Magazine Iconique

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SOMMAIRE 6 L’équipe

Anna Wintour P17

7 L’édito

Une petite introduction sur le thème de la mode. Mais aussi sur qu’est ce qu’une icône ?

Le tailleur Coco Chanel P19

9 Les icones historiques

Trois icones des temps passés qui ont influencées la mode de leurs époques.

13 Les icones de la mode

Les grandes icones du monde de la mode qui créent avec leur choix vestimentaires, leurs créations et leurs regards critiques les tendances.

35 Les icones populaires

Ces grandes icones de la musique, du cinéma, connues de tous et de toutes. Le style grunge P48

63 Les icones extravagantes

Les personnalités les plus fortes et les plus extrantiques qui ont chamboulées à leur manière, le monde de la mode.

81 Les icones web

Avec la génération Y de nouvelles icones sont apparus: les icones 2.0.

83 Biblio/Webographie Le style Lady Gaga P80


EQUIPE Laëtitia Sainte-Croix

Rédactrice en chef et journaliste. Recherche d’informations et rédaction des articles

Thomas Lafond

Rédacteur et journaliste. Recherche d’informations et rédaction des articles. Et video maker

Sophie Tricoire Directrice artistique. Recherche et traitement des images. Mise en page


EDITO D

epuis déjà plusieurs décennies, le terme de « mode » se retrouve partout, il est sur toutes les lèvres, il fait partie de notre quotidien. Malgré les sens que l’on peut lui donner, il désigne un phénomène social aux multiples implications, qui touche toutes les sociétés contemporaines ainsi que tous les secteurs et toutes les disciplines : on parle donc de mode en design, en architecture, en musique, en peinture, mais aussi en politique, dans les domaines scientifiques, etc. Mais ce qu’évoque le plus souvent le terme de mode est bien évidemment la mode vestimentaire. Dans son étude sur la Phychosologie de la mode de 1979, Marc-Alain Descamps cherche à d’écrire le mécanisme de la mode vestimentaire. Il en conclu que qu’elle que soit ses motivations : individuelles (désir de renouveler son apparence, volonté d’attirer l’attention, de se parer, ect) ou sociales (manifester son appartenance à un groupe, ses opinions politiques, religieuses, ect), elle apparaît comme un phénomène qui exprime à la fois l’individu, la société et l’inconscient. Fin XVIII eme siècle, la Révolution française marque le passage du vêtement de la sphère publique dans la sphère privée, elle marque une rupture avec les anciens codes et les anciens rituels mis en place sous la monarchie de Louis XIV. Elle engage une neutralisation politique du vêtement qui signifie surtout la liberté individuelle. En publiant un décret qui stipule que « Nulle personne […] ne pourra contraindre aucun citoyen à se vêtir d’une façon particulière », chacun est alors libre de porter ce qui lui convient. Ce faisant, au XIX eme siècle, l’effet de mode se développe pleinement grâce aux rôles des périodiques de mode qui invite alors leurs lecteurs à suivre les dernières tendances. Ces périodiques reposent sur la certitude qu’une femme élégante doit changer de vêtement trois fois par jour. Plusieurs écrivains prêtent leur plume, tel que Balzac, qui publie en 1830 pour le périodique La Mode d’Emile de Girardin, son Traité de la vie élégante : « L’élégance est un travail de tous les instants et interdit toute forme de relâchement. La perfection formelle est une exigence absolue de l’élégant […] la perfection doit être constante, jamais prise en défaut. ». Dès lors, des écrivains et des journalistes vont consacrer leur carrière dans la description couturière. Ils se posent en tant que critiques et se plaisent à décrire les tenues de telles ou telles personnalités avec le souci de désigner le model et l’exemple de l’élégance à suivre. Cela montre à quel point la mode est devenu un phénomène social d’une importance qui ne fera que se renforcer. Aujourd’hui, celle-ci a pris une place considérable dans le fonctionnement de nos sociétés. Pour l’économiste Thorstein Veblen, dans sa Théorie de la classe de loisir de 1899, le besoin de s’habiller et un besoin « supérieur » et donc un besoin de nature spirituelle. Dès lors, le vêtement dit « bon marché » signifie « mauvaise qualité » et quand bien même une contrefaçon serait presque parfaite, lorsque la supercherie est révélée sa valeur esthétique tombe sur-le-champ. Selon lui, l’individu devient socialement « digne » quand il peut acheter une tenue élégante qui lui a couté cher car elle montre que le porteur peut consommer à volonté. Le vêtement, surtout féminin, est ici un emblème identificateur de la place sociale de l’individu. Le vêtement participe à la création de l’image de nous-mêmes que l’on veut renvoyer aux autres, autrement dit-il participe au souci esthétique de soi.


Chacun est concerné par cette préoccupation du souci esthétique de soi, ce qui est d’autant plus vrai pour les personnalités publiques à une époque où tout est médiatisé. A travers leur image, certaines d’entre elles ont d’ailleurs influencé ou marqué le monde de la mode. Erigé en tant qu’icônes de mode se sont des modèles esthétiques à suivre et à copier. En effet, le sociologue Emile Durkheim considère la société en tant qu’association d’individus à la recherche de l’imitation. Il publie dans Les Lois de l’imitation de 1890, le fait que « les classes inférieures des sociétés […] copient les classes supérieures en fait de vêtements, ect ». Pour lui, l’individu jugé « supérieur » est copié en tout et ne copie personne au-dessous de lui. Il doit alors pour se distinguer créer à chaque fois une nouvelle tendance à imiter. Car l’envie et le souci d’être comme lui ou du moins s’en rapprocher le plus possible devient un véritable « besoin primitifs » pour les individus de classe inférieur. De ce fait, la mode vestimentaire est perçue comme étant un souci d’imitation et de distinction. Paul Yonnet, sociologue voit dans le vêtement contemporain un moyen où le paraître avoue l’être, il estime que l’on est entré désormais dans l’ère du « look » qui individualise l’usage du vêtement. Les vêtements sont pour lui les témoins des changements sociaux, ils sont « acteurs » d’importantes révolution par exemple avec des courants musicaux tel que le rock’n roll américain ou bien le grunge. On voit émergé une nouvelle catégorie sociale : la jeunesse qui remet la mode fondamentalement en question. Dès lors, les professionnels de la mode ont pour fonction principale de la distinguer des personnes plus âgées. Aujourd’hui, ce processus d’imitation passe par un certain nombre d’intermédiaires notamment par le mannequin, ce modèle mobile ou tableau vivant est chargé de captiver les regard. Les mannequins deviennent une idée incarnée, une effigie. Ils prouvent la viabilité, le bon comportement social à suivre. Les images de mode nous atteignent tous et s’inscrivent dans le quotidien de la vie, mais, en même temps, elles ont ce sens profond qui avait trouvé refuge jusqu’alors dans la création littéraire et artistique. La mode, par le biais de ses images, tout à la fois emporte la ferveur populaire et, parce qu’elle est un important foyer de création, devient un art à part entière.

L

e terme « icône », (du grecque « image » ou « ressemblance »), désignait à l’origine toute image religieuse, portative ou fixe (peinture, mosaïque, marbre, ivoire, orfèvrerie, tissu, etc.) et l’échelle. Présente dans la tradition chrétienne orthodoxe, une icône est une représentation d’un personnage saint, elle est l’expression picturale par excellence de la foi orthodoxe. Mais aujourd’hui, le terme d’icône ne désigne plus uniquement un élément religieux, on s’en sert également pour parler, d’un modèle, d’un canon. Ainsi, au cours de l’histoire, certaines personnalités devenues emblématiques par leurs actions et leur image ont acquis ce statut d’icône, et ont pu avoir une influence sur de nombreux domaines, dont celui de la mode. Celles-ci ont marqué le monde de la mode que l’on en ait conscience ou pas, elles influent en permanence sur les tendances, elles contribuent à la définition de critères stylistiques et vestimentaires et hantent l’imaginaire collectif comme des images auxquelles on tente sans cesse de s’associer ou au contraire de se démarcher (encore une fois, consciemment ou non).


LES ICONES HISTORIQUES


LOUIS XIV 6

4ème roi de France, 44ème roi de Navarre et 3ème roi de la lignée des Bourbon, Louis XIV, dit le Roi Soleil ou encore Louis le Grand, est le roi de France ayant connu le règne le plus long, à savoir 72 ans entre 1643 et 1715. Il est un des monarques français les plus emblématiques, et marque notamment l’apogée de la mise en place d’un absolutisme de droit divin. Egalement surnommé Louis le Bâtisseur, le roi est un grand amateur de tous les arts : théâtre, musique, peinture, sculpture, etc. (c’est sous son règne que son créées les académies d’art). Pour lui, la grandeur d’un royaume doit aussi se mesurer par son embellissement. On lui doit entre autres le célèbre palais de Versailles, où il y résida de manière permanente avec sa cour dès 1682. L’image était pour Louis XIV un élément essentiel dans la mesure où elle se devait de refléter son pouvoir, sa supériorité et sa toute-puissance ; il est donc logique qu’il y accorda, ainsi qu’à ses tenues, la plus grande attention. Le roi était un grand amateur d’ornements divers, de broderies, de dentelles et de brocarts. Au début de son règne, la mode masculine, encouragée par le roi, changeait souvent, beaucoup plus fréquemment que la mode féminine. On portait des rubans et également des bijoux. La gent masculine, grandement influencée par les goûts du roi en matière de mode vestimentaire, portait également de fausses hanches, de faux mollets avec les bas, des attelles pour rectifier les épaules tombantes ; en effet, les canons de beauté de l’époque classique s’appliquaient également à la mode. Le roi, et donc ses sujets également, portaient aussi des chaussures à talons hauts pour éviter de se salir. A l’époque où la blancheur de la peau était signe de richesse et d’élégance, le maquillage était très courant, et ce chez les hommes également : le roi n’y faisait pas exception, et dansait par exemple fardé de rouge et de rose. Les hommes l’imitaient en se mettant de petits bouts de taffetas découpés en comètes, en étoiles ou en lunes. Les perruques, certaines étant particulièrement extravagantes, étaient également un élément très présent dans la composition des tenues de Louis XIV.


MARIE ANtoinette D

ès son arrivée en France en 1770, Marie-Antoinette, épouse de Louis XVI et dernière reine de France, surnommée « l’Autrichienne », est plongée dans une cour où domine le paraître. Très coquette au naturel, elle a parfaitement conscience d’être la première dame de France et dans son esprit, elle se doit d’être à la pointe de la mode, d’être la plus élégante. Alors qu’une reine se doit habituellement d’être belle, élégante, mais discrète, Marie-Antoinette tient à suivre la mode. Pour sa parure, elle fait notamment appel à Rose Bertin, une modiste parisienne très en vogue. La reine lance la mode, et toutes cherchent à lui ressembler ; ce qui paraîtra d’ailleurs scandaleux pour l’époque, c’est que la reine n’hésite pas à partager sa styliste, une chose alors inconcevable. Mais ce qui choquera sans doute davantage le public, c’est l’extravagance de ses tenues et de ses coiffures. Ces dernières, créées par Leonard, le coiffeur particulier de Marie-Antoinette, réalise des coiffures pouvant aller jusqu’à plus d’un mètre ; celles-ci sont agrémentées de tissus, de rubans, de plumes d’autruche, et le coiffeur y place parfois de véritables scénettes ou des bateaux entiers. En ce qui concerne ses tenues, des rumeurs racontent que la reine se faisait faire près de 170 robes par an, d’où ses dépenses faramineuses pour ses parures et ses bijoux. Ses toilettes étaient pour Marie-Antoinette un moyen d’échapper aux obligations et au poids de l’étiquette, faisant de ses habits un véritable mode d’expression politique. Marie-Antoinette avait le goût du luxe, avec des pierreries, des perles et des diamants directement brodés sur ses robes et ses souliers ; elle porte de larges robes à paniers, et montre son goût pour les garnitures, les manchettes et les rubans. Elle instaurera également, plus tard, une mode fondée sur une plus grande simplicité, avec des couleurs plus claires et des couples plus simples et plus légères.


OSCAR WIILDE

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crivain irlandais du XIXème siècle, auteur du Portrait de Dorian Gray, Oscar Wilde, de son nom complet Oscar Fingal O’Flahertie Wills Wilde, est un des principaux initiateurs du dandysme. Esprit subtil et excentrique, dandy d’une rare élégance, sa célébrité devient grande dans les milieux culturels et aristocratiques londoniens. Il devient très vite l’un des théoriciens de «l’art pour l’art», et le principal représentant des «esthètes». Il porte les cheveux longs et toujours soigneusement coiffés ; de plus, il se distingue par l’extravagance de ses vêtements, et il arbore des cravates lavallière et orne les boutonnières de ses costumes d’un œillet, d’un lis ou d’un chrysanthème. Oscar Wilde est le chef de file des dandys, qui appartiennent à un courant de mode qui consistait à considérer sa propre vie comme une œuvre : tout doit être parfaitement décidé, il faut choisir avec un soin d’artiste les vêtements que l’on porte aussi bien que les mots que l’on prononce ; les lieux que l’on fréquente aussi bien que les amis dont on s’entoure. Un dandy est donc un homme se voulant élégant, raffiné, qui cultive la finesse, l’originalité, et s’attache principalement au langage, à l’esprit et à sa tenue vestimentaire. On retrouve ainsi dans la garde-robe d’Oscar Wilde les costumes trois-pièces, les queuesde-pies, les cravates, les chapeaux haut-de-forme, etc.


LES ICONES DE LA MODE


ANNA WINTOUR

A

nna Wintour, est considérée comme l’une des personnes les plus influentes du monde de la mode. Qualifiée d’ambitieuse et de manipulatrice, elle se fait embaucher dès 1970, en tant qu’assistante éditoriale pour le « Harper’s & Queen « à Londres. Jusqu’en 1978, elle travaille comme rédactrice de mode au magazine « New York «, puis intègre la maison Vogue par son édition anglaise, au poste de rédactrice en chef. Elle a d’ailleurs fait beaucoup évoluer l’édition britannique, très excentrique, en l’orientant de façon à attirer un lectorat de femmes actives et indépendantes financièrement. C’est ainsi que deux ans plus tard, elle accède au Vogue US en tant que Directrice de la Création et en 1998, elle succède à Grace Mirabella, au poste de rédactrice en chef. Elle est à l’origine du lancement de jeunes talents tels que Marc Jacobs ou encore John Galliano. Depuis plus de vingt ans, la papesse de la mode entretient son image en évitant de mettre du noir, en ne portant jamais de pantalon et en portant un modèle de chaussures particulier pour chaque saison. De plus, Anna Wintour adopte pour sa coiffure un carré rond avec une frange minutieusement travaillée. Lorsqu’elle se montre au public, c’est toujours avec des lunettes noires ; cet accessoire de mode est devenu au fil du temps son outil de travail lui permettant de masquer ses émotions et surtout de ne pas dévoiler ses pensées sur les créations, lors des défilés. L’imprimé floral est le motif préféré d’Anna Wintour, tendance ou non ; l’imprimé floral est un classique qu’elle porte été comme hiver. Véritable amoureuse de la fourrure, elle la porte même en plein été sur des gilets sans manche pour accompagner une robe de soirée.


ADopter LE LOOK Imprimé raffiné


COCO CHANEL E

n 1903, Gabrielle Bonheur Chanel apprend le métier de couturière et en 1909, lance sa première boutique de chapeaux et accessoires « Chanel Modes », à Paris. Renommée « Coco », elle crée alors des modèles épurés, plus confortables, sobres et simples, aux antipodes de la mode surchargée de son époque. En concurrence avec Christian Dior et confrontée à la mode de l’après-guerre, elle va pour ses collections, emprunter au vestiaire masculin un bon nombre d’éléments ; c’est alors qu’elle invente la nouvelle silhouette Chanel : le tailleur en tweed avec sa veste à quatre poches, décorée de boutons-bijoux dorés ; ce tailleur s’impose comme un classique de la maison. Elle complète cette nouvelle silhouette de ses célèbres ballerines bicolores et du fameux sac matelassé à chaîne dorée. Cette nouveauté séduit les célébrités telles que Romy Schneider, Jeanne Moreau et Jackie Kennedy. Coco Chanel est la meilleure ambassadrice de ses créations : elle porte les ensembles qu’elle a elle-même dessinés. Supprimant un à un ces « signes de soumission », que sont les corsets et leurs infinis lacets, traitant la femme à l’égal de l’homme, elle impose un nouveau code vestimentaire. Représentation de la femme libérée, Coco est la première à porter des pièces masculines et à les féminiser. Elle donne naissance à la « silhouette neuve », finies les formes pulpeuses, Coco Chanel fait l’apologie d’une allure fine. La silhouette androgyne est à l’honneur. De plus, elle met au goût du jour les cheveux courts et déploie son extravagance dans les accessoires en portant des bijoux fantaisie. Coco Chanel décède en 1971 ; grande créatrice, elle a laissé à ses contemporains une nouvelle vision de la femme moderne.


ADopter LE LOOK Classique chic


YVES SAINT-LAURENT

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n 1957, Yves Saint-Laurent succède à Christian Dior ; en 1961, il monte sa propre maison et lance sa marque de prêt-à-porter. Yves Saint-Laurent est l’auteur d’un style devenu très parisien, architecturé ; ses créations accompagnent les mutations de la société des années 1960 aux années 1990. Il élargit la sphère d’influence du couturier tout en laissant la possibilité à la cliente de s’exprimer librement. Yves Saint-Laurent propose les bases d’une garde-robe pensée comme le miroir d’un nouveau style de vie. Elle reflète de nouvelles habitudes de consommation et une nouvelle image de la femme : insoumise et conquérante et toujours féminine. Dans ce contexte, Yves Saint Laurent crée une nouvelle esthétique où les genres se confondent. Il offre à la femme le smoking, la saharienne, le caban, la chasuble, les cuissardes, le tailleur-pantalon, la combinaison-pantalon et encore le premier jumpsuit. Il aime avant tout le noir, mais ose les mélanges de couleurs vives et célèbre les influences exotiques. Il rend aussi des hommages inspirés aux artistes tels que Mondrian, Picasso, Matisse ou Bonnard, à travers des collections exceptionnelles. Consacré comme l’un des plus grands couturiers de ce siècle, Yves Saint Laurent, a une personnalité secrète et sensible qu’il traduit dans une esthétique vestimentaire constituée d’un costume élégant et toujours impeccable, assorti d’une cravate et qu’il décline en une nouvelle version chaque année ; il porte aussi des lunettes qui structurent son visage et sa coiffure reste inchangée. Si Chanel a donné la liberté aux femmes, Yves Saint-Laurent leur a donné le pouvoir. Il reçoit le grade de grand officier de la Légion d’honneur et demeure jusqu’en 2002 à la tête d’une des maisons les plus prestigieuses de Haute Couture. Il s’éteint en 2008, à l’âge de 71 ans.


ADopter LE LOOK DANDY MODERNE


KARL LAGERFELD K

arl Lagerfeld est un personnage mystérieux, à la fois couturier, artiste, et photographe. En 1952, il se fait remarquer lors d’un concours par Pierre Balmain, le couturier attitré des stars et des têtes couronnées, qui le prend comme assistant. Cependant, c’est en 1959 qu’il devient, chez Jean Patou, pour la première fois directeur artistique. Puis dans les années 60, il travaille pour les maisons Chloé et pour les collections de prêt à porter Fendi. Sa carrière prend un tournant en 1983, lorsqu’il se voit proposer la direction artistique de Chanel. Karl Largerfeld redonne une seconde vie à la marque après la disparition de Coco en 1971. Pour cela, il s’entoure de mannequins qui sont devenus mythiques depuis, comme Claudia Schiffer ou Naomi Campbell. Sa vocation sera d’exprimer le «sexy intellectuel». Elle sera suivie, en 2007, d’une deuxième ligne éponyme : «K par Karl», qui développe l’esprit denim chic dans des collections urbaines androgynes et beaucoup plus abordables. Lagerfeld a d’ailleurs toujours pensé que l’avenir de la mode se situait dans le prêt-à-porter, et poursuit encore aujourd’hui un idéal de vestiaire accessible à tous, idéal qui le pousse par exemple à dessiner en 2004 une ligne de 30 pièces pour le géant de la grande distribution H&M. Il est reconnu pour son goût et son univers sophistiqué. Son esthétique est fondée avant tout sur des contrastes noir/blanc (également les couleurs à la base du style de Coco Chanel) et sur une silhouette impeccable. Il occupe une place toute particulière dans le monde de la mode et son visage aux lunettes fumées est devenu familier du citoyen lambda de par son omniprésence sur la scène publique : Karl Lagerfeld est un insatiable créateur qui n’a de cesse de faire parler de lui.


ADopter LE LOOK SMART rock


JEAN-PAUL GAULTIER S

urnommé l’»enfant terrible de la mode française», Jean-Paul Gaultier a démocratisé la haute couture, tout en faisant monter le style de la rue sur les podiums. Il rejoint en 1970, l’équipe de Pierre Cardin, passe chez Jacques Esterel puis chez Jean Patou, pour finalement revenir chez Cardin en 1974. Il lui faut attendre 1978 pour voir ses idées se concrétiser. En 2004, Jean Paul Gaultier devient directeur du prêt-à-porter femme chez Hermès. Puis, en 2010, après avoir quitté la maison Hermès, Jean-Paul Gaultier se consacre à sa propre marque et à ses projets personnels. Le style de Jean-Paul Gaultier pourrait se définir par la recherche d’un équilibre entre mode radicale et tradition. Il n’hésite pas à abolir les frontières entre les sexes et les races et à brasser les références urbaines, ethniques et religieuses. Jean-Paul Gaultier s’impose comme l’un des créateurs contemporains les plus appréciés. Le créateur aime choquer et mélanger les styles, il inaugure une mode unisexe, faisant porter aux hommes des jupes et crée le bustier conique, notamment porté par Madonna en 1990. Il conçoit aussi les costumes de la chanteuse Mylène Farmer ainsi que ceux des films « Le cinquième élément » de Luc Besson, et « Kika » de Pedro Almodovar. Lanceur de concepts innovants tels que la mode Boy Toy, la tendance ethnique avec de l’imprimé, des poils, des plumes et des écailles et la marinière. Ses vêtements fétiches : son pull marin qui reprend les codes de la marine avec les rayures bleues et blanches, sa coupe brosse blond platine ou parfois en crête qui s’inspire du style rock’n’sroll et son kilt qui donne un coup de fouet à la mode unisexe. Tout cela compose son look et font de lui un personnage culte.


ADopter LE LOOK URBAN NAVY


GALLIANO D

ès son diplôme obtenu, celui de la prestigieuse Saint Martins School, John Galliano lance sa propre griffe en 1984. Il associe les techniques traditionnelles des tailleurs aux formes et aux tissus orientaux. En 1995, il est directeur artistique chez Givenchy et en 1996 chez Christian Dior ; la toute première robe qu’il réalise est pour la princesse Diana. Son talent fut de s’attaquer à n’importe quel élément et de le réinventer en le sortant de son contexte. Dior perd son image un peu vieillotte pour devenir « hard core glamour ». La marque s’adressera désormais à une femme moderne et sexy. La haute couture est pour John Galliano un moyen d’expression privilégié. Chaque saison, le créateur laisse libre cours à son imagination lors d’un défilé théâtral. Pour sa dernière ligne, le créateur s’est inspiré de l’opéra de Puccini, «Madame Butterfly» ; à l’honneur : des plissés minutieux, des coupes kimonos et des détails origamis. John Galliano est généralement considéré comme un créateur très talentueux, excentrique, turbulent et iconoclaste. Le créateur n’a pas peur de mixer les genres : indien, pirate, corsaire, cosmonaute, toréador, capitaine, ou bien dandy. Il électrise le microcosme de la haute couture, ne laissant personne indifférent à ses très attendus défilés. Le créateur ne se limite pas à un styliste déjanté, le personnage est multiple, à l’image de ses créations ; rien de surprenant à l’entendre dire : « la mode est avant tout un art du changement ». Chacune de ses collections raconte une histoire, s’inspirant d’événements historiques, de personnages ou de pays lointains. Mais en 2011, John Galliano est interpellé pour faits de violences et insultes à caractère racial et antisémite ; reconnu coupable, il est licencié par la maison Dior.


ADopter LE LOOK PIRATE EXCENTrIQUE


MARC JACOBS S

ymbole de la mode américaine par excellence, Marc Jacobs a fait ses classes à New-York dans la prestigieuse école Parsons Schools of Design. Celui que l’on surnomme « le gourou du Grunge », est devenu depuis 1997, le directeur artistique de la maison Louis Vuitton. Les trois principaux caractères de son style sont « un peu funk, un peu trash, un peu chic ». Le style des années 70 est aussi de mise et ses collections s’en inspireront à chaque saison. Il crée la ballerine souris, les bonnets oversize, la maille grunge, le sac à main Stam, les vestes style militaire, les espadrilles compensées, les ballerines plates à bouts ronds. Il présente la panoplie de la fille grunge : jupes évasées assorties avec des sweatshirts, grosses parkas, pantalons baggy portés dans des boots, mais cette image est modifiée par une allure d’écolière avec de grosses lunettes et une touche de rouge sexy sur les lèvres. Le style vestimentaire de Marc Jacobs a évolué au fil des années et de sa notoriété ; à l’apparence très sobre, voire minimaliste au début, le créateur a évolué vers un style plus métrosexuel. Il arbore une posture décalée et vintage, d’habitude en kilt ou en jupe et en Doc Martens, il ose le polo/robe rose bonbon découvrant son bronzage et ses nombreux tatouages et opte pour des mocassins de marquis noirs, ornés de strass. Il n’hésite pas mettre en scène sa plastique pour promouvoir ses produits ou encore les causes qu’il défend. La diversité de son style reflète son talent, son ouverture d’esprit, la multiplicité de ses inspirations et aussi des collaborations artistiques inattendues : de Takashi Murakami à Richard Prince en passant par Stephen Sprousse.


ADopter LE LOOK GRUNGE CHIC




TWIGGY

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élèbre icône de la mode surtout dans les années 1960 en Angleterre. Twiggy Lawson est remarquée par Nigel Daves ; en 1966, elle se lance dans une carrière de mannequin, associée à Mary Quant. À cette époque la tendance est aux mannequins charnus avec des coupes de cheveux féminines et classiques ; aussi, Twiggy dénote avec son physique atypique et sa silhouette androgyne. Twiggy ne jure que par du court, de la fourrure, des accessoires acidulés, elle est à l’image de la jeunesse 60’s, pop et décalée. Elle illustre le look original mais sage de l’allure Baby Doll. Twiggy affiche une prédilection pour les petites robes, les cols claudine, les couleurs pop et les looks de poupée. Elle impose son air mutin, avec de grands yeux noirs aux cils dessinés et sa coupe à la garçonne ; ses cheveux courts séparés d’un côté et lissés en arrière, derrière les oreilles, donnent une forme stylisée et mince. Après quatre ans de mannequinat, Twiggy se retire du monde de la mode. Elle se met au cinéma, à la musique, elle joue aussi dans des comédies musicales. Considérée comme le modèle des mannequins modernes, le physique linéaire de Twiggy a été à l’origine d’une refonte du corps de la femme, jugé sexy.


ADopter LE LOOK BABY DOLL


KATE MOSS

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écouverte par Sarah Doukas de l’agence Storm, elle débute sa carrière de mannequin en 1988. Elle défile pour John Galliano et devient l’égérie de Calvin Klein. À partir des années 1990, elle rejoint la vague des tops models tel que Claudia Schiffer ou Naomi Campbell, tout en représentant un autre style de femme. C’est l’incarnation du « waif look », ce style où l’enfance s’expose abandonnée ; elle impose rapidement son style dans le monde de la mode, avec une attitude blasée qui héroïse la vie quotidienne et mixe les styles et les cultures. Le mannequin est devenu un produit vendable et exportable dans le monde, présentant une peau très pâle et des yeux cernés, son corps androgyne est un automate adaptable à toutes les situations. Son corps n’induit pas l’érotisation de l’enfance, mais la désexualisation du corps féminin et la neutralisation du genre. Kate Moss n’hésite jamais à reporter ses vêtements fétiches et à se comporter comme toutes les filles lambda du monde. Son style habituel est décrit comme un subtil mélange entre vêtements chics pour homme et silhouette au féminin et pour autant ne crée par une allure androgyne. Kate Moss y adjoint des pièces tendance, que ce soit un sac, une paire de chaussures, un chapeau, un foulard ou des lunettes. La base de son look est restée la même : un slim, une chemise et un blazer pour l’hiver et pour l’été, un micro-short et un marcel. Le retour des ballerines, les jeans taille basse, les bottes, un certain usage rustique et très élégant de la toile de jean est dû à l’icône de la mode. A travers son look, elle rend un hommage perpétuel à Brigitte Bardot.


ADopter LE LOOK CASUAL ROCK



LES ICONES POPULAIRE


MARLON BRANDO

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ès ses débuts au cinéma, Marlon Brando est apparu comme un rebelle à Hollywood, ce qui a plu aux femmes mais aussi aux hommes. Marlon Brando crève l’écran et s’impose comme un sex-symbol incontournable, en redéfinissant les critères de la beauté masculine pour la seconde moitié du XXe siècle. Mort en 2004, il reste le symbole du style vestimentaire de la jeunesse des années 50. Marlon Brando a cultivé son look de mauvais garçon et est probablement l’un des acteurs les plus copiés, tant dans son style vestimentaire que dans ses attitudes. Marlon Brando a été un des premiers à ne pas respecter le dress code des tapis rouges. Pour lui, pas de costume, il a mis à la mode tous les vêtements portés par les motards, comme le blouson en cuir, le t-shirt, le jean et la casquette, mais aussi les gants de cuir et les lunettes rondes. Le style Marlon Brando des débuts n’a pas pris une ride. Marlon Brando influence alors les acteurs de sa génération comme James Dean, Paul Newman ainsi que les meilleurs acteurs de la génération suivante comme Al Pacino, Jack Nicholson, Robert De Niro ou encore Dustin Hoffman.


ADopter LE LOOK BAD BOY ROCK


AUDREY HEPBURN A

udrey Hepburn, a laissé une empreinte inaltérable dans l’iconographie du XXème siècle. Au début de sa carrière, en 1953, les canons de beauté des actrices de l’époque se situaient à l’exact opposé de son physique. C’était le règne des beautés blondes explosives aux formes généreuses. À l’autre extrême, Audrey Hepburn illumine l’écran de son charisme : sa silhouette élancée de danseuse, ces cheveux noirs et ses sourcils bien dessinés. En 1954, elle devient la muse du couturier Hubert de Givenchy. Le couturier reconnaîtra en effet que la jeune femme savait ce qui la mettait en valeur. Que ce soit en tailleur cintré, en justaucorps, en marinière ou en robe corolle, elle construit son propre style et ne suit pas les modes ; ses mots d’ordre sont simplicité et élégance. Audrey Hepburn avait la grâce : une fragilité délicate où se reflétait son innocence lumineuse. Les rôles qu’elle a interprétés ont forgé en partie la légende. Décédée en 1993, jamais une actrice n’avait suscité autant d’admiration de la part de l’univers de la mode, et bien après son heure de gloire, le personnage d’Audrey continue et continuera à influencer les couturiers, qui trouvent en elle une icône intemporelle. Elle a séduit le monde entier, avec son fume-cigarette charleston à la main, sa petite robe noire taille haute et droite, son pantalon corsaire, ses grandes lunettes, son collier de perles ou bien son chignon démesurée sans oublier ses longs gants. Jusqu’à aujourd’hui et pour longtemps, des générations de jeunes femmes admirent son élégance naturelle et tentent de suivre ses traces.


ADopter LE LOOK SOBRE ET élégant




ELVIS PRESLEY

E

lvis Aaron Presley, est un chanteur et acteur américain. Mort en 1977, il a eu sur la culture musicale une influence à l’échelle mondiale. Dans les années 50, au terme d’une ascension fulgurante, deux ans après avoir enregistré son premier single dans le studio Sun, Elvis Presley, est officiellement intronisé « King of the rok’n’roll ». Elvis Presley est considéré comme la personnification du rock and roll : sa voix, sa musique, sa gestuelle provocatrice, ses habitudes vestimentaires excentriques, ainsi que son parcours (célébrité fulgurante, descente aux enfers et mort prématurée) contribuent à forger l’icône d’Elvis à la fois idole populaire et symbole d’une rébellion adolescente. Révolutionnant la musique et transformant les mentalités, il sera le premier chanteur blanc à faire tomber les préjugés, en contribuant à propager des rythmes jusque-là réservés à la communauté noire. Il est le premier blanc à associer le sex-appeal (un physique avantageux et des mouvements du bassin suggestifs) à la nouvelle forme de musique, tout en y ajoutant un son plus dynamique et plus percutant. Le succès d’Elvis auprès des jeunes, dont le pouvoir d’achat est grandissant, dicte la mode non seulement musicale, mais également capillaire ou vestimentaire. C’est un véritable phénomène de société. Dans les années 50, la coiffure avec pattes et cheveux « banane » d’Elvis Presley fait fureur et est imité par beaucoup de jeunes. Le style du King est souvent assimilé à un perfecto en cuir épais et raide, paré de boutons pression, complété par un t-shirt blanc à col rond et par un jean brut agrémenté de revers.


ADopter LE LOOK ROCKABILLY


BRIGITTE BARDOT

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n 21 ans de carrière, Brigitte Bardot, tout aussi connue sous les initiales de « BB », est une des artistes françaises les plus célèbres. Figure phare des années 1950 et 1960, actrice, égérie et muse des plus grands artistes de l’époque, elle incarne l’émancipation des femmes et de la liberté sexuelle. Elle a réussi à changer, en à peine quelques années, les canons de beauté en vogue depuis 50 ans, avec son style unique, reconnaissable entre tous. Les femmes considérées alors comme « belles » étaient celles dotées d’une peau claire, de traits fins, aux cheveux soigneusement gominés et aux yeux clairs. En changeant la conception que le monde occidental se faisait du physique de la femme, Bardot amène « la beauté moderne », avec son physique généreux, son œil charbonneux qui accentue son regard et sa volumineuse crinière blonde ébouriffée « la choucroute ». Elle est la femme « multiraciale », naturelle, la femme fatale et mutine. Femme-enfant dans les années 50 et bombe sexuelle dans les années 60, Brigitte Bardot influence la mode. C’est elle qui par exemple lance, avec Coco Chanel, la mode des marinières puis des tropéziennes. On donne son nom à des parfums, à des chaussures, à des sacs et les plus grands du monde de la mode la citent en référence ; Brigitte Bardot présente une nouvelle vague vestimentaire avec le trench, le cuir, les collants, les chapeaux ainsi que les foulards. Icône de mode sexy et sulfureuse, le Sex Symbol Brigitte Bardot met un terme à sa carrière en 1973.


ADopter LE LOOK Doll 70’s


JACKIE KENNEDY D

ans les années 60, dès l’entrée de son époux John Fitzgerald Kennedy à la MaisonBlanche, Jackie Kennedy se retrouve propulsée sur le devant de la scène. En tant que first lady, elle est proche de la politique sans pour autant en être. Sa garde-robe modernise les styles très codifiés du monde politique et exprime la jeunesse, le changement, l’ouverture de l’Amérique à la culture des sixties et aux idées dont le bouillonnement se fait déjà sentir un peu partout dans le monde. De par son élégance, sa simplicité et sa beauté, elle devient l’une des Premières dames les plus populaires et les plus photographiées. Chacune de ses apparitions publiques devient pour les photographes de presse l’occasion de réaliser d’éblouissants reportages dont on comprend vite qu’ils propagent à travers les cinq continents une vision positive des Etats-Unis. Son style fait bientôt des millions d’émules et les femmes de sa génération voient en elle un modèle, mieux encore, l’incarnation d’une certaine idée de la perfection, d’un véritable art de vivre. Jackie invente son style seventies ; la silhouette qui, désormais, traduira en coupes nettes et confortables son idéal de liberté et de simplicité. Jeune fille de bonne famille, elle a traversé les années 50, 60 et 70 avec son look «BCBG décontracté». Sobriété, classicisme, simplicité des coupes et dans les associations de couleurs, le style Jackie Kennedy ne fait pas dans l’excentrisme. Beaucoup d’éléments sont récurrents dans son style, son légendaire port du foulard imprimés, ses petites robes toutes simples, les lunettes noires XXL, les tops à encolure bateau, les vestes évasées, manteaux sixties aux lignes épurées trenchs, pulls près du corps et pantalons évasés. Qu’elles soient princesses, chanteuses, comédiennes ou femmes de pouvoir, pour toutes, la first Lady a marqué la mode de son temps et continue d’inspirer les nouvelles générations.


ADopter LE LOOK FIRST LADY


KURT COBAIN

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urt Donald Cobain est un musicien américain, chanteur et guitariste du groupe Nirvana formé en 1987. En deux ans, le groupe devint un pilier de la scène grunge de Seattle alors en pleine émergence. Leurs chansons marquent le début d’un changement radical de la musique populaire des années 1980 vers le grunge et le rock alternatif. Fin des années 80, surtout dans les petites villes américaines, les jeunes sont en révolte contre le rêve américain, désillusionnés et sans idéologie. Ils n’ont rien à dire, si ce n’est qu’ils détestent le système et qu’ils n’ont rien à dire. En réaction à la surenchère des paillettes et des stars tirées à quatre épingles, et par désintérêt profond pour les fringues, le mouvement grunge avec son style de musique et son style de vie arrive en force. En français, ce mot signifie «crado, dégueu «. Parmi eux, Kurt Cobain, devient une célébrité. Il ne se rase pas, porte ses cheveux sales et longs, des jeans troués et délavés, des tee-shirts fatigués, des chemises à carreaux, des vestes en cuir abimé et des baskets usées. Le chanteur se moque bien des vêtements qu’il porte, mais ironie du sort, l’anti-mode devient mode grâce aux fans et la musique grunge connaît un succès phénoménal. Retrouvé mort en 1994, son image reste pour bien des fans de grunge le modèle à suivre. Ce style vestimentaire négligé en dit long sur les personnes qui le suivent. Bien souvent, il sert à se cacher derrière des vêtements trop amples pour éviter de mettre son corps en valeur. Sans être contestataire et agressif, ce style montre plutôt la difficulté à se sentir bien dans sa peau, dans le monde dans lequel on vit, et avec sa famille. Le style grunge illustre le malaise adolescent.


ADopter LE LOOK GRUNGE


JOHNNY DEPP

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ohnny Depp se fait connaître dans les années 80 grâce à son rôle dans la série télévisée « 21 Jump Street ». Il est devenu l’idole de plusieurs générations. Il a ensuite voulu se détacher de son image de jeune premier en se consacrant exclusivement à l’interprétation de personnages originaux et excentriques. Mystérieux et charismatique, il incarne l’image de l’homme idéal, en dépit de son look faussement négligé. En effet, malgré un style hippie-chic que lui seul semble pouvoir dompter, l’acteur figure constamment en tête des classements, qu’il s’agisse d’allure, de sex-appeal ou de talent. Le style Johnny Depp, ce sont surtout les accessoires : lunettes teintées, chapeaux avachis, bijoux, foulards, cuir et imprimé militaire. En couple avec Vanessa Paradis, ils forment un couple modèle, un genre à suivre. Impeccablement assortis, ils s’aiment depuis plus de 13 ans et traversent les tendances sans fausse note.


ADopter LE LOOK HIPPIE CHIC


BRITNEY SPEARS

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n 1999, on découvre Britney Spears avec son premier album qui fait d’elle « la petite fiancée de l’Amérique » ; les filles rêvent de lui ressembler et les garçons de l’avoir en petite amie. Jouant à fond la carte de la lolita, Britney Spears est aussi surnommée « la Princesse de la pop ». Elle cherche à être jolie, mais pas trop sexy et défend les valeurs puritaines de l’Amérique traditionnelle en affirmant être une bonne chrétienne et en prônant la virginité jusqu’au mariage. Son style lolita se constitue de jeans taille basse, de jupes courtes, de tops montrant le nombril avec des couleurs pastelles, acidulées qui soulignent son côté enfantin. La lolita porte aussi les cheveux longs, en bataille ou sagement coupés et un maquillage naturel. Avec son nouveau statut de star planétaire, Britney attise la curiosité des paparazzis et des fans. Plus tard, Britney Spears rompt avec son style trop lisse, son changement de look marque une évolution dans sa carrière. L’adolescente devient femme et grandit en même temps que son public.


ADopter LE LOOK LOLITA 90’s


50 CENTS

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0 Cent, de son vrai nom Curtis Jackson, est rappeur et homme d’affaires américain du XX ème siècle. Il s’impose, avec son parcourt turbulent, comme l’une des images du rap US : gangs ennemis, femmes fatales et vénales, gangsters, etc. A l’heure actuelle, ce mouvement culturel devient de plus en plus commercial et diffuse au public une image de violence, de sexe et d’arrogance. Le style vestimentaire Hip-Hop, qui est issu des banlieues New-Yorkaises, montre un modèle peu fréquentable et impressionnant, se référant aux individus des guettos, dont les tensions avec la police et la justice sont récurrentes. Dans un premier temps, le Hip Hop est un mouvement culturel et artistique qui voit le jour au cœur du Bronx, dans les guettos noirs «New-Yorkais» avant de s’étendre en France. C’est un style qui cherche à revendiquer et à réclamer une certaine attention de la part de la société. Cette culture a évolué et a exporté sa « mode vestimentaire » ; 50 cent en tant que rappeur américain est l’un des principaux acteurs d’influence de ce modèle. Le rappeur va porter une casquette, des vêtements larges qui peuvent s’accompagner d’un manteau en fourrure, puis, de chaussures de sport et de grosses chaînes voyantes. La tenue est, d’ailleurs, souvent composées de marques. De plus, il expose une modèle de richesse en se déplaçant dans une luxueuse voiture, ou alors en se trouvant dans une piscine, une coupe de champagne à la main, entouré de femmes-objets. Nous pouvons remarquer que ce style devient synonyme de consommation ostentatoire. Le rappeur va montrer qu’il est riche, qu’il est populaire, qu’il est admiré, aimé de tous et qu’il peut posséder tout ce qu’il veut, quand il le souhaite.


ADopter LE LOOK HIP HOP


SARAH JESSICA PARKER

S

arah Jessica Parker est une actrice et productrice américaine connue notamment en 1998 dans la série télévisée Sex and the City. Elle y joue le rôle de Carrie Bradshaw, journaliste férue de mode qui tient une chronique hebdomadaire. Cette série est un succès mondial, qui lui permet de mériter le Golden Globe de la meilleure actrice dans une série télévisée en 2000, 2001, 2002 et 2004. Grâce à son rôle, Sarah Jessica Parker est devenue une icône de mode, le style de son personnage déteint sur l’actrice. Dans la série le personnage a un look atypique et nouveau pour une New-yorkaise branchée haut de gamme ; elle n’hésite pas à assortir pois et rayures, fleurs et carreaux et décide ce qui est tendance en fonction de son humeur. Son style, c’est aussi la robe de cocktail portée avec des tongs, le short effrangé associé à une veste chic, bref les codes vestimentaires de la New-Yorkaise redéfinis pour mieux resurgir sous une autre forme, plus moderne, plus urbaine. Sarah Jessica Parker incarne à merveille une génération de femmes pleines de paradoxes, à la fois romantiques, cherchant le prince charmant et en même temps furieusement attachées à leur liberté, séductrices et indépendantes, parfois fières de leur célibat et quelques minutes après désespérées par ce même célibat. Sophistication et désinvolture font d’elle le modèle à suivre ; de plus, elle devient la femme la plus riche de Big Apple et se voit décerner un Fashion Award Icon. Après avoir été l’égérie de la marque Gap, elle décide de se lancer dans le stylisme et sort sa marque Bitten. Sarah Jessica Parker a imaginé des tenues décontractées, du jean à la lingerie, en passant par les accessoires.


ADopter LE LOOK COLOR BLOCK SOPHISTIQUé


PARIS HILTON

P

aris Whitney Miller Hilton, est l’héritière de la chaîne des hôtels Hilton. Mannequin, chanteuse, actrice, elle est surtout considérée comme figure de la jet-set internationale. Elle fait partie d’une élite privilégiée (milliardaires, aristocratie...) dont la principale occupation apparait être de « faire la fête » dans des endroits huppés qui leur sont réservés. Paris Hilton joue de son personnage public pour faire parler d’elle, ses frasques font régulièrement et quotidiennement partie de la presse people américaine, car elle fait vendre : le public attend des détails croustillants sur sa vie. Selon le magazine Américain Forbes, Paris Hilton aura été la personnalité la plus exposée médiatiquement pour l’année 2006. En plus d’être l’égérie de Guess, l’héritière dirige également deux entreprises : un label de musique et Paris Hilton Entertainment, société chargée de gérer son image et les revenus de ses diverses activités. Créatrice d’une ligne de sacs et d’une collection de chaussures, Paris Hilton est une lanceuse de tendance. A son image, la collection est « blingbling », strass, paillettes, mini robe, diadème, lunettes de soleil et hauts talons, une collection qui reflète l’extravagance et le clinquant de l’héritière. Au sujet de sa collection, Paris Hilton a souligné à la presse : «Je pense que j’ai le meilleur style et je connais la mode. Les filles adorent toutes mon style. En achetant mes produits, elles peuvent me ressembler».


ADopter LE LOOK JET SETTEUSE


KATE MIDDLEtON

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ariée en 2011 avec le prince William, duc de Cambridge, Catherine Middletown devient un membre de la famille royale britannique et prend le titre de duchesse de Cambridge. Kate Middleton attirait beaucoup l’attention sur elle, mais maintenant qu’elle est princesse, l’engouement est encore plus important. On en voit la preuve avec les sites de mode, spécialement dédiés au décryptage du style de la jeune duchesse, et qui fleurissent régulièrement. Elle devient un véritable baromètre des dernières tendances : les Britanniques appellent cela « l’effet Duchesse » ; les apparitions de Kate Middleton sont décryptées et observées sous toutes les coutures et causent à chaque fois une rupture de stock chez les marques de prêt à porter ou les parfumeries, dans la mesure où ses fans veulent lui ressembler et copier son style. La presse de mode a fait rapidement de la nouvelle princesse l’icône la plus récente de la mode. Elle a été désignée par le Daily Mail première personnalité et beauté de l’année 2011 ; le style de Kate Middletown toujours tirée à quatre épingles donne l’avantage à des robes droites, qui soulignent sa silhouette élancée, la dynamise par des escarpins pointus, et ajoute comme accessoires un chapeau et un sac. Porteuse majoritairement des créations d’artistes anglais, Kate Middleton incarne l’élégance british. Elle met au goût du jour le peplum, petit bout de tissu, volant ou pas, placé au niveau des hanches sur les robes et les jupes taille haute, et très en vogue dans les années 80. Tantôt habillée en vert, jaune, bleu navy ou en rouge flashy, la princesse aime incontestablement jouer avec les couleurs.


ADopter LE LOOK anglaise cHIC



LES ICONES EXTRAVAGANTS


DAVID BOWIE N

é à Londres en 1947, David Bowie est un chanteur britannique qui s’est imposé dès le début des années 70 comme un des personnages les plus originaux et les plus imprévisibles de la musique rock et pop. De par son approche esthétique d’un nouveau genre, il a révolutionné l’histoire du rock, élevant le « glam rock » au rang de concept avec la création de son alter ego décadent Ziggy Stardust en 1972, en détournant la soul ou encore en établissant les codes la « new wave » avec Low et Heroes en 1977. Connaissant le succès depuis les années 70, il devient véritablement une star dans les années 1980 avec son titre Let’s Dance. Il s’adapte à différents styles et connaît plusieurs changements de direction, tout en conservant son originalité, jusqu’à tenir le rôle d’un « parrain » de la scène rock en perpétuelle mutation. David Bowie a également joué en tant qu’acteur dans plusieurs films. Même si au cours de sa carrière, David Bowie passe par de nombreuses transformations, un de ses personnages emblématiques reste Ziggy Stardust. Ce dernier est l’emblème du dress-code glam’rock, où on retrouve un goût prononcé pour les coupes moulantes et des matières comme le cuir ou le latex, et où dominent les paillettes, le strass, le lamé, les couleurs trashs, les imprimés graphiques. De plus, le phénomène des « freaks », à savoir l’extravagant, l’excentrique, le hors-norme, le presque non-humain finalement, attire viscéralement la mode. David Bowie, qui s’était inventé un alter ego mi-humain mi-extraterrestre, rassemblait tout cela ; il reprenait également le phénomène drag-queen, transgenre et androgyne (on peut penser à l’utilisation excessive de maquillage, et notamment son célèbre éclair rouge et bleu sur l’œil, repris bien plus tard par Lady Gaga).


ADopter LE LOOK GLAM ROCK


FREDDIE MERCURY

T

héâtral et flamboyant, Freddie Mercury est considéré comme l’un des personnages les plus extravagants et talentueux rattachés à l’univers du rock. Né en 1946, et de son vrai nom Farrokh Bulsara, Freddie Mercury est un chanteur et musicien britannique, connu pour être le chanteur du groupe de rock Queen. Avec une grande étendue vocale et une bonne maîtrise des techniques d’opéra, il demeure aujourd’hui parmi les plus grands chanteurs de rock du XXème siècle, l’un des plus populaires et techniquement accomplis. Il a notamment été classé dix-huitième dans la liste des meilleurs chanteurs de tous les temps, établie par le magazine américain Rolling Stones. Diagnostiqué séropositif en 1987 (maladie qu’il ne dévoilera pas à son public), il s’éteint en 1991 à l’âge de 45 ans. Freddie Mercury est particulièrement connue pour son image flamboyante, extravertie et extravagante ; il s’inscrit à contre-courant de la mode vestimentaire de son époque. Ainsi, au début des années 70, lors des débuts de Queen, il reprend l’esthétique glam rock initiée par David Bowie. Il s’agit d’un mouvement où les chanteurs et leurs groupes apparaissent comme des héritiers du dandysme, vêtus de façon excentrique, couverts de strass et de paillettes, portant des bottes à hauts talons, maquillés, et revendiquant parfois ouvertement leur caractère androgyne. Freddie Mercury fait tout pour intriguer, choquer et charmer son auditoire, avec d’extravagantes versions de son personnage.


ADopter LE LOOK 80’s FREEDOM


MICHAEL JACKSON N

é aux Etats-Unis en 1958, il est surnommé « The King of Pop » (« Le Roi de la Pop »). Depuis ses débuts d’enfant-star dans The Jackson 5 en 1965, Michael Joseph Jackson a gravi tous les échelons de la gloire jusqu’à devenir un véritable mythe vivant. C’est Thriller (1982), l’album le plus vendu de toute l’histoire du disque, qui le propulse au rang de star mondiale. Mais au-delà de son empreinte musicale indélébile, c’est aussi par la construction esthétique d’un personnage hors norme que Michael Jackson a marqué l’imaginaire collectif. Ainsi, en plus de changer son physique en subissant de nombreuses opérations de chirurgie esthétique particulièrement controversée, le roi de la pop a su construire son propre style et imposer des tendances de mode. Depuis ses débuts en solo, l’influence de Michael Jackson sur la mode est indéniable. De ses débuts en smoking pailleté jusqu’à la silhouette monarchique de ses dernières apparitions, son style n’a jamais cessé d’influencer la mode, suscitant tour à tour enthousiasme ou malaise. Nombreuses sont les dernières collections de haute couture à lui avoir rendu hommage : Margiela avec un blouson inspiré de celui de Thriller, ou encore Balmain avec sa série de vestes à brandebourgs. L’artiste a très vite imposé sa singularité en se distanciant des codes vestimentaires de l’époque, sans puiser dans le vestiaire habituel des idoles pop-funk, créant une silhouette composée de détails savamment choisis avec la volonté chez le chanteur de se forger une identité propre. C’est par la construction d’un look fort que Michael Jackson prendra son envol, conscient du pouvoir hypnotique de l’image, façonnant sa propre mythologie à coups de clips-événements et de tenues spectaculaires. Blouson rouge, gant pailleté, guêtre dorée, pantalon feu de plancher : en quelques signes vestimentaires, Michael Jackson est devenu une véritable icône de la mode.


ADopter LE LOOK KING OF POP


MADONNA

D

e son vrai nom Louise Veronica Ciccone, reine de la pop, Madonna est la femme qui a écoulé le plus de disques de toute l’histoire de la musique. Icône provocatrice, la star planétaire a marqué le public par ses looks, ses shows controversés et ses innombrables tubes. Elle s’inscrit dans le courant musical pop, et utilise sa musique, ses clips, ses concerts et ses interviews pour s’exprimer notamment sur la religion, la sexualité et la politique. Après avoir accédé à la gloire et accumulé les tubes dans les années 80, de Like a Virgin à Material Girl, en passant par Like a Prayer ou Holiday, Madonna continue d’enchaîner les succès et de se construire une image de mythe vivant. A plus de cinquante ans, la Madonne conserve une place d’exception dans le monde de la mode. Il faut dire qu’elle n’a cessé de réinventer son style, en vingt ans de carrière, s’imposant inconditionnellement comme une véritable icône. Songer à la carrière de la star, c’est voir défiler des silhouettes plus audacieuses les unes que les autres : on se souvient notamment de son bustier à poitrine en pointe imaginé par Jean-Paul Gaultier ; de sa robe de mariée très rock pour Like a Virgin ; de son leggings, ses innombrables bracelets et ses mitaines en dentelles dans Lucky Star ; ou encore, plus récemment, de son body rose fushia et de ses cheveux roux flamboyants pour l’album Confessions on a Dancefloor. Elle collabore avec de grands noms de la mode comme Versace, Louis Vuitton, Dolce & Gabbana, et avec de plus petites marques comme Gap et H&M. Madonna a, par ailleurs, toujours travaillé avec les plus grands photographes de mode : de Jean-Baptiste Mondino à Steven Klein, en passant par Steven Meisel.


ADopter LE LOOK ROCK TRASH


DITA VON TEESE

N

ée Heather Renée Sweet en 1972, Dita Von Teese est une danseuse, stipteaseuse et mannequin américaine, qui se revendique de la génération des pin-ups. Popularisée par son mariage avec le chanteur de metal et de rock Marilyn Manson, elle pratique l’art de l’effeuillage et se produit dans des cabarets tels que le Crazy Horse à Paris. C’est son striptease dans un verre de cocktail géant de Cointreau, un numéro burlesque appelé Le Bain, qui contribuera à faire d’elle une icône internationale. Dita Von Teese cultive une fascination pour le style rétro et pour le glamour et le côté sensuel des actrices de l’âge d’or hollywoodien. En termes de style, elle s’inscrit dans la lignée du mannequin Bettie Page ou de Marilyn Monroe, et s’inspire en grande partie de la mode des années 40, 50 et 60. Réputée pour son élégance et son sens de l’innovation, elle est aussi la chouchou de grands designers de mode tels que Marc Jacobs, Christian Louboutin, Louis Vuitton, Chopard ou Cartier. Elle n’hésite pas à associer dans ses tenues des éléments vintages à d’autres pièces actuelles ; on retrouve ainsi dans sa garde-robe des robes et des jupes crayons ou à jupons, des corsets, des escarpins, etc. Sa peau extrêmement pâle, ses lèvres rouges et ses cheveux noirs coiffés dans un style rétro contribuent à définir l’image de Dita Von Teese.


ADopter LE LOOK PIN-UP


AMY WINEHOUSE

L

a voix soul-jazz et le caractère bien trempé de la jeune anglaise Amy Winehouse ont fait d’elle la sensation de l’année 2007 avec son album Back To Black. C’est le titre Rehab, en octobre 2006, qui entraîne l’album en tête des classements et fait d’Amy Winehouse la révélation de l’année et une nouvelle icône soul. Mais la nouvelle diva, devenue la proie des paparazzis et des tabloïds à cause de ses nombreuses frasques, s’enfonce davantage dans des problèmes d’alcool et de drogue, et connaît une descente aux enfers qui va s’achever le 23 juillet 2011 par le décès de l’artiste, alors qu’elle n’avait que 27 ans. Amy Winehouse a également attiré l’attention des médias pour son look, notamment sa coiffure et ses tatouages, et a inspiré plusieurs designers de mode. La chanteuse possède un style inimitable, dans un esprit très vintage et rétro, qui rassemble une collection de robes des années 50 et qui s’accompagne d’un épais trait d’eye liner et de sa fameuse choucroute noire crêpée à la Brigitte Bardot. Amy Winehouse s’est également investi dans le monde de la mode, en proposant une collection capsule créée en collaboration avec la marque de prêt-à-porter anglaise Fred Perry. Elle est plébiscitée par de nombreux couturiers, tels que Lagerfeld, qui s’est inspiré du look de la chanteuse britannique pour un défilé de la maison Chanel en 2007 ; ou plus récemment par Jean-Paul Gaultier, qui a rendu homme à Amy Winehouse lors du défilé haute-couture de 2012, et où les mannequins arboraient sa choucroute noire, ses yeux de biche et son décolleté plongeant.


ADopter LE LOOK RETRO TRASH


LADY GAGA D

e son vrai nom Stefani Joanne Angelina Germanotta, Lady Gaga est une auteure, compositrice et interprète américaine, né en 1986 à New-York. L’origine de son nom de scène est une référence à la chanson Radio Ga Ga de Queen. Elle se fait mondialement connaître en 2008 avec son titre Just Dance, suivi de près par Poker Face. Ses albums The Fame (2008), The Fame Monster (2009) et Born This Way (2011) viennent confirmer le succès de la chanteuse et en font une star planétaire. Lady Gaga entretient l’art et la manière d’occuper le devant de la scène, tant au niveau de sa musique que de son image. La star est l’objet d’un marketing intense, et distille son image grâce à une omniprésence médiatique et à une excellente maîtrise des réseaux sociaux. Et son style hors-normes, constitué de tenues toutes plus extravagantes les unes que les autres, y est pour beaucoup (entre autres exemples, sa controversée robe de viande). Lady Gaga a toujours beaucoup travaillé son image en collaboration avec le monde de la mode : ainsi, son styliste, Nicola Formichetti, est aujourd’hui le directeur artistique de Thierry Mugler. La chanteuse a d’ailleurs tenu le rôle de mannequin pour la maison de couture en 2011. Elle a également sa propre équipe de création, appelée Haus of Gaga, bien qu’elle s’occupe personnellement des gadgets et de certaines de ses tenues. La chanteuse a d’ailleurs été récompensée pour son style vestimentaire en recevant le prix de « l’icône de la mode », remis lors des Council of Fashion Designers of American Awards. Le style de Lady Gaga se caractérise par la provocation, l’exhibitionnisme, le voyeurisme, le trash, l’exubérant. Provocatrice dans l’âme, la chanteuse propose un style bien à elle qui a remis au goût du jour les vêtements cloutés et dotés d’épaulettes en tout genre, ainsi que le goût pour les paillettes, la résille, les bodys, les cheveux colorés et les chaussures d’une hauteur astronomique.


ADopter LE LOOK POP MONSTER


LANA DEL REY A

l’automne 2011, Lana Del Rey, de son vrai nom Elisabeth Grant, devient une star du jour au lendemain grâce à la vidéo de son titre Video Games, propagée sur les réseaux sociaux internet. Suscitant la controverse et des positions radicales (certains l’accusent de n’être qu’un produit de pur marketing), la chanteuse au timbre de voix vaporeux et sensuel se construit une image mystérieuse, énigmatique et glamour, héritée de l’âge d’or du cinéma hollywoodien. Lana Del Rey est très rapidement devenue un phénomène musical et fashion grâce à Internet, une sorte d’icône 2.0. Bouche pulpeuse, yeux de biche avec faux-cils, coiffure sophistiquée, tenues vintages et lunettes rétro… La nouvelle diva propose un inédit mélange des années 40, 50 et 60, qu’elle modernise en version preppy chic, casual ou encore mi-rappeuse américaine, mi-chanteuse pop. Elle accessoirise ses tenues avec soin : grandes créoles, bijoux bling-bling, lunettes de soleil papillon, serre-tête à nœud, vernis à ongles bleu à paillettes… La chanteuse travaille son image et joue de la multiplicité des styles avec un sens de la mode maîtrisé. Elle assume haut et fort tous ses choix vestimentaires pointus, mixant avec audace vintage, rétro, rock’n’roll et allure baby-doll. On peut rattacher Lana Del Rey à la mouvance « hipster » qui fait rage chez les adolescents et les jeunes, et qui s’est particulièrement développée sur des plateformes de réseaux sociaux comme Tumblr. De plus, elle a déjà fait la couverture de plusieurs magazines (Vogue UK, Les Inrockuptibles, etc.), et la maison Mulberry a déjà créé un sac à son nom.


ADopter LE LOOK GLAMOUR VINTAGE



LES ICONES DU WEB


ICONES 2.0 I

ls se font reconnaître dans la rue, obtiennent le privilège de s’asseoir aux premiers rangs des défilés des plus grandes maisons de couture, sont conviés à toutes sortes de mondanités, lorsqu’ils ne parcourent pas la planète pour dénicher la dernière tendance. Qui aurait cru qu’une poignée de blogueurs, aussi anonymes que passionnés de mode, deviendrait en quelques années la référence en matière de style et de tendances ? Depuis quelques années, les blogueurs ont véritablement changé la donne en matière de mode. De par les photoshoots, wishlists, conseils qu’ils promulguent tous les jours sur leurs sites Internet, ils se sont aujourd’hui infiltrés sur un marché qui ne peut désormais plus se passer d’eux. Et ils semblent que leur nombre ne cesse de croître. Il suffit de s’intéresser à des sites Internet comme « Lookbook », qui est un portail internet où chacun peut poster des photos de ses propres tenues, une sorte de réseau social consacré à la mode ; le succès sans cesse grandissant de ce site web est le témoin d’une communauté où réside la volonté de partager sa propre expérience de la mode sur la toile. Certains sont même devenus de véritables célébrités, si bien que le magazine Vogue consacrait en mars 2010 un reportage complet aux Garance Doré, Yvan Rodic (du blog The Face Hunter) et Tommy Ton (du blog Jak & Jil) de ce monde. On peut également citer le magazine L’Officiel qui, pour son 90ème anniversaire, a placé Tavi Gevinson en couverture, jeune blogueuse américaine de 15 ans : considérée par beaucoup comme la future Anna Wintour, elle est devenue célèbre dans le milieu de la mode grâce à son blog et est aujourd’hui invitée aux défilés et fashion weeks comme le seraient des stars ou des journalistes. Tantôt partenaires (ils fonctionnent comme des panneaux de publicité vivants), tantôt prédateurs (ils utilisent leur liberté d’expression pour critiquer ou vanter une marque), ces blogueurs font preuve d’une véritable pluridisciplinarité et agissent au carrefour de thématiques comme la mode, les cosmétiques, le journalisme, le marketing et la communication. A la fois figure publique (les blogueurs ont un certain degré de notoriété) et « monsieur ou madame tout-le-monde » (ils sont avant tout en tant que consommateurs), les blogueurs jouissent à la fois d’un pouvoir d’autorité, puisqu’ils sont dotés d’une vraie capacité de persuasion, et une image sympathique qui nous permettent de leur accorder plus de crédit. Les marques sont nombreuses à avoir compris l’intérêt et l’importance que peuvent aujourd’hui représenter les blogueurs. Ainsi, les relations entre enseignes de prêt-à-porter et blogueurs sont devenues monnaie courante.


BIBLIO/WEBOGRAPHIE

L’officiel. Vogue Paris / UK. http://agora.qc.ca/ http://www.slate.fr/ http://www.vogue.fr/ http://www.asos.com/ http://www.tumblr.com/ http://www.lookbook.nu/ http://www.polyvore.com/ http://www.puretrend.com/ http://www.lesarchivistes.net/ http://www.modefashion.net/ http://www.lofficielmode.com/ http://www.madame.lefigaro.fr/ http://www.universalis-edu.com/ http://www.universalis-edu.com http://www.tendances-de-mode.com/ http://fashionfinder.asos.com/?WT.ac=ASOS_topnav_FR Sociologie de la mode, Frederic Monneyron, Collection que sais-je ?, 2010, Paris. L’histoire de la mode au XXème siècle, Yvonne Deslandres et Florence Muller,1986.







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