L’âge de faire, et parce que nous trouvons la démarche cohérente avec les valeurs que nous défendons, nous souhaitons vous tenir au courant de notre « santé » économique. Mais comment présenter une activité économique autrement que par des tableaux rébarbatifs ? En voici une tentative, à partir des documents comptables retraçant la première année d’activité de la Scop, de novembre 2011 à septembre 2012. Pour simplifier, nous dirons qu’il s’agit de l’année 2012 (1). L’an dernier, donc, la Scop a encaissé 247 000 euros, et en a dépensé 255 000… Elle a donc perdu 8 000 euros. Concernant les recettes de l’année, elles proviennent uniquement de la vente des journaux - à l’exception notable de 71.06 euros, encaissés pour la publication des petites annonces ! Concernant les dépenses, le poste le plus important (152 000 euros) concerne la rémunération des six salariés/associés à temps plein. Le plus bas salaire est de 1 298 euros nets par mois, le plus élevé de 1 500 euros. Nous avons également indemnisé deux stagiaires journalistes pendant quatre mois, acheté des « piges » (articles de journalistes indépendants), des dessins, des photos… Après la masse salariale viennent logiquement les frais postaux (41 000 euros) et l’impression des journaux (39 000 euros). Suivent les frais de déplacement pour les foires et salons ainsi que pour la rédaction, les factures d’électricité, les frais bancaires, les logiciels informatiques… Qu’en conclure ? Nous disposons d’un petit « matelas », notamment constitué des 23 000 euros apportés par les associés/salariés. Le déficit ne remet donc pas en question l’existence du journal, d’autant plus que 2012 constitue la première année d’activité de la coopérative, ce qui a engendré des frais exceptionnels. Rien de grave, donc, même si ce déficit illustre la diminution, faible (2 à 3 % par an) mais régulière, depuis quelques années, du nombre de nos abonnés (début 2013, nous comptons 9 300 abonnés individuels et 750 abonnés multiples) et des journaux que nous vendons (en moyenne, 25 000 par mois.) Parallèlement, les frais liés à l’activité, en particulier les frais postaux, ont augmenté. Nous travaillons donc activement à inverser la tendance, en réalisant chaque mois le journal avec soin, et en le présentant aux personnes qui ne nous connaissent pas, encore trop nombreuses. La meilleure façon de nous soutenir ? Parler de nous ! 1) Si la question vous passionne, nous pouvons vous faire parvenir nos documents comptables !
Envoyez vos contributions à redaction@lagedefaire-lejournal.fr ou participer directement sur le site www.lagedefaire-lejournal.fr
N
ous sommes de plus en plus nombreux à chercher d’autres manières de produire, de consommer, de cultiver, de nous former, de nous soigner… On sait qu’il existe des Amap, des groupements d’achats, des coopératives, des ateliers de formation en éco-construction, des cafés culturels, des éco-hameaux, des fermes en permaculture ouvertes au public… Mais où sont-elles ? En existe-t-il là où nous sommes, que nous y vivions ou que nous soyons de passage ? Dans le cadre de son projet « Voyage en Hétérotopie », l’association Via Brachy recense, pour les faire connaître, ces « autres lieux », multiples et variés, mais qui partagent des points communs :
.
Ils reposent sur des valeurs humanistes de solidarité, de justice et de fraternité.
.
Ils ne sont pas « contre », mais « pour » quelque chose, prônent l’ouverture plutôt que la fermeture ou le dogme.
. Ils sont fondés sur le partage et veillent à éviter l’appro-
courrier-courrier-courrier-courrier-courrier-courrierInitiative citoyenne européenne sur l’eau
J’ai apprécié votre dossier sur l’eau qui décrit plusieurs tentatives locales encourageantes et surtout réussies. Mais ne serait-il pas bon d’inciter vos lecteurs à déclarer leur soutien à l’Initiative citoyenne européenne ? Il s’agit d’une pétition qui doit recueillir un million de signatures pour inciter la Commission à légiférer sur l’eau de façon qu’approvisionnement et assainissement ne soient pas soumis aux « règles du marché intérieur » néolibérales.
En fait, le million de signatures est réuni grâce à l’Allemagne, la Belgique, la Slovénie, la Slovaquie. Mais il y a des quotas. 55 000 signatures françaises sont exigées et en mars il n’y en avait que 10 000. On peut signer par internet ou par la Poste, sur un formulaire, en étant très lisible. Le n° demandé peut être celui de la carte d’identité, du passeport, du permis de conduire. On a jusqu’au 1er novembre. Madeleine Liotier, Aix-en-Provence
priation personnelle des idées et des réalisations. Ce sont des expériences collectives qui reconnaissent la place de chacun et accueillent toute personne dans sa complexité et sa diversité. La parole y est libre et l’écoute bienveillante.
. Ils accordent une place décisive à la créativité et à l’inventivité. L’hétérotopie est un apprentissage.
. Ils créent les conditions de l'autonomie et rompent les situations de dépendance subie sans nier la complémentarité des personnes et des territoires.
. Ils œuvrent pour aujourd’hui et permettent de se projeter
> Pour signer en ligne : right2water.eu/fr Pour demander le formulaire : Initiative citoyenne européenne pour le droit à l’eau, CGT Coordination des luttes, 263 rue de Paris, 93516 Montreuil Cedex
dans un futur viable. Leurs fondateurs ont conscience de l’urgence du changement. Devant l’ampleur de la tâche consistant à recenser tous ces lieux, Via Brachy lance un appel à contributions. Vous connaissez des lieux qui correspondent à ces critères ? Participez à la cartographie des Hétérotopies en envoyant votre contribution à heterotopies@viabrachy.com
Monnaies locales… et nationales ?
Suite à votre dossier spécial sur les monnaies alternatives, je voulais vous faire part de mes réflexions à propos des monnaies locales. Ce sujet m'intéresse depuis longtemps et je suis membre actif d'un Sel depuis plusieurs années. Je suis heureux de constater que les monnaies locales se développent et que de nombreuses initiatives voient le jour ou sont en passe de le faire. Le phénomène est en expansion puisque d'un secteur concernant une agglomération et son environnement immédiat il s'étend ou s'étendra à un département (l'Ille-et-Vilaine) voire une région. Qui s'est rendu dans les îles anglo-normandes, aura pu constater que chacune d'elles a sa propre monnaie qui a la parité avec la livre officielle, mais n'est valable que dans les commerces locaux. On a ainsi la livre de Jersey, celle de Guernesey, celle de Sark. À l'heure où la crise mondiale fait des victimes chez la plupart de nos voisins, et où nombreuses sont les voix qui accusent la politique européenne et menacent de quitter la zone euro, je me plais à imaginer que l'on pourrait faire cohabiter l'euro et des monnaies nationales (en parité avec lui), lesquelles pourraient favoriser les échanges nationaux en accordant des avantages aux entreprises nationales. L'euro, lui, étant réservé au commerce au sein de l'Union et avec l'extérieur. Bien-sûr, il serait nécessaire d'adapter les directives de Bruxelles sur la libre concurrence qui nous pénalisent tant. Mais rien n'est impossible quand on a la volonté de trouver des solutions. Il est temps, peut-être que les citoyens fassent entendre leur voix face aux banques et aux multinationales, qui sont les seules bénéficiaires de la monnaie unique. J'aimerais connaître l'avis de spécialistes de l'économie et, essentiellement, des économies parallèles sur ce sujet. C. Georgiades Notre réponse : des auteurs tels que Bernard Lietaer et Patrick Viveret montrent dans leurs ouvrages l'intérêt que pourraient avoir des monnaies distinctes selon leurs usages. Bernard Lietaer parle d'ailleurs de "biodiversité des monnaies" (lire "Au coeur de la monnaie", chez Yves Michel)
Pourquoi le Crédit Mutuel n’a pas répondu ?
Ce courrier a été envoyé par Jean-Paul Vieron à son agence et au siège du Crédit Mutuel, qui ne lui ont, à ce jour, pas donné de réponse. « Sociétaire depuis… 1966 (!) au Crédit Mutuel, je me permets d’intervenir. Un article paru dans la revue écologiste L’âge de faire n°59 de décembre 2011, est intitulé « Le nez dans les affaires des banques ». Les associations Attac et Les amis de la Terre ont fait un rapport détaillé intitulé « Les banques sous pression citoyenne : l’heure de rendre des comptes ». Or, le Crédit Mutuel n’a pas répondu au questionnaire [envoyé par les associations], tout cela alors qu’on passe à la radio de la promotion du Crédit Mutuel, dont le slogan : « Au Crédit Mutuel, les sociétaires sont clients, et ça change tout ! » J’aimerais savoir pourquoi le Crédit Mutuel n’a pas répondu à ce questionnaire...
A bicyclette…
Le dossier de notre numéro de juillet sera consacré au voyage à vélo. Faites-nous part de vos témoignages, récits, expériences, pistes de reportages, bons plans et autres conseils !
Diffusez les monnaies locales - 10 exemplaires pour 5 euros (0.50 ctms /l'un) - 25 exemplaires pour 10 euros (0.40 ctms /l'un ) - 50 exemplaires pour 15 euros (0.30 ctms /l'un) 100 exemplaires (ou plus : ) pour 25 euros (ou plus : ) (0.25 ctms /l'un)
agir
Forum
L’âge de faire n° 76 t juin 2013
Le cahier central de 8 pages (les 4 prochaines pages de votre journal) est conçu pour faire découvrir les monnaies locales au plus grand nombre. Réalisé en partenariat avec les associations concernées, il a bénéficié d’un « tiré à part », qui se présente sous la forme d’un livret de 8 pages agrafées, sur du papier de meilleure qualité, et dans un format un peu plus grand (24.33) que du A4. Ce cahier spécial est en vente ! Si vous souhaitez le diffuser, parmi vos proches ou plus largement, nous vous proposons différentes formules d’achat, de 5 à 100 exemplaires. (Les frais de port sont inclus, et expliquent la forte dégressivité des prix.) Vous pouvez nous faire part de votre commande par courrier, sur papier libre accompagné de votre règlement (en précisant votre adresse) - Sur internet : lagedefaire-lejournal.f - Par téléphone : 04 92 61 24 97
Recyclage artistique : appel à expérience
Je souhaiterais créer mon activité de recyclage artistique dans le domaine du textile en Auvergne. Malheureusement je ne sais où m' adresser pour avoir des renseignements sur l'exercice d'une telle activité. Connaissez-vous des personnes qui exercent ce métier ? Ou savez-vous auprès de quelle structure on peut avoir des conseils ? En cas de réponse positive vous pouvez me joindre à : sylviebarjaud@voila.fr Merci beaucoup ! 21
agenda
Lâ&#x20AC;&#x2122;âge de faire n° 76 t juin 2013
JUIN Â&#x2021; JUILLET 2013 9 juin
15 et 16 juin
31 mai, 1er et 2 juin ¸ 04$1"8 ¸
29 et 30 juin ¸ 23 '.-.1o +$2 ! (-2 ¸
Bien-ĂŞtre Essentiel
Salon ĂŠco-bio et fermier http://asso-mieux-vivre.monsite.orange.fr
1er juin ¸ 5(++$)4(% ¸
29 et 30 juin ¸ ,41$3 ¸
Faites de lâ&#x20AC;&#x2122;Art RĂŠcupâ&#x20AC;&#x2122; quatraire@hotmail.fr
La belle bio
5 juillet ¸ +8.- ¸
1er et 2 juin ¸ 1$#.- ¸
Salon Bien-ĂŞtre
Bibliothèque de lâ&#x20AC;&#x2122;environnement en fĂŞte 3w.maison-environnement.fr
1er et 2 juin ¸ +4,!(- ¸
5 au 13 juillet ¸ %.(7 ¸
2 juin ¸ 47$11$ ¸
6 juillet ¸ 23 )$411$2
Ă&#x2030;co Festival 3w.ecofestival-lumbin.fr
Le Jour de la Terre 3w.yonne.lautre.net
2 juin
6 et 7 juillet
Festival de cinĂŠma RĂŠsistances 3w.festival-resistances.fr
¸ 04o3(&-8 ¸
Un bio dimanche en famille Maison familiale
9 juin
Ă&#x161;Ă&#x161; ¸ +($25(++$ 241 #.45$ ¸
FĂŞte de la bio 3w.bio-normandie.org
JournĂŠe bio et terroir
6 et 7 juillet
22 juin ¸ 23 #$-(2 ¸
¸ -(!$++$
Festival Harmonie 3w.ecocentre45.org
Grande fĂŞte chez Andines 3w.andines.com
19 au 23 juin ¸ 5 + -#1o ¸
Festival Art-ĂŞtre-nature lechaudrondabondance/l-art-d-etre-nature/programmation
22 et 23 juin ¸ "+ 1$-2 " ¸
NaturaVaunage 3w.abeille-biodiversite.com
Annonces
22 et 23 juin
. +C QCNRCK@PC Â&#x201E; F Â&#x201E; !MPBC?SVĂľ
Ă&#x161;Ă&#x161; ¸ ,.-3%1." ¸ Arâ&#x20AC;&#x2122;Lire
¸ %.-"(-$ +$ ' 43 ¸
MarchĂŠ dâ&#x20AC;&#x2122;ici 3w.lapetitecasserole.com
5 au 7 juin ¸ -&$12 ¸
Rencontres du RIESS 3w.riuess.org
7 juin !$+&(04$ ¸ ' - ¸
1000e marchĂŠ fermier- 8 juin, la fĂŞte
7 et 8 juin
6 et 7 juillet
¸ +(,.&$2 ¸
Coccinelles et Compagnie http://coccinellesetcie.blogspot.fr/
Le groupe Avec envisage lâ&#x20AC;&#x2122;acquisition dâ&#x20AC;&#x2122;un hameau, plusieurs bâtiments et terrain constructible, avec rivière prĂŠs et forĂŞtâ&#x20AC;Ś pour la mise en place dâ&#x20AC;&#x2122;un ĂŠco-lieu rĂŠsidentiel et dâ&#x20AC;&#x2122;activitĂŠs. Nous avons ĂŠtĂŠ sĂŠduits. Prochaine rĂŠunion de prĂŠsentation les 13 et 14 juillet. Le groupe est ouvert Ă des personnes qui voudraient nous rejoindre pour complĂŠter lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠquipe.
bioazur 3w.nicexpo.org
15 juin ¸ ,.-3+4$+¸
"MLQSJRCX LMRPC QGRC NMSP NJSQ BC BÂ?R?GJQ QSP JC NPMHCR UUU CAMTGJJ?EC NPMHCR DP AMLR?AR CAMTGJJ?EC NPMHCR DP 3CJ
Festival Un autre monde www.mjc-3cm.org
15 et 16 juin Ă&#x161;Ă&#x161; ¸ !14 (++$2 ¸
. +³�AMJC ?QQMAG?RGTC 1CAP��CQ 1�QC?S
Ă&#x2030;cofestival de chardenoux 3w.terre-du-ciel.org
BÂłCLD?LR APÂ??RGDQ CR Â?AMJMEGOSCKCLR QMJGB?GPCQ Â&#x201E; &P?K@MGQ 5?SAJSQC
23 juin ¸ " /#$- " +$ ' 43 ¸ Foire bio 3w.uxellodunum.fr
28 juin ¸ #14" 3
ConfĂŠrence du Pr. Belpomme : Lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlevage intensif 3w.artac.info.fr
Ă&#x161;Ă&#x161; ¸ ,o 4#1$ ¸
Foire bio TĂŠl : 04 76 95 20 68
6 et 7 juillet
28 et 29 juin ¸ !+ -04$%.13 ¸ Festi Citoyen lamarotte@ymail.com
8 et 9 juin ¸ !o9($12 ¸
Salon du commerce ĂŠquitable 3w.3sifakas.com
8 et 9 juin ¸ " 422 #$ ¸
MarchĂŠ bio/week-end des zâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠnergies 3w.zenergies-nature-sante.fr/
8 et 9 juin ¸ ' &4$- 4 ¸
Salon bio ass.graine@free.fr
+CARCSPQ TMSQ Â&#x17D;RCQ GLTGRÂ?Q Â&#x201E; RCLGP JC QR?LB BS HMSPL?J QSP JCQ K?LGDCQR?RGMLQ K?POSÂ?CQ Ă&#x161;Ă&#x161;Ă&#x161;
22
"MLR?AR MJ BC@ DPCC DP . HSGJJCR $AMTGJJ?EC !MSP EMELC STCPELC
14 au 16 juin ¸ -("$ ¸
cherche dâ&#x20AC;&#x2122;urgence un nouveau lieu après avoir appris brusquement quâ&#x20AC;&#x2122;elle devait quitter le site sur lequel elle est installĂŠe depuis 2008. Elle sâ&#x20AC;&#x2122;appuie sur les pĂŠdagogies Montessori et Freinet, est inscrite auprès de lâ&#x20AC;&#x2122;Education nationale, et accueille 47 enfants.
"MLR?ARĂľ CAPCCQ FMRK?GJ DP
'?TPCĂľ BC N?GV Â&#x201E; K B?LQ JC )SP? Mon refuge bioclimatique, sans ĂŠlectricitĂŠ, vous accueille Ă partir de juin pour des sĂŠjours courts (1 semaine maxi) Ă prix modique. Accès possible pour randonnĂŠes et/ou soins relaxants.
"MLR?ARĂľ .BGJC PÂ?NMLBCSP ?NPÂ&#x152;Q QMLLCPGCQ
Jour de rĂŠcupâ&#x20AC;&#x2122; 3w.jourderecup.com
¸ &(-#.4 ¸
ConfĂŠrence de Gilles-Eric SĂŠralini "Expertise et OGM". Salle des associations, Maison cantonale de Bordeaux Bastide, rue de Nuit, organisĂŠe par l'association Vigilance OGM 33.
+CQ A?FGCPQ BC JÂł?EPMÂ?AMJMEGC TMJSKCQ
29 juin Prairial 3w.aytre.fr
ne sont plus disponibles en version papier, mais sont consultables gratuitement sur le site internet : A?PG?QQMAG?RGML MPE
15 et 16 juin ¸ /4&$3 241 1&$-2 ¸
"MSNJC ?LQ AFCPAFC Â&#x201E; N?PR?ECP SLC EP?LBC DCPKC MS RPMSTCP SLC DCP KCRRC ?TCA FCAR?PCQ
Ă&#x161;Ă&#x161; ¸ 831o ¸
La bio est dans le prĂŠ 3w.bioconsomacteurs.org
Nous avons 2 chevaux de trait (dressĂŠs Ă la monte) capables dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŞtre reconvertis aux travaux des champs.
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6 et 7 juillet "'h3$ 4 3'($118
Village bien-ĂŞtre 3w.association-ambre.info
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FĂŞte pour la Terre et lâ&#x20AC;&#x2122;Humanisme 3w.lesamanins.com
EPGASJRCSP PCAFCPAFC NCPQMLLC QÂ?PGCSQC CR KMRGTÂ?C KÂ&#x17D;KC Q?LQ CVNÂ? PGCLAC pour lâ&#x20AC;&#x2122;aider au moment des foins Ă traire 25 vaches laitières (Ă la machine) le soir uniquement vers 18h les jours oĂš il faut rentrer les bottes de foin, de la mi-juin Ă la mi-juillet, en ĂŠchange de lâ&#x20AC;&#x2122;hĂŠbergement complet (nuit et repas) au sein dâ&#x20AC;&#x2122;une famille avec 2 enfants. Conviendrait Ă personne aimant les randonnĂŠes et tourisme vert et attirĂŠe par les animaux.
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L’âge de faire n° 76 t juin 2013
Le coin des diffuseurs
Je an -Lo uis , à Fo rca lqu ier Il est connu comme le loup blanc dans le pays de Forcalquier (04), où il s’est installé après avoir pris sa retraite en 2002 : pas un marché, pas une foire ou une manifestation militante, sans que Jean-Louis Michel ne présente son petit kiosque ambulant. L’âge de faire, mais aussi Silence, La Décroissance et parfois Politis… « Je veux aider à la diffusion de la presse écolo et des idées que je partage », explique-t-il. « Et c’est un avantage d’avoir plusieurs journaux : quand un lecteur ne veut plus acheter l’un des titres, je lui parle des deux autres. » Depuis qu’il souffre d’une sciatique, cet ancien enseignant en lycée technique s’est fabriqué une sorte de stand équipé d’un siège, qu’il plie en un tournemain et porte sur un diable. « Quand les gens me disent que j’ai du courage, je réponds que non, car moi, je ne risque rien. Ceux qui ont eu du courage, ce sont Lucie et Raymond Aubrac et tous ceux du Conseil national de la résistance, grâce à qui j’ai pu faire des études gratuites, bénéficier d’une retraite et de la sécurité sociale. J’ai une dette envers eux, et je perpétue la résistance un tout petit peu grâce à la presse alternative. »
L
’âge de faire témoigne d'expériences en matière de réappropriation de l’économie, de création de lien social, d’écologie et d’engagement citoyen. Son credo : offrir à ses lecteurs des outils qui leur permettront de mettre en œuvre leurs idées. Son indépendance financière repose sur un mode de diffusion original : des particuliers, magasins, associations… achètent chaque mois des exemplaires, qu’ils revendent parmi leurs connaissances, déposent dans un commerce ou un lieu public. Il est aussi vendu sur les foires et salons par des sympathisants. C’est grâce à eux tous que L’âge de faire se fait connaître. Fondé en 2005 par une association, le journal a été repris en septembre 2011 par une Scop (Société coopérative de production) dont les six salariés détiennent la majorité des voix et du capital.
Numéro 75 -Mai 2013
Nous contacter : Tél : 04 92 61 24 97 / Fax : 04 92 61 16 11 Courriel : journal@lagedefaire-lejournal.fr Site : lagedefaire-lejournal.fr L’âge de faire-lejournal La Treille - 04290 Salignac
Numéro 74-Avril 2013
Je diffuse le journal Prix pour 5ex : 4€ 5, 10, 15... 100 exemplaires, je choisis la quantité souhaitée et peux la modifier à tout moment. Les envois sont reconduits tacitement, je peux les arrêter sur simple demande. Le règlement s'effectue : - pour 5, 10, 15 exemplaires : tous les 3 mois - à partir de 20 exemplaires : tous les mois
Je règle au fur et à mesure :
5 ex./mois ........... 12 €/trimestre 10 ex. ................... 24 €/trimestre 15 ex. ................... 36 €/trimestre 20 ex. ................... 16€/mois Plus : ajouter 4€ par tranche de 5ex. soit ........ex. : .......................€/mois
Journal L’âge de faire Éditeur : Scop L’âge de Faire Mensuel - n° 76 - Juin 2013 Tirage sur papier recyclé 49 g
Numéro 73 - Mars 2013
Fondateur : Alain Duez Directrice de publication : Lisa Giachino Dépôt légal : à parution Commission paritaire : 0914 G 87672 ISSN : 1777-1323 Imprimeur : Rotocentre 348, rue Marcel Paul - 45770 Saran Photo de couverture : © RED ! Maquette : © L’âge de faire
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Rédaction : Tél. 04 92 61 61 09 ¸ Lisa Giachino ¸ Fabien Ginisty ¸ Nicole Gellot redaction@lagedefaire-lejournal.fr
5 ex. .................... 44 €/an 10 ex. ................... 88 €/an 20 ex. .................. 176 €/an
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Mise en page, graphisme, site internet : ¸ Lydia Robin webmaster@lagedefaire-lejournal.fr
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Numéro 72 -Février 2013
Logo : RED ! Photo couverture : Paul Grécaud.
16 €
Ont collaboré à ce numéro : Frédérique Motel, Flore Viénot, Fabienne Thiry, Faïssoili Abdou, Juliette Lakits, Marie-Emmanuelle Grignon, Mireille Bruyère, Ophélie Zaegel, Patrick Viveret, Simon Charlier, Stéphane Tetart, Thibault Simonet. Abonnements et comptabilité : ¸ Marjorie Alluis > compta@lagedefaire-lejournal.fr Tél. 04 92 61 16 11 Service commercial : ¸ Bernadette Neu foires-salons@lagedefaire-lejournal.fr Tél. 04 92 61 24 97 ¸ Fabien Plastre diffusion@lagedefaire-lejournal.fr Tél. 09 75 57 68 14
Chères lectrices et lecteurs, nous avons besoin de vos méninges pour nous donner des idées (visuelles, ou textuelles), afin d'améliorer nos stands lorsque nous présentons le journal sur des foires et des salons. Idées de petites phrases qui feraient tourner les têtes ? Idées d’illustrations pour la banderole de fond de stand avec la même idée d'interpeller ? Alors à vos stylos, claviers, pinceaux ou souris...
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