INSOLITE X
De l’air de Sauveterre-deBéarn distribué sur le parcours ! PAGE IV █
© ARCHIVES N. SABATHIER
Supplément au journal N°22690 de la République des Pyrénées et N°22671 de l’Eclair en date du samedi 6 - dimanche 7 juillet 2019
Le Béarn à la conquête du Tour CARAVANE Pour la 4e année consécutive, le Béarn assurera sa promotion avec cette fois-ci 5 véhicules aux couleurs du territoire qui s’élanceront sur les routes du Tour de France. Avec toujours Henri IV à bord ! 4 pages spéciales █
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LA CAHIER CARAVANE EVENEMENT DU TOUR DE FRANCE
LES ÉCHOS DU TOUR
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MUSIQUE Que Quio signe le jingle de la caravane
Le groupe Que Quio a composé le « jingle » de la caravane du Béarn. © ARCHIVES PP On les a vus lors d’Hestiv’Oc voici quelques années, à Salies pour le projet « Générations Que Quio », ils écument les scènes régionales, avec leurs chansons en gascon béarnais, et les voici désormais embarqués sur le Tour de France. Le groupe Que Quio a signé le « jingle » de la caravane du Béarn. En fait de jingle, il s’agit de la reprise, sans les textes, de leur tube « Les mots d’ici ». La chanson cartonne sur les plateformes vidéo d’internet, et le Tour pourrait lui donner une exposition supplémentaire. « On avait été embarqués sur la caravane du Tour il y a deux ans, on faisait les concerts du Village béarnais, qui s’est arrêté à Paris, au Puy-enVelay », explique Bruno Sallaberry, chanteur de Que Quio. L’homme, originaire de Came, près de Guiche, en pays « charnègue », a composé la chanson à Carcassonne, un soir où il accompagnait la Caravane du Béarn. « J’avais même lancé à Jacques Pédehontaà : voilà ton futur jingle pour la caravane ». Et l’homme a tenu promesse. C’est donc « Les mots d’ici », chanson célébrant aussi bien le pays basque que le Béarn, qui accompagnera les caravaniers cette année. « On est quatre dans le groupe, quatre musiciens qui viennent d’Anglet à Pau », poursuit Bruno Sallaberry. Une petite consécration aussi pour Que Quio.
COSTUMES Henri IV s’habille surmesure... à Sauveterre Pour sa parure royale, Henri IV a bon goût, et change souvent de costume. Ainsi, pour les 100 ans du maillot jaune, il arborera une tenue de circonstance, en jaune. En attendant, on sait où le roi fait faire ses costumes. C’est Annie Casamayor, responsable de l’association Sauveterre Espace Culturel, qui assure les livraies royales. On retrouvera d’ailleurs sa troupe à Pontacq le 20 juillet pour assurer l’animation de la fan zone.
SAMEDI 6 DIMANCHE 7 JUILLET 2019
Le Béarn fait sa pub sur le
Tour de France « Béarn Pyrénées, un air de vacances » : tel est le thème cette année de cette opération promotionnelle du Béarn sur les routes du Tour.
Ce sont cinq véhicules - un peu plus que les années préc
XLa caravane béarnaise continue de faire connaître
LE BÉARN EST LA SEULE RÉGION DE FRANCE À SE PROMOUVOIR GRÂCE À UNE CARAVANE SUR LE TOUR.
le territoire en parcourant les routes du Tour. XEn bonus, Pontacq se transformera en fan zone.
Pour la quatrième année consécutive, Jacques Pédehontaà, le président de l’A.a.D.T. (Agence d’attractivité et de développement touristique Béarn - Pays basque), profite du Tour de France pour promouvoir le tourisme en Béarn. Pour cela, une caravane de cinq véhicules (un de plus que les années précédentes) parcourra le circuit du Tour en distribuant toutes sortes de petits cadeaux en accord avec le thème de cette année : « Béarn Pyrénées : un air de vacances ».
Une mascotte de choix En lien avec cette idée, les
5 VÉHICULES AUX COULEURS ET AUX SYMBOLES DU BÉARN PARCOURRONT LES ROUTES DU TOUR DE FRANCE.
spectateurs au bord des routes recevront 330 000 sentorettes (ces parfums pour voitures) et 1 000 drapeaux aux couleurs du Béarn, ainsi qu’une nouveauté étonnante, 1 000 boîtes de conserve remplies de véritable air béarnais pour qu’il puisse être senti partout en France ! Le symbole de cette caravane sera encore une fois Henri IV, incarné par le comédien Bernard Monforte qui, cette année, est doté d’un nouveau costume. Celui-ci est entièrement jaune pour fêter les 100 ans du maillot de la même couleur, si emblématique du Tour de France. Henri IV aura donc une place d’honneur au sein du cortège, sur le deuxième véhicule où il aura une position surélevée.
Qu’est-ce que le Béarn ? Il sera accompagné des quatre autres véhicules représentant chacun un aspect différent de l’art de vivre à la béarnaise. Parmi eux, les
montagnes, la sauce béarnaise et les rivières. Jacques Pédehontaà a lancé cette initiative en 2016 après une dizaine d’études de l’A.a.D.T. pour essayer de déterminer « ce qu’est le Béarn » et quels sont les éléments les plus emblématiques de cette région géographique et historique. Toutes ces recherches avaient pour but de trouver les meilleurs moyens de promouvoir le tourisme sur notre territoire. La dernière enquête de notoriété sur le Béarn date de 2012, donc avant le lancement de la première caravane béarnaise sur le Tour de France, et il faudra attendre cet automne pour la prochaine. Ce n’est qu’alors que l’A.a.D.T. pourra réellement se rendre compte de l’impact de ces quatre années sur la notoriété du Béarn. Jacques Pédehontaà estime déjà que ces trois années sur les routes de la Grande Boucle « ont apporté au Béarn autant de visibilité qu’une campagne publicitaire de 1,7 million d’euros ! » Chaque fois, dans sa démarche, il est épaulé par le conseil départemental que préside Jean-Jacques Lasserre. Cette année, une autre idée innovante fait son entrée. Une fan zone sera ouverte à Pontacq pour fêter le passage du Tour dans ses
rues. L’objectif est de faire participer massivement les Béarnais, mais aussi de mettre en avant les produits de la région. Pour ce projet, Jacques Pédehontaà a contacté Didier Larrazabal et Arthur Finzi, respectivement maire de Pontacq et président de la communauté de communes du Nord-est Béarn. Ceux-ci ont immédiatement été intéressés par cette idée et ont tout mis en œuvre pour la réaliser. Ainsi, le 20 juillet prochain, pour l’étape Tarbes-Tourmalet qui passe chez elle, Pontacq accueillera une place gourmande où des commerçants pourront mettre en avant les produits du terroir béarnais, mais aussi une parade, des danses et des concerts pour égayer cette journée. La ville organisera de même le plus grand maillot jaune jamais réalisé en Béarn, et même au monde, où plus de 2 000 personnes sont attendues vêtues de jaune. En misant sur les images aériennes télévisées, le Béarn vise dont haut pour se faire connaître ! ARTHUR ZAMOZIK
LA CARAVANECAHIER DU TOUREVENEMENT DE FRANCE III
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ZOOM
Inscrivez-vous pour le plus grand tifo en jaune ! La ville de Pontacq et la communauté de communes Nord-Est Béarn ont préparé un programme très chargé pour le passage du Tour le samedi 20 juillet. Défilé de confréries, expositions, dégustations, concerts... Mais le clou de la journée sera bien entendu ce « tifo » géant destiné à... faire parler. Le défi est de battre le record du « plus grand maillot jaune humain du monde ». « Nous souhaitons réunir le plus grand nombre de personnes. En effet, sa visibilité sera assurée par les hélicoptères du Tour et de FranceTV qui vont retransmettre en direct » expliquent les organisateurs qui lancent un appel aux passionnés du Tour de France : « Nous avons besoin de votre aide pour réussir ce challenge ! ». Pour participer, il suffit de s’inscrire sur www.infotour64.com.
Après la poule au pot l’année dernière, c’est « un char sauce béarnaise » qui représentera la gastronomie du territoire. © M. ZIRNHELD
Bernard Monforte, l’homme derrière Henri IV Depuis 2016, le comédien Bernard Monforte incarne Henri IV pour la caravane béarnaise sur les routes du Tour.
cédentes - qui s’élanceront sur le Tour aux couleurs du Béarn. © ARCHIVES N. SABATHIER ET MARC ZIRNHELD
Les véhicules de la caravane dessinés par Panenka L’agence Panenka a conçu les véhicules de la caravane béarnaise, dont la toute nouvelle Smart cabriolet. La caravane Béarn Pyrénées dispose de plusieurs véhicules représentant chacun un des aspects attractifs du Béarn, comme Henri IV, la montagne, ou encore la sauce béarnaise. Tous ces véhicules ont été dessinés puis construits par l’agence Panenka. Cette agence de communication événementielle a l’habitude de créer des véhicules pour la caravane du Tour de France. Mais selon le directeur de l’agence, Benoît Maugrion, travailler avec une destination s’est révélé très différent des marques de grande distribution qui représentent la majorité de ses clients : « Il n’y a pas de quotas à remplir. Cette caravane a une dimension humaine : cette fierté des Béarnais de représenter leur région et d’inviter le public à la visiter ». Grande nouveauté cette année,
Une Smart supporte une carte de France qui désigne le Béarn. © AGENCE PANENKA la Smart « carte de France » montrant la position du Béarn. Cette petite voiture totalement ouverte ouvrira la route au reste de la caravane. Sa petite taille et l’exposition complète de ses occupants permettra de dénoter du reste des véhicules du Tour et encouragera un contact plus rapproché et plus humain entre ses occupants béarnais et le public. A.Z.
Pour la quatrième année consécutive, Bernard Monforte accompagnera la caravane Béarn Pyrénées sur les routes du Tour de France. Dès le début, il est devenu un symbole incontournable de cet événement grâce au rôle qu’il incarne : le roi Henri IV. La première fois que ce comédien professionnel s’est glissé dans la peau d’Henri IV, c’était lors d’une pièce qu’il a écrite puis jouée au château de Pau. C’est grâce à cette performance que, lorsque la première caravane béarnaise a été créée, le président de l’A.a.D.T., Jacques Pédehontaà, a fait appel à lui pour représenter le plus célèbre des Béarnais.
Le bon roi Henri Bernard Monforte était déjà fasciné par l’image d’Henri IV avant de l’incarner, ce qui ne l’a pas empêché d’être surpris par les retours obtenus en sillonnant les routes de France devant plus de 10 millions de personnes. « Le public a vraiment une belle image d’Henri IV. Après tout, c’est lui qui a écrit l’Édit de Nantes et affirmé que chaque Français devrait pouvoir mettre une poule dans son pot ». Pourtant, le but du comédien n’est pas de se rapprocher au plus près du vrai Henri IV mais « d’incarner un personnage sympathique et qui représente bien le Béarn. Cette tâche n’est pas aussi simple qu’on pourrait le penser : il faut être en phase avec l’événement sportif, l’histoire d’Henri IV et l’histoire du
« C’EST EN RENCONTRANT DES GENS QUE JE PRENDS LE PLUS DE PLAISIR À JOUER CE PERSONNAGE ». BERNARD MONFORTE
Le comédien Bernard Monforte -ici en compagnie de Christian Prudhomme, le directeur du Tour - fera honneur aux 100 ans du maillot jaune dans ce nouveau costume d’Henri IV. © N.S. Béarn ». Présent depuis les débuts de la caravane en 2016, Bernard Monforte devrait, a priori, continuer au moins jusqu’en 2021, date jusqu’à laquelle l’A.a.D.T. a resigné pour ce projet.
L’improvisation Il y a une grande différence entre son rôle au sein de la caravane béarnaise et ceux qu’il joue au théâtre. Sur le Tour de France, il n’a pas de textes à apprendre ni de mise en scène à respecter, il doit agir et réagir en tant qu’Henri IV. C’est cette improvi-
sation qui lui permet de s’amuser autant en jouant ce rôle : « Il se passe tout le temps des choses différentes, donc je ne m’en lasse pas ». Pendant le Tour, son rôle lui colle à la peau, même en interview ou « sur les plateaux des télés, je suis Henri IV et tout le monde se prend au jeu, ce qui permet de renforcer le personnage dans la tête du public ». Bernard Monforte sera cette année encore sur le char « Pau » mais cette fois-ci en costume jaune pour célébrer les 100 ans de la célèbre liquette. ARTHUR ZAMOZIK
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Les cinq véhicules béarnais Henri IV sera positionné sur le char « Pau » dont la cabine est décorée en tour du château de Pau. Ce char sera en 2e position, derrière la nouvelle Smart « carte de France ». Suivront les pick-up « sauce béarnaise » et « kayak ». Le cortège se terminera sur le char « montagne » dont la cabine est déguisée en chalet. À l’arrière de ce char, un sac à dos géant dans lequel se trouve Bernie, la mascotte de la Section Paloise. Afin d’apporter un maximum de visibilité au Béarn, même les véhicules utilitaires sont décorés avec des paysages béarnais et Henri IV en premier plan.
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SAMEDI 6 DIMANCHE 7 JUILLET 2019
CAHIER LA CARAVANE EVENEMENT DU TOUR DE FRANCE
1 000 boîtes remplies du bon air du Béarn seront distribuées sur le Tour de France Afin de promouvoir la région béarnaise dans tout le pays, la caravane « Béarn Pyrénées » distribuera tout au long du Tour de France 1 000 boîtes de conserve remplies de… l’air du Béarn ! Visite de cette usine qui met l’air en boîte. « On n’a jamais vendu de boîtes vides, c’est une première chez Gratien ! » L’ouvrier qui colle les étiquettes « Béarn Pyrénées, un air de vacances ! », flanquées du portrait d’Henri IV, s’amuse de la situation. Dans cette entreprise familiale située sur le bord du Gave d’Oloron à Sauveterre-de-Béarn, de drôles de boîtes de conserve défilent sur les tapis. Habituellement, on produit ici du pâté béarnais, de la poule au pot d’Henri IV ou du canard confit. Mais aujourd’hui, ce sont des boîtes vides, avec à l’intérieur des lots à gagner allant de la visite du Musée du sel à un séjour pour quatre dans un gîte de la région.
Une boîte 100 % locale À l’initiative de ce projet, l’Agence d’attractivité et de développement touristique Béarn Pays basque, sur une idée de Jacques Pédehontaà, son président et maire de Laàs. Tout au long du Tour de France, cinq voitures « Béarn Pyrénées » prendront part
qu’on puisse soutenir cette démarche. En plus, on a le matériel qu’il faut, donc ça ne nous posait pas de difficultés ».
La conserve, une histoire de famille
LaconserverieGratientransformesesboîtesàpâtéduBéarnenboîteà«airduBéarn».Unecommandeinsolite,maismaîtriséesansdifficultés.©MARCZIRNHELD à la caravane pour distribuer le millier de boîtes commandées à la conserverie Gratien. « Ça permet de faire connaître le Béarn au-delà des terres » estime Laurent Gratien, responsable de la production de l’usine. La conserverie de sa famille a été choisie d’abord parce qu’elle est en plein cœur de la région, « c’est donc bien l’air du Béarn qui rentre dans les boîtes ! » s’amuse le Sauveterrien. Mais aussi « parce qu’on a la possibilité d’imprimer des étiquettes en couleur et de les étiqueter automatiquement à la chaîne ». Il reconnaît que sans cela
« ça aurait été un peu long de coller les mille étiquettes à la main ». Et l’affaire a été vite réglée : il suffit d’une trentaine de minutes pour venir à bout de cette quantité de boîtes métalliques. La boîte de 125 grammes, habituée à contenir du pâté, est béarnaise jusqu’au bout de son étiquette. C’est « L’imprimerie des Gaves », nichée sur le bord du Gave de Pau, à Denguin, qui a été chargée de les pré-couper. Sur les tapis métalliques de l’usine, les boîtes défilent les unes derrières les autres. Trois gros disques les immobilisent puis elles
sont enroulées autour de leur étiquette. La même étiquette que 1 000 chanceux pourront attraper sur le bord des routes du Tour. Parfois les petites boîtes s’entrechoquent, rebondissent à cause de leur faible poids et s’échappent même des tapis. Laurent Gratien a dû adapter sa chaîne de production à cette commande insolite : « D’habitude les boîtes passent par un système de pesée, mais comme il n’y a rien à peser on les récupère avant ! ». Il n’a pas hésité une minute quand Béarn-Pyrénées lui a parlé de ce projet : « C’était important
David Toulou alias «Dada», le Béarnais que toute la caravane du Tour de France s’arrache ! David Toulou est en train de devenir une figure des coulisses du Tour de France. Le garagiste de Mazerolles, surnommé « Dada » ou « Tonton », est un mécanobricoleur plébiscité par toute la caravane. Vendredi, 16 heures, Parc des expositions de Bruxelles, en Belgique. Veille du grand départ du Tour de France, édition 2019. Sous un beau soleil, David Toulou sort en trombe d’une réunion des caravaniers du Tour. Une fugace échappée, histoire de répondre à quelques questions. Mais durant ce bref aparté, le Béarnais a surtout répondu à plusieurs sollicitations de ses collègues. « Merci David pour les klaxons ! » lance un premier, non sans avoir gratifié le Mazerollais d’une chaleureuse accolade. « Dada, on a un souci avec un de nos chars » glisse, toute penaude, une jeune femme de la caravane.
Un moteur en panne ? Un char qui perd son décor ? Un seul numéro : celui de David ! © MATHIEU HOUADEC Tel est le quotidien de David Toulou, chef de la caravane du Béarn au Tour de France, mais surtout McGyver du grand défilé publicitaire.
La mécanique dans la peau Né le 5 novembre 1974 à Pau, David a pourtant commencé loin du vélo. Son ADN était plus orienté vers les quatre roues à moteur. Autant le pilotage, que la mécanique. « C’est de famille,
confie le Béarnais. En l’an 2000, j’ai repris le garage à Mazerolles qu’avaient ouvert mes parents en 1974. Mon père, Alain, était aussi pilote amateur, passion qu’il m’a transmise depuis ma tendre enfance ». Celui qui rêvait tout petit de conduire la fameuse Renault 5 Alpine Turbo a écumé nombre de courses automobiles locales. Notamment ces dernières années en championnat de France tout terrain : Orthez,
Arzacq, rallye des Cimes… le Béarnais « décompresse » derrière son volant. « C’est ma manière d’évacuer. Je me sens bien dans une voiture de course. D’ailleurs, sitôt rentré du Tour, je filerai au rallye d’Orthez ». Une passion qui a amené celui qui est aussi un grand fan de basket – il a joué au club de Mazerolles jusqu’à ses 28 ans – aux portes du Tour. « Après avoir fait le Dakar, pas comme pilote mais dans l’assistance mécanique, j’ai vu une annonce pour la Caravane du Tour. Je n’y croyais pas, mais j’ai tenté ma chance. Je n’avais rien dit à ma famille, et au final, en 2015, j’ai été pris ! » Une bonne surprise qui dure maintenant depuis quatre ans. Après trois ans comme chauffeur dans la caravane du Béarn – et auréolé du titre de meilleur caravanier ! – David dirige désormais le cortège qui porte l’image des terres d’Henri IV dans tout l’Hexagone et au-delà. « Je suis
Ancrée dans la région depuis trois générations, la conserverie est aujourd’hui dirigée par Laurent ainsi que ses deux frères et deux sœurs. Leur père, Robert Gratien, n’est jamais très loin de l’usine. Il est surtout visible sur une grande photo à l’entrée des bureaux, posant fièrement, un bocal à la main. Mais c’est Paul Gratien, le grandpère, qui est le premier à insuffler ce savoir-faire. Boucher de formation, il exerce dans la région avant d’être fait prisonnier par les Allemands au cours de la Seconde Guerre mondiale. Se faisant passer pour un cuisinier, il est réquisitionné dans un mess d’officiers allemands à Paris. C’est là qu’il rencontre une cuisinière de l’ambassade d’Uruguay et des États-Unis. Il l’épousera après la guerre et reviendra ouvrir une boucherie avec elle dans le village d’ArrauteCharritte, en Pays basque. La petite boucherie familiale s’est agrandie jusqu’à devenir une conserverie en 1979. Aujourd’hui, elle continue de se diversifier, au point de produire des boîtes... qui ne manquent pas d’air ! CLÉMENT PRAVAZ Iredaction-pp@pyrenees.com devenu accro, je ne pourrais plus m’en passer. J’adore cette ambiance familiale, et surtout l’entre-aide entre tous les caravaniers » confie le garagiste, avant de glisser, un brin embarrassé : « Un grand merci à ma famille quand même, qui me laisse m’échapper pendant un mois chaque année. D’ailleurs, je crois que j’ai contaminé ma plus grande fille. Elle m’a dit que dès qu’elle aura la majorité, elle voudra me rejoindre ! »
Monsieur bricolage de la caravane De toute façon, le Tour ne peut plus se passer de lui non plus. David est reconnu pour ses talents de mécano et sa solidarité : « En tant que mécano, je peux filer pas mal de coups de main sur les voitures et chars. Les véhicules souffrent beaucoup, il y’a toujours quelque chose à réparer. Depuis que ça s’est su que j’étais dans la profession, tout le monde me demande de l’aide. Mais ça me fait plaisir d’aider, même si ça fait de longues journées ! » Et de glisser, dans un éclat de rire : « Cette année il y a un mécano de plus dans notre caravane. Du coup, je vais pouvoir souffler un peu ! » MATHIEU HOUADEC, ENVOYÉ SPÉCIAL À BRUXELLES Im.houadec@pyrenees.com