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Charles Leclerc

La Principauté€2

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Le premier journal d'actualité de Monaco

www.laprincipaute.netMai 2019

Année XIX • Numéro 183 • Mensuel édité par Global Media Associates Sas • Gérant de la publication Roberto Volponi • Rédaction et administration : “ Le Beausoleil de Monaco ” 6, Boulevard de la Turbie 06240 Beausoleil • Tél. : +33 09.50.79.90.84 • Fax (+33) 09.55.79.90.84 • Siège Social : Piazza Caduti della Montagnola 48 00142 Rome • Tél./Fax (+39) 06.23.31.52.15 • Bureau de Milan : Tél./Fax (+39) 02.70.03.01.42

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Dossier Spécial

A un pas du rêve...

Photo © Scuderia Ferrari

Charles Leclerc, pilote monégasque de Ferrari

Un prophète

en son pays ?

N° 183 • Mai 2019

☞ POLITIQUE • LA MAJORITE DU CONSEIL NATIONAL ANNONCE SES PROCHAINS OBJECTIFS • page 1 9

DOSSIER SPECIAL

La révélation Charles Le

L'enfant prodige de la Principauté briguera la victoire à domicile tentant de s'impo

par Andrea Noviello

Révélation de la saison 2018 de Formule 1, Charles

Leclerc disputera le 26 mai prochain son premier

Grand Prix de Monaco au volant d’une Ferrari. Bien décidé à effacer le douloureux souvenir de l’an dernier, le petit prodige de la Principauté briguera la victoire à domicile. L’an passé son Grand Prix de Monaco avait tourné court. Victime de l’explosion spectaculaire du disque de frein avant-gauche de sa Sauber, Charles Leclerc avait terminé sa course dans l’échappatoire de la chicane du port non sans avoir, au préalable, fracassé sa C37 contre la Toro Rosso du malheureux Brendon Hartley. Contraint à l’abandon pour la première fois depuis son arrivée en Formule 1, l’enfant prodige de la Principauté enregistrait, de surcroît, une deuxième désillusion de taille à domicile un an après avoir déjà dû renoncer sur incident mécanique (rupture de la calle de carrossage) lors de sa campagne triomphale en Formule 2. Douze mois après cette première expérience avortée dans les rues de sa Principauté natale, le protégé de Nicolas Todt s’apprête à vivre une autre grande première à domicile cette saison. Titularisé pendant l’hiver par Ferrari en lieu et place du vétéran du plateau Kimi Räikkönen, Leclerc découvrira le 26 mai prochain les joies d’un Grand Prix à la maison tout de rouge vêtu. « Courir pour Ferrari, c’est le rêve de tout pilote, confiait la révélation du dernier championnat lors de la présentation officielle de la nouvelle SF90 à Maranello. Depuis tout petit la voiture rouge m’a toujours énormément attiré. J’espérais un jour pouvoir m’y glisser dedans ». Entré, avec sérénité, dans son nouveau costume orné du mythique cheval cabré, le fer de lance de la FDA a particulièrement séduit les observateurs pour ses grands débuts en rouge.

DOSSIER

L'EDITORIAL

par Roberto Volponi

g Des débuts en rouge convaincants... D’emblée au niveau de son quadruple champion du monde d’équipier Sebastian Vettel en Australie (il termine 5ème dans les roues du pilote allemand), le Monégasque a, ensuite, ébloui tout le microcosme de la Formule 1 à Bahreïn lors d’un Grand Prix magistralement mené et où seul un court-circuit du système d’injection de sa Ferrari est venu le priver d’un premier succès en catégorie reine amplement mérité. De nouveau dans le coup en Chine malgré le manque de compétitivité évident de sa machine (il se classe encore 5ème à cause notamment d’une erreur stratégique de la Scuderia), et 5ème encore à Bakou, Leclerc a clairement posé sa marque sur ce début d’exercice 2019. De bon augure avant d’aborder le rendez-vous le plus mythique du calendrier, celui qui enfant l’a poussé à embrasser une carrière de pilote. « En termes de résultats, je n'en conserve pas un en particulier, déclarait l’an dernier la nouvelle recrue de Maranello au moment d’évoquer ses souvenirs de spectateur à Monaco. En revanche, une image s’est gravée pour toujours dans ma mémoire. Je devais avoir quatre ou cinq ans. Je me trouvais sur la terrasse de l’un de mes meilleurs amis. On jouait aux petites voitures en regardant le Grand Prix. Je scrutais les monoplaces rouges à chacun de leurs passages. J’ignore pourquoi les Ferrari m’ont plus marqué que les autres, mais de là est né mon désir de devenir un jour pilote de Formule 1. » Monté jusqu’au sommet de la pyramide l’an dernier via Sauber, Leclerc a depuis assouvi un autre rêve de gosse en endossant la combinaison de l’écurie la plus titrée de l’histoire de la catégorie reine.

© Photo S.Ferrari

g Une ambition de victoire affirmée Devenu l’égal de son illustre compatriote Louis Chiron à Bahreïn (avec une troisième place), le pilote Ferrari entend désormais s’imposer comme le premier Monégasque vainqueur d’un Grand Prix. Une mission à priori dans les cordes du champion 2016 de GP3 d’autant

qu’à l’inverse de l’ancien directeur de course de l’épreuve princière, lui dispose avec la SF90 d’une arme capable de jouer la victoire à la régulière. Pas (encore) totalement apprivoisée par les hommes de Mattia Binotto (comme en témoigne les deux contre-performances de Melbourne et de Shanghai), la dernière-née des ateliers de Maranello devrait toutefois se montrer à son avantage dans les rues exiguës de la Principauté. Charge à Leclerc d’en tirer le meilleur profit et de déjouer, trois jours durant, les nombreux pièges d’un tracé réputé pour ne pas pardonner le moindre écart de pilotage. « Ces routes, je les emprunte régulièrement pendant l’année en bus ou en voiture, pré-

Notre veille dame Europe face au respect des diversités

Les images de la cathédrale de Notre-Dame de Paris - ravagée par un incendie dévastateur - ont suscité une compréhensible vague

d'émotion dans le monde entier. Des images choquantes, qui pour certains ont fait ressurgir le souvenir du 11 septembre 2001, quand près de 3.500 personnes avaient perdu la vie. L’incendie de Notre-Dame de Paris - par chance - n’a fait aucune victime. Impressionnante est l’ampleur des dons pour aider à la reconstruction de la cathédrale : en seulement quelques jours, entre les grands industriels français, les multinationales et les simples anonymes, le milliard d'euros serait d’ores et déjà largement dépassé. Une somme colossale, qui correspond à beaucoup plus que le budget alloué par l'Etat français en 2019 à l'ensemble du patrimoine français et aussi à ce qui a été octroyé par l’Etat pour lutter contre la pauvreté sur l'ensemble de l'année 2018. Mais Notre-Dame est aussi importante en tant que symbole de la culture mondiale et européenne : le risque est que sa préservation matérielle puisse faire oublier les valeurs qu’elle représente depuis plus de 850 ans, à travers une sorte de fétichisme ou de « matérialisme culturel ». Au-delà de la valeur artistique des éléments détruits pour toujours, comme sa flèche, œuvre de Viollet-le -Duc, dont la reconstruction crée déjà la polémique, les vraies valeurs qui se sont sédimentées dans les pierres de ce monument tout au long des siècles ne se sont pas envolées en fumée comme sa toiture : elles se sont même renforcées. A la veille des élections européennes du 26 mai, l’incendie de Notre-Dame de Paris a réveillé une conscience collective globale, mais encore plus européenne, un sens du partage du bien commun qui semblait se perdre peu à peu, face à la vague souverainiste qui a commencé à envahir le vieux continent depuis quelques années déjà. Un sentiment d’appartenance commune, qui toutefois ne doit pas remplacer celle des peuples et des nations, mais plutôt la consolider et l’élargir progressivement. Notre (vieille) Dame Europe qui sortira des urnes devra démontrer sa capacité à évoluer vers une nouvelle entité qui ne sera plus seulement celle de l’Europe des règles et des échanges commerciaux, mais une Europe des droits et des valeurs qui unissent les peuples face aux divisions et aux particularismes, tout en respectant les différences, car ces dernières ne représentent pas un obstacle mais - au contraire - une valeur ajoutée. Ce sont les diversités qui enrichissent les peuples, non pas l’homologation et la pensée unique, qui en revanche ne font que les appauvrir. Intégration ne doit pas signifier assimilation, soit vouloir imposer une culture, ou une religion, ou un mode de vie à qui veut préserver sa propre identité, pour la rendre plus similaire à la nôtre, et ainsi éviter toutes les causes qui pourraient engendrer des situations conflictuelles, mais plutôt essayer de trouver des points de convergence, tout en respectant les différences. Dans ce sens, Monaco est un exemple d’intégration dans la diversité. C’est un petit pays avec une profonde conscience européenne, parfois même plus forte que dans d’autres qui font partie de l’UE, un pays qui pourtant a choisi de ne pas en faire partie pour légitimement sauvegarder - fort de son indépendance - ses spécificités, auxquelles il n’entendait pas renoncer. Ce qui ne l’a pas n’empêché d’entamer depuis des années des négociations pour aboutir à un éventuel accord d’association avec l’UE. Mais cet accord verra le jour – toutes les institutions semblent désormais converger sur ce point – seulement si ces spécificités sont amplement respectées. Aujourd'hui, c'est loin d'être acquis...

© Photo DR

2 N° 183 • Mai 2019

clerc prophète en son pays ?

ser premier monégasque vainqueur d’un Grand Prix, dans un circuit qui l'a vu grandir et qu'il aime...

LE PORTRAIT

Pierre Gasly en mode mineur

Surclassé par Verstappen depuis son arrivée chez

Red Bull, Pierre Gasly tarde non seulement à apprivoiser l’indocile RB15, mais aussi à répondre aux exigences d’une écurie réputée ni pour sa patience ni pour sa clémence. Le delta de points (26 unités à l’avantage du Batave) entre lui et son très encombrant coéquipier Max Verstappen après seulement trois Grand Prix disputées ne laisse guère la place au doute. Promu chez Red Bull en lieu et place de Daniel Ricciardo parti rejoindre les rangs de Renault, Pierre Gasly n’a clairement pas encore trouvé sa place au sein de l’écurie quadruple championne du monde. Surclassé par le génie néerlandais tant en qualification qu’en course, le Français peine (pour l’instant) à se montrer à la hauteur des attentes placées en lui par Christian Horner et Helmut Marko. « Il a connu des débuts malchanceux, observe le directeur technique du team autrichien, Adrien Newey. À Barcelone, Pierre a eu des gros accidents, un lors de la première semaine de tests et un autre lors de la seconde. Psychologiquement, cela a été un coup dur pour lui. Il est probablement un petit peu nerveux désormais lorsqu’il pilote. Il sait qu’un nouvel accident ne sera pas forcément très bien vu en interne. » Mis sous pression par ses deux sorties de piste hivernales, le Français éprouve depuis les pires difficultés à pleinement exprimer ses capacités dans un environnement où l’omnipotence de Verstappen peut vite s’avérer paralysant.

© Photo DR

cisais l’an passé le protégé de Nicolas Todt lors d’un petit-déjeuner réunissant dans le motor-home Sauber l’ensemble des médias monégasques. Après, cela n’a plus rien à voir quand on monte dans une Formule 1. J’avais déjà eu l’occasion de m’en rendre compte lors de mon premier Grand Prix de Monaco au volant d’une F2. J’avais même été choqué par la différence de perception que l’on peut avoir par rapport au quotidien. C’est vraiment un rythme à prendre. Une chose est certaine cependant : j’adore ce circuit. » Privé du drapeau à damier depuis deux saisons sur ses terres par la faute de différents bris mécaniques, Leclerc espère bien conjurer le sort en 2019. Quoi de mieux pour y parvenir que d’ouvrir son compteur de victoire en F1 à domicile et de faire retentir l’hymne monégasque l’année du 90ème anniversaire de la création de l’épreuve princière ?

g Pas encore en confiance dans la Red Bull... Piégé à Melbourne (Australie) par une erreur stratégique de son écurie en qualification, il se classe à la porte des points au 11ème rang après avoir dû s’élancer depuis la 17ème place sur la grille, Gasly a ensuite réussi à quelque peu limiter les dégâts en ramenant treize points de ses déplacements à Bahreïn et en Chine. Si le champion 2016 de Formule 2 n’a guère fait d’étincelles (8ème à l’arrivée) sur un tracé de Sakhir où il s’était pourtant révélé à la face du monde l’an passé au volant de la Toro Rosso, le nouveau pilote Red Bull a, en revanche, nettement plus convaincu à Shanghai, décrochant le samedi après-midi comme le dimanche une 6ème position nettement plus en adéquation avec les objectifs et le réel niveau de son écurie. Crédité, de surcroît, du meilleur tour de course en Chine, ce qui lui a offert un point supplémentaire au championnat, le Tricolore semble progressivement monter en puissance, un constat à contrebalancer toutefois par son manque évident de feeling à l’intérieur de la dernière-née des ateliers de Milton Keynes (Angleterre). « L’an dernier, je pouvais vraiment faire ce que je voulais avec la voiture, explique le

Normand. Ce n’est pas encore le cas avec la Red Bull. Elle est très imprévisible. Parfois, je tourne et rien ne se produit. D’autre fois, je tourne et je perds subitement l’arrière. Je sens que l’auto n’est pas encore véritablement mienne. Il va falloir un petit peu de temps avant qu’elle ne soit totalement à mon goût. » (A.N.)

FORMULE E

Le jeune Arthur sur les traces de son frère

Intégré au sein de la filière jeunes pilotes de Venturi depuis le début de l'année 2018, Arthur Leclerc va encore accroître son travail au sein de l'écurie monégasque dans les prochaines semaines. Sa participation aux rookies tests de Marrakech n'avait été qu'une simple mise en bouche. Membre de l'Academy Venturi depuis plus d'un an, Arthur Leclerc va se voir confier de nouvelles responsabilités cette saison au sein de l'écurie monégasque. Outre une augmentation sensible du nombre de séances d'entraînement sur le simulateur, le frère cadet de Charles Leclerc aura également l'opportunité de se plonger pleinement dans le quotidien du team de Gildo Pastor en participant à des séances de travail en immersion lors de certaines manches de la saison actuelle de Formule E. «Je suis ravi de poursuivre ma collaboration avec Venturi, confie l'ancien vainqueur de la Kart Racing Academy. J'ai beaucoup appris ces douze derniers mois à leurs côtés. Le soutien de Gildo Pastor et de Susie Wolff me touche et va me permettre, en marge de mes courses en F4 allemande, de poursuivre la découverte de ce nouveau monde qu'est la Formule E. C'est un championnat qui évolue en permanence. Il a un côté jeune et moderne qui me plaît et y être impliqué dès maintenant est une bonne chose en tant que jeune pilote.» Brillant l'an dernier pour ses grands débuts en monoplace, il se classe cinquième du championnat de France F4 avec deux victoires (Nogaro, Magny-Cours) et une pole position (Spa-Francorchamps) à son actif, Arthur Leclerc poursuivra en 2019 son apprentissage au sein de la très relevée F4 allemande avec l'ambition affirmée de jouer les premiers rôles. «Cette année, je souhaite vraiment gagner le championnat, clame celui qui a également rejoint en début d'année le programme pour jeunes pilotes du team Sauber. Je sais qu'un tel résultat pourrait me permettre d'avoir des options encore meilleures pour le futur.» De là à imaginer une titularisation prochaine du jeune pilote monégasque chez Venturi en Formule E, il n’y a qu’un pas que le grand patron Gildo Pastor se refuse de faire pour l’instant. Ce qui ne l’empêche pas, pour autant, de se réjouir du renforcement des liens entre son écurie et son compatriote. « Arthur est un jeune homme posé, intelligent, à l'écoute. Il est doté d’une capacité d'analyse et de prise de recul franchement épatante vu son jeune âge et sa courte expérience en sport automobile, étaye le président de Venturi. Ajoutez à cela une sacrée pointe de vitesse ainsi que sa nationalité et vous comprendrez la joie qui est la mienne de pouvoir le compter dans nos rangs. »

(A.N.)

© Photo Venturi

N° 183 • Mai 2019

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4 N° 183 • Mai 2019DOSSIER

DOSSIER SPECIAL

Mercedes annonce déjà la couleur de la saison...

Un départ impressionant : l'écurie allemande à signé quatre doublés lors des quatre premières manches

par Andrea Noviello

Dominante comme jamais depuis l’ouverture de son hégémonie sur la Formule 1, l’écurie Mercedes a frappé un grand coup en signant quatre doublés lors des quatre premières manches de la saison 2019.

g Une suprémacie qui était en doute... Cela devait être la saison du renouveau. La fin d’un cycle. L’issue finale d’une hégémonie implacable entamée il y a de cela déjà cinq ans lors de l’avènement de la motorisation hybride. Contestée dès les essais hivernaux par une écurie Ferrari particulièrement offensive sur les hauteurs de Montmeló (Espagne), la suprématie Mercedes était censée subir un sérieux coup de frein en cette soixante-dixième saison de l’histoire de la Formule 1. Étonnements prudents au moment de dresser une première analyse des forces en présence, les hommes de Toto Wolff avaient, tous sans exception, corroboré cette hypothèse, laissant insidieusement le doute s’installer dans les allées d’un paddock toujours ouvert à un vent de rumeurs plus ou moins fondées. Injustement rabaissée à un rang de simple outsider du championnat après les tests de présaison, l’équipe quintuple championne du monde en titre a spectaculairement remis les pendules à l’heure en cette entame de campagne 2019, réussissant avec quatre doublés en quatre courses le meilleur début de championnat dans l'histoire de la Formule 1. « Nous dépassons un petit peu nos attentes jusqu’à présent, concède toutefois avec honnêteté le fer de lance du team germanobritannique, Lewis Hamilton. Nos doublés ne reflètent pas totalement notre véritable potentiel. En revanche, nous parvenons à tirer le meilleur parti de ce que nous avons. Notre victoire de Bahreïn en est d’ailleurs la plus belle illustration, car nous n’avions pas le rythme nécessaire pour pouvoir l’emporter ce jour-là. Nous avons su nous placer en position de vaincre et en fin de compte nous y sommes parvenus. »

g Une domination sans partage Déjà détachée au classement constructeurs (elle

compte 173 points soit 74 unités de plus que sa principale rivale Ferrari), Mercedes a également pris un sérieux ascendant sur ses adversaires directs dans la course au titre pilote, Valtteri Bottas (87 points) comme son coéquipier Lewis Hamilton (86 points), emmagasinant en seulement quatre Grand Prix plus du double de points que le trio Sebastian Vettel (52 points) - Max Verstappen (51 points) - Charles Leclerc (47 points). Quelque peu malmenées en performance pure dans la touffeur de Sakhir (Bahreïn), les flèches d’argent ont en revanche violemment balayé la concurrence à Melbourne (Australie), à Shanghai (Chine) et à Bakou (Azerbaïdjan), attestant en qualification comme en course d’une supériorité à faire pâlir d’envie Ferrari et Red Bull. Idéalement lancée vers la conquête d’une sixième double couronne consécutive,

un exploit encore jamais réalisé dans l’histoire de la Formule 1 (Ferrari s’étant pour sa part arrêtée à 5 titres pilotes et 6 titres constructeurs entre 1999 et 2004), la firme à l’étoile peut encore davantage asseoir son empreinte sur la discipline en devenant la toute première équipe à réaliser cinq doublés consécutifs lors des cinq manches d’ouverture de la saison. Les hommes de Toto Wolff ont déjà rayé des tablettes l’ultradominante écurie Williams de la saison 1992. « Je ne pense pas que 2019 suive le même schéma que 1992, tempère toutefois le directeur Motor Sports de Liberty Media, Ross Brawn. Les quatre doublés consécutifs de Mercedes sont nés dans le fonctionnement du team, lequel travaille à la perfection. Cependant leurs opposants sont bien plus forts que ceux de Williams en 1992. »

© Photo DR

3 QUESTIONS A :

Stéphane Wauenzell*

"Une expérience de pilotage au plus près de la réalité"

Même les pilotes de Formule 1 utilisent les simulateurs de pilotage pour leur entraînement... Nous avons demandé à en savoir un peu plus à Stéphane Wauenzell : il revient sur la genèse de sa jeune société et présente la dernière version de son simulateur.

g Comment l’idée de créer Virtual Speed a-t-elle germé dans votre esprit ? Stéphane Waunzell : "J’ai toujours été un grand passionné de compétition automobile. Pendant une vingtaine d’année j’ai travaillé dans l’informatique avant d’effectuer une reconversion professionnelle dans le métier du bois. Après neuf ans de break, j’ai cependant ressenti l’envie de retourner vers mes premières amours. Je me suis cherché un petit moment même si j’avais déjà une bonne idée de ce vers quoi je souhaitais tendre. Je voulais vraiment trouver un métier qui me permette de concilier à la fois ma passion pour la course automobile à celle de l’informatique. Le virtuel m’est, dès lors, apparu comme une évidence."

g En quoi votre simulateur se distingue-t-il de ceux proposés par la concurrence ? SW : "Le fabricant du simulateur JCL Simracing et moi partageons une philosophie commune : proposer une expérience de pilotage au plus près de la réalité. Nous ne voulons pas que nos simulateurs donnent l’impression de ressembler à un manège ou à un objet de foire. Nous souhaitons, au contraire, retranscrire le plus fidèlement possible les sensations éprouvées par les pilotes sur la piste. La V4 ultimate correspond pleinement à cette ambition. On rentre vraiment dans une nouvelle dimension avec cette dernière version. C’est, à mon avis, ce qui se fait de mieux aujourd’hui en matière de simulateur de pilotage."

g Que vous apporte justement cette V4 ultimate en matière de réalisme ? SW : "La plus grosse évolution se situe au niveau du ressenti de l’accélération et du freinage. Sur la V3, le simulateur s’articulait autour d’un système à deux vérins. Avec la V4 ultimate, il passe à cinq vérins. Le rendu au volant n’en devient que plus bluffant. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si ce simulateur a été plébiscité par Romain Dumas en personne. Certains pilotes ont, malheureusement, souvent une idée préconçue des simulateurs. Mais quand j’arrive à les convaincre de monter dans le mien, ils changent radicalement d’avis après l’avoir essayé."

(A.N.) * Fondateur de Virtual Speed

© Photo DR

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