SOUVENIRS X
Hinault, DuclosLassalle, Cazala... Ils racontent leurs passages à Pau █
Supplément au journal N°22700 de la République des Pyrénées et N°22681 de l’Eclair en date du 18 JUILLET 2019
La légende s’écrit en jaune © MARCO BERTORELLO/AFP
CENTENAIRE Pau accueille le contre-la-montre vendredi, et surtout fête les cent ans du mythique maillot. La ville, incontournable du Tour de France, regorge de souvenirs et d’anecdotes, où le sublime tutoie la chute. █
II
LES CAHIER 100EVENEMENT ANS DU MAILLOT JAUNE À PAU
ÉDITORIAL
X
Tout en haut, le jaune Tout en haut, le jaune. Celui qu’on respecte, qui règne. Jupitérien, dirait l’autre. En ces temps où, pour gagner le Tour de France, un BTS en gestion des gains marginaux est presqu’aussi utile qu’une condition physique impeccable, le maillot jaune moderne se nimbe d’une certaine froideur. Combien en a-t-on vu, ces dernières années, s’éparpiller la santé aux quatre vents, mettre les mains dans le cambouis parmi le commun du peloton ? Pour un Thomas Voeckler à l’agonie dans le Galibier ou, en tout dernier, un Julian Alaphilippe prêt à sulfater dans les coteaux du Beaujolais pour le porter quelques jours de plus, combien de leaders planqués derrière leurs trains, qui écrabouillent leurs concurrents au tempo et qui attendent les dernières barrières de la montée pour percuter l’ultime cartouche ? Le maillot jaune d’aujourd’hui finit le travail comme un monarque absolu se contentait d’apposer son sceau au bas d’un traité de cent vingt pages. Tout en haut, le jaune n’a pourtant jamais été aussi fascinant. Autant le maillot vert se joue sur deux sprints en première semaine et le maillot à pois rouges reste l’apanage des types vaillants mais sans possibilités sur le général, autant « LE MAILLOT JAUNE FINIT le maillot jaune garde sa LE TRAVAIL COMME classe incomparable. InconUN MONARQUE ABSOLU cevable à la ville le reste de SE CONTENTAIT l’année, ou à la limite pour une pochette un jour de mariage, D’APPOSER SON SCEAU le jaune est du dernier chic en AU BAS D’UN TRAITÉ » juillet. Sans doute faut-il y voir la puissance du magnétisme d’antan. Celui qui rayonnait d’un Eddy Merckx aux rouflaquettes rabattues par le vent, dans son maillot jaune encore à peu près vierge de messages publicitaires, ou d’un Bernard Hinault aux sourcils furibards, excité à l’idée de casser la gueule de ses rivaux dans son maillot jaune avec « Banania » écrit bien gros dessus. Pas question de sniffer la légende par les deux narines, bien sûr, comme les ravis de la crèche qui, au début des années 2000, après s’être enflammés comme des jouvencelles, se sont vus cocufiés dans les grandes largeurs par Armstrong et ses copains chimistes. Et puis, aussi, Merckx et Hinault sont les précurseurs du cyclisme d’aujourd’hui, celui qui met la puissance d’un collectif au service d’une ambition dopée à l’ego. Il ne nous reste plus qu’à croire en un petit retour en arrière. Imaginez un peu : à Pau, la pléiade de porteurs du maillot jaune rassemblés pour astiquer leurs totems et célébrer le centenaire de la sainte tunique, part à la rencontre de ses héritiers de 2019. Imaginez encore, ces derniers soudain inspirés, comme piqués par un moustique tigre en cuissard, prêts à changer leurs stratégies attentistes pour y mettre juste ce qu’il faut de fourberie, de tyrannie, de vice, de bravoure... mais je m’égare. Ou je rêve, plutôt. C’est bien, aussi, de rêver en jaune.
VINCENT MARTINELLI
DANS NOS 12 PAGES SPÉCIALES Pau, enfer ou paradis des coureurs (IV-V) Hinault, son plus mauvais souvenir (IV) Cazala, l’Orthézien et le maillot jaune (VI-VII) Les filles aussi sont dans la course (VIII) Supplément aux éditions datées du 18 juillet 2019 de La République des Pyrénées et de l’Eclair. Président Directeur Général : Patrick Venries ; Rédacteur en chef, directeur de la publication : Nicolas Rebière. Infographies : Sutudio graphique PP Imprimerie : P.P.S.A. - ZI Berlanne - 64160 Morlaàs
JEUDI 18 JUILLET 2019
Pau « a toujours été
en phase » pour le directeur du Tour XPrudhomme loue la qualité du dossier palois, source d’une longue collaboration. XVoilà pourquoi la célébration, ici, des 100 ans du maillot jaune, le 19 juillet, tombe sous le sens principal, la carte décisive ? Interviewer Christian Prudhomme, c’est l’assurance d’avoir, au bout du fil, un bonhomme totalement imprégné de son sujet. Surtout quand le patron du Tour de France est invité à commenter la place de choix octroyée de longue date à Pau, au sein de la Grande Boucle. Il cite spontanément noms et prénoms, autant pour les vainqueurs d’étapes paloises qu’à propos des élus locaux avec lesquels la direction du Tour échange toute l’année. Bref, ici, Prudhomme joue comme à domicile. Alors écoutons-le. D’autant que ce qu’il a à dire résonne comme une douce musique aux oreilles des décideurs palois et béarnais.
Nous avons aussi été très sensibles, ces dernières années, à la création du musée à ciel ouvert des Géants du Tour de France. Ce lieu vit et s’enrichit avec les nouveaux maillots jaunes, à l’image de l’histoire en marche du Tour.
D’autres villes bénéficient-elles d’un statut comparable ? Nous parlions tout à l’heure de Bordeaux (lire le Zoom). Il est clair que la situation géographique paloise est un atout formidable, qui fait la différence, et pas seulement au détriment de Bordeaux ! On connaît les trois éléments principaux, caractéristiques de tout Tour de France : il y a l’ascension des Alpes, des Pyrénées et l’arrivée à Paris. Une fois cela dit, on se rapproche déjà beaucoup de Pau !
Pau et le Tour de France, c’est une longue histoire commune : diriez-vous que, Concrètement, comment a été prise la aujourd’hui, l’un ne peut plus aller sans décision d’être en Béarn pour fêter le centenaire du maillot jaune ? l’autre, comme une évidence ? Oui, bien sûr. C’est clairement l’une de nos villes emblématiques. Pourquoi ? Notamment parce que, année après année, tous les maires de cette ville, quels qu’ils soient, ont souhaité nous avoir. Il y a une volonté politique affichée, et ça se sent, alors que, au départ, Pau est l’une des 300 villes candidates chaque année. Et vous ajoutez à cela un savoir-faire logistique, la qualité et l’importance du parc hôtelier, plus bien sûr la position géographique au pied des Pyrénées....
Comme je l’ai déjà beaucoup dit, on souhaitait être ce jour-là, le 19 juillet, date de la remise du premier maillot jaune en 1919, à Eugène Christophe, dans une ville emblématique. Tout autre scénario n’était pas envisageable. On savait aussi que, depuis plusieurs années, Pau souhaitait ardemment accueillir le contrela-montre. Et c’est moi qui ai posé une question à Josy Poueyto : j’ai demandé si elle connaissait la date du premier maillot jaune. Je crois que Josy a vite compris !
EN CHIFFRES █
71 LE RETOUR DU PELOTON MARQUERA LE 71 E PASSAGE
DU TOUR, À PAU, APRÈS LA VICTOIRE DU FRANÇAIS DEMARE L’AN DERNIER. IL FAUT REMONTER A 2013 POUR LA DERNIÈRE ANNÉE « BLANCHE » a aussi changé. Pau a cette capacité à être toujours en phase avec la manière de courir du moment. Je dirai enfin que la légende d’Eugène Christophe, le tout premier, s’est plutôt écrite au cœur des Pyrénées.
Le partenariat existant entre le Tour et le Département 64, via son agence d’attractivité (AaDT), jouet-il un rôle ? Non. Même si nous sommes ravis de cette situation et que la caravane du Tour est un élément essentiel, cela ne rentre pas en ligne de compte.
Quel sera l’esprit de cette journée du centenaire, le 19 juillet ? Elle est portée à la fois par la Ville de Pau et la société du Tour. C’est une journée qui sera en lien avec l’histoire en marche du Tour. On sait déjà que d’anciens prestigieux maillots jaunes seront là : Eddy Merckx, Bernard Hinault, Greg Lemond...
Avez-vous un classement personSans vouloir être réducteur, ce dernier nel de vos arrivées préférées à atout, lié à la géographie, n’est-il pas le Existait-il une « short list », avec Pau ? Spontanément, et pour les d’autres sites possibles ?
« TOUS LES MAIRES (DE PAU) ONT SOUHAITÉ NOUS AVOIR. IL Y A DANS CETTE VILLE UNE VOLONTÉ POLITIQUE AFFICHÉE ! ON LE SENT » CHRISTIAN PRUDHOMME, DIRECTEUR DU TOUR DE FRANCE
Encore une fois, Pau est depuis longtemps le cœur de formidables arrivées d’étapes. De grands grimpeurs y ont gagné et, aujourd’hui - regardez la liste des derniers vainqueurs - on peut dire que cette ville est aussi devenue la capitale des sprinters car la façon de courir
plus récentes, je pense à la victoire de Pierrick Fédrigo (en 2012). Mais, en 70 passages, on a vu tous les profils s’imposer à Pau : des grimpeurs, des baroudeurs, sprinters... Et ça, c’est très fort ! PROPOS RECUEILLIS PAR GÉRARD CAYRON Ig.cayron@pyrenees.com
LES 100 ANS DU MAILLOT CAHIER JAUNE EVENEMENT À PAU III
JEUDI 18 JUILLET 2019
Duclos-Lassalle : « J’ai dit à Greg (Lemond) de m’écouter »
Gilbert Duclos-Lassalle, ici sous le maillot (disparu du peloton) de l’équipe « Z », lors d’une séance d’entraînement. Beaucoup de bons souvenirs sont associés à cette période, mais aussi de moins bons comme le renoncement au profit de Greg Lemond. © J.-P. GIONNET
Christian Prudhomme, qui découvre les totems palois dédiés au Tour de France (photo du haut), côtoie depuis des années les élus de Pau - ici François Bayrou - où le peloton revient quasiment chaque année. © MARC ZIRNHELD - N. ICOLAS SABATHIER
Ses souvenirs restent d’une précision chirurgicale, presque trois décennies plus tard. Mais, il est vrai que le verdict rendu par l’étape Lourdes-Pau, le 18 juillet 1990, a de quoi marquer durablement tout champion. Maillot « Z » sur les épaules, « Gibus », qui dispute déjà son 10e Tour, est lancé. C’est sûr : passé notamment en tête à Marie-Blanque, il va s’imposer devant les siens... qui finalement assisteront, impuissants, au succès de Dimitri Konyshev. Sauf que l’enfant du pays n’a pas été vaincu par le Russe. Le sort, cruel ce jour-là, en a décidé autrement, renvoyant alors brutalement Gilbert Duclos-Lassalle à son statut d’équipier modèle.
A Roubaix, « Greg a réglé sa dette »
ZOOM Fan de Henri IV (ci-contre), le patron du Tour de France a déjà travaillé avec plusieurs maires de Pau, dont Martine Lignières-Cassou (ci-dessous ici avec Bernard Hinault). © N. SABATHIER
EN CHIFFRES █
13 LE NOMBRE DE FOIS OÙ 266 LE NOMBRE DE LE MAILLOT JAUNE A CHANGÉ COUREURS AYANT, DEPUIS DE PROPRIÉTAIRE PENDANT SON PASSAGE DU TOUR À PAU. SEULE BAGNÈRES-DE-LUCHON FAIT MIEUX (22 FOIS)
100 ANS, PORTÉ AU MOINS UN JOUR LE MAILLOT JAUNE (TOTAL CALCULÉ AVANT LE DÉPART DU TOUR 2019)
Villes-étapes : Pau mieux que Bordeaux ces dernières années C’est un match dans le match que se livrent, chaque année, les villes candidates aux étapes. Derrière Paris, bien sûr, Bordeaux et Pau occupent les autres marches du podium qui consacre les plus grands nombres de passages. Depuis 1930 et le pionnier Alfredo Binda, tous les types de coureurs se sont, on l’a vu, distingués sur la ligne paloise. Ce qui permet à la cité béarnaise de grignoter, surtout lors des dernières décennies, son retard pris par rapport à la rivale girondine qui, elle, revendique 80 passages. Mais difficile de ne pas remarquer que le compteur de la préfecture régionale reste bloqué depuis... l’édition 2010. Cette année-là, Bordeaux avait reçu l’arrivée d’une étape partie de... Salies, en Béarn (victoire de Mark Cavendish). Depuis le début de cette même décennie, Pau fait beaucoup mieux puisque le peloton y a élu domicile à 8 reprises !
Personne n’a oublié le sacrifice du Béarnais, contraint de s’arrêter pour attendre un Greg Lemond - son leader et futur lauréat de l’épreuve - en perdition ! L’intéressé rembobine : « Je pouvais aller au bout de cette étape, même avec Konyshev. Mais mon rôle visait surtout à protéger Lemond, j’étais son capitaine de route. On l’avait placé sous mon aile ». Or, l’Américain, en proie à des problèmes de crevaison et pris de panique, vient de se faire décrocher par des adversaires pour le moins opportunistes. Duclos doit mettre pied à terre, et même faire un bref demi-tour du côté de Lurbe Saint-Christau ! Il met de côté ses ambitions personnelles
pour faire le job, proprement. Quand Lemond se hisse à sa hauteur, il « souffle un grand coup et se sent aussitôt en sécurité », dira l’américain, plus tard, une fois l’étape terminée à Pau. Pour autant, la jonction entre le leader de la formation « Z » et son lieutenant béarnais ne ressemble en rien à un chemin pavé de roses. Gilbert Duclos-Lassalle confirme, entre autres, que le ton est (un peu) monté, Greg Lemond étant sommé, en français, de se plier aux consignes. « J’ai dit à Greg, assez fermement c’est vrai, de m’écouter, de ne pas paniquer. Je lui ai annoncé qu’on allait faire comme dans un contre-la-montre par équipe. Il s’est mis derrière moi, et j’ai pris ses relais ». L’opération sauvetage s’ébranle. En une poignée de kilomètres seulement, l’Américain est réinstallé au sein du peloton. « La chasse s’achève dans Oloron, à peu près à hauteur du jardin public », se souvient celui qui « y est un peu pour quelque chose » dans le succès de Lemond sur les Champs-Elysées. Point final ? Pas exactement. Dans ce milieu, l’honneur n’est pas encore un vain mot. Les « dettes » contractées en course doivent se régler. Moins de 2 ans plus tard, « Greg a payé la sienne à Roubaix », s’empresse de rappeler Gilbert Duclos-Lassalle. « Il s’est vraiment comporté avec moi comme un Saint-Bernard pour ma première victoire sur ParisRoubaix, en 1992. G.C. Ig.cayron@pyrenees.com
ZOOM
Julian Berrendero, le vainqueur « palois » de 1937 Il est un peu l’oublié des héros palois du Tour de France. Pourtant, en 1937, c’est bien en qualité de titulaire d’une licence au Cyclo-club Béarnais (CCB) que Julian Berrendero, alors âgé de 25 ans et vêtu pour le Tour du maillot de « France-Sport », s’était imposé en solitaire sur le cours Camou où l’arrivée d’étape était alors jugée. Mais on parle là d’un ressortissant espagnol, né et mort (à l’âge de 83 ans) en Castille. Très en vue dans son pays (Vuelta, mais aussi plusieurs titres nationaux), Julian ne s’est imposé qu’une fois - à Pau donc - sur le Tour de France qu’il a disputé à quatre reprises entre 1936 et 1945. Lors de sa première tentative, l’Espagnol aux attaches paloises avait terminé à une belle onzième place au classement général et même porté pendant une journée le mailot à pois dédié au meilleur grimpeur.
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JEUDI 18 JUILLET 2019
LES CAHIER 100EVENEMENT ANS DU MAILLOT JAUNE À PAU
1980: le « mauvais souvenir » de Bernard Hinault
Très souvent revenu à Pau, après la fin de sa carrière, Bernard Hinault, ici avec Gilbert Duclos-Lassalle, n’a pas oublié l’un des pires souvenirs de sa carrière en Béarn. © J.-P.G.
Le quintuple vainqueur de EN CHIFFRES █ l’épreuve n’a pas oublié son seul abandon, dans la douleur, LE NOMBRE DE JOURS alors qu’il venait d’arriver à Pau vêtu de jaune. EN JAUNE VÉCUS PAR HINAULT
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C’était - les superstitieux apprécieront - l’étape numéro 13 ! Ce 9 juillet 1980, à Pau, l’immense Bernard Hinault, grimaçant de douleur pour cause de genou en compote depuis plusieurs jours, est descendu de machine. Sans y remonter le lendemain. C’est ici que le futur quintuple vainqueur du Tour, alors vêtu en jaune, a connu son seul abandon notable. Près de 40 ans plus tard, « c’est toujours un très mauvais souvenir...», soupire le « Blaireau », connu pour ignorer la souffrance. « Pendant les étapes de plaine, je pensais que ça pouvait passer... mais ça n’a pas été le cas. Ce type de mésaventure fait partie d’une carrière, c’est un ensemble », prolonge le Breton, joint au téléphone.
Le « Blaireau » a disparu !
Ravalant sa déception, Bernard Hinault s’était, à l’époque, « très vite projeté sur le championnat du monde qu’il fallait préparer ». Et fin août, le bonhomme, déjà retapé, décrochait l’or sur la route de Sallanches ! De quoi oublier ses récents déboires dans la cité royale. « C’est vrai que, vu ma fin de saison 1980, je n’ai pas été plus traumatisé que cela », appuie l’intéressé pour lequel Pau, où il est souvent revenu avec les organisateurs de ASO, est aussi synonyme de triomphe(s). « J’ai quand même gagné deux
SECOND DE CE CLASSEMENT DERRIÈRE MERCKX (97) ETER DEVANT INDURAIN (60). 1 FRANÇAIS, IL DEVANCE ANQUETIL (51 JOURS)
fois dans cette ville très accueillante », rappelle-t-il non sans humour, et à toutes fins utiles, au cas où nous n’aurions pas pris la peine de relire les livres d’histoire. Effectivement, les arrivées paloises des éditions 1979 et 1981 lui ont permis d’ajouter deux unités à son impressionnante collection de victoires d’étapes (28 au total !) Mais, soyons un peu taquins, les péripéties survenues dans l’intervalle, en juillet 1980 donc, ont aussi durablement marqué les esprits. Blessé et moralement atteint, le fier Hinault avait surpris tout son monde en décidant, si tôt l’abandon acté, de se soustraire à la pression du public, des médias... On se souvient des titres de gazettes : « Hinault à disparu ! »... pendant quelques heures. Les plus fins limiers l’ont retrouvé dans un havre de paix, au foyer de son ami et équipier Hubert Arbes, du côté de Lourdes. Le guerrier n’en pouvait plus. Au bout du fil, il rappelle une nouvelle fois ses motivations, avec sincérité : « Champion ou pas, je ne voulais pas de l’empathie des gens. Je n’avais pas envie de partager ma douleur ». GÉRARD CAYRON Ig.cayron@pyrenees.com
A Pau, de l’enfer
au paradis En soixante-dix ans de relations étroites avec le Tour, Pau a vu les porteurs du maillot jaune passer par toutes les émotions. Des plus glorieuses aux plus pathétiques.
Appréciée ou dénigrée pour sa démesure et son goût très prononcé pour la dramaturgie, la course cycliste se nourrit de sa propre légende et le Tour de France, bien évidemment, tient la place la plus prolifique. De quoi faire ruisseler les anecdotes sur les villes qui ont eu le plus souvent l’occasion de le recevoir. Déjà honorée à 70 reprises, bientôt 71, Pau occupe évidemment une place de choix dans l’almanach, avec une implantation particulière au chapitre de la douleur. Enfer pour les uns, paradis pour les autres, la cité royale est rarement neutre pour les porteurs du maillot jaune. Ce n’est pas le toujours pétaradant Raphaël Geminiani, du haut de ses quatre-vingtquatorze ans, qui le démentira. A Pau, « le grand fusil » a touché au plus près son rêve de victoire finale. En 1958, il y enfilait la tunique de leader au soir d’une étape partie de Dax pour la reperdre... le lendemain, et voir ensuite ses espoirs partir en fumée sur fond de règlements de comptes au sein du peloton. Pau a également marqué l’histoire du maillot jaune dans les épisodes les plus dramatiques de l’histoire du Tour. En 1995, notamment, Miguel Indurain régnait sur l’épreuve mais il se serait bien passé de devoir
assumer ses responsabilités de patron quand, au lendemain de la chute mortelle de Fabio Casartelli dans la descente du Portet d’Aspet, l’Espagnol décrétait le cessez-le-feu complet. L’étape partie de Tarbes était parcourue mais pas disputée, et avec la bénédiction du quintuple vainqueur de l’épreuve, l’équipe Motorola passait seule la ligne, les podiums restés en deuil. Dix ans après, en 2005, même au temps du souvenir, ce maillot si particulier occupait une place à part. Le 18 juillet, de passage à Pau, le Tour avait demandé une messe en mémoire de Casartelli en l’église St-Jacques avec, au premier rang, la famille de l’Ita-
L’épouse et le fils de Fabio Casartelli à Pau pour une messe souvenir en 2005, dix ans après la mort de l’Italien. © ARCHIVES A. TORRENT
lien. Sa femme, son père, et son fils, tout de jaune vêtu...
Vaudevilles
Sur le vélo, un coureur illustre mieux que tous les autres les deux versants palois du maillot jaune, c’est Bernard Hinault. Son enfer, c’était en 1980, avec ce Tour abandonné avec le maillot jaune sur les épaules au soir de l’étape Agen - Pau (lire également ci-contre). Le genou en carafe depuis son mythique Liège - Bastogne - Liège du début de saison, gagné en solitaire dans le froid avec passemontagne intégré, le Breton avait écrit à Pau l’un de ses plus croustillants vaudevilles. « Faites-moi confiance pour être exact au rendez-vous », fanfaronnait-il à l’arrivée. « Depuis le 50 e kilomètre ma décision était prise (...) Je suis devenu un homme comme les autres », confessait-il le lendemain. Entre les deux déclarations, une sortie de course rocambolesque, sous le nez de Félix Lévitan et Jacques Goddet par la coulisse de l’hôtel Continental, jusqu’au living-room lourdais de son équipier et ami, Hubert Arbes. Voilà pour l’enfer du Blaireau. Le paradis lui a rouvert ses portes dès l’année suivante. Clin d’œil bien jaune, c’est à Pau qu’il arrachait pour de bon le maillot de leader en remportant
LES 100 ANS DU MAILLOT CAHIER JAUNE EVENEMENT À PAU
JEUDI 18 JUILLET 2019
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Archi-dominateur en 1981 ou 1986 (en haut à g), Bernard Hinault a quitté la Grande Boucle avec la complicité de son équipier Hubert Arbes (en bas à g) en 1980. Alberto Contador et Micheal Rasmussen, eux, ont basculé du jaune à l’infamie à Pau : le premier après un contrôle durant la journée de repos en 2010, le second après l’étape rocambolesque de l’Aubisque en 2007. © ARCHIVES DR ET NICOLAS SABATHIER la 6e étape, le 1er juillet sur un contre-la-montre Nay - Pau (Ndlr : le dernier en ces murs jusqu’à ce jour). Et comment ne pas citer l’étape Bayonne - Pau, en 1986, qui le vit sulfater la concurrence au point de coller 5’25’’ dans les américaines gencives de Greg Lemond. De quoi solidifier son strapontin à la postérité, privilège que d’autres n’auront jamais même si Pau les a gratifiés d’un splendide passage sous la lumière. Jaune. Cyril Dessel est de ceux-là. En 2006, coureur
chez AG2R, qui voulait coûte que coûte zapper le scandale Mancebo de l’avant-Tour, il s’était lancé dans un raid endiablé avec Juan Miguel Mercado dans l’étape partie de Cambo. A l’arrivée, la victoire de l’Espagnol et le général pour Dessel. Qui rejoignait la confrérie des éphémères du maillot jaune, puisqu’il ne devait le porter qu’une journée.
Hôtellerie La suite de l’histoire savoureuse entre Pau et le maillot
jaune relève malheureusement de la comédie de boulevard avec son lot de portes qui claquent. En 2007, notamment, elle prit des proportions « gaguesques » avec l’arrivée sur scène du Danois Michael Rasmussen. Après sa victoire au sommet du col d’Aubisque devant Alberto Contador, suivie de l’interpellation menottes aux poignets de Cristian Moreni, le porteur du maillot jaune avait été mis hors course par sa propre équipe, Rabobank. Accusé d’avoir zappé des
contrôles et soupçonné d’avoir donné de fausses localisations, Rasmussen avait été balancé en catimini dans un hôtel près de Pau, pendant que les gendarmes arrivaient à celui de son équipe pour une perquisition... De l’hôtellerie, toujours, mâtinée d’une pointe de gastronomie et de ridicule pour le dernier maillot jaune maudit de Pau. C’était en 2010, pendant une journée de repos. Contrôlé alors qu’il portait le maillot jaune, Alberto Contador s’était fait pincer par la patrouille. En
cause, des traces de Clenbutérol dans ses analyses, qui lui avaient finalement causé la victoire finale et une grosse suspension. Pour sa défense, le Pistolero d’Astana avait avancé l’hypothèse d’une ingestion alimentaire, via une pièce de viande qui lui avait été apportée à Pau en cette fameuse journée de repos. Un maillot jaune perdu pour un steak servi trop bleu. La tunique et Pau méritaient mieux... VINCENT MARTINELLI I v.martinelli@pyrenees.com
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LES CAHIER 100EVENEMENT ANS DU MAILLOT JAUNE À PAU
Juillet 1969 : Merckx inaugure son règne à Mourenx
JEUDI 18 JUILLET 2019
Robert Cazala : « J’avais
20 ANS et de grosses cuisses ! » XSeul Béarnais ayant porté la tunique d’or pendant une Eddy Merckx, seul sur la route de Mourenx : la légende est en marche... © AFP
Il y a pile un demi-siècle, l’immense champion belge échafaudait sur les routes béarnaises la première de ses cinq victoires finales en détruisant la concurrence. Le vénérable André Darrigade l’avait vu venir : « Il est mieux que tous les grands coureurs qui l’ont précédé ! » Nous sommes le 15 juillet au soir, du côté de Mourenx, et Eddy Merckx vient d’écraser la concurrence. Les stats accolées à son succès dans la ville nouvelle sont autant de signes avant-coureurs du règne annoncé. Au terme de ce qui est, déjà, sa 5e victoire d’étape (sur 6 en tout) pour l’édition en cours, le champion belge compte plus de... 8 minutes d’avance sur la ligne. Pour mémoire, lors de l’arrivée à Paris, il en infligera quasiment 18 à son premier dauphin, Roger Pingeon. Le « merckxisme » est né. Jusqu’en 1974, la tunique Or deviendra comme une seconde peau (voir le Chiffre) pour le « Roi Eddy », 74 ans aujourd’hui.
Mourenx l’attend Parti de Luchon ce 15 juilletlà, le « Cannibale » a faim. Les quatre cols au programme ? Une formalité ! Dans le Tourmalet, l’écrémage a déjà été fait, Poulidor et même un client du calibre de Van Impe commencent à coincer. L’écart atteint 3’35 au pied du Soulor, et ce en dépit du... changement de roue auquel a du se résoudre Eddy Merckx.
EN CHIFFRES
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97 RECORD IMBATTABLE : C’EST LE TOTAL DE JOURS VÉCUS EN JAUNE PAR EDDY MERCKX. BERNARD HINAULT EST SON DAUPHIN... A 21 LONGUEURS DERRIÈRE !
Van den Bosch, son poissonpilote lors des premières ascensions étant essoré, c’est seul que le patron de la course va couvrir les 140 derniers kilomètres. Sans ralentir l’allure. Regrettant que « le réservoir à superlatifs soit déjà presque vide », l’éditorialiste de notre journal résumait assez bien la situation. Sur la route, « il y avait une machine et des hommes », a-t-il écrit. Cette démonstration de force, imposée il y a pile 50 ans dans une ville dont le vélodrome lui est dédié, a suffisamment marqué les esprits pour que Eddy Merckx ne reparte pas les mains vides, cette fin de semaine. Le maire de Mourenx sera d’ailleurs à Pau ce vendredi pour lui remettre un cadeau-souvenir. L’époque, le roi des Belges, l’homme du plat pays toujours le plus populaire au monde, s’apprêtait aussi à boucher un énorme trou. Cela faisait en effet 30 ans, depuis Sylvère Maès (1939) en fait, que la Belgique se languissait du maillot jaune. C’est donc à Mourenx que l’attente a pris fin G.C. Ig.cayron@pyrenees.com
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5 FOIS D’AFFILÉE. MERCKX 56 LE NOMBRE DE N’A PAS TOUS LES RECORDS: COUREURS BELGES AYANT, AU MOINS UNE FOIS, PORTÉ LE MAILLOT JAUNE. SEULE LA FRANCE FAIT MIEUX AVEC 84 LEADERS. L’ITALIE EST SUR LA 3E MARCHE DE CE PODIUM
semaine, dès son premier Tour (!), l’Orthézien se retrouvait en pleine lumière il y a 60 ans. XSéquence souvenirs.
INDURAIN (1991/95) EST LE SEUL A AVOIR GAGNÉ 5 TOURS DE SUITE. 5, C’EST AUSSI LE TOTAL DE SUCCÈS ENGRANGÉS PAR HINAULT ET... MERCKX
C’est tout un pan de l’histoire cycliste qui se dissimule rue Bourg Vieux, à Orthez. Dans sa jolie maison fraîche, entouré des siens, Robert Cazala, 85 ans, coule là des jours paisibles. Loin, très loin de la caravane bruyante du Tour de France. Après avoir passé la porte, on retrouve un homme paisible, avec toujours ce même sourire un brin espiègle accroché au coin des lèvres. L’ancien champion béarnais - au départ « un petit paysan sorti de Bellocq » rappelle l’intéressé - a marqué son temps. Imprimé une époque révolue. C’était il y a tout juste 60 ans. Depuis, l’humble Robert Cazala, serviteur sur le vélo de Raymond Poulidor, vit sans regret. Heureux d’avoir su saisir à pleines pognes la perche tendue par le destin, en 1959, du côté de Roubaix, au terme d’une étape partie de Namur. Dès les premières photos jaunies tendues sous son nez, le regard s’illumine. « Ah, c’est loin tout ça...», soupire l’aimable octogénaire. « J’avais 20 ans. Une
tête et des mollets solides. Mais, surtout, une grosse paire de cuisses. Le temps a passé, mais ça fait toujours plaisir d’en reparler », complète Robert, avant de retrouver ses pairs, le 19 juillet, à Pau.
« AVEC QUÉHEILLE, QUAND ON SE VOIT, JE LUI FAIS TOUJOURS LE MÊME REPROCHE... MAIS, AUJOURD’HUI, C’EST EN RIGOLANT BIEN SÛR ! » ROBERT CAZALA
Avec les compliments d’Anquetil Le sprint, décisif pour la tête du classement général provisoire, et enlevé d’un souffle devant Jean-Claude Annaert ; l’étape « très dure ce jour-là, avec pas mal de bordures et forcément quelques pavés » ; la frénésie du podium ; le maillot jaune : tous ces instants, gravés pour l’éternité, ressurgissent devant ses yeux. Que lui en reste-t-il ? Un sentiment de plénitude, l’attitude du type qui a touché son graal. « Ce maillot, quand même, tout le monde n’a pas eu la chance de le porter ! » résume sobrement Cazala qui a confié le dernier exemplaire en sa possession aux soins « de (sa) petite-fille ». Pendant 6 jours, à partir du 26 juin, il l’a eu quotidiennement sur les épaules, sous les yeux du pays
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Son palmarès : 8 Tours de France, 4 victoires d’étapes C’est à huit reprises, entre 1959 et 1966, que le Béarnais s’est aligné sur le Tour de France sous les seules couleurs de la formation Mercier-BP-Hutchinson quittée deux ans plus tard, à l’heure de la retraite sportive. Et Robert Cazala n’a pas – c’est le moins que l’on puisse dire – perdu son temps sur les routes de juillet ! Outre l’étape enlevée à Roubaix lors d’une année 1959 flamboyante, qui le verra mener le classement général pendant une semaine, son palmarès compte en effet trois autres succès. Pourtant fidèle lieutenant de Raymond Poulidor, il avait su tirer son épingle du jeu en 1961 (succès à Paris) puis… à deux reprises lors de l’édition suivante, du côté de Brest et Saint-Gaudens. Formé à Orthez puis au CC béarnais, Cazala – en jaune, on l’a dit, dès sa première participation - n’est en revanche pas parvenu à faire mieux que 22e (en 1962) à l’issue des trois semaines de courses. Lors des autres années, sa place finale au classement du Tour de France a oscillé entre les 30e et 80e rangs. Par ailleurs, le gaillard, solide, n’a connu les affres de l’abandon sur le Tour qu’une seule fois, en 1960. Enfin, on sera complet en précisant que Robert Cazala s’est également imposé sur des épreuves majeures telles que la Route de France, le Criterium du Dauphiné, le Grand Prix du Midi Libre (5 victoires d’étapes !), le tour du Var, etc… A l’occasion d’un grand Tour, son meilleur classement a été obtenu lors de la Vuelta espagnole : 13e en 1962.
qui, à chaque mois de juillet, se pâme pour les acteurs de son Tour. « Tous les matins, au départ, j’en avais des frissons ! » se souvient-il. Avant de se remémorer, aussi, la chaleureuse accolade donnée par un certain Jacques Anquetil. « Poulidor se montrait plus distant. Jacques, par contre, c’était un bon copain. Il m’a dit être heureux d’avoir « un gars comme moi » dans l’équipe ». Le genre de compliment qui vous expédie définitivement dans une autre dimension... surtout à l’occasion d’un premier Tour de France !
3 juillet, jour de poisse Hélas, Robert Cazala, pourtant réputé pour ses qualités de descendeur hors pair, éprouvées notamment en 1962 lors d’une arrivée victorieuse à Saint-Gaudens après avoir escaladé le Tourmalet, l’Aubisque et Peyresourde, allait brutalement retrouver le plancher des vaches. Maintenu en jaune, devant le belge Pauwels, par la grâce d’une poignée de secondes de bonifications, son fauteuil ne survivait pas à l’arrivée bayonnaise programmée ce fichu 3 juillet. Quasiment dans
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240 KM DE SORTIES, CHAQUE JOUR ! C’EST LA DOSE D’ENTRAÎNEMENT QUE S’INFLIGEAIT ROBERT CAZALA AU COURS DU DERNIER MOIS AVANT LE DÉPART DU TOUR
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Le maillot jaune, une légende qui porte bien ses 100 ans
Eugène Christophe, le premier maillot jaune de l’histoire. © DR
Le 19 juillet 1919, le premier maillot de couleur jaune apparaissait dans le Tour de France. Histoire.
Robert Cazala a des souvenirs plein la musette. Mais son épopée en jaune en 1959 est la plus marquante. L’ancien coureur a même sa propre rue à Orthez, dans la zon des Soarns. Et il fera l’objet d’une exposition à Pontacq dans la fan zone du Tour, samedi. © ARCHIVES PP son jardin... En ce jour de poisse, c’est un autre enfant du pays - Robert Quéheille, le « diable rouge » venu de Sauguis (voir ci-contre) - qui arrachait des larmes au clan Cazala. Vainqueur de l’étape, le petit basque délestait, du même coup, le béarnais de sa tunique. « Une sale journée » commente le leader déchu. Sur le détail des évènements survenus en ce jour funeste, bien des versions divergent, aujourd’hui encore. Une chose est sûre : sous la chaleur écrasante, Quéheille a fait son job, sans état d’âme, sur des routes entièrement acquises à sa cause, et avant de « plaindre sincèrement » son très malheureux rival du jour. A-til, comme la légende le raconte, pris la peine d’informer Cazala de ses intentions de mettre le nez à la fenêtre ? Est-il allé jusqu’à lui proposer de l’accompagner dans sa fugue pour mieux régler la question en duel, près de la ligne ? Robert Cazala évacue le sujet, non sans humour : « Quand on se voit avec Quéheille, je lui fais toujours le même reproche. Mais, maintenant, c’est pour rigoler bien sûr ! ». A l’époque, et quelques jours après l’arrivée du Tour, les deux hommes s’étaient quand même « un peu expliqués », lors du critérium de Lacq. GÉRARD CAYRON Ig.cayron@pyrenees.com
Quéheille, l’homme de juillet 1959
C’est en juillet 1959 que Marcel Quéheille, aujourd’hui âgé de 89 ans, a remporté, à Bayonne, sa seule étape sur le Tour de France, aux dépens de Cazala.© ARCHIVES JEAN-LOUISV BELHARTZ De Marcel Quéheille, un peu plus âgé (89 ans) que son copain béarnais, les livres d’or du cyclisme ont, entre autres, retenu son gabarit, catégorie poids léger. 1,60 m pour 65 kilos ! Associé à la couleur rouge (ce sont en fait les couleurs de Mauléon), le Souletin de Sauguis, devenu « le diable » sous la plume du journaliste Jean Bruno, a évolué au sein de plusieurs équipes professionnelles, entre 1957 et 1963. Dont Mercier-Hutchinson, aux côtés d’un certain... Cazala en début de carrière.
Marcel Quéheille, qui a disputé 4 Tours de France jusqu’en 1961, s’est, au mieux, classé 21e, lors de l’arrivée finale à Paris. Et jamais, à part donc en juillet 1959 à Bayonne, il ne connut la joie d’un second succès d’étape. Par contre, cet attaquant racé est, lui aussi, allé au-devant d’une grosse désillusion. En juillet 1961, et après avoir franchi seul en tête le Tourmalet lors d’une journée comptant quatre grands cols, avant l’arrivée à Pau, le Souletin n’avait pas pu contenir le retour d’Eddy Pauwels. G.C.
On le sait, l’anniversaire coïncidere demain à Pau, avec le seul contre-la-montre de l’édition 2019. Cent ans plus tôt, la tenue de lumière faisait une furtive apparition dans le peloton du Tour, le premier organisé après la Grande Guerre. Jaune, comme la couleur du papier d’imprimerie du journal organisateur L’Auto, l’ancêtre de L’Equipe. Jaune, pour «reconnaître le leader» suivant le souhait de Henri Desgrange qui avait créé le Tour en 1903, seize ans plus tôt: «A l’avenir, le routier figurant à la première place du classement général sera porteur d’un maillot spécial.» Eugène Christophe, le héros du Tourmalet qu’il avait dévalé à pied pour réparer sa fourche cassée à la forge du village de Sainte-Marie-de-Campan en 1913, est le premier à le revêtir à Grenoble. Mais le «Vieux Gaulois» (alors âgé de 34 ans) échouera à le ramener à Paris. A cause d’une réparation trop longue dans l’avant-dernière étape. Le début d’une série de rebondissements, d’exploits et de coups de théâtre qui racontent une aventure toujours renouvelée. Parfois sali voire souillé, sou-
vent honoré, le maillot jaune a sublimé des carrières, il a surtout embelli des existences. «Il permet de trouver des ressources insoupçonnées dans des moments difficiles», souligne Thomas Voeckler, le Français qui l’a porté le plus souvent au XXIe siècle.
En prise avec son temps L’injustice l’accompagne parfois. Des coureurs de l’importance de Raymond Poulidor jadis, de Nairo Quintana, Thibaut Pinot et Romain Bardet aujourd’hui, l’ont seulement approché, jamais endossé. Une constante, tout comme son adaptation à son époque. L’ancien morceau d’étoffe colle désormais aux nouvelles technologies du textile, pour preuve la combinaison high-tech prévue pour les contre-la-montre. Le symbole du Tour épouse son temps, jusque dans sa dimension économique. Depuis 1948, il dispose d’un sponsor particulier dont il porte en évidence le nom de la marque, à côté des initiales de son créateur (Henri Desgrange). Après toutes sortes de firmes (apéritif, essence, bière, crème glacée...), il est soutenu depuis 1987 par la banque LCL issue du Crédit Lyonnais. La seule assurée d’être en haut du podium final le 28 juillet, dans la lumière finissante des Champs-Elysées. AFP
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Pontacq aussi va faire sa fête au Tour Certes, Pau s’est taillée la part du lion dans ce Tour du centenaire du maillot jaune. Mais à l’est du Béarn, on s’apprête aussi à faire sa fête à la Grande boucle, et à son maillot mythique. Samedi 20 juillet, en pleine étape Tarbes-Tourmalet qui fait un crochet par le Béarn, Pontacq montrera tout l’amour du Béarn pour le cyclisme. En collaboration avec l’Agence d’attractivité et de développement du Territoire (Aadt), la Communauté de communes Nord-est Béarn a décidé de créer une «fan zone» du Tour dans le village. Avec au programme, des agapes, des confréries, la fête au moment du passage, et surtout la tentative inédite de battre le record du monde d’un maillot jaune humain. Un «tifo» géant pour lequel déjà plus de 500 personnes se sont inscrites, et auquel on peut participer jusqu’au dernier moment. Mais pour la bonne organisation de l’opération, il est prudent de s’inscrire à l’avance sur le site www.infotour64.com.
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Les petites reines déboulent à Pau ! ZOOM
5 boucles pour un total de 121 kilomètres Les cyclistes emprunteront l’itinéraire du contre-la-montre avec un départ prévu à 9h20 au stade Tissié puis la montée de la gare, le boulevard des Pyrénées, la descente vers le 14 Juillet. Sur les tours suivant, cependant, la boucle sera sensiblement raccourcie : une fois arrivée sur la place de Verdun via la rue d’Etigny puis le raidillon de la rue Mulot, les filles replongeront directement à droite pour repartir vers le 14 Juillet. L’arrivée, elle, sera bien jugée place de Verdun. A noter que La Course sera retransmise par France Télévisions.
La Néerlandaise Annemiek Van Vleuten, double tenante du titre, en 2018 pour sa victoire au Grand Bornand. © ARCHIVES AFP
C’est le double effet kiss-cool ! En plus d’assister au défilé des hommes sur le contre-la-montre de l’après-midi, le public verra rouler le gratin du vélo féminin en matinée.
En 2019, Pau ajoute une corde de plus à son arc – déjà bien tendu – en matière de Tour de France. Après les bientôt 71 passages de la Grande Boucle, quasiment autant d’arrivées que de départs, ses multiples journées de repos, ses désormais trois contre-la-montre et plusieurs étapes du Tour cyclotouristes, la ville s’apprête à vivre une grande première ce vendredi, féminine cette fois. Lancée en 2014 à l’initiative d’Amaury Sports Organisation, société-mère du Tour, soucieuse d’apporter sa pierre à l’édifice d’un cyclisme féminin dans le dur, La Course by le Tour pose pour la première fois ses
valises en Béarn. Inscrite au calendrier UCI, l’épreuve s’est courue durant ses trois premières années dans le décor prestigieux des Champs-Elysées, en lever de rideau de l’ultime étape de la course masculine. Joli mais un peu plan-plan, elle s’est ensuite exportée – avec succès – en régions. En 2016, c’était entre Briançon et l’Izoard, en 2017 le peloton arrivait au Grand-Bornand. En 2019, on retrouve le format circuit, mais bien plus intéressant que celui des Champs fort heureusement, puisque les 21 équipes de 6 coureuses, soit un peloton de 126 unités, devront emprunter à 5 reprises l’itinéraire du contre-la-
montre, à une petite exception près (cf. zoom). Le tout dans un esprit de profil qui, d’après les spécialistes, n’est pas sans rappeler les classiques ardennaises…
Van Vleuten et Vos, des légendes au départ Une caractéristique 100 % Bénélux qui ravira forcément les têtes d’affiche de La Course 2019, car il y a du très très lourd ! Ce mardi, pour commencer, la Néerlandaise Annemieke Van Vleuten a confirmé sa participation à la journée paloise. Double-tenante du titre, elle vient également de remporter le Tour d’Italie féminin, d’où le doute
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qui subsistait sur sa participation. Patronne de l’équipe Mitchelton-Scott, Van Vleuten a un esprit régnant malgré ses 36 ans et présente un CV à faire pâlir : double-championne du monde de contre-la-montre, elle a collectionné les succès en 2019 avec, en plus du Giro Rosa, les Strade Bianche et Liège – Bastogne – Liège. Côté sombre, le grand public garde en mémoire la mésaventure de Van Vleuten sur la course en ligne des Jeux olympiques de Rio, en 2016, quand elle était venue se fracasser en descente contre une bordure… K-O, plusieurs microfractures aux vertèbres, pas de quoi la stopper ! Sa principale rivale, du moins sur le papier, est tout aussi légitime pour prétendre au rang de coureuse légendaire. Il s’agit d’une autre Néerlandaise, Marianne Vos. Impossible ici de synthétiser le palmarès de la lea-
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der de CCCliv. Juste un bref et impressionnant résumé : 2 médailles d’or olympiques (piste en 2008, course en ligne 2012), 7 championnats du monde de cyclo-cross et 3 sur route, 3 Tours d’Italie, etc. Sur l’édition 2019 du Giro qui vient de s’achever, elle a remporté pas moins de 4 étapes…
Les chances françaises Autant dire que le reste du peloton devra cravacher pour ôter la victoire à ces Bataves infernales, notamment les Françaises. Les principales représentantes du contingent tricolore sont Juliette Labous (Sunweb, meilleure jeune du dernier Giro), Audrey Cordon Ragot (TrekSegafredo) ou Jade Wiel (FDJ Nouvelle-Aquitaine Futuroscope), 19 ans à peine et déjà championne de France. VINCENT MARTINELLI I v.martinelli@pyrenees.com
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Josy Poueyto : « Les 100 ans du maillot jaune, c’est la cerise sur le gâteau ! » ZOOM
Cinq tours de circuit pour l’élite féminine mondiale Cinq ans après la création de « La Course by le Tour de France », qui réunissait en 2014 les plus grandes championnes, le peloton de l’élite se départagera sur le parcours du contre-la-montre de Pau. Mais contrairement à leurs homologues masculins, les dames effectueront à cinq reprises la boucle au programme, soit un circuit de 121 kilomètres, Cette épreuve fait partie du calendrier de l’Union cycliste internationale/En 2016, elle intègre l’UCI World Tour féminin. Cette course est organisée comme le Tour de France par Amaury Sport Organisation
Josy Pouyeto, entourée de Bernard Thévenet et Christian Prudhomme, et le Tour de France, c’est une longue histoire de complicités. © N. SABATHIER
Pour Josy Pouyeto, « madame Tour de France » depuis... 35 ans, le retour du peloton pour un contre-la-montre plus une journée anniversaire consolide les liens entretenus par Pau.
Christian Prudhomme, le patron du Tour, décrit par ailleurs comment il s’y est pris pour vous suggérer d’accueillir la journée dédiée aux 100 ans du maillot jaune : vous confirmez l’anecdote ? Il m’a bien posé une question. Christian m’a interrogée pour savoir si je connaissais la date-anniversaire et j’avoue m’être demandé où il voulait en venir. Puis, j’ai percuté ! Mais je n’imaginais pas encore qu’on aurait ce privilège. Il nous avait promis un contre-la-montre dans les 5 ans, et c’est un homme qui n’a qu’une seule parole, mais on n’avait jamais évoqué les 100 ans du maillot jaune. A l’époque, notre premier totem du Tour de France n’existait même pas !
Finalement, le fait d’avoir obtenu les deux, et la même année à l’occasion du 71e passage de l’épreuve en Béarn, représente quoi pour vous ? C’est clairement la cerise sur le gâteau ! L’idée même du maillot jaune représente quelque chose de très identifiant et, au plan historique, je crois que c’est important de le rappeler sans cesse au grand public. Cela fait partie des actions pédagogiques, patrimoniales du Tour de France. Et puis, pour Pau, un tel événement ne se refuse pas.
Un certain nombre de raisons sont connues (1) mais, pour l’élue paloise que vous êtes, laquelle a fait réellement pencher la balance ? D’une part, nous savions que
Christian Prudhomme voulait une ville emblématique du Tour pour cette journée du centenaire. Il sait par ailleurs que nous sommes toujours candidats à tout, tout le temps ! Et, finalement, ce choix vient encore renforcer l’attachement fort qu’il y a entre Pau et le Tour de France.
Vous vous déclarez « candidats à tout ». Y compris, un jour, à l’organisation du grand départ du Tour ? Une évidence tout d’abord : le grand départ ne pourrait pas être supporté par une seule collectivité. Mais, c’est vrai, j’y pense. On ne s’interdit pas de remettre ça sur le tapis. Je sais qu’il est difficile de démarrer le Tour de France en partant
directement en montagne. Mais d’autres dégagements sont possibles avant que le tracé de la course ramène, ensuite, le Tour dans nos Pyrénées.
En attendant, comment va concrètement se passer cette journée du 19 juillet ? La partie invitation des champions qui ont porté le maillot jaune est directement gérée par la société du Tour. Mais cela s’est fait au départ via un courrier rédigé en commun avec la Ville de Pau. Je peux déjà vous assurer qu’il y a aura du beau monde. Pour ma part, j’aimerai que Chris Froome soit aussi de la partie... Sinon, après la course féminine (voir le Zoom) et la cérémonie des 100 ans au parc Tissié, sur le site du « Tour des géants », le premier coureur du contre-la-montre partira à 14h.
Pour moi, il y a tout d’abord, et même si ce n’est pas un bon souvenir, l’abandon de Bernard Hinault à Pau, en 1980. Je considère d’ailleurs toujours qu’il a gagné 6 Tours de France, et pas 5 ! Je n’en démordrai pas. L’autre étape marquante date de 1995, avec l’arrivée en ligne de l’équipe Motorola au lendemain de la mort de Fabio Casartelli. Alors qu’il n’y a pas eu d’étape (neutralisée, en guise d’hommage), le public est resté là, sous un soleil brûlant. Impressionnant. Enfin, j’ai aimé 1997 (2) quand Cédric Vasseur repart de Pau, pour Loudenvielle, avec le maillot jaune sur les épaules. PROPOS RECUEILLIS PAR GÉRARD CAYRON Ig.cayron@pyrenees.com
N (1) Voir en pages 2 et 3 l’interview de Christian Prudhomme.
Parmi toutes les arrivées d’étapes N (2) L’Allemand Zabel s’était vécues à Pau, lesquelles vous ont imposé la veille, après une étape partie de Sauternes (161 km). particulièrement marquée ?
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Le Tour des géants au cœur de la fête du centenaire du maillot jaune Ce vendredi, le centenaire du maillot jaune sera célébré en deux temps au Tour des Géants. Nouveaux totems et réalité virtuelle seront dévoilés au public. Pour célébrer le centenaire du maillot jaune, deux cérémonies sont programmées ce vendredi au Tour des Géants. La première débutera selon toute vraisemblance après l’arrivée de la course féminine. Une fois les championnes récompensées place Verdun, les personnalités du protocole rejoindront le site en face de la gare entre 13h et 14h. Réalisé en 2015, le Tour des Géants est une œuvre constituée de totems jaunes plantés dans le Bois Louis, jouxtant le stade PhilippeTissié. Sur chacun de ces poteaux est synthétisé le déroulement de deux éditions de la Grande Boucle avec explications et noms des vainqueurs. Ce vendredi, Eddy Merckx inaugurera son totem de l’année 1969, correspondant à la première
tian Prud’homme, le directeur du Tour et François Bayrou ne prennent la parole. Puis à 19h, au même endroit, un film de 4 mn 30 sera projeté sur écran géant. En présence du Président Emmanuel Macron, le totem du centenaire de la tunique sera dévoilé au public.
Des résumés vidéos disponibles
De nouvelles stèles vont être dévoilées. © M.Z de ses cinq victoires sur le Tour de France. Aux côtés du « Cannibale », Bernard Hinault, Greg LeMond, Miguel Indurain et Raymond Poulidor assisteront à l’événement. Tout comme le Béarnais Robert Cazala, leader du Tour pendant 6 jours en 1959. Entre 25 et 30 anciens porteurs du maillot jaune sont attendus au stade Tissié. L’écrivain Christian Laborde rendra hommage au champion belge avant que Chris-
La cérémonie sera également l’occasion d’une démonstration de réalité virtuelle. La Ville a élaboré de petites vidéos de 2 à 3 minutes, constituées à base de fond d’archives de l’INA, qui résument aux visiteurs les éditions de la Grande Boucle. Pour accéder à ces contenus, il suffira de viser les totems avec un smartphone ou une tablette. Il faudra préalablement télécharger une petite application puis activer le mode appareil photo. L’objectif du dispositif ? Que le spectateur ait l’impression que les images sortent de la stèle. Et c’est devant le totem de 1978, célébrant la victoire de Bernard Hinault, que ces représentations animées seront lancées.
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Et après le Tour, sa petite sœur La Vuelta empruntera aussi les routes des Pyrénées-Atlantiques Exposition sur les coureurs locaux de la Grande Boucle, épreuve contre-la-montre vendredi à Pau : les PyrénéesAtlantiques sont décidément une terre de cyclisme cet été… et même au-delà : début septembre, la Vuelta arrive ! 17 panneaux, taillés comme des maillots cyclistes et représentant les grands noms locaux ayant participé à la Grande Boucle, trônent jusqu’à la fin de l’été dans les jardins de l’hôtel du Département, à Pau. L’exposition, dénommée « Le département fête ses champions du Tour de France », symbolise deux choses : la première, c’est « l’attachement » du territoire à ses athlètes cyclistes de haut niveau, comme l’a souligné le président du Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques (CD64), Jean-Jacques Lasserre. La seconde, c’est que le 64 est justement bien une terre de cyclisme. Rien que cet été 2019, le territoire
accueille le Tour de France, avec notamment une épreuve contre-lamontre ce vendredi à Pau. « Le Tour sera pour la 71e fois dans la capitale du Béarn » a rappelé Josy Poueyto, députée mais aussi conseillère municipale en charge du Tour de France. Et le département aura également la chance d’avoir une étape de la Vuelta, le Tour d’Espagne, à la rentrée. Avec une journée de repos le 2 septembre, et un contre-la-montre dans les coteaux, le 3 septembre, au départ de Jurançon et arrivée à Pau.
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Un jeu concours sur les cyclistes du 64
Pour le vernissage de l’exposition, le CD64 a accueilli certains des anciens coureurs exposés. © A.T.
Un « coureur mystère » a été glissé dans l’exposition et fait l’objet d’un jeu concours. Trois indices sont visibles sur son panneau pour permettre de découvrir son identité. Pour donner la bonne réponse, direction la page facebook du Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques jusqu’au 20 juillet. Les 20 premiers gagneront un forfait de ski à Gourette ou La Pierre Saint-Martin, ainsi que des produits locaux. Les 10 suivants gagneront une place pour le train de la Rhune.
autant la Vuelta, et le Tour de France. Mais aussi les retombées que peuvent apporter ces épreuves médiatiquement très suivies. « Le Tour de France fait magnifiquement découvrir nos territoires au monde entier. En termes d’image, accueillir une étape est incroyable pour promouvoir notre département. Idem pour
la Vuelta, à son niveau, dont le ticket d’entrée d’ailleurs n’a rien d’exorbitant, puisqu’il était aux alentours de 50 000 euros cette année ». Et de conclure : « Bref, ce genre d’opération, quoi qu’on en dise, est imbattable niveau rapport qualité/prix pour promouvoir le 64 ! » MATHIEU HOUADEC Im.houadec@pyrenees.com
« Incroyable » pour l’image du 64 Le tout pour le plus grand bonheur de Jean-Jacques Lasserre : « La Vuelta était déjà venue il y a trois ans, quand les coureurs étaient partis d’Urdax en Navarre pour finir chez nous, au col de l’Aubisque à Gourette. Ce passage dans les Pyrénées françaises a été considéré, à l’époque, comme la plus belle étape de l’édition 2016 de la course espagnole ».
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Une expérience qui a été concluante. « Nous avions signifié aux organisateurs l’appétit des Pyrénées-Atlantiques à recevoir à nouveau leur course. Et donc cette année, l’histoire continue ». L’ancien maire de Bidache apprécie « la course sportive, mais aussi l’aventure humaine » que représente
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