PROGRESSION

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PROGRESSION

LAMBERT

EDITION ELECTRONIQUE

WATINE


Le titre indique que l’édition présente n’est ni complète, ni à jour. Le titre est commun à toutes les éditions.


— Des horizons et des lignes de fuites qui ne mènent nulle part. Des localisations qui ne renvoient à rien et des paysages reformulés, selon mes temps, mes matériaux, des langages et leurs contextes propres qui sont autant de matériaux.   ... — Des passages deviennent et sont devenus des lieux. Ce qui y est lié en conséquence : l’immobilité, l’enfermement, la précarité. — Des cycles, ou sessions, comme unité de temps, de lieux, de lectures, de concentrations sur quelque chose... de matériaux ; une unité de vie et de réflections sur ce qui m’entoure. — Me situer, dans différentes mesures et à différentes échelles par rapport à tout ce qui arrive autour de moi. Une posture d’accès ? — Une logique de structures : l’enfermement... L’autorité est-elle une structure ? structure-t-elle ? régule-t-elle les mouvements ? — De la place d’un individu dans une société et des aspirations et possibilités d’émancipation. — Des choses progressent, une à une... Des choses se mettent place, une par une... Des choses s’effondrent.

Portrait janv. 2008 installation ( 2,4 m de haut ) couverture et ci-contre, dont détails

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cycle 1. paysage

(de murs et de ponts) « Le paysage est saisi avec tout ce que sa formation intellectuelle, son milieu professionnel et sa position socioéconomique ont inculqué au “voyant”. » Gilles Sautter, le paysage comme connivence, 1979. Ce sont des schémas, des cartes ou des représentations figurées de circulation, de concentration et d’expansion, des concentrations qui s’étendent et se développent, paradoxalement... Ces lignes directrices sont l’organisation de ce que je percevais autour de moi à travers des situations décrites par des analyses comme en propose le Monde Diplomatique. De ces situations complexes, et lointaines à différents sens du terme, j’ai cherché des dénominateurs communs pour comprendre et appréhender. Pour avancer.

figer - concenter - diviser et isoler

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« Lanier is interested in the ways in which people “reduce themselves” in order to make a computer’s description of them appear more accurate. “Information systems,” he writes, “need to have information in order to run, but information underrepresents reality” (my italics). In Lanier’s view, there is no perfect computer analogue for what we call a “person.” » Zadie Smith (écrivain)

« à l’homme-frontière un homme-profil » Louise Merzeau in Entrouvert, périmètre de la personne en hypersphère

Paysage, schéma 1 janv. 2009 installation de dimensions variables (env. 5 x 4 m) structures en béton armé, tabourets d’ateliers


De la libre circulation ... En 1971, le prêtre catholique Ivan Illitch, né à Vienne en 1926 et mort en Allemagne en 2002, publie une société sans école. Dans cet ouvrage il expose l’idée d’un monde où l’enseignement serait disponible et accessible, et non reclus dans des institutions, autrefois l’église et maintenant des universités toujours plus onéreuses. En 1971, il s’agissait d’une utopie totale. En 2011, il s’agirait plutôt ... d’une possibilité politique du fait que ce soit devenu techniquement fonctionnel. Il s’agit d’une utilisation d’Internet parmi d’autres. Sa conception d’une société sans école s’agençait ainsi  : «  Un véritable système éducatif devrait se proposer trois objectifs. À tous ceux qui veulent apprendre, il faut donner accès aux ressources existantes, et ce à n’importe quelle époque de leur existence. Il faut ensuite que ceux qui désirent partager leurs connaissances puissent rencontrer toute autre personne qui souhaite les acquérir. Enfin, il s’agit de permettre aux porteurs d’idées nouvelles, à ceux qui veulent affronter l’opinion publique, de se faire entendre.  » Il s’agit, in fine, d’organiser la circulation entre les personnes, entre les demandeurs et les fournisseurs. Comme la main invisible organise la circulation des richesses et des valeurs entre l’offre et la demande (Adam Smith) ? La main invisible ou Google, sur Internet c’est grosso-modo la même chose...

s’accompagne d’une certaine exclusivité et, régulièrement, d’un monopole, voire d’un monopole radical. Un monopole radical est une situation, économique mais pas seulement, où une industrie, par « une production surefficiente donne jour à un monopole radical ». C’est à dire une situation où on ne saurait dépasser l’horizon de ce produit, il devient la réponse dogmatique. Ainsi, il y a quelques années, dans la banlieue de Lyon, lorsqu’un pont arrivait à saturation ; le nombre de voitures dépassant la capacité de transit du pont. Les pouvoirs publics ont pris la décision d’absorber l’espace de la piste cyclable. Il va sans dire qu’aucune décision n’a été prise pour l’engorgement des voies menant à ce pont. Le 1er avril 1964, l’ORTF proposa un sujet sur l’interdiction des voitures en ville au profit de la bicyclette pour limiter la congestion de Paris. Monopole radical comme monopole abscont, rien ne peut remettre en cause le réflexe qui apparait comme un TOC. Et toc ? ... vers la libre disputation.

Il n’y a plus de communications, ce qui permettait de relier est devenu lieux où on se sépare et on se combat. Chaque noeuds, chaque espace est sous surveillance. On y domine, on y impose, on occupe. Chacun de ces lieux, ouvert à l’origine, passage par essence, est en substance un avatar … à la libre concentration, ... de Bastogne, là où les routes se croisent, par là où le ravitaillement circule. Un noeud stratégique. Les moyens de communications, quels Un bain de sang et un bain d’encre dont on ne qu’ils soient, sont une justification du contrôle : retire plus rien... postulat entendu et intégré à notre conception du monde. Chaque nouvelle possibilité de com- 11.7 Allons ! descendons, et là confondons leur muniquer a induit un nouveau contrôle : la consé- langage, afin qu’ils n’entendent plus la langue, quence directe de la convention de Schengen les uns des autres. n’est autre que le fichage croisé des citoyens 11.8 Et l’Éternel les dispersa loin de là sur la face européens. C’est un aspect. de toute la terre ; et ils cessèrent de bâtir la ville. Genèse 11 Ils sont aussi une menace constante pour la diversité et la différence. Leur dévellopement

Hier, tant Victor Hugo que le CNR (qui programmait de prévenir la concentration des moyens entre autres choses...) définissaient ce liens entre tous qu’est la presse comme une composante nécessaire et de la démocratie et de la souveraineté du peuple. Aujourd’hui, c’est un espace cible de groupes de pressions divers (et avouons le très peu variés...) qui s’y affrontent avec ce mot d’ordre : soit la posséder, soit la museler, soit la réduire. (HESSEL et PLENEL)

gnotent. Comme de la mousse, ils étouffent la prise de parole. (owni.fr)

Ca s’infiltre de toute part... Là, vidé des détails, une sucession de profil : un nom, un âge, une date de naissance, une photo, des gouts et des couleurs. Un état civil réducteur remplace notre représentation aux autres partout où un moyen fait le pont entre nous et les autres ; « à l’homme-frontière un homme-profil » écrit Louise Merzeau pour décrire le périmètre de la « Le principe de la liberté de la presse personne dans l’hypersphère... n’est pas moins essentiel, n’est pas moins sacré Nos mouvements et le « mimétisme de nos que le principe du suffrage universel, ce sont les désirs » comme autant de pointeurs décrivent ce deux cotés du même fait, ces deux principes que nous sommes : en déplacement d’un endroit s’appellent et se complètent réciproquement. La vers un autre dans une temporalité du transitoire. liberté de la presse à coté du suffrage universel c’est la pensée de tous éclairant le gouvernement Segondairement à la surveillance permade tous. Attenter à l’une, c’est attenter à l’autre. » nente et automatisé, la tuyauterie est dévié. De Victor HUGO l’espace libertaire des premiers temps, lorsque les chercheurs soviétiques informaient l’Ouest Bakchich vient de fermer. Les grands via Usenet de ce qu’il se passait sous leurs fegéants se fossilisent et leur mission est remise nêtres, s’est construit une grande gallerie où la en cause. Dès qu’un éclaircissement soudain libre information, gage d’un choix libre et maitrijaillit, il est combattu, il est là-haut dans le ciel, sée, a disparu derrière le flot, continu et trompeur. il n’annonce plus la pluie ou la tempête, il est la Ailleurs, par le truchement des propriétés tempête. diverses, le choix s’est retrouvé encerclé et dirigé. Au sol, par petits pas, çà et là, on investit, Le brevet n’est plus là pour protéger la nouveauté on regarde, on observe, on surveille, on analyse, tranchante, il est la garantie de vie éternelle pour on recoupe. C’est terrible, d’un recoupement tout les prédécesseurs et les anciens. Ailleurs encore, s’illumine. On blog, on tweete et on retweete. On c’est l’abonnement qui retient. Le mouvement prend son envol... est illimité là où le chemin est pavé. Pendant ce temps là, le bruit ne s’arrête jamais. Les milliers de gratuits, parutions sponsorisées et subventionnées sur fonds publics, par des organismes privés ou communs, qu’ils soient communes, agglomérations, départements, régions, associations loi 1901, lobbys, corporations, compagnies d’assurances, firmes, entreprises, régies, déversent un flot de textes, agrémentés de la météo, des scéances de cinéma, et de toutes ces petites notifications plus qu’informations. Ils occupent le terrain et le gri-

Les transformations en parrallèle de chaque pan ont à peine modifié la structure. En haut. En bas. Au-dessu. En-dessous. Beaucoup de choses sont restées à leur place, inamovibles. Des formes et des structures, les formes se déforment puis apparaissent métamorphosé, révolutionné, et les structures coordornnent invariablement. ... Du transformement.


Les bois sont brisés, ils sont sectionnés. Ils se prolongent par section, bout à bout, entrecoupés, croisés. Ils se diffusent. Ils saturent l’espace jusqu’à le monopoliser, des racines qui accaparent et concentrent. Long et droits – normalisés, en suspension sur des briques de terre, ils coupent d’un fil tout passage. Barrières, canalisations ou passerelles, ils sont l’exclusivité du passage et l’exclusion de tout autre.

Paysage, schéma 2 Janv. 2009 installation dimension : jusqu’à saturation de l’espace de circulation. brique de torchis et branche de bois coupées à la hache


des cadres contre des champs de possibles... des vagues... par nature et sans but... une nécessité de limiter et d’organiser... restreindre l’éparpillement...

Paysage, schéma 3 Janv. 2009 installation dimension : 3 x 3 environ selon installation


Du déplacement.

donc faire marche arrière et repasser dessus ? La vitesse, le flot recouvre tout. Google ne s’y trompe pas lorsqu’il se propose, gentiment et Dans l’accumulation de strates, les ca- gracieusement, d’organiser un accès à ces davres et les momies désignent les territoires contenus. Puisqu’ils s’appellent désormais que masque le béton des hôtels. Les questions « contenus ». Dans la course à la nouveauté, ce de valeurs sont au coeur de l’ignorance comme recouvrement et cet effacement continuel, tout des passions, à l’instar du pont de douze voies se retrouve d’abord divisé sur la carte. Séctionpar dessus le Potomac dans les environs de né de son contexte, puis bientôt isolé dans le Washington et du cimetière d’esclaves noirs à passé afin d’y être définitivement neutralisé. « Le proximité. Restes incandéscents d’une colère temps fera le reste. » de Droit. (Christophe Walker, série télévisuelle «Superstructures») Suivant les cartes où il apparait nous Lorsque le grand temblement de terre a sommes en Palestine, nous sommes en 1878, changé les pierres des temples et des scépul- en 1925, en 1932 et même en 1944. Sur la carte tures en pierre de bidon-ville, en fourmillement où nous sommes, nous sommes en Israel et il de cases à familles qui quand le pain manque n’y est pas mais lorsque nous sommes là physortent crier famine et furie, le passé s’est em- siquement où nous sommes sur la carte, il est briqué brutalement dans la précarité du présent. toujours là. Enfin, précisemment, ils sont touD’autres ailleurs, partout en fait, comblent leur jours là, sous les pierres, tournés vers leur lieux précarité en allant fouiller, grapille ça et là, pour saints. Nous sommes au pied de l’hotel Hilton à se lisser une ligne à suivre et remémorer des pas- Tel-Aviv, actuelle Israel. (Tamar Berger) En 1948, sé sans passé... Recombinaison et remblait des les « les dépossédés sont arrivés ici complèteignorances. Très loin du glanage de détails et de ment démunis et on trouvé (...) [que] Gaza était réalités, portrait plus fidèle des feux éteints. Si une espèce de désert » (Joe Sacco, Gaza 1956, proche des anticipations de société future telles 2009). Un désert, faute de végétation et d’eau, que décrites dans le film Equilibrium (2002) ou le Gaza était aussi un désert de liens avec la terre livre Fareinheit 451 de Ray Bradbury ou comme et ce qu’il y a en dessous. Une césure... ces temps-ci dans la région de Venice, dans Le virtuel est ce qui va être. Et l’ensemble l’Italie de Silvio Berlusconi, où l’on tente d’éclip- de nos notes admistratives de papiers sont de ser des écrivains en les interdisant de vente et ces univers virtuel qui n’est que papiers rangés, de consultation suivant des motifs idéologiques, classés, numérotés, qui n’ont d’effets dans le plus que politiques (Wu Ming Fondation, collec- réel que lorsqu’ils sont brandits. Bandits. Là, tif d’écrivains italiens, http://www.wumingfoun- nul papier, rien n’a été noté. Il ne reste que des dation.com/english/wumingblog/?p=1688). pierres. Rien ne va plus être. Rien ne peut plus être ? « Face à l’imbécillité fascisante, on est comme Stratégie déjà vu : nier ce passé qui perdésemparé : l’énormité idiote de certaines dé- mettrait de soulever le monde. Niez ce passé clarations pourrait laisser sans voix. C’est telle- que je ne saurais voir ! A l’oeuvre chez les noment crétin qu’on a seulement envie de hausser taires, dans les prétoires, partout où le passé fait les épaules et de penser à autre chose. Mais foi ; partout. Stratégie payante —brandir le pasces énormités et cette idiotie ont des effets bien sé, lorsqu’une tribu indienne combat un géant réels. » Serge Quadruppani le 17 janvier 2011 pétro-chimique mais tragédie infinie lorsque pour Rue89.com les pelleteuses blindées remue la terre et brise jusqu’aux racines des citronniers... (Les citron Pourtant, quel besoin d’effacer ? Faut-il niers d’Eran Riklis, 2008, 106min)

vivre et de remuer plus que de bouger. Ces lieux L’une des cités d’Italo Calvino est dou- se vident... blée par en dessous et où on ne sait plus vrai- Par la même occasion, ces objets quoment laquelle double laquelle, et qui copie qui... tidiens rendus précieux par le souvenir liés Qui se revendique de qui. Qui est qui. Où nous tendent à ne plus exister. Moins de cartes possommes. tales, moins de lettres manuscrites, moins de photographies argentiques, ... Les souvenirs A coté, il y a la mer. Là, où les corps précieux, eux aussi, sont devenus périssables sont abandonnés à l’actuel sans fond... et plus que la précarité comme mode de vie, il s’agit d’un mode de vie sans attaches im Ces liens entre les espaces de la mort muables. A la dérive ? et les espaces des vivants ont été mis de coté dans les sociétés modernes d’Occident selon Il faut se rendre compte que ce que nous Michel Ragon dans son ouvrage L’espace de appellons maison regroupe un ensemble large la mort. Avant, les morts occupaient une place de concepts et de concrets. Cet ensemble se centrale dans l’agencement des cités et dans le réunit par un point commun qui est l’immobilité. calendrier des festivités. Une roulotte n’est pas une maison, une tente de nomade n’est pas une maison, un bateau peut Plus proche de nous, il y a les mobiliers et être une maison si c’est une péniche et qu’elle les immobiliers d’hier et d’aujourd’hui. est à quai. Immobilisée. En fait, la maison est cet Hier, la promotion des mobiliers et des endroit où l’on pose nos valises et où l’on s’inséquipements domestiques mettait en avant la talle, un foyer. « Le foyer est éthymologiquement durabilité de ces derniers. J’ai en mémoire cette le lieu où brûle le feu » (fr.wikipedia.org) c’est à publicité vue sur Ina.fr, elle mets en scène une dire là où il est stable. Hannah Arendt nous fait femme sabotant volontairement sa machine à remarquer que « toute maison que nous imagilaver pour en racheter une nouvelle... Son voeux nons, même la plus abstraire, avec le strict minia été excaucé, tout nos équipements sont désor- mun permettant de la reconaître, est déjà une mais conçu avec une date de péremption. Bien maison particulère » (dans considérations mosur, officiellement non. (Envoyé Spécial, Elec- rales, 1996). Le lieu d’une individualité. troménager, le grand bluff, diffusé le 18/02/2010) La maison pourrait-elle être une image du Dans la pratique, il s’agira de choisir les maté- repli sur sa propre identité ? Oui, entre autres. riaux les moins onéreux et les composants d’en- Un refuge contre le mouvement incessant, ingétrée de gamme ou de mettre en avant des tech- rable, qui donne le vertige. C’est à dire face à nologies performantes qui usent rapidement les ce nouveau monde tant décrit (et décrié) mulmatériaux... L’usure. L’usure des matériaux et tipolaire et multimodale où tout est possible : l’usure des gens habitent notre temps ? Ren-ta- là où il faut être mobile dans le monde et être bi-li-té. soi-même mobile dans son être, ouvert sur tout Hier, l’immobilier était autre chose. Une ce qui arrive et capable d’abstraction poussée maison hébergeait une vie entière et souvent pour reconnaitre « les siens ». le commencement des générations suivantes. Une construction instable sur des fondaCombien de « maison de campagne », de « lieu tions instables en quelques sortes, bref, la néde mon enfance », de « chateau de ma mère » cessité d’un ancrage se fait sentir... et autres « maison de la famille » « remise sur le marché », parfois au prétexte de la Crise ; dit-on. Souvent, me semble-t-il parce que ces grands Concrétion... ensembles ne sont plus affiliés à nos façons de


Interlude : des lignes, et des murs de papiers

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Sans titre mai 2009 installation dimension variable maison de papier, corde et mobiliers

iniscent.

Anonyme. Diffus. Rem


texte d’introduction : Il y a une mode ces temps-ci, dans les films des grands Studios : l’entrecroisement d’histoires personnelles pour montrer des réalités plus grandes mais en prise directe (et violente) avec les corps et les vies quotidiennes. Des boites qui s’entrechoquent, se fondent l’une dans l’autre et se séparent... Nous acceptons ici, chez nous, et là, au bord de chez nous, ces constructions mentales qui casent les choses. Quelles choses ? toutes en vérité. Il y a la jeunesse, l’immigration, les délinquants, les précaires, les pauvres... Ce qu’ils sont : tant de choses et pas grand choses. Ce sont des catégories mouvantes et floues qui masquent sous les lumières, mentent en ne disant que toute la vérité. Finalement, toutes ces cases ne font que nous perdre et nous déraciner. Ici, entre les petites histoires, dans un mouvement arrêté et frustré, à regarder dans l’entrebaillement des ouvertures le fait d’une porte qui n’est pas fermée, un désir, une envie, se fait être, respirer à travers les murs et rencontrer comme l’on dit bonjour.

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Ouvrir et regarder avec nos mains.

Annexe : des boites et un grillage (une proposition d’exposition)


Il sera autorisé à entrer en contact physique avec ce qui est rassemblé. Les photos seront autorisées s’il n’y a pas de diffusion électronique avant la fin de la rencontre. Il n’y aura pas d’horaires de fermetures. Il n’y aura pas de cartels, et de manière générale : strictement aucun texte dans le lieu de rencontres. La distribution des invitations se fera de manière active à travers les boites au lettres de la ville, au hasard, à la recherche de public inattendu. Les invitations indiqueront des dates différentes. Pas de vernissage. Pas de finissage. Sur les invitations seront indiqués ce qui habituellement est réservé au catalogue d’exposition. Un fichier PDF haute définition comprenant le carton d’invitation sera distribué à volonté et laissé libre de reproduction, mais interdit de traduction et de toutes modifications quelles qu’elles soient. Pas de site officiel, pas de visite guidée, pas de relations publiques, pas de communications, pas de catalogue d’exposition, pas d’interview dans la presse de la part de l’organisation, pas de communiqué de presse.

Les valises en bois que Barthelemy Toguo a utilisé lors de sa série de performance «Transit» (1996). Elles seront présentées entourées de grandes valises en toile. Toguo est un artiste camerounais né en 1967. Il a étudié aux Beaux-Arts d’Abidjan (Côte d’Ivoire) et de Grenoble (France) dont il est diplômé en 1994. Il est représenté par la galerie Lelong.

___ légende : - fenêtre ou porte maquillé en mur - espace occupé par une oeuvre - porte entrouverte (fixation au sol) plan fournit par l’ESBAM ___

Le couloir d’entrée sera occupé par une succession de case en bois ceinturée de terre. Il sera laissé libre au public de traverser cet espace comme il peut pour accéder à l’espace de rencontre.

Une installation (?) de Laura Cambon, sans titre, réalisée en 2008 à l’ESBAM, à partir de lambeaux de «journaux quotidiens» déposés sur un grillage, enlevé par la suite. Laura Cambon, née en 1986, a été diplomée (DNAP) de l’ESBAM en 2008 avec les félcitations du jury, et reçue la même année à l’ENSBA (Paris) pour y poursuivre sa formation.

Norton Maza, né en 1971 au Chili, étudiant successivement à l’école nationale d’arts de la Havane (Cuba) puis à l’école des beaux-arts de Bordeaux (France), il realise à partir de jouets, d’objets trouvés ou qu’il confectionne lui-même des scènes emblématique de l’horreur quotidienne sous formes de maquette qu’il photographie. En 2006, il réalise une série intitulé «Parcours du désir» sur l’immigration clandestine et les photo-reportages liés. Il lui est proposé ici de recréer cette série à l’intérieur de boites ouvertes, plus ou moins quotidiennes, étagées dans l’escalier. Nortan Maza est représenté par la galerie Bendana Pinel.


cycle 2.1 maison(s)

OWNI.fr Digital Journalism Qui sont les jeunes ? vendredi 17 dĂŠcembre 2010 par Martin UNTERSINGER

se regrouper - se rĂŠfugier - se lever - danser

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Sans titre octobre 2010 installation modulable

Il y a des petits abris —récupération, des structures portantes, un plan, des gravas, des choses et une continuité à laquelle on se réfère, on se rapporte et qui conforte à peu de frais ; à peu tout court, en fait. La grande maison octobre-novembre 2010 installation Strucutre en bois et récupérations largeur : 2,4m

Nous n’irons pas loin, mais on ira loin Des abris, compilation de matériaux recyclables, se forment et disparaissent. Ensevelissent avec eux.


Le sujet, à bien des égards, c’est de tourner autour du pot. Hésiter, trainer des pieds, y aller, ne pas y aller, tourner, faire des petits essais sans y aller franchement. Tourner autour du pot, tourner dans le vide, tourner sur soi-même ; retourner tout ce que l’on sait et tout ce que l’on a fait. La scénographie de l’atelier ... L’atelier n’est pas un espace scénique construit pour l’extérieur. Sa disposition s’organise autour d’une circulation intériure afin de pouvoir observer depuis ce même l’intérieur. Le remue-ménage engendre de nombreux changements, lisibles, parfois porteurs de sens, parfois non ; y être attentif permets de profiter des ‘‘accidents’’. Cet accès aux évènements fortuits et aux situations, qui se mettent en place d’elles-même, dans le quotidien de l’atelier : création d’espace de découpe, rassemblement des matériaux, essais de dispositions, etcetera, me semble être une part importante de mon regard sur la forme et le sens. Apparement, suivant un processus similaire, Musha investit Beaubourg avec les objets qui fourmillent cachés dans le ventre de la bête, il mets en avant des objets vides et froids de l’espace modulable et reformatable à l’infini. Rebootable. Peu importe où nous sommes, dit-il, nous sommes partout et nulle part. Met-il en avant ce que nous nous refusons ? être nulle part. Deuleuze nous disait que « C’est à travers les mots, entre les mots, qu’on voit et qu’on entends », mais c’est bien au travers des formes, des espaces, entre les formes, de leur couleur, de leur couleur matière, et entre ceux-ci que je remets en question et que j’interroge. L’atelier ne prend sens que pour ce but : permettre la confrontation avec ce qui porte sens et permettre aux imprévus porteur de sens d’être confrontés (et mis à nu). ... et le story-stelling de la reconstitution (ou monstration, ou exposition). Goodhart, dans un tout autre domaine, proclamait que « toute mesure qui devient un objectif cesse d’être une mesure ». Mes moments, liés les uns aux autres dans leur manière d’être autant que d’être pensé et réalisé, ajusté, doivent être vu en un ensemble.

On peut les isoler. Dès lors, on perd en présence et en profondeur. Isolés, ils sont neutralisés. Ils sont objets plus que choses. Les juxtapositions sont effacées, les liens sont brisés, et la seule circulation est de tourner autour... Tourner en rond. Aussi, ai-je à présenter ces moments dans leur ensemble : la « session » de laquelle ils font parties. Chacune de mes sessions ayant un sujet global, chacun de mes travaux traite un aspect, à part et en lien avec les autres. Une unité de formes, de mises en forme et de matières parce qu’ils portent un sens partagé ; un regard lexical commun. L’objectif n’est jamais de reproduire l’atelier. C’est impossible. L’atelier est le fruit d’un processus de travail quotidien et de quotidien. Où tout se fait peu à peu, par incertitude : des taches, un machin posé là, un truc ici, des chutes, des bris. Il apparait que la synchronisation des dispositions s’y est faite et qu’il faut reproduire cette unité de lieu pour recouvrer tout le sens. En somme, reproduire le lieu atelier sans pour autant falsifier un processus de l’atelier. C’est en ce sens que je cite Goodhart, chief economic advisor à la Banque d’Angleterre en 1975 qui fustigeait, je crois, des décisions avant tout politique... Le défit majeur de cette transposition de l’atelier vers l’espace de monstration tient dans le maintien des liens et des dimensions. Il va sans dire que tout y est à échelle humaine dans la mesure où les équilibres de pleins et de vides se font par rapport aux mouvement de ce qu’on peut nommer un mètre-étalon : le metteur en moments de l’espace qui l’arrange en y évoluant. Nous connaissons tous Brancusi qui remplaçait chacune de ses pièces vendues par une réplique identique (selon ce que nous raconte l’histoire légendaire du petit homme barbu). Ma conception de l’atelier diverge sur un point majeur : la réalisation de la session ne remplace pas la précédente. J’entends par là, qu’à chaque nouvelle session, tout ce qui participait de la précédente a été sortit de l’atelier. Les réalisations se font jusqu’à épuisement du sujet et de la place. Quand Brancusi, lui, patiemment répétait, remplaçait, faisait tourner... Les choses et le temps sont différents : une colonne sans fin pour lui et une répétition sans fin pour moi. Tourner. Retourner.

Emballé dans le confort, immédiat, disponible, surabondant, et reclus dans le doute ; Bloqué dans son mouvement comme dans sa pensée .

Sans titre (dit le fauteuil) novembre 2010 carton d’emballage, chaise, structure en bois. Sans titre (dit la chaise) pots abandonnés, chaise


So messed up I want you here In my room I want you here Now we’re gonna be Face-to-face And I’ll lay right down In my favorite place And now I wanna be your dog Now I wanna be your dog Now I wanna be your dog Well c’mon Now I’m ready to close my eyes And now I’m ready to close my mind And now I’m ready to feel your hand And lose my heart on the burning sands And now I wanna be your dog And now I wenna be your dog Now I wanna be your dog Well c’m The Stooges (1969)

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Terre fertile novembre 2010 installation / vidéo


Des ponts jetés, des ponts perdus

accumuler - s’émanciper ?

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« Nous estimons que les jeunes doivent avoir des projets. Nous disons de certains jeunes qu’ils n’ont pas de projets. Nous estimons que les pauvres doivent faire des projets ! Les gens le plus en difficulté, pour se projeter dans l’avenir, on leur demande des projets ! Les seuls à qui on ne demande pas de projets, ce sont les riches. Nous estimons qu’il nous faut avoir “un projet de vie”. Manifestement “vivre” ne suffit plus ! Nous devons transformer notre propre vie en un processus productif ! Parce que ce mot, Mesdames et Messieurs, est un mot qui transforme tout ce qui bouge en un produit ! (...) La marchandise, c’est un bien ou un service réalisé dans des conditions professionnelles, qui teste sa pertinence sur un marché en concurrence avec d’autres biens ou services équivalents. [ Marx ] » Franck Lepage Incultures Octobre 2006

Totems novembre 2010 installation dimension : 3 m dans la longueur

Berceau / passage aride 7 décembre 2010 installation précaire terres, pomme de terres dimension : 2,5 x 3m environ


Notes, repères et fuite de croisements ... (passages, ouvertures, détails, chemins) _____

boucle orchestrée par Daft Punk. _____

Heideger décrit l’horizon comme l’aveuLa valse est une danse au rythme binaire, généra- glement. Le cercle extérieur où l’oeil s’arrête et lement écrite sur une mesure à 3/4 (un temps fort où tout devient possible, le lieu des illusions. suivit de deux ou trois temps faibles). C’est une danse où l’on tourne en couple sur soi-même. « Avoir-vu est l’essence du savoir. [...] Dans Jusque ce que la musique s’arrête et tant mieux l’avoir-vu est toujours déjà entré en jeu autre si elle ne s’arrête pas. chose que l’accomplissement d’un processus optique. [...] A partir de là, l’avoir-vu a trait à la C’est aussi ce qui agrémente de nombreux présence s’éclaircissant. Le voir ne se détermine films de science-fiction dans l’espace et ponctue pas à partir de l’oeil mais à partir de l’éclaircie de la saga de Georges Lucas : l’être. [...] L’essence du voir en tant qu’avoir-vu, Lorsque Anakin est remis à son oncle et à c’est le savoir. Celui-ci retient la vision. Il se sousa tante sur Tatouine ou lorsque son fils, Luck, se vient de la présence. Le savoir est la mémoire sauve in extremis d’un combat contre son père, de l’être. [...]Savoir n’est pas science au sens Anakin dit Dark Vader. La valse : on tourne en moderne. Savoir est sauvegarde pensante de la rond. garde de l’être. » Chemins qui ne mènent nulle C’est un rebondissement dans le scéna- part de M. Heidegger, 1986 (traduction) rio, certes, mais aussi, avec en fond l’horizon ___ de tatouine ou celui des étoiles, un possible est maintenu. Une ouverture. Le système cyclique centré sur la des- L’horizon des savoirs, « horizon indépascendance des skywalker entretient des ouver- sable de notre temps », représente, entre autres, tures (espoir) au travers des fils, libres qui défient le recul et la conscience limité vis-à-vis de notre l’autorité, et des assombrissements quand ils se époque. rapprochent de l’autorité de l’Empereur, d’une ___ manière ou d’une autre. La valse, en mouvement sonore, est-elle pour nous signifier que ces ouvertures ne se Dans l’observation des limites, un regard refermeront jamais ? seulement, peut-être, sur l’ancrage... seront-elles masquées dans l’ombre... _____ luke : chance (anglais), anakin : destin, renouveau (germanique), dark : sombre, noir (anglais), vader : père (neerlandais), skywalker : qui marche dans le ciel (anglais) ___ En filigramme, la filiation et le partage entre les pères, le combat aussi contre les pères et la libération de l’un de l’emprise du « côté obscur » comme une condition d’ouverture de l’avenir... Sauver son propre père pour préserver son propre avenir. _____

« Devant l’horizon se tient un garde, un homme vient de loin qui voudrait accéder à l’horizon mais le garde ne peut le laisser. » librement inspiré du Procès d’Orson Welles. Certains rituels shamaniques reprennent l’idée du gardien, il est le reflet des propres peurs du passant. _____

Le film Deuce of Spades, de Faith Granger, sortit le 14 novembre 2010, montre la vie de John Callaway (littéralement appeler ailleurs), fils d’un mécano possédant son propre garage, mort Tron Legacy est l’histoire d’une porte qui s’est durant la II guerre mondiale. refermée sur un présent. Son père lui a cédé un bolide : le deuce of La musique est une boucle. Une sucession de spades. Un hot-rod (voiture modifiée des années

50, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur...) sans chal- description commerciale apparaissent en surimlenger dans les environs. pression sur le panorama de l’appartement. Le catalogue est un kit appersonnel consti Callaway est pauvre, il fait partie de cette tué d’une combinaison d’éléments fournis par la partie de la jeunesse américaine qui n’a pas par- société ; l’ADN de son individualité est ce qu’il a ticipé à la guerre car trop jeune et qui n’a pas non choisi. plus accès à l’éducation supérieure et ne profite donc pas du formidable boom économique le narrateur : d’après-guerre. « quel genre de vaisselle me définit en tant que Il fait aussi partie de ceux bloqués de fait personne ? » là où ils sont nés, dans le patelin perdu dans les _____ grands espaces de l’intérieur américain. Une partie de la trame de l’histoire est ainsi sa rencontre avec une jeune fille étudiante au Rafik Djoumi est critique de cinéma pour « college », une ouverture qui se refermera suite à Arrêt sur Image (@SI) et spécialiste des blockbusl’action des parents et d’une amie jalouse. Clas- ters. Au lycée, au moment où je n’avais pas l’âge sique mais non moins réaliste et révélateur de la de comprendre, il est venu décrire la peur qu’avait séparation et la division des classes sociales. l’Amérique de l’extérieur (à ses frontières) via le film Signe de M. Night Shyamalan et ses codes Au volant du Deuce of spad, son hot rod de mise en scène. marqué d’un as de pique, connu par delà l’horizon _____ tout comme lui, le pilote, il gagne courses clandestines (et dangereuses) sur courses, nargue la Volontairement perdu à l’étranger, je me police (trop lente) et manque de se tuer en 1955, suis pris à observer ce qu’était l’artiste : pas meannée d’apogée du hot rod, avant de disparaitre... neurs, pas porte-drapeaux... observateurs parde l’horizon. tiaux. « The beams become my dream / My dream is on Être au sein de la société civile, c’est être the screen / Dusty frames that still arrive / Die in au milieu d’une assemblée d’observateurs qui 1955 / fade away and radiate » (Blondie, 1978) se jugent les un, les autres, se regardent et s’ob Sa voiture semble être l’image d’une servent parfois. Pas nécessairement. échappatoire pour ne plus se reconnaitre évincé De ce cercle immense mais restreint, je de la course à un avenir meilleur, plus grand, plus loin... Enchainé qu’il était dans son territoire et reste en retrait. Ce n’est pas de la réserve. _____ bloqué dans sa situation. Il ne restait que les course contre lui-même à travers les lacs asséchés du nouveau mexique et au perfectionnement de sa machine, sous le « On aime le sucré, le salé, soleil et dans la poussière de ce paysage arride on aime les blondes, les brunes, et sans fin sur des miles. on aime la mer et la montagne, Seul le train apparait comme un lien avec à un moment il faut s’arrêter et creuser. » l’extérieur, droit sur ses rails. Bien loin, de la liber(FV) té du hors route toute traçée... ___ C’est peut-être, entre autres, le trou que je creuse : l’horizon et l’enfermement. Un jeu Fuite... d’équilibre sur une ligne imprécise pour ne pas _____ se donner à voir le vide... Dans Fight Club réalisé par David Fincher et sortit en 1999, le narrateur dévoile l’horizon de son appartement en lien avec des catalogues de meubles. Les noms des produits, leurs prix et leur

« Il y a plusieurs façons de fuir. Certains utilisent les drogues dites “psychotogènes”. D’autres la psychose. D’autres le suicide. D’autres la navigation en solitaire.  » Henri Laborit Eloge de la fuite


cycle 2. 2 Entremêlements (intérieurs)

« Être logé, c’est commencer d’être » Braudel. Un jardin secret ou un cheminement, peu importe, où les choses se trouvent rassemblées sous mon regard ; c’est un champ d’incertitudes où s’amassent, équilibrés, les repères pour s’enliser ou se perdre. Quelque chose comme ça... Quelque chose dont le but n’est pas d’avancer, mais de donner à voir les choix dont on ne sort pas... : les voies toutes tracées, l’accumulation de projets, les modèles à suivre dont on aperçoit le pendant, déjà. Tous ces passages rigides dont on nous serine la nécessité et le bien fondé. ‘‘ Dans les traces de pas, je vois d’où je viens. Dans ce qu’on me propose, je ne vois pas où nous allons... ’’ Bref. Ce cheminement qui tourne en rond, c’est un récit de la crainte d’être laissé sur le côté, être dans le nulle part, sans abris et sans valeurs.

( se regrouper - se réfugier - se lever - danser accumuler - s’émanciper )

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Entremêlement Intérieur composé à partir, de gauche à droite le 17 et 18 février 2011 à l’ESBA Marseille, de :

(au total, environ 5 x 10 m)

La grande maison octobre-novembre 2010 installation Strucutre en bois et récupérations largeur : 2,4m

Sans titre (dit le fauteuil) novembre 2010 carton d’emballage, chaise, structure en bois. Sans titre (dit la chaise) pots abandonnés, chaise

Sans titre octobre 2010 installation modulable structures portantes et petits refuges

Berceau (passage aride) 7 décembre 2010 installation précaire terres, pomme de terres dimension : 2 x 3m environ

Totems novembre 2010 installation dimension : 3m max. dans la longueur

Terre fertile novembre 2010 installation et cheminement

(Berceau) passage aride 7 décembre 2010 installation précaire terres, pomme de terres dimension : 1,5 x 3m environ


Compilation reformatée de discussions, pensées têtes d’affiche. perdues et de lectures à l’avenant : — Du cinéma ? [...] — Peu importe ! Que ce soit en Art, en Littérature, au Cinéma, en — Ça fait un peu jardin... Politique : toujours les mêmes, beaucoup de vieux — Oui, jardin intérieur comme dans l’expression et pas mal de filiations... cultiver son jardin intérieur... Alors, quand on me dit qu’il faut faire de bonnes — Comme un repli sur soi-même, un éloignement études, avoir de bon diplômes, combien de gens du monde ? de mon âge je croise et qui redoutent le travail, leur — Oui et non. C’est plutôt rassembler les choix formation les fait chier, mais ils apprécient le fait de possibles, les voies ouvertes, celles qui ne mènent faire des études. Cette liberté. à rien intrinsèquement et celles qui ne mènent nulle part véritablement. — Et ? — J’y viens. Se projeter à coup de diplômes, C’est quelles voies choisir, face à soi-même et de salaires et compagnie. C’est logique. Un peu face à ce qui est proposé et qui ne convient pas. trop... Mécanique en fait. Ce n’est pas comme ça qu’on nous l’a vendu. Ce n’est pas dans les pots vides, dont un plein de bris C’est pour ça les pas dans la terre fertile et le gride pot, que poussent les patates, mais dans des gnotement extérieur aussi. C’est une lutte de fond, bacs faits soi-même... sans tuteurs. sans violence, entre du plaisir d’être, être soi, être Pousser hors du pot. avec et le grignotage inlassable de la réalité pécuniaire vide de but. Des empiètements. Parce qu’il — D’accord... une défiance face au système ? faut avoir le sens des réalités blablabla et gnagna— Non... même pas. Juste repérer là où les autres gna... ont pu se poser, ont pu établir leurs repères et se demander comment ce sera possible. Par contre des objectifs on en a. Tout le temps. — En somme est-il possible de faire comme avant ? À propos de tout. On ne — Oui, et non, il ne s’agit pas de revendiquer un peut plus faire granddroit aux mêmes recettes, mais de constater qu’il chose sans objectifs, et y a embouteillage. Il y a une différence entre faire s’ils sont chiffrés ils sont sa place, dans la continuité ou la rupture, et faire encore plus objectifs ; son clan pour prendre la place du précédent. Ou génial ! Comme on dit, intégrer ce clan précédant avec ses rites de pas- il faut commencer petit, sage et de soumission ! avec des objectifs accessibles et augmenter pro— On va parler des retraites et du chômage des gressivement... Jusqu’au jeunes et mettre les pieds dans le plat ? jour où nul doute ne sera — Pour quoi faire ? Et puis, c’est quoi les jeunes ? plus possible : on ne sait C’est qui ? pas où l’on va. Mais on — Euh... y va. [...] — Je vous trouve pessimiste... — Selon les sondages, la jeunesse française l’est !

pos que c’était l’oeuvre d’un artiste qui avait déjà tout vu, tout fait. D’un artiste désabusé. Ce n’est pas tout à fait vrai. Effectivement, de ma formation, j’ai beaucoup vu et de ce que j’ai vu je reprends des éléments de langages qui ont un contexte et un écosystème.

— Merveilleux ! Des bières, du markéting façon story-stelling et du verre recyclé et recyclable ! Manque plus que le soleil vert et on sera sur que la boucle sera bouclée ad-vitam erternam. Vous avez vu Matrix et l’histoire de Scion, l’anomalie systémique qui se répète ?

Ces projets... limités dans le temps, dans l’espace et possibles avec ou sans nous, ou contre nous. [...] Une histoire de machine qui ne s’arrête pas une fois en marche... — Comment est-ce venu ? — Hum... je séjournais en Allemagne. J’étais seul. Parce qu’on est rien, hormis chez soi ! C’est de- Enfin, seul, je rencontrais plein de gens, j’allais venu important chez soi avec tout ce mouvement voir des amis un peu plus loin, des amis venaient, partout : mobilité, nomade, portable... Chez soi je découvrais plein de choses... Je n’étais pas n’est pas un lieu physique, c’est... vraiment seul, mais je l’étais dans un sens et j’ai découvert cette nécessité d’avoir des liens et une On est sur la route et sans chez soi c’est de l’er- identité, une sorte de lien avec soi-même. Un berance, du vagabondage, de la précarité dit-on. soin d’être logé pour commencer d’être comme dit Braudel, l’historien. —... c’est un point de vue assez... — Notez que si on ajoute le recyclage on est sûr J’étais aussi avec un groupe d’homosexuels qui de ne laisser aucune trace aux suivants ! Ça, c’est m’ont fait découvrir cette notion diffuse d’idenle tréteau et les petites maisons en plâtre. tité. Une qui n’est pas liée à territoire, à un lien du sang... quelque chose qui se construit en fait. Ad — Hum... Pause bière ? hoc.

Les planches de bois découpées avec des formes de Tetris alignées sur le côté, c’est un peu ça... une accumulation de choses sans progression et sans fin.

— Oui, bon, certes. — Il y a de çà deux semaines, je parlais à un ami cinéaste qui vient de finir sa formation et de monter son premier court-métrage et on parlait de ces Certains m’ont dit à pro-

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— Je change un peu de sujet... Avec toutes ces Et peu après, j’ai ressenti fortement cette pression considérations politiques, pourquoi être si en redes autres qui me poussaient à construire... trait ? — J’attends des jours meilleurs... en attendant, C’est une réponse quelque part et un refus dans c’est là, disponible. les faits. Un refus de répondre. — C’est un peu facile... — Construire quoi ? — D’un certain côté oui, ça l’est... D’un autre, stra— Construire... une situation : « ‘Qu’est ce que tu tégiquement ça me parait plus judicieux et tactivas faire plus tard ?» quement je ne suis pas grand-chose... [...]

En plus, l’organisation politique et médiatique qui ceinture le système économique capitaliste a des — J’aimerais qu’on reparle un peu de ces notions capacités d’absorption et de retournement inouï... d’identités que vous évoquez dans votre séjour en Regardez la tête du Che ! En fait, le capitalisme Allemagne... c’est super subversif face à tout ce qui peut-être — Ce n’est pas très important... une morale ou des idées construites ; tout ce qui est un ton plus haut que le reste est repris et trans— Ah si ! Avec toutes les questions sociales et po- formé en logo risible. litiques que ça sous-entend aujourd’hui. — C’est un ancrage alors. L’adolescence permet — À vous entendre, vous êtes d’extrême gauche ! par exemple de passer par plusieurs ancrages, les — Pas du tout... Je trouve ça normal de faire des uns après les autres... affaires quand on a des idées, je trouve même normal de vendre des armes ! Quand on en vend, Et ensuite, il m’apparait nécessaire d’en avoir des c’est qu’on en fabrique et on peut donc faire valoir définitifs... mais... bon. Ça peut être artiste, ingé- sa force selon l’adage qui veut la paix, prépare la nieur, par profession ou par groupes, homo, métal- guerre. leux, féministe, végétarien, que sais-je ? Adhérent à un parti politique, geek ou autres. Dès lors que Mais à contrario, beaucoup de choses me c’est revendiqué, c’est un ancrage... Ça structure semblent humainement intolérables : les bas sadedans et autour. laires, le markéting psychologique, la casse des droits sociaux, la destruction des métiers (tayloSimplement, mais essentiellement. risme) et des entreprises publiques, les lobbyismes mafieux... — Pourquoi mentionnez-vous ceux-ci précisément ? Bref, l’antidémocratisme, le liberticide, la concen— Bah... c’est soit ceux auxquels on me rattache tration des pouvoirs, des moyens de production ou on m’a rattaché, soit ceux que je rencontre. Ce et de diffusion... tout ce contre quoi luttait déjà le sont des identités. CNR par exemple. Une chose me trouble quand même avec ces Notez qu’aujourd’hui on ne parle pas de ça quand identités, c’est qu’elles sont devenues person- on met en avant les problèmes de la jeunesse. Elle nelles et moins de groupes... ne peut plus s’intégrer à la société via le travail parce qu’il y a concentration. Concentration de — Comment çà ? l’attention notamment. — Bah... il n’y a plus d’ouvriers par exemple. Il manque un truc en bas. — C’est un vaste problème. — Bof. C’est surtout que les mesures deviennent — En tant que classe sociale ? des objectifs et qu’on ne regarde plus trop leurs — En tant que groupe identitaire revendiqué. Les dimensions philosophiques. Quelles idées sont autres groupes peuvent être agencés et entremê- sous-jacentes à telles et telles mesures ? lés. Pour arranger les choses, les mots changent de


sens ou s’en vident complètement... [...] — Entre la grande maison et le pantin désarticulé, y a-t-il une omniprésence de la mort ? — Je crois que cet aparté va être compliqué à expliquer, il y a une confrontation et une divergence entre les éléments... Comment dire ? Il y a une sorte de salon sans que c’en soit un. C’est deux assises, mais l’une est manquante. C’est du bris humain, dans ce que vous appelez pantin, et que je n’appellerais même pas prothèse, et dans ces pots, vides, abandonnés, ne contenant rien que des traces... sur une chaise... — Une chaise d’écolier. — Écoutez, si vous avez bien travaillé à l’école, vous auriez un bon métier. — Oui, enfin... — Parler de la mort là-dedans, oui on peut, oui on doit, mais sans oublier toute la vie qui la précède. Comment on procède de cette attente, comment cette attente s’installe, et comment on accumule autour de nous des remparts futiles... On va tous mourir. Mais... pas dans les mêmes draps. — Vous voulez dire que certains vont travailler puis mourir rapidement tandis que d’autres auront une longue retraite. — Si ce n’était que çà... certains, stressé, vont fumer toute leur vie, d’autres boires... d’autres mangeront bio, feront du sport (parce que leur journée finie ils seront pleins d’énergie)... Voilà, pas d’échappatoires. — V.. — Laissez-moi finir. Pas d’échappatoires, et pour certains un regard constant sur l’horizon qui les attends et recule à chaque pas qu’ils font ou commettent. La rêverie est une perte de temps dit-on. Il est vrai que lorsqu’on rêve, on ne travaille pas. « Au moment où vous auriez besoin de vous évader, d’une manière ou de l’autre, vous ne pouvez pas. Vous êtes enfermé dans votre petite cage —celle que vous avez choisi, qui plus est, donc vous n’avez rien à dire. » Louis Calaferte (1928-1994)

L’entremêlement intérieur, un cheminement par des ilots de choses, les pieds dans la terre, où, entre les résonnances et les passements de jambes du regard : Auprès d’une structure portante, là comme une amarre, retirée mais vent debout, se concentrent de petits abris ; égarés... Plus loin de l’insouciance blottie, une grande maison de choses ramassées, sans buts précis, se déploit, pour avoir, pour prévoir, pour se rasseoir. Devant, l’assise des mouvements bloqués ; L’emballage de l’accès immédiat ; Le cadavre d’un mécanisme ; et des pots d’abandon et d’isolement... Au dos, cerclé de pas, une expansion tous azimuts, une bataille pour devenir, sans limitations que la terre elle-même... fait fi des tuteurs  ! Faisant ombre, vers ailleurs et à la traverse de l’horizon, une glaise sèche et aride s’étiole dans son lit. Versée sur le côté, une suite de colmatages s’accumule vers nulle part. le 18 février 2011


Dans la course au temps que mène le lapin blanc, les détails comme les profondeurs sautent des poches pour ne laisser qu’un bruit blanc.

Le repère image apparait comme un point de focal, il permet d’abréger en un message ou un propos et d’idolâtrer un contenu mesurable (donc limité)... Par ce temps focalisé sur la perception, nous cheminons. De la même manière que la formulation influe sur la réception des choses dites, leur accès porte leurs compréhensions... (1) Un temps perdu recouvré dans une conjugaison où les éléments s’assemblent un par un dans des phrases qui se croisent sans se suivre... Pas de linéarité, pas de listes. Des phrases aux temps simultanés et, dès lors, donnent à voir comme en plusieurs dimensions...

La concurrence de temps n’amène que sa disparition et de ce qu’il nous entretient. Guider quelqu’un c’est le promener ou le perdre. C’est peut-être l’empêcher de ramasser par son propre geste ses propres éléments. C’est peut-être entraver, juguler, endiguer, cloisonner, brider, réfréner la sucession de déclics, d’échos et de rappels qui éclosent alors au passage. Si ces enclenchements n’ouvrent pas sur des situations précises et données —repérables, ils permettent de saisir des schémas et des logiques ; comment les choses fonctionnent, s’agencent ou se figent. Le nivellement des détails (focal bloqué), en sus d’entrouvrir à des situations complexes et d’amener à des moments lents de lecture, autorise et incite l’errement de rêveries en poésies où dans le ballotement des mots, des formes comme des idées, les sens se versent et se déversent d’un vase à l’autre. Une ivresse où l’articulation se libère des circuits imprimés... Quand l’agancement comme l’accumulation de procé-

dés, de formes, de détails, prolifie insidieuse- en une : un temps d’accès qui est un temps de ment d’autres sens ou modulations de ceux-ci. préparation à la lecture, donc un temps de lecture de facto...  Il apparait que, à travers et entre les mots, nous considérons ce qui nous entoure (Deleuze) ; D’aucuns ne manqueront de rappeler que par les mots agrégés on enferme et cir- que tout s’accélère et « qu’on a plus le temps », concis (Rouillé), énucle presque et rends le et ce qu’ils diront apparaitra comme une évimonde plus sain, plus propre et plus sur (Areva). dence hors des lieux ménagés —et hors de ces lieux seulement— pour la réflection et le recul. L’apolitisme et la dépotilisation comme Mais ; si nous créons en réaction à ce qui arrive accès objectifs (1) aux choses et au faits est une autour de nous (ou en nous), devons-nous nous politique d’absence des mots (Orwell). C’est une parjurer et nous falisifier en amalgamant nos construction d’un vide où les arts de la formu- sentiments et nos ressentis avec notre pensée lation perdent toute profondeur et toute variété. critique si chère à Hannah Arendt ? C’est une des conséquences (fortuites ?) de la Où nous mènera une concurrence fronpoursuite forcené de l’utile. tale face à laquelle nous sommes désavantagé Incapable, alors, de nommer comme de par l’ordre des choses ? Sur le même schéma cibler, la recherche d’un message, d’un propos, que des insurgés face à un système répressif, de « ce que veux dire l’auteur » semble devenir nous sommes face à un système de captation une quête débile de sens, là où il n’est pas. Une de l’attention et de digestion rapide (3) : quête qui n’amène qu’à elle-même. « Quelle que soit la valeur de l’option vio« Alors, quand vous commencez à expliquer lente, une chose est certaine : en plaçant sa que l’auteur ne « dit » rien, mais qu’il ECRIT, les confiance dans les moyens violents, on choisit yeux s’ouvrent (la surprise, n’est-ce pas …) et le type même de lutte dans lequel les oppresparfois s’éclairent. Quand vous parvenez à faire seurs ont presque toujours la supériorité. » (4) comprendre que la question du « que dire » et du « vouloir dire » ne se comprend qu’à la lumière Il apparait que toute concurrence ‘‘raidu « comment dire », vous avez gagné : ils ont sonnable’’ se fait dans un périmètre délimité alors saisi que la littérature, c’est un art, et non où les différences ne sont pas abruptes et hors de la comm’. Mais il faut aller contre de mauvais de propos les unes avec les autres. Ce constat réflexes, et parfois, pour cela, remuer les mon- minimun s’efface pourtant devant la volonté de tagnes afin de défaire ce qui a été (mal) fait. » (2) capter l’attention avec force image et au prix qu’il en coute... Se répandre, se diffuser, chercher des passages et des accroches en toutes choses Alors, dans un mouvement où le gra- pourrait être un moyen d’établir un liens, fragiles, phique et le visuel se substituent soit à la déco- au milieu de paysages et de coupures dont les ration, soit à la communication, doit-on —nous apparences changent sans cesse. Oublier que artistes, contraindre à l’incompréhension de tout socle coupe du monde et réfugie de force prime abord ? C’est-à-dire signifier une diffé- dans une tour d’Ivoire ne devra jamais être ourence et une spécificité ? Elles peuvent se réunir blié. (1) « Interrogés sur leurs choix, seulement 3% des sujets semblent avoir eu conscience de l’influence de la rhétorique sur leurs recommandations. La plupart étaient persuadés que ces dernières étaient dictées par les statistiques du rapport. En clair, ils se croyaient “objectifs”. » En s’appuyant sur les travaux de G. LARKOFF (linguiste cognitif qui défends que l’ensemble de la pensée est basée sur la métaphore), Paul Thibodeau et Lera Boroditsky ont montré que la formulation de l’information modèle en partie nos décisions. http://www.internetactu.net/2011/03/22/comment-lesmetaphores-programment-notre-esprit/ (2) extrait de la communication «Enseigner la littérature, mission impossible ?» de Françoise GUICHARD, Professeur de lettres classiques en CPGE littéraire, Lycée Paul Cézanne, Aix en Pce et membre du Collectif « Sauver Les Lettres» lors du colloque «Enseigner la littérature à l’Université aujourd’hui», Université de Provence, 10-12 mars 2011 (3) « intellectual fast food » http://www.timeshighereducation.co.uk/story.asp?storyCode=169653&sectioncode=26 (4) From Dictature to democraty, p.24, Chapitre 1 : faire face avec réalisme aux dictatures, de Gene SHARP


Interlude : des tables, des lignes et des cases

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Sans titre février 2011 photographies imprimées en petit sur un format 20 x 30 Remerciements : Kevin et Raphaël

Territoires et emplacements ...


Mon travail est en retrait —je suis en retrait, j’observe de loin, et de loin en loin, je tente de trianguler ce qui se passe loin de moi, mais à mon époque, ... L’engagement... Il apparait que l’art engagé est premièrement (ou primairement ?) perçu comme vecteur d’une revendication seul. Mis de côté le biais de lecture engendré, la conséquence est aisée à comprendre sur la perception de l’ensemble de l’oeuvre. Ce stéréotype entraine de facto un préjugé, c’est-à-dire une discrimination à l’égard de l’oeuvre, unique ou globale, et de l’artiste lui-même (Leyens, Yzerbyt & Schadron, 1996). Il se retrouve ainsi prisonnier dans une petite boite : l’artiste engagé, devient l’autrement connu comme l’emmerdeur ou l’emmerdeuse qui va nous faire chier avec sa pétition de la semaine. Pour autant, on se félicitera qu’il ne fasse ni partie des enragés de Greenpeace ou des tarés d’Action Directe... Les travaux conduits par Patricia Devine depuis 1989 (résistance au traitement de toute information contradictoire à une idée reçue) me conduisent à souhaiter tous mes voeux à l’artiste engagé : il va ramer, s’il ne coule pas entretemps. Dis autrement : la première impression fait foi, nota bene bien connnue des chercheurs d’emploi. Ces préjugés et ces stéréotypes (suivant les cas et suivant les conséquences) sont intériorisés par tout à chacun (Sales-Wuillemin, 2005). Ramer ou creuser, de toutes façons, c’est le même boatpeople. Ces héritages et ces constructions culturels (quand ils ne sont pas ad hoc...) font partie de notre environnement, qui ne serait évidemment pas le même sans. Il s’agit en partie d’une modalité de perception de ce qui nous entoure et comment nous assimilons l’information qu’il constitue. En somme, on pourrait difficilement faire sans sans être perdu. ... et « la résistance à la lecture ». En plus d’autres raisons, à la fois dans un dessein de protection et de résistance à l’enfermement. Un enfermement engendré naturellement par le besoin des autres (et de moi-même) de cataloguer, de structuer ?

J’ai commencé à dissimuler, à enfouir et à complexifier ; à me cacher. Vivons heureux, vivons cachés ? Ce fut dès lors l’une des voies me menant à approfondir mes moments à la fois dans leurs dimensions sensibles, mais aussi techniques et scientifiques, d’être attentif à chaque détail et de multiplier les liens et ce que certains appellent les « transversalités » en me focalisant un temps sur les fonctionnements des choses. Dans un sens, il s’agit de couper les ponts avec l’actualité brutale en utilisant des analyses et des essais de spécialistes dans leurs domaines ou des articles dits de fond. Je n’aurais pu approfondir quoi que ce soit sans les nombreuses lectures et généralement le continuel partage de connaissances et de contenus mis en oeuvre à travers le Réseau. Venu de la part d’institution publiques, privées, de particuliers et de regroupements de particuliers, un flot énorme est à dompter, mon millier de marquepages n’y suffit pas. Saisir, laisser filer, attraper. Comment ça fonctionne, qu’est ce qui fonctionne de manière semblable ? Interroger l’un en étudiant l’autre, ne pas être limpide et contourner les parties visibles (ou affichées ? diversion ?). C’est en fournissant des analyses, des liens et des points de vues que les participants au Réseau sont une aide préciseuse à quiconque étudie et formule. L’atelier devint ce disque protoplanétaire qui tourne autour de moi. Une nébuleuse où le magma se compose de tous les éléments rapportés de l’extérieur de l’atelier : des matériaux, des idées, des lectures, des accidents, des coups de gueule, des coups de tête. Il s’agit d’agglomérer dans l’espace de travail, qui est aussi un espace de réflexion, d’observation et de recul, tous les éléments qui peuvent participer, sans nécessairement participer effectivement, directement ou indirectement. En effet, la proximité immédiate et les déplacements incessants entrainent de nombreuses juxtapositions et par là de nouvelles propositions, cachées en fait sous mes yeux dans le magma qu’est l’atelier. Une image : l’attraction réciproque des particules d’hydrogène et d’hélium crée une concentration telle qu’on atteinds une masse critique nécessaire aux explosions thermonucléaire, et là, dans l’enflamement nait un soleil. Mes pièces sont intimement liées les unes aux autres dans ces systèmes que je nomme

« session ». Une session est un système simple : un temps, un lieu, un épisode de ma vie, un épisode de l’actualité, un épisode de mes lectures ; un ensemble de réalisation. Simple mais complexe, fournis aussi (ou fouillis ?). Le déroulement d’une session peut utiliser beaucoup du vocabulaire de la création du système solaire : effondrement gravitationnel, équilibre, surdensité, collisions successives, fusion, accrétion. L’accrétion est la constitution et l’accroissement d’un corps. S’il peut utiliser beaucoup du vocabulaire, le déroulement d’une session peut aussi, me semble-t-il, se fondre dans des analogies, de l’embrasement d’une étoile à la disparition du nuage de poussière pour laisser places à des planètes autour desquelles on peut tourner, comme autour de volumes. Cheminer... Ces mots ne prennent pas tous sens directement, et certains ne désignent au premier abord que la visibilité d’une pratique quotidienne. L’équilibre par exemple, en accumulant des matériaux, puis des moments, dont l’accrétion fait diminuer le volume des matériaux. L’équilibre se met en place dans la disposition même de cet espace de travail qu’est l’atelier. Entre les oeuvres, entre les cheminements d’accès, entre les volumes et les couleurs, entre les masses. L’équilibre est aussi ce soucis de tout les travaux, quelque soit la pratique, où il faut mesurer toute construction pour ne pas la figer. Difficulté de soi face à soi-même. Cet ensemble, atelier et session, enrichit indéniablement chacun de mes travaux, complexifie et décuple leur accès et leur lecture, tout autant que la monstration de ceux-ci. Tout se parle, tout dialogue et tout, aussi, défend son espace. L’agencement s’est fait symétriquement à la réalisation, et la réalisation continue jusqu’à étouffement de l’espace libre et sa libération de tout matériaux. Peut-être restera-t-il une ceinture d’astéroïdes, dans les confins...

saires sont accesibles à ma discrétion. C’est une richesse de temps et de moyens tout autant qu’intellectuel. Tout est possible. La matière réponds à la proposition, elle-même mise en forme d’une réflexion. Un espace de collisions successives. C’est aussi un impératif d’agir vite et suivre les pensées comme les mouvements de l’extérieur.

L’équilibre s’intègre aussi à un autre groupe de mots liés à mon travail comme précarité, lignes, fragilité... Pas pauvreté. Les matériaux utilisés ne sont pas pauvres, au contraire !, ils sont disponibles immédiatement et à profusion, sans risque de leur rareté, je peux essayer, recommencer, douter, errer, rater. Et recommencer, encore. C’est une liberté d’agir et de faire par soimême. Le savoir technique et les outils néces-

Celui qui fait se doit d’être ouvert ; un moteur de la qualité des réalisations et des réflections. Celui qui regarde aussi. Celui qui regarde n’est pas là pour qu’on lui vende une voiture. De toute façon il en a déjà probablement plusieurs...

Et si je peux accéder à ces matériaux, tous le peuvent, ou le pourraient ? Cette « résistance à la lecture » (je cite un de mes professeurs à propos du retrait dans lequel est mon travail) n’en est pas une. Ces histoires demandent un temps d’accès pour que les choses se révèlent. Il faut laisser du temps au temps. Il faut aussi laisser du temps aux silences et aux respirations ! Toute harmonie en est composée, les dessins sont pleins de réserves de blancs, Mondrian est plein de blancs. Ce temps incompressible de lecture est un temps d’impression à recomposer les cheminements. Se remémorer ce qu’il se passe, ajuster par soi-même. Reconstruire les ponts avec les repères connus. C’est suivre à la trace sans être une enquête, quoique. Il faut aussi être ouvert, c’est un acte actif (et épuisant comme chronophage, difficile aussi) à ce qui se passe, partout, à tout les sujets. Même ceux qui sont insignifiants, même ceux dont on se tamponne le coquillard. Ainsi, « être ouvert signifie être ouvert d’esprit, ouvert à l’expérimentation et ouvert aux hackeurs et aux développeurs (...). Ouvert, ce n’est pas qu’un slogan, c’est l’ingrédient essentiel » (ownimusic.fr).

le 29 janvier 2011


cycle 3.1 Repositionnement

et échappées : le feu brule ; et la maison coule ? Evan DORN, chercheur au California Institue of Technology, élabore avec la NASA des moyens de trouver la vie ailleurs que sur Terre.

Un milieu stérile est majoritairerement composé de molécules simple. Dans un milieu où la vie existe, c’est l’inverse.

Sa méthode est simple : les êtres vivants produisent, sélectionnent et entretiennent des molécules chimiques complexes.

« La complexité est une signature universelle de la vie » E.D. source : S&V N°1122, Mars 2011

( bruler - comprimer - exploser - garder en mémoire )

56

Bislane Tasuiev - je suppose que t’en rencontre souvent des femmes parfaites dans le métier que tu fais ? Barthélémy Karas - nan. Bislane Tasuiev - alors tu perds ton temps dans ce monde de merde ! Barthélémy Karas - ce monde de merde c’est le seul que je connaisse... Si t’en connais un meilleur, moi aussi, j’suis preneur. Renaissance de Christian Volckman, 95min, 2006


Sans titre (le brasier) installation branches, laines et portions de couleurs dimension : 2 x 1 m au sol décembre 2010 - février 2011

automne, puis l’hiver « Le vin blanc coulant à flot chez Moody’s en cette veille de fête, l’agence a aussi placé mercredi sous surveillance négative la dette espagnole. Résultat : le coût des emprunts espagnols s’est envolé. Car ce petit jeu coûte cher aux citoyens des pays concernés. Ainsi, toutes les économies réalisées par les plans d’austérité portugais ont été absorbées par les marchés, le service de la dette flambant. Pas mal, hein ? C’est mon pote trader qui est content, car son bonus augmente à due concurrence. (...) Bon, je vous entends venir. Je vous réponds derechef que le fait que Moody’s et ses consoeurs n’aient pas vu venir les crises irlandaises, grecques, espagnoles et autres n’a aucune importance. Qu’elles n’aient pas vu que les banques de ces pays prêtaient trop d’argent ou que la Grèce avait un énorme problème de compétitivité n’a aucune importance. Qu’elles n’aient pas vu que les subprimes (notées AAA la veille de leur effondrement) n’a aucune importance. Qu’elles ne s’inquiètent pas des dettes américaines et britanniques n’a aucune importance (enfin si, ça elles ne peuvent pas). Que jamais elles n’aient vu venir quoi que ce soit n’a aucune importance. Ce n’est pas de l’économie de toutes les façons et ce n’est pas ce qu’on attend d’elles. Ce qu’on veut, c’est qu’elles pensent comme les marchés que ça rassure. » Les agences de notation ou le café du commerce économique, Jean Quatremer, Les coulisses de Bruxelles, vendredi 17 décembre 2010


« L’indiscipline aveugle et de tous les instants fait la force principale des hommes libres. » Alfred Jarry

Expansion (le nid) amoncelements de papier, nuée de ressorts et trait de fer février 2011 dimensions en mètres

va-et-vient carton, ordinateur avec cordon alimentation janvier 2011


« Aujourd’hui, ** *** de l’année ***, les principaux titres sont la grêve des ***, dans l’affaire ***, le corps de **** a été retrouvé non loin de ***, les enquêteurs ont fait une perquisition aux bureaux du ministre de ***, les services météo annoncent un orage sur le ****, ... » Aujourd’hui, le spectacle des faits détachés de leur contexte continue en un flot impénétrable d’anecdotes. La répétition inlassable des faits passés au prisme de la concision continue, sans relâche. Journalisme d’actualité diront certains, de dépêches répondront d’autres ; de se dépêcher surtout : « Dans la course à l’info, les secondes comptent comme des minutes. Tout se joue dans l’instant, à peine le temps de dire ouf, encore moins de l’écrire. « Antenne dans deux minutes ». Vite, une dernière brève, une dernière tournure de phrase, une information supplémentaire. » Klaims [qui se] « lève tôt pour parler dans la radio. » S’attacher aux fonctionnements, à l’analyse des faits et comment ils s’agencent entre eux, c’est tenter de se substituer à la réception continu, aussi lénifiante qu’abrutissante, des échos d’ailleurs. Il s’agit de chercher les points schématiques et représentatifs pour imager des situations libres de leurs ancrages anecdotiques. A l’instar d’un jeu ou d’une simulation, l’abstraction des détails permets une vue globable et synthétique bien que, représentation arbitraire par essence, la souscription consciente et libre est nécessaire à sa juste appréhension. Une posture d’accès à bien des égards. La compilation d’analyses expertes et l’étude à l’aide de formes, d’objets et de l’interprétation des situations et des moments, provoqués mais incertains de l’atelier —le lieu des moments, me permets de penser ces postures d’accès que sont les abstractions de la réalité. Interroger dans la multiplicité des dimensions et glisser sur les analogies est un moyen de ne se laisser happer ni par les canaux dominants, ni par les canons dominants, c’est une posture de résistance : « créer, c’est résister, résister, c’est créer. » proclame Stéphane Hessel. Il faut être perpétuellement dans une posture de pensée (critique) face à ce qu’on perçoit du monde, et

en retrait, « la principale caractéristiques de la pensée est d’interrompre toute action » (Hannah Arendt in Considérations Morales).

We are all Khaled Said installation / photographies janvier 2011

Nous ne nous méfierons jamais assez des pratiques, quasi clandestines, qui font l’espace publique et cherchent à modeler une opinion dont tout à chacun nous faisons partie. Véritable energie sombre mis au jour parfois...

« Nous mentirions en disant que nous n’avons pas envié les Egyptiens : voir des masses de gens sortis dans les rues manifester pour leurs convictions est une chose à laquelle nous Israéliens, ne pouvons que rêver actuellement. Et c’est vraiment effrayant de se dire que des masses similaires d’Israéliens n’agiront que lorsqu’ils auront vécu les mêmes niveaux d’oppression et de rage que ceux d’ici. »

« L’ingénierie du consentement est l’essence même de la démocratie, la liberté de persuader et suggérer » (Edward. L. Bernays). Malgré les leurres et les lumières flashantes, ni plus, ni moins on ne se doit que suivre l’adage de Paul Klee : « Non pas reproduire le visible, mais rendre visible » dans des dimensions sensibles et fragiles, séparé d’un empirisme opportuniste et de ses preuves porte-étendards...

http://fr.globalvoicesonline.org/2011/01/28/55058/


cycle 3. 2 Zone de croquis Des lignes traversent de part en part. On peut crier, on ne peut passer. Entrer, c’est se retrouver prisonnier du jeu, mû par la marée. Au mur, le Rire, la face figée, ferme l’horizon indépassable...

( tournoiement )

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« Se révolter, c’est courir à sa perte, car la révolte, si elle se réalise en groupe, retrouve aussitôt une échelle hiérarchique de soumission à l’intérieur du groupe, et la révolte seule, aboutit rapidement à la soumission du révolté... Il ne reste plus que la fuite. » Henri Laborit Eloge de la fuite


réflexions sous la forme de question-réponse, à partir du 6 mars 2011 (extraits) : [...] — Et la couleur, elle sert à quoi ? — Au début, je ne savais pas. On pense à Tony Cragg, mais c’est plus dans une dimension cartographique de zone qu’elle est là. Il n’y a pas de légende, les couleurs sont vives et communes dans la signalétique. — Chez Tony Cragg, on a aussi une cartographie de la récupération... — Oui, bien sur, là c’est une cartographie de la chute, des restes... Que vont devenir « les restes du monde » (Groland), ces zones en marges repoussées du champ visuel courant ? ... En fait, je reprends son vocabulaire, pas pour mettre en avant la consommation, le rebu, les poubelles, bref. Ces endroits vus comme pauvres, sauvages et dangereux ont un curieux point commun : un découpage arbitraire issu de la décolonisation (entre autres)... On se méfie de ces lieux et de tout ce qui vient de ‘‘là-bas’’. L’une ou l’autre zone, on n’en saisit pas les différences culturelles et humaines... Car cette pièce est principalement centré sur mon regard de ces mouvements émancipateurs et démocratisant (le peuple prends le pouvoir) et ces idées en vogue en Occident à travers le markéting, la gestion des foules, etc. que les êtres humains sont tous pareils, identiques, non-individuels au sein de groupes : des populations, des communautés, des cibles markéting, etc. Comme s’ils n’étaient

que modulations. « Copy of an imitation » chante Marilyn Manson, dont le pseudonyme est à cette image ; très Girard, trop à mon gout. Ou d’autres encore qui considèrent l’humain comme un animal et dont le biologisme est calculable...

— Ce sont des éléments mobiles et schématisés. C’est du fantoche sans être de la mascarade, une sort de parade en fait, de la mascarade sans être faux, c’est légitime et ça n’ira pas plus loin que le coup-de-gueule-jemontre-ma-gueule... une manifestation en fait.

bon, il faudrait parler de ghost comme dans l’animation japonaise ghost in the shell. « nous avons tous un ghost ». — Et un ghost c’est ? — Boarf... comme l’artiste, un sale ghost. =))

La psychologie sociale ou la propagande, on est toujours dans la manipulation des réflexes inconscients... mais nous vivons en démocratie, libres, et on assume ce qu’on choisit en toute conscience de tout.

Pour revenir un peu sur ces masques, boucliers, peu importe... ils ont en commun avec les véhicules d’être une expression de la masse : futile, volatile, surprenant, explosif parfois, revendicatif, vindicatif, etc.

[...]

— Oui ! et je ne comprends pas pourquoi. — Une des plus célèbres batailles zoulous s’est déroulée en

— Les masques ? — Non, les petits véhicules. Les masques, c’est autre chose. Ce sont des boucliers. Quand je les ai pensés, j’avais en tête les Zoulous et leur attaque en corne de taureau, les anonymous, les Bref... à l’heure du sans-fil par- smileys... enfin bref. Plus précisément, via les smileys, tout on reste dans la règle du pas ils sont stéréotypés, un peu vu, pas pris. Logique. C’est de l’organisation et de la comme chaque expression de façade, une protection des indi- colère ou de refus de la masse ... vidus en fait. Le smiley comme enrôlée sous le nom ‘‘peuple’’. vous savez est utilisé pour que Peu importe ce qu’il dit en tant — Ces zones en marge dont les messages textuels via l’infor- que groupe, et bien que ce soit vous parlez ce sont des terri- matique ne soient pas mal inter- souvent juste, sensible et modétoires dans un sens ? prétés. On pourrait se deman- ré en fait (à bien y regarder, même — Oui, complètement. Des terri- der comment on faisait avec les une émeute, on n’amène pas un toires au tracé abstrait. cartes postales : c’est rare d’in- peuple à l’émeute sans le chersulter quelqu’un par carte pos- cher...). Un système médiatique — C’est important cette notion tale interposée... (média, médium : entre, à la joncde territoire ? tion) l’interprète et le recadre au — C’est là où s’ancrent les Bon... et... ces masques/bou- travers d’un prisme débilitant et choses, donc, oui, plutôt très cliers protègent et en même infantilisant de pour/contre, bien/ important. temps restreignent à un réper- pas bien, j’aime/j’aime pas... toire d’émotions pré-établies par [...] le registre limité de smiley. Vous Les choses sont plus complivoyez ? quées, mais le temps pour écou— Vous introduisez plein de réféter et comprendre est presque rences à beaucoup de choses : — Oui, mais comment protègent- volontairement volatilisé. Allez sciences dures et humaines, ils ? hop : plus le temps ! Démocratieculture populaire, actualités... — Bah... d’une part il y a un mon-cul. — Oui, c’est... je dirais une intermédiaire (le terminal d’acconséquence de ma formation : cès et le réseau lui-même) et Ensuite... les smileys sont, à l’oriapprendre à ouvrir les yeux et re- d’autres parts, on utilise un outil : gine, fait de caractère typogragarder entre les lignes. Et même, le smiley, pas son propre visage. phique qu’on utilise pour écrire, ma formation amène à y prendre Nous sommes en retrait dans les des parenthèses, des points, des plaisir et à en faire un mode de lignes arrières. virgules, etc. Au milieu j’ai ajouté vie... ... le motif d’un bouclier zoulou. Ce sont des fantômes, c’est tout. Mais ils existent, enfin, ils relaient — Pourriez-vous me parler des des êtres humains qui existent. petits véhicules, des masques, ... Le terme fantôme n’est pas le


deux fois contre les Anglais. Je vous passe les détails, mais en résumé, les Zoulous attaque de manière massive et frontale, séparés en trois sur un ratio 1/2 et deux fois 1/4. La force principale arrive de front et les deux autres par les côtés. Assez dévastateur et suicidaire face à une logique moderne d’affrontements que ce soit face à une armée régulière ou face à une troupe anti-émeutes. Les deux ont appris à utiliser l’environnement pour passer d’une position défensive à une position mobile, et rien entre les deux. On fortifie, on avance, on fortifie, on avance... La deuxième partie des combats contre les Anglais s’est terminée au profit des Anglais qui s’étaient reclus dans un espace fortifié... [...] — On insiste peu sur l’aspect graphique des autres pièces, celle-là l’est indéniablement, mais les autres aussi... — Ça dépend... Oui, elles sont toutes graphiques, bien sur. Ça fait partie de la construction et du dessin à l’origine en fait... C’est surtout une manière de penser les structures plus qu’un parti pris... combien d’années, assis au fond de la classe, à dessiner...

[...]

complexe que vous présentez... — Euh... je vous arrête, c’est mon travail qui est complexe ou le monde ?

du « piratage » qui justifie tout (et dont les moyens techniques sont similaires de ceux employés en Iran ou au Vietnam) et d’un autre par la découverte des fameux — Certes. comptes Facebook tels que We — N’est ce pas ? are all Khaled Said. Pas vraiment d’une actualité brulante à mon — Et en même temps frontal... sens, juste un développement — Oui comme les petites mai- aussi joyeux qu’inattendu ! sons de papiers sous les tables ou Entremêlement. Maintenant, c’est la retombée et l’attente de voir ce qui sortira de Les petites maisons étaient fron- ce tourbillon. C’est un peu l’objet tales et statiques, or je pense que de cette installation et du panorale statique n’a plus son autorité ma d’éléments rapportés. Noter de fait. Dieu est mort dit l’autre comment les choses se mettent sympathique, et le mouvement, en place et regarder les menaces dans sa captation de l’attention tapies dans le tout le monde. a pris le relai en propulsant la valeur du neuf, du nouveau, dont, — Les extrémistes de tout poil ? en fait, seule la forme change... — Hum... non. Les portes-drapeaux de tout bord. Ils resLà, maintenant, grâce à l’inter- sassent de vieilles recettes, de connexion nous pouvons de vieux dogmes, souvent à la solde nouveau avancer en groupe et de l’établi d’arrière-cours et emanonymement. pêchent tout changement. En fait, ils provoquent la répétition. — Et d’une actualité brulante ! — Bof. Ça couvait. [...]

Je suivais ce qui se passait de- — Vous parlez aussi de la formapuis quelque temps, d’un côté tion du soleil pour expliquer votre — C’est un ensemble assez pour les libertés, la répression manière de travailler et dans cette installation il y a des choses qui attendent de se mettre en place, un lien ? — Tout est en lien avec tout, et même en synergie, mais c’est un autre sujet... Mes travaux sont un regard sur le monde et sur moimême. [...]

Les liens qui se mettent en place

peu à peu, et même peu d’entre eux, sont mis en réseau. Une sélection est faite dans le fouillis, le brouhaha et la profusion, surtout. [...] — Vous employez souvent le mot « fonctionnement » pour décrire ce sur quoi porte votre travail, pourriez vous me parler du fonctionnement de cette installation ? — Difficilement en fait. — Bon, alors je vous propose un jeu de questions-réponses rapides sur le principe un élément une réponse... éventuellement accompagné d’un développement complémentaire : la ligne de ressorts ? — une forme de grillage... un rideau, un périmètre, une zone de troubles où tout peut rebondir ! Et... un passage instable, un franchissement initiatique pour pouvoir participer et prendre part, une sorte de transgression à la fois dans l’idée, mais aussi dans l’espace physique de l’oeuvre. — les ficelles ? — on ne sait jamais qui les tire ! — les flèches au sol ? — Une coupure... ça vient de la gauche, ça va vers la droite, ça passe devant nous et ça nous coupe le passage comme tout accès, à nous, Européens, nous ne pouvons être que spectateurs. — les chaises face au mur ? — des anonymes. Un miroir des spectateurs... mais comment dire ? C’est nous, Occidentaux, et tout les autres. Sur le Réseau,

— En fait, vous amenez beaucoup de vous-même au travers de petits détails... — Je trouve la question conne. Désolé, je trouve vraiment la question conne : je ne suis pas journaliste, pas analyste... Je ne il n’y a pas de passeport. pourrais pas retranscrire quoi J’ai découvert les chaises dans que ce soit sans ces éléments une installation du musée d’Art identificateurs et contextuels de Moderne (Beaubourg), mais je l’observateur partial que je suis. ne me souviens plus du nom de l’artiste... De toute façon comme D’un autre côté, ces masques Laborit raconte « l’enfant qui nait font écho au clown que je desde nos jours bénéficie [...] de sinais il y a longtemps... relativetoute l’expérience acquise de- ment à des questions d’identités. puis les premiers âges humains, Là, l’identité porte sur le groupe et par l’espèce tout entière » ; voilà comment il s’affirme en tant que une bonne raison pour oublier groupe, actif et mobile comme quelques noms ! peuvent l’être les Anonymous. — les boucliers ? — des masques. Une sorte de — Et ces clowns, que sont-ils miroir en fait. devenus ? — le tas de ressorts ? — Dans un sens, ils sont tou— Un nid de possibles rebon- jours là, de temps en temps, ils dissements enrobés dans de la reviennent sur scène... paperasse... Avec les tôles de Plus concrètement, de rangecouleurs, c’est une sorte d’éta- ments en transvasements, que lage abstrait sous nos yeux. On ce soit sur mes disques durs ou ne comprend pas plus que si ce physiquement, peu à peu ils disn’était pas abstrait et c’est en- paraissent... Ils s’effacent. core plus lointain. — tout est prévu ? — Et puisque les images ont dis— non, rien ne l’est. Tout peut paru à quoi ressemblaient-ils ? arriver, heureusement. J’ai espoir — à des clowns. Tantôt ouvrant avec sourire. le passage vers les nuages, tantôt bloquant l’espace, postés sur un trône, ou encore en prison... Des clowns qui faisaient des Parce que dans ces mouve- clowneries. Encore et toujours ! ments, enfin, pour les représenter j’ai pris les modérés qui arrivent [...] toujours premier, les portes-drapeaux qui ne sont jamais loin, les — Dans vos installations, même extrémistes qui sont toujours mis si on peut parfois circuler dede cotés, bon troisième, et enfin dans, sommes-nous toujours le reste « ni pour, ni contre, bien extérieurs ? au contraire  »... — Oh, mêlez-vous de vos af[...]

— Vous parlez des véhicules ? — Oui.

faires !


[...] — à vous écouter, l’installation serait composée de pièces indépendantes réunies ? — En effet, en fait, je commence par réaliser chacune d’entre elles indépendamment des autres dans ce que j’appelle des sessions ou des cycles et ensuite je les réunis parfois. Ca peut aller jusque avoir des titres pour chaque élément, mais là non. Quoi que je ne sais pas encore. [...]

nid ressorts et papiers février-mars 2011

à droite, ... en cours d’installation le 19 mars 2011 à l’ESBAM (photo d’archive)


En sociologie, le syndrome de la chambre d’hôte qualifie ce fait récurrent de trentennaires qui décident de tout plaquer pour ouvrir une chambre d’hôte, ou quelque chose équivalent, afin de changer de vie et de donner sens à la leur. (Changer de vie, le syndrome de la chambre d’hôte par Héloïse Lhérété) En psychanalyste, Freud mets en avant qu’un but est assigné à la vie en fonction du système religieux et que, quelque part, donner un but à la vie est éthnocentré et n’est qu’une des multiples expressions de l’orgueil humain. Cependant, note-t-il, ceux qui se sont confrontés à cette question ont noté que le risque à n’en pas trouver serait qu’elle —la vie— perde toute valeur à nos yeux. (Malaise dans la civilisation, Chap. II)

Heureux celui qui part, et non celui qui arrive dans un port putride. Heureux ceux qui partent et ne reviennent jamais.

Mon cheminement à travers les sables (accompagné un temps par un tavernier peu voyageur —déformation professionnelle, sans nul doutes, un temps par un autre tavernier dont l’ouvrage aura causé sa propre perte —on dira beaucoup de choses sur les taverniers, mais c’est par eux que l’on voyage le plus profondément dans les sables, un temps par une palanquée d’aventuriers à l’avenant jusqu’au levant, un temps, je ne sais plus lequel, avec un plongeur —il ne plongeait jamais que ses mains mais c’était suffisant, un temps encore par des hommes et des femmes —il faut de tout pour faire un monde et ses variances sont sa merveille cachée dans les répétitions trompeuses, un temps, un autre !, par un Maitre Jedi —je ne me prononcerais pas sur l’éventualité d’un sabre fluo ; il eut des temps avec des femmes mais c’est en toute bonne foi qu’on peut statuer que ce n’est pas là le sujet) s’est gré de ces amarres d’étapes, à la fois catapultes vers toujours un peu plus loin et oasis où attends un homme qui a vu.

Heureux qui sait qu’à la fin de la traversée le Néant l’attend, comme un épouvantail dans un champ de maïs. Heureux qui ne se sent à l’aise que dans la perte et le vent.

Pourvu que je reste à mi-chemin et que mon voyage ne s’achève jamais. Heureux qui ne connaît pas le terminus. [...]

Requiem Lêdo Ivo (2001 pour internet)

voyage personnel :

le Fleuve

Chaque amarres retient une agrégation de coquillages, d’algues, de tout ce qui flotte et tout ce qui navigue sans qu’on en sache grand chose. C’est là, c’est pas là, ce n’est que lorsqu’on s’arrête pour regarder qu’on les voit. On s’arrête si peu ! C’est souvent sur le pont d’un bateau dans une crique perdue en mer Egée, au petit matin, sous le soleil fort, asséché par la vodka d’un capitaine du sud de l’Angleterre —là où l’hiver n’est que tempêtes de bout du monde— ou dans le train, qu’on constate : rien n’a été oublié, ça ne pouvait pas être emporté, ça vivait dans le port. C’est même peut-être le port. Qu’on revienne dans ce même port et ce n’est plus le même. L’amarre est partie avec la marée… — Eh ! Mais comme tu es belle ! Tu me fais penser à un tango d’Arola que j’écoutais au cabaret Parda Flora à Buenos Aires. — Il y avait peut-être quelqu’un qui me ressemblait ? — Non, c’est justement parce que tu ne ressembles à personne que j’aurais voulu te rencontrer toujours… n’importe où … — Je ne viendrai pas avec vous Corto Maltese ! — Je sais !

( remonter vers l’espace blanc )

— Adieu Pandora ! — Au revoir, Corto Maltese ! On retiendra qu’il y a une différence entre ce que je vis de mon travail et ce que j’en dis. Nous sommes tous dans le même bateau, mais pas sur le même pont... Un singe en hiver.

« Nous étions des errants sur la terre préhistorique, sur une terre qui avait l’aspect d’une planète inconnue. Nous aurions pu nous prendre pour les premiers hommes prenant possession d’un héritage maudit

à maitriser à force de profonde angoisse et de labeur immodéré. » Joseph Conard, Au coeur des ténèbres (1899 pour le texte original)


« Rien dans la vie psychique ne peut se perdre, rien ne disparaît de ce qui s’est formé, tout est conservé d’une façon quelconque et peut reparaître dans certaines circonstances favorables, par exemple au cours d’une régression suffisante. [...] Si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents. [...] Peut-être est-ce là trop dire encore. Peut-être devrions-nous nous contenter de prétendre que le passé peut se perpétuer dans l’âme, qu’il n’est pas nécessairement exposé à la destruction. [...] » Malaise dans la civilisation (1929) de Sigmund Freud originalement publié en français dans la Revue française de psychanalyse en 1934, t. VII, n°4, 1934 et t. XXXIV, n°1, 1970. Doit-on circoncir Freud ...

« Le primitivisme comme l’innocence, aux yeux de Conrad, ne peuvent être retrouvés, une fois perdus. » La quête des sources : autour de Conrad in la revue des ressources de Chloé Hunzinger http://www.larevuedesressources.org/spip.php?article79 26 décembre 2005


l’Hannibal de Grabbe : « Nous ne tomberons pas hors du monde, puisque nous sommes dedans. »

La mer s’est retirée et restent le sable, Ariane et des petits cailloux pour sortir de l’obscurité... Des forts d’Alamut, sur les crêtes de l’Elburz, aux tas de sable grossiers, demeurent les choses premières echouées ; friables car asséchées : Ici, l’eau ne charriera jamais d’autres limons  ; Dans les combles, le rebus est entre deux mondes.

banc de sable tentative (moment d’atelier) fin mars, début avril 2011


Des incertitutes, des détails et des questions  : Dans l’État féodal de Chu, un vieillard survivait en gardant des singes à son service. Les gens l’appelaient « Ju gong » (Maître singe). Chaque matin, le vieil homme rassemblait les singes dans sa cour et donnait l’ordre à l’aîné d’emmener les autres dans la montagne ramasser des fruits sur les arbres et dans les buissons. La règle exigeait que chaque singe donne le dixième de sa récolte au vieillard, et ceux qui ne le faisaient pas étaient violemment fouettés. Tous les singes en souffraient mais n’osaient s’en plaindre. Un jour, un jeune singe s’adressa aux autres : « Le vieil homme a-t-il planté tous les fruitiers et buissons ? » Les autres répondirent : « Non, ils ont poussé naturellement. » Le jeune singe insista : « Ne pouvons-nous pas prendre les fruits sans la permission du vieil homme ? » Les autres répondirent : « Si, nous pouvons tous le faire. » Le jeune singe continua : « Alors pourquoi devons-nous dépendre du vieil homme ; pourquoi devonsnous tous le servir ? » Avant que le petit singe ne finisse sa phrase, tous les autres avaient compris et s’éveillaient. La nuit même, s’assurant que le vieil homme était endormi, les singes détruisirent l’enclos dans lequel ils étaient confinés. Ils prirent les fruits que le vieil homme avait emmagasinés et les emportèrent dans la forêt pour ne jamais en revenir. Le vieil homme finit par mourir de faim. Yu-zu-li conclut : « Certains hommes, dans le monde, dominent leur peuple par l’imposture et non pas par la justice. Ne sont-ils pas comme le Maître singe ? Ils ne se rendent pas compte de leur confusion d’esprit. Dès que leur peuple comprend la chose, leurs ruses ne fonctionnent plus. » Cette histoire, « La règle par la ruse », vient de Yu-li-zi pseudonyme de Liu Ji (1311-1375).

Dernière colonne fév. 2008


NOTES, SOURCES et autres choses... \\\\\\ ARTISTES \\\\\\ Mona HATOUM à la galerie Chantal CROUSEL courant 2007 m’a surpris par sa simplicité et son efficacité, elle qui disait ne reprendre du minimalisme que son esthétique \ Chez Nan GOLDIN, Il y a des lits, le lit, intime et ensemble. Il y a des cigarettes, des repères du temps, et des fenêtres qui ne se traversent pas. \ la série de performances Transit de Barthelemy TOGUO présentée au FRAC PACA en décembre 2006 \ les Surrogate Paintings de Allan Mc COLLUM et d’autres de ces pièces \ les éviers de Robert GOBER, pas le reste \ Houses Sculptures, sorte de jardins intérieurs, de Eija LIISA AHTILA, pas les vidéos \ \ Ernesto NETO et les oeuvres dérivées du Leviathan (Nantes : a culpa civilizada, NYC : anthropodino…) \ \ HenrI MARTIN, homeless ? \ Reinhard MUCHA et KINGELHOLEN même si on n’en parle plus trop... \ \ Joe SACCO, dessinateur de tripes\ Ernest PIGNON ERNEST : ce n’est pas les ombres d’André KERSETZ mais c’est au mur \ \ Le Land art, son rapport à l’outils et Robert SMITHSON, les non-sites et les sculptures « de galerie » avec miroir (sauf ceux dans des coins de murs, la spiral jetty et la spiral hill, les paysages anthropiques \ Henri MATISSE et ses lignes, j’ai grandi avec une reprographie dans le salon \ l’Arte Povera pour son regard social sans concessions \ le Minimalisme \ de nombreux mouvements des années 60 et 70 pour leur remise en question de la société et modèles de vie en communauté \ \ Kurt SCHWITTERS et les formes de son Merzbau, ainsi de nombreuses petites pièces telles que Cathédrale \ Chiharu SHIOTA et son exposition personnelle home of memory à la maison rouge en mars 2011 \\\\\\ CHOSES LUES, CHOSES VUES \\\\\\ Morgane de toi écrit et interprété par Renaud Séchan, vis à vis de cet article de blog http://horizons.typepad.fr/ accueil/2009/01/etonnante-natalit.html/ à propos de la natalité en France \ L’espace de la mort, essai de Michel RAGON qui propose une visite des us et coutumes oubliés, certains totalement désavoués, d’autres éclairant sur des « survivances »\ le livre du rire et de l’oubli de Milan KUNDERA : «il me paraït symptomatique qu’en France où il ne se passe pratiquement rien le pourcentage d’écrivains soit vingt et une fois plus élevé qu’en Israêl», p. 156, Folio, dépôt légal mars 2003 \ \ le bimensuel Particules, le sous-officiel et consort \ les éditoriaux d’André ROUILLé sur le site http://www.paris-art. com « Les œuvres peuvent être contemporaines dans la mesure où elles parviennent à s’accrocher à cet impossible de rendre visible quelque chose du présent sans se fondre avec lui. » \ le film d’animation Princesse Mononoké de Hayao MIYASAKI \ certains écrits théoriques de Ilya KABAKOV sur ses installations et celles-ci, il y a dévellope l’idée

d’installations totales \ la collection «Marginal, anthologie de l’imaginaire» aux éditions OPTA et la science-fiction en général, décrire ce qui est ici en parlant d’ailleurs, quelque chose des lettres persannes... ? \ Le mensuel Le Monde Diplomatique \ le roman d’anticipation La planète des singes de, le passage où il apparait que les singes n’ont jamais fait que réécrire des livres déjà écrit \ \ le film Les Baronds de Nabil BEN YADIR qui « mets en scène autre chose » comme le dit si bien la critique du Monde\ Calvin et Hobbs à la conquête de l’humanité \ \ la série d’animation Ergo Proxy et d’autres séries d’animation japonaises ... \ \ la vulgarisation économique de Steven D. LEWITT t «Freakeconomics» et «SuperFreakEconomics»\ Mammuth avec DEPARDIEU\ le théatre filmée de Jaffa, film de Keren YEDAYA\ \ le magazine Histoire quand j’ai de l’argent \ le blog «les coulisses de Bruxelles» édité par Jean QUATREMER, journaliste à Libération spécialisé sur les questions Européennes\ les petites boites d’Emile DURKHEIM\ Owni.fr, Digital Journalism et une floppée d’autre initiative similaire sur Internet tels que Global Voice, InternetActu, Rezo.net le portal des copains, etc. \ Franck LEPAGE et sa série de spectacle «Incultures»\ la revue Médium de Régis DEBRAY, numéro 24-25, juillet-décembre 2010, FRONTIERES \ De la dictature à la démocratrice de Gene SHARP\ Arthur RIMBAUD et DESCARTES et leurs «Je» respectifs \ la revue trimestrielle Alliage, n°60, juin 2007 « Que prouve la science-fiction ? » \ le documentaire vu au lycée les statues meurent aussi d’Alain RESNAIS et Chris MARKER \ HOUSE M.D., série télévisée où le personnage principal se perds dans le personnage qu’il est...\ L’éloge de la fuite d’Henri LABORIT, même si trop biologiste ... \\\\\\ CHOSES \\\\\\ la valse dans STAR WARS toujours après une défaite, temps infini où tout peut arriver, où on peut espérer malgré tout \ le tome 10 de la série de bande-dessinée Buck Danny Pilote d’essai de Victor HUBINON et J.M. CHARLIER où chaque essai se termine par un accidents \\\ Louis CALAFERTE et le ressentit justement restranscrit : « L’art c’est une envie d’être, une envie de vivre », « Poésie : Musique intime. » ... \ \ Albator 84, il restera dans nos coeurs...\ le Ratafia Lapouge des distilleries du Périgord mais ce n’est peut-être pas le sujet, bien qu’il amène les rêves ? \ le fleuve jaune de Mushishi que seul certains personnes peuvent voir \ \ la séduction du monstre doux de Raffaele SIMONE \ les films de guerres et documentaires sur des batailles de la Deuxième Guerre mondiale où se trouve en toile de fond une absence de lois, d’ordre et d’assurance sur l’avenir \ \ CC by-nc-nd 3.0 or newer


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