Les Idées mènent le monde 2019 à Pau : en quoi croire encore ?

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IDÉES

Pau

SUPPLEMENT AU JOURNAL N°22800 DE LA RÉPUBLIQUE DES PYRÉNÉES ET N° 22781 DE L’ÉCLAIR DES PYRÉNÉES DU 15 NOVEMBRE 2019

»Le Journal des Rencontres littéraires

LES IDÉES MÈNENT LE MONDE

© GETTY IMAGES

Du 22 au 24novembre 2019 au Palais Beaumont à Pau

En quoi croire encore ?

Durant trois jours, Pau, capitale des idées, réunit philosophes, écrivains, journalistes… pour débattre autour du thème « En quoi croire encore ? ». Ces rencontres se doublent d’un Salon du livre.


VENDREDI 15 NOVEMBRE 2019

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SOMMAIRE

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L’interview de François Bayrou Pages II-III

Alain Finkielkraut sans faux-fuyant Page III

Eric Dupond-Moretti, un ténor à la barre d’une justice imparfaite Page III

Marcel Amont, la positive attitude Page IV

Marion Bartoli, l’histoire d’une renaissance Page IV

Sylviane Agacinski, la philosophe qui divise

François Bayrou :

«queJe crois la vie a un sens » A l’aube de la 6e édition des Idées mènent le monde, François Bayrou revient sur la génèse du rendez-vous lancé en 2014. Puis il balaie les enjeux sous-tendus par le fait de croire… ou ne pas croire.

Page V

Brice Lalonde : «Nous avons un problème planétaire» Page V

Les bio express des 33 invités Pages VI-VII gr

M Dagens, le courant vital de la foi Page VIII

En quoi croire encore

Tareq Oubrou, le théologien optimiste Page VIII

Gérard Mourou : pourquoi croire en les sciences Page IX

Laurent Mauduit, sa vision du journalisme Page X

Denys de Béchillon, et la place du droit dans notre société Page X

Testez-vous avec notre quiz Page XI

Les infos pratiques Page XII et cahier central

Président -directeur général : Patrick Venries Directeur de la publication, Rédacteur en chef : Nicolas Rebière Coordination : Eric Bély Rédaction : Marie Berthoumieu, Gérard Cayron, Pierre-Olivier Julien, Jean-Marc Faure, Sébastien Lamarque et Stéphanie Savariaud. Imprimerie : Pyrénées Presse, Z.I. Berlanne, 64160 Morlaàs

Vous avez lancé Les Idées mènent le monde il y a cinq ans. Pensiez-vous pouvoir installer cet événement dans la durée ? C’était un pari qui pouvait faire peur à beaucoup de gens. Le fait de rassembler à Pau pendant trois jours les personnalités les plus variées, les plus originales, les plus intéressantes, qui animent le débat national dans tous les domaines de la pensée (science, histoire, philosophie, littérature, musique…), pour qu’elles viennent débattre d’un sujet que nous choisissons, cela paraissait hors de toute probabilité. D’autant que nous nous étions fixé comme règle que toutes ces participations devaient être bénévoles.

les yeux de ceux que je rencontrais comme une fierté que l’on ait pu montrer que Pau pouvait être un lieu majeur de rencontres, de réflexions et d’expériences. On propose aux gens de partager quelque chose de précieux. Et tout ceci gratuitement, sans qu’ils aient à dépenser un seul euro.

Qu’attendez-vous de cette 6e édition ? Tout d’abord, Pau est devenue un rendez-vous reconnu pour les auteurs et les éditeurs, peut-être un des trois rendez-vous majeurs du genre en France après Nancy et Toulon. Nous avons cette année le plateau d’invités le plus impressionnant de toutes les éditions. La question de la croyance est désormais essentielle pour toutes nos sociétés occidentales. En Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Asie, en Europe, toutes ces sociétés sont traversées, sans faire de jeu de mot, par une crise de foi. Pendant trois siècles, elles ont cru au progrès, à la raison, avec la démocratie comme horizon. Aujourd’hui, tout cela est remis en cause. Du Brésil aux États-Unis, en passant par la Grande-Bretagne, l’Europe centrale, l’Europe orientale, la Russie, et chez nous en France, les raisons de vivre qui animaient l’histoire des peuples sont chahutées et même assez souvent renversées.

ses travaux montrent que l’on peut parvenir à répondre à des questions qui semblent au départ sans réponse dans des temps rapprochés. Avec Hélène Carrère d’Encausse, nous pourrons aborder la question essentielle des relations de la Russie et de l’Europe. Christine Ockrent, qui a chroniqué tous les bouleversements politiques des dernières décennies et anime une émission de géopolitique sur France Culture, sera là. Nous allons passer au crible les grandes croyances mais aussi les grandes incroyances. Avec Patrick Pelloux ou Bernard Kouchner, nous allons aussi évoquer les questions humanitaires. Parce que tout cela, ce sont les grandes questions de notre vie. J’attends de ces trois jours que chacun de nos concitoyens y trouve un aliment pour sa réflexion personnelle. Peut-être pas des réponses, mais la certitude que les questions qu’il se pose sont partagées.

Peut-on vivre sans croire ? Il est très difficile de vivre sans rien croire, sans croire par exemple dans ce que l’on partage avec ses enfants, sans croire que les liens amoureux, familiaux, ont du sens. Certes, beaucoup de gens ne trouvent pas de réponse à la question « Que puis-je croire, qui me dépasse ? ». Mais on est quand même obligé

« J’attends de ces trois jours que chacun de nos la certitude que les questions qu’il se pose sont de croire que tendre la main à une personne en difficulté est une manière de justifier sa propre vie.

La foi a-t-elle joué un rôle dans votre parcours politique ? Oui, sans doute. J’ai toujours vécu en partageant des engagements avec des femmes et des hommes pour qui la vie avait un sens. C’est cela pour moi qui est le plus profond. Je ne crois pas au hasard, ou très peu, et de moins en moins. Quand on voit l’incroyable mécanique de l’univers où la trajectoire de chaque électron, de chaque proton, obéit à des voies invaria-

Comment le thème va-t-il être Vous n’avez jamais dérogé à ce principe ? décliné ? Toutes les interrogations Pas une fois. Cela n’avait d’intérêt que si la démarche était généreuse. Pour que le public sache dès le départ que le partage d’expérience serait de bonne foi. C’était la clé de la réussite. On dit souvent que tout est question de moyens. Aux Idées mènent le monde, tout est question de générosité. Le budget de la manifestation est de 30 % inférieur au budget de l’ancien Salon du livre ! Ce succès me rend très fier. Je me souviens qu’au lendemain de la première édition, dans les rues de Pau, il y avait, dans

qui font les grandes secousses de l’actualité vont être traitées chez nous à Pau. Par exemple, beaucoup de gens ne croient plus en la science. Eh bien, nous avons invité le dernier prix Nobel de physique français, Gérard Mourou, car tous

« LES RAISONS DE VIVRE QUI ANIMAIENT L’HISTOIRE DES PEUPLES SONT CHAHUTÉES ET MÊME ASSEZ SOUVENT RENVERSÉES »

Depuis le lancement du festival en 2014, le public répond à chaque fois présent au rendezvous des Idées mènent le monde. © ARCHIVES ASCENCION TORRENT


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Le Journal des Rencontres littéraires PARMI LES TÊTES D’AFFICHE

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Alain Finkielkraut sans faux-fuyant Dans son dernier ouvrage, le philosophe et académicien a voulu retracer son parcours « sans complaisance ». Alain Finkielkraut, qui n’est passé que très rarement en Béarn, est annoncé à Pau pour ces Idées. Certains pourraient s’en étonner, alors que le philosophe et académicien véhicule cette image figée de polémiste qui s’irrite facilement sur les plateaux télé. Suscitant de nombreuses réactions, et encore récemment après des échanges à propos du viol face à des féministes sur LCI. Son intervention paloise permettra peut-être de mettre les choses au clair, et pour beaucoup de découvrir aussi un autre visage de l’intellectuel. Car Alain Finkielkraut, c’est aussi le passeur, le médiateur du dialogue qu’il mène tous les samedis entre ses invités de « Répliques », son émission sur France Culture. C’est surtout le penseur et l’écrivain, auteur notamment de « la Défaite de la pensée » (1987) et cette année de « A la première personne » (Gallimard). Une aubaine ici pour le lecteur de mieux comprendre le philosophe et ses positions. Au fil de la grosse centaine de pages de son ouvrage, Alain Finkielkraut use pour la première fois

concitoyens y trouve un aliment pour sa réflexion personnelle. Peut-être pas des réponses, mais partagées », explique François Bayrou à propos de cette 6e édition des Idées. ©ARCHIVES ASCENCION TORRENT bles dont on trouve la naissance dans les origines de l’univers, il faudrait que l’homme soit vraiment le seul élément dans ce même univers qui échappe à ces lois ! Le fond de ce que je crois, c’est que tous ceux qui sont partis sont là, c’est que tout cela a un sens. Et que quand on ouvre bien les yeux dans la vie, on peut percevoir des signes. Je ne crois pas que la vie soit absurde.

Un homme politique doit être cru par ses électeurs. Faites-vous une différence entre croyance et crédulité en politique ? La vie politique n’a pas de sens pour moi si on ne présente pas un idéal, de l’ordre de « Je crois en quelque chose ». Mais ce qui se joue avec l’électeur, ce n’est pas « Je crois », mais « Je fais confiance », « J’ai vérifié que cellelà ou celui-là tenait sa parole », « Ce qu’il a dit, il l’a fait ». C’est évidemment la question de la confiance sans laquelle une société démocratique ne peut pas vivre.

Peut-on ne pas croire tout en ayant des valeurs ? On peut ne pas croire à une transcendance, à une certaine immortalité, à une forme de divin. On peut être athée et accorder néanmoins une grande

importance à la parole donnée, au respect, à l’honnêteté, et être exceptionnellement exigeant avec sa propre vie. Ce qui est une certaine manière de croire en quelque chose.

Alain Finkielkraut vient de publier « A la première personne » chez Gallimard.© ARCHIVES AFP du « je ». « Je joue cartes sur table » explique-t-il d’emblée, « je dis d’où je parle ». Ses croyances, ses maîtres, ses racines, le philosophe les explore avec le lecteur. Il débute avec Mai 68, où finalement très vite son dogmatisme « prend l’eau », car il se reconnaît de moins en moins « dans les mots d’ordre tranchants de [sa] tribu générationnelle », puis évoque sa première expérience littéraire avec Pascal Bruckner.

Quand ses repères vacillent Sujet central aussi de l’œuvre du philosophe, « l’interminable question juive » comme il la qualifie lui-même. Et de savoir comment le jeune homme a cru l’appréhender et comment l’expérimenté intellectuel la voit aujourd’hui.

Comment aussi ses repères « vacillaient » quand c’est l’ultragauche et non l’extrême droite qui, un jour, lui tendait un tract négationniste. Il parle aussi de notre civilisation, des batailles à mener, de l’échec de la démocratie face à la pluralité humaine, du mal identitaire. Dans son livre, Alain Finkielkraut ne va cependant pas jusqu’à verser dans des confidences ostentatoires, mais avec pudeur, et modestie – « je ne suis pas, hélas, celui que vous croyez » serait-il tenté de rectifier –, il rend aussi hommage à d’autres grandes figures du siècle passé, comme Péguy, Heidegger et Kundera, une rencontre qui, dit-il, a changé sa vie. PIERRE-OLIVIER JULIEN Ipo.julien@pyrenees.com

Eric Dupond-Moretti, un ténor à la barre d’une justice imparfaite

L’avocat Eric DupondMoretti sera l’une des têtes d’affiche des Idées mènent le monde. Quand croire en la Certaines personnes – les politiques justice doit aller au-delà de mais aussi les journalistes en font par- l’intime conviction. tie – sont de moins en moins crues par la population. Est-ce dangereux selon vous ? La parole des politiques est

remise en cause. Celle des journalistes est extrêmement attaquée. Il y a sans doute des raisons, mais c’est un risque pour la démocratie. Si ces paroles n’ont plus aucun crédit, alors le contrat social n’existe plus. Mais on peut ne plus croire en personne et considérer quand même que l’autre est un frère. Cela reste un lien précieux pour ceux qui partagent la société.

A contrario, les fake news n’ont jamais été autant crues… Vous voyez bien que cela a du sens. Les gens s’imaginent ne plus croire en rien et assez souvent sont prêts à croire n’importe quoi. Comme si ce besoin de recherche de sens était tellement fort qu’on peut croire même à de la fausse monnaie. PROPOS RECUEILLIS PAR ÉRIC BÉLY I e.bely@pyrenees.com

Eric Dupond-Moretti, ténor du barreau depuis 35 ans, est l’une des têtes d’affiche des Idées mènent le monde. Le pénaliste originaire de Maubeuge, très pris, n’a pu répondre aux questions qu’on aurait aimé lui poser en batterie, tel un avocat général de cour d’assises, sur le thème de cette édition, « En quoi croire encore ? ». L’éternel révolté, l’avocat massif, médiatique et bougon, croit-il encore en la justice ? En la vérité ? En ses « clients » ? On s’en doute, on se serait vite fait enguirlander. Dupond-Moretti abhorre la notion de « client » d’un avocat, fût-il accusé ou partie civile. « La personne que j’ai l’honneur de défendre » : la formule consacrée, Dupond-Moretti y reste fidèle depuis 35 ans. Il croit au droit plus qu’à la morale, cela ne souffre aucune contestation. La justice, il lui arrive de l’étriller, à

Eric Dupond-Moretti, l’avocat pénaliste, est une des têtes d’affiche de cette édition. ©AFP/JOELLEGALL chaque fois qu’un journaliste lui demande son avis sur le énième réforme de la justice française. « Jamais les peines n’ont été aussi lourdes, mais ça, c’est l’époque et elle est extrêmement dure, déclaraitil le 7 mars 2018 au micro de France Culture. On nous a vendu pendant des années que la rémission des péchés passait par la sanction, que l’incarcération allait tout régler. Les juges ne sont pas hors de la société. Et quand cette société est plus répressive, ils le sont également. » Le pénaliste n’a sans doute d’autre option que de croire au moins en

lui, au point de se mettre en scène « à la barre » sur les planches ou de rédiger « le dictionnaire de [sa] vie ». Derniers ouvrages en date, écrits avec la complicité du chroniqueur judiciaire Denis Lafay, « Le droit d’être libre » et son pendant illustré qui vient de sortir, « Ma liberté », rappellent l’attachement de l’avocat à la Liberté avec un grand L. La préface assure que, dans ce combat pour la défendre, « Eric Dupond-Moretti ne peut être un homme en paix. Ne peut ni ne veut. Ni ne doit. » La meilleure défense, c’est l’attaque.


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Marcel Amont, la positive attitude Croire en la vie Marcel Amont a récemment sorti une nouvelle autobiographie écrite avec son fils Mathias Miramon, philosophe. Un ouvrage à quatre mains qui revient sur l’extraordinaire longévité de l’artiste de 90 ans et sur ce que l’existence a pu lui enseigner. Pour Marcel Amont, figurer au milieu d’un groupe de philosophes et d’écrivains, « dont la profession est de diffuser des idées majeures », est un « honneur écrasant », qu’il mesure tout de même avec une idée assez précise du « petit grain de sel qu’un gars de 90 balais peut apporter dans ce concert de ténorissimes ». « J’ai l’avantage de mon âge », ironise l’artiste dont la carrière de 70 ans peut faire pâlir les plus âgés des préretraités. Né à Bordeaux en 1921, de parents issus d’une longue lignée de bergers en vallée d’Aspe, le jeune Marcel renonce à l’idée de devenir

enseignant pour se lancer dans la comédie. Un jour chanteur d’orchestre, un autre valet de Molière, il monte à Paris en 1951 pour jouer dans des cabarets. La consécration arrive cinq ans plus tard lorsqu’il se produit en première partie d’Edith Piaf à l’Olympia. « Cela a tout métamorphosé pour moi, dans le public il y avait Charlie Chaplin, Marlène Dietrich, Salvador… » Une carrière qui n’a pas été jalonnée que de paillettes. À ses débuts, il tombe gravement malade et doit faire un an de sanatorium. « Je peux vous dire que je l’ai vue de près », dit-il, attribuant aussi sa longévité à une prise de conscience : « Je sais depuis mes 25 ans qu’on a qu’une santé, donc j’ai fait gaffe, je n’ai pas vécu comme un moine, mais j’ai fait attention ».

« POUR MOI AVOIR UNE VRAIE VIE DE FAMILLE, POUVOIR MANGER AUTOUR DE LA MÊME TABLE, C’EST IRREMPLAÇABLE » der si on a fait le bon choix. » La clé ? Se laisser guider par sa passion première : « J’avais envie de faire ça et rien d’autre. Faire le pitre, me donner en spectacle. Pendant les moments de stress, j’ai besoin de conjurer le sort en faisant le zigoto, cela a été le cas pendant la guerre également. C’est, au fond, combattre l’idée de la mort pour moi. »

La vie de famille au-dessus de tout

« Se laisser guider par sa passion » À quoi croit encore Marcel Amont qui se déclare agnostique ? Pour répondre à cette question, il faut se replonger dans son enfance. « J’avais des parents qui s’aimaient beaucoup mais qui pourtant avaient des avis opposés, coco et catho, ça vaccine un gamin pour la vie. » Une philosophie de la tolérance qui le suit toute sa vie. « En quoi je crois encore ? Sans doute dans la “fraternité” de la devise républicaine, regarder les autres avec bienveillance ». On cite souvent les traversées du désert médiatiques de Mar-

« J’ai besoin de conjurer le sort en faisant le zigoto, cela a été le cas pendant la guerre également » confie l’inaltérable Marcel Amont. © ARCHIVES NICOLAS SABATHIER

« JE SAIS DEPUIS MES 25 ANS QU’ON A QU’UNE SANTÉ, DONC J’AI FAIT GAFFE, JE N’AI PAS VÉCU COMME UN MOINE, MAIS J’AI FAIT ATTENTION ».

cel Amont pour illustrer son endurance et sa ténacité : « Le plus dur, ce ne sont pas les traversées du désert, d’autant plus que j’avais de quoi voir venir, mais c’est d’émerger au début, de sortir du tas, de se deman-

Un retour sur le passé récurrent pour l’interprète de « Bleu blanc blond », « Un Mexicain » ou du « Chapeau de Mireille », qui a écrit un livre tous les dix ans pour se raconter, mais avec cette fois-ci le choix de partager l’écriture avec Mathias Miramon, son fils de 37 ans. « Grâce à lui, j’ai bénéficié d’un regard bienveillant mais pas complaisant », explique l’artiste, qui, se dirigeant tranquillement vers ses 100 ans, philosophe sur ce qui fait finalement le sel de sa vie. « J’ai toujours eu la fibre familiale, et pour moi avoir une vraie vie de famille, pouvoir manger autour de la même table, c’est irremplaçable, je place ça audessus de tout. » STÉPHANIE SAVARIAUD I

Marion Bartoli, l’histoire d’une renaissance Croire en soi C’est d’abord l’histoire d’une descente aux enfers. Marion Bartoli a remporté le tournoi de Wimbledon en 2013. Une victoire qui sera suivie par une relation personnelle toxique qui la fait plonger dans l’anorexie. En avril 2019, elle se livre sans détour dans une autobiographie coécrite avec la journaliste Géraldine Maillet.

Marion Bartoli a un mental de championne. Rodée depuis son plus jeune âge à la performance et au dépassement de soi, elle ne fait jamais les choses à moitié. Alors, quand son compagnon dit la trouver trop grosse, quotidiennement, ou de ne pas être à la hauteur, son objectif est clair : « Je décide de m’imposer un régime draconien […] c’est mon nouveau défi 2015. Perdre du poids à toute vitesse. J’ai bien gagné Wimbledon, je peux devenir une brindille », peut-on lire dans son livre « Renaître » (éditions Flammarion). Une descente aux enfers qui la fait atteindre 52 kg. Son système immunitaire est si bas qu’elle tombe gravement malade et descend à 49 kg après avoir attrapé un virus en Inde. Le déclic aura finalement lieu lors d’une demande en

mariage de son compagnon : « Il était hors de question que cet homme soit le père de mes enfants », dira-t-elle avant de le quitter.

Le tennis, bouée de sauvetage

Avec son mental de championne, Marion Bartoli a réussi à se sortir d’une relation toxique et délétère. © AFP

Depuis, Marion Bartoli a retrouvé le bonheur et a pu s’en sortir grâce à sa passion de toujours : le tennis. A 35 ans, elle entraîne aujourd’hui la joueuse lettone Jelena Ostapenko, enchaîne les consultations pour les chaînes de sport, et ne manque jamais dans chaque interview de conseiller celles qui pourraient aussi avoir eu la malchance de tomber dans une relation toxique. Son livre est d’ailleurs dédié « à toutes les femmes qui souffrent dans leurs relations amoureuses, les humiliées, les rabaissées, les stigmatisées ». STÉPHANIE SAVARIAUD I


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Le Journal des Rencontres littéraires

V

Sylviane Agacinski, la philosophe qui divise Croire en l’humain Philosophe reconnue, et épouse de Lionel Jospin, Sylviane Agacinski est au cœur de polémiques liées à son opposition à l’extension de la PMA et à la GPA. La venue de cette femme est, déjà, un événement en soi. Philosophe reconnue de longue date, Sylviane Agacinski, qui avec d’autres se demandera s’il faut « croire en la science », intervient

publiquement sur les questions de genre depuis près de 20 ans. Militante de la parité, on lui doit notamment l’un des ouvrages références sur le sujet, « Politique des sexes » (Seuil), paru en 2008. Ou comment théoriser sur la nécessité de la parité afin d’imposer la mixité dans l’espace public. Mais depuis plus récemment, c’est aussi, voire surtout, pour différentes prises de position que Sylviane Agacinski fait parler, divise, se révèle clivante. Favorable au mariage pour tous, elle s’oppose en effet à l’adoption d’enfants par des couples homosexuels. Et se déclare tout autant contre l’extension de la procréation médicalement assistée (PMA) ou encore la gestion pour autrui (GPA).

Menacée à Bordeaux ? La philosophe stigmatise ce « rêve de l’enfant sur com-

Sylviane Agacinski est une philosophe reconnue, auteure de prises de position remarquées. © SÉBASTIEN SORIANO mande ». Elle y a d’ailleurs consacré « L’Homme désincarné », un essai publié en juin dernier. Ces sujets restant brûlants au sein de notre société, Sylviane Agacinski aurait, il y a peu, fait l’objet, à Bordeaux, de menaces indirectes pouvant émaner d’associations étudiantes défen-

dant les droits des personnes LGBT. En cause, sa venue au sein de l’université Bordeaux-Montaigne pour une conférencedébat sur le thème de « L’être humain à l’époque de sa reproductibilité technique ». Annulée « à la suite de menaces » qualifiées de « violentes », puis finalement reprogrammée (à une date encore inconnue), l’organisation de ce temps d’échanges fait couler pas mal d’encre. Même la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a cru bon d’intervenir, « espérant un échange ouvert et respectueux des opinions de chacun […] dans un lieu [l’université] qui doit rester le lieu par excellence de la liberté d’expression ». En attendant son éventuelle prise de parole à la fac bordelaise, Pau va donc pouvoir entendre ce que dit Sylviane Agacinski. Mais voilà en tout cas, comme

nous le disions en préambule, une femme dont les apparitions ne laissent pas indifférent.

A l’initiative du Pacs L’invitée aime raconter à son propos qu’elle a… « tout fait dans le désordre ». A savoir : « Le célibat, puis un enfant, puis le mariage avec un autre. » Celui-ci n’est autre qu’un certain Lionel Jospin, épousé il y a un quart de siècle et avec lequel elle vécut sous les ors de Matignon. C’était à partir de 1997, durant les cinq années accordées au gouvernement de la troisième cohabitation. On se souvient que cette femme de convictions s’était fortement engagée derrière son mari lors des campagnes présidentielles. Elle n’est d’ailleurs pas étrangère à la mise en place du Pacs (pacte civil de solidarité), choisi par quelque 184 000 ressortissants français en 2017. G. C. Ig.cayron@pyrenees.com

« Nous avons un problème planétaire » Croire dans la politique Retiré des fonctions d’élu, l’ancien ministre de l’Environnement n’en milite pas moins pour sa vision de l’écologie. Il pourrait être revenu de tout. De la politique, lui l’ancien ministre à plusieurs reprises de Mitterrand, qui opéra un virage au centre au tournant des années 1990. De ses missions auprès de l’Organisation des Nations unies, pour laquelle il fut sous-secrétaire général en charge de la conférence pour le développement durable. Mais il a toujours la foi que le réchauffement climatique peut être combattu, ou plutôt que ses effets ne sont pas irréversibles. A 73 ans, il préside toujours plusieurs associations, et parcourt le monde pour convaincre, à coup de conférences. On le croyait finalement retiré de la politique, mais pas tant que cela à l’écouter…

Vous avez été militant écologiste dès les années 1970. Dès cette époque, vous alertiez avec d’autres sur l’importance de l’environnement dans les décisions politiques. Vu l’état du monde, vous feriez un constat d’échec ? Pas forcément. Car si

tique, on en a besoin. Et puis, finalement, je crois en la politique. Disons que je crois plus en la politique qu’aux politiciens. Il faut croire dans l’action collective, dans les citoyens qui s’organisent et qui travaillent ensemble. Il faut croire en des jours meilleurs, en l’Union européenne, même si elle est beaucoup critiquée. Nous sommes face à un problème planétaire avec le climat, le problème c’est que nous ne sommes pas organisés de manière planétaire pour y faire face. Même si la France réussit sa transition énergétique, cela ne servira à rien si les autres ne font rien.

on regarde bien, l’écologie, ou le souci de l’environnement et de la nature, s’est développé très rapidement. Aujourd’hui, tout le monde est conscient du problème. Le problème, c’est qu’on ne fait rien pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre.

Face à ce constat, peut-on encore croire dans la politique pour changer les choses ? Vous savez, j’ai arrêté de faire de la politique quand j’ai fini par oublier pourquoi j’en faisais. Quand j’étais militant dans les années 70, l’écologie nous promettait des lendemains meilleurs. Aujourd’hui, j’ai l’impression qu’elle nous annonce des jours sombres. Or, pour moi la politique doit donner de l’espoir, c’est ma ligne, loin de ceux qui annoncent la fin du monde, les collapsologues, qui se définissent comme tels. Je reste un soixante-huitard (rires).

Vous pensez à Greta Thunberg, la jeune militante très controversée ? Greta ? Elle est comme Jeanne d’Arc. Pour les uns c’est une sorcière, pour les autres c’est une sainte ! A mes yeux, elle reste une jeune femme courageuse, qui est justement représentative de cette jeunesse qui a peur. Or,

Il existe une organisation planétaire, c’est l’Organisation des Nations unies… Les Nations unies, c’est

Brice Lalonde : « Pour moi, la politique doit donner de l’espoir, c’est ma ligne, loin de ceux qui annoncent la fin du monde, les collapsologues, qui se définissent comme tels. » © JOËL SAGET / AFP

« JE CROIS PLUS EN LA POLITIQUE QU’AUX POLITICIENS »

m’y remettre, mais je ne trouve pas de formation politique à laquelle adhérer. Je suis un peu vieux, mais j’ai pourtant envie que la France réussisse.

les politiques doivent pouvoir lui répondre.

Y a-t-il d’autres choses en lesquelles vous croyez ? Je crois à la vertu,

C’est bien la preuve que vous croyez encore dans la politique, non ? Il y a

au courage et à la science. Certains remettent par exemple en cause le nucléaire, je le comprends, mais face au défi clima-

des moments où j’ai envie de

un syndicat d’États souverains qui ne pensent qu’à euxmêmes. Le patron de l’ONU n’est que le secrétaire de ces nations. C’est le travail de la génération qui vient de poursuivre cette œuvre d’après-guerre, et de donner à la planète une instance mondiale de décision. Le seul modèle qui existe, c’est finalement l’Union européenne. Elle a une Commission, avec un président, qui applique et fait appliquer une feuille de route décidée par les États. Je ne suis pas hostile à la souveraineté des nations, mais pour résoudre une crise planétaire telle que celle du climat, il nous manque une étape qui est indispensable. PROPOS RECUEILLIS PAR NICOLAS REBIÈRE I


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© JEAN-PHILIPPE GIONNET

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SYLVIANE AGACINSKI

MARCEL AMONT

MARION BARTOLI

DENYS DE BÉCHILLON

TAHAR BEN JELLOUN

Philosophe La philosophe née en 1945 participe à la fondation du Collège international de philosophie, avec Jacques Derrida. Celle qui est aussi la femme de Lionel Jospin est chercheuse à l’École des hautes études en sciences sociales et défend la place de la femme dans la société. Elle se concentre sur les questions de genre et a publié « L’homme désincarné. Du corps charnel au corps fabriqué » (Gallimard, 2019)

Chanteur, acteur Le Bordelais aux racines aspoises est un des derniers représentants du music-hall, dont il a été une star dans les années 60 et 70. On retient ses « Bleu, blanc, Blond », « Les bleuets d’azur », « Un Mexicain », « L’amour ça fait passer le temps ». L’éternel pitre né un 1er avril, en 1929, vient de publier « Les coulisses de ma vie » (Flammarion) avec son fils Mathias, avant une énième tournée « Marcel raconte Amont ».

Joueuse de tennis Née en 1984, la tenniswoman au jeu agressif passe professionnelle à 17 ans. En 2007, elle atteint la finale de Wimbledon, le top 10 des meilleurs mondiales et devient numéro un française. En 2012, elle se hisse au 7 e rang mondial, son meilleur classement. En 2013, elle remporte Wimbledon avant d’abandonner sa carrière. Elle publie une autobiographique en 2019, « Renaître » (Flammarion).

Juriste Professeur à l’université de Pau où il a rédigé sa thèse de doctorat, le constitutionnaliste né en 1961 s’est fait remarquer des Palois lors des grands débats lancés en marge des actions des gilets jaunes par François Bayrou qui l’avait convié comme grand témoin. Consultant en droit public, il a été plusieurs fois associé à la réflexion des pouvoirs publics sur des réformes importantes, notamment sur la Constitution.

Écrivain, poète L’écrivain franco-marocain est né à Fès en 1944. Philosophe de formation et enseignant, il s’installe en France en 1971, où il passe un doctorat en psychiatrie sociale. Auteur de romans et de poèmes, il a reçu le prix Goncourt en 1987 pour « La Nuit sacrée ». Il écrit aussi des essais pédagogiques comme « Le Racisme expliqué à ma fille » (Seuil) ou « L’Islam expliqué aux enfants » (Seuil).

HÉLÈNE CARRÈRE D’ENCAUSSE Historienne Née à Paris en 1922 dans une famille cosmopolite, elle étudie l’histoire et la science politique, qu’elle enseigne à la Sorbonne et à Sciences Po. Cette spécialiste de la Russie qui écrit beaucoup a été élue secrétaire perpétuel de l’Académie française. Elle est députée européenne de 94 à 99 (liste UDF-RPR). Elle a écrit en 2017 « Le Général de Gaulle et la Russie » (Fayard).

NICOLAS DOMENACH

Écrivaine La critique littéraire et écrivaine est née en 1944 à Gan où l’école porte son nom. Elle a passé une grande partie de sa vie à l’étranger (Afrique, Asie, Amérique du Sud…). Elle a reçu le Grand Prix du roman de l’Académie française pour « White Spirit » en 1990 et le prix Goncourt en 1998 pour « Confidence pour confidence ». Elle a publié « Des chauves-souris, des singes et des hommes » en 2016 chez Gallimard.

Journaliste politique Né en 1950, il est un des créateurs de « Marianne » dont il fut directeur adjoint de la rédaction jusqu’en 2014. À côté de la presse écrite, il travaille pour des chaînes d’information, comme iTélé et Canal+. Passé au magazine « Challenge », il collabore avec RTL et BFMTV. Il est aujourd’hui à la tête du « Nouveau Magazine littéraire » et vient de publier avec Maurice Szafran « Le Tueur et le Poète » (Albin Michel).

Avocat Le très médiatique avocat pénaliste, né en 1961, est surnommé « Acquittator » pour ses nombreux succès aux assises, de l’affaire Outreau au meurtre du préfet Erignac et à l’affaire Georges Tron. Il a écrit en 2018 avec Denis Lafay « Le Droit d’être libre » (l’Aube) et a été incarné à l’écran par Olivier Gourmet en 2019 dans le film « Une intime conviction » sur l’affaire Viguier.

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ALAIN FINKIELKRAUT

GÉRALDINE SCHWARZ

Philosophe, écrivain Cet intellectuel engagé, anticonformiste et controversé, écrivain et académicien, est né en 1949. Normalien et agrégé de lettres modernes, le philosophe est l’auteur d’essais sur la littérature, la mémoire, la modernité, l’éducation et la culture contemporaine. Depuis 1985, il anime l’émission « Répliques » sur France Culture. Il vient de publier « A la première personne » (Gallimard).

Journaliste, documentariste La journaliste franco-allemande née en 1974 vit à Berlin. Ancienne correspondante de l’AFP, elle collabore avec « Le Monde », Arte et une émission politique de la télé allemande Deutsche Welle. Elle vient de republier, dans une édition revue et augmentée, « Les Amnésiques » (Flammarion) sur la mémoire de l’Allemagne nazie, qui a reçu le Prix du livre européen en 2018.

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ERIC DUPONDMORETTI

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PAULE CONSTANT

Evêque, académicien Évêque émérite d’Angoulême et membre de l’Académie française, Claude Dagens est né en 1940. Normalien et agrégé de lettres, il est ordonné prêtre en 1970. Il prend des positions publiques sur la place de la religion dans les problèmes sociétaux, et a d’ailleurs rédigé en 1996, dans le cadre de la Conférence des évêques de France, le rapport « Proposer la foi dans la société actuelle ».

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MGR CLAUDE DAGENS

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Les 33 invités

AMIN MAALOUF

GÉRARD MOUROU

ÉRIK ORSENNA

TAREQ OUBROU

PATRICK PELLOUX

DAVID PUJADAS

Écrivain Né en 1949 à Beyrouth, l’écrivain franco-libanais étudie la sociologie et l’économie, avant de se mettre au journalisme. La guerre civile lui fait rejoindre la France en 1976, où il se consacre à la littérature dans des romans marqués par ses voyages, ses expériences, les langues, les religions et la guerre. Il a notamment reçu le prix Goncourt en 1993 pour « Le Rocher de Tanios », et est académicien.

Physicien Le prix Nobel de physique 2018 – obtenu avec deux autres chercheurs pour leurs travaux sur les lasers et leurs applications en médecine – est professeur émérite de l’École polytechnique. Né en 1944, diplômé de l’université de Grenoble, Gérard Mourou a passé une grande partie de sa carrière aux Etats-Unis, où ses travaux vont révolutionner la chirurgie de la myopie et permettre de sonder la matière.

Écrivain Écrivain à succès, prix Goncourt, académicien et conseiller et plume de Mitterrand, proche de Macron, Erik Orsenna est né en 1947 et après des études de philosophie et de sciences politiques, il enseigne la finance et l’économie à Normale Sup. Conseiller d’État honoraire, il fait aussi du conseil aux entreprises et publie beaucoup. Son dernier livre : « Beaumarchais, un aventurier de la liberté » (Stock).

Imam, essayiste L’essayiste français né en 1959 au Maroc, connu pour être l’imam de Bordeaux, a passé une partie de ses études supérieures en biologie (1983 à 1986) à Pau où il a animé la mosquée d’Oussedes-Bois. Autodidacte en sciences religieuses, il défend un islam apaisé et républicain. Il vient de publier « Appel à la réconciliation. Foi musulmane et valeurs de la République française » chez Plon.

Médecin urgentiste Le très médiatique Patrick Pelloux, né en 1963, est d’abord un médecin urgentiste qui s’est fait connaître en 2003 en alertant sur les conséquences de la canicule dans les hôpitaux. Défenseur de l’hôpital public, il a été aussi chroniqueur à « Charlie Hebdo ». Il travaille aujourd’hui au Samu de Paris et préside l’Association des médecins urgentistes de France. Il a écrit en 2017 « L’instinct de vie » (Le Cherche Midi).

Journaliste Né à Barcelone en 1964, il vit depuis ses 10 ans en France. C’est en gagnant un concours de reporters qu’il commence sa carrière de journaliste à TF1. Il sera ensuite présentateur sur LCI, avant d’arriver sur France 2 où il passera 16 années à la tête de la présentation du 20 Heures, des soirées électorales et de nombreuses émissions. Depuis 2017, il est retourné sur LCI où il anime « 24h Pujadas ».


VENDREDI 15 NOVEMBRE 2019

PUBLI-COMMUNICATION

Pau Rencontres Littéraires

Sylviane AGACINSKI Marcel AMONT Marion BARTOLI Denys de BÉCHILLON Tahar BEN JELLOUN Julian BUGIER Hélène CARRÈRE d’ENCAUSSE Catherine CEYLAC Fabienne CHAUVIÈRE Jean-Pierre CHEVÈNEMENT Jean-Philippe COLLARD Paule CONSTANT Monseigneur Claude DAGENS Nicolas DOMENACH Eric DUPOND-MORETTI Alain FINKIELKRAUT Marek HALTER Didier KASSABI Catherine KINTZLER Bernard KOUCHNER Brice LALONDE Amin MAALOUF Laurent MAUDUIT Mathias MIRAMON Gérard MOUROU Christine OCKRENT Érik ORSENNA Tareq OUBROU Patrick PELLOUX David PUJADAS Nathalie SARTHOU-LAJUS Géraldine SCHWARZ François SUREAU Maurice SZAFRAN ...

LES IDÉES MÈNENT LE MONDE 22/23/24 novembre 2019 Palais Beaumont Entrée libre

EN QUOI CROIRE ENCORE ? Palais Beaumont Entrée libre

lesideesmenentlemonde.fr #idees19


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VENDREDI 15 NOVEMBRE 2019

Les Rencontres Littéraires Vendredi 22 novembre Laurent Dissard, Dénes Harai, Mathilde Lamothe, Viviane Delpech

le dernier d’une longue œuvre évoquant n’en finit pourtant jamais de l’ignorer des Médecins urgentistes de France. les questions de société les plus sensibles, comme maladie infantile de sa démocratie. Longtemps chroniqueur à Charlie Hebdo, puis à Siné Mensuel, il est également écrivain. les plus essentielles de la vie. Elle est la bienvenue à Pau, ville de l’échange, de Alain Finkielkraut Franck Miroux la tolérance et de l’humanisme, capitale « La liberté de penser » littéraire, intellectuelle et philosophique. « Ne pas cesser de croire : 11h30 – Auditorium de Vigny

Catherine Ceylac « Histoire d’y croire... encore » 17h30 - Auditorium Lamartine « L’art de la confidence » 20h30 – Auditorium Lamartine Théories du complot, négationnismes, fake news... nous vivons une crise profonde où tout semble être remis en cause, même notre Histoire qui semblait jusqu’à présent plus ou moins crédible. Nous accueillerons un historien, une historienne de l’art, et une anthropologue pour discuter de cette question.

Séance d’ouverture Hélène Carrère d’Encausse « Europe et Russie : la nécessaire alliance » 18h – Auditorium de Vigny

On ne compte plus les distinctions de la pensionnaire de l’Académie française : Docteur honoris causa de plusieurs universités, Grand-croix de la Légion d’honneur, Commandeur de l’ordre national du mérite... Membre de l’Académie royale de Belgique, membre étranger de l’Académie des sciences de Russie, de l’Académie de Roumanie et de l’Académie d’Athènes, membre d’honneur de l’Académie des beaux-arts de Russie et de l’Académie des sciences de Géorgie, elle est, depuis 1999, la 1ère femme secrétaire perpétuel de l’Académie française. Elle a surtout une vision du monde dans lequel elle vit,une vision qu’elle livre dans une œuvre riche de ses origines russes et de son expérience européenne, universitaire et publique.

Marion Bartoli « Croire qu’on peut renaître » 19h – Salle Casino

Renaître est le titre de son autobiographie. Mais il aurait pu s’appeler Croire. Car sa renaissance, elle la doit surtout à ses croyances. Croire en son talent lui a permis de gagner le tournoi – le plus prestigieux à ses yeux – de Wimbledon en 2013. Croire en sa force lui a permis de vaincre sa maladie, qui mettait à mal son physique autant que son moral. Croire en elle lui a permis d’obtenir toutes les victoires qui ont fait d’elle la femme qui vient partager ses expériences passées et ses envies d’avenir à la 6e édition des Idées mènent le Monde.

Mathilde Joncheray « Peut-on croire les cartes ? » 19h - Auditorium Lamartine

Enseignante et chercheuse en géographie, elle a fait de sa passion pour les cartes son nouveau sujet de recherches. Vous pensez que votre carte de randonnée vous dit la vérité ? Que le Sud est au Sud et que pour aller en Alaska, vous devez traverser le Canada ? Il ne faut pas croire tout ce que disent les cartes...

En venant à Pau, Catherine Ceylac est en tête à tête avec nous comme elle l’a été, chaque week-end, durant 22 ans sur France 2 avec plus de 1 250 personnalités françaises et internationales issues de mondes aussi variés que la chanson, le cinéma, le sport, l’entreprise, la recherche, la politique, l’art… Mais cette fois, c’est elle qui va se confier, se raconter. En toute intimité. Quel plaisir d’inverser les rôles pour recueillir ses confidences autour d’un thé ou d’un café.

Jean-Philippe Collard « La musique : art absolu » 21h30 – Auditorium de Vigny

Pianiste passionné et passionnant, soliste virtuose et vertueux, Jean-Philippe Collard est de ceux qu’on ne présente plus dans le monde de la musique classique. Il a parcouru les plus grandes scènes internationales (Carnegie Hall, Royal Albert Hall, Théâtre des Champs-Élysées...). Il a joué avec les plus grands chefs d’orchestre. Il a voyagé comme il fait voyager la musique des plus grands compositeurs (Ravel, Rachmaninov, Chopin, Fauré, SaintSaëns...). Notamment jusqu’aux Flâneries musicales de Reims dont il est le directeur artistique depuis 2012. Et enfin jusqu’à Pau dont il honore cette édition des Idées mènent le Monde de sa présence.

Samedi 23 novembre Brice Lalonde « L’homme et sa planète » 10h – Auditorium de Vigny

Membre de l’association Les Amis de la Terre dès 1969, Brice Lalonde milite et s’engage. En 1973 et 1981, il traverse le Pacifique en voilier pour lutter contre les essais nucléaires de Mururoa. Ministre de l’Environnement de 1988 à 1992, il fonde en 1990 Génération écologie, dont il quitte la présidence en 2002 pour se consacrer à des projets de développement en Afrique. Il est actuellement président de l’Académie de l’Eau, et président de l’association Équilibre des Énergies.

Laurent Mauduit « La liberté de la presse » 10h30 – Salle Casino

Diagnostiquer le présent, tel est son sacerdoce. Alain Finkielkraut anime le débat intellectuel qu’il aimerait sans invective ni chasse à l’homme. Sans compromis, il défend ses principes, ceux qu’il estime constitutifs de notre civilisation. La nation, la République, l’intégration, la culture, l’école, Alain Finkielkraut croit en la liberté de penser. Et puisqu’elle se pratique à Pau, il défendra devant nous tous la sienne.

les peuples autochtones d’Amérique du Nord » 14h - Auditorium Lamartine

Professeur agrégé d’anglais, ses recherches essentiellement sur les récits des peuples autochtones du Canada et des ÉtatsUnis et sur les questions d’hybridité et de mémoire dans les cultures autochtones. Après plus de 450 ans de présence des systèmes colonisateurs, les peuples autochtones du Canada et des États-Unis François Sureau continuent de se battre contre l’acculturation, et Denys de Béchillon la perte des langues indigènes, les inégalités « Droit et justice » sociales dont ils souffrent et la surexploitation des ressources naturelles que recèlent les 12h – Salle Casino François Sureau vient de publier Sans la terres sur lesquelles ils vivent. liberté (Tracts/Gallimard). Un livre coup Érik Orsenna de poing, une mise en garde et une alerte des plus incisives sur la dégradation des « Les grands fleuves, libertés publiques dans nos sociétés. fragilité de la planète » La liberté est une exigence, François Sureau 14h30 – Auditorium de Vigny la chérit, il y croit envers et contre tout. Son Dites-lui quelles relations vous entretenez combat est une exhortation passionnée à ne avec les fleuves, il vous dira de quelle rien céder à ceux qui ne nous aiment pas parce civilisation vous êtes. Romancier, membre que nous aimons la liberté. Si les Idées mènent de l’Académie française, essayiste, le Monde, François Sureau plaide pour que les économiste, ancien conseiller d’État, libertés fondamentales le guident. Érik Orsenna aime les fleuves, les ponts, Denys de Béchillon est professeur de droit littéralement : « Les villes sans eau sont des à l’université de Pau et membre fondateur villes orphelines. Le fleuve, c’est la vie, un du Club des juristes, ce fervent défenseur chemin, une force. C’est un royaume, un de la Constitution est un libre penseur miroir du ciel comme des populations qu’il des temps modernes. En s’impliquant traverse ». Érik Orsenna nous invite au voyage. dans la sociologie et la théorie du droit, il Sûr que ce sera une leçon de vie magnifique. n’est donc pas seulement juriste même s’il n’en garde pas moins le respect du droit Julian Bugier, Nicolas Domenach chevillé au corps. Nous pourrons en juger avec l’exposition des idées du chroniqueur et Maurice Szafran de l’hebdomadaire Le Point en orateur « Peut-on croire en l’information » posé et rationnel, et au sourire malicieux. 15h30 – Salle Casino Présentateur du JT de France 2, d’émissions Géraldine Schwarz de débats, économiques, historiques ou « Les Amnésiques : l’impact du politiques, Julian Bugier s’est imposé travail mémoriel en France, en dans le paysage audiovisuel français avec Allemagne et en Europe sur la simplicité, assurance et bonne humeur. Il est accompagné de deux fondateurs de démocratie» l’hebdomadaire Marianne, connus tous deux pour être des journalistes politiques de presse 12h - Auditorium Lamartine Géraldine Schwarz est une écrivaine, écrite n’hésitant pas à prendre position. Ces journaliste et réalisatrice de documentaires touche-à-tout autodidactes et pluriels, aux franco-allemande vivant à Berlin. Les caractères affirmés, ont su creuser leur sillon Amnésiques a obtenu le Prix du Livre et viennent le raconter sans gêne. Européen décerné par le Parlement Monseigneur Claude Dagens Européen en 2018. Suivant sa famille sur trois générations, « Chrétiens dans elle retrace le travail de mémoire mené la société française actuelle » en Allemagne, qui fait la force de sa démocratie. En le comparant aux lacunes 15h30 – Auditorium Lamartine mémorielles en France et ailleurs en Il en reste convaincu : « À l’intérieur de notre Europe, elle soulève une question cruciale : faire temps, les instincts de haine et de violence des citoyens des victimes de l’Histoire n’ont pas le dernier mot ». Monseigneur Claude au lieu de les responsabiliser n’a-t-il pas Dagens, évêque émérite d’Angoulême et ouvert la voie au populisme et fragilisé nos élu à l’Académie française en 2008, prône une espérance et un optimisme. Adepte et démocraties? acteur du dialogue interreligieux dont il a fait son crédo, libre de parole, écrivain passionné Amin Maalouf « Le naufrage des civilisations d’histoire, un immortel clairement atypique vient à notre rencontre.

Journaliste, co-fondateur de Mediapart que l’on ne présente plus, Laurent Mauduit non seulement croit mais agit tous les jours pour la liberté de la presse. Derrière sa bonhommie amicale et généreuse, il écrit, chronique et enquête inlassablement pour le droit de savoir, pour la défense de la fonction publique et une très haute idée de Jean-Pierre Chevènement la politique. En danger, menacés, enfermés et tués aux quatre coins du monde, les « La Nation » est-il une fatalité ? » femmes et hommes journalistes veillent et 20h – Auditorium de Vigny 13h - Auditorium de Vigny Il a été ministre de la Recherche et de la éclairent l’actualité au seul nom de l’intérêt Les convulsions de la planète, le successeur général. Laurent Mauduit veut continuer à Technologie, ministre de la Recherche de Claude Lévi-Strauss les connaît : « Je et de l’Industrie, ministre de l’Éducation y croire et compte bien continuer à agir. suis né en bonne santé dans les bras d’une nationale, ministre de la Défense, ministre de Frédéric Bidouze civilisation mourante » rappelle-t-il d’ailleurs. l’Intérieur. Il est actuellement président de la Écrivain et académicien de renommée Fondation des œuvres de l’islam de France « Le ‘‘ Croire en commun ‘‘ des Français mondiale, Amin Maalouf identifie les causes et représentant spécial de la France pour la et 1789. Le mythe de la liberté contre la d’un naufrage moral. Celui du Liban, son Russie. Il vient nous parler de la Nation. réalité de la nécessité » pays de cœur, celui du monde arabe et du 10h30 - Auditorium Lamartine monde qui se porte mal et qu’il aime tant Sylviane Agacinski comprendre et faire comprendre dans ses « Le droit à la différence » profondeurs et fondements politiques, Maître de conférences en histoire géopolitiques et historiques. 20h30 – Salle Casino moderne, spécialiste de l’Ancien Régime Donner la parole à toutes les voix,notamment e au XVIII siècle et des débuts de la Patrick Pelloux quand elles sont engagées et sincères, est Révolution française. l’ADN des Idées mènent le Monde. Sylviane « Les héros du quotidien » C’est en se référant à 1789 que cette Agacinski est une personnalité qui compte conférence invite à réfléchir sur la culture 14h – Salle Casino dans l’univers de la philosophie. Son livre politique des Français. L’histoire comme Médecin urgentiste, Patrick Pelloux plaide de L’homme désincarné. Du corps charnel au répétition de scénario de la vie d’un peuple longue date pour l’hôpital public et pour le corps fabriqué, publié chez Gallimard, est qui, parfois conscient de sa schizophrénie, service public. Il est président de l’Association

Marek Halter « Peut-on espérer changer le monde ? » 16h – Auditorium de Vigny

Marqué par la Seconde Guerre mondiale, où ses parents et lui fuient le ghetto de Varsovie, il devient écrivain pour raconter, d’un livre à l’autre, l’histoire du peuple juif. Son dernier livre, Je rêvais de changer le monde, retrace les étapes de sa vocation et de son combat pour la paix au Proche-Orient.

Tareq Oubrou « Islam et République » 17h – Salle Casino

Né au Maroc, Tareq Oubrou arrive en France à 19 ans pour suivre ses études, et s’y installe pour se consacrer à la communauté musulmane de France. Il développe une réflexion sur


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la pratique musulmane dans un espace sécularisé et prône « une visibilité discrète de l’islam ». Son dernier ouvrage, Appel à la réconciliation. Foi musulmane et valeurs de la République française (Plon, 2019) constitue un plaidoyer pour un islam libéral.

Louis de Fontenelle « Croire en la justice climatique ? » 17h - Auditorium Lamartine Maître de conférences en droit public, spécialiste des questions juridiques de la transition énergétique, il codirige un programme de recherches en droit de l’énergie. Partout dans le monde, des actions juridiques sont dirigées contre des États, des organisations ou des entreprises. On leur reproche leur inaction face au changement climatique ou leurs actions fautives. Ces recours sont-ils efficaces ? Quels sont les réels pouvoirs du juge pour faire face au défi climatique ?

Éric Dupond-Moretti « Confiance en la justice ? » 17h30 – Auditorium de Vigny

Avocat pénaliste, acteur, Éric Dupond-Moretti ne laisse personne indifférent. Charismatique s’il en est, controversé aussi disons-le d’emblée. Trente cinq ans qu’il plaide avec ses victoires et ses défaites, autant de coups de sang et de coups de gueule. Il a tout consacré au droit, il y a mis toutes ses tripes. Place à un ténor, place à un homme détonnant. Place à l’éloquence. Place surtout à la Justice à laquelle il croit, place à la défense aussi exceptionnelle que sans exception.

David Pujadas « Information, télévision réseaux sociaux » 18h30 – Salle Casino

et

Quasi inconnu du grand public, il commençait sa 2e semaine à la présentation du JT de 20h de France 2 lorsqu’il apparut, en direct, sur les écrans devant les images d’un gratte-ciel en feu. C’était un mardi 11 septembre. Durant plusieurs heures, il couvrit l’événement qui marqua sa carrière. Dès lors, il resta installé à la tête de la grand-messe du service public pendant 16 ans. Parallèlement, ce diplômé de Sciences Po assurait la présentation des émissions politiques de la chaîne de France Télévision. Aujourd’hui, il anime sur TF1 une émission quotidienne sur l’actualité qui porte son nom.

Lydia Padellec et Didier Bourda avec Armelle Leclercq « La poésie en partage » 18h30 - Auditorium Lamartine

À l’heure où elle représente seulement 0,4% du marché du livre, peut-on encore croire en la poésie ? Quels en sont les horizons humains et géographiques ? Est-ce un lieu de résistance au tout économique, un espace de partage ? Nous discuterons en compagnie de Lydia Padellec, poète et auteure et de Didier Bourda, poète et fondateur du festival Poésie dans les chais.

Christine Ockrent « Le monde en désordre » 19h – Auditorium de Vigny

Deuxième femme à présenter le journal de 20h, Christine Ockrent a dirigé L’Express, avant de présenter des émissions pour France 3 dont France Europe Express. Elle est ensuite directrice générale de l’AEF (Audiovisuel extérieur de la France).

Dimanche 24 novembre Nathalie Sarthou-Lajus « Peut-on croire à l’amour ? » 10h30 – Salle Casino

Philosophe et rédactrice adjointe en chef de la revue Études, Nathalie SarthouLajus vient porter son regard sur l’amour, « cette expérience de dépossession de soi

qui chamboule nos habitudes de vie, entre vertige et joie ». Alors que la vie familiale et de couple connaît de grands bouleversements, la philosophe continue de croire en l’amour qu’elle traduit comme une « attention et un souci de l’autre » mais qui passe d’abord par une conquête de soi. Un hymne à l’amour sans pareil pour une question universelle qu’elle investit dans son livre. Son approche, sa pudeur et sa bienveillance ne laisseront personne indifférent.

Maurice Daumas « Je crois en Dieue. L’Église et l’égalité des sexes. » 10h30 - Auditorium Lamartine Professeur émérite d’histoire moderne, co-directeur du programme de recherche « Misogynie » à l’université de Pau. Dans l’Église catholique, les femmes sont écartées du pouvoir, qui ne peut être exercé que par ceux qui ont accès à l’ordination : les hommes. Comment l’Église peut-elle aller impunément à l’encontre de l’égalité des sexes, qui est aujourd’hui un droit fondamental de la personne ?

Marcel Amont « Coulisses d’une vie » 11h – Auditorium de Vigny

Monté à Paris dans les années 1950, Marcel Amont connaît le succès avec des chansons comme Bleu, blanc, blond, Le Mexicain, écrite par Charles Aznavour, L’amour ça fait passer le temps ou Le chapeau de Mireille, écrites par Georges Brassens. Béarnais, il a également composé plusieurs albums mettant en valeur des auteurs classiques de la littérature béarnaise et gasconne. À 90 ans, il est toujours sur scène, en tournée avec le spectacle Marcel raconte et chante Amont.

Fabienne Chauvière « Les promesses de la science » 12h – Salle Casino

Il ne se passe pas un jour sans l’annonce d’une percée scientifique. Certaines inquiètent, d’autres nous interpellent. L’espoir, lui, demeure. Pour mieux manger, se soigner, se mouvoir… Fabienne Chauvière nous aide à y voir plus clair. Grande pédagogue, spécialiste de l’alimentation, du spatial et de l’énergie, elle produit et anime des émissions à succès sur Radio France depuis plus de dix ans. Avec elle, les découvertes scientifiques les plus complexes et audacieuses entrent dans le réel de nos vies, celles d’aujourd’hui… et de demain.

Christian Thibon « Rwanda, Burundi, RDC Kivu au lendemain de génocides et crimes de masse, que croire encore entre mémoires, oubli et pardon ? » 12h - Auditorium Lamartine Professeur émérite de lUPPA, agrégé d’histoire. La question du pardon est au cœur des sorties de crise dans la Région de Grands Lacs. Au regard de leur histoire immédiate, comment ces sociétés confrontées à des crimes de masse, et plus encore à des génocides perçus comme irréparables, peuvent–elles pardonner, peuvent-elles autant demander le pardon que donner le pardon, sans que l’ordre du pardon n’entache ni l’ordre de la justice, ni celui de la mémoire et de la vérité, encore moins inaugurer une amnésie.

Bernard Kouchner « ONG : une épopée fragile » 12h30 - Auditorium de Vigny

Médecin, il milite dès ses études pour l’action humanitaire et le droit d’ingérence. Plusieurs fois secrétaires d’État et ministre, il devient Haut représentant du Secrétariat général de l’ONU au Kosovo de 1999 à 2001, puis ministre des Affaires étrangères et européennes de 2007 à 2010.

Didier Kassabi « En quoi croire encore ? » 13h30 - Salle Casino

Rabbin de Boulogne-Billancourt depuis 2013, Didier Kassabi nous fera part de ses sentiments les plus profonds. Quelle espérance l’anime ? Quels principes moraux le guident ? Que dit la tradition juive ? Peu de personnes peuvent parler de religion, des religions, de l’histoire des idées et des peuples comme lui. Energique et passionné, lumineux et grand érudit, il est l’invité régulier de la radio et de la télévision lorsque les croyances sont en question.

Françoise des Boscs

est la farouche défenseur au même titre qu’elle reconnait l’existence des croyances. C’est pourquoi, elle est très demandée pour tenir conférences, colloques et autres collaborations sur le sujet. En bonne pédagogue qu’elle est, elle vient livrer ses définitions de la laïcité sur une terre de rugby qui est son autre passion.

Marc Bélit « À la recherche de l’Argentina » 16h30 – Salle Casino Mise en scène en images et en lecture d’une biographie imaginaire qui nous plonge dans un univers où la réalité vacille, faisant de la vie rêvée, une vie plus vivante encore que la vie réelle. En quoi croire encore ?

« En quoi croire encore au IVe s. ap. J.-C ? L’itinéraire humain et spirituel d’un Romain d’Afrique Jacky Cresson « Le monde est mathématique » du Nord : Saint Augustin ? » 17h - Auditorium Lamartine 14h - Auditorium Lamartine Maître de conférences d’histoire romaine, agrégée d’histoire, elle a travaillé sur l’intégration des élites provinciales dans les cercles du pouvoir romain. Au IVe siècle, la religion traditionnelle et païenne des Romains est encore vivace, mais elle est bousculée par de nombreuses croyances venues de l’Orient qui la concurrencent. L’Afrique du Nord, avec le grand port de Carthage, est ouverte à beaucoup de ces influences et c’est dans ce creuset que s’est formé le jeune Augustin. Quelles aspirations, quelles attentes l’ont conduit à délaisser les dieux de ses pères ?

Professeur en mathématiques au laboratoire de mathématiques et leurs applications, UMR CNRS 5142, UPPA. D’après Galilée, le langage de la nature est celui des mathématiques. Cette vision a porté la plupart des développements scientifiques et conduit à écrire une équation régissant le destin de l’univers. Quelles sont les limites de cette approche ? Est-elle encore d’actualité aujourd’hui dans des domaines aussi divers que ceux de la compréhension du monde vivant ou de la société ?

Tahar Ben Jelloun

« Les secrets de la lumière extrême » 17h30 – Auditorium de Vigny

« Croire en l’amitié » 14h30 – Auditorium de Vigny

Amis à la vie à la mort. L’amitié, il en fait l’éloge telle une religion sans diable. Auteur francophone le plus traduit dans le monde et prix Goncourt en 1987 pour La Nuit sacrée, Tahar Ben Jelloun a publié une cinquantaine de romans. Penser à l’autre, savoir être présent quand il le faut, avoir les mots et les gestes qu’il faut, faire preuve de constance dans la fidélité, c’est cela l’amitié, et c’est rare. Comme son propos.

Paule Constant « Peut-on croire littéraires ? » 15h – Salle Casino

aux

Prix

Tous les livres changent la vie, certains sans doute plus que d’autres. Avant d’être écrivain, la Béarnaise Paule Constant est une lectrice insatiable et méthodique : « Lire ce n’est pas courir après un livre, le manger la nuit et s’empresser de dire qu’on l’a fini. Non. Lire, c’est s’arrêter sur une phrase, la relire à l’infini et y réfléchir ». Être jurée du Goncourt, le plus prestigieux prix littéraire qui soit, est un honneur et son bonheur. Son jugement fait autorité. Et elle nous offre ses clés de lecture.

Isabelle Moretti « Le XXIe siècle est-il celui de la parole des experts ou celui des fake news ? » 15h30 - Auditorium Lamartine Géoscientiste, ancienne directrice scientifique d’Engie, membre de l’académie des technologies. L’accès à l’information est facilité par les nouvelles technologies mais qu’en est-il de l’accès au savoir ? L’immédiateté excuset-elle la propagation d’informations erronées ? Où se situe la limite entre l’erreur et la volonté de tromper ?

Catherine Kintzler « Engagement pour la laïcité » 16h – Auditorium de Vigny

Agrégée de philosophie, docteur d’État en philosophie, professeur émérite à l’université Lille III, lorsque son nom apparaît, il y a fort à parier qu’il est associé au terme « laïcité ». Elle en est la spécialiste consciente de la pluralité de définitions et de perceptions. Elle en

Séance de clôture Gérard Mourou Physicien au parcours lumineux et au discours éclairant, Gérard Mourou est le coinventeur d’une technique d’amplification par dérive de fréquence permettant entre autres applications de corriger la myopie via le laser. C’est donc tout naturellement que la fondation Nobel lui décerne le Prix de physique en 2018 pour ses travaux sur la maîtrise du laser et de la lumière. Et les perspectives sont nombreuses tant dans le domaine médical, environnemental ou de la physique nucléaire. Il vient nous les expliquer tel un phare qui nous mène vers les lendemains radieux que son invention contribuera à illuminer.

Les dédicaces VENDREDI 22 NOVEMBRE Hélène CARRÈRE D’ENCAUSSE Marion BARTOLI Jean-Pierre CHEVÈNEMENT Sylviane AGACINSKI Catherine CEYLAC Jean-Philippe COLLARD

19h30 20h00 21h00 21h30 21h30 22h30

SAMEDI 23 NOVEMBRE Brice LALONDE Laurent MAUDUIT Alain FINKIELKRAUT Denys DE BÉCHILLON Géraldine SCHWARZ François SUREAU Amin MAALOUF Patrick PELLOUX Érik ORSENNA Julian BUGIER Nicolas DOMENACH Maurice SZAFRAN Monseigneur Claude DAGENS Marek HALTER Tareq OUBROU Éric DUPOND-MORETTI David PUJADAS Christine OCKRENT

11h00 11h30 12h30 13h00 13h00 13h00 14h00 15h00 15h30 16h30 16h30 16h30 16h30 17h00 18h00 18h30 19h30 20h00

DIMANCHE 24 NOVEMBRE Nathalie SARTHOU-LAJUS Marcel AMONT Fabienne CHAUVIÈRE Bernard KOUCHNER Didier KASSABI Tahar BEN JELLOUN Paule CONSTANT Catherine KINTZLER Marc BÉLIT Gérard MOUROU

11h30 12h00 13h00 13h30 14h30 15h30 16h00 17h00 17h30 18h30


PUBLI-COMMUNICATION

VENDREDI 15 NOVEMBRE 2019

Les exposants

Les auteurs invités par les exposants au Salon du livre

SALLE HENRI FAISANS

SALLE HENRI FAISANS

1 3 4 5 6

BACHI-BOUZOUK – H1

LIBRAIRIE BACHI-BOUZOUK LIBRAIRIE ESPACE CULTUREL PARVIS LECLERC LIBRAIRIE MARRIMPOUEY LIBRAIRIE L’ESCAMPETTE LIBRAIRIE TONNET

SALLE DES AMBASSADEURS A0 A1 A2 A3 A4 A5 A6 A7 A8 A9 A10 A11 A12 A13 A14 A15 A16 A17 A18 A19 A20 A21 A22 A23 A24 A25 A26 A27 A28 A29 A30 A31 A32 A33 A34

ÉDITIONS FRICKER ESAD PYRÉNÉES ÉDITIONS PASSIFLORE UNIVERSITÉ (UPPA) PER NOSTE BLEUÉDITIONS ÉDITIONS LUCANE ÉDITIONS DU PIN À CROCHETS ÉDITIONS GYPAÈTE FÉDÉRATION DE LA LIGUE DE L’ENSEIGNEMENT 64 LES P’TITS BÉRETS ÉDITIONS LE FESTIN ÉDITIONS CAIRN MONHÉLIOS ÉDITIONS LE SOLITAIRE CITADELLES & MAZENOD NOIRES DE PAU LA BISCOUETTE ÉDITIONS LE VISAGE VERT ÉDITIONS LE PATIENT RÉSIDANT ÉDITIONS PÉRIÉGÈTE LA CIMADE LIBRE PENSÉE 64 (FÉDÉRATION DÉPARTEMENTALE) INSTITUT HEINRICH MANN MAIATZ ÉDITIONS BRETZEL DES DEUX AILES ASSOCIATION FRANCIS JAMMES HENRI COMBRET REVUE PYRÉNÉES SOCIÉTÉ DES AMIS DU MUSÉE BERNADOTTE DE PAU LETRAS D’OC – CAMINS JACQUES DUPÉ DÉCLIC ECRITURE AMIS DU CHÂTEAU DE PAU SSLA (SOCIÉTÉ DES SCIENCES LETTRES ET ARTS) AMIS DES ÉGLISES ANCIENNES DU BÉARN (AEAB)

BLANCHOT Mayana ITOÏZ NOB OHAZAR

MARRIMPOUEY – H4

Pierre BAQUÉ Jean BEIGBEDER Marijane DEBRONS Paul MIRAT Nanou SAINT-LEBE Erik de SALETTES

SALLE DES AMBASSADEURS ÉDITIONS PASSIFLORE – A2

Jean Marc BENEDETTI Jean-François BLANC Charlotte CANAT KEN Thibault TOULEMONDE PER NOSTE – A4

Philippe BIU

BLEUÉDITIONS – A5

Philippe BICHON

ÉDITIONS LUCANE – A6

Marion du B’ Cécile CALLAND Henri COURTADE Anne LASSERRE-VERGNE Philippe NONIE

Cécile VAN ESPEN

LES P’TITS BERETS – A10

Olivier APAT Quitterie LABORDE Sophie LACAZE Mayana ITOÏZ

ÉDITIONS CAIRN – A12

Lucien BRIET Michel BROME-TONNE Jean-Luc COCHET Marie-Pierre COURTOIS José CUBÉRO Lady CUPPERLITE Geneviève FALGAS Claire JUAREZ Olivier LAFAYE Lise LAPORTE Philippe LAUGA Philippe LESCARRET Jean-Louis MAFFRE Renée MOURGUES Serge NICOLO GD NOGUÈS Pierre OLHAGARAY Jean-Michel POUYFOURCAT Monique POUYFOURCAT Christian REBELLE Guy RECHENMANN Catherine SALOMINI Cécile SERRES Michèle TAJAN Jean-François VERGEZ MONHÉLIOS – A13 Jacques BRAU

Gérard CAUSSIMONT Patrick MANCHO Thierry NIOGRET EDITIONS GYPAETE – A8 Christiane ABBADIE-CLERC Régine PEHAU-GERBET Raymond RATIO Thibaut BERTRAND Dominique JULIEN ÉDITIONS LE SOLITAIRE Nathalie MAGROU – A14 Nanou SAINT-LEBE Mylène FONDECAVE

Programmation des exposants

L1 L2 L3 L4 L5 L6 L7 L8 L9 L10 L11 L12 L13 L14 L15 L16 L17 L18 L19 L20 L21 L22

LE CERCLE HISTORIQUE DE L’ARRIBÈRE CORINNE CORONADO-CLAVERIE ESTELLE LOISEAU MAGDA PASCAREL THIERRY FOURNET PHILIPPE POURXET LIBRAIRIE MASONNAVE LIBRAIRIE LECRIQUE ASSOCIATION DE LA MÉMOIRE DE L’ÉMIGRATION CENTRE GÉNÉALOGIQUE DES PYRÉNÉES ATLANTIQUES CEPB (CENTRE D’ÉTUDE DU PROTESTANTISME BÉARNAIS) ÉDITIONS EX-AEQUO FRANÇOISE RODES ÉDITIONS DRAC’ART ATELIER D’ÉCRITURE « LE RÊVE ET LA PLUME » AMNESTY ÉDITIONS ROSES DE FRANCE LAURENCE LORIOT SAMIE LOUVE MARCEL ABBADIE ERIKA SANS UNICEF

11h - 12h Salle Grenier Présentation du livre Les châteaux du Béarn Proposée par Le Patient Résidant 14h - 15h Salle Russell Rencontre-débat sur basco-occitanes Proposée par Maïatz

les

Jean Paul BASLY Fabienne BOTTO Danielle CHINI Jean-Claude DOLÉANS Colette-Olga DUSOTHOIT Thierry GASTEUIL Corine HUMEAU Frédérique PANASSAC Anne PÉCOMTAL-LAMBERT Patricia ROGER-AMMAR LA BISCOUETTE – A17

Jean Paul BASLY Evelyne BÉLARD Yves COUP Alain LAPLACE Denis MIRAMON

DÉCLIC ÉCRITURE – A33

Karine FLEURY

AMIS DES ÉGLISES ANCIENNES DU BEARN – A34

Emmanuel GARLAND

FOYER TOULET LIBRAIRIE LECRIQUE – L8

Mariette LESIEUR

CENTRE GÉNÉALOGIQUE DES PYRÉNÉES-ATLANTIQUES – L10

Pierre KUNZ Jean-Claude LASSÈGUE Noël MAIGNAN

CENTRE D’ETUDES DU PROTESTANTISME LE PATIENT RÉSIDANT – A19 BÉARNAIS – L11

Sophie CARRILLO Philippe GAPIN Thierry NIOGRET François PARDEILHAN

Philippe CHAREYRE Hélène LANUSSE-CAZALÉ Claire-Lise LOMBARD Fara RAJAONAH

PÉRIÉGÈTE – A20

ÉDITIONS EX AEQUO – L12 Antoinette HONTANG Suzanne MAX Bénédicte ROUBERT

Frédéric BIDOUZE INSTITUT HEINRICH MANN – A23

Lionel RICHARD Géraldine SCHWARZ MAIATZ – A24

Piarres AINTZIART Itxaro BORDA Jos ROY ÉDITIONS BRETZEL – A25

Laurent FRONTÈRE

ÉDITIONS DRAC’ART – L14 Nicolas HOLLARD alias PaNda ÉDITIONS ROSES DE FRANCE – L17 Alain BOURRILLON Jean-Marc CROQUIN Mariette LESIEUR SAMIE LOUVE – L19 Laurence LORIOT

LETRAS D’OC – A31

Jean EYGUN Jean-Louis LAVIT Thérèse PAMBRUN

16h -17h Salle Russell Présentation des deux recueils de poèmes Poésie, juste pour toi, pour moi, pour nous et Histoires de fenêtres Proposée par Corinne Coronado-Claverie

Samedi 23 novembre

FOYER TOULET

NOIRES DE PAU – A16

revues

littéraires

14h - 15h Salle Grenier Présentation des Kamishibaï inspirés de poèmes du recueil de Magda Pascarel décoré par Grazia Restilli Proposée par Magda Pascarel 15h - 17h Salle Grenier Présentation du livre Lettres de Tananarive - Jean Beigbeder à son père 1924/1927 par Claire-Lise Lombard et Fara Rajaona puis de la réédition de Les protestants de Pau et Femmes et protestantisme par Hélène Lanusse-Cazalé et Philippe Chareyre. Proposé par le Centre d’études du protestantisme béarnais

Dimanche 24 novembre 11h - 12h Salle Russell Présentation par Jean-Louis Lavit de son roman policier Bèth peu de sau qui a pour cadre la ville de Pau Proposée par Letras d’Oc - Camins 14h - 15h Salle Russell Rencontre avec l’auteur Philippe Bichon Dessiner pour voyager autrement Proposée par BleuÉditions 15h - 16h Salle Grenier Présentation de l’ouvrage Les églises du Pays de Morlaàs par Emmanuel Garland Proposée par les Amis des Églises anciennes du Béarn

Le coin des enfants & Les Ados mènent le Monde 4 - 6 ans Durée : 30 min / Maximum 25 personnes / Sur inscription

SALON Ado et grand public Durée : 1h

ATELIER D’ÉLOQUENCE 11-15 ans

Vendredi 22 novembre - 17h30 Les émotions : lecture d’albums pour répondre aux questions que peuvent se poser les enfants sur les émotions. Samedi 23 novembre - 11h30 Comprendre le monde : sélection de livres pour permettre aux enfants de mieux comprendre le monde qui les entoure. Dimanche 24 novembre - 16h30 La confiance en soi : sélection de lectures pour développer la confiance en soi des enfants pour croire en leur avenir.

Samedi 23 novembre - 14h30 Dimanche 24 novembre - 11h30 Découverte des bibliographies des invités du salon sous la forme d’un échange participatif.

Samedi 23 novembre - 16h30 Dimanche 24 novembre - 15h Atelier de développement de l’art oratoire à partir de techniques théâtrales.

ATELIER PHILO

De 8 à 15 ans Durée : 1h / Maximum 20 personnes

UNLOCK “INSERT COIN” À partir de 12 ans

Samedi 23 novembre - 10h30 Dimanche 24 novembre - 14h Intervenante : Christine Colemano Sous la forme d’un atelier philo, débat autour de la thématique : « En quoi croyez-vous encore ? ».

Samedi 23 et dimanche 24 novembre - 15h Jeu collaboratif sur tablette s’inspirant des escape games.

PAUSES LECTURES

PAUSE LECTURE

5 - 10 ans Durée : 30 min / Maximum 25 personnes / Sur inscription

Samedi 23 novembre - 15h30 Mensonge ou pas ? : lectures décalées pour permettre à l’enfant d’aiguiser son sens critique sur ce qui est réel et ce qui ne l’est pas.

PAUSE LECTURE

6 - 10 ans Durée : 30 min / Maximum 25 personnes / Sur inscription

Dimanche 24 novembre - 11h Contes philosophiques : sélection de contes pour enfants pour transmettre des idées et des concepts à portée philosophique.

ATELIER MOSAIK EN RUBIK’S CUBE Tout public à partir de 8 ans Durée : entre 2h et 3h

Samedi 23 novembre - 10h Samedi 23 novembre - 14h Reproduction du portrait d’un des invités du salon à l’aide de 620 Rubik’s cubes ! Après quelques explications techniques propres au Rubik’s cube et à la réalisation d’une face du casse-tête rotatif, des petits groupes réalisent une partie du portrait.

Durée : 1h30 / Maximum 12 personnes / Sur inscription

Durée : 30 min

CHALLENGE KAPLAS Tout public à partir de 8 ans Durée : 30 min / Maximum 30 personnes

Samedi 23 novembre - 11h et 18h Dimanche 24 novembre - 17h Qui réalisera la plus haute tour en kaplas ? Venez réaliser une construction géante pour gagner ce challenge !

lesideesmenentlemonde.fr #idees19

REMISE DES PRIX DU 24e CONCOURS DE NOUVELLES DES NOIRES DE PAU Tout public

Samedi 23 novembre – 18h30 Lectures d’extraits des textes gagnants du concours sur le thème des « Noirs secrets », annonce officielle du palmarès 2019 et remise des prix aux jeunes (de moins de 18 ans) et adultes lauréats, présentation du thème du concours de nouvelles 2020.

TOUT AU LONG DU SALON ET EN AUTONOMIE Des livres jeunesse, des Kaplas, des jeux de société : mikados géants, dobble... sont mis à disposition durant les trois jours. Conception : Direction Culture Communauté d’agglomération Pau Béarn Pyrénées - Novembre 2019


Le Journal des Rencontres littéraires

JEAN-PIERRE CHEVÈNEMENT

JULIAN BUGIER

Journaliste Le plus jeune invité des Idées mènent le monde est né en 1981. Autodidacte, Julian Bugier commence sa carrière de journaliste à Londres sur Bloomberg TV. Après avoir travaillé pour BFMTV et iTélé, il rejoint en 2011 France 2 où il est aujourd’hui le présentateur joker du journal de 20 heures en semaine. Il anime par ailleurs l’émission « Tout compte fait » sur l’économie.

JEAN-PHILIPPE COLLARD

Homme politique Né en 1939 à Belfort, le socialiste participe à la fondation du PS en 1971. Il a été député, président de conseil régional, plusieurs fois ministre sous Mitterrand, maire de Belfort… Défenseur d’une ligne sociale, républicaine et patriote alors que la gauche se tourne vers la mondialisation, il s’éloigne de son camp qui dit aujourd’hui qu’il avait sans doute vu juste.

CHRISTINE OCKRENT

CATHERINE CEYLAC

Journaliste Cette célèbre journaliste surnommée « la reine Christine » est née à Bruxelles en 1944. Deuxième femme à présenter le 20 Heures d’Antenne 2, de 1981 à 1985, elle a aussi été chef éditorialiste à RTL et rédactrice en chef de TF1, mais aussi directrice générale de France 24 et directrice générale déléguée de RFI. Depuis 2013, elle produit et présente « Affaires étrangères » sur France Culture.

Pianiste Le directeur artistique des Flâneries musicales de Reims, né en 1948, est issu d’une famille de mélomanes et a été bercé tout petit par la musique de chambre. Avec plus de 50 titres à son actif, le pianiste est connu pour son interprétation de la musique classique française et s’est produit sur les scènes les plus mythiques avec les plus grands chefs et orchestres.

VII XI

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© G. GARITAN

VENDREDI 15 NOVEMBRE 2019

DIDIER KASSABI

Journaliste, animatrice Connue pour avoir présenté 22 ans (1996-2018) l’émission culturelle « Thé ou café » sur France 2, cette journaliste née en 1954 a débuté comme speakerine en 1980 et coanimé « Incroyable mais vrai » avec Jacques Martin. Elle entre à la rédaction d’Antenne 2 en 1984, produira et présentera l’émission politique « Sucrée… salée », avant de présenter le « Journal de la nuit », en alternance avec Philippe Lefait.

Rabbin Rabbin du Consistoire de Paris à Boulogne-Billancourt depuis 2013, après neuf années à Montpellier, Didier Kassabi est membre de la Commission nationale consultative des droits de l’homme depuis 2015. Né en 1977, il anime régulièrement l’émission dominicale sur le judaïsme « A l’origine, Berechit » sur France 2.

MAREK HALTER

BRICE LALONDE

Philosophe Rédactrice en chef adjointe de la revue « Études » depuis 2007, après avoir été éditrice chez Fleurus et enseignante en philosophie, cette Bérnaise née en 1967 qui a grandi à Serres-Morlaàs écrit des essais « au croisement de [ses] intérêts pour la philosophie et le christianisme ». Elle est l’auteur d’« Une vie simple » (Albin Michel) et de « Le geste de transmettre » (Bayard).

Journaliste Laurent Mauduit, né en 1951, est un écrivain et journaliste d’investigation spécialisé dans la politique économique et sociale. Ancien de « Libération » et du « Monde » (dont il a été directeur adjoint de la rédaction), il travaille aujourd’hui pour Mediapart dont il est l’un des cofondateurs. Il a écrit dernièrement « La Caste. Enquête sur cette haute fonction publique qui a pris le pouvoir » (La Découverte).

Médecin et politique Né en 1939, le « french doctor », gastro-entérologue de formation, est un des cofondateurs de Médecins sans frontières et de Médecins du monde. Militant politique (PC et PS), de l’action humanitaire et du droit d’ingérence il a été Haut représentant du secrétariat général de l’ONU au Kosovo, avant d’être secrétaire d’Etat et ministre de la Santé sous Mitterrand et Chirac et des Affaires étrangères sous Sarkozy.

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BERNARD KOUCHNER

CATHERINE KINTZLER

Philosophe Spécialiste de l’esthétique et de la laïcité, cette agrégée de philosophie est professeur émérite à l’université Lille III. Catherine Kintzler est aussi vice-présidente de la Société française de philosophie, dont elle anime le site internet. Née en 1947, elle prend régulièrement position en faveur de la laïcité d’un point de vue républicain et a écrit « Penser la laïcité » chez Minerve (2014).

FABIENNE CHAUVIÈRE

Journaliste Spécialiste de l’agroalimentaire, du spatial et de l’énergie, la journaliste a commencé sa carrière sur France 3, et travaille depuis 1992 pour Radio France. Elle anime, depuis plus de 10 ans, l’émission « Les Savanturiers » sur France Inter. Fabienne Chauvrière a écrit aux éditions Flammarion/France Inter « Les grandes épopées de la science » (2018) et « Les promesses de la science » (2019).

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NATHALIE SARTHOULAJUS

LAURENT MAUDUIT

Homme politique Le militant écologiste né en 1946 a été candidat à l’élection présidentielle de 1981, avant d’être secrétaire d’État puis ministre de l’Environnement (1990-92), avant une traversée du désert. Il sera ambassadeur des négociations internationales sur le climat pour la France de 2007 à 2010. Lui qui prône une gouvernance planétaire est aujourd’hui conseiller spécial sur le développement durable auprès des Nations unies.

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Écrivain Né en 1936 à Varsovie, que sa famille juive fuit à cause du nazisme, avant de s’installer en France en 1950, il est naturalisé français en 1980. L’écrivain, qui écrit beaucoup autour de l’histoire du peuple juif, milite pour le respect des droits de l’homme, contre le racisme et l’antisémitisme et pour la paix au Proche-Orient. Il a publié en janvier ses Mémoires chez Laffont : « Je rêvais de changer le monde ».

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du salon palois

MAURICE SZAFRAN

Journaliste Fondateur et ancien PDG de l’hebdomadaire « Marianne », le journaliste est né en 1954. Maurice Szafran a commencé sa carrière au « Matin de Paris » dans les années 70, avant « Le Point », puis « L’Événement du jeudi ». Il a coécrit avec Christian Estrosi « Il faut tout changer ! » (Albin Michel) et avec Nicolas Domenach, autre invité des Idées 2019, « Le Tueur et le Poète » (Albin Michel).

FRANÇOIS SUREAU

Écrivain et avocat Ce Parisien né en1957 entre à 23 ans au Conseil d’État comme maître des requêtes et publie son premier roman à 30 ans chez Gallimard. Avocat d’affaires et légionnaire, il est aujourd’hui avocat auprès du Conseil d’État et de la Cour de cassation. Ce grand protecteur des libertés publiques, opposant à l’état d’urgence et défenseur des demandeurs d’asile, vient de publier « Sans la liberté » chez Gallimard.

Les Idées mènent le monde, c’est aussi un vrai succès populaire, comme en témoignent les files d’attente avant les conférences. © ARCHIVES ASCENCION TORRENT


VENDREDI 15 NOVEMBRE 2019

VIII XII

gr

MLe courantDagens vital de la foi Vocation, laïcité, effacement des religions... L’évêque émérite d’Angoulême et académicien de 79 ans, originaire de Bordeaux, nous livre une analyse franche.

Croire dans la religion Le thème « En quoi croire encore ? » a très vite induit la présence de représentants de la foi. Comme une évidence. Et comme allant de soi, invité idéal en la matière, Mgr Claude Dagens, évêque émérite d’Angoulême et membre de l’Académie française, depuis 10 ans, sera à Pau pour ces Idées mènent le monde. Lui qui, il y a plus de 20 ans déjà, à travers sa Lettre aux catholiques de France, dessinait une nouvelle voie de la foi face à une crise spirituelle et culturelle. Entretien avec ce presque octogénaire bordelais, grande figure intellectuelle de l’Eglise catholique.

Normalien, agrégé de lettres, passionné d’histoire, vous choisissez la prêtrise au milieu des années 60, une décennie qui avait plutôt tendance à s’éloigner de la religion. Comment est née votre foi ? Mes parents étaient croyants, la messe du dimanche était une habitude. Mais nous ne parlions jamais des réalités religieuses. Plutôt des événements politiques. Pour preuve, j’ai découvert très tard l’existence du pape, à la mort du Pie XII. La réalité de la foi, elle, m’est apparue presque comme une évidence, à travers la vie de mes parents qui vivaient dans la droiture et le sens de la justice. En 1959, j’entre à l’Ecole normale supérieure, après avoir été élève plus de 10 ans au lycée Montaigne de Bordeaux. C’est à ce moment que j’ai fait le lien entre la foi en Dieu, la prière – car j’ai toujours prié – et la religion. « Pourquoi ne pas devenir prêtre » m’avait soumis un aumônier au lycée. Cette question, je l’ai reçue. Durant mes études à Paris, j’habitais rue d’Ulm, je me suis habitué à passer tous les jours dans l’une des églises du quartier. Oui, à ce moment dans les années 60, je vivais dans un milieu dominé par la pensée marxiste. Mais j’ai appris spontanément

à entrer en relation avec le Dieu vivant. J’ai découvert qu’il était non seulement vivant mais présent et qu’on pouvait entrer en dialogue avec lui. J’ai ressenti l’appel du Christ à devenir prêtre. J’y ai répondu d’une manière très éprouvante pour moi, car, étant fils unique, ma mère y était totalement opposée.

Comment analysez-vous la baisse de la pratique religieuse aujourd’hui ? On assiste, impuissant, à un effacement des réalités religieuses dans notre société et en particulier des réalités catholiques. Pourquoi ? Parce qu’il y a eu une rupture de tradition dans tous les domaines. Cela a débuté dans les années 50. Comme s’il fallait faire du passé religieux table rase et recommencer à zéro.

Et cela transparaît à travers les débats incessants en France autour de la laïcité... La laïcité a eu et aura encore des interprétations multiples. Celles d’aujourd’hui sont discutables. Qui connaît encore Jules Ferry et les grands défenseurs d’une version modérée de la laïcité, comme Jean Jaurès et Aristide Briand, prônant des principes de liberté et de neutralité :

Mgr Claude Dagens participe pour la première fois aux Idées mènent le monde. © PIERRE VERDY / AFP on respecte les croyants et les incroyants. Et puis, il y a cette version dure où la laïcité serait l’exclusion des religions, qui seraient alors contenues dans la sphère privée. Comme les sentiments. Or la religion n’est pas du sentiment. Elle est présente dans l’histoire politique de nos sociétés.

On a pu le voir lors de l’incendie de NotreDame de Paris. Comment l’avez-vous vécu ? A côté de la formation chrétienne, on peut en effet constater qu’une certaine imprégnation chrétienne passe aussi sur la place publique. Une réalité religieuse est appa-

rue violemment le 15 avril, cet incendie que j’ai suivi à la télévision. Des milliers de personnes étaient devant Notre-Dame, silencieuses. Croyantes ou non, elles comprenaient qu’il se passait là quelque chose qui nous dépasse. Mais qui reste bien présent au cœur de la cité. Même si les religions ne font plus partie de la vie sociale comme elles l’ont été, par-

« QUI CONNAÎT ENCORE JULES FERRY ET LES GRANDS DÉFENSEURS D’UNE VERSION MODÉRÉE DE LA LAÏCITÉ ? »

Tareq Oubrou, le théologien optimiste Il est l’imam de la mosquée de Bordeaux, une autorité religieuse importante en France, qui a notamment beaucoup réfléchi sur la compatibilité de l’islam avec la République (1). Quand on interroge Tareq Oubrou sur les croyances, ce dernier cite d’ailleurs plus facilement Gramsci ou Rousseau que les sourates du Coran… Le signe d’une grande culture pour cet autodidacte assumé, et d’une réflexion approfondie sur le monde qui nous entoure.

Le thème des rencontres littéraires de Pau, c’est « En quoi croire encore ? » Que vous inspire-t-il ? Pour moi, le thème des croyances renvoie à l’espoir, notamment dans l’avenir. C’est cela qui fait vivre les gens. Or, nous vivons des temps où on tend vers un futur incer-

tain, qui inquiète. C’est ce qui explique une partie de ce nous vivons actuellement.

Face à cela, quelle solution ? Croire en Dieu ? Mais de quel Dieu s’agit-il ? Dieu, c’est un mot, sa réalité est très complexe. Certains théologiens que j’appellerais pessimistes voient dans cette notion une dimension de souffrance. Mais d’autres, dont je suis, sont des théologiens de l’optimisme. Ma nature me porte à cela, à aimer les hommes, et quand j’ai entamé mes études théologiques des textes, je me suis rendu compte que le mal n’est pas ontologique chez l’homme, il est accidentel. Le but reste le bonheur, et la vie est faite d’effervescence, de bonheur… Gramsci disait qu’il faut « allier le pessimisme de la pensée à l’optimisme de la volonté ». Je crois en

cet optimisme agissant. pour moi, croire en l’homme et croire en Dieu, c’est une continuité. L’homme est la révélation de Dieu.

Vous le faites vous-même remarquer, la crise climatique, les crises politiques, tout ne porte pas à l’optimisme en ce moment… Nous vivons effectivement une crise structurelle, économique, sociale, politique. Elle commence, et on ne sait ce qui va advenir. C’est à ce moment que vient l’inquiétude chez certains. Mais comme je vous le disais aussi, je reste un théologien optimiste, qui se place plutôt du côté de Rousseau contrairement à Hobbes.

Ce qui est étonnant, car vous citez plus facilement des philosophes des Lumières ou Gramsci, qui fut un théoricien poli-

« Le but de la vie reste la quête du bonheur », constate le théologien, également imam de la mosquée de Bordeaux. © JOËL SAGET / AFP

tique marxiste… La sagesse peut se trouver partout, dans toutes les traditions, les religions et les philosophies, peu importe. Je me nourris d’ailleurs davantage de pensées étrangères à ma tradition que des gens qui viennent me

chanter les mêmes psalmodies de textes sacrés que je connais déjà. Vous savez, le Coran est un livre très ouvert. Dieu a révélé le Coran, les Evangiles, la Torah et l’homme… la nature est aussi une manifestation. On ne peut pas se


VENDREDI 15 NOVEMBRE 2019

fois pour le meilleur, la fraternité, parfois pour le pire, comme les guerres de religion.

Auxquelles un certain Palois, Henri IV, mit un terme, le temps de quelques années... Dans quelle mesure était-il croyant, je ne sais pas. Mais il a compris en tout cas qu’il fallait cesser ces guerres et que l’Etat devait intervenir et aider à la réconciliation.

Dans notre société moderne, peut-on encore croire à ce qu’on ne voit pas ? Si nous sommes dans une période d’effacement des religions, je l’ai dit, il existe en même temps un besoin renouvelé d’initiation. Durant mon ministère d’évêque, j’ai baptisé un certain nombre d’adultes, plusieurs même étaient d’origine musulmane. Ils n’avaient pas l’impression en demandant le baptême chrétien de renier leur religion. Mais ils avaient découvert Dieu d’une autre manière. J’ai été témoin du travail intérieur de ces personnes qui découvrent que Dieu est amour. Dieu n’est pas du côté des idées, mais du côté des réalités invisibles. Comme l’amour et l’amitié qui sont invisibles mais profondément réelles dans nos vies. Précisons que je me refuse à catégoriser les gens, entre croyants et incroyants. La priorité vitale dans notre existence, c’est selon moi le respect et la connaissance des personnes. Je n’ai jamais cherché à établir des différences qui nous opposent, avec ceux qui ne croient pas ou qui sont d’une autre religion.

Vous venez d’ailleurs de participer à la rédaction d’un livre, issu d’un projet de l’Unesco, « Connaître la religion de l’autre »... C’est important. Par exemple, avant de devenir évêque, je ne connaissais pas de musulmans. J’ai commencé à découvrir leur religion grâce à des rencontres avec des musulmans qui sont devenus des amis. Et à chaque fois qu’il y avait un événement de grande violence, des attentats de 2001 à ceux de 2015, je prenais l’initiative de célébrer une limiter à lire les textes sacrés uniquement ou on finira par attraper une forme de strabisme herméneutique. le Coran nous dit aussi de chercher la vérité en nousmêmes par nous-mêmes.

Oui, mais certains auteurs que vous citez peuvent aussi vous démontrer que Dieu n’existe pas, qu’il est une construction humaine… On ne peut pas démontrer mathématiquement que Dieu n’existe pas, ni le contraire d’ailleurs parce que la croyance est indémontrable avec une pure rationalité scientifique. Il faut faire une démarcation popperienne [du philosophe Karl Popper] nette entre la science et la métaphysique. Si on part du principe d’une quête du bonheur, on sait que le bonheur réside dans le spirituel, pas dans le matériel. Vous pouvez rencontrer un berger berbère au sommet de l’Atlas plus heureux qu’un ingénieur qui gagne très bien sa vie chez nous au cœur de l’Occident.

Le Journal des Rencontres littéraires

messe à la cathédrale d’Angoulême, et j’invitais les responsables de la communauté juive et des communautés musulmanes. Eux m’invitaient aussi, notamment pour la célébration de la rupture du jeûne. Chacun priait pour sa religion, mais nous étions ensemble.

Vous parliez des attentats. Est-ce que ces drames n’ébranlent pas votre foi en Dieu, votre foi en les hommes ? Oui, c’est certain. La foi n’est pas un bloc. C’est un courant vital, comme une source qui ne cesse de s’écouler. Sans, je succomberais à la désespérance.

XIII IX

Gérard Mourou : « Moi, j’ai confiance dans les scientifiques » Croire en la science

Il y a aussi ces affaires qui touchent le clergé et qui ont fait du mal à l’Église. Gérard Mourou, prix Nobel Ces abus de pouvoir, de conscience, qui se prolongent souvent en abus sexuels, ça fait mal. Devant la puissance du Mal, on reste silencieux et désarmés. On sait qu’il faudra réparer et veiller sur les victimes et leur entourage. Dans les yeux du pape François, j’ai vu une très grande attention, une grande bonté, mais aussi une réelle inquiétude. Comment tout cela pourrat-il être surmonté ? Par la justice des hommes et de l’Église et par la miséricorde.

On a aussi pu voir un certain intégrisme catholique (re)surgir lors des débats autour du mariage pour tous par exemple. Qu’en pensez-vous ? Je n’étais pas favorable à la loi Taubira. Mais je n’admettais pas que des catholiques, mal inspirés, puissent manifester publiquement leur opposition, afin d’essayer de reconquérir un pouvoir politique. Les catholiques ne doivent pas se retrancher dans un certain mutisme. Mais ils ne doivent pas non plus tomber dans une affirmation intransigeante. Il est possible de parler librement de ce qui nous tient à cœur, en partant de cette source intérieure qui nourrit notre foi, et non par un déballage de nos croyances. PROPOS RECUEILLIS PAR PIERRE-OLIVIER JULIEN Ipo.julien@pyrenees.com

D’ailleurs, comment expliquez-vous que les Français ne se sentent pas plus heureux ? La France est un pays un peu à part. On est une société un peu dépressive, qui a fondé ses croyances sur des principes très forts d’égalité, de liberté, de fraternité, mais démentis par la réalité au quotidien. Le système politique est donc source de tensions, et on a franchement besoin d’un optimisme. Je crois que ce n’est pas la réalité qui est en cause dans cet état d’angoisse, mais c’est le mental. Regardez, selon certaines études, les Afghans sont plus heureux que les Français ! Pour moi, j’y vois un peu l’impasse du matérialisme. Marx et toute la philosophie du progrès sont venus nous promettre le bonheur ici et maintenant, sauf que cette sotériologie laïque ne fonctionne pas. Or, même le progrès est devenu incertain… PROPOS RECUEILLIS PAR NICOLAS REBIÈRE I (1) Tareq Oubrou vient de publier « Le Coran pour les nuls » (First).

de physique 2018, évoque la place de la science dans sa vie, et les clés qu’elle fournit pour comprendre le monde. Prix Nobel de physique 2018, en compagnie de la Canadienne Donna Strickland, Gérard Mourou est né en 1944 à Albertville (Savoie). Il est aujourd’hui professeur et membre du Haut collège de l’École polytechnique. Il a passé une grande partie de sa carrière aux Etats-Unis et est à l’origine d’initiatives majeures en matière de lasers de puissance. Une des applications de ses recherches concerne la chirurgie de l’œil.

« Si je ne croyais pas à la science, je devrais changer de métier. Pour moi, cela n’est pas une question », estime le physicien Gérard Mourou. © J. BARANDE/ÉCOLE POLYTECHNIQUE

« AVEC LA RELIGION, L’HOMME A PARFOIS PERDU DU TEMPS POUR ACQUÉRIR DES CONNAISSANCES SUR LE MONDE »

Vous allez intervenir aux rencontres Les Idées mènent le monde. Qu’allez-vous dire aux personnes qui viendront vous écouter ? L’idée c’est de leur parler D’où vient votre intérêt pour la physide la lumière et des Lumières. La que et l’optique ? J’ai toujours été lumière que j’étudie est la base de tout. Elle est utile pour notre vie personnelle et c’est aussi la base de connaissances importantes. Pour essayer de l’expliquer, on a été obligé de développer des théories scientifiques. L’ère des Lumières a été une période d’effervescence scientifique au cours de laquelle nous avons approfondi nos connaissances sur la lumière. Depuis la Grèce antique, beaucoup de théories ont été formulées mais les choses se sont réellement accélérées au siècle des Lumières.

« CE QUI M’ATTIRE ET M’ANIME AVANT TOUT, C’EST LA RECHERCHE ET LA BEAUTÉ DE COMPRENDRE » Le thème des rencontres de Pau est « A quoi croire encore ? ». Faut-il croire à la science ? Si je ne croyais pas à la science, je devrais changer de métier. Pour moi, cela n’est pas une question, car la science n’est pas une croyance mais un ensemble de disciplines dont on ne peut nier l’existence. Tout le monde possède une télévision, un iPhone ou une voiture. Tous ces objets proviennent de la connaissance scientifique. Beaucoup de gens peuvent se nourrir, se faire soigner, être sauvés grâce à la science qui a permis tous ces progrès. La question est plutôt d’avoir confiance dans le progrès scientifique.

intéressé de savoir comment fonctionnent les choses. Pour le laser, ça a été un vrai coup de foudre, lorsque, en 1967, j’ai visité un labo équipé avec un laser. Instantanément, j’ai compris que c’était quelque chose d’important et merveilleux à la fois.

Êtes-vous effrayé par une sorte de retour d’obscurantisme face à la science ? Ce n’est pas surprenant. L’obscurantisme a émaillé toutes les périodes historiques. Si vous posez la question de savoir si la Terre est ronde, il y aura toujours des personnes qui vous répondront qu’elles n’en sont pas sûres.

Par exemple, le réchauffement climatique a encore ses sceptiques… C’est là encore le scientifique qui doit parler. Il y a environ 11 000 scientifiques qui ont étudié le climat. Il n’y a aucun doute sur le réchauffement lié à l’activité humaine. Moi, j’ai confiance dans la démarche scientifique. Si les scientifiques disent des choses fausses, ils sont rappelés à l’ordre par leurs pairs. Mais c’est vrai que l’on en trouvera toujours quelques-uns, comme Claude Allègre, pour contester la réalité du réchauffement. Comme était contestée, il n’y a pas si longtemps, la nocivité du tabac sous la pression des lobbies. On est un peu dans cette situation avec le climat. On n’a qu’une planète. Il ne faut pas prendre le risque de la détruire.

Croyez-vous à autre chose qu’à la science ? La science me suffit. Les disciplines scientifiques sont merveilleuses. Ce qui m’attire et m’anime avant tout, c’est la recherche et la beauté de comprendre. C’est la curiosité de comprendre le monde. L’homme ? Bien sûr que j’y crois. Je comprends aussi que des gens croient en Dieu. Ça ne me choque pas. Mais personnellement, je m’aperçois que j’ai déjà des réponses à beaucoup de questions. Comme sur la création de l’univers, nous sommes très proches d’en connaître l’origine. Avec la religion, l’homme a parfois perdu du temps pour acquérir des connaissances sur le monde, comme en témoignait à une époque la réticence face aux travaux de Galilée ou Copernic.

Cette dichotomie entre science et religion est-elle encore forte ? Moins, je crois. Le pape lui-même est tout à fait à l’écoute de ce qui se dit dans le monde scientifique. J’ai eu une audience avec lui et j’ai pu mesurer l’importance qu’il donne à la science. Il a d’ailleurs écrit une encyclique consacrée à la planète.

Est-ce que d’avoir le prix Nobel, cela change un homme ? Oui. Et pas forcément dans le mauvais sens. Je ne pense pas en avoir la grosse tête. Ce qui a changé pour moi, c’est cette nouvelle possibilité de parler de la science et de mes travaux aux étudiants, aux écoliers et à tous ceux qui aiment les disciplines scientifiques. Je fais beaucoup de conférences dans le monde entier. La connaissance est quelque chose d’extrêmement important. Sans elle, il est difficile de juger et de vivre, tout simplement. J’aime la faire partager. En plus, les gens adorent les lasers et j’en suis ravi. PROPOS RECUEILLIS PAR JEAN-MARC FAURE Ijm.faure@pyrenees.com


VENDREDI 15 NOVEMBRE 2019

XIV X

« Le journalisme, c’est tout sauf de la neutralité » Cofondateur de Mediapart, Laurent Mauduit confie sa vision du journalisme, dans un contexte où les citoyens sont de plus en plus défiants vis-à-vis des médias.

y a un sentiment diffus que les journalistes font partie du monde des puissants, à force de les côtoyer, de les décrire… L’enjeu d’une presse honnête, c’est d’essayer de regagner le crédit perdu, de renouer un pacte de confiance avec les citoyens. Comment ? En faisant un journalisme honnête, indépendant. Cela a été le pari de Mediapart.

Si les Français gardent un grand intérêt dans l’actualité, ils apparaissent défiants vis-à-vis du travail des journalistes. L’avezvous ressenti et depuis quand ? Il y a depuis une dizaine d’années une crise de confiance et un discrédit qui pèse sur la presse. Discrédit qui est malheureusement souvent mérité. D’abord parce qu’il y a eu une accélération de la mainmise sur les médias de milliardaires dont ce n’est pas le métier. Il y a eu une normalisation économique de la presse. Et en découle une normalisation éditoriale, avec des cortèges de censures, d’auto-censures. Pour aboutir à un écosystème de la presse assez peu libre. A cela s’ajoute une menace encore plus grave : une cascade de réformes liberticides pour la presse. On vit une période de régression démocratique historique pour les médias. Notamment avec la piste ouverte d’une réforme de la loi de 1881, mais aussi avec la loi sur le secret des affaires ou la loi sur les fake news. On a vu également les tentatives de perquisition à Mediapart, la convocation de journalistes à la DGSI… Tout cela remet en cause le droit de savoir des citoyens. Alors qu’à la Libération, il y avait une ambition démocratique très forte pour la presse, son modèle d’indépendance est battu en brèche depuis 50 ans.

Et ces changements, les citoyens en ont

part a fait cette année 13 millions de chiffre d’affaires et 2 millions de bénéfices. Quand vous faites un travail de qualité, les citoyens sont là pour payer et donc garantir votre indépendance. C’est une bonne nouvelle pour tout le monde. Cela veut dire que si vous faites votre travail honnêtement, si vous êtes utiles au citoyen, et remplissez la fonction démocratique de la presse, les citoyens sont là pour vous accompagner dans l’aventure. Nous, on l’a commencé à 25, on est maintenant 90, on a démarré avec zéro abonné et on est maintenant à 170 000. La réalité a dépassé nos espoirs. On a redonné de la valeur au travail du journaliste. Il n’y a pas de publicité, nous refusons les aides publiques ou des GAFA. Notre liberté, ce sont nos lecteurs qui nous la garantissent.

3 QUESTIONS À…

DENYS DE BÉCHILLON N

PROFESSEUR DE DROIT À L’UNIVERSITÉ DE PAU

Professeur de droit à l’université de Pau et constitutionnaliste, Denys de Béchillon se félicite d’intervenir à l’occasion de cette manifestation qu’il qualifie de « magnifique outil de réflexion ». Auteur de nombreuses publications, ce spécialiste de droit administratif, et public, du droit des affaires et de la santé, nous livre ses réflexions. Peut-on, encore, croire en la justice, avoir confiance dans le droit ? N C’est une bonne question. Il y a, aujourd’hui, tellement de défiance au sein de la population que, naturellement, la réponse semble être Non ! Les lois seraient mal faites, il y aurait trop de gens corrompus, le problème des lobbys… Or, je crois qu’il faut essayer de réfléchir d’une manière un peu plus nuancée.

Mais l’indépendance économique de Mediapart, avec quelques autres titres, n’est-elle pas une exception ? MediaCofondateur de Mediapart, journaliste d’investigation et auteur de plusieurs ouvrages, Laurent Mauduit revient aux Idées mènent le monde après sa première participation en 2014. L’occasion de parler avec lui des relations de confiance entre les médias et les citoyens.

X

« Disons que le droit continue à ne pas me déplaire ! »

vraiment conscience ? Pleinement. Il

Croire dans les médias

CROIRE DANS LE DROIT

Laurent Mauduit revient pour la seconde fois aux Idées mènent le monde.© DR tralité. C’est un combat au service des citoyens pour les éclairer sur la marche de la cité.

tion. Le travail récent de ma consœur sur Adèle Haenel le montre : sept mois pour réaliser une enquête délicate, 38 témoins… D’autres auraient pu jeter en pâture le nom d’une personne sans une enquête honnête.

La télévision est le média le plus utilisé pour s’informer, mais il est aussi le plus décrié. L’information 24 heures sur 24, depuis la création des chaînes info notamment, n’a-t-elle pas dérouté le vrai Vous avez choisi internet pour cofonder Le journaliste aujourd’hui doit-il être travail des journalistes ? Depuis Mediapart. Internet, qui est aussi le lit des engagé ou totalement neutre ? La neu- quinze ans, il y a ce journalisme de fake news, c’est une chance pour l’info ?

tralité du journaliste n’existe pas. Quand vous faites un titre plutôt qu’un autre, quand vous mettez une information en « une » plutôt qu’une autre, c’est un choix subjectif. Comme disait Hubert Beuve-Méry, fondateur du « Monde », il n’y a qu’une subjectivité désintéressée. Il faut qu’il y ait une pugnacité à un journal. Le rôle premier du journaliste, c’est l’enquête. Et par ailleurs, un journal peut aussi porter des valeurs. Chez Mediapart, on peut avoir des engagements, contre le racisme, contre l’islamophobie… Le journalisme, c’est tout sauf de la neu-

flux, ou de gratuité. Les journaux gratuits étaient des pièges à publicité. Quand c’est gratuit, c’est vous la marchandise. Cela a tout tiré vers le bas, vers du journalisme low-cost. Les télés en continu, c’est la même chose, même s’il y a des journalistes qui essaient d’y faire leur travail. Mais globalement, en termes de contenu, on est davantage adossé au tapage, au bruit de la ville, qu’à l’enquête et à la pertinence.

« L’ENJEU D’UNE PRESSE HONNÊTE, C’EST DE RENOUER UN PACTE DE CONFIANCE AVEC LES CITOYENS »

tout le temps. Ici, c’est l’illustration de l’abrutissement de la presse dans un système fou. La presse se discrédite elle-même. Le principe de base, c’est l’enquête, la vérifica-

Le dernier rebondissement dans l’affaire Dupont de Ligonnès a fait mal à l’image des médias,aprèsavoircrupourtantuneouplusieursparolesofficielles. Lejournalistedoitil toujours tout remettre en doute ? Oui,

Passer de la diligence au chemin de fer a été une révolution. Avec Internet, c’est la même période de révolution technologique, historique. L’avenir de la presse, c’est internet. La presse papier déclinera et disparaîtra. Quant aux fake news, elles existent aussi dans les journaux papier. Internet n’a pas le monopole des fake news. Sauf qu’elle leur donne une caisse de résonance plus importante. Le défi d’aujourd’hui, c’est de transposer sur Internet les règles et procédures de la presse de qualité. Avec le vœu qu’il y ait progressivement une éducation aux médias afin que les plus jeunes qui se sont détournés de la presse sachent qu’il y a des lieux de référence et de pertinence dans cet océan immense. PROPOS RECUEILLIS PAR PIERRE-OLIVIER JULIEN Ipo.julien@pyrenees.com

Et vous, continuez-vous à croire ? N Disons que le droit continue à ne pas me déplaire. Et, quand tout fout le camp, nous n’avons pas beaucoup mieux sous la main… Le droit sert de rempart, il est conçu pour cela. Tant que les conditions d’élaboration des règles restent à peu près raisonnables, tant que les démocraties ne foncent pas vers des extrémités inquiétantes, on n’a pas trouvé beaucoup mieux. J’ai coutume de dire que la démocratie est le plus mauvais système normatif que nous ayons… à l’exception de tous les autres ! Le droit se discute toujours, il y a la perspective de litiges même si cela prend du temps. Je dirai que le droit est une forme de contre-pouvoir. Pour moi, la perspective du type seul en position d’autorité est inquiétante car c’est la définition d’une dictature. Que pensez-vous de ce rendez-vous annuel, dédié aux Idées mènent le monde ? N Dans une époque où on ne réfléchit pas assez, c’est un rendez-vous formidable. Pour moi, cette manifestation est exactement l’inverse de Twitter avec une place donnée à la réflexion autour de gens qui sont un peu légitimes. Il s’agit d’un magnifique outil car il est essentiel de s’intéresser à quoi croient les gens. PROPOS RECUEILLIS PAR G. C. Ig.cayron@pyrenees.com


VENDREDI 15 NOVEMBRE 2019

Le Journal des Rencontres littĂŠraires

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VENDREDI 15 NOVEMBRE 2019


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