La maison écologique n°1 - une archive de 2001 !

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La Maison DOSSIER

Tout ce qu’il faut savoir sur le chauffage au bois

Le Cun du Larzac Construire en briques alvéolées Voyage cycloarchitectural Epurer l’eau par les plantes Cuisiner avec le soleil La Maison Bimestriel n°1 février - mars 2001 33 F 5 €


Editorial

La Maison Lancement Vous venez de pousser la porte de La Maison écologique : soyez le ou la bienvenu-e dans ce nouveau magazine bimestriel qui veut se faire l’écho des recherches et des applications dans le domaine de l’habitat sain et des énergies renouvelables. Ce magazine s’adresse à toutes les personnes qui désirent construire, faire construire, rénover, aménager, entretenir, en utilisant des matériaux écologiques, et qui veulent prendre en compte les différentes pollutions que peut générer une maison, ainsi qu’une gestion plus durable de nos ressources naturelles : eau, bois, énergies... Il est également destiné à tous celles intéressées par les énergies renouvelables appliquées pour la maison : solaire photovoltaïque et thermique, éolien, bois... Certains lieux où l’on peut voir des installations, toucher des matériaux,discuter avec les constructeurs ou les habitants, sont ouverts au public. Une fois par semaine ou par mois, ou encore tous les jours de l’année selon le cas. Ils sont à quelques kilomètres de chez vous ou bien très éloignés : la rubrique Visite guidée vous y emmènera,et vous donnera peut-être envie d’aller y faire un tour. Dans la rubrique Expérience, des personnes témoignent de leur pratique de construction, d’aménagement, de décoration d’un habitat écologique, et de leur vie dans cet habitat. N’hésitez pas à nous soumettre vos réactions, vos désirs de sujets... : une rubrique Courrier des lecteurs et lectrices s’ouvrira dès le numéro 2. Ainsi nous pourrons, ensemble, faire avancer l’idée et la pratique d’un habitat respectueux de l’environnement et de ses habitants. Je tiens à remercier vivement, toutes les personnes qui, d’une façon ou d’une autre, ont permis à La Maison écologique de voir le jour. Bonne lecture, Yvan Saint-Jours La Maison écologique est diffusé en grande partie par abonnements, mais aussi dans les magasins spécialisés par le biais d’AlTerreNat Presse, ainsi que sur les salons où les thèmes abordés correspondent aux nôtres. N’hésitez pas à faire connaître ce magazine autour de vous, à donner nos coordonnées ou à offrir des abonnements...

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La Maison écologique n°1 février-mars 2001


Visite guidée

Le Cun du Larzac : écologie au quotidien Barbara Peschke nous emmène en Aveyron, sur le plateau du Larzac. Le Cun, «coin» en occitan, est un centre de formation et dʼaccueil où lʼon peut voir la mise en pratique dʼinstallations respectueuses de lʼenvironnement : éolienne, maisons de paille, recyclage des eaux usées etc. Alors pour en savoir plus, suivez la guide...

Le centre d’accueil

Le Cun du Larzac a été créé en 1975 dans le cadre de la résistance à l’extension d’un camp militaire installé sur le plateau. A l’origine, des objecteurs de conscience insoumis au service civil occupaient illégalement une ferme achetée par l’armée et la transformaient en centre de formation à la résolution nonviolente des conflits.

Aujourd’hui, le Cun, centre d’accueil et de formation, comprend un gîte et un camping de 100 places, une bibliothèque spécialisée (dans les thèmes de la nonviolence, l’écologie et les rapports Nord/Sud) et une petite boutique qui propose des livres , de l’artisanat de pays de l’hémisphère Sud, de l’alimentation biologique et du papier recyclé.


Depuis les origines du Cun, ses permanent-e-s ont le souci d’allier matériaux naturels et modernité, respect de l’environnement et progrès technique. Les choix du Cun par rapport à l’écologie (un aérogénérateur pour l’électrification, deux maisons d’habitation en bottes de paille, un cycle d’eau permettant d’utiliser les eaux usées pour le jardin, des WC à compost, un chauffage central au bois fonctionnant en thermo-syphon) font partie d’une recherche de cohérence entre les contenus de certains stages proposés et la vie quotidienne des permanent-e-s et des stagiaires.

Eolienne

Sur la route menant au Cun on voit “Cunéole”, l’éolienne, de loin, avec son pylone de 24m elle domine les lieux. Il s’agit d’un aérogénérateur d’une puissance de 5 kW, commercialisé par la société Vergnet S.A. Le courant produit (220-380 Vac) est transformé en courant continu et stocké par une batterie d’accumulateurs stationnaires au plomb 24 V - 2300 Ah. Les batteries alimentent le centre et deux maisons d’habitation (en tout six bâtiments, répartis sur 2 ha) en 24V pour l’éclairage et le réfrigérateur, et en 220 V, par l’intermédiaire de deux onduleurs (1200 et 2000 W), pour le matériel informatique, le lave-linge, etc. Cette installation a été subventionnée par la Direction 1. A.F.M.E. Départementale de la Jeunesse et des Sports, Agence l’A.F.M.E.(1) (maintenant l’A.D.E.M.E(2)) et la comFrançaise pour la mune de Millau. Elle a obtenu le deuxième prix Maîtrise de l’Energie départemental de lenvironnement en 1992. Un groupe électrogène complétant l’installation démarre 2. A.D.E.M.E. automatiquement quand il n’y a pas assez de vent. Agence de l’Environnement - Pourquoi une éolienne ? et de la Maîtrise “Le Cun ne voulait surtout pas se raccorder au de l’’Energie réseau électro-nucléaire. Du moins ne pouvait-il s’y résoudre qu’en étant sûr qu’une autre solution “énergies renouvelables” n’était pas possible. Après plusieurs années d’études et de difficultés, le choix s’est porté sur une installation éolienne” explique Hervé Ott, formateur au Cun. “A l’époque, nous considérions que les panneaux solaires étaient trop chers. Mais on n’est pas arrivé à faire un comparatif valable entre éolien et solaire” conclut-il. En tant que stagiaire, on s’aperçoit à peine que le courant n’est pas nucléaire, mais éolien. L’aérogénérateur “Cunéole” Pour les habitant-e-s du lieu, c’est un peu diffé!Aérogénérateur à axe horizontal, type UM 50 X commercialisé par Vergnet S.A. rent : il arrive qu’on ne !Puissance 5 kW, pylone 24 m puisse pas utiliser le !Hélice bipale en bois lamellé collé de 5 m lave-linge ou tous les de diamètre ordinateurs à la fois. !Variation de pas par masselottes centriCela peut sembler fuges (régulation par décrochage aérodynacontraignant, mais cela mique) permet aussi de !Orientation par gouvernail arrière prendre conscience de !Génératrice asynchrone triphasée 220 / la consommation 380 V d ’ é l e c t r i c i t é . ! Puissance nominale 5kW à 11m/s (40km /h) “Globalement, nous !Début de production à 5 m /s (18km /h) arrivons à couvrir 80% de nos besoins, en cou!Prix (1991) de l’aérogénérateur, mât, instalrant éolien” ajoute lation, ancrages, inverseur, régulation: Hervé. 218 050 F. - Y-a-t’il des problèmes !Batteries 12 accumulateurs stationnaires avec le matériel choisi ? au plomb de 24Vcc - 2300 Ah: 40 926 F “A la suite de quelques avaries de départ, la société Vergnet a déci-

dé de changer l’aérogénérateur et de mettre une machine plus récente. En général, les problèmes ne viennent pas de l’éolienne, mais des annexes : des batteries ou de la régulation. Il y a eu quelques problèmes avec les onduleurs : certains ordinateurs et une photocopieuse ne supportaient pas le courant pseudo-sinus. Nous avons une technologie d’onduleurs d’il y a 15 ans” explique Hervé Ott, “ c’est une question de coût. Pour l’onduleur, ça s’est stabilisé maintenant. Cela n’empêche pas qu’au delà du contrat de maintenance avec Vergnet, il est indispensable d’avoir quelqu’un de compétent dans l’équipe pour surveiller l’éolienne, la charge des batteries, et tout ce qui va avec ” . - Et dans l’avenir ? “Si les besoins du Cun augmentent, on complètera avec des panneaux photovoltaïques. Mais pour le moment, nous n’avons pas les moyens.”

Maisons en bottes de paille

L’éolienne se situe entre deux maisons d’habitation en bottes de paille. La première a été construite en 1979, sans permis, avec le soutien des paysans du Larzac. C’était à la fois un choix militant (une action constructive illégale), économique ( le Cun n’avait pas un sou) et écologique pour ce qui est du choix des matériaux. Des fondations, une charpente en bois, des murs en bottes de paille et la toiture : la première maison de paille a été montée en trois jours. Les murs ont été crépis par la suite en projetant un mélange chauxciment-sable avec un compresseur, après avoir été grillagés. Coût de la maison d’une surface de 85m2 habitable: 40 000 F. février-mars 2001 La Maison écologique n°1

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Outre le prix bas de la construction, ce qui est surprenant c’est qu’aucun travail professionnel n’a été effectué sur la maison, mis à part l’installation du chauffage central au bois il y a cinq ans. Un agrandissement de la maison en 1995 a permis d’aménager un studio supplémentaire. En février 1999, un incendie se déclare dans le conduit de cheminée du chauffage central au bois, et détruit les 2/3 de la maison. Trois pièces ont été restaurées et sont aujourd’hui habitées par un des permanent du Cun. La deuxième maison de paille (160 m2 habitables dont la moitié en combles aménagées) a été réalisée d’après les mêmes principes quelques années plus tard, mais cette fois avec une charpente achetée et quelques améliorations : isolation du toit avec du liège et une isolation des poutres au sol pour prévenir l’humidité. Actuellement une famille de cinq personnes l’habite. La paille permet d’avoir une excellente isolation thermique. L’ambiance à l’intérieur de la maison est très agréable et se distingue de manière nette de celle des maisons traditionnelles du Larzac, en pierre et sans isolation, dans un climat pourtant rude, dû aux 800 m d’altitude du plateau.

Enduit d’une maison de paille

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Gestion de l’eau

En continuant ma visite, je vois une construction qui ressemble à un énorme bac à fleurs. “C’est la fosse toutes eaux” m’explique Valéry Borraz, ancien permanent du Cun qui avait la reponsabilité des énergies renouvelables. “L’objectif, c’est d’avoir un cycle d’eau complet, de la récupération jusqu’à la réutilisation des eaux usées filtrées pour le potager.” A l’origine, au Cun, il n’y avait pas “l’eau de ville”. Dès 1983, trois citernes pour récupérer l’eau de pluie de 40, 60 et 100 m3 fournissaient l’eau potable (100 m3) et la sécurité incendie (100 m3). “L’eau de pluie est récupérée par les toitures, passe par un bac de décantation prermettant une filtration mécanique avec des cailloux et du sable et remplit les citernes” continue Valéry Borraz. “Les citernes doivent être enterrées pour que la température de l’eau ne varie pas. Comme cela, on évite la

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croissance d’algues. L’eau de pluie, déminéralisée naturellement, se minéralise au contact de l’enduit de la citerne. Contrairement à l’eau chlorée de la ville qui peut détruire une partie de la flore intestinale, il y a dans l’eau de pluie un développement naturel de bactéries aérobies qui la maintient potable, à condition qu’elle soit fraîche à température constante.” Les citernes alimentent un château d’eau de 8 m3, situé sous le toit du gîte. En 1990, l’adduction d’eau au réseau était réalisée venant pallier les manques de l’été. “Sans les habitations, le Cun serait autosuffisant en eau de pluie” pense Valéry Borraz. - Et le traitement des eaux usées ? “Après la fosse toutes eaux (fonctionnement anaérobie), l’eau passe dans un filtre bactérien à base de roche volcanique, la pouzzolane (fonctionnement aérobie). Les eaux grises ainsi filtrées sont par la suite récupérées dans une cuve à partir de laquelle l’eau part dans un drain sous le jardin. Il y a le projet d’un système de phyto-épuration pour boucler le cycle d’eau. Cela permettra d’arroser le potager avec l’eau filtrée” conclut Valéry Borraz.

WC à compost

Nous nous dirigeons maintenant vers les WC à compost. “L’intérêt du WC à compost, c’est qu’on économise énormément d’eau» explique Valéry. «Au WC du Cun, à chaque passage, on utilise 0,3 litre d’eau. Alors qu’on utilise 9 litres (3/6 litres pour les économiques) par chasse tirée dans un WC normal. Pour le centre, avec 1800 nuitées par an (en comptant 3 passages par jour) , cela signifie une consommation annuelle d’eau de 1,6 m3. Elle est de 48 m3 en WC normal, ou 27 m3 en version économique”. - Quel est son système de fonctionnement ? “Le principe du WC à compost, c’est de séparer les liquides des solides grâce à une couche de bottes de paille dans la fosse qui retient les fèces et laisse passer les urines. Les liquides sont évacués à l’aide d’une pompe immergée automatique et vont dans la fosse toutes eaux. Une ventilation qui fonctionne par aspiration éolienne / solaire passif permet de minimiser les odeurs.” Grand inconvénient : comme le Cun est ouvert au public, la D.D.A.S.S. a imposé un point d’eau dans chaque WC. “Cette contrainte est incompatible avec un WC à compost idéal, c’est-à-dire sec” regrette Valéry Borraz. “Au Cun, il n’y a finalement qu’une amorce de compostage. Il faut donc vider la fosse plus régulièrement et faire le compostage dehors.”

Stage sur l’isolation en chanvre

Le Cun étant un centre de formation, de nombreux panneaux sensibilisent le public à l’économie d’eau, au tri des déchets... Il propose également des stages, autour des énergies renouvelables ou de l’écoconstruction comme ce fut le cas au mois d’octobre 2000, à l’occasion de l’assemblée générale de l’Association des Constructeurs en Fibres Végétales. Le Cun a organisé un stage d’une dizaine de jours qui s’appelait “Le chanvre, un isolant”.


deux ont le même coefficient d’isolation que la laine de verre. Pour les deux murs, nous avons choisi comme produit de finition la terre (argile). Sur l’enduit de terre fini, il y aura de la toile de jute pour éviter les micro-fissures.” - Quelle évaluation pouvez-vous faire de ce chantierstage ? “Rien qu’en chantier, on aurait pu finir en 10 jours. La situation de stage a fait que nous n’y sommes pas arrivés. Mais j’espère que cela donnera aux six participants l’envie de reproduire cette technique ailleurs. Le grand intérêt de matériaux comme le chanvre ou la terre, c’est qu’il n’y a pas de déchets : tout ce qui tombe peut être réemployé. L’utilisation ainsi que le nettoyage sont très faciles. Mais le chanvre manufacturé est cher, alors qu’à l’origine il s’agit d’un déchet, comme la paille. Même remarque pour la terre. Même sur le Larzac, on peut trouver de l’argile, qu’il faudrait mélanger avec de la terre calcaire pour obtenir la qualité de terre qu’on trouve en commerce.”

Photo Jean-Michel Gagneux

En cette saison hivernale, le Cun est bien calme. Pas de stage, le centre d’acueil est fermé. C’est le temps des finitions de chantiers, du travail de gestion et d’administration, des interventions de formation à l’extérieur... Depuis quelques temps c’est aussi la période des questions de fond : quelles structures pour le gîte et la formation dans l’avenir ? Quel avenir pour la bibliothèque, la boutique, le jardin ? Quel que soit le résultat de cette transformation en cours, le Cun sera ouvert dès ce printemps, et si vous voulez faire une visite des installations, contactez Jean-Michel Gagneux " Enduit en terre sur contre-cloison en bambou rigide.

La seconde maison de paille

“C’était un chantier pédagogique avec une alternance entre la démonstration pratique par des professionnels et des journées d’application” explique JeanMichel Gagneux, qui animait ce chantier en tant que responsable des énergies renouvelables, du bâtiment et des constructions au Cun. “Il s’agissait de faire l’isolation thermique intérieure d’un mur en pierre” continue-t-il. “Traditionnellement, cela se fait avec une contre-cloison et de la laine de verre. Nous voulions utiliser un matériau écologique, notre choix s’est porté sur le chanvre. Pour des raisons pédagogiques, nous avons choisi deux méthodes différentes utilisant l’une le chanvre sec et l’autre le chanvre mouillé. Pour la première méthode, nous avons posé une contre-cloison en bambou rigide sur chevrons de 8 cm, et nous avons mis le chanvre sec en vrac derrière. Ce chanvre est traité contre la putréfaction. Pour la seconde méthode nous avons mélangé le chanvre naturel avec de la chaux à bâtir et mis le tout sur le mur en trois épaisseurs de 2-3 cm. Pour le mur avec la contre-cloison, nous avons obtenu 14 cm d’isolation, pour l’autre, qui est moins exposé, 8-9 cm. Les

Le Cun du Larzac - 12100 Millau Tél : 05 65 60 62 33 - Fax : 05 65 61 33 26 Pour le gîte, contactez Isabelle Denoix, et pour la formation et les stages, Hervé Ott. Barbara Peschke

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Dossier Qui n’a jamais rêvé, assis devant un bon feu, en contemplant le spectacle tout en couleurs des flammes qui font la ronde dans l’âtre de la cheminée ? Qui d’entre nous n’a pas en souvenir l’odeur du feu de bois allumé un soir d’été, dans une clairière au milieu d’une forêt, autour duquel les plus belles et parfois les plus terrifiantes histoires étaient racontées ? Ce feu nous ramènerait-il à nos origines, si proches sur l’échelle du temps ? Pour l’Homo habilis ou erectus, le feu était la vie, voire la survie. Celui qui avait le feu avait le pouvoir : pouvoir d’avoir chaud, de cuire des aliments, de faire fuir les bêtes sauvages, d’effrayer l’ennemi encore ignorant... Mais le feu est aussi le symbole de l’enfer et de ses diables qui dansent avec leur fourches au milieu des flammes rougeoyantes et des fumées. A contrario, chez Saint-Pierre, au paradis, point de cheminée, ni de poêle à bois ? Peut-être est-ce la proximité du soleil et de son rayonnement bienfaisant qui dispense ses habitants de ce mode de chauffage ? A moins que ce ne soit la chaleur de leurs âmes ? En attendant un réchauffement suffisant de la planète grâce à l’effet de serre qui nous dispenserait d’utiliser tous système de chauffage, le combustible bois reste, dans la mesure où il est brûlé dans de bonnes conditions, le seul qui n’ait aucune incidence sur le climat. Energie locale, bon marché, créatrice d’emploi, elle est actuellement en France considérée comme renouvelable. Elle le restera tant que les forêts seront bien gérées, et si les appareils performants prennent le dessus sur les autres systèmes, gourmands et polluants. Toutefois il est important de signaler que le bois ne peut pas être considéré comme énergie renouvelable dans les pays où l’on pratique la déforestation (qui plus est si la majorité des feux se fait à ciel ouvert, entraînant une pollution importante). Alors, quel bois brûler, comment, pourquoi ? Tout ce que vous avez toujours révé de savoir sur le bois vous attend dans ce dossier (enfin presque tout...).

Cheminée

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Bois : - composition - stockage - vert

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Forêt

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Cuire les aliments : - cuisinière

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Flammes

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Fumées

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Poêle à bois : - descriptif - comparatif

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Rayonnement

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Combustible bois : - bûche - granulés - bois déchiqueté

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Appareils performants

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Déforestation

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DOSSIER

L’art de se chauffer au bois

Le chauffage au bois en France

Selon une étude récente, le bois de feu est utilisé, comme chauffage de base ou en appoint, par six millions de ménages résidant en maison individuelle, soit un total supérieur à cinquante millions de stères par an. Près de la moitié est autoconsommée par des familles souvent d'origine rurale. Le reste fait l'objet de transactions se situant en moyenne autour de 230 F par stère (avec de très fortes variations régionales), ce qui met le bois de feu à un prix voisin du fioul domestique et du gaz naturel, mais trois fois moins élevé que l'électricité, d'où son succès dans l'habitat pavillonnaire en complément du chauffage électrique. En France, le chauffage au bois représente 8 à 9 millions de tonnes équivalent pétrole ( tep ), soit plus de 4 % de la consommation totale d'énergie du pays. Le potentiel supplémentaire mobilisable est estimé à 1,5 millions de tep issu des forêts, 150 000 à 200 000 tep provenant des déchets de l'industrie du bois et autant du bois de rebut ( emballages, palettes,... ).

Calcul des volumes

Exploitation de la forêt et effet de serre

Toutes les essences de bois ont sensiblement le même pouvoir calorifique. Ce qui les différencie, c’est surtout leur densité. Par exemple, un stère de charme dégagera presque deux fois plus de chaleur qu’un stère d’épicéa. Il ne faut pas oublier que l’on achète son bois en volume (stère , corde, mètre cube) et non pas au poids.

La forêt française représente environ quinze millions d’hectares, soit 28 % du territoire national, contre onze millions d'hectares en 1950 ! L’accroissement naturel de la forêt est de 87 millions de m3 par an. Aujourd'hui, la forêt se cultive : on replante ce que l'on consomme, souvent d'ailleurs en plus grande quantité. Une exploitation périodique de la forêt est nécessaire voire indispensable, afin d’assurer un entretien régulier et de régénérer les peuplement âgés. La production qui en résulte alimente les industries de la filière bois (sciage, construction, ameublement, panneaux, pâte à papier) et la filière bois-énergie (collectivités, industrie, chauffage domestique). Dans la mesure où la quantité de bois prélevée sur le milieu est inférieure au renouvellement de la forêt, il est bon de préciser que le chauffage au bois ne contribue pas à l’effet de serre, puisque l’arbre va absorber durant son cycle de vie, par photosynthèse, plus de CO2 qu’il n’en rejettera en brûlant (dans de bonnes conditions) pour nous chauffer.

Bois, nom de code : C4H6O3

Le bois se compose d'une fraction organique, d'une fraction minérale et d'eau. La variation de ces composants a une influence sensible sur le pouvoir calorifique et le choix des technologies de combustion. La fraction organique du bois comprend des résines, des tanins et des polymères (cellulose, hémicellulose, lignine…). Le bois peut être globalement assimilé à une molécule du type C4H6O3, avec la répartition suivante en % du poids anhydre : - 49 à 50 % de carbone - 6 % d'hydrogène - 43 à 44 % d'oxygène - 0,2 à 0,5 % d'azote. Contrairement aux combustibles fossiles, le bois ne contient pas de soufre mais davantage d'oxygène (sa

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combustion nécessite donc moins d'air).

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Une quantité de bois peut être mesurée soit en volume, soit en masse. Au préalable, il faut bien préciser si l'on parle de bois avec ou sans écorce. Le volume plein ou réel s'utilise pour des grumes ou billes, essentiellement en bois d'œuvre ; il s'agit du volume du cylindre ayant le même diamètre médian et la même longueur ; l'unité est le m3. Le volume apparent est utilisé pour des piles de rondins ou de bûches ayant tous la même longueur. C'est le volume apparent de la pile assimilée à un parallélépipède ; l'unité est le stère (1m x 1m x 1m), qui contient à la fois du bois et de l'air. Dans certaines régions on utilise d’autres unités de volume comme, par exemple, la corde, qui vaut trois stères. La teneur énergétique d'un stère est comprise dans une fourchette qui varie du simple au double en fonction de l'essence, du coefficient d'empilage et du taux d'humidité.

Les essences

Poids moyen d’un stère de bois sec (20 % d’humidité) Charme 450 / 500 kg Chêne 350 / 500 kg Hêtre 350 / 500 kg Châtaigner 350 / 450 kg Bouleau 350 / 400 kg Mélèze 350 / 450 kg Pin sylvestre 300 / 350 kg Peuplier 250 / 350 kg Sapin 250 / 350 kg Epicéa 250 / 350 kg Il est préférable de terminer la soirée par un bon morceau de bois dur : comme il fait d’abondantes braises qui tiennent longtemps, le feu sera d’autant plus facile à rallumer le lendemain matin. Parmi toutes nos essences, le charme est le meilleur combustible. Viennent ensuite le hêtre puis le chêne. Le pommier ne se situe pas très loin derrière ce trio de tête. Le châtaigner ne dégage pas beaucoup de chaleur. Quant à l’orme et au noyer, ils font beaucoup de cendre. Réservez les bois blancs comme le bouleau, l’aulne, le sureau ou le saule pour l’allumage, car ils s’enflamment vite. Les résineux sont un bon compromis entre les bois durs et les bois blancs, ils donnent de belles flammes et de d’importantes braises. Le mélèze pétarade alors que l’épicéa chauffe vite. Le pin sylvestre n’est pas à conseiller en raison de son faible dégagement de chaleur et de ses grosses fumées.


de chaleur et de ses grosses fumées. Si cela est possible un mélange de bois dur pour avoir de bonnes braises et de bois blanc ou résineux pour les flammes est un très bon choix. Mais il ne faut pas oublier que brûler du bois local reste la démarche la plus cohérente (peu ou pas de transport, maintien de l’économie locale...). Feuillus ou résineux, le bois de feu le meilleur est avant tout celui qui a été correctement séché. Le bois vert est en comparaison deux fois moins calorifique.

Bois vert, séchage et stockage

L'humidité du bois traduit un état physique déterminé : de 0 à 20 % d'humidité sur masse brute, l'eau contenue dans le bois est intimement associée à la cellulose des fibres (''eau liée'') ; au-delà de 20 %, l'eau remplit les vides entre les cellules (''eau libre''). Selon les essences, l'âge, la partie de l'arbre et la période de l'année, la teneur en eau des arbres sur pied varie de 40 à 55 % sur masse brute. Lors du séchage naturel, l'eau libre peut s'extraire de façon relativement aisée et rapide, alors que l'eau liée se libère difficilement et lentement.

PCI Le pouvoir calorifique d'un corps équivaut à l'énergie qu'il contient. On distingue : - le pouvoir calorifique supérieur (PCS), correspondant à l'énergie libérée lors de la combustion, qui est fonction de la composition du combustible (carbone, hydrogène, oxygène...) ; - le pouvoir calorifique inférieur (PCI), qui équivaut au PCS diminué de la chaleur latente de la vaporisation de l'eau contenue dans le combustible, ou formée au cours de la combustion.

L'humidité peut entraîner, durant le stockage, des dégradations biochimiques (compostage) et une perte de matière, notamment pour les écorces, feuilles ou aiguilles. Un compostage avancé se produit alors en quelques semaines, ce qui dégrade l'intérêt énergétique du combustible. Un combustible est considéré comme stable au stockage lorsqu'il contient moins de 30 % d'humidité sur brut. A 20 % d'humidité sur brut, le bois est dit ''sec à l'air''. L'humidité du bois de feu varie en fonction de la durée et des conditions de stockage:

- les bois fendus, débités en bûches de 50 cm et stockés immédiatement sous abri aéré sèchent plus rapidement que les bois laissés en tas ''bord de route'' ; lorsqu'il est impossible de se procurer un abri, il convient de recouvrir la pile avec des tôles ondulées solidement attachées ;

- les quartiers, du fait de leur plus grande surface d'évaporation, sèchent plus vite que les rondins dans les mêmes conditions de stockage. Des essais ont montré que la durée de séchage du bois de feu doit être au minimum de 18 mois (12 à 15 mois dans les conditions optimales de stockage). La combustion de bois vert est à proscrire pour trois raisons : - au niveau environnemental, la combustion d’un bois vert libère beaucoup plus de substances polluantes, - au niveau économique, un bois humide fournit environ deux fois moins d’énergie qu’un bois séché, - au niveau des performances, une chaudière ou un foyer fermé n’atteindra pas sa puissance nominale avec du bois humide. De plus il existe des risques d’encrassement et de détérioration du matériel existant.

Bois de récupération

L’usage de bois de récupération, qui a souvent subi un traitement par produits fongicides, insecticides, peintures ou lasures, a généralement pour conséquence l’émission de gaz polluants. C’est le cas des bois récupérés sur les chantiers de démolition, les vieux meubles, les vieilles portes, les traverses de chemin de fer.... Laissez aux incinérateurs le soin de brûler ce bois, il s’en dégagera jusqu’à 1000 fois moins d’émissions polluantes. De plus ces bois encrassent très vite les conduits de cheminée.

Les combustibles bois ou biocombustibles

Ce classement prent en compte les caractéristiques des combustibles bois, variables selon le mode de conditionnement, l'humidité et l'essence. Il convient de distinguer : - d'une part les bûches, qui impliquent généralement une alimentation manuelle (grande variabilité des dimensions) ; - d'autre part les combustibles qui autorisent une alimentation automatique (caractéristiques dimensionnelles relativement homogènes), les granulés et les plaquettes. Les bûches Ce sont des bois de courte longueur (25 cm à 1 m), ronds ou fendus, issus de l'exploitation de la forêt, des haies et des vergers et utilisés comme bois de chauffage. Les bûches sont utilisées comme combustibles dans des appareils indépendants (cheminées, foyers fermés et inserts, poêles, cuisinières) et des chaudières de chauffage central à alimentation manuelle. Plusieurs critères permettent de les caractériser : - Essence : feuillus ou parfois résineux - Humidité : 20 à 25 % sur brut (bois dit sec à l'air) - PCI * : de 2100 à 1000 kWh / stère - Longueur : 25cm, 33 cm, 50 cm ou 1 m - Diamètre : 4 à 20 cm. février-mars 2001 La Maison écologique n°1

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Les granulés Ces produits sont fabriqués par compactage des L’art de se sciures, et éventuellement des copeaux ou autres chauffer au déchets de l'industrie du bois. bois - Diamètre de 6 mm, longueur de 20 mm Contrairement aux autres combustibles, la masse volumique des granulés (700 à 750 kg/m3) ne dépend pas de l'essence du bois mais de la pression appliquée lors de la granulation ou du compactage. L'humidité est faible et constante (8 à 10 % sur brut). Le PCI est voisin de 4 600 kWh (sur tonne brute et non anhydre*, ce qui est bien supérieur aux autres Anhydre : qui ne contient produits). Les granulés doivent être stockés à l'abri pas d’eau. de l'humidité sous peine d'une dégradation notable.

DOSSIER

Plaquettes (ou bois déchiqueté) Elle regroupent les fragments ou copeaux de bois issus de l'industrie du bois, de l'exploitation forestière ou bocagère, obtenus par découpe franche sous l'action des couteaux d'une déchiqueteuse. Les plaquettes issues de rémanents forestiers ou de l'entretien des haies sont souvent désignées sous la simple appellation de ''bois déchiqueté''. - Longueur 3 cm x 1 cm x 0,5 cm - 20 à 30 % après séchage de quelques mois sous abri) - masse volumique : 250 à 350 kg/m3 (selon le taux d'humidité) - PCI : 2 200 à 3 900 kWh/tonne (selon le taux d'humidité également).

La combustion

La combustion est la réaction chimique d'oxydation d'un corps avec dégagement de chaleur. Celle du bois se fait en quatre phases : séchage,pyrolyse/gazéification, oxydation des gaz et combustion du résidu charbonneux. C'est l'oxygène contenu dans l'air comburant qui permet à l'ensemble du processus de se dérouler : l'injection de l'air primaire permet la réaction de pyrolyse, celle de l'air secondaire l'oxydation des gaz. Réchauffement et séchage Durant cette première phase, le bois va évacuer les 20 % d’eau qu’il contient : il consomme alors de l’énergie. La pyrolyse Soumis à de hautes températures, le bois va se décomposer et donner des gaz combustibles et des résidus charbonneux. Oxydation des gaz Les gaz vont s’enflammer au contact de l’air, ceux qui n’ont pas brûlé vont s’échapper par la cheminée et les goudrons qu’ils contiennent vont se déposer sur le conduit. Dans des poêles performants, il y a très peu de gaz imbrûlés. La combustion du résidu charbonneux C’est l’étape finale, où tous les gaz se sont dégagés, il n’y a plus de flammes, seul le résidu charbonneux que sont les braises du feu. Pour que la combustion soit complète, plusieurs

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conditions sont nécessaires : - la combustion doit s’effectuer à une température élevée (supérieure à 800°C). Les gaz ne brûlent en effet complètement qu’à cette condition, - l’appareil de chauffage (poêle, insert ou chaudière) doit disposer d’une chambre de combustion des gaz, dans laquelle une deuxième arrivée d’air, dit “air secondaire”, amène l’oxygène nécessaire à la combustion complète, - le gaz chaud et l’air secondaire doivent pouvoir se mélanger aussi intimement que possible et séjourner dans la chambre de combustion assez longtemps pour que les gaz puissent brûler en totalité, - le foyer doit être bien fermé et de préférence revêtu d’un matériau réfractaire, pour que la température y atteigne un niveau suffisamment élevé et reste à ce niveau pendant la combustion. Lorsque la combustion est complète, les fumées comprennent du dioxyde de carbone ou gaz carbonique (CO2) et des oxydes d'azote (NOx). Le CO2 émis correspond à celui qui a été fixé par les arbres durant leur croissance ; le bilan en CO2 est équilibré lorsque la forêt est correctement gérée. Les oxydes d'azote sont partiellement évités par une bonne maîtrise de la combustion. Il reste également des cendres, résidus solides demeurant après la combustion des matériaux carbonés. Elles proviennent des matières minérales (potassium, calcium, magnésium, sodium, fer, aluminium et silice) contenues dans le produit et des impuretés accrochées aux écorces. Elles peuvent également contenir du carbone incomplètement brûlé. Lorsque la combustion est incomplète, les émissions contiennent également du monoxyde de carbone (CO), des hydrocarbures (HC) et des suies. En outre, une partie des cendres est entraînée par les gaz de combustion.

Il n’y a pas de fumées sans feu...l’inverse n’est pas vrai Les fumées représentent l’ensemble des gaz de combustion et des particules qu'ils entraînent [cendres, suies, éléments liquides goudronneux (hydrocarbures), composés métalliques]. Le terme de "fumées" est souvent associé à celui "d'émissions", qui désigne le rejet de substances dans l'atmosphère. Si la combustion est complète, il ne devrait presque pas y avoir de fumée, sinon une légère fumée


Canada, fumées polluantes

Suite à la «crise du verglas» (hiver exceptionnellement froid en janvier 1998) les canadiens se sont jetés sur les poêles à bois, souvent de vieux appareils polluants et qui de surcroît étaient mal installés. Les problèmes de pollution et de santé engendrés par ce type de poêles à bois non performants, sont pris très au sérieux par le gouvernement canadien. Une loi rendrait obligatoire, en 2002, la vente de poêles performants et écologiques. La vente de foyers et de poêles non En 2002, au Canada, la homologués par la fameuse vente de poêles non per- EPA (Agence de Protection de l'Environnement) serait formants et écologiques alors tout simplement interdite. En effet, il y a urgence car serait interdite d'après l'ingénieur responsable du dossier "poêles à bois" à Environnement Canada (région de Quebec), le chauffage au bois génèrerait plus de particules fines que les transports. Les études menées dans des milieux urbains denséments peuplés montrent que le risque d'impact sur la santé respiratoire du public est réel. Imaginez : un poêle à combustion lente traditionnel émet autant de particules totales dans l'air, en une seule saison de chauffage, qu'une automobile roulant sur 547 000 kilomètres soit 119 kilos !

ondes (téléphone cellulaire ou four micro-ondes). C’est un rayonnement infrarouge qui est invisible à l’oeil nu mais qui peut être photographié (par une caméra infrarouge par exemple), et dont la longueur d’onde est un peu supérieure à celle d’une lumière rouge, d’où son nom. Cette chaleur est proche de celle émise par le soleil : elle va réchauffer tout corps solide qu’elle “éclaire”. C’est pourquoi, par beau temps, il est possible d’être en bras de chemise en pleine montagne, alors que la température extérieur frise le zéro ! Un appareil fonctionnant avec ce principe de rayonnement donnera une sensation de chaleur douce et homogène alors que l’air de la pièce sera de 2 ou 3 °C inférieur à ce qu’il aurait été dans la même pièce chauffé par convection. Rayonnement La chaleur entre dans les parois

Dessin Hiemstra

blanche qui est en réalité de la vapeur d’eau. Une combustion incomplète se traduira par une fumée noire.

Confort thermique

La convection Le chauffage par convection chauffe l’air de la pièce, c’est le cas pour le radiateur électrique appelé convecteur, ainsi que pour tout type de chauffage qui n’a pas de masse pour stocker les calories. L’air va se réchauffer au contact de la paroi de l’appareil, puis il est mis en mouvement et c’est l’ensemble de l’air de la pièce qui se réchauffe, l’air chaud montant en “poussant” l’air frais. Résultat, on trouve un écart de température de plusieurs degrés entre le sol et le plafond. De surcroît, l’air se dessèche et il y a mise en mouvement des poussières. Cette chaleur ne réchauffe pas le corps humain, qui est déjà à 32 °C au niveau de la peau, mais, au mieux, empêche qu’il se refroidisse. Lorsqu’on utilise ce type de chauffage, c’est la chaleur de notre corps qui nous réchauffe, et non pas l’air chauffé : c’est pour cette raison que même si le thermomètre indique 20°C, il est difficile d’avoir une sensation de douce et agréable chaleur. Le rayonnement D’une toute autre façon, la chaleur émise par rayonnement va réchauffer directement les masses qui entourent sa source, et non pas l’air. Ainsi, les murs, le sol, les objets “lourds”, et même le corps humain, sont autant de masses qui vont accumuler ces rayonnements. Précisons toutefois que ce rayonnement n’a rien à voir avec les rayonnements ionisants (matériaux radioactifs), ou encore avec les micro-

Le matériel de chauffage

Voici un aperçu de ce qui s’est vendu en france pour la seule année 1999 : Chaudières Cuisinières Poêles Foyers fermés Total

8 350 2 100 48 150 181 000 239 600

Un bon feu dans une cheminée, c’est un vrai régal pour les yeux et une ambiance chaleureuse garantie. Chaleureuse, mais par vraiment chaude, en effet, seules les personnes placées à proximité de la cheminée bénéficieront des calories, et encore, seulement sur la face exposée ! Une bonne flambée pour le plaisir devrait être exceptionnelle, car derrière les allures conviviales du feu à foyer ouvert se cache l’importante source de pollution décrite plus haut. Le gaspillage n’est pas en reste, étant donné que le rendement d’une cheminée n’avoisine que les 10 %. La quasi totalité des calories accompagne la fumée et s’en va dans le conduit. Alors quels sont les matériels les plus performants au niveau du rendement, de la consommation et des faibles émissions de polluants ?

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Cheminée ouverte Pour les inconditionnels du foyer ouvert, il existe L’art de se quelques installations qui permettent d’augmenchauffer au ter un peu le rendement, mais pas de diminuer les bois émissions. Certains systèmes sont à installer lorsque la cheminée est déjà existante, et qu’aucune modification n’est possible (ou prévue) : ce sont les récupérateurs de chaleur. L’air ambiant est aspiré par un ventilateur, circule dans le corps de chauffe situé au cœur des braises puis est pulsé dans la pièce. On peut alors atteindre un rendement de 30 à 40 %. Il existe aussi un système de chauffage central à partir d’une fausse marmite placée dans l’âtre et dans laquelle se trouve un circuit d’eau chaude qui alimentera des radiateurs. Pour ceux qui ont prévu de construire une cheminée, il existe également des récupérateurs de chaleur, à eau ou à air, à intégrer dans la construction.

DOSSIER

Foyer fermé et insert Les foyers fermés et les inserts, qui ont connu une croissance spectaculaire au cours des années 80 (ils viennent souvent en complément d’un chauffage électrique que beaucoup de ménages considèrent à l'usage comme coûteux et peu confortable) sont actuellement en stagnation. Leur technologie est plus ou moins perfectionnée suivant les modèles, et leur rendement moyen est de 50 % certains affichent même jusqu’à 70 %. L’insert est installé dans une cheminée existante et équipé d'une façade vitrée non escamotable, alors que le foyer fermé, lui, est destiné à être posé dans une cheminée à construire, avec façade vitrée éventuellement escamotable. Ces appareils impliquent un investissement moins onéreux que le chauffage central mais le confort fourni est également moindre. Les chaudières de chauffage central Elles fonctionnent comme n’importe quel chauffage central mais avec du bois. On en distingue deux types, qui se différencient pas leur combustible. Les chaudières à bûches Elles se divisent en deux catégories : il y a celle de conception ancienne avec tirage naturel dont le rendement atteint tout juste 50 %; et celle à combustion inversée, beaucoup plus performante que la précédente (l’économie de bois est d’environ 30 %). Trés peu polluante, cette dernière a de surcroît une plus grande autonomie pouvant atteindre 12 heures. Les chaudières automatiques à plaquettes (bois déchiqueté) ou granulés La conception de ces matériels cherche à allier : - une automatisation poussée (silo de stockage, alimentation par vis, allumage électrique, décendrage automatique…) - une combustion optimisée (conception spécifique du foyer, gestion précise des apports de combustible et d'air en fonction des besoins) - une grande souplesse de régulation. Les appareils avec bouilleur Il est possible d’avoir un chauffage central avec une

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cuisinière ou un poêle, du moment que l’appareil possède un bouilleur qui alimentera des radiateurs par un système de circuit d’eau. La cuisinière à bois Assez encombrante, la cuisinière présente cependant l’avantage, comme son nom l’indique, de permettre la cuisson d’aliments. Il faut cependant la recharger souvent, et les modèles anciens sont une source importante de pollution. Le poêle avec bouilleur Poêle performant, il accepte les bûches ou les granulés et peut s’avérer très économique à l’usage. Le système hydraulique est néanmoins plus compliqué à installer que pour la cuisinière. L’autonomie est variable suivant la taille de l’installation. Les poêles Ce sont des appareils de chauffage indépendants dont les parois sont généralement en fonte ou en acier, le combustible étant posé sur une grille ou une sole. On peut distinguer cinq “familles” : Le poêle traditionnel de conception ancienne C’est le vieux poêle de nos grands-parents, avec ses décorations “tendances” de l’époque. Ils n’a d’attrait que sentimental ou alors économique à l’achat. Son rendement ne dépasse pas les 50 % et il peut être extrèmement polluant. Le poêle turbo De forme ronde en métal noir (esthétiquement moyen), existant maintenant avec vitre, ce poêle a un bon rendement et est peu polluant grâce à son système de préchauffage de l’air amené au centre du poêle. Il est de surcroît bon marché. Le “nouveau” poêle Apparue ces dernières années, cette dénomination comprend les sytèmes performants tels que la double combustion (qui consiste à injecter deux airs de combustion dans l’appareil, l’air primaire et secondaire, à des endroits bien précis) ou le catalyseur (situé dans une chambre de combustion derrière le foyer, il sert de filtre). Il présente l’avantage d’une belle esthétique, d’un bon rendement; il est très peu polluant, mais assez cher et avec la contrainte du nettoyage périodique pour les catalyseur. Le poêle à granulés Le combustible est encore mal connu, et donc peu distribué en France, alors qu’il ne cesse de se développé en Amérique du Nord, sa terre natale. C’est pourtant une solution d’avenir qui allie une très haute performance au niveau du rendement et de l’émission de polluants, avec une manutention facilitée et une grande autonomie pouvant aller jusqu’à 3 jours ! Le poêle de masse. Il est d’origine d’Europe du Nord ou de l’Est. Son principe consiste à accumuler le maximum de calories dans le matériau réfractaire dont il est constitué. Ce poêle peut être une véritable oeuvre d’art, et la chaleur qu’il émet est principalement rayonnante (jusqu’à 90 % suivant le modèle). Le plus preformant ne consomme que deux grosses bûches par jour !


Source : Terre Vivante

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DOSSIER

L’art de se chauffer au bois

Le plan tempête de l’ADEME

Suite aux tempêtes de décembre 99, l’ADEME a développé un ensemble de propositions visant à contribuer à l’exploitation des houppiers, branches et arbres non commercialisés : - mise en place de circuits commerciaux de distribution de bois de chauffage pour les particuliers - lancement d’une campagne de promotion d’appareils de chauffage au bois performants et conviviaux. La charte Flamme Verte vise à qualifier les appareils indépendants les plus performants (rendement, émissions, autonomie). Elle sera signée prochainement, et débouchera peut-être un écolabel national ou européen - doublement du programme annuel de construction de chaufferies urbaines et industrielles "

A lire

Poêles, inserts et autres chauffages au bois De Claude Aubert en collaboration avec l’Ageden Aux Editions Terre Vivante - 1999 Prix : 83 F Tous les matériels extrêmement bien détaillés, avec schémas de fonctionnement et photos. Des tableaux pour voir la rentabilité du chauffage au bois. Le chauffage au bois De Joseph Pousset Aux Editions Utovie - 1992 De très bonnes informations sur l’abattage du bois, la

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façon de le stocker et de l’utiliser. Chauffage au bois Brochure d’information de 20 pages distribuée par l’ADEME - 2000 Gratuit Un résumé complet sur le chauffage au bois.

Sur internet

Banque de données : “les 1000 mots-clefs du bois énergie” Cette banque de données a été élaborée par Biomasse Normandie. On y trouve 225 fiches illustrant des notions de base. www.biomasse-normandie.org ou www.ademe.org

Ce dossier a été réalisé en partie avec les fiches de Biomasse Normandie. Yvan Saint-Jours


Rencontre à l’horizon

Tour du monde cyclo-architectural : première rencontre... Cathy et Thierry nous racontent ici le début de leur voyage qui les mènera en Europe de lʼEst, en Océanie et en Amérique du sud et du nord...en vélo ! A travers cette aventure humaine et familiale quʼils nous feront partager au fil des numéros, découvrez différents styles de construction, et rencontrez les personnes qui en sont à lʼorigine. Dans ces quelques lignes, notre petite famille va tenter de retranscrire et de vous faire partager sa modeste aventure. Partis d'Athée (53) le 01 août 1998, nous boucelrons notre periple autour du globe un an plus tard. Aussi c'est avec une grande émo-

A partir de nos premiers voyages, nous avons perçu combien la rencontre avec les gens était riche d'enseignement en tout genre. Le voyage permet d'apprendre sur les autres, mais aussi beaucoup sur soimême. Parallèlement à cette réflexion, nous menions un questionnement sur un habitat mieux adapté à notre vie et plus cohérent avec notre philosophie proche de la nature, à notre sensibilité écologique. Aussi, souhaitant concrétiser cette démarche globale avec nos enfants, la décision fut prise de partir à la rencontre des hommes et des différentes façons de concevoir et de bâtir leur lieu de vie. Flavie venait d'avoir un an et il nous fallut encore un an pour finir les préparatifs. Le choix fut fait de partir à vélo, ce qui permettrait d'emmener suffisamment de bagages pour quatre et de vivre au rythme du temps. Deux vélos comme moyens de locomotion, deux remorques pour transporter tout notre petit matériel, une tente en guise de maison, une cuisine de lilliputien et un courage à toute épreuve, après avoir éliminé un à un les gadgets superflus, nous étions fin prêt à découvrir le monde.

Toute la famille prète pour le départ : Cathy, Meïdy, Thierry et Flavie (derrière le vélo de gauche).

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tion que nous partons à l'aventure dans La Maison écologique cette fois-ci. Dans notre famille il y a Meïdy, né le 24 août 1994 : " j'avais 4 ans au départ du voyage ". Flavie, née le 31 mai 1996, 2 ans au moment du départ, Nataël, né le 1er août 2000 : " je n'ai pas eu la chance de participer à cette aventure "; Cathy Dubourg et Thierry Baffou, " parents de ces chers chérubins ". Originaires de la Mayenne où nous vivons dans un petit village du département, nous restaurons et créons un espace de vie et de rencontres. Le goût de voyager nous a régulièrement poussé à visiter des contrées voisines.

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Athée le 1er août 1998 "Il fait beau, grand soleil, nous quittons notre fermette après avoir salué les proches venus pour un dernier au revoir. Un dernier regard vers la maison, puis assis sur nos vélos, nous filons, le monde devant nous." Nous avons fait le choix de ne prendre aucun billet d'avion avant le départ afin d'être le plus libre possible, et de nous laisser guider aux rythme des rencontres. La réalité dépassera de très loin nos espérances et nous essayerons de relater dans ces quelques lignes la plupart des rencontres de ce périple. Huisseau, le 09 août 1998 " Après avoir parcouru le canard local, je tombe sur un article qui fait la promotion d'une maison bioclimatique " . C'est à 15 km, un petit détour pour nos mollets. Monique et Guy Graftieaux sont là, qui nous accueillent et acceptent de partager leur précieux temps.


Maison bioclimatique à Huisseau.

Photo Thierry Baffou

Un ingénieux système de circulation d’air L’air se réchauffe dans la serre le long du mur, puis entre dans les pièces habitée,pour revenir à la base de la serre et à nouveau se réchauffer.

C'est la première rencontre que nous faisons et nous sommes encore tout surpris que les gens ouvrent aussi facilement leur porte et leur cœur. Monique et Guy achèvent leur deuxième maison bioclimatique, elle est à l'image de leur style de vie. A la recherche incessante de l'harmonie avec la nature et en proie à des questionnements vis-àvis des ressources énergétiques, leur choix d'un habitat bioclimatique s'est fait tout simplement. Une maison ça peut emmagasiner des calories ( mur, sol, etc... ), le soleil peut nous les offrir, il suffit de conjuguer le tout. Avec, en plus, le souci de la simplicité technologique , Monique et Guy mettent en œuvre une serre solaire à l'avant de leur maison avec un ingénieux système de circulation d'air. C'est simple, peu coûteux, ne tombe jamais en panne et procure la satisfaction de voir une facture énergétique moins élevée. Cette discussion nous amènera à affirmer un des premiers principes de notre lieu de vie. A savoir que les masses ( murs, cheminées, cloison, etc. ) doivent être à l'intérieur de l'enveloppe isolante et non l'inverse. Plusieurs fois au cours de notre quête, on nous rira au nez à ce sujet, en ajoutant: "eh, bien, les français sont sûrement les seuls à se permettre cette

fantaisie, sans doute ne payent-ils pas assez cher l'énergie consommée pour se permettre un tel luxe?". En effet les murs isolés de l'extérieur jouent le rôle de formidables accumulateurs d'énergie qu'il suffit d'entretenir à une température moyenne de 18°C. Les gros écarts sont compensés par cette importante inertie thermique; à l'inverse, l'isolant posé à l'intérieur diminue considérablement cette inertie qu'il faut compenser par une surchauffe, saint E.D.F. priez pour nous... Remarques - pour éviter les surchauffes d’été, prévoir un point haut ventilé dans la serre. - chercher à obtenir la plus grande surface de mur à l’intérieur de la serre, afin d’augmenter le stockage, - les murs de la maison sont isolés par l’extérieur, sauf le mur commun avec la serre, isolé à l’intérieur de la maison. Les rayons du soleil entrant dans la serre réchauffent cette masse qui emmagasine les calories. Ce jour là, il fait très chaud... le goudron fond sous les pneus de nos vélos comme pour démontrer s'il le fallait encore la formidable énergie que nous adresse le soleil... Nous filons vers le sud de la France. A bientôt pour de nouvelles impressions cyclo-architecturales " Cathy Dubourg et Thierry Baffou.

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Cuisson solaire

Les cuiseurs solaires, pour quoi faire ?

Extrait de «Le soleil à votre table»

Roger Bernard, qui enseignait lʼénergie solaire à lʼUniversité de Lyon, nous invite à prendre connaissance des cuiseurs solaires. Avant-goût du retour des beaux jours, où nous pourrons passer de la théorie à la pratique.

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Sur notre planète, une famille sur deux fait cuire sa nourriture en brûlant du bois. Mais avec toujours plus de gens sur la Terre et de moins en moins d’arbres, nous sommes arrivés à un stade où cette ressource, en principe renouvelable, ne se régénère plus assez vite pour satisfaire au besoin de tous. Dans les zones rurales du tiers-monde, femmes et enfants doivent aller chercher du bois toujours plus loin, alors que les rayons du soleil amènent à leur porte une énergie souvent surabondante mais que l’on ne leur a pas appris à utiliser. En ville l’achat du combustible nécessaire à la cuisson des aliments représente couramment le quart du budget familial. Par économie, de nombreuses familles renoncent alors à certains types d’aliments nutritifs mais longs à cuire, comme les haricots où le maïs. Pour la même raison on s’abstient de pasteuriser l’eau et le lait qu’il faudrait pourtant débarrasser des germes du choléra et autres maladies. Par ailleurs, la surexploitation des forêts entraîne la désertification et l’érosion d’un sol qui n’est plus retenu par les racines végétales. En Ethiopie, en Inde, au Bangladesh d’énormes quantités de sols fertiles sont ainsi emportés dans les rivières, provoquant, en aval, l’envasement des ouvrages d’irrigation. La déforestation nous concerne tous car elle a aussi pour effet d’augmenter la teneur en dioxyde de carbone de l’atmosphère terrestre, ce qui constitue l’une des principales causes de dérèglements climatiques dus à l’effet de serre. En pratiquant la cuisson solaire chaque fois que l’ensoleillement le permet, les écologistes apprécieront aussi de ne produire ni rejets ni déchets radioactifs, comme le font nos cuisiLa Maison écologique n°1 février-mars 2001

nières électriques alimentées en énergie nucléaire. A la montagne, les cuiseurs solaires pourraient équipé refuges et habitations isolées. Le froid n’empêche pas la cuisson solaire pourvu que le soleil brille, et c’est justement en altitude qu’il chauffe le plus. Pendant les grosses chaleurs estivales, un cuiseur solaire ne produit pas de chaleur dans la maison, contrairement à nos cuisinières ordinaires. Pour le camping dans les zones boisées, les cuiseurs solaires peuvent remplacer le feu et supprimer les risques d’incendies.

Comment ça marche ?

Il existe de nombreuses sortes de cuiseurs solaires mais tous sont basés sur quelques techniques simples : - la concentration du rayonnement Au moyen de miroirs, on envoie sur le récipient à chauffer, beaucoup plus de rayons solaires qu’il n’en reçoit directement. - l’absorption du rayonnement Un objet de couleur sombre absorbe mieux les rayons lumineux qu’un objet clair ou brillant. Les récipients destinés à recevoir le rayonnement solaire sont donc généralement sombres et mats. Toutefois certaines cuisinières, dites à chauffage indirect, reçoivent le rayonnement sur un capteur noir qui transmet sa chaleur, par l’intermédiaire d’un fluide, à la marmite dont la couleur n’a alors aucune importance. - l’isolation On peut élever beaucoup la température d’un récipient exposé au soleil en réduisant ses pertes de chaleur. Pour ce faire, on l’entoure d’un isolant dans lequel on ménage un fenêtre pour le passage des rayons solaires. C’est l’effet de serre, domestiqué ici pour un résultat positif.


Actuellement les cuiseurs les plus répandus appartiennent aux trois catégories suivantes :

Les paraboloïdes

Comme les paraboles que l’on utilise pour concentrer les ondes de la télévision sur une antenne, les cuisinières solaires comportant des miroirs courbes en aluminium concentrent les rayons du soleil sur une marmite. Ces appareils permettent d’atteindre des températures élevées en peu de temps, mais avec le petit inconvénient de nécessiter des réglages assez fréquents pour suivre le mouvement du soleil.

Les cuiseurs-boîtes

Ce sont des boîtes isolantes avec une vitre (ou un double vitrage) et un couvercle réfléchissant. Faciles à construire à partir de matériaux courants, ils atteignent des températures moins élevées que les paraboloïdes mais suffisantes pour de nombreuses cuissons et notamment les mijotages en douceur. Ils ne nécessitent presque pas de surveillance.

Les cuiseurs à panneaux réfléchissants, ou “panels”

En carton aluminisé, ils peuvent se plier dans un volume très restreint. Ils ne comportent pas de vitre, l’effet de serre étant obtenu en recouvrant le récipient d’un grand saladier en pyrex ou (comme sur la photo ci-contre) d’un sac en plastique transparent résistant à la chaleur. En raison de leur légèreté et de leur faible encombrement, ils conviennent particulièrement aux personnes qui ne disposent que de peu de place, tels que les campeurs ou les réfugiés. Dans un prochain article nous verrons comment construire et utiliser un cuiseur très facile à faire. Et si vous êtes en train de réfléchir au plan de votre futur maison écologique, n’oubliez pas de prolonger la cuisine par une terrasse bien exposée au soleil. Pour la cuisson solaire, la meilleure orientation est le sud-est, car c’est au milieu de la matinée que l’on le plus besoin d’énergie " Roger Bernard.

Ancien enseignant en énergie solaire à l’Université de Lyon, l’auteur est en relation avec diverses associations qui essaient de promouvoir la cuisson solaire dans les pays en voie de désertification.

Photos Solar Cookers International

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