PYRENEES PYRÉNÉES
PRESSE-ÉCOLE ÉVÉNEMENT CAHIER DETACHABLE
D’HIER À AUJOURD’HUI
Le choc des générations
Des élèves de collèges et lycées ont interrogé des anciens, comme Michèle Larroude, sur leur jeunesse.
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SUPPLEMENT AU JOURNAL DU JEUDI 9 JUIN 2011
Des élèves reporteurs d’un jour © NICOLAS SABATHIER
ÉDUCATION Pour la 22e Semaine de la presse et des médias à l’école, notre journal a proposé aux collégiens et lycéens du Béarn et de Soule de devenir « reporteurs d’un jour » et de traiter des sujets locaux qui les intéressent. Les meilleurs articles sont rassemblés dans cette édition spéciale qui lève aussi le voile sur leur vie d’élève.
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HANDICAPÉS
Une classe adaptée au lycée d’Orthez PAGE 3
HISTOIRE
L’émotion des élèves au camp de Gurs PAGE 3
PASSION
Vincent Roustaa déjà maire à 22 ans PAGES 4-5
AGRICULTURE
Faut-il reprendre l’exploitation familiale? PAGE 6
II | Le projet Editorial Ambitions citoyennes
JEUDI 9 JUIN 2011
PYRÉNÉES ÉVÉNEMENT
Presse-Ecole
Eduquer les élèves à la presse ÉDUCATION Notre journal s’est associé à la 22e Semaine de la presse et des médias dans l’école en préparant cette édition spéciale avec les élèves des classes inscrites à l’opération.
C
Philippe Couturaud inspecteur d’académie et Jean Marziou, rédacteur en chef. « Une civilisation démocratique ne pourra se sauver que siellefaitdulangagedel’image un stimulant pour la réflexion critique, pas une invitation à l’hypnose ». Cette réflexion de l’essayisteetuniversitaireitalien Umberto Eco, placée en exergue de la page d’accueil du Centre de liaison de l’Enseignementetdesmédiasd’information (Clemi), illustre bien la mission qui s’impose à l’Education nationale et aux médias notamment écrits : apprendre aux élèves d’aujourd’hui, c’est-à-dire aux lecteurs de demain, une pratique citoyenne des médias. g
L’éducation aux médias est une composante du socle commun de connaissances que tout élève doit maîtriser. Ancrés dans la réalité béarnaise et souletine depuis plus de 60 ans, La République desPyrénéesetL’Eclairportent unedoubleambition.D’abord en étant des voix de ce territoire, des voix qui cultivent le sens du dialogue et du débat quel qu’il soit. Ensuite en tissant toujours plus de liens entre les populations. La République des Pyrénées et L’Eclair ont ainsi une vocation citoyenne qui rejoint celle de l’Education nationale, laquelle fait de l’éducation aux médias une composante du socle commun de connaissances et decompétencesquetoutélève doit maîtriser en fin de scolarité obligatoire. Les actions Presse-Ecole, permettentauxélèvesdemieux connaître l’univers des médias et comprendre ses enjeux culturels et démocratiques. C’est le sens de ce cahier spécial : il conclut un travail pédagogique mené dans les établissements scolaires par la publication d’articles par les élèves et ayant pour thème leur environnement local. Parce que face à une globalisation galopante de nos sociétés, la proximité avec son environnement local, la recherche de points de repères dans son quotidien, s’avéreront encore plus indispensables demain qu’aujourd’hui. Autrement dit, plus il y a de global, plus le local est vital. l
haque année, au printemps, les enseignants de tous niveaux et de toutes disciplines sont invités à participer à la Semaine de la presse et des médias dans l’école. Activité d’éducation civique, cette semaine thématique a pour but d’aider les élèves à comprendre le système des médias, à former leur jugement critique, à développer leur goût pour l’actualité et à forger leur identité de citoyen.
« En tant qu’action
éducative en lien avec les apprentissages fondamentaux, la Semaine de la presse à l’école vise à promouvoir une démarche d’éducation aux médias qui se veut globale et cohérente. » Philippe Couturaud, Inspecteur d’académie, directeur des services départementaux de l’Education nationale des Pyrénées-Atlantiques.
Pyrénées-Presse, qui édite les quotidiens La République des Pyrénées et L’Eclair, s’est associé, comme dans le passé, à cette opération. Avec le soutien du Centre de liaison de l’Enseignement et des médias d’information (Clemi), du Centre départemental de documentation pédagogique des Pyrénées-Atlantiques (CDDP) et de l’Inspection académique des Pyrénées-Atlantiques, les deux quotidiens ont proposé aux collégiens et lycéens des établissements de Béarn et
Une dizaine de classes de collèges et de lycées de Béarn et Soule se sont inscrites à cette opération, comme ici des collégiens de Morlaàs. © DR Soule de devenir « reporteur d’un jour ».
« Une démarche d’éducation aux médias » Sur le thème « Qui fait l’info ? », cette 22e Semaine de la presse proposait ainsi aux ensei-
gnants et leurs élèves de s’interroger sur les questions liées aux sources de l’information, au statut et à la déontologie des journalistes, à la différence entre communication et information. « La Semaine de la presse et des médias dans l’École a pour
ZOOM
Un supplément de 8 pages réalisé par les élèves Ce module qui s’appuie notamment sur les titres édités par Pyrénées-Presse a proposé 13 activités de classe réparties en 6 domaines : connaissance de la presse départementale, étude de la Une, hiérarchisation de l’information, la place de l’article dans le journal, le rôle de l’image, les règles de l’écriture journalistique. Aujourd’hui, ce travail pédagogique se conclut par la publication dans notre journal d’une édition spéciale « Pyrénées Presse-Education ». Le contenu éditorial de ce supplément de huit pages a été réalisé par les élèves sur des thèmes locaux. Un jury composé d’enseignants et de journalistes a sélectionné les articles qui ont paru les plus pertinents. La totalité des contributions sera diffusée sur le site de larepubliquedespyrenees.fr.
but de favoriser la rencontre entre le monde éducatif et les professionnels des médias, et de développer chez les élèves une attitude critique et réfléchie visà-vis de l’information. Depuis juillet 2006, l’éducation aux médias est une composante du socle commun de connaissances et de compétences que tout élève doit maîtriser en fin de scolarité obligatoire », explique Philippe Couturaud, l’Inspecteur d’académie, directeur des services départementaux de l’Education nationale des PyrénéesAtlantiques. « Cette Semaine de la presse et des médias dans l’École repose sur trois principes majeurs : le partenariat, le volontariat et la gratuité », poursuit-il. « En tant qu’action éducative en lien avec les apprentissages fondamentaux, elle vise à promouvoir une démarche d’éducation aux médias qui se veut globale et cohérente. À ce titre, il est souhaitablequ’ellesoitintégréeauprojet d’école ou d’établissement », ajoute l’Inspecteur d’académie. Concrètement, une dizaine de classes de collèges et de lycées de Béarn et Soule se sont inscrites à cette opération. Depuis le printemps, chaque classe « presse » a étudié la presse écrite pendant six semaines, en classe. Pour cela, les professeurs ont pu s’aider des fiches du module « Presse à l’école » préparé par Yves Busière, un principal de collège bien connu en Béarn, aujourd’hui à la retraite, et fervent animateur de cette opération durant plusieurs années. l
TROIS QUESTIONS À.... Isabelle Martin, déléguée à l’éducation aux médias d’information
« Rédiger un journal est motivant pour les élèves » Isabelle Martin INTERVIEW Déléguée à l’éducation aux médias d’information du Centre de liaison de l’enseignement et desmédiasd’information(Clemi) de Bordeaux depuis 2004, Isabelle Martin forme des enseignants et mène des actions auprès des scolaires. Quelleestl’implicationduClemi dans ce partenariat et votre rôle ? « Créé en 1983 par le ministère de l’Education nationale, le Clemi a pour mission directe d’être un soutien à l’éducation civique aux médias et à l’information. Son action fondamentalement ne
peut pas se développer sans l’expérience de terrain qui est celle d’un organisme de presse puisqu’il s’agit de donner une ouverture aux scolaires sur le fonctionnement concret des médias. Au Clemi, je forme des enseignants depuis 2002. Précédemment, je me suis investie dans le projet de « classes radio » et avant d’être à Bordeaux, dans la création d’un journal lycéen. J’étais enseignante en lettres et histoire en lycée professionnel. Rédigerunjournal,c’estuneautre manière d’apprendre et de pratiquer le français. C’est motivant et valorisant pour les élèves, y compris ceux qui éprouvent des difficultés. » Quelle différence éducative faites-vous entre la rédaction d’un journal lycéen et l’opération « reporteur d’un jour » ?
Avec l’action « Presse à l’école » et ce partenariat direct avec Pyrénées-Presse, les élèves sont plongés dans des conditions professionnelles et confrontés aux contraintes réelles de la logique médiatique. Ils doivent d’entrée se poser la question « Pour qui écrit-on ? », choisir leurs sujets et leurs angles en fonction de ce lectorat visé, plus large que leur famille et leur entourage immédiat. C’est une démarche de réflexion générale qui va bien au-delà du simple exerciced’écritureets’inscritdans la formation citoyenne développée par le Clemi. Nous travaillons avec toutes les classes et tous les médias, du journal papier au journal numérique. » Justement, quel regard les jeunes, friands de numérique, portent-ils sur la presse écrite ?
Est-elleunmédiadépasséàleurs yeux ? « Non pas du tout. Elle garde une place fondamentale et fondatrice. Je dirais que le retour au papier est spontané, systématique et nécessaire. Le travail d’écriture est la base de tout média. Avant d’aller dire ou lire une chronique à la radio, il faut bien l’avoir rédigée ! La maîtrise de la langue et le rédactionnel préexistent à la diffusion de l’information, y compris dans l’univers du multimédia.Parailleurs,lapresseécrite locale est très familière aux élèves dans leur vie de tous les jours. Ces quotidiens sont souvent présents à leur domicile, parce qu’ils sont lus régulièrement par leurs parents et grands-parents. C’est un repère de proximité qu’ils connaissent et reconnaissent. »l PROPOS RECUEILLIS PAR MARIE-PIERRE COURTOIS
Vie au collège et au lycée | III
JEUDI 9 JUIN 2011
PYRÉNÉES ÉVÉNEMENT
Presse-Ecole JEUNES REPORTERS
Intégrer la différence !
Quelle est la vie des lycéens et collégiens aujourd’hui ? Des HANDICAP Huit élèves porteurs de troubles des apprentissages seront scolarisés au lycée élèves témoignent Francis-Jammes d’Orthez à la rentrée 2011. Ils bénéficieront d’un enseignement adapté. de leur quotidien à ar la loi d’orientation et travers trois exemples d’avenir de l’école de concrets. 2005, les élèves présen-
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Mise en garde Quand la rumeur court dans la cour de récréation
tant un handicap bénéficient des mêmes droits de scolarisation que les autres élèves. Le dispositif Ulis (Unités localisées d’inclusion scolaire) a pour objectif de les intégrer au maximum dans la vie de l’établissement scolaire grâce à des enseignements adaptés. Au lycée Francis-Jammes, à la rentrée 2011, huit élèves de 14 à 20 ans, souffrant de handicap mental, y seront scolarisés. g
Les rumeurs peuvent être dévastatrices pour les personnes visées. © JUPITER IMAGES La rumeur, vous y croyez ? A vous de faire la part des choses et ne pas croire tout ce que l’on peut dire, écrire ou entendre. Il y a énormément de rumeurs. Il n’y en a pas de petites. Il en existe des vraies ou des fausses. Toutes les rumeurs sont importantes et à prendre au sérieux car tout peut aller très vite. Par exemple en lycées. La cour de récréation est l’endroit idéal pour les potins. L’élève visé par la rumeur est jugé très rapidement. Il faut donc vite trouver l’origine de tout cela. Le plus dur est de savoir cerner et cibler le petit groupe ou la personne concernés car cela peut dégénérer. Parfois, l’individu visé peut tout perdre. C’est pourquoi le conseiller principal d’éducation est dans l’obligation d’intervenir pour éviter des cas extrêmes. Ainsi, il y a quelques années, un garçon s’est fait emporter par une rumeur de collégien, disant que sa mère était une « prostituée ». Il s’est pendu dans son garage après avoir laissé une lettre à sa mère. HISTOIRE INVÉRIFIABLE ! Afin d’éviter ces dérives, le ministre de l’Education nationale, Luc Chatel, a annoncé qu’il avait conclu un partenariat avec le réseau social : les élèves qui harcèlent leurs camarades sur Facebook verront leur compte fermé. l ROXANNEMALKIE,MÉLANIECRABOS, PAULINENAVARROETANYSSARODRIGUEZ sont élèves en seconde
métiers des services administratifs, au lycée professionnel Francis-Jammes, à Orthez.
Depuis deux ans, les élèves du lycée professionnel FrancisJammes croisent des jeunes en situation de handicap dans leur établissement. Ils pourront suivre les cours de base (mathématiques, français…), des stages en milieu professionnel et auront la possibilité d’être inclus dans les classes des lycées professionnels FrancisJammes, agricole et Molière. Dans le cadre de l’égalité des chances, l’objectif est de leur permettre un choix d’orientation dans l’école ou par apprentissage qui débouchera sur une meilleure intégration professionnelle. La conseillère principale d’éducation du lycée Francis-Jammes, que nous avons interviewée, pense que ce dispositif va favori-
Des élèves de l’IME (Institut médico-éducatif) et des terminales carrières sanitaires et sociales de FrancisJammes à Orthez. © DR ser le respect de l’autre, la tolérance, la solidarité, des valeurs propices au vivre ensemble. Ce sera bénéfique pour toute la communauté scolaire.
La crainte du jugement des autres Depuis deux ans, les élèves du lycée professionnel FrancisJammes ont pris l’habitude de croiser des jeunes en situation de handicap, dans leur établissement. En effet, ces derniers viennent de l’IME (Institut médico-éducatif ) FrancisJammes pour suivre des cours dans les locaux. Ils ont même partagé des ateliers cuisine avec les élèves de
terminale BEP carrière sanitaire et sociale (CCS). Nous avons interrogé trois jeunes filles de CSS qui ont eu l’opportunité d’être en contact avec eux. Elles nous ont fait part qu’avant leur rencontre, elles éprouvaient de l’appréhension, ne pas savoir comment réagir avec eux. Elles avaient peur de devoir s’occuper d’eux comme « de bébés ». Une fois en cuisine, elles les ont juste aidés, car certains jeunes ne savaient pas lire. Les filles de CSS ont discuté avec eux, et ont constaté qu’ils n’osaient pas aller vers les autres à cause du regard des gens. Au final, ce fut une très bonne expérience pour elles, et certaines vont même la renouveler.
Un jeune de seconde, du lycée professionnel agricole option travaux paysagers, nous donne son point de vue : « Je n’ai rien contre eux, c’est bien pour eux de venir, il faut les intégrer ». Les recevoir dans sa classe pour apprendre quelques travaux comme tailler une haie ne le dérangerait pas. Ces témoignages prouvent que l’intégration peut se faire sans stigmatiser le handicap, mais aucontraireenfavorisantlasocialisation. l LAMIS YAHI ET ALEXANDRA DUCLERQ
sont élèves de seconde métiers des services administratifs, au lycée professionnel Francis-Jammes, à Orthez.
Le vent souffle encore sur Gurs HISTOIRE Élèves de 3e au collège de Morlaàs, nous avions traitélesujetdelaSecondeGuerre mondiale et de ses atrocités. Quel n’a pas été notre étonnement lorsque nous avons vu que des horreurs avaient été commises si près de chez nous ! Quel est ce mystérieux camp de Gurs ? Êtes-vous bien sûr que c’est ici ? Voici la première question que nous nous sommes posée lorsque, le 1er février, le bus a franchi les rails du mémorial. Nous cherchons désespérément les baraques et les barbelés. A vrai dire,nousnousattendionsàautre chose qu’à une simple forêt pour remplacer le camp de Gurs. Nous devinons que la raison de cette austérité est de gommer les souvenirs. Raymond Villalba, rempart contre l’oubli, nous a fait revivre ces sombres moments de notre histoire avec une authenticité d’autant plus grande que des membres de sa famille ont été internés dans ce camp. Bénévole
Des collégiens de Morlaàs marchent le long de la voie ferrée qui autrefois menait les prisonniers au camp de Gurs. © DR engagé dans l’association « l’Amicale du camp de Gurs », il nous donne l’essentiel de ce souvenir : l’émotion.
Des conditions de vie déplorables Chacun de ses mots, de ses regards en était imprégné et cela nous a permis de visualiser les conditions déplorables dans lesquelles évoluaient les prison-
niersdésignéscomme«indésirables ». Sa description insistait sur la boue, les rats et la famine, cela était d’autant plus poignant que noussubissionsnousaussilefroid mordant qui les torturait quotidiennement.Mêmeàl’abri,dans la baraque reconstituée, nous ne pouvions nous empêcher de comparercesinternésàdubétail. Comment rester un homme malgrétoutescesprivations ?Voilà
la nouvelle question que nous avions en tête tout en marchant le long du chemin menant au cimetière.C’estparcetespaceclos, isolé et imposant, véritable cœur ducamp,quenousachevonsnotre visite. A notre soulagement, nous entrons avec solennité dans ce havredepaixquiestleseulendroit préservéducampoùl’onrespectaitlesouvenirdeceshommesen les honorant. Notre culpabilité s’apaisait enfin en voyant qu’on avait rendu la dignité à ces hommes, femmes et même nourrissons. Presque 70 ans se sont écoulés depuis la fermeture du camp. Pourtant, lorsque nous marchons sur ce qui a été Gurs, nous pouvons encore sentir une brise qui, bien que légère, nous glace le sang. Comme un souffle plein de souvenirs faisant resurgir les fantômes du passé. l CARLA PIVA, CAMILLE GAURRAT, FLORENCETOURNIER,MAYLISFAGET,MARC GIBEL, RÉMY GROS LA FAIGE, VIOLETTE NOUVEL ET TOM-LOU MALAURIE.
JEUDI 9 JUIN 2011
IV | Passions - Engagement JEUNES REPORTERS Lycéens et collégiens sont partis à la rencontre d’hommes et de femmes passionnés. Sportifs, artisan, maire... le choix des reportages a été dicté par le sens de l’engagement des personnalités interrogées. MUSIQUE
Au diapason de l’orchestre de Pau
Frédéric Morando. © ARCHIVES NICOLAS SABATHIER
NousavonsrencontréFrédéric Morando, le directeur artistique délégué de l’OPPB (Orchestre Pau Pays de Béarn). « Nous avons travaillé avec d’autres genres musicaux, car pour nous, c’est une ouverture d’esprit et on en apprend beaucoup. Ce qui nous a motivés, c’est de jouer devant des gens qui n’ont pas forcément l’habitude d’écouter de la musiqueclassique»a-t-ildéclaré. Tous les ans, il y aura une soirée comme celle du 30 avril - au cours de laquelle l’orchestre de Pau était accompagné d’unDjlorsdelasoirée«Beethoven sound system » - qui se nommera « La folle nuit de L’OPPB ». En avant-première et en exclusivité,ilnousaconfiéqu’au programme de la deuxième éditiondelafollenuitdel’OPPB, l’orchestre jouera la symphonie du nouveau monde de Dvorak. Fayçal Karoui est connu comme un chef d’orchestre qui aime partager la musique pendant les concerts. Il a pour habitude de présenter l’œuvre avant de l’interpréter. De plus, il ne manque pas d’humour ! La preuve : quand il a posté une vidéo le 1er avril en faisant croire qu’il allait organiser un concert à Pau avec le célèbre groupe les Black Eyed Peas ! Pourtant, l’orchestre a tout de même le projet formidable de jouer avec un groupe de rock ! Fayçal Karoui dirige cet orchestre, composé de musiciens professionnels, qui propose soixante concerts dans l’année. l MARIE BAYLÈRE ET ROSIE MIRAMON,
4 B au collège de Lembeye e
PYRÉNÉES ÉVÉNEMENT
Presse-Ecole
22 ans et déjà maire d’un village VIE LOCALE Vincent Roustaa a été élu maire de Baleix en 2008, alors qu’il n’était encore qu’un jeune citoyen.
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incent Roustaa est le plus jeune maire de France. Il a été élu à Baleix le 16 mars 2008. Chez les Roustaa, la politique, c’est héréditaire : son grand-père et son père ont travaillé au conseil général. Son père a arrêté d’y travailler pour devenir maire de Baleix.Vincent, alors qu’il n’avait que 22 ans, décide de suivre le chemin tracé par son père dans la politique. EN CHIFFRE
79
C’estlenombredevoixqueVincent Roustaa a recueilli sur 993 votants. M. Roustaa, lors de ces élections, a recueilli 79 voix sur 99 votants (111 inscrits). Il les a convaincus grâce à ses projets d’amélioration du village, sa jeunesse et ses bonnes décisions.
Une fierté familiale Pour lui les pièges seraient de créer des inégalités entre ses administrés. Sa satisfaction en tant que maire est de répondre aux questions de ses citoyens et
de les aider en cas de difficulté. Pour 130 habitants il gagne 750 € par mois. Il ne travaille à la mairie que les vendredis. Son emploi du temps est surtout rempli par son métier de commercial chez Groupama.Vincent n’a pas envie d’aller plus loin en politique car il a des loisirs à l’extérieur notamment le rugby à ES Lembeye. Il s’entraîne les vendredis soirs vers 19h30, 20h et il est en senior. Il aime prendre soin de lui et de son chez soi, il est sportif, gentil… Toute sa famille, surtout son père, est très fière qu’il soit maire du village. D’après Vincent, son village est assez dynamique même s’il n’y a pas d’école primaire et maternelle. Son projet pour le futur : refaire la route de la côte de Baleix. l WILLIAM ANDREY, TIFFAINE BÉDU, SUZIE SAUX, PIERRE LABOURDETTE
EN DATES l 10 août 1985 : naissance l 16 mars 2008 : élections cantonales l Septembre 2006 embauché à Groupama. l Mai 2006 : il réussit sont BTS au lycée agricole de Montardon.
Vincent, alors qu’il n’a que 22 ans, décide de suivre le chemin tracé par son père dans c’est aussi un rugbyman assidu. © JEAN-PHILIPPE GIONNET
Louis Espinassous raconteur de montagne TRADITION Conteur, découvreur de nature, animateur, guide de randonnée... Louis Espinassous a plusieurs cordes à son arc, dont celle d’écrivain. Louis Espinassous est un homme d’une soixantaine d’années qui vit dans la vallée d’Ossau à Buzy. Nous avons eu l’occasion de le rencontrer à la suite de la lecture d’un de ses livres « Jean de l’Ours » et pendant un séjour à la montagne avec notre classe et l’Ulis du collège Endarra d’Anglet. C’est un personnage sympathique qui nous a fait découvrir son métier et son univers, la montagne, lors de notre séjour à Pont-deCamps.Il dit avoir inventé son
métier à 18 ans : éducateurnature. Louis nous a expliqué que cela consiste à faire découvrir la nature à ceux qui ne la connaissent pas.
Il fait découvrir la nature Louis Espinassous apprend à observer la faune et la flore, à utiliser certaines plantes pour se nourrir et même pour fabriquer flûtes et sifflets. Il se sert aussi des contes de la montagne pour solliciter notre imaginaire. Louis est aussi accompagnateur en montagne : il guide en randonnée des groupes de personnes de tout âge non expérimentées. Grâce à sa présence, on peut profiter pleinement des joies de la montagne sans risque. Mais Louis a d’autres cordes à son arc. Il intervient par exemple auprès de jeunes
bergers : il leur apprend à marcher longtemps sans trop se fatiguer et leur enseigne des techniques de protection en cas de chute dans des pentes par exemple. Quand il est venu nous voir au collège, avant notre séjour, nous lui avons posé beaucoup de questions sur « Jean de l’Ours », sur son expérience en montagne et ses rencontres avec des ours. D’ailleurs, il avait apporté des moulages d’empreintes impressionnantes. Pour finir, Louis Espinassous est aussi écrivain et conteur. A travers ses livres et les contes, il nous a fait rêver, rire et nous a transmis son amour de la montagne. l LAURA MOUNIC ET MÉGANE MONTÉRO
de l’Ulis du collège de Bizanos
En promenade, en marchant, Louis Espinassou
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Passions - Engagement | V
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Presse-Ecole AUTOMOBILE Eric Cayrolle, 23 Grands Prix de Pau à son actif
Manon Rey, le rugby au féminin ! SPORT Féminine tout en ayant une carrure de rugbywoman, Manon Rey expose ses ambitions. Si le rugby demeure sa passion première, elle ne veut pas en faire son métier.
Eric Cayrolle. © DR
la politique. Elu maire de son village en 2008,
Eric Cayrolle est un pilote automobile palois, qui a couru dans de nombreux championnats tel que le Super Tourisme Français qu’il a gagné trois années consécutives en 1996, 1997 et 1998. Il a aussi participé à 23 éditions du Grand Prix de Pau sur 69. Il court depuis 28 ans et c’est toujours un grand passionné. Eric Cayrolle a été très marqué dans son enfance par les Grands Prix de Pau. Devenu un coureur aguerri, il court actuellement dans un championnat européen. Son premier championnat a été la Coupe Renault 5, ensuite il a été lauréat du volant module Nogaro. 1996 fut l’année qui l’a le plus marqué, remportant son premier titre, d’autant que l’année précédente, il avait failli arrêter la course automobile faute de moyens financiers. « Mes plus beaux souvenirs sont les Grands Prix de Pau où j’ai réalisé mes plus belles courses. J’en ai gagné dix. Lors de la dernière édition, j’ai réussi à gagner sans passer la ligne d’arrivée, c’était assez original ». Pour arriver à ce niveau-là, il lui a fallu de la persévérance et de la motivation car ses débuts ont été difficiles, toujours pour des raisons financières. Il ne se projette pas dans l’avenir. « Je continue à rouler parce que j’ai toujours la passion. Tant que je l’aurai ainsi que la capacité physique, je continuerai » dit-il. La course lui a fait perdre de l’argent au début de sa carrière puis la tendance s’est inversée à partir de son premier titre en SuperTourisme, mais cela ne lui suffit pas pour gagner sa vie. Pour faire ses débuts dans le sport automobile il a dû faire de nombreux sacrifices. « J’ai été obligé de faire des choix dans ma vie personnelle et professionnelle pour accomplir ma passion. » Il arrive à mélanger vie familiale, vie professionnelle et courses automobiles même si cela n’est pas toujours facile. l ROMAIN HÉRAIL ET FLORIAN LACAZE
us nous parle de l’ours. © DR
Un premier coup d’œil nous a suffi pour confirmer que Manon a la carrure d’une « rugbywoman ». Mais du haut de ses 1,78 m elle sait rester une jolie jeune femme féminine à l’allure à la fois svelte et musclée. Nous l’avons rencontrée à Gayon, au domicile de son père le samedi 23 avril. Ce jour-là, la pluie tombait depuis le début de la journée mais heureusement son accueil chaleureux et sa joie de vivre ont apporté un peu de soleil.Très détendue et souriante, Manon nous a dévoilé son ambition et sa détermination lorsqu’elle est sur le terrain.
« Je ne veux pas en faire mon métier »
Manon Rey veut continuer le rugby aussi longtemps que possible. © DR
C’est en septembre 2001, à l’âge de 10 ans, qu’elle fit ses premiers pas dans le rugby à l’école primaire de Lembeye avec M. Piña. Après avoir essayé divers sports (danse, basket-ball) c’est celui-ci qui se révéla être une grande passion. Elle continua de jouer au collège ainsi qu’au club
E.S.L de Lembeye pendant six ans puis au R.C. Lons (rugby club de Lons). Ce n’est qu’en 2007 qu’elle intégra l’équipe féminine qui est actuellement cinquième au classement. Aujourd’hui, à 19 ans, sa passion est toujours aussi forte, mais elle se consacre aussi
aux études car elle ne veut pas faire du rugby un métier : « Il n’y a pas beaucoup de possibilités pour faire un métier dans le sport et pouvoir en vivre. Pour moi ce n’est qu’une passion et un loisir. » Elle voudrait continuer aussi longtemps que possible, mais il lui faudra trouver une organisation entre le travail ou les études, les entraînements et les matchs. Elle nous a aussi confié que par la suite, elle aimerait trouver un patron qui acceptesonloisircarc’estsouvent contraignant d’avoir un sport trop dangereux. Elle nous a déclaré qu’elle ne voulait pas laisser le restaurant « Aü Rey » à Gayon appartenant à son père et qu’elle y est très attachée. Elle est également très intéressée par l’agriculture car elle connaît ce métier depuis son plus jeune âge. C’est pourquoi, après ses années de collège, elle a étudié trois ans au lycée agricole de Montardon. Actuellement, elle poursuit ses études à Dax dans l’objectif d’obtenir un BTS en agronomieetproductionsvégétales (A.P.V) ce qui lui laisse moins de temps pour les entraînements. l LAURA FERRÉRO, PAMÉLA ADAMCZEWSKI ET LAURIE ARROYO
de4e au collège de Lembeye
Entre verre et lumière ARTISANAT L’église d’Arricau-Bordes est en pleine rénovation : six vitraux y sont créés par un maître verrier. Mais au fait, qu’est-ce qu’un maître verrier ? M.Chaudron, maître verrier d’art, nous a ouvert les portes de son atelier à Garos et nous a transmis sa passion. Nous avons fait la connaissance de cet homme lors d’un de ses chantiers dans la petite église d’Arricau-Bordes (canton de Lembeye) où il est en train de créer six vitraux. Nous avons aussi eu l’honneur d’être conduits dans son propre atelier grâce au maire du village.
Un ancien militaire C’est un homme d’une cinquantaine d’années, ancien militaire de profession, qui s’est reconverti au fabuleux métier de maître verrier à Chartres. Il pratique ce métier depuis 27 ans. A son début il n’était qu’un simple amateur, mais il est devenu rapidement autodidacte et a su parfaitement réussir dans
M. Chaudron remplaçant des morceaux de vitraux abîmés pas des morceaux qu’il a rénovés. © DR ce métier. En 2001 il s’est installé à Garos dans son propre atelier : « Verres et Lumières ». En y entrant nous avons trouvé le calme et la sérénité d’un homme. Depuis son installation, il enchaîne les créations et les rénovations dans de nombreuses églises et cathédrales dans des villes comme Eauze,
Bayonne, Oloron, Dax, Ajaccio et bien d’autres. Pour arriver à son excellent niveau dans ce métier, M.Chaudron est passé par un CAP de maître verrier et, avec de l’expérience, il a pu acquérir la patience et l’exigence nécessaires. Il a beaucoup appris lors de son enfance, où son travail manuel s’est formé, durant cette période de sa vie, il a aussi perfectionné son dessin. Il a emmagasiné beaucoup de connaissances par la lecture de livres concernant l’art du vitrail et la technique de construction. Pour réussir à fabriquer des vitraux, on les dessine d’abord en trois exemplaires puis on découpe chaque morceau de la feuille en leur donnant un numéro : cela s’appelle le calibrage, chaque morceau de feuille est alors appelé calibre. Après le calibrage, le verrier découpe le verre. A la suite de la cuisson, il assemble les morceaux de verre avec du plomb : c’est le fusing, pratiqué par son collègue qui a un joli palmarès dont la cathédrale Notre Dame de Paris. l LOUIS CERISÈRE, CLÉMENT REY ET RÉMY LABAT de
4e au collège de Lembeye
JEUDI 9 JUIN 2011
VI | Agriculture JEUNES REPORTERS
Reprendre ou pas l’exploitation familiale : des jeunes ont voulu mener l’enquête pour choisir en connaissance de cause.
PYRÉNÉES ÉVÉNEMENT
Presse-Ecole
Paysan : un avenir ou pas... PROFESSION A l’heure où les élèves doivent choisir une orientation, une question se pose dès le collège : vais-je reprendre l’exploitation familiale ? A Lembeye, les avis sont partagés.
« L’agriculture est notre passion » POUR
VITICULTURE
Un duo à la tête du domaine
« Je préfère l’informatique » CONTRE
Sylvain Couhaillat et Jérémy Laban se sont interrogés mutuellement .
Thomas Mariette veut devenir ingénieur en informatique.
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Fernand et Nicolas Montaut. © DR Ces deux viticulteurs dirigent un domaine dans la famille depuis plusieurs générations. Au domaine Montaut, ils perpétuent la tradition, donnant naissance à des vins de caractère. Père et fils travaillent ensemble pour vivre de leur passion : la viticulture. Le jeune homme reprendra l’exploitation quand son père partira à la retraite. C’est en 2000 que Fernand a décidé de devenir indépendant, connaissant le désir de son fils de lui succéder. Il savait que ce serait une charge supplémentaire pour finaliser son travail de viticulteur : produire et commercialiser son vin. Le travail à deux se passe plutôt bien. Ils se sont répartis les tâches. Le père s’occupe surtout de la partie commerciale et part souvent dans toute la France pour vendre son produit. Il s’occupe aussi des travaux à réaliser à l’aide du tracteur. Nicolas touche un peu à tout, mais la vinification et le travail manuel dans les vignes restent son domaine. Les conseils et le soutien que lui apporte son père sont primordiaux. Cela lui permet de gagner en confiance. Il y a quelques avantages à travailler à deux. Ils peuvent compter l’un sur l’autre. Mais surtout ils peuvent s’absenter de temps en temps et ont des horaires plus libres. Le travail est très important tout au long de l’année, mais le mois de janvier est le plus facile à gérer, les travaux de vinification étant terminés. La crise économique n’a pas eu d’impact sur le domaine Montaut. Cela pour plusieurs raisons : la présence d’une grosse crise mondiale dans le vin a fait connaître des exploitations moins grandes. La vente directe aux particuliers est aussi une raison de leur réussite. l MATHIEU
DOASSANS-CARRERE
du collège de Monein
Qu’est ce qui vous plaît dans le métier de l’agriculture ? « Ce qui nous plaît dans ce métier ce sont les cultures, en particulier le maïs, le blé, le colza, le tournesol. Les bovins, ovins et volailles nous intéressent également et enfin la passion de manipuler tout le matériel utile pour travailler les parcelles. »
Quelles sont les études qui vous permettrontd’accéderaumétier d’agriculteur ? Pour être agriculteur, il faut soit, un Bac professionnel agricole ou un Bac pro agro-équipements. Ces deux diplômes se préparent en trois ans et peuvent être poursuivis par un BTS en deux ans.»
Qu’est ce qui vous pousse à reprendre l’exploitation ? « La passion de l’agriculture et la motivation. De plus nous souhaitons faire évoluer les exploitations, c’est-à-dire acheter du matériel, de la terre pour cultiver ou en louer et augmenter nos productions. »
Avez-vous les moyens économiques de vous équiper pour votre exploitation ? « Actuellement, le système coopératif en Cuma est le meilleur moyen pour s’équiper à moindre coût. Nos familles en font partie et nous pensons y adhérer aussi pour alléger nos charges. »
Comment allez-vous faire pour gérer tous les problèmes qui touchent l’agriculture ? « Nous espérons que dans quelques années il y aura moins de problèmes dans l’élevage et le lait. On espère pouvoir vivre de notre métier et ne pas avoir tous les problèmes que nos familles rencontrent actuellement. »
Un souvenir ? «Nous nous souvenons très bien des tout premiers travaux que nous avons effectués, notre premier vêlage, ce fût un événement exceptionnel pour nous». l SYLVAIN COUHAILLAT ET JÉRÉMY LABAT
de 4e au collège de Lembeye
Quelle activité agricole exerce votre famille ? « Dans ma famille, nous faisons un élevage de vaches laitières en particulier de prim’holstein. Nous cultivons aussi des céréales pour nourrir les bêtes. » Pourquoi ne voulez-vous pas reprendre ? « Je ne la reprends pas car j’ai envie de découvrir autre chose dans le monde professionnel et personnel. Il y a aussi la pression économique sur la production (l’achat de matériels, l’application des normes sanitaires…) et le fait que ce soit un métier chronophage. Ce n’est pas la peur de reprendre qui explique ce choix, mais c’est surtout le fait que c’est un métier trop manuel. » Que va devenir l’exploitation ? « Lorsque l’exploitation sera abandonnée, nous vendrons les bêtes et le matériel puis louerons les terres. Avec les bénéfices, nous restructurerons les bâtiments en chambres d’hôtes par exemple. »
Vers quelle autre activité allezvous vous tourner ? Qu’est-ce qui vous intéresse davantage dans ce métier-là ? « Dans mon avenir professionnel, je voudrais devenir ingénieur informatique spécialisé dans la réparation et l’installation. Ce métier m’intéresse davantage car c’est beaucoup moins physique que l’agriculture et je trouverai du travail avec plus de facilité dans ce domaine car je suis plus au courant de ce qui se passe dans l’informatique que dans l’agriculture. » Est-cequevouspensezquecette activité sera plus facile, moins facile, que vous seriez plus disponible… ? « Dans mon cas, ce métier me paraîtra plus simple au niveau des horaires : dans le monde de l’agriculture, on n’a pas beaucoup de temps libre. Dans l’informatique, je pense que je fournirai un travail plus sérieux, plus efficace et plus rapide. » l ANTHONYBENQUET ETTHOMASMARTINS
de 4e au collège de Lembeye
Un berger qui ne craint pas l’ours RENCONTRE Alain Perret, berger à Monein, évoque son métier en pleine nature. Comment êtes-vous devenu berger ? « C’est après mai 1968 que j’ai choisi cette voie. Je voulais vivre dans la nature, comme beaucoup de néoruraux, y vivre et en vivre. Les brebis me plaisaient et c’était moins cher à l’époque : tu pouvais t’installer avec trois fois rien. » Votre fromage a une appellation « Pé descaous », qu’est-ce que cela signifie ? « Cela veut dire‘celui qui marche pieds-nus’. C’est le nom que les
bergers donnaient à l’ours. Parce que quand tu vois ses empreintes, on dirait qu’il marche piedsnus. C’est une marque commerciale créée par des bergers qui veulent protéger l’ours et qui acceptent sa présence dans la montagne. » Et l’ours, vous l’avez vu ? « Une fois, il y a 10 ou 15 ans, il rôdait au-dessus de Sarrance. Je m’étais levé vers la fin de la nuit... parce qu’à l’époque, on n’avait pas encore les toilettes dans la cabane ! Et, il était là, à 20 m des brebis, qui l’intéressaient visiblement. J’ai vite pris un bâton, je l’ai vigoureusement frotté sur les tôles ondulées du
toit, ce qui imite assez bien le bruit des rafales de carabine, et « lou moussu » est rentré dans les bois ! » Pourquoi êtes-vous favorable à la présence de l’ours ? « Cela m’ennuierait qu’il n’y en ait plus : ils font partie de la biodiversité. Et c’est une question d’état d’esprit : quand je vois le niveau des arguments de gens qui sont contre, je suis pour ! » En quoi consiste votre travail, en estives ? « Je fais la traite matin et soir, la fabrication du fromage dans la journée. L’ours n’est pas un problème. En revanche, leschiens
Alain et sa cabane à l’estive. © DR errants m’ont déjà attaqué les brebis. Et même mangé un cochon ! » l THÉO GARCIA, du collège de Monein
JEUDI 9 JUIN 2011
Entre générations | VII
PYRÉNÉES ÉVÉNEMENT
Presse-Ecole JEUNES REPORTERS
La jeunesse d’hier et celle d’aujourd’hui
Comment vivait-on autrefois ? Cette question taraude les jeunes. A travers leurs reportages, ENTRETIEN Portables, télévision, voitures, ordinateurs… Comment vivaient les gens il semble que autrefois sans cette technologie ? Les réponses de Michèle Larroude, Pardisienne de 71 ans. l’évolution technologique Comment viviez-vous sans traient, mais, manque de chance, toute cette technologie ? c’était un film en noir et blanc ! » a creusé le fossé entre « Mais très bien, justement. » les générations. Mais alors, que faisiez-vous le SOUVENIRS...
La fiesta à l’ancienne
Le bal était l’événement à ne pas manquer. © DR Nous nous sommes posé les questions suivantes : comment faisait-on la fête avant, à quel âge les adolescents des années 30 et 40 commençaient-ils à sortir et par quels moyens de locomotion s’y rendaient-ils ? Au temps de nos grandsparents dans les années trente et quarante, les adolescents de cette époque sortaient généralement vers 15 ou 16 ans. Pour se déplacer, ces personnes possédaient très peu de moyens de transport, ils s’y rendaient à pied ou à vélo. Alors que de nos jours on utilise des moyens de transport rapides comme la voiture ou la moto. Pendant les fêtes, les personnes n’avaient pas beaucoup de choix pour boire un petit coup (vin blanc et bière). Il y avait aussi des boissons non alcoolisées comme la limonade ou le café. Les types de chansons n’étaient pas les même qu’aujourd’hui. Il y avait de l’accordéon qu’on passait à l’aide d’un phonographe, des orgues de barbarie. On écoutait Tino Rossi et Charles Trenet alors que de nos jours on écoute surtout des artistes étrangers comme les Black Eyed Peas ou Lady Gaga. Les rencontres amoureuses étaient difficiles car les filles ne se mélangeaient pas aussi facilement avec les garçons et les parents les surveillaient davantage. Pendant la guerre il n’y avait pas souvent de fêtes. Quelquefois, des bals clandestins étaient organisés dans une maison abandonnée éloignée et cachée du village. Pendant les fêtes il y avait quelques bagarres, mais pas bien méchantes. l YANN LAHOUN, ANTHONYPILLOYETSOFIANELEGOUIRH
du collège de Lembeye
Parmi les moyens technologiques que je vous ai cités auparavant, lesquels avez-vous connus dans votre jeunesse ? « L’ordinateur, ça n’existait pas tout simplement et nous ne pouvions pas imaginer de telles performances. Le téléphone portable n’existait pas non plus. »
Et comment faisiez-vous pour vous retrouver entre amis ? « Déjà, il n’y avait pas tant d’activités qu’aujourd’hui et les jeunes ne sortaient pas autant que maintenant car il y avait assez à faire à la maison pour aider les parents. La seule distraction que l’on avait était le bal du dimanche, seul jour de repos de la semaine. Donc, nous n’avions pas besoin de nous appeler 50 fois pour savoir ‘‘comment tu t’habilles, à quelle heure tu arrives ? ‘‘. On était tellement heureux de se retrouver qu’on ne pensait pas à tout ça. » Mais le téléphone, cela existait quand même ? « Oui, mais tout le monde ne l’avait pas, seuls les commerçants et les familles aisées l’avaient. Justement, je me rappelle que j’allais chez le voisin téléphoner
soir ? « Eh bien, le plus souvent on se réunissait en famille ou avec des voisins autour de la cheminée et nous discutions. »
« Il n’y avait pas tant d’activités qu’aujourd’hui et les jeunes ne sortaient pas autant que maintenant » raconte Michèle Larroude. © DR pour des choses importantes. » Et pour être au courant de l’actualité, comment faisiezvous ? « On avait la radio et les journaux mais la télévision n’était pas dans
tous les foyers et elle était en noir et blanc. D’ailleurs je me rappelle le jour où mon mari avait acheté une télévision couleur, il l’avait placée dans le salon pour me faire la surprise et voir ma réaction lorsque les couleurs apparaî-
Et quels étaient vos moyens de transport ? « Pour la plupart, quand on était jeune, on avait un Solex ou un Vespa et j’ai vu que cela revenait pas mal à la mode maintenant. Lorsque l’on sortait avec un garçon qui avait une voiture, c’était « la classe ». A l’époque, il n’y avait pas beaucoup de voitures et elles étaient moins rapides, il y avait donc beaucoup moins d’accidents. Le permis de conduire était une simple formalité car on l’obtenait souvent en achetant l’inspecteur avec un jambon ou quatre conserves...» Quand on écoute raconter la jeunesse des personnes âgées, on se rend compte que tout était finalement beaucoup plus simple. Toute cette technologie qui semble a priori représenter la liberté ne nous rendrait-elle pas plutôt esclaves et dépendants ? l LISA MICOULEAU élèves de 3e1 au collège de Monein
«Il y a un relâchement aujourd’hui» Nous avons interrogé quatre personnes âgées entre 75 et 96 ans à la maison de retraite Jeanne-d’Albret d’Orthez afin de récolter leur avis sur le changement de l’éducation, des médias, d’Internet et de tous les moyens de communication qui sont offerts à la jeunesse d’aujourd’hui. Est-ce que l’éducation a énormément évolué par rapport à autrefois ? M.G : « Oui l’éducation a changé à cause des médias (TV, radio...). Il y a un fossé qui s’est créé avec les jeunes. Ils n’ont plus la notion du bien et du mal. J’avais le droit d’aller dans les fêtes parce que mon frère m’y accompagnait. Avant les garçons invitaient les filles à danser, et il y avait le chaperon qui avait pour rôle de nous surveiller tout au long de la soirée et de nous ramener à bon port. Je n’arrive pas à imaginer que mes petites nièces sortent seules et peuvent boire sans que personne ne soit
nos amis. Maintenant, ce n’est plus la peine, il suffit d’envoyer un message ou de se connecter sur un chat d’internet. »
Andrée H. et trois jeunes filles du lycée Francis-Jammes : Cécile Cambon, Marie Sanseau et Laura Crine. © DR présent pour s’y opposer. » A.H : « Ce n’est pas la même qu’avant, l’éducation d’aujourd’hui est moins sévère. Les médias, comme par exemple le portable et la télévision, ont fait une coupure sur les distractions que les jeunes peuvent avoir. Avant on s’amusait d’un rien, aujourd’hui il en faut toujours plus. C’est trop mainte-
nant et pas assez avant. Moi je n’allais pas dans les bals car je n’aimais pas danser. Pourtant j’avais le droit d’y aller seule mais je préférais sortir au cinéma avec mes amies. A mon époque, nous n’avions pas de téléphone portable, ni d’autres moyens de communication comme internet. Nous sortions alors plus dans le village pour retrouver
A.G : « Il faut attendre que la jeunesse passe pour savoir si elle était bonne ou pas. De nos jours, c’est rare qu’une femme reste avec le même homme toute sa vie, qui reste vierge jusqu’au mariage. On voit trop de jeunes durant les fêtes en train de boire et consommer des substances illicites. Avant, on ne sortait pas avant le mariage même avec notre futur époux. Maintenant, pendant les fêtes de villages, tout le monde peut venir, avant c’était chaque quartier qui avait ses fêtes. Et il fallait aussi sortir avec un chaperon, jamais seule. Il y a un relâchement aujourd’hui. » l CÉCILE CAMBON, LAURA CRINE, MARIE SANSEAU sont élèves en seconde,
métiers des services administratifs, au lycée professionnel FrancisJammes, à Orthez.
JEUDI 9 JUIN 2011
VIII | En images
PYRÉNÉES ÉVÉNEMENT
Presse-Ecole
4e B- COLLEGE DE LEMBEYE. Ces élèves ont préparé leurs articles dans le cadre d’un itinéraire de découverte avec des profs d’histoire-géo, français, maths et technologie. © DR
Des classes partenaires de l’opération LYCÉE FRANCIS-JAMMES À ORTHEZ. Les lycéens écrivent leurs papiers sous l’œil de leur professeur de lettres-histoire, Mme Gaulin.
3e 1 - COLLEGE DE MONEIN. Ces élèves se sont intéressés au pastoralisme, à l’agriculture et au choc des générations.
COLLEGE DE BIZANOS. Des élèves de l’Ulis (Unité localisée pour l’inclusion scolaire) intégrée au collège de Bizanos ont interrogé le conteur Louis Espinassous. (Lire p IV)
4e A - COLLEGE DE LEMBEYE. Les élèves ont travaillé par groupes de deux ou trois pour réaliser leurs reportages, hors de l’établissement scolaire. COLLÈGE DE MORLAAS. Les élèves ont travaillé en groupe, en alternant les phases de rédaction et de documentation.
LYCEE SAINT-CRICQ DE PAU. Les lycéens ont visité notre journal le mardi 31 mars accompagnés par Mme Rachel Crézé du centre de documentation et d’information. © NS